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Dr.

Abdellatif CHAKOR

MARKETING,
Techniques de Vente
&
Etude de Marché

Cours et Exercices

Deuxième édition
2014
Dépôt légal : 2014 MO 3496
ISBN : 978-9954-34-420-0
Imprimerie Solprint - FES
SOMMAIRE

Chapitres Titres Pages


Introduction générale 5
Chapitre 1 PRESENTATION GENERALE DU MARKETING 9
Section 1 Genèse et évolution du concept marketing 10
Section 2 La démarche marketing, stratégie et actions 17
Section 3 Les domaines d’intervention du marketing 28
Section 4 Les principaux rôles du marketing dans une société moderne 34
Exercices et cas pratiques 41
Chapitre 2 COMPORTEMENT ET PSYCHOSOCIOLOGIE DU CONSOMMATEUR 47
Section 1 Les facteurs influençant le comportement du consommateur 48
Section 2 Le processus de décision d’achat d’un consommateur 57
Section 3 Le consommateur face à l’action marketing 70
Section 4 La spécificité du Maroc 76
Section 5 L’émergence du consumérisme au Maroc 80
Chapitre 3 ETUDE DE MARCHE ET LANCEMENT DE PRODUITS NOUVEAUX 89
Section 1 La position de l’entreprise lançante 91
Section 2 Les stratégies de lancement  93
Section 3 La fonctionnalité des études de marché pour le lancement 94
Section 4 Les techniques d’études de marché 106
Section 5 Le processus de lancement d’un nouveau produit 117
Exercices et cas pratiques 138
Chapitre 4 LES MODES DE GESTION DE LA FORCE DE VENTE 147
Section 1 Le rôle de l’équipe de vente dans la démarche marketing de l’entreprise 148
Section 2 La taille de l’équipe de vente et les méthodes de son affectation 157
Section 3 Le recrutement et la sélection des commerciaux 163
Section 4 L’intégration et la formation des hommes de vente 171
Section 5 L’animation de l’équipe de vente 176
Section 6 Le contrôle de l’équipe de vente et la pratique de l’audit marketing- vente 180
Exercices et cas pratiques 187
Presentation generale du marketing

Chapitre 5 LES TECHNIQUES DE VENTE 195


Section 1 Le processus de la négociation commerciale 195
Section 2 LES METHODES ET LES TECHNIQUES DE VENTE 212
Section 3 LE TELEMARKETING 222
Exercices et cas pratiques 228
Chapitre 6 La Stratégie dU Produit 243
Section 1 Définition et concept du produit en marketing 243
Section 2 Classification, caractéristiques et typologie de produits 245
Section 3 Les éléments constitutifs de la stratégie de produit 248
Exercices et cas pratiques 263
Chapitre 7 LA STRATEGIE DU PRIX 273
Section 1 Les objectifs de la stratégie de prix 274
Section 2 Les méthodes et les approches de la détermination des prix 276
Exercices et cas pratiques 288
Chapitre 8 LA STRATEGIE DE COMMUNICATION 295
Section 1 Notions générales sur la théorie de communication 295
Section 2 Les principales activités de la stratégie de communication 305
Exercices et cas pratiques 333
Chapitre 9 LA STRATEGIE DE DISTRIBUTION 339
Section 1 Fonctions et tâches de la distribution 339
Section 2 Les stratégies de distribution du fabricant 342
Section 3 Le merchandising 349
Section 4 La publicité sur le lieu de vente (PLV) 351
Exercices et cas pratiques 355
Conclusion générale 359
Bibliographie 362
Annexe Recueil d’exercices et de cas pratiques 366

4 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Marketing

INTRODUCTION GENERALE

Le dernier tiers du XXème siècle a été marqué par l’épanouissement du marketing


et de la communication. L’effondrement de l’alternative socialiste à l’économie de
marché est venu conférer un relief plus exceptionnel encore au marketing. Celui-ci
affirmait la suprématie du consommateur et en tirant les conséquences concrètes
ne fait qu’opérationnaliser, dans le quotidien de la gestion des entreprises, les
principes essentiels en économie de marché, de souveraineté de l’individu et de
libre jeu des échanges concurrentiels comme moteur du progrès économique1.
Le marketing est à la fois un système de pensée et un système d’action. Les
fondements idéologiques de sa démarche et son état d’esprit sont une condition
déterminante de la performance économique et sociale des choix effectués par
l’entreprise. Cette dernière devrait passer d’une culture basée sur la production à
une culture basée sur le client (principe de souveraineté de l’acheteur).
Dès la fin des années 1950, plusieurs théoriciens du marketing, américains
pour l’essentiel, posent les bases d’un corpus théorique durable et commencent par
définir l’esprit de la démarche marketing. Celle-ci se fixe comme préoccupation
majeure : la connaissance et la satisfaction du consommateur.
Cette acception devient dominante, et va marquer fortement la théorie et les
pratiques de la discipline marketing et ce, dans les décennies suivantes et jusqu’à
nos jours.
Il est alors admis que toute entreprise commerciale, pour réaliser le profit,
se doit avant tout d’être en permanence à l’écoute des besoins du marché, et d’y
répondre au mieux.
Les principales phases d’une démarche linéaire sont dès lors esquissées, avec
en amont l’étude du marché, suivie de l’élaboration d’une offre adaptée. C’est la
mission du marketing stratégique qui est une démarche d’analyse systématique et
permanente des besoins du marché qui débouche sur le développement de concepts

1 - P. GREGORY (1990), Marketing, DALLOZ,

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 5


Presentation generale du marketing

de produits performants, destinés à des groupes d’acheteurs bien déterminés et


disposant de qualités distinctives qui les différencient des concurrents les plus
dangereux, garantissant, de ce fait, au producteur une position concurrentielle et
un avantage comparatif durables.
En aval, un ensemble de techniques et de méthodes va se développer sur la base
de ces prémisses, le plus connu est le marketing opérationnel2. Celui-ci correspond
à la dimension «action» de la démarche marketing ; c’est le bras commercial de
l’entreprise sans lequel le meilleur plan stratégique ne peut réussir. Il s’appuie sur
des programmes de produit, de prix, de vente, de communication et de distribution
dont l’objectif est de faire connaître et de valoriser les qualités distinctives des
biens et services offerts auprès des segments retenus3.
Pour survivre, nos entreprises devront adopter un esprit marketing tourné vers
la satisfaction des besoins des clients. C’est donc la notion de «la compétitivité
par le marketing» qui signifie que l’entreprise doit prendre en compte la variable
«consommateur et ses désirs» lors de l’élaboration de sa stratégie. Cela lui
permettrait d’améliorer, sinon de garder sa position concurrentielle et sa part de
marché. En effet, il ne s’agit plus de produire pour vendre, mais de vendre pour
produire.
L’utilisation de la démarche marketing peut conduire à la nécessaire
réorientation de la production afin de mieux servir les besoins essentiels des
populations des pays en développement, ce qui permet de minimiser le gaspillage
qui résulte d’une mauvaise adaptation de l’offre à la demande. Dans ce sens, le
marketing ne procède donc pas nécessairement de l’optique keynésienne puisque,
dans certaines circonstances, elle met l’accent sur la stimulation de la demande4.
Le marketing, ce chaînon essentiel entre consommation et production,
peut devenir un catalyseur de développement des nations africaines et plus

2 - J. - C. RICO (1995), Structures de la fonction marketing en milieu inter-organisationnel : Composantes,


Déterminants, Thèse de Doctorat en sciences de Gestion, Institut d'Administration des Entreprises (I.A.E),
Université de Poitiers.
3 - J. - J. LAMBIN (1991), Le marketing stratégique : Fondements, Méthodes et Applications, McGRAW-
HILL, Paris.
4 - G. - M. HENAULT (1987), Marketing et développement du tiers monde, Economica, Paris.

6 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

particulièrement du Maroc. Dans ce cadre, on constate l’omniprésence et


l’importance cruciale du marketing qui a toujours été une des préoccupations
majeures des gouvernements, des responsables et des entreprises marocains.
Nous pouvons avancer que les conceptions du développement du marketing
sont convergentes dans la mesure où la stratégie des besoins essentiels nous apparaît
comme une démarche implicite de marketing qu’il faut chercher à expliciter. Ces
besoins sont dynamiques dans leur cadre anthropologique de consommation
culturelle. Les outils de recherche et de segmentation en marketing contribuent
aussi à mieux cerner l’analyse des besoins ressentis et exprimés ainsi qu’à une
identification plus systématique des populations cibles.
Notre ouvrage a donc pour objectif de montrer l’importance de la démarche et
philosophie marketing pour les entreprises marocaines et ce pour espérer élever
leur niveau de compétitivité et être de ce fait, en mesure d’affronter la concurrence
à l’échelle nationale et internationale. En effet, cet ouvrage propose une stratégie
de management commercial permettant à l’entreprise marocaine de piloter et de
gérer sa force de vente pour qu’elle soit en mesure de répondre efficacement aux
besoins des clients, mais aussi une démarche complète de marketing opérationnel.
Cet ouvrage, qui a aussi pour but de servir les attentes des chercheurs
(professeurs et étudiants) et des professionnels spécialistes (les hommes de
marketing notamment) s’articule autour de neuf chapitres :
* Le premier chapitre présente la philosophie marketing, de façon générale
* Le deuxième chapitre analyse le comportement du consommateur, pierre
angulaire et noyau dur de toute la discipline marketing
* Le troisième chapitre met l’accent sur le processus d’étude de marché et
de lancement de produits nouveaux
* Le quatrième chapitre traite de la fonction de vente et des vendeurs
* Le cinquième chapitre présente les principales techniques et styles de
vente qui sont très utiles aux hommes de vente.
* Le sixième chapitre aborde la stratégie du produit, considéré comme le

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Presentation generale du marketing

pilier fondamental du marketing mix


* Le septième chapitre a pour but d’apprendre aux spécialistes du marketing
les techniques classiques et modernes de détermination du prix de vente
d’un bien ou service
* Le huitième chapitre explicite la stratégie de communication media et
hors media.
* Le dernier chapitre aborde la stratégie de distribution : fonctions, choix et
sélection des canaux et des distributeurs, formes de distribution, etc.

8 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

CHAPITRE I
PRESENTATION GENERALE DU MARKETING

Introduction

Le marketing, concept très ancien, envahit, actuellement, presque tous les


domaines de l’activité humaine. Il devient même le centre des préoccupations
de toutes les entreprises du monde. En effet, leur compétitivité et leur survie
dépendent de la maîtrise de la démarche marketing.

Le marketing est à la fois un système de pensée et un système d’action. Les


fondements idéologiques de sa démarche et son état d’esprit sont une condition
déterminante de la performance économique et sociale des choix effectués par
l’entreprise. Cette dernière devrait passer d’une culture basée sur la production à
une culture basée sur le client (principe de souveraineté de l’acheteur).

Dès la fin des années 1950, plusieurs théoriciens du marketing, américains


pour l’essentiel, posent les bases d’un corpus théorique durable et commencent par
définir l’esprit de la démarche marketing. Celle-ci se fixe comme préoccupation
majeure : la connaissance et la satisfaction du consommateur.

Cette acception devient dominante, et va marquer fortement la théorie et les


pratiques de la discipline marketing et ce, dans les décennies suivantes et jusqu’à
nos jours.

Il est alors admis que toute entreprise commerciale, pour réaliser le profit,
se doit avant tout d’être en permanence à l’écoute des besoins du marché, et d’y
répondre au mieux.

Dans ce chapitre, nous allons tenter de traiter les points suivants : analyse
théorique, historique et définition de la philosophie du marketing, démarche
et genèse des optiques de la philosophe marketing, ses différents domaines
d’intervention et enfin son rôle comme facteur de compétitivité des entreprises et
levier de développement des nations.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 9


Presentation generale du marketing

Section 1. Genèse et évolution du concept marketing


1. Historique :

Pendant des siècles, l’activité économique a eu pour objectif principal


de produire puis de distribuer des biens, souvent dans un contexte de pénurie
c’est-à-dire où l’offre était inférieure à la demande. Le problème essentiel des
responsables d’entreprises était donc la production.
L’ouvrage « Cheminement des produits du producteur à l’utilisateur »
publié en 19011, est révélateur des nouvelles préoccupations des entreprises. Il
peut être considéré comme l’un des premiers livres de marketing. Au début du
XX ème siècle, des cours de marketing étaient déjà inscrits aux programmes des
universités américaines. On constate que cette discipline est ancienne, même si à
cette époque le marketing se limite à la distribution des produits fabriqués.
La crise des années trente2 va donner au marketing une place plus
importante. La chute des chiffres d’affaires fait que pour de très nombreuses
entreprises, l’objectif essentiel est de vendre, non plus de produire.
C’est à partir des années cinquante que le marketing trouve sa véritable
place et son rôle. Le développement de la concurrence, l’augmentation du pouvoir
d’achat et l’exigence accrue des consommateurs rendent la vente de plus en
plus difficile. Il faut alors réfléchir à de nouvelles démarches de conception et
de commercialisation des produits. Le marketing va alors s’attacher à satisfaire
les besoins des consommateurs et devient une fonction fondamentale au sein de
l’entreprise.
Les années 70 (et 80) sont incontestablement marquées par l’essor de la
grande distribution à dominante alimentaire et son corollaire: la disparition rapide
du petit commerce traditionnel.
Les producteurs au départ opposés au grand commerce voient assez
rapidement leurs intérêts converger :
- Les fabricants apprécient la disparition des intermédiaires traditionnels (les
petits épiciers) car ces derniers ne pouvaient pas référencer toutes leurs gammes et
influençaient également les clients.

1 - Sylvie Martin VEDRINE, Initiation au marketing. Paris : ORGANISATION, 2006, p 2


2 - La crise des années 30 : Le 24 octobre 1929 les cours de la bourse de New York s’effondrent. Ce krach
provoque une grave crise économique et sociale aux Etats-Unis, qui s’étend au reste du monde. Cette crise a
eu des effets économiques et sociaux importants tels: hausse du chômage et de la misère, donc baisse de la
consommation, qui alimente à son tour la crise industrielle.

10 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

- Les distributeurs ont besoin des grandes marques et des campagnes de


publicité des fabricants pour vendre aisément leurs produits en libre service. De
plus, seuls les grands fabricants sont capables de livrer en grande quantité au plan
national.
Au sortir de la guerre et en plein Boom économique, le consommateur est
avide de consommation. Ce qui nous semble aujourd’hui être évident : la vente
en libre service et le fait qu’une grande surface offre une très grande variété de
produits à prix attractif ont été vécus par la ménagère des années 60/70 comme
une véritable libération.
Dans les années 80, l’environnement des entreprises va rapidement et pro-
fondément se modifier :
- La crise perdurant, le comportement des consommateurs change. Ils sont
plus instruits, plus critiques, moins fidèles aux marques mais toujours avides d’in-
novations.
- Avec l’internationalisation des échanges, le champ concurrentiel des entre-
prises s’élargit. La fin de la grande inflation des le milieu des années 80, associée
à plus de liberté en matière de fixation des prix (Ordonnance Balladur) incitent les
entreprises à agir davantage sur la variable prix, principalement par le développe-
ment des opérations promotionnelles.
- Dans le même temps, l’hyper-segmentation se développe. Chaque micro
cible et même chaque moment ou univers de consommation devient sujet à inno-
vation et à lancement de produits.
La grande distribution continue de se développer rapidement. Les premières
réglementations (Royer 1974 et Raffarin) en matière d’urbanisme commercial
auront peu d’impact sur cette croissance qui conduira à une rapide disparition du
commerce traditionnel.
Dès le milieu des années 80, c’est-à-dire moins de 20 ans après la création
des premières GMS, on dénombre déjà en France près de 800 hypermarchés et
quelques 8000 supermarchés qui totalisent les 2/3 des dépenses des manages dans
le domaine alimentaire.
Le grand commerce continuera de s’étendre et de renforcer sa prédominance
par des stratégies multiformes : concentration des enseignes, développement des
GSS, intégration sur la filière, internationalisation, gains deproductivité, dévelop-
pement des MDD, extension de l’offre en non alimentaire …

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 11


Presentation generale du marketing

Cette prédominance du grand commerce aura également des conséquences


sur les relations entre distributeurs et producteurs. Les négociations de prix sont
en faveur des distributeurs et les fabricants sont souvent pris en “otage” par des
accords de relation commerciale.
A partir des années 90, l’environnement des entreprises se complexifie. Le
consommateur devient de plus en plus difficile à cerner et très versatile, n’hésitant
pas à mixer ses comportements d’achat. Les typologies et critères de segmentation
traditionnels sont donc de moins en moins pertinents. Le consommateur
est également mieux informé et s’attend à des produits plus performants et
“individualisés”. Il souhaite obtenir de la reconnaissance dans le statut de clients
et recherche une personnalisation dans sa relation avec les entreprises. Il dispose
également de plus de temps libre mais de manière paradoxale, gère le temps
comme une ressource rare car il est extrêmement sollicité par la prolifération des
offres. La consommation de services tend également à se développer.
Le développement de la grande distribution semble marquer un temps
d’arrêt. Pour la première fois en 2001, on parle d’un essoufflement du modèle de
l’hyper alors que dans le même temps d’autres formes se développent : la VAD
(dont Internet), le commerce associé, le hard discount. Les rapports jusque là
conflictuels en distributeurs et producteurs évoluent vers davantage de coopération
et d’intégration.
Les entreprises sont soumises à une concurrence extrêmement vive.
L’ouverture des marchés et la dérégulation s’accélèrent. De nouveaux concurrents
très compétitifs (Chine) obligent les entreprises à délocaliser ou sous-traiter
leur production. Elles découvrent et mettent progressivement en application de
nouveaux concepts de marketing : marketing relationnel, marketing de bases de
données (CRM), marketing one to one, personnalisation de l’offre, SIM …
Le milieu des années 90 est surtout marqué par l’avènement des concepts de
nouvelle économie et d’économie numérique: la nouvelle économie se caractérise
par l’accélération du progrès technique, notamment dans le domaine des NTIC,
le développement des services (80% de la population active) et le rôle croissant
de l’information. Le concept d’économie numérique fait référence au transport
instantané et à moindre coût de données immatérielles (l’information) via des
réseaux (les autoroutes de l’information, concept apparue à la fin des années 85), au
développement et à la convergence des NTIC (téléphonie, Internet, multimédia …).
Une nouvelle ère économique commence. Internet devient le cœur de ce
processus d’échange d’information dès le milieu des années 90.

12 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

Les années 2000: Marketing contemporain  : L’éclatement de la bulle spéculative


en 2000 marque un temps d’arrêt au développement du commerce électronique et à
celui des start-up. En quelques mois, 40% des sites du e-commerce et des concepts
s’appuyant exclusivement sur Internet disparaissent. Le marché du e-commerce
et de la communication on-line connaîtra une nouvelle phase de croissance plus
solide et plus durable à partir de 2003.
Le commerce on-line et la communication sur Internet vont alors connaître une
croissance considérable. On assiste en effet à un quasi doublement des volumes
d’affaires sur le Net chaque année. Dès 2006, Internet devient le cinquième média
et le commerce électronique occupe la première place des techniques de VAD.
Le modèle Web 2.0 que certains définissent comme la deuxième révolution
de l’Internet est en marche. Avec elle, émerge la promesse d’un ordre socio-
économique fondé sur de nouvelles valeurs : communautés, partage de ressources,
contribution à la création, gratuité et liberté, autant de notions-clés qui structurent
et définissent la culture Web 2.0. La question reste posée si ce nouvel ordre
médiatique sera à la base d’une nouvelle approche marketing.
Ainsi et depuis les années cinquante, le marketing n’a pas cessé d’évoluer,
jusqu’à intégrer l’ensemble des activités de l’entreprise et devenir nécessaire à
la pérennité des organisations. La gestion des échanges entre l’entreprise et son
marché a donc évolué elle aussi.
L’histoire du marketing est marquée, en général, par cinq périodes à finalités
distinctes3 :
● 1900-1950 : la période des expériences. Les professionnels investissaient,
surtout, en publicité (appelée « réclame », à cette époque) et en distribution
et ce, avec le développement des grands magasins. Les entreprises
commençaient, aussi, à considérer le point de vue des consommateurs
comme déterminant avant tout processus de production ;
● 1950-1970 : la période de la diffusion de la théorie marketing. On assiste,
pendant cette période, à l’élaboration d’une doctrine du marketing à
l’aide des travaux de certains chercheurs universitaires américains. Ainsi,
on commence à parler du mix-marketing et des quatre « P » (Product,
Price, Place, Publicity)4. Aussi, durant ces deux décennies, la pratique du
marketing a t-elle été l’apanage des grandes firmes nord-américaines ainsi
que de leurs filiales à l’étranger ;
3 - R. De MARICOURT et A. OLLIVIER (1990), "Pratique du marketing en Afrique", Editions EDICEF,
Paris.
4 - J E Mc CARTHY (1960), basic Marketing, Homewood, Illinois.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 13


Presentation generale du marketing

● 1970-1990 : la période d’extension du marketing. Pendant cette période,


le champ d’application du marketing s’est élargi aussi bien sur le plan
géographique que sectoriel. En allant de l’Amérique du Nord, le marketing
a très vite pénétré les entreprises européennes, centre-américaines, latino-
américaines, africaines et asiatiques. A l’échelle sectorielle et à partir de
son domaine d’origine - les biens de grande consommation - les techniques
marketing affectent les autres aspects de l’activité humaine. On commence
donc à parler de différentes sortes de marketing : marketing industriel,
marketing des services, marketing des choses publiques, marketing culturel,
marketing social, marketing politique, marketing personnel,…
● de 1990 à 2001 : l’ère d’adaptation du marketing. Cette dernière décennie du
20ème siècle a été marquée par de grands bouleversements et des mutations
sans précédents. Pour répondre aux besoins d’un pareil environnement, les
entreprises ont essayé d’adapter les méthodes marketing à leur culture, à
leurs missions et à leurs systèmes de valeurs.
● De 2001 à nos jours : l’ère du marketing guerrier.
2. Définitions
Pour Ph. KOTLER, « le marketing est une activité humaine orientée vers la
satisfaction des besoins et désirs au moyen de l’échange »5. L’auteur considère
que les points de départ et d’arrivée de toute activité marketing est l’homme pour
lequel il faut satisfaire tous les désirs et attentes. En contre partie, cette activité
doit générer des ressources rentables pour l’entreprise et ce, pour lui permettre de
survivre.
Cette orientation est aussi présente chez McCARTHY et PERREAULT pour
lesquels le marketing traduit la volonté d’une organisation de diriger tous ses
efforts vers la satisfaction des besoins des consommateurs, avec un profit6.
Ch. HARBOUN7, à son tour, va plus loin en considérant que le marketing est le
moyen qui permet à une entreprise de répondre aux besoins de son environnement,
d’une manière générale, tout en assurant les bénéfices et la pérennité. Ainsi, outre
sa fonction essentielle qui est la production des biens et services, l’entreprise est
tenue aussi de garder son environnement sain (besoin écologique, par exemple).
L’American Marketing Association avance une autre conception en stipulant
que « le marketing est le processus de planification et de mise en œuvre de la
conception de produits, de services ou d’idées, de la distribution, de la détermination
5 - Ph. KOTLER et P. -L.DUBOIS (1998), Marketing management, Publi-Union, 9ème édition, Paris.
6 - J.E. Mc CARTHY et W. D.PERREAULT (1984), Basic Marketing, Homewood, Illinois, Irwin.
7 - Ch. HARBOUN (1995), Le marketing pharmaceutique, éditions ESKA, Paris.

14 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

du prix de vente et de la communication avec le marché cible, dont le but est de


créer des échanges qui satisfont les objectifs individuels et organisationnels »8.
Cette définition représente le marketing comme une fonction de gestion (stratégie,
mise en œuvre et contrôle) regroupant un certain nombre d’activités sous forme de
programme intégré (plan marketing).
R. De MARICOURT et A. OLLIVIER9, quant à eux, voient le marketing
comme un état d’esprit, une méthode et un ensemble de techniques permettant de
conquérir puis de conserver une clientèle rentable. Ces auteurs pensent qu’il est
temps pour les entreprises, surtout africaines, d’intégrer le marketing dans leur
structure et dans leur fonctionnement ; leur culture organisationnelle doit aussi
être marquée par une grande flexibilité et souplesse prenant en compte les intérêts
du client et du marché10. La conquête de ces deux derniers suppose que l’entreprise
soit capable de mettre en place des biens et services de qualité incontournable et
ce, pour que leur offre s’aligne sur la demande et non l’inverse11.
Enfin, J. LENDREVIE et D. LINDON12 nous proposent une définition élargie
et beaucoup plus synthétique du marketing : « c’est l’ensemble des méthodes
et des moyens dont dispose une organisation pour promouvoir, dans les publics
auxquels elle s’intéresse, des comportements favorables à la réalisation de ses
propres objectifs ». Cette définition montre explicitement, qu’on peut se trouver
en face de divers domaines d’application du marketing adressés à différentes
catégories de populations.
A notre tour, nous pensons que le marketing est « l’ensemble de moyens qu’une
organisation doit mettre en place pour répondre à la qualité des besoins exigés
par les consommateurs et pour soutenir durablement la concurrence et ce, par le
biais d’une négociation interactive »13. Pour répondre à la qualité des besoins, dont
les normes évoluent, les entreprises doivent disposer d’un système d’information
marketing leur permettant d’être à l’écoute attentif de leur environnement. Une
négociation interactive signifie que ces entreprises - et dans toutes leurs stratégies
et actions marketing - doivent prendre en considération les suggestions des clients.
En somme, le marketing est l’ensemble d’outils d’analyse et d’action visant à
8 - Ph. KOTLER, Di MAULO, Mc, DOUGALL et ARMSTRONG (1991), Le marketing, de la théorie à la
pratique, Gaëtan Morin, Canada, p. 5.
9 - R. De MARICOURT et A.OLLIVIER, op. Cité.
10 - E. BRIDGES, C. –K. YIM et R. BRIESCH (1995), « Une modélisation de la part de marché des produits
de haute technologie intégrant les attentes du client », Revue Recherche et Applications en Marketing, volume
10, n°3, pp. 63-84.
11 - J. HOROVITZ (1987), La qualité de service à la conquête du client, InterEditions, Paris.
12 - J. LENDREVIE et D. LINDON (1993), Mercator, théorie et pratique du marketing, 5ème édition, Dalloz,
Paris, p. 9.
13 - A.CHAKOR (2000), « La compétitivité par le marketing », Revue Marocaine d’Audit et de Développement
(REMAD), n°11, juin, pp. 93-100.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 15


Presentation generale du marketing

optimiser l’interaction entre l’entreprise et son marché (marché fournisseur,


marché client, marché des ressources humaines, marché financier, marché des
technologies,…).
3. Genèse de la philosophie marketing
L’évolution de la philosophie de gestion du marketing est marquée,
généralement, par quatre principales étapes :
* L’optique production : elle est l’une des plus anciennes philosophies
de gestion adoptées par les organisations. Ces dernières pensaient que si elles
réalisaient des produits de qualité, elles pouvaient les écouler, sans problèmes,
sur le marché14. En effet, pour les consommateurs, il s’agissait tout simplement
de choisir parmi les produits disponibles et abordables. Les dirigeants pensaient
que la tâche essentielle de la direction n’était rien d’autres que l’amélioration de
l’efficacité des systèmes de production et de distribution.
* L’optique vente  : les responsables d’entreprises de cette époque
s’accordaient sur le fait qu’il faut faire connaître davantage l’existence et les
qualificatifs de leurs produits au public. Pour cela, il est nécessaire de fournir de
considérables efforts pour susciter et stimuler son intérêt en poussant le produit vers
lui et non le contraire : développer le rôle des forces de vente et de la promotion
des ventes15, agir sur les circuits de distribution, sur les relations publiques et sur
la publicité.
* l’optique marketing : cette optique est une philosophie récente dans
l’histoire des relations d’échange16. Les entrepreneurs sont donc devenus
conscients que pour survivre, il faut adopter un « esprit marketing global » tourné
vers la satisfaction des besoins essentiels et fondamentaux des clients. C’est donc
la notion de la « compétitivité par le marketing » qui signifie que l’entreprise doit
prendre en compte la variable « consommateur et ses désirs » lors de la formulation
de sa stratégie globale et surtout de sa stratégie marketing. En effet, il ne suffit pas
de produire pour vendre, mais, à l’inverse, il faut vendre pour produire17. Donc,
contrairement aux deux optiques précédentes où le vendeur cherchait à imposer
ses produits aux consommateurs, l’otique marketing l’incite à s’ouvrir sur son
environnement plein de concurrents et d’exigences.

14 - Se référer à l’ouvrage de L. HERMEL (1995), La recherche marketing, Economica, Paris.


15 - pour plus de détail, voir A. CHAKOR (1999), La force de vente dans la stratégie marketing de l’entreprise
marocaine : modes de gestion et facteurs de dynamisation, DES en techniques de gestion, Faculté de Droit,
Rabat, Souissi, avril.
16 - F.-S. HOUSTON (1986), « The marketing concept : what it is and what it is not », Journal of markrting,
avril, pp. 81- 87.
17 - A.CHAKOR, La force de vente dans la stratégie marketing de l’entreprise marocaine…, op. Cité.

16 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

* l’otique marketing sociétal : celle-ci « présuppose que la principale


tâche d’une organisation est de déterminer les besoins, les désirs et les intérêts des
marchés cibles et de les satisfaire d’une façon plus efficace que les concurrents
tout en préservant et en améliorant le bien-être du consommateur et de la société
dans son ensemble »18. Cette otique, très récente, d’ailleurs, oblige l’entreprise,
non uniquement, à consulter ses interlocuteurs avant toute décision marketing,
mais aussi à défendre leurs intérêts pouvant améliorer leur bien-être: retirer du
marché les produits de mauvaise qualité, adopter des prix raisonnables,…
* L’optique marketing stratégique :
Aucune entreprise ne peut survivre durablement sans satisfaire les besoins des
consommateurs. Sur ce point, le recours au marketing est une condition impéra-
tive de succès. Néanmoins, l’évolution constante de l’environnement fait que cela
n’est plus suffisant et qu’une approche stratégique est nécessaire.
● L’entreprise ne doit pas se contenter d’adopter une approche marketing,
elle doit aussi raisonner en termes de marketing stratégique. Dans le premier
cas, elle privilégie essentiellement les marchés existants et débouche sur des
actions à court terme. Dans le second cas, elle raisonne à long terme pour
déterminer et orienter ses activités et ses structures, elle met l’accent sur son
positionnement à long terme vis-à-vis de son environnement et plus particu-
lièrement sur ses marchés.
● Cette nouvelle optique accroît l’importance du marketing et met en
évidence son rôle en tant qu’élément essentiel de la stratégie générale de
l’entreprise.L’évolution de l’entreprise vers le marketing stratégique exprime
la nécessité de sonner une plus grande place à l’environnement, la concur-
rence et au long terme.
L’évolution de l’entreprise vers le marketing stratégique exprime la néces-
sité de sonner une plus grande place à l’environnement, la concurrence et au
long terme.

Section 2. La démarche marketing, stratégie et actions


La démarche marketing comporte deux phases essentielles, complémentaires
et liées : la phase de connaissance puis la phase d’action. La figure n°1 reproduit
les principales étapes.
Le point de départ de cette démarche est l’étude des besoins et des attentes des
consommateurs potentiels. Pour faciliter son adaptation au marché, l’entreprise
18 - Ph. KOTLER, Di MAULO, Mc, DOUGALL et ARMSTRONG, op. Cité, p.13.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 17


Presentation generale du marketing

est alors amenée à diviser ou segmenter le marché et à sélectionner des cibles


précises. Pour chaque cible retenue, l’entreprise définit ensuite quatre paramètres
dont elle a la maîtrise et qui constituent ce que l’on appelle le marketing mix : le
produit, le prix, la distribution et la communication. L’évaluation des résultats
obtenus permet par la suite de corriger les erreurs observées aux différents niveaux
de la démarche.

