Nouhayla FEREHAT
Zineb ESSAKHI
Abderrazak DHAFER
Introduction
Partie1 : la notion et la formation du contrat de vente commerciale.
Le contrat de vente n'est pas défini expressément par l'Acte uniforme relatif au droit
commercial général . Il est toutefois communément admis qu'il s'agit d'une convention par
laquelle une partie s'engage à livrer une chose moyennant le paiement du prix par l'autre
partie2. de son côté , Rémy CABRILLAK défini la vente comme " un contrat organisant le
transfert de propriété d'un bien du patrimoine du vendeur à celui de l'acheteur,obligeant le
premier à délivrer le bien vendu et le second à payer généralement de cession".
Le contrat de vente fut pendant des siècles le contrat le plus important dans la vie juridique.
Le trait caractéristique de la vente est qu'elle est translative de propriété et que cette prestation
s'effectue moyennant le paiement d'un prix en argent. La definition légale peut-être complétée
en utilisant les classifications classiques des contrats. La vente est un contrat synallagmatique
1 François COLLART DUTILLEUL. Philippe DELEBECQU. Contrats civils et commerciaux. Plus que jamais la formule
de Josserand s'avère pertinente.
2 http://www.actualitesdroitohada.com/droit-commercial/la-vente-commerciale/le-contrat-de-
ventecommerciale-en-droit-ohada.
2
à titre onéreux, ces deux précisions s'évincent de la formule légale, mais il faut ajouter que
c'est un contrat consensuel et en principe commutatif. Ces caractéristiques permettent de
rapprocher les articles 478 et 488 du DOC.
Pour l'essentiel, la vente obéit au droit commun quant à ses conditions de formation et de
peuve. Cependant, l'extrême importance de la vente et la grande variété des objets sur lesquels
elle peut porter conduit à un approfondissement ou un affinement concernant les diverses
formes que peut adopter sa réalisation.
La vente commerciale se distingue toutefois d'un contrat de vente classique par la qualité des
parties au contrat de vente ainsi que par l'objet du contrat. En effet, l'article 234 de l'Acte
uniforme relatif au droit commercial général dispose que la notion de vente commerciale vise
les contrats de vente de marchandises entre commerçants, personnes physiques ou personnes
3
morales, y compris les contrats de fourniture de marchandises destinées à des activités de
fabrication ou de production .
la formation de la vente commerciale obéit à un certain nombre des regles dont le respect
permet de réaliser le transfert de propriété.À l'instart de la vente civil , la vente commerciale
est également créatrice d'obligations,tant à la charge du vendeur que l'acheteur. 3
Alors, Comment se forme un contrat de vente commerciale et quelles sont ses principales
effets ?
Le contrat de vente est une convention définissant l’engagement entre une partie
exerçant une activité de vente (ayant l’obligation de livrer d’un produit, bien ou service), et
une partie acheteur (ayant l’obligation de payer pour ce bien, produit ou service). Il est
important de réaliser que nous concluons très régulièrement des contrats de vente dans notre
vie de tous les jours, et cela parfois sans même en avoir conscience. Un des exemples les plus
parlants est l’achat de son pain à la boulangerie. Ainsi, sans forcément le réaliser
concrètement, on peut certifier que nous avons des droits et des obligations envers la partie
vendeur évoquée dans le contrat.
Toutefois, avant de parler sur les obligations des parties au contrat et ses effets
essentiels, il est important de distinguer le contrat de vente commerciale des autres contrats,
3https://www.ladissertation.com/Sciences-Economiques-et-Sociales/Sciences-%C3%89conomiques/Lecontrat-
de-vente-40934.html.
4
en se basant sur la notion juridique, les caractéristiques fondamentales (chapitre 1) et la
formation du contrat de vente (chapitre 2).
Le contrat de vente est réglementé par le titre deuxième du livre deuxième du dahir
formant code des obligations et des contrats sous les articles 478 à 618-20. Rappelons que le
DOC constitue, au Maroc, le droit commun et que la vente commerciale obéit aux règles
générales y énoncées et que le Code du commerce n’apporte pas de réglementation
spécifique, cependant les usages commerciaux jouent un rôle important. Les contrats de vente
sont une catégorie de contrats très hétérogène, il peut s’agir d’un contrat minime, comme
celui d’acheter une baguette de pain ou d’un contrat complexe comme le contrat international
d’une usine clés en main avec en annexe des contrats de transfert de technologie.
L’article 478 du DOC stipule que « la vente est un contrat par lequel l’une des parties transmet
la propriété d’une chose ou d’un droit à l’autre contractant, contre un prix que ce dernier
s’oblige à payer », l’article 488 du DOC ajoute « la vente est parfaite entre les parties, dès qu’il
y a consentement des contractants, l’un pour vendre, l’autre pour acheter, et qu’ils sont
d’accords sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat ». Cela veut dire que la
vente est le contrat par laquelle une personne (le vendeur) transfert la propriété d'une chose
à une autre personne (l'acheteur) 4 qui s'oblige à le payer. La vente est dite commerciale
lorsqu'elle constitue un acte de commerce.
De même le droit français a défini la vente comme étant, selon l’article 1582 du code civil « la
vente est une convention par laquelle l’un s’oblige à livrer une chose et l’autre à la payer ».
Il existe de nombreux types de contrats de vente mais tous doivent suivre le même processus
de formation. De plus, la vente peut être de nature différente, soit commerciale soit civile.
Cette qualification aura notamment des conséquences sur les juridictions compétentes en cas
de litige.
La vente est considérée comme commerciale dès lors qu'elle intervient entre, d'une part, un
commerçant dans le cadre de son activité professionnelle et, d'autre part, un acquéreur qui
peut, quant à lui, être un particulier ou un commerçant. Si un litige naît entre les Parties
(l'acquéreur et le vendeur), le tribunal compétent sera le Tribunal de Commerce.
4 https://eco-droit0506bac.skyrock.com/430659131-La-vente-commerciale.html
5
La vente est considérée comme civile dès lors qu'elle intervient entre des Parties qui sont
toutes les deux des particuliers.
Le tribunal compétent sera, selon le montant du litige, le Tribunal de premier Instance. Enfin,
rappelons également que lorsqu'un commerçant acquiert un bien à un particulier pour ses
besoins personnels (à l'opposé de ses besoins professionnels), il sera considéré comme un
particulier.
Il vend à Karim, qui est épicier, une voiture. La vente sera commerciale si Jean achète ce
véhicule pour les besoins de son épicerie. Si, en revanche, Jean achète la voiture pour ses
besoins personnels, la vente sera civile. Donc La vente proprement commerciale se distingue,
toutefois, d'un contrat de vente du droit commun, par la qualité des parties au contrat ainsi
que par l'objet du contrat.
La vente se caractérise ainsi par ses obligations principales : l’existence d’un prix, d’une chose
et d’un transfert de propriété suffit à qualifier le contrat. Plus précisément, pour qu’il y ait
vente « il ne suffit pas que l’on soit en présence d’un objet, d’un prix et d’un transfert de
propriété. Encore faut-il que le transfert de propriété porte sur l’objet et que le prix serve de
contrepartie à cet objet ».5
La vente transfère à l’acquéreur la propriété et les risques de perte (res perit domino)6. Au
regard de la nature du contrat, la vente doit être distinguée des autres conventions : bail, prêt,
entreprise, et société)7.
A- Vente et bail :
Dans le cas de la location-vente il s’agit soit d’une location avec promesse de vente au profit
du locataire, soit d’une vente à tempérament avec transfert de propriété jusqu’à complet
paiement du prix.
Dans le crédit-bail (leasing) : c’est une location de meubles ou d’immeubles consentie par une
entreprise (banque ou établissement financier) qui l’a acheté, construit ou fait construire pour
le louer, avec option d’achat au profit d’un locataire.
B- Ventre et prêt :
6
Le prêt à usage ou (commodat) ne transfère pas la propriété de la chose prêtée : il est toujours
gratuit.
La vente peut être financée par un prêt (bancaire ou autre), elle peut être conclue sous
condition d’obtention du prêt.
Dans la vente à crédit, le vendeur ne consent pas un prêt, il accorde à l’acheteur un délai pour
payer le prix (terme suspensif) après livraison, toutefois, dans les ventes à tempérament
(paiement échelonné du prix), lorsque des intérêts sont stipulés, les règles de l’usure
s’appliquent, comme ne matière de prêt d’argent.8
L’entrepreneur fournit une prestation de service. Lorsqu’il fournit, en outre, des matériaux,
ceux-ci deviennent la propriété du maître de l’ouvrage. La distinction entre contrat
d’entreprise et le contrat de vente de chose future est parfois difficile. 9
1- La cession de parts sociales est une cession de créance et non une vente, le cédant ne
garantit que l’existence de la créance.
2- L’apport en société n’est pas une vente, mais l’apporteur est tenu envers la société des
mêmes obligations que le vendeur envers l’acheteur.
8 (Art 876 D.O.C: Lorsque les intérêts stipulés dépassent le maximum indiqué comme il est dit dans l'article
précédent, le débiteur a le droit de rembourser le capital après une année de la date du contrat ; toute clause
contraire est sans effet. Il doit, toutefois, prévenir le créancier au moins trois mois à l'avance, et par écrit, de son
intention de payer. Cet avis emporte de plein droit renonciation au terme plus long qui aurait été convenu. Le
présent article ne s'applique pas aux dettes contractées par l'Etat, les municipalités et les autres personnes
morales, dans les formes établies par la loi.) 9( art. 723D.O.C).
7
Le contrat translatif de propriété.
L’adjectif translatif qualifie tout ce qui a pour rôle ou pour effet de faire passer d’un état à un
autre, d’une situation ou d’un rapport juridiques à une autre situation ou à un autre rapport
juridique.
Dans le droit des biens, la translation est l’action de transmettre (le plus souvent une
propriété, un bien, un droit) d’une personne à une autre. Ainsi, l’acte translatif de propriété
concerne la translation de cette propriété. Loi sur les actes translatifs de propriété et le droit
des biens. Acte translatif de propriété relatif à des tènements corporels. On l’oppose à
l’acte qui n’est que déclaratif de cette propriété, ou encore à l’acte constitutif et à l’acte
attributif de propriété.
L’acte ou le titre translatif fait passer, transfère un droit d’un titulaire à un autre ; il se limite
par son objet à transmettre à un nouveau titulaire un droit existant. Le cas se présente
notamment dans deux opérations juridiques : la vente et la cession. Dans la vente, le vendeur
cède à l’acheteur ou à l’acquéreur la propriété de la chose vendue ; dans la cession de créance,
le créancier cédant transmet au cessionnaire son droit contre le débiteur cédé, son obligation
à l’égard de ce dernier. Vente translative de propriété.
La particularité essentielle de ces contrats, au centre desquels se trouve la vente, est de porter
non seulement sur un bien, mais surtout sur un droit réel concernant ce bien. En transférant
un droit réel (propriété ou démembrement) 9 ces contrats investissent l’acquéreur d’un
rapport de droit direct avec la chose. Il ne s’agit donc pas d’un simple droit de créance relatif
à une chose (comme dans le bail créant au profit du locataire un simple droit de créance sur
le bailleur relativement à la chose louée, sans droit direct sur celle-ci). Donc la vente est un
contrat translatif avant tout, car il engendre la transmission à l'acheteur du droit de propriété
sur la chose.
Le contrat synallagmatique.
Le contrat synallagmatique est celui qui fait naître des obligations à la charge des deux parties.
La caractéristique du contrat synallagmatique tient à la réciprocité des obligations qui en
découlent, chacun des contractants étant à la fois, débiteur et créancier.10
9https://www.doc-du-juriste.com/droit-prive-et-contrat/droit-civil/cours-de-professeur/contrat-de-
venteexercice-de-qualification-475919.html: Un contrat translatif de propriété : le contrat de vente, exercice de
qualification
10
Module : théorie général des obligations. Droit privé. Professeur ABDELLAH MARGHICH DOCTEUR D’ETAT EN
DROIT PRIVE. Page 15
8
La plupart des contrats usuels sont des contrats synallagmatiques. Ainsi dans la vente, le
vendeur s’engage à livrer la chose vendue et l’acheteur, à payer le prix. Et cette opération ne
s’effectue que lorsque les parties donnent leur consentement au contrat définitif de vente,
c’est ce qu’on appelle la promesse synallagmatique.
Dans une promesse synallagmatique, le vendeur s’engage à céder son bien tandis que
l’acheteur promet de l’acheter. Le vendeur devient ainsi le promettant, et l’acheteur le
bénéficiaire. Ce contrat est signé trois mois environ avant la conclusion de l’acte de vente définitif. Ce
dernier reprend l’ensemble des conditions de vente prévue dans la promesse synallagmatique 11.
Lorsque la promesse synallagmatique est conclue, les parties doivent parvenir à la conclusion
du contrat définitif, pour cela, elles doivent fixer un délai. La question qui se pose à ce niveau
c’est qu’elle est la situation des parties lorsque les formalités requises n’ont pas été réalisées
dans le délai prévu ?12
En droit marocain, la promesse devient caduque si les formalités n’ont pas été accomplies
dans le délai prévu.
En droit français, la doctrine opte, à son tour, pour la caducité de la promesse. Toutefois, la
jurisprudence semble décider que les parties peuvent exiger l’exécution après l’expiration du
délai 13 . On peut noter également à ce niveau que l’arrivée du terme de la promesse ne
11 https://www.legalplace.fr/guides/promesse-synallagmatique/
12 Paru sur https://www.village-justice.com/articles/les-promesses-contrat-droit-marocain,35907.html Par :
Asmaa SAJIDE, étudiante-chercheuse
13 La cour de cassation, dans un arrêt du 12 décembre 1978, rejette la caducité. En l'espèce, il y avait eu promesse
synallagmatique de vente conclue par un acte sous seing privé. Il était prévu qu'un acte authentique devait
intervenir dans un délai de deux mois. Mais aucune sanction n'était prévue au cas où il n'aurait pas lieu ; et ce
fût le cas. Treize ans plus tard, les héritiers de l'acquéreur ont adressé au vendeur une sommation de signer l'acte
authentique. Ce vendeur a refusé, invoquant que l'écoulement du délai de deux mois avait rendu la promesse
caduque, et mis fin ainsi aux obligations créées par le contrat. La Cour d'Appel a admis ce raisonnement. Mais la
Cour de Cassation casse l'arrêt sur le fondement de l'article 1134 du Code civil, c'est à dire l'effet obligatoire des
contrats. Et ayant accord sur la chose et sur le prix, les parties devaient exécuter la vente. La qualification de la
convention était la vente même, considérée comme formée dès la date de conclusion de la promesse.
