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Concours
Tuba à Tours

N° 12 IV-2008
Baptiste PIANI
Hommage à Freddie HUBBARD

Vivre la Musique
à DISNEYLAND PARIS

ENTRETIEN
AVEC
N°12 octobre-novembre-décembre 2008

ROBERT
FIENGA
Nouveau
Jeu concours Gazette des Cuivres : Gagnez un Prodipe®SOLO

N° 12
. . . et retrouvez toute l’actualité des > page
IV / 2008sur
Cuivres 1
http://gazettedescuivres.free.fr
Sommaire
Editorial
pages 3 à 5
Concours
Européen de jeunes trompettistes d’Alençon
pages 6 à 9
Concours National
Euphonium, saxhorn, tuba à Tours
pages 10 à 12
Concours de TUBA de Porcia (Italie)
pages 13 à 14
Les Orchestres à Disneyland Resort Paris
Entretien avec Robert Fienga
pages 15 à 16
Quatuor 1084°C
C’est Show de Jean-Claude Decalonne
pages 18 à 19
Facteur en Suisse Finalement, la solution, c’était la Musique...!
René Hagmann
pages 20 à 21
C’était la pleine débâcle ! Quand l’économie mondiale s’écroulait,
Les Brass Bands en France donnant une justification à la déliquescence de tout... Quand la mi-
pages 23 à 26 sère culturelle révélait des artistes de bazar, quand les conservatoires
perdaient lors de chaque rentrée de nombreux élèves...
Les Cuivres ont droit au chapitre
pages 28 à 33 Nous croyions tous tout savoir en matière musicale et nous avions,
Les parutions, CD sans doute, oublié qu’il fallait transmettre, et cela de la manière la
plus ludique qui soit, ne pas avoir peur de changer de méthode, d’uti-
Les Infos liser les pédagogiques d’aujourd’hui, afin de remettre de la passion
pages36 à 44 dans le débat artistique.
Longtemps, trop longtemps, la musique fut réservée à une élite...
Tellement réservée qu’elle pouvait être triste, tellement sérieuse et
contraignante que plus personne ne s’y intéressait.

Puis les orchestres à l’école sont arrivés, ont épanoui des enfants par
Parution trimestrielle. classes entières, prouvant qu’ils étaient le plus bel outil social que
Editeur : Association Studio des Arts l’on pouvait imaginer.
12, rue Plantin 37270 Montlouis sur Loire Alors commençaient à naître de nouveaux espoirs, de nouvelles fa-
Directeur de publication : Frédéric Casado çons de voir et de ressentir la Musique ; la méthode changeait, la
Directeur de la rédaction : Yves Rémy manière d’enseigner s’adaptait aux enfants de l’époque, la notion de
Dépôt légal : N° 12-IV-2008 - Décembre 2008 plaisir semblait réintégrer les apprentissages. Peu à peu, les intégris-
I.S.S.N. 0996-5122 tes des vieilles méthodes perdaient leur influence pendant que l’art et
Commission paritaire : CPPAP N° 01 09 G 88 792 le plaisir s’installaient dans les écoles et les collèges.
Gazette des Cuivres 49, bld Paul Langevin 37700 Alors, dans certains établissements classés “prioritaires”, mais pas
Saint Pierre des Corps - France seulement, les équipes enseignantes ont vu des groupes entiers d’en-
Tél. 09 50 39 92 64 // Fax 09 56 11 14 87 fants et d’ados se transformer, s’épanouir, parfois même miraculeu-
email : gazettedescuivres@yahoo.fr sement s’intégrer à l’école et s’y sentir bien. Cela faisait tellement
http://gazettedescuivres.free.fr de bien que c’est à partir de là que l’idée de développer partout ce
Imprimerie : Graphival Transprint dispositif des orchestres à l’école est devenu légitime, que son indis-
3 r Sublainerie 37510 Ballan Miré pensabilité fut reconnue et commençait à justifier les centaines, puis
Prix de vente au numéro : 6 Euros - les milliers d’emplois de musiciens qui y intervenaient.
Abonnement annuel : 20 Euros
Demain, si rien ne vient perturber le développement logique de ces
> par courrier
...
> Par paiement Paypal
Sur le site http://gazettedescuivres.free.fr
Editorial - suite
...

orchestres au sein de l’éducation nationale, nous pourrons


constater que l’utopie musicale aura changé le paysage cultu-
rel français : des concerts plus nombreux et remplis d’enfants,
des écoles de musique avec à nouveau des files d’attente ;
une nouvelle mission, une nouvelle reconnaissance pour les
musiciens, une relation forte entre les acteurs de l’éducation
et ceux de la culture, du social, de la jeunesse...

Voilà ! C’était donc la solution... Elle était toute simple...


Remettre l’art et la culture au cœur de l’éducation.

Ce texte utopique est tout près de ce qui sera peut être une
réalité prochaine.
Que manque t’il ? Sans doute un engagement plus grand des
musiciens qui ont un peu ces-
sé d’y croire ! Oui, un grand
renouveau est en train de
s’opérer... Oui, il est établi
que l’orchestre est sociale-
ment l’outil qu’il fallait pour
rendre toute sa cohésion à
l’école... Oui, le changement
se fera avec les musiciens in-
tervenants, les Professeurs des
Conservatoires car ce sont eux
qui possèdent le savoir faire...
Oui, une période économiquement désastreuse est propice à
l’épanouissement de l’Art et la Culture, simplement parce que
c’est tout ce qui nous reste ! Durant la cérémonie de
Contrairement à ce que beaucoup semblent imaginer, les insti-
tutions sont prêtes à ce grand changement. Mais les musiciens
déclaration du Palmarès
le sont ils ? Se sont ils déjà informés, se sentent ils encore Le jury :
animés par la dimension sociale du projet ? Thierry CAENS, Pierre
Jusqu’au plus haut niveau, les récentes rencontres faites au
nom de l’Association “Orchestre à l’Ecole” prouvent qu’il exis-
DUTOT, Marc ULLRICH,
te de bonnes volontés prêtes à faciliter la mise en place du plus Franck PULCINI, Bernard
bel exemple d’égalités des chances que constituent les OAE. JEANNOUTOT et M. le
Fin janvier 2009, le www.orchestre-ecole.com ne sera plus un Maire d’Alençon.
blog, mais le site officiel de l’Association Orchestre à l’école.
Vous comprendrez que le travail de l’ombre effectué par les ac- Organisation du Concours :
teurs de l’Association a été considérable et que ceux qui nous
aident désormais ont un pouvoir de décision et mettent à notre CRD de la Communauté
disposition des moyens importants. Urbaine d’Alençon
Jean-Claude Decalonne
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5e Concours
Européen
de Jeunes
Trompettistes
Alençon

PALMARES Lucas Lipari reçoit le prix des mains


de Gérard Klein, luthier - Atelier
Catégorie A d’Orphée - Le Mans

1er prix Lucas LIPARI - 12 ans


Classe de Gérard Boulanger au CRR PARIS
2e prix Tiago André RODRIGUES - 11 ans
Classe de Paulo VEIGA au Conservatoire de Povoa de Varzim
3e prix Amaury GAGELIN - 10 ans
Classe de Jérome PRINCE au CRD Bourgouin Jallieu

La valeur n’attend pas le


nombre des années

Filip Orkisz - 12 ans


Catégorie B

1er prix Filip ORKISZ - 12 ans


Classe de Philippe GENET au CRD Villeurbanne
2e prix Antony QUENNOUELLE- 16 ans
Classe de Franck PULCINI au CRR Mulhouse
3e prix Xavier GENDREAU- 17 ans
Classe d’Elisabeth NOUAILLE de GORCE au CRR Versailles

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Venus du Portugal, David dos Santos Ferreira - 13 ans
et Tiago André Rodrigues - 11 ans (deuxième prix de la
catégorie A) et Thierry Caens.

Maximilien Sutter, 14 ans


venu de la ville de AAlen (Allemagne)
et Franck Pulcini.

Le trompettiste Ibrahim
Maalouf avec de nouveaux
fans après son concert sur
la scène de LA LUCIOLE
d’Alençon.
Un programme inventif
inspiré de son premier album
Diasporas.
Ibrahim était quelques jours
plus tôt sur la scène du
Chatelet à Paris en compagnie
du chanteur Sting dans l’opéra
“Welcome to the Voice”

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Filip ORKISZ

Filip, né en 1996, a commencé l’éveil musical à l’age de trois ans à l’Ecole Willems Ryméa de Lyon.
De six à neuf ans ans, il y a étudié le piano, sérieusement, mais sans manifester un enthousiasme particulier.
A huit ans, il a annoncé qu’il voulait jouer de la trompette, parce que «c’était un instrument rigolo» et parce qu’«il
aimait bien le jazz»- qu’il écoutait souvent en voiture avec son père.
Il est entré alors dans la classe de Philippe GENET à l’ENM de Villeurbanne où il a fait de rapides progrès grâce
à un enseignement à la fois rigoureux et dynamique basé sur des cours collectifs et individuels abordant à la fois
les esthétiques du classique et du jazz.
Il a participé à deux reprises à un week-end de stage à l’Ecole de Musique de Caluire et a pu découvrir d’autres
professeurs comme André JUNG, Frédéric MELLARDI et Luc DELBART.

Au cours de l’année 2008, Philippe GENET l’a encouragé à participer au


concours de Lempdes en mars, dont il a remporté le premier prix dans la
catégorie «Cycle II - 2e année» et le prix spécial SML, ainsi qu’à celui de l’Isle-
sur-la-Sorgue en mai où il a obtenu le 2e prix dans la catégorie «Moyen».
Au cours de l’été 2008, il a participé à l’académie Eurocuivres à Montbéliard
où s’est exprimé son désir de devenir trompettiste.
En 2006 son professeur avait déjà envisagé Alençon en catégorie moins de
13 ans, mais un accident à la bouche avait interrompu la préparation.
Après ses succès dans les concours précités, Filip attendait l’édition de
2008 avec impatience. Parce qu’il avait déjà joué plusieurs morceaux de
la catégorie A et présenté Contrapunctus d’André TELMAN (proposé en
catégorie B) à l’Isle-sur-la-Sorgue, son professeur a choisi de le préparer
dans la catégorie B avec Polymecanos de Thierry MULLER.
La préparation de la pièce composée pour le concours, Hannah (a),
avec piano préparé, s’est effectuée «en famille», sa sœur Ania (15 ans)
ayant eu à cœur de l’accompagner au piano comme pour les précédents
concours. Elle a dû elle-même fournir un travail pianistique important
pour s’approprier la pièce de Martin MOULIN. Ils ont ainsi travaillé
intensément pendant les trois semaines précédant le concours sous la
conduite régulière de Philippe GENET qui leur a permis de comprendre
une musique qui leur est peu familière. Ils n’ont, en revanche, découvert
le piano vraiment préparé que lors des répétitions à Alençon.

Ania et Philip ORKISZ

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La renaissance des
Cuivres Français

Dirigé par Thierry Caens, le dixtuor des Cuivres


Français a fait voyager le public d’Alençon de Ga-
brielli à Piazzola. en revisitant la Toccaa et fugue
de Bach, un Best of de Beethoven et les musiques
pour l’image de Georges Delerue, Nino Rota ou Mi-
chel Colombier.
Les Cuivres Français rassemblent les musiciens
de très haut niveau et joue aussi le rôle d’insertion
professionnelle pour les jeunes. Fondé en 1989, le
pupitre avait à l’époque accueilli Christian Léger.
Celui-ci anime maintenant avec Thierry Caens la
classe de trompette du CNSMD de Lyon. C’est au
tour d’un de leurs étudiants, Anthony Abel, d’être
entouré de Marc Bauer, de Guy Messler et de Thierry
Caens au pupitre des Cuivres Français.

Anthony ABEL,
Nouveau membre des Cuivres Français
L’insertion professionnelle C’est au Conservatoire National de Région de Lyon qu’An-
thony ABEL effectue l’ensemble de son cursus dans la
classe d’Eric Planté, récompensé par le Diplôme d’étu-
des Musicales en 2003 et celui de perfectionnement en
2005 dans la classe d’André Jung. Il poursuit désormais
son apprentissage au Conservatoire National Supérieur de
Musique de Lyon dans la classe de Thierry Caens et de
Christian Léger. Titulaire du Diplôme d’Etat de professeur
de Trompette, il enseigne en région Lyonnaise dans les
écoles de Musique de Limonest et Irigny. Anthony tra-
vaille avec différentes productions et divers orchestres
dont l’Opéra National de Lyon, l’Orchestre National de
Lyon, l’Orchestre d’Auvergne, ainsi qu’en soliste avec
l’Orchestre National d’Harmonie des Jeunes. Il est invité
au poste de trompette solo à l’Orchestre Frexeinet San-
tander. Il est membre l’ensemble de trompettes Qu’à 6
et, depuis peu, du grand ensemble des cuivres français.
Il se produit régulièrement en récital trompette et piano,
notamment aux festivals internationaux de Santander et
Menton 2008.

N° 12 IV / 2008 > page 8


Martin Moulin
compositeur des deux pièces imposées en finale
Hannah (a) et Hannah (b)
éditées chez musiqueenligne.com

Pour la pièce réservée aux plus jeunes de la catégorie A, j’ai souhaité


former un duo trompette et clarinette, plutôt que l’attendu piano
accompagnateur. Formée à partir d’un palindrome sans objet musical
évident, de forme interrogative et symétrique, elle est prétexte au travail
sur l’imbrication entre trompette en sib et clarinette en sib. Loin d’être
une pièce concertante accompagnée, «Hannah» (b) est une tentation
de créer, pour l’occasion, un «instrument hybride» joué par les deux
interprètes. En ce sens, équilibre des timbres et exactitude de la mise
en place doivent rester l’objet de toutes les attentions. Plus qu’une
confrontation quelque peu théâtralisée des deux instrumentistes, leur
présence fait référence à deux personnes qui se ressemblent mais qui
ont leur propre chemin à parcourir. Musicalement j’ai usé du procédé
de l’hétérophonie. Cela doit mettre en évidence la personnalité des
interprètes. C’est une première démarche vers l’expression gestuelle au
service de la musique que les écoles de musique doivent encourager.

La pièce pour les plus candidats plus avancés fait appel au piano. J’ai voulu un piano « préparé »
et la trompette avec sourdine (harmon). Comme pour l’autre pièce c’est la recherche d’un timbre
nouveau venu de l’alliance des instruments qui reste l’objectif. La partie mélodique de trompette
n’est pas sur un plan hiérarchique de l’accompagnement. C’est un doigt supplémentaire du pianiste.
Le trompettiste doit être dans une attention extrême pour créer cette sonorité spécifique dans ces
blocs unis sans sens intrinsèque joué seul. Mon but étant que l’aspect musique de chambre soit
vécue pour ces jeunes gens dans une véritable osmose.

Le concours européen d’Alençon lancé en 2000 sous l’impulsion des professeurs de


trompette Régis Rouillard et Mathieu Desthomas du CRR d’Alençon consacre des
jeunes de talents qui des années après ont toujours la même passion.
Quatuor de trompettes des anciens lauréats interpréte le Carnaval de Venise version
de Thomas Stevens accompagné par l’orchestre symphonique d’Alençon dirigé par
Jean-Yves Fouqueray
> Alexandre Welmane Premier Prix en 2000
> Aurore Prieur Premier Prix en 2006
> Pierre Macaloso Premier Prix en 2002
> Pierre Désolé Premier Prix en 2004
Les trois derniers lauréats poursuivent leurs études aux CNSMD - Lyon ou Paris et le premier
Alexandre Welmane à Levallois Perret avec Simon Orlick.

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2ème Concours
National
saxhorn -
euphonium - tuba
de Tours

Pour concourir les


saxhornistes, euphoniumistes
et tubistes français devront-
ils encore courir le monde
entier sans une étape en
France ? NON.
La Ville de Tours devient
la Capitale du TUBA.
Le jeune Baptiste Piani, 11 ans, élève de la classe de Claude Lherminier
au CRR de Saint Maur, premier prix de la catégorie premier cycle.

Pour sa seconde édition, le concours national de


saxhorn - euphonium - tuba de Tours, initié par Stéphane
Balzeau a connu un franc succès avec la venue de 99 candi-
de tuba, saxhorn et euphonium. Avec deux postes à temps
complet d’assistants spécialisés confiés à Stéphane Balzeau
(CRR) et Antoine Marquis (EMMTours) la ville de Tours peut
dats et une couverture médiatique inédite pour un concours accueillir un nombre conséquent de jeunes tubistes en herbe.
de cuivres. En effet, les candidats jeunes ou moins jeunes ont La réussite de ce Concours National s’appuie donc sur une
fait l’objet de reportages télés, TVTours, France 3 et le journal réalité de terrain bien ancrée à Tours pour les cuivres graves.
de 13 heures de TF1 (lundi 19 janvier). C’est ce qu’on pu apprécier les membres du jury : Anthony
Caillet, Philippe Fritsch, Bernard Liènard, Arnaud Sevault, Da-
La Ville de Tours est une exception en matière de tuba et vid Maillot, Jean-Luc Petitprez, Sébastien Stein, Fabien Wal-
cuivres graves puisque depuis plus de cinq ans, ses établis- lerand et Thierry Thibault.
sements d’enseignement artistique, le CRR et l’Ecole Mu-
nicipale de Musique, dispensent un potentiel de 40 heures Si la moitié des candidats des catégories Premier et
Second cycle venait de l’agglomération tourangelle, les
jeunes à partir de 9 ans n’ont pas hésité comme leurs
aînés à faire de longs déplacements pour rejoindre Tours,
de Poitiers, Mâcon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Vannes,
Nantes, Paris, Versailles, Toulouse ou Eschentzwiller en
Alsace….

