Vous êtes sur la page 1sur 87

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DU

LICENCE EN SCIENCES ÉCONOMIQUES :


OPTION : GESTION

Réalisé par : Encadré par :


HSSAIN Noureddine Mr. HACHIMI
ALAOUI Hassan

Année Universitaire : 2014-2015

-1-
-2-
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE POUR L’OBTENTION DU DIPLÔME DU
LICENCE EN SCIENCES ÉCONOMIQUES :
OPTION : GESTION

Réalisé par : Encadré par :


HSSAIN Noureddine Mr. HACHIMI
ALAOUI Hassan

Année Universitaire : 2014-2015

-3-
LʼUniversité Ibn
Zohr : Faculté Des
Sciences Juridiques,
Économiques Et
sociales nʼentend ni
approuver ni
désapprouver les
assertions contenues
dans ce travail de
projet de fin d’étude.
Elles sont propres à
leur auteur qui seul en
répond.

-4-
DÉDICACE :
Je dédie ce modeste travail, en termes de reconnaissance et
de gratitude :

A ma famille, qui m’a aide pour accomplir mes études, Pour tous les
soucis qu’elle a fait pour mes études et pour son bonheur de me voir
réussir. Ainsi j’espère avoir été à la hauteur de ses attentes. Et je dédie
particulièrement ce travail à ma mère dont l’esprit a toujours été
préoccupé par mes études et dont le cœur a toujours battu avec le
mien.

A mes professeurs, mes enseignants, et a tous mes amis.

-5-
REMERCIEMENTS:
Ce livre est le fruit de mon effort personnel, mais il a bénéficié
des contributions de plusieurs acteurs, je voudrais les remercier tous,
mais ne pouvant pas le faire nommément, je ne contenterai d’évoquer
ceux a qui je suis particulièrement reconnaissant, m’ont aussi
grandement aide.

Je tiens tout d’abord à présenter mes vifs remerciements à mon


encadrant Mr. HACHIMI ALAOUI Hassan d'avoir accepte de
m’encadre et pour sa disponibilité.

Mes sincères remerciements vont également à tous mes


professeurs, pour leurs cours passionnants, et à tout le personnel de la
faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Agadir.

Cela va de soi, je remercie évidemment ma famille, pour leur


irremplaçable et inconditionnel soutien. Leur soutien, était toujours
présent pour écarter les doutes, soigner les blessures et partager les
joies.

Mes remerciements, aussi, à toutes les personnes qui m'ont aidé


de prés ou de loin dans l’élaboration de ce travail, Surtout ceux qui ont
été tout le temps à côté de moi.

-6-
SOMMAIRE :
Introduction générale.................................................................................................................. 8
Première Partie : De l’Économie Islamique à la Finance Islamique ..............11

Chapitre I : Economie et Islam, concepts et principes généraux ...................12


Section1 : L’Islam et sa jurisprudence ...................................................................13

Section2 : Les fondements de l’économie islamique ........................................16


Chapitre II : La finance islamique : analyse comparative entre système
bancaire islamique et classique ........................................................................................21
Section 1 : Les principes fondamentaux de la finance islamique ...............22
Section2 : Comparaison des systèmes bancaires islamique et classique
.......................................................................................................................................................24
Deuxième Partie : La Finance Islamique au Maroc de L’alternativité vers la
participativité ................................................................................................................................46
Chapitre I : La finance islamique au Maroc .............................................................47
Section 1 : Le cadre institutionnel Marocain : Les institutions
Marocaines et les produits alternatifs .....................................................................47
Section 2 : Les nouveautés du projet de loi bancaire 2015 concernent les
banques participatives ....................................................................................................55
Chapitre II : La prospection de la clientèle de la finance islamique ...........58

Section 1 les préparatoires de l’enquête..................................................................59


Section 2 : Analyse des données et interprétations des résultats ...............62
Conclusion Générale .................................................................................................................76
Bibliographie .................................................................................................................................78
Annexe ..............................................................................................................................................79
Questionnaire .......................................................................................................................80
Listes des tableaux et des graphiques ......................................................................82
Table de matières ...............................................................................................................84

-7-
Introduction Générale :
Il y a quarante ans, la finance islamique était inconnue ou presque. Aujourd’hui cette
pratique est présente dans plusieurs pays. Rappelons que le système financier islamique a été
utilisé par les commerçants depuis l’arrivé de l’islam.

Il était grand temps que le Maroc prenne le « TGV » de la finance islamique. Voilà 30
ans déjà que des négociations ont été entamées avec la Banque Centrale et le Ministère des
Finances pour un projet de création d’une première banque islamique en 1980. Celle-ci n’a
finalement pas vu le jour. Mais suite a des contraintes concernent les taux d’épargne et de
bancarisation qui sont très faibles, ont poussé notre pays, a céder partiellement aux pressions.

Le feu vert donné par la banque centrale Marocaine (Banque Al-Maghrib) aux
établissements de crédit pour présenter au public les trois produits Ijara, Moucharaka et
Mourabaha, est intervenu le 13 Septembre 2007. Quant à la commercialisation de ces
produits, entrée en vigueur à compter du 1er Octobre 2007, et ce n’est qu’en 2009, qu’une
banque marocaine (Attijariwafabank) a créé une filiale (en tant que société de financement et
non en tant que banque) ; à savoir « DAR ASSAFAA », chargée de commercialiser dans un
premier temps les produits alternatifs (hors le produit Ijara), et dans un deuxième temps de
collecter l’épargne publique.

Ces produits commercialisé n’est pas faite sous le nom « produits islamiques » mais
sous l’appellation « produits alternatifs » avec la mention «conformes aux règles de la
Charia». Ceci montre, non seulement que les enjeux ne sont pas uniquement financiers, mais
aussi la prudence de la banque centrale du royaume, qui a mis sur le marché seulement trois
produits de toute la panoplie islamiques existante.

Ces produits alternatifs, qui ont été mis à la disposition de la clientèle, dans les mêmes
établissements aux côtés des offres bancaires classiques, sont, ditons, assujettis aux règles
prudentielles et comptables définies par Bank Al-Maghrib. Comme les transactions
commerciales et financières relatives aux produits islamiques ne sont pas identiques aux
produits classiques, ne dépendent pas uniquement de la finalité de profit et reposent sur le
respect de la charia et le principe de partage des risques, nous pouvons déduire que cette
initiative se heurte à une problématique de taille.

-8-
Aujourd’hui, il y a, au Maroc qui est un pays en voie de développement, des intentions
de créer un système de banque islamique qui sera susceptible de délivrer des micros
financements et ainsi de financer des projets privés. Alors qu’après une longue hésitation, la
Banque centrale marocaine autorise les banques islamiques au Maroc sous l’appellation,
toutefois, de banques participatives. L’article 54 du projet de Loi n° 103-12 précise que les
banques participatives sont des personnes morales habilitées à exercer à titre de profession
habituelle en conformité avec les préceptes de la Charia.

Dans ces dernières année la plupart des marocains parlé de la finance islamique , Alors
en tant qu’ étudiant en troisième année Gestion, et dans le contexte de la réalisation d’un
projet tuteuré de fin d’étude, j’ai eu la motivation de définir cette finance islamique dont on
parle beaucoup sans vraiment Toujours savoir ce dont il s’agit ,Ainsi que l’a comparer avec
la finance conventionnelle , et tout ca pour clarifié l’image flow qui est devant les yeux de la
population marocaine .

D’une part on à la finance islamique autant qu’un moyen de financement alternatifs, et


de l’autre part Le Maroc pays envoie de développement cherche les moyens juridiques de
provoquer le développement de son économie. La question qui se pose est de savoir si la
finance islamique peut promouvoir la productivité et la prospérité financière ainsi que
économique du pays.

Pour traiter la problématique posée si dessus, on essayera de répondre a certaines


questions qui s’imposent :
Qu’est ce que l’économie islamique, ses concepts et ses principes généraux ?
Qu’est ce que la finance islamique dont on parle beaucoup sans vraiment Toujours
savoir ce dont il s’agit ?
Qu’est ce qui distingue la finance islamique et la finance conventionnelle ?
Quels sont les principes qui différencient la finance islamique de la finance
conventionnelle ?
Quels sont les produits alternatifs qui sont commercialisé par les institutions
marocaines ?
Quels sont les nouveautés du projet de loi bancaire 2015 concernent la finance
islamique au Maroc ?

-9-
Quels sont les conceptions et les attentes de la population marocaine envers la finance
islamique ? Ainsi que leurs avis de son instauration au Maroc ?

Ce sont, parmi beaucoup d’autres, quelques une questions auxquelles j’essayerai de


répondre.

Ce mémoire que je propose, intitulé « La finance islamique au Maroc : de la logique


conventionnelle vers la vision participative », essayera d’apporter quelques éléments de
réponses a ces questions, mon travail sera alors scindé en deux parties :

La première partie comporte deux chapitres, le premier est consacre aux fondements de
l’économie islamique, le deuxième traite les principes et l’historique de la finance islamique
et la comparer avec la finance conventionnelle. Du début à la fin, nous avons dote ce travail
par des tableaux et des graphiques visant l’enrichissement des sujets abordés.

La deuxième partie comporte aussi deux chapitre, le premier décrit la finance islamique
au Maroc, le deuxième basé sur une enquête, qui a comme objet la prospection de la clientèle
susceptible de contracter les banques islamique dite participative lors de leurs instaurations au
Maroc.

Deux grandes parties constituent le fil conducteur de notre travail. Chacune d’entre eux
peut être lu séparément et dans quel cadre que ce soit. Il est toute fois conseille de suivre le
cheminement du plan pour une analyse plus homogène.

- 10 -
PARTIE 1 :
De l’Économie Islamique à la
Finance Islamique

- 11 -
CHAPITRE I : Economie et Islam, concepts et
principes généraux :

Nous estimons utile, avant de traiter le concept de l’économie islamique que l’analyse
des bases économiques et juridiques de cette économie, ainsi que ses fondement sont des
éléments décisifs pour mieux comprendre le fonctionnement de cette économie. En fait, la
séparation de l’économie et la finance islamique aux autres composantes de l’islam est
nécessaire pour la description de l’ensemble en temps que modèle qui règne toute la vie de la
communauté musulmane (UMA).

Tout en sachant que l’économie islamique est un système doté de ses propres
fondements indépendants aux autres composantes, caractérisée par ses spécificités qui le
distinguent aux autres systèmes économiques.

Qu’est ce que l’économie ?

Avant de commencer à expliquer l’économie islamique, il me semble nécessaire de


présenter rapidement ce qu’est l’économie à la base. Le mot économie est traduit par deux
mots grecs : « éco » qui vient d’oikos « maison » et nomie qui vient de « règle ». Cela veut
dire l'art de bien administrer une maison, de gérer les biens d'une personne, puis par
extension d'un pays.

L’économie détermine les normes d’actions dans l’organisation d’une entité et de ses
richesses. L’objectif principal de l’économie est la distribution optimale des ressources à la
disposition de l’être humain. Ces ressources sont limitées et rares alors que les besoins de
l’Homme sont nombreux et pratiquement illimités dans le temps. L’économie va alors définir
un ensemble de mesures permettant de concilier les deux contradictions. L’Homme devra
produire, consommer, distribuer, échanger tout en faisant des choix, en s’organisant autour
des entités qui l’entourent : gérer l’organisation du travail, la répartition des bénéfices,
prendre en compte l’état de l’environnement, faire des recherches pour mieux maximiser ses
richesses… Il y a dans l’économie, l’ensemble des activités qui sont regroupées dans ce terme
et il y a les sciences qui étudient ces activités s’appuyant sur des théories économiques.

- 12 -
Cependant, il dérive de ces sciences plusieurs types de pensée comme le
communisme ou le libéralisme… Cela dépend en général de la conception, de la vision que
chaque société a du monde et des être humains. Et de là découle leurs objectifs. De nos jours,
la pensée économique qui est à la base le libéralisme, est devenu un système économique
mondial appelé économie concurrentielle de marché. Il a même, en partie, remplacé dans
certains pays le communisme, même si le protectionnisme persiste encore. Ce système, qui
repose sur l’économie concurrentielle de marché, est organisé autour d’une logique financière
de moyens et de profits et non dans une logique de valeurs ou de fins. Ce système est de nos
jours critiqué par nombre de politiciens, de techniciens à cause depuis peu d’une crise
financière, celle des sub-primes. Certains commencent à évoquer un autre système
économique, qui semble plus éthique et responsable, l’économie islamique. Ce système est
basé sur des textes religieux et prophétiques d’une religion qui est l’islam.

SECTION 1 : L’Islam et sa jurisprudence :

L’ islam est une religion monothéiste apparue dans la péninsule arabique au VII siècle ,
et fondée sur la révélation du Dieu à son prophète Mohamed (SAW) d’un texte sacré , le
Coran . Le terme « ISLAM » signifie littéralement « se rendre », mais son sens religieux dans
le Coran correspond à « répondre à la volonté ou à la loi de Dieu ».

En Islam le terme loi possède une signification beaucoup plus large que dans son
acceptation laïque, car elle comprend des impératifs non seulement légaux, mais aussi
religieux et moraux. La loi islamique distingue ainsi, les obligations de culte de celle régissant
les relations en société.

Dans le même ordre d’idée, l’économie islamique qui se veut à la foi éthique et
équitable, concerne des activités bancaires et financières conformes à la loi musulmane et
inspirées des principes économiques, politiques et sociales de l’Islam. Cette loi appelée
« sharia » ou cadre légal.

1.1. Le cadre légal : sharia (‫ )الشريعة‬:

- 13 -
1.1.1. Définition :

La Sharia est la source du droit musulman, c’est le cadre légal qui régit toutes les
transactions financières, la justification et la base permettant la distinction entre le système
islamique et conventionnelle. Elle est scindée en deux parties, d’une part, la Charia ‘Ibadat
qui concerne les rites religieux, les intérêts spirituels du musulman, le culte et tout ce qui s’y
réfère (la prière, le jeune, le pèlerinage a la Mecque etc.) et d’autre part, la Charia Mu’amala-
al fiqh al muʼamalat, le droit des transactions, qui régente les rapports sociaux permettant
dʼassurer la vie sociale du musulman.

Cʼest bien évidemment ce dernier champ qui nous intéressera ici et fera lobe de notre
étude, le concept récent dʼéconomie islamique en étant directement issu1.

Le schéma suivant résume les fondamentaux de l’islam et la place réservée au


commerce et à la finance.

Source : Séminaire d’introduction à la finance islamique Mohamed BOULIF


président AL MAALYA – Islamic Finance Consulting

1
ROY Olivier, Lʼéchec de lʼIslam politique, Paris, éditions du Seuil, 1999, « Collection esprit
», p. 167.

- 14 -
Dans son aspect pratique, la Charia est relayée par les jurisprudences appelées al Fiqh.
Elle est extraite de quatre sources essentielles à savoir :

1 .1.2.Les sources de la sharia :

Lʼétude des sources du droit musulman est cruciale pour celui qui prétend analyser
lʼémergence actuelle dʼun droit bancaire islamique. Le caractère sacré du droit musulman en
fait sa spécificité. Toute problématique nouvelle sʼanalysant nécessairement à lʼaune de ces
sources qui serviront de bases légitimantes aux solutions retenues.

Les sources de la sharia sont en nombre de quatre, deux primaires et les autres sont
évolutifs :

Les sources primaires : Qoran’s et Sunna

Le Qorʼan, texte sacré de lʼislam, constitue avec la sunna, la source primaire du droit
musulman, propose assez peu de normes concernant directement les relations commerciales.

La sunna, ce terme correspond aux actes, dires et aux approbations tacites du Prophète
de lʼIslam (SAWS).

Les sources évolutives : Ijmaʼ et Qiyas

Ce que nous désignons par les sources évolutives du droit musulman sont des méthodes
dʼexégèse2, déduites des sources primaires.

