Vous êtes sur la page 1sur 5

Les écoles de pensées criminologiques

L'école de Chicago
L'école de Chicago a repris en quelques sortes le flambeau de la sociologie criminelle. Elle
avait pour objet d'étude la ville de Chicago. Fortement axée sur le travail de terrain, de type
journalistique et anthropologique, cette école est célèbre par ces ouvres sur la question
géographie criminelle.

La sociologie criminelle contemporaine est reconnaissante à l'École de Chicago, notamment


pour ses travaux sur de géographie criminelle (zones urbaines criminelles, de leur genèse,
de leur stabilité et de leur localisation). Parmi les héritiers de cette école contemporaine,
soulignons Thorsten Sellin et la théorie des conflits de culture.

L'école de Chicago conçoit la criminalité comme la conséquence d'un défaut de


l'organisation sociale, c'est-à-dire que la désorganisation sociale cause de la criminalité.
Nous rappelons que pour cette école, le délinquant n'est pas déterminé dans son corps ni
dans son âme mais bien en fonction de son inscription particulière dans le système social,
dans la société.

Naissance :

Créé en1892, le département de la sociologie de Chicago était le 1er de son espèce aux
Etats-Unis. Son fondateur Small le dirigera jusqu’en 9 4. Il voit la sociologie comme une
discipline spécifique centrée sur l’étude des formes concrètes de la vie sociale. Il créé une
revue Américan journal of sociologie, rassemble des fonds, organise des enseignements ...
Cet effort aboutira vers 1913 à faire du département de Chicago le plus important centre
d’enseignement et de recherche du pays en sociologie-anthropologie.

La déviance :

En 1923, Anderson publie une enquête sur les "hoboes" (sans-abri). Il montre comment ces
gens forment une micro-société avec ses spécificités, ses lois non écrites, et ses lieux : il
existe une "université hobo" ou les sans-abri peuvent exprimer leur idées sociales.

Crime et délinquance :

La criminalité est à Chicago à l’image de l’histoire de la ville : irlandaise au début du è


siècle, elle devient polonaise et italienne à l’époque de la prohibition. Les sociologues,
répondant à une forte demande sociale, ne cesseront de s’intéresser à la délinquance,
organisée ou non. Après la guerre des gangs de 1924, Frederic Thrasher réalise une étude
sur les "gangs de quartier", oû il décrit les bandes de jeunes comme une forme de
réorganisation sociale.
Les gangs de Chicago :

Les gangs fleurissent à la frontière et les bandes de prédateurs qui infestent les franges de
la civilisation montrent les mêmes caractéristiques que cel les analysées dans cet ouvrage.
Les mille trois cents gangs analysés à Chicago sont typiques de tous les gangs. Un gang est
un gang, où qu’on le trouve. Il représente un type spécifique de société…Les gangs, comme
la plupart des autres formes d’association humaine, doivent être étudiés dans leur habitat
particulier. Ils surgissent spontanément, mais seulement dans des conditions favorables et
dans un milieu défini…C’est ce qui constitue l’intérêt de les étudier, nous persuade qu’ils ne
sont pas incorrigibles et qu’ils peuvent être contrôlés.

L’homme marginal :

L’homme marginal, en se détachant de sa culture d’origine, est toujours quelqu’un qui se


construit une nouvelle identité en s’acculturant.

L’homme marginal est une transition entre l’adaptation et l’assimilation. C’est celui qui sort
de son groupe culturel d’origine. Il est partagé entre deux mondes et le vit dramatiquement.
Mais il est aussi le point de contact entre les deux groupes, entre les deux communautés.

Dans son ensemble, l’École de Chicago a développé une vision optimiste de l’immigration,
sous la forme de l’homme marginal, qui devient un hybride culturel, partageant intimement
deux cultures distinctes, mais plein ement accepté dans aucune et marginalisé par les deux.
l'École classique
Cesare Beccaria (1738-1794) et Jeremy Bentham (1748-1832), principaux représentants de l'École
classique, ne mènent pas leurs réflexions dans le sens de la constitution d'une discipline
criminologique à part entière.

La criminologie commence avec l’Ecole classique. Montesquieu, Voltaire, Beccaria et Bentham.

Historiquement, l'école classique est considérée comme la première école de criminologie.

Les précurseurs se focalisent principalement sur l’acte ainsi que sur le droit et la justice, moins sur
le criminel. Ce dernier est vu comme une entité abstraite. Pour ces auteurs, les individus doivent
pouvoir connaître les conséquences de leurs actes avant d’agir. Le droit a donc un but de dissuasion.
Cela suppose que l’activité criminelle résulte d’un choix rationnel de l’individu. Ce dernier,
hédoniste, dispose d’une volonté libre. Les sanctions ont pour but de diminuer le plaisir retiré des
activités criminelles.