Calqué sur le déroulé des cursus des Conservatoires


ce concours national comporte six catégories distinctes
entre l’euphonium-saxhorn et le tuba.
Prestige : une nouvelle catégorie
Depuis la disparition de Prestige des Cuivres de Guebwiller,
plus aucun concours sur le territoire français ne s’adres-
sant aux cuivres graves, Stéphane Balzeau a ajouté une
nouvelle catégorie, Prestige pour euphonium-saxhorn.
12 candidats s’y sont confrontés, pour la plupart des étu-
diants du CNSMD ou fraîchement lauréat.
Cette catégorie, comme celle du DEM, est ouverte aux can-
didats étrangers et l’on peut souligner le déplacement de
Nicolas Indermühle venu de Suisse (Premier Pris DEM) et la
Stéphane Balzeau filmé pour le Journal de TF1. présence du Japonais vivant à Paris, Hiroshi Numayama.

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PALMARES
Adam Quinquenec 1er Cycle
Premier prix du second cycle. 1er prix à l’unanimité
A 13 ans et demi, élève Félicitations du Jury Baptiste PIANI
à l’euphonium de Volny 2ème Prix Jessica MANNEVEAU
Hostiou, Adam est déjà très 3ème Prix Adrien MAUNY
présent dans les pratiques
collectives puisqu’il participe 2ème Cycle
à l’Harmonie du CRR de 1er Prix Adam QUINQUENEC
Rouen et joue dans le Pop- 2ème Prix Corentin BAZIN
Symphonique des Jeunes de 3ème Prix Fabien COLANGE
l’Agglomération de Rouen sous Prix Coup de Cœur Marie JULIEN
la direction de Didier Beloeil.
3ème Cycle Saxhorn Euphonium
1 Prix
er
Thomas HARRISON
2ème Prix Yani ARAHB-NICOLAS
3ème Prix Jean-François SIMON

3ème Cycle Tuba


1er Prix Pierrick FOURNES
2ème Prix Tancrède CYCMERMAN
Thomas Harrison, 3ème Prix Julie D’AMATO
Premier prix au saxhorn des 2ème
cycle. A 16 ans cet élève de DEM Saxhorn Euphonium
Patrick Tréol au CRR de Caen 1er Prix Corentin MORVAN
et lycéen en 1ère S hésite encore 2ème Prix Amélie PRIEUR
pour sa prochaine orientation 3ème Prix Tom CAUDELLE
professionnelle. Ce premier résultat Prix Coup de Cœur Kévin ROBY
devrait l’encourager Prix Coup de Cœur Jérôme WISS

DEM Tuba
1er Prix Nicolas INDERMÜHLE
2ème Prix Guillaume ALBERT
3ème Prix Christian MELON

Prestige
1er Prix Ex-Aequo Vianney DESPLANTES
et Cédric ROSSERO
Prix Fernand Lelong Vianney DESPLANTES
3ème Prix Jean DAUFRESNE

Pierrick Fournes
Premier prix au Tuba - 3ème cycle - classe de Max
Fouga au CRR de Toulouse. Lycéen de 17 ans en
terminale TMD. Si c’est son premier concours, il est
déjà habitué de la scène en soliste. Il créera le 19 avril
avec l’harmonie de Lavelanet (Ariège) dirigée par son
professeur, Dartagnan, une œuvre pour tuba, harmonie
et récitant.

Sur les 99 candidats, 20 jeunes filles


étaient inscrites. Bernard Liènard remet
le troisième prix à Julie d’Amato dans la
catégorie 3ème cycle Tuba

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2ème Concours National
saxhorn -euphonium - tuba de Tours
Catégorie DEM : Les lauréats
Catégorie DEM Tuba : Tuba
Les finalistes Nicolas INDERMÜHLE (Suisse) (premier Prix)
Guillaume ALBERT (2ème Prix)
Christian MELON (3ème Prix).
Ils ont intreprété en finale le Concertino de Jan
Koetsier.
Christian Melon, 39 ans le plus âgé des candidats
amateurs. Ami d’enfance de Stéphane Balzeau et
d’Ivan Milhiet, il a chosi de rester parmi les amateurs. Il
continue de travailler dans la classe de Serge Bonvalot
au CRR de Grenoble et consacre ses loisirs à la
musique. Il ballade son tuba mib dans les harmoniesn
notamment celle d’Eybenes. Son espoir, ‘Ne pas rester
dans cette région l’un des rares tubistes amateurs à
rejoindre les orchestres à vent’.
Catégorie Prestige : Les finalistes
Catégorie Prestige : Saxhorn/Euphonium
Les finalistes Vianney DESPLANTES et Cédric ROSSERO, premiers
prix, Jean DAUFRESNE, 3ème Prix
Thomas DUPAYAGE et Bastien BAUMET.
La ville de Tours porte chance à Vianney Desplantes
déjà vainqueur de la première édition du Concours
National en 2007. Elève de Gérard Portellano à
Bayonne, il est depuis entré au CNSMD de Paris et au
pupitre de saxhorn/euphonium à la Musique de l’Air
de Paris où il a rejoint Cédric Rossero, titulaire du
diplôme du CNSMD de Paris.
Pour lancer la catégorie Prestige de ce nouveau
Concours National, 12 candidats - 7 au saxhorn et 5
à l’euphonium - ont joué le jeu de la confrontation et
ont interprétés pour les éliminatoires Soliloquies 1 et
2 de John Steven et en finale Fantasia di Concerto de
E. Boccalari. Bravo aux participants.

Novembre 2008

Concours international
de tuba
Palmarès Porcia - Italie
Premier Prix
Benjamin Pierce(USA)
seconds ex-aequo:
Jérémie Dufort et Séphane Labeyrie.
Une quarantaine de candidats inscrits, dont 7 français.
Le jury était composé de: Giampaolo Doro (directeur
artistique du concours), John Stevens (U.S.A.), Gérard
Buquet (France), James Gourlay (Grande Bretagne), Walter
Hilgers (Allemagne), Oystein Baadsvik (Norvège), Sandro
Gorli (Italie - président du jury), Miguel Moreno (Espagne).

La rédaction de La Gazette des Cuivres salue les concurrents


et les lauréats de ce concours qui voit la prédominance de
l’américain Benjamin Pierce qui successivement remporte
en 2008 les grands prix «Citta di Porcia» International Tuba
Competition, au Jeju International Brass Competition et à
Markneukirchen International Tuba Competition, aussi à
l’aise à l’euphonium qu’au tuba.
Nous saluons également le grand retour en pleine forme de
notre collègue et ami Français, Stéphane Labeyrie.

N° 12 IV / 2008 > page 12


N° 12 IV / 2008 > page 13
Vivre la Musique à

Chef d’orchestre
à Disneyland Resort Paris

Mickey Mouse a de grandes oreilles.


Sait-on pourquoi ?
Né en 1928, avec la première bande sonore synchronisée du dessin animé de Walt Disney, son
créateur a semble-t-il désiré qu’il entende la musique indissociable de son univers magique.
Ses thèmes sont maintenant éternels.
Disneyland Resort Paris les fait revivre au quotidien.
Si la musique enregistrée est omniprésente, la musique vivante reste indispensable au spectacle.
Photo ©Yves Rémy

Elle participe activement à chaque instant à la mise en scène des Parcs à thème. La musique
Disney a un style et une spécificité reconnue dans le monde entier. Il existe un son Disney :
populaire, joyeux, toujours de grande qualité et reconnaissable entre tous. A Disneyland Resort
Paris, une quarantaine de musiciens la défende sous la direction de Robert Fienga.

N° 12 IV / 2008 > page 14


D I S N E Y L A N D PA R I S
Entretien avec
Robert FIENGA
Robert Fienga, les Etats-
Unis sont-ils un passage
obligé pour se retrouver
directeur musical chez
Disneyland Resort Paris ?
Mon histoire avec Disney
était peut-être écrite avant
que je ne le sache.
Pour moi, elle passe bien sûr par
les Etats-Unis.
Tout jeune adolescent, travaillant le trombone au Conservatoire
de Nîmes avec un super professeur Claude Dorel, je rêvais avec
d’autres camarades d’aller aux Etats-Unis. J’avais lâché la
pratique de la trompette de mes débuts pour prendre le trombone.
J’étais intéressé par cet instrument, bien sûr soliste mais
également de par son registre pénétrant les voix intermédiaires
de l’harmonie. Attiré très tôt par l’écriture musicale, j’ai suivi
les cours d’harmonie et de composition. Vers 17 ans, j’ai réalisé
mon projet de voyage et je suis parti deux années consécutives
suivre un stage d’été à Berklee College.
Ce sera ensuite le CNSMD de Lyon dans la toute nouvelle classe
de trombone de Michel Becquet où j’obtient en 1986 les prix de
trombone, d’harmonie, d’orchestration et de fugue.
Bénéficiant d’une bourse des Ministères de la Culture et des
Affaires Etrangères je suis retourné m’installer aux Etats-Unis
pour étudier au California State University Northridge et au Dick
Grove School of Music à Los Angeles. Je m’y perfectionne dans
la composition l’arrangement et la musique de film et obtient un
Masters of Performing.
J’ai eu la chance aux Etats-Unis d’être admis après audition dans
l’un des meilleurs big bands universitaires, le CSUN California
States University de Northridge dirigé par Joël Leach. C’était
prodigieux. Quelle belle machine, nous participions à tous les
grands concours universitaires et le CSUN était toujours en tête
du palmarès. J’y ai beaucoup appris.
Aux Etats-Unis, j’ai rencontré des musiciens professionnels
classiques, de variété, de jazz et aussi des amateurs époustouflant
jouant dans les marching bands…
C’est cela aussi les Etats-Unis, le mélange des genres et le grand
spectacle. Ils ont compris que la musique s’écoutait aussi avec
les yeux.
Je suis marié à une américaine dont les grands oncles les frères
Green étaient de fameux musiciens. George Hamilton (1893-
1970) et Joe (1892-1939), tous deux multi-instrumentistes
étaient les meilleurs interprètes au xylophone de leurs temps et
avaient enregistré au cours des années 1910 avec l’orchestre de
John Philip Sousa.
Walt Disney leur demanda de participer à la bande sonore de son
premier dessin animé avec son synchronisé, intitulé Steamboat
Willie. Le 18 novembre 1928 au Colony Theater de New York,
Steamboat Willie est projeté au public. Cette date marque la
N° 12 IV / 2008 > page 15
Vivre la Musique à
naissance de Mickey Mouse. France, nous n’avons pas cette culture du ou encore les percussionnistes des
Voilà pourquoi je pense être quelque peu drill. Si les musiciens avaient l’habitude Tam Tam Africains, les musiciens sont
lié à cette histoire. de jouer en marchant, venant pour dispatchés dans divers ensembles.
beaucoup des musiques militaires, nous Cela permet aux musiciens de
Comment es-tu entré à Disneyland n’avons pas souhaité adopter la façon de s’investirent dans divers styles et de
Resort Paris ? marcher spécifiques des marching bands ne pas s’ankyloser et surtout s’ennuyer
De retour en France au début des américains. C’était trop de travail pour à jouer toute l’année le même
années 1990, je joue dans le big band quelques prestations annuelles pour les programme.
de Michel Legrand et m’intéresse aux grands événements. Fixer les musiciens J’ai la responsabilité de tout ce qui
arrangements et compositions. sur une seule formation aurait été une est musique vivante sur le parc, je
Quelqu’un m’a alors indiqué que le erreur. A Disneyland Resort Paris aucune m’arrange pour que les musiciens
soient partie prenante de leur jeu
même si il est encadré. Je ne veux pas
servir de la musique congelée quelque
peu réchauffée. L’investissement au
quotidien des musiciens est un gage
de satisfaction pour le public. Chaque
formation joue quatre fois une demi-
heure par jour. Deux heures en tout.
Cela laisse le temps de repos et de
répétition.
Cette saison de Noël nous avons
principalement deux formations
avec cuivres. Le big band Christmas
Story Orchestra qui joue au Lucky
Nugget Saloon. Deux trompettes, deux
trombones, saxophones, clarinette et
rythmique avec vibraphone. C’est une
ambiance feutrée sur des arrangements
jazzy de thèmes de Noël. J’utilise
beaucoup les sourdines pour les cuivres
et laisse aux musiciens quelques
improvisations et des responsabilités
de solistes. Des arrangements comme
What are you doing new year’s eve sont
de belles musiques. Je ne recherche pas
Les cuivres du Christmas Story Orchestra mettent les sourdines
la simplification, cela doit être un vrai
Trompettes : Stéphane Golliot et Thierry Delamarre
trombones : Frédéric Gozlan et Vincent Renaudeau produit musical.
Tout comme le quintette de cuivres qui
nouveau Parc Disney en configuration formation n’est d’ailleurs figée. se produit près de la cheminée. C’est
en France recherchait un arrangeur Pendant la période d’hiver, les musiciens un répertoire festif de chants de Noël
pour diriger les formations. Je me suis ne jouent pas en extérieur. arrangés et de quelques polkas.
présenté à Vasile Sirli, le responsable de Le climat francilien n’a pas les faveurs
la musique. J’ai commencé à travailler de celui d’Orlando en Floride ou du Je remarque que tu as préféré deux
en tant qu’intermittent sur quelques Disneyland de Los Angeles. Il fallait trombones plutôt qu’un cor.
projets avant d’intégrer à part entière le donc s’adapter Oui en effet, nous
département de musique. Il y avait pas et protéger les Fixer les musiciens sur une n’avons recruté aucun
mal de choses à faire car tout était à musiciens pour seule formation, le Marching corniste à Disneyland
construire. J’ai eu la responsabilité de leur éviter de Band, aurait été une erreur. A Resort Paris. Au départ,
plus en plus d’orchestres. jouer à l’extérieur Disneyland Resort Paris aucune c’était pour le marching
par tous les band et le cor ne s’y
formation n’est d’ailleurs figée.
Quelle formation as-tu créé en premier ? temps. prêtait pas et nous nous
Le marching band, bien sûr pour les Pour chaque sommes habitués à ne
Parades dans Main Street. C’est l’image saison, printemps-été, les Festivités pas penser pour le cor. En revanche,
musicale des Etats-Unis. d’Halloween suivies de la saison de Noël je suis sensible au trombone basse et
Nous avons donc recruté des vents, et la celle de mi-janvier à mars, nous incite les trompettistes à jouer le bugle
des cuivres – trompette, trombone, constituons des formations musicales ou le cornet, le tubiste l’hélicon.
tuba et percussions. Les cuivres sont spécifiques. Exceptés certains
majoritaires. instrumentistes spécialistes comme les Y a t-il un instrument plus difficile à
Nous avons longuement répété guitaristes jouant le ukulélé ou la guitare recruter ?
musicalement et pour la Parade. En ténor du western swing, les violonistes Oui. Le tuba. Nous avons eu plusieurs
N° 12 IV / 2008 > page 16
D I S N E Y L A N D R e s o r t PA R I S
tubistes mais contrairement aux autres La première formation est interne. Je Brass Huit à Musicora.
musiciens et au trompettistes en rappelle que je sollicite les musiciens Les Tam Tam Africains se sont produit
particulier nous avons des difficultés à pour leur proposer d’aborder des styles en France et aux Etats-Unis invités par
les fidéliser. Heureusement, nous avons vraiment différents. A certains, je lance Walt Disney World Resort à Orlando.
une base de données de musiciens des messages « subliminaux » pour
remplaçants très affinée en fonction les inciter à s’orienter ou à déclencher Les échanges avec les parcs américains
des styles et des caractéristiques en eux des nouvelles ressources. Je sont-ils fréquents ?
souhaitées. Notre niveau de recrutement remarque parfois qu’un instrumentiste Bien évidemment, les américains ne
est exigeant. voudrait improviser mais n’ose pas se nous ont pas attendu mais c’est très
lancer. Alors on l’aide et on le rassure. facile de travailler avec eux.
Combien de musiciens au total ? Ou bien tel autre pourrait jouer d’un Je me souviens d’avoir contacté un de
37 musiciens dont une majorité de autre instrument pour se lancer un défi. mes auteurs favoris Buddy Baker, l’un
cuivres. On se débrouille pour lui en prêter un… des grands compositeurs Disney (Rox et
Certains sont avec nous depuis le Nous faisons aussi appel à des moyens Rouky). Je l’ai appelé un jour et il m’a
début. Nous engageons aussi beaucoup extérieurs comme des master class. invité à venir le voir chez lui, à Sherman
d’intermittents remplaçants. Entre 1997 et 2000, nous avons lancé Oaks, alors qu’il ne me connaissait
un programme de stages d’été avec même pas ! Nous avons beaucoup parlé
Perçois-tu un changement depuis 15 l’International Students Show Band. de tout ce qu’il a fait pour Disney. Je
ans ? Nous recrutions des jeunes européens de lui ai demandé beaucoup de conseils
Oui, énorme. Les jeunes musiciens qui 18 à 22 ans pendant l’été qui jouaient en matière de musique et de métier. Il
nous rejoignent sont vraiment très forts avec les musiciens du parc. Une année, était d’une telle générosité, d’une telle
techniquement et on peut le dire plus nous avions invité le trompettiste Bobby gentillesse, et en même temps d’une
ouvert sur différents styles. Même sur Shew. C’était très formateur pour tous. grande expérience et sagesse. Il reste un
l’instrumentation, ils sont plus souples Nous avons également d’autres projets bel exemple à suivre. Tout ce qu’il m’a dit
que notre génération. pour les mois qui viennent. me parle encore beaucoup aujourd’hui.
Ils n’hésitent plus à jouer différents
instruments pour une recherche de style Les ensembles musicaux sont-ils amenés As-tu des contacts avec des responsables
et de couleur sonore. En exemple, il n’est à jouer à l’extérieur du parc ? de Disney aux Etats-Unis ?
pas rare que les trombonistes jouent pour
l’ensemble de cuivres un 42 B Bach ou
un 88h Conn avec une embouchure de 6
½ AL et prennent pour le jazz en petite
formation un 12 Bach ou 2 B King avec
une embouchure Bach plus petite N°
7 ou 12. C’était l’usage aux Etats-Unis
où les trombonistes jouent facilement
l’euphonium.
Cela entre dans les esprits en France.
C’est tant mieux.
J’ai vu pendant mon séjour d’études aux
Etats-Unis des camarades préparant le
Master of Music Teaching pour enseigner
dans les collèges s’initier à plusieurs
instruments. En face d’une classe, il
peuvent ainsi animer un orchestre à vent
en donnant des indications techniques
efficaces.
En France, nous revenons à une
polyvalence instrumentale salutaire
à mon sens. Comme avant guerre
et jusqu’aux années soixante où un
musicien professionnel de jazz ou de
Quintette de cuivres
variétés jouait de plusieurs instruments. Trompettes, Richard Long et Julien Buri - trombones, Eric Davergne et Stéphane Paris - tuba, Barthélémy Jusselme
Actuellement, la dure loi du métier de
musicien reprends ses droits et l’hyper Oui, je programme également des Quand Roy Disney, neveu de Walt Disney,
spécialisation instrumentale n’est plus à formations hors du parc. Certaines ont est venu pour l’ouverture du Parc Walt
idolâtrer. participé trois fois au festival de Jazz de Disney Studios, à Marne-la-Vallée, je lui
Vienne. Ciné Classics, un septette façon ai fait parvenir un petit mot lui expliquant
En tant qu’entreprise, Disneyland dixieland mené par le saxophoniste Jean ma filiation avec les frères Green. Il m’a
Resort Paris favorise-t-elle la formation Estève s’est produit au festival d’Orléans alors très gentiment répondu et m’a mis
professionnelle ? et au festival des Puces de Montreuil, le en contact avec une responsable des
N° 12 IV / 2008 > page 17
archives de Burbank qui m’a envoyé des
petits commentaires que Walt Disney
faisait à l’époque sur les frères Green.
Disney et moi, c’est une vieille histoire
de famille ! Et comme Roy Disney me
l’a écrit il y a deux ans, “it’s a small
world after all!”.

