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Référence ABRY D., VELDEMAN J., Phonétique et phonétique corrective. Cours. CNED. Université
Stendhal Grenoble 3, Section Didactique du FLE. 2015.
1
PHONÉTIQUE ET PHONÉTIQUE CORRECTIVE
Résumé Avant-propos
1. Faire le point sur le phonétisme du français actuel au niveau vocalique. Tout enseignant
doit connaître et maîtriser les connaissances scientifiques en ce qui concerne le phonétisme
du français au niveau articulatoire, acoustique et phonologique. Il doit pouvoir avoir du
recul sur sa propre prononciation.
2. Connaître et faire le tour des différentes techniques et des moyens pour corriger les erreurs
ponctuelles dans le discours des apprenants.
3. Présenter une typologie d’exercices/activités spécifiquement orientés vers l’acquisition
d’une meilleure audition et prononciation du français en fonction des niveaux du CECR.
Chapitre 1
La phonétique et la phonologie du français
La phonétique est très importante car toute langue est un matériau sonore.
La phonologie : Il est important d’étudier les différences de son car ils représentent des
différences de sens. Autrement, la communication pourrait échouer.
Travailler la phonétique en classe de Fle est essentiel pour améliorer la prononciation et
l’audition des apprenants
Objet de la phonétique : étudier les sons produits par les hommes dans le monde des points de
vue articulatoire, auditif et acoustique.
Objet de la phonologie : elle étudie l’opposition des sons qui permet de distinguer les sons.
Pour les voyelles le passage de l’aire est libre, alors les cordes vocales vibrent.
Le système standard évolue vers un système de 13 voyelles.
Au niveau articulatoire :
Au niveau acoustique :
5ème trait le timbre aigu / grave.
6ème trait la tension vocalique : le français se caractérise par une exceptionnelle tension
musculaire pendant la phonation des voyelles.
Évolution du français
Les français ne font plus la distinction entre [e] et [ɛ], et alors ils ne distinguent plus entre « fée/
fait », ni « poignée / poignet », cette disparation a donc des répercussions sur l’imparfait / passé
simple et sur le futur/conditionnel.
L’opposition « je chanterai[e] / je chanterais [ɛ̃] disparaît. Les français les prononcent de la même
façon, soit tous les deux [e], soit tous les deux [ɛ̃].
Les semi-voyelles.
En français il existe 3 semi-voyelles appelés aussi semi-consonnes car ce sont des voyelles que
parfois sont consonantisées, elles prennent la place de consonnes.
Ce sont :
[i] [j] comme dans pied [pje]
[y] [ɥ] comme dans lui [lɥi]
[u] [w] comme dans Louis [lwi]
Il y a 17 consonnes en français.
Mode nasal.
L’air passe aussi par les cavités nasales.
Impression acoustique.
Au moment de décrire les occlusives du point de vue articulatoire, on les appelle des « explosives »
en raison de son explosion.
Par contre, les constrictives on les appelle « fricatives » car elles donnent l’impression de
frottement, friction.
Trait tendu/lâche
Les occlusives sont plus tendues que les constrictives en raison de l’énergie articulatoire de
l’énergie articulatoire qu’elles demandent.
Les sourdes (p, t, k, f, s, ʃ) sont plus tendues que les sonores (b, d, g, m, n, ɲ, v, z, ʒ, j, R, l, ɥ, w).
Cela fait référence aux lieux dans la cavité buccale utilisés au moment d’articuler les consonnes. Il
y a 5 lieux :
Évolution du français
Le système consonantique français a intégré une consonne de l’anglais le [ɲ], c’est-à-dire le suffixe
-ing. On peut dire qu’elle est totalement intégrée car il existe en français des mots avec cette
écriture et qui n’existent même pas en anglais, comme par exemple : le caravaning, le pressing.
Le son [gn] (« ñ » en espagnol) est en train de disparaître car on fait de moins en moins la
différence au moment de le prononcer. Par exemple : « nous peinions » et « nous peignons » ça se
prononce pratiquement de la même manière, on ne fait pas une différence entre ces deux sons.
De la phonie à la graphie.
Il est nécessaire d’avoir un système de représentation clair où un son correspond à un seul symbole
dans une correspondance biunivoque.
Exemples :
[o] graphèmes ô, au, eau
Exemples : sot, eau, seau…
[ɛ̃] en
Le cas du « h » :
La « lettre h » ne se prononce jamais. On fait la distinction entre les mots commencent par un h dit
muet ou un h dit aspiré.
Le « h » muet.
Ce « h » apparaît pour la majorité des mots d’origine grecque ou latine. Le mot se comporte comme
si le « h » n’existait pas et que le mot commence par une voyelle.
Il y a 3 aspects qui caractérisent l’utilisation du h.
La liaison :
Les hôpitaux. [lezopito]
L’enchaînement :
quel hôpital [kelopital]
L’Élision :
L’hôpital [lopital]
Le « h » aspiré.
