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On appelle forces concourantes des forces dont les lignes d’action ont un point
d’intersection ; leurs lignes d’action ne sont donc pas parallèles. La résultante d’un système
de forces concourantes est appliquée au point d’intersection de leurs lignes d’action et est
égale à leur somme géométrique (voir fig. 1). Le polygone obtenu en faisant la somme
géométrique des forces comme grandeur géométrique est appelé polygone des forces ; ce
polygone construit avec les forces comme côtés peut être fermé ou ouvert (voir fig. 2). On
remarquera que la résultante des forces lie le début du polygone à son extrémité final.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 10
Les systèmes de forces
Aussi, on peut résoudre le problème inverse, c’est-à-dire décomposer une force P (en la
considérant comme résultante) appliquée en un point O en deux forces composantes Px et Py
dirigées suivant des directions quelconques x et y et appliquées au même point O (voir fig. 1,
c).
alors, on a :
X Xi ; (4)
On peut ainsi écrire que les projections X, Y et Z de la résultante R sur les axes x, y et z sont
telles que :
X Xi ;
(5)
Y Yi ; (6)
Z Zi , (7)
où, X, Y, Z sont les projections de R sur les axes x, y et z; Xi ; Yi ; Zi - sont les projections
des forces Fi sur les mêmes axes x, y et z.
Fig. 4.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 11
Les systèmes de forces
Un système de forces est un ensemble de forces. On appelle forces coplanaires des forces
situées sur un même plan ; ce plan est appelé plan d’action des forces. Donc quand
l’ensemble des forces qui constituent le système sont situées sur un même plan, on parle de
système de forces coplanaires. Des forces coplanaires peuvent être concourantes ou
parallèles.
Xi = 0 (10)
et Yi = 0;
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 12
Les systèmes de forces
Exemple 1. Déterminer la réaction de la surface plane inclinée d’un angle α par rapport à
l’horizontal sur un corps de poids G et la réaction dans le fil sur lequel est suspendu ce poids
et tendu dans la même direction que le plan incliné (voir fig. 6, a).
Solution : Désignons les réactions du plan incliné et du fil respectivement par RN et RT.
Dégageons les liaisons (plan incliné et fil) et remplaçons ces liaisons par leurs réactions (voir
fig. 6, b). Construisons ensuite le polygone des forces exprimant la condition d’équilibre (voir
fig. 6, c ou d). De ce polygone des forces, on a :
cosα = RN / G, d’où RN = G.cosα ; sinα = RT / G , d’où RT = G.sinα.
Ainsi, on obtient pour les réactions :
RN = G.cosα ; RT = G.sinα.
Fig. 6.
Exemple 2. Déterminer les réactions des barres AC et BC sous l’action de la force P (voir fig.
7, a). Les distances a, b1 et b2 sont connues.
Solution : Désignons les réactions des barres AC et BC respectivement par RAC et RBC.
Dégageons les liaisons (barres AC et BC) et remplaçons ces liaisons par leurs réactions RAC et
RBC (voir fig. 7, b). Construisons ensuite le polygone des forces exprimant la condition
d’équilibre (voir fig. 7, c). De ce polygone des forces, on obtient par application de la règle
des triangles semblables :
RAC RBC P
AC BC AB
AC b BC b
d’où RAC = P. P. 1 ; RBC = P. P. 2 .
AB a AB a
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 13
Les systèmes de forces
Fig. 7.
