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thérapeutiques
Ces agressions quoique impossibles à supprimer totalement, peuvent cependant être gérées
avec discernement
Le risque iatrogène a toujours été une préoccupation des défenseurs d’une dentisterie
restauratrice respectueuse de la biologie et préventive, plutôt que mécaniste et réparatrice
Les effets combinés des préparations et des restaurations constituent une agression
inévitable, provoquant des réactions et des modifications biologiques et structurelles non
seulement au niveau de la dent elle- même, mais aussi au niveau des structures adjacentes,
le parodonte et la sphère buccale, et éventuellement à distance, au niveau de l’organisme
Lorsque les préparations sont peu agressives et les matériaux biologiquement inertes, les
réactions sont de nature physiologique et n’ont alors pas ou très peu d’influence sur la santé
buccodentaire et générale
Par ailleurs, les matériaux utilisés ne sont jamais totalement inertes ni, donc, dépourvus
d’effets secondaires. Ainsi les réactions engendrées par les pratiques du chirurgien -dentiste
sont parfois mal tolérées et peuvent induire des lésions iatrogènes.
II/ Définition de la lésion iatrogène :En odontologie, les lésions iatrogènes sont des lésions
de la dent et des structures associées au système dentaire, provoquées involontairement
par le chirurgien- dentiste
Les lésions iatrogènes sont directement liées aux effets des procédures de traitement et sont
à distinguer des échecs qui relèvent de la globalité thérapeutique
III/ RAPPEL ANATOMO-HISTO-PHYSIOLOGIQUE DE L’ENDODONTE
La description des sensations perçues par le patient de façon spontanée ou après des tests
de sensibilité, qui constituent une sorte d’examen neurologique simple, reste un élément
fondamental de l’appréciation diagnostique et pronostique.
La fonction vasculaire est quant à elle primordiale pour la vie du tissu. Sans apport sanguin,
les cellules ne survivent pas au-delà de quelques minutes. Elle fait l’objet d’une régulation
dynamique à court et long termes qui influence évidemment la physiologie pulpaire mais
également les sensations perçues.
La dentine est un tissu perméable ; des structures tubulaires (les tubuli dentinaires) la
traversent de part en part, de la jonction amélo-dentinaire (JAD) (ou cémento dentinaire
(JCD) au niveau de la racine) jusqu'à la cavité pulpaire (chambre ou canal).
Ces tubuli contiennent d’une part le fluide dentinaire ainsi que les prolongements
odontoblastiques
par une cellule, a fortiori lésée par le processus carieux ou le curetage du tissu. La dentine
dite « circumpulpaire» est constituée de la dentine inter-tubulaire
C’est le facteur le plus important parmi ceux qui déterminent les réactions pulpaires aux
procédés opératoires et autres formes d’agressions.
Les réactions pulpaires aux différents gestes thérapeutiques sont variables selon la
perméabilité dentinaire qui elle-même est sous le contrôle de facteurs qu’il faut considérer :
L’épaisseur de dentine résiduelle qui subsiste entre le fond de la cavité et la pulpe, exprime
de manière chiffrée la proximité pulpaire.
Si cette mesure égale ou dépasse 1.5 mm, la dentine constitue en principe une barrière de
protection suffisante.
A partir de 0.5mm, la minceur de dentine résiduelle atteint le seuil critique permettant entre
autres risques, le passage des irritants dans la pulpe.
La perméabilité dentinaire est d’autre part directement liée à l’existence des canalicules qui
la traversent (jusqu’à 30 000/mm2).
Cependant leur diamètre n’est pas uniforme : effilés à la périphérie dentinaire, ils
s’élargissent et se rapprochent les uns des autres dans la région juxta-pulpaire.
Le fluide tissulaire pulpaire est le siège d’une pression hydrostatique d’environ 300 mm Hg,
ce qui explique qu’il existe à ce niveau un gradient de pression dirigé vers l’extérieur et donc
d’une véritable hydrodynamique pulpodentinaire
1- Dentine scléreuse :
Elle consiste en un comblement des tubuli dentinaires par une masse calcique qui
représente une barrière de défense, puisque les tubuli, perméables à l’état normal, se
trouvent dés lors obturés
De là on peut comprendre que l’attitude du praticien ou ses chances de succès peuvent être
modifiées par le fait que la dent qu’il prépare a présenté ou non une carie, est jeune ou
âgée : une dent jeune indemne de carie est aussi susceptible de complications
postopératoires qu’une dent âgée encombrée de calcifications diverses.
