1. Définition
La cinématique du solide est l’étude des propriétés géométriques des champs de vitesses et d’accélérations,
indépendamment des causes qui provoquent ces mouvements ( c à d indépendamment de la notion d’effort et
de production de mouvement).
2. Hypothèses
x L’espace physique est représenté par un espace affine réel euclidien de dimension 3 (E3).
x Pour les opérations sur les vecteurs, on lui associe un espace vectoriel (R3) de dimension 3.
x Sauf indication explicite contraire, dans la suite de ce cours, par " solide " on entend " solide
indéformable ".
1
Le vecteur position du point M(t) du solide (S), dans le repère R, à
OM (t ) x(t ) x y (t ) y z (t ) z
O1 M (t ) x1 (t ) x 1 y1 (t ) y 1 z1 (t ) z 1
ª d OM (t ) º
V ( M / R) « »
«¬ dt »¼ R
L’indice R indique que la variation de OM (t) , que la dérivée représente, est étudiée par rapport à un
observateur lié au repère R.
Le vecteur vitesse V ( M / R) a donc la même direction que la tangente à la trajectoire (C), au point M(t).
ª dV ( M / R) º
J (M / R) « »
«¬ dt »¼ R
La norme du vecteur accélération s’exprimera en mètres par seconde au carré (m/s2).
2
4.4. Dérivée d’un vecteur par rapport à une base
Mettons en place la relation qui existe entre la dérivée d’un vecteur U (t ) dans la base du repère R(O, x, y, z )
et la dérivée de ce même vecteur dans la base du repère R1(O1, x 1 , y 1 , z 1 ). Autrement dit, cherchons la
ª d U (t ) º ª d U (t ) º
relation qui existe entre « » et « » .
«¬ dt »¼ R «¬ dt »¼ R1
U (t ) a (t ) x 1 b(t ) y 1 b(t ) z 1
ª d U (t ) º
Calculons « » :
¬« dt ¼» R
Avant d’établir cette relation dans le cas général, commençons par traiter le cas particulier où z z1 .
Ce cas particulier concerne tous les mouvements plans, mouvements que l’on rencontre très souvent dans les
mécanismes simples (engrenages, bielle- manivelle, etc.) et également les mouvements tels que le mouvement
hélicoïdal.
Dans ce cas l’orientation de la base de R1 par rapport à la base de R est définie par un seul paramètre Į.
ª º
Le vecteur « d z 1 » est nul car z est fixe dans la base de R.
«¬ dt »¼ R
ªd x º ª d y1 º
Calculons maintenant « 1 » et « »
¬« dt ¼» R ¬« dt »¼ R
3
L’orientation de x1 dans R est fonction de l’angle Į(t). Par conséquent, x 1 peut être considéré comme une
fonction de t par l’intermédiaire de l’angle Į(t), soit x1 >D (t )@ . Par suite, en appliquant le résultat sur la dérivée
ª d x1 º
donc : « » z x1
¬« dD ¼» R
Conclusion importante :
La dérivée du vecteur x 1 par rapport à son angle polaire Į est le vecteur directement perpendiculaire à x 1 ,
S
c’est-à- dire déduit de x 1 par rotation d’angle autour de z .
2
ª d y1 º ª d z1 º
De la même façon: « » z y1 et « » z z1 0
¬« dD ¼» R ¬« dD ¼» R
ª d U (t ) º
« » s’écrit donc sous la forme suivante :
«¬ dt »¼ R
ª d U (t ) º ª dU (t ) º q q q
« » « » a (t ) D z x 1 b (t ) D z y 1 c (t ) D z z1
«¬ dt »¼ R «¬ dt »¼ R1
ª dU (t ) º q
« » D z [a (t ) x 1 b(t ) y 1 c(t ) z 1 ]
«¬ dt »¼ R1
ª dU (t ) º q
« » D z U (t )
«¬ dt »¼ R1
q
Posons : :( R1 / R) D z
ª d U (t ) º ª d U (t ) º
Alors : « » « » :( R1 / R) U (t )
«¬ dt »¼ R «¬ dt »¼ R1
4
q
Le vecteur :( R1 / R) est un vecteur libre qui mesure la vitesse angulaire D de changement d’orientation de la
Soit B1( u , v, z ) et B2( u , w, z1 ) les deux bases intermédiaires définis par les angles d’Euler positionnant la
base de R1 par rapport à R.
