Explorer les Livres électroniques
Catégories
Explorer les Livres audio
Catégories
Explorer les Magazines
Catégories
Explorer les Documents
Catégories
La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
Vincent CALVEZ
ESSCA école de Management Lunam Université
Olivier DOLIDON
Groupe Clarins
Résumé Quelles peuvent être les actions à mener par les directions des ressources humaines afin
de répondre efficacement au défi de la création des compétences collectives ? Depuis que
les nouveaux modèles stratégiques ont recentré la réflexion vers l’organisation interne
des entreprises, la création et la gestion de compétences clés sont ainsi devenues une
priorité afin de créer et conserver un avantage concurrentiel durable. Pour la fonction
contingente des RH, coexiste donc la question des compétences individuelles avec celles
des compétences collectives et de leur articulation avec la stratégie d’entreprise. Ceci
étant, la Gestion des Ressources Humaines est-elle assez outillée face à ce concept, plus
complexe mais indispensable dans l’économie du savoir d’aujourd’hui ? Egalement,
comment la RH peut-elle s’imposer comme un réel partenaire stratégique de la direction
et l’accompagner sur ce terrain ?
Mots clés Ressources et compétences, compétences collectives, compétences clés, Gestion
stratégique des ressources humaines.
Abstract What should human resources do to reply efficiently to the Core Competencies challenge?
New strategic models re-centred strategic focus towards the internal organisation of
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
45
224 14-317
9
INTRODUCTION
Depuis les années 90, l’outil de base des services de ressources humaines
n’est plus seulement le poste, mais plutôt l’individu. Les pratiques se sont
ainsi sensiblement individualisées. Les concepts aujourd’hui en vogue, comme
notamment le management des talents (Mirallès 2007, Bentein et al 2012, Martin
2014), sont la résultante de cette pensée centrée sur l’identification des « personnes
clés » et le modèle de la performance individuelle. Au sein d’une même équipe, les
pratiques RH peuvent donc être différentes selon les individus identifiés comme
à potentiel et les autres. Le but recherché est d’encourager la productivité des
équipes. Paradoxalement, dans certaines organisations, les RH tendent également
à orienter aussi leur politique vers l’acquisition de compétences collectives, car
elles peuvent être perçues comme garantes de la performance durable : « Ce ne
sont pas les individus eux-mêmes, dans leur singularité, qui font la force d’une
organisation, mais bien leur complémentarité, leur capacité à travailler en équipe,
(…) afin d’aboutir à la création de biens et de services à haute valeur ajoutée,
dont la complexité dépasse bien souvent les capacités et compétences d’individus
isolés. » (Emery et Giauque, 2003).
Depuis l’essor du mouvement inspiré notamment de l’apport d’Hamel et
Prahalad (1990), les dirigeants d’entreprises peuvent désormais mieux orienter
et penser leur action, en amont, en termes de compétences organisationnelles.
De fait, dans l’environnement complexe et incertain d’aujourd’hui, les firmes
doivent tenter d’identifier, développer puis exploiter, non seulement les talents
mais aussi les compétences organisationnelles, et donc bien souvent collectives,
qui leur apporteront un avantage durable. Pour les gestionnaires de haut niveau, la
question n’est plus seulement de se demander si les ressources humaines sont une
priorité stratégique, mais aussi de comment faire pour obtenir, avec leur aide, les
compétences clés qui procureront à l’entreprise une position pérenne.
Concernant la compétence individuelle, l’état conséquent de la recherche
académique et la réflexivité que nous avons sur les pratiques, en font un sujet bien
étudié (Defélix, 2003). En revanche, la littérature sur les compétences collectives
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
2 46
de compétences collectives clés ? Comment la DRH peut-elle identifier ces
compétences collectives et quels sont les leviers RH pour les développer ? Nous
tenterons donc d’apporter des éléments de réponse à ces questions.
Cet article présentera en premier lieu les nouvelles attentes du management
stratégique envers les responsables des ressources humaines. Il tentera ensuite
de présenter une synthèse tant au niveau des définitions que sur les principaux
facteurs d’émergence des compétences collectives comme certains de ses points
aveugles. Après avoir défini ce cadre conceptuel, il présentera les recommandations
des chercheurs sur les interactions entre pratiques de ressources humaines et
compétences clés collectives. Nous structurerons ce dernier thème en deux
parties : « Comment 1- Identifier et 2- Développer les compétences collectives.
Ensuite, l’article exposera dans sa partie terrain, quelques retours de responsables
des ressources humaines et de consultants sur le sujet. Les personnes interrogées
auront toutes une expérience de gestion stratégique des ressources humaines et
une expertise sur la gestion par les compétences. Ainsi, les conclusions théoriques
pourront être mises à l’épreuve de l’expérience des praticiens. Enfin, nous
conclurons en proposant quelques pistes de recherche dans cette interface avec le
champ stratégique encore peu suffisamment exploré selon nous.
47 3
durable. L’entreprise doit donc se recentrer sur son métier de base et accumuler
des combinaisons rares de ressources et de compétences non aisément copiables
par la concurrence.
