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THÈSE
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LE GRADE DE DOCTEUR
Par
Kassem AL JEBAWI
Ingénieur Diplômé de l’Université d’Alep (Syrie)
Jury :
Á mon père
Á mon épouse
Kassem AL JEBAWI
Lyon le 30 juin 2005
Sommaire de thèse
Introduction générale ………….……………………………...………1
1
Liste des Symboles
Chapitre A : Etude bibliographique
Chapitre A :
Etude Bibliographie
3
Chapitre A : Etude bibliographique
4
Chapitre A : Etude bibliographique
Sommaire du chapitre A
5
Chapitre A : Etude bibliographique
6
Chapitre A : Etude bibliographique
A - 1 - Le polyoxyméthylène
A - 1 - 1 - 1 - Homopolymère
Les chaînes sont constituées par le monomère oxyméthylène —CH2—O—. La formule
générale de cet homopolymère est donc :
R-CH2-O-[CH2-O]n-CH2-O-R
O
CH3 C CH2 O CH2 O CH2 O C CH3
n
O
D’où, n prend de valeurs comprises entre 3000 et 10000 monomères
Notant que CH3CO est utilisé comme un moyen de stabilisation car le dernier
monomère de chaîne reste instable. Le POM reste stable jusqu’à 110 °C environ, pour cette
raison l’utilisation de ce polymère n’est pas concevable au delà de 100 °C.
7
Chapitre A : Etude bibliographique
A - 1 - 1 - 2 - Copolymère
Nous avons vu précédemment que le POM homopolymère est inutilisable à haute
température à cause de son instabilité thermique. La copolymérisation de trioxane avec une
petite quantité d’oxyéthylène est souvent utilisée comme une solution de ce problème
d’instabilité. Car l’existence des liaisons C—C provenant d’un comonomère, joue un rôle
protecteur vis à vis la chaleur, de l’oxygène [oxydant], des acides faibles et des produits
alcalins.
O
HO CH CH CH2 O CH CH CH2 CH CH OH
n
O O
Ces copolymères ont donc des résistances thermiques et chimiques supérieures à celles
des homopolymères. Mais l’existence du terme de stabilisation dans le copolymère est
accompagnée d’une diminution de cristallinité ainsi qu’une baisse de la température fusion.
Les propriétés mécaniques du POM copolymère sont donc légèrement plus faibles que celles
des homopolymères.
A - 1 - 2 - 1 - Préparation de monomère
Les monomères principalement utilisés dans la polymérisation et la copolymérisation
sont le formaldéhyde et le trioxanne. Ces deux derniers sont préalablement purifiés pour
diminuer leur teneur en impuretés avant la polymérisation ou la copolymérisation. Cette
8
Chapitre A : Etude bibliographique
teneur en impuretés, doit être inférieure à 100 parties ppm. Notons que le trioxanne présente
l’avantage d’être plus stable et plus facile à purifier que le formaldéhyde.
A - 1 - 2 - 2 - Polymérisation de Polyoxyméthylène
Polymérisation à partir de formaldéhyde :[FÜZ**, DEN85, GUY95, MAT97, LIN97,
XU01]
C’est une polyaddition en milieu gazeux dans laquelle l’acide formique est ajouté aux
monomères de formaldéhyde.
Ce type de polymérisation est souvent utilisé pour produire le POM avec de grandes
masses molaires (c’est notamment le cas du DELRIN produit par Dupont de Nemours).
O
CH2 CH2
+Y RO-X-[(CH2-O)n-X]-X-CH2-OR
O O
CH2
9
Chapitre A : Etude bibliographique
T rio x a n n e + o x y d e d ’é th y lè n e
C a ta ly s e u r a m o rc e u r eau
P O M + tr io x a n n e
fo rm a ld é h y d e + e a u
10
Chapitre A : Etude bibliographique
A - 1 - 3 - Caractéristiques du Polyoxyméthylène
Volume spécifique :
La volume spécifique est la volume occupée par unité de masse et ce volume spécifique
est directement relié à la cristallinité :
11
Chapitre A : Etude bibliographique
Cristallinité
La cristallinité est un des paramètres les plus importants dans la structure des polymères
semi-cristallins. Plusieurs techniques se sont utilisées pour mesurer ce paramètre comme nous
le verrons par la suite (diffraction et diffusion aux petits angles des RX, calorimétrie
différentielle…). La cristallinité du POM dépend des conditions de la polymérisation et
d’obtention de la poudre. Une poudre élaborée en suspension a toujours une cristallinité
élevée par rapport au granule extrudé dont la cristallinité dépend des conditions de
refroidissement. Mais cette cristallinité a toujours une valeur qui dépasse la 70%. Selon
Füzesséry, cette cristallinité change avec les conditions de recuit du POM : elle augmente
avec le temps et la température du recuit (fig. A3).
150 °C
85
83
Taux de cristallinité ( % )
81 120 °C
100 °C
79
77
75
0 100 200 300 400 500 600
Durée de recuit ( h )
12
Chapitre A : Etude bibliographique
Masse moléculaire :
Le POM fait partie des polymères ayant des masses molaires moyennes. Ainsi sa masse
molaire varie de 20000 et 140000 Da. Les POM avec de petites masses moléculaires sont
destinés aux mises en forme nécessitant une faible viscosité à l’état fondu. Cependant il existe
des types de POM avec de plus grandes masses molaires, notamment ceux élaborés par
polymérisation en suspension.
13
Chapitre A : Etude bibliographique
Nous devons noter que la température de ramollissement du POM est proche de celle de
fusion. De ce fait, les objets fabriqués en POM peuvent être utilisés, en service continu sans
contrainte mécanique, jusqu’à 150 °C en exceptant les applications alimentaires.
Dilatation thermique :
Comme tous les polymères thermoplastiques le coefficient de dilatation thermique du
POM est de 6 à 8 fois plus grande que celui des métaux. Il varie de 0.0001 à 0.00015°C-1
entre 20 et 150°C. Quand la fusion intervient des changements importants de volume se
produisent comme nous l’avons vu précédemment.
Retrait :
Le POM, comme tous les polymères hautement cristallins, présente un taux de retrait
très important, accentué encore par une forte différence de densité entre phases amorphe et
cristalline. Ce retrait anisotrope nécessite des calculs complexes avant la mise en forme par
des procédés qui exigent le passage de l’état fondu à l’état solide. La non-homogénéité de ce
retrait provient des distributions spatiales des phases amorphe et cristalline influence. C’est
14
Chapitre A : Etude bibliographique
pourquoi nous trouvons toujours des différences de retrait entre deux directions
perpendiculaires. Dans la figure A6, sont représentés les retraits du POM et d’un de ses
composites, lors de la mise en forme par des techniques conventionnelles.
2 POM injecté-pièces
Retrait
Retrait )
1.5
POM+30% FV-
POM+30% FV-transversal
1 injecté-transversal
Dégradation du Polyoxyméthylène
Le POM peut dégrader même aux températures basses dans l’eau [ÖNE93], mais sa
dégradation thermique est plus importante car elle affecte son utilisation alimentaire.
Les POM homopolymères sont des polymères instables car ils se dégradent par
dépolymérisation. Ce procédé s’accompagne d’une formation d’acide formique HCOOH, qui
lui-même accélère la dégradation du polymère. Les POM se dégradent lentement à partir de
150 °C mais cette dégradation intervient vite au-delà de 205 °C. la dégradation totale ne se
produit qu’après 240 °C. Donc deux stades de dégradation nécessitent d’être compris : un à
l’état solide et un autre à l’état fondu.
15
Chapitre A : Etude bibliographique
Les POM à l’état fondu se dégradent également par la dépolymérisation qui intervient
alors très rapidement. A partir de 230°C, la décomposition est quasiment totale. La
dégradation du POM homopolymère se produit alors à températures plus élevées que celles
du POM copolymère [ARC04].
Absorption de l’eau
Les POM absorbent une quantité d’eau modérée (0,2 à 0,4 % en masse), mais cette
petite quantité affecte néanmoins les dimensions des objets moulés. La figure A7, représente
la variation de la longueur d’éprouvettes injectées, en contact avec l’air humide ou immergées
dans de l’eau, en fonction de la température du milieu.
1.4
immersion dans l'eau 100 % HR
1.3
1.2
1.1
50 % HR
variation dimentionelles ( % )
1
0.9
0.8
0.7 0 % HR
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
-0.1
-10 10 30 50 70 90
Température ( °C )
16
Chapitre A : Etude bibliographique
Notons enfin que la mise en forme par étirage donne des produits ayant des résistances
chimiques supérieures à ceux mis en forme par d’autres techniques [KOM91]
80 PA6
70 POMH
60 POMC
σ ( MPa )
50 PC
40
30
20
10
0
0 20 40 60 80
ε(% )
Notons enfin que les POM sont considérés parmi les matériaux ayant les meilleures
propriétés en flexion et en sollicitation alternée.
17
Chapitre A : Etude bibliographique
Fluage :
La résistance au fluage est l’étude de l’évolution de la déformation sous une contrainte
constante permanente à une température donnée et dans des conditions d’environnement
déterminées. A température ambiante, pour une contrainte appliquée pendant 10000 h, et pour
une déformation maximale de 1%, la contrainte maximale admissible est de 13 MPa pour le
POM homopolymère et de 11 MPa pour le POM copolymère.
Choc :
La résistance au choc du POM dépend du teneur de la phase cristalline, de la masse
molaire et quand elles sont présentes, de la nature et de la quantité des charges. Classiquement
on observe une amélioration de cette résistance aux chocs avec une diminution de la
cristallinité et une augmentation de la masse molaire. De même l’introduction de charges
élastomériques induit une augmentation de la résistance au choc et de la ténacité.
18
Chapitre A : Etude bibliographique
19
Chapitre A : Etude bibliographique
A - 1 - 4 - 1 - Introduction
Les polymères thermoplastiques sont des matières plastiques qui fondent sous l’action
de la chaleur ou, tout au moins, se ramollissent suffisamment pour pouvoir être mise en
forme. Les macromolécules qui les constituent, sont en général linéaires ou légèrement
branchées. Ceci permet l’écoulement du polymère sous l’action d’une pression dès l’instant
où la température est suffisante. Sont rassemblés sous le vocable ‘polymère thermoplastique’
la plupart des polymères semi- cristallins comme le polyéthylène, les polyamides et le
polyoxyméthylène et aussi de nombreux polymères restant amorphes (polystyrène,
PMMA…).
Le comportement d’un polymère thermoplastique amorphe dépend fortement de sa
température d’utilisation et de la position de cette température par rapport à la température de
transition vitreuse. En dessous de cette température, la mobilité moléculaire est très faible,
avec essentiellement des mobilités liées à des mouvements très localisés. Au-dessus de la
température de la transition vitreuse Tg, le polymère se comporte comme un élastomère avec
l’existence d’un plateau caoutchoutique (si les chaînes ont une longueur suffisante) et les
phénomènes de reptation interviennent très rapidement si bien que le polymère n’a plus
aucune tenue en fluage. Les polymères amorphes doivent avoir une température de transition
vitreuse Tg supérieure à la température maximale d’utilisation. Par exemple la température de
transition vitreuse du polystyrène est de 100 °C et la température d’utilisation est donc limitée
à 80 °C environ [VIG92].
Dans les polymères semi-cristallins, il est possible d’utiliser le polymère au-dessus de la
température de transition vitreuse car les cristallites forment souvent un réseau qui va inhiber
les phénomènes de reptation. La chute de module élastique liée à la relaxation accompagnant
la transition vitreuse est beaucoup plus faible que pour les polymères entièrement amorphes
[WAR71]. Par contre lorsque ces polymères approchent de la température de la fusion les
changements deviennent considérables, surtout au niveau des propriétés mécaniques. Lors du
passage de l’état solide à l’état liquide ces polymères commencent à comporter comme des
liquides à haute viscosité. Ces polymères ne peuvent donc pas être utilisés au-dessus de la
température de fusion et par contre ils ne peuvent être mis en forme par les méthodes
traditionnelles qu’au-dessus de cette température.
L’imbrication des phases amorphes et cristallines est en général complexe, si bien que
plusieurs échelles sont nécessaires pour caractériser les polymères semi-cristallins [BEN91].
La microstructure du POM, comme celle de la plupart des polymères semi-cristallins peut
souvent être vue à trois niveaux d’échelle d’observations.
Tous d’abord, nous pouvons observer à l’échelle de quelques angströms, les motifs de la
chaîne apparaissent alors. La chaîne peut être soit sous forme de pelote statistique dans la
phase amorphe soit sous forme organisée dans la cristallite : dans le POM elle sera sous la
forme de chaînes repliées hélicoïdales. L’orientation des chaînes et des plans
cristallographiques sont également être observées à cette échelle.
Ensuite, nous pouvons observer à l’échelle de centaine angströms. Généralement le
polymère s’organise en une succession périodique de lamelles amorphes et cristallines. La
périodicité de cet arrangement est appelée longue période (sa valeur est souvent de 10 à 30
nm). L’épaisseur des lamelles amorphes et cristallines varie suivant les polymères entre 5 et
20 nm [COA78].
20
Chapitre A : Etude bibliographique
Enfin, nous pouvons observer le polymère à l’échelle du micron, les cristallites sont
alors souvent organisées dans des superstructures appelées ‘sphérolites’ dont la taille se situe
généralement dans l’intervalle 1 µm-100 µm.
POM hexagonal :
Le POM présente un réseau cristallin hexagonal dans lequel nous trouvons la chaîne
sous la forme d’une hélice. Cette conformation hélicoïdale peut se décliner sous la forme
d’une hélice 9/5 (neuf motifs CH2O pour cinq tours) ou 29/16 (vingt neuf motifs CH2O pour
seize tours). Les deux modèles en hélice 9/5 et 29/16 sont en fait très proches. Dans le
tableau A2, sont indiquées les caractéristiques de la chaîne pour ces deux modèles.
Dans la figure A10 est schématisée la confirmation hélicoïdale 9/5 proposée par
Tadokoro (la lettre M représente les groupes méthylènes et la lettre O l’oxygène. Tous les
angles de liaison font 109.28° et la longueur C-O est de 1.43 °A [TAD73].
21
Chapitre A : Etude bibliographique
Dans le tableau A3, les paramètres du POM hexagonal, sont comparés à ceux d’autres
polymères semi-cristallins comme le LPE et PTFE. Cette comparaison permet de souligner
les points suivants :
• La longueur du motif de répétition est plus faible dans le cas du POM hexagonal
• La distance entre les chaînes du POM hexagonal est comparable à celle du
polyéthylène, mais elle est assez nettement inférieure à celle du PTFE, qui présente
lui aussi une structure hélicoïdale (ceci est probablement dû au volume important
occupé par l’atome de fluor)
22
Chapitre A : Etude bibliographique
POM orthorhombique
Cette structure cristalline est aussi constituée par une chaîne en hélice, une hélice très
simple en 2/1, c’est à dire deux motifs pour un tour. Dans le tableau A4, les paramètres du
POM orthorhombique sont comparés à ceux du POM hexagonal.
. Il est à souligner que cette phase orthorhombique est une phase qui se forme dans des
conditions de cristallisation très spécifiques, rarement rencontrées comme la polymérisation
du formaldéhyde en solution Alcaline [DIM86], et qu’elle se transforme en phase hexagonale
à 70 °C. Dans la figure A11, une projection sur les plans cristallographiques « 010, 001
et100 » du POM orthorhombique est présentée [CAR63].
X : -CH2-
C=3.56
: -O-
3/8 5/8 X
1/8 Y Y
7/8
a=4.77
b=7.65 C=3.56
Fig. A11 : Projection sur les plans cristallographiques « 010, 001 et100 » du POM
orthorhombique [CAR63].
23
Chapitre A : Etude bibliographique
Fig. A12 : Diagramme de diffraction des rayons X (λ=0.154nm) dans le POM avec
une phase hexagonale ( a ) et une phase orthorhombique ( b ) [CAR63].
24
Chapitre A : Etude bibliographique
Fig. A13 : Modèle d’arrangement des chaînes “micelle à franges” d’après Geil
[GEI63].