2- Dentine tertiaire :
C’est la preuve tangible d’une bonne réaction pulpaire.
Ceci n’est vrai que si l’apposition de cette dentine tertiaire a été lente et continue, c'est-à-
dire si la technique a respecté tous les impératifs opératoires.
a-L’agression mécanique : peut être produite par les vibrations d’instruments rotatifs en
contact avec les parois dentinaires. Ces vibrations en altérant la couche odontoblastique
augmenteraient d’une manière transitoire la perméabilité de la dentine et la filtration vers
l’extérieur du fluide.
Alors, que ce soit le meulage ou le fraisage, lorsque celui-ci intéresse la dentine, il crée une
blessure au niveau du complexe pulpo-dentinaire, comparable à une incision cutanée.
Ceci aura un retentissement particulier sur la pulpe et l’on assiste à une inflammation
traumatique allant des petits dommages réversibles vers des lésions irréparables (nécrose).
Les tubuli vidés font appel à leur tour au fluide du compartiment pulpaire qui va venir en
surface avant d’être à nouveau évaporé à son tour.
Les élévations thermiques sont déterminées aussi par l’action de certains systèmes (par
exemple le laser), et par l’insertion et la prise des matériaux.
L’installation de lésions irréversibles est admise dès que la température locale dépasse 46°C
Une exposition au jet d’air d’une minute par exemple, peut suffire à éliminer plusieurs fois le
volume de la chambre pulpaire.
C'est-à-dire l’importance des régulations vasculaires que la pulpe doit mettre en place pour
compenser sur le champ des pertes liquidiennes si rapides et si importantes
Vu leur complexité d’assemblage, la tête des turbines et des contre-angles et l’huile anti-
corrosion sont des facteurs de rétention des agents microbiens, source de contamination
lors du fraisage.
Par ailleurs lors du fonctionnement, la friction des pièces mobiles les unes contre les autres
permet le transport mécanique des fluides infectés à l’intérieur de la cavité : sang, salive et
eau. C’est l’inoculation septique
4/Autres agressions
STENLEY et SWERDLOW ont montré que l’intensité de la réaction pulpaire s’accroît en même
temps que la distance cavité-pulpe diminue et ce dans des conditions expérimentales
variées.
Par ailleurs, le curetage d’une carie trop profonde peut occasionner une exposition pulpaire
accidentelle. C’est également le cas lors de la finition d’une cavité profonde, ou à l’occasion
du dérapage d’un instrument rotatif ou manuel tranchant, ou encore une variation
anatomique telle q ‘une corne pulpaire saillante.
Les réactions pulpo-dentinaires seront variables car plusieurs facteurs entrent en jeu, allant
de l’hyperhémie pulpaire réversible à un état inflammatoire irréversible voir une nécrose
pulpaire.
Les lésions induites par le fraisage s’expliquent par les mouvements hydrodynamiques au
sein des canalicules, et ce dans les deux sens, sous forme de flux entrant et de flux sortant.
La chaleur générée par la friction des fraises mal irriguées provoque d’abord un flux entrant,
puis une perte d’eau par évaporation qui induit un flux sortant.
Ces mouvements rapides de flux peuvent aller jusqu’à des protrusions de matériel
cytolpasmique à l’extérieur des canalicules sur des dents très jeunes et ont de profondes
répercussions sur la pulpe
Sont les plus fréquentes et les plus importantes. Elles sont déterminées par l’action des
instruments rotatifs, par le laser et par l’insertion et la prise des matériaux ,démontré par de
nombreuses études classiques (Stanley HR 1959,Hatton 1994,Levin 2003) l’effet de
l’élévation thermique survenant au cours du fraisage peuvent altérer la pulpe d’une manière
irréversible avec une propulsion des noyaux odontoblastiques dans les tubuli dentinaires.
Une élévation importante de la température entraîne une brûlure avec destruction des
prolongements odontoblastiques. Les tubuli dentinaires deviennent ainsi des « tractus
morts » sous forme de tubes capillaires qui deviennent une porte d’entrée : la température
est rapidement transmise à la pulpe.
Toute fois au bout de 8 jours un processus de réparation est entamé avec prolifération des
préodontoblastes. Au-delà de 5 à 6 jours, laplus part des pulpes ont compensé le
traumatisme mais les coupes histologiques révèlent la présence d’une ligne
calciotraumatique.