Comment travailles-tu les musiques


venues des Studios Disney ?
Nous adaptons les spectacles musicaux
Disney en version française et nous
refaisons intégralement toute la musique
et les enregistrements. Nous avons sur
La Fanfare du Château le parc, un studio d’enregistrement pour
Stéphane Golliot, Frédéric Delbecq, les parties vocales et rythmiques.
Julien Buri, Richard Long, Pascal Depuis 1996, j’adapte les grands shows.
Boulan, Stéphane Loridan, Claude Le premier a été Disney Classics. Puis
Gantiez, Benoit Boutemy, Frédéric
Winnie the pooh, Mickey’s show time.
Tonneau, Frédéric Gozlan
Nous avions enregistré la partie big
band à Paris et l’orchestre symphonique
à Budapest. Puis La Légende du Roi
Lion ou plus récemment High School
Musical en Tournée.

C’est une autre facette de ce métier de


gérer les parties vocales, du casting au

Photo ©Disneyland Resort Paris

N° 12 IV / 2008 > page 18


travail final. Est-ce différent du travail Je crois que l’été on peut voir et entendre D’autres ensembles comme les Gold
avec les instrumentistes ? une fanfare ? Diggers joue les grands classiques du Far
Oui au moment du casting on s’accorde Oui, elle sonne durant la haute saison West avec cinq musiciens : un violoniste,
à trouver des jeunes personnalités qui et se compose de 4 trompettes, 4 un contrebassiste qui joue aussi du
ont un « package » équilibré entre chant, trombones dont un basse, deux hélicons fiddle, un trompettiste (façon mariachi),
comédie et chorégraphie. et deux tambours. C’est La Fanfare un pianiste et un percussionniste.
Mon rôle consiste à adapter la musique du Château. Les musiciens arrivent,
et à harmoniser des parties vocales costumés en habits de colonel d’opérette, Tu as dirigé à nouveau le marching
supplémentaires sans porter atteinte à et changent de position en fonction des band en mars 2007 à l’occasion du
l’intégrité de l’œuvre originale. Tout en morceaux, comme sortis d’une boîte à lancement officiel du 15e anniversaire
tenant compte des problèmes humains. musique. Leur répertoire se situe à la de Disneyland Resort Paris ? Quel effet
J’essaye d’apporter un peu de confort croisée de la musique Disney et de la cela fait-il ?
aux artistes pour obtenir un spectacle musique classique. Leur programme Je le fais toujours avec grand plaisir, et
de qualité sur tous les plans. C’est ainsi fait alterner les thèmes d’Hercule, Pink plus c’est rare, plus j’en ai de plaisir !
que sur les cinq shows quotidiens (soit Elephants On Parade, Higitus Figitus J’ai été extrêmement ému de voir la joie
dix spectacles par jour), on peut faire de Merlin l’Enchanteur, Beauty and the sur les visages de nos visiteurs à notre
alterner les chanteurs. Chacun d’entre Beast, Bibbidi-Bobbidi-Boo, When You arrivée. C’était énorme. Nous étions
eux peut faire soit le rôle principal, soit Wish Upon A Star, l’Apprenti Sorcier de presque 40 musiciens, tous sonorisés
« backup singer » (étudiant en art ou en Paul Dukas. Tout cela arrangé de façon avec des micros HF. Quand nous sommes
science), en alternance. très “Fantasyland” et très “fanfare” arrivés au bas de Main Street, je peux
avec une écriture soit modale, avec vous dire que c’était très impressionnant
Les partitions sont-elles réutilisables ? des accords creux de quarte et de ! L’émotion était palpable et nous
Nous avons ici à Disneyland Resort Paris quinte, dans la grande tradition de la étions tous ravis d’en faire partie. Nous
une bibliothèque musicale conséquente fanfare. Avec deux pupitres complets avions répété une semaine dans nos
rassemblant 4000 arrangements. 1500 de trompettes et de trombones, c’est locaux en coulisses. Cela demande
viennent d’Orlando qui dispose de vraiment impressionnant et cela sonne une telle énergie, c’est pourquoi nous
14000 ouvrages. magnifiquement bien ! Les musiciens nous présentons que très rarement en
jouent par cœur comme d’ailleurs toutes formation Marching Band.
les formations à l’extérieur.
Propos recueillis par Yves Rémy

N° 12 IV / 2008 > page 19


Quatuor
de
Cuivres 1084°C

C’EST SHOW
trompettes : Marc André & Vincent Mitterand
trombones : François Michels & Pascal Benech (basse)
De plus en plus, les musiciens cuivres inspirés par leurs aînés, le Canadian Brass et plus récemment
par les Viennois du Mnozil Brass s’attaquent au spectacle musical. Nous avons déjà évoqué dans nos
colonnes les ensembles de cuivres comme Epsilon, les trompettes de Lyon, Odyssée ensemble & Cie…
Aujourd’hui, le quatuor 1084°C qui fête ses dix ans d’existence se tourne résolument vers le spectacle
total. Ils préparent avec le metteur en scène Frédéric Baptiste leur prochain spectacle :
Dans le Vent.

1084°C La fusion du cuivre


Au départ, en 1998 c’est pour entrer En 2002, on nous a proposé une tournée de deux ans
dans la classe de musique de chambre de dans tout l’hexagone (de Boulogne-sur-Mer à Ajaccio) en co-
Jens McManama au CNSMD de Paris que production avec les Jeunesses Musicales de France. Nous
nous avons « fusionné » ce quatuor avec avons fait 127 représentations de “ZOOM SUR L’ÉCRAN”.
deux trompettes et deux trombones dont un Le quatuor s’est stabilisé durant cette tournée avec l’arrivée
basse. La difficulté de trouver un répertoire du trompettiste Marc André en remplacement de Géry Des-
original pour cette formation moins en vue muraux et de Pascal Benech suite au départ d’Olivier Demon-
que le quintette de cuivres avec cor, nous trond.
stimulait. Heureusement, François Michels Le virus de la scène nous avait contaminé.
nous a rapidement proposé des adaptations Après une période de doute et d’essai individuel et
et arrangements. Dix ans plus tard, c’est collectif, nous sommes, tous les quatre, maintenant convain-
toujours lui notre fidèle arrangeur. cus de vouloir participer comme musicien « classique » à un
Pour passer notre prix en 2000, nous nous nouveau métier : celui du spectacle musical total.
sommes lancés dans l’interprétation du premier quatuor à cor- Nous avons créé une compagnie “Cuivres à la Carte» et tra-
des de Tchaïkovski, adaptation réalisé par notre tromboniste vaillons avec un metteur en scène, un assistant, un chorégra-
basse Olivier Demontronde et de Jens McManama. Puis nous phe et un coach vocal. C’est un lourd investissement person-
nous sommes centrés sur des musiques plus populaires qui nel. Nous assumons le statut d’intermittent du spectacle et
exigeaient d’être « théâtralisées » contrairement au répertoire voulons aussi en être dignes. A l’instar des comédiens, nous
de concert. Pour exister et trouver des concerts, nous nous de- mettons à profit les périodes creuses pour répéter en groupe
vions d’être inventif. Si l’un de nos modèles reste l’ensemble et monter notre projet. Nous nous formons sur les plans ex-
Epsilon, nous nous sommes inspirés du groupe Chanson Plus tra-musicaux, chant, comédie, texte… C’est un travail de dé-
Bifluorée, un trio vocal déjanté. couverte de nos émotions profondes qui nous aide aussi pour
Nous nous sommes attachés à réaliser un « con- notre interprétation musicale.
cert amélioré » avec l’aide de Murielle Magellan, metteur La Spedidam nous apporte son aide et nous oriente
en scène et finalisés notre premier spectacle “ZOOM SUR pour monter notre futur spectacle : Dans le Vent.
L’ÉCRAN”, parodie de jeu télévisé revisitant les grand thè- Nous avons la chance de travailler avec un grand profession-
mes empruntés à la musique classique par la pub, les séries et nel, Frédéric Baptiste qui bâtit et met en scène ce spectacle.
les films de toutes générations. www.quatuor1084.com
N° 12 IV / 2008 > page 20
Questions au metteur en scène
Spectacle Dans le Vent
Frédéric Baptiste
> Frédéric Baptiste, vous mettez en interprétations ? l’histoire le justifie.
scène un spectacle autour de quatre Je commence par me poser des ques-
musiciens, en formation de quatuor de tions : quoi ? où ? qui est là ? à quel > Les musiciens formant le quatuor sont
cuivres, quelle approche scénique parti- moment de la journée ? Etc. Puis, j’ima- encore novices comme comédien. Quel
culière impose ce genre d’exercice ? gine le corps des acteurs sur le plateau travail particulier doivent-ils réaliser
Cela ne demande pas d’approche scéni- et je commence à rêver, à voir. Quand pour se libérer totalement sur scène ?
que particulière, puisque, comme à cha- j’arrive à la répétition le lendemain, tout Le seul travail à faire est d’être toujours
que fois quand je travaille, et quel que est réinventer avec eux. Car le fantas- au plus proche de soi, de ses émotions,
soit le projet, je pars du livret, des acteurs me et l’idée que nous avons des cho- de sa singularité.
et d’un espace vide. La seule contrainte ses, s’ils ouvrent des espaces intérieurs Ils ont la fraîcheur, l’énergie, la sponta-
nouvelle pour moi est celle qu’impose le de création, ne font pas le spectacle. néité des novices. Le pari sera de recréer
fait que les acteurs de «Dans le Vent» Je partage mes interrogations avec les cette fraîcheur à chaque fois qu’ils joue-
ont toujours un instrument en main (une acteurs et ensemble nous écrivons l’his- ront le spectacle. Et pour cela, il n’y a
trompette ou un trombone). Cela ne les toire dans l’espace, sur le plateau. Là qu’une solution : travailler, répéter, s’in-
empêche pas de bouger, de danser et de c’est l’instinct, l’intuition qui prennent terroger, creuser, aller plus loin, oser se
jouer la comédie. Ils sont épatants ! le relais. Cela est valable pour n’importe connaître vraiment pour ne jamais faire
semblant.
> La musique, composée Nous avons fait un travail d’ate-
d’une succession de pièces ar- lier de théâtre avant de com-
rangées pour cuivres, est-elle mencer les répétitions et de
l’élément central ? concevoir le spectacle.
Ce sont les personnages qui Ils ont improvisé puis écrit le
sont l’élément central de passé, l’histoire de leurs per-
«Dans le vent». Tel était le sonnages. D’où je viens ? Où
souhait des artistes du qua- j’en suis de ma vie ? Qu’est ce
tuor 1084°C quand nous nous qui m’a amené là, à m’ennuyer
sommes rencontrés. Et cela au fond de cette fosse d’orches-
tombait bien car c’est ce que tre ? Quel est mon plus grand
j’aime : que tout parte des souhait ? Etc. On ne peut pas
personnages, c’est à dire des entrer en scène sans être chargé
gens, des personnes. d’un imaginaire, d’une histoire,
La musique, à l’instar de la co- d’un désir, d’une intention. Tout
médie musicale anglo-saxonne cela donne vie au personnage.
(cf les films de Bob Fosse) in- Cela lui donne une épaisseur,
tervient dans le récit. Quand une conscience, une âme, un
le personnage se retrouve dans inconscient.
une situation émotionnelle
trop forte pour continuer à > Vous avez récemment parti-
parler, il se met à jouer de son cipé à la mise en scène, aux Fo-
instrument (ou à chanter). Et lies Bergères à Paris, de Caba-
quand les émotions sont trop ret, spectacle de Broadway dont
fortes pour simplement jouer la musique est au cœur, avec
ou chanter ce qu’il ressent, musiciens sur scène. Est-ce que
alors il se met à danser. ceci vous inspire pour créer les
C’est pour cela que je leur ai personnages du spectacle Dans
proposé de placer nos person- le Vent ?
nages dans une fosse d’orchestre où ils quel genre de spectacle où une histoire Plus exactement, j’ai été le metteur en
s’ennuient, pour voir ce que les corps se raconte. scène délégué par la production améri-
et les imaginaires avaient à raconter. caine pour assurer la direction artistique
Un sujet s’est imposé : la nécessité de > Comment rendre scénique cette inter- du spectacle CABARET à Paris, aux Fo-
s’évader quand on n’est plus en accord prétation musicale ? lies Bergère, spectacle qui a été monté à
avec soi-même. De se remettre en route En comédie, tout part du rythme. Broadway par Sam Mendes et Rob Mars-
vers de nouveaux horizons. C’est très musical. Et très physique. hall, et qui va partir en tournée nationale
Pour cela, je travaille avec une cho- la saison prochaine.
> Comment organisez-vous la mise en régraphe, Catherine Arondel, qui sait A nouveau, CABARET est une pièce de
scène pour ce lien entre les diverses mettre les corps en mouvement quand théâtre avec des numéros chantés et

N° 12 IV / 2008 > page 21


dansés. La musique a une place très importante, elle participe Il y a également Matyas Simon, un jeune acteur (et auteur
au récit. Mais ce sont les personnages et leurs destins tragi- donc) très doué pour composer des personnages hors norme,
ques qui sont au cœur de l’œuvre. bancales. Il a collaboré avec moi à l’écriture du livret.
«Dans le vent» est un spectacle beaucoup plus léger dans son Quand nos six imaginaires et nos six sensibilités se frottent, ça
propos, modeste dans sa mise en scène et dans sa produc- n’inspire plus, ça expire !...
tion.
Les personnages de «Dans le vent» n’ont pas été créés en ré- > En France, nous avons souvent la vision anglo-saxonne en
férence à quoi que ce soit. Ce sont les acteurs, c’est à dire les matière de spectacle intégral, danse, comédie, musique, chant
humains, les êtres vivants qui m’inspirent. Sur ce projet, ils comme référence mais qui nous semble inaccessible. Etes-
sont quatre : Marc André, Pascal Benech, François Michels, vous « intrigué » par le désir de nos quatre musiciens cuivres
Vincent Mitterand. qui se donnent à fond pour entrer dans cet univers ?
Intrigué ? Non. Excité. Le désir, ça excite, non ?!... Surtout
quand il est assumé.