25
Chapitre A : Etude bibliographique
26
Chapitre A : Etude bibliographique
I- Conditions de cristallisation :
Les caractéristiques des microstructures lamellaires dépendent des conditions de
cristallisation. Lors d’un refroidissement lent du POM à partir du fondu, une microstructure
lamellaire à chaînes repliées commence à se former à partir de 156 °C, cependant une
structure lamellaire à chaînes étendues fait son apparition à plus basse température : 140°C
[HAM03b, HAM03a]. Donc à la température ambiante les deux microstructures coexistent
alors. Lors d’une cristallisation isotherme à 140°C, une structure lamellaire à chaînes repliées
est tout d’abord observée puis, après 150 secondes, la microstructure lamellaire à chaînes
étendues commence à apparaître [HAM03c] Lorsque la vitesse de refroidissement augmente,
la croissance des lamelles cristallines est évidemment limitée et la microstructure obtenue est
plus fine. Lors d’une cristallisation en suspension l’épaisseur de la lamelle cristalline est
contrôlée par la quantité d’amorceur et sa distribution.
27
Chapitre A : Etude bibliographique
II- Recuit :
Pendant un recuit la longue période et l’épaisseur des lamelles cristallines tendent à
croître et cette augmentation est d’autant plus nette que la température de recuit est élevée
[GEI00, CRU91]. La même tendance est enregistrée lors de la mise en forme par les procédé
qui nécessite un maintien à une température élevée pendant un certain temps, comme dans le
cas de l’extrusion de tige [COA78, SCH74]. Amana et al. ont prouvé que les cristaux à
chaînes étendues des fibres de POM, élaboré à partir d’une polymérisation du trioxanne,
pouvaient être transformés en lamelles à chaînes repliées par un recuit[WUN80]. Le recuit
peut donc modifier les arrangements lamellaires.
28
Chapitre A : Etude bibliographique
Fig. A17 : Image d’un sphérolite du POM copolymère après une cristallisation
isotherme à 158 °C d’après Deneuville.
29
Chapitre A : Etude bibliographique
80
70
60
σy ( MPa )
50
40
POMH
30 POMC
PA6
20
10 PPH
0
0 20 40 60 80 100 120 140
Température ( °C )
30
Chapitre A : Etude bibliographique
Cette contrainte est toujours plus grande pour le POM homopolymère que pour le POM
copolymère et ceci peut être reliée à une cristallinité plus grande dans le cas du POM
homopolymère ou à une microstructure légèrement différente : les lamelles cristallines
peuvent être plus épaisses donc plus difficiles à cisailler. Le POM présente à 120 °C une
contrainte au seuil de l’écoulement encore supérieure à 30 MPa, ce qui explique sa
température d’utilisation relativement élevée. On peut remarquer qu’à 80 °C les POM
présentent encore une contrainte au seuil d’écoulement supérieure à celle du polypropylène
(PP) à la température ambiante, ceci souligne bien les excellentes propriétés du POM.
Comportement dynamique
Le comportement viscoélastique du POM en fonction de la température a été l’objet de
nombreuses études. Les figures A19 et A20 sont représentatives des résultats obtenus, elles
proviennent d’expériences effectuées soit lors d’une sollicitation en traction [BOH64], soit
lors d’une sollicitation en torsion [ASC96].
31
Chapitre A : Etude bibliographique
32
Chapitre A : Etude bibliographique
C D
A
contrainte de rupture
O
33
Chapitre A : Etude bibliographique
Compétition cisaillement/craquelage :
La contrainte de traction peut être vue comme la superposition de deux composantes :
- Une contrainte déviatrice du tenseur contraint, tendant à changer la forme de l’échantillon,
donc à déclencher la déformation plastique par cisaillement.
- Une contrainte triaxiale, tendant à augmenter le volume de l’échantillon, donc à initier la
déformation plastique par microcraquelage.
I- Cisaillement :
3 Glissement interlamellaire
2
Séparation interlamellaire
34
Chapitre A : Etude bibliographique
II- Craquelage
Les polymères semi-cristallins présentent localement de forts gradients d’énergie de
cohésion qui facilitent la nucléation de porosités et donc de micro-craquelures pour des
niveaux de contraintes beaucoup plus faibles que pour les polymères entièrement amorphes :
La frontière intersphérolitique (la porosité apparaissant en fin de cristallisation) et la zone
amorphe entre deux cristallites (la porosité apparaissant lors de la séparation interlamellaire).
C’est essentiellement dans ces sites que le craquelage sera initié.
35
Chapitre A : Etude bibliographique
A - 1 - 6 - 2 - Composite lubrifiant
Le POM est considéré comme un des meilleurs polymères pour la résistance à
l’abrasion. Cependant l’utilisation du POM pour des pièces qui nécessitent une bonne
résistance à l’usure et un bon coefficient du frottement a conduit à introduire des charges
permettant d’améliorer ces caractéristiques. Les composite de POM-PTFE ou POM-fibres de
carbone sont ainsi les plus utilisés [ODI91, HUA93, CHI92, HU98, HU00]. La mise en œuvre
du composite POM-PTFE présente les difficultés suivantes :
• L’interaction entre le POM et le PTFE est très faible
• Le PTFE a la tendance d’agglomérer et il est très difficile de disperser les agrégats formés
• L’énergie de surface du PTFE est très faible par rapport à celle du POM et cette différence
influence grandement la dispersion du PTFE dans le POM.
36
Chapitre A : Etude bibliographique
A - 2 - Frittage du polymère
A - 2 - 1 - 1 - Aperçu historique
Les techniques les plus courantes de mise en forme des polymères sont l’injection et
l’extrusion qui nécessitent la fusion. Mais certains polymères sont difficiles à mettre en forme
par ces techniques en raison de la nécessité de cette fusion. Dès les années 60 certains essais
ont été réalisés pour mettre les polymères en forme à l’état solide. Le laminage à froid de
feuilles de PP à conduit à une amélioration notable dans leurs caractéristiques mécaniques
[DEN85]. Dans les années 70 des développements importants dans les techniques d’utilisation
de poudres de polymère, ont été réalisé. La première technique développée a été celle de la
compaction à froid suivi par un traitement thermique de «frittage » [NAR95]. Cette technique
développée pour les métaux et les matériaux céramiques a été adaptée pour certains
polymères comme le PTFE, le PE très haute masse molaire et le PS. La technique de forgeage
a été développée dans les années 80 pour certains polymères comme le POM [DEN85]. Une
technique reposant sur la compaction à chaud a été appliquée pour la fabrication de fibres de
PE à très hautes masses molaires 90[WAR04]. Une autre technique consiste en une extrusion
du polymère soit à une température inférieure à la température de fusion [GIB78, COA78]
suivi éventuellement par un frittage [ARI01].
A - 2 - 1 - 2 - Laminage de polymère
Le laminage des feuilles de PP a commencé dans les années 60 et les recherches pour
développer cette technique et l’adapter à d’autres polymères ont continué dans les années qui
ont suivi[DEN85]. Cette technique est souvent utilisée pour orienter les chaînes de polymère
et éliminer les défauts produits par les déformations plastiques pendant la mise en forme des
polymères par les techniques conventionnelles [MOR01]. La cavitation dans les échantillons
peut être supprimée au cours du laminage en produisant un polymère fortement orienté. Cette
technique comprend deux étapes principales, la première dans laquelle le polymère est mis en
forme par une technique conventionnelle comme l’étirage. La deuxième étape dans laquelle le
polymère étiré est laminé à une température inférieure à la température de fusion de polymère,
en prenant en compte l’augmentation de température due au laminage. L’orientation des
chaînes peut faire augmenter considérablement les propriétés mécaniques des produits étirés.
37
Chapitre A : Etude bibliographique
que le PEEK [REI89]. Le frittage peut être aussi efficace pour certains polymères amorphes
selon leur stabilité thermique [NAR95, JAY76].
L’intervalle de la température de frittage est défini par la nature de polymère. Les
polymères amorphes sont frittés au-dessus de leur température de transition vitreuse [JAY76].
Par contre ce frittage est réalisé en général à une température supérieure à la température de
fusion pour les polymères semi-cristallins [TRU80, BIG77]. Les propriétés des produits ainsi
obtenus dépendent des paramètres du procédé comme la contrainte de compaction, sa durée,
le temps et la température du frittage et les caractéristiques des poudres utilisées (forme, taille
des grains,…).
La compaction :
Cette étape consiste donc à appliquer une pression sur la poudre polymère. Pendant
cette compaction, il se produit une mise en ordre des particules, des déformations élastiques et
plastiques. Tout ceci permet d’augmenter la surface de contact entre les particules ce qui va
faciliter la diffusion interparticulaire.
Le frittage :
Cette étape consiste en un traitement thermique du produit, compacté à froid, selon un
programme bien défini (temps et température du frittage). C'est une étape très importante,
pendant laquelle se produit la coalescence des particules et intervient dans certains cas une
cristallisation [HOO00].
La vitesse de refroidissement :
La vitesse de refroidissement joue un rôle très important sur les propriétés et la qualité
finale de la pièce. En effet la cristallisation intervient souvent dans cette étape et la
microstructure induite par cette cristallisation va être fortement conditionnée par cette vitesse
de refroidissement [NAR95].
A - 2 - 1 - 4 - Forgeage du Polyoxyméthylène
Le forgeage est une des techniques les plus anciennes de mise en forme des matériaux.
Il a été inventé pour les métaux et adapté récemment pour certains polymères comme le POM
Le forgeage des polymères se fait généralement à partir de matériaux préalablement élaborés
par injection ou l’extrusion, il consiste à appliquer une force dynamique très élevée lors
d’une frappe dans une matrice fermée. L’étape de frappe est réalisée à froid, mais récemment
quelques travaux ont été réalisés à chaud. Le forgeage permet de transformer les lingots en
ébauches qui sont ensuite usinées [DEN85].
38
Chapitre A : Etude bibliographique
Chauffage :
L'essence de ce procédé est de chauffer la surface, des fibres ou des feutres, orientés à
une température où une peau mince de matériau sur la surface, de chaque fibre ou de chaque
feutre est fondu. Ce chauffage est souvent réalisé sans pression mais parfois l’application de
petite pression pendant le chauffage peut faire contrôler la fusion et les quantités fondues des
fibres ou des feutres comme dans le produit TENFOR [WAR04]
Compaction :
L’application d’une pression sur les fibres ou les feutres dont les surfaces sont fondues,
conduit à la formation d'une phase dite matrice qui entoure une phase non fondue dite renfort.
Refroidissement :
Au refroidissement, les parties fondues pendant la compaction, recristallise pour former
la matrice. Les parties qui ne sont pas touchées par la fusion forme le renfort du composite.
Cette méthode est utilisée pour produire des composites où le renfort et la matrice du
même polymère et parfois un deuxième polymère est généralement présente pour former la
matrice.
39
Chapitre A : Etude bibliographique
A - 2 - 1 - 7 - Alliages de polymère
Cette technique a été développée pour les métaux à fin de les mettre en forme à l’état
solide. Elles contiennent deux étapes séparées : un broyage à une température très base de
manière à casser et mélanger les grains, suivi à une compaction à température au-dessous de
fusion [PAN95, DAN94, ISH94]. Le principe de la mise en forme des polymères par ce
procédé est basé sur la diminution de taille des grains qui favorise le soudage de ces grains
dans l’étape de la compaction à chaud.
40
Chapitre A : Etude bibliographique
41
Chapitre A : Etude bibliographique
42
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Chapitre B :
Matériaux
et
Techniques Expérimentales
43
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
44
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Sommaire du chapitre B
B - 1 - Matériaux étudiés_________________________________________________ 47
B - 1 - 1 -Polyoxyméthylène ____________________________________________ 47
B - 1 - 2 -Charges ____________________________________________________ 47
B - 1 - 2 - 1 -Alumine : _____________________________________________ 47
B - 1 - 2 - 2 -Poly(tetrafluoroéthylène): ________________________________ 49
B - 2 - Techniques d’élaboration __________________________________________ 50
B - 2 - 1 -Compaction statique « frittage »_________________________________ 50
B - 2 - 1 - 1 -Presse de compaction ____________________________________ 50
B - 2 - 1 - 2 -Mise en Forme en utilisant la press hydrostatique ______________ 50
B - 2 - 2 -Compactage à grande vitesse (CGV)______________________________ 52
B - 2 - 2 - 1 -Mise en Forme par la machine CGV ________________________ 53
B - 2 - 2 - 2 -Les avantages de la compaction à grande vitesse ______________ 54
B - 2 - 2 - 3 -Système de chauffage par collier chauffant ___________________ 54
B - 3 - Techniques de la caractérisation mécanique et structurale_______________ 56
B - 3 - 1 -DSC « Differential Scanning Calorimetry »________________________ 56
B - 3 - 1 - 1 -Principes de technique de DSC ____________________________ 56
B - 3 - 1 - 2 -Protocole de mesure _____________________________________ 58
B - 3 - 2 -Techniques utilisant les rayons X ________________________________ 58
B - 3 - 2 - 1 -Diffraction des rayons X _________________________________ 59
B - 3 - 2 - 2 -Diffusion des rayons X aux petits angles _____________________ 61
B - 3 - 3 -Microscopie _________________________________________________ 70
B - 3 - 3 - 1 -Microscopie optique_____________________________________ 70
B - 3 - 3 - 2 -Microscopie électronique à balayage « MEB » _______________ 70
B - 3 - 4 -Flexion trois points ___________________________________________ 72
B - 3 - 4 - 1 -Appareillage ___________________________________________ 72
B - 3 - 4 - 2 -Norme de flexion trois points______________________________ 72
B - 3 - 4 - 3 -Protocole de mesure _____________________________________ 73
B - 3 - 4 - 4 -Calcul des caractéristiques mécaniques ______________________ 73
B - 3 - 5 -Essais mécaniques uniaxiaux____________________________________ 74
B - 3 - 5 - 1 -Traction ______________________________________________ 74
B - 3 - 5 - 2 -Compression___________________________________________ 74
B - 3 - 6 -Spectrométrie mécanique ______________________________________ 75
B - 3 - 6 - 1 -Principe de la mesure ____________________________________ 75
B - 3 - 6 - 2 -Protocole d’essai _______________________________________ 76
B - 3 - 6 - 3 -Appareillage ___________________________________________ 76
B - 3 - 7 -Techniques ‘surfaciques’_______________________________________ 77
B - 3 - 7 - 1 -Dureté ________________________________________________ 77
B - 3 - 7 - 2 -Tribomètre Bille-Plan____________________________________ 78
45
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
46
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
B - 1 - Matériaux étudiés
Dans cette partie, nous décrirons les matériaux utilisés au cours de ce travail ou plus
précisément nous présenterons leurs caractéristiques mécaniques et structurales.
B - 1 - 1 - Polyoxyméthylène
Trois poudres de POM homopolymère brut de synthèse, ont été fournies par la société
Dupont de Nemours. Le tableau B1 rassemble des données générales concernant ces
polymères. Les 3 poudres natives (HN+, HN et HN-) se distinguent par une masse molaire
(donc une viscosité repérée par le grade) différents. Les poudres sont constituées de billes
sphériques d’une taille moyenne variant de 100 à 180µm. Elles ont des taux de cristallinité
élevés et très proches : environ 85%. La poudre native HN a été fondue puis broyée, pour
constituer la poudre HB. Cette poudre possède une cristallinité nettement plus faible (74%), la
taille moyenne de cette poudre est centrée sur 100 µm mais avec une dispersité assez forte
(fourchette 50 µm-150 µm). Enfin un POM copolymère nous a été fourni sous une forme des
granules. Nous l’avons broyé dans les mêmes conditions que précédemment. Le taux de
cristallinité de ce copolymère est évidemment bien plus faible (53%).
HN 36 500 150 85
HB 36 500 50-150 74
CB - 20-03 50-150 53
B - 1 - 2 - Charges
B-1-2-1- Alumine :
L’alumine se rencontre dans la nature sous la forme des minerais suivants : bauxite,
bayerite, corindon, diaspore, gibbsite. La température de fusion de l’alumine est 2050 °C,
l'alumine peut être fondue dans une flamme oxhydrique ou par arc électrique.
