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SOURCES CHRETIENNES

N° 561

JEAN CHRYSOSTOME

HOMELIES
SUR LA RESURRECTION,
L ASCENSION
ET LA PENTECOTE
TOME PREMIER

INTRODUCTION, TEXTE CRITIQUE,


TRADUCTION, NOTES ET INDEX

PAR
Nathalie RAMBAULT
Docteur és Lettres

Ouvrage publié avec le concours de l’CEuvre d’ Orient

Les Epitrrons pu Cerr, 24, rue des Tanneries, Parts (13°)


2013
La publication de cet ouvrage a été préparée
par l'Institut des Sources Chrétiennes
(CNRS, UMR 5189-HiSoMA)
http://www.sources-chretiennes.mom.fr

La révision en a été assurée par Isabelle Brunetiére


et Guillaume Bady.

Imprimé en France

© Les Editions du Cerf, 2013


hetp://www.editionsducerf.fr/
ISBN : 978-2-204-10191-2
ISSN : 0750-1978
REMERCIEMENTS

Je remercie Monique Alexandre, Laurence Brottier,


Gilles Dorival, Jean-Pierre Levet, Jean-Noél Guinot, ainsi
que Pierre Augustin, Guillaume Bady, Isabelle Brunetiére,
Blandine Sauvlet, Wendy Mayer, Bernard Outtier et Sever
Voicu.
INTRODUCTION
I. PRESENTATION DU CORPUS
ET DE LAUTEUR
Les homélies présentées dans ces deux volumes, SC 561
(tome 1) et SC 562 (tome 2), se situent vraisemblablement
pendant les années que Jean Chrysostome a passées a
Antioche, ot il était né en 3491. Aprés avoir achevé en 367
de solides études de rhétorique, l’année suivante il était entré
par le baptéme dans la communauté de l’évéque pro-nicéen
Meéléce, 4 une époque ot seuls les chrétiens ariens étaient
reconnus par le pouvoir impérial. Devenu lecteur en 371, il
avait ensuite suivi une formation spirituelle et scripturaire
a lAskétérion de Diodore de Tarse et Carterius*. Six ans
plus tard, sa formation achevée, il avait repris sa fonction
de lecteur. Avec le soutien que leur apporte le nouvel
empereur Théodose en 380, la position des méléciens s’ était
consolidée? : Flavien et son clergé étaient reconnus comme
représentants uniques de la religion d’Etat. C’est dans ce
contexte favorable que Jean avait été ordonné diacre, puis
prétre, cing ans plus tard, en 386, Il a officié comme tel pen-

1. W. Mayer et P. ALLEN adoptent cette date dans |’introduction de


leur ouvrage, John Chrysostom, Londres 2000, p. 3 et renvoient 41’argumen-
tation de J.N.D. KELLY, Golden Mouth: The Story of John Chrysostom —-
Ascetic, Preacher, Bishop, Londres 1995, Appendix B, p. 296-298.
2. Voir MAYER-ALLEN, Jobn Chrysostom, p. 6 et 26.
3. Voir Ch. PreTRi, « L’établissement de |’Eglise sous Théodose »,
dans Histoire du christianisme, t. 2, p. 385-391.
12 INTRODUCTION

dant douze ans, jusqu’en 397 ot il a été appel€ sur le siége


épiscopal de Constantinople. Mais c'est dans la capitale
syrienne que Jean, a travers l’intense activité pastorale!
dont témoignent ces homélies, a di commencer 4 jouer le
réle essentiel qui a été le sien vers une normalisation des
usages liturgiques.
Cet ensemble de deux volumes regroupe, en effet, cing
textes liés au cycle liturgique de Paques 4 la Pentecéte :
- les homélies Contre l’ivresse et sur la résurrection (Clauis
Patrum Graecorum 434)), Patrologie grecque 50, 433-442
et Sur lAscension du Christ (CPG 4342), PG 50, 441-452,
- les homélies 1 et 2 Sur la Pentecéte (CPG 4343), PG 50,
453-464
- etl homélie Sur la Paque (CPG 4408), PG 52, 765-772.
A ce corpus s’ajoute Sur la résurrection des morts
(CPG 4340), PG50, 417ter-432. Les trois premiéres
ceuvres citées ainsi que la derniére sont indubitablement
chrysostomiennes, tandis que l’homélie 2 Sur la Pentecéte
et l’homélie Sur la Pdque utilisent divers matériaux in-
authentiques’.
Ces textes, a l’exception de l’homélie Sur la Paque, se
trouvent réunis dans le tome 50 de la Patrologie grecque,
mais sont en réalité indépendants les uns des autres et pos-
sédent des traditions manuscrites trés différentes?. A quelle
époque ont-ils été regroupés et pour quelle raison ?
Un examen précis de la tradition manuscrite révéle que
la séquence Contre l’ivresse et sur la résurrection - Sur la
Paque - Sur lAscension du Christ - Sur la Pentecéte 2 - Sur
la Pentecéte I figure dans trois témoins sur plus de deux

1. Voir MAYER-ALLEN, John Chrysostom, p. 7.


2. Voir infra, p. 237-240 : « La question de |’authenticité >».
3. Voir infra, p. 55-56 et 74-75 : « Table des manuscrits ».
LE CORPUS ET LAUTEUR 13

cents recensés. Il s’agit de codices tardifs, des xIV‘ et XV


siécles, dans lesquels les textes ont subi une restauration',
le Baroccianus 241 et les Parisini gr. 1186 et 772. Cette
méme séquence, mais sans |’homélie 1 Sur la Pentecéte, se
rencontre dans deux manuscrits rardifs, des X11I* et XVII
siécles, | _Atheniensis Bibl. Nat. 2083 et \ Iviron 1401. En
outre, les deux homeélies Sur la Pentecéte réunies dans la PG
ne forment un ensemble que dans sept manuscrits, dont six
ont la méme origine®. Enfin, la tradition de |’ homélie Sur la
résurrection des morts est totalement indépendante. Le texte
ne se retrouve dans aucun des lectionnaires liturgiques ot
figurent les autres ceuvres.
La premiére réunion des ceuvres de notre corpus est
imputable aux éditeurs francais des XVII‘ et XVIII‘ siécles,
Fronton du Duc et Bernard de Montfaucon, qui les publient
4 la suite les unes des autres, le premier dans les tomes V
et VI des CEuvres complétes de Jean Chrysostome, le
second dans le tome IL*. La PG les intégre dans un groupe
de textes allant du caréme A Ja Pentecéte* (PG 50, 417 ter-
464). Signalons qu’Henry Savile, contemporain de Fronton
du Duc, écarte de cette collection festale I’homélie Sur la
résurrection des morts qu'il ne considére pas comme une
homélie liée au cycle liturgique pascal. Nous reviendrons
plus loin sur ce point >. Le savant anglais ajoute aux quatre
homélies festales l’homélie Sur la Paque que ses confréres

1. Voir infra, p. 84.


2. Sur le Paris. gr. 1175 utilisé par Montfaucon et la PG, voir t. 2,
p. 108 ; sur ensemble formé par le Scorialensis gr. 258, le Barlaam 138, le
Baroccianus 241, les Paris. gr. 772 et 1186 et le Vaticanus gr. 564, voir t. 2,
introduction a l’homédlie Sur la Pentecéte 2.
3. Voir infra, p. 61-62 et 78 : « Histoire des éditions ».
4. Pour les difficultés soulevées par le classement des ceuvres conservées,
voir G. Baby, « La tradition des ceuvres de Jean Chrysostome, entre trans-
mission et transformation », REByz 68 (2010), p. 149-163.
5. Voir infra, p. 17-23.
14 INTRODUCTION

éditent dans un autre volume’. Dans quelle mesure la tra-


dition manuscrite a-t-elle influencé les trois éditeurs an-
ciens ? Les Paris. gr. 1186 et 772 sont pour eux des témoins
importants, parce qu’ils comptent parmi les plus anciens de
leur recension et représentent parfois 4 eux seuls la moitié
des manuscrits collationnés’. I] est donc probable que leur
choix, motivé par un souci d’organiser et de clarifier 1’ap-
préhension de l’immense corpus chrysostomien, s’est trou-
vé légitimé par la tradition partieile qu’ ils ont eue entre les
mains. Il faut préciser par ailleurs que les cing homélies du
corpus réuni par Fronton du Duc et Montfaucon ont été
regroupées non pas tant en fonction de leur authenticité
- car Montfaucon écarte l’homélie Sur la Péque tout en
approuvant son authenticité > — qu’en fonction de leur capa-
cité 4 illustrer de maniére particulitrement exemplaire le
calendrier liturgique.
La présente édition conserve le noyau authentique du
corpus constitué aux XVII‘ et xvutI* siécles. Malgré des
réserves sur l’appartenance de l’homélie Sur da résurrection
des morts au cycle festal étudié, il nous est apparu que
Vexégtse développée dans ce texte pouvait compléter de
fagon pertinente l’homélie pascale. Les homélies festales
présentées ici marquent, comme nous le verrons, une étape
fondamentale dans la genése des fétes les plus importantes
du christianisme. Les homélies Sur la Paque et Sur la
Pentecéte 2, placées en annexe, n’offrent pas moins d’in-
térét. Ecrites pour proposer des versions plus adaptées A la
lecture lors des offices de Paques et de la Pentecéte, elles
nous éclairent sur la création des pseudochrysostomica.

1. Voir infra, p. 260: « Histoire des éditions ».


2. Voir infra, p. 80-82 : « Les manuscrits utilisés par les éditeurs » ;
t.2, p. 108.
3. Voir infra, p. 231 et 260.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 15

II. LES DEUX HOMELIES SUR LA


RESURRECTION
A. Sur la résurrection des morts
1) Genre et analyse del’ homeélie
Cette homélie s’apparente dans sa structure et son conte-
nu a la plupart des commentaires chrysostomiens sur les
Epitres de Paul’. Elle développe successivement une paré-
nése et une exégése verset par verset (2 Co 4, 8-9.14-18 et 5,
1-5) dans le but d’éclairer l’auditoire sur un point essentiel
de la doctrine — la résurrection des corps — et de le soustraire
a]’influence des groupes gnostiques et manichéens.
Dans un premier mouvement, aprés avoir rappelé que la
croyance en la résurrection des corps garantissait une vie
morale conforme aux exigences chrétiennes, Jean explique
les circonstances et les buts de l’enseignement de Paul sur la
résurrection des morts (1, 1 — 3, 3)?. LV’ héroisme de l’Apétre
devant les épreuves (2 Co 4, 8-9.14-18) certifie l’existence de
la résurrection, récompense invisible d’une vie de souffrance
(3, 4 - 4, 95). Face au scepticisme de son auditoire, Jean
explique que linvisible a plus de réalité que le visible
(5, 1-95) et propose l’exégése de 2 Co 5, 1 (5, 96 — 6, 61).
Dans un second mouvement, le prédicateur prouve la
réalité dela résurrection des corps par] ’exégése de 2 Co5,2-4
(6, 62-99). II insiste aussi sur l’importance du corps dans le
processus de résurrection (6, 100 - 7, 39). Sa démonstration
se poursuit 4 travers différents arguments qui s’inscrivent

1. Voir MAYER-ALLEN,
John Chrysostom, p. 30.
2. Le premier chiffre des références aux homélies de ce volume, avant
la virgule, est celui du paragraphe, le second, aprés la virgule, est celui de la
linéation.
16 INTRODUCTION

dans la tradition paulinienne (7, 40-85), avant d’en arriver


aux modalités de la résurrection des corps via l’exégése de
2 Co 5, 3 (7, 86 - 8, 27). Enfin, Jean Chrysostome replace
Vévénement au centre de l’économie du salut (2 Co 5, 5:
8, 28-55) et souligne le réle de l’Esprit saint, garant de la
résurrection (8, 56-115) avant de conclure en encourageant
ses auditeurs 4 mener une vie conforme aux promesses de la
résurrection (8, 116-125).
2) Lieu et circonstances
Avant de s’interroger sur les circonstances dans les-
quelles cette homélie aurait été prononcée, il fauc préciser
que sa longueur - 6600 mots environ ~ excéde de beau-
coup les textes des sermons liturgiques connus pour avoir
été prononcés devant un auditoire et qui, oscillant entre
2.300 et 3700 mots’, ne demandent pas plus de vingt-cing
minutes environ pour étre prononcés. Sur la résurrection des
morts prend presque le double de temps, soit quarante-cing
minutes. Peut-étre avons-nous affaire 4 une version d’abord
délivrée oralement — il est indéniable qu’elle s’adresse 4 un
public? - qui aurait ensuite fait |’objet d’une reprise édi-
toriale*. Par ailleurs, son style trés cravaillé et sa structure
assez complexe permettent de ne pas écarter une telle
hypothése.
Aucun indice direct ne peut nous renseigner sur la date
de la prédication. Quant au lieu, un large consensus s'est
constitué 4 travers les siécles pour la situer 4 Antioche, de

Ll. Par ex., De coem. : 2356 mots ; De bapt. Christi: 3764 mots ; Contre
Vivresse : 3680 mots ; les homélies commémorant le souvenir des martyrs
ont en moyenne 2.700 mots ; Sur /’Ascension du Christ (4000 mots environ)
et In diem nat. (5000 mots) demandent un laps de temps d’environ crente
minutes.
2. Voir, parex.,7, lett.2,n.c. 1: « Questions ».
3. Hypothése émise, pour d’autres sermons, par MAYER-ALLEN,
John
Chrysostom, p. 31.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 17

Lenain de Tillemont 4 Baur, en passant par Montfaucon,


Stilting, Rauschen, et Lietzmann’. Mais pour asseoir leur
proposition, ces savants s’appuient sur des conclusions tri-
butaires d’une datation — 387 ou 388 — fondée sur des bases
incertaines, comme nous le verrons. Toutefois, le recours
a une image tirée des Jeux olympiques pourrait plaider en
faveur d’une localisation antiochienne, puisqu’une version
syrienne des Jeux grecs avait lieu tous les quatre ans dans
la ville. Bien que lhoméliste ne fasse pas explicitement
appel 4 l’expérience des spectateurs, comme c’est le cas
ailleurs’, "image suppose tout de méme une connaissance
particuliére de la configuration du stade et des tribunes
(Sur la résurrection des morts, 3, 22-32). De plus, la fonction
de prétre d’Antioche laissait 4 Jean, pour composer et
précher, beaucoup plus de temps que ne le permettaient les
taches politiques et administratives dévolues 4 un évéque de
la capitale de |’Empire.
Quant aux circonstances, le texte précise que l’homélie
a été prononcée apres la lecture de 2 Co 5, 1. Jean rappelle
la péricope aux fidéles : « [...] aujourd’hui encore, vous
avez entendu proclamer [...]> » et faic l’exégése continue
des versets 1 45. A quel moment de l’année licurgique lisait-
on et expliquait-on ces versets concernant la résurrection
des morts ? Deux possibilités s’offrent 4 nous : le temps de
caréme et le jour de la féte de la résurrection des morts, situé
entre la Pentecéte et Noél.
Laffirmation de la croyance en la résurrection des morts
est un des éléments du Credo que doit réciter tout candidat
au baptéme : « Nous finissons par ajouter, au moment du

1. Pour une analyse précise des propositions de localisation de cette


homélie, voir MAYER, The Homilies of St John Chrysostom, p. 67, 104, 129,
145, 150, 164, 171, 203 et tableau de synthése p. 261.
2. I[bid., p.434-438.
3. Sur la résurrection des morts, 2, 3-6, p. 116.
18 INTRODUCTION

baptéme, ces paroles que nous ordonnons de prononcer : “je


crois en la résurrection des morts”, et c’est en cette foi que
nous sommes baptisés!. » Malheureusement, la tradition
ne nous a pas transmis de catéchése de Chrysostome sur
ce théme, mais les homélies catéchétiques de Théodore
de Mopsueste confirment I’existence d’un enseignement
sur ce sujet a cette époque de l’année liturgique*. On
y trouve en effet un commentaire de 1 Co 15, texte dont
Chrysostome, dans son homélie, utilise plusieurs versets
pour expliquer l’enseignement de Paul sur la résurrection
des corps’. Ce type d’instruction était largement répandu
dans |’Est de |’Empire romain. Egérie en atteste la pratique
pour Jérusalem, lorsqu’elle rapporte les paroles de l’évéque,
a la fin de la récitation du Credo par les candidats au
baptéme : « Vous avez aussi entendu parler [...] de la résur-
rection de la chair‘. » Cyrille consacre sa dix-huiti¢me

1. Jean CurysosTomeE, In Ep. I ad Cor., hom. 40, 1, PG 61, 347.


Avant le vit siécle et l’adoption du Credo de Nicée-Constantinople dans
tout I’Orient, chaque grande Eglise possédait sa propre forme de Credo.
La structure commune présentait de nombreuses variantes. Le Credo
d’Antioche peut étre reconstitué 4 partir des Homeélies catéchétiques de
THEODORE DE MopsvuesTE (trad. M. Debié - G. Couturier - T. Matura,
PdF 62-63, Paris 1996), préchées dans la métropole syrienne avant 392
(voir E. Fercuson, Baptism in the Early Church. History, Theology, and
Liturgy in the First Five Centuries, Grand Rapids (MI) — Cambrige (UK)
2009, p. 519-520.
2. Voir THEODORE DE MopsuEsTE, Hom. cat., hom. 5, 8-10, p. 78-80;
hom. 5, 20, p. 86 ; hom. 7, 5, p. 109 : mise en garde contre les marcionites,
les valenciniens et les manichéens a propos de ]’incarnation du Christ,
dont il explique l’importance pour la résurrection des corps, elle-méme
conséquence inéluctable de la résurrection du Christ ; hom. 6, 14, p. 101-
102 : |’Esprir saint, garant de la résurrection des corps (Sur da résurrection
des morts, 8, 56-115, p. 170-176) ; Hom. cat., hom. 7, 5, p. 109 ; hom. 7, 12,
p. 113-114: résurrection des morts comme fondement de la foi ; modalités
de la résurrection des corps.
3. Voir Sur la résurrection des morts, 7, 98-105 pour 1 Co 15, 51-52 et
22-23, p. 166. Voir infra, p. 33-34.
4. Ectnre, Journal de voyage (Itinéraire) 46, 6, éd. P. Maraval, SC 296,
Paris 2002 (1982), p. 312-313.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 19

catéchése baptismale 4 l’explication de ce point du Credo


et commente, entre autres passages de 1 Co 15, le verset 53'.
Est-ce 4 dire que |’homélie Sur la résurrection des morts
serait une catéchése baptismale ? L’hypothése est peu pro-
bable. Le texte ne fait nullement référence au Credo ni
ne mentionne les candidats au baptéme ou la préparation
comme dans les catéchéses prébaptismales”. II n’en reste
pas moins que, par le contenu de son enseignement, notre
texte s’apparente 4 une homélie catéchétique du temps de
caréme et pourrait prendre place lors du service quotidien
de la neuviéme heure. Selon F. Van de Paverd, I’homélie
donnée a cette occasion par un prétre? instruisait les fidéles
sur les points capitaux de la doctrine chrétienne. Paralléle-
ment aux instructions prébaptismales, on expliquait l’aprés-
midi les textes bibliques, en commengant par la Genése‘,
mais les trois derniéres semaines du caréme pouvaient
étre consacrées 4 l’exégese de textes apostoliques*. Ces in-

1. CyRILLE DE JERUSALEM, Catéchése 18, dans Les catéchéses baptismales,


trad. J. Bouvet revue par A-G. Hamman, PdF 53-54, Paris 1993, p. 297-
317 ; ibid., p. 308 : « Ce corps ressuscite, non plus l’étre chétif que nous
connaissons, et pourtant il ressuscite identique 4 lui-méme : il aura revétu
Vincorruptibilité (...], il devient spirituel (...] ». Cf. Sur la résurrection des
morts, 6, 29-31.
2. Cinq catéchéses prébaptismales ont été conservées : voir JEAN
CurysosToMeE, Huit catéchéses baptismales inédites, éd. A. Wenger,
SC 50bis, Paris 2005 (1957'), catéchéses 1 et 2, p. 108-150 et Trois catéchéses
baptismales, éd. A. Piédagniel - L. Doutreleau, SC 366, Paris 1990 ;
THEODORE DE MorsusstTE, Hom. cat. Pour la chronologie des catéchéses
de Chrysostome, voir P. Devos, « Saint Jean Chrysostome a Antioche dans
quatre homélies baptismales (dont BHG 1930w) », AB 109 (1991), p. 137-
156.
3. F. VAN DE PaverD, St. John Chrysostom, The Homilies on the Statues,
An Introduction, coll. OCA 239, Rome 1991, p. 199.
4. Sur les circonstances de la prédication de Jean Chrysostome, voir
Pintroduction de L. Brottier dans Sermons sur la Genése, SC 433, Paris
1998, p. 12-15.
5. Voir les arguments donnés 4 ce sujet par VAN DE PaverD, p. 191-193,
qui cite notamment des péricopes de Tm et Phm d’aprés le témoignage de
quatre homélies Sur des statues.
20 INTRODUCTION

structions, précise F. Van de Paverd, pouvaient regrouper


un auditoire diversifié, composé de fidéles, de candidats au
baptéme, paiens ou hétérodoxes en voie de conversion, de
catéchuménes plus récemment engagés, ou encore de simples
auditeurs non convertis '. I] est néanmoins incontestable que
nous n’avons pas affaire A une homélie pour le jour de Paques,
contrairement a ce qu’affirme Baur*. Aucun indice interne
ne fait allusion au temps pascal. Penser qu’il était d’usage
d’ évoquer la résurrection des corps le jour de la résurrection
du Christ semble logique, mais aucune source ne l’indique
ni pour Antioche ni pour Constantinople. D’ailleurs, dans
un autre texte, lorsque Jean indique qu’il était d’usage, lors
de la cérémonie du soir de Paques, de lire les péricopes sur la
résurrection ’, i] n’évoque pas les versets sur la résurrection
des morts, mais ceux concernant la résurrection du Christ,
tirés peut-écre de |’évangile de Marc comme 4 Jérusalem, ot
la lecture des péricopes se poursuivait pendant l|’Octave de
Paques, c’est-a-dire pendant la semaine suivant le jour de
Paques*.
Avant de conclure, une autre possibilité doit étre exa-
minée. Lauteur pseudo-chrysostomien du sermon 4 In
Ascensionem mentionne, parmi les sept fetes majeures du
christianisme, une féte de la résurrection des morts (EoQth
H twéga tig dvactdcews tHv vexgév)>. Elle prend

1. Voir VAN DE PavERD, p. 18, n. 24 et p. 197.


2. Chr. Baur, Der heilige Jobannes Chrystomus und seine Zeit, Munich
1929-1930, trad. angl. M. Gonzaga, John Chrysostom and His Time, I, 2,
Constantinople, The Early Years, Belmont (MA) 1988 (Londres 1959'), p. 285.
3. In prince. Act., hom. 4, 5, PG 51, 105 : « De méme que nous lisons les
événements concernant la croix, le jour de la croix, de méme, le jour de la
résurrection ».
4. Le dimanche soir, Mc 15, 42 - 16, 8 ; du lundi au mercredi, Le 23,
50 — 24, 40 ; le jeudi, Mc 5, 1-12 ; du vendredi au samedi, Jn 21, 1-25. Voir
EcERIE, 39, 1 - 40, 2, p. 292-297.
5. In Ascensionem sermo 4, PG $2, 800, 15-22.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 21

place en septiéme position dans |’énumération des fétes et


se situe chronologiquement aprés la Pentecéte et avant Noél
mentionnée la premitre'. Mais cette indication, dans un
texte composé sans doute aprés le concile d’Ephése de 431,
puisqu’il utilise le terme Se0tOx0G’, doit étre considérée
avec prudence. Une telle féte existait-elle 4 Antioche a
V époque de Jean ? Rien n'est moins sir et le prédicateur n’en
parle pas lorsqu’il cite les fetes chrétiennes de son temps.
Cependant l’hypothése mérite d’étre mentionnée puisque
l’homélie posséde une structure comparable aux commen-
taires sur les Epitres de Paul et témoigne d’un mode de
lecture en continu. L’autre hypothése qui situe notre texte
pendant le caréme semble bien plus vraisemblable, puis-
qu'elle justifie la présence des divers indices liturgiques
évoqueés ci-dessus.
Il reste que ces hypothéses vont a l’encontre d’une cer-
taine tradition savante qui, tributaire de Montfaucon?, place
l’homélie avant le caréme de l’année 387, en se fondant sur
Vallusion faite 4 un autre préche : « C’est sur la gloire du
Fils unique de Dieu (tig Tob povoyevotc viod tod Se0d
5d§n¢) qu’a porté l’un de nos précédents entretiens (bpiv
Eurrgoodev SedEx9npeEv) » (1, 1-2). "Eungoodev indique
un laps de temps assez court pour que les auditeurs en aient
gardé le souvenir — « il y a peu », « tout récemment ».
Montefaucon, Stilting, Rauschen et Schwartz, quatre savants

1. In Ascensionem sermo 4, PG 52, 799, 15. D’aprés le Typicon de


Constantinople (1x* s.), la licurgie byzantine propose la lecture continue
de 2 Co, les samedis et dimanches 4 partir de la douziéme semaine aprés
la Pentecéte (voir J. GETCHA, Le Typicon décrypté. Manuel de liturgie
byzantine, coll. Liturgie 18, Paris 2009, p. 68). Faur-il situer cette féte de la
résurrection des morts dans cette période ?
2. In Ascensionem sermo 4, PG 52,799, 17.
3. B. pE Monrraucon, S.P.N. Joannis Chrysostomi Archiepiscopi
Constantinopolitani opera omnia quae exstant, tv. IL, Paris 1718, p. 421. Voir
aussi Monitum, PG SO, 417 ter.
22 INTRODUCTION

parmi les sept ayant cherché 4x situer |’homélie, pensent


que Chrysostome fait référence aux homélies contre les
anoméens, publiées par A.-M. Malingrey dans le volume
Sur l’égalité du Pére et du Fils’. Mais les études sont loin
de s’accorder sur le texte identifié et les propositions sont,
une fois encore, tributaires d’une chronologie établie sur
des bases fragiles?. Montfaucon et Rauschen placent Sur
la résurrection des morts aprés |’ homélie De Christi precibus
(homélie 10, CPG 4323), Stilting et Schwartz, aprés
De consubstantiali (homélie 7, CPG 4320) et De petitione
matris filiorum Zebedaei (homélie8, CPG 4321)>. Si
Montfaucon ne fixe pas de moment précis avant le caréme,
Stilting et Schwartz proposent le mois de février, entre
le 1 et le 11 pour Schwartz. Rauschen avance la possi-
bilicé du mois de janvier, entre le 7 et le 31. Lietzmann
se garde de donner une période précise de l’année 3874.
Lhomélie 7 De consubstantiali, datée par A.-M. Malingrey
de janvier 387, fait clairement référence 4 « la gloire du
Fils* », mais l’allusion de Chrysostome n’est pas assez
précise pour gue l’on puisse désigner ce texte plutét qu’un
autre. I] pourrait aussi bien s’agir d’un sermon perdu. En
dix-huit ans de carriére pastorale, Jean a sans doute eu
occasion de revenir 4 plusieurs reprises sur ce sujet crucial.
Enfin, la liturgie pour la période antérieure au caréme
— de méme, pour celle suivant Paques — n’offre pas, 4 cette

1. Jean CurysosToMeE, Surl’égalité du Pére et du Fils (homélies 7-12),


éd. A.-M. Malingrey, SC 396, Paris 1994, p. 108-357.
2. Voir MAYER, The Homilies of St Jobn Chrysostom, p. 259-260, syn-
thése des différentes propositions de datation pour les textes concernés
(CPG 4320-4323).
3. Ibid. p.79, 114, 145, 147 et 150.
4. Ibid., respectivement p. 106, 110, 150, 145 et tableau p. 261.
5. Sur la datation, voir Sur /’égalité du Pére et du Fils, SC 396, p. 369 ;
« lagloire du Fils unique est une fois encore le sujet de notre discours », ibid.
hom. 7, |. 64-65, p. 114-115.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 23

époque, l’opportunité d’une instruction exégétique sur la


résurrection des corps.
Comment expliquer autrement |’allusion 4 une prédica-
tion sur le théme de « la dignité du Fils unique » ? La encore,
il convient de mettre cette expression en relation avec la
profession de foi baptismale : « Je crois [...] en un Seigneur
Jésus-Christ, Fils unique de Dieu [...] consubstantiel 4 son
Pere [...]. » Lenseignement relatif a ce que Jean nomme
« la dignité du Fils unique » est d’une importance extréme
en période de caréme, en direction tant des candidats au
baptéme! que des autres membres de l’assemblée. On peut
donc supposer que Chrysostome a développé ce point lors
d’une récente homélie du temps de caréme, texte qui n’a
pas été conservé, ce qui justifierait l’usage de EurtgooSev.
Ainsi peuvent s’éclaircir les circonstances de la prédication
de homélie Sur la résurrection des morts.
Quanta année, 387 nous parait assez improbable. D’une
part,.nous l’avons vu, il est difficile de justifier les indices
licurgiques présents dans |’homélie en la situant avant le
caréme. D’autre part, si elle avait été prononcée pendant ou
aprés le caréme’, il serait pertinent d’y trouver |’évocation
de la révolte des Antiochiens, la répression sanglante, les
procés qui ont suivi>®. D’ailleurs Chrysostome en aurait eu
lopportunité, puisqu’il souligne a plusieurs reprises le lien
entre la croyance en la résurrection des corps et les épreuves
subies ici-bas *.

1. VoirJEAN CHRYSOSTOME, Huit cat. bapt., hom. 1, 21-22, SC SObis,


p. 119-120 ; les huit premiéres des dix homédlies catéchétiques de THEODORE
DE MopsuEsTE traitent de cette partie du dogme : voir Hom. cat., p. 23-133.
2. Hypothése de Tillemonte, partisan de 387, entre le 21 juin et la mi-
septembre. Voir MAYER, The Homilies of St John Chrysostom, p. 69 et 261.
3. Voir VAN DE PAVERD, p. 15-159.
4. Voir par ex. Sur la résurrection des morts, 3, 1-21, p. 126-128 ; ibid.,
6, 1-61, p. 150-154.
24 INTRODUCTION

De méme que déterminer le lieu de prédication de l’ho-


mélie se révéle difficile en |’absence d’ indices fiables répon-
dant aux critéres scientifiques établis par W. Mayer’, de
méme, proposer une date apparait trés aléatoire.
3) La résurrection des corps
Etablir la croyance en la résurrection des corps auprés
des fidéles est pour Chrysostome un devoir prioritaire,
car ce dogme est « l’essence méme de la foi ». « Tout dé-
pend de la résurrection », dit-il dans son commentaire a
la Premiére épitre aux Corinthiens*. Au-dela, cet enseigne-
ment contribue a la politique d’unification du christia-
nisme opérée 4 Antioche par le clergé mélécien soutenu par
le pouvoir impérial. Rappelons qu’ la fin du tv‘ siécle a
Antioche, comme dans les grandes métropoles de l’Empire
romain, différents courants chrétiens sont en concurrence.
LEglise de Marcion est un courant contestataire des déburs
du christianisme?; implantée 4 Antioche avant la fin du
11 siécle, elle représente encore, deux siécles plus tard, un
certain danger pour la Grande Eglise. Larianisme, lourde-
ment sanctionné par la législation impériale*, a vu son

1. Voir MaYER, The Homilies of St John Chrysostom, p. 465-468.


2. Respectivement Jn Ep. I ad Cor, hom. 38, 2 et hom. 39, 3, PG 61,
323-324 et 336-337.
3. Pour une définition de la doctrine de Marcion et une synthése sur
Vhistoire de sa diffusion, voir S. LEéGassE, « Les autres voies de la mission
(de l’Orient jusqu’a Rome) », dans Histoire du christianisme, t. 1, p. 183-186.
4. Voir le Code théodosien : Theodosiani libri XVI cum Constitutionibus
Sirmondianis et leges novellae ad Theodosianum pertinentes XVI, 5, 6,
Th. Mommsen - P.M. Meyer (éd.), Berlin 1905, p. 820. Pour une étude de
la crise arienne et ses répercussions 4 Antioche, voir Ch. PreTRI, « L’épa-
nouissement du débar cthéologique er ses difficultés sous Constantin :
Arius et le concile de Nicée », dans Histoire du christianisme, t. 2, p. 249-
288 ; « Les derniéres résistances du subordinatianisme et le triomphe de
Vorchodoxie nicéenne (361-385) », bid., p. 357-398.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 25

influence décroitre, mais les anoméens conservent néan-


moins une certaine audience parmi les chrétiens, comme
en témoignent les homélies de Chrysostome!, Parmi les
pro-nicéens, deux communautés coexistent : les pauliniens
d’obédience nicéenne stricte, et les méléciens de tendance
homéousienne, qui comptent dans leurs rangs Jean
Chrysostome lui-méme. Dirigés par |’évéque Flavien, ces
derniers ont 4 faire face a des dissensions internes*. La
capitale syrienne est depuis le 11° sitcle un carrefour straté-
gique pour divers courants gnostiques chrétiens? — tels
les héritiers de Saturnin, qui fonda une école dans la ville
vers 120-130 — et para-chrétiens, comme les manichéens‘*.
Ainsi, outre des dissensions internes récurrentes, les fidéles
auxquels s’adresse Chrysostome sont soumis a !’influence
de diverses idées et interprétations jugées hétérodoxes par le
prétre d’Antioche et sa hiérarchie.

1. Notamment Sur /’incompréhensibilité de Dieu (homélies 1-5), éd.


J. Danidlou - A.-M. Malingrey - R. Flacelitre, SC 28 bis, Paris 2000 (1951,
1970*) et Sur l’égalité du Pére et du Fils, SC 396 ; ce schisme entre ariens et
nicéens dura environ trois quarts de siécle (330-400). Voir F. CAVALLERA,
Le schisme d’Antioche (1v‘-V‘ s.), Paris 1905 ; E. SOLER, Le sacré et le salut a
Antioche au IV siécle aprés J.-C. : Pratiques festives et comportements religieux
dans le processus de christianisation de la cité, Beyrouth 2006, p. 152-156.
2. Pour un inventaire précis des Eglises existant 4 Antioche al’ époque
de Chrysostome, voir W. Mayer - P. ALLEN, The Churches of Syrian
Antioch (300-638 CE), coll. Late Antique History et Religion 5, Louvain
2012. Sur les dissensions internes concernant la divinicé du Saint-Esprit,
voir t. 2, p. 73-80.
3. Divers courants chrétiens, se revendiquant comme les seuls vrais
incerprétes de la parole du Christ, ont été appelés gnostiques par leurs adver-
saires hérésiologues. Pour une définition approfondie de la doctrine de ces
courants, voir M. SCOPELLO, « Courants gnostiques », dans Histoire du
christianisme, ¢. 1, p. 331-348.
4. Sur l’influence des groupes gnostiques 4 Antioche a I’époque de
Chrysostome, voir SOLER, p. 146-152.
26 INTRODUCTION

Lhomélie dénonce ceux qui manquent « assez de


perspicacité pour réfuter la résurrection (des corps) »
(7, 86-87). Des fidéles et des catéchuménes aux convictions
fragiles, influencés par les idées gnostiques et manichéennes,
mais aussi des personnes venues engager la polémique,
comme le précise Chrysostome : « ceux qui calomnient la
nature du corps et accusent notre chair » (6, 62-64), pour
lesquels le corps est « mauvais », « source de vice », « les
calomniateurs et détracteurs (du corps) » (7, 31). Sans les
nommer, Jean désigne les gnostiques et les manichéens. Les
deux courants ont pour point commun une conception
négative du monde, créé par un démiurge malhabile et
envieux des origines divines de |’homme, un dieu secon-
daire, qui souhaite sa perte et non son salut. Une telle vision
de la création implique une condamnation absolue du corps
et de la chair. Le corps est un obstacle, il a été fabriqué par
ce démiurge mauvais pour empécher |’homme d’atteindre
le salut : « Ce corps dans lequel ]’ame est enclose est plus
ténébreux que les ténébres elles-mémes, plus méprisable que
la boue!. » Une autre idée — tout le monde n’aura pas droit
au salut ~, 4 laquelle Chrysostome oppose l’universalité de
la résurrection (7, 100-102), atteste que ses adversaires sont
ici des fidéles de Mani et des gnostiques’. Il suggére aussi que
ces gens pensent que |’humain n’est qu’une ame, lorsqu’il
explique : « [,..] l"homme n’est pas seulement une 4me,
mais une Ame et un corps. Alors, si seule |’4me ressuscite,
| étre vivant ne ressuscite qu’a moiti€ [...] » (7, 88-91). Cette

l. Reconnaissances pseudo-clémentines II, 58, cité par SCOPELLO,


Histoire du christianisme, t. \, p. 342. « Les gnostiques décrivent le corps
comme un cachot étroit ott l’Ame se cogne et suffoque, [...] gedle infernale
ott |"humanité se perd comme dans un labyrinthe » (M. SCorELLo, Les
gnostiques, Paris 1991, p. 76).
2. Voir M. TARDIEU, Le manichéisme, coll. Que sais-je ?, Paris 1981.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 27

exposition sans nuances de la pensée manichéenne et des


idées gnostiques nous semble avant tout refléter la volonté
de déformation et de simplification intentionnelles d’un
polémiste. Outre qu’en d’autres occasions Chrysostome
montre une connaissance plus précise de ces doctrines’,
un polémiste vivant 4 cette époque 4 Antioche pouvait
sen informer assez facilement, puisqu’elles faisaient l’objet
de nombreux traités polémiques et étaient ancrées dans la
métropole syrienne depuis de nombreuses années. Quant
au manichéisme, il était répandu par un clergé remarqua-
blement organise, a l’audience importante malgré des lois
répressives. AL époque de la prédication de notre homélie,
le danger venait surtout de ce groupe para-chreétien.
a) L’ influence manichéenne a Antioche*
Né vers 240 en Iran, le manichéisme s'est répandu dans
tout le bassin méditerranéen et en Asie mineure aprés le
milieu du ur siécle?. La Syrie et Antioche, sa capitale,
constituent un relais important dans la diffusion du mani-
chéisme, a partir d’un foyer central - Carrhes en Osrhoéne,
out les manichéens se sont établis 4 la fin du 111° siécle 4 ~, vers
Vouest de l’Empire romain >. Beaucoup de textes chrétiens
anti-manichéens nous ont été conservés, qui témoignent du
succes de cette religion auprés des populations et de |efficacité

Ll. Voir infra, p. 28, n. 4.


2. Sur l’influence des courants gnostiques, voir supra, p. 25, n. 4.
3. Diffusion du manichéisme et ses modes de propagande, dans
M. SCOPELLO, « Vérités et contre-vérités : la vie de Mani selon les Acta
Archelai », Apocrypha 6 (1995), p. 203-234.
4. M. Tarpieu, « Sabiens coraniques et Sabiens de Harran », Journal
Asiatique 274 (1986), p. 23-25, n. 105.
5. Voir la carte de l’expansionnisme manichéen établie par M. Tardieu,
dans Le manichdisme, p. 124-125.
28 INTRODUCTION

de son expansion dans la sphére d’influence d’Antioche'.


Les premiers manichéens seraient arrivés 4 Antioche en
270, dans |’entourage de la reine Zénobie dont les troupes
occupent la ville. I] est avéré qu’A la fin du 1v‘ siécle, une
Eglise manichéenne est solidement implantée dans la capi-
tale syrienne. En témoignent une lettre écrite en 364 par
le rhéteur paien Libanios 4 Priscianus, haut-fonction-
naire en Palestine?, et les nombreuses condamnations de
Chrysostome’*. La position de fief du manichéisme occupée

1. Entre 347 et 365, dans la sphére d’ influence palestinienne, CYRILLE


DE JERUSALEM, Catechesis ad illuminandos 6 (CPG 3585.2) et EPIPHANE
DE SALAMINE, Panarion (CPG 3745) ; au VI‘ s., JEAN DE CESAREE, Contre
les manichéens, dans Johannis Caesariensis presbyteri et grammatici opera
quae supersunt, éd. M. Richard, CCSG 1, Turnhout 1977, p. 85-92 ; dans
la zone d’influence d’Antioche et de Constantinople, au début du v‘ s.,
THkODORET DE Cyr, Haereticarum fabularum compendium, PG 83,
336-556 et SEVERIEN DE GABALA, In centurionem et contra Manichaeos
et Apollinaristas, dans M. AUBINEAU, Un traité inédit de christologie de
Sévérien de Gabala : In centurionem et contra Manichaeos et Apollinaristas.
Exploitation par Sévére dAntioche (519) et le Synode du Latran (649), coll.
Cahiers d’Orientalisme 5, Genéve 1983, p. 108-140. Voir S.N.C. Lieu,
Manichaeism in Mesopotamia and the Roman East, Leyde-New York-
Cologne 1994.
2. M. SCOPELLO, « Femmes et propagande dans le manichéisme »,
CPE 83 (2001), p. 35-44 et p. 38, n. 18.
3. Voir LiBaNios, Lettres aux hommes de son temps, textes choisis, trad.
et comm. par B. Cabouret, coll. La Roue 4 livres, Paris 2000, p. 163-164. Le
rhéteur préne |’ indulgence envers les manichéens, que, de son point de vue,
il ne juge pas dangereux, et dénonce la rigueur de la répression dont ils sont
victimes.
4. Voir De Lazaro, hom. 5, 1, PG 48, 1017 : rejet del’A.T. ; In diem nat.,
PG 49, 359 ; In illud : Habentes..., hom. 2, PG $1, 281-290 ; Ad pop. Ant.,
hom. 1, 4, PG 49, 22 ; Sermons sur la Genése, sermon 7, 4, SC 433, p. 308-
335 : la résurrection des corps ; In Matth., hom. 82, 1-2, PG 58, 737-740 :
réalité de la mort de‘Jésus ; In Ep. I ad Cor., hom. 28, PG 61, 231-238 ; In
Ep. H ad Cor., hom. 8, 2, PG 61, 455-456 ; In Acta, hom. 2, 4, PG 60, 31 ;
In Matth., hom. 59, 2, PG 58, 576 ; ibid., hom. 55, 5, PG 58, 546 ; Sur la
Providence de Dieu, hom. 4, 12, éd. A.-M. Malingrey, SC 79, Paris 2000
(1961), p. 88 ; Jn Ep. Lad Cor., hom. 38, 2-3 et 39, 2, PG 61, 324-325 et 335 ;
In Ep. II. ad Cor., hom. 10,2, PG 61, 470 : distinction entre le Dieu de l’A-T.
et du N.T. et In Ep. II ad Cor., hom. 31, 4: utilisation erronée de Paul par
certains gnostiques.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 29

par Antioche ne cessera de se consolider dans les siécles


suivants, comme l’atteste Sévére, patriarche de la ville,
vers 518', malgré une législation qui, de 302, avec l’édit de
Dioclétien, 4 381, avec celui de Théodose, s’affirme de plus
en plus répressive*. Enfin, dernier élément montrant l’im-
plantation des manichéens 4 Antioche, une école formant
des missionnaires d’une grande efficacité devait déja exister
du temps de Chrysostome, comme le prouve |’activité de
Julie, une femme d’un certain age, venue 4 Gaza vers 400
pour sensibiliser 4 la religion de Mani des catéchuménes
chrétiens?. Cette Eglise était jugée d’autant plus dangereuse
que les manichéens des régions chrétiennes continuaient a
féter |’Epiphanie, Paques et la Pentecéte*.
b) L’exégése de 2 Co S, 1-4
Lhomélie Sur la résurrection des morts développe l'exégése
de 2 Co 5, 1-4. La vision de la résurrection des corps y est
tributaire des Epitres pauliniennes, des écrits d’Origéne et
de Grégoire de Nysse>. Bien que conformes aux orientations
prédominantes de son époque, certaines de ses positions
anticipent néanmoins des thémes soulevés dans les siécles

1. VoirF.N. Apt, « Les manichéens et le manichéisme dans les Homeélies


cathédrales de Sévére d’Antioche (512-518) : observations sur l’HC 123 ec sur
quelques passages négligés », Aram 16 (2004), p. 233-243.
2. VoirE.H.Kapen, « Die Edikte gegen die Manichier von Diokletian
bis Justinian », dans M. Gerwic et al. (éd.), Festschrift Hans Lewald, Bale
1953,p. 55-68; Lieu, Manichaeism, p. 91-116; P. Beskow, « The Theodosian
Laws against Manichaeism », dans P. BRYDER (éd.), Manichaean Studies :
Proceedings of the First International Conference on Manichaeism, Lund 1988,
. 1-11,
P 3. Voir M. SCOPELLO, « Julie, manichéenne d’Antioche », Antiquité
Tardive 5 (1997), p. 187-209.
4. Voir Tarpigu, Le manichéisme, p.90.
5. Voir J. DaniéLou, « La résurrection des corps chez Grégoire de
Nysse », VChr7 (1951), p. 154-170.
30 INTRODUCTION

suivants'. Chrysostome a adopté une position modérée a


Voccasion de la crise origéniste? et s’écarte de l’Alexandrin
pour définir le corps ressuscité. Pourtant, ici, il reprend 4 son
compte différents éléments qu’Origéne a mis en lumiére?.
Il traite ce probléme, récurrent dans les controverses théo-
logiques depuis la fin du 11° siécle*, sous un angle délibéré-
ment pastoral. Avoir contribué, grace a ce texte et 4 quelques
autres”, a faire passer les termes du probléme de la théologie
4 la morale n’est pas un aspect négligeable de l’apport de
Chrysostome au débat.
2 Co 5, 1: « Car nous le savons, si notre demeure ter-
restre, qui n’est qu'une tente, est anéantie, nous tenons de
Dieu une demeure qui n’est pas faite de main d’homme,

1. Voir sur ce point A. MIRANDA, « La resurrezione dei corpi nel


Crisostomo (Jn J Cor 15) : una nuova percezione della realta “corporea” tra
Ive vsecolo », Angelicum 78/3 (2001), p. 387-404.
2. Voir J.-M. LERoux, « Jean Chrysostome et la querelle origéniste »,
dans J. FONTAINE - Ch. KANNENGIESSER (éd.), Epektasis. Mélanges
patristiques offerts au cardinal Jean Daniélou, Paris 1972, p. 335-341.
3. Ayant pris connaissance des conclusions les plus récentes sur le pro-
bléme de la résurrection des morts chez Origéne (R. RouKEMA, « La
résurrection des morts dans I’interprétation origénienne de J Corinthiens
15 » dans J.-M. Prieur (éd.), La résurrection chez les Peres, coll. CBP 7,
Strasbourg 2003, p. 161-177 ; G. DorivaL, « Origéne et la résurrection
de la chair », dans L. Lies (éd.), Origeniana Quarta, Innsbruk-Wien 1987,
p. 291-321 ; M.J. Epwarps, « Origen no Gnostic; or on the Corporeality
of Man », JZbS 43 (1992), p. 23-37), nous nous éloignons un peu de la
position de A. MEHAT, « L’exégése des chapitres 12 et 14 de la Premiére aux
Corinthiens dans les homélies de Jean Chrysoscome », dans CADP (éd.),
Lectures anciennes de la Bible, Strasbourg 1987, p. 295-318 et surtout p. 303.
4. Lémergence et le développement de la polémique sur le dogme
de la résurrection des corps sont étudiés dans C. WALKER ByNuM, The
Resurrection of the Body in Western Christianity, 200-1336, New York
1994, p. 19-108 (1™ partie : Irénée, Tertullien, Origene et la querelle origé-
nienne, Grégoire de Nysse, Jéréme, Augustin). L’étude de T. Van Eiyx,
La résurrection des morts chez les Péres apostoliques, Paris 1974, demeure
intéressante sur certains points.
5. In Ep. lad Cor., hom. 38, PG 61, 321-332 ; ibid., hom. 39, PG 61, 331-
348 ; ibid., hom. 41, PG 61, 555-562.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 31

une demeure éternelle, dans les cieux » (5, 99-101). Sur


la résurrection des morts entend par « demeure terrestre »
le corps terrestre vivant et le corps enterré, « le corps de
ceux qui s’en sont allés » (6, 18-21.28), précision visant 4
éviter |’impression d’une disparition définitive du corps '.
Ce corps terrestre est temporaire et se décompose. II est
assimilé 4 une « tente », objet transitoire et itinérant, par
opposition 4 la « demeure éternelle », solide et fixe. Dans
ses écrits, Chrysostome explique |’image paulinienne de la
« tente? », mais ne l’intégre pas 4 son propre vocabulaire’.
Il préfére l’image de la toiture ou de la couverture (6, 42-
43). Néanmoins, comme le terme de « tente », ces mots
soulignent l’aspect temporaire du corps terrestre. Lexégése
de 2 Co 5, 1 distingue netrement l’anéantissement de la
mort comme disparition. En effet, précise Jean, « {Paul]
n’a pas simplement dit : #/ est mort, et : il a disparu, mais :
il est anéanti » (6, 29-30). Pour lui, utiliser ce verbe, c’est
précisément établir l’existence de la résurrection des corps,
congue comme le remplacement d’un ateribut corporel par
un autre, supérieur et définitif. Cette conception s’exprime
aussi 4 travers l’interprétation de l'image paulinienne du
grain (7, 46-49)4, Le passage du grain 4 l’épi constitue

1. Pour une étude approfondie de l’ambivalence du concept de mort du


corps chez Chrysostome, voir F.X. DRUET, Langage, images et visages de la
mort chez Jean Chrysostome, Namur 1990, p. 160 et p. 331-332.
2. Parex., In Ep. Had Cor. hom. 1, PG 61, 467, 12 et 39. Chrysostome
précise : « Le nom de tente montre souvent le caractére provisoire d[u] corps
[terrestre]. »
3. Voir DRuET, p. 152 et n. 31.
4. 1Co15,35-38. Voir aussi In Ep. Lad Cor., hom. 41,2,
PG 61, 357, 4-7 :
« C’est le méme grain parce que c’est la méme essence, ce n’est pas
exactement le méme parce quel’ épi qui viendra est meilleur, la méme essence
persiste, mais il y a développement, supériorité de beauté, de fratcheur. C’est
la condition indispensable pour qu’il y ait résurrection ; il faut que ce qui
ressuscite soit meilleur. »
32 INTRODUCTION

pour Jean la preuve d’une transformation, et donc d’une


continuité entre le corps terrestre et le corps ressuscité.
2 Co 5,2: « Nous qui sommes dans cette tente, nous
gémissons parce que nous ne voulons pas nous dévétir, mais
revétir par-dessus l’autre notre demeure céleste. » Lexé-
gése de ce verset précise ce que Chrysostome entend par
permanence et transformation du corps humain dans la
résurrection. Permanence et continuité, parce que la mort
physique’ « anéantit » la corruption qui s’est ajoutée au
corps depuis le péché originel (6, 72-81). La corruption est
un simple attribut temporaire attaché au corps a la suite du
péché. La mort n’engendre pas une disparition du corps.
Elle constitue une étape de l’alchimie divine, celle de « la
disparition de la corruption » (7, 54-55), comme le prouvent
les transformations observées dans la genése des céréales ou
dans I’artisanat (7, 44-50). Transformation, car, 4 travers la
résurrection, le corps « se débarrasse de ce qu’il a regu du
péché » et « entre en possession de ce que lui a donné la
grace divine » (6, 87-88). A la place de la corruption, attri-
buc du corps terrestre, vient s’attacher au corps un attribut
divin, l’incorruptibilité.
2 Co 5, 3-4: « Pourvu que nous soyons trouvés vétus et
non pas nus. Et en effet, nous qui sommes dans cette tente,
nous gémissons, accablés d’un poids parce que nous ne
voulons pas nous dévétir, mais revétir un vétement par-dessus
l'autre, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. »
Lexégése s’emploie la encore a souligner la continuité entre le
corps terrestre et le corps ressuscité. Pour Jean, « revétir par-
dessus » signifie que le corps, ce corps qu’il juge pleinement
constitutif de la personne humaine, ressuscite en conservant

I. Chrysostome n’admet pas de mort de |’Ame (voir Sur da résurrection


des morts, 7, 93-94) — sinon au sens figuré pout parler des pécheurs: In Ep. I
ad Cor., hom. 39, 7; Contre 1’ ivresse, § 2,1. 33 ; ibid., 3, 12-14. Voir Drusr,
p. 103 et p. 141-144.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 33

sa nature, une nature ayant perdu « la corruption » 4 travers


I’étape de la mort. La vie éternelle, c’est ainsi qu’il entend
l’expression « la vie », apporte au corps l’artribut permanent
de « Vincorruptibilité ». Vexégese de ce verset nous four-
nit |’interprécation chrysostomienne du « corps spirituel
(cGpoa nvevpatixov) » paulinien!, interprétation proche
de celle d’Origéne. Comme Origéne, Chrysostome insiste
sur lidentité du corps avant et aprés la résurrection. Dans
les deux cas, la résurrection est de l’ordre de la corporéité.
LAlexandrin imagine un corps éthéré, transformé, un corps
qui aurait perdu les traits matériels du corps terrestre, tout
en conservant l’eidog et l’oboia du corps terrestre?, ce
qui en quelque sorte constitue |’individualité de chacun.
Pour Chrysostome aussi, le corps conserve son caractére
individuel, il est seulement « plus radieux, plus éclatant »
(6, 31), débarrassé de la corruption causée par un mauvais
usage du libre arbitre. Le corps est lui aussi, 4 part entiére,
un protagoniste du salut.
2 Co 5,3: « Pourvu que nous soyons trouvés vétus et
non pas nus » est interprété A travers l’exégése des versets
annonciateurs de la résurrection universelle, 1 Co 15, 22-
23 : « Nous ressusciterons tous, mais chacun selon son
propre rang » et 1 Co 15, 51-52 : « Nous ne serons pas tous
ensevelis dans le sommeil de la mort, mais tous nous serons
transformés en un instant, en un clin d’ceil, au son de la
trompette ulcime » (Sur/a résurrection des morts,7, 103-105).
C’est encore une fagon d’insister sur la nécessité du corps
dans la réalisation du salut, puisque l’adjectif « vétus » se

1. 1 Co 15, 44. Chrysostome n’utilise pas ici le terme de Paul pour


qualifier le corps ressuscité, mais c’est bien ce « corps spirituel » qui « sera
plus léger, plus subtil, capable d’étre porté par l’air » (In Ep. I ad Cor.,
hom. 41,3, PG 61, 359, 22-24) qui perdra sa pesanteur et sa lourdeur (Sur /a
résurrection des morts, 6, 101-104).
2. ROUKEMA, p. 165-171; spéc. p. 170, n. 33 et p. 171, n. 35.
34 INTRODUCTION

référe selon Chrysostome aux personnes récompensées par


la gloire et la confiance de Dieu et, par opposition, |’adjectif
« nus » désigne les personnes soumises aux chatiments,
livrées aux flammes.
Du point de vue de la polémique, cette homélie répond a
cing idées véhiculées par les gnostiques et les manichéens.
D’abord, l’idée que « le corps ne peut pas ressusciter parce
qu il est mort! ». I] est clair que s’affrontent ici deux inter-
prétations différentes du participe passé « anéanti » utilisé
par Paul en 2 Co 5, 1. Chez Chrysostome, la mort est
nécessaire, c'est une étape transitoire. En outre, |’ homéliste
dénonce l’idée d’une différence absurde entre corps mort
et corps ressuscité*. De plus, l’idée selon laquelle le corps
est « mauvais » et « source de vice » est elle aussi réfutée
(6, 65-67) *. Jean distingue corps et corruption — « le corps
est corruptible, mais le corps n'est pas corruption » (6,77),
il « tient le milieu entre la corruption et |’incorrupti-
bilité » (6, 85) — ec démontre par l’exemple du grain que
la corruption est nécessaire A la résurrection (7, 43-50).
Cette interprétation « orthodoxe » de la pensée de Paul
justifie d’ailleurs des pratiques comme le culte des martyrs,
lensevelissement ad sanctos, qui se développent au Iv‘ siécle 4,
et le pouvoir thaumaturgique des reliques. Ensuite, que
le corps n’est pas un obstacle, Chrysostome le démontre
longuement en évoquant la beauté du corps (7, 5-10), son
importance pour les saints et les apdtres, son réle dans la
détection des faux-prophétes (7, 18-21) et dans la diffusion

1. Objection développée et combatcue dans In Ep. I ad Cor., hom. 41,


1, PG 61, 355-362.
2. InEp. Lad Cor., hom. 41,2, PG 61, 356, 37-38: « C’est donc un corps
qui tombe et c’en est un autre qui ressuscite ? » (c’est nous qui traduisons).
3. Chez Chrysostome, la responsabilité du péché est dévolue la volonté
humaine corrompue. Voir ¢. 2, n.c.2: « Teoaigeaic, d1&6o0A0¢ ».
4. Voir SOLER, p. 189-214.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 35

de la piété (7, 27-30) !. Contrairement a la conception de ses


adversaires, le corps, selon Chrysostome, n’est pas réductible
a l’enveloppe charnelle (o6Q&), mais participe pleinement
a l’essence humaine. Enfin, l’exégtse chrysostomienne
combat |’idée fondamentale selon laquelle « le salut n’est
pas pour tous, mais est réservé a des élus qui ont regu le don
d’une étincelle de connaissance et ont entrepris le chemin
de la recherche intérieure pour parvenir 4 se connaitre
et A connaitre, par la méme démarche, le dieu qui est en
eux? ». En rappelant les versets affirmant la résurrection
universelle, Jean proclame que la Grande Eglise propose le
salut 4 tous 4 condition de savoir discipliner sa volonté. Il
suggére aussi que les gnostiques, s’ils se proclament les seuls
interprétes véridiques de Paul, sont loin de tenir compte de
tout l’enseignement de l’Apotre.

B. Contre l’ivresse et sur la résurrection


1) Analyse de lV’ homélie
Comme souvent chez Chrysostome, cette homélie se
développe en deux mouvements qui justifient son titre.
Dans le premier, il met en garde son auditoire contre les
débordements consécutifs 4 la rupture du jetine (1, 1-34).
Aprés avoir passé en revue différentes formes d’ivresse
(1, 35-45) et attribué différentes causes 4 cet état (1, 45-54),

I. Chrysostome ajoute aussi parfois 4 ces exemples le rdle du corps du


Christ dans la réalisation du salut (Zz Ep. I ad Cor., hom. 38, 3-4, PG 61,
325-328). Il vante la beauté er l’efficacité du corps comme création divine
(Ad pop. Ant., hom. 11, 3-4, PG 49, 122-126).
2. SCOPELLO, dans Histoire du christianisme, t. 1, p. 346. La doctrine
manichéenne exposée dans les manuscrits coptes du Fayoum (vers 400)
est accessible dans sa traduction anglaise : I. GARDNER, The Kephalaia of
the Teacher. Texts in Translation with Commentary, coll. NHMS 37, Leyde
1995.
36 INTRODUCTION

Jean brosse un tableau comportemental de l’homme ivre, le


comparant a un poss¢dé et 4 un mort-vivant (1, 55 — 2, 35),
pour conclure sur une mise en garde. L’ivresse est élevée au
rang des péchés les plus graves pour lesquels le salut est refusé
(2, 36-60). Dans un deuxiéme mouvement, |’ homéliste en-
gage son auditoire 4 pratiquer l’ivresse spirituelle 4 travers
leucharistie (2, 61-99), en ce jour de réjouissance universelle
(3, 1-22) ob l’égalité entre riches et pauvres au regard de
Dieu est une promesse pour !’au-dela (3, 23-81). Aprés
avoir expliqué l’importance de la résurrection du Christ
pour l’humanité (3, 82 - 4, 28), Chrysostome compare
le baptéme a une premiére résurrection (4, 29-51) et a une
seconde création (4, 52-96). Il conclut en justifiant ]’ensei-
gnement postbaptismal de sept jours et en soulignant les im-
plications morales de ce sacrement (5, 1-81).
2) Lieu, date et circonstances
Aucun indice interne ne permet de déterminer le lieu de
la prédication. Se fondant sur la datation des homélies Sur
la Genése (CPG 4409), Tillemont, Montfaucon, Stilting,
Rauschen, Lietzmann, Bonsdorff et Baur la situent a
Antioche!. Ces savants établissent une relation indirecte
entre la série des 67 homélies et notre texte par 1’inter-
médiaire d’un passage de la premitre homélie Sur le com-
mencement des Actes (In princ. Act., CPG 4371), prononcée,
selon eux, peu avant la trente-troisitme Sur la Genése?. En

1. Voir Mayer, The Homilies of St John Chrysostom, tableau de synthése


des hypothéses de datation, p. 261.
2. Ils supposent que les homélies 1 4 32 Sur da Genése auraienc été
prononcées pendant le caréme, les homélies 33 4 67, aprés la Pentecéte.
Au début de l’homélie 33, Jean dit que le commentaire de la Genése a été
interrompu par les fétes de la Semaine sainte et de la semaine de PAques,
durant lesquelles il a préché sur le Jeudi sainc, sur la Croix, sur Paques, et,
tous les jours de |’Octave, aux nouveaux baptisés, les homélies In princ. Act. :
voir In Gen., hom. 32, 1, PG 53, 305 ; voir L. S. LENAIN DE TILLEMONT,
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 37

effet, on y trouve une allusion 4 une prédication antérieure


qui correspond précisément au théme de notre texte:
« Tout récemment (mgany), en parlant de l’ivresse, je
n'accusais pas le vin, car toute création (xtiowa) de Dieu
est bonne!. » Bien qu’aucun autre lien interne ne rapproche
les deux sermons et bien que la certitude quant 4 l"homélie
désignée ne soit pas entiére, la probabilité que cette citation
se rapporte A notre homélie est néanmoins forte, puisque le
texte d’In principium Actorum reprend assez précisément les
mots employés dans notre homélie : « Ce n’est pas le vin qui
provoque | ivresse, car c’est une création (xticpa) de Dieu ;
une création de Dieu ne provoque aucun mal » (1, 35-36)”.
Dés lors gue l’on accepte d’interpréter ainsi cet indice,
il est tout a fait possible de situer Contre L’ivresse et sur la
résurrection 4 Antioche, comme l’hom. 1 Jn prince. Act.?.
Le contexte est clairement celui d’une célébration pascale.
Les fidéles sont rassemblés pour célébrer la féte « lors de
laquelle est ressuscité le Seigneur [...], lui quia désiré célébrer
la Paque avec nous » (3, 82-83 ; 3, 18). Depuis le concile de
Nicée en 325, 4 Antioche comme bientét 4 Constantinople,

Mémoires pour servir a l'histoire ecclésiastique des six premiers siectes, t. XI,
Paris 1706, p. 92-94; MoNTFAUCON, t. II, p. 437 ; J. STILTING, « De S.
Joanne Chrysostomo, episcopo Constantinopolitano et ecclesiae doctore,
prope Comana in Ponto, commentarius historicus », dans Acta Sanctorum,
Septembris, t. 1V, Anvers 1753, p. 484-487 ; G. RAUSCHEN, Jahrbiicher
der christlichen Kirche unter dem Kaiser Theodosius dem Grossen. Versuch
einer Erneuerung der Annales Ecclesiastici des Baronius fir die Jabre 378-
395, Fribourg-en-Brisgau 1897, p. 523-524; H. LigerzMann, « Johannes
Chrysostomos », RE9 (1916), p. 1816 ; BauR, John Chrysostom, p. 235.
1. Inprinc. Act. hom. 1, 2, PG 51, 69.
2. Lacatéchése baptismale 5 met en garde contre les dangers de l’ivresse
en des termes extrémement proches, mais l’idée reprise par la citation de
Vhomélie 1 Jn princ. Act. n’y figure pas. Voir Huit cat. bapt., SC 50 bis, p. 200-
207 et infra, notes de la traduction.
3. Homélie siruée avec certitude a Antioche. Voir MAYER, The Homilies
of St Jobn Chrysostom, p. 511.
38 INTRODUCTION

cette célébration se déroule le dimanche. Elle prenait place


auparavant A une date fixe, le quatorziéme jour du mois
de printemps, le 6 avril du calendrier julien, selon |’usage
quartodéciman prédominant en Asie’. Autre indication,
le jetine de la Semaine sainte, consécutif aux huit semaines
du jetine quadragésimal qui prend fin le dimanche des
Rameaux?, vient d’ étre interrompu : « Nous voila déchargés
du fardeau du jetine » (1, 1). Ce jetine s’arréte dans la nuit de
la Vigile pascale, lors du premier repas eucharistique auquel
assistent les fidéles, mais aussi les nouveaux baptisés?. Ces
derniers font partie de | ’auditoire, puisque Chrysostome les
désigne par |’expression: « les beaux agneaux que voici »
(4, 45). Lusage de cette métaphore implique donc que le
baptéme a eu lieu. A Antioche, il se déroule au chant du
coq‘. Le baptéme donne le droit aux nouveaux-illuminés
d’assister a l’office avec les fidéles, également mentionnés 4
travers l’expression : « cette résurrection, nous aussi, nous
l’avons connue autrefois lors de notre baptéme ». Simples
catéchuménes, les nouveaux baptisés devaient quitter |’ église
avant la cérémonie eucharistique*. Selon les Constitutions
apostoliques, composées dans la région d’Antioche vers 380,
deux offices avaient lieu le dimanche de PAques, l'un a
l’aube, immédiatement aprés le baptéme, l’autre, entre dix
heures et midi®. Est-il possible de déterminer office lors
duquel |’homélie a été prononcée ? L’expression viv trv
NHEQaY, que nous traduisons par « aujourd’hui » suivi

1. T.J. TatLey, Les origines del année iturgique, Paris 1990, p. 18-27.
2. A Antioche, jetine quadragésimal de huit semaines au lieu de sept,
voir VAN DE PAVERD, p. 210-216 et p. 250-254.
3. Constitutions apostoliques V, 13, éd. M. Metzger, SC 329, Paris 1986,
p. 246 ; TALLEY, p. 42-48 et p. 188.
4. CE. Const. apost. V, 19, 3, SC 329, p. 270-272.
5. CE. Const. apost. Il, 39, 6, SC 320, Paris 1985, p. 268 ; II, 57, 14, p. 316.
6. Office de l’aube : Const. apost. V, 19, 3-7, SC 329, p. 270-274; second
office : voir VAN DE PavERD, p. 185.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 39

d’un présent 4 valeur de passé proche dans la phrase « ceux


qui aujourd’ hui viennent d’étre jugés dignes du baptéme »,
souligne la continuité entre la nuit du samedi et le moment
de |’énonciation. Nbv, « maintenant », évoque bien cette
proximité immeédiate avec le baptéme qui a eu lieu au chant
du coq. Ainsi l’emploi de ce connecteur de temps pourrait
laisser penser que notre homélie a été préchée lors de |’office
de l’aube, immédiatement aprés le baptéme et la premiére
eucharistie des nouveaux baptisés.
Quant 4 la date de la prédication, la prudence s’impose.
Le lien que nombre de savants font entre la série longue Sur
la Genese et In princ. Act., A partir de la citation figurant
dans In Gen. hom. 33', est en réalité trés fragile. W. Mayer a
récemment démontré pourquoi’. De plus, la citation est bien
trop vague pour désigner précisément les textes auxquels
font référence les savants?. Fort de sa certitude, Tillemont
situe la série en 3954, Bonsdorff en 389, Montfaucon,
Stilting, Baur, Quasten et cout récemment C. Crépey, en
388°, Lietzmann ne se prononce pas et Rauschen s’abstient
prudemment de donner une date précise entre 388 et 396.
Létude trés poussée de C. Crépey me semble, a l’opposé
de ses propres conclusions actuelles, montrer que si nous
avons affaire & une série unitaire sur le plan thématique
et architectural, les disjonctions temporelles pourraient

1. Voir supra, p. 36, n. 2.


2. Voir W. Mayer, « The sequence and provenance of John
Chrysostom’s homilies In illud : Si esurierit inimicus (CPG 4375), De
mutatione nominum (CPG 4372) and In princ. Act. (CPG 4371) »,
Augustinianum 46 (2006), p. 169-186.
3. Arguments rappelés et repris par C. CREPEY, « Les homélies Sur /a
Genése de Jean Chrysostome : unité de la série, chronologie de la succession,
provenance et datation », REAug 55/1 (2009), p. 73-112, surtout p. 89-91.
4, TILLEMONT, p. 572-573.
5. Voir Mayer, The Homilies of St Jobn Chrysostom, p. 266 ; CREPEY,
p. 89-91. Pour 388, voir aussi Huit cat. bapt., SC
50 bis, p. 65 ; Trois cat. bapt.,
SC 366, p. 39.
40 INTRODUCTION

quant aelles s’expliquer! si l’on admet que |’ensemble a été


prononcé a des années différentes, et peut-étre en des lieux
différents méme si le public semble le méme.
Pour conclure, Contre l’ivresse et sur la résurrection est
une homélie pascale prononcée trés probablement lors de
l’office de l’aube auquel participent les nouveaux baptisés,
immeédiatement aprés leur premiére eucharistie, 4 Antioche,
entre 386 et 396.
3) La liturgie pascale
Ce texte, unique témoignage d’une célébration pascale
dans le corpus chrysostomien authentique, est d’une im-
portance capitale. I] témoigne de 1’évolution de la théologie
pascale initiée en Orient dans le courant du Iv‘ siécle, qui
influencera par la suite ]’Occident chrétien.
La Paque chrétienne primitive, constituée de nombreux
éléments juifs, commémore surtout, dans l’ensemble de
l’Empire romain, la Passion du Christ et met |’accent sur
l’événement salvifique de la Croix’, comme en témoigne
Phomélie de Méliton de Sardes, Sur la Paque, écrite dans les
années 160-1707. La résolution adoptée en 325 au concile
de Nicée d’uniformiser la date de Paques et de généraliser

1. Voir CREPEY, p. 88-89 ; p. 99: « L’homeélie 44 [...] précédée la veille


d’une autre, sur le chéme de la Samaritaine [...] » (p. 99), pourrait avoir
été prononcée le lendemain du dimanche de la Samaritaine, ¢’est-4-dire
le lendemain du 4° dimanche aprés Paques. Si c’est le cas, il n’y a donc pas
d’unité dans la série. .
2. Voir R. Cantaramessa, La Pique dans l’Eglise ancienne, coll.
Traditio Christiana 4, Becne 1980, p. x1x-Xx. La tradition assimile le terme
mex. (Paque)& wa9Etv : MELITON DE SARDES, Sur la Pague 46, éd.
O. Perler, SC 123, Paris 1966, p. 84 ; ORIGENE constate au lI‘ s.: « La
plupart des fréres, peut-étre méme tous, admettent que la Paque est ainsi
nommée 4 cause de la Passion du Sauveur », Sur la Paque, 1, éd. P. Nautin -
O, Guéraud, Paris 1979, p. 154.
3. MELITON DE Sarpks, Sur la Paque, SC 123, p. 23-24, illustrant une
théologie et une liturgie de tradition quarcodécimane. Méliton attribue une
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 41

la célébration le dimanche suivant le 14 du mois de Nisan


— date de la Paque juive — n’a pas d’influence immédiate sur
l’évolution de la licurgie pascale en raison des controverses
antiariennes'. Cette évolution liturgique est accomplie
a Antioche, a l’époque de Chrysostome’. Elle s’explique
essentiellement par des facteurs liturgiques : l’adoption
du dimanche comme jour de célébration de la résurrection
du Christ, la répartition des événements de la vie de Jésus
en cérémonies distinctes avec l’apparition en Cappadoce
et A Antioche d’une féte de Noél distincte de l’Epiphanie,
d’une féte de l’Ascension distincte de la Pentecéte3, et
l’organisation de la liturgie de la Semaine sainte ot le Jeudi

place primordiale 4 la Passion: interprétation typologique de la Paque juive 4


partird’Ex 12 -laprotection d’Israél parle sangdel’Agneau préfigurele salut
universel accompli dans la Passion —, développement sur le péché originel,
cause de la Passion, commentaire des préfigurations vérérotestamentaires de
la Passion, explication de la réalisation du mystére de |’ Incarnation a travers
la Passion. II y a quelques références 4 la Résurrection, 4 la fin du sermon,
comme épilogue 4 la Passion. Voir aussi Homélies pascales1, hom. 1, 1-2, SC 27,
p. 116-119, homélie inspirée du Traité sur la Paque d’Hippolyte et écrite par
un auteur vivant en Palestine dans la 2° moitié du 111° s. Mais l’insistance
sur la résurrection du Christ apparait néanmoins déja dans deux fragments
homilétiques de Pierre d’Alexandrie : voir M. RICHARD, « Quelques frag-
ments des péres anténicéens et nicéens », Symbolae Osloenses 38 (1963),
p- 76-83. Je remercie S. Voicu de m/avoir signalé cet article.
1. Voir IREN£E DE LYON, Contre les hérésies, 1V, 10, 1, éd. A. Rousseau
- B. Hemmerdinger - C. Mercter - L. Dourreleau, SC 100bis, p. 492-
493 ; TERTULLIEN, Contre Marcion, IV, 40, 1, cité dans CANTALAMESSA,
p. 95. Fétée en Asie et en Palestine le 15 de Nisan : voirJ. FLAMANT, « Le
calendrier chrétien : naissance du comput ecclésiastique », dans Histoire du
christianisme, t. 1, p. 493-508, spéc. p. $04-508 pour la querelle sur la date
de Paques.
2. Pour une étude de la liturgie pascale alexandrine d’aprés Origéne,
voir H. BUCHINGER, Pascha bei Origenes, Innsbrucker theologische Studien
64, 2 Bande, Innsbruck 2005. Sur le plan théologique, |’ évolution du sens de
Paques 4 Antioche est moins nette. CANTALAMESSA cite un texte de Jean et
un autre de Théodoret de Cyr qui définissent encore la féte comme li¢e a la
mort du Christ (p. XXII-XXIV ; p. 74-75, n° 74 ; p. 84, n° 82).
3. Voirt. 2, p. 19-29 et 64-72.
42 INTRODUCTION

saint commémore la trahison de Judas, le Vendredi, la


Passion, et le Samedi, la descente aux enfers. Paques perd
ainsi son caractére de féte totalisante et de cérémonie péni-
tentielle’, Elle devient la féte de la résurrection triomphale
du Christ : « Célébrons cette féte [...] lors de laquelle est
ressuscité le Seigneur, [...] car le Seigneur est ressuscité et
avec lui, il a ressuscité l’univers » (3, 81-84). Il n’est plus
question d’évoquer les souffrances de la crucifixion, puis-
que le théme de la Passion est dévolu au Vendredi saint’. Au
contraire, le ton est celui de l’allégresse la plus totale qui fait
entrer la communauté dans un temps et un espace de joie
sacrée, en rupture avec le temps ordinaire, avec le temps de
tristesse, de deuil et de jetine qui a précédé. La résurrection
du Christ célébre le triomphe de la vie sur les puissances du
mal et l’entrée des fidéles dans le temps de la vie éternelle,
la Rédemption fait disparaitre la barritre dress¢e entre le
ciel et la terre, unit 4 nouveau les deux mondes, comme aux
beaux jours du Paradis. D’ailleurs, le texte posséde l’ordon-
nance rythmique d'un hymne ou d’un exultet, trait que les
prédicateurs des siécles suivants accentueront? (3, 4-10).
La féte est décrite comme une véritable explosion de bon-
heur collectif. Le vocabulaire souligne |’atmosphére dallé-
gresse intense qui doit se dégager de cette journée. Les
anges bondissant évoquent une procession de choreutes
dansant, d’enfants qui batifolent dans un pré verdoyant,
« puisqu’en cette saison printanieére, la terre produit pour

1. Voir O. CaskL, La féte de Paques dans l’Eglise des Péres, coll. Lex
orandi 37, Paris 1963.
2. Voir De coem., PG 49, 393-398.
3. Voir Procius, Hom. 27, Mystagogie baptismale et hom. 28 Sur la
Théopbanie, dans F. J. Leroy (éd.), L Silos ue de Proclus de Constan-
tinople, Tradition manuscrite, inédits, études connexes, coll. Studi e Testi
247, Vatican 1967, p. 188-194 et p. 197-204; Ps.-CHRYSOSTOME, Homelite
pascale (inc. Aapge), éd. M. Aubineau, SC 187, Paris 1972, p. 318-325.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 43

nous des roses, des violettes et d’autres fleurs » (4, 52-53).


