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Définition
La créance est un droit personnel en vertu duquel une personne, physique ou morale, appelée le créancier, peut
exiger des droits sur un bien ou un service d'un débiteur, qui peut être une personne physique ou morale, qui lui
doit la fourniture d'une prestation.
En comptabilité, on distingue les créances d'exploitation, nées de l'activité propre de l'entreprise, des créances
diverses.
Les créances apparaissent à l'actif du bilan et peuvent être classées dans différents postes selon leur nature. Ainsi,
nous aurons des créances placées en compte d'immobilisation (classe 2), pour les prêts par exemple. Des créances
en classe 4 pour les clients ou les autres organismes qui sont alors incluses dans l'actif circulant (lié au cycle
d'exploitation de l'entreprise).
2. Dette
Définition
Article 212-2 du PCG : « Une dette est un passif certain dont l'échéance et le montant sont fixés de façon précise. »
La dette d'une entreprise représente l'argent mis à sa disposition par ses créanciers. On distingue les dettes
d'exploitation, qui sont généralement à court terme et ne portent pas intérêt, et les dettes financières.
Les créanciers de l'entreprise peuvent être un établissement de crédit (dette financière), un fournisseur (dette
d'exploitation), un organisme social ou l'administration fiscale (dettes fiscales et sociales).
3. Passif éventuel
Exemple
Une entreprise a été informée de l'obligation de mise aux normes des parties communes. La date de cette mise
aux normes n'a pas encore été légalement fixée (on parle de N + 1 voire N + 2).
À la clôture de l'exercice, au 31 décembre N, l'entreprise n'a donc pris aucune mesure quant à cette mise aux
normes. Le passif n'est donc qu'éventuel.
Exemple
L'entreprise A accorde une caution à l'entreprise B au cours de l'année N.
À la clôture des comptes, il existe une obligation juridique liée à la signature de la caution, mais il n'est pas
probable qu'il y aura sortie de ressources.
Un passif éventuel n'est pas comptabilisé au bilan. Il fera l'objet d'une mention en annexe (PCG, article 312-5). Cette
information doit préciser la nature du passif éventuel, l'estimation de son impact financier, l'indication des
incertitudes relatives au montant et/ou à l'échéance et la possibilité pour l'entité d'obtenir un remboursement des
frais engagés.
2. Dettes financières
Les comptes d'emprunts et de dettes assimilées sont les comptes suivants :
161 « Emprunts obligataires convertibles »
163 « Autres emprunts obligataires »
164 « Emprunts auprès des établissements de crédit »
165 « Dépôts et cautionnements reçus »
166 « Participation des salariés aux résultats »
167 « Emprunts et dettes assortis de conditions particulières »
168 « Autres emprunts et dettes assimilées »
Ils peuvent être subdivisés pour identifier :
Les emprunts et dettes assimilées contractés en France et à l'étranger, en francs ou en devises,
La partie des emprunts et dettes assimilées dont les échéances sont à long terme, à moyen terme ou à court
terme.
Le compte 178 « Dettes rattachées à des sociétés en participation » est utilisé pour comptabiliser la part des
coparticipants (non-gérants) dans les sociétés en participation.
Le gérant de la société en participation doit faire figurer au passif de son bilan la part des autres coparticipants (non-
gérants) dans ce compte 178.
C. Rattachement à l'exercice
L'établissement du compte de résultat permet de déterminer le résultat de l'exercice. Il s'appuie sur l'ensemble des
charges et produits comptabilisés au cours de l'exercice.
Ainsi, sont rattachés :
Les produits liés à l'exercice et les produits des exercices précédents qui auraient été omis (principe
d'intangibilité du bilan d'ouverture) et n'ont pas fait l'objet d'une écriture comptable.
Les charges supportées au cours de l'exercice ainsi que les charges omises des exercices précédents et n'ayant
pas déjà fait l'objet d'une comptabilisation.
D. Évaluation à la clôture
1. Créances
Les créances sont retenues en comptabilité pour leur valeur nominale. Par principe de prudence, une dépréciation
doit être constituée lorsqu'apparaît une perte probable (valeur d'inventaire inférieure à la valeur nominale).
Les créances dont la valeur nominale de remboursement a diminué font l'objet de la constatation d'une charge :
Soit en charge d'exploitation :
Compte 68174 « Dotations aux dépréciations des créances ».
Compte 654 « Pertes sur créances irrécouvrables » si ces pertes présentent un caractère habituel. C'est le
cas des pertes liées à des créances clients (impayés).
Soit en charge exceptionnelle :
Compte 6876 « Dotations aux dépréciations exceptionnelles ».
Compte 6714 « Créances devenues irrécouvrables dans l'exercice ».
