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poids égal, une plante consomme dix fois plus d’eau qu’un animal. Un hectare de
forêt volatilise dans l’atmosphère 4 à 5000 tonnes d’eau par an. Un hectare de maïs
volatilise 60 tonnes d’eau par jour. C’est divin, vraiment, un soir d’été, de sentir la
fraîcheur parfumée d’un tilleul qui transpire. Et de plus, ça sent particulièrement bon.
L’eau circule d’une façon ininterrompue des racines aux feuilles, au sein
d’éléments conducteurs du xylème, qui sont des vaisseaux conducteurs, des
trachéides.
Cet important courant d’eau est d’une nécessité absolue pour l’activité
photosynthétique qui se déroule dans les feuilles. En effet, le gaz carbonique,
substrat de la photosynthèse, ne peut traverser les membranes limitant les cellules
chlorophylliennes que sous forme dissoute. Dans ces conditions, la paroi cellulosique
de ces cellules (parce que toute cellule végétale renferme une paroi cellulosique qui
l’armature) doit être recouverte d’un film d’eau, et cette eau s’évapore tout
simplement en permanence. Dans ces parois, l’interface air-eau forme un ménisque,
sur lequel des forces de tension superficielle attirent toute la colonne liquide comme
dans un capillaire. Le courant de l’eau est continu à travers toute la plante, depuis les
racines dans le sol jusqu’à la partie aérienne où elle s’évapore. Ces éléments
conducteurs sont constitués de cellules mortes, assemblées en un véritable tuyau qui
a un diamètre sensiblement identique à celui d’un capillaire, de l’ordre de 20 à 400
micromètres de diamètre. Les parois de ces vaisseaux, percées d’une multitude de
petits trous (l’ensemble fait drain en quelque sorte), sont renforcés par la lignine, qui
résulte de la polymérisation d’un nombre limité de monomères, l’alcool
paracoumarylique, l’alcool cinnapylique, l’alcool coniférylique. La complexité des
lignines résulte de l’association potentielle de ces unités par différentes liaisons
chimiques sans aucun caractère ordonné ni répétitif. Il en résulte un polymère
amorphe, hydrophobe, qui, en se déposant dans les parois cellulosiques, leur
apporte rigidité et résistance mécanique. En fait, les lignines, par les propriétés
qu’elles confèrent aux parois des vaisseaux du xylème, ont permis au monde végétal
une transition importante, le passage d’un port rampant (celui des mousses) à un
port dressé pour toutes les plantes évoluées (gymnospermes, angiospermes). Cette
nouvelle architecture a permis aux plantes supérieures d’occuper l’espace aérien, et
de mieux capter du coup le rayonnement solaire, ce qui représente un avantage
adaptatif évident. Mais elles ont été obligées, à ce moment-là, de s’adapter à la
sécheresse. De même la mise en place d’un système vasculaire véritable au niveau
des cellules lignifiées (vaisseaux, trachéides), autorisait des échanges à très longues
distances entre les différentes parties de la plante. Cette transition divine s’est
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produite il y a 350 millions d’années, au Dévonien, et il est intéressant de noter que
la complexité chimique des lignines s’est accrue au cours de l’évolution.
Le métabolisme
des phénols
© Roland Douce
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Je ne sais pas si vous avez senti l’odeur des pins en été, on en est transformé. Et
cela malgré soi. La molécule certainement la plus importante synthétisée par les
plantes est de très loin le saccharose. Les plantes supérieures en synthétisent tous
les ans 400 millions de tonnes. Les industries sucrières pâliraient de jalousie devant
cet exploit que réalisent les plantes. En effet, la plante délègue à cette molécule, et
c’est très important, pratiquement toute l’énergie solaire et le carbone fixé au cours
de la photosynthèse. En retour, les sucres qui sont la forme circulante par
excellence, alimenteront en carbone et en énergie cette formidable usine chimique
que constitue le végétal. Le saccharose est véritablement un élément clé dans la
croissance et le développement des végétaux. Les processus qui conduisent à son
élaboration, à son transport et à son stockage sous la forme d’amidon, sont des
sujets d’une très grande importance en agronomie. Attardons-nous quelques minutes
sur le saccharose : cette molécule est trop importante. Il est synthétisé en
permanence dans les cellules chlorophylliennes des feuilles exposées à la lumière.
Sa synthèse nette, dont dépendra le développement du végétal, se déroule en trois
temps.
