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Département : Droit Privé

Master : Juriste d’affaires

Module : Droit des contrats d’affaire

Exposé sous le thème :

Le régime juridique du contrat de vente électronique

Préparé par :
Soukaina COHEN Encadré par :
Rachid ES-SALHI Mr. Driss JOUIDI
Yousra CHOUALI
Fatima Ezahra AJEMAHERI
Yassine EL JABRI

Année universitaire 2020-2021


Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Remerciement
Nous remercions, tout d'abord, Dieu tout
puissant de nous avoir donné le courage, la force et
la patience d'achever ce modeste travail.

Nous tenons à remercier, tout particulièrement,


notre professeur Mr Driss JOUIDI d’avoir nous
encadré avec beaucoup d’efforts et de patience. Ses
qualités pédagogiques remarquables nous ont
permis de profiter de ses connaissances et ont
contribué à la réalisation de ce thème relatif au
contrat de vente électronique.

Nous adressons nos remerciements, enfin, à


tous les professeurs de la faculté des sciences
juridiques économiques et sociales de FES pour
leurs efforts, leurs conseils et leurs disponibilités et
patiences durant toute la formation.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Sommaire
Introduction

Partie 1 : La formation du contrat de vente électronique

Chapitre 1 : Les conditions de conclusion du contrat de vente électronique

Section 1 : La forme du contrat de vente électronique

Section 2 : Les étapes de la formation du contrat de vente électronique.

Chapitre 2 : le formalisme contractuel du contrat de vente électronique

Section 1 L’aspect juridique de la signature électronique

Section 2 : La sécurisation de la signature électronique

Partie 2 : la mise en application du contrat de vente électronique

Chapitre 1 : l’exécution du contrat de vente électronique

Section 1 : l’exécution du contrat de vente électronique

Section 2 : la protection du cyberacheteur dans le contrat de vente


électronique

Chapitre II : Le contentieux en matière du contrat de vente électronique

Section 1 : L’inexécution des obligations dans le contrat de vente


électronique :

Section 2 : La résolution du litige dans le cadre du contrat de vente


électronique

Conclusion

Bibliographie
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Introduction
Il a fallu 38 ans pour que 50 millions d’américains aient accès à la Radio, 13 ans pour la
télévision, 16 ans pour l’ordinateur et seulement 4 ans pour l’internet.
Dans le même temps, le chiffre d’affaires mondial du commerce électronique atteignait-
dit-on les 350 milliards de dollars en 2002, contre 7 milliards en 1998.
Ces simples données montrent à l’évidence la vitesse de diffusion de l’internet et avec
lui les perspectives du commerce électronique.
Le contrat en ligne est tant celui qui se conclut par voie électronique (commande en
ligne) que celui qui se conclut sous forme électronique (et constitue donc un acte juridique
électronique). 1
De nombreuses définitions du contrat de vente électronique ont été données par les
juristes dans les systèmes latin et anglo-saxon, selon ce qui suit :
1/ Une partie de la jurisprudence américaine le définissait comme un contrat impliquant un
échange de lettres entre le vendeur et l’acheteur qui est basé sur des formules préalablement
préparés et électroniquement traités en vue de produire des obligations contractuelles. 2
2/ Une certaine jurisprudence latine le définit comme un accord dans lequel l’offre et
l’acceptation sont rejointes sur un réseau international ouvert de t-communication au moyen
de l’audiovisuel.3
Lorsque les contractants ne sont pas en présence l’un de l’autre le contrat est
traditionnellement dit à distance. Il connaissait diverses formules déjà anciennes : par
correspondance (sur catalogue), par téléphone, par télex (qui a été supprimé), par télécopie ou
par minitel (qui connut son heure de gloire, avant de disparaître le 30 juin 2012). 4 Il s’est ajouté
à cette panoplie les contrats par l’internet, constituant le commerce électronique, dont la
vente, dénommée parfois vente « en ligne » ou, dans le charabia des « accrocs » de l’internet,

1
Mukhtar Bin Ahmed Al-Attar, Contrat électronique, Première Édition, Al-Najah New Press, 2010
2
Abdelkader Al-Araari, mémoire sur la théorie générale des soi-disant contrats, le premier livre, le contrat de
vente, la Bibliothèque de Dar al-Aman, Rabat, 1999.
3
Ahmed Abdel Karim Salameh, Arbitration in Internal and International Financial Transactions, Arab Renaissance
House, Le Caire, 2006.
4
Maamoun Al-Kasbari, The Theory of Obligations in the Light of the Moroccan Law of Obligations and Contracts,
Partie 1, Sources of Obligations, Dar al-Alam, Beyrouth
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

la « cybervente ». Elle ressemble beaucoup à une vente par correspondance améliorée (plus
rapide et dans laquelle le choix est plus aisé, car l’internaute peut quasiment choisir dans une
vitrine électronique comme dans un magasin) ; et elle ne se distingue guère de la vente qui
exista à une époque par minitel (sauf pour la rapidité des connexions, et l’existence de lien
hypertextes sur le site du vendeur). La Cour de cassation a reconnu expressément en 2010,
pour la première fois, qu’un contrat électronique était un contrat à distance des expressions
utilisées pour ces contrats sont des images ou des raccourcis. En réalité, il serait plus exact de
dire et d’écrire, par exemple à propos des ventes, qu’elles sont conclues électroniquement ou «
en ligne » (grâce à un site). En effet, le critère déterminant est le mode de conclusion du
contrat, et non son exécution ; celle-ci peut être soit sous une forme traditionnelle, soit
s’effectuer elle aussi électroniquement, par le réseau. 5
Quoi qu’il en soit, un des éléments déterminants pour leur succès est la confiance des
internautes, dépendant de la sécurité (d’où l’importance de la signature électronique). Il est
également capital de disposer d’une marque de qualité ; d’où l’apparition et le succès
d’agences de création de marques. Il existe en effet une sorte d’ingénierie des mots.
Au Maroc, le Dahir n° 1-07-129 de 30 Novembre 2007 portant promulgation de la loi n°
53-05 relative à l’échange électronique des donnés juridiques, a vu le jour afin de réglemente le
domaine du commerce électronique.
Il convient de signaler que, parmi les textes juridiques qui réglementent le champ du
contrat de vente électronique, nous trouvons : la loi n° 53-05 précitée relative à l’échange
électronique des donnés juridiques, la loi n° 31-08 édictant les mesures de protection du
consommateur, et la loi n° 09-08 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du
traitement des données à caractère personnel.6
En effet, notre sujet revêt deux intérêts :
⮚ Un intérêt théorique : qui souligne que ce contrat est une matière en constante
évolution puisque le moyen qui utilise, qui est internet, est en évolution permanente. Il s’agit
d’un nouveau champ qui intéresse aussi bien les juristes que les informaticiens et les
économistes.
⮚ Un intérêt pratique : dans la mesure où ce type de contrat présente certaines
difficultés telles que le problème d’identification d’authentification ainsi la non-répudiation du

5
Ahmed Shukri Al-Sibai, Courtier en droit commercial marocain et sous-traitance, New KnowledgePress, Rabat, i1,
1994.
6
La loi n° 31-08 édictant des mesures de protection du consommateur.2011
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message électronique, la preuve de l’engagement, le paiement en ligne et la sécurisation des


données.7
Ainsi nous pouvons nous interroger sur les particularités du contrat de vente
électronique ?
Pour répondre à cette problématique, nous allons suivre un plan binaire, dans un
premier temps nous verrons les étapes de la formation du contrat de vente électronique (Partie
Ⅰ), ensuite nous allons tenter d’appréhender la mise en application du contrat de vente
électronique (Partie Ⅱ).

7
Frank Kelish, The Revolution of TheAnnomedia, World of Knowledge Publications, Koweït, First Edition, numéro
253, janvier 2000.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Partie 1 : La formation du
contrat de vente électronique
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Partie 1 : La formation du contrat de vente électronique


Le contrat, qualifié de « pilier » du droit, prend, avec l’émergence de l’Internet, une
forme électronique, car il est conclu chaque jour, chaque minute, voire même chaque seconde,
partout dans le monde par celui qui navigue sur des sites Internet.
Le contrat vient du latin Contractus, lui-même dérive de Contrahere qui signifie
rassembler, réunir, conclure. Pour faire simple, le contrat peut être définit comme étant « un
accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destinées à créer, modifier, transmettre ou
éteindre des obligations ». On en déduit que le contrat est un accord générateur d’obligations, cet
accord qui se noue des relations entre deux ou plusieurs personnes dans le monde réel, est
aujourd’hui se prolifère dans le monde virtuel, ce qui a donné naissance aux contrats conclu par
voie électronique.

En principe, il y a deux catégories de contrats conclus via Internet. La première catégorie


des contrats fait partie de la nouvelle économie et désigne les contrats spéciaux numériques telle
la fourniture d’accès et d’hébergement. La seconde catégorie qui nous intéresse le plus couvre
les contrats de l’ancienne économie qui se nouent via internet. Peu importe qu’ils visent la vente
des lunettes, le téléchargement de musiques, la fourniture d’un service ou bien la souscription
d’une assurance. Ils sont « des contrats ordinaires, soumis au régime des figures juridiques
qu’ils utilisent », c’est-à-dire qu’ils constituent la catégorie des contrats nommés, dont le régime
juridique fait l’objet de dispositions légales particulières, telles la vente qui fait l’objet de notre
étude, le mandat ou le louage de chose mais qui attribuent ce régime juridique aux contrats
conclus par l’Internet. Ce dernier se présente simplement comme un vecteur de rencontre entre
l’offre et la demande. Il ne s’agit pas donc d’un nouveau contrat spécial, mais un contrat qui se
forme par voie électronique via les réseaux. Comme le résume bien un auteur, « le contrat
conclu par voie électronique n’est pas un nouveau modèle » mais un « vieux patron » qu’on
utilise dans un nouveau contexte. Il s’agit d’une nouvelle façon de contracter, mais pas
nouveau contrat. Ce qui peut corroborer ces affirmations, c’est le législateur marocain lui-
même lorsqu’il a fait le choix de ne pas produire un droit nouveau, mais d’adapter autant que
possible des droits généreux d’origine civile, pénale et commerciale.

Ainsi, si le recours à la signature électronique est encore méconnu et peu usité au Maroc, le
dispositif légal et réglementaire qui encadre ce procédé existe et permet ainsi à toute personne
de procéder à des signatures par voie électronique ayant une valeur juridique reconnue, sous
réserve de respecter les conditions légales et réglementaires.
Quoi qu’il en soit, il faut rappeler qu’un contrat conclu par voie électronique est tout
d’abord un contrat. Par conséquent, sa conclusion suppose le respect des conditions de fonds
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

et de forme tendant à sa formation et doit reposer sur des règles adaptées au contrat
électronique.
Les lignes suivantes traitent deux questions qui sont propres à la formation du contrat
électronique, à travers une étude de consentement des contractants, ses formalités dans le
cadre du processus d’offre et d’acceptation électronique et aussi de la place de l’obligation
précontractuelle d’information et son impact sur le consentement des parties (Chapitre 1). Il
convient ensuite d’examiner les questions juridiques que pose l’utilisation de systèmes
totalement électronique pour la conclusion du contrat, spécialement, les questions de la
signature électronique ainsi que la preuve électronique (Chapitre 2).

Chapitre 1 : Les conditions de conclusion du contrat de vente


électronique
Le dictionnaire juridique, définit le « contrat électronique en se fondant sur la phase de
sa formation, comme étant le contrat dont l’offre et l’acceptation sont formées de manière
dématérialisée ». La voie électronique est le critère de formation du contrat.
En règle générale, le processus contractuel par voie électronique est empreint d’une
grande spécificité par rapport au processus traditionnel. En effet les conditions de formation du
contrat sont dominées par le principe de l’autonomie de la volonté. Mais en matière du contrat
électronique, cette autonomie peut être relative en raison de la dématérialisation des relations
et la facilité avec laquelle le contrat peut être formé. D’où la nécessité de veiller encore
davantage aux conditions de validité pour ces contrats.
⮚ Il faut que les parties en cause soient en mesure de contracter, c’est-à-dire
qu’une incapacité à contracter ne vienne pas bloquer le processus ;
⮚ Il faut que l’objet du contrat soit parfaitement licite et porte sur des choses qui
soient dans le commerce ;
⮚ Le consentement des parties doit avoir été exprimé sans être infecté d’un vice
tel que l’erreur, le dol ou la violence.
La formation du contrat englobe la conclusion de celui-ci mais aussi toute la phase qui
vient en amont à la conclusion du contrat. L’information précontractuelle recouvre l’ensemble
des éléments d’information fournis au contractant dans la période qui précède la conclusion du
contrat. Elle comprend aussi bien certaines informations fournies dans les messages
publicitaires, les offres disponibles en ligne ou encore celles fournies dans les rubriques
« informations légales » et « conditions contractuelles ».
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Reste important à signaler que ce chapitre portera principalement sur les règles
essentielles à la formation du contrat de vente électronique (section 1), ainsi, que sur les
spécificités qui se manifeste dans les étapes qui gouverne sa formation (section2).
Section 1 : La forme du contrat de vente électronique
Pour la formation du contrat de vente électronique on se référé toujours au droit
commun qui s’applique aux contrats de vente ordinaire, ainsi qu’aux contrats de commerce
électronique. Il y a plusieurs éléments à prendre en compte tels que l’échange du
consentement électronique, la condition sine qua non à la conclusion de tout contrat
(Paragraphe 1), pour ensuite aborder les autres conditions (capacitée, l’objet et la cause)
(Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : L’échange de consentement par voie électronique
De prime abord, le principe du consensualisme est si ouvert qu’il trouve à s’appliquer
dans le commerce électronique, sans coup férir, en prenant simplement en compte de
nouvelles manières d’exprimer le consentement. À cet égard, l’électronique n’apparaît que
comme un instrument inédit d’échanges des volontés, de sorte qu’elle n’impliquerait « aucune
modification de la notion d’engagement contractuel ».
La manifestation de volonté, qui traditionnellement était verbale ou sur un support
corporel (le papier), est dématérialisée. Car, si le support électronique est un support matériel
(puisqu’il comprend des inscriptions numériques physiques), il est en même temps incorporel
(les inscriptions étant inintelligibles sans l’intermédiaire d’un appareil). La formation du contrat
résulte d’une série d’opérations matérielles, au fond d’une action, transférant
électroniquement et instantanément des informations. Mais cela ne préjuge en rien le moment
où le destinataire de l’information en prend connaissance.
La manifestation du consentement s’opère par un geste électronique, en remplissant
des formulaires sur l’écran (moniteur) de l’ordinateur, ou parfois plus simplement par un
double « clic », après lecture d’une proposition de contrat. Pour autant (le premier pour choisir,
le second pour confirmer), le consentement reste de même nature que celui qui est donné sur
un support papier ou verbalement, à savoir une action transformant un projet en acte
juridique. Peu importe que l’offre ait elle-même été électronique ou non, ce qui compte étant
le mode électronique de rencontre des volontés. Toutefois, un doute peut naître quant à la
concordance entre la volonté interne de l’internaute et sa volonté déclarée. En apparence, il est
plus vif que dans le monde matériel. La réalité est sans doute différente, car la formation du
contrat électronique, si elle peut être quasiment instantanée, implique en réalité une série
d’opérations, de gestes électroniques, qui garantissent assez largement la réalité du
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

consentement. Quoi qu’il en soit, alors que la tradition du Droit marocain était de privilégier la
volonté interne, la volonté déclarée semble prévaloir dans le monde électronique, au moins
implicitement, puisqu’une présomption de fiabilité de la signature est reconnue.
Encore faudrait-il savoir sur quoi elle porte. Il serait sans doute bon que le client fût
amené à valider, par des clics successifs, les principales clauses des conditions générales et du
contrat. Car le consentement à la conclusion du contrat n’implique pas automatiquement celui
de son contenu. Mais il a été jugé que le clic de fin de commande valide les conditions
générales de vente et témoigne de l’acceptation par l’internaute de celles-ci, dès lors du moins
qu’une mention claire figure sur le bon de commande enjoignant de les consulter et qu’un lien
hypertexte est proposé à cette fin. Il serait sans doute souhaitable de standardiser les
conditions générales applicables aux consommateurs dans les contrats électroniques. 8
Dans le commerce électronique la détermination du moment de la formation du contrat
est liée à des questions purement techniques. La raison qui nous pousse à bien détailler les
deux notions l’offre (A) et l’acceptation (B).
1. La notion de l’offre électronique
La loi N° 53-05 reconnait la possibilité d’émettre des offres au public par voie
électronique ou de mettre à leur disposition des informations sur des biens et services en vue
de la conclusion d’un contrat. Par contre elle n’a pas donnée de définition à la notion d’offre
électronique.

