http://www.archive.org/details/ledramedespoisoOOfunc
FRANTZ FUNCK-BRENTANO
wE DRAME
DES POISONS
PREFACE DE M. ALBERT SOREL.
de l'Académie française
VINGT-SEPTIEME MILLE
LIBRAIRIE HACHETTE
79, BOULEVARD SAINT-GBïlMAIN, PARIS
LE DRAME
DES POISONS
Funck-Brentano. Un volume.
Les Origines, par Fr.
Le Moyen Age, par Fr. Funck-Brentano. Un volume.
Ouvrage couronné par l'Académie française.
-~\
1>
>
C<
^
i^
BIBLIOTHÈQUE D'HISTOIRE
FRANTZ FUNCK-BRENTANO
LE DRAME
DES POISONS
PREFACE DE M. ALBERT SOREL
de l'Académie française
VINGT-SEPTIEME MILLE
LIBRAIRIE HACHETTE
79, BOULEVARD SAINX-CERMAIN, PARIS
HV
Q S55
<^op. ^
^\^
Fr. F.-B.
PREFACE
1. On retrouvera
les pages qui forment celte préface dans la
livre de M. Albert Sorel, Études de littérature et d'histoire,
Paris, librairie Pion, in-16. Ces Études comprennent les
chapitres suivants Montaigne et Pascal, Croquis normands,
:
d'Agrippine et de Burrhus :
PRÉFACE. nt
II
III
j
IV
VI
Albert Sorkl.
LE
MARIE-MADELEINE DE BRINVILLIERS'
SA VIE
I
MARIE-MADELEINE DE BRINVILLIERS. 5
d'abbé.
Sainte-Croix était un brillant et galant cavalier,
et la marquise de Brinvilliers, avec sa fine taille et
I
MARIE-MADELEINE DE BRINVILLIERS. 13
de 30 000.
En 1669, Mme de Brinvilliers parvint à faire
entrer un misérable, nommé Jean Hamelin, dit La
Chaussée, en qualité de laquais, chez le conseiller à
nant civil, la dose qu'il mit dans le verre qu'il lui pré-
senta fut si forte que le lieutenant civil se leva tout
ému, s'écriant : « Ahl misérable, que m'as-tu donné?
Je crois que tu veux m'empoisonner! » Et il ordonna
à son secrétaire d'en goûter. Celui-ci en prit dans
une cuiller et déclara sentir une vive odeur de vitriol.
congédier. »
ment :
chez M. de Brinvilliers.
Du jour où il avait vu la terrible marquise, Brian-
court avait marché d'étonnement en étonnement;
mais la surprise la plus forte l'attendait dans le
SON PROCES
CarcasHonne,
MARIE-MADELEINE DE BRINVÎLLIERS. 37
I
MARIE-MADELEINE DE BRINVJLLIERS. 43
ci a été naturelle. »
l'eût pris d'un ton très chrétien et lui eût dit les
choses du monde les plus fortes pour l'attendrir et
lui faire sentir un peu l'état déplorable où elle était. »
SA MORT
L'oratorien se retira.
Mme de Brinvilliers semble avoir été gagnée dès
l'abord par l'expression affectueuse de son confes-
seur, par sa parole sincère et compatissante. Le
jugement n'avait pas encore été rendu. « Ma mort
est sûre, disait-elle, il ne faut pas que je me flatte
d'espérance. J'ai à vous faire une grande confidence
de toute ma vie. » Mais la conversation dévia sur ce
qu'on disait d'elle dans le monde. « Je me figure
assez qu'on en parle beaucoup, et que je suis depuis
quelque temps la fable du peuple. » Et ses yeux
brillaient.
1
MARIE-MADELEINE DE BRINVILLIERS. 75
est indi lièrent pour votre salut que votre corps soit
mis en terre ou qu'il soit jeté au feu. Il sortira glo-
rieux des cendres si votre âme est en grâce. » Et
plus loin : « Oui, madame, que les cette chair,
question.
Mme de Brinvilliers demeura encore un instant
prosternée devant l'autel, puis sortit pour marcher
au supplice. A
moment, le bourreau s'approcha
ce
pour un sellier à qui elle devait un
lui parler d' «
condamnée*.