> Comment dénommez cet univers, Théâtre musical, musi-


ques mise en scène, spectacle musical….
Les anglo-saxons le nomment «musical». En France, nous ne
savons pas nous mettre d’accord sur un terme précis. Specta-
cle musical ? Comédie musicale ?
Peu importe, puisque, pour tout vous dire, «Dans le vent» est
un «road movie musical».
J’espère que cette comédie inclassable, aux accents burles-
ques, aux arrangements cuivrés, donnera envie aux specta-
teurs d’être au rendez-vous !
Propos recueillis par Yves Rémy

Les musiciens de 1084°C


Marc André, trompette
commence donc la trompette à Namur et
poursuit au Conservatoire Royal de Liège.
Sa rencontre avec Pierre Thibaud avec qui il
va travailler plusieurs années en cours privé
est déterminante. Il se perfectionne ensuite
avec M. Vassé à Toulon, sa ville de résidence
actuelle.

François Michels, trombone ténor


Après trois ans d’études au CNR de Nantes
et deux ans au CNR de Rueil-Malmaison, il
entre au CNSM de PAris où il obtient son
premier prix en 2001.

Pascal Benech , trombone basse


Début au Conservatoire de Rouen dans la classe de Monsieur
Moisand puis le trombone basse, au CNSM de Lyon (diplômé
en 1998). Ses propres recherches et son bagage classique lui
permettent de s’intégrer à diverses aventures dans le monde du
jazz : l’Orchestre National de Jazz de C. Barthélémy, les “Spice’
Bones” de Sébastien Llado, le “Sacre du Tympan”, de F. Pal-
lem, “le gros cube” d’A. Darches, “Lola Granit” et le quintet
“500mg” d’O. Lété.

Vincent Mitterrand
Le Conservatoire d’Orléans et les stages d’harmonie, durant
l’été, le motivent pour progresser, et l’amèneront plus tard à di-
61, rue de Rome 75008 Paris riger une harmonie pendant près de 10 ans. Il obtient en 2001
Tél: 01 45 22 30 80 son premier prix au CNSM de Paris, ainsi que son Diplôme
d’Etat de professeur de trompette. Membre de l’Orchestre de
Tours Région Centre, il vient également d’intégrer l’Orchestre
des Concerts Lamoureux. Il travaille aussi pour diverses forma-
tions, notamment la compagnie d’opérette « Les Brigands ».

N° 12 IV / 2008 > page 22


Dans la plus pure tradition.

Les cuivres Xeno sont le fruit de trente années de recherche et de collaboration entre les plus grands
artistes internationaux et nos plus talentueux ingénieurs et artisans. Jamais une telle perfection dans la
fabrication des trompettes n’avait été atteinte.
www.yamaha.fr

N° 12 IV / 2008 > page 23


Facture Instrumentale
Genève
RENÉ HAGMANN
Fabriquant
Réparateur
Concepteur
René Hagmann, propriétaire de Servette-Music
est installé à Genève depuis 1978. Il gère entre
autre les ateliers de réparation/fabrication et
entreprend les développements techniques et
commerciaux de son système breveté le «Free-
Flow», cylindre pour trombone ténor et basse.
Cette activité de production est intense et la
gestion du magasin se fait en collaboration
étroite avec ses vendeurs. Pour eux, il est
nécessaire d’être en permanence à l’affût de
SERVETTE MUSIC nouveautés du marché, que ce soit dans les
rue Racine 1 - CH-1202 Genève - Suisse accessoires, les instruments ou le matériel de
réparation.
René Hagmann est avant tout un artisan passionné, mais aussi
un musicien de jazz classique et multi-instrumentiste.
Chez lui, que vous parliez le français, l’anglais, l’allemand
ou le suisse-allemand, vous aurez le meilleur accueil. Il sera
intarissable sur les commentaires techniques sur l’ensemble
des cuivres.

Le Free-Flow
Le cylindre pour trombone «Free-Flow» inventé par René
Hagmann offre de multiples avantages par rapport à un
cylindre conventionnel, homogénéité de son, justesse, facilité
de jeu.
A ce jour, plus de 10 000 cylindres ont été fabriqués et
vendus. Ils équipent à ce jour les trombones des plus grandes
marques comme Vincent Bach, Antoine René Hagmann, qu’est-ce qui vous a influencé
dans votre choix de carrière ?
Courtois, Thein, Besson, Schagerl, Lechner, e parer
Sa devis que l’on sait ré ! Mon père Otto Hagmann (1914-1980) était
Michael Rath... Vendre
ce l’on ven
d déjà passionné de lutherie cuivre et j’ai assisté
r ce que
et répare depuis mon enfance à ses travaux de cons-
Visitez le site dédié à ce produit : tructions de trompettes, trombones etc. Mon papa était
<http://www.trombone.ch> à l’origine mécanicien de précision en usine et tromboniste
amateur - j’ai suivi son parcours : musicien amateur ( école
de musique: euphonium puis trombone) et passionné de jazz
(autodidacte). A 15 ans entrée en apprentissage de mécani-
cien de précision avec certificat fédéral de capacité en 1969
- service militaire en fanfare d’armée suisse - puis 2 ans en
tant qu’outilleur dans une manufacture de bijouterie. En
1971 je commence à me former auprès de mon père dans les
cuivres et parallèlement en autodidacte dans les bois. C’est
un parcours naturel, sans calcul, au fil du temps, dans les 30
glorieuses...

Comment avez-vous appris ce métier ?


Ma curiosité et mon envie de comprendre les choses m’on
servi à avancer.

Quelles sont les difficultés les plus marquantes que vous avez
rencontrées ?
Celles de rassembler autour de moi des personnes passion-
N° 12 IV / 2008 > page 24
nées, de former une équipe cohérente avec, en point de mire le slo-
gan vieillot mais nécessaire dans notre branche professionnelle :
vendre ce que l’on sait réparer et réparer ce que l’on vend !
Aujourd’hui, je pense que c’est toujours d’actualité car c’est le seul
moyen de nous distinguer des ventes style internet, c’est la valeur
ajoutée indispensable aux petits détaillants.

Quelles sont les rencontres importantes qui vous ont aidé ?


Il y en de nombreuses à commencer évidemment par des artistes pas-
sionnants, suscitant les challenges, qui vous poussent à la réflexion,
à l’expérimentation. Je n’oublierais pas cet enseignant par exemple
qui m’a encouragé à chercher à améliorer le sib de la clarinette ou ce Y a-t-il des héritiers Hagmann ? famille ou collègue ?
chef d’entreprise français qui trouvait les cylindres thayer disgracieux C’est la grande question... j’ai deux fils (dont un est musicien, l’autre
et mal fichus... par là provoqua mon esprit inventif... dans la scénarisation) ; pour l’instant, leur chemin est différent... j’ai
8 à 10 ans pour trouver une suite...
Dans une ville de tradition horlogère, le travail de la facture instru- Propos recueillis par Cire Llonga
mentale respire t’il un air plus pur ?
il y a une influence certaine sur l’esprit de perfectionnement, un
de mes frères, boîtier de profession (fabricant de boîtes de montres
haut de gamme) m’a inspiré et, plus d’une fois, son savoir et sa
connaissance mon aidé à solutionner tel ou tel problème technique.
Ies instruments de cuivre ( et bois...) ne sont-ils pas un mélange
de bijouterie, de mécanique au service de l’art de la musique ? Un
instrument doit d’abord plaire au regard, puis au contact des doigts,
puis permettre de faire de la belle musique !

Aidez vous les jeunes dans leur envie d’apprendre ce métier ? com-
ment pouvez vous transmettre votre savoir ?
Plusieurs collaborateurs ( dont plusieurs ont plus de 20 ans de servi-
ce) sont issus d’un apprentissage dans mes murs - certains sont aussi
à la concurrence, c’est la vie. J’ai également une “nouvelle vague” à
l’atelier cuivre (trois personnes entre 21 et 28 ans).

LA MUTUELLE PROFESSIONNELLE D’ASSURANCE


DES MUSICIENS
ASSURE PARTOUT EN FRANCE
ET SANS INTERMÉDIAIRE
LES ÉLÈVES DE CONSERVATOIRES,
LES ÉTUDIANTS FUTURS PROFESSIONNELS,
LES MUSICIENS PROFESSIONNELS INSTRUMENTISTES OU
CHANTEURS, LES LUTHIERS, LES FACTEURS D’INSTRUMENTS,
LES ACCORDEURS, LES ASSOCIATIONS TELLES QUE :
ORCHESTRES, ENSEMBLES DE MUSIQUE, CHORALES,
HARMONIES, FANFARES, ÉCOLES DE MUSIQUE DE STATUT ASSOCIATIF,
ASSOCIATION DE PARENTS D’ÉLÈVES DE CONSERVATOIRES ...

MUTUELLE D’ASSURANCE DES MUSICIENS


CENTRE VAUBAN «LE ROCHEFORT»
201 RUE COLBERT 59000 LILLE
TÉL : 03 20 57 91 33 FAX / 03 20 74 06 09
E-MAIL : CONTACT@SMAMMM SITE : WWW.SMAMMM.COM

N° 12 IV / 2008 > page 25


Dimanche 25 janvier 2009
CRR de Paris – rue de Madrid

5e Championnat National
de Brass Band - CMF

David Read, Michaêl Forsyth, Frank Renton et Jacques Mauger

D
evant une foule considérable, enthousiaste toute la
journée, le Jury composé de l’anglais David Read, de
l’australien Michaël Forsyth et du français Jacques Mauger
a décerné en “Honneur” le grand prix du Championnat National 2009
au Brass Band Nord-Pas de Calais dirigé exceptionnellement par l’anglais
Frank Renton. Les Nordistes obtiennent la note de 19/20. AEOLUS Brass
Band dirigé par Bastien Stil continue sa trajectoire en remportant le premier prix
Mention Très Bien avec 18,50/20.

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TROISIÈME DIVISION PREMIÈRE DIVISION “EXCELLENCE*
Brass Band en Seine Brass Band « A Tout Vent » Brassage Brass Band
Palmarès
Direction Pascal Piedefer Direction William Houssoy Direction Mathias Charton
Premier Prix Premier Prix Mention Bien Premier Prix Mention Bien

DEUXIÈME DIVISION Latinus Brass Band OCA d’Amiens


Brass Band Sagona Direction Philippe Limoge Direction Eric Brisse
Direction Pierre Marie Budelot Premier Prix Mention Très Bien Premier Prix
Premier Prix Mention Bien

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Frank Renton dirige les nordistes du BBNPDC
C H A M P I O N N AT I O N A L 2009
A
vec neuf Brass Bands inscrits et huit présents (absence tions venant compléter la distinction entre concurrents.
des Toulousains victimes de la tempête) le 5ème Cham- La surprise vint à la toute fin, puisque c’est le Brass Band Nord-
pionnat National de Brass Band organisé par la CMF ce di- Pas de Calais qui fit le meilleur score avec 19 sur 20. Aeolus
manche 25 janvier 2009 a connu des moments forts. Nul besoin alignant quand même 18,50.
de redire ici l’immense travail accompli en l’espace de quinze Le BBNPC avait fait le choix de la pièce Malcolm Arnold Varia-
années par les musiciens cuivres français pour découvrir et maî- tions de Martin Ellerby et Aeolus celui Music for Battle Creek de
triser une formation orchestrale jusqu’ici ignorée en France. Philip Sparke.
La journée a été riche de belles émotions musicales. Le public Michaël Forsyth, membre du jury et auteur de la pièce imposée
venu en nombre, dépassant la jauge autorisée du Conservatoire en ‘Honneur” : Alea Jacta est, the die is cast avait eu dans son
de la rue de Madrid, était enthousiaste. discours une petite remarque anodine mais interprétable. Souli-
Juste avant la communication du palmarès, plusieurs ola dignes gnant la bonne tenue et la progression des français qui pour lui
des grandes manifestations sportives, animèrent la salle du con- sont au niveau des grands champions anglo-saxons, il demanda
cours. tout de même de ne pas exagérer les fortissimo. Sans doute
L’ambiance était festive. Elle le restera jusqu’au bout de la re- en référence à ceux quelque peu trop généreux à son goût des
mise des prix, un premier pour chacun des brass bands, les men- musiciens d’Aeolus, ce dimanche.

Entretien avec Anne Bernard de la CMF


Une quarantaine de Brass sont répartis sur contournable. Heureusement, nous avons eu brass bands ayant déjà concouru à la CMF.
l’hexagone. La CMF en fédère 25 représen- un accueil particulièrement intéressé de la Le nombre croissant de Brass Bands qui
tants l’ensemble des divisions. part de la direction du CRR de Paris et sur- souhaitent concourir est une très bonne
La CMF se trouve confrontée au succès du tout sans frais, donnant accès à l’entière gra- chose et à la CMF nous en sommes ravis.
Brass en France. Voilà sans doute pourquoi tuité pour le public. En revanche, une date Nous devons pourtant limiter à une dizaine
l’organisation de cette cinquième édition en novembre nous a été imposée. Plusieurs le nombre de candidatures ou repensez l’or-
a été quelque peu tendue. Certains Brass éditions ont donc eu lieu en fin d’automne. ganisation sur un week-end. C’est très lourd
Bands (Normandie et Hauts de Flandres) se Certains Brass Bands ont ensuite émis le dé- à gérer, surtout à Paris avec l’hébergement
sont vus refuser leur inscription faute d’avoir sir de modifier cette date, trop proche des des musiciens et la réservation d’une salle
respecter les délais. célébrations de la Sainte Cécile et la mobili- plus grande. C’est vrai que l’on souhaiterait
Nous avons demandé des explications à Anne sation des musiciens dans les brass bands ou disposer de la salle Pleyel ou les Champs
Bernard, Directrice administrative de la CMF. harmonies. Nous avons entendu ce message, Elysée… Nous serons obligés de faire payer
Pourquoi ces refus d’inscriptions ? la commission Brass Band en avril 2008 a l’entrée. C’est une autre orientation pour une
« A la demande des chefs de Brass Bands arrêté la date du 25 janvier 2009. manifestation populaire. Ce n’est pas sans
qui souhaitaient avoir un championnat ré- Nous avons communiqué en interne, dans poser de questions.
servé aux français, ce qui permettait de dési- notre journal et dans nos fédérations régiona- Cette année, nous avons donc respecté le rè-
gner le représentant aux concours européen les, sans doute pas assez à l’extérieur. Le rè- glement et avec regrets, nous avons refusé
de l’EBBA, la CMF voici cinq ans a créé cette glement intérieur stipule bien que la clôture les inscriptions tardives. Certains ne l’ont
rencontre. Le choix de la Ville de Paris pa- des inscriptions est fixée en fin septembre. pas compris, d’autres pas admis. »
raissaient aux musiciens une évidence in- J’ai personnellement relancé par mail, les A la CMF, qui prend les décisions concernant
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Student
Le travail de Philippe Lorthios et des nordistes du BBNPC a
payé. Depuis leur préparation pour l’Open d’Amboise en juin
dernier et leur rencontre avec Frank Renton à Buckingham, il se
passe quelque chose. L’Anglais Frank Renton leur impose des
objectifs musicaux et trace avec pédagogie le chemin à prendre.

& brass
D’ailleurs, Philippe Lorthios a généreusement passé sa baguette
à l’Anglais, trois jours avant le concours. Un petit plus qui a
valu le grand prix et la désignation de représenter la France au
Championnat Européen de Brass Bands organisé en Autriche en
2010 par l’EBBA.