En droit marocain, le régime de droit commun de l’offre a été transposé à l’offre


électronique. Cette offre aussi appelée pollicitation est la proposition ferme de conclure à des
conditions déterminées un contrat, de telle sorte que son acceptation suffit à la formation du
contrat. Si l’offre ne répond pas à cette définition, il s’agit d’une simple invitation à entrer en
pourparlers ou de simples négociations. L’offre peut être expresse ou tacite, elle peut être
faite au public ou à une personne déterminée. Or, dans un contexte où internet peut atteindre
toute personne sans qu’il y ait vraiment moyen de contrôler le sérieux et la solvabilité de
celui qui est en ligne, cela n’est pas sans danger.

Dans son offre à un consommateur, tout vendeur professionnel et tout prestataire de


services doit communiquer le prix et la chose, ainsi que les conditions qu’il considère

8
Contrat du numérique 2021/2022 : Informatique et électronique Ed, 11, Le Tourneau, Philipe, Dalloz, 2020.p.600.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

essentielles et ce de façon claire. Ce qui réalise la première condition de l’offre, selon laquelle
ce dernier doit être suffisamment précise et non équivoque dans son contenu. 9
La seconde condition liée à l’offre c’est qu’elle doit être ferme quant à l’intention de son
auteur d’être lié si son destinataire en cas d’acceptation. La réunion de ces deux critères est
primordiale. Le cas échéant, la qualification d’offre n’aura pas lieu, et il sera entendu comme
une simple proposition d’engager des pourparlers.
Lorsque l’offre intervient à titre professionnel, elle doit en outre énoncer « les différentes
étapes techniques à suivre pour conclure le contrat par voie électronique » ; les moyens
techniques pour identifier ou corriger les erreurs commises dans la saisie des données avant la
conclusion du contrat ; les langues proposées pour la conclusion du contrat ; si le contrat une
fois conclu est archivé ou non par le prestataire, et s’il est accessible ou non ; les moyens de
consulter par voie électronique les règles professionnelles et commerciales auxquelles l’auteur
de l’offre entend, le cas échéant, se soumettre.
Sans préjudice des conditions de validité mentionnées dans l’offre (toujours entendue
comme invitation à entrer en pourparlers), son auteur reste engagé par elle tant qu’elle reste
accessible par voie électronique de son fait. Ainsi, une offre pour une durée déterminée perd
toute valeur si l’acceptation est donnée lorsqu’elle est expirée, alors même qu’elle resterait en
ligne. Elle peut comprendre d’autres conditions, tel l’agrément par une clause de confirmation
de commande. Si l’offre est ferme, précise et complète, qu’elle constitue donc une véritable
offre, elle engage réellement son auteur tant qu’elle reste accessible par voie électronique de
son fait. La prudence commande donc aux professionnels de toujours assortit leurs offres d’un
délai de validité.
La singularité de l’offre véritable par voie électronique réside en ce qu’elle est en quelque
sorte infinie, et que l’offrant est réellement en état d’offre permanent (dans la durée de validité
qu’il détermine). L’offre peut tant être au public (en général sur le site de l’offrant), qu’à une
personne dénommée (par courrier électronique). À nos yeux, l’offre n’est pas publique même si
elle est adressée par la messagerie à un grand nombre de destinataires, dès lors que chacun
d’entre eux est désigné. 10
L’'offre ferme et précise entraîne certaines conséquences juridiques. Par exemple, si
l'auteur de l'offre a fixé un délai pour l'acceptation, il devra alors maintenir sa pollicitation

9
Notion de « professionnel ». La qualification de « professionnel »étant déterminante pour engager la
responsabilité du cybermarchand, les juridictions ont eu à se pencher à plusieurs reprises sur la notion de «
professionnel »,procédant à une analyse au cas par cas.
10
Ocp, Le Tourneau, Philipe, P.578.
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jusqu'à expiration de celui-ci. Et, dès lors qu'une acceptation intervient pendant le délai de
validité de l'offre, le contrat sera formé.
Néanmoins, le pollicitant peut limiter les effets de son offre publique à la quantité
disponible des articles proposés en inscrivant par exemple sur l'une de ses pages : " offre
valable dans la limite des stocks disponibles ".
Selon l’article 65-4 de la loi N° 53-05 le cybercommerçant ou du prestataire de services doit
mentionner dans son offre des mentions obligatoires sur le bien ou le service proposé sinon elle
ne vaut que comme simple publicité à savoir :
1. Les principales caractéristiques du bien, du service proposé ou du fonds de
commerce concerné ou l’un de ses éléments ;
2. Les conditions de vente du bien ou du service ou celles de cession du fonds de
commerce ou l’un de ses éléments ;
3. Les différentes étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique et
notamment les modalités selon lesquelles les parties se libèrent de leurs obligations
réciproques ;
4. Les moyens techniques permettant au futur utilisateur, avant la conclusion de
contrat, d’identifier les erreurs commises dans la saisie des données et de les
corriger ;
5. Les langues proposées pour la conclusion du contrat ;
6. Les modalités d’archivage du contrat par l’auteur de l’offre et les conditions d’accès
au contrat archivé, si la nature ou l’objet du contrat le justifie ;
7. Les moyes de consulter, par voie électronique les règles professionnelles et
commerciales auxquelles l’auteur de l’offre entend, le cas échéant se soumettre ;
2. La notion d’acceptation électronique
L’acceptation est la manifestation de volonté du destinataire de l’offre d’être lié dans les
termes de celle-ci. Elle doit porter sur tous les éléments essentiels de l’offre et peut se formuler
en un simple « oui » ou par un « clic ». Si le destinataire de l’offre souhaite contracter mais
exprime le vœu que soient modifiés certains éléments importants de l’offre, sa manifestation
de volonté ne peut plus être qualifiée d’acceptation, mais constitue une contre-proposition. Si
cette dernière est ferme et précise, elle peut à son tour être qualifiée d’offre et doit, pour
former le contrat, être acceptée par l’offrant initial.
En cas de conclusion d’un contrat par envoi de courriers (ce qu’on appelle classiquement la
question des contrats entre absents), le contrat se forme dès que l’acceptation parvient à
l’offrant. Jusque-là, celle-ci peut être librement rétractée (par exemple par un courrier
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

électronique qui atteindrait l’offrant avant que celui-ci n’ait reçu l’acceptation par voie postale).
Le contrat est réputé être conclu au lieu où l’acceptation est parvenue.
Les conditions générales invoquées par une partie n’ont effet à l’égard de l’autre que si elles
ont été portées à la connaissance de cette dernière et si celle-ci les a acceptées.
Dans le cadre des contrats conclus par voie électronique, on peut légitimement se
demander si les cyberconsommateurs ont réellement pu prendre connaissance des conditions
générales fleuves théoriquement mises à leur disposition. En cas de discordance entre des
conditions générales invoquées par l’une et l’autre des parties, les clauses incompatibles sont
sans effet. En cas de discordance entre des conditions générales et des conditions particulières,
les secondes l’emportent sur les premières.11
En effet, la problématique relative à l’acceptation par voie électronique est la manière de
l’exprimer. Est-ce que le fait de procéder à un petit click sur internet suffit pour s’engager à une
opération commerciale d’une grande valeur ?
Une réponse positive s'impose puisque la doctrine et la jurisprudence affirment depuis
longtemps que l'homme peut exprimer sa volonté de diverses manières : un geste non
équivoque ou un comportement actif peut être considéré comme une manifestation expresse
de la volonté de s'engager.
Ainsi, cliquer, c’est vouloir. Mais il faut cliquer plusieurs fois pour manifester pleinement
cette volonté et se trouve engagé. Ce procéder n’est pas sans évoquer « la ponctuation »
entendue, dans son acceptation large, comme « la formation du contrat par couches
successives, ou encore la conclusion d’un contrat point par point ». Final autorise-t-elle à parler
d’une formation successive du contrat sur le web ?
Le premier clic, à lui seul, ne saurait conduire à la formation du contrat. S’il n’est pas suivi
d’un second clic, exprimé après vérification de la commande, tout se passe comme si la
commande, tout se passe comme si la commande n’avait jamais eu lieu. Ce n’est qu’au
deuxième clic, confirmant le premier, que le contrat est scellé. Ainsi, le premier « clic » est
nécessaire, mais non suffisant, pour former le contrat. Celui-ci ne sera conclu qu’à l’instant du
second clic. 12
De sa part l'article 65-5 alinéa 2 de la loi 53-05, ajoute une troisième étape : « l'auteur de
l'offre doit accuser réception sans délai injustifié et par voie électronique de l’acceptation de
l’offre qui lui a été ainsi adressée ». L’émission d’un accusé de réception a seulement une

11
Le contrat, Frédérique Cohet, Chapitre 2 : L’offre et l’acceptation, 2020, p.52.
12
La conclusion des contrats par voie électronique, Marie DEMOULIN et ETIENNE MONTERO, Chapitre 3 : La
rencontre des volontés sur les réseaux, Section 1 : La théorie de l’offre et de l’acceptation, p.592.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

fonction probatoire de la conclusion du contrat. Elle n’est donc pas une condition de validité du
contrat par voie électronique.
L’accusé de réception doit être présent « sans délai » par voie électronique par l’auteur de
l’offre et comporter : le rappel des conditions générales ou particulières applicables, l’ensemble
des informations relatives aux caractéristiques du bien ou du service, ainsi que le prix total de la
commande, hors taxes et toutes taxes comprises.
Paragraphe 2 : Les conditions de droit commun relative à la validité du contrat de vente
électronique
Un contrat électronique valablement formé doit respecter les quatre conditions
classiques de validité des contrats. Le consentement comme nous l’avons déjà traité dans le
premier paragraphe, ensuite vient la capacité, l’objet et la cause.

1. La capacité
Deux catégories d’incapables peuvent se rencontrer sur l’Internet : les prodigues et les
mineurs. C’est surtout les mineurs, par l’usage que font de l’Internet les jeunes générations, qui
posent la question des incapacités. Tous les pays connaissent l’incapacité de contracter
dérivant de la minorité, mais ils ne fixent pas l’âge de celle-ci de manière uniforme non plus que
la sanction qui l’assortit.
Quid donc du mineur qui, utilisant le numéro de carte de crédit d’un parent, effectue
une commande de produit ?
Normalement, le contrat ne peut prospérer si l’incapacité est connue des deux parties et
donc le vendeur sera en mesure de récupérer le produit vendu en restituant le prix dès qu’il
aura eu connaissance de l’incapacité. Les indications relatives à l’âge que peut donner un
mineur lors d’une commande ne suffisent évidemment pas à purger l’incapacité. En revanche,
on pourrait se poser la question d’une culpa in contrahendo pour le fournisseur qui négligerait
de vérifier une mention relative à l’âge destinée à établir l’incapacité de son client.
En l’absence de mentions relatives à l’âge, l’impossibilité pour le vendeur de vérifier la
capacité de son client aboutit à l’application de la théorie de l’apparence : ce sont les parents
qui sont supposés avoir contracté qui seront donc débiteurs du prix. Il appartient donc à ces
derniers de limiter les risques par la mise en place de certains contrôles logiciels restreignant
l’accès aux sites marchands susceptibles d’intéresser leur mineur à charge.
2. L’objet
Cet objet doit être licite et porter sur des choses qui sont dans le commerce. La licité
d’un produit diffère considérablement selon les législations, même si certains sont l’objet d’une
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

condamnation générale (stupéfiants) ; ainsi seront considérés ou non contraires à l’ordre public
ou aux bonnes mœurs : le matériel pornographique, les médicaments, la documentation
raciste, les objets cultuels, les fichiers nominatifs irréguliers, etc. La vente de biens
informationnels couverts par une protection privative telle que le droit d’auteur est également
illicite. Il en va de même des attributs de la personnalité et du commerce d’organes.
Le client doit avoir la certitude que l’objet de son choix est correctement référencé ; les
procédures de présentation des produits étant de plus en plus automatisées, des erreurs
peuvent se produire. Il convient donc de mettre en garde les consommateurs contre les
produits qui ne bénéficient pas d’une page secondaire d’explications et de spécifications et ne
comportent pas de photographie (objet matériel ou écran pour les logiciels ou autres). On peut
constater que sur ce point les cybercommerçants ont fait d’énormes progrès. 13
3. La cause
La cause dans le cadre des contrats de vente électronique veut dire simplement que les
raisons qui ont conduit les parties (cybercommerçant et cyberconsommateur) à contracter doit
être licite et conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs.
Section 2 : Les étapes de la formation du contrat de vente électronique.
Tant que les parties sont encore dans une phase de simples pourparlers, n’ayant pas
encore abouti à une offre véritable. Il y a tout un processus à respecter pour aboutir à un
contrat de vente électronique.
Il est à noter qu’avant la conclusion de tout contrat à distance, le fournisseur à
l’obligation de rappeler au cyberconsommateur ses différents choix et lui permettre de
confirmer sa demande ou la modifier à sa guise.
Ainsi cette section serait divisée en deux paragraphe, dont le premier portera sur les
étapes du processus de contractualisation (Paragraphe 1), pour ensuite explorer la mise à
disposition des conditions et informations contractuelle dans un second paragraphe
(paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Etapes du processus de contractualisation
Le processus de contractualisation se scinde en deux clics. 1 er clic. La vérification de la
commande. Pratiquement parlant le destinataire de l’offre « doit avoir eu la possibilité de
vérifier le détail de sa commande et de son prix total, et de corriger d’éventuelles erreurs,
avant de confirmer celle-ci pour exprimer son acceptation ». Aussi le cybermarchand doit-il
fournir au consommateur les moyens techniques lui permettant de vérifier sa commande,

13
Les contrats de commerce électronique, Xavier LinantBdeBellefonds, Chapitre : Le droit de commerce
électronique, Que-sais-je, 2005, p.62.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

notamment le détail et le prix total. La recommandation relative aux contrats de vente


mobilière conclue par internet dénonce également les clauses qui ont pour objet ou pour effet
de conférer au professionnel le droit de modifier unilatéralement le prix ou le droit d’ajouter
unilatéralement le coût d’une livraison qui n’a pas été contractuellement fixé. De même, la
jurisprudence sanctionne la pratique de présélection des articles qui consiste à rajouter des
achats dans le panier du consommateur, à charge pour ce dernier de décocher avant de passer
commande.
2e clic. La confirmation de la commande. En effet, le destinataire de l’offre doit «
confirmer celle-ci pour exprimer son acceptation définitive ». La loi N° 31-08 édictent des
mesures tendant à éliminer les clauses qui ont pour objet ou pour effet de permettre au
professionnel de refuser, pour quelque raison que ce soit, au consommateur la possibilité de
confirmer l’acceptation de l’offre ou encore de permettre au professionnel de se dégager d’un
contrat définitivement conclu sans que la même faculté ne soit offerte au consommateur.
Le cybermarchand doit accuser réception « sans délai injustifié et par voie électronique »
de la commande qui lui a été adressée.
Cet accusé de réception n’emporte pas pour autant validation contractuelle des
échanges. En effet, il n’a qu’un « rôle purement technique, dépourvu de toute valeur
contractuelle », comme cela résulte des débats juridiques. Il constitue une simple étape
technique, déconnectée du lien contractuel résultant de l’acceptation par le client de l’offre du
cybermarchand. Il permet seulement d’avoir confirmation que la commande a bien été prise en
compte par le cybermarchand. En effet, la loi précise que « la commande, la confirmation de
l’acceptation de l’offre et l’accusé de réception sont considérés comme reçus lorsque les
parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir accès ». 14
Paragraphe 2 : La mise à disposition des conditions et informations contractuelle
La voie électronique peut être utilisée pour mettre à disposition du consommateur des
conditions contractuelles ou des informations sur les biens ou les services proposés. Le
consommateur doit être informé sur des points précis des produits ou services vendus par le
cyber commerçant.