9
dispense pas le débiteur mais permet au créancier d’engager la responsabilité contractuelle
du débiteur défaillant. Ainsi, pour qu’il ait caducité, il faut que les parties l’aient explicitement
prévu.14
Le délai de régularisation ;
Les parties sont définitivement engagées par la promesse synallagmatique de vente sous
conditions suspensives. La propriété est transférée au bénéficiaire, même si le prix n’a pas
encore été versé au promettant. L’acquéreur devient à la fois propriétaire et débiteur.
Quant au vendeur, il est tenu de livrer le bien à son nouveau propriétaire.
La promesse synallagmatique vaut vente, même si les effets du contrat sont reportés au
moment de la signature du contrat définitif de vente ou du versement du prix au vendeur.
Un délai de rétractation de 10 jours est accordé à l’acheteur après la signature de ce
contrat. Celui-ci peut renoncer à l’acquisition du bien au cours de ce délai, sans qu’il soit
obligé de justifier sa rétractation à la promesse synallagmatique de vente 15.
14 S. HEL ; Les promesses de vente en droit français et espagnol. Pour voir l’article, consultez le site suivant :
https://www.juripole.fr/memoires/compare/Sophie_Hel/partie2.html
15 https://www.legalplace.fr/guides/promesse-synallagmatique/: La promesse synallagmatique de vente
10
Une fois la promesse synallagmatique conclue, le vendeur ne peut plus vendre son bien à
un tiers et ne peut exiger le paiement du prix à l’acquéreur en cas de carence. Toutefois,
il est dangereux de confier le bien à l’acquéreur alors qu’il n’a pas encore rempli ses
obligations. Ce risque justifie l’obligation pour l’acquéreur de verser au vendeur une
somme importante dès lors qu’il se rétracte.
délai. Le bénéficiaire est, quant à lui, libre de décider s’il souhaite ou non acheter le
bien qui lui est proposé. Ce type de promesse est visé par l’article 18 du DOC.
En droit français ce type est traité par l’article 1124 du code civil 16.
Promesse Promesse unilatérale de
synallagmatique de vente
vente
16l’art. 1124 du C. civ. énonce que « la promesse unilatérale est le contrat par lequel une partie, le promettant,
accorde à l'autre, le bénéficiaire, le droit d'opter pour la conclusion d'un contrat dont les éléments essentiels
sont déterminés, et pour la formation duquel ne manque que le consentement du bénéficiaire »
11
Engagement des deux parties ; Engagement d’une seule partie,
notamment le vendeur ;
Aucun droit d’option ne
suspend la formation du contrat Liberté pour l’acquéreur de
définitif suite à la signature procéder à l’achat après la
d’une promesse signature du contrat contre le
synallagmatique de vente ; versement d’une indemnité
d’immobilisation ;
Rapport d’équivalence entre la
promesse et la vente, Délai de réflexion plus ou moins
notamment sur le sens de long (deux à trois mois) ;
Avantages l’engagement ;
Possibilité pour le vendeur de
Clauses de dédit permettant à renégocier son bien
l’acquéreur de se faire immédiatement après
renonciation du candidat
rembourser en cas de
acheteur.
nonrespect d’une condition
suspensive par l’acheteur ;
Absence de frais
d’enregistrement et de
publication.
Engagement définitif des deux Paiement des frais
parties ; d’enregistrement par
l’acquéreur ;
Renonciation à l’engagement de
vente ou d’achat sanctionnée Perte d’indemnité
Inconvénients par le paiement de dommages et d’immobilisation
intérêts selon la clause pénale.
lorsque
l’acheteur ne lève pas l’option
pendant le délai fixé dans le
contrat ;
Le contrat consensuel :
C’est celui qui se forme par le seul accord des volontés sans qu’aucune condition de forme ne
soit exigée. Ainsi la vente, l’échange, le louage(art628), le mandat(art883), le contrat
d’entreprise… constituent des contrats qui se forme par le seul échange des consentements.18.
12
Le contrat de vente se forme (se conclut) du seul consentement des parties, c’est-à-dire par
l’effet de leur accord. Aucune forme particulière n’est requise pour créer le lien contractuel
entre vendeur et acheteur. MAIS lorsqu’il s’agit d’une vente d’immeuble, un acte authentique
(= acte notarié) doit être rédigé. Cet acte n’est pas une condition de validité de la vente mais
il est destiné à assurer l’opposabilité de la vente aux tiers.
Le contrat commutatif :
Le contrat est commutatif lorsque les prestations des parties sont déterminées dès la
conclusion du contrat. Dans le contrat commutatif, chacun des parties connait, dès la
conclusion du contrat, l’étendue des prestations réciproques. La très grande majorité des
contrats courants sont commutatifs.
Par ailleurs, le contrat de vente est commutatif car chaque partie connaît l'étendue des
prestations qu'elle devra fournir au moment de la conclusion du contrat.
Le contrat à titre onéreux est celui dans lequel chacune des parties entend obtenir quelque
chose de l’autre. Chaque contractant consent un sacrifice en échange d’un avantage. C’est
le cas de la plupart des contrats courants : vente, louage, contrat de travail, prêt avec
intérêt, contrat d’entreprise.
18
Dahir (9 ramadan 1331) formant Code des obligations et des contrats (B.O. 12 septembre 1913) (1) :
(Art488 le contrat de la vente)
(Art620, l’échange)
(Art883 le mandat)
(Art723 le contrat d’entreprise)
13
Le contrat de gré à gré :
C’est celui qui suppose une négociation, des concessions réciproques et un accord final. Les
deux parties participent donc à l’élaboration du contrat. On parle aussi de contrat négocié.
Les contrats conclus dans les « souks » traditionnels sont des prototypes de contrat négocié.
A l’autre extrémisée, un contrat mettant en jeu des sommes importantes conclu par deux
grandes entreprises peut faire l’objet de longue discussions.
Le contrat de vente est essentiellement de gré à gré car chacune des parties discute librement
des clauses du contrat 18.
Les obligations des parties s’exécutent en une seule fois. Ce caractère de la vente rejaillit sur
l’effet de la sanction en cas d’inexécution des obligations nées du contrat. Cette sanction
s’appelle résolution et aura un effet rétroactif.
L'article 1582 du Code civil offre une définition légale de la vente, assez approximative
d'ailleurs. Il définit en effet la vente comme une convention par laquelle l'un s'oblige à livrer
une chose, et l'autre à la payer. C'est sans doute la plus usuel des contrats. 20
Les conditions de validité sont celles qui doivent être réunies pour les contrats en général et
pour les ventes en particuliers.
Le vendeur et l’acheteur doivent avoir la capacité de faire des actes juridiques ; leur
consentement ne doit pas être vicié par une erreur substantielle, un dol ou une violence mais
18
Module : théorie général des obligations. Droit privé. Professeur ABDELLAH MARGHICH DOCTEUR D’ETAT EN
DROIT PRIVE. Page 19
19 INTUITU PERSONAE : De son origine latine qui signifie « en fonction de la personne », l’intuitu personae n’a
rien perdu de son sens d’origine. En effet, il met en lumière le lien invisible qui unit deux ou plusieurs personnes
entre elles. Quand on dit qu’un contrat est conclu intuitu personae, cela signifie que les parties s’accordent sur
des obligations au regard de la personne du cocontractant.
20 Daniel MAINGUY. Contrats spéciaux. Cours DALLOZ. 9e édition. P : 33.
14
la lésion c’est-à-dire la disproportion entre le prix et la valeur de la chose n’est pas une cause
de nullité. 21
La formation du contrat de vente obéit à des conditions de fonds (section 1) qu’à des
conditions de forme (section 2).
Pour qu’il soit valablement formé, le contrat de vente doit réunir les éléments nécessaires
pour la validité de celui-ci.
Sous-section 1 : Le consentement :
Comme tous les contrats, la vente est un acte libre. Nul n’est contraint d’acheter, nul n’est
contraint de vendre. Le principe est donc qu’il n’y a pas d’abus de droit à refuser d’acheter ou
de vendre, même si l’affaire est intéressante.
La vente est formée par l’échange des consentements du vendeur et de l’acquéreur, suivant
les règles ordinaires du droit des obligations.22
La vente est conclue dès que les parties sont d’accord sur la chose et sur le prix comme les
autres ventes, la vente entre professionnels peut être précédée de promesse, qu’elles
s’agissent de promisse d’achat ou de vente ou de promesse synallagmatiques.
Les deux parties étant d’accord sur les principaux éléments du contrat, la promesse vaut alors
vente.
2. Dans les ventes commerciales, les conditions générales de vente et d’achat ont un rôle
essentiel. Il s’agit de clauses ou formulaires types qui sont imposés par la partie au
contrat en position de force.
3. Entre commerçants, une proposition de contracter ne constitue une offre que si celleci
indique la volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation.
15
5. Certaines formes de ventes sont plus fréquentes en matière commerciales qu’en
matière civile. C’est le cas des ventes avec faculté d’expérimentation. Il en existe de
plusieurs types. Dans la vente à l’essai, l’acheteur est autorisé à utiliser le bien dont il
envisage l’acquisition pendant un certain temps afin d’en éprouver les qualités.
L’appréciation de l’acquéreur n’est pas toujours libre lorsque l’essai démontre que
l’appareil atteint bien les performances annoncées. La vente en disponible est une variété
de vente à l’agréage. Les biens achetés ne sont pas présentes à l’acheteur au jour la vente.
Celui-ci peut donc agréer ou refuser la marchandise.
Dans tous les cas, la vente n’est pas ferme mais soumise à une condition.
Sous-section 2 : La chose :
Tout se vend, dit-on avec malveillance. Ce qui, en droit, est trop tranché. Pour être vendue,
la chose doit présenter un certain nombre de caractères : être déterminée, aliénable et
appartenir au vendeur ; elle doit exister mais peut être future.23
La chose doit être déterminée ou déterminable pour que le contrat de vente soit valable.
Cela résulte des articles 1163 et 1583 du Code civil. S’agissant des corps certains, la chose
doit être précisément désignée, c’est-à-dire décrite dans ses composants et ses
caractéristiques. 24
En ce qui concerne les choses de genre qui peuvent être des choses futures, la difficulté
n’est souvent pas plus grande. EX pour un véhicule commandé, il suffit de déterminer le
modèle, les options, la couleur… pour déterminer la chose. Ici, la détermination se fait en
en désignant l’espèce (du blé, par exemple), la quotité (quantité) et la qualité. Cela
concerne essentiellement des choses mobilières, mais cette catégorie n’exclut cependant
pas les immeubles. 25
L’article 490 du DOC détermine les conditions de la vente faite en bloc, qui a pour objet un
ensemble de choses à un seul et même prix sans égard au nombre, au poids ou à la mesure
sauf cas où c’est nécessaire pour déterminer le prix total.
Cette vente est parfaite même si les choses qui en font l’objet n’aient pas été pesées
comptées, mesurées ou jaugées. L’individualisation de la chose ici s’opère par l’indication
23 Philippe MALAURIE, Laurent AYNÈS, Pierre-Yves GAUTIER. DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX. 8e
édition. P : 131.
24 François Collart Dutilleul Philippe Delebecque, Contrats civils et commerciaux, 11e édition. DALLOZ. P :
149.
25 Ibid. P : 150.
16
du lieu où elle se trouve les risques reste à la charge du vendeur jusqu'à leur complète
maturation, et cela peut être expliqué par la nécessité de protéger l’acheteur contre la
mauvaise foi et la négligence du vendeur.26
Aux termes de l’article 1599, « la vente de la chose d’autrui est nulle » : une personne ne
peut vendre une chose qui ne lui appartient pas. Dispose que la vente de la chose d’autrui
est valable en effet cet article soumis la validité de la vente d’autrui a deux conditions :
La vente est valable lorsque le vendeur parvient à acquérir la propriété de la chose avant la
date fixée pour la délivrance.
Sous section 3 : Le prix :
Le prix est une somme d’argent que l’acquéreur doit payer au vendeur en contrepartie de
l’aliénation de la chose transmise. Il constitue un élément essentiel à la vente ; pas de prix,
pas de vente. Principe fondamental qui a deux significations. Celle qui longtemps a attiré
l’attention avait pour objet la détermination, le sérieux et la réalité du prix.27
Comme pour la chose, il doit y avoir accord sur le prix. Celui-ci consiste en une somme
d’argent, sinon le contrat serait un échange ou un contrat innommé. « Le prix de la vente
doit être déterminé et désigné par les parties » (C. civ., art. 1591). Le Code civil pose ainsi
un principe, traditionnellement assoupli par la possibilité de ne fixer qu’un prix
déterminable (C. civ., art. 1163, al. 2).28
Détermination du prix :
D’autre part, à moins que le prix ne fût connu des contractants, on ne peut en rapporter la
détermination à un tiers ni acheter au prix payé par un tiers.
:159.
17
Or, la clause d’un contrat de vente qui charge des experts ou des arbitres de déterminer le
prix, est une condition de fond de ce contrat et consacre le principe de l’autonomie de la
volonté, les parties peuvent donc déroger à la disposition de l’article 487 conformément à
la décision rendue par la cour d’appel de rabat.
Prix determinable:
Il suffit que le prix soit déterminable pour que le contrat puisse valablement se former,
c’est-à-dire qu’il doit pouvoir être fixé « sans qu’un nouvel accord des parties soit
nécessaire » (C. civ., art. 1163, al. 3).29
Si le prix n’est pas déterminé dans le contrat ce dernier doit contenir des éléments objectifs
qui permettent de chiffrer le montant du prix, ainsi la première condition indispensable à
la détermination du prix et l’existence dans le contrat des clauses spéciales qui indiquent
les éléments objectifs choisis par les parties comme élément de référence pour la fixation
ultérieure du prix dans ce sens, l’article 487 interdit la détermination du prix par un tiers. 30
Le prix doit être réel, c’est à dire qu’il e doit pas s’agir d’un prix fictif.31
Le prix doit être réel et sérieux pour que la vente soit valable. La raison de cette règle est
différente de celle qui impose la détermination du prix. Elle s’est longtemps trouvée dans
la théorie de la cause, qu’a abandonnée l’ordonnance du 10 février 2016 sur la réforme des
contrats, la remplaçant par celle des contreparties : « un contrat à titre onéreux est nul
lorsque, au moment de sa formation, la contrepartie convenue au profit de celui qui
s’engage est illusoire ou dérisoire » (art. 1169).
Il ne suffit pas que la vente ait été voulue (c’est-à-dire qu’il y ait eu un consentement
exempt de vices), il faut aussi que l’obligation du vendeur ait une contrepartie, le prix.
