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Module Audit Général. Sections 3 et 4 .

S6

Unité 2. Le cadre général de l’audit


financier (suite):
Normes et risques de l’audit financier
M. Tarik JELLOULI

Année universitaire: 2019-2020


1.Les Normes d’Audit

Les normes de l’audit financier sont fixées par les


organismes professionnels :
 Maroc : Ordre des Experts Comptables (OEC),
 France : Ordre des Experts-Comptables et Comptables Agréés (OECCA) et
Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC),
 Au plan international : International Fédération (FEE) et Union Européenne
des Experts Comptables Economiques et Financiers (UEC),
 Institute of Internal Auditors (IIA),
 USA : American Institute of Certified Public Accountants (AICPA),
 Canada : Institut Canadien des Comptables Agréés (ICCA),
 Royaume Uni : Institue of Chartered Accountants of England and Wales
(ICAEW).
1.Les Normes d’Audit

Les normes marocaines d’audit sont de 3


types :
 Les normes de comportement

 Les normes de travail

 Les normes de rapport


I: NORMES DE COMPORTEMENT
PROFESSIONNEL

Norme 1 : Compétence
Norme 2 : Indépendance
Norme 3 : Qualité du travail
Norme 4 : Secret professionnel
Norme 5 : Acceptation et maintien des missions
Norme 1: Compétence
Pour certifier les comptes (sincérité, conformité et image
fidèle) et exercer la mission de commissaire aux comptes,
l’auditeur doit:
-Etre inscrit à l’ordre des experts comptables ( formation
technique);
-Avoir une culture multidisciplinaire: comptabilité,
techniques d’audit, fiscalité, informatique, stratégie,
management, contrôle de gestion, juridique………
-S’assurer que les assistants ont les compétences requises.
Norme 2: Indépendance
-Conserver une attitude d’esprit indépendante permettant à
l’auditeur d’effectuer sa mission avec intégrité, objectivité, et
neutralité (impartialité) :Absence de tout lien pouvant nuire à
l’objectivité;
-Indépendance matérielle: Etre libre de tout lien réel qui
risque de compromettre sa liberté d’agir et de penser ce qui
constitue une entrave à cette intégrité, objectivité et
impartialité;
-Indépendance morale: Faire preuve d’honnêteté ,d’intégrité
et se conformer à une déontologie prescrite par la profession;
-L’auditeur s’assure aussi que les collaborateurs auxquels il
confie des travaux respectent les règles d’indépendance.
Norme 3: Qualité du travail

-L’auditeur exerce ses fonctions avec conscience


professionnelle et avec la diligence (soins et célérité)
permettant à ses travaux d’atteindre un degré de
qualité suffisant compatible avec son éthique et ses
responsabilités;
-L’auditeur s’assure que ses collaborateurs respectent
les mêmes critères de qualité dans l’exécution des
travaux qui leur sont délégués;
-Nécessité d’un contrôle qualité.
Norme 4: Secret professionnel

-L’Auditeur prend connaissance


d’informations confidentielles;
-Il ne doit pas les divulguer (discrétion) afin
de ne pas causer un préjudice à l’entreprise
auditée;
-Il s’assure également que ses assistants
sont conscients du respect de cette norme.
Norme 5: Acceptation et maintien de la
mission

Toute mission proposée à l’auditeur fait l’objet, avant


acceptation du mandat, d’une appréciation de sa part de
la possibilité d’effectuer cette mission.

L’auditeur examine en outre, périodiquement, pour


chacun de ses mandats, si des événements remettent en
cause le maintien de sa mission.
II. NORMES DE TRAVAIL

Norme 1 : Orientation et planification: connaissance


générale, identification des risques et seuils de signification,
organisation de la mission;
Norme 2 : Evaluation du contrôle interne: Examen des
méthodes comptables, des systèmes informatiques et des
contrôles internes, vérifier le fonctionnement et apprécier le
degré de conformité au contrôle;
Norme 3 : Obtention des éléments probants par des
techniques de contrôle: contrôles sur pièces et de
vraisemblance, observation physique, confirmation directe,
examen analytique…;
Norme 4 : Délégation et supervision: Faculté de déléguer
mais nécessité de superviser, sans toutefois dégager la
responsabilité personnelle de l’auditeur en l’opinion.
II. NORMES DE TRAVAIL