Les reprises de dépréciations seront enregistrées au crédit des comptes 781 ou 787 selon le caractère de dotation
initiale.
Par contre, les encaissements sur créances amorties constituent, dans tous les cas, un produit exceptionnel
comptabilisé dans le compte 7714.
2. Dettes
S'il est constaté une augmentation de la valeur d'un élément de passif et que celle-ci est irréversible, il convient
d'enregistrer un complément de dette au cours de l'exercice avec la contrepartie du compte de charge par nature.
Lorsque l'augmentation ne peut être déterminée de façon précise, elle est constatée sous forme de provision.
S'il est constaté la diminution de valeur d'un élément du passif et que celle-ci est irréversible, il convient
d'enregistrer une réduction de la dette avec pour contrepartie un compte de produit.
Lorsque la diminution ne peut être déterminée de façon précise, elle n'affecte pas l'évaluation dudit élément qui est
maintenu en comptabilité pour sa valeur initiale. Le gain latent lié à cette diminution ne fait l'objet d'aucune
comptabilisation par principe de prudence.
Exemple
L'entreprise LE PIN vend, le 16 juin N, à crédit 1 000 tracteurs tondeuses à entreprise chinoise.
Le prix de vente est de 699 670 YUAN. Le jour de l'opération, le cours du Yuan est de 1 YUAN = 0,1429 €.
La vente est donc de 699 670 x 0,1429 = 99 983 €.
S'agissant d'une exportation, elle n'est pas soumise à TVA.
Exemple
L'entreprise RONCET reçoit, le 2 avril N, une commande 2 000 machines agricoles en provenance du Brésil.
Les conditions sont les suivantes :
Livraison le 30 septembre N
Paiement le 15 novembre N
Au 2 avril N, le cours du Réal brésilien est de 1 € = 4,43 Réal.
L'entreprise souhaite vendre sa commande pour un minimum de 27 200 000 € (soit 13 600 € par machine).
Pour être sûre d'encaisser cette somme, elle met en place une couverture de change au taux de 1 Réal = 0,21 €.
Elle propose donc une offre de prix à son client brésilien de 120 496 000 Réal.
La vente est alors comptabilisée au 30 septembre N pour un montant de 27 200 000 €.
Pour le paiement d'une dette en monnaie étrangère, l'entreprise française va devoir faire l'acquisition de devises.
Celles-ci seront acquises à une date différente de celle de la transaction. Cela va alors entraîner des écarts de
change.
Lors de l'encaissement d'une créance en devises étrangères, les devises sont converties au cours du jour de
l'encaissement, qui varie par rapport à celui de la date initiale de l'opération.
Ces différences de conversion sont portées dans des comptes de gain ou perte de change :
a.2. Application
Simulation
Le 12 février N, l'entreprise POINCONNET vend à crédit 12 000 palettes en bois à un client russe. Le prix de vente
est de 1 992 425 RUB (rouble russe).
Au 12 février N, le cours de l'opération est de 1 € = 71,16 RUB ou 1 RUB = 0,014 €.
La vente est donc de : 1 992 425 x 0,014 = 27 894 €.
L'encaissement est effectué le 31 mars N pour un montant de 1 992 425 RUB.
Solution
Hypothèse 1 : 1 RUB = 0,016 €
L'entreprise encaisse alors 1 992 425 x 0,016 = 31 878,80 €.
Elle réalise un gain de change de 31 878,80 - 27 894 = 3 984,80 €.
31/03/N
512 Banque 31 878,80
Encaissement de la créance.
31/03/N
512 Banque 23 909,10
Encaissement de la créance.
À la clôture de l'exercice, il sera nécessaire d'utiliser des comptes transitoires pour constater l'écart de change :
Compte 476 « Écart de conversion - actif »
Compte 477 « Écart de conversion - passif »
Ils permettent la comptabilisation des écarts de conversion entre le taux utilisé à l'opération et le taux à la clôture de
l'exercice pour une dette ou une créance.
Si une perte de change latente est constatée, il est nécessaire de comptabiliser une provision au débit du
compte 6865 « Provisions pour pertes de change » par le crédit du compte 1515 « Provisions pour pertes de change ».
b.3. Application
Simulation
Le 22 novembre N, l'entreprise AVIONNET vend 2 bateaux à une compagnie néo-zélandaise.
Le prix de vente est de 435 640 NZD (Dollar néo-zélandais).
Le taux de conversion est de 1 NZD = 0,60 €.
Le paiement intervient le 31 janvier N + 1.
Le taux de conversion au 31 janvier N + 1 est de 1 NZD = 0,57 €.
