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CONVECTION

I- MÉCANISME DE LA CONVECTION

1. ANALOGIE DE REYNOLDS.

Le nombre élevé de particules qui constituent un fluide (gaz ou liquide) permet


l'approximation toujours faite, qui consiste à remplacer un fluide réel par un milieu continu
hypothétique.‫وسط مستمر افتراضية‬
C'est le comportement individuel des molécules qui constituent le fluide qui fixe les
propriétés physiques du fluide considéré.
Au niveau moléculaire, on explique la viscosité des gaz par la transmission des quantités
de mouvement des molécules lors des chocs intermoléculaires, on explique la
transmission de la chaleur par la transmission d'énergie cinétique lors des mêmes chocs
intermoléculaires.
Cette liaison intime des phénomènes de viscosité et de transfert de chaleur conduit à
l’analogie de Reynolds : dans un écoulement fluide avec transfert de chaleur dans un
tube, le profil des vitesses et le profil des températures sont liés par une relation de
similitude.
2. COUCHES LIMITES DYNAMIQUE ET THERMIQUE

Quel que soit le régime d'écoulement du fluide, il demeure une sous couche laminaire (couche
limite dynamique) dont l'épaisseur est d'autant plus réduite que le nombre de Reynolds est
plus grand.

L'épaisseur de cette couche limite varie naturellement en fonction de nombreux


paramètres : * nature du fluide – *température - *degré d'agitation - * rugosité de la
paroi........
L'analogie de Reynolds montre que le gradient thermique est particulièrement
important au voisinage de la paroi, c'est- à-dire dans la sous couche laminaire. Ce
gradient thermique élevé traduit la faible conductibilité de contact du film qui adhère
pratiquement à la paroi. Quel que soit 1e régime d'écoulement du fluide, on considère que la
résistance thermique est entièrement située dans le film laminaire qui joue le rôle d'isolant
(couche limite thermique).

3. EXPRESSION DU FLUX DE CHALEUR


On considère que cette résistance thermique R est équivalente à celle que le flux de
chaleur rencontrerait en conduction à travers une paroi dont l'épaisseur serait celle du film
1aminaire et qui possèderait les mêmes caractéristiques thermiques que le fluide, soit:
𝒆
Rth= e : épaisseur du film laminaire
𝝀
λ : conductibilité thermique du fluide
Rigoureusement, le flux de chaleur par unité de surface s'écrit alors:
𝛌
 = (θ1- θi) où θ1 : est la température de 1a paroi
𝐞
et θi : la température du fluide à la 1imite du film laminaire

Si à l'origine, la masse fluide est au repos au contact de la paroi, l‘énergie transmise par
conduction à travers le film va accroitre 1'agitation thermique liée à la température. La densité
du fluide diminuant, les courants de convection prennent naissance et deviennent rapidement
importants pour assurer le transport d'énergie en masquant le phénomène de conduction :
c'est la convection libre.
Si à l'origine, la masse fluide est animée d'une certaine vitesse, 1es transferts de chaleur
sont naturellement activés on a la convection forcée.
Pour un régime thermique bien établi, on peut considérer en première approximation, par
suite des courants de convection que la masse fluide au delà du film laminaire est à une
température moyenne θ2 et prendre comme loi du flux de chaleur surfacique par convection, la
relation :
𝛌
 = (θ1- θ2)
𝐞

qui correspond au modèle de Prandtl.

θ2, qui est la température moyenne du fluide dans une section transversale à l'écoulement
dans le cas de la circulation d'un fluide dans une canalisation, dépend du régime d'écoulement.
Dans le cas d'un échange paroi-fluide, on prendra θ2, la température du fluide, loin de la paroi.

4. COEFF1CIENT DE CONVECTION : LOI DE NEWTON


Cette loi simple présente néanmoins une énorme difficulté dans son application puisque
1'on ne connait pas 1'épaisseur e du film laminaire.
Les auteurs de la théorie ont été amenés à définir un coefficient de transfert superficiel
ou coefficient de convection h tel que :
𝝀
h = unités : W. m-2 .K-1
𝒆
ou bien kcal .h-1 .m-2 .°C-1
Quelle que soit la convection (1ibre ou forcée), quelle que soit la nature du régime
d’écoulement du fluide (laminaire ou turbulent), 1e flux de chaleur est donné par la relation :

ф = h . S . Δθ : loi de Newton
Le problème majeur préalable avant le calcul du flux consiste à déterminer h qui dépend
d'un nombre important de paramètres : *caractéristiques du fluide, *de 1'écoulement, *de la
température, *de la forme de la surface d'échange....
Il est donc nécessaire d'utiliser les variables réduites et faire apparaître entre celles-ci les
corrélations théoriques qui existent en vue d'une détermination (essentiellement
expérimentale) de la forme mathématique et des coefficients numériques qui relient ces
nombres sans dimension. C'est le but même de 1'Analyse dimensionne1le.

Après avoir appliqué le principe de 1'analyse dimensionnelle à un exemple de convection


forcée (fluide circulant dans une canalisation) et à un exemple de convection libre (fluide au
repos au contact d'une paroi chauffée), le f1uide dans ces deux cas ne subissant aucun
changement d'état, on donnera quelques relations empiriques du coefficient de convection h.

II. TRANSFERTS SANS CHANGEMENT D'ETAT

1. CONVECTION FORCEE

Le but principal de cette étude étant de faire apparaitre les relations qui seront à la base
des calculs à effectuer pour résoudre des problèmes d'échangeurs. Le plus important du point
de vue pratique à considérer est celui d'un fluide en circulation dans une canalisation, pour
lequel on se propose de déterminer le coefficient de convection h relatif au transfert de
chaleur fluide-paroi, qui correspond à une convection forcée.

a) Application de l'analyse dimensionnelle

Le flux de chaleur par unité de surface dépend :

* des caractéristique du fluide : λ coefficient de conductibilité thermique  Cp chaleur


massique
 masse volumique - η viscosité dynamique ;

* des caractéristiques de l'écoulement : u (vitesse moyenne)


* de la géométrie de la surface d'échange : D (diamètre)

* de l’écart de température paroi-fluide Δθ;

soit :
 = f ( λ ,Cp ,, η, u, D, Δθ )
ou encore : f ( λ ,Cp ,, η, u, D, Δθ,) = 0

Avec 5 dimensions fondamentales, cette relation entre 8 grandeurs physiques sera réduite à
une relation entre 8 - 5 = 3 rapports sans dimensions.

