On peut distinguer :
La qualité des pièces et des produits à fabriquer implique la qualité des équipements
permettant de s'assurer de la conformité des caractéristiques à obtenir ; cette
responsabilité est du domaine de la fonction « métrologie de l'entreprise ».
La fonction métrologie
Un certain nombre de normes volontaires de management des entreprises impose d'implanter dans l'entreprise un système
d'assurance Qualité comportant des exigences en matière de maitrise des processus de mesures ayant un impact critique sur la
conformité finale du produit aux spécification définie soit par l'entreprise soit par une réglementation. Ces normes peuvent être
des normes de certification de système de management telles que les normes ISO 9001, ISO 14001 ou encore celle spécifique
aux fournisseurs des constructeurs automobiles IATF16949, d'autres concernent l'évaluation de la compétence technique
d'organismes tels que les organismes d'inspection ou encore les laboratoires d'essais. ISO/CEI 17020 et ISO/CEI 17025. Toute
demande que la maitrise des équipements de mesures soit sous contrôle en fonction de leur criticité c'est la tâche de la fonction
Métrologie, organisée comme l'entreprise le souhaite.
« Le fournisseur doit établir et tenir à jour des procédures écrites pour maîtriser, étalonner et maintenir en état les équipements de
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contrôle, de mesure et d'essai (y compris les logiciels) pour démontrer la conformité du produit aux exigences spécifiées.
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L'incertitude des équipements utilisés doit être connue et compatible avec les spécifications . »
Dans ses grandes lignes, la métrologie de l'entreprise peut se définir comme étant :
le « gardien » des étalons et appareils de référence. Elle garantit leur raccordement à la chaîne nationale
d'étalonnage (traçabilité métrologique) ;
il s'agit en outre d'assurer la gestion des moyens de mesure qui consiste à acheter-réceptionner, étalonner-
vérifier, raccorder avant mise en service les appareils ;
À cela s'ajoute le suivi et la vérification périodique des matériels qui peuvent conduire à des réparations, des
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déclassements ou des réformes .
Local
la dalle doit être flottante et la salle climatisée pour maintenir une température de 20 °C, avec une
hygrométrie à 50 ± 15 % d'humidité relative ;
un filtre à poussière est souhaitable ;
la communication vers l'atelier se fait à travers un sas équipé d'un essuie-pieds ;
l'éclairement doit être suffisant, la peinture claire, un sol anti-poussière est préférable ;
l'ordre est de rigueur : une place pour chaque chose ; les instruments sont rangés dans leur boîte d'origine ;
les boîtes portent le même code d'identification que leur instrument.
les étalons de référence sont séparés des moyens de mesure.
Équipement
Cet inventaire est un standard pour une PME de fabrication mécanique ; il est donné à titre indicatif pour fixer les idées dans un
domaine relativement bien connu.
Exemple simple : étalonnage d'un pied à coulisse à l'aide d'une cale étalon de 100 mm de classe 2.
la cale étalon de 100 mm de valeur vraie est donnée avec une tolérance de ± 1,2 μm que l'on admet comme
incertitude ;
cinq mesurages de la cale avec le pied à coulisse donnent les valeurs suivantes à l'afficheur de l'instrument :
99,99 ; 100,01 ; 100,02 ; 100 ; 100,03 ;
la valeur moyenne du résultat d'étalonnage est de 100,1 mm ; la dispersion des valeurs mesurées est de ±
0,0317 ; en tenant compte de l'incertitude de la cale l'incertitude globale est de ± 0,032.
Pourquoi étalonner
L'entreprise doit mettre en place un système capable de vérifier par étalonnage que tous les moyens sont capables de faire des
mesures à l'intérieur des limites appropriées aux exigences. Les étalons doivent être raccordés aux étalons nationaux pour
s'assurer de la qualité du système.
