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Objectifs
C'est un cours d'introduction qui nous ouvre vers une nouvelle discipline de la psychologie par
rapport à la psychologie clinique. Quelque soit notre choix d'orientation plus tard, on aura besoin
d'une référence sur le monde du travail car nous serons en relation avec des personnes du monde du
travail et nous en ferons partie aussi. La psychologie du travail concerne donc tout le monde.
Le but est donc d'introduire les questions traitées par la psychologie du travail et de présenter ses
différents domaines de recherche et d'intervention ainsi que d'offrir un cadre de référence centré sur
les activités humaines se référant à la sphère professionnelle et socio-économique.
Contenu
• Introduction à la psychologie du travail
• La psychologie du personnel (recrutement, évaluation, formation)
• La psychologie des organisations (motivation, satisfaction et implication au travail, relations
de travail, stress, autorité et leadership)
• L'analyse psychologique du travail
• La psychologie ergonomique (ergonomie, ergonomie cognitive et utilisabilité, risques
professionnels)
Supports
Louche, Claude. (2007) Introduction à la psychologie du travail et des organisations, Paris, Édition
Armand Colin, Cursus.
Le livre contient une fiche pour chaque thématique. Il y aura des articles supplémentaires
disponibles sur l'université virtuelle.
Examen
Examen écrit avec des questions ouvertes, des définitions, des mises en parallèle de concept, des
demandes de justification avec argumentation.
Examen écrit aussi pour les TPs. Les deux notes sont séparées, les TPs sont obligatoires.
1 Introduction: le travail
1
(1930)).
La notion de contrainte a deux sens. Nous sommes contraints au travail: caractère forcé, obligation
de travailler qui est à la fois une obligation financière, morale, sociale. On considère que c'est
normal d'aller travailler. De plus, nous subissons des contraintes au travail: cadre contraignant du
contexte, de la nature du travail. On doit se lever tous les matins, suivre des horaires, avoir un chef,
des normes de production.
2
la production de biens ou de services, il insère l’individu dans un collectif avec un but commun,
dans la société. Il définit le statut social et contribue à définir l’identité de l’individu. Il constitue
une source d’activités.
Ceci explique certaines difficultés rencontrées par les personnes sans travail (culpabilité, exclusion
sociale, faible image sociale…). Toutefois, compte tenu de l’évolution du marché de l’emploi,
Roques et Curie montrent que ceci dépend de la signification du travail et sa fonction dans les
systèmes d’activités des personnes. Il faut donc intégrer dans le modèle le sens du travail pour
l'homme.
Faire de la psychologie du travail, c’est aussi devoir traiter du sens du travail pour l’homme: quelles
sont les significations attribuées au travail par l’individu, quels en sont les concomitants
psychologiques?
C'est aussi l'orientation et l'insertion professionnelle, l'intégration «dans la vie active», les
aspirations professionnelles, l'impact des conditions de travail sur le sens du travail, la conciliation
vie au travail/hors travail…
3
1.5 Définitions du travail
Goguelin(1998): le travail est une activité professionnelle et rétribuée, organisée à l’intérieur d’un
groupe social et exercée de manière réglée.
Louche(2001): le travail est une activité consistant à mobiliser de l’énergie pour produire un bien
ou délivrer un service et qui est contrainte par un cadre social et technique.
Karnas(2002): le travail dont traite la psychologie du travail se définit comme l’activité d’un
homme ou d’une femme dans un cadre organisationnel, social, défini utilisant des outils
particuliers, aux fins d’atteindre des objectifs de production donnés (p. 12).
4
(radars) deviennent plus sophistiqué. Le pilote doit se fier aux appareils, des radars sont présents
pour détecter les ennemis et il faut former et sélectionner ceux qui les utilisent sans se tromper
durant 72h d'affilée, il faut donc adapter la machine à l’homme.
Après 1945, on voit le développement du monde industriel (service du personnel: sélection, tests
psychotechniques,…). Le travail est adapté à l’homme pour éviter les accidents, augmenter la
sécurité, l'ergonomie. La croissance économique implique la valorisation du travail. Il y a un
développement du secteur tertiaire (administration, services…) et des étude sur les relations de
travail (motivation, leadership, …).
3 La psychologie du travail
De nos jours, trois questions de psychologie du travail peuvent être envisagées; elles sont relatives:
• aux finalités: quel est l'objectif que l'on veut atteindre?
• aux modalités: comment concevoir les finalités?
• aux domaines et champs de recherche et d’intervention de la discipline.
5
3.1 Finalités
Quel est le but de la psychologie du travail? Le but est d'aider à créer un cadre de travail fondé sur
une harmonie optimale entre l’homme et le travail, entre l’homme et son activité professionnelle.
Améliorer la qualité de vie au travail devrait avoir des effets positifs sur le travailleur et l’engager
plus favorablement dans son activité ce qui devrait entrainer une amélioration du rendement ou de
la productivité et il est intéressant de prendre cela en compte.
Il y a une opposition entre une vision du travail comme «peine» et une vision du travail comme
«expression de soi». Cette opposition est en fait essentielle par rapport à la définition d’objectif de
la psychologie du travail car elle renvoie à une distinction entre une finalité de réduction des
contraintes (pénibilité) et une finalité de développement de la personne (au et par le travail).
Il y a donc une double finalité: le bien-être et la production. Il est important de ne pas le nier.
Même en temps que psychologue, il faut prendre en compte les deux variables.
La première finalité est de réduire la pénibilité du travail, limiter la fatigue, améliorer le bien-être
au travail, augmenter la satisfaction à l’égard du travail,… Et la seconde est d'améliorer les
performances, accroître l’efficacité, la productivité, la qualité, la rentabilité,… La psychologie du
travaille vise donc aussi l'amélioration des performances. A priori, on peut croire qu'il y a
contradictions entre ces finalités et qu'il n'est pas possible de répondre aux deux objectifs. Mais on
peut considérer qu'il n'y a pas d'objection entre les deux finalités, qu'on peut les rencontrer en même
temps, que l'une n'est pas prise en compte au dépend de l'autre, qu'il existe une convergence. Ce
n'est pas une position facile pour les psychologues de défendre ce point de vue de convergence.
3.2 Modalités
Comment faire? Doit-on agir sur les hommes ou sur les structures ou sur les deux? Pour reprendre
le terme de J. Leplat, la question centrale est une question de couplage optimal entre l’homme et le
travail, les tâches qu'on lui donne.
6
3.3 Domaines de recherche et d’intervention
Exemple: Dans une agence bancaire travaillent des hommes et des femmes qui réalisent différentes
tâches de type administratif en relation avec l’activité habituelle d’une banque. Les guichetiers
doivent réaliser un certain nombre de tâches spécifiques correspondant aux opérations demandées
par les clients: versement, change, ouverture compte… Pour ce faire, ils utilisent un terminal
d’ordinateur (outil), traitent des documents, appliquent des règles, des règlements, etc… Leur
travail est organisé pour satisfaire aux exigences commerciales de la banque.
Imaginons que certains guichetiers commettent un nombre d’erreurs très important, mettant en
cause le bon fonctionnement de l’agence: il s’agit d’erreurs touchant à des opérations financières:
erreurs de codification, opérations erronées, fautes dans des montants… Ces erreurs sont identifiées,
elles sont sensibles, dommageables. S’interrogeant sur les «causes» possibles des erreurs, le
psychologue appelé à intervenir pourra envisager plusieurs thématiques d’intervention…
Quels en seraient, selon vous, les grands axes? Voici quelques piste: s’interroger sur leurs
motivations au travail, s’interroger sur leur formation, s’interroger sur l’attitude des supérieurs
hiérarchiques, revoir les processus de sélection (on aurait choisi les mauvaises personnes), revoir
leurs outils informatiques, s'interroger sur l'environnement de travail…
Les personnes concernées ont-elles les qualités requises pour exécuter le travail demandé?
Intelligence, attention… Connaissances bancaires, de la banque, informatique…
S’agit-il de caractéristiques fondamentales (qu'elles ont ou qu'elles n'ont pas) de la personne?
S’agit-il de caractéristiques liées à des formations et aux expériences antérieures de travail?
N’aurait-il pas fallu détecter le faible niveau de ces caractéristiques avant l’engagement, lors de
l'embauche? Le recrutement, la sélection ont-ils été correctement effectués?
Les personnes concernées ont-elles reçu une formation adéquate, suffisante, leur permettant de
faire face aux exigences réelles de travail? Ce qu'on apprend est-il utilisable dans la pratique? Ceci
implique-t-il les processus de formation? S’agit-il des capacités de formativité des apprenants (sont-
ils capables d'apprendre)? S’agit-il de l’opérationnalisation des contenus de formation sur le terrain?