Ces compétences ne sont pas le fait des individus seuls mais très souvent
des équipes : ce sont les compétences collectives. Lorsqu’elles réunissent les
critères suivants, elles vont être sources d’un avantage concurrentiel durable :
difficilement imitables, difficilement substituables, rares et monnayables (Barney,
1991). Les compétences collectives deviennent alors des facteurs stratégiques : les
compétences clés. Si aucun de ces critères n’est développé, il s’agit de compétences
collectives périphériques (Reynaud et al. 2001).
Les organisations, en précisant leur vision et leur mission, vont ainsi
déterminer les compétences clés qu’elles devront maîtriser. Fait à noter, ces
compétences clés n’existent que si elles produisent de la valeur aux yeux du client.
Ensuite, le relai opérationnel que symbolise la GRH travaillera aux niveaux inférieurs
pour identifier les savoirs, les savoir-faire et les comportements indispensables à la
définition et à la mise en oeuvre de la vision (Métais, 2000). Ainsi, les directions
ont avantage à communiquer une vision stratégique précise et les compétences clés
qui devront logiquement être détenues par l’entreprise. Par conséquent, le MRC1
confère un rôle central à la gestion et au développement des ressources humaines
(Ulrich 1991, Wright & McMahan, 1992). Plus précisément, c’est la Théorie des
Compétences Fondamentales qui formalise l’exploitation des compétences clés
(Hamel et Prahalad, 1990). Néanmoins, elle ne traite pas des processus de création,
d’identification et de développement de ces dernières.
4 48
pas que les compétences collectives, à l’instar des compétences individuelles, ne
se vérifient que dans l’action, en situation de travail et pour atteindre un objectif
précis.
Il existe plusieurs paradigmes de la compétence collective. Un premier
dénominateur commun démontre que plus l’environnement de l’organisation
est complexe, plus il lui faut développer de compétences collectives. Nous
synthétiserons la catégorisation de Michaux (2008) sous forme de tableau :
49 5
Dubois et Retour (1999) insistent ainsi sur le fait que la coopération serait la clé de la
compétence collective. Bataille (1999), quant à lui, conforte cette idée en expliquant
que les compétences collectives permettent « à un collectif de travail de faire face à
une situation qui ne pourrait être assumée par chacun de ses membres seuls ». Enfin
nous nous arrêtons sur la définition de Dejoux (1998) pour qui la compétence collective
est : « un ensemble des compétences individuelles des participants d’un groupe plus
une composante, propre au groupe, issue de la synergie et de la dynamique de celui-
ci ». Selon le Mouvement des Ressources et des Compétences il convient de noter
que toute compétence clé est une compétence collective mais que l’inverse n’est pas
vrai. Après avoir créé et développé une compétence collective, seules sa rareté, sa
difficile substitution et imitation en feront une compétence clé. Pour Colin et Grasser
(2014) les instruments de gestion, sous certaines conditions, peuvent ainsi favoriser
la création de compétences collectives : « à condition que le système d’activité laisse
suffisamment de marges d’interprétation aux différents acteurs (…) que les règles
d’incitation individuelles soient cohérentes avec le fonctionnement structurel du
système d’activité » et que le manager de l’unité ait toute sa place comme « pilote de
la compétence collective ». De leur côté, Chédotel et Krohmer (2014) approfondissent
la notion des règles vue comme des leviers de développement des compétences
collectives : « un système de règles de design et de méta-règles, interprétables et
adaptables en fonction du contexte, joue un rôle de levier dans le développement
d’une compétence collective ». Pour Rouby, Oiry et Thomas (2012), la question les
animant est la nécessaire articulation des compétences individuelles, collectives et
stratégique grâce à la construction d’un référentiel conçu pour cette finalité
6 50
(2001) qui précise : «Il s’agit d’adopter des systèmes simples et d’utiliser des outils
et des méthodes simples. Les systèmes d’analyse lourds conduisent à des modèles
qui deviennent rapidement obsolètes ».
Avant d’aborder les différentes méthodes d’identification, on peut se
poser la question suivante : comment exprimer une compétence collective ? Il faut
simplement considérer l’équipe comme un individu (Amrhedt et al., 2000). Ainsi,
on exprime une compétence collective comme une compétence individuelle : en
termes de savoirs, savoir-faire et savoir-être, en situation professionnelle et pour
atteindre un objectif.
Selon Argyris (2003), il existe plusieurs manières d’identifier les
compétences collectives. Tout d’abord, l’on distingue la méthode « du processus
descendant » où l’identification débute par l’analyse stratégique pour se définir
de manière conceptuelle. Le référentiel sera généralisé et sans lien direct avec le
terrain. A l’inverse, la méthode « du processus ascendant » repose sur l’observation
et l’analyse de la réalité. On prédéfinit des phénotypes2 de compétences collectives
que l’on va rechercher sur le terrain. Par conséquent, le référentiel est contextualisé.
Enfin, la méthode « duale » où on utilise les deux processus : descendant dans la
définition des compétences collectives et ascendant pour faire un état des lieux de
ces compétences dans l’organisation. Nous allons présenter ces trois méthodes en
mettant en exergue les recommandations opérationnelles des auteurs.