Solution
Hypothèse 1 : au 31/12/N, 1 € = 1,60 NZD
Comptabilisation de la vente des bateaux → 435 640 x 0,60 = 261 384 €
22/11/N
411 Clients 261 384,00
Vente
31/12/N
411 Clients 10 891,00
Écart de conversion
Fiscalement, l'écart de conversion passif est imposable. Il sera réintégré extra comptablement.
Au 1er janvier N + 1, il convient de contre passer l'écriture. Cette extourne implique la déduction fiscale de l'écart de
conversion passif. Il faudra procéder à une déduction extra-comptable.
01/01/N + 1
477 Écart de conversion - passif 10 891,00
31/03/N + 1
512 Banque 248 314,80
Encaissement de la créance
La perte de change constatée sera déductible fiscalement. Aucun retraitement n'est nécessaire.
22/11/N
411 Clients 261 384,00
Vente
31/12/N
476 Écart de conversion - actif 5 125,18
Écart de conversion
31/12/N
6865 Dotations aux provisions financières 5 125,18
Fiscalement, l'écart de conversion actif est déductible. Il sera déduit extra comptablement.
Par contre, la dotation pour perte de change n'est pas déductible et devra être réintégrée extra comptablement.
Au 1er janvier N + 1, il convient de contre passer l'écriture. Cette extourne implique l'imposition fiscale de l'écart de
conversion actif. Il faudra procéder à une réintégration extra-comptable.
01/01/N + 1
411 Clients 5 125,18
31/03/N + 1
512 Banque 248 314,80
Encaissement de la créance
La perte de change constatée sera déductible fiscalement. Aucun retraitement n'est nécessaire.
Il convient de procéder à la reprise de la provision pour perte de change.
31/03/N+1
1515 Provision pour pertes de change 5 125,18
Reprise de la provision
Cette reprise n'est pas imposable fiscalement. Elle sera donc déduite extra comptablement.
c.2. Application
Simulation
La société MAKO acquiert, le 10 décembre N, 1 000 000 JPY au cours de 1 € = 136,53 JPY.
Au 31 décembre N, la société MAKO possède encore 800 000 JPY.
Le cours au 31/12/N est de 1 € = 137,04 JPY.
Écriture de l'acquisition des 1 000 000 JPY → 1 000 000 / 136,53 = 7 324,40 €.
10/12/N
5124 Comptes en devises 7 324,40
31/12/N
666 Perte de change 21,81
Perte de change
Cet article énonce donc pour principe l'ajustement de la provision pour perte de change lorsque les circonstances
réduisent voire suppriment le risque de change.
Ainsi :
Le risque est supprimé lorsque la couverture fixe définitivement le cours. Ce dernier est défini dans le contrat
de couverture de change. Le taux est fixé à la date de l'opération est valable pour la date d'encaissement et de
décaissement.
Exemple : achat de marchandises en devises le 10 février N pour 100 000 DE (Devises Étrangères) avec un cours de
1 DE = 1,20 €. Par un contrat de couverture du risque de change, le cours est fixé à 1DE = 1,16 € au 31 mars N, date
du règlement.
Au 10 février N = 83 333,33 €. Au 31 mars N = 86 206,90 €. Soit une perte de change de 2 873,57 € fixée dès le début
du contrat.
Le risque est supprimé lorsque la perte maximale est plafonnée à un montant fixé d'avance et que cette perte
est limitée et aurait été plus importante sans couverture du risque de change.
Exemple : souscription d'un contrat de couverture du risque de change précisant que le risque de perte est
plafonné à 20 000 €. En l'absence de cette couverture, la perte aurait pu être supérieure.
a. Couverture de change
a.1. Principe
a.2. Application
Simulation
Le 15 novembre N, l'entreprise DELKA achète pour 30 000 $ de marchandises auprès de son fournisseur
américain.
Elle met en place une couverture de change pour pallier une évolution défavorable du cours du dollar. Pour ce
faire, elle prête alors 20 000 $ à une société étrangère en date du 15 novembre N.
Le règlement des marchandises s'effectuera le 15 février N + 1.
Solution
1/ Comptabilisation de l'achat des marchandises → 30 000 x 0,78 = 23 400 €
15/11/N
607 Achats de marchandises 23 400,00
15/11/N
274 Prêts 15 600,00
Prêt en devises
31/12/N
476 Différence de conversion - actif 1 200,00
31/12/N
274 Prêts 800,00
4/ Comptabilisation de la provision
La créance (prêt) et la dette (fournisseur) sont exprimées dans la même devise ($) et l'échéance est identique. Dans
ce cas, il faut compenser les gains et les pertes attendus.