La motivation des agents est-elle en cause? Les personnes concernées sont-elles intéressées par
leur travail? Elles peuvent le trouver ennuyeux, ne pas y trouver du sens, ou les perspectives de
carrière souhaitées? Peut-être que l’informatisation peut les isoler socialement ou que cela ne
change pas grand-chose pour eux de faire ou de ne pas faire d’erreurs, parce leur carrière ne dépend
pas de leur performance. Ils peuvent ne pas percevoir l'utilité, le sens de leur travail.
Est-ce que les relations entre les personnes sont en cause? N’existe-t-il pas des conflits
interpersonnels qui influencent leur implication au travail? Les erreurs ou les dysfonctionnements
seraient-ils révélateurs d’un malaise, s’agissant d’un moyen d’exprimer les problèmes et/ou de les
entretenir? Les relations avec les supérieurs hiérarchiques ne sont-elles pas responsables d’un climat
peu favorable à un travail de qualité? Ces erreurs n’expriment-elles pas une opposition au système
en place, ou alors au contraire un appel à l’aide?
Les conditions de travail sont-elles réunies pour effectuer correctement le travail attendu? Les
erreurs ne sont-elles pas inévitables ou hautement probables compte tenu du fonctionnement
psychophysiologique et cognitif de l’être humain? Les exigences de production n’entraînent-elles
pas un conflit rapidité-précision, plaçant les personnes dans une situation où toute tentative de
satisfaire l’exigence de rapidité amènerait à prendre des risques pour la précision du travail? Par
exemple, on a un temps défini pour traiter un client, les travailleurs adoptent une stratégie pour
gérer le délais. Les outils, les ordinateurs, les logiciels ne sont-ils pas susceptibles d’induire des
erreurs (outil adapté)? Leurs modes d’utilisation sont-ils compatibles avec les procédures, les
7
mécanismes mentaux? Y a-t-il des procédures de contrôle et d’aide pour des actions qui peuvent
être problématiques? L’environnement de travail, le cadre est-il bien propice au travail? Quelles
seraient les nuisances (bruits) susceptibles de provoquer les erreurs?
Des aspects relatifs aux caractéristiques de vie des personnes seraient-ils susceptibles
d’influencer le cours du travail? La conciliation vie au travail et vie hors travail pourrait-elle être
problématique et entraîner des difficultés personnelles? Les conditions d’emploi sont-elles réunies
pour effectuer correctement le travail attendu?
En synthèse, il y a beaucoup de question à se poser, il faudrait bien sûr envisager plusieurs
«causes», plusieurs axes de recherche et d’intervention. Une analyse préalable des circonstances et
des faits sera indispensable avant de s’orienter vers certains axes. Il faudra étudier quel type d'erreur
est faite et à quel moment. Est-ce qu'elles sont faites par tout le monde? Les conditions sont-elles
différentes pour les différentes personnes. Le contexte, les possibilités d’action détermineront
également les axes.
Il y a trois grands champs d'intervention:
• La psychologie du personnel: les personnes
• La psychologie des organisations: motivation, ligne hiérarchique...
• La psychologie ergonomique: outils, situation de travail...
8
activité. Sont ici au cœur des préoccupations: les aspects opératoires et techniques du travail, les
tâches, leur définition, leur cadre environnemental (physique, organisationnel, social...), en ce
compris les risques afférents. Une préoccupation marquée pour les aspects opératifs et cognitifs liés
à l'exercice de l'activité professionnelle proprement dite. On s’intéressera ici à la conception des
outils et des méthodes de travail, aux conditions de travail, aux interfaces homme-machine, homme-
ordinateur, à la sécurité et aux risques professionnels. Il s’agit ici d’adapter le travail à l’homme.
9
les deux. Pour la correction, on ajuste ce qui existe, on étudie les dysfonctionnements, par exemple,
l'étude du stress au travail. Pour la conception, c'est une banque qui décide d'acheter un nouvel
outil, d'engager des nouvelles personnes et elle se demande quel type de personne ou de logiciel
dont elle a besoin, c'est anticiper une situation.
4 Psychologie du personnel
4.1 Introduction
Le travail est la rencontre entre deux «systèmes»: l’individu et l’organisation du travail. Ces
«systèmes» sont animés de principes unificateurs, intégrateurs (ils essaient de s'ajuster l'un à l'autre)
et ces deux «systèmes» sont en constante évolution.
10
4.1.2 Les grandes phases tout au long de la carrière
Le recrutement est la partie qui va jusqu'à la sélection. L'analyse du travail est l'identification du
poste. La sélection consiste à faire le tri, choisir la personne parmi beaucoup d'autres. La décision
est celle de l'engagement ou du non engagement. La vie au travail, c'est la carrière. Il y a des
évaluations des conditions de travail. Une mutation est un changement de poste. Une récompense
est une augmentation de salaire ou une prime.
La psychologie du personnel comprend donc le recrutement et la sélection du personnel,
l'évaluation du personnel, la formation et l’entraînement du personnel, des actions ciblées sur
certaines catégories de travailleurs, la gestion de la carrière.
11
Le psychologue connait des techniques spécifiques, a des compétences et des approches spécifiques
et étudie des objets spécifiques. Il a un intérêt pour la personne.
4.2 Le recrutement
12
4.2.2 Les objectifs d'optimalisation du recrutement
Les objectifs sont le développement de la motivation au travail, la réduction des accidents de travail
si les bonnes personnes sont choisies, la limitation de l’absentéisme si elle se plaise au travail, la
limitation du turn-over (taux de rotation du personnel), la constitution d’équipes harmonieuses et
efficaces (c'est un défi, faut-il rassembler des personnes différentes ou de même profil?),
l'augmentation de la satisfaction au travail (si le travailleur est sur-qualifié, il ne sera pas satisfait),
l'amélioration du climat social.
13
4.3 La sélection
4.3.2 Le pronostic
Il faut disposer de connaissances permettant de légitimer le fait qu’un tel pronostic soit possible.
Comment observer fiablement des caractéristiques stables pouvant prédire certains comportements
futurs? Il faut posséder des instruments de «mesure» de caractéristiques «utiles» (fiabilité et utilité).
Il faut pouvoir mettre ces caractéristiques en relation avec le travail, et plus particulièrement avec
des indicateurs d’adaptation et de réussite au poste (critères). Quels sont les indicateurs? Des
indicateurs quantitatifs ou des appréciations? Une performance comme vendeur, la satisfaction du
supérieur hiérarchique, stabilité dans le poste.
4.3.3.1 Introduction
Les tests psychotechniques supposent un matériel standardisé (même test pour tout le monde), des
conditions de passation standardisées (temps, consigne), une notation standardisée (pas de
subjectivité), des qualités psychométriques déterminées, une «validité», un étalonnage: le score
obtenu au tests n’a de sens qu’en le comparant à ceux d’une population de référence. La
performance est relative à celles de la population apparentée. On est soit au dessus, soit dans, soit en
dessous de la moyenne, celle-ci change d'une population à l'autre.
Les tests mentaux sont apparus fin du 19èmesiècle avec le développement de la psychologie
scientifique.
Binet et Simon (début 20è) ont déterminé l’âge mental des enfants afin de prévoir leur capacité à
suivre l’enseignement élémentaire «ordinaire» (donc pronostique). Ils définissent une dimension
unique Intelligence que l’on peut mesurer par une ensemble d’épreuves. On peut situer les scores
par rapport à une population de référence (courbe normale de distribution). Cette dimension est
prédictive de l’adaptation scolaire.
Cattell (début 20è): identification de différences individuelles stables dans des épreuves. Le score
aux épreuves est stable. C'est une mesure de caractères psychologiques pour prédire l’adaptation à
des postes de travail.
14
Pichot: on appelle test mental une situation expérimentale standardisée servant de stimulus à un
comportement. Ce comportement est évalué par une comparaison statistique avec celui d'autres
individus placés dans la même situation, permettant ainsi de classer le sujet soit quantitativement,
soit typologiquement.
15
Pour chacune des observations xij du sujet i (i = 1,2, …, n) à l’épreuve j (j = 1,2, …, p), le modèle
propose la décomposition suivante:xij = aj1 fi1 + … + ajk fik + …+ ajq fiq+ uij. fik désigne le score du
sujet i dans un FACTEUR COMMUN hypothétique k (k = 1,2, …,q), a jk désigne l’importance ou
SATURATION (entre 0 et 1) du facteur k dans l’épreuve j, cela varie en fonction des épreuves, u ij
désigne le score du sujet i dans le FACTEUR UNIQUE de l’épreuve j.
