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Présenté par
DR BENSAADA Mohamed
Maitre de conférences
Universitaire Djillali Bounaamade khemis-Miliana
OBJECTIFS
Une saine gestion des eaux souterraines nécessite l’intégration d’un grand
nombre de facteurs.
Introduction générale
1. Systèmes hydrologiques
1.1 Le bassin hydrologique
1.2 Le bassin hydrogéologique ou des eaux souterraines
1.3 L'aquifère avec sa nappe d'eau souterraine n
2. Identification géologique de l'aquifère
2.1 Formations lithostratigraphiques et hydrogéologiques
2.2 Surfaces limites du réservoir
2.3 Les formations hydrogéologiques et les aquifères
3. Identification hydrodynamique de l'aquifère
3.1 Concept d'aquifère
3.2 Types hydrodynamiques
3.2.1 Aquifère à nappe libre
3.2.2 Aquifère à nappe captive
3.2.3 Aquifère à nappe semi-captive
4. Aquifère, réservoir d'eau souterraine
4.1 Caractéristiques physico-chimiques du réservoir
4.2 Types d'eau souterraine
4.3 Caractéristiques hydrogéologiques du complexe eau/réservoir
5. Aquifère, conduite d'eau souterraine
5.1 Loi de Darcy : dispositif expérimental
5.2 Enoncé de la loi de Darcy
5.3 Transmissivité
6. Cartographie de l'aquifère
6.1 Cartes structurales de l'aquifère
6.1.1 Cartes de la configuration de l'aquifère.
6.1.2 Cartes de la structure du réservoir
6.2 Cartes piézométriques
6.2.1 Mesure des niveaux piézométriques
6.2.2 Report des niveaux piézométriques
6.2.3 Tracé des courbes hydroisohypses
6.2.4 Interprétation des cartes piézométriques
Exercises et problèmes
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Introduction générale
L'hydrogéologie est une science qui étudie les phénomènes que peuvent subir les
Elle permet de suivre l'évolution des pollutions pouvant se propager dans les sols et
les eaux souterraines, et de déterminer les moyens les plus appropriés pour les
combattre.
Elle est également indispensable lors de la mise en place de puits de captages, afin de
localiser précisément les lieux d'implantation ; ceci par l'étude des nappes d'eaux
1. Systèmes hydrologiques
Le cycle de l'eau est planétaire et perpétuel. Pour l'exécution des études hydrogéologiques il est
nécessaire de le fractionner, conventionnellement, en domaines d'espace et en durées accessibles
aux observations, expérimentations et mesures, donc en systèmes hydrologiques. L'étude du cycle
de l'eau situe les systèmes hydrologiques dans leur environnement et permet d'analyser leur
comportement hydrodynamique.
Trois domaines d'espaces interdépendants, emboîtés, peuvent être circonscrits. Ils identifient 3
systèmes hydrologiques, dans l'ordre de grandeur décroissant :
a- Le bassin hydrologique
Le bassin hydrologique est circonscrit par les lignes de crêtes topographiques, délimitant le bassin
versant d'un cours d'eau et de ses affluents. Il correspond donc, en surface au bassin
hydrogéographique. Il est admis que ses limites se superposent, au mieux, à celles du bassin
hydrogéologique. Ces conditions sont en général réalisées pour les grandes unités, de l'ordre de
quelques centaines de millier de km².
b- Le bassin hydrogéologique ou des eaux souterraines
Le bassin hydrogéologique est la fraction de l'espace du bassin hydrologique située sous la surface
du sol. C'est le domaine des eaux souterraines. En général, il correspond à un bassin sédimentaire.
Ses limites sont imposées par la structure hydrogéologique.
c- L'aquifère
L'aquifère, identifié par la géologie, est l'unité de domaine d'étude des eaux souterraines. Le bassin
hydrogéologique est constitué d'un ou de plusieurs aquifères.
Les systèmes hydrologiques
Une formation lithostratigraphique est constituée par un corps de terrain de nature homogène :
sable, calcaire, grès, granite, argile, gypse, etc. Elle est désignée par le nom de la région (ou de la
localité) où elle a été observée et décrite ou par un terme d'étage. Exemples : calcaire du zaccar ,
alluvions de la Mitidja.
Elle est identifiée par 3 ensembles de données fixes : surfaces limites, localisation dans le sous-sol
et structure.