La résultante R de deux forces parallèles F1 et F2 de même sens est une force de même sens
et dont le module est égal à la somme des modules des deux forces ; son point d’application C
est tel que la distance de ce point aux points d’application des forces est inversement
proportionnelle aux modules des forces et est situé sur le segment reliant ces deux points (voir
fig. 8). Ainsi, en vecteur, on a :
R = F1 + F2 ; (11)
en module (module de R), on a :
R = F1 + F 2 . (12)
Le point d’application est tel que :
AC F2
(13)
BC F1
ou encore
Fig. 8. AC BC AB
(14)
F2 F1 R
La résultante R de deux forces parallèles F1 et F2 de sens opposés est une force qui a le sens
de la force qui a la plus grande intensité (module) et dont le module est égal à la différence
des modules des deux forces ; son point d’application C est situé sur le prolongement du
segment reliant les deux points d’application derrière le point d’application de la plus grande
force à une distance inversement proportionnelle aux modules des forces (voir fig. 9). Ainsi,
en vecteur, on a :
R = F1 + F2 ; (15)
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 14
Les systèmes de forces
Fig. 9. AC BC AB
(18)
F2 F1 R
L’action du couple de forces est caractérisée par son moment M qui est égal au produit du
module d’une des forces du couple (F1 ou F2, car F1 = F2) par le bras du levier (d) :
M = F1 d (19)
Le vecteur moment M du couple de forces est dirigé perpendiculairement au plan d’action du
couple dans le sens tel que si l’on regarde à la rencontre de ce vecteur, on voit le couple de
forces tourner son plan d’action dans le sens contraire des aiguilles d’une montre (voir fig. 11,
a). En confondant le plan d’action du couple avec celui du dessin, on aura dans ce cas, le
vecteur M dirigé perpendiculairement au plan du dessin dans le sens vers nous (fig. 11, b) ou
bien dans le sens partant de nous (fig. 11, c).
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 15
Les systèmes de forces
Fig. 11.
Généralement à la place du vecteur moment M du couple, on montre seulement le sens de la
rotation, c’est-à-dire le sens dans lequel le couple de forces tend à faire tourner son plan
d’action. Dans ce cas,
le moment M du
couple est compté
positif si les forces
tendent à tourner leur
plan d’action dans
le sens contraire
des aiguilles d’une
montre (voir fig.
12). Il est négatif dans Fig. 12.
le cas contraire.
Des couples de forces situés sur un même plan sont équivalents si leurs moments sont
numériquement égaux et ont même signe.
Sans changer l’action d’un couple de forces sur un corps solide, on peut le transporter en un
endroit quelconque du plan d’action, tourner son bras de levier d’un angle quelconque, de
même que changer
le bras de levier et
les modules des
forces, sans
changer les valeurs
de leurs moments et
le sens de la
rotation (voir fig.
13).
Fig. 13.
L’action d’un couple ne change pas si l’on transporte ce couple du plan donné P1 dans un
autre plan P2 parallèle au premier plan P1 (voir fig. 14).
Dans l’espace, des couples de forces sont équivalentes si leurs moments sont
géométriquement égaux.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 16
Les systèmes de forces
Pour qu’un système de couples (coplanaires ou dans l’espace) soit en équilibre, il faut et il
suffit que la somme algébrique des moments de ces couples soit égale à zéro, c’est-à-dire que
le couple résultant est nul :
M = Mi = Fi di = F d = 0 (21)
Ainsi, le module du moment est égal à deux (2) fois la surface du triangle OAB. Si d = 0,
alors M = 0, cela veut dire que la ligne d’action de la force F contient le point O.
Le moment MO est compté positif si par rapport au point O la rotation se produit dans le sens
contraire des aiguilles d’une montre, c’est-à-dire que par rapport au point O la force F tourne
dans le sens contraire des aiguilles d’une montre (voir fig. 16, a) ; il est négatif dans le cas
contraire (voir fig. 16, b).
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 17
Les systèmes de forces
force F sur le plan P1 perpendiculaire à cet
axe par la distance (bras du levier) d1 de cette
projection au point d’intersection O de l’axe
x et du plan P1 (voir fig. 17) :
Mx = F1 d1 (23)
où, F1 - est la projection de F sur le plan P1
perpendiculaire à l’axe x ; d1 - est la distance
de F1 au point O d’intersection de l’axe x et
du plan P1.
Fig. 18.