Le Qiyas et lʼijmaʼ sont deux méthodes complémentaires, la première « opérant lʼeffort


de création de la règle juridique et lʼautre lui conférant le caractère de normes législatives ».

Dans sa dimension technique, ijmaa signifie le consensus des juristes musulmans sur un
point de droit. En pratique, l'ijmaa fait office de preuve si aucun élément du Coran ou de la
Sounnah ne permet de trancher sur un cas

Ainsi, Le Qiyass, ou « Analogie Authentifiée », consiste à affecter, sur la base d'une


caractéristique sous-jacente commune, la règle juridique d'un cas existant trouvée dans les
textes du Coran, de la Sounnah et/ou de l'Ijmaa à un nouveau cas dont la règle juridique n'a
pas pu être clairement identifiée.

2
MILLIOT Louis, BLANC François-Paul, Introduction à lʼétude du droit musulman, Paris,
Dalloz, 2001, 2e édition, Op. cit., p. 82.

- 15 -
1.1.3. Les Objectifs de la Chari’a :

Après avoir décrit les sources de la loi de Dieu, il est essentiel de savoir les principaux
objectifs et buts de cette loi islamique.

Les spécialistes musulmans ont relevé selon leurs études de la sunna et du Coran,
quelques objectifs : la justice, l’équité, les droits et obligations, la consultation, l’intérêt
public, le bien-être ou le succès…

Cependant la finalité la plus importante de la Chari’a est Al Maslaha, l’intérêt général


ou public elle consiste à la sauvegarde des intérêts des hommes et la suppression des
dommages matériels et moraux, ici-bas et dans l’au-delà.

SECTION 2 : les fondements de l’économie islamique :

2.1. Les principes généraux de l’économie islamique :

La structure générale de l'économie islamique se compose de trois piliers qui en


déterminent le contenu doctrinal et la distingue de toutes les autres doctrines économiques
dans leurs lignes générales. Ces piliers sont :

 Le principe de la double propriété.


 Le principe de la liberté économique dans un cadre limité
 Le principe de la justice sociale.

Le principe de la double propriété :

L'Islam diffère substantiellement du capitalisme et du socialisme quant au type de


propriété qu'il accepte.

La doctrine islamique ne s'accorde ni avec le capitalisme dans son affirmation que la


propriété privée est le principe, ni avec le socialisme lorsqu'il considère la propriété publique
comme principe général. C'est un principe qui croit à la propriété privée, à la propriété
publique et à la propriété de l'Etat. Il consacre à chacune de ces trois formes de propriété un
champ particulier dans lequel elle œuvre, et il ne considère aucune d'elles comme une
anomalie, une exception ou un remède provisoire exigé par les circonstances. Ce qui fait de
lui un système plus juste et plus équilibré.

- 16 -
Le principe de la liberté individuelle dans un cadre limité :

Le second pilier de l'Economie islamique est le fait d'accorder aux individus une liberté
économique, dans les limites des valeurs morales et éthiques auxquelles encourage l'Islam.

C’est-a-dire l'économie islamique adopte une attitude conforme à sa nature générale en


autorisant les individus à exercer leurs libertés dans le cadre de valeurs et d'idéaux qui
domptent et polissent la liberté, et en font un instrument de bien pour toute l'humanité.

Le principe de la justice sociale :

La justice sociale constitue le troisième principe de l’économie islamique incarné par


l’Islam en pourvoyant le système de distribution de la richesse dans la société islamique, en
éléments et garanties assurant à la distribution la possibilité de réaliser la justice sociale, et
mettant ledit système en harmonie avec les valeurs sur lesquelles il est fondé.

L'image islamique de la justice sociale comporte deux principes généraux. Le premier


est le principe de la solidarité générale ; l'autre est le principe de l'équilibre social. C'est par
cette solidarité et cet équilibre, compris dans leur conception islamique, que se réalisent les
valeurs de la justice sociale, et c'est par eux que s'incarne l'idéal islamique de la justice
sociale3.

2.2. Notion du contrat dans l’islam :

En arabe, le contrat (aaqd)4 signifie la liaison entre deux choses, plus précisément la
liaison des paroles des parties en transaction dites contractant ou engageant. Le contrat est
réputé comme une promesse d’exécuter un engagement.

Dans ce cadre, le contrat est défini en étant une liaison entre deux paroles ou toutes
autres sortes d’expression qui peuvent les remplacer, ce qui produit un engagement légale
(aqd charaai).

2.2.1. Les conditions de la validité d’un contrat :

3
Abbas Ahmed AL-BOSTANI, Notre économie (traduit de l’arabe), Ed : la cité du savoir,
Québec, p.16.
4
ALKHAITE Abdelaziz, la théorie du contrat et les options dans le fiqh islamique, AMANE,
centre arabe pour les études monétaires et financières ,1994.

- 17 -
Afin qu’un contrat soit considérer valide, le contrat doit remplir certains conditions,
conditions liées à l’offre et l’acceptation, ceux liées aux contractants et ceux liées au sous-
jacent.

 Les conditions liées à l’offre et l’acceptation :

Dans le droit musulman, l’offre issue du vendeur ou le loueur, alors que l’accepte est le
consentement de l’acheteur ou le locataire, il se peut qu’un acheteur propose l’achat sans
avoir une proposition de la part du vendeur à condition que ce dernier accepte5. Ce
consentement mutule doit remplir lui aussi certains conditions :

 Les termes du contrat :

Chez plusieurs jurisconsultes musulman (Ibn taima, Ibn Alkaim aljouzia…) le contrat
doit être conclu moyennant un langage connu et signifiant dont le temps est celui du passer
puisque le présent peut supposer le future.

 Les parties contractantes :

Le droit islamique comme dans la règlementation classique générale des contrats, stipule
que les parties contractantes doivent être adultes et saines mentalement au moment de
l’exécution du contrat pour qu’elles puissent exprimer leur consentement.

 L’accord des parties :

Dans le droit islamique, les deux contractant doivent être sains mentalement, adultes au
moment de l’exécution du contrat, tant l’absence d’un de ces condition met en cause la
capacité d’exécuter l’engagement contractuel du partie, Outre :

 Etre capable pour honorer son engagement : sa capacité d’exécuter les transactions,
d’effectuer ses obligation religieuses …
 Il ne doit pas être le procureur d’une partie excepte, le cas d’un tuteur ou le juge.
 Le consentement doit être exprime librement en absence de tout pressement ou force
voir un handicape mentale tels que la folie, le sommeille, en plein capacité mentale.

5
ALKHAITE Abdelaziz, la théorie du contrat et les options dans le fiqh islamique, AMANE,
centre arabe pour les études monétaires et financières, 1994, référence citée, page 88.

- 18 -
 La liaison direct de l’offre et l’accepte : les deux partie doivent indique d’une manière
détailler et précise l’objet du contrat (sous-jacent), pour éviter tout ambigüité ou
confusion.
 Le consentement doit être exprimé au même lieu et en temps réel, soit dans un même
endroit ou via un lien qui relier les deux contractants, comme le téléphone, mail…..

 Les conditions liées au sous-jacent :

Le sous-jacent peut être un élément matériel ou immatériel, un travail, un immeuble, un


bien ou un service. Dans le droit islamique le sous-jacent doit remplir lui aussi des
conditions :

 L’existence lors de l’engagement :

L’existence et la détention du bien lors du contrat est une condition décisive en la


matière de validation des contrats. En effet, le vendeur ne peut vendre le fœtus d’un animale
non existant encore ou bien une récolte non détenu excepte le cas des contrats assola et
alistisna.6

 La conformité aux deux périmètres de la charia :

Le Halal et le haram : les deux parties ne peuvent pas vendre par exemple la viande du
porc ou du vin, ni construire un casino pour les jeux…

 La capacité de livraison lors du contrat :

Le vendeur doit être à transférer la propriété du sous-jacent lors du contrat

 La description et la connaissance du sous-jacent doit être parfaite


pour les deux parties:

En genre, quantité, types, sa valeur, ainsi qu’il doit être identique pour les deux parties.

 Conditions liées au prix :

Le prix doit être connu pour les deux parties en unité monétaire.

2.2.2. Les types des contrats :


6
Aicha CHARKAOUI ALMALKI, les banque islamique, l’expérience entre le Fiqh, la loi et
la pratique, Casa, centre culturel arabe 2000.référence citée.

- 19 -
Il est nécessaire de signaler qu’il y a deux types de contrats.

D’une part les contrats bilatéraux qui résultent de la rencontre d’une offre et d’une
acceptation. On prend par exemple le contrat de vente. Ce contrat constitue le cœur du droit
islamique des obligations.

D’autre part, il y a les contrats unilatéraux qui ne requièrent pas l’acceptation de la


contrepartie et sont généralement gratuits. Parmi ces contrats nous trouvons le don (Hiba), le
prêt gratuit(Qard).

Tous ces principes qui s’appliquent aux opérations financières islamiques vont, d’une
manière ou d’une autre, avoir un impact sur le système financier islamique, que ce soit au
niveau de la structure ou bien tant au niveau des objectifs.

- 20 -
CHAPITRE 2 : Système de la finance islamique :
analyse comparative entre système bancaire islamique et
classique :

Qu’est ce que la finance ?

La finance n’a pris réellement de l’ampleur que depuis un demi-siècle grâce à la


multiplication des différents acteurs dû aux Trente glorieuses puis à la mondialisation. C’est
devenu un domaine d’étude et de recherche à part entière, devenue une sous-discipline de
l’économie. Ainsi d’importants besoins de financement recherchent les sources les plus
adéquates et les plus rentables pour un investissement identifié sur du long ou court terme :
achat, construction, innovation, dépense publique, achat d’actions… On peut citer quelques
acteurs importants comme les banques, les marchés financiers, les Etats, les entreprises. La
finance, qu’elle soit du système conventionnel ou islamique, est la mobilisation de ressources
financières et leur utilisation pour différents projets d’investissement. Le dictionnaire
Larousse définit le financement comme étant « l’action de procurer à une entreprise, à un
organisme les moyens nécessaires à son fonctionnement, à son développement ou à
l’accomplissement de sa tâche ». Mais la finance concerne aussi l’autofinancement où il n’y a
aucun transfert de ressources entre des parties. Dans la première notion de la finance, on doit
prendre en compte le temps puisque la somme d’argent allouée doit être souvent remboursée
ou doit générer des revenus dans le futur car il est synonyme ici d’investissement sur le long
terme. Cependant, il manque dans cette définition, la notion de ménage, puisque eux aussi
expriment souvent un besoin de financement pour leur consommation. Les sources de
financement peuvent être diverses : prêt bancaire, épargne public, crédit bail, subvention,
crédit fournisseur… Le financement peut être soit participatif soit créateur de dettes.

Participatif, puisque la personne participe dans la gestion de l’affaire dans lesquels les
fonds ont été versés et en reçoit les bénéfices du partage. Dans le second, qu’on appelle en
général crédit, l’entrepreneur est indépendant du prêteur, qui lui n’attend que le
remboursement de ses prêts majorés d’intérêt ou le paiement du tiers après lui avoir fourni
une prestation ou un bien. Cette notion du crédit est souvent associée au financement car il
fait entièrement et généralement partie du système financier actuel. Et c’est dans cette même

- 21 -
notion que le système financier islamique possède la plus grande différence avec le système
conventionnel.

Contrairement à la finance traditionnelle, la recherche du meilleur rendement de ses


placements, ou la rentabilité d’un investissement n’est pas l’unique ni le principal critère de
décision pour les autorités islamiques. Pour mieux comprendre le système financier
islamique, nous allons décrire quelques notions importantes qui différent de ceux de la
finance traditionnelle.

Dorénavant, et vue à l’importance des bénéfices distribuer par les banques islamiques,
les pays occidentaux s’efforcent de plus en plus à adapter leurs législations locales pour
intègre la finance islamique et profite le maximum de la surliquidité circuler dans ce marché.
En revanche à la finance conventionnelle, la finance islamique se base sur plusieurs principes,
d’ailleurs, L'élément central du système de finance islamique est l'interdiction du versement et
la réception de l'intérêt (ou riba).

SECTION 1 : Les principes fondamentaux de la finance


islamique :

Pour savoir comment fonctionne la finance islamique, il faut tout d’abord assimiler les
règles de base inspirées de la charia qui constituent l’interprétation pratique de la finance
islamique.

Quels sont donc les principes directeurs de la finance islamique par rapport à la finance
classique ?

1.1. L’interdiction du riba (usure/intérêt) :

L’un des principes fondamentaux de la finance islamique est la prohibition du Riba. Le


terme de « riba » dérive du verbe « raba » qui signifie « augmenter ». Il renvoie à la fois aux
notions de taux d’intérêt (une valeur ajoutée à un capital initial) et d’usure.

L'Islam est la seule religion à avoir gardé l'interdiction de l'usure alors qu'elle était
également présente dans le judaïsme et le christianisme. La pratique du riba est interdite par
toutes les sources de la loi islamique (sharia) :

- 22 -
1 .2. L’interdiction du gharar et du maysir (incertitude et
spéculation) :

La Sharia exige également, dans les affaires et le commerce, qu'il n'est pas permis de
conclure de transaction qui renferme du gharar. Le gharar peut être définit comme étant tout
flou non négligeable au niveau d'un des biens échangés et/ou qui présente en soi un caractère
hasardeux et incertain.

De la même manière, la Sharia interdit les transactions basées sur le maysir.

Etymologiquement, le maysir était un jeu de hasard, de pari et de spéculation. Dans le


domaine économique, il désigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties
contractantes dépend d'un événement aléatoire.

1.3. L’interdiction des investissements haram (illicites) :

Avant de s'engager dans un contrat (commercial ou autre), le musulman doit s'assurer


que l'objet de celui-ci est licite et ne s'oppose pas aux impératifs moraux et religieux , c’est-a-
dire qu’aucune transaction financière ne doit être dirigée vers des secteurs non conformes à la
Charia, comme l’armement, le tabac, les jeux d’argents et toute entreprise dont le levier
financier serait considéré comme excessif.

1.4. Le principe de partage des pertes et des profits :

La finance islamique est souvent qualifiée de « participative », à partir du moment


qu’elle a mis en place un système basé sur le partage des pertes et des profits (appelé
communément le principe des « 3P »). C’est-a-dire que Les parties à une transaction
financière doivent partager les risques et les rendements y afférant.

1.5. Le devoir d’adosser les transactions financières à un actif


tangible (asset banking) :

Le cinquième principe de la finance islamique est la nécessité d’adosser les


investissements à des actifs tangibles, c'est-à-dire que toute transaction financière doit être
sous-entendue par un actif pour être valide selon la Sharia. La tangibilité de l'actif signifie que

- 23 -
toute opération doit être obligatoirement adossée à un actif tangible, réel, matériel et surtout
détenu.

Conclusion :

Le périmètre de la finance islamique est délimité par la sharia. Ses préceptes interdisent
de recevoir et de verser un intérêt car le débiteur supporterait seul la totalité du risque associé
à un projet d’investissement. La sharia interdit également les transactions déconnectées de
l’économie réelle et menées à des fins purement spéculatives. Toute transaction financière
doit donc être adossée à un actif tangible. La sharia prohibe l’investissement dans des activités
non éthiques ou considérées comme haram, c’est-à-dire illicites. Il en résulte que la finance
islamique vise à servir avant tout les Hommes, acteurs d’une économie réelle tangible, à
travers des contrats complets avec un partage des risques mesurés.

En définitif, les principes de la finance islamique expriment une volonté de promouvoir


la justice sociale et l’équité ainsi que la liberté d’entreprendre et une attitude positive envers
les investissements dans l’économie réelle productive et porteuses de développement durable.

SECTION 2 : Comparaison des systèmes bancaires islamique


et classique :

Après avoir exposé les fondements de la finance islamique dans la section précédente on
va faire une analyse comparative entre le système financier islamique et le système financier
classique.

Le système financier islamique comme celui du système classique a pour objectif de


mobiliser les ressources financières et les investir dans différents projets. Cependant le
système financier islamique s’organise autour de mécanismes et institutions propres à lui et
qui doivent se soumettre à l’ensemble des principes édictés par la charia.