Une hausse de 11°c amène soit une nécrose avec abcès pulpaire, soit une réaction de
défense des histiocytes digérant les débris cellulaires et formation de dentine non tubulée.
Enfin une hausse de 16°c entraîne une nécrose totale avec impossibilité d’identifier les
structures histologiques de la pulpe
Le dégagement de chaleur produit par les instruments rotatifs est à coup sûr l’un des
éléments traumatiques les plus dangereux. Tous les auteurs s’accordent sur l’apparition de
lésions de brûlure pratiquement irréversible, dès que la température locale dépasse 46°C.
A cet égard, il est important de signaler quelques notions conduisant à l’utilisation
rationnelle des moyens de refroidissement mis à notre disposition.
L’échauffement, très étudié par PEYTON puis SPIERING (1985) est fonction de :
La taille de la fraise :
plus la vitesse linéaire de coupe est importante et meilleure est l’efficacité, ce diamètre
étant limité par deux composantes : le risque de vibration généré par les gros diamètres à
forte vitesse et la nature de la partie sécante, les grains de diamant même de grosse taille
n’auront pas un effet vibratoire aussi marqué que les fraises en carbure de tungstène de
grand diamètre. Plus globalement, la chaleur produite par friction dépendra de la vitesse de
rotation mais aussi du couple de fraisage disponible.
La vitesse de rotation :la vitesse de rotation est la cause majeure des lésions pulpaires. En
effet, quelle que soit la vitesse, il existe toujours une réaction pulpaire ; seule diffère
l’importance de l’agression.
Après une longue série d’expériences sur dents humaines, SELTZER et col, sont parvenus aux
conclusions suivantes :
A vitesse lente (- 3000 tours / mn) : un travail sans refroidissement peut déterminer une
forte élévation de température. Si la pression est contrôlée et en utilisant un refroidisseur, il
n’y a pas de réactions pulpaires.
De 3000 à 30000 tours / mn, même avec un refroidissement, il y a toujours une réaction
inflammatoire au niveau pulpaire.
A très forte vitesse (au-delà de 200 000 tours / mn) et sous un bon refroidissement, les
modifications du tissu pulpaire sont pratiquement nulles. Mais sans refroidissement, il est
possible de carboniser la pulpe en 10 secondes
La gamme dangereuse de 3000 à 30 000 tours/mn, qui représente la plage idéale d’usage de
micro-moteur, s’explique par le fait qu’à ces vitesses, on se trouve dans la zone maximale de
vibrations des instruments rotatifs, tant en fréquence qu’en amplitude, et que l’efficacité ne
s’obtient alors, que par augmentation de la pression exercée, facteur d’élévation thermique.
A ces vitesses, le refroidissement est donc indispensable, et une main légère plus que
souhaitable, surtout en cavité profonde.
Sur le plan clinique, cela se traduit par une douleur ressentie par le patient au cours du
fraisage et une sensibilité intense au froid. Parfois, des douleurs spontanées s’installent
après l’obturation et l’évolution se fait vers la nécrose pulpaire.
A partir de 200 000 tours / mn, la pression efficace diminue considérablement. On peut
admettre avec SORENSON que :
Dans tous les cas, la pression exercée devra être légère ne dépassant pas 150 gr, le contact
de l’instrument doit être le plus bref possible.
Avec la turbine et refroidissement par eau, la température intra pulpaire augmente de 0.6°c.
Avec la turbine et refroidissement par spray (eau + air) la température intra pulpaire
diminue de 0.7°c.
Le spray reste le plus efficace des refroidissements, mais il faut savoir que l’extrémité active
de l’instrument rotatif au contact d’une paroi dentinaire est à l’abri du spray.
Par conséquence le spray doit être suffisamment abondant pour refroidir par contiguïté la
portion dentinaire qui subit la taille, l’idéal serait d’obtenir trois sprays simultanés.
C/ Par insertion et prise de matériaux :
Plusieurs études in vitro et in vivo, PLANI 74, BENNET 84, BODLEN 84, BROUILLET 94, ont eu
pour objet de mesurer l’élévation thermique déterminée par la prise des matériaux.
PANEL-BOST a obtenu in vivo sur le chien (cavité de classe V juxtapulpaire), une élévation
thermique maximum de 1,6°C pour les composites autopolymérisants et 2,3°C pour les
photopolymérisants.