Un abondant champ lexical de la lumiére, composé de
mots de la famille de pardgdc (éclatant), vient souligner le
caractére exceptionnel de la féte de Paques ~ féte de la re-
naissance et de la recréation — et rappelle non seulement les
rayons de l’aube naissante qui, sous les yeux du clergé et des
fidéles réunis, sont en train de disperser les ténébres de la
nuit et de la more du Christ, mais encore les aubes blanches
des néophytes.
Si Paques est la féte de la résurrection du Christ, elle com-
mémore aussi la résurrection de l’homme et préfigure la féte
céleste de la fin des temps’. Résurrection spirituelle a travers
le baptéme, annonce de la résurrection charnelle. Jean
souligne, a la suite de Paul, la participation symbolique du
baptisé 4la mort et 4 la résurrection du Christ: « Nous avons
été ensevelis avec le Christ dans le baptéme et nous nous
sommes éveillés avec lui grace au baptéme [...], nous avons
connu la résurrection lors de notre baptéme » (4, 30-31.43-
44). Pour faciliter la compréhension de son auditoire, Jean
Chrysostome crée des métaphores, antithéses et paradoxes a
partir d’un substrat néotestamentaire? : le baptéme assimilé
4un vérement (3, 66) ; l’immersion comparée a une péche :
« Nous avons jeté dans |’eau et ainsi nous avons fait notre
péche » (4, 70-71), le baptéme 4 une nouvelle création (4,
52-68)>. Il convient aussi de montrer 4 un auditoire dont
un certain nombre de personnes fréquentent la synagogue,
la supériorité du baptéme chrétien sur les ablutions juives.
Le prédicateur illustre son propos en commentant 1’ épisode

1. De méme, l’Ascension pour Chrysostome est 4 la fois la féte de la


montée au ciel du Seigneur et celle de |’humanité toute entiére : voir Sur
l Ascension du Christ, 2, 45-49.
2. Cf£Jn3,5;2Co5, 17.
3. Ces images se retrouvent ailleurs dans | ceuvre de Jean pour expliquer
sa théologie du baptéme : voir FERGUSON, p. 533-563.
44 INTRODUCTION

de la piscine de Bethesda et en introduisant le Saint-Esprit,


prenant soin, avant les mises au point faites 4 |’occasion
de la Pentecédte', de désarmer les commentaires des
pneumatomaques éventuellement présents dans |’assemblée
(4, 72-96).
a) Les lectures de la liturgie
Le prédicateur parle beaucoup, dans cette homélie, du
comportement que doivent suivre fidéles et nouveaux
baptisés, explique la signification du baptéme et de l’eucha-
ristie, de sorte qu'il accorde une grande place aux péricopes
illustrant ces themes. En effet, les 9 péricopes mentionnées
dans la partie liturgique de |’ homélie se répartissent ainsi :

Liturgie Liturgie baptismale Réf. Paque du Christ


eucharistique (avant Passion)
Ep 5, 18 (c) p. 196 | Ga 3, 27 (c) p. 206 Le 22, 15 (b) p. 202
Ps 22, 5 (d) p. 198 | Allusion Rm 6, 4 (c)
p. 212
Allusion Jn 1, 29 (e) Réf. a la signification
p. 214 de la mort du Christ
Gn I, 20(f) p.214 | Gn 2, 17 (a) p. 210, verset qui
permet d’introduire le theme
du Christ nouvel Adam
Mc 4, 19 (g) p. 216
Jn 5, 2-8 (h) p. 216

Cette répartition atteste bien qu’a cette époque, les licur-


gies baptismale et eucharistique tenaient une grande place
dans la liturgie pascale pour l’office de l’aube. La présence
d’un passage para-hymnique dans |’homélie (3, 1-7) peut
éventuellement laisser supposer que le Ps 117, 24 est intégré

1. Voirt.2,hom. 1 Sur la Pentecéte, 4.


LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 45

a cet office ou au suivant, comme c’est le cas & Nysse, ou


encore Constantinople, 4 l’époque de Chrysostome et plus
tardivement'.
b) La christologie
Dans le domaine de la résurrection, la christologie de
Vhomélie n’offre rien de nouveau : elle s’adresse 4 un audi-
toire vari¢ quil faut avant tout instruire et convaincre
en se mettant a sa portée. Néanmoins, elle orchestre des
thémes qui feront, aux siécles suivants, partie intégrante
du genre lictéraire de l’"homélie pascale?. Ainsi les thémes
de la résurrection du Christ comme victoire sur la mort
et l’Hadeés (3, 85) et du Christ nouvel Adam (3, 87-102)
viennent-ils souligner l’ampleur de la révolution qu’in-
troduit cer événement dans |’ histoire de 1’ humanité.

l. Voir GREGOIRE DE Nysse, In sanctum Pascha, GNO 9,


p. 249 ; In sanctum et salutare Pascha, GNO 9, p. 310 ; Ps.-EPIPHANE
DE SALAMINE, Homilia in Christi resurrectionem, PG 43, 465, 52-
53 ; Ps.-AMPHILOQUE, De recens baptizatis (hom. 7), attribuée 4 un
Ps.-Chrysostome « cappadocien », dans AMPHILOQUE D’ICONIUM,
Homédlies (6-10), éd. M. Bonnet — S. Voicu, SC 553, Paris 2012, p. 89-115 ;
Ps.-CuHryYSOSsTOME : In triduanam resurrectionem Domini, PG $0, 821,
7-9 ; In sanctum Pascha, éd. P. Allen - C. Datema, dans « Text and tradition
of two Easter homilies of Pseudo-Chrysostom », JOByz 30 (1981), p. 98-
102 ; In resurrectionem Domini B, éd. P. Allen - C. Datema, ibid., p. 94-
97 ; LEONCE DE CONSTANTINOPLE, In sanctum Pascha, éd. P. Allen -
C, Datema, « Leontius, Presbyter of Constantinople - A Compiler ? »,
JOByz 29 (1980), p. 12-18 ; In sanctum Pascha (hom. 8), éd. P. Allen
- C. Datema, Leontii presbyteri Constantinopolitani homiliae, CCSG 17,
Turnhout 1987, p. 259-267 ; In resurrectionem Domini (hom. 9), CCSG 17,
p. 273-278 ; Ps.-CHRYSOSTOME, Homelie pascale (inc. Aaprtga), 1, 13-14,
SC 187, p. 320.
2. Sur la Résurrection comme victoire du Christ sur Adam, voir
Hésycuius DE JERUSALEM, Homélie pascale 1 (inc. BardQoc), 1, 5-6,
SC 187, p. 66-67 ; comme victoire de la Croix sur l’arbre de la connaissance,
voir Basive De SELEUCIE, Homélie pascale | (inc. Agatos), 1, 1-6, SC 187,
p. 206-207.
46 INTRODUCTION

c) Les chrétiens d ‘Antioche et la féte de Paques


Le développement relatif a l’ivresse laisse 4 penser que les
chrétiens d’Antioche, amateurs des mémes divertissements
que les paiens de la cité', abordaient PAques dans | esprit
traditionnel des excts propres au paganisme. Ils avaient
tendance A considérer ce jour comme une libération des
contraintes impos¢ées par le jetine et se dirigeaient volon-
tiers, a l’issue des cérémonies, vers les tavernes, les lieux
de spectacles et de prostitution. Pour la grande majorité, il
était d’ailleurs trés difficile de suivre la discipline prescrite
par les huic semaines de jetine (1, 21-28). Inadmissibles le
reste de l’année?, de tels débordements étaient jugés terri-
blement scandaleux lorsqu’ils se déroulaient pendant les
fétes pascales. La situation était tellement préoccupante
aux yeux de l’Eglise que Jean Chrysostome décida d’y
consacrer son homélie de l’aube (1, 1 — 2, 60 ; 3, 23-64).
Il brosse un tableau extrémement sombre des excés festifs,
notamment dans les classes aisées. Les riches Antiochiens
dépensent des sommes exorbitantes pour célébrer Paques,
sortent des vétements luxueux, organisent de somptueux
banquets qui dégénérent souvent en concours de boisson (3,
27-35 ; 3, 58-64). Aussi le prédicateur tient-il 4 préciser que
« pour cette féte [...], il n’est besoin ni d’avoir de l’argent ni
de faire des dépenses, mais d’avoir une intention bonne et

1. Les paiens eux-mémes, pour des questions de convenances, criti-


quaient les excés de leurs contemporains, Voir Lipantos, Discours 9, 6, éd.
J. Martin — P. Petit, CUF, Paris 1966 ; JULIEN, Misopogén 343 b, p. 164, ibid.
344, p. 165, ibid. 345d, p. 167, ibid. 346c, p. 168, ibid. 350b-3515, p. 173-
174, éd. Ch. Lacombrade, CUF, Paris 1964.
2. JEAN CHRYSOSTOME, notamment Homilia in martyres, PG 50,
663 ; Sur l’égalité du Pére et du Fils, hom. 7, SC 396, p. 108-111 ; Homilia
babita postquam presbyter Gothus, 2, PG 63, 503 ; Des. Meletio, PG 50, 515-
520 ; De Anna, sermo 4, 1-2, PG 54, 660-662.
LES DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION 47

une disposition d’esprit excellente » (3, 74-76) et il brosse


de homme ivre un portrait visant 4 susciter horreur et
répulsion chez ses auditeurs (2, 1-54). De tels excés lors des
fétes pascales n’étaient pas l’apanage d’Antioche', mais
notre homeélie est sans doute la seule de son temps — avec le
début de la catéchése 4 (CPG 4463)? — qui stigmatise avec
autant de force et de passion le trop grand enthousiasme
déployé lors des fétes par les chrétiens de l’Antiquiré.
Lhomélie expose la véritable fagon de célébrer la féte,
en transposant a la féte spiricuelle les termes propres a la
fére temporelle : ivresse, banquets, spectacles. Pour faire
comprendre a son auditoire que Paques doit étre l’image de
la féte idéale, Jean métamorphose |’univers ordinaire de la
féte grecque. Les chants — psaumes et cantiques -, l’ivresse,
tout est spirituel (2, 68-69.76-77). Ce qui est réellement
inconciliable dans les fétes temporelles ne l’est plus dans
lunivers de la féte pascale. L’ivresse qui doit présider A la féte
chrétienne « provoque la tempérance, non le relachement,
[...] elle ne provoque pas |’ ivresse » (2, 79-82). La célébration
pascale offre la possibilité de s’enivrer avec |’Eucharistie et
de se rassasier de nourritures spirituelles (2, 79-99).

1. Voir CyRILLE DE JERUSALEM, Catéchéses mystagogiques, hom. 1,


6-7, éd. A. Piédagniel - P. Paris, SC 126bis, Paris 2004, p. 92-95 ; Ps.-
CHRYSOSTOME, Homélie pascale (inc. Aaured), 2, 8, SC 187, p. 320 ;
LEONCE DE CONSTANTINOPLE, Homdlie pascale 1 (inc. LOpBoAa), 2,
SC 187, p. 370 ; GREGOIRE DE NAZIANZE, Discours 44, 9, PG 36, 618 :
I* dimanche aprés Paques ; BASILE DE CESAREE, In ebriosos, hom. 14,
PG 31, 445 B - 447 A; 460C-461 C: Paques.
2. Dans la catéchése 4, Huit cat. bapt., SC 5Qbis, p. 182-199,
Chrysostome développe les mémes thémes. Voir infra, p. 181, n. 1.
48 INTRODUCTION

III. HISTOIRE DU TEXTE


Chacun des manuscrits sélectionnés pour |’édition cri-
tique est désigné par une lettre suivie parfois d’un indice
numérique pour différencier les témoins conservés dans une
méme ville. La numérotation dépend de l’ordre chrono-
logique des codices retenus. Par exemple, parmiles témoins de
la Bibliochéque du Patriarcat Grec Orthodoxe de Jérusalem,
J; désigne le Sabaiticus 3, du x siécle, et J,, le Sabaiticus 13,
des x*-xI‘ siécles.

A. Sur la résurrection des morts


1) La tradition manuscrite
a) Présentation des manuscrits
A, Athénes, Bibliothéque nationale de Gréce (EBE), 253
XI s,, parchemin, 330 X 230 mm, 309 f, 2 col., 33 lignes.
f. 236-246v : Sur la résurrection des morts.
Voir : J. et A. SAKKELION, Katddoyoo tév ye1lgoyeadpev
Thc ‘E9vixtic Bu6Aro8iung tic EAAGSoc, Athénes 1892, p. 46 ;
F, Hatkin, Catalogue des manuscrits hagiographiques de la Bibliotheque
nationale d-Athenes, Bruxelles 1983, p. 21.

Z Athos (Mont), Monastére des Ibéres, 255


XIV‘ s., papier, 380 x 250 mm, 357 f, 2 col., 37 lignes.
f. 114v-123 : Sur la résurrection des morts.
Voir : S.P. Lamaros, Catalogue of the Greek Manuscripts
on Mount Athos, t. I, Cambridge 1895, p. 167 ; M. AUBINEAU,
« Soixante-six textes attribués 4 Jean Chrysostome découverts dans
le codex Athous Iviran 255 », VChr 29 (1975), p. 55-64 ; PIEDAGNEL
— DouTRELEAU, Trois cat. bapt., SC 366 (I) ; S. ZINCONE, Giovanni
Crisostomo, Omelie sull oscurita delle profezie, coll. Verba Seniorum n.
s. 12, Rome 1998 (0).
HISTOIRE DU TEXTE 49

Bale, Universitatsbibliothek (UB), gr 39 (B.1L.15)


Fin du Ix* s., parchemin, 380 x 235 mm, 474f, pleine page,
34 lignes. Florilége de Sisinnios, legs du cardinal Stojkovic au couvent
dominicain de Bale (1443), acheté & Constantinople lors de son
ambassade auprés de Jean VIII Paléologue (1435-1437), transféré a la
Bibl. univ. de Bale en 1559.
f. 361-37 1v : Sur la résurrection des morts.
Voir : R.E. Carrer, Codices Chrysostomici Graeci Ill,
Codices Americae et Europae occidentalis, Paris 1970, p. 65-66 ;
A.-M. Matinarey, « Etude sur les manuserits d’un texte de Jean
Chrysostome », Traditio 20 (1964), p. 418-427 ; Eap., Lettre dexil
a Olympias, SC 103, Paris 1964, p. 34-35 (B) ; Eap., Sur Uégalité du
Pére et du Fils, SC 396 (O) ;J. DUMORTIER, Les cohabitations suspectes,
CUF, Paris 1955, p. 24-25 ; Ip.,.4 Théodore, SC 117, Paris 1966, p. 27-
29 (B) ; A. VERNET, « Les manuscrits grecs de Jean de Raguse »,
Basler Zeitschrift fir Geschichte und Altertumskunde 60 (1960), p. 79 ;
R.W. Hunt, « Greek Manuscripts in the Bodleian Library from the
Collection of John Stojkovic of Ragusa », dans Studia Patristica 7 =
TU 92 (1966), p. 78-88 (n. XXV) ; A. CaTaLpI PaLau, « Legature
costantinopolitane del monastero di Prodromo Petra tra i manoscritti
di Giovanni di Ragusa », Codices Manuscripti 37/38 (2001), p. 11;
p. 16; p. 18-21.

Dublin, Chester Beatty Library, W131 (Panteleimon 65)


x‘ s., parchemin, 360 X270 mm, 208 f., 2 col., 36 lignes.
f. 167v-180 : Sur la résurrection des morts.
Voir : LAMBROS, Catalogue II, p. 288 ; M. AUBINEAU, Codices
Chrysostomici Graeci 1, Codices Britanniae et Hiberniae, Paris 1968,
p. 3-4; PIEDAGNEL — DoUTRELEAU, Trois cat. bapt., SC 366 (D).

Florence, Biblioteca Medicea Laurenziana, Pluteus VII, 25


XI‘ s., parchemin, 240 x 195 mm, 322 f, pleine page, 39 lignes.
£. 293-312 : Sur la résurrection des morts.
Voir : A.M. BANDINI, Catalogus codicum manuscriptorum
Bibliothecae Mediceae Laurentianae varia continens opera Graecorum
Patrum, t.I, Florence 1764, p. 379-381.
50 INTRODUCTION

Istanbul, Bibliothéque du Patriarcat CEcuménique


Section non cataloguée, sans cote 26
Fin du x‘ s., parchemin, 350 x 260 mm, 291 f, 2 col., 30 lignes.
£. 262 v-275v : Sur la résurrection des morts.
Voir: G. ASTRUC-MoRIZE, notice manuscrite de l’ IRHT.

Jérusalem, Bibliothéque du Patriarcat Grec Orthodoxe

ji Sabaiticus 3
x*s., parchemin, 393 x 305 mm, 380 f, 2 col., 41 lignes.
£.59v-69 : Sur la résurrection des morts.
Voir: A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, Katadoyoc TaVv ev Tai¢
BiBdrodnxats tod adytwtdtov anootoAtxod te xai xandoAixod
6ovo0ddEou nate.apyixod Bgdvov THV TegocoAbuov xa maéons
Tladatvotivys anoxeyévev 'EAAnvixndy xwdixev, t. Il, Saint-
Pétersbourg 1894, p. 9-11 ; G. H. ETTLInGER - B. GRILLET, 4 une
Jeune veuve. Sur le mariage unique, SC 138, Paris 1968 (K).

N; Londres, British Library, Additional 21983


XVI‘ s., papier, 288 x 215 mm, 378 f, pleine page, 33 lignes. Ayant
appartenu au cardinal du Perron, le codex a été conservé un temps a
la bibliothéque de S. Taurin a Evreux. Copistes : Arnoldus Arlenius,
Florence (f. 2-3, index, 239v-244v) et Jean Mavromatis (f. 20-25v, 30-
31v, 73-88y).
f. 227-239 : Sur la résurrection des morts.
Voir : CCG I, p. 64-66 ; A. CaTaLpi PaLau, « Il copista Ioannes
Mauromates », dans G. PRATo (éd.), Manoscritti greci tra Riflessione
e Dibattito, Atti del V Colloquio Internazionale di Paleografia Greca
(Cremona, 4-10 ottobre 1998), t. I, Florence 2000, p. 354 et n. 69 ;
A. PIEDAGNIEL, Panégyriques de saint Paul, SC 300, Paris 1982 (K).
Moscou, Musée historique d’Etat (GIM)
S4 Synod. gr. 109 (Vladimir 171)
XI"-XII¢ s., parchemin, 396 x 256 mm, 399 f, 2 col., 14-22 lignes.
f. 340v-352v : Sur la résurrection des morts.
HISTOIRE DU TEXTE 51

Voir: Archimandrite F. VLADIMIR, Sistematikeskoj opisanie


rukopisej Moskouskoj Sinodalnoj (Patriarshej) Bibtioteki, t. I,
Moscou 1884, p. 104 ; ZINCONE, Giovanni Crisostomo (M) ;
S.A. BIELOKUROV, Arsenij Sukhanov, Izledovanie Sergeja Bielokurova,
vol. I, Moscou 1891-1894.

Synod. gr. 127 (Vladimir 161)


1* moitié du x* s., parchemin, 305/ 314 x 200 mm, 415 f, 2 col.
Recueil de trente-quatre sermons de Chrysostome. Provenance :
monastére de Dionysios, Mont Athos (f. 3). Acquis en 1654 par le
starets Arsenij Sukhanov, du monastére de la Trinité-Saint-Serge, pour
le Saint Synode de Moscou. Apparenté au Synod. gr: 128 : la deuxiéme
partie du recueil (homélies 19 4 31) correspond aux homélies 2-3, 7-17
du Synod. gr. 128 ; les homélies 32-34 correspondent aux n* 18-19 et
21 de l’ancien pinax du Synod. gr. 128.
f. inconnus (homélie 30) : Sur la résurrection des morts.
Voir: C.F MATTEL Accurata Codicum Graecorum manuscriptorum
Bibliothecarum Mosquensium Sanctissimae Synodi notitia et recensio,
Leipzig 1805, p. 71; Archimandrite Savva, Ukazatel' dlia obozreniia
Moskovskoj patriarshej (nyne sinodal'noj) biblioteki, Moscou 1858,
p. 86, n° 127.

Synod. gr. 128 (Vladimir 159) S


Fin du x‘ s., parchemin, 433x 311 mm, 446 f,, 2 col., 39 lignes.
Ecriture bouletée. Origine : monastére de Dionysiou, Mont Athos.
Fin XI‘ s., se trouve au monastére de Stavronikita. En 1665, il est
apporté 4 Moscou par le starets Sukhanov, Homiliaire non liturgique.
Structure trés ancienne dont les premiéres couches remontent au V‘ s.
f. 111v-121v : Sur la résurrection des morts.
Voir : VLADIMIR, Catalogue I, p. 162 ; AUBINEAU, Un traité
inédit de christologie de Sévérien de Gabala, p. 25-28 ; PIEDAGNEL
- Doutre.eau, Trois cat. bapt., SC 366 (A) ; B.L. Fonkic -
EB. Po.takov, Greceskie rukopisi Sinodal’noj Biblioteki, Moscou
1993, p. 63-64.
52 INTRODUCTION

M, Munich, Bayerische Staatsbibliothek (BSB), gr. 352


xI s., parchemin, 350 x 254 mm, 270 f, 2 col., 30 lignes.
f, 136v-151 : Seer la résurrection des morts.
£. 264v-270 : Sur la Paque (version longue).
Voir: R.E.CARTER, Codices Chrysostomici Graeci II, Codices Ger-
maniae, Paris 1968, p.61-63 ; D. F JACKSON, « Augsburg Greek Manu-
script Acquisitions 1545-1600 », Codices Manuscripti 29 (2000), p. 2.

Mytiléne, Monastére de Leimén, 42


Fin du x s. ou début du xi‘ s., parchemin, 330 x 240 mm, 338 f,
2 col., 26 lignes. Donné par une dame Zampia en mémoire de son
pére Ange.
f. 319v-336v : Sur la résurrection des morts.
Voir: A. PapADorouLos-KERAMEUS, «KatéAoyog tv
év Taic PibAlSjxatsg tic vicov Aéabov “EAAnvixdv
YEwoyedpav», dans O év Kavotavttvovndder ‘EAAnvinds
Pidodoyixds LiAAoyoc. Mavooyoeddteroc BrbA10djxn,
t.I, Appendice au t. XVI, Athénes 1885, p. 52-53 ; DUMORTIER,
Cohabitations, p.30 ; A.-M. MALINGREY, Sur la vaine gloire et lédu-
cation des enfants, SC 188, Paris 1972, p. 48 (L) ; M.L. W. LAIsTNER,
« The Lesbos Manuscript of Chrysostom’s De inani gloria », VChr §
(1951), p. 179-185.
Oxford, Bodleian Library
Auctarium E. 3. 10 (Miscell. 51)
XVI"-XVII s, (avant 1612), papier, 330 x 320 mm, 737 p., pleine
page, 30 lignes. Exemplaire de H. Savile (codex L).
p. 130-152 : Sur la résurrection des morts.
Voir: CCG I, p. 129-133.
O, Cromwell 20
Fin du x‘ s., parchemin, 300 x 220 mm, 784 f, pleine page, 32-35
lignes. Origine : Athos. Copiste : Nikolaos, Laure de la Sainte-Trinité,
sous l’higouméne Athanase.
£. 527-544 : Sur la résurrection des morts.
HISTOIRE DU TEXTE 53

Voir : CCG I, p. 214-216 ; A.-M. MALINGREY, « Quelques


remarques sur le Cromwell 20 », dans Studia Patristica 16 = TU
129 (1985), p. 456-462 ; E. GaAMILLSCHEG - D. HARLFINGER,
Repertorium der griechischen Kopisten 800-1600, 1, coll. OAW,
Vienne 1997, p. 323.

Paris, Bibliothéque nationale de France (BnF)


Gr. 730 (Colbert 3058) P,
xX s., parchemin, 293/305 x 197/215, 343 f, 2 col. 30 lignes. Acquis
en 1686 4 Chypre.
f. 271-286v : Sur la résurrection des morts.
Voir : P. AuGusTIN — J.-H. SAUTEL, Codices Chrysostomici
Graeci VII, Codicum Parisinorum pars prior, Paris 2011, p. 232-235 ;
Maurnorey, Lettre dexil, SC 103, p. 35, p. 37-38, p. 39-41 (P).

Gr. 824 (Regius 2355) P;


XI‘ s., 322 £,, 317 x 244 mm, 2 col., 28 lignes. Manuscrit rapporté
d’Orient pour Colbert par Johann Michael Wansleben entre 1671 et
1675 (f. 322v). Origine probable : Sinai (voir infra, Sinait. gr. 1611).
f£. 296-312v : Sur la résurrection des morts, en appendice aux
Eclogae de Théodore Daphnopatés, inséré entre l’ecloga n° 29 et le De
fato et providentia \ (CPG 4367, PG 50, 749-754).
Voir : H. OMONT, Inventaire sommaire des manuscrits grecs dela
Bibliothéque nationale et des autres bibliothéques de Paris et des dépar-
tements, t.1: Ancien fonds grec, codd. 1-1318, Paris 1886, p. 155.

Patmos, Monastére Saint-Jean-le-Théologien, gr. 163


X*-xI‘ s., parchemin, 400 x 410 mm, 330 f 2 col., 40 lignes.
f. 302-317 : Sur la résurrection des morts.
Voir : J. SAKKELION, Catalogue des manuscrits du monastere de
S. Jean le Théologien 4 Patmos, Achénes 1890, p. 86-87.
54 INTRODUCTION

W, Sinai, Monastére Sainte-Catherine, gT 376


X-xI* s. (Ix®-x' s. d’aprés Kamil), parchemin, 300 x 205 mm, 245
£, pleine page, 36 lignes.
f. 107-119 v: Sur la résurrection des morts.
Voir : V. GARDTHAUSEN, Catalogus codicum Graecorum Sinaiti-
corum, Oxford 1896, p. 86-87 ; M. KAMIL, Catalogue of All Manuscripts
in the Monastery of St. Catharine on Mount Sinai, Wiesbaden 1970,
p. 78 ; G. ASTRUC-MoRIZE, notice manuscrite de l’ IRHT.

Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria (BNU)


B. I. 10 (Pasinus gr. 12)
xi s., parchemin, 338 x 233 mm, 246 f. 2 col., 33 lignes.
f. 45-47 : Sur la résurrection des morts, avec lacune de GvvEX@<S
(2, 44) a TQdTOV (3, 27) ; des. 16 HEAT Oa W6vov (7, 51)
Voir:R.E. CARTER, Codices Chrysostomici GraeciV, CodicumItaliae
pars prior, Paris 1983, p. 206 ; ZINCONE, Giovanni Crisostomo (I).

Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana (BAV)

V4 Gr. S68
XI‘ s., patchemin, 302 x 246, 276 f., 2 col., 29 lignes.
f. 261-276 : Sur la résurrection des morts.
Voir: S. Voicu, Codices Chrysostomici Graeci V1, Codicum Ciuitatis
Vaticanae pars prior, Paris 1999, p.90; R. DEVREESSE, Le fonds grec de
la Vaticane des origines 4 Paul V; coll. Studi e Testi 244, Vatican 1965,
p. 13, n° 92; Dumortier,A Théodore, SC 117 (O) ; MALINGREY,
Lettre d'exil, SC 103 (Q) ; Eap., « Etude sur les manuscrits des lettres
de Jean Chrysostome 4 Olympias », Traditio 21 (1965), p. 425-
444 (J) ; D. Rrpines, « A New Edition of John Chrysostom’s 4d
Stagirium a daemone uexatum », dans Studia Patristica 29 (1995),
p. 508-514 (V68).
HISTOIRE DU TEXTE 55

Gr. $77 V3
x‘ s, restauration 1 moitié du xv‘ s. par Geérgios Drazinos (RGK 3,
p. 101), parchemin, 318 x 270 mm, 307 f, 2 col., 32 lignes.
£.151-165v: Sur la résurrection des morts.
Voir: CCG VI, p. 100 ; MALINGREY, Sur l égalité du Pere et du Fils,
SC 396 (C) ; DevreEssE, Le fonds grec de la Vaticane, p. 70, n° $93.

Venise, Biblioteca Nazionale Marciana


Gr. 109
Fin du xt s., restauration XIII‘ s., parchemin, 330 x 250 mm,
285 £, 2 col, 27-29 lignes. Olim Card. Bessarionis 140.
f. 226-241v : Sur la résurrection des morts.
Voir : E. Mion, Bibliothecae Diui Marci Venetiarum codices
Graeci manuscripti. Vol. 1: Thesaurus Antiquus. Codices 1-299, coll.
Ministero peri beni culturali e ambientali. Indici e Cataloghi, N. S. VI,
Rome 1981, p. 154-155.
Ce catalogue comporte, p. 91-93, dans la description du codex gr.
app. HI. 168 (coll. 1113) (Nanianus 309), daté de 1481, une erreur en
indiquant l’homélie Sur la résurrection des morts aux £. 585-593, alors
qu il s’agit en fait de celle Sur l’Ascension du Christ (CPG 4342).

b) Table des manuscrits


B Bale, UB,gr 39 fin Ix‘ s.
Moscou, GIM, Synod. gr. 127 x* s. (1 moitié)
D Dublin, Chester Beatty Libr, W713] x's.
J, Jérusalem, Bibl. du Patr. Gree Orthodoxe,
Sabaiticus 3 x's.
V3; Vatican, BAV, gr. $77 x's.
Cc Istanbul, Bibl. du Patr. CEcum., sine num. 26 fin x‘s.
S$, Moscou, GIM, Synod. gr. 128 fin X‘s.
E — Mytiléne, Leimonos 42 fin X* s. - XI‘s.
Q Patmos, Mon. Saint-Jean-le-Théol., gr 163 x*- déb.x1°s.
Oxford, Bodl. Libr., Cromwell 20 fin x‘ s.
oO
INTRODUCTION

nN
wa
Sinai, Mon. Sainte-Catherine, gr. 376 X°-XE s.
PS Athénes, EBE, 253 XI s.
Florence, Bibl. Med. Laur., Plus. VIIL, 25 XI‘ s.
Munich, BSB, gr: 352 XI‘ s.
NLA4 SS.

Paris, BnF, gr. 730 XI‘ s.


Paris, BnF, gr. 824 XI‘ s.
Vatican, BAV, gr. 568 XI*s.
Turin, BNU, B. £10 XI‘ s.
Venise, Bibl. Naz. Marciana, gr. 109 fin XI s.-XIII‘ s.
Moscou, GIM, Synod. gr. 109 XI‘-XII' s.
Athos, Jviren 255 XIV‘ s.
Londres, British Libr., Additional 21983 XVISs.
cz

Oxford, Bod]. Libr., Auctarium E. 3. 10 XVI-XVIF


s.
(avant 1612)

c) Classement
Parmi les vingt-trois manuscrits répertoriés, vingt-deux
ont été collationnés. Seul nous a manqué le Synod. gr. 127,
de la premiére moitié du xX* siécle, probablement trés proche
du Synod. gr. 128. Dix-neuf manuscrits provenant d’ Orient!
ont été copi¢s aux x* et xI* siécles. Les quatre autres en sont
les descendants. Ils se répartissent en deux familles, @ et 6.
Les familles a et B
Elles se distinguent par une dizaine de variantes, d’omis-
sions et d’additions telles que :
a 8
2, 25 éoxiCeto éucyovto
7,12 madntov Svntov
8, 116 GppibddAapev aoyG)Aopev
4, 89 yaa kv Egg@pévos fig yag
3,95 puoi + xO TL AEyO TQ0GSoxiar pratt ;
4, 89 GAN + ExxQept xal petémed cio

1. Voir description des manuscrits, p. 48-55.


HISTOIRE DU TEXTE 57

~_S
=
at
Version arménienne

N;

3
a
oo
Nn
mown »
. oe & & & be os
ew kG GRR RR

Stemma de l’homélie Sur la résurrection des morts


58 INTRODUCTION

La famille a
Elle se compose de cing manuscrits copi¢s entre les 1x* et
xI* siécles, répartis en deux sous-groupes. Le Basil. gr. 39
(B), le Paris. gr. 824 (P5) et le Synod. gr. 128 (S,) composent
le groupe y. Le Dublin. W131 (D) et le Sinait. gr. 376 (W)
appartiennent au groupe 6.
Sous-groupe y
Une cinquantaine de variantes particuliéres, correspon-
dant a des changements de forme ou de sens, une quaran-
taine d’omissions, provenant parfois de sauts du méme au
méme, un texte semblable en tous points et quelques erreurs
orthographiques dans la transcription de B prouvent que
S, est un descendant de B ou, du moins, qu’ils sont issus
d’un méme manuscrit. P, se joint 4 eux dans la plupart de
ses legons. Voici quelques exemples communs aux trois
manuscrits :
BP; Sz Cett.
5,25 MavEeods TEOVT]QOS
6, 50 XTNGEWS TONGAO9a1 xQiaEews Torijoa1
6, 59 énviavbdvetar énvav9avetar
7, 63 TOADTEACOLOV x6015
6, 47-48 om. obx eine OTEVaCOo «GAG
xowviy moet ton ti yveuny
xar yao év ToT oTEvaCoLEV

Sous-groupe d
Quelques variantes et additions ainsi qu'une quinzaine
d’inversions distinguent D et le Sinait. gr. 376 (W,) des
autres manuscrits :
DW, Cett.
2, 32 TAdAOS SNAG SmNAGv 6 madAog
2, 52 Sonvav TEVSaV
3, 79-80 mQd¢ Tov 9edv xTHObpEVOS xXTNHOGPEVOS TODS TOV SEdV
6, 23 TQocAabav Teochapbaver
HISTOIRE DU TEXTE 59

Le texte de W, a subi la contamination d’un manuscrit de


la famille 8, pour quelques variantes et additions telles que :
W, B Cett. a
2, 29 xai Exngealovtwv TH METEQAY
2.75 86 + obx Ev wal ti Mya
tov Hoixnxdota W, B
3, 95 puro + xai ti Ayo
Teoodoxia pura W, B
6,9 xad’ Wegav KATH HEQOS

La famille8
Elle se compose des dix-sept autres manuscrits. Quinze
ont été copiés entre les x* et xI‘ siécles. L’écude du texte ne
met pas clairement en évidence |’existence de sous-groupes,
mais permet quelques rapprochements.
Lecodexd’Istanbul sine num. 26 (C), le Vatic. gr. 568 (V,),
le Taurin. B. I. 10 (T) et l'Ivivon 255 (Z,) ont une dizaine
de variantes propres, mais C n’est pas leur antigraphe, car
il posséde huit variantes inconnues des autres manuscrits :
CVTZ, Cett. B
1, 54 TOAA Ts tOLPTC TELEPTS TOAATIS
2,22 éxaQer eeto
5,55 meoaedEas Reocagdcgas
6,4 xOAET éxdecev
Le Patm. gr. 163 (Q), le Cromwell 20 (O,) et le Mare.
gr. 109 (K,) sont liés par un certain nombre de variantes et
d’omissions :
QO0:K, Cett
3,58 oixodvtTEs aSdAo0bvtEs
3, 109 éxetv pégew
5,14 om. LT) TaQodoav
6, 80 ap Sagaias dpagrtias
Q pourrait étre |’antigraphe de O2, ce qui expliquerait
l’absence chez lui de certaines omissions caractéristiques de
60 INTRODUCTION

O, et de K,. O, semble étre l’antigraphe du manuscrit de


Venise comme |’attestent leur collection ! et leurs textes. Is
ont en commun une quinzaine d’omissions, une vingtaine
de variantes :
O.K, Cett
1,103 = Tpwgiac Tovyeias
7,51 om. LNdé pPIergdpEevoc
7, 57-58 om. iSeiv DAG
8, 80 éyaSois OTEPEVOIG
8, 82 tos atepivous nogéter = Swoe Ta &yadd
Le Monac. gr. 352 (M,), quanta lui, offre un texte souvent
plus long que celui proposé par les autres manuscrits. Cer-
taines de ses legons uniques se retrouvent dans le Sabait. 3
(J,)?, les modifications ayant été apportées par une autre
main plus tardive que l’écriture originale du x° siécle,
vraisemblablement du xr siécle. A-t-il subi une restauration
a partir de M, ? La provenance de M;, homiliaire ayant
appartenu A Vergéce, puis a Antoine Eparque de Corfou, et
acquis en 1544-45 a Venise par la bibliochéque d’Augsbourg,
pourrait confirmer cette hypothése.
d) Choix des manuscrits
Cette édition de |’homélie Sur la résurrection des morts
est fondée sur les manuscrits les plus anciens, copiés entre
les 1x et x1‘ siécles, Basil. gr. 39 (B), Dublin. W131 (D),
Constant. sine num. 26 (C), Vatic. gr. 577 (Vs), Sabait. 3
(Ji), Patm. gr. 163 (Q) et Monac. gr. 352 (M2), que nous
conservons en raison de son importance chez les éditeurs
antérieurs.

1. Ls ont dix homélies en commun : outre Sur da résurrection des morts,


In Iob, serm. 2-4 (CPG 4564), L’impuissance du diable, hom. 1-2 et De
obscuritate prophetiarum, hom. 3 (avec des lacunes), Quod nemo laeditur
(CPG 4400, recensio brevior), De utilitate tentationum (CPG 4744), In Ep. I
ad Thess., hom. 8 (CPG 4434).
2. Voir apparat critique, p. 110-174.
HISTOIRE DU TEXTE 61

Dans la famille 8, ne figurent pas l’Oxon. Auct. E 3.


10, manuscrit de Savile, copié a partir de M,, du Paris.
gr. 730 et probablement du Laur. Plut. VII, 25 (F) ; nile
Londin. Add. 21983, copié sur F, car écrit par un copiste
peu rigoureux ; ni K,, apographe de O, ; Athen. Bibl. Nat.
253, ni le Paris. gr. 730, trés proches eux aussi de O,, exclu
lui-méme pour sa proximité avec Q ; le manuscrit de Turin
trés lacunaire ; le Leimonoas 42, le Synod. gr. 109, Vs et Z1,
proches de C. Dans la famille «, S,, P; et W, sont éliminés.

e) La version arménienne
A ces témoins du texte grec, il faut ajouter une traduction
arménienne — bien plus ancienne que les plus anciens ma-
nuscrits grecs conserves -, réalisée au V* si¢cle et consignée
dans I’édition des Discours de Jean Chrysostome archevéque
de Constantinople, publiée par les Péres Méchitharistes de
Venise en 1861. Le texte de l’homélie a été établi 4 partir du
Matenadaran 988, copié en 1046! et conservé a [Institut
Machtots de recherches sur les manuscrits anciens 4 Erevan.
Bien que non citée dans l’apparat, cette version a été
utilisée pour |’écablissement du texte.

2) L’ histoire des éditions


a) Les différentes éditions et traductions
Dans I’ édition de 1613 due 4 Henry Savile’, l’ homélie se
trouve au tome VI, p. 703-713, et les notes au tome VIII,
p. 814. Dans celle de Fronton du Duc, publiée entre 1609 et

1. Je remercie vivement le professeur Bernard Outtier pour avoir lu dans


Ja version arménienne, 4 ma demande, les passages qui différaient le plus du
Point de vue du sens entre les familles a et 8.
2. H. Savire, Tod év ayioic matoos judv Tedvvov agyientaxdnov
KovotaviivoundAews tod Xovooctouov tév sdgroxopévav..., t. -VILL,
Eton 1613, avec texte grec seul.
62 INTRODUCTION

1624, elle figure au tome V, p. 430-447 dans la réédition de


1636, accompagnée d’une traduction latine dont |’auteur
nest pas connu!, En 1718, Bernard de Montfaucon
reprend, en la corrigeant, la traduction latine de |’édition
de Fronton du Duc’, au tome II de son édition, p. 422-
436. Pour l'editio Parisina altera, due 4 Louis de Sinner,
Théobald Fix et Friedrich Ditbner?, le texte de Montfaucon
révisé parait chez les fréres Gaume en 1834 dans le t. II,
2° partie, p. 499-516. En 1862, Jacques-Paul Migne reprend
cette derniére édition et présente |’homélie au tome 50 de
la Patrologie grecque, col. 417 ter 4 432.
Ces éditions entrainent, au x1Xx° siécle, trois traductions
frangaises de | homélie: celle dirigée par M. Jeannin ‘en 1864,
celle de J. Bareille en 1866, celle de l’abbé Joly‘ en 1867.
b) Les manuscrits utilisés par les éditeurs
Fronton du Ducet Montfaucon sont tributaires de Savile.
A notre connaissance, celui-ci a consulté trois manuscrits,
Mg, le Paris gr. 730 (P,) et probablement F. Les lecons
de M,, sous l’ancienne cote Augustanus 19’, transtéré
a Munich en 1806 avec l’ensemble de la bibliothéque

1. Fronron pu Duc S. P. N. loannis Chrysostomi archiepiscopi


Constantinopolitani opera omnia Graece et Latine coniunctim edita, Paris
1609-1624, réed. t. V, 1636, p. 502.
2. MonrTraucon, t. II, p. 422.
3. S.P.N. Joannis Chrysostomi archiepiscopi Constantinopolitani opera
omnia quae exstant, t. 1-XII1, Paris 1834-1840.
4. Saint Jean Chrysostome, QEuvres completes, t. U1, Bar-le-Duc 1864,
p. 231-242.
5. CEuvres completes de s. Jean Chrysostome, t. VII, Paris - Nancy 1867,
p- 498-507.
6. CEuvres completes des. Jean Chrysostome, t.1I, Paris 1866, p. 369-381.
7. Voir SAVILE, t. VIII, p. 814. Pour les anciennes cotes de M2, voir
D.F. Jackson, « Augsburg Greek Manuscript Acquisitions 1545-1600 »,
Codices Manuscripti 29 (2000), p. 2.
HISTOIRE DU TEXTE 63

Augustana, corrigent fréquemment les legons de P, quand


celles-ci s’avérent moins satisfaisantes'. La plupart du
temps cependanr, Savile suit le texte de P, qu’il compléte
a la ligne 1, 68 avec un manuscrit de la famille 8 donnant
la lecon suivante : weAAOvte@v + TH TAQOVTE. Cette lecon
est commune a C, Q, V,, Oz, Vs, F, Ky, T, au Synod. gr. 109
(Ss) et au Londin. Add. 21983. Savile n’a pas pu consulter
O,, qui n’avait pas encore été acquis par Cromwell au
moment ou le savant préparait son édition. K, était encore
en Orient, puisqu’il fait partie de la collection léguée par
Giacomo Nani (1698-1770) a la Marciana en 1796. Il ne
peut s’agir non plus de C, de Q ni de S, en raison de leurs
lieux de conservation. De plus, S, fait probablement partie
des manuscrits acquis sur |’Athos en 1665 par le starets
Sukhanov?. Le manuscrit de Turin, décrit dans le catalogue
de Pasinus?, érait 4 Athénes. V; et Vi pourraient avoir été
consultés par le savant anglais, car le premier est cité dans
linventaire de 1475, le second fait partie des manuscrits
de Cosme de Montserrat >. F appartient au fonds ancien de
la Bibliothéque laurentienne, il aurait donc pu étre consulté
par Savile lors de son séjour a Florence.
Le texte de Fronton du Duc utilise |’édition de Savile.
D’une part, il choisit bien plus souvent que son confrére
anglais les legons uniques de M,. Sur vingt lecons
différentes entre P, et M, étudiées, le texte de Fronton

1. Voir apparat critique, p. 108-176.


2. Voir S$. A. BIELOKUROV, Arsenij Sukbanov, Izledovanie Sergeja
Bielokurova, vol. 1, Moscou 1891-1894, p. 400-401.
3. J. Pastnus - A. RivauTELia - F. Berta, Codices Manuscripti
Bibliothecae Regii Taurinensis Athenaei per linguas digesti, et binas in partes
distributi, in quarum prima Hebraei, et Graeci, altera Latini, ltalici, et
Gallici, t. 1, Turin 1749, p. 179.
4. Devreesse, Le fonds grec de la Vaticane, p. 70, n° 593.
5. Ibid. p. 13, n° 92 : le Vaticanus gr. 568 est cité dans l’inventaire de
Cosme de Montserrat (mort en 1458).
64 INTRODUCTION

privilégie dix-neuf fois les legons' de M, et conserve la


conjecture établie par Savile : cmpatog + p1G80v coni.
Savilii novov M, (5, 29). On sait que pour d’autres homélies
chrysostomiennes, Fronton a collationné le Londin. Add.
219837. Mais ce n’est pas le cas ici.
Montfaucon publie un texte semblable 4 celui de son
compatriote. I] est donc lui aussi tributaire de Savile pour
l'usage qu’il fair de M, et pour les notes du savant anglais
qu il reprend>. Lui aussi a collationné P., le Paris gr. 730
(Colbert 3058)*.
En résumé, les quatre éditions ont été constituées a partir
de trois manuscrits de la famille 8, M2, P2, F ou l’un des
deux manuscrits du Vatican.
3) Apport et principes de la présente édition
Nous présentons un texte qui s’appuie sur un éventail plus
large de manuscrits — vingt-deux au total contre trois chez
Savile - dont les plus anciens remontent au 1x‘ siécle, alors
que les témoins examinés par Savile datent du xr siécle.
Cette édition est aussi moins tributaire des legons propres a
M,, se trouve enrichie par les apports d’une seconde famille
jusque-la ignorée et concorde avec la version arménienne.
Les conjonctures uniques de M, et de P, n’y figurent pas. Le
texte suit la plupart du temps les legons de notre famille 8.

Voir apparat critique, p. 108-176.


awh

Voir DUMORTIER, Cohabitations, p. 43.


Voir MonFaucon, t. II, p. 834.
Ibid., p. 422.
HISTOIRE DU TEXTE 65

B. Contre Vivresse et sur la résurrection


1) La tradition manuscrite
a) Présentation des manuscrits
Athénes, Bibliothéque nationale de Gréce (EBE)
Cod. 1904
xvi‘ s., 205 X 150 mm, f. 111, pleine page, 34 lignes,
f, 18-19v : Contre l’ivresse et sur la résurrection (excerptum).
Voir : L. Pouitis, KatdAoyoc xetgoyedwav tic “Edvvixtic
BibAtodHxNGS Tig FAAGS0c, dei). 1857-2500, Achénes 1991, p. 27.
Cod. 2083
XII-XIV* s., parchemin, 375 x 265 mm, 384 f, 2 col., 35 lignes.
f£.232-239 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
f, 246y-252 : Sur la Paque (version longue).
f. 309-316v : Sur L’Ascension du Christ.
f 350v-355v : Sur la Pentecéte 2.
Voir : Poxitis, Katédoyos p. 115-118.
Athénes, Musée D. Loberdou, 160
XVI‘ s., papier, 310 x 200 mm, 427 f, pleine page, 34 lignes. Ce
manuscrit faisait partie de la bibliothéque d’Alexios Kolybas.
f. 205-214: Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir: A. TSELIKAS, « Mixgopatoyoaprsets xe1looyedav
xai doxetwv », AcAtio tod Totogixod xai Tadaioyeapixod
Agreiov 7 (1993-1996), p. 9-24.

Athénes, ‘Iotogixdv Movoeiov tot Néov “EAAnviapob, 66


XVIII s., parchemin, 220 x 150mm, 213 f, pleine page, 26 lignes.
£. 121-146 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir : SAKKELION, Catalogue, p. 13 ; J. DECLERCK — J. NorET-
C. DE Vocut, Catalogi manuscriptorum Graecorum qui, in periodico
Néog ‘EAAnvouvipev olim publici juris facti, adbuc usui sunt, t. 1,
Bruxelles 1981, p. 83.
66 INTRODUCTION

Athos (Mont), Monastére de Dionysios


Cod. 71 (Lambros 3605)
x‘ s. (GNO), début xr‘ s. (Ehrhard), parchemin, 375 x 270 mm,
365 £,, 2 col., 33 lignes. Origine : Constantinople. Panegyrikon pour
les jours de fétes.
f. 189-198 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
f. 337-346v : Sur la Pentecéte 1.
Voir : LamBros, Catalogue 1, p. 325-326 ; A. EHRHARD, Uber-
lieferung und Bestand der hagiographischen und homiletischen Literatur
der griechischen Kirche, 3 vol., TU 50-52, Berlin 1937-1952, réimpr.
Leipzig 1965, II, p. 272-273 ; F. J. Leroy, L’homilétique de Proclus
de Constantinople, Tradition manuscrite, inédits, études connexes, coll.
Studi e Testi 247, Vatican 1967, p. 227-228 ; G. HEIL - A. VAN HECK
— E. Gespuarpt — A. Spira, GNO 9, Sermones 1, 1967, p. 182 (C) ;
J. Mossay, Repertorium Nazianzenum. Orationes, Textus Graecus, 4,
Paderborn 1995, p. 64 ; K. WEITZMANN, Die byzantinische Buch-
malerei des 9. und 10. Jabrhunderts, Addenda und Appendix, coll. OAW.
Philosophisch-historische Klasse. Denkschriften, 244. Veréffentlichungen
der Kommission fir Schrift- und Buchwesen des Mittelalters, Reihe IV.
Monographien, 2/2, Vienne 1996, p. 83.

Z4 Cod. 130 (Lambros 3664)


xvi' s. (1537-mars 1596, f. 1-184v), papier, 310 x 210 mm, 340f,
26-28 lignes.
£.39v-49v : Contre l'ivresse et sur la résurrection. Méme origine que
les Dionysiou 71, Lewis 2 et New College gr. 82, méme titre, mémes
legons aussi.
f. 287-293 : Sur la Pentecéte 2.
Voir: LaMBROS, Catalogue 1, p. 339-340 ; EHRHARD III, p. 331 ;
C. Darema, Amphilochii Iconiensis opera. Orationes pluraque alia-
que supersunt, nonnulla etiam spuria, CCSG 3, 1978, p. 245-248;
P.J.Fepwick, Bibliotheca Basiliana Universalis, A Study of the
Manuscript Tradition, Translations and Editions of the Works of Basil
of Caesarea, I. The Homiliae Morales, Hexaemeron, De Litteris, with
Additional Coverage of the Letters, Part One: Manuscripts, Turnhout
1996, p. 271.
HISTOIRE DU TEXTE 67

Athos (Mont), Grande Laure, I 31 (Exstratiades 271)


xr s., parchemin, 220 x 170 mm, 206 f,, 2 col., 32 lignes.
f. 69-70v : Contre livresse et sur la résurrection.
Voir : S. SpYRIDON-EUSTRATIADES, Catalogue of the Greek
Manuscripts in the Library of the Laura on Mount Athos, Cambridge
1925, p. 35.

Athos (Mont), Monastére des Ibéres


Cod. 656 (Lambros 4776) Ze
XVII‘ s., papier, £. 369. Panegyrikon.
Piéce 6. Titre : Kate wé9yc.
Voir: LAMBROS, Catalogue 2, p. 192.
Cod. 1401
xvirt s. (1670). Possesseurs : Pachomios monachos, Theoclétos
Hicromonachos, Moné Ibéron (POLITIS, p. 606 ; 447-448).
£. 154-166 : Contre livresse et sur la résurrection.
f, 143-154 : Sur la Pague.
£. 215v-230v : Sur LAscension du Christ.
£.251v-262 : Sur la Pentecéte 2.
Voir : P. SoTERoupis, ‘ega@ Movi T6jowv Katdadoyoc
FAAnvindy Xeiooyeamav, IA’ (1387-1568), Kagdec - “Aytov
“Ogos 2007.
Athos (Mont), Monastére du Pantocratér
Cod. 3 (Lambros 1037) Z,
1* quart du xv‘ s., parchemin, 380 x 280/270 x 195, f. 4-162y,
2 col, 26 lignes.
f. 102v-106v : Contre Livresse et sur la résurrection.
Les f. 4-162v sont a insérer aprés le f. 153v du Pantocratoros 6, du
1* quart du xiv‘ s. Métaphraste de type A, écrit pour le couvent fondé
par Anne Comnéne.
Voir : Lambros, Catalogue 1, p. 91; EMRHARD III, p. 216-217 ;
S.Korzapasst, Die handschrifiliche Uberlieferung der rhetorischen
68 INTRODUCTION

und hagiographischen Werke des Gregor von Zypern, coll. Serta Graeca:
Beitrige zur Erforschung griechischer Texte 6, Wiesbaden 1998, p. 79-83.

Zs Cod. 84 (Lambros 1118)


xiv s. (1362), papier, 360 x 270 mm, 427 F, 33 lignes, 2 col.
Copiste : Theoleptos, moine appartenant 4 l’ordre fondé par M. Gabras.
Lieu: Constantinople. Trés proche du Baroccianus 241 et du Barlaam 138
pour I’ sanctum pascha (CPG 4957).
f. 242v-250 : Contre livresse et sur la résurrection.
£.254-259 : Sur la Paque (version longue).
f. 390-394v : Sur la Pentecéte 2.
Voir : Lambros, Catalogue 1, p. 101 ; Korzasasst, p. 83-88 ;
EHRHARD III, p. 326-327.

Athos (Mont), Prétaton, 88 (Politis 315)


1* moitié du xvi‘ s., papier, 305 x 205 mm, 355 f, 28 lignes.
Copiste : Sophronios, quia copié plusieurs manuscrits athonites entre
1604 et 1649.
f. 11v-18 : Sur la Paque (version longue).
f. 26v-30 : Contre livresse et sur la résurrection,
Voir : L. Poriris - M. MANousaKas, « LopTANQ@PATMOL
xata&Aoyor xereoyed@av Ayiov “Ogous », EAAnvixd. Tagde-
thu 24, Thessalonique 1973, p. 118-121.

Athos (Mont), Monastére de Vatopédi, 318


Fin xvi‘ s. - début xvit's. (avant 1602), papier filigrané, 270 x
170 mm, £.1-II, 1-6, 15-22, 7-14, 15-292, III-IV, pleine page, 31 lignes.
f. 42-48v : Contre Vivresse et sur la résurrection. Copie directe du
Marcianus gr. app. II. 59, réalisée entre 1585 et 1590 a Venise.
Voir : C. Visona, « Pseudo-Ippolito In s. Pascha. il ruolo della
comunita greco-veneta del sec. XVI nella storia della trasmissione del
testo », Aevum 54 (1980), p. 56-72.
N. B. LAMBROS, Catalogue 2, p. 384, précise que le Panteleimonos
S02 comporte l’hom. Contre l’ivresse et sur la résurrection f. 146-162,
mais il s’agit en fait de I’hom. Jn ebriosos (CPG 2858) de Basile de
Césarée, PG 31, 424-444.
HISTOIRE DU TEXTE 69

Cracovie, Biblioteka Jagielloriska


(olim Berlin, Staatsbibliothek, Preussicher Kulturbesitz)
Gr. 4°19 (gr. 317)
xv‘ s., parchemin, 400 x 288 mm, 374 f., 2 col., 40 lignes.
f. 147-160: Contre Uivresse et sur la résurrection.
Voir : CCG II, p. 21-23.
Londres, British Library, Additional 34060 N,
xv‘ s, 1/2 (achevé en juillet 1438), diversis manibus exaratus,
papier, 290 x 210 mm, 588 f., 2 col., 35 lignes.
f. 484-488v : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir: CCG, p. 70.
Londres, Lambeth Palace Library, L 40. 2 (Sion College 5S) Ny,
xI‘s., parchemin, 310 x 235 mm, 377 f, 2 col., 28 lignes.
f. 295-297 : Contre livresse et sur la résurrection, des. §2, 65
(viovea).
Voir : CCG I, p. 38-39 (£. 296-298v, a tort ; le TLG n’a pas permis
d’identifier le texte qui suit, f.298-298y).
Météores, Monastére de Barlaam, 138 G
XVI‘ s., papier, 230 x 340 mm, 610 f£, 2 col., 30 lignes. Pour
ces quatre homélies, fournit le méme texte que les Paris. gr. 1186,
Baroccianus 241 et Pantocratoros 84.
f. 328v-336 : Contre Divresse et sur la résurrection.
f. 402-409v : Sur lAscension du Christ.
f. 428-442 : Sur la Pentecéte, hom. 2, puis 1.
Voir: N. A. Bets, Les manuscrits des Météores. Catalogue descriptif
des manuscrits conservés dans les monastéres des Météores, vol. I : Les
manuscrits du Monastére de Barlaam, Athénes 1984, p. 160-166.
Moscou, Musée historique d’Etat (GIM)
Synod. gr. 110 (Vladimir 160)
Ix s., parchemin, 396 x 275 mm, 255 f, 2 col., 40 lignes. De la
méme main que les codices Atheniensis Bibl. Nat. 210, Londinensis
70 INTRODUCTION

Arundelianus 542, Oxoniensis Baraccianus 235 (Catenae in Peal.


1-50). Origine : Mont Athos, Movi Eoguypévov.
f. 139-146v : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir : VLADIMIR, Sistematikeskoj I, p. 105 ; E. DoBRYNINa,
« The Moscow St. John Chrysostom’s Homilies and the Group of
Manuscripts of the Late 9th - Early 10th c, », dans XX* Congres
des Etudes Byzantines, XII, Paris 2001, p. 27 ; E. FOLLIERI, « La
minuscola libraria dei secoli IX eX », dans A.A. LONGO — L. PERRIA
- A. Luzzi (éd.), Byzantina et Italograeca : Studi di Filologia e di
Paleografia, coll. Storia e Letteratura: Raccolta di Studi e Testi 195,
Rome 1997, p. 205-248.

S, Synodal gr. 128 (Vladimir 159)


Voir supra, p. 51.
£. 139-146v : Contre l’ivresse et sur la résurvection.

Oxford, Bodleian Library


Auctarium E. 4. 4 (Miscell. $1. 20)
XVI‘ s. ex. (1595) pour cette partie, papier, 720 p. Manuscrit de
Savile (X).
p. 157-183 : Sur la Pentecéte 2.
p. 205-256 : Sur la Pentecéte 1.
p. 602-61 5v : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir: CCG, p. 155-156.

Ox Barroci 241
2° quart du XIV‘ s., parchemin, 390 x 280 mm, 292 f, 2col.,
40 lignes. Origine : Constantinople.
f. 144-150. : Contre Vivresse et sur la résurrection, avec une
interpolation f. 147, col. 2, ligne 11-39: texte de SEVERIEN DE
Gasata, In Genesim, PG 56, 523.18 — 524.11 (6tav t8n¢ év
ExxAnoia mévyta- éreb9eQov Tov bd Thc Setac ydQuTOs
HAevseoopévov).
£. 161-165 : Sur la Paque (version longue).
f, 221-227 : Sur UAscension du Christ.
f. 245v-253 : Sur la Pentecéte, hom. 2, puis 1.
HISTOIRE DU TEXTE 71

Voir: CCGI, p. 199-201 ; EHRHARD II,p.273-274; KoTZABASSI,


p. 86; MaLincREy, Sur l'égalité du Pere et du Fils, SC 396 (J).

Holkham gr. 42 (68)


Xvi s. (entre 1579 er 1584), papier, 188 x 150 mm, 353 f, 22-25
lignes. Plusieurs mains. Origine : Créte. Apographe du Marcianus gr.
App. HT. 59.
f. 43-52 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir : CCG, p. 231-232.

Oxford, New College, 82 Os


3* quart du xi‘ s., parchemin, 260 x 195 mm, 311 f., 2 col., 29-
30 lignes. Manuscrit de Savile. Bibliothéque du cardinal R. Pole,
archevéque de Canterbury (1500-1558), acquis en Italie. Origine
« provinciale » ; apparenté au Lewis 2, Deux autres textes de sa
collection (CPG 4718 et 4719) se retrouvent dans le Patmiacus 185
dans le méme ordre.
£. Slv-59v : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
£. 116v-125v : Sur lAscension du Christ.
Voir : CCG I, p. 100-101 ; T.K Mayer, A Reluctant Author:
Cardinal Pole and His Manuscripts, coll. Transactions of the American
Philosophical Society 89/4, Philadelphie 1999 ; RNaz 2, p. 97 (H
012) ; MaLincrey, Sur l'égalité du Pere et du Fils, SC 396 (G).

Paris, Bibliothéque nationale de France (BnF)

Coislin 107 P,
XI‘ s., parchemin, 315 x 250 mm, 270 f, 2 col., 30 lignes.
f. 92v-100v : Contre Vivresse et sur la résurrection.
f.152v-161 : Sur LAscension du Christ.
f. 170v-180v : Sur la Pentecéte 1.
Voir: DEVREESSE, Fonds Coislin, p.95-97 ; EHRHARD II, p. 271-
272 ; MALINGREY, Sur I galité du Pére et du Fils, SC 396 (D).
72 INTRODUCTION

Pe Gr. 772 (Medic. Reg. 2424)


Xv‘ s., papier, 300 x 210 mm, 555 f, pleine page, 28 lignes.
Métaphraste méleé.
f. 326-33 1v : Sur la Paque (version longue).
f. 363v-370 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
£. 441-444y : Sur lAscension du Christ.
f. 458-463 : Sur la Pentecéte 2.
f. 463-472 : Sur la Pentecéte 1.
Voir : OMONT, Inventaire I, p. 138-140 ; F HaLxin, Manuscrits
grecs de Paris. Inventaire hagiographique, coll. Subsidia hagiographica
44, Bruxelles 1968, p. 68-69 ; LEROY, Proclus, p. 235 ; EHRHARD III,
p. 307.
P, Gr. 1186 (Maz. Reg. 2027)
Début du xiv‘ s. (1306), parchemin, 333 x 245 mm, 264 f,
2 col., 33 lignes. Collection homilétique couvrant toute l’année litur-
gique. Métaphraste mélé. Révision : xIv‘ s., réparation des omissions.
Manuscrit envoyé d’Orient par le pére Athanase pour le compre du
chancelier Séguier ou de Mazarin lors de sa mission (1643-1653). Porte
les initiales S, mais est du fonds Mazarin. Origine : Constantinople.
Trés proche du Baroccianus 241.
f, 139-144v : Contre Vivresse et sur la résurrection, avec une
interpolation du f. 141y, col. 2, ligne 11 au f. 142, col. 1, ligne 18 :
texte de Sévérien de Gabala (voir Barocci 241).
£. 147v-151 : Sur la Paque (version longue).
£. 203v-209 : Sur lAscension du Christ.
f,221v-225 : Sur la Pentecéte 2.
f, 225v-231 : Sur la Pentecéte 1.
Voir : OMONT, Inventaire I, p. 254-255. ; P. GEHIN et al, Les
manuscrits grecs datés des xr et x1V" siécles conservés dans les biblio-
theques publiques de France. ll. xiv siécle (Premiére moitié), coll.
Monumenta Palaeographica Medii Aevi. Series Graeca 1, Louvain
HISTOIRE DU TEXTE 73

2004. p. 30-32 ; HALKIN, Inventaire, p. 135-136 ; EHRHARD III,


p- 325-326 ; Leroy, Proclus, p. 235 ; RNaz 1, p. 89 (R158) ; RGKTIA,
n° 102 ; K. TREv, Der Schreiber am Ziel. Zu den Versen Qonep Eévor
yatpovory und abnlichen, dans Studia codicologica, coll. TU 124, Berlin
1977, p.479, p. 488, p. 490, n. 59, p. 491.
Patmos, Monastére Saint-Jean-le-Théologien, 185 Q,
xI° s., parchemin, 325 x 235 mm, 383 f, 2 col., 31 lignes. Deux
autres textes de sa collection (CPG 4718 et 4719) se retrouvent dans
le New College 82 dans le méme ordre.
f. 255-262 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir : SAKKELION, Catalogue Patmos, p. 104-106 ; G. ASTRUC-
MorizE, Notice manuscrite de l IRHT.

Philadelphie, The Free Library, Lewis 2 (Wolf 156) L


XI s., parchemin, 340 x 260 mm, 42 f, 2 col., 38 lignes. Provient
de la vente de la Sunderland Library (Londres 1882) a Ridler.
£.26-31 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir: CCG III, p. 22.

Rome, Collegio Greco, 18


XVI s., papier, 303 x 220 mm, 129 f. (f. 6-114 v, 120-124 v:
2 col.), 31 lignes. Plusieurs mains.
f. 87v-91v : Contre Vivresse et sur la résurrection.
Voir : CCG III, p. 202-203.

Sinai, Monastére Sainte-Catherine, gr 1611 W,


xvi s. (1579), 312 x 210 mm. Copiste: Séraphim, diacre.
f. 284-293 : texte en appendice aux Eclogae 132-137 de Théodore
Daphnopatts. Voir Paris. gr. 824, supra, p. 53.
Voir : V. N. BENESEVIC, Catalogus codicum manuscriptorum
Graecorum qui in monasterio Sanctae Catharinae in Monte Sinai asser-
vantur, v III pars I, Hildesheim 1965 (Petrograd 1917’), p. 106-107.
74 INTRODUCTION

Ph Symi, Musée laographique, Pharmakidi 22


XVI‘ s., papier, 255 x 180 mm, 88 f, 2 col., 27-30 lignes.
f. 80v-85v : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir : M. AUBINEAU, « Un recueil de textes “chrysostomiens’,
notamment d’homélies pascales. Le codex Pharmakidi 22 (s. xv1) »,
Meoaiovixa xai véa EAAnvixd 3/3 (1990), p. 387-395.

Trikkala, Monastére de Dousikou, Hagiou Béssariénos 50


xvI s. (1574-1575).
f.21v-25 : Contre Divresse et sur la résurrection.
Voir : D. SopHIANos — F. DEMETRAKOPOULOS, 7a yelodyeapa
Tii¢ woviic Aovaixov ayiov Bnooagiwvoc, Athénes 2004.

Vs Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana (BAV), gr. 566


xI‘ s., parchemin 350 x 280 mm, f. 364, 2 col., 34 lignes.
f. 137-143 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir : CCG VI, p. 88-89.

Venise, Biblioteca Nazionale Marciana


K, Gr. app. II. 59 (Nanianus 80)
xvit s, (1579), 312x215 mm, 259 f, pleine page, 30 lignes.
Copiste : Joasaph Dorianos. Origine : Sainte-Catherine-du-Sinai (en
Créte).
£. 38v-45 : Contre l’ivresse et sur la résurrection.
Voir : Mont, Codices Graeci I, p. 176-177.

b) Table des manuscrits


Moscou, GIM, Synod. gx. 110 IX‘ s.
R_ Athos, Dionysiou 71 x's.
S$, Moscou, GIM, Synod. gr. 128 fin X* s.
N,_ Londres, Lambeth Palace Libr., L 40. 2 xI°s.
HISTOIRE DU TEXTE 75

Paris, BnF, Coislin 107 XI s.


sa ~
“rp Patmos, Mon. Saint-Jean-le-Théol., gx: 185 XI‘ s.
Philadelphie, The Free Libr., Lewis 2 xI's.
Vatican, BAV, gr. 566 xI‘s.
Oxford, New College, 82 XI-XIE' s.
° we

Athos, Megistés Lavras I’ 31 XIII‘ s.


Athénes, EBE, 2083 XIII‘-XIV* s.
J >

Paris, BnF,gr. 1186 XIV‘ s. (1306)


Athos, Pantocratoros 3 x1Vv's, (1%)
wN

Oxford, Bodl. Libr., Barocci 241 XIV‘ s, (2° %)


oO»

Athos, Pantocratoros 84 xiv‘ s. ( (1362)


wo N

Cracovie, gr. 4° 19 XV‘ s.


Londres, British Libr., Additional 34060 xv‘ s. (1438)
7 Zz

Paris, BnF, gr. 772 XV‘ s.


0

Athénes, EBE, 1904 XVI s.


Athénes, Musée D. Loberdou, 160 XVI s.
Athos, Dionysiou 130 XVI's,
(1537-1596)
Météores, Barlaam 138 XVI's.
Rome, Collegio Greco 18 XVI's.
Symi, Pharmakidi 22 XVI s.
Venise, Bibl. Marciana, gr. app. IL. 59 XVI s.
Trikkala, Mon. Dousikou, Hag. Béssarién. 50 XvI's.
(1574-1575
Sinai, Mon. Sainte-Catherine, gr 1611 xvi‘ s (1579)
Oxford, Bodl. Libr., Holkham gr. 42 XVI's.
(1579-1584)
Athos, Vatopedi 318 XVI's.
(1590-mai 1602)
Oxford, Bodl. Libr., Auctarium E. 4. 4 xvi s. (1595)
Athos, Protatou 88 début xvii‘.
Athos, Iviron 656 XVII‘ s.
Athos, Iviron 1401 XVII‘ s. (1670)
Athénes, ‘Iot. Movs. tod Néov ‘EAAnviapod, 66 XVIII‘ s.
76 INTRODUCTION

¢) Classement et choix des manuscrits


Parmi les trente-quatre manuscrits répertoriés, vingt-
quatre ont été collationnés. Nous n’avons pu avoir accés
au codex de Cracovie, gr. 4° 19, et avons laissé de cété huit
manuscrits datés du xvi* au xvili siécle, |’ Athen. Bibl.
Nat. 1904, crés mutilé, le Loberdou 160°, le Barlaam 138
parce qu’il présente un texte trés proche de P,, le Collegio
Greco 18, les Iviron 656 et 1401, \’ Athen. Hist. Mous. Neou
Hellenismou 66, tous descendants de témoins plus anciens,
et le Protatou 88, qui n’est pas microfilmé 4 |’Institut des
Vlatées.
Sont conservés dans l’apparat critique principalement
des manuscrits des x* et xI* siécles, au nombre de six : le
Dionysiou 71 (R), trés proche du Coislin 107? - ces deux
manuscrits ont d’ailleurs douze piéces en commun? -, le
Synod. gr. 128 (S,), le Lewis 2 (L) et le Vatic. gr. 566 (Vs) ; le
Paris. gr. 1186 (P.), parce qu ilest le plus ancien représencant
d’un groupe de manuscrits ayant subi une restauration du
texte aux nombreuses additions ; enfin, |’ Athen. Bibl. Nat.
2083 (A), parce qu’il est proche du Lambeth PalaceL 40. 2,
trés lacunaire. Les manuscrits non conservés sont des
descendants directs ou indirects de ceux qui ont été choisis.

1. Ce témoin semble pouvoir étre classé dans la famille a. Il posséde 6


textes présents dans la collection de A: CPG 4300, CPG 8177, CPG 3234,
BHG 1139, CPG 3768 et notre homélie ; 9 textes présents dans la collection
des Pantocratoros 3 et 6: CPG 8061-8063, CPG 8181-8183, CPG 3234,
BHG 1139, CPG 3768 et notre homélie.
2. Voir Leroy, Proclus, p. 227-228 ; GEBHARDT, GNO 9, p. 182.
3. CPG 8178, CPG 4318-4325 (hom. 12), CPG 4883, CPG 4425
(hom. 31 et 56), CPG 3178, CPG 6659, PG 107, 113-120, CPG 4342, Actes
de la déposition d'Arius a Nicée (COMBEFIS, Novum Auctarium, Il, 1648,
573-592 B4), CPG 4343, et notre homélie.
HISTOIRE DU TEXTE 77

Sont éliminés de l’apparat critique le Patm. 185 et le


Sinait. gr. 1611, dont les legons sont identiques A celles
de V; ; le New College 82 aux legons semblables 4 L ; le
Pantocratoros 3, trés proche de A ; le Coislin 107, proche de
R, le Barocci 241, le Pantocratoros 84 et le Dionysiou 130,
parce qu’ils fournissent le méme texte que P, ; le Lambeth
Palace L 40. 2, lacunaire; le Paris. gr. 772 qui, outre des
variantes isolées, offre les mémes lecons que A ; le Londin.
Add. 34060, extrémement proche du précédent pour les
omissions et de A pour le texte manquant dans le Lambeth
Palace L 40. 2; \e Marc. gr. app. I. $9, VHolkham
gr. 42,
le Pharmakidi 22 et le Vatopedi 318, tous descendants du
Londin. Add. 34060; enfin,’ Oxon. Auct. E. 4. 4, manuscrit
de Savile. Par ailleurs, méme trop tardive pour que le témoin
soit retenu, notre lecture du Synod. gr. 110 a confirmé qu’il
était trés proche du 128.
Deux familles se dégagent de la lecture des manuscrits. La
famille a se compose de S, et A et la famille 8, de RLV;Ps.
Cette derniére offre un texte plus long. Une quinzaine de
variantes et un peu moins d’une trentaine d’additions visant
a expliciter le texte les différencient'.
Le titre luicméme comporte des formes bréves et des
formes longues, avec notamment xat& pe8vdvtav ou
xate é9N¢. Nous adoptons xat& wéSn¢, commun aux
plus anciens manuscrits des deux familles?.

1. Voir apparat critique, p. 180-227.


2. Comme R, S2 et L, le Synod. gr. 110, New College gr. 82, le Dionysiou
130, l'Iviron 656 donnent aussi cette legon.
78 INTRODUCTION

Version arménienne

Q.

W,
Vs

KY 0, °Z,
P,
Ph~
r
a

Stemma de l’homélie Contre l’ivresse


HISTOIRE DU TEXTE 79

Le texte de la famille a est tres homogéne, méme si S, se


distingue par quelques variantes uniques :
S: Cett.

1,3 abril, ut &ro9e08a1 dgénec8ar


2,9 XEILEVOS TEQIXEiLEVOS
2, 24 Tagaderypatices + proverxodat mQdg GAATAOUC S2
3, 30 H Pacviixy Satavixt
Dans la famille 6, on remarque un sous-groupe ¥, formé
par RLP,. La centaine de variantes qui le caractérisent
sont quasi-uniquement des additions redondantes, des
redoublements d’adjectifs ou d’expressions explicatives
telles que:
RLP;
picodpev + xai Grroatee@apeda. xai
ATEQMEDTEQOS + x01 HOTOYEMAGTOTEQOS
mairog + 6 xmpqn§ Tic oixovpévns,
6 TOV EBVOv Sidaaxanoc, tO oroya tov 90d
3, 83 wOQLOS + Eooté&ompev 58 adtiv pordsoedic
dp00 xai ScocebGc
Le manuscrit P; semble étre un descendant de L ou
bien avoir avec lui un ancétre commun. Ils ont ainsi un
certain nombre de variantes identiques, absentes des autres
manuscrits de y : une trentaine d’additions, une quinzaine
d’ inversions, une dizaine de variantes et d’omissions'!. P;a
été conservé comme le meilleur représentant d’un groupe de
trois manuscrits du xiv‘ siécle qui présentent une dizaine
d’additions et de variantes particuliéres précisant des déter-
minants. Voici les plus remarquables :
P; O4Za Cett. y
2, 10 6 Saivev ExeTvos
2,12 OTOLA + aDTOD P; O,Z;
2, 63 tod! + catavixod Tobtov Ps; O4Z3

1. Voir apparat critique, p. 180-227.


80 INTRODUCTION

d) La version arménienne
Comme I’ homélie précédente, celle-ci existe également
dans une version en arménien du Vv‘ siécle dont le texte est
conservé dans |’édition des Péres Méchitharistes, p. 122-
134. Le texte de l’homélie a été établi 4 partir du méme
manuscrit que la version arménienne de Sur la résurrection
des morts’. Bien que non citée dans |’apparat, la version a été
utilisée pour |’établissement du texte.
2) L’ histoire des éditions
a) Les différentes éditions et traductions
Lédition de Savile propose |’homélie au tome V, p. 581-
587, et les notes au tome VIIL, p. 739. Dans celle de Fronton
du Duc, elle succéde al’ homélie Sur la résurrection des morts,
au tome V, p. 522-533, avec une nouvelle traduction latine’.
Chez Montfaucon, |’homélie est publiée dans le tome II,
p. 437-446, en 1718, puis reprise dans |’ édition Gaume de
1834, t. II, 2° partie, p. 517-528, d’oti elle passe en 1862 dans
la Patrologie grecque au tome 50, col. 433 4442.
Des lors, l"homélie est traduite trois fois en francais et
publige entre 1864 et 1867 par l’abbé Joly, M. Jeannin et
J. Bareille?.

b) Les manuscrits utilisés par les éditeurs


Henry y Savile, dont |’édition est P postérieure 4 |’ édition
princeps de Fronton du Duc - elles datent respectivement
de 1613 et de 15954 — avait connaissance des travaux de

1. Voir supra, p.61: « Laversion arménienne ».


2. Voir FRONTON,t. V, p. 522: Interprete Frontone Ducaeo.
3, JEANNIN, 1864, t. IIL, p. 243-249 ; BAREILLE, 1866, t. IL, p. 382-
389 ; Joxy, 1867, t. VIL p. 507-512.
4. D. Ioannis Chrysostomi orationes quatuor. 1. Quod nemo laedatur nisi a
seipso. ll. De precatione. III. Adversus ebrietatem et in resurrectionem Domini.
lV. In baptismum Domini. Quarum duae posteriores nunc primum Graece
HISTOIRE DU TEXTE 81

son confrére'. De méme, Montfaucon a travaillé 4 partir


de l’édition de ses deux prédécesseurs. II suit, la plupart du
temps, l’édition de Fronton?, ce qui laisse supposer que ce
dernier s’est servi des mémes manuscrits que Montfaucon,
a savoir le Coislin 107, de la famille B, et le Paris. gr. 772,
de la famille a, mais n’a pas consulté le Paris. gr. 1186 (P,,
famille 8) >. En effet, d’une part, Fronton ne mentionne pas
le fragment du Sermon In Genesim de Sevérien de Gabala
interpolé dans P, et, d’autre part, le manuscrit n’est arrivé
en France qu’a la suite de la mission du Pére Athanase en
Orient *. Montfaucon est donc le seul a le faire figurer dans
son édition °.
Savile, la plupart du temps, choisit les legons de P,. Le texte
qu'il donne en notes suit les legons proposées par le New
College 82°, trés proche de L (famille @). Il fait figurer dans
son édition des legons correspondant au Mare. app. LI. 0597

et Latine editae sunt studio et opera R. P. Frontonis Ducaei Societatis Iesu


Theologi. Ingolstadt Ex Typograpia Davidis Sartorii : voir C. Baur, S. Jean
Chrysostome etses euvres dans l'histoire littéraire, Louvain - Paris 1907, p. 101.
1. Voir SavILE, t. VILL, p. 739. LV Auctarium E. 4. 4 est un manuscrit de
Savile établi (f. 435-630) a partir des travaux de Fronton, en partie corrigés :
voir CCG I, Paris 1968, p. 155-156.
2. Lerexce de ces deux éditeurs différe sur une variance : Fronton préfére
re Savile w&A Av A petwv choisi par Montfaucon d’aprés le Paris. gr. 772
§5, 68).
3. Le Mediceus Regius 2424 (Paris. gr. 772) ; le Regius 2027 (Paris.
gr. 1186). Voir MONTFAUCON, t. II, p. 437.
4. Voir supra, p.72.
5. PG50, 437, 17-46 (§3, 47) : TH Savoia [Stav (Sng év ExxAnoia
Révryta. — EhedPegov tov br0 Tic Fela yaQrTOs HAevIeQopévov.]
Meta tij¢ abtiig TaQET Siac...
6. Savie, t. VIII, p. 739: ex ms codice in bibliotheca Collegi Novi
Oxonit; voir CCG I, p. 100-101. Par ex. il choisic Expogodvtas (§1, 65-
66), comme le Paris. gr. 772, en donnant en note diacxoemitovtas, legon
du New College 82.
7. La ot Fronton et Montfaucon retiennent les variantes des Paris. gr.
772 et 1186, Par ex., pE9n Exovorosg pavia. (§1, 81) : legon du Mare. gr.
app. IT. 59 et de l’Holkham 42. Le témoin consulté n'est pas |'Holkbam 42,
entré 4 la Bodléienne en 1954.
82 INTRODUCTION

(famille «), terminé en octobre 1579 en Créte, auquel Savile


aurait pu avoir accés par l’intermédiaire de David Hoeschel.
Ce dernier connait le contenu du manuscrit grace 4 une
lettre que lui adresse, le 2 mai 1592, Maxime Margounios.
Aussi nous offre-t-i] un texte moins dépendant des legons du
Paris. gr. 772' et plus dépouillé, puisqu’il n’adopte pas les
trés nombreuses additions de la famille B.
3) Options et principes de la présente édition
Cette édition privilégie la recension bréve des manuscrits
de la famille « dont la tradition suit de trés prés le texte du
Synod. gr. 128 (S,), homiliaire fondamental pour |’ édition
de quelques textes chrysostomiens*. Diverses études ont
montré que sa collection s’est constituée dés le v‘ siécle?.
Toutefois, ce manuscrit présente des legons uniques que
nous n’avons pas suivies, parfois des lacunes que rétablit la
famille 8. En somme, nous avons suivi ses legons lorsqu’elles
étaient attestées par les autres manuscrits de la méme
famille, ou par L et R de la famille 8, avec lequel S, a des
ressemblances qui supposent un ancétre commun ‘*.
Cet ancétre contenait-il la recension bréve ou la plus
longue ? La recension longue est-elle une amélioration
littéraire du support tachygraphigue ou le résultat d’une
accumulation de gloses tout au long de l’histoire de la
transmission ? Question des plus cruciales que les éditeurs
de Grégoire de Nazianze et de Jean Chrysostome ont déja

1. Migne et Montfaucon suivent, pour deux tiers des legons, le Paris. gr.
772, préféré aux lecons concordantes du Coislin 107 et du Paris. gr. 1186.
2, Manuscrit important pour la 1" des Trois cat. bapt., SC 366, p. 87-88,
pourl’homélie 12 Sur 1’ égalité du Pere et du Fils, SC 396, p. 94 (S2 apparenté
au Vatic. gr. 1633 icalo-grec).
3. Trois cat. bapt., SC 366, p. 88.
4. Parex. le début du titre : xerré: wE9NG6 ; voir apparat critique, p. 180.
HISTOIRE DU TEXTE 83

soulevée'. En ce qui concerne l’homélie Contre 1’ ivresse et


sur la résurrection, les deux explications sont conciliables.
D’ailleurs, la traduction arménienne, effectuée aux alen-
tours des Vv‘ et vi‘ siécles, nous éclaire 4 ce sujet. La plupart
des additions propres 4 la famille 8 n’y figurent pas, préci-
sément les additions qui accentuent jusqu’aux limites du
pastiche des traits du style de Jean Chrysostome. Ainsi, les
procédés valorisant les auditeurs (kyannté, Gyarntot,
GdeAqot) ou visant a relancer l’attention des fidéles et a
mobiliser leur jugement (totvov) ; les additions visant A
rendre le propos parfaitement compréhensible a travers des
amplifications telles que : « l’ivresse est une calamité »,
qui s’ajoute maladroitement 4 |’énumération des effets
néfastes de l’ivresse ; des redondances, comme a propos de
Vhorreur que doit inspirer |’>homme ivre (2, 2 : proodpev
+ xal &nootoepopeda xai, « nous le haissons et nous
détournons de lui ») ; enfin, des accumulations intensifiant
l’expression de la piété: par exemple, « Paul, le héraut de
univers, l’enseignant des peuples, la bouche de Dieu »
(2, 38).
La version arménienne atteste des legons et des lacunes
que présentent les manuscrits de la famille a, quand ils
donnent « si tu dois » (uéAAn¢) plucde que « si tu veux >»
(9€Xe1¢) contrairement A la famille 8 (1, 30), ou quand ils
omettent des connecteurs logiques nécessaires (« alors
abstenons-nous de 1’ ivresse », 1, 53-54) ou des expressions
indispensables 4 la compréhension du raisonnement (« de

1. Voir GREGOIRE DE NAZIANZE, Discours 32-37, éd. C. Moreschini


~ P. Gallay, SC 318, Paris 1985, p. 68-69 ; Discours 6-12, éd. M.-A. Calver,
SC 405, Paris 1995, p. 107-111 ; pour Jean Chrysostome, voir Sur /’égalité
du Pére et du Fils, SC 396, p. 73-77 ;et L. BROTTIER, « Remarques sur trois
témoins des Sermons Surla Genése de Jean Chrysostome », RHT 27 (1997),
p.223-237,
84 INTRODUCTION

méme aujourd’ hui, je dis qu’il est possible de jetiner sans


jetiner », 1, 13-14). En méme temps, la version arménienne
témoigne de la pertinence de certaines additions de la
famille 8 qui mentionnent un troisitme terme important
d’une énumération, « la coupe salvatrice » (2, 81).
En conclusion, le texte arménien nous permet de formuler
deux hypothéses. Premiérement, il a di exister au v‘ siécle
un manuscrit présentant les additions de la tradition longue
qui enrichissent la qualité lictéraire du texte bref, mais
sans les additions redondantes. Deuxiémement, hypothése
que vient confirmer |’étude des manuscrits grecs : les élé-
ments considérés comme excédentaires sont le produit de
trois interventions successives. La premitre correspond a
un ancétre commun a RVsL et le Coistin 107 — elle prend
donc place avant ou au tournant du x* siécle. La deuxiéme
concerne R, L, P, et le Coistin, et doit étre du xI* siécle. La
troisiéme enfin, postérieure au XI° siécle, désigne un ancétre
commun a trois manuscrits du x1V° siécle, P,, le Baroccianus
24] et le Pantocratoros 84.
BIBLIOGRAPHIE
1) Abréviations
- Collections
BA La Bible dAlexandrie, Paris.
BHG _ Bibliotheca hagiographica Graeca, éd. F. Halkin,
coll. Subsidia bagiographica 8a, Bruxelles 1957°.
BHG: Novum Auctarium Bibliothecae hagiographicae
Graecae, éd. F. Halkin, coll. Subsidia hagiographica
65, Bruxelles 1984.
CBP Cahiers de Biblia Patristica, Strasbourg.
CCG = Codices Chrysostomici Graeci, Paris.
CCSG Corpus Christianorum. Series Graeca, Turnhout.
CPG — Clavis Patrum Graecum,éd.M. Geerard, Turnhout
1974-2003.
CUF Collection des Universités de France, Paris.
EAC _ Ecrits apocryphes chrétiens, t. 1, éd. F. Bovon —
P. Geoltrain, coll. Bibliothéque de la Pléiade,
Paris 1997.
GCS Die griechischen christlichen Schriftsteller,
Turnhout.
GNO _ Gregorii Nysseni Opera, Leyde.
NHMS Nag Hammadi and Manichaean Studies,
Leyde.
OAW — Osterreichische Akademie den Wissenschaften,
Vienne.
OCA — Orientalia Christiana Analecta, Rome.
OPA Euvres de Philon d’Alexandrie, éd. R. Arnaldez
— C. Mondésert — J. Pouilloux, Paris 1961-1984.
PdF Peéres dans la Foi, Paris.
PG Patrologia cursus completus. Series graeca, éd.
J.-P. Migne, Paris 1857-1886.
86 BIBLIOGRAPHIE

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J.-P. Migne, Paris 1844-1855.
SC Sources Chrétiennes, Paris.
TU Texte und Untersuchungen zur Geschichte der
altchristlichen Literatur, Leipzig.
- Dictionnaires et usuels
DA Dictionnaire de l'Antiquité, mythologie, littérature,
civilisation, éd. M. C. Howatson, trad. fr. Paris
1993 (Oxford 1989).
DAGR Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines,
d apres les textes et les monuments, Paris 1904.
DSp _ Dictionnaire de Spiritualité, Paris 1932-1986.
DTC Dictionnaire de Théologie Catholique, Paris
1902-1950.
LS] A Greek-English Lexicon, éd, H. G. Liddel —R. Scott
— H.S. Jones, Oxford 1996 ' (1843).
PGL A Patristic Greek Lexicon, éd. G. W. H. Lampe,
Oxford 1978° (1961).
RE Paulys Realencyclopadie
der classischen Altertums-
wissenschaft, Stuttgart — Munich.
RGK Repertorium der griechischen Kopisten, 800-
1600, ¢. I-III, éd. E. Gamillscheg - D. Harl-
finger, coll. OAW, Vienne 1981-1997.
RNaz Repertorium Nazianzenum. Orationes. Textus
Graecus, t. 1-6, éd. J. Mossay et alii, Paderborn
1981-1998.
TLG Thesaurus Linguae Graecae, Univ. of California,
Irvine.
- Périodiques
AB Analecta Bollandiana, Bruxelles 1882-.
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of Holy Cross Greek Orthodox School of
Theology, Brookline (MA) 1954-.
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ISLE — International Studies on Law and Education,


Departamento de Filosofia e Ciéncias da Educagio
da Faculdade de Educagao da Universidade,
Sao Paulo 1999-.
JOByz Jahrbuch der Osterreichischen Byzantinistik,
Insticut fiir Byzantinistik und Neograzistik der
Universitat, Vienne 1951-.
JTS Journal of Theological Studies, Oxford 1899-.
OCP — Orientalia Christiana Periodica, Rome 1935-.
RDC Revue de Droit Canonique, Strasbourg 1951-.
REAug Revue des Etudes Augustiniennes, Paris 1955-2003.
Revue des Etudes Augustiniennes et Patristiques,
Paris 2004-.
REByz Revue des Etudes Byzantines, Paris 1946-.
RHT = Revue d'Histoire des Textes, Paris 1971-2005.
Nouvelle série, Paris 2006-.
RSR Revue des Sciences Religieuses, Strasbourg 1921-.
RUO — Revue de PUniversité d’Ottawa, Ottawa 1931-.
VChr — Vigiliae Christianae, Leyde 1947-.