- 24 -
Les objectifs de ces institutions financières revendiquent progressivement de plus en
plus leur spécificité, en mettant en place de nouvelles structures, tels que les conseils de charia
qui sont considérés comme des garants du caractère islamique.

2.1. Le système bancaire islamique :

Le secteur bancaire islamique demeure incontestablement un des piliers de la finance


islamique moderne. On peut le définir comme un ensemble des institutions financières qui
fonctionnent selon les préceptes islamiques dont il en tire sa spécificité qui fait la différence
entre lui et le système bancaire classique.

2.1.1. La définition de la banque islamique et ses catégories :

2.1.1.1. La définition de la banque islamique :

Il existe plusieurs définitions des banques islamiques, qui se diffèrent entre elles dans
l’élargissement des activités et leurs finalités.

La première définition : selon la définition formulée lors du congrès international des


banques islamiques en 1979 : la banque islamique est une institution bancaire qui collecte des
fonds et les utilise sur la base de la charia islamique, dans le but de fonder une société
solidaire et de réaliser une certaine justice dans la répartition des richesses.7

La deuxième définition : la loi bancaire islamique du Koweït n°30 de 2003 relative à la


banque centrale et à la régulation des marchés financiers, mentionne ainsi explicitement que «
les banques islamiques sont des institutions financières qui effectuent des opérations bancaires
(comprenant celles mentionnées dans la législation sur le commerce ainsi que celles faisant
partie des transactions généralement admises) conformément à la loi coranique (charia). »8

Les deux définitions citées ci- dessus, tournent autour des activités effectuées par les
banques islamiques et leurs objectifs sans évoquer le concept de la banque islamique comme
composante de grand système, qui est le système économique.

2.1.1.2. Les catégories des banques islamiques :

7
Alaoui M Daghri, éthique et entreprise ; perspectives maghrébines, wallada, casablanca
Maroc, 1991, p41.
8
Mahmoud El Gamel, finance islamique, aspects légaux, économiques et pratiques, Ed de
Boeck, Paris2010, p27-28.

- 25 -
Depuis leur avènement, les banques islamiques ont revêtu différentes formes :

Les banques islamiques de détail :

Sont celles qui assurent la fonction traditionnelle d’intermédiation. Elles reçoivent


l’argent des déposants et placent cet argent dans des projets pour le compte de déposants.

Les banques islamiques de détail sont implantées uniquement dans le monde islamique,
puisque la nature de leurs produits, la culture de ces organisations ne peut attirer qu’une
communauté musulmane. Un non musulman resterait certainement indifférent.

Mais actuellement la plupart des pays occidentaux sont prêts à adopter cette nouvelle
forme de banque qui fait preuve de son existence dans le monde des affaires.

Les banques d’investissement islamiques :

Sont des banques (de gros), leur objectif est la collecte de surplus de liquidité des
banques de détail et l’investissement dans des projets.

Les fenêtres islamiques :

Sont des guichets ouverts au sein des banques conventionnelles tant dans le monde
arabo-islamique que dans le monde occidental. Elles fonctionnent selon les principes de la
charia.

2.1.2. Historique du système bancaire Islamique :

Durant des siècles, il n’y eut pas véritablement de système financier islamique
complet. Il n’y eut que l’interdiction de l’intérêt. On ne proposa pas des modes de
financement alternatifs ni n’imagina d’organisations financières adaptées. Sans les structures
et les produits, on ne peut évidemment pas parler de finance proprement dite.

La FI n’a vu le jour qu’à partir de 1950, avec l’accès à l’indépendance d’une grande
partie des pays musulmans face à la tutelle coloniale.

Durant la période 1950-1970, plusieurs chercheurs ont essayé d’imaginer un système


financier islamique basé sur les principes de droit musulman.

La première application pratique des banques islamiques a vu le jour en 1962 en


Malaisie, et la première banque islamique a été créée en 1963 à Mit Ghamr en Egypte.

- 26 -
La période 1970-1980, a vu la naissance de plusieurs banques islamiques : la
Banque Islamique Nasser (1971), la Banque Islamique de Développement (BID en 1975), la
Dubaï Islamic Bank en 1975 également, la Faisal Islamic Bank en 1977…

L’expansion et la création des banques islamiques ont continué durant les années 80
et 90. Ce développement s’est accompagné par la mise en place des cadres législatifs
spécifiques à la Finance Islamique au niveau de plusieurs pays : Malaisie, Iran, Turquie,
Emirats Arabes Unis, Soudan, Philippines, Yémen, Jordanie … ainsi que la création
d’organisations professionnelles telles que l’AAOIFI en 1991.

Il est à noter également que durant cette décennie, l’expansion des BI a dépassé le cadre
des pays arabes, et plusieurs d’entre elles on vu le jour en Asie : la Banque Islamique de
Malaisie (1983) en Malaisie, la Banque Islamique de Bangladesh en 1983 également au
Bangladesh, Etablissement Al Amine pour le Financement et l’Investissement en 1986 en
Inde etc.

Nous citerons notamment l’existence de succursales de banques islamiques en


Allemagne, en Suisse, au Luxembourg, aux Etats-Unis, et la création en Grande Bretagne de
la première banque islamique en Occident en 2004.

2.1.3. Caractéristiques de système bancaire islamique :

Les institutions financières islamiques contemporaines se caractérisent par


l’intervention directe dans les transactions financées par elles mêmes et le respect de la charia.

La rémunération qu’elles perçoivent se justifie par leur qualité de copropriétaires, aux


résultats des projets financés (pertes ou profits). Ainsi, les institutions s'associent
systématiquement avec leurs clients dans des opérations rentables plutôt que de leur prêter ses
fonds.

Le principe du rejet du prêt à intérêt est une caractéristique fondamentale du système


bancaire islamique. En général, l’intervention des institutions financières islamiques doit,
inéluctablement, reposer sur les cinq principes qu’on a déjà citer u niveau de la section
précédente.

2.1.4. Les produits financiers islamiques :

- 27 -
Les principaux instruments financiers islamiques, issus du fiqh, sont très anciens. Ils
datent des premières écoles juridiques fondées après la mort du Prophète Mohammed (PSSL).

Certaines de ces opérations financières telles que la moudaraba, auraient été pratiquées
par le Prophète lui-même9. En effet, la mobilisation et l'emploi des capitaux dans la finance
islamique reposent sur des concepts juridiques différents de ceux des banques traditionnelles.

Au cours de leur développement, les banques islamiques ont créé plusieurs instruments
afin de satisfaire les besoins de leurs clients, et compte tenu du nombre de contrats existants
aujourd'hui, nous avons décidé d'évoquer les contrats les plus utilisés et les plus connus dans
le secteur de la finance islamique. Ceux-ci ont joué un rôle prépondérant dans l'évolution
croissante de la finance islamique. Toutefois il faut distinguer entre les instruments
participatifs et les instruments de financement.

Nous allons voir les différents mécanismes juridico-financiers que les banques
islamiques et les filiales islamiques des banques conventionnelles ont développés pour rester
dans la légalité de la sharia islamique.

 Les instruments participatifs :

Les instruments de participation se basent sur le principe de partage des profits et des
pertes qui est à la base de l’intermédiation financière islamique du moment que cette dernière
correspond à des techniques de financement qui ouvre le droit à un profit réel et à un intérêt
tangible.

 La mousharaka :

Le mot mousharaka vient du mot arabe ckarika qui signifie association ou société. Il
s’agit d’un contrat de participation ou de joint-venture de deux ou plusieurs parties dans le
capital et la gestion d’une même affaire10. Autrement dit, c’est un contrat où l’entrepreneur et
le financier participent à l’apport du capital et à la gestion du projet.

On distingue deux modes de mousharaka:

 Mousharaka daima (définitive) :

9
Dhafer SAIDANE, op.cit, p.70.
10
Dhafer SAIDANE, op.cit, p.73.

- 28 -
La banque participe au financement du projet de façon durable et perçoit régulièrement
sa part des bénéfices en sa qualité d'associé copropriétaire. Il s'agit en l'occurrence pour la
banque d'un emploi à long ou moyen terme de ces ressources.

Graphique n° 1 : Schéma d’un contrat Musharaka.

Source : Sharia-finance.lu

 Mousharaka moutaniquissa (dégressive) :

La banque participe au financement d'un projet ou d'une opération avec l'intention de se


retirer progressivement du projet ou de l'opération après son désintéressement total par le
promoteur. Ce dernier versera, à intervalle régulier à la banque la partie de bénéfices lui
revenant comme il peut réserver une partie ou la totalité de sa propre part pour rembourser
l'apport en capital de la banque. Après la récupération de la totalité de son capital et des
bénéfices qui y échoient, la banque se retire du projet ou de l'opération. Cette formule
s'apparente aux participations temporaires dans le banking classique.

Graphique n° 2 : Schéma d’un contrat Musharaka décroissante.

- 29 -
Source : Sharia-finance.lu

On distingue aussi deux formes de mousharaka :

 Charikat al mulk (association de fait) :

Il s'agit d'une propriété commune acquise de plein gré des associés comme dans le cas
de deux personnes acceptant en donation un même bien indivisible ou involontairement
comme dans le cas de deux personnes héritant conjointement d'un bien immobilier. Sharikat
al mulk n'est donc pas une société au sens généralement réservé à ce terme. Sa conclusion ne
nécessite pas l'offre et l'acceptation et son objet n'est pas, en général, lié à une activité
commerciale déterminée.

 Charikat al aqd (association contractuelle) :

Elle peut être considérée comme mousharaka car les parties concernées ont accepté de
leur plein gré de s'associer dans un projet d'investissement et de partager les profits et pertes
qui en découlent. Dans ce cadre ce qui est important, est que les partenaires acceptent de
supporter ensemble les risques auxquels le projet est exposé. Le contrat peut être informel ou
formel, mais il est préférable à ce que les termes du contrat soient écrits en présence de
témoins. Les termes et conditions du contrat doivent être en conformité avec la Sharia.

- 30 -
 La moudaraba :

Historiquement la moudaraba fut la rencontre entre deux parties possédant des formes
de richesse complémentaire (le travail et l’argent) plutôt qu’un moyen de financement.

Cette formule peut être assimilée au capital investissement. La banque s'engage à


financer intégralement le projet. En contrepartie, l'entrepreneur apporte son talent, son
expertise, ses capacités managériales afin d’assurer une bonne gestion de l’affaire.

Dans cette opération les risques de perte en termes d’argent n’incombent qu’au seul
bailleur de fonds alors que l’entrepreneur ne perd que le fruit de son labeur et le temps engagé
dans son activité.

Graphique n° 3 : Schéma simplifie d’un contrat moudaraba.

Source : Sharia-finance.lu

 Les instruments de financement :

 La mourabaha :

Le mot mourabaha vient du mot arabe ribh signifiant gain ou bénéfice. Il s’agit d’un
contrat de vente au prix de revient majoré d'une marge bénéficiaire connue et convenue entre
l'acheteur et le vendeur.

- 31 -
Après la réalisation du contrat mourabaha, la marchandise devient la propriété exclusive
et définitive de l'acheteur final et le demeurera quels que soient les incidents qui peuvent
survenir par la suite. Toutefois, la banque peut prendre un gage sur les marchandises vendues
en garantie du paiement des prix de vente et mettre en jeu ce gage le cas échéant. De même,
elle peut tenir compte des cas de mévente du client et accorder à ce dernier un
rééchelonnement de son échéancier sans que cela n'entraîne une majoration de prix.

Pour la réalisation de cette opération certaines conditions doivent être réunies :

 L’objet de la mourabaha doit être conforme aux préceptes de la sharia.


 La banque doit acquérir le bien pour ensuite le revendre à son client avec bénéfice et
non en percevant des intérêts.
 Le prix de revient, la marge bénéficiaire de la banque et le (s) délai (s) de paiement
doivent être préalablement connus et acceptés par les deux parties.

Graphique n° 4 : Schéma d’un contrat mourabahaa.

Source : sharia-finance.lu

 L’ijara :

Ijara vient du mot arabe oujra signifiant loyer. Pratiquement, c’est un contrat par lequel
la banque acquiert des machines et des équipements nécessaires à la réalisation d’un projet

- 32 -
puis en transfèrent l’usufruit au bénéficiaire pour une période durant laquelle elle conserve la
propriété de ces biens. La banque supporte tous les risques liés à la propriété c'est-à-dire c’est
à elle que revient la responsabilité d'effectuer tous travaux d'entretien et de réparation
nécessaires au maintien du bien loué dans un état de servir à l'usage auquel il est destiné.

Il s’agit d’une technique relativement récente qui implique trois acteurs :

 Le fournisseur (fabriquant ou vendeur) du bien.


 Le bailleur (la banque qui achète le bien et le loue).
 Le locataire qui loue le bien.

De la définition ressort que le contrat ijara est l’équivalent du crédit-bail ou du leasing.

Le contrat ijara se déroule de la manière suivante :

 La banque achète le bien à un vendeur, puis le loue à un client.


 Les loyers périodiques sont recouvrés par la banque.
 La propriété passe au client à la fin du contrat dans le cas d’une location-
vente.

Graphique n° 5 : Schéma d’une Ijara.

Source : Sharia-finance.lu

- 33 -
La location peut être assortie d’une promesse de vente de l’équipement loué à la fin de
la période de location c'est-à-dire une location-vente (ijara wa iqtina).

Graphique n° 6 : Schéma d’un contrat Ijara wa Iqtina.

Source : Sharia-finance.lu

 Le Salam :

Le Salam peut être défini comme un contrat de vente avec livraison différée de la
marchandise. Ainsi, contrairement à la mourabaha, la banque n'intervient pas comme vendeur
à crédit de la marchandise acquise sur commande de sa relation, mais comme acquéreur, avec
paiement comptant d'une marchandise qui lui sera livrée à terme par son partenaire.

Le Salam présente l'avantage de permettre à la banque d'avancer directement des fonds


à son client, en se positionnant en tant qu'acheteur vis à vis de lui et en lui concédant un délai
pour la livraison des marchandises achetées.

Comparativement aux pratiques bancaires classiques, le Salam peut se substituer, au


contrat à terme dans lequel la livraison est différé alors que le paiement est au comptant.

Le contrat Salam comprend trois étapes :

 La banque effectue le paiement au fournisseur.


 Le vendeur livre les produits à la banque.
 La banque vend les produits à l’acheteur.

- 34 -
Graphique n° 7 : Schéma d’un contrat Salam.

Source : Sharia-finance.lu

 L’istisnaâ :

L'istisnaâ est un contrat d'entreprise en vertu duquel une partie (MOUSTASNII «


investisseur ») demande à une autre (SANII « entrepreneur/fabricant ») de lui fabriquer ou
construire un ouvrage moyennant une rémunération payable d'avance, de manière fractionnée
ou à terme. Il s'agit d'une variante qui s'apparente au contrat salam à la différence que l'objet
de la transaction porte sur la livraison, non pas de marchandises achetées en l'état, mais de
produit fini ayant subi une transformation.

En effet, le vendeur s'engage à fournir dans un délai précis et a un prix convenu


préalablement le bien immobilier selon les conditions émises lors de l'élaboration des cahiers
de charges. En contrepartie, l'acheteur s'engage à payer le vendeur en fonction de l'avancée
des travaux.

Graphique n° 8 : Schéma d’un contrat d’istisnaâ.

- 35 -
Source : Sharia-finance.lu

 Les sukuk :

Le mot arabe sukuk est le pluriel du mot sakk qui signifie «document financier
permettant au titulaire de bénéficier de la somme d’argent indiqué sur celui-ci »11.

Le contrat sukuk est l’équivalent d’une obligation en finance conventionnelle sauf que
les sukuk ne sont pas rémunérés par des intérêts fixes mais par un profit attaché au rendement
de l’actif sous-jacent. Les produits sous-jacents des sukuk peuvent être représentés par des
contrats comme ijara, mousharaka ou moudaraba.