Equation au dimension de chacune des grandeurs physiques :


: Q. T-1.L-1.-1 u : L.T-1
Cp : Q.M-1.-1 D:L
: M.L-3 Δθ : θ
η: M.T-1.L-1 : Q.T-1.L-2

Il faut choisir 5 équations de base.

Prenons par exemple λ , , u, D, Δθ (toutes 1es dimensions fondamentales figurent


bien au moins une fois sur l'ensemble des cinq équations) ; il reste :  ,Cp etη.

On écrit alors les 3 rapports sans dimensions correspondant à ces variables sous 1a
forme :

Pour chaque rapport π, on remplace les grandeurs physiques par leurs équations aux

dimensions. Pour π1 on écrira :


Pour chaque dimension fondamentale, on identifie les exposants de puissance entre
numérateur et dénominateur relatifs à une même dimension ce qui conduit au système à
résoudre:
(Q) : 1 = b1
(T) : -1 = -b1 – e1
(L) : -2 = -b1 – 3c1 + d1 + e1
() : 0 = a1 – b1
(M) : 0 = c1
Le rapport π1 s'écrit donc :

avec = h . S . Sloi de Newton

on peut le mettre encore sous la forme

Ce rapport sans dimension qui est d'autant plus é1evé que 1a transmission de chaleur par
convection est importante est appelé : nombre de Nusselt et noté Nu.

Pour le rapport π2 le numérateur étant QM-1 θ-1, il suffit de remplacer les membres de
gauche des équations du système à résoudre par :
1, 0, 0,-1 et -1 respectivement pour (Q) (T) (L) (θ) (M)

(Q) : 1 = b2
(T) : 0 = -b2 – e2
(L) : 0 = -b2 – 3c2 + d2 + e2
() : -1 = a2 – b2
(M) : -1 = c2
Ce qui donne a2 = 0 , b2 = 1 , c2 = -1 , d2 = -1 , e2 = -1

On écrit alors π2 sous la forme :

Pour la détermination de π3 1e numérateur étant M L-1 T-1 , on a à résoudre :

(Q) : 0 = b3
(T) : -1 = -b3 – e3
(L) : -1 = -b3 – 3c3 + d3 + e3
() : 0 = a3 – b3
(M) : 1 = c3

d’où les coefficients : a3 = 0 , b3 = 0 , c3 = 1 , d3 = 1 , e3 = 1

ce qui permet d'écrire :

Dans le rapport adimensionnel π3 on reconnait 1'inverse du nombre de Reynolds qui


caractérise le régime d'écoulement du fluide dans la canalisation.

la relation 1 = f (2 , 3) se traduit alors sous 1a forme Nu = f ( 𝐏𝐞 , 𝐑 𝐞 ).

En fait, dans :

on peut faire apparaitre :

ce qui implique :
Par le nombre de 𝐏𝐞 on retrouve 1'influence du régime d’écoulement du fluide sur le
𝐂𝐩 𝛈
transfert de chaleur et on fait apparaitre un nouveau nombre sans dimension qui
𝝀
présente 1'intérêt de ne faire intervenir que des grandeurs physiques propres au fluide.

Ce rapport adimensionne1 appelé nombre de Prandtl et noté Pr est donc calculable


pour un fluide donné indépendamment des conditions expérimentales (i1 ne dépend que de la
température) et caractérise 1'influence de 1a nature du fluide sur le transfert de chaleur
par convection. On préfère donc rechercher une relation de 1a forme :

Nu= f ( 𝐑𝐞 , 𝐏𝐫 )

Remarque : Changement de grandeurs de base.

Si, comme grandeurs de base, on choisit Δθ, 𝐜𝐩 , 𝛒 , D et u , il faut alors écrire les

rapports sans dimensions pour ф , η et λ

Un traitement analogue permet d'établir :


𝐡
1 = 2 = 𝐑𝐞 3 = 𝐏𝐫
𝛒 𝐮 𝐂𝐩

Le rapport 1 est appelé nombre de Margoulis et noté Ma , ou , dans les ouvrages anglo-
saxons nombre de Stanton et noté St.
Ce nouveau nombre sans dimension sert également à caractériser le transfert de
𝒉𝑫
chaleur par convection, comme 1e nombre de Nusselt ( 𝝀 ). En fait, on peut passer de 1'un à

1'autre. En effet :

𝐡 𝐡𝐃 𝛌 𝛌
St= = . = Nu . 𝐃 𝛒 𝐮
𝛒 𝐮 𝐜𝐩 𝛌 𝐃𝛒 𝐮 𝐜𝐩 . 𝐜𝐩 𝛈
𝛈

𝐍𝐮
St=
𝐑 𝐞 . 𝐏𝐫

Chercher 1a relation St = f ( 𝐑 𝐞 , 𝐏𝐫 ) est tout-à-fait équivalent à chercher 1a relation


Nu = f (𝐑 𝐞 , 𝐏𝐫 ).
L’analyse dimensionnelle indique entre quels rapports il faut rechercher une relation, et
c'est las recherche expérimentale (considérablement simplifiée puisque les grandeurs
physiques "réduites" sont limitées) qui donnera la forme des relations mathématiques qui relie
ces nombres sans dimensions.
C'est 1'impossibilité de décrire complètement la nature de 1'écoulement qui empêche
d'établir des formules à caractère général .Toutes les formules empiriques proposées résultent
d'expériences dans des conditions bien particulaires et par conséquent, i1 est impossible
d'affirmer qu'elles s'appliquent rigoureusement au cas précis à traiter. Néanmoins, elles
permettent de déterminer des ordres de grandeurs, ce qui est généralement suffisant, pour les
projets plus élaborés.

b) Expression du coefficient h.
𝜶) Régime turbulent ( Re > 𝟏𝟎𝟒 ).
La formule la plus connue est celle de Colburn qui a indiqué:
Nu = 0,023 𝐑𝟎.𝟖
𝐞 𝐏𝐫𝟎.𝟒
Si le coefficient 0,023 semble satisfaisant pour les hydrocarbures, cette valeur est beaucoup
trop forte pour les gaz pour lesquels des expériences plus modernes ont amené à proposer
0,018 tandis qu'on prendra 0,020 dans le cas de 1'eau.
Pour résumer.
Nu = A 𝐑𝟎.𝟖
𝐞 𝐏𝐫𝟎.𝟒 hydrocarbures 0,023
avec A eau 0,020
gaz 0,018
ou