Figure n° 1 : La démarche marketing

La démarche marketing peut également être définie d’une autre manière en


distinguant deux phases : La phase stratégique et la phase opérationnelle.
Le marketing stratégique sert à connaître les besoins du marché, à définir la
mission de l’entreprise, à déterminer son portefeuille d’activités, à l’orienter vers
des opportunités attractives. Cette phase a des implications à long terme sur la
gestion de l’entreprise.
Le marketing opérationnel quant à lui se rapporte à tout ce qui concerne le
mix et relève du court et moyen terme. On parle aussi de décisions tactiques ou de
politiques du mix.
Le marketing stratégique se situe donc en amont du marketing opérationnel. Il
intègre dans son analyse les éventuelles modifications de l’environnement et de la

18 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

concurrence, et il permet d’appréhender les menaces et les opportunités auxquelles


l’entreprise est confrontée.
1. Marketing et stratégie :
Pour s’adapter avec succès aux changements, les dirigeants d’une entreprise
ont besoin d’une vision claire de ce à quoi elle devrait ressembler dans l’avenir et
de ce qu’il faut faire pour y parvenir, bref, d’une stratégie.
Etant un élément déterminant dans la réalisation de la stratégie de l’entreprise,
sans lequel les autres éléments (moyens financiers, humains, techniques,…), ne
peuvent permettre à cette stratégie d’atteindre ses objectifs, le marketing s’impose
de plus en plus avec ces deux niveaux stratégiques :
- La stratégie marketing
- Le marketing stratégique
1.1. La stratégie marketing :
La stratégie marketing est une démarche d’analyse et de réflexion ayant pour
objectif de réaliser l’adéquation offre-demande qui s’inscrit dans la stratégie de
l’entreprise. Il s’agit d’un travail qui vise à augmenter le chiffre d’affaires, les parts
de marché et la fidélité des clients par différenciation, motivation ou adaptation de
l’offre solvable augmentant ainsi les économies d’échelle.
Enjeux
La stratégie marketing a pour objet d’assurer sur le long terme le développement
des ventes rentables (satisfaisant ainsi les apporteurs de capitaux) et de couvrir
les frais fixes de l’entreprise permettant ainsi de générer des économies d’échelle
(assurant la survie de l’entreprise). Orientée vente, cette stratégie fondamentale
pour l’entreprise s’insère aussi dans la politique générale de l’entreprise qui prend
aussi compte de l’organisation (gestion de la qualité, du système d’information, de
la logistique et des ressources humaines) générant des synergies ou de la flexibilité.
La stratégie marketing sera appliquée par le plan marketing (tactique de moyen
terme du marketing opérationnel).
Caractéristiques principales :
La stratégie marketing est arbitrairement structurée par l’usage en 3 parties.
Après une analyse de l’environnement et la déduction d’objectifs stratégiques
et opérationnels, il est possible de déterminer des priorités (options stratégiques
fondamentales de marketing) qui permettent de sélectionner les priorités du
marketing-mix du marketing opérationnel.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 19


Presentation generale du marketing

L’analyse stratégique commence dans un premier temps par une analyse interne
(capacités de l’entreprise : moyens humains et financiers, image de marque) et
externe (ressources requises par chaque segment, rentabilité de chaque segment,
force de la concurrence, législation...) de l’entreprise. Il sera nécessaire d’utiliser
une liste d’indicateurs objectifs et pertinents lors de cette analyse préalable. Il sera
alors possible de réaliser un premier diagnostic qui peut se présenter par exemple
sous la forme d’une matrice SWOT, permettant ainsi de fixer les grands objectifs
(exemple : devenir leader, coleader, challenger ou spécialiste).
Ce concept d’objectif (d’options) est plus ou moins large en fonction des
auteurs. Certains réduisent la phase de synthèse avant les 4P à une seule phase (le
positionnement), ce qui a le mérite de la simplicité, mais peut réduire le champ des
possibilités au final.
Dans un second temps, il faut donc déterminer ces objectifs, les options
stratégiques fondamentales, qui sont d’abord une segmentation du marché (une
cible). Il s’agit d’identifier sur le marché des groupes de consommateurs ayant
les mêmes attentes vis-à-vis du produit et devant donc réagir de la même manière
à une même stimulation marketing, ainsi qu’un positionnement déterminé par
ce ciblage. Il s’agit, parmi les segments définis d’en choisir un ou plusieurs que
l’entreprise va tenter de satisfaire par la crédibilité d’une formule de l’offre. Enfin,
l’image de marque visée et les sources de volume de vente qui expliquent à quoi
va s’attaquer la stratégie (un concurrent direct, un produit de substitution...). Ces
diverses options doivent former un ensemble cohérent et permettre de déterminer
le choix des priorités en utilisant un tableau de pondération à inventer à chaque
cas (marché, produits et source de volume) et des leviers d’action de la stratégie.
Ces leviers à formuler clairement pour le marketing opérationnel sont
les 4 axes du mix-marketing : prix, produit, place (distribution), promotion
(communication). Ce sont des grands axes à suivre définis de manière arbitraire et
dont l’investissement peut être inégal. Investir en communication implique de ne
pas diminuer par exemple exagérément les prix pour rester efficient. Ces leviers
doivent être donc globalement cohérents. Ils doivent s’adapter au marché et à
l’entreprise. Ils doivent toujours chercher à permettre à l’entreprise d’obtenir une
supériorité (un avantage concurrentiel) et une cohérence avec le positionnement.
La formulation de cette stratégie doit aussi chercher à avoir comme qualité d’être
sûre en termes de prévision.
Le schéma suivant résume le processus de formation d’une stratégie, (pour ce
qui est du processus de sa mise en œuvre, on le verra dans le cadre du marketing
opérationnel).

20 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

Figure n° 2 : Processus de formation d’une stratégie

1.2. Marketing stratégique


Il est souvent défini comme étant la contribution du marketing à la stratégie
générale de l’entreprise. Il participe, au même titre que la finance ou la production
à l’élaboration des deux volets de la stratégie générale : la stratégie de groupe
(engagement/ désengagement des activités) et la stratégie concurrentielle
(positionnement face à la concurrence).
Dans ce cadre, il faut analyser les besoins des consommateurs, l’attractivité
du marché et la compétitivité de l’entreprise. La prise en compte de la demande
potentielle et des avantages concurrentiels de l’entreprise aboutit aux choix des

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 21


Presentation generale du marketing

segments stratégiques (macro-segmentation) puis des marchés cibles (micro-


segmentation) sur lesquels l’entreprise peut intervenir avec un minimum de risque.
Le marketing stratégique se trouve ainsi basé sur cinq étapes essentielles :
L’étude du comportement du consommateur et l’analyse de ses besoins
Le comportement du consommateur est l’ensemble des actes des individus
directement reliés à l’achat et à l’utilisation des biens et des services.
La satisfaction du consommateur et l‘étude de son comportement sont au centre
de la démarche marketing. Cela oriente les choix effectués par les entreprises.
Il s’agit du processus par lequel l’individu élabore une réponse à un besoin.
Ce processus combine des phases de réflexion (prise de décision) et des phases
d’action (achat.)
L’Entreprise peut aussi essayer d’améliorer l’adéquation de l’offre aux attentes
de consommateurs en usant de méthodes qui influencent le consommateur dans le
sens de l’entreprise (publicité, promotion…)
Dans ce cadre la prise en considération des besoins du consommateur s’avère
être une étape primordiale pour la compréhension du comportement de ce dernier
notamment vis-à-vis d’un achat.
Ainsi, le besoin qui peut être défini comme un sentiment de « manque » fondé
sur le désir de posséder un bien ou d’avoir accès à un service donné, a été décliné
par Maslow19 en besoins qui s’appuient sur l’hypothèse suivante :
Un individu éprouve de nombreux besoins qui n’ont pas la même importance
et qui peuvent être hiérarchisés. Une fois un besoin satisfait en grande partie,
l’individu cherche à combler un second besoin.
La classification des besoins selon Maslow est représentée sous la forme d’une
pyramide intitulée « pyramide de Maslow ». Elle se présente comme suit :

19 - Abraham Maslow (1er avril 1908 - 8 juin 1970) est un psychologue américain célèbre considéré comme
le principal meneur de l'approche humaniste, surtout connu pour son explication de la motivation par la
hiérarchie des besoins, qui est souvent représentée par une pyramide des besoins.

22 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

Figure n° 3 : Pyramide de Maslow

Ce sont pour la plupart ces besoins là qu’il faut rencontrer en présentant un


produit ou un service. Il faut également noter que ces besoins ne sont pas tous
satisfaits par un seul produit ou un seul service, car chacun de ces derniers est
destiné à satisfaire un ou quelques besoins et non pas tous les besoins.
La segmentation
La notion de segmentation est un concept clé du marketing. C’est un concept
récent. Elle est apparue avec la multiplication de la concurrence. Elle découle du
constat que les individus sont différents par leurs croyances, leurs comportements,
leurs besoins, et que de ce fait ils opèrent des choix qui leur sont propres. D’un
point de vue marketing, cette reconnaissance de la diversité des consommateurs et
sa prise en compte doit aboutir à une relation plus étroite avec le consommateur,
ce qui conduit à des actions mieux ciblées.
Elle reconnaît que les marchés sont différenciés, et expriment des besoins aux
modalités variées. Il s’agit de découper le marché, sa population de client pour
descendre du global au local. La segmentation des marchés consiste à les découper
en sous-ensembles distincts, chacun de ces groupes pouvant raisonnablement être
choisi comme cible à atteindre à l’aide d’une approche marketing spécifique, être
exploitable.
Un marché peut être segmenté à l’aide de nombreux critères fondés sur les
caractéristiques de la clientèle (critères démographiques, géographiques, sociaux,
économiques), ses réactions comportementales par rapport à l’offre (marques

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 23


Presentation generale du marketing

achetées, fréquence de consommation, les circuits fréquentés, les habitudes


d’utilisation), ses motivations (on s’intéresse alors à la source du choix).
Pour que la segmentation réussisse, elle doit être :
Opérante : les segments définis sont-ils suffisamment importants pour justi-
fier des activités commerciales ou promotionnelles spécifiques ?
Accessible : Comment atteindre les consommateurs du segment ?
Stable : les segments identifiés vont-ils demeurer stables sur une période de
temps suffisante ?
Actionnable : la segmentation a-t-elle des implications marketing tactiques et
stratégiques claires ?

L’enjeu de la segmentation est de savoir où et comment se situer dans le


marché.

Le Ciblage et le positionnement
L’entreprise doit analyser l’attrait spécifique de chaque segment (déterminé
par le processus de segmentation), afin de mieux définir ses cibles ainsi que leur
nombre. L’attrait d’un segment dépend de sa taille, de son taux de croissance, de
sa structure et des objectifs et ressources de l’entreprise. Une firme peut adopter
différentes stratégies pour atteindre ses cibles :
● Ignorer la segmentation (marketing indifférencié).
● Développer toute une variété de produits et de plans d’action adaptés aux
différents besoins (marketing différencié).
● Ne s’adresser qu’à certains segments (marketing concentré). Il faut, en
outre, tenir compte des liens entre les segments ainsi que les plans de
conquête progressifs du marché.
Après avoir identifié les marchés cibles, l’entreprise doit procéder à un
positionnement.
En fait, positionner un produit consiste à le concevoir et le promouvoir de
façon à ce qu’il acquière une valeur distinctive face à la concurrence auprès du
marché visé. La stratégie de positionnement trouve ses racines dans une analyse
de la compréhension des perceptions et décisions des consommateurs confrontés
à un choix.

24 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

Le positionnement d’un produit s’opère en trois temps : Il faut d’abord


identifier toutes les différences, de produit, de service, de personnel ou d’image
qui pourraient servir d’axe distinctif. Il faut ensuite clarifier les critères qui
présideront au choix entre plusieurs positionnements possibles. Il faut enfin savoir
communiquer au marché cible le positionnement choisi en s’appuyant sur les
vecteurs les plus adéquats.
Lorsqu’une entreprise a segmenté son marché, choisi ses cibles et déterminé
son positionnement, elle est prête à élaborer sa stratégie marketing :
● Elaborer et lancer une nouvelle offre.
● Gérer les cycles de vie des produits.
● Adapter la stratégie marketing à la position concurrentielle.
● Mondialiser la stratégie marketing.
 La mise en œuvre de cette stratégie fera l’objet du marketing opérationnel,
basée sur des actions.
2. Marketing et actions 
Le marketing opérationnel est la concrétisation sur le terrain des décisions
d’orientation prises au niveau du marketing stratégique (même si toutes les déci-
sions ne sont pas pratiquement toujours prises à ce niveau). C’est une politique à
court terme, qui doit être constamment adaptée aux variations de la situation du
marché.
2.1. Le marketing opérationnel 
Le marketing opérationnel est le stade intermédiaire entre l’action de terrain,
qui doit s’adapter en permanence, et la stratégie marketing, qui concerne les
orientations générales, il conduit à l’établissement d’un plan d’action, appelé
plan marketing, pour une période donnée (un an par exemple). Ce plan doit être
cohérent avec les plans concernant les autres domaines d’actions de l’entreprise
(recherche-développement, production, finance, ressources humaines, système
informatique, etc.) et la politique générale de l’entreprise.
Le marketing opérationnel par souci de simplification est segmenté en quatre
principaux domaines appelés marketing mix. Cette segmentation est arbitraire
et a pour simple objectif de simplifier la prise de décision au niveau marketing.
Chaque partie du marketing mix n’est pas définie de manière stricte et peut donc a
priori couvrir tous les domaines concernant le marketing.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 25


Presentation generale du marketing

2.2. Composantes du Marketing-mix


Le marketing mix, ou «mix-produit», est couramment défini comme la
recherche de la meilleure combinaison entre les «4 p» (en anglais) : «product,
price, place, promotion».
Le principe est que le prix de vente n’est ni objectif ni universel, mais la
résultante d’une combinaison de facteurs que le marketing se doit de révéler, par
une approche plus rationnelle qu’intuitive.
L’intérêt principal du marketing mix est de pouvoir définir un prix pour les
produits et services qui soit à la fois concurrentiel et qui permette également
d’atteindre la marge de CA désirée en fonction des quantités à vendre.
Il permet également de tenir une ligne de conduite rigoureuse sur les techniques
de distribution et de promotion.
Le tableau suivant montre, de façon très résumée, les principales composantes
du marketing mix (opérationnel).
Les 4 p du marketing mix

Place Promotion
Produit Prix
(distribution) (communication)

Qualité Tarif Canaux de Publicité


Caractéristiques et Remise distribution Promotion des
options Rabais Points de vente ventes
Marque Conditions Zones de Force de vente
Style de paiement chalandise Marketing direct
Tailles Conditions Stocks et Relations publiques
Conditionnement de crédit entrepôts
Service après-vente Assortiment
Garantie Moyens de
transport

Source : Marketing- l’essentiel pour comprendre, décider et agir, p.211, 2002

Les 4 P ici présentés correspondent à l’optique du fabriquant face à son mar-


ché. Pour le client, les actions marketing doivent se traduire en avantage. Les 4 P
deviennent alors les 4 C : Produit – client, prix - coût, place – commodité, pro-
motion – communication.

26 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

Nous avons déjà expliqué que le marketing est un état d’esprit, mais aussi un
ensemble d’outils permettant à l’entreprise de mettre en œuvre sa stratégie pour
répondre aux besoins actuels et potentiels des marchés cibles. Aboutir, sans erreur,
à cette fin, exige des responsables marketing de bâtir et de suivre une démarche
sérieuse et rigoureuse. La logique d’action de la démarche marketing20 respecte les
étapes suivantes :
● l’analyse de l’état des lieux : l’entreprise doit d’abord établir un bilan sur
sa situation actuelle pour pouvoir répertorier ses points forts et ses points
faibles et évaluer sa position concurrentielle ;
● l’identification des menaces et des opportunités de l’environnement :
l’entreprise doit savoir mesurer ses chances pour trouver de nouveaux
terrains d’action. Il s’agit, aussi, d’énumérer les risques éventuels pouvant
en découler ;
● la détermination des objectifs à réaliser : c’est un travail qui vient juste
après le diagnostic de la situation ;
● la formulation de la stratégie : il s’agit, pour les responsables marketing
de définir quelles sont les voies possibles permettant à leurs entreprises
d’atteindre les objectifs arrêtés. Ce choix de stratégies dépend des moyens
disponibles ;
● la mise en œuvre de la stratégie et le contrôle des résultats de l’effort
engagé : il s’agit de préciser les « doses » du marketing-mix21 (produit,
prix, distribution et communication) qui sont nécessaires pour la réalisation
de la stratégie définie. Un audit marketing, faisant ressortir les différentes
anomalies, sera utile pour dresser un tableau de bord marketing22.
Pour rendre le processus de la démarche marketing flexible et opérationnel23,
il faut le renforcer par la recherche marketing. Celle-ci opère par des études de
marché ayant pour but d’aider l’entreprise à comprendre les désirs et attentes des
consommateurs, à prendre des décisions marketing adéquates et à en contrôler les
performances.

20 - E.–M. HERNANDEZ (1995), « L’entrepreneur informel africain et la démarche marketing », Revue


Recherche et Applications en Marketing R.A.M, volume 10, n°3, pp. 63-84.
21 - Le marketing mix appelé aussi le marketing opérationnel est formé des moyens d'actions de la stratégie
mercatique de l'entreprise.
22 - Le tableau de bord marketing sert à expliciter les écarts positifs, négatifs ou nuls susceptibles d'exister
entre les réalisations et les prévisions des objectifs stratégiques de marketing.
23 - A. LOUPPE et A. ROCABOY (1994), « Consumérisme vert et démarche marketing », Revue Française
de Gestion, n° 98, mars-avril-mai, pp. 36- 46.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 27


Presentation generale du marketing

Section 3. Les domaines d’intervention du marketing


1. Champs d’application du marketing
On peut faire le marketing de neuf catégories d’entités :
Les biens
Ils constituent l’essentiel de la production dans de nombreux pays. Chaque
année, les entreprises nationales et internationales font le marketing de milliards
de produits alimentaires frais, réfrigérés, surgelés ou en conserve, et de plusieurs
millions de voitures, réfrigérateurs, téléviseurs, ordinateurs, téléphones portables,
consoles de jeux et autres bien caractéristiques de l’économie moderne.
Les entreprises ne sont pas les seules à faire le marketing des produits : grâce à
l’Internet notamment, les individus eux-mêmes peuvent aujourd’hui promouvoir
et vendre des produits neufs et d’occasion.
Les services
Une proportion croissante de l’activité économique porte sur les services. Au
Maroc, ils représentent plus de 52% (selon le rapport d’économie nationale du
HCP- 2008). Les services intègrent des activités aussi diverses que les transports,
la banque, l’hôtellerie, la coiffure, le gardiennage, ainsi que de nombreuses
professions libérales : experts comptables, avocats, médecins, consultants, etc. la
plupart des offres comprennent à la fois des produits et des services. Dans un
restaurant, par exemple, un client consomme à la fois les biens alimentaires et les
services.
Les événements
On fait également le marketing de grands événements comme le Mondial de
football, les jeux olympiques, les foires et les salons professionnels, les tournois
sportifs et les représentations artistiques. Produire de tels événements et les gérer
dans les moindres détails pour qu’ils attirent les spectateurs et se déroulent bien
constituent un métier à part entier.
Les personnes
Le marketing des célébrités est devenu une véritable activité. Toute star qui se
respecte a un agent et utilise les services d’une agence de relations publiques. Les
artistes, les musiciens, les PDG et les avocats de renom sollicitent, avec d’autres,
les services des « marketeurs de célébrité ».

28 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

Les endroits
Les villes, les régions, les nations entrent en concurrence pour attirer les
touristes, usines, sièges d’entreprises et nouveaux résidents. Les spécialistes de
cette forme de marketing sont très divers : experts économiques en développement,
agents immobiliers, banques, associations locales, agences de publicité et de
relations publiques.
Les propriétés
La propriété est un droit intangible sur un bien immobilier (bâti ou non) ou
mobilier (actions et obligations). Les propriétés sont achetées et vendues, elles
nécessitent donc un effort de marketing. Les agents immobiliers agissent pour
le compte de propriétaires ou de clients concernés par des biens résidentiels ou
commerciaux. Les sociétés d’investissement et les banques commercialisent des
valeurs auprès de clients privés et institutionnels.
Les organisations
Les organisations s’efforcent de jouir d’une image forte et positive aux yeux du
public. Elles mettent en place des campagnes de communication institutionnelle
pour accroître leur notoriété et améliorer leur image auprès du grand public, des
investisseurs potentiels, des possibles candidats à un recrutement et de toutes les
parties prenantes à leur développement.
L’information
L’information peut être conçue et commercialisée comme un véritable produit.
Les éditeurs font du marketing pour leurs encyclopédies et leurs dictionnaires.
Les magazines spécialisés le font aussi pour leurs marchés. La production, le
conditionnement, et la distribution de l’information sont devenus un secteur
d’activité à part entière. Même les entreprises qui commercialisent des biens
tangibles tentent d’ajouter de la valeur à leurs produits à travers l’information.
Les idées
Toute offre s’articule autour d’une idée de base. Charles Haskell REVSON24
disait : « A l’usine, nous fabriquons des cosmétiques ; en magasin, nous vendons
de l’espoir ». Celui qui achète une perceuse achète en réalité des trous. Les produits
et services ne sont que des supports pour véhiculer une idée ou un avantage.
Lorsque l’idée est l’objet même de la politique marketing et qu’elle est
favorable au bien-être de la société, on parle de marketing social qui est réalisé
par des organisations publiques ou à but lucratif afin de promouvoir des grandes
24 - Charles Haskell Revson ( October 11, 1906 – August, 1975), l’un des noms les plus célèbres de l’industrie
cosmétique, il a crée et géré Revlon cosmetics pendant 5 décennies.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 29


Presentation generale du marketing

causes comme la sécurité routière, la lutte contre le SIDA, ou la prévention contre


la drogue…
La démarche marketing intervient, actuellement, dans tous les domaines qui
concernent aussi bien la vie des individus que celle des organisations. Cela a poussé
plusieurs chercheurs en marketing à se poser une question légitime : existe-il un
marketing ou des marketings ?
2. Types de marketing
2-1. Le marketing des services
Depuis le début des années soixante-dix, une attention très particulière a été
portée au marketing des services25. Dans ses fondements de base, le marketing des
entreprises de services n’est pas différent de celui des entreprises qui produisent
des biens de grande consommation et ce, du fait de la proximité des notions de
produit et de services. En effet, un produit n’est intéressant que parce qu’il procure
aux consommateurs une certaine satisfaction, c’est-à-dire, un service. En outre,
ces deux notions sont inséparables : les services offerts sont souvent accompagnés
de produits (un restaurant vend un service, mais aussi de la nourriture)26.
Cependant, quelques spécificités sont propres aux services27 : l’immatérialité, la
non uniformité, l’intangibilité,…
Le marketing des services peut concerner plusieurs domaines et secteurs
d’activités. On parle alors du marketing bancaire28, du marketing des assurances,
du marketing touristique, du marketing hôtelier, du marketing pharmaceutique, du
marketing public ou d’organisations et même, parfois, du marketing immobilier.
2-2. Le marketing industriel
Dans ce type de marketing (appelé aussi marketing d’entreprises à entreprises
ou marketing Business To Business), l’acheteur n’est pas un individu, mais une
organisation. La dimension psychologique s’estompe, donc, au profit d’une
dimension technique et économique qui est beaucoup plus objective. En effet, le
marketing industriel repose sur des relations clients-fournisseurs29.
Pour le marketing industriel, la vente est considérée comme complexe et
stratégique du fait de la grande technicité qui caractérise les produits et du poids de
25 - G.- L. SHASTACK (1977), « Breaking free product marketing  », Journal of Marketing.
26 - J.- P. HELFER et J. ORSONI (1996), Marketing, 4ème édition, Vuibert, Paris.
27 - Pour plus de précisions voir A. CHAKOR, "La planification marketing dans les entreprises touristiques
marocaines", thèse de Doctorat en sciences de gestion, Faculté de Droit et d'Economie, Agdal, Rabat,
Décembre 2002.
28 - pour plus de précision, voir M. ZOLLINGER (1985), Marketing bancaire, Dunod, Paris.
29 - J. LONGATTE (1993), Marketing industriel : de la stratégie à l’opérationnel, Editions ESKA, Paris.

30 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

la stratégie relationnelle (le maintien de la relation d’échange dépend des contacts


personnels et de la notoriété des entreprises). On dirait même qu’il est difficile
d’appliquer la démarche marketing quand il s’agit des marchés industriels30. En
effet, au lieu de prendre l’initiative et lancer des études de marché, l’entreprise est
tenue d’attendre la réception des commandes de ses clients pour commencer son
processus de fabrication.
2-3. Le marketing des achats
Le marketing des achats est « une transposition quasi-systématique à la fonction
achats des concepts et méthodes conçus d’abord pour la fonction ventes : les
fournisseurs sont en effet des partenaires extérieurs importants, comme les clients.
En outre, le marketing-achats permettra de revaloriser la fonction achats »31.
Les acheteurs peuvent, donc, établir des plans marketing pour leurs achats et
ce, à l’aide d’études du marché des fournisseurs. D’une manière générale, nous
pouvons dire que le marketing des achats est constitué par l’ensemble des outils
d’analyse et d’action visant à optimiser l’interaction entre l’entreprise et le marché
fournisseur. Les étapes du marketing-achats sont souvent les mêmes que celles du
métamarketing32 :
● la classification des produits achetés ou à acheter en segments
correspondant à ceux du marché fournisseur ;
● l’analyse du marché fournisseur ;
● l’analyse des risques potentiels et éventuels ;
● l’élaboration d’un plan d’action et des stratégies d’action ;
● la mise en œuvre des actions ;
● le contrôle des actions.
2-4. Le marketing politique et social
Le marketing politique ou aussi le marketing électoral s’intéresse aux compagnes
organisées par la population pour promouvoir un projet de loi ou encourager une
personne à présenter son programme d’action. On peut, actuellement, comparer les
compagnes politiques à des compagnes de marketing où le candidat se dirige vers
le marché de voteurs et utilise les mêmes techniques de la démarche marketing
classique et ce, pour maximiser « l’achat d’électeurs ». On dirait, donc, que le
produit à vendre est la personne elle même, alors que les promesses constituent
30 - C. VERT (1988), Le marketing intégré : clé de la compétitivité industrielle, Editions ESF, Paris.
31 - R. de MARICOURT et A. OLLIVIER, op. Cité, p. 260.
32 - Le métamarketing est constitué par l’ensemble des outils d’analyse et d’action visant à optimiser
l’interaction entre l’entreprise et son environnement.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 31


Presentation generale du marketing

le prix et le sacrifice de l’opération. Le développement des techniques d’étude de


marché (sondages d’opinion) et de la publicité politique ont stimulé largement le
rôle joué par le marketing électoral.
Le marketing social33, dit aussi marketing d’idées, à l’instar du marketing
politique s’applique à des organisations à but non lucratif. C’est, donc, « le champ
d’action du marketing qui consiste à planifier, à organiser et à contrôler des
activités dont l’objectif vise à augmenter, auprès d’un groupe cible, l’acceptabilité
d’une idée ou d’une cause social »34. Le marketing social vise, de ce fait, le
changement d’un comportement ou le déclenchement d’une action particulière,
exemple : lancer des messages publicitaires télévisés pour énoncer l’apparition
de produits nouveaux, pour sensibiliser les gens à rationaliser la consommation
d’eau et d’électricité, à protéger leur environnement, à arrêter la consommation de
certains biens (insalubrité, malnutrition, désuétude,…).
2-5. Le marketing des personnes et des lieux
Le marketing personnel consiste à appliquer la démarche marketing classique
(planification, organisation et contrôle) en vue de maintenir ou changer l’opinion
d’un groupe d’individus envers une personne bien déterminée. Ce type de
marketing est nécessaire pour le développement d’une carrière personnelle.
En effet, un nouveau diplômé doit scruter son environnement en passant par la
planification stratégique et marketing. Il s’agit, surtout de répondre aux questions
suivantes : quels sont les débouchés possibles pour son profil ?, quels sont les
secteurs prometteurs de progrès, d’évolution et de succès ?, quels seront ses
concurrents dans le travail et comment faut-il se comporter face à eux ?, quelles
sont ses compétences et son savoir-faire ?, comment peut-il réussir un entretien de
recrutement ?.
Le marketing des lieux, quant à lui, utilise les techniques marketing
(planification, action et contrôle) pour influencer les attitudes d’un groupe cible
à l’égard d’un lieu donné. Il s’agit d’organiser des sondages d’opinion pour
demander aux gens s’il faut garder ou modifier l’état de cet endroit. Le marketing
peut, donc, être appliqué aux places suivantes : les lieux d’affaires, les foyers, les
hôtels,…
2-6. L’extension du champ d’application du marketing : le marketing
international
La globalisation des marchés devient une nécessité stratégique dans plusieurs
domaines industriels. Les dirigeants, aussi bien des petites et moyennes entreprises

33 - PH. KOTLER et G. ZALTMAN (1971), « Social marketing : an approach to planned social change »,
Journal of marketing, juillet, pp. 3-12. Voir aussi S.-H. FINE (1989), Social marketing, Praeger, New York. 
34 - PH. KOTLER ET ALL, op. Cité, p. 445.

32 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

que des grandes, sont incités, plus que jamais à mettre à l’épreuve leur capacité
de modifier les valeurs, les styles et surtout les structures organisationnelles pour
réaliser les objectifs attendus. L’adaptation de la stratégie marketing aux marchés
mondiaux est, donc, une tâche primordiale. En se basant sur les techniques du
commerce international, la démarche de planification en marketing international
est la suivante :
* En premier lieu, l’entreprise qui compte élaborer une stratégie internationale,
doit scruter l’environnement international pour disposer de l’information adéquate  :
les managers font souvent référence à la recherche marketing (études documentaires
et études de marché international) pour choisir les marchés étrangers prometteurs
et évaluer leurs spécificités culturelles, économiques, politiques, juridiques, les
principaux risques encourus, mais aussi les principales techniques de couverture
et de protection ;
* En second lieu, il s’agit de déterminer les parts de marché à réaliser dans
chaque pays sélectionné, les types de produits à internationaliser et les segments
de consommateurs à privilégier ;
* En troisième lieu, les hommes de marketing et les responsables du
commerce international doivent définir les modes de pénétration de chacun des
marchés choisis : exportation directe, bureau permanent de présence, association
ou investissement direct ;
* Par la suite, il faut adapter les éléments du mix-marketing aux marchés
étrangers ;
* Finalement, et pour sauvegarder sa pérennité internationale, l’entreprise
est amenée à créer un organe responsable du contrôle et de l’audit de l’effort du
marketing international.
Dans le marketing international35, on peut aussi intégrer le marketing des matières
premières. En effet, le marché des matières premières est très important pour les
pays en développement, notamment le Maroc, pour qui il constitue l’essentiel des
ressources. Ces nations sont tenues de faire des choix stratégiques en se basant sur
les techniques du macro-marketing et ce, pour luter contre la détérioration de leurs
termes d’échange36. La maîtrise des principes du marketing des matières premières
est nécessaire car leur avenir en dépend : le prix de ces matières n’est pas fixé sur
le marché, mais il est déterminé par les pays consommateurs.