2
En génétique, le phénotype est l’état d’un caractère observable (caractère anatomique, morphologique, moléculaire,
physiologique, ou éthologique) chez un organisme vivant. Le phénotype est l’ensemble des caractères observables
d’un individu. Très souvent, l’usage de ce terme est plus restrictif : le phénotype est alors considéré au niveau d’un
seul caractère, à l’échelle cellulaire ou encore moléculaire. L’ensemble des phénotypes observables chez un individu
donné est parfois appelé le phénome
51 7
1.3.2. « Processus ascendant »
L’écoute et l’implication des acteurs du terrain sont la base de cette méthode.
Ce sont leurs connaissances des pratiques, des technologies et de l’organisation
qui déterminent les compétences collectives existantes ou à développer (Argyris,
2003). Ces informations remontent ensuite vers la direction. Les RH chercheront
ainsi sur le terrain, avec l’aide des opérationnels, l’existence de compétences
collectives. Pour les tenants de cette méthode, l’idée est d’identifier une compétence
collective à partir de ses attributs. A titre d’exemple, nous allons reprendre les
caractéristiques choisies par Retour (2005) et Krohmer (2004). Pour Retour,
un groupe possède une compétence collective lorsqu’il présente les attributs
suivants : un référentiel commun, un langage partagé et un engagement subjectif
(implication, initiative). Krohmer va localiser une compétence collective dans un
groupe possédant, des pratiques communes, des scénarios d’interaction (mobiliser
le réseau), une capacité à construire collectivement des solutions et à s’auto-
organiser (le groupe est réflexif sur son organisation). Une fois ce « référentiel »
créé, on cherche si ces phénotypes existent en situation de travail pour codifier une
compétence collective.
8 52
1.4. Développer les compétences collectives : les recommandations de la théorie.
Une des missions de la gestion stratégique des ressources humaines est de
construire les compétences clés indispensables à un avantage compétitif durable
(Bayad, 2001). Mais comment mettre en place des actions concrètes pour créer et
développer ces compétences collectives ? Quels sont les leviers d’actions RH ?
Nous allons, dans une première figure, présenter des facteurs psychosociaux
d’émergence des compétences collectives. Ensuite, nous montrerons comment, à
travers les principaux outils RH, il est possible de jouer avec ces leviers.
53 9
Figure 3. Les principaux facteurs psychosociaux d’émergence des compétences collectives
Intégration.
Les collaborateurs doivent connaître le rôle de chacun dans l’organisation.
Il est crucial à l’établissement des compétences collectives que chaque acteur sache
ce que fait l’autre et ce qu’il peut en attendre. Ainsi, lors de son intégration le salarié
doit posséder une vision globale des rôles dans l’équipe et l’organisation grâce à
un livret d’accueil et un parcours d’intégration avec, par exemple, une visite de
site (Krohmer, 2004). Cela peut aussi relever de la communication interne qui doit
informer l’organisation sur les activités de ses membres.
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
10 54
1994). On échange les façons de voir, créant ainsi une représentation commune,
on partage les connaissances tacites décloisonnant ainsi compétences individuelles
et collectives. Le questionnement collectif amène aussi le groupe à s’auto gérer et
à se coordonner face aux objectifs stratégiques et au reste de l’organisation. Pour
autant, les compétences collectives peuvent aussi émerger dans des environnements
tendus et conflictuels (Reynaud, 2001). Les divergences de vue et les conflits sont
aussi moteurs. Ces espaces de réflexions, lorsqu’ils mènent à l’action, sont les lieux
privilégiés d’émergence des compétences collectives.
Evaluation.
Là aussi la démarche est complémentaire des acquis de la gestion des
compétences individuelles. Grâce à cette dernière, les managers évaluent leurs
collaborateurs sur des faits avec une grille partagée de compétences clés à maîtriser.
Les RH peuvent ici accompagner les opérationnels dans ce nouveau changement.
Outre les précédentes compétences individuelles, les appréciations peuvent donc
valider de nouvelles compétences : coopération, conceptualisation, échange
d’information, transfert de savoir-faire, pédagogie, etc. (Retour, 2005).
Rémunération.
La rémunération est, elle aussi, un puissant levier, simple à mettre en œuvre
mais complexe à faire accepter. Les parties variables des rémunérations pourraient
prendre en compte les performances des équipes (Retour, 2005). Certains proposent
même de supprimer tout élément de performance individuelle (Avenier, 2004), mais
cela semble difficile à implémenter. Il est aussi possible de rattacher la rémunération
aux résultats des évaluations où pourront apparaître des critères comme le nombre de
connaissances formalisées, l’assiduité aux groupes d’analyse du travail, etc…
Comme dans tout changement, l’implication des cadres dirigeants est
primordiale et leur appui comme leur implication sont cruciaux. La démarche
compétence collective peut fragiliser temporairement l’entreprise et doit ainsi
s’appuyer sur une vision stratégique partagée. On distingue ici les caractéristiques
d’une GSRH3 participant à la réflexion stratégique de l’entreprise, mettant en œuvre
la vision et conseillant les managers. C’est cette GSRH, basée sur la synergie, la
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
3
Gestion stratégique des ressources humaines
4
Cette étude terrain s’est déroulée sur une période de 6 mois. Une trentaine d’entretiens semi-directifs ont été menés
à cet effet.