POULARD rapporte qu’un composite périmé et altéré peut donner une élévation thermique
de plus de 6°C (résultat d’une expérimentation in vivo).
D/ le laser :
Par ailleurs, l’utilisation de rayonnement laser exige au préalable une anesthésie locale du
fait de la douleur engendrée par la forte élévation thermique au point d’impact.
Elles furent introduites par Black en 1943. Il s’agit d’un jet de particules d’oxyde
d’aluminium pur sous forme de poudre, propulsé sous pression d’air et à grande vitesse. La
poudre est projetée sur la dent sans que l’instrument ne rentre en contact avec les tissus
durs. Les différents facteurs nuisibles au complexe pulpo-dentinaire à savoir chaleur,
vibrations, pression, douleur, sont inexistants avec ce système ou du moins réduits.
F/ La lampe à polymériser :
La photopolymérisation compte parmi les révolutions les plus importantes qu’a connues la
dentisterie au cours des 30 dernières années.
Il a été clairement démontré que les lampes halogènes sont génératrices de chaleur, malgré
leur couplage à des ventilateurs ou autres systèmes de refroidissements intégrés.
Ces auteurs ont montré qu’en ce qui concerne la température à la surface de la dent, le pic
maximum est atteint après 10 secondes d’insolation. Puis, une décroissance rapide est
observée avec une diminution de moitié de la température 40 secondes après la fin de
l’insolation, la température initiale étant retrouvée après 4 mn.
Cette étude montre de plus, que la température la plus élevée n’est pas mesurée à la surface
de la dent, mais au sein même du composite, probablement du à l’exothermie de la
polymérisation. Alors que la température au sein du composite se stabilise, la température
interne augmente, illustrant ainsi un phénomène d’accumulation de chaleur dans la dent,
alors qu’en surface, la dissipation de chaleur est facilitée.
Les effets biologiques de cette augmentation de température interne ne sont pas encore
totalement élucidés, mais on sait que les températures élevées affectent le métabolisme
cellulaire et la microcirculation pulpaire. Ces effets sont majorés si la lampe est couplée à un
embout turbo (Loney et Price).
V-1-2 Les vibrations/c’est le résultat du jeu des engrenages de nos pièces, de l’excentricité
des fraises lors de la rotation, du mauvais calibrage des fraises, d’une vitesse de rotation
entre 3000 et 30 000t/mn où il y a maximum de vibrations, des fraises mal conçues et peu
coupantes ou usées, d’un mauvais serrage de la fraise à la tête de la turbine ou du contre-
angle et des fraises de gros calibre.
En dehors du désagrément qu’elles procurent au patient, leurs effets sont mal connus ou
négligés. SCHEININ, a le premier insisté sur les désordres circulatoires qu’elles entraînent:
L’excentricité d’une fraise de 1 /10 mm à 300.000 tours /min est suffisante pour entraîner
une inflammation pulpaire suivie d’une nécrose.
Quand on sait que les vibrations transmises par les instruments rotatifs créent beaucoup de
perturbations sur le complexe pulpo-dentinaire, on ne peut qu’éviter la zone dangereuse des
vibrations, de 3000 à 30 000 tours/mn : les instruments modernes nous autorisent cette
abstention sans aucun inconvénient pratique
180 jours sont nécessaires pour réparer les dégâts occasionnés et retrouver un équilibre
tissulaire.
Il faut donc, utiliser un jet d’air tiède sous faible pression ou à l’aide de petites boulettes de
coton.
Les facteurs limitant les conséquences des préparations
L’élimination de l’enduit pariétal ne peut être obtenue en totalité, avec désobstruction des
entrées canaliculaires, qu’après dissolution par des acides forts(mordançage à l’acide
phosphorique)
Toutefois, l’élimination des bouchons dentinaires supprime leurs effets protecteursvis-à vis
de la pulpe en augmentant la perméabilité dentinaire
Pour minimiser les conséquences des préparations cavitaires, il est impératif de limiter le
fraisage à la dentine pathologique, en préservant la dentine saine ainsi que les zones
dentinaires périphériques à la lésion
La préservation de la dentine affectée, voire dans certains cas infectée , est aujourd’hui
validée.
a- LES ANESTHESIQUES :
Les anesthésiques à base de procaïne seraient moins toxiques que ceux à base de linocaine.
En l’absence de vasoconstricteur, il n’y aurait pas de dommages pulpaires persistants.