35 - K.KASHANI (1990), « Les pièges du marketing international », Revue Harvard l’Expansion, n°56,
printemps, pp. 6-13.
36 - G.– M. HENAULT (1987), Marketing et développement du Tiers-Monde, op. cité.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 33


Presentation generale du marketing

Tous les types du marketing que nous avons discutés ne remettent, en aucun
cas, en cause la démarche et les objectifs généraux du marketing. Il ne se s’agit
donc, pas de plusieurs marketings, mais d’un seul ensemble dont les composantes
se complètent mutuellement : il y a un seul marketing dont les principes doivent
s’adapter à tous les secteurs et à tous les domaines de l’activité humaine.

Section 4. Les principaux rôles du marketing dans une société


moderne
Les chercheurs marketing et tous les consommateurs assignent au marketing
un rôle de développement et d’épanouissement surtout dans les sociétés qui n’ont
pas encore atteint le stade de développement.
1. La défense des consommateurs
Pour plusieurs chercheurs, en pratiquant le marketing, les organisations
devraient assumer une responsabilité sociale. En effet, «l’abus de pouvoirs»
de certains producteurs et distributeurs rend les consommateurs insatisfaits et
inquiets et voient même que le marketing s’éloigne de plus en plus de son principe
sacré et de sa philosophie d’origine : la réponse honnête aux attentes et besoins
des clients actuels et potentiels. D’une façon générale, ajoutent ces chercheurs, on
atteint la phase d’échec et de déclin du marketing. Normalement, au lieu de voir
les consommateurs se constituer en mouvements consuméristes37 et écologistes
pour défendre leurs intérêts et pour protéger leur environnement, ce sont les
dirigeants d’entreprises et les législateurs qui devraient le faire et ce, en pratiquant
un marketing socialement responsable.
Les reproches et les criques qui ont été adressés, par les consommateurs et
leurs représentants, à la démarche marketing ont été les suivants :
* Les fausses innovations et l’obsolescence planifiée. Les
consommateurs se sentent insécurisés du fait du «cycle de vie planifié» ou de la
faible durée de vie de certains produits. En effet, ils disposent de peu d’informations
sur les formules, les contenants et les composantes de la fabrication. En outre,
les producteurs accélèrent le déclin et le dépassement technologique d’un produit
déterminé soit, à cause de la difficulté de prévoir sa durée et son cycle de vie,
soit pour obliger les gens d’acheter un nouveau produit qui vient d’être lancé
sur le marché. On constate donc que le point de vue du client n’est pas pris en
37 - Se référer d’A. LOUPPE et A. ROCABOY, « consumérisme vert et démarche marketing », op. cité. Voir
aussi, D. WEISS et Y. CHIROUZE (1984), Le consumérisme, Sirey, Paris. Voir, enfin, J.-N. KAPFERER
(1990), « Le grand commerce est-il consumériste ? », Revue Française de Gestion, n°78, mars- avril- mai,
pp. 88-90.

34 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

considération et que la durée de vie des produits est fixée délibérément par les
planificateurs marketing. Ces problèmes s’aggravent si la qualité des biens et des
services après-vente38 est mauvaise ;
* La déshumanisation de la relation d’échange : en effet, avec le
développement des pratiques commerciales et des techniques de vente (marketing
direct, self service et hypermarchés,…), les entreprises préfèrent consulter le
consommateur à distance (vente à domicile, vente par ordinateurs39, vente au
téléphone, vente sur catalogue,…) au lieu de le contacter en personne. Cela a fait
naître une relation de doute entre les deux acteurs commerciaux  et a poussé, le
client à tirer des conclusions très précises : l’objectif de l’entreprise est la rentabilité
et ce, sans considération de l’être humain qui est le client, la qualité des biens est
faible, le concept de la solidarité et de la responsabilité est absent, le client est
obligé d’acheter car il n’y a pas de bons produits de remplacement. Le problème
de la déshumanisation se comprend facilement dans les pays en développement,
notamment au Maroc où domine une certaine culture arabo-musulmane : le sourire,
le sacrifice, le contact personnel, la solidarité, l’empathie, l’écoute, la sociabilité,
etc.
* La vente forcée : en raison de la surabondance de la publicité et de la
promotion, les associations de défense des consommateurs accusent le marketing
de créer des besoins artificiels chez les gens, mais aussi de fonder une société sur
la base du matérialisme qui privilégie l’intérêt des producteurs et des capitalistes
et qui néglige celui de la collectivité. Les parents sont donc obligés d’acheter
des biens auxquels ils ne se sont pas préparés et d’une manière irréfléchie car
les messages publicitaires sont conçus de telle sorte qu’ils exploitent leur point
faible40 : les désirs et la pression de leurs enfants. A notre part, nous pensons qu’il
faut nuancer ce propos car les besoins sont toujours les mêmes - dans le temps et
dans l’espace - et ce sont plutôt les désirs (la manière de les satisfaire) qui peuvent
changer d’un moment et d’une personne à l’autre. Aussi, ces désirs sont-ils latents
et inhérents à la personne elle même, encore, faut-il les susciter. C’est d’ailleurs,
le rôle de la publicité et de toutes les autres pratiques marketing ;
* Les prix élevés et les marges bénéficiaires excessives. On reproche,
aussi, au marketing de vendre des produits à des prix non raisonnables, socialement
insupportables et ce, pour permettre aux entrepreneurs de réaliser le maximum
38 - PH. P. DORNIER (1990), « Emergence d’un management de l’après- vente », Revue Françaies de Gestion,
n°79, juin- juillet- août, pp. 12-18.
39 - R. MORIARTY et G. SWARTZ (1990), « Il faut informatiser le marketing », Revue Harvard l’Expansion
(H. E), n°56, printemps, pp. 14-23.
40 -C. DERBAIX et C. PECHEUX (1997), « L’implication et l’enfant : proposition d’une échelle de mesure »,
Revue Recherche et Applications en Marketing, volume 12, n°1, pp. 45-68.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 35


Presentation generale du marketing

de profits. Les tenants de ce point de vue ajoutent que cela peut être dû, soit
aux manœuvres malhonnêtes (tromper les consommateurs en leur faisant croire
qu’ils obtiendront une valeur et une satisfaction plus grandes en consommant
un produit quelconque), soit par l’augmentation du nombre d’intermédiaires
intervenant dans la relation d’échange. Ces frais de distribution se répercutent
largement sur le prix de vente définitif du produit. A cet égard, nous pouvons dire
que la plupart d’entreprises modernes réalisent des études de marché en se basant
sur des enquêtes et des interviews. C’est le dépouillement des questionnaires
et l’analyse de ses résultas qui permettent aux marketers de déterminer le prix
psychologique41 et sa zone d’acceptabilité par les consommateurs. Ces études
leur facilitent aussi la procédure de mise en œuvre des autres éléments du mix-
marketing (lancement de produits nouveaux et stratégie d’innovation, élaboration
de stratégies de communication et de publicité, choix de canaux et circuits de
distribution). Bien évidemment, le coût de revient du produit en question doit être
pris en considération car le marketing vise aussi l’amélioration des conditions
de l’entreprise (épanouissement et expansion, rentabilité et croissance, image de
marque,…) ;
* La pollution de l’environnement et la « pollution culturelle ».
En effet, à cause de la production industrielle, les associations de défense des
consommateurs avancent que les entrepreneurs réalisent leurs propres objectifs
sans chercher à trouver des solutions aux rebus qui en résultent. C’est donc un
coût social qui est supporté par les citoyens. D’un autre côté, à l’aide de messages
et slogans répétés, les responsables marketing font véhiculer la culture de leurs
organisations et influencent, de ce fait, les croyances et les habitudes des clients et
de toute une nation. Cela n’est pas vrai, surtout si l’on croit à la culture japonaise.
Celle-ci stipule que le consommateur est souverain, mais aussi intelligent. En effet,
rien et personne ne peut influencer ses idées. A notre sens, si la publicité affecte
les coutumes des familles, c’est parce qu’il y a un « déficit éducationnel » dû, en
partie, au manque de contrôle des enfants par leurs parents42.
Telles sont donc, les principales maladresses du marketing, au sens des
consuméristes et dont il convient de trouver des solutions immédiates pour
défendre efficacement les intérêts des consommateurs. Nous pensons que de telles
accusations sont faites car la plupart des gens ne comprennent pas clairement la
raison d’être même du marketing. Celui-ci n’est pas conçu dans le but de résoudre
tous les problèmes et les maux de l’humanité, mais pour revoir les styles et les
41 - P. VOLLE (1995), « Le concept de risque perçu en psychologie du consommateur : antécédents et statut
théorique », Revue Recherche et Applications en Marketing, volume 10, n°1, pp. 39-56.
42 - R. DIVARD (1997), « La dynamique décisionnelle dans le couple », Revue Recherche et Applications en
Marketing, volume 12, n°1, pp. 69-88.

36 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

techniques de gestion des organisations dénoncés par l’évolution des normes de


consommation. En plus, des mesures d’accompagnement, de la part de l’Etat ou du
consommateur lui même, doivent intervenir pour compléter la mission des hommes
de marketing : réglementation de certains prix, lois contre les pratiques déloyales,
désignation des intermédiaires nécessaires dans toute relation d’échange, définition
de la notion du prix socialement supportable,… Aux yeux de A. BASTA43, il y a un
vide juridique, dans ce cadre, surtout au Maroc.
2. L’amélioration de la qualité et de la compétitivité de l’entreprise
Pour défendre les consommateurs, l’application de la démarché marketing
doit aussi avoir un effet positif sur les structures et les techniques envisagées
par les organisations. Pour survivre44, celles-ci devraient élaborer des stratégies
concurrentielles leur permettant de manager efficacement leur environnement :
mettre en œuvre des compétences clés45 (des bases de compétitivité internes et
externes), revoir leur mission, améliorer leur savoir-faire pour garantir la sécurité
alimentaire des citoyens et fidéliser leur clientèle46.
L’amélioration de la qualité des services offerts aux consommateurs et donc
de la compétitivité de l’entreprise passe d’abord par un bon positionnement de
son département marketing47, son organisation interne et externe, mais aussi par
sa parfaite coopération avec les autres départements qui jouent un rôle capital :
département Recherche et Développement, département production, département
service après-vente,…
3. Le développement de l’innovation et de la recherche scientifique
Pour réprimer les effets de la concurrence et se faire place à l’échelle
internationale, le manager est tenu de bien classer et planifier ses actions et
ses objectifs stratégiques48. Les plans marketing sont facilement remis en
cause surtout en raison des mutations de l’environnement et des habitudes de
consommation qui sont en constantes évolutions. Se doter d’une structure flexible
43 - A. BASTA (1992), Le marketing et son adaptation au domaine bancaire au Maroc- une approche
multidimensionnelle, thèse de doctorat d’Etat en sciences de gestion, faculté de Droit, Fès, juin.
44 - P. SHRIVASTAVA et S. HART, « Demain l’entreprise durable ? », Revue Française de Gestion, n°108,
pp. 110-122.
45 - A. BOUAYAD (1996), « Il faut maîtriser les facteurs clés de succès », Revue Expansion Management
Review, n°81, juin, pp. 76-80.
46 - S. MacDONALD (1996), « Est-il vraiment sain d’être toujours plus prés du client ? », Revue Expansion
Management Review, n°80, mars, pp. 24-33.
47 - E.VIARDOT (1994), « Le département marketing dans les entreprises de haute technologie », Revue
Française de Gestion, n°99, juin- juillet- août, pp. 15-22.
48 - S.DULL, W.MOHN et Th.NOREN (1996), « Le partenariat entre marketing et stratégie », Revue
Expansion Management Review, n°81, juin, pp. 69-75.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 37


Presentation generale du marketing

et « élastique » devient, donc, une grande nécessité pour toutes les organisations.
En effet, adopter l’esprit marketing signifie qu’on est capable de répondre aux
exigences des interlocuteurs d’une manière très rapide. Cela ne pourra se
faire que si les entrepreneurs prennent l’initiative pour innover et déclencher
la recherche scientifique. Cette innovation peut concerner l’organisation du
département marketing, les méthodes et les équipes de vente, les composantes et
les intervenants lors d’une décision marketing, les degrés de dosage des éléments
du mix-marketing, la collecte de l’information marketing et son interprétation, la
mise en œuvre de l’audit marketing. Les grandes entreprises vont, parfois, plus
loin en traçant avec précision les cycles de vie de leurs produits et en proposant
un large portefeuille de produits de remplacement. Pour « nourrir » l’innovation,
les entreprises font appel à la recherche marketing49 et commerciale : lancer des
études de marché national ou international pour savoir ce que désire le client. Ceci,
peut les amener à concevoir des produits nouveaux avec des méthodes modernes
de conditionnement et avec des qualificatifs originaux.

49 - D.BADDOURA et C.DUSSART (1992), « La recherche nord-américaine en marketing : de l’exotérisme


à l’ésotérisme, Revue Recherche et Applications en Marketing, volume 7, n°3, pp. 103-118.

38 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Presentation generale du marketing

Conclusion

Grosso modo, nous pouvons avancer que le marketing est une technique
de gestion parmi d’autres. Sa tâche essentielle est d’identifier les besoins du
consommateur tout en mettant en œuvre un mix-marketing adéquat : concevoir
de bons produits, fixer des prix compétitifs et socialement supportables, établir un
réseau de distribution pertinent et communiquer efficacement avec les segments
visés. Le marketing n’est conçu, en aucun cas, pour résoudre tous les problèmes
dont souffre une organisation, mais tout simplement pour l’aider à « cultiver » sa
propre différence par le biais de son savoir-faire et de stratégies concurrentielles.
Cependant, le marketing est loin de jouer pleinement son rôle dans les sociétés
africaines où il est souvent confondu avec la vente50 : c’est le service commercial
qui s’en occupe. Nous regrettons aussi le fait qu’il ne touche pas clairement, jusqu’à
présent, certains domaines qui semblent être les plus sensibles : la vie politique, le
domaine social et sportif, la carrière personnelle, les affaires culturelles, …
La redéfinition du rôle du marketing dans ces sociétés, surtout au Maroc,
nécessite l’ajustement à la hausse du budget recherche et développement, le
recrutement de cadres formés et compétents et l’amélioration du niveau des
infrastructures existantes51.
Pour survivre, nos entreprises devront adopter un esprit marketing tourné vers
la satisfaction des besoins des clients. C’est donc la notion de «la compétitivité
par le marketing» qui signifie que l’entreprise doit prendre en compte la variable
«consommateurs et ses désirs» lors de l’élaboration de sa stratégie. Cela lui
permettrait d’améliorer, sinon de garder sa position concurrentielle et sa part de
marché. En effet, il ne s’agit plus de produire pour vendre, mais de vendre pour
produire.
L’utilisation de la démarche marketing peut conduire à la nécessaire
réorientation de la production afin de mieux servir les besoins essentiels des
populations des pays en développement, ce qui permet de minimiser le gaspillage
qui résulte d’une mauvaise adaptation de l’offre à la demande. Dans ce sens, le
marketing ne procède donc pas nécessairement de l’optique keynésienne puisque,
50 - Par exemple, une enquête menée sur 35 entreprises de l’axe économique Rabat/Salé, montre que 29% de
personnes interrogées pensent que le marketing signifie la vente de biens et service, se référer à A. CHAKOR
(1999), La force de vente…, op. cité, p. 189. La même étude montre que ces entreprises ne disposent dans
la majorité des cas que d’un service commercial (20 citations) ; le service ou le département marketing
n’intervient, s’il existe, que très rarement (8 citations), voir p. 196.
51 - Ibid, p. 220. L’étude citée plus haut fait ressortir aussi que l’augmentation de la part du budget consacrée
à la recherche scientifique ( 24 citations sur 35 entreprises interrogées) est une condition sine qua non au
développement du marketing au Maroc, p. 220.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 39


Presentation generale du marketing

dans certaines circonstances, elle met l’accent sur la stimulation de la demande52.


Le marketing, ce chaînon essentiel entre consommation et production,
peut devenir un catalyseur de développement des nations africaines et plus
particulièrement du Maroc. Dans ce cadre, on constate l’omniprésence et
l’importance cruciale du marketing qui a toujours été une des préoccupations
majeures des gouvernements, des responsables et des entreprises marocains.
Nous pouvons avancer que les conceptions du développement du marketing
sont convergentes dans la mesure où la stratégie des besoins essentiels nous apparaît
comme une démarche implicite de marketing qu’il faut chercher à expliciter. Ces
besoins sont dynamiques dans leur cadre anthropologique de consommation
culturelle. Les outils de recherche et de segmentation en marketing contribuent
aussi à mieux cerner l’analyse des besoins ressentis et exprimés ainsi qu’à une
identification plus systématique des populations cibles.

52 - G. - M. HENAULT (1987), Marketing et développement du tiers monde, Economica, Paris.

40 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS n°1
Votre coiffeur (un coiffeur de quartier, situé pourtant dans une rue très
commerçante) voit son activité stagner, ces derniers mois.
Travail à faire :
Quels principes de marketing lui conseilleriez-vous d’appliquer?
CAS n°2
La société GESTIEL vend des logiciels de gestion qu’elle a créés
(comptabilité, paye, gestion de stocks, facturation, etc.) et qu’elle adapte
à des PME de l’industrie et du commerce. Un audit de marketing récent
de sa gamme de produit a montré que GESTIEL, qui a dégagé au total un
résultat net après impôts égal à environ 5% de son chiffre d’affaires, ces
deux dernières années, perd beaucoup d’argent sur la vente proprement dite
de logiciels (marché extrêmement concurrentiel) mais gagne bien sa vie sur
le conseil et la formation.
Travail à faire :
- Quelle stratégie de marketing préconisez-vous à cette entreprise?
- Faut-il cesser l’activité «Création de logiciels»?
CAS n°3
Vous lancez un nouveau shampooing traitant démêlant. Ce produit
n’existe pas encore sur le marché. Vous innovez.
Travail à faire :
- Quels sont les éléments du Mix-Marketing que vous devez privilégier?
CAS n°4
Une société a trois produits sur lesquels elle souhaiterait agir rapidement:
• Le produit 1 est un chocolat en poudre à cuire, présent sur le marché
depuis plus de 10 ans, et qui est entré dans sa phase de déclin : les ventes
baissent, les commandes ralentissent.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 41


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

• Le produit 2 est un chocolat soluble en phase de maturité qui assure le


maximum de profits à l’entreprise. Mais la concurrence vient de réaliser
plusieurs opérations promotionnelles (primes de collection notamment).
• Le produit 3 est un déjeuner instantané, depuis peu sur le marché et non
encore référencé dans de nouveaux hypermarchés et supermarchés.
Travail à faire :
La société fait appel à votre agence de promotion. Quel type d’opérations
promotionnelles conseillez-vous sur chaque produit ou sur l’un d’entre eux en
particulier?
CAS n°5
Vous venez de lancer une nouvelle lessive qui se présente sous forme de
comprimés très concentrés. Cette présentation a l’avantage de faciliter le transport,
le stockage et le dosage.
Cependant, vous avez peur que les clients n’aient pas confiance dans ce
produit.
Quelles promotions vous paraissent les mieux adaptées?
CAS n°6
Vous êtes responsable commercial au sein du centre commercial Marjane
Rabat. Vous avez suivi l’évolution du volume des ventes réalisées dans le rayon
détergents pour des périodes différentes, et vous avez procuré les résultats suivants
pour deux marques A et B :

Tableau n°1 : Evolution du CA des marques de détergents A et B

Marques de Volume des Prix de vente


Période
détergents ventes en milliers TTC

t0 80 15
A
t1 86 15
t0 110 15.5
B
t1 105 17

42 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Travail à faire :
1. Calculer l’élasticité croisée de A/B ;
2. Calculer l’élasticité du détergent B ;
3. Quelle sera la quantité vendue du détergent B en t2 si le prix de vente est
de 15 DH ?
4. Interpréter vos résultats.
CAS n°7
Répondez, brièvement, à questions suivantes :
- Quels sont les objectifs de l’entreprise dans l’optique production et dans
l’optique marketing sociétal ?
- Quelle est l’utilité de la stratégie marketing pour les entreprises
africaines ?
- L’adoption de la philosophie et de la démarche marketing est-elle
nécessaire pour les entreprises de monopole ?
CAS n°8
1- Les fabricants de jeans ont des problèmes d’identité. Lee Cooper, Levis,
Loïs, C 17, Buffalo ne trouve pas de territoire propre dans l’esprit du
consommateur.
a- Imaginez un positionnement pour une marque nouvelle. Décrivez-
le précisément, en le comparant aux marques existantes et à leurs
campagnes de publicité ;
b- Cette recherche d’un positionnement original peut-elle entraîner
une modification du produit ? Jusqu’à quel point ? Justifiez votre
position ;
CAS n°9
Répondre, brièvement aux questions suivantes :
1. Citer les différents type de stratégies marketing;
2. Expliquer, avec des exemples, les formes de la stratégie de diversification;
3. Quelles sont les limites du cycle de vie d’un produit?
4. Quelles sont les différentes stratégies de segmentation qu’une entreprise
peut mettre en œuvre?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 43


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

5. Expliquer les différentes stratégies de positionnement qui existent;


6. Comparer les objectifs d’une stratégie et d’une tactique en marketing.
7. Citer, sans les expliquer, les différents critères de segmentation;
8. Quelles sont les stratégies marketing qu’une entreprise peut adopter au
niveau de chaque phase du cycle de vie de son produit?
CAS N°10
Une revue gastronomique cherche à relancer ses ventes par abonnement.
Elle envisage de procéder à un mailing.
Travail à faire :
1. Quelle est la cible qu’elle doit viser?
2. Où pourrait-elle trouver des fichiers qui correspondent à cette cible?
3. Imaginer une promotion originale qui peut permettre d’influer sur la
décision des prospects.
4. L’entreprise désire augmenter l’efficacité de sa campagne en la doublant
d’une relance téléphonique. Mais le fichier ne lui propose que les
adresses. Comment inciter les prospects à fournir d’eux-mêmes leur
numéro de téléphone?
CAS N°11
La société Marcq (matelasserie) vend 4 gammes de matelas, correspondant
aux codes AA à GE:
- La gamme AA, dernière née de la firme, est un produit de technologie
évoluée, difficile à fabriquer, vendu très cher, et qui, cependant, perd
encore de l’argent deux ans après son lancement;
- La gamme AB est le cheval de bataille de la société : produit moyen-haut
de gamme, de grande vente, rentable;
- La gamme BB est un produit qui a été lancé il y a 3 ans et qui, après un
démarrage difficile, est actuellement en pleine croissance; sa rentabilité
est forte;
- La gamme GE est un produit moyen-bas de gamme, ancien, peu rentable,
dont les ventes déclinent.

44 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Travail à faire :
Quelle stratégie pour chacune de ces 4 gammes de produit proposez-
vous à cette société, et comment envisagez-vous son avenir?
CAS n°12
La société Hippopotamus a lancé dès les années 70 un ensemble de restaurants
spécialisés dans la viande.
Elle fut parmi les premières à avoir recours à la publicité de façon importante.
A votre avis, quelles sont les principales difficultés d’une campagne publicitaire
pour la restauration ?
CAS n°13
Vous aimez les livres, et vous avez décidé de monter une petite librairie dans
votre quartier.
Vos connaissances de marketing peuvent-elles vous aider dans votre
démarche ? Citez quelques applications.
CAS n°14
M. Norton est l’inventeur d’une sangle pour porter les skis sur le dos. Il a
breveté son invention et lancé une entreprise pour en assurer la fabrication et la
commercialisation.
Les études faites ont montré que les consommateurs sont très intéressés par
ce produit, léger, peu encombrant et parfaitement adapté à la randonnée à ski.
D’autre part, le nombre de skieurs augmente chaque année et le ski de randonnée
se développe.
Travail à faire :
Analysez les chances de succès de cette entreprise.
CAS n°15
Vous gérez un restaurant. Vous êtes conscient de l’importance de la notion
de service.
Travail à faire :
Imaginez les services que vous pouvez proposez à votre clientèle.
Même question si vous êtes concessionnaire automobile.
Dans les deux cas, vendez-vous un produit ou un service ? Analysez.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 45


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°16
Un festival de musique classique et sacrée a lieu depuis quelques années
à Fès (ville spirituelle). Les organisateurs désirent concevoir une compagne de
communication media et hors media. Ils voudront grâce à celle-ci attirer davantage
de public, valoriser l’image de qualité du festival et sensibiliser les entreprises
régionales aux possibilités de mécénat que le festival leur procure.
Travail à faire :
1. Quels sont les moyens de communication les plus efficace auxquels les
organisateurs peuvent faire appel?
2. D’après vous, en quoi consistent les possibilités de mécénat et de
sponsoring que ce festival procure aux entreprises régionales?

46 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

CHAPITRE II
COMPORTEMENT ET PSYCHOSOCIOLOGIE
DU CONSOMMATEUR

Introduction

L’étude du comportement du consommateur et de l’acheteur est devenue une


pratique indispensable dans l’analyse et la pratique du marketing. Ses apports
sont essentiels et contribuent autant à la réflexion stratégique qu’au marketing
opérationnel. Il s’agit de comprendre, expliquer, voir et prédire les actions
des consommateurs dans des situations d’achat ou de consommation variées.
L’explication de l’intérêt accru qu’on manifeste à ce thème tient aussi bien à
la place centrale qu’occupe le consommateur dans la stratégie marketing de
l’entreprise qu’à la grande proportion des activités humaines qui relèvent plus ou
moins directement du comportement de l’individu. Nombreuses sont les questions
auxquelles nous essayerons de répondre : quelles sont les caractéristiques qui
distinguent les individus dans leurs comportements d’achats ? Quelle est l’influence
de la personnalité de l’acheteur, de sa famille et de la société… ? Peut-on dire qu’il
y a un processus de décision unique pour les consommateurs ? Quelles sont les
leçons que les responsables marketing peuvent tirer de ce processus ?
Plus attentifs à l’offre de produits et de service et encore plus familiers et
habitués aux techniques publicitaires et promotionnelles, les consommateurs
marocains sont devenus bien placés pour comparer les multiples alternatives qui
leurs sont proposées, et par conséquent plus avertis dans leurs choix. Aujourd’hui,
les consommateurs ont tendance à gérer leurs ressources en temps, en argent et en
efforts physiques de manière rigoureuse et efficace.
Ainsi, l’esprit marketing doit être présenté en force et en permanence dans
chaque entreprise désireuse d’atteindre la performance et la qualité. Le responsable
marketing doit d’abord connaître son public par l’établissement d’études, d’enquête
et sondage, ensuite, il essayera de s’y adapter pour enfin passer à l’action (c’est-
à-dire à l’influence).
Ce chapitre s’articule autour de cinq axes principaux :
- Le premier est consacré à l’étude des variables explicatives du
comportement du consommateur et leur influence sur l’individu. Les facteurs
d’influence peuvent être répartis en deux sous ensembles, d’une part, les facteurs

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 47


Comportement et psychosociologie du consommateur

internes liés à chaque individu (les besoins, les motivations, les attitudes) et
d’autre part, les facteurs externes ou liés à l’environnement à savoir la culture,
l’appartenance de l’individu à une classe sociale…
- Le deuxième axe traite les principaux modèles schématisant le processus
de décision d’un consommateur ou autrement dit les étapes par lesquelles un
individu est supposé passer pour effectuer son action d’achat. On va essayer de
présenter quelques critiques de ces modèles et aussi déterminer les principaux
acteurs ou institutions pouvant influencer les décisions des consommateurs.
- Le troisième axe explique et identifie la réaction des consommateurs face
aux actions marketing (produit, prix, communication, distribution).
- Le quatrième axe s’intéresse à la spécificité du consommateur marocain
en partant d’un constat que ce dernier n’est plus placé au centre d’intérêt des
entreprises marocaines.
- Le dernier axe concerne le rôle croissant des associations de défense
des consommateurs et le mouvement consumériste. Il s’agit de présenter un cas
pratique mettant en relief la comparaison d’une association Marocaine et une autre
Canadienne en matière de défense du consommateur.

Section 1. Les facteurs influençant le comportement du


consommateur

La décision d’achat d’un consommateur subit l’influence de nombreux facteurs


explicatifs du comportement d’achat. Ces facteurs peuvent être répartis en deux
grandes catégories :
- Les facteurs relatifs à l’individu lui même (facteurs internes).
- Les facteurs liés à l’environnement. (facteurs externes).
1. les facteurs internes 
Ces facteurs, qui se rattachent à l’individu en personne, comprennent deux
éléments essentiels à savoir : les facteurs psychologiques et d’autres personnels.
1.1. Les facteurs psychologiques 
Il est logique de considérer que l’individu lui- même constitue le point de
départ du comportement d’achat au travers de ses besoins, de sa motivation, de sa
perception et de son attitude envers ce produit.

48 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur Marketing 48

1.1.1. Les besoins


1.1.1. Les besoins
Le besoin est un sujet qui a connu un grand débat concernant sa nature, il s’agit
d’un état Ledebesoin estrésultant
tension un sujet d’une
qui a connu
pulsion,uncréant
grand une
débat concernant
sensation sa nature,et
de privation
la prise de conscience d’un écart à combler (entre, par exemple, ce que l’on de
il s’agit d’un état de tension résultant d’une pulsion, créant une sensation est
privation et la prise de conscience d’un écart à combler (entre, par exemple,
et ce que l’on voudrait être). Alors, tout individu ressent des besoins à satisfaire : ce
que l’on
besoin est et cebesoin
de manger, que l’on voudrait
de prendre être).
l’air, Alors,
besoin tout individu
d’acheter ressentbesoin
des vêtements, des
besoins
de lecture…à satisfaire : besoin de manger, besoin de prendre l’air, besoin
d’acheter des vêtements, besoin de lecture…
Il y a plusieurs années, le psychologue ABRAHAM MASLOW a proposé
Il y a plusieurs années, le psychologue ABRAHAM MASLOW a proposé
une échelle à cinq degrés de « hiérarchie de besoins », aujourd’hui, largement
une échelle à cinq degrés de « hiérarchie de besoins », aujourd’hui, largement
acceptée. Chaque degré de l’échelle correspond à un certain type de besoin classé
acceptée. Chaque degré de l’échelle correspond à un certain type de besoin
par ordre d’importance croissant (besoins physiologiques, besoins de sécurité,
classé par ordre d’importance croissant (besoins physiologiques, besoins de
besoins
sécurité,sociaux,
besoinsbesoins
sociaux,d’estime
besoins et besoinsetd’accomplissement).
d’estime besoins d’accomplissement).

