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Didactique

L’évaluation
1) Définition
L’évaluation est la mesure, à l’aide de critères déterminés, des acquis d’un élève, de la valeur d’un
enseignement, etc. C’est une partie intégrante et obligatoire de l’action pédagogique.
Indirectement, l’évaluation mesure également l’efficacité des pratiques d’enseignement et du service public
éducatif en général.

1985 : le terme « évaluation » remplace le terme « appréciation scolaire »


1990 : création de la direction de l’Évaluation et de la prospective (aujourd’hui direction de l’Évaluation, de
la prospective et de la performance), qui fait des analyses statistiques des évaluations
6 déc. 1990 : les livrets d’évaluation et les livrets de compétences deviennent obligatoires

2) Fonctions de l’évaluation
─ certifier le niveau d’un élève
FONCTION INSTITUTIONNELLE ─ effectuer des comparaisons (nationales, internationales)

─ informer les parents


─ conserver une liaison parents-enseignants grâce au livret d’évaluation
FONCTION SOCIALE
(qui accompagne l’enfant en cas de changement d’école)

─ permettre au maître de vérifier le niveau et les connaissances


─ aider à cibler la remédiation
FONCTION PÉDAGOGIQUE ─ permettre au maître de vérifier si ses choix pédagogiques sont bons
ET DIDACTIQUE et de les réorienter si besoin
─ aider les élèves à savoir ce qui est acquis et ce qui reste à acquérir

3) Les types d’évaluation


─ située en début de séquence
ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE ─ détermine les connaissances préalables des élèves

─ située en fin de séquence


─ fait le bilan des acquis au cours d’un contrôle (notation chiffrée)
ÉVALUATION SOMMATIVE
─ l’erreur est sanctionnée (stress, pression sur les élèves)

─ située souvent en fin de séquence


─ focalisée sur un point précis : on fixe des indicateurs qui serviront de
ÉVALUATION CRITÉRIÉE
repères pour l’évaluation (qui se fait rapport au critère à atteindre)

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─ située tout au long de la séquence
─ basée sur différents éléments : entretiens, exercices, portfolio
réunissant les productions faites tout au long de la séquence…
─ pas de sanction, l’erreur est formative et positive
─ l’élève identifie lui-même les critères sur lesquels repose cette
ÉVALUATION FORMATIVE
évaluation, il peut donc s’autoréguler (hausse de la motivation)
─ cette évaluation est privilégiée dans les méthodes d’enseignement
actives et favorise la pédagogie différenciée, l’adaptation de
l’enseignement

─ rend l’élève responsable de son apprentissage


─ dégage les principales étapes à franchir pour atteindre l’objectif final
de la séquence (= critères de réalisation) et les caractéristiques du
ÉVALUATION FORMATRICE
produit attendu (= critères de réussite)
─ favorise l’autorégulation et l’autoévaluation

4) Les pratiques d’évaluation


Les notes comportent plusieurs faiblesses :
─ trop d’écart de notation entre deux correcteurs différents
─ effet de source : la notation peut être faussée si l’enseignant connaît
déjà le niveau de l’élève
─ effet d’ancrage : la notation peut être faussée selon que le devoir
NOTES précédent était meilleur ou pire
─ effet d’ordre : les premières copies ne seront pas notées de la même
manière que les dernières corrigées
─ intentions pédagogiques différentes : les notes peuvent être
« orientées » selon que l’on souhaite encourager ou avertir l’élève

─ elles comportent des critères de réalisation et de réussite


─ elles valorisent les réussites des élèves tout au long de l’activité
GRILLES D’ÉVALUATION ─ elles génèrent des conduites d’autoévaluation, d’évaluation mutuelle
(entre élèves) ou de co-évaluation (entre le maître et l’élève

─ annotations de l’enseignant
─ renvoi à des outils
AIDES ─ conseils de pratiques de révision
─ les aides sont utiles car elles pondèrent la première appréciation

Tous les modes d’évaluation ne prennent en compte que les performances locales d’un élève, bien
inférieures à ce qu’il aurait pu faire parfois. Il suffit qu’il soit malade, fatigué, en situation de stress au
moment de l’évaluation et les résultats peuvent être faussés. Néanmoins, l’évaluation est un élément
nécessaire et délicat, qui a pour but de favoriser la réussite des élèves sans entamer le plaisir d’apprendre.

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Différenciation & remédiation


1) Différenciation
La différenciation, c’est reconnaître la diversité des élèves et prendre en compte la réalité individuelle de
chacun pour lui permettre d’apprendre et de réussir au mieux. Le but de la différenciation est de garder des
objectifs d’apprentissage identiques, tout en tenant compte des différences de chacun.

La différenciation marque une rupture avec la pédagogique frontale et unique pour tous1.
Elle concerne à la fois la programmation, l’évaluation et l’organisation de la classe. Parfois des dispositifs de
différenciation touchent toute l’école, par exemple quand des enseignants s’appuient sur des cycles pour
décloisonner certains apprentissages.