En appliquant le résultat du cas particulier précédent on peut écrire :
ª d U (t ) º ª d U (t ) º q
« » « » :( B1 / R) U (t ) avec :( B1 / R) \ z
«¬ dt »¼ R «¬ dt »¼ B1
ª dU (t ) º ª dU (t ) º q
« » « » :( B2 / B1 ) U (t ) avec :( B2 / B1 ) T u
¬« dt ¼» B1 ¬« dt ¼» B2
et
ª d U (t ) º ª d U (t ) º q
« » « » :( R1 / B2 ) U (t ) avec :( R2 / B2 ) M z1
«¬ dt »¼ B2 «¬ dt »¼ R1
5
En remplaçant successivement dans les relations établies, il vient :
ª d U (t ) º
« »
ª d U (t ) º
«
» :( B1 / R) :( B2 / B1 ) :( R1 / B2 ) U (t )
«¬ dt »¼ R «¬ dt »¼ R1
5. Champs des vecteurs vitesse - champs des vecteurs accélération d’un point d’un solide
5.1. Le champ des vecteurs vitesse des points d’un solide
Considérons deux points A et B du solide (S).
Soient R un repère O.N.D. de l’espace et R1 un repère lié au solide (S)
Entre la dérivée du vecteur AB dans la base de R et la dérivée du vecteur AB dans la base du repère R1 lié au
solide (S) il existe la relation :
ª d AB º ª d AB º
« » « » :( R1 / R) AB
¬« dt ¼» R ¬« dt ¼» R1
ª d AB º
or « » 0 (car AB est constant dans la base lié à S)
¬« dt ¼» R1
ª d AB º ª d AO º ª d OB º
et « » « » « » V ( B / R) V ( A / R)
¬« dt ¼» R ¬« dt ¼» R ¬« dt »¼ R
Par conséquent, la relation entre les deux vecteurs vitesse V ( A / R) et V ( B / R) est la suivante :
V ( B / R) V ( A / R) :( R1 / R) AB
Les vecteurs vitesse des points d’un solide vérifient donc la relation d’un champ de moment antisymetrique.
Par suite, le champ des vecteurs vitesse des points d’un solide répond à la définition d’un torseur.
Par conséquent le champ des vecteurs vitesse des points du solide (S) dans son mouvement par rapport au
repère R est représenté, au point A, par le torseur suivant :
:(S / R)½
^- (S / R)` A ® ¾
¯V ( A / R ) ¿ A
6
^- (S / R)` A
est appelé torseur cinématique du solide (S) dans son mouvement par rapport au repère R.
REMARQUE
Le point A est un point lié au solide (S). Si éventuellement dans un exercice un doute est possible, nous
Le champ des moments d’un torseur étant équiprojectif, le champ des vecteurs vitesse des points d’un solide
l’est également. Cette propriété se traduit par la relation scalaire suivante
V ( A / R). AB V ( B / R ). AB
REMARQUES
x Les projections orthogonales, de vecteurs, sur un axe sont des nombres algébriques, donc faire
attention à construire ces projections du même côté par rapport respectivement aux points A et B.
x Intuitivement ce résultat se comprend facilement : un solide étant indéformable par définition, on
comprend que nécessairement, sous peine de le voir éclater, la vitesse du point A dans la direction AB
doit être la même que la vitesse du point B dans la direction AB.
5.2.2. Torseurs particuliers
• Le torseur couple
Le torseur cinématique du mouvement du solide par rapport au repère R est un couple, s’il est de la forme :
0 ½
^- (S / R)` A ® ¾
avec V ( A / R) z 0
¯V ( A / R )¿ A
V ( B / R) V ( A / R) 0 AB V ( A / R)
7
Par conséquent, à un instant donné, tous les vecteurs vitesse des points du solide ont même direction. Entre
deux instants distincts cette direction peut changer.
Le mouvement de (S) par rapport à R est donc un mouvement de translation.
• Le torseur à résultante ou glisseur
Le torseur cinématique du mouvement du solide (S) par rapport au repère R est un torseur à résultante, s’il est
de la forme :
:(S / R)½
^- (S / R)` H ® ¾ et :(S / R) z 0
¯ 0 ¿ H
on a : V ( A / R) V ( H / R) :( S / R) HA :( S / R) HA
Le mouvement de (S) par rapport à R est donc, à un instant donné, un mouvement de rotation autour de l’axe
central.
