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Transmission de puissance par engrenages

Chapitre IV : Calcul dynamique des engrenages

La tenue mécanique des dentures présente deux aspects différents:

- La résistance de l’ensemble de la dent à la rupture par fatigue.


- La résistance superficielle des surfaces des dentures en contact.

Le calcul dynamique des dentures permet la vérification de ces deux aspects.

I. La résistance à la rupture par fatigue


I.1. Méthode élémentaire
a. Sollicitations appliquées

FT
α’ FR
F

Ligne d’action

Section sollicitée
Soit F l’effort normal, FT l’effort tangentiel et FR l’effort radial.

FT = F cos α’

FR= F sin α’ = FT tan α’

Le couple transmis : C = F.rb = F.r’ cos α’ = FT . r’ ➔ FT = C/r’

Avec r’ le rayon primitif corrigé et α’ l’angle de pression corrigé.

Bilan des sollicitations :

- Flexion
- Compression
- Cisaillement

La flexion est beaucoup plus importante que la compression ou le cisaillement.

Hypothèse N° 1 : Pour simplifier le calcul on considère uniquement l’effet de la flexion.

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b.Calcul de la résistance à la flexion

Hypothèse N°2 : Vu la complexité de la forme des dents on suppose que la dent est une
poutre encastrée qui a la forme d’un parallélépipède rectangle.

FT

h= 2,25m

S= πm/2

Largeur, b= km

𝑀𝑓
𝜎= ≤ 𝑅𝑒
𝐼𝐺𝑧
𝜗
Mf = h. FT = 2,25m FT : Moment fléchissant.
IGz : Moment d’inertie.

𝑏𝑆 3
𝐼𝐺𝑧 =
12
ν : Distance de la fibre neutre.
𝑠
𝜗=
2
Re = Résistance pratique à l’extension

𝐹𝑡
==> 𝑚 ≥ 2.34√
𝑘𝑅𝑒

I.2. Méthode ISO


C’est une méthode simplifiée résultant d’un accord ISO. Elle tient compte de beaucoup de
facteurs liés à la fatigue des matériaux, les conditions de fonctionnement, la qualité de surface
…etc.

a. Formule de base :
L’effort normal est appliqué au sommet de la dent : pour compenser le fait que dans cette
configuration, plusieurs dents peuvent être en contact (le rapport de conduite, εα > 1,25), on
corrige la charge en considérant un effort définit par : F/ εα.

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La section d’encastrement est définie par les points de tangences (C et D), avec le profil de
raccordement, les deux droites inclinées à 30° par rapport à l’axe de la dent. Ce choix qui
permet de localiser la section d’encastrement par un facteur de forme (YF) relativement
simple, donne des résultats confirmés par l’expérience.

Le moment de flexion s’écrit :


𝐹 ℎ30 𝑐𝑜𝑠𝛼𝑎′
𝑀𝑓 =
𝜀𝛼
α’a : L’angle d’incidence corrigé au niveau du cercle de tête.
F = FT cos α’ (voir § I.1).
FT : Effort tangentiel au primitif de fonctionnement.
Le moment de flexion devient :
𝐹𝑇 ℎ30 𝑐𝑜𝑠𝛼𝑎′
𝑀𝑓 =
𝜀𝛼 cos 𝛼′
La contrainte de flexion s’écrit :
𝑀𝑓
𝜎=
𝐼𝐺𝑧
𝜗
Avec :
𝑏𝑆30 3
𝐼𝐺𝑧 =
12
b : Largeur de la dent = k.m.
m : Module réel de taillage.
D’où :
6𝐹𝑇 ℎ30 𝑐𝑜𝑠𝛼𝑎′
𝜎= 2
𝑏 𝑆30 𝜀𝛼 cos 𝛼′
1
En posant Yε = ε : facteur de conduite
α

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Et YF facteur de forme :

6𝑚 ℎ30 𝑐𝑜𝑠𝛼𝑎
𝑌𝐹 = 2
𝑆30 cos 𝛼′

La contrainte de flexion devient :