Les caractéristiques mécaniques et physiques de l’alumine sont rassemblées dans le
tableau B2.
47
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Ténacité MPa.m1/2 3
Nous avons utilisé une alumine typeβ, dont les caractéristiques générales sont
présentées dans le tableau B3
Propriété Unité
Taille d’agrégat µm 70
Taille de grain µm 3
48
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
B-1-2-2- Poly(tetrafluoroéthylène):
Le poly(tetrafluoroéthylène) est généralement connu sous le nom commercial ‘Téflon’.
Il est constitué d'une chaîne carbonée, et chaque carbone est lié à deux atomes de fluor. Sa
formule générale est donc la suivante :
[-CF2-CF2-]n
Retrait % 0.7
Nous avons utilisé un PTFE, dont la taille moyenne des agrégats est comprise entre 100
et 500 µm.
49
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
B - 2 - Techniques d’élaboration
Dans cette partie, nous allons décrire les deux machines utilisées pour mettre en forme
nos matériaux. Nous décrirons tout d’abord les méthodes et les techniques utilisées lors du
pressage statique. Puis nous aborderons la technique de compaction à grande vitesse.
50
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
I- Moules du frittage :
Le compactage est effectué en utilisant trois types de moules selon la pression de
compactage désirée. Le premier moule de section rectangulaire 28x10mm2, permet des
compactions à des pressions pouvant atteindre 1 GPa. Le deuxième moule, de section carrée
50x50mm2, est utilisé pour effectuer des compactages à des pressions moins grandes : entre 0
et 90 MPa Enfin le moule le plus utilisé au cours de notre travail, a une section circulaire
avec un diamètre d’environ 63 mm, la pression pouvant être exercée est alors comprise entre
0 et 70 MPa. Dans les trois cas les moules sont été fabriqués en acier inoxydable.
51
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
180
170
température au coeur de galette ( °C )
160
150
140
130
120
110
100
0 10 20 30 40 50 60 70
Temps de frittage (mn )
52
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Systèm e hydraulique
B âti
Systèm e d absorption
de chocs
53
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Collier chauffant
matrice
Poudre
A B C
Ce système, bien que facile à mettre en place, nécessite d’être fixé solidement sur le
moule afin d’éviter son glissement lors des impacts. Notons qu’il existe un gradient de
température entre le collier chauffant et la poudre, comme l’indique la courbe (la figure B7),
Les zone indiquées sur cette figure sont les mêmes que celles indiquées sur le schéma de la
figure B6.
54
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
260
240
220
Température ( °C )
200
160
140
120
0 20 40 60 80 100 120 140
distance de collier ( mm )
55
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
56
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Le système est divisé en deux boucles de contrôle (figure B9). La première sert au
contrôle de la température (permettant la rampe). La deuxième boucle permet, lorsqu’une
différence de température se produit entre l’échantillon et la référence, d’ajuster la puissance
d’entrée de manière à réduire cette différence. Un signal proportionnel à la différence de
chaleur fournie à l’échantillon et à la référence, dH/dT (Cp), est enregistré en fonction de la
température moyenne de l’ensemble.
57
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
I- Taux de cristallinité Xc :
Dans le cas d’un polymère semi- cristallin l’obtention de la valeur de l’enthalpie de
fusion ∆Hf, par intégration de dH/dT pendant la fusion, permet d’accéder au taux de
cristallinité Xc
∆Hf
XC =
∆H∞
où :
∆Hf : L’enthalpie de fusion mesurée par DSC
∆Hf∞ : L’enthalpie de fusion du même matériau 100% cristallin.
Pour ∆Hf∞ nous avons pris pour le POM la valeur donnée par Wunderlich [WUN77] :
250J/g.
Notons que les mesures ont été effectuées avec le protocole suivant :
• Utilisation de capsules ayant un volume 45µl (masse des capsules 26.7 mg).
• Prélèvement de matière à un millimètre au moins de la surface pour éviter les problèmes
éventuels liés à des particularités de surface.
• Masse des échantillons quasiment constante : 10 ±1 mg
• Balayage de température de 100°C à 210°C.
• Vitesse de chauffage de 10 °C/mn.
⎡ 2σ e ⎤
TF = TF0 ⋅ ⎢1 − ⎥
⎣ ∆H f ⋅ L c ⎦
Avec : TF est la température de fusion en kelvin déterminée par DSC, TF0 est la
température de fusion en kelvin d’un cristal de taille infinie, la valeur de 457 K[WUN80],
σe est l’énergie libre de surface par unité de surface , ∆Hf est l’enthalpie de fusion par unité
de volume d’un cristal 100% cristallin 368 J/ cm3 [WUN73], Lc est l’épaisseur des lamelles
cristallines.
58
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
2 sin θ 1
=
λ d hkl
I- Taux de cristallinité :
L’aire du pic de diffraction est directement reliée à la quantité de la phase cristalline et
la somme des aires des pics de diffraction donne la quantité de la phase cristalline. La
cristallinité d’un matériau peut donc être calculée à partir de la courbe de la diffraction de
rayons X par :
59
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
∫ q ²I (q)dq
c
Xc = 0
∞
∫ q ²I(q)dq
0
Avec :
q est le vecteur d’onde
I(q) est l’intensité totale diffusée et I c (q ) est l’intensité diffusée par la phase cristalline
Expérimentalement, la cristallinité peut être calculée en utilisant l’équation suivante :
Ic
XC =
Ia + Ic
Avec :
Ic est la surface des pics cristallins (hachurée dans la figure B11)
Ia est la surface des parties amorphes. La figure B11 explique comment ces deux
surfaces sont définies.
60
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Il faut également avoir conscience que l’élargissement d’un pic peut résulter de la
présence de défauts à l’intérieur du cristal
61
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
→
kd →
q
→
→
k
k0 e
-
2θ.
0
1- Intensité diffusée :
62
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
3- Correction de Lorentz :
Si nous considérons que le polymère semi-cristallin est un empilement isotrope de
lamelles, il faut d’abord se ramener à une structure unidimensionnelle. Nous définissons par
conséquent une fonction d’intensité monodimensionnelle I1(q) obtenue par la correction de
Lorentz :
I1 (q ) = q 2 I (q )
Longue période de ‘Bragg’ :
En traçant I.q2 en fonction de q, un maximum lié à la longue période est souvent
observé comme c’est montré sur la figure B13.
340000
qmax
290000
240000
Lc
Lp
190000
I.q2
140000
90000
40000
-10000
0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4
-1
q ( nm )
Fig. B13 : Diffusion des rayons X dans un polymère semi-cristallin après correction
de Lorentz.
2π
Lp =
q max
Avec
Lp : Période de la structure lamellaire (somme des épaisseurs moyennes d’une lamelle
cristalline et d’une lamelle amorphe)
qmax : position du pic de l’intensité monodimensionnelle
Les analyses de la courbe de l’intensité permettent de déterminer les paramètres
morphologiques caractéristiques de la structure lamellaire périodique, notamment l’épaisseur
63
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
des cristaux et le taux de cristallinité. Ces analyses s’appuient sur les caractéristiques de la
fonction d’autocorrélation de ce polymère semi-cristallin
γ (r )
∫ (I(q)q ² cos(qr)dq ∫ I (q) ⋅ cos(qr) ⋅ dq
1
= 0
∞
= 0
∞
Q
∫ I(q)q ²dq
0
∫ I (q)dq
0
1
γ(r)
La Lc
Lp r
−φ
1− φ
64
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
γ (r )
b
= 0
∞
Q
∫ (I − I
0
b )q 2 dq
65
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
1.2
γ (r)
0.8
0.6
0.4
0.2
A r ( nm )
0
Lp
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
-0.2
γm ligne de base
-0.4
Lc ou La
-0.6
Méthode –B :
L'intersection de la tangente à l’origine de la fonction d’autocorrélation avec la ligne de
base donne directement une valeur de Lc ou La selon la valeur de φ L (La dans le cas du POM
car φ L >0.5), donc à partir de Lc et Lp, nous pouvons calculer la cristallinité
66
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Méthode – C :
Le taux volumique local de la phase moins existée φ L est donné par l’équation
suivante :
A
= φ L (1 − φ L )
LP
67
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
0.3
0.25
0.2
0.15
0.1
g( r )
0.05
0
0 5 10 15 20 25 30 35
-0.05
-0.1
-0.15
-0.2
r(nm)
Modèle de Hosemann :
Le modèle de Hosemann est également utilisé pour la caractérisation microstructurale
des polymères semi-cristallins. Ce modèle est basé sur les distributions des épaisseurs des
lamelles amorphes et cristallines, et sur un nombre N d'entités cristallines diffusant de façon
cohérente [MAR96, ANN00].
Ce modèle est plus élaboré que le modèle précédant pour lequel un seul paramètre
permet de décrire le désordre. Dans le modèle de Hosemann, il y a donc trois paramètres, les
deux largeurs des distributions et le nombre d'entités cristallines diffusant N.
L’intensité est décrite alors par l’équation suivante :
I ( q ) = I b (q ) + I c ( q )
avec
⎧ 2 2 2 2 ⎫
2 ⎪ 1− H y (1 − J z ) + 1 − J z (1 − H y ⎪⎪
∆ρ ⋅ N ⎪
I b (q ) = ⋅⎨ ⎬
q2 ⎪ 1− H yJz
2
⎪
⎪⎩ ⎪⎭
2∆ρ 2 ⎧⎪ J z (1 − H y ) 2 (1 − (H y J z ) N ) ⎫⎪
I C (q ) = ⋅ Re⎨ ⎬
q2 ⎪⎩ (1 − (H y J z ) 2 ⎪⎭
Où :
Hy, Jz sont les transformées de Fourier des distribution h(y) et j(z) des longueurs des
deux phases, notées ici y et z.
∆ρ est la différence de densité électronique des deux phases.
N est le nombre des lamelles diffusant de façon cohérente dans l’échantillon étudié
68
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Si nous prenons une épaisseur cristalline moyenne <Y> et une épaisseur moyenne de la
couche amorphe <Z>, la cristallinité a alors pour expression :
<Y>
VC =
<Y>+<Z>
X =χ+φ
et
0 < γ < 0.5 , ε y = Y (1 − 2γ y ) et ε z = Z (1 − 2γ z )
Les valeurs de trois paramètres sont nécessaires pour déterminer l’intensité en fonction
de q : γ y, γz et le nombre des entités N
Appareillage :
L’ensemble de diffusion centrale des rayons X, utilisé au laboratoire GEMPPM, est
présenté schématiquement dans la figure B17.
69
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
2 RX
7 9
6 8 10 13 14
1 4 11 12
5
3 1- Pompe 8- Fente-2
2- Montage de refroidissement 9- Tube-2
3- Filament 10- Fente antidiffusion
4- Diaphragme 11- Échantillon
5- Miroir multicouche Xenocs 12- Tube sous vide
6- Fente-1 13- Arrêt de Faisceau
7- Tube-1 14- Détecteur
Notons que nous avons effectué quelques essais de diffusion centrale à l’ESRF.
B - 3 - 3 - Microscopie
Les microscopie optique et électronique sont deux techniques complémentaires
indispensables à l’étude de la structure et de la morphologie des polymères, car elles
permettent de couvrir une gamme d’échelles d’observations considérable : de quelques
nanomètres au millimètre.
70
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Principe de MEB
Chaque point sur la surface de l’objet est traduit par un point image de la façon suivante :
• Le canon produit des électrons primaires qui sont mis en forme pour constituer un
faisceau aligné par les premières bobines a.
• Les électrons primaires passent à travers les lentilles «condenseurs » L1 et L2 qui vont
permettre de régler l’illumination
• Ils passent ensuite dans un diaphragme qui limite l’ouverture angulaire du faisceau
• Ces électrons passent dans 2 bobines b1 et b2, qui assurent la double déflexion afin de
permettre le balayage dans les directions X et Y.
• Avant de frapper l’objet étudié les électrons primaires doivent passer dans l’objectif qui
est une pièce essentielle pour la qualité d’image
• L’inclinaison du faisceau par rapport à l’objet et sa localisation sont rendues possible
grâce à une porte objet mobile dans les trois directions
• Les électrons, après leur interaction avec l’objet, sont détectés par deux types de
détecteur : BEI (Backscattered Electron Imaging) pour les électrons rétrodiffusés et SEI
(Secondary Electron Imaging) pour les électrons secondaires
• La vitesse de synchronisation du faisceau est déterminée à partir du temps de réponse du
détecteur choisi.
Notons que les échantillons des polymères sont souvent métallisés afin de les rendre
conducteurs avant d’être mis dans le microscope sous vide. Un schéma de principe du MEB
est présenté figure B18.
71
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Appareillage
Les observations ont été effectuées en utilisant un appareil JOEL 840 A LGS en mode
topographique sur des surfaces métallisées. La tension d’accélération des électrons la plus
adéquate s’est révélée être 22 kV.
B-3-4-1- Appareillage
Les essais ont été réalisés sur une machine de marque INSTRON (modèle : 8561).
Notons que, nous avons également utilisé cette machine pour effectuer des essais de
compression. La machine, utilisée, avec un montage pour effectuer des essais de compression
est montrée figure B21.
Force appliquée F
Poinçon
hémisphérique
éprouvette
d1
e
d2
L
Fig. B19 : Dispositif de flexion trois points selon la norme NF EN ISO 178.
72
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
b e
Façon A Façon B
Fig. B20 : Mode du découpage des éprouvettes pour la flexion trois points.
73
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
3⋅ F⋅ L 6⋅e⋅f σ L3 ⋅ F
σ= , ε= et E= =
2 ⋅ b ⋅ e2 L2 ε 4 ⋅ b ⋅ e3 ⋅ f
Nous devons cependant indiquer que pour une sollicitation en flexion trois points
l’effort tranchant engendre non seulement des contraintes normales de traction- compression,
mais également des contraintes de cisaillement. Cette contrainte de cisaillement a une valeur
maximale donnée par l’équation suivante :
3⋅ F
τ=
4⋅b⋅e
B-3-5-1- Traction
Les essais de traction sont effectués sur une machine MTS (Modèle : 1/ME- CE42-
EX34). La force est mesurée en utilisant une cellule 5 kN et la déformation est déterminée à
partir de la position de la traverse avec une vitesse de traverse 0.1 mm/mn.
Les déformations vraies et les contraintes vraies sont données par les équations
suivantes :
∆L
ε = Ln[1 + ]
L0
F ∆L
σ= [1 + ]
A0 L0
B-3-5-2- Compression
Nous avons effectué des essais de compression sur la machine INSTRON déjà utilisé
pour réaliser les essais de flexion( Voir fig. B21) avec une vitesse de traverse 0.1 mm/mn. Les
éprouvettes sont des parallélépipèdes ayant une section carrée de 8 mm de côté et 10 mm de
hauteur.
.
74
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Fig. B21 : Photo de la machine utilisée pour les essais de flexion et de compression.
B - 3 - 6 - Spectrométrie mécanique
75
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
B-3-6-3- Appareillage
L’appareillage repose sur l’utilisation d’un pendule de torsion. La partie mécanique de
ce pendule est présentée figure B22
1
1
2 3
1. Poulie
4
2. Fils de suspension de
faible raideur
5
14
3. Amortisseur de 6
vibrations
4. Aimants permanents 7
5. Contrepoids
6. Bobines
7. Cloche à vide
8. Echantillon
9. Porte échantillon
11. Four
13. Conteneur
8
14. Miroir
9
10
0
11
12
13
76
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
B - 3 - 7 - Techniques ‘surfaciques’
B-3-7-1- Dureté
Principe
La mesure de dureté Vickers se fait avec une pointe pyramidale normalisée en diamant
de base carrée et d'angle au sommet entre face égal à 136°. L'empreinte a donc la forme d'un
carré. On mesure les deux diagonales d1 et d2 de ce carré à l'aide d'un microscope optique. On
obtient une valeur d de cette diagonale en effectuant la moyenne de d1 et d2. C'est cette valeur
qui sera utilisée pour le calcul de la dureté. La force et la durée de l’application de la
contrainte sont également normalisées : nous avons appliqué une force de 100 N pendant 10
secondes. Un schéma de principe de la mesure de la dureté Vickers est présenté Figure B23.