Le but est d'identifier un nombre minimal de facteur et comparer les facteurs des différents tests.
16
corriger des textes.
• Aptitude mnémonique: se souvenir et reconnaître des informations présentées sous
diverses modalités sensorielles.
• Aptitude perceptive: comparer rapidement et avec exactitude des objets.
4.3.3.4.2 Validité prédictive des tests d’Aptitude Mentale Générale (Salgado, 2006)
Ces tests permettent d'estimer la performance au travail, la réussite en formation professionnelle,
l'apprentissage professionnel, le statut professionnel. Les aptitudes spécifiques ont une validité
prédictive moindre que les tests globaux de GMA (Aptitude Mentale Générale)
17
présentés devant un jury. Pour évaluer ce type de test, il faut déterminer les éléments à considérer en
priorité pour résoudre le problème, les différentes actions possibles et leur valeur.
Les centres d'évaluation permettent de tester les compétences professionnelles en situation de
groupe, on mesure le leadership, la gestion de conflit, la relation interpersonnelle. Cela donne un
pronostique sur les compétences futurs. La validité des centre d'évaluation est bonne.
18
4.3.5 La discrimination à l'embauche
19
représentation des femmes sur le plan politique, et malgré les lois sur les quotas pour la composition
des listes électorales, la proportion de femmes dotées de mandats politiques aux différents niveaux
de pouvoir n'augmente pas de manière significative.
20
handicapé (mais son handicap, léger, n'a pas été mentionné sur son CV), un homme de 50 ans, un
homme Antillais, un homme obèse, une femme maghrébine.
Sur base du CV, le jeune homme blanc et la personne handicapée (non déclarée): 54% des réponses
positives (respectivement 30 et 24%), le candidat antillais reçoit 21% de réponses positives, le
candidat obèse 10%, la candidate maghrébine, pourtant dotée d'un meilleur CV et résidant en
banlieue, 9%, l'homme de 50 ans 6%.
Dans la deuxième phase de l'enquête, 44 entretiens ont été réalisés par cinq candidats (le candidat
obèse n'a pas participé).
Taux de succès: le jeune homme blanc: 91,6% (12 entretiens), la candidate d'origine maghrébine:
66,6% (9 entretiens), le candidat antillais: 66.6% (3 entretiens), le handicapé (son handicap a été
révélé lors de l'entretien): 46,6% (15 entretiens), le candidat de 50 ans: 20% de réponses positives
(5 entretiens)
Amadieu recommande de rendre anonyme les CV, de rendre les entretiens d'embauche moins
discriminatoires en intégrant des tests professionnels, de former les candidats à la technique de
l'entretien.
21
nouveaux. Delobbe et Vandenberghe (2002) décrivent et comparent des dispositifs de formation:
• Cours destinés à apporter des connaissances et des compétences utiles à l’exercice du rôle
organisationnel
• Le tutorat, accompagnement par un ancien du jeune recruté
• L’auto-formation, acquisition des connaissances à l’aide de supports écrits, informatiques
fournis par l’entreprise
• Les stages, courtes périodes de travail au sein de différents services
Les formations les plus efficaces sont les dispositifs à forte composante sociale (interaction de
groupe): stage > cours > tutorat > auto-formation. Les résultats montrent que les cours et les stages
s'accompagnent d'une augmentation significative de l'engagement organisationnel et de la
satisfaction.
4.4.3 Une orientation centré sur le nouvel entrant considéré comme un acteur
On considère ici les stratégies développées par les nouveaux venus dans l'organisation. On examine
donc la proactivité des entrants, leur recherche d’informations, …
Nicholson (1984) propose une théorie des changements des rôles dans les organisations permettant
de décrire les modes d’ajustement des individus à un nouvel environnement de travail. Deux
paramètres sont importants: l'individu obéit aux pressions de l'environnement ou manipule celui-ci
pour faire passer ses vues et changement personnel de l'individu ou pas. Le croisement de ces deux
paramètres aboutit à quatre stratégies:
• Situation de reproduction: passivité c'est-à-dire subir l'environnement et ne pas changer.
• Situation d’exploration: changement de rôle (changer l'environnement) et changement
personnel
• Situation d’absorption: changement personnel, adoption de rôle, la personne évolue pour
rentrer dans le rôle, il n'essaie pas de changer l'environnement.
• Situation de détermination: changement de rôle (il essaie de changer l'environnement),
maintien personnel
22
fixent leurs propres objectifs et assimile la norme.
23
4.5.4 Les méthodes d’évaluation
Certaines méthodes sont dites objectives comme le chiffre de vente, d'autres subjectives.
24
l'évaluation portée par les autres sur ses propres comportements et les comparer à sa propre
perception.
25
La justice organisationnelle: justice distributive (Équité): au mérite (plus on travaille, mieux on
est évalué) et justice procédurale (la façon d'évaluer est la même pour tous). Il existe beaucoup de
moyen pour distinguer les personnes. Dans la justice distributive, la récompense doit être
proportionnelle à la performance, il faut sanctionner ce qui ne va pas sinon, ça pose des problèmes
pour les autres. Adams est une théorie de la motivation qu'on verra plus loin. La justice procédurale
est un traitement équivalent pour tous, le même processus, même temps, même grille.
4.6 La formation
En période de crise, il y a 2 secteurs de la psychologie du personnel qui sont touchés: la formation
et la sélection. Par contre le processus d'évaluation augmente.
4.6.3 La compétence
«Ensembles stabilisés de savoirs, de savoir-faire, de conduites-types, de procédures-standards, de
types de raisonnement, que l’on peut mettre en œuvre sans apprentissage nouveau» (Leplat & de
Montmollin, 2001) ou l’ensemble des savoirs mobilisables et mobilisés en situation de travail
(Joras, 2001)
26
4.6.3.1 Définition des compétences
Au contraire de la performance, qui est une action efficiente dans une situation donnée, la
compétence est un potentiel d'action efficiente dans un ensemble de situations. Si on est compétent,
on devrait être performant.
On ne peut parler de compétence que lorsque ces ensembles de ressources sont mises en œuvre dans
l’action. La compétence est relative à une situation ou à un but préétabli.
La compétence est invisible; elle est en quelque sorte sous-jacente à l’activité observable, elle se
déduit de l’activité. La performance est visible.
Être compétent, c’est faire face à l’imprévu, c’est parvenir à naviguer dans la complexité. La
possibilité de transposition d’une activité à une autre est bien au cœur du concept de compétence.
Si nous faisons une analogie avec la musique, on peut considérer que les modalités prescrites
constituent la partition. La partition comporte des règles, des rythmes, des mesures, une clé, des
mouvements… Elle est de l’ordre du prescrit et est la même pour tous. La compétence des
opérateurs sera la possibilité d’interpréter cette partition, d’en construire une bonne
«interprétation», mais ce ne sera pas l’interprétation (la performance) en tant que telle.
La compétence n’est pas une somme de savoirs, comme une simple addition. Il s’agit d’une
combinatoire où chaque élément se modifie en fonction des caractéristiques du travail à accomplir.
On ne peut pas établir des listes interminables de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être. Réduite
en miettes, fractionnée en unités microscopiques, la compétence perd de son sens.
La compétence ne peut pas être appréhendée en terme d’état, elle est un processus, elle est un lien
reliant une combinaison de ressources, une action, une contribution à un résultat par un acteur. C'est
donc combiner ses savoirs pour résoudre un problème.
La compétence est la combinaison de trois facteurs
• Le savoir agir qui suppose de savoir mobiliser et combiner des ressources pertinentes
(connaissance, savoir, réseaux…)
• Le vouloir agir qui se réfère à la motivation personnelle de l’individu et du contexte plus ou
moins incitatif dans lequel il intervient.
• Le pouvoir agir qui renvoie à l’existence d’un contexte, d’une organisation du travail, de
choix de management, de conditions sociales qui rendent possibles et légitimes la prise de
responsabilité et la prise de risque par l’individu. Le contexte rend légitime l'exercice de la
compétence.
27
Ces modes se combinent pour former deux dimensions d'apprentissage: concret/abstrait et
actif/réflexif. Il en résulte quatre styles d'apprentissage: divergent (EC/OR), assimilateur
(CA/OR), convergent (CA/EA), accommodateur(EA/EC).
5.2 Historique
28
Pour Taylor, plus une personne fait une tâche simple, plus elle la répète, plus elle devient
performante. La formation des travailleurs aux tâches doit être courte et rapide. Il faut rémunérer
selon la performance afin de motiver les travailleurs à produire (rémunération à la pièce). Il faut
distinguer les rôles entre le superviseur et le supervisé, distinguer les tâches entre le concepteur du
travail (qui définit des tâches et des procédures) et l’exécutant. Le superviseur se doit de gérer
l'absentéisme et de vérifier que la personne effectue les gestes correctement.