La classe obligataire islamique (c’est-à-dire les sukuk) contient trois principaux


compartiments : les sukuk souverains, les sukuk corporate et bancaires, et les sukuk issus de
transactions de titrisation islamique12. Le Qatar, la Malaisie et le Bahreïn furent les premiers
pays émetteur des sukuk souverains en 2001.

L’ensemble de ces instruments utilisés dans la finance islamique est apparu d’une
manière progressive dans le temps. Comme le montre le graphique suivant :

Graphique n° 9 : Développement des produits offert par la finance


islamique.

11
Dhafer SAIDANE, op.cit, p.114.
12
Lila GUERMAS-SAYEGH, op.cit, p22.

- 36 -
2.2. Système bancaires classique :

Les institutions financières que nous appellerons, désormais, classiques sont les
institutions à l’occidentale qui interviennent dans tous les métiers de la finance. Ces
institutions qui se sont forgées à travers l'histoire se voient, à nos jours, influencés par la
mondialisation, la déréglementation et la globalisation.

2.2.1. Historique de système bancaire classique :

On peut faire remonter l’origine de la banque, dans l’antiquité, à Babylone, où, dès le IIe
millénaire av. J.-C., le prêt sur marchandises (particulièrement les grains) se pratiquait déjà
dans l’enceinte des temples. Avec l’apparition de la monnaie, vers le VIIe siècle avant notre
ère, les opérations de prêts et de dépôts ont pris un nouvel essor. Après s’être exercées dans
un cadre religieux, elles relèveront, à l’époque classique, de la compétence de personnages
laïcs, les trapézites. Sous l’Empire romain, des banquiers privés, jouent un rôle semblable,
mais ajoutant à leurs activités l’avance de fonds pour le compte de leurs clients, moyennant
intérêt. Jusqu’au Moyen Âge, les activités de banque ne concerneront essentiellement que des
opérations de caisse, le crédit restant rare.

Du moyen âge à la renaissance, l’activité bancaire c’est développé lentement.

Pendant bien longtemps, le crédit avait été la principale activité des banques, et celles-ci
ne prêtaient que sur leurs fonds propres. C’est à Londres, au XVIIè siècle que les banquiers
commencent à prêter de l’argent à court terme en utilisant des dépôts de leurs clients. En
considérant la rotation des dépôts et des retraits d’argent, les banquiers anglais essayaient, en

- 37 -
effet, qu’il restait toujours un large fond de roulement dans les coffres. Dès lors, ils
acceptèrent des dépôts à vue, ce qui les amena à émettre des chèques. Le plus ancien chèque
qui ait conservé porte la date du 11 Juillet 1676.

Avec la révolution industrielle du XIX, siècle les banques allaient s’agrandir et se


multiplier. C’est à cette époque que se développent en Angleterre les cinq grandes banques les
Big Five (Barclays, Lloyds, Midland, National Provincial et Westminster), et en Allemagne
apparaît le groupe des quatre D (Deutsche Bank, Diskontogesellschaft, Dresdner Bank et
Dramstädter Bank).

La plupart des banques canadiennes furent aussi fondées au XIXè siècle (la banque de
Montréal (1817) et la banque de Toronto (1856). En France, le Crédit industriel et commercial
fondé en 1859), le crédit lyonnais date de 1863 et la Société générale, de 1864.13

Le XIXè siècle et le début du XXè représentent le temps des grands banquiers et l’essor
des grandes banques. C’est pourquoi, les établissements de crédit ont utilisé hardiment les
fonds qu'ils centralisaient sous forme de dépôts généralement à vue, dans des spéculations
risquées, dans des prêts à long terme pour le financement de véritables investissements
industriels. Ils se sont comportés comme de véritables «banques à tout faire». 14

La crise économique de 1929 impose l’idée que la profession doit faire l’objet d’un
contrôle, car les fluctuations de l’activité financière étaient susceptibles d’avoir un
retentissement sur l’ensemble de l’activité économique. Aux États-Unis, par exemple, l’une
des premières mesures prises par le président Roosevelt dans le cadre du New Deal sera
d’instaurer un cloisonnement strict entre banques d’affaires et banques de dépôts, par le
Banking Act de 1933. En France, le gouvernement du général de Gaulle introduit après la
Libération, en 1945, une classification des banques et un encadrement des activités en créant
un Conseil national du crédit.

Dans la seconde moitié du XXe siècle, le développement des échanges internationaux,


secoués par plusieurs crises des marchés financiers s’est accompagné de la création
d’institutions financières internationales. Un réseau d'institutions et d'arrangements dont le
FMI (Fond Monétaire Internationale) et la BRI (Banque des règlements internationaux, en
anglais BIS, Bank for International Settlements). Ces groupes ont énormément renforcé la
13
Source : Page 232 du Volume 2 de l’encyclopédie GROLIER.
14
Alain Plessis, Professeur émérite à l’Université de Paris X Nanterre- Histoire des banques
en France–.

- 38 -
collaboration entre les décisionnaires et les organes de surveillance et de réglementation des
marchés financiers, et amélioré la circulation de l'information entre eux.

Après 1973, les marchés financiers modernes naissent de la double nécessité d'établir
un marché des changes pour gérer le nouveau système des changes flottants et de financer les
déficits budgétaires des États-Unis, désormais libérés de la contrainte de change.

Aujourd’hui le monde est bien différent de celui qui a vu naître les institutions de
Bretton Woods. On parle, pour illustrer les changements survenus dans les institutions et sur
les marchés financiers, d'une nouvelle règle appelée "la règle 3D" et qui correspond à :

- Désintermédiation : correspond au recul de l'économie d'endettement, par


l'intermédiaire des banques créditrices, au profit de l'économie de marché financier (les
entreprises se financent directement sur les marchés financiers en émettant des obligations,
des actions…etc., au lieu de s'endetter en empruntant auprès des banques).

- Décloisonnement : correspond à la fois à l'ouverture des marchés nationaux et à


l'élimination des barrières cloisonnant les différents marchés de capitaux.

- Déréglementation : cette transformation du système financier signe la disparition du


contrôle de l'État qui était la règle depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale jusqu'aux
années 70 environ.

2.2.2. Caractéristiques de système bancaire classique :

A nos jours, le paysage financier se caractérise, à première vue, par la présence à


travers le monde d'établissements très spécialisés et expérimentés dans les activités
traditionnelles et même dans les produits les plus sophistiqués du marché financier. Au côté
des réseaux traditionnels de guichets et guichets automatiques bancaires, de nouveaux moyens
sont apparus, avec l'usage du téléphone et de la toile « Internet », donnant lieu au
développement de la «banque directe».

Quant au système financier, qui était dominé jusqu'au milieu des années 80 par la
finance indirecte qui privilégie l'intermédiation de bilan des banques et qui fonctionnait selon
les principes d'une économie d'endettement, il s'est modifié progressivement à la suite d'un
ensemble de réformes financières qui favorisaient le développement du marché financier.

- 39 -
L'intermédiation financière a ainsi été profondément transformée depuis ces années
quatre-vingt. L'importance de l'intermédiation bancaire traditionnelle (la distribution de
crédits à la clientèle et collecte des dépôts) a décru, mais en revanche, les activités de marché
occupent une place croissante. Le secteur bancaire participe directement au développement
des opérations sur titres, que les lois de la modernisation et la globalisation des activités
financières ont favorisé.

2.2.3. Les produits financiers classiques :

Les établissements classiques mettent à la disposition de leur clientèle à travers des


réseaux d'agences et d'automates les produits les plus variés et des services diversifiés en
constante rénovation. On commence à parler dans ces établissements de l'argent électronique,
en faisant référence aux moyens techniques et électroniques mis à la disposition de la
clientèle.

Ces produits et services sont offerts ; suivant le statut de l’établissement, aussi bien aux
entreprises qu'aux particuliers. Ils n'ont pas d’appellations identiques, puisqu'ils diffèrent d'un
établissement à l'autre. Néanmoins les principes restent, en général, les mêmes, malgré
quelques différentiations qu'on peut remarquer en immigrant à travers les établissements, les
pays ou les continents.

L'accès aux produits et services demande, généralement, seulement un engagement et


des garanties de la part du client. Ils peuvent concerner le financement, les dépôts et les
épargnes et d’autres produits et services.

 Financement :

Pour le financement, il convient de distinguer deux types de prêts. Les prêts affectés et
les prêts non affectés. Les prêts affectés sont des financements pour lesquels la destination de
l'argent est connu (exemple : crédit immobilier, crédit auto...etc.). Par contre, les prêts non
affectés sont des prêts pour lesquels l'emprunteur peut disposer de l'argent sans exigence de la
sa destination exacte. Avec un crédit non affecté, l’emprunteur peut, par exemple, aller jouer
au casino et en faire toute chose, même illicite, et l’établissement ayant financé n’a aucun
pouvoir sur lui. L’intérêt de ce dernier, c’est le remboursement de l’emprunt.

 Dépôts et épargne :

- 40 -
Les clients peuvent déposer momentanément ou placer pour une certaine durée leurs
liquidités et économies sur différents comptes bancaires et plans d'épargne (compte courant
ou compte rémunéré, compte d'épargne ou plans d’épargne, des comptes-titres, des formules
d’assurance …etc.).

 Autres produits et services :

D’autres produits et services peuvent être fournis par ces établissements aux clients tels
que des moyens de versement ou de retrait ou de transfert, l’accès à des coffres, la
souscription et la conservation de titres, le passage d’ordres de bourse,…etc.

2.3. Comparaison du système financier islamique et classique :

Faire une comparaison entre les deux systèmes financiers, islamique et classique, ne
serai pas une chose facile, et ce, pour plusieurs raisons. Parmi ces raisons, les différences
profondes des interprétations des principes de la charia entre les courants de pensées
islamiques, avec une interprétation moins conservatrice de la doctrine islamique en Afrique
du nord ainsi qu’une bonne partie de l'Asie musulmane. Notre tâche sera, aussi, compliquée
par l’absence de normes communes, conjuguée au manque de données agrégées.

2.3.1. Comparaison des caractéristiques :

Les institutions financières islamiques ont des aspects très spécifiques par rapport à
leurs homologues classiques, au niveau de l’organisation et de la gestion. Aussi, comme on a
pu le toucher précédemment dans notre recherche, la finance islamique repose sur des
principes différents de ceux adoptés par sa concurrente classique où les taux d'intérêt flottent
selon des conditions purement économiques. Donc, à la différence du système classique, la
finance islamique se base sur des principes qui concernent, notamment, l’interdiction de
l’usure, l’encouragement de la participation aux bénéfices et aux pertes dans les
investissements, la condamnation de la thésaurisation et la valorisation du travail.

2.3.2. Comparaison entre : Le bilan des banques islamiques vs


conventionnelles :

- 41 -
Banque Conventionnelle Actif Banque Islamique

Actif Circulant Actif circulant

Titres négociables Cash Cash


Prêt standard Investissement
Découverts Investissement Financement Musharaka
Autres avances Financement Mudaraba
Murabaha interbancaires de CT
Vente à crédit
Salam
Istisna'a
Murabaha
Investissement actions, immobiliers

Actif immobilisé Actif immobilisé

Participation Participation (musharaka)


Immeubles Immeubles
Diminishing Musharka

- 42 -
Banque Conventionnelle Passif Banque Islamique

Dette CT Dette CT

Dépôts Compte courant (Qard Hassan)


Emprunts et dettes financières Compte d'investissement (PSIA)
diverses Restreint
Non-restreint
Compte d'épargne
Zakat et impôt anticipé
Murabaha interbancaire de CT
Provision (IRR)

Dette LT Dette LT / Fonds propres

Capital action Fonds islamiques


Bénéfice Capital action
Réserves Bénéfice
Bénéfice à purifier
Réserves (PER)

Source : « La finance Islamique », Michel Ruimy, 2008, pages : 88-89

2.3.3. Comparaison des produits financiers :

La plus part des produits financiers islamiques se retrouvent dans la liste de leurs
homologues classiques avec, tout de même, un vernissage de conformité à la charia. Le
tableau ci-après donne quelques correspondances entre ces produits.

- 43 -
L’appellation L’appellation
Objet conventionnelle
Islamique
correspondante
Financement d’un
Mudaraba projet par la banque
avec partage des pertes
Capital-
et profits selon un ratio investissement
préétabli.
Cofinancement par la
Musharaka banque et le client avec
partage des pertes et
Capital –
profits selon un ratio investissement
préétabli.
Prêt sans intérêt à
Murabaha court terme avec marge
bancaire préétablie
Micro-crédit
(intermédiation).
Achat d’un actif par la
Salam banque puis sa revente à
terme à son client
Vente à terme
(paiement différé). ou
forward
Ijara / Ijara Achat d’un actif par
la banque puis location à Crédit-bail
Wa Iktina son client avec promesse
de vente à terme.

Emprunt obligataire Emprunt


Sukuk
adossé Obligataire
à un contrat de crédit-
bail.
Source : Errico & Farahbaksh, 1998, adapté par les auteurs de la recherche.

- 44 -
Conclusion de la première partie :

Nous pouvons dire que l’économie et la finance islamique aspire à un idéal social
global où toutes les classes de la société pourront vivre d’une façon harmonieuse et où toutes
les richesses seront distribuées d’une façon équitable tout en respectant les principes
fondamentaux de la religion islamique.
Actuellement, et malgré les quelques difficultés qu’elle rencontre, la finance islamique
représente un véritable rempart contre les crises financières qui peuvent survenir dans une
économie mondiale de plus en plus déconnectée de la sphère réelle, car la finance islamique
repose sur des fondamentaux moraux et éthiques qui obligent les agents économiques à
rattacher toutes leurs transactions financières à un actif tangible. Ce principe aura pour
principale conséquence l’encouragement de la production des richesses et l’accroissement de
l’emploi.
D’une autre part on constate que la banque islamique diffère de la banque
conventionnelle par sa définition, car elle possède une philosophie distincte, basée sur les
principes islamiques de justice sociale, d’équité et d’équilibre. Pour cela, elle va intégrer les
lois, les pratiques, les procédures et les instruments qui vont l’aider à maintenir et à dispenser
cette justice et cette équité.

En outre, la banque islamique se distingue de la banque conventionnelle dans son rôle


aussi : l’intermédiation n’est pas la seule fonction conférée à la banque islamique, elle joue
aussi le rôle d’un investisseur direct. Car son fonctionnement est basé sur le principe de
partage des pertes et des profits.

Et finalement, on peut dire que les IFI ont été crées comme une alternative aux
institutions classiques ou conventionnelles, pour offrir des opérations d’investissement, de
financement ou de commerce compatibles avec la charia, c’est-a-dire que la finance islamique
est seulement, un complément de la finance classique, et non pas un substitut.

- 45 -
PARTIE 2 :
La Finance Islamique au Maroc de
L’alternativité vers la participativité :

- 46 -
CHAPITRE 1 : La finance islamique au Maroc :

SECTION 1 : Le cadre institutionnel Marocain : Les


institutions Marocaine et les produits alternatifs :

Les banques marocaines ne peuvent tourner le dos aux produits islamiques pour
longtemps puisqu’elles sont obligées de suivre l’évolution du marché. Des ressources ont été
générées par la hausse des prix du pétrole et les investisseurs sont en quête d’opportunités.
Les capacités d’intervention de ces fonds sont évaluées à 176 milliards. Ce sont des marchés
potentiellement importants pour les financements de projets. Ainsi, les banques pourraient se
procurer de nouveaux apports de liquidités provenant de la finance islamique.
Le lancement de produits bancaires différents conçus pour être halal sous leur
appellation officielle « produits alternatifs » a suscité l'intérêt au Maroc. Le nombre de
Musulmans marocains refusent d'utiliser les produits bancaires habituels qu’en cas de besoin
extrême et se trouvent en dehors des circuits formels. Ce lancement vise aussi à éviter les
transferts massifs des résidents à l’étranger (trois millions opérateurs) vers les banques
islamiques.
En effet le gouverneur de Bank Al Maghreb a signé le 17 septembre 2007 la
recommandation qui constitue la directive de la direction de supervision bancaire, autorisant
les banques à décliner leurs offres halal.
Le délai que s’est accordé BAM pour le lancement officiel de ces produits se justifiait
par : les vacances, le retour des MRE, etc. Il fallait aussi pour les banques et sociétés de
financements, se mettre d’accords sur les règles de base de l’offre (appellations, règles
juridiques,…etc.).
Il faut noter que La motivation de Bank Al Maghrib est de rechercher, dans un souci
d’améliorer le taux de bancarisation d’une portion importante de la population marocaine qui
refuse de recourir aux crédits usuraires, pour amener ce taux qui a stagné de 25% à 30%.
Accessoirement cette décision s’explique aussi par une volonté d’adapter
l’environnement financier marocain aux attentes de gros investisseurs du Golfe et à la forte
demande des clients.

