RÉSUMÉ
Dans le cadre de travaux de caractérisation hydrogéologique des aquifères granulaires du paléodelta de la rivière Valin
au Saguenay (Québec), des essais d’estimation de la conductivité hydraulique et de la porosité ont été réalisés sur les
différents lithofaciès identifiés sur les faces de sablières sélectionnées dans la zone d’étude. Ces essais, tant pour la
conductivité hydraulique que la porosité, ont été réalisés in situ et en laboratoire. Les résultats issus des essais de
porosité tant in situ qu’en laboratoire semblent bien concorder. La variabilité des valeurs estimées de la conductivité
hydraulique semble rattachée à trois facteurs distincts qui sont : 1) l’hétérogénéité des dépôts meubles, 2) les différentes
méthodes d’estimation qui ont été utilisées et 3) des causes d’erreur identifiées lors de la réalisation des essais
effectués. Par ailleurs, des analyses granulométriques et sédimentométriques sur les échantillons de sol, représentant
les lithofaciès, permettent une interprétation plus exacte des résultats portant sur la conductivité hydraulique et la
porosité. L’estimation juste de ces paramètres est essentielle à la simulation de l’écoulement des eaux souterraines
dans ce type de structure sédimentaire très hétérogène.
ABSTRACT
As part of the hydrogeological characterization of granular aquifers in the paleodelta of the Valin River in Saguenay
(Quebec), hydraulic conductivity and porosity tests were carried out on different lithofacies identified on the faces of
selected sandpits in the study area. These tests, for hydraulic conductivity and for porosity, were performed in situ and in
the laboratory. Results for porosity are consistent for the two testing methods that were performed in situ and in the
laboratory. The variability of the hydraulic conductivity estimates seems to be related to three distinct factors: 1) the
heterogeneity of granular deposits, 2) the different estimating methods used for the same lithofacies at the same location
of sandpits, and 3) causes of error identified during the tests. Furthermore, granulometric and sedimentometric analyses
on the lithofacies samples allow a more accurate interpretation of the hydraulic conductivity and porosity results. The
accurate estimation of these parameters is essential for the groundwater flow modeling in such heterogeneous
sedimentary deposits.
2
K = C.d10 [7] La porosité a été estimée in situ pour 22 des 27
lithofaciès identifiés. En effet, les essais in situ n’ont été
où : pas effectués sur les deux lithofaciès Fsc et Fm de par
K : Conductivité hydraulique (m/s) l’abondance d’argile qui ne permet pas l’entrée d’eau; ni
d10 : diamètre effectif (mm) sur les trois lithofaciès gGi, cGm et cGp de par leur
-3
C = 4.5 × 10 log 500/Cu granulométrie grossière empêchant l’enfoncement du
Cu : Coefficient d’uniformité égal d60 /d10 tube échantillonneur. De même, la porosité n’a pas pu
être estimée en laboratoire pour les trois mêmes
Il est à noter que chacune de ces expressions lithofaciès de granulométrie grossière de par la difficulté
empiriques s’applique sur un intervalle limité du diamètre d’enfoncer le petit pot métallique servant à la mesure du
effectif d10. En effet, l’expression de Beyer se limite à des taux d’humidité en laboratoire. La porosité a donc été
estimée in situ pour 22 lithofaciès et en laboratoire pour présenté un écart égal ou inférieur à 5%, alors que 6
24 des 27 lithofaciès identifiés dans la zone d’étude. lithofaciès (1/4 des lithofaciès) ont présenté un écart
Selon les résultats illustrés sur la figure 5, le variant entre 6 et 10%. Malgré les écarts rencontrés, les
lithofaciès GSt identifié à la sablière 3, montre la plus résultats obtenus selon les deux méthodes semblent avoir
faible valeur de porosité selon les deux méthodes dans l’ensemble une concordance. D’ailleurs, les courbes
d’estimation, soit 33% estimée in situ et 34% estimée en de tendance (voir figure 5) pour les résultats estimés in
laboratoire. Ce lithofaciès est constitué de gravier et de situ et en laboratoire montrent dans les deux cas une
sable ce qui implique probablement un mauvais tri (le tri tendance à la baisse en fonction de la granulométrie
n’a pas été déterminé de par l’absence de certaines croissante des lithofaciès identifiés. Par ailleurs, des
fréquences cumulatives sur la courbe granulométrique). écarts observés sont dû entre autres à des erreurs
Par ailleurs, les grains de sable, moins grossiers, sont introduites lors de la réalisation des essais, comme
sans doute placés entre les grains de gravier en discuté dans la section 8 plus bas.