St = A 𝐑−𝟎.𝟐
𝐞 𝐏𝐫−𝟎.𝟔

Bien que 1'on s'efforce d'éviter les régimes 1aminaires, et surtout intermédiaires, en
augmentant la turbulence de 1'écoulement grâce à des étranglements ou des picots (emboutis
formant des pointes à 1'intérieur du tube) dont la présence peut aller jusqu'a doubler le
transfert thermique par rapport à ce qu' il serait sans ces artifices, on a été néanmoins amené à
formuler des relations permettant le calcul de h en régimes laminaire et intermédiaire.
𝜷) Régime Laminaire 𝐑 𝐞 < 2100
On a pu établir analytiquement, à flux constant, la relation:
𝐃
Nu = 1,64 ( 𝐑𝐞 . 𝐏𝐫 . )1/3
𝐋
où L est la longueur de la canalisation de diamètre D.
Dans Le cas ou on ne peut négliger les variations de la viscosité avec la température, i1
est préférable de prendre 1a solution expérimentale :
𝛈 𝐃
Nu = 1,86 ( )0.14 . ( 𝐑𝐞 . 𝐏𝐫 . )1/3
𝛈𝐩 𝐋

où η est la viscosités du fluide à la température de 1a masse fluide


𝜼𝒑 : 1a valeur de la viscosité à la température de la paroi
L : la longueur de 1a canalisation de diamètre D.

𝜸) Régime intermédiaire.
Dans le cas du régime intermédiaire, il existe des abaques qui donnent la grandeur sans
𝛈
dimension : 𝐉𝐇 = Nu 𝐏𝐫−𝟏/𝟑 ( ) -0.14
𝛈𝐩
𝐋
en fonction du nombre de 𝐑 𝐞 , ces courbes étant paramétrées en 𝐃

La connaissance de 𝐉𝐇 permet alors de sortir Nu.

c) Modifications à apporter aux formules de h pour d'autres conditions de


fonctionnement.

𝜶) Le fluide refroidit : les formules citées ci-dessus ont été établies généralement dans le
cas où la paroi réchauffait le fluide. Pour un même écart de température en valeur abso1ue,
dans 1e cas d'un refroidissement du f1uide au contact de la paroi, on peut considérer un
affaiblissement de transmission de 1'énergie de 1'ordre de 5 à 10% pour les fluides dont le
nombre de Prandtl est voisin de quelque unités.
On prend la forme générale de Nusselt avec 0,3 comme exposant du nombre de Prandtl
soit :
Nu = A 𝐑𝟎.𝟖
𝐞 𝐏𝐫𝟎.𝟑
𝜷 ) Le fluide circule à 1'extérieur des tubes et parallèlement à ceux-ci: Lorsque
1’écoulement du fluide est parallèle aux tubes, certains auteurs uti1isent les formules relatives
à une convection forcée pour un fluide circulant à 1'intérieur des tubes, en remplaçant dans
Nu et Re , le diamètre D par un diamètre équivalent Deq défini comme étant égal à 4 fois le
rapport de la section de passage du fluide au périmètre affecté par le transfert (analogie
avec 1a définition du diamètre équivalent en dynamique des (fluides).

Exemple : Lorsque le fluide circule entre des espaces annulaires concentriques (tubes de
diamètres respectifs D1/D2 et D3/D4) on établit :
𝛑
𝟒. 𝟒 (𝑫𝟐𝟑−𝑫𝟐𝟐 ) 𝑫𝟐𝟑 −𝑫𝟐𝟐
Deq = =
𝛑 (𝐃𝟐 ) 𝐃𝟐

lorsque le nombre de Nu est calculé au niveau du transfert de chaleur fluide-paroi externe du


tube interne.

𝛾) Le fluide circule autour des tubes et perpendiculairement à ceux-ci on utilise des


courbes donnant :
𝒉𝑫𝒆 𝛈 𝛒𝐮𝐃𝐞
Y= . 𝐏𝐫−1/3 . ( ) -0.14 en fonction de
𝐑𝐞 = où 𝑫𝒆
𝝀 𝛈𝐩 𝛈

est le diamètre extérieur des tubes.


EXERCICE .
De 1'eau à 60°C circule dans un tube de verre.
1° Tracer la courbe donnant les variations du coefficient de convection h en fonction du
diamètre du tube - celui-ci variant de 10 à 50 mm, le débit étant maintenu constant à 1, 8
. 𝒎𝟑 . 𝒔−𝟏
2° L'eau, dans les mêmes conditions de température ou de débit circule maintenant dans
l'espace annulaire compris entre deux tubes de diamètre respectifs 20/27 et 50/60 (mm).
Déterminer le coefficient h' au niveau de la paroi interne du tube Externe.
Comparer au coefficient h relatif à la circulation dans un tube de diamètre tel que la vitesse de
l'eau soit la même que ci-dessus .
Données : 𝛒𝟔𝟎 = 983 kg .𝐦−𝟑 𝛌𝟔𝟎 = 0.564 kcal .𝐡−𝟏 . 𝐦−𝟏 . °𝐜 −𝟏
𝛈 = 0.47 . 𝟏𝟎−𝟑 𝛒𝐋 𝐂𝐩 = 1 kcal .𝐤𝐠 −𝟏 . 𝐦−𝟏 . °𝐜 −𝟏
Solution :

1° Le régime est turbulent. On applique 1a relation :


Nu = 0.020 𝐑𝟎.𝟖
𝐞 𝐏𝐫𝟎.𝟑
𝐮𝐃 𝛑 𝐃𝟐
𝐑 𝐞 =𝝆 u étant 1ié au débit par 𝐐𝐕 = u . s = u .
𝛈 𝟒

𝟒 𝐐𝐕 𝟒 . 𝟏,𝟖 .𝟏𝟎−𝟒 .𝟗𝟖𝟑 𝟏


On a = 𝐑𝐞 = 𝛒= = 479,3 .
𝛑𝛈𝐃 𝛑 .𝟎,𝟒𝟕.𝟏𝟎−𝟑 . 𝐃 𝐃

𝐜𝐩 𝛈 𝟏 . 𝟎,𝟒𝟕 .𝟏𝟎−𝟑 .𝟑𝟔𝟎𝟎


D’autre part: 𝐏𝐫 = = =3
𝛌 𝟎,𝟓𝟔𝟒

Remarque : i1 faut faire attention aux unités pour calculer Pr car λ est donné en kcal/h.m° C
et η en kg/m.s par conséquent i1 faut prendre : η = 3600 x n(P1)