2) Editions et traductions de Jean Chrysostome

a) Editions anciennes
FRONTON Du Duc
Opera omnia = Sancti patris nostri Ioannis Chrysostomi
archiepiscopi Constantinopolitani opera omnia, t.|-VI, Paris
1609-1624.
D. Ioannis Chrysostomi orationes quatuor. 1. Quod nemo
laedatur nisi a seipso. Il. De precatione. UI. Adversus
ebrietatem et in Resurrectionem Domini. lV. In baptismum
Domini. Quarum duae posteriores nunc primum Graece et
88 BIBLIOGRAPHIE

Latine editae sunt studio et opera R. P. Frontonis Ducaei


Societatis Iesu Theologi. Ingolstadt Ex Typographia Davidis
Sartorii, Paris 1595.
MONTFAUCON = MontTraucon, B. de, S. P. N. loannis
Chrysostomi archiepiscopi Constantinopolitani opera omnia
quae exstant, t. I-XII, Paris 1718-1738 (c. IL, Paris 1718) ;
éd. révisée par L. de Sinner, T. Fix et F. Dibner chez A.
et J. Gaume, Paris 1834-1839, reproduite par J.-P. Migne,
PG 47-64, Paris 1858-1862.
SavVILE = Savie, H., Tod év ayioig mateog judy
Twdvvov aoxientox6nov KwvotavtivovndAeas tod
Xovooctopov tév ebotoxouévev..., t. -VIII, Eton
1613.

b) Traductions anciennes
BAREILLE = CEuvres completes de saint Jean Chrysostome en
LI volumes, éd.J. Bareille, Paris 1865-1873.
JEANNIN = Saint Jean Chrysostome, wuvres completes traduites
pour la premiere fois sous la direction de M. Jeannin, Bar-le-
Duc 1864.
Joty = Euvres completes de saint Jean Chrysostome traduites
du grec en francais par M. labbé Joly, Paris - Nancy
1864-1867.

o) PG
Ad pop. Ant. = Ad populum Antiochenum homiliae 1-21
(CPG 4330), PG 49, 15-222.
Adu. ud. = Aduersus Iudaeos orationes 1-8 (CPG 4327),
PG 48, 843-942.
Contra ludos = Contra ludos et theatra (CPG 4422 = 4441.7),
PG 56, 263-270.
De Anna sermones 1-5 (CPG 4411), PG 54, 631-676.
BIBLIOGRAPHIE 89

De bapt. Christi = De baptismo Christi (CPG 4335), PG 49,


363-372.
De coem. = De coemeterio et de cruce (CPG 4337), PG 49,
393-398.
De cruce = De cruce et latrone homilia (CPG 4728), PG 49,
399-408.
De Lazaro = De Lazaro homiliae 1-7 (CPG 4329), PG 48,
963-1054.
De prophetiarum obscuritate, homélies 1-2 (= CPG 4420),
PG 56, 163-192 ; homélie 3 (= CPG 4332, homeélie 1),
éd. et trad. A. Peleanu, La troisiéme homélie de la série
Sur l’obscurité des prophéties et /a série Sur l’impuissance
du diable (1-2), de Jean Chrysostome, these, EPHE, Paris
2007, t. IL, p. 12-83.
De s. Droside = De sancta Droside martyre (CPG 4362),
PG 50, 683-694.
De s. Meletio = De sancto Meletio Antiocheno (CPG 4345),
PG 50, 515-520.
Ep. = Epistulae 1-242 (CPG 4405), PG 52, 549-748.
Exp. in Ps. = Expositiones in Psalmos (CPG 4413), PG 55,
39-498.
Homilia in martyres (CPG 4359), PG 50, 661-666.
Homilia habita postquam presbyter Gothus (CPG 4441.09),
PG 63, 499-510.
In Acta = In Acta Apostolorum homiliae 1-55 (CPG 4426),
PG 60, 13-384.
In dictum Pauli : Oportet haereses esse (CPG 4381), PG 51,
251-260.
In diem nat. = In diem natalem (CPG 4334), PG 49, 351-362.
In Ep. ad Col. = In Epistulam ad Colossenses argumentum et
homiliae 1-12 (CPG 4433), PG 62, 299-392.
90 BIBLIOGRAPHIE

In Ep. lad Cor. = In Epistulam I ad Corinthios argumentum


et homiliae 1-44 (CPG 4428), PG 61, 9-382.
In Ep. I ad Cor. = In Epistulam II ad Corinthios argumentum
et homiliae 1-30 (CPG 4429), PG 61, 381-610.
In Ep. ad Eph. = In Epistulam ad Ephesios argumentum et
homiliae 1-24 (CPG 4431), PG 62, 9-176.
In Ep. ad Gal. = In Epistulam ad Galatas (CPG 4430),
PG 61, 611-682.
In Ep. ad Hebr. = In Epistulam ad Hebraeos argumentum et
homiliae 1-34 (CPG 4440), PG 63, 9-236.
In Ep. ad Philem. = In Epistulam ad Philemonem argumentum
et homiliae 1-3 (CPG 4439), PG 62,701-720.
In Ep. ad Rom. = In Epistulam ad Romanos homiliae 1-32
(CPG 4427), PG 60, 391-682.
In Ep. I ad Thess. = In Epistulam I ad Thessalonicenses
homiliae 1-11 (CPG 4434), PG 62, 391-468.
In Ep. Lad Tim. = In Epistulam | ad Timotheum argamentum
et homiliae 1-18 (CPG 4436), PG 62, 501-600.
In Gen. = In Genesim homiliae 1-67 (CPG 4409), PG 53,
21-385 ; PG 54, 385-580.
In illud : Habentes... = In illud : Habentes eumdem spiritum
homiliae 1-3 (CPG 4383), PG 51, 281-290.
In Iobannem = In Iohannem homiliae 1-88 (CPG 4425),
PG 59, 23-482.
In Matth. = In Matthaeum homiliae 1-90 (CPG 4424),
PG 57, 13-472 ; PG'58, 471-794.
In princ. Act. = In principium Actorum (CPG 4371), PG 51,
65-112.
Ins. Iulianum = In sanctum Iulianum martyrem (CPG 4360),
PG 50, 665-676.
BIBLIOGRAPHIE 91

d) Editions modernes
A Théodore, éd.J. Dumortier, SC 117, Paris 1966.
A une jeune veuve. Sur le mariage unique, éd. G. H. Ettlinger
-B. Grillet, SC 138, Paris 1968.
Cohabitations = Les cohabitations suspectes, éd. J. Dumortier,
CUE, Paris 1955, p. 45-94.
Commentaire sur Isaie, éd. J. Dumortier - A. Liefooghe,
SC 304, Paris 1983.
De Dauide = De Davide et Saule homiliae 1-3 (CPG 4412),
éd. F. P. Barone, CCSG 70, Turnhout 2008.
Hom. sur Ozias = Homeélies sur Ozias, éd. J. Dumortier,
SC 277, Paris 1981.
Huit cat. bapt. = Huit catéchéses baptismales inédites, éd.
A. Wenger, SC 50 bis, Paris 1970? (1957').
Lettre d’exil a Olympias et a tous les fidéles (Quod nemo
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Lettre a Olympias, éd. A-M. Malingrey, SC 13 bis, Paris
1968? (1947!),
Panégyriques de saint Paul, éd. A. Piédagniel, SC 300, Paris
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Sermons sur la Genese, éd. L. Brottier, SC 433, Paris 1998.
Sur l’égalité du Pere et du Fils (homélies 7-12), éd.
A.-M. Malingrey, SC 396, Paris 1994.
Sur Vimpuissance du diable (CPG 4332, homélies 2-3), éd.
A. Peleanu, SC 560, Paris 2013.
Sur Lincompréhensibilité de Dieu (homélies 1-5), éd.
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92 BIBLIOGRAPHIE

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Trois cat. bapt. = Trois catéchéses baptismales, éd. A. Piédagnel
- L. Doutreleau, SC 366, Paris 1990.

3) Autres auteurs anciens


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~ S. Voicu, SC 553, Paris 2012.
ARISTOTE, Ethique a Nicomaque, éd. 1. Bywater, Oxford
1962 (1894).
BASILE DE CESAREE, In ebriosos (CPG 2858), PG 31, 444-464,
BASILE DE SELEUCIE, Homeélie pascale (inc. Adatoc) = voir
Homélies pascales, éd. M. Aubineau, SC 187, Paris 1972.
CLEMENT D’ALEXANDRIE, Le Pédagogue Il, éd. C. Mondésert
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Constitutions apostoliques, \-I], éd. M. Metzger, SC 320, Paris
1985 ; III-VI, SC 329, Paris 1986.
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Cat. bapt. = Les catéchéses baptismales, trad. J. Bouvet
revue par A.-G. Hamman, PdF 53-54, Paris 1993.
Cat. myst. = Catéchéses mystagogiques, éd. A. Piédagniel -
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GREGOIRE DE NAZIANZE
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BIBLIOGRAPHIE 93

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GREGOIRE DE NYSsE
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In sanctum Pascha, GNO 9, p. 245-270,
La colombe et la ténébre, textes choisis parJ. Daniélou et
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Homilies pascales, éd. M. Aubineau, SC 187, Paris 1972
[= HESYCHIUS DE JERUSALEM, BASILE DE SELEUCIE,
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Contre les hérésies 1, éd. A. Rousseau — L. Doutreleau,
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Contre les hérésies U1, éd. A. Rousseau — L. Doutreleau,
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TEXTE
ET
TRADUCTION

N. B. La division en paragraphes et leurs numéros sont ceux


de B. de Montfaucon, reproduits dans la Patrologie, mais les
alinéas proposés sont nouveaux. Par commodité, le numéro
des colonnes de la Patrologie est indiqué dans la marge gauche
du texte grec.
CONSPECTVS SIGLORVM

Bale, UB, gx. 39, fin du 1x¢ s.


Dublin, Chester Beatty Library, W131, x¢s.
Jérusalem, Bibl. du Patriarcac Grec Orthodoxe,
Sabaiticus 3, X¢ s.
Vatican, BAV, gr. 577, x¢ s.
Istanbul, Bibl. du Parr. CEcum., sine num. 26, fin du x¢s.
Patmos, Mon. S.-Jean-le-Théologien, 163, x¢- déb. xI* s.
Munich, BSB, gr. 352, xI¢s.
HOMELIE
SUR LA RESURRECTION
DES MORTS
Tod év Gyioig taTQd¢ TLdSv Todvvov
agxierioxdrov Kevatavtivourdseag
tod XQvocotopov Spuria
regi tis Ex vexQdv avactdaceasg
PGSO,
417ter a'. Tlegi Soypatwv buiv gumgoo9ev deréyOqpev
XL TIS TOD Lovoyevots viod tod Feod b6ENs, Emicto-
piovtes tobs xa8atgobvtas abtOb tH GEiav xai Tob
yeyewvyxdtos adtdov a&AAOTQLObVTaS. LrpEgov Tov
HPixHtEgov PobrAopar yuouvéoaL AOyov xai mEQe1 Biov
w

xai toAtteiag &nacav mojoacIat thy magaiveaiv-


paAAOV BE Obx HOixd¢ Eota1 pdvov, GAAG xa Soypa-
TiKOG ODTOS 6 AbyoOS: Eig yaO THY TEQI Tis &vacTE-
sews bTOSEGW xa8Eivar TaQacxevdCoua. Abtny 5é
f OndVEoIg MoxiAN tig GTI, GuOd xa cig SOypaTa
o

Has SiogSodca xai tov Biov hudv 6v8pitovca xai


thy to} 9e0d mEdvoiav andong anaAAdtToveE
HaTHYOEIAS.
Kai éoneg amiotovpéevy thy Cony &vateéner tiv
Hetéoav xai pveiwv xxv tov Biov éurinAnar xat
wn

[De resurrectione mortuorum]


BDJ,V;CQM,
Titulus Tob — xevsoaT6pov M,: tod adrod ceit. |] Opiatcr om. BDJ,
| 6% vexgav: TQdg TOUS diamatobvtas TH avact&oet Sti 6 ph}
Teoadoxiv évacthcesia1 unde brorioechan xdhacw ob3ér0t"
&get fic Empedtjoetor nal xaxtas apébetan :xat J, | bvaotecEws :
&. XO Eutveta (a. x. Equ. om. J) gic TO Gros TOALKOV Ontov
6 Jéyov “oidopev yee Sti (ots. yao ott om. J) éav q Emiyewos
av oixica TOU oxTvous HOTOAADDF) oixtay éx 9eod Exopev (oix.
— &y.: &y. oix. J) &yewwonoinrov aidviov év toig odgavoig J,V;
De notre Pére, qui est parmi les saints,
Jean Chrysostome,
archevéque de Constantinople,
homélie sur la résurrection des morts

1. C'est sur la doctrine ! qu’a porté l’un de nos précédents


entretiens et sur la gloire du Fils unique de Dieu, et nous
avons muselé ceux qui abatrent sa digniré et le rendent
écranger a celui quil’a engendré. Je veux traiter aujourd’ hui
d’une question qui touche plus 4 la morale et faire porter
cette exhortation tout entiére sur l’existence et sur la fagon
de la conduire, ou plutét, ce discours ne sera pas seulement
moral, mais il portera aussi sur la doctrine, car je me dispose
aaborder le sujet de la résurrection. C’est un sujet complexe,
qui nous engage sur la voie de la droite doctrine, tout en
nous permettant de régler notre existence et de soustraire la
providence de Dieu 4 route accusation.
La résurrection, garante d’une vie morale saine
Et si ne pas croire 4 la résurrection ruine notre vie, emplit
notre existence de mille maux et met tout sens dessus

1, 2 povoyevots post viod Seob tr. B || viod tod Se0d om. D ||


6 xal : x. megi B om. V; | 8 tiv regi : megi trv D |] 12 m&on¢ D |
15 tév Biov om. M,
1. Le terme S0ypata désigne la doctrine chrétienne en général, mais
peut aussi renvoyer 4 un aspect particulier, une croyance, ici, la foi en la
résurrection des corps.
2. Cf Sur Végalité du Pere et du Fils, hom. 7, |. 64-65, SC 396,
p. 114-115.
110 JEAN CHRYSOSTOME

TO, GVO xTH TOrEi, ot TO TLOTELOLEVT TOS TEQL TIS


Al8zer meovoiacg Hpiv cuveroc&yer AGyousg xai moAATV Tig!
agetiic Tagacxevdter novetosar Thy émpérerav xoi
METH TOAATC TYG GTOvstIs THY xaxiav mebyew xai
20 yoAtwne &ravta xai cionvns TANQot.
‘O pév yao ut meccdoxGv avacthoeo8a1 undé
evsbvag Sdcew tHv évtad9a nenoaypévov abté,
GAG péxor TOD Maedvtos Biov ta TpéTEQa oTHoEGIo1
vopiGov xa megortéem pnsév eivor méov, odte cgetig
25 émpednoetar n&s yao pndepiav meocdoxdv cpor-
Ov abtG xeto9o1 tSév névov; odte xaxtac dpéEetar’
THs YaO undeptov Teocdoxdyv broothoectar xOAGOI
TOV xaxO< ante TETQO:YHEVOV: GAN’ Emdovds Eavtov
TAIG aténo1g EniSvpIaIg Mav Eeldog émedrcboetat
30 tovyeiac. ‘O Sé mEgi tig WEAAOLaNS TETELxHs EXUTOV
xpicens xai Td Mobegdov SixaotHQLov éxEivo 7Qd TOV
6pIaALGv ~xov xai tas &nagaitHTovs Eebddvasg xai
TH Grogahoyistov Wipov, Tavti TEdTM TEIQdOETAL
419 spgoobyn! HEV 001 Emerxetog avtéxeosan xai THis
3 GANS agetiic, Gxohactav 66 xai SgaobtTa xa THY
a

GAAny &racav Tovngiav pevyew: xai TOUS xan


yooobvtas tig TOO BE00 mEOVOIUG PETA TOAATIS THIS
meQuovaias émrotopicns Suviysetat.

1, 16 Tobs +3€D I 17 ovvetsayet : ovvayer B cisdyet Vv; Il


18 EMereiav : reguovatav V3 || 21 pév om. B lI pndé: xo B |]
24 MEQUITERW xai D | 25 yao + 6 D il 26 ovte : odtog D ji
27 még yoe om. J\M, || 29 éxiSupiats + od D | 36 medywv V; Il
36-37 xatnyogobvtas + 6é M, |} 38 meguovaias + évted dev J,M: Il
Emotopisa + obtos J,M,
1. Chrysostome utilise fréquemment la 1™ pers. du pluriel. Pour valoriser
ses auditeurs, il se met avec eux sur un pied d’égalié. Sur la résurrection des
morts en présente cing exemples, Contre (ivresse, huit.
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 1 111

dessous, y croire nous! fournit les arguments au sujet de la


Providence, nous dispose a avoir un souci tout particulier
de la vertu et a fuir avec beaucoup d’empressement le vice, et
emplit tout de sérénité? et de paix.
Car celui qui ne s’attend pas a ressus-
Contre ceux
qui accusent citer nia rendre des comptes au sujet de
la providence 5¢S actions ici-bas, mais qui croit que notre
deDieu —_-vie se limitera a l’existence présente et qu'il
n’y a rien de plus au-dela, celui-la ne se
souciera pas de la vertu — comment s’en soucierait-il, puis-
qu ‘il s’attend a ce qu’aucune rétribution? ne lui soit remise
pour ses peines ? ~, il ne s’éloignera pas non plus du vice
— comment s’en éloignerait-il, puisqu’il ne s’attend pas
& recevoir un chatiment pour ses mauvaises actions‘ ? -,
mais il se livrera aux désirs inconvenants et se précipitera
dans toutes les formes de vices. Au contraire, celui qui s’est
persuade de l’existence du Jugement a venir, qui a devant
les yeux ce Tribunal redoutable>, les redditions de comptes
inéluctables et la sentence incorruptible, celui-la s’efforcera
par tous les moyens de s’attacher 4 la tempérance, 4 la modé-
ration et aux autres vertus, et de fuir l’intempérance, l’effron-
terie et tous les autres vices ; quant 4 ceux qui accusent la
providence de Dieu, c’est avec une profusion d’arguments
qu’il pourra les museler.

2. Frat de I’ame libéré des passions. Pour une synthése de la notion


chez Chrysostome, voir Sermons sur la Genése, SC 433, p. 371, nc. :
« Toajyy ».
3, Chena 3: « Apowby ».
4 Sur le réle des questions rhétoriques dans la pastorale de Chrysostome,
fin2ne1l:« Questions ».
5. Allusion a la comparution devant Dieu. Trés souvent utilisé dans ce
contexte, l’adjectif poBegdc est destiné a frapper l’auditoire et a souligner
Vurgence de la conversion. Voir aussi les péroraisons de l’hom. Sur Ascension
du Christ, 5, 59-127 et de ’hom. 1 Sur la Pentecéte, 6, 1-17.
112 JEAN CHRYSOSTOME

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SUR LA RESURRECTION DES MORTS 1 113

Certains, en effet, voient des personnes


Blasphéme rodérées, tempérantes et menant une
4 propos de existence conforme ala justice étre accablées
la souffrance , a) °
desjustes Pat la pauvreté, subir des vexations, des
calomnies, se procurer avec difficulté la
nourriture nécessaire et, souvent aussi, se consumer dans
une mauvaise santé et de pénibles maladies, sans obtenir
aucun soutien, alors que des imposteurs, des hommes
souillés et remplis de nombreux vices, vivent entourés de
richesse, de luxe, portent des vétements éclatants, trainent
derriére eux un essaim considérable de serviteurs, sont
admirés, jouissent de la puissance, bénéficient d’une liberté
de parole considérable auprés du roi. Pour ces raisons, il
y a des gens qui ensuite accusent la providence de Dieu
en ces termes: « Ou sont-elles, ces manifestations de la
Providence ? D’un jugement juste ? L’homme tempérant
et modeéré passe sa vie dans le malheur, |’homme intem-
péranc et corrompu, dans le bonheur. Qui plus est, l’un
est admiré, tandis que |’autre est méprisé ; l’un jouit d’un
luxe considérable, |’autre vit dans la pauvreté et connait les
pires malheurs!. » Qui sait philosopher? 4 propos de la
résurrection, chassera facilement le blasphéme et répondra
4 ceux qui se découragent ainsi: « Cessez d’aiguiser votre
langue contre le Dieu qui vous a créés. Car notre destinée ne
se limite pas 4 ]’existence présente, mais nous nous hatons
vers une autre vie, beaucoup plus longue, ou plutét, une vie
qui n’a pas de bornes! Et la-bas, ce pauvre qui méne une
vie de juste recevra les rétributions de ces peines, tandis que

1. Ce procédé de théatralisation est issu de la diatribe, mais, chez


Chrysostome, le contradicteur énonce toujours l’opinion ou les doutes des
membres de l’assembleée : ici, la voix du fidéle égaré par sa faiblesse, ailleurs,
celle du chrétien découragé par le jefine et qui cherche 4 s’y soustraire. Cf.
Contre Vivresse, 1, 24-26 et hom. 1 Sur la Pentecéte, 4, 48.
2. Cht2,n64:« Pvrosogia ».
114 JEAN CHRYSOSTOME

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uéAdor: érerdi pédAet D |} 78 xa? om. J, || 79 xaxodgyot om. JM,
l mAgovtes + me1gatai J,M; | wév om. BJ,Mz || 80 dixactrHuov :
decpwt- V; || ciceASciv : EAMEtv BD | 83 émeidav dé : Zav D |
84 dixactod : 51660A00 D
1. a. CE 1 Co 9, 24-25
1. Le scandale causé par la prospérité des méchants et les souffrances
des justes est un théme diatribique : cf. A. ULEYN, « La doctrine morale de
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 1 115

l'autre, l’homme intempérant et imposteur, sera chatié pour


ce vice et pour ce luxe injuste !. »
Alors, ne jugeons pas la providence de Dieu en nous
fondant seulement sur le présent, mais aussi sur |’avenir, car
le présent est une competition 2 une aréne et un stade, tandis
que l’avenir est fait de récompenses?, de couronnes et de
prix’. Donc, tout comme Vathléte* doie se battre dans
l’aréne, la sueur, la poussiére, la canicule, les peines et les
efforts, le juste aussi ici-bas doit endurer beaucoup et
supporter tout avec noblesse 5, si du moins il se dispose a
recevoir la-bas des couronnes éclatantes.
La prospérité Or, si la prospérité des méchants en
des méchants, trouble certains, qu’ ils fassent en retour,
sourcede 2. ce propos, la méditation suivante : les
scandale voleurs, les profanateurs de sépulture, les
homicides et les malfaiteurs qui naviguent
sur la mer, avant d’arriver devant le tribunal, jouissent d’un
luxe considérable, batissent leur bien-étre personnel sur le
malheur des autres, acquiérent une richesse illicite et s’en-
ivrent tous les jours, mais une fois tombés sous la sentence
du Juge, ils regoivent un chatiment pour tous ces actes ; de
la méme maniére, ceux qui achétent des prostituées, dressent
des tables de Sybarites ®, se donnent des airs hautains, se
pavanent sur la place publique et déchirent les pauvres,

saint Jean Chrysostome dans le commentaire Sur S. Matthieu et ses affinités


avec la diatribe », RUO 27/1 (1957), p. 5-25 et 99-140. L’adaptation par
les auteurs chrétiens des arguments employés par la philosophie paienne
dans la défense de la Providence a été codifiée avant le rv‘ siecle.
2. Cf. t. 2, neo5:« Ayav »,
3. Chi 2nc6: « "Enadia ».
4 Cfhu2,n0.7: « Athlete ».
5. Chn2,n.8: « Yropévew yevwaios ».
6. Sybaris, colonie grecque d’Italie du Sud, célébre pour ses immenses
tichesses. Ses habirants éraient renommés pour leur mollesse et leur sens
du plaisir. Cf. DA, p. 955.
116 JEAN CHRYSOSTOME

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Tovery, GAAS SaxQuvoov Se TH HEAAOVOaY TYLwgiay,
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TOV XL TOV TEL THs &vacTtacEMWS Adyov Ev TH GOaLTOD
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Hxobaate adtobd Podvtog xai Aéyovtoc: Oidauev yag,
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ovgavoic?. MaAAov 5& &vm@TéQM Tov AOyov Ky&yoLEV

1, 88 vids om. D || 92-93 xai — Eyovtes | om. D || 93 (Gré&ong


om. B || 96 GAAG + paAAov V; || 99 ceavtod V3 Nl 100 gifacov :
EvgiGaaov BD |j xoi reigacy om. D {| 101 yéevn DV; || 102 xév
— anooti, : dxdsactos yévyn Gd D | 104 éavtdv DC
a 1 tpiv + xngbocet D il meg + tic V3 || 2 x1veT AOyov. th
mad a. D | 3 Hoboate abtod Bowvtos : y. B. ao. Da. a B.
V;Il 3-4 Aéyovtog + Sti D [| 4 Sti om. D

1. b. Cf. Mr 25, 41
2. a2 Co 5,1
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 1-2 117

lorsque le Fils unique de Dieu paraitra avec ses anges, qu’il


trénera sur la Tribune! et qu'il fera comparaitre l’univers,
c’est nus et dépouillés de tout ornement ostentatoire qu’
ils
seront amenés et ils n’auront aucun avocat ni garant et,
privés de cout pardon, ils seront précipités dans les fleuves
de feu®?,
Alors ne les estime pas heureux pour leur luxe d’ici-bas,
mais verse des larmes pour le chatiment 4 venir, et le juste non
plus, ne l’estime pas malheureux pour sa pauvreté d’ici-bas,
mais estime-le heureux pour la richesse des biens 4 venir et ce
discours sur la résurrection, enracine-le dans ta pensée, afin
de devenir, si tu es bon et si tu es mis al’épreuve, plus endurci,
en acquérant un plus grand zéle par l’espérance des biens a
venir ; si, en revanche, tu vis dans le mal, dloigne-toi du vice,
prépare-toi 4 étre plus tempérant, par crainte du chatiment
avenir?,
L’enseignement de Paul sur la résurrection
2. C’est pourquoi Paul, lui aussi, s'emploie constamment
a nous parler de la résurrection ; ainsi, aujourd’ hui encore,
vous l’avez entendu proclamer ces paroles : Car nous le
savons, si notre demeure terrestre qui n'est qu'une tente est
anéantie, nous tenons de Dieu une demeure qui n'est pas faite
de main d’homme, une demeure éternelle, dans les cieux?.
Mais revenons plutét a ce qu’il dic plus haut et voyons

1. Bro. désigne l’estrade sur laquelle si¢ge le juge dans un tribunal et,
dans un contexte chrérien, le sitge du Juge par excellence lors du Jugemenc
dernier. Cf. PGL, p. 295, s. v.
2. Voir c. 2, n.c.9: « Enfer ». Cf hom. | Sur da Pentecéte, 6.
3. L’usage trés fréquenc de la 2° pers. du sing. chez Chrysostome n’est
pas un simple artifice diatribique destiné 4 emporter la conviction en installane
une proximité avec l’auditoire, mais refléte la sollicitude d’un pasteur inquiet
du salut de ses fidéles, A l'image de Paul.
118 JEAN CHRYSOSTOME

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xvei THY Sidacxartav- GAX’ Opod te 51déEa1 PovAd-
HEVOS TH HEAAOVTA Xai TOS &BANTHS Tic ebasBbeiac
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G&nokabdopnev tis cionvns. Kai yoo Paciieic év eb-
cebcia Céo1 xai Gexovtes Thy GANSElav énéyvocayv
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yévtec, Tov Xoiotov &tavtes meOGxvvOtOL- TOTE 5€
Ev GQXT TOD xnobypatos, &QT: THV oneQudtov THs
eboebsiag xatabaAAopévey, TOAdS 6 TéAEHOS Fv xl
Sic&cpogos xa toixtros. Kai yao GQxovtEs xa PacirEic
2 Hai oixeio1 xal OUyyEvEic xal MdvTES TOIG MOTOIC
°

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Svyatéoa tte xa oixétyy Seordtys. OSE yao ai
TOAEIS HOVOV, OSE Ai YHOa, GAAG xoLt Oixior MOAACXIG
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XaL TEQL ADTTS Tig Cwiig 0 xivdvvog énexQépato,
obyi Bagbdeuv émitecyéovtav xai éxnocatovtov,
30 GAN’ adtdv tév Soxobvtmv moeceot&va xai Goyer,
TOAEHIOV GNAVTOV XAAENWTEQOV TOLS KEXOHEVOUG

2, 7 megi + tig B om. V; | 11 EriggGoor : Tegige@oa D ||


12 y&aQg om. BD || 13 xai + oi V; | 18 iv om. M;z |j 22 fgeto :
Exage1 C fexerto BD || xai! + ycug Mz Il roAAGxtg om. D || 23 oixétys
seondtyy V; Il 25 éudyovto : ésxiCovto BD || 28 énexgépato :
EEexgépato V; | 29 xai exngeatovtwy : thy jetégav BD
1. Sur cette expression, cf. t. 2, nc. 7: « Athlete ».
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 2 119

comment il en est venu a parler de la résurrection. Car ce


n’est ni 4 la légére ni au hasard qu’il s’emploie constam-
ment a donner cet enseignement, mais c’est tout 4 la fois
parce qu’il désire nous instruire sur les choses venir et veut
encourager les athlétes de la piété 1.
Maintenant en effet, par la grace de
Encourager Dieu, nous bénéficions d’une paix consi-
les fideles dérable. L. : fret. vivent dans |
persécutés d¢rable. Les rois, en effet, vivent dans la
piété, les chefs ont appris 4 connaitre la
vérité, les peuples, les cités et les nations se sont libérés de
l’erreur et tous se prosternent devant le Christ 2) tandis
qu’en ce temps-la, dans les commencements de la prédi-
cation, lorsque les semences de la piété étaient 4 peine
jetées 3 la guerre était intense, elle avait des aspects divers et
variés. En effet, chefs, rois, proches et parents, tous faisaient
la guerre aux fideles et la guerre était déclarée au sein méme
de la nature et souvent le pére livra son fils, la mére, sa fille et
le maitre, son serviteur : ce n’étaient pas seulement les cités
et les pays qui se battaient les uns contre les autres, mais
souvent les maisonnées aussi étaient concernées, et le
désordre qui se répandait en ce temps-la était plus catastro-
phique que toute guerre civile. Car on dérobait l’argent, on
ravissait la liberté et le danger menagait la vie méme, non a
cause d’incursions ou de menaces de barbares, mais parce
que ceux mémes qui passaient pour étre les chefs et les diri-
geants traitaient leurs subordonnés plus cruellement que

2. En 391, le paganisme est interdit et les temples fermés. L’édit de 398


fait officiellement du christianisme nicéen la religion d’ Etat. Cf Ch. PreTrI,
« L’érablissement de lEglise sous Théodose », dans Histoire du christianisme,
t. 2, p. 385-391 ; H. L Marrou, L’Eglise de LAntiquité tardive, 303-604,
Paris 1985, p. 22-25 et p. 67-78.
3. Image chére a Jean pour évoquer les premiers temps du christianisme.
Cf. Quod Christus sit Deus, 15, PG 48, 833.
120 JEAN CHRYSOSTOME

diatiWévt@v. Kai todto énA@v Oo TlabAog sAeyev Sti


nMOAAHVY GOANoW UnEepcivate TaSndtav- tobto pév,
Overdtapoisg te xai Hipeot Jeatgilouevoi, todto dé,
3 XOLVOVOI TOV OUTAG avacTeEMoLeveV yevndEevtEs. Kai
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yag toig dequoic wow ovvenadjoate xai thy Genayhv


Tév bmapyovtev buiv ueta yaods moocedééaade”. Kai
Tar&tai 8& mno. Tooaita énddete cixf, ci ye xai
as ‘ ~ d ‘ x , e
eixf®. Kai Ogooadovixedor® S€& xal Didutmyjoioic
40 Mai T&OW aNAGS oi¢ EmloTéAAEL MOAAG ToLladtTa
HOQTLQET.
Kai od todto pévov fv tO yoAendv, Sti noOAbS
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4 OxdVOGAG xa EQEIg xa MPrrovercias xai CnAotURiAs.
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2, 37 oudv D |] 40 amido + 6 maiddoc B jl oic om. B |


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51 émdgvevcé tic J,M,

2. b. He 10, 32-34 c. Ga 3, 4 d. Cf
1 Th 2,14;
2 Thl,4
e. Cf. Ph 1, 14 £2C07,5 g Cf 1Co5,1

1. Ici Jean évoque les temps apostoliques. Mais le culte des martyrs
ayant un grand succes parmi les chrétiens d’Antioche, signalons que les
persécutions qui marquérent le plus |’histoire du christianisme dans la cité
se déroulérent sous les régnes de Marc Auréle (161-180), Septime Sévére
(200-202), Déce (244) - ot Babylas fur martyrisé —, Valérien (257-260) et
Dioclétien (303-313). Cf. G. Downey, A History of Antioch in Syria from
Seleucus to the Arab Conquest, Princeton 1961, p. 300-310,
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 2 121

rout ennemi public!. C’est ce que Paul expliquait, lorsqu’il


disait : Vous avez enduré un lourd et douloureux combat. Ici,
donnés en spectacle sous les injures et les persécutions, la,
devenus solidaires de ceux qui subissaient de tels traitements.
Et, en effet, vous avez pris part a mes souffrances dans les liens
et vous avez accepté dans la joie la spoliation de vos biens». Il
dit aussi aux Galates : Vous avez connu tant de souffrances en
vain | Et encore, si c’était en vain? !Et aux Thessaloniciens 4,
aux Philippiens * et, en général, 4 tous ceux auxquels il écrit,
il rend témoignage de bien des épreuves semblables.
E Et le mal ne se limitait pas 4 la guerre
ncourager . ao
Punion dans iMtense et incessante suscitée du dehors,
lacommunauté mais, parmi les fidéles eux-mémes, il arri-
vait qu’il y efit des scandales, des dissen-
sions, des rivalités et des jalousies 3, Ce sont bien ces
événements eux-mémes que Paul évoquait, lorsqu’il disaic :
combats au-dehors, craintes au-dedans® Et cette derniére
guerre était plus funeste que |’autre aussi bien pour les
subordonnés que pour les maitres. Aussi Paul redoutait-il
moins les complots des ennemis que les chutes du dedans et
les transgressions commises par les siens. Aussi, lorsque,
chez les Corinthiens, un homme se fut livré A la débauche 84,

2. Citation souvent utilisée par Chrysostome pour montrer que la


résistance aux épreuves est la condition du salut. Cf. In Ep. ad Gal., hom. 3,
2, PG 61, 650.
3. En 51, a Antioche, des dissensions mirent aux prises les juifs observants
et les sympathisants grecs convertis par Paul. Cf. M.-F. BASLEZ, Saint Paul,
Paris 1991, p. 182 sq. et p. 213. Allusion aussi 4 la situation contemporaine :
cf. SOLER, p. 141-163.
4. Paul s’indigne contre un membre de la communauté vivant avec
la seconde femme de son pére, union interdite par la loi juive et le droic
romain.
122 JEAN CHRYSOSTOME

mage KogivSior, &tavta tov xQdvov Exeivov TEvIGv


dietércoe xa TK OTAGYyYVaA OnAQaTTAV TA EavTOD
HL TIXEdV GAOADLOV.
55 Hv t1 xal tettov obx grAattov tHv cionuévwv,
toby énd&yov tots motebover névov, adti TOV
421 mealypatav 1 pbaic toAAGv isedtov yépouca xai
Tova. Ob ye EbxoA0s xa OGSia TIC Hy 7 6566 Eq’ Tv
Hyov adtobs Oo: AnOoTOADL, GAAG TEAXETA TIC xo
6 SvoxaTdQdaToG xai MPiAosdqon tivdg xai &yEdTVOU
3

Seouévyn wWoyiig xai HxowWopéevyns navtayd9ev. Ard


TOTO xai 6 Xelotds atEvAV xai TEPAppevnv® adtiy
éxddcosv. OO yao ééfiv ddeGc Civ xaSdreQ TaQd
TOIG “EAANOW, Ev aiaxyedtyTL xa pEoH xai GSnpayic
6' 5 AOL TEVPF] xa TOALTEAEIQ: GAA’ ESer xa Sopov yoAr-
vodv xai émSupiag &tom0L xeateiv xai xonn&Twv
bregogav xai SdEav xatanateiv xai pddvov xai
Bacxaviag &vategov civar Tadta 6& Tixov mévov
magexer, icaow oi xad’ Néoav adtoic moxtebovTsc.
7 Ti yao émSvpiag aténov yarendteQov, cimté po, A
°

xaddmEQ “DOV ALTTOV oUvEXGs Tyiv éninndH xo


xad’ Néoav tiv SevoyAct xai Settar dinvexéc

2, 52 nevdav: Senvav D {1 53 xai om. V3M2 || 56 éx&yav DC I


59 t1¢ om. JM, |] 60 Twdg om. B || 61 nmavto8ev D |] 62 xai!
om. C || 63 xoSaneg + ta D I] 66 &tOMOvVS M,

2. h. Mt 7, 14
1. Théme diatribique cher aux stoiciens : « Le chemin qui conduit 4
la vertu est difficile » (SENEQUE, Lettres, Ep. 59, 9). Formule fréquente
quand Jean évoque les dissensions et les persécutions des premiers temps
du christianisme. Cf. Quod Christus sit Deus, 12, PG 48, 830.
2. Ladjectif éAAnvixdg désigne ce qui est propre aux Grecs non
chrétiens, ce qui est paien et s’oppose au christianisme: cf. Rm 1, 16-32.
L'idée formul€ée ici exprime une généralisation déformante la réalité et basée
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 2 123

Paul n’eut de cesse de se lamenter tout le temps sur cet


homme, de s’arracher les entrailles et de pousser des cris
pergants.
Encourager ly avait encore un troisiéme élément
les fidéles dans
"0M moins important que ceux dont je
leur vie morale
viens de parler, un élément qui occasion-
nait beaucoup de peine aux fidéles, puis-
que la nature méme des choses exigeait des fatigues et des
peines nombreuses. Car elle n’était ni aisée ni facile, la route
sur laquelle les apétres les conduisaient, mais rocailleuse et
difficile A rendre droite !, et elle demandait une Ame philo-
sophe, sobre et attentive de toute part. Aussi le Christ l’a-t-il
appelée étroite et resserrée h car il n’étaic pas permis de mener
une existence licencieuse comme chez les paiens*, dans le
déshonneur, |’ ivresse, la voracité, le luxe et le faste : il fallair
tout a la fois museler la colére>, dominer le désir inconve-
nant, mépriser les richesses, fouler aux pieds la gloire 4 et étre
au-dessus de la jalousie et de |’envie. Quels grands efforts
cela exige, ceux-la le savent qui chaque jour se battent?
contre ces vices. Dis-moi® en effet, qu’y a-t-il de plus
insupportable qu’un désir inconvenant qui, comme un
chien enragé, bondit continuellement sur nous, nous trouble

probablement sur les excés auxquels donnaient lieu les fétes du culte civique.
Cf, SOLER, p. 29-32. Les mémes excés étaient reprochés aux chreétiens.
Cf, supra « Les chrétiens d’Antioche et la féte de Paques », p. 46-47. Au
u1* s., Origéne reconnaissait que le christianisme n’apportait rien de nouveau
en matiére d’exigence morale : cf. Contre Celse, 1, 4; 6, 12.
3. Chrysostome condamne la colére surtout quand elle est dirigée contre
autrui. Cf. G.-M. DE Duranp, « La colére chez s. Jean Chrysostome »,
RSR 1 (1993), p. 61-77.
4. Sur ce theme, cfr. 2, n. c. 10: « Kevodoéia ».
5. Image de la lutte, en particulier du pugilat.
6. Sur l’importance des questions directes a l’auditoire dans le dispositif
pastoral de Jean, cf. ¢. 2, n. c. 1: « Questions ».
124 JEAN CHRYSOSTOME

EyeETyoeviag buxiic; Tit 5& xai dQyiig mxQdTEQgov;


TAvxbtEQov Héev yae@ tO TOV HBvenxdt0. opovaodar,
7 tovto b& obx é&fiv. Kai ti Aéyo tov Hoixnxdta odx
an

ééfv &povac9a1; Kai evegyeteiv pév obv ger tovbs


AvTOdVTAS Xai EbAoyeiv Tobs AodoQovuEVOUS xal
unde OTe mixedv! éxBaArEw rote: xa cOMEOGKVTV
5é, Ob TH HEXOL TGV Zoyov LOvov, GAAG xaLl TI HEXOL
tig Evvoias abtic émdcixvvcdat ger. Ob yao povov
o

adr Fig tic axoAdotov TQakEws, GARG KOLA Stpews THis


TOLOHT NG anéyecdar SeT xai pnde EVTQUPEV TAI
Shea THv Edvpog@ay yovorxdv), ag xai neg THis
Sewoiag tabtHS TH soxetHV HEovtaG brooth-
8 ceavan Sixnv. “Exei obv moAbs 6 mOAELOG Av noek
A

t&v &Ewdev, toAbs 6 PdBoc raed THY Evso9EvV, TOADS


6 névos 6 TEdS THY THis KQETTS EOyaciayv.
Tlgoofv 5é ti xai tétagtov, t anEeigia THv pEA-
AOvtoOV a&yovitecdar Tov péyav tobtov &yGva. OO
9 yao & meoyévev thy svosBe1av d1adeEapévous tods
5

av8edroug EraBov oi d&mbcTtoAo1, GAN’ Ev Praxeia


mai TQvET aL pes) “ol aiaxgdtntt xa &xorAGato
TQUHEVTOS. Ov pwxQov S€ todtO sig SvOxOAIaV THY
&yOvov Tv, TO pt &vodev pndé Ex meoydvov TabtHV

2, 73 éyeryooou Dil TUXQOTEQOV : dew6r- V; | 74 yhuxdtEgov :


yauxd M, om. V; || wév om. DV; |I ya : vag xai BC om. DV, || tov:
TOD V3 || Gyovacdat + AAG M;z || 75 todto — Héixynxoto, om. BD
ll 8é om. M, || 75-76 obx é&fjv om. BDJ,CQ || 76 xa om. Mz || wév
obv om. M, || 80 Embetxvvodat — pdvov om. D | ger 2 de7 B ||
82 xai om. BD ff 83 brég om. D || 85 dtxnv : Twagiav V3 Il
85-86 TOAS— EvSo9ev om. J\Mz | 90-91 tods &vSgeirtous om. BD ||
94 fv om. D

2. i. Cf Mr 5, 39.44 = j. CE Mr 5, 28
1. Liimage, trés fréquente pour qualifier les manichéens chez les hérésio-
logues, chez Jean vise manichéens (Sermons sur la Genése, sermon 7, |. 309,
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 2 125

chaque jour et requiert une Ame constamment en éveil! ?


Qu'y a-t-il encore de plus amer que la colére ? Oui, il est
vraiment doux de se venger de celui qui nous a offensé, mais
cela n’était pas permis. Et que dis-je : il n’était pas permis de
se venger de celui qui vous avait offensé ! Il fallait faire du
bien & ceux qui causaient de la peine, bénir ceux qui
proféraient des insultes, et ne jamais non plus lancer une
parole dure’ ; et il fallait faire preuve de tempérance, non
seulement dans ses actes, mais encore jusque dans sa pensée.
Car il faut s’abstenir non seulement d’agir, mais également
de regarder avec intempérance, et ne pas méme convoiter du
regard les belles femmesi, sous peine de subir 4 l’avenir, a
cause de ce spectacle, le dernier des chatiments. Aussi,
lorsque la guerre était intense chez les paiens, intense était la
crainte chez les chrétiens2, intense était la peine attachée Ala
pratique de la vertu.
Un quatri¢me élément s’ajoutait encore:
Encourager
l’inexpérience, dans cette grande compé-
les Gentils a vivre
dans I’auscérité tition, des futurs compétiteurs. Car les
ommes qu’accueillaient les apédtres
n’avaient pas hérité de la piété de leurs ancétres, mais ils avaient
été élevés dans la mollesse, le luxe, l’ivresse, le déshonneur
et l’intempérance. Or, élément qui ne contribuait pas pour
une faible part a la difficulté des compétitions, ce n’était ni
depuis les origines ni méme depuis l’époque de leurs ancétres

SC 433, p. 332), hérétiques (ibid, sermon I, |. 224, p. 166), adultéres (De


Davide, hom. 3, 1, CCSG 70, p. 50-52), envieux (In Marth., hom. 40, 3,
PG 57, 442) etc. L’incensiré de l’évocation indique qu'il s’agit la d’une
expérience personnelle. Pour rendre plus réceptifs les auditeurs 4 son
enseignement, Jean n’hésite pas a s’inscrire lui aussi dans le cercle des
candidars a la perfection. Sur l’imporcance de l’image dans le disposicif
pastoral de Jean, cf. t. 2, n.c. 11: « Image et ekphrasis ».
2. Mot-d-mot : « ceux du dehors », « ceux du dedans ».
126 JEAN CHRYSOSTOME

95 Terardevodar thy Piroco—iay, GAAG viv TEGTOV 7066


tovs Kydvas droSbEG9a1 tTobTOUG.
y'. Ene odv tooabtn Fv 1 Svox0Aia tots &yovt-
Conévoig tote, MAaQaLLSObLEVOG AbTHV Tov Tdvov,
ovvey ds TOv TEQI KvacTthoEMs Exiver AOYov.
Kai ob tabty mooteéme: povov xai dAciper tod
GOANTOS, GAAG xal TH Sinytcer tHOv oixciov maddv.
wa

Aldmeg molv éumeceiv cig tovs MEQi dvacThcEMs


MOyous, TH ADTOD 1&9N SinyeTtTaL, AEyov obtac: Ev
navtt S6opevon, GAA’ ob otevoxwgobpevoi- anogod-
Levot, GAA’ ob éEanogobuevor- Staxduevoi, GAA’ obx
éyxataAymavopevor xatabaddAouevoi, GAA’ ob amoa-
Avpevoi*. Kai tovs xadnpegiwobds Aéyer Savatous,
Sti xaddrEg Ewipvyor vexgoi meguiecay cig S&vatov
maQad8dpEevor xad’ hpéoav. Kai tote tov mEQi THs
avaot doen mIvEt hoyov: Motebouev yao, noiv, OTL
6 éyeigac TOV xbgrov uUdV Tnoobv Xgtotov xan medic
bia Inoobd éyeget xai MAQaoTHE! obv buiv. Ai obx
éxxaxoduev”, pnot, weyiotny magdxAnow sxovtes
év toic &yGot, Thy tHv peArddvtwv éArtida. Kai obx
cine Teds abtobs: Ald pr Exxaxette: GAAG TL; Ato Obx

3, 3 regi + Tig BD 1 8 8A1Bdpevoc J,V;CQ Il STEVOXWQOUPEVOG


J 1V;CQ | 8-9 &roQobpevog J,V;CQ I] 9 EEa.togobyEevog J,V;CQ Il
SiwxdpEevoc J,V;CQ Il 10 EYXATAMPMAVONEVOS J,V;CQ Il
xarrabaroevoc JiV;CQ || 10-11 &roAADpEVOs J,V,;CQ |] 11 xai :
dé TobTaV M, I Aéyer Savétovg : 9. dmv J\M, {) 13 xai : Ste
toivev & mQd¢ abtobs émryovto J,M; Il 15 Hpév... ygrotSv om. D
l| 17 pnot om. J,M,

3. a2Co4,8-9 b. 2 Co 4, 14.16
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 2-3 127

qu ils avaienc été formés 4 cette philosophie, mais c’était a


ce moment-la la premiere fois qu ‘ils se préparaient en vue de
ces compétitions!.
3. Aussi puisque, en ce temps-la, les compétiteurs avaient
tant de difficultés, pour cacher de calmer leur peine par des
paroles apaisantes, Paul s’employait constamment A parler
de la résurrection.
Le sens des épreuves : Paul et les persécutions”
Et ce n’est pas par cette seule considération qu’il encou-
rage les athlétes et qu’il les prépare >, mais aussi par le récit de
ses propres souffrances. En conséquence, avant d’en venir a
parler de la résurrection, il raconte en ces termes ses propres
souffrances : Nous sommes pressés de toutes parts, mais nous
ne sommes pas écrasés, nous sommes dans des impasses, mais
nous pouvons passer, nous sommes pourchassés, mais nous ne
sommes pas abandonnés, nous sommes terrassés, mais nous ne
sommes pas achevés*. Et il évoque les morts quotidiennes :
comme des cadavres vivants, ils circulaient, livrés chaque jour
ala mort. Et c’est 4 ce moment-la qu’il se met 4 parler de la
résurrection : Car nous le croyons, dit-il, celui qui a ressuscité
notre Seigneur Jésus-Christ, nous ressuscitera nous aussi par
Jésus et nous placera avec vous pres de lui. C'est pourquoi, dit-il,
nous ne perdons pas courage b nous possédons une trés grande
consolation au milieu de nos luttes : l’espérance des biens 4
venir. Et il ne leur a pas dit : « C’est pourquoi ne perdez pas
courage », mais qu’a-t-il dit ? C ‘est pourquoi nous ne perdons

1. Image de l’arhléte qui se prépare en se dépouillant de ses vétements.


2. Sur les idées développées dans le § 3, cf. In Ep. ad Rom., hom. 15,
3-4, PG 60, 544-546.
3. Liteéralement : il les frocte d’huile pour les préparer 4 la lutte.
128 JEAN CHRYSOSTOME

20 éxxanodusv, Sevnvds xa adtov Ev TOIG &yGow Svta


binvexds.
"Emi pév yao tOv Odvuriaxdv c&ydvov, 6 pév
422 GAntig Evdov | &ywvitetaa, 6 58 ro1d0TeiBHs md6EQW
MAOTEVOS THV GTO TOV Adywv ciokyer PoTPelay,
25 TOCOUTOV GUVTEAGY TH TAAGIOVTI LOvoV Soov Pojjoar
xai PdéyEaodar- nagaotiivar 56 é&yybs xai thy dnd
TOV YE1IOGV ovLUaxiav EicEeveyxety Obbeic EmiTEETEL
vonog abt&. "Eni 5& THv tig ebosBeiac k&yavev
oby obtw>, GAA’ Suod xai madoteibys goti xoi
3 GP AntIs 6 adtds. Auk tobto obx Ew tod oxdppatos
3

HASNMEVOS, GAA’ Sig adTOS EubebANxas Tobs &yGvac,


G@Agiper Tovs pet’? abtod muxtebovtac Aéywv: Ad
obx éxxaxoduev. Kai obx cine: Aw obdx éxxanxdd,
GAAG Alo obx ExxaxoduEev, TOIg Eyx@ptoig adtOvs
35 a&vactiioa Bovrdpevos. AAA’ ci xai 6 &€e dvIeumosg
judy Stap9cigetat, dad’ 6 gow avaxaivodtar huéou
xai Méoa’. “Oga obveow &rootodixny. Tooéteeev
adtods ap’ av Exacyxev, cinov Sti év navti 9Ai66-
Hevoi, GAA’ ob otevoxywoovuevor- TMECETOEpEV aNd
Tis &vaoTaGEMS TOD Inood, cindy Sti 6 éyeigas TOV
‘Inoobv xai Tyas éyeget4.

3, 20 abdtév : gavtév DV; || 31 gubebrx@o C | 34 adtods :


abtoig M, |} 35 ei om. D || 35-36 tydv G&v9eamoc tr. D ||
36 GAM& : tocobta xai B || ow : Esw%ev D Evdov BJ,V;CQ ||
37 neoeteétpato V; || 38 Emacyev : -xov coni. Savil. |] 40 incod :
xvgtov V; :

3. «02C04,16 d2Co4, 14

1. Tous les quatre ans avait lien a Antioche une version locale des
Jeux olympiques panhélleniques. Cf. In Ep. ad Hebr., hom. 14, 4, PG 63,
116, 23-26. Un décret de Théodose de 393 en interdit la tenue partout
dans |’ Empire.
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 3 129

pas courage, montrant que lui aussi participe continuelle-


ment a ces compétitions.
Lors des compétitions olympiques, en effet, lathléte
participe a la compétition dans l’aréne, tandis que !’entrai-
neur, assis plus loin, lui apporte son soutien avec des mots,
aidant le lutteur seulement par |’ intensité de ses cris et de ses
paroles ; mais aucune réglementation ne l’autorise a se tenir
4 ses ctés ni A lui préter assistance de ses bras!. En revanche,
il n’en est pas ainsi dans les compétitions de la piété, mais
le méme est en méme temps l’entraineur et l’athléte. Aussi
n’est-il pas assis hors de l’aréne, mais il se jette au milieu
des compétitions mémes et prépare ceux qui vont se battre
a ses cotés? en disant : C'est pourquoi nous ne perdons pas
courage. Et il ne leur a pas dit : « C’est pourquoi je ne perds
pas courage », mais : C est pourquoi nous ne perdons pas
courage, parce que c’est avec des encouragements qu’il veut
les relever. Or méme si en nous l'homme extérieur va vers la
corruption, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour“.
Admire I’intelligence? de l’Apétre. I les a exhortés en s’ap-
puyant sur ses souffrances : Nous sommes pressés de toutes
parts, dit-il, mais nous ne sommes pas écrasés. Il les a exhortés
en s’appuyant sur la résurrection de Jésus. Voici ce qu'il dit :
Celui qui a ressuscité Jésus, dit-il, nous ressuscitera nous aussi
avec lui.

2. Jean précise souvent cette différence pour montrer la supériorité


du combattant spirituel sur le sportif (développement trés proche : cf
Huit cat. bapt., hom. 3, 9, SC SObis, p. 155-156 ; Sermons sur la Genése,
sermon 2, 1, SC 433, p. 182). Lors des Jeux olympiques, les spectateurs,
assis dans les gradins, sont séparés du terrain par une cléture, afin de ne
pas pouvoir descendre sur le stade aider leur favori (cf. Huit cat. bapt.,
SC 50bis, p. 156, n. 1).
3. La obveonc, appliquée a Paul, désigne une connaissance affective :
cf. C. Spica, Agapé dans le Nouveau Testament, Paris 1959, p. 290-291.
130 JEAN CHRYSOSTOME

Eita xai Eregov two xivEeT TaQaxAnGEws TEdTOV.


Ered) yaQ ot NOAAOL TOv avIEdtOV LIxedpvyot
tweg dvteg xai dodeveig xai tarainweot, xév
4 NETELGHEVOL TEQI TiS avaoTaGEws Sow, SArywooter
wy

TOG TO UTxog tod yOdvon xai iAlyyior xai


évarintova, xa EtEeQov adtois 1Qd Tis AvAGTKOEMS
SiSMo1 pio9d6v xai pos. Hoiav St] tadthHv; Bi
xai 6 Eo hudv Gv9Qwno0s Siap9Iecigeta, GAA’ 6 Eow
5 avaxaivodtat thuéea xai tuéoa. "EBm &v8emro0v TO
°

oGpLa xoAGv, Eoo &vPEMrov TT uxt AEyov. “O 5é


Eyer Towvtbv éott xai TEiv avactivat xai moEiv
aroradcar tis S6EnS tic peEAAObONG, EvtedSev FS
TOV TOvOv od wixedv arEfAnoas try cpobhy, év
5 avtH TH SABEoIa1 tris Woxtig Hiv &vaveovupévne,
wn

copatéeas yivonévys xai evAabeotégac, mrelova


xtopévyg Onopoviy, sbtovatégag xadiotapévys
xai dvovatatéoas. Kadaneg yao ot thy c@patity
&dobvtEs GBANGI xai 1Od TOV OTEMPavaV xaAl 7Ed
6 TOV BoaBbsiov an’ adbtiig tig youvaciag xai tod
o

rodaiew péyav Aop6évovar tov proSdv, bytewdteoa


xai Sovatateea adtév ta cGpata ie Tg yoLVacias
AATAGXELACOVTES xa Ta&oav Siapebyovtes KEQWO-
tiav, oto 61 xal éti tHv kydvev tig deETIS, xat
65 Teiv 7 Tov ObEaVdY &vOLyTVaL xal TEiv 7 TOV vidV
TOd Yeod NagayEveo9o1 xa TEIV 7 TAG &pobas Has
Grohabetiv, péyav évtedSev xagrobpesa Tov p1odv,
THs toxic THIV PUocOMPaTeEas xaDloTApEVNG.

3, 44 xv : xai BD |] 45 dow om. B | dAtyagobat : 6. xai B


om. D j 49 om : &vdov C écwSev D | 50 Z&m : tov EE@9ev D |
51 xaddv + tov D || 59 &dA0bvTES : OixobvTEs Q | 68 Hav V;
1. Désignant l’angoisse physique face 4 un abime béanr, le terme est
repris par la littérature parristique, ott il exprime l’angoisse devant l’abime
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 3 131

, Puis il emploie encore un


Les épreuves, source , :
de perfectionnement ¥tT€ mode d argument. Puisque
etde récompenses a plupart des humains sont des
étres pusillanimes, faibles et misé-
rables, que tout en étant persuades de la résurrection, ils
finissent 4 la longue par ne pas s’en préoccuper, par étre
saisis de vertige ! et tomber, il leur donne encore, avant
la résurrection, un autre salaire et une autre rétribution.
Laquelle ? Méme si en nous l'homme extérieur va vers la
corruption, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour.
Ce qu'il appelle l’homme extérieur, c’est le corps, ce qu’il
appelle l"homme intérieur, c’est l’Ame. Voici & peu prés ce
qu’il veut dire : avant méme de ressusciter, avant méme de
profiter de la gloire a venir, la rétribution que tu as recue
dés a présent pour tes peines n’est pas de peu d’importance,
parce que notre 4me se renouvelle dans la tribulation elle-
méme “, devient plus sage et plus pieuse, acquiert une plus
grande résistance, devient plus vigoureuse et plus puissante.
En effet, de méme que ceux qui ménent une lutte corporelle,
avant méme les couronnes, avant méme le prix, recoivent du
seul fait de l’entrainement et de la lutte un immense salaire
lorsque |’entrainement procure 4 leur corps plus de santé
et de vigueur et qu’ils échappent a tout ennui de santé, de
méme aussi en vérité, dans les compétitions pour la vertu,
avant méme que le ciel ne s’ouvre, avant méme que ne
paraisse le Fils de Dieu, avant méme que nous ne recevions
les rétributions, nous recueillons dés ici-bas un immense
salaire : notre Ame acquiert une plus grande philosophie.

de la grandeur divine et la réaction des humains face au mystére de la


résurrection.
2. Chet 2,n.0.12: « OriBeodar >»,
3. CE£. Sur PAscension du Christ, 5.
132 JEAN CHRYSOSTOME

Kai yag oi noAAty mAcbcavtes SGARCOAV xal


7
° Lvgiov &vacYOPHEVOL XLUGTOV xAi MOAADIC ByEIOIs
TVUTEDOAVTES xAL TOAAOLS yevac éveyxdvTEs
HAL TEd THs Epnogiang avtiic, ob pixedv &Nd Tic
Laxodsc anxodnpiag tabtns xagrobvtat Td xée50¢G, Td
Saggeiv xai xatatoAUGy ToD mEAtyoug xai ddetic
7
xai ped’ Hdovijg TAG Starovtiovs TabtTas noLEicSa1
a

G&rodnpias: oto 61 xai Eni tod magdvtog Piov 6


TOAAGG Eveyxov PAtbErg biG TOV XQiotdv, O TOAAG
Sewe ToSdv, xai Ed Tic Pacteiag tHV obgaviv
peyGanv érabev cpowbhv, magonciav xtyodpevoc
423 80 Teds TOV Pedv évtEd9ev | F5n xai bWnAotégav tiv
éavtod xatacxevtoas oxy, o> amdvtwV AoLROV
HATAYEARY TOV SELvdv.
“Iva, 8& xai capéstegov yévntar tO AEyouEvov,
éni nagadetypatos abtd PovAopOL TolGa1 PavEegov.
Abtég yao obdtog 6 Tlatiog pvgiov a&vacyopevog
a

dewey, ob pixeds xai évted9ev Erabe tac dpowWds,


MATAYEADY TOOdWeV, xaTELAVIGTEPEVOS LatvoLeveV
Shpov, mong dregogdv TILagiag, ort TEQ0G Snoeta xai
TQd¢ oidngov nai T1Q0¢ nehayn mon TOG xenuvods
x oi TQ0G ENUVASTESELG xa TOEdG émBouer, xan
3

meds Gravta Te Sewk &xatanAnntos pévwv’, od Ti


yévour’ &v ioov; Tov pév yao &ybuvactov xai undév

3, 71 TUXTEDOVTES B [i 73 paxgas om. BI 16? : 1 J iM; om. BD ||


80 TQds TOV Sedv om. B || 82 Seiwa : ravtov D || 83 to Aeyouevov
yevytat tr. D I 84 rorjoac8a B || 85-86 madroc — Setviiv :
toaobtosg xai tTmAxo0dtos TeaDA0G puto. bropeivac Seiva V; |I
87 KATEEAVIGTOPEVOS : Marte avISTOLEVOY V; éavictépevos B |i
87-88 prowdpevov Siov V; | 88 xai? om. BD

3. e. Cf. 2 Co 11, 23-27 ; cf Ac 27, 13-41


1. Sur cette image, cf. t. 2, n.c. 11: « Image et ekphrasis ».
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 3 133

Er ceux, en effet, qui ont navigué sur la mer immense, qui


ont bravé des milliers de vagues, qui se sont battus avec leurs
poings contre maintes bétes sauvages, qui ont supporté de
nombreuses tempétes, méme avant le gain de leur négoce
lui-méme, ce n’est pas un gain de peu d’importance qu ils
recueillent de ce grand voyage : avoir le courage d’oser défier
les flots, faire le voyage sans crainte et avec du plaisir dans
ces contrées d’au-dela de la mer! ; de méme en vérité, dans
l’existence présente, celui qui a supporté maintes tribu-
lations 4 cause du Christ, qui a subi bien des maux, a regu,
avant méme le royaume des cieux, une grande rétribution,
parce que dés ici-bas il a déja obtenu la confiance de Dieu? et
a placé son ame si haut qu’il se rit désormais de toutes les
épreuves.
E. i Mais afin que mon propos soit plus clair,
xemple . . ye ,
dePaul J veux vous le rendre évident 4 l’aide d’un
exemple. Paul lui-méme dont nous parlons,
qui supporta mille épreuves, n’en recut pas moins une
grande rétribution, lui qui se moquait des tyrans, lui qui se
soulevait contre la folie des peuples, lui qui méprisait routes
les peines, lui qui restait impassible devant les bétes féroces 3,
devant le fer, devant les mers 4, devant les précipices, devant
les soulévements, devant les complots et devant tous les
périls* ; quoi de comparable 4 cette attitude ? Car celui qui

2. Sur le mor Tagensia, assurance du fidéle devant Dieu et confiance


de Dieu obtenue par celui qui affronte les épreuves, cf. Sermons sur la
Genése, SC 433, p. 373-374, n.c.: « OptdAta/rogensia ».
3. 1 Co 15, 32: Réfléchissant sur sa vocation d’apétre, Paul décrit
ses premiéres épreuves comme un combat avec des bétes sauvages ; il fut
envoyé aux bétes par acclamation populaire, lors de l’émeute d’Ephése
mentionnée en Ac 19. Cf. aussi Les Actes de Paul, 23-26, éd. W. Rordorf,
EAC, p. 1159-1160.
4, Paul fic face 4 quatre naufrages : cf. 2 Co 11, 25 ; Ac 27, 13 sq.
134 JEAN CHRYSOSTOME

madovta Sewov xai ta toxdvta 9oovbeiv ciw¥e-


parrov Sé ode abtTa TA TOGHATA pOvov, GAAG xaLt
meocdsoxiar pirat. Kai ti Aéyw, teocdoxior piuot;
we
so

Ai onai mobotot xai SeSittovet Tov Towidtov. ‘O 6é


amodvucdpevoc mavta xai sig tods &y@vac subAs xai
puogia Seve nada, atdvt@V AOSV EoTIV KVATEQOG,
Goteg xoro1Gv xoatovtov, otw tév amevrobvt@V
10 HATAYVEAOV.
6

Ob pixeds 5& odtoSG 6 GTEMavos, ObSE 6 TLYoV


W1096c, Stav undev abtov TSv av9earivev Svvjontar
AvTETv, Stav Ta TOTS GAAOIG PoBEQd TObTHO sbxaTa-
podvyta yivntat, Stav brée dv &AAOL POITTOVvGI xai
10 éftotavtar, bréQ TOOTOV LEAAN yer&v abdtds, TH THIS
a

Diropovis OTEQGOAF Eig THY TOV KyyEdlxG@v Svvépewv


MlAccogiay EavTOV pETAOTHOUS. Ei yao 67) cGyo
paxagicopey To SvvapEvov xai Wdyog xai xadpa
GAGS PEQE xai Apdv xa Evde1av xai ddoutogiav
1 ROL TAAGITMELAS ETEQUG, TOAAG p&AAOV toyxrV paxa-
o

gitew Set tHv bvovapévny xagtegds xai yewaiws


Gnéiocacg tHév SewGv pégew tag meocboAac xai
diatygetv &dobA@TOV adtiic 1G MaVTOV TO PEdvTE.
‘O towdtos TOV Bactéwv adtov EoT1 PacUixdTEQOS.
ll "Exeivov péev yao xai Sogupogor xai pido nal EXSQoi
wv

TOAAG Sbvaivt’ &v &duxFjoa. énBovrsbovtes xai


uaxoveyovvtes Tov 6& ToladtHY Exovta uxt otav
einov viv, ob Bactrete, ob S0Qupigo., Odx OixéTIG, 0b
@tros, obx €x9Edc, ox adtd 6 &dB0A0g TaQabAcpar

3, 95 ti neyo — tbuiai om. BD || 97 mévta &modvodpevoc tr. D |i


105 abtés : obtog D |] 106 breQBoArc Sropovh CQ | 107 57) om. V3
|| 109 mégew : &yew Q
1. Sur cette image, cf. t. 2, nc. 11: « Image et ekphrasis ».
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 3 135

nest pas entrainé et qui n’a pas non plus souffert de maux
terribles, habituellement n’importe quelles circonstances le
troublent, ou plucét, non seulement les choses elles-mémes
le troublent, mais également des craintes sans fondement ;
et que dis-je des craintes sans fondements ! Les ombres
effraient un tel homme et lui font peur. Au contraire, celui
qui s’est dépouillé de tout, qui s'est jeté dans les compé-
titions et quia supporté mille maux terribles, celui-la désor-
mais est au-dessus de tous ; comme d’autant de geais
babillards, il se moque de ceux qui le menacent!.
La couronne dont je parle ne sera pas de
Philosop hie peu d’importance, le salaire non plus ne sera
angélique PS quelconque, lorsqu’il ne pourra plus étre
affligé par aucune des réalités humaines, lors-
que ce qui est redoutable pour les autres sera pour lui mépri-
sable, lorsque lui-méme sera capable de rire de ce qui horrifie
les autres et les plonge dans la stupeur, parce qu’il aura
atteint, par le plus haut degré de la patience, la philosophie
des puissances angéliques*. Car si en vérité nous estimons
bienheureux le corps capable de supporter sans douleur le
froid, le chaud, la faim, la privation, les voyages et les autres
malheurs, 4 plus forte raison, il faut estimer bienheureuse
Pame capable de supporter avec courage et noblesse tous les
coups du sort, et de garder libre sa faculté de penser A travers
tous les périls. Un tel homme est un roi bien plus grand que
les rois eux-mémes?>. Ce roi-ci en effet, ses gardes du corps,
ses amis et ses ennemis peuvent lui nuire beaucoup par leurs
complots et leurs méfaits, mais celui qui posséde une 4me
telle que celle dont je viens de parler al’ instant, pas méme un
roi, pas méme un garde du corps, pas méme un serviteur, pas
méme un ami, pas méme un ennemi, nile diable en personne

2. Sur la vie angélique, cf. t. 2, n.c. 4: « Driocogia ».


3. Cht 2,n.c 13: « Baowdixdtegos ».
136 JEAN CHRYSOSTOME

12
o
dvvijcetat. Tc yao Tov pedretioavta pndév Tov
vopiCopévev civan dewey tyetodat Seviv;
5'. Towodtog Fv 6 paxdeuog MadAog. Auk toto éreye-
Tic nudic yooioe: ano tig ayanns tod Xgiotob;
Midis, i] otevoxywgia, | diwyuds, f} Aysoc, H yopvorne,
| xivdovoc, i udyaioa; Kadas yéyoantar, ott Evexev
cod Savatobyeda GAnv thHv juéoav, EdoyioInuev as
w

nmedbata opayic*. GAA’ év tobtoig nov brEegvinduev


61a tod ayannoavtos Huds. Todto 8 xai éevtadda
aivittépevocg éAeyev bt ci xai 6 E€w Nudv av9eam0c
dtap§eigeta, GAA’ 6 gow davaxaivoitar twee xai
nuéoa. Ao8evéotegov 10 oGpa yiveta, pnotv, GAAG
°

Svvat@téea 1 uxt xai isyvootéea xai mtegodtar°


L&AAOv. Kol xoddmeg otoatidtns Bagdvovta pév
abtov Exov SrAa, xdv o~pddoa yevvaios f xai modE-
wixds, obx Gv yévoito TOIg moAEpto1g Mobegdc, Tic
TOV SrA PagdtHTOS TH TOV MOSHv TaYOTHTL xaL TH
wn

TOV TOAELIxOv Eurerpia Avpawopéevne, el 5é xod—a


G80. xai ebpetaxeigusta, mtyvod mavtds Sixnv
énégyetar toig évavtionw, otto xai 6 thy cdoxa
THY EavtOd pT] HEsy pNdé aveocEr xai TeVPF] xata-
2 Mraivov, GAAG vnotEiaig xai ebyatc xal TH ROAAT
°

3, 121 efvor — HyetoIa1 om. V;


4, 1 nabdadog fv tr. D || 3 9Airperg Mp | AyLds 7 Stwypdc tr. D |
4 # xivdvvocg f waxaioa : Ap. x. B fp. D Il Evexa V; Il
6-7 GAN Ev — Tydic om. D || 13 adtov om. J,M,z || 16 zoAcpiov B ||
19-20 xatoArcvey M,

4. a.Ps 43,22 b. Rm 8, 35.37. c. Cf. Ps 123, 7

1. Théme diatribique cher aux stoiciens : |’homme indépendant se


passe de tout ce qui ne dépend pas de lui, le sage connait la vraie gloire
et la vraie noblesse. Cf. SENEQUE, Lettres, Ep. 8, 5 ; Ep. 17, 4; Ep. 108,
15 ; Ep. 119, 2-4.
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 3-4 137

ne pourront lui nuire. Car comment pourraient-ils lui nuire,


lui qui s’est exercé a ne rien considérer comme terrible de ce
qu’on tient ordinairement pour tel ! ?
4. Tel était le bienheureux Paul. C’est pourquoi il disaic :
Qui nous séparera de l amour du Christ ? La tribulation, U'an-
goisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger ou bien
le glaive ? Selon qu’il est écrit : C'esta cause de toi qu'on nous
tue tout le jour, qu'on nous traite en agneaux d abattoir*. Mais
au milien de tous ces maux, nous sommes plus que vainqueurs
grace a celui qui nous a aimés b En vérité, c’est encore ce A
quoi il faisait allusion ici, lorsqu’il disait : Méme si en nous
Uhomme extérieur va vers la corruption, l'homme intérieur
se renouvelle de jour en jour. Le corps est plus faible, dit-il,
mais l’Ame est plus puissante, plus forte et plus ailée*?. Et,
de méme qu'un soldat? alourdi par ses armes ne susciterait
pas Ja crainte chez l’ennemi en dépit de sa valeur et de son
adresse guerri¢re remarquables, car la pesanteur de ses armes
nuirait a la rapidité de ses jambes et 4 son adresse guerriére
— au contraire, s’il prend des armes légéres et maniables, il
fond sur ses adversaires exactement comme un oiseau -, de
méme, celui qui n’abandonne pas sa propre chair 4 l’ivresse,
a la licence et 4 la mollesse, mais qui, au moyen de jetines,
de priéres et de beaucoup de patience dans les tribulations,

2. Cf. In Gen., hom. 29, 2, PG $3, 262, 31. Méraphore platonicienne


de l’ame ailée (Phédre 240 a-d ; 246 b : l’arcelage ailé), familiére 4 Grégoire
de Nysse (In Canticum Canticorum 6, GNO 6, p. 449). Pour l'utilisation
chez Grégoire, cf. J. DanréLou, Platonisme et théologie mystique. Essai sur
la doctrine spirituelle de s. Grégoire de Nysse, Paris 1954, passim ; B. SILVA
SANTos, « Métaphores néoplatoniciennes et christianisme dans la doctrine
sur l’ame du traité De anima et resurrectione de Grégoire de Nysse »,
ISLE 5 (2010), p. 39-46, surtout p. 44.
3. Images militaires trés importantes dans l’ceuvre de Chrysostome,
grand admirateur de Paul (cf. Ep 6, 11-17). Cf. DRueT, p. 199-214.
138 JEAN CHRYSOSTOME

TOV SApEwv OnOpLOVT] xOvepOTEQaY Xai AEnTOTEOAV


424 xataoxevdCov, xaddmeo | tig bndntegos dvod_ev xaTE-
Baivev, oita peta MOAATIC Tig ObUNS cig TAG THV
Sapovov éurintov pdrayyas, xatapeger 6adias Tac
2 avtimemévas Svvdpetg xa broyeiwiovs moet. Oita
wn

xa 6 Tadios AanBdv TOAAGS TANyas noi cig TO SECLO-


THEO éuTEcav xai év TH E0AW SeVeic, TO péEv GHpo
godevéctegov cixe mévoig xatatEewopEvov, Try 5é
WuxTy icxveay xai ebtovov’ xai oitasg Tv iaxvedg 6
3 SeSepévos w> 51 Mwviic povyg coAcboal Te SepéeAra
o

tod Seopmtnoiov xai TOv AEALPEvov SecpoMbAaxa


SEapLOV Eig TOUS 1656 &yayeTv TObs EavTOD xOi THC
Sbeac amoxexAElopévac &voiear!,
Od pxoedy obdv Hiv nagapvSiav Z5axev 6 Madros
3 THOTTV XA TEd Tig dvactdcEMs, TO PEATIOUSG Tas
wn

yiveoSar xai piocopatégous Tots TElgacpois. Ale


TOOTS Pow: ‘H Mis snouovi xategyacerar, fh SE
bnouovy doxinv, i dé Sox EAnida, i bé éAnic ob
xatarozbver*®. Kai méaw, &AdOs tig prow: Avie anet-
4 eactos Gb6x106, 6 dé dddx1pos obdevds GEtos Adyou-.
3

“Qote ob pixed mtd tig PAitbews xaQtobpEeda. xai 7d


thi¢ avacta&cEws, TO oxi Exe Soxmotéoav xai
COPWTEQAY XAL GLVETOTEQQY xa MéONS dnNAYIa1
devriag. Ala todTO Pow: Ei xai 6 E€w hudv av9own0g
4 diapseigetat, GAA’ 6 éow advaxaivodtat jyuéog xai
a

juéoa, avavbeiasg éeAavvopévys ancons, éxdupias

4, 21 Aertotégayv : yaAenw- J\M_ | 24 péAayyas + xai B |


26 roAAaS AaBdv tr. D || 27 cig td EGAOV V; || 28 daSevectatov B |]
xataniaivopnevov B |] 30 novyng om. DM, || 30-31 1& — Sequmtygiov
om. D |] 32 &yayeiv cig tods mosac tr. B || 34 obv om. B |]
6€5wxev D | 35 BEATIOV D || 37-38 7 SE bropovt Sox om. V; |
42 tO + tiv M; Il 43 xai cvvetwtégav om. D || 44 prow : obv Q
| 46 mNéQa + NH &vaxaiwodtat cizé J,M,
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 4 139

s'équipe d’une 4me plus légére et plus ailée, cel un étre


soutenu par des ailes qui descend des airs, c’est avec une
grande impétuosité qu'il se précipite contre les phalanges
des démons, qu’ il renverse facilement les puissances adverses
et qu'il les soumet. Ainsi Paul lui aussi recut beaucoup de
coups, fut jeté en prison et mis dans les entraves ; son corps
s‘était affaibli, rorturé par les peines, mais son 4me était
forte et vigoureuse ; et l"homme enchainé était tellement
fort qu’il ébranla de sa seule voix les fondations de la prison,
qu il fit venir en captif a ses pieds le gardien de prison libre
de tout lien et qu'il ouvrit les portes verrouillées 4,
Ce n’est donc pas une faible consolation que nous a
procurée Paul et cela, avant la résurrection : par les épreuves,
devenir meilleurs et plus philosophes. Aussi dit-il : La tribu-
lation produit la patience, la patience l’épreuve, V'épreuve
lespérance et l'espérance ne trompe pas. Et 4 son tour, un
autre dit : L’homme qui ne subit pas la tentation n'a pas été
mis a Uépreuve et celui qui n'a pas été mis a l'épreuve ne vaut
rien’, Ainsi les biens dont nous bénéficions 4 la suite de
notre tribulation ne sont pas de peu d’importance, méme
avant la résurrection : posséder une Ame plus endurcie, plus
sage, plus intelligente et étre délivrés de route couardise.
Aussi Paul dit-il : Aféme si en nous ’ homme extérieur va
vers la corruption, |’ homme intérieur se renouvelle de jour en
jour. Toute lacheté est bannie, le désir inconvenant est éteint,

4. d. Cf Ac 16, 28-34 «. Rm 5, 3-5 —f. Si 34, 10


1, Agraphon proche de Si 34, 10 : cf. A. Rescu, Agrapha. Ausser-
canonische Schrififragmente. Gesammelt und untersucht und in zweiter villig
neu bearbeiteter durch alttestamentliche Agrapba, coll. TU 30.3-4, Neue Folge
15.3-4), Leipzig 1906, p. 130 ; Constitutions apostoliques II, 8, 2, SC 320,
P. 162. Le texte de Siracide est différent : Qui na pas été mis a U'épreuve (Oc
Obx EreiQ&o9n) sait peu de choses (6Xiya OSE). Les auteurs chrétiens
Vont adapcé & leurs préoccupations.
140 JEAN CHRYSOSTOME

oBevvupévyg &tdr0v, ProZONPATIAs, xevodoEias, THV


Grwv anrds tOv StemSaquévov Aoytopdv dvaagov-
Lévov &ravtov.
50 “Qoneg obv f deyias xai ddetas a&moAabovea puyT
ebxdAMg 16 TOV TAI@V GAtoxeTtar TOLTHV, O'TAS 1
Sinvexiics toig &yGou toi bree tg evoebBeiac éoxo-
Aaxvia obdé GYOATV G&yet tadta évvofjoat mote,
THG MEQL TH TOAAGIOUaTa pEEiLvns TavTOV adTIHV
5 ano-yobong éxcivov. Aw todto éAeyev: Avaxatvodtat
an

Hee xai huéoa.