De la foule, que la condamnée traversait lente-
ment, s'élevaient des voix altérées de sang, chargées
d'imprécations; m,ais d'autres avaient des paroles
compatissantes et elle entendait des vœux pour son
salut. Le revirement d'opinion en sa faveur se dessi-
nait et allait s'accentuer jusqu'à l'heure de sa mort.
à son cœur.
Elle fit amende honorable, agenouillée sur la
marche de lagrande porte de Notre-Dame et répéta
docilement la formule que lui dicta le bourreau par
laquelle elle avouait publiquement ses crimes.
de sa fermeté. »
« Adieu, monsieur ».
attentif ».
La marquise de Brinvilliers s'agenouilla sur l'écha-
nom d'Offémont.
Pennautier fut acquitté et sortit de prison dès le
LE DINER DE LA VIGOUREUX
LES ALCHIMISTES
phale :
LA VOISIN
l'empoisonneuse? »
ses amants, car elle n'eût pas jugé digne d'elle qu'ils
fussent en peine, et ses amants étaient nombreux.
Nous trouvons au premier rang le bourreau de Paris,
André Guillaume, qui trancha la tête à Mme de
Brinvilliers, et qui, par une horrible rencontre, faillit
exécuter la Voisin elle-même; puis le \Ticomte de
Gousserans, comte de Labatie, l'architecte Fau-
le
d'astrologie.
Ainsi la Voisin s'est établie pour
devineresse
ramener l'ordre et l'aisance dans sa maison. Une de
ses commères, la Lepère, lui disait parfois qu'elle
ne devait pas s'engager dans de si grands crimes :
LE MAGICIEN LESÀGE
cières.
renvoyés.
Lesage fut arrêté pour la seconde fois, le 17 mars
1679, et nous verrons l'importance des déclarations
qu'il fit aux magistrats.
LA CHAMBRE ARDENTE
vrer en même
temps de tous ses autres malheurs. »
Sur la propre demande de la jeune femme, sa peine
fut aggravée, par ordre du roi, c'est-à-dire par lettre
de cachet, en une détention aux Pénitentes d'An-
gers. Cependant La Rivière, après avoir rendu mère
Mme de Coligny, l'épousait sans sourciller. Il est
vrai que, peu après, Bussy-Rabutin et sa fille, désa-
busés du personnage, cherchaient à faire rompre
l'union mais le gaillard résista.et
; Mme de La Rivière
fut contrainte de lui verser une forte pension pour
le décider à l'abandonner.
LES SORCIÈRES. 141
bon Dieu lui ôtât Brunet, son mari, car elle ne pou-
vait se résoudre à voir Philibert, qu'elle aimait pas-
sionnément, entre les bras de sa fille ». Elle conduisit
môme son amant chez la devineresse. Philibert
déposa au procès qu'elle mena, sous prétexte de
le
Le Roi,
s'étant fait représenter le procès-verbal de
la question de Françoise Pilastre, ne voulant pas
permettre, pour de bonnes et justes considérations
importantes à son service que certains faits soient
insérés dans les expéditions qui seront faites pour
servir en la Chambre de l'Arsenal, Sa Majesté, étant
en son Conseil, a ordonné que les minutes et originaux
LES SORCIERES. 147
MADAME DE MONTESPAN
1680 :
de la justice ».
• •
rousse, la Chanfrain.
Pour obtenir de la messe noire le résultat désiré,
MADAME DE MONTES? AN. 171
1. Mme de Montespan.
MADAME DE MONTESPAN. 177
autre sujet d'irritation. Le roi fut alors pris, subite-
ment, d'un terrible besoin d'amours multiples,
rapides, brusques, variés. Mme de Sévigné marque
cet état d'âme d'une expression pittoresque : « Cela
sent la chair fraîche dans le pays de Quanto * ». A
peu d'intervalle, la princesse de Soubise, Mme de
Louvigny, Mlle de Rochefort-Théobon, Mme de
Ludres, d'autres sans doute encore, se succédèrent
dans le cœur du roi.
et le lit
1. Mme do Montespan.
178 lE DRAME DES POISONS.
de Montespan.
1'^ —
Le temps du commerce de la Voisin avec
l'Auteur (Latourj, des voyages à Saint-Germain et des
poudres auxquelles elle le faisait travailler, est l'an-
née 1676.
20 —
Le temps des abominations marquées par
Guibourg et par la fille Voisin reviendrait à ce même
temps.