minimisant les vides et réduisant ainsi la porosité. En
revanche, la valeur de porosité la plus élevée n’a pas été
notée pour le même lithofaciès selon les deux méthodes 7 RESULTATS SUR LA CONDUCTIVITE
d’estimation. En effet, elle est de 53%, estimée in situ
HYDRAULIQUE
pour le lithofaciès fSr identifié à la sablière 1, tandis qu’en
laboratoire, elle est de 45%, estimée pour le lithofaciès
gSh identifié à la sablière 5. Selon l’analyse La conductivité hydraulique a été estimée in situ à l’aide
granulométrique effectuée sur des échantillons de sol de du mini-infiltromètre à disque pour tous les lithofaciès
ces lithofaciès sablonneux, le tri de ces deux lithofaciès identifiés dans la zone d’étude (27 lithofaciès), alors
est modéré (σ est de 0,82 pour fSr et de 0,87 pour gSh). qu’elle n’a été estimée que pour six lithofaciès en utilisant
Donc, l’agencement des grains (tri modérément classé) l’infiltromètre à tension. Pour leur part, les expressions
combiné avec la quasi-absence de fraction fine sont empiriques de Hazen et de Slichter ont pu être appliquées
vraisemblablement responsables de ces valeurs élevées pour 22 des 27 lithofaciès identifiés. En effet, pour le
de porosité. lithofaciès Fsc, ces deux expressions n’ont pas pu être
appliquées car la valeur du coefficient d10 déterminée
(0,0002 mm) se retrouvait à l’extérieur des limites de
l’intervalle applicable pour ces deux expressions. Pour le
lithofaciès Fm, la conductivité hydraulique n’a pas pu être
estimée car aucune valeur du coefficient d10 n’a été
déterminée de par la limite de l’analyse
sédimentométrique (diamètre minimal de 0,0001 mm).
Pour les trois lithofaciès gGi, cGm et cGp, les expressions
de Hazen et Slichter n’ont pas pu être appliquées de par
l’absence de valeurs de porosité pour ces trois lithofaciès.
Pour sa part, l’expression empirique de Beyer a été
appliquée pour 20 des 27 lithofaciès identifiés. En effet,
elle n’a pas pu être appliquée pour les cinq lithofaciès
Fsc, Fm, gGi, cGm et cGp car aucune valeur du
coefficient d60 n’a été déterminée pour ces lithofaciès, par
de la granulométrie fine des lithofaciès Fsc et Fm et la
granulométrie grossière des lithofaciès gGi, cGm et cGp.
D’autre part, elle n’a pas pu être appliquée pour les deux
lithofaciès GSt et GSm car les valeurs du coefficient d10
déterminées (0,70 mm pour GSt et 0,66 mm pour GSm)
se retrouvaient à l’extérieur des limites de l’intervalle
Figure 5. Valeurs de porosité estimées in situ et en applicable pour cette expression.
