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Rite maçonnique

Un rite maçonnique est un ensemble


cohérent de rituels et de pratiques
définissant un cérémonial maçonnique.

Apparus avec les loges spéculatives, les


« rites », du latin Ritus, ont été mis en place
afin d'uniformiser et d'harmoniser les
pratiques en loge maçonnique[n 1]. Il s'agit
donc de la définition de l'ensemble des
usages et de l'ordre dans lesquels ceux-ci
doivent être exécutés au cours des
diverses tenues et cérémonies. Inspirés
par les traditions antiques ou opératives et
par la Bible, les rites prescrivent les gestes,
le langage, les déplacements et les
attitudes. Toutefois, malgré un idéal
similaire, les francs-maçons effectuent
leurs travaux de manière plurielle. Et ce,
e
dès la moitié du  siècle, notamment
avec la querelle des Anciens et des
Moderns au sein de la franc-maçonnerie
anglaise. Depuis, chaque siècle a vu
apparaître différents rites. Une loge, ou un
« atelier », pratique en général un seul et
même rite alors qu'une obédience
maçonnique peut en observer plusieurs.
Les rites sont composés de symboles,
mots, gestes et signes. S'il apparaît
impossible de recenser l'ensemble des
rites un jour pratiqués, les auteurs[n 2] et
historiens admettent communément
l'existence d'une cinquantaine de rites
relativement distincts. Néanmoins, seule
une demi-dizaine est majoritairement
pratiquée.

Double page d'un manuscrit maçonnique français


datant de 1769.
Étymologie
Le terme rite provient du latin Ritus « fixé,
en ordre » et de la forme ancienne Rit.
L'étude de la famille étymologique de ce
mot conduit aux notions d'arrangement, de
succession, de nombre — du grec arithmos
— puis d'ordre — Rtam[1].

Origine des rites


maçonniques
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e
Au  siècle, les rituels maçonniques
n'étaient pas censés être écrits et n'étaient
jamais imprimés. Ils ne sont plus connus
de nos jours que grâce à un très petit
nombre de notes manuscrites ayant
échappé à la règle et au temps, ainsi que
par quelques anciennes divulgations. Les
plus anciens rituels maçonniques connus
remontent aux toutes dernières années du
e
siècle et aux deux premières
e
décennies du et ont une origine
écossaise[2]. L'étude de ces documents
montre qu'ils évoluèrent assez
considérablement au fil du temps. Les
cérémonies étaient très simples et fort
courtes[3].

e
Au  siècle, après la réorganisation des
pratiques consécutive à la fondation des
premières grandes loges, les Ancients et
les Moderns pratiquent de nouveau des
rituels assez similaires, qui ne se
distinguent que par un assez petit nombre
de points remarquables, tels que la place
de certains éléments symboliques, la
manière de transmettre les mots de passe,
ou une référence plus ou moins
importante à la religion chrétienne.
Cependant, dès les années 1740, on voit
apparaître de nouvelles divergences, à
côté des rituels traditionnels des trois
premiers degrés, sous la forme de
plusieurs centaines de rituels de degrés
additionnels dits de « hauts grades » dont
beaucoup n'étaient que des variantes les
uns des autres, ou restèrent à l'état de
projets, ou ne furent en réalité jamais
vraiment pratiqués. Cette multiplication
des rituels maçonniques aboutit à diverses
initiatives visant à normaliser les pratiques
et à les rassembler en ensembles
cohérents et stables : les rites
maçonniques.
Rites majoritaires
Les rites maçonniques aujourd'hui les plus
répandus à travers le monde sont :

le Rite d'York, principalement aux États-


Unis ;
le Rite émulation, principalement au
Royaume-Uni et dans les anciennes
colonies britanniques ;
le Rite écossais ancien et accepté, dans
le monde entier, surtout en ce qui
concerne son système de hauts grades
maçonniques ;
le Rite français, principalement en
France, au Brésil, et en Europe
continentale.

Les autres rites, comme le Rite écossais


rectifié ou les rites maçonniques égyptiens
ont une diffusion plus limitée, entraînant
parfois, par manque de transmission, la
disparition de certains d'entre eux.

Lexique chronologique des


rites

Rites historiques …

Rite des Anciens devoirs : ce rite est


mentionné ici pour mémoire, il ne
s'agissait pas en effet d'un rite
d'admission dans une loge de francs-
maçons. C'est le nom donné par
certains auteurs, tels Patrick Négrier[4] à
la cérémonie d'admission dans une
corporation de maçons avant le
e
 siècle, sans transmission de mot
secret. Cette pratique a aujourd'hui
disparu.
Rite du Mot de maçon : rite attesté vers
1637 dans les premières loges
écossaises de francs-maçons,
notamment la loge de Kilwinning. Rite
aujourd'hui disparu[4].
Tartan Royal Stuart du Rite standard d'Écosse.