FT
σ= Y Y
bm F ε
YF : Facteur de forme ISO (voir abaque).
Yε : Facteur de conduite. L’introduction du facteur de conduite n’a de sens que si les dentures
sont assez précises pour être sûr que l’effort est bien réparti sur 2 couples de dents ou plus au
début et à la fin de l’engrènement. Dans le cas des dentures de qualités géométriques
médiocres (classe de qualité supérieur à 7) on posera Yε = 1 et on ne tiendra pas compte du
rapport de conduite :
1
Yε = ε (Pour classe de qualité < 7). Sinon prendre Yε =1
α

Classes de qualité :
1-4 : Très grande précision.
5-6 : Précision.
7-9 : Bonne qualité commerciale.
10-12 : Qualité moyenne ou médiocre.
b. Formule générale
Ft YF Yε Yβ
σ= ≤ σb lim
bm K V K bl K A K m
KV, KA, Km, Kbl,Yβ: Coefficients correctifs.
Coefficients correctifs :

-Facteur d’inclinaison Yβ :

Purement empirique, ce facteur peut être donné par une courbe en fonction de l’angle
d’inclinaison d’hélice (voire abaque). Pour les dentures droites Yβ = 1

- Facteur de vitesse KV :

Le facteur de vitesse KV est un facteur qui fait intervenir les surcharges dynamiques dues aux
accélérations angulaires engendrées par les imprécisions de fabrication des dents. Ces charges
dynamiques qui se traduisent par des vibrations et du bruit augmentent avec la vitesse et avec
les imprécisions des dentures. On adopte généralement pour définir le facteur de vitesse la
relation empirique :

A
KV =
A + √Vt

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A : Un coefficient qui dépend de la précision de l’engrenage (voir Tableau)


Vt : La vitesse linéaire au niveau du cercle primitif
Remarque : Kv =1 pour classes ISO 1 à 4
-Facteur de service KA :

Le facteur de service KA est un coefficient introduit pour tenir compte des efforts variables
dus aux organes moteurs et récepteurs (voir tableau)

-Facteur de durée Kbl :

Le facteur de durée Kbl intervient pour tenir compte de la fatigue du matériau ; en effet la
sollicitation des dentures est une sollicitation dynamique et le résistance à la rupture est
fonction du nombre de cycle ; c'est-à-dire du nombre de tours.

Il est d’usage de prendre comme référence la valeur de la contrainte admissible à 107 cycles.

Dans ces conditions on peut exprimer le facteur de durée par la relation :

107 0.1
K bl = ( )
Nc
Nc: nombre de cycle, càd nombres de tours.

Nc = 60.N .Th

Avec N nombre de tours par minute et Th durée de vie en heures.

Facteur de portée Km :

Le facteur de portée Km est un coefficient qui est fonction de la largeur de la denture et qui
tient compte des concentrations des contraintes dues à une portée de denture incorrecte. Cette
portée incorrecte peut avoir de nombreuses causes en particulier le mauvais alignement des
axes, le déplacement des arbres dans les paliers ; la torsion et la flexion des pignons ; etc…

Ces effets sont déjà partiellement pris en compte dans le facteur de vitesse mais le facteur de
portée fait intervenir directement la largeur de la denture (voir abaque).

Contrainte limite de base à la rupture σb lim

La contrainte limite de base à la rupture est donnée en fonction de la nature du matériau et de


sa charge de rupture à cœur (voir abaque).

Cas des dentures hélicoïdales

Le facteur de forme YF est trouvé en fonction de nombre de dents virtuel Z v (voir abaque).

Nombre de dents virtuel :

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Coupons le cylindre primitif de rayon r par un plan normal à l’hélice primitive. Le rayon rv de
la roue fictive défini par le rayon de courbure en I de la section elliptique est égal à
rv = r/cos2 β.

Par ailleurs dans cette section, le module est le module réel mn. On peut introduire un nombre
de dents fictif par la relation :

Zv = 2rv /mn=2r /mt cos3 β

Soit encore :
𝑍
𝑍𝑣 =
cos 3 𝛽

Les autres facteurs correctifs restent les mêmes que ceux d’une denture droite.

II. La résistance à la pression superficielle


II.1. Théorie d’Hertz
Le contact entre les surfaces des dentures fait apparaître une légère déformation et une
pression dans la zone de contact. De cette contrainte de pression dépend la tenue des surfaces
des dentures. Cependant à défaut d’une théorie générale directement utilisable on emploie la
théorie d’Hertz qui permet de calculer avec une approximation satisfaisante les contraintes de
pression au contact.

