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Jusqu’à présent, nous disposons de deux approches pour obtenir l’équation du mouvement d’un
point matériel : la méthode du principe fondamental de la dynamique et celle du théorème de
l’énergie cinétique. La deuxième approche n’est efficace que pour un système décrit avec une
seule variable de position et avec des forces dont on sait évaluer le travail.
Ce chapitre est composé en deux parties, la première partie a pour objet d’introduire la
notion du moment cinétique et d’établir une nouvelle méthode de résolution. La deuxième partie
concerne l’étude des mouvements à force centrale dont le moment cinétique est une intégrale
première du mouvement.
5.1.1 Définition
Definition 5.1.1 On appelle moment cinétique du point M par rapport à O, le moment par
→
−
rapport à O du vecteur quantité de mouvement P /R (M ) de M dans R :
−
→ −−→ −
→ →
− −
→
L O/R (M ) = OM ∧ m−
→
v /R (M ) = MO/R ( P ) où P = m−
→
v . (5.0)
Remarques
→
−
• Le moment cinétique L O/R (M ) d’un point M dépend du point O où on le détermine.
Alors
→
− −−→ − → →
−
L′∆ = ( L O/R (M ) + O′ O ∧ P /R (M )).−
→
u ∆ = L O/R (M ).−
→
u ∆ = L∆
−−→ −
car O ′ O et →
u ∆ sont colinéaires.
Remarque :
• Par un raisonnement analogue à celui effectué pour le moment cinétique, on peut établir
que le moment des forces dépend du point où on le calcule.
→ −
− → → −
− → −−→ − →
M′O ( f ) = MO ( f ) + O′ O ∧ f
→
−
• le moment d’une force par rapport à un point O d’une force f θ
−→ z f
appliquée en un point A est par définition perpendiculaire à OA et .
→
−
à f du fait du produit vectoriel. Son module est égal au produit A
du module de la force par la distance du point O la droite d’action
de la force (distance appelée bras de levier) :
−→ − → −→ − →
kOA ∧ f k = kOAk.k f k| sin θ| π/2 −θ
O I
−
→ d
o θ désigne l’angle entre OA et la droite d’action de f . On peut
encore l’exprimer sous la forme
−→ − → →
−
kOA ∧ f k = d.k f k où d est le bras de lvier.
−→ −
→ − → − →
Pour le sens, on utilise le fait que (OA, f , MO ( f )) est direct.
Theorem 5.1.3 La dérivé par rapport au temps du moment cinétique par rapport à un point
fixe est égale au moment par rapport à ce point de la résultante des forces appliquées à ce point
matériel :
d− → −−→ −→ − → − →
L O (M ) = OM ∧ F = MO ( F ) (5.-14)
dt
Preuve :
Theorem 5.1.4 La dérive par rapport au temps du moment cinétique par rapport à un axe est
égale au moment par rapport cet axe de la résultante des forces appliquées à ce point matériel :
d −−→ −→ → −
→ − →
L∆ (M ) = (OM ∧ F ).−
u ∆ = M∆ ( F ) (5.-17)
dt
Preuve :
L’axe ∆ ∈ R, on a :
d d −→
L∆ = ( L O (M ).−
→
u ∆)
dt dt
d−→ →
− d−
→
u∆ d−
→
u∆
= L O (M ).−→
u ∆ + L O (M ). avec =0
dt dt dt
−−→ − → → →
−
= (OM ∧ F ).− u ∆ = M∆ ( F )
On s’intéresse au mouvement d’un pendule simple, c’est-à-dire au mouvement d’une masse ponc-
tuelle m suspendue à l’extrmité d’un fil inextensible de masse négligeable, de longueur l dont
l’autre extrmité est fixe.
On a :
−
→
dLO
= ml2 θ̈ −
→
uz
dt
−
→ −
→ − → →
−
La droite d’action de T passe par O donc MO ( T ) = 0 .
−
→ −−→
MO (m−
→
g ) = OM ∧ m−
→
g = (l−
→
u r ) ∧ mg(cos θ −
→
u r − sin θ −
→
u θ ) = −mgl sin θ −
→
uz .
soit
θ̇ = 0
θ̇(lθ̈ + g sin θ) = 0 −→
lθ̈ + g sin θ
La solution θ̇ = 0 est non intéressante car elle exclue le mouvement. On déduit ainsi l’équation
du mouvement
g
θ̈ + sin θ = 0 .
l
Definition 5.2.1 On appelle force centrale ou champ de force centrale, une force agissant sur
un point matériel et possédant les propriétés suivantes :
(i) son support passe constamment par un point fixe O ;
(ii) Son module ne dépend que de la distance r au point O.