La projection M Ox du moment M O d’une force F par rapport à un point O sur l’axe x
passant par ce point est égale au moment M x de la force par rapport à cet axe (voir fig. 19) :
M Ox = M x (24)
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 18
Les systèmes de forces
Fig. 20.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 19
Les systèmes de forces
De même, tous les couples peuvent être remplacés par un seul couple dont le moment MO est
égal à la somme des moments de toutes les forces par rapport au point O ; le moment Mo est
appelé moment principal du système des forces par rapport au point O :
n
MO = M
i 1
iO (29)
En définitive, on peut dire que tout système de forces agissant sur un corps solide peut être
remplacé par une force résultante R égale au vecteur principal du système appliqué à un
centre de réduction O et par un couple dont le moment MO égal au moment principal du
système par rapport à ce centre O.
Le moment Mx(R) de la résultante d’un système de forces par rapport à un axe quelconque x est
égal à la somme algébrique des moments des forces composantes par rapport à ce même axe
et le moment MO(R) de la résultante des forces par rapport à un centre quelconque O est égal à
la somme géométrique des moments des forces composantes par rapport à ce centre :
n
Mx(R) = M
i 1
iO (30)
n
MO(R) = M
i 1
iO (31)
Pour qu’un système de forces disposées arbitrairement dans l’espace s’auto équilibrent, il
faut et il suffit que le vecteur principal R et le moment principal soient tous deux nuls, c’est-à-
dire que les deux conditions suivantes doivent être remplies simultanément:
R = X 2 Y2 Z2 = 0 (32)
et M = Mx M y Mz = 0
2 2 2
(33)
Par ces équations, les projections des forces dans les différentes directions (axes de
coordonnées x, y et z) sont nulles (il s’agit des trois premières équations (34), (35) et (36) qui
excluent ainsi tout déplacement le long des axes de coordonnées), de même les moments par
rapport à ces axes sont nuls (il s’agit ici des trois dernières équations (37), (38) et (39) qui
excluent ainsi toute rotation autour des axes de coordonnées); autrement dit, les
déplacements suivant les différentes directions sont nulles, de même les rotations autour de
ces axes sont nulles, par conséquent le corps solide est en état d’équilibre : il ne bouge pas.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 20
Les systèmes de forces
Ainsi, ces équations expriment les conditions d’équilibre d’un système de forces disposées
arbitrairement dans l’espace. Ces équations sont appelées équations d’équilibre de la
statique.
Ce qui signifie que : les sommes des projections de toutes les forces sur les axes orthogonaux
x et y doivent être nulles et la somme des moments de toutes les forces par rapport à un centre
de réduction quelconque O doit être nulle. Ainsi pour un corps soumis à un système de forces
coplanaires, les inconnues, c’est-à-dire les réactions des liaisons ne doivent pas dépasser
trois pour que le problème puisse être résolu par les seules équations de la statique.
Les équations (2.40) sont la première forme des conditions d’équilibre. La deuxième forme
des conditions d’équilibre se présente de la façon suivante :
MiA = 0 ; MiB = 0 ; Xi = 0 ; (41)
où, A et B sont deux centres quelconques ; l’axe x ne doit pas être perpendiculaire à la droite
(AB), car si cette condition n’est pas vérifiée, l’équation de la projection des forces sur l’axe x
serait une conséquence des deux autres équations des moments et le système d’équations
obtenu ne permettra de déterminer que deux inconnues seulement. Ces trois conditions (41)
sont nécessaires et suffisantes pour que le corps soit en équilibre.
Ainsi, dans tous les cas, on a trois équations exprimant les conditions d’équilibre et
permettant de déterminer les inconnues qui ne doivent pas dépasser trois.
Pour un système de forces coplanaires parallèles, les conditions d’équilibre ont les formes
suivantes :
1ère forme:
Yi = 0 ; Mio = 0; (43)
où, l’axe y est parallèle aux forces.
2ème forme:
MiA = 0 ; MiB = 0 ; (44)
la droite (AB) ne doit pas être parallèle aux forces.
3. Forces réparties
Dans la vie pratique, on rencontre souvent les forces réparties ; elles sont réparties selon telle
ou telle loi, soit sur une surface donnée, soit le long d’un segment. Ces forces réparties sont
caractérisées par leur intensité notée q ou p qui est la grandeur de la force appliquée à
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 21
Les systèmes de forces
l’unité de surface ou de longueur. Quand elles sont appliquées sur une surface, on les appelle
couramment pression dont les valeurs numériques sont les forces rapportées à l’unité de
surface, par exemple en daN/m2. Pour les forces réparties sur une longueur, les valeurs
numériques de l’intensité sont les forces rapportées à l’unité de longueur, par exemple en
daN/m. On distingue :
les forces uniformément réparties ;
les forces linéairement réparties ;
les forces réparties selon une loi quelconque.