Au contact de deux corps cylindriques la pression maximale est donnée par la relation :
1/2
F 1 1
( + )
L ρ1 ρ2
σH = [ ]
1−ϑ 1−ϑ
π( E 1 + E 2 )
1 2

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F : Effort normal de contact.

L : Longueur de contact.

ρ1 et ρ2 : Rayons de courbure des cylindres.

E1 et E2 : Module d’Young des matériaux.

ν1 et ν2 : Coefficients de Poisson des matériaux.

Dans le cas particulier des aciers et des matériaux tel que ν1 = ν2 =0.3, il vient :

0.35F 1 1 2E1 E2 1/2


σH = [( )( + )( )]
2L ρ1 ρ2 E1 + E2
2E1 E2
Et en posant Eeq = E
1 +E2

1/2
Et ZE = (0.35 Eeq ) : Facteur d’élasticité des matériaux.

La pression maximum au contact devient :

F 1 1 1/2
σH = ZE [( ) ( + )]
2L ρ1 ρ2

Dans le cas des matériaux tel que E1 =E2 = E ; Eeq = E.

II.2. Analogie avec le contact entre dentures

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L=b=Largeur de la dent =k.m

F : effort normal au contact sur la dent =F T/cos α’

Avec FT : effort tangentiel.

α’ : l’angle de pression corrigé.

ρ1=T1 M et ρ2=T2 M : les rayons curvilignes des développantes de cercle.

σH devient :
1/2
F T1 T2
σH = ZE [( ) ( )]
2b T1 M. T2 M
La pression de contact varie donc en fonction de la position du point M et en fonction du
nombre de dents en contact.

Si on suppose qu’il y a une seule dent en contact ; on trace l’évolution de σH en fonction de


M:

Si on se place dans le cas réel d’un engrènement avec un rapport de conduite entre 1 et 2 ; il y
aura 2 couples de dents en contact au début et à la fin d’engrènement (entre les points B et w
et les points V et A) et un seul couple de dent en contact au milieu (entre les points V et W).
L’effort se repartit donc sur les deux dents en contact au début et à la fin de l’engrènement.
Par conséquent σH Sera 2 fois plus grand au milieu de l’engrènement : entre les points W et V.

Les points v et w sont les points de début et de la fin de contact unique.

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Le maximum est atteint au point W, mais il est difficile de localiser ce point sur la longueur
de conduite. Une convention ISO stipule que c’est la pression superficielle primitive (en I) qui
est prise comme référence pour le calcul de l’engrenage :
1/2
F. T1 T2
σH = σHI = ZE [( )]
2b. T1 I. T2 I

En remplaçant T1 I par d’1/2 sin α’ et T2 I par d’2/2 sin α’.

Et en posant F= F’t/cosα’.

(Rappelons que F est tangent au cercle de base alors que F’t est l’effort tangentiel au primitif
de fonctionnement défini).
F′t 1/2
σH = ZE ZC ( )
Cr bd′1

Avec ZC le facteur géométrique :


1/2
1
ZC = ( )
sinα′cosα′
Et Cr le facteur de rapport :
Z2
Cr =
Z1 + Z2

Z2 : Nombre de dents de la roue ; Z1 : Nombre de dents du pignon.

d’1 : Diamètre primitif corrigé du pignon.

α’ : Angle de pression corrigée.

Coefficients correctifs :

- KV, KA et Km sont déterminés de la même façon que pour la résistance à la rupture.


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- Facteur de durée KH : K H = ( Nc )1/6
- Facteur de conduite Zβ :
1
𝑍𝛽 2 = 𝜀 si εβ ≥1
𝛼

4 − 𝜀𝛼 𝜀𝛽
𝑍𝛽 2 = ( ) (1 − 𝜀𝛽 ) + 𝑠𝑖 𝑛𝑜𝑛
3 𝜀𝛼

Formule finale :
1/2
F′t
σHI = ZE ZC Zβ ( )
Cr bd′1 K v K A K H K m

Avec σH ≤σHL

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σHL est la contrainte limite de base à la pression superficielle. Elle tient compte du matériau et
de sa dureté brinell (voir abaque).

Cas des dentures hélicoïdales :

Dans les cas des dentures hélicoïdales le facteur géométrique ZC devient :


1/2
cosβb
ZC = ( )
sinα′t cosα′t

Les autres facteurs restent les mêmes.

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