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LES ROQYAS A LA LUMIERE DE LA CROYANCE SUNNITE

DC ALI IBN NOUFAY AL-ILYANI


BISMILLAH ARRAHMAN ARRAHIM
La louange est à Allah, nous le louons, nous implorons son aide, son pardon, sa protection contre nos défauts
et nos péchés. Quiconque Allah guide personne n’égare, et quiconque Il égare personne ne guide. J’atteste
qu’il n’y a de dieu qu’Allah seul sans associé et j’atteste que Mohamed (s) est Son serviteur et messager.

« O vous qui avez cru, craignez Allah comme Il le mérite et ne mourez que musulmans » (Famille d’Imrane
102). « O Hommes, craignez votre Seigneur qui vous a créés d’une seule âme et qui en a créé son épouse et
qui a propagé d’eux beaucoup d’hommes et de femmes. Et craignez Allah au nom duquel vous vous
suppliez et respectez les liens de parenté, car Allah vous observe » (Les Femmes 1). « O vous qui avez cru,
craignez Allah et dites une parole droite ; Il améliorera vos œuvres et pardonnera vos péchés. Quiconque
obéit à Allah et son Messager réalise une grande réussite » (Coalisés 70-71).

J’ai fait cette brève étude : « La roqya à la lumière de la croyance sunnite » car j’ai vu plusieurs personnes
pratiquant la roqya pour la célébrité ou l’argent qui ont acquis une notoriété et une célébrité, les gens
entreprennent de longs voyages pour les voir et ils se sont libérés de toutes leurs activités mondaines pour
traiter les malades. Les gens se sont donc attachés à eux et pensent que le véritable profit est dans le lecteur
non dans la matière lue dans un contexte de manque de certitude, d’absence de confiance en Allah Puissant
et Glorieux et d’ignorance dominante. Les sorciers et les charlatans y ont vu un marché florissant en jouant
des émotions des malades et de leurs familles et ont pris les apparences des savants divins alors qu’en fait ils
mélangent le vrai et le faux et trompent les gens naïfs. J’ai donc voulu participer avec mon humble effort
pour distinguer la roqya conforme à la charia du reste, expliquer ce qui contredit la foi du croyant, comment
nos pieux prédécesseurs, qu’Allah soit satisfait d’eux, soignaient leurs malades avec les roqyas et ce que
disent les savants de référence sur ce sujet. Je demande à Allah – Puissant et Glorieux – de me montrer la
vérité et de me permettre de la suivre et de me dévoiler le faux pour que je l’évite, car Il est le Maître Tout
Puissant.

J’ai divisé l’étude en une introduction, 5 chapitres et une conclusion.

Introduction : définition de la roqya et situation avant l’Islam

Ch1: La roqya et la croyance : la roqya contredit-elle la confiance en Allah ?

Ch2 : Légalité et types de roqya

A : Roqya préventive

B : Roqya curative

Ch3 : La roqya est-elle figée ? La roqya traite-t-elle toute maladie ?

Ch4 : Conditions de la roqya en Islam

Ch5 : Est-il autorisé de se consacrer à la lecture sur les gens et d’en faire un métier ?

Conclusion.

INTRODUCTION : DEFINITION DE LA ROQYA ET SITUATION


AVANT L’ISLAM
Le dictionnaire Lisan dit : roqya : demande de protection. Roya a dit :
Toute protection qu’ils connaissaient

Et roqya ils m’ont récitées (Ibn Mandhour 13/332).

Il dit aussi : la protection (‘awdha) : roqya, l’homme se protège avec contre une frayeur ou des djinns. Je
protège Untel par Allah quand je dis : je te mets sous la protection d’Allah et par Ses noms contre tout mal
(Ibn Mandhour 3/499).

Donc il a expliqué la roqya par la ‘awdha et la ‘awdha par la roqya. La ‘awdha signifie à la base se réfugier
et se protéger.

Layth dit : on dit Untel est ‘awdh pour toi : un refuge. Dans le hadith : « Il l’a dite juste pour se réfugier » : il
a dit la chahada comme un refuge contre la mort et non par conviction (il s’agit au combat d’un mécréant
attrapé par un musulman, Tafsir Ibn Kathir 8/307). C’est comme si on dit que le raqi s’est réfugié auprès de
la roqya ou auprès de celui qui en a fait une cause de guérison, ou que le patient s‘est réfugié auprès du raqi,
comme dit le Très Haut : « Et quand l’âme atteint la gorge et qu’on dit : qui le soignerait (raqi) ? »
(Résurrection 26-27) dans une des deux explications selon Ibn Abbas et Abou Qoulaba (même source).
Sinon on peut parler de roqya sans les termes de ta’widh et se réfugier.

Les gens connaissent la roqya depuis avant l’Islam :

L’imam Malik rapporte selon Omra Bint Abderrahmane qu’Abou Bakr Assiddiq entra chez Aïcha qui était
malade et une juive lui faisait roqya et Abou Bakr dit : « Fais-lui roqya avec le livre d’Allah » (Muwatta
673). Ceci prouve que les gens du Livre avaient des roqyas. La parole d’Abou Bakr Assiddiq, qu’Allah soit
satisfait de lui : « Fais-lui roqya avec le Livre d’Allah » signifie : fais-lui roqya avec ce qui est dans la
Torah. Ceci démontre que les juifs ont déformé uniquement les lois et les croyances mais pas les roqyas
pour préserver leur utilité car si elle est modifiée elle ne sera plus efficace ; voilà ce qui apparaît du hadith et
Allah sait mieux. Si les roqyas étaient altérées, Abou Bakr Assiddiq, qu’Allah soit satisfait de lui, ne lui
aurait pas fait confiance. Ibn Hajar dit : Al-Maziri dit : il y a eu divergence sur le fait de demander la roqya
des gens du Livre : certains l’autorisèrent et Malik la déconseilla par crainte que cela fasse partie de ce qui a
été modifié. Ceux qui ont autorisé répondent qu’il est improbable qu’ils déforment ces paroles car c’est
exactement comme la médecine : celui qui ne maîtrise pas ne sait pas faire et le maître n’accepte pas
d’altérer pour ne pas perdre son efficacité et son métier. En vérité cela varie en fonction des personnes et des
situations (Fath 10/167).

Ce qui indique aussi que les roqyas étaient connues avant l’Islam : Ahmad rapporte selon Zaynab l’épouse
d’Abdallah Ibn Masoud : quand Abdallah rentrait, arrivé à la porte il toussotait et crachait pour ne pas nous
surprendre dans un état qu’il n’aimait pas. Il arriva un jour et toussota. Il y avait chez moi une vieille qui me
faisait la roqya pour l’érysipèle (inflammation de la peau) et je l’ai cachée sous le lit. Il entra et s’assit près
de moi. Il vit un fil à mon cou et dit : quel est ce fil ? Je dis : un fil dans lequel on m’a fait la roqya. Il le prit
et le déchira puis dit : la famille d’Abdallah n’ont pas besoin du chirk, j’ai entendu le Messager d’Allah (s)
dire : « Les roqyas, les talismans et les philtres d’amour sont chirk ». Elle dit : « Tu dis ça alors que mon œil
me lançait, et j’allais chez Untel le juif pour lui faire la roqya, et quand il lui faisait la roqya il se calmait ! »
Il dit : « c’était juste l’œuvre du démon : il le piquait de sa main et quand il lui fait la roqya il arrête. Tu
devais juste dire comme a dit le Messager d’Allah (s) : « un remède qui ne laisse aucune maladie » »
(Ahmad 1/381).

Ceci indique que les juifs avaient des roqyas qu’ils lisaient. Il semble d’après les paroles d’Ibn Masoud,
qu’Allah soit satisfait de lui et le satisfasse, qu’il n’autorisait pas les roqyas des gens du Livre car il n’a pas
demandé à sa femme comment était cette roqya mais a expliqué son mal par l’œuvre du démon qui est allié
avec le juif, pour cela la douleur disparait quand elle consulte le juif. Les démons sont alliés des prêtres
païens et des charlatans pour égarer les gens et les attirer vers le chirk. La connaissance des roqya n’est pas
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limitée aux gens du Livre, les Arabes les connaissaient avant l’Islam. Ainsi Muslim rapporte et authentifie
selon Saïd Ibn Joubayr selon Ibn Abbas que Dhamad arriva à la Mecque et il était de Azdi Chanoua et faisait
la roqya contre les djinns (Dhamad Ibn Thaalaba Alazdi, Ibn Hajar écrivit sa biographie et lui rapporte ce
hadith, Isaba 2/210. Ibn Hibban dit qu’il était un ami du prophète (s)). Il entendit les sots de la Mecque dire :
Mohamed est possédé. Il dit : si je voyais cet homme peut-être qu’Allah le guérira par ma main. Il le
rencontra et dit : Mohamed, je soigne des djinns et Allah guérit qui Il veut par ma main ! Veux-tu essayer ?
Le Messager d’Allah (s) dit : « La louange est à Allah, nous Le louons et nous implorons Son aide.
Quiconque Allah guide, personne ne l’égare, et quiconque Il égare personne ne guide. J’atteste qu’il n’y a de
dieu qu’Allah seul sans associé et que Mohamed est Son serviteur et Messager. Ensuite… » Il dit : répète ce
que tu m’as dit ? Le Messager d’Allah (s) les lui répéta trois fois et il dit : j’ai déjà entendu des paroles
semblables, et elles atteignent le fond de la mer. Puis il dit : donne-moi ta main que je te prête serment pour
te suivre dans l’Islam. Il lui prêta serment et le Messager d’Allah (s) dit : « Et pour ta tribu ». Le chef de
l’expédition dit alors à l’armée : avez-vous pris quelque chose à ces gens ? Un homme dit : je leur ai pris un
bol. Il dit : rendez-le car c’est la tribu de Dhamad, il faisait la roqya contre les djinns dans sa tribu avant
l’Islam » (Muslim et Nawawi 6/156).

Il est aussi rapporté selon Muslim et authentifié selon Abou Sofiane Ibn Jabir : le Messager d’Allah (s)
interdit les roqyas. La famille d’Amr Ibn Hazm (Ibn Zayd Ibn Lawzan, ansarite nommé Abou Dhahhak, qui
a assisté à la bataille du Fossé et les suivantes, le Prophète (s) le nomma gouverneur de Najrane et il mourut
sous le califat de Omar, (qu’Allah soit satisfait de lui)) vint chez le Messager d’Allah (s) et dit : Ô Messager
d’Allah ! Nous avions une roqya que nous utilisions contre le scorpion et tu as interdit les roqya. Ils la lui
récitèrent et il dit : « Je ne vois pas de mal, celui parmi vous qui peut aider son frère, qu’il le fasse »
(Nawawi et Muslim 14/186). Muslim rapporte aussi selon Ibn Joubayr selon son père selon Awf Ibn Malik
Alachjaï qui dit : nous faisions la roqya avant l’Islam et nous dîmes : Ô Messager d’Allah, que dis-tu de
cela ? Il dit : « Récitez-moi vos roqyas, il n’y a pas de mal à faire les roqyas tant qu’il n’y a pas de chirk »
(Nawawi et Muslim 14/187). Cela prouve que les roqyas de la famille de Amr Ibn Hazm et de Malik
Alachjaï n’étaient pas enseignées par le Messager (s) ; ils les connaissaient avant par leur expérience et
quand elles ont été récitées au Messager (s) il n’y vit pas de mal ou de chirk et leur a donc autorisé. Il y a de
nombreux autres dalils (preuves juridiques), mais ceci suffit par la volonté d’Allah.