Rite standard d'Écosse : rite officiel


proposé par la Grande Loge d’Écosse,
présent pratiquement sur tous les
continents. Il est de la famille des rites
anglo-saxons comme le Rite émulation.
Il trouve ses origines dans les premières
loges écossaises comme Mary's Chapel
(le plus ancien procès-verbal date de
1599). Le mot « standard » signifie
« traditionnel » ou « commun » car
chaque loge en Écosse a sa propre
particularité. Il apparait comme le plus
petit dénominateur commun.
Rites apparus au e siècle

Rite des Moderns : nom qui sera donné


par ses adversaires au rite maçonnique
pratiqué par la Grande Loge de Londres
à l'époque des Constitutions d'Anderson,
vers 1723[5]. Constitué sur les bases de
textes fondateurs et du Rite du Mot de
maçon, il fusionnera avec le « Rite des
Antients » en 1813.

Tablier maçonnique du Rite d'York.


Rite des Antients : rite maçonnique
pratiqué par la Grande Loge des
anciens, et notamment par la loge
d'York en 1756[5]. Ses constitutions
furent publiées sous le nom de Ahiman
Rezon. Fusionné au Royaume-Uni avec
le rite des Moderns en 1813.
e
Rite d'adoption : apparu au  siècle
en France, où il était pratiqué par les
loges féminines, dites d'adoption. D'un
symbolisme particulier, différent de celui
des autres rites, notamment en ce qu'il
ne se réfère pas à la construction du
Temple de Salomon. Il a presque
totalement disparu depuis la fin du
Premier Empire et n'est plus conservé
aujourd'hui que dans une seule loge de
la Grande Loge féminine de France.
Rite d'York : issu de l'expansion en
Amérique du Nord de la Grande Loge
britannique dite des Antients, il est
pratiqué par plusieurs milliers de loges,
principalement aux États-Unis.

Tablier maçonnique du Rite écossais rectifié.

Rite suédois : apparu vers 1759[6], très


chrétien dans son symbolisme, il est le
rite majoritaire en Scandinavie et il est
pratiqué plus minoritairement en
Allemagne.
Ordre du royal secret : également
nommé « Rite de Perfection », l'origine
exacte de ce rite, qui revendiqua une
fondation en 1762, fait aujourd'hui
encore l'objet de débats entre les
historiens. Ses 25 degrés sont repris en
1801 dans les 33 degrés du Rite
écossais ancien et accepté [réf. souhaitée]. I
Rite écossais rectifié : rite d'essence
chrétienne, codifié à Lyon (France) en
1778[7].
Rite français : on peut dater la
codification de ce rite entre 1783 et
1786, en France[8]. Directement issu du
rite des Moderns dont il reprend la
plupart des caractéristiques, il est
toujours aujourd'hui le rite le plus
pratiqué en France, notamment au sein
du Grand Orient de France, ainsi qu'au
Brésil. Il est également présent dans de
nombreuses loges en Europe et à
travers le monde. Il en existe différentes
variantes [réf. souhaitée]

Rites apparus au e siècle


Tablier maçonnique du Rite écossais ancien et


accepté.
Rite écossais ancien et accepté : fondé
en 1801 à Charleston (Caroline du
Sud)[9], à partir de rituels d'origine
française, il est pratiqué par plusieurs
milliers de loges symboliques en
Europe, auxquelles s'ajoutent plusieurs
milliers d'ateliers de hauts grades
maçonniques dans le monde.
Rite de Misraïm : développé en France
vers 1810 par les frères Bédarride[10], il
est aujourd'hui l'une des composantes
des rites maçonniques dits
« égyptiens ».
Rite de Schroeder : rite en trois grades,
créé par Friedrich Ludwig Schröder, il fut
adopté en 1811 par la Grande Loge
provinciale de Hambourg, dont Schröder
était le grand maître, il était le plus
démocratique de tous les rites pratiqués
en Allemagne avant la deuxième guerre
mondiale, ce qui fit son succès. Il est
pratiqué en Allemagne, Autriche,
Hongrie et Suisse[11],[12].
Rite émulation : codifié en Angleterre
vers 1823[13], à la suite de la réunion des
Ancients et des Moderns, le rite
émulation ou « style émulation » est
pratiqué aujourd'hui par plusieurs
milliers de loges, principalement au
Royaume-Uni et dans les anciennes
colonies britanniques.
Rite de Memphis : codifié en France vers
1838[14], sous l'influence de Jean
Étienne Marconis de Nègre.
Rite canadien : nom donné par les loges
canadiennes à différentes variantes du
Rite émulation (voir plus haut).
Rite symbolique italien : rite en trois
grades dont la naissance remonte au
premier janvier 1862, de par la volonté
de la loge « Ausonia » de Turin (fondée
le 8 octobre 1859) de constituer une
franc-maçonnerie nationale italienne
unitaire, indépendante de toute
influence étrangère et fidèle aux
Constitutions d'Anderson. Il est pratiqué
encore aujourd'hui par les loges de la
Grande Loge symbolique d'Italie[15], au
sein du Grand Orient d'Italie.

