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Le droit administratif 

:
Dans une première définition, on peut dire que le droit administratif est la branche du droit public
qui régit les organes chargés de réaliser les diverses interventions étatiques. Il est le droit de
l'administration, qu'il envisage à la fois sur le plan des structures et sur le plan de l'action, des
fonctions. Le droit administratif vise à instaurer et à protéger l’harmonie et la coexistence entre d’un
côté la poursuite de l’intérêt général, et de l’autre la préservation des intérêts privés des destinataires
des prestations administratives.

I. La promotion de la coexistence entre l’intérêt général et les intérêts privés.

Le droit administratif a un caractère autoritaire en ce sens qu’on y trouve des manifestations


résiduelles de l’Etat de police, par opposition à l’Etat de droit, telles que le contrôle hiérarchique, les
instructions téléphoniques ou même gestuelles. Ainsi, le droit administratif, étant une branche du
droit et un moyen d’action de l’Etat de droit, vise exclusivement à organiser la vie en société,
moyennant la diffusion et l’implémentation des principes de justice, d’égalité d’accès aux services
publics et de garantie des libertés et des droits proclamés dans la Constitution.
II. L’évolutivité du droit administratif.
Il importe de mentionner que l’élargissement du domaine du droit administratif résulte, entre autres,
de l’évolution du rôle de l’Etat qui n’est plus confiné dans l’accomplissement de missions
régaliennes traditionnelles, se bornant à la protection de l’ordre public.
En effet, l’Etat moderne influe sur l’économie à travers les mêmes outils déployés par le secteur
privé, en l’occurrence la création, d’une part d’entreprises et établissements publics industriels et
commerciaux, comme : ONCF, RAM … Et d’autre part, moyennant la mise en place d’autorités
administratives indépendantes, autonomes ou de régulation, comme : Conseil de la concurrence
,Instance nationale de probité et de lutte contre la corruption, Haute autorité de l’audiovisuel ;
III. Le dynamisme du droit administratif :

Le droit administratif constitue l’œuvre du juge en ce sens que ce dernier en est l’artisan des
principes fondamentaux, que sont brièvement : L’égal accès aux services publics ; La continuité des
services publics ; L’intégration du progrès technologique en vue de prestations administratives
respectueuses des postulats de qualité.
IV. Le caractère relativement récent :
L’émergence du droit administratif est relativement récente au Maroc dans la mesure où le droit
musulman, appliqué en période précoloniale, ne contenait pas des dispositions juridiques autonomes,
assurant la soumission de l’administration publique à l’occasion de la conduite de ses missions, à des
limitations juridiques.
De façon générale, on peut dire que la genèse du droit administratif au Maroc résulte de la mise en
place du protectorat français.
En construisant son administration et en développant ses règles d’organisation et de fonctionnement, le
Maroc n’a pas procédé à un mimétisme mécanique du modèle administratif français. D’ailleurs, il
importe de préciser que le régime protectoral n’avait pas supprimé l’administration traditionnelle du
Maroc.
L’octroi de privilèges inhabituels en droit privé à l’administration est assorti de risques d’une
utilisation détournée du pouvoir ou d’en abuser. C’est la raison pour laquelle, l’administration est
soumise à un système de contrôle varié et scrupuleux.

Le système de contrôle de l’administration comporte :

 Le Contrôle hiérarchique, s’apparentant à un contrôle administratif interne, que les


fonctionnaires occupant des emplois supérieurs exercent sur les fonctionnaires qui leur sont
subordonnés ;
 Le contrôle mené par les Inspections générales des ministères (IGM)
 Le contrôle exercé par le Médiateur du Royaume
 Le contrôle juridictionnel mené par les juridictions administratives et financières ;
 Le contrôle politique exercé par le Parlement
 Le contrôle mené par la société civile.

Ainsi, l’administration n’applique pas toujours, ni systématiquement, le droit administratif car la


célérité par laquelle des tâches administratives doivent être réalisées, ne correspond pas au formalisme
rigide caractérisant foncièrement le droit administratif.
C’est pourquoi, l’administration recourt, dans certains cas et sous réserve de certaines conditions, aux
règles de droit privé qui, comparées aux procédures administratives prolixes, présentent davantage de
souplesse et de rapidité.

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