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Introduction
Le but de l’entreprise est de faire en sorte que son domaine soit constitué d’activités
performantes, individuellement et globalement. Elle doit donc effectuer des choix, non
seulement d’activités à un moment donné, mais au cours du temps. On pourrait donc parler
d’un processus de valorisation dans le temps, d’une évolution du domaine, de sa
dynamique.
La diversification pousse l’entreprise à investir dans des activités et/ou des marchés
hétérogènes, son portefeuille d’activités s’enrichit de nouveaux DAS.
Dans une première partie nous présenterons la stratégie de diversification grâce à une
définition et les motivations qui mènent l’entreprise à adopter une telle stratégie. Dans une
deuxième partie nous observerons les différentes typologies de cette dernière .on présentera
également les avantages et les inconvénients
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Si on considère la diversification comme un mouvement qui permet à l’entreprise de
sortir de son domaine d’activité d’origine et d’élargir son portefeuille d’activités, on peut
comprendre que c’est une réponse au surplus de ressources généré par une seule activité, et
dans ce cas elle va s’inscrire dans une stratégie d’expansion de l’entreprise. Mais elle peut
aussi résulter de l’épuisement d’une stratégie de spécialisation : le métier d’origine n’offre
plus de perspectives de développement, alors l’entreprise se déploie dans de nouveaux
champs d’activités.
Mais pourquoi les entreprises se diversifient ? Les raisons sont nombreuses et souvent
complémentaires.
Dans un premier temps, il faut noter que les entreprises qui se diversifient n’ont pas
forcément la même situation économique :
Ainsi, on distingue :
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1) Gestion du portefeuille d’activités : répartition des risques, investissement vers des
DAS plus rentable ou plus dynamique, …
2) Valorisation de compétences distinctives : valoriser son savoir-faire ou son image
sur un autre marché ;
3) Recherche de synergies sur toutes les fonctions de l’entreprise ;
4) Investissement de ressources excédentaires : humaines, techniques ou financières et
qui sont excédentaires
5) Constitution d’avantages concurrentiels : intégration amont ou aval afin d’acquérir
un avantage concurrentiel, rachat d’un fournisseur ou d’un client d’un concurrent
pour le contourner ;
6) Saisie d’opportunités : rachat dans des conditions avantageuses de fournisseurs,
clients, concurrents, entreprises voisines ;
7) Ressorts psychologiques des dirigeants : mégalomanie de dirigeants grisés par un
succès dans le DAS d’origine ;
8) Obligations : rachat d’un fournisseur unique en difficulté ou d’un client en faillite.
L’entreprise doit se poser la question du rapport entre son métier d’origine et celui
dans lequel elle souhaite entrer. Le nouveau métier peut être totalement différent ou au
contraire présenter une certaine
familiarité avec l’activité de bas de l’entreprise. On parle alors ou bien d’une diversification
liée ou bien d’une diversification conglomérale.
La diversification liée :
La synergie matérialise les points communs entre des activités différentes gérées au
sein d’un même groupe, grâce aux synergies, la valeur de plusieurs activités combinées est
supérieure à la valeur de ces activités prises séparément (2+2=5). D’autres activités peuvent
aussi, tout en étant différentes s’adresser aux mêmes clients ; on parle alors de synergies de
complémentarité.
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Les synergies sont souvent séduisantes sur le papier ou dans les discours des
dirigeants et sont invoquées pour justifier le développement des nouvelles activités ou des
acquisitions d’entreprises. Mais il ne faut pas oublier qu’elles ont un coût et qu’elles sont
difficiles à mettre en œuvre. Elles mettent en contact des activités différentes, ayant chacune
leurs contraintes de fonctionnement et de développement. Elles ne sont donc pas
automatiques et exigent de mettre en place des structures et des équipes spécifiques gérant
les complémentarités.
La diversification conglomérale :
Dans ce cas, il existe peu de rapport entre les métiers, ceux-ci sont stratégiquement
indépendants : les produits, les clients, les concurrents, les technologies, les processus de
production sont différents. Il n’y a donc pas de lien entre les chaînes de valeurs des activités
(exemple : Nokia qui était un conglomérat présent dans des activités aussi différentes que
les pneumatiques, les tubes de télévision, le papier toilette, les câbles et les robots
industriels ; avant son recentrage sur la communication).
Lorsque les activités sont gérées de façon indépendante, l’avantage est aussi de minimiser
les coûts de coordination entre les différentes activités. Le rôle de la direction générale du
groupe est alors d’équilibrer le portefeuille d’activités, mais elle n’intervient pas dans la
stratégie opérationnelle des différents métiers (Goold, Campbell et Alexander 1995) elle
fixe seulement aux différentes divisions des objectifs de développement et de rentabilité et
contrôle les résultats.