Les deux notions de prix réel et sérieux sont distinctes, car elles n’ont pas la même teneur
: l’une est subjective, s’attachant à l’intention des parties l’autre est objective, s’attachant
à l’existence matérielle du prix. La jurisprudence ne fait pas toujours la difference.
PRIX RÉEL : Ce qui s’oppose au prix réel est le prix fictif (parfois dénommé prix simulé), dont
il était convenu entre les parties, dès la conclusion du contrat, qu’il ne serait jamais payé.
Par exemple, au moyen d’une contre-lettre, le vendeur en fait remise à l’acheteur.
PRIX SÉRIEUX : Un prix est sérieux lorsqu’il n’est pas dérisoire ; il est dérisoire lorsqu’il est
inexistant ou ridiculement bas ce qui est un critère objectif (nouvel art. 1169) Par exemple,
29 François Collart Dutilleul Philippe Delebecque. Contrats civils et commerciaux. 11e édition. DALLOZ. P :
161.
30 Professeur Driss JOUIDI. Cours contrat spéciaux. P : 9
18
dans la vente moyennant rente viagère, lorsque les arrérages de la rente sont inférieurs
aux revenus produits par la chose.
Sous-section 4 : L’objet :
2. Il doit être licite. La vente ne peut pas porter sur des choses qui sont « hors du
commerce », par exemple sur des choses inaliénables (biens du domaine public) ou sur
des choses dont la vente est interdite pour des raisons de santé ou de police, ou sur
des choses faisant l’objet d’un monopole public ou privé ;
A cet égard. La vente peut porter sur un corps certain, c’est-il- dire sur un objet précis et
des maintenant identifié, comme une machine ; mais elle peut aussi porter sur des choses
de genre, c’est-à-dire sur des choses fongibles qui ne sont déterminées dans le contrat que
par leur type et leur quantité (par ex. tant de tonnes de riz de telle qualité).
La vente peut porter sur des marchandises existant entre les mains du vendeur (vente en
disponible) ou sur des choses que les mains du vendeur ne possèdent pas et qu’il s’engage
soit à se procurer, soit à fabriquer. S’agissant des choses de genre, l’individualisation de la
chose vendue s’opère lors de l’exécution du contrat. C’est cette individualisation qui
marque la date du transfert de propriété et des risques.
Sous-section 5 : La cause :
32Philippe MALAURIE, Laurent AYNÈS, Pierre-Yves GAUTIER. DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX. 8e
édition. P : 161.
19
Il faut que le contrat ait une cause licite, c'est-à-dire que la raison qui pousse les parties à
conclure le contrat ne doit pas être contraire aux bonnes mœurs ou à l'ordre public.33
La vente commerciale n’est soumise en principe à aucune condition de forme et elle peut
être prouvée par tous moyens, y compris les témoignages et les présomptions. Selon le
droit marocain, un contrat de vente est un contrat purement consensualiste mais ce
principe à des exceptions selon la nature de la chose.
Le principe de consensualisme :
Par ce seul échange de consentement, l’une est obligée de payer le prix convenu et l’autre
de livrer la chose vendue. Un document écrit n’est pas nécessaire pour la formation du
contrat. Mais il sera cependant utile lorsqu’il s’agira d’en apporter la preuve.
Pour certains contrats, la loi déroge à ce principe et impose un certain formalisme qui est
tantôt destiné à protéger une des parties considérées comme plus faible, tantôt destiné à
assurer une publicité du contrat vis-à-vis des tiers.
La vente commerciale n’est soumise en général à aucune condition de forme et elle peut
être prouvé par tous moyens, compris notamment le témoignage et les présomptions.
Le formalisme :
Le principe du formalisme en droit des contrats est un principe issu du droit romain en
vertu duquel le contrat doit être formé selon une forme particulière.
• Les formalismes solennels requis de certaines ventes : les ventes solennelles sont
celles pour la validité desquels la réalisation d’une formalité ou procédure est exigé
33 https://eco-droit0506bac.skyrock.com/430659131-La-vente-commerciale.html.
20
en sus des autres conditions de formation du contrat. Très souvent c’est la rédaction
d’un écrit éventuellement qualifié (acte authentique).
• Les formalités probatoires : Formalité requise pour faire la preuve d’un acte juridique.
Par ex., la rédaction d’un écrit pour un contrat dont la valeur excède la somme
déterminée par la loi.
Dans le commerce électronique, plutôt le E vente, la preuve du contrat de vente se fait par
l’écrit sous forme électronique pourtant il est admis au même titre que l’écrit sur support
papier
• Formalités publicitaires : Formalité destinée à renseigner les tiers sur l’existence d’un
fait ou d’un acte juridique. Par ex., la publicité des droits réels. Des formalités de
publicité sont exigées pour que les effets de certains contrats soient opposables aux
tiers ou à certains tiers.
Les formalités de publicité ont pour objet d’assurer l’opposabilité aux tiers des actes
juridiques. En principe, cependant, les droits produisent leurs effets entre les parties
malgré le non-respect de ces formalités.34
Concours du droit des contrats et du droit des biens. La particularité du contrat de vente
tient à ce qu’il ne se borne pas à engendrer, comme tout contrat, des obligations
respectives à la charge du vendeur et de l’acquéreur, mais qu’il opère un transfert de droit
réel. Ce transfert, qui est précisément l’objectif principal recherché par l’acheteur, confère
à ses effets une physionomie particulière : ils ne mettent donc pas en œuvre seulement le
droit des obligations contractuelles, mais font également appel au droit des biens pour
déterminer le régime de ce changement de titulaire du droit réel qui résulte de la vente.35
C’est pourquoi il faudra s’attacher d’abord à l’effet translatif de la vente avant d’examiner
les obligations respectives de l’acheteur et du vendeur
34 Droit et pratique du contrat de vente commerciale. Département droit privé. Master juriste d’affaires. 2019-2020.
35 Les effets des contrats de vente au Maroc : transféré parbappof date de transfer le feb05.2012
38 Dahir des obligations et contrats (effets de la vente)
21
Chapitre 1 transfert de propriété et des risques
Il résulte des articles 491 et 492 du D.O.C que le consentement des parties transfère à
l’acquéreur immédiatement la propriété de la chose ainsi vendue et les risques de cette
chose. Mais transfert de propriété et transfert de risque ne sont pas toujours liés, les
parties peuvent en effet déroger à la règle en fixant le jour auquel se transfère la propriété
et les risques. Elles peuvent même dissocier du transfert de la propriété le transfert des
risques convenus, donc que les deux transferts ne se réaliseront pas en même temps par
exemple : le transfert de propriété au jour de l’échange du consentement et le transfert
des risques au jour de la délivrance et cela peut se pratiquer en fait.38
Le D.O.C rappelle le principe de transfert consensuel dans l’article 491 au terme de cet
article « l’acheteur acquiert de plein droit la propriété de la chose vendue dès que le contrat
22
est parfait par le consentement des parties » cet effet translatif est dit solo consensus. Ainsi
la vente n’est pas seulement un contrat consensuel qui se forme entre les parties par le
seul échange de leur consentement mais elle produit automatiquement et immédiatement
par ce seul échange de consentement et donc sans aucune formalité le transfert de la
propriété de la chose vendue. Le droit de la propriété se transmet ainsi indépendamment
de la chose, le transfert de la propriété s’opère solo consensus tandis que la livraison de la
chose est une obligation qui pèse sur le vendeur.
Toutefois ce transfert n'est pas opposable aux tiers qui peuvent se prévaloir de la
possession de bonne foi d'un meuble corporel, voire d'une convention particulière
_ Choses à fabriquer :
Le transfert de propriété n'a lieu que lorsque la chose est effectivement en mesure d’être
livré, mais se produit dès qu'elle l’est, même si elle n'a pas été livrée.
*vente en bloc :
* vente au poids :
23
L’individualisation doit être faite contradictoirement entre le vendeur et l'acheteur.
Cependant le seul fait que l’acheteur reconnaisse que l’individualisation a eu lieu opère
translation de propriété sans qu'il soit nécessaire qu'il y ait eu individualisation
contradictoire. Le transfert est opéré au lieu de cette individualisation - Ventes à
l'abonnement :
Précisions particulières :
Les parties peuvent librement choisir le moment auquel elles placent le transfert de la
propriété de la chose vendue, à moins qu'une règle d'ordre public ne s'y oppose.
La mise en œuvre d’une telle clause peut restreindre le risque pour le vendeur impayé de
ne pas récupérer ses biens
https://www.google.com/amp/s/cours-de-droit.net/le-transfert-immediat-de-propriete-principe-et-exception-a128116834/amp/
24
vente en restituant la chose acheter. La chose est différente de la vente à l’essai, car là la vente
ne se forme que si l’acheteur agréer la chose, avant il n’y a pas vente. Dans la vente à condition,
le contrat comporte une condition résolutoire de restitution de la chose. On rencontre aussi
parfois la vente à rémérer. Il s’agit d’une faculté pour le vendeur de reprendre la chose vendue
moyennant la restitution du prix versé et le remboursement des frais. C’est une sorte de prêt.
La durée pendant laquelle le vendeur peut43 récupérer son bien ne doit pas excéder 5 ans. Le
prix doit être remboursé ainsi que les nouveaux frais de vente et les éventuels frais fais pas
l’acheteur pendant la durée.
clause de réserve de propriété. Le vendeur restera propriétaire mais les risques seront
supportés par l’acheteur car il ne s’agit que d’une garantie pour le vendeur.
Toute restriction contractuelle à ses droits est strictement entendue : ainsi une clause
restreignant l'usage de disques vendus par un producteur qui en interdit l'usage public, ne
peut avoir pour effet de réserver des droits supplémentaires au profit de ce dernier .mais si le
vendeur d'un meuble s'est obligé de livrer à deux personnes successivement , la personne
mise en possession réelle de la chose vendue est préférée et en demeure propriétaire même
si son titre est postérieur en date ,pourvu que sa possession soit de bonne fois
En revanche ,la de détention du connaissement l'est ,car ,en tant que titre négociable .le
connaissement représente la chose qui y est identifiée : cette identification, expressément
jugée quant au connaissement fluvial négociable considéré comme valant titre de propriété
au profit de son porteur légitime qui a été admis à repousser une action en revendication, est
transportable au connaissement maritime également négociable.38
25
Section2 : transfert des risques :
En droit Marocain interne, le transfert des risques est lié au transfert de la propriété. Il n'en va
pas de même s'agissant de la vente internationale. La Convention de Vienne, en effet, organise
le transfert des risques en relation avec la livraison de la marchandise 39
. A : principe :
Le principe de base en matière de vente est que le transfert des risques suit le transfert de
propriété. Devenait propriétaire dès la formation du contrat de vente réalisée par l’échange
des consentements l’acheteur aura à supporter dès ce moment et sauf convention contraire
des parties les risques des pertes et de détérioration de la chose vendue. Devenue sa propre
chose alors même que cette chose ne lui a pas encore été livrée et ne se trouve pas sous sa
surveillance. L’acheteur supporte la force majeure telle est la règle posée par l’article 493 aux
termes duquel « la chose vendue est au risque de l’acheteur même avant la délivrance sauf
les conventions des parties ». Ainsi par exemple si la chose périt après le transfert de propriété
l’acquéreur doit malgré tout en payer le prix. La même solution est admise par le code civil
français dans son article 1138 dans son alinéa 2. La solution ainsi retenue par les législateurs
marocains et français est à juste raison critiquée par la doctrine qui propose de retarder ce
transfert des risques jusqu’au moment de la livraison c’est la solution retenue notamment par
la convention de Vienne du 18avril 1980 sur la vente internationale de marchandises.
B : exception :
Il y a des cas où ce principe ne joue pas :
L’article 494 énumère un certain nombre de vente où la date de transfert des risques est
retardée à la charge du vendeur alors même que la chose vendue est déjà au pouvoir de
l’acheteur. Aux termes de ce texte « lorsque la vente est faite à la mesure, à la jauge, au
compte, à l’essai, sur dégustation ou sur simple description tant que les chose n’ont pas été
comptés, mesurés, jaugés, essayés, dégustés ou examinés et agréés par l’acheteur ou son
représentant elles sont aux risques du vendeur alors même qu’elles se trouvent déjà aux
pouvoirs de l’acheteur ».
26
40Selon l’article 496 tant que l’acquéreur n’a pas encore reçu la chose vendue les risques de
cette dernière demeurent à la charge du vendeur.
De même d’après l’article 497 « en cas de vente de fruit sur l’arbre, de produits d’un potagère
ou d’une récolte pendante les fruits et les légumes sont aux risques du vendeur jusqu’au
moment de leur complète maturation ».
Les risques de perte ou de dégradation d’une chose pèsent sur son propriétaire, donc, en
principe, sur l’acheteur dès lors que les parties se sont mises d’accord sur la chose et sur le
prix.
Mais dans le cas d’un bien vendu avec réserve de propriété, le vendeur restant propriétaire
du bien, c’est sur lui que pèse le risque de perte et de dégradation tant que le prix du bien ne
lui a pas été versé. L’acheteur chez qui le bien a été livré n’est, quant à lui, tenu que d’une 47
obligation de conservation du bien. Cette obligation étant une obligation de moyens et non
de résultat.
Convention de Vienne ¸ Plutôt qu'au transfert de propriété dont elle ne traite pas, la
Convention de Vienne du 11 avril 1980 (v. ss 102) lie le transfert des risques à la délivrance
des marchandises. Si celles-ci sont perdues ou détériorées après ce moment, l’acheteur reste
donc tenu au paiement du prix, à moins cependant que la perte ou la détérioration soit due «
à un fait du vendeur » (art. 66). La règle se justifie par le fait que la livraison fait perdre au
vendeur tout pouvoir sur la marchandise. Il n’est plus à même d’en assurer la surveillance ou
41 HTTPS/www.google.com/amp/business.lesechos.fr/amp/76/329776.PHP
27
la conservation. De plus, les modalités de la livraison, avec ou sans transport, dépendent
largement des exigences et de la situation géographique de l’acheteur.
C’est pourquoi, lorsque la vente nécessite un transport, ce qui est le cas le plus fréquent,
spécialement dans la vente maritime, l’acheteur supporte les risques à compter de la remise
des marchandises au transporteur, selon des modalités qui tiennent compte à la fois de
l’individualisation de la chose et de la pluralité de transports successifs. La Convention
envisage même le cas où la vente intervient en cours de transport. L’acheteur supporte alors
les risques à compter du jour du contrat (art. 68)
En l’absence de transport, le transfert des risques s’opère lorsque les marchandises sont mises
à la disposition de l’acheteur soit dans l’établissement du vendeur, soit dans tout autre lieu
déterminé (art. 69-1 et 2).
apparaît en effet cohérent que les risques pèsent sur celui qui est ainsi désigné.
