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Chapitre IVp Bilan thermique d’un local

I-Introduction :

Le bilan énergétique est une compatibilité entre entrée et sortie d’énergie du bâtiment pendant
une période de temps donnée. Ce bilan doit être équilibré par conservation de l’énergie.
Les sommes des gains et des pertes étant égales si la période de consommation est
suffisamment longue (une année ou un mois, s’il n’’existe pas de capacité de stockage
particulièrement grande)
Un calcul rigoureux d’un bilan thermique permet de connaitre la quantité d’énergie
nécessaire pour chauffer ou refroidir un local afin de :
 Satisfaire les exigences du confort de l’ocupant
 Satisfaire les exigences d’un procédé de fabrication d’un produit dans le local ou
dans un laboratoire
 Economiser de l’énergie
 Choisir la paroi adéquate ( constitution, couleur, fenetres etc)
Pour attendre cet objectif, l’installation doit avoir une puissance suffisante qui est
déterminée à partir des gains et des déperditions maximales réelles. Pour réaliser l’estimation
des gains ou des déperditions avec une précision, il est indispensable de savoir tous les
éléments qui sont en relation avec le bilan thermique.

Dans ce chapitre nous focaliserons sur la méthode de calcul du bilan thermique d’un local.

II- Différents types de déperditions

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III- Délimitation du système
III-1 Délimitation spatiale
Elle consiste à définir les frontières du système à travers lesquelles traversent les flux (les
puissances thermiques) :
 L’enveloppe
 les compteurs d’entrée des sources d’énergie de réseau
 Les entrées du combustible
 Les surfaces de captage de l’énergie solaire
 Les différents raccordements, eau, égouts, etc
III-2 Délimitation temporelle
Définir la période sur laquelle on veut connaitre le bilan, pour cela, on peut faire le bilan pour
chaque mois puis faire la somme sur l’année

IV Quantification des différents apports de chaleur 

La gestion du confort d’été et de l’hiver, dépend principalement de la température, de


l’humidité dans le bâtiment ainsi que du flux solaire reçu par ce dernier. La valeur de la

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température et de l’humidité de l’air à l’intérieur du local résultent des échanges de flux de
chaleurs internes et externes au bâtiment. Lorsque qu’un local perd de la chaleur vers
l’extérieur ces flux sont des déperditions. Au contraire les gains de chaleurs par l’intérieur et
par l’extérieur sont des apports.  Il existe deux types d’apports :
 Les charges externes :
Ce sont les apports de chaleur sensible reçus par l’air intérieur dus à l’ensoleillement et à
la conduction à travers les parois extérieures, intérieures, opaques et/ou vitrées.

 Les charges internes :


Ce sont les apports de chaleur sensibles ou latents reçus par l’air intérieur ayant leurs
sources à l’intérieur du local tel que les occupants, l’éclairage et les équipements
électrique.

1. Les charges externes 


Les charges externes qui interviennent dans le calcul d’un bilan thermique sont :

1.1Apport de chaleur par transmission à travers les parois 

La quantité de chaleur qui traverse les murs, les planchers et les plafonds sont dues à la
différence de températures entre le milieu intérieur et le milieu extérieur, elle est donnée par :

φ s=KS ( T i −T e )
(1.1)

Avec :

φ s : échanges par les parois en [W]

K : coefficient de transfert thermique global s’exprimant en [W/m²°C]

S : surface de la paroi en [m²]

Te : température de l’air extérieur en [°C]

Ti : température de l’air intérieur en [°C]

Chaque type de paroi admet un coefficient de transmission surfacique de chaleur K. ce


coefficient traduit l’aptitude de la paroi à transmettre la chaleur de l’extérieur à l’intérieur
par convection et par conduction :

K= 1/R (1.2)

Avec : R : résistance thermique globale de la paroi en [m². °C/W]

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n
1 1 e
R= + + ∑ j
hi he j=1 λ j (1.3)
n
e
∑ λj
Avec : j=1 j : Sommes des résistances surfaciques des différentes couches de la paroi

1
Rsi =
hi : Résistance thermique d’échange superficiel intérieur en [m². °C/W]

1
Rse =
he  :Résistance thermique d’échange superficiel extérieur en [m². °C/W]

ej , : épaisseur de la couche du matériau N° j en [m]

λj  : Conductivité thermique du matériau de la couche N° j en [W/m. °C]

Fig. 19 : transmission de chaleur à travers d’une paroi formée d’une seule couche

1.2 Apport de chaleur à travers les ponts thermiques :


Les phénomènes des ponts thermiques ou déperdition linéique apparues au niveau des
discontinuités des structures sont considérés généralement dans le cas suivants :
 Liaison de deux murs extérieurs par une ossature métallique
 Liaison entre un mur et une menuiserie extérieure
 Angles de deux parois extérieures
 Liaison entre mur intérieur et mur extérieur
 Liaison avec un plancher entré (terre pleine ou pas)

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Le calcul de ces charges s’exprime par la relation suivante :
φ p =K l×L ( T i−T e )
(1.4)
Avec :
φp :charge par ponts thermiques en [W/m]
K l  :coefficient de déperdition linéique en [W/m°C]
L :périmètre de la paroi en [m]
Ti :température intérieure en [°C]
Te :température extérieure en [°C]

fig. 20 : exemples de ponts thermiques

Généralement, les déperditions dues aux ponts thermiques peuvent ne pas dépasser les
5%, nous les avons négligées dans ce travail.