Structure du réservoir
Une formation hydrogéologique est une formation lithostratigraphique ou leur combinaison, ayant
des fonctions globales vis-à-vis du stockage et de l'écoulement de l'eau souterraine.
Les matériaux ayant la propriété de se laisser traverser par l'eau à des vitesses appréciables
(quelques mètres à des milliers de mètres par an), sous l'impulsion de différences d'altitudes ou
pente de la nappe appelés gradients, sont dits perméables. Ce sont les graviers, les alluvions, les
sables gros et moyens, les calcaires fissurés, etc.
Les vitesses d'écoulement de l'eau souterraine, dans certains matériaux, sont très faibles,
pratiquement non mesurables (quelques millimètres par an). Ils constituent les formations
hydrogéologiques imperméables imposant les limites géologiques des aquifères. Ce sont les silts,
les argiles, les marnes, etc.
Les systèmes hydrologiques
Formations hydrogéologiques semi-perméables
Certains matériaux, comme les sables très fins, les sables argileux, de très faible perméabilité
permettent dans des conditions hydrodynamiques favorables, les échanges verticaux ascendants ou
descendants entre aquifères superposés, par un phénomène naturel appelé la drainance. Ils
constituent les formations hydrogéologiques semi-perméables. Une structure hydrogéologique,
constituée d'une alternance de formations hydrogéologique perméables et semi-perméables identifie
un aquifère multicouche.
Concept d'aquifère
On distingue trois grands types de terrains selon leurs capacités à laisser passer l’eau :
les terrains semi-perméables ou l’eau circule très lentement
les terrains imperméables.
les terrains aquifères ou l’eau circule librement.
L’aquifère est un complexe de deux constituants en interactions : le réservoir et l’eau
souterraine.
L e s r é s e r v o i r s
Il s’agit d’une formation hydrogéologique perméable permettant l’écoulement significatif d’une
nappe d’eau souterraine ou son exploitation par captage. Le réservoir représente la trame solide de
la structure de l’aquifère. L’eau souterraine mobile s’emmagasine et circule dans les vides.
La première fonction du réservoir est capacitive. Elle caractérise le stockage ou la libération de
l’eau souterraine. Ces deux actions sont groupées sous le terme d’emmagasinement souterrain de
l’eau.
Le réservoir est identifié par ses caractéristiques et la genèse de ses vides (pores ou fissures). On
établit donc une classification hydrogéologique des réservoirs d’eau souterraine en fonction du type
de vides :
les réservoirs homogènes, à perméabilité d’interstices, constitués de roches meubles ou non
consolidées (sable, gravier ou de grès). C’est le cas des nappes alluviales en fond de vallée ou dans
les bassins sédimentaires.
Les réservoirs hétérogènes, à perméabilité de fissures, constitués de roches fissurées ou
consolidées (surtout de calcaire mais également de roches volcaniques).
L’eau souterraine :
L’eau souterraine constitue un milieu continu dans le réservoir dont seule une fraction, l’eau
gravitaire, est mobile dans l’aquifère.
La configuration des aquifères porte sur les caractéristiques de ses limites géologiques et
hydrodynamiques : on parle de conditions aux limites. En simplifiant, on assimile la base de
l’aquifère à une formation imperméable (substratum). Pour sa limite supérieure, on distingue trois
types :
Hydrodynamique avec fluctuation libre : aquifère à nappe libre ;
Géologique imperméable : aquifère à nappe captive ;
Géologique semi perméable : aquifère à nappe semi-captive
Les systèmes hydrologiques
Aquifère à surface libre
Cas représenté sur la figure ci contre. Il s'agit de la configuration la plus courante en nappe
superficielle. La formation aquifère n’est pas saturée sur toute son épaisseur. Il existe entre la
surface de la nappe et la surface du sol une zone de terrain non saturé contenant de l’air. Le niveau
supérieur de la nappe est appelé niveau piézométrique, il se trouve toujours sous le niveau du sol
L’importance du mécanisme de drainance, illustré sur la figure ci-contre repose sur le fait que des
volumes importants d’eau peuvent traverser des horizons imperméables ou semi-perméables lorsque
la superficie de cet horizon est grande et qu’il existe une différence de pression de part et d'autres de
cet horizon. Ce phénomène permet des échanges importants entre nappes superposées ou sous-
jacentes au travers du substratum ou du toit en cas de différence de charge. On parle alors de nappes
semi-captives avec substratum et toit semi-perméables
La première fraction du réservoir est capacitive. Elle caractérise le stockage ou la libération de l'eau
souterraine. Ces 2 actions sont groupées sous le terme d'emmagasinement souterrain de l'eau. La
libération de l'eau du réservoir est provoquée par l'action de la force de la gravite (aquifère à nappe
libre) ou par expulsion et décompression (aquifère à nappe captive).
