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M`"É'i'-'H
La ileinguistique textuelle
lntreductiun à.l'ar_|a_lyse textuelle des dis-cours.
Située àla jcinctiun de le linguistique transph-rastiq-ue et cie
I'analys'e de 'ci_isce.u'rs, la linguistique textuelle est une t'hé_0rie
de la* preciucticin ccilnitextuelle de sens quiil ejsl: nécessfl*i*re cie
fender sur l'ana-lyse des textes. _ - '
a l|ngu|st|
Présentant méthcidique-ment les différents n_i'«reaux de strue*
turaticm 'et d'an_al},rse_ cles textes, cet euvrage-seuhaite.-mettre-
en place, sous le nem -ci'ana|y=se- textuelle des-'cliscciu-rs, une
eut_re-distribution entre sciences- du |an_g_age-et'sty-list'iqu_e lit-
téraire (étude cie. texte cle 'La Bruyère -*à_ E_e_rges)' 'et entre
sciences du langage et sciences cle I*'infci_rmatijcsn et de la cem-
textuelle
municatian' (textes publicitaires, jciurnalistiques. et *pci'l'il:i;ques). lntroductlon
a l analyse textuelle des d
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33
La linguistique
textuelle
U Introduction
à l'analyse textuelle des discours
Ki , 'Jill /iii;
'I'
|
G
ARMAND COLIN
'
Iv La linguistique textuelle Sommaire 'v'
3. Prise en charge énonciative des énoncés________ 20 5. [Ile la période a la séquence explicative _________________________________________ __ 162
-4. 0rientation argumentative des énoncés ........................................ ._ 2? 5. l. Structures périodiques explicatives en Si... ciest (parce) que ___________ __ 162
5. lvlicro~actes de 28 5.2. Structures périodiques rétroactives_._____..________.____________.___ 163
5.3. Structure dela séquence __________________________________________________________ _. 166
Chapitre 4 - Types de liages des unités textuelles de base B5 5.4. La lin d'un discours politique de Giscard d'Estaing ________________________ _. 16?
l. La construction textuelle de la référence lliages sémantiques 1] B6 6. Des paires ci'actes de discours a la séquence dialogale 169
l. l. Co-référence et anaphores ........................................................ __ B6
._2. llnaphores pronominales__.._.
'1
66 Chapitre 6 - Le texte comme unité compositionnelle
l_3. rinaphores définies __________________________________________________________________ ._ 90 et conligurationnelle _____________________________________________ ' ?5
._4. Anaphores démonstratives_...__________.____________
'I
92 1. Les plans de ' 26
.“_5. Fragment l2B des Caractères de La Bruyère ................................ __ 95 1. l. Plans fixes (La lettre : Corneille a Colbert - Un sonnet de Baudelaire :
2. Jisotopie du discours tliages sémantiques 2} 9? ir Parfum exotique ii) 1 2?
2. l. Co-topics polyisotople hétérotople ............................................... _. 92 l_2_ Plans occasionnels (Plan d'un texte didactique encyclopédique -
Plan de texte d'une tirade raciniennel __________________________________________________ __ ' B0
2.2. rt Le Gymnastex de Francis Ponge ' 0
1 2. La structuration séquentielle 'B4
2.3. Fragment l2B des Caractères de La Bruyère ............................... __
2. i. Les combinaisons de séquences _________________________________________________ __ ' 64
3. Liages du '
2.2. De la dominante a l'eh'et rr types de textes ii ___________________________ ._ " 66
3. l. De l'allitération aux parailélismes grammaticaux ........................... ._ ' cf;
cjzicf:
cf: -lb-L:-1
2.3. Uorganisation compositionnelle des textes ____________________________________ ' 88
3.2. La rr fureur du jeu phonique .v dans ri Sonnet d'automne ii
de Baudelaire .................................................................................. ._ I l"'lLa i 6 3. La structuration conligurationnel|e_.___._.____________ 'BB
3. 3. rt Le Gymnaste .v de Francis Ponge.............................................. __ _ "`i 9
Le
3_i_ lvlacro-structure sémantique (théme. topic,l_____.______ ' 69
4. Entre dit et non-dit : de l'ellipse à l'impIicite ._ " 1
H
3.2. lviacro-acte de discours (explicite ou implicite) ______________________________ __ ' 91
1
.H-
5.5. Fragment l2B des Caractères de La Bruyère 28 Chapitre 8 - Finalyse textuelle d'un récit de Jorge Luis Borges :
6. Chaines d'actes de discours ______________________________________________________ __ " 29 ii Le Captii ii _________________________________________________________ 203
6. i. Le texte comme structure hiérarchique d'actes _____________________________ __ ' 29 1. Line généricité complexe ______________________________________________________________ __ 204
5.2. Lecture d'une céléhre affiche de la deuxiéme guerre mondiale __ __ __ ' 31 2. Approche textuelle de la traduction ______________________________________________ __ 205
3. Structure compositionnelle du texte ______________________________________________ __ 20B
Chapitre 5 - Période et sequences : unites compositionnelles de base 36
J' I 1-'
lvl_lvl_ Balclitine est assez proche de cette position dans la première étude
d`un livre paru l“aimée de sa mort. en 1925 :
l_.a linguistique [__ _] nia absolument pas clétriehé la section dont devraient rele-
ver les grands ensembles verbaux : longs énoncés de la vie courante. dialogues.
discours. traités. romans. etc. ear ces énoncés-la peuvent et doivent étre définis
et étudiés. eux aussi. de façon purement linguistique. comme des phénoménes
2 La linguistique textuelle .avant-propos 3
du langage. [___] La syntaxe des grandes masses verbales [___] attend encore duelles qui les composent. La vérité globale de liensemble ne se déduit pas
cl“étre fondée ;jusqu`a présent. la linguistique n“a pas avancé scientifiquement immédiatement des valeurs de vérité locales des phrases présentes dans le texte.
au-dela de la phrase complexe : e`est le phénomène linguistique le plus long qui [___] [Je surcroit. le sens d'un texte peut se déployer ii plusieurs niveaux [_ _ ._l. ll
ait été scientifiquement exploré. Un dirait que le langage méthodiquement pui' est donc inutile de mettre sur pied une procédure pour évaluer la vérité et la
de la linguistique siarréte ici |___]_ Et cependant. on peut poursuivre plus loin fausseté individuelle des propositions d`un roman. car leur micro-valeur de
lianalyse linguistique pure. si difficile que cela paraisse. et si tentant qu'il soit vérité risque fort de niavoir guére d`effet sur la vérité du texte pris en sa totalité.
d'introduire ici des points de vue étrangers ii la linguistique. (19313 : 2'l.l
(1933 : 59.1
Pour siengager résolument dans cette direction. il est nécessaire. comme le
Dans le champ de la sociolinguistique. le constat cle W. Labov est. li la préconisaicnt lvl_A.K_ Halliday et R. Hasan dés 1976. de ne pas grammatica-
mé-me époque. identique et il met en cause le cadre méthodologique de l`ana- liser le transphrastique en considérant le texte comme une grande phrase ou
lyse du discours de Z_S. Harris : comme une simple suite de phrases :
]usqu'a présent. les linguistes [___] sont. pour Pessentiel. restés dans les limites Un texte [___] n“est pas un simple enchaînement de phrases [string qf senten-
de la phrase. Car l *uriulyse .-:lu discours. sans étre en soi un domaine vierge. liest cesl. En diautres termes. il ne s“agit pas diune grande unité grammaticale. de
au moins du point de vue technique. en ce sens qu'aucune de ses parties fonda- quelque chose de méme nature quiune phrase mais qui en différerait par la
mentales n`a encore été sérieusement pénétrée_ Certes. il y a l`ouvrage bien taille - une sorte de- superphrase [si.ipersenience|. Lin texte ne doit pas du tout
connu de Harris. lZii.rc*r.v.ur_*-re .4rurlysi's Reprin.r.s (1953). mais son objet réel. les étre vu comme une unité grammaticale. mais comme une unité d`une autre
réarrangements structurels au niveau de la phrase. le rend tout a fait étranger espece : une unité sémantique. Son unité est une unité de sens en contexte. une
aux problemes qui nous intéressent ici. En fait. et ce devrait ét.re la un motif tcxture qui exprime le fait que. formant un tout [os rr ivliolej. il est lié ii. l`envi-
d`a1arme pour les linguistes. méme si beaucoup d'entre eux commencent il se ronnement dans lequel il se trouve placé.
consacrer a cette question. les principaux progrišs sont venus des sociologues. (1936 : 293 :je traduis_1
(Labov l9Î='B : 223-224.]
E. Coseriu. qui semble avoir été un des premiers. des les années 1950. ii
Pour ne prendre qu"un autre exemple linguistique. C. Fuchs (19851 20) employer le terme e linguistique textuelle a. propose très justement. dans ses
déplorait. il y a vingt ans. le fait que la plupart des études portant sur l“ambi- derniers travaux. de distinguer la tt grammaire transphrastic|ue ss de la
guïté et sur la paraphrase ne se soient intéressées quiaux ambiguïtés de phra- e linguistique textuelle ss (1 994}_ Si la preniière peut étre considérée comme
ses isolées et aux relations de synonymie entre couples de phrases. sans une extension de la linguistique classique. la linguistique textuelle est. en
prendre en considération un plus vaste eo-texte. Elle regrettait également. le revanche. une théorie de la production co(n)te.xtuelle de sens. qu`.il est néces-
caractère encore limité des tentatives visant ii tenir compte de certaines rela- saire de fonder sur lianalyse de textes concrets. Ciest cette démarche que nous
tions entre phrases : e on ne dispose pas d`études systématiques sur l`ambi- iiommons analyse textuelle des discours.
guïté et la paraphrase au niveau du texte [alors que] bien des ambiguïtés Un a vu que les uns parlent de e discours a et d`analyse du discours la oiîi
potentielles de phrases isolées ne subsistent pas dans un contexte plus large et. d`autres parlent de e texte ss et dianalyse textuelle. Si elles naissent toutes
inversement. d'autrcs ambiguïtés sont engendrées par le tissage progressif des deux dans les années 1950. la linguistique du texte et lianalyse du discours
significations au fil du texte a (1935 : 20-21). Cette position est prolongée n`ont ni la méme origine épistémologique ni la méme histoirel_ Entre mes Elé-
aussi bien par un philosophe spécialiste de liargumentation comme lvl. lvleyer ments de lingitistigue textuelle (l990} et Linguistique textuelle. Des' genres cle
que par un théoricien de la littérature comme T. Pavel. Le premier définit le discours aux textes (1999). l`évolution théorique et méthodologique la plus
texte comme un tout : e et non un simple assemblage de propositions indépen- importante est venue du renoncement ii la décontextualisation et li la dissocia-
dantes -(et anulysahles comme telles) que lion aurait mises bout lt hout x-. et il tion entre texte et discours que préconisait encore mon essai de 1990. Les
.ajoutez ale sens d“un texte se détermine par ses composants mais ne s`y pages qui suivent siinscrivcnt dans la perspective d`un positionnement théori-
rainene pas si (lvleyer 1986 : 252). Cette dialectique des relations du tout et des que et méthodologique qui situe résolument la linguistique textuelle dans
parties est parfaitement résumée par Pavel : l`analyse de discours.
Les textes littéraires. tout comme la plupart des ensembles non formels de
propositions : conversations. articles de __"oui'naux. dépositions de témoins ocu-
laires. livres ci`histoire. biographies des gens célèbres. mythes et critiques litté-
raires. ont en commun une propriété qui étonne les logiciens. mais qui parait l. Les indications bibliographiques relatives aux di llérents domaines sont détaillées dans l`enca-
normale ii la plupart d`entre notis : la vérité de ces ensembles de propositions ne dré qui suit cette introduction (p. 5). Des encadrés. avec des recommandations de lecture. sui-
se définit pas de maniére réctirsive ii partir de la vérité des propositions indivi- vront chaque développement. Une hihliographie générale figure en fin d“ouvrage_
4 La linguistique textuelle Avant-propos 5
Le présent ouvrage se distingue par lit de deux livres de la collection je remplace par celui diannlyse textuelle des discours - a déja été utilisé par
e Cursus si aux objectifs apparemment proches. L*.«*l.nulyse textuelle. de diautres que Jeandillou. u Textanalyse s- est une appellation de la linguistique
J.-P. leandillou (1992). se présente comme une synthèse de notions issues de allemande (Plett l9'l5 et Titxmmn 1922). R. Lafont et F. Gardès-lvladray ont
la poétique. de la sémiotique littéraire et de la grammaire deteste. Ce manuel exposé dans leur lniroducriori it liunulyse textuelle (1926) les thèses de la
ne présente pas une théorie unifiée originale. mais les grandes lignes d“une e praxématique e. Comme le précise le dictionnaire du groupe. l“analyse tex-
approche résolument éclectique. Plus resserre du point de vue des disci- tuelle praxématique est une théorie générale. proche de lianalyse du discours :
plines de référence. La construction du texte (1993) de J. Gardes Tamine et L” analyse textuelle participe de ce qu`on identifie habituellement sous le nom
lvl.-A. Pelliexa reste .centré sin* liécrit littéraire. comme le confirment les d`unol_yse du o'iscours. Toutes deux en effet prennent en charge des corpus itu-
exemples étudiés et le sous-t.itre choisi : e De la grrmimaire au style x-_ À la ges et variés de discours authentiques. rapportent ces derniers ii leurs conditions
9Îff91`9999 99 995 9993 lT1-lili-1915, les pages quion va lire. tout en prétendant sociohistoriques de production et de circulation. mettent it jour leur idéologie
apporter des réponses ii la demande de propositions concrètes pour lianalyse sous-jacente_ L`analysc textuelle déborde cependant l`analyse du discours dans
des textes. partent diune critique de fond. Le texte est certes un objet empiri- la mesure ou son ambition est non seulement de décrire les discours parle biais
que tellement complexe que sa description pourrait justifier le recours li des des moyens linguistiques ou paralinguistiqiies mobilisés. mais aussi de cons-
théories différentes. mais c`est diune théorie de cet objet et de ses relations au truire une compréhension de la production de sens elle-méme. ciest-ii-dire des
domaine plus vaste du discours en général que nous avons besoin pour donner opérations nécessaires li la réalisation du sens produit.
(Détrie et ulii 2001 : 3.)
aux emprunts de concepts ii différentes sciences du langage un cadre nouveau
et une indispensable cohérence. Le présent essai est plus proche de l.L'unoly.s'e textuelle. Méthode. exercices.
Par rapport li liambitieuse e sémiotique de la culture si développée par ouvmge pam en 1933. dans lequel la linguiste danoise L.. Lundquist didactisait sa
P. Rastier (2001). le présent ouvrage souhaite seulement. dans le cadre des thèse de 1930 (qui reste. en langue française. un ouvrage de référence). après
sciences du langage. fournir des instruments de lecture des productions dis- deux chapitres épistémologiques introductifs. qui expliciteront la. place de la lin-
cu_rs1ves humaines. La linguistique n`est pas (ou plus) la tt science pilote si des guistique textuelle dans l` analyse de discours et la nature des iiuités d`analysc tex-
sciences de l“homme et de la société. mais elle a encore beaucoup ii dire des tuelle. nos chapiues 3 ii 6 décrivent. par niveaux croissants de complexité. les
textes et son pouvoir herméneutique reste entier. principes qui régissent les agencements textuels di unités. Le chapitre 2 propose
quant ii lui une approche du fonctiomiement textuel des temps verbaux. Une expli-
tl'-' citation synthétique de la méthode dianalyse textuelle se fera it partir diun court
=l= =i= récit de Borges. et par un fragment des Caractères de La Bruyènc dont l`étude est.
elle. diffractée en six analyses partielles tout au long de l`ouvrage_
J `avais annoncé. pages 1.3 et 190 de Linguistique textuelle (1999). un livre ii
Références bibliographiques et lectures conseillées*
venir qui m`a demandé plus de temps que prévu et un changement d*éditcur_
Les pages qui suivent développent la matière des deux premiers chapitres du - l'vIilcha.`i`l lvl. 13.*-ticit't'tt~iE : Esthetique et rlieorie dti rornun. Paris. Gallimard. 1. 923.*
_précédent ouvrage. Dans liattcnte d`un prolongement centré sur- la question - Catherine Focus (éd.) : rllspecrs de l “onilrigutte et de in pnroplrrose tluns les lun-
des genres de discours. les autres chapiues de mon livre de 1999 restent des gues naturelles. Berne. Peter Lang. 1935.
compléments importants de la théorie générale exposée ici. Les thèses déve- - Roman .1axousosi : Essais de linguistique générale. Paris. lvlinuit. 1963.
loppécs dans Les Textes _* types et prototypes (1992) sont liobjet d“une partie - Roman J axousort : Questions de poétique. Paris. Seuil. 1923.*
du chapitre 5. Elles ont été complétées par des réflexions stir les degrés de -William l...aui.iv : Le Parier orclinoire. vol. 1. Paris. lvlinuit. 1923.
typiealité des séquences. sur les degrés de nan-rativité des poèmes. sur les gen- - lvlichel lvluvurt : De le prohléniutologie. Bruxelles. lvlardaga. 1936.
res de l`épistolaire et ceux de 1” instruction et du conseil que j`espère reprendre - Thomas Pavel. : Llni vers tie lo fiction. Paris. Seuil. 1933.
dans un volume qui serait la suite de celui-ci. J`ai limité mon propos. en ne - Françciis R.~xBTIElt I .élrts et sc*ienc*es du texte. Paris. PUF. 2001.*
présentant ici que les bases de l“analyse textuelle des discours. Ces bases
permettent quand mème de proposer une alternative `a licxplication de texte Sur la linguistique textuelle
traditionnelle et ii lianalyse stylistic|ue3_ Le terme e analyse textuelle e _ que - Kirsten Aumvixix : 'l`extlinguisrilc_ Eine einfulirende l9ursreilung_ Tiibingen.
-_
Niemeyer. 200.
2. .l_'a'_i_tai_s déja détendu cette position dans deux livres consacrés exclusivement ii des textes - lvlichel Cuat-toLLEs. Elemard Ctîiiv1isL"rTEs : u Contribution pour une histoire récente
litteraucs : .aidant 1991 Br 1992. de l'analyse du discours x. Lorigiiefruiiçrtise 121. Paris. Larousse. 1999 : 26-l 15.
Le linguistique textuelie Avent~prc~t1cs 7
- David D. CL..as.xe, Brigitte 1*~1E.xL.Ir:H : si Champ, schema, sujet : les centrihutinns - Jean-Françnis .1e.alvt:sLLüLl : L“Ann1ys*e rexrneiie, Paris, sk. Celin, 19911.
de Bühler, Earlett et Benveniste a une linguistique du texte s, Lcingne firnnçeise ~ Heiruich F. PLETT : Textniissenscnefi un.-:.1 Texrnnniyse _* Seniictik, Linguistik,
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- Lita Luv-n::~QtnsT : -s Linguistique textuelle en France s, in G. Hedus et niii : Lexi- 153, Paris, Larnusse, 20114 : 62-112.
ccn tier Reninn.isriscnen Lingnisriiz, Hamburg, Niemeyer, 1988.*
- Lita Lurvnqutsr : e Le Fncinni Texnes : fait de grammaire, fait de linguistique cu
fait de cngnitinn ? ii, Lnngnefrnnçnise 121, Paris, Laruusse, 1999 : 56-1f'5.
- Teun A. W-sv Dux : e Texte :››, in J.-P. de Beaumarchais, D. Cnuty et el. Rey (éd),
Dicticnrinire des iitt-šrni1rre.s de ierngnefrnnçnise, Paris, Bnrdas, 1984 : 2281-2289.*
--Harald WELINRICH: Tempus. Stuttgart, Kehlllarnmer, 1964.; trad. Fr. Le Tenips,
Seuil, 1913.*
Chapitre 1
Introduction à lfanalyse
textuelle des discours
Ce dent il s*agit ici, ce n*est pas de neutraliser le disccurs, d*en faire le signe
d' autre ehese et d` en traverser Pepaisseur pc-ur rejnindre ce qui demeure silen-
cieusement en deçà de lui, c`est au centraire de le maintenir dans sa censis-
tance, de le faire surgir dans la cnmplexité qui lui est prepre.
&*1iche1Fnucau1t, Lüflrchecicgie tin snvcir, 1969 : 65.)
préalablement que réaliser des concepts isolés, qui attendent d*étre mis en rap- impression complétement indépendante du discursif, de méme notre esprit
port entre eux pour qu“1| y ait signification de penséei. dégage tout le temps du discursifs ce qu*i1 faut pour ne laisser que le mot.
(Saussure 211-112 : 2'111.) 18aussure 211-1112 : 118.]