Ainsi, la provision ne portera que sur 1 200 - 800 = 400 € puisque la dette génère une perte latente de 1 200 € et le
prêt un gain latent de 800 €.
31/12/N
6865 Dotation aux provisions financières 400,00
Fiscalement :
L'écart de conversion actif (1 200 €) est déductible. Il sera déduit extra comptablement.
L'écart de conversion passif (800 €) est imposable. Il sera réintégré extra comptablement.
La dotation aux provisions pour perte de change (400 €) n'est pas déductible et devra être réintégrée extra
comptablement.
Cela concerne les emprunts en devises affectés à l'acquisition d'une immobilisation située dans le pays ayant pour
unité monétaire la même devise que celle de l'emprunt.
Dans cette situation, la provision pour pertes de change doit être ajustée selon la méthode la plus appropriée sur la
durée la plus courte soit de l'emprunt soit de la vie utile du bien.
En fait, l'emprunt en devise au passif augmente (il sera ajusté en fonction du cours de clôture), alors que pour l'actif
en devises, l'augmentation de la valeur de l'immobilisation en fonction du cours ne peut être enregistrée, en vertu
de la règle du coût historique (nominalisme monétaire).
Le traitement comptable est le suivant :
Les écarts de conversion relatifs à l'emprunt sont totalement enregistrés.
La provision pour perte de change est comptabilisée et limitée au montant suivant :
b.2. Application
Simulation
Solution
1/ Enregistrement de l'emprunt → 200 000 x 0,77 = 154 000 €
01/09/N
512 Banque 154 000,00
Emprunt
31/12/N
661 Charge d'intérêts 2 133,33
31/12/N
476 Écart de conversion - actif 6 000,00
31/12/N
6865 Dotations aux provisions financières 1 000,00
01/01/N + 1
1688 Intérêts courus 2 133,33
01/01/N + 1
164 Emprunt auprès des établissements de crédit 6 000,00
Extourne de l'ECA
31/08/N + 1
164 Emprunt auprès des établissements de crédit 77 000,00
Annuité N° 1
31/12/N + 1
661 Charge d'intérêts 1 040,00
31/12/N + 1
476 Écart de conversion - actif 1 000,00
31/12/N + 1
1515 Provisions pour perte de change 333,33
Reprise de la provision
01/01/N + 2
1688 Intérêts courus 1 040,00
01/01/N + 2
164 Emprunt auprès des établissements de crédit 1 000,00
Extourne de l'ECA
31/08/N + 2
164 Emprunt auprès des établissements de crédit 77 000,00
Annuité N° 2
La provision pour perte de change qui subsistait doit être totalement reprise le 31/08/N + 2 :
31/08/N + 2
1515 Provisions pour pertes de change 666,67
Reprise de la provision.
On évoque ici la position globale de change relative à des opérations de terme (échéance) voisin. La position globale
de change s'apprécie devise par devise en non dans sa globalité.
Les termes étant voisins, il est possible de compenser les pertes latentes avec les gains latents et de ne
comptabiliser une provision pour perte uniquement que pour la perte latente subsistant après compensation.
Lorsqu'on parle de « terme voisin », il est prudent de retenir des échéances distantes de quelques jours voire
quelques semaines. La durée n'est précisée par aucun texte. Il convient alors de garder en mémoire le principe de
prudence quant à l'application de cette dérogation.
c.2. Application
Simulation
À la clôture de l'exercice N, une entreprise détient les dettes et créances suivantes :
Créance A : 10 000 $ du 15 octobre N (1 $ = 0,80 €)
Créance B : 20 000 ARS (Peso Argentin) du 10 novembre N (1 ARS = 0,0951 €)
Dette C : 4 000 INR (Roupie Inde) du 2 novembre N (1 INR = 0,0139 €)
Dette D : 12 000 SEK (Couronne suédoise) du 10 décembre N (1 SEK = 0,1063 €)
L'échéance des créances est fixée au 31 janvier N + 1.
L'échéance des dettes est fixée au 10 février N + 1.
Cours au 31 décembre N :
1 $ = 0,82 €
1 ARS = 0,0940 €
1 INR = 0,0132 €
1 SEK = 0,121 €
Solution
Créance A :
Valeur à l'opération : 10 000 x 0,80 = 8 000 €
Valeur à la clôture : 10 000 x 0,82 = 8 200 €
→ Gain latent de 200 € (8 200 - 8 000 €)
Créance B :
Valeur à l'opération : 20 000 x 0,0951 = 1 902 €
Valeur à la clôture : 20 000 x 0,0930 = 1 860 €
→ Perte latente de 42 € (1 860 - 1 902)
Dette C :
Valeur à l'opération : 4 000 x 0,0139 = 55,60 €
Valeur à la clôture : 4 000 x 0,0132 = 52,80 €
→ Gain latent de 2,80 € (52,80 - 55,60)
Dette D :
Valeur à l'opération : 12 000 x 0,1063 = 1 275,60 €
d. Emprunt en devises obtenu à des conditions plus avantageuses qu'un emprunt en monnaie
nationale
d.1. Principe
Une entreprise peut appliquer cette dérogation lorsqu'elle réalise en emprunt en devises et que la charge globale
(intérêts + perte de change) de celui-ci est inférieure ou égale à celle d'un emprunt qui aurait été conclu en monnaie
nationale.
