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THEORIES

LE PROJET A L’EPREUVE DE LA VILLE

Phénomène urbain et projet urbain ; une mise en perspective

« C’est la vie qui attire la vie » < tendance fondamentale à la concentration (lois de la gravitation <
gravitation urbaine)

A l’origine tout est mouvement et énergie < Tout est d’abord mouvement < La ville est comme
l’arbre, elle germe et tandis qu’elle s’enracine dans un territoire, elle se déploie dans une forme
essentiellement imprévisible, telle un organisme vivant, un fait biologique

Il n’y a au commencement rien de droit dans le cosmos < la droite est une idée de notre esprit,
elle n’existe pas

De même que l’eau vive agit sans cesse pour façonner le lit du fleuve, ce lit résiste et conduit en
retour les eaux, les vivants ne cessent d’agir sur les murs de la ville, qu’ils ne cessent de détruire
et de reconstruire incessamment, tandis que ces murs même les conduisent et influent sur leur
esprit. Ils sont ce corps qui les tient unis, en même temps que leur mémoire commune,
l’infrastructure de leur culture et la condition de leur communauté humaine

La ville est un amas de fait techniques < jamais conçu comme un tout

En Inde le cercle symbolise le temps tandis que le carré symbolise l’espace

La forme des villes est radiocentrique, temporelle, organique < elles s’adaptent à un site

La ville, le phénomène urbain < phénomène naturel (qui nous dépasse) et non technique

même si est ensemble complexe de faits techniques et d’arts

architecture, infrastructures, etc….: matière la plus durable < et sa « chair » est humaine

Ville < comme un être vivant qui est son moyen et sa fin en lui-même simultanément

C’est pourquoi il nous faut toujours bien distinguer ce qui relève de l’architecture de ce qui relève
de l’urbanisme. Car si l’architecture relève clairement de la techne < le projet urbain doit
constamment tenir compte du fait que ce sur quoi il opère, relève du vivant

Ainsi ceux qui ont pensé pouvoir tout à la fois planifier et réaliser des villes entière à partir
de rien et selon les seuls moyens de la technique, n’ont engendré que des monstres
problématique : Brasilia, Chandigarh, ZUP, ZAC

Modèle organique : concentrique, villes né d’une histoire (Londres, Rome)

Modèle orthogonal : phénomène de création coloniale

Altérité : le fait qu’une ville est faite par une multiplicité d’Hommes et d’initiatives < la ville :
oeuvre collective < altérité + matérialité + temporalité = harmonie

La ville de type organique, n’est pas planifié, alors comment créer une unité ? Par le temps et par
la matière

Le renouvellement urbain se fait tout seul, une ville se renouvèle par elle-même, évolue, mute ou
se transforme

Idéalistes imaginent des villes harmonieuses qui revient toujours à une négation du temps et du
temps et du devenir, or il n’y a d’harmonie, non pas dans l’espace seulement mais également
dans le temps

Dans le cas contraire le dessin, ce scalpel de l’architecte et de l’urbaniste qui opère sur ce
corps vivant qu’est la ville ou le territoire habité ne pourra jamais répondre avec la précision, la
finesse et la complexité nécessaire à la complexité de la demande sociale et à la permanente
évolution des aspirations propres à la société civile, une et multiple à la fois

Unité et multiplicité de la forme urbaine : quelle unité pour la ville

La ville est donc une et multiple à la fois. Une par son mouvement et multiple par les formes et les
êtres que ce mouvement réunit

Une ville est indistinctement une forme sociale et une forme urbaine

Urbanisme ancien : cercle avec centre et déterminé par une limite

< principe de l’isonomie : une multiplicité de singularités irréductibles les unes aux autres, se
trouvent unies autour d’un centre vide, exactement comme des constructions très différentes
potentiellement les unes des autres peuvent se trouver unies par un vide commun qui sans
réduire leur différence, mais du seul fait de leur positions relatives à ce vide, les unit dans une
même figure : la rue, la place, et toutes les formes urbaines analogues

c’est la multiplicité des singularités individuelles qui détermine la continuité d’un espace
commun par lequel ils forment un tout

< c’est ainsi qu’on unit le multiple < polarisation autour de la rue et de la place

< principes que l’on ne retrouve plus aujourd’hui (gd zones pavillonnaires) < ville constituées de
cellules conçues comme idéalement autonomes, connectées aux infrastructures automobiles

Notion du temps historiques : chaque situation crée les conditions d’un événement nouveau et
imprévu quand à sa forme et sa nécessité < chaque situation engendre une création nouvelle
en réponse à une nécessité nouvelle < situation nouvelle et imprévue < forme urbaine
singulière

De l’urbanisme moderne à la révision critique du Team Ten

Le rationalisme industriel : La révolution industrielle suscite l’exode rural et concentre les


populations auprès des villes industrielles où se concentrent la richesse et l’emploi. Et tandis
qu’elle pose un problème nouveau qui est celui du logement des masses ouvrières, elle y répond
avec ses moyens propres qui sont industriels et rigoureusement assujettis au paradigme
technique

< « L’urbanisme moderne, c’est mettre le plus possible de monde, dans le plus petit espace, en
les isolant le mieux possible les uns des autres. »

Il y a des politiques de renouvellement urbain lorsque les villes, des quartiers sont entièrement
planifiés dans les champs, en marge des villes, et construits avant d’être « peuplés » < ils sont
donc incapables de se renouveler sur eux-mêmes ou de se développer

Le projet urbain

Le projet urbain est un pro-jet de ville, dont les paradigmes fondamentaux restent essentiellement
techniques, et conformes à ceux qui ont présidé au premier urbanisme moderne :
-  Sujet/objet : le territoire conçu comme objet du sujet concepteur, 

-  Conception/exécution : conception à une échelle donnée à laquelle les réalisations 

futures seront assujetties, 

-  Fins/moyens: distinction des moyens et des fins (la planification comme fin
assujettissant les opérations de construction. 