55 11
L’objectif de cette étude terrain est de pouvoir dégager les recommandations
de la théorie ayant passé le premier filtre du « retour praticien » et les problématiques
et paradoxes auxquels la théorie n’avait peut-être pas pensé. Nous verrons ainsi ce
que la complexité du terrain apporte et comment elle peut orienter notre réflexion,
sachant que le sujet des compétences collectives est encore en exploration.
Premièrement, les professionnels interrogés possèdent une vision transversale des
secteurs et des pratiques (notamment par le biais du conseil ou la connaissance de
différentes entreprises). Ensuite, ces praticiens ont une connaissance expérientielle
de la GSRH et ont travaillé sur des démarches compétences. Enfin, ils seront issus
de secteurs différents (consulting, grandes entreprises, parapublic etc.).
Cette étude terrain, issue d’une démarche qualitative, sera itérative. Les
trames des entretiens se sont ainsi modifiées au fur et à mesure des rencontres.
Les questions très larges et conceptuelles du premier entretien sont devenues plus
précises et incisives. Outre le retour sur nos propositions, nous interrogerons les
praticiens sur les cas qu’ils ont pu rencontrer dans leur carrière et qui relèvent de
notre problématique. Par conséquent, la première partie des entretiens était axée
sur leurs expériences et les exemples les ayant marqués. Ensuite, nous leur avons
soumis les recommandations de la théorie (identifiées en première partie) afin de
tester leur pertinence et leur viabilité. Enfin, nous avons essayé de faire ressortir
des incidents critiques illustrant des bonnes pratiques ou les échecs en matière de
gestion des compétences collectives.
Dans une première partie, nous présenterons les interviewés. Deuxièmement,
nous regrouperons les comptes-rendus selon les principaux leviers d’action RH.
Puis, nous synthétiserons les retours concernant les propositions.
12 56
2.1. Les recommandations de la théorie à l’épreuve de la pratique.
Chaque professionnel interviewé s’est vu soumettre les principales
recommandations de la théorie quant aux bonnes pratiques d’une gestion des
compétences collectives. Les propositions présentées reprenaient le triptyque
recrutement/formation/rémunération. Nous présentons ici-bas, des extraits
d’entretiens montrant les positions des interviewés face aux propositions
théoriques. Ensuite, à l’aide de cas critiques réels, nous illustrerons les nouvelles
recommandations émergentes issues du terrain.
2.1.1. Le recrutement.
Proposition : « Il est crucial de recruter des collaborateurs possédant
des compétences transversales telles que « coopérer, créer et animer un réseau,
formaliser et conceptualiser ses savoirs, pédagogie » et une adéquation avec les
valeurs de l’équipe ».
Nos interviewés sont d’accord à l’unanimité sur cette proposition : « Il faut
attirer les compétences transversales dans l’organisation : coopérer, participer
au développement organisationnel, réseauter, échanger, participer…. L’expertise
métier s’acquiert ensuite et s’apprend, ces compétences transversales sont bien
plus rares » (Z.S.). « Les démarches compétences en général sont complexes et
ne conviennent pas à tous les profils. On ne peut pas emmener tout le monde dans
une démarche compétence » (L. ML). « On pense que le frein potentiel serait la
volonté ou l’adhésion des individus à la démarche, mais parfois ils ne possèdent
tout simplement pas les capacités pour comprendre et s’adapter. Si l’organisation
ne recrute pas à la base des individus possédant ces compétences ou ce potentiel,
les démarches de compétences collectives complexes seront inopérantes : les
personnes ne comprendront pas, ne sauront pas formaliser ni échanger leurs
savoirs, ni comment être utiles aux groupes de réflexion sur la pratique, etc. »
(C.F). Il est donc important d’appuyer ces chantiers RH à forte valeur ajoutée sur
des individus pouvant suivre le rythme et le niveau de réflexion.
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
Dans ce cadre, les RH qui recrutent sur le court terme, « Pour éteindre les
incendies, sèment les graines de problèmes humains et comportementaux futurs.
Lorsque l’on recrute pour un descriptif de poste X avec un manager Y à l’instant
57 13
T, on recrute un candidat qui correspondra à des attentes précises et éphémères.
Il faut recruter pour plus que le poste ouvert » (C.D.). Ces personnes seront plus
aptes à grandir, se développer et monter en compétences alors que le candidat recruté
uniquement sur la technique sera performant pour son poste mais pas au niveau du
développement organisationnel.