77
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Protocole de mesure
La dureté est calculée en utilisant l’équation suivante :
F
H v = 0.378 ⋅ 2
d
Avec
HV : dureté Vickers
d + d2
d= 1 Et d1 et d2 : mesure de l'empreinte en mm, réalisée à 90° (2 diagonales du
2
carré de l'empreinte).
F : charge d'essai (N)
Pour nos matériaux nous avons utilisé la norme internationale ISO 2039-2.
78
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
Paramètre d’acquisition :
Durant cet essai, nous faisons l’acquisition des paramètres suivants :
Fn(t) : Force perpendiculaire exercée sur la surface de l’échantillon
Ft(t) : Force tangentielle résultante
h : Enfoncement de la bille dans le matériau
T : Température mesurée au-dessus de la bille
79
Chapitre B : Matériaux et Techniques Expérimentales
80
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Chapitre C :
Protocole, Caractérisation
Mécanique et Structurale
81
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
82
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Sommaire du chapitre C
Chapitre C : Protocole de Frittag et Caractérisation Mécanique et Structurale ______________ 81
Introduction : _______________________________________________________________ 82
C - 1 - Mise au point du ‘‘ protocole de frittage’’ et évaluation de son efficacité _________ 85
C -1 - 1 -Point de départ _____________________________________________________ 85
C- 1 - 1 - 1 -Point de départ pour la température de frittage ______________________ 85
C- 1 - 1 - 2 -Point de départ pour la pression du compactage _____________________ 90
C- 1 - 1 - 3 -Séchage du POM _____________________________________________ 91
C- 1 - 1 - 4 -Temps de cycle de frittage ______________________________________ 91
C -1 - 2 -Protocole de frittage : optimisation des paramètres_________________________ 92
C- 1 - 2 - 1 -Température de compactage ____________________________________ 93
C- 1 - 2 - 2 -Pression de compactage ________________________________________ 94
C- 1 - 2 - 3 -Durée du frittage et cycle de charge et décharge _____________________ 94
C- 1 - 2 - 4 -Protocole définitif de frittage ____________________________________ 95
C - 2 - Etude comparative des propriétés mécaniques des différents matériaux _________ 97
C -2 - 1 -Comportement mécanique quasi-statique ________________________________ 97
C- 2 - 1 - 1 -Flexion 3-points ______________________________________________ 97
C- 2 - 1 - 2 -Traction simple ______________________________________________ 99
C- 2 - 1 - 3 -Compression _______________________________________________ 100
C- 2 - 1 - 4 -Conclusion _________________________________________________ 101
C -2 - 2 -Comportement viscoélastique ________________________________________ 101
C- 2 - 2 - 1 -Comportement viscoélastique de l’homopolymère __________________ 101
C- 2 - 2 - 2 -Comportement viscoélastique du copolymère ______________________ 102
C- 2 - 2 - 3 -Conclusion _________________________________________________ 102
C -2 - 3 -Caractéristiques mécaniques de surface : la dureté ________________________ 103
C -2 - 4 -Conclusion _______________________________________________________ 103
C - 3 - Caractérisations structurales ____________________________________________ 104
C -3 - 1 -Comportement thermique à la fusion __________________________________ 104
C- 3 - 1 - 1 -Comportement à la fusion de l’homopolymère _____________________ 104
C- 3 - 1 - 2 -Comportement à la fusion du copolymère _________________________ 105
C- 3 - 1 - 3 -Energie de surface des cristaux _________________________________ 106
C- 3 - 1 - 4 -Conclusions sur le comportement thermique du POM _______________ 107
C -3 - 2 -Effet de frittage sur les relaxations mécaniques __________________________ 107
C- 3 - 2 - 1 -Relaxations mécaniques de l’homopolymère ______________________ 107
C- 3 - 2 - 2 -Relaxations mécaniques du copolymère __________________________ 108
C- 3 - 2 - 3 -Conclusion _________________________________________________ 109
C -3 - 3 -Diffraction des rayons X aux grands angles _____________________________ 109
C- 3 - 3 - 1 -Examen des résultats expérimentaux. ____________________________ 109
C- 3 - 3 - 2 -Analyse quantitative de la diffraction des rayons X. _________________ 111
C- 3 - 3 - 3 -Diffusion des rayons X aux petits angles. _________________________ 112
C -3 - 4 -Conclusion de la caractérisation structurale _____________________________ 120
C - 4 - Caractérisations microscopiques _________________________________________ 121
C -4 - 1 -Microscope optique ________________________________________________ 121
C -4 - 2 -Microscope électronique à balayage (MEB) _____________________________ 122
C -4 - 3 -Morphologie des poudres initiales_____________________________________ 123
C- 4 - 3 - 1 -Poudres de l’homopolymère ___________________________________ 123
C- 4 - 3 - 2 -Poudre du copolymère ________________________________________ 124
C -4 - 4 -Faciès de rupture __________________________________________________ 124
C- 4 - 4 - 1 -Faciès de rupture de l’homopolymère fritté________________________ 125
C- 4 - 4 - 2 -Faciès de rupture du copolymère ________________________________ 127
C - 5 - Comparaison du recuit et du frittage _____________________________________ 129
83
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C -5 - 1 -Effet de recuit sur les propriétés mécaniques et structurales du POM fondu ____ 129
C -5 - 2 -Changements structuraux dans la poudre avec le recuit ____________________ 130
C- 5 - 2 - 1 -Comportement thermique _____________________________________ 130
C- 5 - 2 - 2 -Diffusion des rayons x aux petits angles __________________________ 131
C -5 - 3 -Conclusion et discussion d’effet de recuit ______________________________ 132
C- 5 - 3 - 1 - ______ Influence de quelques autres paramètres matériaux sur les propriétés
mécaniques et structurales de l’homopolymère fritté. __________________________ 133
C- 5 - 3 - 2 -Mélange de poudre native avec de poudre broyée___________________ 134
C -5 - 4 -Influence des unités de monomères dans le POM _________________________ 135
C -5 - 5 -Influence de la masse molaire ________________________________________ 136
C - 6 - Conclusion du chapitre _________________________________________________ 137
C -6 - 1 -Protocole de frittage :_______________________________________________ 138
C -6 - 2 -Propriétés mécaniques : _____________________________________________ 138
C -6 - 3 -Caractérisations structurales : ________________________________________ 139
C -6 - 4 -Observations microscopiques : _______________________________________ 139
84
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Introduction :
Dans ce chapitre nous allons, tous d’abord, montrer comment nous avons établi a priori
les domaines les plus favorables des différents paramètres du compactage statique à chaud et
tracé les chemins de traitement pour une optimisation des propriétés mécaniques des
matériaux ainsi frittés. Nous présenterons ensuite le comportement mécanique des matériaux
frittés dans divers types de sollicitation et les caractéristiques structurales en comparaison
avec les matériaux équivalents élaborés par moulage à l’état fondu. Nous aborderons la
question des mécanismes du frittage, dans le cas plus particulier du POM qui est l’objet de
notre étude. Enfin, l’influence du paramètre ‘’masse molaire’’ du POM sur l’efficacité du
frittage et les caractéristiques mécaniques et structurales sera évaluée à la fin du chapitre.
C -1 - 1 - Point de départ
Nous avons étudié les paramètres du procédé, l’un après l’autre, pour définir le point de
départ et la gamme de variation de chaque paramètre.
La température et la pression étaient les deux paramètres majeurs. La durée du
traitement et la manière d’appliquer la charge statique ainsi que la décharge ont été étudiées
dans un deuxième temps.
Pour déterminer la gamme de température pour le frittage nous nous sommes basés sur
les propriétés viscoélastique et thermiques du POM. La connaissance des relaxations
moléculaires nous a permis de définir la limite inférieure de la plage de température de
frittage, alors que le comportement à la fusion nous permis d’en déterminer la limite
supérieure.
85
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
très basse température de transition vitreuse nécessite d’opérer dans une gamme de
température située au delà de cette relaxation cristalline. En effet, la phase amorphe étant
caoutchoutique à température ambiante, ce n’est pas cette phase qui pourra assurer à elle seule
une bonne cohésion du matériau si la mobilité dans le cristal n’est pas activée à un moment du
procédé pour assurer une inter-diffusion moléculaire suffisante [BOY85].
La figure C1, montre la courbe de variation du module de perte avec la température
pour l’homopolymère moulé par compression HN-M. La relaxation associée à la transition
vitreuse est située à –65°C.
0.10
0.09
0.08
0.07
0.06
G" ( Gpa )
0.05
0.04
0.03
0.02
0.01
0.00
-115 -65 -15 35 85 135
T ( °C )
La relaxation cristalline présente un pic très étalé dont le maximum est situé à 120°C.
Pour notre travail, toute tentative de compactage à chaud de poudres HN ou HB doit
obligatoirement être pratiquée au dessus de 120 °C pour permettre une mobilité moléculaire
suffisante dans la phase cristalline et du fait même une bonne soudure des grains de poudre.
Nous avons, parallèlement, présenté dans la figure C2, la courbe de variation du module
de perte avec la température pour le copolymère moulé par compression CB-M. La première
relaxation associée à la transition vitreuse est située à –65 °C. La relaxation cristalline est
située à 120°C. Pour le protocole de frittage concernant le copolymère, la température doit
obligatoirement dépasser 120°C pour permettre une mobilité moléculaire suffisante dans la
phase cristalline.
86
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
0.08
0.07
0.06
0.05
G" ( GPa )
0.04
0.03
0.02
0.01
0.00
-115 -65 -15 35 85 135
T ( °C )
87
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
35
30
HN
25
20
HB
CP (j/(g.k)
15
10
-5
150 155 160 165 170 175 180 185
T (°C)
88
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
20
15
CB
10
Cp (j/(g.k)
-5
140 145 150 155 160 165 170 175 180 185 190
T (°C)
Le tableau C1 récapitule les données de fusion pour les différentes poudres et matériaux
moulés par compression.
HN 85 177 170
HB 74 175.5 168
CB 53 166 163
89
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
25
20
15
σy (MPa)
10
0
110 120 130 140 150 160 170
Température (°C)
Nous pouvons conclure que la limite inférieure de pression de frittage doit être de
l’ordre de 10 MPa pour assurer la densification de la poudre par déformation plastique et
permettre une bonne soudure aux joins de grains.
La limite supérieure de pression du frittage reste à déterminer. Cette détermination sera
faite empiriquement lors de l’évaluation des propriétés mécaniques des matériaux élaborés
sous différentes pressions de frittage.
90
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C- 1 - 1 - 3 - Séchage du POM
-0.05
-0.1
-0.15
∆m (%)
-0.2
-0.25
-0.3
-0.35
-0.4
0 20 40 60 80 100 120 140
temps ( mn)
Le temps de frittage est conditionné par plusieurs facteurs opposés tels l’équilibre
thermique et l’efficacité du frittage d’une part, qui requièrent un maximum de temps pour la
diffusion de la chaleur et de la matière, et la dégradation ou l’intérêt économique d’autre part,
qui demandent par contre à réduire le plus possible la duré du procédé.
Dans une étude amont comme celle-ci, les questions d’ordre économiques n’était pas
notre préoccupation majeure par contre la préservation de l’intégrité moléculaire du matériau
l’était. Par ailleurs, le souci de compréhension des phénomènes nous a incité à respecter au
mieux les équilibres et à ne pas chercher à tout prix à raccourcir les temps de cycle du
traitement.
Le POM, comme tous les polymères, est un mauvais conducteur de la chaleur. Le temps
de chauffage pour atteindre l’équilibre sera nécessairement long, surtout dans le cas de la
préparation de lopins épais, jusqu’à 10 mm. Le préchauffage du moule dans une étuve et
l’isolation thermique installée autour de moule dans la presse chauffante, lors du compactage,
91
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
nous ont permit d’atteindre une température relativement homogène dans toute lopin dans des
temps raisonnables.
Pour cette raison nous avons mesuré la vraie température au cœur d’un échantillon,
comme il était montré lors de notre explicitation de la mise en forme en utilisant la presse
hydrostatique dans le chapitre B. dans les paragraphes qui suivent nous désignons par
température de frittage, la vraie température au cœur de l’échantillon
Pour répondre à la question de la durée maximale de frittage, nous avons réalisé des
recuits de la poudre HB à 168 °C, dans la DSC, pour des durées variables afin de juger de
l’effet sur la cristallinité. La température de 168°C a été choisie de manière à s’assurer
qu’aucune fusion n'a lieu pendant le recuit. La figure C7 montre que la cristallinité de la
poudre augmente le temps de recuit jusqu’à 30 min, puis commence à diminuer pour les
temps plus longs.
L’augmentation de la cristallinité dans les premiers temps du recuit révèle une
activation de la mobilité moléculaire au dessus de la température de relaxation cristalline. Par
contre, on peut penser raisonnablement que la chute de cristallinité au delà de 30 min résulte
de la dégradation thermique du matériau qui est connu pour dépolymériser même en dessous
du point de fusion, mais avec une cinétique assez lente. Nous pouvons tirer la conclusion que
la durée maximale de compacte ne doit pas excéder 30 à 45 min. Pour cette raison, la durée de
frittage sera fixée à 45 min pour la plupart des essais.
85
Taux de cristallinité (%)
83
81
79
77
75
73
0 10 20 30 40 50 60 70
Temps de recuit ( mn )
92
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C- 1 - 2 - 1 - Température du frittage
Nous avons établi que la température de frittage doit être comprise entre 120 °C et 170
°C pour l’homopolymère, et entre 120 °C et 163 °C pour le copolymère. Nous avons donc
réalisé des essais de frittage à différentes températures à partir de 120°C, pour les mêmes
paramètres de pression et de durée, à savoir 10 MPa et 30 min. La pression était appliquée de
façon constante durant toute la durée du cycle de compactage. Des échantillons
parallélépipédiques pour les essais de flexion 3-points ont été ensuite prélevés dans les lopins
frittés pour une évaluation mécanique.
Les lopins élaborés à partir de poudre HB à des températures inférieures à 150°C se sont
avérés très friables et impossibles à usiner correctement. Les résultats des essais obtenus pour
les températures supérieures à 150°C sont présentés dans la figure C8.
40
35 HB-F-150 °C
Hb-F-155 °C
30
HB-F-160 °C
25 HB-F-165 °C
σ ( MPa )
HB-F-168 °C
20 HB-F-170 °C
15
10
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6
ε( %)
Fig. C8 : Courbes équivalentes de traction pour les essais de flexion 3-points sur les
échantillons HB-F frittés, pour différentes températures de frittage.
On peut constater sur cette figure que les contraintes à la rupture ainsi que les modules
élastiques augmentent de façon monotone avec la température de frittage. L’optimum de
température de frittage du HB-F se situe entre 168 et 170°C, en terme de module élastique.
Bien que très facilement usinables, les échantillons réalisés au dessous de 168°C ne présentent
aucune ductilité, sans toutefois être friables. Par contre, à partir de 170°C, on assiste à une
chute du module élastique et une augmentation de la ductilité. On comprend assez aisément, à
partir des données de fusion de la poudre HB (Tableau C1), que 168°C est le ‘’onset’’ de
fusion et correspond à l’apparition d’une quantité non négligeable de phase fondue. La
recristallisation de cette partie du matériau lors du refroidissement final conduit à une fraction
du matériau dont les propriétés sont équivalentes au matériau moulé par compression HN-M.
Nous verrons dans la suite que le module du HN-M est nettement inférieur à celui des
échantillons frittés, notamment en raison d’une plus faible cristallinité.