Norme 5 : Tenue des dossiers de travail dans le but de


documenter les contrôles effectués et d’étayer les
conclusions de l’auditeur . Ces dossiers permettent par
ailleurs de mieux organiser et maîtriser la mission et
d’apporter les preuves des diligences accomplies.
Norme 6 : Utilisation des travaux des auditeurs internes
en:
-Appréciant la fonction d’audit interne dans l’entreprise ;
-S’assurant par des contrôles appropriés de l’adéquation
de leurs travaux et de leurs conclusions avec les objectifs
de sa mission ;
-Conservant une documentation suffisante de leurs
travaux.
II. NORMES DE TRAVAIL
Norme 7: Utilisation des travaux de l’expert
comptable: L’auditeur prend contact avec l’expert
comptable pour s’informer des travaux que ce dernier a
effectués. Il apprécie dans quelle mesure ceux-ci peuvent
servir les objectifs de sa mission et être pris en
considération.
Norme 8 : Coordination des travaux entre les
auditeurs: Les auditeurs, étant chacun responsable de
l’opinion formulée sur les états de synthèse, se concertent
afin de planifier en commun la mission, s’informent
mutuellement de leurs travaux et confrontent leurs
conclusions notamment par l’examen réciproque de leurs
dossiers de travail.
II. NORMES DE TRAVAIL
Norme 9: Application des normes de travail aux
petites entreprises: Les normes ont un caractère général
qui permet à l’auditeur d’atteindre ses objectifs quel que soit le
contexte dans lequel il exerce sa mission. Il applique donc les
même normes quelle que soit la taille de l’entreprise.
Par contre, il adapte son approche, sa démarche et le choix de
ses techniques pour tenir compte des particularités de la petite
entreprise pour laquelle il doit veiller :
d'une part à prendre en compte les travaux effectués par
d’autres intervenants extérieurs, notamment l’expert
comptable;
d’autre part à limiter les contraintes imposées au regard de la
capacité organisationnelle de l’entreprise.
NORMES DE RAPPORT

Modèle harmonisé de rapport proposé par la


norme:
Un préambule introductif et une
formulation de l’opinion

et une partie libre consacrée aux réserves à


formuler en fonction de chaque cas.
NORMES DE RAPPORT

ETENDUE DE LA MISSION

 Nature et origine du mandat


 Les documents concernés par l’audit: nature, période,
caractéristiques quantitatives essentielles ;
 Rôles et responsabilités respectifs de l’auditeur et des organes de
gestion ;
 Référence aux normes de la profession ;
 Expliquer brièvement l’objet des travaux effectués et leur but
précis ;
 Affirmer que l’audit constitue une base raisonnable de l’audit ;

 Faire état des limitations à l’audit.


NORMES DE RAPPORT
OPINION D’AUDIT : OPINION SANS RESERVES

Plusieurs conditions doivent être réunies :

Mise en œuvre des diligences d’audit conformes aux normes de la


profession et sans restriction aucune ;

Résultats des contrôles satisfaisants eu égard aux objectifs d’audit ;

Information donnée sur les comptes suffisante pour sauvegarder


l’objectif de l’image fidele.
NORMES DE RAPPORT

OPINION D’AUDIT : OPINION AVEC RESERVES

Reserve pour désaccord : erreur commise quant au choix ou a


l’application des règles et méthodes comptables dont l’impact bien que
significatif reste insuffisant pour refuser de certifier les comptes.
(Traitement comptable ou fiscal de certaines opérations…)
Reserve pour limitation : limitation de l’étendue des travaux d’audit
suite a des événements extérieurs ou imposés par les dirigeants (Refus de
circularisation des clients , CAC n’a pas assisté à l’inventaire physique…).
Bien que significatif, l’impact reste insuffisant pour refuser de certifier les
comptes.
Reserve pour incertitude : situation dont la résolution dépend
d’événements futurs (manque d’information pour évaluer l’impact sur les
comptes, estimations de risques non vérifiables, litiges dont le
dénouement est incertain…).
NORMES DE RAPPORT

OPINION D’AUDIT : REFUS DE CERTIFIER

 Erreurs dans l’application des règles et principes comptables dont


l’impact est suffisamment important pour affecter les états financiers
dans leur ensemble ;

 Limitations portant sur des diligences jugées nécessaires et empêchant


de se former raisonnablement une opinion sur les comptes dans leur
ensemble ;

 En cas de limitations graves ou d’incertitudes graves : dénis d’opinion


ou refus de certifier ;

 En cas d’erreurs et d’anomalies graves et significatives : opinion


défavorable .
NORMES DE RAPPORT

DATATION DU RAPPORT

 La date du rapport de l’auditeur engage ce dernier sur les événements


survenus jusqu’à cette date dont il a eu connaissance et ont un impact
sur ses conclusions ;

 Date du rapport = date de fin des travaux de vérification dans la


société et ne peut être antérieure à la date de signature des états de
synthèse ou de leur arrêté ;

 Cependant, en cas de changement dans les comptes par les organes


habilités, l’auditeur doit effectuer les vérifications complémentaires et
dans quel cas, la date est modifiée.
NORMES DE RAPPORT

SIGNATURE DU RAPPORT

 Signature obligatoire de l’associé responsable (ou du CAC);