Les forces uniformément réparties sont des forces dont les intensités q sont constantes sur
toute la surface ou la longueur chargées (voir fig. 21). Dans les calculs, l’intensité q peut être
remplacée par la résultante Q appliquée au centre de gravité de la figure :
dans le cas d’une surface rectangulaire chargée axb (fig. 21, a), on a :
Q = qab (45) ;
Q est appliquée au centre de gravité du rectangle axb ;
Fig. 21.
Les forces linéairement réparties sont des forces dont les intensités q sont réparties selon
une loi linéaire. Comme exemples, on peut citer la pression hydrostatique sur des parois
verticales des ouvrages (digues, barrages, réservoirs), la pression des terres sur les murs de
soutènement. Ces forces aussi peuvent être remplacées par leurs résultantes Q appliquées aux
centres de gravité des figures :
dans le cas d’une surface rectangulaire chargée axb (fig. 22, a), on a :
1
Q = qab (47) ;
2
Q est appliquée le long de la ligne médiane de la surface chargée axb à 1/3 de la base
(ordonnée maximale) et à 2/3 du sommet (ordonnée nulle) ;
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 22
Les systèmes de forces
Fig. 22.
Les forces réparties selon une loi quelconque ont celles dont la répartition des intensités q
est très complexe (voir fig. 23) ; la résultante Q est déterminée en utilisant différentes
méthodes mathématiques.
Fig. 23.
Solution : Ici, la liaison A est un appui double, donc sa réaction RA a une composante
horizontale HA et une composante verticale VA ; la liaison B est un appui simple, donc sa
réaction RB n’a qu’une seule composante verticale VB (voir fig. 24, b). En remplaçant les
liaisons par leurs réactions (fig. 24, c), les équations d’équilibre seront :
X i = 0 ; Yi = 0 ; M iA = 0 ou M iB = 0
On a ici quatre équations, mais en fait, on n’a que trois équations indépendantes seulement,
car la quatrième équation est une combinaison linéaire des autres, elle sert à la vérification des
résultats. Ainsi, on obtient :
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 23
Les systèmes de forces
Y i = VA – P1 - P2sinα + VB = 0 ;
Fig. 25.
M iA = – P.a - MA = 0, d’où MA = Pa
Exemple 5. Déterminer les réactions des appuis A et B pour la barre AB sollicitée par la force
P et le couple M (voir fig. 26, a).
Solution : En remplaçant les liaisons par leurs réactions (fig. 2.26, b), les équations
d’équilibre s’écrivent :
X i = HA = 0 ; Yi = VA – P + VB = 0 ; M iA = VB.4a – M - P.a + VA.0 + HA.0 = 0 ;
Des deux dernières équations, on obtient :
VB =
1
M Pa ; VA = 1 3Pa M .
4a 4a
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 24
Les systèmes de forces
Vérification :
M iB = -VA.4a+P.3a - M +VB.0 =
-
1
3Pa M .4a + P.3a – M = 0.
4a
Fig. 27.
X i = HA – P2 = 0, d’où HA = P2 ;
Y i = VA – P1 + VB = 0, d’où VB =
1
P1a M 2P2 h .
2a
Vérification :
M iA = - P1.a – M + HB.2h + VB.2a + VA.0 = - P1.a – M + HB.2h +
1
P1a M 2P2 h = 0.
2a.
2a
Donc, les réactions des liaisons sont déterminées sans erreurs.
Exemple 7. : Déterminer les réactions des appuis A et B pour la barre AB sollicitée par la
charge répartie q (voir fig. 28, a).
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 25
Les systèmes de forces
Fig. 28.
Y
1 1
i = VA – qa + VB = qa - qa + qa = 0.
