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III- EAU DE GÂCHAGE ET ADJUVANTS

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I - L’EAU DE GÂCHAGE

1. CONVENANCE

Pour convenir à la confection de béton, les eaux ne doivent contenir ni composés


risquant d'attaquer chimiquement le ciment , les granulats ou les a rmatures, ni
particules en suspension dont la quantité pourrait modifier ses qualités originelles.
La n or me P 18 -3 0 3 l i mi t e à cet e f f et l e po ur c ent a ge de mat i èr es e n su spe nsi o n à 2
o u 5 g/l et la teneur en sels dissous à 15 ou 30 g/ l suivant la nature du béton , précon-
traint ou non armé, spécifications qui ne différencient pas les élément s nocifs même
en très faible pourcentage de ceux qui en pourcentage éventuellement plus important
ne le sont pas.

Dans l a cat égor i e des eaux suscepti bl es de conveni r à l a confect i on de bét on , on


t r ouve :

 l e s e aux p ot a bl es ( q ui bi e n é vi d e mme nt co nvi en nent ) :


 l es eaux de r ecycl age pr ovenant du r i nçage des bét onni èr e s ou des cami ons
mal axeur s à condi t i on de vér i f i er l eur apti t ude dans l e cas de change ment de
ciment ou d'adjuvant d'une gâchée à l'aut re. sont utilisables. Lorsque ces eaux
comportent des éléments fins provenant des matériaux entrant dans la confection
des bétons (ciments. fines des sables...). il est possible de les utiliser après passage
dans des bassins de décantation:
 les eaux de pluie et de ruissellement , les eaux pompées , tant qu'elles restent
confirmes aux prescriptions de la norme conviennent également.

À côté, les catégories d'eaux ne de vant pas être utilisées comprennent :

 l e s e a u x us é es :
 les eaux vannes ou contenant des déter ge nts:
 les eaux industrielles susceptibles de contenir des rejets organiques ou chimiques.
Ces différentes eaux doivent obligatoirement subir des analyses concluant à leur non -
nocivité avant tout emploi.

La norme autorise l'emploi d'eau de mer dans la conf ection des bétons qui ne sont ni
ar més ni précontraints , mais les spécifications du fascicule 65 A sont plus ri gou -
reuses et en interdisent formellement l'emploi lors du gâchage. Bien que les textes
officiels ne traitent pas de ce sujet ,l'utilisation d'eau de mer pour le gâchage de
bétons non armés ne présente pas de risque quant à la pérennité de l'ouvrage , seules des
efflorescences, dues à une migration des sels , pouvant apparaître sur les parements.

2.LES ESSAIS D'APTITUDE

Ils comprennent :
 une inspection visuelle (matières en suspension , débris végétaux, films d'huile ,
couleur anormale...). Seule une eau incolore ou très légèrement jaunâtre peut
convenir:
 une vérification olfactive afin de s'assurer de l'absence des matières organiques en
décomposition qui rendraient l'eau malodorante;
 des essais de résistance mécanique sur morti er ou béton à 7 j ours , les résul tats
devant être ≥ 90 % à ceux obtenus sur témoin gâché avec de l'eau potable;

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 des essais de début et de fin de prise, les résultats ne devant pa s excéder ± 25 % par
rapport au témoin;
des analyses chimiques portant sur les teneurs en différents constituants dont le
pourcentage dans l'eau doit satisfaire aux prescriptions suivantes :