Ces paramètres doivent s’anticiper au moment de la conception des séquences ou des séances.
L’enseignant peut jouer sur plusieurs aspects :
─ le choix et l’utilisation d’outils
─ les modalités de groupement des élèves
─ les tâches ou les aspects de la tâche
─ les différentes formes de l’institutionnalisation
─ l’étayage

2) Différenciation, individualisation et remédiation


La différenciation et l’individualisation sont complémentaires. Il existe différentes dispositifs prévus pour
les élèves en difficulté2 :
─ activités pédagogiques complémentaires (APC) : aide pédagogique en petits groups ;
─ stages de remise à niveau : aides auprès de groupes restreints pendant les vacances scolaires (fin de cycle
2 et CM) ;
─ soutien personnalisé deux heures par semaine (voir sur Eduscol) ;
─ projet personnalisé de réussite éducative (PPRE), qui assure la cohérence des différentes aides.

Toutes ces aides proposent une remédiation qui doit permettre aux élèves d’acquérir les prérequis
nécessaires aux apprentissages en cours dans leur classe.

LIMITES DE L’INDIVIDUALISATION

• Impossible de gérer autant de projets individuels qu’il y a d’élèves dans la classe.

• Parfois, l’aide individualisée doit plutôt relever de l’aide spécialisée (RASED, CMP, CMPP) que du rôle de
l’enseignant, qui est sensé gérer les difficultés ordinaires, presque uniquement grâce à la différenciation.

1 Voir Philippe Perrenoud, 10 nouvelles compétences pour enseigner.


2 Voir Personnalisation des parcours dans le cadre du socle commun, Eduscol.

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Enseignement et apprentissage
L’enseignement et l’apprentissage sont complémentaires. On parle d’enseignement-apprentissage. Pour
autant, il n’y a pas de cause à effet entre l’enseignement et l’apprentissage.
Ces deux notions font partie de ce qu’on appelle la didactique : élaboration didactique (pôle savoirs),
appropriation didactique (pôle élèves), intervention didactique (pôle enseignants).

1) Enseignement
L’enseignement n’est pas seulement de la transmission d’information : il faut favoriser l’activité
psychologique de l’enfant, son activité d’apprentissage et la variabilité des situations d’enseignement.

L’enseignement est l’ensemble des activités déployées par les maîtres directement ou indirectement, afin
qu’au travers de situations formelles et semi-formelles, des élèves effectuent des tâches pour s’emparer de
contenus spécifiques. L’enseignement doit provoquer des apprentissages.
Il doit être organisé, programmé, évalué. On distingue l’enseignement centré sur l’apprentissage ou sur les
performances.

a) Compétences nécessaires pour enseigner (Philippe Perrenoud)

→ Organiser et animer des situations d’apprentissage


→ Gérer la progression des apprentissages
→ Concevoir et faire évoluer des dispositifs de différentiation
→ Impliquer les élèves
→ Travailler en équipe
→ Participer à la gestion de l’école
→ Informer et impliquer les parents
→ Se servir des technologies nouvelles
→ Affronter les devoirs et dilemmes éthiques de la profession
→ Gérer sa propre formation continue et évaluer sa pratique professionnelle

b) Démarches d’enseignement

─ inductive ─ déductive
─ active ─ progressive
─ individualisée ─ appropriative
─ situation-problème ─ situation complexe
─ projet ─ objectif-obstacle

c) Les « plus » pour un bon enseignement


─ révision fréquente / réutilisation des savoirs ─ recherche de leur autonomie
─ répétition des activités ─ aide à la compréhension
─ guidage des élèves ─ explicitation des objectifs et des manières de faire
─ prise en compte de leurs représentations

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2) Apprentissage
L’apprentissage est une activité intellectuelle qui aboutit à l’acquisition de connaissances non innées. Cela
nécessite donc une activité guidée.
Un apprentissage peut aussi désigner un savoir ou un savoir-faire acquis.
Les apprentissages formels et semi-formels sont les apprentissages contraints et organisés (ex : l’école).
Les apprentissages informels résultent d’une action régulières mais ne sont pas contraints (ex : famille).

a) Trois approches du processus d’apprentissage

Approche behavioriste : apprendre c’est modifier son comportement en réponse à un stimulus. Le


comportement attendu est renforcé par l’enseignant (ex : un bon point quand l’élève lève la main pour
parler).

Approche constructiviste (pédagogue : Piaget) : l’apprentissage est le résultat d’une activité cognitive.
L’apprenant transforme ses représentations à la lumière de nouvelles informations, après s’être heurté à
des contradictions.

Approche socio-constructiviste (pédagogues : Vygotski et Bruner) : l’apprentissage est un processus social


et individuel qui permet le développement de l’apprenant. Celui-ci apprend (avec une aide), des choses qu’il
est proche de savoir seul. L’environnement et les interactions de tutelle ont un rôle majeur dans cette
approche.

b) Différentes formes d’apprentissage

─ progressif ─ autorégulé
─ formel / informel ─ implicite / explicite
─ en surface (= pas de rétention des faits) / en profondeur (= reconstruction, donc ++ mémorisation)

c) Différentes stratégies d’apprentissage

─ essais, erreurs, tâtonnements ─ par cœur


─ par répétition ─ par reformulation (avec ses propres mots)
─ par mise en relation / réorganisation ─ émission d’hypothèses
─ réélaboration ─ par la pratique
─ conceptualisation ─ conscientisation

Parfois, il est nécessaire que ces stratégies aboutissent à l’automatisation, en plus de la compréhension.
C’est notamment le cas pour l’orthographe.

Plus les apprentissages scolaires sont complexes, plus l’étayage est indispensable. De même, la motivation et
l’affection (goût et dégoût) jouent un rôle important sur l’action d’apprentissage.

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