laboratoire, par ordre croissant de la taille dominante des En se basant sur la figure 6, trois ensembles de
grains lithofaciès ont été distingués selon l’utilisation du mini-
infiltromètre à disque. Un premier ensemble se
Il convient de noter qu’un écart a été noté entre les caractérise par une forte conductivité hydraulique au- delà
-1
résultats obtenus in situ et ceux obtenus en laboratoire de 0,1 cm/s, dont la valeur la plus élevée est de 2,53×10
pour tous les lithofaciès, à l’exception du lithofaciès gSt cm/s obtenue pour le lithofaciès SGh identifié à la sablière
identifié à la sablière 3, où les résultats obtenus sont 2 et qui se caractérise par une texture grossière
pratiquement identiques. L’écart entre les résultats diffère composée de sable graveleux. Cette valeur élevée de
d’un lithofaciès à l’autre. En effet, l’écart le plus important conductivité hydraulique est probablement due à
est de 10% noté pour le lithofaciès fSr identifié à la l’uniformité du matériel (Heinz et al., 2003), sachant que
sablière 1 avec des porosités estimée in situ et ce lithofaciès est caractérisé par un bon tri (σ = 0,86). Un
déterminée en laboratoire respectivement de 53% et de deuxième ensemble regroupe la plupart des lithofaciès
43%. Il convient de noter que de l’ensemble des 22 généralement de granulométrie grossière, dont la
lithofaciès, où la porosité a été estimée selon les deux conductivité hydraulique varie entre 0,001 et 0,1 cm/s. Le
méthodes, 16 lithofaciès (environ 3/4 des lithofaciès) ont troisième ensemble regroupe des lithofaciès qui se
caractérisent par une faible conductivité hydraulique généralement très variables, et même discordant par
variant entre 0,0001 et 0,001 cm/s. Soulignons que le rapport aux résultats des méthodes empiriques. Il est à
lithofaciès Fsc identifié à la sablière 6 a présenté la plus noter également que l’écart entre la valeur de conductivité
-4
faible valeur de conductivité hydraulique, soit 1,03×10 hydraulique la plus faible et celle la plus élevée est
cm/s due probablement à la présence d’argile qui nuit à variable d’une méthode à l’autre. Mentionnons que cet
l’écoulement de l’eau. Il est à noter que le tri n’a pas été écart est faible selon les expressions empiriques, alors
déterminé pour ce lithofaciès de par l’absence de qu’il est plus au moins important selon le mini-infiltromètre
certaines fréquences cumulatives sur la courbe à disque. Cette observation est également valable pour
granulométrique (Boumaiza, 2008). les lithofaciès gSt identifié aux sablières 3 et 6 et gSh
En utilisant l’infiltromètre à tension, la conductivité identifié aux sablières 1, 2 et 5. En revanche, l’écart entre
hydraulique a été estimée pour les lithofaciès fSh identifié les valeurs de conductivité hydraulique obtenues pour le
à la sablière 1, fSp identifié à la sablière 3, gSh identifié lithofaciès SGt identifié aux sablières 6 et 7 est faible
aux sablières 2 et 5, gSp identifié à la sablière 4 et SGi selon le mini-infiltromètre à disque, alors qu’il est
identifié à la sablière 8. La conductivité hydraulique de la important selon les expressions empiriques. D’autre part,
plupart de ces lithofaciès (5 sur 6) varie dans l’intervalle pour le lithofaciès fSp identifié aux sablières 3 et 4, l’écart
de 0,01 à 0,1 cm/s. Il convient de noter que les six est important selon les expressions de Hazen et Beyer;
lithofaciès sont sablonneux et selon l’analyse tandis qu’il est faible selon le mini-infiltromètre à disque et
granulométrique, la plupart se caractérisent par un tri encore plus faible selon l’expression de Slichter.
modérément classé.
Par ailleurs, les résultats présentés à la figure 6
montrent que les conductivités hydrauliques estimées à 8 CAUSES D’ERREUR DANS L’ESTIMATION DE LA
l’aide des expressions de Hazen et de Beyer sont
POROSITÉ
quasiment identiques. Par ailleurs, il y a toujours un écart
relativement constant pour tous les lithofaciès, entre les
résultats obtenus à l’aide des expressions de Hazen et Lors de la réalisation des essais de porosité, les causes
Beyer d’une part, et ceux obtenus à l’aide de l’expression d’erreur peuvent contribuer à l’écart entre les résultats
de Slichter d’autre part. En plus, les valeurs de Slichter obtenus lors des essais in situ et en laboratoire. Les
sont systématiquement inférieures. causes d’erreur identifiées dans le cadre de la présente
étude sont décrites ci-après.
La porosité in situ a été estimée à l’aide du
porosimètre-échantillonneur et en considérant l’humidité
initiale de l’échantillon. Or, l’utilisation du porosimètre et le
prélèvement des échantillons pour déterminer l’humidité
ont été effectués durant deux périodes différentes (des
journées différentes) résultant d’un mauvais prélèvement
effectué lors de la première période. L’humidité initiale de
l’échantillon est nécessairement influencée par les
conditions météorologiques ayant prévalu durant les
heures et les jours précédents son prélèvement.