Les fonctions, réservoir et conduite, sont déterminées essentiellement par les dimensions et les
interconnections des vides. Ces dernières assurent la continuité du milieu aquifère.
Les systèmes hydrologiques
L'étude morphologique des vides porte sur leur nature, leur forme et leurs dimensions. Deux grands
types de vides, pores et fissures, caractérisent respectivement le milieu poreux et le milieu fissuré.
Les pores sont des vides de forme plus ou moins sphérique, de petites dimensions (ordre de
grandeur millimétrique), ménagés entre les particules solides ou grains, constituant le réservoir. Les
grains ne sont jamais jointifs.
Les dimensions des vides sont étroitement liés à celles des grains, dont la mesure est plus
directement accessible. Les diamètres des grains des roches meubles perméables s'étalent dans une
gamme de 0.06 à 16 mm. Il est plus petit, de 0.1 à 0.001 mm, soit d'ordre de grandeur
micrométrique, dans les argiles, milieu dit imperméable.
Les pores communiquent entre eux, dans le sens de l'écoulement de l'eau souterraine, permettant le
déplacement des particules d'eau. Celles-ci suivent des trajets ou trajectoires, plus ou moins
compliqués, identifiant les lignes de courant.
Cet agencement est une des conditions de base pour la validité des lois de l'hydrodynamique
souterraine. Par exemple la pierre ponce volcanique qui renferme un grand nombre de vides, mais
sans interconnections, est imperméable. C'est pourquoi il ne faut pas confondre porosité et
perméabilité. La porosité est la propriété du réservoir de stocker ou de libérer de l'eau souterraine.
La perméabilité est son aptitude à conduire son écoulement.
Les fissures sont des fentes de forme allongée, à ouverture plus ou moins large; Leur ensemble
constitue la fissuration, phénomène naturel dont l'origine est essentiellement mécanique. Les
fissures sont classées, suivant leurs dimensions, en 2 types : les microfissures (ouvertures de
quelques dixièmes de millimètres)et les macrofissures (ouvertures supérieure à quelques
millimètres).
Basée sur la lithologie et le (ou les) types de vides, elle est importante pour l'étude quantitative de
l'infiltration, des fonctions du réservoir et des comportements de l'aquifère. Elle est à la base de
l'établissement des colonnes, coupes et cartes hydrogéologiques.
Les deux grands types de vides permettent de distinguer deux grandes catégories de réservoirs :
Toutefois les roches compactes présentent souvent des caractères mixtes avec coexistence de pores
et de fissures.
Étude granulométrique
L’étude pétrographique : nature des minéraux constituant les grains, argiles en particulier
(échanges d’ions) ;
L'analyse granulométrique est une opération consistant à étudier la répartition des différents
grains d'un échantillon, en fonction de leurs caractéristiques (poids, taille, etc.)., donc elle fournit
les proportions de grains de différents diamètres .
Pour cela, on procède au classement des grains sur une série de tamis emboîtés les uns dans les
autres. Les dimensions des mailles des tamis sont décroissantes du haut vers le bas.
Le granulat est placé sur le tamis le plus haut et par vibrations, on répartit les grains sur les
différents tamis selon leur grosseur.
Matériel utilisé : On utilise des tamis à mailles carrées par leur ouverture ; la dimension nominale
d'un tamis correspond à la longueur du côté de la maille (en mm) (Norme NF X 11-501). Le module
d'un tamis est un nombre caractéristique. La valeur du module est donnée par la relation :
Module = (10 log(ouverture en mm))+1
Les dimensions d'une série forment une suite géométrique :
Pour les graviers et les cailloux, on utilise les tamis d'ouverture (en mm)
6,3_8_10_12,5_16_20_25_31,5_40_50_63_80
Gros 2 à 0,5
Le couple de données concernant une phase granulométrique, diamètre et poids, obtenu par
tamisage, est porté sur le graphique :
Étude granulométrique
En abscisses logarithmiques les diamètres des grains, en mm, déterminés par les dimensions des
mailles des tamis ;
En ordonnée linéaire les poids cumulés, en grammes, exprimés en pourcentage du poids de
l’échantillon étudié.