Quand l'une quelconque des limites indiquées dans le tableau es t dépassée, l'eau peut
éventuellement être utilisée, sous réserve qu'elle satisfasse aux prescriptions concer -
nant les essais de début et fin de prise et les essais de résistance.
Les effets de la présence de ces impuretés dans l'eau de gâchage, dans des p roportions
supérieures aux limites indiquées ci -dessus, sont rappelées ci-après :
 les insolubles peuvent être de natures diverses, dans le cas d'argile en suspension
dans l'eau, on peut craindre une action sur les caractéristiques mécaniques, de
même qu'avec des micro-algues qui sont des matières organiques. dans ce dernier
cas à la diminution des résistances s'ajoute un effet d'entraînement d'air diminuant
la compacité:
 les matières dissoutes peuvent être des sels de diverses natures, tels les chlorures
dont l'action est corrosive sur les armatures et qui provoque en outre une accéléra tion
du phénomène de prise. La quantité de chlorures dans l'eau doit être ajoutée aux
autres possibilités d'introduction de chlorures dans le béton (chlorures des
ciments, des adjuvants, de certains sables d'origine marine...) pour rester en deçà
des valeurs limites rappelées au paragraphe 3. Les autres sels ont généralement
une action sur les caractéristiques mécaniques , les sels de sodium et de potassium,
très solubles, ont en outre une action accélératrice: compte tenu par ailleurs
qu'avec certains granulats il est indispensable de limiter la teneur en alcalins actifs
du béton, les proportions de ces sels doivent donc être strictement contrôlées:

 les sulfates peuvent réagir sur le ciment pour former de l'ettringite qui s'accom -
pagne de gonflement et peut provoquer une dislocation du béton. En faible propor -
tion ils ont une action sur le temps de prise et de durcissement du ciment pouvant
s'ajouter à l'effet du SO 4 Ca du ciment :
 les ions soufre provoquent la corrosion des armatures et sont plus particulièrement
à craindre dans le cas des bétons précontraints pour lesquels la teneur maximale est
fixée suivant les cas à 0,2 ou 0,5% (cette dernière valeur étant pontée à 0,7 %);
 les sucres retardent la prise du ciment jusqu'à empêcher les phénomènes de prise et
de durcissement s'ils sont introduits en grande quantité dans le béton:

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 les phosphates et les nitrates diminuent fortement les résistances et présentent une
action corrosive importante:
 le zinc a un effet retar dateur sur la prise;
 les détergents provoquent la formation de mousse pendant le malaxage, d'où un
pourcentage d'air entraîné non désiré pouvant réduire fortement la compacité et les
caractéristiques mécaniques:
les huiles susceptibles d'être présentes dans des eaux de récupération peuvent si elles
sont en trop lones proportions amoindrir les résistances.

3. TENEUR EN CHLORURES

Admise en général , certains règlements considèrent qu'elle ne doit pas dépasser 500
mg par litre. D'autres critères moins rigoureux font une différenciation en fonc tion du
type de béton confectionné, c'est ainsi que les limites suivantes sont fixées :

Pour la possibilité d'ut ilisation d'une eau pour le gâchage du béton :


≤ 600 mg/l Pour les bétons précontraints, ≤ 2 000 mg/1 pour les bétons ar més ,
≤ 4 500 mg/l Pour les bétons non armés.
De toute façon, c'est essentiellement la teneur totale en ions chlore dans le béton qui
importe. Or les chlorures peuvent provenir de l'eau de gâchage, mais également du
ciment, des granulats et éventuellement des adjuvants, en sorte que l'on doit toujours
prendre en compte la teneur totale d'ions chlorure dont la valeur ne doit pas dépasser
certaines limites, fonction du type d'ouvrage réalisé avec le bé ton. Ces limites sont
spécifiées dans différents documents tel l e fascicule 65 A, la nor me AFNOR
P 18325 d'août 1991, et le projet de révision de la EN 206 avec , dans ce dernier cas des
valeurs légèrement différentes de celles du fascicule 65 A.
Les valeurs limites spécifiées présentant de petites différences, nous les reproduisons
ci-après avec leurs références, celles à prendre en compte pouvant être , par sécurité, les
plus faibles, à moins que le cahier des prescriptions techniques de l'ouvrage ne se réfère
de façon précise à l'un de ces documents, auquel cas les valeurs qui y sont indiquées
doivent être celles à respecter.
 Dans le fascicule 65 A complété par son additif, il est précisé (art. 24 -25) que par
rapport à la masse du ciment (actif) la quantité maximale de ions-chlore est fixée
aux valeurs suivantes :
- I % pour les bétons non armés;
- 0.65 % pour les bétons armés ;
 0.15 % pour les bétons précontraints par post-tension ;
 0.10 % pour le bétons précontraints par pré tension ; .