Cette note commence par une assertion, qui fait du discours l`horixon de la Saussure met la langue au centre de son programme, mais il s`interroge aussi
langue et se prolonge par une question relative a l“origine de la discursivité. sur e ce qui sépare si la lmgue proprement dite du e discursif ii. 11 parle
Cette idée se retrouve che:-: Benveniste : a C'est dans le discours, actualisé en d`ai11eurs de e langage discursif si 1211112 : 95) aussi bien que de a parole :›:›:
phrases, que la langue se fomie et se configure. La commence le langage si -=-= l..a phrase n“existe que dans la parole, dans la langue discursive, tandis que le
11966: 131), mais la note de Saussure rappelle, par certains ciités, un texte mot est une unité vivant en dehors de tout discours dans le trésor mental si
qu`il ne pouvait ignorer. Dans le dialogue du Sopitiste de Platon, 1`_Étranger 1211112 : 1111). Méme si la note définit le discours comme une mise en fonction-
explique it Théététe que des noms prononcés isolément, les uns apres les nement de la langue et comme une proposition interactive de sens d”un sujet
autres, et des verbes énoncés séparément des noms, comme la suite : e marche s'adressant a un autre sujet, on retrouve surtout, a la base, la définition saussu-
court dort s-, e sont incapables de produire un discours [1ogos]. [...] De la ricnne de la langue comme stock ou réservoir de signes-mots. La note parle de
méme maniére, qumd on dit “lion cerf cheval", c”est-a-dire les noms des e termes ii disposition dans 'ia langue s- et, plus précisément, de concepts
agents des actions, cette série ne produira aucun discours ›› (1993 : 192). (signifié) revétus d“une forme linguistique (signifiant). La définition du dis-
Platon fonde sa définition du logos-discotus sur une opération proché du cours comme lien entre concepts revétus d*une forme linguistique laisse
a lien s› et de la mise en rapport de concepts de Saussure : «s Mais ii peine s`unis- ouverte la question dela nature et de 1`étendue de ces agencements. La note ne
sent-ils, la premiére liaison produit directement le discours, le premier et le plus 1`u`t allusion qu`it Fétablissement d`un lien enue signes e qui attendent d`étre
petit des discours si (1993 : 192). Des propositions comme -sljhomme m`s en rapport entre eux n et il faut donc chercher ailleurs dans le Cours et
apprend s- ou e Apolée raconte e sont des énoncés assertifs minimaux. En dans les notes de cours une description de la nature et de 1'étendue de ces liens.
dépassant la simple nomination par l'e agencement-entrelacementsi de deux 'I.,`a1lusion aux signes -s préts dans la langue s- est un écho de la théorie dela
consntuants, un acte de référence est accompli, quelque chose est achevé, un vaeur in absentia [rapports associatifs). La note insiste, en revanche, sur la
ensemble est constitué qui releve du logos-discours. Platon fait dire a va eur discursive in prresentia (rapports syntagmatiques). Comme le dit la
l`Etranger : e 1. . _] non seulement il norrune, mais aussi 1. _ .1 'L1 “lie”, et c*est ã cet leçon du 311juin 1911:
entrelacement que nous appliquons le nom de discours [iogos] si (1993 : 193).
Uesprit établit en tout deux ordres de liens entre les mots :
iftvant Saussure, cette idée a été radicalisée par la théorie du langage de 1. hors de la parole, 1`association qui se fait dans la mémoire ent1'e mots offrant
W. von Humboldt: e La langue consiste seulement dans le discours lié, la quelque chose de commun - crée différents groupes, séries, familles, au sein
grammaire et le dictionnaire sont juste comparables il son squelette mort s- (tra- desquels règnent des rapports trés divers mais rentrant dans une seule
duction Meschonnic 1985 : 142). 1-lumboldt définit la langue comme une acti- catégorie ; ce sont les rapports associatifs ;
vité discursive, comme el“acte de son émission réelle e (id.: 143), et il 2. dans la parole, les mots sont soumis a un genre de rapports indépendants du
souligne que ce niest que dans e les enchaînements du discours si que peuvent premier et dépendant de leur enchaînement, ce sont les rapports syntagmatiques.
étre perçus les éléments les plus significatifs de la langue. Saussure définit, lui, {Saussure, in Bouquet 1991' : 335.)
son objet et son programme comme un retour du discursif vers la langue | .I
fixe, se mèlent quelque peu, arr:ivent il se mèler plus ou moins. Nous avouerons La ii trarislinguistique cles textes, des oeuvres ii
que c est sur cette frontiere seulement qu on pouna trouver a redire ii une sepa-
1 ""' 9 1. I _..
L`entrée e discours ii de L”Enc*yc1opedie de Diderot et d`t5..lembert ceme Benveniste exclut le e texte de l“'énoncé ii du champ (e sémantique ii) de la
rhetoriqueîment le sens du_mot et se rapproche ainsi d“une définition plus tex- linguistique de Fénonciation :
tuelle del activite linguistique des sujets parlants : Le discours, dira-t-on, qui est produit chaque fois qu*-on parle, cette manifesta-
DISCEJURS, (Belles-Lettres) en général se prend pour tout ce qui part de la tion de Fénonciation, n"'est-ce pas simplement la e parole si 'i - Il faut prendre
faculté de la parole, dt. est dérivé du verbe riicere, dire, parler ; il est genre par garde it la condition spécifique de I`énonciation : c`est l'acte mème de produire
rapport il discours oratoire, harangue, oraison. | ...1 un énoncé et non le texte de l` énoncé qui est notre objet. Cet acte est le fait du
locuteur qui mobilise la langue pour son compte.
Les parties du discours, selon les anciens, étaient l"'exorde, la proposition ou la (l91"4: 811.)
narration, la confirmation ou preuve, 8: la péroraison. Nos plaidoyers ont
encore retenu cette forme; un court exorde y précède le récit des faits ou Par ailleurs, il réduit le discours a la phrase: e Nous cominuniquons par
1"'enonce de la question de droit; suivent les preuves ou moyens, de enfin les phrases, mème tronquées, embryonnaires, incomplètes, mais toujours par des
conclusions. phrases si (1914 : 224). La repoussant au-delà du dernier niveau de liéchelle
des combinaisons linguistiques codées, il ajoute : -s Avec la phrase une limite
La e note sur le discours s- ne mentionne ni les genres discursifs de la rhéto- est franchie, nous entrons dans un nouveau domaine. [...] Elle se distingue
rique ni les parties de la o'ispositio ou composition textuelle dont nous reparle- foncièrement des autres entités lhiguistiqucs si (1966 : 128). En considérant la
rons au chapitre 6.
proposition comme l`unité de dernier rang intégratif (traits o1.istinctq's : =› piionè-
mes ::› sy11ai;›es :=› morpiièmes : -*- lexèmes ri- proposition), Benveniste fixe une
2. Dans le Ctmrs de 1ingui.stii_,-*ae generale, les éditeurs transcrivent : ii ]'u[;1i5 11 fanl rgmnngïm-¿ limite il la linguistique du système (e sémiotique ii). ll considère la phrase
que dans le domaine du syntagmc il n`y a pas de limite tranchée entre le fait de langue, marque comme une unité d`un autre ordre : e La phrase appartient bien au discours.
de I'usage collectif, et le fait de parole, qui dépend de la liberté individuelle si tltiffil; ]ï3}_ Cfest mème par la qu`on peut la définir: la phrase est l`unité du discours. [_ . .]
_
La phrase est une unité, en ce qu`c1le est un segment de discours ii (1966: Schéma 1
131)). Cette unité est au centre dlune autre 1iiiguist.ique :
La phrase, créat.ioii infinie, variété sans limite, est la vie méme du langage en .analyse trans inguis-tique
action. bleus en concluons qu`avcc la plu'ase on quitte le domaine de la langue _ et ___ ' `
comme système de signes, et 1*on entre dans un autre univers, celui de la langue
comme instrument de communication, dont 1`expression est le discours. Sémiologie Sémiotique \ll Métasiqnifianee
de la langue de Pénonciatíon des textes
Ce sont la vraiment deus univers différents, bien qu`ils embrassent la méme Siqnitiance Siqnifianee ` et
réalité, et ils do.nnent lieu a deux Linguistiques difl*`é-rentes, bien que leurs che- du signe ' du discours des ceuvres
mins se croisent ii tout moment. le sémiologie ››) [ii sémantique a) le métasémantique ii)
(1961i: 129-1311.) 1-_ LJ
Analyse intra-linguistique
Benveniste distingue une 1inguist.ique de la langue-système ou e sémio-
tique ii, qui sigiiifie, dont le' fonctionnement est paradigmatique, qui a pour
unité le signe, et une linguistique du discours on a sémantique si, qui commiini- Prenant appui sur la linguistique de Fénonciation, la linguistique du discours
que et dont l“unité est la phrasei. En esquissant avec e Lfappareil formel de s*ouvre, d“une part, sur une e trtmslinguistique des textes ii et, dlautre part, sur
Fénonciation si (19114 : 119-88) une première revue des concepts opératoires et une a translinguistique des oeuvres ii, c`est-it-dire des productions littéraires
une définition des contours de la linguistique de l`énonciation, il ne se contente propres ii une langue. Soulignant, en 1968, a quel point 1`étude du langage poé-
pas diouvrir l`analyse intralinguistique ii la sémantique de 1`éuonciation. En tique est intéressante pour la linguistique, Benveniste ajoutait. : e Mais ce travail
effet, si la théorie de Pénonciation a pour objet la production d'énoncés et non le est a peine commencé. On ne peut pas dire que |`objet de l*étude et la méthode
e texte de Pénoncé ii, c'est qu” une troisième branche de la linguistique est appe- ii employer soient encore clairement définis. Il y a des tentatives intéressantes,
lée il prendre ce dernier en charge. 11 l`explique dans ces lignes sur lesquelles la mais qui montrent la difficulté de sortir des catégories utilisées pour l”analyse
maladie qui l'atteint au seuil des années 191111 ne lui laissera pas le temps de du langage ordinaire ii (1914 : 31). H. Meschonnic est un des rares linguistes `a
l`B"v'EÈ1`lLI' 1 parler de cette troisième dimension de la signifiance pour inscrire sa poétique
En conclusion, il faut dépasser la notion saussurienne du si gnc comme principe dans la lignée dela e translinguistique des ceuvres si (1991 : 323-324) :
unique, dont dépendraient a la fois la structure et le fonctionnement de la Partant de Benveniste, on peut mieux distinguer l'opposition et l`interacti-on
langue. Ce dépassement se fera par deux voies : entre écriture et littérature. Car l`écriture est plus proche du sémantique que du
- dans l`analyse intralinguistique, par Fouverture d`une nouvelle dimension de sémiotique, mais elle crée ii son totir du sémiotique, en produisant ce qui
signifiance, celle du discours, que nous appelons sémantique, désormais dis- devient littérature, - elle ne |'a pas toujours été. Ce qui s*ouvre pour la connais-
tincte de celle qui est liée au si gne, et qui sera sémiotique ; sance de 1`écriture, ciest un domaine spécifique, a translinguistique ii, qui res-
- dans l'analyse translinguistique des textes. des ceuvres par Félaboration d"' une sortit il «s l'élaboration d'une métasémantique qui se coiistruira sur la
métasémantique qui se constniira sur la sémantique de Féntinciatioii. sémantique de I`énonciation ii. Elle en bénéficiera, et lui apportera aussi ce
Ce sera une sémiologie de -s deuxième génération ii, dont les instruments et la qu'elle conceptualise.
méthode pourront aussi concourir au développement des autres branches de la tlvleschonnlc 19113 : 1114-1115.)
sémiologie générale.
Barthes a suivi un temps de très près la réflexion de Benveniste. ll déplorait le
(19114 : 66.) fait que la linguistique soi.t incapable de se donner un objet supérieur `a la phrase
Benveniste décompose programmatiquement le champ général de la lin- -s parce qu`au-dela de la phrase, il nly a jamais que d`autres phrases: ayant
guistique en trois domaines au sein desquels la linguistique de Fénonciation décrit la fleur, le botaniste ne peut s`occuper de décrire le bouquet ii (1966 : 3).
occupe une place centrale. Ce qu`on peut représenter par un schéma il la fois Mais s“il reprenait, dans la mème page de son -s Introduction ii l`analyse stmcm-
discontinu (opposant deux ensembles) et continu (la linguistique de l`énon- rale des récits ii, 1"affirmation selon laquelle e Le discours serait une grande
ciation assurant la transition entre les deux domaines auxquels elle “phrase” (dont les unités ne sauraient étre nécessairement des phrases), tout
appartient) : comme la phrase, moyennant certaines spécifications, est un petit “discours” si
(id.), c“était pour ajouter aussitét, en lecteur attentif des derniers travaux de
Î--Î...-Î
Benveniste, que: e Le discours a ses unités, ses règles, sa “graim'naire”: au-
3. a Sémiologie de la langue ii, Semiotica 11, 1969 : 135 : repris dans le tome 2 des Prolileniex de delii de la phrase et quoique composé uniquement de phrases, le discours doit
lingai.stioae generale (Benveniste 19114 : 63-66 til: 215-229). étre naturellement l*objet d“une seconde linguistique ii (id.). Cette e seconde
- |-r
-
lb la linguistique textuelle lntreductien e Panelyse testuelle des dis-:teurs 1?
linguistique s, il la nemmera, jusqu*en l9'?l), avant de basculer dans la déeens- tien en fenctien du teut de liénencé fini qui se présente `a neue imaginatien ver-
truetien, «s linguistique du disceurs s, en s`appuyant sur la -s translinguistique si bale et qui détermine netre epinien. L“idée que neus avens de la ferme de netre
eu «s sémielegie de cleusiéme généraeien s de Benveniste. éneneé, e`est-ii-dire d“un genre précis de la parele, neus guide dans netre pre-
J. Iíristeva s“est également, dans un entretien avec J.-C. Cequet, esplieite- cessus discursif.
ment référée ii la pesitien de Benveniste. Elle eensidérait la sémielegie inter- (Bakhtine IEPS4 : 233 ; traductien revue.)
prétative ancrée dans la métapsyehelegie freudienne qu`eile élaberait alers et
nemmait si sémanalyse s- (líristeva 1969) cenuue le cléveleppement pestulé L'intreductien de la uetien de genre, ii cété de la langue, débeuche sur une
par Benveniste : «s Qu*il me seit permis iei de citer la cenelusien du dernier synthese dialectique du «s sémietique s~ (le systéme de la langue) et du
teste de ee maître de la linguistique qui esplieite sa cenceptien de la signi- -s sémantique s {le disceurs) :
fiance et trace la veie eii peurra se situer, me semble-t-il, la sémanalyse. [...] Les fermes de langue et les fermes types d`énencés, c`est-il-dire les genres de la
Neus appelens sémanalyse ce qu`il désigne cemme une sémantique et une parele, s*intreduisent dans netre espérience et dans netre censcienee eenjeinte-
translinguistique ss {l9'i2 : 345). Cette pesitien a certainement eu une ment et sans que leur cerrélatieu étreite seit rempue.
influence sur la t.raduetien par elle, et par T. Tederev -(1931) ii suite, de la {Bakhtine I934 : 2815])
s .aesrulingvistiicu s› de Bal-:htine par «s translinguistique s›.
Le rdle déterminant des genres est un peint essentiel de la ~s nieruiingvisI*iicu s
de Balthtine :
1.3. La s rnétalinguistique s de Mikhaïl M. Bakhtine
La ~s m.etuiingvisriica s est l"`enjeu principal des recherches sur le dialegisme et Neus apprennns ii meuler netre pruele dans les fermes du genre et, entendant 'a
parele d`autrui, neus devinens, au teut premier met, sen genre, neus en pressen-
la pelyphenie menées par Bakhtine dana les années lÉ-l2ll et prelengées dans tens le velume déterminé {la lengueur appresimative d“un teut dela parelejr, Ia
des netes de uavail écrites entre 1959 et 1960 et publiées, en l9'i6, un an aprés structure eempesitiennelle dennée, neus en préveyens la fin, autrement dit, des
sa mert, seus le titre -s Le prebléme du teste sil. Preehe de la nete manuscrite le début, neus sentens le teut de la parele qui, ensuite, se différencie dans le
de Saussure, des théses de Humbeldt et des remarques de Benveniste, le lin- precessus de la parele. Si les genres de la parele n“esistaient pas, si neus n”en
guiste russe écrit : e Apprendre iii parler c*est apprendre `a structurer des énen- aviens pas la maitrise, s`il neus fallait les créer peur la premiére feis dans Le
eés (parce que neus parlens par éneneés et nen par prepesitiens iselées et, precessus de la parele et censtruire librement et peur la première feis chaque
encere rneins, bien entendu, par mets ise1és} s- [ 1934: 235). Peur Bakhtine, énencé, la cemmunieatien verbale, l'échange des pensées, serait quasiment
is dans les limites d“un seul et méme éneneé, une prepesitien peut étre réitérée impessible.
trépétitien, auteeitatienl, mais chaque eecurrence représente un fragment neu- (IE-184 : 285 ; traductien revue avec I. iäguéeva.)
veau d`énencé ear sa pesitien et sa fenctien ent changé dans le teut de
Bakhtine fermu le également une hypethése relative ii la façen dent la langue
l`énencé s› (1984 : 3`l'?}. Le s teut de Péntmcé s est défini, d`une part, cemine
des genres les plus simples et élémentaires centarnine, ii Peceasien cl`emprunts,
le liage d"'un éneneé avec d`autres énencés (le ce-teste) et, rl`autre part,
les gen res plus élaberés :
eemme un centeste dialegique (cadre cle l`interaetien seciale). Peur Balditine,
la «s niereiingvisriicu si est l`étude de la eemmunieatien dialegique et de la lan* À chaque épeque de sen déveleppement la langue écrite est marquée par les
gue en emplei, cenune phéneméne cencret et vivant. Il cléfmit la prepesitien genres de la parele et nen seulement par les genres secends {les genres littérai-
cennne un «s élément signifiant de l`énencé dans sen teut et [qui] acquiert sen res, scientifiques, idéelegiquesji, mais aussi par les genres premiers [les types
sens définitif seulement dans sen teut s›. Sen hypethése théerique ferte est la du dialegue eral - la langue des salens, des cercles, le langage familier, queti~
suivante (neus en reparlerens au chap. 6) : dien, le langage seeiepelitique, philesephique, ete.]. lféiargissement de la lan-
gue écrite qui s"annese diverses eeucltes de la langue pepulaire entraine dans
Lersque neus cheisissens un type de11né de prepesitien, neus ne eheisissens teus les genres (genres littéraires, scientifiques, idéelegiques, familiers, etc.) la
pas seulement une prepesitien dennée, en fenctien de ce que neus veulens mise en reuvre d`une precédure neuvelle dans Ferganisatien et le fini du teut
esprimer `a l`aide de cette prepesitinn, neus séiectiennens un type de prepesi- verbal et une medificatien de la place qui y sera faite a l`auditeur nu au parte-
naire, ete., ee qui cenduit il une restructuratien et ii un reneuvel lement d`une
ampleur plus eu mc-ins grande des genres de la parele.
:
(1934 : Èîl .)
4. Netes reprises dans E.vten'i:u .vleiiesriege rvercesifvu [L`esii1¿=îrique de i `rL*uvre en mets]
(Eakhtine 1934 peur la traductien française). .lc m'appu_ie ici sur la traductien inédite d'Inna Bakhtine a ainsi déveleppé un prejet qui cerrespend en partie, ii l"espace
siguéeva [mémeire de DEÀ seutenu a Funiversité de Lausanne. M.M. Bui-:iirirze : mérniingitis- laissé vacant par Finterruptien prématurée de l“eeuvre de Benveniste. Les tra-
tifque eu rrunidingiristique Eflllfl : 29).
vaus du Cercle de Bakhtine démentrent la pertinence du prejet du linguiste
F'
Francais et je prepese de placer l`ana1yse texuselle des discetns seus ce deuble -Henri lvlescniien-uc: e Le disceurs de Humbeldt s, Les etats de la peetiqae,
pa_t'ra1nage. Paris, Gallimard, 1935 : 141-144.
-Tevetan Teueeev : Mikhail' Baiciitine: le ,urincipe rlialugiqae. Écrits du Cercle
î Références et lectures censeillées* de Baniuine, Paris, Seuil, 1981.
À partir de la, le champ de la e translinguistique des textes, des ceuvres si de un e espace cellatéral s- peuplé d`autres énencés articulés en (inter)disceurs.