Ford s’en inspira dans le montage de voitures à la chaîne (Fordisme): l’organisation de la
production détermine l’organisation des hommes qui y participent. La production est conduite par
convoyage: le travail à la chaîne rythme le travail du salarié, on limite les temps morts. C'est un
modèle pour la production de masse et donc pour une production importante d'objets identiques à
moindre coût.
Ces idées vont avoir entre autres conséquences la parcellisation des tâches et le travail à la chaîne.
En appauvrissant l’activité, en la rendant répétitive (sur des bases scientifiques peu valides), en
brisant l’unité conception/exécution, ce modèle a en effet été l’initiateur de conditions de travail
particulièrement pénibles.
29
personne singulière, d’une certaine autonomisation par rapport au groupe, l'importance des rapports
de force entre le concepteur et l’exécutant, entre le superviseur et le supervisé, entre l’agent des
méthodes et l’ouvrier et la compréhension des dynamiques sociales et des interactions entre
l’organisation et les conduites de l’homme au travail.
Mayo ne veut pas rejeter l'organisation scientifique du travail mais y faire attention.
Une nouvelle théorie avec les propositions suivantes apparait: l'effort au travail est naturel et
constitue une source de satisfaction, le contrôle externe n'est pas le seul moyen de motivation. Les
besoins psychologiques peuvent constituer des éléments poussant à l'action, le salarié peut
rechercher des responsabilités. Mais le courant des relations humaines reste une approche mécaniste
car il considère qu'une attitude favorable de la hiérarchie suffirait pour dépasser la difficulté. Cela
signifie que le comportement du salarié est mécaniquement déterminé par les choix d'attitude des
responsables. Le salarié de base est donc passif.
On a donc l'apparition d'un nouveaux courants de recherche avec l'identification des besoins
psychologiques: l'approche transactionnelles des organisations, l'approche en tant que systèmes
d’activités, l'approche socio-technique, l'étude de la motivation et de la satisfaction au travail
(Maslow, Herzberg,…), l'approche de la flexibilité au travail.
30
dans les charbonnages. Avant la mécanisation, le travail y était essentiellement géré au sein de
l’équipe de travail, l'équipe de travail gérait son temps et à certaines saisons, ils changeaient
d'horaire (pour les moissons par exemple). Le climat social était bon. Lors de la mécanisation de
l’extraction du charbon, il y a eu une dégradation du climat social, une augmentation de
l'absentéisme, … Les machines ont réglé le temps de travail, l'organisation était plus mécanique, on
supprime donc l'autonomie des équipes. Trist propose d’améliorer la situation en donnant aux
équipes une autonomie de gestion (du moins partielle). Il s’agit des premiers travaux défendant
l’idée du non-déterminisme de la technique sur les modèles organisationnels. Ces travaux ont été à
la base du développement de l’enrichissement du travail, des équipes semi-autonomes et de la
gestion participative. Le montage automobile n'implique pas le travail à la chaine (principe du non-
déterminisme, on a plusieurs solution et on met en place celle qui convient le mieux.
31
Toyotisme (Japon) sous l'impulsion de Ohno(1912-1990). On veut limiter les coûts inutiles (on
diminue le stock, invendus), organiser la production à partir des achats (aval: construire une voiture
uniquement lorsqu'elle est vendue), gérer la production en flux tendus («kanban»: fiche de
commande, production Just-in-time: on construit les pièces au moment où on a besoin de les monter
donc si une entreprise se met en grève, toute la production est immobilisée, c'est le désavantage de
cette méthode), mobiliser les travailleurs autour de l’objectif de Gestion de la qualité: processus
d’amélioration continue de la production par le personnel («Kaizen») et donc spécialisation
verticale.
Le modèle toyotiste est plus performant sur le plan économique mais le personnel est moins
dépendant de la hiérarchie mais plus soumis aux pressions de la clientèles, la standardisation
demeure, le coût social de cette nouvelle forme d'organisation est élevé avec une intensification du
travail, source de stress.
5.4.1 Introduction
Qu'est-ce qui fait qu'un travailleur est satisfait? La motivation concerne la préoccupation portant sur
la satisfaction de l’homme au travail. L’idée simple de départ est que un homme satisfait «au» et
«de» son travail produira plus et mieux.
Vallerand et Thill (1993): Le concept de motivation représente le construit hypothétique (car on ne
peut pas la mesurer directement) utilisé pour décrire les forces internes ou externes favorisant le
déclenchement, l’intensité et la persistance des comportements.
La motivation correspond à une modification de l’organisme qui le met en mouvement jusqu’à
réduction de cette modification (principe d’homéostasie). Le but est de trouver un état stable. Donc
quand on obtient une performance, on recommence l'activité. La motivation déclenche l’activité,
l’oriente vers certains buts et prolonge l’action jusqu’à ce que ces buts soient atteints (Levy-
Leboyer, 1981, Louche, 2000). La motivation est le facteur psychologique prédisposant l’individu à
accomplir certaines actions ou à tendre vers certains buts (notion de besoin).
Il y a plusieurs théories de la motivation de l’homme au travail:
• Les théories de contenu (des besoins)
• Les théories de processus
◦ Les théories des choix cognitifs
◦ Les théories de la régulation de soi
• Perspectives actuelles de la motivation
Les théories de contenu visent à identifier, comprendre et définir les forces (pulsions,
motivations, besoins) qui poussent un individu à agir d’une certaine manière et/ou à adopter une
32
attitude particulière. Qu'est-ce qui déclenche le comportement? Les besoins sont les moteurs
essentiels des comportements. Les besoins créent une tension interne que l’individu s’efforce de
réduire.
Les théories de processus tentent d’expliquer comment les forces (pulsions, motivations, besoins)
qui animent un individu vont agir, comment elles interagissent, ce qui fait que tel individu
adopterait tel comportement, plutôt qu’un autre. Elle veut comprendre les relations entre les forces.
Pour les théories du contenu, motiver c’est fournir un cadre de travail qui permette de satisfaire les
besoins des individus. Par contre, pour les théories du processus, motiver c’est surtout rendre
visibles, lisibles, les liens entre les conduites et leurs effets (récompenses, sentiment d’équité,
atteinte d’un but, etc.).
33
qu'elle se base sur un petit échantillon principalement constitué par des ingénieurs.
34
tension, injustice à réduire. Si le rapport est supérieur à celui des personnes de référence:
l’individu pourra diminuer de sa rétribution ou augmenter sa contribution. Si le rapport est
inférieur, il pourra demander une augmentation de sa rétribution ou réduire sa contribution.
On voit donc l'importance des perceptions et de la comparaison sociale. On se base sur des
perception. Cela a une importance aussi par rapport à l'évaluation.
35
5.4.4 Conclusion
Il existe une multitude de théories à rattacher à des buts et des concepts différents.
• Théorie des besoins: la satisfaction
• Modèle VIE: le choix des buts, la personne doit décider là où elle veut s'investir.
• Théorie de l’équité, des buts: la performance, il faut atteindre des objectifs
Pour Sievers (1990 in Louche, 2005), la motivation ne serait qu’une invention managériale en lien
avec la fragmentation du travail et sa signification. Il y a donc une orientation instrumentale de la
motivation. On intervient de manière externe sur les individus sans qu’ils soient acteurs et sans que
l’on prenne en compte le sens qu’ils donnent aux situations. On se focalise sur la motivation
(variable interne) pour rendre compte de dysfonctionnements organisationnels. On évite ainsi de se
questionner sur le système organisationnel et remettre son fonctionnement en cause. Ne devrait-on
pas plutôt se pencher sur la structuration de l'entreprise?
Les objectifs (1) sont précurseurs de l'activité (2). Les activités donnent lieu à des performances et à
un feedback. En 5, on compare les objectifs de départ avec le feedback et donc avec la performance.
En 6, on se demande s'il y a un écart entre les objectifs et la performance. Si oui on va en 8 ou 9,
l'individu ajuste sa façon de faire de façon peu consciente, ce qui donne lui à une nouvelle conduite
ou il se pose des questions et donne une réponse consciente, c'est un processus cognitif. En 10, il se
demande quel est la cause de la non-atteinte des objectifs et s'il faut changer ceux-ci. En 12, on
prend une décision et une nouvelle boucle recommence. La case 11 sont les contraintes sur la
personne et sur l'environnement.
5.5 Implication
On fait une différence entre l'implication au travail et l'engagement organisationnel. L'implication
36
au travail s'est développée dans les années 90, il y a des similitudes avec la motivation. Elle est
différente de l'implication vis-à-vis de l’organisation (engagement organisationnel).