Figure 1 :1 :
Figure pyramide dede
pyramide Maslow
Maslow
8
Niveau 5 Besoins
D’accomplissement :
(Réalisation de soi, épanouissement de soi…)

Niveau 4 Besoins d’estime :


(Considération, respections, statut, prestige…)

Niveau 3 Besoins sociaux :


(Appartenance, intégration dans un groupe,
affection, amitié, amour…)

Niveau 2 Besoins de sécurité :


(Protection physique, sociale, morale…)

Niveau 1 Besoins physiologiques :


(Besoins vitaux : respirer, boire, manger…)

Selon Maslow, cette règle est valable à tous les niveaux de cette
Selon Maslow,
hiérarchie, cettene
un individu règle est valable
pouvant à tous
atteindre les niveaux
les besoins de cette hiérarchie,
dits supérieurs (haut de
un individu ne pouvant atteindre les besoins dits supérieurs (haut
la pyramide) qu’après avoir satisfait les besoins de niveau inférieur. de la pyramide)
qu’après avoir satisfait les besoins de niveau inférieur.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 49


Comportement et psychosociologie du consommateur

Cette théorie est désormais critiquable, car un même individu peut très bien
ressentir au même moment des besoins de niveau différents, par exemple : Une
personne ayant réussi dans la vie, ayant atteint un certain statut social (niveau 4)
peut très bien sentir exclue de la société (niveau 3).
Il faut simplement considérer la théorie de la hiérarchisation des besoins de
Maslow comme une théorie applicable dans certains cas, mais que l’on ne peut
généraliser.
1.1.2. Les motivations 
La plupart des besoins ne poussent pas nécessairement l’individu à agir pour
que l’action intervienne, il faut que le besoin ait atteint un niveau suffisant pour
devenir un mobile. La notion de la motivation correspond à l’énergie qui pousse le
consommateur à acheter un bien ou d’utiliser un service pour combler un besoin
pressant en induisant un comportement.
Il existe plusieurs classifications des motivations d’achat :
¨ Classification d’HENRI JOANNIS :
- Motivations hédonistes : recherche du plaisir comme but de la vie.
* Recherche de plaisir physique : confort, goût…
* Recherche de plaisir intellectuel : savoir, découvrir…
- Motivations oblatives : recherche du plaisir pour ceux qui nous entourent,
par exemple : pour un enfant, offrir un cadeau à sa mère le jour de sa fête.
- Motivations d’auto – expression : désir de s’exprimer, de paraître (sportif
ou riche par l’achat de vêtements, voitures correspondant au désir).
¨ Classification en fonction du caractère personnel
- Motivation de sécurité : recherche de protection, d’assurance, de garantie
- Motivation de confort : recherche de bien être.
- Motivation hédoniste  : recherche de plaisir physique et intellectuel.
- Motivation d’avidité  : recherche de domination, ambition.
¨ Classification en fonction du caractère conscient ou non
- Motivations conscientes, rationnelles 
Exemple :
- j’achète cette voiture parce qu’elle ne consomme que 2,5 de gasoil
aux 100 Km.

50 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

- Motivations subconscientes, irrationnelles :


8Exemple :
- J’ai acheté cet ensemble parce qu’il me plaisait.
- J’ai acheté ce gâteau sans réfléchir si j’en ai envie.
Ces motivations constituent un véritable champ de forces dont la résultante
détermine le comportement de l’individu. L’homme de marketing doit savoir les
impulsions internes qui poussent le consommateur à acheter pour satisfaire un
besoin pressant. Il s’agit aussi de comprendre et d’étudier d’une manière efficace
l’univers des motivations pour le développement des politiques de marketing.
1.1.3. La perception 
La perception est le processus par lequel un individu choisit, organise et
Interprète les éléments d’information externe pour construire une image
cohérente du monde qui l’entoure. La perception des objets par un individu
influence largement son comportement d’achat. Trois mécanismes permettent
d’expliquer pourquoi le même stimulus peut être interprété de multiples façons :
l’attention sélective, la distorsion sélective et la rétention sélective.
* L’attention sélective : une personne est exposée à un nombre très élevé de
stimuli à chaque instant de la vie. Le phénomène de sélectivité explique
qu’il est très difficile d’attirer l’attention des consommateurs. Des
publicités grand format, en couleurs et innovatrices ont davantage de se
capter l’attention.
* La distorsion sélective : On appelle distorsion sélective le mécanisme qui
pousse l’individu à déformer l’information reçue afin de la rendre plus
conforme à ses attentes.
* La rétention sélective : L’individu oublie la plus grande partie de ce qu’il
apprend. Il a tendance à mieux mémoriser l’information qui supporte ses
convictions.
La sélectivité de la perception explique pourquoi les responsables marketing
doivent si souvent répéter un message, en s’efforçant à le rendre aussi convaincant
que possible.
1.1.4. Les attitudes 
Une attitude peut être définie comme la capacité d’évaluation d’un individu
à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose. Il s’agit des critères mentaux
d’évaluation qui permettent à un individu de réagir positivement ou négativement
face à une idée ou un produit.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 51


Comportement et psychosociologie du consommateur

Une attitude comprend trois composantes :


Composante cognitive : Il signifie la notoriété et la connaissance de l’objet
ou du sujet. En effet, la présence de la marque ou du produit dans l’esprit du
consommateur, pousse ce dernier à privilégier un produit bien déterminé, surtout
si ce dernier répond exactement à ses attentes.
Composante affective : il s’agit de l’ensemble des sentiments éprouvés par le
consommateur à propos du produit c’est –à- dire, on peut aimer ou ne pas aimer
l’objet, certains de ses traits ou les symboles qu’il représente.
Composante conative : c’est l’intention de comportement du consommateur
envers le produit c’est - à- dire, qu’est ce que la personne est prête à faire pour
se procurer ou éviter ce produit ? D’abord, les intentions que déclarent les
consommateurs sont souvent sujettes à caution ; Ensuite, il y a de la prédisposition
à l’acte de nombreux facteurs qui peuvent détourner l’individu. Il peut s’agir par
exemple d’une communication publicitaire ou d’une discussion avec sa famille
ou ses amis sur le lieu de vente. Une promotion peut être faite pour un produit
concurrent ou bien encore le produit désiré peut ne pas être disponible, donc le
comportement d’achat a une grande influence sur les attitudes ultérieures des
individus.
1.2. Les facteurs personnels 
Ce sont des facteurs qui prennent naissance à l’intérieur même de la personne
et qui influencent la décision d’un acheteur. Ils comprennent :
1.2.1. La personnalité 
Le concept de personnalité est utilisé pour désigner ce qui différencie les
individus dans leur façon de réagir face à une même situation. Connaître la
personnalité d’un individu peut donc être un moyen de prévoir son comportement.
Chacun a pu observer que certaines personnes sont calmes, alors que d’autres sont
nerveuses, certaines sont timides, alors que d’autres sont ambitieuses, certaines
sont hésitantes et d’autres sont sûres d’elles-mêmes.
Certes, les études de personnalité permettent de mieux comprendre certains
types de comportement d’achat, mais il y a trop de facteurs exogènes qui peuvent
intervenir et qui ne sont pas pris en compte pour que l’on puisse faire réellement
de la personnalité un concept opératoire.
Ceci a, entre autres raisons, conduit à étudier d’autres caractéristiques
constantes de l’individu, telles que l’image de soi et le style de vie.

52 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

1.2.2. L’image de soi 


Cette notion décrit la façon dont un individu se considère et pense que les
autres le voient. L’achat de certains produits peut être pour un individu un moyen
d’exprimer sa position sociale. En effet, certains produits comme les vêtements,
l’automobile, la décoration du logement sont pour une personne un moyen de se
présenter aux autres.
Cette présentation de soi se réalise : d’une part, à travers la représentation
que la personne se fait elle- même (image de soi), et d ‘autres part, à travers
la représentation que cette personne a des objets qui lui sont proposés (image
des produits). On a pu vérifier que le produit acheté est souvent celui dont, par
exemple, l’image est la plus proche de l’image de soi de l’acheteur. Par exemple :
un tel individu s’achètera une voiture aux allures sobres et sérieuse, tandis que tel
autre préféra s’identifier à un modèle plus sportif et plus jeune.
1.2.3. Le style de vie 
Un autre facteur affectant le comportement d’achat est le style de vie qu’une
personne a décidé d’adopter. On peut définir le style de vie comme : un système
de repérage d’un individu à partir de ses activités, ses valeurs personnelles et ses
opinions.
· Les activités : c’est-à-dire tout ce que les gens font : le travail, les loisirs,
l’exposition aux différents médias et les habitudes d’achat…
· Les valeurs personnelles  : il s’agit du système de valeurs et des caractéristiques
de personnalité qui déterminent les interactions entre l’individu et son entourage
par exemple, une femme qui pense que son rôle de mère de famille et d’épouse
doit être l’objet de toute son attention, agira autrement qu’une femme qui désire
établir plus d’égalité entre elle même et son époux.
· Les opinions : ce sont des représentations que les individus se font de leur
environnement social en général. Par exemple, la conscience écologique pourra
influencer sur le comportement du consommateur : les essences sans plomb et les
lessives sans phosphate ont trouvé un large marché aux Etats- Unis.
2. Les facteurs liés à l’environnement 
Il s’agit de traiter essentiellement les facteurs socioculturels, ainsi que les
facteurs psychosociaux.
2.1. Facteurs socioculturels 
8Ces facteurs regroupent d’abord la culture, la valeur et le comportement ;
ensuite la sous culture et la consommation ; enfin la classe sociale.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 53


Comportement et psychosociologie du consommateur

2.1.1. La culture, valeurs et comportements 


La culture peut être consensuellement définie comme un ensemble de valeurs,
de croyances, de symboles, de mythes, de coutumes et de traditions partagées par
des individus à un moment et dans un espace donné. Elle exerce une influence sur
les modes de comportement de ces individus à travers l’instauration de normes
sociales ou de codes de conduite.
Elément de l’environnement du consommateur, la culture est apprise par
l’individu, cet apprentissage s’opère par le biais de la famille, du système éducatif,
de la religion, de média. Elle est composite dans la mesure où une même personne
peut adopter plusieurs cultures et par conséquent, adhérer et s’approprier des
valeurs qui correspondent à chacune d’elles.
Il convient ainsi de dissocier les valeurs sociétales et les valeurs individuelles
dans la mesure où ces dernières peuvent inclure des valeurs partagées dans une
société donnée (sociétales) et d’autres empruntées à des cultures étrangères, c’est
le cas par exemple dans de nombreux pays en voie de développement où, sans
rejeter leur culture d’origine, les individus aspirent à des valeurs universelles
(liberté, épanouissement personnel) symboles de la culture du monde occidental.
Le concept de valeur est également associé à celui de la culture. Il s’agit d’une
notion abstraite qui exprime la finalité d’une culture et son mode de fonctionnement
idéal. On peut définir les valeurs comme « des croyances durables qui font qu’un
mode spécifique de comportement ou un but de l’existence est socialement (valeur
sociétale) ou personnellement (valeur individuelle) préféré à d’autres qui leurs
sont opposés ».
Si la relation entre culture et comportement d’achat des consommateurs n’est
pas aussi forte que ne le laissaient croire les travaux théoriques, la culture (nationale,
régionale et locale) semble influencer indirectement sur les attitudes et les modes
de vie et de consommation des individus. Cette influence intervient généralement
à travers les valeurs partagées et régulent les relations inter-individuelles et les
interactions individus- environnement.
La mondialisation, l’accessibilité des moyens de communication et de
transport au plus grand nombre, semble avoir pour incidence de généraliser
certaines valeurs pour leur donner un statut d’universalité dépassant les clivages
et frontières culturels qui existaient naguère. Cette tendance globale au partage des
valeurs participe à une homogénéisation progressive et transculturelle de certains
comportements de consommation.
Par exemple : les Jeans Levi’s qui véhiculent un produit capable de porter des
valeurs de plus en plus partagées par des segments de consommateurs appartenant
à des pays culturellement et idéologiquement différents.

54 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

2.1.2. La sous-culture et la consommation 


Parler de Sous-culture suppose implicitement la reconnaissance d’une culture
globale, générale ou générique par rapport à laquelle on la situe.
L’apparition des Sous-culture révèle généralement une opposition ou une
remise en cause de la culture dominante. Les individus appartenant à une sous-
culture adoptent des comportements similaires en matière de consommation des
biens alimentaires et vestimentaires, mais aussi des produits culturels (musique,
films).
Ainsi, des supermarchés, des chaînes de télévisions et des stations de radio,
fondés sur ces sous-cultures de consommation tentent de répondre de façon plus
adaptée aux besoins de ces segments.
L’incidence de la sous-culture sur le comportement de la consommation
semble plus forte encore que l’influence de la culture. Lorsque l’on se situe sur
des marchés spécifiques tels les produits biologiques, elle constitue de fait un
critère de segmentation largement plus efficace que les traditionnelles variables
socio-démographiques telles que l’âge ou le sexe.
Le concept de sous-culture s’applique à des réalités multiples dont le point
commun est de déférer des individus ou des communautés autour d’un noyau
de valeurs centrales. Une sous-culture de consommation réunit, malgré son
apparente homogénéité, des membres ou groupes d’individus qu’il est possible de
hiérarchiser selon leur degré d’engagement et d’adoption des valeurs communes.
Elle se structure autour d’un cercle restreint de membres dont l’implication et la
connaissance des valeurs qui caractérisent la sous-culture sont fortes et durables.
Le partage des valeurs et des croyances au sein de la sous-culture se manifeste
par le partage d’expériences sociales (rites) et de consommations vécues
collectivement qui valorisent et distinguent les membres adhérents des autres.
2.2.2. La classe sociale 
On appelle classe sociale : des groupes relativement homogènes et permanents,
ordonnés les uns par rapport aux autres et dont les membres partagent le système
de valeurs, le mode de vie, les intérêts et le comportement.
Plusieurs caractéristiques de la classe sociale intéressent le responsable
marketing : d’abord, les personnes appartenant à une même classe ont tendance à
se comporter de façon plus homogène que les personnes appartenant à des classes
différentes ; ensuite, les positions occupées par les individus dans la société sont
considérées comme inférieures ou supérieures selon la classe sociale à laquelle ils
appartiennent.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 55


Comportement et psychosociologie du consommateur

Par ailleurs, la classe sociale ne peut être mesurée par une seule variable,
mais à l’aide d’un certain nombre d’indicateurs : profession, revenu, patrimoine,
zone d’habitation ou niveau d’instruction ; enfin, une classe sociale est une entité
mouvante, certains individus ayant la possibilité de faire évoluer leur position
dans un sens ascendant ou descendant.
2.2.8 Les facteurs psychosociaux 
L’environnement social d’un individu exerce une influence indéniable sur ce
dernier dans le processus d’achat. Un individu vit en interaction avec d’autres
personnes, c’est ce qu’on appelle un groupe. Ce dernier est constitué par plusieurs
personnes ayant des buts et des besoins communs qu’ils ne peuvent satisfaire qu’en
coopérant. Pour coopérer, il est nécessaire que les membres du groupe partagent
des croyances, des valeurs et des normes qui règlent leur interaction.
Les collègues de travail, les amis, les voisins, la famille forment autant de
groupes différents. Toute personne appartient donc à un grand nombre de groupe.
2.2.1- Les groupe de référence 
On entend par là le groupe qui, à un moment donné, sert de référence dans la
détermination des croyances, attitudes et comportements d’un individu, que celui-
ci lui appartienne ou non.
Les groupes de référence interviennent de trois façons : d’abord, ils proposent à
l’individu des modèles de comportement et de mode de vie ; ensuite ils influencent
l’image qu’il se fait lui- même ; enfin, ils engendrent des pressions en faveur d’une
certaine conformité de comportement.
Une entreprise est naturellement soucieuse de savoir si l’achat de ses produits
et marques est soumis à l’influence de groupes de référence et désireuse, le cas
échéant, de connaître leur identité.
En général, plus la cohésion interne du groupe est forte, plus la diffusion au
sein du groupe est rapide ; de même, plus l’image du groupe est forte, plus son
influence sur le choix des produits et des marques est prononcée.
2.2.2- La famille 
Si l’influence des facteurs socio-culturels s’opère généralement de manière
indirecte sur le comportement de l’acheteur, les membres de sa famille interfèrent
largement dans la décision d’achat effectuée d’où l’importance de l’environnement
familial immédiat sur les décisions de choix du consommateur.
Ainsi, la notion de cycle de vie familial a été considérée comme étant la plus
pertinente pour comprendre les comportements et les habitudes de consommation.
L’idée sous-jacente est que, selon la phase de cycle (jeune célibataire, jeune
marié sans enfant, avec enfants, etc.), les besoins du ménage diffèrent et il est par

56 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

conséquent possible d’utiliser ce concept comme critère de segmentation (famille


avec enfants en bas âge, famille nombreuses).
Toutefois, il semble que la notion de cycle de vie familial gagne à être combinée
avec d’autres variables telles que le revenu ou le niveau d’instruction afin de mieux
appréhender les décisions d’achat familiales.
La dissociation des rôles du prescripteur, du décideur, de l’acheteur et du
consommateur, et leur influence sur les étapes du processus de décision, rend encore
plus complexe l’analyse du comportement d’achat familial. En se limitant aux
décisions à fort enjeu (choix de la destination des vacances, d’un ordinateur, d’une
voiture), la difficulté apparaît lorsqu’il y a divergence d’opinions ou d’appréciation
entre les divers acteurs de la décision. Par exemple : l’influence relative des époux
sur la décision d’achat varie considérablement selon les produits :
○ Les produits où l’achat est dominé par le mari : voiture, réparations.
○ Les produits où l’achat est dominé par la femme : produits d’entretien,
vêtements des enfants, produits alimentaires.
○ Les produits où l’achat est dominé tantôt par l’un, tantôt par l’autre :
Électroménager, vêtements masculins.
○ Les achats résultant d’une décision conjointe : appartement, vacances.
2.2.3- Les statuts et rôles 
Un rôle se compose de toutes les activités qu’une personne est censée remplir,
compte tenu de son statut et des attentes de l’entourage. Un statut donné, correspond
à une position plus ou moins valorisée socialement. Dans nos sociétés modernes,
le statut de chirurgien par exemple, est supérieur à celui d’éboueur. Statuts et rôles
exercent une profonde influence sur le comportement d’achat.
La plupart des gens choisissent des produits en tenant compte de leur statut
social. Le cadre supérieur roule en Mercedes et pratique le golf, autant de symboles
de sa réussite. Les symboles ne sont évidemment pas les mêmes d’une classe
sociale à l’autre et, en outre, évoluent dans le temps.

Section 2. Le processus de decision d’achat d’un consommateur

Dans l’analyse précédente, nous avons cherché à expliquer les comportements


des consommateurs, d’une part d’un point de vue psychologique c’est à dire par
l’analyse des besoins des individus, de leurs motivations, de leurs attitudes et de
leurs personnalité, d’autre part d’un point de vue sociologique c’est à dire par
l’étude de leurs appartenance à une classe sociale, de leurs profession, de leurs
éducation…etc.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 57


Comportement et psychosociologie du consommateur

Ces différents niveaux d’analyse permettent de mieux comprendre les


comportements des consommateurs, mais ils se révèlent insuffisants pour éclairer
le processus par lequel chaque individu est conduit à la décision d’achat ou non.
Dans ce sens, il s’agit pour les décideurs marketing de l’entreprise, avant de
s’engager dans les actions préparant l’acte final de vente, de connaître d’une part,
les éléments ou les facteurs pouvant influencer sur la décision d’achat, et d’autre
part les critères de choix d’un tel ou tel produit tout en identifiant les étapes ou les
modèles qu’un consommateur peut suivre.
1. Evolution des modèles de prise de décision  Marketing 58

1.1. Le modèle de type stimulus - réponse 


Ce modèle
directement liésinitial suppose que
à l’exposition de les comportements
ce dernier observables
à un stimulus de l’individu
(qui peut être un
(Choix d’une marque, d’une enseigne, du moment d’achat, etc.) sont
produit, une publicité, un prix, etc.). S’inspirant des réactions physiologiques à directement
liésstimulus,
un à l’exposition
ce modèlede ce dernier
a vite montréà un
sesstimulus
limites. (qui peut être un produit, une
publicité, un prix, etc.). S’inspirant des réactions physiologiques à un stimulus, ce
modèle a1.2.Le modèle
vite montré sesde type stimulus–organisme–réponse (S-O-R)
limites.
CeLemodèle
1.2. modèlepart des limites
de type du premier, c'est-à-dire(S-O-R) 
stimulus–organisme–réponse que la réponse de
l’acheteur à l’exposition à un même message n’est ni automatique ni uniforme.
Ce modèle
Il s’agit donc part des limites
d’identifier les du premier,
facteurs c’est-à-dire
intervenant quel’élément
entre la réponsedéclencheur
de l’acheteur
àdel’exposition à un même message n’est ni automatique
la réaction (message) et la réponse de l’individu. ni uniforme. Il s’agit donc
d’identifier les facteurs intervenant entre l’élément déclencheur de la réaction
(message)Ce etmodèle,
la réponse appelé aussi modèle de la boite noire, va focaliser
de l’individu.
l’intention des chercheurs sur ce qui se passe dans la tête de l’individu dès lors
Ce modèle, appelé aussi modèle de la boite noire, va focaliser l’intention
qu’il est en contact avec un stimulus et jusqu’à ce qu’il produise une réponse
des chercheurs sur ce qui se passe dans la tête de l’individu dès lors qu’il est en
donnée.
contact avec un stimulus et jusqu’à ce qu’il produise une réponse donnée.

Figure N°2N°2 :
Figure : Modèle du comportement
Modèle dudu
du comportement consommateur dede
consommateur type
typeS-O-R
S-O-R

Stimulus Organisme Réponse

Ø Produit et Ø Perception
services associés Ø Apprentissage Ø Choix de produits
Ø Prix et promotion Ø Attitude Ø Choix des marques
Ø Distribution Ø Motivation Ø Choix du lieu d’achat
Ø Communication Ø Besoins Ø Choix du moment
Ø Autres types de Ø valeurs Ø Choix du mode de
stimulus paiement

Source :
Source Abdelmajid
: Abdelmajid (A),(A),
« le« le comportementduduconsommateur
comportement consommateurface
faceaux
aux
variables variables
marketing », Caen : Management Société, 1999.
marketing », Caen : Management Société, 1999.
Le modèle du comportement d’achat du consommateur de type S-O-R
Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché
58
présente certes un avantage éminent à savoir la prise en compte des facteurs
psychologiques dans la décision d’achat (motivation, apprentissage, besoin,
attitudes, valeurs), mais il présente aussi quelques insuffisances liées à
Comportement et psychosociologie du consommateur

Le modèle du comportement d’achat du consommateur de type S-O-R présente


certes un avantage éminent à savoir la prise en compte des facteurs psychologiques
dans la décision d’achat (motivation, apprentissage, besoin, attitudes, valeurs),
mais il présente aussi quelques insuffisances liées à l’hypothèse de linéarité du
processus de décision, c’est-à-dire que chaque stimulus se termine par un choix.
Ces lacunes vont être comblées par les modèles intégrateurs du comportement du 59
Marketing
consommateur dont il a été à l’origine.
Parmi les modèles les plus utilisés et reconnus par les chercheurs et les
praticiensParmi les modèles
du marketing les plusceux
on trouve utilisés et reconnus par les
d’Engel-Blackwell- chercheurs
Kollat, et leset
de Howard
praticiens
Sheth, et dedu marketing
Nicosia. on trouve seulement
On présentera ceux d’Engel-Blackwell- Kollat,
les deux premiers de Howard
modèles :
et Sheth, et de Nicosia. On présentera seulement les deux premiers Marketing
modèles :59

Figure 3: modèle d’Engel et autres


Parmi les modèles lesFigure 3: modèle
plus utilisés d’Engel
et reconnus et autres
par les chercheurs et les
praticiens du marketing on trouve ceux d’Engel-Blackwell- Kollat, de Howard
et Sheth, et
Reconnaissance dude Nicosia. On présentera
Recherche de seulement les deux
Evaluation de premiers modèles
Décisions: d’achat
problème l’information l’alternative

Figure 3: modèle d’Engel et autres


Reconnaissance du Recherche de Evaluation de Décisions d’achat
problème l’information l’alternative
Dissonance Comportement ou
évaluation post
achat

Dissonance Comportement ou
évaluation post
Satisfaction achat

Satisfaction

Source : Abdelmajid (A), « le comportement du consommateur face aux


Source : Abdelmajid
variables (A), »,« Caen
marketing le comportement
: ManagementduSociété,
consommateur
1999. face aux
variables marketing »,
Source Caen :
: Abdelmajid (A), Management Société,
« le comportement du 1999.
consommateur face aux
variables marketing », Caen : Management Société, 1999.
Figure 4 : modèle de Howard et sheth (1969)
Figure 4 :4modèle
Figure dedeHoward
: modèle Howardet
etsheth (1969)
sheth (1969)

Reconnaissance Recherche Evaluation de Décision d’achat Comportement


Comportement

Reconnaissance
d’un problème Recherche
d’information Evaluation de
l’information Décision d’achat après achat
après achat
d’un problème d’information l’information

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 59


Comportement et psychosociologie du consommateur
Marketing 60

Figure 5: Un modèle du comportement d’achat du consommateur


individuel
Figure 5: Un modèle du comportement d’achat du consommateur
individuel

Reconnaissance
du besoin

Exposition Recherche
Facteurs de
interne l’environnement

Recherche Culture
d’information Classes sociales
Attention Influence
interpersonnelle
Famille
Mémoire Situation

Evaluation des
Compréhension
alternatives
Stimuli :
Marketing Caractéristiques
Autres individuelles
Acceptation Achat Ressources
disponibles
Motivation et
implication
Connaissances
Rétention Attitudes
Personnalités,
Consommation valeurs et styles
de vie
Recherche
externe
Réactions
post-achat

Insatisfaction Satisfaction

Source: Engel J.F.Blackwell R.D et Miniard P.W (1995), Consumer behavior,


Source: Engel J.F.Blackwell
Orlondo, R.D et
The dryden Press, 8thMiniard
édition P.W (1995), Consumer behavior,
Orlondo, The dryden Press, 8th
édition
Commentaire : le comportement d’achat, dans ces modèles, est vu
comme un processus
Commentaire : de résolutiond’achat,
le comportement d’un problème.
dans cesCette visionest
modèles, devu
l’acheteur
comme un
agent actif de décision s’oppose donc complètement à celle de l’acheteur
processus de résolution d’un problème. Cette vision de l’acheteur agent actif de
décision s’oppose donc complètement à celle de l’acheteur passif, dominé par son
inconscient et désarmé face aux actions de l’entreprise et des publicitaires. Pour ces
auteurs, le processus de décision d’achat peut être défini comme le cheminement
psychologique poursuivi par le consommateur à partir de la prise de conscience de
l’existence d’un besoin non assouvi jusqu’à la résolution du problème de choix,
l’utilisation du bien et l’évaluation des performances de ce dernier. Ces modèles
sont très utiles pour des situations plus complexes, ils permettent d’identifier la
nature des problèmes posés à chaque stade.

60 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

2. Les étapes du processus d’achat d’un consommateur


Dans le but de souligner que ce processus commence bien avant et se termine
bien après l’acte d’achat proprement dit, nous distinguons entre les étapes pré-
achats , la décision d’achat et enfin les impressions post-achat de l’individu.
2.1. Les étapes pré-achat du processus de décision
Ces étapes interviennent préalablement à l’achat effectif des biens et services.
Elles concernent respectivement la reconnaissance du problème, la recherche de
l’information et l’évaluation des alternatives.
A- La reconnaissance du problème
La décision de se procurer un bien ou un service commence quand le
consommateur identifie un problème ou un besoin, il ressort l’existence d’un écart
entre sa situation réelle et la situation désirée. Un besoin peut se manifester en
réponse à des stimuli internes ou externes :
Stimuli internes : la soif, la faim ou suite à un processus d’apprentissage de
l’individu (manger à une heure précise). Dans ce cas, le consommateur se réfère à
ses expériences antérieures et à sa mémoire.
Stimuli externes : exposition de l’individu à un message publicitaire ou être
en contact physique avec le produit sur les lieux de vente ou encore de manière
plus générale, ils peuvent être issus de l’environnement de l’individu (bouche à
oreille, prescription).
L’ampleur de l’écart senti par l’individu détermine l’intensité de son besoin.
Plus cet écart est élevé, plus l’individu est conscient d’un manque à combler et
plus il est motivé à le réduire. Par conséquent, si le besoin est de faible intensité,
il ne produit pas de réaction de la part de l’individu qui peut facilement l’ignorer.
En revanche, ce n’est que lorsque le besoin dépasse un certain seuil minimum de
perception que les étapes ultérieures du processus seront activées.
L’entreprise performante est celle qui cherchera à comprendre les causes de ces
insatisfactions résiduelles, leurs types et la manière dont les individus réagissent.
B- La recherche de l’information
Le problème ainsi bien défini dans la première phase, le consommateur
cherchera des renseignements sur tous les produits ou services existant sur le
marché et pouvant répondre à ses besoins. L’activité de recueil et de traitement de
l’information permet au consommateur de réduire les incertitudes associées à la
prise de décision. Ainsi certaines décisions sont prises fréquemment et deviennent
quasiment automatiques ne nécessitant plus que de faibles activités de collecte

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 61


Le problème ainsi bien défini dans la première phase, le consommateur
cherchera des renseignements sur tous les produits ou services existant sur le
marché et pouvant répondre à ses besoins. L’activité de recueil et de traitement
de l’information permet au consommateurComportementde réduire etles incertitudesdu associées
psychosociologie consommateur
à la prise de décision. Ainsi certaines décisions sont prises fréquemment et
deviennent quasiment
et de traitement automatiques
d’information. ne nécessitant
D’autres plus peu
en revanches, que de faibles activités
habituelles ou à fort
de collecte et de traitement d’information. D’autres en revanches,
risque, incitent l’acheteur à effectuer un effort physique, financier et en temps peu
habituelles ou à suivant
réel. Le schéma fort risque,
nousincitent
fourniral’acheteur
des détailsà sur
effectuer un effort
la manière dont physique,
un individu
financier et en temps
cherche les informations. réel. Le schéma suivant nous fournira des détails sur la
manière dont un individu cherche les informations.
Figure 6: Type d’activités de recueil d’information par le consommateur
Figure 6: Type d’activités de recueil d’information par le consommateur

Collecte de
l’information

Acquisition passive Recherche active de


d’informations l’information

Recherche Recherche
permanente pré-achat

Recherche Recherche
interne externe

Source :
Source Abdelmajid
: Abdelmajid (A),(A),
« le« le comportementduduconsommateur
comportement consommateurface
faceaux
aux
variables variables marketing
marketing », Caen : », Caen : Management
Management Société, 1999.
Société, 1999.