De plus la qualité des équipements de mesure évolue dans le temps. Cette dérive est due principalement à :
Étalons
Les étalons reproduisent une ou des valeurs connues d'une grandeur pour les transmettre par comparaison à d'autres systèmes de
mesure (ex : masse de 1 kg, cale étalon, résistance-étalon de 100 Ω, ampèremètre étalon, etc., avec leur incertitude respective
associée). À chaque niveau du système LNE/COFRAC correspond un type d'étalon bien précis :
NIVEAU EMPLOI
Primaire LNE
Secondaire De travail dans un laboratoire accrédité
De référence La plus haute exactitude au niveau de l'entreprise
De transfert Intermédiaire entre étalon de référence et travail
De travail Utilisé pour étalonner les instruments de mesure
Mise en œuvre
Il est indispensable pour l'entreprise de disposer d'un étalon de référence (ou de plusieurs) confié au service métrologie. Raccordé
aux étalons nationaux, il doit être accompagné d'un procès-verbal indiquant les résultats de l'étalonnage. Son utilisation doit être
aussi réduite que possible afin d'éviter la détérioration de son exactitude. C'est pourquoi l'entreprise passe par un, voire plusieurs
niveaux intermédiaires qui jouent le rôle d'étalons de travail.
Schéma de hiérarchisation
Ce schéma visualise les différentes possibilités d'étalonnage entre le moyen de mesure et le centre accrédité extérieur.
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Illustration de la chaîne la plus grande avec un exemple (les incertitudes seront admises ici) :
1. le moyen de mesure peut être un micromètre de 25-50 ; son incertitude établie est U1 = ± 10 μm ;
2. son étalon de travail est une pige fournie avec le micromètre ; son incertitude U2 doit être inférieure à ± 2,5 μm ;
3. l'étalon de transfert est une cale de classe 2 (U3c = ± 0,6 μm) ; l'instrument de comparaison est un comparateur
digital (U3i = ± 1 μm) ; l'incertitude globale U3 = ± 1,2 μm ;
4. l'étalon de référence est un cale de classe 0 (U4c = ± 0,14 μm) ; l'instrument de comparaison est une centrale
de mesure à palpeur inductif (U4i = ± 0,2 μm) ; l'incertitude globale U4 = ± 0,25 μm ;
5. au centre accrédité : l'étalon permettant de vérifier l'étalon de référence de l'entreprise est un cale de classe 00
(U5c = ± 0,04 μm ; l'instrument de comparaison est un interféromètre (U5i = ± 0,025 μm) ; l'incertitude globale U5
= ± 0,045 μm.
Il est à remarquer que l'exactitude de l'étalon est d'autant plus grande qu'il est proche de la partie haute de la chaîne d'étalonnage.
Le choix de la classe d'exactitude des cales étalons dépend de l'utilisation et de l'incertitude des spécifications. Pour les cales
étalons, la norme NF E 11-010 définit six classes d'exactitude.
Les moyens à définir sont fonction des besoins techniques et doivent tenir compte des contraintes budgétaires de l'entreprise.
Dès réception la fonction métrologie, seule habilitée, s'assure des opérations suivantes avant mise en service :
Vérification périodique
Après mise en service, des vérifications ont pour objet de s'assurer périodiquement que les performances des appareils (étalons
compris) demeurent dans les limites de conformité. Ces vérifications, suivant feuille d'instructions, sont consignées sur une fiche
de vie pour assurer la traçabilité métrologique.
Périodicité
La périodicité des vérifications est fonction des spécificités d'utilisation, du type de matériel, de son exactitude (qualité, classe),
etc.
Quelques exemples indicatifs : Instruments dimensionnels, périodicité de six mois à un an pour des instruments de mesure à
usage fréquent à une dizaine d'années pour des matériels robustes du type cales carbure, marbres. Pour les matériels divers :
masses, dix ans ; balances industrielles, deux ans ; machines d'essais, un an ; thermomètres, deux ans.
L'exploitation des écarts entre deux étalonnage fournie les informations permettant d'optimiser les intervalles entre deux
étalonnages. NF X 07-014.