Cas : « Chez L’Oréal les RH recrutent les potentiels. L’organisation est consciente
qu’il ne faut pas recruter en réaction à un besoin éphémère pour un poste, mais attirer
pro activement des individus pouvant apporter à l’entreprise sur le long terme. Les
RH doivent pouvoir projeter les candidats sur le poste N+1 et N+2. Les opérationnels
désirent un candidat pour eux et leur métier, voire un clone de la personne à
remplacer. Les RH ont alors le dernier mot sur le choix final du candidat. Ainsi les
nouveaux collaborateurs possèdent des qualités pour évoluer, s’adapter et monter en
compétences. »
2.1.2. La formation.
Proposition : « Il faut aller au-delà de la formation professionnelle classique et
promouvoir les espaces de transmission de savoir et d’échanges : tutorat, mentoring,
groupes de réflexion sur la pratique. »
14 58
Pour tous nos interlocuteurs, le collaborateur désire le profit à court terme,
les groupes d’échanges sur la pratique sont une bonne idée dans l’absolu mais
irréalisables : « Créer des agoras, au sens antique du terme, où les collaborateurs
pourraient se retrouver pour échanger, confronter leurs visions, leurs perceptions et
surtout leurs pratiques et savoir-faire n’existeront jamais (J AC). Ce sera la cinquième
roue du carrosse, le rendez-vous de l’agenda qui sautera toujours, l’activité qui sera
repoussée pour du « plus urgent ». « Cette proposition ne résiste pas au principe de
réalité. L’idée est d’être plus pragmatique. Il est important que les collaborateurs se
découvrent et partagent mais pas sous ce format »(Z.S.). « Le groupe devra accoucher
d’une production qui devra idéalement être présentée à la direction générale. Sans
objectif et sans pression, le mouvement s’essoufflera vite. » (C.D)
« Avec le même esprit, il est possible d’utiliser tout projet transversal pour
aider à l’émergence des compétences collectives (que chacun connaisse le rôle des
autres, que le groupe réfléchisse à la meilleure manière de travailler ensemble, etc…).
Par exemple, un changement de système d’information permet de faire se réunir une
équipe entière pour discuter d’organisation, de processus et du maillage qui rend les
différents postes interactifs. Se servir des groupes projets opérationnels pour faire
réunir et réfléchir ensemble des gens différents est une bonne idée. » (B.S.)
Le mentoring5 semble aussi une bonne idée dans l’absolu. « Le mentoring,
c’est écrit sur les plaquettes mais ça ne se fait pas en vrai ». L’important dans une
relation comme celle-ci, est de s’inscrire sur le long terme. Comme un coaching, il
faut accompagner la personne dans la pratique pour l’aider. » (C.F.)
Cas : « Au sein du Critt, Z.S. a créé des binômes pour échanger sur la pratique. Lorsque
l’un des intervenants part en mission, il est accompagné par un collègue en observation.
Ils débriefent ensuite à deux sur la pratique. Ces binômes sont plus pragmatiques que
de grands groupes qui se réuniraient. Cela fonctionne et l’intervenant ne se sent pas
jugé par son collègue. Cela fait partie de la culture de ce groupe que d’échanger sur
les pratiques. Cet esprit est aussi mis en place dans toutes les réunions pour que les
collaborateurs échangent sur leurs écarts et perceptions sur leurs rôles, leurs missions,
etc… Cela a pris un an pour être mis en place. »
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
5
Que l’on pourrait définir par le rôle et l’attitude du mentor.
59 15
La transmission d’information et le « management des savoirs » sont des
outils puissants pour développer les compétences collectives et les organisations
apprenantes. Mais la transmission des expertises est complexe. Là aussi, au-delà du
frein de la volonté, il y a le frein de la capacité. Tout le monde ne sait pas formaliser
ses savoirs et les transmettre avec pédagogie. De surcroît, certaines compétences sont
difficiles à formaliser et à enseigner.
Cas : « Dans une maison de champagne, le chef caviste va partir en retraite. Le champagne
est reconnu et possède des labels importants. Comme tout champagne, le secret réside
aussi dans la fermentation alcoolique. C’est donc la compétence clé de ce domaine.
L’entreprise a dû mettre en place un tutorat sur le long terme pour que le nouveau caviste
puisse s’approprier les savoirs de l’ancien. Ce sont des compétences basées sur les sens.
Le chef caviste doit expliquer à son successeur quand le champagne est à la bonne
couleur, pour pouvoir mettre en fût. C’est subjectif : la couleur pour lui ne sera pas la
même pour son successeur. Ils n’ont pas la même perception. Le chef caviste n’arrive pas
à mettre de mots sur son savoir-faire et ses tours de main acquis avec les années. Même
avec de la bonne volonté et des moyens, la transmission de savoir est complexe. »
2.1.3. Rémunération.
Proposition : « Mettre dans l’évaluation des critères liés à la performance
collective, rattacher la rémunération aux résultats des évaluations annuelles où
pourront apparaître des critères comme le nombre de connaissances formalisées,
l’assiduité aux groupes d’analyse du travail, etc… ».
« Mettre ces critères dans l’évaluation oui, calquer ces indicateurs sur la
rémunération, non » (Z.S.). « Il ne faut pas inscrire ces éléments de manière normée
(avec des indicateurs quantitatifs de performance qui influent sur le salaire).