Le graphique obtenu est la courbe granulométrique cumulative. Le sédiment est représenté par le
secteur du diagramme positionné sous la courbe.
Ce diamètre caractéristique, d10 est mesuré par la valeur lue abscisse, correspondant à un
pourcentage en poids cumulé.
Cette valeur a été fixée conventionnellement en considérant que les grains fins, entraînés par l’eau
en mouvement obstruent les pores réduisant ainsi leurs dimensions
Par convention, si U est compris entre 1 et 2, la granulométrie est dite uniforme. S’il est supérieur à
2, elle est variée.
Quelques définitions :
Granularité: Distribution dimensionnelle des grains (état)
Tamisât: Partie de l'échantillon passé à travers les mailles du tamis
Refus : Partie de l'échantillon qui n'est pas passée à travers les mailles du tamis
Refus cumulé : C'est la somme de tous les refus, celui du tamis lui même plus tous les refus des
Tamis de maille plus grande. Il peut être exprimé en gramme ou en % de refus cumulés
Porosité surface spécifique
La limite de séparation des 2 phases eau/grain, est le lieu de champs de force. Ceux-ci attirent, en
les orientant perpendiculairement à la surface, les dipôles qui sont solidement fixés. La molécule est
adsorbée.
Les forces d'attraction moléculaire décroissent, très rapidement, de la surface des grains vers le
centre des vides. Les liaisons deviennent de plus en plus lâches et l'eau peut-être libérée du réservoir
par des forces de plus en plus faibles. Les molécules devenues libres, à une distance très faible de la
surface du grain (1 à 2 microns) peuvent être déplacées par la force de gravité. Cet état n'étant pas
constant, cette conception explique, en partie, l'accroissement en fonction du temps, du volume
d'eau gravitaire obtenue par égouttage.
L'eau adsorbée constitue un film continu, mince pellicule d'une épaisseur de l'ordre du
dixième de micron, soit l'empilement de quelques dizaines de molécules. En pourcentage du
volume total, elle augmente en fonction de la granulométrie : 2 à 5% dans les sables gros, 10
à 15 dans les sables fins et 40 à 50 dans les argiles.
L'eau pelliculaire représente une pellicule de l'épaisseur de l'ordre du micron. Elle peut se
déplacer à la surface des grains sous l'action de l'attraction des molécules d'eau voisines.
Porosité surface spécifique
Les paramètres de la fonction réservoir de l'aquifère peuvent être mesurés en laboratoire et sur le
terrain. En laboratoire, le complexe eau/réservoir ou aquifère, est caractérisé par un paramètre
hydrodynamique important, la porosité efficace. Sur le terrain, les pompages d'essai, l'étude des
fluctuations de la surface piézométrique, déterminent les paramètres hydrodynamiques de
l'emmagasinement souterrain, dont le principal est le coefficient d'emmagasinement.
A. Porosité efficace
La porosité efficace, exprimée en pourcentage, est le rapport du volume d'eau gravitaire que le
réservoir peut contenir à l'état saturé, puis libérer sous l'effet d'un égouttage complet, à son volume
total.
Il est utile de relier la porosité efficace aux caractéristiques physiques des réservoirs. Celles-ci
constituent la trame de la distribution spatiale des données ponctuelles. Les trois facteurs principaux
de la porosité efficace sont :
La porosité efficace, la granulométrie étant uniforme, diminue avec le diamètre des grains ;
La porosité efficace diminue lorsque la granulométrie est variée. Pour un sédiment mixte, elle est,
en générale, plus faible que celle de l'un quelconque des constituants, d'où la prise en compte du
diamètre efficace d10.
L'arrangement des grains exprime leur disposition dans l'espace. La porosité est fortement
influencée par l'arrangement des grains. Elle décroît de 47.6% pour l'arrangement cubique, le plus
lâche, à 25.9% pour l'arrangement rhomboédrique le plus tassé. Une conséquence est la diminution
de la porosité avec la profondeur.
Les forces de liaison entre l'eau et le réservoir ont une intensité maximale à la surface des grains. La
grandeur de cette surface est donc importante. C'est pourquoi un paramètre a été défini, la surface
spécifique des grains. La porosité efficace croît avec la surface spécifique des grains.