Le fournisseur d’un bien ou d’un service à distance, quel que soit le moyen de
communication utilisé, est responsable de plein droit à l’égard du consommateur de la bonne
exécution des obligations résultant du contrat conclu à distance.

14
Cyberdroit 2020/2021 : Le droit à l’épreuve de l’internet, Féral-Schuhl, Christine, Dalloz, 2020, p.562.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

L’offre de contrat de vente à distance doit comporter de manière claire et


compréhensible des informations prévues par les articles 3 et 5 de la loi N ° 31.08, les
informations suivantes :
❖ Les principales caractéristiques du produit, bien ou service, objet de l’offre ;
❖ Le nom et la dénomination sociale du fournisseur ;
❖ Les coordonnées téléphoniques du fournisseur qui permettent de communiquer
effectivement avec lui, son adresse électronique et physique, et s’il s’agit d’une
personne morale, son siège social et, s’il s’agit d’une personne autre que le fournisseur,
l’adresse de l’établissement responsable de l’offre.15
S’agissant des conditions, on n’en trouve les conditions générales de vente qui sont
formulées par avance pour une multitude de contrats et que les parties aux contrats, le
stipulant, propose à l’autre lors de la conclusion d’un contrat. Plus précisément, les conditions
générales de vente peuvent être définies comme : « des documents écrit, rédigés par avance et
unilatéralement par le vendeur et prévoyant les droits et les obligations des parties qui seront
liées par un contrat futur ».
En générale, elles comprennent :
• Les conditions de vente ;
• Le barème des prix unitaires ;
• Les réductions de prix ;
• Les conditions de règlement (…)
Dans un contrat conclu entre un professionnel et un non-professionnel ou un
consommateur, est interdite en principe la clause par laquelle le premier se réserve le droit de
modifier unilatéralement les caractéristiques du bien à livrer ou du service à rendre, sauf si elles
résultent d’une évolution technique (fréquente dans le domaine de l’informatique), mais
encore ne doit-il en résulter ni une augmentation du prix ni une altération de la qualité et que
les caractéristiques auxquelles le non-professionnel ou le consommateur a subordonné son
engagement ont pu figurer au contrat.

15
Guide du consommateur, Ministère de l’Industrie, du commerce et des Nouvelles Technologies. P.29.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Chapitre 2 : le formalisme contractuel du contrat de vente électronique


À titre liminaire, il convient de rappeler que le droit marocain des contrats n’est pas en
principe un droit formel, ce qui signifie que, dans la plupart des cas, aucune forme particulière
n’est requise pour qu’un acte juridique soit valide et qu’il produise tous ses effets. Il s’en déduit
que les contrats sont, en principe, valides dès l’échange des consentements peu importe leur
forme (oral, écrit, etc). Toutefois, il est fortement recommandé d’établir un contrat par écrit
afin de pouvoir, en cas de difficulté, pourvoir apporter la preuve des engagements pris.
Le formalisme contractuel peut donc être requis soit aux fins de validité (ad validatem)
soit pour des raisons de preuve (ad probationem). Les contrats électroniques n’échappent pas à
cette summadivisio. En effet, selon l’article 417-1 du Code des obligations et contrats, «l’écrit
sous forme électronique est admis en preuve au même titre que l’écrit sur support papier, sous
réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et
conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité». Le contrat sous forme
électronique est donc reconnu par le droit marocain comme ayant la même force probante
qu’un écrit. Toutefois, la preuve sera admise si, et seulement si, le contrat électronique permet
d’identifier la partie contractante. Selon les dispositions de l’article 417-2 du Code des
obligations et contrats, «la signature […] identifie celui qui l’appose et exprime son
consentement aux obligations qui découlent de cet acte. […] lorsqu’elle est électronique, il
convient d’utiliser un procédé fiable d’identification garantissant son lien avec l’acte auquel elle
s’attache».
La loi reconnaît, dorénavant, la signature électronique, la même force probante que
celle dont est doté la signature sur support papier, du moment qu’il permet d’identifier son
auteur et que son intégrité est préservée lors de son établissement et de sa conservation
(section 1). L’écrit électronique fera lui-même l’objet d’une signature électronique qui peut être
sécurisée (section 2).
Section 1 L’aspect juridique de la signature électronique
Diverses précautions ont été prises en réponse à la crise sanitaire liée à la pandémie
Covid-19. Le Royaume du Maroc a ainsi déclaré l'état d'urgence sanitaire pour assurer la santé
et la sécurité de l'ensemble de la population. L'accroissement significatif du nombre de
professionnels en télétravail et la nécessité pour la plupart des entreprises de fonctionner avec
des équipes à distance rendent difficiles l'organisation de réunions physiques et la signature des
contrats et autres documents juridiques et commerciaux. Si le recours à la signature
électronique est encore méconnu et peu usité au Maroc, le dispositif légal et réglementaire qui
encadre ce procédé existe et permet ainsi à toute personne de procéder à des signatures par
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

voie électronique ayant une valeur juridique reconnue, sous réserve de respecter les conditions
légales et réglementaires
Nous allons étudier dans un premier temps la définition de la signature numérique et
ses types (paragraphe 1) puis dans un second temps nous verrons le cadre juridique qui la
réglemente (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : notion de la signature électronique
Tout d’abord il est nécessaire de s’interroger sur la définition de la signature
électronique (1) avant de présenter la variété de ces types (2).
1 : définition de la signature électronique :
Dans le monde juridique une personne physique (même morale d’ailleurs) doit
s’identifier aux yeux des autres acteurs en déclarant une identité : son nom. Toute relation par
voie électronique créé des doutes entre les personnes, il n’y a aucune certitude sur l’identité
des contractants. Or, la connaissance des identités et de l’engagement dans les relations
contractuelles sur internet sont très importants. C’est pourquoi le recours à la signature
électronique s’est imposé.
Mais tout d’abord, qu’est-ce qu’une signature ? Selon le Dictionnaire Robert, la
signature est « une inscription qu’une personne fait de son nom (sous une forme particulière et
constante) pour affirmer l’exactitude, la sincérité d’un écrit ou en assumer la responsabilité. ».
Selon C. Devys : la signature est « tout signe intimement lié à un acte permettant d’identifier et
d’authentifier l’auteur de cet acte et traduisant une volonté non équivoque de consentir à cet
16
acte. ». On peut la définir également comme « le signe par lequel le signataire s’affirme
comme l’auteur de ce qu’il signe, marque personnelle intentionnelle qui manifeste son identité
et concentre sur sa tête les effets attachés à son initiative 17 ».
Deux missions découlent de la signature : identifier son auteur et donc identifier l’auteur
de l’acte sur lequel figure la signature, et marquer la volonté de l’auteur d’adhérer à l’acte, i.e
exprimer son consentement. Ces deux missions permettent de marquer l’engagement des
parties. Cependant dans le commerce électronique il est parfois difficile voire impossible de
marquer une signature manuscrite. C’est pourquoi l’«électronisation » de la signature était
nécessaire. « La signature électronique, c’est la personne, c’est son consentement ; c’est aussi
la plus-value qui s’attache au travail objectif, la justification du prix que l’on paye, la
consécration pour le jeune professeur de droit qui prétend à devenir « la » signature dans sa

16
C. DEVYS, Du sceau numérique à la signature numérique, Rapp. OJTI, nov.1995, pub. in OJTI, ss dir. C. DHENIN,
Vers une administration sans papier, Paris, La documentation française, 1996, p. 96
17
G. CORNU, Vocabulaire juridique, Coll. PUF, éd. avr. 2007, Paris, p. 866
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

spécialité.18 ». Passer d’une écriture à la main à une forme électronique constitue une véritable
révolution et un important défi juridique. C’est pour cette raison qu’il faut respecter des
conditions techniques sécurisées et garantir l’utilisation d’un système fiable et crédible
La signature « identifie celui qui l’appose » et « manifeste le consentement des parties
aux obligations qui découlent de cet acte19 ».Elle n’est donc pas seulement un moyen
d’approuver formellement le contenu de l’acte mais elle participe également à la formation de
la relation contractuelle elle-même.
La loi n° 53-05 n'a pas donné une définition de la signature électronique, par contre elle
s'est contentée de préciser qu'il faut utiliser un procédé technique fiable d'identification
garantissant le lien de la signature électronique avec l'acte 20. En plus, ladite loi a défini par
contre, une catégorie particulière de la signature électronique, à savoir la signature sécurisée
en précisant que celle-ci est créée, l'identité du signataire assurée et l'intégrité de l'acte
juridique garantie, conformément à la législation et la règlementation en vigueur en la
matière21.
2 : Les types de la signature électronique :
La loi 43-20 a distingué entre plusieurs types de signatures électroniques, en fonction de leur
niveau de sécurité :
● Niveau « Simple »
Il s'agit du niveau minimal de sécurité, elle ne bénéficie pas de présomption de fiabilité : la
charge de la preuve revient au défendeur.
En pratique, il peut s'agir d'une simple numérisation de votre signature (scan) ou d'une
case à cocher. Ce type de signature électronique n'offre en pratique aucune réelle garantie
(modification ultérieure, preuve de l'acte positif d'apposer sa signature par la personne
concernée, etc.).
Ce type de signature n'a donc que très peu de valeur, en comparaison des deux autres
types de signatures.
● Niveau « Avancé »
✔ Meilleure reconnaissance juridique que le niveau simple : exigences techniques
et organisationnelles de niveau intermédiaire (notamment le recours à un
certificat électronique), plus souples que la signature qualifiée
✔ Utile pour le développement d’usages à moyen enjeu ;

18
J. RAYNARD, Signature électronique, valeur probante, cryptologie et tiers certificateur, RTD Civ., 2000, p. 449
19
C. civ., art. 1316-4 al. 1
20
Article 4 de la loi 53-05.
21
Article 4 de la loi 53-05.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

✔ Pas de présomption de fiabilité : la charge de la preuve revient au défendeur.


● Niveau « Qualifié »
✔ Usage obligatoire des produits de cryptographie et d’un certificat électronique
qualifie ;
✔ Bénéficie de la présomption de fiabilité ;
✔ Utile pour le développement d’usages à fort enjeu ;
✔ Reprend les concepts de la signature « sécurisée ».
Finalement, il convient de noter que la signature reste immuable dans sa fonction mais sa
forme peut varier selon l'évolution technologique. L'admission d'une signature autre que sous
la forme manuscrite doit se faire en considération d'une analyse fonctionnelle de la signature.
Cette dernière n'équivaudra à une signature véritable que si elle constitue une marque
strictement personnelle et incontestablement distinctive de nature à attester la volonté du
signataire.
Paragraphe 2 : Le cadre juridique de la signature électronique
Afin de mieux évaluer la pertinence de ce dispositif, on va présenter à la fois les apports de la
loi 53-05 (1), et ceux de la loi 43-20 (2) dans le domaine de la signature électronique.
1 : La Loi 53-0512
Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont investi ces
dernières années les différents secteurs de la vie dans la société marocaine (commerce en
ligne, banque en ligne, télé-déclaration et télépaiement des impôts, e-Learning etc.). Ce
phénomène n’est pas sans conséquences sociales, économiques, politiques, éthiques et
juridiques. Le Maroc, conscient du rôle que peuvent jouer les nouvelles technologies dans
l’accélération du rythme de son développement, a engagé dans le cadre de sa stratégie
numérique22 plusieurs reformes pour arrimer son système juridique avec les changements
induits par les nouvelles technologies, mais également avec le dispositif juridique de ses
partenaires économiques, notamment les pays de l’Union Européenne.
Parmi les reformes juridiques entamées par le Maroc, il convient de mentionner
l’introduction de la signature électronique (e- signature) au Maroc en 2007 par la loi n°53-05
relative à l’échange électronique de données juridiques qui est venue modifier en profondeur
certaines dispositions du D.O.C régissant la conclusion des contrats et le droit de la preuve.
Cette loi fixe le régime applicable aux données juridiques échangées par voie
électronique et à la signature électronique. Elle détermine également le cadre juridique

22
Maroc Numéric 2013 : stratégie nationale pour la société de l’information et de l’Économie numérique .
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

applicable aux opérations effectuées par les prestataires de service de certification


électronique, ainsi que les règles à respecter par ces derniers et les titulaires des certificats
électroniques délivrés. Il est important de souligner qu'une avancée majeure a été accomplie
par cette loi en permettant aux actes juridiques d'être établis et conserves sous forme
électronique et de permettre leur opposabilité aux tiers des lors qu'ils comportent une
signature électronique régulière.
Cette loi prévoit que l’acte juridique peut être établi et signe sous forme électronique.
Elle lui confère la même force probante que l’écrit sur support papier. En cas de litige, il peut
être également admis en preuve sous réserve que puisse être dument identifiée la personne
dont il émane et qu’il soit établi et conserve dans des conditions garantissant son intégrité.
● Les principaux apports de cette loi sont :
✔ L'équivalence entre les documents établis sur papier et sur support électronique.
✔ La reconnaissance des moyens de preuve sous forme électronique : l'écrit électronique
est admis en preuve au même titre que l'écrit sur support papier, a la double condition
de pouvoir identifier la personne dont il émane et que son intégrité soit assurée lors de
son élaboration et sa conservation.
✔ La définition légale de la signature électronique sécurisée et l'équivalence entre elle et
la signature manuscrite.
✔ La fixation du cadre juridique applicable aux opérations effectuées par les prestataires
des services de certification électronique ainsi que les règles à respecter par ces
derniers.
2 : La Loi 43-2023
La loi n°43.20 constitue une pierre angulaire et un pilier important pour le reste des
textes législatifs relatifs aux domaines de la cybersécurité et de la confiance numérique.
Cette loi est venue pour compléter un cadre juridique déjà bien garni mais épars (Loi
relative à l'échange électronique des données juridiques, loi relative à la protection des
données personnelles, code pénal dans sa partie dédiée aux infractions relatives aux systèmes
de traitement automatise des données).
Elle a pour objectif de mettre en place un nouveau cadre juridique a même de répondre
aux besoins des acteurs économiques, publics, prives, administrations publiques et citoyens, à
travers l'organisation des signatures électroniques, du cachet électronique, de l'horodatage

23
La loi 43.20 relative aux services de confiance pour les transactions électroniques a été publiée dans le bulletin officiel
numéro 695 du 11 janvier 2021.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

électronique, des services de transmission électronique sécurisée et de la vérification des sites


Web.
Il vise aussi à établir un cadre juridique moins restrictif et plus approprie pour les
diverses transactions et à clarifier l'effet juridique de la signature électronique simple et
avancée, de sorte que l'effet juridique des deux signatures électroniques ne puisse être rejeté
ou non accepte simplement parce qu'elles sont présentées sous forme électronique ou parce
qu'elles ne répondent pas aux exigences d'une signature électronique qualifiée 24. Il s'agit aussi
d'élargir le champ d'application de la loi actuelle pour y inclure les documents émis par les
établissements de crédit et organismes assimiles.
La loi 43.20 a permis de lever les différents obstacles juridiques identifies au
développement du marché de la confiance numérique au Maroc. Les modifications apportées
par cette nouvelle loi ont permis d’encadrer et de distinguer davantage les niveaux de
signatures électroniques.
A ce titre, trois niveaux de signatures ont été ainsi retenus par la loi 43.20 : niveau « Simple »,
niveau « Avance » et niveau « Qualifie ».
Ces distinctions correspondent à des degrés différents de sécurité, cette sécurité n’est
pas que technique, elle est également juridique. L’objectif est de pouvoir utiliser des
documents crées grâce à des procèdes numériques comme moyens de preuve.
Par ailleurs, il faut noter que le projet de loi comporte des clauses complémentaires au
Dahir relatif aux obligations et aux contrats (DOC) afin d’assurer l’authentification des
documents signés d’une façon électronique. Il clarifie aussi le délai de validité des attestations
ou les certificats numériques relatifs aux échanges électroniques.
Section 2 : La sécurisation de la signature électronique
La fiabilité d'un procédé de signature électronique n'est présumée au Maroc, jusqu'à
preuve contraire, que dans le cas où est utilisée une "signature électronique sécurisée". Dès
lors, pour des raisons de sécurité juridique, il est recommandé d'utiliser un procédé de
signature électronique dont la force probante est reconnue au Maroc, et qui sera ainsi reconnu
par les tribunaux marocains en cas de litige, à savoir un procédé qui met en œuvre une
"signature électronique sécurisée".
De plus, tout acte juridique sur lequel est apposée une "signature électronique
sécurisée" et qui est horodaté aura la même force probante que l'acte dont la signature est
légalisée et de date certaine.