Ainsi, les déperditions thermiques à travers les parois se résument par :

φb =φs +φ p (1.5)

1.3Apports de chaleur par rayonnement solaire 

Le rayonnement solaire constitue une source de chaleur très importante au cours de la


journée. Il est introduit vers l’intérieur du local directement via les vitrages et par transmission
surfacique des parois en contact avec l’extérieur l’intérieur.

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1.3.1Apports de chaleur par transmission surfacique des parois :

La quantité de chaleur transmise à travers les parois extérieures peut être calculée par la
relation suivante :

mu=α . F . S . Rm[W] (1.6)

Avec :
α: Coefficient d’absorption de la paroi recevant le rayonnement
F: Facteur de rayonnement solaire
S: Surface des parois en [m²]
Rm: densité du flux solaire reçu sur la surface du mur en [W/ m²], elle dépend
essentiellement de :

 De l’orientation du mur,

 De la hauteur du soleil qui elle dépend de la latitude, de la déclinaison solaire, de

l’angle horaire

 De la clarté du ciel

 Etc.

I.3.2 Apport de chaleur par rayonnement solaire à travers les surfaces vitrées :

Cet apport est donné par la relation suivante :

 v=α . g . S . Rv [W] (1.7)

Avec :
α: Coefficient d’absorption du vitrage recevant le rayonnement
g : Facteur de réduction, fonction du mode de protection de la fenêtre contre le
rayonnement solaire
S: Surface vitrée en [m²]
Rv: densité du flux solaire reçu par la surface de la vitre en [W/ m²] elle est définie de la
même manière que Rm, elle dépend essentiellement de :
 De l’orientation du mur,
 De la hauteur du soleil qui elle dépend de la latitude, de la déclinaison solaire, de l’angle
horaire
 De la clarté du ciel
 Etc

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1-4Apports de chaleur par renouvellement d’air :
Le renouvellement d’air dans un local climatisé est nécessaire pour des problèmes
hygiéniques, il varie principalement avec :
- le nombre d’occupants,
-la hauteur sous plafond,
-le nombre des fumeurs.
Il constitue une source d’apport de chaleur sensible et latente dans le local à conditionner.

i. Chaleur sensible :

L’air neuf introduit dans le local va subir une transformation, elle est due soit au
chauffage (augmentation de la température) soit au refroidissement (diminution de la
température).

La puissance ainsi consommée est donnée par :

rs= ρ . Dr .Cp . (Ti-Te) [W] (1.8)

Avec :

ρ: Masse volumique de l’air exprimé en Kg/m3

Dr: Débit volumique d’air par personne en [m3 /s]

Cpchaleur spécifique de l’air en [J/Kg. °C]

Ti : Température intérieur en [°C]

Te : Température extérieur en [°C]

ii. Chaleur latente :

Pendant l’été l’introduction de l’air neuf augmente l’humidité du local d’où l’énergie de
déshumidification nécessaire est donnée par la relation suivante :
φrl =ρD r ×L v ΔX [ w ] (1.9)
Avec :

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ρ: Masse volumique de l’air exprime en Kg/m3

Dr: Débit volumique d’air par personne en [m3 /s]

Lv: Chaleur latente de vaporisation de l’eau en [J/Kg]

ΔX :Différence de l’humidité spécifique entre le milieu intérieur et le milieu extérieur


exprimé en [g d’eau/kg air sec]

Par conséquence, la charge totale par renouvellement d’air est :

φr = φr +φ rs
l [W] (1.10)

1.4 Apports de chaleur par infiltration d’air :

L’air s’infiltre dans le local par l’intermédiaire des ouvertures (portes, fenêtres) ou par
défauts d’étanchéités. La charge thermique par infiltration d’air est donnée par les relations
suivantes :
i. Chaleur sensible :

φis ¿ ρ . Di . Cp .(Ti−Te ) [W] (1.11)

Avec:
ρ :masse volumique de l’air exprimé en Kg/m3

Cp : Capacité calorifique de l’air exprimée en [J/Kg. °C]

Di : Débit d’air infiltré exprimé en [m3/s]