Conséquemment, la valeur de l’humidité initiale
déterminée pour les échantillons prélevés après quelques
jours (deuxième période), peut être alors non
représentative de l’état initial de l’échantillon prélevé (en
utilisant le porosimètre-échantillonneur) lors de la
première période. Donc, la détermination du taux
d’humidité déterminé en laboratoire pour les différents
lithofaciès peut expliquer l’écart observé entre les
Figure 6. Résultats des conductivités hydrauliques résultats de porosité obtenus.
estimées in situ et en laboratoire Les deux méthodes utilisées pour l’estimation de la
porosité nécessitent un prélèvement d’un échantillon en
Il convient de noter que les lithofaciès gSt, SGt, gSh, utilisant soit le tube à enfoncer à l’horizontal pour
fSp et fSr ont été identifiés à plus d’un endroit dans la l’estimation in situ ou le petit pot métallique pour
zone d’étude. Soulignons que les valeurs de conductivité l’estimation en laboratoire. Pour ces deux méthodes
hydraulique estimées sont différentes d’un endroit à utilisées lors des travaux de terrain, la qualité de
l’autre pour le même lithofaciès selon la même méthode l’échantillon de sol prélevé peut influencer le résultat
d’estimation de la conductivité hydraulique. Pour le obtenu. Par exemple, l’enfoncement du tube
lithofaciès fSr à titre exemple, des valeurs de conductivité d’échantillonnage doit se faire jusqu'à ce que l’extrémité
-2 -1 -
hydraulique de 4,74x10 cm/s, 1,41x10 cm/s et 2,09x10 arrière du tube soit en égalité avec la surface de la paroi
1
cm/s ont été estimées respectivement aux sablières 1, 4 au point d’échantillonnage sur la face de sablière. Si
et 6 en utilisant le mini-infiltromètre à disque. Par ailleurs, l’enfoncement du tube est poursuivi plus avant,
les valeurs de conductivité hydraulique sont différentes l’échantillon sera en partie compacté; à l’opposé, si le
selon chacune des méthodes utilisées. En effet, les tube échantillonneur n’est pas suffisamment enfoncé, une
résultats obtenus in situ à l’aide du multi-infiltromètre sont partie de son volume sera vide. Pour ces deux situations,
l’échantillon de sol prélevé sera alors moins représentatif l’expression empirique de Hazen contient le paramètre Ƭ
du milieu échantillonné notamment pour ce qui est du qui est calculé en fonction de la température des eaux
volume des vides. La mauvaise qualité de l’échantillon de souterraines (t) tel que Ƭ = 0,70 + 0,03 x t. Pour cette
sol prélevé peut causer des erreurs d’estimation de la étude, la température des eaux souterraine dans la zone
porosité et par conséquent, un écart pourrait avoir lieu d’étude a été considérée de 10°C (Simard et Des Rosiers
entre les résultats de la porosité obtenus in situ et ceux 1979) dans tous les cas, mais cette valeur reste
obtenus en laboratoire. approximative et pourrait différer d’un endroit à l’autre.
L’estimation in situ de la porosité se base sur En utilisant l’infiltromètre à tension, les lectures des
l’évaluation du volume d’eau injecté dans le tube niveaux d’eau infiltrée dans le sol sont prises après avoir
d’échantillonnage. Ce volume d’eau a été évalué à l’aide atteint les conditions du régime permanent.
d’un réservoir d’alimentation en eau, en multipliant la Généralement, ce point a été évalué « à l’œil », c'est-à-
section du réservoir d’alimentation par la différence de dire lorsqu’une évacuation régulière des bulles d’air dans
hauteur d’eau entre le début et la fin de l’essai. Des le réservoir d’alimentation est observée. À partir de ce
imprécisions sur la lecture de cette hauteur d’eau peuvent moment, le volume d’eau infiltré dans le sol en fonction du
influencer la valeur obtenue de la porosité et contribuer à temps est noté. Cette évaluation sommaire du régime
l’écart entre les résultats des deux méthodes d’estimation. permanent est peu précise, affectant directement la valeur
Par exemple, avec l’équipement utilisé, une différence de estimée de la conductivité hydraulique.