37
Sur base de ces deux dimensions, Sainsaulieu définit 4 types d’implication (1994):
• La fusion: groupe de personne qui s'identifie au groupe auquel il appartient. L’engagement
caractérisé par la fusion est le fait de personnes pour qui la vie de travail a une signification
en elle-même sans offrir de perspective personnelle. Les relations avec les collègues sont
nombreuses, intenses et peu axées sur les différences individuelles. Il s’agit du modèle
typique des ouvriers spécialisés. Les personnes font corps ensemble pour le groupe, ce qui
donne lui à des mouvements sociaux, à une solidarité entre les membres y compris dans la
vie hors-travail.
• La négociation. L’engagement définissant la négociation est celui témoigné par des acteurs
qui conçoivent leur activité professionnelle comme un moyen de réalisation d’objectifs
personnels (au travers du travail) et d’objectifs collectifs. Les relations avec les autres sont
nombreuses, intenses et basées sur la confrontation et l’échange (discussion et donc groupe
actif). Il s’agit du modèle typique des professionnels et des cadres.
• Le séparatisme. L’engagement définissant le séparatisme est celui témoigné par des acteurs
qui conçoivent leur activité professionnelle comme un moyen d’ascension sociale. Les
relations avec les autres sont peu nombreuses et ciblées (chacun pour soi). Il s’agit du
modèle typique de professions fort demandées sur le marché du travail.
• Le retrait: il n'y a pas d'intérêt pour le travail, c'est une activité nécessaire, obligatoire. Le
retrait concerne des acteurs montrant une faible implication à l’égard de leur travail. Ce
dernier est considéré comme un moyen de réaliser une autre vie. Les relations avec les
collègues sont superficielles et peu recherchées. La confrontation des points de vue est
évitée. Il y a peu d'implication dans les conflits.
La typologie peut varier au cours de la carrière.
38
aux buts et valeurs de l’organisation ainsi qu'une habilitation au travail (empowerment)
5.6.1 Introduction
La gestion des personnels et les principes de commandement ont amené à définir des modes de
gestion (management) et des styles de commandement (leadership).
Pouvoir: capacité d’un individu d’influencer les conduites d’un autre individu.
Autorité: pouvoir «reconnu» par ceux sur lesquels il s’exerce. Ça a donc un statut différent par
rapport au pouvoir.
Il y a différents type de pouvoir: le pouvoir institutionnalisé est défini par des règles de
fonctionnement acceptées ou imposées aux membres d’un groupe, c'est le pouvoir du à la position
hiérarchique, le pouvoir en vertu d’une tradition à laquelle on adhère (pouvoir du plus vieux, le
diplôme), le pouvoir par les compétences, le pouvoir par estime personnelle (quelqu'un qu'on
apprécie), le pouvoir par le charisme.
39
Leader et Manager: la position institutionnelle ne garantit pas la position dans le groupe. La
capacité d’influencer le fonctionnement d’une organisation n’épouse pas les lignes hiérarchiques. Il
y a eu beaucoup de théories sur les aptitudes des leaders, sur les traits de personnalité, leur
orientation vers le cognitif, l’émotionnel, vers le groupe ou l’individu, l’intérêt manifesté pour eux-
mêmes ou pour le groupe…
Qu'est-ce qui définit le leadership? (Yukl, 1994) Le leadership est un processus d’influence qui
affecte la perception des évènements par ceux qui suivent un leader, le choix des objectifs pour le
groupe ou l’organisation, l’organisation adoptée pour atteindre les objectifs, le maintien de relations
de coopération au sein de l’équipe de travail et l’engagement des personnes extérieures au groupe et
à l’organisation pour les soutenir et coopérer.
Il y a différents type d'approches:
• Approches universalistes: il y a un style de management meilleur que les autres
• Théories contingentes: ce sont des critiques des modèles universalistes
• Leadership transactionnel vs transformationnel: c'est une nouvelle manière de voir les
choses.
40
les deux ou aucune des deux.
Blake et Mouton mettent ses deux dimensions sur un graphique en mesurant la considération et la
structure de 1 à 9. Lorsque les deux dimensions sont à 1, on a le style retrait. Lorsque l'accent est
mis uniquement sur la production, la tâche, on a le style production. Lorsqu'on mise tout sur le
personnel, on a un style personnel, le climat est bon. Le minimum pour un bon leadership est
d'avoir 5 à la fois côté production et côté personnel, on a alors le style compromis. L'idéal serait
d'avoir le maximum pour les deux dimensions et on a donc le style participation, consensus.
41
Il y a quatre facteurs du leadership transformationnel (Den Hartoget al, 1997):
• Dimension charismatique chez les personnes qui apparaissent et agissent comme un modèle
et qui sont capables de faire partager leur vision.
• Capacité à inspirer et à entraîner positivement ceux qui les suivent vers des missions ou des
buts.
• Considération accordée aux autres en les traitant individuellement, reconnaissant leurs
besoins et en les traitant avec respect.
• Source de stimulation intellectuelle pour autrui par sa manière de renouveler la vision des
anciens problèmes et de conduire les autres à repenser leurs pratiques.
Le leader transformationnel met l’accent sur ce que le travailleur peut faire pour son organisation.
Le leader transactionnel met au contraire l’accent sur ce que l’organisation a mis en place pour le
travailleur.
Les approches actuelles s’accordent pour insister sur la capacité du leader à transformer les attitudes
et comportements d’autrui. Elles privilégient la capacité du leader à faire évoluer les autres, à faire
partager sa vision et ce qu’elle en soit le contenu. (Levy-Leboyer, 1998)
Ce sont les premières théories du leadership centrées sur les processus rationnels
Les approches plus récentes accordent plus de place aux émotions et aux valeurs qui permettent de
comprendre pourquoi un leader peut amener autrui à se rallier à ses idées, se sacrifier, à atteindre
des objectifs qu’il était difficile d’anticiper (Yukl, 1999)
Il s’agit donc bien d’un concept envisagé comme un processus d’influence.
La notion de leadership doit être revue car les organisations évoluent beaucoup aussi, on bouge dans
la carrière.
6.1 Introduction
Le travail peut être, dans certaines conditions, source d'épanouissement. Mais, il peut également, et
selon le contexte, amener une détérioration de la santé physique et psychologique.
Le stress: il existe beaucoup de modèle car beaucoup de discipline s'y intéresse. On peut le diviser
en deux catégories: l'eustress qui est un stress positif, fonctionnel, qui stimule l'action et donne de
l'énergie et le distress qui est un stress négatif, dysfonctionnel et qui inhibe l'action, avec ce
deuxième type de stress, on travaille moins bien et on peut même être bloqué pour agir.
Dans la littérature sur le stress, on peut mettre en évidence différentes conceptions du stress, ce qui
donne lieu à pas mal d'amalgame. Le stress peut être un stimulus (analyse des stresseurs, agents de
stress et leurs interactions), un processus (analyse des transactions entre la personne et son
environnement, comment ça se fait qu'une personne est stressée et pas son collègue) et un résultat
(analyse des effets sur la santé physique, sociale et psychologique).
42
Une personne peut être confrontée à un agresseur, elle doit réagir et sécrète donc des hormones pour
s'adapter à ce stresseur. C'est comme préparer les muscles à l'action. Dans la phase 1, on a une
réaction générale face à un agresseur quelconque. Dans la phase 2, les hormones sont sécrétées et
on résiste. En phase 3, on atteint les limites du corps, on ne sécrète plus d'hormone et on a donc un
épuisement physiologique dont découle la fatigue, les troubles du sommeil, de l’appétit, des maux
de tête, des douleurs musculaires et articulaires, etc.
43
que le secteur métallurgique), les prestations financières (Carrefour par rapport à Colruyt).
Caractéristiques plus subjectives: le mode de gestion des ressources humaines (quelle ambiance
on essaie d'amener: compétition ou solidarité?), la qualité des relations direction-syndicat (parfois,
ça va bien), la culture, l'identité d’entreprise (est-elle centrée sur la sécurité? Sur le production? Sur
le respect des règles administratives? Sur l'autonomie et la prise d'initiative?).
44
6.5.2 Le modèle de Siegrist (fin des années 90)
Le modèle ER (effort-récompense): les efforts externes sont les exigences et les contraintes. Les
récompenses sont le salaire et la reconnaissance sociale. On y ajoute la notion d'effort interne
(overcommitment) de la part du travailleur et donc son implication ou sur-implication.
Le stress est égale au rapport entre l'effort et la récompense. On dit qu'il y a stress si le rapport est
positif.