CH 1 LA ROQYA, LA CROYANCE ET LA CONFIANCE EN ALLAH


PARTIE A : LA ROQYA ET LA CROYANCE
Le lien entre la roqya et la croyance a plusieurs aspects :

1) Certaines roqyas demandent la protection d’un autre qu’Allah, appellent au secours les djinns et autres
entités spirituelles ce qui contredit la croyance et mène la personne à l’association. Ce sont ces roqyas que le
Prophète (s) qualifie de chirk, comme dit Abdallah Ibn Masoud : nous avons appris du prophète (s) que les
roqyas, les talismans et les philtres d’amour font partie du chirk… » (Hakim 4/217 authentique, Dhahabi,
Ahmad 1/381 Hasan, Ibn Majah, Abou Dawoud, Baghawi, Ibn Hibban et Tabarani).

2) Certaines personnes comptent complètement sur la roqya et croient qu’elle guérit par elle-même et ne se
limitent pas à la considérer comme une cause qui n’agit que par la volonté d’Allah. Un poète dit :

« S’il meurt, Mouzayna ne gagnera jamais,

Accroche-lui donc les talismans, Mouzayna (Lisan 12/170) ».

Donc accrochez-lui les talismans pour que les malheurs ne l’atteignent pas, c’est du chirk ! Les roqyas
étaient synonymes de talismans avant l’Islam et croire entièrement aux causes contredit la confiance en

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Allah qui fait partie du cœur de l’adoration.

3) Certaines personnes pensent que c’est la roqya qui guérit ce qui contredit la croyance correcte dans le
Livre d’Allah et les enseignements de ses Prophètes comme l’expliqua Ibrahim, paix sur lui, à son peuple :
« Cite-leur le récit d’Ibrahim ; quand il dit à son père et son peuple : qu’adorez-vous ? Ils dirent : nous
adorons des idoles et nous passons notre temps à les vénérer ; il dit : vous entendent-ils quand vous
implorez ? Ou bien vous aident-ils ou vous nuisent ? Ils dirent : nous avons juste trouvé nos pères faisant
ainsi. Il dit : voyez-vous ce que vous adoriez, vous et vos premiers ancêtres ? Ils sont mes ennemis sauf le
Seigneur des mondes ; qui m’a créé et me guide ; qui me nourrit et m’abreuve ; et si je suis malade Il me
guérit » (Poètes 69-80). Donc Allah Puissant et Majestueux est le guérisseur. Ainsi dit le sceau des
prophètes et des messagers (s) dans Boukhari : Abdelaziz dit : je suis entré avec Thabit chez Anas Ibn Malik
et Thabit dit : Abou Hourayra, tu es malade ? Anas dit : veux-tu que je te fasse la roqya du prophète (s) ? Il
dit : oui. Il dit : « Ô Allah, dieu des gens, qui enlève la maladie, guéris car Tu es le guérisseur, il n’y a de
guérison que la Tienne, elle ne laisse aucune maladie » (Boukhari et Fath 10/176). Boukhari rapporte aussi
selon Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : le Prophète (s) récitait des protections à des membres de sa
famille, il essuyait de sa main droite et disait : « Ô Allah, dieu des gens, enlève la maladie, guéris-le car Tu
es le guérisseur, il n’y a de guérison que la Tienne, une guérison qui ne laisse aucune maladie ». Elle dit
aussi : il faisait la roqya et disait : essuie le mal, Dieu des hommes, la guérison est dans Ta main, il n’y a que
Toi qui peut le soulager » (Boukhari et Fath 10/176).

4) Certains savants déconseillent les roqyas en pensant qu’elles contredisent la confiance en Allah et nous en
parlerons. Ainsi la recherche sur la roqya concerne la croyance, et des savants ont parlé de la roqya en
écrivant des livres sur l’unicité d’Allah et comment la préserver de l’association (par exemple livre de
l’unicité de Mohamed Ibn Abdelwahab). D’autres savants l’ont mentionnée dans le chapitre de la
médication comme Boukhari et Ibn Alqayyim en mentionnant les roqyas légales ; quant aux roqya chirk et
innovées leur étude concerne la croyance.

PARTIE B : LA ROQYA CONTREDIT-ELLE LA CONFIANCE EN ALLAH ?


Certains savants ont déconseillé (makrouh) la médication avec la roqya et la cautérisation. L’imam Boukhari
en fit un chapitre : chapitre de celui qui ne fit pas la roqya : le prophète (s) sortit nous voir un jour et dit :
« On m’a montré les communautés. Des prophètes passaient avec un homme, d’autres avec deux, certains
avec un groupe et des prophètes avec personne. Je vis ensuite une grande masse qui couvrait l’horizon et j’ai
espéré que ce soit ma communauté. On me dit : ceux-là sont ta communauté et il y a parmi eux 70.000 qui
entrent au Paradis sans comptes ». Les gens se dispersèrent sans qu’il ne donne de précisions. Les
compagnons du prophète (s) discutèrent alors et dirent : nous sommes nés dans l’idolâtrie puis nous avons
cru à Allah et son Messager ; ce doit être nos fils. Le prophète (s) l’apprit et dit : « Ce sont ceux qui ne
croient pas au mauvais augure, ne se cautérisent pas, de demandent pas des roqyas et qui mettent leur
confiance en Allah ». Oukacha Ibn Mohsin se leva alors et dit : suis-je parmi eux, O Messager d’Allah ? Il
dit : « oui ». Un autre se leva et dit : et en fais-je partie ? Il dit : « C’est Oukacha qui a eu cette faveur »
(Boukhari et Fath 10/179).

Ibn Hajar dit en commentant ce hadith : ceux qui déconseillent la roqya et la cautérisation parmi tous les
médicaments mettent en avant ce hadith. Ils affirment qu’elles diminuent la confiance en Allah parmi tous
les médicaments. Les savants ont donné plusieurs réponses à cela :

1) Tabari et Maziri et d’autres disent que cela concerne ceux qui croient que ces médicaments portent la
guérison dans leur essence, comme croyaient les gens avant l’islam.

D’autres dirent : la roqya qu’il est bon de laisser est celle composée de paroles antéislamiques et ce qui est
incompréhensible car il se peut que ce soit la mécréance et non la roqya composée de dhikr et des paroles

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d’Allah. Iyadh et d’autres ont répondu à cela que le hadith montre que les 70.000 ont un mérite spécifique
par lequel ils ont dépassé les pratiquants et les vertueux. Or celui qui croit que les médicaments agissent par
leur nature ou utilise des roqya antéislamiques ou autres non conformes n’est pas musulman du tout ! Et il a
réfuté ces réponses.

2) Daoudi et un groupe dirent : le hadith concerne ceux qui évitent de le faire en étant en bonne santé par
prévention. Quant à celui qui utilise le médicament une fois malade, il n’est pas concerné. Ibn Qoutayba et
d’autres citent cela au chapitre de la cautérisation et c’est le choix d’Ibn Abdel Barr mais il contredit la
prière de protection avant de subir la maladie que j’ai citée.

3) Alhalimi dit : il se peut que le hadith désigne ceux qui sont inconscients des choses de cette vie et des
causes habituellement utilisées pour résoudre les problèmes : ils ne connaissent pas la cautérisation ni la
roqya, et quoi qu’il leur arrive ils n’utilisent que les prières, la supplication d’Allah et l’acceptation de ce qui
les atteint. Ils ignorent la médecine et la roqya et n’y connaissent rien, et Allah sait mieux.

4) Laisser la roqya et la cautérisation signifie compter sur Allah pour résoudre la maladie et accepter Son
destin, et non remettre en cause leur caractère licite car elles sont validées dans les hadiths authentiques et
par les pieux prédécesseurs, sauf que le degré d’acceptation du destin et de se soumettre à la volonté d’Allah
est plus haut que le recours aux causes. Ainsi choisit Alkhatabi et ceux qui le suivirent. Ibn Alathir dit : c’est
l’attribut des élus qui se détournent de ce bas monde, de ses causes et de ses problèmes. Ce sont l’élite des
élus. Ce n’est pas en contradiction avec le fait que le prophète (s) l’a pratiqué et ordonné car il est au plus
haut niveau des connaisseurs et de la confiance en Allah. Il le fit pour établir la règle et montrer que c’est
permis et cela ne diminue pas sa confiance en Allah car il a la certitude et la confiance parfaites qui ne sont
pas affectées par l’utilisation des causes contrairement aux autres (Alfath 10/179).

Nawawi dit après avoir mentionné cette explication d’Alkhatabi : apparemment le sens du hadith est ce que
dit Alkhatabi et ceux qui l’ont suivi. La conclusion est que ces gens ont une totale confiance en Allah
Puissant et Majestueux et ne cherchent pas les causes pour retirer Ses épreuves. Il n’y a pas de doute que cet
état est méritoire et que cette personne dépasse les autres. Quant au prophète (s), il s’est soigné pour nous
montrer que c’est permis (Annawawi et Muslim 3/91).

Je dis : il se peut qu’Alkhatabi, Ibn Alathir et Nawawi fassent les éloges de ceux qui laissent les causes de
guérison uniquement quand elles sont détestables (makrouh). Ils ne veulent pas dire que les élus sont ceux
qui délaissent toutes les causes car laisser toutes les causes est une attaque contre la religion, cela est
contraire à la raison et à la religion, et les soufis qui défendent cela en théorie le contredisent en pratique.
Les voici qui mangent, boivent, s’habillent et font le nécessaire pour survivre. Cheikh Soulaymane Ibn
Abdallah Ibn Mohamad Ibn Abdelwahab dit en commentant le hadith des 70.000 qui entrent au Paradis sans
comptes :

« Sache que le hadith n’indique pas qu’ils ne s’adonnent pas aux causes du tout comme le pensent les
ignorants, car l’utilisation des causes est globalement une chose naturelle et nécessaire dont personne ne
peut s’affranchir, même les animaux non doués de raison. Même compter sur Allah c’est utiliser une grande
cause comme dit le Très Haut : « Quiconque compte sur Allah, Il lui suffira » (Divorce 4). Le hadith signifie
qu’ils laissent les choses déconseillées (makrouh) alors qu’ils en ont besoin et s’en remettent à Allah,
comme la roqya et la cautérisation. Ils ne les laissent pas parce que ce sont des causes, mais des causes
déconseillées, alors que le malade s’attache à tout ce qu’il croit le guérir.

Par contre l’utilisation des causes et la médication non déconseillée ne diminuent pas la confiance en Allah,
et le fait de les laisser n’est pas recommandé comme rapportent Boukhari et Muslim selon Abou Hourayra le
hadith : « Allah n’a pas descendu une maladie sans lui descendre un remède ». Aussi selon Oussama Ibn
Charik : j’étais auprès du prophète (s) quand des bédouins vinrent et dirent : « O Messager d’Allah !

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Devons-nous nous soigner ? » Il dit : « Oui, serviteurs d’Allah, soignez-vous, car Allah, Le Puissant et
Majestueux, n’a pas mis une maladie sans mettre son remède, sauf une seule maladie ». Laquelle ? dirent-ils.
Il dit : « La vieillesse » (rapporté par Ahmad).

Ibn Alqayyim dit : « Ces hadiths attestent de la réalité des causes et de leurs effets et annulent la parole de
celui qui les renie ; ils ordonnent de se soigner et ça ne contredit pas la confiance en Allah, tout comme le
fait de résister à la faim, à la soif, à la chaleur et au froid à l’aide de leur opposés. Au contraire on ne peut
réaliser l’unicité d’Allah qu’en exerçant les causes qu’Allah a établies pour atteindre leurs effets
conformément au destin et aux lois divines ; les délaisser serait une négation de l’exercice de la confiance en
Allah ainsi qu’une négation de l’ordre d’Allah et de Sa sagesse, et cela affaiblit la confiance en Allah car la
personne croit que c’est meilleur de laisser les causes, or laisser les causes est une faiblesse qui contredit la
confiance en Allah car l’essence de la confiance en Allah est de compter sur Allah dans son cœur pour
obtenir ce qui est utile dans ce monde et l’au-delà et repousser ce qui nuit dans ce monde et l’au-delà, et il
est nécessaire en comptant sur Allah de pratiquer les causes sinon il a délaissé les ordres, la sagesse et la
religion. Donc la faiblesse n’est pas une confiance en Allah et la confiance en Allah n’accepte pas la
faiblesse » (Don du Puissant et digne de Louanges P110).