 Dans l a nor me Af nor P 18 -325. l es val eur s l i mi t es sont f i xées à:


 10% pour les bétons non armés:
 0.4% pour les bétons armés:
 0.2% pour les bétons précontraints.
Le projet de révision de la norme européenne limite les ions chlorures dans le béton à
 1 % pour les bétons non armés:
- 0 , 4 % p o u r l e s bé t on s a r mé s :
- 0.10 % pour les bét ons précontraints classés 0.10:
- 0,20 % pour les bétons précontraints classés 0.20 , la classe 0.10 ou 0.20 dépendant des
dispositions en vigueur, là où le béton est utilisé.

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Les chlorures en faible proportion peuvent légèrement modifier la prise et le durcis -
sement du ciment, par contre en forte proportion ils peuvent réagir avec le ciment et
compromettre la durabilité du béton.

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II- LES ADJUVANTS

1. DÉF INITIO N

Les adjuvants sont des produits chimiques qui, incorporés dans les bétons lors de l eur
malaxage ou avant leur mise en oeuvre à des doses inférieures à 5 % du poids de
ciment, provoquent des modifications des propriétés Ou du comportement de ceux -ci.

Pour des raisons de commodité d'utilisation, la plupart des adjuvants se trouvent dans le
commerce sous forme de liquides. Certains adjuvants existent en poudre , afin de réduire
leur coût de transport (cas des chantiers à l'export). Dans ce cas il faut généralement les
diluer avant l'emploi : la dispersion homogène d'une petite quantité de poudre dans un
malaxeur de centrale à béton est en effet moins certaine que celle d'un liquide.
Un adjuvant n'est pas un palliatif. Il n'a ni pour mission ni pour effet de faire un bon
béton à partir d'un mauvais dosage ou d'une mise en œuvre défectueuse. Ce n'est pas un
produit capable de se substituer aux règles de la bonne technique.

2. CLASSIFICATION ET UTILISATION

Un adjuvant a, en général, une action principale d'après laquelle il se trouve class é et défini,
mais il peut présenter également certaines actions secondaires que l'on appelle généralement
« effets secondaires ».

Les normes européennes retiennent la classification sui vante :


 plastifiants réducteurs d'eau.
 superplastifiants hautement ré ducteurs d'eau,
 rétenteurs d'eau.
 entraîneurs d'air.
 accélérateurs de prise.
 accélérateurs de durcissement.
 retardateurs de prise.
 hydrofuges.

Certains adjuvants peuvent avoir plusieurs de ces fonctions. On parle alors , en


France, de fonction principale et de fonction secondaire. Exemple : plastifiant réduc teur
d'eau (ou superplastifiant hautement réducteur d'eau) et retardateur.

Il existe également d'autres adjuvants tels que notamment : les raidisseurs pour béton projeté ,
les adjuvants pour coulis d'injection, les adjuvants pour mortier stabilisé, les colorants, les
inhibiteurs de corrosion, les générateurs de ga z, etc. Certains d'entre-deux sont décrits et
leur caractéristiques définies dans les normes spécifiques.

2.1 PLASTIFIANTS REDUCTEURS D'EAU

Ce sont des produits qui viennent se fixer par adsorption à la surface du ciment. Ils
provoquent une défloculation des grains et une lubrification de la pâte. Ce processus permet
soit une amélioration de la maniabilité sans augmenter le dosage en eau, soit une réduction
du rapport E/C, donc une augmentation des résistances mécaniques, sans modifier la
maniabilité. Ils doivent, par rapport au béton témoin, assurer une résistance à la

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compression de 110 % minimum et permettre une réduction du dosage en eau d'au moins
5%.