- 47 -
1.1. Les produits alternatifs lancés sur le marché par les Banques
Marocaines :

1.1.1. Les produits d’Attijariwafa bank et de sa filiale Wafasalaf :

Attijariwafa bank a eu une longueur d’avance sur le reste des établissements de la place,
peut être, parce qu’il a épuisé de son expérience, avortée, de commercialisation des produits
islamiques. Ce dernier, rappelons-le avant sa fusion avec la BCM, avait fait, sans succès, une
tentative de commercialisation de produits islamiques au Maroc.

Ainsi, Attijariwafa bank, par sa lettre du 09/10/2007, adressée aux différents


responsables,15 était le premier à avoir mis sur le marché deux formules bien ficelées, qui sont
«Miftah Al Kheir», dérivée de "Mourabaha" pour l’acquisition de biens immobiliers et
«Miftah Al Fath», dérivée de "Ijara Wa Iqtinaa", pour la location d’immeubles avec option
d’achat. A la suite de la loi de finance de 2010 alignant les traitements fiscaux des produits
alternatifs sur les taux conventionnels, lʼoffre bancaire islamique marocaine sʼest enrichie
dʼun canal de distribution dédié. En effet, la décision du gouverneur de Bank Al Maghrib n°
27 du 13 mai 2010 portant agrément de « Dar Assafaa Litamwil » en qualité de société de
financement spécialisée dans la commercialisation des produits alternatifs fut publiée au
bulletin officiel le premier juillet 2010.

Cette filiale du premier groupe bancaire marocain, Attijariwafa bank, est considérée
comme la première banque islamique marocaine et contribuera à donner de la cohérence à la
voie médiane marocaine dont lʼintérêt fut peut-être finalement, plus politique qu’économique.

Sa filiale Wafasalaf, spécialisée dans le crédit à la consommation et le crédit


automobile, s’est lancée par la suite, elle aussi, dans ce créneau en mettant en place dès le
mois d’octobre 2007 le produit «Ijar Al Wafaa» puis au début 2008, le produit Taksit auto,
qui est une déclinaison de Mourabaha. Les deux produits sont destinés au financement de
l’automobile.

 Miftah Al Khair :

15
Lettre Circulaire du 09/10/2007, N°- 172/07, Code classement : 124 (Banques des
particuliers et des professionnels d’Attijariwafa bank) concernant le lancement, à partir du
10/10/2007, des produits alternatifs «Miftah Al Kheir» et «Miftah Al Fath».

- 48 -
Dans le package d’Attijariwafa bank, que nous détaillerons pour avoir une idée sur les
nouveau produits alternatifs, «Miftah Al Kheïr» est un contrat par lequel l’établissement
acquiert, à la demande d’un client, un bien immobilier construit à usage d’habitation ou
professionnel en vue de le lui revendre moyennant une marge bénéficiaire convenue d’avance.

Le règlement par le client se faisant par mensualité constante. Ce produit présente les
caractéristiques suivantes :

 Quotité de financement : Jusqu’à 100% ;


 Capacité d’endettement : à hauteur de 40% du revenu net ;
 Age client : minimum 18 ans et maximum 70 ans à la dernière échéance ;
 Durée de remboursement : 25 ans maximum ;
 Assurances à la charge du client : Décès/invalidité+Incendie /Sécurmanzil ;
 Raccourcissement de la durée du prêt sans aucun effet sur le montant des échéances
restantes. Pour l’assurance décès invalidité, la prime d’assurance est mensualisée et
intégrée à l’échéance. Si le prix du bien < ou = à 200 kdh: souscription à l’assurance
Incendie qui est contractée et payée séparément par le client. Il s’agit d’une
assurance perte financière suite à incendie total ;
 Si le prix du bien > à 200 kdh : souscription à l’assurance Sécurmanzil (par le
paiement d’une prime annuelle) ;
 Pénalité de retard : Commission forfaitaire unique pour chaque impayé de 300 DH;
 Frais de dossier : 0.3% du prix d’acquisition par la banque diminué de
l’autofinancement avec min 1000 DH et max 4000 DH ;
 Tarification pour avoir la conscience tranquille étant donné que le client paye une
marge bénéficiaire et non pas des intérêts16: Prix de vente = prix d’acquisition + frais
de la 1 ère transaction + prime d’assurance + marge de l’établissement de crédit :
 Le calcul de la marge est basé sur le prix d’acquisition + frais de la 1 ère
transaction ;
 L’autofinancement est considéré comme une avance sur le prix de vente.
 Les garanties de la banque : l’hypothèque, assurance décès / invalidité et Incendie /
Sécurmanzil et le billet à ordre.
 Miftah Al Fath :

16
Ce qui revient au même, puisqu’il y a, dans les deux cas, le paiement d’une majoration.

- 49 -
Pour «Miftah Al Fath», il s’agit d’un contrat selon lequel l’établissement de crédit met à
la disposition du client, à titre locatif, un bien immobilier, assorti de l’engagement ferme du
client (locataire) d’acquérir le bien au terme du contrat. Ce produit présente les
caractéristiques suivantes :

 Bien à acquérir : Logement ou local professionnel ;


 Durée : Mini 10 ans et Max 20 ans ;
 La dernière échéance doit coïncider au plus tard au 31/12 de l’année du 70 ème
anniversaire du client;
 Financement :
 Jusqu’à 100% du prix du bien à financer ;
 Possibilité de versement d’un premier loyer majoré en cas d’apport personnel
(ne doit pas être supérieur à 20% de la valeur totale du bien) ;
 Valeur résiduelle à payer au terme du contrat : 10% du prix d’acquisition.
 Loyers : Fixes et payables mensuellement ;
 Pas de remboursement partiel par anticipation ;
 RPAT : possible en payant la totalité des loyers restant dus sans aucune ristourne ;
 Assurances : Décès invalidité + Incendie (assurance perte financière suite à incendie
total) ;
 Pénalité de retard : Commission forfaitaire unique de 300 DH par impayé ;
 Tarification :
 Loyers fixes, payables mensuellement ;
 Frais à la charge du locataire :
 Frais de dossier : 0.3% du capital avec min 1000 DH et max 5000 DH ;
 Frais de 1ère transaction (Frais de mutation, taxe notariale ; honoraires notaire);
 Frais d’assurance vie et Incendie ;
 Taxe urbaine (pas d’abattement) ;
 Au terme du contrat : Frais 2ème transaction sur valeur résiduelle
(enregistrement, mutation, taxe notariale, honoraires notaire).

Ces deux produits sont un peu plus chers que les produits classiques. Le principe de
calcul du coût supporté par le client n’étant pas le même puisque la rémunération n’est pas
basée sur un taux d’intérêt. Toutefois, la rentabilité générée par l’établissement sur ces
produits est équivalente à celle des produits classiques. L’objectif étant que le client bénéficie

- 50 -
d’une formule de financement qui répond à son éthique. Ainsi, pour «Miftah Al Kheir» issus
de la "Mourabaha", le prix de vente au client est calculé en fonction du prix d’acquisition du
bien, des frais de transaction relatifs à cette acquisition et de la marge de l’établissement de
crédit. Pour «Miftah Al Fath», issus de "Ijara Wa Iqtinaa", le loyer à verser par le client sera
calculé en fonction de la valeur du bien, des frais de transaction relatifs à cette acquisition
ainsi que de la durée de financement.

En effet, un appartement d’une valeur de 1 million de DH, financé à 100%, coûtera


8433 DH par mois sur 25 ans au «locataire» alternatif. Tandis qu’avec un taux d’intérêt à
5,07%, la traite mensuelle de l’emprunteur se fixera à 6 187 DH. Dans le premier cas, le
revenu mensuel net devra être d’au moins 19 000 DH, pour un taux d’endettement de 44,4%.

Dans le deuxième, 18 000 DH par mois suffiront, et l’endettement sera équivalent à


34,4% du salaire.

Du côté de la filiale Wafasalaf, qui a visé le segment du crédit auto en lançant «Ijar Al
Wafaa», il s’agit, comme son nom l’indique, d’une location avec option d’achat qui suit les
recommandations de la banque centrale relatives aux produits «alternatifs». Pour le principe,
le client désigne un véhicule de son choix que Wafasalaf se charge d’acheter pour lui.

L’opération se fait moyennant un contrat de location entre les deux parties. Le client a la
possibilité de choisir le montant et la durée de location qui doit être comprise entre 48 et 60
mois. Le contrat, donne la possibilité, au client, d’acheter son véhicule à tout moment sans
être forcé d’aller au terme de la durée du contrat. Autre spécificité, de ce produit, le client qui
opte pour ce type de financement n’est pas obligé d’apporter une avance. Quant au produit
«Taksit auto», la déclinaison de Mourabaha, il a été retiré, temporairement pour des raisons
techniques, des agences de wafasalaf.17

1.1.2. Les produits de Dar Assafa :

Pour « DAR ASSAFA », il s’agit d’une société de financement marocaine et une filiale
à 100 % du groupe Attijariwafabank. Elle est la première société de financement marocaine,

17
D’après ce qui m’a été déclaré le 30/4/2008, par le responsable de l’agence de wafasalaf,
spécialisée dans le crédit auto, sise au 29, Boulevard de France, Agdal Rabat. D’après lui peut
être que ce produit verra le jour pendant le salon de la voiture qui s’ouvrira courant le mois de
Mai 2008.

- 51 -
et pour le moment la seule strictement conforme aux pratiques internationales en matière de
finance alternative ayant obtenu l’agrément de Bank Al-Maghrib le 13 mai 2010.

Ainsi qu’elle a mis en place un modèle de financement novateur et unique lui


permettant de se financer exclusivement au moyen d’instruments de capital et de dette
alternatifs. Ce modèle est qualifié d’équitable entre les parties du fait du partage des risques.
Le financement de Dar Assafaa se fera dans un premier temps à travers des fonds propres
institutionnels et un financement à travers plusieurs instruments de dettes alternatives.

Elle offre à ses clients la possibilité de réaliser leurs projets d’acquisition de biens
meubles ou immeubles au moyen d’un produit alternatif parmi ceux définis et autorisés par
Bank Al-Maghrib. Ces produits ont en plus la particularité d’être eux-mêmes conçus et
financés selon un schéma particulier où le financement est assuré au moyen d’instruments de
dette alternatifs.

Grâce à son modèle, Dar Assafaa ne facture pas d’intérêts à ses clients et ne paye pas
non plus d’intérêts aux bailleurs de fonds. Par ailleurs, elle dispose d’un réseau d’agences
propre pour la distribution de ses produits. A son lancement, elle dispose d’un réseau de neuf
agences situées dans les plus grandes villes du Royaume : Casablanca, Rabat, Marrakech,
Agadir, Tanger, Oujda, Fès et Meknès. Par la suite, Dar Assafaa projette d’étendre
progressivement son réseau d’agences, actuellement au nombre de onze pour couvrir les
principales localités du Maroc.

Aujourd’hui, Dar Assafaa présente quatre produits alternatifs dans ses brochures
commerciales, mais ne maîtrise techniquement et ne commercialise que le produit Safaa
Immo qui correspond au produit Mourabaha.

Les quatre types de service mis sur le marché marocain par Dar Assafaa sont :

 Safaa Immo pour financer les projets immobiliers (logement, terrain, local
commercial);
 Safaa Auto pour acquérir un véhicule neuf ou ancien ;
 Safaa Conso pour l’achat de produits et services et pour la consommation des
ménages ;
 Safaa Tahjiz pour équiper le logement.

- 52 -
1.1.3. Les produits du Groupe Banques populaires :

Pour le groupe Banques populaires, l’entrée dans ce créneau est faite par une offre
comprend deux formules. Ces deux formules dont les intitulés reprennent les mêmes
appellations de la banque centrale sont :

 «Ijara wa Iqtinaa», pour le crédit leasing ;


 «Mourabaha», pour l’achat pour le compte du client.

Le produit «Ijara wa Iqtinaâ», est dédié uniquement au leasing immobilier. Quant au


produit «Mourabaha» de la Banque Populaire, il peut se rapporter aussi bien à un bien
immeuble (appartement, maison, local, terrain…) qu’à un bien meuble (équipements,
marchandises, voyages organisés, véhicules…). Il s’agit d’une transaction d’acquisition et de
revente matérialisée par un contrat tripartite liant l’établissement financier (premier acheteur),
le client (acheteur final) et le fournisseur (vendeur).

On remarque que les principes sont les mêmes sauf en ce qui concerne les points
suivants :

 Charge de remboursement globale ≤ à 45% du salaire net, s’il est < 20 000,00
DH, et à 50% s’il est supérieur à 20 000,00 DH ;
 La Banque de par son rôle d’acheteur intermédiaire, s’approprie le bien choisi par
le client (acheteur final) sans pour autant avoir à en disposer et/ou le stocker. En
plus le bien est mis à la disposition du client, acheteur final, directement par le
fournisseur (premier vendeur) ; la livraison étant matérialisée par la signature
d’un procès verbal de réception dressé à cet effet ;
 L’âge limite de la clientèle locale et marocains résidents à l’étranger ne doit pas
dépasser 75 ans à la date de la dernière échéance de la MOURABAHA mobilière
et 70 ans de la MOURABAHA Immobilière.
 Le prix de vente à supporter par le client, est réglé à la banque en une seule ou
plusieurs mensualités fixes, selon un échéancier convenu.
 La marge bénéficiaire est fixée à l’avance sous forme de pourcentage du coût
d’acquisition de la banque.

La Banque Populaire s’est investit dans cette nouvelle niche alors que des doutes
planent encore sur la rentabilité de ces produits.

- 53 -
1.1.4. Le produit de la BMCE Bank :

La BMCE Bank n’a toujours pas finalisé ses offres alternatives. Un seul produit est
encore disponible, jusqu’à aujourd’hui, sur le marché. Il s’agit de « Ijara » qui concerne un
contrat selon lequel l’établissement achète un bien immobilier désigné par le client. Le client
exploite le bien immobilier pendant 25 ans (âge limite 65 ans) contre un loyer périodique
prédéfini assorti d’un engagement ferme de l’acquérir au terme du contrat. Pour ce produit «
Ijara », la banque ne prête pas une somme d’argent au client, mais elle achète le bien, choisi
par lui-même, pour son compte.

En ce concerne les tarifs du produit, ils sont presque identiques à ceux des autres
banques et c’est le client qui supporte toutes les charges.

1.1.5. Les produits de la BMCI :

La BMCI, elle aussi, a calqué ses produits sur Attijariwafa bank en lançant, dès le mois
d’octobre 2007, les produits «Ijara wa Iqtinaa», pour le financement d’un bien immobilier et
«Mourabaha», pour le financement d’achat d’équipements ou d’un véhicule. Ce sont ces deux
produits-là qui ont attiré l’attention des équipes de cette banque, en mettant en exergue les
avantages de la Mourabaha et l’Ijara, ils se sont penchés particulièrement sur leur coût. Le
coût de revient dépend de nombreux critères : l’apport personnel, la durée et le montant
varient d’un client à l’autre. En dehors de l’impact de la fiscalité, le coût de revient de ces
produits est assez proche des financements classiques déjà proposés par le groupe BMCI.