24
Article 7 de la loi 43.20.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Pour ce fait, nous allons étudier dans un premier temps une présentation des services de
certification électronique (paragraphe1), puis dans un second temps nous verrons que la place
de l’acte électronique dans le droit de la preuve a évolué (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : la création de la certification électronique
Afin de mieux identifier la certification électronique et son processus d’obtention nous allons
commencer par définir la signature numérique sécurisée (1) et puis éditer les étapes de sa
création (2)
1 : qu'est-ce qu'une signature électronique sécurisée ?
La signature électronique sécurisée est basée sur un certificat électronique qui peut se
présenter sous une forme physique (carte à puce ou/et clé USB) ou sous une forme logicielle
fichier). Il contient toutes les données permettant l’identification du signataire : l’identité du
prestataire de certification, l’identité du signataire, les données permettant la vérification de la
signature, la durée de validité du certificat, code d’identité du certificat électronique etc.
La procédure et les conditions qui doivent être remplies pour qu'une signature
électronique soit reconnue comme "sécurisée" sont prévues par la Loi n°53-05. Pour être en
mesure d'apposer une signature électronique sécurisée :
✔ Cette signature doit être produite par un dispositif de création de signature
électronique, attesté par un certificat de conformité délivré par la Direction
Générale de Sécurité des Systèmes d'Informations (DGSSI) (le "Dispositif
Certifié") ;
✔ Le Dispositif Certifié doit permettre l'émission d'un "certificat électronique
sécurisé" qui précise les données de vérification de la signature électronique
sécurisée ; un certificat électronique sécurisé ne peut être délivré que par un
prestataire de services de certification électronique agréée.
Le système de signature électronique est place par la loi sous le contrôle de l’Autorité
nationale d’agrément et de surveillance de la certification électronique (ANASCE) dont la
mission consiste essentiellement à agréer et contrôler tout dispositif de création de signature
électronique au Maroc25. Cette mission, initialement confiée à l’Agence Nationale de
Règlementation de la Télécommunication (ANRT) a été transférée en vertu du Décret n°2-11-
509 du 21 septembre 2011 à la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes
d’information(DGSSI) relevant de l’Administration de la Défense Nationale.

25
Article 15 de la loi 53-05.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

2 : comment obtenir une signature électronique sécurisée ?


Barid eSign est actuellement le seul prestataire de services de certification électronique
agréé au Maroc. En pratique, Barid eSign remet à l'utilisateur un Dispositif Certifié, qui prend la
forme d'une clé USB cryptée ; celle-ci contient un logiciel permettant l'émission d'un certificat
électronique sécurisé et, ainsi, la réalisation de signatures électroniques sécurisées.
Nous nous sommes rapprochés de Barid eSign afin de savoir comment obtenir le
Dispositif Certifié et le certificat électronique sécurisé. A cet égard, il convient de noter que,
compte tenu des restrictions de déplacement imposées par l'état d'urgence sanitaire, Barid
eSign a récemment simplifié sa procédure d'octroi pour la rendre plus accessible. Ainsi, il faut
suivre les étapes suivantes:
1. Préparation du dossier : ce dossier comprend différents formulaires et des pièces
justificatives obligatoires concernant la personne physique et/ou la société pour laquelle la
signature électronique sécurisée est destinée26. La liste des documents requis et les formulaires
à compléter sont disponibles sur le site suivant : https://online.baridesign.ma.
2. Dépôt du dossier dans une agence Poste Maroc : le dossier complet est ensuite
soumis à une agence postale marocaine et les frais correspondants y sont payés.
3. Réception du code PIN et retrait du Dispositif Certifié : après traitement du dossier,
Barid eSign envoie au bénéficiaire indiqué dans le dossier le code PIN permettant l'utilisation du
Dispositif Certifié 27, accompagné d'un avis de mise à disposition l'invitant à retirer le Dispositif
Certifié à l'agence postale indiquée dans ledit avis.
4. Utilisation du Dispositif Certifié et obtenir une signature électronique : le Dispositif
Certifié contient un logiciel qui, une fois installé, donne à l'utilisateur les instructions
nécessaires pour signer les documents par voie électronique.
Barid eSign permet la révocation des certificats en cas de compromission ou de perte du
Dispositif Certifié ou du code PIN y afférent, ou en cas de modification des données contenues
dans le certificat électronique sécurisé (ex. modification d'un représentant pour une personne
morale). Barid eSign fournit également un service distinct d'horodatage qui permet aux
documents signés par voie électronique d'avoir une date certaine.
● Usages possibles de la signature électronique sécurisée

26
Dans le cadre de la simplification récente de la procédure d'octroi des certificats électroniques sécurisés
pendant la période d'état d'urgence sanitaire, Barid eSign a supprimé temporairement les obligations de
légalisation des signatures figurant sur les formulaires et de certificat de copie conforme à l'original des pièces
justificatives du dossie
27
Pendant la période d'état d'urgence sanitaire, le code PIN sera remis à l'utilisateur du dispositif par courriel ou
par SMS
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Une signature électronique sécurisée peut être utilisée pour la signature de contrats
mais également, par exemple, pour la soumission d'appels d'offre en ligne 28, pour procéder à
certaines télédéclarations fiscales ou à des ordres de virement bancaire (si cela est approuvé
par votre banque).
La signature électronique ne peut en revanche pas être utilisée pour tous les actes
juridiques. Par exemple, elle ne pourra pas être utilisée dans les cas suivants :
✔ Pour les actes notariés ;
✔ Pour les actes relatifs à l'application des dispositions du code de la famille et les
actes sous seing privé relatifs à des sûretés personnelles ou réelles, de nature
civile ou commerciale, à l'exception des actes établis par une personne pour les
besoins de sa profession ;
✔ Si l'acte a des implications transfrontalières qui exigent une signature manuscrite
sur un support papier.
● Les freins à l'usage de la signature électronique au Maroc :
Les freins à l'usage de la signature électronique au Maroc restent encore nombreux. En
particulier, seuls les dispositifs de création de signature électronique commercialisés par Barid
eSign permettent l'émission de signatures électroniques dont la force probante est reconnue
au Maroc. Or, ces dispositifs, qui doivent être utilisés par tous les signataires d'un même
contrat, sont délivrés exclusivement au Maroc 29 et, ce qui tend à exclure son usage pour les
contrats internationaux, conclus avec des parties étrangères n'ayant pas de représentant au
Maroc. Par ailleurs, dans la mesure où il s'agit d'un dispositif encore peu utilisé au Maroc, il n'a
pas encore été testé auprès de la plupart des administrations : des difficultés d'acceptation des
dossiers comportant des documents signés par voie électronique ne peuvent être exclues ; il
est recommandé de valider au préalable auprès de l'administration concernée si celle-ci
acceptera des documents signés par voie électronique.
La signature électronique reste un dispositif encore peu utilisé au Maroc qui fait l'objet
de nombreuses limites pratiques. Toutefois, compte tenu du regain d'intérêt pour l'utilisation
de la signature électronique au Maroc dans le contexte de l'actuelle pandémie Covid-19, nous
anticipons une augmentation de son utilisation dans le futur. Celle-ci sera d'autant plus
importante si l'obtention de signature électronique sécurisée gagne en souplesse.

28
3 L'obligation d'utiliser une signature électronique sécurisée pour la soumission électronique aux appels d'offres
sur le portail des marchés publics a été suspendue pendant la période d'urgence sanitaire
29
Comme indiqué ci-dessus, le Dispositif Certifié délivré par Barid eSign doit être retiré, en personne, par son
utilisateur, à une agence postale marocaine.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Paragraphe 2 : La preuve électronique


Avec l’essor imposant qu’a connu le commerce électronique dans les dernières années au
Maroc, il était capital d’intervenir législativement pour raffermir la confiance entre les
différents acteurs de ce domaine. Certes, cela ne pourrait s’opérer qu’à travers la
reconnaissance d’une valeur probatoire à la signature électronique qui constitue la clé de voûte
de la sécurisation juridique des transactions électroniques.
C'est ainsi que la loi a introduit une refonte de la preuve littérale (1) et a établi une
équivalence entre signature manuscrite et signature électronique (2).
1 : La redéfinition de la preuve littérale
Depuis toujours, l’écrit se confond avec son support papier. Pourtant, l’écriture est
définie comme « une représentation de la parole et de la pensée par des signes », sans qu’il soit
fait référence à un quelconque support papier.
La loi n°53-05 relative à l’échange électronique de données juridiques a pris l’initiative
de mettre fin à cette confusion en prenant soin de modifier la formulation de l’article 417,
alinéa 2 du Dahir des Obligations et Contrats.
La preuve littérale ne s’identifie plus au papier, ne dépend ni de son support matériel, ni
de ses modalités de transmission. L’article 417, alinéa 2 dispose que la preuve littérale peut
également résulter « de tous autres signes ou symboles dotés d’une signification intelligible
quels que soient leur support et leurs modalités de transmission ». Le législateur affirme donc
l’équivalence entre le papier et l’électronique. Cela a constitué une avancée fondamentale du
droit de la preuve. La seule condition posée réside dans le fait que le message doit être
intelligible et compréhensible.
2 : La consécration de la force probante de l’écrit électronique
Au Maroc, avant l’adoption de la loi 53-05, le principe général du droit de la preuve était
la primauté de la preuve par l’écrit (littérale), ce qui nous pousse à nous interroger sur la
possibilité d’accepter la signature électronique comme moyen de preuve sous les anciennes
dispositions du droit marocain de la preuve.
Suite à une lecture substantielle des règles classique de preuve au Maroc, on peut dire
qu’il était possible d’admettre la S.E en preuve mais dans la limite de certaines exceptions
prévues par la loi qu’on va les cerner en abrégé ci-dessous :
● En application des disposions de l’art 447 du DOC il nous semble que la signature peut
être utilisée comme commencement de preuve testimoniale, présomption ou expertise
pour recevoir la qualité d’une preuve intacte.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

● En application des disposions de l’art 448 du DOC, il y a une possibilité d’accepter


signature électronique a titre de preuve en cas de perte ou d’impossibilité de se
procurer une prouve littérale.
● En application des disposions de l’art 334 du code de commerce qui édicte le principe de
la liberté de preuve en matière commerciale et donc la possibilité de recourir S.E pour
apporter la preuve, mais les protagonistes d’une transaction peuvent reconnaitre dans
une convention de preuve la validité de la S.E
Cependant, il faut reconnaitre que la recevabilité de la S.E en preuve à la lumière des
exceptions susvisées reste soumise à la conviction de juge, ce qui crée un climat de méfiance.
Donc en vue de mettre fin à ces complications, le législateur marocain a reconnu la force
probante à la signature électronique en apportant plusieurs nouvelles dispositions en la
matière et en introduisant et modifiant plusieurs articles dans le DOC marocain.
L’article 417_1 introduit dans le DOC par la loi 53.05 énonce que « L’écrit sur support
électronique a la même force probante que l’écrit sur support papier. L’écrit sous forme
électronique est admis en preuve au même titre que l’écrit sur support papier, sous réserve
que puisse être dument identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé
dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité »
Il ressort clairement de cet article que la preuve électronique aura la même force
probante que la preuve écrite et sera opposable au juge, les signatures électroniques seront
créées et vérifiées grâce aux certificats numériques, ces signatures électroniques vont ainsi
permettre d’assurer les principes indispensables pour donner aux échanges en ligne la même
fiabilité qu’aux échanges traditionnels à savoir : authentification non répudiation,
confidentialité et intégrité des données.
Alors pour avoir une force probante, l’écrit sur support électronique doit permettre
l’identification des personnes, parties au contrat, à travers une signature électronique sécurisée
qui obéit obligatoirement aux conditions suivantes :
• Être propre au signataire
• Être créée par des moyens que le signataire puisse garder sous son contrôle exclusif
• Garantir avec l'acte auquel elle s'attache un lien tel que toute modification ultérieure
dudit acte soit détectable.
• La signature électronique doit être produite par un dispositif de création de signature
électronique, attesté par un certificat de conformité.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

• Les données de vérification de la signature électronique sécurisée doivent être


mentionnées dans le certificat électronique sécurisé30.

30
Article 6 de la loi 53.05.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Partie 2 : la mise en application


du contrat de vente
électronique
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Partie 2 : la mise en application du contrat de vente électronique


« AvecInternet,les frontières géographiques traditionnelles
s’estompent au profit d’un environnement virtuel où tous les services semblent
être de proximité. Cette proximité est renforcée du fait d’une communication
immédiate et par la possibilité d’effectuer des actions à distance. Les produits
dématérialisés sont téléchargeables instantanément alors que les produits
physiques sont livrés toujours plus rapidement par des acteurs logistiques
globalisés. L’abolition des notions de distances géographique et temporelle induite
par l’usage des réseaux de télécommunications et d’Internet exerce une
influence sur la façon dont chacun perçoit le monde et interagit avec lui.
Cela favorise l’émergence de l’idée
d’un village global»31.
Le commerce électronique est un indicateur capital de l'activité économique mondiale
contemporaine. C'est le secteur bénéficiaire au plus haut point, sur l'Internet.
En effet, la technologie n’influence non seulement le commerce électronique, mais aussi et
exclusivement la pratique contractuelle forme un contrat dans l’environnement numérique ne
peut se résumer à un simple changement de support.
Cedomaine fut même l’un des premiers à être touché, la liberté contractuelle aidant à
introduirede nouveaux mécanismes, non sans effet sur le processus contractuel. 32 « Dans tous
les contrats électroniques, il devient nécessaire de créer une procédure systématique de
formation, déstockage, d’entretien, de son réseau etc. » 33
Les contrats formés par voie électronique présentent des traits
communs originaux, qui peuvent se décliner en trois maîtres-mots : dématérialisation,
interactivité et distance. Chacune de ces caractéristiques soulève une série de problèmes sur
le terrain de la qualité du consentement donné par les parties au contrat. Ils apparaissent
comme autant de défis juridiques que nous tâchons d’identifier tour à tour
Le premier défi est lié à la dématérialisation des contrats conclus sans support papier
sur les réseaux. Il revoie, plus spécifiquement, à la sécurité de l’opération et au maintien des
garanties issues du formalisme de protection, essentiellement façonnés dans une culture du
papier. Les contrats sont dits « dématérialisés » ou sens où l’accord des volontés ne se
matérialise pas sous la forme d’un écrit-papier signé, ni par l’expédition ou la réception d’une

31
S. GHERNAOUTI , A. DUFOUR, Ibid, p. 27.
32
MANGIN céline, « l’expression numérique du consentement contractuel », université toulouse 1 capitole, 11
Mars 2020, p.16.
33
V. GAUTRAIS, Le contrat électronique international, Bruxelles, Bruylant Academia / Bruylant, 2002, p. 96.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

correspondance, mais résulte d’un échange de flux immatériels et évanescents de données. Le


deuxième défi est à la qualité du dialogue, et donc à l’assurance d’un consentement libre et
dument informé dans un environnement électronique. Le troisième défi est lié à la qualité des
consentements échangés à distance et, souvent,
par-dessus les frontières. La principale nouveauté réside, ici, dans l’explosion des rapports de
consommation transfrontières, d’où une incertitude quant au maintien des protections légales
dans un contexte transnational.34
Au total, ces défit forment le pivot de la mise en application du contrat de vente
électronique, l’exécution du contrat électronique est l'exécution d'un contrat qui s'est formé
par le biais de l'électronique, mais aussi un contrat qui peut s'exécuter à l'aide de cette même
technique. Cette partie portera sur l'exécution des contrats de vente électroniques dans les
seuls rapports de professionnels à consommateur.
Dans ce devoir, nous limiterons notre analyse à l’exécution du contrat de vente à
distance et à la protection que revêt le cyberacheteur à cet égard (chapitre 1), pour ensuite
enchainer par le contentieux dans les contrats de vente électronique (chapitre 2).