L’aménagement du contrat est tout à fait libre. Les contractants ont
Cependant souvent recours aux Incoterms (International Commercial Terms) qui définissent,
sous des appellations concises et standardisées, les obligations caractéristiques des types de
ventes les plus répandus (v. ss 99).
EXW (À l’usine) :
La marchandise est disponible dans les locaux du vendeur à une date fixe. L’acheteur organise
et paie le transport. Il en supporte aussi les risques jusqu’à la destination finale des
marchandises. Les formalités et frais d’exportation et d’importation, ainsi que les droits et
taxes liés à ces deux opérations sont également à la charge de l’acheteur.
28
Le vendeur remet les marchandises au transporteur désigné et payé par l’acheteur. Le
transfert de risques est matérialisé lors de cette opération. Les formalités et frais
d’exportation, ainsi que les droits et taxes liés, sont à la charge du vendeur. L’acheteur endosse
le transport jusqu’à ces lieux d’activité, effectue les formalités à l’import et acquitte les droits
et taxes liés.
Le vendeur assume les frais du transport maritime jusqu’au port de destination. Le transfert
de risque est établi lorsque les marchandises sont mises à la disposition du premier
transporteur. Ainsi, les frais d’assurance sont à la charge de l’acheteur.
Les conditions sont les mêmes que pour le CPT. Le vendeur doit fournir une assurance
couvrant l’acheteur et le risque de perte ou de dommage que la marchandise peut courir
pendant le transport.
Le vendeur supporte les frais et risques pendant le transport de la marchandise à une adresse
convenue. Dès que les marchandises sont arrivées à cette adresse et sont prêtes pour le
déchargement, le risque passe à l’acheteur.
Le vendeur est responsable des coûts et des risques liés à la livraison des marchandises vers
une destination convenue où les marchandises peuvent être déchargées pour un transport
ultérieur. Le vendeur organise les douanes et décharge les marchandises à l’endroit convenu.
L’acheteur organise le dédouanement et tous les droits associés.
Les marchandises sont livrées au lieu de destination, prêtes à être déchargées, alors que le
vendeur a effectué le dédouanement à l’export et à l’import et acquitté les droits et taxes liés
à ces opérations.
Le vendeur règle les frais de transport jusqu’au port d’embarquement et effectue les
formalités d’exportation, acquitte les frais, droits et taxes liés à ces formalités. L’acheteur
supporte les coûts de chargement, le transport maritime, les coûts de déchargement et de
transport du port de destination jusqu’à ses lieux d’activité.
29
La marchandise est livrée sur le navire désigné par l’acheteur. Le vendeur règle les frais de
transport jusqu’au port d’embarquement, ainsi que les frais de chargement et effectue les
formalités d’exportation, acquitte les frais, droits et taxes liés à ces formalités.
Le transfert de risque s’opère lorsque les marchandises sont livrées à bord du bateau dans le
port d’embarquement. Le vendeur assume en plus les frais de transport jusqu’au port de
destination et les frais de chargement, il effectue les formalités d’export et paie les droits et
taxes liés. L’acheteur endosse les frais à partir de l’arrivée des marchandises au port de
destination, effectue les formalités à l’import et acquitte les droits et taxes liés.
Le transfert de risque s’opère lorsque les marchandises sont livrées à bord du bateau dans le
port d’embarquement. Le vendeur assume de plus les frais de transport et d’assurance
jusqu’au port de destination et les frais de chargement, il effectue les formalités d’export et
paie les droits et taxes liés. L’acheteur endosse les frais à partir de l’arrivée des marchandises
au port de destination, effectue les formalités à l’import et acquitte les droits et taxes liés.42
La formation de contrat de vente suppose que les parties -l’acheteur et le vendeur- s’engagent
à honorer leurs engagements. Ces engagements sont les obligations de l’acheteur et le
vendeur.
La vente a été définit par le D.O.C marocain et notamment son article 478 dispose « La vente
est un contrat par lequel l'une des parties transmet la propriété d'une chose ou d'un droit à
l'autre contractant, contre un prix que ce dernier s'oblige à lui payer ». Avec des millions de
contrats de vente conclus quotidiennement, elle a pu constituer autour d'elle tout un
ensemble de lois nouvelles, tel que le droit de la consommation, droit immobilier et droit de
la concurrence, cela a fait de la vente un contrat complexe et éclaté Conformément à l’article
498 du DOC le vendeur a deux obligations principales : la 1ère est celle de délivrer la chose
vendue, la 2ème celle de la garantie.
Si ces deux obligations principales semblent être assez bien encadrées par le droit commun
(DOC) et la jurisprudence marocaine43.
Les obligations ajoutées par le juge à ces dernières, premièrement le devoir de l’information
et de conseil, deuxièmement l’obligation de la sécurité des consommateurs, apparaissent
comme assez mal connue. Or cette connaissance est primordiale surtout en matière de vente
30
des marchandises aux consommateurs et plus particulièrement les denrées alimentaires. C’est
dans cette perspective que nous allons s’interroger sur la vente des biens de consommation
on se proposant de revenir, dans une première sous-section sur les obligations principales du
vendeur et dans une deuxième sous-section sur les obligations accessoires.
L’obligation de la délivrance.
Cette obligation se distingue par son contenu (1) et les sanctions qu’elle génère lors de son
inexécution.
L’obligation de délivrance est l’obligation pour le vendeur de livrer la chose vendue. Elle a lieu,
lorsque le vendeur ou son représentant se dessaisit de la chose et met l’acquéreur en mesure
d’en prendre possession sans empêchement.
C’est ainsi que dans les ventes de chose de genre, l’individualisation de la chose vendue résulte
de la délivrance, et cette individualisation opère le transfert de la propriété, le transfert de
propriété et l’exécution de l’obligation de délivrance sont alors concomitant
31
jurisprudence de la cour d'appel de Rabat : « l'acheteur acquiert de plein droit la propriété de
la chose vendue, dès que le contrat est parfait par le consentement des parties » La prise de
possession, en ce qui concerne la propriété immatriculée, ne se limite pas à la possession
matérielle.
Elle comprend également la possession juridique de sorte que le vendeur prenne toutes les
mesures facilitant à l'acquéreur l'enregistrement de son achat au titre foncier. Tel est l’objet
de l’Arrêt de la chambre civile de la Cour Suprême N° C300 du 28/01/2003. Dans le même
sens, l’Arrêt de la Cour de cassation de Rabat N°2659/1/5/2008 du 20 janvier 2010, vient
confirmer que le vendeur d’un droit réel immatriculé est tenu de procéder au transfert du
droit cédé à l’acheteur, et de garantir ce transfert en prenant toutes les dispositions
nécessaires pour la publicité du contrat de vente en l’inscrivant sur le titre foncier.
Cette obligation impose au vendeur de parts indivises dans un bien immeuble d'établir un
avenant au contrat de vente pour identifier le nombre de parts cédées. En matière de vente
de fonds de commerce, l’obligation de délivrance exige l’accomplissement d’un certain
nombre de formalités, chacune répondant à un souci de protection de l’acquéreur : le vendeur
doit donc mettre les éléments du fonds à la disposition de l’acheteur et le présenter,
notamment, à la clientèle.
Cette obligation impose au vendeur de parts indivises dans un bien immeuble d'établir un
avenant au contrat de vente pour identifier le nombre de parts cédées. En matière de vente
de fonds de commerce, l’obligation de délivrance exige l’accomplissement d’un certain
nombre de formalités, chacune répondant à un souci de protection de l’acquéreur : le vendeur
doit donc mettre les éléments du fonds à la disposition de l’acheteur et le présenter,
notamment, à la clientèle.
Pour les brevets ou les marques, une inscription devra être prise à l’Institut National de la
Propriété Industrielle. Au terme de l’article 515 « tous les fruits et accroissements du chose
tant civil que naturels appartiennent à l’acquéreur depuis le moment où la vente est parfaite
et doivent lui être délivrés avec elle s’il n’y a convention contraire ». L’article suivant ajoute
« l’obligation de délivrer la chose comprend également ses accessoires selon les conventions
des parties ou selon l’usage ». L’article 515 à 529 du D.O.C nous fournis toute une liste de
choses devons constituer ou non l’étendue de cette obligation de délivrance.
Enfin, Il est important de noter que l’obligation de délivrance est une obligation de résultat,
c'est-à- dire une obligation en vertu de laquelle le débiteur est tenu d’un résultat précis.
L’existence d’une telle obligation permet au créancier de mettre en jeu la responsabilité de
son débiteur par la simple constatation que le résultat promis n’a pas été atteint, sans avoir à
prouver une faute51.
2. Actes de délivrance :
La délivrance des droits incorporels ou des effets immobiliers, par exemple un droit de
passage, se fait, soit par la remise des titres qui en constatent l'existence, soit par l'usage que
32
l'acquéreur en fait avec le consentement du vendeur ; lorsque l'exercice du droit incorporel
comporte aussi la possession d'une chose, le vendeur est tenu de mettre l'acquéreur à même
d'en prendre possession sans obstacle52.
Si la chose vendue a été reprise par le vendeur pour y effectuer des réparations et si cette
chose n’a pas été restituée à l’acquéreur, celui-ci peut faire prononcer la résolution de la vente
à la charge du vendeur. Tant que le matériel vendu n’a pas été délivré, le vendeur est tenu de
veiller à sa conservation et répond de sa perte jusqu’à ce moment-là53.
3. Lieu de la délivrance :
4. le délai de délivrance :
44Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 199 55 Article 502 du DOC
45 Professeur. JOUIDI, Cours des contrats spéciaux, FSJES FES, année 2020-2019
46Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 200
33
Selon les usages la délivrance s’effectue au moment de la conclusion de contrat, ou dans le
délai convenu par les parties. Ce délai doit être raisonnable 47.Le vendeur doit délivrer la chose
dans le délai convenu par les parties au contrat. Cette date doit être définie rigoureusement
pour ne pas laisser une espace à des interprétations. A défaut de précision, les juges tiennent
compte des usages ou des objectifs du contrat48.
Si le vendeur est de rigueur, l’acheteur n’a pas à mettre le vendeur en demeure : le seul fait
qu’il soit échu et que la délivrance n’ait pas eu lieu suffit à justifier la résolution aux torts du
vendeur.
Lorsque la vente est subordonnée à la réalisation d’une condition, il court du jour de cette
réalisation49.
A défaut de délai contractuel, le vendeur doit livrer la chose dans un délai raisonnable et
avertir l’acquéreur de tout retard imprévu. En cas de retard fautif du vendeur, l’acheteur peut
demander la résolution de la vente ou sa mise en possession si le retard ne vient que du fait
du vendeur ou des dommages-intérêts. A compter du jour où la livraison devait avoir lieu, tous
les fruits de la chose appartiennent à l’acquéreur, sauf convention contraire.
Aux termes de l’article 512 du DOC, le vendeur est tenu de délivrer la chose convenue en l'état
où elle se trouvait au moment de la vente. A partir de ce moment, le vendeur ne peut pas
changer son état, sinon sa responsabilité risquera d’être engagée.
Mais beaucoup choses comportent également des éléments accessoires qui sont essentiels
naturellement au fonctionnement et à l’usage de la chose, la non délivrance de ces
accessoires rendent difficile voire impossible de l’utiliser correctement 50 , c’est le cas par
exemple d’achat des Smartphones sans délivrance des chargeurs, un accessoire mais
essentielles.
47 Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 203
48 Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
34
le cas d’inexactitude de la marchandise livrée. Souvent aussi, des documents doivent être
remis avec.
Les accessoires peuvent comprendre également les droits réels et les dettes attachées à la
chose, lorsque la chose est délivrée à l’acquéreur (l’acheteur) ces droits ne sont pas
transférés, si par exemple l’acheteur n’est pas tenu de payer les dettes attachés à la chose car
elles sont à la charge de vendeur51.
5. Dédouanement :
A condition d’offrir une livraison complète, le vendeur n’est pas tenu de livrer la chose si
l’acheteur ne lui en paye pas le prix, sauf délai accordé par le vendeur pour ce paiement. Mais
le vendeur qui a accordé un délai à l’acquéreur peut refuser la délivrance du bien vendu si
depuis la vente, l’acheteur est tombé sous le coup d’une procédure collective, en sorte qu’il
se trouve en danger de perdre le prix, mais seulement si le transfert de propriété à l’acheteur
est survenu, car alors le contrat de vente n’est plus en cours et sa continuation ne peut plus
être imposée.
L’obligation de la garantie.
Garantir, c’est promettre au créancier la possession paisible et utile de la chose qui lui est
transférée. En d’autre termes l’obligation de la garantie se voit comme une obligation de
fournir ou délivré une chose exempt de vices64, L’idée que le débiteur d’une chose reste tenu
de la garantir, une fois la livraison effectuée, a pris historiquement naissance à propos de la
vente, mais cette idée s’applique à tous les contrats à titre onéreux (échange, louage
d’immeuble, partage …etc.), Les contrats à titre gratuits n’emportent pas, au contraire
garantie et la différence s’explique sans peine.
51Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 205
35
La garantie due par le vendeur est double, le vendeur doit d’abord garantir la possession
paisible de la chose vendue (c’est la garantie contre l’éviction). Il doit en outre la garantir
contre les défauts ou vices rédhibitoires de cette chose (ceux qui constituent un défaut). C’est
ce qui découle de l’article 532 du DOC.
Le trouble de fait est celui qui ne résulte pas d’une prétention juridique. Ce sera par exemple,
le fait d’empiété matériellement sur le bien vendu ou le fait pour le vendeur d’un fonds de
commerce de faire concurrence déloyale à l’acquéreur du fonds. En revanche, le trouble de droit
est celui qui dérive d’une prétention juridique 53 élevée sur la chose, c’est le cas que l’on peut
imaginer lorsque le vendeur ou son héritier se prétend usufruitier ou locataire de la chose
vendue.
52 Article 532 du DOC « Le vendeur garantit les vices de la chose qui en diminuent sensiblement la valeur, ou la rendent
impropre à l'usage auquel elle est destinée d'après sa nature ou d'après le contrat. Les défauts qui diminuent légèrement
la valeur ou la jouissance, et ceux tolérés par l'usage, ne donnent pas ouverture à garantie. Le vendeur garantit également
l'existence des qualités par lui déclarées, ou qui ont été stipulées par l'acheteur ». 66 Daniel MAINGUY, contrats
spéciaux, 8ème édition, Dalloz, 2014, Page169
53 Selon le dictionnaire juridique, la prétention juridique : constitue l’objet des demandes auxquelles les parties
engagées dans une procédure judiciaire, sollicitent qu’elles leur soient accordées droit. 68 Article 533 du DOC.