𝐡𝐃 𝟏 𝟏
Nu = = 0,020 . (𝟒𝟕𝟗, 𝟑) 𝟎,𝟖 . (𝟑) 𝟎,𝟑 = 3,878 . 𝐃𝟎,𝟖
𝛌 𝐃𝟎,𝟖

𝟑,𝟖𝟕𝟖 . 𝟎,𝟓𝟔𝟒 𝟏 𝟐,𝟏𝟖𝟕


d'où h= . =
𝐃 𝐃𝟎,𝟖 𝐃𝟏,𝟖

Soit :

NB: on pourra prendre le soin, avant tout calcul de h, de vérifier que le régime est bien turbulent.
2° Déterminons 1a section de passage de 1'eau :
𝛑
S = .[ (𝟓𝟎 . 𝟏𝟎−𝟑 )2 – ( 27 . 𝟏𝟎−𝟑 )2] = 1,39 . 𝟏𝟎−𝟑 m2
𝟒
Le débit étant de 1,8 . 𝟏𝟎−𝟒 m3.s-1, l'eau circule avec une vitesse :
𝟏,𝟖 .𝟏𝟎−𝟒
u= = 0,129 m.s -1
𝟏,𝟑𝟗 .𝟏𝟎−𝟑

pour déterminer h' , on applique la relation :


𝛒𝐮𝐃𝐞𝐪.
Nu = 0,020 Re0,8 . Pr 0,3 avec Re = où
𝛈

Deq. est le diamètre équivalent calculé par rapport au périmètre interne du tube externe soit:
(𝟓𝟎)𝟐 –(𝟐𝟕)𝟐
𝐃𝐞𝐪. = (𝟓𝟎)
= 𝟑𝟓, 𝟒 𝐦𝐦.

𝟗𝟖𝟑 .𝟎,𝟏𝟐𝟗 .𝟑𝟓,𝟒 .𝟏𝟎−𝟑


𝐑𝐞 = = 9551
𝟎,𝟒𝟕 .𝟏𝟎−𝟑

𝐡′ 𝐃𝐞𝐪
Nu = 0,020 . (9551) 0,8 . (3)0,3 = 42,48 =
𝛌

𝟎,𝟓𝟔𝟒 . 𝟒𝟐,𝟒𝟖
𝐡′ = = 𝟔𝟕𝟕 𝐤𝐜𝐚𝐥/𝐡. 𝐦𝟐 .°C
𝟑𝟓,𝟒 . 𝟏𝟎−𝟑
pour une vitesse de 0,129 m/s c’est –à–dire pour un tube de diamètre :
𝟒 𝐐𝐯 1/2 𝟒 . 𝟏,𝟖 .𝟏𝟎−𝟒
D=( ) = ( )1/2 = 42 mm
𝐮 .𝛑 𝟎,𝟏𝟐𝟗 . 𝛑
2. CONVECTION LIBRE.
Dans le cas d'un f1uide au contact d'une paroi plane verticale, 1'application du
principe de 1'analyse dimensionnelle fait apparaitre un nombre sans dimension caractéristique
de la convection libre dont la signification permet une analogie convection libre-convection
forcée, que 1'on retrouve dans 1'expression de h
a). Application de l'analyse dimensionnelle.- Le fluide de coefficient de dilation cubique 𝛃
défini thermodynamiquement par :
𝟏 ∆𝛒
𝛃=+ .
𝛒 ∆𝛉

( Δθ étant 1a variation de température /qui provoque la variation Δ 𝛒 de masse


volumique)

est au repos au contact d'une paroi plane.


Au départ, le volume unité a pour masse 𝛒𝟎 lorsque 1a plaque et le fluide sont en

équilibre thermique à 1a température θ0 . Si 1'on porte la paroi à une certaine température, le

fluide, qui subit un échauffement Δθ, va se dilater, le volume unité ayant sa masse qui varie

de Δ𝛒 = (𝛒𝟎 − 𝛒 ).

I1 sera donc soumis a une force ascensionnelle: Δ𝛒 𝐠


⃗ .
Le principe fondamental de la dynamique permet d'évaluer 1'accélération du fluide : Δ𝛒.g =

m𝛄
∆𝛒
Pour le volume unité m=𝛒 d’où : Δ𝛒 g = 𝛒𝛄 𝛄= . 𝐠 = 𝛃𝐠∆𝛉
𝛒

𝛃𝐠∆𝛉 est le module de 1'accé1ération produite par 1'expansion thermique due à la variation
de température ∆𝛉 .
𝛃𝐠: Accé1ération par unité d'écart de température de 1°
Cet écoulement de f1uide le long de la paroi, dans la couche 1imite thermique va donner
naissance aux courants de convection.

Dans le cas d'une transmission par convection libre le long d'une paroi verticale, 1e
coefficient de convection dépend des caractéristiques du fluide 𝛌 , 𝛒 , 𝛈 , Cp , 𝛃𝐠, de la paroi
caractérisée par la longueur L et de 1'écart de température ∆𝛉 aux bornes du film, ce que 1'on
traduit par 1a relation :
ф = f ( 𝛌 , 𝛒 , 𝛈 , Cp , L , ∆𝛉, 𝛃𝐠)

Dans le système M , L , T , θ , Q , cette relation entre 8 grandeurs se réduit à une relation


entre 3 nombres adimensionnels.
En choisissant comme grandeur de base : ∆𝛉 , 𝛌 , 𝛒 , 𝛈 , L , on établit les 3 rapports 
suivants :
ф𝐋 𝐡𝐋 𝐂𝐩 𝛈
  u 𝐏𝐫 
𝛌𝚫𝛉 𝛌 𝛌

𝚫𝛉𝛒𝟐 𝐋𝟑
𝛃𝐠  =Gr ( Grashof )
𝛈𝟐
Pour la convection 1ibre, 1'analyse dimensionnelle indique une corrélation de la forme :
Nu = f (𝐆𝐫 , 𝐏𝐫 )
Remarque : Dans le cas, plus général, ou le fluide possède une vitesse moyenne u , on
montre que :
Nu = f ( 𝐑𝐞 , 𝐆𝐫 , 𝐏𝐫 )

Quelle est 1a signification du nombre de Grashof ?