Je dis : pour ce qui est de laisser la médication, il y a le hadith de la femme qui tombait en crise et le
Messager d’Allah (s) lui dit : « Si tu veux, patiente et tu auras le Paradis, et si tu veux je prie Allah de te
guérir ». Elle dit : je patiente (Boukhari et Fath 10/99). Ibn Hajar dit : le hadith cite le mérite de celui qui
tombe en crise et que la patience pour les malheurs de ce monde rapporte le Paradis. Aussi, accepter la
dureté est meilleur que jouir de la permission pour celui qui peut supporter sans faiblir. Cela prouve aussi la
permission de laisser la médication (même source). Les savants ont divergé sur la médication : est-elle
autorisée et il est meilleur de la laisser, ou recommandée ou obligatoire ? L’opinion la plus connue d’Ahmad
est la première à cause de ce hadith et hadiths semblables, l’opinion la plus connue de Chafii est la seconde,
et l’école d’Abou Hanifa le préconise presque comme obligatoire ; enfin l’école malikite considère qu’il est
égal de le faire ou non. Le cheikh de l’Islam Ibn Taymiyya dit que ce n’est pas obligatoire chez la majorité
des imams, seulement une partie des chafiites et hanbalites l’ont considéré obligatoire (Don du Puissant et
digne de Louanges P111-112). Je dis : ce qu’il me semble – et Allah connait mieux – est que les maladies
diffèrent. Certaines ont des remèdes a priori simples alors que laisser la maladie évoluer engendrera une
perte, comme un homme qui a une épine dans l’œil, moitié à l’intérieur et moitié à l’extérieur, et il est facile
de l’enlever, ou un homme qui a les veines coupées et son sang coule alors qu’il est facile de le recoudre
avec un très fort taux de réussite. Dans ce genre de cas je considère que la médication est obligatoire, et
laisser les soins dans ces cas c’est causer sa propre perte, et le messager d’Allah (s) a soigné ses blessures à
la bataille d’Ouhoud ainsi que ses compagnons dans toutes les batailles ; aucun d’eux n’a laissé ses plaies
saigner en remettant sa confiance en Allah. Par contre l’épilepsie et maladies similaires, il ne faut pas
demander à d’autres une roqya alors que le résultat est hypothétique et peu probable. Il se peut que
l’amélioration et la guérison soient probables mais le malade préfère ce qui est plus utile pour sa vie comme
dans l’histoire de la femme en crises, et nous en parlerons.

Le cheikh de l’Islam Ibn Taymiyya considère que la roqya qu’on la fasse soi-même ou par un autre ne
contredit pas la confiance en Allah car cela est relaté sans aucun doute du prophète (s). Ce qui contredit la
confiance parfaite en Allah est de le demander aux gens, pour cela le hadith de Boukhari que nous avons
mentionné dit : « et qui ne demandent pas la roqya » c.-à-d. aux gens. Il est aussi rapporté par Muslim selon
Saïd Ibn Mansour : « ce sont qui ne font pas la roqya, qui ne la demandent pas, qui ne croient pas au
mauvais augure et qui ont confiance en leur Seigneur » (Nawawi avec Muslim 3/91). Ibn Taymiyya dit que
c’est une erreur du rapporteur car il est rapporté dans Boukhari et Muslim : « 70.000 de ma communauté
entrent au Paradis sans comptes, ce sont ceux qui ne demandent pas la roqya, ne se cautérisent pas, ne
croient pas au mauvais augure et s’en remettent à leur Seigneur » ; il a donc félicité ces gens de sa
communauté qui ne demandent pas la roqya. La roqya est de la nature de l’invocation, et le Prophète (s)
faisait la roqya à lui-même et aux autres et ne demandait pas qu’on lui fasse. Quant à la version : ils ne font

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pas la roqya, elle est faible et erronée. Donc le hadith est pour conseiller à sa communauté de prier Allah – et
non l’autorisation de demander à qui est mieux que soi en apparence – car quiconque ne demande pas aux
gens mais uniquement à Allah est meilleur que celui qui demande aux gens » (Fatwas 1/328).

Dans un autre hadith des plus authentiques à ce sujet : « Quand tu demandes, demande à Allah, et quand tu
demandes de l’aide, demande à Allah ». Ahmad rapporte que quand le fouet d’Abou Bakr tombait (de sa
monture), il ne disait à personne : passe-le moi, et disait : mon ami intime m’a ordonné de ne rien demander
à personne.

Muslim authentifie selon Awf Ibn Malik que le prophète (s) reçut le sermon d’allégeance de certains de ses
compagnons et leur dit une parole en secret : « Ne demandez rien aux gens ». J’ai vu certains d’entre eux
quand son fouet tombe, il ne demande à personne de le lui passer (alors qu’il est dérangeant de descendre du
chameau pour le prendre). Boukhari et Muslim rapportent : que le prophète (s) a dit : « 70.000 de ma
communauté entrent au Paradis sans comptes, ce sont ceux qui ne demandent pas la roqya, ne se cautérisent
pas, ne croient pas au mauvais augure et s’en remettent à leur Seigneur » il a donc félicité ces gens parce
qu’ils ne demandent pas la roqya. La roqya est de la nature de l’invocation, et ils ne demandent cela de
personne. Il a été rapporté : « ils ne font pas la roqya » et c’est une erreur car la roqya qu’ils font pour les
autres et pour eux-mêmes est une bonne action. Le Prophète (s) faisait la roqya à lui-même et aux autres et
ne demandait pas qu’on lui fasse, car sa roqya pour lui et pour les autres est comme ses prières pour lui et
pour les autres et cela est demandé car tous les prophètes ont demandé à Allah comme dans l’histoire
d’Adam, Ibrahim, Moussa et d’autres (Fatwas 1/182). Ibn Hajar rapporte la parole du cheikh de l’Islam Ibn
Taymiyya et mentionne que certains l’ont repris pour avoir considéré comme faible la version de Saïd ibn
Mansour rapportée par Muslim. Il dit : cheikh Taqi Addine Ibn Taymiyya rejette cette version et affirme que
c’est une erreur du rapporteur car le raqi fait du bien à celui qu’il soigne, comment donc demander de laisser
cela ? De plus, Jibril a fait la roqya au prophète (s) et le prophète (s) a fait la roqya à ses compagnons et leur
a autorisé à le faire et dit : « Quiconque peut aider son frère qu’il le fasse » et l’aide est demandée. Quant à
celui qui demande la roqya, il demande à un autre et espère son aide, ce qui s’oppose à la parfaite confiance
en Allah. Or les 70.000 ont une confiance complète en Allah, donc ils ne demandent pas à autrui de leur
faire la roqya ni de les cautériser et ne croient à aucun mauvais augure. D’autres répondent que le rajout
d’un rapporteur de confiance est accepté et Saïd Ibn Mansour a une mémoire réputée et Boukhari et Muslim
acceptent ses récits, et Muslim lui fait confiance dans cette version. Or on ne doit pas décider que le
rapporteur s’est trompé tant qu’il est possible que sa version soit authentique. La chose qui le pousse à dire
qu’il y a erreur est aussi contenue dans celui qui demande la roqya puisqu’il dit que celui qui ne demande
pas la roqya a une confiance parfaite en Allah, mais aussi celui qui subit une roqya d’un autre ne devrait pas
le laisser faire si sa confiance en Allah est totale. Ce que Jibril a fait n’est pas un argument en sa faveur ni ce
que le prophète (s) a fait car il est dans une position de législateur et d’expliciter les lois (Fath 11/354).
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya et Ibn Hajar ne désignent pas l’auteur de ces paroles, mais le lecteur sent que
c’est sa position, il ressort qu’Ibn Taymiyya considère que ce qui contredit la confiance totale en Allah est le
fait de demander la roqya d’un tiers. Quant à Ibn Hajar et les savants qui sont de son avis, ils considèrent
que faire la roqya et la demander se valent, et la laisser totalement c’est la pleine confiance, et ce que Jibril,
paix sur lui, et le Messager (s) ont fait ne contredit pas leur confiance car ils ont fait cela pour légiférer et
montrer que c’est permis. Cheikh Soulaymane Ibn Mansour Ibn Mohamed Ibn Abdelwahab donne raison à
Ibn Taymiyya ; il dit après avoir cité l’objection d’Ibn Hajar : « Cette objection est fausse pour plusieurs
raisons :

1) Il n’est possible d’authentifier ce rajout que par des interprétations inadmissibles, comme certains disent :
cela signifie qu’ils ne font pas la roqya contenant une association (chirk) alors que le hadith ne parle pas de
cela du tout, et aussi les 70.000 n’auront aucun mérite car tous les croyants n’utilisent pas les roqya chirk.

2) Son identification de la pratique de la roqya à la demande de la roqya est inexacte. Comment celui qui
demande serait-il pareil à celui qui ne demande pas ?! C’est une analogie alors que les cas sont différents qui

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est donc nulle puisqu’elle identifie ce que la charia a distingué avec le hadith : « Quiconque se cautérise ou
demande la roqya s’est désengagé de la confiance en Allah » (rapporté par Ahmad, Tirmidhi qui
l’authentifie, Ibn Majah qui l’authentifie ainsi qu’Ibn Hibban et Alhakim et Mohamed Nasiruddine Al-
Albani authentifie ce hadith chez Ibn Majah 2/261 et dans la série authentique 244 alors que Jasim Al-Fahid
Dawsari le déclare faible dans la Voie droite P43 et cite ses rapporteurs).

Mais comment le fait de ne pas aider les créatures serait-il une cause d’élévation au Paradis ?! Ce n’est pas
comme faire la roqya ou la recevoir sans demander puisque Jibril a fait roqya au Prophète (s) et il n’est pas
permis de dire qu’il n’avait pas mis sa confiance en Allah à ce moment-là.

3) Il dit : même si Jibril et le prophète (s) l’ont fait ce n’est pas un argument : ces paroles sont fausses car ils
sont les maîtres de ceux qui s’en remettent à Allah. Comme ils l’ont fait, cela démontre que ça ne contredit
pas la confiance en Allah, sache-le. (Don du Puissant et digne de Louanges P85).

Je dis : il y a aussi le cheikh érudit en hadiths Mohamed Nasiruddine Al-Albani qui l’a déclaré faible et dit :
version inédite par le contenu et la chaîne de rapporteurs (Commentaire des Jardins des Vertueux, les
Authentiques P244 et Abrégé de l’Authentique de Muslim P37).

Ce qu’il me semble – et Allah sait mieux – est que l’avis le plus juste est celui de cheikh Al-Islam Ibn
Taymiyya et ceux qui le suivent : se soigner avec la roqya ne contredit pas la confiance en Allah car le fait
que le prophète (s) l’a fait ainsi que les meilleurs parmi les compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, ne
signifie pas uniquement la permission, mais celui qui fait roqya à un autre sans qu’il ne l’ait demandé,
comme Jibril, paix sur lui, a fait au Messager d’Allah (s) ou qu’il se fait à lui-même comme a fait le
Messager (s), il fait une bonne action envers les autres et envers lui-même et cela ne diminue pas la
confiance en Allah contrairement à celui qui demande la roqya à autrui car le meilleur pour le malade est de
ne demander qu’à Allah et de n’exposer son besoin qu’à Allah. Ainsi faut-il comprendre le hadith de
Boukhari selon Ata Ibn Abi Rabah : Ibn Abbas me dit : veux-tu que je te montre une femme du Paradis ? Je
dis : bien sûr. Il dit : cette femme noire. Elle est venue chez le prophète (s) et dit : je tombe en crise et je me
déshabille, prie Allah pour moi. Il dit : « Si tu veux, patiente et tu auras le Paradis, et si tu veux je prierai
Allah de te guérir ». Elle dit : je patiente. Puis elle dit : mais je me déshabille, demande à Allah que je ne me
déshabille plus, et il pria pour elle. Ibn Hajar dit en commentant ce hadith : Bazar et Ibn Hibban rapportent
une histoire similaire selon Abou Hourayra : une femme touchée par les djinns vint chez le Messager
d’Allah (s) et dit : Prie pour moi. Il dit : « Si tu veux, je prie Allah et Il te guérira, et si tu veux, tu patientes
et tu n’auras pas de compte à rendre ». Elle dit : alors je patiente et je n’aurais pas de comptes (Fath 10/99).