Eita med TagapvsobpEevoc TeG boxes TOC ddvvo-
pévac émi toig dewoig totg éExawyouevoig xal obx
cidviag PiAocomeEty, bia Tig EArtid0g THY LEAASvTOV
60 avtas &victnow obtwM Aéyov. To yag nagavtixa
Ehapgov Thg Mivews xa’ bregborny sig dregGoAny
aidviov Bagos d0ENs nategyacetan Huiv, ut) oxorobvtav
Nuav ta Blenoueva, GAA ta Hn PAenéueva. Ta yag
PAenoueva nodoxaiga, ta dé ur BAenoueva aiavia’.
6 “O 8& Aéyer Towdtév gott péAIOTA YEev obv xai
w

Evtabda ss dvivnow 1 9ATbic, copotégav TOV


TOWVGA Tv PoXTIV xa Pirocomwtégav- pETa 5é
TODTO xal nota Hiv mookEvEeT xaTa TO WEAAOV Kyada,
obx avtiggona tHv Tovev, GAAG TOAAG psiCova tov
70 TOACIOLATOV XOL KATH THy TOGSTHTA xi xATH TI
TOLOTHTE.

4, 50 ody: ag Diljt+
D év Dj 51 évorioxetor D || 54 weve:
a&rdvtov B Il Ooty : obtov B || 55 érrayobons : (enay- D il
&xeyev + Sti D || 57 té&c? om. C | 59 eidvias: isoybovsac D ||
61 9Aiipews + ASV D | cic breQboAt om. B | 65 odv om. D |
66 1 DATibig Tas 6vivnow tr. B

4. g.2Co 4, 17.18
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 4 141

la cupidicé, la vaine gloire', en un mot, toutes les autres


pensées * corruptrices sont extirpées,
Par conséquent, tandis que l’Ame qui s’adonne 4 la paresse
et ala licence devient aisément la proie de ces passions, l’Ame
qui est continuellement occupée par les compétitions pour
la piété n’a jamais le loisir de penser A ces passions, parce que
le souci des luttes |’éloigne de tout cela. Aussi Paul disait-il :
I se renouvelle de jour en jour.
Ensuite, de nouveau, ilconsole les ames
Epreuves visibles, affligées par les terribles souffrances qui
recompenses
invisibles les ont saisies, > et ces Ames q qui ne savent
pas trouver la philosophie, c’est grace 4
l’espérance des biens 4 venir qu’il les reléve en disant : Uz
léger instant de tribulation nous prépare un poids éternel de
gloire au-dela de toute mesure, a condition de ne pas consi-
dérer ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas ; Car ce qui se
voit est transitoire, tandis que ce qui ne se voit pas est éternel8.
Voici a peu prés ce qu’il veut dire : indubitablement, méme
ici-bas, la tribulation nous est profitable, car elle augmente
la sagesse et la philosophie de notre Ame et, par la suite, elle
nous procure encore mille bienfaits pour l’avenir, et ces
bienfairs ne font pas uniquement contrepoids aux peines,
mais ils sont bien plus importants que les luctes en quantité
comme en qualité’.

l Chr2%ne 10: « Kevodobia ».


2. CE Sermons sur la Genése, SC 433, p. 373, n.c.: « Aoytopoi ».
3. Ces idées, fondamentales chez Jean, se retrouvent dans les pané-
gytiques des martyrs. L’évocation la plus développée se rencontre
In s. Iulianum, \, PG 30, 665-668, o& les martyrs sont cités comme des
modéles & suivre dans cette espérance.
142 JEAN CHRYSOSTOME

Kai tadta &upotega xai thy brEQgoynV SnA@v


6 Tlabaos tév xwibvev xoi TOV GPA@V TOLET TOL THY
ObYXQLOW xa AVTLTIO NOL TO TAQaLTIxa TO aidviov,
7 tH EAAPOG TO Pdoos, tH PAiper trv S6Eav. “H pév yao
a

DATHIg MEdGxa1Q0G, Pot, xai xov~n, * SE AveEtc,


paAdov && obx Eizev aves, GAAG ddéa, b TOAAG pEtCov
tig AvEcEMG, Aidviog xa Sinvexts xai uEyaAn. Baoos
56 EvtabdSa. ob 16 énizovov xai mootimdy cimev, GAAG
80 TO TOAUTEAES Hal EVTOV, xATH TO TOV TOAAGY EF0G
425 ot TE TOADTINA PoodtiLe. xo! AETV cidBaatv. “Otav obv
einn Bdoos d6Ens, péye8oc S6ENs Aéyer.
Mj? Toivvv TodTOo pévov AoyiCov, Pnotv, St paotitn
wai éraodvyn, GAA xo tods otE@dvoug xail Th
8 Gpowbas, StL TOAAH peifovg xai Aaumedtegar taHv
a

TAQovtav ExEtvat xai TEAOG Odx Exovory ObSE TEQAC.


AAAG tadta, mnotv, év neioa, éxetva S& év éarion
xai Tadta wéev paveod ion, éxeiva 66 ob Maiverat,
GAN’ Exxgeph xai petémed& cicw. Kai yao ta &avi}
9 10 TOV PALVOLEvOV EGTL Pavegntega. Ti AéEyw ~avegs-
Tega; Kéxeiva Sévacat waAAov dokv F Tadta. Tadto
wev yoo tageoyetar, éxetva Sé péver. Aid éntyyoye
Myov. My oxonobvtav Tav ta Blendueva, GAAG Ta
Ln Plenopeva- ta yag Blenopeva modoxa1oa, Ta dé un
9 Bdenoueva aidvia".
vi

4, 72 xai! om. J,M, || &ppotega : & Aéym J,M, om. BD |


72-73 xa! — nadads : SmAG@V 6 radA0g xai tiv bregoyxtv J,M, 6
m. x. T. 0. 8. V3 om. BD | 78 d&vécems : &. xxi D &. 4 V; | 79 Se:
yee D Il 81 rordtyo + otw xai J/Mz Il 82 86&ng? + civor B ||
88 paveod om. BD | cioiv om. BDJ,V3M;j || éxeiva S€ ob om. BD
| 89 xai’ om. BD || éxxgep - ciow om. BD | xi ya : x. y.
Edv EQQMpEVOS Tic BD GAA'ci xai J,M, | te om. J;Mp | eave :
ap. co. BD &p. GAA J\Mz | 91 tadto? : t& B | 92 yao om. V;
| 93 qLev om. V;
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 4 143

Et c’est en montrant ces deux réalités, je veux dire, le


caractére trés élevé des dangers et celui des récompenses,
que Paul en fait la comparaison et qu’il oppose a la briéveré
des unes I’éternité des autres, 4 ce qui est Iéger ce qui a du
poids, a la cribulation la gloire. En effet, la tribulation,
dit-il, est passagére et supportable, alors que le repos! — ou
plutér, il ne dit pas « repos », mais gloire, ce qui est beau-
coup plus important que le repos -, cette gloire est éternelle,
perpétuelle et immense. Par poids, il n’a pas entendu ici le
caractére pénible et accablante, mais le prix élevé et la valeur,
ala maniére du grand nombre qui a coucume de dire que ce
qui a beaucoup de valeur vaut son pesant d’or. Par consé-
quent, lorsqu’il parle du poids de la gloire, il veut dire : la
grandeur de la gloire.
Alors, ne pense pas seulement, dit-il, que tu seras fouetté et
chassé, mais pense également que ces couronnes et ces rétri-
butions sont beaucoup plus grandes et beaucoup plus écla-
tantes que les biens actuels : elles n’ont pas de fin ni de limite.
Mais les unes, dit-il, relévent de l’expérience, alors que les
autres relévent de l’espérance ; et les unes sont visibles, alors
que les autres ne se voient pas, mais sont en suspension dans
les cieux ; et en effet les choses invisibles sont plus visibles que
les choses visibles. Que dis-je : plus visibles ! Tu peux méme
les voir mieux que les choses visibles : celles-ci sont passagéres,
alors que celles-la demeurent. C’est pourquoi il a poursuivi
en ces termes : Notre objectif n'est pas ce qui se voit, mais ce qui
ne se voit pas ; ce qui se Voit est transitoire, mais ce qui ne se voit
pas est éternel”.

4. h. 2 Co 4, 18

l. Cf Ins. Iukianum, 1, PG 50, 267, 55-57 : « La vie présente est


courte et fragile, la récompense future est immense, infinie et éternelle »
etc. 2, nc 14: « “AVEGIC ».
144 JEAN CHRYSOSTOME

e'. Ei 8é Aéyors: Kai mao Svvijconar ta &avi


PrAérev, te 56 TAaQd6vTG pT PAEmEw; And tH BioTixov
os cig tavtHv évayayeiv neigcoopar tiv miottv.
Ov5é yaQ THV Ev TH xOoLM TEAYHATOV THY EixTOoV
tobtev &partd tic Ev Gadtas, 11 TH QA Ted THY
we

paveodv iddv. Oiév ti Aéyo: 6 Eunogosg bropéver


wév xewdvacg moAAobs xa xvuaTeV éEmavactéioEis
xa vavayia xa poeias dvoxoAtac, &moraber $6 xai
TAOOTOU LETH TOS YEUHvac, TH PooTia SratwWépEVOS
MOL TOAATY EoyaCoLEvoS Toaypateiav. AAA’ oi pév
yewaves medtegor, ta 56 pogtia totega. Kai té
pév meAayn xal ta xbpata paivetar s&ersdveti tod
Mpévos, T surtogia && ob Matvetoar év Eamon yéio
Eotw Et. AAN’ Syas &v pt MEd¢ Exeivyy (Sy ROGTov
THY apavi xai pt) TaQocav undé év xEQoiv obcay,
GA’ év EArtiow, obx Gv &iparto TOUTOV TOV TAQdVTOV
xai Pavouevov. O'tTO xai yewoydc Cebyvuct Béac
nai &eoteov EAxer xai Padeiav adraxa d&vatépver
nol onéQuata xatabdAAer xol ta Svta &mavTa
20 danavG xai xevpdv xai m&yov xai Su6eoug xai
EtéQaC avéxETAL TAaACITMQiAg MOA, xaL pETe TOV
TOVOV TODTOV MEOGSOxR xoLGvta SecSar Ta Aria
xOL TETANOMMEVHY TH GAwva. AAAG xai évtadda
TEdTEQOSG O TOVOS, xai pETa Tadta Oo pi69dg. Koi
2 O pEv p1a8dcg GdnAos, 6 SE mbvog StjA0S xai Mavecds.
a

Kaxetvoc pév év éaniow, obtog 5& év yeQotv.

5, 3 tadtyy os tr. B || évayeyetv : &yayeiv D | 4 émxaigev B |


5 d&peto V; Il 7 wév om. V; Il 8 pwetas + Etegas BD | droraboer J,
| 10 xai om. BDJ, [| moAATV EgyaGopEevos om, J, |] &AX’ : Sea ms
JM, |} 11-12 ta ... meAGyN : 16 ... MeAcyos BD |] 12 &eASovta V;
| 14 &tt om. V; If 16 éAriow + obcav V, | Geto BDV,C |]
17 xai? + 6 D | 20 m&yov : m&youg BD méyog V3CQ || 21 noAATic
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 5 145

5. Si néanmoins tu demandes : « Et
L’ invisible . . bdect. te
plusréelque comment pourrai-je voir les réalités invi-
~ : we
levisible Sibles et ne pas voir les réalités présentes ? »,
c'est a partir des choses de la vie que je
tenterai de t’amenera cette conviction. Personne en effet
ne pourrait atteindre facilement les choses périssables de
ce monde sans voir les réalicés invisibles avant les réalités
visibles. Voici un exemple de ce que je veux dire : le marchand
supporte beaucoup de tempétes, de vagues déchainées, de
naufrages et mille infortunes. Mais aussi, aprés les tempétes,
il devient riche en vendant ses marchandises et en réalisant
d’importantes affaires : les tempétes sont premieres, la
vente des marchandises vient plus tard ; les flots et les
vagues sont visibles pour celui qui quitte le port, alors que
le bénéfice de la vente n’est pas visible, car il reléve encore
de l’espérance. Et pourtant, si le marchand ne considérait
pas d’abord ce bénéfice invisible, inactuel, impalpable et
qui reléve de |’espérance, il ne pourrait pas atteindre ceux
qui sont actuels et visibles. De méme, le laboureur lui aussi
attelle ses beeufs, tire la charrue, creuse un profond sillon,
jette les semences, dépense tous ses biens, supporte le froid,
la glace, les pluies et beaucoup d’autres calamités et, aprés
cette peine, il s’attend a voir les champs se couvrir de blé
et se remplir l’aire de battage 1 Er 1a encore, la peine vient
d’abord et ensuite le salaire ; et le salaire ne se voit pas, alors
que la peine est manifeste et visible. L’un est du domaine de
lespérance, alors que l’autre est du domaine du palpable. Et

BDJ,V;CQ || 23 GAAG: SeGic ROS M, || 24-25 xai 6 — _Woddg


om. V, || 25 GdnAog + xai &pevne D I Mavegds : Rovngds B

1. Comparaisons a visée pédagogique : cf. Sermons sur la Genése,


SC 433, p. 200-201, n. 3 ert. 2, nc 14: « Aveoig ».
146 JEAN CHRYSOSTOME

AAX’ Sus xa obtOg &v un TQOTEQOV TQOG ExETVOV


iSn tov dSyrov maLL aaa} “aA ut Brerdpevov tois
6~PSaAuois TOD GHyatoc, od Ldvov ob CevbEe1 Boac, ObSE
3 Gootoov fei, ob5é onéQuata xatabadet, GAA’ ob5é
So

xwnpijcetar otxo8ev medg THY égyaciav TabtHy


moté. Ilo obv obx &tomov éni pév TOv Brotixév
TOKYLATHOV, TOO TOV PavEegdv TA aMavi PASttEw xai
TOO TOV L1IGVHV OnoOpévEet TOs RévoUs xa MEdTEQOV
3 ta SvGxEQt) mavTA PEQovtTas, TOTE Ta E& adTEV
vy

Gvapévew yonota& xai taig tev d@avdv éArion


TeOTEETOPEVvOUs otws &rttEs9a1 THV Paveody, Eri
SE Tod Seod SrotaCew xai GupiBdArEL xai med TEV
Tove &raitety tas Gpobis xal yemoydv xai vavtTOv
Luxeotpoxotégous paivessar; Ob yao 81 pOvov xaTé
TODTO AUTHSV PavoopEsa yeigous, HoxGAAOVTES TEdS
TO HEAAOV, GAAG xa xad’ EteQov odx EAatTov TOvTOV.
Tlotov 87 tobto;
“Ot éxeivor pév ov86 mEQi TOD TéAOUS DaeQeiv
4 &yovtes ma&vtas, 0b88 ota tHv tévev agiotavtan.
a

Xo 6 ab \or10t0v TOV otepévey EXov éyyontty,


ob6é obto pt try exetvov xogtegiay. ‘O pév yao
YEMOYOG TOAAGIG, HETH TO TH OTEQUATO xaTABAAETV
xai SeoumEedoar try Yiv xa xoMOvTA TH Aria iéeiv, F
5 yardens, 7 sovaibye, 7 dxotdoc, 7 &AANS Tbs tTo1ad-
a

426 THs émevexVelons NANyiis, &énece tis tOv névev!


GporBF\s Xai WET TOUS TOAAOUS LSQGtAc xEvacic o1xadE
brooTteéMEL YEOot. Kai 6 umogos 6 mHAw, peta Td
diadgapeiv noAD TéAMyoG TETANOMPEVHV GyOV TTI
5 OAxGSA, TEdG AdTO TOAAGXIC TO GTdHA TOD AtLEVOS
an

5, 29 odyatos : co. movov J\M, o. wiaSov Sav. | 42 tobtov :


tobtav V; Il 45 éxovtes Saegeiv tr. V; Il t&v om. M, Il
53 brooteéger : Emt- V; || 53-54 16 StadQapetv om. BD
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 5 147

pourtant, si cet homme ne consideére pas d’abord ce salaire


qui est imperceptible, invisible et qu’on ne voit pas avec les
yeux du corps, non seulement il n’attellera pas ses beeufs, ne
tirera pas la charrue et ne jettera pas les semences, mais il ne
bougera méme jamais de chez lui pour accomplir ce travail.
Comment donc ne serait-il pas étrange, lorsqu’il s’agit des
choses de la vie, de considérer les choses invisibles avant les
choses visibles, de supporter les peines avant le salaire et, rout
en endurant d’abord toutes les difficulrés, d’attendre alors
les conséquences heureuses et ainsi, d’atteindre les choses
visibles, poussés par l’espérance des choses invisibles, et,
lorsqu’il s’agit de Dieu, d’étre dans |’incertitude, de douter
et de demander les rétributions avant d’avoir enduré les
peines et de se montrer plus pusillanimes que des laboureurs
et des marins ? Car en vérité, ce n’est pas seulement sur ce
point que nous nous montrons inférieurs 4 eux, lorsque
nous nous irritons 4 propos de l'avenir, mais encore sur un
autre point non moins important. De quoi s’agit-il donc ?
Ces hommes-la ne peuvent absolument pas étre assurés de
l’issue, mais méme ainsi, ils ne renoncent pas aux peines. Au
contraire, toi qui possédes une garantie fiable concernant les
couronnes, méme ainsi, tu n’imites pas leur fermeté d’ame.
Souvent, en effet, aprés avoir jeté les semences, apres avoir
cultivé la terre, aprés avoir vu les champs se couvrir de blé,
lorsque surviennent gréle, nielle, sauterelles ou toute autre
calamité de la sorte, le laboureur perd la rétribution de ses
peines et, aprés beaucoup de sueur, il rentre chez lui les
mains vides. Et 4 son tour, aprés avoir longtemps sillonné
les flots avec une pleine cargaison, tandis qu’a l’entrée
méme du port! — cela arrive souvent —, les vents fondent

1. Le naufrage au pore, image proverbiale au Iv siécle. Cf. BROTTIER,


Liappel, p. 340-345.
148 JEAN CHRYSOSTOME

EUTMEDOVTOV AVELOV OXOTEAD TLVL TEDGAEREAG, HOAIG


ébiA9e TO oHua Siacwdcac yupvov. Koi éni ravtov
GNAGS TOV PiwtixOv MOAAGS TOAAGKIG TEdG TH TEAEL
GvLpoEas toLamdtacg Gupbaivew sixdc. "Eni 5&6 tHv
60 &yadvov tOv oGv obx Zot Tobt0, CAA dvéeynn RdVTOS
TOV KyOvIcépLEvov, TOV oreigavTa TH ebagBetav xai
TOAAOUG Eveyxovta mOvovs émitUXETV TOD TEAOUG. OD
vag Gégov avaportoc ovdé RVELPLETOV Obpa1g TOV
TOVOV TOUTAV Tag cpobic EnétQelpev 6 Sedc, GAD’ Ev
6 TOIS odgavoig aréxewto, &v TOI dobro Snoogoic.
a

Aud ToBtO xai 6 TMatdiog ércyev St) Wiig bnopoviv


nategyacetar, Sé brouovy Soxihv, } dé doxiun
éAnida, 9 66 EAnic ob xataoybvet.
My Ttoivov einng Sti dpavi TH WEAAOVTA- ci yao
7 Bovangseing peta dxoibciac éetéoo, Tv év yeootv
e

EOTL OAD Pavegdtega. Kai todto abtd né&Aw évdewr-


vouevos Hiv 6 TatAoc Té& pév ai@via xaAci, Ta 58
mMoGoxarga, TH Teccxaiow TO PIaoTov abtov SnAdv.
Tigiv 7 yao pavijvar, &pintator xo anoteéyer meiv
7 Emiotijvar xai d—begoro1 péev abtHv ai petoPorat,
wv

&miatog 6& 1 xtHow. Kai tobto xai éxi mAodtOU


xa S0Ens xai Svvactetag xal Eri tig THV CMLaTOV
ebpoegias, TOTO xal Ei GOuNs xai Exi TSv GAAwV
UTADS TOV ProtixOv ovubatvov TSo1 tig &v. Aid TodTO
80 xAL 6 TEOHPHTHS xOUMOSHV TOs TELPHvTAs xa TEL
YXONMATA PaLvoLEevouSs xai Thy GAANV &racav pavTa-
ciav’ Q¢ éoréta, pnotv, Edoyicavto taita xai oby a¢
pebyovta*. “Qoneg yao oxic obx Eotw éxrrobéodan,
obtas 0656 Tév Protixdv noaypatwv: GAAG TH HEV

5, 56 meoapdtac C || 58 moAA&s om. B || 66 &Acyev: Aéyet D ||


69 yag om. B || 77 xai! + émi D

5. a Am6,5
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 5 149

sur lui et le jettent contre un écueil, le marchand a bien de la


peine 4 se sortir de l’épreuve sain et sauf, mais il est nu. Er,
pour toutes les entreprises temporelles sans exception, il se
produit — souvent vers leur terme ~ nombre de malheurs de
ce genre, c’est naturel. Au contraire, dans les compétitions
auxquelles cu participes, ce n’est pas le cas: il est absolument
indispensable que celui qui a pris part 4 la compétition, que
celui qui a semé la piété et supporté beaucoup de peines,
obtienne de réussir. Car ce n’est pas aux caprices du ciel
ni aux rafales de vent que Dieu a confié les rétributions
des peines : ces rétributions sont aux cieux, dans des trésors
inviolables. Aussi Paul disait-il encore : La tribulation produit
la patience, la patience l’épreuve, l'épreuve Uespérance et l'espe-
rance ne trompe pas.
Alors, ne dis pas que les biens a venir sont invisibles, car si
tu voulais examiner avec attention, tu pourrais les voir beau-
coup mieux que les biens palpables. C’est exactement ce que
Paul nous démontre encore : il appelle les uns eternels, les
autres transitoires, établissant ainsi au moyen de l’expression
« transitoire » le caractére corruptible de ces biens. Car
avant méme d’étre visibles, ils s’envolent, s’enfuient avant de
se fixer et leurs changements sont rapides, leur possession
incertaine. On pourrait voir cela se produire a propos de la
richesse, de la gloire, de la puissance, 4 propos de la beauté
des corps et aussi 4 propos de la force et des autres biens
temporels en général !. C’est pourquoi le prophéte lui aussi
raille ceux qui vivent dans la mollesse et que l’argent et
toutes sortes d’illusions poussent a l’égarement : Us ont
estimé ces biens, dit-il, comme des biens stables et non comme
des biens fuyants*. En effet, de méme qu’il n’est pas possible
de saisir une ombre, il en va de méme pour les choses
temporelles : les unes sont anéanties par la mort, alors que

I. Cf t.2,n.c. 15: « Fugacité des biens ».


150 JEAN CHRYSOSTOME

8
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TH Tekeuth xataArvetar, Ta 56 xai TEd TH TekEUTiIG
yewdeoov mavtdc dEvegenéotegov magagget. Ta
S& péAAovTa ob ToLadtTa: obx cise pETaBoATy, ob
SéxeTo1 TooTTy, obx Eniotatar ytioas, obx Exe twe
GAdotMoww, GAA’ &xpdCer Sinvexdc xai éni tig adtiS
a edmoenciag péver. “Qote ci deT d—pavi xai Gina
S

cimeiv xai &riota ta TAQdVvTA TEkyLATa, xal pt


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SeorOTasg xai x09’ Excotny THECaAV 416 TOUTOL 7E0G
Eregov petannddvea, éreyev naAw an’ éxeivov 1006
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TOOTO TH HEV TAQOVTA TEdGxOIQa, TH 5é LEALOVTA
aidvia xakéoas, Tov MEQ Tig AvacTdoEMS xtvET
Moyov, obtH AEyov: Oidayzev yag Om éav h eniyeros
100 nudv oixia tod oxnvoveg xatadvdi, oixiav éx veod
EXOUEV AYELpOTOINTOV, aiwviov Ev TOI obgavoic?.
cs’. “Ooa méAW xai évtadda ms taicg AéEcow
xéxontar xveias, du’ abtGv tHv dvopatav thv
ddvapw épqaivey tHv vonuatav. OD yao ems
OXTVOS TO GHpa éxckAccev, GAA TO TEddXCIEOV
THs tagobons Cwiic tiv Evderxvdpevos xai tH eri
w

TO PéATIOV pETABOATV SNADV, povovovyl Aéywv: Ti

5, 85 xataAvetan : SuaAbetat D |] 87 olde + yee Mz I 91 raQdvta


+ dei Aéyew J,M, || 93 tobtwv B || med : cig B |] 94 Ereyev :
xai J,M, | 96 xai : &eye VC | 97 todro : 16 D tod B |
98 d&vaotacews + mévta D | 99 ASyov om. D |] 100 oixiav :
oixoddouny D j| 101 éxyouev + oixiav D
6, 2-3 thy - vométov : éupaivey tiv Sbvapiv B éuq. tév v.
tiv 6. D tiv 8. ug. tHv meaypatov V; || 3 anAdg + Exetvoc D ||
4 oxijvoc om. D || éxaAcoev : xadci C
5. b2Co5, 1
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 5-6 151

les autres, méme avant la mort, s’écoulenc plus rapidement


qu'un torrent 1 Aucontraire, les choses a venir n’offrent rien
de semblable, car elles ne connaissent pas de changement,
elles n’admettent aucune altération, elles ne sont pas
rouchées par la vieillesse, elles ne subissent aucune
dégradation, mais sont perpétuellement dans leur plénitude
et gardent le méme éclat. Ainsi, s’il faut dire que les biens
présents sont invisibles, imperceptibles et incertains, le
prophéte disait aussi qu’ils ne demeurent pas aux mains de
ceux qui les possédent, mais changent de maitre et passent
chaque jour d’un homme a un autre et 4 nouveau changent
de mains?.
Aprés nous avoir donné toutes ces expli-
La résurrection,
cations — c’est pour cette raison qu’il a
récompense
des épreuves appelé les biens présents « transitoires »
et les biens 4 venir « éternels » ~, Paul se
met a parler de la résurrection. Voici ce qu'il dit : Car nous
le savons, si notre demeure terrestre, qui n'est qu'une tente, est
anéantie, nous tenons de Dieu une demeure qui n'est pas faite
de main d’ homme, une demeure éternelle, dans les cieux?.
6. Observe encore comment, ici aussi, Paul utilise les termes
de maniére appropriée, en rendant manifeste la signification
des pensées grace aux mots eux-mémes : il n’a pas simple-
ment appelé le corps « une tente? >», mais il nous indique
l’aspect transitoire de la vie présente et nous éclaire sur son
changement en mieux, 4 peu prés en ces termes : Pourquoi
gémis-tu et pleures-tu, bien-aimé, parce qu’on te frappe, te

1. Sur cette image, cf. t. 2, nc, 11: « Image et ekphrasis ».


2. Paradoxe exposé aux futurs baptisés, cf. Huit cat. bapt., hom. 2, 28,
SC S0bis, p. 149.
3. TO oxiivos, la tente, objet temporaire (meocxe1Q0v) et facile a
dissoudre (16 edSudAvTOV), s’oppose 2 oixia aidvios. Cf In Ep. II ad
Cor, hom. 10, 1, PG 61, 467, pour une définition précise. Cf. c. 2, n. c. 16:
« LxFjvog ».
152 JEAN CHRYSOSTOME

otevaCetg xai Saxgverc, ayannté, St. TORT aL


Ehobvy xa gic Seoparrgiov EUTIT TENG; Ti Senvetc
Tas xaTe péQog TAbTAS HOXDTEIG, dg@ethov Try
OrSxANQOV EbEaGIa1 xATAALOLV TOD GHUATOS, HOAAOV
2

427 5é oby &NAGS tod! cdpatos, HAAG Tig Ev TO Gpate


woods; “Iva yuo SeiEq Sti ai xat& péeog adtar
HAaxXOGEIG Ob WOVOV TaSG AUTEIV obx dMEtrovoL,
GAAS xai sd@eaiverv, Setxvvcw Sti 1h xadoAmt) xi
tedevtaia dvaigesic ebyfic Egyov éotiv tiv, Tf bid
wn

tod Savatov AEyo xathAvats, ota AEyov' Kai yao


&v TOUTM OTEVACOLEV TH OXTVEL, TO OiXNTHQLOV TUaV
ta & obgavod énevdtoacda énino9obvtes*. Oixiav
&& oxrvoug 7t01 TO cHpa 8’ a&pmotégwv xaAEi
2 TOV OvOLaTOV T Oixtav GxTvoug TAG oixtasg Ev ais
°

XOTOLXODPEV, TAG MOAEG, TO OxXTWA TOD TAQdVTOG


Biov>. Kai oby anhéc cinev’ Ota, GAA’ Ofdauev, xi
TI TOV GxoOvdvtTOV TECTAGLOaVOV yvorNnV. OD nEQt
TeayLatav cypibordopévev Saréyoua1, @noty,
2 obd8é mEQl THV &yvoovpEévan, GAA’ bréQ Sv HSq tiv
a

niotw éséa08e, cig thy Tob xvgiov mioteboavtEs


évactacw, Aik todto xai oxnvadpata xaArobuev
TOV ArEAsovtMVv TH Cdpata. Kai dea mH xai tH
AEE. xvging xéxentar Odx etnev- Avneé9n xai
3 Apavic§y, GAG xatedbIn, Sermvdg Sti xataAvETa,
o

{va padedtegov, iva Acptedtegov &vacth. Eira


Horeg Eni THV Novwv xai TOv ENdSAwWV ENoIOaTO
obyxelol &nO THs NoLTHTOSG, Gd TOD xQdvov xai
tig nNoadtHTOs, ota Sy xai Evtad$a moet Td péev
3 Rintov c&la oxfjvoc xaAGv, TO S& aviotépEvov
“a

6, 9 xate WEQOS : a9? Teeav J,CQM, xadTweorvac V3 Il


10 ebbacdan : déEa.0801 DJ,\M; Il 15 &vaigeois : xaSaigecic J,M, ll
4: thy JM; |] 16 Aéyw om. J,M; | xaré&Avoww JM, |] Myov + xai
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 6 153

chasse et te jette en prison ? Pourquoi te lamentes-tu sur ces


mauvais traitements partiels, alors que cu devrais souhaiter
l’anéantissement complet du corps, ou plutét, non pas du
corps simplement, mais de la corruption attachée au corps ?
Car afin de montrer que ces mauvais traitements partiels non
seulement ne doivent pas nous attrister, mais doivent méme
nous réjouir, il montre que la destruction universelle et finale
~c’est-a-dire l’anéantissement parla mort — est pour nous un
événement digne de nos voeux. Voici ce qu’il dit : Et en effet,
nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, dans le désir
ardent de revétir par-dessus l'autre notre demeure céleste*. Par
ces mots, demeure dans une tente, il désigne tantét le corps,
tancét les demeures ot nous habitons, les cités, la figure de
l’existence présente b Eriln’a pas dit simplement: « je sais >,
mais vous savons : il s’associe aussi Ala pensée de ses auditeurs.
Je ne parle pas de réalités incertaines, dit-il, ni méme de
réalités inconnues, mais de réalités dans lesquelles déja vous
avez foi, vous qui croyez en la résurrection du Seigneur. C’est
pourquoi nous appelons aussi « tentes » les corps de ceux
qui s’en sont allés. Vois aussi comment il a utilisé le terme
au sens propre. Il n’a pas dit: « il est mort et ila disparu »,
mais if est anéanti. Il montre ainsi qu’il est anéanti afin de
ressusciter plus radieux, plus éclarant. Ensuite, de la méme
maniére qu'il a comparé les peines et les récompenses sous
un rapport qualitatif, cemporel et quantitatif, il procéde ici
de la méme maniére : il appelle le corps qui tombe tente et
le corps qui ressuscite demeure. Et il ne dit pas simplement

méAw J,M, || 17 t@ oxmver om. BDJ,V;CQ | 18 érevddcac9ar :


Evdoac09at V; Ii 22 cimov J, | 23 reockabev D | regi + tHv D
l 31 iva qordedtegov om. BD | Gvacti + xai pardgdtegov
edge] BD || cit BV; || 32 énoijcato + tiv B | 33-34 and tic
nosdtntosg xai tod yeovod B | 35 rintwv V;

6 a2Co5,2 b.Cfh1Co7,
31
154 JEAN CHRYSOSTOME

oixiav. Kai oby amAGs oixiav, GAN’ aidviov, xai oby


GmAGG aidviov, GAN’ obeaviov, xai &d TOD YOdvOD
xa and tod TOrov Sexvbs TH bregoxt. AUTH Lév
yao éntyetoc, éxeivyn 6€ obedviog: aiity mEdGxA1Q0c,
éxeivn aidvios. Kai viv pév xai odpatog ST xai oixn-
uatov Hpiv, 6a thy da8éveunv tig cagxdc: ToTE 5E TO
GOTO xa CHpa Esta xai oixnpa, ob SeduEvov otéyns
ovdé XAALHHATOV TVG, avTi ndvT@OV doxobons abTé
Ths EPSagoias.
45 Eita demvds tiv bregoxty TOV Evanoxeévev
abt &yadSv nor Kai yao év trovta otevaCouev.
Ob cine Lrevéito, GAAG xoiwnhy novettor tiv
yvéunv. Kai yao év tobtw otevacouev, BovAdpEevos
abdtots cic tiv oixciav éaAxdoar mirocogiav xai
50 THIS AdTOD xQicEwWs TOLTOO1 xoLWMVvObs. Kai yao év
tobtw otevacouev, to oixntnoiov judy to &€ obpavev
énevdboacsai énino9obvtes. Kai ob cinev &midc
évdboac9ai, GAN’ éxevdboac9a- xo éncyerv ei ye
wai evdvoduevol, ov youvoi sdgcdnoopeda®. Kai doxei
5 wév &oapés cival tO eignévov, yivetou 5é Sapés-
~

TEQOV Su tov Etc Enayouévwv: Kai vag oi Ovtes Ev


T@ oxnvelt otevaCouev Bagobuevoi, ép’ @ ob 9éAoLEV
éxdboacoai, GAA’ enevdboaasat'. ‘Ogiig n&>o éavtod
obx éTmAavPdvetar ovdé oer oixtav TO oGpo TodTO,
60 GAAG oxiivog néAw- Ep’@ ob 9éAopEev éxdboac9ai,
GAA’ Exevdboao9at;

6, 36-37 xaxi oby? — aidviov om. BV; || 37 obg&via BD || 40 éxeivn


+ 86 BC || capatev V; || 41 56 + xi D jf 45 évarroxeevav :
a&roxewéve D || 46 adbté : Hiv B om. D [| 47-48 obx - otevacopev
om. B || 50 xgicews TovFjoo 1 KTHOEOS Tovjoasdan B xgioeus
novet D |] 51 ToOT@ + got JiM2 Il otevaGopev : 0. xoul V3 6
+t oxtver Mz Il obgavod B I] 52 xo om. DJ,M;z |i 53 xoi éxayer
om. BDJ,V;CQ || 54 ob : pt B || xai : x&v B || doxe7 : S067) B ||
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 6 155

demeure, mais demeure éternelle ; et pas simplement éternelle,


mais aussi céleste en montrant la supériorité par la durée et
par Ja situation. En effet, l'une est terrestre, l’autre, céleste ;
[’une, transitoire, l’aucre, écernelle. Il nous faut maintenant
a la fois un corps et des habitations, 4 cause de la faiblesse
de la chair ; mais 4 ce moment-la, corps et habitation seront
une méme chose, qui n’aura pas besoin de toiture, ni de
quelque couverture que ce soit. En lieu et place de tout cela,
lV incorruptibilité lui suffira.
Ensuite, montrant la supériorité des biens que cette
demeure enferme, il dit : Et en effet, nous qui sommes dans
cette tente, nous gémissons. Il ne dit pas : « je gémis », mais il
généralise sa pensée : Et en effet, nous qui sommes dans cette
tente, nous gémissons, voulant entrainer ses auditeurs dans sa
propre philosophie et généraliser son jugement : Et en effet,
nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, dans le désir
ardent de revétir par-dessus Uautre notre demeure céleste.
Et il n’a pas dit simplement revétir, mais revétir par-dessus
Lautre, et il ajoute : Pourvu que nous soyons trouveés vétus et
non pas nus‘. Et ce qu’il dit 14 ne semble pas clair, mais cela
devient plus clair grace 4 ce qu’il ajoute aprés : Et en effet,
nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés
d'un poids parce que nous ne voulons pas nous dévétir, mais
revétir un vétement par-dessus ['autre. Vois-tu comme il ne
manque pas de présence d’esprit ? Il n’appelle pas ce corps
« une demeure », mais 4 nouveau « une tente » : Parce
que nous ne voulons pas nous dévétir, mais revétir un vétement
par-dessus l'autre.

55 pév om. B jf 59 énvropbdvetar B || 60 ob om. J, |] 61 aaa’


Enevé0oac901 om. D

6. «2Co05,3 d.2Co5,4
156 JEAN CHRYSOSTOME

"Evtabdsa TOIG TOD odpatos d1aBGAAOvGI THY bow


nai thc 50.gx6s tis Twetégas xatnyogobat Hagia
édmxe ANY. Ercerdy] ya eimev Str orevacopey
6' xai éxddoacdai ob BovAdueda, {va ut vopions St a>
a

xaxdv pedyet TO Opa xa Tovygias oitiov xai éxedv


RAL TOAEPLOV, GxOvGOV NHS SogSodtar try brtévoiay,
TOdtov pév tH eineiv Sti Stevalouev 16 oixntyerov
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oGpa PIoga om. B | 77 PSogé! + 16 C Il 78-79 xai — cHya!
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 6 157

Le corps n’est pas source du mal


Ici, il a porté un coup mortel a ceux qui calomnient la
nature du corps et qui accusent notre chair. En effet, lorsqu’ il
dit que ous gémissons et que nous ne voulons pas nous
dévétir, afin que tu ne penses pas qu’il fuit le corps parce
qu il serait mauvais, parce qu’il serait source du vice et parce
qu il serait un adversaire et un ennemi, écoute comment il
rectifie le sens de son propos, d’abord en disant que ous
gémissons dans le désir ardent de revétir par-dessus V'autre
notre demeure céleste — car celui qui revét un vétement
par-dessus I’autre, en réalité, en revét un second —, puis en
disant : Nous gémissons accablés parce que nous ne voulons pas
nous dévétir, mais revétir un vétement par-dessus Uautre.
Voici ce qu’il veut dire : ce n’est pas de notre chair, dit-il, que
nous voulons nous décharger, mais de notre corruption ; ce
n’est pas de notre corps, mais de la mort. Le corps est une
chose et la mort en est une autre. Le corps est une chose et la
corruption en est une autre. Le corps n’est pas la corruption
et la corruption n’est pas le corps. Et le corps est corruptible,
mais le corps n’est pas corruption. Et le corps est mortel,
mais le corps n’est pas la mort : le corps est oeuvre de Dieu,
alors que la corruption et la mort ont été introduites par le
péché. Assurément, je veux me dévétir de ce qui m’est
étranger, dit-il, non pas de ce qui m’appartient. Or ce n’est
pas le corps qui est une chose étrangére, mais la corruption.
Aussi dit-il : Parce que nous ne voulons pas nous dévétir,
entendons : du corps, mais revétir par-dessus le corps l’incor-
ruptibilité. Le corps tient le milieu entre la corruption et
lincorruptibilicé. Alors il se dévét de la corruption et revét
lincorruptibilicé ; il se débarrasse de ce qu’ila regu du péché
et il entre en possession de ce que lui a donné la grace divine.

om. B | 80 bd : &md B | 83 94Ae V; || 84 Exevddcac8a1 + Eri B


l 87 éxevdbeto1 : t6te yebetor B é. thv D
158 JEAN CHRYSOSTOME

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6, 89 tO om. M,j | 91 &xovcov + megi B || 16 Exaydpevov V; |


98 éExtywouévny Mz | 102 oixeiav : isiav D | 103 &AAG om. B ||
104 pSagtév : éotw BJ,V;CQ Il apSagtoy : 7 pSaetov B |
107 éavtod B || yodv : obv D |] 109 Samovev : éxetvev B
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 6-7 159

Et afin que tu apprennes qu’il ne parle pas ici de se dévétir


du corps, mais de la corruption et de la mort, écoute ce qu’il
ajoute immédiatement apres. En effet, aprés avoir dit : Nous
ne voulons pas nous dévétir, mais revétir un vétement par-
dessus l'autre, il n’a pas dit: « pour que le corps soit englouti
par la nacure incorporelle ». Mais que dit-il ?_Afin que ce qui
est mortel soit englouti par la vie‘, c’est-a-dire pour que cela
disparaisse, pour que ce soit détruit. Aussi ne parle-t-il pas
de la destruction du corps, mais de celle de la mort et de la
corruption. Car la vie, lors de sa venue, ne fait pas dispa-
raitre le corps, elle ne le consume pas : elle fait disparaitre la
corruption qui s’y ajoute et la mort.
Eloge Alors, ce n’est pas 4 cause du corps que
du corps l'homme pousse des gémissements, mais 4
cause dela corruption quis’y est installée; car
le corps est pesant, génant et lourd non par sa propre nature,
mais pat suite de la mortalité qui plus tard lui est venue.
Le corps n’est pas corruptible, mais il est incorruptible, car
sa noblesse est si grande que, dans la corruption méme, il
montre sa valeur. Les ombres des apétres, du moins, ont
chassé les puissances incorporelles, leur cendre et leur
poussiére l’ont emporté sur les démons, les vétements qu’ ils
avaient portés sur leur corps ont guéri des maladies et ont
rendu la santé &
7. Ne me parle pas du flegme, de la bile, de la sueur, de
la saleté et des autres miséres auxquelles se référent les
détracteurs du corps, car elles ne résultent pas de la nature
du corps, mais de la corruption qui plus tard est venue. En
revanche, si tu veux connaitre ses mérites, considére la fagon

6 62C05,4 ££ CE Ac5, 15; 19, 11-12


160 JEAN CHRYSOSTOME

TOV PEAGY aravtov Try SarAGGW, TO oxTWA, Ths


évegyeias, Thy Teds GAANAG cLLQwviay, xai TéoN¢
moAkewsg ebvonounévng xai mirocdqoug &ravtas
tTovds MoAitas sxobons a&xoWeotéoav Stier THY TOV
HEADY TobOTOV TMEdG GAANAG mOAITEiav. Ei 66 &vo
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copev crtodoytac. “OT: yao ob povov obdepta yéyovev
évted9ev 1 BAGEY, GAAG xai moAd Td xéQ50G TH yéver
tTHV avoQUTMV, SiAov éxeiVEv. OF te yao Hy101 MavtEs
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Eavto moAiteiav xai obdepia tig abtoic évtedSev
éyiveto BAGBH meds TOV Tig GEETIS SQdpov. OF TE
med &oéberav PAémovtes ob pixedv Eoxov xHAvpLO.
2 TOD GOLATOS THY PX0EaV med TO LT) TOQQMTEQW
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NQCEAVETV Tic Oixeiag MaQavopiag. Ei yag Td PSag-


429 Tov TODTO xai TAdNTOV CGya mEQixEipevor mOAAOI!
TOV dv9odmwv icoPElav EpavtTd&oStoav xai OTE TOD
TombtHY EavTOIg mMEQdeivar S6EaV MOAAG EQay-
2 patevoavto, ci pt) tadnTOv Eiyov TO GHpa xai P9ao-
a

tov, EAEyxov adtHv thv aoSéverav, tivas obm &v


qnatnoay tHv &vontotéwv ; “Otav obv xai dcebetac,
Sree Eativ Eoxatos Geog xaxias, xdAvua maivyntar
yiwopevov xal toig tKyio1g magéxn TG oxic TH
3 aviociav énideixvvcdan, tivo &v TOxOLEV OvyyvauNs
5

ot diabdAAOvtTES adbtO xa xaxiCovtes; Od yéo 5}

7, 10 roditeiav : cuppaviay V, || dé + xeci C || &v@ om. M, |


12 Svntov : maSntOv BD || mgoteiver B || 14 4 om. BD |] 16 om.
BV; | 16 &yyeduxmy : aia ytrxtyy B | éxetvnv om. BD | 17 évted9ev
om. B |j 18 éyéveto DV,C | te : 5€ D I1:19 GoéBerav : GANSe1av B
l Esxov x@Avua om. B |] 20 regoitég@ V; |] 24 megittjvor D Il
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 7 161

dont sont faits tous les membres, leur forme, leurs fonctions,
leur harmonie mutuelle, et tu verras que la fagon de vivre des
membres les uns avec les autres est mieux réglée que toute une
cité gouvernée par de bonnes lois et dont tous les citoyens
seraient philosophes. Et si, ayant effleuré précipitamment
le sujet, tu allégues son seul caractére corruptible et mortel,
nous n’en serons pas pour autant dépourvus de défense. En
effet, non seulement aucun dommage n’est venu du corps,
mais il en est résulté en fait un gain considérable pour le
genre humain. En voici la preuve : tous les saints en effet,
bien que vivant avec ce corps mortel, ont montré qu’ ils
menaient cette fagon de vivre angélique ! et aucun dommage
n’en est résulté pour eux dans la course pour la vertu. Et
ceux qui tournaient leurs regards vers l’impiété possédaient
dans la corruptibilité de leur corps un obstacle qui n’est pas
de peu d’importance, un obstacle qui ne leur a pas permis de
s’avancer trop loin dans leur propre transgression. De fait,
si bien des humains enveloppés dans ce corps corruptible et
soumis aux passions se sont imaginés étre les égaux de Dieu
et ont entrepris bien des efforts pour revendiquer la gloire
correspondante, s’ils n’eussent possédé ce corps soumis
aux passions et corruptible, preuve de leur faiblesse, quels
sots n’auraient-ils pas trompés ? Dans ces conditions, lors-
que le corps apparait comme un obstacle 4 Pimpiété, ce qui
est la limite extréme du vice, et lorsqu’il permet aux saints
de prouver le courage de leur Ame, quel pardon pourraient
obtenir ses calomniateurs et ses détracteurs? ? Car en vérité,

25 t6 om. BD || 27 &vorjtev B || 28 Seg + obv D || 29 yevouevov


BV,C || magéxe. DV;

1. Sur cette expression, cf. t. 2, n.c. 4: « DUooogia ».


2. Sur les questions rhécoriques, voir cf. t. 2, n. c. 1: « Questions ».
162 JEAN CHRYSOSTOME

tabdta dv Exomev meQi adtod pova simeiv, GAA’ Sti


xa Seoyvacias iv aitiov yéyovev adt6. Ei yao ta
adéeata abtod ano xtiaews xOouOD TOIS NOLHpLAOL voob-
35 HEeva xa9oparat*, xai H miotic é& dxortic”, ev8NAov Str
bv 6p9aALOV xai Stov yeronyoynsetoa tH tox Tov
MOUjOaVTA GOTH ExEyva edv. Auk TODTO ATO PiAsi
Tlataog xai Po& Aéywv Sti ob Fedouev abto Exdb-
oacdai, GAA’ énevdboacdat abté tTHv d9avaciav.
4 Kai ph pot Aéye: ds S6vata1 &vactiVvar 76 oOo
o

TGAW xa yevecdar &PSagtov; “Otav yKo T Tod SEod


dovaptc Eoyacnton, TO Hg pI TECKEIOV. Kai ti rASyo
éri Seod; Lé Snpwveyov abtov énoinsev dvactasEews
yevéodar TODTO HEV Eni THV OTEQUaTOV., TODTO 5é Emi
4 TOV TEXVOV, TOOTO SE EXi TOV VAGV THV WETAAM XG.
wn

Kai yog ta onégquata &v wi medtegov &noddvy4


xa Cant xai SiapSaof, ob tixter tov &otaYvv.
“Qoneg obv ogdv Exel TOV xOxx0V ontopnevov moi
SioAvdpEvov, obx &ppiBdaAAEI1c TEDL THs evan taaEns,
5 GAR’ andderbw oavtod moi capectatny: &v vag
o

uy peivy OnTOHEVOG pnde _PEIQopEvoc, obx dv


avootoin moté: oto xai émi tod Sdpatos hoyigov
tod cod: Stav ién¢ thy PSoody, tOTE péALOTA TEQi
Thc &vacthcEeas piAocdget. ‘O yao Sdvatog obsév
55 EtEQdv EOTW Hh Tig PSOQHS AOLTOV Avaigeotc’ Ob yaQ
51] TO Opa Gre, AAG tH PSoedv adtod sarava 6

7, 32 pova om. BDJ,V,CQ | 34 adtod : tod Scot D | 37 Enéyveo :


Zyvo B | 37-38 adtd - xai om. D j] 38 Aéywv : xai Aéyer B [I
dt. om. D |] $€A@ BD || 40 Sdvatov BD |j té om. BD || 41 yao
om. B || 42 meoxeicda B II 48 dgav om. V; Il 49 auqiBaAoig V5Q II
50 cavtod : abtod BJ,V;CQ || movet : rovetco1 DQM, roifjoon J; |I
51 pSeigdpevoc : Siags- V;

7. a.Rm1,20 b.Rm10,17. ¢ C£1Co15, 35-38 = d. Cf Jn 12, 24


SUR LA RESURRECTION DES MORTS 7 163

ce ne sont pas les seules choses que nous pourrions en dire :


nous pourrions dire aussi qu’il est pour nous la cause de la
connaissance que nous avons de Dieu. Si, en effet, depuis la
création du monde, nous pouvons, par UVintelligence, voir ses
perfections invisibles dans ses euvres*, et s'il est vrai que la
foi nait de Vécoute b il est bien clair que l’ame est conduite
par les yeux et les oreilles 4 reconnaitre que Dieu est son
créateur. Aussi Paul lui-méme aime-t-il 4 proclamer ces
paroles : Nous ne voulons pas nous dévétir de ce vétement,
mais revétir par-dessus V'immortalite.
Les preuves de la résurrection des corps
Ec ne me demande pas : « Comment le corps peut-il
ressusciter et devenir incorruptible ? » Lorsqu’en effet
la puissance divine est 4 l’ceuvre, il ne faut pas ajouter
de comment?!. Et pourquoi parler de Dieu ? Il t’a fait
toi-méme un artisan de résurrection : cette affirmation
s’appuie sur l’observation des semences‘, elle s’appuie sur
VPobservation des techniques, sur l’observation des métaux.
Car si d’abord les semences ne meurent pas q si elles ne se
décomposent ni ne se corrompent, elles ne produisent pas
d’épi. Par conséquent, de méme que, alors, la vue du grain
qui se décompose et se dissout ne te fait pas douter de sa
résurrection, mais t’apporte une preuve trés évidente de
la tienne - car si le grain demeurait sans se décomposer
ni se corrompre, jamais il ne ressusciterait -, de méme,
songes-y aussi 4 propos de ton corps : lorsque tu vois la
corruption, c’est alors surtout qu’il te faut méditer sur la
résurrection. La mort, en effet, n’est rien d’autre, du reste,
que la disparition de la corruption ; car en vérité, ce n’est pas
purement et simplement le corps que la mort consume, mais

I. Réaction au rationalisme des anoméens.


164 JEAN CHRYSOSTOME

Savatos. Todto xai émi TOV pETAAALHdv Zot idciv


bAGV aupbatvov: tiv yobv xovoTtw ytiv AapB&vovciv
oi megi Tabta Euneigot, xai TH YOvevtygio naga-
HS6vtec yovsiov éoyatovtar, xai &ppov xai étéoav
Banv d&vopryvivtes terov xa8agdv éxoinoav. Eita
SEQ TH TOD MvEdG Bivapits S6vaTa1, TODTO h TOD DE00
ob dvvijcetar xao1, ciné por; Kai tig Gv tadta eimor
tov drMcodv vobv Exévtwv; Is o€ TAG TH KOxXTV
6 éxoinoev évvinoov xai pnxét Gppibardre nEQl Tic
a

avactaoeuc. Obyi yi fAabe xai ErAace*; Kaitor ti


SvoXoOAGTEQOY, A710 Yii¢ TOTF}GO1 Ghexac xa PAsBas
xai SéQua xai doth xai tvac xai vebou xai GETNOIAS
HAL TH OQYAVINE xXAL TH GTAG CHpata, pIarpods,
7
Ota, Givac, ndSacg xai xeigac xai Exdot Tobtwv
3

xai idiav xai xowty év8eivor thy évéoyev, 7


@PIaeta yEevouEva GPavata éoydcac8a1; Oby eG
MHS WoOvostsi¢ WEv 1) y7, TMOmtAov S& wai tOAVELSEs TO
CHa, xai xaTa tas Eveoystag xai xatd TE YOOLATA
7 HOU KATH THY SiGnAGGW Kai xaTa TAS ObGiag xa1
a

wate TH GAG Tavta; ds obv bnée TOV pEAAOvTMOV


dppibaareic, ciné pou;
Kai ti yor] Aéyew meet cwpdtov; Tac yao a&ret-
gous Svvdpersg xai tobs SHpous tHv a&yyéAwv, tobs
8 soyayyédousg, Ta &vHTEQA THyHAaTA TObTeV, MHS
3

émoinoev, cimé por; Tov pév yog tedmov obx dv


Exon Aéyeny, Sti SE Hoxecev abtH 1d YEAToa1 povov.
Eita 6 tocabtas oteatiis Gowpdtous éoyackpevos
&v9eHTOL cHya SiapSagév avaveHoor aA od
Sbvatat xai cig peiCova d&yayeiv GEiav;
a

7, 59 tG om. B |] 61 Sedov : botegov B || 62 dbvator om. BM, |


63 xGQIs : ‘ToAUTAGotOV B Il &v — etro1: TAUTO. &v obx SppiBGAor B
| 70 Exactov BJ,CQ || 72 pSagta + te V3 Il yevopeva + TL
SvoxoAia m&ALw V; |] Gdavata: apdcota V;C || 76 &xavta D ||
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 7 165

c’est sa corruption. On peut voir également ce phénoméne


se produire pour les métaux : ceux qui s’y connaissent
prennent de la terre aurifére, en la livrant au creuset ils
fabriquent de l’or et, en mélangeant du sable et d’autres
matériaux, font du verre pur. Et alors, ce que peut l’action
du feu, la grace divine ne le pourra-t-elle pas, dis-moi ? Et
qui pourrait l’affirmer parmi ceux qui sont un tant soit
peu dans leur bon sens ? Songe comment Dieu t’a créé a
lorigine et ne mets plus en doute la résurrection. N’a-t-il
pas pris de la terre pour te faconner * ? Cependant, qu’y a-t-il
de plus difficile : avec de la terre, faire des chairs, des veines,
de la peau, des os, des muscles, des nerfs, des artéres, les
corps organiques et les corps simples, des yeux, des oreilles,
des nez, des pieds, des mains et insuffler 4 chacune de ces
parties l’énergie individuelle et collective, ou bien faire que
les éléments corruptibles deviennent incorruptibles ? Ne
vois-tu pas que la terre est d’une seule sorte, mais que le
corps est divers et varié quant 4 ses actes, 4 ses couleurs, 4
sa forme, A son essence et 4 tout le reste ? Comment donc
peux-tu douter des réalités 4 venir, dis-moi ?
Et pourquoi parler des corps ? Car les Puissances innom-
brables, le peuple des anges, les archanges et leurs cohortes
célestes, comment les a-t-il fairs, dis-moi ? Je ne saurais
dire la facon, mais il lui a suffi de vouloir. Et alors, celui
qui a faconné tant d’armées incorporelles, ne peut-il pas
renouveler le corps corrompu de I’homme et le conduire
vers une dignité plus grande ?

79 Sipovg : obgavious D || tv dyyédwv : xai tods &yyésovg BD


I] 79-80 tod< cexayyéXouc om. BD || 80 ta&ypota + Exc&otov D ||
81 tov — yao : éym pév yao tov JM, | 82 Exo B | adtd :
avdtois B [| 83 dompatov Q |] 84 &v9earav V;CQ | 85 Suvacetai D
lj xoi : x&v D || GEiav om. B

7. e Cf. Gn 2,7
166 JEAN CHRYSOSTOME

Kai tig ottag avaio8ytog a> brée TobTOV appr


430 BGAAEw | xai tiv d&vécotacw a&vaigeiv; Ei yoo ph
a&viotatat GHpya, obx dviotatat &vBewmoc: 6 yao
G&v8EMTOS Obx EoTt PLxT HOvoV, GAAG tox xal oGpa.
x Ei totvov vyr) povov &viotator, é& qptosiag tO
3

C@ov a&viotatat, GAA’ oby GAGxANQOV. “AAAWS SE Eri


Wuyxiis obx Ev AeyVIein xveing dvaotacig &véeoTtaAGIG
yao E071 TOO MEGdVTOSG xai SiaAvBEVTOG, UXT) 5é 00
SiaAvETOL, GAAG OOpa.
95 Ti 8 é071 16 ef ye xai EvdvoduEvot, Ob youvoi EvgE-
Snodueda; Mvotrgiv péya xai &mdgentov Tpiv
évtad9a aivittetar. Totov 64 todto; “O xai év tH
medg KogivSioug émiotoAy now Sti mdvrec pev
dvactnoduesa, Exactos 6 év th idio tayuatt! Ti &é
100 E071 TO AEyouEvov; “Ot xai “EAAnV xai Tovéaitos xai
aiQETIXds xai Toc &VIEMMOG Eig tTév xdcLOV TODTOV
TAQEMOV xat’ Exeivyv dvacTioETOL Tv THEaV.
Kai totto abté SnAG@v Edcye- Mavres wév ob xoyn-
Snodueda, mavtes 66 GMAaynobueda ev atou@, év ont
10 Opsadpod, év th Eoxatn odAntyyt8.
a

n'. "Exci obv xa80Amn naoiv éotw fh avaotacic


xOL XOW? xa evoeBSv xai dcebSv xai ovnQdv xai
YOHoTSY &vIearov, iva pt Gd tobTOV vopions &bxdv
tiva yivecdar xetotv, unde Aéyng mE0G Geavtov- Ti

7, 86 odtos V; I] 92 uxiig + GvactécEWs D || obx : 068’ BDQ II


évaotacc? om. D | 96-97 évtadSa Mpiv tr. C | 98 pév om. CM, ||
104 gom¥ Mz Il 105 éoxarn om. V;
8, 1 xaSo0AK7 om. B | 2 xai &oeBdv om. B | 2-3 xai xonotév
om. V; | 4 ceautév : Eavtév DV,Q
7. £1Co15, 22-23 g. 1 Co 15, 51-52

1. Chrysostome formule ici une idée determinante de la pensée ortho-


doxe influencée par la pensée grecque (cf. LucrEcE, De rerum natura, Ul)
et juive (cf. La Genése, BA 1, p. 61).
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 7-8 167

Qui manque assez de perspicacité


Les modalités thee
dela résurrection POUF mettre en doute ces réalités et
des corps pour réfuter la résurrection ? Si en effet
le corps ne ressuscite pas, l’homme ne
ressuscite pas ; car l’homme n’est pas seulement une 4me,
mais une 4me et un corps 1 Alors, si seule |’Ame ressuscite,
J’étre vivant ne ressuscite qu’a moiti¢, mais pas dans son
intégralité. D’ailleurs on ne peut pas parler de résurrection
de l’Ame proprement dite, car il n’y a de résurrection que de
ce qui est tombé et s’est dissous ; or ce n’est pas l’Ame qui se
dissout, mais le corps.
Que veut dire la formule : Pourvu que nous soyons trouvés
vétus et non pas nus ? C’est un grand et indicible mystére que
Paul nous laisse entrevoir en cet endroit”. Qu’est-ce donc ?
Il dic également dans son épitre aux Corinthiens : Nous
ressusciterons tous, mais chacun selon son propre rang‘. Que
veut dire cette parole ?Que le paien, le juif, l’hérétique, que
tout homme venu en ce monde ressuscitera ce jour-la. Et
voici ce qu’il disaic pour expliquer ses propos : Nous tous,
nous ne serons pas ensevelis dans le sommeil de la mort, mais
nous serons tous transformés en un instant, en un clin d’eil, au
son de la trompette ultime®.
Les pécheurs 8. En conséquence, puisque la résur-
eux aussirection touche tout le monde et qu’elle
ressuscitent
¢St Commune aux impies et aux hommes
pieux, aux méchants et aux hommes bons,
afin qu’A cause de cette affirmation, tu ne penses pas qu’un
jugement injuste est rendu et que tu ne te demandes pas non

2. Cf In Ep. Had Cor, hom. 10, 3, PG 61, 470: « Cela veut dire
que bien qu’ayant laissé le corps sur terre, nous ne serons pas au ciel sans le
corps : nous serons avec lui qui sera devenu incorruptible [...] Tous auronc
parc a la résurrection, mais les uns ressusciteront dans l’honneut, les autres
dans le déshonneur, les uns pour le royaume, les autres pour le chatiment. »
168 JEAN CHRYSOSTOME

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xai 6 dcebrjoag xai meocxvvicas EldmAo1g xa TOV
Xeiotov &yvorioas, xai abtdc dviotatar dpotwsg xai
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‘yopvov edgedijvar; Tl&¢; “Otav bons OuEev EQnpor
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31 Sedg + 6 5é AEyer tobt6 Eat JM,
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 8 169

plus : « Pourquoi enfin en est-il ainsi ? Moi qui mets beau-


coup d’empressement 4 supporter de telles épreuves et A
endurer mille maux, je ressuscite, et le paien, l’impie qui
s’est prosterné devant des idoles, qui n’a pas reconnu le
Christ, ressuscite lui aussi de la méme fagon et jouit d’un
honneur égal ? »
Chatiment Afin de ne pas étre troublé lorsque tu
des pécheurs tiens ces propos, écoute ce que dit Paul :
Pouruu que nous soyons trouves vétus et non
pas nus. Et est-il possible que soit trouvé nu, dit-il, celui qui
a revécu l’incorruptibilicé et l’immortalité ? Comment ?
Lorsque nous sommes privés de gloire et lorsque l’assurance
devant Dieu nous fait défauc. Ec en effet, les corps des
pécheurs ressuscitent incorruptibles et immortels, mais cet
honneur devient |’ instrument de leur chatiment et de leur
peine : ils ressuscitent incorruptibles afin de bréler pour
toujours. Car puisque ce feu est inextinguible’, il a besoin
de corps de cette sorte, qui précisément ne sont jamais
consumés. C’est pourquoi Paul dit: Pourvu que nous soyons
trouvés vétus et non pas nus. Car ce que nous cherchons, ce
n’est pas seulement a ressusciter et a revétir l’immortalité,
maisc’est, aprés écre ressuscités et avoir revécu |’immorctalité,
a ne pas étre trouvés dépouillés de la gloire et de l’assurance
devant Dieu, c’est de ne pas étre livrés aux flammes. Aussi
dit-il : Pourvu que nous soyons trouvés vétus et non pas nus},
Un projet Ensuite de nouveau, pour rendre plus
congu avant Convaincant son discours sur la résurrection,
lachute apres avoir dit que dans l'avenir ce qui est
mortel sera absorbé par la vie, il a ajouté :
Celui qui nous a formés pour cet avenir, c'est Dieu > Voici

8. a. CfiMc9,43 b.2Co05,5

I. Voir t. 2, n.c. 9: « Enfer ».


170 JEAN CHRYSOSTOME

tov &v9oMR0V Exhacev, Pnoiv, oby iva amOANTAL,


GAN’ iva. Ted¢ &pSaociay d5ebp. “QoteE xai via TOV
Sdvatov avvexdoncE, wETA ToadtTNS abTdv ovvEeyxd-
3 ONCE yvaOpuns, Iva sopEovioSfic ANS Tig xOAGcEWS
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xai todto ebSéms xai && adta&v Tpiv Avitato tév
TOOOWLIOV.
Ei yao yun eébobAeto tag SbQeag Hiv £& Gextic
ths dvacthcews &voiEm, obx Ev dqpijxe tov “Aber
TaGAV GET émiderEdpevov’ xal Pirov adth yeye-
431 45 vypévov naseiv | &req émaSe. Novi 5é tyiv évderx-
vowevos St1 medg EtTéQav Cw OdebopEv xat Tic aiov
Etegos brokéAeintar THv Sixatov, Exov Tas &powds
xai tobs stepdvovg dnoxepévovc, Tov TEdTOV
yevopevov Sixatov pt AaBbvta évtabd$a tovbs p1o80bs
5! Ov énévecev Gonxev aneMetv Bodvta bv’ dv Enave
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THO. nol AEyovta Sti peta thy évtedSev Coty Eotiv


avtamddsocig tig xai po8d> xai dpo1bH. Av& todTO
xoi tov "Evay! peté98nxe xual tov “HAiav’ dvio-
TMAGEV, GLVITTOWEVOS Nyiv Try TEQgi TH advactacems
5 bTOAMp1v.
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Aoxet pév obv cig nANgopogiav 1 tod noLodvtoG


Sbvapis. Et 5é oSevécteods tic att xai PobASTAL
anddeew étéoav AaGeiv xai Evexveov THs HEAAOLONS
avaotacEews, xa TODTO PETA TOAATIS TIS Soapretasg
6 amxev 6 Yedc, thy tod mvebpatos yHOw PETE TOAATIS
o

8, 32 pnoiv om. DJ,M, | 36 duvnd7] DJ, V;QM,z II 37 x02 om. J,M2


| 43 &votEon : magavotéor BD || 47 éxwv : tOv B || 48 drroxeyevoug
+ AopBavévtrav B |i 53-54 avionacev : ionacev V; | 54 tiv:
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 8 171

pourquoi, dit-il, dés l’origine, il fagonna |’-homme : non pas


pour qu’il périsse, mais pour qu'il s’achemine vers |’incor-
ruptibilicé. Ainsi également, lorsqu’il permit la more, il la
permica cette fin que le chatiment te rende tempérant et que,
devenant meilleur, tu puisses de nouveau étre conduit vers
Pimmortalité. C’est depuis l’origine et le commencement
que ce projet et ce dessein prévalaient dans lesprit de Dieu,
c’est en suivant cette décision qu’il fagonna le premier
homme, et c’est une chose qu’il nous laissa entendre aussitét
et dés le début.
Si, en effet, il n’avait pas voulu nous ouvrir les portes de
la résurrection dés le commencement, il n’aurait pas permis
a Abel, qui montra route espéce de vertu et qui devint son
ami, de souffrir ce qu’il souffric®. Mais en réalité, en nous
démontrant que nous cheminons vers une autre vie et qu'un
autre monde est réservé aux justes, avec les rétributions et les
couronnes qui leur sont destinées, il a permis que le premier
qui devint juste, bien qu’il ne regit pas ici-bas le salaire de
ses peines, parte en proclamant a tous, par l’exemple de ses
souffrances, qu’aprés la vie d’ici-bas, il y a une récompense,
un salaire et une rétribution. C’est aussi pour cette raison
qu’il emmena Hénoch?é et quil enleva Elie®, pour nous
laisser entrevoir la croyance en la résurrection.
L’Esprit saint, garant de la résurrection
La puissance du créateur suffit donc pour acquérir une
pleine certitude. Mais s’il se trouve quelqu’un de plus faible
qui veuille entendre une autre démonstration et recevoir
un autre gage de la résurrection a venir, ce gage, Dieu l’a
également donné avec beaucoup de générosité, lui qui a

tO JM, [| 55 OndAmbw : Sdyno J,M, I 57 BobASTar + xai BD |


59-60 ESuxev tij¢ Sonprciacs D
8 co. Cf Gn 4, 1-16 d. Cf. He 11, 15 e. Cf. 4 Rg 2, 11
172 JEAN CHRYSOSTOME

étaeic tig ap9oviac. Auk todbto xai 6 Mabaoc


momous G&EdniotoOV TOV TEQi THs dvactécEMs AdyOV
&nd tig TOD XQiotod a&vactécews, and tod SEdv
elvat Tov SqLoveyobvta, Emcyet xai TOTO TO ONTOV,
6 Myov Sti xai agoabGva niv éSaxev, ob onuatwv obdEe
a

zovood xai dgyieov, GAA’ deoabava nvebuatos’. ‘O &&


keQa8dv Légog éoTi TOD mavtds xai bréQ TOD mavtb¢
motos. KaSéneg yoo éni tHv ovpboraiwv 6 tov
soeoa8Gva SeEdpevoc bréQ tod mavtdsg Saeget AoiTOv
70 xai neriotevxev, ota xai ob Aabav degabHva, tod
MVEvWATOS Ta yaQionaTas AEyo, unxét. &pobarrS
TEQL TOV dTOMEWEVOV dyAdav.
‘O yae vexgobs d&victds, 6 TOMO YEeQartebwv,
6 dainovas arekabvev, 6 Aexoods xa9aigav", 6 voor-
75 pata si0g8obpevoc, 6 Yavatov Adwv, 6 tTocabta
xai tiAixadta Svvipevog év éxuefjow xai Svntd
odyuatt, totag tTev& ovyyvauns cupiBdAAwv mei
TH¢ avactdoems; Ei yao undérm tod xaigod tis
avtibdcEMs maQayEevouevon, GAN EtL TOV TOACIO-
LATOV EGTHOTOV, TOGODTOIS T&S NEtbato oteMpavoig
6 9edc, Evvonoov boa cor xATA TOV xaIQdV TOV TOV
Boobsinv ddce1 te &yadd.
Ei 5& Aéyou tig: AAN’ oby SeHpEV tadta viv ytvé-
Leva. Ta ONLEta obdé TLEIc TOGAOTHV Exopev Sdvayty,
éxetvo &v elroy oti obdév Siapéger, cite viv, cite
432 nmedteoov, ! tabta yeyévntat. “Ot: yoo guneoc8ev
EYEVETO TAQ THV ArootdAMv, LAETUeODELV ai

8, 61 émapeic om. B | 62 megi_om. V; | 64 TO Ontov :


toitov BD | 65 obyi BD | ob8é : xai D | 66 &ega8mv + xai BD |
67 brég : megi B || 73 avictas : &vacthaas D |] 74 xadaeifov B
| 77 tebvEnrar DV; |] ovyyvauns + 6 V; || 79 d&vtiBésews V; |
80 TGs : dei BDV, || 81 tov? om. DV, | 84 ob8€ : obte D |
86 yévytoa. B
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 8 173

prodigué la grace de l’Esprit avec une grande profusion.


Voila encore la raison pour laquelle Paul, aprés avoir
rendu son propos sur la résurrection plus convaincant en
s’appuyant sur la résurrection du Christ et sur le fait que
Dieu en est l’auteur, ajoute encore ces mots : Et il nous a
donné pour arrhes, dit-il, non pas des richesses ni méme de l’or
et de l argent, mais les arrhes de l’Esprit'. Or les arthes sont
une partie de la somme totale et une garantie de la somme
totale. Car, de la méme fagon que, dans les contrats, celui
qui a regu des arrhes re¢oit ainsi assurance et garantie pour
la somme totale, de méme toi aussi, lorsque tu as regu ces
arrhes, j’entends par la les dons de |’Esprit®, ne doute plus
des biens qui te sont réservés.
Toi, en effet, qui ressuscites les cadavres, toi qui guéris
les aveugles, toi qui chasses les démons, toi qui purifies les
lépreux", toi qui soulages les maladies, coi qui brises les
liens de la mort, toi qui peux exécuter des prodiges aussi
nombreux et aussi grands dans un corps voué ala destruction
et 4 la mort, quel pardon obtiendras-tu si tu mets en doute
la résurrection ? Car si, alors que le moment de |’échange!
n’est pas encore venu, mais que les luttes durent encore, Dieu
nous a récompensés avec tant de couronnes, songe combien
de bienfaits il t’accordera lorsque viendra le moment de
distribuer les prix du combat.
Si toutefois quelqu’un disait : « Mais nous ne voyons pas
ces signes se réaliser maintenant et notre puissance n’est pas
aussi grande >», je répondrais : Peu importe, soit maintenant,
soit auparavant, ces promesses se sont réalisées. Elles se sont
en effet réalisées autrefois par les apotres : les Eglises partout

8. £2CoS,5 g.Cf Mc 16,17 h. Mt 10, 8

I. Sur la comparution évoquée en termes économiques, voir


A. SiFoniou, « Les fondements juridiques de l’auméne et de la charité
chez Jean Chrysostome », RDC 14 (1964), p. 240-269.
174 JEAN CHRYSOSTOME

TAVTAXOD Tio Oixovpéevyg ExxANotar xai SFpor xai


TOAEIG xai EBvyn MECGSQapbVTA TOIg tddTAIG xOl
9 G@Mevdow ob yao av tig oixoupevng ExeatNoav oi
3

&yotppator xai rtoxoL xai mévyntEs xai ebtercic, ei


py thy tév onpetwv cixov PonSerav. TAty GAA’ obte
ob Tio Tob mvednatos goennos yéyovas xderTOS,
GAAG TOAAG Et1 xa viv péver tig bagedsg éxeivng Ta
9 copBora, adtHv tobtTaV TOV arNnEduNLEvwv TOAD
A

peiCova xai Savpactéteoa. Ob yao éottv isov cpa


Tehevtijoav éwvaotijoor mal tboxtiv vexgmd_eioav br
TOV Gpagtnetov GroAnGEar THs armdeias exetvns,
6 &t& tod Particpatos yiveran: ob gotwv icov voon-
100 10 Hota dmekdcar cagxdg xal apagtidv ogtiov
xatarovtica obx gotw toov 6upa mernowpévov
SweEiGoor xai puyry Eoxotispévyy Moti xotaArgupon.
Ei. yao pt Fv &ocabav tod mvevyatosg xai viv, obx &v
ovvéstn 16 Partiona, obx Av duaoTnaTav d&pEoic
10 éyéveto, obx &v Sixarocbvyn xai &ytaopdc, obx av
wa

viodeaiav éAGBouev', obx &v pootngiov aneraboopev’


oGua yoo xai aipa puootimdy obx &v mote yévoLTO
tig TOD mvEebuaTos x&EITOS ywoIG: Obx Gv ieQéac
éoxtnopev’ ob8é yao tabtac Suvatév Ths xE1QoTOVIAG
ll dvev éxeivngs tis Exipoitioeas yiveodar Kat GAAa 56
°o

TOAAG Exou Tig Gv Eimetv tio TOD mVvEbbaTOS y&eLTOG


obpBoAa.

8, 92 trv + &voev D | 94 te om. J,M, | 97 &vactico. om. B


|| 99-100 voonpa BD || 101 xaterovericon : &ro9éo9a1 M; |] Spc :
cGpa D j] 102 mati : gwticot BD | xatardppor om. BD |
103-104 obx - Pa&rticpa om. D || 110 ém@orryicewes : éxiqut- D |I
111 &yoi tic Gv : Exouev B
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 8 175

dans | univers en témoignent, ainsi que les peuples, les cités


et les nations qui ont accouru vers eux, des gens du peuple et
des pécheurs ; car les illettrés, les indigents, les pauvres et les
humbles du monde! n’eussent pas gagné 4 eux l’univers s’ils
n’avaient eu le secours des signes. Toutefois, toi non plus, tu
n’as pas été privé de la grace de |’ Esprit : encore maintenant
beaucoup de marques de ce don demeurent, beaucoup plus
grandes et plus admirables que celles-l4 mémes qui furent
énumérées. Car ce n’est pas la méme chose de ressusciter un
corps quia fini de vivre, et de délivrer de cette perdition une
4me quia péri sous le poids des péchés ; ce quis’opére grace au
baptéme. Ce n’est pas la méme chose de chasser des maladies
de la chair, et de jeter par-dessus bord le fardeau des péchés.
Ce n’est pas la méme chose de rendre la vue a celui qui l’a
perdue, et d’illuminer? l’4me enfouie dans les ténébres. Car
s'il n’y avait pas encore maintenant les arrhes de |’ Esprit, le
baptéme n’aurait pas été institué, les péchés ne seraient pas
remis, il n’y aurait pas de justice ni de sanctification, nous
n’aurions pas regu la dignité de fils adoptifs' et bénéficié des
mystéres, car le corps et le sang mystiques n’existeraient
pas sans la grace de l’Esprit ; nous n’aurions pas de prétres,
car les ordinations ne sont pas possibles sans sa venue. On
pourrait énoncer beaucoup d’autres marques encore de la
grace de l’Esprit3.

8 1 Ga4,5

1. Les apdtres sont ainsi désignés par Jean d’aprés Ac 4, 13 et de


maniére courante par d’autres Péres, cf par ex. ORIGENE, Contre Celse,
8, 47, SC 150, p. 277 ; BASILE De SELEUCIE, dans Homeélies pascales, 2,
12, SC 187, p. 210.
2. Réle du baptéme appelé communément « illumination » (patropic).
Cf FERGUSON, p. 109 et index, s. v.: « Enlightenment », p. 948 ; TLG,
74 occurrences dans le corpus patristique, 2 réferences dans les textes réputés
authentiques de Jean Chrysostome.
3. Développement comparable : hom. 1 Sur la Pentecéte, 4, 5-47.
176 JEAN CHRYSOSTOME

“Qote xai ob tov &eoabHva tod nvebyatos Exerc,


xai véxowow a&té9ov bvyficg xal mHewoL Aoyiopv,
115 KAL TOV ExGBaQTOV &rEsvow Biov.
Mj) Toivoy GoyGMopev TEQL TOV WEAAOVTOV, TOLADTE
AaBbvtes évéxvea, GAA mavtaxd9ev Tov TEOI TIS
évactéicems ovddgtavtes AOyov xai Biov &E1ov
TOV SoyLatov émde~daueda tovtav, iva xai tev
120 OXLVATOV &yYAVOv ETiToYOPEV THV mevTA Adyov brEQ-
Bouvévtwy xo vobv &v8eamwvov- Ov yévoito mévTAG
TGs énitvyeiv, xaQuti xai ProvSearia tod xveiov
TOV "Inood Xeiotod, 6’ ob xai ped’ od 7 6a TH
rato, &a tH &yio mvebpati, sig tTobs aidvacg TOV
2s aidvev. Aur.

8, 113 od om. D |i 116 doyeAXopev : cuqbaAropev BD ||


118 ovdéyovtec BD | 120 axiwntev : doaxngdtev BD | émrbyapev
+ xai BD || 122-123 xai prav9eania. — 8660 om. D |] 124 rari
+ xai TH Vid D || pa om. D || &yiw om. D || mvevpati + 7 8dEa D.
SUR LA RESURRECTION DES MORTS 8 177

Ainsi, toi aussi, tu possédes les arrhes de |’ Esprit, tu as


chassé la mort de ton Ame, l’aveuglement de tes pensées et
cu t’es dépouillé de l’existence impure.
Prigre et Eh bien, par conséquent, ne nous irritons
doxologie Pas de ce qui va advenir, alors que nous
finale avons recu de tels gages, mais recueillons de
tous cétés ce qui est dit de la résurrection et
donnons la preuve d’une existence digne de cette croyance,
afin d’obtenir les biens immuables qui transcendent toute
parole et toute pensée humaine ; ces biens, puissions-nous
tous les obtenir par la grace et l’amour de notre Seigneur
Jésus-Chrise, par qui et avec qui soit au Pére la gloire, en
méme temps qu’ |’Esprit saint, pour les siécles des siécles.
Amen.
CONSPECTVS SIGLORVM

Athos, Dionysiou 71, x® s.