Benveniste peut étre précisé. Il n“est pas surprenant de veir que, darts un autre Par rappert ii Benveniste, Feucault met l“accent sur le fait que la langue (le
demaine des sciences du langage, celui de la peétique, dlautres théericiens ent -s sémietique s) ne suffit pas ii produire it elle seule des énencés :
presque dit la méme chese : e l*~I'imperte quelle prepriété verbale, facultative
au niveau de la langue, peut étre rendue ebligateire dans le disceurs. [...]. Cer- Ce ne sunt ni la mème syntaxe, ni le mème vecabulaire qui sent mis en teuvre
dans un texte écrit et dans une cenversatien, sur un jeurnal et dans un livre, dans
taines règles discursive-s ent ceci de paradexal qu`elles censistent è lever une une lettre et sur une affiche ; bien plus, il y a des suites de mets qui fnnnent des
règle de la langue si (Tederev 1923 : 23-24). Très preche en cela de Bakhtine, phrases bien individualisées et parfaitement acceptables, si elles figtuent dans
Tederev inscrit ces phénemènes dans les genres qui structurent Pinterdisceurs les gres titres dlun jeurnal, et qui peurtant, au lil d`une cenversatien, ne peur-
|:l`un lieu secial denné. K. Stierle parle quant a lui d” un e transfert du texte en raient jamais valeir cemme phrase ayant un sens.
disceurs s (1922 :` 4215) epéré par le travail interprétatif du lecteur-auditeur: (1969 : 133.)
e Le disceurs est nécessairement assujetti il l`activité d`arrière-plan du lect.eur,
qui ne se centente pas de perceveir un texte, mais l`erganise avant teut en Ptutant du fait que e l`éneneé est teujeurs denné au travers d`une épaisseur
disceurs si (id.). Un sens n*est prété it un texte que lersque, peuvant étre prejeté matérielle, mème si elle est dissimulée, méme si, a peine apparue, elle est cen-
sur e l`arrière-plan (Fun sehèrne discursif préexistant si (422), il treuve une
dainnée a s”évaneuirs› ( 1969: 132), Feueault envisage le cas extrème de la
mème phrase (eu prepesitien) qui n“'est cependant jamais identique il elle-
place e dans les instittttiens de llactien symbelique, qui ent peur cendi tien et
méme, en tant qu`énencé, lersque les ceerdenuées de sa situatien dlénencia-
cenditiettnetit en mème temps une culture dennée s› (426). bleus retiendrens
cette définitien de Stierle: e Le cence-pt de disceurs [...] est défini par les tien et sen régitne de matérialité changent :
traits suivants : une stabilisatien publique et nermative, et la pessibilité d”un Cempesée des mèmes mets, chargée exactement du mème sens, maintenue
statut institutiennel si (425). C*est dans les genres de disceurs que neus lecali- dans sen identité syntaxique et sémantique, une phrase ne censt.it11e pas le
sens cette e stabilisatien publique et nermative s- (Adani 1999, chap. 3). mème énencé, si elle est articulée par quelqu“un au ceurs dlune cenversatien,
eu imprimée datis un reman ; si elle a été écrite un jeur, il y a des siècles, et si
elle réapparaît maintenant dans une ferrnulatien erale. Les ceerdenuées et le
2.1. lnterelisceurs et fermatiens seciediscursives statut matériel de l`énencé fent partie de ses caractères intrinsèques.
Dans_ L'Ai'ci*iéuiu 3 ie du .savnir (1969),
_ lvl. Feucault muntre 9 u`u|ie unité lin- (l9é-9 : 132.]
gutsttque (phrase eu prepesitien) ne devient unité de disceurs (énencé) que si Eakhtine expritne exactement la mème idée :
en relie cet énencé ii d`autres, au sein de l”interdisceurs*`l d`une ferrnatien
seciale : Llidentité abselue entre deux prepesitiens (eu bien plus) est passible (en super-
pesitien, telles deux iigures géemétriques, elles ceïncident). De plus, neus
il ne suffit pas de dire une phrase, il ne suftit méme pas de la dire datts un rappert devens admettre que teute prepesitien, fût-elle cemplexe, dans le flux illimité de
déterminé ii un champ dlnbjets eu dans un rappert déterminé ii un sujet peut la parele peut étre répétée en un nembre illimité de feis, seus une ferme parfaite-
qt1`il y ait énencé - peur qulil s'ag'isse d"un énencé : il faut la mettre en rapptitl ment identique, mais, en qualité d'énencé (eu fragment d"énencé), nulle prepe-
avec teut un champ adjacent. [_ _ .] Gu ne peut dire une phrase, en ne peut la faire sitien, quand bien mème elle serait censtituée d“un seul met, ne peutjamais ètre
accéder it une existence d'énencé sans que se treu ve mis en ceuvre un espace cel- réitérée : en aura teujeurs un neuvel énencé (fiit-cc seus ferme de citatien).
latéral. Un énencé a tuujeurs des marges peuplées d`aut|'cs énencés. [Révisien de la traductien de Bakhtine 1934 : 316-312.)
(l9é9: 123.)
De façen rneins extrétne, mais teutefeis semblable, la transpesiti_en d"un fait
Cette remmque preuve que Farticulatien lîienvenistienlte du e sémietique ii divers en peème que prepese Blaise Cendrars avec le dixième texte de ses Dir-
(erdre du système permettant de predttire des phrases grammaticales) et du neuf peernes e'ln.rtiqaes est un spectaculaire changement de régime de
e sémantique s- (énenciatien permettant de preduire des énencés) est insuffi- matérialjtéi* 1
sante. ll faut encere mettre les énencés en rappert avec un e champ adjacent is,
5. Bien qtte relevatit du champ de la philesepliie, les travaux de Feucauit ent asse;-*. fnrtenient
influencé l'analyse tlu disceurs francaise - il cemtuencer par lvl. Fèchcux - peur que neus een- et 'vleir l"'anaIyse ceniparée de ces deux textes au chapitre B de Lirtguistique textiieile (iltdam
sidériens un nunnent certains aspects intéressant nuire prupes. Peur la netien d'iuter-:iiscetirs, 1999 : 125-ISS). Jean-Pierre Geldeustein (Di_r-neqf pcerne.r élastiques cle Blaise t'_`eucirurs,
devenue cetnmunc dans le cltamp de i`analyse du disceurs, cemme peut bien d'autres ici utili- Paris, Elinsieck, l9i~1t'i) a été le premier ii aveir perté l'attcntien sur cet intéressant cas de trans-
sées, je renveie au Hicrienitaire rl'aual_vse du iiiscatmi* (Charaudeau de lvlaingueneau, Seuil. pesitien que llen peut ceusidérer cemme un changement exemplaire de fermatien secie-
29112). discursive.
`_- 22 la linguistique textuelle lntteductien il l'anelyse textuelle des disceurs 23
Ti iu.nntuviÈ.uu insulte À. pretnière vue le e télégramnie-peènie s- et le fait divers relatent les mémes
eittsneiviii, ze_iesvis-r ivre faits, la mème histeire, avec les mémes mets. En fait, Cendrars ne se centente
Treis ferçats se precurent des revelvers
pas de medifier la matérialité discursive et la ferme textuelle du fait divers en
Ils tuent leur geé-lie-r et s*emparent des clefs de la priseu en faisant un peème en vers libres : il medifie l”issue du récit en ne retenant pas
Ils se précipitent sers de leurs cellules et tuent quatre gardiens dans la ceur le décès de lvl. Themas, il tue un gefilier qui ne meurt pas dans T2 et il précise
Puis ils slemparent de lajeune sténe-dactylegraphe de la pri sen le lieu dela mert des quatre gardiens (darts la ceur). Ces changements affectent
Et mentent dans une veiture qui les attendait ii la perte la suucuire sémantique du mende représenté et, partant, le rappert du
lls parte-nt ii teute vitesse e télégranune-peème s- ii llinfermatien. Cette différence de matérialité discur-
Pendant que les gardiens déchargent leurs revelvers dans la directien des sive est aussi une différence de fermatien seciediscursive d'appartenanee et
fugitifs une différence générique. Cela affecte nen seulement les énencés de chacun
des deux textes (neus le verrens au chap. 2.), mais leur rappert ala vérité et, de
Quelques gardiens sautent ii cheval et se lancent ii la peursuite des lerçats ce fait, leurs cenditiens sémantice-pragmatiques de lectitre. Le texte jeurnalis-
Des deux ciiités des ceups de feu sent échangés tique T2 est sémantiquement seumis ii la lei véricenditiennelle de
Lajeune fille est blessée d'un ceup de feu tiré par un des gardiens
l`int`erinatien: eu bien il rapperte fidèlement les faits eu bien il ment. Le
Une balle frappe a mert le cheval qui empertait la veiture peème Tl, en revanche, n“est ni vrai ni faux relativement au mende, il institue
Les gardiens peuvent apprecher un erdre prepre de vérité-validité. il une intentiennalité deininée par l'inferma-
lls lreuvent les ferçats merts le cerps eriblé de balles tien a transmettre succède une intentiennalité peétique. Peur ne prendre qu`un
lvl. Themas, ancien membre du Cengrès qui visitait la prisen exemple, dans le fait divers, le titre et le premier paragraphe au passé
Félicite lajeune lille cempesé - que 1`en peut ceusidérer cemme le e chapeau s- de llarticle - sent
(Télégramme-peème cepié dans Paris-Midi.) seuinis a une lei d“écriture que le jeumalisrne emprunte a la rhéterique : répen-
dre d`entrée aux questiens Qui il Quai F Ou il Quand il, puis tÎ`ci*nrnen.t P et
La netatien finale (e Télégramme-peème cepié... s) présente explicitement Peurquui E* Le titre est cempesé de telle manière qu*il précise d`aberd de quai
le peèine cemme le plagiat d'un fait divers paru en page 4 du jeuinal Paris- il s*agit (e évasien s-) en ajeutaiit ii cette iriferrnatien une précisien impesée par
Micli du 21 janvier 1914 : la lei jeurnalistique de dramatisatien : e tragique s-_ Il précise ensuite qui sent
T2 Tragique évasien de ferçats en amérique les acteurs principaux (e ferçats s-) et au la scène s`est déreulée (e en
|P0] Dltlahema, 20 janvier - [Pl] Treis ferçats se sent évadés ce matin de Amérique s-). Le premier paragraphe-chapeau reprend ces treis éléments en les
la priseu de Mae-etlester, dans les circenstances suivantes : précisant et en ajeutant Findicatien temperelle qui maiiqitait : -si D1-:lahema s et
[P2] .ayant pu se precurer des revel vers, ils prirent de ferce les clés d'un e priseu de Mac-ålester si (Gil ?), -s 20 janvier s- et e ce matin si (Quand El),
geiilier et se précipitèrent liers de 1eni's cellules en tirant sur les gardiens e treis ferçats s (Qui Il) et e se sent évadés s› (Quai il). La dernière indicatien
dent quatre furent tués. (e dans les cenditiens suivantes s-) euvre sur la suite de |`article, en annençant
[P3] Les fercats s`emparèrent dlune jeune fille empleyée cemme sténegra-
ii la feis une répense ii la questien : Cen*irn.ent F' et prebablenient une élucida-
phe dans la priseu et réussii'ent ii se pretégeiî en la maintenant entre etix et tien du cheix de l`adjecti'f initial du titre (e Tragique :›:›_), seit une ferme de
les persennes qui les peursuivaient. [P41 La jeune fille fut blessée d`un répense ii Pc-urquai cette évasien est-elle qualifiée de e tragique si 'E'
ceup de feu tiré par un des gardiens. Effet direct du changement de fermatien discursive, le titre et le début du
[P5] Devant la perte de la priseu, les ferçats mentèrent dans une veiture qui peème ne respectent plus cette structure impesée par le genre jeurnalistique.
les attendait et qui partit ii teute vitesse pendant que les gardiens déchar- Le titre énigmatique e Demière heure si intreduit une pelysémie que ne vient
geaient leurs revelvers dans la directieti des fugitifs. pas clarifier le premier paragraphe. La pelysémie de e dernière heure si intre-
[Pti] Quelques gardiens sautèrent it cheval et se lancèrent ii la peursuite des duit méme une t`erte hésitatien : ,lin t;i'urie vie? -par allusien thématique
ferçats. [PT] Des deux cdtés des ceups de leu furent échangés. meins directe que le -s tragique si du texte jeunialistique - eu neuvelle de tier-
[P3] Une balle ayant frappé .it merl le cheval qui cmpertait la veiture, les niere heure Î" et allusien, dans ce cas, certes au genre jeurnalistique dc 1”infer-
gtudiens purent appi'echer et treuvèrent les fergats merts, le cerps eriblé de malien, mais siirteut aux idées des fuuiristes, fascinés par la rapidité de la
balles. circulatien mederne de Finfermatien. l'~leus verrens plus lein que les vers de
IP9| lvl. Themas, ancien membre du Cengrès, cemme représentant de Cendrars réduisent la lengueur et la cemplexité des pluases du fait divers jeur-
lllllineis, qui visitait la priseu a été tué par les ferçats au ineiiieiit. eù nalistique. La dispacitien de la penctuatien et la mise en vers des énencés pla-
ceiix-ci prenaient la fuite. giés medifient en prefendeur le sens des e mémes ii phrases.
l...___.._
I
Le schéma 2 (p. 19) met en évidence le jeu cemplexe des déterminatieus en censtate que ce titre aux cennetatiens bibliques renveie meins aux ment-
textuelles e ascettdatttes ii (de dreite a gauche) qui régissent les agencements bres du greupe surréaliste (cenune certains cenune-ntateurs le disent) qu*a un
de prepesitiens au sein du système que censtitue 1'unité TEXTE (ebjet de la secielecte qu*E1uard, fils de ceuturière, u“ignerait ceitai nement pas. Le veca-
linguistique textuelle) et les régulatiens e desceudantes s› (de gauche ii bulaire de la mede désigne en elfet par e petit juste x›, dès le .xvittt siècle, une
dreite) que les situatiens d`interactien - dans des lieux seciaux, des langues et pièce de vètement féminin qui meule étreitement le cerps (Gateau 1994 : 72).
des genres dennés - iinpesent aux énencés (ebjet de llanalyse de disceurs). C`est le sens qui, ii partir dïétrait et ajuste", denne le cempesé __iusiauc*rn*ps,
Sens l"impact des beseins d`expressien et des nécessités de Pinteractien, les désignant un vètement ajusté iîi la taille. De ce sens déceule une autre référence
énencés prennent des fermes infinies, mais les genres interviennent cenune pessible : aux peèmes de la scctien, teus plus ceurts, plus éueits que les auues
facteurs de régulatien. Chaque genre de disceurs est une cempesante, avec la peèmes du recueil. L'écenemie verbale de ces pièces brèves est denc sembla-
langue, de 1'interactien langagière. Se déreulant dans le cadre dlun lieu secial ble ii celle de vétements dépeurvus de tissu superflu. La pelysémie du titre de
denné, celle-ci est ebligée de receurir aux genres de disceurs qui circulent la scctien tient ii une e pluriaccentuatien s- (Eakhtine-\lelechinev 1922: 44)
dans la fermatien seciale en questien. La netien fleue de e fermatien qui est un aspect du caractère e plurilingual si (Bal-thtine 1923 : 104) de mets
discursive s- que Feucault avance au chapitre 2 de llüflrchéelegie du savnir teujeurs, dl une certaine manière, e étrangers ii. Les sens religieux (intertextua-
(1969) a été ainsi redéfinie par Pécheux, qui en a fait un cencept impertant de lité évangélique), prefane et peétique (ce-texte du recueil) se mélent ici d”une
l*Ece1e française dl analyse du disceurs : façen lisible dès le titre de la scctien.
J Par ailleurs, les deux vers cheisis censtituent un texte qui a été censidéré par
lbesl ferrnatiuns aliscursives i...] détemiinent ce gui peut et tieit étre tlir (arti- Eluard cemme asser: iinpertant peur qu`i1 le reprenne a cinq reprises. Paru
culé seus la ferme d"une harangue, d”un sermen, d“un pamphlet., dlun expesé, d`aberd, en 1924, cemme deuxième des six peèmes de la scctien e Les petits
dlun pregramme, etc.) ii partit' d*une pesitien dennée dans une cenjencture
dennée : le peint essentiel ici est qu"il ne s 'agit pas seulernent .-:ie la nature ries
justes s› de lviuurir tie ne pas rneurir, ce texte est inséré dans Capitale tie la
niais erri,uluyé.r, mais aussi (er surteutl' cles cc-*nstructirin.r u'ctn.'-: lesquelles ces .dc-uleu.r, en 1926, en deuxième pesitien d”un greupe de eure peèmes. Publié
nun.r .re cc-inliiiient, dans la mesure eù elles détenninent la signifieatien que en revue en 1928, il est surteut repris, en 1941, dans Cliuix de Paèrnes'. Tenant
prennent ces mets (. . .], les tnets changent de sens selen les pesitiens tenues par visiblement beauceup ii ces deux vers, Éluard ira jusqula changer le régime de
ceux qui les empleient; [...] les mets e changent de sens si en passant d”une leur matérialité discursive en les calligraphiant un jeur sur une assiette, chee
ferniaiien tiiscursi ve a une aut.re. un peticr de Vallauris. En changeant de régime de mat.érialité, le sens change.
(Pècheux 1990: 143.) Lfiénigme-devinette tracée sur Passiettc place le texte dans une situatien
Parlant de liarangue, .sermen, punipiilet, expusvi, pregrarnnie, Pècheux d`énenciatien plus facilement interprétable : la questien est attribuée a Pebjet
dresse une liste de gemes, mème si le met n”apparai`t pas. ljétablissement cl” un `.ui-mème, lieau parce que décei'é, et l”en peut parler d'une presepepée de
lien entre les genres et les fennatiens seciediscursives est une des avancées fassiette qui fixe une identité du e je ii. Quant ii 1`acte de laver llassie-tte, il
récentes de l`analyse de disceurs. devient un geste des plus erdinaires accenipli par celui qui la netteie et en
prend sein, sen prepriétaire-e maitre ii. Une autre interprétatien pessible passe
Dans une situatien dennée d”interactien (écrite eu erale, jeurnalistique eu
par un script secial. Le rtile de si maitre ii transferme le statut de -s je si seit en
littéraire, etc.), la langue impese ses déterminatiens micrelinguistiques aux
esclave, seit en animal de ceinpagnie. J.-C. Gateau rapperte que, selen des
énencés (du phenétique au merphe-syntaxique, en passant par le niveau lexi-
familiers du peète, il s"agirait d*une petite chienne (1994 : î'3,l|. D.ans ce cas,
cal). Peur la plupart des textes que neus étudierens, il slagira du français, sans
par presepepée liypeceristique, le maitre lui-mème prète ii l`an_i mal femelle la
teutefeis négliger les variatiens temperelles : le français d__e La Bruyère qui
questien qulil (re)fermule et leue ainsi autant la beauté de la chienne que les
mélange parfeis le français et le latin n”est pas le français dllîluard eu du géné-
seins de* sen maitre. ll y a presepepée dans le cas de la chienne qui parle eu
ral de Gaulle. ljespagnel argentin de Berges (chap. li) peut se mèler au grec et
ferme de langage hypeceristique dans le cas du maitre qui parle a la place de
peser des preblèmes de traductien. De plus, la langue de liun (style eu idie-
sen chien.
lecte) est teujeurs traversée d“emprunts a la langue des autres et ii des secielec-
tes. Ainsi dans ce peème de Paul Éluard : ljénigmatique brièveté du peème d“Éluard pese de façen aiguè la questien
de la centextualisatieii interprétativc des énencés et netts ferce ii une mise au
T3 Peurquei suis-je si belle 2 peint relative au cencept de cunie.rie.
Parce que itien tnaitre me lave.
Ces deux vers illustrent le fait que la langue est traversée de valeurs et
d`éches dlautres empltiis des mets. Si llen examine le titre de la scctien de
Capitale de la deuleur dans laquelle ce peème est inséré : -s Les petits justes ss,
ZE: La linguistique textuelle Intreductien il l'analvse testuelle des disceurs 2?
2.2. (Re)définitien linguistique du centente diautres termes, les entités testuelles sunt autant dlantécédents pussibles
d`anapheres et e einplever un anapherique, ce n`est rien dlautre que marquer
Une redéfinitinn linguistique du centente est indispensable, car cette netien une énunciatiun cemme relative a un certain état de la mémeire s (Ben*enden-
niest guére cenvuquée en linguistique que peur lever les ambiguïtés eu sauver ner l983 1 231). La netien de mémuire discursive (MD) permet d`ajeuter le
la déviarice diénencés jugés agramntaticaus. lvlal définie, elle désigne aussi fait que les prupesitiuns énencées dans un énencé antérieur (autre partie du
bien ez les éléments qui cumplétent nu qui assurent ]`interprétatiun glubale teste eu autre teste) innt également partie de M121. Elle permet d“es.pliquer le
d' un énencé a que tt les sites d“nü previennent, seit directement, suit indirecte- fait que nembre d“anapheriques ne pessédent pas un antécédent précis, identi-
ment, ciest-ii-dire pm inférence, ces éléments s (Kleiber I994 : 14) : fiable dans le ce-te:-tte antérieur ni méme ultérieur et qu`une eitpressic-n déicti-
-* L'envirunn.ernent e.ttruiingui.rrique : centeste eu situatien d"'interactiun que seit meins définie par le site de sun référent que par le fait qu`ell.e intrndait
suciodiscursive, les situatiens d“énenciatiun et d'inte-rprétati-en décalées eu une entité neuvelle. Berrendunner définit MD cum me lie ensemble des savuirs
nen dans le temps etieu dans Fespace. cc-nsciemment partagés par les interlncuteurs a *(1983 : 2.30) et teute interac-
' .Uenvirnnnernent linguistique iiiinieufiut : cu-tente et savuirs cunstruits lin- tien cemme npérant sur des états de lvll] peur jv prevequer ties medificatiens.
gui stiquement par le tente. En d“autres termes la mémnire discursive est, à la fnis, ce qui permet et ce
- Les cnnnuissunces géneruies' présuniees purtugées .' cnnnaissances leitica- que vise une interactiun verbale. Teut te:-tte est un dispesitif là. la fc-is dynami-
les, précenstruits encvclupédiques et culturels. lieux cemmuns argumentatifs que et mubile tpregressien du sens) et relativement stable {'centinuité-répéti-
inscrits dans lihisteire diune suciété dennée. tien, rappel d`éléments placés dans la mémui re). Dire que MD est alimentée en
Partant du fait que le centente n'est pas eitterne, mais partie prenante de teut permanence par les événements cc-{n)te:-ttuels permet d`insister sur le caractere
precessus diinterprétatien, neus en tiruns, avec G. Kleiber, treis censé- prugressif et partiel de la cunstructiun, par le tente, diune schématisatiun c-u
quences: représentatien discursive. MD n`est pas tant alimentée en permanence par des
* a. Tente phrase, quelle quielle seit, a teujeurs hesuin diun center-tte. événements esu*aJinguist.iques que par les énencés purtant sur ces événements
Les phrases hers centente des euvrages de grammaire et de linguistique tent et cnnstituant eus-mémes des événements. Tuute énenciatien. sitôt accnmplie,
appel ii un cc-nteitte .interprétatif par défaut (Kleiber 1994 : lé). est par ailleurs 1'-abjet d`une transactinn : -s Une énunciatiun qui n`est pas récu-
* b. Le centente est chuisi en fenctiun de sun accessibilité. La censtruc-tien sée sur le champ se treuve autnmatiquement validée, et nen seulement elle et
d`un centente pertinent part teujeurs du centeste le plus accessible. Deus prin- sen centenu littéral. mais encere tuutes les cnnclusiuns legiques, argumentati-
cipes règlent cette accessibilité : ves, etc., qui peuvent en décuuler si (Benendnnner 1983 : 231). Ne pas nier
- Si un ce-teste linguistique est dispenible, en niira pas chercher un élément une prnpnsitinn revient iii admettre sa validité dans la situatien et la validité de
ce qui en déceule.
dans la situatien estralinguistique, parce qu`il est estimé meins accessible que
l`élément linguistiquernent intreduit dans la mémeire et denc plus saillant.