93
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C- 1 - 2 - 2 - Pression de compactage
Nous avons réalisé des opérations de frittage de la poudre HB, à 168°C pour un temps
de 30 min sous différentes charges. La figure C9, montre les courbes contrainte-déformation
obtenues lors des essais de flexion 3-points. L'effet de la pression apparaît beaucoup moins
marqué que celui de la température. Par ailleurs, on peut observer tout d’abord une
augmentation de la rigidité avec la pression croissante, puis une chute de cette rigidité pour
des pressions supérieures à 25MPa. Nous n’avons pas d‘explication très précise de ce
phénomène. Mais nous avons pu observer, lors de tentatives de frittage à 150MPa, que de
nombreuses fissures apparaissent dans les lopins. La relaxation de contraintes élastiques, au
moment de la décharge, peut être à l’origine du phénomène. On peut penser que ces fissures
commencent déjà à se développer au delà de 25MPa.
C’est donc la valeur optimale de pression de 25 MPa qui sera adoptée pour la suite des
essais de frittage.
60
50 HB-F-5MPa
40 HB-F-10MPa
σ ( MPa )
30 HB-F-25MPa
20 HB-F-60MPa
10
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8
ε( %)
Une pratique courante, dans le domaine du frittage des céramiques, est d’effectuer des
chargements par palier. Après une étape de conditionnement de la poudre en étuve à 105°C
94
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
pendant 30 min et une étape de préchauffage pendant 15 min dans la presse à 168°C , nous
avons réalisé des essais de frittage avec différents temps et mode de chargement, à 168°C.
Mode 1 : maintien de la charge maximale de 25 MPa pendant 15 min suivi d’une
décharge lente (5 min)
Mode 2 : maintien de la charge maximale de 25 MPa pendant 30 min suivi d’une
décharge lente
Mode 3 : maintien de la charge maximale de 25 MPa pendant 45 min suivi d’une
décharge lente
Mode 4: maintien d’une charge de 8 MPa pendant 10 min, suivi du maintien d’une
charge de 25 MPa pendant 20 min, et décharge lente
Mode 5: maintien d’une charge de 8 MPA pendant 15 min, suivi du maintien d’une
charge de 25 MPa pendant 15 min, et décharge lente
Nous avons constaté que les lopins produits lors d’une décharge rapide présentent de
nombreuses fissures. C’est la raison pour laquelle nous avons effectué une décharge lente, sur
une durée de 5 min environ.
Des échantillons produits selon les 5 modes de frittages ont été évalués en par la flexion
3-points. Les courbes de contrainte-déformation sont rapportées sur la figure C10.
30
mode-1
25
mode-2
20 mode-3
σ ( MPa )
15 mode-4
mode-5
10
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
ε(%)
Notre protocole de frittage comprend cinq étapes qui se déroulent sur une durée totale
de 95 min.
95
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Conditionnement en étuve :
La quantité de poudre requise pour la réalisation d’un lopin de 63 mm de diamètre et 3
mm d’épaisseur est chauffée en étuve à 105 °C pendant 30 min.
Préchauffage dans la presse :
La poudre est ensuite introduite dans le moule déjà préchauffé dans la presse à la
température du frittage, qui n’est autre que le ‘’onset’’ de la poudre considérée. L’ensemble
est maintenu pendant 15 min dans la presse sans exercer de pression afin de se rapprocher de
l’équilibre avant de procéder au compactage.
Chargement :
Un chargement partiel de 30 % de la pression maximale est effectué rapidement et
appliqué pendant 15 min. Puis, le chargement total à 25 MPa est réalisé pendant 15 min
additionnelles.
Décharge :
La décharge de la presse est réalisée manuellement, de façon aussi uniforme que
possible, sur une durée de 5 min environ.
Refroidissement :
Le moule est sorti de la presse et son refroidissement est effectué par convection
naturelle. Une masse de 5 kg est appliquée sur le moule durant le refroidissement pour
favoriser une relaxation uniforme des contraintes internes et limiter ainsi les phénomènes de
courbure et l’apparition de fissures.
La figure C11 résume le protocole de frittage pour la poudre native de l’homopolymère
HN à 170°C. Le seul changement concernant la poudre broyée est la température de 168°C.
Concernant le copolymère, la seule modification apportée à ce protocole est la température du
frittage qui est fixée à 163 °C.
180 30
160 Temperature ( °C )
25
140 Pressure ( MPa )
Temperature ( °C )
120 20
Pressure ( MPa )
100
15
80
60 10
40
5
20
1 2 3 4 5
0 0
0 15 30 45 60 75 90
Time ( min)
96
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C- 2 - 1 - 1 - Flexion 3-points
L’homopolymère :
La figure C12, montre les courbes contrainte-déformation équivalentes pour les deux
types d’échantillons frittés HN-F et HB-F, et le matériau moulé HN-M. Dans ce dernier cas,
la flexion est stoppée avant la rupture de l’échantillon.
70
60
50
σ ( MPa )
40
30 HN-F
20 HB-F
10 HN-M
0
0 0.4 0.8 1.2 1.6 2 2.4 2.8 3.2
ε( %)
Nous pouvons remarquer sur cette figure que la rigidité de matériaux décroît très
rapidement dans l’ordre HN-F>HG-F>HN-M. La contrainte et la déformation à la rupture
augmentent de façon très sensible dans l’ordre inverse. Les deux matériaux frittés présentent
une rupture de type fragile puisque cette dernière à lieu dans le domaine linéaire de
déformation.
97
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Le copolymère
Sur la figure C13 sont rapportées les courbes contrainte-déformation équivalentes pour
le copolymère fritté CB-F et son homologue moulé CB-M. Ce dernier n’atteint pas la rupture
au cours de l’essai, comme dans le cas de l’homopolymère. Le copolymère fritté CB-F est
plus rigide et plus fragile que le copolymère moulé CB-M. On peut aussi noter que, à mode
d’élaboration équivalent, le module élastique du copolymère est moins élevé que celui de
l’homopolymère fritté. Le rapport de module est de l’ordre de 2 entre le HN-F et le CB-F,
comme on peut en juger à l’aide des valeurs regroupées dans le tableau C2. La déformation à
la rupture du CB-F atteint 2.3 %, une valeur bien supérieure la valeur correspondante de
l’homopolymère fritté HB-F. Cette capacité de déformation plus grande permet au CB-F
d’atteindre une contrainte de rupture équivalente à celle du HB-F, malgré un module
nettement plus faible. On peut noter au passage que la courbe du CB-F présente une légère
inflexion dans sa partie finale qui traduit l’apparition de processus de déformation
anélastiques avant la rupture. Ces observations ont très certainement un rapport avec le taux
de cristallinité plus faible du copolymère.
70
60 CB-F
50
σ ( MPa )
40
CB-M
30
20
10
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
ε( %)
98
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
* les matériaux moulés par compression à partir de l’état fondu ne rompent pas dans les limites du dispositif
expérimental de flexion 3 points.
C- 2 - 1 - 2 - Traction simple
Les essais de traction uniaxiale ont été réalisés dans le but de confirmer les mesures de
flexion 3-points. Ces essais n’ont été réalisés que sur le seul homopolymère. La figure C14
montre les courbes de contrainte-déformation enregistrées pour les échantillons frittés HN-F
et HB-F, et le matériau moulé par compression HN-M. Pour ce dernier, l’essai a été
interrompu bien avant la rupture.
160
140
120
100
σ ( MPa )
80 HN-F
60 HN-M
40
HB-F
20
0
0 2 4 6 8 10
ε(%)
Ces courbes montrent que les deux échantillons frittés sont plus rigides que élaboré par
moulage. Par contre, la contrainte et la déformation à la rupture des deux premiers sont
beaucoup plus basses que celles du troisième. Ce dernier n’a pas atteint la rupture au cours de
l’essai.
99
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
La comparaison entre les deux échantillons frittés, celui issu de la poudre broyée est
moins rigide et légèrement plus résistant et plus ductile que celui issu de la poudre native.
La comparaison des figures C14 et C12 montre une très grande similitude entre la
traction et la flexion 3-points, les valeurs de contrainte et de déformation à la rupture étant
plus grandes dans le cas de la traction.
C- 2 - 1 - 3 - Compression
Comme pour la traction, des essais de compression ont été effectués uniquement sur
l’homopolymère. La figure C15 montre les courbes de contrainte-déformation obtenues au
cours de ces essais. Les échantillons frittés sont amenés jusqu’à la rupture, alors que l’essai
réalisé sur l’échantillon moulé a été interrompu.
140
120
100
σ ( MPa )
80
60
40
HB-F HN-M HN-F
20
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
ε( % )
Nous remarquons dans cette figure que les échantillons frittés sont typiquement fragiles,
et que leurs courbes respectives ne présentent aucun signe de processus anélastique avant la
rupture. En ce qui concerne la rigidité, la tendance est la même que celle observée en traction
et en flexion 3-points. Cette comparaison s’applique aussi à la déformation à la rupture. Le
matériau issu de la poudre broyée est toujours moins fragile que son homologue issu de la
poudre native. Toutefois on peut remarquer de singulières différences de comportement en
compression, par rapport aux autres types d’essais. Le matériau moulé HB-M présente un très
net seuil de plasticité aux environs de 4% de déformation et un faible durcissement au-delà du
seuil. Concernant le niveau de contrainte à la rupture, c’est le matériau HN-F issu de la
poudre native qui présente la plus haute valeur, environ deux fois le seuil d’écoulement du
HN-M. Ce comportement est tout à fait remarquable compte tenu de l’absence totale de
plasticité du HN-F.
100
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C- 2 - 1 - 4 - Conclusion
• L’élaboration de pièces massives en POM par compression statique à chaud conduit à des
valeurs de module élastique pouvant atteindre deux fois la valeur du POM moulé à partir
de l’état fondu.
• Le POM fritté présente toujours une rupture de type fragile. Toutefois en compression, la
contrainte à la rupture est remarquablement élevée.
C -2 - 2 - Comportement viscoélastique
Des essais de spectrométrie mécanique ont été effectués sur deux types des échantillons
d’homopolymère fritté HN-F et HB-F, ainsi que le matériau moulé HN-M. Les résultats sont
présentés dans la figure C16.
10.00
1.00
0.10
-110 -60 -10 40 90 140
T ( °C )
101
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Les mêmes essais ont été effectués sur des échantillons de copolymère fritté CB-F et
moulé CB-M. Sur la figure C17, nous avons présenté les courbes de variation de module de
cisaillement obtenues à partir de ces essais. La rigidité du copolymère fritté est toujours
supérieure à celle du copolymère moulé, pour des raisons de cristallinité.
10.00
CB-M
CB-F
G' ( GPa )
1.00
0.10
-105 -55 -5 45 95 145
T ( °C )
C- 2 - 2 - 3 - Conclusion
Les résultats des essais de spectrométrie mécanique amènent les conclusions suivantes :
• Le frittage conduit à une augmentation significative du module élastique de
cisaillement de l’homopolymère fritté par rapport au matériau moulé. Cela
s’explique en grande partie par le gain important de cristallinité lié au traitement de
frittage, et aussi à la forte cristallinité de la poudre d’origine, dans le cas de la
poudre native.
• Le frittage de la poudre broyée, aussi bien pour l’homopolymère que pour le
copolymère, donne un matériau plus rigide que celui issu du moulage à l’état fondu.
Cela confirme le rôle déterminant de l’opération du frittage.
• Dans le cas de l’homopolymère, le frittage de la poudre broyée donne un matériau
moins rigide que le frittage de la poudre native car l’opération de frittage ne permet
pas de rattraper la différence de cristallinité intrinsèque des poudres d’origine.
102
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
La corrélation entre la dureté d’un matériau solide et son module élastique est une
corrélation linéaire. Cela vaut aussi pour les polymères semi-cristallins : Baltà-Calleja a
clairement montré cette corrélation dans le cas du polyéthylène [BAL90, BAL95].
Les mesures de microdureté Vickers réalisées sur nos matériaux sont présentées dans le
tableau C3, en comparaison des modules élastiques mesurés en flexion 3-points. Les mesures
de dureté sont classées dans le même ordre que celle des modules, et les rapports d’ordre de
grandeur sont aussi respectés. Cela souligne le rôle majeur de la cristallinité sur la dureté et le
module élastique
C -2 - 4 - Conclusion
Remarque importante :
Les mesures de module élastique de l’homopolymère fritté sont plus élevées que celle
du matériau moulé à partir de l’état fondu, certainement pour des raison de cristallinité.
Toutefois, les écarts sont plus grands que ne peuvent le laisser penser les seules mesures de
taux de cristallinité rapportées dans la suite, notamment en ce qui concerne le matériau issu de
la poudre native. Cela suggère que le frittage apporte des modifications structurales de nature
à renforcer le couplage mécanique des cristaux entre eux. La comparaison du copolymère
fritté CB-F et de l’homopolymère moulé HN-M corrobore cette conclusion puisque les
rigidités des deux matériaux sont comparables alors que le premier est nettement moins
cristallin que le second. La caractérisation structurale qui suit va nous permettre d’apporter
quelques éclaircissements à ce sujet.
103
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C - 3 - Caractérisations structurales
Afin de mieux comprendre le comportement mécanique des matériaux frittés, et
notamment les modifications induites par le frittage en comparaison du moulage par
compression, nous avons entrepris une caractérisation structurale systématique.
Cette caractérisation consiste en des analyses thermiques par DSC, diffraction des
rayons-X aux grands angles et diffusion des rayons-X aux petits angles. L’analyse des pertes
viscoélastiques apporte aussi des éléments intéressants de caractérisation structurale.
Sur la figure C18 sont présentées les courbes de fusion des différents échantillons frittés
et moulé de l’homopolymère. Les courbes de fusion des poudres d’origine sont aussi
rapportées pour comparaison.
35
30 HN
25 HB
20 HN-F
CP (j/K/g )
15
HB-F
10
HN-M
5
-5
140 150 160 170 180 190
T °C
L’échantillon fritté HN-F montre une température et une enthalpie de fusion nettement
supérieures à celles de la poudre native originale. La même observation s’applique au
matériau HB-F en comparaison à la poudre broyée d’origine. L’augmentation de cristallinité
du HB-F par rapport à la poudre HB est beaucoup plus spectaculaire que celle du HN-F par
rapport à HN car la cristallinité de départ de la poudre broyée était significativement plus
basse que celle de la poudre native.
Le HN-F conserve néanmoins une avance en terme de cristallinité sur le HB-F, alors
que le protocole de frittage était identique. Les valeurs numériques des différentes grandeurs
104
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
sont regroupées plus loin dans le tableau C4, avec l’ensemble des valeurs pour tous les
matériaux.
Il est à noter que la poudre broyée HB présente un thermogramme de fusion très proche
de celui de l’homopolymère moulé HN-M qui s’explique par le fait que cette poudre est issue
du broyage cryogénique de granulés extrudés à l’état fondu du même homopolymère. On peut
aussi remarquer que pour les deux matériaux frittés HN-F et HB-F, les valeurs du point de
fusion et de la cristallinité sont nettement supérieures à celles du matériau moulé à partir du
fondu HN-M (tableau C4). Cela révèle l’important effet de réorganisation structurale induit
par le frittage : il s’agit de l’augmentation de la quantité de phase cristalline, mais aussi de
l’accroissement de la taille des cristaux que reflète l’élévation du point de fusion.
Sur la figure C19, nous avons montré les thermogrammes de fusion des échantillons du
copolymère. Comme pour l’homopolymère, les courbes de fusion de la poudre broyée CB et
du matériau moulé CB-M sont très voisines du fait que tous deux ont été élaborés par voie
fondue (Tableau C4). Le matériau CB-F montre que le frittage provoque une augmentation de
la température et de l’enthalpie de fusion du matériau fritté par rapport à la poudre broyée CB.