Parmi les principaux représentants de la classe des substances actives particulières, il faut
citer le nitrate de potassium (KNO3 à 5%, p.ex. EmoformR). L’application de nitrate de
potassium sur la dentine entraine une augmentation de la concentration en ions K+ à
l’intérieur des tubuli dentinaires. Cette présence d’ions potassiques provoque la
dépolarisation des fibres nerveuses et une activation intense de celles-ci durant un bref laps
de temps; par la suite, cette phase de surexcitation est suivie par une phase prolongée de
désactivation des fibres nerveuses
2 -Matériaux de coiffages
A/ Les adhésifs dentaires/ Destinés à réduire le traumatisme des tailles de cavités, ils
permettent d’assurer une liaison entre les surfaces dentinaires et les composites. Leur
tolérance au contact des tubuli paraît bien admise.
Les recherches n’ont montré que des lésions minimes et réversibles au sein de la pulpe avec
des phases de courtes hyperhémies très vite compensées.
L’utilisation d’adhésifs dentinaires pour le coiffage direct de la pulpe a été postulée, elle est
cependant très controversée de nos jours.
Outre des études effectuées sur des cobayes au cours desquelles un pont dentinaire a été
remarqué suite à l’application d’un adhésif dentinaire et d’une résine composite, des
recherches ont été également publiées dans lesquelles on rapporte des lésions très
prononcées de la pulpe sur les dents de cobayes comme sur celles de patients. Le praticien
doit par conséquent se montrer très réticent à l’utilisation de ces matériaux pour le coiffage
direct.
D’autre part la cause de lésion pulpaire sous les résines composites est le développement
d’une couche de bactéries au fond de la cavité. Certains auteurs considèrent qu’il s’agit de la
principale cause de lésions pulpaires, sous les restaurations composites.
B/ Les vernis : Un vernis est un matériau de très faible viscosité qui contient une part
importante en volume de solvant volatile ; son utilisation principale est l’application sur la
dentine pour en diminuer la perméabilité. Ils s’opposent à la diffusion des acides et des
produits de corrosion de l’amalgame vers la pulpe. Mais, vu leur application en faible
épaisseur, ils n’offrent pas de protection thermique.
C-L’oxyde de zinc eugénol : l’oxyde de zinc eugénol fait partie avec succès de l’arsenal de la
thérapeutique pulpaire en particulier pour les caries actives et profondes ; il est également
utilisé comme fond de protection et fond de cavité.
Comme le verre ionomère, il réalise une action antibactérienne efficace, notamment parce
que l’eugénol, qui est antibactérien, sera présent à forte concentration dans les moindres
interstices entre le ciment et la dentine.
Malgré ces effets thérapeutiques bénéfiques, le ciment s’hydrolyse lentement avec le temps,
laissant en place un reste d’hydroxyde de zinc ramolli.
Il ne sera pas placé au contact direct du tissu pulpaire endommagé, car le relargage
d’eugénol par hydrolyse est nettement plus important en raison de l’humidité du tissu. Une
concentration d’eugénol suffisante pour nécroser les cellules pulpaires peut apparaître
rapidement dans le tissu pulpaire vivant situé à proximité et, qui plus est, se maintenir
pendant plusieurs jours.
D-Hydroxyde de calcium :
Appelé encore la chaux éteinte, il résulte de la chaux vive et l’eau
Action dentinogénétique
Action antiseptique
Action hémostatique…
3- Matériaux de restaurations :
Après 5 minutes,le pH varie de 1,8 à 3,5.Après 60 minutes ,le pH varie de 3,8 à5,1 et il se
stabilise à 24 heures autour de 5,35/6,2.
En fait,il est aujourd’hui démontré que la pulpe peut cicatriser même en milieu acide, à
condition d’être à l’abri de toute infiltration bactérienne.
Pour d’autres auteurs , il y a agression pulpaire à court terme, qui s'amende dans le temps,
mais l'épaisseur de dentine résiduelle reste un élément déterminant des résultats.
Il y a donc nécessité d'utiliser une protection pulpaire supplémentaire dans les cavités trop
profondes (dentine résiduelle inf à 0.3mm), ou même dans les cavités moyennes.
b- Les amalgames : Il s’agit d’un mélange de poudre contenant un alliage d’argent, cuivre,
zinc, étain, avec un liquide qui est le mercure.