Références et lectures censeillées*
- Le centente spécifique l`emperte teujeurs sur le centente général : -e On ne
recuurt au cnnteste général que par défaut, que s"il n`v a pas de cente:-tte plus - l'vIikl1aïl lvl- I3nF;HTlt-l15. : Esthétique et titérnrie du rninnn_, Paris, Gallimard, l9Til
spécifique d`accessihle s.~ [Kleiber 1994 2 19). ll9'i'5l.
' e.. Le centente implique la mémnire. Réalité a la feis histnrique et eegni- -l'vlikhai'l M. Bnt<:HT|T~tE, Valentin H. "v'ulechinuv: Mrirxisme et pi1iin.snpi1ie riu
tive, le centesite niest pas une dennée extérieure au sujet : iungnge, Paris. Minuit, l9TÎ".
Centeste linguistique, situatien ezstralinguistique, cennaissances générales se -tvlagid AL! Bt_1tu.t_2Ha : -s Élnnneiatinn, argumentatinn et disceurs : le cas de la
retruuvent teus traités mémuricllcmcnt : ils ent teus le statut de représentatiun généralisatien a. Semen ii, Université de Besançen-Belles Lettres. 1993 : 43-él.
interne, méme s'ils se di Fféreneient quruit it l'nrigine et au niveau de la repré- - Michel Fuucault : L'Art:hérJir›gie riu sr.rvuir, Paris, Gallitntufl, 1959.
scntatiun [mémnire cnurte, rnémeire league. etc.). -Jean Charles GnTF.nt1 : l'Îr.-:pituie tie in rieuieur rie Puui Êiurirri, Paris, Gallimard,
(Klcibcr 1.994 : I9.) cuil. Ful inthéq ue, 1994.
La représentatien discursive, en tant que schématisation, niubilise des - Michel PÊCHEUX : nnnivse uiitnnrritiqiie riu riiscnurs. Paris, Dunud, I9tÎi9.
savnirs partiels, utiles mementané-ment. Elle ne cenveque ni tnute la mémeire - lviichcî PÈCHELH-=: : Les Verité.r rie Lu Pniice, Paris, l'v'laspcre, l9'i'fi.
du mende ni liensemble des saveirs encvclepédiques des sujets (stecltés en - Michel F'ÈcHEuI*t, Francuise Gadct : Lu Langue intra-uvubie, Paris. Tvlasp-ere, I9ii l.
mémeire it lung terme), tnais priuritairement les savnirs dispenibles en -Jean-Iviarie Sc|tnEFFEs. 1 article e Teste a du Nnureriu riictinnnuire encvcinpedi-
mémeire de travail et iît cuurt terme. Diun peint de vue ce-testuel, une t`uis que des sciences riu iunguge, U. Ducrnt et .l.-lvl. Schaetter {éd.), Paris. Seuil,
apparue. une unité linguistique devient le suppert petentiel de reprises : en 1995 : 494-504.
't
L.....u...__
- _ *_ ZB la linguistique textuelle lntreductien è Fanalvse textuelle des disceurs 29
- Karlheinz STIERLE: e Identité du disceurs et transgressien lyrique a, Priétiqut* est nécessaire de fender sur l“analyse de textes cencrets (tâche de l"anaIyse
32, Seuil, 19'?? : 422-441. textuelle). Chaque texte se présente cemme un énencé cnmplet, mais nen
- Txvetan Ttineltev : Les genres* de a'iscaurs. Paris, Seuil, 1993. iselé, et cemme le résultat teujeurs singulier diun acte diénenciatien. (Test.
par excellence, l'unité de Finteractien humaine. Centrentée a un événement
Sur la questien du euntexte singulier de parele, l'analyse textuelle du disceurs ne peut pas faire liécenemie
- .tftlain Besanuutiivuea : e Cennecteurs pragmatiques et anaphnres ii, Centers tie de liarticulatien du textuel (a) et du discursif tb) car ces deux peints de vue
linguistique française 5. Université de Genève, l9'Ê3. cemplémentaires ne sent séparés que peur des rai sens méthedelegiques. Cette
- Geerges KLEIBEF. 1 e Centexte, interprétatien et mémeire : appreche standard vx séparatien est liée a des pregrammes de recherche qui mettent l'accent sur
appreche cegnitive a, Langue ,ti'anpais*e 103, Paris, Lareusse, 1994 : 9-22.* l`articulat.ien de lié-nencé et diune situatien d“énnnciatien singulière (dimen-
- Sr.*niia ti : 'Can.rexre{s), en particulier les articles de Catherine Kerbrat- sien prupreinent discursive) eu qui insistent plutét sur ce qui denne au texte
Urecehieni : e Texte et centexte a [39-00), lvlichel Charelles : tt Quand intervient une certaine unité, sur ce qui en fait un teut et nen une simple suite de phrases.
le centexte dans la réselutiun des ambiguïtés 'i' a (163-184), Derninique Dans la pratique d“analyse textuelle des disceurs, cette distinctien est appelée
lvlaingueneau : tt Centexte et scénngraphie a 11'135-193), et Patrick Schmell : it s“estcmper. Dès le début des années 1930, la linguistique textuelle a ajeuté à
e Preductiun et interprétatinn du sens : la netien de centexte est-elle epérateire `? ra liebservatien des faits ce-textuels de texture et de structure, celle de ]`inten-
(235-255). Université de Strasbeurg, 1996. tiunnalité [axe de la preductien) et de liacceptahilité {axe de la réceptien-
~ Français R..~ts'r1En: e Le preblèine épistémelegique du centexte et lc statut de interprétatien) du texte, c`est-il-dire un jugement de pertinence centextuelle.
llinterprétatien dans les sciences du langage a, Langages 129, Paris. Lareusse.
1998 : 9'?-111.* 3.2. Une pragmatique textuelle ?
La prepesitien et lescemhinaisens de prepesitiens dans la phrase cemplexe
censtituent l`un_ité maximale de l`analyse linguistique classique. La pragmati-
que transphrastique réduit également la textualité e aux enchaînements de
3. Le champ de l'analyse textuelle deux énencés et de deux répliques dialegales si (Stati 1990 :l2). Cest la limite
de la pragmatique de 0. Ducret et de la tt pragmatique du disceurs x- de
des discours J. Meeschler et et. Rehnul (1998). Ces derniers affirment que : -x Le disceurs
(eu les types de disceurs) ne sent rien d“autre que des suites d`énc-ncés a
3. l. Définitieris du texte et du disceurs (1995 : 235). Ce réductiennismc radical? a pnur censéquence le fait que nen
seulement le texte n"a, selen eux, pas dicxistence théerique, mais que le dis-
* a. Le texte cemme ubjet abstrait relève de la tt grammaire trans- ceurs, réduit aux unités qui le cempesent, ne mérite mème pas d`étude
phrastique a, qui est une extensien de la linguistique classique. spécifique :
' b. Parler de disceurs, ciest cunsidérer la sinlatien d'énenciatinn-interactien Le disceurs [...] n'est pas une catégerie naturelle scientifiquement pertinente
teujeurs singulière et llinterdiscursivité dans laquelle chaque texte est pris. Un [...]. ll nia dune pas hesein rl'un trait.ement prepre et Fécenemie scienti tique
texte ne devient un fait de disceurs que par sa mise en relatien avec l`irr.teniis- censiste ii s“en tenir ii l“étude du functiennement d'une catégerie naturelle
ceurs diune fermatien seciediscursive, elle-mème définie cemme lieu de circu- scientifiquement pertinente. ii saveir liénencé.
latien de textes (intertextuailité prepre ii la mémeire discursive d`un greupe) et (lvleeschler et Rebnul 1995 : 24-ti.)
de catégeries génériques tinterriiscur.rivite des genres et sens-genres).
Cette pragmatique des énencés plutét que du disceurs ne pestule pas de
' c. Les genres de disceurs sent un meyeri d`aberder la diversité seciecultu- niveaux intermédiaires de cemplexité entre Féuencé-phrase et le disceurs. Ce
tellement réglée des pratiques discursives humaines. Le cencept de disceurs manque caractérise lianalyse de disceurs et G.-É. Siufati a pu déplerer le fait
lb) rattache le singulier du texte td) è des catéguries histeriques, des c airs de que cette dernière ait manqué tt le texte en tant que tel fs :
famille a. Sur une échelle qui va de liidentité et de la seumissien au centraste
et ii la subversien, un texte renveie ii la chaine des disceurs qui circulent dans
le champ culturel dlune fermatien secindiscursive tmémeire diune cnllectivité
et de chaque individu).
T. Un autre réductieniiisinc caractérise cette pragmatique: ramener teus les Faits linguistiques
' d. Les textes snnt des uhjets cuncrets, matériels, empiriques. La lin- nbservés au principe rie ,r:›e:rinenr.'e. emprunté it Dan Sperber dt II-'cirdre Wilsnn : Reievance.
guistique textuelle est une théerie de la preductien ce{n)textuelle de sens qu” il Ctxferd.l3laclti.vcl1. 19iié {i_.a Pertinence, Paris. lvlinuil. l939].
|
30 la linguistique textuelle lntreductieri èi l'ana|vse textuelle des disceurs 31
Cempte tenu du primat accerdé it l`examen des cenditiens d`émergence des tex- Lursqulil neus arrive de dire qu*il fait chaud, qu”il fait freid eu qulil pleut. il ne
tes, l`|_analysc du disceurs] n'a pas preduit de réflexien spécifique sur le statut siagit presque jamais d`une simple censtatat.ien, niais d“nne impressien affec-
du texte. meins encure de thénrie spécifique du texte - théerie qui eut été tive, eu bien d“un jugement pratique, susceptible de déterminer une actien.
cnngruente avec ses preblématiques.
[.. .I Le lan gage reflète encere. cela va sans dire. la face pnsitive de la vie, cette
(2003 :432.} aspiratinn, cette tensien, ce hesuin perpétuel de réaliser une fin. Clest la raiscn
Ciest peur cette raisen que la linguistique textuelle est allée chercher ses d*ètre dlun autre caractère du langage spentané. sen cmactère actif, c`est-it-dire
rncdèies théuriques dans la Textiinguistilc allemande des années 1960-1920 et cette tendance qui pensse la parele `a servir l`actien. Le langage devient alers
u11e arme de cembat : il s'agit d'impeser sa pensée aux autres.
dans la Texqvragrnatiitf des années 1930. En français. seuls F. Nef (1939),
111952: ll'-13.)
F. Jacques (1932 : 62) et U. Eee, dans liinnieductiun de la traductien française
de Lectar in fai;-uia (1935 : T), ent utilisé, très eccasiennellement., l“appellatien En allant dans ce sens, le schéma 3 permet de préciser le schéma 2 :
e pragmatique textuelle s. Dès que le texte est défini cemme une -e eccurrence
cemmunicatiennelle s (de Beaugrande et Dressler 1931), la linguistique tex- Schéma 3
tuelle devient une pragmatique textuelle et elle se rappreche de llanalyse de
disceurs. Le terme e pragmatique textuelle s, que j`ai mel-méme empluyé
GHÀMF' DE L'.üiN.ütLYSE DE DESCDUFIS
dans le passé (1939 et 1995), n“est plus aussi facile ii utiliser aujnurd*hui en FUHMÀTIUN INTEHÀCTIGN FtGTlGN
raiscn de Fancrage de la e pragmatique du disceurs ss de Mtieschler et Rebnul secie secrete rvisee, eure;
dans les t.héeries de l`esprit. Cette pragmatique revendiquée cemme nen lin- niseunsità tN2l tail
guistique est incapable de traiter dans leur cent.inuité des textes de quelque tus; iurenniseeuns
ampleur et, par rappert aux pragmatiques textuelles allemandes. la régressien Lanquets) \
_ Genrelsl __ __
est netablef. Cemme liécrivait R. Warning il la fin des années 1920: e Une
théerie pragmatique du texte qui ne se centente pas de s`arreger ce nem n`aura
K Texte \
pas peur tibjet des phrases perfurmatives selen Austin, mais des types de dis-
ceurs institutinnnalisés s (1979 : 325). Le lien avec Panalysc des disceurs est
.íí l R?
Texture Structure Sémantique Enenciatien tftetes
clairement affirmé et liebjet mieux. défini : des pratiques diseursives institu- lprepesitiens eempesitiennelle (Fiepresentatien (prise en charge) de disceurs
éneneées (séquences discursive) Bi Cehésien (lite-cutuire)
tiennalisées, ciest-it-dire des genres de disceurs. si periecles) et plans de textes) (NE) pelyphenique Et Urientatien
I tt*-14] [N51 (NT) arqumentative
3.3. Le cliseeurs cemme actien k cusine ne Lvtuatvse rExruELLE Wal J
Dans les années 1920, bien avant la philusephie du langage et ce qu`un appelle
aujeurdihui le tt teumant actiennel s, C. Bally a insisté sur le caractère indis- La mise en évidence de l`actiun langagière (niveau Nl) accumplie au muyen
seciabie du langage et de î“'actien : diun texte explique liefficacité de l`actiun seciediscursive accemplie, peu"
exemple, au meyen du texte écrit par Émile Zela et publié en première page du
jeumal L'.4urn.re du 13 janvier 13915. Liefiicacité de la publicatien (192) de la
3. l_.`un des rares numéres de revue it parler de la Textpragniatilt est le nl” 2 de la revue Mars (1931).
Un article de Guillaumnu St l.i.isebrinl-t y rend cumpte du cnurant de l'l-lislinrische Textpragtnatilt
lettre euverte (N3) de Zela est le fruit d`une mise liers la lei du signataire de
et des travaux allemands partant snrla Révelutinn française. lieir également. dans cette perspec- l'aiticle et de la rédactien de i.. Uilurare. Zela aurait pu accuser (NS) sans effets,
tive élargie uès ttit it la rhéterique, l`article sur la mert de lvlarat d*Hans Lllich Gunibrecht si les cenditiens de preduetinn et de réceptinn (H2) niavaient pas eu le pnids
«_ Persuader ceux qui pensent cemme veus s, paru dans Friétiqttc 39 ll9'l'9: 363-304). légal des articles 30 et 31 de la lui sur la presse de l“épeque, ciest-it-dire des
.l.-lvl. Schaeffer appuie uès explicitement sa détinitinri du cencept de e texte s (1995 : 494-504) textes juridiques qui circulent dans la fermatien seciediscursive (N3). Il ne
stu la Tcxtpragmatilt.
9. Régressien particulièrement sensible quand en relit: e Grammaires textuelies et structures suffisait pas de dire tt J “accuse s (li-13), il fallait encere un dispesitif légal et des
narratives s. écrit en 1923. Dans cet article. peurtant fertement influencé par la grammaire institutiens (presse écrite, tribunaux). Les paramètres distingués par les sché-
générative, TA. “tian Dijk inscrivait la grammaire de texte dans la pragntaticue naissante et, mas 2 et 3 permettent diapprefendir ces ebservatiens.
envisageant différents niveaux de ferganisatien des textes. il ne dennait pas de Fénencé une La généricité (193) de ce texte est cemplexe: il siagit diaburd d`une lettre
délinitien étreitement' phrastique. Il y a dans la e. pragmatique du disceurs x- une amnésie des
recherches des trente dernières années, sensible dans 1':-ibsence de référence aux travaux de euverte, genre jnumalistique d“epinicn adaptant le medèle du plan de texte de
psychelinguistique textuelle. aussi regrettable que l'impasse faite sur Fanalyse de disceurs de la lettre et la deuble adresse : directe è un destinataire nemmé et indirecte aux
traditien française. lecteurs du jeurnal. lvlais cette lettre parait en première page. ce qui n'est pas
32 Le linguistique textuelle lntreductien è Panalyse textuelle des disceurs 33
ceurant et lui denne un statut diéditerial, et, par ailleurs, elle a tentes les carac- Tente actien langagière s"inscrit, en le veit, dans u11 secteur denné de
téristiques des gemes rhéteriques judiciaire (aceuseridéfendre) et épidictique l`espace secial qui deit ètre pensé cemme une fermatien seciediscursive,
(Ela fait successivement la leuange du président Félix Faure et le blème de la c`est-è-dire ceimne un lieu secial assecié a une langue (secielecte) et it des
plupart des acteurs de llaffaire Dreyfus). .afl'im1ens. dès it présent, qu'uu texte genres de disceurs. Le pregramme de recherches déceulant de l*inc1usien de la
ne relève que rarement d'un seul genre. La cembinaisen de la lettre euverte, de linguistique textuelle dans le champ de 1`analyse de disceurs est très preche de
Péditeriai et du genre judiciaire permet è e .l*accuse. ._ ! a de prendre la femte celui que dessine J.-lvl. Schaeffer : rr Dans la mesure eu teute activité de tex-
d`une lettre adressée au plus haut magistrat de l`état, par le meyen - le média tualisatien siinscrit dans le cadre d`un genre discursif spécifique (détemiiné
au sens prepre - diun jeurnal qui augmente la prise en charge des prepes en pragmatiquement), multiplier les études détaillées de genres particuliers
liélargissant, au-dela de 1`auteur lui-méme, ii la rédactien de L 'r-lurare. devrait [. ,.1 permettre d` éviter les extrapelatiens abusives dent les théeries du
Du peint de vue de la matériaiité discursive de ce texte et de la detinitien de
J'
texte ent été trep ceutumières x› (1995 : 504). Faute de place, je ne ferai teute-
ce qu'est une fermatien seciediscursive, il faut saveir que Zela avait publié, feis pas de ce pregramme- pmiellement déveleppé dans Linguistique .tex-
cher sen éditeur Fasquelle, deux brechures: une Lettre ri ia jeunesse (19 tuelle (1999) - la matière centrale du présent euvrage.
décembre 1392) et une Lettre ri ia France (6 janvier 1393). Il avait fait impri-
mer une treisième brechure qui avait peur titre: Lettre ri ilffansieur ii`e'iix 3.4. Limites du prepes du présent euvrage
Faure, Préririenr rie ia Republique qui n`ajamais été diffusée sens cette ferme.