Remarque :
x ǻ est appelé axe instantané de rotation dans le mouvement de (S) par rapport à R.
x Il faut bien préciser que c’est un mouvement de rotation à un instant donné, car, dans le cas général, ǻ
se déplace dans (S) et dans R lorsque t varie.
x Lorsque ǻ est fixe dans (S) et dans R le mouvement de (S) par rapport à R est un mouvement de
rotation autour de ǻ.
5.2.3. Axe central - Moment central
Supposons le torseur cinématique du mouvement de S % R est définit au point A par :
:(S / R)½
^- (S / R)` A ® ¾
¯V ( A / R)¿ A
:(S / R)½ ½
^- (S / R)` ® ¾ ®
0
¾
O :
H
¯ 0 ¿ ¯ (
H
S / R)¿ H
Le torseur ^G(S / R)` est un glisseur de même axe central que ^- (S / R)` est qui définit un mouvement de
8
Le torseur ^C (S / R)` est un couple qui définit un mouvement de translation (glissement) instantané du solide
(S) suivant la direction de l’axe central avec une vitesse égal au moment central du torseur ^- (S / R)` :
A
:( S / R ) x V ( A / R )
O 2 2
:( S / R ) :( S / R )
de rotation :( S / R) .
x à un instant donné le mouvement d’un point
n’appartenant pas à ǻ est un mouvement de
rotation et de glissement autour et suivant
l’axe central.
x à un instant donné le mouvement d’un point
de l’axe central est un mouvement de
glissement suivant l’axe central.
x La vitesse du point A à l’extérieur de l’axe central est égale à :
V ( A / R) V ( H / R) :( S / R) HA
O :( S / R) :( S / R) HA
5.3. Champs des vecteurs accélération des points d’un solide
V ( B / R) V ( A / R) :( S / R) AB
9
Pour obtenir la relation entre les vecteurs accélération des deux points A et B du solide (S) par rapport au
repère R, dérivons les deux membres de cette égalité par rapport à la date t, pour un observateur lié au repère
R.
§ d V ( B / R) ·
¨ ¸ ¨ ¸ ¨
§ dV ( A / R) · § d :( S / R) AB ·¸
¨ dt ¸ ¨ dt ¸ ¨ dt ¸
© ¹R © ¹R © ¹R
Soit :
§ d :( S / R ) · § ·
J ( B / R) J ( A / R) ¨ ¸ AB :( S / R) ¨ d AB ¸
¨ dt ¸ ¨ dt ¸
© ¹R © ¹R
§ d AB · § d AB ·
Or ¨ ¸ ¨ ¸ :( S / R) AB
¨ dt ¸ ¨ dt ¸
© ¹R © ¹S
§ d AB ·
¨ ¸ 0 car le vecteur AB est constant dans S
¨ dt ¸
© ¹S
J ( B / R) J ( A / R) ¨
§ d :( S / R) ·
¨ dt
¸ AB :( S / R) :( S / R) AB . .
¸
© ¹R
Les vecteurs accélération des points d’un solide ne vérifient pas la relation de changement de point du
moment d’un torseur à cause de l’existence du dernier terme :( S / R) :( S / R) AB .
Par suite, le champ des vecteurs accélération des points d’un solide n’est pas représentable par un torseur.
6. Composition de mouvements
6.1. Composition des vecteurs vitesse.
Soit un solide (S) en mouvement par rapport à deux repères R(O, x, y, z ). et R’(O’, x' , y ' , z ' ) eux- mêmes en
mouvement l’un par rapport à l’autre. Soit M un point du solide (S).
V ( M / R)
ª d OM º
« » «
ª d OO' O' M º
»
ª d OO' º
« » «
ª d O' M º
»
¬« dt ¼» R ¬« dt »¼ R ¬« dt ¼» R «¬ dt ¼» R
10
ª d OO' º
En remarquant que « » V (O' / R) et en utilisant la relation de dérivation, mise en évidence au
¬« dt ¼» R
paragraphe 4.4 :
§ d O' M · § d O' M ·
¨ ¸ ¨ ¸ :( R' / R) O' M
¨ dt ¸ ¨ dt ¸
© ¹R © ¹ R'
V ( M / R) devient égale à :
§ d O' M ·
V ( M / R) V (O' / R) ¨ ¸ :( R ' / R ) O ' M
¨ dt ¸
© ¹ R'
§ d O' M ·
En remarquant que ¨ ¸ V ( M / R ' ) on obtient :
¨ dt ¸
© ¹ R'
V ( M / R) V ( M / R' ) V ( M R' / R)
Soit un solide (S) en mouvement par rapport à deux repères R(O, x, y, z ). et R’(O’, x' , y ' , z ' ) eux- mêmes en
mouvement l’un par rapport à l’autre.