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-Présentation de la typologie selon Ansoff
MISSIONS
EXPANSION
ACTUELLES Développement des produits
Pénétration de marché
NOUVELLES DIVERSIFICATION
Extension du marché
- Développement du marché
Le produit est identique mais est vendu à une nouvelle cible. L'exportation de notre produit
ou sa mise en vente dans une nouvelle région.
- Développement de produit
C'est un nouveau produit à lancer sur un marché existant. Nous développons et innovons de
nouveaux produits pour remplacer ceux existants.
- Diversification
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Fabriquer des produits ou des services semblables pour des clients différents
Fabriquer des produits ou des services nouveaux pour des clients identiques, ou
encore des produits différents pour des clients différents
Produire à l’identique mais des produits différents avec des réseaux de
distribution différents.
Il existe tout de même une autre forme de diversification mais plus rare. La
diversification géographique qui implique que l’entreprise s’exporte dans une autre région
voire un autre pays.
Cette diversification existe dans le cas d’Auchan, en effet, le groupe s’est implanté
en Chine et donc cette implantation est une forme de diversification dans le but d’étendre
son offre à d’autres pays.
Les buts visés par une politique de diversification différeront sensiblement selon la
situation stratégique de l’entreprise.
Quant aux objectifs de rentabilité, dans ces deux exemples, ils sont tout différents.
Lorsque l’entreprise est en difficulté, elle recherche une activité susceptible d’être rentable
dans un délai rapide, car sa situation financière l’exige. Dans le cas contraire, une rentabilité
élevée est recherchée à moyen ou long terme, car la structure de financement de l’entreprise
repose sur des bases saines.
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Ces deux indicateurs permettent de déterminer si l’entreprise peut trouver un intérêt réel
dans la diversification (et lequel), et si elle dispose des moyens suffisants pour mener à bien
la diversification envisagée.
La figure qui suit présente une grille de choix de diversification, fondée sur la position
stratégique de départ, caractérisée par référence à la position concurrentielle de l’entreprise
à l’attrait du segment stratégique d’origine. Elle conduit à distinguer quatre types de
diversification :
La diversification de placement : elle concerne les entreprises qui tirent de leur activité
principale un excédent net de liquidités, car
- elles sont très bien positionnées sur un segment stratégique dont les perspectives de
croissance restent bonnes.
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- La diversification de survie : à bien des égards, les diversifications de survie
s’apparentent à un mouvement de redéploiement. Le délai d’adaptation de
l’entreprise y est cependant nettement plus court.
- Lorsque les activités sont liées entre elles par un « fil conducteur » (même métier ou
même mission), la diversification réussie s’appuie sur des synérgies fortes. Par
exemple, une entreprise fabriquant des récipients en verre creux se développe dans
le secteur des yaourts en pot de verre, puis se diversifie vers les fromages frais, puis
vers les emballages en plastique, etc, en tablant sur les synergies : augmentation de
la capacité de production (économies d’échelle), augmentation de la gamme de
produits (économies de variété), transferts de compétences entre les diverses
divisions produits-marchés (économies d’apprentissage), pouvoir de négociation
accru en amont (fournisseurs) et en aval (distributeurs et clients), etc.
- Lorsque les activités ne sont pas reliées entre elles (stratégie plus « conglomérale »),
l’avantage réside dans la plus grande flexibilité stratégique. Conformément à
l’analyse de portefeuille d’activité, on peut alors plus aisément abandonner les poids
morts et développer les produits et activités nouveaux. A la limite, l’ « idéal » serait
de détenir un portefeuille d’activités à rentabilité moyenne, mais stable (à l’image
d’un portefeuille de titres, composé d’actions à revenu variable et d’obligations à
revenu fixe).
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- Dans le cas d’activités synergétiques, le risque est qu’en cas de difficultés sur le
secteur d’activités, toutes risquent d’être mises en difficulté tour à tour, comme dans
la théorie des dominos. De même, une détérioration de l’image ou de la performance
de l’une d’entre elles a des effets sur les autres. Les difficultés de sortie sont accrues.
De plus, compte tenu de l’interdépendance des compétences, il est beaucoup plus
difficile d’innover, de changer de cap stratégique (les résistances au changement
seront beaucoup plus fortes). L’entreprise ainsi diversifié sera ma préparée à
affronter les « discontinuités stratégiques ».