Changeant de suppert matériel de diffusien, sen texte est passé en Une d`un La linguistique textuelle a peur réle, au sein de l"'analyse de disceurs, de théeri-
des rares quetidiens dreyfusards, Lütlurare, créé treis mais plus t6t. Le numére ser et de décrire les agencements d”énencés élémentaires au sein de l'unité de
du 13 janvier 1393 lut exceptiennellement tiré it 300 000 exemplaires (au lieu haute cemplexité que censtitue un texte. Elle a peur tache de détailler les
des 25 000 habituels). Ce changement de régime de matérialité et de fermatien rr reiatiens diinterdépendance :›:› qui fent diun texte un -rr réseau de
seciediscursive s`est deublé d`un autre changement, interne it la presse écrite déterminatiens si (Wéinrich : 1923 : 124). La linguistique textuelle perte autant
cette feis. Zela écrivait auparavant dans Le Figure. itprès un article metivé sur la descriptien et la défi nitien des différentes unités que sur les epératiens
par une vague diautisémitisrne : -s Peur les juifs s ('16 mai 1396), il a écrit treis dent, it teus les niveaux de cemplexité, les énencés pertent la trace. Le présent
articles relatifs a l`aI`faire Dreyfus : le 25 nevembre 1892, il adresse it essai sera dune centré sur la partie dreite du schéma 2 (p. 19) et sur la base du
rr lvl. Scheurer-Kestuer si le célèbre texte qui se termine par la fermule : -rr La schéma 3 tp. 31). Les unités textuelles subissent deux types d°epératiens de tex-
vérité est en marche, et rien ne l“arrètera s ; le lt' décembre parait 1`article inti- tualisatien. D`une part, elles sent déceupées par segmentatinn (disc-entinuité
tulé -s Le syndicat. n et le 5 décembre : tr Precès-verbal a. Clétait trep peur les de la chaine verbale qui va de la segmentatien des mets ir celle des paragraphes
lecteurs du Figure dent les désabennements ent puussé Zeta ir la déruissien. et parties diun texte) et, d`autre part, elles sent reliées entre elles (epératiens
En cheisissant L.'«4u.rr.rre. il est passé d`un jeumal installé it un jeumal diepi- de liage) peur fermer des unités plus cnmplexes (fabrique du eentinu).
nien. pepulaire, neuvelleiuent créé. Ce changement a en des censéquences sur
les cenditiens de preduetien et de réceptien de sen texte. La situatien d"inte- Schéma 4
ractien est devenue judiciaire. Le texte rappelle d` ailleurs l'acte illégal que réa-
lise sa publicatien : TEXTE
En pesant ces accnsatiens, je rfignere pas queje me mets seus le ceup des arti- ,l 'I, K üPÉFhfl|.TIüN[S} DE SEGMEHTILTIDN {DISGüNTINUITÉ} \
cles 30 et 31 de la lei sur la presse du 29 juillet ltiilil, qui punit les délits de dif- [5]
famatinn. Et c”est veluntairement. que je m`expese.
li
ZA (paragraphes
si (Phrases
Zela et ia directien de L “rlurare (seu rédacteur en chef Clemenceau, en par- Parties UU Etmphesï Périedes Etyüu vers) Prepesitinns
ticulier) accemplissent, en écrivant et en publiant le texte. un act.e destiné è d'un plan -1 etteu ..Î_-__ éneneées
déclencher un precès mettant en cause les cenclusiens du precès Esterhaey, de texte [4] séquences [2]
lui-rnème clé de la révisien de la cendamnatien d`A|fred Dreyfus. Le centexte
juridique de la lei sur la presse de juillet 1831, le cheix d“un suppert de presse |'l`_lΛ"'Él '-l_Î.l:I 'lI-Tl e|=*É|=utr|eurs} petuxee ,
et la place en première page dlune éditien exceptiennelle, la date de publica- reenriuulrei J
tien (deux jeurs après liacquittement d` Elsterhaey), la célébrité de sen auteur et
du destinataire pestiche Félix Faure, fent teut le sens. la ferce et 1'efficacité
petentielle de ce -rr J`accuse... l a.
μ.
34 La linguistique textuelle lntreducticn è 1'.-analyse textuelle des disceurs 35
Le schéma 4 détaille l`ensemb1e des epératiens cemplémentaires de ce-tex- - Umbertn Eee : Lectar in Fabula, Paris, Grasset, 1935 (_ 1929).
tualisatien qui sent au cenue du présent euvrage. Cemme neus le venpns aux _ jar-ques Gutetnutvtutt, Hans-Jiigen Lüseuttitut : rr La “pragmatique textuelle et
chapitres 2 (§3) et 4, une première segmentatien [1] déceupe des unités de pre- |¢__-.,-, lange.,-gge .-Je la Révelutien frmiçaise is, tltlnt.r 2, Presses de la Fendanen natte-
mier rang quiune première epératien de liage [2] assemble en unités de rang 2. nale des Sciences pulitiques, 1931 : 191-203.
Ces unités (périedes etieu séquences) sent elles-mémes 1“ebjet d“une neuvelle _ 1'-“mr-[gig Jxeques : rr Le meuvement du texte s, in J. Greisch (éd.). Le texte
segmentatien [3] qui délimite leurs bemes initiale et finale. Le liage [4] de ces crxrnrne chier plrila.rnpliigue, Paris, Beauchesne. 1932 : 15-35.
unités de secend rang abeut.it aux paragraphes de prese en aux strephes censti- - Frédéric l*~le.F : -rr liletes peur une pragmatique textuelle. lvlacre-actes indirects et
tutives d“un plan de texte [5] et it une unité textuelle elle-mème délimitée par dérivatien rétreactive rs, tfanununicarians 32, Paris, Seuil, 1930 : 133-139.
une quatrième epératien de segmentatien, que 1*en peut dire péritextuelle [6]
dans la mesure eù elle fixe les bemes eu frentières d“un texte parfeis pluri-
sémietique (article de jeurnal eu recette de cuisine). Le chapitre 4 sera entière-
ment censacré aux divers types de liages [2], les chapitres 5 et 6 perterent sur
les unités que ferment ces liages et sur celles que les liages [4] déterminent, è
un niveau supérieur de cempesitien. Ce parceurs a peur but de feumir les
bases de lianalyse textuelle des disceurs.
Références de la scctien
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Paris, Seuil, 1929 : 321-336.
- I-larald Wstlvtucu : Le Tetnps, Paris, Seuil, (1964) 1923.
e justifié s- que par la prise en cempte du centexte. Dans cette perspect.ive, Elle rejette aussi la prepesitien, qui vient de la philesephie du langage et a
Feppesitien phraseltexte ne fait pas le tri entre des phénemenes linguistiques ses erigines dans la legique fermelle. La netien d”énencé cumule les incenvé-
qui reléveraient de la phrase et ceux qui reléveraient du texte, mais elle s`atta- nients d`imp;réeisien relative a ses limites de lengueur et d'abse-.nee tetale de
che it distinguer des prepriétés diverses- les unes phrastiques, les autres
textuelles - d`une méme structure de langue.
cadre grammatical eu sémantique. J. Gardes Tamine et M.-ét. Pelliaxa chei-
sissent, dans Le cen.v.trr.rcticIrt du texte (1993 I 15), de défltút' une is unité de
(1993 : 41'.) crmstruetien textuelle ss (UT) velentairement fleue. Dans un article de
En fnuichissant la frentiére de la phrase peur aberder les preduits naturels de Lïnfeirnerien gremnieticele (2003), J. Garde Tamine distingue cette netien
iiinteractien langagière que sent les textes, en ne precede pas .1 une simple exten- de l`unité grammaticale minimale eu unité nevau (UN). Ces unités caneni-
sien traiisphrastique des limites de la linguistique. Cemme le dit Anteine ques de la descriptien grammaticale (unités en langue cemprenant un verbe et
Culieli : tt Le texte écrit neus ferce, de façen exemplaire, à cemprendre que lien les éléments de sa valence qui déterminent la séquence de cempléments qui le
ne peut pas passer de la phrase (hers presedie, hers centexte, hers situatien) à suivent) ne sent pas ebligateirernent représentées dans les unités textuelles
Pénencé, par une precédure diextensien. 1] siagit en fait d'une rupttue théerique, minimales réalisées (UTM) :
aux censéquences incenteurnables si (1934 : lil). Le débat relatif ã cette rupture
passe, en l*a déja vu dans les précédentes citatiens, par une définitien de l`unité Le fait d“adepter une terminelegie précise cemme celle d`Ul“~l et d`UTlv“l pennet
de trier les phéneménes et de mentrer quels sent les facteurs qui fent passer pre-
textuelle minimale qui implique un questiennement de l`unité phrase elle-méme. gressivement d"`une unité abstraite a une unité textuelle canenique, puis ii des
unités textuelles amplifiées qui vent censtruire le texte. Un peut ainsi, teut en
1.2. La phrase en questien' censervant la séparatien des niveaux, aller d'une micregrammaire a une macre-
grammaire textuelle.
Rien ne dit que la netien de phrase seit un meyen adéquat de segmenter le (20-03 : 215.]
disceurs.
terlain Beirendenner' ÈUUÈ : 24.} Au cadre, selen mei trés discutable, de la -s grammaire de texte ›› s*ajeute la
mise en avant, teut aussi preblétnatique, de la stylistique de l`écart1 :
Dans une des plus claires et récentes pri ses de pesitien, J. Gardes Tamine
critique les netiens de plrrese, de prepe.rin'nn, d`énerrcé et de périede, selen [La grammaire] débeuche denc sur une stylistique nù la netien d'écart prend un
eîle treuve trep datées histeriquernent et cerrespendant à des théeries et å des sens précis : écart par rappert il une nerme difficile sinen impessible Li déflnir,
niveaux de descriptien Lrep heteregénes :
J' J'
mais r.iifl*`érence par rappert tt des unités caneniques définies dans un cadre
grammatical précis.
[...] ll me semble que les termes de phr*.*s.re, de prepesirien et d*éner*rt:é (2{lt}3 : ZT.)
devraient étre écartés [et celui de périede réservé ii l“analyse rhéterique] car la
selutien qui eensisterait a les censerver en leur dennant une définitien plus pré- Revenant sur la périede, dans sen article de 2003, J. Gardes Tamine la
cise ne serait pas viable, étant denné ie sens dent la traditien les a chargés et censidéré fert justement cemme «s une cellule de censtructien du texte, ana-
qu`ils véhiculent à l`insu méme de leurs utilisateurs.
legue it la strephe en peésie si {2t'.lü3 : 23), mais elle veit un prebléme là eù je
[2II]ü3 : 2f1l.} treuve un énerme avantage [qui sera explicité au chap. 5, § l) :
Elle déplere le fleu des netiens de periede {_qu“elle range dans le demaine
Le prebléme est que la périede est une unité textuelle, une unité de disceurs,
rhéterice-stylistique de la manifestatien de la parele) et de phrase (du une -s unité de cemmunicatinn _» [... |. En termes saussuriens, elle releve de la
demaine du systéme de la langue) dent les limites ne sent pas avérées et les parele, nen de la langue.
descriptiens centradicteires :
[...] Dans le cadre diune analyse grammaticale, s`appuvcr sur une unité de
Phrase simple, phrase cemplexe, phrase verbale, phrase sans verbe, ces expres- parele dent les limites sent fleues est une pesitien plus difficile à tenir. La
siens menlrent la difficulté quiil 3* a a lui denner un centenu précis : qu`j,f a-t-il grammaire a hesein d`unités stables définies e prirnri, c'est-a-dire en systéme.
de cemmun il tuutes ces «s plnases sf, sinen peut~étrc une cenfiguratien abstraite Le terme périede ne peurra étre censervé que peur désigner ce que j“appelle
qu'il vaudrait mieux nemmer autrement peur éviter tnute cenfusien 'i' unités textuelles.
{ÊlÇlIÎl3 : 24.] t2l.liÎl3 : 23-24.)
I. Deux excellents numéres de revue abertlent cette questien: Le Frenr.*ei.s -nu,ieurrl'i:m' E35, 2. Que je critique, aprés bien d'autres, dans Le ,':Îr_vle .dens le langue lf1'.3l'§lÎ"]| en prénant une appre-
Êtllll, et L"I.ufis-rrnetieir grernmrttirxrle '-.%lEi,juin Êflllå (veir encadré bibliegraphique, p, 43), che variatiennelle de la questien.
40 la linguistique textuelle Quelles catégeries peut l'analyse des textes ? -il
Peur désigner les assemblages plus eu meins cemplexes diénencés entrant 1.3. L'e:x.emple cles censtructiens détachées et cles relatives
dans la cempesitien textuelle, neus verrens que le cencept de périede présente
des avantages. Sen erigine rhéterique ne gene pas du teut les linguistes spé- Le fenctiennernent d`unités syntaxiques périphériques par rappert au neyau
cialistes de l“eral qui ent prepesé, cemme neus le verrens au chapitre 5, une cemme les s censtructiens détachées is (CD) placées en téte de phrase est un
redéfinitien de la périede il leur usage. La réactivatien en linguistique du texte ben meyen diexemplifier ie déceupage des unités textuelles minimales. 'Ber-
écrit de ce cencept rhéterice-grarnmatical est une eccasien de seuligner les nard Cembettes en prepese une appreche textuelle :
rapperte entre anciennes disciplines des textes et des di sceurs et linguistique
mederne. Peur ne prendre que ces deux exemples, en se livrant respective- La CD [censtructien détachée] intreduit dans i`énencé une neuvelle structure
ment ii liétude d'une tirade de Brit-snnicns de Racine et diane réplique en dis- prédicative, réduite certes, mais qui établit avec un sujet une relatien identique Èr
celle d"'une pnédicatien cemplete. Cette caractéristique, qui eppese nettement la
ceurs direct de La rente des Flandres de Claude Simen, G. lvlelinié (l99S)3 et Cl) aux censtructiens liées, est fendarnentale : elle explique que la CD apparaît
F. Neveu (1998) ent preuvé l'un et l`autre ia quel peint netre cencept mederne seuvent cemme une parcnthése, une serte d'incise explicative, qui n`est pas uti-
de phrase est inadapté aussi bien à la prese erateire d`un peème dramatique de lisée peur déteirniner un greupe neminal, mais peur apperter sur lui une neu-
1669 qu"au style eralisé d" un reman du milieu du xx* siecle. Teutefeis, peur velle infermatien cemme le ferait une structure de phrase indépendante bâtie
désigner l"unité graphique dent une majuscule et un peint signalent la cléture, sur une articulatien prédicative. Ciest pc-ur cela que la CD peut étre interprétée
le cencept typegraphique de plrrese neus sera utile et neus l`utiliserens dans cemme un censtituent périphérique : prédicatien secende, elle vient teujeurs
ce seul sens diindicatien graphique hybride (legice-grammaticale, presedi- s`ajeuter ir une prédicati-:in premiére, principale, dans une relatien qui est [...l
que, rythmique et de mise en relief de segments signifiants). plus eu meins liiche.
(Cembettes 1993 : 12.)
Peur séduisante qu`elle seit, une rupture terminelegique radicale ne me
parait pas indispensable. L'UTl'vI n"'est pas autre chese qu`un énencé minimal Uexemple suivant, tiré de bréves que Félix Féeéen écrivit, en 1906, peur le
pessédant certaines prepriétés sémantiques que le cencept de prepesitien jeurnal Le Mtrtirtfi, présente une CD (seulignée ici en gras). En dépit du lien
cemperte clairement et certaines prepriétés grammaticales de réalisatien dent syntactice-sémantique avec le sujet du neyau de la phrase cemplexe, la CD est
ce cencept rend également cempte en tant qu'unitné syntaxique entrant dans la une unité de sens qui pesséde méme, en T-*'-l, une fenctien narrative :
cempesitien des phrases cnmplexes (unités syntaxiquement liées et unités
périphériques). Neus avens besein d`une unité textuelle qui tient cempte de la T4 .ayant terrassé liafficheur i-ichille, ils le tirérent sur teute la lengueur de
la passerelle dïallertville, puis le précipitèrent.
nature dc preduit d`une énenciatien (énencé) et d”ajeuter à cela la désigna-
tien d'une micre-unité syntacticdsémantique (_r›repesitien)“'. Qu*en la Dans le déceupage de la structure de ce petit texte, la CD censtitue une
nemtne -s énenciatien ss eu -s clause si {Berrendenner 1990 et 2002) eu s acte unité textuelle [é] au méme titre que les deux unités suivantes, séparées par
textuel si (Reulet 2001), cette micre-unité sémantique est destinée à étre mise Ferganisateur temperel PUIS : lei] Ayant terrasse' l*eflir:l1.eurAchille, lé2l ils
en mérneire discursive. Neus allens illustrer le déceupage de ces unités tex- le tirerent sur tente le lengueur de le passerelle rl'/fllfertville, PLUS léîj' le
tuelles minimales par Fexempie des censtructiens détachées et des relatives. prrleipiterertt. Le prenem persenne] ILS, en dépit du vide référentiel qui le
La pertinence des remarques «s prudentes et relativistes x- de l. Garde caractérise et qui cerrespend bien au eentraste entre Fignerance de l'identité
Tamine s`accempagne d`une limitatien au paragraphe et it la .rtreplre des u11i- des agresseurs et l“identité cennue de la victime {l"n_fitirrl1eur*Aclrille),jeue un
tés intermédiaires envisagées entre la périede et l'unité texte. Ces deux cem- réle essentiel dans la cehésien de ce petit texte : il sert de base thématique
pesantes des textes en prese et en vers sent des unités graphiques qui fent (agent) aux treis actiens-prédicats qui censtituent les neyaux des treis énencés
partie d`une plus vaste structure : le plan rte texte et parties (chap. ti). Neus successifs : ils ent terrasse Achille les-',l', PUlS ils l“ent.t.ire lé2_,l, PUlS ils llnnt
verrens (chap. 5) quii] existe, par ailleurs, entre la périede et le plan de texte, précipité ,le'3,l.
un niveau séquentiel de structuratien. Le fait-divers jeurnalistique T2 que neus avens cité en intreductien (p. 22)
présente, lui aussi, une intéressante censtructien détachée partieipiale (P2),
3. Le texte de Racine étudié par lvlulinié est repris ici méme aux chapitres 4 tT5-4, p. 122) et é
trés différente des simples eircenstancielles du type de celle que l`en treuve
rp. isa). au début de P5. Elie n'est pas trés différente, en revanche, de la censtructien
il. En cheisissant de parler de prepesitien-énencé, plutét que de clause par exemple, il s“agit de participiale avec relative de P3 :
juuer sur l”ambigu'1'té d“une unité définie par la sémantique et par la syntaxe phrastique
classique : la prepesitien. ll ne s`agit pas d`une unité aussi virtuelle que la prepesi tien des
legiciens eu celle des grammairiens, mais d'une unité effectivement réalisée et preduite par un 5. Breves aujeurd`l1ui regreupées en velumc: i'~leuvelles en trr:-.ls ligrtes [Livre de Peche Biblie
acte d`énenciatien, denc d'un énencé. nf' 3293. lšiflfl).
“__
F
-_--42 ta linquistique textuelle Quelles catégeries peur l'analyse des textes i" 43
[P2] ayant pu se precurer des revelvers, ils prirent de ferce les cles d“un Cette analyse est cenfirmée par l`emplei trés fréquent des CD dans la presse
geél ier et se précipitèrent hers de leurs cellules en tirant sur les gardiens écrite eii elles permettent d“intreduire une causalité narrative :
dent quatre furent tués.
T5 ayant échappé ii la surveillance de sa maman [é ll, un petit garqen âgé
[P5] Devant la perte de la prisen, les ferçats menterent dans une veiture qui de lé meis a t`ait une chute mertelle d“une dizaine de iiiétres depuis le
les attendait et qui partit li teute vitesse pendant que les gardiens déchar- treisieme étage dlun immeiible situé au ni' 5 dela reiite du Village [é2].
geaient leurs revelvers dans la directien des fugitits.
La CD, avec la ferme du participe (ayant ecliappe) qui signale une antérie-
[P8] Une halle ayant frappé å murt le cheval qui empertait la veiture,_ leq rité de l*actien ii la femie active et accernplie, est dennée cemme- une inferma-
gardiens purent apprecher et treuvèrent les ferçats merts, le cerps crible
de halles.
tien impertante sur la cause [él] de llaccident rapperté dans le neyau de la
phrase [é2]. Ces exemples mentrent qu`en dépit du lien grammatical et de la
À la différence de la circenstancieile de lieu de P5, les deux CD participia- stricte syntaxe phrastique (présence du sujet de la CD dans le neyau), les CD
les censtituent. chacune une prédicatien, c"'est-ii-dire une unité de sens ii mettre sent des unités de sens qui entrent dans la cempusitien t.extiielle. Elles censti-
en méiiieire car elle cenditienne la lecture de ce qui suit : Les fnrpats se sent tuent des prepesitiens-énericés.
precure' des revelvers (P2), Une l:-alle a frappé il in-art le clieval qui, pin Deux fermes de relatives sent présentes dans la ciiiquiéme ph rase du texte :
ailleurs, empertait la veiture (PB). C"'est visiblement l”analyse que tait Blaise [P5] Devant la perte de la priseu, les ferçats ineiitérent dans une veitui'c QUI
Cendrars (T 1, p. 22) lersque, réécrivant le fait divers, il cheisit de déceinpeser les attendait et qui partit å teute vitesse [_ . .}.
les phrases P2 et PS en treis vers libres marqués par une majuscule initiale et
un blanc en beut de ligne : La relative ii l“imparfait est restrict.ive. Syntaxiquement dépendante, elle ne
- Transfermatien des quatre unités de P2 (Aytirit pu se prncurer ties revel-
supperte pas trés bien la transfermatieu-test du relatif en prenem de reprise
-s celiiiicelle-ci si : Les ferça.ts ri*ieritereii.t dans une veiture. l?_i Cta.r.s-cr les
vers ,lei ,l, ils prirent fleferce les cles a' 'un gelilier ,le'2,l et se précipitèrent liers
attenrlait et i ,l. Un peut denc dire que la relative restrictive ne censtitue pas
de leurs cellules en tirant sur les gardiens leÿil tient quatre fiurent tueslé4,i) en
une unité auteneme, cemme Pimpfiait le centinne en qualifiant en quelque
cinq unités de sens (ajeut de la mert du geélier et marque du lieneiitre prepe-
serte la veiture. En revanche, llautre relative - relative appesitive cempertant un
sitiens par le cennec-teur ET et l`ellipse du sujet TLS dans la deuxiéme umte) :
passé simple qui intreduit une neuvelle actien - est, elle, assea auteneme peur
Treis ferçats se precurent des revelvers [él] mieux supperter la trarisferrnatieii-test : Les _ierçrit.r niantérerit -:lans une veiture
Ils tuent leur geélier [é2j et s“enipare-nt ces clefs de la priseu lé3_| qui les titteiulait. Celle-r.'i partit ri teute vitesse. Cette analyse est cenfirmée par
Ils se précipitent hers de leurs cellules [é4] et tuent quatre gardiens dans la ceur le fait que Cendrars distingue, dans sa réécriture, ces deux relatives. Il n`autene-
lë5l mise que la secende, seus ferme de phrase-vers (v. 6) :
* T1'ansferrnatien des treis censtituants de P3 (Une lsalle ayant frrippe ri vers 5 : Bt mentent dans une veiture QUI les attendait ii la perte
rnert le cheval qui empertait la veiture léli, les gardiens purent appraclier vers 6 : [ls partent ii teute vitesse
[ell et trnuvereiit lesjle-rçats in-arts, le cerps crilile de lialles lriîi) en treis uni- La méme ebservatien peut étre faite ii prepes de la relative de la phrase
tés de sens : typegrapliique Pti : Une .halle ayarilfrappé ii rnert le cl;-.eval qui empertait la
v. ll :Une balle frappe ii mert le cheval qui empertait la veiture [él “] veiture, les gardiens ll. Le test en celuiicelle-ci, qui permet de décider si
v. IE : Les gardiens peuvent apprecher [é2'] l'eu a deux unités textuelles élémentaires autenemes, est tres révélateur : Une
v. 13 : lls treuvent les ferçats merts le cerps eriblé de balles [é3”] lJalle ayan.tfrap_.ué ti niart le r.*iieval. ,l?,l Celui-ci empertait la veiture il De
fait, Cendrars réunit cet énencé dans un seul vers l 1 : Une laallefrappe ri in-art
La censtnictien participiale de P3 [él] permet d“exprinier liantérierité d"`un le cli.eual qui empertait la veiture.