Non conformité
Après vérification et/ou étalonnage, dans le cas de résultats non conformes, la décision peut conduire à l'une des quatre solutions
suivantes :
l'ajustage qui permet de ramener l'appareil à une justesse convenable pour son utilisation. Exemple 1 : après
étalonnage, on constate une erreur de justesse de - 0,02 sur un micromètre ; l'ajustage consistera à agir sur le
réglage de l'instrument pour corriger cette erreur ; exemple 2 : ajustage de la linéarité du signal réponse d'un
capteur inductif.
la réparation effectuée par du personnel compétent et formé (généralement effectuée à l'extérieur). Exemple :
réparation mécanique d'un comparateur, d'une balance ;
le déclassement qui consiste en une nouvelle affectation demandant moins de précision. Exemple 1 :
déclassement de cales de référence en cales de travail ; exemple 2 : déclassement d'un pied à coulisse
d'une métrologie vers un atelier de mécanique, puis vers un atelier de chaudronnerie.
la réforme qui intervient quand un déclassement ne peut plus être envisagé. Dans ce cas, tout matériel
réformé doit faire l'objet d'une destruction matérielle avant toute opération de « mise à la ferraille ».
Organigramme de gestion d'un instrument de mesure.
Fiche de vie
Après vérification en réception ou après vérification périodique, il y a lieu de créer et/ou de mettre à jour la fiche de vie de
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chaque instrument de mesure .
La fiche de vie contient tous les renseignements nécessaires à la traçabilité métrologique de l'instrument :
Galerie
Galerie documentaire
Notes
1. Seuls, les équipements entrant en jeu pour démontrer la conformité du produit sont à gérer suivant la norme ;
les autres, qu'il est souhaitable de gérer aussi, mais pour lesquels on pourra faire l'impasse sur les incertitudes
portent le nom d'indicateurs
2. Remarque : certaines entreprises, en fonction de la faible importance de leur parc d'instruments de mesure,
décident de sous-traiter directement étalonnages et vérifications à des centres métrologiques agrées. Elles se
doivent néanmoins de gérer leur parc et d'assurer la traçabilité des vérifications et étalonnages.
3. La définition du VIM est la suivante : opération qui, dans des conditions spécifiées, établit en une première
étape une relation entre les valeurs et les incertitudes de mesure associées qui sont fournies par des étalons et
les indications correspondantes avec les incertitudes associées, puis utilise en une seconde étape cette
information pour établir une relation permettant d'obtenir un résultat de mesure à partir d'une indication.
4. Rappel important : L'incertitude de l'appareil est liée à la tolérance à respecter par la relation : U ≤ t / 8 (Voir
incertitude de mesure).
5. Dans le cas de la réforme, la fiche de vie est documentée et conservée trois ans minimum.
Références
1. suivant la norme NF EN ISO 8402-1995 à l'origine, NF EN ISO 10012-2003, NF ISO 21748, NF EN ISO/CEI
17043 (voir AFNOR, les normes clés. (http://www.boutique.afnor.org/recueil/metrologie-dans-l-entreprise-les-nor
mes-cles-/article/718600/fa091656#info)).
2. D'après M. Collinet CNAM, Expression des incertitudes de mesures, Senlis, CETIM, 1995.
3. Voir les normes actuelles correspondantes : ressources AFNOR (http://www.boutique.afnor.org/resources/extrait
s/3210761.pdf)
4. Voir les normes NF E 10-022 : Fiche de vie et NF X 07-10 et 07-11 sur les moyens de mesure.
Annexes
Bibliographie
(en + fr)VIM collectif, JCGM 200 : 2008 : Vocabulaire international de métrologie - Concepts fondamentaux et
généraux et termes associés, BIPM, 2008 (lire en ligne (http://www.bipm.org/utils/common/documents/jcgm/JCGM_200_200
8.pdf)).
Collectif AFNOR, Métrologie dans l'entreprise : Outil de la qualité, Paris, AFNOR, 1996, 310 p.
(ISBN 2-12-460701-4).
Articles connexes
Management de la qualité
Métrologie
Étalonnage (métrologie)
Traçabilité métrologique
Qualité métrologique d'un appareil de mesure
Capabilité d'un moyen de mesure
Liens externes
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