C. Emmagasinement souterrain
Des études et expérimentations, sur le terrain, permettent de mesurer, en place et sur un volume
important, les paramètres de l'emmagasinement de l'eau dans les réservoirs.
Sous l'effet d'un abaissement unitaire de niveau piézométrique, entraînant une différence de charge,
l'eau est libérée du réservoir :
Etude de nappe
Objectif
Une étude de nappe consiste à déterminer : son mode d’alimentation ; ses conditions aux limites ;
sa porosité ; sa transmissivité (perméabilité et hauteur de l’aquifère) ; et son coefficient
d’emmagasinement.
On obtient ces renseignements par l’interprétation de pompages d’essais (ou essais d’eau) réalisés
sur site.
La détermination de la perméabilité (transitivité) et/ou du coefficient d’emmagasinement de
l’aquifère se fait par les équations de DUPUIT pour les pompages en régime permanent ou de
THEIS-JACOB pour les pompages en régime transitoire. .
Pour l’exploitation des forages de captage, des essais de puits sont également pratiqués afin
d’apprécier les ressources en eau et les effets du pompage. Il s’agit de pompages par paliers de
débits de courte durée avec mesure du niveau d’eau dans le puits destiné à déterminer les
caractéristiques du complexe aquifère/ouvrage.
Hypothèses sur les propriétés des nappes sollicitées par pompage
Un aquifère (libre, semi-captif ou artésien) est assimilé à un milieu homogène et isotrope. Pour
faciliter l’interprétation d’essais de pompage, il est admis quelques simplifications et hypothèses
supplémentaires :
L’aquifère est idéalement simple, c’est-à-dire : homogène et isotrope ; horizontal ; non réglementé ;
d’extension latérale infinie ; initialement au repos ; d’épaisseur constante ; captée sur toute sa
hauteur ; l’eau est relâchée instantanément lors d’une baisse du niveau piézométrique.
les conditions de pompage sont idéales, c’est-à-dire : écoulement laminaire ; pas de perturbation autour
de la crépine.
Le terme, K, défini par Darcy comme un coefficient dépendant de la perméabilité de la couche, est
appelé coefficient de perméabilité. La perte de charge h/l, est défini comme le gradient hydraulique,
noté i.
Q = K.A.i
La perméabilité est l'aptitude d'un réservoir à se laisser traverser par l'eau, sous l'effet d'un gradient
hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à l'écoulement de l'eau qui le traverse.
Le coefficient de perméabilité est le volume d'eau gravitaire en m3 traversant en une seconde, sous
l'effet d'une section en m² orthogonale à la direction de l'écoulement, à la température de 20°C
5-3 Transmissivité
La productivité d'un captage dans un aquifère est fonction de son coefficient de perméabilité, K et
de son épaisseur, b. C'est pourquoi la transmissivité, notée T, a été crée. Il régit le débit d'eau qui
s'écoule, par unité de largeur, L, d'un aquifère, sous l'effet d'une unité de gradient hydraulique, i. Il
évalue la fonction conduite de l'aquifère par la relation suivant :
K(m/s) 101 1 10-1 10-2 10-3 10-4 10-5 10-6 10-7 10-8 10-9 10-10 10-11
homogène Gravier pur Sable pur Sable très fin Silt Argile
Gravier gros et
variée Gravier et sable Sable et argile-limons
moyen
Lors du déplacement de l'eau dans l'aquifère, il y a une perte d'énergie par le "frottement" de l'eau
avec les grains (origine de la perte de charge). Le déplacement est entretenu par l'inclinaison du
substratum.
Figure 03- Réseau d’écoulement. Aquifère à nappe libre alimentant une source de déversement
.Equidistance et module d’espacement des courbes hydroisohypses
Cartographie hydrogéologique
Une carte dressée avec des ajustements trop nombreux ne peut être utilisée pour des études
sérieuses car les conclusions découlent des hypothèses de travail.
L’interpolation approximative des niveaux piézométriques est effectuée par une méthode
visuelle. Les courbes sont tracées en tenant compte, implicitement, des lois générales de la
morphologie de la surface piézométrique.
Dans la plupart des cas cette méthode donne des résultats satisfaisants. Mais elle doit être
utilisée" avec prudence car il faut éviter, lors de l'analyse ultérieure, de confondre les hypothèses de
travail avec les faits observés.