hauteur d’eau de 7,8 cm donne une valeur de porosité in
situ de 36%, alors que pour une différence de hauteur
d’eau de 8 cm, la porosité in situ serait de 37%. 10 CONCLUSION
En utilisant le porosimètre-échantillonneur, une partie
du volume des vides a été considéré comme étant le Des essais d’’estimation in situ et en laboratoire de la
volume d’eau injecté dans le tube d’échantillonnage. conductivité hydraulique et de la porosité ont été réalisés
Malgré le mécanisme d’injection de l’eau au bas du tube sur les différents lithofaciès identifiés dans le paléodelta
échantillonneur afin d’évacuer l’air vers le haut, il est de la rivière Valin au Saguenay. De l’ensemble des
possible que les pores d’un échantillon de lithofaciès ne lithofaciès identifiés dans la zone d’étude, où la porosité a
soient pas parfaitement remplis d’eau, à cause de été estimée selon les deux méthodes, environ 3/4 des
piégeage éventuel de l’air dans le matériau. Dans ce cas, lithofaciès ont présenté un écart égal ou inférieur à 5%,
la valeur du volume des vides peut être erronée et causer alors que 1/4 des lithofaciès ont présenté un écart variant
des erreurs d’estimation de la porosité. entre 6 et 10%. Mentionnons que les résultats obtenus
selon les deux méthodes semblent avoir dans l’ensemble
une concordance.
9 CAUSES D’ERREUR DANS L’ESTIMATION DE LA Cette étude souligne l’intérêt de la combinaison de
méthodes d’estimation de la conductivité hydraulique pour
CONDUCTIVITE HYDRAULIQUE
les dépôts sédimentaire d’architecture complexe. En effet,
la conductivité hydraulique des lithofaciès constitués de
Un certain nombre de causes d’erreur affectant les matériel plus fin tel que l’argile n’a pas été estimée, en
résultats des essais sur la conductivité hydraulique sont utilisant la courbe granulométrique à cause de la limite
décrites ci-après. d’application des expressions empiriques utilisées. Par
Pour un lithofaciès donné à titre exemple, l’endroit où contre, elle a été estimée en utilisant le mini-infiltromètre à
le mini-infiltromètre à disque a été installé et celui où disque. D’autre part, la comparaison des résultats
l’échantillon de sol a été prélevé pour fin de réalisation obtenus sur la conductivité hydraulique a permis de
d’essai en laboratoire sont situés à proximité l’un de rattacher la variabilité des valeurs estimées à trois
l’autre (à moins de 1 mètres de distance). Malgré cette facteurs distincts. Premièrement, l’hétérogénéité des
proximité, la moindre variation d’emplacement peut dépôts meubles (variabilité naturelle) fait en sorte que
contribuer à la différence entre les résultats. pour un même lithofaciès, des valeurs différentes de
Des laminations horizontales, planaires et conductivité hydraulique sont observées à des endroits
entrecroisées ont été observées dans les différents différents même en utilisant la même méthode
lithofaciès identifiés. Ces laminations n’ont pas été d’estimation. Deuxièmement, les différentes méthodes
détruites lors de l’estimation in situ de la conductivité d’estimation qui ont été utilisées sur le même lithofaciès et
hydraulique et par conséquent, elles pouvaient influencer au même endroit résultent souvent en des valeurs
le taux d’infiltration de l’eau dans le sol. Par contre, ces différentes de conductivité hydraulique. Troisièmement,
laminations sont détruites lors des essais en laboratoire des causes d’erreur affectent la réalisation des essais.
pour obtenir les courbes granulométrique nécessaires à Ces divers facteurs peuvent contribuer à la variabilité des
l’estimation empirique de la conductivité hydraulique. Il résultats et constituent des facteurs critiques qui devraient
semble donc que ces laminations peuvent contribuer à être pris en considération dans les études de
l’écart entre les résultats obtenus in situ et ceux obtenus caractérisation hydrogéologique des dépôts
en laboratoire. sédimentaires non consolidés. Par ailleurs, des analyses
Le principe du mini-infiltromètre à disque et granulométriques et sédimentométriques sur les
l’infiltromètre à tension se base sur l’évaluation du volume échantillons de sol représentant les lithofaciès, permettent
d’eau infiltré dans le sol. L’imprécision des lectures de une interprétation plus exacte des résultats portant sur la
niveau d’eau, lequel sert à estimer le volume, peut donc conductivité hydraulique et la porosité.
impliquer une différence des résultats. D’autre part,
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