Une formation spécifique a été réalisée auprès de la force de vente, afin d’en assurer une
bonne commercialisation, avec un double objectif ; s’assurer que les clients comprennent bien
ces nouveaux produits et suivre les recommandations délivrées par Bank Al-Maghrib.

Une attention particulière a été portée, par cette banque, à l’entretien avec le client,
notamment au niveau des simulations proposées, afin de lui soumettre le produit le plus
adapté à ses besoins.

1.1.6. Les autres établissements de crédit :

Les autres établissements mijotent encore leurs propositions sans rien proposer dans les
guichets de leurs agences. C’est le cas de la SGMB dont la problématique fiscale bloque sa
proposition, le CIH qui affirme son intention de puiser dans le panier de ces nouveaux
produits mais sans entrer en action, le CA et tout le reste.

- 54 -
SECTION2 : ACTUALITES PROJET DE LOI
BANCAIRE 2015 :

Il était grand temps que le Maroc prenne le « TGV » de la finance islamique. Voilà 30
ans déjà que des négociations ont été entamées avec la Banque Centrale et le Ministère des
Finances pour un projet de création d’une première banque islamique en 1980. Celle-ci n’a
finalement pas vu le jour.

Le Maroc accuse un retard en la matière puisqu’il fait partie des trois seuls pays arabo-
musulmans à ne pas avoir de banque islamique.

La banque islamique au Maroc sera participative. Après une longue hésitation, la


Banque centrale marocaine autorise les banques islamiques au Maroc sous l’appellation,
toutefois, de banques participatives. L’article 54 du projet de Loi n° 103-12 précise que les
banques participatives sont des personnes morales habilitées à exercer à titre de profession
habituelle en conformité avec les préceptes de la Charia, les activités suivantes:

 la réception de fonds du public ;


 les opérations de crédit ;
 la mise à la disposition de la clientèle de tous moyens de paiement, ou leur gestion.

Outre ces activités réservées aux établissements de crédit, les banques participatives sont
également habilitées à réaliser les opérations commerciales, financières et d’investissement, à
l’exclusion de toute opération impliquant la perception et le versement d’intérêt.

Deux éléments retiennent l’attention dans les dispositions de ce projet de loi :

 la conformité des activités aux préceptes de la Charia ;


 la réalisation des opérations commerciales, financières et d’investissement.

Le premier élément renvoie à l’identité islamique de ces banques qui s’abstiennent de


percevoir ou de verser les intérêts assimilés au Riba prohibé par la Charia. Le deuxième
élément renvoie, quant à lui, à la nature de ces banques qui sont assimilables à des banques
d’affaires.

- 55 -
L’article 55 précise la nature participative de ces banques : «Les banques participatives
sont habilitées à recevoir du public des dépôts d’investissement dont la rémunération est liée
aux résultats des investissements convenus avec la clientèle». Il ne s’agit donc pas des
classiques dépôts à terme rémunérés à base d’intérêt, mais de dépôts rémunérés selon le
principe de la Moudaraba que l’article 58 définit comme étant «tout contrat mettant en
relation une banque participative (Rab El Mal) qui fournit des fonds et un entrepreneur
(Moudarib) qui fournit son travail en vue de réaliser un projet».

Au sens de l’article 58, la responsabilité de la gestion du projet d’investissement repose


entièrement sur l’entrepreneur (la banque). Les bénéfices réalisés sont partagés selon une
répartition convenue entre les deux parties et les pertes sont assumées exclusivement par Rab
El Mal (le client) sauf en cas de fraude commise par le Moudarib (la banque).

Notons que la banque peut être un investisseur direct ou confier elle même les fonds
ainsi collectés à un autre investisseur et se transformer ainsi en Rab El Mal à son tour.

Outre les dépôts d’investissements à base de Moudaraba qui concerne la réception des
fonds du public et sa gestion, la banque participative peut procéder au financement de la
clientèle à travers notamment les produits ci-après (article 58) :

Mourabaha, définie comme étant tout contrat par lequel une banque participative
acquiert un bien meuble ou immeuble en vue de le revendre à son client à son coût
d’acquisition plus une marge bénéficiaire convenue d’avance.

Le règlement par le client est effectué selon les modalités convenues entre les parties ;

Ijara, définie comme étant tout contrat selon lequel une banque participative met, à
titre locatif, un bien meuble ou immeuble déterminé, identifié et propriété de cette
banque, à la disposition d’un client pour un usage autorisé par la loi. L’Ijara peut
revêtir l’une des deux formes suivantes :
 Ijara tachghilia qui consiste en une location simple ;
 Ijara wa iqtinaa qui consiste en une location assortie de l’engagement ferme du
locataire d’acquérir le bien loué à l’issue d’une période convenue d’avance;
Moucharaka, définie comme étant tout contrat ayant pour objet la participation, par
une banque participative, dans un projet, en vue de réaliser un profit. Les deux parties

- 56 -
participent aux pertes à hauteur de leur participation et aux profits selon un prorata
prédéterminé.

La Moucharaka peut revêtir l’une des deux formes suivantes :

 la Moucharaka Tabita : les deux parties demeurent partenaires jusqu’à


l’expiration du contrat les liant ;
 la Moucharaka Moutanakissa : la banque se retire progressivement du projet
conformément aux stipulations du contrat.

- 57 -
CHAPITRE 2 : La prospection de la clientèle de la
finance islamique :

Dans ce chapitre, et dans le cadre de la finance islamique nous avons cible la


prospection des clients susceptible de contracter les banques islamiques au Maroc. En raison
de la complexité de la recherche, des dimensions à la fois économiques et sociologiques, le
choix d’une approche qualitative du terrain a été privilégié. La démarche triangulée suivante a
été ainsi appliquée au cours de cette enquête.

D’abord, nous avons élaboré un questionnaire, qui est dédié à la prospection des
ménages, dont nous avons reparti les questions en trois parties : la première partie est
consacrée pour identification du client, appréciation les services et le système bancaire
marocain actuel, ainsi la satisfaction du client envers le service rendu par les banques
classiques, puis nous investigue la population sur la finance islamique, le dégréer
d’information.

En revanche, dans la deuxième partie, nous avons prospecte les éventuelles motivations
qui peuvent inciter la clientèle pour contracter un banque islamique. En plus nous avons
interrogé la population sur leurs attentes ainsi que leurs conception envers la FI. La troisième
partie, a tenté de séduire l’avis sur l’instauration de la FI au Maroc et les perspectives de ce
mode de financement.

Il y a quarante ans, la finance islamique était inconnue ou presque. Aujourd’hui cette


pratique est présente dans plusieurs pays, Qu’est donc cette finance islamique dont on parle
beaucoup sans vraiment toujours savoir ce dont il s’agit ? Et quel est la conception de la
population marocaine envers cette finance ? Pour répondre à cette problématique, nous avons
pu réaliser une analyse qualitative auprès d’une population diverse. Le choix d’analyse
qualitative justifie par la nature même du sujet qui nécessite des statistiques et des réponses
fermes. En effet, le but de notre étude est d’analyser les différents points de vue de cet
échantillon.

- 58 -
Pour cela, nous avons pu concevoir une enquête qui ont été utilise en tant qu’instrument
de mesure .Nous avons eu recours à des questions directs. Avant les entrevues. Nous avons
pris le soin de préparer des questions qui nous servait utile pour la réalisation des objectifs de
l’étude. . Cela dans le but d’obtenir des informations profondes ainsi que des avis de chaque
interviewe.

SECTION 1 : Les préparatoires de l’enquête :

1.1. Le choix de l’échantillon :

La réalisation d’une recherche s effectue sur une partie de la population appelée


échantillon. En effet d’après les spécialistes des sondages18 l’échantillon se résume en deux
catégories :

-La méthode probabiliste.

-La méthode non probabiliste.

La première dite également « aléatoire » se caractérise par le fait que l’échantillon est
désigné de façon a ce que chaque unité de la population ait une probabilité connue , différente
de zéro d’être retenue .Autrement dit, elle consiste a sélectionner , par tirage au sort , les
éléments de « l’univers » étudie , elle suppose en plus l’existence de données précises sur ces
éléments.

La méthode non probabiliste, principalement la méthode des quotas, consiste a


construire un modèle réduit ; da la population observée, c’est-a-dire que l’échantillon aura la
même structure que celle de « l-univers » étudie, il doit être sélectionné de façon a constituer
une image aussi fidele que possible de la population.

1.2. Définir les sources de données : qui interroger ?

18
A titre indicatif nous citons :
ANTOINE .J, (le sondage. Outil de marketing), DUNOD, 1992, p : 172.
BERNARD GRAIS, (méthodes statistiques) 3éme édition .DUNOD, paris, 1992, p : 221.

- 59 -
Compte tenu de la complexité et l’importance du sujet, dans le domaine de la
prospection de la clientèle de la FI, La cible de nos interrogations était toutes personnes
susceptible de détenir l’information recherchée. La dispersion de la population s’étale sur trois
villes, Agadir, Dchaira et Inzgane.

1.3. Combien de personnes ont interrogé ?

Nous avons pu réaliser 30 questionnaires, dans les trois villes 10 questionnaires dans
chacune des 3 villes.

Il convient de préciser que dans notre enquête, nous avons conçu des questions afin de
diriger à répondre à nos questions sur les thèmes qui nous semblaient primordiaux à la
réalisation de notre étude.

1.4. La structure du questionnaire :

Du point de vue structure, on a essayé de diversifier les questions de manière a ce que le


répondant-à notre avis- se sente à la fois à l’aise dans les réponses et solliciter en quelque
sorte de donner son avis et non contraint de choisir toujours entre les réponses proposées. En
effet, on trouve à la fois des « questions fermées » auxquelles il suffit de répondre par « oui »
ou « non » et donc cocher d’une croix la réponse choisie, des questions à « choix multiples »
aux quelles il suffit également de cocher d’une croix la ou (les) réponse(s) choisie(s) ou
encore procéder à un classement des réponse(s) proposées selon le degré d’importance . On
trouve aussi des « questions ouvertes » qui laissent à l’enquêté la liberté de s’exprimer et de
formuler ses réponses qui lui paraissent les plus convenables c’est le cas par exemple des
mentions telles que « quel est l’avenir des banques islamiques au Maroc ? ».

1.5. L’enquête étape 3 élaboré les enquêtes :

Compte tenu de l’identité des interviews, nous avons pu réaliser l’enquête en français.
Avant la collecte de l’information, nous avons décide d’élaborer une enquête.

Nous avons choisi délibérément de diviser notre enquête en plusieurs parties. La


tendance de la fi au Maroc, L’intégration de la FI dans le système conventionnel, et en fin les
perspectives de la FI. Il convient de préciser que dans chaque questionnaire, nous avons conçu

- 60 -
des questions précises afin de diriger l’enquête à répondre à notre question sur les thèmes qui
nous semblaient primordiaux à la réalisation de notre étude.

1.6. Contacter les individus a interrogé :

Après avoir réalisé le travail préparatoire de notre enquête, nous devions réaliser une
prospection afin de contracter les personnes cibles à notre étude. Nous avons eu la chance
d’avoirs l’opportunité de réaliser une enquête avec des ménages dont la plupart d’entre eux
étaient des personnes cherchant des produits bancaires conformes aux percepts de la charia.
Cette aide nous avait été bénéfique car elle nous permise de réaliser ce questionnement.

1.7 .La collecte de l’information :

Pour mener à bien ce questionnaire, il convient de prendre en compte quatre points


essentiels :

1.7.1. La programmation temporelle :

L’enquête de la prospection a été de 100% remplis par des ménages choisis au hasard.
La durée moyenne pou remplir un questionnaire était de 21 minutes excepté par certains
client.

1.7.2. L’environnement Matériel et social :

Notre enquête physique s’est déroulée dans des agences ainsi que dans les rues des trois
villes déjà précisés. Il est à noter que les questionnaires c’étaient déroulés pendant la période
allons de 04 Mai jusqu’au 08 Mai 2015.

Notre enquête et les conversations par texte avaient lieu le jour car les clients ne
pouvaient se libérer qu’à ce moment.

1.7.3. Distribution des acteurs :

Nos interlocuteurs interrogés étaient des personnes qui ont été choisi d’une manière
arbitraire. Afin de faciliter nos enquêtes, nous avons pu mentionner sur chaque questionnaire
l’objet de notre prise de contacte.

1.7.4. Le cadre contractuel :

- 61 -
Après avoir fait les présentations, nous avons du présenter les motivations de notre
questions, nous mentionnions à chaque question que nous menions en quête dans le cadre
d’un projet de recherche réalisé dans le cadre d’un projet de fin d’étude, en expliquant que les
résultats seront intègres.

1.8. Les outils de traitement :

En vue de faciliter le traitement des résultats de notre enquête, nous avons fait recourir à
un outil informatique : le logiciel Sphinx qui nous a permis d’établir le questionnaire, ainsi
qu’il nous a facilite la collecte des informations Recueilles. Enfin, nous a permis d’analyser
les résultats de l’enquête et de extrapoler les résultats sous forme des graphiques résument ces
résultats.

SECTION 2 : Analyse des données et interprétations des


résultats :

2.1. Analyse des données :

Questionnaire de la prospection de la clientèle des banque islamiques


au Maroc :
1. Vous êtes:
Taux de réponse : 100,0%
'Hom m e' (17 observations)

43,3%
Nb % cit.
Homme 17 56,7%
Femme 13 43,3%
Total 30 100,0%
56,7%

Graphique N°10 : Répartition de l’échantillon selon le sexe:

On constate que 56 ,7 %de la population enquêtée (30 personnes), sont des hommes et le
reste des femmes avec 43,3%.

- 62 -
2. Quel est votre âge?
Taux de réponse : 100,0%
'25-30' (13 observations)

43,3%
Nb % cit.
Moins de 25ans 2 6,7%

26,7%
25-30 13 43,3%
30-35 8 26,7%
35-40 2 6,7%
40-50 2 6,7%

10,0%
Plus de 50 3 10,0%

6,7%

6,7%

6,7%
Total 30 100,0%

Graphique N°11 : Répartition de la population enquêtée selon l’âge:

Nous constatons que la tranche d’âge entre 25-30 ans représente la majorité de
l’échantillon avec un pourcentage de 43,3%.

3. Quelle est votre fonction?


Taux de réponse : 100,0%
'Employé au secteur privé' (24 citations)
80,0%

Nb % obs.
Investisseur 1 3,3%
Employé au secteur public 1 3,3%
Employé au secteur privé 24 80,0%
Profession libérales 1 3,3%
Enseignant(e) 2 6,7%
Autre 1 3,3%
Néant 0 0,0%
6,7%
3,3%

3,3%

3,3%

3,3%

Total 30 100,0%
0,0%

Graphique N°12 : Répartition de l’échantillon selon la fonction:

On constate que 80,0% de l’échantillon sont des employés au secteur privé, suivi par les
enseignant (e) avec 6,7%.

- 63 -
4. Avez –vous un compte bancaire ?
Taux de réponse : 100,0%
'Oui' (29 observations)
3,3%

Nb % cit.
Oui 29 96,7%
Non 1 3,3%
Total 30 100,0%

96,7%

Graphique N°13 : La disposition d'un compte :

D’après le graphique ci-dessus 96 ,7% des populations enquêtées disposent d’un


compte bancaire et 3.3% de l’échantillon ne l’ont pas.

5. si oui, pourquoi ?
Taux de réponse : 96,7%
'Pour mieux gérer mon argent' (14 citations)

33,3%

46,7%
Nb % obs.
Pour mieux gérer mon argent 14 46,7%
Pour des raisons de sécurité 9 30,0%
pour préparer ma retraite 1 3,3%
Autres 10 33,3%
Total 30 3,3%

30,0%

Graphique N°14 : L’utilité du compte bancaire :

L’analyse montre que la première raisons de détention d’un compte bancaire est : pour
mieux gérer l’argent avec 46,7%, suivi par « pour d’autres raisons » avec 33,3%, après il y a

- 64 -
« pour des raisons de sécurité » avec 30,0%, et finalement la raisons de préparer la retraite
avec 3,3%.