Ceci est conforme au hadith des 70.000 qui entrent au Paradis sans comptes précité, puisqu’ils ne demandent
pas la roqya et le Messager (s) lui a indiqué ce qui est meilleur qui est de ne pas demander la roqya pour
qu’elle entre au Paradis sans comptes. Il se peut que le Messager (s) ait su qu’elle avait la patience et la
capacité de supporter puisqu’il n’a pas dit ces paroles à tous ceux qui lui ont demandé la roqya. On ne peut
pas émettre l’objection qu’elle a demandé au Messager (s) de prier pour qu’elle ne se déshabille pas car ceci
n’est pas une demande de roqya qui contredit la confiance en Allah complète mais une demande de pudeur
et de couvrir sa nudité pour que les gens ne la voient pas. Ce n’est pas pour l’intérêt de sa santé mais sa
religion car elle ne veut pas devenir une tentation pour qui que ce soit, qu’Allah soit satisfait d’elle, elle a eu
une grande sagesse en choisissant la patience et la pudeur. Ceci n’est pas remis en cause par la parole du
Messager (s) à Oumou Salama quand il vit dans sa maison une fille au visage pâle : « Demandez une roqya
pour elle car elle a le mauvais œil » (Fath 10/172). Ni par la parole d’Aïcha, qu’Allah l’agrée : le Messager
d’Allah (s) me demandait de demander une roqya pour l’œil (authentique de Muslim et Nawawi 13/184).
Ceci est peut-être une exception due à la parole du Messager (s) : « Pas de roqya sauf de l’œil ou du
poison » (Ahmad 4/436 et Dawsari le déclare authentique dans la Voie P36 et cite qu’Abou Dawoud le
rapporte n°3884 et Tirmidhi 2057 selon Imrane Ibn Housayn avec une chaîne authentique et par Ibn Majah
3513 selon Bourayda et Muslim 1/199 selon Bourayda sans attribuer les paroles au Messager), c.-à-d. il n’y

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a pas meilleure roqya (Fath 10/146). La roqya est tellement bénéfique contre l’œil et le poison que le
Messager d’Allah (s) a autorisé à demander la roqya sans que cela ne contredise la confiance totale en Allah,
ainsi on réconcilie tous les hadiths et chacun est expliqué de façon correcte, et Allah le Très Haut sait mieux.

En conclusion se soigner avec la roqya du Livre d’Allah et de la sounna de Son messager (s) ne contredit pas
la confiance en Allah, car Allah, Puissant et Majestueux, a fait de la roqya une cause pour repousser
beaucoup de choses nuisibles par les paroles de Son Messager (s). De nombreuses pratiques de roqya du
Messager (s) et de ses compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, en sa présence ont été mentionnées dans ce
livre et viendront encore. Exercer les causes qu’Allah a établies par des textes révélés ne contredit pas la
confiance en Allah tant qu’on compte sur Allah et non sur la cause comme il est rapporté que le Messager
(s) dit à celui qui demanda : je l’attache et je mets ma confiance en Allah ou je la lâche et je mets ma
confiance en Allah ? « Attache-la et mets ta confiance en Allah ! » (Ahoudhi 7/220). Son excellence cheikh
Soulaymane Ibn Abdallah Ibn cheikh Mohamed Ibn Abdelwahab a de très belles paroles sur les causes
légales et interdites et leurs conditions : « Toute cause qu’Allah n’a pas autorisée est nulle et nuisible ; il ne
faut pas la faire. Si le croyant est sûr qu’Allah est le Seigneur de toute chose, son Créateur et Possesseur, il
ne peut nier les causes qu’Allah le Très Haut a créées, comme il a fait de la pluie une cause pour les plantes.
Allah le Très Haut dit : « Et l’eau qu’Allah a descendue du ciel et en a fait revivre la terre après sa mort et y
a propagé toutes sortes de bêtes ». Il a fait du soleil et de la lune deux causes pour créer des choses et de la
prière une cause pour obtenir ce qui a été demandé et du médicament une cause de guérison. Le prophète (s)
a indiqué cela en disant : « Allah n’a pas descendu une maladie sans en descendre le remède » qu’il soit
connu ou inconnu. Ahmad rapporte selon Oussama Ibn Charik que le prophète (s) a dit : « Allah n’a pas une
maladie sans mettre son remède, sauf une seule maladie ». Ils dirent : laquelle, Ô Messager d’Allah ? Il dit :
« La vieillesse ». Ceci inclut les maladies du cœur de l’âme et du corps ainsi que leurs remèdes. Il a dirigé
les Arnites qui se sont plaints des maux de ventre et d’apathie vers les chamelles des aumônes pour boire de
leurs urines et leurs laits et il fit de l’ignorance une maladie dont le remède est d’interroger les savants.

Le Messager d’Allah (s) dit dans l’histoire de la blessure à la tête : « Ils l’ont tué, qu’Allah les tue ! Que
n’ont-ils demandé quand ils ne savaient pas car le remède de l’ignorant est demander ! » De même que la
maladie provoque la douleur, Muslim rapporte et authentifie selon Sahl Ibn Hanif que le Prophète (s) a dit :
« L’œil est une vérité, et si une chose devait précéder le destin, l’œil l’aurait précédé, et quand on vous
demande de vous laver, lavez-vous ». De même la sorcellerie, Allah dit : « Ils apprennent d’eux de quoi
séparer la personne de son épouse » : c’est une cause de souffrance du cœur et amène la haine et la division
entre les époux. Le feu est une cause pour brûler, le couteau pour couper, la corde pour puiser, la nourriture
pour apaiser la faim, l’eau pour épancher la soif, le travail et les efforts pour obtenir la connaissance sont
cause de compréhension, le commerce est cause de bénéfices, l’obéissance d’Allah est cause de Sa
satisfaction et Sa miséricorde, Sa désobéissance est une cause de Sa colère et Sa punition. Les causes citées
dans la révélation ne peuvent être niées et il ne faut pas compter sur elles ; les nier est déraisonnable et
compter sur elles est une association à la religion ; les nier ou compter sur elles contredit la religion. Mais il
se peut qu’on n’atteigne pas l’effet voulu malgré la cause car celui qui fait le mal et le bien, qui donne et
retient c’est Allah seul. Le Très Haut dit : « Et ils ne nuisent à personne avec sauf par la permission
d’Allah », et : « Tu n’as pas lancé quand tu as lancé mais Allah a lancé », comme le feu n’a pas brûlé
Ibrahim, paix sur lui, quand il y fut lancé, et le couteau tranchant n’a pas coupé la gorge d’Ismaïl quand
Ibrahim essayait, paix sur eux. Mais il n’y a pas d’échappatoire à prendre les causes car celui qui s’en remet
à Allah n’est pas celui qui ouvre la porte au voleur ni celui qui prétend se passer de nourriture et de boisson.
Le meilleur ami a dit quand on demanda si on attache la chamelle ou on met sa confiance en Allah :
« Attache-la et mets ta confiance en Allah ». Celui qui s’en remet le plus à Allah est le serviteur le plus
attaché à mettre en œuvre les causes car il a ordonné d’éteindre le feu, de dire bismillah et de fermer les
portes, il a secoué la couchette et repassé les habits, il a retenu les enfants au début de la nuit car les démons
s’éparpillent. C’est un chapitre incalculable des pratiques des messagers, donc exercer les causes ne
contredit pas la confiance en Allah car c’est se détacher de toutes les créatures et remettre les affaires au seul
Roi Véridique.
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Il faut alors connaître trois choses :

D’abord, elles ne suffisent pas à réaliser le but. Elles doivent être exercées sans compter dessus. Elles ont
des obstacles et si Allah ne complète pas les causes et n’écarte pas les obstacles, le but ne sera pas atteint.
C’est Lui le Glorieux ; Sa volonté sera même si les créatures ne veulent pas ; et ce qu’Il ne veut pas ne sera
pas même si les créatures le veulent.

Deuxièmement : il n’est pas autorisé de croire à une cause sauf si on a la connaissance. Celui qui affirme
qu’une chose est une cause sans connaissance ou en contredisant la loi divine commet une erreur et un
péché.

Troisièmement : les actes religieux ne peuvent pas être pris comme causes sauf ce qui est révélé, soit
recommandé ou obligatoire, car les adorations sont déterminées par la révélation. Donc il n’est pas permis
d’associer une chose à Allah qu’Il n’a pas établie, ou de parler d’Allah sans science, d’invoquer un autre
qu’Allah pour demander ce dont Allah Glorieux et Très Haut est seul capable. S’il croit que cela est une
cause pour obtenir son but en croyant que la chose invoquée intercèdera pour ce qu’il a demandé, c’est ce
que les anciens croyaient avec leurs idoles. De même il n’est pas autorisé d’adorer Allah avec les
innovations contraires à la révélation, et s’il croit que cela est une cause pour obtenir ce qu’il demande des
objectifs de ce bas monde ou des récompenses de l’au-delà, il est possible que les démons aident la personne
à réaliser certains objectifs car cela causera plus de mal que de bien. Le Messager d’Allah (s) est envoyé
pour réaliser et compléter les utilités et annuler et affaiblir le mal. Ce qu’Allah a ordonné contient plus de
bien et ce qu’il a interdit contient plus de mal. « Et celui à qui Allah ne donne pas de lumière n’en aura
point ». Citons-en : dire les interdits et les moqueries pour atteindre certains biens du bas monde ou se
rapprocher d’un roi, le Très Haut dit : « Evitez les paroles mensongères ; soyez purs avec Allah et ne lui
associez pas ». Toute association à Allah est une fausseté et pas l’inverse, le Très Haut dit : « Ne penchez
pas vers ceux qui commettent les injustices car le feu vous touchera ».

Citons-en : se soigner avec les interdits. Allah n’a pas mis le remède dans ce qu’Il a interdit, au contraire Il
l’en a retiré et l’a affaibli. Les innovations ne sont pas du tout de l’Islam mais des catégories du chirk
apparent, comme les terres des tombes : il n’est pas permis de les utiliser comme remède, ni les utiliser tout
court car cela comporte une fausse croyance et va à l’encontre de la religion ; cela ressemble plus à ce que
faisaient les premiers idolâtres avec leurs fétiches qu’ils glorifiaient et caressaient en toutes occasions pour
espérer leur bénédiction.

Citons-en : certains sots ignorants et égarés qui implorent Tamkhicha, Tamchicha, et implorent dans les
difficultés en utilisant les noms des sept dormeurs de la caverne, Chambakh et d’autres, et des invocations
inconnues qu’ils prétendent être de grands noms et des invocations exaucées tirées de l’Evangile et de la
Torah. Tout cela n’est que la tromperie de Satan à ses soldats qui l’ont choisi et qu’il a choisis. Nous
n’allons pas suivre dans notre charia islamique ces invocations du matin et du soir qu’aucun savant pieux
n’a mentionnées mais plutôt les sots et racontars qui les choisissent pour plaire aux ignorants et colporter les
ragots et ne sont pas sincères avec Allah. Allah dit : « Allah a les meilleurs noms, invoquez-Le avec ».
Quant aux noms interdits Satan montre des effets en cachant sa tromperie par des profits apparents qui se
terminent le plus souvent en regrets. Prononcer ces noms peut même être de la mécréance qu’on ne
comprend pas en arabe. Le Très Haut dit : « Nous n’avons rien négligé dans le Livre ». Tout intermédiaire
ou moyen que le législateur a interdit n’est pas autorisé pour attirer un profit ou éviter un mal.