- Dans le cas d’activités distinctes, dans des secteurs d’activité différents, le risque est
évidemment de ne pas bénéficier d’effets de taille (on risque de ne pas avoir la taille
critique sur chacun des marchés). L’organisation sera beaucoup plus complexe
(moins de savoir-faire seront mis en commun) et le contrôle des performances
comme des actions sera plus lourd, avec des risques de féodalités (difficulté à établir
une culture commune dans l’entreprise, avec des risques d’affrontement pour
l’obtention de ressources).
Dans la réalité ces deux choix extrêmes se rencontrent peu. Il faudrait plutôt parler de
processus de diversification, la stratégie, bien souvent émergente, consistant à progresser en
jouant sur des synergies possibles, tout en évitant de se faire enfermer dans des activités qui
risqueraient de connaître toutes ensemble un déclin rapide. C’est, au fond, la leçon majeure
que l’on peut tirer des matrices de portefeuille.
Position dominante de l’entreprise sur son marché (forte PDM, forte notoriété…)
Synergie possible entre l’activité actuelle et l’activité future
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Facteurs, savoirs faires à maitriser pour Etudier les compétences requises pour
atteindre un nouveau marché ? conquérir le nouveau marché. (savoir faire,
maîtrise des nouvelles technologies…)
Compatibilité de la stratégie avec la culture
traditionnelle de l’entreprise ?
Positionnement par rapport aux concurrents Identifier ses forces et faiblesses (Méthode
sur le marché actuel? SWOT)
Réalisation d’études préalables de qualités
(commerciales, financières, de
production…)
Positionnement sur le nouveau marché ? Obtenir un avantage concurrentiel.
L’avantage concurrentiel ne peut exister si
les concurrents peuvent l’imiter à faibles
coûts.
Qu’attendons-nous de cette diversification ? Organisation suffisante pour se lancer sur ce
marché. Les nouveaux apports de cette
diversification seront-ils suffisants ?
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La diversification et la performance sont-elles liées ?
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Après avoir opté pour une stratégie de diversification, l’entreprise va par la suite se
recentrer sur son cœur de métier.
La stratégie de recentrage sera mise en place surtout lorsque l’entreprise ne disposera pas
d’avantage concurrentiel sur le nouveau marché sur lequel elle s’est lancée. Mais pour de
nombreuses autres raisons également :
Besoin de financer une autre activité
Equilibre du portefeuille
Activité en fin de cycle
La diversification, tout le monde s’y met y compris les GSS. C’est le cas de
DARTY, grande surface spécialisée dans l’électroménager, le son, la hifi… En effet, depuis
peu, le groupe s’est lancé dans le domaine d’Internet en proposant la « Darty box ».
Le groupe devient un fournisseur d’Internet et propose ses services pour 29.90€ par
mois. Le groupe s’aligne sur la concurrence et propose les mêmes services qu’un
fournisseur tel que Free, à savoir l’accès à internet en illimité, l’appel vers les téléphones
fixes gratuits, la télévision en HD et plus de 25 chaînes (MTV, France 4,etc.).
De plus, d’autres services liés à la Darty Box pour ses clients sont un plus face aux
concurrents :
Le temps d’attente à la hot line téléphonique est gratuit.
Le centre d’appel national dédié au multimédia sera mis à contribution pour traiter les
appels clients.
Aucun coût pour la résiliation du contrat
Cela ne s’arrête pas là, Darty propose depuis peu un large panel de vidéos à la demande et
la musique téléchargeable gratuitement en complément à son offre initiale.
Cette stratégie permet au groupe de se diversifier mais cette diversification reste toutefois
dans le cadre de leur domaine d’activité. En effet, Darty peut vendre ses produits
(ordinateurs) et proposer la « Darty box » en complément.
Conclusion :
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On peut bien constater que les stratégies de diversification mises en place par les enseignes
de la grande distribution permettent d’accroître leur notoriété, leur compétitivité tout en
satisfaisant les besoins des clients.
La stratégie permet à l’entreprise de développer de nouvelles activités auxquelles elle était
n’était pas prédestinée afin de maintenir l’affluence de sa clientèle.
A force d’appliquer les stratégies de diversification, certaines entreprises vont devoir, par la
suite, appliquer une stratégie de recentrage ce qui va créer un déséquilibre dans
l’organisation de l’entreprise.
A force de vouloir trop se développer elles vont se remettre en question sur leur fonction
première, ainsi, les entreprises de distribution ne risquent-elles pas de perdre leur entité et
par conséquent leur notoriété et leur professionnalisme aux yeux des consommateurs ?
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