6. Si non, pourquoi ?
Taux de réponse : 3,3%
'Je n'ai pas d'argent a déposer' (1 observations)

100,0%
Nb % cit.
Cherte des services bancaires 0 0,0%
Je n'ai pas d'argent a déposer 1 100,0%
Des raisons religieuses 0 0,0%
Autres 0 0,0%
Total 1 100,0%
0,0%

0,0%

0,0%
Graphique N° 15 : Les raisons du non détention d’un compte bancaire :

Selon la population enquêtées 3 ,3 % ne détente pas d’un compte bancaire et la raison


est : la manque d’argent à déposer.

7. Comment estimez-vous le cout des services bancaires au Maroc ?


Taux de réponse : 96,7%
'm oyennem ent cher' (16 observations)
10,3% 10,3%

Nb % cit.
24,1%
Moins cher 3 10,3%
m oyennem ent cher 16 55,2%
cher 7 24,1%
très cher 3 10,3%
Total 29 100,0%

55,2%

Graphique N°16 : L’appréciation des couts des services bancaires :

Selon les résultats obtenus ;la majorité des populations enquêtées estimé que les couts
des services bancaires classique sont : « moyennement cher » avec un ratios de 55,5% , en
second lieu « cher » avec un ratio de 24,1%, et dans le troisième niveau 10,3% des

- 65 -
populations estimer que les couts sont « moins cher », la même pourcentage (10,3%) des
populations estimer que les couts sont « très cher » .

8. Avez-vous déjà contracté un crédit bancaire ?


Taux de réponse : 96,7%
'Non' (17 observations)

Nb % cit.
Oui 12 41,4% 41,4%
Non 17 58,6% 58,6%
Total 29 100,0%

Graphique N° 17 : Le nombre des crédits conclus :

D’après le tableau ci-dessus 58 ,5% des ménages enquêtés n’ont pas contracté un crédit,
et 41,4% l’ont contracté.

9. Si oui de quel type ?


Taux de réponse : 40,0%
'consom m ation' (9 citations)
3,3%

20,0%

Nb % obs.
Im m obilier 6 20,0%
consom m ation 9 30,0%
Autre 1 3,3%
Total 30

30,0%

Graphique 18 : Typologie du crédit :

Dans 30,0% des ménages enquêtés ont contracté le crédit à la consommation (soit 9/16
des ménages) et 20,0% ont contracté le crédit immobilier (soit 6/16 des ménages) et 3,3% ont
contracté d’autres crédits (soit 1/16). Ceci s'explique par le fait que les ménages enquêtés
effectuent leurs choix en fonction de leurs besoins.

- 66 -
10. Si non pourquoi?
Taux de réponse : 56,7%
'Je ne suis pas intéresser' (9 citations)

30,0%
Nb % obs.
Taux d'intérêt très élevé 3 10,0%

16,7%
Je ne suis pas intéresser 9 30,0%

13,3%
Pour des raisons religieuses 5 16,7%

10,0%
Autre 4 13,3%
Total 30

Graphique N°19 : Raisons non contractualisation du crédit :

A partir du tableau et le graphique ci-dessus ; on constate que 30% des ménages


enquêtées (soit 9/21 des ménages) ne sont pas intéressé a la contractualisation du crédit, suivi
par des raisons religieuses avec 16,7% (soit 5/21 des ménages), et d’autre raisons avec 13,3%
(soit 4/21 des ménages), et finalement à la raison que le taux d’intérêt est très élève avec
10,0%.

11. Est-ce que vous accepter de payer un cout supplémentaire "intérêt" sur votre
crédit bancaire?
Taux de réponse : 100,0%
'Par obligation' (16 observations) 53,3%
40,0%

Nb % cit.
Oui 2 6,7%
Non 12 40,0%
Par obligation 16 53,3%
Total 30 100,0%
6,7%

Graphique N°20 : Acceptation de payer des intérêts sur du crédit bancaire :

De notre échantillons, nous constatons que 53,3% des ménages enquêtées n’acceptée
pas de payer les intérêts que selon l’obligation, ainsi 40,0% n’accepté pas de payer des couts
supplémentaire sur le crédit, et finalement 6,7% l’ont accepte.

- 67 -
12. Etes-vous satisfaits du service de votre banque actuelle?
Taux de réponse : 100,0%
'Oui' (12 observations)

23,3%

40,0%

Nb % cit.
Oui 12 40,0%
Non 11 36,7%
Sans réponse 7 23,3%
Total 30 100,0%

36,7%

Graphique N°21 : La satisfaction du client envers le service rendu par les


banques classiques :

Selon les résultats obtenus ; 40,0% des ménages sont satisfaits du service de leur banque
actuelle, suivi de 36,7% ne sont pas satisfaits, et 23,3% n’ont pas répondu.

13. Avez-vous entendu parler de la finance islamique?


Taux de réponse : 100,0%
'Oui' (27 observations)

Nb % cit.
Oui 27 90,0% 90,0%
Nonn 3 10,0% 10,0%

Total 30 100,0%

Graphique N°22 : Informations sur la finance islamique :

De notre enquête et d'après le graphique N020, nous retenons que la majorité des
ménages avec 90,0% ont des informations sur la finance islamique.

- 68 -
14. Si oui, êtes vous pour?
Taux de réponse : 100,0%
'Ouii' (28 observations)
6,7%

Nb % cit.
Ouii 28 93,3%
Non 2 6,7%
Total 30 100,0%

93,3%

Graphique N°23 :L’acceptation de la finance islamique :

Le graphique ci-dessus montre que la majorité des cas ; 93,3% sont d’accord avec la
finance islamique.

15. Pensez-vous que la finance islamique soit assimilée à une pratique religieuse?
Taux de réponse : 100,0%
'Oui' (24 observations)

20,0%

Nb % cit.
Oui 24 80,0%
Non 6 20,0%
Total 30 100,0%

80,0%

Graphique N° 24 : Assimilation de la finance islamique à une pratique


religieuse:

D’après le graphique : 80,0% de la population enquêtée pensée que la finance islamique


soit assimilée a une pratique religieuse, et 20,0% ne l’ont pensent pas.

- 69 -
16. Pensez-vous que le Maroc est en retard par apport au d'autres pays concernant la
finance islamique?
Taux de réponse : 100,0%
'Oui' (20 observations)

66,7%
Nb % cit.
Oui 20 66,7%
Non 8 26,7%

26,7%
Pas de réponse 2 6,7%
Total 30 100,0%

6,7%
Graphique N°25 : La position du Maroc par apport au d’autres pays
concernant la finance islamique :

L’analyse montre que 66,7% de l’échantillon pensé que la Maroc est en retard par
apport au d’autres pays concernant la finance islamique.

17. Avez-vous besoin d'une banque islamique?


Taux de réponse : 100,0%
'Oui' (26 observations)

Nb % cit.
Oui 26 86,7% 86,7%
Non 4 13,3% 13,3%

Total 30 100,0%

Graphique N°26 : L’avis des clients sur la création d’une banque


islamique :

La majorité de la population enquêtée sont besoin d une banque islamique au Maroc


avec 86,7 %.

- 70 -
19. Seriez-vous prêt à :
Taux de réponse : 93,3%
'Changer votre banque actuelle pour joindre la banque islamique' (14 observations)

50,0%

50,0%
Nb % cit.
Changer votre banque actuelle pour joindre la banque islamique 14 50,0%
Garder votre banque et ouvrir un nouveau compte dans cette banque islamique 14 50,0%
Total 28 100,0%

Graphique N°27 : Changement de banque classique pour joindre la banque


islamique :

On constate que 50% représente le pourcentage de la population qui déclare être prêt à
changer leur banque classique pour joindre la banque islamique.

20. votre connaissance au niveau des outils et techniques islamique et bonne?


Taux de réponse : 100,0%
'Non' (19 observations)

36,7%

Nb % cit.
Ouui 11 36,7%
Non 19 63,3%
Total 30 100,0%

63,3%

Graphique N°28 : Niveau de connaissance des outils et techniques


islamique :

Selon la population enquêtée : 63,3% ont une bonne connaissance sur les outils et
techniques islamiques.

- 71 -
21. Serrez-vous intéressé par les nouveaux produits financiers présentés par une banque
islamique "IJARA , MOUDARABA ,MOURABAHA ..."
Taux de réponse : 100,0%
'Oui' (24 observations)

Nb % cit.
Oui 24 80,0% 80,0%

Noon 6 20,0% 20,0%

Total 30 100,0%

Graphique N°29 : La possibilité d’intéressé par les produits financiers


présentés par les banques islamiques :

On constate que 80,0% de l’échantillon déclarent être intéressées par les nouveaux
produits financiers présentés par une banque islamique.

22. Acceptez-vous la commercialisation des produits islamiques par les banques


classiques?
Taux de réponse : 100,0%
'Non' (17 observations)

43,3%

Nb % cit.
Oui 13 43,3%
Non 17 56,7%
Total 30 100,0%

56,7%

Graphique N°30 : La commercialisation des produits islamiques au sein des


banques classiques :

Le graphique ci-dessus montre que la majorité des cas ; 68,7% de la population enquêtée
acceptent la commercialisation des produits islamiques au sein des banques classiques.

- 72 -
23. Etes-vous d’accord avec la création d’une banque islamique au Maroc?
Taux de réponse : 100,0%
'tout à fait d’accord' (27 observations)

90,0%
Nb % cit.
Pas du tout d’accord 2 6,7%
ni d’accord, ni pas d’accoord 1 3,3%
tout à fait d’accord 27 90,0%
Total 30 100,0%

6,7%

3,3%
Graphique N° 31 : L’acceptation de la création de la BI au Maroc :

90,0% de l’échantillon sont tout à fait d’accord avec la création d’une banque islamique
au Maroc.

24. le capital de cette banque islamique doit-t-il être 100% marocain ?


Taux de réponse : 100,0%
'tout à fait d’accord' (11 observations)

30,0%
36,7%

Nb % cit.
Pas du tout d’accord 9 30,0%
ni d’accord, ni pas d’accord 10 33,3%
tout à fait d’accord 11 36,7%
Total 30 100,0%

33,3%

Graphique N°32 : La composition du capital de la BI souhaitée :

Dans 36,7% des cas (soit un nombre de 11 sur 30) sont tout à fait d’accord que le capital
de la banque islamique au Maroc doit être 100% marocain.

- 73 -
2 .2. Interprétations des résultats :
Les résultats relevés du questionnaire concernant la prospection de la clientèle de la FI
au Maroc, seront interprétés et argumentés par des écrits.
L'étude a ciblé un nombre de 30 par des ménages choisis au hasard, avec un taux de
participation de 100%.

Les caractéristiques des enquêtés sont comme suit :


 56 ,7 % de la population enquêtée (30 personnes), sont des hommes et le reste des
femmes avec 43,3%.
 la tranche d’âge entre 25-30 ans représente la majorité de l’échantillon avec un
pourcentage de 43,3%.
 80,0% de l’échantillon sont des employés au secteur privé, suivi par les enseignant
(e) avec 6,7%.

Les résultats de l’appréciation des services et le système bancaire marocain actuel, ainsi
la satisfaction du client envers le service rendu par les banques classiques, sont comme suit :

 96 ,7% des populations enquêtées disposent d’un compte bancaire, la majorité pour
mieux gérer l’argent avec 46,7%. Et 3.3% de l’échantillon ne l’ont pas pour la raison de
manque d’argent à déposer.
 la majorité des populations enquêtées estimé que les couts des services bancaires
classique sont : « moyennement cher » avec un ratio de 55,5%.
 58 ,5% des ménages enquêtés n’ont pas contracté un crédit (30% des ménages
enquêtées (soit 9/21 des ménages) ne sont pas intéressé à la contractualisation du
crédit, suivi par 16,7% pour des raisons religieuses).
 53,3% des ménages enquêtés n’acceptent pas de payer les intérêts que selon
l’obligation.

Les principaux résultats concernant le degré de la connaissance de la population


enquêtés de la finance islamique, sont comme suit :

 la majorité des ménages avec 90,0% ont des informations sur la finance
islamique, dont 93,3% sont d’accord avec la finance islamique.
 80,0% de la population enquêtée pensent que la finance islamique soit assimilée a
une pratique religieuse, et 20,0% ne l’ont pensent pas.

- 74 -
 66,7% de l’échantillon pensé que la Maroc est en retard par apport au d’autres
pays concernant la finance islamique.
 La majorité de la population enquêtée sont besoin d une banque islamique au
Maroc avec 86,7 %.
 50% représente le pourcentage de la population qui déclare être prêt à changer
leur banque classique pour joindre la banque islamique.
 Selon la population enquêtée ; 63,3% ont une bonne connaissance sur les outils et
techniques islamiques.
 80,0% de l’échantillon déclarent être intéressées par les nouveaux produits
financiers présentés par une banque islamique.
 68,7% de la population enquêtée acceptent la commercialisation des produits
islamiques au sein des banques classiques.
 90,0% de l’échantillon sont tout à fait d’accord avec la création d’une banque
islamique au Maroc.
 36,7% des cas (soit un nombre de 11 sur 30) sont tout à fait d’accord que le
capital de la banque islamique au Maroc doit être 100% marocain.

Conclusion:

En guise de conclusion, la majorité de la population enquêté refusent d'utiliser les


produits bancaires habituels qu’en cas de besoin extrême, pas pour leur service médiocre mais
pour le taux des intérêts qui est très élevés, et aussi pour la raison qu’ils ne sont pas conformes
aux principes islamiques.

En revanche l’échantillon s’intéressent aux banques islamiques, vu leur vision


religieuse et aussi de la concurrence qu’ils vont faire au marché financier.

Malgré cela 43,3% de la population enquêtée qui représente les gens âgé de 25ans à 30
ans, ont des doutes envers l’installation des banques islamique dite participative au Maroc, du
fait de l’utilisation du nom de l’islam et de l’orientation religieuse chez les marocains pour
l’objectif de gagner de l’argent et d’augmenter le profit comme toutes les banques classiques.

- 75 -
Conclusion Générale :
Le Maroc autant qu’un pays envoie de développement cherche les moyens juridiques de
provoquer le développement de son économie, Alors que y a des intentions de créer un
système de banque islamique qui sera susceptible de délivrer des micros financements et ainsi
de financer des projets privés, mais la question qui se pose est de savoir si vraiment la finance
islamique peut promouvoir la productivité et la prospérité financière ainsi que économique du
pays.

C’est pour cela, s’est forcée au préalable, d’examiner dans une première partie le code
de conduite des musulmans et de faire une comparaison entre les institutions financières
islamiques et classiques. Le double objectif de ce passage, était d’une part l’analyse des
principes et fondements de l’industrie financière islamique, qui représente le référentiel de ces
nouveaux produits, et d’autre part la mise sous la loupe des forces et faiblesses de cette
industrie afin d’évaluer la possibilité de sa cohabitation avec la finance classique.

Ainsi, dans le premier chapitre on a pu se rendre compte que la charia, qui représente le
code de conduite des musulmans est devenue beaucoup plus difficile à circonscrire, et ce, à
cause de plusieurs facteurs, dont les divergences des interprétations des différentes tendances
islamiques. Ces divergences ce font très remarquées, en ce qui concerne les interdits de
l’islam dans les transactions commerciales et financières.

Dans le deuxième chapitre, Nous avons essayé d’encadrer cette novelle finance, en
mettant le point sur les principes de cette finance qui se distingue à la finance conventionnelle
par son apport éthique au financement, mais aussi par le partage des profits et des pertes.
Outre, l’interdiction de certaines pratiques telles que la spéculation, l’intérêt, les activités
illicites.