Le Glorieux et Très Haut dit : « N’invoque pas en dessous d’Allah ce qui ne peut t’aider ni te nuire », et :
« Si Allah t’atteint par un mal, personne ne peut l’enlever sauf Lui », et : « N’invoque donc personne avec
Allah ». Qatada dit : quand les juifs et les chrétiens entraient dans leurs églises et synagogues, ils
commettaient l’associationnisme ; Il ordonna donc aux musulmans de Lui consacrer leurs invocations dans
les mosquées. Saïd Ibn Joubayr dit : les membres qui se prosternent sont des créatures d’Allah, alors ne vous

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prosternez pas à un autre que Lui car Il est le seul à faire le bien et le mal. Le Très Haut dit : « A Lui la vraie
invocation. Ceux qu’ils invoquent en dessous de Lui ne leur répondent en rien, comme celui qui tend ses
mains vers l’eau pour atteindre sa bouche et il ne l’atteindra pas. L’invocation des mécréants est en
perdition » et : « Qui donc intercèdera auprès de Lui sauf par Sa permission ? » Personne donc ne Le
concurrence ; aucun autre que le Très Haut ne décide seul ce qu’il veut ; personne ne donne ce qu’Il a refusé.
Ces causes donc qui sont prises comme moyens et intermédiaires pour obtenir et se protéger, alors qu’Allah
est seul à faire cela, sont niées par les versets coraniques et hadiths prophétiques, sauf les causes qu’Allah et
son Messager ont enseignées comme la croyance en l’unicité, la prière avec recueillement et humilité,
l’invocation et le repentir et les bonnes œuvres comme l’aumône, les liens de parenté, l’obéissance et la
crainte d’Allah ; telles sont les causes pour attirer le bien et repousser le mal comme explicitées dans le
Noble Coran et les hadiths (Clarification du Monothéisme, cheikh Soulaymane P169-172. J’ai recopié ce
texte malgré sa longueur car il explique bien les bases du monothéisme, qu’Allah récompense
généreusement son auteur).

CH 2 : LEGALITE ET CATEGORIES DE LA ROQYA


La roqya est légale par consensus des savants si elle respecte certaines conditions. Ibn Hajar dit : les savants
sont unanimes sur la légalité de la roqya à trois conditions : qu’elle soit par les paroles d’Allah, Ses noms et
attributs ; en langue arabe ou une autre langue compréhensible ; qu’il croit que la roqya n’agit pas par elle-
même mais par la volonté d’Allah (Fath 10/166). Je dis : cette unanimité n’est pas contredite par le chapitre
de Boukhari : chapitre de celui qui n’a pas fait la roqya, où il cite le hadith des 70.000 qui entrent au Paradis
sans comptes : « Ce sont ceux qui ne croient pas au mauvais augure, ne se cautérisent pas, ne demandent pas
qu’on leur fasse la roqya et placent leur confiance en leur Seigneur » (Boukhari et Fath 10/179).

Demander la roqya à autrui n’est pas comme le faire soi-même. Le terme « ils ne font pas la roqya » est
contesté dans ce hadith comme je l’ai mentionné au chapitre précédent. Même ceux qui ont déconseillé la
roqya l’ont autorisée. Donc personne ne s’oppose à cette unanimité et Allah le Très Haut sait mieux.

Les hadiths autorisant la roqya sont très nombreux. Le Messager d’Allah (s) a fait la roqya : Boukhari
rapporte selon Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : quand le Messager d’Allah (s) entrait dans son lit, il
postillonnait dans ses mains en lisant « Dis : c’est Lui Allah l’Unique » et les deux protectrices puis il en
essuyait son visage et ce qu’il pouvait de son corps (même source 10/178). Il a ordonné aux autres de faire la
roqya : Boukhari rapporte selon Om Salama, qu’Allah soit satisfait d’elle : le prophète (s) vit dans ma
maison une fille au visage pâle et dit : « Demandez une roqya pour elle car elle a le mauvais œil » (même
source 10/172). Il l’a aussi fait aux autres : Boukhari rapporte selon Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle : le
prophète (s) demandait la protection pour certains membres de sa famille en les essuyant de sa main droite et
en disant : « Enlève le mal, Seigneur des Hommes et guéris car Tu es le guérisseur, il n’y a de guérison que
la Tienne, une guérison qui ne laisse aucune maladie » (même source 10/178).

Il (s) a aussi approuvé d’autres qui ont fait la roqya : Boukhari rapporte selon Abou Saïd, qu’Allah soit
satisfait de lui : un groupe des compagnons du Messager d’Allah (s) partirent en voyage. Ils bivouaquèrent
auprès d’une tribu arabe et leur demandèrent l’hospitalité mais ils refusèrent. Le chef de cette tribu fut piqué
par un scorpion et ils firent tout leur possible pour le soigner mais en vain.

Ils se dirent alors : allez voir ces étrangers peut-être que l’un d’eux aura une solution. Ils vinrent vers eux et
dirent : « Etrangers ! Notre chef a été piqué par un scorpion et nous avons tout essayé en vain pour le guérir,
l’un de vous aurait-il une solution ? » Un d’eux dit : « Oui, par Allah, je suis un raqi. Mais nous vous avons
demandé l’hospitalité et vous avez refusé alors je ne le soignerai pas jusqu’à ce que vous nous fixiez une
contrepartie ». Ils s’entendirent pour un troupeau de moutons. Il partit et se mit à cracher et réciter :
« Louanges à Allah Seigneur des mondes » jusqu’à ce qu’il fut comme relâché d’une attache et il se leva et
partit comme s’il n’avait rien. Ils exécutèrent leur promesse. Un dit : « Partagez ! » Celui qui avait fait la

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roqya dit : « Non, jusqu’à ce qu’on arrive chez le Messager d’Allah (s), qu’on lui raconte et qu’on voit ce
qu’il nous dira ». Ils arrivèrent chez le Messager d’Allah (s) et lui racontèrent. Il dit : « Et comment as-tu su
que c’était une roqya ? Vous avez bien fait. Partagez et donnez-moi une part » (Boukhari et Fath 10/178).
Maintenant que la légalité de la roqya est établie par un consensus basé sur de nombreux hadiths
authentiques, elle se partage en deux sortes :

A : La roqya curative.
1) Aïcha l’épouse du prophète (s) rapporte : quand le Messager d’Allah (s) était malade, Jibril, paix sur lui,
lui faisait la roqya et disait : « Par le nom d’Allah Il te guérira, de toute maladie Il te soulagera, du mal de
tout jaloux et tout porteur de mauvais œil ».

2) Abou Saïd rapporte : Jibril, paix sur lui, vint chez le prophète (s) et dit : « Mohamed, tu es malade ? » Il
dit : « Oui ». Il dit : « Je te fais la roqya par le nom d’Allah de toute chose qui te nuit du mal de toute âme ou
l’œil d’un jaloux, Allah te guérit, par le nom d’Allah je te soigne ».

3) Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, dit : quand une personne de sa famille était malade, le Messager
d’Allah (s) postillonnait sur lui avec les deux protectrices. Quand il fut atteint de sa dernière maladie je
postillonnais sur lui et l’essuyais avec ses mains car elles étaient plus bénies que les miennes.

4) Othmane Ibn Abil Aas, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporte : je me suis plaint au Messager d’Allah (s)
et il dit : pose ta main où tu as mal et dis : Au nom d’Allah trois fois, puis dis sept fois : je me réfugie auprès
d’Allah et de Sa puissance contre le mal que je ressens et que je crains » (tous ces hadiths Muslim / Nawawi
14/170). Beaucoup d’autres hadiths vont dans ce sens.

B : La roqya préventive
1) Boukhari rapporte et authentifie selon Ibn Abbas, qu’Allah soit satisfait d’eux : le prophète (s) demandait
la protection pour Hasan et Housayn en ces termes : « Votre père demandait la protection d’Ismaïl et Ishaq
avec : je me réfugie auprès des paroles parfaites d’Allah contre tout diable et bête venimeuse et tout œil
méchant » (Boukhari, Fath 6/293).

2) Boukhari rapporte encore et authentifie : chaque soir en entrant dans sa couchette le prophète (s) joignait
ses paumes et y postillonnait : « Dis : c’est Lui Allah l’Unique », « Dis : je cherche refuge auprès du
Seigneur de la fente » et « Dis : je cherche refuge auprès du Seigneur des Hommes » puis il essuyait avec ce
qu’il pouvait de son corps en commençant par sa tête, son visage et l’avant de son corps. Il répétait cela trois
fois (Boukhari et Fath 9/62).

3) Muslim rapporte et authentifie : il (s) dit : « Quand vous bivouaquez dites : je me réfugie auprès des
paroles parfaites d’Allah contre le mal qu’Il a créé, et rien ne vous nuira jusqu’à ce que vous quittiez le
lieu » (Muslim – Nawawi 17/31).

4) Ahmad rapporte selon Othmane Ibn Affane, qu’Allah soit satisfait de lui : le Messager d’Allah (s) dit :
« Quiconque dit au début de sa journée ou de sa nuit : Au nom d’Allah ; rien sur terre ou dans le ciel ne peut
nuire avec Son nom, et Il est l’Audiant et le Voyant, trois fois, rien ne lui nuira en ce jour ou en cette nuit »
(Ahmad 1/66, Albanie l’authentifie, Ibn Majah 2/332). Beaucoup d’autres hadiths vont dans ce sens.

CH 3 LES ROQYAS SONT-ELLES FIGEES ? CONCERNENT-ELLES


TOUS LES MAUX ?
Il n’y a pas de doute que le Messager d’Allah (s) a enseigné à sa communauté beaucoup de roqyas utiles du

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Coran et des invocations, et a cité des nombres et des manières dans la roqya, le raqi et le temps et nous les
mentionnerons.

Ce qui est ainsi il n’est pas permis d’y ajouter ou diminuer ou modifier son temps. Par exemple, si le
Messager d’Allah (s) a dit sept fois, il n’est pas permis de le rendre 13 ou autre ; s’il a dit au début de la nuit
en se couchant, on ne peut pas le changer en après-midi ou l’heure d’asr, car augmenter ou diminuer ici
revient à corriger le Messager (s) alors qu’il ne parle pas selon ses passions, je sacrifierais pour lui mon père
et ma mère. Par contre si une personne expérimente une roqya non enseignée par le Messager (s) et voit son
utilité et qu’elle ne comporte aucun interdit légal de la liste qui sera citée, il semble – et Allah est plus savant
– que c’est autorisé pour les raisons suivantes :

D’abord se soigner avec les roqyas est de même nature que se soigner avec les remèdes naturels composés
d’herbes et autres qui se basent sur l’expérience humaine et les gens profitent les uns des autres. C’est
comme l’agriculture et l’industrie qui ne se basent pas sur les connaissances reçues du Messager d’Allah (s).
Muslim rapporte et authentifie selon Moussa Ibn Talha selon son père qui dit : je suis passé avec le
Messager d’Allah (s) par des gens en haut des palmiers. Il dit : « Que font ces gens ? » Ils dirent : ils le
fertilisent, ils mettent le mâle avec la femelle pour le fertiliser. Le Messager d’Allah (s) dit : « Je ne crois pas
que ça serve à quelque chose ». Ils furent informés de cela et le laissèrent. Le Messager d’Allah (s) en fut
informé et dit : « S’ils y trouvent une utilité qu’ils le fassent. J’ai juste eu une impression alors vous n’avez
pas à suivre mes impressions, mais si je vous dis une chose venant d’Allah prenez, car je ne dis pas une
chose fausse venant d’Allah Puissant et Majestueux » (Muslim et Nawawi 15/118).