L’information utilisée par le consommateur peut être recueillie de façon


active (recherche volontaire de l’information via différentes sources : magazine,
presse, Internet) ou de façon passive (exposition fortuite à la publicité, bouche à
oreille, rumeurs). Nous nous centrerons sur la recherche active de l’information,
elle englobe deux réalités qu’il importe de distinguer : La recherche permanente
d’information et la recherche pré-achat. Si la première n’est liée à aucune intention
d’achat à court terme et motivée seulement par le plaisir de se tenir informé sur les
évolutions et les nouveautés, la deuxième est activée de manière ponctuelle dans le
but de répondre à des attentes précises en termes de satisfaction.
Le consommateur commence généralement par l’utilisation des informations
stockées dans sa mémoire pour résoudre le problème (recherche interne ;
expériences passées) et le cas échéant se réfère à des sources externes. Ces
dernières nécessitent la mobilisation de ressources en termes de temps consacré à la

62 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

recherche, d’effort physique (se déplacer dans un magasin), mentaux (comprendre


des données complexes parfois) et financiers (achat d’une revue spécialisée).
En ce qui concerne les sources externes d’information sollicitées par les
consommateurs, on distingue :
ß Les sources d’information dominées par les producteurs : c’est-à-dire
la publicité, l’avis et les conseils des vendeurs et distributeurs…il ne s’agit là que
d’informations incomplètes et orientées, en ce sens qu’elles valorisent uniquement
les caractéristiques positives du produit et tendent à occulter les autres.
ß Les sources d’information personnelles dominées par les consommateurs :
ce sont celles communiquées par les amis, les voisins, les leaders d’opinion…C’est
ce qu’on appelle le bouche à oreille. Ces informations sont jugées comme étant
plus crédible que les précédentes.
ß Les sources d’information neutres ; composées essentiellement de revues
d’associations consuméristes, de reportages ou de tests comparatifs. Leur utilisation
est moins répandue que les deux autres catégories en raison probablement de leur
coût (accessibilité, prix, etc.). Les avantages de cette source d’information sont
l’objectivité, le caractère factuel et la compétence des avis formulés.
En général, le consommateur que se soit marocain ou étranger reçoit davantage
d’information d’origine commerciale, mais accorde une plus forte crédibilité aux
sources personnelles. Dans ce cas, le responsable marketing devra interroger les
consommateurs sur les sources d’informations utilisées (surtout celles qui ont été
décisives) pour élaborer sa stratégie de communication.
C- L’évaluation des alternatives
Dans cette phase, l’individu essaiera de présenter les avantages et les
inconvénients des différentes options qui s’offrent à lui. Plus l’achat est complexe
plus le risque perçu par le consommateur est important. On identifie quatre types
de risques perçus par l’acheteur (Bauer, 1960) :
- Un risque financier, en cas de remplacement ou de réparation à effectuer
à ses frais si le produit acheté est défectueux.
- Un risque de temps dû aux heures consacrées aux réclamations, retours
aux distributeurs, réparations etc.
- Un risque physique, provoqué par des produits dont la consommation ou
l’utilisation pourrait présenter des dangers pour la santé, l’environnement.
- Un risque psychologique, reflétant une perte d’amour propre ou une
insatisfaction générale en cas de mauvais achat.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 63


Comportement et psychosociologie du consommateur

En réalité, le consommateur ne cherche pas à savoir si le produit est bon ou


mauvais, mais comment il se compare à d’autres sur certaines caractéristiques
(ou attributs de choix), par exemple, pour les pneus, les critères de choix seront la
sécurité, la performance et la durabilité. Les attributs associés à un produit varient
d’un acheteur à l’autre de même que l’importance que ces derniers leur accordent
dans l’évaluation.
Pour traduire sa préférence à une marque donnée, le consommateur peut utiliser
l’un des modèles suivants :
C.1- les modèles non compensatoires : ces modèles ont pour principe
d’établir, pour chacun des attributs pris en compte dans la procédure de choix, des
seuils correspondant au niveau d’exigence du consommateur sur chacun de ces
critères. La détection d’un seul critère négatif suffit pour rejeter l’alternative. On
distingue :
◊ Le modèle conjonctif : l’individu associe à chaque attribut du produit
un seuil de performance sous forme d’une note minimale que doit
obligatoirement atteindre une option pour ne pas être éliminée de l’ensemble
des considérations. Par exemple, si un acheteur a une forte contrainte
budgétaire, il instituera un prix plafond auquel une note seuil permettant
d’éliminer du processus d’évaluation les produits coûtant plus cher.
◊ Le modèle disjonctif : il permet au consommateur de sélectionner l’option
qui obtient la meilleure évaluation sur l’un des attributs retenus et ce, quel
que soit le jugement porté sur les autres critères de choix la concernant.
L’acheteur accepte de retenir une option mal jugée sur plusieurs attributs
hormis celui sur lequel elle obtient la meilleure notation (absence de
pondération des attributs). Ce modèle est considéré comme étant peu
opératoire et faiblement prédictif de l’achat.
◊ Le modèle lexicographique : outre la fixation de seuils devant être atteints,
voire dépassés par les attributs, ce modèle nécessite de la part de l’acheteur,
un classement préalable de ces attributs par ordre d’importance. Toutes les
options qui n’atteignent pas la note seuil sont éliminées de la procédure.
En revanche, celles présélectionnées sont évaluées sur le second critère
pour être départagés. Ce modèle s’affirme comme étant celui qui permet le
mieux au consommateur d’opérer le choix final d’une seule option.
C.2- les modèles compensatoires :
A l’inverse des modèles non compensatoires, ces modèles supposent que
lorsque le consommateur évalue et compare les alternatives en présence, il tend à
utiliser des procédures qui permettent pour chacun des produits de compenser une

64 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

défaillance (mauvaise qualité) sur un critère par un avantage (bonne note) sur un
autre attribut.
Concernant la problématique de l’utilisation de ces modèles d’évaluation lors
du processus de choix, les rares recherches qui ont été menées dans ce domaine
soutiennent que le recours de l’acheteur à l’un de ces modèles dépend du nombre
et de la nature des options à évaluer (Pras, 1977). Ainsi, lorsque le consommateur
ne compare que des alternatives jugées acceptables, il les évalue généralement sur
un nombre limité d’attribut (le modèle lexicographique est plus performant). En
revanche, lorsque l’acheteur évalue un large ensemble d’alternatives dont certaines
sont acceptables et d’autres inacceptables, il a tendance à utiliser deux types de
modèles de choix : il utilise un modèle conjonctif afin d’éliminer les options qui
ne satisfont pas le niveau d’exigence attendu (réduire le nombre d’alternatives
de départ) puis le modèle lexicographique pour départager les instances en
termes de performance qui reste en lice. On peut dire finalement que l’utilisation
de la combinaison de ces modèles est fortement liée au niveau d’implication de
l’acheteur.
On constate donc que le consommateur est amené à prendre une série de micro-
décisions (de l’identification du besoin en passant par la recherche de l’information
jusqu’à l’évaluation des choix possibles) avant d’arriver à l’acte final d’achat.
2.2. La décision d’achat
Après avoir classé les marques qu’il connaît dans un ordre préférentiel suivant
ses propres jugements et sentiments, le consommateur passe à l’action et décide
d’acheter le produit, il commence à négocier avec le vendeur les détails de vente,
la livraison, le moyen de paiement…etc. Toutefois, le déroulement de ces étapes
préalables ne se traduit pas toujours par un achat. En effet, l’achat d’un produit
par le consommateur peut couvrir des réalités aussi diverses que l’acquisition d’un
produit différent de celui prévu (à cause d’une rupture de stock, promotion sur
des produits concurrents, augmentation du prix escomptée) ou à des conditions
d’achat sensiblement différentes (prix différent, dans un autre magasin, à un autre
moment que celui prévu). Lorsque le consommateur ne concrétise pas son acte
d’achat, deux possibilités sont envisageables :
* Soit le renoncement à l’achat suite à l’apparition d’événements réduisant
l’utilité et la pertinence de sa décision (le consommateur a programmé l’achat
d’une montre, mais il en a reçu une en guise de cadeau).
* Soit le report d’achat, c’est-à-dire qu’il est simplement différé dans le temps
pour des raisons qui peuvent être dues d’une part, au contexte d’achat (difficultés
d’approvisionnement liées essentiellement aux fournisseurs) ou d’autre part, aux
facteurs propres à l’individu c’est-à-dire le comportement de procrastination de

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 65


Comportement et psychosociologie du consommateur

l’acheteur (Lay,1986; Darpy,1999). Ce dernier phénomène, assez récemment utilisé


en marketing, peut être expliqué par exemple par, l’hésitation du consommateur
ou de son incapacité de choisir entre deux options, l’anticipation d’une baisse
prochaine du prix du même modèle
De ce qui précède, l’acte d’achat peut être schématisé de la manière suivante :
Marketing 67

Figure7 : Différenciation des comportements d’un achat et de non –achat


Figure7 : Différenciation des comportements d’un achat et de non –achat

Facteurs
individuels
Article
différent

Achat Conditions
commerciales
Article
prévu

Intention
d’achat Procrastination

Report
d’achat
Nom
achat
Indisponibilité
Annulation
d’achat

Source : Abdelmajid (A), « le comportement du consommateur face aux


variables marketing », Caen : Management Société, 1999.
2.3. La réaction post-achat
Source 
Au: cours
Abdelmajid (A), étape
de la dernière « le du
comportement du consommateur
processus de décision, face aux
le consommateur
variables marketing », Caen : Management Société, 1999.
compare le résultat de son action avec l’effet auquel il s’attendait. S’ils
concordent,
2.3. le client
La réaction est satisfait, il reçoit un effet (feed-back) positif de son
post-achat
expérience. Si au contraire, le décideur juge que sa satisfaction est inférieure à
Au
son cours
niveaude la dernière
d’aspiration, étapededumanière
il agira processus de décision,
différente le situations
face à des consommateur
compare le résultat de son action avec l’effet auquel il s’attendait. S’ils concordent,
semblables.
le client estLe satisfait,
niveau de il reçoit un
satisfaction effetdétermine,
atteint (feed-back) positif
dans une de proportion,
grande son expérience.
Si aulescontraire, le décideur juge que sa satisfaction est
comportements futurs du consommateur. En effet, un consommateurinférieure à son niveau
d’aspiration,
satisfait à iltendance
agira deà manière différente
racheter le face àetdes
même produit situations
exprimera semblables.
sa satisfaction à
son entourage (famille, amis,..). Le meilleur vendeur sera donc le client
satisfait. Par contre, un client mécontentMarketing,
essaiera de conseiller
Techniques ses proches
de Vente pour
et Étude de Marché
66
ne pas commettre son erreur, afin de se venger il pourra même donner des
informations fausses sur le produit ou la marque.
Comportement et psychosociologie du consommateur

Le niveau de satisfaction atteint détermine, dans une grande proportion, les


comportements futurs du consommateur. En effet, un consommateur satisfait à
tendance à racheter le même produit et exprimera sa satisfaction à son entourage
(famille, amis,..). Le meilleur vendeur sera donc le client satisfait. Par contre, un
client mécontent essaiera de conseiller ses proches pour ne pas commettre son
erreur, afin de se venger il pourra même donner des informations fausses sur le
Marketing 68
produit ou la marque.
La réaction d’un client mécontent peut être schématisée de la manière suivante :
La réaction d’un client mécontent peut être schématisée de la manière
suivante :
Figure
Figure 8 :8 : Réaction-
Réaction- client
client

Réclamation

Action Procès
publique
Réaction Mise en alerte d’une association

Mécontentement Action Abondons de la marque


privée

Pas Bouche à oreille


réaction défavorable

SOURCE : kotler et Dubois, « Marketing Management », 10ème éd. Org. 2002


Source : kotler et Dubois, « Marketing Management », 10 ème
éd. Org. 2002

1. Différenciation des processus d’achat


1. Différenciation des processus d’achat
Les chercheurs s’accordent à reconnaître que la majorité des décisions
prises par l’individu
Les chercheurs ne suscitent
s’accordent pas une véritable
à reconnaître implication
que la majorité de ce dernier.
des décisions prises par
Par conséquent, la différenciation des processus de décision du consommateur
l’individu ne suscitent pas une véritable implication de ce dernier. Par conséquent,
sur la base de son
la différenciation desniveau d’implication
processus dansdu
de décision la classe de produitssur
consommateur estlatout à fait
base de son
pertinente. Il est alors possible de situer les décisions prises par l’acheteur
niveau d’implication dans la classe de produits est tout à fait pertinente. Il est suralors
un continuum allant d’une forte implication à une faible implication, mais il est
possible de situer les décisions prises par l’acheteur sur un continuum allant d’une
important de mentionner qu’on ne peut trouver des situations intermédiaires
forte implication à une faible
entre les deux extrêmes implication, mais il est important de mentionner
précités.
qu’on ne peut trouver des situations intermédiaires entre les deux extrêmes précités.
A ce niveau, HARRY ASSAEL a distingué quatre types de
A ce niveau, HARRY
comportements d’achat ASSAEL
selon deuxa distingué
critères : quatre
le degrétypesd’implication
de comportements
de
d’achat selonetdeux
l’acheteur critères :dele faire
sa capacité degré
la d’implication
différence entre de les
l’acheteur
marques.et Ils
sa capacité
sont
de illustrés dans le schéma
faire la différence entresuivant :
les marques. Ils sont illustrés dans le schéma suivant :

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 67


Marketing 69

Comportement et psychosociologie du consommateur

Figure 9 : les situations d’achat


Figure 9 : les situations d’achat

Niveau d’implication Niveau d’implication


Élevé faible

Différence
significative
Achat complexe Achat de diversité entre les marques

Achat réduisant la Achat routinier Peu de différence


dissonance entre les marques

SOURCE : kotler et Dubois, « Marketing Management », 10ème éd. Org. 2002

• L’achat
Source :complexe : le consommateur
kotler et Dubois, « Marketingest fortement impliqué
Management », et Org.
10ème éd. a pris
2002
conscience des différences entre les produits. Le degré d’implication est
lui-même en fonction du montant de l’achat, de sa fréquence, du niveau
de L’achat
● risque. complexe :
(Exemple ; achatled’une
consommateur est fortement
voiture ou d’une impliqué et a pris
maison.).
conscience des différences entre les produits. Le degré d’implication est lui-même
• L’achat réduisant la dissonance : il arrive qu’un consommateur
en fonction du montant de l’achat, de sa fréquence, du niveau de risque. (Exemple ;
impliqué perçoive peu de différence entre les produits. Une ménagère
achat
peutd’une voiture
acheter ou d’une
Lesieur si ellemaison.).
n’a pas trouvé Cristal ou Narjis sur le point
de
● vente visitée,
L’achat car ellelajuge
réduisant que la différence
dissonance : entre ces
il arrive qu’un trois marques
consommateur impliqué
est nonpeu
perçoive importante.
de différence Leentre
consommateur
les produits.estUnealors sensiblepeut
ménagère auxacheter
prix deLesieur
vente
si elle n’aoupas
à latrouvé
disponibilité
Cristal immédiate
ou Narjis surau le
point
pointde de
vente.
vente visitée, car elle juge
• L’achat routinier : nombreux sont les produits pourLelesquels
que la différence entre ces trois marques est non importante. consommateur
les est
alors sensible aux prix
consommateurs de vente
ne sont ou à la disponibilité
pas impliqués immédiate
et ne perçoivent pas deaudifférence
point de vente.
entre les marques
● L’achat (achat: de
routinier  sel).
nombreux sont les produits pour lesquels les
•consommateurs
L’achat dene diversification
sont pas impliqués : et ne perçoivent
certaines pas de différence
situations d’achat se entre les
marques (achat de sel).
caractérisent par une faible implication car il ya de nombreuses
différences
● L’achatentre les marques. On certaines
de diversification : observe dans ces cas
situations un changement
d’achat se caractérisent
fréquent de marque. Prenons l’exemple des biscuits ; le consommateur
par une faible implication car il ya de nombreuses différences entre les marques.
Onconnaît
observeles marques
dans ces caset un
choisit entre elles
changement sans évaluation,
fréquent de marque.mais plutôtl’exemple
Prenons en
des biscuits ; le consommateur connaît les marques et choisit entre elles sans
évaluation, mais plutôt en fonction du moment ou de sa volonté de diversité, pas
nécessairement liée à une insatisfaction antérieure.

68 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

1.1.8 Décisions à forte implication


C’est le type d’achats complexes qui est décrit dans les principaux modèles
intégrateurs du comportement des consommateurs (Howard et sheth, 1969 ; Engel
et al ,1995). Le consommateur est incité à aborder les étapes du processus de
décision de manière extensive et détaillée. Il s’agit d’acheter des :
- Produits nouveaux à forte implication.
- Produits associés à une forte valeur hédonique (produit de loisir).
- Produits associés à un risque financier élevé (voiture, maison).
- Produits associés à un risque social ou symbolique (articles vestimentaires).
- Produits associés à un risque de performance élevé (micro-ordinateur).
- Produits associés à un risque physique significatif (aliment pour bébés).
1.2. Décisions sous faible implication
Dans tous les cas de figure, pour répondre à des besoins routiniers ou de
diversification, le consommateur se contente généralement de sa mémoire, de ses
expériences antérieures. L’éveil d’un besoin ou la reconnaissance du problème
suscite l’achat automatique d’une marque donnée ou l’adoption systématique
d’une réponse définie. On est alors en présence d’un modèle élémentaire du
comportement du consommateur du type Stimulu-Réponse.
1. Les différents intervenants dans la décision d’achat
Avant d’énumérer une liste des différents intervenants dans la décision d’achat,
nous revenons sur la définition du terme client qui désigne un certain nombre
d’acteurs économiques situés à des niveaux différents en aval de l’entreprise. Ces
différents clients peuvent être des entreprises, des administrations, des associations
ou des particuliers.
Dans tous les cas, on distingue quatre types d’intervenant sur le marché :
◊ le décideur : son rôle est de prendre la décision d’acheter, et d’engager la
structure vis-à-vis d’un fournisseur. C’est souvent le responsable de l’entreprise,
mais ce peut être aussi un acheteur.
◊ L’acheteur : c’est la personne qui achète le produit sans obligatoirement
le consommer. il faut distinguer l’acheteur – non-utilisateur de l’acheteur –
consommateur :
- L’acheteur-non-utilisateur : travaille en principe dans la structure. Il
a le pouvoir de choisir le fournisseur et d’engager les dépenses correspondantes.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 69


Comportement et psychosociologie du consommateur

Exemples :
- Approvisionnement dans un entrepôt.
- Responsable du service d’achat d’une entreprise.
Cependant l’acheteur –non-utilisateur peut également être un particulier.
Exemple : une femme achetant un petit biscuit à son enfant.
- L’achateur-consommateur : est à rapprocher du simple consommateur.
Exemple : un adolescent qui s’achète une tablette de chocolat.
◊ L’utilisateur : c’est la personne qui utilise effectivement le produit ou le
service. Son avis est donc important pour le choix car c’est la seule personne qui
connait le produit d’un point de vue technique. très souvent, l’utilisateur n’est pas
l’acheteur.
Exemples :
- Un ouvrier travaillant sur une machine dans une entreprise.
- Une secrétaire travaillant avec un logiciel de traitement de texte.
◊ Le prescripteur : c’est la personne qui influence d’une façon ou d’une
autre le choix du produit par un consommateur donné. On distingue :
- le prescripteur absolu : c’est la personne qui indique clairement le
produit précis à acheter (médecin, directeur d’achat…).
- le prescripteur relatif : c’est une personne ou un organisme qui oriente
l’achat vers un produit déterminé par ses conseils ou par ses attentes spécifiques.

Section 3. Le consommateur face à l’action marketing

Quels nouveaux produits proposer, quel positionnement adopter pour ces


produits, comment fidéliser les acheteurs à la marque, constituent des exemples
de décisions liées à l’offre produit que l’entreprise est amenée à prendre. La
prise en compte des opinions, attitudes et comportements du consommateur
préalablement aux décisions de lancement de produits, d’extension de marques,
de (re) positionnement des produits s’avère décisive pour augmenter les chances
de réussite.
Ainsi, le prix exerce une influence au niveau de l’évaluation et du choix des
produits et des marques, mais aussi au niveau de la sélection des points de vente.
De ce fait, le prix joue pour le consommateur un rôle de stock ou de réservoir

70 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

d’information et permet de donner une évaluation globale favorable ou défavorable


à une décision d’achat.
La communication, et en particulier la publicité, est de loin la variable marketing
dont l’usage dépasse le cadre des entreprises à caractère commercial.
1. Le consommateur face à la nouveauté 
La question qui s’impose de prime abord est celle de la définition de la
nouveauté pour le consommateur. En effet, un produit peut être jugé nouveau par
le consommateur parce qu’il lui est inconnu, alors qu’il existe depuis quelque
temps déjà sur le marché. A l’inverse, un nouveau produit qui vient d’être lancé
sera perçu comme n’étant ni novateur, ni original, parce qu’il est jugé similaire
aux produits connus déjà existants sur le marché.
De ce fait, la nouveauté ne vaut que dans un cadre relatif propre à chaque
consommateur. Néanmoins, la méconnaissance préalable d’un produit est une
condition nécessaire, mais pas toujours suffisante à la perception de sa nouveauté.
Celle-ci dépend du degré avec lequel le produit en question tranche avec ceux que le
consommateur connaît déjà. En outre, ce qui est considéré comme nouveau par un
individu ne l’est pas forcément par un autre en raison de différences individuelles
liées aux connaissances et aux expériences antérieures de chacun, à l’intérêt dans
cette classe de produits, et à la capacité à discriminer les alternatives.
Ainsi, les réactions des consommateurs face aux nouveaux produits n’excluent
pas l’existence d’exemples de produits peu impliquant qui, grâce à l’innovation,
ont réussi à valoriser leur catégorie et à imposer la qualité comme critère de choix
en plus du prix du produit.
2. Sensibilité du consommateur à la marque 
Elle consiste pour le consommateur à considérer la marque comme critère
déterminant dans son processus de décision. Cette tendance ne s’observe pas dans
toutes les catégories de produits, mais elle reste limitée à celles jugées impliquantes
par le consommateur. Elle se traduit par une importance particulière accordée à la
marque dans le choix final et une moins grande sensibilité aux prix.
Les consommateurs sensibles aux marques dans une classe de produits associent
une qualité supérieure à certaines d’entre elles par rapport à d’autres et sont par
conséquent prêts à payer plus cher l’acquisition des premières. Ils préfèrent ainsi
l’achat de marques nationales par rapport aux marques de distributeurs estimant
que le différentiel de performance et de qualité entre les deux est significatif.
La sensibilité à la marque est une variable psychologique qui permet de
différencier les attitudes et comportements des consommateurs à la fois sur
le plan inter-individuel dans une catégorie de produits donnée et sur le plan

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 71


Comportement et psychosociologie du consommateur

intra-individuel entre classes de produits différentes. La faible sensibilité du


consommateur à la marque l’incite à gommer les différences de qualité entre les
alternatives proposées et cela augmente la probabilité de substitution des marques.
A l’opposé, une forte sensibilité à la marque favorise la formation de préférences
en faveur de quelques marques, voire d’une marque particulière et constitue ainsi
une condition nécessaire à la vraie fidélité.
Parmi les principaux déterminants de la sensibilité du consommateur aux
marques, on trouve l’implication de ce dernier dans la catégorie de produits
concernés et la perception de différences de performances entre les marques. Une
forte sensibilité suppose nécessairement une implication élevée de l’acheteur
dans la catégorie de produit considéré. Lorsque les consommateurs accordent une
faible importance à l’achat d’une classe de produit, ils utilisent rarement la marque
comme critère principal de choix des produits.
3. Le consommateur face aux prix 
Le prix exerce une influence au niveau de l’évaluation et du choix des
produits et des marques, mais aussi au niveau de la sélection des points de vente.
L’information sur le prix est plus qu’un attribut ordinaire puisqu’elle permet au
consommateur, entre autres, d’inférer un niveau de qualité perçue de positionner
un produit ou de se forger une image d’un magasin ou d’une enseigne.
De ce fait, le prix joue pour le consommateur un rôle de stock ou de réservoir
d’information et permet de donner une évaluation globale favorable ou défavorable
d’un produit ou d’un magasin et de prendre, en conséquence, une décision d’achat
ou de fréquentation.
Les utilisations du prix par les consommateurs sont multiples et témoignent
de l’importance que ces derniers lui accordent dans leur processus de décision.
Il est simultanément employé comme une information sur les produits, comme
un critère de jugement et comme l’expression d’un simple coût. Ces différentes
interprétations du prix dépendent de la nature du produit concerné, de l’usage ou de
la destination de ce dernier, de la connaissance et de l’expérience du consommateur
avec cette classe de produit et de la fourchette de prix habituellement pratiquée.
Ce rôle croissant du prix dans le comportement d’achat s’explique aussi par
la conjonction d’autres facteurs. D’un côté, l’attention qui lui est accordée peut
être attribuée à des facteurs conjoncturels liés à la crise économique ambiante
générant plus de chômage et une plus grande précarité de l’emploi. Dans ce cas,
la recherche de prix bas par les consommateurs représente une conséquence de la
baisse du pouvoir d’achat qui se traduit par l’acquisition de produits en promotion
de marques de distributeurs ou de produits premiers prix et par fréquentation de

72 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

magasins de hard discount ou de dépôts-vente. De l’autre côté, cette importance


dévolue au prix exprime un comportement durable des consommateurs qui
deviennent plus avisés voire plus rationnels dans l’achat de certaines catégories
de produits.
La perception des prix par le consommateur
La perception du prix d’un bien donné varie d’un consommateur à l’autre, mais
aussi, pour un même acheteur, selon les situations d’achat. Les caractères subjectifs
et déformants de la perception émergent à ce niveau. Les consommateurs ont de
ce fait des réactions différentes suivant leur revenu, l’importance et l’urgence des
besoins à satisfaire, leurs prix de référence, leur degré de connaissance des prix
pratiqués au sein de la classe de produit et les contextes d’achat dans lesquels la
décision est prise.
8De manière générale, et a fortiori lorsqu’il s’agit d’un produit nouveau, c’est
davantage l’impression que l’acheteur se fait du prix (prix perçu) et non le prix lui-
même (prix réel) qui pousse l’individu à l’acte d’achat. Les éléments nécessaires
à une bonne appréciation de la « justesse » du prix ne sont alors disponibles
qu’à posteriori une fois qu’il a été consommé ou utilisé. C’est à ce moment que
l’acheteur se rend compte si son appréhension du prix préalablement à l’achat était
justifiée ou non.
La sensibilité du consommateur au prix 
Lorsque l’on s’intéresse à la notion de sensibilité au prix, on analyse les
réactions des consommateurs à des variations de prix au niveau individuel
puisqu’on cherche à déceler des différences inter et intra-individus.
Cette notion répond au même principe que le concept, plus ancien, d’élasticité
de la demande par rapport au prix, qui lui s’opère au niveau global d’un marché.
Ce principe énonce que le niveau de vente d’un bien, dans le sens de la demande
au niveau agrégé et du comportement d’achat au niveau individuel, est affecté par
les changements qui interviennent au niveau des prix.
8Toutefois, face aux variations des tarifs des biens et services, la sensibilité de
l’acheteur au prix n’est ni constante ni homogène. Elle n’est pas constante dans la
mesure où un même consommateur sera très attentif au prix d’achat d’un produit
donné lorsqu’il l’achète pour sa consommation courante propre, alors qu’il sera
moins regardant ou plus conciliant sur le prix lorsqu’il aura à acheter le même
produit pour l’offrir à autrui ou pour le consommer avec des invités. De plus,
la sensibilité au prix n’est pas homogène, puisqu’un consommateur attentif au
prix dans une catégorie de produit donné ne l’est pas forcément dans une autre
catégorie.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 73


Comportement et psychosociologie du consommateur

4. Le consommateur face à la communication publicitaire 


Une communication publicitaire modifie les croyances et les attitudes des
Consommateurs vis-à-vis d’une marque ou d’une enseigne, il s’agit d’un processus
qui constitue un canevas commun à l’ensemble des techniques visant à modifier la
connaissance et le jugement de la cible sur un objet et/ou à générer des attitudes et
des comportements qui lui sont favorables.
8Ce processus, qui se déroule en plusieurs étapes (Figure10), commence
lorsqu’une source ou émetteur cherche à transmettre des informations à une cible
identifiée ou récepteur. L’émetteur va d’abord encoder les informations dans
un message en utilisant un langage, des signes, des images, des sons, puis le
transmettra au récepteur via un canal (médias classiques ou hors média).
Ce message doit, dans un premier temps, être perçu par la cible, qui va, ensuite,
le décoder, l’interpréter et agir éventuellement en conséquence. L’objectif attendu
du message est généralement d’opérer un changement cognitif, attitudinal et/ou
comportemental. Marketing 76

Figure 10 : Schéma simplifié du processus de communication


Figure 10 : Schéma simplifié du processus de communication

8
Réponse

8
8 Bruit

Emetteur Message Canal Récepteur

8
Encodage
Décodage

8
Sélection des
médias

8
Trois étapes de ce processus sont particulièrement importantes du point
de vue de l’analyse du comportement du consommateur. Il s’agit, d’abord, de
74 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché
l’étape d’encodage dans laquelle l’émetteur traduit l’information qu’il cherche
à transmettre en signes et codes pertinents et potentiellement intelligibles par la
cible de manière à favoriser la persuasion.
L’opération d’encodage est cependant soumise à une double contrainte.
Comportement et psychosociologie du consommateur

Trois étapes de ce processus sont particulièrement importantes du point de


vue de l’analyse du comportement du consommateur. Il s’agit, d’abord, de
l’étape d’encodage dans laquelle l’émetteur traduit l’information qu’il cherche
à transmettre en signes et codes pertinents et potentiellement intelligibles par la
cible de manière à favoriser la persuasion.
L’opération d’encodage est cependant soumise à une double contrainte. Une
restriction liée au temps et à l’espace alloué au message, et une contrainte de coûts
d’accès au canal. Ensuite, l’étape de choix des médias est cruciale sur le plan de leur
sélectivité par rapport à la cible, de la fréquence et de la qualité de l’exposition au
message qu’ils offrent et de l’affinité du public visé avec les médias et les supports
retenus. Enfin, l’étape de décodage concerne l’interprétation et la compréhension
de l’information contenue dans le message par le consommateur.
Ces opérations dépendent des caractéristiques liées à l’individu (expériences
et connaissances antérieures, implication), à la situation (condition d’exposition,
autres bruits rendant l’attention plus diffuse) et à l’interaction produit-message.
L’intervention de ces différentes variables fait que le décodage du message ne
s’effectue pas toujours dans la perspective voulue par l’émetteur.
L’efficacité de la communication est tributaire de la capacité de résorption
de ce décalage entre le message encodé et les informations finalement reçues au
travers des filtres perceptuels de l’audience.
Les objectifs visés par tout processus de communication peuvent être classés
en trois types :
* Faire connaître l’offre par le public-cible ;
* La faire aimer et préférer par ce dernier ;
* Faire agir ce public-cible favorablement à l’offre proposée.
5. Image et positionnement perçus du point de vente 
Traditionnellement, le magasin est considéré comme étant le point de
rencontre entre le consommateur et l’offre des producteurs. Cependant, cette
conception réductrice du lieu de vente laisse entendre que le consommateur réalise
ses achats indifféremment dans un magasin ou dans un autre. Elle suppose aussi
que la capacité d’un magasin à déployer une stratégie de positionnement qui lui
permettrait d’attirer davantage de clients ou une clientèle plus ciblée reste limitée.
Du point de vue du consommateur, une seule dimension permet de déférer ces
différentes composantes. Il s’agit de la perception du magasin comme un vecteur
de signes et d’image. Cette image se construit sur la base d’une évaluation par le
consommateur des éléments issus de ces trois dimensions

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 75


Comportement et psychosociologie du consommateur

L’intérêt pour le distributeur de s’attacher à l’évaluation périodique de


l’image de son point de vente réside dans l’opportunité qu’elle ouvre en matière
d’identification de nouveaux axes de positionnement. La formation de l’image du
magasin dépend de la perception que les consommateurs ont des attributs tangibles
et abstraits jugés déterminants. Ainsi, les niveaux de prix et de qualité pratiqués et/
ou perçus, la vérité de choix proposée, la compétence des vendeurs sont autant de
critères qui contribuent à la construction de l’image du magasin.
Par ailleurs, certains acheteurs recherchent en priorité des produits peu chers
parce qu’ils en consomment de grandes quantités et/ou qu’ils sont sensibles à la
variable prix. Dans ce cas, l’image du magasin et la fréquentation de celui-ci sont
liées à la présence de produits premier prix. D’autres consommateurs recherchent
davantage la variété de choix. L’ampleur perçue de l’assortiment proposé devient
alors l’élément déterminant de la formation de l’image du magasin. Enfin, certains
clients vont accorder un intérêt particulier à la qualité de service, par exemple, au
détriment de la variété ou du prix pour construire leur perception du point de vente.
Il ressort de cette analyse que, pour se forger une image du magasin, les
consommateurs utilisent, de manière isolée ou combinée, des indicateurs de types
cognitif tels que la variété des références proposées, l’offre de prix (bas ou élevés),
les standards de qualité, le service après-vente ou de nature affective et le design
intérieur, la musique d’ambiance, les odeurs et les couleurs.