2 2
Fig. 29.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 26
Les systèmes de forces
(barres de la membrure supérieure). Les barres inclinées sont les diagonales ; les barres
verticales sont appelées montants.
Si toutes les barres de la ferme sont situées sur un même plan, la ferme est dite plane. Les
points de convergence où se joignent les barres sont appelés nœuds de la ferme. Les nœuds
servant d’appuis pour la ferme sont appelés nœuds d’appuis. Toutes les forces extérieures sont
supposées appliquées aux nœuds. Le frottement au niveau des nœuds et le poids des barres
sont négligés dans le calcul. Dans ces conditions, les barres ne subissent que des efforts
longitudinaux, c’est-à-dire des efforts dirigés le long de l’axe de la barre ; ces efforts sont des
efforts intérieurs appelés efforts longitudinaux (par ce qu’ils sont dirigés suivant les axes
longitudinaux des barres) ou efforts normaux (par ce qu’ils sont perpendiculaires aux
sections transversales des barres) ; ils sont généralement notés N. Par leur nature, ces efforts
peuvent être de deux types : efforts de traction ou efforts de compression. Il y a traction
quand l’effort tend à augmenter la longueur de la barre ; dans le cas contraire, quand l’effort
tend à diminuer la longueur de la barre, l’effort est dit de compression (voir fig. 40).
Fig. 40.
Les fermes sont des structures géométriquement invariables, c’est-à-dire que sous l’action des
forces, elles ne doivent pas changer de forme géométrique. Pour cela, il faut que le treillis soit
triangulaire ; autrement dit les figures formées par les barres doivent être triangulaires. Si b
est le nombre de barres dans une ferme et n le nombre de nœuds, on doit avoir la condition
suivante :
b 2n - 3, (49)
avec, b - le nombre de barres et n - le nombre de nœuds.
En effet, un triangle est une figure géométriquement invariable qui est formé de 3 barres
(côtés) et il y a aussi trois nœuds (sommets). L’adjonction de chaque nœud suivant nécessitera
2 barres ; donc les (n-3) autres nœuds qui restent nécessiteront 2(n-3) barres. Le nombre total
de barres b sera donc égal à : b = 3 + 2(n-3) = 3 + 2n – 6 = 2n – 3.
Si b<2n-3, le système sera variable : le nombre de barres est insuffisant pour maintenir
l’invariabilité géométrique de la ferme.
N.B. : Les critères d’invariabilité géométriques des structures planes, formées de barres et
assimilables aux fermes, sont les suivantes :
- une ferme est géométriquement invariable si elle est composée d’éléments
triangulaires;
- une ferme est géométriquement invariable si chaque nœud qui suit est relié aux
précédents par deux barres dont les lignes axiales ne sont pas situées sur une
même droite.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 27
Les systèmes de forces
Le calcul des fermes, c’est-à-dire la détermination des réactions d’appuis et des efforts
internes dans les différentes barres de la ferme peut se faire par l’une des deux méthodes
analytiques suivantes :
la méthode de découpage des nœuds ;
la méthode des points opposés.
La détermination des réactions des liaisons se fait comme pour les autres systèmes de barres
(poutres, portiques) en utilisant les équations d’équilibre de la statique.
∑Xi = 0 ; ∑MA = 0 ; ∑MB = 0 ou ∑Yi = 0.
Dans l’utilisation des équations d’équilibre, on suppose au préalable que toutes les barres
sont tendues, c’est-à-dire qu’elles sont soumises à des efforts de traction, autrement dit, les
efforts dans les barres coupées partent des nœuds. Si dans le calcul, une force inconnue est
obtenue avec le signe « - », cela montre que le sens réel de cette force (effort) est contraire au
sens donné, donc, dans ce cas, on est en présence d’un effort de compression, on dit que la
barre est comprimée.
Au niveau de chaque nœud choisi, le nombre d’efforts inconnus ne doit pas dépasser deux
comme on ne dispose que de deux équations de projection : projections des forces sur les axes
x et y.