 En cas de personne morale : signature par le représentant légal ;

 En cas de pluralité de CAC, établissement d’un rapport commun et


signature par l’ensemble des CAC ;

En cas de désaccord, pluralité des opinions mentionnée dans le rapport


commun qui doit être signé par tous les CAC.
NORMES DE RAPPORT

PRESENTATION DU RAPPORT A L’AG

Les CAC sont convoqués à toutes les réunions des actionnaires mais
leur présence n’est pas exigée par la loi ;

Le rapport du CAC à l’AG n’est pas obligatoirement lu par ce dernier;


Il peut être lu par le président ou par toute personne qu’il charge à cet
effet;

La lecture peut s’accompagner par des éclaircissements et des


compléments en vue d’éclairer les actionnaires ;

Toutefois, respect du secret professionnel et dans la limite de la mission


du CAC .
NORMES DE RAPPORT

DEPOT AU GREFFE

Obligation de dépôt du rapport général du CAC en double exemplaire;

Pas d’exigence explicite de dépôt du rapport spécial ;

L’OBLIGATION PESE SUR LA SOCIETE MAIS LORS DES


INTERVENTIONS FUTURES, LE CAC DOIT S’ASSURER DE CE
DEPOT (respect des dispositions légales ) .
Exemple sur le respect des normes d’audit
Mr ZAOUI, Président- Directeur général et actionnaire principal de la
société « Nahda Services » entreprise de nettoyage industriel a
demandé au Cabinet d’expertise comptable « Guivard et associés »
d’effectuer une révision comptable des états financiers de son
entreprise au 31 décembre 2014. Mr ZAOUI souhaite que cette
révision soit terminée rapidement de manière à pouvoir présenter des
états financiers audités à la banque Populaire auprès de laquelle la
société sollicite un prêt important.
Mr Bensaih souhaite avoir également ces états financiers audités afin
de négocier avec Mr ZAOUI les modalités d’une entrée éventuelle
dans l’actionnariat de la société « Nahda services ».
Le cabinet comptable a immédiatement accepté la mission et est
tombé d’accord pour soumettre son rapport dans les deux semaines
et Mr ZAOUI lui paiera des honoraires fixes accompagnés d’une
prime si le prêt est accordé à la société Nahda Services.
Le cabinet comptable étant un cabinet à effectif très limité, deux
étudiants en comptabilité ont été recrutés ponctuellement pour
effectuer la révision.
L’associé gérant du cabinet et signataire du rapport, en
quelques minutes, leur a résumé le travail à effectuer, qui
devait consister essentiellement en la vérification
mathématique des soldes, le pointage de la balance générale
avec les états financiers, et une analyse du contenu des états.
Les étudiants ont suivi les conseils de l’associé gérant et lui
ont remis 10 jours plus tard les états financiers, qui ne
comportent pas de notes annexes.
L’associé gérant relut le bilan et le compte de résultat et
préparera un rapport sans réserves. Ce rapport ne fait pas
référence aux principes comptables appliqués pour la
préparation des états financiers audités
Quels sont les normes de révision comptable que le cabinet
d’expertise comptable n’a pas respecté et par quelles actions
a-t-il montré cet irrespect ?

CORRIGE : VOIR TD 1
2. RISQUES RELATIFS A L’AUDIT FINANCIER

–Un risque est un ensemble d’aléas susceptibles


d’avoir des conséquences négatives sur une entité
et dont le contrôle interne et l’audit ont notamment
pour mission d’assurer la maîtrise.
–Au niveau de l’audit financier il ya trois types
risques:
• le risque inhérent;
• le risque lié au contrôle;
• le risque de non détection .
Risque inhérent
Est le risque qu’une erreur significative se produise
compte tenu des particularités de la société, de ses
activités ,de son environnement, de la nature de ses
comptes et ses opérations. Il s’agit des risques liés à:
- L’activités de l’ET: sa taille, ses marchés et produits,
sources d’approvisionnement , risque de non
recouvrement des créances, fluctuations de
l’activité…
-Sa structure de capital : existence d’un associé
majoritaire, manipulation du résultat et abus de
biens;
- Sa structure financière: insuffisance du FR, des
capitaux propres ou des problèmes de gestion..
-L’organisation: insuffisance du personnel
administratif..
-L’importance de certains postes du bilan.
Risque lié au contrôle par l’entreprise :
Est le risque que le système de contrôle interne
n’assure pas la prévention ou la correction des
erreurs ( à apprécier ce risque dans la phase
d’évaluation du contrôle interne).

Risque de non détection par l’auditeur :


Est le risque que les procédures mises en œuvre par
l’auditeur ne lui permettent pas de détecter d’autres
erreurs significatives (est lié à l’importance du
programme de contrôle des comptes et des comptes
annuels mis en place par l’auditeur).

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