36
Garantie du fait personnel du vendeur La garantie d’éviction implique que le vendeur ne doit
lui-même causé aucun trouble à l’acheteur, qu’il s’agisse de trouble sur la prétention d’aucun
droit 68ou qu’il s’agisse d’un trouble de droit. 54
Le trouble de fait est celui qui ne résulte pas d’une prétention juridique. Ce sera par exemple,
le fait d’empiété matériellement sur le bien vendu ou le fait pour le vendeur d’un fonds de
commerce de faire concurrence déloyale à l’acquéreur du fonds. En revanche, le trouble de droit
est celui qui dérive d’une prétention juridique 55 élevée sur la chose, c’est le cas que l’on peut
imaginer lorsque le vendeur ou son héritier se prétend usufruitier ou locataire de la chose
vendue.
L’arrêt de la cour suprême s’appuie sur deux attendus : Attendu que les demandeurs au pourvoi
soulèvent dans la deuxième partie du premier moyen la violation de l'article 546 du DOC
prétendant que les faits se limitent à ce que l'occupant qui a refusé d'évacuer les lieux n'a pas
déclaré posséder des droits réels grevant la propriété. Par ailleurs, conformément à l'article 546
du DOC, le vendeur n'est obligé à aucune garantie lorsque la prise de possession de l'acheteur
se trouve contrecarrée par l'action d'un tiers qui ne revendique aucun droit réel sur la propriété.
Ainsi lorsque la juridiction a fait endosser la responsabilité d'un tiers aux vendeurs plusieurs
mois après la date de la vente et de la prise de possession du bien vendu, de ce fait la juridiction
a violé la loi et expose son arrêt à la cassation. En effet, attendu que l'action en justice s'est
achevée par la prononciation de l'arrêt attaqué et avait pour but de déclarer les vendeurs
responsables du fait d'autrui conformément à l'article 532 du DOC la juridiction n'a pas pris
soin de préciser la qualité des occupants ni la partie des droits qu'ils soulevaient et sans savoir
si l'occupation du bien constituait effectivement un obstacle à l'exploitation des acheteurs de
leur bien. De ce fait l'arrêt attaqué a violé l'article soulevé est insuffisamment motivé et doit
54Article534 du DOC.
55Selon le dictionnaire juridique, la prétention juridique : constitue l’objet des demandes auxquelles les parties
engagées dans une procédure judiciaire, sollicitent qu’elles leur soient accordées droit.
37
être cassé. Cependant, le trouble provenant d’un tiers et un trouble de droit, si le tiers se prétend
titulaire d’un droit sur la chose, le vendeur doit alors garantir tout au moins lorsque la cause de
l’éviction lui est imputable. C’est ce qui résulte de l’article 534 56 du DOC qui dispose que : le
vendeur est également tenu de droit à garantir l’acquéreur de l’éviction qu’il souffre en vertu
d’un droit subsistant au moment de la vente.
2- L’appel en garantie.
Pour qu’il y ait lieu à garantie autrement dit, pour que le vendeur intervienne en cas de trouble
de jouissance, il faut :
Cela sous-entend qu’un tiers a élevé une prétention juridique contre la chose. Selon l’article 537
du DOC : « l’acheteur, actionné à raison du chose vendu, est tenu, au moment où le demandeur
a produit ses preuves, de dénoncer la demande en éviction à son vendeur ». Il faut donc en
vertu de cet article que le tiers ait réclamé sa chose, voir qu’il ait produit en justice, les preuves
de sa prétention. Dès l’instant où l’acheteur est troublé par la réclamation que fait un tiers d’un
droit sur la chose vendue, il peut appeler son vendeur en garantie, et si le vendeur avait lui-
même acheté l’objet à une autre personne, il appellera son propre vendeur en garantie. Le
procès, finalement se localisera surtout entre le dernier acheteur et le premier vendeur, tous les
anneaux intermédiaires peuvent disparaître. C’est alors le premier vendeur qui doit garantir le
dernier acheteur. Dans tous les cas l’acheteur ne doit pas attendre d’être condamné pour recourir
contre son propre garant, il doit le mettre dans l’affaire incidemment, il le fait entrer dans le
procès notamment en vertu des articles 103 à 108 du code de procédure civile du 28 sept. 1974.
Par contre s’il attend d’être condamné pour demander compte à son vendeur par un procès en
garantie principale, il risque de perdre à cause de la forclusion, qui résulte de l’application de
l’article 537 du D.O.C : « L’acheteur actionné à raison de la chose vendue est tenu, au moment
où le demandeur a produit ses preuves, de dénoncer la demande en éviction à son vendeur. Le
tribunal l’avertit à ce moment qu’en suivant l’action en son propre non personnel, il s’expose à
perdre tout recours son auteur. Si malgré cet avertissement il préfère se défendre directement à
l’action, il perte tout recours contre le vendeur ».
3- La cause de l’éviction
Elle doit être imputable au vendeur L’article 574 du DOC dispose que « Le vendeur même
appelé en cause en temps utile, n’est tenu d’aucune garantie, lorsque l’éviction a lieu par le dol
, ou la faute qui a évincé ce dernier et notamment : lorsque l’acquéreur a laissé accomplir contre
lui une prescription déjà commencée du temps de son auteur ou s’il néglige lui-même
56Article 534 du DOC. « Le vendeur est également tenu de droit à garantir l'acquéreur de l'éviction qu'il
souffre, en vertu d'un droit subsistant au moment de la vente. Il y a éviction : 1° Lorsque l'acquéreur est privé
en tout ou en partie de la possession de la chose ; 2° Lorsqu'il ne réussit pas à en obtenir la possession contre
un tiers détenteur ; 3° Ou, enfin, lorsqu'il est obligé de faire un sacrifice pour la délivrer. »
38
d’accomplir une prescription déjà commencée par ce dernier, lorsque l’éviction se fonde sur un
fait ou une cause personnelle à l’acquéreur ».
L’Arrêt de la Chambre Civile de la Cour Suprême de Rabat N° C280 du 11/5/1965 qui institue
que l'immatriculation d'un immeuble intervenue au nom du vendeur postérieurement à la vente
ne fait pas disparaître l'obligation de garantie dont le vendeur était tenu à l'égard de l'acheteur.
Par suite, et nonobstant les dispositions de l'article 64 du dahir du 12 août 1913 sur
l'immatriculation des immeubles, l'acheteur lésé par cette immatriculation est recevable et
fondé, même en l'absence de dol, à réclamer à son vendeur des dommages-intérêts à raison de
la violation de ses obligations contractuelles.
Le droit positif distingue deux catégories d’éviction. L’éviction totale et l’éviction partielle.
L’éviction totale, dans ce cas l’acheteur a le droit de se faire restituer en vertu de l’article 538
du D.O.C :
Le prix déboursé et les loyaux coûts du contrat ;
Les dépens judiciaires qu’il a engagés pour l’appel en garantie ;
Les dommages qui sont la suite directe de l’éviction ;
Si le vendeur est de mauvaise foi, l’acquéreur a droit à la plus-value, c'est-à-dire à la
différence de prix due à l’érosion monétaire.
L’éviction partielle, si elle n’est pas importante au point de vicier la chose vendue, l’acquéreur
peut à son choix, soit :
Se faire restituer le prix de la partie évincée et maintenir la vente pour le surplus ;
Ou bien demander la résolution de la vente et se faire restituer la totalité du prix si l’éviction est
grave.
5- Garantie contre les vices cachés :
La garantie contre les vices cachés constitue l’une des pièces maîtresses du droit de la vente.
Elle a une portée large et vaut pour les immeubles comme pour les choses mobilières le résultat
et que tout vendeur y est tenu, même un simple particulier.
39
Avec cette garantie, le droit marocain a choisi de protéger l’acheteur plutôt que d’exonérer la
responsabilité du vendeur même lorsque ce dernier n’a commis aucune faute 57. Elle traduit une
exigence de loyauté. Sur le principe d’une telle garantie on peut penser qu’il y a dans la chose
vendue autre chose qu’une existence matérielle, autre chose qu’un droit de propriété, autre
chose que la liberté et l’affranchissement de toute charge, il y a encore des qualités qui la rendent
plus au moins propre au but que l’acheteur s’est proposé.
Il faut souligner que la garantie a pour essence d’être garantie, car elle est le prolongement
naturel de la vente.
La garantie doit être distinguée des services proprement proposés à l’acheteur lorsqu’il s’agit
d’appareil ou d’engins vendus en série, c’est le cas du service après-vente, par lequel est assuré
l’exécution de travaux de réparation nécessité par l’état de la chose qu’elle qu’en soi la cause.
Préventivement l’acquéreur peut aussi contracter un abonnement pour l’entretenir de la chose,
prestation appelée maintenance. Or parce qu’ils font l’objet d’une rémunération particulière,
ces services ne peuvent que s’ajouter aux droits que l’acquéreur tient de la vente. Ils ne doivent
pas chevaucher la garantie qui lui est due en tout état de cause. Même si la distinction ne pose
pas de difficulté dans la pratique des glissements peuvent se produire.
Les vices cachés appelés également vices rédhibitoires sont les défauts qui ne se révèlent pas
au premier examen 58 et qui empêchent d’utiliser convenablement la chose vendue. Par ailleurs
selon, l’article 549 du DOC, le vendeur garantit les vices de la chose qui diminuent à l’usage
auquel elle est destinée d’après sa nature ou d’après le contrat. Brièvement le vice-caché rendre
une chose délivrée impropre à son usage pour l’acheteur 59
Par conséquent Les vices cachés se distinguent ainsi des différences de qualité ou de quantité
avec la chose promise. Ces différences constituent, non pas un vice de la chose livrée mais une
inexécution partielle de l’obligation de délivrance : Si la distinction entre l’inexécution totale
ou partielle de l’obligation de délivrance est théoriquement facile à faire, elle soulève en
pratique de grandes difficultés parce que le vice caché atteint sinon la quantité, du moins la
qualité de la chose vendue. C’est pour pallier ces difficultés que le législateur marocain a prévu,
depuis 1913, en plus de la garantie ordinaire, l’obligation de garantie d’existence de la qualité
déclarée par le vendeur ou stipulées par l’acheteur. La rédaction de l’article 556 du DOC laisse
apparaître en effet qu’il y a rédhibition soit pour cause de vice, soit à raison de l’absence de
certaines qualités expressément stipulées ou requises par l’usage du commerce.
L’arrêt de la Cour de Cassation de Rabat N°3784 du 29/12/2004 confirme cette interprétation
en matière immobilière. En effet, le vendeur est tenu de délivrer le bien vendu conformément
aux caractéristiques convenues dans la promesse de vente et du plan y annexé. C'est à bon droit
que le tribunal de Rabat a ordonné la résiliation du contrat et la restitution du prix, lorsqu'il est
apparu qu'une différence existe entre le terrain visé au contrat de vente et le plan joint à la
promesse.
40
Par ailleurs, l’Arrêt de la Cour d’Appel de Commerce de Fès N°1571 du 20/09/2012, qui a
entériné la décision 1047/5/2010 en première instance du tribunal de commerce de Fès,
instaurant des dommages et intérêt au profit d’un acheteur d’un bien immeuble présentant des
caractéristiques qualitatives différentes aux caractéristiques contenues dans le contrat de vente.
Cet arrêt se base sur les termes de l’article 556 de la DOC 75. Dans le DOC les dispositions
relatives aux vices cachés sont contenues dans les articles 549 à 575. On étudiera les conditions
(a), le domaine (b) et les effets de la garantie des vices cachés (c). Et Les conditions de la
garantie contre les vices cachés
Pour obliger le vendeur à la garantie, le vice de la chose doit présenter quatre caractères
cumulatifs :
Vice rédhibitoire et inhérent à la chose Etre caché.
Inconnu de l’acheteur.
Antérieur à la vente (Antériorité).
Le défaut doit présenter une certaine gravité et constituer un obstacle suffisamment sérieux qui
diminue la valeur de la chose vendue. Il faudra alors évaluer la gravité du vice par rapport à
l’intention de l’acheteur. Autrement dit l’acheteur aurait-il acheté aux prix fixé s’il avait connu
ce vice et ses conséquences. En principe il faut dire que les incidents ou vices mineurs ne portent
pas atteinte à un usage et ne peuvent que diminuer légèrement la valeur d’une chose.
a- Le vice doit être caché (ou occulte ou encore invisible)
Si le vice est apparent, il appartient à l’acheteur de s’en apercevoir. L’art 569 du DOC dispose
que « le vendeur n’est point tenu des vices apparents ».
Pour la jurisprudence, l’apparence d’un vice s’apprécie au regard de l’acheteur en ce sens que
le juge doit se demander si l’acheteur était lui-même capable de découvrir le vice. En
conséquence il y a vice caché par exemple lorsque le vice d’une voiture automobile, apparent
pour un technicien n’apparaît pas à l’acheteur qui ne possède pas les connaissances techniques
suffisantes. En revanche en considère que le vice est apparent lorsqu’un homme d’intelligence
41
75 Article 556 du DOC « Lorsqu'il y a lieu à rédhibition, soit pour causes de vices, soit à raison de l'absence de
certaines qualités, l'acheteur peut poursuivre la résolution de la vente et la restitution du prix. S'il préfère garder
la chose, il n'a droit à aucune diminution de prix. Il a droit aux dommages :
a) Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou l'absence des qualités par lui promises et n'a pas
déclaré qu'il vendait sans garantie : cette connaissance est toujours présumée lorsque le vendeur est un
marchand ou un artisan qui vend les produits de l'art qu'il exerce ;
b) b) Lorsque le vendeur a déclaré que les vices n'existaient pas à moins qu'il ne s'agisse de vices qui ne se
sont révélés qu'après la vente, ou que le vendeur pouvait ignorer de bonne foi ;
c) c) Lorsque les qualités dont l'absence est constatée avaient été expressément stipulées ou étaient requises
par l'usage du commerce. »
moyenne l’aurait découvert en procédant à des vérifications élémentaires. D’une façon
générale, plus le matériel est complexes et moins l’acheteur est compétent, plus la garantie des
vices cachés revêtira d’importance quant à son appréciation 60.