Cela pourrait être utilisé de manière fallacieuse par certains collaborateurs. On
pourrait voir apparaître des comportements de free riders : pour avoir la prime,
le collaborateur démontrerait sa participation au développement organisationnel.
Etant donné que les critères à évaluer sont transversaux et complexes (coopération,
apport à la transmission de savoir, etc…) le subjectif peut l’emporter sur le factuel. »
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
Cas : « Chez Mars, la rémunération contient trois éléments : l’atteinte des objectifs, la
performance individuelle sur l’année et des critères de développement des équipes et
de l’organisation (implication, coopération, nouvelles idées, échange, solidarité). L’idée
pour Mars est de transférer le mode de pensée clé des compétences collectives avec
pragmatisme aux employés : « Si ma division opérationnelle fonctionne bien, je vais
gagner gros ».
16 60
3. SYNTHÈSE, DISCUSSION ET ÉMERGENCE DE NOUVEAUX ENJEUX.
L’objectif de ce texte est de synthétiser, à l’aide d’un cadre théorique, quelques
une des bonnes pratiques RH de gestion des compétences clés collectives puis de les
confronter à l’expérience de praticiens à l’aide d’une étude terrain.
Nous avons, dans la première partie, posé quelques-unes des bases théoriques et
conceptuelles afin d’avancer dans une définition de la notion de compétences collectives.
Ensuite, nous avons fait la synthèse des facteurs psychosociaux d’émergence des
compétences collectives et avons exposé les recommandations des chercheurs. Divisées
en champs d’action RH, elles sont ensuite devenues les propositions à confronter à
l’étude de terrain.
Ce fut le premier objectif de notre deuxième volet. A l’aide de cas réels
rencontrés par ces praticiens, nous avons illustré en quoi nos propositions pouvaient ou
non sembler pertinentes à leurs yeux. En outre, ces discussions nous ont permis de faire
émerger de nouvelles pratiques et de nouveaux enjeux à prendre en compte pour peut-
être, mieux avancer dans la question des compétences collectives. Nous avons ainsi pu
mettre en exergue certaines des limites de nos propositions.
Nous allons maintenant présenter certaines bonnes pratiques RH émergeant du
lien théorie/pratique, puis des enjeux en découlant pour les RH. Enfin, nous énumérerons
les limites de cette étude et les pistes postérieures de recherche qui en découlent.
Dans un premier temps, il est important de souligner la réalité de la réflexion
stratégique dans les organisations. Dans notre cadre conceptuel, la démarche des
compétences clés s’appuie souvent sur une direction ayant identifié des compétences
à posséder pour atteindre une vision stratégique sur le moyen ou le long terme.
Selon les témoignages recueillis ici, rares semblent être les entreprises dans ce cas.
La complexité de l’analyse de l’environnement (interne et externe) ne permet pas
toujours aux directions générales, dans plusieurs secteurs, de prendre des décisions
stratégiques à plus de deux ans. Ainsi, bien souvent les DRH ne disposeront donc pas
d’une vision les aidant à accompagner les changements de métier et des besoins en
compétences de l’organisation incluant l’évolution même de ses métiers. Elles doivent
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
61 17
« Forcément, la vision manque au moment de lancer des grands chantiers RH, mais ce
n’est pas du tout rédhibitoire et l’on se sent plus libre dans ses actions » nous explique
le RRH.
La gestion des compétences collectives ne s’oppose pas aux politiques RH
centrées sur les individus. Ce dernier est toujours au cœur des préoccupations. Même
si le prisme de vision passe de l’individu vers le collectif, le RRH6 doit toujours agir
sur les individus pour réussir ensuite collectivement. Le terrain nous a montré que c’est
par le recrutement d’individualités et le management des talents que l’on posait aussi
la base d’une bonne gestion des compétences collectives future. Par exemple, dans
nos études de cas, l’entreprise X (non fictif) a recruté des créatifs dans ses équipes
marketing. Ce sont eux qui ont fait de l’essaimage en créant une compétence collective
de création dans ce service. C’est par les individus que la division entière a développé
cette compétence organisationnelle. N’oublions pas que dans notre définition, la
compétence collective s’appuie d’abord sur les compétences individuelles. D’ailleurs,
Hamel & Prahalad (1994) n’ont-ils pas expliqué qu’il était impossible de gérer les
compétences clés de l’entreprise tant qu’on ne les avait pas décomposées, au point
d’identifier les individus et les talents qui y concourent ?
Autre paradoxe des compétences collectives : il faut à la fois découper les
postes et créer de la transversalité. Les études de cas illustrent bien cet équilibre à
trouver en délimitation des rôles et des postes mais aussi l’importance de décloisonner.
L’idée est de donner à chacun une place bien définie et de communiquer en interne
sur ce que les uns peuvent attendre des autres. Ensuite, en fonction de l’objectif de
l’organisation, on réfléchit au maillage entre les métiers pour réussir à bien faire
travailler les individus ensembles. C’est ensuite que l’on crée de la polyvalence. Cet
équilibre paradoxal entre division des tâches et transversalité doit être trouvé pour
bien gérer les compétences collectives.