énencé et denc un enchaînement de prédicats successifs. Une successien tem-
perelle d`actiens et des liens de cause ii effet sent ainsi intreduits (ee qui n`est, Références et lectures censeillées*
en revanche, pas du teut le cas avec la circeiistancielle de P5). Avec cc type de
censtructien, neus entrens dans le prepes qui sera aberdé plus lein, `a saveir la - Jean-lvîlichel ,fituatvt : ii Du fait divers au peénic futuriste de Blaise Cendrars si,
questien de la segmentatien des énencés minimaux. Blaise Cendrars, dans les chapitre E de Linguistique tartuelle, Paris, Nathan, l9E19 : lifi- I 33.
deux vers cités, prepese un déceupage de la matiere verbale tres différentde - Michel CHrixe|_|-es : a Les plans dlerganisatien du disceurs et leurs
celui de l`article du jeurnal. La ceiiséquence principale de cette segmentatien interactiens :-:›, in S. lvleirand et alii éd., Parcnars linguistiques de a'iscc›ur.*-: specia-
est une déceiistriictien du récit. li.rr-E-.*, Berne, Peter Lang, 1993 : 301-314.
-i__a
~ Bernard Coivieerres : ii Questions de méthode et de contenu en linguistique du ruinées 1960, ceux de V. lvlathesius, directeur du Cercle dés sa fondation en octo-
texte a, Êturles de linguistique ttppliqueie BT, Paris, Didier, 1992 I l0Î"-l 16.* bre 1926). Cette théorie revient sur la vieille question de l"ordre des mots dans la
-Bemard Ce-1|viBETTEs : ii Cirammaire de phrase, grammaire de texte: le cas des phrase, posée, par exemple, par le linguiste danois A. Blinkeiiberg (1923 et i933)
progressions thématiques ii-, Pratiques 'i"i', Meta, l.993 : 43-52.* et, avant lui, par H. Weil (1329). Une partie d`un groupe nominal ou verbal, ou
- Bernard Ct`iMBE'I't't¿s I Les constructions rlétaclidcs, Paris, Clphrys, 1993.* d'une phrase, peut avoir- de façon indépendante du découpage en constituants
- ,antoine CuLIoLI : Préface de La Langue au ras du texte. P. lktlani et alii, Presses syutaxiques- une valeur de theme* ou de rhemei, liée ti sa place dans la
universitaires de Lille, l9'li4 I 9-12. «s dynamique de la phrase si et ii sa s visée conmiunicative s : information pré-
sentée comme connue (theme) ou comme nouvelle (théme). La reprise par
autour de la phrase D. Slaltta (1925), B. Comhettes U983), M.A.K. Halliday et R.. Hasan (1926) et
- thlain Bnaltuuotitvivun : -s Pour une macrosyniaxe ›:-, Travaux fle Linguistique 21, plus récemment par S. Carter-Thomas. (2000)*“', des travaux de Firhas et Daneš a
Paris-Gembloux, Duculot, 1990 : 25-36. permis de niett.re en évidence, diune part, la fonction cehésive des différents
- a Les deux syiitaxes ii, lferlaurn XXl`v', 1-2., Presses universitaires de Nancy, types de reprises thématiques et, d`autre part, le réle du rheme dans la dyna-
2002 : 23-35. mique de la progression des énoncés. Ces notions ont souvent été critiquées
- Le l*"rançais aiqiiurrllliui 135, 2001, coordonné par Jean-Louis Chiss et Serge piu* ceux qui leur demandaient plus que ce quielles peuvent apporter, ii savoir
lvleleuc, en particulier «s La phrase revisitée si de Pierre Le Cioftic (9'i'-l0'i').* non pas une description fine de la structure des phrases, mais une grammaire
- J oélle Garde-s Tniviiue, lvlarie-.llintoinette Pellirxa : La construction titi texte, tres générale des mouvements textuels de reprise et de progression de
Paris, À.. Colin, l9'9$. 1`information.
- L'l'n,forination grammaticale 93, juin 2003, coordonné par Bernard Bosredon et Le groupe le plus ã gauche, le theme, est., du point de vue de liénonciateur,
[rene Tamba, en particulier la synthese historique de Jacqueline Léon (3-16'), le point de départ de l`énoncé. Ce groupe est moins informant, en rai son de
e. Faut-il dire adieu ii la phrase 'E' ii de Georges Kleiber (1 'i'-22), et -s Phrase, propri- son inscription dans le co-texte d`une reprise (un élément déja cité est
sition, énoncé, etc. Pour une nouvelle terminologie is, de Joëlle Gardes Tamine tliéinatisé: phénomène d`anaphore) ou en raison de son inscription dans le
(23-22).* contexte diun repérage déictique lié ii la situation d`énonciation. L`éiément
- Georges lvlotniid : «s Effets de phrase a, .Ulnforniritioii graniniaticale T8, Paris, thématisé est, dans ce dernier cas, absent du discours mais lié au contexte de
1993 : 50-52. Péchaiige, présent dans la situation d*interaction ou supposé présent dans la
- Franck Neveu : -s lfvlacrosyntaxe. Le problème des niveaux de lianalyse syntaxi- mémoire de Pénonciateur et du co-énonciateur. Point d`appui des énoncés, la
que dans La Route ries Flantlres ii-, Uliifi;-r'nirttion grantrnaticaie T6, Paris. 1993 I partie thématique est donc co{_n)textueIlement déductible. Le groupe., le plus ti
33-41. droite, le rhéme. correspond ii ce qui est dit du theme, c`est lléiément phrasti-
- Eddy RUULET : ii Le probléme dela définition de l`unité textuelle minimale s, in que posé conmie le plus informant, celui qui fait avancer la communication.
E. Roulet, L. Fillettax, Pi. Grobet et lvl. Burger, Un rn.od`ele et un instruinent rl'ana- Ce découpage des énoncés permet. de rendre compte de constructions
i_yse fle l 'orgrtrii.'-:ation :Siu rlisr.vntr.'-:, Berne, Peler Lang, 2001 I SB-'i' l. comme les phrases ii présentatif et les phrases passives. Avec un présentatif (il
- Jean-Pierre SEGUIN: lfliiiiieiitiori de la plirase au xvttt* s'iecle. Contriliution ii
l'i=itui::le du sentiment linguistiquefrançais, l..ouvaiii-Paris, Peeters, 1993.*
6- En grec '.-'lli.r`=Î*iiia signifie -s ce qui est posé ii- par le discours, ce qui apparaît donc comme un con-
tenu connu tfce que l'on note généralement par le terme a topic ii).
T. En grec Rlienui signifie e ce qui est dit a du théme (aussi appelé ii propos ii ou
«s commentaire ii), ce que l`énoncé avtmce de nouveau (cc que l`on nete parlîois par le terme
2. Cohésion textuelle et progression «s focus ii) et qui en motive Pénonciatiun. Dans les théses de 1929 du Cercle linguistique de Pra-
gue, lvlathesius oppose la division fornielleen sujet et prédicat grammaticaux ii sa division de la
thématique phrase tchicque en -s théme et énonciation a (1969 : fill). Nous serions tentés d'écrire rhltmtt-
énonciation si les risques de confusion terminologique nlétaient pas plus grands que le gain.
ll. Le Cercle linguistique de Prague slest donné lui-méme le nom de ii striicturaliste a tnéolo-
2.1. La ii perspective forictiorinelle de la phrase ii gisinc stritlzturrilisniusi en inettasit en avant le concept fondamental de stmcture, mais, comme
ici, avec l'idée de s dynamique communicative s-, la structure était conçue comme un ensem-
Un ben exemple de la nécessité de distinguer entre catégories textuelles ct catégo-
ble dynamique-
ries de la grammaire phrastique est donné par la théorie de la tt Perspective Fonc- 9. Le livre de S. Carter-Thomas 2000. consacré ii la pédagogie de llécrit., est entierement. fondé sur
tionnelle de la Phrase si élaborée dans le cadre des travaux du second Cercle la théorie de la ii Functional Sentence Perspective si et présente (principalement sur Pangiais)
linguistique de Prague (travaux de P. Daneš et J. Firbas prolongeant, dans les une très ample discussion et mise en oeuvre de cette approche de la cohésion textiielle.
-H-\_
í
46 Le linquistlque textuelle Uuelles tetéqories pour l'analyse des textes ? -fl?
y a, voici, c 'est), le rhéme est directement donné puisque le théme est, en quel- tion de Faction (tlrivorer) qui était rhématisée dans le titre de Tia. En Tib,
que sorte, pestiche. Le présentatif qui occupe la place du théme est référentiel- c'est Pagent qui est rhématisé par les titres tandis que les victimes sont
lement vide. Synthétisant un verbe (a, voi(s), est) et un pronom (il, y) ou un effacées :
déictique (c`, (i)ci), il met le rhéme en évidence. tïltinsi dans cette publicité : 'l"'l'h Dévoré
T6 Ciest avec des fraises fraichement cueillies que nous aimons préparer la par des porcs...
confiture Favorit Premium. Sa teneur en fn_iits de premiere qualité est En Roumanie, un gareon de 2 ans a été dévoré par des porcs alors qu`il
ainsi tout particulierement élevée, une bonne raison pour goûter aussi les voulait les nourrir.
autres variétés Favorit Premium. et par des loups
(Publicité des magasins lvligros.)
Un bébé de six mois a été dévoré, dans la nuit de ltindi ii mardi, par des
La phrase clivée met en valeur le rhéme et permet de présenter les firaises loups affamés dans un village dela région de Saveh, ati sud de Téhéran.
_;frriicliern.ent cueillies comme exclusives, distinctes de toutes les autres fraises, Deux autres enfants ont déja été attaqués quelques jours plus tét par des
supposées moins fraiches. Ce procédé de mise en relief est publicitairement loups dans ce village.
exploité pour attirer Pattention. (2-fl lieures, 9jLIit1 1994.)
La construction passive est quant à elle un moyen de thématiser ou de rhé- La charge informationnelle faible du théme en fait une base de reprise et
inatiser différents groupes sémantico-syntaxiques, en modifiant le focus et en donc de cohésion textuelle. Une suite d“énoncés (paragraphe ou séquence)
hiérarchisant liimportance des actants (agent, patient, action). Les titres des petit étre définie comme une séquence de themes. Tout texte est pris dans une
faits divers Tia et Tib utilisent la construction passive de façon différente : tension entre cohésion (liée ii la structure théniatiqtie, iii la connexion et ii la
Tila uituits mtvonss eoncaténation des themes successifs) et progression. Les rhemes successifs
apportent les inforriiations pertinentes, plus importantes, dites en ce sens
En Roumanie, un gosse de 2 ans est mangé par des porcs. e nouvelles ›› (ii focus x- ou *foyer d”information). En assignant ii ces concepts
En Iran, un enfant de 6 mois est victime des loups. une place dans la dynamique textuelle, on dépasse la division de la phrase en
Un garçonnet de 2 ans est dévoré par des porcs que ses parents élevaient dans theme (Th) et rhéme (Rh) pour insister sur le choix du point de départ (Th)
une commune proche de Bucarest., a-t-on appris hier. L* enfant a été attaqué par de chaque nouvel énoncé. Comme le dit Dunes, tout éiioneiateur se trouve
des cochons alors qu`il voulait les nourrir. Son corps déchiqueté a été retrouvé confronté ii la question du théme ti choisir chaque fois pour base de l`énoncé
lundi dans la porcherie.
suivant. Ce que, tout en restant dans le cadre des enchaînements phrastiques,
Par ailleurs, eii lran, un bébé de 6 mois a été dévoré par des -s loups affamés s- il Blinl-tenberg décrivait ainsi :
lvlihinancliahr, un village de la région de Saveh, ii 250 l-tm au sud de Téhéran.
tltucune précision n`a été donnée sur les circonstances de ce drame qui s'est La plupart des phrases ne sont pas isolées, elles sont enchaînées ii d'autres ; iuie
passé dtirant la nuit de lundi ii mardi. phrase en amene une autre, elle la déclenche ; et le point d`aboutissement d'une
phrase est trés souvent la notion initiale de la phrase suivante ; le prédicat de la
Deux autres enfants avaient déja été attaqués par des loups, quelques jours plus
premiére devient le sujet de la deuxiéme, et ainsi de suite ; ou bien dans d"autres
tet, dans ee village de 3 000 habitants.
cas, un méme sujet reçoit une série d`attributs successifs.
(l-'5tFP-Le Matiii, 9juin Î994.)
(192-3 : 30.)
Le grand titre de Particle Tia, opere une thématisation du patient-victime
(tt Bébés ss) et une rhématisation de llaction (s dévorés ss) tout en laissant vide 2.2. Les types de progressions thématiques
la place de llagent (par qui `l). .ll en résulte un composé nominal intraprédica-
Un peut distinguer deux grands types de progressions thématiques de base,
tif, un syiitagine composé qui niaetualise pas le substantif bebes. Les deux
toujours combinées dans les textes :
phrases du chapeau se présentent, elles, sous la forme diune prédication qui
réalise llactualisation de ce qui restait virtuel. Les themes (Th) sont divisés en - a. Progression .it théme constant. Si la description divise souvent un
deux unités : un Th-propre répondant li la question Ctù ? (En Rourruinie et l~.Tn liyperthèmc en sous-thémes, les séquences narratives adoptent un dispositif
iran), et un Th répondant a la question Qui 'i' (un gosse de 2 an.s et un enfant plus simple, dans lequel le méme Th est repris, par exemple sous forme pro-
de ti niais). La partie rhématique permet de mettre en évidence Pagent en noininale, en s`adjoigriant différents Rh successifs. Ainsi dans la réécriture de
développant une prédication qui répond .ii la question Quoi 't (est mange par P2 en trois vers, cités plus haut :
des parcs et est victirne des loups). En revanche les titres liés des deux breves
suivantes (qui réécrivent la méme dépéche d“ageiice) operent une thématise-
' 46 La linguistique textuelle (Juelles catégories pour l'an-alyse des textes ? ag
Schéma 5 le cceur est dans l'oiseau, 1`oiseau est dans la cage, la cage est dans la chambre,
la chambre est dans le bateau, le bateau est très loin sur la grande iiiei'. ss
(Phébus, (1394) 2002 : 429.)
Trois forçats se procurent des revelvers
Tnt :ie Fih1 Thi Hhi *I c. Progression thématique combinée ou mélange des deux modéles de
base. En rétablissant la conclusion manquante dit syllogisine de l`exemple du
Thi -:ir Fih2 Ils *tr tuent leur qeélier = Flh2 Miel Trtibert, on obtient une version avec redondance du theme initial Th] et
L T il* et s'smparent des clefs de la prison = F-'tha reprise du théme Rh2 par deux fois :
Thi Î* Fi-93) "S -_» se précipitent hors de leurs cellules = Fih4 Schéma 7
- is- et tuent quatre gardiens dans la cour
Fih5 Hh-propre e
Thi *ie Flh`l
l =Tl“|2 *'*Fiî'i2
- b. Progression par thématisation linéaire : le Rb d*une premiere phrase
devient le Th de la seconde dont le Rh fournit, ii son totir, le Th de la suivante. .étiiisi
dans cet exemple publicitaire (étudié dans le détail dans .adam 1990 1 121-133) que T111 ri-Î* Flh2
je donne ici sous sa fomie authentique d`eiitliymeme (syllogisme incomplet) : =Tl'I3*** Fih3
T8 Et un jour Jeanic partit ii la recherche de son amoureux. Elle regardait les fleurs et toutes les fleurs s'inc|inaient vers elle
d*eau et leurs tiges penchées ; et uiutes les fleurs siinclinaient vers elle. Et .lea- ThE (= Fth2] Fihat (= Hugs) |=ii1μ5.|[= T|-1-1;
nie disait en marchant : si Sur la mer il y a un bateau - dans le bateau il y a une if
chambre - dans la chambre il y a une cage - dans la cage il y a un oiseau -
P3 Et .Jennie _* disait en marchant [_ ..]
dans lioiseau il y a un ctetir- dans le cceur il y a une lettre - dans la lettre il y a
écrit : .1'aime Jeanie. - l`aime leanie est dans la lettre, la lettre est dans le cceur.
T si Flhfi I
I'
--._-__
n
50 la linguistique textuelle Quelles catégories pour fonalyse des textes 2 '51
Ces quelques observations permettent de forrriuler la conclusion suivante : 3. Ponctuation et segmentation des unités
Tout texte - et chacune des phrases qui le constituent - posséde, diune part,
des éléments référentiels réeunents présupposés connus (par le co(n)texte),
qui assurent la cohésion de liensembie, et, d`autre part, des éléments posés 3.1. La segmentation graphique
comme nou veaux, porteurs de liexpansion et de la dynamique dc la progres- Les six bréves joiirnaiistiqties suivantes de Félix Fénéon illustrent ia diversité
sion iiiformative. Un peut., ii un premier niveau (N4 du schéma 3, p. 31), en des possibilités de segmentation des phrases :
attendant de définir 1`unité de composition textuelle minimale, dire que tout
texte T est une unité en tension entre : T4 .ayant teirassé Paffichcur iltehllle, ils le tirérent sur toute la longueur de la
passerelle d"'l'tlfi'srtville, puis le- pi'écipit.érent.
- un principe de cohésion 1 T est une suite cl *e'nonr*ri.r élémentaires liées ;
- et un principe de progression : T est une suite progressive il *érioncefs éle- T9 [Pl] Butte Deuil et Épinay on a volé l S40 metres de fils téléphoniques.
[P2] .4 Carrieres-sur-Seine, M. Bresnu slest pendu .ii un lil de fer.
nieritaires.
T111 (P1] Un inconnu peignait d“ocre les murs du cimetiére de Pantin. [P2]
î Références et lectures conseillées* Dujardin crrait nu par Saint-Guen-lïetumtine. [P3] Des fous paraît-il.
T11 À peine humée sa pri se, tft. Chevrel étcrnua et, tombant du char ii foin
- tlttidreas BLIHHEHBERG : Llorrlre ries tnots en _,ii'an(?ais uirulerne. Preiniére partie, qu'il rameiiait de Pervenchères (Clrne), expira.
Copenhague, Muni-tsgaard, 1923, et Deiixiénie partie, Copenhague, Levin et
T12 [Pl] au faite de la gare d`Enghien, un peintre a été électrocuté. [P2] Un
Munksgaard 1933. entendit claquer ses mâchoires et il s'abattit sur la marquise.
- .Shirley Cxu*i*ua-Ti-ioiviits : La coiie'res*ice te.rn.iette, Paris, L`I-larinattan, 2000.