C'est une approche interactionniste intéressante mais la limite est qu'on ne tient pas compte de la
richesse du processus ayant lieu dans «l'ici et maintenant». L'approche est rigide car on évalue
l'effort et la récompense de manière générale et pas à tout instant.
45
6.7 Une synthèse avec accent sur le cognitif: le modèle du stress
professionnel de Rascle et Bruchon Bruchon-Schweitzer(1996).
On voit ce que nos stratégies de coping ont comme effet. Par exemple, lorsque l'action de taper sur
le plafond pour éviter le bruit a pour conséquence du plâtre sur la tête, le but n'est pas atteint (le but
étant que le voisin face moins de bruit).
Par exemple, lorsqu'on a une réunion à 10h du matin et qu'on va avoir des reproches, si on n'y va
pas, on diminue le stress mais ce n'est pas bon pour l'entreprise.
46
d'aide aux employés, des personnes de confiance à l'écoute et aux conseils.
47
6.12 Harcèlement sexuel au travail
Toutes les formes de comportement verbal, non verbal ou corporel de nature sexuelle dont celui qui
s'en rend coupable sait ou devrait savoir qu'il affecte la dignité des femmes et d'hommes sur les
lieux de travail.
Il peut se manifester sous différentes formes, tant physiques que verbales: regards insistants,
remarques équivoques, exposition de photos pornographiques, attouchements, viol.
Le harcèlement sexuel pour s'accompagner de menaces de représailles (cf. Licenciement) ou de
propositions comme une promesse d'augmentation ou de promotion. Il y a plus de plaintes dans les
pays nordiques où les normes sont plus strictes.
6.13 Conclusion
La liste des stresseurs et quasiment infinie...
Les stresseurs peuvent émaner
• de facteurs liés à la personne elle-même --> psychologie du personnelle
• de facteurs liés à l'entreprise --> psychologie des organisations
• de facteurs liés au travail --> psychologie ergonomique
• de facteur liés «aux autres» --> psychosociologie du travail
Au-delà de la sélection, le psychologue du travail se doit d'améliorer les conditions de travail, viser
l'élimination, ou du moins, la diminution des risques à un niveau collectif ainsi qu'informer et
impliquer l'employeur dans la gestion des problèmes de stress.
7 L’analyse du travail
7.1 Introduction
L'analyse du travail consiste à recueillir des informations sur les activités, leur contexte et les
qualités en jeu pour les accomplir.
L’analyse du travail est une méthode. Selon Daniellou (1996), pour comprendre le travail, il faut
l’identifier, l’analyser, le décomposer. Il fait donc la description de l’homme au travail et l'analyse
psychologique du travail.
L’analyse du travail est un objet de recherche. Daniellou (1996) propose quatre types de
déterminants du travail à analyser.
1. Déterminants matériels et situationnels: environnement matériel, ambiances physiques
(température de la pièce, son et lumière de la pièce), contraintes matérielles, caractéristiques
anthropométriques du poste de travail (hauteur d'une table de travail, position des objets)
2. Déterminants techniques: moyens mis à disposition, procédures (processus technique et
technologique), contraintes techniques.
3. Déterminants propres à l’opérateur (permanents ou ponctuels): culturels, éthiques,
sociaux, psychiques, biologiques, cognitifs.
4. Déterminants sociaux et relationnels: hiérarchie, organisation de la production et
organisation temporelle, dépendance/indépendance (autonomie au travail), assistance
technique, collectif de travail, climat social, contraintes humaines.
48
De même, Goguelin (1998) décrit les différentes sphères qui influencent le rapport de l’homme au
travail: la société globale/le marché de l'emploi (la position de l'entreprise dans un univers plus
large), l’organisation et ses différents acteurs, le service, le poste de travail (configuration du poste
de travail).
Des variables plus périphérique influence l'organisation des hommes au travail. Il faut par exemple
prendre en compte la mobilité (temps pour rejoindre son lieu de travail). Un train en retard peut
avoir un impact sur le travail.
49
7.2.1 Éléments essentiels de l'analyse du travail
7.3.1 La tâche
C’est ce qui est à faire, ce qui est prescrit par l’organisation, ce qu'on dit au travailleur de faire.
C'est un objectif à atteindre dans des conditions déterminées (Leplat, 2000; Leontiev, 1976), c'est
quelque chose de finalisé, un but à atteindre dans des conditions physiques (environnement de
travail: bruit, éclairement, chaleur, …), des conditions techniques (outils, instruments, dispositifs),
des conditions organisationnelles (structures, règles de fonctionnement, horaire, cadences) et des
conditions socio-économiques (situation sociale, concurrence, cadre législatif) données.
Leplat et Hoc (1983) distinguent la tâche prescrite (tâche conçue par celui qui en commande
l’exécution) et la tâche effective (tâche exécutée réellement du point de vue du travailleur).
Attention à ne pas confondre tâche effective et activité, ici on parle de ce que le travailleur sait qu'il
doit faire et la façon dont il va le faire. L'activité, c'est le comportement, la tâche effective c'est ce
que le travailleur a dans la tête qu'il va faire.
Les différentes étapes de la tâche à réaliser à la tâche réalisée (d’après Leplat, 1997), exemple
pour un enseignant.
1. Tâche à réaliser pour le concepteur, c'est très général, par exemple, enseigner
2. Tâche prescrite par l’organisateur/prescripteur, par exemple, le directeur d'école décrit ce
que recouvre le fait d'enseigner (travail en classe, réunion avec les parents, surveillance de la
cours...) → (tâche affichée / explicite – tâche attendue / implicite) ce qui est implicite par
exemple c'est le fait de garder les enfants calmes. La tâche prescrite est importante pour
l'évaluation donc il est important de la connaitre au moment où on commence à travailler et
pas uniquement lors de l'évaluation.
3. Tâche prescrite pour l’agent: manière dont l'organisateur formule la tâche
4. Tâche redéfinie par l’agent: l'enseignant s'approprie la tâche, à partir de ce qu'il a compris, il
50
va ajouter des choses à faire comme par exemple participer à des formations afin d'arriver au
but à atteindre.
5. Tâche actualisée: contextualisation de la tâche par rapport à l'environnement comme le
nombre d'élève par exemple.
6. Tâche effective (exécution)
7. Tâche réalisée pour l’agent (auto-contrôle): qu'est-ce que le travailleur pense qu'il a fait ou
pas fait.
8. Tâche réalisée pour l’analyste (contrôle externe): ce que la personne fait vue de l'extérieur
comme lorsqu'un inspecteur observe ce que l'enseignant fait.
L'intérêt est de regarder l'écart entre les différents points et essayer de comprendre pourquoi, voir si
l'environnement est bon, si la tâche est bien définie. Donc voir si c'est l'enseignant qui doit s'adapter
ou si c'est la tâche qui n'est pas réaliste.
7.3.2 L’activité
C’est ce qui est fait réellement, ce qui est mis effectivement en œuvre pour effectuer la tâche.
L’activité est finalisée (elle répond à un but précis) par le but fixé, à partir du but de la tâche (à
réaliser). L’activité ne se réduit pas au comportement observable; l’activité, c’est aussi des
comportements inobservables (activités cognitives) tels que le raisonnement, le contrôle visuel,
etc.
L’activité se compose de quatre composantes: une composante physique, motrice (geste que l'on
fait), une composante informationnelle (gestion des informations), une composante régulatoire
(ajustement des conduites, organisation des mouvements) et une composante cognitive
Par exemple, l’activité du maçon. La composante physique est importante et on a tendance à
négliger les autres même si elles existent. Ils doivent intégrer les informations de l'environnement et
adapter leurs gestes par rapport aux informations et aussi prendre des décisions, se coordonner avec
les autres. Dans un emploi de bureau, on sous-estime la composante physique. Les ramasseurs de
poubelles ont beaucoup de coordination à faire.
Exemple: raffinements dans l’analyse de l’activité «allumer une allumette»
Échelle assez fine: 9 phases Échelle plus grosse: 2 phases
L'exécutant saisit la boîte. Sortir une allumette.
Il la place en position.
Il pousse le tiroir.
Il sort une allumette.
Il tient l'allumette en refermant le tiroir.
Il positionne l'allumette entre ses doigts. Allumer l'allumette.
Il présente le phosphore sur le frottoir.
Il frotte l'allumette.
Il repositionne l'allumette.
Plus il y a de raffinement, plus on est précis, mieux on peut repérer des dysfonctionnements et voir
ce qui se passe quand ça ne fonctionne pas!
51
compte les coûts de l’exécution de la tâche par l’opérateur (coûts physiques et psychiques), les
contraintes de la situation, de l’opérateur et de la tâche et les gains pour la structure et pour
l’opérateur.