Le cycle de Calvin
© Roland Douce
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Le transport du
saccharose
© Roland Douce
Cette migration s’effectue via les plasmodesmes, qui sont de petits canaux percés à
travers les parois pectocellulosiques reliant les cellules les unes aux autres. De l’eau,
en provenance des vaisseaux qui conduisent la sève brute montant du sol, va
pénétrer dans ces tubes criblés par osmose, ce qui va entraîner un déplacement de
la sève élaborée sur tous les territoires de la plante où le saccharose sera
consommé. Il existe une multitude de mécanismes impliqués dans la régulation de la
synthèse du saccharose, qui intègre les besoins de l’organisme entier. Cette
régulation, qui est loin d’être comprise, porte essentiellement sur la modulation
spatio-temporelle de l’expression de gènes particuliers, et sur la modulation du
fonctionnement de certaines enzymes clé, entraînant l’accélération ou le
ralentissement de la synthèse du saccharose. Il me faudrait un millier d’heures ici
pour vous expliquer ces mécanismes divins. Comment la feuille connaît-elle les
besoins de la plante entière ? Vraisemblablement, des messagers chimiques, non
encore identifiés, circulent dans les sèves pour ajuster en permanence l’offre à la
demande. Les plantes réalisent à chaque instant ce tour de force d’ajuster l’offre et la
demande, alors que nos sociétés sont incapables de le faire. Par ailleurs, certaines
conditions climatiques, notamment la sécheresse, provoquent la fermeture des
stomates situés dans les épidermes des feuilles, par où s’effectue la quasi totalité
des échanges gazeux, l’oxygène, le gaz carbonique, la vapeur d’eau. Si cette
situation évite une perte massive d’eau, ainsi que le désamorçage de la colonne
d’eau, elle induit en revanche une cascade d’événements importants, dont
l’enclenchement de la photorespiration, et l’arrêt de la synthèse du saccharose par
défaut de gaz carbonique. Quand je dis que les colonnes d’eau se désamorcent du
fait de l’évaporation, un forestier, lorsqu’il applique un stéthoscope sur le tronc d’un
arbre, entend la rupture de ces colonnes d’eau, elles gémissent telle une corde de
violon qui se casse.
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domestication et l’amélioration du blé ont entraîné des modifications spectaculaires
de la structure de l’épi, comme les transitions du caractère épi lâche vers le caractère
épi compact, du caractère petit grain vers le caractère gros grain, du caractère grain
vêtu vers grain nu, et enfin du caractère rachis fragile vers rachis ferme. Le colza, par
exemple, tant décrié par les anti-OGM, résulte de la fusion d’un génome de choux et
d’un génome de navette. D’autres sont simplement autotétraploïdes (quatre copies
du génome): la luzerne, la pomme de terre rentrent dans cete catégorie, ou
atteignent des degrés de ploïdie beaucoup plus élevés comme la canne à sucre. De
toute évidence, il faut le reconnaître, les plantes concilient la beauté et l’utilité.
Par ailleurs, les plantes ont su s’allier de façon divine avec des bactéries et
des champignons du sol, pour faciliter leur développement. Je citerai deux exemples
significatifs ; d’une part les rhizobiums induisent dans le cortex des racines des
légumineuses la formation de véritables organes, les nodosités, à l’intérieur
desquelles les bactéries fixent l’azote atmosphérique. Je vous rappelle que lorsque
ces bactéries sont libres, elles ne sont pas capables de fixer l’azote atmosphérique,
mais lorsqu’elles vivent en symbiose avec les plantes, elles acquièrent cette capacité
extraordinaire. Les nodosités des légumineuses produisent chaque année davantage
d’ammoniaque que l’ensemble de l’industrie des engrais azotés. La colonisation de
la plante par le rhizobium est le fruit d’un dialogue chimique complexe qui s’établit
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entre la plante et la bactérie. Ce dialogue a été remarquablement décrypté par
l’équipe de Jean Dénarié à Toulouse, qui vient d’ailleurs de recevoir un grand prix de
l’Académie des sciences. Des flavonoïdes très spécifiques émis par les racines sont
reconnus par le rhizobium présent à l’état libre dans le sol. Il est « titillé » par ces
flavonoïdes. Cette reconnaissance induit, chez la bactérie, la synthèse de facteurs
de nodulation, les lipo-chitooligosaccharides, dont la structure fine est variable pour
chaque espèce de rhizobium. Les gènes impliqués , appelés Nod, portés par un
mégaplasmide, ont tous été identifiés. Il s’agit là encore d’un réel tour de force de la
part de l’équipe de Jean Dénarié. Ces structures vont alors déclencher chez la plante
un dialogue chimique entre les deux partenaires, puis la cascade des réactions
suivantes : courbure des poils absorbants de l’épiderme des racines, formation du
nodule, et mise en place d’un véritable cordon bactérien qui résulte de l’invagination
de la membrane cellulaire. Ces cordons, finalement, déchargeront leur contenu riche
en bactéries dans les cellules du cortex, organisées sous la forme d’un nodule. La
bactérie, grâce à une nitrogénase d’une complexité inouïe (il faudrait une
cinquantaine d’heures pour expliquer la structure de cette protéine), pourra alors
réduire ad libitum l’azote moléculaire. L’ammoniaque ainsi produit, sera bien
évidemment utilisé par la plante. En retour, cette dernière (il s’agit d’une réelle bonne
symbiose) fournira à la bactérie la fourniture énergétique qui dérivera finalement du
saccharose.