Anas, qu’Allah soit satisfait de lui, rapporte que le prophète (s) passa par des gens qui fertilisaient les
dattiers. Il dit : « Même s’ils ne le font pas, les dattes seraient bonnes ». Les dattes sortirent dures et sèches.
Il repassa et dit : « Mais qu’ont vos dattes ? » Ils dirent : tu as dit que c’est inutile de les fertiliser. Il dit :
« Vous connaissez mieux vos affaires de ce bas monde » (même source). Ceci montre que la vie matérielle :
médecine du corps, agriculture, industrie, etc., s’apprend de l’expérience et des efforts de recherche humains
et ce que le Messager (s) a informé dans ce domaine sans revenir dessus est vrai car le Messager a parlé des
roqyas et de plusieurs médicaments et toutes ses paroles sont vraies. Ses paroles sur la médecine ne sont pas
comme ses paroles sur la fertilisation car il (s) n’est pas resté sur sa position concernant la fertilisation. Ibn
Hajar dit dans le commentaire de ce hadith rapporté par Boukhari : « La graine noire est un remède contre
toute maladie sauf la mort » : Khatabi dit : « de toute maladie » est une parole générale qui vise un objet
particulier, car il n’est pas dans la nature d’aucune plante de rassembler les éléments dont le corps a besoin
pour neutraliser toutes les maladies ; la signification est que c’est un remède de toute maladie provoquée par
l’humidité. Abou Bakr Ibn Arabi dit : « Chez les médecins, le miel est plus susceptible que la graine noire
d’être un remède de toute maladie ». Pourtant il y a certaines maladies qui vont empirer par le miel, donc si
la parole d’Allah sur le miel : « Il contient un remède pour les gens » signifie le plus souvent et le plus
général donc la graine noire doit être interprétée de la même façon. D’autres dirent : il (s) prescrivait le
médicament en fonction de l’état du malade. Il se peut que sa parole sur la graine noire était pour une
maladie de nature froide, donc « de toute maladie » veut dire : de ce genre dont il est sujet. Cette façon de
limiter le sens par le contexte est très répandue, et Allah sait mieux. Cheikh Abou Mohamed Ibn Abi Jamra
dit : les gens ont parlé de ce hadith et ils ont restreint sa portée générale avec les paroles des médecins et des
gens d’expérience ; mais cela est évidemment faux car la médecine est basée sur l’expérience et les
conjectures et il vaut mieux croire celui qui ne parle pas par ses envies (Fath 10/122). Je dis : que ces paroles
d’Ibn Abi Jamra sont judicieuses ; dans ce sens va le hadith rapporté et authentifié par Boukhari selon Abou
Saïd, qu’Allah soit satisfait de lui : un homme vint au prophète (s) et dit : mon frère a mal au ventre. Il dit :
« Donne-lui du miel ». Il revint une deuxième fois et il dit : « Donne-lui du miel ». Il revint une troisième
fois et il dit : « Donne-lui du miel ». Il revint encore et dit : je l’ai fait. Il dit : « Allah a dit vrai et le ventre de
ton frère a menti, donne-lui du miel ! » Il lui donna et il guérit (Boukhari et Fath 10/119). De là on voit que
ce que le Messager (s) a enseigné comme médicaments et roqya passe avant l’expérience, et ce qu’il n’a pas
dit (s) il est possible de l’apprendre de l’expérience humaine tant qu’il n’y a pas un empêchement légal,

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comme nous verrons dans les critères de la roqya correcte.

Deuxièmement, plusieurs hadiths montrent que le Messager (s) a approuvé des sahabas qui ont pratiqué des
roqyas qu’ils ont appris d’un autre que lui quand il a vu qu’elles ne contiennent pas de chirk :

1) Muslim rapporte et authentifie selon Ibn Jourayh : Abou Zoubayr m’a raconté avoir entendu Jabir Ibn
Abdallah dire : le Messager d’Allah (s) autorisa à la famille de Hazm la roqya du serpent. Abou Zoubayr
dit : j’ai entendu Jabir Ibn Abdallah dire : un scorpion piqua l’un d’entre nous alors que nous étions assis
avec le Messager d’Allah. Un homme dit : Ô Messager d’Allah, je fais la roqya. Il dit : « Quiconque parmi
vous peut aider son frère, qu’il le fasse » (Muslim et Nawawi 14/186).

2) Awf Ibn Malik Alachjaï dit : nous faisions la roqya avant l’Islam et nous dîmes : Ô Messager d’Allah,
qu’en dis-tu ? Il dit : « Exposez-mois vos roqyas, il n’y a pas de mal dans les roqyas tant qu’il n’y a pas de
chirk » (même source 14/187). Ceci prouve que la roqya apprise par expérience est permise tant qu’elle ne
contient pas de chirk car le Messager d’Allah (s) n’a pas dit à Awf Ibn Malik : « Qui t’as appris la roqya ? »
ni : « Tu n’as pas le droit de prendre une roqya autrement que du Livre et de la Sounna », et il n’est pas
autorisé de ne pas expliquer sur le champ donc s’il n’était possible d’apprendre la roqya que par la révélation
il (s) ne leur aurait pas demandé de réciter leurs roqyas qu’ils utilisaient avant l’islam. Il y a aussi ce
qu’Abou Dawoud rapporte selon Chifa Bint Abdallah : le Prophète (s) entra alors que j’étais chez Hafsa et
dit : « Enseigne-lui cette roqya de la plaie comme tu lui as appris la lecture » (Soutien de l’Adorateur
10/373).
Hakim rapporte ce hadith avec une histoire : un ansari fut atteint d’une plaie et on lui dit que Chifa Bint
Abdallah fait la roqya de la plaie. Il alla la voir et lui demanda de lui faire la roqya. Elle dit : par Allah, je
n’ai plus fait la roqya depuis que je suis musulmane. L’ansari alla chez le Messager d’Allah (s) et lui
rapporta ce que Chifa avait dit. Le Messager d’Allah (s) appela alors Chifa et lui dit : « Récite-moi », elle la
récita et il dit : « Fais-lui la roqya et enseigna-la à Hafsa comme tu lui as enseigné à lire » (Mustadrak,
répond aux critères de Boukhari et Muslim, Dhahabi dit de même et Albani l’authentifie au n°178).
Cette histoire montre que Chifa connaissait la roqya de la plaie depuis avant l’Islam et le Messager d’Allah
(s) l’a autorisée à la pratiquer car elle ne contient pas de chirk. Certains savants expliquent que le but du
Messager (s) en disant : « Enseigne-la à Hafsa » est la plaisanterie car la roqya de la plaie que les femmes
connaissaient est : « La nouvelle mariée fait la fête *** Elle se teint les cheveux et met du noir dans ses yeux
*** Elle fait tout ce qu’il y a à faire *** Mais elle ne désobéit pas au mari » et le Messager (s) a voulu lui
faire un reproche car elle avait divulgué un secret qu’il lui avait confié (Awn Almaboud, commentaire
d’Abou Dawoud 10/373 et Nihaya d’Ibn Kathir 5/120). Cette interprétation est rejetée par cette histoire car
Chifa avait arrêté de faire la roqya jusqu’à ce que le Messager (s) lui autorise quand un homme des ansar lui
demanda la roqya. Il ressort qu’elle a une vraie roqya contre la plaie et pas juste des paroles de plaisanterie.
Ainsi Muslim rapporte selon Anas Ibn Malik au sujet de la roqya : « Il a autorisé la roqya pour le poison, la
plaie et le mauvais œil » (Nawawi et Muslim 14/184). Il y a donc des vraies roqya connues par expérience
pour la plaie et pas juste des plaisanteries, connues avant l’Islam et acceptées par le Messager (s) car
exemptes de chirk. Muslim rapporte aussi selon Anas, qu’Allah soit satisfait de lui : « Le Messager d’Allah
(s) a autorisé la roqya pour le mauvais œil, le poison et la plaie ». Donc les gens connaissaient la roqya
contre la plaie sans que le Prophète (s) ne l’ait enseigné, et comme elle ne contenait pas de chirk, il (s) a
autorisé de l’enseigner. Mais la parole du sahabi, qu’Allah soit satisfait de lui : le Messager d’Allah (s) a
autorisé indique que le meilleur est de laisser les roqyas sauf par le Livre d’Allah et la sunna authentique.
Pour cela Ibn Attine, qu’Allah lui donne Sa miséricorde, dit : « Les savants de la oumma déconseillent
(karaha) les roqyas autres que par le Livre d’Allah ». Rabi dit : j’ai interrogé Chafii sur la roqya et il dit : « Il
n’y a pas de mal à faire la roqya par le Livre d’Allah et par le dhikr connu ». Il dit : « Les gens du Livre
peuvent-ils faire roqya aux musulmans ? Il dit : « Oui, s’ils font la roqya avec ce qui est connu du Livre
d’Allah et de l’invocation d’Allah ». Dans Muwatta : Abou Bakr dit à la juive qui faisait la roqya à Aïcha :
« Fais-lui la roqya avec le Livre d’Allah ».
Al-Maziri dit : il y a divergence quant à demander la roqya aux gens du Livre : certains l’autorisèrent et

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Malik le déconseilla (makrouh) par crainte que ce soit des paroles déformées du Livre. Ceux qui
l’autorisèrent répondirent qu’il est peu probable que ce soit déformé car c’est comme la médecine (Nawawi
10/67) : celui qui ne maîtrise pas ne sait pas dire la roqya et celui qui maîtrise n’accepte pas de la déformer
pour préserver son efficacité. Je dis : si nous acceptons la roqya des païens idolâtres d’avant l’Islam tant
qu’elle ne contient pas de chirk et que l’expérience a prouvé son efficacité, les gens du Livre sont
prioritaires ! Il se peut que leurs roqyas proviennent du Livre non déformé car il n’y a pas d’intérêt à
déformer la roqya comme l’intérêt de déformer la croyance et les lois ; au contraire s’ils déforment la roqya
son utilité disparait donc leur intérêt matériel est plutôt de la conserver et Allah le Très Haut sait mieux.
La roqya ne se limite pas au poison ou au mauvais œil comme le laisserait croire la parole d’Imrane Ibn
Housayn, qu’Allah soit satisfait de lui : « pas de roqya sauf contre le mauvais œil ou le poison » rapportée
par Ahmad et attribuée au Prophète(s) (Ahmad 4/436 et Boukhari et Fath 10/145). Boukhari rapporte aussi
selon Anas Ibn Malik, qu’Allah soit satisfait de lui : le Messager d’Allah (s) a autorisé une famille des ansar
à pratiquer la roqya contre le poison et le mauvais œil (idem 10/146).
Ibn Hajar dit : quant à la roqya de l’oreille douloureuse, elle fait partie de la restriction mentionnée dans le
hadith dans le chapitre de la cautérisation : « Pas de roqya sauf contre le mauvais œil ou le poison ». Il est
possible qu’il l’ait autorisée après l’avoir interdite et il se peut que le hadith signifie : il n’y a pas de roqya
meilleure que celle contre le mauvais œil et le poison. Il n’est pas relaté l’interdiction de la roqya dans les
autres cas (Muslim et Nawawi 14/170). Je dis : c’est l’explication qu’il faut retenir car la restriction n’est pas
l’objectif puisque Muslim rapporte selon Abou Saïd que Jibril est allé chez le prophète (s) et dit :
« Mohamad ! Tu es malade ? » Il dit : « Oui ». Il dit : « Par le nom d’Allah je te soigne, de toute chose qui te
nuit, contre toute âme et contre tout œil jaloux, Allah te guérira ; par le nom d’Allah je te soigne ». Sa
parole : « De toute chose qui te nuit » indique la généralité. Muslim rapporte aussi selon Aïcha : quand l’un
de nous était malade, le Messager d’Allah (s) l’essuyait de sa main droite et disait : « Enlève le mal Seigneur
des Hommes, guéris Tu es le guérisseur, il n’y a de guérison que la Tienne, une guérison qui ne laisse aucun
mal » et ceci est général pour toute affectation. Il y a aussi la roqya du Messager (s) sur le possédé en crise
quand une femme lui amena un enfant possédé et le prophète (s) dit : « Sors, ennemi d’Allah, je suis le
Messager d’Allah » et il guérit (Mustadrak 2/618 et Ahmad 4/171).
Il y a aussi le hadith de Muslim selon Othmane Ibn Alaas Athaqafi, qu’Allah soit satisfait de lui, qui s’est
plaint au Messager d’Allah d’une douleur depuis sa conversion et il lui dit : « Pose ta main où tu as mal et
dis : Bismillah trois fois, puis sept fois : je me réfugie auprès d’Allah et Sa puissance contre le mal que je
ressens et que je crains » (Muslim et Nawawi 14/189).
Nous avons mentionné dans les divers types de roqya les curatives et les préventives, ce qui prouve aussi
que la roqya n’est pas restreinte à certaines maladies. Ibn Hajar déduit du récit de la femme qui faisait des
crises et du fait que le Messager (s) lui a proposé de prier pour elle ou qu’elle patiente pour le Paradis :
« Cela indique que le remède de toutes les maladies avec l’invocation et la supplication d’Allah est plus fort
et plus efficace que le traitement par les médicaments ; leur effet et la réaction du corps sont plus grands que
l’effet des médicaments corporels. Toutefois, elles agissent à deux conditions : la sincérité du patient et sa
foi en Allah et la force de la prière du soignant, de sa piété et de sa confiance en Allah (Fath 10/100).