Cependant, cette exception est à appliquer avec précaution puisqu'il faut prendre en considération l'évolution des
taux de change qui peut être défavorable pour l'entreprise.
Il convient donc d'être prudent quant à l'application de cette règle et de se référer à l'évaluation passée des taux de
la devise concernée.
Cette dérogation semble pouvoir s'appliquer lorsqu'une entreprise française emprunte en devises fortes avec un
taux d'intérêt généralement inférieur à celui pratiqué en France.
d.2. Application
Simulation
Une entreprise française contracte un emprunt le 1er octobre N.
Cet emprunt est réalisé en Couronnes Norvégiennes (NOK) pour un montant de 100 000 NOK.
Le taux d'intérêt est de 5,5 %.
L'emprunt est remboursable en 4 fractions annuelles.
Un emprunt souscrit en monnaie nationale aurait eu un taux d'intérêt de 8 %.
Les cours sont les suivants :
Au 1er octobre N : 1 € = 9,33 NOK
Au 31 décembre N : 1 € = 9,10 NOK
Solution
Montant de l'emprunt contracté en devises : 100 000 / 9,33 = 10 718,11 €.
Travaux d'inventaire au 31 décembre N :
Écart de conversion - passif, perte latente : (100 000 / 9,10 - 100 000 / 9,33) = - 270,90 €
Intérêts courus : 100 000 / 9,10 x 5,50 % x 3 / 12 = 151,10 €
Intérêts si l'emprunt avait été contracté en France (pour comparaison) :
→ 10 718,11 x 8 % x 3 / 12 = 214,36 €
La charge globale est de 270,90 + 151,10 = 422 €. Elle peut être plafonnée à 214,36 €.
01/10/N
512 Banque 10 718,11
Perception de l'emprunt.
31/12/N
476 Écart de conversion - actif 270,90
ECA.
31/12/N
661 Charge d'intérêts 151,10
Intérêts courus.
31/12/N
6865 Dotation aux provisions financières 63,26
Cette mesure ne peut être appliquée que dans le cas où la constitution d'une provision pour perte de change
correspondant à l'écart de conversion à la clôture conduirait à donner une image particulièrement pessimiste, et de
ce fait infidèle, de la situation.
On rencontre ce cas si l'entreprise estime que :
L'évolution du taux de change de manière défavorable s'intègre dans le coût global d'une opération s'étalant
sur plusieurs exercices et qu'il est donc nécessaire de répartir cette perte sur l'ensemble des exercices et non
sur un seul.
Le cours de clôture semble excessivement et anormalement défavorable.
Cette dérogation doit être appliquée avec prudence et parcimonie.
La provision se limitera au montant considéré comme représentatif d'une image fidèle de la réalité économique.
Exemple
On peut, partir de la perte de change constatée à la clôture et la proratiser au regard du temps écoulé par rapport
à la durée totale de l'opération.
e.2. Application
Simulation
Une entreprise contracte un emprunt de 50 000 $ le 1er juin N. Cet emprunt est remboursable sur 8 ans, par
fraction annuelle.
Les cours sont les suivants :
Solution
La valeur de l'emprunt au 1er juin N est de 50 000 / 1,20 = 41 666,67 €
Au 31 décembre N, l'écart de conversion actif (perte latente) est le suivant :
(50 000 / 1,18) - (50 000 / 1,20) = 42 372,88 - 41 666,67 = 706,21 €
Au 31 décembre N + 1, l'écart de conversion actif (perte latente) est le suivant :
À noter qu'une fraction de l'emprunt a déjà été remboursée pour 6 250 € (50 000 / 8).
(43 750 / 1,16) - (43 750 / 1,20) = 37 715,52 – 36 458,33 = 1 257,19 €
Le montant à provisionner est de 1 257,19 x 1 / 8 x 19 / 12 = 248,82 €
Il convient de déduire la provision passée en N : 248,82 - 51,49 = 197,33 € à provisionner au 31 décembre N + 1.
B. Principes généraux
1. Distinction avec la renonciation à recettes
Un abandon de créances consiste à renoncer à l'encaissement d'une créance déjà facturée.