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exquise complexité, qui comprennent chacune pour l’instant individuellement une
dizaine de milliers de structures chimiques différentes.
Diversité chimique
des terpènoïdes
© Roland Douce
L’atractyloside est un diterpène qui s’accumule dans les feuilles d’un chardon
particulier.
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Un exemple de chardon, le chardon bleu des Alpes
Eryngium alpinum
© Station Alpine du Lautaret, S. Aubert
Il existe d’autres stratégies tout aussi subtiles. Ainsi, lorsqu’une plante est
froissée, elle émet des aldéhydes (hexénals), ou des alcools (hexénols) à six
carbones.
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Ces substances aromatiques volatiles proviennent de l’attaque des acides gras poly-
insaturés, l’acide linolénique, par une lipoxygénase, suivie d’une coupure de
l’hydroperoxyde formé par une hydroperoxyde liase. Ces composés volatils sont des
bactéricides, des fongicides et des insecticides puissants. Suivant la position de la
double liaison et la nature de mélange, les odeurs engendrées, toujours agréables,
sont éminemment variables. Ainsi, la bonne odeur des tomates mûres ou de l’herbe
coupée provient tout simplement de l’émission de ces composés volatils. Et pourtant,
ce sont des toxiques redoutables.
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revanche, si le supplicié conservait les graines dans son estomac, il mourrait dans
l’heure qui suivait l’ingestion du poison. J’ai toujours pensé que c’était inique. Mais il
y a une vérité sous-jacente : celui qui se sentait vraiment condamné buvait sa
décoction petite dose par petite dose, et c’est ça qui le tuait. Celui qui se sentait
innocent la buvait d’un seul coup. Et là, l’ingestion était tellement forte qu’elle
déclenchait le vomissement. Ainsi, si dans la sagesse des Anciens, certaines choses
peuvent nous paraître diaboliques, la justice était peut-être présente en filigrane.
Principaux
alcaloïdes avec
leur effet sur
l’homme
© Roland Douce
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Le taxol est un ester diterpénique, isolé pour la première fois dans l’écorce
d’un if, Taxus brévifolia, localisé sur la côte Nord-Ouest des Etats-Unis. Ce composé
se comporte comme un agent anti-mitotique puissant car il se lie aux microtubules,
en empêchant leur dépolymérisation au cours de la division cellulaire. Il est à l’heure
actuelle préparé par semi-synthèse et commercialisé sous le nom de Taxotère®, à
partir de la baccatine ; c’est un composé voisin du taxol et extrait de l’if commun,
beaucoup plus répandu que l’if américain. Nous devons cette dernière découverte à
l’équipe dirigée par notre confrère Pierre Potier. Le taxol est employé dans le
traitement des métastases cancéreuses.
Les exemples sont innombrables. Et c’est la raison pour laquelle les espèces
de plantes consommées par l’homme se comptent pratiquement sur les doigts de la
main. Elles ont été sélectionnées laborieusement, justement pour éliminer les
composés toxiques ou amers qui sont présents pratiquement dans toutes les plantes
sauvages. A ce titre, les plantes cultivées sont des géants aux pieds d’argile qui
exigent de la part de l’homme un soin quasi permanent : on les a désarmées, il ne
faut pas l’oublier. Il ne faut pas oublier non plus que seulement trois céréales
particulièrement divines (le blé, le maïs et le riz) constituent la base alimentaire des
populations du globe.
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qui vont enclencher premièrement : l’activation de gènes de défense qui codent pour
des protéines particulières ; deuxièmement : la synthèse de composés toxiques
(phytoalexines) ; troisièmement : la production massive de radicaux libres (anions
superoxyde) ; enfin quatrièmement : la transmission des signaux d’alarme aux
cellules voisines et éloignées. C’est ce qu’on appelle la transmission de type
systémique. Très souvent, mais pas toujours, ces voies de signalisation peuvent
conduire au suicide de quelques cellules, qui se caractérise entre autres par une
fragmentation de leur ADN. C’est-à-dire que la plante pratique la politique de la terre
brûlée, emprisonnant ainsi le phytopathogène dans des tissus mourants. D’autres
signaux chimiques (éliciteurs généraux) qui amplifient la réponse de la plante sont
très souvent des entités chimiques qui dérivent de la dégradation de la paroi
bactérienne sous l’action d’enzymes de défense produites par la plante. Elles
peuvent également provenir de la dégradation de la paroi pectocellulosique des
cellules végétales par des hydrolases excrétées par le pathogène. On ne se fait pas
de cadeau, on tire à vue. L’information est alors transmise au génome nucléaire, ce
qui se traduit entre autres par la mise en place d’un arsenal chimique modulable et
toujours redoutable.