Chapitre 1 : l’exécution du contrat de vente électronique


Généralement, la procédure se déroule comme suit. Le cyberacheteur, une fois son
choix arrêté, peut décider d’amorcer le processus de conclusion du contrat, en cliquant sur une
icône spécifique. Il est alors invité à suivre un itinéraire soigneusement découpé en étapes,
chaque passage à l’étape ultérieure étant conditionné par son approbation, exprimée par un
clic sur l’icône appropriée.35 A chaque instant, s’il le désire, il a la possibilité d’interrompre la
procédure et de revenir en arrière, sans conclure le contrat. Ce périple a pour objectif
d’éveiller chez le cyberacheteur le sentiment que, pas à pas, il s’engage dans la voie
contractuelle.
Cet engagement engendre des obligations dans le chef de chacune des parties (section
1), à défaut du respect des engagements du cybermarchand, le cyberacheteur se trouve devant
un arsenal protecteur de ses intérêts (section 2)

34
DEMOULIN Marie et MONTERO Etienne, « la conclusion des contrats par voie électronique », Etude parue dans
M. FONTAINE (dir.), Le processus de formation du contrat. Contributions comparatives et interdisciplinaires à
l’harmonisation du droit européen, Bruxelles, Paris, Bruylant,,L.G.D.J., 2002, p.543.
35
Op.cit, p.579.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Section 1 : l’exécution du contrat de vente électronique


La vente électronique est variée dans ses manifestations, comme c’est aussi le cas dans
la vente classique. On trouve, le commerce électronique de détail (ou commerce électronique
B2C – sigle de Business to Consumer) désigne la vente en ligne de biens et de services, de
même que la présentation directe de renseignements aux consommateurs. Le commerce
électronique interentreprises (ou commerce électronique B2B – sigle de business to business)
se rapporte à la vente en ligne de produits, de services ou de renseignements d’une entreprise
à une autre.36En somme, Comme toute activité économique, le commerce électronique exige
le support d’un contrat précédé d’une offre commerciale électronique. Les offres
commerciales des entreprises, effectuées par voie électronique (via Internet), doivent respecter
des obligations imposées tant pour le cybermarchand que pour le cyberacheteur.
Paragraphe 1 : les obligations du cybermarchand
D’une part :
- Le cybermarchand doit offrir un moyen de paiement sécurisé. En cas de fraude la
responsabilité du prestataire est engagée et le remboursement du cyberconsommateur est
assuré.
- Il doit s’engager sur la date et le délai de livraison : Le vendeur en ligne doit indiquer à
l'acheteur, avant la conclusion du contrat, la date limite à laquelle il s'engage à livrer le bien
ou à exécuter la prestation. Le vendeur n'a pas le droit d'indiquer une date de livraison «à
titre indicatif». En effet, une telle clause est présumée abusive. À défaut d'indication, il est
réputé devoir délivrer les biens ou exécuter la prestation dès la conclusion du contrat. En
l'absence de livraison à la date indiquée ou, à défaut, plus de 30 jours après la conclusion de
sa commande, l'acheteur peut enjoindre le vendeur de lui livrer le bien ou d'exécuter la
prestation, dans un délai supplémentaire raisonnable. La demande s'effectue par lettre
recommandée avec accusé de réception ou par email.
- Il doit réparer, remplacer ou rembourser le produit en cas de défaut : le cyberacheteur se
trouve devant 3 formalités parmi lesquelles il opte pour une :
● Sur le fondement de la garantie légale de conformité, Il a le choix entre le remplacement ou
la réparation du produit non conforme avec la nécessité de pouvoir prouver que le produit
n’est pas conforme à la description faite sur le site ou à l’usage normal du dit produit.
● Sur le fondement de la garantie légale des vices cachés, le cyberacheteur a le choix de
garder le produit contre remise sur le prix de vente, ou renvoyer le produit remboursement,

36
La trousse d’outils sur les affaires électronique, « le contrat électronique », © Imprimeur de la Reine pour
l’Ontario, 2013/ ontario.ca/affaireselectroniques.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

à condition de prouver au vendeur du site que le produit était vicié ou cassé avant la
livraison.
● Sur le fondement du droit de rétractation légal, le cyberacheteur peut renvoyer le produit
cassé ou non conforme et annuler sa commande, sans justification de motif. Cette faculté
est ouverte pendant un délai de 14 jours à compter de la livraison de la commande en ligne
sur le site e-commerce. 37
-Il doit informer l’acheteur en cas d’indisponibilité du produit, le rembourser ou le
remplacer. Ainsi, en cas de la perte du colis par le transporteur, le cybermarchand doit faire les
démarches nécessaires auprès de la société de distribution de colis à laquelle il a fait appel. En
tout état de cause, au titre de responsabilité de plein droit, il doit faire parvenir au
cyberacheteur, sans frais supplémentaires, une nouvelle marchandise ou lui rembourser les
sommes versées.
- Il doit exécuter le contrat dans un délai de 30 jours.
D’autre part, le cybermarchand à un certain nombre de principes à respecter il s’agit de:
● L’ordre public et les bonnes mœurs : les contrats sont possibles dans les limites posées par
la loi et les règlements, il s’agit notamment de l’interdiction de proposer à la vente sur
Internet des produits illicites ou des CD piratés ; ainsi, la protection des mineurs face aux
images, messages, offres commerciales au contenu violent, pornographique, raciste ou
racoleur.
● Le respect de la vie privée : il est interdit d’adresser aux personnes physiques des e-mails de
natures commerciale sans, que l’utilisateur ait la possibilité de se désabonner, et sans
informer de l’identité de l’organisme pour le compte de laquelle le message ait envoyé.38 La
CNDP cependant, a pour rôle essentiel de protéger la vie privée et les libertés individuelles,
elle peut recevoir des déclarations de fichiers, des plaintes en cas d’atteinte à la vie privée.
● La règle de l’opt-in : c'est-à-dire le consentement préalable du consommateur pour recevoir
des notifications et des e-mails de la part du site e-commerce.
● L’obligation de loyauté : le cybermarchand doit s’abstenir de toute pratique déloyale ou
trompeuse. Il doit également s’abstenir d’inclure des clauses abusives dans son offre
commerciale.
Les pratiques déloyales sont des pratiques contraires aux exigences de la déontologie
professionnelle, qui altèrent ou peuvent altérer le comportement économique du

37
https://www.litige.fr/articles/site-e-commerce-produit-casse-non-conforme
38
https://sites.google.com/site/edmcgoartaud/ecm-2eme-annee/droit-2eme-annee/drt2-chap1
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

consommateur, sont interdites les pratiques commerciales agressives comme le


harcèlement du consommateur.
Les pratiques trompeuses cherchent à induire en erreur volontairement le
consommateur comme à titre d’exemple, la vente de faux médicaments sur internet. 39
● L’obligation de transparence : le cybermarchand doit mettre à la disposition du
cyberconsommateur toutes les informations nécessaires…
Le cybermarchand exerce une responsabilité de plein droit à l’égard du
cyberconsommateur, elle porte sur la bonne exécution des obligations résultant du contrat
même ci ces obligations sont à exécuter par d’autres que le cybermarchand. Celui-ci ne peut
pas prévoir de clause limitant sa responsabilité ou l’exonérant de toute responsabilité. Le
cybermarchand peut s’exonérer de sa responsabilité en apportant la preuve que
l’inexécution du contrat est imputable soit à l’acheteur, soit au fait insurmontable et
imprévisible d’un tiers, soit à un cas de force majeure. 40
Paragraphe 2 : les obligations du cyberconsommateur
● L’obligation de retirement : L'acheteur doit aller retirer son achat, en effet le retirement est
« quérable » et non « portable ». En contrepartie, le cybermarchand doit conserver le bien
tant que l'acheteur ne l'a pas retiré. Bien sur, si après un certain délai, ce dernier ne
s'exécute pas, le vendeur peut mettre en demeure l'acheteur de retirer son bien. Delà, les
frais de conservation du bien seront supportés par l'acheteur.
● L’obligation de payer : le cyberacheteur doit payer le prix au jour et lieu prévus dans le
contrat de vente. Le règlement s’effectue soit immédiatement, soit de manière différée à la
livraison du bien. Le moyen de paiement le plus utilisé est la carte bancaire, couplée à une
solution de cryptage des données. L’internaute donne son numéro de carte, sa date de
validité et un code inscrit au dos de la carte. La transaction est ensuite réalisée si la carte
existe et si elle n’a pas été déclarée comme volée. Le paiement par carte bancaire, sauf
utilisation frauduleuse, est irrévocable.
● Les garanties : le professionnel doit garantir un produit conforme à la description initiale et
sans défaut. En cas de problème, l’acheteur a le choix entre la réparation ou le
remplacement du bien. L’acheteur non professionnel peut bénéficier de quatre garanties
différentes :
- La garantie de rétraction = remboursement automatique

39
https://sites.google.com/site/edmcgoartaud/ecm-2eme-annee/droit-2eme-annee/drt2-chap1
40
www.sebbar.fr/le/contrat/électronique
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Les avantages du droit de rétractation : le cyberconsommateur annule sa commande en ligne,


via le formulaire de rétractation prévu à cet effet. Il est remboursé du prix total de sa commande,
frais de port inclus, via le moyen de paiement utilisé au moment de son achat en ligne et dans un
délai maximum de 14 jours. En cas de retard de remboursement, le vendeur le paye des intérêts
de retard légaux.
Les inconvénients du droit de rétractation : le cyberacheteur a seulement 14 jours à compter
de la livraison du produit cassé ou non conforme pour être rétracter. Il doit renvoyer le produit
cassé ou non conforme à ses frais, à moins que le cybermarchand ait prévu de prendre le coût à
sa charge. A noter : si les CGV (conditions générales de vente) du site e-commerce ne
mentionnent pas expressément que les frais de retour sont à sa charge, le vendeur doit les payer.
L’acheteur doit réitérer le processus de commande en ligne pour obtenir son produit conforme et
en bon état.
- La garantie légale de conformité = réparation ou remplacement
Les avantages de la garantie de conformité : le cyberacheteur a 2 ans pour agir sur le
fondement de la garantie légale de conformité. Le cybermarchand supporte tous les frais liés à la
réparation ou au remplacement du produit, frais de retour et frais de renvoi inclus.
Les inconvénients de la garantie de conformité : le cybermarchand doit adresser un courrier
de réclamation au vendeur, en précisant pourquoi le produit est non conforme. Il doit pour cela
prouver la non-conformité du produit à la description faite sur le site e-commerce, ou à l'usage
qu’il peut légitimement en attendre.Il ne peut pas choisir de se faire rembourser le produit non
conforme, sauf si son remplacement ou sa réparation sont impossibles.
-Garantie des vices cachés = réduction ou remboursement du prix
Pour faire jouer la garantie des vices cachés, le défaut du produit cassé ne doit pas apparaître
au moment de l'achat, mais exister au moment de l'achat. Par exemple : un appareil
électroménager est endommagé avant ou pendant le transport, vous ne le réalisez pas au moment
de sa réception mais vous vous rendez compte qu'il ne fonctionne pas au moment de l'utiliser.
Les avantages de la garantie des vices cachés : Le cyberacheteur a 2 ans à compter de la
découverte du dysfonctionnement du produit cassé pour agir. Il peut choisir de garder le produit
cassé et se faire rembourser une partie du prix.
Les inconvénients de la garantie des vices cachés : le cyberacheteur doit adresser un courrier
de réclamation au vendeur, en mentionnant le vice caché. Il doit prouver les conditions du vice
caché : non apparent mais existant avant qu’il prenne possession du produit cassé, et de nature à
rendre le produit inutilisable. Il ne peut pas également imposer au vendeur du site e-commerce
qu'il répare ou qu'il remplace le produit cassé. 41

41
Sarah.M, « site e-commerce, produit cassé ou non conforme : quel recours ? », Litige.fr 2018.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Section 2 : la protection du cyberacheteur dans le contrat de vente électronique


Vue les spécificités du commerce électronique (dématérialisation des échanges,
éloignement des parties, internationalité…),les contrats de vente ne font pas l’objet de
négociations et sont rédigés et postés sur le site marchand sous forme de conditions générales
de vente / d’utilisation (CGV/U) applicables à l’ensemble des clients. Ces dernières tracent le
cadre juridique à la relation entre cybervendeurs et cyberacheteurs en fixant les responsabilités
de chacune des parties. Par conséquent, lesdites CGV doivent respecter les exigences légales en
matière de contrats à distance (loi 31-08) et de contrats de commerce électronique (loi 53-
05).42
La loi n o31-08 (2011) édictant des mesures de protection du consommateur constitue
pour l’essentiel une législation horizontale comptant 206 articles. Elle établit les droits
fondamentaux du consommateur, qu’elle définit, ainsi que leur portée. Elle précise en détail les
obligations d’information des fournisseurs, assure une protection contre les clauses abusives et
énonce les obligations des fournisseurs s’agissant de certaines pratiques commerciales, telles
que les garanties, traite de l’endettement du consommateur, des associations de protection du
consommateur, des infractions et des sanctions pénales 43.Le titre IV réglemente en détails
différentes pratiques commerciales telles que la publicité, les contrats conclus à distance (y
compris le commerce électronique), le démarchage, les ventes en soldes, les ventes et
prestations avec primes, les ventes ou prestations pyramidales, les abus de faiblesse et les
loteries publicitaires.
Au Maroc, le secteur du e-commerce a connu une forte expansion durant les dernières
années. Ceci grâce à un ensemble de mesures législatives, organisationnelles et de
sensibilisation prises par le Ministères de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de
l’Economie Numérique en collaboration avec les différentes parties concernées, spécialement
dans le cadre de la mise en place de la stratégie Maroc Numérique 2013. Parmi ces mesures
nous pouvons citer44 :
Paragraphe1 : la protection législative
- Dans le domaine législatif : l’adoption de la loi 53-05 relative à l’échange électronique des
données juridiques qui fixe le régime applicable aux données juridiques échangées par voie

42
https://www.legavox.fr/blog/fouad-benseghir/droit-electronique-entretien-avec-journal-21640.htm
43
Conseil du commerce et du développement Commission du commerce et du développement Groupe
intergouvernemental d’experts du droit et de la politique de la protection du consommateur, « Examen collégial
volont1aire du droit et de la politique de la protection du consommateur du Maroc Aperçu général », Genève, 9 et
10 juillet 2018, p.4.
44
Royaume du Maroc, Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement, et de l’Economie Numérique,
« AKHBAR AL MOUSTAHLIK », newsletter numéro 3.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

électronique et à la signature électronique ; et la loi 09-08 relative à la protection des


personnes physiques à l’égard des traitements des données à caractère personnel qui vise à
assurer une protection efficace des particuliers contre les abus d’utilisation des données de
nature à porter atteinte à leur vie privée. Aussi, la loi 07-03 visant la lutte contre la
criminalité informatique dont peuvent être victimes ces derniers.
- Dans le cadre de la sensibilisation : la mise en ligne d’un portail dédié à la sécurité des
systèmes d’information.
En effet, la loi n° 31-08 vient encadrer les dispositions relatives aux relations entre les
fournisseurs et consommateurs y compris celles relatives à la vente en ligne. En 2015, le
MICIEN45 a démarré la mise en place d’une cellule de contrôle des sites marchands pour
s’assurer de l’application des dispositions de la loi n° 31-08 pour le volet relatif aux ventes à
distance. Ainsi, l’année 2016 a connu le renforcement des contrôles par la conduite de 103
contrôles dont 96 ayant fait l’objet d’envoi de lettres de sensibilisation et d’avertissement aux
opérateurs concernés.
Les contrôles effectués ont fait apparaître de nombreux écarts au regard des dispositions de
la loi n° 31-08 et qui portent sur 46:
⮚ L’absence de traduction du contrat en langue arabe ;
⮚ L’absence d’information sur le droit de rétractation ;
⮚ L’absence de l’identité et des coordonnées du fournisseur ;
⮚ La présence d’une clause d’attribution de compétence exclusive au tribunal du lieu
du siège du professionnel ;
⮚ La présence d’une publicité trompeuse ou de nature à induire en erreur ;
⮚ L’absence de rappel des CCV47 avant validation de l’offre;
⮚ L’absence d’information sur les délais de livraison ;
⮚ La difficulté d’accès aux CCV à partir de la page d’accueil ou absence de CCV ;
⮚ Le délai de remboursement en cas d’indisponibilité du produit supérieur à 15 jours
⮚ Le non-respect des dispositions en matière de soldes (période non définie) ;
⮚ Le défaut d’affichage des prix en DH
A cet effet, et pour être conforme aux dispositions de la loi 31-08, et assurer la
conformité des sites contrôlés aux acteurs de la vente à distance, des fiches pratiques et