C’est dans ce sens que la cour suprême a décidé le rejet d’une demande en pourvoi contre l'arrêt
attaqué, rendu par la Cour d'appel de Casablanca en date du 11/04/89, le dossier 473/88. Les
défendeurs en pourvoi, les compagnies d'assurance Essaâda, Jadida et Remar, ont présenté une
requête exposant avoir assuré un chargement composé de 12.010 quartiers de viandes d'un poids
de 979.011 tonnes, transportés à bord du navire Tizi Ntest à destination du port d'Agadir. Qu'à
l'arrivée, des manquants et des avaries ont été constatés par les experts Corcos et Shmareff,
ainsi que par les exposantes, qui se sont subrogées à leur assuré de plein droit, conformément
aux dispositions de l'article 367 du Code de commerce maritime. Sollicitant de condamner les
défenderesses au paiement solidaire de la somme de 893.435.26 DH, assortie des intérêts
légaux. Le tribunal a jugé conformément à la demande, confirmé en appel. La cour suprême,
dans son arrêt N°M5124 du 29 juillet 1998, estime que le certificat de constat établissant la
navigabilité du navire est une simple présomption susceptible de la preuve du contraire, auquel
ne peut se substituer le rapport de mer rédigé après le départ. Ecarter le rapport de l'expert entre
dans le cadre du pouvoir discrétionnaire du tribunal à apprécier les preuves. L'exemption légale
de responsabilité s'applique dans les cas nés des vices cachés, indécelables même en cas
d'examen approfondi. La motivation relative à la protestation objet de l'article 262 du Code de
commerce maritime, pour être générale, n'en conserve pas moins tous ses effets. Il en résulte
qu'il suffit de mentionner que la marchandise a subi des dommages. a- Le vice doit être
inconnu :
L’acheteur Pour que la garantie du vendeur puisse entrer en jeu, il ne suffit pas que le vice ait
été caché, il faut encore qu’en fait l’acheteur ne l’ait pas découvert et qu’il ne l’ait pas connu
au moment de la vente. En effet si l’acheteur avait découvert le vice caché et acheté malgré
tout, il a accepté d’acheter la chose atteinte de vice puisqu’il connaissait l’existence de celui-ci.
C’est pour cela que l’article 569 du DOC affirme que le vendeur n’est pas tenu des vices dont
l’acheteur a connaissance ou qu’il aurait pu facilement connaître. C’est connaissance des vices
par l’acheteur sera souvent établie par le prix qui a été stipulé, prix dont le moment réduit ne
peut s’expliquer que par le fait que l’objet vendu était un objet atteint d’un vice.
60 Daniel MAINGUY, contrats spéciaux, 8ème édition, Dalloz, 2014, Page178 et 179
42
Tandis que la connaissance du vice par l’acheteur exclue la responsabilité de vendeur, en
revanche la bonne foi du vendeur n’influe pas sur la nature du vice, que le vendeur ait connu
l’existence du vice ou qu’il l’ait ignoré, ce vice n’en est moins un vice donnant lieu à garantie.
Le vice doit être antérieur à la vente ou concomitant. Il est évident que si la chose n’est pas
atteinte du vice au moment de la vente, l’acheteur ne peut pas demander garantie – la mesure
de l’antériorité ne doit pas toujours être faite par référence à la date de la vente61. Le véritable
critère de référence réside dans le transfert des risques. L’essentiel est que l’antériorité puisse
être établie, cela relève de l’appréciation du juge, la charge de la preuve incombe à l’acheteur,
la garantie des vices et une garantie légale.
Lorsque le vice présente les quatre caractères indiqués en haut, il ouvre droit à la garantie,
mais il faut que la vente envisagée ne soit pas l’une de celles qui se trouvent exceptionnellement
exclues de la garantie contre les vices cachés. En effet, les exclusions peuvent résulter, soit de
la loi soit de la convention.
Exclusion de la loi : les ventes faites par l’autorité de justice. L’action rédhibitoire n’a
pas lieu dans les ventes faites par autorités de justice 62.
En dépit de la formule très large de cet article il faut entendre par là les ventes qui sont
obligatoirement faite par autorité de justice, à savoir, les ventes sur saisies et les ventes de biens
de mineurs non émancipés et de majeurs en tutelle (art 159 du code de statut personnel). Au
contraire, la garantie demeure en ce qui concerne les ventes pour lesquelles le recours à la justice
est simplement facultatif. Les motifs de l’exception légale des ventes judiciaires sont d’une part,
la large possibilité donnée à ces ventes en second lieu, l’intérêt des créanciers qui comptent sur
le prix pour être payés.
Les modifications conventionnelles : Le principe de la liberté des conventions posé
par l’article 230 du DOC permet de conclure à la validité des aménagements
conventionnels de la garantie.
Les conventions contenant des clauses aggravantes de la garantie : La validité de ces clauses
n’est pas douteuse, il est possible de rencontrer des cas où le vendeur ne garantit pas seulement
l’absence de vices caches mais il garantit en outre le bon fonctionnement la chose vendue
pendant un certain temps et cela l’oblige dans les limites de la convention à procéder pendant
ce délai aux réparations que nécessite le bon fonctionnement de la chose.
43
Les conventions restreignant ou excluent la garantie : L’article 571 du DOC dispose
que « le vendeur ne répond pas des vices de la chose ou de l’absence des qualités
requises : - s’il les a déclarés. - s’il a stipulé qu’il ne serait tenu d’aucune garantie
». Cette règle est très pratique dans la vente des marchandises d’occasion (deuxième
main).
Le vendeur peut donc s’exonérer de la garantie légale qui pèse sur lui en vertu de l’article 549
à condition que les vices n’aient pas été connus du vendeur, car on ne peut se prémunir contre
les conséquences de sa mauvaise foi. En effet, les clauses limitatives de responsabilité
n’exonèrent pas le vendeur de mauvaise foi de sa responsabilité contractuelle à raison des vices
de la chose vendue ou à l’absence de qualité promises. L’arrêt de la chambre civile de la Cours
d’Appel de Casablanca N°833/1 du 13/02/2008 illustre bien la notion de la clause d'exonération
de responsabilité du vendeur en matière de vices cachés.
L’arrêt en question stipule que l'acheteur ayant déclarée dans le contrat de vente immobilière
avoir visité l'immeuble et l'avoir accepté dans l'état où il se trouvait au moment de la vente, tout
en s'interdisant d'intenter une action en dédommagement ou en réduction du prix, ne peut agir
à l'encontre du vendeur en garantie sauf à rapporter la preuve de sa mauvaise foi.
Si l’acheteur préfère garder la chose, il n’a droit à aucune diminution des prix (action
estimatoire)79. (Art 556 du DOC). Enfin, pour la vente des choses fongibles, l’acheteur,
conformément à l’article 557 du DOC, a le droit de substitution des choses fongibles avec
possibilité d’une action en réparation.
L’option l’action rédhibitoire et la possibilité de garder la chose sans aucune diminution de prix
Si l’acheteur préfère garder la chose atteinte d’une vie rédhibitoire ou manquante de ses
qualités, il n’a droit à aucune diminution de prix 63.
63Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3 août
2016, page 251
44
Substitution de la chose vendue C’est le cas spécifique de la vente des choses fongible. En
effet, l’article 557 du DOC stipule que « …Lorsque la vente a pour objet des choses
fongibles, le vendeur ne peut exiger que la délivrance d’une quantité de choses de la même
espèce, exemptes des défauts constatés, sauf son recours pour les dommages si le cas y
échu ».
En l’espèce, l’Arrêt de la Cour de Cassation de Rabat N°2007/1/3/16, 28 octobre 2009 qui a
cassé la décision de la Cour d’Appel Commerciale de Casa qui a annulé le jugement en première
instance édictant la résolution du contrat et des dommages et intérêts au profit d’un acheteur
d’une machine de conditionnement de blé défectueuse et ne présentant pas les qualités requise
objet du contrat de vente. La CC revient sur le principe de vente de choses fongible et explique
les choses fongibles sont celles qui sont remplaçables et qui s’évaluent en fonction de leur
quantité, poids (exemple : le blé). Dans ce cas, il n’y a pas lieu à résolution et l’acheteur doit
être contraint de délivrer la chose vendue exempte de défauts, lorsque la vente a pour objet des
choses fongibles. Cependant, la CC statue que la machine de conditionnement du blé
79 Idem page9
défectueuse n’est pas une chose fongible et par conséquent les justificatifs de la cours d’appel
sont infondés.
L’action en dommages intérêts L’acheteur dont la chose est affectée d’un vice caché peut ne
pas se contenter de la résolution de la vente. En effet, du fait de l’existence du vice, l’acheteur
a pu éprouver un préjudice supplémentaire que ne répare entièrement la restitution du prix. Il
est ainsi par exemple si le vice a pour conséquence a résolution de la vente d’une chose dont la
cher. On peut également imaginer que le vice a été à l’origine d’un accident qui a causé un
préjudice à l’acheteur. Par application de l'article 556 du Code des obligations et contrats,
l'acheteur qui n'exerce pas l'action rédhibitoire en vue de la résolution de la vente peut
néanmoins obtenir des dommages et intérêts en réparation du préjudice qu'il a subi par la faute
du vendeur. Les rédacteurs du DOC ont estimé qu’en vertu de l’article 556 l’acheteur a droit
aux dommages intérêt dans trois cas d’espèces :
Premier cas :
Lorsque le vendeur connaissait les vices de la chose ou l’absence de qualités par lui promises
et n’a pas déclaré qu’il vendait sans garantie : cette connaissance est toujours présumée, lorsque
le vendeur est un marchand.
L’action en dommages intérêts est facilitée pour l’acheteur lorsque le vendeur est un
professionnel. La loi considère ce dernier comme étant automatiquement de mauvaise foi parce
qu’il aurait dû connaître le vice de la chose vendue. La jurisprudence marocaine, notamment
l’Arrêt de la Cour d’Appel de commerce de Fès N°534 du 02/04/2009, confirme ce constat. En
effet, l’arrêt en question lie le professionnalisme du vendeur à l’obligation de connaissance des
défauts (absence de qualité) des choses vendues surtout face à un consommateur supposé
45
profane. Cet état des lieux procure le droit de dommage et intérêt au profit du consommateur.
En outre, dans une affaire opposant la société internationale Chanel et un commerçant marocain
ayant mis sur le marché une imitation de la marque "CH. 5 Eau de toilette Paris". Le TPI de
Casa, à travers le jugement N° 1513 du 05/05/1986 ; a déclaré que le commerçant professionnel
et son fournisseur doivent connaître les produits qu'ils mettent en vente et ne peuvent être
considérés comme étant de bonne foi au seul motif qu'ils ne sont pas les fabricants ou les
importateurs du produit d'imitation, alors surtout qu'ils ne peuvent ignorer, en raison de la
différence de prix entre les deux produits, qu'il ne peut s'agir du véritable produit Chanel. Tous
deux sont solidairement responsables du préjudice causé au propriétaire de la marque
authentique, conformément à l'article 99 du DOC.
Aussi, Les clauses limitatives de responsabilité n'exonèrent pas le vendeur de mauvaise foi de
sa responsabilité contractuelle à raison des vices de la chose vendue ou de l'absence des qualités
promises. L'existence d'une telle clause dans un contrat portant vente d'une voiture d'occasion,
conclu entre un commerçant en automobiles et un particulier, ne met pas obstacle à la
condamnation de ce vendeur à des dommages et intérêts, lorsque sa mauvaise foi résulte des
constatations des juges du fait. Tel est le constat que dresse l’Arrêt de la Cour Suprême N° C73
du 17/1/1962 qui opposait un acheteur d’une voiture d’occasion et la société Auto marocaine.
Cet arrêt met l’accent sur le triple nécessité pour les tribunaux, de protéger les acquéreurs d'une
voiture d'occasion contre les artifices ou manouvres déloyales, de renforcer cette protection
lorsque, comme en l'espèce, l'achat d’un particulier en face d'un professionnel, et enfin, de
mettre un frein aux exigences inconsidérées des acquéreurs. Toutefois, on peut s’interroger sur
la sévérité de cette position surtout lorsque la vente intervient entre deux professionnels.
Deuxième cas :
Lorsque le vendeur a déclaré que les défauts n’existent pas à moins qu’il ne s’agisse de vices
qui ne sont révèles qu’après la vente, ou que le vendeur pouvait ignorer de bonne foi64.
Troisième cas :
Lorsque les qualités dont l’absence est constatée avaient été expressément stipulés ou étaient
requises par l’usage du commerce. L’action en dommages intérêts peut dans ce cas résulter de
l’absence de conformité par rapport à ce qui a été expressément convenu entre l’acheteur et le
vendeur ou tout simplement si la non-conformité de la chose et imputable à l’absence de qualité
requises par l’usage du commerce. Concernant les délais dans l’acheteur doit agir en garantie,
le législateur a prévu les dispositions suivantes : - Délais d’action : l’article 573 du D.O.C
dispose que toute action résultant de vices rédhibitoires, ou du défaut des qualités promises,
doit être intentée à peine de déchéance :
Pour les choses immobilières dans les 365 jours après délivrance. En effet, la décision Cour de
Cassation de Rabat N° 631 du 18/04/1984, relative à l’'action intentée par l'acquéreur d'un bien
immobilier pour défaut d’alimentation en électricité par le vendeur au mépris des termes du
contrat. Cette action a été considérée par la cours de cassation de Rabat résultant d'un défaut de
46
qualité promise. L'action devant être intentée dans les 365 jours après la délivrance, l'acheteur
se trouve déchu de cette action s'il ne l'a exercée que cinq ans après l'acquisition de son lot.
Pour les choses mobilières et pour les animaux dans les 30 jours après la délivrance pourvu
qu’il ait été donné au vendeur l’avis dont il est parlé à l’article 553 (notification des vices au
vendeur aussitôt après leur découverte). - Délai de notification : l’avis en question consiste en
la notification immédiate au vendeur de tout défaut constaté par l’acheteur après examen de
l’état de la chose vendue aussitôt reçue. Le législateur a fixé un délai de 7 jours après réception
pour qu’il déclare le défaut constaté en matière de meubles inanimés, il s’agit du délai
d’information prévu par l’art 553.Cet article 553 décide que les vices de la chose vendue, qui
ne sont reconnaissable par un examen ordinaire doivent être notifiés aussitôt après leur
découverte. Les délais de forclusion prévus aux articles 573 sont des délais impératifs et la
jurisprudence est constatée en la matière.
Le vendeur a d'autres obligations, qu’on peut qualifier d’accessoires, qui sont l'obligation
d'information et devoir de conseil (A) qui émanent du grand devoir de loyauté, ces obligations
se caractérisent par le fait qu'elles s'étendent de la période précontractuelle et même de la
période d'exécution du contrat.
On ajoute également l’obligation de la sécurité qui a été introduite par le législateur dans le code
de la protection de consommateur (B).