Très souvent, les plantes, lorsqu’elles sont attaquées par des insectes et
animaux herbivores, émettent des composés volatils du style monoterpènes,
aldéhydes, éthylène, etc. Ainsi, lorsque les chenilles du genre Manduca sexta,
tolérantes à la nicotine, broutent des feuilles de tabac, elles se chargent elles-mêmes
en nicotine, ce qui les défend contre les prédateurs. Mais vous allez voir que les
plantes vont déjouer cela. Il se produit, lorsque les chenilles broutent les feuilles, un
dialogue chimique d’une très grande complexité entre la larve et la plante. Le contact
de la salive de l’insecte avec la plante mâchouillée induit la synthèse d’un éliciteur
qu’on appelle la volicitine, qui résulte de la condensation de l’acide linolénique
provenant de la plante avec l’acide gluconique provenant de l’insecte, une molécule
qui lui est indispensable. Mais la plante va reconnaître cette molécule. Cet éliciteur
va déclencher la riposte de la plante, entraînant la production passagère de deux
hormones : l’acide jasmonique, qui dérive de l’acide linolénique, et l’éthylène, qui
dérive de la méthionine. L’acide jasmonique déclenche à son tour la synthèse de
petites molécules volatiles, en particulier un monoterpène, le linalol, qui va attirer une
guêpe appartenant à la famille des Ichneumons. Cette dernière, après avoir paralysé
la chenille, déposera un œuf unique dans son corps. Mais vous vous souvenez que
la chenille contient de la nicotine. L’éthylène de la plante induit l’arrêt de la synthèse
de la nicotine. Dans ces conditions, la chenille pourra être dévorée lentement par la
larve de la guêpe, sans risque d’intoxication par la nicotine. En un mot, la plante s’est
dégarnie pour mieux frapper son adversaire.
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Communication chimique
entre le tabac, la chenille
et la guêpe
© Roland Douce
Les acacias, en Afrique du Sud, lorsqu’il sont broutés par une antilope du
genre Kudu, émettent un signal sous le forme d’éthylène. Ce signal volatil entraînera,
chez les arbres voisins, l’accumulation de tanins particulièrement astringents,
repoussant ainsi les antilopes. Le problème, bien sûr, est de savoir comment la
cellule traduit une myriade de stimuli en une réponse hautement spécifique.
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Questions
M. Douce : Monsieur Tubiana, je suis tout à fait de votre avis. Nous mangeons tous
de la laitue, et il y a dedans un petit latex blanc qui renferme un composé, la
lactucine, qui est un poison violent, et personne ne s’est posé la question de savoir
ce que devenait la lactucine une fois qu’elle était ingérée dans le tractus intestinal.
Mme Le Douarin : Les herbivores ne sont pas armés comme nous d’un cerveau,
d’une technologie, d’une science nous permettant de faire une sélection aussi
savante que celles qui ont abouti au blé, au maïs, et au riz : comment font-ils pour ne
pas s’empoisonner ? Il existe des plantes qui contiennent des toxines sévères,
comment se fait-il que les vaches, les antilopes, etc., sachent les trier ?
M. Douce : Il existe une plante du nom de saponaire, que nos grand-mères utilisaient
comme détergent. Les vaches, lorsque la saponaire pousse dans les champs, n’y
touchent pas. Certainement, cela provient du goût détestable de la saponaire. Donc
même si elles le mâchouillent une première fois, elles n’arrêteront. C’est un exemple
de co-évolution entre les plantes et les mammifères. D’ailleurs, les herbivores ne
dévorent pas toutes les plantes. Certainement la sélection vient du goût.
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M. Joliot : Dans quel domaine de temps se passe l’élaboration de ces systèmes de
défense ? J’imagine que la réaction doit être plus lente chez les végétaux que chez
les animaux.
M. Cauderon : Que faire pour que la société prépare un peu mieux que par le passé
cette évolution culturelle profonde vers le développement durable, indépendamment
des recherches scientifiques ?
M. Courtillot : Les animaux et les plantes ont co-évolué depuis des centaines de
millions d’années. Ainsi beaucoup de choses qui nous apparaissent divines sont
simplement dues au fait que les associations qui ne marchaient pas n’ont pas
survécu.
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M. Dumas : Quand on voit la complexité des interactions, on peut se demander si la
lutte biologique préconisée n’est pas plus dangereuse que le résultat escompté.
M. Douce : Il est très difficile de répondre à cette question, on manipule des choses
que l’on ne connaît pas. On ne peut répondre qu’au cas par cas.
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