Moscou, GIM, Synod. gr. 128, fin du xé s.
Philadelphie, The Free Library, Lewis 2, x1® s.
Vatican, BAV, gr. S66, XI¢ s.
Athénes, EBE, gr. 2083, XIN - XIV¢ s.
Paris, BnF, gr. 1186, xtv¢ s. (1306)
HOMELIE
CONTRE LIVRESSE
ET SUR LA RESURRECTION
Tod adtod A6yos xatd pens
xa sig Thy avaotaciv

PGR,
433 a'. Anedépeda xai tig vnotetas TO PoeTiov, GAAS
Lt) anosGpEeva tig vnotetag tov xagrov. “Eot. xal
Mootiov &roséaiar vnotetas xai xagrdv Soétec9ar
vnoteiac. TagiAsev 6 mévos Tév K&yavev, GAA WH}
TAQEAGH 1 oTOVvsT TOV xaTOESm@paTtov. AniAev 1
w

vyoteta, GAAG pevéto 1] cdAGBere WGAAOV SE OSE


H vynoteia anipSev. AAG pt pobnStite tobto yao
einov oby étépav byiv xnobcowv tecoagaxooTty,
GAA TH adTTy buiv dgethy xaTayyEAdwv. TaoAsev
H vnoteia fh oopatinh, GAN ob taETAVEV 7 vnoTEto.
°

t mvevpatixn. Abty Pertiov éxeivyng xdxeivn 516


tabtyy éyéveto. “Qoneo Ste évnotebete, Edreyov

[Contra ebrietatem}
RS,LV,AP,
Titulus to} adtod : tod év &yiow TaTQds tev i@é&vvov
GoxieniaxoTov XOVOTUVTIVODTOAEWS tov XEvGOGTOPOD LAP; ll
AOYoS : Gpirta Vs A. th ayia, xa HEeyoan xvELOxT) tod Tao LO
Aeydeig P;om. A || pésye : HEdnS Asxdeic th ayia xo peyady
xvQIAxT) TOO maoxe deurvig 6tt xa SapovOvtos XETQdv Eotiv
6 peddev xeon TEQI Tig Setas aL poo tictic HETOAT PEWS RL
pedvovtav moth Seixvic Sti xai Som. xeigov cot 6 pedtev ai
regi tic 9. noni HvOT. Petar. P; peSvdvtav V5A, il tv avaotast :
TOUS VEOPUTIGTOU | R TOUS ve Katt sic TH ayiav xo Cwonpogov
av. tod xugiov pay inood xgustod L Thy ay. xan Gane. av.
TOO x. Tv i. x. xai Eig tods v. P; tH dv. tod x. Nv i. x. Vs
1, 2 xai : yao Vs om. R I 3 SeérE090n: deepacdoar P; adtii¢
yt &nd9eaSou S, 15 7 + nr&voertos RLP, || 6 1 + tywic RLP; jj
Du méme, homélie
contre I’ ivresse et sur la résurrection

Vrai et faux jetines


Le jetine 1. Nous voila déchargés du fardeau du
spirituel — jegne, mais ne nous déchargeons pas du fruit
du jetine. Il est possible et de se décharger du
fardeau du jetine et de recueillir le fruit du jetine. L’épreuve
des luttes a pris fin, mais que votre ardeur 4 bien faire ne
prenne pas fin. Le jeine est terminé, mais que la piété
demeure ! ; ou plurdt, méme le jetine n’est pas terminé. Mais
soyez sans crainte, car je n’ai pas dit cela pour vous annoncer
une autre quarantaine?, mais pour vous parler de la méme
vertu. C’est le jeine corporel qui a pris fin, mais le jetine
spiricuel3 n’est pas fini. Il est meilleur que l’aucre et c’est en
vue de ce jetine que !’autre existe. De méme que, lorsque vous

9 maghAsev + toivev RLP, || 12 doneg + yao RL || évnotebete


om. § || éAéyouev LP,

1. Ce développement (de 1, 1 A 2, 78) est erés proche de la 1 partie


de la catéchése 5 (Huit cat. bapt., hom. 5, 1, |. 1 - 13, 1. 10, SC 50bis,
p. 200-207). 1, 5-6 = Hui cat. bapt., hom. 5, 1, l. 1: « Le jetine est passé
(i vnoteia mogiASev), mais que la piété demeure. »
2. Période de caréme, congue comme une retraite inspirée par le jeiine
de Jésus pendant quarante jours dans le désert de Judée, par la retraite de
Moise au Sinai et la marche d’Elie vers I’Horeb. Voir E. FLICOTEAUX,
DSp Il, col. 136-152, s. v. « Caréme » ; Huit cat. bapt., hom. 5, 1, 1. 4-5:
« Je ne dis pas cela pour vous imposer un nouveau jetine [...]. »
3. Sur importance de la notion de mvevpatixdg dans |’univers
chrysostomien, voir BROTTIER, L’appel, p. 333-339.
182 JEAN CHRYSOSTOME

buiv Sti Zott vnotEevovta pT vnotebevy, ota xai viv


AEyo Sti ot ph vyotevovta vyotevew. Taxa aivrypo
civar doxei TO AE yOpevov, GAA’ Ey@ tTHY Abow Excya
cH Cntypati. MGs gott vyotevovta pry vyotevetv;
“Otay tig Poopdtov pév &néxntar, Guaotnatov 5é
un anéyntar. Mag got ph vyotebovta vnotevev;
“OTaV TIS TeOMPTS HEV &NOAGDY, Gpaetiag 5é pT
20 yebntar.
Aitn Beatiov éxetvng 4 vynoteia: ob BeAtiov 5é
LOvov, GAAG xa xoUpoTéoa. En’ éxetvng ths VNOTELAG
Godéveray TECEBAAAOVTO TOAAOL G@LATIXTV, XVNOLOV
yorendv. Vogag éunémrAyjopat, gnoiv, GAovoiav
25 oby, bropévo, 7 Ldgottocia pe diapSeiger, Aayd.vov
anoyebeodor ob Sdvopa1. TloAAG tovabdta Txovov
Tote AeyovtMV TOAAMV, Eni SE Tig VNOTELAas THOTHS
ovdév towdtov gotw cineiv. AndAave AovTEav,
pétexye toanétycg, ocivonosia xéxenoo svupetoa,
30 HAL EL xQEGV AroyebeoSar FEAEIG, 0 xWADWV OvdSEic.
Hévtov &rdiavoov, tovov épuaotiag &mdoTNo1. Eides
THs TaoW adty da5ia Tf vnOTEia; Obx ott CHpatos

1, 13 pry vnotebovta vnotevew tr. RLPs |] 13-14 obtw — dt S.A


edd. : x0i RLV.Ps |j 14 éott — vnotevew om. S,A || vyotebovta
i) tr. RLP, |] 15 Acyopevov + civar P, | éx&yw : éxayc&yw LP, |]
16 még om. S, || 17 dréyqtor + xai S, | 19 bev om. Vs || 22 tfc
+ capatixiis Ps | 23 ooOpatixty : SMPATIXT xai RL Gagxixty
nal Ps 2s diapdeiger pe tr. Ps [| 26 érroyebedsar VAP, Il Svvapon
+ xai RLP; Il txovca RLP; || 27 tote om. RLP; | 8 om. S,V,
il tabtng + THIS TVELMATIXTIS RLP, || 28 cimeiv + GAAG RL ||
30 xoi ci: xai ci od S, nev VsA_ ll énoyeboactor S, || 9éAetc:
pédAne VA I] 31 axdotnhi épagtias tr. RLP; || cide : ofdag S, Il
32 ott + évtat9a RLP,

1. Huit cat. bapt., hom. 5, 1, 1.7 : « Il est possible de jeter tour en


ne jefinant pas. »
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 1 183

étiez en période de jetine, je vous disais qu’il était possible de


ne pas jeiiner tout en jetinant, de méme aujourd’ hui, je dis
qu’il est possible de jedner sans jedner !. Ce propos semble
peut-étre tenir de l’énigme, mais moi, je joins la réponse a la
question. Comment est-il possible, cout en jedinant, de ne
pas jediner ? Lorsqu’on s’abstient de nourriture, mais que
Yon ne s’abstient pas du péché. Comment est-il possible
de jefiner, tout en ne jedinant pas ? Lorsqu’on prend de la
nourriture, mais qu’on ne goiite pas au péché 2
Ce jetine-ci est meilleur que l’aurre ; il n’est pas seulement
meilleur, mais il est aussi plus facile 4 supporter, A propos
de l’autre jedne, beaucoup prétextaient une faiblesse du
corps, une démangeaison difficilement tolérable. « Je suis
rempli de gale, dit-on, je ne supporte pas l’absence de bain,
boire de |’eau me rend malade, je ne peux pas manger de
légumes. » J’en entendais alors un grand nombre proférer de
nombreuses plaintes de ce genre 4 maisA propos de ce jeiine,
il n’est pas possible de tenir un rel langage *. Profite des bains,
prends place la table, bois du vin avec modération et, si tu
veux manger de la viande, il n’est personne qui te |’ interdise.
Profite de tout, seulement, éloigne-toi du péché®. As-tu vu

2. Sur le réle des questions dans la pastorale de Jean, cf. t.2,n.c. 1:


« Questions » ; Huit cat. bapt., hom. 5, 1, L 8-9: « [...] lorsque nous
prenons des aliments mais que nous nous abstenons des péchés. »
3. Huit cat. bapt., hom. 5, 2, |. 1-2: « Ce genre de jetine nous sera
méme plus facile. »
4. 1, 22-27 : cf. Huit cat. bapt, hom. 5, 2, . 2-4: « A propos de
Vautre jetine, j’ai entendu beaucoup de gens dire [...] ; prendre prétexte de
leur faiblesse physique [...] » ; ibid, 2, 1.5: « [...] disane qu’ils se rendent
malades s’ils ne prennent pas de bain ou s’ils ne boivent que de l’eau. »
5. Huit cat. bapt., hom. 5, 2, 1. 6-7 : « Mais & propos de ce dernier
jetine, il n'est possible d’objecter rien de semblable, »
6. Huit cat. bapt., hom. 5,2, 11: « Eloigne-toi seulement du péché. »
184 JEAN CHRYSOSTOME

Go8éverav TrEeOBaAeaPar. Tig wuxtic xa8aQdv EoT1 td


xaTogsoue.
35 *Eott xai pt mivovta oivov peSdew xai mivovta
oivov cwpoovetv’ St1 8’ Eotiv &vev oivou pé9n, &xov-
Sov TOD REOCMHTOv Aéyovtos Obai oi uEPbovtEes dvev
oivov*. Kai nc éotiv évev oivov pesvew; “Otay tO
Gixgatov tév TOBGv pT KEQéonG evoebet hoyiond.
“Eo OL TVOVTG OivoV un pedbew xa ei pr todto Fy,
ovx &v tobTo énétatev6 Matis TH Tp08éo yedquv
obits Oiva ddiya xo dia Tov oTéuaxov Gov xai TAG
moxvas cov doveveiac’. ME9n yuo obdév EtEQdv EOTW
GAN Ff Exotacig THY xaTK pba MOEVaY, TAQATEOTT
4 AOyIOLGy, Eonpica diavotac, mevia ovvécews. Tabdta sé
w

ovy 7 HEIN TroreT POvov F EE Oivon, GAAG xai WEIN 7 EE


434 doyiic xai Em19vptac &térmov. Kadarnee yoo mugetov |
Lev roi Gyourvia, novel 6& xOm0G, moet 5& &Sunia,
Toei 86 youds StepSaguévos, xai SaqMogos pév

1, 33 reobudéodan : moeobaréodar (ToObGAA- P;) GARG RLP5 Il


35 by mivovta, oivov oe. 0. pL. tr. RS, || 35-36 peSdeww — oivov :
ut S, [1 36 Ste 8: xai Sti VsA I ME9y : peSbew LV.P, |] 38 xai
— pedbew om. RS, || 40 ci : é&v A |] todto om. P, |] 41 6 om.
RLV, || madAocg om. LV, || 42 ofitas om. P, || 43 &a9eveias + 4 P;
l 44 cv xat& mbow om. S, || 45 8 om. Ps |] 46 pévny P; Il
47 xoi : | RLVsPs | &témov + xi RLV;P; ll yag om. RLV;P; {I
48 novei pév tr. RLV-P; il 5é! + xai P, Il xdm0g : oxdtog L
1. alls 28,1 b. 1 Tm 5, 23

1. Les xatogddpata désignenc des entreprises bien dirigées qui


ouvrent aux chrétiens le Royaume. Voir E. Nowak, Le chrétien devant
la souffrance. Essai sur la pensée de Jean Chrysostome, coll. Théologie
historique 19, Paris 1972, p. 179 ; Sermons sur la Genése, SC 433, n.c.:
« xaTOQSONA », p. 372-373.
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 1 185

comme ce jetine est facile pour tous ? I] n’est pas possible de


prétexter une faiblesse du corps. Bien faire’ dépend de la
pureté de |’ame.
Différentes formes d’ivresse matérielle
Il est possible et d’étre ivre sans boire de vin et d’étre
sobre en buvant du vin ; écoute le prophéte lorsqu’il dit que
l'ivresse est possible sans vin? : Malheur a ceux qui sont ivres
sans vin* ! Comment donc est-il possible d’étre ivre sans vin ?
Chaque fois que tu ne coupes pas le vin pur de tes passions
par une pensée pieuse. II est également possible de boire du
vin sans étre ivre ; et si cela n’était pas possible, Paul n’aurait
pas fait cette prescription 4 Timothée quand il lui écrit :
Prends unpew de vin 4 cause de ton estomac et de tes faiblesses
fréquentes®>, Car Vivresse n’est rien d’autre qu’égarement
de l’esprit hors de son état naturel, déviation des pensées,
privation d’ intelligence, pauvreté de jugement 4, Or ce n’est
pas seulement l’ivresse produite par le vin qui provoque
ces effets, mais aussi |’ivresse produite par la colére et les
désirs inconvenants >. Car de méme que la veille, mais aussi
la fatigue, le découragement et la corruption des humeurs

2. Huit cat. bapt., hom. 5, 4, |. 6-8 : « Il est également possible d’écre


ivre sans boire de vin : écoute le Prophéte dire que s’enivrer est possible
sans boire de vin : Malheur 4 ceux qui sont ivres sans avoir bu de vin ! »
3. Citation fréquente pour auancer l’invective dans les propos contre
Vivresse : cf. CLEMENT D’ALEXANDRIE, Le Pédagogue, II, 1 sq., SC 108,
p. 46. Selon Chrysostome, le vin est néfaste dés lors qu’il est associé au
plaisir : cf. In Ep. 1 ad Tim., hom. 15, 1, PG 62, 587.
4. Argument commun aux moralistes : cf. SENzQueE, Lettres, Ep. 83,
26 ; PHILON, De ebrietate, 4 et 160, p. 25-28 et 160-161 ; De sobrietate,
5, p. 130-131 ; CLEMENT, Pédagogue IL, 5, 48, 3, p. 102-103 ; 1, 43-45 =
Huit cat. bapt., hom. 5, 4, |. 12-14 ; ibid., 4, |. 14: « perte de jugement ».
5. L?ivresse provenant des passions de lame est un lieu commun de
la prédication de Chrysostome pour évoquer les ravages causés par ces
passions. Cf. Adu. Iud., hom. 8, 1, PG 48, 927-928 ; Ad pop. Ant., hom. 1,
45, PG 49, 22.
186 JEAN CHRYSOSTOME

bi
a brd9Eorc, Ev 56 TO RABOSG xai TO voorLA, OTM xai
émi TOOTM@V’ TOLET LEV Olvos HED HV, TOLET SE Exi9 outa,
To1et 5& xvod StePSaQuevoc, xai Sidpogog ywEv
brd9eotc, Ev 5é 16 WéMOS xa TO VooNLE. ATexducdo
TOiVvEV LEDT|S.
55 Ob Aéyo Aneydpeda oivov, GAN arexopEeda. uéEINC.
Ovx oivog noel pesyV xticHa yae got Peo. Ocod
dé xtiopa obsév ToOLET TOVNQdV, GAAG TEDAIQEDIG
TovnEd tovet pednv. Kai Sti ott xai GAG peddberv
obyi Cive Love, &xovaov Tt pnow 6 Tabiocg: M7 uedo-
6 oxceode oiva, Serxvds Sti Esti xai GAAMS pEsboxecSar
o

Mn pEdboxeode oive, ev @ Eotiv doutia’. Govpacing


év Baaxet Ohpoatr TELCO THC pédns Thy xoTTYOQLAV
eine. Ti 071 un pEdboxeode oive, év @ éotiv dowtia;
Aodtous tév véwv Exetvoug xorroduev TODS TATEGOV
6 diadeEapevovg xAQov xai ma&vta aBeEdov Expogotv-
aw

tac! xa ph AoyiCouévouc tivi xor) Sodvar xoi mote


dodvan, GAN GMAGS xo iwatU xa yovoTov xa dgyd-
QLOV XAL TEVTA TOV TATOO TAODTOV SiavéHOVTAS EIC

1, 50 t6! om. P; | xai T6 vV6onLA om. RL |] 50-53 obtw — voonna


om. S, |] 52 8& + xai RL |] youds : Svpd6 RL | 54 totvev om. S.A
11 56 éon1 + Tod A || 57 rovet om. L |} 58 nai? om. SPs Il pedvew
+ xa REP; jl 59 pOve : wovov éott pedvew RL pove pedveiv Ps
|| 60 Sti + xai R |i 61 peSbaxeod_e + noi RLP; | 62 Thy
tis pé9ye tr. RLV Ps; || 63 ti + 8é RLP, || 64 ta&v véwv : tobs
véous P; || toc + tov RLP; || 65 xai om. L | 65-66 éxpogotvtac :
SiacxoeniCovtag RL
1. c Ep5,18 d. Cf Le 15, 11-13
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 1 187

prevoquent la fiévre — méme si la cause est différente, c’est


une seule affection et une seule maladie -, il en va de méme
pour ce dont nous parlons : le vin, mais aussi le désir, la
corruption des humeurs provoquent |’ ivresse - méme si la
cause est différente, c’est une seule affection et une seule
maladie !. Alors, abstenons-nous de |’ ivresse.
L’ivresse : une folie volontaire
Je ne dis pas : Abstenons-nous de vin, mais : Abstenons-
nous de l’ivresse. Ce n’est pas le vin qui provoque I’ ivresse,
car il est une création de Dieu. Or, une création de Dieu ne
provoque rien de mauvais, mais c’est l’intention, lorsqu’elle
est mauvaise, qui provoque l’ivresse?. C’est qu’il est égale-
ment possible de s’enivrer autrement que par le seul vin.
Ecoute ce que dit Paul : Ne vous enivrez pas de vin, montrant
qu’il existe aussi une autre facon de s’enivrer : Ne vous
enivrez pas de vin, cest la que réside la débauche®3, Ila fait
admirablement en peu de mots tout le procés de l’ivresse.
Que signifie : Ne vous enivrez pas de vin, c'est la que réside la
débauche ? Nous appelons débauchés ceux d’entre les jeunes
gens qui, ayant hérité de la fortune paternelle, dilapident
rout en masse? et ne réfléchissent pas 4 qui il faut donner
et quand il faut donner, mais prodiguent purement et

1. 1, 45-53: cf. Aust cat. bapt., hom. 5, 4, 8-14.


2. Théme développé par BASILE DE CESAREE, In ebriosos, 1, PG 31,
448 C. Pour Chrysostome, volonté et intention sont des éléments primor-
diaux dans |’évaluation des actions humaines. Sur ces notions, cf. Sermons
sur la Genése, SC 433, p. 375-376, n. c.: « Mgoaigeois ».
3. Ciration fréquente chez les moralistes chrétiens dans le méme
contexte. Cf. CLEMENT, Pédagogue II, 29, 1, p. 62-63 ; BASILE, In ebriosos,
5, PG 31, 453B.
188 JEAN CHRYSOSTOME

TOQVAS xO Larkaxobs. To1odtév got 7 HéEsT Gone


7 a&owtov Aabotca véov tiv Siavoiav TOV pedvdvt@V
3

na aiynarotioaca tov Aoylopov, &racav TU@v tiv


obvciav tH vonpatov GNEQLOXERTOS XOAL YOQIC TIVOS
axgbetas exyéew xotavayxacer. ‘O pestov odx
oide tt peév eiteiv yon, Tt Sé oryfjoan, GAN adbgatov
7 adtod T6 otépa Sinvexd> woyAdc obx érixertar, obSs
a

9bea toi xetAcov. ‘O pEdb@v obx oide oixovopToo1


TOvs AOyoUS adtod év xeicel, obx olde Sa9eivar
TOV TAODTOV THs Siavoiac xaAM, obx olde TA LEV
anoséoSar, ta 5& GvarGoat, HAAG TavTA éxciva
8 Sarécvy xai €E0d0c.
Oo

‘Exobo10g pavia wé9yn, Meodocia AoyiopOv pes


SLLPOEG xaTAyEAOLEVH, vOonLA yAEvaCOpEVoV, Sai-
Lov adSaigetos xal maQa@eocdvys yoAEmwTéOK.
B'. Bodie. poSeiv n&s 6 peXbdav tod SapovOvrds éot1
yetoav; Tov SapovOvta ércotpev, toitov $6 picobuev:
éxeivo ovvadyotuev, tootm 5 deyitopeda xat

1, 69 TaQvas : mogvac xa dcedyeic RP, asehyeic L TOQVvoUc Vs


ll parraxovs : Agyvoug V.A Il Towdtov + yao RLP, || éottv: sot
xor|enov xan dewov R yorerov xa dewov LP, || 74 86 + XoT P; ll
75 adtod + br&eyer RLP; || 76 Sg : otdua RL || otSe om. S, ||
TI SioSeivat : Siaxgivor 8, Siadivar V5P, I 78 xaAG>s om. S.A
ll 80 &E080¢ + xai apavicpoc RLV.P,; || 81 Exobcios — péSn: A
péSy Exobaios povia got: RLP;
2, 1 padeiy + &yarnnté RLP, I peSbov + xal RLV;P; ll
Sayioveovrdc + TavtEs RLP; || 2 wrootpev + xan érootgepopeda
xo RLP; || 3 éxeive: éxeivov pév RL éxeivo pév Ps || tobtov RLP,
1. Huit cat. bapt., hom. 5, 8, |. 2-7 : « Nous avons coutume d’appeler
débauchés les jeunes gens que nous voyons dépenser la fortune paternelle a
tort et 4 travers, en pur caprice ; ils ne connaissent ni temps 4 la dépense
ni mesure a la prodigalité, mais en peu de temps, ils réussissent 4 dissiper
tout leur patrimoine et ils sont réduits & une extréme misére. »
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 1-2 189

simplement les vétements, l’or, l’argent et toute la richesse


paternelle 14 des courtisanes et des compagnons de plaisir’.
Telle est l’ivresse : s'emparant de |esprit des ivrognes comme
elle le ferait d’un jeune débauché et enchainant la raison, elle
nous contraint 4 laisser s’écouler de maniére inconsidérée, a
tort et 4 travers, toute la richesse de nos pens¢es >. L’ivrogne
ne sait pas ce qu’il faut dire, ce qu’il faut taire : sa bouche
n’a pas de porte, et cela en permanence ; ni serrure ni porte
ne sont placées devant ses lévres 4 L’ivrogne ne sait pas
gérer ses paroles avec discernement ; il ne sait pas organiser
convenablement la richesse de son intelligence ; il ne sait pas
garder certaines choses et dépenser les autres : il les dilapide
toutes et les répand toutes.
C’est une folie volontaire que l’ivresse, elle trahit les
pensées ; |’ivresse est un malheur ridicule, une maladie que
lon raille, un démon qui choisit de l’étre et elle est plus
pénible que la démence. 2. Veux-tu apprendre en quoi
livrogne est plus misérable que l’homme possédé par un
démon> ? Nous avons pitié de l’homme possédé par un

2. MoAaxots : selon la définition qu’en donne Aristote, ce terme


désigne les personnes manquant de force morale et de volonté, adeptes de
l'intempérance sous toutes ses formes. Cf. ARISTOTE, Ethique a Nicomaque
7, 4, 4 (1148). MoArdaxodc est traduit ici par « compagnons de plaisirs »
dans le contexte festif de la prodigaliré dont la jeunesse dorée est courumiére ;
plus loin (2, 40), par « dissolus » dans la liste de pécheurs (1 Co 6, 9-10).
3. Synthése sur l’origine du mal d’aprés notre homélie, cf. t. 2, n. c. 2:
« Tlgoaigeaic, 5680A05 ».
4. Cf. Ps 140, 3: Seigneur, mets une garde (puhaxtyy) 4 ma bouche,
surveille la porte (9bQ0v) de mes lévres. La bouche et la langue sont les
organes par lesquels le diable s’empare des humains (Trois cat. bapt.,
hom. 1, 17, SC 366, p. 146). Aussi Chrysostome insiste-t-il sur la nécessité
de prévenir ce vice dés le plus jeune Age (Sur la vaine gloire, 28, SC 188,
p. 118).
5. L’homme ivre comparé 4 un possédé : Cf. In Gen., hom. 29, 5,
PG 53, 267.
190 JEAN CHRYSOSTOME

ayavaxtobuev. Tt Synote; “Ot éxeiva pév énjoera,


uw
tobota 5é OaSupia Td néS0G éxeiva émBovdr ExIedv,
tobte 5é émBovAr AoyionGv’ xai ta ada N&oyE TS
Saipovdvtt 6 peSbov, dpotws meQupégetoar, dpotas
Eleotn nev, opotes HOTOUMUMTEL, dpotas diaoteeper
Tas x6gas, dpotas oraiger xeipevoc eri thc is,
435 10 apgov Exeivog Ex Tod otépatog meotetan, | xi odtas
éxyei otedov ceonndta xai dvowdiag éunénANotar
TO OTOLA &PogErtov.
Piro andi\¢ 6 tovwbdtos, éy9e0ig xatayéArAaoTos,
oixétaig ebxatapedvntos, yuvaixi a&tEQnts, mor
poetixds, TOV KAdyOv adTHyY atEQméoTEQOS. TK
an

GAoya péxor tote miver Ews Gv Suph xa tH yoeta TH


éEm8upiav toto, obtos bé TH &xoAaoia magéoxeTar
THY Emivpiav xal yéyove tTOv GAdyov GAOydTEQOS.

2,4 dymote + Ered) LP, || St: érerdn R om. LAP, {| éxeivov


RP, 1 5 todto RLV.P,; || EEDvpIo.< All éxeivo RS,LVSPs ll EX9QOU P,
i 6 todto SR,LV.P; Il de om. RLP, || ta adta& : to. Te OTE R
Tovadta APs |l 7 TEQIPEQE TAL + &vSev xdxei9ev RLP; || 9 shots
omaiger om. RS,LP; || xeipevog: megix- S; | 10 exetvoc:
Saipav Ps om. A |] mgoteran : MoopEger P; |i ota : 6 peSbav P,
|] 12 ordpa + adtod P, || 15 ATEQMESTEQOS : -TatoG S, -TEQOG xa
xatayekootéotegos RLP, || 18 aAoyatatoc S,

1. Htuit cat. bapt., hom. 5, 9, |. 9-10 : « L’homme tourmenté par


un démon, nous avons souvent pitié de lui, mais lui, il nous indigne et
nous irrite. »
2. Huit cat. bapt., hom. 5, 9, |. 12-13: « La, il s’agit d’un complot
tramé par le diable, mais ici, il s’agit d’un complot tramé par ses propres
pensées, »
3. Huit cat. bapt., hom. 5, 10,1. 1: « L’homme ivre est en butte aux
mémes tourments, et méme plus graves, que le possédé. »
4. Sur l'importance de Pekphrasis dans la pastorale de Chrysostome,
cf.t. 2,n.c 11: « Image et ekpbrasis ». Cf. Huit cat. bapt., hom. 5, 10,
2-10: « [...] il tombe 4 ee f .], les pupilles de ses yeux sont révulsées,
répand de la bave pourrie [...} comme le démon, il exhale de la salive par
la bouche. »
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 2 191

démon, mais lui, nous le haissons ; nous compatissons avec


le premier, mais l'autre nous irrite et nous indigne 1 Pour-
quoi donc ? C’est que, pour le premier, son affection est
causée par une machination, mais pour l'autre, elle est
causée par sa négligence ; pour le premier, il s’agit d’un
complot tramé par ses ennemis, mais pour lautre, il s’agic
d’un complot tramé par ses pensées* ; et l'homme ivre
endure les mémes tourments que |’homme possédé par un
démon?, comme lui, il est égaré, comme lui, il ese aliéné,
comme lui, il tombe 4 terre, comme lui, il roule les pupilles,
comme lui, étendu sur le sol, il est traversé de convulsions, le
possédé exhale de la salive par la bouche, et lui de méme
répand de la bave pourrie et sa bouche est remplie d’une
puanteur insupportable‘.
Misére Un tel homme est écceurant pour ses
humaine amis, ridicule pour ses ennemis, parfaite-
ment méprisable pour ses serviteurs, déplai-
sant pour sa femme 5, insupportable pour tous, encore plus
déplaisant que les étres dépourvus de raison®. Les étres
dépourvus de raison ne boivent qu’en Proportion de leur
soif et bornent leur désir 4 leur besoin’, tandis que lui, du
fait de son intempérance, va au-dela du désir et devient
plus déraisonnable que les étres dépourvus de raison ®, Et

5. Huit cat. bapt., hom. 5, 10, |. 11-12: « Il est écceurant pour ses
amis, écceurant pour sa femme, ridicule pour ses enfants, parfairement
méprisable pour ses serviteurs. »
6. Théme diacribique : les animaux, modéles de simplicité (cf.
SENEQUE, Lettres, Ep. $9, 13). Pour ’humain plus déraisonnable que
les étres privés de raison, cf. c. 2, Sur UAscension du Christ, 3,59 - 4, 6.
7. Huit cat. bapt., hom. 5, 13, |. 2-4: « Les étres dépourvus de raison,
lorsqu’ils ont soif, étendent le désir A la mesure du besoin et jamais ils
n’en viendraient 4 dépasser le besoin. »
8. Huit cat. bapt., hom. 5, 13, 1. 1: « Il est plus déraisonnable que les
étres dépourvus de raison. »
192 JEAN CHRYSOSTOME

Kai 16 81 yoAEnatEQov, Sti voonta tosobtwv yéLov


20 xaxdv “ai tocadtas éxov cvuMogacs obdsé EyxANuA
eivat vouicetar GA’ év taig TOV mAOvLTODVTOV
toanélaig &puAa xai &ydv bnEE Tig GoxnLoOobvTs
yivetar tadbtns xal piroverxodor peldvas mods
GAANAOVS Tic EavTOV nagaderpypatiosl, Tig TAEIOVa
2 TaAQdcxn yéAwta, tig WaAAOV SiaAdoel Ta vetdoa,
wa

Tig WHAAOV xaTtaAboEL TH Sbvapw, tic TOV xOLVdOV


dcondtyv magobvvet mAéov: xai Eotw iseiv otédiov
xa S&puaraav S.aborxty.
‘O peSbov tHv vexodv &bAuitegog éxeivos pév
3 ya avaioSntog xEttTaL, xai TEdG TA XOAG xa TEdG
o

Ta xaxd dvevégyntos, odTOsG SE MEdG THY THV xAXdV


éoyactav éotiv énitySe1s: xai xaSdmeo év wvqpati
7TH GHPATL THY ox xatoQeveac vexodv nEopeoEr TO
oGpa. Etéeg még tod Sa1povGvtbg éotiw &9AUiTEQOG,
3 THs TOV vexo@v &va1c9ntoTEQOG;
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2, 19 xaArerotatov S, || voonna + xai R Il yénov S;P. I


20 Eyov S,Ps || 21 vopigetar + TOTS TLOAAOIG RLV;P; I] 23 TAdTNG
yivetou tr. RLPs | 24 tig éavtov Tagaderyyaticer :T. é. Tt.
Piroveixodar medcg KAATAOUSG SR om. P, |] 27 iSciv + év abtaic
RLV; Il 28 diaBoarxny : SOTAVLXTV Ps || 29 pedbov : bp. é&yarnrtot
xan RLP; p. xa Vs Il G9 ALI TEQOG + é0TWv RLP; |! 31 GVEVERYNTOS
+ brdgyer RLP, Il TQS + HovT. RLP; || 33 t@ O@pat1 om. S; l
VEXQOV + TOVTAXOD RLP, Il 34 eldes : cides ayarntot R el8ec 6
Hedoov xai &. L etSec 6 pedbuv xai V; eldete a. Ps [| mo + 6
weSbov xai R I] GOA) TEQOG + xal TOV ddOyov ATEQNESTEQOG
xai RLV,P; || 35 méic: xai R
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 2 193

ce qu'il y a en vérité de plus terrible, c’est qu’une maladie


pleine de tant de maux et contenant tant de malheurs, on
ne la considére méme pas comme un délit : au contraire, a
la table des riches, cette indécence fait l’objet de luctes et
de compétitions et ils rivalisent encore davantage les uns
avec les autres pour savoir lequel se montrera le plus infame,
lequel donnera le plus matiére 4 rire, lequel relachera le plus
ses nerfs, lequel paralysera le plus ses forces, lequel causera
laplus grande irritation 4 notre Maitre commun : on peut y
voir une joute et une lutte vraiment diaboliques!.
Livrogne est plus misérable que les cadavres’,2 car le
cadavre? git, dépourvu de sensations et sans énergie pour le
bien comme pour le mal ; l’ivrogne, au contraire, est enclin
a accomplir le mal ; et aprés avoir enfoui son 4me dans son
corps comme dans un tombeau, il proméne a la ronde son
corps réduit 4 l'état de cadavre 4. As-cu vu en quoi il est plus
misérable que |’homme possédé par un démon, en quoi il est
plus dépourvu de sensations que les cadavres ?

1. Les moralistes paiens dénoncent souvent la licence occasionnée par


les banquets, source de débauche. Cf. PLaTon, Lois 1, 650a ; PLUTARQUE,
Propos de table 3, 640 ab.
2. Le cadavre désigne chez Jean Chrysostome le corps corrompu, en
décomposition, le moment oi le corps devient ignoble et répugnant. Cf.
In Ep. I ad Cor, hom. 41, 3, PG 61, 359.
3. "Exeivoc, singulier de généralité, reprend les cas particuliers formulés
par vexgoi.
4. Jean applique l'image platonicienne du oGpa/otpa (Gorgias 493 a)
a la nature du pécheur. Le péché provoque la vraie mort, la plus pénible
et la plus réelle. Cf Huit cat. bapt., hom. 5, 10, 1, 9: « il git comme un
cadavre dont on s’est débarrassé. »
194 JEAN CHRYSOSTOME

BovaAer 76 névtov TobToOV LEiCov EizH xa yoAETO-


tegov; MeSbav Gv8omr0g cig Pacisiav obeavaev
ciceASeiv od Sbvator. Tic tadté& myo; 6 TWadioc,
Mn nAaavaodse’ obte négvot, obte sidwaoAdteat, obte
pouzoi, obte padaxoi, obte dQoevoxoitat, obte xAéntat,
ote mAcovextan, ob uE9va01, Ob Aoidogol, Oby GonayEes
Baotisiav 9cod xAngovoptoovoiv?. “Hxovaus sic
motov abtov tate yoodv; Meta tHv yrawnxdtev,
LETH TOV METOQVEDHEVOV, LETH TOV ElSMACAATOOY,
4 peta TOv porSv, peta THv AoddQev, peta tHv
wn

TAEOVEXTOV, peta TOV Gorkyov. Ti obv, myaiv; 6


pEdbtov xai 0 Hta1enxds TO adtd; 6 pEdbov xai 6
cldMOAOAGTONS TO adTO; Mh wor AEye Tabta, &v9ewne
vonous avéyvev Seious, éné tas ehSbvac pt draiter
5 Nadirov éeatyoov xai abtdg droxgivetar cor. Ei wév
°

yao abv abtois Fp wet’ abtév xatatattetar tH


xodacer, obx Exo Aéyewv, Sti 6 Spotws tH cidMAo-
AGTON Tris Pactieing tTHV oboaVGV éxminter, tTodTO
opddoa Gv Sucxveicatpny.
5S Tobtov S€ Syuoroyoupévon, ti Aoutév Es ebSbvac
amaiteic tod pETEOV THs Guagtiag; “Otay yao EH

2, 36 Bobier : PovAcoSe R Bovder ea LP; Il peiCov R Il


37 pedieov : HéSvaoc Ps 38 6:06 eyo RL 6 Haxd.etoc P,
il TEADAOG + 6 xnov€ tig oixovpévng 6 TGV éSvav dScoxcA0¢
TO oto tod Beod RLP; | 39 mAavaode + prot RLP; Il obte
cidororgtgan. post 40 d&goevoxoitar tr. RLP; |] 40 ob xAéntar
RLP; |[ 41 obte : od R om. LP, | mAcovéxtor om. LP, Ij 42 Seo0b
+ ob RLV; Il fxovoate R || 43 étate: xatétate RP, || xoodv :
xaoiav S yooov sig motov P, || 44 TOQvEvoaVTOV VsA, i] 41- 48 6
cidmrordtens: TOV eidmhoratedv L {50 EQdTHoOov : é. TOV (tov
om. R) peyav RLV.P, || 51 yao: y. wt) S,A om. LP; | obv abtoig:
tovtov RLV;,P, | pet’ adta@v : toadtév RLV.P, | xatata&tretan :
xote RLVPs || 51-52 tH xoA&oer : trv xd\a0~w RLVSP; || 52 8€
+ xai V5Ps [1 56 Grattets post éuagtiac tr. RLVsP,
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 2 195

Veux-tu que je te dise ce qui est plus


Misére
grave et plus terrible encore que tout cela ?
spirituelle
L’homme ivre ne peut pas entrer au royaume
des cieux '. Qui l’affirme ? Paul : Ne vousy trompez pas ! Ni
les débauchés, ni les idoldtres, ni les adultéres, ni les dissolus,
ni les prostitués, ni les voleurs, ni les accapareurs, ni les
ivrognes, ni les calomniateurs, ni les rapaces 2 w’heériteront du
royaume de Dieu**, As-tu entendu dans quelle société il le
range ? C’est avec les mignons 4, avec ceux qui se sont livrés
4 la débauche, avec les idolatres, avec les adultéres, avec les
calomniateurs, avec les accapareurs, avec les rapaces. « Quoi
donc ? dit-on, étre un ivrogne et étre un mignon, est-ce la
méme chose ? Etre un ivrogne et étre un idolatre, est-ce la
méme chose ? » Ne me parle pas ainsi, 6 humain ! Si tu as
lu les lois divines, ne me demande pas de comptes. Interroge
Paul et il te répond lui-méme. Car s’il le range avec ceux-lA
ou pas avec eux en matiére de chatiment, je ne peux le dire ;
mais que l’ivrogne déchoit de la méme facon que I’ idolatre
du royaume des cieux, voila ce que je pourrais affirmer avec
beaucoup de force.
Puisque nous sommes d’accord sur ce point, pourquoi
désormais me demandes-tu des comptes sur la mesure du
péché ? Car lorsqu’on demeure a l’extérieur des portes,

2. a 1 Co 6, 9-10

1. Chrysostome conclut fréquemment ses diatribes sur l’ivresse par


cette moralité. Cf. Homilia in martyres 1, PG 50, 664 ; In Ep. I ad Cor,
hom. 16, 4, PG 61, 135.
2. Dans cette liste de pécheurs, le sens de plusieurs mots est incertain.
Cf. t. 2, n.c. 17: « Traduction de 1 Co 6, 9-10 ».
3. 2, 36-60 = Huit cat. bapt., hom. 5, 11, |. 2-15.
4, Jean Chrysostome fait une distinction sociale entre les termes t/t a1-
Enxtis et KeGevoxoitoc. Le premier désignerait plutét les prostitués de
haute condition. Cf. In Ep. I ad Cor., hom. 16, PG 61, 135.
196 JEAN CHRYSOSTOME

neivyn tTév Svedv, Stav éxméoy tig Pactisiac, Stav


Zonnos yévytan tis cwtQias, Stav TEdG TH xdAGCLV
QidvViOV TAQUTEUPH}}), Ti por pETOA GpaETHWaTOV xai
Coy& xai ot&Spia MEOTEIVENs;
Aewov dvtas f uédn xal yarErov mévv. Od med¢
buds Aéywm pT yévorto’ Té&vo yao TMEérEropor StL
xadaed byHv Tf pox7 Tod vootpatos xai tod na90UG
TOOTOD, XA TEXLNOLOV Tic byeias 7 Evtab9e. SiatebH,
6 THETA OTOVSTIC GHVOSOG, 7 VIIMovEE &xQdacic' ObSEic
wa

yae oive pedbov én9upeiv Seiov Aoyiwv Sbvata1. Mi


Ledboxeode oive év @ gotty doutia’ GAG nAngobdode év
avevuati. ASTY 1 XOAT MES} xEQMGOV GoD THY byt
TH MVEOLATL, vO LT] KAQHONS TH peony TQOKATEAABE
7
THY didvoiav xai tobs Aoyispous, 1 iva. uA etion AQav
°

éxETVO TO T6906 70 Gvaiayvvtov. Aik Toto obx Eime:


436 Metéyete mvebuatos, GAA IAnloodade mvebwatos.
“Eas &vo try Siivoiav xaddreg ToTHELoOv TOD mvEb-
Matos TANQMCoV, {va undév EepGarctv SvvnPF] Aoutdv
7
6 56BoA0s. OD yao AmMAGS Sei petéxew Aoitdv tod
a

TvEevuatos, GAAG TANQOdGIAL mvebuatos, Paduoic,

2, 57-58 Stav? — owtnetas om. P; Il 58- 59 aidviav xdAacw


tr. R |} 59 aidviov om. V;A | 60 mootetvEers : mQobGAAN Ps; Hi
61 Se1vov Svtws : évt@sg Kyarntot Sedov RLP, dewodv VA |I
mal yoarkerov mé&vv om. V5A || 63 xadage : xaSageder RLV, sAPs
Il tod! + satavixod TobTOD Ps |i VOOTHATOS + Tovtov tob
catavixod RLV; || xai om. L jj 64 tobtov om. RLV.P; |l
66 yao om. S,V,A [| 67 peSboxeo8e + myst L |i oive + mya
RLP; || év om, LP; |} 68 mvebpatoc RLP, || ait + totvov RLP; It
q om. Vs Il HEsy KOLAT tr. RLP, |] 69 t& : tH Sei RLP, év V; Il
xaQdoNS + adr RLV;P; Il meoxaréhaBe + cov RLV5P; |
72 HETEXETE : pétexe tod Py || mvebuatoc? + tovtéoti RLP,; ||
73 tod. + &yiov RLP, || 74 éubareiv A || 75 Aoudv om. R Il
TOD + &yiov RS,A || 76 mvebuatoc? + toutéat. RLP, || paaApoic
+ xai LP,
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 2 197

lorsqu’on déchoit du royaume, lorsqu’on est privé du salut,


lorsqu’on est précipité vers le chatiment éternel, pourquoi,
quand il s’agit des péchés, me mets-tu en avant des mesures,
des balances, des poids ?
La féte pascale : ivresse spirituelle
C’est en vérité un mal funeste que !’ivresse, et tout 4 fait
pénible. Je ne parle pas pour vous, Dieu m’en préserve ! Je
suis absolument persuadé, en effet, que votre Ame est pure de
cette maladie et de cette affection-la et, une preuve de votre
bonne santé, c’est l’entretien actuel, c’est votre empressement
Avous réunir, c’est votre attention vigilante ls car quiconque
s’enivre de vin ne peut désirer entendre les paroles de Dieu.
Ne vous enivrez pas de vin, c'est la que réside la débauche,
mais soyez remplis de l’ Esprit». Voila la belle ivresse ! Plonge
ton ame dans le sommeil de I’ Esprit pour éviter de la plonger
dans le sommeil de |’ivresse. Prends le premier possession de
ton intelligence et de tes pensées pour que cette affection
effrontée ne trouve pas de place”. Aussi Paul n’a-t-il pas dit :
Prenez part a l’Esprit, mais : Soyez remplis de I’ Esprit.
Remplis ton intelligence de |’Esprit, 4 ras-bords, comme
une coupe, pour que désormais le diable ne puisse rien
insérer. II ne faut pas se contenter désormais de prendre part
al’ Esprit, mais il faut se remplir del’ Esprit avec les psaumes,

2. b. Ep 5, 18
1. Chr2,n. 18: « Axgdacic vipousa » ; Huit cat. bapt., hom.
5, 12, l. 1-7 : « Si je parle ainsi, ce n’est pas pour accuser les présents. Je
suis persuadé en effet que, par la grace de Dieu, vous étes purs de cette
affection-1a. Et j’en trouve la meilleure preuve dans votre ardeur 4 fréquenter
ces réunions, dans votre empressement & venir entendre ces instructions
spirituelles. Car il est impossible qu’une 4me qui ne serait pas dans I’érat
de sobriété et de vigilance, ait le désir des paroles de Dieu. »
2. Chr2nc.2: « Meoaigesic, d166or0¢ ».
198 JEAN CHRYSOSTOME

buvoic, @dai¢ mvEevLaTixaic’, Ov ENANQdIYHTE GNLEQOV.


Aig TODTO FAEEG TEQI Tig CHPEOGKVTG bv.
“Eotw Hiv motheiov pédng xaddv, Zot1 ToTHQIOv
80 LEDS COPQOGdVTV ToLOby, Ob TAQdALOL. TO TOTTOLOV
TO NVELHATIXOY, TO TOTHOLOV TO GYQaVTOV TOD aipatosg
tod Seomotixobd. "Exeivo ob notei pédnv, Exeivo od
TOT tagdavory, ob magaAber SOvapww, GAA’ éyetoer
Sbvapw’ Exeivo ob xatadber Ta veda, GAAG TOVOT
8 Ta vetQa Exeivo yaQ vib motel, éExeivo aidécimov
a

ayyéroic, pobeQov Saipoci, tipiov toi d&v8edroI,


EMEQaUGTOV TH SEoTOTH.
‘Ogis TH pHa 6 Aavid regi Tod moTHEiov TobTOD
TOD NVELLATLXOD TOD Ev TH ToatéeCH tTabTH xEWEevov;
90 ‘Htoipacacs évanidv you tednelav, é& évavtiag tv
Si66vtev pe’ eAinavac év EAaig tv xEe~adny pov xai
TO TOTHQLOV gov HEdboxov HE @oei xedtiotov", “Ivo.
yeQ pr &xobcas pednc Svopa pobnPfis Evdéws xo
vonions eoveveiag eivor romtndy, Ertyayev bre
95 MOATIOTOV EOTL XA iaxvedv. Katvdc tedmog LEMNG,

2, 77 buvoig + xai RLP, | 79 gotw + totvov RLP, | qpiv :


hiv &yorntoi RL om. P, || xaAov + xai RL om. Ps I 79-80 €or
TOTTHEIOV wedns om. SPs ll 80 reoy CALGLY + moiov 5& todto RLP, ||
81 mvevpatixov + TO ToTHQIOV TO GwTQLOV RLP, | 16 d&xoavtov
om. VsA I 83 od + yeQ RA |] GAA’ : CARO H&AAOV Vs Il 84 AAG
tovot om. RA || 85 Te veda om. RV,A || yag om. R jl 86 mobegov
— &V8edmOIG: TiLLOV toIg &v9. pob. Satpoar RLP, il TOG om. L ||
88 @row om. RLP, | 6 + paxdeuog RLP; | 89 tH + Seia RLP; Il
xepévov + pryoiv RLP,

2. c. Ep 5,19; Col 3,16 d. Ps 22,5


1. Importance chez Jean des chances religieux dans la vie et la formation
spirituelle : « Rien, non rien n’éléve |’ame, ne lui donne des ailes, ne |’éloigne
de la terre ni ne la libére des liens du corps et ne l’améne a méditer, 4 se
rire des choses de ce monde comme |’accord des voix qui chantent et la
divine mélodie qui s’éléve en mesure » (Exp. in Ps. 41, 1, PG 55, 156). La
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 2 199

les hymnes, les cantiques spirituels* dont vous étes remplis


aujourd’ hui '. Aussi suis-je confiant au sujet de votre
temperance.
Il existe pour nous une coupe d’ivresse
La coupe
spirituelle qui est belle, il existe une coupe d’ivresse
qui provoque la tempérance, non le relache-
ment2. C’est la coupe spirituelle’, la coupe immaculée
remplie du sang du Maitre. Cette coupe ne provoque pas
l'ivresse ; cette coupe ne provoque pas le relachement ; elle
ne relache pas les forces, mais elle éveille les forces ; cette
coupe ne paralyse pas les nerfs, mais elle tend les nerfs ; car
cette coupe fait naitre la sobriété, cette coupe est un objet de
vénération pour les anges, d’effroi pour les démons, d’estime
pour les hommes, d’amour pour le Maitre.
Vois-tu comment David parle de cette coupe spirituelle
qui se trouve sur cette table ? Tu as dressé une table devant
moi face a mes oppresseurs, d’une onction tu m’as parfumé la
téte et ta coupe m'enivre comme le meilleur vin*. Car pour
que tu ne sois pas effrayé aussitét aprés avoir entendu le mot
ivresse et pour que tu ne penses pas qu'elle soit source de
faiblesse, il a ajouté quelle était puissante et forte. C’est une

langue et la bouche, instruments du diable, sont aussi un rempart contre son


influence, parce qu’elles sont le vecteur naturel des actions de graces : « Si
Dieu t’a donné une bouche et une langue, c’est pour lui rendre grace »
(In Ep. ad Eph. hom. 14, 3, PG 62, 103). Aussi Jean préconise-t-il la
psalmodie et les lectures scripruraires dans l’éducation des enfants, comme
Tempart aux « paroles insolentes et injurieuses » (Sur la vaine gloire, 28,
1. 390-400, SC 188, p. 118).
2. Lexpression du théme de la sobre ivresse, venant de PHILON
(De sobrietate 30, p. 142), a été développée dans la chéologie mystique
de Grégoire DE Nysse (La colombe et la ténébre, vextes choisis par
J. Daniélou et M. Canévet, Paris 1967, p. 143-145) pour manifester le
caractére paradoxal de l’expérience spirituelle (cf. DANIELOU, Platonisme,
p. 274-284). Voir v. 2, n. c. 19 : « Sobre ivresse ».
3. Ce terme, d'origine paulinienne, désigne ce qui est porteur de
l'Esprit saint. Cf. Ph. de RaNcrLLac, L’Eglise, manifestation de I’ Esprit
chez S. Jean Chrysostome, Beyrouth 1970, p. 94.
200 JEAN CHRYSOSTOME

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yaigovaw e&oxayyerot, viv té& xeooubip xai Te GEQa-
ip ped’ Tpav é0oTa&Cer tiv magotcav Eogtyv. Odx
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TOIG NETEQOIG KyaSOIc. Ei yao xai hpetéga 1 xdeIs h
TaAQd TOD SeamOTOV, GAAG xow? xa éxeive 1 Hbovt).

2, 96 dvti9now + TH petarAopBavovtt RLP, |] 97 Eot1 + Evtadda


edgciv RLV5P; || 98 magateori LV<P, Il Aoyiopdv om. Py
3,1 Tabthy + toivoy &yarntoi RLP; I pésry + aravtes RLP,
{| 2 perc xovenyiey + ei¢ RLP; || éogtiyv + tod Taoxe4 RLP; ll
3 povov + EOTL RL |j 4 oyegov! + yae RLP; fl ev’ + néon
tH RLPs || xogd 2h peyiorn RLP, x. yivetou Ps Il 4-5 év
ovgave xaQG > YX moet év ode. RLP, [| 5 yao + XeQe yivetou
év odgave émi RLP, | évi SwaoTworg RLP, |] EMLGTEEPOVTOS :
petavoobvtt RLP; || 5-6 10196 — xai om. RLP; II odgavod ;
ovg. yivetor Vs om, RLPs | 7 TONG 8: Il sagdetans S218 yood
+ _heyaan nol Aoprod RLP; Il gota : Eotou xai RLP, éot1 8, ll
viv! + yoe RLP; | 9 xaigovow : ebpgaivovtat RLP, || 10 sogtty
+ xai RLP, jj 11 tobs: tobds EavtHv RLP, toic S, jj cvvbobAo1, S,
Il 12 xai om. Vs [| 12-13 4 yaeug mage tod Secrdtov : 7. Tt.
8. 1 x. RLPs ii 13 éxeivois P;

2. e. Cf 1 Co 10, 4; Nb 20, 8
3. a. Cf Le 15,7
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 2-3 201

ivresse d’un nouveau genre, elle instaure la force ; elle fait


naftre maitrise de soi et puissance, car c’est du rocher
spirituel®! qu’elle s’est écoulée. Son réle n’est pas d’altérer
les pensées, mais de développer les pensées spirituelles.
Réjouissances 3. Enivrons-nous de cette ivresse, mais
terrestre et | abstenons-nous de l'autre pour ne pas
céleste déshonorer la présente féte, car la
présente féte ne concerne pas seulement
la terre, mais aussi le ciel. Aujourd’ hui la joie est sur la terre,
aujourd’hui la joie est dans le ciel?! Si, en effet, pour un
pécheur repentant’, la joie est sur la terre et dans le ciel, la
joie sera beaucoup plus grande dans le ciel lorsque tout
Vunivers aura été arraché aux mains du diable. Maintenant
les anges bondissent, maintenant les archanges se réjouissent,
maintenant les chérubins et les séraphins célébrent avec
nous la présente féte>. Ils ne rougissent pas de leurs
compagnons d’esclavage, mais ils se réjouissent avec nous
des biens que nous recevons. Car si la grace que nous
recevons du Maitre est nétre, notre plaisir leur est commun.

1. Paul voit dans le récit d’Ex 17, 5-7 une préfiguration du baptéme
et de l’eucharistie. Nombreux paralléles chez les Péres dans J. DANIELOU,
Bible et liturgie. La théologie biblique des sacrements et des fétes d'aprés les
Péres de l'Eglise, Paris 1951, p. 196-208.
2. Passage para-hymnique développant le Ps 117, 24: « Voici le jour
que le Seigneur a fait ; réjouissons-nous (&yaAAaG@yE9a) et soyons dans
Pallégresse (ebpQav8Gpev). » Le jour de Paques, ce verset occupe toutes
les mémoires. Chanté avant l’Epitre, & la messe du dimanche de Paques, il
est trés souvent cité dans les homélies pascales. Liturgie de Constantinople,
voir J. Mareos, Le Typicon de la Grande Eglise, Ms. Sainte-Croix 40, X*
siécle, Introduction, texte critique et notes, OCA 165-166, Rome, 1962-
1963, t. IL p. 94, ligne 19 ; supra, p. 47.
3. Passage para-hymnique. L’intervention des anges est une des
conséquences du baptéme. Le nouveau baptisé est incorporé au choeur
des anges par le sacrement qu’il regoit. Cf. Hom. sur Ozias, hom. 6, 3,
SC 277, p. 214-217. Dés lors, le peuple des fidéles appartient au peuple
céleste. Cf. Trois cat. bapt., hom. 2, 10, SC 366, p. 208-209 ; BROTTIER,
Lappel, p. 358-364.
202 JEAN CHRYSOSTOME

Kai ti Aéyo tobs cvvdobA0ug; AbTOs 6 SeandtNs¢


a adTOV TE xal TOV ob éEmarcxbvetar cvveoetaletv.
Kai ti yor) Aéyet Sti obx éEnaroybdvetar; Em dIupia,
onoiv, éxe9iunoa 6 Tdoya tobto ped budv payeiv.
Ei 56 16 Tlécya fpiv énediunoev svveogtéoar,
eddnrov Sti xa tH G&vaotaow. “Otav obv &yyeror
2 yaiowo. xai doxcyyeror xa nacév tHv obeaviov
So

dvvépeov 6 Seordty¢ Hiv ovveoetacn, tig Aeimetar


Aoutov cig &Pvptav Adyos;
Mrpeic névys goto xatyprs 5a tH NEeviav’ E0QTT
yao aiity nvevpatixiy undsicg mAobo1og éExaigécdo
2 51a Tov RAODTOV’ ObSév yAQ dd TOV YONLATHYV Eig Ty
wa

HSoviy tis E0QtHs ciceveyxetv Sbvatar tadtNS. "Eni


yao tév &wSev éootdv tHv Buotixdv, EvIa moAdS
G&xoatos, Eva todrela nANmPovca xai d&dynnayia,
437 Ev9a doxynpoobvyn xai yéAws, EvIa n&oa ropnh |
3 oaTavixn, Eixdtas 6 pév nEvNS xaTHHNS, 6 Sé TRAOD-
5S

os Ev PaLdsQoTnt.

3, 15 Eravoxbvetor + tiv RP; || 18 qpiv éredbuncev : hyd


&. RP, & tptv V>A Il OVVEORTKGAL: 6. uty R om. VA || 19 otv:
8é RLV-Ps || 20 yaigovoiv RLV5Ps Il xan Boxy yEror om. 5S, ||
Tracdv : tig & RLV.P; Il 21 dvvépewv 6 dynos xai adtoc 6
tov anavtMv RLVSP, || tt RLP; || 22 Rowdy + Twiv RLP; ||
éSvpiav : Envdupiav A evdupiav V; evdupias RLP, | Deyov RL
ll 23 pnbeic + toivov RLP; Il Teviav + A RLP; || 24 abrn + R
|| mvevpatixy + xow? ravt@v TOYXAVE! wai RLV sPs || 25 tiv
om. RLP; |] 26 ciceveyxetv Sovatat TabTHS tis Eoettic tr. RLP; I]
émi + pév om. LVP; || 28 TAnSove.. : TOADTEATIC Ev8a pésn RLP,
|| 29 yedag + &taxTos RLP, || m&oa + Tovngia xai RLP, {| 29-30
KOT Gatavixy: fo. m. RLP; h Bacwixn 7. S,

3. b. Le 22, 15

1. Pour une étude du mot &Supta, crés important dans l’ceuvre de


Chrysostome, cf. Sermons sur la Genése, SC 433, p. 370, n.c.: « ASupio: ».
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 3 203

Ec que dis-je : leurs compagnons d’esclavage ! Leur Maitre


en personne, qui est aussi le nétre, ne rougit pas de célébrer
la féte avec nous. Et pourquoi faut-il dire qu’il ne rougit
pas ? Jai tellement désiré, dit-il, manger cette Paque avec
vous. Et s'il a désiré célébrer la Paque avec nous, il est
évident qu il a aussi désiré célébrer avec nous la résurrection.
Aussi lorsque les anges se réjouissent et les archanges et
lorsque le Maitre de toutes les puissances des cieux célébre
avec nous la féte, y a-c-il une raison pour que quelqu’un
demeure dans le désespoir? ?
Les critéres de Que nul pauvre ne baisse les yeux de
participation tristesse 4 cause de sa pauvreté, car c'est
ala féte une féte spirituelle? ; que nul riche ne se
vante a cause de sa richesse, car il ne peut
en rien contribuer au plaisir de cette féte avec ses biens.
En effet, dans les fétes mondaines 4 l’extérieur3, of le vin
pur coule en abondance, ot la table est remplie et ob régne
la voracité, ot régnent |’indécence et les éclats de tire, ot
régne la pompe satanique‘ au grand complet, il est naturel
que le pauvre baisse les yeux de tristesse alors que le riche
rayonne d’allégresse.

2. Surl’imporeance du mot « spirituel » ajouté aux valeurs mondaines


pour transformer l’univers ordinaire — ici, celui de la féte grecque — en
univers céleste, cf. BROTTIER, L’appel, p. 333-339.
3. « L’extérieur » (EEwSev), ou le monde paien.
4, Terme utilisé dans la formule du renoncement A Satan et de l’adhésion
au Christ, prononcé par les catéchuménes lors du second rite préparatoire
au baptéme qui suit la cérémonie des exorcismes et qui précéde l’onction.
Cf. Huit cat. bapt., SC SObis, p. 66-104. « La pompe du diable, c’est toute
sorte de fautes : les spectacles contraires 4 la morale, les courses de chevaux,
les assemblées pleines de rires et de propos honteux. La pompe du diable,
ce sont les interprétations du vol des oiseaux, les pratiques divinatoires,
les présages, l’observance des saisons, les rapprochements superstitieux, les
amuletces et les paroles magiques » (Trois cat. bapt., hom. 3, 6, l. 11-15,
SC 366, p. 233-235).
204 JEAN CHRYSOSTOME

Ti dymote; “Ori 6 pév mAoboiog Saxprt maga-


ti8etar Todnetav xai uGAAOV &roAGbeL TEL—TIs, 6
dé névyg Gnd tig MEviag xMALETOL THy adTTV ~PiAo-
3 twiav émdeiEaodar, Evtad§a 6& obdSév towwdtov’ pica
an

tearneCa xai TH TAOVGIO xai TH RévyTL, xdtv TODOS


TIS TG, OSév TH TQEaTECH MECGSETVaL Sbvacal xv
mévns Tc, obdév ZAatTOv Gor Taek TH MEviay Th TIc
xowoviag diaxcicetar Seta yao sot fH y&orc. Kai
ti Savpdletg ci mAOVEIM xai TEvNTL; ADTS yae TH
Bacuet TH 76 SiGS5yA teQixeméva, TH tH GAOovO-
yida éxovtt, tH thy éEovciav éyxexewiopévy Tis
yiic, éxeiva TH Pacis xal TH TTOXG TH MEdG TT
érenpoobvryv xa8ecopévo pia todreCa moedxerton.
4 Tonite te SH00 ta Searotixd.
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Ob Toig &Edpaor Saget thy xowoviav, GAAG TH


mMeoaigéoer xai TH Savoia. Meta tig Abts tAQET-
cias xai 6 Bacviets xai 6 mévng TEdS TH TOGrECay
EQXOVTAL TAOTHY, HETE Tig adtTSG TYING, TOMKHIG SE 6
5 MEVNG XO WETS TAELOVOS TILA. Ti SHtotE; “OTL 6 pév
Q

Bacisds pvoetowg éube8Anpévocs nodypaow, donee


vadc TavTayo9Ev TEQiQQavTiCETAL KAI TOAAG TEOG-
toibetonr Ta Gpaothpata, 6 58 mévysg Orso THic dvacy-
atlas peovticov pdvov toeo@iic xai tov anodypova

3, 33 uGAAOV : mAEIOVOSG RLVSP Il 34 G00 : O10 LPs Il 35


TOWWUTOV + GAAG RLV. sPs Il 36 «dv : x. ev yee RL x. Hey Ps ||
37 tig om REP, |] fs :> VSA Il tH + oye AOL Tvevpatixt RLP,
il TEOGP Tivo L [I Svvatonr VA Il 38 tic om. V;A Il Gov om. VA Il
39 Seia : ion RLP, ll éotw om. RP; Il xeQ1e + xa Grdhev01G
RLV-P; || 40 TEVTL + pio. teumeta RLP; |j 44 TQOKELTAL :
ragaxerta S, MQOxXEITOL ai pio. Bedpoc L Tedxertat xa pitas
Boeaoig RP, |j 45 té&! om L |j Seonotixe: TvEvpatixd P; Il 46 ob
+ veg RLP, || 48-49 6 Baoeds - peta om. Ps || 49 tabtyy
+ xait RL || 50 mAsiovocg + Tagenoiac nal THC RL jj tt om. S |]
pév om. Vs || 51 éumemAeypévoc VA |] 53 te om. LA |] 54 pévov
@oovticev tr. RLV,AP,
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 3 205

Pourquoi donc ? Parce que le riche fait servir une table


bien garnie et profite davantage du luxe, tandis que la
pauvreté interdic au pauvre de faire preuve de la méme
générosité. Ici, rien de tel : il y a une seule table! pour le
riche et pour le pauvre. Méme si tu es quelqu’un de riche,
tu ne peux rien ajouter sur la table ; méme si tu es pauvre, tu
ne disposeras pas moins, du fait de ta pauvreté, des biens de
la communauté : car la grace est divine”. Et pourquoi es-tu
étonné qu'elle existe pour le riche et pour le pauvre ? Il est
vrai que pour le roi lui-méme, ceint du diadéme, vétu de la
robe de pourpre, détenteur du pouvoir terrestre, pour ce roi
aussi bien que pour |’indigent assis 4 demander |’auméne,
une seule table est dressée. Tels sont les dons que nous fait
le Maitre.
Ce n’est pas en fonction de la valeur sociale qu’il déli-
mite la participation, mais en fonction de |’intention et de
la disposition d’esprit. C’est avec la méme assurance? que
le roi et le pauvre s’approchent de cette table, avec la méme
dignité ; mais souvent encore, le pauvre s’approche avec
une dignité plus grande. Pourquoi donc ? Parce que le roi,
jeté dans mille affaires, est submergé de tous cétés, tel un
navire, et nombreux sont les péchés qui lui sont imputés. Le
pauvre, au contraire, qui s’inquiéte seulement de la nourriture

1. Tedmefa désigne le banquet eucharistique. Chrysostome insiste


souvent sur l’égale dignité du riche et du pauvre dans I’Eglise. Cf. Huit
cat. bapt., hom. 2, 13, SC SO0bis, p. 140 et n. 2.
2. Chrysostome aime & souligner l’égalité des chrétiens devant Dieu,
quelle que soit leur condition sociale. Cf. Huit cat. bapt., hom. 2, 13,
SC S50bis, p. 140 ; In dictum Pauli: Oportet haereses esse, hom. 4, PG 51,
259 ; Exp. in Ps. 48,2, PG 55, 224 ; In lobannem, hom. 15, 3, PG 59,
102 ; In Ep. I ad Cor, hom. 10, 1, PG 61, 467.
3. Sur cette notion, cf. Sermons sur la Genése, SC 433, p. 373-374,
nc: « Onuiia/ragensia ».
206 JEAN CHRYSOSTOME

55 xaL Hobylov Exavnonpévos Piov, TeEHGv, donee év


Apévi xaPTWEVOS PETA NOAATIC THC aoMaAEtac tH
ToaTéCH MEOGEQYETAL.
TldAw év taicg s0Qtaig tatc w8ev 6 wév névyc
év xatngeta, 6 56 mAObSLOs Ev PaLdedtyT1, od 5c
6 Try ToamECav pdvov, GAAG xai Sa TH ipe&tio SEQ
a

yao én tig toeanélng naoyova, todto xai én tHv


ipatiov bropévovow. “Otav yao (81 Tov edrogov xai
438 = roADTEACOTEQaV TEQbEBANLEVOV GTOANY, TANTTE! ToL
xa tTaravicer naga mavtas Eavtov.
6' *Evtabea 5é xai aiity 1 Evdera &vijontar “Ev yoo
an

Tad naaiv got ipatiov, TO AOVTEOV Td GHTHOLOV’


‘Ooo yao, pnotv, sig Xgiotév é6anticSnte, Xouotov
évedboacde*.
Mi) toivey xataoybvapey thy éoethy tabthy
7 TH MESH xai yao 6 Se0ndtHS TUGV mAOVGtOUS xal
°

TEVYTAS Gpoiws Etipnos, xai SobAovG xai SeomdTas"


GAAG cpeupdped0 tov Seondtnv TTic TMEQL Mac
ebvoiac. Apuoibl] 5& dgiotn, moAiteta xadaok xai
uxt) vi@ovuca. Atty 1 peytotn xai Aapred éooTr

3, 55 ETLAVTIONHEVOS om. A || HeEpev om. LV.P, [1 56 domarciag


+ xal menoi8noews RLP, | tH : tH i. xo mavayia RLP; th
ieg& Vs || 57 medce101 RLP,; || 58 év taic EwSev Eogtaits RLP; |l
59 xatnpeia + xoi ToAoim@gia: RLP; |i ev? + magencia. xi RLP;
|| 60 xo om. P, [| inertia + xoi re Aourd EmiBAnpatra RLV.P; ||
62 iy + 6 mévyg om. RLV;P; ll ebmogov + Aapngotégav RLP; |I
63 modvtedectegav om. L || megubaAddpevov P, || mAnttTEeTtat
+ trv didvouv RLP; || 64 xai om. S,V; ll Eavutév mage mavtas
tr. RLP, jj 65 évdew + xai 4 Adm xal fH a&ndia RLP, || 66
maga om. RP; |} 16! + 9eiov RLP; | tO? : xai RLP; || 69 toivev
+ @yarntol RLP, | tiv + peyiotyy xo Aopredv RLPs | toxdtHy :
tod m&oxo Ps | 70 pé9n + xai &dnpayia RLP, | yao : yao
xai RLP; om. $,V<A | 6 dcométy¢ hav om. S,V<A | 71 spoias
- Seanétas : Seon. bp. Etiunoe xai SobAovG R 6p. étipynoe L
[| 72 &peupapeda. + GdEA@oi xai Teis RL || tov + xowov RL ||
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 3 207

nécessaire, quia en charge une existence dépourvue de responsa-


bilités et tranquille, qui vit dans le calme, tel un navire resté
au port, s'approche de la table en toute sécurité.
A l’opposé, dans les fétes 4 l’extérieur, le pauvre baisse
les yeux de tristesse, alors que le riche est dans l’allégresse,
aussi bien en raison de la table que des vétements, car ce
qu ils éprouvent au sujet de la table, ils le ressentent aussi
au sujet des vétements. Car lorsque le pauvre voit le riche
enveloppé dans un habit richement orné et particuli¢rement
somptueux, il est bouleversé et se reconnait misérable en
comparaison de tout le monde!.
En ces lieux au contraire, son indigence elle-méme
disparaic. Pour tous, en effet, il n’existe qu’un seul vétement,
le bain du salut : Car vous tous, dit l’Apétre, qui avez été
baptisés dans le Christ, c’est le Christ que vous avez revétu®?,
Une vie pure et
Alors, ne déshonorons pas cette féte en
une Ame sobre nous enivrant, car notre Maitre a offert
les mémes honneurs aux riches et aux
pauvres, aux esclaves et aux maitres, mais récompensons le
Maitre de la bienveillance qu’il a pour nous. La meilleure
récompense pour lui, c’est une vie pure et une Ame sobre.
Pour cette féte et ce rassemblement grands et éclatants, il

tptic + Evexa, RLP, |i 73 &gisty + cig 9edv Bios &yvdcg RLP; |


74 viovce + xai Sieynyequévy RLV.P; || atty + to(voy RLP;
| peytoty xai Aapmed : p. x. A. xal tavceBaatos RLP; om. S.A

3. o. Ga 3, 27

1. Sur lutilisation de la figure du pauvre et du riche dans l’ceuvre de


Jean, cf. t. 2, p. 37-38,
2. Péricope commentée lors des instructions prébaptismales. Cf. Huit
cat. bapt., hom. 2, 11, SC SObis, p. 139. Lors du baptéme, les candidats,
dépouillés de leurs habits, regoivent l’onction sur tout le corps. Aprés
limmersion, ils sont revétus du vétement blanc des nouveaux illuminés
quiils portent le jour de Paques et pour toute la durée de l’Octave. Cf.
ibid., p, 92-101.
208 JEAN CHRYSOSTOME

75 Ka TAVTHyLeIc ob xoNeTMOV Seitat obsé Samkvne,


GAAG TEOaIQEGEWS KyASTg xal Siavoiag doiotT<.
Towdta yao évtad9a ta Svia. ObSév C@paTixdv
évtadsa moAcital, GAAG axedacic Seiwv Acyiav,
ebyai natégav, eddoyion iegéwv, dn6voie xai cigrivy
8 XOL GLUMovia’ MvEevpaTtind Ta 5HQQ, TvEvHATIXdS 6
S

j109dc.
“Eoot&ompey thy éogtty tabtyy thy pEylotHy xat
AgpRody, Ev fh AvéoTtH O xbeQLos’ avéotN yao 6 xbQ106
xa TTV oixovpévny Eavtd ovvavéotynoev’ adds pév
8 avéotn tov Savatov Ta Seope Siagengas, FTas 6
a

avéotnos TOV HuSv Gpaeti@v ths ceeds Sarboac.