Section 4- La spécificité du Maroc


1. les consommateurs marocains
8La détermination des caractéristiques distinguant un consommateur marocain
à un allemand, à un libanais ou à un américain n’est pas une tâche aisée. Cette
difficulté de distinction est renforcée d’une part, par l’ambiguïté et l’incertitude
de toute étude qui s’intéresse à l’être humain et d’autre part, par le manque
d’études marketing visant la compréhension et l’analyse du comportement du
consommateur marocain (l’impact de l’environnement économique, social et
culturel sur les modes de consommation et les habitudes…). Nous essayerons de
préciser qu’il s’agit, en général, d’un consommateur fortement guidé dans ses achats
par son pouvoir d’achat. Dans la plupart des cas, les individus préfèrent la quantité
que la qualité des produits (surtout pour les produits de grande consommation).
Un marocain estime qu’il n’existe pas de différences significatives en termes
de qualité entre les produits disponibles sur le marché. Issus de l’imitation, les
produits marocains ne bénéficient d’aucune préférence dans la trame décisionnelle

76 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

de l’acheteur. Ceci explique la préférence résolue pour les produits étrangers qui
détiennent la palme d’or de la qualité. Dans l’imaginatif collectif, les bons produits
marocains, quelle que soit leur nature, sont exportés et ceux de mauvaise qualité
ou du deuxième choix sont présentés aux consommateurs locaux. Cette situation
nous amène à s’interroger sur la place qu’accordent les entreprises marocaines
aux consommateurs. Le consommateur est-t- il au centre des préoccupations
des entreprises ? Les entreprises appliquent-t- elles un marketing basé sur une
orientation consommateur ? On essayera d’apporter quelques éclaircissements à
ces interrogations dans le deuxième point de cette section.
En dernier lieu, nous pouvons signaler qu’au Maroc et dans d’autres pays, quel
que soit le niveau de développement atteint, la pyramide de MASLOW n’est plus
respectée. Un marocain peut acheter un produit de haute gamme (chaussure Nike,
numérique pare exemple) ou adhérer à un club sportif même si son pouvoir d’achat
ne le permet pas. Cette attitude explique la volonté de cette personne d’appartenir
à une classe sociale même si ses besoins physiologiques ou de sécurité ne sont pas
totalement satisfaits.
2. les entreprises marocaines
Si le client est devenu roi dans les pays développés en imposant ses choix, ses
préférences pour tel ou tel produit et si les entreprises de ces pays ont bien compris
que le consommateur devient la base en marketing, rares sont les entreprises maro-
caines qui ont adopté cette philosophie. L’orientation consommateur du marketing
peut être définie par l’état d’esprit qui fait de la satisfaction du consommateur
la finalité de toute activité marketing. Selon Fred BORSCH (en 1957), «En mar-
keting, le consommateur devient la base, le point autour duquel les entreprises
opèrent dans l’intérêt de tous les partenaires». Depuis cette période, l’orientation
consommateur a fait l’objet d’une reconnaissance quasi-universelle de la part des
spécialistes de marketing y compris ceux des pays en développement (PED). Or
le constat pour les PED (y compris le Maroc) et même dans les pays à économie
développée est le suivant :
D’une part, souvent l’entrepreneur oublie le sacro saint principe du
consommateur :
- En essayant d’imposer un produit de qualité inférieure à celle des
concurrents par une forte campagne de communication publicitaire ou
promotionnelle ;
- En utilisant le prix comme régulateur de la demande ou des stocks ;
- En intégrant les coûts des intrants qui augmentent de façon exagérée ;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 77


Comportement et psychosociologie du consommateur

- En s’efforçant de contourner la réglementation destinée à protéger le


consommateur quand elle existe dans les PED.
D’autre part, l’orientation consommateur n’explique pas l’influence des
facteurs de l’environnement tels que les pouvoirs publics, la concurrence, les four-
nisseurs, les divers groupes de pression. . .
8Enfin, cette démarche ne s’applique pas aux marchés dominés par les
Marketing 80
vendeurs, marchés dans lesquels le consommateur achètera ce qui lui est proposé
: il n’a pas un grand choix. C’est le cas de la plupart des marchés des produits de
consommation courante dans les PED. L’entrepreneur y est plus préoccupé par
Enfin, cette démarche ne s'applique pas aux marchés dominés par les
unevendeurs,
production efficiente
marchés dansqu’une distribution
lesquels ayant comme
le consommateur objectif
achètera ce quila lui
satisfaction
est
de la clientèle.
proposé : il n'a pas un grand choix. C'est le cas de la plupart des marchés des
produits de consommation
8Il semblerait courante
que l’approche dans les PED.
situationnelle L'entrepreneur
répondrait de façony plus
est plus
satisfai-
préoccupé par une production efficiente qu'une distribution ayant comme
sante à des situations plus complexes
objectif la satisfaction de la clientèle.
pour lesquelles le consommateur joue certes
un rôle important, mais que l’environnement dans son ensemble a aussi une in-
Il semblerait
fluence directe que l'approche
sur les décisions situationnelle
du responsable répondrait de façon plus
marketing.
satisfaisante à des situations plus complexes pour lesquelles le consommateur
joue certes un rôle important, mais que l'environnement dans son ensemble a
aussi une influence directe sur les décisions du responsable marketing.
QU’EST-CE QUE LE MARKETING DE SITUATION ?
QU'EST-CE QUE LE MARKETING DE SITUATION ?

Environnement Entreprise
externe
L’entreprise utilise le
Pouvoirs publics mix :

Administrations Produit

Groupes de pression Prix

Groupe d’intérêt Distribution


Le groupe cible
composé des Communication
Marché
éléments externes
Pour attendre le groupe
Consommateurs cible

Ressources

Concurrences

GlennC.
Glenn C.WALTERS
WALTERS(4)(4)etetPhilippe
Philippe BAUX
BAUX (5),(5),
dansdans la version
la version française
française
présentent l’orientation
présentent l'orientationsituationnelle dumarketing.
situationnelle du marketing.
L'approche situationnelle recommande au responsable de marketing de
ne pas considérer le client comme seul objectif de toute décision, mais il doit
78aussi s'efforcer de répondre aux Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché
intérêts des différents groupes de
l'environnement externe proportionnellement à l'importance respective de
chacun d'eux dans le processus de décision marketing.
Comportement et psychosociologie du consommateur

L’approche situationnelle recommande au responsable de marketing de ne pas


considérer le client comme seul objectif de toute décision, mais il doit aussi s’ef-
forcer de répondre aux intérêts des différents groupes de l’environnement externe
proportionnellement à l’importance respective de chacun d’eux dans le processus
de décision marketing.
Ainsi, le dirigeant doit répondre à la situation totale dans laquelle se trouve
l’entreprise.
Cette situation ou environnement externe de l’entreprise est composée de cinq
groupes:
● Les consommateurs.
* L’environnement légal : juridique, réglementaire, et administratif
représenté par les pouvoirs publics et l’administration.
* L’environnement social et culturel formé de groupes de pression,
intérêts collectifs.
* L’environnement des ressources naturelles, financières, humaines et
techniques représenté par les fournisseurs.
* L’environnement concurrentiel représenté par les concurrents directs et
indirects, nationaux ou étrangers de la firme.
La cible n’est plus exclusivement représentée par les consommateurs ou un
segment de clientèle. C’est une cible composite constituée par un dosage variable
de personnes physiques - ou morales - identifiées au sein des cinq groupes de
l’environnement externe.
Il faudra donc choisir les personnes qui font partie de ces différents groupes
que l’entreprise va chercher à satisfaire. Elle continue ainsi le groupe cible.
La structure de ce groupe cible c’est-à-dire sa composition peut varier dans des
proportions différentes. On peut par exemple donner la priorité aux consomma-
teurs mais il faut aussi que les autres groupes puissent être satisfaits de façon
raisonnable.
Ainsi, tous les facteurs de l’environnement ont leur part d’influence dans les
décisions commerciales mais en fait, il y a toujours un ou deux facteurs qui do-
minent la prise de décision.
Enfin de compte, le succès ou l’échec de l’entreprise dépendra certainement de
son aptitude à réaliser un compromis réaliste entre tous les facteurs de situation.
Nous pourrions dire qu’un produit idéal fabriqué par l’entreprise serait celui
qui est voulu par les consommateurs, acceptable socialement par les différents

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 79


Comportement et psychosociologie du consommateur

groupes de pression, concurrentiel, conforme aux normes légales et satisfaisant au


niveau de l’utilisation des ressources.
D’autre part, tout en cherchant à satisfaire les exigences des différentes com-
posantes du groupe cible, le dirigeant d’entreprise cherche aussi à agir sur l’envi-
ronnement. Pour ce faire, il s’appuie sur les composantes du mix (produit, prix,
distribution, communication) avec un dosage approprié pour influencer les per-
sonnes visées au sein de différents groupes de l’environnement et réaliser ainsi les
objectifs de la firme.
En tenant compte des arguments précités, Glenn C. WALTERS aboutit à la
définition du marketing dans l’approche situationnelle comme suit :
Le marketing consiste en des activités d’échange entre une organisation et son
environnement qui aboutissent à distribuer et promouvoir un flux de produits (ou
de services) :
* Désirés par les consommateurs
* Profitables pour l’organisation
* Conformes aux règles et normes
* Compétitifs
* Acceptés par les groupes d’intérêt
* Et efficient dans l’utilisation des ressources.

Section 5. L’émergence du consumérisme au Maroc

1. L’origine du concept 
Apparu pour la première fois à New York en 1891, le mouvement consumériste
a pour but la protection du consommateur contre les produits nocifs, défectueux
ou encore les abus de la distribution et de la publicité. En conséquence, il s’est
constituée en 1960 une fédération de plus de 260 organisations de consommateurs
venant de plus de 110 pays appelés « consumers international » (organisation
internationale des consommateurs) dont le but est la protection et la promotion
des intérêts du consommateur du monde à travers la création d’institutions,
d’organismes éducatifs, d’enquête et de lobbying auprès des organes de
décisions internationaux. Le consumers international est l’initiateur de la journée
internationale pour les droits du consommateur le 15 Mars.
Le thème de la protection couvre tous les thèmes qui posent problèmes aux
consommateurs, partant des produits alimentaires, du transport, des services

80 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

bancaires, de l’enseignement privé, des soins médicaux et arrivant ces dernières


années à l’Internet, au commerce électronique et aux télécommunications.
Au niveau national, le mouvement associatif est récent puisqu’il n’a pas vu
le jour qu’en 1964 en condamnation de l’affaire des huiles nocives de Meknès
(association AL ISMAILLIA des victimes des huiles nocives de Meknès) qui
a fait des milliers de victimes. Aussi, il faut signaler, qu’à part quelques textes
touchant certains aspects de la défense du consommateur (la loi sur la liberté
des prix et de la concurrence, la loi sur la répression des fraudes, le contrôle des
poids et des mesures), il n’existe pas de textes spécifiques sur la protection des
consommateurs.
Depuis le début des années 1990, deux types de mouvements associatifs
évoluent sur la scène marocaine : les O.N.G de développement et les O.N.G de
plaidoyer. Ce deuxième type comprend les structures des associations de défense
des consommateurs qui ont pour principal objectif d’influencer les décisions
politiques et administratives dans un sens favorables aux consommateurs. Il existe
une dizaine d’associations consuméristes opérant sur le plan local, mais nous nous
intéressons qu’aux associations ayant choisi, dès le départ, d’avoir une portée
nationale et elles sont au nombre de sept :
1- l’Association pour la Défense du Consommateur (1980)
2- l’Association Marocaine des Consommateurs (1993)
3- la Ligue Nationale de Protection du Consommateur (1996)
4-l’Association Marocaine pour la Protection et l’Orientation du consommateur
(1997)
5- l’Association Marocaine des Victimes du Crédit à la Consommation
(2000)
6- l’Association Marocaine des Usagers des Services Bancaires (2000)
7- l’Association Marocaine des Abonnés au Téléphone mobile (2001)
On peut dire que les quatre premières associations couvrent tous les secteurs
alors que les trois dernières ont été créées pour gérer des dossiers spécifiques.
Vu le nombre limité des associations marocaines en matière de protection des
consommateurs, nous allons s’intéresser à deux associations marocaines et une
canadienne pour que l’on puisse mener une comparaison entre leurs objectifs,
leurs moyens d’actions et leurs contributions à la protection et la sensibilisation
des citoyens.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 81


Comportement et psychosociologie du consommateur

2. Cas pratique
2.1- L’association pour la défense du consommateur (1980)
Créée par un groupe de cadres le 24 juin 1980, cette association s’est fixée les
objectifs suivants :
1. Œuvrer pour que les prix des produits les plus utilisés par les consommateurs,
soient réglementés.
2. Encourager la normalisation des produits, pour assurer aux consommateurs
une meilleure qualité.
3. Encourager la restructuration des circuits de distributions, pour mettre fin
aux pénuries et aux spéculations.
4. Impliquer les consommateurs dans les opérations de lutte contre la hausse
des prix, la spéculation et la fraude.
5. Veiller à ce que la distribution (produits et services) couvre équitablement
tout le territoire national.
6. Remettre à jour les structures de protection du consommateur et de contrôle
du marché.
La réalisation de ces objectifs passe par la mise en œuvre des moyens suivants :
Moyens d’actions :
1. Faire des études et des enquêtes qu’elle s’est engagée à publier par ses
propres moyens.
2. Organiser des séminaires avec la participation des autorités, des élus et des
professionnels.
3. Contribuer aux activités (organisées par d’autres structures) et qui rejoignent
les objectifs de l’association.
4. Capitaliser les expériences acquises dans l’organisation des secteurs de la
consommation.
5. Mettre en place un partenariat efficace entre l’association, les autorités et les
professionnels.
6. Parrainer des foires commerciales modèles (ou seront exposés des produits
de bonne qualité et à un prix raisonnable).
L’association pour la défense du consommateur s’est heurtée, cependant, dans
la mise en œuvre de son programme, au manque cruel des moyens de travail.
Au Maroc, la disponibilité des moyens, financiers, surtout, est perçue comme la

82 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

principale contrainte et limite des associations. Il a été suggéré que se soit instituée
une taxe parafiscale au profit des associations de consommateurs, qui pourrait être
incluse dans le prix du produit, comme une charge de production, elle serait ainsi
payée par les consommateurs.
2.2- L’Association Marocaine des Abonnés de Téléphone Mobile (2001)
Au Maroc, l’initiative de créer une association des usagers du téléphone mobile,
n’est pas un luxe. En effet, Le nombre d’abonnés au GSM, dépasse actuellement
le cap de 10 millions. Qui dit développement des moyens de télécommunication et
les avantages qui en découlent dit aussi les problèmes rencontrés par les usagers.
La création d’une association nationale pour protection des abonnés de Téléphone
mobile parait donc comme une nécessité pour les raisons suivantes :
- L’encombrement du réseau : il a été relevé à ce propos, que durant les
périodes des fêtes nationales (Aid El Kébir, Aid Al Fitr) les communications
par GSM ne pouvaient être faites normalement en raison de la saturation
du réseau. On n’a pas manqué de souligner que l’un ou les deux opérateurs
vendent plus que leur capacité en période de pointe.
- le mauvais acheminement des appels d’urgence : les appels d’urgence
faits à partir du GSM vers la police, la gendarmerie et surtout la protection
civile, n’arrivent pas au vrai destinataire.
- les cartes prépayées : les usagers des cartes prépayées des trois opérateurs
(Jawal, Médijahiz, Kalimat, Amis et Familles, etc.) font remarquer qu’ils se
consomment à une vitesse record. De plus les réclamations de plus en plus
nombreuses ne trouvent aucun écho. Les consommateurs ont le sentiment
d’être mal protégés et mal ou pas informés de tel risque.
- les compagnes promotionnelles mensongères : les consommateurs ont
relevé que les multiples messages publicitaires (Maroc-Télécom et Méditel),
les traduisent en erreur, chaque fois que les offres faites ne correspondent
pas à la réalité, comme c’est le cas pour la publicité concernant certains
téléphones de marque, vendus à des prix promotionnels, alors que ceux-ci
ne sont pas disponibles, ou vendus plus chers par des moyens détournés.
L’ensemble de ces éléments légitime donc la création de l’association marocaine
des abonnés au téléphone mobile. Cette structure consumériste spécifique répond à
un besoin certain d’encadrement, d’information, de formation et de représentation
des consommateurs face à des opérateurs puissants et une profession organisée. Si
l’intention est noble, le passage à l’acte n’est cependant pas chose aisée.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 83


Comportement et psychosociologie du consommateur

Si l’association des victimes du Crédit à la consommation, a été combattue


six mois après sa création, l’association des abonnées au GSM a fait l’objet, à
l’inverse de fortes pressions avant même son lancement officiel. La publication,
par le journal du consommateur, d’un article annonçant le projet de création de
cette association a été suivie, séance tenante, par la coupure injustifiée de la ligne
téléphonique du journal. Celle-ci ne fut rétablie que trois mois plus tard, après
plusieurs pourparlers avec l’opérateur concerné. Chemin faisant, il a été conseillé
aux intéressés de se délester de leur projet.
Si on retient cette version, on peut en conclure que l’organisation des
consommateurs dans des structures associatives, pour défendre leurs droits, n’est
pas une conviction partagée. C’est sans doute, pour cette raison, que les initiateurs
de l’association de défense des usagers du GSM, ont changé de stratégie pour
faire aboutir cette initiative citoyenne. Des contacts ont été, en effet, engagés,
avec (l’espace associatif), pour appuyer cette association et lui assurer un
soutien de l’ensemble du tissu associatif marocain. L’espace associatif, a décidé
d’entreprendre la même démarche d’encadrement de l’ensemble du mouvement
consumériste marocain, aussi bien dans ses composantes de dimension nationale,
que dans ses composantes de dimension locale.
Au Maroc, dans certains domaines, le consommateur se trouve obligé d’acheter
un produit malgré sa mauvaise qualité ou son coût élevé à cause de spéculations
illicites. Ceci est du d’une part, à l’existence du monopole étatique dans certains
secteurs (santé, télécommunication, transport, entreprise industrielle) et d’autre
part à l’absence d’une concurrence réelle sur le marché (consensus concurrentiel).
En outre, dans d’autres cas, nos consommateurs se trouvent-ils tenus par contrat
d’adhésion qui ne leur permet pas de discuter les services offerts (RTM, REDAL…).
8Dans cet environnement particulièrement difficile, on peut dire que les
associations marocaines de défense des consommateurs, quelles que soient les
raisons, ne jouent pas pleinement leurs rôles et ceci ne peut être démontré qu’à
travers une simple comparaison avec une association étrangère.
2.3 L’association des consommateurs au Canada (A.C.C)
L’association des consommateurs du Canada est l’une des associations les
plus actives dans le domaine de la protection des consommateurs. Créée en 1947,
l’A.C.C s’est fixée comme objectifs :
◊ Représenter les consommateurs au sein du gouvernement en défendant
leurs intérêts et aussi jouer le rôle d’intermédiaire pour négocier avec les
producteurs.

84 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

◊ Sensibiliser les consommateurs sur tous les problèmes d’intérêt général


et diffuser l’information concernant les biens, la qualité, les normes et les
valeurs.
◊ Donner une voix puissante aux consommateurs.
Au cours des années (près de 57 ans d’existence), l’association a suscitée la
mise au point des règlements gouvernementaux sur l’étiquetage et l’emballage,
la création de consommateur et corporation canada, l’éveil de l’intérêt des
consommateurs pour des sujets tels que la loi sur la concurrence, la réglementation
du crédit et des taux d’intérêt ainsi que l’implantation d’une politique sur les
aliments. Outre ces fonctions classiques de présentation, d’information et de
protection des consommateurs, l’A.C.C a élargit son domaine d’intervention pour
inclure l’activité d’évaluation des produits et la publication des résultats. Dans ce
sens, les membres de l’association entretiennent des négociations permanentes
avec d’autres associations professionnelles afin d’obtenir de meilleures normes de
qualité.
Pour financer ses activités, l’A.C.C dispose d’un revenu annuel de 4 millions
de dollars qui provient des cotisations annuelles de ses membres (fixées à 25 $), des
dons et subventions de l’Etat. Les membres de l’A.C.C reçoivent en contrepartie
12 numéros du magazine «consumer canadien» plus un guide d’achat annuel
présentant les cotes de tous les produits testés par l’association. Afin d’assurer son
indépendance, L’A.C.C n’autorise aucune publicité dans son magazine.
De ce qui précède, l’association a deux principales fonctions à savoir la défense
des consommateurs et l’évaluation des produits.
◊ La protection des consommateurs comprend des activités telles que celles-
ci :
● Organiser des réunions avec des représentants gouvernementaux afin de
faire valoir le point de vue des consommateurs sur un éventail de sujets
en litige. Par exemple, rencontrer des représentants d’Environnement
Canada afin de présenter des propositions relatives à la salubrité de
l’air.
● Représenter les intérêts des consommateurs à des audiences sur la
hausse des tarifs des services publics. Par exemple, lorsque Bell canada
dépose ses demandes de majoration des tarifs de téléphone, l’A.C.C
peut déléguer à des membres afin de déposer un mémoire de la part des
consommateurs.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 85


Comportement et psychosociologie du consommateur

● Minimiser les hausses de tarifs des produits soumis à la législation


gouvernementale par le biais du programme des industries
réglementées qui emploie des avocats pour intervenir auprès des
industries réglementées.
◊ La fonction d’évaluation de produits comprend l’évaluation des produits et
la publication des résultats dans le consommateur canadien et dans le guide
d’achat annuel.
Ce qu’on peut retenir de cette comparaison, c’est que nous sommes encore
dans un stade de balbutiement. Les associations marocaines de défense de
consommateurs qui sont censées être les avocates de cette cause et habilitées à
traîner les contrevenants devant la justice, n’ont pas la qualité d’utilité publique.
Seule une ou deux de ces associations disposent de cette qualité.
8La politique à établir devra garantir au consommateur le droit à la sécurité, à
l’information, au choix et à l’écoute. Si plusieurs textes de loi existent déjà comme
la loi sur la répression des fraudes et la loi sur la liberté des prix et la concurrence,
le principal rempart de défense du consommateur, à savoir le projet de loi du
même nom tarde à voir le jour.
8Roland Mauch, l’ancien ambassadeur d’Allemagne à Rabat, a déclaré, lors de
la conférence organisée par l’organisation internationale des consommateurs (le
12 Mars 2003), que 60% des associations marocaines sont nées après l’an 2000 et
qu’elles sont peu organisées, faiblement encadrées et manquent de ressources pour
engager et monter des actions à long terme.
Le consommateur marocain a besoin d’être informé, formé, éduqué et
sensibilisé. C’est pour cela que la protection de celui-ci concerne plusieurs
intervenants : consommateurs, associations des consommateurs, opérateurs privés,
pouvoirs publics, chercheurs et universitaires.
8En effet, le partenariat entre les associations de consommateurs, les pouvoirs publics,
les opérateurs privés et les chercheurs permet l’élaboration du cadre juridique approprié et
adapté, la prise en considération des besoins des consommateurs, l’accès à l’information
technique, juridique, aux études et recherches réalisées.

86 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Comportement et psychosociologie du consommateur

Conclusion

Le changement des modes de consommation, la variété de l’offre, l’évolution


rapide de l’environnement économique et culturel, l’accroissement du nombre
d’intervenants sont autant de raisons qui ont rendu la prévision du comportement
du consommateur assez difficile et complexe. Les entreprises ont compris
aujourd’hui qu’il est nécessaire plus que jamais de personnaliser leur offre. On
évolue ainsi vers la création d’une relation de partenariat entre l’entreprise et le
client, cette tentative est animée par la simple conviction qu’il n’existe pas de
modèle explicatif du comportement d’achat. A chaque fois que l’on veut expliquer
une attitude ou un comportement déterminé, il faut construire un modèle explicatif
spécifique. C’est dans ce sens que le recours des entreprises à des études de marché
que se soit quantitatives ou qualitatives apparaît comme une nécessité pour lever
les incertitudes liées à la volatilité et la versatilité des comportements d’achat.
8La validation d’un modèle explicatif peut se faire d’une manière qualitative, en
vérifiant par des enquêtes la plausibilité psychologique de l’explication proposée,
elle peut aussi se faire d’une manière quantitative, par une comparaison statistique
des comportements théoriques que prévoit le modèle avec les comportements
effectifs que l’on observe.
8Enfin, on peut dire que l’orientation client de l’entreprise explique le souci de
type consumériste ou citoyen qu’elles commencent à manifester .Cette évolution
émerge sous l’impulsion des consommateurs qui usent de plus en plus de moyens
de pression dans ce sens (arbitrage entre offres concurrentes, réclamations,
bouche à oreille, et le cas échéant actions en justice). Ces préoccupations
résultent également des entreprises elles-mêmes, en ce sens qu’elles prennent
progressivement conscience du potentiel de différenciation de ce facteur et de
l’avantage concurrentiel qu’il est susceptible de procurer.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 87


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

CHAPITRE III 
ETUDE DE MARCHE ET LANCEMENT
DE PRODUITS NOUVEAUX

Introduction

Le nouveau produit est un acte fondateur d’une entreprise, un acte dissuasif


pour la concurrence, un acte rassurant pour les femmes et hommes de l’entreprise
et un acte confortant et sociétal pour les clients. Toute entreprise se crée sur
l’idée d’un produit ou d’un service. Elle se développe et assure sa pérennité en
conservant cet esprit créatif.
« Dans nos usines, nous fabriquons des cosmétiques. Dans les magasins, nous
vendons du rêve », répétait le fondateur d’une marque de produits de beauté.
En effet, le produit n’est pas seulement un objet qui nécessite une technique ?
un financement et des mains, il possède aussi un fort pouvoir symbolique, à la fois
chez le responsable marketing comme du designer, le produit relève davantage
de l’univers du consommateur que du producteur. puisque, à côté de ce que
l’entreprise fabrique, il y a ce que le consommateur croit acheter, l’exemple de
coca cola l’argumente pour ce qui est de la société américaine, le coca cola est
inculqué dans la vie quotidienne il est associé au hamburger au baseball, alors
pour autant qu’un lancement de nouveau produit est une affaire économique et
financière , il est social émotionnel et sociétal, le marketing essaie de trouver le
point central de concertation afin de trouver le bon équilibre pour l’acceptabilité
d’un nouveau produit, qui est censé développer l’image de marque de l’entreprise
ou progresser par un pas vers le respect de la stratégie annoncée.
Si les années 80 sont celles de la qualité, les années 90 ont été celles de
l’innovation. La qualité et l’innovation ont toutes les deux une forte résonance avec
la démarche design. En effet, les entreprises cherchent à se démarquer en innovant,
le consommateur étant «drogué» à la nouveauté, on assiste à une accélération du
renouvellement des produits avec une segmentation très prononcée: en automobile,
les constructeurs proposent un restyling tous les deux ans, une nouvelle gamme
de teintes tous les ans. La durée de vie en rayon d’un téléphone portable est de six
mois. Et le phénomène est encore plus concret dans le secteur de l’informatique.
L’innovation signifie étymologiquement «mettre de la nouveauté dans». On
fait donc référence à l’existant, avec une forte connotation technologique, même

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 89


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

si certaines innovations sont de simples modifications portant sur l’usage et la


manipulation de l’objet.
Les services recherche et développement, les bureaux d’étude
et les designers sont des acteurs principaux pour l’innovation.
Si on se focalise sur le produit, on peut hiérarchiser les fonctions par rapport à la
maturité et l’évolution du marché en termes d’innovation :
√√ Niveau générique: correspond à l’ensemble des fonctions implicites à
un objet à une époque donnée (un stylo écrit, une voiture roule et freine,
c’est évident pour tout le monde).
√√ Niveau attendu : correspond à ce que recherche le consommateur
de manière latente, c’est à dire de petits «plus” produits: ouverture
automatique des portières, airbag, autoradio, peinture métallisée, dolby,
autofocus. Souvent inclus dans le produit sans surcoût, ce sont des
avantages concurrentiels.
√√ Niveau augmenté: correspond aux fonctions dites optionnelles ou
présentes sur les modèles haut de gamme ou professionnels. Ce sont
des fonctions d’appel: ABS, climatisation, ordinateur de bord. Ce sont
souvent des options payantes en tant que telles ou des produits au prix
nettement différent.
√√ Niveau potentiel: correspond à toute les nouveautés que le concepteur
est capable de proposer au consommateur: pilotage GPS, détection de
l’angle mort, surveillance du conducteur…
On s’aperçoit que les fonctions en termes de nouveauté passent du dernier
niveau jusqu’au premier pour que celle-ci se banalise.
Mais c’est précisément cette banalisation permanente qui justifie l’importance
d’une démarche d’innovation dans la création des produits. Seule l’innovation
peut alimenter la véritable «pompe à nouveauté» qu’est devenu le marché.
La nécessité d’innover se traduit aussi dans le développement de démarches de
design avancé ou design prospectif telles qu’on les voit apparaître, non seulement
chez les constructeurs automobiles, mais aussi chez Thomson Multimédia,
par exemple avec le Team-Thom. Enfin, au sein de l’entreprise, le concept de
l’innovation se décline bien évidemment à tous les niveaux, produits, technologies,
matériaux, procédé, logistique, méthode de management…
Il y a deux visions pour le lancement de nouveau produit :
- vision complexe : lorsqu’on veut lancer un nouveau produit, il s’avère que l’un
de ses ingrédients n’existe pas alors cet ingrédient est un nouveau produit aussi à
lancer qui a besoin d’autres ingrédients et ainsi de suite, on peut dire que dans cette

90 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

vision chaque nouveau produit a besoin d’un autre nouveau produit, exemple d’un
produit pharmaceutique pour des infection oculaires «Oti Pax», les ingrédients de
ce produit existent, ils sont Phenazone, chlorydrate de lidocaine, thiosulfate de
sodium, alcool à 95%, Glycerol, sauf par exemple, lorsqu’il s’agit d’une substance
chimique qui est un ingrédient clé, et sensibilise la recette chimique, elle doit être
dosée par un certain appareil qui n’existe pas encore sur le marché. Dans ce cas
l’entreprise «Oti pax» soit elle fait appel à son service R&D pour concevoir ce
nouveau appareil soit elle le demander à une autre entreprise.
- Vision simple : pour lancer ce nouveau produit, tous les ingrédients nécessaires
existent. 