Cherchons la relation qui existe entre les trois vecteurs rotation :( S / R) , :( S / R' ) et :( R' / R) .
11
En ajoutant membre à membre ces deux relations on obtient :
ª dU (t ) º
« »
ª dU (t ) º
«
» :( S / R' ) :( R' / R) U (t )
¬« dt ¼» R ¬« dt ¼» S
d’autre part, nous pouvons écrire directement entre S et R:
ª dU (t ) º ª dU (t ) º
« » « » :( S / R) U (t )
«¬ dt »¼ R «¬ dt »¼ S
ª dU (t ) º
En comparant ces deux expressions de « » nous en déduisons la relation de composition des vecteurs
¬« dt ¼» R
rotation suivante :
: ( S / R ) : ( S / R ' ) :( R ' / R )
6.3. Composition des torseurs cinématiques
Soit un solide (S) en mouvement par rapport à deux repères R(O, x, y, z ). et R’(O’, x' , y ' , z ' ) eux- mêmes en
mouvement l’un par rapport à l’autre. Soit M un point du solide (S).
Nous avons établi que :
V ( M / R) V ( M / R' ) V ( M R' / R)
et
:( S / R ) :( S / R ' ) :( R ' / R )
Ces deux égalités traduisent l’égalité des torseurs suivants :
Soit un solide (S) en mouvement par rapport à deux repères R(O, x, y, z ). et R’(O’, x' , y ' , z ' ) eux- mêmes en
mouvement l’un par rapport à l’autre. Soit M un point du solide (S).
12
§ dV ( M / R) ·
¨ ¸
§ dV ( M / R' ) ·
¨
§ · §
¸ ¨ dV (O' / R ) ¸ ¨ d :( R' / R) O' M ·¸
¨ dt ¸ ¨ dt ¸ ¨ dt ¸ ¨ dt ¸
© ¹R © ¹R © ¹R © ¹R
§ dV ( M / R' ) · § · § · § ·
¨ ¸ ¨ d V (O' / R) ¸ ¨ d :( R ' / R) ¸ O' M :( R ' / R) ¨ d O' M ¸
¨ dt ¸ ¨ dt ¸ ¨ dt ¸ ¨ dt ¸
© ¹R © ¹R © ¹R © ¹R
Calculons successivement chaque terme :
§ dV ( M / R' ) · § dV ( M / R' ) ·
x ¨ ¸ ¨ ¸ :( R ' / R ) V ( M / R ' )
¨ dt ¸ ¨ dt ¸
© ¹R © ¹ R'
d’où :
§ dV ( M / R' ) ·
¨ ¸ J ( M / R ' ) :( R ' / R ) V ( M / R ' )
¨ dt ¸
© ¹R
§ dV (O' / R) ·
x ¨ ¸ J (O' / R)
¨ dt ¸
© ¹R
§ d :( R ' / R ) ·
x ¨ ¸ O' M reste inchangé
¨ dt ¸
© ¹R
§ d O' M · § § d O' M · ·
x :( R ' / R ) ¨ ¸ :( R ' / R ) ¨ ¨ ¸ :( R ' / R ) O ' M ¸
¨ dt ¸ ¨ ¨ dt ¸ ¸
© ¹R ©© ¹ R' ¹
§ d O' M
:( R ' / R ) ¨
¨ dt
·
¸
¸
§ d O' M
:( R ' / R ) ¨
¨ dt
·
¸ :( R ' / R ) : ( R ' / R ) O ' M
¸
© ¹R © ¹ R'
:( R ' / R ) V ( M / R ' ) :( R ' / R ) :( R ' / R ) O ' M
§ dV ( M / R) ·
x ¨ ¸ J ( M / R)
¨ dt ¸
© ¹R
on obtient :
J ( M / R) J ( M / R' )
§ d :( R ' / R ) ·
J (O' / R) ¨
¨ dt
¸ O ' M :( R ' / R ) :( R ' / R ) O ' M
¸
© ¹R
2:( R' / R) V ( M / R' )
De même si on suppose que le point M est lié à R’ la relation précédente s’écrit :
13
J (M R' / R) J (M R' / R' )
§ d :( R' / R) ·
J (O ' / R ) ¨
¨ dt
¸ O' M :( R' / R) :( R' / R) O' M
¸
© ¹R
2: ( R ' / R ) V ( M R ' / R ' )
§ d :( R' / R) ·
0 J (O ' / R ) ¨
¨ dt
¸ O ' M : ( R ' / R ) : ( R ' / R ) O ' M 2: ( R ' / R ) 0
¸
© ¹R
§ d :( R' / R) ·
J (O ' / R ) ¨
¨ dt
¸ O' M :( R' / R) :( R' / R) O' M
¸
© ¹R
qui est la relation entre les vecteurs accélération de deux points O’ et M d’un solide lié à R’.