“Hpagtev 6 Addp xo dmé9avev: GAN ody Huaetev 6
Xeuotds xai ané9ave. Kardv xai taedSotov toto
éxetvosc Tuaete xai aré9avev, obtos oby Tuaete xai
9 aréSave. Tivos Evexev xai 61& TI; “Iva. 6 Gpagtov xai
S

a&ro8avev 61a Tod pT Gwagtdvtos pév, &noPavdvtocg


5é, SovnPFf Tob Savetov tac Aabas arodboacSat.
Otto xoi émi yonwatwv yivetar. Oeirer tis
TOAAGHIG xai obx Exav xatobarsiv xotéxetor év
9 SEopoic’ GAAS Obx dpEirov, Svovdpevoc 56 xataboAciv
aA

xa xataveic, &rérvce Tov OrEevSvvov. Oiita xai Eri

375 xai + HA lj ob: ovyi S: Il dandvng + ovdé xorMomopov


O@L0:T0S xarl AauTe@v ipati@v meguboAty RLV,P; ll 76 OAAG
+ Biov &yvod xal RLVSP; ll &yadtic om. S.A || 77 yao + To RLPs ll
Te om LP; Il 78 GANG + T LOvov RLP, || 80 GUPPOViE + wai SaxgQve.
nai meocevzai Svtws RLPs [I Tvevpatixds + xai RVs |] 80-81 6
pia8dc : meat 6 GbAAOYOS RLP, ll 82 soQTaowpey + &yorntoi
RLP, ll THY, Eootiy TOUT TV peyiotny mout Aomedy : Thy Hp.
%. a. & tabtny R TV é. stabrny 8.V5 Il 83 avéotn + TQLHPEQOS
x vexgaiv RLP; I xOguoc! + Hav insod Xorotod (7H. i. x. om. L)
EogTéowmpey 86 adttyv pardseéic 6pod
6 rear SeoaeBGc RLPs Il xbgtog?
+ inoods RLP, il 84 ,OVVAVEGTNGE xan RLP; || 85 avéoty! + a6
Sedg RLP, || 8& + navtas RLP, || 86 qudv om. RLA || 87 6! om.
S,Vs || aA’ om. Py || 89-90 odtos - &xéSave om. A |] 90 Tivos
Evexev xai om. A || {va : Sti A |] 92 tas Aabds TOD Savdtou
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 3 209

n’est besoin ni d’avoir de l’argent ni de faire des dépenses,


mais d’avoir une intention bonne et une disposition d’esprit
excellente. Telles sont les qualités qui s’achétent ici. Rien de
corporel ne se vend ici, mais l’écoute de la parole divine, les
pri¢res des péres, la bénédiction des prétres, la concorde, la
paix et l’harmonie. Spirituels sont les dons, spirituel est le
salaire.
Résurrection et baptéme : les deux résurrections
Célébrons cette féte, la plus grande, cette féte éclatante,
lors de laquelle est ressuscité le Seigneur ; car le Seigneur est
ressuscité et, avec lui, il a ressuscité |’ univers ; il est ressuscité
aprés avoir rompu les liens de la mort ; il nous a ressuscités
en dénouant les chaines de nos péchés. Adam a péché et il
est mort, mais le Christ n’a pas péché et il est mort 1 C'est
nouveau et paradoxal. L’un a péché et il est mort, l’autre n’a
pas péché et il est mort. Dans quel but et pourquoi ? Pour
que celui qui a péché et qui est mort puisse se dépouiller des
attaches de la mort grace a ’autre qui n’a pas péché, mais
qui cependant est mort.
C’est aussi ce qui se produit pour |’argent. Souvent un
homme qui a des dettes, ne pouvant pas les acquitter, est
retenu dans les liens ; un autre, bien qu’il n’ait pas de dettes,
peut les acquitter ; en les payant, il a délivré le débiteur. C’est

tr. RLP; | 93 yonnatov : yonpatimdv opernuatwv RLV-Ps |


94-95 év Seqp0ic om. S, || 96 xai! om. A

1. La doctrine des deux Adam et du rachat d’Adam par le Christ,


développée 4 l'occasion de la polémique menée par Irénée de Lyon contre les
ébionites et les gnostiques, qui réfutaient l’incarnation du Fils (cf. Contre les
hérésies 3, 18, 7, SC 210-211, p. 368-371), a une origine néotestamentaire :
Le 3, 23-28 ; Rm 5, 14; Col 1, 18 : le Christ, nouvel Adam, fait renattre
4 la vie érernelle tous ceux pour qui le premier Adam avait été un principe
de mort. Cf. E. Testa, Hf peceato di Adamo nella patristica (Gen. III),
coll. Studii Biblici Franciscani Analecta 3, Jérusalem 1970, spéc. le chapitre
concernant les Antiochiens, p. 76-106.
210 JEAN CHRYSOSTOME

Tod Addy yéyovev. “Qepettev 6 AdGp, xatEtxyeTo bd


tod S108dAov, GAA’ obm Eixye xataboAciv: obx der
rev 6 Xouotés, ob88 xatetyeto bnd tod S108dAov,
100 GAN MSbvato xataVEetvar Td xoéOG. "HAVE, xatéBare
Savatov bréE TOD xaTEXovEVOD bitd Tob StaBdA0v, Tva
éxeivov &roAvon.
8'. Eidec tig GvaotécEems TH xaTOQsHpata ; AutAobv
Gresavopev Hwetc Iavatov, obxobv SinAFv mto00-
Soxfoopeyv thy avaotaow. ADTOS aTAODV &mé9ave
Sévatov’ Sua Toto xai anATy &véotH dvaotacw.
lc; "Ey AéEyo: doté9avev 6 Addy xal TO odpatt xai
w

TH box aréSave xai tH apaetia xai tH pbdoer “Hi


av uéoa paynte ano tod EbAov, Savato ano8aveiage*.
Kai phy obx abdti tH héon aréSave tH pboet, GAAG
TH Guaetia, tH 5é pvce: botegov. Xarendtegov 56 TO
Qpagtia anoSaveiv. Exeivog 6 Savatog tig puxiic,
ovtos 6 Savatos TOD cdyatoc.
“Otay 56 &xobaTes 61 9avatOs Tis thuxis, UN voutons
Wuxi ao8vyoxew: &dévatosg yao éot1. Odvatog 5é
poxtc Guaotia xai xdraa1c aiwvia. Auk todto xai 6
Xoistés mnov My pobn dite and tév anoxtetvovtev TO
oA

o@ua, THY d€ poy un Oovapévev aroxtetvar’ pobHOnte


dé uGidAov tov Svvauevov xai poynv xoi oGua dnodéoat
év yeévvn. Td 5& &rroAAOMEVOV D—PéotHxe Ev, Ew

3, 97 é om. P; lI bbe? + xa RLP; | 100 Wve : tH. éni tov


oTaveov V; 7. év TO STAVE® 6 deoroT ys xa RLP, |) xatébore
+ tov RLP, [fj 101 bro : éo S, |] 102 anodvon + tv Seopav
tod &Sov RLP,;
4,1 elves: elec &yannrol R eidete ey. LPs | t& xaToQdapaTa.
this, évactacens tr. Ps || 2-3 meocdoxnoapev + xat RLVSPs |}
3 adtds : 6 XOLSTG RLV-P; |i 6 7 + 5é RS, Il 7 paynte + pnsw
RLP; | 8 tf pucet 6 &Sap LP, GANG TH Gpagtia A om. R || 9 dé!
om. S; || to : th A TO TH Vs Il 10 tO Gpagtia d&mo8avetv : dn.
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 3-4 211

aussi ce qui est arrivé 4 Adam. Adam avait des dettes, il était
retenu par le diable, mais il ne pouvait pas les acquitter ; le
Christ n’avaie pas de dettes, il n’était pas non plus retenu
par le diable, mais il pouvait payer la dette. I] est venu. I
a payé de sa mort la délivrance de |’"homme retenu par le
diable!.
4. As-tu vu les bienfaits de la résurrection ? Nous, nous
avons connu une double mort ; dans ces conditions, atten-
dons-nous a une double résurrection. Le Christ est mort
une fois : c’est pourquoi il n’est ressuscité aussi qu’une fois.
Comment ? Je vais te le dire : Adam est mort, corps et Ame ;
il est mort et du fait du péché et du fait de la nature : Du jour
ou vous mangerez de larbre, vous mourrez de mort*.
Pourtant, le jour méme, ce n’est pas du fait de la nature qu’il
est mort, mais du fait du péché ; du fait de la nature, c’est
plus tard. Or le plus pénible, c’est mourir du fait du péché.
Cette mort-ci est la mort de l’Ame, cette mort-la, la mort du
corps.
« La mort de I
Cependant,
de 12
lorsque tu entends parler
V4
de
lame, c'est !@ mort de l’ame, ne pense pas que |’Ame
le péché » _ meure, car elle est immortelle. La mort de
l’Ame, c’est le péché et le chatiment éternel.
Pour cette raison, le Christ dit lui aussi : Ne craignez pas ceux
qui tuent le corps mais ne peuvent tuer lame; craignez plutét
celui qui peut faire périr a la fois l’ame et le corps dans la
géhenne”. Or ce qui est perdu subsiste, mais se trouve hors

TH Gp. F odpatt R 6 op. or. A odpati LPs Il 12 Sti om. V; Ii


TG om. RVSA II vouions + tH Vs Il 13 de : ya S: Il 14 spuxiic
+ €otiv LP, || aiwvia om. RA || 17-18 év yeéwn dodécan tr. RLP,

4. a. Gn 2, 17 b. Me 10, 28
1. Développement paralléle : Huit cat. bapt., hom. 3, 21, SC SObis,
p. 163 et n. 1.
212 JEAN CHRYSOSTOME

5& tg SWewg tod imoAgcavtdg Eat. AAA’ SrtEQ


2
° Sreyov, M’ NSv SutrA0ds 6 Pavatos. Odxobv xa TH
avdotaow Sutkiv yevéo8oar Sei. “Exi tod Xgiotob
439 arhots 6 9évatos: ob yao! Haotev 6 Xeiotéc. AAA
xai adtdos 6 dtrotds Savatos SV Tuds. Ob yao dpeire
tov Savatov Exeivos ob yao Ay OmEb9vvos &naoTia,
2 516 ob8é Savatou: Sta Tobto éxETvog pév aveoTH
a

thy &vaotasw tHv dno tod &rAOd Pavétov, TwEic


8& Sindodv aro8avévtes Savatov, SinATv xoi TT
avaotaow é&vicotépedia.
Miav pev &vaotacw &véotnpev tTéws TH &N6 Tic
3 auaotias: ovvetadpnuev yao abté év tH Partiopatr’,
o

xa ovvynyéesnpev adts 61a tod Barticpatocs. Mia


abitn avaotacig anadrkayi Gpaethnudtov, SevtéEa
Sé &vactacis | TOD odpatos. "ESmxe thy petCova,
TE0GSOxaA Kai THY EAGTTOVa. AUTH yao TOAD LEiCov
3 éxeivys mOAD yoo peiCov GpaeTiGv a&narrAayrvar
an

oda isciv &victépevov. Auk todto émece tO


oGpua, énedt] Hwaetev’ obxobv ci doxT) Tod nEcEtv
Gpootia, dex) TOD dvaotivar TO &madAayTivar
Gpaotias. AvEotnpev A0utOv TH petCova &vaotact,
TOV YaAENOV Savatov Tig Gnagtiag Ottpavtes xal

4, 20 Ereyov : EA, Enavarabay méAw Styyhoopat tov Adyov R


&A. 6m. 1. dtaxgivyjse tov A. LP, A. ém. 7. Svegevvijsw Vs Il Hudv
+ téV év9oamov RLV;P; ll durrAodc + éotiv LP; || 21 Sid post
20 obxodv tr. RLP, || én + 5& RLP, |i 22 &raotc om L || 23 Hes
+ yéyovev RLP, jj 24 éxeivov LP, || yoe@: 5& RLP; || brev$vvocg
+ tH Ps P25 pev + aig d&veb8vvog RLPV.P; || 26 &rA0b : anda P;
om. S, || 27 bE + OS brevdvvor RLVSP; | 28 omiotépedar, :
59ev RP; &. oldev L || 29 évaotaow om. 8S, || 30 abt@ : XQLSTH Ps Il
31 tod Borcticpatos : Tis Gvastacems R || 32 EvaoT act + Ayouy
1 REP; |] &roddroyr: &. tOv RP; &. t@ L || 33 56 om. S, Il 4
+ dveotaats R || odpo.tog : 6. Nev R o. Twdv avactacic LP,
ll E5wxe + totvov RLP, || peiGova + dvaotacw iyovv tiv ano
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 4 213

du champ de vision de celui qui !’a perdu. Eh bien, ce que je


disais, c’est que pour nous, la mort est double. Dans ces
conditions la résurrection doit étre double aussi. Pour le
Christ la mort a été unique, puisque le Christ n’a pas péché.
Mais elle-méme, cette unique mort a eu lieu 4 cause de nous.
Lui, en effet, il n’était pas assujetti a la dette de la mort : il
n’était pas redevable du fait du péché, c’est pourquoi il
n’était pas non plus soumis a la mort. Voila pourquoi il a
connu la résurrection de la mort unique, tandis que nous
qui avons connu une double mort, nous connaissons aussi
une double résurrection.
La premiére résurrection, celle que nous
Le baptéme :
avons connue jusqu’alors, concerne la
premiére
résurrection mort par le péché : nous avons été ensevelis
avec lui dans le baptéme‘ et nous nous
sommes éveillés avec lui grace au baptéme. Cette premitre
résurrection est une délivrance des péchés, tandis que la
seconde résurrection est celle du corps. Il a donné la plus
importante, attends aussi la moins importante. La premiére
est en effet beaucoup plus importante que la seconde, car
il est beaucoup plus important d’étre délivré des péchés
que de voir son corps ressusciter. C’est parce qu'il a péché
que le corps a connu la chute. Si l’origine de la chute, c’est
le péché, Vorigine de la résurrection, c’est la délivrance du
péché. Nous avons désormais connu la résurrection la plus
importante quand nous nous sommes débarrassés de la mort
terrible causée par le péché et quand nous nous sommes

tis dpagtias RLP, jj 34 xai om. S || 37 et: 4 Ps ll neceiv + HA


l| 38 td om. Py If Gnodrayiivar + ts A Il TO GmadAcrytiven :
GrodrayT Ps |i 39 évéoThpEV Aoutov >A. &. témg RLP, &. Vs Il
TOV + TUXQOV xai RLP, || xai om. S,

4. co Rm 6,4
214 JEAN CHRYSOSTOME

a&rodvckuevor Th raAcov ivétiove yA toivev bréQ


Tig EAATTOVOS arayogebompeEv.
Tadthy xai tweis méAo tiv dvaotaow &véoTT-
nev, Ste éBantico§nev xai ot viv tod Panticpatos
4 TH TEoav xatakimdséevtec, TA XOAG TadTa devia’.
a

Tled tis x8éo 6 Xeiotdg EotavEd9n, GAA’ d&vEotN


TH MAQEAPOKG] voxti: obtw xai odtor 700 THs x9Eo
OO Tg GagTiag xatElyovto, GAAG GLvavéoTnoav:
éxcivoc cmpati dré9ave xai oopat. &véotr obtot
5! 0 Gpagtia foav te9vyxdtes xo dtd Gwagtiv dvéotnoav
EhevdeQuSéevtes.
‘H pév obv yi xat& tov xa1gdv todtov tod Eagos
06a xai fa xai Ta GAAG Tptv éxdtSwow Gv9n, To
6é USata ts yri¢ THIv teotvdteQov AcwGvo. eerkE.
5 M7 Savpéons si and tHv Di&tOV E6AGoTHGOY &vON
a

obdé yao 1 Yi xaTta& thy oixciav Pbow, GAAG xaTE


tO éxitaypa tod Seondtov thy BAGoTHY éxdldmorv.
"EeéSmxe xa év doz TOV DSaTOV 1 PboIg CHa xvodb-
neva. F~ayayéta yao, not, ta ddata éoneta oydv
6 Saoév'. Kai 16 émitéynota gégyov éyéveto xai 4
o

a&ipoxog éxeivy obcia guipoya GGa séqegev. Oita

4, 41 totvov pr tr. Ps il 42 d&mayogebmpev LP, |] 43 tadtyv


+ obv RLP; || 44 santiodnpev : &. duotms LP; & a> Vs Il viv :
tty R | tod + Gyiov Ps | 45 thy qpégav : 56 viv Eomégav RA
om. P, || xataéadévtes : x. p9dco1 LV.P, x. iSetv R | te + Tyrie
xo LPs | devia : téxva tod xorotod xai mvevpatind R &. Tob
xeistod LV.P, || 46 Sec + de P; || 47 xai odtor om. V; | 48
suvavéotyoav : dvéstyoav viv bnb Tig Betas xegitog bie Tob
ayiov Bartiouatog RLP, cvvay. viv da 16 Bartiopatos V; Il
49 éxetvos : 6 xQIGTOS RLVSP; | odto. : obto1 SE RLP; odto1 oi
veopatiatot Ps | 52 todtov om. RA || &éeos A Il 54 Sata : viv Vs
i. viv RLP, || €5eiEe : avéderEe xai V, 83. xoi LP, | 55 Savucorns
+ yannré Ps || 56 ob8é om. R || yao : y. xat’dgyas R om. S; Ii
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 4 215

dépouillés du vieux vétement 4 Alors, ne doutons pas de la


moins importante.
Cette résurrection, nous aussi, nous l’avons connue autre-
fois lors de notre baptéme et ils la connaissent aussi, ceux
qui aujourd’hui viennent d’étre jugés dignes du baptéme,
les beaux agneaux* que voici!, Avant-hier, le Christ a été
crucifié, mais il est ressuscité la nuit passée ; de méme, ceux
que voici étaient avant-hier retenus par le péché, mais ils
sont ressuscités avec lui ; lui, c’est dans son corps qu’il est
mort et c’est dans son corps qu’il est ressuscité ; eux, c’est
par le péché qu’ils étaient morts et ils sont ressuscités,
délivrés des péchés.
Il est vrai qu’en cette saison printaniére, c’est le temps
ot la terre produit pour nous des roses, des violettes et
d’autres fleurs, mais les eaux nous ont montré une prairie
plus réjouissante que la terre’. Ne t’étonne pas que des
fleurs aient germé du sein des eaux, car ce n’est pas non plus
suivant sa propre nature que la terre produit pour nous la
germination des plantes, mais suivant le commandement
du Maitre. Au commencement la nature des eaux a aussi
produit des étres doués de mouvement. Ill est dit en effet :
Que les eaux fassent sortir celles des dmes vivantes qui sont
des reptiles! Et le commandement s’accomplit, et cette
substance sans vie produisait des étres vivants. De méme

xate! > raged LV; naga abtiy P, | oixeiav : idiav Vs Il AAG


+ Seta xai RL || xaté2 : nagd& LVsPs Il 61 &éqegev : avéqegev P,

4. d. Cf Mc 2,21;1¢5,36 eCfiJn1,29 f Gn 1, 20
1, Assimilation du baptis¢ avec l’Agneau pascal vainqueur qui représente
traditionnellement le Christ, d’aprés Jn 1, 29 : Voici LAgneau de Dieu qui
enleéve le péché du monde. Avec V inscription au baptéme, les chrétiens entrent
« dans le troupeau du Christ ». Cf. Huit cat. bapt., hom. 1, 2, SC 50 bis,
p. 109. Allusion aussi aux aubes blanches revétues par les nouveaux baptisés.
2. Tableau rappelance implicitement Gn 1, 9-11, dans le buc de montrer
la supérioricé de la nouvelle création par le bapréme.
216 JEAN CHRYSOSTOME

xai viv éayayétw ta Odata, obyi éometa tboyav


Cnodv, GAAG TvevpaTtine yYaQiopata. "EEfyyaye tote
te Hata ixSbac addyous xai dpeivouc, é&é6aAr" viv
6' ixdbas Aoyixods xa mvevuatinots, ixdbag bd téHv
a

GmootéA@y GAevSévtas Acite yuo, pot, xai motfjow


buds GAicis av9eanev®. Tabtny edkeye thy dAtetav
TOTE,
Kaivég dvtms¢ tig GAtetasg 6 TQdMOS’ Oi GALEbOVTES
7 éx TOv DdaTOV éxBGAAOVEW, TpEtcs cic Ta KSaTO
a

éveBOAAopeEv xa obtas NAleboapev.


*Hv note xai éni tHv Tovdaiov xodvp6y9ea"-
wade ti toxvoev TF xoALLENSI0a éExeivn, (va wa9n¢ TI
TTMOXELAV THY lovsaixty, iva wadng tov TAODTOV Tic
7 éxxAnotas. Koavpb)S0a bictev Tv xai xathoxETo
a

Gyyerog éxeit xo étagacce té bSata cita pete


Thy TaQaxTy Tod Bsatos énéBavev cic dodeviv xai
éSeqanebeto. Eig pdvog tod éviavtod éSeQamevbeto
nai Evdéws avNrodto 7 xkor<, ob Sk TH NtwxEiav tod
8 diS6vt0G, GAA Sie tH doVEvelav TOV AapLBavdvtev.
o

Katébatvev i&yyedos toivov cig tiv xoALLB Seay xai


Etaqusce 16 Sag xai cig E9eQumeveto. KathAvev 6
tay &yyéhov Seond'tyg cig Tov logdévnv xai étéoats

, 62 viv + xal ayia xodup6APga RLP; || 63 GAAG + Seo


xo.Vp. ii Eftyayov URPs il 66 prot + Oricw pou RLV. sPs ll
67- 68 THY GAvetav tote : TOTE TH GA. (th GA. tTOTE Vs) THV
viv év tH dyin Porricpatt TQOGEQYONEVHY RLV>P; II 69 xaos
+ yae LV.P; |{ 6vtas + TadThS RLV, || 70 teic + 88 RLV; ||
71 évebdAopev Ps Il Teboapev : GAtevopev RV; || 73 toxvev
RLV-P; Il padsns + bev RLP; |i 74 ‘iva om. RLP; ll HeB TIC + 56
mat RLP; Il 75 HOLTHQXETO + 6 P; | 78 sic - éSegamebeto om. L
|| 81 &yyeros Toivpy it (x. om, Vs) 6 ayy. Gro tod éviavtod
RLVSP; || 81-82 xai EtaQaccE 70 Sao om. Ps || 82 éSegqamebeto
cig tr. RLP; II xativev + xa LP; || 83 té&v ayyéhov om. Ps Il
Seandtys + tTHv SArwv Ps {| iogdavnv + moTapdOv RLP;
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 4 217

maintenant, que les eaux fassent sortir non pas celles des ames
vivantes qui sont des reptiles, mais qu’elles fassent sortir des
dons spiricuels!, Alors, les eaux firent sortir des poissons
dépourvus de raison et muets, maintenant elles ont donné
naissance 4 des poissons doués de raison et habités par
l’Esprit, a des poissons péchés par les apétres : Venez, dit-il,
et je vous ferai pécheurs d’hommes®, C’est de cette péche
quil parlaic alors.
En vérité, cette sorte de péche est nouvelle ; ceux qui
péchent, tirent hors de I’eau; nous, nous avons jeté dans
l'eau et ainsi nous avons fait notre péche.
Jadis, il y avait une piscine aussi chez les juifs*. Apprends
quel a été le pouvoir de cette piscine pour apprendre quelle
érait]’ indigence des juifs et quelle est la richesse de |’ Eglise >,
La piscine contenait de l’eau, un ange y descendait et agitait
l’eau ; puis le premier des infirmes A y entrer aprés que |’eau
avait été agitée se trouvait guéri. Un seul chaque année se
trouvait guéri et aussitdt la grace écait ¢épuisée, non pas a
cause de l’indigence de Celui qui la donnait, mais 4 cause de
VPinfirmité de ceux qui la recevaient. Un ange descendait
donc dans la piscine, agitait l'eau et un seul homme se
trouvait guéri. Le Maitre des anges est descendu dans le

4. g. Mc 4, 19 h. Cf. Jn 5, 2-8

1. Conception du bapréme comme nouvelle création, cf. t. 2, n.¢. 20:


« Création originelle et nouvelle création ».
2. Le baptéme assimilé 4 une péche (a partir de Le 5, 10 et de Jn 21,
1-14), le poisson (ix9b¢) comme figure du chrétien et le poisson | fonda-
mental, Jésus-Christ Fils de Dieu Sauveur (Inootic Xgiatog Qeod Tids
Lorre) done il est l’acronyme en grec, trouvent leur origine dans l’art
juif ot le poisson symbolise la résurrection. Cf. J. Dani£Lou, Les symboles
chrétiens primis ifs, Paris 1961, p. 54-58.
isode fréquemment utilisé par Chrysostome pour illustrer cette
idée : Pied Végalité du Pére et de Fils, hom. 12, |. 44-86, SC 396,
P. 322-326 ; Trois cat. bapt., hom. 1, 9-10, SC 366, p. Nae
218 JEAN CHRYSOSTOME

tO BSwQ xal TH oixovpévnv Graocav éIeoarevoe.


8 Ala tobto éxet pév peta tov TE@TOV 6 dSebtEQOS
a

XATEAD OV Obx EVEQaTtEbETO’ ‘Iovdatorg yag Edi50TO 7


xGQIG TOIg AoVEvéo1, TOIg NTMYOIG? Evtad$oa 5é pete
TOV TE@tOV 6 SebtEQOG, HETH TOV SedTEQOV 6 TEiTOG,
HETa TOV TOQITOV 6 TETAQTOG, xdv 5éxa, xv Eixool,
9 xdv éxatov, x&v pogious, x&v tiv oixovpévyv &racav
3

EubdANS cig tv xoAvpBASeav, obx avadtoxetar 7


xGQuG, ob Sarraveton 1 Saged, ob OvTobta1 TA VapaTa.
Kaivog xaddgoews ted70G. Ob yao EoTtL CMpATIXds:
éni pév yao TOV GOpPaTOV Sta MAEiovas GromADVH
9 TH vVepata, TAEctova Try xnAtéa Séyeta1, Evtad9a 68
a

dow TALVEL TAELOVaG, TOCOUTM xadaQdTEOE yivETaL.


e'. Eide péye9oc 5ugea¢; Aiatijenoov TO péye9oc
thc Smosh TAbTHG, O &vSoure. Obx EEcoti cor &d10-
pooms Cfiv: voLov cavt® 9éc pete dxnowetas ancone.
Ayov éo11 xa maAaiopata: 6 66 dyevidouevos navta
éyxoatebetat’.
wa

Eixw coi teonov Eva &eIoTOV xai GaMaAT xaToQ-


Sopatov; Ta d&iaqpoga pév eivar Soxodvta, tix-
tovta 5&8 Gpaetiag éxbéA@pev tic Stavotac. "Eott
yoR Tév TEayWaToOV TH HEV GuaoTHATa, Ta 5é Ody
Gpagtypata, Gpaetnuatav b& aitia. Otov yérws

4, 84 tiv - éVegdnevee : ESegdmEvee (€8eganeveto L) &r.


TI oix. RLP; || 85 bev + év TH reoba.tixf} xoAvpBAS ea LP; Ii
93 xavoc + Tic RLV;Ps ll xaddgoews +6 RLVSP; || 95 mAsiova.
+ xal RP; || 96 mAstovas tr. mAOVEe: RLP, | tocodtov L
5, 1 otdec Ps {| 2 TadTNs om. RLV5P; 3 SEC cave tr. RLP, ||
araong : méong A Grdous @vAattew rag a@getag RLV-P; Il
4 ToAatoperto. +6 TEQ@V Biog RLP, il 7 eivar om. P; || Sox0dvTa
+ Egya RL 8 diavoiac : 6. byav P, &. bpdv TOVTEAGS RLP, ll
got + xoai R || 9 Gpaotnpata pév tr. LP, || 10 atti : aitia xai
bré8eo1g RLV, aitia toyavovta Ps
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 4-5 219

Jourdain, il a agité l’eau et il a guéri tout l’univers. Aussi,


la-bas, le deuxiéme qui descendait aprés le premier ne se
trouvait-il pas guéri, car, chez les juifs, la grace était donnée
aux infirmes, aux indigents. Mais ici le deuxiéme est guéri
aprés le premier, le troisiéme aprés le deuxiéme, le quatriéme
aprés le troisiéme, qu’ils soient dix, vingt, cent ou des
milliers, méme sil’on envoie tout l’univers dans la piscine, la
grace ne s'épuise pas, le don ne se dépense pas, les flots! ne
se salissent pas. C’est une forme étrange? de purification : il
ne s'agit pas de purifier le corps, car pour le corps, plus il en
est qui se lavent dans les eaux, plus celles-ci regoivent de
saleté, tandis qu’ ici, plus les eaux lavent de gens, plus elles
deviennent pures.
5. As-tu vu la grandeur du don ? Homme,
Comment conserve soigneusement la grandeur de ce
le baptéme ? don ! Il ne t’est pas permis de vivre dans ]’in-
différence ; forge-toi une loi d’une rigueur
absolue. C’est une compétition et une lutte, mais celui qui
combat pratique en tout l'ascése*.
Faut-il que je te parle d’un moyen excellent et fiable de
bien faire’ ? Les choses qui semblent indifférentes alors
qu’elles donnent naissance 4 des péchés, bannissons-les de
notre esprit. Certaines actions, en effet, sont des péchés,
alors que les autres ne sont pas des péchés, mais une cause de
péchés. Le rire par exemple n’est pas par nature un péché,

5. a. 1 Co 9, 25

1. Jean utilise habituellemenc T& voate pour indiquer |’ intervention


de |’ Esprit saint. Aussi ce mor évoque-t-il mieux que b56Q l’aspect dyna-
mique de l’eau en soulignant la force et la puissance intarissable de la grace
divine, la supériorité du baptéme chrétien.
2. Kawvdg exprime les réalités de la nouvelle alliance et du monde
de l’Esprit. Cf. Iz Marth., hom. 15, 4, PG 54, 228 ; ibid., hom. 32, 4,
PG 54, 381.
3. Voir supra, p. 184, n. 1.
220 JEAN CHRYSOSTOME

wév Gpaoetnpa obx got pboet, yivetar 56 Guaetna


MooEevexIEIc Eni mAgov: dd yao yéAwtos ebtoarciia?,
and ebteaneriacg aisyeodoyia, and aisyeoroyias
ioxXed NocyLata, Gd TEAypaTwOV aicxoHv xorAKoEIs
mal tTymgian. ‘Avere obv tiv OiCav Gvwdev, Iva &véAns
a

GdAov TO VOoNLa’ av yao TA Gd1ACpoga PLAGTTApEIa,


ovdénote cig Ta xExwAvLEVa sumecodpEeda. Otwo
“aL yovatxas ideiv &dia@ogov civar boxeT MOAAOIG,
GAN Gnd TODTOD ExWutA GxdAGGTOS TixteTa, Ex
2 tig Exi9vplag toeveia, and moEVvEiag Td xdAGOIG
Q

xa TWogta. Oita S& teEvPaV obdév Setvdv civar


doxet, GAN évtEd9ev pé9n xa TH Ex THIS WEIS HLOia
naxd. Avérmpev toivvoy mavtayod tag dexac TOV
Gpagtnpatov.
25 Aw todto ovvexots a&nodabete SiSacxariac
xod Hpégav Su todto ént& Hpéoas épetfig cdbvatiw
EMITEAODWEV, THY TvEevpaTixty buiv magaTWEépEevor
teanelav, MoodvtES DUGS &moAabel SEiwv Aoyiov,
GAeipovtes Opic xad’ éxcotnv tqwéoav, xaSorAt-
3 Covtes buds xat& tod diabdAou' GyoudtEgov yao viv
5S

énitivetan. “Ooo peiCov 7 Sages, Tooobtw pEiCov xat


6 nOAEpO0c. Ei yao év T TRaQadecicw Eva. 6 SBoAOs iSov
obx Tveyxev, Ev TH ObQaVH TocobTOUS bEGv 1H¢ oicEt,
einé pou; "EEnyoiavas 1d Snotov, GAA wt pobnStic:

5, 12 TeocevEexdEic Vs Il yao om. Ps || ebteamenta + TixTETOL Ps


ll 14 aisxedv Teoypatav tr. RLP, [| 14-15 xdrao1g xai tyweic
RLV5Ps Il 15 obv : toivuyv P; om. RLV; |l avordev : xa&tovev RLP,;
ll avers + xai L |] 16 SAov : xai RP; || voonua + SAov RLP; ll
18 xai: tO A x. Tag L x. 16 RP; || moAAoig &dr&pogov elvat
doxei tr. RLP, || 19 tixterot: yevvatar Ps || 20 mA om. LP, |]
21 8& : xai 1d RP, tO A | 22 S0xei + tiaw RLP | évted9ev
+ émipbeta P || this om. RLVs I] 23 nani. Lil toivov + &yorntoi
RLP; || navtaxod om. P; || 25 todto : TOA Toto yaQ RLP;
ll 26 Huéeav + éxtotnyv LP; |] 29 qéeav + xai RP; ll 30 yao
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 5 221

mais il devient cependant un péché lorsqu’il est prolongé


trop longtemps, car du rire viennent /es plaisanteries®, des
plaisanteries viennent les propos honteux, des propos
honteux viennent les pratiques honteuses, des pratiques
honteuses viennent les chatiments et les peines. Arcache
donc la racine des l’origine pour pouvoir arracher la maladie
tout entiére : si nous nous gardons des actions indifférentes,
nous ne tomberons jamais dans les choses interdites. Ainsi,
beaucoup considérent comme indifférent de regarder des
femmes, mais c'est la ce qui donne naissance au deésir
immodeéré : du désir sort la débauche, de la débauche
viennent a leur tour chatiment et peine. Ainsi, il ne semble
nullement funeste de vivre dans la mollesse, mais c’est de la
que viennent l’ivresse et les maux innombrables qui en sont
issus. Extirpons done de tous cétés les origines des péchés.
La lutte Aussi bénéficiez-vous chaque jour d’ins-
contre‘ ructions suivies ; aussi tenons-nous sept
lediable jours de suite une assemblée religieuse,
dressant pour vous la table spirituelle, vous
faisant bénéficier des paroles divines, vous frottant d’huile
pour vous préparer 4 la lutte quotidiennement! et vous
armant contre le diable, car il actaque maintenant avec plus
de férocité. Plus grand est le don, plus grande est aussi la
guerre : si le diable n’a pas supporté de voir un seul homme
au paradis, comment supportera-t-il de voir tant d’ humains
dans le ciel, dis-moi ? Tu as effarouché la béte, mais sois sans

+ 5€ RL |j 31 émiti9eto1 + Exedy RLP, || 32 iSav 6 568oAoc


tr. Ps [1 33 d6Qav tocobtoug tr. LPs

5. b. Ep 5,4
1. Cesontles sept jours aprés Paques, du lundi au dimanche de l’Octave,
dévolus 4 l’instruction mystagogique des nouveaux baprisés et des fidéles
intéressés par cet enseignement. Cf. Huit cat. bapt., SC SObis, p. 101-104.
222 JEAN CHRYSOSTOME

35 petCova. Sovapw gr0Bec, payargav yxovnpévyy: éxetvy


MEVTHOOV TOV S—piv. Auk TODTO 6 BEdG a—piixev adTOV
&yew9ivar xata sob, tva Sia tig meteag abdtiic
uaOTG THs icxbos THic OTs Thy Sbvantv. Kai xoPeregQ
masoteibnys GeLoTtos TWH OUTHVTG, EXVEVEVQLOLEVOV
40 adinrtiy, Twednpévov AaBdv, GAcibas, youvacas, cis
edoagxiay ayorydv, ovx apinow Hovyacew doindov,
GAN sig tod &yOvacg xatiévor xeAebet, fva adtov
HSGEN Sia tig meigas Bony évé9nxev adtH Sbvapw,
otta xai 6 Xeiotdg énoinoev. "Hdbvato pév yoo
45 €x¥9Q6v éx TOD pécov Aobetv: GAN iva ob don THis
xaoQrtTOS Thy breoboAny, Tig MvEDNaTUXTs Svvéepeos
tO péye8os fv fAabes éx tod Pantiopatos, &pinow
441 | adtév cupnréxeo8ai, MOAAGG GOL THY otTE~Péaveon
TAQEXOV TUS DTOSEDEL.
so 6 Ald tobto énta Tpéoas Epetiic anorkavete dibac-
xariac, ote &xoBGc padetv Té maAGiopata. AAAwS
5é xai y&pos EoTi MvELPATIXOS TH yiwopEva. "Emi 58
yopov gas Exta Tpeod@v ai tactdbes Eotrhxaor’®. Ava

5, 35 éxeivy: bu éxeivng RLP, || 36 adtév om. P; || 39 G&QUSTOG


+ tew@vta Ps || QurrGvro om. Ps || 40 avanti + wor RLP, ll
42 xadeivar RLP, I 44 yag: y. (y. om. Ps) OG Sedo Tov TOAEpIOV
TGV xai RLP, yg tov V;A || 45 Ex9Q0v + S16Borov LP; Il
46 bregboayv + “al RLP; Il 47 éx: 80 RLP; jj tod + &yiov RLP,
\| 47 -48 aepinow abdtov : abtov apiixe P; || 48-49 nagéxov tv
otepive tr. _ REP; {| 50 toto + toivuy RLP; | 50-51 didacxaAtac
+ RVEDMOATIXTG RLP; ll 51 nadaiopata + tod Ex9e00 RLP; || 52 té
ywopeva, rvennatixog tr. RLP; || 68? : yog tov R 8é t&v RLP,

5. oc. Cf. Gn 29, 27 ; Jg 14, 17-18 ; Tb 8, 20 ; 10, 8

1. Le nouveau baptisé, soldat du Christ, métaphore explicirée dans


V'In s. Pascha 6, 6, p. 292.
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 5 223

crainte : tu as regu une puissance plus grande, un glaive


aiguisé 1: avec lui, perce le serpent. Si Dieu lui a permis de se
montrer féroce contre toi, c’est afin que, par cette expérience
méme, tu apprennes la puissance de ta force. Et, tel un
excellent entraineur qui, ayant pris en charge un athlete sale,
affaibli, négligé, le frotte d’huile, l’entraine, l’améne a
prendre une belle carrure et ne le laisse pas en repos, mais lui
ordonne de descendre combattre pour lui apprendre par
lexpérience la force dont il l’a doté, ainsi le Christ a agi. Il
aurait pu en effet faire disparaitre l’ennemi mais, afin que tu
apprennes la supériorité de la grace, la grandeur de la
puissance spirituelle que tu as regue du baptéme, il le laisse
en venir aux mains, te fournissant maintes occasions d’ob-
tenir les couronnes.
Un mariage Aussi bénéficiez-vous de sept jours consé-
spiritue cutifs d’instruction, de fagon a apprendre
exactement comment utter. [ls’agit d’ailleurs
d’un mariage spirituel?, Or en ce qui concerne les mariages,
la chambre nuptiale reste dressée sept jours durant*>. C’est

2. Chrysostome enseigne ce sacrement aux nouveaux baptisés en lui


donnant toute la réalité d’un vrai mariage : contrat entre le Christ époux qui
apporte des présents — les dons spirituels et le sang versé pour le rachat — et
le baptisé-épouse qui apporte en dot la renonciation 4 Satan et l’atrachement
au Christ. Cf. Hust cat. bapt., hom. 6, 24, SC 5Qbis, p. 227. ll y consacre
la catéchése 1, ibid., p. 108-132. Métaphore d’origine paulinienne, a l’usage
généralisé : O. Casex, « Le bain nuptial de l’Eglise », Diew vivant 4 (1945),
p. 43-49 et J. LEMARIE, La manifestation du Seigneur. La liturgie de Noél et
de l’Epipbanie, Paris 1957, p. 361-378, citent de nombreux textes sur le sujet.
3. Usage a Antioche, cf. Huit cat. bapt., SC 50 bis, p. 101. Allusion A la
coutume paienne selon laquelle la chambre nuptiale était une construction
provisoire (cf. PGL p. 1046) dressée pendant le temps des festivités (cf.
DAGR, d’aprés les textes et les monuments, t. III, Paris 1904, p. 1649).
Tradition judaique et réminiscences bibliques : les sept jours de féte des
noces de Jacob et Rachel (Gn 29, 27 ; cf. Le Pentateuque, BA, p. 227,
n, 27 & 29), de Samson (Jg 14, 17-18) ; cf. Tb 8, 20; 10, 8.
224 JEAN CHRYSOSTOME

TOdTO xal HpEic éExt& Téoag ouiv évopoSethoapev


5
wa EVTADSA TEdG Tas LeQds EoThVaL NaOTHSaG. ANA Exei
pév pETa Tas ETA HEQAG AbovTaL, EvtTadsa bE av
SEANS Sia MATOS Eni Tig ieQdic Lotaca MaoThédos.
Kat éni pév tév Eo8ev yepov 1 vou~n peta MEdTEQOV
iva. 7 xa Sebtegov obx éatiw obtas EméQaatos TO
6 vongio évtabdsa 5é ody ota, AAA’ Saw 6 xEdvoc
o

TQCELOL, TOGODTH SeQuétegor xai oi Egwtes tod vun-


piov4, tocoobte ywnouditegat ai meoinAoxal, Tooobta
TIVELLATIXWTEQE 1 GDVOLGIA, EGV VAMMwEV.
Tléaw éni tév copdtov peta vedtyta yijoac’ év-
442 65 TAD9A WETa Yeas vedtng;, xai vedtns obdé!zOTE TEAOG
éyovoa, éav SéAMpEv. MeyaaAn 7 xo, GAN gota
peiCov, éiv SEA@pEv’ xai 6 Matdiocg uéyac Fv Ste éBar-
TICETO, GAAG TOAAG petCov éyéveto peta tabra, OTE
éxnovece, ovvéxvve tobs "lovdaioug peta tadta cic
7 Tagdseloov Hondyn, cic Toitov dvAAVEV obgavov.
S

“Qote scot xai Hiv, éav 9AMpEV, abEToor xaL


thy S08eicav piv yao peyarbvar &1& Tob Partic-
patos. AbEetan 5é bt Eoyov &yadGv xai Aapteotéea
yivetar xal pardgdtegov tiv tagéxer TO Dds. Kav

5, 54 bpiv om--P; |] 55 medg om. LP; || 57 maotédos : teamécne Ps


| 58 me@tov LV-P; Il 59 4 om. RL |] 60 Scov P, | 61 tocodtov
V;AP; |] Sequétegor + xci LV-P; | 63 é&v : Gv RV, éav 6 viv L
| 68 OAS + W&AAOV RL || peiGwv : pOAAOV VA || Ste : xai tote
yev RLP, | 69 exiyqvoce + tov yeIoTov wal RLV-P,; |] peta + 5
RLP, | 70 heméyn + xai RP, || 71 éav : &v RLV,A | 73 dé om. A

5. d. Mr 9,15; Mc 2, 19; Le 5, 34.


CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 5 225

pourquoi, nous aussi, nous avons institué a votre intention,


par une loi, l’obligation de vous tenir ici, pres de la sainte
chambre nuptiale, sept jours durant. Or, dans le cas de la
chambre nuptiale, au bout des sept jours cela prend fin ; ici,
au contraire, si tu veux, tu te tiens indéfiniment prés de la
sainte chambre. En outre, dans les mariages al’extérieur, aprés
un ou deux mois, |’amour de |’époux pour sa jeune femme
n'est plus le méme. Ici, au contraire, rien de semblable : plus
le temps passe, plus le désir de lépoux4 est ardent, plus les
embrassements sont sincéres, plus l’union est spirituelle, si
nous restons vigilants.
Pour le corps, j’y reviens, aprés la jeunesse vient la vieillesse,
ici, aprés la vieillesse vient la jeunesse, et une jeunesse qui n’a
jamais de fin, si nous le voulons. La grace est grande, mais
elle sera encore plus grande si nous le voulons ; et Paul était
grand lorsqu’il était baptisé, mais il devint beaucoup plus
grand par la suite, lorsqu’il proclamait |’ Evangile, jetait le
désarroi chez les juifs! ; par la suite il fut enlevé au Paradis,
il monta au troisiéme ciel.
Ainsi nous est-il permis 4 nous aussi, si nous le voulons,
de développer et de magnifier, par le baptéme, la grace qui
nous a été accordée. Elle se développe grace aux bonnes
actions, elle se met A briller davantage et nous fournit la
lumiére la plus éclatance. Et si cela se réalise, nous entrerons

1. Paul est un modeéle a suivre aussi bien pour les catéchuménes (son
baptéme fut le résultat de sa conversion) que pour les autres (aprés son
baptéme, il n’a cessé de faire de grandes choses, a bénéficié de la grace divine
et le changement de vie opéré fut radical). Cf Huit cat. bapt., hom. 4, 7,
SC 50bis, p. 186. Importance de la figure de l’Apétre pour Chrysostome,
cf. Sermons sur la Genése, SC 433, p. 379-380, n. c.: « Paul ». Voir aussi
t.2,n.c. 21: « Kngdocer ».
226 JEAN CHRYSOSTOME

75 TOUTO YEVNTAL, HETR TMOAATIS THG MAQONGIAG cic Tov


VuoL@ava, cuvedevodusda TH voL~tM xa TOV cyad@v
é&roAaboopeyv TOV &rroxEevov ToIs &yanBaw adtov
Ov YEVOLTO MéVTAS NGS EritvxETv, YaQiTL xai PiAav-
Sewnia tod xvetov TOV Inood Xeiotob, O f dda
80 &poa TH Tatoei xal TH &yio nvebpati viv xoi det xai
sig TObS AiGvacs TOV aidvev. Aun.

5, 75 tov + Tiptov xai xadagev RLP, || 76 ouvedevodpeda. :


ovyeisehevodusda Vs viv cicehevoouedo, P; a TH voppig : ToD
é&vépou xO xaAOD vouptou xQITod RLPs ll TOV + Bavatov xai
aiaviey RLP, li 78 yevowto + xai L jl qe TeVTAS t. 4b 79 4
S6Ea : 7 8. xai Td QETOS, V,; om. LP, || 80 Lo. - xa? om. A ||
xa! : obv RL || ayio + xai Cworoid RL || 81 tv aidveav om. A
CONTRE LIVRESSE ET SUR LA RESURRECTION 5 227

avec |’époux dans la chambre nuptiale avec une grande


assurance! et nous bénéficierons des biens destinés 4 ceux
qui l’aiment. Puissions-nous tous obtenir ces biens, par la
grace et l’amour de notre Seigneur Jésus-Christ, 4 qui soit la
gloire, avec le Pére et l’Esprit saint, maintenant et toujours
et pour les siécles des siécles. Amen.

1. Voir supra, p. 133, n. 2.


ANNEXE

HOMELIE
SUR LA PAQUE
(CPG 4408)
INTRODUCTION

I. La QUESTION DE L’AUTHENTICITE
DE L’ HOMELIE

1) Lanalyse des éditeurs anciens


Parmi les éditeurs et les savants anciens intéressés par la
question, seul Fronton du Duc remit en cause l’authenticité
de cette homélie, rejetant l’idée que Jean Chrysostome ait
pu répéter des paroles déja prononcées'. Savile, au contraire,
considére ce texte comme une sélection par le prédicateur
lui-méme de bons passages de son ceuvre et la classe parmi
ses meilleures homélies*. Lenain de Tillemont et Bernard
de Monefaucon défendent égalemenc |’attribution, l’un
affirmant que « tout est lié si naturellement l’un dans
Vautre, qu’il est aisé de croire que c’est le méme auteur qui
se copie lui-méme [...] plutét qu’un auteur postérieur qui
aurait voulu imiter saint Chrysostome? », l’autre justifiant
son impression par la longueur de la carriére du prédicateur
et la fréquence de ses interventions*. Malheureusement,
leurs appréciations ne dépassent pas le cadre de ’impression
globale. Plus récemment, John Fotopoulos, dans un article

1. Monrraucon, t. IIL, p. 750. Wenger juge lui aussi contraire aux


pratiques chrysostomiennes de répéter des morceaux entiers de sermons :
« La ressemblance va rarement jusqu’al’emprunt ou la répétition servile »
(Huit cat. bapt., SC 50bis, p. 49).
2. SaviLe,t. VI, p. 541 : melioris notae.
3. LENAIN DE TILLEMONT, Mémoires, p. 369-370.
4. MontFaucon,t. III, p. 750.
232 SUR LA PAQUE

proposant une traduction anglaise de l’homélie, s’est ran-


gé a l’avis de la majorité des savants anciens’. Bien que les
manuscrits répertoriés n’offrent aucun indice externe pou-
vant infirmer l’attribution de |’ homélie Sur la Paque a Jean
Chrysostome, de nombreux indices objectifs permettent
de conclure qu’il s’agit d’un texte pseudo-chrysostomien
intentionnel, enchdssant des textes authentiques dans
un ensemble qui ne I’est pas, écrit entre la fin du vi‘ et
le milieu du viii siécle. Ces conclusions s’appuient sur
l’étude des trois versions de l"homélie et des sources, sur
une comparaison du style, des thémes et de la spiricualicé
de |” homélie avec l’ceuvre de Chrysostome et |’ homilétique
postérieure a la fin du Iv siécle.
2) Les trois versions grecques
Il existe trois versions de cette homélie. Une recension
bréve (a), la version longue (8) éditée par Savile, Fronton du
Duc, Montfaucon, reprise par la PG, et une seconde recen-
sion longue (@’) transmise — 4 ma connaissance — par le seul
Sancti Sepulchri 192 du xv¥ siécle. Les recensions longue
(B) et bréve (a) sont celles qui sont éditées ici.
La recension bréve a été diffusée en Italie du Sud avant la
fin du vuir' siécle et 1’époque de la translittération, comme
le prouve le témoin le plus ancien, un Cryptoferratensis de la
fin du vir‘ ou du début du 1x° siécle?. Est-elle l’abréviation
d’une version plus longue ? Cette version longue originelle
correspond-elle 4 8 ?
L’examen des différences les plus importantes entre « et
8 nous fournit deux exemples d’accidents de transmission.
Le premier se situe 4 la ligne 93 de la version bréve>. Avant

1. J. Foropoutos, « John Chrysostom: On Holy Pascha », GOTR 37


(1992), p. 123-134.
2. Voir infra, p. 246.
3. Voir infra, p. 312.
INTRODUCTION 233

la phrase de conclusion « pour cette raison nous nous


contenterons des paroles prononcées [...] », la cohérence
du texte voudrait que l’on restitue l’exhortation morale
présente dans et 8’ (5, 23-46), al’issue de laquelle l’orateur
annonce qu’il en a dit assez sur le sujet et passe 4 un autre
point. Le second cas dé 4 un accident dans la transmission
du texte se rencontre aux lignes 105-106. Commence a cet
endroit le développement commun 4 @ et 8’ sur la nouvelle
création (6, 12-33). Il s’arréte au bout d’une phrase pour
laisser place 4 la doxologie : « I] est vrai qu’en cette saison
printaniere, c'est le temps ot la terre produit pour nous des
roses, des violettes et d’autres fleurs. Quanta vous, demeurez
dans la foi, vous qui portez les fruits dans le Christ Jésus
notre Seigneur, auquel soient gloire et puissance, avec le
Pére et le Saint-Esprit, pour les siécles des siécles. Amen »
(a, |. 105-110). Les autres différences, quant 4 elles, peuvent
dénoter un souci d’abréviation du texte, 4 moins que, dans la
version 8, on ait affaire 4 des amplifications de a. Ainsi, a la
ligne 50, aprés 6p9aApovdc, a ne fournit ni l’accumulation
de citations bibliques de B (1, 52-61) ni les deux questions
destinées 4 relancer |’attention (2, 1-5). De méme, est absent
de a le passage concernant les critéres de participation 4 la
féte (B 3, 40 ~ 4, 32), tiré de l’"homélie Contre l’ivresse'.
Enfin, méme souci de concision dans |’évocation des
puissances célestes (8 3, 3-20) résumée en une ligne (a, |. 70).
La recension @ telle qu’elle nous est parvenue comporte
des accidents de transmission. En revanche, il ese assez
difficile de dire si, pour le reste, on a affaire A des abréviations
intentionnelles d’une version plus longue reflétée par 8 et B’
ou 4 une amplification par 8 et 8’ d’un texte @ originel. La
question s'est déja posée pour |’ édition de |’homélie Contre
L’ivresse?.

1. Voir infra, p. 310, lignes 87-88.


2. Voir supra, p. 82-83.
234 SURLA PAQU E

Lexamen des legons communes a a et B signale une proxi-


mité des manuscrits de la recension a avec M, et S;, témoins
de la branche 6 de la recension 8! et, dans une moindre
mesure,J; (8’) :
1,39 reQuetAev a M: S3J3: TEQUTQE cert. B
1, 48 S8earéty tobs TE9vexdtac povi povyn a M2J3:
TOUS TED VEXOTAG POvi] HOvy om. ceit. B
2, 12 Aapmed a M2 S3: waxed cett. B
1, 48 xauvov Tv xal om. a S3
Ces observations indiquent que le texte de la version 6
s'est transmis a travers une tradition d’ot la branche 8 s'est
trouvée isolée et que la version longue originelle devait étre
certainement plus proche du texte de @ dépourvu de ses
accidents de transmission.
La version 8’ pour sa part, dépendante de J; copié dans
un monastére d’Héraklion?, dérive de 6, mais présente,
outre des lecons différentes imputables 4 la transmission
manuscrite, des développements omis et une réécriture de
certains passages? dont voici les plus significatifs :
1, 52-61 : accumulation de citations pauliniennes absentes de B.
3, 10 Stav — 3, 21 mvevpatixy : absence de ce passage de f inséré dans
une accumulation rythmique de 4 orjWEgov.
2, 30 : ajour du titre de Seotéxog avant Magia, « Marie Mére de
Dieu », fréquemment employé aprés la déposition de Nestorius et le
1* conciled’ Ephése*.
5, 10 « Nouvel Adam » (816 tod véov Addy) : employé uniquement
dans des textes inauthentiques tels que Jn parabolam de filio prodigo,
PG 59, 519, 585 In adorationem venerandae crucis, PG 62, 747, 55 ; 749,
41(CPG 4672) ; In annuntiationem deiparae, PG 62, 765, 62 (CPG 4677).

1, Voir infra, p. 258. Le Sinaiticus gr. Novae collectionis M 102, non


collationné, semble lui aussi appartenir au groupe 6 et le début de son incipit
ebdoyntos 6 9666 se retrouve dans cous les manuscrits de a.
2. Voir description des manuscrits, p. 247 (Sancti Sepulchri 192).
3. Voir apparat critique, p. 268-300.
4. Voir A. CAMERON, « The Theotokos in the Sixth Century
Constantinople », /7bS 39 (1978), p. 79-108.
INTRODUCTION 235

5, 10-11 : tov mgomé&toga. Addy, une seule référence dans le corpus


authentique et inauthentique : Jn Ps., PG 55, 118, 14.
Létude comparée des trois recensions laisse supposer
l’existence d’une version longue originelle. Mais la recension
GB ne la restitue pas exactement. Certains développements
de 8 résultent d’une amplification parénétique, peut-
étre destinge 4 une lecture monastique. Labréviation et
la réécriture propres 4 la recension @ sont probablement
intervenues trés t6t. Sa composition pourrait indiquer une
utilisation licurgique.

3) Les sources del’ homélie


Lhomélie Sur la Padque, dans ses trois versions, est
composée de divers textes authentiques et apocryphes. Pour
son auteur, l’origine chrysostomienne de ces fragments ne
faisait aucun doute. Il est vraisemblable que ce pseudo-
Chrysostome a puisé dans les floriléges patristiques consti-
tués a partir du v‘ siécle.
a) De coemeterio et de cruce
Lauteur réutilise de longs passages de l’homélie De
coemetrio et de cruce. Mais, choisis pour servir le propos de
V'homélie et librement réorchestrés, ils ne respectent pas
toujours l’ordre du modéle, ni méme parfois la lettre du
texte, comme le prouvent les extraits suivants? :
1, 15 - 31: Mob cov, Savate, to xévteov ; mod cov, Atdn, tO vixoc ;
[PG 49, 396, 50] Sipegov tac yadxdc mbAac ovvéMacev [395, 1} (...)
6 SeonbtIS TSV Xeiotds xai abtd tod Sav&tov Td TEdcHWROV
Tpavice. Ti $ Aéyw 1d TQdGMTOV ; ADTHY adbtod tiv TECH yoRIav
netéBadev obxétt yae 6 Savatos Savatos Aéyetat, GAA xoipnots
xai Unvos (394, 13-14]. Hod uév yag tic Xevorob nagovoiac [393, 39]

1. Le texte en italique correspond 4 celui de De coemeterio, entre


crochets figurent les références des colonnes et lignes de la PG, le texte de
Sur la Paque est celui de B qui, des trois versions, contient le plus de textes
de Chrysostome.
236 SURLA PAQUE

xai tig Tod Gtavgod oixovopias xai adtd tod Savétov 16 Svopc.
pobegov étbyyave. Kai yao 6 meGtog Gv eamog yevopEvos evi
peyé2ou éritsion TODTO xaredixateto axobov "Hi 5 dv tuéga
pay, Savare dnosavi}. (393, 40} Kai 6 Haxdguos dé THE (394, 6]
tobta TO Svoportt avtov Meocnyogevce rMyov Odvatoc avdgi
avénavate. Kai o moopHTS Aavis cheye™ Odvatos cuagtalay
novnods. Ob pévoy 5é Sdvartoc Exadeito diddvots TAS poriic ano Tob
oa@patoc, GAAa xai Atdnc (394, 6- 7), "Axove yoq TOD nev TATELEQYOD
Taxa6 Aéyovios: Kard&ere t6 yods pov peta Abang eig Ardov [394,
10].
1, 42-45 : Aowndv xoiunots xai invosg Aéyetar (394, 13-14] 4
évted9ev pethotao. Kai mé8ev todto SiAov ; Axove adtod
tod Xeiotod Aéyovtos: Adlagos 6 pidoc tydv xexoipnrat, GAA
nogebouar é€vrvioat adbtdv. (394, 14-16]
1, 55-58 : Kai néA.v dAdazod: Aga oi xoyindévtes év Xototd
anddovro. (394, 21-22] Kai nGAtv ‘Huseic oi Cévrec, oi negtAendéuevot,
od pn pIdoapueEv Tods xoyuNnIEvtac. [394, 23-24]
2,1-2 : Fides navrayod Aoindv xoiunow xai imvov tov Savatov
xadobuevov ; (394, 27-28]
2, 20-25 : xa 8V Gv — Eyivwoxev (396, 18-24].
2, 26-29 : EbAoV — obuBoAa [396, 24-26].
2, 29-44 : nal tig vixng — tod xugiov (396, 26-40].
2,45: Ano 9avdtov yeyévapev &9dvarot (396, 40).
3,1: Tadra tod otavegod ta xatogSapata (396, 41].

6) Contre l’ivresse et sur la résurrection


La comparaison avec cette homélie permet de constater
de méme des reprises de longs passages sans asservissement
ala lettre du texte :
3,5 -8: Bi yao éxi Evi duagtal petavootvrt yaga yivetar év
oveave xai éni yij¢, ROAAG uGAAov Eni tH owtNeia THs OixouLEeVAS
[Contre l'ivresse 3, 5-6].
3, 25-27 : avyyaigovot yao toic Hustéoots dyadoic. Kai yae si xa
Muetéga H xao1s } Naga tod Seondétov, GAAa xai éxsivov 7 Sovi
[Contre livresse 3, 11-13).
3, 31-39 : Ti 86 — NOyov [Contre ivresse 3, 14-22].
INTRODUCTION 237

3, 40-79 : Mndeig — nedceian [Contre livresse 3, 23-57].


4,3-5,21: Tléaw — xatogdapatea. [Contre livresse 3, 58 - 4, 1).
6, 3-49: nataE Mdévtas — véxata [Contre Fivresse 3, 58 - 4, 1].
6,51: Ei8eg péyeSoc Smgedic ; [Contre livresse 5, 1).
Certaines lecons données par l’ensemble des témoins de la
version longue de |"homélie Sur la Paque se retcouvent dans
les manuscrits de la famille 8 de l’homélie Contre 1’ ivresse,
Lewis 2 (L), Oxoniensis New College 82, Dionysiou 71 (R),
témoins qui ont conservé un texte plus long de l’homélie' :
Ei yao Eri Evi GyaotwrG petavoodvtt (a, ligne 73 ; B, B, 3, 5-6) :
Dionysiou 71 (R), Lewis 2 (L), Oxoniensis New College 82, Parisinus gr.
1186, Baroccianus 241,
Toradta yag ta SGQ0 te rvevpatiné (B, 8’, 3, 64) : Parisinus gr.
1186, Baroccianus 241.
TOAAaxIG 6 TEvNS pETe mAElovoOS THs TaAQENGIas (8, B’, 3, 69-70) :
Dionysiou 71 (R), Lewis2 (L).
xal poxt| viApovGG. xai Seynyequévn (B, B’ 4, 24) : Dionysion 71
(R), Lewis 2 (L), Oxon. New College 82, Paris. gr. 1186, Baroccianus 24].
Lhomélie Sur fa Paque a donc probablement subi une
réécriture partielle tardive aux alentours des x*-xI siécles.

c) Autres textes chrysostomiens


Ces fragments d’autres homélies de Jean Chrysostome,
lorsqu’ils ont été identifiés, sont cités dans les notes de la
traduction de la version longue de I’ homélie Sur la Péque’.
Par ailleurs, certains passages non identifiés — peut-étre
appartiennent-ils 4 des homélies aujourd’hui disparues —
présentent de nombreux traits stylistiques chrysostomiens
et développent des thémes chers A la spiritualité du prétre
d’Antioche?.

1. Voir supra, Contre livresse, apparat critique, p. 180-227.


2. Voir p. 269-301.
3. Voir l’ensemble des notes de Sur la Paque (version longue).
238 SUR LA PAQUE
Citons les deux exemples les plus probants :
5, 23-35 : écho de l’homélie Contre 1’ ivresse, dans un
style trés proche de celui de Chrysostome - adresse aux
auditeurs, interrogations et exhortation —, méme motif de la
tempérance appliquée al’ ivrogne (Contre1’ ivresse, 2, 13-16)
5, 44-46 : « Mais vous serez persuadés par mes exhor-
tations, je n’en doute pas : je sais que vous étes obéissants. »
Le rythme ternaire dela formule — proposition subordonnée,
principale, indépendante conclusive — lui est familier, on le
rencontre tout au long des quatre homélies authentiques de
cette édition.
Ce choix de morceaux réemployés avec une assez grande
fidélité littérale et stylistique justifie 4 lui seul |’analyse des
éditeurs anciens. Mais c’est aussi une des caractéristiques de
la littérature homilétique pseudo-chrysostomienne que ces
réemplois de pitces antérieures’.
d) Eléments pseudo-chrysostomiens?
Parmi ces textes transmis sous le nom de Chrysostome,
plusieurs fragments se retrouvent dans |’In Ase. sermo 2,
PG 52, 793-796 (CPG 4532) :
a, lignes 1-4: Edxaigov ofegov &ravtac Has avabofjoo
TO TEOMNTIXdV ExEivo AOylov’ Tic AaAnoet tac SvvactEiag
tod xvoiov, dxovotas moijoet ndoac tac aivéoetc abtob; (In
Asc. sermo 2, PG 52,795, 1-5). Lensemble de la citation correspond &
la legon de Ja recension a,les versions Bere présentent une variante
de ce texte: Evxogov OTILEQOV &rovtog Tec &vaGorjoa1 TO
TOG TOD paxagiov Aavid cignuévov: Tic x. T. 1.
a, 1.10; 8, 1,9: toig &yyéAo1g &vepniynoay (PG 52,795, 34).
a,1.77;8,3, 10-11: thy anagyty try éunv (PG 52, 795, 57).

I. Basile de Séleucie réemploie Proclus dans l’homeélie pascale &epatog :


voir SC 187, p. 206-215.
2. Tous les éléments suivants ont été réperés grace au TLG.
INTRODUCTION 239

Les autres fragments se rencontrent dans diverses homé-


lies attribuables et attribuées a différents auteurs, parmi
lesquels Sévérien de Gabala et Léonce de Constantinople,
ce qui permet de proposer une datation postérieure au
milieu du vit siécle pour la composition de |’homélie,
I’époque ott les textes de Sévérien sont passés sous le nom
de Chrysostome! :
a, lignes 5-6; 8, 1,5:1’expression grecque byzantine pour désigner
le dimanche de Paques, 7] dvactao Wo THEE, n’est employée
qu'une seule fois dans I’ceuvre authentique, Huit cat. bapt., hom. 6,
§ 1,1 11, SC 50 bis, p. 216, et présente deux occurrences dans l’ceuvre
inauthentique,
De remissione peccatorum, PG 60, 762,59 (CPG 4629)
et In Asc., PG 52,776, 1, attribuée par Wenger 4 Sévérien”. Le terme
GvaoTHoOYLOG accompagné de termes différents apparait huit fois
dans d’autres spuria : In Asc. sermo 3, PG 52, 797, 6 (CPG 4533) ;
Ins. Pascha (sermo 7), PG 51, 5.8.11 ; Homeélie pascale (CPG 4612),
§ 56, 1 2.5 et 57, 1. 3.7, SC 48, p. 171.
a, 1. 10-11; BB, 1, 9-10: of cGpa negueipevor peta THV
Gowopatov Svovayeov : trois références 4 Jean Chrysostome sur
l’ensemble de son ceuvre d’aprés le TLG ; plusieurs textes pseudo-
chrysostomiens dont |’un de Léonce de Constantinople, In ramos
palmarum, PG 61,715, 40 (CPG 7898).
a, 1. 11-12; B, B, 1, 11: buveadiag avapégover : aucune
référence dans I’ceuvre authentique ; buv@diav meooqéegew :
Exp. in Ps. 101-107, PG 55, 654, 4 ; In annuntiationem deiparae
(CPG 4677), PG 62, 768, 45 ; De angusta porta et in orationem
dominicam (CPG 4527), PG 51, 45, 29.
8, B. 1, 12-13: te Seopa tod Savetov E1091 : In sancta et
magna Parasceve (CPG 4524), PG 50, 813, 53 (Aboac tHv Tob
Savatov Seopv) ; Savatov Scope Siagergar : Jn centurionem,
PG 61, 769, 11.

1. Sur ce point, voir S. Vorcu, « Il nome cancellato : la trasmissione


delle omelie di Severiano di Gabala », RHT n. s. 1 (2006), p. 317-333.
2. Voir Huit cat. bapt., SC 50 bis,p. 216, n. 1.
240 SURLA PAQUE
8,8’, 1, 14: neopntixiy Exeivyny Movi : In duodecim apostolos
sermo, PG 59, 495, 61 (CPG 4573).
6.8’, 3, 53-54: pia 5é tedreCa [...]xai SobAw xai EAevdEga ;
3, 67-68 : 6 MIwxXOG [...] TOV SEiwv pLOTHEIwV dQUdGL. Ces
citations reformulent le fragment d’un texte de Sévérien (In
Genesim, PG 56, 523, 18 — 524, 11), inseré en outre dans deux
manuscrits du x1v‘ si¢cle, le Parisinus gr. 1186 et le Baroccianus
241: Ovx Eott tToivvv év TH ExxAnoia SodA0c xai EAEbIEQOS:
[...] xatéAoBev 7 Sea tHv Seiwv pvotngiov- EEwSeitar
6 TAObOIOG Ho apOnTOS, Totata: $€ 6 nev Evtds TaV
obeaviay oxnvay, xai obx &yavaxtei 6 mAObGLOG Olde yao
Eavtov dAAGTQLOV TOV Seiov LUOTHQIOV.
8, 6, 2: l’oxymore « cette nuit de lumiére », voxta TV Pwto-
@OQov, se retrouve dans l’homeélie Sur la Paque attribuée par Baur a
Nestorius! ; De cognitione Dei et in sancta Theophania (CPG 4703),
PG 64, 44, 36.43-44.46,
a, 1.97; B, B 6, 5: la comparaison des nouveaux baptisés 4 des
« fleurs spirituelles » a une seule autre occurrence, In s. Stephanum
(CPG 4600), PG 63, 931, homélie écrite par un auteur du ¥‘ siécle
appartenant au milieu nestorien d’Antioche?.
Ces quelques exemples d’expressions peu chrysosto-
miennes démontrent bien que Sur la Péque est un texte
postérieur a la fin du 1v‘ siécle, écrit pour abréger |” homélie
Contre l’ivresse en éliminant le développement initial sur le
jetine et |’ ivresse (1, 1 — 3, 2) et présenter une homélie pascale
au style plus travaillé. En effet, les libertés et les arran-
gements pris avec les fragments de Chrysostome trahissent
les préoccupations d’un styliste.

l. Voir J.C. Baur, « Drei unedierte Festpredigten aus der Zeit der
nestorianischen Streitigkeiten », Traditio 9 (1953), p. 108-110.
2. Voir S. Vorcu, « Due omelie “nestoriane”: Jn assumptionem domini
(CPG 4739) ¢ In S. Stephanum bomilia | (CPG 4690) », Augustinianum
44/2 (2004), p. 459-460.
INTRODUCTION 241

4) Structure et style des homélies postérieures


ala fin duty siécle
Un travail sur le rychme est 4 l’ceuvre tant dans la version
bréve que dans les versions longues : anaphores, multipli-
cation de membres brefs en asyndétes, structure de phrases
qui se développent par énumérations. Ces procédés de
développement se manifestent A cing reprises dans 8 et 8’,
a travers des passages originaux ou de réemploi librement
organisés.
Ainsi l’accumulation asyndétique de groupes de méme
nature (8 1, 4-8) : to9Ewn xa GwTHOLWUSy E0QTH, T
AVAGTASGYLOG TLEGG TOD xvOtov TLV Incod Xeictod,
4H tis cienvns OnO9EOIG, 1h Tig xaTAAAGYT¢ &Pogut,
1 TOV TOAEWOV avaigecic, 1) TOD SavaTov xaTéAVOIG,
4 tod S1aGdA0v Fra. Il y a six membres pour B, sept pour
6. Cette technique se retrouve dans |’homélie du Pseudo-
Chrysostome éditée par M. Aubineau : Ty MHEQa 1) xUQIO-
VULOG, 1] TEOTALOD OS, 7 THs avactacEews ESyt0s [...], 4
TOV GvayevvysEvTOV yaraxTOSdOTELE |.
De méme |’énumeération de phrases introduites par sept
(a, |. 9-19) oucing (8 B’ 1, 8-17) onpegov. Ce trait stylistique
se retrouve dans In Asc. sermo 2 : Niv 16 xévteov Tod
Savatov Sedb9n- viv tod “Alsou TO vixog Segocyn-
viv TOD 9avatou F Suvacteta xaTHoyntar viv fh ExIoa
XOTAAEALTAL vdv 6 YoOvIOG EoPeoTtat MOAELOG (PG 52,
30-33). Il est repris plus loin dans f et 8’ avec six reprises de
bia tadt Hv (2, 5-10).
De méme encore, l’amplification par une accumulation
successive de trois questions introduites par elSec (8 5, 20-
22). Une structure identique se remarque dans In Asc. 2 :
Eides evynyavov copiay ; Fides &patov piav9oariav
Seondtov ; Eidec undepoviav breobGAAovcay ; (PG 52,
795, 28-29).

1. Ps.-CurysosTome, In resurrectionem Christi, 2,4, SC 187, p. 320.


242 SURLA PAQUE

Les orateurs du v° siécle et postérieurs utilisent énormé-


ment ce type de procédés stylistiques', notamment |’auteur
de I’In Asc. sermo 2. I] est du reste probable qu’un méme
auteur ait présidé a la rédaction des deux homélies, qui ne
peuvent étre attribuées 4 Proclus comme |’a suggéré Marx,
puisqu’elles contiennent toutes les deux de nombreux frag-
ments de Chrysostome?. Pourquoi Proclus utiliserait-il des
textes de Jean Chrysostome, lui dont les homélies reconnues
comme authentiques selon des critéres externes irréfutables
ne révélent aucune influence chrysostomienne ?
Lhomélie Sur la Paque a été composée entre la fin du
vi‘ siécle et le milieu du vii siécle, dans |’intention de
présenter a la postérité, sous le nom de Chrysostome,
une homélie pascale expurgée de ses développements de
circonstance, un texte au style travaillé avec soin, puisé dans
les floriléges patristiques de ]’époque. La version originelle
devait étre une version longue, imparfaitement restituée par
la recension f éditée dans la PG et certainement plus proche
de a — aprés restitution des lacunes dues 4 des accidents
de transmission — que ne |’est actuellement 8. La part qui
revient aux particularités de 8’ dans |’ homélie d'origine ne
peut étre estimée tant qu'un autre témoin de sa tradition ne
sera pas retrouvé.

1. Voir l’analyse de M. AUBINEAU sur Basile de Séleucie (p. 193-197)


pour l’homélie @patoc, SC 187, p. 206-215 ; F. Fenner, De Basilio
Seleuciensi Quaestiones selectae, Marburg 1912, p. 35-97 ; In Resurrectionem
Domini, SC 187, p. 318-325, analyse, p. 314, d’un pseudo-Chrysostome
(CPG 4740) que Datema et Allen situent plurét au vit siécle - A la méme
époque of nous situons CPG 4408 - en démontrant qu'elle dépend de
Léonce. Voir « Leontius, Presbyter of Constantinople: A Compiler? »,
JOByz 29 (1980), p. 9-20; S. Vorcu, « La tradizione manoscritta dell’omelia
seudocrisostomica In resurrectionem domini (CPG 4740) », RHT 18
1988), p. 219-228 ; l’analyse du style de Proclus, dans LERoy, Proclus,
p. 163-170.
2. In Asc. setmo 2 reprend notamment des passages de l’homélie Sur
PAscension du Christ. Voir c.2,n. 1, p. 1.
INTRODUCTION 243

II. HISTOIRE DU TEXTE

L) La tradition manuscrite
4) Présentation des manuscrits
Athénes, Bibliothéque nationale de Gréce (EBE)
Cod. 282
XVI‘ s., 305210 mm, papier, 552 f, pleine page, 35 lignes. Deux
mains qui alternent. Collection postmétaphrastique de 51 textes, sans
ordre liturgique rigoureux. Structure ancienne de la collection.
£. 260-268 : Sur la Paque (version longue).
£. 277v-288 : Sur Ascension du Christ.
£. 298-304 : Sur la Pentecéte 2.
Voir : SAKKELION, Catalogue, p. 49; HALKIN, Inventaire, p. 29-
30; EHRHARD III, p. 855-856 ; LeRoy, Proclus, p. 83.
Cod. 327
XVI s., papier, 320 x 210 mm, 1080 f, pleine page. Panegyrikon
tardif indépendant du métaphraste, type A.
£. 372-380v : Sur la Paque (version longue).
f. 400-41
4v : Sur la Pentecéte 1.
Voir : SAKKELION, Catalogue, p. 54-55 ; HALKIN, Catalogue
Athéenes, p. 38-39 ; EHRHARD III, p. 467-468 ; LeRoy, Proclus, p. 84.
Cod. 2083
Voir supra, p. 65.
f. 246v-252 : Sur la Pague (version longue).
f. 232-239 : Contre livresse et sur la résurrection.
f. 309-31 6v : Sur lAscension du Christ.
f. 350v-355v : Sur la Pentecéte 2.
244 SURLA PAQUE

Athénes, Musée Benaki, 110 (TA 319)


x‘ s., parchemin, 305x 209 mm, 159 f., pleine page, 45 lignes. En
1754, apparenait 4 Géérgios, fils d’un Ignace, logothéte de Chaldée.
Provenance : Argyropolis du Pont (Giimiishane, Turquie). Depuis
1923 au Musée Bénaki.
f, 108-11lv: Sur la Paque (version longue).
Voir : E. Lappa-Zizicas - M. Rrzou-Couroupou, Kata-
Aoyos ElAnVindy xELlooyed@av tod Movociov Mrevaxn (100¢
~ 160¢ ai.), Athénes 1991, p. 223-225.

Athos (Mont), Monastére des Ibéres, 1401


Voir supra, p. 67.
f. 143-154: Sur la Paque.
f. 154-166 : Contre livresse et sur la résurrection.
f.215v-230v : Sur Ascension du Christ.
f.251v-262 : Sur la Pentecéte 2.

Athos (Mont), Monastére du Pantocrator, 84


Voir supra, p. 68.
f. 242-250 : Contre livresse et sur la résurrection.
f. 254-259 : Sur la Paque (version longue).
f. 390-394 : Sur la Pentecéte 2.

Athos (Mont), Prétaton, 88


Voir supra, p. 68.
f. llv-18 : Sur la Paque (version longue). Voir Athen. Bibl. Nat.
2083 et Paris. gr. 772.
f. 26v-30 : Contre livresse et sur la résurrection.

Berlin, Staatsbibliothek, Preussicher Kulturbesitz (SPK)


Gr. 39 (Philipps 1443)
XVI s., papier, 332 X 242 mm , 301 £, pleine page, 30 lignes.
f.258-262v : Sur la Paque (version longue).
Voir: CCG II, p. 23-24.
INTRODUCTION 245

Cracovie, Biblioteka Jagiellonska


(olim Berlin, Staatsbibliothek, Preussicher Kulturbesitz)
Gr. 1° 45, II (gr. 281)
X-XI s,, parchemin, 2 col., 36 lignes. Appartint 4 un monastére
situé sur une ile du lac d’Egerdir, en Pisidie, rapporté par G. Hirschfeld
en 1874 d’un voyage en Asie Mineure. Derniére partie d’un recueil
factice de fragments de huit manuscrits différents. Fragment de la
8* partie, composée d’un homeéliaire licurgique pour la période pascale.
f. non précisés : Sur la Paque (version longue).
Voir : G. SrupEMUND - L. Coun, Codices ex bibliotheca
Meermanniana Philippici Graeci nunc Berolinenses, Berlin 1890
p. 154-156 ; Fepwick, Works of Basil of Caesarea, IL, p. 33.

Escurial, Real Biblioteca

Gr. 401 (X. IV 6)


Ix‘ s., écriture inférieure.
£109: Sur la Péque (version longue), fragment.
Voir : I. PErEz MarTIn, « El Escorialensis X. IV. 6 : un
iatrosophion palimpsesto en el circulo mesinés de Constantino
Lascaris », dans S. Luca (éd.), Libri Palinsesti Greci : Conservazione,
Restauro Digitale, Studio, Rome 2008, p. 279-294.

Gr. 258 (¥. IL. 3)


XII‘ s., parchemin, 288 x 200 mm, 281 f, col. 2, 31 lignes. Acquis
en Orient vers 1543 par le marchand grec Nicolas Sophianus pour le
compte de Don Diego Hurtado de Mendoza.
£.14-19v : Sur la Paque (version longue).
f. 92v-102 : Sur Ascension du Christ.
f. 127v-133v : Sur La Pentecéte 2.
f. 133v-144v : Sur la Pentecéte 1.
Voir : CCG Il, p. 77 ; EHRHARD III, p. 874; C. GRaux, Essai
sur les origines du fonds grec de l’Escurial, Paris 1880, p. 173-174 ;
appendice n° 23, p. 464-473.
246 SURLA PAQUE

Gr. 266 (Y. IZ. 11)


XIV‘, papier, 216 £, 252 x 193 mm, 22-45 lignes. Collection non
ménologique. Acquis en Orient pour le compte d’Antoine Augustin,
archevéque de Tarragone.
f. 136-139v ; 202v : Sur L’Ascension du Christ.
f. 177-178 : Sur la Paque (version bréve).
f. 192-198 : Sur la Pentecéte 1.
Voir : CCG Ill, p 79-81 ; RNaz 6, p. 68 (R143) ; EHRHARD III,
p. 761 ; Graux, Essai, p. 280-306 ; appendice n° 20, p. 458-460 ;
Leroy, Proclus, p. 112-113 ; Homélies pascales, SC 187 (D).

Florence, Bib]. Medicea Laurenziana, San Marco 684


xIv‘ s, (1385), papier, 290 x 220 mm, 241 f, 2 col., 31 lignes.
£.115v-120 : Sur La Paque (version longue).
Voir : E. RostaGno - N. Festa, Indice dei Codici Greci
Laurenziani non compresi nel Catalogo del Bandini, Pars Il : San
Marco, Leipzig 1961, p. 36-37.

Grottaferrata, Badia Greca, gv: E. 8. VII (Rocchi B. a. LV)


Ix‘ s., parchemin, 324 X 241 mm, 2 col., 37 lignes. Panegyrikon
en deux tomes, fragments. La cote B. a. LV a été donnée de fagon
virtuelle par A. Rocchi a ce codex écrit en onciale, dont les restes
sont répartis entre cing autres codices rescripti : A. B. XI, B. a. LIX,
IB. XH, E. a. V, etE. B. VU.
P. 352, 327, 328 : Sur la Paque (version bréve).
Voir: CCG IIL, p. 30; Crisct, Palinsesti di Grottaferrata I, p.226-
232. EHRHARD I, 129-134; Leroy, Proclus, p. 116-117.

Istanbul, MeyéAn tod Pévovce Lxor, 62 (1)


3° quart du x1v‘ s. (1373), papier, 390 X 270 mm, 566 f. Le codex,
qui n’est pas a la Bibl. nat. d’Athénes ot une partie du fonds a été
transférée, a peut-étre été vendu a un particulier.
INTRODUCTION 247

f. 473-477 : Sur la Paque (version longue).


£. 529-534 : Sur l’Ascension du Christ.
Voir : D.M. Sarros, « Tladotoyga@ixdc Zgavos », O év
KevotavtivoundAet ‘EAAnvixog PiAodoyixas LbAAoyos 33
(1910-1911), p. 51-61.

Jérusalem, Bibliothéque du Patriarcat Grec Orthodoxe


Sancti Sepulchri 6
x s, (Ix¢x* selon Papadopoulos-Kerameus), parchemin, 370x275 mm,
2col., 39-45 lignes. Lectionnaire pour l’année entiére, de type A.
£. 100v-105 : Sur la Paque (version longue).
f, 15]v-154 : In Asc. sermo 2 (CPG 4532), mal identifié par
A. Papadopoulos-Kerameus.
£. 165-172v : Sur la Pentecéte 1.
Voir: A. PAPADOPOULOS-KERAMEUS, KataAoyos tav Ev Taig
BiB6A109}xa1¢ TOD ayiwrdtov anootodAinod te xai xadoAinod
609050£ou natgagyixod Sgdvov tHv TegocoAbyev xai néong
Hadaativng anoxerévev ‘EAAnvixdv xwdixev, I, Saint-
Pétersbourg 1891, p. 19-30 ; EHRHARD II, p. 174-179 ; Leroy,
Proclus, p. 136.
Sancti Sepulchri 192 Js
xv s. (1616), papier, 232 x 175 mm, 383 f, pleine page,
22 lignes. Copié par Mercourios Benetzas, du monastére Saint-
Antoine-le-Grand 4 Héraklion.
£. 310v-318! : Sur la Paque (version longue 8’). Lecture pour le 3¢
jour de la semaine pascale.
Voir : N.M. PanaroTakis, « Nixtpogos Bevetlac »,
Enetnoic ‘Eratgeiac Bolavtivéiv Znovddv 39-40 (1973),
p. 657 ; E.AOYATEPAKH, « Lup6oAy sig thy iotooiav tii<¢
Movij¢ Bgovticiov », Kretika Chronika 12 (1958), p. 153-154.
PapaDoPouLos-KERAMEUS, KatdAoyoc I, p. 278-279.

1. Précision fournie par G. Astruc-Morize.


248 SURLA PAQUE

Sanctae Crucis 35
XV*-XVI' s., papier, 290 x 200 mm, 451 F, pleine page, 35 lignes
(£451: yéyeantar 7 magotca BibA0s naed Tivos Oeo~pidotic
yovartds dvopaconévng Zwae&ybac).
f. 121-124y : Sur la Paque (version longue).
f£. 156-157v : Sur la Pentecéte 2.
Voir : PAPADOPOULOS-KERAMEUS, Katddoyog, t. III, 1897, p.
73-83 ; Kotzasassi, Die handschrifiliche, p. 123-125 ; EXRHARD
IIL, p. 845-846 ; P. J. Fepwicx, Bibliotheca Basiliana Universalis. A
Study of the Manuscript Tradition, Translations and Editions of the
Works of Basil of Caesarea, Il, 1, Turnhout 1996, p. 782 ; RNaz 4,
p- 227-228.
Milan, Bibl. Ambrosiana, C 92 sup. (gr. 192)
Milieu du xiv‘ s., 300 x 218 mm, 328 f., 2 col., 34 lignes.
f. 229-230 : Sur la Péque (version bréve).
Voir : CCG IIL, p. 77-79 ; Homeélies pascales, SC 187 (A).

Moscou, Musée historique d'Etat (GIM)


S; Synod. gr. 234 (Vladimir 217)
xIs., parchemin, 264 x 187 mm, 307 f, 2 col., 30 lignes.
f. 181-197 : Sur la Paque (version longue).
Voir : VLADIMIR, Catalogue, p. 304-305.

Si Synod. gr. 284 (Vladimir 215)


Fin du 1x° s., parchemin, 267 x 178 mm, 406 f,, 2 col., 30 lignes.
Minuscule bouletée. Panegyrikon pour Vannée entiére, type A.
Provenance : Athos monastére d’Iviron. Appartint & Maxime
Margounios. .
f. 314v-320 : Sur la Paque (version longue). Vladimir fait erreur en
indiquant |’homélie aux f. 314v-325, puisqu’aux f. 320-325 se trouve
V'In resurrectionem Domini (inc. Névtote pév yaigew négectw),
CPG 4996.
f. 358v-368v : Sur la Pentecéte 1.
Voir: VLADIMIR, Catalogue 2, p. 399-400.
INTRODUCTION 249

Munich, Bayerische Staatsbibliothek (BSB)


Gr. 221
XVI‘ s., papier, 248 x 173 mm, 220 Ff, pleine page, 22 lignes.
f. 94v-101v : Sur la Paque (version longue).
Voir: CCG II, p. 57-58.
Gr. 352 M,
Voir supra, p. 52.
f. 136v-151 : Sur la résurrection des morts.
f. 264-270 : Sur la Paque (version longue).
Voir: CCG I, p. 61-63.

Oxford, Bodleian Library


Auctarium E. 3. 16 (Miscell. 1. 16)
Fin du xvi‘ - début du xvir s. (avant 1612), papier, 365 x
250 mm, 1245 p., pleine page, 30 lignes. Manuscrit de Savile (R).
p. 237-247 : Sur la Paque (version longue).
Voir: CCG I, p. 144-149.

Auctarium T. 3. 4 (Miscell. 221. 24)


XVI s. in., papier, 325x220 mm, 324 f, 29-30 lignes. Copié par
plusieurs mains.
f, 240v-243 : Sur la Pentecéte 2.
f, 243-250 : Sur la Paque (version longue). Copié pour ce texte
par Arlenius en Italic, vraisemblablement 4 Florence, puisque ce
manuscrit se révéle étre l’apographe du Laurent. S. Marci 684.
Voir: CCGI, p. 165-167; A. CATALDI PaLau, « Il copista loannes
Mauromates », dans G. Prato, J Manoscritti greci tra Riflessione e
Dibattito, Atti del V Colloquio Internazionale di Paleografia Greca
(Cremona, 4-10 ott. 1998), ¢. I, Florence 2000, p. 376.
Barocci 174 oO;
x* s,, parchemin, 290 x 175 mm, 257 £, 30 lignes. Origine :
Stoudion ; note de possession (f. 257v) du Monastére de la Vierge
Hodigitria (Créte).
250 SURLA PAQUE
£ 17-23 : Sur la Paque (version longue).
f. 71-76: Sur la Pentecéte 2.
Voir: CCGI, p. 180-182; M.-L. AGATI, La minuscola « bouletée »,
coll. Scola Vaticana di Paleografia, Diplomatica e Archivistica, Vatican
1992, p. 271-272 ; LEROY, Proclus, p.77 ; RNaz 2, p. 73.

Barocei 199
1" moitiédux'‘s. (findurx*-déb.dux‘s. selon Ehrhard), parchemin,
360 £., 335 x 225 mm, 2 col., 36 lignes. Panegyrikon d’été, type A.
£. 140-145 : Sur la Paque (version longue).
f, 203v-210v : Sur LAscension du Christ.
£. 230v-239 : Sur la Pentecéte 1.
Voir: CCG I, p. 189-190; RNaz 2, p.77 ; M. SAcHOT, Les homélies
grecques sur la transfiguration : tradition manuscrite, Paris 1987, p. 74;
EHRHARD II, p. 98-102 ; LEROY, Proclus, p. 100-101.

Barocci 234
xii s. selon CCG I (fin du xu s. selon Hutter), parchemin, 340
x 255 mm, 437 f, 2 col, 32-33 lignes.
f. 356-361v : Sur la Paque (version longue).
£. 375v-381v : Sur LAscension du Christ.
f. 388-392v : Sur la Pentecéte 2.
Voir : CCG I, p. 197-198 ; I. HuTrEr, « Decorative Systems
in Byzantine Manuscripts, and the Scribe as Artist: Evidence from
Manuscripts in Oxford », Word & Image 12/1 (1996), p. 4-22, ici p. 22
n. 80 ; SacHorT, Transfiguration, p.74; EHRHARD IIL, p. 104-107.

Barocci 241
Voir supra, p. 70.
f. 144-150: Contre livresse et sur la résurrection.
£.161-165 : Sur la Pique (version longue).
f. 221-227 : Sur l’Ascension du Christ.
£. 245v-253 : Sur la Pentecéte, hom. 2, puis 1.
INTRODUCTION 251

Holkham gr. 23 (olim 96)


XVI s., papier, 213 x 155 mm, 394 £, 2 col., 20-22 lignes.
f. 37v-40v : Sur la Péque (version longue).
Voir : CCG I, p. 223-224.
Paris, Bibliothéque nationale de France (BnF)
Gr. 499 Py
x1‘ s., parchemin, 349/355 X 235/262 mm, 349 f,, 2 col, 33 lignes.
Collection homilétique et hagiographique. Acquis vers 1730 proba-
blement par F. Sevin pour la Bibliothéque Royale.
f. 246v-52v : Sur la Paque (version longue).
Voir : CCG VIL, p. 31-33.

Gr. 766 (Colbert. 929) P,


Ix* s., parchemin, 295 x 200 mm, 159 £, 2 col., 28 lignes.
Panegyrikon annuel, type C. En 1608 est a Caffa (Féodosia, Crimée).
Ancétre direct du Skété Anné 14 pour cette homélie. Collection!
proche de celle du Cantabrigensis B. 8. 7, manuscrit de l’Athos.
f. 41v-43 : Sur la Paque (version bréve).
f.94-96v : Sur la Pentecéte 2.
Voir : OMONT, Inventaire I, p. 133 ; EHRHARD II, p. 72-76 ;
RNaz \, p. 72.