Les 4 points à l'école classique sont :

1. Les gens ont le libre arbitre et de choisir comment agir.

2. La dissuasion repose sur l'idée que les gens finiront par chercher le plaisir et éviter la douleur, et
que calculer rationnellement les risques et les avantages.

3. La punition d'un crime doit être proportionnelle à l'infraction.

4. La punition la plus rapide et certaine, plus son effet en empêchant d'autres actions similaires.

Cette école aura néanmoins une influence prépondérante sur la justice pénale de l'après révolution
et influencera la justice pénale.

Toute la logique de cette école repose sur les présupposés suivants :

- L'homme recherche le plaisir et veut éviter les désagréments.

- L'homme est doué d'un libre-arbitre.

- L'homme réfléchit rationnellement. Il analyse les conséquences de ses futures actions avant d'agir.

Cela induit les conséquences suivantes au niveau de la justice pénale :

- Tous les hommes étant égaux, la justice doit être égale pour tous.

- La loi doit être écrite et codifiée afin que l'homme rationnel puisse prendre ce facteur en
considération avant d'agir. A contrario, la peine ne pourra être appliquée que si une loi écrite existe.

- Les peines doivent être humaines et proportionnées.


L'école psycho-morale

• Structure anti-sociale, dont la formation résulte de troubles dans la


personnalisation de l'individu.

L'école psycho-morale est fondée par le psycho-criminologue et médecin anthropologue


belge nommé Dr Etienne de Greeff (1898-1961), qui a travaillé comme criminologue
clinicien pendant plusieurs années dans le milieu pénitencier.

La naissance de la psychocriminologie : Étienne de Greef et Jean Pinatel :

Étienne De Greef 13 , professeur d’anthropologie à Louvain, a étudié le processus du


passage à l’acte décliné en plusieurs phases étalées dans le temps et le sentiment d’injustice
que ressent profondément l’auteur d’un acte criminel. Ce dernier adopte à l’égard d’autrui
un comportement revendicateur, et légitime l’acte posé.

Son disciple Jean Pinatel (14) a développé la théorie du « noyau central de la personnalité
criminelle » comportant quatre traits distinctifs : égocentrisme, labilité, agressivité,
indifférence affective, lesquels sont présents chez tout un chacun mais de façon exacerbée
chez le criminel.

C'est avec la naissance de l'école psycho-morale que nous connaissons aujourd'hui la


criminologie clinique comme une branche de la criminologie appliquée. « Elle se constitue
comme une approche de fait criminel partant du sujet auteur et acteur du crime ».

L'évolution de cette approche aujourd'hui fait que, malgré que les enquêteurs des affaires
criminelles bénéficient des moyens de haute technologie, ils font appel dans certains cas à la
compétence des criminologues et de psycho-criminologues pour élucider ce qui est
impalpable comme le psychisme et le ressenti et la personnalité de criminelle par une
analyse comportementale.
L'école positiviste
L'école positiviste est considérée comme le commencement officiel de la criminologie
comme science du crime.

En effet, le trio italien composé de Cesare Lombroso (1851-1914), forme avec Raffaelo
Garofalo (1852-1934) et Enrico Ferri (1869-1979) un trio célèbre connu sous le nom de
l'école positiviste italienne, marque le point de départ de la criminologie scientifique.
Autres pionniers : A.Quetelet, G. Tarde et E. Durkheim.

La pensée positiviste nie le libre arbitre, elle est avant tout déterministe. Le crime est
analysé comme le produit fatal de causes diverses endogènes et exogènes. L'expiation ne
peut plus en conséquence être un objectif de la sanction puisqu'elle suppose une faute et
une responsabilité morale. C'est la défense de la société qui est selon les positivistes le
fondement même du droit de punir et de prévenir.

Pour garantir l'ordre social, le contrôle non seulement du délinquant est nécessaire, mais
aussi celui du déviant, alcoolique par exemple. Ce contrôle préventif, avec les risques que
cela présente en matière de libertés, et répres-sif, sera fonction de la personnalité de celui
qui en fait l'objet et du danger qu'il représente pour l'ordre public.

Pour le positivisme, trois éléments sont importants :

) L’empirisme :
Les spéculations sont remplacées par l’observation et l’expérimentation. Les méthodes
deviennent donc véritablement scientifiques.

) L’objet de la criminologie est le criminel, distinct du non-criminel :


Il importe donc de chercher les différences entre ceux-ci. Rappelons que, a contrario, l’objet
de l’Ecoleclassique est l’acte en lui-même.

3) Le déterminisme :
Le crime ne résulte pas du libre arbitre, il est déterminé. En réponse au crime, il faut donc
trouver un traitement, indéterminé, dépendant des circonstances individuelles.

Vous aimerez peut-être aussi