Le calcul des fermes peut se faire aussi par la méthode des points opposés ou méthode de
Ritter ou encore méthode des moments (car les équations d’équilibre utilisées sont des
équations de moment des forces par rapport à un point opposé à une barre dont l’effort
interne est à déterminer). Par cette méthode, on fait une section coupant en général trois
barres et on prend la somme des moments de toutes les forces situées d’un seul coté de la dite
section par rapport au point d’intersection k de deux barres ; ce point k est appelé point
opposé pour la troisième barre :
∑Mk = 0.
L’équation ainsi obtenue ne contient qu’une seule inconnue qui est l’effort dans la troisième
barre ; on peut ainsi déterminer cet effort. On procède de la même façon pour déterminer les
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 28
Les systèmes de forces
efforts dans les autres barres. Pour les fermes à membrures parallèles, on combine cette
méthode avec la méthode des projections.
Quand l’extrémité de la dernière force (le point d dans ce cas) coïncide avec l’origine de la
première force (le point a ici, c’est-à-dire qu’on a : a ≡ d), le polygone est dit fermé ; dans le
cas contraire (comme c’est le cas présent), le polygone est dit ouvert.
Fig. 41.
Prenons dans le plan du polygone un point quelconque O appelé pôle ; ce pôle ne doit pas
être situé sur les côtés du polygone, ni sur leurs prolongements. Relions ce point O aux
différents sommets du polygone des forces, c’est-à-dire aux points a, b, c et d. On aura ainsi
les segments Oa, Ob, Oc et Od qui constituent les rayons polaires du polygone des forces
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 29
Les systèmes de forces
abcd. Le contour polygonal abcd décrit par les vecteurs-forces est désigné le plus souvent en
statique graphique par le terme « le polygone dynamique » ou tout simplement « le
dynamique ».
Quand les côtés extrêmes du funiculaire (O1A1 et C1O2) sont confondus, le polygone
funiculaire est dit fermé ; dans le cas contraire (comme c’est le cas présent), le polygone est
dit ouvert.
On obtient le même résultat avec n’importe quel nombre de forces coplanaires. Ainsi, tout
système de forces (quel que soit le nombre de forces) coplanaires peut être réduit à deux
forces dirigées suivant les côtés extrêmes du funiculaire. En effet, sur la fig. 42 on peut
constater que :
FA = aO + Ob ; FB = bO + Oc ; FC = cO + Od ; FD = dO + Oe ;
donc
FA + FB + FC + FD = aO + Ob + bO + Oc + cO + Od + dO + Oe = aO + Oe
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 30
Les systèmes de forces
Fig. 42.
Fig. 43.
Quand le polygone des forces est ouvert, cela conduit à une force résultante R qui peut être
déterminée graphiquement. Soit le système de forces FA , FB et FC appliquées sur un corps
solide (voir fig. 43, a) ; le polygone des forces est construit sur la fig. 43, b. La résultante R
sur le polygone des forces est représentée par le côté ad (voir fig. 1, b). On a vu également
que le système de forces FA , FB et FC peut être remplacé par deux forces aO et Od dirigées
suivant les lignes O1A1 et C1O2 sur le polygone funiculaire ; donc, la résultante R doit passer
par le point d’intersection O3 des lignes d’action de ces deux forces. Ainsi, du point O3,
menons la parallèle à « ad » sur le polygone des forces ; cette droite parallèle à « ad »
constitue la ligne d’action de la résultante R et cette dernière peut être appliquée à n’importe
quel point de cette droite. On conclut donc que la résultante est dirigée suivant une droite
passant par le point d’intersection des prolongements des deux côtés extrêmes du
funiculaire.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 31
Les systèmes de forces
Quand le polygone dynamique est fermé et que le funiculaire ne l’est pas, alors le système des
forces se réduit à un moment résultant M. Dans ce cas, les côtés extrêmes du polygone
funiculaire seront parallèles : en effet, si le polygone des forces est fermé, les premier et
dernier rayons polaires se trouvent confondus. La distance d entre ces deux droites parallèles
suivant lesquelles sont dirigées les deux forces auxquelles est réduit le système de forces
coplanaires constitue le bras de levier (distance mesurée à l’échelle des longueurs). Le
moment résultant sera le produit de la force mesurée à l’échelle des forces par le bras de
levier mesuré sur l’échelle des longueurs choisie pour le dessin principal :
M = Fd (52)
Pour des forces parallèles, la construction est analogue.