CONDITIONS DE LA ROQYA EN ISLAM

Le Messager d’Allah (s) nous a clarifié les conditions de la roqya correcte :


1) La roqya ne doit pas contenir de chirk. Muslim rapporte selon Awf Ibn Malik Alachjaï : nous faisions la
roqya avant l’Islam et nous dîmes : Ô Messager d’Allah, qu’en dis-tu ? Il dit : « Récitez-moi vos roqyas, il
n’y a pas de mal dans les roqyas tant qu’il n’y a pas de chirk » (Muslim et Nawawi 14/187). Toute roqya
contenant du chirk n’est pas autorisée à quiconque croit en Allah et au Jour Dernier.
Cela comprend les roqyas où on jure par des créatures comme le soleil, la lune, les anges, les djinns ou
autres car le Messager d’Allah (s) a dit : « Quiconque jure par un autre qu’Allah a commis la mécréance ou
le chirk » (Musnad 2/7/69, Mustadrak 1/18, authentique selon Abdelkader Arnaout, Dawsari n° 323,
rapporté par Abou Dawoud n° 3251 et Tirmidhi n° 1535). De même les roqyas où on demande l’aide de

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créatures dans ce qu’Allah est seul à faire où on implore les créatures de soulager ce qu’Allah est seul à
soulager, Allah dit : « Et ceux qu’ils invoquent en dessous de Lui ne possèdent pas une pelure (de noyau de
datte). Si vous les appelez, ils n’entendent pas votre prière. S’ils entendraient ils ne vous auraient pas
exaucé. Au Jour de la Résurrection ils renieront votre association. Tu n’auras pas de meilleur informateur »
(Fatir 13 et 14) et Il dit aussi : « N’invoque pas en dehors d’Allah ce qui ne t’aide pas ni te nuit. Si tu le fais,
tu seras parmi les injustes. Et si Allah te touche par un mal personne d’autre que Lui ne peut le soulager. S’Il
te veut du bien personne n’arrête Son bienfait ; Il le donne à qui Il veut de Ses serviteurs. Il est le
Pardonneur et Miséricordieux » (Younous 106-107).
Allah Puissant et Majestueux ordonne à Son Messager (s) qui est le meilleur de toutes les créatures : « Dis :
j’implore mon Seigneur et je ne Lui associe personne. Dis : je ne peux vous nuire ni vous guider. Dis :
personne ne me protègera d’Allah et je ne trouverai aucun refuge autre que Lui » (Djinns 20-22). S’il en est
ainsi pour le Messager d’Allah (s), que dire des autres que les associateurs invoquent pour les secourir ou
qu’ils appellent dans leur roqyas. De même toute roqya qui détourne un ordre du Livre d’Allah ou de la
sunna du Messager d’Allah (s) à un autre qu’Allah le Très Haut est une roqya chirk.
2) La roqya ne doit pas contenir de sorcellerie car Allah, Puissant et Majestueux, a interdit la sorcellerie et
l’a qualifiée de mécréance : « Ils ont suivi ce que les démons lisaient du temps de Soulaymane. Soulaymane
n’a pas mécru mais les démons ont mécru : ils enseignent aux gens la sorcellerie et ce qui a été révélé aux
deux anges Harout et Marout à Babylone. Avant d’enseigner à quelqu’un, ils disent : nous ne sommes
qu’une tentation, ne devient pas mécréant. Ils apprennent d’eux de quoi séparer l’homme et son épouse. Ils
ne peuvent nuire à personne avec cela sauf par la permission d’Allah. Ils apprennent ainsi ce qui leur nuit et
ne leur sert pas. Et ils savent que quiconque s’y engage n’aura aucune part dans l’au-delà. Quelle mauvaise
chose pour laquelle ils ont vendu leurs âmes s’ils savaient ! S’ils avaient foi et piété la récompense d’Allah
aurait été meilleure s’ils savaient ! » (Vache 102). Il explique que le sorcier ne gagne jamais : « Le sorcier ne
gagne pas quoi qu’il fasse » (Taha 69). Le Messager (s) dit : « N’est pas des nôtres celui qui établit un
mauvais présage ou pour qui on l’établit, ou pour qui on fait la voyance ou la sorcellerie » (Bazar et
Mondhiri 4/33 avec une bonne chaîne, Jasim Dawsari dit : hadith hasan n° 151 et rapporté dans Zawaid
5/117). Il (s) dit aussi : « Evitez les destructrices : l’association à Allah et la sorcellerie » (Boukhari et Fath
10/198). Cheikh al-Islam Ibn Taymiyya dit : « La majorité des savants affirme que le sorcier est mécréant et
qu’il faut le tuer. Tuer le sorcier est rapporté de Omar Ibn Khattab, Othmane Ibn Affane, Hafsa Bint Amr,
Abdallah Ibn Omar, Jondob Ibn Abdallah et cela est rapporté du prophète (s) » (Fatawa 29/384). Donc la
roqya comportant la sorcellerie est interdite et il n’est pas permis au musulman d’aller vers un sorcier pour
lui faire la roqya car :
a) Si le musulman pouvait aller chez les sorciers pour demander un remède, roqya ou autre, le Messager
d’Allah (s) n’aurait pas ordonné de tuer le sorcier puisqu’il fait du bien aux gens ; il a dit : « La peine du
sorcier est le sabre » (hadith faible rapporté par Jondob, mais ce qui est authentique est que ce sont les
paroles du sahabi Jondob, et cela vaut comme preuve car ce sahabi ne peut affirmer une telle chose sans la
tenir du prophète (s) et ainsi trois sahabas ont exécuté les sorciers sans leur proposer le repentir – Ibn Baz).
b) Allah a expliqué dans le verset La Vache 102 que ceux qui apprennent la sorcellerie apprennent ce qui
leur nuit et ne les aide pas. Donc la sorcellerie n’a aucun aspect positif, donc pas de remède d’après le
Coran.
c) Allah a dit que « Le sorcier ne gagne pas quoi qu’il fasse » ; or si la sorcellerie présentait une utilité pour
quelqu’un ce serait une sorte de réussite, or elle ne comporte aucune réussite.
d) Le Messager a expliqué qu’Allah n’a pas mis le remède de sa communauté dans ce qui leur est interdit, et
la sorcellerie est interdite par l’unanimité des savants et il (s) dit : « Ne vous soignez pas avec un interdit »
(Zad al-Ma’ad 4/154, rapporté par Abou Dawoud et Hasan selon Abdelqadir Arnaout et Chouayb). Ibn
Qayyim, qu’Allah lui accorde Sa miséricorde dit : il y a ici un secret subtil dans le fait que les interdits ne
servent pas de remèdes : un médicament guérit s’il est reçu positivement et qu’on croit à son utilité et à la
bénédiction de guérison qu’Allah y a mises car ce qui est utile est ce qui est béni et les choses les plus utiles
sont les plus bénies. L’homme béni est celui qui est utile où qu’il aille. Or si le musulman croit à
l’interdiction d’une chose il ne peut croire en sa bénédiction et son utilité et il ne peut l’apprécier et

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l’accepter. Au contraire, plus il est croyant et plus il la détestera et croira à son mal et la rejettera ; s’il le
prend donc, ce sera pour lui un mal et non un remède, à moins qu’il ne cesse de croire que c’est mal et que
l’aversion se change en appréciation ce qui contredit la foi. Donc le croyant ne le prend jamais comme
médicament » (idem 4/157).
e) Le Messager (s) explique selon Ibn Masoud : « Quiconque va chez un voyant ou un sorcier et croit à ses
paroles a renié ce qui a été révélé à Mohamed (s) » (Zawaid 5/118 authentique selon Dawsari). Le sorcier est
pire que le voyant et la voyance fait partie de la sorcellerie donc l’interdiction pour le sorcier est plus sévère.
Quant au hadith rapporté par Boukhari selon Qatada : on demanda à Saïd Ibn Mousayyib : un homme
ensorcelé ou qu’on a bloqué dans sa relation intime avec sa femme peut-on lui ouvrir ou faire nochra ? Il
dit : « Il n’y a pas de mal, ils le font pour le bien, ce qui est utile n’a pas été interdit », ce hadith signifie
enlever la sorcellerie avec un raqi qui n’est pas sorcier, voilà ce que signifie Saïd, qu’Allah soit satisfait de
lui. Cheikh Abderrahmane Ibn Hasan Ibn Mohamed Ibn Abdelwahab dit : « Ces paroles d’Ibn Mousayyib
concernent une sorte de nochra qui n’est pas de la sorcellerie (Fath Almajid 345). La nochra est un genre de
remède et de roqya pour la personne affectée par les djinns. Le terme « nochra » signifie éparpiller, donc
éparpiller son mal pour l’enlever.
Ibn Jawzi dit : la nochra consiste à défaire la sorcellerie ; il est quasiment nécessaire de connaître la
sorcellerie pour pouvoir le faire (Fath Almajid 345). Ibn Qayyim dit : la nochra est défaire la sorcellerie et
elle est de deux sortes :
- défaire la sorcellerie par une autre et cela est un travail du diable. Cela est la parole de Has3an : celui qui
fait la nochra commet un acte satanique en échange de la libération de la personne envoûtée.
- la nochra par la roqya, des demandes de protection, des médicaments et des prières licites et ceci est
autorisé (Fath Almajid 346). Le hadith : le Messager d’Allah (s) fut interrogé sur la nochra et dit : « c’est un
travail du diable » (Ahmad 3/294, Jasim Dawsari l’authentifie, Abou Dawoud 2368, Mizzi 2/948). Cheikh
Soulaymane Ibn Abdallah Ibn Mohamed Ibn Abdelwahab commente ce hadith en disant : dans ce hadith la
nochra signifie la nochra courante avant l’Islam et qui est un travail du diable, et non la nochra par la roqya,
les demandes de protection islamiques et les médicaments licites car cela est permis et je ne connais
personne qui l’ait déconseillé » (Taysir 467).
3) La roqya ne doit pas être faite par un voyant ou un devin même s’il n’est pas un sorcier, car il n’est pas
permis d’aller chez un voyant ou un devin ni de le croire, et leur demander la roqya autorise les gens à les
consulter dans l’espoir de guérison or le Messager (s) dit : « Quiconque va chez un voyant ou un devin et
croit en ses paroles a renié ce qui est révélé à Mohamed (s) » (Ahmed 2/429, Hakim 1/8, authentifié par
Dawsari, Bayhaqi 8/135). Cette parole est générale et si on consulte un voyant ou un devin pour lui
demander une roqya on a cru à ses paroles alors qu’il est fondamentalement un menteur et pour cela il ne
faut pas le consulter pour fermer les portes du mal.
Baghawi dit : le devin est celui qui prétend la connaissance des choses par des signes lui permettant de situer
un objet volé ou perdu etc. D’autres disent : c’est le voyant, et le voyant est celui qui informe de choses
cachées dans l’avenir. D’autres disent : celui qui dit ce qui est en toi.
Aboul Abbas Ibn Taymiyya dit : le voyant couvre le devin, l’astrologue, celui qui lit dans le sable et leurs
semblables, qui disent connaître les choses par ces moyens.
Cheikh Soulaymane Ibn Abdallah Ibn Mohamed Ibn Abdelwahab dit : « Quiconque prétend connaître des
choses cachées (ghayb) est soit une sorte de voyant soit semblable et donc considéré comme tel, car c’est le
dévoilement qui fait que l’informateur tombe parfois juste sur des choses cachées ; cela peut venir des
démons ou bien de la bonne ou mauvaise augure, en jetant des cailloux, en traçant dans le sable, par
astrologie, par divination ou sorcellerie et d’autres sciences non islamiques développées par ceux qui ne
suivent pas les prophètes, comme les philosophes, les devins, les astrologues et les arabes avant la venue du
Prophète (s). Ce sont les sciences de gens qui ne connaissent pas ce que les prophètes, paix sur eux, ont
enseigné et toutes ces choses, celui qui les pratique s’appelle devin et voyant ou assimilé, et quiconque les
consulte et croit leurs paroles le hadith s’applique sur lui (Taysir 411-412).
Je dis : celui qui est ainsi, qui pratique la divination, la voyance et l’astrologie, il n’est pas possible de lui
demander la roqya car il risque de la mélanger avec sa divination, sa voyance et son astrologie. Même s’il