Pour le tracé par la méthode d'interpolation du triangle, les données sont groupées par trois aux
sommets de triangles (fig. 01). Les côtés du triangle sont tracés et divisés en segments
proportionnels. L'équidistance retenue dans cet exemple est de 0,5 m. Les courbes hydroisohypses
sont obtenues en joignant, par des segments de droite les points d'égal niveau.
Les tracés sont lissés pour obtenir des courbes régulières (fig. 03).
Cartographie hydrogéologique
Dans les secteurs dépourvus de points de mesure, les courbes en tiretés sont ajustées sur celles
qui les encadrent en amont et en aval. Les courbes maîtresses, multiples de 5, 10, 50 ou 100,sont
soulignées en traits forts.
Cette méthode donne d'excellents résultats lorsque les points de mesures sont suffisants.
Figure 04 - Tracé des axes principaux d'écoulement de l'eau souterraine. Orientation de la concavité
des courbes hydroisohypses.
— fléchage des lignes de courant indiquant le sens de l'écoulement déduit des niveaux
piézométriques.
Les axes principaux du flux, correspondant aux trajets les plus courts et les plus simples,
sont soulignés. Ce sont également les rayons de courbure des arcs élémentaires successifs. Les
droites brisées, ainsi tracées, perpendiculairement à chaque courbe successive qu'elles recoupent,
Cartographie hydrogéologique
sont lissées. Il est alors possible de schématiser les caractéristiques principales de l'écoulement,
donc de la fonction conduite du réservoir. Les types d'aquifères sont identifiés. Les lignes de
partage des eaux souterraines délimitent les bassins hydrogéologiques.
Les éléments qui guideront l’interprétation de la carte
L'interprétation des cartes piézométriques. Appuyée sur les cartes structurales du réservoir,
aboutit à cinq opérations :
Analyse morphologique de la surface piézométrique ;
Etude de la structure de l'aquifère. Anomalies structurales du réservoir. Distribution spatiale des
paramètres hydrodynamiques ;
Etude des fonctions du réservoir : distribution spatiale des stocks d'eau et régime de
l'écoulement de l'eau souterraine ;
Etude du comportement hydrodynamique de l'aquifère : débits imposés entrant et sortant,
potentiels imposés ;
Analyse des fluctuations de la surface piézométrique des aquifères à nappe libre. (Prévision de
l'évolution des niveaux piézométriques).
Les données obtenues sont valables à une date déterminée, celle du recueil des informations
portées sur la carte. Des cartes de données moyennes sont également établies : étiage moyen
annuel, surface piézométrique moyenne annuelle, etc.
Analyse morphologique de la surface piézométrique
Les types de surfaces piézométriques et leurs profils, observés dépendent en principe de la
nature des terrains aquifères et leur homogénéités, du régime d’écoulement, de la relation entre les
nappes et les surfaces d’eau libre et des conditions d’alimentations et de drainages
- le module d'espacement des courbes, dans le sens de l'écoulement est constant, décroissant ou
croissant. Il caractérise, sur une coupe verticale passant par une ligne de courant, le profil
piézométrique (fig. ). Il est numérisé par le gradient hydraulique (fig. ). Le module d'espacement
Cartographie hydrogéologique
identifie deux types d'écoulement, uniforme et non uniforme, répartis en trois grands types
d'aquifères élémentaires.
L’écoulement uniforme et non uniforme
L'écoulement uniforme est caractérisé par des débits unitaires et une direction constante en tous
points du domaine aquifère. Il se traduit, en coupe, par un profil piézométrique linéaire et, en plan,
par un module d'espacement constant. Ce régime exige un aquifère homogène à épaisseur constante
(fig.).
L'écoulement non uniforme présente des débits unitaires et une direction variable selon les points
du domaine aquifère. Il se traduit par deux types de profils piézométriques paraboliques avec
module d'espacement décroissant (fig.) et hyperbolique avec module d'espacement croissant (fig. ).
Dans le premier type, les autres paramètres étant constants, le débit de la nappe décroît dans le sens
de l'écoulement. Dans le second il croît (tableaux 01 ).
Les aquifères à nappe cylindrique sont caractérisés par une surface piézométrique cylindrique.
C'est-à-dire dont les génératrices horizontales, orthogonales aux lignes de courant, se confondent
avec les droites hydroisohypses (fig. 62 et 101, b). Le régime d'écoulement est non uniforme. Il
apparaît, en plan, par des droites parallèles à module d'espacement variable. Deux modules
d'espacement caractérisent deux profils piézométriques : décroissant pour le profil parabolique (fig.