On peut également jouer partiellement sur les deux paramètres pour augmenter les
résistances mécaniques tout en améliorant la maniabilité (voir figure V III-1).
Les premiers plastifiants étaient à base de lignosulf onates, sous-produits de l'indus -
trie papetière après extraction de la cellulose du bois. Actuellement, certains lignosul -
fonates modifiés restent utilisés , essentiellement en raison de leur faible coût, mais
des produits de synthèse sont également employés.
Les plastifiants se dosent généralement entre 0.3 et 0,5 % du poids de ciment et ils se
c a r a c t é r i s e n t s o u ve n t p a r u n e f f e t s e c o n d a i r e « r e t a r d a t e u r d e p r i s e » m a r q u é
lorsqu'on les utilise à un dosage plus élevé.

2.2 SUPERPLASTIFIANT HAUTEMENT RÉDUCTEURS D'EAU

Cette désignation complexe, traduction de l'anglais Superplastifizers - High RangeWater


Reducer, se rapporte à des produits qu'en France on appelait auparavant
« fluidifiants ».

Leur mode d'action est similaire à celui des plastifiants , mais il se produit avec une
intensité bien plus importante. Par rapport au béton témoin fabriqué identiquement
mais sans superplastifiant, à maniabilité égale, il doit permettre une réduction d'eau
minimale de 12%, en fait ce pourcentage est généralement réduit de 15 à 25 %
suivant le dosage (fig.1). Concernant les résistances à la compression elles doivent être
de 140% à 1 jour et de 115% à 28 jours.
Ce sont tous des produits de synthèse dont les plus utilisés sont les résines méla -
mines sulfonées, les naphtalène-sulfonates et, plus récemment formulés, les vinyles
sulfonates. Une de leurs principales caractéristiques est leur durée d'efficacité limitée
dans le temps : un béton fluidifié avec une résine mélanine retrouve sa maniabilité
initiale en moins de 30 minutes à une température de 23°C (durée encore plus faible
à température plus élevée). C'est pourquoi ils sont fréquemment utilisés en combinai son
avec des adjuvants retardateurs de prise. à l'exclusion semble -t-il des vinyles sulfonates
qui ont une durée d'efficacité plus longue.
Sur le plan pratique, il est préférable d'introduire le superplastifiant le plus tard pos -
sible lors du malaxage du béton, ne serait -cc qu'en raison de la durée assez faible de
leur efficacité sur la maniabilité et le raidissement qui s'ensuit, ce qui expl ique le
c h o i x de n e l 'i n t r o d ui r e qu e s ur l e l i e u d ' u t i l i s a t i o n da n s l a t ou p i e d u c a mi o n
mal axeur . T outef oi s si l 'on recherche essenti ell ement la r éducti on de l a quantité
d'eau, il s'avère parfois difficile d'utiliser cette technique du fait que le béton so rtant du
malaxeur risque d'être trop sec et de ne plus permettre au superplastitiant d'avoir tout
l'effet souhaité en raison d'une mauvaise dispersion après son introduction dans la
toupie du camion malaxeur. La solution consiste alors à procéder à une dou ble
introduction, c'est à dire à incorporer pendant le malaxage une partie de l'adju vant
afin d'obtenir un slump suffisant pour assurer un mélange et un transport corrects ,
p u i s l 'a r r i vé e s u r l e l i eu d 'u t i l i s a t i o n à aj o u t er l e c o mp l é me n t e n u n d e u xi è me
temps, cette façon d'opérer devant être contrôlée rigoureusement.