45
MICIEN = Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement, et de l’Economie Numérique.
46
Intergovernmental Group of Experts on Consumer Law and Policy (IGE Consumer), « Agenda Item 3 e. Consumer
protection in electronic commerce », Room XVII, Palais des Nations, Geneva, 2017,p.10.
47
CCV = conditions contractuelles de vente.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

dépliants ont été mis à la disposition des cyberacheteurs sur le portail « khidmat al
moustahlik ».
D’autres mesures de protection des cyberacheteurs résident d’une part dans :
Le droit à l’information qui oblige au cybermarchand du bien ou le prestataire du service
à fournir au cyberacheteur toutes les informations nécessaires avant la conclusion du contrat
de vente afin qu’il puisse effectuer un choix rationnel. Le droit de rétraction, car il est une des
pièces maitresses du dispositif de protection du cyberconsommateur ; il est clair que les
contrats de commerce électronique se concluent sans la présence physique des parties. Cela
veut dire que le cyberconsommateur achète sur internet sans avoir la possibilité d’apprécier le
produit ou le service objet du contrat. C’est la raison pour laquelle le législateur lui a accordé un
droit de rétraction, c'est-à-dire la possibilité de revenir sur sa décision d’achat. En effet, le
cyberacheteur dispose d’un délai de 7 jours pour exercer ce droit d’une manière discrétionnaire
et sans justifications.
Et d’autre part, le législateur a prévu des dispositions juridiques protectrices du
cyberacheteur en matière des clauses abusives. En effet, de par la loi le cyberconsommateur
peut demander l’annulation de toute clause abusive du moment où elle porte atteinte à ses
intérêts. Les clauses abusives peuvent être définies comme étant : les clauses qui créent au
détriment du consommateur un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des
parties au contrat. 48Les clauses regardées comme abusives sont énumérées dans l’article 18 de
la loi 31-08. Par conséquent, la clause jugée abusive est réputée non écrite et ne peut par
conséquent pas lui être opposée.49
Paragraphe 2 : la protection institutionnelle
La protection institutionnelle est concrétisée par la mise en place de plusieurs
institutions dont :
• Le centre d’alerte et de gestion des incidents informatiques (ma-CERT)50 qui a pour
principale mission de coordonner, de prévenir et de proposer divers services portant sur le
traitement des incidents, l’analyse des vulnérabilités et la restauration des systèmes
infectés des administrations et établissements publiques.
• La Commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNCPDP)
chargée de surveiller les opérations de collecte et de traitement des données personnelles
en général et celles circulant sur internet en particulier. Autrement dit, son rôle est de

48
Article 15 de la loi 31-08.
49
Fouad BENSGHIR, « droit électronique : entretien avec le journal aujourd’hui le Maroc », 2016.
50
Le ma-CERT= (Moroccan Computer Emergency Response Team) est le centre de veille, détection et réponse aux
attaques informatiques.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

veiller au respect des dispositions de la loi 09-08 et surtout d’informer les


cyberconsommateurs de leurs droits et les cybervendeurs de leurs obligations.
• Parlant aussi de la cellule des sites internet marchands qui a pour objectif de s’assurer de
l’application des dispositions de la loi 31-08 en matière de vente à distance.
• Puis, le Conseil Consultatif Supérieur de la Consommation crée en vue des articles 204 et
205 de ladite loi, Ce conseil a pour mission de procéder à titre consultatif à l’examen
préalable des projets de textes relatifs à la protection du consommateur, émettre des avis
consultatifs, conseiller les pouvoirs législatifs et exécutifs sur les intérêts du consommateur.
• Ensuite, le Comité Stratégique de la Sécurité des Systèmes d’Informations (CSSSI) qui
s’occupe de la protection des données personnelles du cyberconsommateur par l’octroi
d’une sécurisation renforcée aux opérations de l’e-commerce.
• Précisons enfin que l’agrément de Poste Maroc comme un tiers certificateur est un pas très
avancé pour faire de la certification électronique une réalité au Maroc.
Il est à signaler que, les professionnels du secteur du e-commerce sont rassemblés au sein
de la Fédération Nationale du E-Commerce au Maroc (FNEM). En contrepartie, la loi 31-08 a
présenté aux consommateurs le luxe d’être représenté par une association qui défend leurs
intérêts ; il s’agit de l’association de protection des consommateurs (APC).
En somme, on peut dire que, toutes les conditions sont aujourd’hui plus ou moins réunies
au Maroc pour le développement du commerce électronique, reste la barrière psychologique
qui contrecarre encore ce développement. Le Maroc est en train de passer d’un commerce
électronique de première génération où le mode de communication par excellence est
l’ordinateur et le moyen de contractualisation est le site web classique à un commerce
électronique de deuxième génération où le mode de commande est le mobile et le moyen de
contractualisation est l’agent électronique avec toutes les conséquences techniques et
juridiques qui en découlent. 51

51
https://aujourdhui.ma/special/dossier-special-e-commerce-il-faut-gagner-la-confiance-des-
cyberconsommateurs-105091.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Chapitre II : Le contentieux en matière du contrat de vente électronique


Une fois le contrat formé et valide, les parties ont l’obligation d’exécuter leur
engagement contractuel. Cela s’explique par le principe de force obligatoire du contrat.
En effet, les obligations contractuelles valablement formées tiennent de la loi à ceux qui
les ont faites, elles ne peuvent être révoquées que de leur consentement mutuel ou dans les
cas prévus par la loi. 52
Ainsi, dans le cadre des obligations contractuelles en matière du contrat de vente
électronique, le vendeur et l’acheteur doivent exécuter leurs obligations contractuelles de
bonne foi et doivent s’abstenir de toute manœuvre frauduleuse dans l’exécution de leurs
prestations contractuelles.
L’inexécution des obligations contractuelles peut causer un simple dommage comme
peut faire l’effet de boule de neige, notamment dans le domaine des affaires, dans la mesure
où une simple inexécution peut faire perdre un client ou faire perdre une grande affaire qui
porter une grande fortune. Dans ce sens, la loi ordonne à la victime de l’inexécution des
obligations contractuelles d’exercer une action en justice et donnant, en conséquence,
naissance du contentieux contractuel.
De ce fait, avant de s’interroger sur la question relative à la résolution du litige issu de
l’inexécution des obligations contractuelles (Section 2), il convient d’abord de mettre l’accent
sur le fond même de la notion de l’inexécution des obligations dans le cadre du contrat de
vente électronique (Section1).
Section 1 : L’inexécution des obligations dans le contrat de vente électronique :
« Pactasuntservanda »53. Cet adage de droit canonique est fondé sur l’obligation morale
du respect de la parole donnée. Il inspire et constitue le socle de nombreux droits
internationaux, dont n’échappent pas le droit marocain.
Malgré la force de cette parole donnée, malgré la volonté exprimée des parties et la
création du lien contractuel, bien des atteintes sont portées à cet adage. Nombreuses sont les
situations où la parole est violée, où la volonté n’est plus celle qu’elle était, où le lien
contractuel est brisé.
Les sources à l’origine de ces atteintes sont diverses, et parmi elles, l’inexécution des
obligations contractuelles. Une inexécution contractuelle qui affecte l’ensemble du contrat.

52
Article 230 du DOC Maroc
53
« L’inexécution des obligations contractuelles de droit commun en droit comparé » Mémoire présenté par Elsa
LONGERON de la Faculté de droit de Montpellier 2013-2014
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Ainsi, en raison de l’absence d’une réglementation spéciale régissant la spécificité du


contrat de vente électronique, l’étude de la notion de l’inexécution contractuelle sera faite
selon les règles de droit commun.
De ce fait, pour mieux comprendre le cadre juridique régissant cette inexécution, il est
important d’étudier d’abord les différents types de l’inexécution contractuelle (Paragraphe 1),
puis de répondre sur la question des sanctions envisagées (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Les différents types de l’inexécution contractuelle :
Une fois un contrat conclu, des évènements imprévus peuvent intervenir au cours de
son exécution. Certains d’entre eux empêcheront alors aux contractants d’exécuter leurs
obligations contractuelles. L’inexécution de ces dernières ne constitue pas obligatoirement une
faute ou une violation du contrat par le cocontractant.
Ainsi, on distingue entre deux types des inexécutions contractuelles à savoir :
1- L’inexécution fautive :
Selon l’article 260 du dahir des obligations et des contrats (DOC) « Si les parties sont
convenues que le contrat sera résolu dans le cas où l'une d'elles n'accomplirait pas ses
engagements, la résolution du contrat s'opère de plein droit par le seul fait de l'inexécution.»
Ainsi, il en résulte clairement de cet article que le non respect des obligations
contractuelles entre les parties contractantes engage leurs responsabilité et peut mettre fin à la
relation contractuelle en question.
Le créancier de l’inexécution contractuelle, et avant d’engager une action en justice,
doit mettre son débiteur en demeure d’exécuter son obligation : cette mise en demeure peut
se faire par lettre recommandée avec accusé de réception.
L’inexécution contractuelle peut prendre les 4 formes suivantes :
• L’inexécution totale : lorsque l'une des parties n’exécute aucune obligation stipulée dans le
contrat c’est-à-dire un défaut complet de l’exécution ;
• L’inexécution partielle : lorsque l'une des parties n’exécute qu’une partie des obligations qui
l’est sensée l’exécuté ;
• L’inexécution tardive : lorsque l’une des parties exécute son obligation mais n’a pas respecté
les délais accordés dans le contrat ;
• L’inexécution défectueuse : lorsqu'une partie exécute son obligation dans le délai convenue
dans le contrat mais cette exécution demeure mal exécutée.
2- L’inexécution excusée :
Il y a deux inexécutions contractuelles excusées ou encore non fautives à mettre en
évidence. On parlera ici de :
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

• l’impossibilité matérielle d’exécution : Cette impossibilité matérielle d’exécution se traduit


par la notion de force majeure.
La force majeure est un événement étranger à l’activité du débiteur et qui constitue la cause de
l’inexécution de cette obligation impossible.
Selon l’article 269 du DOC : la force majeure est tout fait que l’Homme ne prévenir tel que les
phénomènes naturels et qui rendent impossible l’exécution de l’obligation.
Le débiteur n’est tenu à payer aucun dommage et intérêt (Article 268 DOC) lorsqu’il justifie que
le défaut d’exécution ou le retard proviennent de la force majeure, le cas fortuit ou la demeure
du créancier.
Dans ce contexte, pour justifier la présence de cas d’une force majeure, 3 critères doivent être
réunis à savoir :
L’imprévisibilité : l’évènement qui s’est produit, empêchant la réalisation de l’obligation,
présentait un caractère imprévisible au moment de la conclusion du contrat. Ce critère doit
être interprété de manière pragmatique. En effet, dans l’absolu, une catastrophe naturelle, la
destruction de la chose, le vol d’une chose…est toujours envisageable.
L’irrésistibilité : alors que le débiteur essaie d’exécuter son obligation, un évènement l’en
empêche sans qu’il puisse s’y soustraire. L’empêchement doit être absolu.
L’extériorité : signifie que l’événement empêchant l’exécution n’est libératoire qu’à la condition
de se produire encore de l’asphère dont le débiteur doit répondre, ainsi la défaillance du
matériel ou du personnel qu’un contractant emploie à l’exécution d’un contrat, peut bien être
irrésistible et imprévisible mais, comme elle est intervenue à l’intérieur de son entreprise, il ne
peut se prévaloir comme cas de force majeure. De ce fait, le débiteur ne doit en rien être
responsable de l’évènement qu’il invoque pour ne pas exécuter son obligation. Ce troisième
élément a toujours été très controversé. Et la jurisprudence récente exclut parfois cette
condition d’extériorité. Il semble donc que la nécessité de cet élément soit appréciée
concrètement.54
• l’exception d’inexécution : L’exception d’inexécution est un moyen d’action possible dans le
cas d’un contrat synallagmatique, c’est-à-dire un contrat pour lequel les parties ont des
obligations réciproques. Une des parties peut refuser d’exécuter son obligation tant que l’autre
partie n’exécute pas la sienne : un vendeur, par exemple, peut refuser de livrer la chose tant
que l’acheteur n’a pas payé le prix. Dans l’exception d’inexécution, le contrat est seulement
suspendu, il continue d’exister, et si le débiteur de l’obligation n’exécute toujours pas celle-ci,

54
« L’inexécution des obligations contractuelles de droit commun en droit comparé » Mémoire présenté par Elsa
LONGERON de la Faculté de droit de Montpellier 2013-2014.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

le créancier doit engager une action en justice, notamment pour obtenir la résolution du
contrat.
Ce principe est considéré comme un moyen de défense pour le créancier dont le débiteur
n’exécute pas son ou ses obligations contractuelles. L’exception d’inexécution apparait comme
le droit qu’a une partie de refuser d’exécuter la prestation par laquelle elle est tenue tant
qu’elle n’a pas reçu exécution de la prestation qui lui était due.
Toutefois, si c’est le créancier qui décide de mettre en œuvre ce mécanisme de « défense»,
certaines conditions sont obligatoires pour qu’il soit considéré comme mis en œuvre justement.
En effet, l’inexécution doit porter sur une obligation essentielle du contrat et doit être grave,
l’exception d’inexécution doit être une réponse proportionnée à l’inexécution par le débiteur,
ce qui implique que cette dernière concerne une obligation particulièrement importante, en fin
les obligations doivent être réciproques et doivent être arrivées à échéance.
Paragraphe 2 : Les sanctions envisagées
Lorsqu’on entend la « sanction civile des contrats », la première chose qui vient à l’esprit
est sa résolution, mais en réalité, le juge ne va pas donner directement la résolution. En effet,
le rôle principal du juge dans la juridiction civile estd’essayer de sauver les contrats. C’est pour
cette raison qu’on trouve des sanctions alternatives dont le but résoudre le litige afin de donner
une deuxième vie à la relation contractuelle. Dans ce sens, deux types des sanctions peuvent
être envisagées à savoir : les sanctions directes et les dommages-intérêts.
1- Les sanctions directes
La partie victime de l’inexécution contractuelle, peut engager une responsabilité civile
contre son cocontractant, il peut demander au juge l’exécution forcée ou bien la réduction du
prix ou enfin la résolution du contrat.
A- L’exécution forcée
Il faut préciser que l’exécution forcée ne peut être prononcée par le juge que si cette
exécution est possible, c’est une solution qui donne au contrat une chance de s’exécuter, pour
éviter sa résolution, parce que dans le monde des affaires, une résolution peut avoir de
mauvaises implications sur l’activité de l’entreprise, donc l’exécution forcée est une alternative
efficace pour la continuité des affaires.
B- La réduction du prix
Dans le cas de la mauvaise exécution du contrat, son exécution défectueuse, en matière
de vice caché ou la non-conformité de la chose vendue, la réduction du prix est une alternative
qui aboutit à un rééquilibrage du contrat, celui-ci est donc maintenu mais modifié.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Dans ce sens, l’article 543 du DOC dispose : « Lorsque la vente a pour objet plusieurs
choses mobilières achetées en bloc et pour un prix unique, l'acheteur qui est évincé d'une,
partie de ces objets peut, à son choix, résilier le contrat et se faire restituer le prix, ou bien
demander une réduction proportionnelle. »
La réduction proportionnelle du prix peut être proposée par le créancier, à condition
d’avoir préalablement mis en demeure le débiteur. Dans ce cas deux hypothèses qui sont
envisageables
- Soit le créancier n’a pas encore été payé par le tout ou une partie de la prestation : il peut,
après mise en demeure, notifier dans les meilleurs délais au débiteur sa décision de réduire le
prix, et ce dernier doit accepter cela par écrit ;
- Soit le créancier a été déjà payé : à défaut d’accord avec le débiteur, il peut demander au juge
la réduction de prix.
C- La résolution du contrat
La plus grave sanction de l’inexécution contractuelle est la rupture du contrat qui met
fin au lien contractuel. Elle peut être appliqué à travers :
- La volonté des parties de mette fin au contrat par l’insertion de la clause résolutoire selon
laquelle le contrat prévoit que, de plein droit, en cas d’inexécution de telle ou prestation, la
résolution sera prononcée. Le juge ne va pas apprécier la gravité du manquement mais
seulement si ce manquement existe et s’il est couvert par la clause résolutoire de plein droit. le
juge dans ce cas doit se plier devant la volonté des parties.
- Une décision de justice « La résolution peut, en toute hypothèse, être demandée en justice,
même s’il existe une clause résolutoire insérée au contrat ou si une procédure par notification a
été engagée. L’inexécution doit être suffisamment grave »
2- La réparation du dommage
Pour avoir une réparation du préjudice, il faut la réunion de trois conditions :
• Une faute
• Un dommage
• Un lien de causalité entre la faute et le dommage
L’article 263 du DOC précise que : « Les dommages-intérêts sont dus, soit à raison de
l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, et encore qu'il n'y ait
aucune mauvaise foi de la part du débiteur. »
Dans ce sens l’Article 264 du DOC précise également que « Les dommages sont la perte
effective que le créancier a éprouvée et le gain dont il a été privé, et qui sont la conséquence
directe de l'inexécution de l'obligation. L'appréciation des circonstances spéciales de chaque
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