Lorsque la masse unité de fluide, soumise à 1'accé1ération : 𝛃 gΔθ, subit une
variation d'altitude L, 1a conservation de 1'énergie permet d'écrire:
𝐮𝟐
=( 𝛃gΔθ ).L
𝟐
où le nombre de gauche représente la variation d'énergie cinétique (1e fluide étant
initialement au repos) et le membre de droite. 1a variation d'énergies potentielle. On voit donc
que le nombre de (Crashof) peut se mettre sous 1a forme :
𝐋𝟐 𝛒𝟐 𝟏 𝐮𝐋𝛒 
𝐆𝐫 = 𝛃gΔθ . L
𝛈𝟐
 ( )
𝟐 𝛈

Le nombre 𝐆𝐫 est proportionnel au carré d'un nombre de 𝐑 𝐞 caractérisant le régime


d'écoulement du courant.
En pratique, dans la convection naturelle, le courant qui prend naissance reste laminaire
jusqu'a ce que le nombre de Grashof atteigne une valeur de 𝟏𝟎𝟗 environ.
Le nombre de 𝐆𝐫 caractérise les mouvements du fluide provoqués par les variations de
température. Dans 1a convection forcée, 1e régime impose au fluide est la plupart du temps
prépondérant et masque totalement 1es courants de convection naturelle. Dans ce cas, la
contribution du nombre de Grashof devient négligeable et on a: Nu = f (𝐑 𝐞 , 𝐏𝐫 ).

Au contraire, en convection libre, puisque le fluide est nature1lenent au repos à 1'origine,


1a contribution de 𝐑𝐞 disparaît et c'est 𝐆𝐫 qui caractérise le régime d'écoulement.
Nu = f (𝐆𝐫 , 𝐏𝐫 )

b) Expression du coefficient h. Une recherche de solution analytique a amené à proposer


une relation de la forme :

Nu = C ( 𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 )n où C et n sont des sont des constantes qui dépendent de 1a

nature du régime et des fluides.

Remarques: Les caractéristique du fluide doivent être déterminées à la température du film


( moyenne arithmétique entre la température de la paroi et celle du fluide) .
La limite inférieure de 104 dans le cas du régime laminaire, traduit les hypothèses de
départ, c'est-à-dire les variations de vitesse et de température localisées dans la couche limite
dynamique et 1a couche 1imite thermique.
𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 est également appelé nombre de Rayleigh, noté Ra ;
Ces formules ne sont pas valables dans le cas de fluides métalliques (caractérisés par un
nombre de Prandtl faible) pour lesquels on a établi une relation de 1a forme:
𝟐
Nu = 0.75 (𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 )1/4 pour un régime laminaire.
EXERCICE :

Convection naturelle de l'air au contact d'une plaque verticale.


De l'air à 16°C est au contact d'une plaque verticale maintenue à 60°c.
Pour la température du film définie par
𝟏 𝟏
( 𝛉𝐩 + 𝛉𝐟 ) = (𝟔𝟎 + 𝟏𝟔 ) = 𝟑𝟖 °𝐂
𝟐 𝟐
Les caractéristiques de l'air sont les suivantes :
𝐂𝐩 = 0,24 kcal. 𝐊𝐠 −𝟏 . °𝐂−𝟏 𝛈 = 𝟏, 𝟗 . 𝟏𝟎−𝟓 pl λ = 0,0234 kcal. 𝐡−𝟏 . 𝐦−𝟏 . °𝐂 −𝟏

𝛒𝟐 𝛃𝐠 𝐂𝐏
= 7,7 .107
𝛌𝛈

1° Tracer la courbe donnant les variations du coefficient de convection naturelle h avec


la hauteur L de la plaque dans le domaine 0 - 1 m

2° Comparer les valeurs de h ainsi déterminées avec celles que donnent les formules
approchée suivantes applicables pour de l'air à température ordinaire et à la pression
atmosphérique normale :

∆𝛉 𝟎,𝟐𝟓
𝟏𝟎𝟒 < 𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 < 𝟏𝟎𝟗 𝐡𝐜 = 𝟏, 𝟐𝟐 ( 𝐋
)
𝟏
𝟏𝟎𝟗 < 𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 < 𝟏𝟎𝟏𝟐 𝐡𝐜 = 𝟏, 𝟏 (∆𝛉 )𝟑
Solution :

1° Evaluons le produit 𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 :
𝛃𝐠 𝛒𝟐 ∆𝛉 𝐋𝟑 𝐂𝐩 𝛈 𝛒𝟐 𝛃𝐠 𝐂𝐩
𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 = = . Δθ. 𝐋𝟑
𝛈𝟐 𝛌 𝛌𝛈

𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 = 7,7. 𝟏𝟎𝟕 . ( 60 – 16 ) . 𝐋𝟑 = 3,39 . 𝟏𝟎𝟗 . 𝐋𝟑

On considère qu'il y a changement de régime pour


𝟏𝟎𝟗
𝐆𝐫 . 𝐏𝐫 = 𝟏𝟎𝟗 , par conséquent pour une plaque de hauteur L = ( ) = 66,6 cm
𝟑,𝟑𝟗 .𝟏𝟎𝟗
Soit le tableau :

2° A l'aide des formules approchées on dresse le tableau suivant :

On peut également tracer sur le même graphe 𝒉𝒆𝒎𝒑𝒊𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 = f (L). Les valeurs sont légèrement
inferieures aux valeurs théoriques.
III- TRANSFERTS AVEC CHANGEMENT D'ETAT.

1. CONDENSATION.

a) Phénomènes.- Les échanges de chaleur entre une vapeur se condensant sur une
paroi et la paroi proprement dite sont liés aux types de condensation qui dépendent
essentiellement des interactions liquide – paroi.
* si le liquide mouille parfaitement la surface, il se forme sur celle-ci un film liquide
continu. Ce type de condensation en film est le plus fréquent.
* Lorsque le liquide ne mouille pas la surface, il se forme alors des gouttelettes
de liquide en certains points qui ruissellent le long de la paroi. Ce type de
condensation en gouttes s'observe pour la vapeur d'eau ou dans le cas de mélanges
immiscibles si la paroi a une surface parfaitement lisse et propre.

Dans une condensation en gouttes, le liquide, ne mouillant pas la paroi, oppose


une résistance thermique presque négligeable au transfert de chaleur. Par contre,
dans le cas d'une condensation en film, le film joue le rôle d'isolant et par suite,
impose la valeur du coefficient de transfert h pour la condensation qui est très
nettement plus faible que pour une condensation en gouttes.

b) Condensation en film : travaux de Nusselt.-La théorie de Nusselt, établie en


1916, relie analytiquement le coefficient de transfert h aux divers paramètres
physiques intervenant dans la condensation en film d'un fluide sur une paroi verticale

𝛂) paroi verticale : la solution analytique proposée par Nusselt correspond à des


hypothèses bien précises :
- l'écoulement du film de condensat, sous l'influence des forces de gravité, retardé
par les forces de viscosité à l'interface solide - liquide, correspond à un régime
laminaire .
- il s'agit d'un écoulement le long d'une paroi plane verticale (ou de rayon de
courbure négligeable) dont la température 𝛉𝐩 𝐞𝐬𝐭 constante :
- le transfert de chaleur qui ne met en cause que la chaleur latente de condensation,
se fait par conduction à travers le film suffisamment mince pour que le gradient
de température dans son épaisseur soit constant.
Expression : dans le cas d'une paroi verticale, Nusselt a établi la relation:

𝟐√𝟐 𝛌𝟑 𝛒𝟐𝐋 𝐠 ∆𝐇
h= ( ) 1/4
𝟑 𝛈𝐋 𝐋 ∆𝛉

∆𝐇 : chaleur latente de condensation


∆𝛉 = 𝛉𝐯 − 𝛉𝐩 où 𝛉𝐯 est la température de rosée de la vapeur.
𝐋 : hauteur de la surface refroidissante.
Conditions de validité: cette formule est valable uniquement en régime laminaire
Re < 2 100 , où le nombre de Reynolds est défini de la façon suivante :
Soient M : débit massique de condensat
S : section de passage du film liquide.
Dans le cas d'un tube vertical de grand diamètre extérieur 𝐃𝐞 .on définit pour
le film un diamètre hydraulique 𝐃𝐡 par :
4 fois la section 𝑑𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒 𝟒 𝐒
Dh = = 
𝑝é𝑟𝑖𝑚è𝑡𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑢𝑖𝑙𝑙é 𝛑 𝐃𝐞

𝝆 𝑳 𝒖 𝑫𝒉 𝝆𝑳 𝒖 𝟒 𝑺 𝟒 𝛒𝐋 𝐮 𝐒 𝟒𝛕 𝛒𝐋 𝐮 𝐒 𝐌
𝑹𝒆 = = = = avec 𝛕 = =
𝜼𝑳 𝜼𝑳 𝛑 𝑫𝒆 𝛈𝐋 𝛑 𝐃𝐞 𝛈𝐋 𝛑 𝐃𝐞 𝛑 𝐃𝐞

𝛕 : débit massique de condensat par unité de longueur du périmètre du tube.


𝟒𝛕
La formule de Nusselt s'applique donc avec < 2100
𝛈𝐋
Comparaison avec les résultats expérimentaux.
Il y a bonne concordance entre les résultats expérimentaux et les valeurs que l'on
peut calculer avec la formule de Nusselt. Il est toutefois nécessaire dévaluer les
grandeurs physiques relatives au liquide à la température du film définie par :
3 θp+ θV
θfilm = ( formule de Drew )
4
β) Condensation sur un tube unique horizontal en régime Laminaire : une valeur
moyenne de h peut être calculée à partir de :
𝛌𝟑 𝛒𝟐𝐋 𝐠 ∆𝐇 1/4 𝟒 𝛕′
h = 0 ,725 [ ] avec 𝐑𝐞 = < 2 100
𝛈𝐋 𝐃𝐞 ∆𝛉 𝛈𝐋

ou 𝛕′ est le débit massique par unité de longueur du tube.

Comparaison entre un tube vertical et un tube horizontal:

𝐋(𝐕) étant la longueur du tube vertical et 𝐃𝐞(𝐇) le diamètre extérieur du tube


horizontal, le rapport des deux expressions de h donne :
𝟏/𝟒
𝒉𝑯 𝟎,𝟕𝟐𝟓 𝑳(𝑽) 𝟎,𝟕𝟐𝟓 𝑳(𝑽) 1/4
= 𝟏/𝟒 . 𝟐 √𝟐
= ( )
𝒉𝒗 𝑫𝒆 (𝑯) 𝟎,𝟗𝟒𝟑 𝑫𝒆 (𝑯)
𝟑

Dans le cas d'un tube horizontal 𝐡𝐇 > 𝐡𝐕 dès que


𝟎,𝟗𝟒𝟑 4
𝐡(𝐕) > ( ) . 𝐃𝐞(𝐇) 𝐬𝐨𝐢𝐭 𝐋(𝐕) > 2,86 𝐃𝐞(𝐇)
𝟎,𝟕𝟐𝟓

ce qui est pratiquement toujours le cas. Dans les mêmes conditions de température,
le coefficient de transfert est donc plus élevé pour un tube horizontal que pour un
tube vertical.

𝛄) Expression de h pour des faisceaux de tubes : dans le cas des condenseurs à


faisceaux tubulaires, les tubes n'étant pas tous dans le même plan horizontal, le
liquide tombant d'un tube va " épaissir " le film qui existe sur le tube en-dessous de
lui, de sorte que les tubes inférieurs ont un coefficient de transfert h moins bon.
En tenant compte du recyclage du condensat sur les tubes inférieurs, Nusselt a
proposé pour calculer la valeur moyenne de h pour un ensemble de N tubes dans un
même plan vertical, la relation :
𝝀𝟑 𝝆𝟐 𝒈 𝜟𝑯 1/4
𝒉𝒎𝒐𝒚𝒆𝒏 = 0,725 ( )
𝑵 𝜼 𝑫𝜟𝜽
Au point de vue expérimental, il y a un certain nombre de facteurs qui font que
l'on s'éloigne des conditions idéales définies par Nusselt (par exemple, la
température de la paroi n'est pas constante, des irrégularités de surface provoquent
la formation de rides ce qui modifie la surface du film, de même des gouttelettes
peuvent se former...
Une correction importante a été introduite pour tenir compte de la vitesse de la
vapeur qui a une influence importante sur le coefficient de transfert.

Influence de la vitesse de la vapeur :


Lorsque la vitesse de la vapeur non condensée devient importante par rapport à
celle du condensat, les frottements à l'interface liquide-vapeur modifient l'épaisseur
du film. et, par suite, le coefficient de transfert.

Gibert propose comme expression de h


𝛒 𝐠 𝛌𝟐 𝚫𝐇 𝛕 1/3 𝑫𝒂
h = 1,04 ( ) 𝐨ù 𝝉 = . 𝛒𝐮𝟐
𝛈 𝚫𝛉 𝐋 𝟖
force de frottement du courant de vapeur sur la surface extérieure du film, Da étant le
critère de Darcy (dynamique des fluides).

𝛅) Conditions optimales de fonctionnement des condenseurs : Nous avons


vu que, pour un tube horizontal, le coefficient d'échange est toujours plus élevé que
pour un tube vertical. En fait, on utilise toujours des condenseurs multitubulaires.
Dans le cas des tubes horizontaux, on a signalé l'épaissement du film pour les
tubes inférieurs qui avait pour conséquence une diminution du coefficient de transfert
moyen.