Section 1. La position de l’entreprise lançante

L’entreprise qui lance une nouveauté ou une innovation peut être soit un leader,
soit un challenger, soit un suiveur, soit un spécialiste.
1. Le leader 
Dans la plupart des secteurs d’activité, il existe une entreprise reconnue comme
le leader du marché. Le leader prend généralement l’initiative des modifications
de prix, des lancements de nouveaux produits et possède le système de distribution
le plus vaste et le budget promotionnel le plus élevé. Par exemple : Michelin
(pneumatiques), l’Oréal (cosmétiques), etc. Son objectif est de rester à la première
place.
Trois solutions s’offrent au leader :
• Accroître la demande primaire par la recherche de nouveaux utilisateurs,
soit promouvoir de nouvelles utilisations du produit, soit en convaincant
le marché de consommer davantage de produit à chaque utilisation.
• La protection de la part du marché par la stratégie d’innovation. Palaroïd
a longtemps utilisé cette stratégie sur le marché de la photo.
• L’extension de la part du marché avec un système de distribution plus
élaboré.
2. Le challenger
Toute société qui occupe la seconde, troisième ou quatrième place sur un
marché est en position de «dauphin» (Pepsi-Cola par exemple). Le dauphin qui
cherche à accroître sa part devient un «challenger», s’il se contente des positions
acquises, il devient un «suiveur». La firme qui attaque doit d’une part choisir son
objectif (le leader, un concurrent à sa portée et en position difficile, les «canards

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 91


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

boiteux») et sa stratégie d’attaque. Il y a neuf stratégies d’attaque concurrentielle :


1. La stratégie du discount: lancer le même produit que le leader à un prix plus
bas. C’est la politique de Fuji sur le marché du papier photographique, ou
de Leclerc sur celui des grandes surfaces. Texas Instruments a également
utilisé cette approche pour les transistors, puis les calculateurs.
2. La stratégie du milieu de gamme : consiste à lancer une version simplifiée
du produit, généralement de moindre qualité. C’est la stratégie suivie par
certains distributeurs pour concurrencer les fabricants.
3. La stratégie de recherche de prestige : C’est la stratégie inverse de la
précédente; elle consiste à lancer un produit de meilleure qualité, vendu
plus cher. Elle est suivie par Electrolux sur le marché des aspirateurs,
Bang & Olufsen en hi-fi, ou Roche & Bobois dans le domaine du meuble.
4. La stratégie de prolifération des produits : Le challenger attaque le leader
en lançant des versions multiples du même produit. Amora par exemple,
attaque le leader Bénédicta sur le marché des sauces, en diversifiant et
variant les parfums.
5. La stratégie d’innovation : Le challenger prend de vitesse le leader en
matière d’innovation technologique ou commerciale. Virgin Mega Store
applique vis-à-vis de la Fnac une telle politique. Celle-ci est naturellement
tributaire de l’accueil réservé par le public aux nouvelles idées.
6. La stratégie d’amélioration du service : Elle consiste à lancer le même
produit mais avec davantage de prestations pour un prix équivalent. Il en
est de même pour la Phocéenne de Métallurgie, dans le négoce des produits
industriels.
7. La stratégie d’innovation dans le mode de distribution : Le challenger
développe sa part de marché en lançant de nouveaux systèmes de vente.
C’est la stratégie suivie par Dell Computers pour les micro-ordinateurs ou
Yves Rocher pour les produits de beauté.
8. La stratégie de réduction des coûts : Certaines sociétés mettent l’accent
sur la réduction des coûts de production de façon à pouvoir baisser les
prix. On peut réduire ces coûts grâce à un meilleur approvisionnement, des
économies de main-d’oeuvre ou un appareil de production plus moderne.
Cette stratégie est à la base de la conquête des marchés mondiaux par les
japonais.
9. La stratégie d’investissement publicitaire : Un challenger peut enfin espérer
accroître sa part de marché en surclassant l’investissement publicitaire du
leader, notamment à l’occasion du lancement d’un nouveau produit ou de
nouvelle marque.

92 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

3. Le follower
Une stratégie «d’imitation innovatrice» peut être tout aussi rentable qu’une
stratégie d’innovation. Une entreprise qui choisi cette stratégie doit fidéliser sa
clientèle, tout en se souciant de son renouvellement. Elle doit connaître toutes les
raisons qu’a sa clientèle pour lui accorder sa confiance (emplacement, service,
relations humaines,...) afin d’adapter sa stratégie.
4. Le spécialiste
Ce sont des entreprises qui s’efforcent de découvrir un créneau dans lequel
elles se spécialisent et lancent un nouveau produit ou il créent un nouveau marché.
Pour être rentable et durable, un créneau doit : 1) Etre d’une taille suffisante en
termes de pouvoir d’achat; 2) Avoir un potentiel de croissance significatif; 3) Etre
ignoré ou délaissé par la concurrence; 4) Correspondre aux compétences distinc-
tives de l’entreprise, 5) Etre défendable en cas d’attaque.

Section 2. Les stratégies de lancement 

L’entreprise doit élaborer des tests de conception, c’est-à-dire avoir des idées
de produit et de positionnement par rapport à la concurrence. De ces tests de
conception, il y a obligation de création de prototype afin de prouver l’existence
réelle du dit produit.
Le responsable marketing effectue alors des tests au niveau du produit, du
prix, de la publicité, de la promotion et fixe alors une stratégie commerciale ainsi
qu’une stratégie publicitaire. Les stratégies étant écrites, on définit les positionne-
ments et ensuite un plan de marchéage ou marketing mix.
Le produit est ainsi testé sur un marché cible permettant de réaliser une rééva-
luation du mix avant que notre produit ait la forme et le marketing adapté.
Quelle que soit la situation de l’entreprise leader, challenger, follower ou spé-
cialiste, l’élaboration stratégique du lancement de nouveau produit est classique,
elle concerne généralement les grandes entreprises ayant des structures leur per-
mettant le contrôle des tests de produits et de publicité.
Il existe 3 stratégies de lancement : stratégie d’innovation, de Me Too ou de
plagiat.
1. La stratégie d’innovation
Elle concerne des produits à haute valeur Ajoutée où la recherche pèse lourd
au niveau des Investissements de pré-lancement. La stratégie commerciale est

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 93


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

souvent réglée par un produit nouveau et sur un segment nouveau c’est à dire
l’adoption d’une stratégie de différenciation ou de développement de gammes.
2. La stratégie « Me Too » 
Utilisée par des entreprises n’ayant pas les ressources financières leur
permettant d’élaborer une stratégie complète. On se contente de copier le marketing
existant et de devenir challenger ou suiveur / leader ayant adapté une stratégie
d’innovation. Le « Me Too « apparaît dans les phases de croissance, maturité. Au
niveau juridique, le suiveur n’optimise pas le produit, mais fait en sorte d’avoir
suffisamment de distinctions pour ne pas être attaqué pour imitation frauduleuse
ou contrefaçon.
3. La stratégie de plagiat,
Le concurrent adopte le marketing et la copie conforme du produit existant
sur le marché. Cette stratégie existe depuis les années 70.

Section 3. La fonctionnalité des études de marché pour le


lancement

Le lancement de nouveau produit, est une décision stratégique car l’entreprise


doit gérer un changement, mais sa mise en évidence est une décision opérationnelle
pour la fonction production, en concertation avec toutes les autres fonctions
notamment la direction et le marketing, qui nécessite de faire appel aux techniques
d’étude de marché pour comprendre le processus d’adoption potentielle du client de
ce nouveau produit, avant d’engager toute l’entreprise dans un lancement définitif
qui est très coûteux et presque irréversible. On peut comprendre que le lancement
de nouveau produit fait un appel fonctionnel et implicatif aux techniques d’étude
de marché qui est une activité marketing opérationnelle-support pour faire le
soubassement à cette décision stratégique.
1. Définition de l’étude de marché
1.1. Généralités sur les études de marchés
1.1.1. Définition
L’étude de marchés est une méthode moderne et dynamique pour comprendre
et agir sur l’évolution des marchés. C’est une discipline à la fois théorique et
pratique pour cerner les besoins et les comportements des multiples publics d’un
marché.

94 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Voici quelques définitions de l’étude de marché :


« C’est la préparation, le recueil, l’analyse et l’exploitation de données et
informations relatives à une situation marketing ».
« Elle comprend le diagnostic des besoins d’informations et la sélection des
variables pertinentes à propos desquelles des informations valides et fiables
doivent êtres collectées, enregistrées et analysées ».
« C’est la recherche systématique et objective ainsi que l’analyse de
l’information nécessaire à l’identification et la résolution de tous les problèmes
qui se posent dans le domaine du marketing »
« Il s’agit des diverses activités organisées de collecte et d’analyse des
informations relatives aux marchés, et plus généralement aux publics dont dépend
l’entreprise, dans le but de servir de base aux décisions marketing et d’en minimiser
les risques, selon des procédures formalisées, fondées sur la méthode scientifique
afin d’assurer l’objectivité des informations, leur précision, leur pertinence et leur
fiabilité ».
En résumé de ce qui précède, on peut improviser la définition suivante, « les
études de marchés se font en respect de certaines contraintes spatio-temporales et
technico-financières, à l’issue du diagnostic d’un besoin en information à collecter
auprès de la cible de l’étude, et à analyser par des méthodes scientifiques afin de
servir la prise d’une décision marketing comme le lancement d’un nouveau produit 97
Marketing
dans un espace d’incertitude réduit qui permet une connaissance approfondie de la
réaction probable du client vis-à-vis de cette nouveauté ainsi que d’autres parties
prenantes.
Etudes
Décisions et actions

Objectifs
Stratégie

Environnement

Marché

Entreprise

AVANT
AVANT

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 95


PENDANT ET APRES

Suivi
Entreprise

AVANT
Etude de marche et lancement de produits nouveaux

PENDANT ET APRES
PENDANT ET APRES

Suivi
- efficacité Plans d’action
- adaptation produit
- part de marché
- concurrence

Contrôles externes
(Résultats autres que ceux
fournis par le système de
gestion de la firme) Résultats
- mémorisation
- notoriété
- fidélité

Dans cette définition, plusieurs éléments méritent d’être soulignés, en particulier ceux
Dansqui
cetteévoquent
définition, plusieursorganisé
le caractère élémentsetméritent
formaliséd’être soulignés, de
des procédures en particulier
recueil et deceux
qui évoquent le caractère organisé et formalisé des procédures de recueil et de traitement
de l’information ainsi que ceux qui font référence à la démarche scientifique.
En effet, toute étude de marché digne de ce nom doit impérativement suivre une
démarche scientifique pour produire une information valide et fiable.
L’étude de marché est un processus indispensable et parfois permanent de recueil,
d’analyse et d’exploitation d’informations marketing relatives à un ou plusieurs marchés,
une organisation (entreprise, association ou administration), un produit ou une famille de
produits, permettant d’élaborer et de mettre en oeuvre une stratégie et des plans d’action :
8Les études de marché interviennent à chaque stade de la démarche stratégique, de la
conception au bilan.
8A titre d’exemple, elles peuvent être motivées par la volonté :
- de préparer une diversification (collecte d’informations sur un marché inconnu) ;
- de vérifier l’adéquation de l’offre de l’Entreprise aux besoins de consommateurs ;
- d’étudier la concurrence

96 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

1.1.2. Classification des études de marché


Selon la nature du Selon
Selon l’objectif Selon les techniques utilisées
commanditaire l’objet

Compréhension des Recherche documentaire Entretien Entreprises de :


mécanismes d’un en face à face Réunion de groupe
phénomène Observation - biens de
consommation
(réponse à la Tests Sondages, panels
question « pourquoi ? » : - biens industriels
Piges publicitaires Voir ci-
analyse qualitative) - services dessous
Mesure de l’ampleur d’un
phénomène (réponse à la Omnibus même échantillon d’étude
question « combien ? » : consulté par plusieurs entreprises Organisations
analyse quantitative diverses :

AD HOC : étude faite à la demande - associations


d’une entreprise pour ses besoins - Etat et collectivités
propres EX : études de notoriété locales ou régionales
- Groupements
Etude baromètre  : réalisée à des religieux, politiques
intervalles réguliers pour mesurer ou culturels
l’évolution de l’attitude du public
vis-à-vis de l’entreprise

2. L’objet des études de marché


8Une étude de marché a, selon le cas, pour objet :
◊ L’analyse du macro-environnement avec l’étude de l’environnement
économique juridique, technologique et socio-culturel ;
◊ La description du marché sous l’angle de sa taille, de sa répartition entre
les différentes catégories de consommateurs et entre les différentes
marques en présence, ainsi que de l’évolution de ces éléments ;
◊ L’étude des consommateurs avec le repérage de leurs motivations, de
leurs attitudes, de leurs comportements et de la façon plus générale, de
leur processus de choix ;
◊ L’étude de la distribution à travers les canaux de distribution utilisés et
leur évolution, les attitudes et les comportements des consommateurs
vis-à-vis de ces canaux, les stratégies des distributeurs ;
◊ L’étude des concurrents, avec leur identification, l’analyse de leurs
stratégies et de leurs résultats.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 97


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

2.1. Etudes à dominante stratégique


Objets Objectifs – Contenus
Marché et environnement Appréhender l’ensemble des facteurs de marché et leur évolution en
général (offre, demande, économie, réglementation, technologie) ;
définir le marché en volume, taille et structure
Positionnement
Etablir à un instant donné une photographie de la position des
marques dans un univers concurrentiel donné et en déduire une
position favorable pour un produit nouveau ou ancien
Image
Etablir une photographie à un instant donné de la représentation
que se fait une population cible d’une marque ou d’une entreprise :
degré de connaissance, de satisfaction, perception (représentations
symboliques, évocations ou sentiments associés à la marque).
Notoriété
Evaluer le degré de connaissances d’une marque ou d’une entreprise
par la population cible. Trois indicateurs permettent de la mesurer :
le « premier cité » (fréquence des citations spontanées en premier
lieu ) la notoriété spontanée (fréquence des citations

Image institutionnelle Etablir une photographie de la représentation d’une entreprise


dans son environnement (salariés, fournisseurs, clients, pouvoirs
publics, banques, concurrents) et évaluer sa position sociale.

Recherche de concept Explorer et détecter les motivations, besoins et attentes non


satisfaits des consommateurs, puis rechercher des concepts de
produits qui y répondent, à partir de l’ensemble des composantes
techniques et commerciales.

Implantation de point de Déterminer la zone de chalandise potentielle, cerner le profil et


vente les comportements actuels de la clientèle potentielle, en déduire
ses attentes au niveau de l’assortiment et du service et évaluer les
intentions de fréquentation du point de vente.

Comportement de l’achat Cerner les lieux d’achat, les fréquences d’achat et de consommation,
Freins et motivations les produits achetés et les moments ou occasions de consommation,
afin d’analyser l’évolution des comportements de la cible actuelle
ou potentielle.
Définir une clientèle actuelle ou potentielle en termes de variables
descriptives (sexe, âge, …) et explicatives (motivations, freins,
attitudes).

2.2 Etudes à dominantes opérationnelles

98 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Objets Objectifs – Contenus

• Produit Evaluer la valeur de l’expression abstraite d’un produit, d’un service ou


- test de concept d’un point de vente, et vérifier son adéquation aux attentes du marché.
Définir les attributs clés d’un produit
- test de produit Evaluer avant ou après le lancement les forces et les faiblesses de chaque
attribut réel d’un produit afin d’envisager les adaptations nécessaires à
une meilleure satisfaction des besoins
- test de Evaluer la perception de chaque élément du conditionnement (taille,
conditionnement format, forme, couleur, graphisme)
Sélectionner le nom, la marque et le logo parmi plusieurs possibilités
- test de nom et de et cerner la perception de chaque solution. Vérifier la mémorisation, la
marque lisibilité ou la prononciation d’un nom.
Vérifier l’adéquation entre l’image-objectif et le message véhiculé par le
nom ; identifier les évocations spontanées
Evaluer les performances d’un produit alimentaire (apparence, goût,
- test de goût couleur, odeur). Ce test est généralement effectué « en aveugle »
(marque cachée parmi plusieurs afin d’éviter l’influence des images ou
des autres composantes du produit)
- test de performances Evaluer les performances d’un produit non alimentaire en situation
- recherche de nom de d’utilisation réelle afin de tester sa résistance, mais également les
marque fréquences et le mode d’utilisation.
Trouver un nom de marque ayant la meilleure adéquation au produit
(position, politique de produit de l’entreprise, image de l’entreprise...)
• Prix Identifier la fourchette de prix acceptable pour un produit donné
- étude d’acceptabilité Mesurer les intentions d’achat à l’intérieur d’une fourchette de prix
- test de prix déterminée.
• Communication
- recherche d’axes de Définir les différents axes de communication possibles grâce à une étude
communication des freins et des motivations, afin de sélectionner celui qui présente le
caractère le plus distinctif dans l’univers du produit et de l’entreprise.
- pré-et post –tests Contrôler a priori ou a posteriori l’efficacité d’un message (impact,
publicitaires perception, compréhension, valeur persuasive).
- Bilan de compagne Apprécier et mesurer l’ensemble des résultats d’une campagne
- Mesure d’audience publicitaire par rapport aux objectifs fixés avant son lancement.
Evaluer les habitudes de fréquentation de différents médias et supports,
• Distribution globalement (état) et par période (évolution).
- étude du réseau et Mesurer l’efficacité du réseau ou de différentes canaux en termes
du circuit quantitatifs (volume et chiffre d’affaires) et qualitatifs (adéquation avec
- test de point de la cible visée, respect de l’image).
vente Déterminer la meilleure organisation possible d’un point de vente en
- analyse de la zone termes d’aménagement, d’éclairage, de circulation…
de chalandise Déterminer l’ensemble des lieux où la clientèle d’un point de vente est
- audit de point de domiciliée.
vente Etudier la place d’un produit et de ses concurrents au sein de plusieurs
points de vente
(mode d’exposition, éclairage, allocation de linéaire).

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 99


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

3. Contenu d’une étude de marché


Les études et recherches en marketing sont destinées à aider à la prise de
décisions. Elles ont pour but d’obtenir, d’analyser et d’interpréter des données, de
façon formelle et objective, afin de procurer au décideur des informations qui lui
soient utiles.
8Les études et recherches sont objectives puisqu’elles doivent fournir une
information qui reflète la réalité, faute de quoi elles conduisent à des décisions
erronées. Elles nécessitent un certain formalisme, car elles doivent être planifiées
et suivre des règles scientifiques.
8L’étude de marché est un processus cohérent de récolte, de tri et d’analyse
d’informations qui sont de plusieurs types et qui ont différentes origines.
4. Les informations recherchées
Au sens le plus large du terme, une étude de marché consiste à rechercher des
informations sur l’environnement, la demande, l’offre et la distribution.
4.1. L’environnement

Domaine Nature des informations recherchées

Politique - évolution des idées et des opinions


- projets législatifs
- évolution des indicateurs économiques nationaux :
PIB, consommation, chômage, commerce extérieur…
Economique
- situation économique internationale : échanges, prix
internationaux
- nature et évolution du chômage, rapports sociaux,
Social
formes de travail, loisirs, logement, démographie
- évolution de la science (recherche fondamentale)
Technologique - technologies nouvelles (recherche appliquée)
- brevets
- évolution des valeurs morales, religieuses, culturelles
Sociétal
- évolution des modes et de comportements

100 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

4.2.8La demande
Quantitative Qualitative
Intervenants (consommateurs, acheteurs,
Etat et évolution des segments,
prescripteurs, conseillers)
des produits saisonnalisés
Comportements d’achat, de consommations
Répartition géographique
motivations et freins
(régionale, nationale et
Influences environnementales (mode, presse,
internationale)
morale, culture, religion ….)
4.3.8L’offre
Existant : les potentiels de combat - principaux intervenants 
: intensité
(capacités spécifiques à chaque de la concurrence, positionnements,
concurrent et susceptibles de caractéristiques organisationnelles et
procurer un avantage concurrentiel techniques (dirigeants, maîtrise des
décisif) processus technologiques)
- produits : poids des marques, gamme et
familles
- performances et positions
concurrentielles  : part de marché,
image de marque, nature des avantages
concurrentiels
- caractéristiques des plans mercatique

Evolution et stratégie à moyen -domaines d’activité stratégiques


terme -pouvoir des concurrents ou des entrants
potentiels
-plans mercatiques à moyen terme
-manœuvres stratégiques  : niveau de
réaction aux modifications des conditions
de la concurrence

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 101


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

4.4.8La distribution
Structure  : principaux canaux (composition,
Existant rôles, efficacité, poids des intervenants…)

Stratégie : positionnement des enseignes,


politique des centrales (référencement,
assortiment…), implantation
Evolution et stratégie à moyen Plan mercatique des distributeurs à moyen
terme terme (assortiment, marchandisage,
services associés…),

Situation en termes de cycle de vie des


formes de commerce
5. La nature de l’information
5.1. Les informations quantitatives
8Les informations quantitatives répondent aux questions comment ? Et
combien ? Les informations qualitatives répondent à la question pourquoi ?
Les informations quantitatives concernent le comportement manifesté des
publics qui intéressent l’entreprise. En ce qui concerne les consommateurs,
ces informations portent, par exemple, sur la notoriété des marques, les modes
d’information utilisés, la possession des produits, les quantités achetées, les lieux
et les fréquences d’achats.
5.2. Les informations qualitatives
Les informations qualitatives cherchent essentiellement à éclairer les raisons du
comportement des publics étudiés. Elles concernent les motivations de ces publics,
leurs perceptions, leurs attitudes, leurs processus de décision. Ces informations
sont généralement plus difficiles à recueillir et à vérifier que les précédentes.
6. Les sources d’information
6.1. Les informations internes et externes
Les informations internes sont issues de l’entreprise elle-même, alors que
les informations externes doivent être recherchées à l’extérieur.
Exemple :
- Types d’informations internes : statistiques de ventes par produits, par
zones géographiques, par clients ; marges et rentabilité des différents
produits ; rapports des représentants ; courrier des consommateurs ;

102 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

rapports d’activités.
- Types d’informations externes : statistiques INSEE ou de syndicats
professionnels ; données de panels ; résultats d’enquêtes auprès des
consommateurs.
Les informations internes sont généralement moins coûteuses, plus faciles et
plus rapides à recueillir que les informations externes. Généralement, elles sont
aussi moins objectives et plus partielles.
Sources
Internes Externes
Types
P r i m a i r e s   : Point de vente  : informations Etudes ad hoc
s p é c i fi q u e m e n t recueillies grâce aux caisses à Panels
recueillies pour lecture laser (relevés des ventes par Tests
l’étude, ces produit, par jour, stock) Observation
informations brutes Audit force de vente : forces et
nécessitent un faiblesses du circuit, impact des
traitement et une concurrents auprès des clients,
analyse particulière. etc.…
Audit de communication interne
Groupe de créativité interne
Groupe ou cercle de qualité
Secondaires : Système d’information mercatique Banques de données
préalablement ou : Revues professionnelles
collectées, traitées -bases de données Services publics ou
et analysées, ces -services de documentation parapublics
informations ne -rapport des représentants Syndicats professionnels
doivent faire l’objet bibliothèque d’études antérieures Organismes internationaux
que d’une adaptation (voir Boîte à contacts)
ou d’une mise en
forme.
6.2. Le système d’Information Marketing (SIM)
Beaucoup d’entreprises ont compris la nécessité de mettre en place un outil à
la fois cohérent et permanent leur permettant de recueillir, de stocker, de traiter et
de communiquer les informations. On appelle cet outil le Système d’Information
Marketing ou SIM.
On définit un SIM comme un « ensemble d’hommes, de matériels et de
procédures, ayant pour objet de réunir, d’assortir, d’analyser, d’évaluer et de
communiquer en temps voulu, les informations pertinentes dont les hommes de
marketing ont besoin » (1).

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 103


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Un SIM est constitué de quatre éléments principaux :


• Un système comptable enregistrant tout ce qui relève des informations
internes comme les ventes, les achats, les commandes, les stocks, les
clients.
• Un système d’intelligence marketing ou ensemble de moyens permettant
aux dirigeants de se tenir continuellement informés de l’évolution de leur
environnement, tel qu’un service de documentation.
• Un système d’étude et de recherche marketing destiné à la préparation,
au recueil, à l’analyse et à l’exploitation d’informations relatives à une
situation marketing donnée.
• Un système de modélisation ayant pour objet le traitement de l’information
en vue de la prévision des ventes.
7. Déroulement et organisation générale d’une étude de marché
7.1. Déroulement de l’étude.
Le déroulement de l’étude de marché  se caractérise par quatre phases :
√√ Phase de conception de l’étude :
• Analyse du problème posé, Définition des objectifs, choix d’une méthodologie
√√ Phase de recueil de l’information
• Etude documentaire, Etude qualitative, Etude quantitative
√√ Phase de traitement de l’information
• Codification des données, Traitement des données
√√ Phase de Recommandations
• Analyse des résultats, Enoncé des propositions
La méthodologie la plus couramment utilisée pour le recueil de l’information
comporte trois étapes successives :
• L’étape documentaire est destinée à collecter l’information existante
• L’étape qualitative permet d’élaborer un corps d’hypothèses concernant
le comportement des consommateurs ou plus généralement des publics
concernés.
• L’étape quantitative a pour objet de procurer des informations destinées à
la validation des hypothèses émises.

104 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

C’est au cours de la phase de traitement de l’information que la validité des


hypothèses est testée. L’analyse des résultats obtenus doit permettre enfin d’aboutir
Marketing 108
à une série de propositions permettant d’aider au traitement du problème posé.
7.2. Organisation générale de l’étude de marché

Définition du Objectifs du Budget


problème commanditaire

Réunion commanditaire/ responsable


d’étude: l’objectif d’étude

Pré-enquête recherché des


informations de base

Plan d’étude :
- Objectifs
- Modalités techniques
- Délais
Elaboration du - Tarifs
Plan d’étude

Sous-traitance - recrutement Réalisation des supports


des enquêteurs d’enquêtes et d’études :
Formation - questionnaire
Consignes - scénario script
Calandrer - guide
d’entretien
- plan de réunion

Recueil des Terrain:


informations - exploration
- validation
Réunion de suivi:
- Contrôle - responsable
d’étude
- chargés
d’étude
Dépouillement traitement - enquêteurs
et analyses des données
Analyse des
données et
Contrôle:
presentation des
- respect des consignes
resultants - contenu des supports
- informations diverses
Synthèses des résultats et - délais
rapport d’étude

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 105


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Section 4. Les techniques d’études de marché

1. Les études documentaires (ou Recherches Documentaires)


1.1. Définition
L’entreprise ne vit pas dans un espace fermé, elle fait partie d’un système
économique global. L’environnement dont elle exerce ses activités l’influence et
subi son influence.
L’entreprise dispose d’informations sur ses activités ; ce sont les informations
marketing internes. De plus, elle échange de l’information avec son environnement.
« L’information qu’elle puise dans son environnement s’appelle « intelligence
marketing », celle qu’elle transmet à celui-ci est une « communication marketing ».
De façon ponctuelle, les études documentaires consistent à collecter les
informations qui existent déjà, sans faire appel aux enquêtes par sondages, sur
un problème commercial spécifique posé à l’entreprise à un moment donné (ex :
lancement d’un produit nouveau…).
De façon permanente, les études documentaires permettent de satisfaire les
besoins d’information entraînés par l’activité de l’entreprise.
Les informations obtenues à la suite des études documentaires sont qualifiées
de « secondaires » par opposition aux données primaires obtenues à la suite d’une
étude de marché ad hoc (étude portant sur le problème commercial spécifique
d’une entreprise précise et réalisée soit par ses propres services, soit par une société
d’études  spécialisées).8
8De nos jours, la plus part des entreprises et particulièrement les PME, qui
n’ont pas les moyens nécessaires à la réalisation d’études par sondage qui sont
relativement coûteuses utilisent les études documentaires.
1.2. Les source des données secondaires
8A l’heure actuelle, les sources de données sont très nombreuses, mais la
difficulté réside dans le choix pertinent que dans la disponibilité de l’information.
8En effet, les entreprises font appel dans le cadre des études documentaires à
deux sources différentes :
- Les sources internes de l’entreprise
- Les statistiques externes disposées par les organismes officiels ou semi-
officiels, les documents statistiques des organismes privés ou les données résultant
d’une enquête.

106 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux
Marketing 110

Le schéma ci-après, présente les principales sources d’informations


secondaires :
Le schéma ci-après, présente les principales sources d’informations
secondaires :

Sources Internes Sources Externes

Département Consultants sociétés


marketing d’études, agences
opérations, force de de publicité,
vente, recherche universités
marketing, chefs de consultants
produits, service
après vente

Organisations à
Autres services internes but non lucratif
Comptabilité, finance, association de
planification, recherche défense des
développement, consommateurs,
logistique sociétés
professionnelles

Publications Public en relation


presse d’intérêts avec l’entreprise
général et fournisseurs, clients,
actualité, presse actionnaires,
professionnelle, concurrents,
livres associations
professionnelles

1.3. Cheminement de l’étude documentaire

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 107


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

1.3. Cheminement de l’étude documentaire


L’analyse documentaire suit un ordre bien déterminé. Si l’information
recherchée fait défaut ou elle s’avère insuffisante, la recherche s’orientera vers les
ressources externes disponibles auprès des pouvoirs publics ou des associations
professionnelles. Si la documentation n’est pas trouvée, l’étude s’orientera
vers les données de marketing standardisées (relevés continus, panels, études
répétitives ou projets spéciaux disponibles auprès des sociétés d’études). Dans
le cas où l’information recherchée n’est pas disponible, l’entreprise fait appel à
l’information primaire dont l’étude relativement longue et coûteuse.
1.4. Avantages et limites des études documentaires
Lors d’une étude ponctuelle, la recherche documentaire permet de :
- mieux délimiter, notamment lors de la phase de pré-étude, les aspects d’un
problème mal défini ou trop vaste : compréhension des différents aspects
concernés, détermination des axes principaux de recherche ;
- découvrir et comprendre le fonctionnement du marché étudié (ex : clients
potentiels, distributeurs, prescripteurs, volumes de consommation, prix
pratiqués) ;
- réunir des informations sur les concurrents (ex : investissements, actions
commerciales, stratégies, difficultés éventuelles) ;
- réduire les coûts de l’enquête : détermination correcte de la population
cible, définition de la nature des informations à rechercher, découverte
de celles qui existent déjà et qu’il est inutile de rechercher par d’autres
techniques d’étude plus coûteuses.
De façon permanente, les études documentaires permettent de fournir aux
responsables de l’entreprise des informations pertinentes sur :
- le fonctionnement interne de l’entreprise : performances financières (ex :
rentabilité des investissements), sociales (ex : rotation de la force vente) ;
- les concurrents actuels et potentiels (veille concurrentielle) : produits,
technologies utilisées, investissements, supports de communication,
points forts et points faibles ;
- les clients (veille commerciale aval) : évolution des besoins et des relations
commerciales, solvabilité ;
Toutefois, les informations recueillies n’offrent pas toujours la précision
nécessaire pour répondre aux questions soulevées, les études sont publiées
tardivement, ce qui réduit leur intérêt des marchés évoluant rapidement.