La force centrale est dite attractive si f (r) < 0, et répulsive si f (r) > 0.
Exemple
−
→ q − →
r
E = .
4πε0 r 3
La charge Q place en M est soumise à la force
−
→ qQ −→
r
F = .
4πε0 r 3
Cette force passe constamment par O et son module ne dépend que de la variable r. C’est donc
une force centrale par rapport au point O.
Définition
Le mouvement à force centrale encore appelé mouvement accélration centrale est un mouvement
pour lequel le vecteur accélration −
→
a passe constamment par un point fixe O. Si O est pris comme
origine, le vecteur accélration du point M s’écrit :
−−→
−
→ OM
a =a
OM
→ −−→ →
−
Introduisons le vecteur C = OM ∧ −
v , la dérivé par rapport au temps de ce vecteur donne :
→
− −−→
dC dOM − −−→ →
= ∧→v + OM ∧ −a
dt dt
−−→ → − →
= −
→
v ∧− →
v + OM ∧ −a = 0 .
→
− →
−
Le vecteur C est donc constant quelque soit t. Sachant que C est perpendiculaire au plan de la
−−→ →
trajectoire définie par OM et −
v , on peut donc déduire que le mouvement du mobile M s’effectue
dans un plan fixe. On dit que le mouvement est plan.
Soit (xOy) le plan du mouvement. Soient M et M ′ les positions occupées par le mobile aux
instants t et t + dt (voir figure ).
−−→
On se propose de calculer l’aire balayée dA par le vecteur position OM pendant la dure dt :
→
− 1 −−→ −−→ 1 −−→ →
dA = OM ∧ dOM = OM ∧ −
v dt
2 2
→
−
dA 1 −−→ − 1−→
= OM ∧ →
v = C
dt 2 2
Soit
1
dA = Cdt .
2
On appelle vitesse aréolaire la quantité
dA C
= ,
dt 2
dérivée par rapport au temps de l’aire balaye par le rayon vecteur.
−
→ →
−
C tant constant, la norme C = k C k est une constante appelée constante des aires. L’aire
balayée entre deux instants t1 et t2 est donne par
C
∆A = (t2 − t1 ) .
2
Ce résultat exprime la loi des aires : dans un mouvement à accélération centrale, l’aire
balayée par le vecteur position est proportionnelle à la durée de balayage.
Soit
C = ρ2 θ̇.
• Si un point est animé d’un mouvement à accélération centrale, l’une des trois propriétés
suivantes, équivalentes entre elles doit être vérifiée :
- ρ2 θ̇ = Constante ;
dA C C ρ2 θ̇
- la vitesse aréolaire = = = est une constante ;
dt 2 2 2
- les aires balayes sont proportionnelles au temps de balayage.
• Par définition, le mouvement d’un point possédant l’une des trois propriéts, est dit mou-
vement selon la loi des aires.
Ce sont des formules relatives aux mouvements à accélération centrale. Elles déterminent les
composantes radiale et orthoradiale des vecteurs vitesse et accélération dans une base polaire,
1
en fonction de la constante C des aires, des variables θ et u = .
ρ
1 C
Comme C = ρ2 θ̇ et u = , alors θ̇ = 2 = Cu2
ρ ρ
soit
2ρ̇θ̇ + ρθ̈ = aθ = 0
aθ = 0 (5.-65)
du
Vρ = −C (5.-67)
dθ
•
dθ 1 dθ 1 C
ρ = ρ2 = ρ2 2 = Cu
dt ρ dt ρ ρ
soit
Vθ = Cu (5.-67)
1 2
ρθ̇ 2 = Cu2 = C 2 u3
u
d2 u
aρ = −C 2 u2 +u (5.-69)
dθ 2
Les formules (5.-65), (5.-67), (5.-67) et (5.-69) constituent les formules de Binet.
Intêret : Dans le cas où l’accélération est une fonction connue de ρ et de θ, l’expression
(5.-69) qui est une équation diffrentielle permet de déterminer la trajectoire et la loi des aires
permet de préciser l’équation horaire.