- Bernard CUMBETIES : Pour une grarniriaire textuelle, Bruxelles. Uueulot, 1933.*
T13 [Pl] Dans le lac d'l"tiinecy, trois jeunes gens nageaient. [P2] 1_.`un, .lani-
iietti, disparut. |P3i Plongeon des autres. [P4] lls le ramenérent, mais
- Benoit DE. Couisiuttett : ii Remarques sur la perspective sémantique (thème, pro-
tTttIII'1.
pos, etc.) ss, Langue_,francoise 42, Paris, Larousse, 1929 : 60-63.*
- Frantisek Daisies : si De la structure sémantique et thématique du message ss, Lin- T4 et T11 ne comportent qu`une phrase typographique, T9 et T12 deux
guistique et sérniologie 5, Presses universitaires de Lyon, 1928 : 122-200. phrases, T10 trois phrases et T13 quatre. Si lion compare les deux petits récits
-Jan Pttturts : ss Un defining the theme in functional sentence analysis ss, Il`ravau.r complets T11 et T13, on constate qu*en dépit de leui' grande similitude narra-
linguistiques .-:le Prague, vol. 1, 1964 : 262-230. tive, ils ne sont pas du tout segmentés de la méme façon. De toute évidence,
- Pierre l`*`oisi'|'.~xisii|3tt : Les Figures au tiiscours, Paris, Flammarion, 1922 (1 S21 i. l*unité textuelle de base n”est pas identifiable .ii partir de fopération de seg-
- Michael .l-'t.lš. Hautioav, Ruqaiya Hrssaisi : Coiiesion in English, Longman, menuition typographique dit contintium verbal. Le découpage graphique des
London-New York, 1926 ; 15" éd.. 1992. unités écrites et le découpage intonatit` des unités orales sont liés ii la recher-
- 'v'i1ém Mari-testus : ss Les theses de 1929 ss, Cliaiige 3, Paris, Seuil, (_ l 929) 1969 : che de la production dleffets de sens qui manifestent les possibilités variation-
21-49. nelles du systéme linguistique.
- Franck Neveu : si Progres-sions et ruptures thématiques. .aspects de la technique Dans Pertinence linguistique cle la préteiitatiori. l_i-;tiograph.ique,
descriptive dans La Conszlition liiin*iriii*ie ss, l.'ln,forinatirin groninuitieale 62, Paris, LAG. \lédénina (1989) étend sa description de la ponctuation jusqu`au blanc
1995 : 33-41. entre les mots, lialinéa de paragraphe et la typographie, et elie tient compte
- Denis SL.attTrt : -si L`ordre du texte ss, Études de linguistique appliquée 19, Paris, des possibilités variées que manifestent les discours littéraires, jotmialistique
Didier, 1925 : 30-42. et publicitaire. La ponctuation n`est, en effet, qu'un aspect de la segmentation
- Henri WEB. I Be l 'ordre des tnots rlans les langues anciennes eottiparées aux lan- graphique de la chaine verbale. Des plus bas niveaux jusqu`aux bornes du
gues rnodernes, Pan' s, Didier. (1329) 1991. péritexte, les opérations de segmentation foumissent des instrtictions pour la
construction du sens par découpage et par regroupement (_liage) d`unités de
complexité vtniable. Virgules, point-vii'gti1e, points, points d`exclamation,
rfinterrogation et de suspension, couples de pinentheses ou de tirets, tirets en
début de ligne signalant un changement de prise de parole de personnages,
etc. jouent un réle syntaxique et énoiiciatif qu`accompagnent les minques
morpho-syiitaxiques. La longueur et la complexité de la phrase typographique
varient sous llimpact des nécessités énonciatives du sens communiqué. Au
niveau textuel, les alinéas créateurs de paragraphes et de paquets de paragra-
'“~.--_
-\_DD
'52 La linguistique textuelle Quelles catégories pour Fanalyse des textes 2 53
phes (par blancs complémentaires etlou intertitres), les changements de par- 9'119 9 Pfflflflneer les e muets d .annecy et de .leunlîs gens. L“harmonie phoni-
ties etlou de chapitres, signalent la smicture du plan de texte. Les pmagraphes que de la phrase est soutenue également par les échos sonores internes a
constituent des blocs de cohérence sémantique. Ainsi se réalise Féquilibre de chaque hémistiche et entre les deux segments du «s vers ss : 2 ill 2 iãl 3 lai 3
tout texte entre segmentation (découpage du texte en unités de niveaux diffé- isa, s ip. ` “` *
rents de complexité) et articulation (construction de sens ti F intérieur de cha-
cune de ces unités et entre elles). 3.2. Uri exemple de syntaxe expressive publicitaire
Les phrases typographiques découpent des unités sémantiques trés inégales.
Elîfltïdflüfls les effets de la syntaxe que Bally dit si affective ss "' stir la segmen-
Un retrouve la les observations formulées plus haut, ii propos des coiistruc- tation du rédactionnel de cette publicité automobile :
tions détachées.
La segmentation phrastique de T4 est signalée moins par le point que par les T14 La lvlanta.
virgules qui inarqucni les frontieres des propositions élémentaires. De I"aIIure. Et du tempérament. 1
'l`s'l [pol] ayant terrassé Fafficheur lichille, [pn2] ils le tirérent sur toute la Maiita. Le coupé qui a la cote: le favori en Europe. Ce n'est pas par
longueur de la passerelle dbfitlfortville, [pn3] puis le précipitèrent. hasard l
ll y a d`abord sa ligne racée, incomparable. Grace ii elle, la Mania se déta-
l..'orgaiiisateur temporel pu.is et le verbe conjugué au passé simple induisent che du peloton des autres voitures. `-.loilii pour Failure.
une succession temporelle d'actions. Il faut considérer puis le précipitèrent Cfité tenipérameiit, voyex plutlit les performmices de la nouvelle Itsirnirri
comme une proposition narrative [pn 3] comportant seulement une ellipse du 1240 avec son foiiguetix moteur ii injection [. ..].
sujet ils (on pourrait. fort bien écrire : puis ses agresseurs le pre'cipiuÈ*ren.t). En La premiere ligne de Faccroche (Lo Mania) apparait, en dépit du point,
dépit de Fabsence de verbe conjugué et d'agent, la construction détachée
Ayririt terrasse l'ajÎicliear.4cl1ille constitue, comme on Fa vu plus haut, une 991111119 llfl lllëlflfi (Th) et la ligne suivante comme le développement de deux
rhémes successifs portant sur le thé-me et servant .ii le qualifier' De l 'allure
autre proposition nturative [pnl]. La construction accomplie du participe (Rh l) et lit du teniperanient l (Rh2). Les trois unités Th l Rlil lRh2 sont cons-
introduit un lien temporel (t) diantérlorité entre les actions (a) des agresseurs : tnuees en unites texttielles typographtquenient indépendantes par Falinéa
terrasser le malheureux Achille [al-tl = pnl] puis le tirer [a2-t2 = pn2] avant d abord, par dep points qui isolent et le point d'exclamation final ensuite.
de le pre.'cipiter [a3-t3 = pn3]. La segmentation de la longue phrase typogra- Un peut malgre tout considerer que Rhl et Rh2 sont, malgré la barriere du
phique par trois virgules rertforce Feffct sémantico-stylistique dû ii Fefface- point, lies entre eux par la conjonction si et ss, er qifjig ggng gn dépit du blanc
ment du sujet-agent de Fagression. Ce dernier n'est désigné qu“uue seule fois de Falinéa, reliés au Th. lls appiuaissent, malgré Fellipse du verbe avoir
par un énigmatique pronom ils qui ne fotiriiit aucune indication sur Fidentité
des agresseurs de la victime, pourvue elle dfune profession et tFun prénom. 9399919 si H il-*li tlümflifl Ce qui est dit de la Manta. avec une trés forte modalisa-
tion enoiiciative des qualités attribuées ati théiiie. Le point diexclamation final
(Fest, en revanche, une opération de segmentation systéniatiquc des propo- est la trace_de la presence eifaluative d'un énoiiciateur enthousiaste. Cette
sitions par un point qui domine en T13 : marque moins syntaxique qu iiitouative fait ressembler lsthl et Rh2 ii des
T13 [Pl] Dans le lac dlannecy, ti'ois jeunes gens nageaient. [P2] L`un, lani- phrases exclainatives de type Quelle allure l et Quel teinperoii*ient .l Cette
netti, disparut. [P3] Plongeon des autres. [P4] lls le ramenérent, mais valeur intonative de la ponctuation permet méme d' imaginer que Féiioiicé ini-
mort. tiall ait une Èonahte interrogative: La Mania .-'i' qui correspondrait bien ii sa
sa etplr de theme _ lz“'sou.r nie tleirutntles nion avis sur la ll*i'anra .2 L"écrit offre
Cette segmentation typographique par le couple majuscule-point est toute- visi einent des ressources expressives tres proches de la syntaxe de Foral.
fois loin d'étre canonique. La phrase nominale P3 accentue la rapidité, la £La ponctuation peu conventionnelle de cet énoncé se prolonge au début du
spontanéité de la réaction des sauveteurs, tandis r|iie P4 comporte deux propo-
ïîîqjiíètåqniiel Z Mttntri. .Le qui rt la cote .' lejfavori en Europe. Le point et
sitions ntnratives séparées par une virgule et par le connecteur argumeiitatif
H. points remplacent ici une copule syntaxique de type ii e'est ss ui .ss gr
MMS. Le caractére monorénie de la toute derniére proposition : mais niort, c est ss. Tout en opérant une séparation graphique, les signes rle ponctuation
tranche avec la longueur des phrases qui précédent et stirtout avec P1. Les
deux monosyllabes allitérant par la con sonne intl contrastent avec F alexaiidrin
de deux fois six syllabes séparées par la virgule centrale de Pl. Ce contraste I0.D* .ins son "l rnirr.
't de .it_i›listiqiie_tiring.rii.ie
- (fi 25_s-236),
*s - as la dil lérence de Saussure, Ballv range
produit un effet de sens stylistiquenient intéressant : la chute-ciausule visit son cette -si syntaxe affective ss dans le -sa globe de la langue ss et pas dans la parole ' ii 1] y *i 'eur leg,
tragique augmenté par la briéveté du dernier mot et pie* le contraste ent.re
H ' I. J _ L _ { . L -
äïglllllîšdfi 14 El'=1lï1Iï1ï11T'i_'«. un vaste territoire, tort peu connu encore. contenant totit l`ensen-.ble
Feuphorie initiale, sotitenue par Fampleur de Falexandrin qui entraîne la dic- - '-4 süflfit Elfliïliïlflîlflalcs par lesqiieiles le scntimt-nt trouve .i s exprimer ss (1921 : 261 i.
H I 1 -r - ' 'II ' " I 1. I" .5 ' s
1-__-1.,-
,
._ 54 Le linguistique textuelle Quelles catégories pour Fanalyse des textes 2 55
relient les tinités selon la méme structure nominale que dans le titre 1 Mrinto 3.3. Segrnenter un écrit oralisé : si Vive le Québec libre l ss
(Th). Le coupe" qui a la cote (Rhl) et le favori en Europe IÎRÎÎÊÎ- En 99Pil 9'-l
Toute transcription pose des problémes de segmentation. Ainsi pour le dis-
point, on a ici affaire ii une structure trés proche de celle des phrases nonuna-
cours prononcé le 24 juillet 1962 par le général de Gaulle au balcon de l'1-[lite]
les dont Benveniste étudie le fonctionnement en indo-etiropéen et en grec
de ville de Miintréalm. La version écrite disponible sur Internet (INT) et celle
ancien (1966 : 151-162). _ _
des archives nationales du Canada (ÀNC), transcrire par Éric Roussel dans
Benveniste considere qu'il existe deux modes distincts d`énonciation, qui son De Gaulle de la collection Biographies-NRF (Gallimard 2002 : 339), dif-
forment Fun et Fautre un énoncé assertif fini. Enoncés noiuiiial et verbal ferent en bien des points. L*opération de normalisation écrite est particuliere-
sont, dans cette hypothése, deux types concurrents et complémentaires ment marquée dans INT. Les phrases sont raccourcies par rapport aux ANC et
d`assertion : si La phrase nominale ne saurait étre considérée comme privée les points d`exclamation moins nombreux. On observe surtout Feffaceinent
de verbe. Elle est aussi compléte que niimporte quel énoncé verbal ss (1966 :
des trois répétitions conservées dans les ANC (s je vous salue ss, -s et tout le
159). Tant que Fénoucé nominal était considéré comme une phrase verbale
long de ma route ss, -si si vous saviee ss). La suppression, dans INT, de
ii verbe déficient., sa nature spécifique ne pouvait ressortir. En particulier le Fadverbe déictique ss inaintenani ss, dans ss si vous saviez quelle confiance la
fait que ss le prédicat de la phrase nominale, méme 1orsqu'il est adjectif, a France [...] porte maintenant vers vous ss (ANC), est ti la fois une trace de
[...] une valeur esscnt.ielle et exprime [...] une part intégrante de Fétre du décontextualisation de la situation d`énonciation propre ii Fécrit et une modi-
sujet ss (l960: 162). T14 exploite pleinement cette valeur sémantique qui fication importante du sens. Cette suppression atténue le découpage du temps
dépasse le cas particulier des langues anciennes et de Flrlandais du Kerry en un avant et un aprés inaintenaiii. Retenons surtout le rétablissement trés
cités par Benvenist.e.
grammatical et normatif de Fr.srdre noni. + at(iecti,f + nora. propre dans a la
Retenons seulement que la notion de phrase graphique, définie par une com- ville française de Montréal ss (INT), lii où de Gaulle, comme le retiennent bien
plétude Siijet + Perlse encadrée par une majuscule et un point final, rend mal les ANC, a dit si la ville de Montréal française ss. Soit, du point de vue mor-
compte des multiples propriétés et possibilités de Fécrit. Les propriétés hété- pho-syntaxique, un détachement ii droite de Fadjectif qui (une trés courte
rogénes de la ponctuation consistent il marquer aussi bien Fintonation et pause le confirmant ii Foral) lui conliére une valeur expressive, traduite par
I`énonciation que Funité logico-grammaticale, le rythme et la mise en relief Fadjonction d'un point d'excl_amation dans les ANC. Ce détachement grani-
(Fun segment textuel (Dahlet 2003). matical oppose implicitement la nature si t`ranÇ:aise ss de la -si Belle province ss,
Parmi les propriétés typographiques, il ne faut pas oublier la forme, la ii Finseiiion géopolitique du Québec dans une réalité nord-ainéricaine. C'est
taille, la couleur des lettres et la place de Fénoucé dans Fespace graphique. sur cet antagonisme que de Gaulle construit une grande partie de son argu-
On a vu plus haut que les titres de presse et les slogans d'accroche piiblici- mentation. Ce petit détail de transcription touche donc un point capital de la
taires se distinguent. positionnellement et typographiquemcnt du rédaction- construction du sens.
nel. Celui de T2a, disposé sur une ligne, différe de ceux de T2b et de T14
Bu recoupant les archives sonores (films et enregistrements sur bande
diffractés sur deux lignes. Ch. Luc et J. Virbel parlent fort justement ii ce magnétique). le discours prononcé fut certainement trés proche du texte trans-
propos de propriétés si typo-dispositioniielles ss de la mise en forme maté- crit ci-aprés de maniére it rendre certains aspects de sa matérialité discursive
rielle des énoncés (200l)". Le fonctionnement textuel doit, par ailleurs, orale nécessaires pour procéder il une analyse. À coimnencer par les applau-
étre pris en compte. tftinsi Fautonomisation typo-dispositionnelle des trois dissements, traces sonores de Fiiitensité du contact entre Forateur et la foule,
groupes de Faccroche de T14 est inséparable du fait que la suite du rédac-
soulignés graphiquement avec, entre crochets, les parties de discours encore
tionnel développe chacune des trois parties de Faccroche sous forme d'un couvertes par eux. Leur durée est indiquée quand elle a pu étre mesurée de
paragraphe. l..es structures ii présentatif il y a ou Voila permettent de mettre fneon assee fiable. Trois types de pauses sont signalées :
en évidence la reprise de Rhl. L`initiale du second paragraphe opère un
changement de topique (chap. 4, § 51) par thématisation de Rh2 par la for- - Les simples pauses de souffle [l], de pertinence moindre, mais qui consti-
tuent un aspect du rythme de la parole.
mule Cdté tetnpérarrient.
* Les pauses marquées [_ il] sont des indices forts de la rythniicité du discours
voulue par Fénonciateur. Les changements de vitesse d`élocution sont ainsi
1 1. Pour une approche de la notion de paragraphe, voir Futivragccolicgtif édité par Roger Laufcr I2. Pour une étude de ce discours, voir mon article ss Quancl dire *'v'ive le Québec libre 1", c“est
(1935). Potir Fétude de la ponctuation, voir Langue _ironcaise, n 45 11930). Bi Pfflllfå-'lltî-fs faire Fhistoire avec des riiots ss, lliscours et con.rrructioii.~i identitaires. Diane 'ilincent (éd),
nf' 20 (1991). Montréal, Nota Betie, 2004 : 13-33.
'q_-\_
_
'ãé La linguistique textuelle Quelles catégeries peut Fanalvse des teztes i' 5?
identifiables. ils peuvent étre liés au fait que 1`erateur veut parfeis aller au älü si veus saviez quelle affeeT1ül'~l ir' elle ïeemmenee ii Essentir ii peur
beut cl* un éneneé sans étre interrempu (par ezemple au § 3, au § 'i eu en Fin de les Français du Canada |
§ ll), Presque partent ailleurs, ils seulignent le fait qu`au eentraire, il peut §l] ETI si veus saviez fi a quel peint i elle se sentt'_Çt_bIigée Li de meneur!
ralentir et seander sen prepes en seulignant des mets (en séparant, par ezem- J' a vetre marehe en avant 1" a vetre pregrés ii eiest PClL1Rquei ii elle å ii
ple, un nem de sen adjeetit) eu des svntagmes. eenelu ii avee le geuvernement du Québee avee eelui de men ami .i Jehn-
sen [Appl. ferts 5_`_' DES-z-aeeertls]
* Les pauses lengues [iii] délimitent, avee les applaudissements, ee que
je prepese de eensidérer eemme des paragraphes t§) interaetivement ee- §l2 C-z-aeeerds ii peur que les Français de PARt et Dï¿i.L,ll1*e i de lüätlaii-
eenstruits par l“erateur et Fauditeire [netés de l ii lé). Ces pauses sent des tique ii ïvaillent-ensälble ii ii une méme eeuvre i française [sî'tppl_
f srt' 9"]
L5?
penetuants des grands segments de te-ztes. Elles sent les marques diune rvth-
mieité ee-éneneiative parfeis eheisie par l`erateur qui attend et appelle les §I3 et <:l'ailll,$_ ii le eeneeurs ii que la Franee H va J' teus les jeurs un peu
applaudissements, parfeis eausée par les interruptiens venant de la feule. Cer- plus i' prétefl-iei H elle sait bien I que veus le lui rendrez it' paree quer'
taines iufleziens majeures, earaetéristiques du ten de la veiz du générai de veus étes ii È train H de veus lïïlstituer .ii des Z-Élites .ii des Χ._-_l,_lsine-s
Gaulle, sent signalées par des eapitales seulignées qui indiquent, autant que ii des Z-Elfiltreprises i des Qheratiiires ii qui i ferent i Fétennement de
pessible, le phenéme e-u ie greupe de phenémes que de Gaulle aeeentue. Cle-st iiifil QUÎ iiÉ_lUil1'j`en suis ,*§LJ_11 ii veus @meurent ii meer!
i Q Franee [åppl. ferts lú"[ vive de G.-zuiie 1' vive de Griniitijj
le eeuplage entre ees faits diintensité et les pauses meyennes [ii] qui fait le
rythme prepre que l“en perçeit il l`ée-eute. Cette transeriptien a peur but de §l4 veilsi i' ee que ije suis i venu i veus dire J' E seir ii en ajeutant ii que
mentrer eemment en établit minirnalement un teste sur lequel il devient pessi- j`emL§B_te de eette réunien ii fieuïe ii de lvlentréal ii un seuv`uir .i Een-
bliable- Li la Franee entiiére ii SMT ii vülÎ ii E,Nter1d ii ee qui sipasse iei i
ble de eemmeneer il travailler. i et ii Je puis veus dire ii qu`el le en vaudra mieuz ii' vive lvíentréal ii vive
Transeriptien du disceurs de lvlenlréal le Québee lgppl. trés ferts tî"]
§l5 _"›¿'1_"_'v_*'_e .i le i Québee libre |Ap_pl. tres ferts 22" vive iii vive iifl
,ifflpplriueli.v.veniertt.s _peitu'r;int que ele Geuiie srïitie ie fivuie et rμtirzfi. préptïre en
ririt.v'e et méme des pre_,ieerezi.rs,i §iñ vive ii le Canada françi ii el vive la FRtäl*lCe [åppl. ferts (vive rie
Geniie 1' vive de Gaulle I' vive de Ganilell
«fil C`ESt une i llvllvlENSe ii Élvl-GTIUI*-l i qui fiemplit men Ceeur ii en
I vevant ii devant inei ii la ville de lvlentREAL il Flhfiililçaise lvfsppl. ties Cette transeriptien rend eempte d`un tvpe singulier d`eral, situé entre l"eral
ferls lé" au netn...] et l`éerit. Parmi les traees earaetéristiques de l“eral seigneuseinent effaeées
§2 au nem du vieuz pavs ii au nem d`la France i je veus salue ivlippl. ferts 4" par les transeriptiens d`Internet et des are-hives natienales du Canada, eitens
je veus salue] i de tent men CUEUR [Appl. faibles 4"] les nenibreuses élisiens de [e)“. Elles sent plus rares au milieu d”un met
§3 je vais veus eenfier un SECRET i que veus ne répéterez pas [,eippl. 2“l {`ra.eiat'.eerrt, sr.1nv*airIi qu`entre un déterminant eu une prépesitien et un nem,
§-='l ee seir iCl ii et teut Flnng de ma RüUTe ii je m”treuv.*lilS dans une entre un prenem et un verbe [tra nem e“ie .i*`renee, te-ia' .i “ir,vig_, que fie riise, _,ie
atn1esPl-IEREJ' du méme GENRe ii que eelle de la L.ihéra§[`_IQ_l_*\l_ [_fip|:¿ rn"rreavei.s, je re*μerieet.v, ee qui s "prrss*e). Ce reliiehement relatif de l"artieula-
trés ferls ET". _ . tien syilahique eentraste avee les îiaisens trés marquée du pluriel fiininenses-
§5 et ii teut le lengl .ii et tent le leng de ina RûUTe iii entre eelå iij”ai eens- z-épreuves, de.s-z-eeeerds*, rie.s-z-riiite.s, ete). Si l'en eenipare rear i 'feng de
taté ii quel imrn_E¿i_se effiiït il de PRRUgrés ii de ïveleppement ii et peu' me rente [_§-4) et .tent le ieag rie me reafte {§ 5), en a le sentiment que le § 4 est
sens-equeni «PaffRlšUä_l've ' hissement [appt _ irésserts veus aeeeeiplíssezl eneere au eentaet de la eenfidenee du § 3 et que ee reliiehen1ent artieulateire
§6 veus aeeemplissez iei ii et e est a lvlent il qu il faut que J le L1_l§e
seuligne le ten dela eenfidenee, alers que le ii 5 marque l"euverture de1*argu-
iiftppl. |iiJrts__-rsj' p_-.eujee que] mentatien preprement dite. Il faudrait eneere eiter les interruptiens génératri-
ees de reprises-répétitiens que l“éerit supprime en les eensidérant eemme des
§Î" paree que ii s'il v a au rnïde fi une ville ez§ e i par ses RÉUS-
ratages alers quien les eenservant en peut ebserver, du meins iei, les ehevau-
ïes ídernes i e`est la vütre |.*'f'ip_pl. trés ferts Ti" je dis i ivive de
Geitiie 1" vive tie Gftttiie_,ll
elie-ments des applaudissements et il“une parele qui peine parfeis ii redémarrer
(transitiens des § 1-2, § 4-5, § ti-T, § 9-IU, § l5-le).