Alors :
14
7. Cinématique des solides en contact
7.1. Vecteur vitesse de glissement en un point entre deux solides
Considérons deux solides (S1) et (S2) en contact ponctuel au point P. Soit (ʌ) le plan tangent commun en P à (S1)
et (S2).
Remarque
Lorsque deux solides (S1) et (S2) sont en contact en un point P il faut toujours distinguer en ce point, à un
instant donné, trois points:
x un premier point lié à (S1) qui passe à l'instant (t) par le lieu du contact,
x un deuxième point lié à (S2) qui passe à l'instant (t) par le lieu du contact,
x et le point géométrique de contact, n’appartenant ni à (S1) ni à (S2), lieu du contact.
Définition 1
Le vecteur vitesse de glissement au point P du solide (S2) par rapport au solide
(S1) est le vecteur vitesse:
V ( P S 2 / S1 )
Propriété 1
Le vecteur vitesse de glissement au point P du solide (S2) par rapport au solide (S1) est parallèle au plan tangent
commun en P à (S1) et (S2):
V ( P S 2 / S1 ) // (S )
En effet le mouvement du point P de (S2) par rapport de (S1) suivant la normale au plan tangent est empêché
( contact ponctuel). Le mouvement du P ainsi que sa vitesse V ( P S 2 / S1 ) sont contenus, donc, dans le plan
tangent commun en P à (S1) et (S2).
Propriété 2
V ( P S 2 / S1 ) V ( P S 2 / R ) V ( P S1 / R )
Démonstration
La composition des vecteurs vitesse s'écrit ( en utilisant (R) comme repère relatif):
V ( P S 2 / R ) V ( P S 2 / S1 ) V ( P S1 / R )
d’où V ( P S 2 / S1 ) V ( P S 2 / R ) V ( P S1 / R )
Définition 2 (condition de roulement sans glissement C.R.S.G.)
On dira que (S2) roule sans glisser sur (S1) si:
V ( P S 2 / S1 ) 0
15
7.2. Vecteurs rotation de roulement et rotation de pivotement
Soit (S1) et (S2) deux solides en contact ponctuel au point P.
Posons: :( S 2 / S1 ) : n ( S 2 / S1 ) : t ( S 2 / S 1 ) ,
avec:
x : n ( S 2 / S1 ) est appelé vecteur rotation de pivotement du mouvement du solide (S2) par rapport au
solide (S1).
x : t ( S 2 / S1 ) est appelé vecteur rotation de roulement du mouvement du solide (S2) par rapport au solide
(S1)
8. Mouvement plan sur plan (cinématique plane)
8.1 Centre instantané de rotation (CIR). Base et roulante
Soient deux repères R(O, x, y, z ). et R1(O1, x 1 , y 1 , z 1 ) liés respectivement aux solides (S) et (S1). Supposons
& & & &
qu’au cours du mouvement de (S1) par rapport à (S) les deux plans 3 (O, x , y ) et 3 1 (O1 , x1 , y1 ) restent
confondus. Alors le mouvement de (S1) par rapport à (S) est dit mouvement plan sur plan.
La position du repère (R1) ( donc de (S1) )est totalement définie par
les deux coordonnées de l'origine O1 (x(O1),y(O1)) dans (R) et l'angle
& &
T = ( x , x1 ) autour de z .
& & x&
Ceci implique : :( S1 / S ) :( R1 / R) Tz
& & & &
et V (O1 S1 / S ) . :( S1 / S ) V (O1 S1 / S ) . z 0
& &
V (O1 S1 / S ) A :( S1 / S )
Considérons le torseur cinématique du mouvement de (S1) par rapport à (S).