30
25
CB
20
Cp( j/g/°C )
CB-F
15
10 CB-M
-5
140 145 150 155 160 165 170 175 180
T ( °C )
105
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
L’énergie libre de surface des grandes faces d’un cristal polymère perpendiculaires à
l’épaisseur des lamelles cristallines, σe, peut être évaluée à partir de l’équation de Gibbs -
Thomson (B-3-1-2)
∆H 0F ⋅ ρ C ⋅ L C ⎡ T ⎤
σe = ⋅ ⎢1 − F0 ⎥ ----- C1
2 ⎣ TF ⎦
La valeur de la température de fusion du cristal parfait et infini de POM, 457 K, est une
moyenne tirée de la littérature [WUN73]. Les valeurs de la température de la fusion des
matériaux sont prises au pic des thermogrammes de fusion. Il faut noter que, dans la
littérature, les enthalpies de fusion sont données en valeurs massiques, et il est donc
nécessaire de connaître la masse volumique du cristal pour réaliser la conversion volumique.
La masse volumique du cristal de POM, comme l’enthalpie de fusion, sont tirées de
Wunderlich [WUN73]. Les valeurs des épaisseurs des lamelles cristallines sont obtenues par
l’équation suivante :
ρa
LC = XC ⋅ ⋅ L P ------ C2
ρ C − X C ⋅ (ρ C − ρ a )
Les résultats de ce calcul sont rapportés dans le tableau C4 ci-dessous. Nous trouvons
que l’énergie de la surface est diminuée par le frittage donc les surfaces des cristaux sont
devenues plus lisses. De plus nous remarquons un effet inverse dans le cas du copolymère, les
surfaces des cristaux sont devenues moins lisses avec le frittage. Cela s’explique par la
présence des unités co-monomères non-cristallisables qui sont ségrégées à l’interface cristal-
amorphe. Ce comportement est bien connu chez les copolymères éthylène/α-oléfines
[DAR93].
HN 177.0 214 85 34
HN-F 182.2 221 90 16
HN-M 175.0 167 68 30
HB 175.5 182 74 34
HB-F 182.0 209 85 14
CB 166.0 131 53 ±2 38
CB-F 169.7 148 60 ±2 55
CB-M 165.5 130 53 ±2 46
106
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
107
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
0.20
0.18
HN-F
0.16
0.14 HB-F
G" ( GPa )
0.12
0.10 HN-M
0.08
0.06
0.04
0.02
0.00
-100 -80 -60 -40 -20 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
T ( °C )
108
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
0.09
0.08
CB-M
0.07
0.06 CB-F
G" ( GPa )
0.05
0.04
0.03
0.02
0.01
-115 -65 -15 35 85 135
T ( °C )
Fig. C21 : Courbes de variation du module élastique avec la température dans le cas
du copolymère.
C- 3 - 1 - 7 - Conclusion
109
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
échantillons massifs, la plus faible intensité du matériau moulé HN-M par comparaison aux
deux matériaux frittés HN-F et HB-F, est essentiellement due à des différences de cristallinité
comme nous le verrons plus loin.
18000
16000
14000
12000 HN
intensité
10000 HN-F
HN-M
8000
HB
6000 HB-F
4000
2000
0
21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25 25.5 26
2θ
La figure C23 montre, les profils de d’intensité diffractée au niveau du pic principal
pour les échantillons du copolymère CB, CB-F et CB-M.
7000
6000
CB
5000
CB-F
Intensité
4000
CB-M
3000
2000
1000
0
21 21.5 22 22.5 23 23.5 24 24.5 25
2θ
Comme dans le cas du POM homopolymère, la position du pic principal est peu
influencée par la mise en forme. Les niveaux d’intensité sont nettement plus bas pour la
110
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
poudre CB, par rapport aux échantillons massifs CB-F et CB-M, et ce résultat peut être
expliquée par une différence de la compacité entre les échantillons.
L’intensité du matériau moulé CB-M est un peu faible comparée à celle obtenue pour le
matériau fritté CB-F, ce qui est essentiellement du à des différences de cristallinité entre les
deux échantillons, comme nous l’avons vu dans la partie consacrées aux analyses thermiques
et comme nous allons voir lors des analyses des courbes de diffraction.
On observe un décalage du pic principal vers les petits angles, pour tous les
échantillons du copolymère par rapport à l’homopolymère, ce qui traduit une légère dilatation
de la maille cristalline liée à la présence des unités co-monomères.
Le taux de cristallinité des échantillons est calculé à partir du dépouillement des profils
d’intensité par la combinaison d’un halo amorphe et d’un pic cristallin. Le pic principal est
supposé représenter la majeure partie de la diffraction par la phase cristalline car les autres
pics non-représentés sont largement minoritaires en intensité. La taille des cristallites, dans la
direction normale aux plans (100), est déterminée à partir de la largeur à mi-hauteur du pic de
diffraction principal, grâce à la relation de Debye-Scherrer ( B-3-2-1. Il est a noter que la
taille cristalline ainsi calculée n’a rien à voir avec l’épaisseur des cristaux obtenue par
diffusion des rayons X aux petits angles, qui intervient dans l’équation de Gibbs-Thomson ( §
C-3-1-3 ).
Les résultats du tableau C5 montrent une augmentation de la taille des cristaux au cours
du frittage. C’est la poudre native qui donne naissance au plus gros cristaux après frittage. Cet
épaississement était moins marqué lors du frittage de la poudre de copolymère. Ce résultat est
cohérent avec le comportement en fusion discuté au chapitre C-3-1 (Figure C18) et corrobore
les réorganisations structurales importantes intervenues dans la phase cristalline au cours du
frittage. La poudre broyée HB et le matériaux moulé HN-M ont des tailles cristallines
comparables compte tenu que tous les deux sont issus d’une cristallisation à partir de l’état
fondu.
Les valeurs des taux de cristallinité corroborent l’interprétation de l’évolution des tailles
cristallines en terme de réarrangements moléculaires au cours du frittage. Les valeurs
obtenues par la diffraction sont toutefois légèrement plus faibles que celles obtenues par
analyse enthalpique différentielle, notamment dans le cas de taux de cristallinité élevé. Les
écarts peuvent s’expliquer par une surestimation des valeurs issues de l’analyse enthalpique,
par suite de la prise en compte d’une valeur trop faible de l’enthalpie de la fusion de référence
pour le cristal parfait, mais aussi par la difficulté d’estimer le profil de diffraction de la phase
amorphe lorsque celle-ci devient très minoritaire.
111
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
112
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
1.2E+06
HN-F
1.0E+06
HN-M
8.0E+05
HN
2
Iq
6.0E+05
HB-F
4.0E+05
2.0E+05
0.0E+00
0.15 0.25 0.35 0.45 0.55 0.65 0.75 0.85 0.95
-1
q ( nm )
Sur la figure C25 sont présentées les intensités diffusées obtenues, après correction de
Lorentz, pour la poudre du POM copolymère, CB, pour le produit fritté, CB-F, et le produit
moulé, CB-M. Ces courbes ont été obtenues avec le montage du GEMPPM contrairement à
celles de POM homopolymère qui ont été obtenues lors des essais réalisés à l’ESRF à
Grenoble. Comme dans le cas de l’homopolymère, le frittage a fait augmenter la longue
période. Celle-ci reste notablement plus faible pour le copolymère par rapport à
l’homopolymère.
140
120 CB
100 CB-F
80 CB-M
I.q2
60
40
20
0
0.25 0.35 0.45 0.55 0.65 0.75
q ( nm-1)
113
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
matériau γa γc Ν
HN 0.35 0.35 35
HB 0.3 0.3 35
114
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
1.6E+07
1.4E+07
1.2E+07
1.0E+07 HN-M
Intensité
8.0E+06
HN-F
6.0E+06
4.0E+06
2.0E+06
0.0E+00
0.05 0.15 0.25 0.35 0.45 0.55 0.65 0.75 0.85 0.95
-1
q ( nm )
Fig. C26 : Profils d’intensité ajustés par le modèle paracristallin pour les échantillons
d’homopolymère (a) HN-F et (b) HN-M.
Fonction de corrélation :
Comme nous l’avons déjà expliqué dans la partie expérimentale, une interprétation plus
fine des spectres de diffusion des rayons X aux petits angles peut être faite via la fonction de
corrélation γ(r). Cette fonction s’écrit comme suit :
115
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
∫ I(q).q
2
. cos(r.q).dq
γ (r ) = 0
∞ ------- C4
∫ I(q).q
2
.dq
0
La fonction de corrélation permet d’accéder à l’épaisseur des deux types d’éléments de
l’empilement diffusant, et par voie de conséquence au taux de cristallinité de empilement dans
un polymère semi-cristallin.
Sur la figure C27, nous avons tracé la fonction de corrélation calculée pour les trois
échantillons massifs de l’homopolymère et les deux poudres de départ. La poudre HN n’a pu
être traitée qu’après avoir négligé les valeurs de l’intensité pour les petits angles (q<0.25 nm-
1
) car la remontée anormale d’intensité au très petits angles (voir Figure 24 pour q<0.25 nm-1)
ne permet pas l’extrapolation pour q tendant vers 0 nécessaire au calcul de γ(r).
1.2
1 HN HN-F HN-M
0.8
HB HB-F
0.6
0.4
γ(r)
0.2
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
-0.2
r ( nm )
-0.4
-0.6
-0.8
Sur la figure C28 sont représentées les fonctions de corrélation obtenues dans les
copolymères.
116
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
1.2
0.8
CB CB-F CB-M
0.6
0.4
γ( r )
0.2
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
-0.2
-0.4
-0.6
r ( nm )
Le Tableau C7 qui suit donne les valeurs des longues périodes, des épaisseurs des
lamelles cristallines, ainsi que les taux de cristallinité obtenus via la fonction de corrélation,
comparées avec celles obtenues par la DSC et la loi de Bragg. Ce tableau, donne aussi
l’énergie de la surface calculée par l’équation C1, en utilisant soit les valeurs des épaisseurs
des lamelles cristallines obtenues par la loi de Bragg, soit celles obtenues par la fonction de
corrélation.
Comme déjà mentionné plus haut, le calcul n’a pu être mené à bien pour la poudre
native de l’homopolymère sans négliger l’intensité diffusée aux très petits angles.
117
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
• L’épaisseur des lamelles cristallines du HN-F est la plus élevée parmi les trois
échantillons de l’homopolymère, et notamment par rapport à l’échantillon moulé.
• Suite au frittage, on observe une augmentation de l’épaisseur des lamelles de 8 nm pour le
HN-F et de 6 nm pour le HB-F par rapport aux valeurs déterminées sur les poudres
d’origine, HN et HB respectivement. Cet accroissement d’environ 70% de l’épaisseur des
lamelles cristallines confirme l’intervention d’importants réarrangements structuraux au
cours du frittage.
• L’épaisseur des lamelles cristallines du HN-M est identique à celle de la poudre HB car
les deux matériaux ont été obtenus par la fusion de HN.
• Les valeurs de Lc issues de γ(r) sont plus faibles que celles obtenues à partir de Bragg,
pour les fortes valeurs relatives aux échantillons frittés. Mais on observe le phénomène
inverse en ce qui concerne l’échantillon moulé, ainsi que pour le copolymère dont les Lc
sont notablement plus faibles. Ceci pourrait révéler l’influence des distributions des
épaisseurs des lamelles cristallines et amorphes sur la forme de γ(r), en fonction du taux
de cristallinité, et par voie de conséquence sur la détermination des valeurs moyennes de
Lc et La.
• Les taux de cristallinité déterminés à partir de γ(r) indique que le frittage a fait augmenter
la cristallinité avec une tendance identique à celle observée par WAXS et par DSC. Mais
ce phénomène est moins nettement mis en évidence à partir des valeurs de cristallinité
obtenues par γ(r) pour le POM broyé et pour le copolymère.
• La comparaison des taux de cristallinité obtenus par γ(r) ou par DCS conduit à la même
observation que celle faite au dessus pour Lc. Cela tend à confirmer l’interprétation
proposée précédemment du rôle des distributions sur la forme de la fonction γ(r), et les
conséquences sur son exploitation.
• Les valeurs de l’énergie de la surface des cristaux calculée à partir de valeurs de Lc issues
de la fonction γ(r) ne sont pas très différentes des valeurs précédentes issues des mesures
directes de Lc par la relation de Bragg. Toutefois, la faible valeur de 15 mJ/m2 pour le
HN-F pourrait indiquer une augmentation de la régularité du repliement dans ce matériau
extrêmement cristallin qui confirme encore une fois les réorganisations structurales durant
le frittage.
Nous avons fait ce type d’analyse pour les trois échantillons massifs du POM
homopolymère et lors poudre du départ. Dans la figure C29, la fonction de la distribution
d’interface a été tracée pour l’homopolymère.
118
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Cette fonction est très bien définie dans le cas HN-F et HB-F puisqu’on observe les
deux maxima correspondant aux distributions des deux populations de lamelles amorphes et
cristallines. D ans le cas HN, HB et HN-M on n’observe qu’un seul maximum qui révèle des
distributions larges et indiscernables des deux populations de lamelles. Le premier minimum
correspondant à la distribution des longues périodes donne des valeurs moyennes de Lp en
assez bon accord avec les valeurs obtenues directement avec la relation de Bragg à partir des
2
profils d’intensité Iq et à partir de la fonction de la corrélation (voir Tableau C7).
0.35
0.3 HN
0.25 HN-F
0.2 HN-M
0.15 HB
0.1 HB-F
g ( r)
0.05
0
0 5 10 15 20 25 30
-0.05
-0.1
-0.15
-0.2
-0.25
r ( nm )
L’ajustement de ces courbes a été réalisé en utilisant une somme de trois distributions
correspondant aux longueurs amorphes, cristallines et à la longue période (voir B-3-2-2) et les
courbes résultantes sont présentées dans la figure C30. Notons que, nous avons résumé les
paramètres utilisés lors de notre ajustement dans le tableau C8.
Matériau σa σC σL
La LC L
HN 0.45 0.45 0.27
HN-F 0.30 0.13 0.15
HN-M 0.45 0.45 0.26
HB 0.45 0.38 0.25
HB-F 0.35 0.16 0.2
119
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
0.35
0.3 HN
0.25 HN-F
HN-M
0.2
HB
0.15
HB-F
0.1
g(r)
0.05
0
0 5 10 15 20 25 30
-0.05
-0.1
-0.15
-0.2
-0.25
r ( nm )
La position du minimum est assez voisine de celle obtenue par la loi de Bragg. Comme
on peut le voir dans le tableau précédent, le frittage conduit à une diminution de la largeur des
différentes distributions, ce qui confirme les résultats obtenus par le modèle de Hosemann. Le
frittage s’accompagne d’une diminution du désordre au sein de l’empilement des lamelles
amorphes et cristallines.
Les résultats des caractérisations structurales permettre de résumer comme suit les effets
du frittage :
• Augmentation de la température de fusion : cette augmentation est d’environ 5 °C pour
l’homopolymère et de 4 °C pour le copolymère, par rapport aux poudres de départ. Il est
significatif d’une importante réorganisation structurale des matériaux durant le frittage.
• Augmentation de la cristallinité : la quantité de la phase cristalline augmente très
nettement à l’issu du frittage, aussi pour l’homopolymère que pour le copolymère. Cette
augmentation est particulièrement importante pour l’homopolymère broyé.
• Epaississement des cristaux : la diffraction et la diffusion des rayons X révèlent une
augmentation notable de l’extension latérale et de l’épaisseur des cristaux lors du frittage.
Ces deux observations corroborent l’important réarrangement structural évoqué au dessus
à propos du point de fusion.
• Energie de surface : le frittage entraîne un diminution d’énergie de surface. Ce résultat
est cohérent avec la mise en ordre du matériau révélée précédemment par les largeurs de
distribution des épaisseurs.
120
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C - 4 - Caractérisations microscopiques
C -4 - 1 - Microscope optique
Des observations morphologiques des poudres ainsi que des surfaces brutes des lopins
frittés, ont été effectuées par le microscope optique. Sur la figure C31, une comparaison est
faite entre le matériau HN-F fritté à partie de la poudre native et sa poudre d’origine HN.
HN 100 µ
HN-F 100 µ
121
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
HB 100 µ
100 µ
HB-F
122
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Cette étude a été menée de façon à compléter l’étude de microscopie optique qui dans
certains n’a pas été très concluante.