Ti : Température intérieure en [°C]

Te : Température extérieure en [°C]

ii. Chaleur latente :

il=ρ . Di . Lv . ΔX [w] (1.12)

Avec :

ρ : Masse volumique de l’air exprimé en Kg/m3

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Lv : Chaleur latente de vaporisation de l’eau exprimée en [J/Kg]

ΔX : Différence de l’humidité spécifique entre le milieu intérieur et le milieu extérieur


exprimé en [g d’eau/kg air sec]

Di : Débit d’air infiltré exprimé en [ m3/s]

La charge totale par infiltration d’air est la somme de la charge sensible et latente :

φi =φis +φil [W]


(1.13)

2. Charges internes
On désigne par charges internes, les quantité de chaleur dégagées sous forme latente ou
sensible,à l’interieur des locaux à conditionner, par les occupants, l’éclairage, les appareils
divers, moteur, tuyauteries chauds, etc….

2.1Apports dus aux occupants :

Le corps humain est le siège des transformations exothermiques,assimilé à un générateur


thermique dont l’intensité est variable selon :
 L’individu et l’activité déployée (métabolisme),
 La température séche de l’air du local,
 Le degré hygrométrique.

Ainsi l’expression de ces apports est :

s=Np.Ms (1.14)
l=Np.Ml (1.15)
occ= Qs+Ql (1.16)
Avec:
s: Gain de puissance par chleur sensible en [W],
l :Gain de puissance par chaleur latente en [W],
Np : Nombre des occupants,
Ms : Gain par chaleur sensible en [W] par personne,
Ml : Gain par chaleur latente en [W] par personne .

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2.2Apports dus à l’éclairage  :
Les apports dus à l’éclairage se font par convection et rayonnement. Suivant le type
d’éclairage l’un ou l’autre des modes de transfert de chaleur est prépondérant. On a par
conséquent :

ec = Pec. S [W] (1.17)

Avec :
Pec : densité de flux énergétique (lumineuse) recue [W/ m²]
S : La surface du local en [m²]

2.3Apports dus aux machines diverses :

Tous les appareils électriques dégagent au cours de leurs fonctionnements de la chaleur,


la plupart de ces appareils constituent à la fois une source de chaleur latente et sensible. On
distingue deux types de machines :
 Celles qui apportent uniquement de la chaleur sensible (moteur électrique,machine
de bureau :ordinateur, photocopieuse)
 Celles qui apportent de la chaleur latente et sensible (machine à laver,four…..)

Ces apports sont évalués par la relation suivante :

m= ni . (Pl+Ps) (1.18)


Avec :
m : Gain de puissance par les machines en [W]
ni: Nombre de machines i
Pl : puissance par chaleur latente de la machine en [W]
Ps : Puissance gagnée par chaleur sensible par la machine en [W]
i : Type de la machine

V-Bilan thermique :
Le calcul des bilans thermique s’effectue pièce par pièce, puisque chaque pièce sera
alimentée par un circuit de chauffage et/ou de climatisation indépendante, puis on fait la
somme pour déterminer le bilan total. o

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1. Bilan thermique d’hiver :
En hiver, les apports internes comme la quantité de chaleur dégagée par les appareils
électrique, l’éclairage, les occupants, et les apports solaire sont supposés des sources de
chaleur. Alors pour bien dimensionner les équipements de chauffage, le bilan thermique d’un
local en hiver sera déterminé comme suite :

φb + φ r φ occupant φéclairage φmachine φ solaire


B= ¿0 – ( ¿0 + ¿0 + ¿ + ¿0 )
(1.19)

Remarque :
Dans la pratique, et pour le cas de chauffage on ne tient pas compte des apports solaires
et internes puisque on considère toujours le cas le plus défavorable.

B=
φb + φrs + φis (1.20)

2. Bilan thermique d’été :


Contrairement au calcul du besoin de chauffage, qui ne fait intervenir que les charges
externes, le bilan thermique de refroidissement tient compte des charges externes et internes,
on l’exprime par la relation suivante :

φb + φ r φ occupant φéclairage φmachine φ solaire


B= ¿0 – ( ¿0 + ¿0 + ¿ + ¿0 )
(1.21)

Conclusion :

Dans ce chapitre, la méthode de calcul des apports à adopter dépend de la complexité de


la situation. Dans les cas les plus simples, où les charges seront maximales, le bilan peut être
facilement estimé, par contre, dans le cas où les apports sont nombreux et les orientations sont
multiples, et ce qui est le cas de notre projet, le calcul automatique à l’aide d’un logiciel sera
d’un grand secours.

Le chapitre suivant traitera le bilan thermique du système du présent projet à l’aide d’un
logiciel que l’on décriera en détail que ce soient la saisi des données ou l’exploitation des
résultats fournis.

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