AU 2017-2018
La courbe µ = f (δ) représente la courbe caractéristique non pas d’une pompe mais d’une
famille de pompes que l’on peut dériver par homothétie quelle que soit la vitesse de
rotation de fonctionnement. 43
44
La figure suivante montre la relation entre les coefficients µ et δ. Elle a été établie en se
basant sur des statistiques expérimentales dont les résultats sont relativement dispersés et
représentent des valeurs moyennes. Sur ce graphique, on distingue des zones
préférentielles correspondant aux différents types de pompes :
- le domaine des pompes centrifuges s’étend jusqu’à des valeurs de δ égales à 0,3 ;
- les pompes hélicocentrifuges vont de δ= 0,3 à δ= 0,6 ;
- les pompes hélices occupent le domaine qui s’étend au-delà de δ= 0,6.
45
Les paramètres spécifiques sont calculés à partir d’un point placé proche du rendement
maximum. Considérons le fonctionnement d’une pompe sur un réseau donné. Celle-ci est
caractérisée par un diamètre de roue (D2), une vitesse de rotation (ω), un débit (Q) et une
hauteur manométrique (H). La vitesse d’entrainement et le rayon périphérique sont donnés
à partir des coefficients de Rateau :
gH Q Q µ
u2 = r22 = =
µ u 2 δ δ gH
Les valeurs de D(= 2r2) et N (avec u2=2π r2N/60 ) sont alors :
Ns = ⇒ N = N
π µ 3/ 4
s
H 3/ 4
Diamètre spécifique :
2µ1/ 4 H1/ 4
D s = 1/ 2 1/ 4 ⇒ Ds = D 1/ 2
δ g Q
avec N exprimée en tr/min, H en m, D en m et Q en m3/s.
On notera que les dimensions de la vitesse spécifique ne sont pas celles d’une vitesse de
rotation. De même, celles du diamètre ne sont pas celles d’une longueur.
Exemple : pour une pompe tournant à N = 1 500 tr/min, fournissant une hauteur H = 80 m et
délivrant un débit Q = 0,25 m3/s, on a : Ns = 28. Si cette même pompe a un diamètre de roue
D = 0,5 m : Ds = 3.
Les coefficients Ns et Ds ont un sens physique concret : à l’intérieur d’une famille de pompes
donnée, qui dérivent les unes des autres par homothétie, Ns et Ds représentent la vitesse de
rotation et le diamètre de la pompe qui fournit une hauteur de 1 m et délivre un débit de 1
m3/s. Il est possible d’établir une correspondance entre Ns et Ds en la déduisant de la
relation entre δ et µ (voir diapo suivant). On constate à l’examen de la figure que Ds varie
extrêmement vite dans le domaine des faibles Ns. Il en est de même du diamètre réel D qui
lui est proportionnel. Le choix de Ns va donc jouer un rôle déterminant sur les dimensions de
la pompe. 47
48
III.3. UTILISATION DE LA VITESSE SPÉCIFIQUE
Au-delà d’une classification, les paramètres spécifiques sont déterminants dans
l’adéquation entre le design d’une pompe et sa configuration d’utilisation (N, Q et H). En
effet, un type de pompe employé dans une configuration qui n’est pas la sienne génère des
charges hydrauliques importantes. Il faut dès lors bien veiller à ce que le domaine
d’utilisation d’une pompe corresponde au design de celle-ci.
Les formes de roues selon la vitesse spécifique sont données sur la figure suivante
52
On voit, à l’examen du tableau que les solutions C, D, E, correspondant aux trois vitesses les
plus lentes, sont à éliminer par suite de la puissance importante qu’elles demandent. On
constate entre la pompe la plus rapide (A) et la plus lente (E) un écart de 78 kW, entraînant
pour un fonctionnement continu, une surconsommation importante. Les solutions C, D, E
conduisent non seulement à des surconsommations très importantes, mais aussi à des
pompes de plus grandes dimensions. La solution E, par exemple, conduit à une roue ayant
un diamètre de 1,06 m contre 0,3 m pour la solution A. Si l’on admet que la masse de la
pompe varie comme la puissance 2,5 des dimensions, cela veut dire que la masse de la
pompe D sera 23 fois celle de la pompe A. Le choix est moins facile entre les solutions A et
B. En effet, la différence de puissance au niveau de l’accouplement n’est que de 5 kW et la
différence de puissance électrique peut être légèrement atténuée par la différence de
rendement du moteur. Une enquête économique est souhaitable. Des informations
complémentaires sont à rechercher, en particulier dans le domaine du bruit où la solution B
sera sans doute plus discrète que la solution A.
53
54