Gr. 771 (Colbert. 1711)


XIv‘ s., parchemin, 270 x 182 mm, 361 f, pleine page, 35 lignes.
Panegyrikon métaphrastique mélé, type A, tome 2. Plusieurs mains
contemporaines.
£ 176-180 : Sur la Paque (version longue).
f. 263-270 : Sur la Pentecéte 1.
Voir: OMONT, Inventairel, p. 136-138; HALKIN, Jnventaire hagio-
graphique, p. 67-68 ; EHRHARD III, p. 264-265 ; Leroy, Proclus, p.91.

1. CPG 3010.01, CPG 5832, CPG 3010. 44, CPG 7888, CPG 8179-
8180, CPG 6680, CPG 3010. 41, CPG 5807, CPG 8181-8183, CPG 7915.
252 SUR LA PAQUE
Gr. 772
Voir supra, p.72.
£.326-331v : Sur la Paque (version longue).
f£. 363v-370 : Contre l'ivresse et sur la résurrection.
£. 441-444y : Sur UAscension du Christ.
£. 458-463 : Sur la Pentecéte 2.
£. 463-472 : Sur la Pentecéte 1.

P, Gr. 986 (Colbert. $110)


XVI‘ s., papier, 160 x 220 mm, 503 f., pleine page, 20 lignes.
f. 441v-446 : Sur la Paque (version bréve).
Voir : OMONT, Jnventaire I, p. 197.

Gr. 1186
Voir supra, p. 72-73. Voir aussi Barocci 241.
f. 139-144v. ; Contre livresse et sur la résurrection.
f. 147v-151 : Sur la Paque (version longue).
f. 203v-209 : Sur lAscension du Christ.
f.221v-225 : Sur la Pentecéte 2.
f. 225v-231 : Sur la Pentecéte 1.

Patras, Movi Ayiov Tavtwv Tatedv, gr. 2


XIX s., papier, 335 x 245 mm, 222 f, pleine page, 21 lignes.
f. 163-168 : Sur la Péque (version longue).
Voir: Mixgopatoyeaproets zerooyedpuav xai agyeiav B’,
1978-1980, Athénes 1981, p. 28.

V, Rome, Bibl. Angelica, gr. 125


xI‘s., parchemin, 362 x 240 mm, 373 f, 2 col., 30 lignes. Origine :
Monastére Saint-Jean-le-Précurseur, Constantinople.
f, 200v-207 : Sur la Paque (version bréve).
£.293-300v : Sur LAscension du Christ.
£. 306v-308v : Sur la Pentecéte 1.
INTRODUCTION 253

Voir : CCG V, p. 175-176 ; EHRHARD II, p. 33-34 ; MUNAFO


- MuraTore, La Biblioteca Angelica, p. 140 ; MALINGREY, Sur
légalité du Pere et du Fils, SC 396 (F).

Rome, Bibl. Vallicelliana, gr. 100 (F 59!)


XV‘ s., papier, 22 x 137 mm., 343 £, 2 col., 18 lignes.
f. 259v-272 : Sur la Paque (version longue).
Voir: CCG V, p. 194-195.

Rome, Collegio Inglese, Z 135


XVII‘ s. (xv¥' s. selon Nikopoulos), papier, 110 f.
f. 58v-59 : Sur la Pague (version longue), titre : TQ0G TObS
VEOUG TOD YOLOTOD GTEATIMTUAS TAQAIVEDIC (GLAAOYTY HEQOS
éx Tig cig TO M&OYE in margine), inc. &xovETE, @ KAAG TIC
éxxdrnatac putt ; des. sig TOUS aidvas TOV aidvoy.
Voir: P.G. NrkopouLos, « Codici greci del Collegio Inglese di
Roma », Rivista di Cultura Classica e Medioevale 3 (1961), p. 263-
264.

Sinai, Monastére Sainte-Catherine

Gr. 1970
XV*-XVI' s., parchemin, 311 x 210 mm, 395 f, 2 col., 31 lignes.
Provenance : Thessalie, monastére du Sagnata.
f. 163-167 : Sur la Paque (version longue).
Voir : FEDwICk, Works of Basil of Caesarea, II, p. 111.

Gr. M 102 (Novae Collectionis)


XIII"-XIV‘ s., pas de description précise (cf: DAMIANOS).
Sur la Paque (version longue) : inc. EbAoyntdg 6 9edc-
edxaIgov oTEQov &ravtas Tos &vaBo7jou TO maQd Tod
Loxagion Aavid cignpévov.
Voir : M** DAMIANOS — ARCHIMANDRITE SOPHRONIOS —
B.L PettrikoGLou — P.G. Nixopoutos, Ta véa ebenpara tod
2iva. Tega Movi xai Aeytentoxony ‘Yroveyeio HoArtiopod
254 SURLA PAQUE
- téguua “Ogove Live, Athénes 1998, p. 173 et photo 131 ;
P. Guin — S. FroysHov, « Nouvelles découvertes sinaitiques : A
propos de la parution de l’inventaire des manuscrits grecs du catalogue
Damianos », REByz 58 (2000), p. 175.

Tyrnabo, Annotixt BibAo9hxn, gx 33


XVI‘ s. (1561-1562). Copiste : Gregorios hieromonachos.
f. 232-239 : Sur la Paque (version longue).
Voir: Z. MELISSAKES, KatéAoyos tiv xadixev
tic ANUOTixtc
BuBAodhxns TvevaBov, Athénes 2007.

Tokyo, Keio University, Fragment sans cote


XI‘ s., parchemin, 14 f,, 2 col., 28 lignes. Encre brune, initiales en
rouge avec entrelacs et dessins zoomorphes, notes marginales dans
deux types d’encre différents, ajoutées 4 une date ultérieure. Les
numéros des folios (184-197) sont antérieurs 4 la pagination 1-14.
Composition :
p. lr-10v (f. 184r-193v) : GREGOIRE DE NAZIANZE, In sancta
lumina oratio 39 (CPG 3010. 39) |.
p. 11r-13r (£ 194r-196r) : GREGOIRE DE NAZIANZE, Ins. pascha,
oratio 1 (CPG 3010.01).
p. 13r-14v (f. 196r-197v) : Sur la Paque (version bréve).
Voir: W. MAYER, notice manuscrite (Université de Brisbane).

Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana (BAV)


Barberini gr. 547 (olim 249 ; V. 43)
xi‘ s. selon Ehrhard, x11‘ s. selon G. Astruc-Morize, parchemin,
306 x 214 mm, 202 f. avec lacune. De la main d’un « Basile ».
Panegyrikon italo-grec pour l’année entiére, type A. Les lectures
quadragésimales suivent en partie l’ancienne répartition.
f 198v-200 : Sur la Paque (version bréve).
Voir : EHRHARD II, p. 157-158 ; LEnoy, Proclus, p. 90.

1. Ce manuscrit m’a été signalé par Wendy Mayer qui a transcric pour
moil’homélie Sur fa Paque. Qu’elle en soit chaleureusement remerciée.
INTRODUCTION 255

Gr. 438
XVI‘ s., papier, 223 x 159 mm, 207 f, pleine page, 30 lignes. Copié
pour f. 1-185 par Franciscus Syropulus, scriptor a fa Vaticane (1552-
1566) sur le Vaticanus gr. 562, £.73-244v.
f, 129-135 : Sur la Paque (version longue).
Voir : CCG VI, p. 32-33.

Gr. 455 vi
Ix"-x* s. parchemin, 380 x 250 mm, 290 f, 2 col. 38 lignes.
Panegyrikon d’écé de type B. Origine : Italie du Sud.
f. 34-35v : Sur la Paque (version breve).
Voir : CCG VI, p. 36-39 ; EnRHarD II, p. 113-119 ;
DEVREESSE, Manuscrits Italie méridionale, p. 30, n. 1 ; Homélies
pascales, SC 187 (V) ; LERoy, Proclus, p. 100-101 ; p. 117-118 (M) ;
P. ALLEN — C. DaTEMA, « Leontius, Presbyter of Constantinople:
ACompiler ? », JOByz 29 (1980), p.9-20(V);G.M. BROWNE, « Ps.-
Chrysostom, In uenerabilem crucem sermo : The Greek Vorlage of the
Syriac Version », Le Muséon 103 (1990), p. 125-138 (D) ;C. DATEMA
— P. ALLEN, Leontii presbyteri Constantinopolitani homiliae, CCSG 17,
Turnhout 1987 (V).

Gr. $62
XIV‘ s., papier, 230 x 155 mm, 245 f, 26-32 lignes.
f.222v-229v : Sur la Paque (version longue).
Voir : CCG VI, p. 83-84 ; E. BickersTETH, « Edition and
Translation ofa Hypapante Homily adscribed to John Chrysostom »,
OCP 32 (1966), p. 53-77 (X);C. DaTEMA- P. ALLEN, Leontii presbyteri
Constantinopolitani homiliae, CCSG 17, Turnhout 1987 (N).

Gr. S64
XII°s., parchemin, 385 x 263 mm, 198 f,, 2 col, 32 lignes. Origine:
Monastére Saint-Jean-le-Précurseur 4 Constantinople. Constitue la
seconde partie du Paris. gr. 767 (Fontebl., puis Regius 1829), du méme
scribe,
£. 80v-85 : Sur la Paque (version longue).
256 SURLAPAQUE
f. 131-137: Sur “Ascension du Christ.
f. 157-165 : Sur la Pentecéte 1.
f. 165-169 : Sur la Pentecéte 2.
Voir : CCG VI, p. 86-87 ; Eurnaro Il, p. 267-271 ; E.D,
Kakou.ipis, « ‘H BibA9 xn tis Hovis Neodgopov Néteac
ott KovotavtivobnoAn », ‘EaAnvixd 21 (1968), p. 13 ;
A. CATALDI-PALAU, « Legature costantinopolitane del monasterio
di Prodromo Petra tra I manoscritti di Giovanni di Ragusa », Codices
Manuscripti, 37-38 (2001), p. 11-50 ; Marincrey, Sur légalité du
Pére et du Fils, SC 396 (1).
Gr. $79 (Miscell. 609)
XIV-XV* s., papier, 212 x 150 mm, 371 f, pleine page, 17-52
lignes.
f. 103-109v : Sur la Paque (version longue).
Voir : CCG VI, p. 101-102.
b) Table des manuscrits
Grottaferrata, Badia Greca, E. 8. VIT 1x‘ s. (débur)
P, Paris, BnF, gr. 766 Ix‘ s.
Si Moscou, GIM, Synod. gr. 284 Ix‘s.
Escurial, Real Bibl., gr: 401 Ix‘s.
Vv; Vatican, BAV, gr. 455 IX*-x* s,
QO, Oxford, Bodl. Libs., Barocci 174 x's.
Athénes, Musée Benaki, //0 x's.
Oxford, Bodl. Libr., Barocci 199 x‘ s. (1% moitié)
Jérusalem, Bibl. du Patr. Grec Orthodoxe,
S. Sepulchri 6 x's.
Cracovie, Biblioteka Jagielloriska, gr. 1°45. IT X*-XI‘ s.
Vv, Rome, Bibl. Angelica, gr 125 XI‘ s.
M, Munich, BSB, gr: 352 XI’ s.
S; Moscou, GIM, Synod. gr. 234 XI‘ s.
P, Paris, BnF, gr. 499 XI‘ s.
X Tokyo, Keio University, fragment XI s.
Oxford, Bodl. Libr., Barocci 234 XII‘ s.
I Vatican, BAV, Barberini gr. 547 XIC-XII s.
INTRODUCTION 257

Escurial, Real Bibl, gr. 258 XII s.


Vatican, BAY, gr. 564 XII s.
Athénes, EBE, 2083 XIV‘ s.
Sinai, Mon. Sainte-Catherine,
Novae Coll gr. M 102 XIWU-XIV s.
Paris, BnF, gr. 1186 XIV‘ s. (1306)
Milan, Bibl. Ambrosiana, C 92 sup. XIV‘ s. (milieu)
Oxford, Bodl. Libr, Barocci 241 XIV‘ s.
Athos, Pantokratoros 84 xiv‘ (1362)
Istanbul, Mey. tod Pévouc LxoaH, 62 (1) xiv‘ (1373)
Florence, Bibl. Med. Laur., S. Marco 684 XIV‘ s. (1385)
Paris, BnF, gr. 771 XIV s.
Escurial, Real Bibl., gr: 266 XIV‘ s.
Tyrnabo, Anpotixt) BBAos yen, gr. 33 XIV‘ s.
Vatican, BAV, gr. 562 XIV‘ s.
Vatican, BAV, gr. 579 XIV™XV* Ss.
Paris, BnF, gx. 772 XV‘ s.
Rome, Bibl. Vallicelliana, E 59 XV‘ s.
Jérusalem, Bibl. du Patr. Grec Orthodoxe,
S. Crucis 35 XV*-XVFE' s.
Sinai, Mon. Sainte-Catherine, gr. 1970 XV°-XVI' Ss.
Oxford, Bodl. Libr, Auct. 7: 3. 4 xvi‘ s. (début)
Athénes, EBE, 282 XVI's.
Athénes, EBE, 327 XVI's.
Berlin, SPK, gr. 39 XVI's.
Munich, BSB, gr: 221 XVI‘ s.
Oxford, Bodl. Libr., Holkham gr. 23 XVI's.
Ps Paris, BnF, gr, 986 XVI's.
Vatican, BAV, gr. 438 xvi (milieu)
Oxford, Bodl. Libr., Auct. E. 3. 16 xvi‘ (fin) - xvii‘ s.
(avant 1612)
Rome, Collegio Inglese, Z 135 XVIF - XVII‘ s,
Js Jérusalem, Bibl. du Patr. Grec Orthodoxe,
S. Sepulchri 192 xvir (1616)
Athos, Protatou 88 xvi¥ s. (début)
Athos, lviron 1401 XVII s. (1670)
Patras, Movi Ayiov Mavrev Mateav, 2 XIX®s.
258 SURLA PAQUE

c¢) Classement et choix des manuscrits


Cette homélie posséde deux recensions. La recension
bréve (a) se trouve dans huit codices, de la fin du viti' au
XVI‘ siécle, témoins italo-grecs et manuscrits originaires
de l’Athos, le Cryptoferratensis, P,, V, 1,X, Y, H et Pg; la
recension longue (8) posséde une trentaine de témoins dont
Vancétre commun est sans doute d'origine stoudite.
Si la notice d’en-téte est identique pour toute la tradi-
tion a: Adyos Eig TO Kylov Né&oxG. — sauf pour P,, Adyog
cig TH ayiav d&véotaow tod xveiov TLV inood
ZXoLoTtob-, |’unanimité du texte ne permet pas de retracer
clairement |’histoire de la filiation des témoins — ce qui
cependant laisse supposer l’existence d’un archétype
commun aux manuscrits de cette famille, antérieur 4 la fin
du vii siécle. La double origine italo-grecque et athonite
des témoins de cette famille se pergoit néanmoins 4 travers
certains regroupements récurrents ’', mais il faut noter que le
fragment du Cryptoferratensis offre plus de legons semblables
a P, qu’au reste du groupe italo-grec, dont le texte original a
pu étre légérement déformé au fil des copies.
Les notices d’en-téte partagent les manuscrits de la tra-
dition B en trois sous-groupes, 9, y et ¢, ce que l’étude du
texte confirme?: M,S; (8) proposent cig tTHv avaot&o ov
xai AGQLTOaVY HEQav tod &ytov né&oya ; O,P, et V,
(y) insistene sur le moment de la résurrection : cig tiv
TEINMEQOV AvaoTAOLW TOD GUTTEOG TOD xvEioD TOV
inood yeiotod. Les autres ont un titre court, cig TO &YLOV
maoxa. Le Sinait. gr. Nov. Coll. M 102 semble étre trés
proche des témoins classés dans le sous-groupe 6. En effet, son
titre reprend celui du Monae. gr. 352 et du Synod. gr. 234:

1. Voir apparat critique, p. 304-312.


2. Voir apparat critique, p. 268-300.
INTRODUCTION 259

AOyos sig THY &vacté&oipov peony tod &yiov né&oxa.


En outre, pour autant que les feuillets imprimés dans le
catalogue de M® Damianos le laissent supposer, les variantes
de l’extrait le rapprochent du Laurent. S. Marci 684'. Le
début de son incipit, EbAoynt0g 6 Sec, est celui de tous les
manuscrits de la recension bréve, mais se retrouve aussi dans
le Sinait. gr. 1970 (recension longue).
La branche ¢ de cette famille regroupe le plus grand
nombre de manuscrits, dix-sept au total, trés proches de
V,, dont Vg, qui, comme lui, provient de Saint-Jean-le-
Précurseur 4 Constantinople. La parenté de certains témoins
appartenant a ce sous-groupe n’est plus 4 démontrer’. Pré-
cisons en outre que toutes les variantes, additions et omis-
sions des Berolinensis, Sinait., Monac. gr. 221, Vatic. gr. 562
et 438 — ce dernier étant la copie directe du précédent — et
du Laurent. §. Marci 684, antigraphe de |’Oxon. Auctarium
T. 3. 4, une quarantaine de legons au total, leur sont com-
munes avec V, et surtout avec V,, avec lequel ils ont six
legons particuli¢res communes :
1, 26 cine : AEyov cett.
1, 29 BrdcCevEic : SidAvoU cert.
3, 20 oixoupévyg + &rconc
3, 65 Siaigettar: Siaiget cett.
4, 25 Scopévn : Settor cere.
5, 13 uty Svvapevos : obx &yet cett.
Pour représenter cette branche ¢ de la famille B, sont
conservés dans l’apparat critique V, et Vg ; ils ont méme
origine, mais le plus ancien des manuscrits a subi une restau-

1. Loveptyvvcav rappelle ouppiyvutor (Laurent. S. Marc ;


Auctarium T. 3. 04).
2. Paris. gr. 1186 et Barocct 241 pour Contre l’ivresse ; Angelic. gr. 128,
Paris. gr. 1186, Barocci 241, Vatic. gr. 564, Scorial. gr. 258, Paris. gr. 772
Pour Sur l’Ascension du Christ.
260 SURLA PAQUE

ration du texte'. Les autres branches sont représentées par


les témoins les plus anciens de la recension longue, 5, par M,
et S; qui gardent quelques traces du texte de la tradition a.
Le groupe y est représenté par O,, S, et Py. Le Baroccianus
199, aux legons en tous points semblables a celles de O,,
n'est pas conservé dans l’apparat critique, non plus que le
Sancti Sepulchri 6 et |’ Athen. Bibl. Nat. 2083 qui suivent S,.
Le manuscrit le plus récent 4 figurer dans l’apparat critique
est le Sancti Sepulchri 192 du xvr siécle, le seul parmi tous
les manuscrits recensés 4 proposer quasiment une troisi¢me
version de |’homélie?.
2) L’ histoire des éditions
4) Les différentes éditions et traductions
Les éditeurs et traducteurs anciens n’ont connu que la
recension longue. Elle succéde, dans l’édition de Savile, 4
Vhomédlie Contre l’ivresse, au tome V, pages 587 4 591. Les
notes sont au tome VIII, page 739. Dans celle de Fronton du
Duc, elle se trouve au tome VI (dans |’édition de 1642), aux
pages 535 4 543, et la traduction latine est celle du jésuite
Théodore Peltain. Chez Bernard de Montfaucon, qui en
donne une nouvelle traduction latine, l"homélie, publiée en
1721, se situe au tome III, pages 750 4 757. Dans |’édition
Gaume de 1837, elle est au tome III, 2° partie, p. 905-912.
Enfin, la Patrologie grecque reprend cette derniére édition et
présente la recension longue de l’homélie Sur da Paque au
tome 52, col. 765 4772.
Le méme texte a été traduit en frangais au x1x‘ siécle suc-
cessivement par M. Jeannin et l’abbé Bareille’.

1. Méme constat pour les autres homélies de cette édition conservées


dans le Vatican gr. 564.
2. Voir supra, p. 247.
3. JEANNIN, t. IV, p. 540-548 ; BAREILLE, ¢. III, p. 616-621 ; |’ homélie
ne figure pas parmi les traductions de l’abbé Joly.
INTRODUCTION 261

b) Les manuscrits utilisés par les éditeurs


Savile a consulté un manuscrit de la branche ¢, le Paris. gr.
772 (Mediceus Reg. 2424)', et un témoin de la branche y, le
Monac. gr. 352 (M;). Ajoutons |’ Oxon. Auctarium T. 3. 4,
dont le texte a été établi par Savile a partir du Laurent. S.
Marci 684 et du Monac. gr. 221, autres codices de la branche ¢.
La grande majorité des legons adoptées par le savant anglais
appartiennent au Paris. gr. 772, auxquelles il préfére parfois
les variantes ou additions de M, :
1, 19 6 Savatos om. Paris. gr. 772
2, 11 dc@pé&tev + Sovépcov M2
2, 30 ragaitie M2: obuBore. Paris. gr. 772
2, 45 &Sdvator + a6 MTdSEwWS aVEGTMEV G6 TT THATOS
xatéotnev vixnrai M2
3, 57 oot M2: cov Paris. gr. 772
3, 63 pia tedmeta om. M2
5, 10 Gpagtévtos + xai dro9avévtos M2
6, 2 THY Pwtopdeov om. M;
Fronton du Duc a établi son texte 4 partir du Paris. gr.
772. Savile ne signale pas avoir eu connaissance de ses
travaux et le savant francais ne semble pas connaitre les
particularités de M2. La ot l’Anglais choisic xn (6, 36)
et Aqpmtoe (2, 12), Fronton conserve &xoig et p1xQG sans
mentionner des lecons différentes dans ses notes.
Montfaucon, quant 4 lui, a utilisé |’édition de Savile, dont
il ne suit pas toutes? les legons fournies par Mj. I ajoute
des conjectures que conserve la PG? et qui ne figurent ni
chez Savile, ni chez Fronton, ni dans aucun des manuscrits
collationnés pour cette édition.

1. Voir SAvILE, t. VIIL, p. 739: « Cette homélie a été transcrite a partir


d’un manuscrit Regius parisien sur parchemin ».
2. Par exemple il choisit yn (6, 36), mais conserve Anpmoe (2, 12).
3. Ste: Stovconi. Monef. (1, 50) ; etSe coni. Monef. (3, 58).
262 SUR LA PAQUE
C’est donc aux travaux du savant anglais que l’on doit
l’édition la plus complete de la recension longue de Sur la
Pdque. \\ prend en compte deux branches de la famille 6,
dont l’une conserve, comme nous |’avons dit, des traces du
texte de la recension bréve.
3) L’apport de la présente édition
L’apport de la présente édition est double. Elle établit
le texte de la recension bréve a partir de témoignages
homogtnes. Elle tire parti des legons communes aux plus
anciens témoins des deux recensions pour modifier ¢a et 1a
le texte de la recension longue.
TEXTE
ET
TRADUCTION

N. B. Pour la recension longue, fa division en paragraphes


et leurs numéros sont ceux de B. de Montfaucon, reproduits
dans la Patrologie, mais changés 4 partir de 4, 32 ; les alinéas
proposés sont nouveaux. Par commodité, le numéro des
colonnes de la Patrologie est indiqué dans la marge gauche
du texte grec.
CONSPECTVS SIGLORVM

Moscou, GIM, Synod. gr. 284, 1x* s.


Oxford, Bodleian Library, Barocci 174, x¢ s.
Munich, BSB, gr. 352, xI¢ s.
Rome, Biblioteca Angelica, gr. 125, x1é s.
Moscou, GIM, Synod. gr. 234, xIf s.
Paris, BnF, gr. 499, xI° s.
Vatican, BAV, gr. 564, XII¢ s.
Jérusalem, Bibl. du Patriarcat Grec Orthodoxe,
S. Sepulchri 192, xvi s, (1616)

Recension bréve
SUR LA PAQUE
(VERSION LONGUE)
Adyog cic 16 Gytov ndoyxa.

PGCS2,
765 a'. Edxaigov ofusoov &ravtas hdc &vaboFoat td
TAO TOD paxagiov Aavid sionuévov- Tis AaAHoEt TAC
dvvaoteiac tod xugion, dxovatag ROUoEL ndoas TAS
aivéoets adtob*; Sod yg Tytv TaQo-yEYOVEV n nodewh
xai GOTHOLOS E0ETH, 1] Gvact&o mos HwEeea TOD xvetov
uw

TOV Inood Xerotod, 1] tig cionvys Ond9Eo1c, F THs


HATHAAAY TG KCPOQHT, 1] TOV MOAEWOV Gvaigecic, T TOO
766 Savétov xaté&Avoic, 4 tod ! S1a8dA0v Atta. Xhpeoov
oi &vVOEurtOL TOIg ayyédoI1g AvEeptyyoay, xai oi CGpa
TEQIXEINEVOL HETA TOV KoMpatov Svvdpewv AoutOV
tas buvodiag &vapéQovot. Lipegov xaTtaAEAvtat Tod
dia8dA0v fH tTLEaWic, GTEQOV TH Second TOD BavatoU
EAD9N, TOD “Adon TO Vixoc HPdviotan. Xipegov ehxargov
méAw eineiv thy TQOMHTXHy Exeivyy Poviy- Hod cov,
Sdvate, TO xévtoov; [Tod cov, Aiédn, to vixos? ;

[In sanctum Pascha recensio longior]


S,0,M2V.S;P4V
ols
Titulus Aoyog : tod év a&yiowg TATQOG Tpav iw&vvov BEX
ETGXOTOD AWVOTAVTWOUTOAEWS Tov XQvoooTOL0v a. codd. tod
adtob >». M2 6 THC diaxwrcivov a. J; Il 76 &ytov TeoKeL 2 TTy
évact&opov xai AOTEdV NLEQAV M.S; Thy TELTPEQEV avactaciv
TOU GWTT}QOG (rod sot. om. P4) tod xvgion Tov inood XQratod
0,V,P, thy Lrég@etov xai bréQhapmeov &vadotacw TOD x. TL.
ix J
1, 1 névtas V, [| 3 tag om. S, | 4 yag om. S,V>P, || 8 Arte
+ xa T TOV TOvTa ayatav varrAQWSIC J; | 9 oi! om. S$: ll
Toig om. J; |] dveptynoay : ovvepiynsav J, || 10 écowpdtav :
&vwo J, || 11 t&> om. J; || Suv@Aoyiag M, || xataAd|etar V¢ Il
Discours sur la sainte Paque

1. C’est aujourd’ hui le moment favorable


La féte de la :
résurrection POUF que tous nous clamions la parole
du bienheureux David : Qui parlera des
prouesses du Seigneur ? Qui fera entendre toutes ses louanges* ?
Car voici qu’est arrivée pour nous la féte désirable et
salvatrice, le jour de la résurrection de notre Seigneur Jésus-
Christ, le fondement de la paix, le point de départ de la
réconciliation, la destruction des guerres 1 Panéantissement
de la mort 2, la défaite du diable. Aujourd’ hui, les humains se
sont mélés aux anges et les étres enveloppés d’un corps font
désormais monter les hymnes |4-haut, avec les puissances
sans corps. Aujourd’ hui, la tyrannie du diable est anéantie,
aujourd’ hui, les liens de la mort ont été dénoués, la victoire
de I’ Hadés est effacée. C’est aujourd’ hui le moment favo-
rable pour prononcer 4 nouveau cette parole du prophete :
Mort, ot est ton aiguillon ? Hades, on est ta victoire ?

12 ovpegov om. J; || tod Savetov t& Scope tr. J; |] 13 EA09y :


bteAO9n MLS]; | TOO : xai tod J; | 14 einetv mdAw tr. J; l thw:
xo tiv M, om. J; || éxeivnv om. J; || 15 xévteov : vixog Pia

1. a. Ps 105, 2 b. Os 13, 14; 1 Co 15, 55


1. On retrouve cette expression dans De cruce, PG 49, 407, 54; Exp.
in Ps, 131, 2, PG 55, 385, 52 ; Commentaire sur Isaie, 2, 4, 1. 77, éd.
J. Dumortier, SC 304, Paris 1983, p. 188.
2. Voir De s. Droside, PG 50, 685, 37 avec sept groupes de mots,
construits de la méme maniére, en parataxe.
270 JEAN CHRYSOSTOME

767 Lipeeov tas xaAxczs! mbAAc ovvé9dAacev 6 SeondtNIS


TOV Xoiotdg xai adtd tod Savadtov 1d mEdcMmTOV
Hodvice. Ti 5é AEyo t6 TEdGMxOV; AUTH adTOD TI
Rooanyooiav petébarev: obxét1 yao 6 Pdvatos Séva-
20 TOG Aéyeton, GAA xoipNors xai Urrvoc. Ted uév yee tic
Xelotov magovsiag xai tis TOD otavEOd oixovoytac,
xai adTO TOD Sav&tov Td Svona ~obEQdv éEtbyyave.
Kai yao 6 teGtog GvIEMT0s yevouEvos &vTi pEyGAOV
ETITLLOD TODTO xaTESIxGCETO axobwv- "Ht 6’ av nuéeg
25 gayi, Savate anoSavii’. Kai 6 paxdteuos 56 lab tobta
7H dvopati adtov neoonyogevoE AEywv- Odvaros avdgi
avaravoic’, Kai 6 neopytnsg Aavid éseye- Odvartoc
aLAQTwMABY TOVNEdG*. Ob pdvov 58 Savatos ExaAETTO
diudkAvOIG THis oxic &nd TOD cdpatos, GAAG xa “Arsns.
30 *Axove veg tod ev TATQLEQXOL Taxd8 Aeyovtoc:
Kardgete TO yijods “ov peta Abmns Eig Aidov‘. tod &&
Teoprtov méAw- “Exavev 6 Aldns t6 otdua abrod®
xa NEAW ETEQOD TEOMT TOL Aéyovtos: ‘PoEetai pe éE
Aidov xatwtatov". Kai noAkayotd ebonsers éni tic
3 Taras Savatov xa “Aldnv xadovpéevyy try évtEed sev
a

HETGoTAGL.

1, 16 moAag, + TOU &ov M,J; || 17 jpeév om. J; 18 ti -


redomnov: xal J; || adtiv om. J; ll 19 meoonyogiav + abtod J; il
Savetoc! om. Ve ll 20 THs + TOD M.S; I 21 Tagousias i
oixovoptas J; Ul tig: Qo J; |! oixovopicg : +O dvope J; i] 22 xo
ovdrd om. J; || t6 Gvoye om. Js Il 24 todto : TobTa M; | ll 3 év
Twéoe : Sea J; Il 25 payt + &xd tod EdA0v Jy Il xO 6 paxcerocg
8& i@6 om. Js Il 26 TeoonyOQEvoe : Teoon yogic. évopnace bl
Ayov: cindy V¢ || 27 6 — Edeye: 51a, Tavtav TaVv ToopHTay J;
|! 27-36 S&vatosg - pet&otaolw: Savatov xai &Snv xaAovpevov
TOV YOQLGLGV tpoyiig Ex tod capatos J; || 29 SCevEss Ve Ii
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 1 271

Nouvelle Aujourd’hui, le Christ notre Maitre a mis


définition en piéces les portes d’airain et a effacé le
delamort visage méme de la mort. Mais que dis-je : le
visage ! II en a changé la dénomination. En
effet, la mort n’est plus appelée mort, mais endormissement
et sommeil. Car avant l’avénement du Christ et le plan du
salut par la Croix, c’était également le nom méme de la mort
qui était redoutable !. Et en effet, le premier homme qui a
existé, en lieu et place d’un grand chatiment, fut condamné
4 entendre la chose suivante : Le jour o% tu en mangeras,
tu mourras de mort®. Et le bienheureux Job |’a désignée
de ce nom : La mort, dit-il, est pour un homme un repos,
Et le prophéte David disait : La mort est pénible pour les
pécheurs®. Non seulement on appelait mort la séparation de
lame d’avec le corps, mais aussi Hadeés. Ecoute, en effet, le
patriarche Jacob: Vous ferez descendre, dit-il, dans l’Hades
ma vieillesse accablée de chagrin’ ; et le prophéte,a son tour:
L’ Hades a ouvert grand sa bouche®; et, de nouveau, un autre
prophete: Ti me tireras, dit-il, du plus profond de l’ Hades.
Tu trouveras encore, en beaucoup d’endroits de l’Ancien
Testament, que ce qui est appelé mort et Hades, c’est le
départ d’ici-bas.

dng + out M, | 30 yao om. M, I Mev om. V, Ij iaxa6 om. V; Il


33 Q@boetat : Odaai P, |] 36 pet’avectacw S;,

1. «Gn2,17 d.Jb3,23 ce, Ps 33,22 =~ f. Gn 42, 38


g.1s5,14 — h. Ps 85, 13
1. Association lexicale chrysostomienne : voir In Gen., hom. 45, 2,
PG 54, 416, 13 et 25 ; ibid., hom. 29, 7, PG 53, 270, 29 ; ibid., hom.
66, 1, PG 54, 566, 37.
272 JEAN CHRYSOSTOME

"Emetd1) 66 tadtys oixovopiag tédoc goxev xai 4


brée andvtov Tdv Svoia MEeCGHVEXIN xai TH Tis
avactacEens TecEydoncE, tEQiTee 56 TAG MECCNYO-
gias abtas 6 PUdv8EMTOG SeondTHS Kal xaITV xai
Eévnv zoAtteiav sic tov Piov cistyaye Tov NuétEQov-
avti ya Savétov AouTOv xoipNots xai Brtvog AEyeTor
1) évteD9ev petéotacis. Kai nd9ev tobto siov;
‘Axove abdtod tod Xgiotob AEyovtoc: Adlagos 6 piloc
4 Mav xexoiunto, GAAa nogebouar é€vnvioa abrtov'.
an

“Qoreg yao Ttv ebxoAov tév xadeddovta Siurvica1


xai Steyetoai, ot xai TH xowwG mdvtwv Adv
deondty TO Gvactijoo:. Kai énewdth xawov Av xoi
Eévov Td tag’ adtod sionpévov, 51a todto ovdé oi
5 Ladytal ovvixav TO ASxBEv, WEXOIG Ite ovyxata-
o

Baivev abtév th coSeveia aveodtegov adtd


etonxe!. Kai 6 tijg oixoupévns 5€ b18doxaAog 6 paxd-
etoc Matas, yeaqpwv Secoahovixetai yaw: Od 910

1, 37 énei Js, ll tabtns : ta tic J; om. V, I Eoxev : €AaBev


M,VS3J 30 Il xai + xeratds J; I 37-38 oixovopias — andvtov :
XQLITOS 6 Sed Vz Il 37 38 axdvtwv : névT@v M.V,S; om. J; Il
39 meg : mepieihev M,S3J3 |] de : xeon s 1V28;P.J, [| 40 adtac:
obtéiv J3 Il mou 88 Vz Ii Al tov TpétEgov cionyaye, tr. J; |
42 Sirvoc + Svoua J, || 44 &xovgov Js Il xqrot0d : xugion S; Il
46 7 Tv om. J; |i 46- ‘47 Swrvico xai om. M,S3J, 147 éyeTgat MJ; li
TOVTOV om. M; ll Ta om. M,J; | 48 Seonoty : 6. i Yorst J)
TOUS TEs vNXOTOS povi povn M;J,0. IL. 48-52 xo! — signxe om. J; 1]
48 xavov — xan om, S30 || 49 81& todto om. S, I 51 tH do8eveto,
om. P, || abdté : abtots P, {i 52-58 xai — ma&Aw : noi yao é
axdatoros J; | 52 5&8 om. M,V, | 53 9€A@ + 5E O,M,S,
1. ijn 1,11 j. C£ Jn 20, 19-23
1. Cette notion est essentielle chez Chrysostome, voir Sermons sur la
Genése, SC 433, p. 377-378, n.c.: « DiravIewria ».
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 1 273

Toutefois, puisque nous sommes au terme de ce plan, que


le sacrifice s’est accompli pour nous tous et que l’événe-
ment de la résurrection a eu lieu, le Maitre, dans son amour
pour les humains!, a enlevé ces dénominations mémes
et a introduit dans notre existence une maniére de vivre
nouvelle et étrange 2: désormais, au lieu de mort, le départ
d’ici-bas est dit endormissement et sommeil. D’ow en tire-
t-on la preuve ? Ecoute le Christ en personne : Notre ami
Lazare, dit-il, s'est endormi, mais je vais aller le réveiller’.
De méme en effet que, pour nous, il est facile de tirer du
sommeil et de réveiller celui qui dort, de méme pour notre
Maitre commun A tous’, il est facile de ressusciter les morts.
Ec comme ce qu’il disait était nouveau et étrange, pour cette
raison, méme les disciples ne comprirent pas ses paroles,
jusqu’a ce qu’il descende* pour assister leur faiblesse et
qu il le dise de maniére plus manifeste/. Et le bienheureux
Paul, lui qui enseigne au monde entier 5, dit dans sa lettre
aux Thessaloniciens : Je ne veux pas que vous soyez dans

2. Autre exemple d’association lexicale fréquente chez Jean


Chrysostome. L’association de xa1vdc et Eévog se rencontre une centaine
de fois dans le TLG ; xoviy et moAiteta une vingtaine de fois. Ces
expressions soulignent la nouveauté introduite par la résurrection du Christ
dans |’ histoire de l’humanité. Cependane, Eévn et moAtteto. ne présentent
conjointement qu'une seule occurrence : Adu. Iud., hom. 5, 3, PG 48, 886,
30 dans un contexte différent ot la formule désigne les idées de Zénon.
3. Cette périphrase revient plus de deux cents fois dans les homélies
de Chrysostome d’aprés le TLG.
4. Notion de svuyxatéBaci, « condescendance », essencielle dans
la théologie chrysostomienne, adaptation de Dieu aux faiblesses de la
compr¢hension humaine a travers les Ecritures et |’histoire du Christ : voir
Sermons sur la Genése, SC 433, p. 376-377, n. c.: « Zvynatébaoig ».
5. Formulation identique : Jz Gen., hom. 29, 2, PG 53, 264, 5 ; ibid.,
hom. 32, 3, PG 53, 296, 41. La périphrase seule se retrouve une centaine
de fois dans l’oeuvre de Jean Chrysostome d’aprés le TLG.
274 JEAN CHRYSOSTOME

buds ayvosiv negi tév xexounsévev, iva un Avrijadse,


5 a> xai oi Aoizot oi wh éyovtes éAnida*. Kai mé&Aw
a

dAAAxOD- Aga oi xoyindévtes év Xoiot@ andAovto!.


Kai m&aw- ‘Hucic oi CGvtes, oi megtAetnopevon, ob uh
psioupev Tabs xoyN%éevtacs™. Kai EtéQodt mdAww- Ei
yag motebouev 6tt Tnoobds anéSave xai dvéotn, obtw
6 xai 6 VES TODS xoINSEéVTAS Sia Tod Tyood aEEt abv
o

abt@™.
B'. Ei8eo ravtayod Aoutdv xoipnow xai trvov Tov
Savatov xaAobpEvov xai Tov 7Qd TobTOV PobeQov
éxovta TO TEdGMTOV vv EbxaTaMPEdvITOV LETE TTIv
avéotacw yivopevov; EtSeo Aapmodov tig dvacté-
GEWS TO TQdTIMIOV; Ald TADTHY Hiv Ta pogia &yad&
wa

cioevivextar 6a Tadbtyv TEV Sapdvov &rath


KATEADIY SiG THbTHV xaTayEehGpev Sav&tov: 416
TAOTHV UREQOQDPEV Tig TaQobaNs Cwtic: SG TaAOTHV
TQ6G THY TMV pPEAAdVTM@V EmBouniav émerydpEda-
dia TabTHV GHpa mteQieipevor obdév ErAattov THv
goopatov Exouev, éav PovAdpeda. Iipeoov hydv te
HaxoEk vixTTHELA yEeyove. Lhpegov. Gv 6 SeorotNs
TO xXATH TOO Savatov TedmaLov GTHGUSG xai TOD

1, 54 &yvociv + &SeAqoi S; I] 55 a> : xb8ac SP, xal byeic


xd8a¢ Vz | 57 of Gévteg om. Mz Il 59 inaots : xvgiog J,
2, 1 Aourdv om. MJ, |] ixvov + viv J, || 1-2 xadobpevov
tov Sévatov tr. J; Il 2 tov — tobtov : 16 meGtov J; || 3 vov
+ 56 J; Il TH + TOD ourtigos J; || 4 yivopevov om. J; || 4-5 ts
evaot aces om. M, || 5-7 da — xaTEADIT om. Vg |] 7 tabthy:
Tabtr¢ S,V2S5P, Il xatayeddpev + Tod J; l 7-8 S147- Cwaiig om. J;
|| 11 d&copatav + Svvapeov M,S3J; [| 11-12 atpiegov — yéyove
om. P,J; |] 12 poxed : pixod S, Aopmeo M2S,V_e Il Tdv om. Js Il
Seorndtns + yorotoc J; Il 13 ottoas: Zotyoev J,
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 1-2 275

UVignorance au sujet de ceux qui sont endormis, afin que vous


ne soyez pas dans lechagrin comme le sont les autres, ceux qui
n'ont pas d'espérance*. Et ailleurs encore: Ceux qui se sont
endormis en Christ ont peri! Et encore : Nous les vivants, qui
avons survécu, nous ne devancerons pas du tout ceux qui se sont
endormis™. Et encore en un autre endroit : Si en effet nous
croyons que Jésus est mort et ressuscité, de méme nous croyons
également que, grace a Jésus, Dieu raménera avec lui ceux qui
se sont endormis".
2. As-tu vu que partout désormais la mort est appelée
endormissement et sommeil, que celle qui auparavant avait
le visage redoutable, est maintenant devenue méprisable 1
aprés la résurrection ? As-tu vu le trophée éclatant de la
résurrection2 ? GraceA elle, mille biens nous sont apportés ; ;
grace elle,
a la ruse des démons a été anéantie; grace 4 elle,
nous nous rions de la mort; Brace delle, nous. regardons avec
dédain la vie présente ; grace a4 elle, nous nous hatons de
désirer les biens 4 venir; grace a elle, nous qui sommes
enveloppés d’un corps, nous n’avons nullement moins de
valeur que les étres sans corps, si nous le voulons?. Aujour-
d’hui les prix immenses de la victoire sont 4 nous. Aujour-
d’ hui, notre Maitre a élevé le trophée contre la mort, anéanti

1, k1h4,13) 1L1Co15,18 m.1Th4,15 n.1 Th4, 14

1. « Visage redoutable » : formulation identique dans Jn Gen., hom. 32,


5, PG 53, 299, 61.
2. Le TLG fournit une centaine de références pour la métaphore du
trophée désignant 1a croix ou [a résurrection.
3. Jean Chrysostome aime mettre en valeur le rdle des auditeurs afin
de les encourager.
276 JEAN CHRYSOSTOME

Sia6dA0v thy tLEavisa xataArAdcag thy 1a Tis


a avactécEews 650v Eig catneiav éxagicato. Mévtes
toivov YAIQOPEV, CxIOTGpEV, GYOAAGyEDG.
Ei yoo xai 6 Seondtyg Hav évixnoe xai td
todtaov ZotHoEV, GAAG xoIvt xal Tpdv tH SobAwV
7 edpooobvy xai f yaed. Ata yaQ THY NHETEOAY COTH-
20 giav névta cigydoato- xai bv @v hdc xatendAaicEev
768 6 51éBodos, 814 tobtev! adtod megueyéveto 6 Xero tic.
Abta t& StAa grobe xai tobto1g adtév xatnyovi-
CATO: xai THs, &xove. Magdévog xai EdAov xai 9d.vo-
TOS TH Tpetégas ttths yéyove Ta GHUBOAG. Kai yao
2 magsévos fv 1) Eva: ob6é1a yao avdga éyivwoxev
wn

éte tiv Gnéthv Orépewe* EdAov fv tO dSévdgov"-


Sdvatos TO Enitipiov TO xaTa TOD Adtp’. Etdec néic
magsévog xai Ebrov xai Sdvatog yéyovev Hiv tic
Hetys TH obpboAG; “Oga toivoy n&> xai tig viens

2, 14-15 tiv? - avacté&ceus : xai J; || 15 68dv + Hiv M,S; Il cic


caTtreiav: cwtngiag hptv J, om. §; || Exagicato : é. obxovv M,
bredeibato J; It 16 toivov om. M, I Xaigupev + mavtec J; (I
oxugtauey + xai J, I 17 ci — xai!: rt J; i] Evixenoe om. M,V, Il
xai* om. M2V,S; ll TO : tpiv J; il 18 TEdTOLOV om. S; [I EotnoEv :
avéestNOEV V, om. S; Il GAAG: xa j Il xowny A il xa Tv
om. J; || tév dobAov om. Vols ll 19 ny om. J; ll ebpgocbvnv J; ll
i om. J; |l xagev J; || Sue - hpetégav : xai J, || 20 TeVTO :
draveta M,S3P, Hiv Js Il sigyécato : sdagQnoato J; fl xxi om. J;
{| 21 Tobtav : tobto J; tl] abdtob Megueyéveto om. J; || 21- 22 6
giatd¢ abt tH Ome : 6 x. totvov abtod té& 8. M, abté Te
0. 6 X. hs || 22 monk + év J; |I adtov + xotabEbanne xai J; ll
24 te tégac + poaeus J; fj 25 iy om. M; |i 26 Eddov + 56 J; Il
27 nas + HJ; || 29 ciuBoAG : aitia M, || toivey : Aoimov M,

2. a. Cf Gn 4, 1 b. Cf. Gn 2,9 c. Cf. Gn 2, 17

1. Les métaphores de la tyrannie du diable ou de la mort sont omni-


présentes chez Chrysostome, oti elles symbolisent le pouvoir destructeur de
la mort opposé au pouvoir salvateur du Christ. Voir Nowak, p. 119-120;
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 2 277

la tyrannie du diable! et nous a fait la grace de nous ouvrir


la route qui, par la résurrection, méne au salut. Alors,
réjouissons-nous tous, bondissons, soyons en liesse” !
Lavictoiredu E effet, méme si c'est notre Maitre qui
nouvel Adam 2 mporté la victoire et a élevé le trophée,
Vallégresse et la joie nous sont aussi
communes, a nous ses esclaves ; c’est pour notre salut qu’il a
accompli toute chose? et c’est grace aux armes par lesquelles
le diable nous a vaincus de haute lutte que le Christ l’a
emporté sur lui. Ce sont ces armes mémes qu’il a prises et
c’est avec elles qu’il a triomphé de lui dans la compeétition.
Ec comment ? Ecoute. La vierge, le bois et la mort furent
les signes de notre défaite : la vierge, c’était Eve, car elle ne
connaissait pas encore |’homme lorsqu’elle fut victime de
la tromperie? ; le bois, c’était l’arbre? ; la mort, c’était le
chatiment infligé 4 Adam‘. As-tu vu comment la vierge, le
bois et la mort furent pour nous les signes de la défaite ?
Alors regarde comment ces signes furent aussi a |’ inverse

Druet, p. 260-263. Fréquence identique dans la littérature patristique 4


partir du Iv° siécle, en relation avec les discours et les représentations de
I’Empereur triomphant : voir PGL s. v. Nombreuses références également
dans les textes pseudo-chrysostomiens édités par M. Aubineau : Homdlies
pascales, SC 187, Index des mots grees s. v., p. 538.
2. Ces termes ne sone jamais associés dans I’ceuvre de Jean. Xatqmpev
et Ox1goT@pev fournissent une quinzaine d’occurrences dans les Epistulae
1-242, PG 52, 549-748, une dizaine dans la Lettre 4 Olympias, éd. A.-M.
Malingrey, SC 13bis, Paris 1968. Avec une cinquantaine de références au
total dans les textes réputés authentiques, c’est Chrysostome qui, selon le
TLG, utilise le plus fréquemment cette association.
3. Idée chére A Chrysostome, exprimée dans son style. L’humain est
destinataire des bienfaits de la création, de la Rédemption et de toute l’éco-
nomie divine : Sermons sur la Genése, sermon 1, |. 243, SC 433, p. 168 ;
ibid., sermon 2, 1. 57, p. 184-185 ; Sur la Providence de Dieu, 7, 2, SC 79,
p. 108 ; ibid., 21-22, p. 120 ; ibid., 33, p. 126 ; Contra ludos, 2, PG 56,
265-266 ; In Ep. ad Philem., hom. 3, 2, PG 62, 717 ; In Ep. ad Rom.,
hom. 16, 6, PG 60, 547.
278 JEAN CHRYSOSTOME

a. , , we we ,
3
3 avTe TGAW yéyove cbpBoAG G&vti Tig Ebac h Magia:
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Savatog om. J; || 43 abtod + xai tovds mévtac J, jl 45 dnd
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 2-3 279

ceux de la victoire: au lieu d’Eve, Marie, au lieu de l’arbre


qui fait savoir ce que l’on peut connaitre du bien et du mal,
le bois de la Croix, au lieu de la mort d’Adam, la mort du
Maitre. As-tu vu ? C’est grace 4 ces armes par lesquelles il
a vaincu que le diable a été défait. C’est prés de |’arbre que
le diable a triomphé d’Adam dans la compétition, c’est prés
de la Croix que le Christ a vaincu le diable de haute lutte. Et
ce bois-la envoyait les humains dans |’ Hades, tandis que ce
bois-ci, le bois de la Croix, rappelait de I’ Hadés méme ceux
qui s’en étaient allés. Et ce bois-la cachait l'homme défait
comme un prisonnier nu, tandis que ce bois-ci montrait 4
tous le vainqueur nu cloud au sommet. Et la premiére mort
a condamné aussi ceux qui étaient avec Adam, tandis que
la seconde mort a véritablement ressuscité méme ceux
qui étaient morts avant lui : Qui parlera des prouesses du
Seigneur ? Qui fera entendre toutes ses louanges® ? C’est par
suite de la mort que nous sommes devenus immortels.
3. Voila les bienfaits de la Croix, voila la plus grande
preuve de [a résurrection.
Aujourd’hui les anges ; bondissent: et
La féte pascale .
mcte Pp nce * toutes les puissance
laisi s célestes sont en lor liesse
d
réjouissa
terrestreet Ct Prennent plaisir avec nous au salut de
céleste ensemble du genre humain. Si, en effet,
pour un seul pécheur qui se repent, la joie
est dans le ciel* et sur la terre, elle y sera beaucoup plus pour

= yeyovapev om. Ve Il GSevator : &. Gnd RtMGEWS &VEOTNHEV


Gro NttTHWATOSG xaTésTHWEV vinntai VM, om. V,
3, 3 oxigtaar : xaigovot J; |l obgaviat : &v@ M, om. S; Il
3 4 mai — &yeAovTar om. Is il4 ovvTsopevan : -pevoi J; om. Py il
TH oatngiav J; i 5 xo1vod om. J; il avo gdm : _ Baotév J; Wei:
noi J, || éxi : év J, 1 6 év + 16 J; I] 7 wai Eni yiic om. S3J; II
tH om. J,
2. d. Ps 105, 2
3. a. Le 15,7
280 JEAN CHRYSOSTOME

oixovpévns. LHWEQov thy av9o@netav Pbow Tis Tod


diabdA0v Tugawvidog EAevdeQdcac meds Ty TOOCTEQAY
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TMEQL TO Gpoyevés, xai od tiv pog@ty< &vaAaBbetv Suk
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Hiv svveootéoar. Kai ti AEyo Sti ot abvdovA01
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om. J; | 12 méAcpov M,S3Vell 15 TeEguyevopevng V2 (18 xatngioce :
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Il o¥jpegov om. oO 1V2M,S3P4V, ll 20 oixovpévys + anéors Vz ll
20- 21 TVEDPATIN + TAVHYLOIG yivetar J, Il_21 OTLEQOV om. S, {
neni! om. J; || 21-22 naodv— Svvepeav : TAGGv tév ave dvvapewv
6 YOQRds M,S,V 6 Taco ai dv dvvdpers P, II 22 év8oarov :
Bootav J; Il 24 &vo + rico ai J, | 25 ovyxaigovai : Zogevovct Js
Il yee - Syodoic om, M.S; Il xo om. MLS; H Js Il 26 ei xoi
om. J; il Wom. J; Il XEON : xaot J; || Seonétov + yevouévy J ll
GAAG om. J, I 27 WSovn + xal V, || 28 Hiv om. O,V, |i xa
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 3 281

le salut de l’univers. Aujourd’ hui, aprés avoir libéré la nature


humaine de la tyrannie du diable, le Christ l’a ramenée a sa
noblesse premiére?. Lorsqu’en effet je vois que mes
prémices> lont ainsi emporté sur la mort, je n’ai plus de
crainte, je ne frissonne plus d’ horreur 4 la vue de l’ennemi et
je ne regarde pas ma faiblesse personnelle, mais je songe que
la puissance ineffable de celui qui va venir combat avec moi.
Car celui quil’a emporté sur la tyrannie de la mort et qui lui
a enlevé toute sa force, que ne fera-t-il pas désormais pour
ses semblables, lui qui, en raison de son grand amour pour
les humains, a jugé digne de recevoir leur forme‘ et, A travers
elle, d’engager une lutte contre le diable ? Aujourd’ hui,
partout dans l’univers, il y a une joie et une allégresse spiri-
tuelles. Aujourd’ hui, le peuple des anges et de toutes les
puissances d’en haut est en liesse en raison du salut des
humains. Alors, bien-aimé, songe* a la grandeur de la joie,
parce que les puissances d’en haut célébrent avec nous, elles
aussi, la féte : elles se réjouissent avec nous des biens qui sont
les nétres. Méme si, en effet, la grace que nous recevons du
Maitre est nétre, le plaisir est aussi le leur. C’est pourquoi
elles ne rougissent pas de célébrer la féte avec nous. Et que
dis-je : nos compagnons d’esclavage ne rougissent pas de
célébrer la féte avec nous ! Leur Maitre en personne qui est

om. J; | tf + 8&8 J; | Aéyo : elxw J; | 28-29 S11 — cvveogt&oar


om. M, || oi cbvéovA01 fpiv om. J, [| 29 obx ématcydvovtar piv
suveogtéoan tr. 8, || 29-31 adtog — ovveogt&oat om. J;

3. b. Rm 8,23 c. Cf. Ph2,7

1. Idée présente dans I'homélie Sur LAscension du Christ, 3, 87.


2. Adresses personnelles aux auditeurs, formules de rappel a l’ordre
telles que ciSec, eleg mac, Sea, Evvornoov toivov, trés fréquentes
chez Chrysostome : voir Sermons sur la Genése, SC 433, p. 51-52.
282 JEAN CHRYSOSTOME

30 dcondtys adtHv te xa Hav obx Exaioybvetar Hiv


ovveoetécat Ti 8& ecinov’ obx énaioybverat; Kai
émvpet svveceté&cor miv. T169ev tobto stov;
Axove adtod A€yovtos: Em 9vuia éxe9bynoa tobdto 6
naoya payeiv we® judv". Ei && 16 néoya éEneSipnos
3 MayEerv, xai cvvecet&car SnrovoTi. “Otay obv 1Sn¢
wi

HOvov &yyéAous xal na&vtOv TOV obgaviav buvéuEewv


tov Sipov, GAAG xai abtov Tov xotvdv SeardTHV TOV
769 ayyéAov hytv ovveocetécovta, ! ti coi Acineton Aomdv
sic ebpgocbvns Adyov;
40 Mrfgeic toivoy gota xatrypig ohwegov Sia trv
meviav- E09t yao sot. mvevpatixt. Mndeic mAov-
60g EtAIQEDIH bia TOV TAODDTOV: ObSE yaQ aNd TOV
yonnatov ciceveyxeiv cic tiv é0otiV tabtny Sbva-
tou. "Ei pev yo tTOv EEwdev E0QtHv, tHOv Brotixdv
4 AEyO, Ev9a TOAAT T] Pavtacia xai tis EEoVEev meEol-
a

BoATc nal tio év TH toanéCH mMOALTEAEIAG, EixdTAS


Exel 6 pev tévns Ev G9vpla xa xath@Eta Eotat, 6 5
MAovGLOG Ev HSovy xai mordedtyt. Ti Syote; “Orr
6 pév Aopnody éo97jta meQiBdAAETAL xa mAOVEW-
50 TEQAY TAQATIETAL THY TEdmECay, 6 bE revs bd TTC
TEviag XOALETAL THY adTT Mirotipiay éEnideiEaoIan.
"Evtad8a S& obdév towdtov, GAAG n&ca aiitn 7
avoparia éxnodav. pia 8 tedrela xai mAovcia
HAL TEvyTL, xai SobAW xai ErAcvséew. Kév mAOKGLOG

3, 31 ti_— émorsybveton : wdAAov pév obv Py &AAd J Il


34-35 poyetv éexeddunoe tr. Jy | 35 obv om. J; || 36 ayyédouc
+ Xal aQYayyEAOUS S:M)S8;P4V6Js || 37 xowdv om. SiJs Ii 38 ti:
obdév P, II 40 KATHPTIS OTNMEQOV : ot. x. J; x. Py lh 42 ard om. J; I
43. 44 siceveyxeiv — dbvator : q _Ragobao. s0gth aisetor xox
yao miobotdv Eott J; || 44 émi : érei J, || tHv Eodev Eogtév
om. J; | 45 Aéyw : cogtOv J; i] 46 tH om. J, |] roArteiag J; Il
47 év &vpia om. §, Il Eotar om. M_S,J; Il 49 wegbébAntar J; Il
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 3 283

aussi le nétre, ne rougit pas de célébrer la féte avec nous.


Qu’ai-je dit: il ne rougit pas! Ill désire, lui aussi, célébrer la
féte avec nous. D’oii en tire-t-on la preuve? Ecoute-le: J ai
tellement désiré manger cette Pique avec vous 4 dic-il. Ecs’ila
désiré manger la Paque, il ese clair qu’il a aussi désiré célébrer
la fete. Aussi, lorsque tu vois non seulement les anges et le
peuple de coutes les puissances célestes, mais encore notre
Maitre commun, le nétre et celui des anges, célébrer en
personne la féte avec nous, quelle raison te manque-t-il
désormais pour étre dans d’allégresse ?
. Alors, que nul ne baisse les yeux de
Critéres de . ‘curd’ hui 3 d 1
participation ‘istesse aujourd'hui 4 cause de sa pauvreté,
alaféte car c’est une féte spirituelle. Que nul riche
ne se vante a cause de sa richesse, car ce
n’est nullement avec ses biens qu’il peut contribuer a cette
féte. En effet, dans les fétes a l’extérieur, je veux dire les
fétes mondaines, ot l’étalage des ornements extérieurs est
grandiose et le faste de la table, magnifique, il est naturel
que la, le pauvre soit dans le découragement et qu’il baisse
les yeux de tristesse, alors que le riche rayonne de plaisir
et d’allégresse. Pourquoi donc ? Parce que le riche se revét
d’un vétement éclatant et qu’il fait servir une table plus
riche, alors que la pauvreté interdit au pauvre de faire preuve
de la méme générosité, Mais ici, rien de tel : cette disparité
de condition disparait cout entiére. Il y a au contraire une
seule table pour le riche et pour le pauvre, pour l’esclave et
pour l’homme libre. Méme si tu es riche, tu n’auras rien de

50 negitidetar J; Il 50-51 d16 tig tEvias xMAvETOL: x@AvOPLEVOS


bo. 1. J5 31 adtny +00 dbvator Gil protwpiay émbdei—acson :
én. gu. xa yavantEr xeon &dvpet J; || 52 ob8év + tov J; II
53 8€ om. J; ll toedreta + pia tovpr J;

3. d. Le 22, 15
284 JEAN CHRYSOSTOME

55 Tic, obSév mAcOv BEEig to mEevntos: xav mévnG Tic,


obdév sAattov &Eew tod movaiov, ob6é 8a tiv
meviav gdatrodtal co. ta Tig ebwxiag Tattys tis
TVEDPATIxTs Bela yao Eotiv Tf yaQIG xai obx olde
Teocdrov Sipoedv. Kai ti AEyo" TAOvoIM xai NEvyt1
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XEWEVO xAL THY GAovoeyida ~xovti, TH thy sEovoiav
This oixovpévys a&vnonéva xai TH TOYO TH TOdG
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TOAAGV + TEQlIoThOEMV TEQIOTOLyICOHEVOS, MoTEQ
év meddyer toyyavov, oto mavtaydsev bn6 tHv
ETOMATAwY xLLdTOV TMEOQLOQaVTICETAL xaAl TOAAG
mecoteibetar TE GyaoThpata, 6 S& névyg TavtOV
TOLTOV AMNAAAYpEVOS xai OrEQ THs dvayxatas LovNs
MEovtiCav TEoMys xal Tov dmedypova xai hobyi1ov
Biov petidv, Boreg év Apévi xai yaArvy xadnpEVvos,
LETH TOAATS tig EbADBEtas TH TeaNéCH MEdCEL0L.

3, 55 mAedv EEetc: TEOVaCEIS J, {| 57- 58 Gol — TVELLOTUKTS :


tt J, Il 58 éotiv om. J; Il Hom. J; | 59 xai! om. J; Il 60 7t® om. S,
|| 61-62 xai — &vnennévwa om. M, jl 62 mat TH mTMYG om. S; Il
63 pia toedrega om. M, | TQOxELTAL : ya@ xeitor J; om. Mz Il
65 Siaigeitar V¢ Il 66 ttc abtig om. J; || twig + GELOr J; ll
67 Pactrets + pod Js Il TQds Ty : éxeT piav J; I] 68 xowaviav
+ magéxova J, || 6quact : thv Geunow J; || 70 Sti om. J3 || weév
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 3 285

plus que le pauvre ; méme si tu es pauvre, tu n’auras rien de


moins que le riche, et ce n’est pas non plus parce que tu es
pauvre que les fastes de ce banquet spirituel sont pour toi
moins grands, car la grace est divine et elle ne sait pas de
différence entre les personnes. Et que dis-je: la méme table
est dressée pour le riche et pour le pauvre ! Pour celui méme
qui est ceint du diadéme et vétu de la robe de pourpre, pour
celui qui détient le pouvoir universel, aussi bien que pour
l'indigent assis 4 demander |’auméne, une seule table est
dressée. Tels sont en effet les dons spirituels. Le Christ ne
délimite pas la participation en fonction de la valeur sociale,
mais en fonction du dessein et de l’intention. C’est avec la
méme assurance et la méme dignité que le roi et |’indigent
s’élancent pour jouir de ces mystéres divins et pour y
participer. Ec que dis-je : avec la méme dignité ! Souvent le
pauvre s’élance avec plus d’assurance. Pourquoi donc ? Parce
que, cerné par les soucis de ses affaires et enveloppé dans les
filets de nombreuses circonstances facheuses, comme s’il
se trouvait en mer, le roi est submergé de tous cétés par
les vagues qui se succédent sans interruption et nombreux
sont les péchés qui le rongent ; le pauvre, au contraire,
débarrassé de tous ces soins, ayant pour seul souci celui de
la nourriture nécessaire, menant une existence dépourvue
de responsabilités et tranquille, vivant tel un navire resté
dans un port aux eaux sereines, s'approchera de la table avec
beaucoup de piété.

+ TAObGIOS xan 6 J; | 71 HUKOBLEVOS : TEQIXVAAODPLEVOG J; l


71-72 TQayueTOV - TEQIOTOLYICOMEVOS : xa TEQLOTOLYCOLEVOS
Th MEQIOTAOEL nai poovTidt tHv tod Biov meaypatav xai J; ||
73 obra om. J {| 74 + xvpatov ETO AAOV tr. J, 175 xeootoiBetor
+ xai xivdvvever TH TANDEL J; || 76 povov S5P, || 77 peovtiger J, |
79 tig om. J; || neocein S,
286 JEAN CHRYSOSTOME

5'. Kai ob tobto pévov, GANG xai £6 ETEQWV TOAAGY


&Pvptor Su&qogor tixtovtat Toi mEQi TAG Brwtixdc
E00THSG HoxoAnpévois. daw yaa éxeT pév mévyg év
xatynoeia, 6 5& nAOboLOg Ev Pardsgdtntt, ob Sid TH
tearelay povnv xal Thy TOADTEAELAV, GAAG xai Sud
w

TH ination TH pardge aL THIS EGSFITOG TH Pavta-


oiav. “Oneg youv émi TAG TeanECNS MEGXOVOL, TOUTO
xai émi TOV ipatiov bropévovcw. “Otay ody t&y Tov
TAobov 6 TévNg MOALTEAEOTEQAV neQibebANUEVOV
OTOANY, EXAHyN TH Sovy, EtarAdvicev éavtov, Lvoia
éxnodoato. Evtatve 56 xa abt 7 G8vnia &vAontat.
“Ev yao &raciv éotw ipatiov 16 Evdvpa Tb c@Tovov:
xai Pom Mabdros Aéyov: “Oooi sic Xouatov ébantiosnte,
Xotorov évedboaadse*.
Mj) toivev xatooxdvapev try ToIMOTHY E0QTTy,
TAEAXOAG, CAA &Evov EQdvya tHv SedoQnévov
Hiv maed tig too Xeiotod ydertos d&vardBopev.
Mi yédn xai a&dnpayia éautods éxdhompev, GAN
Evvofjoavtes Tod NEetégov Seondtov Thy MiroTicay
20 xaL STL xAL TAOVGIOUS xal TEvyATAs dpoiwms étipnoE
xa SobAOUG xa EAEVSEQOUG xai Eig M&vTAS xOLVTV
trv dogeav étéyeev, GuewpdyeSa tov eveoyétny
THIS TEQI Nas edvoiac. Aporbr 5é aQxodoe. moArteia

4,1 ob toto: obx &x TovTaV P, Il Hovov M,S;P, || €& om. J; Il


2 tas Protixcs : TO Prorixd cei J; I 3 Eograc om. J; ll maAW yaQ
om. As || ExeT + 6-‘S ll pev : 8& cic TOG Brotixdc EOQTAG 6 J; ll
5 povov J, tl 7 yowv : ya Js, ll 10 EQvTOV + xan J; || 12 éotw
om. J; lj tO _vdupa 70 SWTTIQIOV : Eywpev xo TAOboOL or
REVATES tO _evbupe Tod &yiov Borticpatos xai 6_TEQi dget@v
nai xalav Egyov Evdedupevos Exeivos ti] Geet tH mvevpatixf
dobacdyaete J; || 13 xoi Bo& : pn yao o sopotatog J; || madAoc
+ © dmoatohog J, || Aéywv om. J; || 15-16 thy — magaxard :
TAQAKAAD tiv Eoettyy Js ll 17 xorstod: mvebyatos S,O,M2V.S;P.J3
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 4 287

4. Et ce n’est pas tout : diverses occasions de découra-


gement naissent encore de bien d’autres choses pour les
gens qui fréquentent avec assiduité les féces temporelles.
Car, 1a encore, le pauvre baisse les yeux de tristesse, alors
que le riche est dans l'allégresse, non pas uniquement a
cause de la table et de sa magnificence, mais encore A cause
des habits éblouissants et du faste des vétements. Ce que
les pauvres supportent concernant la table, ils l’endurent
également concernant les habits : lorsque le pauvre voit le
riche enveloppé dans un habit particuli¢rement somptueux,
il est bouleversé de chagrin, il se reconnait misérable, il
prononce mille imprécations. En ces lieux au contraire,
son découragement méme disparait. Pour tous, en effet, il
n’existe qu'un seul habit, le vétement du salut. Et Paul le
proclame en ces termes : Vous tous qui avez été baptisés en
Christ, c'est le Christ que vous avez revétu*.
Alors ne déshonorons pas une telle féte, je vous en prie,
mais ayons un esprit digne des dons que nous a offerts la
grace du Christ. Ne nous livrons pas a l’ivresse ni 4 la vora-
cité, mais en songeant que notre Maitre, dans sa générosité V
a honoré de la méme fagon aussi bien les riches que les
pauvres, les esclaves que les hommes libres et qu’il a répandu
sur tous un don commun, récompensons le bienfaiteur de sa
bienveillance pour nous. Une marque de reconnaissance

l x&Qutog om. J; | evardBapev : AGBmpev J; || 18 éx5Gyev M_S;P,


[| 19 thy puotmiav tod ypetégov Seorétov tr. J; | 23 ebvotac :
evyevetac J;
4. a. Ga 3, 27
1. ®uortyic, notion importante chez Jean Chrysostome, liée 4 celle
de priav9euria. Elles définissent l’essence de Dieu (voir Exp. in Ps. 47,
3, PG 55, 220) er sone dérerminances dans l’enseignement prodigué aux
catéchuménes (voir Hust cat. bapt., hom. 1, 20, SC SObis, p. 119).
288 JEAN CHRYSOSTOME

770 GEEGXOLGG xai tox, vyMovca | xai dieynyequevn.


2
wa Abtyn 7 EogtH nai ravhyuers ob YONLaTwV SeitaL,
ob dandvrc, GAAG meoaIgésews povng xai Siavotacs
xOPaQGsG. ObSév GOPATIxdV EoTIV OvHoadsal, GAAG
TOVTA TVEDLATIXG, AxQdaGIV DEiwv AOYIMV, Ebyxac
TATEQWYV, EvADYIAS iEQéOv, TOV DElwv xai KTOQENTOV
3 LUOTIQIOV TH xoWaviay, ciervny xa Spdvoiav xai
&

TvEvwaTixa SH0a xai Ga tig Tob SwQOvpEVOD ~IAD-


TyLias.
‘Eoot&ompev toivvy thy éogthy tabtny év F
avéotn 6 xdQl0G. Avéoty yaQ xa trv otxoupévyny
éavté ovvavéotynos. Koi adtdog pév dvéotn Th
Seoud tod Savatov Siagersac, N&s 66 dveotHoE Tas
CELNKS THY HHETEQOV KuaOTIOV Sarboac. “Huaotev
wa

6 Addu xai ané9avev- ody HaEtTev 6 Xeiotdg xai


anéSave. Kawov xai nagddotov. éxetvoc pagte
nai dté9avev- obtos Oby TaETE xal &MESavE. Tivog
Evexev xo SG ti; “Iva 6 &pagtov xai droSavav
dia TOD pH Guaetovtog Svvn97 tHv tod Savdtov
2

ScopGv revSeeudfivar. Oto moAAdxig nai Exi THv


TH YONATA GMeriovtmv yivetar O@eEiAer Tig Twt
agydeiov xai obx gyer xatabadetv xai bu todto
natéxyetar GAAOs obx dmetiwv, Suvapevos 56 xata.-
Gadreiv, xataSeic dméAvGE Tov DrEd9vovov. Oita xai

4, 24 dgéoxovoa : dgiotn M, dgéoer J; || Sveynyequévn +


ciodtmpev J; || 25 aitn om. J; ij _ om. S,S,J5 |] maviyyvets +
aiity xai tytic &&iac ebrgenéotaty J; || Sette : Seopevy Vz Il
27 éotw : éotw Evted9ev V, éEvted9ev J; || 29 iegéwv + xai J,
| 30 cignvny + &yarnv J; | xai Opovoiev om. S, |} xai? om. J,
5, 2 xbdgiog : XQroTd< J; ll 3 abtés pév &véoth om. J Il
4 déoonte Js il Twas 8é avéothoE om. J; il 5 TOV Tetéga@v
om. V2 ll duédvoe J, || 6 oby Tpagtev 6 xelatds: 6 5E xQ. oby
p. J; || 6-7 xo &néSave : GAAG Sdvatov Erabe J, i] 7 xatvov :
i TO 9adpo J; om. S, || magd&dotov: nt. me&yywa M, x. Séapo P,
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 4-5 289

suffisante consiste 4 mener une vie qui lui plaise et 4 avoir


une Ame sobre et éveillée. Cette féte et cette célébration ne
nécessitent ni argent ni dépenses, mais seulement une
intention et une disposition d’esprit pures. Rien de corporel
ne s’achéte ici : tout est spirituel, écoute des paroles divines,
priéres des Péres, bénédictions des prétres, partage des
mystéres divins et secrets, paix et concorde, dons spirituels,
dignes de la générosité du donateur.
Résurrection . >" Alors, célébrons cette féte lors de
etsaluc:; laquelle est ressuscité le Seigneur. Car il est
lerachat ressuscité et, avec lui, il a ressuscité |’univers.
d’Adam_— Er lui-méme est ressuscité en brisant les
liens de la mort et il nous a ressuscités en
dénouant les chaines de nos péchés. Adam a péché et il est
mort ; le Christ n’a pas péché et il est mort. C’est un événe-
ment nouveau et paradoxal. L’un a péché et il est mort ;
l’autre n’a pas péché et il est mort. Dans quel but et pour-
quoi ? Afin que celui qui a péché et qui est mort puisse étre
libéré des liens de la mort grace a celui qui n’a pas péché.
C’est souvent aussi ce qui arrive 4 ceux qui ont des dettes :
un homme doit de l’argent a quelqu’un, il ne peut pas payer
sa dette et, pour cette raison, il est retenu dans les chaines ;
un autre, bien qu’il n’ait pas de dettes, peut cependant les
payer et, en les acquitrant, il a délivré le débiteur. C’est aussi

ll 8 anéSavev + xai TH vyéver ravi tov Sévatov Ebaxev Js, |


obtog + 86 J; || xai? + dnég adtod J, Il anéSave + xai brég
Tob yévous adtod Savatov &ra6e Jy 9 nani? om. J; || 10 51a
TOD : maul 0 J; Il Gpagrovtos : &pagtovtog xa arodavovtoc M:
dpogtav J; il Suvnsy: xa adtd d&o8avav iva 610 tod véou
éSGp tovtésti Tod xQLotod Savévtoc Avdijvon J; Il 10-11 TOV
~ Sequéiv : tov deopnev Tod Savatov Tov meor&TOQG édGp, xai
navi tH yéver xai J; || 10 rod? Vz Il 11 EdevdeQodfvar + abtov
THY TOD ‘Gov GAGTaV Seopdv J, I] 13 obx Eyer: wh dvvépevos Ve
l 14 Bvvépevog + dAAOS S; Il 14-15 xatoboretv + xo J; || 15
xataveic + S8wor 16 mocdv xai J;
290 JEAN CHRYSOSTOME

émi tod Addy yéyove xai Eni tod Xorotod. “Qpetrev


6 Ada tov Savatov xal xatEixeto O76 Tod 51aBdA0v-
obx d@etrev 6 Xo1otdg ob8é xateiyeTo: HAVE bE xai
xatébore tov Sévatov brég tod xatExouévon, tva
2 Exeivov aroAbon TOV TOD Davatov Seapdv. Etées tic
Q

&vaoTaoEwS TH xATOEIOGPATA; Eiéeg tov Seandtov


THY MUavdeuriav; EiSes péye9og xndepoviac;
My toivvy Gyv@poves ywwaopEeda rEQi TOV obtaw>
eveoyétny, undé éxerdt) 1} vnoteta maoTASe, Oa9v-
2 HOTEQOL XxATAGTGpEV: GAAG vbv PaAAOV f mEdTEQOV
A

TAciova THs WuxT|g TOWpEda Thy éEmpércray, iva py


Tig GaQxd¢ Motvopevns abitn Go8evectéon yéevyntat,
(va pt) tig S0bANS MeEovTiCovtEs Tig Seonoivnsg xata-
per@yev. Ti yao Speedos, cimé po, bréQ thy yoElav
3 diageryvvo8a1 xai tiv cunpEetotav bregBaivet;
6

Totto xoi 6 cGpoa Avpaivetor xai tig Wuxtig tiv


ebyévetav meo0diswow. AAAG tig abtaexeiag xai
TiS XoElag yevapesa, tva xoi Wuyxt) xai odpatr
TO TEOCGTXOV &moTANOdoMpEV, iva pT Ta ENO Tis
3 vnotetag ovAdeyévta &9odov &rtavta Exxémpev.
A

5, 16 éxi! om. M,S; | émi? om. J, || 17 xai om. S,M)V-.S;P, l


18 8& xoi om. S,O,M,V,P, || 20 éxeivev V, || 21-22 eldec
péyeSog xndepoviag eldeg tod Scondtov tiv pirav8eariav
tr. S; |] 24 wndé + &vedrrompev tis peytotns é0gti tO obpboAov
S0Edompev adtiy xaT& TO REdcaTOV xal DrEeQdoEdowpev xai J; Il
24-25 dGaSvpdtegot xataotapev : wn Toivov Ga9bpas didyapev J,
[| 26 rAciova + t& J; || xomodpeda Mz || 27 yévntou : yévorto
xa J; || 28-29 xatapeddpev : xatapeovapev J; || 29 yao om. M, Il
31-32 todto — GAAG : xpetag 86 Adyetor TH MOALTEAET Tic
cagxds EvSupTpata xo coppeteia td GQxdv abi xai xatdTEQoV
TOUTO xai TO CMpati ci xai ADpaivetor GAAG thig oxic THv
ebyévetav TOALTIQMUATEvETAL xen S€ tiv J; |i 33 yevapeda :
tO &Qxodv MeovTicoued. J; Il xa! om. J, | xai? + 1 MS; Il
34 &ronAnodompev : dvand- J,
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 5 291

ce qui est arrivé 4 Adam et au Christ. Adam était assujetti 4


la dette de la mort et il était retenu dans les chaines par le
diable ; le Christ n’avait pas de dettes et il n’était pas non
plus retenu dans les chaines, mais il est venu et a payé de sa
mort la délivrance de l’homme retenu dans les liens de la
mort. As-tu vu les bienfaits de la résurrection ? As-tu vu
l'amour que le Maitre porte aux humains ? As-tu vu la gran-
deur de sa sollicitude ?
Alors, ne soyons pas ingrats envers un
Conséquences
morules: aussi grand bienfaiteur et maintenant
comment vivre W¢ le jedine a pris fin, ne soyons pas plus
la rupture négligents : maintenant plus qu’aupa-
du jeiine? ravant, prenons soin de notre Ame, afin
que, si nous engraissons dans notre
chair, l’Ame ne devienne pas plus faible, afin que, si nous
nous préoccupons de |’esclave, nous ne négligions pas
complétement la maitresse 1 En effet, quelle utilicé y a-t-il,
dis-moi, A nous faire éclater au-dela de nos besoins et A
dépasser la juste proportion ? Ce comportement est une
souillure pour le corps et aussi une trahison pour la noblesse
originelle de |’Ame. Allons, contentons-nous de ce que nous
avons et de ce dont nous avons besoin, afin de satisfaire
comme il convient notre 4me et notre corps et de ne pas
gaspiller en bloc tout ce que nous avons retiré du jetine 2

I. Opposition fréquente chez Chrysostome pour exprimer la lutte


entre l’esprit et la chair : voir Sermons sur la Genése, sermon 1, 1. 19-21,
SC 433, p. 140-143 ; In Gen., hom. 2, 1, PG 53, 27.
2. Echo de I’homélie Contre Vivresse, dans un style trés proche de
celui de Chrysostome (adresse aux auditeurs, interrogations et exhortation),
méme motif de la tempérance appliquée 4 |’ivrogne. Voir 2, 13-18, supra,
p. 19.
292 JEAN CHRYSOSTOME

M7 yee xoAbW kmoAabEW TEOMAIS xai Evied9a1;


OD x@Abw TodtO, GAAG TaQaIve tis xoEtasg yivecBor
HAL TTY TOAATY TOLETV ExxOnTEL xai [LT] TO HETOOV
bregbaivovtas Avpaives9ar tis Wuoxtig tH bystav.
4 OSE yeQ HSoviisg Aowtdv arorabdoetar 6 toiodto¢G
°

dregbas Tis xoElasg tobs Seovs: xai TodTO HéALOTA


isasw G&xQbdds ot ba tig nElgas adttis EADOvtES
xai pogia évred9ev éavtoig texdvtes voonpdatav
Edn xa MOAATW THY Endiav bropeivavtes. AAV St1
4 WEV TELIGNN|GEDIE Taig THETEQaIG MAQUIVEGEDLY OLX
ro)

&ppbarrw- otda yao buGv Td mELdtviov.


¢'. Kai 1a totto évtad9a thy megi TobTOU oTTOAsG
TAQALVEGL, TDG TODS KATH THY VOXTE TIV PHTOMOQOV
tavtTyy xatatmeévtas tig tod Seiov Particpatoc
Smeets TEEWor PobAOLAL TOV Adyov, Ta XAAG TadTa
THs ExxAnciag puté, Ta &v9N TA mvEOpATIXd, TOS
wa

véousg Tod Xeictod oteatiHtac.