Philippe Lorthios et Frank Renton partage la récompense

le Brass Band ?
Comme pour toute notre confédération, ce sont les commissions com-
posées de musiciens spécialistes de leur domaine musical qui sont
force de proposition. Le bureau de la CMF étudie les demandes et
tranche en fonction des budgets et des pertinences des projets. En
exemple, le bureau avait donné son accord pour l’organisation d’un
stage national de Brass Band en décembre pour les moins de 20 ans.
Le projet, minoré au départ dans ses exigences matérielles par la
commission à pris d’autres proportions que nous n’avons pu assumer. D éc o uvre z la S éri e 10 0 0
Nous avons pris la décision de l’annuler. Cornets - Trombones - Alto
Les membres de la commission, tous sans nul doute des passionnés, Baritons - Euphoniums - Tubas
sont-ils suffisamment épaulés par l’organisation de la CMF pour dé-
fendre justement des projets d’envergure ? Cette gamme d’étude a été conçue pour
Peut-être pas, mais ce n’est pas la philosophie de la CMF d’encadrer offrir la qualité sonore de notre gamme
le travail des commissions. Sans doute dans le cas spécifique du professionnelle aux musiciens débutants.
Brass Band, avec cette dynamique nouvelle et de véritables bouillants
passionnés que sont les cuivres, les choses vont-elles vite, très vite…
La Série 1000, composée de cornets,
trop vite ? trombones, euphoniums, tubas Mib et Sib
On fait également le reproche à la CMF de désigner un Champion est facile d’émission, confortable et
dans la catégorie « Honneur » représentant la France au niveau euro- répond très bien à l’exigence de la
péen mais sans lui donner les moyens financiers. Surtout quand les pratique moderne des cuivres.
destinations sont lointaines. Pour les brass bands juniors comme pour
Là aussi, il y a malentendu. Je me répète. Les chefs de Brass Bands les élèves en école de musique, cette
ont demandé à la CMF de les aider à désigner un leader chaque an-
née, d’où l’organisation de ce championnat. Maintenant, on nous dit,
série a été pensée pour aider l’élève à
la CMF le désigne mais ne l’aide pas ? Nous n’avons absolument pas progresser rapidement.
les moyens financiers. Nous nous sommes rapprochés des ministères
de la Culture et des Affaires étrangères pour appuyer des demandes
de soutien financier, sans aucun résultat. C’est ainsi !
On parle actuellement de la création d’une fédération de Brass Bands.
Pourrait-elle vivre au sein ou en partenariat avec la CMF ?
En son sein, ce n’est pas possible du fait des statuts propres de la
CMF, même si rien n’est jamais figé éternellement.
En partenariat, pourquoi pas. Nous avons écrit aux personnes à l’ini-
tiative de cette idée de fédération pour leur rappeler notre investisse-
ment pour les brass bands. Nous n’avons à ce jour pas eu de contacts
en retour.
Actuellement 25 brass bands adhérent à la CMF pour une cotisation
de 60 €. L’organisation de la CMF ne répartit pas à proportion son
aide financière selon le nombre de musiciens représentés. Si c’était
le cas, le championnat national de Brass Band n’existerait pas. A mon
sens, en ce moment, il est préférable de renforcer les synergies plutôt
www.b e sso n .co m
que les éparpiller. B u f f e t Cr a m p o n S A S
A la suite de quelques départs, la commission Brass Band va être
5, rue Maurice Berteaux - 78711 Mantes-la-Ville - France
renouvelée. Nul doute que des cuivres passionnés vont la faire vivre. Tél. : +33 (0)1 30 98 51 30 - Fax : +33 (0)1 34 78 79 02
Propos recueillis par Yves Rémy E-mail : info@buffetcrampon.fr
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Première Division
Latinus Brass Band
Dirigé par Philippe Limoge
Hébergé dans la ville de Vergèze,
source de Perrier entre Nîmes
et Montpellier, le Latinus Brass
Band répète tous les mardis de-
puis l’année 2000 à l’initiative
de Philippe Limoge et Emma-
nuel Collombert, professeurs au
CRR de Montpellier.
Pour leur déplacement à Pa-
ris pour le championnat, les
responsables ont eu chaud. La
tempête a bien failli leur être
fatale. Le cornet mib, Ludovic
Roux, des trompettes de Lyon
a eu de la peine à rejoindre la
gare TGV de Montpellier. Déjà
en 2006, en raisons de météo
et grève de train, ils avaient re-
noncé à participer. Enfin partis très tôt, nos sudistes sont arrivés au complet à Paris quelques minutes avant le temps de
chauffe et leur prestation.
Une mention très bien, méritée les encourage. Emmanuel Collombert, trompettiste de Trombamania est secondé par deux
autres enseignants de Montpellier, au cornet Nicolas Serrano et au trombone Elisabeth Mancion Rebreyend. Ils encadrent au
brass les élèves et amateurs cuivres de la Région.
Latinus Brass Band a déjà accompagné en concert, Jacques Mauger, Bruno Flahou, Gilles Millière, Michel Becquet, Thierry
Caens…

Brass Band “A Tout Vent”


Direction William Houssoy
Les jeunes nordistes menés par William Houssoy, splendide cornet mib du BBNPDC, obtiennent un premier Pris mention Bien
avec un programme réjouissant : Valerius Variations de Philip Sparke et Ross Roy de Jacob de Haan.

Division Excellence
OAC Orchestre de Cuivres
d’Amiens direction Eric Brisse
et Brassage
dirigé par Mathias Charton
Avec une majorité d’amateurs,
tous deux en division excellen-
ce, ils maintiennent le tempo et
la cadence pour intrepréter des
pièces d’un niveau redoutable.
Un premier prix les conforte
dans leurs choix.

Programme
Division excellence
Pèce imposée :
- Salomé de G. Wood
OAC d’Amiens
Pièces au choix :
- Hispaniola de Jan de Haan
- Portrait of a city (2ème mvnt
Automne» de Philip Sparke

Brassage
Pièces au choix :
- Brass Spirit de DJ Titanium
- The Armed Man (Karl Jenkins,
arrgt Tony Small)
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Les absents étaient présents.
Brass Band des Hauts de Flandres
Luigi Pacicco, chef du BB des Hauts de Flandre et quelques musiciens
Claire Heele, Guenole Lams, Sylvain Tuyttel, Grégory Talleux sont des-
cendus à Paris suivre ce championnat. Eux, qui se préparaient depuis
des mois, sont quelque peu frustré de n’avoir pu s’inscrire. Des ques-
tions se posent ! Mais ils veulent tourner la page et continuer de mettre
leur énergie au service du brass en préparant leurs concerts.

Brass Band en Seine


De la troisième division à l’honneur
Philippe Lorthios un exemple à suivre
pour Pascal Piedefer
La trentaine de musiciens du BBS, tous amateurs,
jeunes et moins jeunes, répète et se produit sous la
direction de Pascal Piedefer, professeur de trompette
au conservatoire du Havre. Après un deuxième prix en
troisième division en novembre 2004, ils reviennent et
obtiennent le premier prix, pour la joie aux musiciens
et du chef avec European folks de Bertrand Moren
et comme pièce au choix A Malvern suite de Philip
Sparke.

Deuxième division
Sagona Brass Band
direction Pierre-Marie Budelot
Avec ce premier Prix mention Bien, Sagona confirme
sa progression entrepris ces dix dernières années. Ce
qu’aura à gérer un autre responsable artistique à Gray
en Haute Saône. Pierre-Marie Budelot nous explique :
J’ai pris récemment la direction de l’Ecole municipale
de Remiremont et quitte en juin le Sagona Brass Band.
Après dix ans, à Gray, je recommence à 150 km une
autre aventure où le brass band sera encore au cœur
de mes projets tout comme l’orchestre d’harmonie.
Nous y lançons dans un collège privé une opération
Orchestre à l’école sur le temps scolaire. A vrai dire
un Brass Band à l’école pour les classes de 6ème et
5ème. Un renouveau bien venu.

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NOUVEAUTÉS ENREGISTREMENT - CD

Vient de paraître
Concertos Brandebourgeois
N° II & IV
Concertos pour violon en ré mineur
Sinfonias
Jean Sébastien Bach
Ensemble de la Société
de Musique Ancienne de Nice
Soliste trompette naturelle :
Jean-François Madeuf
http://sman.asso.fr

Jean-François Madeuf vient d’enregistrer le redoutable


deuxième concerto Brandebourgeois de Jean-Sébastien
Bach à la trompette naturelle. Sans doute une première,
sur une trompette copie d’époque sans système de trous
pour corriger l’intonation de certaines notes.

Entretien avec
Jean-François Madeuf
Quelle trompette joues-tu pour cet enregistrement ?
C’est une copie d’une Trompette en fa (La3=415Hz) d’après Johann
Wilhelm Haas (1649 – 1723) facteur à Nuremberg mais version de
petite perce réalisée par Markus Raquet à ma suggestion en 2002
comme test. Devant le résultat concluant, je lui ai finalement acheté
l’instrument au cas où un jour... Markus Raquet est restaurateur
d’instruments de cuivres pour le musée de Nuremberg (entre autre)
et après une formation en lutherie a commencé à réaliser des copies
de très grande qualité très proches des originaux et sans compromis
aucun. Pour ces raisons, il n’est pas très connu et ne vend pas énor-
mément d’instruments car la plupart des trompettistes allemands
jouent le «standard» qu’est la trompette Egger à 3 trous sans trop
pousser plus loin la curiosité ! Pour les amateurs de copies «à l’an-
cienne» je recommande vivement le site www.historischesblech.de.

Quelle embouchure as-tu choisie ?


Une embouchure du début du XVIIIème siècle d’après un original
du musée de Londres réalisée par Rainer Egger à ma demande il y
a une dizaine d’années pour le répertoire exigeant dans le registre
aigu : bord large et plat avec diamètre intérieur de 20mm. Cela cor-
respond plus ou moins à son modèle BL1 alpha.

Cet enregistrement sur trompette naturelle -et non baroque avec


trous- est-il le premier mondial. As tu connaissance de trompettistes
qui l’ont déjà joué en concert sur une trompette naturelle ?
Le premier ? oui et non car un japonais, Toshio Shimada l’a enre-
gistré avec le Japan Bach Collegium, soi-disant avec un instrument
sans systèmes de trous. Mais cela sonne comme un instrument per-
cé à l’écoute (même si cela ne correspond à aucun système connu)
et ce n’est pas très convainquant même si l’instrumentiste est d’un
très bon niveau. Cet ensemble m’a proposé de l’enregistrer en juin
dernier avec eux mais c’était un peu tard et j’étais déjà pris par
d’autres productions dans les dates proposées.
Les trompettistes Graham Nicholson puis Thibault Robinne l’on
tenté en concert avec la Petite Bande (Sigiswald Kuijken) il y a
quelques années.
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Tu le donnes en concert : quels
sont les prochains dates en
2009 pour t’écouter dans ce ré-
pertoire ?
Je l’ai joué huit fois l’an passé
avec cet ensemble et une reprise
est prévue à l’automne 2009 as-
sortie d’un enregistrement (avec
aussi le 1er brandebourgeois pour
2 cors).

Essayes-tu de corriger les harmo-


niques 7, 11 13 et 14 selon le
tempérament égal ou laisses-tu
l’instrument sonner selon sa ré-
ponse acoustique ?
J’ai essayé par le passé comme
tout le monde de tempérer l’in-
tonation de ces notes à problème
de diverses manières (pince des
lèvres, position de la langue...)
mais la solution est autre et beau-
coup plus simple : il suffit de les
jouer justes car un instrument de
bonne facture réagira toujours
dans le sens de l’intonation ini-
tiée par l’instrumentiste et c’est
probablement pour cela qu’aucun
traité sur la trompette à l’époque
ne donne de «recette» même si
nos ancêtres devaient jouer de
manière forcement tempérée avec
les autres instruments !

Pour l’enregistrement, as-tu fait Jean-François Madeuf


des coupures ou reprises, ou in- enseigne la Trompette
terprété comme au concert ? Naturelle à la Schola
Bien sûr car actuellement aucun Cantorum Basiliensis
CD ne se fait sans aucun monta- et au CNSM de Lyon.
ge même lorsqu’il est estampillé
«live» et je n’en suis pas encore
madeuf@madeus.com
au point (ni personne d’ailleurs
actuellement) de jouer ce concer-
to en concert sur ce type de maté-
riel sans aucun accroc d’aucune
sorte. Un jour peut-être ? Par con-
tre, le directeur artistique tenait
au côté «frais et spontané». Il y n’aime pas de toute façon passer trop de à des musicologues et organologues de
a donc eu peu de prises (3 à 5 pour de temps en enregistrement : cela émousse disserter dans des colloques sur ce sujet
longs passages) et pas tant de monta- l’envie de jouer ! La sinfonia m’a fina- pour savoir pour quel type précis d’ins-
ges (sauf pour le passage avec les sol lement causé plus de soucis car écrite trument Bach aurait écrit !
aigus car je n’ai jamais eu les 4 en une pour trompette en sol (grave), j’ai opté
prise). J’ai bouclé cela à la suite de trois pour un cor naturel en sol ce qui n’était Quelle est la partie la plus redoutable ?
concerts (l’enregistrement ayant lieu à finalement pas la meilleure solution en Je n’en vois pas : la pièce dans son en-
l’endroit du dernier le lendemain même) raison des notes non harmoniques qu’on semble est redoutable... mais heureu-
avec balance le matin, ce concerto rencontre dans cette mélodie de choral : sement magnifique et jouissive à jouer
(pause durant le 2ème mouvement) et une trompette à coulisse aurait mieux (quand ça fonctionne) !
la sinfonia BWV75 en étant libre en fin fait l’affaire mais cela fait partie des
d’après-midi. Y passer plus de temps mystères non élucidés de la musique Propos recueillis par Yves Rémy
aurait peut-être été plus fatiguant et je pour trompette de Bach. Cela permet
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Freddie HUBBARD
Une étoile passe, un modèle reste
par Michel Laplace

Frederick Dewayne Hubbard, dit « Freddie », dé-


cédé le lundi 29 décembre 2008 fut une étoile de
la trompette des années 1960. En juin 2008, il se
produisait encore à l’occasion de la sortie de son
dernier disque On the Real Side à l’Iridium Jazz
Club de New York et déclarait à l’Associated Press :
“I’ve played some things that I don’t think too many
cats can play that are alive today” (« J’ai joué des
trucs que peu de types d’aujourd’hui, je pense, peu-
Sources vent jouer »). Sa formation classique, sa plongée
Fred Shuster : “When Your Chops Are
dans l’univers bop (1957-66) et son retour aux fon-
Shot”, Downbeat , octobre 1995, p22
Barry Kernfeld : New Grove Dictionary of damentaux du jazz (1980-92) forment un schéma
Jazz, 2nd edition, vol.2 , p288 (2002, qui annonce celui que suivra Wynton Marsalis. Sa
MacMillan Pub.) versatilité (séances en grand orchestre de Quincy
Michel Laplace : Trompette, Cuivres & Jones en 1960-61 ; variété des années 1970 pour
XXe siècle (CD-Rom, © octobre 2008, le label CTI) que les puristes boudent, comme sa
p171, 681-2, michellaplace@neuf.fr) curiosité pour l’avant-garde du moment saluée par
des idéalistes (Ornette Coleman : Free Jazz , 1960
; John Coltrane : Ole , 1961, Ascension , 1965 ;
Eric Dolphy : Out to Lunch , 1964) le rangent parmi
Sur http://gazettedescuivres.free.fr
les artistes complets. Freddie Hubbard qui aimait
consulter la liste des liens de videos de
Freddie Hubbard disponibles sur Youtube. trop le double contre ut (un solo en témoigne sur
YouTube) eut, comme Louis Armstrong avant lui, à
en payer le prix.

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Freddie HUBBARD
Une étoile passe, un modèle reste
Né à Indianapolis (Indiana) le 7 avril Freddie Hubbard précisa que pour « All ment une vidéo tournée à San Remo en
1938, Freddie Hubbard a eu une initia- or Nothing at All », il ne fit pas moins de mars 1963 (avec Curtis Fuller au trom-
tion instrumentale classique. Il a débuté 32 prises ! Une recherche de perfection bone : notamment « Moanin’ »). Freddie
comme Clifford Brown au clairon. Puis, il qui ne ménageait pas l’énergie à déployer. enregistre aussi, magistralement, avec le
a joué du mellophone et du sousaphone Sur son quatrième disque sous son nom pianiste Bill Evans chez Riverside (1964
dans le Marching Band de la Junior High pour Blue Note, Freddie joue 19 chorus : superbe solo dans « You And the Night
School locale que dirigeait James Comp- de trompette dans « Birdlike », alias « And the Music »). Puis, il entre dans le
ton. C’est à 12 ans (1950) qu’il débute la Byrdlike » (1) qui constituent aujourd’hui groupe de Max Roach (1965-66) comme
trompette auprès de James Compton (en encore un manifeste du jeu bop à la trom- digne disciple de Clifford Brown. Il fait la
leçons privées). pette. Il y a chez Blue Note une saine riva- bande sonore du film Blowup avec le pia-
lité entre lui et Lee Morgan : « I had more niste Herbie Hancock (1967) pour qui il
Freddie obtint une bourse pour étudier technique, but he had that feeling » (« avait déjà réalisé un tube modal et funky,
le cor au Arthur Jordan Conservatory of j’avais plus de technique, mais il avait ce « Cantaloupe Island », chez Blue Note
Music. En fait, il y étudiera la trompette feeling »). Toutefois le disque préféré de (1964). En 1965, à titre personnel, nous
auprès de Max Woodbury, le premier trom- Freddie Hubbard est Blues and the Abs- avons acheté dès sa sortie le LP Blue Note
pette de l’Indianapolis Symphony Orches- tract Truth réalisé sous la direction d’Oliver Dialogue du vibraphoniste Bobby Hutcher-
tra. Woodbury lui fait travailler les notes Nelson pour le label Impulse ! (1961) (2). son dans lequel l’utilisation par Freddie
pédales et place l’accent sur la maîtrise Freddie Hubbard succède légitimement à Hubbard de la sourdine plunger dans ce
de la colonne d’air. C’est bien sûr hors des Lee Morgan au sein des Jazz Messengers contexte « moderne » pour l’époque nous
heures de cours que Freddie commence à d’Art Blakey (1960-64). Il reste notam- prouva sa culture jazzy.
se livrer à sa passion, l’improvisation bop.
Il co-dirige avec le bassiste Larry Ridley,
les Jazz Contemporaries et il a déjà un
modèle en Clifford Brown : “une maîtrise
technique et une sonorité qui allaient dans
la direction qui m’intéressait”.