Il y a cependant lieu d’indiquer groupe cimentier a mis au point très récemment dans son
département « adjuvants » une molécule donnant naissance à un nouvelle génération de
superplastifiants autorisant la fabrication de bétons très homogènes conservant leur
maniabilité pendant des durées identiques à celles présentées par les bétons classiques, c'est -
à-dire de l’ordre de 3 heures à une température ambiante de 20°C.

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Ce nouveau superplastiliant compatible avec la quasi totalité des ciments, est mis en oeuvre
directement dans la bétonnière avec l'eau de gâchage, au moment du malaxage à un
dosage d'environ 1 % du poids du ciment: il ne doit pas être ajouté dans la toupie sur le
lieu d'utilisation, comme nous l'avons indiqué précédemment pour les autres
superplastifiants. Il autorise par là même la réalisation de travaux pour lesquels il est
nécessaire avec les superplastifiants classiques d'adjoindre des retardateurs , ainsi que des
mises en oeuvre par pompage sur de longues distances.
Les très fortes réductions d'eau qu'ils permettent, rendent les superplastifiants indispensables
dans la formulation des bétons, à hautes performances, avec ou sans fumées de silice (voir
chapitre XIII).

2.3 RÉTENTEURS D'EAU


Ce sont des produits d'addition généralement en poudre qui ont pour fonction princi pale de
réduire la tendance au ressuage des bétons.
On utilise généralement des méthyl cellulose ( Methocel) qui ont la propriété d'augmenter de
volume en fixant l'eau libre du béton.
Les rétenteurs d'eau sont utilisés pour améliorer la cohésion des bétons fluides dont le
sable manque d'éléments fins ou à faible dosage en ciment

2.4 ENTRAINEURS D'AIR

Ce sont des composés d'addition généralement à base de résines de synthèse : résine Vinsol,
aryl alkyl sulfonates. acides gras. etc.
Les entraîneurs d'air se présentent sous forme de liquides , de sels solubles ou de poudres
insolubles à ajouter au moment du malaxage.
Ces adjuvants introduisent volontairement de l'air et agissent en stabilisant les bulles
générées lors du malaxage, sous forme d'un très grand nombre de micro bulles, dont 80 %
d'entre elles ont un diamètre inférieur à 100 microns ( fig.V1-6),la plupart étant
comprises entre quelques microns et quelques dizai nes de microns. Ces micro- bulles ne
doivent pas être confondues avec l'air occlus, constitué de bulles de tous diamètres
généralement supérieurs à 1 mm, réparties aléatoirement dans le béton , qui se trouvent
emprisonnées pendant la mise en place.

Ils améliorent essentiellement :


 la plasticité et l'ouvrabilité du béton , les bulles agissant comme autant de grains fins
analogues à de petites billes souples et sans frottement,
 la résistance au gel du béton durci (antigelif): les très nombreu ses petites bulles d'air
disséminées dans la masse constituant en effet autant de petits vases d'expansion dans le

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réseau des canalicules internes pour l'eau interstitielle dont le volume augmente avant la
prise en glace: cela évite la désagrégation du béton par gel de cette eau.