Ensuite, dans une seconde partie, et dans leur premier chapitre nous avons situé
l’arrivée de la finance islamique au Maroc, par l’autorisation de la commercialisation de
produits conformes aux principes de la charia, ainsi que les principales nouveautés concernant
la banque participative autoriser par loi bancaire 2015.
Alors que tous les autres pays arabes ont intégré ce mode depuis 30 ans, le mode est en
train de trouver sa place au sein d’un marche dominer par un système classique très fort doter

- 76 -
d’un encadrement juridiquo-fiscale visant à protéger les intérêts des banques conventionnelles
et par conséquence l’absence d’un marche libre et concurrentiel.

Nonobstant, le deuxième chapitre retrace la prospection de la clientèle susceptible de


contracter les banques islamique dite participative lors de leurs instaurations au Maroc.

La question qui ce pose, quelle est la solution pour mener à bien la commercialisation
des produits alternatifs, ainsi que la réussite des banques participatives autorisés ?

Bref, et à mon avis, la solution la plus adéquat avec la situation marocaine est de valider
le choix de la banque islamique, nationale ou à capitale étranger constitue une alternative qui
incitera les banques classiques à intégrer ces produits dans leurs gammes de crédit. Sinon, je
propose un certaines ajustement d’abord, l’équité fiscale entre les produits classiques et les
produits alternatifs, limiter le plafond de la marge bancaire comme dans les crédits classiques.
Ensuite l’accompagnement du lancement de ces produits et de ces nouvelles banques d’une
communication sérieuse pour permettre l’information à la porte de tous les consommateurs.
L’activité financière islamique est devenue mondiale, la finance islamique est l’un des
modèles les plus promoteurs, après trente ans sans avances, significatives dans ce domaine,
cette finance est en train de se métaphores sous nos yeux. Les besoins en financement, de
faiblesse du système actuel, inciteront la plus parts des pays à instaurer ce mode de
financement. Probablement qu’une étude large sur la faisabilité économique de la banque
islamique au Maroc, notamment via des enquêtes spéciales peut confirmer ou affirmer les
idées annoncer dans ce modeste travail.

Le Maroc est en train de restaurer son économie, A cet égard, notre pays à autorisé les
banques islamiques sous l’appellation, toutefois, de banques participatives, Cependant,
beaucoup de questions sans réponses peuvent se poser :

Est-ce vraiment des banques islamiques dits participative ? Ou bien seulement une nouvelle
politique afin d’acquérir un nouveau segment de clientèle important longtemps endormis pour
le motif de « Haram »? Pourquoi ne pas autoriser l’installation des banques 100% islamiques
au lieu des produits alternatifs ou banque participative commercialisés par des banques
conventionnelles ?

- 77 -
BIBLIOGRAPHIE :

ROY Olivier, L’échec de lʼIslam politique, Paris, éditions du Seuil, 1999,


« Collection esprit ».
MILLIOT Louis, BLANC François-Paul, Introduction à lʼétude du
droit musulman, Paris, Dalloz, 2001, 2e édition.
Abbas Ahmed AL-BOSTANI, Notre économie (traduit de l’arabe), Ed :
la cité du savoir, Québec.
ALKHAITE Abdelaziz, la théorie du contrat et les options dans le fiqh
islamique, AMANE, centre arabe pour les études monétaires et
financières ,1994
Aicha CHARKAOUI ALMALKI, les banques islamiques, l’expérience
entre le Fiqh, la loi et la pratique, Casa, centre culturel arabe
2000.référence citée.

Alaoui Mdaghri, éthique et entreprise ; perspectives maghrébines,


wallada, Casablanca Maroc, 1991, p41
Mahmoud El Gamel, finance islamique, aspects légaux, économiques et
pratiques, Ed de Boeck, Paris2010.
Dhafer SAIDANE, la finance islamique à l’heure de la mondialisation,
Edition Rêve Banque, Paris 2009.
Lila GUERMAS-SAYEGH, op.cit, p22.
Alain Plessis, Professeur émérite à l’Université de Paris X Nanterre-
Histoire des banques en France–.

ANTOINE .J, (le sondage. Outil de marketing), DUNOD, 1992.


BERNARD GRAIS, (méthodes statistiques) 3éme édition .DUNOD,
paris, 1992.
Dahir n° 1-14-193 du 1er rabii I 1436 (24 décembre 2014), portant
promulgation de Loi n° 103-12 relative aux établissements de crédit et
organismes assimilés.

- 78 -
ANNEXE :

- 79 -
Questionnaire de la prospection de la clientèle des banque
islamiques au Maroc :
Votre avis nous intéresse, dans le cadre d’une étude de sondage d’opinion envers la question de la
banque islamique au Maroc, nous vous sollicitons de bien vouloir remplir ce questionnaire
Vous êtes: Si oui de quel type ?
1.Homme 2.Femme 1.Immobilier 2.consommation
3.Autre
Quel est votre âge? Vous pouvez cocher plusieurs cases.
1.Moins de 25ans 2.25-30 Si non pourquoi?
3.30-35 4.35-40 1.Taux d'intérêt très 2.Je ne suis pas
5.40-50 6.Plus de 50 élevé intéresser
3.Pour des raisons
4.Autre
religieuses
Quelle est votre fonction?
Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum).
2.Employé au secteur
1.Investisseur Est-ce que vous accepter de payer un cout
public
supplémentaire "intérêt" sur votre crédit
3.Employé au secteur
privé
4.Profession libérales bancaire?
5.Enseignant(e) 6.Autre 1.Oui 2.Non
7.Néant 3.Par obligation

Vous pouvez cocher plusieurs cases (2 au maximum).


Avez –vous un compte bancaire ? Etes-vous satisfaits du service de votre banque
actuelle?
1.Oui 2.Non
1.Oui 2.Non
3.Sans réponse
si oui, pourquoi ?
1.Pour mieux gérer mon 2.Pour des raisons de
argent sécurité Avez-vous entendu parler de la finance
3.pour préparer ma islamique?
4.Autres
retraite 1.Oui 2.Nonn
Vous pouvez cocher plusieurs cases.
Si non, pourquoi ? Si oui, êtes vous pour?
1.Cherte des services 2.Je n'ai pas d'argent a 1.Ouii 2.Non
bancaires déposer
3.Des raisons religieuses 4.Autres
Pensez-vous que la finance islamique soit
assimilée à une pratique religieuse?
Comment estimez-vous le cout des services 1.Oui 2.Non
bancaires au Maroc ?
1.Moins cher 2.moyennement cher
Pensez-vous que le Maroc est en retard par
3.cher 4.très cher apport au d'autres pays concernant la finance
islamique?
Avez-vous déjà contracté un crédit bancaire ? 1.Oui 2.Non
1.Oui 2.Non 3.Pas de réponse

- 80 -
Avez-vous besoin d'une banque islamique? Acceptez-vous la commercialisation
Questionnaire de la prospection de la clientèle des banque des produits
1.Oui 2.Non islamiques par les banques classiques?
islamiques au Maroc :
1.Oui 2.Non
Votre avis nous intéresse, dans le cadre d’une étude de sondage d’opinion envers la question de la
Si oui, pourquoi
banque islamiqueavez-vous
au Maroc,besoin d'unesollicitons
nous vous banque de bien vouloir remplir ce questionnaire
islamique? Etes-vous d’accord avec la création d’une
banque islamique au Maroc?
2.ni d’accord, ni pas
1.Pas du tout d’accord
d’accoord
3.tout à fait d’accord
Seriez-vous prêt à :
2.Garder votre banque
1.Changer votre banque le capital de cette banque islamique doit-t-il être
et ouvrir un nouveau
actuelle pour joindre la 100% marocain ?
compte dans cette
banque islamique
banque islamique 2.ni d’accord, ni pas
1.Pas du tout d’accord
votre connaissance au niveau des outils et d’accord
techniques islamique et bonne? 3.tout à fait d’accord
1.Ouui 2.Non
Quel est l’avenir de la banque islamique au
Serrez-vous intéressé par les nouveaux produits Maroc ? Merci beaucoup d'avoir pris
financiers présentés par une banque islamique quelques minutes pour remplir ce questionnaire
"IJARA , MOUDARABA ,MOURABAHA ..."
1.Oui 2.Noon
<taper ici la consigne>

- 81 -
LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES :

Graphique n°1 : Schéma d’un contrat Musharaka. ……………………………....................29


Graphique n° 2 : Schéma d’un contrat Musharaka décroissante.…………………..…...…..30
Graphique n °3 : Schéma simplifie d’un contrat moudaraba ………………………….. …..31
Graphique n° 4 : Schéma d’un contrat mourabahaa ……………………………….…….…32
Graphique 5 : Schéma d’une Ijara............................................................................................33
Graphique 6 : Schéma d’un contrat Ijara wa Iqtina………..………………………………..34
Graphique n°7 : Schéma d’un contrat Salam.…………………………………………………….35
Graphique n°8 : Schéma d’un contrat d’istisnaâ ………………………………………...…36
Graphique n°9 : Développement des produits offert par la finance islamique.……..………37
Graphique n° 10 : Répartition de l’échantillon selon le sexe ………………………….…..…62
Graphique n°11 : Répartition de la population enquêtée selon l’âge ……………………...…63
Graphique n°12 : Répartition de l’échantillon selon la fonction …………………..……..…..63
Graphique n° 13 : La disposition d'un compte .………............................................................64
Graphique n ° 14 : L’utilité du compte bancaire ………………………………………….…64
Graphique n°15 : Les raisons du non détention d’un compte bancaire …………..………….65
Graphique n°16 : L’appréciation des couts des services bancaires …………………….........65
Graphique N°17 : Le nombre des crédits conclus ………………………………...................66

Graphique N°18 : Typologie du crédit ………………………………...…………………................66

Graphique N°19 : Raisons non contractualisation du crédit …………………………...…………....67

Graphique N °20 : Acceptation de payer des intérêts sur du crédit bancaire ……….……...67
Graphique N°21 : La satisfaction du client envers le service rendu par les banques
classiques …………………………………………………………………………………....68
Graphique N°22 : Informations sur la finance islamique ……………………………….....68
Graphique N° 23 : L’acceptation de la finance islamique ………………………………....69
Graphique N° 24 : Assimilation de la finance islamique à une pratique religieuse …….…..69
Graphique N° 25 : La position du Maroc par apport au d’autres pays concernant la finance
islamique …………………………………………………………………………………….70
Graphique N° 26 : L’avis des clients sur la création d’une banque islamique ……………....70
Graphique N° 27 : Changement de banque classique pour joindre la banque islamique…...71

- 82 -
Graphique N° 28 : Niveau de connaissance des outils et techniques islamique …………...71
Graphique N°29 : La possibilité d’intéressé par les produits financiers présentés par les
banques islamiques …………………………………………………………………………..72
Graphique N°30 : La commercialisation des produits islamiques au sein des banques
classiques ………………………………………………………………………………...…..72
Graphique N°31 : L’acceptation de la création de la BI au Maroc……………………….....73
Graphique N°32 : La composition du capital de la BI souhaitée …………………………...73

Tableau N° 1 : Comparaison entre : Le bilan des banques islamiques vs conventionnelles...42


Tableau N° 2 : Comparaison des produits financiers islamiques et classiques……………44

- 83 -
TABLE DE MATIERES :
INTRODUCTION GENERALE……………………………………………....8

PARTIE 1 : De l’Économie Islamique à la Finance Islamique…………….11

CHAPITRE 1 : Economie et Islam, concepts et principes généraux…...12

SECTION 1 : L’Islam et sa jurisprudence…………………………………...13

1.1. Le cadre légal : sharia (‫…………………………………………… ) الشريعة‬...13

1.1.1. Définition……………………………………………………………....14

1 .1.2.Les sources de la sharia……………………………………………..…15

1.1.3. Les Objectifs de la Chari’a……………………………………………..16

SECTION 2 : les fondements de l’économie islamique……………………..16

2.1. Les principes généraux de l’économie islamique………………..…………..16

2.2. Notion du contrat dans l’islam………………………………………………17

2.2.1. Les conditions de la validité d’un contrat……………………………..17

2.2.2. Les types des contrats………………………………………..……………………………..19

CHAPITRE 2 : Système de la finance islamique : analyse comparative


entre système bancaire islamique et classique………………………………21

SECTION 1 : Les principes fondamentaux de la finance islamique…..……22

1.1. L’interdiction du riba (usure/intérêt)……………………………………...…22

1.2. L’interdiction du gharar et du maysir (incertitude et spéculation)………..…23

1.3. L’interdiction des investissements haram (illicites)…………………………23

1.4. Le principe de partage des pertes et des profits………………………….…23

- 84 -
1.5. Le devoir d’adosser les transactions financières à un actif tangible (asset
banking)………………………………………………………………………………………23

SECTION 2 : Comparaison des systèmes bancaires islamique et


classique………………………………………………………………………………24

2.1. Le système bancaire islamique……………………………………….……25

2.1.1. La définition de la banque islamique et ses catégories……………..….25

2.1.1.1. La définition de la banque islamique……………………………25

2.1.1.2. Les catégories des banques islamiques………….………………25

2.1.2. Historique du système bancaire Islamique……………………………26

2.1.3. Caractéristiques de système bancaire islamique………………………27

2.1.4. Les produits financiers islamiques………………………………..……27

2.2. Système bancaires classique………………………………………………37

2.2.1. Historique de système bancaire classique ……..………………………37

2.2.2. Caractéristiques de système bancaire classique……………….………39

2.2.3. Les produits financiers classiques…………………………………...…40

2.3. Comparaison du système financier islamique et classique…………………41

2.3.1. Comparaison des caractéristiques………………………………...……41

2.3.2. Comparaison entre : Le bilan des banques islamiques vs


conventionnelles………………………………………………………………………………41

2.3.3. Comparaison des produits financiers………………………………..…43

PARTIE 2 : La finance islamique au Maroc : de l’alternativité vers la


participativité………………………………………………………………….46

CHAPITRE 1 : La finance islamique au Maroc…………………….……47

- 85 -
SECTION 1 : Le cadre institutionnel Marocain : Les institutions Marocaine
et les produits alternatifs………………………………………………………….…47

1.1. Les produits alternatifs lancés sur le marché par les Banques Marocaines…48

1.1.1. Les produits d’Attijariwafa bank et de sa filiale Wafasalaf……………48

1.1.2. Les produits de Dar assafaa……………………………………………51

1.1.3. Les produits du Groupe Banques populaires………………………..…53

1.1.4. Le produit de la BMCE Bank…………………….……………………54

1.1.5. Les produits de la BMCI…………………………….…………………54

1.1.6. Les autres établissements de crédit………………………………54

SECTION 2 : Actualités projet de loi bancaire 2015…………….…………55

CHAPITRE 2 : La prospection de la clientèle de la finance islamique...58

SECTION 1 : Les préparatoires de l’enquête………… …….………………59

1.1. Le choix de l’échantillon……………………………………………..………59


1.2. Définir les sources de données : qui interroger…………………………….…59
1.3. Combien de personnes ont interrogé……………………………………….…60
1.4. La structure du questionnaire…………………………………………………60
1.5. L’enquête étape 3 élaboré les enquêtes…………………………………….…60
1.6. Contacter les individus a interrogé……………………………………………61
1.7 .La collecte de l’information……………………………………………..……61
1.7.1. La programmation temporelle………………………………………..…61
1.7.2. L’environnement Matériel et social……………………………….……61
1.7.3. Distribution des acteurs…………………………………………………61
1.7.4. Le cadre contractuel………………………………………………….…61
1.8. Les outils de traitement ………………………………………………………62

SECTION 2 : Analyse des données et interprétations des résultats………..62

2.1. Analyse des données……………………………..………………………….62


2.2. Interprétations des résultats………………….………………………………74

- 86 -
CONCLUSION GENERALE…………………………………………...……76

BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………78

ANNEXE………………………………………………………………………79

QUESTIONNAIRE……………………………………………………..…80

LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES………………..……82

TABLE DE MATIERES………………………………………………...…84

- 87 -

Vous aimerez peut-être aussi