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détient une roqya correcte qui n’utilise pas la divination et l’astrologie, il ne faut pas le consulter pour ne pas
ressembler aux païens qui fréquentent les devins et les voyants. C’est comme le fait de promettre d’égorger
pour Allah en un lieu où se trouve une idole païenne pour laquelle les gens promettent des sacrifices, cette
promesse est un péché si sa forme ressemble aux promesses des païens. Thabit Ibn Dhahhak rapporte : un
homme promit à Allah un sacrifice de chameaux à Bawana (en bas de la Mecque) puis demanda au prophète
(s). Il dit : « Est-ce qu’on y adorait une statue avant l’Islam ? » Ils dirent : non. Il dit : « Etait-ce une de leurs
fêtes ? » Ils dirent : non. Le Messager d’Allah (s) dit alors : « Honore ta promesse car une promesse n’a pas
à être honorée par une désobéissance à Allah ni quand la personne ne le peut pas » (Abou Dawoud 3/607).
Donc si le lieu mentionné était un lieu de fête ou d’idole païenne, il ne serait pas permis d’y accomplir sa
promesse même si le sacrifice est pour Allah le Très Haut pour que l’action de monothéiste ne soit pas
semblable à celle du polythéiste et que la vérité ne soit pas confondue avec le faux. Ainsi est la roqya du
devin et voyant à supposer qu’ils aient de bonnes roqyas, et Allah le Très Haut sait mieux.
Quant à la roqya des gens du Livre nous avons mentionné la divergence, et ceux qui l’autorisent l’acceptent
uniquement par le Livre d’Allah ou une évocation d’Allah compréhensible ; mais si elle comporte des
expressions inintelligibles ou provient d’une personne qui pratique la sorcellerie, la divination ou les
talismans elle n’est pas acceptée, comme nous avons mentionné le refus d’Abdallah Ibn Masoud que sa
femme aille chez le juif.
4) La roqya doit être avec des expressions et un sens compréhensibles car ce qui ne veut rien dire ou n’est
pas compris risque de contenir du chirk et donc n’est pas autorisé. Ibn Hajar dit : les savants sont unanimes à
autoriser les roqyas à trois conditions : qu’elle soit faite avec les paroles d’Allah le Très Haut ou Ses noms et
attributs, ou bien en arabe ou d’autres langues compréhensibles, et qu’il croit que la roqya n’agit pas par
elle-même mais par la volonté d’Allah le Très Haut (Fath 10/166).
5) La roqya ne doit pas être dans une situation interdite, par exemple la faire exprès en état d’impureté
majeure, ou dans un cimetière ou les toilettes ou en écrivant des lettres détachées ou en regardant les étoiles
et autres situations interdites comme se couvrir d’impuretés ou montrer sa nudité.
Ibn Abbas dit de ceux qui écrivent les lettres détachées ou déchiffrent les étoiles : « Je ne sais si celui qui fait
cela a une part chez Allah » (Abderrazak 11/26, Bayhaqi 8/119, authentique selon Dawsari).
Effectivement cela ressemble aux sorciers et charlatans et contredit les manières licites rapportées du
Messager (s) comme le fait de postillonner durant la roqya. Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, dit : le
prophète (s) postillonnait sur lui-même dans sa dernière maladie avec les deux protectrices ; quand il fut
affaibli, je lisais et postillonnais dans ses mains pour l’essuyer pour leur bénédiction (Boukhari et Fath
10/179). Comme aussi quand le prophète (s) demande à celui qui a fait le mauvais œil de laver quelques
parties de son corps : Abou Oumama Ibn Sahl Ibn Hanif rapporte : Amir Ibn Rabia passa près de Sahl Ibn
Hanif qui se lavait et dit : je n’ai jamais vu un teint aussi clair, plus beau qu’une fille vierge. Il tomba malade
aussitôt et on l’amena au prophète (s) et on lui dit : voici Sahl qui est tombé subitement. Il dit : « Qui
pensez-vous lui a fait ça ? » Ils dirent : « Amir Ibn Rabia ». Il dit : « Pourquoi l’un de vous tue ainsi son
frère ? Quand vous voyez une chose qui vous plaît chez votre frère, priez qu’Allah lui bénisse ». Il demanda
de l’eau et ordonna à Amir de se laver. Il lava son visage, ses avant-bras, ses genoux et sous son pagne, puis
il lui ordonna de verser l’eau sur lui. Sofiane dit : Maân dit selon Zohri : il ordonna de verser sur lui le
récipient par derrière (Ibn Maja 2/1160, Ahmad 3/486, authentique selon Albani).
Sont licites les manières expérimentées qui ne sont pas propres aux sorciers, charlatans et devins. Ibn Hajar
dit : Abderrazak rapporte selon Chiibi : il n’y a pas de mal dans la nochra arabe qui ne contient aucune
nuisance : elle consiste à sortir vers un endroit broussailleux, à prendre des feuilles d’un peu partout, puis le
moudre, réciter dessus et se laver avec.
Ibn Battal rapporte dans les livres de Wahb Ibn Mounabbih : prendre sept feuilles de jujubier (sidr) frais et
les écraser entre deux pierres puis les diluer dans l’eau et réciter le verset du Trône et les Qoul, puis en boire
trois gorgées et se laver avec le reste. Cela enlèvera tout son mal et c’est excellent pour l’homme qui devient
impuissant avec son épouse. Parmi ceux qui ont affirmé que la nochra est licite : Almouzani le chafiite,
Abou Jaafar Tabari et d’autres. J’ai trouvé la description de la nochra dans le livre de médecine prophétique
de Jafar Mostaghfiri qui dit : j’ai trouvé dans l’écrit de Nasouh Ibn Wasil un commentaire de l’exégèse de

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Qoutayba Ibn Ahmad Boukhari : Qatada demande à Saïd Ibn Mousayyib : un homme envoûté qui devient
impuissant avec sa femme, peut-il faire la Nochra ? Il dit : il n’y a pas de mal, c’est pour le bien ; ce qui est
utile n’a pas été interdit. Nasouh dit : Hamad Ibn Chakir me demanda : quel est le désenvoutement et la
nochra ? Et je ne savais pas. Il dit : si l’homme ne peut pas avoir des rapports avec sa femme alors
qu’autrement il est normal, il prend une botte de bois et une pioche avec deux bouts en fer. Il met le fer de la
pioche dans le bois et l’allume. Une fois que la pioche est bien chauffée, il la sort du feu et urine sur le fer ;
il guérira ainsi par la volonté d’Allah le Très Haut. Quant à la nochra, il doit ramasser au printemps ce qu’il
peut comme fleurs de la nature et des jardins et les mettre dans un récipient propre avec de l’eau douce, puis
le porter à ébullition, le laisser tiédir et le vider sur lui ; ainsi il guérira par la volonté d’Allah le Très Haut.
Hachid dit : j’ai appris ces deux explications utiles au Cham. Je dis : et Hachid est un des rapporteurs
authentiques de Boukhari (Fath 10/199). Je dis : c’est cette formule de désenvoutement que Saïd Ibn
Mousayyib a autorisée et non le fait de consulter les sorciers comme certains ont cru ; elle fait partie des
expériences humaines comme la roqya de la plaie et du poison que le Messager d’Allah (s) a autorisées car
elles ne contiennent pas de chirk ni d’interdits comme nous avons cité.
6) La roqya ne doit pas comporter des expressions interdites comme les insultes et les malédictions car
comme nous l’avons cité Allah n’a pas mis la guérison dans un interdit.
7) Le raqi et le patient ne doivent pas croire que la roqya par elle-même guérit ou protège. Ibn Qayyim dit :
les prières et les demandes de protection sont des armes, et les armes dépendent aussi de l’utilisateur et pas
juste de leur efficacité. Quand l’arme est efficace et n’a pas de défaut, que le bras est fort et qu’il n’y a pas
d’obstacle, l’ennemi sera bien frappé ; mais si une de ces trois conditions manque l’effet n’aura pas lieu
(Kafi 14). Je dis : la roqya aussi doit être licite ou recommandée, le lecteur doit être sincère et remplir les
conditions de l’invocation et il faut qu’Allah Puissant et Majestueux veuille la guérison et la destine comme
nous avons dit au sujet des causes.

CHAPITRE 5 : PRATIQUER LA ROQYA A PLEIN TEMPS ET EN FAIRE UN


METIER

Je (le traducteur) tiens à signaler la présence de ce dernier chapitre dans le livre que je ne vais pas traduire
car il ne s’agit plus d’une étude théologique sur la roqya mais d’une évaluation de la réalité du métier de la
roqya et des conséquences de sa professionnalisation.

CONCLUSION
Les louanges sont à Allah, par Son bienfait les bonnes choses se réalisent. Cette brève étude est finie : les
roqyas à la lumière de la croyance sunnite. L’essentiel des résultats est :
1) Les roqyas sont connues des nations précédentes et avant l’Islam.
2) Les roqyas se partagent entre roqyas chirk, innovatrices et permises.
3) Les meilleures roqyas sont celles avec le Coran ou les paroles du meilleur Messager (s).
4) Les roqyas autorisées ne contredisent pas la confiance en Allah car elles font partie des causes.
5) La roqya sert à enlever un mal qui est arrivé ou à la prévention.
6) Se consacrer à la roqya de façon professionnelle n’est pas connu chez les pieux prédécesseurs et peut être
nuisible au raqi et au patient.
7) Prendre un salaire pour la roqya est autorisé sans se consacrer à cela et en faire son métier.
Notre dernière prière est la louange à Allah Seigneur des mondes, et bénédictions et salut au plus noble
prophète et messager.

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