Il n’y a pas de toxicité directe de l’amalgame sur la pulpe, malgré que certains auteurs
affirment la diffusion des constituants de l’amalgame vers la pulpe sous l’effet d’un
processus de micro-corrosion.
Une majorité d’auteurs préconise la mise en place d’un vernis protecteur en fond de cavité
et mieux encore la pose d’un oxyde de zinc eugénol évitant une éventuelle action
thermique.
Cependant, une résine qui n’est pas complètement polymérisée, constitue un risque
potentiel. La résine peut rester polymérisée de façon incomplète dans une restauration
lorsqu’elle est placée en couches épaisses ou dans des tubuli ouverts où la polymérisation a
été inhibée par la présence d’air ou d’humidité.
Des études effectuées sur les animaux n’ont donné aucune indication de lésions de la pulpe
occasionnées dans des cavités moyennes et planes.
Il faut toutefois prendre en considération le fait que ces essais ont été réalisés sur des dents
dont la pulpe était saine et sans lésion préalable.
Chez les patients, par contre, il y a souvent un processus carieux qui nuit à la capacité
immunitaire de la pulpe.
Les données concernant les cavités très profondes et proches de la pulpe ne sont pas
homogénes. Il a été rapporté d’une part une absence de réaction de la pulpe, ou au
contraire des lésions de la pulpe dues au matériau. Il semble plus sur d’utiliser une
protection de la pulpe sous forme d’une préparation à base d’hydroxyde de calcium
Par ailleurs, le mordançage de la dentine permet d’éliminer la boue dentinaire et d’ouvrir les
tubuli permettant un accès dentinaire facilité, assurant ainsi une augmentation du degré de
mouillabilité de la surface dentinaire.
Agents d’éclaircissement ; Ces techniques ne peuvent être mises en œuvre qu’après avoir
eu la parfaite assurance de l’étanchéité des restaurations coronaires. L’atteinte de la pulpe
par le peroxyde d’hydrogène semblera être à l’ origine d’inhibitions enzymatiques partielles
Suite à l’utilisation de résines composites, en particulier pour les cavités des dents
postérieures, diverses publications rapportent jusqu’à 30% de sensibilités postopératoires,
spontanément déclarées par les patients.
Ces sensibilités ont même été rapportées dans 56% des cas sous l’effet des charges
occlusales. Celles-ci ne dépendent visiblement pas de la taille de la cavité.
Elles diminuent en règle générale au bout de quelques jours mais peuvent cependant, dans
un nombre non négligeable de cas, nécessiter un remplacement de l’obturation
Les lésions carieuses se développant après la mise en place des restaurations doivent être
considérées comme des lésions iatrogènes, soit qu’elles résultent directement d’une
technique de préparation et/ou de restaurations déficientes, soit qu’elles découlent d’un
plan de traitement inapproprié (réalisation de restaurations dans un contexte de risque
carieux élevé non préalablement pris en charge.
Leur diagnostic sera établi par la présence de détériorations marginales avec des dépôts de
plaque associés à des signes de déminéralisation au niveau des surfaces dentaires adjacente
2/Fracture de restaurations
Ces fractures peuvent résulter d’accidents de la mastication mais elles sont le plus souvent
liées à des défauts de conceptions induisant une moindre résistance mécanique.
Il peut s’agir d’un volume de matériau trop faible, d’une épaisseur non homogène(isthme),
de défaut internes(bulles, vides), d’une insuffisance de sustentation et/ou de cohésion de la
restauration en présence de matériaux différents(fonds protecteurs…) d’un manque de
rigidité(manipulation et/ou polymérisation inappropriées), ou encore d’une altération des
propriétés du matériau par contamination hydrique lors de l’insertion en phase plastique
Si l’agression prend le pas sur le potentiel de défense des cellules pulpaires, en particulier en
cas de persistance de facteurs négatifs, la nécrose surviendra, le plus souvent après une
période prolongée d’inflammation chronique.
Le risque d’exposition pulpaire dans une zone cariée peut être prévenu car l’approche
ultraconservatrice avec une exérèse minimale de la dentine cariée constitue, aujourd’hui
une solution de remplacement acceptée par rapport au concept plus invasif d’élimination
totale de la lésion carieuse.
En effet, si ces deux pratiques peuvent avoir des incidences différentes sur l’évolution
ultérieure de la pulpe, elles semblent équivalentes en ce qui concerne l’évolution de la carie
(arrêt de sa progression sous la restauration) et la longévité des restaurations (pas de perte
ou détérioration prématurée).