Par exemple, on a une chaîne de construction de plaque électronique, sur un poste, un robot place et
soude des composants électroniques très petits. Un travailleur passe régulièrement pour contrôler le
travail du robot. Le poste est prévu de façon ergonomique mais le travailleur se trouve de l'autre
côté de la plaque lorsqu'il fait son contrôle et n'est donc pas bien mis. Pourquoi se trouve-t-il de ce
côté? Parce qu'il effectue aussi un autre travail et qu'il devrait faire un grand tour pour arriver du
bon côté du poste. On voit donc l'importance d'aller sur le terrain et de voir comment le travail se
passe réellement.
La régulation est un mécanisme de contrôle qui compare les sorties d’un processus à une
production désirée, et qui règle ce processus en fonction de l’écart constaté. Ceci suppose
l’existence d’un système dynamique et non figé/rigide! Pas comme dans l'auditoire ou les radiateurs
chauffent alors qu'il fait déjà chaud.
La régulation en boucle courte (au cours de l'activité) → Des signes précoces sont prélevées sur le
processus ou ses entrées, permettant de prédire l’évolution du système et d’agir avant que les écarts
ne se manifestent (capacité d’anticipation). On ajuste pour arriver à la performance voulue au cours
de l'activité.
La régulation d’un système consiste à redéfinir les objectifs → L’opérateur compare les écarts et
régule un système technique, on peut faire appel à un collègue, demander un résumer...
La régulation de l’activité humaine → L’opérateur régule sa propre activité, afin d’éviter des
répercussions négatives de l’activité sur lui-même, afin d’atteindre les objectifs de la tâche, ou afin
d’apprendre: changement de méthode.
52
sont par exemple la fatigue, un accident, la satisfaction... Le niveau 1 correspond aux conditions, le
niveau 2 à l'activité et le niveau 3 aux conséquences. Les ronds avec les croix à l'intérieur
corresponde à l'évaluation et les ajustements. Les performances sont les conséquences externes, les
effets sur l'opérateur, les conséquences internes comme la fatigue et la charge de travail.
53
Ici aussi, le centre, c'est l'activité. La partie supérieur concerne le système et la partie inférieur
concerne le travailleur.
Les contraintes individuelles internes sont les éléments constitutifs du travailleur qui influencent le
travail mais aussi si sa rémunération lui convient ou pas. On ne peut pas exclure des étude du stress
au travail les contraintes pour l'opérateur en dehors du travail car elles ont une grande influence sur
le travailleur. Ce modèle va donc plus loin que le précédent.
54
7.4.4 Curie et Hajjar (1987)
On voit apparaitre dans ce modèle, deux fois le modèle de Leplat mais inversé, une fois pour la vie
hors travail et une fois pour la vie de travail. Les concepts fondamentaux sont toujours les mêmes.
Sur le terrain, on identifie chaque case et le modèle est choisit en fonction du problème.
55
7.5.1.3 L’analyse des contraintes et astreintes
Les contraintes, ce sont les objectifs, les caractéristiques de l'environnement ou du travailleur, les
conditions d'exécution tandis que les astreintes, c'est le ressenti, l'impact des contraintes sur le
travailleur. Les contraintes sont identifiées si elles provoquent des astreintes chez le travailleur.
L’identification des exigences liées aux tâches, les indicateurs électro-physiologiques (rythme
cardiaque, indicateur de stress), le questionnement des sujets (méthode efficace), l'analyse des
variations des comportements (ajustement) opératoires.
8 La psychologie ergonomique
8.1 L’ergonomie
Murrel (1949) Ergonomics Research Society. Après la deuxième guerre mondiale, intérêt pour
l'adaptation du travail à l'homme.
8.1.1 Définition
L’ergonomie peut être définie comme l’adaptation du travail à l’homme, ou plus précisément,
comme la mise en œuvre de connaissances scientifiques relatives à l’homme et nécessaires pour
concevoir des outils, des machines et des dispositifs qui puissent être utilisés avec le maximum de
confort, de sécurité et d’efficacité (Société d’Ergonomie de Langue Française, 1970).
Adaptation de la machine à l’homme: Faverge, Leplat et Guiguet (1958)
Adaptation de l’homme à son métier: Bonnardel (1947)
Et donc étude de l'interaction entre la tâche et l'agent.
Définition de l'IEA (International Ergonomics Association): L’ergonomie (ou l’étude des facteurs
humains) est la discipline scientifique qui vise la compréhension fondamentale des interactions
entre les humains et les autres composantes d’un système (pas uniquement le monde du travail), et
la profession qui applique principes théoriques, données et méthodes en vue d’optimiser le bien-être
des personnes et la performance globale des systèmes.
C'est une discipline pluridisciplinaire, ce qui s'oppose à la définition de Louche.
Les praticiens de l’ergonomie, les ergonomes, contribuent à la planification, la conception et
l’évaluation des tâches, des emplois, des produits, des organisations, des environnements et des
56
systèmes en vue de les rendre compatibles avec les besoins, les capacités et les limites des
personnes.
L’ergonomie tient compte de facteurs physiques, cognitifs, sociaux, organisationnels,
environnementaux et autres.
L’ergonomie est une discipline qui utilise une approche systémique (interaction) et holistique
(global, générale) dans l’étude de tous les aspects de l’activité humaine (on évite le découpage).
57
• Une ergonomie des gestes et des postures
• Une ergonomie informationnelle
• Une ergonomie des systèmes
• Une ergonomie heuristique (traitement de l'information)
Trente ans après l’analyse faite par Faverge, ces démarches doivent être reformulées. Ce qui a été
fait par Karnas. On a donc une perspective (ou une ergonomie) physique qui s'intéresse aux gestes
et postures ainsi qu'aux conditions d'ambiance, une perspective (ou une ergonomie) systémique
et/ou organisationnelle travaillant sur les systèmes hommes-machines dans une perspective élargie
prenant en compte les structures organisationnelles (gestion des horaires) et une perspective (ou une
ergonomie) cognitive qui se focalise sur les dimensions cognitives des activités professionnelles.
58
8.1.6 Développement de l’ergonomie
Connaissances sur l’être humain
Connaissances sur l’action
Évolution des situations de travail, on passe du travail manuel (force motrice) aidé de l’outil au
travail sur machine-outil (signalisation-commande). On voit se développer l'ergonomie des radars
d'avions (2ème guerre mondiale). Puis arrive le travail dans des systèmes complexes (salle de
contrôle, surveillance navigation aérienne, salle de commande, interactions hommes-machines), les
individus doivent vérifier le bon fonctionnement du système. Et enfin, le travail se déroule dans des
systèmes continus automatisés (diagnostic, sécurité et fiabilité).
Certains facteurs sont favorables au développement de l'ergonomie: la séparation entre le
concepteur et l’utilisateur (l'ergonomie permet de rapprocher le concepteur et l'utilisateur),
l'accélération du développement technologique (les utilisateurs ont moins de temps pour s'adapter,
l'ergonomie permet de fournir des appareils mieux adaptés), les exigences accrues de sûreté de
fonctionnement, la diffusion à grande échelle de produits manufacturés (au lieu de concevoir un
nouveau produit, on regarde ce qui existe et on prend ce qui convient le mieux), les exigences
accrues d’efficacité, la loi sur le bien-être (Belgique,1996).
Les facteurs défavorables sont la crise (réduction des coûts de production et donc réduction des
coûts directs sans tenir compte des coûts indirects (fatigues, accidents, absentéisme)), le marché du
travail (on trouvera toujours quelqu'un pour faire le travail quelles que soient les conditions),
l'image réductrice, le coût financier et temporel et l'absence de mesure d’efficience (on ne peut pas
mesurer si c'est vraiment efficace).
59
8.2.1 Engineering psychology
C'est une approche plus technique due à l'évolution des sciences et des technologies. Elle est en
lien avec la psychologie expérimentale. Elle analyse les conduites humaines en situation de travail
et aide à la conception de postes et d’outils de travail, …pour qu’ils s’adaptent au mieux aux
habiletés et aux capacités des travailleurs. Elle étudie les tâches.
60
communication (TIC) ont 5 fonctions.
• Diffusion de l’information (Internet)
• Partage de l’information (groupware: personnes qui travaillent en commun dans des projets
et qui peuvent ainsi travailler à distance)
• Gestion et régulation de l’information (gestion électronique de documents)
• Aide à l'acquisition de connaissances (e-learning: apprentissage à distance)
• Aide à la prise de décision (aide diagnostic, simulation d'évènements pour faciliter la
décision)
D'après Brangier et Valléry, les TIC et le fonctionnement organisationnel:
• Favorisent le travail d’équipe, la transversalité. Elles se mettent au service d'un
fonctionnement par projet qui rompt avec l'organisation hiérarchisée.