Ce « h » apparaît pour al majorité des mots d’origine germanique. La consonne ne se prononce pas,
mais elle interdit enchaînement, liaison et élision.
Exemples :
La prosodie du français
- L’accentuation
- Le rythme
- L’intonation
- La syllabation
L’accent
Exemples :
« Un café ! » L’accent sera sur le é de « café ».
« Un café allongé » l’accent sur le é d’« allongé »
Elle est plus longue et sa durée est le double de la durée d’une voyelle non accentuée.
Exemple :
« Ce matin, / très tôt, / il a téléphoné » Trois groupes rythmiques, trois accents.
L’accent a une fonction démarcative, il délimite les unités de sens : groupe nominal, groupe verbal,
complément de lieu, de temps.
Le rythme et la syllabation.
Le rythme français est très régulier. Toutes les syllabes inaccentuées ont à peu près la même durée
et sont articulées aussi nettement que les syllabes accentuées.
L’intonation
L’intonation a une fonction linguistique. Elle permet de caractériser une phrase affirmative,
négative, interrogative ou impérative.
Elle a aussi une fonction expressive.
Il vient demain. ↓
Il vient demain ? ↑
- Intonation impérative :
Exemple : Sortez immédiatement !
- Intonation expressive.
L’intonation a aussi une fonction expressive qui a une fonction extralinguistique. L’intonation
expressive met en relief une partie importante du message.
Exemple :
Il ne veut jamais venir à la maison.
Je t’assure que c’est mon stylo.
C’est formidable !
Cette intonation permet d’accentuer et mettre en relief les émotions et les intentions de la personne
qui parle : doute, colère, surprise, joie, fatigue, etc. Cependant cette fonction expressive ne
comprise que dans le contexte de communication.
Lorsqu’un mot se termine par consonne et que le mot suivant commence par voyelle la consonne
change de syllabe.
Exemple :
- Il a froid [i la fRwa]
La liaison
La liaison dépend du registre utilisé par le locuteur. Plus le registre est familier, moins le locuteur
fait de liaison.
Prononciation Écriture
[z] S, les amis
X, deux amis
Z, chez elle
[t] T, un petit homme
D, un grand homme
[n] N, mon ami
[R] R, le premier étage
[p] P, trop important
[g] G, un long hiver
Liaisons obligatoires
Les liaisons sont obligatoires après :
- Les déterminants suivants : les, aux, des, ces, mes, tes, ses, nos, vos, leurs, quelques,
plusieurs, certains, (de) nombreux, quels, un, deux, trois, six, dix, aucun, mon, ton, son,
tout.
- Les prépositions suivantes : en, dans, chez, sans, sous ;
- Les adverbes suivants : très, moins, mieux, plus, bien, trop ;
- Les pronoms personnels sujets et compléments : nous, vous, ils, elles, on, les ;
- Les verbes suivis d’un pronom personnel sujet quand il y a inversion du sujet : sont-ils... ?
est-elle… ?
Liaisons facultatives
Elles sont faites dans un registre plus soutenu, dans une conférence, devant un public, lorsqu’on
récite des poèmes.
Liaisons interdites
Elles concernent surtout le « h » aspiré.
Exemples :
Le # héros
Le # hamster
Le # hamburger
Le « e » instable
C’est une voyelle au timbre fluctuant tantôt proche du [ø] tantôt du [ə].
Le « e » instable a une valeur phonologique. On oppose ainsi le singulier et le pluriel, le présent et
le passé composé.
Exemple :
Quand une phrase comporte plusieurs « e » à la suite, en général on prononce un « e » sur deux :
Exemple :
Chapitre 2 :
Les méthodes de correction phonétique
C1/C2 Peut varier l’intonation et placer l’accent phrastique correctement afin d’exprimer de
fines nuances de sens.
A2 La prononciation est en général suffisamment claire pour être comprise malgré un net accent
étranger mais l’interlocuteur devra parfois faire répéter.
La compétence phonologique :
« Elle suppose une connaissance de la perception et de la production et une aptitude à percevoir et à
produire :
- Les unités sonores de la langue (phonèmes) et leur réalisation dans des contextes
particuliers (allophones)
- Les traits phonétiques qui distinguent les phonèmes (traits distinctifs tels que par exemple
sonorité, nasalité, occlusion, labialité) ;
- La composition phonétique des mots (structure syllabique, séquence des phonèmes,
accentuation des mots, tons, assimilations, allongements) ;
- La prosodie ou phonétique de la phrase :
Accentuation et rythme de la phrase
Intonation
Réduction phonétique
Formes faibles et fortes
Assimilation
Élision
L’enseignant : il doit proposer des activités de phonétique qui ont pour but l’amélioration de la
perception et de la prononciation des sons et de la prosodie du français.