6
Responsable ressources humaines
18 62
Recommandations
Recommandations issues du terrain
théoriques validées
- Il va chercher - C’est l’un des piliers de la démarche par les
des compétences compétences collectives sur le long terme.
comportementales. - Les RH peuvent utiliser des outils comme
- On doit chercher le Talent Management et les assessment
des candidats aptes centers pour travailler sur des compétences
à communiquer, comportementales complexes.
partager, coopérer, - Toutefois, l’organisation doit être tournée vers
échanger. cette gestion des talents (culture, gestion des
- La dimension carrières, taille suffisante, etc…).
technique - Il ne faut pas que des potentiels ; il faut aussi
« connaissance des profils qui tiennent la base opérationnelle !
Recrutement et savoirs » sera
moins importante au - Identifier les compétences que l’organisation
profit des méthodes doit développer pour atteindre les objectifs
de travail et des puis les distribuer dans les différents métiers
comportements en en clarifiant le rôle de chacun.
équipe. - Délimiter les nouveaux champs de
responsabilité.
- Formaliser le maillage entre les métiers puis
décloisonner.
- Créer de passerelles entre les métiers,
promouvoir la mobilité interne et la
polyvalence.
- Les RH doivent aider - Créer un diagramme montrant les compétences
les professionnels à clés que l’organisation doit posséder et les
échanger sur leurs compétences actuellement démontrées par les
postes et leurs rôles. collaborateurs.
- Il faut créer de - En gérer l’écart à travers les actions du plan de
nouveaux espaces de formation.
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
63 19
Recommandations
Recommandations issues du terrain
théoriques validées
-
Aucune proposition -
Il faut bien travailler sur l’évaluation pour
retenue. ensuite gérer la rémunération.
-
L’évaluation va mettre en valeur les
contributions individuelles de chacun.
Rémunération -
La rémunération doit rester individuelle
et ne doit pas prendre en compte
les contributions des individus au
développement d’une compétence
collective (trop subjectif) pour éviter les
comportements de free riders.
20 64
nature des compétences managériales attendues de ce personnage central, comme
si elles allaient de soi. De futures études terrain gagneraient à décrypter les causes
du succès ou de l’échec par le biais de fines analyses des pratiques managériales
nommées notamment au Québec les habiletés de direction (Mailhot et al. 2011) et
leur lien avec la création ou la destruction des compétences collectives.
BIBLIOGRAPHIE.
Amado, G. : Claude Onesta : Fabriquer une équipe double championne olympique, Nouvelle Revue de
Psychosociologie, 2012/2, N°14.
Amherdt C.-H., Dupuich-Rabasse, F., Emery, Y. et Giauque, D. (2000), Compétence collective dans les
organisations. Emergence, gestion et développement, Les Presses de l’Université de Laval.
Argyris C. (2003). « L’implémentation des compétences clés : le point de vue de la théorie de l’action »,
Compétences et Connaissances dans les organisations, SEES.
Aubret J., Gilbert P., Pigeyre, F., Management des compétences. Réalisations, concepts, analyses, Dunod,
2ème éd. 2005
Avenier, M. J., Elaborer des savoirs actionnables et les communiquer à des managers, (avec C. Schmitt),
Revue Française de Gestion, 174, 2007, 25-42.
Barney, J.B., (1991), Firm Resources and Sustained Competitive Advantage. Journal of Management; 17, (1),
pp.99–120.
Barney, J.B., 1996, The resource-based theory of the firm, Organization Science, 5, sept-oct,
Bataille F. (1999). « Compétence collective et management des équipes opérationnelles. Une étude
longitudinale de Philips Consumer Communications », Thèse de doctorat en sciences de gestion, Université
de Caen.
Bataille F. (2001). « Compétence collective et performance », Revue de Gestion des Ressources Humaines,
avril-mai-juin.
Bayad M. (2001). « Gestion stratégique des ressources humaines, Fondements et modèles », Séminaire de
recherche, ESA Grenoble.
Bentein, K., (2012) Comment gérer les employés à haut potentiel ? Revue Gestion, 2012/3, vol. 37, p. 58-67
Brown, Duguid (1998) Organizing Knowledge California Management Review 40(1): 90-111.
Calvez, V. (2008) Leadership et déviance, Revue Gestion, 2008/3, Vol. 33, p.94-101
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
65 21
Demeestere, R. Genestet, V. Lorino, P.),»Penser la gestion des compétences» Expansion Management Review
(L’), Sep 2003, N°110
Detchenique, G., Fauvy, F. Hoffaidlaoui, M. (2013) La robustesse des compétences de l’organisation : le rôle
des pratiques créatives de GRH, Revue Humanisme et Entreprise, N°313, mai/juin 2013, P.33-50
Drejer, A Strategic Management and Core Competencies: Theory and Application, Quorum books, Westport,
2002, 229p Barney, J.B., (1991), Firm Resources and Sustained Competitive Advantage. Journal of
Management; 17, (1), pp.99–120.
Dubois M., D. Retour. (1999). « La compétence collective : validation empirique fondée sur les représentations
opératoires de travail partagées », Psychologie du Travail et des Organisations.