• Favorisent le développement de la flexibilité, on peut consulter les données, travailler à
distance, on peut aussi travailler ensemble même quand on est dans des fuseaux horaires
différents.
• Ils impliquent un changement dans le leadership, les relations avec le chef sont modifiées, le
cheminement de l'information ne doit plus forcément passer par la hiérarchie pour aller d'un
service à l'autre.
• Favorisent le contrôle dans le sens où on peut identifier où on se trouve et ce que l'on fait
mais ce n'est pas pour cela que le contrôle est forcément plus élevé.
• Ils permettent d'un côté le développement de compétences et de l'autre la standardisation des
tâches et donc sa simplification. Par exemple, le télétravail peut donner beaucoup
d'indépendance et d'autonomie car on est seul à prendre des décisions mais il permet aussi
plus de contrôle et ce qui doit être fait peut aussi être défini de façon très précise par peur
qu'on ne fasse rien. Deux comportements sont donc possibles dans l'organisation du
télétravail.
61
On voit aussi l'hybridation et la diversification des technologies, des supports et des paradigmes
d’interaction.
8.4.1.3 Objectifs
L'objectif et l'amélioration des applications grâce aux recommandations. Les principes sont
souvent basés sur une analyse de systèmes insatisfaisants, ils pourraient être réducteurs si on
n'analyse pas les tâches et les activités. L’utilisabilité ne peut se réduire au seul respect des
recommandations. En effet, celle-ci n'est pas une propriété générique des systèmes informatiques.
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l'outil.
La perception de l’utilité se définit comme le degré avec lequel une personne pense que l’utilisation
d’un dispositif particulier pourra améliorer sa performance.
La perception de la facilité d’utilisation se définit comme le degré avec lequel une personne pense
que l’utilisation d’un dispositif se fera sans effort physique ou mental.
L'usage (le comportement) est prédit par l'intention d'utilisation. Celui-ci est prédit par la perception
de la facilité d'utilisation et la perception de l'utilité.
Un certain nombre d’auteurs (Taylor & Todd, 1995; Ma & Liu, 2005) relèvent plusieurs limites au
TAM. Il est un très bon prédicteur des intentions d’utilisation d’une nouvelle technologie. Mais il
est moins informatif pour comprendre les usages effectifs qui en sont faits. Il faut inclure d’autres
dimensions comme le sentiment d’efficacité personnelle en informatique (Compeau& Higgins,
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1995) c'est-à-dire la perception qu’un individu entretient quant à sa capacité à utiliser un ordinateur
et le sentiment d’efficacité personnelle lié à Internet (Ma & Liu, 2005; Igbara & Iivari cité par Roca
et al., 2006).
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alors pas de chercher le coupable mais de trouver les facteurs qui interviennent dans les accidents.
Ces études sont menées au travers des interactions homme-système. Lorsqu'il y a un accident avec
lésion, on se rend compte que quelque chose ne fonctionne pas. Même s'il n'y a pas lésion, on se
rend compte que le système ne fonctionne pas.
On voit apparaitre l'analyse par l’arbre des causes (INRS). On suppose que si on connaît les
explications d’un évènement (causes, facteur de risques, relations logiques et chronologiques) on
peut inférer sur les conséquences d’un évènement similaire et donc anticiper des facteurs de risque
et les prévenir. Pour cela, on fait une représentation graphique de l’enchaînement des faits
conduisant à l’accident.
Exemple analyse par l’arbre des causes: Madame G est employée dans une cuisine collective.
Mardi 5 avril à 9h45, à cause d’un embouteillage, elle est arrivée en retard. Pour rattraper le retard,
elle ne prend pas le temps de mettre ses chaussures de sécurité. Dans la matinée, elle va chercher
dans le local de déconditionnement un conteneur volumineux (1m x 0,5m x 0,75m pesant 10kg),
rempli des cuisses de poulets qui doivent être préparées à midi. Elle le transporte à bout de bras.
Madame R, autre employée, vient de sortir un plat du four. Appelée par son «chef» elle oublie de
refermer la porte du four. Madame G ne voit pas la porte ouverte et la heurte. Déséquilibrée, elle
lâche le conteneur, le reçoit sur le pied et ressent une vive douleur.
On fait donc un arbre qui part du résultat: Mme G ressent une vive douleur au niveau du pied. Puis
on part en arrière pour voir ce qui a causé cette douleur: Le conteneur tombe sur le pied de Mme G.
Et Mme G. n'a pas ses chaussures de sécurité. On complète chaque branche avec la raison. Donc
avant les chaussures, on peut mettre: Mme G. est arrivée en retard et juste avant: il y a eu un
embouteillage... Ces arbres permet de repérer tous les éléments objectifs. Ensuite, on regarde où on
pourrait couper l'enchainement pour ne plus que ça se reproduise. Par exemple, on peut changer la
façon dont on transporte les charges lourdes, on peut réaménager l'espace de travail pour que le four
ne soit plus dans le chemin, rappeler les consignes de sécurité. On fait une liste des choses à faire,
une estimation financière et une étude de faisabilité puis on choisit en fonction des priorités.
Explication naïve des accidents (Kouabenan): les individus ont besoin de comprendre, d’expliquer
la survenance de l’accident en tant qu’évènement regrettable, dommageable et inhabituel. Le point
de vue du travailleur complète donc l’analyse par les experts des accidents. Les attributions des
travailleurs ont donc une incidence sur la manière dont ils appréhendent leur travail et se
comportent face aux risques.
Étude des biais d’attribution causale: selon que l'accident sera attribué à des faits internes ou
externe à l'individu ou à la malchance, la perception des risques sera différente. Les travailleurs
auront moins tendance à changer de comportement s'il attribue les causes de l'accident à des faits
interne à la personne. L'attribution causale est influencée par les caractéristiques de l’accident
(grave/bénin), les caractéristiques de la victime (collègue/niveau hiérarchique) et les circonstances
de l’accident.
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L’erreur humaine constitue la mesure de la fiabilité humaine. L’étude des erreurs est associée à
l’étude des accidents et des incidents (accidents sans conséquences dommageables) et au
développement d’une politique de prévention. L’erreur doit être analysée non seulement sous
l’angle de ses conséquences sur le système ou comme un écart à une procédure écrite mais comme
le symptôme d’un mauvais couplage opérateur-tâche (Neboit, 1990, cf. Leplat).
La fiabilité est la capacité d’avoir les moyens (cognitifs et organisationnels) de réaliser sa tâche en
sécurité et de façon efficace et, en relation avec la tolérance du système, de récupérer une erreur ou
un incident éventuels (De La Garza& Fadier, 2004). Le système doit permettre à l'individu de
récupérer ses erreurs.
Il y a une évolution des études sur les erreurs et la fiabilité car les exigences sont de plus en plus
grandes par rapport à la fiabilité des systèmes suite à l'évolution technologique. L'exigence
augmente aussi suite à des sujets d’actualités: Accident de Three-Miles-Island (1979); sécurité
routière; aviation; accident Seveso (1976)…
La maîtrise des risques repose sur la connaissance des risques (identification et évaluation) et la
réduction des risques.
Du fait de la dualité des effets des activités risquées qui peuvent être positifs ou négatifs, le risque
est évalué tantôt comme tolérable (on accepte la présence du risque) ou intolérable, gérable ou
ingérable, bénéfique (quel est le gain?) ou dommageable.
La notion de risque acceptable est une évaluation du rapport entre coût des mesures de protection et
prévention et coût des dégâts. Les trois dimensions du risque sont la gravité, de la fréquence et du
dommage possible. Par exemple, avec la présence du nuage de cendre, était-ce tolérable de faire
voler les avions? Il y a un équilibre à avoir et ce n'est pas facile de savoir si on a pris la bonne
décision.
Kouabenan, 2005: Au centre des processus d'évaluation et de construction du risque, du fait de
l'incertitude et de la complexité des situations à risque, les croyances et les processus inférentiels
occupent une place importante. Leur connaissance et leur prise en compte deviennent donc
incontournables dans le management de la sécurité (résultat bonne articulation fiabilité humaine et
fiabilité technique)
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plus habiles ou plus aptes à faire face aux situations, particulièrement face aux risques. Et enfin, on
parle aussi d'optimisme comparatif et l’illusion de contrôle: certaines personnes entretiennent
l’illusion qu’elles pourront contrôler les situations dangereuses ou éviter les événements fâcheux,
plus qu’autrui (Kouabenan et al., 2006). Cette impression de ne pas être concerné augmente avec
l'affichage de statistique sur les accidents. Les gens ne se sentent pas concernés.
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