Il joue à l’occasion avec le trompette Ken-


ny Dorham qui lui donne des conseils. Et
en décembre 1957, à 19 ans, il participe
à son premier disque, pour les frères Mon-
tgomery dont Wes qui pour la guitare est
ce que Clifford Brown fut à la trompette.
En 1958, le jeune Freddie Hubbard quitte
Indianapolis pour New York. Il y fait l’effet
d’une bombe, d’autant que les critiques de
jazz cherchent à tout prix un successeur
à Clifford Brown prématurément disparu.
Freddie Hubbard fait une jam au Count
Basie’s avec John Coltrane qui l’invite à
faire des exercices chez lui. Freddie béné-
ficie aussi des conseils de cuivres comme
Donald Byrd (le phrasé), Slide Hampton
(la lecture à vue), Dizzy Gillespie (l’utili-
sation des doigtés factices dans l’aigu) et
Booker Little.

Dès 1958, Freddie est employé par Philly


Joe Jones (au Birdland, jusqu’au début
1959). La qualité de ses états de service
montre combien le niveau artistique du
jeune homme était élevé. Freddie Hubbard
joue ensuite pour Bud Powell (1959),
Sonny Rollins (avril-mai 1959, tournée,
notamment à San Francisco), Cannon-
ball Adderley (1959, extrait mp3 no240,
« I Got Rhythm », dans notre CD Rom),
Charli Persip, Slide Hampton (fin 1959-
début 1960), J.J. Johnson (en sextet, août
1960) et il entre dans l’écurie du légen-
daire label de disques Blue Note qui sort
dès 1960 le premier album sous son nom,
Open Sesame.

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Du reste, parallèlement, et comme (et à Antibes en 1990 avec Joe Henderson, moment à cause d’une plaie au niveau de
souvent avec) Don Cherry, sa participation sax ténor), il ne néglige pas la continui- la lèvre supérieure (satchmo syndrome).
aux expériences d’improvisations dites « té et l’héritage. Fidèle à Clifford Brown, Freddie Hubbard n’écoute pas ce conseil
libres » (Ornette Coleman ; John Coltrane) il enregistre son « Daahoud » avec Dizzy avisé et retourne en Europe pour des con-
ne se fait pas au prix d’une rupture avec Gillespie et Clark Terry (1980, label Pablo) certs avec un big band. Cette fois la lésion
le passé. Freddie Hubbard ajoute à ses et il joue une belle version de « I Remem- labiale s’infecte.
prouesses virtuoses dans le style bop, la ber Clifford » avec les All Star Jazz Mes-
pratique de l’improvisation « modale ». sengers (1984, avec Curtis Fuller, Benny Il rentre à los Angeles (où il s’est fixé dans
Golson, Walter Davis, Buster Williams et les années 1970 sur le conseil de Quincy
Dès 1966, Freddie Hubbard dirige ses Art Blakey –cf vidéos YouTube). Mais en- Jones). Il a une tuméfaction (type cal) sur
propres orchestres. Il signe avec les labels core, Freddie Hubbard est membre des la lèvre supérieure qui fait l’objet d’une
Atlantic (1966-70), CTI (1970-75) et Kansas City Seven de Count Basie (1980, biopsie. On lui parle de cancer. Quoiqu’il
Columbia/CBS (1974-80). Il y est égal à label Pablo), enregistre « Stardust » pour en soit, après ablation du cal, la lèvre est
lui-même, toujours avec un tempérament le Memories of Louis de la chanteuse Te- trop fine et fragilisée. Il perd la projection
flamboyant et une technique instrumen- resa Brewer (1991, label Red Baron) et du son et la clarté des émissions. Il tra-
tale éblouissante. Cette période 1966-80 domine un Satchmo Legacy Band (Alvin vaille : « I had to go back, get some books
témoigne de ses concessions commercia- Batiste, clarinette) pour un Salute to Pops and consult with classical trumpet tea-
les car il lorgne vers les chansons de Paul (1987) où il donne sa version de « West chers” (“j’ai du revenir en arrière, prendre
McCartney, le rock, le funk, le disco. Son End Blues ». Cela aussi prélude la démar- quelques méthodes et consulter des pro-
public dépasse alors celui du « jazz ». En che de Wynton Marsalis ! fesseurs de trompette classique »).
1972, il décroche un Grammy pour l’al-
bum First Light. On écoutera volontiers, Freddie Hubbard apparaît avec Lio- En 1994, il met dix mois pour réaliser un
nous semble-t-il, les albums Backlash nel Hampton (vidéo YouTube : « I Got CD sous son nom, MMTC (pour Monk, Mi-
(1967, Atlantic), The Hub of Hubbard Rhythm »). Il s’approprie des standards
(1969, MPS) et Sweet Return (1983, avec comme « Poor Butterfly » (in The Rose
le sax ténor Lew Tabakin, Atlantic). C’est Tattoo avec Kenny Barron, décembre NOTES
en juillet 1978 que nous vîmes Freddie 1983) et « Caravan » (Vienne, en France, (1) CALLED ‘BIRDLIKE’ ON THE RECORD, THIS

Hubbard en « live », à la tête d’un quintet vidéo YouTube) et se joint, vidéo à la clé, TUNE WAS ACTUALLY WRITTEN BY FREDDIE FOR
bop, au festival de Nîmes (prodigieux de pour un « All of Me » au Benka Dixieland DONALD BYRD, ALTHOUGH EVERYONE ASSUMED
IT WAS FOR CHARLIE ‘BIRD’ PARKER. BUT
puissance, d’autorité). En 1980, il passe Band de Budapest, avec le banjo Eddy
NO MATTER. THIS TUNE IS A STAPLE FOR JAM
à la Grande Parade de Nice. En 1977-79 Davis, le trombone Al Grey et le trom-
SESSIONS AND GIGS; WHEN YOU’RE STUCK ON
il collabore aussi au groupe VSOP, c’est pette Mike Vax (1987). Après les hom-
THE BANDSTAND FOR SOMETHING TO PLAY AND
à dire l’ancienne rythmique de Miles Da- mages à Louis Armstrong, il y aura ceux à YOU CALL ‘BYRDLIKE,’ YOU KNOW EVERYONE
vis : Herbie Hancock (piano), Ron Carter Dizzy Gillespie. Son duel avec Dizzy lui- WILL KNOW IT (EXCEPT FOR THE INTRO MAYBE).
(basse) et Tony Williams (drums). même sur « Rhythm-A-Ning » à Tokyo en AS FAR AS THE SOLO, THERE PROBABLY ISN’T
1981 est dans toutes les vidéothèques. A YOUNG JAZZ TRUMPET PLAYER ALIVE TODAY
C’est aussi avec cette rythmique que nous Toujours en présence du maître, pour son WHO HASN’T LEARNED IT. IT’S A CONTINUAL
découvrîmes en « live » le jeune Wynton anniversaire, on le voit avec les trompet- WEALTH OF IDEAS AND HIP PHRASING THAT
Marsalis à ce même festival de Nîmes tistes Jon Faddis, Wynton Marsalis, Vau- DOESN’T STOP. ON HIS 11TH CHORUS AFTER
(en 1981), lui aussi un ex-Jazz Messen- ghan Nark et Jimmy Owens. Au temps de A 10TH REALLY SOULFUL (AND DIATONIC) 12
gers, qui pour l’heure n’est pas sans su- cette splendeur, Freddie Hubbard est un BARS, HE SUDDENLY SWITCHES TO THE KEY OF
bir (comme tant d’autres !) l’influence de conseiller chez le facteur de trompette, A MAJOR, UP A THIRD FROM THE ROOT, AND
Freddie Hubbard. Calicchio. IT MAKES YOU SIT UP STRAIGHT! (REVIEWER:
RANDY BRECKER)
Bien plus tard, Wynton (2) STOLEN MOMENTS IN THE BLUES AND
Freddie Hubbard donna En 1992, c’est le- THE ABSTRACT TRUTH (IMPULSE IMPD-
Marsalis sera l’un des début du déclin de
rares trompettistes à volontiers des conseils aux Freddie Hubbard 154) RECORDED: ENGLEWOOD CLIFFS, NJ,
jouer A Love Supreme jeunes trompettistes : « qu’il attribue cette FEBRUARY 23, 1961.THIS WAS MY INTRO-
DUCTION TO FREDDIE HUBBARD AS A YOUNG
de John Coltrane, une Please, keep your chops cool année là à sa parti-
TEENAGER. I WAS LISTENING TO WHAT-FM
prouesse que fit bien and don’t overblow » (« S’il cipation à la tournée
THE JAZZ STATION IN PHILLY, AND I WAS IN
avant lui Freddie Hub- vous plaît, gardez les lèvres To Diz with Love de MY FATHER’S ROOM—I REMEMBER THAT EXACT
bard (en 1987 au Mes- reposées et ne forcez pas »). Slide Hampton (qui POINT IN TIME IN MY LIFE CLEARLY BECAUSE
sina Jazz Festival ; une passe par Vienne, en OF HIS PERFORMANCE. FROM THE VERY FIRST
vidéo existe). Le parallèle mérite d’être France) en compagnie de Roy Hargrove, DECLARATIVE PHRASE OF THIS CLASSIC SOLO HE
fait. En 1980-87, Freddie Hubbard joue Red Rodney, Claudio Roditi et Jon Faddis HAD A STYLE ALL HIS OWN, NOT ONLY AN INS-
sur tous les tableaux. Il enregistre avec aux trompettes ! Freddie encore brillant, TANTLY RECOGNIZABLE SOUND AND VIBRATO,
le virtuose du trombone Ashley Alexander assume avec Faddis les parties aiguës et BUT ALSO THE ANGULARITY OF HIS SOLO, THE
(1983, Back to Birdland) et apparaît dans force quelque peu. Il part ensuite à Phila- WAY HE USED DYNAMICS IN IT AND LAID BACK
le film Autour de Minuit (1986) de Ber- delphie où malgré la fatigue, il joue sans IN THE TIME CAUGHT MY EAR IMMEDIATELY. I
trand Tavernier. S’il collabore en « live » et se ménager et sans warm up préalable. Il COULD TELL HE LISTENED TO SAXOPHONISTS,
en disques avec le trompette Woody Shaw enchaine avec une semaine au Blue Note AND WHEN HE RAN UP AND DOWN THAT DMIN7
(1984-90 : même idiome, mais l’introver- de New York où c’est un triomphe. Cepen- CHORD I WAS SIMPLY AMAZED. (RANDY BREC-
sion de Woody contraste avec un Freddie dant Wynton Marsalis vient lui conseiller KER)

toujours extraverti –reprise de « Byrdlike » en coulisse d’arrêter de jouer pour un


N° 12 IV / 2008 > page 37
CDRom
Nouvelle édition

les, Trane et Cannonball) qu’il a beaucoup de peine à terminer (Music


Masters 06 12 05132-2). Pour ce faire, il utilise le re-recording. Le ré-
sultat musical est satisfaisant et c’est, pour nous, le dernier bon disque
de lui. Il s’adapte (un jeu plus legato, sans beaucoup de puissance) mais,
à partir de 1996, il n’est plus que l’ombre de lui-même. Il continue à
apparaître en scène avec le trompette David Weiss et le New Jazz Com- CD Rom
posers Octet.
TROMPETTE, CUIVRES
Frustré, il donne volontiers des conseils aux jeunes trompettistes :
« Please, keep your chops cool and don’t overblow » (« S’il vous plaît, gar- & XXe SIECLE
dez les lèvres reposées et ne forcez pas »). Freddie Hubbard continue une -VERSION 2 –
activité jusqu’à son attaque cardiaque survenue le 26 novembre 2008. MICHEL LAPLACE, © octobre 2008
Il s’ensuit un coma, puis le décès à l’hôpital de Sherman Oaks à Los An- Collection « Do You Know What It Means »
geles. La cérémonie funèbre a eu lieu à la Faithful Central Bible Church parrainée par Jazz Hot
d’Inglewood en Californie le 6 janvier 2009.
Chronique de Fred Gérard
L’histoire retiendra, à travers les nombreuses transcriptions de ses so-
los (notamment disponibles sur le net), un modèle exceptionnel dans
Il y a quelques années j’avais eu sous les yeux
le domaine de l’improvisation bop. A la trompette, son jeu est puissant,
le CD-Rom de Michel Laplace « Trompettes,
démonstratif (il a longtemps utilisé une Conn 8B). Mais il fut aussi un
Cuivres et XX° siècle ». A lui seul, cet ouvra-
maître de la ballade jouée au bugle, avec une sonorité ronde et du lyrisme
(« Misty », 1986, vidéo YouTube). Héritier indirect de Dizzy Gillespie qui,
ge de plus de 500 pages valait largement le
via la passerelle Fats Navarro, a donné un groupe homogène de référen- détour. Mais voici que l’auteur vient d’en res-
ces stylistiques de la trompette bop dont il fait partie avec Clifford Brown sortir une version de 1250 pages encore plus
(modèle absolu), Lee Morgan, Kenny Dorham et Blue Mitchell. Brownie, fournies en renseignements de toutes sortes,
Lee, Kenny, Blue et Freddie, tous disparus, sont les incontournables de historiques, géographiques, techniques, mêlés
cet idiome, des figures imposées en pédagogie. Freddie Hubbard est un de recoupements judicieux, de photographies,
éternel de la famille des cuivres. d’exemples sonores et audiovisuels, etc…
Michel Laplace
Photos inédites L’auteur, docteur en médecine de son métier
de Gérard Demanchy (radiographie, échographie, I.R.M. …) n’en
est pas moins expert en matière de trompette,
qu’il pratique à niveau plus qu’honorable, et
de jazz sur lequel il exprime des idées très sai-
nes (esprit scientifique oblige !).
Je dois avouer ici mon incapacité à exposer et
commenter en une simple chronique le contenu
de ce passionnant ouvrage qui à lui seul repré-
sente une véritable encyclopédie. L’ampleur du
sujet et le foisonnement des développements
auxquels nous sommes confrontés sont d’une
richesse telle qu’un numéro complet de La Ga-
Discographie zette des Cuivres y suffirait à peine.
de Freddie Hubbar En résumé Tout (ou presque) y est. Histoire de
consultable sur le site la trompette, sa conception d’origine, sa factu-
http://gazettedescuivres. re artisanale puis industrielle, ses perfection-
free.fr nements, son emploi musical, le tout depuis la

N° 12 IV / 2008 > page 38


Un outil indispensable

Haute Antiquité jusqu’à nos jours. Histoire des diffé- Que penser de ce CD-Rom ?
rentes techniques instrumentales à travers les siècles A l’exception de quelques petites erreurs sans conséquen-
et les régions géographiques. Histoire aussi des diffé- ce importante de ci de là, critiques mineures en fait, on ne
rents genres musicaux auxquels la trompette et autres peut qu’être admiratif devant la somme de compétence, de
cuivres ont apporté un plus au cours du XX° siècle. travail et de documentation exigée par l’élaboration d’un
Enfin, histoire des instrumentistes et des composi- tel ouvrage. Ici rien de superficiel, nous avons affaire à
teurs qui ont marqué l’instrument de leur empreinte un travail en profondeur. Sans renier ses convictions, qu’il
tant en musique dite « classique » qu’en musiques nous fait du reste clairement connaître, on sent chez Mi-
populaires et en Jazz. chel Laplace le désir de nous proposer un témoignage aussi
Ici le grand mot est lâché. En effet, en matière de complet et précis que possible sur les cuivres, en parti-
jazz, Michel Laplace est aussi un connaisseur averti, culier la trompette, et le jazz durant le vingtième siècle.
mieux encore : un amateur (celui qui aime). Dans ce Témoignage dont la qualité incontestable (sans parler de la
domaine il fait preuve d’un jugement équilibré éton- quantité !) devrait pousser tous les trompettistes, trombo-
nant de lucidité. Nous avons droit à un exposé ultra nistes,…. Ainsi que les jazz fans à acquérir cet indispensa-
détaillé des différentes circonstances et des facteurs ble CD-Rom. A mon avis, aucun ne le regrettera.
divers qui ont amené la naissance du jazz, tous réfé- Fred Gérard
rencés de manière précise. Et non seulement il nous Décembre 2008
entretient des styles qui s’y sont développés mais en-
core il nous fournit une très large palette de musiciens
représentatifs suivie de nombreux documents photo-
graphiques.
Evidemment la trompette est l’instrument favori de
l’auteur. Toutefois il ne s’en tient pas à cet instrument
et nous gratifie d’une documentation pratiquement
tout aussi fournie et tout aussi soignée à propos du
trombone, du cor et du tuba. Sont aussi abordés d’une
manière très fouillée des points de technique tel que
le choix des différents paramètres d’une embouchure,
etc… S’ensuit également un vaste album de famille
ainsi que de nombreuses références bibliographiques
et discographiques.

Chaque chapitre de ce magistral opus est abondam- Pour commander


ment et soigneusement traité dans ses moindres dé- TROMPETTE, CUIVRES & XXe SIECLE
30 euros, port compris,
tails et, en prime, nous avons droit à une multitude Michel Laplace
d’exemples musicaux manuscrits ou autres, de photo- 13 Résidence Bel-Horizon 32230 Marciac
graphies, de documents sonores et de clips vidéos. michel.laplace@wanadoo.fr

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N° 12 IV / 2008 > page 39


Les Cuivres au féminin

Photo ©Nouvelle République


Jean-Pierre Ricotier et la nouvelle
recrue Clémence Levivier

Quand les Cuivres


ont droit au Chapitre
Récemment une jeune trompettiste, Clémence Levivier, élève
au Conservatoire de Chinon, a fait son entrée dans le monde
masculin d’une des confréries bachiques des plus réputée, celle
des Bons Entonneurs Rabelaisiens.
Elle rejoint ainsi l’ensemble de trompettes qui célèbre les
Chapitres.