« Emptor debet esse curiosus » : signifie qu’auparavant, on estimait au contraire que l’acheteur
de s’informer sur la chose à vendre (l’acheteur doit être curieux). Aujourd’hui, le législateur
estime que le vendeur soit tenu de (commerçant) d’informer l’acheteur par les caractéristiques
de produit, son mode d’emploi…etc.
a- Devoir de l’information
Informer une personne signifie avertir, instruire, mettre cette personne au courant d’une
information. Cette dernière est liée d’une manière juridique aux actes dans lesquelles une des
parties du contrat, ignore l’environnement dans lequel elle va éventuellement s’engager.
65Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 209
47
En réalité, personne ne peut maitriser toutes les matières, et fréquemment on se trouve devant
une nécessité qui nous oblige à contracter sans obtenir des informations suffisantes, détails à
l’appui, la portée de l’acte pour lequel on s’engage, ce qui va frapper de plein fouet, les positions
d’équilibre, que nous estimons avoir dans une. Relation contractuelle.
Le vendeur, même non professionnel est obligé d’informer l’acquéreur sur la chose vendue et
lui communiquer les informations utiles dont il dispose. Dans les ventes mobilières, cette
obligation pèse surtout sur le fabricant et le vendeur professionnel 66
Le terme obligation d’information a été utilisé pour la première fois, par le professeur Juglar.
Ce dernier a été estimé que dans les relations contractuelles existe toujours une obligation
morale qui pèse sur la partie en position de force, afin d’éclairer l’autre partie sur les éléments 67.
Ghestin, quant à lui, a lié l’existence de cette obligation à la présence d’une loi, ou d’une clause
conventionnelle, ce qui a limité son effet à l’existence.
Au Maroc, la place donnée à l’obligation d’information reste limitée, compte tenu de son
importance estimée, et sa présence sporadique est assez éparse entre plusieurs lois spéciales (loi
31- ¬08 sur la protection du consommateur, la loi 06¬-99. Sur la liberté des prix et de la
concurrence, la loi 13-83, la loi 28-07, la loi 24-09 sur la sécurité des produits et services, etc.).
Cette obligation n’est pas expressément reconnue en droit civil marocaine aucun cas ne fait
office pour le moment de jurisprudence en la matière au Maroc.
Aussi, aux termes, par exemple, de la loi 24-09 et de son décret d’application, les producteurs
et les importateurs de produits sont légalement tenus, sous peine de sanction, de fournir aux
utilisateurs les informations utiles qui leur permettent d’évaluer les risques et de s’en prémunir,
de prendre les mesures pour se tenir informés des risques que les produits peuvent présenter et
d’engager les actions nécessaires pour les maîtriser (retrait, mise en garde des
consommateurs…). Ils sont tenus en outre, d’informer immédiatement l’administration s’ils
viennent à savoir ou devaient savoir qu’un produit mis à disposition sur le marché ne répond
pas aux exigences de sécurité et de collaborer enfin avec l’administration afin de maîtriser les
risques que présentent les produits mis à disposition.
66Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 209
67 Pr Mohamed JABER, https://www.marocdroit.com/L-obligation-d-information.a3518.htm , 16 juin 2013
48
Le fabricant ou le vendeur doit en livrant la chose donner à l’acquéreur les informations relatives
à la chose vendue. Ils doivent décrire le produit, indiquer sa modalité d’utilisation et donner les
mises en garde nécessaires. L’obligation d’information et de mise en garde est particulièrement
présentée lorsqu’il s’agit de produits nouveaux ou de chose dangereuse et que le vendeur est un
professionnel et l’acquéreur un profane. Le produit qui réunit le plus souvent le caractère de
danger et celui de nouveauté est le médicament. Quant à la chose dangereuse, le vendeur doit
prendre plusieurs précautions non seulement un emballage solide mais une mise en garde. Cette
obligation est moins étendue lorsque la chose est dangereuse mais que l’acquéreur est un
profane.
Loi n°13-83 relative à la répression des fraudes sur les marchandises, promulguée par
dahir n°1-83-108 du 9 moharrem 1405 (5 octobre 1984)
La loi 28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires et ses décrets
d’application
La loi n°24-09 relative à la sécurité des produits et des services et complétant le dahir
du 9 ramadan 1331 (12 août 1913) formant code des obligations et des contrats,
promulguée par le dahir n°1-11-140 du 16 ramadan 1432 (17 aout 2011) A noter que
cette obligation vient élargir l’obligation de délivrance déjà traité et elle permet aussi
Quant aux conditions de vente : conformément à la loi 31-08 et son décret d’application, le
vendeur doit également donner toutes les informations sures : les modalités de paiement (arrhes
ou acomptes), les délais de paiement ; le cas échéant le vendeur doit délivrer une facture,
quittance, ticket suivant les dispositions fiscales en vigueur, les délais de livraison, les
conditions de résolution ou de reconduction du contrat.
49
Il faut signaler que La publicité « mensongère » n’avait pas la même dénomination dans les lois
antérieures. Certains parlent même d’une escroquerie embellit, qui a, semble-t-il, les mêmes
effets sur la victime, à savoir, l’induire en erreur85, sous quelque forme que ce soit. Lorsque
cela porte sur un ou plusieurs des éléments intrinsèques des produits. Ces derniers peuvent être
: l’existence, la nature, la composition, les qualités substantielles, la teneur en principes utiles,
l’espèce, l’origine, la qualité, le mode et la date de fabrication, les propriétés, la date de
péremption, le prix ou le tarif et les conditions de vente des produits objets de la publicité, etc.
A noter que la question de la publicité mensongère était cadrée par l’article 10 de la loi 13-83
qui a été abrogé au profit de la loi 31-08 dans son article 21. Le risque d’interprétation sera
l’élément déclencheur de la condamnation, ce risque se manifeste sur les bases de la
psychologie du consommateur.
b- Devoir de conseil :
Ici il ne s'agit plus seulement de curiosité de la part de l'acheteur, il s'agit de savoir si l'acheteur s'est
renseigné sur l'intérêt que présentait l'achat à l'acheteur (c'est ce qu'on appelle le devoir de mis en
garde). Actuellement, il existe un débat portant sur le devoir de conseil du banquier (est ce qu'il a dit
au client de prendre une assurance décès pour garantir le crédit). Dans ce cadre, la délivrance d'une
mauvaise information, en matière de crédit, peut être éminemment préjudiciable. Même en dehors
de l'information légalement exigée. On note toutefois que l'information n'est pas imposée dans tous
les cas. Si le client est lui-même un professionnel averti, il lui sera plus difficile de reprocher à la banque
d'avoir manqué à son obligation d'information que si c'est un amateur68.
85Article 21,alinéa 1 de la loi 31-08 dispose « Sans préjudice des dispositions des articles 2 et 67 de la loi
n° 77-03 relative à la communication audiovisuelle, est interdite toute publicité comportant, sous
quelque forme que ce soit, des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire
en erreur »
B- L’obligation de sécurité.
L'obligation de sécurité incombant au vendeur a fini par être reconnue, au Maroc, en matière de
vente par la loi de protection du consommateur 31-08, la loi 24-08 relative à la sécurité des
produits et des services, modifiant le DOC marocain ou encore la loi 28-07 relative à la sécurité
sanitaire des produits alimentaires. Ces obligations concernent la responsabilité du fait des
produits défectueux. Dès lors, le principe de l'obligation de sécurité est posé : « Le producteur,
68 Ayoub BERDAI, le cadre juridique de crédit bancaire, mémoire, université hassan2 Casablanca, 2015, page21
50
le fabriquant ou le vendeur est responsable du dommage causé par un défaut de son
produit, qu'il soit ou non lié par un contrat avec la victime88 ».
Seul le défaut de sécurité suffit à fonder la responsabilité du vendeur ou du fabricant. Cette
obligation se compose de deux principaux types de sécurité :
La sécurité générale des produits impliquant la sécurité physique des
consommateurs. Cette obligation est cadrée par la loi n°24-09 relative à la sécurité des
produits et des services et complétant le dahir du 9 ramadan 1331 (12 août 1913)
formant code des obligations et des contrats, promulguée par le dahir n°1-11-140 du 16
ramadan 1432 (17 aout 2011) et son décret d’application89 ;
Depuis l’entrée en vigueur de la loi 24-09 pèse sur les producteurs et les importateurs
de produits ont une obligation générale de sécurité qui vient s’ajouter à l’obligation
générale d’information des consommateurs déjà traitée. L’obligation consiste à ne
mettre à disposition sur le marché que des produits ou des services sûrs.
Selon la loi en question, est considéré sûr le produit qui, dans des conditions d’utilisation
normales ou raisonnablement prévisibles y compris de durée, d’installation et de besoin
d’entretien, ne présente aucun risque ou seulement des risques réduits compatibles avec
l’utilisation du produit et considérés comme acceptables dans le respect d’un niveau élevé de
protection de la santé et la sécurité des personnes, des animaux domestiques des biens ou de
l’environnement. Un produit est considéré comme sûr quand il est conforme aux exigences de
69 Finance news, Entretien : «La loi 28-07 institue l'obligation d'établir la traçabilité»
https://www.maghress.com/fr/financesnews/16811, 7,10,-2011
51
Section2 : Les Obligations de l'acheteur
Le paiement du prix est la principale obligation de l’acheteur. Celui-ci doit payer, non seulement
le prix principal mais aussi les frais accessoires selon les dispositions prévues au contrat.
Si la vente est faite avec emballages perdues, la valeur de ceux-ci est généralement incluse dans
le prix.
Il faut signaler que L’acheteur peut refuser de payer le prix de la chose lorsque le vendeur ne
délivre pas la chose et qui n’exécute pas ses propres obligations 70
Les modalités du paiement en fixent le moment (1), le lieu (2) et les modes de preuve (3) ;
lorsque la vente a pour objet un immeuble hypothéqué, la pratique notariale a inventé un régime
original.
1. Epoque du paiement :
En principe, le paiement se fait au comptant (a), sauf règle légale, usage ou convention contraire
(b)71.
Le contrat peut prévoir une réduction de prix au profit de l’acheteur qui paie au comptant. Dès
avant la livraison, l’acheteur peut avoir à verses des arrhes qui constituent un acompte sur le
prix. a- Paiement au comptant :
Lorsque le paiement est fait au comptant, l’acquéreur doit remettre les instruments du paiement
au moment où il prend livraison de la chose.
A ce moment l’acheteur peut refuser le paiement de prix, lorsque le vendeur se délivre par la
chose72, il s’agit ici d’une inexécution bilatérale de contrat.
70 Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3 août
2016, page 278
71 Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
52
a- Paiement dans le cas de convention contraire.
Lorsque le contrat prévoit que le paiement s’effectue par tranche, c’est-à-dire l’acheteur ne paie
par la totalité du prix au moment de la conclusion de contrat ou dès qu’il retire la chose
vendue73, comme le cas d’une vente par abonnement74, 2. Garantie du vendeur non payé :
Le droit civil confère un certain nombre de garanties au vendeur qui n’est pas payé : a.
Il peut refuser de livrer la chose lorsque l’acheteur ne paie pas le prix.
b. le vendeur a le droit de revendiquer la chose déjà délivré dans un bref délai
Quand Le défaut de retirement de la chose par l’acheteur entraine la résolution de plein droit de
la vente. Cette résolution appelle les observations suivantes97 :
Le vendeur est dispensé de mettre en demeure l’acquéreur de retirer la chose.
Il ne peut invoquer la résolution de la vente qu’autant qu’il n’y a pas expressément
renoncé.
Le vendeur peut faire constater la résolution de la vente après l’expiration du
terme convenu pour le retirement.
Il est loisible aux parties de fixer un terme pour la résolution de plein droit du
contrat de vente.
L’exécution de la vente peut néanmoins être exigée par le vendeur et en tout état de cause, le
vendeur qui a subi un préjudice peut aussi demander des dommages et intérêts ; Les dommages
et intérêts se calculent au jour de l’expiration du terme convenu pour le retirement. 1-Remise
par l’acquéreur des documents requis :
Lorsqu’une personne vend un lot de copropriété (appartement, cave, parking…) ou des chose
mobiles (voiture, machines), il doit remettre de nombreux documents concernant la chose
vendue Auparavant, les documents devaient être remis sous format de documents papier.
Désormais, la remise de ces documents est simplifiée elle peut être réalisée sous forme
dématérialisée
Lorsque la vente stipule que la livraison se fera contre remise par l’acheteur de documents
déterminés, par conséquent la chose ne peut pas livrée sans transmettre ses docs à l’acquéreur 75,
Si la chose est transmise sans documents constitue un empêchement à l’exercice de droit de
jouissance sur le chose livré.
2-Paiement du prix contre livraison :
73Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 279
74 Vente par abonnement : Dans la vente à abonnement, généralement précédée d’un contrat-cadre, le prix
forfaitaire est souvent payé en plusieurs fois. La facture adressée périodiquement à l’abonné, indiquant la
quantité consommée et le prix facturé, bénéficie d’une présomption d’exactitude, qu’il appartient au client
de renverser par la preuve contraire. 97 Cours de contrats spéciaux
75 Cours de contrats spéciaux.
53
Est un système de paiement où l'encaissement est effectué à la livraison de la marchandise. Le
montant dû est ensuite versé au vendeur. En principe l’acheteur ne peut pas obtenir livraison
s’il n’a pas payé le prix.
3-Vérification du dédouanement :
L’acheteur qui reçoit une marchandise provenant de l’étranger doit vérifier que celle-ci a été
effectivement dédouanée76. Sauf stipulation contraire dans le contrat stipulant que l’acheteur
est tenu de dédouaner la marchandise.
4-Contrôle de la conformité de la chose vendue :
Rappelons que Le vendeur est tenu d’une obligation de livrer un bien conforme au contrat et
également de répondre en cas de défaut de conformité existant au moment de la vente, du
transfert de propriété.
Le défaut de conformité tient à tout défaut de concordance entre la chose livrée et la commande
ou les promesses publicitaires du vendeur… En dehors de ces références conventionnelles et
sauf stipulation contraire, le défaut de conformité s’apprécie en fonction de la destination de la
chose. Constitue par exemple, un défaut de conformité :
Chose impropre à l'usage habituellement attendu d'un bien semblable (par exemple,
produit habituellement prévu pour fonctionner sans fil sur batterie qui doit finalement
être branché sur secteur)
Bien qui ne correspond pas à la description donnée par le vendeur même s'il fonctionne
parfaitement (par exemple, la couleur ne correspond pas au modèle présenté)
Bien qui ne possède pas les qualités annoncées par le vendeur ou convenues avec vous
(par exemple, une hotte aspirante présentée comme particulièrement silencieuse
s’avérant bruyante).