Dans l a pr ati que il convi ent de composer des bét ons dont l e E/C est li mit é à une
val eur de l 'or dr e de 0.50, de prévoir un dosage d'adj uvant tel que le pourcent age
d'air entraîné soit de 4 à 5% avec un maximum de 8%, en se rappelant que plus la
d i me n s i o n «D » e s t g r a n d e , mo i n s i l e st n é c e ss ai r e d 'a vo i r u n p o u r ce n t a ge
é l e vé d'air entraîné, le béton contenant alors un pourcentage de pâte moindre. Enfin
il est recommandé d'éviter, lors de la mise en place , les durées trop longues de
vibration qui diminuent le pourcentage d'air entraîné (deux minutes de vibration en
un même point peuvent faire chuter de 6 à 4 % ce pourcentage) et de prévoir une cure
efficace immédiatement après mise en oeuvre.
Les entraîneurs d'air autorisent une diminution du dosage en eau à maniabilité équi-
valente, ce qui permet de réduire légèrement le E/C et de compenser ainsi une
partie de la chute de résistance pro voquée par leur emploi . On peut effectivement
chiffrer cet t e ch ut e de r ési st a nce ent r e 4 et 6 % p our cha que 1% d 'a u gme nt at i on
d ’ ai r en t r aî n é si aucune correction telle une diminution du E/C n'est apportée.
Cette baisse de résistance étant d'autant plus importante que la valeur initiale des
résistances est plus élevée (fig. VIII-3).
Différents paramètres influencent le pourcen tage d'air entraîné :
 le dosage en ciment: plus il augmente , plus le % d'air diminue à dosage
constant en adjuvant:
 la nature et surtout la finesse du ciment : plus le ciment a un Blaine élevé, plus le
dosage en adjuvant doit être élevé :
 plus la granulomé trie des graviers augmente plus le % d'air entraîné di minue.

2.5 ACCÉLÉRATEURS

Ce sont des produits solubles dans l'eau et qui agissent chimiquement en


augmentant la vitesse d'hydratation du ciment : cela entraîne un déclenchement
plus rapide du phénomèn e de prise et s'accompagne d'un dégagement de chaleur
plus important.

Les accélérateurs seront donc tout particulièrement employés pour les bétonnages par

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temps froids ou pour les travaux urgents.

On distingue :
 les accélérateurs de prise : alcalis. carbon ates et sulfates de soude ou de potasse ,
utilisés surtout par temps froid:
 les accélérateurs de durcissement : chlorures et carbonates, plus généralement
employés afin de réduire certains délais pour décoffrer ou manutentionner les
pièces.
En raison des risques de corrosion les produits à base de chlorure sont interdits pour
certains travaux : béton précontraint , réservoirs, planchers chauffants, etc.
Il y a lieu de noter que si les résistances initiales sont augmentées ,les résistances à
28 jours peuvent être légèrement diminuées (fig. VIII-4).

2.6 RETARDATEURS
Ils agissent chimiquement comme les accélérateurs en retardant plus ou moins long -
temps l'hydratation et le début de prise du ciment.
Parmi les produits retardateurs de prise on peut citer :
• les sucres et gluconates. les acides citriques et tartriques, l'oxyde de zinc, les phos -
phates alcalins.
Les doses à utiliser sont en général très faibles (de l'ordre de 0.1 % en extrait sec) et
l es pr oduit s commer ciaux sont dilués: il convi ent de veiller à une bo nne r éparti tion
du produit dans la masse.
Les retardateurs diminuent évidemment les résistances initiales mais ils augmentent
souvent les résistances finales (figure VIII-4).

2.7 HYDROFUGES

Ce sont des adjuvants qui , introduits dans la masse du béton, ont pour fonction prin-
cipale d'en di mi nuer l 'absor pti on capill air e.

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Il ne f aut pas l es conf ondr e avec les hydr of uges de surf ace qui s'appl i quent au
r ouleau sur le béton durci et qui sont bien souvent à base de silicone.
Les hydrofuges de masse sont en général à base de stéarates solubles qui , en contact
avec la chaux du ci ment, for ment des cristaux de stéarate de calcium insolubles
qui viennent obstruer le réseau capillaire du béton.

C es pr od ui t s ne s ont vr ai ment ef f i cac es que si l e bét on est b i en c o mpa ct e t ho mo -


gène, et que toutes les précautions sont prises afin d'éviter la formation de fissures.
L'at tenti on des util isat eurs est atti rée sur l e fait que lorsqu'on cher che à obtenir un
bét on ét anche dans l a ni asse, i l est bi en souvent pr éf érabl e d'ut i l i ser un
super pl ast i f iant qui per met tra de r édui re de façon i mpor tante l a quant ité d'eau de
gâchage , donc la perméabilité.

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