C- 4 - 3 - 1 - Poudres de l’homopolymère
Sur la figure C33, nous avons présenté une micrographie MEB de la poudre native de
l’homopolymère HN. Nous voyons sur cette micrographie que la taille des grains est assez
dispersée : le diamètre des particules s’étend de 50µm (A) à 200µm (B), la imite supérieure
étant celle du tamisage. La taille moyenne est d’environ 100 µm (C). La forme des particules
est assez bien sphérique quelle que soit leur taille.
B
C
100µ
HN
123
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C A
B
100µ
HB
Cette forme irrégulière des particules est susceptible de favoriser la soudure du fait de
l’augmentation la surface de contact entre les grains lors du compactage
C- 4 - 3 - 2 - Poudre du copolymère
Sur la figure C35 est présentée une micrographie MEB réalisée sur la poudre broyée du
copolymère CB. Nous remarquons sur cette image que la taille des grains de poudre broyée
est très dispersée, et que leur forme est irrégulière comme dans le cas de la poudre
d’homopolymère broyé.
C A
CB 100µ
124
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C -4 - 4 - Faciès de rupture
Les surfaces de rupture des échantillons rompus au cours de l’essai de flexion 3-points à
température ambiante ont été examinées par MEB. L’objectif est d’une part, d’analyser la
morphologie issue du frittage et, d’autre part, d’observer éventuellement des processus de
rupture. Ceux-ci peuvent nous renseigner sur la qualité de la soudure des grains dans les
matériaux frittés, et par voie de conséquence sur les mécanismes de coalescence des grains.
B C
E
A
D
HN-F 100µ
125
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C D
B
E
A
100µ
HB-F
Nous avons pu constater que le frittage produit une soudure de nombreux grains de
poudre. Cependant, certains grains semblent ne pas avoir une forte interaction, malgré leur
contact intime. On n’observe pas de déformation plastique ou de fibrillation locale du
matériau au niveau des interfaces des grains. La rupture fragile résulte d’un contact inter-
granulaire globalement assez faible.
Par soucis de comparaison, des observations microscopiques effectuées sur une surface
de rupture à l’azote liquide d’un échantillon moulé HN-M. L’image MEB de la figure C38 est
un faciès de rupture présentant de multiples aspérités caractéristiques d’une rupture de type
ductile. Cette ductilité locale de la rupture à l’azote liquide est certainement bien plus limitée
que la ductilité observée lors des essais réalisés à la température ambiante compte tenu que la
phase amorphe était vitreuse lors de la rupture de l’échantillon. Elle est liée à la cristallisation
du polymère à partir de l’état liquide homogène qui favorise une topologie moléculaire bien
enchevêtrée dans le matériau solide massif.
126
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
HN-M 100µ
A
B
D
CB-F 100µ
Fig. C39 : Faciès de rupture du copolymère fritté CB-F, après un essai de flexion 3-
points.
127
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Les grains de cette poudre de forme irrégulière montrent une très bonne soudure. Les
joints de grains sont quasiment invisibles après rupture. Cette différence fondamentale avec le
faciès de rupture de l’homopolymère fritté tient certainement dans le taux de phase amorphe
plus important du copolymère. Bien que la phase amorphe ne soit pas à proprement parler
ductile lors de l’essai de flexion 3-points, en raison de sa Tg bien inférieure à la température
ambiante, elle favorise la ductilité locale par un meilleur transfert des contraintes entre les
cristallites. Ces derniers sont en outre plus petits dans le copolymère et donc plus ductiles que
dans l’homopolymère. On n’observe pas de phénomène notable de cavitation. Par contre, de
nombreux grains semblent avoir été le siège d’une rupture intra-granulaire qui confirme la
bonne cohésion inter-granulaire.
Par comparaison, la figure C40 montre l’image MEB du faciès de rupture d’un
échantillon du copolymère moulé par compression. Ce faciès est celui d’une rupture de type
ductile, semblable à celle de l’homopolymère moulé. Une même explication en terme de
topologie moléculaire peut être avancée, qui donne un rôle majeur aux enchevêtrements
préexistants dans le fondu.
CB-M 100µ
Fig. C40 : Faciès de rupture à l’azote liquide du copolymère moulé par compression.
128
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
• Les faciès de rupture sont toujours de type fragile dans le cas des matériaux frittés. Cette
rupture est essentiellement inter-granulaire dans le cas de la poudre native, tandis que de
nombreuses ruptures intra-granulaires apparaissent dans le cas de la poudre broyée.
• Le copolymère fritté présente un meilleur état de soudure des grains de poudre que
l’homopolymère attribué à une plus faible cristallinité.
Les lopins d’homopolymère moulé par compression HN-M ont été recuits en étuve
pendant le même temps que la durée du frittage, soit 45 min, à une température 165 °C, c'est-
à-dire le onset de fusion du HN-M. Le recuit et les propriétés mécaniques du POM fondu
Les essais de flexion 3-points sont présentés dans la figure C41 pour le matériau moulé
et recuit HN-MR, ainsi que le HN-F et le HN-M pour comparaison.
140
120 HN-F
100 HN-M
HN-MR
σ ( MPa )
80
60
40
20
0
0 1 2 3 4 5
ε( % )
Fig. C41 : Courbes équivalentes de traction pour les essais de flexion 3-points
réalisées sur les échantillons d’homopolymère HN-F, HN-M et HN-MR .
129
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Le module élastique a augmenté de 2.76 GPa pour le HN-M à 3.18 GPa pour HN-MR.
Si le HN-MR montre une ductilité nettement supérieure à celle du matériau fritté HN-F, cette
ductilité à néanmoins considérablement chuté par rapport au matériau moulé HN-M : ce
dernier ne rompt pas durant l’essai de flexion 3-points alors que le matériau recuit HN-MR
casse à environ 4% de déformation.
Des échantillons de trois types d’échantillons de l’homopolymère ont été analysés par
DSC. Les courbes de fusion sont présentées sur la figure C42.
Nous remarquons les points suivants :
• La température de fusion maximale augmente lors du recuit, comme pour le frittage.
Elle est pratiquement la même pour le HN-MR et le HN-F.
• Le taux de cristallinité du HN-MR a augmenté à « 75% » par rapport au HN-M
« 68% ». Cependant cette cristallinité reste inférieure à celle du HN-F.
40
35
30 HN-F
25
HN-M
Cp ( j/g/°C )
20
HN-MR
15
10
-5
140 145 150 155 160 165 170 175 180 185 190
T ( °C )
C- 5 - 2 - 1 - Comportement thermique
Nous avons recuit des échantillons de poudre native d’homopolymère dans la DSC, à
différentes températures comprises entre 150°C et 180°C, pour un temps égal à 45 min. La
figure C43 montre l’évolution avec la température de recuit du point de fusion maximal et du
taux de cristallinité des divers échantillons. Le recuit à 150°C n’apporte aucune modification
du point de fusion ni de la cristallinité, par rapport à la poudre native d’origine (voir Tableau
C4). On note une augmentation de ces deux paramètres à partir de 160°C qui atteignent un
maximum aux alentours de 170°C. Les maxima atteints sont proches des valeurs
correspondantes du matériau fritté à partir de la poudre native HN-F (voir Tableau C4). Pour
les recuits réalisés au-delà de 170-172 °C, la cristallinité et la température de la fusion
diminuent rapidement pour atteindre des valeurs semblables à celle du matériau moulé par
compression HN-M (voir Tableau C4).
130
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
190 100
Tfmax
188 95
Xc
186
90
184
Zone de frittage 85
Xc ( % )
182
T fmax
80
180 Poudre
75
178
Zone de fusion 70
176
174 65
172 60
145 150 155 160 165 170 175 180 185
Trecuit
Les échantillons de poudre native traité par recuit de la même manière que
précédemment ont été analysé en diffusion des rayons X aux petits angles, afin de suivre
l’évolution des épaisseurs cristallines. Les longues périodes déterminées par la relation de
Bragg à partir de l’analyse du pic de corrélation SAXS sont rapportées sur la figure C44,
Comme pour la température de fusion et la cristallinité, le recuit ne donne pas de modification
observable de la longue période par rapport à la poudre native (voir Tableau C7), tant que la
température n’atteint pas 160°C. La longue période augmente avec la température de recuit,
au delà de 160°C, jusqu’à la température 174 °C. Les valeurs maximales atteintes sont
analogues à celle du matériau fritté HN-F (voir Tableau C7). Le décalage du maximum de la
Figure 43, par rapport à la Figure C42, peut être dû à un décalage de l’échelle de température
car, compte tenu des quantités de matière nécessaire aux mesures SAXS, les échantillons ont
dû être recuit en étuve, et non pas dans le four de la DCS. Au-delà du maximum, la longue
période diminue de façon monotone avec la température croissante en raison de la part de plus
en plus important de matériau fondu pendant le traitement de recuit.
131
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
30.0
25.0
20.0
Zone de frittage
LP ( nm )
15.0
10.0
5.0
0.0
149 154 159 164 169 174 179
TRecuit (°C)
132
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
zone de température 170-172°C à le même effet que le frittage : à savoir, le module élastique,
la fragilité, le taux de cristallinité, le point de fusion et la longue période inter-cristalline sont
semblables pour les échantillons recuits et les matériaux frittés, à durée identique.
L’interprétation que l’on peut donner à ce résultat se trouve dans l’activation thermique
de la mobilité moléculaire dans la phase cristalline qui constitue le moteur des réorganisations
cristallines et des modifications des propriétés mécaniques qui en découlent. On peut alors
avancer que cette même mobilité moléculaire dans le cristal joue un rôle important dans la
soudure des grains, lors du frittage. Toutefois, cette mobilité moléculaire ne permet pas un ré-
enchevêtrement des chaînes aux interfaces des grains lors du frittage, ce qui explique la
relative fragilité des matériaux frittés et la prédominance d’une rupture inter-granulaire.
T em p s d e recu it
Nous avons remarqué, lors des caractérisations mécanique et structurale, que le frittage
de la poudre native (HN-F) et celui de la poudre broyée (HB-F) de l’homopolymère ne
conduisait pas aux mêmes résultats. Les différences peuvent être résumées ainsi :
• Le module élastique en traction et le module de cisaillement sont plus élevés pour le POM
native fritté HN-F.
• Le matériau HN-F est plus dur et plus fragile que le HB-F.
• Le taux de cristallinité est plus élevé pour le HN-F.
• La température et l’amplitude de relaxation cristalline sont plus élevées pour le HN-F.
• Un plus grand épaississement des cristaux est observé lors du frittage de la poudre native.
A l’origine de ces différences mécaniques et structurales se trouve l’élaboration des
deux poudres. La poudre native est issue d’une polymérisation en solution et n'a jamais subi
de traitement thermique au-delà de la fusion. Par contre la poudre broyée a été élaborée par
extrusion à partir de la poudre native, suivie du broyage des granulés extrudés. Cette
133
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
différence est explique la différence significative de cristallinité des deux matériaux et par
voie de conséquence les différences de propriétés mécaniques et structurales.
Une deuxième distinction des deux poudres est la morphologie granulaire : morphologie
sphérique pour la poudre native HN, et morphologie très tourmentée pour la poudre broyée
HB. La forme irrégulière donne une surface spécifique plus importante à la poudre HB et par
conséquent une plus grande probabilité, de contact inter-granulaire que la forme sphérique de
HN. Par ailleurs, l’irrégularité de forme et le facteur d’élancement légèrement plus grand de la
poudre broyée lui confèrent une plus grande faculté d’accrochage inter-granulaire par la
combinaison de contacts concaves et convexes au niveau des interfaces.
La taille irrégulière donne une probabilité très grande de présence de petits grains qui
rempilent les espacés entre les grands, ce qui diminue la porosité et augmente la ténacité du
matériau obtenu.
Ces différences structurales et morphologiques des poudres, entraînant des différences
mécaniques dans les matériaux frittés nous ont incités à réaliser des mélanges de poudres afin
de combiner les avantages de chacune.
Les lopins frittés à partir de mélanges en diverses proportions des deux poudres
d’homopolymère ont été frittés selon le protocole établi précédemment
Dans le tableau C9, nous avons rapporté les caractéristiques mécaniques et structurales
des mélanges de poudres frittés. Ce tableau révèle les points suivants :
• une augmentation de la contrainte et de la déformation à la rupture avec
l’augmentation du taux de la poudre broyée dans le mélange.
• une diminution du module élastique et de la dureté avec l’augmentation du taux de
poudre broyée
HB σR εR E Dureté
(%) (MPa) (%) (GPa) (MPa)
0 42 0.81 5.25 41.5
25 41 0.93 5.05 40.0
50 46 1.02 4.73 39.0
75 52 1.12 4.60 39.5
100 57 1.28 4.51 39.0
134
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Observation microscopiques :
Sur la figure C46 sont comparées les micrographies optiques des surfaces brutes de
deux lopins issus du frittage de la poudre native et d’un mélange à 25 % de poudre broyée.
Cette figure montre que les plus fines particules de la poudre broyée ont rempli les espaces
inter-granulaires de la poudre native. Ce phénomène est susceptible de favoriser un bon
soudage des grains en augmentant la surface spécifique de contact.
A ce stade du travail, nous n’avons pas pu montrer si le mélange apportait un réel
bénéfice en terme de soudure. Comme mentionné au dessus, les propriétés mécaniques des
mélanges frittés ne montrent d’effet de synergie lié à une incidence de la combinaison
morphologique des poudres sur la soudure des grains.
HN-F 100 µ
100 µ
(HN+25% HB)-F
Nous avons voulu ici discuter comparativement les résultats issus de l’étude de
l’homopolymère et ceux issus de l’étude du copolymère. Les différences de propriétés
peuvent se résumer ainsi :
135
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Pour cette étude nous disposons de poudres natives de trois homopolymères HN-, HN et
HN+ qui ont de masses molaires consécutives 20000, 35000 et 66000 Da. Les trois poudres
ont été frittées selon le protocole de frittage établi.
La figure C47 montre les courbes équivalentes contrainte - déformation des trois
matériaux frittés. Nous remarquons que la rigidité augmente avec la diminution de la masse
molaire. Cette augmentation de rigidité est toujours accompagnée par une augmentation de la
fragilité, tel qu’on peut en juger par la réduction de la déformation à la rupture.
60
50
HN-
40
HN
σ ( MPa )
30
HN+
20
10
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
ε (%)
Fig. C47 : Comportement en flexion 3-points des lopins frittés à partir des
natives de diverses masses molaires.
136
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
Les caractéristiques mécaniques issues de ces courbes sont présentées dans le tableau
C10, en compagnie de caractéristiques structurales des trois matériaux frittés. Dans ce tableau
nous pouvons constater que l’augmentation de module élastique avec la diminution de la
masse molaire n’est pas le fait du taux de cristallinité qui n’est pas affecté par la masse
molaire.
On observe une faible influence de la masse molaire sur la contrainte de la rupture, par
contre la déformation à rupture augmente avec l’augmentation de la masse molaire.
La dureté, approximativement constante, n’est pas sensible à la masse molaire, et
semble d’avantage tenir de la cristallinité
137
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C - 6 - Conclusion du chapitre
Les résultats obtenus lors de la mise au point du protocole de frittage, ainsi que des
caractéristiques mécaniques et structurales des matériaux frittés optimisés, nous ont permis de
tirer les conclusions suivantes :
C -6 - 1 - Protocole de frittage :
C -6 - 2 - Propriétés mécaniques :
138
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
C -6 - 3 - Caractérisations structurales :
Les caractéristiques structurales du POM fritté peuvent être résumés par les points
suivants :
• Une élévation de la température de la fusion des matériaux frittés de 5 °C pour
l’homopolymère et 4 °C pour le copolymère, par rapport aux mêmes matériaux
moulés.
• La cristallinité augmente considérablement lors du frittage. C’est dans le cas de la
poudre broyée que cette augmentation est la plus spectaculaire.
• Un épaississement des cristaux lors du frittage a été détecté par différentes
méthodes. C’est épaississement de plus de 50% dans certains cas révèle la forte
activation de la mobilité moléculaire dans la phase cristalline au cours du frittage.