espèce est remise à la prudence du tribunal : il doit évaluer différemment la mesure des
dommages-intérêts, selon qu'il s'agit de la faute du débiteur ou de son dol. »
Selon les termes de cet article, l’inexécution est une raison pour la réparation du
dommage qui constitue la perte effective et le gain manqué, et c’est au juge d’évoluer le
montant des dommages et intérêts, donc la personne qui n’exécute pas son obligation
contractuelle peut avoir une sanction civile plus les dommages et intérêt.
Section 2 : La résolution du litige dans le cadre du contrat de vente électronique
Le fait que le droit du commerce électronique conduit vers l’émergence de nouveaux
concepts, de nouvelles pratiques, de nouvelles relations qui apparaissent dans un
environnement cyberspatial dénué de toute corporalité. Le régime du commerce électronique
est éclaté selon que l’on distingue l’accès de l’exercice. L’accès au commerce électronique étant
soumis au droit traditionnel. Cependant, la situation est différente lorsque la réflexion se porte
vers la réalisation des échanges. Les difficultés que posent la conclusion et l’exécution du
contrat de commerce électronique exigent de nouvelles solutions.
À cet égard, le réseau internet se voit comme un espace générant un abondant
contentieux. Il s’agit de « conflits virtuels mais biens réels »55. De ce fait, la question de sécurité
judiciaire se pose et s’impose avec acuité et nécessite une réflexion particulière.
En effet, s’interroger sur la question de la résolution des litiges issus du contrat de vente
électronique, nécessite en premier lieux de mettre l’accent sur le processus du règlement
judicaire des litiges (Paragraphe 1) puis d’étudier la possibilité de recours aux modes de
résolution extrajudiciaire des litiges par le biais des modes alternatifs du règlement des litiges
« MARL » (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Le règlement judiciaire des litiges électroniques
L’intermédiation technique engage une responsabilité distincte de la responsabilité des
autres prestataires de services internet.
Le nouvel aspect de vente à distance telle la vente électronique soulève des questions
délicates relatives à la détermination de la loi applicable et de la juridiction compétente. La
complexité provient en fait du caractère immatériel et peu localisé d'internet. Ces deux critères
affectent, en effet, les règles classiques du droit international privé relatives au règlement du
conflit de lois et de juridictions car ces dernières reposent essentiellement sur la notion de
frontière et de localisation physique du contrat que l’internet ignore précisément. Le caractère
immatériel d'internet ne remet, certes, pas en cause l'ensemble de ces règles car seules

55
V.TILMAN, « Arbitrage et nouvelles technologies », Rev. Ubiquité, 1999, n°2, pp.47-64, p.5
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

certaines d'entre elles doivent être modifiées pour être compatibles avec ce nouveau
phénomène.
La dématérialisation et l’internationalité d’internet perturbent la localisation
géographique des opérations et le rattachement objectif des litiges. Ces obstacles, auxquels le
rattachement normatif et juridictionnel dirigé est confronté, affaiblissent l’étendu de
l’autonomie de la volonté dans la détermination de la loi et du juge compétents pour les litiges
de commerce électronique.
Dans cette perspective, il importe d'étudier dans un premier temps le règlement de
conflits de lois et dans un deuxième temps, le règlement de conflits de juridictions.
1- Le règlement de conflits de lois :
La détermination de la loi applicable aux contrats à distance exige au préalable de
trouver un élément de rattachement à partir duquel le contrat en cause sera localisé au
territoire d'un ou plusieurs pays. D'ailleurs, le droit international privé fournit plusieurs critères
de rattachement qui permettent éventuellement de le localiser (la loi d'autonomie, la
nationalité commune des parties au contrat, le lieu de leur résidence habituelle, lieu de
formation ou d'exécution du contrat...etc). Suite à cette localisation, le juge saisi du litige
procède à la désignation de la loi applicable au contrat.
Cependant, la localisation des contrats à distance reste complexe en présence d'un
contrat électronique, par essence immatériel, qui échappe à une localisation précise surtout
lorsque la formation et/ou l'exécution du contrat intervient en ligne. Cette difficulté ne surgit
bien évidemment pas lorsque le lieu de formation ou d'exécution du contrat électronique
intervient dans le monde réel puisqu'il demeure facile de tracer le cheminement du processus
contractuel pour en déduire la loi applicable.
Pour localiser le contrat électronique, il suffit parfois d'élargir la portée de certains
critères de rattachement déjà existants pour résoudre le problème de son immatérialité. En
bref, la localisation de contrats à distance dont ceux électroniques peut s'effectuer selon deux
critères contradictoires : l'un s'articulant sur une localisation subjective du contrat en se
référant à la volonté expresse ou implicite des parties; l'autre consistant, au contraire, à
localiser objectivement le contrat en prenant en compte l'ensemble de ses éléments.56
• La localisation subjective du contrat de vente électronique :
La localisation du contrat à distance se fait souvent selon la règle de l'autonomie de la
volonté par laquelle les parties désignent par une clause particulière la loi applicable au contrat

56
« De la vente électronique en droits Congolais et compare : étude de la juridiction compétente » Mémoire
présenté par Augustin NSILAMBI MAMBOTE UNIVERSITE LIBRE DE MATADI
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

et s'accordent à soumettre leur éventuel litige à la loi d'un ou plusieurs pays. Cette règle est
l'aspect majeur des rapports contractuels et constitue un principe général universellement
reconnu.
La règle de l'autonomie constitue la solution idéale en matière de conflit de lois pour les
contrats à distance sous réserve toutefois que le contrat présente le caractère international et
le respect de l'ordre public de l'Etat du for. Elle exige, au préalable, qu'un choix expresse de la
loi applicable soit fait. La forme que prend l'accord importe peu. Ainsi, la désignation de la loi
applicable peut résulter d'une simple clause inscrite parmi les conditions générales du contrat
et acceptée au moment de l'échange des consentements. Elle peut également provenir d'un
accord distinct entre les parties et postérieur à la formation du contrat.
Quant à la validité de la clause de la loi choisie, elle sera appréciée par rapport à la loi
désignée. Elle peut, cependant, poser certaines difficultés lorsqu'elle intervient sur un support
électronique dans la mesure où les conditions contractuelles n'apparaissent pas toujours
clairement à l'écran.
Or, dans la pratique, une clause formelle de la loi applicable fait défaut. Dans ce cas, les
tribunaux cherchent, selon des données subjectives, à déduire de certaines manifestations de
volontés, une référence implicite à la loi adoptée.
• La localisation objective du contrat de vente électronique :
Lorsque le contrat à distance ne comporte pas de référence explicite ou implicite à la loi
applicable, il sera localisé selon des données objectives par lesquelles les tribunaux tiennent
compte de certaines circonstances qui entourent la formation ou l'exécution du contrat ; de la
nationalité commune des parties ; de leur lieu de résidence ou leur domicile.
Le rattachement aux lieux d'exécution et de formation du contrat ne peut localiser un
contrat à distance que dans le cas où la conclusion et/ou l'exécution du contrat se réalisent
dans le monde réel.
2- Le règlement de conflits des juridictions :
La détermination de la juridiction étatique compétente en matière de contrats à
distance est importante puisque d'elle dépend, d'une part, de la détermination des procédures
à suivre pour régler le litige et d'autre part, elle assure ultérieurement de l'exequatur d'un
jugement rendu par un tribunal étranger qui devrait être exécuté sur le territoire d'un autre
Etat. Mais pour déclarer compétente la juridiction d'un tel Etat, cela implique nécessairement -
comme en matière de conflits de lois - de vérifier préalablement que le contrat à distance
présente un élément de rattachement entre cet Etat et les éléments du litige. Autrement dit, le
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

contrat à distance ne pose pas toujours un problème de conflits de juridictions de droit


international privé. Cela dépend des circonstances propres à la transaction. 57
En effet, si l'ensemble des éléments du contrat litigieux se trouve exclusivement
rattaché au territoire d'un seul Etat, le problème de conflits de juridictions ne se pose pas. Il
s'agit alors d'un conflit interne de juridictions où les règles procédurales de cet Etat
déterminent la juridiction nationale compétente à reconnaître le litige. En revanche, si les
éléments du contrat litigieux se trouvent rattachés aux territoires de plusieurs pays dont les
tribunaux semblent potentiellement compétents, il y a alors un conflit international de
juridictions.
Toutefois, le rattachement du contrat à distance au territoire d'un pays déterminé pose
une grande difficulté en matière de vente électronique. Sur Internet, les frontières s'effacent et
le caractère peu localisé du réseau rend l'établissement de l'existence d'un tel rattachement
difficile.
A défaut d'un accord sur le choix de la juridiction compétente, il faudra procéder à une
localisation objective du contrat selon laquelle la compétence doit être donnée à la juridiction
de l'Etat dont les éléments du litige présentent avec son territoire le lien le plus étroit. Cette
dernière méthode pourrait alors permettre de surmonter ultérieurement l'ultime problème
relatif à l'exequatur.
Paragraphe 2 : Le règlement extrajudiciaire des litiges électroniques
La difficulté majeure pour les conflits cybernétiques est l’accès rapide à une justice peu
couteuse correspondant à l’environnement dématérialisé des échanges 58 et qui prend en
considération leur caractère international59.
Bref, cette justice, ne devant pas correspondre à une justice ordinaire, doit faire preuve
d’une adaptabilité aux caractéristiques des litiges cybernétiques.60 Allons plus loin, on se
demande s’il est nécessaire d’aménager une nouvelle forme de justice parallèlement à
l’apparition de la nouvelle forme de contracter, la forme électronique. D’où l’émergence d’une

57
« De la vente électronique en droits Congolais et compare : étude de la juridiction compétente » Mémoire
présenté par Augustin NSILAMBI MAMBOTE UNIVERSITE LIBRE DE MATADI
58
A.AYEWOUADAN, « La médiation en ligne », J.C.P.G, n°19, 19.05.2006, p.945
59
A.MARMISSE, « Conflits de juridictions, commerce électronique et consommateurs en Europe », in les premières
journées internationales du droit de commerce électronique, actes de colloques de Nice des 23,24 et 25 octobre
2000 organisé par le département Sciences Juridiques de l’EDHEC et l’école de droit de l’entreprise de la faculté de
droit de l’université de Montpellier sous la responsabilité scientifique d’ E.A.CAPRIOLI, p.77
60
« Le juge du contrat électronique international » mémoire présenté par par Meriem REKIK de l’univérsité de
SFAX en Tunisie.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

justice administrée en ligne appelée aussi les Modes Alternatifs de Règlement des Litiges
(MARL)61
Il s’agit de modèles de justice non contraignants qui permettent en outre d’éviter de
porter les différends sur la place publique. C’est une justice basée sur la recherche d’un accord
négocié et non sur le prononcé d’une décision autoritaire.62
Il est important de signaler que le recours aux M.A.R.L peut s’effectuer à travers des
processus autres que en ligne et inversement les M.A.R.L. en ligne peuvent permettre de
résoudre des litiges autres que ceux issus du commerce électronique. Les M.A.R.L. en ligne
apparaissent naturels et sont presque unanimement préconisés pour les litiges électronique. 63
Les principaux M.A.R.L. rencontrés en pratique sont l’arbitrage, la médiation, la
conciliation et la négociation.
1- L’arbitrage en ligne :
L’arbitrage électronique, appelé arbitrage en ligne, arbitrage cybernétique ou encore
arbitrage virtuel résulte de la combinaison de l’arbitrage classique avec l’utilisation des
nouvelles technologies de communication.64 Il aidera à la résolution des litiges survenus dans le
contexte du commerce électronique 65 et il se voit comme le remède à tous les maux de
l’arbitrage contemporain. 66
La différence entre les deux formes d’arbitrage réside dans les moyens exploités dans la
communication entre les parties et l’échange de preuves et arguments. Ainsi, l’arbitrage
électronique, tout comme l’arbitrage traditionnel, repose sur l’intervention d’un tiers investi
d’un pouvoir de décision. Il constitue de ce fait la forme la plus contraignante des modes
alternatifs de règlement des différends, l’arbitrage étant alors le mode alternatif de résolution
des litiges qui ressemble le plus au procès judiciaire traditionnel. La sentence, issue de la
procédure arbitrale, a une force obligatoire pour les parties et ayant l’autorité de la chose
jugée.