Une renonciation à des recettes consiste à ne pas facturer intégralement ou partiellement des recettes.
Cela peut se traduire par exemple, par la mise en place de prêts sans intérêts, la mise à disposition gratuite de biens
(locaux, matériels, etc.), la vente avec facturation partielle, la vente sans facturation, etc.
Sur le plan comptable, il y a absence de prise en compte d'un élément d'actif pour le créancier et son résultat
n'augmente pas du fait de la non-comptabilisation de l'opération.
Pour le débiteur, il y a absence de prise en compte d'un élément de passif et son résultat n'est pas diminué de la
charge non constatée.
Fiscalement, il est nécessaire de s'intéresser à la normalité de l'acte. Si elle relève d'un acte normal de gestion, elle
doit être assimilée à un abandon de créance dont il faut distinguer le caractère commercial ou financier afin d'en
déduire le traitement applicable.
Texte légal
Selon l'administration (document administratif N° 4 A-2152), « la preuve du caractère normal de l'aide est
apportée, lorsqu'il est établi que celle-ci a été consentie dans l'intérêt de l'exploitation, et trouve son fondement
dans l'existence d'une contrepartie réelle et suffisante ».
Constitue un acte normal de gestion, le fait d'abandonner une créance si la décision permet de :
Poursuivre une activité commerciale normale et préserver, par conséquent, la notoriété du groupe ainsi que sa
position sur le marché.
Obtenir de la filiale des services en contrepartie.
Conserver par la poursuite de l'activité de la filiale bénéficiaire de l'abandon, les débouchés commerciaux de
la société qui consent l'abandon.
Constitue un acte anormal de gestion le fait d'abandonner une créance si la décision :
Conduit de par son caractère régulier et répétitif et de par la variation de son montant, à faire remonter au
niveau de la société mère des déficits subis par certaines filiales. Ou encore, conduit à mettre en œuvre une
répartition géographique optimale des résultats imposables entre sociétés d'un même groupe, notamment si
la société bénéficiant de l'aide est située dans un pays possédant un régime fiscal privilégié.
A été consenti pour un montant dix fois supérieur à la participation détenue dans la société bénéficiaire sans
but financier et contrepartie commerciale suffisants.
b. Application
Simulation
La société BURIER vend des marchandises le 10/04/N pour 60 000 € TTC à la société GRAPPE.
La société GRAPPE connaissant quelques difficultés et dans le but de préserver des débouchés commerciaux, la
société BURIER abandonne sa créance le 04/09/N.
Solution
1/ Écritures chez la société BURIER
10/04/N
411 Client GRAPPE 60 000,00
Facture de vente
04/09/N
678 Charges exceptionnelles 50 000,00
Abandon de créance
10/04/N
607 Achat de marchandises 50 000,00
Facture d'achat
04/09/N
401 Fournisseur BURIER 60 000,00
Abandon de créance
2. Traitement fiscal
Le bénéficiaire de l'abandon de créance voit son actif net augmenter. Il constate un produit lors de l'abandon. Ce
produit est imposable.
Pour la société qui consent l'abandon de créance, et sous réserve que cette opération relève de l'acte normal de
gestion, elle comptabilise une charge liée à l'abandon. Cette charge est déductible.
Si l'opération s'avère relevée d'un acte anormal de gestion, la déduction n'est pas admise.
Seront déductibles les aides accordées à une entreprise en difficulté financière lors d'une procédure de conciliation
en application d'un accord homologué par le juge.
Seront déductibles les aides accordées à une entreprise en procédure de sauvegarde, de redressement ou de
liquidation judiciaire.
Dans ces cas, l'aide n'est déductible qu'à hauteur :
Définition
Elle correspond au montant des capitaux propres tels que définis par l'article 434-1 du PCG :
« Les capitaux propres qui correspondent à la somme algébrique :
Des apports : capital, primes liées au capital,
Des écarts de réévaluation,
Des écarts d'équivalence,
Des bénéfices autres que ceux pour lesquels une décision de distribution est intervenue : réserves, report à
nouveau créditeur, bénéfice de l'exercice,
Des pertes : report à nouveau débiteur, perte de l'exercice,
Des subventions d'investissement,
Des provisions réglementées.
Au sein des capitaux propres, la situation nette est établie après affectation du résultat de l'exercice. Elle exclut les
subventions d'investissement et les provisions réglementées. »
Simulation
La société PIKA fait l'acquisition de 60 % des titres de la SARL MOZAR en mai N - 3 pour un montant de 120 000 €. Il
n'existe aucune relation commerciale entre ces deux entités.