° :(S 1/ S ) ½°
^- (S 1/ S )`O1 ® ¾
°̄V (O 1 S 1/ S )°¿O
1
^- (S 1/ S )`
& &
L'invariant scalaire de vaut : V (O1 S1 / S ) . :( S1 / S ) 0
¾ (') et I existent si :( S1 / S ) z 0
¾ le point I est unique
& &
¾ V ( I S1 / S ) 0 (le moment central d’un glisseur est nul)
¾ au cours d mouvement le point I change de position dans 3 1 et 3 .
¾ La position de I peut être calculée par rapport au point O1 de 3 1 par l'équation:
& &
:( S1 / S ) V (O1 S1 / S )
O1 I & 2
puisque I= proj A ' (O1 )
:( S1 / S )
Conséquence : si l’on connaît les trajectoires (ou les vecteurs vitesses) dans 3 de deux points de 3 1, on
détermine le (CIR) I par l’intersection des normales aux trajectoires (ou les normales aux vecteurs vitesses)de
ces points.
8.3 Base et Roulante
Définition :
¾ La trajectoire de I dans le plan 3 (donc par rapport au repère R lié à S) est appelée base du mouvement
plan sur plan de 3 1 par rapport à 3 .
¾ La trajectoire de I dans le plan 3 1 (donc par rapport au repère R1 lié à S1) est appelée roulante du
mouvement plan sur plan de 3 1 par rapport à 3 .
Remarques
17
¾ Pour déterminer l'équation de la base (ensemble des points de 3 occupés par le (CIR) I au cours du
mouvement de 3 1 par rapport à 3 ) on exprime le vecteur position de I dans (R), OI , dans la base
( x, y ) du plan 3 .
¾ Pour déterminer l'équation de la roulante (ensemble des points de 3 1 occupés par le (CIR) I au cours
base ( x1 , y 1 ) du plan 3 1.
Démonstration
Dans le mouvement de 3 1 par rapport à 3 , soient I le CIR, (b) la base et (r) la roulante.
Appliquons au point I la relation de composition des vecteurs vitesse entre 3 1 et 3 .
& & &
V ( I / 31 ) V ( I / 3) V ( I 31 / 3)
& & &
et comme V ( I 3 1 / 3 ) V ( I S1 / S ) 0 ,
& &
nous avons alors : V ( I / 3 1 ) V ( I / 3 )
&
Or V ( I / 3 ) a même direction que la tangente en I à trajectoire de I dans ( 3 ) donc la base (b),
&
et V ( I / 3 1 ) a même direction que la tangente en I à la trajectoire de I dans ( 3 1 ) donc la roulante (r),
par conséquent la base et la roulante sont deux courbes tangentes.
& & &
Comme V ( I r / b) V ( I S1 / S ) 0 ( (r) est lié à ( 3 ) et (b) est lié à ( 3 1 ) ) ces deux courbes roulent sans
glisser en I l’une sur l’autre.
9. Mouvement plan sur plan de trois plans
18
Démonstration
& & & &
Posons : z z1 z2 z3
& & & & & &
et :( R2 / R1 ) Z 21 z , :( R3 / R2 ) Z 32 z et :( R1 / R3 ) Z13 z
Notons :
I21 le CIR du mouvement du plan 3 2 par rapport à 3 1.
I32 le CIR du mouvement du plan 3 3 par rapport à 3 2.
I13 le CIR du mouvement du plan 3 1 par rapport à 3 3.
Montrons que les trois CIR sont alignés.