{2,'=B je dis i e`est la vf:-tre ii et je m*permets ifaieuter -:fest la t*~1(}"l`Re [,é.ppl.
tres ferts 9"]
§"š`l si veus saviez ii quelle eenfianee ii la Franee REvei1lée ii aprés d“immen- l3_ La ehute du te] en Iînale de met tient, en revanehe, au fait que le français du général de
ses-z-épreuves ii' perle niainlinafll 1" vers vClUS [i*"*i,II_1_μ_i_i. Îistflä Ê" Si 'tüllå Gaulle- est un français du nerd de la Franee, différent de la preneneiatien des méridienaiiz
saviez_| qui, ii iii] en iiü marquent le ie] en finale de met,
53 La linguistique textuelle Quelles catégeries peur fanslyse des testes if* Sû
Parmi les traces sinen d`une scripturaiité sens-jacente, du meins diune éla- res[,_1ei1 ils vivent de pain neir, d*eau, et de racine[L] ils épargnent aus autres
beratien antérieure et d`une mémerisatien de pans entiers veire de teut le dis- hemmes la peine de semer, de labeurer et ldel recueillir peut vivre, et méritent
ceurs, il faut mentien ner la synta:-te cemplcze des paragraphes 6 et Ti ainsi que ainsi de ne pas manquer de ce pain quiils ent semé.
le rythme périedique ternaire des § 5, § 9 ii ll et § 14. Les cheiz de segmentatien de Seler et Banda sent très preehes. Le te:-tte se
présente cemme une structure linéaire plate de quatre segments égauz : [À ;
3.4. Fragment 123 des Caractères de La Bruyère -=:l:› B ; C ; D.]. Ces deus: éditiens ne diffèrent que par le pluriel ii s racines ss et la
virgule après si tan ières s- (suivant, en cela, Garapen). Les deus dernières édi-
Neus allens utiliser è plusieurs reprises par la suite le fragment 123 de la sec- tiens, que neus prendrens cemme référence par la suite, ne divergent que sur
tien s De l`hemme s› des Cui'uctiv*es de La Bruyère, aj euté, en 11539, lers de la un peint : E. Bury supprime la majuscule è s Seleil a que L. van Delft relève.
quatrième éditien du recueil. Ce fragment se présente, du peint de vue de la Cette segmentatien abeutit une structure linéaire de treis segments égauz. et
segmentatien pa_r la penctuatien, cemme une seule lengue phrase typegraphi-
d'un quatrième, intreduit par un deuble peint : [A ; E ; C :J [D.].
que cempertant quatre segments (it, E, C, D) qui ferment chacun une phrase
périedique. Teutefeis les cinq grandes éditiens dent neus dispesens actuelle- * Éditiens dllzïlnimanuel Bury, Classiques de peche, Le Livre de Peche
ment divergent è prepes des marques de cette segmentatien. Ces différences if l-fiîiû, Librairie générale française, Paris, 1995, et de Leuis van Delft,
sent teutes signalées entre crechets et seulignées. Editien de l“Imprimcrie natienale, Paris, 1993 :
* Étlitien de Rehert Garapen, Garnier, Paris, 1962 : [Jun veit certains animauz fareuches, des mâles et des femelles répandus par la
campagne, neirs, lividcs et teut brûlés du [§1seleil, attachés ii la terre qu'ils
L-“en veit certains animauz fareuches, des miilcs et des temelles [,_]répandus par feuillent, et qulils remuent avec une epiuiétreté invincible ; ils ent cemme une
'a campagne, neirs, lividcs et teut brûlés du seleil, attachés il la terre qu`ils veis articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils lnentrent une face
t`euillent[_let quiils remuent avec une epiniãtreté invincible ; ils ent cemme une humaine, et en effet ils sent des hemmes ; ils se retirent la nuit dans des tanières
veiz a_rticulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils mentrent une face eù ils vivent de pain neir, d”eau, et de racine : ils épargnant aus autres hemmes
_1umaine, et en effet ils sent des hemmes[¿1ls se retirent la nuit dans des taniè- la peine de semer, de labeurer ct recueillir peur vivre, et méritent ainsi de ne pas
res[._lei`1 ils vivent de pain neir, cl”eau, et de racine-1,<.;_;1 ils épargnent aus aI.|t.res manquer de ce pain qu*ils ent semé-
mmmes la peine de semer, de labeurer ct idgl recueillir peur vivre, et méritent
ainsi de ne pas manquer de ce pain qu`ils ent semé. Si lien se réfère è la cenceptien de liécriture du J-tvlls siècle, neus avens
affaire il un t.este cempesé de quatre phrases périediques. Tandis que le gram-
Cette éditien présente la plus ferte déeisien de segmentatien puisqu'ellc mairien du I›tv111** siècle Beauzée lie encere essentiellement la penctuatien it la
divise le teste en deus phrases cempertant chacune deus. segments : Pl [A ; prepertien des pauses de la lecture eralisée, Cendillac distingue lei ; i des i : i'
13.] P2 [C ; D.]. Deus autres éditiens precèdent, en revanche, è une segmenta- sur la base diune cernplétude différente du sens. Entre les treis membres de la
tien en quatre segments égaus 1 structure lé. ; B ; Cl, le sens est cemme suspendu chaque feis et ne se stabilise
' Éditien de Julien Banda, La Pléiade, Gallimard, Paris, 1951 : que par la réunien des treis segments. En revanche, entre ce qui précède les
i : ict ce qui suit, un sens que Cendillac dit -s fini si est établi il gauche [A + B
L`en veit certains animauz fareuches, des males et des femcllesl ,__1répandus par + Cl, diune part, et it dreite [C], dlautre part. ljéditien Garapen prepese une
la campagne, neirs, livides et teut brûlés du seleil, attachés ii la terre qu'ils autre structure, avec deus. unités de sens s fini ss ; [Pt +13] et [C + D], et les
I'euilleut1__let qu'ils retnuent avec une epiniiitreté invincible : ils ent cemme une éditiens Benda et Seler une seule unité de sens [A + B + C + Dj. Les éditiens
veiz tuticulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils mentrent une face
humaine, et en effet ils sent des hemmes[¿_1ils se retirent la nuit dans des taniè-
de Bury et de van Delft respectent au mieu:-t le dernier manuscrit révisé par
res eü ils vivent de pain neir, d'eau, et de racinej_;_]ils épargneut auz autres La Bruyère. Bury dit aveir ~s rétabli la penctuatien du teste d`erigine, en
hemmes la peine de semer, de labeurer ct lg recueillir peur vivre, et méritent reprenant les virgules, les peints virgule et les deuz-peints tels qu“ils sent uti-
ainsi de ne pas manquer de ce pain qu`ils ent semé. lisés par La Bruyère ss et il ajeute : e Cela neus semble cerrespendre au carac-
tère erateire de sa prese ss H995 : 5-sl).
- éditien de Pau-tes saler, Lstf-sii, sat. suuquins, Paru., issu :
L'en veit ceitains animaus fareucltcs, des mûlcs et des femel1es[,Jrépandus par Références et lectures censeillées*
la campagne, neirs, livides et teut briilés du seleil, attachés a la ter1'e qulils
feuillentljet qu`ils remuent avec une epiniûtreté invincible ; ils ent cemme une - l'vla1'c Ptit.-i'iI3“i'.~f*il~l I Le prirugrrzpite rusrretifi Paris, L'l-l_atmtttl;at1, 1994.
veiz articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils mentrent une face - Charles H.s.|_Lv : Traite' .-:ie .siji=ii.sii.-si.ie J|'i*r'ua;.*aise, Heidelberg, Carl vv'inter's uni-
humaine, ct en effet ils sent des hemmes[¿_1ils se retirent la nuit dans des taniè- versittitsbuchhandlung, lÉl2l : -§ 251-269.*
,- ûû La linguistique teztueile Quelles catégeries peut fanaiyse des testes 2 bl
- Émile BEuvEt~tIsTE : -s La phrase neminaie ss, Preirièiues' rie iirtgai.stiaae generate .-', Ce que neus venens de censtater it prepes du 'fragment 123 des Caractères de
Paris, Gallimard, 19156: l5l-152. La Bruyère a preuvé qu” il est nécessaire de tenir cemptc, de fapen critique, des
I _ vérenique DaHLaT : Penetuatiert et eiteaciatiea, Guyane, ibis Reuge éditiüllã. variantes en variatiens testuelles des éditiens. La cemparaisen des états édite-
2003.* riauz d'un teste est, neus l*avens vu, particulièretnent éclairante. Étudiant
- J ean-lvflarc DEFa'rs, Laurence Restt-ia, Française TILt<.'_t1v téd.) : il qui appartierit (Adam et Heidmann 2{ÎIû3) un petit teste de Kafka dent neus reparlerens plus
ia penctuatien ?, Btuzelles, Duculet, iiiûii. lein (T16, p. T2), neus neus semmes certes rendu centpte des preblèmes que
- Lt:trtgttejraaçai.re 45 : La i*"urtetaaiien, Paris, Laruusse, llšlllfl.
pesaient les chuis de traductien dvtlesandre vialatte et méme de lvlarthe
i~?.ebert. Neus neus semntes surteut aperçus que le teste allemand édité par lvlaz
- Reger L..~tLIt-'Isa (éd.) : La netien de paragraphe, Paris, Éditiens du CNRS, l9S5. Berd et suivi par les traducteurs présentait des manipulatiens éditeriales : ajeut
- Christ.ephe LUC, Jacques vtaeet. : a Le medèle diarchitezture tcztue-lle. Fende- diun titre et déplacement du paragraphe final en téte de teste. etc. Sans une
ments et czpérimentatien a, verhum XXIH, l, Presses universitaires de Nancy. prise en cempte des Lravaus philelegiques allemands et de l`édit.ien critique des
2û'l]l :lil-*3-l23. manuscrits du jettrnal de Kafka, neus n“auriens pas pu prepeser une traductien
- Pratiques nf” 'ifl 1 La Pertetuatiert, Metz, l99l _* (Titi) de ce teste. Ici se creisent denc des disciplines qui vent de l`histeire de
- Ludmilla G. vEDEt~tttvr-. : F'ertiueuc'e linguistique de ia ,aréseaiatiaa tytiagrapiti- féditien a la traductien et a la philelegie, en passtutt par Panalyse linguistique.
que, Paris, Peters, 1989. La méme questien se pese, hers du champ littéraire, ii prepes de Pétablisse-
ment du disceurs de lvlentréal du général de Gaulle. Neus avens vu que le
teste diffusé sur internet est heauceup plus nerntalisé et par la méme défermé,
que la versien des archives d`Ottavva, manifestement plus preche du teste pre-
4. Établissement du texte et construction nencé. Les arcltives seneres et. les films diactualité, qui sent seumis è des ceu-
pes au ntentage, deivent étre, eus aussi, seigneusemettt centrûlés. La
de l'objet d'analyse transeriptien prepesée plus haut, cetnme les trad uctiens des testes de Kafka et
de Berges dent il sera questien. ne sent rien d`autre que des établissements des
La linguistique teztuelle seuffre, cemme l“`analyse de disceurs et centme textes, des transeriptiens et des traductie-ns de travail destinées it rendre pessi-
fesplicatien de testes, d`un manque de réflesien relatif ii Fétablissement de la ble une analyse.
lettre de sert ebjet d`étude. lvl. Charles, dans le champ de la peétique et de la La prise en centpt.e de la génétique est également un atttidete .it l`idéele-
critique littéraire, fait de la creyance naïve en févidence de liezistence du gie de la -s clé-ture du teste a. Il me semble que, de façen certes pelétniqtte.
teste un -s préjugé critique ss : P.-lvl. de Biasi eppese assez justement les fendcments de l`herméneut.ique
Suit un teste, je vais liétudier. Teut se passe cemme si le teste ezistait hers du
classique it la science des testes et des decuments qu“il appelle e critique
regard que je perte sttr ltti, hers de l`espérience que jlen ai, hers des epératiens génétique s-_ Au medèle intplicite de Therméneutique qui reste celui du Livre
queje ltti fais subir peut que précisément il devienne tezte. et du t'ezte sacré, étayé sur la glese et le cenunentaire, il eppese une critique
[IGÉIS :-=l[l.) génétique :
Le dispesitifméthedelegique structuralistc a prûné une autenetnie et méme [_ _ _] réseltttnent médielegiq ue. laïque et antifendanteutaliste. Les tnanttscrits lui
une autetélicité des testes qui se sent accempagnées d'un discrédit de la phi- ettt enseigné qtte le teste est |`effet d“un travail, qu`il nc vit que par la ntétneire
lelegie. Or, cemtne le dit fe1't jttstement F. Rastiet' dans Arts et .sciences ala vive de sa prepre éct'itttre, que le sens est instable et la vérité preblématiquc. En
tarte : s La philelegie rappelle que les teztes ne sent pas des dennées, mais cherchant ii eenstmire une épistémelegie ltiste1'ique et peut-étre matérialiste de
des censtructiens preblématiques issues de diverses precédures ss (2001 1 32). liécriture littéraire. la génétique littéraire arrache la relatien critique ii la t`ictien
L“appert de la démarche philelegique tient d“aberd it ce rappel et au cetttrûle de sa seuveraineté et réinsère llueuvre dans la legique prefane de sa genèse.
quielle permet diezercer sur l`interprétatien : s La philelegie recemmande eu lvlais cc geste, lein de rendre caduque la relatien critique, enricltit le teste diune
dissuade, veire interdit eu prescrit - mais de manière critique et nen dimcnsien qui lui faisait cruellement défaut : la quatrième dimettsien, celle du
degmatique-; elle délimite Fespace de finterprétatien et cpntraint, sans le temps, eü le sens reprcttd pesscssiett de sa prepre histeire.
déterntiner, le parceurs de Pinterprète s.~ [Rastier 2001 : 132). .si l`épeque de la iivittade a'-as ii vres du lsl févrierl 992.)
critique déeenstructiviste et des banques de testes infermatisécs dans lesquel-
les étudiants et chercheurs puisent allègrement, Pétablissement critique des iäu déficit tet-ttue] de l`attaiyse de disceurs, F. Cessutta ajeute Ltn «sc déficit
testes est une urgence. interprétatif ss (2004 : 192) qu`il sittte entre le ~s risque du fertnalisme lié il une
E2 La linguistique teztueiie Quelles catégeries peut l'anaIyse des testes 2 53
lecture insensible it la signifieatien du teste, qui négligerait de rapperter Résumé des dernaines de Pétablissement du texte
Fétude des fermes de mise en disceurs it la teneur de ce disceurs Is {2flU4:
192) et les risques du cemmentaire traditiennel quii] définit cem me -s une her-
K .Établissement philelegique \
méneutique eublieuse de sa philelegie s- (id.). Ce déficit, que Rastier censi- du te:-rte
dère cenune un e déficit herméneutique des sciences du langage a (2lÎlûl :
1U2}, est bien décrit par Cessutta : variatiens variatiens
aucteriale éditeriales
Lfanalyse du disceurs se définit en articulant la descriptien et l'esplicatien lgénètique icemparaieen
des phénemènes discursifs et par le refus cerrélatif de Finterprétatien. Ce teatuellel dee éditiens) _
refus est la cenditien d`une appreche ebjectivée des phénemènes te:-ttuels
dans un cadre épistémelegique it vecatien scientifique. Peur l“analyse du dis-
ceurs, analyser un teste n`a pas peur visée de le cetnprendre, mais d`aberd Traductien de travail
de l'e:-tpliquer [_...]. Est-ce it dire que teute interprétatien est ezclue parce let cemparaisen
\ des traduetienel J
qu`elle est antinemique avec la définitien “l Dui si l'en entend par
interpréter: restituer un sens intrinsèque qui serait lié au teste, accessible par
s cempréhensien :›› ; mais si interpréter ciest se denner une hypethèse cett-
traignant la lect.ure, et mettre cette hypethèse ii llépreuve diune étude discur- Ces quatre perspectives een finrient le fait neté par Almuth Grésillen è prepes
sive du te:-tte, alers la catégerie d“interprétatien est susceptible tliétre de la génétique te:-ttuelle et de ce qu“elle appelle la een-structien du
réhabilitée du peint de vue de l“analyse du disceurs. Mais il faut alers au -s pretetezte si : -s Le linguiste, au lieu de dispeser de dennées qui ne demandent
préalable dissecier llinterprétatien de la cempréhensien. Un centribuerait
ainsi ii une appreche nen herméneutique de llinterprétatien. quïit étre interprétées, a besein de censtruire diaberd sen. ebjet s- (1935 : E85).
(2{Jll-sl: 189.)
Ce qu'il faut retenir au terme
Cemme Rastier, il se réfère it Pherméneutique matérielle de Szendi,
c”est-il-dire `a une herméneutique qui rempt avec fherméneuttque théelegtque des deux chapitres intreductifs
et philelegique : * Les catégeries et unités de l`analyse teztuelle sent différentes de celles de
la grammaire de la langue. ll s"agit d`un appareil neuveau de cencepts et de
Le refus dlune pesitien théelegique dans sen principe, que lien peut ceusidérer
définitiens.
cemme demittante, [...j ferme l'enjeu véritable de la lutte engagée par Szendi
peur une philelegie critique. I Le niveau du tezte est un niveau de trep haute cemplezité peur se centen-
(Bellaclt, préface de Szendi 193€* t l1I.} ter des e grant maires de teste si et autres -s typelegies de testes a.
* La phrase ne peut pas étre prise cemme unité teztuelle d`analyse. Elle deit
Le pregramme de Szendi, repris par Rastier {2UU1 : 99) et par Cessutta, étre remplacée par une unité plus seuple dent la segmentatien en disceurs est
neus servira de guide, aussi bien pettr l'analyse te:-ttuelle du chapitre li que estrémernent variée et prefendément signifiante.
peur celle du fragment 123 de La Bruyère : ' La pregressien thème :=- rhème n“est pas une théerie de la phrase, mais des
I .-'lt jf
enc tatnements d eneneés dans la linéarité de la chaine verbale.
Llhernténeutique critique enceurage llanaiyse du disceurs il reprendre la ques- - La segmentatien du centinuum graphique fait pleinement sens au:-t
tien de l'inte1-prétatien teztuelle, puisque les pestulats tl'histericité, de tnatéria- niveauz syntazique, éneneiatif et teztuel. Elle est inséparable de la tensien
lité et de dimensien critiqtte sent partagés par les deus appreches.
{Cessutta 2[llÎl4 : l95.]t
entre discentinuité [segmentatien des unités) et centittuité (liage).
- La linguistique a nen seulement peur ebjet empirique mais peur ebjet.
théerique cette unité de cemmuuicatien-interactien langagière quien appelle
un disceurs et la nature des liages testuels datts lesquels Platen, Humbeldt et
Saussure veyaient déja la clé des faits de disceurs.
* Liebjet de la linguistique teztuelle est ainsi recentré sur les agencements
d*unités de niveaus différents de cemplexité, au sein d`une unité ter-tte dent les
frentières deivent étre interregées.
E4 Le linguistique textuelle
1. Pour une tléfinitinn de la ce-énonciation. voir le chapitre 4 ile i.irigttisrigtte iertueiie llftdtttu
§999t