Tlgd tig x9E¢ 6 Seondtys Ev ctaved étbyxavev,
GAN avéoty viv: oto xai odTOL, MEd Tig xHEG bMS
trig Guaetiag xateiyovto, GAAG viv ovvavéoTHoav
t@ Xouwts. “Exetvog o@pati anéSave xai cmpatt
a

GVEGTH, ODTOL TH GuaoTtia Toav teSvyxdtEs xai md


Gpagtiag &véotnoay. “H pév! obv yr xat& tov xa1gdv

5, 36-37 amodkabdew — xodbdm om. J, | 37 todto + tod wh


tevpey 16 xatd téEW J; || magoivH + pdvov J; Il yevécdar J; |l
38 tiv + modutedei J; || 39 dregbaivew xai J, Il 40 ASoviic
+ Tfig tvevpatuiig teanéCng petaropbdver xai J; | Aoutdv
om. $,J; || GmoAaidcer S3J, | toiobteg om. J; | 41 tods Sg0ucg
tts Xeetac tr. J; || todto : tO J, ll 42 erasdveec : AaBdvtes J; Il
43 évted Sev om. J; | Eavtoig om. S$; || voonpata J; || 44 tH
+ Adm xai J; |] 45 - 6, 2 obx — nagaiveat om. J;
6, 2 tH mwtopigoy : trig ToD Mats J; om. M,S; Il 3 tic
om. J; | Seiov : &y(ov J; om. M,S; |] Barticpatos : mvebpatos J; Il
11 tH om. S, | 12 apagridv M,S,J; | obv om. S,
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 5-6 293

Est-ce qu’en effet j’interdis de prendre de la nourriture et


de se détendre ? Je ne l’interdis pas, mais je vous exhorte a
vous attacher 4 ce dont vous avez besoin, a abattre la trop
grande mollesse et 4 ne pas souiller la bonne santé de l’A4me
en dépassant la mesure. Car il n’aura désormais méme plus
de plaisir, celui qui dépasse les limites de ses besoins ; ceux-la
surtout le savent exactement qui sont passés par cette expé-
rience méme, qui ont fait naitre en eux mille formes de
maladies et enduré bien des désagréments. Mais vous serez
persuadés par mes exhortations, je n’en doute pas : je sais
que vous étes obéissants |,

Le rachat
6. Et par conséquent, aprés avoir établi
par le baptéme ici fermement mon exhortation sur ce sujet,
c’est vers ceux qui, en cette nuit de lumiére,
ont été jugés dignes du don du divin baptéme, que je veux
tourner mes propos, vers ces belles plantes de |’ Eglise, vers
les fleurs spirituelles, vers les nouveaux soldats du Christ.
Avant-hier, le Maitre se trouvait sur la croix, mais
maintenant il est ressuscité. De méme, ceux que voici éraient
avant-hier retenus par le péché, mais ils sont maintenant
ressuscités avec le Christ. Lui, c’est dans son corps qu’il est
mort et c’est dans son corps qu’il est ressuscité ; eux, c’est
par le péché qu’
ils étaient morts et c’est du péché qu’ils sont
ressuscités. I est vrai qu’en cette saison printaniére?, c’est le

1. Formule consacrée du style de Chrysotome, piéce importante de sa


pédagogie pour agir sur les dispositions psychologiques de ses auditeurs.
Le rythme ternaire de la formule (proposition subordonnée, principale,
indépendante conclusive) lui est familier. Voir Sur l’Ascension du Christ,
passim,
2. Fréquents emplois de |’image des « soldats du Christ » pour
désigner les nouveaux baptisés, afin de faire comprendre sa mission au
baptisé. Une des expressions préférées de Chrysostome, selon Wenger, voir
Huit cat. bapt., SC 50bis, p. 185, n. 2.
3. CE. Contre livresse, 4, 52-53, supra, p. 214-215.
294 JEAN CHRYSOSTOME

tTodtoV Tod Eagog 0650 xai ta xal GAG éxdiSmo1v


G&v9n. TE pévtor HSata ofpeoov tis yrig TEQNVOTEQOV
Twiv AcwOva avéseiec. Koi ph Savpcons, &yannté,
ei and Tév bddtOV AEWHVES GV9GV avEedcix9noauv:
ovdé yao é& cexiic 1 y7] xata THY Oixeiav @boty TT
Praotny &&éSoxe tHv PotavGv, GAAG TH Eité&ypatr
cixovoa tod deomdtov. Kai té téata 5é tOTE CHa
20 é€é5mxe xvobdueva, émeidy Txovcev-: Efayayétw ta
vdata éoneta poxGv Cwodv*. Kai 76 éitayna goyov
éyéveto- 7 &ipoxos ovoia Euwvoyxa: CHa sEéBaArev. Oto
xai viv TO abdto Exitaypa navta cigydoato. Tote
einev- EEayayétw ta data éoneta boxav Gaodv- viv
25 obxl EQTETH, GAAG TvEDpaTIxe yaQiopata a&vésmxe.
Tote ix9bag dAdyous éEtyaye ta Kdata- viv 5é ix9bas
OYIxovs xa MvEvWATMOS Htv &métexev ONO TOV
arooTOAMV GAlevdévtac. Asdte yao, pnoiv, driow
Lov xai noijow buds GAtcis dv9odnwv’. Koavoc Svtms
30 THs GAEIag tadTHS O TedmOG’ Oi yaO GALEbOVTES KEL
éx T&v b5aTtoOV ExBEAAOVOL TOUs ixBbag xai vexeodor
ta GAlevdpeva: Tpeic bé cic té KSata éuBdAApEv xai
Cmoyovobvtar o1 &ALEv6pPEVOL.
*Hv mote xai él tHv Tlovdaiwv xorAvpb679e0. bSatos.
35 AAG Lae ti ioyvce, va yrds dxo1Bs Thy MTwXELAV

6, 13 xoai + t& J; Il 14 tegrvov J, il 15 tiv om. J, l


16 dvedeixySnoav : épavnoav M, | 18 Edmxe J; | 18-19 rH
émtayuat: etxovca : tO éritaypa txovce J; | 19-21 xai —
Cwodiv om. M, || 20 xivobpeva ebédmxe tr. J; || tTeoucev + 7
yi PrA&otnodtw xai J; || 20-21 ta Sata éEayayéto wr. J; ||
22 éyéveto + xa V_S,J, i] 23 mévra : &mavta S.J, || 25 avédwxe :
&mxe J, | 27 amétexev : dvédmxev S; || 28-29 dricov pov
om. MJ, i] 29 &v8edrav + tabtny EAcyev thy GAsciav tiv be
tic Prav8eurias tijg SeomoTIxiIg ywwonévny (ywopuévyny om. J,)
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 6 295

temps ot la terre produit des roses, des violettes et d’autres


fleurs. Aujourd’hui cependant, les eaux nous ont montré
une prairie plus réjouissante que la terre. Et ne t’étonne
pas, bien-aimé, que ce soit du sein des eaux que les prairies
de fleurs sont apparues : a l’origine, ce n’est pas non plus
suivant sa propre nature que la terre a produit pour nous la
germination des plantes, mais suivant le commandement du
Maitre. Et en ce temps-la, les eaux produisirent d’elles-mémes
des étres douds de mouvement lorsqu’elles entendirent :
Que les eaux fassent sortir celles des Ames vivantes qui sont des
reptiles*. Et le commandement s’accomplit : cette substance
sans vie produisit des étres vivants. De méme, maintenant
aussi, un commandement identique a tout accompli. En
ce temps-la, Dieu dit : Que les eaux fassent sortir celles des
Ames vivantes qui sont des reptiles ; maintenant au contraire,
ce ne sont pas des reptiles, mais des dons spirituels que les
eaux ont fait jaillir. En ce cemps-la, les eaux firent sortir des
poissons dépourvus de raison, mais maintenant elles ont
engendré pour nous des poissons doués de raison et habités
par |’ Esprit, des poissons péchés par les apétres : Venez a ma
suite, dit-il, et je vous ferai pécheurs d’ hommes b En vérité,
cette sorte de péche est nouvelle : ceux qui péchent tirent
toujours les poissons hors de l’eau et ifs font mourir ce qu’ils
ont péché ; nous au contraire, nous jetons dans |’eau et ceux
qui sont péchés recoivent la vie.
Jadis, il y avait chez les juifs aussi une piscine remplie
d’eau : apprends quel était son pouvoir, afin de connaitre

MZS,J, || 30 tabtyg om. J; I] Gei om. J; I] 31 bS&teV + cei V> Il


32 te! + &ravte J; |] SE om. S$, VJ; |] 34 Tv + wev M, || xoAvpBAVea
+ tod J, | 35 paSete J, | ti om. J, Il ioxvev J,
6. a. Gn 1, 20 b. Mt 4, 19
296 JEAN CHRYSOSTOME

tHV ‘lovéaixty xoai cidévar Exng tov mAODTOV TOv


tywéteoov. Kathoyeto éxci, pnoiv, dyyedos nai étapacce
TO bdae, xai O Neato¢ xatabaiveyv wETa THY TagayTV
anidave tig Segansiac’. Katipiev 6 tv &yyérov
4 dcondty¢ cic TK ‘logdd&vera QET9QG xai yikous TOV
oS

DSatOV THY MboL NKOaY Try OixoLPEevHV E9EodTEvCE.


Auk todto éxei pév peta tov mE@ToV O xataBbdc obx
éti &98eoareb_eto: ‘Iovdaiorw yao E5500 H xdO1G TOTS
&a9evéat, Toig Yapai cveopévoig évtadSa S& pete
4 TOV ME@tOV 6 SebtEQoG x&TELOL, WETA TOV SedTEQOV
wn

6 teitos xai tétagtoc. K&v pvoioug cinne, xdv tiv


oixovpévny &racav éubdAne cic TH VepLaTta Tata th
mvevpatixd, obx dvarioxetat 7 xdetc, ob SaravaTat
1 Swoed, od dvt0btat Ta vowata, obx EAaTTODTAL 1
5 purotumia.
o

Eigec péye8oc Swgstiic; Axovete ot ohpEeoov xal


HATH TV voxTa tabtHy sig THY &vw ‘TegovcaATHL
TOALtoyoa@nvevtes nai atiav tod pEeyéSoucg tHv
dwgedv tiv purAaxty EnideEao8e, iva xai Saipireo-
5 TEQaY THY xGQLV Emiondonose: H yao Eni toig Hy
a

UNTOYHEVOIS ELyV@PLOGbVN Thy ProTpiav ExxarETTAL


! cod Seordtov.
Obx &€eoti coi, &yannté, Aomtdv &Stapdeus Cijv-
GAA SE GaLTS vouous xai xavovac, Hote pete
GI axobciag &ravta Sianedttes9ar xai MOAAT TT
S

6, 36 Exoicg $,0,5;V5 I TAODTOV + 4 VEas yxaeitos J; il


37 typétegov : TVEDHOTIXOV MS; Il éxei gnoiv : @p. M; g. &.
6 J; i] 39 a&ripave tic Segunetas: tod datos aneddpybave
thy Segdreiav J; | 40 gctSea : véqortet M, || 40-41 t@v b8&ToVv
THV qoow naoay : TT TOV 03. 7. @. xen J; Il 41 oixoupévnv +
r&oav J; || 42 wév + xo O J; l & om. J; i 44 do8evoior M,J; ll
45 x&tetol + xen J; {1 46 xai + 6 J; Il pogiovg + istapévoug J; Il
cinetv J; | 47 &nacav : n&cav J; Il enBdAng: éxburciv J; Il
51 of + Svteg tH magoven éogrtt J; || 53 Geto + toivov P, Il
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 6 297

exactement quelle était l’indigence des juifs et d’étre instruit


de notre richesse : La, dit l’évangéliste, /ange descendait, il
agitait l'eau et le premier qui entrait dans la piscine apres que
leau eut été agitée était guéri®. Le Maitre des anges descendit
dans le courant du Jourdain et, aprés avoir sanctifié la nature
des eaux, il guérit tout l’univers. Pour cette raison, celui qui,
la-bas, était descendu aprés le premier n’était plus guéri - car
la grace, chez les juifs, était donnée aux infirmes, 4 ceux qui
rampent sur le sol — ; ici, au contraire, aprés le premier, le
deuxitme descendra, aprés le deuxiéme, le troisi¢me et le
quatriéme. Méme si tu fixes le nombre 4 mille, méme si tu
envoies tout l’univers dans ces flots spirituels, la grace ne
s épuise pas, le don ne se dépense pas, les flots ne se salissent
pas, la générosité n’en est pas diminuée.
As-tu vu la grandeur du don ? Ecoutez,
Conséquences
morales: VOUS qui, aujourd’hui et pendant cette
comment vivre Nuit, avez été inscrits sur le registre de
le baptéme? la Jérusalem d’en hauc!, et montrez une
vigilance digne des dons, afin de vous
attirer, vous aussi, la grace en plus grande abondance, car la
gratitude pour les bienfaits déja acquis appelle la générosité
du Maitre.
Désormais, bien-aimé, il ne t’est pas permis de vivre
dans l’indifférence, mais donne-toi des lois et des régles,
de fagon a accomplir toute chose avec rigueur et de fagon

54 pudaxiv + tadthv TV Seiav J, I] 56 éxxaAci J, || 58 odx


EEeati cor &yannté Aoutov : ob A. EE. cor &. S; || adtapdguc +
xa xordrodovAac J; [| 59 &AAG om. M,

6. cJn5,4

1. Métaphore qui se rencontre plusieurs fois chez Chrysostome, voir


notamment Huit cat. bapt., SC SObis : hom. 1, 18, L. 9, p. 118 ; hom. 4,
6, 1. 2, p. 185.
298 JEAN CHRYSOSTOME

MvrAaxty xai megi ta &Siéc~oga vopifopeva eivar


émibeixvvcdat Ayov yo éoTt xai NdAN Tas 6 TAQaV
Biog, xai tobs Ev TH OTAdSiM TOOTH Tig GEETHS Arak
cioeAMovtas TECOTMEL TaVTA éyxoatEedesSar- Ids
6 yag 6 dyave GOUEvOS, not, navra eyxgatevberar®,
we

Ovy OQGs év TOUS YUOLVIXOTS ayGow bras TLOAATIV


TOWDVTAL TH EXUTOV emipéderay oi TQdG avo gdroug
Thy méAny dvadexopevor, xai peta moans éyxoatetac
THV TOD GOpatog &oxnow émdeixvevtar; Otto 64
70 xai évtadsa. Exe) ob med¢ &v9eEamous Tiv Est
H TGAN, GAAG TODS TH TVEDLATIXE THs MOVNOIAS, xai
T Goxnog NSv xai 7 éyxodter. mvevpatixh Eoto,
émeidt) xal Ta GAG TOV EreQg Tk évébvcev 6
Seondtns AVELPATIXEG ToyycveEr.
75 *Eyét@ toivov xai dpSaruds Geovg xai xavdvas,
ote yt) anAGo éninndav nao toig ngoonintovar
xO 1 yAdooa tErziov ExétH, Hote pT MEoTEEYXEW TG
diavoias. Aik yaQ TOTO xal oi dSdvTES xO TH YEIAN
OOS THY THs yAdTINs GopaArciav Sedquroveyntat, iva.
80 undénote anhGc avanetéoaca tac Sbeag } yAGaoa
é&In, GAN énedav xaric Ta x09 Eavtty S094], TOTE
Weta TONS EdxXOSHIAg TEOIN xal ToLadTa meopPéoN
Orpata, tva 6G xcQuv toig axobover xdxEiva PIEy-
yntor & med oixodopty ovvteiver TOV dxovdvTMv.

6, 61 eivar om. J; || 63 tobte + éyvicouévoug Js ll ths Getic


om. V; || 67 éavtév motobvtat Thy tr. M,S3J; ll Eavtév om, P, It
68 nGAny : TOAATV S, || 69 t03 capatosg om. J; || 69-70 obtw —
EvTadsa : GAAG M, Il 70 érew + évtad9a M;z |l gotw om. J; |}
73 énerst xai : xa ag M; || 74 Seondrtn¢ : xetoTdg J; Il 75, xai!
+0 S,P, jl 76 n&or: Groat J; || 80 &mAGs> tas SLQaG évanetacuca
tr. J; I] 80-81 yA®ooa éEin om. J; | 81 xarGc + &ravta P,

6. d.1Co9, 25
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 6 299

4 montrer beaucoup de vigilance également pour les choses


jugées indifférentes 1. Toute la vie présente, en effet, est une
compétition et une lutte, et il convient que ceux qui entrent
une fois dans ce stade de la vertu en tout pratiquent l’ascése ;
car tout lutteur, est-il dit, pratique en tout l'ascése*.
Ne vois-tu pas, dans les compétitions gymniques, quelle
grande attention portent a leur propre personne ceux qui
se chargent de lucter contre des hommes et quelle ascése
ils observent en exergant leur corps? ? Ici aussi, il en est
évidemment de méme. Puisque, pour nous, il ne s’agit
pas d’une lutte contre des hommes, mais contre les forces
spirituelles du mal, que nos exercices et notre ascése soient
spirituels, puisque l’armure dont le Maitre nous a revétus est
elle aussi spirituelle >.
Alors, que |’ceil aussi ait des bornes et des régles, de fagon
4 ne pas sauter sottement sur tout ce qui survient et que la
langue soit murée afin qu’elle ne coure pas plus vite que la
pensee. En effet, si les dents et les lévres ont été créées pour
la sécurité de la langue, c’est afin que la langue ne se dirige
jamais sottement au dehors aprés avoir ouvert les portes,
mais afin que, lorsqu’elle a bien mis en ordre cout ce qui lui
appartient, elle le laisse alors sortir avec une entiére décence,
prononce des paroles qui charment ceux qui l’écoutent
et fasse entendre celles qui tendent 4 l’édification des

1. Constamment Jean Chrysostome met en garde ses auditeurs contre


les choses considérées habituellement comme négligeables. Voir notamment
Huit cat. bapt., hom. 4, 32, SC SObis, p. 198 ; Trois cat. bapt., hom. 2, 9,
|. 18-19, SC 366, p. 200. Terme employé deux fois dans Contre l’ivresse.
2. Importance des images sportives chez Chrysostome, voir A. SAWHILL,
the Use of Athletic Metaphors in the Biblical Homilies of S. Jobn Chrysostom,
Princeton 1928.
3. Sur l’importance de la notion de « spirituel » chez Jean, voir
BROTTIER, Lappel, p. 333-339.
300 JEAN CHRYSOSTOME

85 Kai tov &taxtov S yéAmta maven éxxdivew dei,


xai TO Pdsiowa Aeepov Exew xai Hobyiov xai tiv
OTOANV XATEGTOALEVHV xai Sia mavTOV aratamTAdc
Ovdpitesdon tecctxet Tov aroyeatpdpevov cig TO Tis
GoETiic OTES1OV- 1] YAO TOV pErAdv THv EEwPev cbtabia
9 cixdy tic E071 THs Ev TH bux7 xatacta&cEews.
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¢’. Eav cic toiabthv ovviPeav éx Te0olov Eavtods


xATAGTHOMpEV, 656 PadiCovtes Aowtov pet’ ebxoriac,
THY GoETHV E&racav SiavbcopEev xai obdé OAAOD
movov Senodpe9a xai moAARV emiomacdpEeda. Ti
&vadev dont. Oita yao Suvynodpesa xai te xdpata
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TOD TaQdvTtOs Piov peTa Koadeiag SadoapEiv xai


tv tod biabdAov nayidov avdteQgot xataotavtEs
tOvV aioviov Gyad@v éextvxyetv, yaort. xai pirav-
Searia tod xvgiov Tov Inood Xeuotod, pe¥ od tH
Tatel Ga tH &yio mvebpati S0Ea, xo&to¢, TIN, vov
na dei nai cic TObs aAi@vac TOV ai@vev. Auyy.

6, 85 8& om. S, |] r&vty : n&vta S,J; me&vtms Py | 87 xai


Sa : xata 16 d&oxotv xai Set J; | mavtwv : &rdvrov J; ||
88 &xoyeaipipevov : a0 yiij¢ cubdpevov M; {| 90 tic om. P,
7, 2 BadiZovtes om. Py, [| 7 mayiSmv + éExpuvyeiv xai J; ||
9-10 ped’ — nvebpati : & meérer J; | 10 xQ&to¢g om. J; | 10-11 viv
xO GEL: xai 1) MeocxbvyaIg J,

1. Développements sur la langue et louie trés proches 4 propos de


Péducation des enfants dans Sur la vaine gloire, SC 188, p. 114-119 ec
p. 127-131. Ce motif ressenti comme récurrent dans les exhortations finales
de Chrysostome, se retrouve dans l’hom. 2 Sur la Pentecéte, 3, 85.
2. Le concours divin, notion clef de la spiritualité chrysostomienne, voir
Sermons sur la Genése, SC 433, p. 286, n. 1; il y a plus de cent cinquante
références dans l’ceuvre de Chrysostome dans le TLG.
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) 6-7 301

auditeurs!. I fauc encore retrancher complétement le rire


désordonné et il convient 4 qui s’inscrit dans le stade de la
vertu d’avoir une démarche tranquille et calme, de mettre
en ordre les plis de ses vétements et, en un mot, d’avoir une
apparence toujours bien réglée ; car la belle ordonnance des
membres extérieurs est une image de |’état de |’Ame.
7. Si, dés le début, nous prenons une telle habitude,
cheminant désormais avec facilité, nous achéverons de
parcourir toute la route de la vertu, nous n’aurons pas besoin
non plus de beaucoup de peine et nous nous attirerons
une grande part de l’influence d’en haut”. Nous pourrons
en effet ainsi courir en sécurité 4 travers les vagues de la
vie présente? et, en dominant les pi¢ges du diable 4 nous
pourrons obtenir les biens éternels, par la grace et |’amour
de notre Seigneur Jésus-Christ, auquel soient avec le Pére et
avec |’Espric saint, gloire, puissance, honneur, maintenant
et toujours et pour les siécles des siécles. Amen.

3. L'image est usuelle : il y a une vingtaine d’occurrences dans le TLG.


Les vagues viennent rappeler les aléas de la condition terrestre, les passions et
le mal, liés & cette vie, qui bouleversent les efforts pour atteindre le Royaume.
L’image est percue d’ailleurs comme un trait caractéristique de Chrysostome,
car elle est fréquente dans les homélies pseudo-chrysostomiennes : voir
De ieiunio, PG 60,716, 5 ; In illud : Memor fui Dei, 3, PG 61, 694, 73 ;
In Lazarum hom. 1, PG 62, 773, 8 ; De mansuetudine, PG 63, 552, 33 ;
Ad eos qui magni aestimant opes, PG 64, 453, 52.
4. Expression figurant dans de nombreuses homélies authentiques :
Par ex. : Sur l'impuissance du diable, hom. 2, 4, SC 560, p. 182 ; In Gen.,
hom. 15, 5, PG 53, 125 ; Exp. in Ps. 141, 2, PG 55, 444 ; Exp. in Ps. 139,
3, PG 55, 422-423 ; Exp. in Ps. 49, 8, PG 55, 2.
CONSPECTVS SIGLORVM

Paris, BnF, gr. 766, Ix* s.


MM <7

Vatican, BAV, gr. 455, IX¢ - X¢s.


SUK

Tokyo, Keio University, fragment sans cote, xI¢s.


Vatican, BAV, Barberini gr. 547, xi* - X11® s.
Milan, Bibl. Ambrosiana, C 92 sup., milieu du xiv‘ s.
Escurial, RB, gr. 266, XIV¢ s.
Paris, BnF, gr. 986, Xvi s.

Recension longue
SUR LA PAQUE
(VERSION BREVE)
Adyos cic t6 &ylov néoxa

©
Ebaoyntic 6 Sedc. Etdxaigov ofpecov &ravtac
Has avaboficar 16 neopntixdy éxeivo Adytov- Tic
Aadnoet tag Suvacteias tod xvgiov, axovotds MOUjoEL
ndoac tac aivéoeic abtod*; ‘ISob yao magayéyovev
Tiv 1 mosewh xai GwTeiog EoQTT xal avactG-
w

CWlOg EEA Tob xvetov TpdSv ‘Incod Xeiotod, 7} ttc


cionvns bnd9Ea16, f tig MaTAAAAYTIc Kqpogut, f TOV
TOAELOV avaigeors, 1 TOD Pavetov xaTaAvOIG, H TOD
d1a6dA0v Atta, | TOV av9edmov yaok. Xiseov yao
&V9ommo toIg &yyéAoIg aveniynoayv xai oi cHpa
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TEQUXEILEVOL LETS TOV Goopatov SvvamEev tas buve-


diag &vapéegovar. Mhpegov xatéAv9n Tod S1a6dA0v
TOOTALOV, GTPEQOV TOD Davétov Td xEvTQdv &vnOESN,
OMpEQOV TOD ‘Adon Té Scope Steartdco0n, Lhegov etixcougov
eiteiv thy éniwixov movi: Mod cov, 9avate, TO vixos ;
wu

nod cov, Atdn, tO xévtoov?;


Lipeoov tas yarn nbAUG ovvéedAGcEV 6 SeandTNS
TGV Xoiotdc, ojpegov adtty tiv meccTyooiay to
Savetov petéBadrev. Odx Et1 yao 6 Savatos SavaTog

(In sanctum Pascha recensio brevior}


P,V,XIYHP,
Titulus AGyog : tod év Gyio1g mMaTedG TGV iwavvov aoxI-
ENIGxX6TOL xWVOTAVTIVOLTOAEWS TOD YQVOOOTOWOU A. XIYHP,
tod adtod A. P,V, || tO &ylov méoxa : tiv ayiav dvéotaciv
Tob xvgion TOV insod ZeQistov Ps
1 ompegov om. I || a@mavtag om. F || 5 mpiv om. P,P, I
GwTAQIOs + Tpiv X | éoQtt xai om. XI || 5-6 d&vacté&cyos
om. I | 6-7 4 — bnd9EcIg om. P, Il 8 xatdAvotg : xaTaAcALTAL
Discours sur la sainte Paque

Béni soit Dieu ! C’est aujourd’hui le


La féte de la
résurrection
moment favorable pour que tous nous
clamions cette parole du prophéte : Qui
parlera des prouesses du Seigneur ? Qui fera entendre toutes
ses lowanges* ? Car voici qu’est arrivée pour nous la féte
désirable et salvatrice, le jour de la résurrection de notre
Seigneur Jésus-Christ, le fondement de la paix, le point
de départ de la réconciliation, la destruction des guerres,
l’anéantissement de la mort, la défaite du diable, la joie des
humains. Aujourd’ hui, en effet, les humains se sont mélés
aux anges et les étres enveloppés d’un corps font monter les
hymnes IA-haut, avec les puissances sans corps. Aujourd’ hui,
le trophée du diable a été anéanti ; aujourd’ hui, l’aiguillon
de la mort a été détruit, aujourd’ hui, les liens de |’ Hadés ont
été rompus. C’est aujourd’hui le moment favorable pour
prononcer cette parole de victoire: : Mort, ott est ta victoire ?
Hades, ott est ton aiguillon® ?
Aujourd’hui, le Christ notre maitre a mis en piéces les
portes d’airain, aujourd’ hui, il a changé la dénomination
méme de la mort. En effet, la mort n’est plus appelée mort,

tod Sobdkov PB tod diabdAov xateAbOn I | 9 dvOoamev :


obgavéiv I || yég om. H Il 10 &v8gwror toic &yyéAotg : Gyyedor
TOIG avo Qeroig I | Gvepiynoay i OUVQVEL- YH ovvey- Ps ll
1] dvvépemv + Aourdv HB || 13 avngé9q 16 xevtgdv wr. I Il
14 otpegov! om. XP,B il 14-15 ebxcnigov eimeiv : sim. ebxaagov
éotiv Tis Erwvixiov om. Ps |! @oviv + éxetvy | T | vixog:
xévtegov Vi YB |} 16 xévtegov : vixocg V,YB || 18 abt om. I

a. Ps 105,2 b. Os 13, 14; 1 Co 15, 55


306 JEAN CHRYSOSTOME

2
° AEyETar, GAAS xotunots xai &varravor. Ted pev yoo
tH Xoiotod nagovoias xai tig ToD GtaVvEOd oixo-
vonias xai adtd td Svopa tod Savétov pobeQov
étbyxave. Kai yao 6 neGto¢ &vPeMNos yevouEvos &vtt
peyaAov éyxAnpatos Savato xatedixdo9n dxobov-
2! "Hi 3 dv quéea payh, Pavare anoSavi<. Kai 6 paxcews
wn

5& “Ib tobt@ TH dvdpat. adtdv moeocnyogevcE


réyov: Odvatos avégi avanavoig4. Kai 6 meo@ytns
AovtS geye- Odvatos duagtalév movngds’. Od
povov 56 Savatog éxaAEtto fh SidAvaIG Tig toxic
30 Gnd Tod Gdpatoc, GAAG xai “Aids. “Axove yao tod
pev TATOLEQXOU ‘Taxed Reyovt0G: Kardgere tO yijods
pov HETO AbTHS Bic Aidov‘. Tod 5&8 TQO@TTOV TEOAW:-
"Eyavev 6 Atén¢ to otdua abtobd®. Kai midi EtéQov
Mooprtov Aéyovtoc: Paetai ue é€ Aidov xatetarov',
3 Kai noarayod eberoeis él tij¢ Madartic Savatov xai
a

‘ArSnv xaAovpéevny trv EvtedSev peTaoTAOLV.


*Enerd} 58 tabtys oixovopiag tédk0g BrAaBev xai 4
brég Ta&vtMV Sucia TeooTVvEXIN, iva TI dvaiotacw
AQpMeotéoav Eemisei—Entor, meQuetAev AowOv xa
TAS TMEOCGTyOQIas abtas 6 PIdv9ewmos SeondtNS
Xelotég. Ti yao &vti Savétov xoipnoig xai trvog
Eyetar H évtedSev petéotacts; “Axove adtod tod
Xe1otod AEyovtocg: Adlagos 6 pidog yudv xexoipntat,
CAAa nogebouai évavioat avtovi. “Qonee yao tpiv

20 xo cvéravors om. V, [| 21 ti! + tod P,\XIM,S, || tod om.


P,HXP, || 22 tod om. V,P, |] 23 &v8emmog + Ev nagabdcer Y ||
24 dxobwv : &xoveas I | 26 56 om. V, | 26-27 meoonyogevce
odtov tr. I | 27 xai + mad I |i 6 mgoprtyg om. XIH | 29 86
om. V,X | A: OAK xa V1 Il 30 and : xai I ff 31 taxd6 om.
Vv iV, XIH || Aéyovtos + mort T]l xatagetar XI i 32 &Snv I Il wéAw
+ AEYOVTOG XI || 33-34 étégov ngopytov Aéyovtoc: Savid XI It
34 Qboetat : edoor XIP, || 36 xaAovpévyv om. P,V,XIYH Il
SUR LA PAQUE (VERSION BREVE) 307

mais endormissement et repos. Car avant l’avénement du


Christ et le plan du salut par la Croix, c’était également le
nom méme de la mort qui était redourable. Et, en effet, le
premier homme qui a existé, en lieu et place d’une sévére
réprimande, fut condamné a mort, lorsqu’il entendit : Le
jour ou tu en mangeras, tu mourras de mort®. Et le bien-
heureux Job I’a désignée de ce nom : La mort, dit-il, est, pour
un homme, un repos4, Et le prophéte David disait: La mort
est pénible pour les pécheurs®. Non seulement on appelait
mort la séparation de |’4me d’avec le corps, mais aussi Hades.
Ecoute, en effet, le patriarche Jacob: Vous ferez descendre,
dit-il, dans l’Hadeés ma vieillesse accablée de chagrin’, le
prophéte, a son tour: L’Hades a ouvert grand sa bouche®, et
de nouveau un autre Prophete : Tu me tireras, dit-il, du plus
profond de | *Hadées®, Tu trouveras encore en beaucoup
d’endroits de l’Ancien Testament que ce qui est appelé mort
et Hades, c’est le départ d’ ici-bas.
Nouvell Toutefois, puisquil est arrivé au terme de
jouvelle : ; :
définition plan, que le sacrifice s’est accompli pour
delamort tous, afin de rendre la résurrection plus
éclacante, le Maitre, dans son amour pour
les humains, le Christ, a encore supprimé ces dénominations
mémes. Pourquoi le départ d’ici-bas est-il appelé endormis-
sement et sommeil plucét que mort ? Ecoute le Christ en
personne: Notre ami Lazare, dit-il, s‘est endormi, mais je
vais aller le réveiller’. De méme, en effet, que pour nous, il

37 émeist : émel Ps b8ev I || 86 - xai om. I |] 4 om. V,IYP, Il


38 TeooTvEXIT] brnég TOVTOV Sucio. tr. Tl] 39 émbeitete P, Il
40 deonotN< om. VI 41 tt yoo avti: &vti yee TOD IB |] Urevos:
dvérrava1g I || 42 Gxove + yao I || adtod : yag XH om. V, II
42-43 tod xeiotod om. I || 43 qdv om. V,

cGn2,17 d.Jb3,23 ¢« Ps33,22 £Gn42,38 g.Is5,


14h. Ps 85,13 i. Jn 11, 11
308 JEAN CHRYSOSTOME

45 eUxokov tov xadebdovta Swrvico xai deyeigat,


oT xal TH xoWG Seandty XovwtsH tovs teSvyxdtac
Movi] HOvy xal vebpatt avactijoa. Kai émeiét Févov
TV TO Tag’ adtOd cignévov, 51a TodtO OSE ot Pata
ovvijxav TO tag’ adtod AcySév, Exec ob Sufvortev
5 abtHv tovs dpSoapot<). “15é obv ravtaxod Anpodv
o

THig dvacta&GEWs TO TQSTAL1OV TOD Bavatov ALBEvtOS.


Xheeov Sv ta AapTEG vixnthoi yéyove, onpe-
eov 816:80A0¢ xaTEAbOn. AV Ov yao Ndi xatend&AooEev
6 Savato<, 51a TobTwV adtOd NEQLEyevetO 6 XEioTOs.
5 Tlagdévog xai EbAOv xa Savatos Tg THETEQAS HrTNS
a

yéyove obubora. Kai yao maesévos Av 4 Eva: odr


yoo dvign éyivwoxey, Ste thy a&rativ brépewe*
EbAov fv 16 Sévdoov!, Sévatos TO EnttiLiov Td xaTE
tod Adiy™. “Oga toivvy mo xai tig viens abté
6 méAw yéyove ta abuboAa- &vti tig Ebas 7) Magia,
o

avti Tob EbAOv TOO yiwdoxeEw xaAOV xaL TOVNEdV TO


EdAov tod ctaveod, xadds prow: “Orav éya bods,
navras Edxbow me0¢ Euavtov", Gvti TOD Bavatov TO
Addu 6 Savatog 6 SearoTixdc. Hegi 5& T6 SévdQov
6 xatynyovioato &vIQMMOV- TEQL TOV GTALEdV adTOd
w

xatendAaicev 6 Xeiatdg xai tods év ‘Aldn dvtac


dia Tod ctaveod &véotyoEv GANS. Tig AaAjoet tag
dvvaoteiacg tod xvgiov, axovotas moijoet maéoag tag
aivéoetc abtov°® ;

45 tov om. V, | Swwrviom xai om. XIMZS; || Sueyeteai om. V, Il


46 teSvedtac XI |] 47 wovy : peydaAn I | dvaothcetar Y Hl Eévov
om. P, |] 48 mag’abtod om. V,P, Il cignsévov : Aex9év I om. P,
|| 5u& todto om. P, || 49 AcxSev : cigméevov I A. br’ abtod V, ||
50 i8& : elSec YP, || obv om. P,IYHP, |} 51 td om. I | tod Savérou
Avsévtog om. YP, {| 52 Awiv IYP, || 52-53 onpegov? + 6 I |
53-54 8u’ dv — Savatos om. I | 54 xQrotds + xai mH¢ &xove XIB
SUR LA PAQUE (VERSION BREVE) 309

est facile de tirer du sommeil et de réveiller celui qui dort, de


méme pour le Christ, notre Maitre commun, il est facile de
ressusciter ceux qui sont morts, par sa seule voix et d’un signe
de téte. Et comme ce qu'il disait était étrange, pour cette
raison, méme les disciples ne comprirent pas ses paroles,
jusqu’a ce qu’il leur ouvre les yeux). Vois donc partout le
trophée éclatant de la résurrection quia anéanti la more !
La victoire du
Aujourd’hui, les prix éclatants de la
nouvel Adam victoire sont a nous ; aujourd’ hui, le diable
a été anéanti. En effet, c’est grace aux
armes par lesquelles la mort nous a vaincus de haute lutte
que le Christ l’a emporté sur elle. La vierge, le bois et la
mort furent les signes de notre défaite: la vierge, c’était Eve,
car elle ne connaissait pas encore homme lorsqu’ elle fut
victime de la tromperie * ; le bois, c’érait l’arbre!; la mort,
c’était le chatiment infligé 43 Adam™. Alors regarde comment
ces signes furent aussi 41’ inverse ceux de la victoire; au lieu
d’Eve, Marie, au lieu de l’arbre qui fait connaitre le bien et
le mal, le bois de la Croix — comme il est dit : Et moi, une
Jois la-haut, j attirerai tous les humains a moi” — au lieu de
la mort d’Adam, la mort du Maitre. C’est prés de 1’arbre
que le diable a triomphé de ’humain dans la compétition,
c’est prés de la Croix que le Christ l’a vaincu de haute lutte,
et ceux qui sont dans |’ Hadés, c’est grace 4 la Croix qu’il
les a véritablement ressuscités. Qui parlera des prouesses du
Seigneur ? Qui fera entendre toutes ses louanges° ?

ll 56 yéyove : yeyovast XI véeyove te P,B Il Av om. X || otro :


obdéro P,B || 59 toivoy: yaa viv H Il 62 myow + ‘iva XE || éy@
om. XI || 64 8& om. XI |] 65 xatnywvicato + tov XI || 66 &ou I

j- CE Jn 20, 19-23 k. Cf 1 Th 4, 13 L Cf 1 Co 15, 18


m. Cf. 1 Th 4, 15 n. Jn 12, 32 o. Ps 105, 2
310 JEAN CHRYSOSTOME

77 Xnpegov &yyedo. oxigtmo. xai yovaixes ebny-


yerio§noav- moi yao 6 &yyedog med¢ abt: Ti
énteite tov COvta peta tOv vexo@v? ; Aci yao CH 6 Myos
tod Seob. Ei yao émi évi duagtadg@ wetavoobvm yaoa
év obgav@ “ai émi yiig yEyove4, TOAAM LGAAOV Eri
75 GOTNOIA THG cixovpévnys. Lhpegov tiv dv8oureiav
pvaw tis tod S1abdA0v tLEawidos ercvSéomcev.
“Otav yao to thy a&naextv' thy éunv otm tod
Savétou meQryeyevnpévyy, cvabo® AEyav- ‘O xde10¢
é6acidevce edapéneiav évedboato’. Au todto obx
80 EMOALGYOVOVTGL iv cvveoeTacew ai a&vw svvdpers.
Kai ti Aéyo Sti ai Svvépero; Abtés 6 SeondtN¢
obx éEmaioybvetat Hiv ovvecetace. Axove adtobd
MEyovtos: ‘Ent 9uopia éneSbunoa todto t6 naoya payEiv
ped Sudv™ “Otay obv tng ut pdvov kyyéAoug xai
8 TAVTOV TOV Odeavio SuvépEewv Tov Sfipov, GAAG xai
adtov Tov xowwdy SearétHV GvveoeTaCovTé Gol, TI GOL
AOLMOV AgimtETAL TEdS EDMEOGbVTV Adyos;
“Eogtéompev toivvy thy Eogthy TaAbtHY Ev f avéoty
0 xbdel0c. Avéotyn yae@ xai tiv oixovpévny EavTe
9 OVLVavVESTHGE xai TOD Savatov ta Seoud StEgoneEv.
Etéec tod Sea7t6tov thy PUav9euriay ; Etsec péeyesoc
xndepovias;

3 HETAVOODVTL om. I |I xaod, + yivetau I 74 év + tO V,XIYPs, ll


én! + Tis Vill yéyove om. I || éxi? + TH H || 78 TEQLYEVOEVTV Iii
80 oi evo Svveustc ovveogtacew qpiv tr. I i] 81 dt om. I jj
81 mai — dvvapeic om. V,H || 82 Hiv om. I |i ovvecgtécot VIB Ii
dxove + yoo TH ll 83 éredounjon om. P, i) 84 Oua@v : qudv A Ij
ovv : veg TI) 85 névTav - d7pov : duvaueis XI I 87 Aginetou post
edpeoodbvny tr. I |l med¢ edpgocbvny : negi ebpeocbvrcs V,P, ll
SUR LA PAQUE (VERSION BREVE) 311

La féte pascale, Aujourd’hui, les anges bondissent et


source les femmes ont regu la bonne nouvelle,
d'allégresse car l’ange leur dit : Pourquoi cherchez-
vous parmi les morts celui qui est vivant? ?
Car il est toujours vivant, le Verbe de Dieu. Si, en effet, pour
un seul pécheur qui se repent, la joie est dans le ciel et sur la
terre4, elle l’est beaucoup plus pour le salut de l’univers.
Aujourd’ hui, il a libéré la nacure humaine de la tyrannie du
diable. Lorsqu’en effet je vois que mes prémices’ l’ont ainsi
emporté sur la mort, je crie en disant : Le Seigneura régné, il
a revétu une noble apparence* ! C’est pourquoi les puissances
d’en haut ne rougissent pas de célébrer la féte avec nous. Et
que dis-je les puissances ? Le Maitre en personne ne rougit
pas de célébrer la féte avec nous. Ecoute-le: Jai tellement
désiré manger cette Paque avec vous", dit-il. Aussi, lorsque tu
vois non seulement les anges et le peuple de toutes les puis-
sances célestes, mais encore notre Maitre commun célébrer
en personne la féte avec toi, quelle raison te manque-t-il
désormais pour étre dans l’allégresse ?
Alors, célébrons cette féte lors de laquelle est ressuscité
le Seigneur. Car il est ressuscité et, avec lui, il a ressuscité
univers et a brisé les liens de la mort. As-tu vu l’amour que
le Maitre porte aux humains ? As-tu vu la grandeur de sa
sollicitude ?

89 xOQI0g + Hpdv XI jl oixovpévny + éavtd X I 90 tod Savatov


te Seon : ta 8. tod Gov I té& 8. tod 9. XP ta 8. 19. TH S. Py II
diegertev X : Siagertev cett. || 91 Tod om. YP,
p. Le 24,5 q.Lce15,7 «Ch Rm8,2 s.Ps.92,1 tLe 22,15
312 JEAN CHRYSOSTOME

Ald GoxecdévtEeg TOIG cionHévoig mMEdG TOUS


xatatindéevtas d&vayevynSiivar di& Tob AovTEOD Tis
95 apsagocias TeéopeEv tbv Adyov- Goo yag cig XQtotov
é6antiodnte, Xovotov EvdboaoGE". TH HOAG TADTA THC
éxxanaias putdé, ta &vOy Ta Tvevpatixé, Tobs vEOUs
tod Xeiotob oteatidtac, Tobe datéeas TObs Emi YC
AGpNOVTAS, TOG véovg Pwctiioas tod éx’ obeaviov
100 vopeion, 10d tig XMS ONO Tig Gpaetiag xatEtxovto,
OAAG viv ovvavéotroav TH Xeioth dia tod Aovteod
Tho maAtyyeveciac’. "Exeivoc odpat. ené9ave xai
compat. avéotn, odtor TH Gpaotia joav te9vyxdtEc
xai ad Gpagtiag &véotnoav.
105 'H pév obv yi xat& Tov xa1edv Todtov TOD Eagoc
050 xai Ta xa Ta GAAG Tiv éxdis@orv Gv bpEic
dé pévete év tH miote: xaeropogoivtes év XoQioth
‘Inood tH xveio hpdv, & 7 S6Ea. xai td xo&TOG odv
TH Tati xa TH &yio mvebuati cig TObs aiGvas THY
110 aidvev. Anny.

96 sbartiosycay If Evdbouste : évedvoavto I éevedbca09a1


V.H évedioaoTar P. il 100 XQTHYOVTO I {| 104 GpagTidy Til
105 xot& Tov neLIQdv todtov Tob EU.QOG om. I {| 106 Ttv om. F II
108-109 sbv t@ xatel xai tH &yio mvebpati om. V,IY
SUR LA PAQUE (VERSION BREVE) 313

Pour cette raison, nous nous contenterons


Le rachat par
le baptéme des paroles prononcées et nous tournerons
notre propos vers ceux qui ont éré jugés
dignes d’étre régénérés par le bain de |’incorruptibilicé. Vous
tous, en effet, qui avez été baptisés en Christ, c'est le Christ
que vous avez revétu". Ces belles plantes de l’Eglise, fleurs
spiricuelles, nouveaux soldats du Christ, astres resplen-
dissants sur la terre, nouvelles étoiles du fiancé céleste,
étaient retenus avant-hier sous l’emprise du péché, mais
maintenant ils sont ressuscités avec le Christ, grace au
bain de la renaissance’. Lui, c’est dans son corps qu’il est
mort et c’est dans son corps qu’il est ressuscité ; eux, c’est
par le péché qu’ils sont morts et c’est du péché qu’ ils sont
ressuscités,
.
Exhortation Il est vrai qu qu’en cette saison P printanieére ?
finale c’est le temps ot la terre produit pour nous
des roses, des violertes et d’autres fleurs.
Quant a vous, demeurez dans la foi, vous qui portez les fruits
dans ans le le Christ
rist tre Seig
Jésus notre quel soient t gl gloire e t
Seigneur, auguel
puissance, avec le Pére et le Saint-Esprit pour les siécles des
siécles. Amen.
INDEX SCRIPTURAIRE
(TOME 1)
Les petites lettres renvoient aux appels de note : celles en
caractéres italiques indiquent les allusions ; les chiffres renvoient
aux paragraphes.
Les titres des homélies de Jean Chrysostome sont abrégés
comme suit :
Res : Sur la résurrection des morts
Ebr: Contre l’ivresse et sur la résurrection
Pa(l) : Sur la Paque (version longue)
Pa(b) : Sur la Paque (version bréve)

ANCIEN TESTAMENT

Genése Juges
1,20 Ebr 4f 14,17-18 Ebr 5¢
Pa(l) 6a
2,7 Res Te 4 Régnes
2,9 Pa(l) 2b 2,11 Res 8e
2,17 Ebr 4a
Pa(l) 1c;2¢ | Tobie
Pa(b) c 8,20 Ebr Se
4,1 Pa(l) 2a 10,8 Ebr 5e
4, 1-16 Res 8c
29, 27 Ebr Se Job
42,38 Pal) if 3,23 Pa(l) 1d
Pa(b) f Pa(b) d

Nombres Psaumes
20,8 Ebr 2e 22,5 Ebr 2d
316 INDEX SCRIPTURAIRE (TOME 1)

33, 22 Pa(l) le Isaie


Pa(b) € 5, 14 Pa(l) lg
43,22 Res 4a Pa(b)
85, 13 Pa(l) lh 28,1 Ebr la
Pa(b) h
92,1 Pa(b) s Osée
105, 2 Pa(l) la; 2d 13, 14 Pa(l)
Pa(b) aso Pa(b)
123,7 Res 4e
Amos
Siracide (Ecclésiastique) 6,5 Res 5a
34, 10 Res 4f

NOUVEAU TESTAMENT

Matthieu Luc
4,19 Ebr 4g 5,34 Ebr Sd
Pa(l) 6b 5, 36 Ebr 4d
5,28 Res 2 15,7 Ebr 3a
5,39 Res 2i Pa(l) 3a
5,44 Res 2 Pa(b)
7, 14 Res 2h 15, 11-13 Ebr ld
9, 15 Ebr Sd 22, 15 Ebr 3b
10,8 Res 8h Pa(l) 3d
10, 28 Ebr 4b Pa(b)
25, 41 Res 1b 24,5 Pa(b)

Marc Jean
2,19 Ebr Sd 1,29 Ebr 4e
2,21 Ebr 4d 5,2-8 Ebr 4b
9, 43 Res 8a 5,4 Pa(l) Ge
16, 17 Res 8¢ 11,11 Pa(l) li
Pa(b)
12,24 Res 7d
INDEX SCRIPTURAIRE (TOME 1) 317

12, 32 Pa(b) n 2 Corinthiens


20, 19-23 Pa(l) y 4, 8-9 Res 3a
Pa(b) j 4,14 Res 3b ; 3d
4, 16 Res 3b; 3c
Actes 4,17 Res 4g
5,15 6f 4, 18 Res 4g ; 4h
16, 28-34 4d 5,1 Res 2a; 5b
19, 11-12 6f 5,2 Res 6a
27, 13-41 3e 5,3 Res
5,4 Res 6d; Ge
Romains 5,5 Res 8b ; 8F
1,20 7,5 Res 2f
5, 3-5 11, 23-27 Res 3e
6,4
8,2 Galates
8, 23 3,4 Res 2e
8,35 3,27 Ebr 3c
8, 37 Pa(l) 4a
10, 17 Pa(b)
4,5 Res 8i
1 Corinthiens
5,1 Res Ephésiens
6, 9-10 Ebr 5,4 Ebr Sb
7,31 Res 5, 18 Ebr le; 2b
9, 24-25 Res 5,19 Ebr 2c
9, 25 Ebr
Pa(l) Philippiens
10,4 Ebr 1,14 Res 2e
15, 18 Pa(l) 2,7 Pa(l) 3
Pa(b)
15, 22-23 Res Colossiens
15, 35-38 Res 3,16 Ebr 2c
15, 51-52 Res
15, 55 Pa(l) 1 Thessaloniciens
Pa(b) 2,14 Res 2d
318 INDEX SCRIPTURAIRE (TOME 1)

4,13 Pa(l) ik 1 Timothée


Pa(b) k 5,23 Ebr 2b
4,1 Pa(l) In
4,1 Pa(l) Im Tite
Pa(b) m 3,5 Pa(b)

2 Thessaloniciens Hébreux
1,4 Res 2d 10, 32-34 Res 2b
11,15 Res 8d
TABLE DES MATIERES
DU TOME PREMIER

INTRODUCTION
I. PRESENTATION DU CORPUS ET DE LAUTEUR....u..

Il. LEs DEUX HOMELIES SUR LA RESURRECTION ........


A. SUR LA RESURRECTION DES MORTS

1. Genre et analyse de l’homélie


2. Lieu et circonstances
3. Larésurrection des corps
a. Linfluence manichéenne a Antioche......
b. Lexégése de 2 Co 5, 1-4........
B. CONTRE L'IVRESSE
ET SUR LA RESURRECTION vesssssessessssessssecsseresres 35
1. Analyse de l’homélie 35
2. Lieu, date et circonstances 36
3. La liturgie pascale 40
a, Les lectures de la liturgie...... 44
b. La christologie .....ssssssssesen 45
c. Les chrétiens d’Antioche
et la féte de Paques uw. 46
III. HIsToOIRE DU TEXTE 48
A. SUR LA RESURRECTION DES MORTS.sssssssseevene 48
1. La tradition manuscrite 48
a. Présentation des manuscrits 48
320 TABLE DES MATIERES

b. Table des manuscrits .......sssccssssssseesssseeeese 55


c. Classement... 56
A. Choix des manuscrits......sssccsssscsssesesneesees 60
e. La version arménienne.......esssesecserers 61
2. histoire des €ditions ......cceccssccsesssescseessseees 61
a. Les différentes éditions et traductions..... 61
b. Les manuscrits utilisés par les éditeurs..... 62
3. Apport et principes de la présente édition...... 61
B. CONTRE L'IVRESSE
ET SUR LA RESURRECTION vossssecssessssseereersseessees 65
1. La tradition manuscrite.......ccesseesseesssesseeee 65
a. Présentation des manuscrits 65
b. Table des manus crits ...........scsssesssesnsesones 74
c. Classement et choix des manuscrits...... 76
d. La version arme€niemne.....s.sssssecesssessees 80
2. Lhistoire des Editions .........sscsssesssesesssesssees 80
a. Les différentes éditions et craductions..... 80
b. Les manuscrits utilisés par les éditeurs...... 80
3. Options et principes de la présente édition..... 82
BIBLIOGRAPHIE 85
1. Abréviations.......scscssssssssesssssecssesssssesssesssasecssess 85
2. Editions et traductions
de Jean Chrysostome .....cssssessssssseesesssesesseseses 87
a. Editions ancienneS..uccccsssssssssssesssssssees 87
b. Traductions anciennes....c..ssessssessssesssees 88
Co PGirisesssssscnsersscressessnesaresssanseseesesenenoranenoeaseees 88
Editions modernes 91
p-
TABLE DES MATIERES 321

3. Autres auteurs ancien ........ccessssscsssnseseseseeese 92

4, Etudes. .scsssssssssesesecccssescccscssvsvevereseessesensecsssenesesess 96
TEXTE ET TRADUCTION osccsssssscsssssssccssssssssssnscessssscsetecess 105
CONSPECTVS SIGLORV Movessssssssssaresssessresscnssnesscaseassnssssensneortes 106

SUR LA RESURRECTION DES MORTS vosssssvsssssssossssssssssssenveseeces 107

CONSPECTVS SIGLORVM.vcsssssssesssssssssssssneesnsssssssssscscsssessnecsseens 178


CONTRE L'IVRESSE ET SUR LA RESURRECTION \ossssssessrsseres 179

ANNEXE
HoMELIE Sur 14 P4Que (CPG 4408)

INTRODUCTION 231
L. LA QUESTION DE LAUTHENTICITE w.sssssesssssseserees 231
1. Lanalyse des éditeurs ancien... 231
2. Les trois versions grecques .....s.sssseessssesseeens 232
3. Les sources de l’homelie....... i eeesssesceeeene 235
a. De coemeterio et dé CPUCE eres 235
b. Contre IL ivresse
Of sur La PESUTTECION soreness 236
c. Autres textes Chrysostomiens....se 237

d. Eléments pseudo-chrysostomiens........ 238


4, Structure et style
des homélies postérieures 4 la fin dutv's.... 241
IL, HISTOIRE DU TEXTE .o..cecssssssssssessssssssecsesnessesssssnesssssees 243
1. La tradition manuscrite........cceccssseseesrssesesees 243
a. Présentation des manuscrits wees 243
b. Table des manuscrits .......sescssssessssenseessees 256
c. Classement et choix des manuscrits..... 258
322 TABLE DES MATIERES

2. Lhistoire des ditions ..........cccscsecseeessees 260


a. Les différentes éditions et traductions..... 260
b. Les manuscrits utilisés par les éditeuts...... 261
3. Liapport de la présente édition.............060 262
TEXTE ET TRADUCTION ..n.eecscssssssssecsssensssserscerssneessensenensseeees 265
CONSPECTVS SIGLORVM cccssssssossrssesssssssossessecesesssocsssneseesessonees 266
SUR LA PAQUE (VERSION LONGUE) sssssesessssssesssnessesesnenennneenens 267
CONSPECTVS SIGLORVM ovsessssssscsvecsetescenenenseessneessverseneeranensnes 302
SUR LA PAQUE (VERSION BREVE) ossessescssssssssssssssssssssnssesssee 303
INDEX SCRIPTURAIRE (TOME 1)....scscssssssssssssessssneeeesensseees 315
TABLE DES MATIERES (TOME 2) ou...-sessessscssssssssseccccnsnsteceues 319
SOURCES CHRETIENNES
Fondateurs : ¢ H. de Lubae, sj.
tJ. Daniélou, sj. ; t C. Mondésert, s.j.
Directeur : B. Meunier
Conseiller scientifique : P Mattei

Dans la liste qui suit, dite « liste alphabétique », tous les ouvrages sont rangés
par noms d’auteurs anciens et titres d’ouvrages anonymes, les numéros précisant pour
chacun Pordre de parution depuis le début de la collection.
Pour une information plus compléte, une « liste numérique » est téléchargeable
sur le site Internet, & [adresse suivante : www.soutces-chretiennes.mom.fr. Elle
présente les volumes et leurs auteurs actuels d’aprés les dates de publication; elle
indique également les réimpressions et les ouvrages momentanément épuisés ou dont
la réédition est préparée.
On peut se la procurer aussi au sectétariat de PInsticut des « Sources chrétiennes »,
22 rue Sala, F-69002 Lyon (Tél. : 0472777350 et Courriel : sources.chretiennes@
mom.fr).
LISTE ALPHABETIQUE (1-564)

AcTES DE LA CONFERENCE DE CARTHAGE: | AMPHILOQUE D’IcONTUM


194, 195, 224 ex 373 Homélies : 552 et 553
ADAM DE PERSEIGNE ANSELME DE CANTORBERY
Lettres, 1: 66 Pourquoi Dieu s'est fait homme : 9/
AELRED DE RIEVAULK ANSELME DE HAVELBERG
Quand Jésus eut douze ans: 60 Dialogues, I: 118
La Vie de recluse: 76 APHRAATE LE SAGE PERSAN
AMBROISE DE MILAN Exposés : 349 et 359
Apologie de David : 239 ApocatypsE DE BarucH: 144 et 145
Des mystéres: 25 bis
Des sacrements: 25 bis APOPHTEGMES DES Péres, I : 387
Explication du Symbole: 25 bis - Il : 474
Jacob et la Vie heureuse : 534 - Ill : 498
La Pénitence: 179 ApPonius
Sur S. Luc: 45 et 52 Commentaire sur le Cantique des
AMBROSIASTER Cantiques, I-III : 420
Contre les paiens: 512 - VIII : 421
Sur le destin: 542 - YX-XIl : 430
AMEDEE DE LAUSANNE ARISTEE
Huit homélies mariales: 72 Lettre & Philocrate: 89
ARISTIDE Le te et la Dispense : 457
Apologie : 470 Offer ae saint Victor: 527
Sermons divers, 1-22 : 496
ATHANASE DALEXANDRIE - 3-69 : 518
Deux a jes: 56 bis Sermons divers, 70-125: 545
Deco ee les paiens: 18 bis Sermons pour Fannée, 1.1 : 480
Voir « Histoire acé; »: 317 - .2 : 481
Lettre sur les synodes: 563 Sermons sur le Cantique, 1-15 : 4/4
Sur Pincarnation du Verbe: 199 - 1632 : #31
Vie d’Antoine: 400 - 33-50: 452
ATHENAGORE - 5168 : 472
Supplique au sujet des chrétiens : 379 - 69-86 : 511
Sur la résurrection des morts : 379
Sermons variés : 526
AUGUSTIN Vie de S. Malachie: 367
Commenuaire de la Premiére Epitre
le S. Jean: 75 CALLINICOS
Sermons pour la Paque: 116 Vie d’Hypatios: 177
CasstENn, veir Jean CassiEN
AvIT DE VIENNE
Histoire spiricuelle, I-IEH: 444 Césaire D’ARLES
- W- : 492 CEuvres monastiques,
Eloge consolatoire de la chasteté: — IL CEuvres pour les moniales : 345
a6 — Il. CEuvres pour les moines : 398
Sermons au peuple: 175, 243 et 330
Barnasé (Epitre pe): 172 Sermons sur I’Ecriture, 81-105: 447
BARSANUPHE ET JEAN DE GAZA Voir aussi Vig DE CESAIRE D’ARLES : 536
Correspondance, vol.I : 426 et 427 CHAINE PALESTINIENNE SUR LE PsauME
- vol. II : ae et 451 118: 189 et 190
- vol, Ill CHARTREUX
Basie p’An Lettres des premiers chartreux: 88
Traié sur la foi: 563 et 274
Synodale d’Ancyre: 563 CHROMACE D’AQUILEE
Basie pe C&sAREE Sermons: 154 et 164
Contre Eunome: 299 et 305 CLaire D’ASSISE
Homélies sur I'Hexaéméron ; 26 bis Ecrits: 325
Sur le Baptéme: 357 CLauDE DE Turin
Sur l’origine de ’homme: 160 Commentaire sur le Livre de Ruth:
Traité du Saint-Espric: 17 bis 533
Basive De SELEUCIE CLEMENT D’ALEXANDRIE
Homélie pascale: 187 Extraits de Théodote: 23
Baupouin DE Forp Le Pe gue: 70, 108 et 158
Le Sacrement de lautel: 93 et 94 Protreptique: 2 bis
Bipe LE VENERABLE Quel riche sera sauvé ?: 537
Le Tabernable: 475 Stromate, I 0
Histoire ecclésiastique du peuple anglais, - Il : 38
- Ll : 49 - W : $63
- I-IV : 490 - Vv : 278 et 279
- Vv 1 491 - Vi 2 446
— VH : 428
Benoit pe Nursiz
La Rage: 181-186 CLEMENT DE ROME
Epitre aux Corinthiens: 167
BERNARD DE CLAIRVAUX +
Introduction aux CEuvres completes: Cope THEODOSIEN, vir Lois
380 RELIGIEUSES...
Ala lo de la Vierge Mére: 390 COMMENTAIRE SUR LA PaRAPHRASE CHRE-
LAmour de Dieu : 393 TIENNE DU MANUEL D'EpictTixTe
: 503
La Conversion: 457 CONCILES GAULOIS DU IV’ SIECLE: 24]
Eloge de la nouvelle chevalerie: 367
la ace et fe Libre Arbitre: 393 CONCILES MEROVINGIENS (CANONS
Lettres, 141 : 425 pis) : 353 et 354
- 42-91 : 458 CONSTANCE DE Lyon
- 92-163 : 556 Vie de S. Germain d’Auxerre: 112
CONSTITUTIONS APOSTOLIQUES: 320, Eusipe pe Césarte
329 et 336 Voir PAMPHILE,= Apologie pour Ori-
Cosmas INDICOPLEUSTES gene:
Toy ie cheétienne: 141, 159 Contre iigrodis 333
a 19, Histoire ecclési
Introduction et i : 73
CyPRizN DE CARTHAGE - LIV: 3!
A Démétrien : 467 - V-VH : 41
A Donat: 297
Ceux qui sent tombés : 547 Pyrep tion evangélique
jue, | : 6
La Bienfaisance et les Aumdnes : 440 eT ays
La Jalousie et l’Envie: 519 - IVV,17 — : 262
LUnité de l'Eglise: 500 - V, 18-VI : 266
La Vertu de patience: 291 - Vu 2 215
CyRILLE D'ALEXANDRIE — VHI-X : 369
Contre Julien, I-II: 322 - Xl : 292
Deux dialogues christologiques: 97 - XILXII =: 367
Dial sur la nristologi 231, 237 XIV-XV ss: 338
Questions évangéliques : 523
Lenres festales, I-VI: 372 ie de Constantin: 559
— VIIL-XI : 392 Evacre Le PontiQue
- XIL-XVI + 434 Le Gnostique: 356
Cyritte pe JéausaLem Scholies at 'Ecclésiaste: 397
Catéchéses mystagogiques : 126 Scholies aux Proverbes: 340
Sur les pensées: 438
Dérensor pe Licuct
Livre d’étincelles: 77 et 86
Traité pratique: 170 et 17!
[Evacre LE Pontique}
Denys LAntoraciTE Chapitres des disciples d’Evagre: 5/4
La Hiérarchie céleste: 58 dis
Evacre Le SCHOLASTIQUE
Deux HOMELIES ANOMEENNES POUR Histoire ecclésiastique: 542
VOcTAVE DE Piques: 146
Evancite ve Prerre: 201
Duvopa
Manuel pour mon fils: 225 dis ExposiTio ToTIUs MUNDI: 124
Diapoquz pe PHoticé Facunbus ot HERMIANE
CEuvtes spirituelles: 5 bis Trois Chapicres I. : a7
- 78
DipyMe L’AVEUGLE - IL 3 : 479
Sur la Genése: 233 et 244 - IH : 484
Sur Zacharie: 83, 84 et 85 - Iv : 499
Traité du Saint-Esprit: 386
Faustin (et MARrcELLIN)
A Diocnite: 33 bis Supplique aux empereurs : 504
Doctrine DES DOUZE APOTRES Firmus pe Césante
(Dipacné) : 248 bis Lentres: 350
Dororuie pe Gaza FRraNgols D’ASSISE
CEuvees spirituelles: 92 rits ; 285
Ecére FuLcEeNce pe Ruspe
Journal de voyage : 296 Lettres ascétiques et morales : 487
Epurem De NIsIBE Gatanp pz Reicny
mmentaire de |'Evangile concordant Parabolaire: 378
ou Diatessaron: 12/ Petit livre de proverbes: 436
Hymnes pascales: 502 Gétase I*
Hymnes sur la Nativité: 459 Lettre contre les Lupercales et dix-
Hymnes sur le Paradis: 137 huit messes : 65
Eupocig, Patricius, Optimus, COME Gerorrroy D’AUXERRE
DE JERUSALEM Entretien de Simon-Pierre avec Jésus:
Centons homériques : 437 3
Euctpre Notes sur la vie et les miracles de
Vie de S, Séverin: 374 saint Bernard :
Eunome GERTRUDE D’HELFTA
Apologie: 305 Les Exercices : 127
Le Héraut: 139, 143, 255 et 331 GUILLAUME DE SAINT-THIERRY
GREGOIRE DE NAREK Exposé sur le Cantique: 82
Le Livre de priéres: 78 Exposé sur [Epitre aux Romains,
Ill: 544
GrécoirE DE NazIANZE Lettre aux Fréres du Mont-Dieu: 223
Discours, 1-3: 247
- 45 : 309 Le Miroir de ta fot: 302
- 6-12 : 405 Oraisons méditatives : 324
- 20-23 : 270 Traisé de la contemplation de Dieu:
— 24-26 284 A
- 27-31 250 Gurtiaume Monacut
- 32-37 318 Contre Henri schismatique et héré-
- 38-41 358 tique : 541
42-43: 384 Heras
Lettres théologiques : 208 Le Pasteur : 53 bis
La Passion du Christ: 149
HErM1As
GrEcorrE DE NyssE Satire des philosophes paiens: 388
Contre Eunome,
- 1(1-146) : 52! Heésycuius pe JERUSALEM
- 1(147-691): 524 Homélies pascales: 187
Il 551 Hivaire p’ARLES
la “Création de Phoreane : 6 Vie de S. Honorat: 235
Discours catéchétique: 453 Hitatre pe Porriers
Homélies sur l’Ecclésiaste: 416 Commentaire sur le Psaume 118:
Lettres : 363 344 et 347
Sur les titres des psaumes: 466
Traité de la virginité: 129 Commenmaires sur les Psaumes, I: 575
Vie de Moise; J bis Contre Constance: 33¢
Vie de sainte Mactine: 178 Sur Matthieu ; 254 et 258
Traité des Mystéres: 19 bis
Grecorre LE GRAND La Trinité: 443, 448 et 462
Commentaire sur le Cantique: 314
Dialogues: 251, 260 et 265 Hirroiyte pe RoME
Homélies sur Ezéchiel : 327 et 360 Commentaire sur Daniel: 14
Homélies sur 'E , I, 1-20: 485 La Tradition apostolique: 11 bis
I, 2 “40 : 522 HisTome « ACEPHALE » ET INDEX
Morales cur Job, "LMI: 32 bis SYRIAQUE DES LETTRES FESTALES
- 11-14 : 212 D’ATHANASE D’ALEXANDRIE: 3/7
- 15-16 : 221 Homéies PASCALES: 27, 36 et 48
- 28-29 : 476
- 30-32 : 525 HonoraT DE MarszILLe
33-35 : 538 Vie d’Hilaire d’Arles: 404
Registre des Lettres, 11: 370 Hueues pe BaLMa
: 371 Théologie mystique: 408 et 409
: 520 Hugues pe Saint-VictoR
Regle pastorale 381 ex 382 Six opuscules spiriuels : 155
Grécorre LE GRAND (PIERRE DE Cava) Hypace
Commentaire sur le Premier Livre Chronique : 2/8 et 219
des Rois: 351, 391, 432, 449,
469 et 482 IGNACE D’ANTIOCHE
Lettres: 10 bis
Grécorre LE THAUMATURGE
Remerciement Origine : 148 Irtnte pe Lyon
Contre les hérésies, I : 263 et 264
Guerric v’Icny - II : 293 et 294
Sermons: 166 et 202 - Il : 210 et 211
Gurcugs I* Le CHARTREUX - IV : 100 (2 vol.)
Les Coutumes de Chartreuse : 313 - v 2 152 et 153
Méditations: 308 Démonstration de ta prédication
Guicuss II LE CHARTREUX apostolique : 406
Lettre sur la vie contemplative: 163 Isaac pe LETore
Douze méditations: 16: Sermons, 1-17 : 130
GUILLAUME DE BourGes - 18-39: 207
Livre des guerres du Seigneur : 288 - 40-55 : 339
IstpoRE DE PéLUSE Juuien DE VEZELAY
Lettres, 1: $22 Sermons: 192 et 193
- Wl : 454 Justin
JEAN D’APAMEE Apologie pour les chrétiens: 507
Dialogues ec traités: 311
PsEuDo-JusTIN
Jean pe BeRYTE Ouvrages apologétiques: 528
Homélie pascale: 187
JEAN CASSIEN LACTANCE
Conférences: 42, 54 et 64 La Colére de Dieu: 289
Institucions: 109 De la mort des persécuteurs: 39
(2 vol.)
Jean CHRYSOSTOME Epitomé des Institutions divines : 335
A Théodore: 117 Institutions divines, 1: 326
A une jeune veuve: 138 oa - Il : 337
Commentaire sur Isaie:
Commentaire sur Job: ae, et 348 - Iv : 377
Homélies sur la Résurrection, PAs- - v + 204 et 205
cension et fa Pentecéte, | : 561 - VI : 509
Homeélies sur Ozias: LOuvrage du Dieu créateur: 213
Huit catéchéses ba dicen des: 50 et 214
Vimpuissance du fi iable: 560 Léon Le GRAND
Lettre d’exil Sermons, 1-19 : 22 bis
Lettres aShmpias : 13 bis — 20-37 : 49 bis
Panégyriques de S. Paul: 300 — 38-64 : 74 bis
Sermons sur la Genése : 433 — 65-98 : 200
Sur Babylas: 362
Sur Pégalité du Pére et du Fils : 396 LEONCE DE CONSTANTINOPLE
Sur Pincompréhensibilité de Dieu: Homilies pascales: 187
28 bis LIVRE DES DEUX PRINCIPES: 198
Sur la providence de Dieu: 79 Livre p’Heures pu Sinai: 486
Sur ta vaine as et Péducation des
enfants: 188 Lols RELIGIEUSES DES EMPEREURS ROMAINS,
Sur le maria;Be pai ys 138 DE CONSTANTIN A Tutopose II (312-
Sur le sacere 438):
Trois catéchéses, baptamales : 366 — Code Théodosien XVI : 497
La Virginicé: 125 — Code Théodosien I-XV. Code Justi-
Pseupo-CHrysOsTOME nien. Constitutions sirmondiennes :
Homélie Pascale: 187 531
Jeay Damascéni PszUDO-MACAIRE
Ecrits sur Tislam ; 383 CEuvres spiricuelles, 1: 275
La Foi Orthodoxe, 1: 535
: 540 Manue II PALEOLOGUE
Homélies sur fa Nativic et la Entretien avec un musulman: 1/5
Dormition: 80 MANvEL D’EpictiTe, voir COMMENTAIRE
Jean Moscuus SUR LA PARAPHRASE CHRETIENNE...
Le Pré spirituel: Marc Le Mone
Jean Scot Ewotne Traités : 445 et 455
Commentaire sur l’Evangile de Jean: MaRcELLIN, voir FausTIN
Horde sur le Prologue de Jean: 151 Marius VicToRINUS
Traités théologiques sur fa Trinité:
JérOME 68 et 69
Comite contre Rufin: 303
ommentaire sur Jonas : 323 MaxIME LE CONFESSEUR
Commentaire sur $. Matthieu: 242 Centuries sur la Charité: 9
et 259 Questions 4 Thalassios, I, 1-40: 529
Débat entre un Luciférien et un - II, 41-55: 554
Orthodoxe: 473 MELANIE, voir VIE
Homélies sur Marc : 494
Trois vies de moines : 508 MELITON DE SARDES
Jonas p’ORLEANS Sur la Paque: 123
Instruction des laics: 549 et 550 METHODE D’OLYMPE
Le Métier de roi: 407 Le Banquet: 95
Nersés SNoRHALI PAMPHILE, Eusipe DE CESAREE
Jésus, Fils unique du Pére: 203 Apologie pour Origéne: 464 et 465
NicépHore BLemmypés PASSION DE PERPETUE ET DE FELIcrTi
CEuvres théologiques, I: 517 suivi des AcTES: $17
- Il: 558 PaTRICK
Nicétas STETHATOS Confession : 249
Opuscules et Lettres: 8/ Lettre A Coroticus: 249
Nicotas CABASILAS PauLIN DE PELLA
Explication de la divine liturgie: Poéme daction de graces: 209
is Pritre: 209
La Vie en Christ: 355 et 361 PHILON D’ALEXANDRIE, voir Les
Nit_p’ANCYRE CEuvres DE PHILON D’ALEXANDRIE...
Commentaire sur le Cantique des PsEuDo-PHILON
Cantiques, I: 403 Les Antiquités bibliques: 3 et 230
OptaT DE Mizive Prédications synagogales : 4.
Traité contre les donatistes, I-II : 412 PHILOSTORGE
- TlI-VIl : 413 Histoire ecclésiastique: 564
OricENE PHILOXENE DE MaBBouG
Commentaire sur le Cantique : 375 Homélies : 44 bis
et 376 Prerre DAMIEN
Commentaire sur TE ple aux Romains, Lettre sur la toute-puissance divine:
III : 532 19]
- IlI-V : 539 PIERRE DE Cava, voir GREGOIRE LE
- VI-VIII : GRAND
- VII-IX: 555
Commentaire sur S. Jean, We 120 bis PIERRE DE CELLE
-K : 157 VEcole du cloitre : 240
- XII: POLYCARPE DE SMYRNE
Lettres et Martyre: 10 bis
XXVIII et XXXII: 2 385 ProvEMEE
Commentaire sur S. Matthieu, X-XI: Lettre 4 Flora: 24 bis
162 QuaToRZE HOMELIES DU Ix sIkcLE: 16]
Conae Celse: 132, 136, 147, 150 et
227 QUESTIONS D’UN PAIEN A UN CHRE-
Entretien avec Héraclide: 67 Tien: 401 et
Homilies sur la Genése: 7 dis QuopvurrpEus
Homélies sur l’Exode: 321] Livre des promesses: 101 et 102
Homélies sur le Lévitique: 286 et 287 Rapan Maur
Homélies sur les Nombres, I-X : 415 Commentaire sur le Livre de Ruth:
- XI-XIX : 442 533
XX-XXVII : 461
Homélies sur fesué: 7 La Riécuz pu Maitre: 105-107
Homélies sur les Juges : 389 Les REGLEs Des SAINTS Pres: 297 et
Homélies sur Samuel : 328 298
Homélies sur les Psaumes 36 4 38: Ricuarp pe SainT-VicTor
ll Les Douze Patriarches: $19
Homélies sur le Cantique: 37 bis La Trinité: 63
Homélies sur Jérémie: 932 et 238
Homélies sur Ezéchiel : 352 Ricuarp ROLLE
Homélies sur $. Luc: 87 Le Chant d'amour: /68 et 169
Lettre 4 Africanus: 302 RITUELs
Lettre 4 Grégoire: 148 Rituel cathare : 236
Philocalie : 226 et 302 Trois antiques rituels du Baptéme: 59
Traité des principes: 252, 253, 268, Romanos LE MELODE
269 et Sp Hymnes: 99, 110, 114, 128, 283
PACIEN DE BARCELONE Rurin p’AquiLéz
tits: vf 0 Les Bénédictions des patriarches: 140
PALLADIO: Rupert pe Deutz
Dialogue sur la vie de Jean Les CEuvres du Saint-Esprit, I-Il: 32
loge su 341 et 342 - I-IV
: 165
SALVIEN DE MARSEILLE - Vv > 483
CEuvres: 176 et 220 De la patience: 3/0
SCOLIES ARIENNES SUR LE CONCILE De la prescription contre les héré-
p’Aquitte : 267 tiques: 46
SocraTE DE CONSTANTINOPLE Exhortation 4 la chasteté: 3/9
Histoire ecclésiastique, | : 477 Le Manteau: 513
- II- Til : 493 Le Mariage unique: 343
- IV-VI : 505 La Pénitence: 316
- VIL Index: 506 La Pudicité: 394 et 395
SozOMENE Les Spectacles : 332
Histoire ecclésiastique, I-II : 306 La Toilette des femmes: 173
- ILIV : 418 Traité du Baptéme: 35
- V-VI : 495 Le Voile des vierges : 424
- VII-IX : 516 TuéoporeT ve Cyr
Suirice SEVERE Commentaire sur Isaie : 276, 295 et
Chroniques: 442 315
Gallus : 510 Correspondance: 40, 98, 111 et 429
Vie de S. Martin: 133-135 Histoire des moines de Syrie: 234
SymEon LE Nouveau THEOLOGIEN et 257
Caréchéses ; 96, 104 et 113 Histoire ecclésiastique, Livres I-II : 501
Chapitres théologiques, gnostiques et — Livres III-V 1530
pratiques: 51 bés Thérapeutique des maladies helléniques:
Hymnes: 156, 174 et 196 57 (2 vol.)
Traités théologiques et échiques: 122
et 129 ‘THEopoTE
SyYMEON LE STUDITE
Extraits (Clément d’Alex.) . 23
Discours ascétique: 460 THéOPHILE D’ANTIOCHE
TARGUM DU PENTATEUQUE: 245, 256, ‘Trois livres 4 Autolycus: 20
261, 271 et 282 Tycontus
TERTULLIEN Livre des Régles: 488
A son épouse : 273 VictorRIN DE PoETovio
La Chair du Christ: 2/6 et 217 Sur l'Apocalypse et autres écrits: 423
Contre Hermogéne: 439
Contre les valentiniens: 280 et 281 Vie v’Ovymens: 13 bis
Contre Marcion, I : 365 Vig pe Césaire D’ARLES: 536
- fl : 368
- Ill : 399 VIE DE SAINTE MELANIE: 90
- W : 456 Viz pes Pires pu Jura: 142
SOUS PRESSE

JEAN CHrysostomeE, Homélies sur la Résurrection, Ascension et la


Pentecéte. Tome II. N. Rambaule.

PROCHAINES PUBLICATIONS
BERNARD DE CLAIRvAUX, Sermons pour I’année : Caréme et Semaine
sainte. Tome II, 1. M.-H. Huille, M.-S. Vaujour.
EuTHERIOS DE TYANE, Protestation. L. Neyrand, J. Paramelle, M. Tetz.
EvaGRre LE SCHOLASTIQUE, Histoire ecclésiastique. Tome II.
L. Angliviel de la Beaumelle, B. Grillet, G. Sabbah.
GUILLAUME DE SainT-Tuierry, Exposé sur l’Epitre aux Romains,
Livres IV-VII. Tome II. A. Baudelet, P. Verdeyen.
Hivaire DE Portiers, Sur les Psaumes. Tome II. P. Descourtieux.
MAXIME LE CONFESSEUR, Questions a Thalassios. Tome III.
J.-C. Larchet, F. Vinel.
ral Editions due Cerf
LES CEUVRES DE PHILON D’ALEXANDRIE
publiées sous la direction de
R. ARNALDEZ, C. MONDESERT, J. POUILLOUX.
Texte original et traduction francaise

Introduction générale, De opificio mundi. R. Arnaldez.


Legum allegoriae. C. Mondésert.
SYWN

De cherubim. J. Gorez.
De sacrificiis Abelis et Caini. A. Méasson.
Quod deterius potiori insidiari soleat. I. Feuer.
AY

De posteritate Caini. R. Arnaldez.


7-8. De gigantibus. Quod Deus sit immutabilis. A. Moses.
9. De agricultura. J. Pouilloux.
10. De plantatione. J. Pouilloux.
11-12. De ebrietate. De sobrietate. J. Gorez.
13, De confusione linguarum. J.-G. Kahn.
14. De migratione Abrahami. J. Cazeaux.
15. Quis rerum divinarum heres sit. M. Harl.
16. De congressu eruditionis gratia. M. Alexandre.
De fuga et inventione. E. Starobinski-Safran.
De mutatione nominum. R. Arnaldez.
De somniis. P. Savinel.
De Abrahamo. J. Gorez.
De Iosepho. J. Laporte.
De vita Mosis. R. Arnaldez, C. Mondésert, J. Pouilloux, P. Savinel.
De Decalogo. V. Nikiprowetzky.
De specialibus legibus. Livres I-II. 5. Daniel.
De specialibus legibus. Livres III-IV. A. Mosés.
De virtutibus. R. Arnaldez, A.-M. Vérilhac, M.-R. Servel, P. Delobre.
De praemiis et poenis. De casecrationibus. A. Beckaert.
Quod omnis probus liber sit. M. Petit.
De vita contemplativa. F. Daumas et P. Miquel.
De aeternitate mundi. R. Arnaldez et J. Pouilloux.
In Flaccum. A. Pelletier.
Legatio ad Caium. A. Pelletier.
Quaestiones in Genesim et in Exodum. Fragmenta graeca. F. Petit.
. Quaestiones in Genesim, [-II (e vers. armen.). C. Mercier.
. Quaestiones in Genesim, III-IV (e vers. armen.). C. Mercier et
F. Petit.
Quaestiones in Exodum, I-II (¢ vers. armen.). A. Terian.
De Providentia, I-II. M. Hadas-Lebel.
Alexander ve/ De animalibus (e vers. armen.). A. Terian.

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