Rites modernes, du e siècle


Rite opératif de Salomon : de création


récente, en France, en 1974[16], il est
pratiqué par environ soixante-quinze
loges, principalement en France, au sein
d'une obédience maçonnique
dénommée Ordre initiatique et
traditionnel de l'Art royal.
Rite écossais primitif : d'après
l'ésotériste Robert Ambelain qui déclara
le « réveiller » en 1985, il s'agirait du rite
qui était pratiqué par les exilés jacobites
à Saint-Germain-en-Laye en 1688, ce
qu'aucun document historique connu à
ce jour ne peut confirmer avec
certitude [réf. souhaitée].

Notes et références

Notes …

1. Certains auteurs décrivent pour la fin


e
du  siècle une sorte d'« anarchie »
des pratiques maçonniques. Il
apparait nécessaire, écrit Garnier, d'y
« mettre un terme ».
2. Garnier et Ligou peuvent être cités
chez les écrivains francophones.
Gould et Mackey chez les
maçonnologues anglophones.
Références …

1. « Dictionnaire de la franc-
maçonnerie » de Daniel Ligou, 2006,
p. 1 027.
2. « La franc-maçonnerie » de Roger
Dachez et d'Alain Bauer, 2013, p. 69
3. « La franc-maçonnerie » de Roger
Dachez et d'Alain Bauer, 2013, p. 70
4. « La Tulip » de Patrick Négrier, 2005
5. « Histoire générale de la Franc-
Maçonnerie » de Paul Naudon, 1987,
p. 32-40
6. Selon le FAQ sur le Rite Suédois de la
Grande Loge of British Columbia and
Yukon.
7. « Dictionnaire de la franc-
maçonnerie » de Daniel Ligou et al.,
2000, p. 112
8. « Dictionnaire de la franc-
maçonnerie » de Daniel Ligou et al.,
2000, p. 180
9. « Histoire générale de la Franc-
Maçonnerie » de Paul Naudon, 1987,
p. 188
10. « Les rites maçonniques égyptiens »
de Jean-Louis de Biasi, 2001, p. 14
11. Grande Loge suisse Alpina, Livre du
150e anniversaire, 1844-1994,
Lausanne, 1993.
12. (de) Eugen Lennhoff, Oskar Posner et
Dieter A. Binder, Internationales
Freimaurerlexikon, Munich, 2006.
13. « Histoire générale de la Franc-
Maçonnerie » de Paul Naudon, 1987,
p. 48
14. « Les rites maçonniques égyptiens »
de Jean-Louis de Biasi, 2001, p. 16
15. Site du Rito simbolico italiano
16. « Dictionnaire de la franc-
maçonnerie » de Daniel Ligou et al.,
2000, p. 219

Voir aussi

Bibliographie …
Daniel Ligou (dir.) et al., Histoire des
francs-maçons en France, t. 1 : 1725-
1815, Éd. Privat, coll. « Hommes et
communautés », septembre 2000
(1re éd. 1981, Privat, en un seul volume),
255 p. (ISBN 978-2-7089-6838-7)
Histoire des francs-maçons en
France, t. 2 : de 1815 à nos jours, Éd.
Privat, septembre 2000, 253 p.
(ISBN 978-2-7089-6839-4)
Daniel Ligou et al. (édition revue,
corrigée et augmentée par Charles
Porset et Dominique Morillon),
Dictionnaire de la franc-maçonnerie,
Paris, PUF, coll. « Quadrige »,
septembre 2006, 5e éd. (1re éd. 1987), 1
257 p. (ISBN 978-2-13-055094-5)
Jean-Louis de Biasi, Les rites
maçonniques égyptiens, philosophie et
morale, Edimaf, Éd. maçonniques de
France, coll. « Encyclopédie
maçonnique », juillet 2001, 127 p.
(ISBN 978-2-903846-86-2)
Paul Naudon, Histoire générale de la
Franc-Maçonnerie, Éd. d'art Charles
Moreau, mai 2004 (1re éd. 1981, Éd.
Office du Livre, puis 1987), 251 p.
(ISBN 978-2-909458-24-3)
Patrick Négrier, La Tulip : Histoire du rite
du Mot de maçon de 1637 à 1730, Saint-
Hilaire-de-Riez, Éd. Ivoire-Clair, coll. « Les
Architectes de la Connaissance »,
avril 2005 (ISBN 978-2-913882-30-0,
présentation en ligne )
Geoffray d'A, Le Grand Manuel de Franc-
Maçonnerie : Réunir ce qui épars - Ordo
Ab Chao, Éditions Initiatis, juin 2007,
592 p. (ISBN 978-2-9529400-3-0)
Jean-Marc Aractingi et Gilles Le Pape,
Rituels et catéchismes au Rite
Œcuménique : Orient et Occident, à la
croisée des chemins maçonniques,
Paris, Éd. L'Harmattan, mars 2011,
190 p. (ISBN 978-2-296-54445-1)
Roger Dachez et Alain Bauer, La franc-
maçonnerie, Paris, PUF, coll. « Que sais-
je ? » (no 3993), juin 2013, 1re éd., 128 p.
(ISBN 978-2-13-059496-3)

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