5.4. Applications
Détermination des réactions d’appuis
Les réactions d’appuis peuvent être déterminées graphiquement en construisant pour cela le
dynamique et le funiculaire qui doivent être tous deux fermés en tenant compte des forces
actives données (agissantes) et des réactions des liaisons. Pour cela, on doit représenter le
corps solide à une échelle de longueur déterminée et construire le dynamique à une échelle de
forces appropriée (par exemple, pour les longueurs : « 1 cm pour 1 m » et pour les forces : « 1
cm pour 10 kN »).
Détermination des efforts dans les barres en considérant nœud par nœud
On peut calculer les fermes, c’est-à-dire déterminer les efforts dans les différentes barres
d’une ferme plane graphiquement. Pour cela, on calcule d’abord les réactions d’appuis, soit
analytiquement à partir des équations d’équilibre de la statique, soit graphiquement en
construisant les polygones dynamique et funiculaires. Après cela, on examine l’équilibre de
chaque nœud comme la première fois en commençant par les nœuds où le nombre
d’inconnues ne dépasse pas deux. On isolera ce nœud de la ferme et remplacera l’action de la
partie rejetée par les efforts dans les barres (réactions des barres). Les forces agissant sur le
nœud sont représentées sur une échelle donnée ; des extrémités de des forces, on mènera les
parallèles aux barres jusqu’au point de leur intersection. On trouve ainsi un polygone de
forces fermé dont les côtés nouvellement formés représentent les efforts dans les barres
considérées. On procède ainsi pour tous les nœuds pour déterminer les efforts dans toutes les
barres de la ferme.
Cours de Mécanique rationnelle, par H.A. DICKO, Ph.D (ENI-ABT de Bamako, Mali) 32
Les systèmes de forces
Dans la détermination du sens (traction ou compression) des efforts trouvés par rapport au
nœud considéré, on tiendra compte du fait que, dans la représentation graphique, l’extrémité
d’un vecteur-force doit toujours être à l’origine (le début) de l’autre vecteur, autrement dit le
point de rencontre des directions de deux vecteurs-forces est toujours l’extrémité (la fin) d’un
vecteur-force et l’origine (le début) de l’autre vecteur-force.
Le calcul graphique d’une ferme plane peut être effectué plus rapidement avec des résultats
sous une forme beaucoup plus compacte si l’on regroupe tous les polygones de forces
construits pour tous les nœuds en un seul diagramme appelé diagramme de Maxwell-
Cremona ou tout simplement le diagramme de Cremona. Ce diagramme permet de
déterminer les valeurs et la nature (traction ou compression) des efforts dans chaque barre de
la ferme. Pour construire un tel diagramme, on détermine d’abord les réactions d’appuis
comme d’habitude, puis on considère un polygone des forces avec toutes les forces
extérieures agissant sur la ferme (forces données et réactions de liaisons) ; un tel polygone
doit être fermé (condition d’équilibre). Pour cela, on fera de manière que toutes les forces
extérieures soient représentées en dehors du contour de la ferme et on désignera par des
symboles les zones entre les forces extérieures et le contour de la ferme. La désignation de ces
zones se fera de façon à contourner la ferme dans le sens des aiguilles d’une montre. Puis, par
d’autres symboles, on désignera les différentes zones intérieures de la ferme délimitées par les
différentes barres. Les différents nœuds sont désignés par d’autres symboles. Ainsi, l’origine
et l’extrémité de chaque force extérieure et de chaque effort seront désignées par les symboles
correspondant aux dénominations des zones :
pour les forces extérieures, ce sont les zones situées à gauche et à droite lorsqu’on
décrit le contour de la ferme dans le sens des aiguilles d’une montre ;
pour les efforts dans les barres, ce sont les zones rencontrées lorsqu’on fait le tour du
nœud considéré dans le sens des aiguilles d’une montre.
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