3'^ —
Il y deux ans que Lesage a parlé de l'Auteur,
*
« «
Louis XIV recevant les plaçais que lui présentent ses sujets.
(D'après une estampe populaire de 1667.)
Placet : —
Par les dépositions de la fille Voisin, de
Romani, de Bertrand, est établi que le voyage à Saint-
Germain de la Voisin est pour présenter le placet;
Bertrand le transcrit, est allé savoir de la Voisin ce
qu'elle avait fait, a su qu'elle y a été depuis le diman-
che sans l'avoir pu donner, I'avait rapporté (ces deux
mots sont soulignés par La Reynie), y devait retourner.
Par là, il est évident qu'il s'agissait et que le fond du
dessein du voyage de la Voisin à Saint-Germain était
pour donner le placet.
La Trianon, la Vautier conviennent du voyage. La
Trianon marque dans son horoscope l'affaire d'État, le
crime de lèse-majesté sur ce voyage; interrogée, elle fait
à ce sujet de méchantes réponses parmi les circonstances
;
Étofi'es, gants —
Il faut nécessairement que ce
:
plie les caractères. On n'a pas prétendu que celui de Monlespan eùl
la trempe de l'acier.
III
UN MAGISTRAT*
« Connaissez-vous la Vigoureux?
— Non.
— Connaissez-vous Voisin? la
— Oui.
— Pourquoi voulez-vous vous défaire de votre
mari?
— Moi, m'en défaire?... vous n'avez qu'à lui dcman»
Le 11 octobre, il ajoute :
procès sont enchaînés les uns avec les autres, s'il était
entré en quelqu'un de ces procès quelque chose d'ex-
traordinaire de cette nature, il arriverait que toutes les
procédures seraient gâtées et que les juges ne croi-
raient plus être en état de pouvoir faire rien de bien,
ni de légitime, sur ces matières.
laChambre ardente.
La Reynie ne considéra pas encore son rôle
comme terminé. Dans sa correspondance avec Lou-
vois, il n'avait cessé de revenir sur cette pensée
qu'on devait profiter de l'expérience acquise grâce
à la longue instruction de la Chambre pour éviter le
retour de pareils forfaits. Il fut chargé avec Colbert
de la rédaction d'une ordonnance. Le 30 août 4682
parut le fameux édit contre les devins et empoi-
sonneurs dû à la collaboration de ces deux grands
hommes : les magiciens et devineresses étaient
chassés de France, la fabrication et la vente des
342 LE DRAME DES POISONS.
à leur corps.
Tous ces malheureux demeurèrent dans cet état
MORT DE « MADAME »
EN COLLABORATION AVEC
IT
(1861), 330-33.
3. Publ. à la suite des deux premières éditions de VHistoirg
d'IIfurielte d'Angfeten'e, par Mme de La Fayette.
4. Lettre du comte d' Arlington au chevalier Temple^ Utrecht,
1701.
5. Chéruel, dans Saint-Simon considéré comme historien,
p. 153-54, et Notice sur Saint-Simon, p. xcv-xcvu; M. de Bois-
lisle dans l'appendice xxvii au tome VIII de son édition des
260 Î-E DRAME DES POISONS.
II
111
IV
1. P. 341 et p. aeo.
LA MORT DE « MADAME ». 279
P. -S. —
La perforation de Testomac est-elle un des
accidents possibles de l'intoxication par le sublimé?
Si elle se produit, est-ce dans les premières heures
après l'ingestion ou plus tard?
C'est là une question que j'aurais dû me poser avant
de répondre à M. Frantz Funck-Brentano. Comme mes
devanciers j'ai accepté la tradition et n'ai pas vérifié
les textes.
En relisant les cinq observations d'intoxication par
le sublimé, que j'ai personnellement recueillies, à la
suiie de méprises accidentelles ou de suicide, et en
sa « commère ».
commissaire instructeur :
RACINE ET L'AFFAIRE DES POISONS. 293
Voisin)? »
MaRIE-MaDSLEI>B DB BaiNVlLLIKRS t
Sa vie 1
Son procès 30
Sa mort 61
La • Dbvinbrbssb • 297
mort du général
et la Ouvrage couronné par l'Académie
Moreau. volume. française,
— Tragédies
1
Comédies de
et
— Essais de critique et d'histoire.
critique et
:
de Essais critique et
l'Histoire Mesdames
: de volume d'histoire. 1 petit in-8.