D’un point de vue biologique, l’exposition pulpaire n’entraine pas, par elle-même, une
nécrose pulpaire et un pont dentinaire peut se former, protégeant la pulpe et permettant la
guérison;
Ainsi lorsque les conditions sont favorables, il est possible de conserver la vitalité pulpaire en
privilégiant les thérapeutiques par coiffage.
D’un point de vue pratique, une pulpe rosée/rouge présentant un léger saignement est un
signe de santé pulpaire et de bonne capacité réparatrice. Une pulpe plus hémorragique,
dont le saignement se tarit difficilement, indique probablement une inflammation pulpaire
préexistante et est de moins bon pronostic. Une pulpe blanchâtre ou grisâtre est un signe de
dégénérescence ou de nécrose contre-indiquant sa conservation.
La prévention des abrasions iatrogènes autours des restaurations, lors de la finition des
matériaux composites, passe d’une part, par l’utilisation de grandes vitesses sur
micromoteur électrique(plutôt que sur turbine) pour éviter les encoches et, d’autre, part par
le contrôle du fraisage sous aides optique à l’aide de fraises diamantées à grain ultrafin.
La destruction des racines peut progresser ainsi sur de longues périodes et n’être révélée
que par la présence d’un tatouage gingival ou l’observation radiographique de passage de
mercure dans le parodonte
La guérison pulpaire:
Au bout de 24 h, ces changements sont plus marqués et des zones de nécrose sont visibles,
alors qu’une activité phagocytaire se déploie;
A long terme, au bout de 5 ans, l’excitabilité de la pulpe, semble réduite, à différents degrés,
sous toutes les restaurations composites, sauf en présence de hiatus ; cette perte
d’excitabilité correspond à un vieillissement de la pulpe sans que, pour autant, les
restaurations soient un échec.
Une pulpe peut survivre également à une agression de modérée à sévère, mais la résolution
s’accompagnera alors d’une fibrose et de calcification (qui peuvent compliquer une
éventuelle intervention endodontique ultérieur)et, surtout, d’une réduction du pool des
cellules pulpaires et d’un vieillissement prématurée de l’organe dentinopulpaire, diminuant
d’autant son potentiel réparateur
La prévention :Les lésions iatrogènes peuvent résulter d’une erreur technique isolée, mais
elles sont souvent le résultat d’effet cumulés et d’une pratique globalement agressive de
l’odontologie restauratrice privilégiant les considérations mécaniques par rapport aux
considérations biologiques.
Leur prévention est donc, avant tout, globale, le praticien se doit également de ne recourir
qu’aux techniques qu’il maitrise et pour lesquelles il est formé.
Les précautions simples utilisées en routine, l’emploi d’une digue et de matrices, l’entretien
et la vérification préalable de l’instrumentation (sens de rotation de l’instrumentation
rotative, puissance des ultrasons, puissance efficace des lampes à polymériser), le
renouvellement du petit matériel usagé et la vérification des dates de péremptions des
matériaux concourent efficacement à prévenir les agressions iatrogènes
Le dégrossissage des préparations est réalisé à l’aide d’instruments sécants et sous irrigation,
les instruments abrasants et polissants n’étant utilisés qu’en phase ultime et sous spray
abondant.
Le matériel utilisé pour assurer un fraisage de la structure dentaire doit être en parfait état
(stérile, doté d’une bonne capacité sécante, d’une bonne équilibration et disposant d’un
profil adapté au résultat souhaité). Les têtes de turbines et contre-angles doivent être
parfaitement équilibrées. La vitesse de rotation optimale de l’instrument dynamique doit
être respectée et non dépassée (vibrations per opératoires). Les issues de sprays multiples et
opérationnelles sont à préférer.
La présence d’une fibre optique permet une meilleure visibilité du champ opératoire sans
générer d’apport thermique, sa présence peut être un plus.
La pression exercée sur l’extrémité de la fraise doit rester modérée en toute circonstance.
Une fraise sensiblement ralentie sur la dent est un signe flagrant d’inefficacité.
Aussitôt que l’intervention se situe au niveau dentinaire, la contamination par la salive doit
être évitée par la mise en place d’un champ opératoire isolant la zone exposée du milieu
buccal en utilisant des rouleaux de coton salivaire, une aspiration ou la digue
Réaliser des joints les plus hermétiques possibles, surtout en cas de restaurations
étendues et profondes ou de couronnes