Dupuich-Rabasse, F. (2006) La gestion des compétences collectives, L’Harmattan
Dupuich, F (2011) L’émergence des compétences collectives, vers une gestion durable, Gestion 2000, mars
avril 2011, p.107-125
Durand T (2000), «L›Alchimie de la Compétence», Revue Française de Gestion, Jan-Fév
Emery Y., Giauque D. (2003). « La quête inachevée des compétences collectives », Compétences et
Connaissances dans les organisations, SEES.
Franchet P. (2004), L’histoire d’un référentiel : témoignage, séminaire ANACT, 13 et 14 octobre
Gianfaldoni P., Guilhon, B. (1990). « Chaînes de compétences et réseau. » Revue d’économie industrielle
n°51. p 97-112.
Godé, C. (2012) Compétences collectives et retour d’expérience « à chaud » : Le cas de l’Equipe de voltige
de l’armée de l’air, Revue française de gestion, n° 223, p. 167-180
Grant, R.M., (1991), The Resource-Based Theory of Competitive Advantage: Implications for Strategy
Formulation. California Management Review; 33, (3), pp. 114–135.
Grosjean, M. (2000) «Les communications collectives : un mode d’approche des compétences du collectif.
L›exemple du collectif hospitalier». Psychologie du Travail et des organisations. N°3-4
Hamel, G., Prahalad, C.K. (1990), « The core competence of the corporation », Harvard Business Review
Hamel G., Prahalad C.K. (1994), Competing for the Future. Breakthrough Strategies for Seizing Control of
Your Industry and Creating the Markets of Tomorrow, Harvard Business School Press, Cambridge
Hamel G., Prahalad C.K. (1995), La conquête du futur, InterEditions,
Koenig, G. L’apprentissage organisationnel : repérage des lieux, Revue française de gestion 2006/1 - no 160
pages 293 à 306
Krohmer C. (2004). « Repérer les compétences collectives : une proposition d’indicateurs ». Université
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
22 66
Métais E. (2000). «La transformation de l’environnement concurrentiel comme enjeu de l’approche fondée
sur les ressources : le cas du groupe SEB », in Le management stratégique des compétences, Ellipses
Michaux V., Performance collective et compétences individuelle, collective et organisationnelle : construction
d›une grille d›analyse unifiée, XVIe Congrès de l›AGRH, Paris, France, septembre 16 2005.
Michaux V., 2005, Compétences collectives et haute performance : apports théoriques et enjeux opérationnels,
Revue de Gestion des Ressources Humaines, (n° 58) : pp. 45-65.
Michaux V. (2008). « Rapprochement entre les concepts de Capital social et de compétence collective :
enseignement théoriques et empiriques pour la RH » 29e Congrès AGRH, Dakar, Sénégal, Novembre 2008.
Mirallès, P. (2007), La gestion des talents : émergence d’un nouveau modèle de management ? Revue
Management et Avenir, vol. 1 N° 11, p. 29-42.
Mérindolet, V. (2009) Une méthodologie de prospective métiers fondée sur les compétences collectives :
l’exemple du métier de pilote de chasse, revue Management et Avenir, 2009/5, N° 25, p. 315-334
Nonaka I., Takeuchi H. (1997). « La connaissance créatrice : la dynamique de l’entreprise apprenante », De
Boeck Université, Bruxelles.
Retour D. (2005). « Le DRH de demain face au dossier des compétences », Revue Management et Avenir,
2005, Management Prospective Editions, Paris.
Reynaud E, Rollet A, (2001) « Les compétences centrales environnement comme source d’avantages
concurrentiels et de légitimité», in Stratégies : Actualité et Futur de la recherche, coordonné par A C. Martinet
et R A. Thiétart, Edition Vuibert, Collection FNEGE.
Rossi M. (2003). « Vers une méthodologie d’identification et de qualification des compétences d’entreprise »,
Compétences et Connaissances dans les organisations, SEES.
Rouby E., Solle G. (2002). « Gestion par les compétences et positionnement du contrôle de gestion ? »,
Congrès Association Francophone de comptabilité, 2002.
Rouby E., Thomas C., 2004, « La codification des compétences organisationnelles : l’épreuve des faits »,
Revue française de Gestion, mars/avril, n°149, pp. 51-68
Rouby E., Thomas C. (2004). « Les enjeux et la mise en œuvre d’un processus de codification des compétences
collectives : le cas Télécom Valley », 13ème conférence de l’AIMS. Normandie, Vallée de Seine.
Rouby, E;, Thomas, C. (2014) La construction des compétences collectives en environnement complexe : une
analyse en termes d’attention organisationnelle, Revue @GRH, 2014/3, N° 12, p. 39-74
Rumelt, D.P., (1984), Towards a Strategic Theory of the Firm. Alternative theories of the firm; 2002, (2)
pp. 286–300, Elgar Reference Collection. International Library of Critical Writings in Economics, vol. 154.
Cheltenham, U.K. and Northampton, Mass.: Elgar
© A.A.E.L.S.H.U.P | Téléchargé le 09/01/2021 sur www.cairn.info (IP: 41.249.99.70)
67 23