62) et croissant pour le profil hyperbolique (fig. ). L'aquifère à nappe cylindrique est rare.
Les aquifères à nappe radiale sont les plus fréquents. En général la surface piézométrique a une
forme conique bombée (surface convexe) ou déprimée (surface concave). Il en résulte que les lignes
de courant sont des rayons divergents ou convergents. D'où deux types :
Cartographie hydrogéologique
— aquifère à nappe radiale divergente avec arcs de cercle à orientation amont et lignes de
courant divergentes (fig. et ). C'est le type de nappe convexe. Il caractérise souvent les aires
d'alimentation par infiltration des précipitations efficaces ;
— aquifère à nappe radiale convergente avec arcs de cercle à orientation aval et lignes de
courant convergentes (fig. 100).Habituellement il caractérise les zones de drainage général par les
cours d'eau (fig. ).
— Fréquemment des courbes fermées, circulaires ou elliptiques, plus ou moins régulières
apparaissent. Elles traduisent des protubérances ou des dépressions de la surface piézométrique.
Les protubérances ou dômes piézométriques, sont caractérisées par des courbes fermées et des
lignes de courant divergentes. Ce sont, en général, les aires d'alimentation importante (fig. ). Les
dépressions, avec lignes de courant convergentes, sont localisées principalement dans les zones de
captage.
L'aquifère à nappe elliptique est constitué de deux aquifères à nappe cylindrique ou radiale. 11
caractérise les aires d'alimentation par les précipitations efficaces et permet d'identifier les lignes de
partage des eaux souterraines, donc les limites des bassins hydrogéologiques (fig. 3 ).
Etude de la structure de l'aquifère
L'analyse morphologique de la surface piézométrique, confrontée avec les caractéristiques
géologiques du réservoir, permet à l'échelle régionale :
— d'identifier les hétérogénéités et les anomalies structurales du réservoir ;
- d'évaluer la distribution spatiale des paramètres hydrodynamiques : coefficient de perméabilité
ou transmissivité et débit de la nappe.
Le but poursuivi est l'établissement de cartes de transmissivités par combinaison de l'étude de la
structure du réservoir, de la surface piézométrique et des données numériques ponctuelles obtenues
par les essais de puits (débit spécifique relatif) et les pompages d'essai (transmissivité et coefficient
d'emmagasinement).
Module d'espacement et paramètres hydrodynamiques
Étant donné les faibles valeurs du gradient hydraulique mesurées, il est possible d'identifier les
lignes de courant et les lignes équipotentielles de la surface piézométrique à toutes celles d'une
section verticale plane de l'aquifère, passant par une courbe hydroisohypses. Dans ces conditions la
loi de Darcy est appliquée avec une approximation satisfaisante au calcul du débit de la nappe (p.
96).
La section sera considérée comme une constante, ses variations pouvant être identifiées par
l'étude hydrogéologique.
Les débits, Q\ et Q 2 , traversant deux sections constantes, et A i , successives de l'aquifère dans le
sens de l'écoulement, mais de coefficients de perméabilité, et K2 ou de transmissivités, T\ et T2
différents, sont égaux.
Identification des anomalies structurales du réservoir
L'effet des variations latérales de faciès étant identifiées par la géologie, les principales anomalies
structurales du réservoir se traduisant dans la morphologie de la surface piézométrique, sont les
variations de section, la surface du substratum et les accidents tectoniques
Tableau 2 - Relations entre les variations du module d'espacement des courbes hydroisohypses
dans le sens de l'écoulement, de la section et des paramètres hydrodynamiques
Gradient Section A Débit de la
Module d’espacement A" et T
hydraulique = L.b nappe, Q
décroît
(resserrement) décroît décroissent
croît croît décroît croît décroît
(élargissement) croît croissent
Cartographie hydrogéologique
CONCLUSION
BODELLE J., MARGAT J.. L’EAU SOUTERRAINE EN France. Paris : Masson, 1980. 207p.
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SOLETANCHE-BACHY : http://www.soletanche-bachy.com/
FORAGE CLEMENT: http://www.forages-clement.fr
HYDRO QUEBEC : http://www.hydroquebec.com/fr/index.shtml
BRGM : http://www.brgm.fr
ANTEA : http://anteaweb.brgm.fr/