On préfère donc, naturellement, une disposition verticale et, pour une telle
disposition, c'est l'influence de la vitesse de la vapeur qui implique le sens de
circulation de celle-ci.
Pour un déplacement de vapeur de bas en haut pour un tube vertical, les
frottements tendent à augmenter l'épaisseur du film : la diminution du coefficient de
transfert peut avoir pour conséquence l'engorgement de l'appareil. D'autre part, pour
de grandes vitesses de la vapeur, le condensat peut être refoulé en haut des tubes: il
est alors nécessaire d'opérer avec des tubes de plus faibles hauteurs et fonctionnant
en parallèle.
Pour un déplacement de vapeur de haut en bas, à grande vitesse, le coefficient
de transfert peut être jusqu'à 10 fois supérieur à celui obtenu pour une vitesse de
vapeur nulle.
il y a donc toujours avantage à opérer avec des condenseurs verticaux, la
vapeur arrivant par le haut.
EXERICE :
Déterminer le coefficient d'échangeur vapeur-paroi lors de la condensation de 60 kg/h de
vapeur d'un fluide synthétique pour transfert de calories, sur un tube de 60 mm de diamètre
extérieur et 1,5m de long. Le fluide a les caractéristiques suivantes à la température de paroi
(264 °C).
λ = 0,15 kcal .h -1.m -1.°c -1
η = 0,30.10 -3. Pl ρ = 850 kg . m -3
ΔH (vaporisation) = 60 kcal.kg -1
température de rosée θv = 320°c.
On déterminera h successivement pour un tube vertical et pour un tube horizontal.
solution :
a) condensation sur un tube vertical.
Débit massique de condensat par unité de longueur de périmètre du tube :
𝑴 𝟔𝟎
𝝉= = = 0,0884 kg/m.s
𝛑 𝑫𝒆 𝟑𝟔𝟎𝟎 .𝛑 .𝟔𝟎.𝟏𝟎−𝟑
Nature du régime :
𝟒𝝉 𝟒 . 𝟎,𝟎𝟖𝟖𝟒
𝐑𝐞 = = = 1179
𝜼 𝟎,𝟑 .𝟏𝟎−𝟑

𝐑 𝐞 <2100 par conséquent régime laminaire.


On peut donc déterminer h a l’aide de la relation :
𝟐√𝟐 𝝀𝟑 𝝆𝟐𝒈𝜟𝑯 1/4
h= ( )
𝟑 𝜼𝑳.𝜟𝜽

mais attention aux unités. pour obtenir h en kcal/h.𝐦𝟐 .°c , il faut prendre g en m.h-2
et η en kg.m-1 .h-1 , soit :

g = 9,81 m.s-2 = 9,81 x (3600)2 m.h-2


η = 0,3 .10-3 pl = 0,3.10-3 x 3600 kg.m-1 .h-1
soit :
(0,15)3.(850)2 .(9,81) .(60) .(3600) 1/4
h = 0,943 [ ]
0,3.10−3 . 1,5 . 56

ℎ𝑣𝑒𝑟𝑡𝑖𝑐𝑎𝑙 = 643 kcal/h.m2.°c

b. Condensation sur un tube horizontal.


Débit massique de condensat par unité de longueur du tube :
𝟔𝟎
𝝉′ = = 0 ,0111 kg/m.s
𝟑𝟔𝟎𝟎 . 𝟏,𝟓
𝟒 𝝉′ 𝟒 . 𝟎,𝟎𝟏𝟏
𝐑𝐞 = = = 148 < 2 100
𝜼 𝟎,𝟑.𝟏𝟎−𝟑
sur un tube horizontal :
𝝀𝟑 𝝆𝟐 𝒈𝜟𝑯 1/4
h = 0,725 ( )
𝜼𝑫𝒆 𝜟𝜽
avec les même précautions que précédemment pour les unités :
(0,15)3 .(850)2 .(9,81) .(60) .(3600) 1/4
ℎℎ𝑜𝑟𝑖𝑧𝑜𝑛𝑡𝑎𝑙 = 0,725 [ ]
0,3.10−3 .60.10−3 .56

h = 1090 kcal/h.m2.°C
Le coefficient de transfert est 70% plus élevé que pour la condensation sur le
même tube en position verticale.
c) Condensation en gouttes.- Les recherches concernant les phénomènes de
condensation en gouttes sont orientées essentiellement vers les traitements et
revêtements de surfaces.
On a remarqué que les revêtements métalliques les plus aptes à assurer la
condensation en gouttes sont des métaux précieux, or et platine, qui présentent des
charges superficielles positives. Les résultats obtenus, satisfaisants pour
l'amélioration du coefficient de transfert, posent néanmoins des problèmes sur le
plan économique, le coût du procédé étant trop élevé même pour les revêtements de
quelques microns.
L'objectif étant comme pour l'or, d'opposer au fluide de condensation
(essentiellement l'eau) une surface externe électropositive, on a songé à appliquer à
la surface des condenseurs des revêtements plus économiques présentant
superficiellement une polarité positive ce qui a conduit à la recherche
d'hydrophobants polaires comme l'acide oléique, l'adsorption se faisant par la
fonction acide liée au métal et la chaine radicalaire assurant la polarité positive à
l'échangeur.
L'adsorption des hydrophobants pose néanmoins des problèmes
technologiques comme le traitement des surfaces (en vue de les rendre poreuses et
aptes à retenir, pendant une longue durée, la substance hydrophobante) ou la
régénération du revêtement in situ (pour le cas où sa durée de vie serait inférieure à
celle du condenseur).
Les essais avec d'autres hydrophobants comme les copolymères à base
d'oléfines et d'huiles silicatives ont conduit également à des résultats intéressants
montrant la supériorité de la condensation en gouttes sur la condensation en film
mais toutes ces recherches n'ont pas encore abouti à des solutions analytiques.
2. EBULLITION.