On en déduit que :
−
→ −−→
L O = OM ∧ m− →v
= mr u r ∧ (ṙ−
→
− →
u r + r θ̇−
→
u θ)
2 −→
= mr θ̇ u . z
→
− −−→
Comme L 0 = Cte alors r 2 θ̇ = cte. Le mouvement se fait donc suivant la loi des aires.
dA
C = r 2 θ̇ = 2 = constante des aires
dt
−−→
o A est l’aire balayée par le vecteur position OM entre l’instant initial t0 et l’instant t.
où
− −
→ dr − dr
F .→
v = f (r)−
→
u r. →
u r + r θ̇−
→
uθ = f (r)
dt dt
On a :
Em = Ep + Ec
" 2 2 #
1 dr dθ
= Ep (r) + m + r2
2 dt dt
est constante. Sa valeur est détermine par les conditions initiales, position r0 et vitesse v0 :
1
Em = Ep (r0 ) + mv02
2
Nous obtenons une deuxième intégrale première du mouvement, celle de l’énergie :
" 2 #
1 dr 2 2 dθ
Em = m +r + Ep (r) .
2 dt dt
Les deux intégrales premières du mouvement (celles du moment cinétique et de l’énergie) per-
mettent de déterminer les lois de mouvement r(t) et θ(t) ainsi que l’équation de la trajectoire
r = f (θ).
Il s’agit du mouvement d’un point matériel placé dans un champ de forces centrales de la forme :
→
− →
−
r
F = −k 3 k > 0 .
r
C’est le cas des forces coulombiennes
−
→ qQ −→
r
F =
4πε0 r 3
lorsque q et Q sont de signes oppossé. C’est le cas aussi des forces gravitationnelles
→
− →
−r
F = −GM m 3 .
r
Le mouvement étant à force centrale, la trajectoire est plane. Ce plan est déterminé par les
conditions initiales.
Équation polaire
Cette dernière équation est une équation différentielle ordinaire du second ordre de solution
k
u= + A cos(θ − ϕ)
mC 2
où A et ϕ sont deux constantes d’intégration déterminer par les conditions initiales. On a :
1 1
r= = .
k k AmC 2
+ A cos(θ − ϕ) 1+ cos(θ − ϕ)
mC 2 mC 2 k
Posons
mC 2 AmC 2
p= et e= = Ap .
k k
On a :
p
r=
1 + e cos(θ − ϕ)
qui est une équation polaire d’une conique de paramètres p, d’excentricité e, dont l’axe focal fait
l’angle ϕ avec l’axe Ox et dont l’un des foyers est le point O.
• Pour un cercle, e = 0.
5.3.2 Énergie
−
→ k→ d k −
F = − 2−
u = →
ur .
r dr r
→
−
La force F étant conservative, l’énergie mécanique du système se conserve
Ec + Ep = Em = Cte.
Soit
" 2 #
1 du
Em = mC 2 u2 + − ku .
2 dθ
Or
1 1 + e cos θ du e
u= = donc = − sin θ .
r p dθ p
On a
2 2 2 2
1 2 1 + 2e cos θ + e cos θ + e sin θ k
Em = mC 2
− (1 + e cos θ)
2 p p
1 mC 2 k
= 2
(1 + 2e cos θ + e2 ) − (1 + e cos θ)
2 p p
mC 2 k
Or = Donc
p2 p
k 1 e2
Em = + e cos θ + − 1 − e cos θ
p 2 2
k(e2 − 1)
=
2p
• Si la trajectoire est une ellipse, e < 1, alors Em < 0.
L’énergie totale
1 k
Em = mv02 − .
2 r0
L0
Comme C = , on a : C = r0 v0 sin α et donc
m
mC 2 m
p= = r02 v02 sin2 α
k k
m 2 2 2
p= r v sin α
k 0 0
2p
e2 − 1 = Em
k
Soit
2m 2 2 2
e2 = r v sin αEm + 1 .
k k 0 0
Finalement
r
2mr02 v02 sin2 αEm
e= +1 .
k2
Ces lois concernent les mouvements des planètes dans le systéme solaire, ainsi que le mouvement
des satellites autour de la Terre.
Première Loi
Chaque planète P décrit dans R0 une ellipse dont le soleil est un foyer. Cette ellipse de
demi-axe O1 A = a et de période T , a pour équation polaire
p
r= (paramètre p, execentricité e)
1 + e cos θ
en prenant S comme origine des coordonnées polaires.
Deuxième Loi
−→
Pendant l’intervalle de temps ∆t = t2 − t1 , l’aire balayée par le rayon soleil-planète SP est
proportionnelle au temps mis ∆t pour la décrire (loi des aires).
Troisième Loi
T2
Le rapport est le même pour toutes les planètes du système solaire.
a3
T2 4π 2
= .
a3 GmS
• Mouvement des satellites : Le mouvement elliptique d’un satellite autour de la Terre
(Centre O, masse mT , rayon R) est également régi par les lois de Kepler (on remplace S par O
et mS par mT .