61
E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le commerce électronique, op.cit.,
préface
62
« LA FORMATION DU CONTRAT ELECTRONIQUE : DISPOSITIF DE PROTECTION DU CYBERCONSOMMATEUR ET
MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENT DES CONFLITS (M.A.R.C.) » Thèse présenté par Nathalie MOREAU de
l’Université de Lille 2 en France.
63
SIIRIAINEN (F.), Réflexion sur les modes alternatifs de règlement des conflits dans le commerce électronique, in
Les modes alternatifs de résolution des conflits : approche générale et spéciale, Centre de recherche en droit
économique (CREDECO), 2001.
64
Pour une définition de l’arbitrage classique, voir : Ch. JARROSSON, La notion d’arbitrage, op.cit., p. 77,
A.BENCHENEB, article précité, p.41.
65
MHM.SCHELLEKENS, article précité, p.619 ; E-ACAPRIOLI, « Arbitrages et médiation dans le commerce
électronique, l’expérience du cybertribunal », Rev. Arb., 2002 n°1 p.228.
66
« Le juge du contrat électronique international » mémoire présenté par par Meriem REKIK de l’univérsité de
SFAX en Tunisie.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

En choisissant ce mode de règlement des litiges, les parties peuvent exercer leur volonté
sur un nombre de questions importantes tels que le choix de la loi applicable à la convention
d’arbitrage, celui de la loi applicable au fond du litige et des règles applicables à la procédure
Au Maroc, l’arbitrage est régi par les dispositions de la loi n° 08-05 relative à l’arbitrage
et médiation conventionnelle. Dans le même contexte, Le projet de loi n° 95-17 sur l’arbitrage
et la médiation conventionnelle adopté au Conseil du gouvernement le 5 mars 2020 vient non
seulement répondre aux appels des investisseurs lassés des procédures administratives et
judiciaires compliquées, mais aussi pour s’adapter aux nouvelles tendances du commerce
international.
2- La médiation en ligne :
La médiation en ligne ou cybermédiation, n’est en substance que la transposition en
ligne d’une procédure classique de médiation dont la communication entre les différents
intervenants s’effectuerait par des voies essentiellement électroniques. De ce fait, elle prend
dans le cyberespace les différentes variantes ou stratégies connues hors ligne. 67 Elle donne lieu
à une transaction, qui est un contrat par lequel les parties traitant sur un droit litigieux
terminent une contestation à naître au moyen de concessions ou de sacrifices réciproques. 68
Au Maroc, la médiation dite « conventionnelle », a été consacrée par la loi n°08-05.
Traduisant une justice moderne, souple, douce et proche des citoyens, la médiation en ligne
témoigne d’une base consensuelle très nette qui peut être révélée à maints niveaux :
fondement conventionnel. 69
Ainsi présenté, le recours à la médiation en ligne demeure une solution originale pour la
résolution d’un litige international par rapport au règlement judiciaire et même par rapport au
règlement juridictionnel de l’arbitrage.
3- La conciliation en ligne :
Associe souvent à la médiation car elles partagent la même finalité philosophique et
juridique. Pourtant, ces deux notions peuvent être distinguées. La médiation implique en effet
obligatoirement l’intervention d’un tiers qui est chargé d’une mission plus active que le

67
« Le juge du contrat électronique international » mémoire présenté par par Meriem REKIK de l’univérsité de
SFAX en Tunisie.
68
« LA FORMATION DU CONTRAT ELECTRONIQUE : DISPOSITIF DE PROTECTION DU CYBERCONSOMMATEUR ET
MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENT DES CONFLITS (M.A.R.C.) » Thèse présenté par Nathalie MOREAU de
l’Université de Lille 2 en France.
69
Voir à propos de types de clauses de médiation : A.AYEWOUADAN, article précité, p.948 ; Ch. JARROSSON, «
Médiation et conciliation, définition et statut juridique », Gaz. Pal, 22 août 1996, p.3.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

conciliateur dans la recherche des éléments d’une entente qu’il propose aux parties. Là où le
conciliateur favorise le dialogue entre les parties, le médiateur leur propose des solutions. 70
4- La négociation en ligne :
La négociation est la recherche d’un accord dans l’intérêt des parties avec l’aide d’un
tiers, le négociateur. La négociation se fonde sur des valeurs, des intérêts et des enjeux. En
matière de négociation, nous parlons de rapport de force : il s’agit généralement de faire passer
habilement ces idées. Nous distinguons dans la négociation en ligne entre deux mécanismes :
La négociation automatisée qui constitue la méthode de résolution des litiges qui repose sur la
recherche d’une transaction extrajudiciaire sans intervention d’un tiers, par offres successives
et comparées. Le processus est simple : chacune des parties, tour à tour, fait une offre chiffrée
pour le règlement transactionnel du litige, s’engageant d’avance à être liée par le résultat. La
procédure est divisée en tours de négociation. Les offres sont faites à un ordinateur avec lequel
on communique par un site web – et non à la partie adverse. Pour chaque tour de négociation,
l’ordinateur effectue une comparaison arithmétique entre les deux offres. Si elles sont
suffisamment proches l’une de l’autre, l’ordinateur calcule la moyenne entre les deux chiffres
et une transaction extrajudiciaire à concurrence de cette somme moyenne met
automatiquement fin au litige. Si les deux offres sont trop éloignées l’une de l’autre, les parties
passent au prochain tour. Les offres de chacune des parties ne sont en principe pas
communiquées à l’autre : il s’agit d’une procédure d’offres à l’aveugle.
La négociation en ligneassistée par ordinateur : qui vise une transaction extrajudiciaire sans
l’intervention de tiers durant la procédure, conclue à la suite de communication en ligne. Dans
ce cas aussi, la procédure est simple : les parties négocient à l’aide d’outils informatiques, d’une
manière similaire à ce que nous ferions in persona, par téléphone ou par écrit. 71
En guise de conclusion, il se voit clairement que les MARL occupent une place centrale
dans le phénomène de régulation d’internet. Ils permettent d’apporter une solution adaptée à
ces conflits tout en préservant l’aspect contractuel et privé qui anime le réseau. Cependant, la
question essentielle est de savoir si les M.A.R.C. ont pour but de rechercher la justice ou
simplement de mettre un terme au litige ?
Les MARL restent et doivent rester une alternative à la procédure judiciaire, et ils ne
doivent pas supplanter la justice étatique dans le domaine de la cyberconsommation afin de

70
« LA FORMATION DU CONTRAT ELECTRONIQUE : DISPOSITIF DE PROTECTION DU CYBERCONSOMMATEUR ET
MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENT DES CONFLITS (M.A.R.C.) » Thèse présenté par Nathalie MOREAU de
l’Université de Lille 2 en France.
71
« Le juge du contrat électronique international » mémoire présenté par par Meriem REKIK de l’univérsité de
SFAX en Tunisie.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

conserver leur caractère alternatif et de préserver le droit fondamental de l’accès à la justice.


Les arbitres, médiateurs, conciliateurs et négociateurs doivent donc coexister avec les juges
étatiques.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Conclusion

Tout au long de ce modeste travail, nous avons constaté que le recours au contrat de
vente électronique est de plus en plus favorisé dans notre société. L'augmentation continue des
contrats de vente réalisés en ligne est réelle, puisqu’il représente la rapidité et un procédé
moins couteux, le format électronique permet ainsi d’accélérer le processus de
contractualisation pour passer de deux semaines (en moyenne) à quelques minutes seulement.
Cette tendance a obligé le législateur d’imposer des règles juridiques afin de gérer le
processus de contractualisation par voie électronique ainsi que d’assurer une meilleure
protection du consommateur.
Toutefois, ces règles d’information précontractuelles ne manquent pas de susciter
quelques difficultés, et le défi à relever reste toujours de trouver le juste équilibre entre les
parties contractantes, et garantir une sécurité contractuelle pendant la conclusion du contrat
électronique et éviter que les exigences prescrites ne provoquent l’effet inverse indésirable.
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Bibliographie
⮚ Les ouvrages :
● V.TILMAN, « Arbitrage et nouvelles technologies », Rev. Ubiquité, 1999, n°2.
● A.AYEWOUADAN, « La médiation en ligne », J.C.P.G, n°19, 19.05.2006,
● A.MARMISSE, « Conflits de juridictions, commerce électronique et consommateurs
en Europe », in les premières journées internationales du droit de commerce
électronique, actes de colloques de Nice des 23,24 et 25 octobre 2000 organisé par
le département Sciences Juridiques de l’EDHEC et l’école de droit de l’entreprise de
la faculté de droit de l’université de Montpellier sous la responsabilité scientifique d’
E.A.CAPRIOLI,
● E-A.CAPRIOLI, Règlement des litiges internationaux et droit applicable dans le
commerce électronique, op.cit.
● SIIRIAINEN (F.), Réflexion sur les modes alternatifs de règlement des conflits dans le
commerce électronique, in Les modes alternatifs de résolution des conflits :
approche générale et spéciale, Centre de recherche en droit économique
(CREDECO), 2001.
● Pour une définition de l’arbitrage classique, voir : Ch. JARROSSON, La notion
d’arbitrage, A.BENCHENEB.
● MHM.SCHELLEKENS, article précité; E-ACAPRIOLI, « Arbitrages et médiation dans le
commerce électronique, l’expérience du cybertribunal », Rev. Arb., 2002 n°1.
● Voir à propos de types de clauses de médiation : A.AYEWOUADAN, article précité,
p.948 ; Ch. JARROSSON, « Médiation et conciliation, définition et statut juridique »,
Gaz. Pal, 22 août 1996.
● Contrat du numérique 2021/2022 : Informatique et électronique Ed, 11, Le
Tourneau, Philipe, Dalloz, 2020
● Le contrat, Frédérique Cohet, Chapitre 2 : L’offre et l’acceptation, 2020
● Les contrats de commerce électronique, Xavier LinantBdeBellefonds, Chapitre : Le
droit de commerce électronique, Que-sais-je, 2005
● Cyberdroit 2020/2021 : Le droit à l’épreuve de l’internet, Féral-Schuhl, Christine,
Dalloz
● Guide du consommateur, Ministère de l’Industrie, du commerce et des Nouvelles
Technologies
● Mukhtar Bin Ahmed Al-Attar, Contrat électronique, Première Édition, Al-Najah New
Press, 2010
● Abdelkader Al-Araari, mémoire sur la théorie générale des soi-disant contrats, le
premier livre, le contrat de vente, la Bibliothèque de Dar al-Aman, Rabat, 1999.
● Ahmed Abdel Karim Salameh, Arbitration in Internal and International Financial
Transactions, Arab Renaissance House, Le Caire, 2006.
● Maamoun Al-Kasbari, The Theory of Obligations in the Light of the Moroccan Law of
Obligations and Contracts, Partie 1, Sources of Obligations, Dar al-Alam, Beyrouth
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

⮚ Les lois :
● DOC ;
● Loi n° 08-05 relative à l’arbitrage et médiation conventionnelle.
● Le projet de loi n° 95-17 sur l’arbitrage et la médiation conventionnelle adopté au
Conseil du gouvernement le 5 mars 2020
● Loi n°31-08 édictant les mesures de protection du consommateur.
● LOI 09-08 RELATIVE À LA PROTECTION DES PERSONNES PHYSIQUES À L'ÉGARD DU
TRAITEMENT DES DONNÉES À CARACTÈRE PERSONNEL.
● Loi n°43-20 relative aux services de confiance pour les transactions électroniques.

⮚ Les thèses :
● « L’inexécution des obligations contractuelles de droit commun en droit comparé »
Mémoire présenté par Elsa LONGERON de la Faculté de droit de Montpellier 2013-
2014
● « De la vente électronique en droits Congolais et compare : étude de la juridiction
compétente » Mémoire présenté par Augustin NSILAMBI MAMBOTE UNIVERSITE
LIBRE DE MATADI
● « Le juge du contrat électronique international » mémoire présenté par par Meriem
REKIK de l’univérsité de SFAX en Tunisie.
● « LA FORMATION DU CONTRAT ELECTRONIQUE : DISPOSITIF DE PROTECTION DU
CYBERCONSOMMATEUR ET MODES ALTERNATIFS DE REGLEMENT DES CONFLITS
(M.A.R.C.) » Thèse présenté par Nathalie MOREAU de l’Université de Lille 2 en
France.
● Ahmed Shukri Al-Sibai, Courtier en droit commercial marocain et sous-traitance,
New KnowledgePress, Rabat, i1, 1994.
● Frank Kelish, The Revolution of TheAnnomedia, World of Knowledge Publications,
Koweït, First Edition, numéro 253, janvier 2000.
● « La formation du contrat électronique international : le formalisme au regard de la
convention CNUDCI 2005 », Université du QUEBEC A MONTERIAL, par Kamel
Mehdaoui, Mars 2010
● « Le contrat électronique international », Meryem Edderouassi, HAL archives-
ouvertes, octobre2018.
● « la conclusion des contrats par voie électronique », Marie DEMOULIN
Chercheur au Centre de Recherches Informatique et Droit (CRID)
aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix
ETÉtienneMONTEROProfesseur aux Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix
età l’Université catholique de Louvain , L.G.D.J., 2002
● La complexité des clauses contractuelles, projet de fin d’études, réalisé par El
Manouni Ahmed, 2019
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

● La conclusion des contrats par voie électronique, Marie DEMOULIN et ETIENNE


MONTERO, Chapitre 3 : La rencontre des volontés sur les réseaux, Section 1 : La
théorie de l’offre et de l’acceptation
● JOLY, Cathie-Rosalie. Le paiement en ligne : sécurisation juridique et technique,
Paris, HermesScience, 2005.
● H.Arfane, Preuve et contrat électronique, Mémoire, Faculté des Sciences
JuridiquesÉconomiques et Sociales de Fès, 2007.
● H. OUARDAOUI, La preuve du contrat électronique en droit Marocain et comparé,
Droit privéet sciences criminelles, FSJESF, 2017.
● M.MARZOUKI, La signature électronique au Maroc : Aspect technique et juridique
cas deposte Maroc, Mémoire, Faculté des Sciences Juridiques Économiques et
Sociales de Fès, 2012.
● M.BAAKRIME, La signature électronique, FSJES, 2008.
● M. GUÉVEL : le développement de la signature électronique 2010-2011
⮚ Références wébographiques:
● http://www.mcinet.gov.ma/
● https://unctad.org/
● https://aujourdhui.ma/
● https://www.cliffordchance.com/content/dam/cliffordchance/briefings/2020/05/uti
lisation-de-la-signature-electronique-au-maroc.pdf
● Les dispositions légales de la signature électronique (leseco.ma)
● JurisMaroc :: Le contrat électronique (vraiforum.com)
● Le contrat électronique – Cabinet Zineb Laraqui
● https://www.dictionnaire-juridique.com
● http://www.droitbelge.be (Home/Fiches pratiques/Droit des Sociétés/Détails)
● http://www.toupie.org/Dictionnaire/Action_individuelle.htm
● https://www.larousse.fr
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

La table des matières

Sommaire 3
Introduction 4
Partie 1 : La formation du contrat de vente électronique 7
Chapitre 1 : Les conditions de conclusion du contrat de vente électronique 7
Section 1 : La forme du contrat de vente électronique 8
Paragraphe 1 : L’échange de consentement par voie électronique 9
1. La notion de l’offre électronique 10
2. La notion d’acceptation électronique 11
Paragraphe 2 : Les conditions de droit commun relative à la validité du contrat de vente
électronique 13
1. La capacité 13
2. L’objet 13
3. La cause 14
Section 2 : Les étapes de la formation du contrat de vente électronique. 14
Paragraphe 1 : Etapes du processus de contractualisation 14
Paragraphe 2 : La mise à disposition des conditions et informations contractuelle 15
Chapitre 2 : le formalisme contractuel du contrat de vente électronique 17
Section 1 L’aspect juridique de la signature électronique 17
Paragraphe 1 : notion de la signature électronique 18
1 : définition de la signature électronique : 18
2 : Les types de la signature électronique : 19
Paragraphe 2 : Le cadre juridique de la signature électronique 20
1 : La Loi 53-0512 20
2 : La Loi 43-20 21
Section 2 : La sécurisation de la signature électronique 22
Paragraphe 1 : la création de la certification électronique 22
1 : qu'est-ce qu'une signature électronique sécurisée ? 22
2 : comment obtenir une signature électronique sécurisée ? 23
Paragraphe 2 : La preuve électronique 25
1 : La redéfinition de la preuve littérale 25
2 : La consécration de la force probante de l’écrit électronique 26
Partie 2 : la mise en application du contrat de vente électronique 29
Chapitre 1 : l’exécution du contrat de vente électronique 31
Section 1 : l’exécution du contrat de vente électronique 31
Paragraphe 1 : les obligations du cybermarchand 31
Paragraphe 2 : les obligations du cyberconsommateur 33
Les contrats d’affaires le régime juridique du contrat de vente électronique

Section 2 : la protection du cyberacheteur dans le contrat de vente électronique 35


Paragraphe1 : la protection législative 35
Paragraphe 2 : la protection institutionnelle 37
Chapitre II : Le contentieux en matière du contrat de vente électronique 39
Section 1 : L’inexécution des obligations dans le contrat de vente électronique : 39
Paragraphe 1 : Les différents types de l’inexécution contractuelle : 40
1 - L’inexécution fautive : 40
2 - L’inexécution excusée : 40
Paragraphe 2 : Les sanctions envisagées 42
1 - Les sanctions directes 42
2 - La réparation du dommage 43
Section 2 : La résolution du litige dans le cadre du contrat de vente électronique 43
Paragraphe 1 : Le règlement judiciaire des litiges électroniques 44
1 - Le règlement de conflits de lois : 44
2 - Le règlement de conflits des juridictions : 46
Paragraphe 2 : Le règlement extrajudiciaire des litiges électroniques 47
1 - L’arbitrage en ligne : 47
2 - La médiation en ligne : 48
3 - La conciliation en ligne : 49
4 - La négociation en ligne : 49
Conclusion 51
Bibliographie 52

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