a) Description du phénomène d'ébullition.- A une température donnée, la


pression de vapeur 𝐏𝐫 sur une très petite surface concave de liquide est inferieure à
la pression de vapeur P pour un interface plan. Cela signifie que, pour une certaine
pression, le film liquide autour de la vapeur, lorsque l'interface n'est pas plan, doit
être à une température légèrement supérieure à celle qui lui est nécessaire pour
s'évaporer directement à un interface plan, c'est-à-dire à la température de saturation
correspondante.
La pression dans une bulle de vapeur étant :
𝟐𝛔
𝐏𝐫 = 𝐏 − où 𝛔 est la tension superficielle et r le rayon de courbure de la
𝐫
bulle, la surchauffe nécessaire dépend du rayon des bulles.
Par suite, la difficulté de formation des bulles de vapeur devient apparente : le
rayon de courbure d'une bulle à l’état naissant étant très grand, la surchauffe
nécessaire est d'autant plus grande (elle diminue naturellement au fur et à mesure
que la bulle grossit).
La surface joue un rôle important dans la naissance et le développement des
bulles.
𝛂 ) Influence de la rugosité de la surface: les bulles se formeront
préférentiellement aux points de la surface de chauffe qui présentent des
imperfections favorables à cette formation de par leur température. Pour un état de
surface rugueux, le Δθ nécessaire peut être moitié de celui nécessaire pour des
surfaces lisses. Ces imperfections, qui retiennent les microbulles a la surface,
sont appelées centres de noyaux actifs ou germes.
L'amorce de l'ébullition ainsi commencée, les bulles pourront se
développer tout en restant accrochées à la paroi sous l'effet des forces de
capillarité.
il faut ensuite qu'elles se détachent pour aller éclater à la surface libre où elles
se mélangeront à la vapeur. La surface intervient alors par ses propriétés de
mouillabilité.
𝛃) Influence de la mouillabilité de la surface: la forme des bulles varie selon la
mouillabilité.

Pour une surface non mouillée, le film liquide autour de la bulle a une surface
de contact très faible avec la paroi, de sorte qu'il reçoit peu de chaleur de la surface
de chauffe. C’est la bulle elle-même qui, en transférant sa chaleur au liquide, assure
son propre développement. Dans ce cas, les bulles qui deviennent grosses, sont peu
nombreuses.
Lorsque la mouillabilité est totale, le transfert de chaleur de la surface de
contact à la bulle est assuré par l’intermédiaire du film liquide. Les forces de tension
superficielle à la base des bulles ont un effet de cisaillement qui assure un
décrochement rapide pour des diamètres de bulles plus faibles.
Le plus souvent, on aura des bulles de forme intermédiaire, le transfert de chaleur se
faisant essentiellement par l'intermédiaire du film liquide.

b) Les régimes d'ébullition.- Les variations du coefficient de transfert h en fonction


de l'écart de température 𝛉𝐩 - 𝛉𝐋

𝛉𝐩 : température de la paroi.
𝛉𝐋 ∶ temperature du liquide.
présentent la même allure graphiquement pour un grand nombre de liquides.
On peut mettre en évidence sur ce graphique 4 régimes :
1) - Pour de faibles écarts de température, il y a surchauffe du liquide, notamment
pour des parois parfaitement polies et propres. Le coefficient de transfert varie
comme celui d'un liquide que l'on chaufferait en convection naturelle, c'est-à- dire
que h est proportionnel à ∆𝛉𝟓/𝟒 (régime de convection naturelle)

2) - Les bulles qui se forment au niveau des centres actifs existant sur la surface de
la paroi se développent, puis s'élèvent dans la masse liquide en provoquant des
courants de circulation naturelle (régime d'ébullition nuclée) ; h varie comme 𝚫𝛉𝐧
avec 3 < n < 4 , et atteint un maximum pour un certain écart de température ∆𝛉𝐜
appelé écart critique.
Cette valeur critique dépend naturellement de la nature du liquide et des
caractéristiques de la surface de chauffe.

3) - La diminution du coefficient h jusqu’a une certaine valeur minimale résulte de la


formation d'un film de vapeur continu ( dû au nombre et à l'importance des bulles)
qui joue un rôle d'isolant thermique en s'opposant au transfert de chaleur entre
la surface chauffante et le liquide (la vaporisation s'effectue alors à l'interface
entre le liquide et le film vapeur qui se substitue à la paroi chauffante: c'est le
phénomène de caléfaction). Le domaine allant de C à D correspond à un régime
d'ébullition instable. C'est le phénomène de caléfaction qui entraîne, dans les
rebouilleurs par exemple, des irrégularités dans la vaporisation qui provoquent des à-
coups bruyants lorsque le film vapeur se décolle, par suite de son remplacement
brutal par le liquide plus froid.

4) - Pour expliquer la nouvelle variation du coefficient h, on fait intervenir le


rayonnement dans le transfert thermique à travers le film de vapeur.

c) Expressions du coefficient d'échange.- Pour l'ébullition nucléée, phénomène


extrêmement complexe, les expérimentateurs ont été amenés à chercher des corrélations de
la forme :

Nu = C 𝐑𝐚𝐞 𝐏𝐫𝐛 où C, a, b, sont des constantes.


A titre d'exemple, pour se rendre compte de la difficulté de la détermination de h. on
peut signaler Ies travaux de Rohsenow qui a proposé :
𝟐/𝟑
(𝐍𝐮)𝐞𝐛 = 𝐂 (𝐑𝐞)𝐞𝐛 . ( 𝐏𝐫)−𝟎.𝟕
𝐋
où la constante C dépend de La nature du fluide et de la nature de l'état de surface.
𝛒𝐯 𝐮𝐛 𝐃𝐛 𝐂𝐩 𝛈 𝐡𝐃𝐛
(𝐑𝐞)𝐞𝐛 = (𝐏𝐫)𝐋 = (𝐍𝐮)𝐞𝐛 =
𝛈𝐋 𝛌𝐋 𝛌𝐋
avec :
𝛒𝐯 masse volumique de la vapeur - 𝐂𝐩 chaleur massique du liquide
𝛈𝐋 viscosité dynamique du liquide - 𝛌𝐋 conductibilité thermique du liquide
𝐃𝐛 diamètre de la sphère qui a même volume que la bulle au moment où elle détache
𝐔𝐛 vitesse de formation des bulles.
Les granderus 𝐃𝐛 et 𝐔𝐛 sont elles-mêmes des fonctions complexes tenant compte de
paramètres physiques liés à la surface (tension superficielle - nombre de sites actifs
-fréquence de formation des bulles...)

d) Intérêt de l'étude de l'ébullition nucléée.-

C'est le régime d'ébullition nucléée qui est intéressant pour la plupart des
appareillages de génie chimique (bouilleurs, rebouilleurs de colonnes à distiller,
évaporateurs, vaporiseurs...

Lorsqu'on cherche à évacuer rapidement des quantité importantes d'énergie-


comme c'est le cas par exemple, dans les centrales nucléaires -, on a intérêt a
utiliser l'ébullition d'un liquide et à travailler aussi près que possible du point C de 1a
courbe de Nukiyama.

Comme on a eu l'occasion, à maintes reprises, de le signaler, l'influence des


états de surface est considérable ce qui rend les mesures non seulement difficiles,
mais également difficilement reproductibles.

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