À la clôture de l'exercice N - 2, la SARL présente une perte de 300 000 €. Sa situation nette est négative. Elle se
trouve face à de grosses difficultés de trésorerie.
La société PIKA doit déprécier les titres détenus de la SARL MOZAR pour leur totalité.
En avril N - 1, la société PIKA prête à l'entreprise MOZAR 150 000 €.
À la clôture au 31/12/N - 1, la SARL présente de nouveau un résultat déficitaire de 90 000 € et est placée en
redressement judiciaire.
En février N, la société PIKA abandonne sa créance.
Le bilan de la SARL MOZAR au 31 décembre N est le suivant :
ACTIF PASSIF
→ L'abandon de créance est à caractère financier puisque les deux sociétés n'entretiennent pas de relation
commerciale.
Le placement en redressement judiciaire permet à l'entreprise PIKA de déduire l'abandon de créance. Il convient
de déterminer la situation nette de la SARL MOZAR.
Situation nette de MOZAR avant l'abandon : 200 000 - 90 000 - 300 000 - 10 000 = - 200 000 €.
Elle est négative.
Situation nette de MOZAR après l'abandon : - 200 000 + 150 000 = - 50 000 €.
Elle est toujours négative.
→ L'abandon est totalement déductible.
La partie de l'abandon contribuant à ramener la situation nette négative à zéro est intégralement déductible. Le
surplus permettant un accroissement de la valeur des titres n'est pas déductible.
Abandon de créance consenti par un seul associé
L'abandon est déductible à concurrence :
Simulation Application
La société PIKA fait l'acquisition de 60 % des titres de la SARL MOZAR en mai N - 3 pour un montant de 120 000 €. Il
n'existe aucune relation commerciale entre ces deux entités.
À la clôture de l'exercice N - 2, la SARL présente une perte de 210 000 €. Sa situation nette est négative.
Elle se trouve face à de grosses difficultés de trésorerie.
La société PIKA doit déprécier les titres détenus de la SARL MOZAR pour leur totalité.
En avril N - 1, la société PIKA prête à l'entreprise MOZAR 150 000 €.
À la clôture au 31/12/N - 1, la SARL présente de nouveau un résultat déficitaire de 90 000 € et est placée en
redressement judiciaire.
En février N, la société PIKA abandonne sa créance.
Le bilan de la SARL MOZAR au 31 décembre N est le suivant :
ACTIF PASSIF
→ L'abandon de créance est à caractère financier puisque les deux sociétés n'entretiennent pas de relation
commerciale.
Le placement en redressement judiciaire permet à l'entreprise PIKA de déduire l'abandon de créance. Il convient
de déterminer la situation nette de la SARL MOZAR.
Situation nette de MOZAR avant l'abandon : 200 000 - 90 000 - 210 000 - 10 000 = - 110 000 €. Elle est négative.
Situation nette de MOZAR après l'abandon : - 110 000 + 150 000 = + 40 000 €
La situation nette devient positive.
La déductibilité de l'abandon de créance est la suivante : 110 000 + (40 000 x 40 %) = 126 000 €
Le reste, soit 24 000 € (150 000 - 126 000) est non déductible.
Abandon de créance consenti par plusieurs associés
Chaque associé participant à l'abandon de créance peut déduire :
Le montant de la situation nette négative multiplié par le quotient de son propre abandon sur le
montant total de l'abandon + La fraction non encore déduite de son propre abandon multiplié par
la proportion de la fraction du capital appartenant aux associés qui ne participent pas à
l'abandon.
Simulation Application
La SARL GARY accumulant les pertes depuis quelques années est placée en redressement judiciaire.
Elle est détenue, entre autres, par la SAS VALIER pour 40 % et par la SARL FOURTOUT pour 25 %.
La SAS VALIER consent un abandon de créance pour 200 000 €.
La SARL FOURTOUT consent un abandon de créance pour 80 000 €.
Avant l'abandon de créance, la situation nette de GARY est de -220 000 €.
1/ Abandon de la SAS VALIER.
1. (220 000) x 200 000 / 280 000 = 157 142,86 €
2. (200 000 - 157 142,86) x (100 % - 40 % - 25 %) = 15 000 €
Soit un TOTAL de 172 142,86 € déductibles. Le reste, 27 857,14 € (200 000 - 172 142,86) n'est pas déductible.
2/ Abandon de la SARL FOURTOUT.
Exemple
La SA NATHAN a fait l'acquisition en N - 4 de 75 % des titres de la SARL YON pour un montant de 75 000 €.
Une dépréciation de 50 000 € a été constatée au 31/12/N - 1.
En N, la SARL YON est placée en redressement judiciaire.
La SA NATHAN consent à l'abandon d'une créance de 40 000 €.