-  Espace/temps : subordination d’un temps programmé à l’espace du projet, le temps
comme moyen et l’espace comme fin

Conséquences de ses paradigmes techniques : ségrégation des H et des fonctions, et


l’incapacité de se renouveler soit-même, manque d’humanité dû à l’industrialisation (cage à
lapins), concentration de la misère urbaine

Intégrer désormais au projet urbain :

« tenir compte » du “déjà là“. Il devient reprise du tissus urbain plutôt que tissage ex-nihilo
< et réintégrer le déjà- là, les traces de la mémoire, et la mémoire des formes urbaines

décision multiple ou lieu d’un seul « grand » concepteur < la concertation des “acteurs“, et
la négociation de chaque décision formelle < participation des habitants et usagers du territoire <
pour mettre en question l’unité de conception de projet

intégrer sans cesse la variable temporelle

distinguer les échelles d’interventions, du point de vue du temps et des acteurs

< Sujet/objet : le sujet concepteur se rapproche et tend à se confondre à son objet : les
dynamiques propres au territoire, les citoyens, associations d’usagers etc

< Fins et moyens : la forme n’est plus conçue comme une fin définitive, utopie, meilleur des
mondes, dans laquelle les hommes seront définitivement heureux, mais comme le moyen d’une
vie urbaine incessamment renouvelée

< Conception et exécution : de même dans la nature, conception et exécution se


confondent

< Espace et temps : L’urbanisme moderne tend nous l’avons dit, à distinguer et à
subordonner le temps à l’espace, jusqu’à lui ôter toute imprévisibilité, et à abstraire le projet
formel du monde en devenir < now nous nous devons d’intégrer cette interdépendance de
l’espace et du temps, et surtout leur imprévisibilité à moyen et long terme

< Le projet urbain se trouve ainsi dans la même situation que l’art qui procède selon la techne
mais imite la nature, sinon dans ses formes, dans les lois de son développement

Le projet urbain contemporain

Quelques concepts critiques fondamentaux :

Densité : favorable en terme de développement durable, mais peu accepté par les
habitants < penser architecturalement l’espace urbain. Car il s’agit de concevoir l’espace de sorte
à ménager pour une surface foncière donnée

intensité : concentration des échanges et de la centralité plus que de la densité bâtie ou


du nombre d’habitants < l’intensité de la vie urbaine est recherchée (attractivité des centres ville,
gentrification), mais on fuit la densité car tous nous aspirons à un maximum d’espace pour nous-
mêmes

Espace public / Espace privé : Dans l’urbanisme contemporain, il semble que l’on ait perdu de
vue cette tridimensionnalité (dimensions culturelles juridique, architecturale) des structures, et que
l’on en vienne à opposer l’architecture à la culture, on monte les murs pour se protéger de
comportements incivils. De même le juridique en vient à se distinguer voire à s’opposer aux
évolutions culturelles, et trop souvent à une pensée architecturale et urbaine vivante

< Droit oppose l’espace public et l’espace privé < mais architecture et urbanisme développe une
infinité de variations entre l’espace le plus public, et l’espace le plus privé, du plus intime < Il faut
penser l’espace public et l’espace privé ensemble comme une même continuité urbaine

Le projet urbain de développement durable

Principes qu’il ne faut pas répéter :

la construction en hauteur : (libérer le sol et le rendre à la nature et aux piétons) < pas bon
pour des questions environnemental et de développement durable

l’orientation solaire exclusive


l’écoulement des eaux pluviales (trame verte et bleue), le drainage et la pénétration < sont
certes des principes essentiels, mais l’adoption d’une logique exclusive d’écoulement des EP liée
à la topologie, détermine des plans tout aussi systématiques et abstrait des conditions de la vie
urbaine que les barres des ZUP déterminées par le chemin de grue

De même pour des logiques trop exclusives et systématiques concernant : l’opposition


jardins / voies automobiles

De l’écologie à la réduction au technicisme environnemental < Le développement durable,


rabattu sur sa seule dimension environnementale, se trouve de plus réduit à une forme de
technicisme environnemental

Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat


Limiter la nécessité de déploiement de nouveaux services, infrastructures, réseaux...
Exploitation des réseaux de transports localement disponibles (favoriser les peu polluants)
Préservation/amélioration des écosystèmes et de la biodiversité

Gestion des eaux pluviales

Qualité d'ambiance des espaces extérieurs pour les usagers Ambiance climatique

Ambiance acoustique

Ambiance visuelle

Espaces extérieurs sains

Impacts du bâtiment sur le voisinage (Celui-ci a droit : Au soleil, A la lumière, Aux vues, Au
calme A la santé)

< c’est là que se pose la véritable question d’un développement durable qui a été conçu en
faisant abstraction des habitants et usagers alors que ce sont eux maintenant qui vont donner vie
au quartier, l’investir ou non, l’entretenir ou non, le fuir ou non. Et cette évolution est très mal
maitrisée

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