• Une augmentation assez significative de la température de la relaxation cristalline et
de son amplitude. Ces modifications résultent à la fois de l’augmentation du taux de
cristallinité et de l’épaississement des lamelles cristallines.
C -6 - 4 - Observations microscopiques :
Les observations microscopiques effectuées sur le POM fritté et moulé ont confirment
les résultats mécaniques et structuraux. Ces observations peuvent être résumées ainsi :
• Les observation par microscopie optique ont révélé que les joints de grains sont
toujours visibles sur la surface des lopins obtenu lors du frittage de la poudre native
de l’homopolymère, par contre ces joins sont moins visibles dans le cas de la poudre
broyée.
• Les observations par microscopie électronique en balayage ont révélé que les grains
ayant des tailles et formes irrégulières se soudent mieux lors du frittage que les
grains sphériques.
• Bien que la rupture soit en grande majorité d’origine inter-granulaire, des ruptures
intra-granulaires ont été observées dans le cas du frittage de la poudre native et de la
poudre broyée. Ces fractures soulignent la fragilité intrinsèque des grains, mais sont
en même temps la marque d’une bonne soudure entre les grains.
• Le copolymère fritté présente un meilleur état de soudure des grains que
l’homopolymère. Cela peut être attribué à la plus faible cristallinité du copolymère.
139
Chapitre C : Protocole, Caractérisation mécanique et Structurale
140
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
Chapitre D :
141
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
142
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
Sommaire de chapitre D
143
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
144
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
D- 1 - 1 - 1 - Energie
Les essais du compactage simple à température ambiante ont été effectués avec du POM
à l’état poudre brute. Afin de pouvoir déterminer l’énergie de l’impact (déterminée par la
hauteur de chute du piston) il faut avoir une hauteur de référence qui ne peut pas être donnée
par une poudre non compactée (voir partie technique). En effet la poudre non compactée se
densifie trop lors de l’impact et l’énergie fournie serait difficile à déterminer. Nous avons
donc tout d’abord appliqué une pression statique de 60 MPa pendant une dizaine de
secondes : la hauteur de la poudre ainsi compactée est prise alors comme référence pour
déterminer l’énergie d’impact. Cette référence est évidemment discutable mais l’impact ne va
pas faire varier grandement cette hauteur si bien que l’énergie d’impact peut être considérée
comme bien déterminée. Après un impact avec une énergie inférieure à 200J l’échantillon
reste très friable ce qui montre qu’il est vain de faire des essais à des énergies inférieures à
cette valeur. Pour des énergies supérieures à 3000J, on atteint les limites de la machine, c’est
la raison pour laquelle on a volontairement limité les essais à 3000J.
D- 1 - 1 - 2 - Nombre d’impacts
Le nombre d’impacts est lui aussi un paramètre qui peut s’avérer déterminant, aussi
avons nous voulu savoir comment celui-ci intervenait en examinant d’une part les évolutions
de la densité au cours des impacts et d’autre en mesurant les propriétés mécaniques.
Evolution de la densité :
Nous avons donc décidé de faire varier le nombre de frappes et de mesurer l’évolution
de la densité en fonction du nombre d’impact. Nous avons choisi comme énergie de frappe
1000J. La densité augmente progressivement avec le nombre d’impact pour atteindre, au bout
de 30 frappes environ, une valeur asymptotique proche de celle correspondant à un
échantillon parfaitement compacté avec un taux de cristallinité équivalent à celui de la poudre
de départ (fig. D1).
145
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
1.4
1.35
1.3
1.25
ρ ( g/cm3 )
1.2
1.15
1.1
1.05
1
0 5 10 15 20 25 30 35
Nombre de frappe
Examen microscopique :
Un échantillon, compacté à froid (30 frappes de 1000J chacune), a subi un essai de
flexion trois points. Le faciès de rupture de cet échantillon a ensuite été observé par
microscopie électronique à balayage. De ces observations il ressort les points suivants (fig-1) :
• Les grains, initialement sphériques, ont subi d’importantes déformations plastiques.
• Les joints de grains sont très visibles et une rupture inter-granulaire s’est produite lors de
la flexion.
• Une absence du soudage entre les grains a conduit à une rupture fragile lors de l’essai de
flexion.
Nous pouvons dire que l’absence de soudage entre les grains est la cause des mauvaises
propriétés mécaniques obtenues par cette frappe à froid. Par contre, la déformation plastique
des grains est importante, signe de l’intensité exceptionnelle des chocs occasionnés par CGV.
Ces déformations plastiques montrent les possibilités du compactage grande vitesse mais à
condition de changer certains paramètres (compactage à chaud, frittage après le compactage à
froid…) afin de pouvoir pallier cette absence de soudage obtenue après frappe à froid.
146
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
Nous avons mis les galettes compactées à froid dans une étuve à différentes
températures pendant une heure. Nous avons ensuite effectué des essais de flexion trois points
pour suivre les variations des caractéristiques mécaniques. Nous avons également effectué des
essais de DSC afin de déterminer les changements de cristallinité induits par ce frittage. Les
résultats obtenus sont rassemblés dans le tableau D1.
147
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
148
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
D -2 - 1 - Influence du chauffage
Nous avons élaboré deux galettes : la première galette a été élaborée par un compactage
grande vitesse à froid alors que la deuxième a été élaborée par un compactage grande vitesse à
chaud avec les mêmes condition de compactage (3 frappes de 1000J réalisées à une fréquence
de 0,3Hz).
Les caractéristiques mécaniques et structurales tirées des essais de DSC et de flexion
trois points sont montrées dans le tableau D2.
149
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
Observations microscopiques
Les surfaces de rupture des échantillons testés en flexion ont été observées par
microscopie électronique à balayage. Les faciès de la rupture sont montrés dans la figure D4.
100 µ
HN-CGV-25 °C-30 frappes-1000J
150
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
Nous avons compacté trois galettes en gardant la même énergie de frappe (1000 J) et la
même fréquence (0.3 Hz) mais en faisant varier le nombre de frappes.
Les caractéristiques mécaniques et structurales des échantillons ainsi réalisés sont
rassemblées dans le tableau D3. Avec l’augmentation du nombre de frappe, les évolutions
suivantes peuvent être notés :
• Augmentation de la contrainte à la rupture et du module élastique : ceci est sûrement
dû à l’amélioration du soudage entre les grains. De même l’augmentation de la
quantité de phase cristalline explique l’augmentation de la rigidité.
• Diminution de la fragilité : un meilleur soudage entre les grains explique là aussi ce
phénomène.
• Une augmentation de la cristallinité due sûrement à un épaississement des cristaux
ou à la création de nouveaux petits cristaux.
Malgré les améliorations des caractéristiques mécaniques du POM brut avec le nombre
de frappes, celles-ci ne sont tout à fait à la hauteur de celles du POM compacté statiquement à
chaud « fritté ».
Les surfaces de rupture après les essais de la flexion trois points ont observées par
microscopie électronique à balayage. Les faciès de la rupture de deux échantillons, un
compacté avec 5 frappes et un autre compacté avec 30 frappes, sont montrés dans la figure
D5. Nous remarquons la rupture inter- granulaire lors du compactage grande vitesse avec 5
frappes. Par contre nous trouvons que la rupture lors du compactage à chaud avec 30 frappes
est produit différemment, les grains cassés indique l’existence d’une rupture transgranulaire.
Les joints des grains apparaissent clairement après un compactage avec 5 frappes, par
contre les grains sont soudés après compactage avec 30 frappes. Ce soudage peut expliquer
les changements des propriétés mécaniques observés en fonction du nombre de frappes.
151
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
100 µ
HN-CGV-120 °C-5 frappes-1000J
Fig. D5 : Effet de nombre de frappes sur les faciès de rupture du POM compacté
dynamiquement à chaud.
Nous avons compacté trois galettes avec les mêmes conditions de frappe : énergie d’une
frappe d’un KJ et 5 frappes successives, mais nous avons changé la fréquence de frappes.
Les caractéristiques mécaniques et structurales tirées des essais de flexion et de DSC
sont rassemblées dans le tableau D4. Sur ce tableau nous remarquons que l’effet de la
fréquence de frappes n’a pas une incidence prépondérante sur ces caractéristiques.
152
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
Nous avons varié l’énergie de frappe, avec un nombre de frappe égale à 30. Les
caractéristiques mécaniques et structurales des différents échantillons ainsi obtenus sont
rassemblées dans le tableau D5. Avec l’augmentation de l’énergie de frappe les évolutions
suivantes sont constatées :
• Augmentations de la contrainte à rupture et du module élastique : ceci peut être lié à
l’amélioration du soudage entre les grains. L’accroissement de la quantité de phase
cristalline peut expliquer également l’augmentation de la rigidité.
• Une augmentation de la déformation à la rupture : on peut invoquer de la même
façon un meilleur soudage des grains.
• Une augmentation de la température de la fusion des cristallites : cette augmentation
peut être expliquée par un accroissement de la taille des cristallites ou une
modification de l’énergie d’interface.
• Une augmentation de la cristallinité.
153
Chapitre D : Compactage à grande Vitesse
154
Composites à matrice Polyoxyméthylène
Chapitre E :
Composites à matrice POM
155
Composites à matrice Polyoxyméthylène
156
Composites à matrice Polyoxyméthylène
Sommaire du chapitre E
Chapitre E : Composites à matrice POM ________________________________________ 155
E - 1 - Composite renforçant à matrice POM ____________________________________ 159
E -1 - 1 -Introduction ______________________________________________________ 159
E -1 - 2 -Caractéristiques mécaniques et structurales. _____________________________ 159
E - 1 - 2 - 1 -Flexion 3-points ____________________________________________ 159
E - 1 - 2 - 2 -Caractéristiques diverses______________________________________ 160
E - 1 - 2 - 3 -Observations microscopiques __________________________________ 160
E -1 - 3 -Conclusion _______________________________________________________ 161
E - 2 - Composite lubrifiant à matrice POM _____________________________________ 162
E -2 - 1 -Introduction ______________________________________________________ 162
E -2 - 2 -Caractéristiques mécaniques et structurales______________________________ 162
E - 2 - 2 - 1 -Flexion 3-points ____________________________________________ 162
E - 2 - 2 - 2 -Caractéristiques diverses______________________________________ 163
E - 2 - 2 - 3 -Observations microscopiques __________________________________ 163
E -2 - 3 -Conclusion _______________________________________________________ 164
157
Composites à matrice Polyoxyméthylène
158
Composites à matrice Polyoxyméthylène
E -1 - 1 - Introduction
Après notre succès à mettre en forme du POM par frittage, nous avons tenté de fritter
des composites à base de POM. L’amélioration des propriétés mécaniques était l’objectif de la
mise en forme d’un composite renforcé par une charge dure comme l’alumine. Nous avons
choisi la poudre de POM broyé comme un matériau de base en raison de meilleur
comportement mécanique lors du frittage de cette poudre. Les étapes de préparation de tels
composites avant le frittage ont été expliquées dans le chapitre B. La mise en forme a été
réalisée en suivant le protocole du frittage mis au point pour les poudres de POM seules.
E - 1 - 2 - 1 - Flexion 3-points
100
90
80
HB-F
70
HB+3.3%Alumine-F
60 HB+6.6%Alimine-F
σ ( MPa )
50 HB+10%Alumine-F
40
30
20
10
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 1.4 1.6 1.8
ε( %)
159
Composites à matrice Polyoxyméthylène
160
Composites à matrice Polyoxyméthylène
100µ 100µ
1
2
HB-F HB+3.3%Al-F
100µ 100µ
1
1
2
2 C
3 3
4
HB+6.6%Al-F 5 HB+10%Al-F
Fig. E2 : Images MEB des faciès de rupture en flexion 3-points des échantillons de
composites frittés avec différents taux d’alumine.
E -1 - 3 - Conclusion
Nous pouvons tirer les conclusions suivantes :
• La charge a fait augmenter le module élastique, et cette augmentation est
directement proportionnelle au taux d’alumine. La présence de la charge dans le
composite a fait aussi augmenter la dureté.
• L’effet d’alumine était faible sur la contrainte à la rupture des composites ayant
des petits taux de la charge, cependant cet effet devient un peu plus net quand le
taux d’alumine atteint 10%.
• La cristallinité est peu influencée par la présence d’alumine. La variation ne
dépasse pas la marge d’erreur de mesure pour les taux étudiés de moins de 10%.
• Les joints des grains deviennent moins clairs quand le taux de charge atteint 10%,
confirmant ainsi les changements de comportement mécanique observés pour ce
taux de charge.
161
Composites à matrice Polyoxyméthylène
E -2 - 1 - Introduction
Le succès de notre approche de la mise en forme du POM par frittage et l’idée
d’améliorer les propriétés tribologiques déjà assez bonnes du POM nous ont conduit à tenter
d’élaborer un composite lubrifiant à base de POM. Dans cet objectif, le
polytétrafluoroéthylène (PTFE) était le candidat idéal, compte tenu de ses caractéristiques
tribologiques exceptionnelles et de son utilisation courante dans le POM injecté.
Le composite a été réalisé de la même manière que le composite renforçant POM-
alumine. Les caractéristiques mécaniques et structurales du composite lubrifiant POM-PTFE,
sont présentées dans la suite.
60
50
HB-F
40
HB+5%PTFE-F
σ ( MPa )
30
HB+10%PTFE-F
20 HB+25%PTFE-F
10
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
ε(%)
162
Composites à matrice Polyoxyméthylène
163
Composites à matrice Polyoxyméthylène
200µ 200µ
HB HB+5% PTFE
200µ 200µ
E -2 - 3 - Conclusion
La mise en forme du composite lubrifiant à base de polyoxyméthylène, nous permet
de conclure à :
• Une diminution des propriétés mécaniques avec l’augmentation du taux de charge. Cette
diminution est liée principalement à l’incompatibilité entre les composantes et
l’agrégation des charges de PTFE.
• Une amélioration du coefficient du frottement avec l’augmentation du taux de PTFE.
L’ajout de 5% de PTFE conduit au meilleur compromis entre l’amélioration des propriétés
tribologiques et la diminution des propriétés mécaniques.
• Les observations microscopiques montrent une augmentation de la taille des agrégats
avec l’augmentation du taux de charge. Cela explique la chute des propriétés mécaniques
qui accompagne l’augmentation des propriétés tribologiques
164
Référence de THÈSE
169
A
B
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178
FOLIO ADMINISTRATIF
TITRE :
Frittage du polyoxyméthylène et de ses composites :
Protocole, Caractérisation mécanique et structurale.
RESUME :
Le polyoxyméthylène (POM) est un polymère thermoplastique semi-cristallin utilisé dans de
nombreuses applications industrielles nécessitant à la fois rigidité, et la résistance à l’abrasion. La mise
en forme de ce polymère par injection pose certains problèmes techniques tels que le retrait anisotrope, la
dégradation thermochimique et la grande fluidité à l’état fondu. Notre travail a consisté à mettre en forme
le POM par frittage de poudre à l’état solide.
L’objectif de ce travail était principalement d’optimiser le procédé de frittage en établissant des
relations entre les propriétés mécaniques du matériau fritté et les paramètres du procédé, et en comparant
ces propriétés à celles du même matériau mis en forme par moulage à l’état fondu. Une caractérisation
structurale exhaustive a été menée dans le but de comprendre à la fois les mécanismes du frittage et les
changements de propriétés entre les matériaux frittés et le matériau moulé. Les résultats mécaniques du
frittage statique ont aussi été comparés avec ceux du compactage à grande vitesse.
Deux composites à matrice POM ont aussi été étudiés. L’alumine a été utilisée comme renfort
mécanique et le poly(tetrafluoroéthylène) pour l’amélioration des propriétés tribologiques.
MOTS-CLES :
Polyoxyméthylène, Frittage, mise en forme, Compactage grande vitesse, composite, alumine
poly(tetrafluoroéthylène, propriétés mécaniques.
Directeurs de thèse :
Pr Gérard VIGIER, Dir-recherche CNRS Roland SEGUELA
179