Questions à Jean-Pierre Ricotier

Fondateur de l’ensemble de trompettes


de la Confrérie des Bons Entonneurs Rabelaisiens
Comment est né cet ensemble ? son des trompettes.
L’ensemble de trompettes a été créé en 1964 au Trompettiste amateur, j’ai proposé en 1964 au grand
tout début de la Confrérie des Bons Entonneurs Maître de la Confrérie de constituer un ensemble
Rabelaisiens. Comme il se doit cette confrérie de trompettes. Au départ, nous étions deux. Trop
organisent des rassemblements qui se déroulent peu, vu le nombre de prestations, parfois jusqu’à
selon un rituel bien établi. Nous sommes à Chinon 80 chapitres par an.
au pays de François Rabelais, né à quelques
kilomètres, à la Devinière de Lerné. Etes-vous rémunérés pour ces prestations ?
Héritières du Moyen Age, les confréries ont Nous sommes des amateurs - bénévoles, notre
conservé les traditions à la fois religieuses et celles activité professionnelle ne nous permettait pas
inspirées par la chevalerie, à savoir : Procession toujours d’être disponible.
avec bannières pour honorer les saints protecteurs Alors, petit à petit, nous nous sommes étoffés,
de la vigne, offices religieux et Intronisations jusqu’à 6 trompettes. Nous sonnons ensemble
semblables à l’adoubement du chevalier, suivies pour les grands chapitres (5 ou 6) et souvent à
d’un banquet dans la pure tradition médiévale, au deux, voir seul pour les autres.
N° 12 IV / 2008 > page 40
Comment voyez-vous l’avenir pour ce commandées en 1973 à la maison la personnalité intronisée. Celle de la
genre de formation bénévoles ? Couesnon la fabrication de deux sortie est basée sur une chanson sur
Pour moi, qui ai 70 ans aujourd’hui, cela trompettes à pistons à pavillons déroulés. le vin. Nous l’avons conçue sur huit
fait 45 ans que je sonne. Elles sont normalement en Sib mais en mesures répétitives qui nous permettent
Il nous faut accueillir des jeunes. réalité plus proche de la tonalité de Si de la mesurer en fonction du cortège.
Mais ce n’est pas facile car nous restons bécarre. Nous en avons commandés par
bénévoles et nous y tenons. la suite quatre autres. Toujours avec le Personnellement, jouez-vous beaucoup ?
Malgré de multiples appels nous n’avons même accord. Heureusement, nous ne J’ai eu la chance de faire mon service
pas eu beaucoup de candidats. D’ailleurs sonnons qu’entre nous et nous sonnons militaire dans une musique à Nancy. J’ai
nous remarquons que les ensembles à deux ou trois voix. pu ainsi continuer à travailler avec un
de trompettes ne sont pas nombreux. bon professeur au Conservatoire de cette
Dernièrement, nous avons été sollicités Votre répertoire ? ville, M. Astier. Ensuite j’ai joué de la
par la Confrérie Gourmande du Nougat C’est le nôtre. Mécanicien automobile musique de variétés dans les orchestres
de Tours qui n’a pas d’ensemble de de profession, quand en 1965 j’ai de bal. J’aime la trompette. En tant
trompettes. commencé à sonner, ne connaissant pas qu’amateur, j’ai pu faire mes choix,
Alors quand le professeur de clarinette les arcanes de la profession de musicien suivre mes propres envies de jouer ou
de Chinon, Michel Letonnelier, (le bien et mis en garde par certains sur les frais non.
nommé pour la confrérie des entonneurs de SACEM, j’ai décidé de composer moi- Ce qui me plait, c’est le répertoire
ndlr), m’a présenté Clémence je n’ai pas même les morceaux de circonstance. d’Eglise et je me régale de jouer
hésité à faire un essai. Nous en sommes A chaque fois que nous auditionnons quelques pièces comme les Ave Maria à
ravis. De plus, l’arrivée d’une jeune fille un nouveau trompettiste, nous lui la grande trompette en Ut avec orgue. Je
dans ce milieu d’hommes est symbolique demandons de composer une partition. ne résiste pas à la demande amicale qui
et nous met dans l’actualité avec un Nous en avons ainsi une cinquantaine et m’est souvent faite.
article dans la Nouvelle République nous en avons sélectionné neuf que nous Dernièrement, j’ai entendu Bernard
et votre appel pour La Gazette des interprétons régulièrement. Ce sont des Soustrot et sa petite trompette avec
Cuivres. fanfares d’une minute ou deux, selon orgue. C’est cette grande finesse que
Pour les cérémonies nous portons un le rituel. Une d’entrée s’inspire de la j’apprécie.
habit inspiré des hérauts médiévaux. fanfare d’Aïda, une réclame le silence,
Pour faire un peu plus réalistes j’avais une plus longue pour les félicitations à propos recueillis par Yves Rémy

Photo ©Nouvelle République

L’ensemble de trompettes
des Bons Entonneurs Rabelaisiens :
André Berrier, François et Gatien Laurent,
Clémence Levivier, Christophe Moreau et Jean-
Pierre Ricotier. Roger Thivault (absent sur la photo).

N° 12 IV / 2008 > page 41


NOUVEAUTÉS ENREGISTREMENT - CD

1. Danses d’ailleurs - Anders Soldh


2. Trompeten Sextett- Oskar Böhme
3. Cassazione per quintetto d’Ottoni - Emil Petrovics
4. Trois beaux oiseaux du paradis - Maurice Ravel
5. La Pittura, Parodie - Stanley Friedman
6. Dance Suite - Leonard Bernstein ENREGISTREMENT
ARABESQUE
7. Divertissement - Sylvain Cambreling

Patrice Pineau, Jean Claude


Baulin (trompettes), Jérôme
Percher (cor), Hervé Dubois
Quintette de cuivres
(tuba) Jean-Michel FOUCAULT
(Trombone).
invite DAVID GUERRIER
Quelle est l’origine de cet enregistrement ?
Notre «partenariat» avec David Guerrier date
de la saison cuivres organisée en Mayenne par
l’Ecole de Musique, son directeur Jean Claude
Bergeon et Jérôme Percher, notre corniste. La
Master Class de David, son récital et son concert
avec le quintette ARABESQUE, en était le point
d’orgue. Nos retrouvailles à Cholet en février
2008 scellent son acceptation d’enregistrer
avec nous La Pittura et Bohme.
Vous semblez très attachés aux oeuvres origina-
les pour quintette ?
Oui, le répertoire du XX° est très diversifié mais
peu entregistré. C’est aussi ce quia motivé David
de se joindre à nous. David interprète en soliste
trompetten sextett d’Oskar Böhme et La Pittura
de Stanley Friedman.
Sur ce CD vous trouverez également des pièces
de Cambreling, Bernstein, Petrovics, Soldh, et
Ravel.
Trois beaux oiseaux du paradis de Maurice Ra-
vel est un arrangement de notre tubiste Hervé
Dubois, apportant d’autres couleurs. Il envisage
d’arranger les 2 autres chansons (Nicolette et
Ronde).
N° 12 IV / 2008 > page 42
Nouveau
Jeu – Concours
Gazette des Cuivres

NOUVEAU
Gagnez un Prodipe Solo
Ce CD a été réalisé grâce au soutien du CRD du Faites entrer votre
Choletais et de Woodbrass. instrument acoustique et
Vous participez également à l’animation musicale votre voix dans l’univers
sur le thème des cuivres !
Le quintette de cuivres ARABESQUE a passé com-
passionnant et sans limite
mande dun conte pour enfants : Pilou le plantigra- de l’Informatique Musicale !
de. Ecrit et composé par Pascal RENOU, ce conte Cinq gagnants
retrace l’histoire d’un petit écolier auquel pourra
chaque trimestre
aisément s’identifier chaque enfant. Pilou, l’ami
d’un sorcier, peut l’aider à réaliser de tous ses rê- IDENTIFIEZ DES ŒUVRES OU ARTISTES
ves. C’est une manière imagée pour les enfants de VIA DE COURTS EXTRAITS MUSICAUX
découvrir les multiples sonorités et possibilités de A ECOUTER SUR LE SITE LA GAZETTE DES CUIVRES
nos instruments.
Un second conte Told Ar Ven, du même composi- http://gazettedescuivres.free.fr
teur, vient d’être créé avec comme thème la Breta- Ces extraits sont en relation avec les articles ou informations parues dans
le magazine. TIRAGE AU SORT, en cas de bonnes réponses multiples.
gne et ses musiques d’inspiration traditionnelle.
Résultats sur le site et dans la Gazette suivante.
Jouez-vous avec d’autres trompettistes le program-
Lots du premier trimestre 2009
me de cet enregistrement ? Premier : UNE INTERFACE PRODIPE SOLO
Oui. Comme dernièrement avec Jérôme Pouré, Du 2ème au 5ème gagnant : Un CD au choix dans la boutique de La
trompette solo de l’ONPL, qui interprète la Pittura Gazette des Cuivres.
et Böhme et Marc Merlin, trombone solo à l’ONPL,
pour la Sonatine de Tadeusz Kassatti.
www.quintette-arabesque.com
BULLETIN Réponses
à copier et retourner par courrier postal avant le 20 février 2009
à La Gazette des Cuivres, 49 bld Paul Langevin
37700 Saint Pierre des Corps - France
Nom :

Prénom :

adresse :.................................................................................................

...................................................................................................................

code postal : Ville :

tél....................................... Mail.............................................................

Réponses : indiquez pour chaque extrait audio d’œuvre


musicale le titre et/ou le compositeur et/ou l’interprète.

N°1

N°2

N°3

N°4

N°5

N° 12 IV / 2008 > page 43


Nouveautés ENREGISTREMENT - CD

Enregistrement
des grands concertos
Une première
pour le saxhorn

Une réussite pour


David Maillot
Géraldine Dutroncy

E
ntre autres nombreux mérites, dont la qualité musi- individuelle de l’instrumentiste constituait l’enjeu sine qua non
cale des interprètes n’est pas le moindre, cet enregis- de l’exercice : celui du morceau de concours. Genre musical très
trement commence à combler un vide flagrant, celui spécifique, quasiment consubstantiel à la pédagogie du Conser-
de la discographie du saxhorn. Ce vide s’explique par une vatoire de Paris jusque dans les années 1980, et donc abon-
raison historique simple : si tous les traités d’orchestration contem- damment sollicité ici, même si certaines des pièces présentées
porains et postérieurs à la création de l’instrument par Adolphe ont un autre propos. David Maillot visite de la plus belle des
Sax en 1845 louent la souplesse du saxhorn, ses possibilités de manières le répertoire des compositeurs, professeurs de l’établis-
virtuosité, l’étendue de sa palette dynamique et de sa tessiture, sement, Écriture (Alain Bernaud, Marcel Bitsch, Roger Boutry),
les compositeurs, donc le répertoire (même si, fort heureusement, ou l’Analyse (Jacques Castérède), ou encore des directeurs de
la situation est en train d’évoluer), n’ont pas suivi. Si la présence conservatoires écrivant à l’usage de leurs enseignants (Eugène
du saxhorn est attestée depuis longtemps dans les orchestres
Bozza) et qui y déployaient une écriture souvent d’une grande
symphoniques, a fortiori dans les orchestres d’harmonie, il n’a
élégance. L’humour et le sens délicat des mélodies de Claude
suscité que peu
d’œuvres solistes, Pascal, les limites repousées du registre grave de l’instrument
hors dans un con- chez Gérard Devos apportent à l’auditeur la découverte de la
texte bien particu- noblesse du saxhorn joué par David Maillot, magnifiquement
lier où l’évaluation accompagné.
LES INTERPRÈTES
David Maillot SAXHORN ET PIANO
En 2000, issu du Conservatoire David Maillot,
National de Région de Douai saxhorn
dans la classe de Jean-Luc Pe- Géraldine Dutroncy,
titprez, piano
il entre au Conservatoire Natio-
nal Supérieur de Musique de
Paris dans la classe de Philippe Fritsch. Ac- compagné par Claude Pichau-
reau et Frédéric Stochl dans son cursus où respect du texte et mise en espace
à travers le théâtre instrumental étayent sa formation d’interprète. En 2001, il
entre à l’Orchestre de la Garde Républicaine.
> Concertino d’Eugène Bozza
David s’est produit en récital lors de nombreuses manifestations internatio- > Sonate en 6 minutes 30 de Claude Pascal
nales pour présenter le saxhorn dans son langage classique et contemporain > Intermezzo de Marcel Bitsch
(Manchester, Budapest, Amboise, Lisbonne…). Il est régulièrement sollicité > Humoresque d’Alain Bernaud
par de grands orchestres français et divers ensembles dont l’ensemble Inter- > Fantaisie concertante de Jacques Castérède
contemporain. > Deux mouvements contrastés de Gérard Devos
David est membre de plusieurs ensembles de musique de chambre aux divers > Tubacchanale de Roger Boutry
horizons : l’Oktopussy Tuba Orkestra, l’ensemble Saxhornia et le Tos Quartet. > Être ou ne pas être d’Henri Tomasi
Titulaire du CA, David Maillot enseigne au Conservatoire de Cergy-Pontoise.

Géraldine Dutroncy Label


Après des études au Conservatoire d’Orléans, Géraldine DUTRONCY, elle pour-
atelier hybrid’music
suit au CNSMD de Paris dans la classe de piano de Gérard Frémy. Passionnée
par la musique contemporaine, Géraldine Dutroncy travaille avec de nombreux
www.hybridmusic.com
compositeurs, principalement Tristan Murail, Pierre Strauch, Betsy Jolas et
Pierre Boulez et joue sous sa direction à l’Ensemble Intercontemporain.

N° 12 IV / 2008 > page 44


Les Concours ÉVÉNEMENTS - C ONCOURS

ST COSME EN VAIRAIS (72)


Dimanche 5 avril 2009
CONCOURS de JEUNES
ENSEMBLES DE CUIVRES
Direction artistique : Ivan Milhiet
Ouvert aux jeunes en trois catégories
de 3 à 15 interprètes par formation
Récompenses pour les 1er prix de chaque
catégorie : Un instrument offert par la société
BESSON-Antoine COURTOIS
Nombreux lots.
Jury et concerts : Quintette Or Not Brass
Bulletin d’inscriptions & règlement
Sur demande au : 02 43 33 77 90

CONCOURS NATIONAL
Cor - Trombone - Saxhorn - Euphonium
Tuba - Trompette
Programme musical à télécharger sur le site
http://gazettedecuivres.free.fr

Concours de Trompette Lutèce


Présidé pour la trompette
par Guy Touvron,
Concertiste international Pour 20 Euros
organisation ABONNEZ-VOUS
Le Parnasse, Membre associé du Et recevez
Conseil International de la Musique chaque trimestre le magazine des cuivres
auprès de l’UNESCO quatre parutions plus suppléments Web
Concours 2009 http://gazettedecuivres.free.fr

Villes d’accueil des épreuves Nom :


Prénom :
> PARIS 25 janvier 2009,
1 et 08 février 2009, 22 mars 2009
er adresse :
> AIX-LES-BAINS 28 février et 1er mars 2009 code postal : Ville :
> CANNES 14 et 15 mars 2009
Instrument joué :
Association le Parnasse Les Concours de Lutèce Tél. : Email :
LE PARNASSE - 4, rue de Gravelle - 91580 ETRECHY Envoyer votre règlement et coordonnées à
La Gazette des Cuivres
Tél. 06 80 84 40 00
49, bld Paul Langevin 37700 Saint Pierre des Corps
www.leparnasse.org gazettedescuivres@yahoo.fr

N° 12 IV / 2008 > page 45


Chronique de Disques
de Claude Decugis

Spécial Brass Band


DEBUT
Joseph Cook, tuba
Black Dyke Band,
direction: Nicholas Childs claudecugis@free.fr