Bien qui présente un défaut de fabrication, une imperfection, un mauvais assemblage
Installation qui n'a pas été faite correctement par le vendeur ou manuel d'installation
incomplet ou incompréhensible vous empêchant de monter l'appareil convenablement
Action pour défaut de conformité :
54
Si l’acheteur a constaté un défaut de conformité, il est tenu de l’invoqué contre son vendeur et
se transmet avec la chose livrée.
Si L’acheteur a accepté au début les défauts de la chose, donc il n’a pas le droit de revendiquer
la garantie sur la chose. Aucun délai n’étant imposé par la loi sous peine de forclusion pour agir
en défaut de conformité, le délai pour agir est celui de la prescription de droit commun100.
L’acheteur doit prendre livraison de la chose dans le lieu et à la date fixé par le contrat 101; il ne
peut s’y refuser si la chose est conforme au contrat, à défaut d’usage ou convention il est tenu
de retirement immédiat de la chose au moment de la conclusion de contrat. Ce qui présente un
intérêt particulier en matière mobilière où cette obligation porte le nom de retirement 77.
L’acheteur doit prendre livraison de la chose dans le lieu et à la date fixé par le contrat103; il ne
peut s’y refuser si la chose est conforme au contrat, à défaut d’usage ou convention il est tenu
de retirement immédiat de la chose au moment de la conclusion de contrat. Ce qui présente un
intérêt particulier en matière mobilière où cette obligation porte le nom de retirement 78.
77Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 284 103 Article 580 du DOC.
78Philippe MALAURIE et Laurent AYNÈS et Pierre-Yves GAUTIER, DROIT DES CONTRATS SPÉCIAUX, LGDG, 8e édition, au 3
août 2016, page 284
55
Quelles sont alors les possibilités de réparations et d’actions s’offrant à Malika ?
Tout d’abord on doit déterminer le type du contrat puis analyser le problème exposé à Malika.
A) Le type du contrat.
Le contrat conclu par Malika est le contrat de vente commerciale car il constitue un acte de
commerce. Et cela paraît clairement à travers divers indices (la commande de montre, l’origine
de son magasin : c’est une boutique où s’effectue l’opération de vente et d’achat d’une
marchandise quelconque…etc.). La vente est un contrat consensuel, elle est parfaite entre les
partie dès lors qu’il y a accord sur la chose et sur le prix.
L’article 478 du DOC stipule que « la vente est un contrat par lequel l’une des parties transmet
la propriété d’une chose ou d’un droit à l’autre contractant, contre un prix que ce dernier
s’oblige à payer », l’article 488 du DOC ajoute « la vente est parfaite entre les parties, dès qu’il
y a consentement des contractants, l’un pour vendre, l’autre pour acheter, et qu’ils sont
d’accords sur la chose, sur le prix et sur les autres clauses du contrat ». Cela veut dire que la
vente est le contrat par laquelle le vendeur (X) transfert la propriété d'une chose (la
commande des montres) à l’acheteur(Malika) qui s'oblige à le payer.
Une fois la chose vendue est transmise, Malika trouve que la marchandise n’est pas celle
commandée et attendue : ; constat permettant d’envisager la mise en œuvre de la garantie
de délivrance conforme (1) pour obtenir réparation (2).
Conformément à l’article 498 du D.O.C le vendeur a deux obligations principales : la 1ère est
celle de délivrer la chose vendue, la 2ème celle de la garantie.
Le vendeur doit livrer une chose conforme pour la quantité et la qualité à la convention.
L’article 512 stipule que « la chose doit être délivrée dans l’état où elle se trouvait au moment
de la vente », ce qui revient à dire que le vendeur ne peut pas modifier l’état de la chose
vendue.
S’agissant de la quantité, les usages déterminent valablement la valeur des unités employées
(tonne, tonneau, baril,). Concernant la qualité, en principe le vendeur n’est tenu que de livrer
une qualité loyale, et conforme à ce qui a été convenue au moment de la conclusion du
contrat. Sauf si le contrat est plus précis.
56
La non-conformité au contrat caractérise un défaut de délivrance affectant l’un des éléments
caractéristiques du bien ici toutes les montres étant en argent, au lieu de 60 en or rose et 40
en argent.
A) conformité matérielle :
Refuser de payer le prix tant que la livraison n’est pas faite régulièrement, à moins qu’il ne se
soit engagé à payer le prix d’avance ;
57
et les règles de compétence en cas de litige éventuel (III). Comme certains aspects sont
communs aux deux contrats, nous ne distinguerons que ponctuellement la commande
auprès d’« Infotech » et la commande auprès de « Flashdiscount ».
I- La validité des contrats
Afin d’apprécier la validité des contrats litigieux, il convient au préalable de préciser que les
dispositions du Code de la consommation relative à la vente à distance (article L. 120-20 et
s.) et notamment le droit de rétractation ne concernent que les relations entre un
professionnel et un non-professionnel. Elles ne sauraient donc être valablement invoquées
en l’espèce, s’agissant de contrats de vente à distance entre des entreprises contractant
pour les besoins de leur activité.
En revanche nous allons voir que les sociétés Infotech et Flashdiscount sont des
cybervendeurs, ce qui exige au préalable de mobiliser le droit commun du contrat conclu
sous forme électronique qui s’applique même en cas d’acheteur professionnel. En effet, le
choix de la transposition de la directive européenne dans le Code civil est significatif du
caractère de droit commun de cette réglementation (A), même si elle présente certaines
particularités. Nous verrons ensuite les voies du droit des contrats qui jouent
indépendamment de la forme électronique (B).
A- Le droit du contrat conclu sous forme électronique
Les commandes passées par Internet par la société Eurobéton exigent de vérifier leur
conformité au processus de contractualisation du contrat électronique prévu aux articles
65_5 et suivants du DOC et la loi 05.53 relative à l’échange électronique des données
juridique Il s’effectue en deux étapes permettant ainsi d’éviter dans une large mesure les
conséquences de mauvaises manipulations des internautes. La première étape du
processus de contractualisation exige du cybervendeur qu’il offre la possibilité au
consommateur de vérifier le détail de sa commande ainsi que son prix total et de corriger
d’éventuelles erreurs (article 1369-5 du Code civil). Lors de la deuxième étape, l’internaute
doit confirmer sa commande pour exprimer son acceptation et valider par conséquent sa
transaction.
En l’espèce, s’agissant de la commande avec Infotech, il semble qu’il n’y ait eu qu’un clic.
Quant à la commande auprès de Flashdiscount, rien ne nous est précisé. Il existe donc
un doute quant au respect de cette procédure par double clic.
Or, en vertu de l’article 1369-6 du code civil, il ne peut être dérogé à ce processus de
contractualisation par “double clic” que pour les contrats conclus exclusivement par
échange de courriers électroniques.
58
En l’espèce, tel n’est pas le cas, car le courriel de la société Eurobéton n’intervient que pour
demander l’annulation : il n’y a pas eu échange de courriers électroniques.
Il est donc possible pour la société Eurobéton de contester la formation même du contrat
eu égard au manquement à la procédure de contractualisation par voie électronique. Cet
argument peut être conforté par une analyse sur le terrain du droit classique de la
formation des contrats.
B- Les conditions de formation du contrat
En l’espèce, la société Infotech a mentionné sur son site que « la vente ne sera
acquise qu’après confirmation expresse du distributeur de la commande
de
L’acheteur ». Il s’agit ici d’une réserve subjective qui dépend de la volonté du distributeur
: en d’autres termes, il ne s’agit pas d’une offre véritable mais plutôt d’une invitation à
entrer en pourparlers. Un tel argument ne vaut pas pour la commande auprès de
Flashdiscount car cette fois il ne semble pas qu’il y ait eu de réserves.
Rappelons que depuis trente ans (Com. 7 janv. 1981), il est enseigné que le contrat
conclu à distance se forme du jour de l'expédition de l'acceptation. Est ainsi consacrée la
théorie dite de l'émission au détriment de la théorie de la réception bien que cette
question partage encore la doctrine. Les enjeux pratiques sont de taille, notamment au
regard du droit à rétractation des parties. En effet, l'offre peut être révoquée si la
révocation parvient à son destinataire avant que celui-ci n'ait expédié son acceptation.
59
saurait révoquer son acceptation. Il est toutefois possible de faire valoir à un manquement
à l’obligation d’information.
2- L’obligation d’information
La jurisprudence a admis l'existence d'une obligation précontractuelle de renseignement.
Déjà, l'admission du dol par réticence allait en ce sens. Mais, pour être caractérisée, la
réticence dolosive suppose établie au préalable l'existence d'une obligation de
renseignement à la charge de la partie qui s'est intentionnellement tue pour tromper
l'autre, alors qu'elle aurait dû l'informer.
En l’espèce, les informations des distributeurs étaient soit erronées (Infotech) soit très
lacunaires (Flashdiscount) au regard notamment de la puissance des ordinateurs
commandés. On peut donc y voir un manquement aux obligations d’information ne
permettant pas à la société Eurobéton de vérifier le contenu de sa commande.
En conclusion la validité des contrats litigieux devrait pouvoir être aisément contestée, non
seulement au regard des manquements flagrants à la procédure de contractualisation
électronique mais encore en raison d’un vice du consentement. Il est toutefois possible que
la société Eurobéton veuille conserver certains ordinateurs, ce qui implique alors de
jauger les conditions d’exécution des commandes.
60
II- Les conditions d’exécution
En vertu de l’article 1602 du Code civil, le vendeur est tenu d’expliquer clairement ce à quoi
il s’oblige. La conformité tient une place essentielle dans la jurisprudence contemporaine
comme instrument d'interprétation du contrat, alors que l'utilité de la chose attendue par
l'acheteur est toujours objective et nécessairement celle qui a été convenue entre les
parties.
En l’espèce, 5 des ordinateurs livrés par Infotech ne correspondent pas aux capacités de
mémoire annoncées. Quant aux performances des ordinateurs d’Infotech comme de
Flashdiscount, la société Eurobéton n’est guère satisfaite. Il s’agit bien d’une question
de conformité et non d’un problème de vices cachés.
Quels sont les remèdes envisageables ? Tout dépend du point de savoir si la société
Eurobéton veut obtenir l’anéantissement du contrat (1) ou bien son maintien (2). Au
reste, s’agissant de deux contrats litigieux, il est possible qu’elle demande le maintien de
l’un et l’anéantissement de l’autre.
En vertu de l’article 1384 alinéa 2 du Code civil, la partie envers laquelle l’engagement n’a
point été exécuté a le choix de forcer l’autre à l’exécution de la convention lorsqu’elle est
possible, ou d’en demander la résolution avec dommages intérêts.
61
En conclusion, une demande en résolution est possible, mais son issue dépend de
l’appréciation souveraine des juges du fond, et une résolution aux torts réciproques n’est
pas à exclure.
2- Les remèdes compatibles avec le maintien du contrat
Si l'exécution est défectueuse, parce que la chose livrée n'est pas conforme à ce qui était
convenu, soit en qualité, soit en quantité, l'acheteur peut demander qu'elle soit complétée,
échangée ou réparée. Il s'agit là tout bonnement d'une exécution en nature, qui est
toujours préférable. Pour les ventes commerciales, un usage autorise le juge à procéder à
une réduction du prix, nommée la réfaction, qui est en réalité une révision partielle du
contrat (Article ; 545de DOC l)'acheteur peut demander à la fois ou successivement
l'exécution forcée du contrat par mise en possession de la chose et la réduction du prix. La
réduction du prix peut se cumuler avec des dommages et intérêts réparant un préjudice
spécifique.
62
En l’espèce, la société Eurobéton peut demander au juge soit une exécution conforme,
soit une réfaction du prix afin de tenir compte des capacités de mémoire inférieures et de la
lenteur des processeurs.
QCM :
2- les obligations de l’acheteur sont : 11- la responsabilité de vendeur n’est pas engagée
a- Paiement de prix b- lorsque.
Retirer de la chose c- a- Le vendeur ne délivre pas les accessoires b-
La garantie d- Le transporteur transfert la marchandise c-
consentement L’acheteur ne plaigne pas
d- Toutes les propositions sont incorrectes
3- le vendeur s’oblige par les obligations suivantes : 12- le vice caché donne lieu à des dommages lorsqu’il
a- Délivrance b- Offre est :
acceptable. c- a- Caché b- Le vendeur le
Assurance d- connait déjà. c- L’acheteur le
consentement connait déjà
d- Ne porte pas atteinte à l’usage habituel de la
chose délivré
4- les contrats commerciaux sont a- 13- le vice caché doit être :
Des contrats entre commerçants a- Caché
b- Contre entre commerçant et non commerçant b- Méconnu par les parties du contrat
c- Rassemble entre 2 parties civiles d- Toutes c- Imputable à l’acheteur d- Imputable
les propositions sont correctes au vendeur
5- le prix est défini comme 14- la garantie d’éviction contre le fait de vendeur
59
6- l’obligation de la garantie est une 15- la garantie d’éviction contre le fait d’un tiers.
obligation a- De vendeur b- De l’acheteur a- Est Imputable au tiers b- Est Imputable
c- Des deux parties de contrat d- à l’acheteur c- Entraine le
Couvre les tiers Dédommagement l’acheteur d- Exonère la
responsabilité de vendeur
• http://www.khidmat-almostahlik.ma/portal/fr/actualites/adoption-du-
d%C3%A9cretrelatif-%C3%A0-la-s%C3%A9curit%C3%A9-des-produits-et-des-services
• https://www.maghress.com/fr/financesnews/16811.
• , https://www.legavox.fr/blog/maitre-joan-dray/vices-caches-defaut-conformite-1662.htm.
65
• https://www.marocdroit.com/L-obligation-d-information.a3518.htm
• (https://www.google.com/amp/s/cours-de-droit.net/le-transfert-immediat-de-
proprieteprincipe-et-exception-a128116834/amp/)
• https://www.google.com/amp/s/business.lesechos.fr/amp/76/329776.php
• https://www.google.com/amp/s/cours-de-droit.net/clause-de-reserve-de-propriete-
etprocedure-collective-a121609574/amp/
• https://eco-droit0506bac.skyrock.com/430659131-La-vente-commerciale.html
Table des matières
INTRODUCTION ........................................................................................................... 2
67
Sous-section 2 : La chose : ............................................................................................................................
15
68
L’obligation de la délivrance. ........................................................................................................................
29
REFERENCES : .................................................................................................................. 60
69
Les sites web ............................................................................................................................. ............... 61
70