& &
Dans le mouvement plan de 3 1 par rapport à 3 2 : V ( I 21 R1 / R2 ) 0
& & &
En passant par l’intermédiaire du plan 3 3 : V ( I 21 R1 / R3 ) V ( I 21 R3 / R2 ) 0
Dans le mouvement de R1 par rapport à R3 appliquons la relation entre les vecteurs vitesse des CIR I21 et I13
supposés liés à 3 1, donc à R1 :
& & & &
V ( I 21 R1 / R3 ) V ( I13 R1 / R3 ) :( R1 / R3 ) I13 I 21 Z13 z I13 I 21
De même pour les points I21 et I32, supposés liés à R3, existe la relation :
& & & &
V ( I 21 R3 / R2 ) V ( I 32 R3 / R2 ) :( R3 / R2 ) I 32 I 21 Z32 z I 32 I 21
& &
Par suite, on aura : z (Z13 I13 I 21 Z32 I 32 I 21 ) 0
on aura : Z13 I 13 I 21 Z 32 I 32 I 21 0
19
Application 1
On considère les deux roues (S1) et (S2), supposées planes, de centres fixes y ș1 y1
3) Déterminer le centre instantané de rotation du mouvement plan sur plan du plan 3 2(O2, x 2 , y 2 )
Correction
1) la vitesse de glissement en I de la roue (S2) par rapport à la roue (S1) est :
V ( I S 2 / S1 ) V ( I S 2 / R ) V ( I S1 / R )
avec
V ( I S 2 / R) V (O2 S 2 / R) :( S 2 / R) O2 I
x
0 T 2 z r2 y
x
r2 T 2 x
et
V ( I S1 / R ) V (O1 S1 / R) :( S1 / R) O1 I
x
0 T1 z r1 y
x
r1 T1 x
d'où
x x
V ( I S 2 / S 1 ) V ( I S 2 / R ) V ( I S1 / R ) (r2 T 2 x) ( r1 T1 x)
x x
V ( I S 2 / S1 ) (r2 T 2 r1 T1 ) x
2) La condition de roulement sans glissement en I s'écrit:
V ( I S 2 / S1 ) 0
20
x x
r2 T 2 r1 T1 0
x r1 x
d'où T2 T1
r2
Application 2
On considère la roue (S1) d'une voiture en contact y ș y1
On donne O1I=r
Questions
1) Déterminer la vitesse de glissement en I de la roue (S1) par rapport à la chaussée (S0)
2) Ecrire la condition de roulement sans glissement en I et en déduire la relation entre la vitesse de
rotation de la roue et la vitesse de translation de la voiture.
3) Déterminer le centre instantané de rotation du mouvement plan sur plan du plan 3 1(O1, x1 , y 1 ) de
V ( I S1 / S 0 ) V ( I S 1 / R ) V ( I S 0 / R )
21
avec
V ( I S1 / R ) V (O1 S1 / R) :( S1 / R) O1 I
x
V0 x T z r y
x
(V0 r T ) x
et
V ( I S 0 / R) 0
d'où
x
V ( I S1 / S 0 ) (V0 r T ) x
V ( I S1 / S 0 ) 0
x
(V0 r T ) 0
x
d'où V0 r T
3)
a. La base est l'ensemble des points de 3 0(O, x, y ) donc de (S0) occupés par le point I d'où c'est la droite
(O, x ). La roulante est l'ensemble des points de 3 1(O1, x1 , y 1 ) donc de (S1) occupés par le point I d'où
c'est le cercle de centre O1 et de rayon r.
b.
x Equation de la base du mouvement plan sur plan de 3 1 par rapport à 3 0.
22
Déterminons le vecteur position du (C.I.R.) I dans 3 0(O, x, y ) et exprimons le dans la base ( x, y )
OI x I (t ) x (V0 t cte) x
x V0 t cte
D'où l'équation paramétrique de la base en fonction du temps est : ® I t
¯ yI 0
On a : O1 I r y r (cos T y 1 sin T x 1 )
x r sin T
D'où l'équation paramétrique de la roulante en fonction de l'angle T est : ® 1I T
¯ y1I r cos T
On peut écrire que I roulante on a x12I y12I r 2 d'où la roulante est le cercle de centre O1 et de
rayon r
y ș y1
V0
S1
O1
ș
Roulante x1 Base
I
O x
S0
Application 3
Considérons le mécanisme plan de commande d’une tige par un excentrique.
Soit R(O, x, y, z ) un repère lié au bâti (Ȉ). L’excentrique (S) est assimilé à
un disque de centre C et de rayon r. (S) a une liaison pivot d’axe (O, z ) avec
La tige (T) a une liaison glissière d’axe (O, y ) avec (Ȉ ). (S) et (T) sont en
contact ponctuel en un point I de la section droite extrême de la tige.
On donne OC=e et CI = r
Questions
1) Déterminer le vecteur vitesse de glissement au point I du mouvement de (S) par rapport à (T):
V (I S / T )
2) Déterminer le centre instantané de rotation H du mouvement plan sur plan du plan 3 1(O1, x1 , y 1 )
23