WALKING WITH HEROES


musique de Paul Lovatt-Cooper
Black Dyke Band – direction : Nicho-
las Childs

Références Doyen – DOY CD 245 – dispo-


nible chez Salvationist Publishing

Références: Doyen – DOY CD 249


Disponible chez Salvationist Publishing Paul LOVATT-COOPER est un des Mais l’œuvre maitresse reste VITAE
compositeurs les plus doués de sa AETERNUM, brillante ou virulente,
Tuba solo du fameux Black Dyke Band, Joseph génération et ses œuvres sont régulièrement calme ou intense, elle s’achève par un
Cook est un jeune et brillant musicien dont la interprétées dans le monde entier par les déferlement musical de la meilleure
carte de visite est déjà très élogieuse. Il dédie formations les plus réputées, comme c’est veine où fusent en rafales le talent et la
tout son temps et son talent à son instrument le cas ici avec le Black Dyke Band, dirigé technicité des musiciens britanniques.
préféré. Cet enregistrement nous donne l’occa- de main de maître par Nicholas Childs. Autre pièce conséquente, THE DARK
sion d’entendre cinq concertos majeurs du ré- Et une fois encore, ce prestigieux brass SIDE OF THE MOON, nous emmène pour
pertoire, dont quatre écrits spécialement pour band affirme toute sa force, sa cohésion, un voyage inter planétaire visiter galaxies,
tuba et brass band. son enthousiasme et sa conviction dans planètes et autres étoiles. Un mélange
Le CONCERTO FOR BASS TUBA de Ralph un répertoire à la difficulté technique d’incertitude et de sérénité précèdera le
VAUGHAN-WILLIAMS est certainement l’œu- évidente. final vif et enthousiasmant et, surtout,
vre la plus accomplie dans ce domaine. Elle a Parmi les neuf pièces présentées, toute de nous remettra les pieds sur terre, ravis de
été commandée en 1954 par le London Sym- grande valeur, deux sont avec des solistes. cette expérience musicale.
phony Orchestra et créée par Philip Catlinet au DONEGAL BAY, Gareth Brindle au Nous avons également apprécié la brève
cours du Festival d’Eté. Elle est très musicale baryton, est un simple andante, mélodieux marche THE BIG TOP, au tempo rapide et
et coule naturellement comme de l’eau d’une et poétique d’une beauté extrême. à l’humeur joyeuse et humoristique.
source. La seconde, AN UNTOLD STORY, avec Paul Lovatt-Coopper, un excellent
Ecrit en 2006 pour le tubiste allemand Markus Sandy Smith au ténor horn, exprime compositeur à découvrir dans les meilleurs
Theiner, le TUBA CONCERTO de Philip SPAR- les mêmes qualités expressives que délais. Le Black Dyke Band et Nicholas
KE a un caractère très affirmé, allant de pair la précédente, avec une maitrise Childs vous aideront à franchir le pas par
avec de nombreuses phrases mélodiques, tout consommée. leur classe et leur joie de jouer.
au long de ses mouvements : Lento et Allegro.
CAPRICCIO de Rodney NEWTON est une œuvre THE ARBAN COLLECTION, vol. II
en un seul tenant qui se décompose en fait en
trois sections. Composé dans les années 1990
Russell Gray, cornet solo
et dédié à James Gourlay, il se définit par ses Leyland Band – direction: Michael Fowles
cadences et le lyrisme de son second mouve- Disponible chez Salvationist Publishing
ment.
Né en 1949, Philip WILBY est, comme tant Le nom de Jean-Baptiste ARBAN (Lyon
d’autres, issu du monde du brass band et c’est 1825 – Paris 1889) reste inévitablement
tout naturellement qu’il amis sa plume au ser- rattaché à l’instrument qu’il a pratiqué
vice de ces ensembles. Avec ses deux mouve- et défendu tout au long de sa vie : le
ments, CYRANO, achevé en 2008, connait ici cornet à pistons.
son premier enregistrement et mérite une place Et il nous est fort agréable de vous
de choix au répertoire spécifique du tuba. présenter cet enregistrement en
C’est le légendaire John Fletcher qui, en 1976, provenance de Grande Bretagne où le
assura la création du TUBA CONCERTO de Ed- soliste Russell Gray et le brass band
ward GREGSON, accompagné par le Besses o’ « Leyland Band » dirigé par Michael
th’ Barn Band. Cette composition est devenue Fowles se sont associés pour mettre en
un standard du genre et a connu de nombreux valeur l’œuvre de ce grand maître.
enregistrements. Elle recèle une musicalité et A partir de 1857, Jean-Baptiste Arban
une délicatesse servant en permanence la mé- enseigne à l’Ecole Militaire et au était fort prisé au cours de la seconde
lodie pour ce qu’on pourrait désigner comme Conservatoire de Paris tout en dirigeant partie du 19° siècle.
une : belle leçon de musique. de nombreux orchestres, dont celui Il a écrit des pièces de qualité et
Avec ce répertoire haut de gammes, Joseph de l’opéra de Paris. Il s’est attaché à Russell Gray, un fameux cornettiste
Cook nous régale par son jeu raffiné, une auto- promouvoir le cornet par de nombreuses écossais, se fait une joie de nous en
rité et une présence qui en font un interprète prestations en soliste, instrument qui présenter quelques-unes parmi les plus
de haute qualité.
N° 12 IV / 2008 > page 46
REGIONALS 2009 aurait eu 100 ans en 2009, avec DISTRIBUTION
SALUTE TO YOUTH, une pièce dy-
namique, expressive et très tech- Salvationist Publishing
nique qui donnera du fil à retordre - 66-78 Denington Road
aux candidats au titre suprême. - Denington Industrial
PENTACLE trouve son origine dans Estate - Wellingborough
l’étoile du même nom. Avec ses - Northants NN8 2QH -
cinq courts mouvements (les cinq Grande Bretagne
branches d’une étoile) l’œuvre de www.worldofbrass.com -
Graham COLE est un vrai feu d’ar- mail_order@SP-S.CO.UK
tifice dédié à la première division.
Puisé dans les racines du folklore De Haske France
américain, NEW WORLD SKET- musique@dehaske.fr
CHES de Dan PRICE nous conduit
DOYEN DOY – CD 246 vers une promenade animée, à Éditions Marc Reift
Salvationist Publishing Harlem, puis vers un spiritual nos- Route du Golf -3963
talgique, avant un Rodéo vivant et Crans-Montana Suisse
Les cinq pièces présentées dans imagé. info@reift.ch
cet enregistrement correspondent Nous voici maintenant dans la www.reift.ch
aux morceaux imposés dans les troisième section avec THE ONCE
cinq divisions du concours national AND FUTURE KINGS de Andrew Mark Custom Recording
de brass band de Grande Bretagne BAKER qui nous ramène à l’épo- – 10815 Bodine Road
qui donnera lieu à des rencontres pée du Roi Arthur avec tout le Clarence – NY 14031-
régionales qualificatives au cours mystère qui entoure cette légende. 0406
de l’année 2009. On sort d’une brume sonore pour www.markcustom.com
Pour les réaliser, il a été fait appel un final rythmé et enlevé.
aux meilleures formations du pays, Croyez-moi, il n’y a rien de facile
à savoir : Williams Fairey Band, dans toute cette musique de bon
dirigé par Peter Parkes, Foden’s niveau artistique, même en qua-
Richardson Band, conduit par Mi- trième section. THE TALISMAN de
chael Fowles, Black Dyke Band, Frank HUGHES évoque la troi-
emmené par Nicholas Childs et, sième croisade, Richard Cœur de
enfin, Cory Band, placé sous la ba- Lion et autres nobles chevaliers.
guette de Robert Childs. C’est une œuvre de caractère
Comme toutes les compositions avec un Prélude mélodieux, , un
produites sont toutes d’une quali- Nocturne expressif et un Scherzo
té certaine, chaque orchestre aura vif et animé.
en mains des éléments sonores lui Alors, bon courage à tous les or-
permettant de mieux comprendre chestres et citons ici Pierre de
et, ainsi, de mieux réussir l’œuvre Coubertin qui déclarait : l’essen-
imposée. tiel est de participer. Et bonne
Pour la catégorie Champion, c’est écoute à nos amis lecteurs, ça
un hommage à Gilbert VINTER qui en vaut vraiment la peine. Spécialiste en instrument à vent sur Lille
Importateur :
connues dont l’incontournable: Solo », pas vraiment pour les
« Variations sur le Carnaval de débutants, « Bonheur de se
Venise ». revoir », au final brillant, «
La musique de J.B.Arban est Vois-tu la Neige Briller » ou
toujours raffinée et pleine « Cavatine et Variations » ,
de charme. Le plus souvent, charmeuse et musicale ; pour
elle comporte un thème suivi finir : « Souvenir de Kroll », «
de variations où s’exerce Sur un Thème Favori » et « Air
le côté virtuose du cornet. Varié ».
Techniquement, elles sont Beaucoup de plaisir à l’écoute
plutôt difficiles avec l’utilisation de ce bel instrument qu’est
du détaché spécifique aux le cornet qui, par la grâce du
petits cuivres. brass band, revient à la mode.
Citons quelques titres incitatifs
pour les amateurs de cornet :
j’aimé « Casino Polka », légère Jean-Baptiste Arban doit en
et convaincante, « Premier frétiller d’aise ! www.cuivresetbois.fr
N° 12 IV / 2008 > page 47
Disques - Vient de paraître - Disques -

Musique pour
Orchestre à vents
majeure demeure les DIONYSAQUES, ache- Pour la FANFARE DU CAMP DE POMPEE,
vé en 1913, mais créé seulement en1925, extraite de la 1°suite d’Antoine et Cléopâtre,
à Paris, par la Musique de la Garde Républi- Florent Schmitt recourt aux cuivres et à la
caine dirigée par Guillaume Balay. La pièce percussion dans une œuvre où on ressent la
déborde de vie et de caractère, fidèle à ce veillée d’armes. La seconde partie a plutôt le
qu’on attend d’un pareil chef d’œuvre. caractère d’une procession.
Le divertissement turc SELAMLIK eut lui Elaboré pour ténor, chœur et orchestre d’har-
aussi l’honneur de la Garde Républicaine, monie, l’HYMNE FUNEBRE est une musique
conduite par Gabriel Parès pour sa création raffinée et expressive, avec une puissante in-
FLORENT SCHMITT
à Paris en juin 1909. Il relève de la veine tensité où le chœur est remarquable.
Orchestre d’Harmonie de la Région humoristique de l’auteur, assorti d’une cer- Tout au long de cet enregistrement perce le
Centre taine virulence et d’un peu de truculence, talent majuscule de Philippe Ferro, à la ba-
Direction : Philippe Ferro pour ce clin d’œil à l’Orient. guette, et de ses amis de l’Orchestre d’Har-
Disponible Non conventionnelle, au tempo solennel, la monie de la Région Centre, tous artistes bé-
contact@harmonieregioncentre.com MARCHE DU 163° REGIMENT d’INFANTE- névoles à l’enthousiasme parfois délirant.
RIE est un souvenir du Schmitt mobilisé Le résultat est réconfortant pour l’avenir de
Né à Blamont (Meurthe et Moselle) en 1840 durant la grande guerre. Elle est dédiée au nos orchestres d’harmonie, car avec de tels
et décédé à Paris en 1958, Florent SCHMITT Commandant Imhaus, vit le jour en 1916 et exemples, comment ne pas croire en un ave-
a été l’élève de Gédalge, Massenet et Fauré fut éditée en 1918. nir radieux pour nous, les « plus petits ».
avant d’obtenir le Prix de Rome en 1900. Ecrit pour double quintette à vent avec cor
Comme ses contemporains célèbres, Albert principal, LIED ET SCHERZO se divise donc Claude Decugis
Roussel et Charles Koechlin, il a su enri- en deux parties. La première est expressive
chir notablement le répertoire de l’orchestre alors que la seconde nous offre encore une
d’harmonie. Dans ce domaine, son œuvre séquence mélodique et passionnée.

compilation des œuvres de Roger Boutry. Du CONCERTO POUR TROMPETTE, nous


Nombre de ces pièces ont été publiées an- entendons deux extraits (seulement) signi-
térieurement, mais c’est aussi un devoir ficatifs : l’Allegro est éclatant et virtuose,
de faire connaître à la jeune génération le alors que le Scherzo est léger et rythmé.
travail de ce maître reconnu et apprécié Pour Quintette de Saxophones, ALTER-
universellement. NANCES permet le déploiement de toutes
La « joie de vivre « en japonais, c’est les facettes de ce merveilleux instrument
IKIRU YOROKOBI où se mêlent énergie, qu’est le saxophone. Et ici, ils sont cinq !
méditation et dynamisme. Ecrite dans le Le résultat de tant de talents réunis corres-
style d’une ouverture de concert, elle est pond à notre attente et à nos espérances
devenue très populaire dans nos sociétés dans la recherche du Beau.
musicales. Composés de six courtes séquences, les
TETRADE est un raccourci vivant et coloré CHANTS DE L’APOCALYPSE ont été écrits
ROGER BOUTRY des quatre visages de la volonté humaine. pour quintette de cuivres et orchestre
Finalement, il représente une unité par les d’harmonie. Le Quintette Magnificat se
Œuvres Orchestrales différences et complémentarités de ses conjugue admirablement avec l’orchestre
Orchestre d’Harmonie de la Garde quatre mouvements : Allegro, Scherzo, An- dans l’interprétation de ces petits bijoux
Républicaine et autres formations dante et Allegro Giocoso. musicaux.
Références : Corélia – CC 806909 Avec le compositeur comme soliste, au pia- Un hommage mérité et une bonne série en
Distribution SOCADISC no, voici WU-JI écrit comme une rhapsodie l’honneur de Roger Boutry.
faisant référence à un imaginaire folklore
Avec le concours de l’Orchestre d’Harmonie oriental. L’œuvre est basée sur un libre dia- Claude Decugis
de la Garde Républicaine (direction : Ro- logue entre le piano et l’orchestre, les ca-
ger Boutry) , de la Musique Principale de dences laissant plus de latitude au soliste
l’Armée de Terre (Jean-Michel Sorlin), de pour nous en dire un peu plus.
la Musique des Equipages de la Flotte de Ecrit en 2001, pour célébrer le centenai-
Brest (Claude Kesmaecker) et de la Musi- re de l’Harmonie La Nèhe de Dax, FETE
que de la Garde Républicaine (Dominique est une pièce brève aux motifs légers et
Gade), les éditions Corelia publient cette joyeux.

N° 12 IV / 2008 > page 48


Documentation - Livre - DVD

Vente de disques par correspondance


au profit de
DÉSIRÉ DONDEYNE “La Maison de retraite des musiciens”
PIONNIERS
Notre ami Claude MOLENAT,
DE LA MUSIQUE
“Une trompette en vol libre”, Gazette des cuivres N°9 de Mars 2008
pour Orchestre
Ancien pilote de chasse embarquée dans l’AERONAVALE,
d’Harmonie Ancien pilote de ligne à AIR FRANCE... toujours trompettiste
en France de cœur propose la vente de ses enregistrements au profit de la
au XXème Siècle Maison de retraite des musiciens.
par Francis Pieters
FLASH-BACK
Né à Laon, dans l’Aisne, reprend sur un double CD quatre 33 tours
en 1921, Désiré Dondeyne a passé toute sa jeunesse à Avion enregistrés dans le passé, comprenant
(Pas de Calais) et, tout naturellement, intégré l’Harmonie des > Claude MOLENAT, Trompette, orgue,
Cheminots, après un rapide et probant apprentissage de la et rythmique, vol.1 et 2.
clarinette. > Claude MOLENAT, solistes de l’opéra
Cette introduction pour vous dire que Désiré Dondeyne est de de Paris.
la famille, celle des « souffleurs », qu’il est tombé dans la mar- > Claude MOLENAT,
mite lorsqu’il était enfant et que, à ce jour, il n’a pas encore orchestre Jean-François Paillard
réussi (a-t’il seulement essayé ? ) à s’en extirper. Sonates Italiennes.
L’Ami Francis Pieters a écrit un livre sur le Maître, très docu-
menté, très détaillé et, à la fois intéressant et passionnant à
parcourir.
Et je ne saurais trop vous recommander de faire l’acquisition
REFLETS
de ce bouquin édité par Musikverlag Kliment à Vienne, Autri- DU BAROQUE ITALIEN
che, mais disponible aux éditions Robert Martin à Mâcon. enregistré à l’Eglise Allemande à Paris,
A sa lecture, vous apprendrez cent, mille, détails sur sa vie, regroupant tous les concerti Italiens
son œuvre, ses rencontres, ses amitiés. J’aurais souhaité en- pour deux trompettes et orgue, avec
core plus de photos, mais on ne peut tout avoir ! comme interprètes :
Il nous parle des grands maîtres de son époque : Germaine Guy TOUVRON et Claude MOLENAT &
Tailleferre, Darius Milhaud ou Louis Durey, bien entendu de Georges RABOL à l’Orgue.
son (presque) frère Serge Lancen et de tant d’autres.
Quelle vie merveilleuse vous avez eu, Cher Ami, et quel exem-
ple significatif vous avez représenté pour de jeunes chefs exal-
tés (dont votre serviteur) et avides de savoir en matière d’or- LES SEPTUORS
chestre d’harmonie POUR TROMPETTE
Nous avons suivi le sillon que vous nous avez ouvert et qui, à Claude MOLENAT : Trompette.
ce jour, se perpétue pour se perdre dans le monde merveilleux Quatuor VIA NOVA, Georges RABOL
de la Musique. et Yann MOLENAT au Piano, Philippe
BLARD, Contrebasse.
Merci, Cher Désiré et Longue Vie > Georges RABOL :
Désiré Dondeyne – Maître ès Orchestres d’Harmonie “Suite en Septuor pour Trompette,
Claude Decugis Piano, Quatuor à cordes et Contrebasse”
dite Suite de Hattiesburg.
> Camille SAINT-SAENS :
Septuor opus 65 pour Trompette, deux
violons, alto, violoncelle, contrebasse et
piano.

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Les Septuors pour Trompette à 16 €
Reflets du Baroque Italien à 16 €
plus frais de port
1 CD : 2,5 € 2 CD : 3,0 €
3 CD : 3,5 € 4 CD : 4,0 €
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Claude MOLENAT
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N° 12 IV / 2008 > page 49


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