La situation nette de YON avant l'opération est de 20 000 €. Après l'abandon, elle est de 60 000 €.
Le montant de l'abandon de créance déductible est de 40 000 x 25 % = 10 000 €.
Le reste, 30 000 €, n'est pas déductible.
Exemple
La SA LEFRANCK, est placée en redressement judiciaire en N.
Ses actionnaires principaux sont la SARL TRIVOT pour 50 % et la SAS PICOT pour 20 %.
La SARL TRIVOT consent un abandon de créance pour 35 000 €.
La SAS PICOT consent un abandon de créance pour 18 000 €.
La situation nette de la SA LEFRANCK avant l'opération est de 3 000 €.
Après l'abandon, elle est de 3 000 + 35 000 + 18 000 = 56 000 €.
1. L'abandon de TRIVOT est déductible à hauteur de 35 000 x (100 % - 50 % - 20 %) = 10 500 €.
Le reste, 24 500 €, est non déductible.
2. L'abandon de PICOT est déductible à hauteur de 18 000 x (100 % - 50 % - 20 %) = 5 400 €.
Le reste, 12 600 €, est non déductible.
3. Le total des abandons déductibles est de 15 900 € correspondant au montant des abandons multipliés par la
fraction de capital des associés ne participant pas à l'opération : 53 000 x 30 % = 15 900 €.
2. Traitement comptable
a. Au niveau de la société qui consent l'abandon
a.1. Principe
L'abandon de créance représente une perte financière qui est à enregistrer au compte 664 « Pertes sur créances liées
à des participations ».
En parallèle, il est nécessaire d'effectuer une reprise de dépréciation des titres si celle-ci avait été préalablement
constituée et n'est plus justifiée. La reprise peut être intégrale ou partielle.
Une autre possibilité de comptabilisation est offerte :
Enregistrement du montant déductible de l'abandon en compte 664,
Enregistrement du montant non déductible de l'abandon en complément d'apport, au débit du compte de
titres.
a.2. Application
Simulation
La SA NATHAN a fait l'acquisition en N - 4 de 75 % des titres de la SARL YON pour un montant
de 75 000 €.
Une dépréciation de 50 000 € a été constatée au 31/12/N - 1.
En N, la SARL YON est placée en redressement judiciaire.
La SA NATHAN consent à l'abandon d'une créance de 40 000 € le 12 février N.
La situation nette de YON avant l'opération est de 20 000 €.
Après l'abandon, elle est de 60 000 €.
Le montant de l'abandon de créance déductible est de 40 000 x 25 % = 10 000 €.
Le reste, 30 000 €, n'est pas déductible.
Comptabilisation
1/ Première solution :
12/02/N
664 Pertes sur créances liées à des participations 40 000,00
Abandon de créance
12/02/N
2961 Titres de participation 35 000,00
Complément
(1) Hypothèse selon laquelle la valeur d'utilité des titres s'est améliorée de 87,50 % de l'accroissement de la
situation nette de la SARL YON.
12/02/N
261 Titres de participations 30 000,00
Abandon de créance
Le débit du compte 261 contribue à accroître la participation de la SA NATHAN dans la SARL YON de 30 000 €.
Par conséquent, la valeur comptable des titres augmente et il n'est pas nécessaire d'effectuer une reprise de la
dépréciation.
12/02/N
171 Dettes rattachées à des participations (groupe) 40 000,00
Abandon de créance
2. Application
Simulation
La société LOMU a consenti un prêt de 20 000 € à sa filiale ILIAC qu'elle détient à 60 %.
Au 31/12/N, la société LOMU consent un abandon de créances du fait de difficultés financières de la société ILIAC.
Cet abandon est assorti d'une clause de retour à meilleure fortune. Il est prévu un remboursement de la dette si
ILIAC redevient bénéficiaire dans les trois ans.
La société ILIAC est bénéficiaire à l'issue de 2 ans.
Solution
1/ Écritures au 31/12/N
Chez la société LOMU
31/12/N
668 Autres charges financières 20 000,00
Abandon de créance
En annexe, il est nécessaire de mentionner en engagement reçu la clause de retour à meilleure fortune.
Chez la société ILIAC
31/12/N
171 Dettes rattachées à des participations 20 000,00
Abandon de créance
En annexe, il est nécessaire de mentionner en engagement donné la clause de retour à meilleure fortune.
2/ Écritures au 31/12/N + 2
Chez la société LOMU
31/12/N + 2
267 Créances rattachées à des participations 20 000,00
31/12/N + 2
668 Autres charges financières 20 000,00
Dans l'annexe des deux sociétés, les engagements liés à cette clause seront supprimés.