108 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

2. Les études de marchés qualitatives


Les premiers balbutiements des études qualitatives étaient en 1930, mais c’est
avec E. DICHTER, père de la « depth interview » ou entretien en profondeur, que
se sont développées les études qualitatives. Ces études ont un caractère intensif
qui vise l’approfondissement du sujet traité. L’interrogation n’est pas structurée
et le nombre de contact est peu élevé, elles recherchent les causes profondes des
comportements et des attitudes des consommateurs.
Les caractéristiques des études qualitatives sont :
- la réalité n’existe pas mais, il faut la chercher
- Elles s’attachent à des phénomènes conscients et non conscients
- L’interviewé peut s’exprimer par le dit, le non dit, ce qui peut être dit
du non dit, c’est à dire que l’étude qualitative va procéder à une relation
dialectique entre le dit et le non dit.
- L’entretien est confié à un spécialiste. Celui ci doit avoir des compétences
particulières pour obtenir les expressions larges des opinions.
Les études qualitatives sont utilisées intensément lors de l’élaboration du plan
ou de la stratégie marketing.
Les techniques des études qualitatives les plus connues sont la discussion des
groupes et l’entretien individuel.
2.1. Les réunions de groupes
Les réunions de groupes est une technique psychologique qui se base sur la
dynamique du groupe.
La démarche consiste au fait qu’un animateur assisté d’un observateur, fait
parler librement un petit groupe de personnes pendant deux heures ou plus sur
un problème bien déterminé et qui les intéresse en tant que consommateurs. Le
groupe doit donc trouver en lui même les idées et les avis développés sans aucune
influence de l’extérieure, le jeu des interactions et les influences réciproques
enrichissent le débat et accroissent sa productivité et on assiste à une confrontation
des idées ce qui n’est pas le cas dans l’entretien individuel.
La technique nécessite actuellement des équipements importants comme une
salle bien équipée qui permet de filmer la réunion pour que le psychologue puisse
analyser ultérieurement la dynamique et les réactions du groupe.
L’animateur joue ici un rôle très important, il doit d’abord ramener la discussion
au sujet s’il y a un dérapage, faire participer tous les membres des groupes,

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 109


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

encourager les interactions entre les participants et s’assure de la progression


de la discussion en respectant la logique Tracée. L’animateur doit posséder de
bonnes notions de psychologie, avoir un esprit ouvert, et doit être bien informé
des objectifs de l’étude en question.
L’observateur note l’origine et les contenus des interventions afin de déterminer
le poids de chaque participant dans la discussion, il s’occupe de repérer les
langages parallèles (geste, position, silence.. .), il peut aussi faire des suggestions à
l’animateur en dehors de la discussion et proposer des modifications de l’entretien
lors des discussions ultérieures.
Le mode de sélection des participants habituellement adopté est celui des
quotas. La petite taille des échantillons exclut toute analyse statistique.
La nature de l’étude influence le choix des membres des groupes, les groupes
peuvent être homogènes sur un critère et hétérogènes pour le reste (par exemple
les femmes ayant une machine à laver).
Il est à souligner que les membres des groupes ne doivent pas être informés
sur les thèmes de discussions ainsi que sur la rémunération afin d’avoir un groupe
neutre, le maximum possible. L’animateur, commence par des généralités, après
il mène la discussion sur des sujets précis pour la centrer enfin sur le produit,
(l’analyse des marques, produit, emballage, publicités….).
La méthode de réunion de groupe est une méthode fructueuse comme méthode
exploratoire mais tous les thèmes ne peuvent être abordés de cette façon.
2.2. Les entretiens individuels
8C’est une technique qualitative basée sur l’interview individuelle « un
enquêteur et un répondant », l’entretien qui n’est pas préparé d’avance permet
d’explorer les attitudes, les attentes et les motivations du répondant.
8L’enquêteur, doit être formé en techniques non directives, il commence par
le thème proposé par le psychologue qui doit être large, il ne répond pas aux
sollicitations du répondant si ce dernier lui demande son avis. Il doit suivre le
raisonnement du répondant et relance la discussion sur des mots déjà abordés pour
des explications éventuelles.
8La durée de l’interview est assez longue, entre une heure et demi et deux
heures et ce, selon le thème, l’entretien se passe chez l’interviewé contrairement
à la réunion des groupes, dans ce type d’entretien le répondant se trouve chez lui,
mieux armé pour fournir l’information demandée.
8Le nombre d’entretiens est généralement limité à 30, l’analyste peut s’arrêter
lorsqu’il constate la saturation de l’information recherchée.

110 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

3. Les études de marchés quantitatives


L’étude quantitative est une collecte d’information très structurée qui se
caractérise par le fait que la précision des résultats peut être définie par la théorie
des probabilités. Les études quantitatives sont souvent lourdes et onéreuses, elles
nécessitent un investissement d’argent important, c’est pour cela qu’il faut éviter
toute source d’erreurs et d’imprécision. Les études qualitatives contribuent à la
réalisation des études quantitatives par les pistes de recherches, en identifiant
l’éventail des réponses possibles et en débusquant toutes sources d’ambiguïté sur
la signification des concepts, par exemple, pour les répondants une bicyclette sera-
t-elle plutôt un matériel de transport, un matériel de loisir ou de sport ?
3.1. Les enquêtes
3.1.1. La conception du questionnaire
Un questionnaire comprend des questions destinées à fournir des informations
sur les faits et le comportement des interviewés, sur ce qu’ils connaissent, sur leurs
attitudes, préférences ou opinions, sur leurs motivations et sur leurs intentions.
Dans tout questionnaire, figurent des questions d’identification des interviewés
(sexe, âge, taille du foyer, occupation etc.…..). On utilise également des questions-
filtres permettant soit le recoupement des réponses afin de tester leur sincérité, soit
d’aiguiller vers des parties spécifiques du questionnaire.
On distingue les questions quantitatives, les questions fermées et les questions
ouvertes.
Une question quantitative demande une réponse exprimée sous la forme d’une
valeur métrique.
Dans le cas des questions fermées ou quantitatives, la personne interrogée doit
faire un choix entre plusieurs réponses préétablies, ou modalités. Il peut s’agir de
questions à choix binaires ou multiples, d’échelles d’attitude qui peuvent elles-
mêmes se présenter sous différents aspects.
Pour les questions ouvertes aucune proposition de réponse n’est fournie.
L’interviewé s’exprime dans les conditions et les termes qu’il veut sur le sujet
concerné. Il s’agit de questions plus difficiles à dépouiller.
3.1.2. La structure du questionnaire
Les règles de base suivantes doivent être appliquées :
- Techniques de l’entonnoir : commencer par des questions générales
et simples pour aborder progressivement des question de plus en plus
précises ;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 111


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

- Placer dès le début une question filtre lorsqu’il s’agit d’interroger une
catégorie définie de personnes ;
- Réserver pour la fin les questions impliquantes auxquelles la personne
risque d’accepter difficilement de répondre ;
- Prévoir une en-tête faisant apparaître les repères de la situation d’enquête
(numéro du questionnaire, date, heure, nom de l’enquêteur) ;
- reporter systématiquement en dernière position les questions signalétiques
ou d’identification de la personne interrogée.
3.2. Les méthodes d’administration des questionnaires.
3.2.1. Aspects généraux
Le mode d’administration d’un questionnaire est la façon d’entrer en contact
avec les interviewés pour obtenir leurs réponses. Aussi, toute administration de
questionnaires doit être précédée d’une réunion d’information préalable (briefing)
entre les responsables de l’étude et les enquêteurs.
Les objectifs de cette réunion sont :
- De présenter l’enquête (nature, objectifs généraux) et les produits ou
services sur lesquels elle porte ;
- De remettre et d’expliquer un guide d’enquête à chaque enquêteur (consignes
à suivre, grille de quotas éventuelle, lieux d’administration, calendrier) ;
- De former les enquêteurs au questionnaire en leur permettant de
s’entraîner.
Au cours de l’administration, des contrôles doivent être effectués au moins sur
une partie des questionnaires administrés (manière dont ils sont remplis, cohérence
des réponses, vérifier si les personnes indiquées ont été effectivement interrogées,
etc.).
A la fin de l’administration, une réunion doit être organisée avec les
enquêteurs. Les objectifs consistent à demander des explications sur certains
questionnaires (ceux-ci doivent être identifiés : nom de l’enquêteur, date, heure et
lieu de l’administration), à connaître les difficultés rencontrées afin d’en tirer une
expérience utilisable lors des enquêtes ultérieures.
Le mode d’administration est choisi en fonction de différents critères : le coût,
la rapidité d’obtention et la fiabilité des réponses, la longueur du questionnaire, la
nature des questions, ainsi que la dispersion des personnes interrogées.
3.2.2. Le mode de recueil de l’information 

112 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Lors de l’administration du questionnaire, le mode de recueil diffère selon le


type d’informations souhaitées et ce que l’on attend de l’interviewé : des réponses
spontanées ou réfléchies ? Des réponses individuelles ou de couple.
Les quatre principaux modes sont :
- l’entretien face a face
- l’entretien téléphonique
- le questionnaire par voie télématique.
- le questionnaire par voie postale
- le questionnaire via internet.
3.3. Dépouillement et traitement des réponses.
3.3.1. Le dépouillement
Avant le traitement proprement dit, il y a en général une phase de vérification
des questionnaires puis de codification des réponses. La codification consiste
à traduire les réponses de manière à les rendre interprétables par le logiciel de
traitement d’enquête utilisé.
En général, le traitement commence par un tri à plat de toutes les questions.
Dans un tri à plat, chaque question est traitée indépendamment des autres
questions. Dans le cas d’une question quantitative, on obtient une valeur moyenne
sur l’ensemble de l’échantillon. Pour une question qualitative, le tri à plat donne le
pourcentage d’individus associés à une modalité particulière.
Les tris croisés sont un traitement simultané de deux questions à la fois. Le but
d’un tri croisé est de repérer dans quelle mesure la réponse faite à une question
dépend de celle faite à une autre question. On dit qu’on cherche à expliquer une
variable à l’aide d’une autre.
Lorsque les variables impliquées sont de nature quantitative, le résultat du tri
croisé prend la forme d’un tableau de contingence dont les colonnes correspondent
aux différentes modalités de la variable explicative et les lignes à celles de la
variable à expliquer. Le test du Khi-Deux est généralement utilisé pour apprécier
le caractère significatif de la liaison entre les deux variables.
3.3.2. Les techniques de traitement des données.1
Ces techniques se classent selon plusieurs critères :
- Le caractère descriptif ou explicatif de la méthode : dans le premier cas,

1 " Le traitement des données en marketing ", J-P-Vedrine, éditions d’organisation, 1991.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 113


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

la méthode de traitement utilisé a pour objet de synthétiser l’information


contenue dans les données ; dans le second cas, il s’agit de comprendre les
relations qui existent entre deux groupes de variables ;
- La nature des variables impliquées : le problème étudié peut mettre en jeu
des variables qualitatives, ordinales ou quantitatives. Il existe des méthodes
de traitement de données adaptées à chacune de ces catégories de variables ;
- Le nombre de variables traitées simultanément : on distingue les méthodes
d’analyse univariées, bivariées et multivariées en fonction du nombre de
variables impliquées.
Il existe différents outils d’analyse de données tels que :
v La régression multiple
v L’analyse de variance
v L’analyse discriminante
v L’analyse factorielle
v L’analyse hiérarchique
v L’analyse conjointe
v L’analyse multidimensionnelle des similarités
v Les chaînes de Markov
v Les modèles de file d’attente
v Les modèles de nouveaux produits
v Les modèles de prévision de vente
v La théorie des jeux
v L’heuristique
v Le calcul différentiel
v La programmation mathématique
4. Les panels
Le panel est un échantillon construit pour durer. Il suit de ce fait
l’évolution de l’univers qu’il représente. Sur le plan technique, la différence la plus
importance qui existe entre un sondage et un panel, c’est que ce dernier considère
les interviewés comme des informateurs permanents. Interrogé de façon régulière,
le panéliste informe sur les produits consommés en quantité et en qualité.

114 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Ce type d’enquête est intéressant mais onéreux, il est utilisé de façon générale
dans la grande consommation, la distribution, les médias, etc.…
Il existe trois sortes de panels :
- le panel des consommateurs
- le panel des distributeurs
- les panels spécialisés
Le panel des consommateurs est constitué des consommateurs alors que le
panel des distributeurs regroupe les distributeurs et les détaillants. Les premiers
recueillent les informations intermédiaires. Les distributeurs peuvent faire écran
entre les consommateurs et les producteurs, les informations recueillies risquent
d’être biaisées ou déformées par les distributeurs. Par contre les distributeurs
donnent des informations importantes de point de vue quantitatif, le panel des
distributeurs est de ce fait moins coûteux que le panel des consommateurs.
4.1. Les panels de consommateurs
Ils sont réalisés sur des périodes courtes et permettent de connaître de façon
précise :
- les parts de marchés
- l’intensité de la consommation
- le comportement des consommateurs des ménages face aux produits
- le lieu d’achat des produits
Les panélistes effectuent des relevés périodiques et transmettent l’information
aux sociétés des panels.
Exemple de panel de consommateurs : La SECODIP qui est composée en
France de 4560 ménages et qui recueille des informations sur : la marque, le
modèle, la variété, le conditionnement, les quantités achetées, les prix, le lieu
d’achat, etc.
Le plan de sondage est stratifié : 9 strates ont été définies : 4 strates pour
les communes rurales définies à partir d’un pourcentage de population vivant
de l’agriculture, 5 strates urbaines définies à partir du nombre d’habitants. Les
résultats obtenus sont mensuels ou trimestriels. SECODIP propose des études
spéciales trimestrielles à savoir :
- l’étude de fidélité
- l’étude de transfert d’une marque vers d’autres marques

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 115


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

- l’étude de dispersion de clientèle


- la segmentation et typologie
- le rendement publicitaire
Et des études générales mensuelles concernant la part de marché, les quantités
achetées par ménage, etc.
4.2. Le panel des distributeurs
Nielson a été crée en 1931 aux USA, ce panel est présent dans environ 50
000 points de vente. La société a créé des panels spécifiques aux secteurs de
consommations (alimentation, tabac, boulangerie, photo, électroménager…), un
échantillon est composé de 700 points de vente2.
Le panel de distribution est un échantillon statistique permanant de point de
vente de détail, représentatif à un moment donné d’un univers commercial défini,
permettant de suivre de façon continue et en intervalles réguliers l’écoulement des
produits à travers les différents circuits de distribution.
La société observe l’évolution des stocks (stock de début, livraison, stock de
fin de période).
8Les résultats portent sur les ventes aux consommateurs, les achats des
détaillants, les stocks de fin de période, les ruptures de stocks, le prix de vente, le
rendement moyen par point de vente…
8Le panel est très utile pour suivre l’évolution de la distribution d’un produit,
il permet le déploiement de la stratégie commerciale d’une entreprise, il permet
également d’envisager des prévisions de chiffre d’affaires.
4.3. Les panels spécialisés 
Mise à part les deux derniers panels, il existe des panels spécialisés qui sont
sectoriels, ils ont la même fonction que les autres panels, mais ils sont adaptés aux
spécificités des secteurs, tels que le secteur de la pharmacie, de l’agroalimentaire,
de l’électroménager, de l’automobile…. Soit en créant des panels internes propres
à l’entreprise auprès desquels elle teste les nouveaux produits à un intervalle
régulier, soit des panels baromètres utilisés d’une façon ponctuelle pour analyser
l’impact d’une campagne publicitaire ou choisir le message publicitaire le plus
dynamique pour une marque.

2 - Laurent HETMEL « la Recherche marketing » p. 77, Economica, paris 1995

116 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Section 5. Le processus de lancement d’un nouveau produit

Les différentes techniques d’étude de marketing et le déroulement d’une


étude de marché définies et analysés ci-dessous vont être appliqués durant tout
le processus de lancement de nouveaux produits depuis la production du concept,
l’étude de ses différentes faisabilités, jusqu’à sa concrétisation en prototype et son
lancement définitif sur le marché après avoir le tester à différentes reprises.
Le processus de lancement d’un nouveau produit passe donc par les étapes
suivantes :
81. La production du concept
La brosse à dent, le rasoir, l’eau de Cologne, la tasse de café, le journal, le
radio, le bulletin d’information, les chansons, la montre, la chemise, le pantalon, les
chaussures, le cartable, les cahiers, le stylo, l’ordinateur, les logiciels, la disquette,
le téléphone mobile, la voiture, le bus, le programme de formation de stratégie et
gouvernance des organisations, les tables, le tableau, l’architecture d’une édifice
comme la faculté, le data show,… on agite chaque jour dans un espace de produits
qu’on consomme, mais parfois sans savoir qu’à l’origine ce sont des idées, qui
après ont été développées pour devenir un concept, puis un produit pour satisfaire
un besoin donné, et c’est ce besoin qui est le cadre ou naît l’idée.
1.1. La recherche des idées
Pour une entreprise qui veut lancer un nouveau produit, l’idée de celui-ci
peut émaner soit de l’extérieur soit de l’intérieur de deux façons, soit l’idée
fait son émergence d’une façon spontanée soit son éclosion est provoquée par
des techniques d’éclosion systématisées ou faisant l’objet d’un contrat avec une
entreprise ou entité spécialisée dans ces techniques.
1.1.1. L’émergence spontanée de l’idée
L’idée s’impose d’elle même, soit de la part des clients, du personnel, des
chercheurs, des concurrents, des représentants et distributeurs, de la direction
générale, des inventeurs, des chercheurs universitaires, des consultants des agences
de publicités, des cabinets d’études de marché, ou des revues professionnelles :
• Les clients
L’optique marketing est axée sur le client, l’entreprise existe parce qu’elle
satisfait le client de par le produit qu’il fabrique, constituant alors une source
logique auprès de la quelle la naissance des idées a une importante valeur, ces
idées peuvent être exprimées à l’issue de l’expression des problèmes rencontrés
dans l’utilisation d’un produit (c’est pour cela qu’il faut écouter le client) ou à
l’issue d’une imagination d’ajouter un nouveau attribut au produit.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 117


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

On peut remarquer que les idées qui parviennent du client laissent l’entreprise
dans le cadre du même segment du marché, puisqu’elles intéressent un client qui
appartient déjà à ce segment.
• Les chercheurs
L’entreprise peut se baser sur son propre laboratoire de recherche ou profiter
de l’expérience d’un laboratoire externe pour faire de la recherche fondamentale et
trouver de nouvelles idées qui peuvent améliorer le produit ou créer de nouveaux
concepts. L’industrie pharmaceutique est reconnue par la qualité de sa recherche
fondamentale.
• Les collaborateurs
L’idée peut parfaitement émerger du personnel puisqu’il est en contact
quotidien avec l’entité productrice
• Les concurrents
Par son système de veille externe, l’entreprise doit chercher les informations
auprès des clients, des fournisseurs et des distributeurs qui traitent avec ses
concurrents. Elle examine les nouveaux produits lancés sur le marché pour en
trouver des possibles d’améliorations.
• Les représentants et les distributeurs
Il faut leur accorder une énorme attention parce qu’ils sont en contact à la
fois avec la concurrence et la clientèle, ils sont une mine d’idées potentielles à
prendre en compte. L’entreprise peut même profiter de leur contact pour extraire
des informations sur la clientèle et l’évolution du marché.
• La direction générale
La direction générale a une vue d’ensemble, elle connaît ses domaines
d’activités et ses segments. Elle peut, par sa curiosité, développer de nouveaux
concepts.
• Autres ressources
Des inventeurs, des chercheurs universitaires, des consultants des agences de
publicités, des cabinets d’études de marché, ou des revues professionnelles.
Une étude française révèle ainsi que pour 100 produits nouveaux :
_ 22,0% ont pour origine la clientèle,
_ 12,6% un représentant de l’entreprise,
_ 6,3% la production,

118 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

_ 25,2% la recherche
_ 11,6% la direction générale,
_ 7,3% le marketing
_ 15,0% diverses sources
On peut remarquer que d’après cette étude les clients et les chercheurs sont les
sources les plus riches en matière d’idée, les premiers parce qu’ils consomment
tout simplement le produit, les deuxièmes parce qu’ils en savent le secret.
1.1.2. L’émergence provoquée de l’idée
L’entreprise peut systématiser la création des idées en faisant le recours à des
techniques de créativité, on cite les plus utilisées :
- La liste des attributs
Comme la liste élaborée par Alex Osborn : Peut-on employer le produit à
d’autres usages ? L’adapter ? L’amplifier ? Le réduire ? Le remplacer ? Le
réaménager ? Le renverser ? Le combiner ?
- Les associations forcées
En envisageant toutes les associations possibles du matériel fabriqué par une
entreprise, c’est-à-dire en comparant les produits existants entre eux, par exemple
on peut considérer que le bikini est le résultat de l’association du soutien-gorge et
le slip de bain, c’est une idée qui remplace le maillot de plage à une pièce.
- Le brainstorming
En respectant les quatre règles établies par Osborn :
1. La critique est interdite : tout commentaire négatif est remis a plus tard
2. L’exubérance est encouragée : plus l’idée est créative, mieux elle est bonne
3. La quantité est un impératif : plus il y a d’idées plus on a de la chance de
trouver une bonne
4. Il faut systématiquement rechercher les combinaisons et les améliorations :
combiner les idées trouvées et les améliorer
- La synectique
William J.-J. Gordon, le père de la synectique, estime qu’au lieu de définir le
problème de façon précise (comme pour le brainstorming), il faut le présenter en
termes généraux pour que les participants ne puissent découvrir sa nature réelle. Il
y a cinq principes pour celai :

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 119


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

1. L’ajournement : rechercher les opinions au lieu des solutions


2. L’autonomie : laisser le problème prendre son essor
3. Le recours aux lieux communs : utiliser le familier comme tremplin au
fantastique
4. L’engagement/ détachement : examiner le problème puis prendre du recul
pour voir les éléments d’ensemble.
5. Le recours aux métaphores : laisser s’établir des analogies entre des choses
apparemment sans liaison pour pouvoir produire de nouvelles idées.
- L’analyse morphologique 
Cette méthode consiste à identifier les dimensions clés les plus importantes
d’un problème puis de les comparer entre elles pour dégager les relations afin de
finaliser la forme du produit.
- L’analyse fonctionnelle
Cette méthode part de l’usage du produit : le consommateur est appelé à lister
tous les problèmes qu’il rencontre dans l’usage de ce produit. Chaque problème
donne naissance à une idée.
1.2.8Le filtrage
Le rôle du filtrage est de détecter et d’éliminer les mauvaises idées le plus
tôt possible. Les coûts de développement d’un nouveau produit s’accroissent de
façon substantielle au fil du temps. Même lorsqu’une idée semble être bonne, il
faut qu’elle soit compatible avec les objectifs, la stratégie et les ressources de
l’entreprise. Alors il faut éviter une :
- Erreur d’abandon 3
Il Faut éliminer la mauvaise idée mais pas celle qui apparaît mauvaise, Ford
reconnut la richesse de l’automobile pourtant seul General Motors comprit la
nécessité de segmenter le marché par catégorie de prix et de performance, Xerox
vit le potentiel de la machine à photocopier de chester Carlos mais pas IBM
- Erreur d’adoption 4
Il ne faut pas adopter l’idée qui apparaît bonne mais celle qui est bonne
Parfois l’idée est mauvaise, mais elle est adoptée malgré qu’elle est condamnée
à l’échec :

3 - Kotler&Dubois, Marketing management, 2000


4 - Kotler&Dubois, Marketing management, 2000

120 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Echec absolu : les ventes ne couvrent même pas les coûts variables.
Echec partiel : Les ventes ne couvrent pas les coûts fixes mais, couvrent les
coûts variables.
Echec relatif : bénéfice plus petit que le taux normal de rentabilité de l’entreprise.
L’exemple : la moutarde en aérosol à été condamnée à l’échec
Pour ne pas tomber dans Ce genre d’erreurs, l’entreprise doit bien fonder ses
critères de choix pour ne pas tomber dans ce piège d’abandonner une idée qui peut
même créer un segment de marché et non juste l’exploiter.
Ces critères de choix sont fonction de l’appréciation des compétences de
l’entreprise : ce que nécessite le concept en matière de recherche et développement,
de marketing, des ressources humaines, d’achats et fournitures, de production,
d’installation et implantation, de motivation et dynamique de l’entreprise,
de la situation de l’environnement, de l’évolution du marché et de l’état de la
concurrence directe ou indirecte.
2. Le développement du concept 
Ne pas confondre idée et concept : Une idée est une possibilité de produit,
un concept est une description de cette idée sous l’angle des avantages que le
consommateur doit en retirer. Le consommateur achète le concept commercialisé
et non l’idée. L’idée peut donner naissance à plusieurs concepts selon le type de
besoins et la clientèle à satisfaire.
Par exemple, une idée de produit peut être de faire une formation de langue
japonaise sans aller à l’université, à l’école ou un centre afin de gagner du temps et
éliminer le souci de se déplacer à un lieu précis. De cette idée peuvent découler les
concepts suivants : une formation par correspondance, une formation via Internet,
une formation par vidéo conférence, une formation chez soi (les professeurs se
déplacent vers le client, une auto formation).
Deuxième exemple  : l’idée du produit peut être aussi  : un moyen pour mémoriser
les informations numérisées afin de les récupérer. Cette idée a donné naissance à
plusieurs concepts comme la disquette, le CD, l’USB, et d’autres engins.
Troisième exemple : une idée de produit peut être de fabriquer une poudre que
les consommateurs pourraient mélanger avec lait afin d’augmenter son pouvoir
nutritif. De cette idée peuvent découler les concepts suivants : une boisson
instantanée, un rafraîchissement ou un reconstituant.
Dans ce dernier exemple, chacun de ces concepts définit la catégorie dans
laquelle le nouveau produit devra être positionné, le premier pour le déjeuner,

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 121


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

le second pour le goûter et le dernier pour le dîner. Ce positionnement doit être


fait dans le marché choisi par rapport au substitut du produit et par rapport aux
marques existantes. L’entreprise peut recourir à une technique d’enquête pour
choisir les meilleurs concepts qu’il faut adopter.
3. Le test du concept
En présentant les concepts sous forme symbolique (description verbale) ou
imagée (maquette, dessin,...) a un groupe de consommateurs au sein du marché
cible choisi, l’entreprise obtient des intentions d’achat qui l’aideront à sélectionner
le meilleur concept, si par exemple dans un échantillon 50% affirmeront leur
intention d’achat incertain, il serait inutile d’investir dans ce concept.
La technique d’enquête la plus utilisée pour pouvoir valider le choix d’un
concept est l’analyse conjointe qui permet de tester l’attraction relative de
nombreux concepts de produits auprès des différents publics. Elle permet de
dégager les segments porteurs à conquérir.
3.1. La faisabilité juridique du concept 
Une fois le concept est choisi, il faut vérifier s’il est faisable juridiquement sur
le marche que l’on entend conquérir.
Chaque communauté est régie dans un cadre supposé être normatif et
consensuel par des règles juridiques qui ne permettent pas des déviances à la
culture communalisée. Ces règles juridiques établissent les droits de l’entreprise
et les obligations à respecter, touchant à la fois une personne physique ou morale.
Dans le cas de lancement d’un nouveau produit, on doit respecter les personnes
physiques et morales de la communauté. Qu’il s’agisse d’une innovation ou
nouveauté, le lancement ne peut être fait sur un marché qui s’oppose à leur culture
communalisée. Avant de vérifier la faisabilité technique, il faut consulter l’arsenal
des lois qui peuvent dans un sens interdire le concept en question sous la forme
dont il est produit.
3.2. La faisabilité technique du concept
On confronte les idées de l’entreprise à 1a liste de questions classées par
thèmes :
- Le produit utilisera-t-il la compétence de l’entreprise en matière de recherche
et développement ?
Deux cas s’imposent :
L’entreprise n’a pas de compétence en matière de recherche et développement
pour développer ce concept en un produit commercialisable, dans ce cas soit elle

122 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

ne dispose pas de sa propre fonction soit elle a une équipe qui n’est pas compétente
en la matière.
Soit elle a de la compétence et dans ce cas, le concept sera développé en un
produit par son équipe de recherche et développement
- Le personnel de production est il suffisamment qualifié ?
Supposant que l’entreprise ait les compétences nécessaires pour la recherche
et développement pour développer le produit, mais le personnel n’est pas assez
qualifié pour s’adapter au processus de production que nécessite ce produit. Dans
ce cas, il y a deux solutions : soit abandonner le concept soit l’adopter. Dans ce
dernier cas, il faut soit former le personnel soit amener de nouvelles compétences.
- Faut-il acquérir de nouvelles machines ?
- Est-ce que la technologie que nécessite la production est disponible chez
l’entreprise. Il faut soit acquérir la technologie soit la développer au sein de
l’entreprise. Faut-il déposer des brevets ? Acheter des licences ?
La validation de la faisabilité technique a pour objet de déterminer si l’entreprise
dispose de procèdes techniques de fabrication nécessaires et suffisants ainsi que la
technologie et les moyens humains.
3.3. La faisabilité économique du concept
Elle est vérifiable du point de vue micro économique (analyse financière), c’est
à dire rapport coût/bénéfice (rentabilité) ainsi que la mesure de la demande et du
point de vue macro économique.
3.3.1. La faisabilité micro économique
L’analyse financière prend en considération les avantages et les coûts pour
l’entreprise, et l’analyse de la capacité financière du projet de lancement de nou-
veau produit, en définissant le point mort, le seuil de rentabilité ainsi que la renta-
bilité des capitaux investis. Ces techniques sont inspirées des grilles d’OMEARA.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 123


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Investissement = 200000 MAD

Année 1 Année 2 Année 3

Prix de vente 100 110 120


unitaire

Quantité vendue 2300 2600 2800

Chiffre d’affaires 230000 286000 336000

Prix de revient 172000 190000 210000

Marge brute 58000 96000 126000

Charge 66000 75000 85000


Marketing

Bénéfice net - 8000 +21000 +41000

Bénéfice net -8000 +13000 +54000


cumulé (BNC)

Taux de rentabilité des capitaux investis: BNC/ Inv=54000/200000x100= 27%


  3.3.2. La faisabilité macro-économique
Elle est abordée lorsque le produit est d’un impact monumental sur la
collectivité : Est ce que son lancement s’inscrit dans les objectifs de développement
du PIB ? Est ce que son lancement va générer un progrès social ? Contribue-il
au développement national ? Respecte-il la dimension environnementale ? Est-ce
qu’il a des effets d’entraînement ? On évalue donc les avantages et les coûts de
lancement de ce produit sur la communauté, mais pas uniquement sur l’entreprise.
3.4. La faisabilité marketing du concept
Une fois le concept est testé, il faut vérifier sa faisabilité marketing, à l’issue de
cette innovation. Cette étude de faisabilité prend en considération les perspectives
de développement du marché, essaie de rapprocher le responsable marketing du
taux prévu de fidélité des clients, de penser à la nature des circuits de distribution
de ce nouveau produit, de simuler l’impact de ce nouveau produit sur l’image de
l’entreprise et de sa notoriété potentielle après lancement.

124 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Une fois cette faisabilité est confirmée, une stratégie marketing doit être
élaborée :
- en connaissant la structure du marche cible dans lequel l’entreprise va
se positionner ou créer, s’il s’agit d’une innovation de rupture, sa taille et son
comportement, précisant les objectifs en matière de chiffre d’affaires et de part de
marché.
- en précisant le marketing-mix convenable et le budget à allouer.
- les objectifs de chiffres d’affaires et de bénéfices, et l’évolution de stratégie
marketing en termes de budget alloué à la publicité et la promotion.
Les procédures de planification marketing varient beaucoup d’une entreprise à
une autre. Le plan s’appelle tantôt « business plan «, tantôt « plan marketing « ou
même « plan opérationnel «. La plupart de ces plans sont établis à l’horizon d’un
an, parfois deux ou même trois, intègrent sous une forme ou sous une autre les
rubriques suivantes :
√√ Résumé managérial : Il synthétise les principales recommandations soumises
à l’approbation de la direction générale.
√√ L’analyse de la situation marketing : Elle résume les données essentielles
relatives au macro-environnement (tendances lourdes d’évolution
démographique, technologique, économique politico-légale et socio-
culturelle), à la demande, aux produits, à la concurrence et aux intermédiaires.
√√ L’analyse des attraits / atouts : Elle dégage les principales opportunités et
menaces, forces et faiblesses, et axes de réflexion à prendre en considération
dans le plan.
√√ Les objectifs : Cette partie spécifie les buts que l’entreprise se propose
d’atteindre en termes de volume d’affaires, de part de marché.
√√ La stratégie marketing : Elle identifie les choix fondamentaux faits dans le
domaine du marketing pour atteindre les objectifs visés.

√√ Les plans d’action : Pour chaque action, ils indiquent ce qui sera fait, quand,
par qui, et avec quels moyens et budget ?
√√ Les comptes de résultat prévisionnel : Ils établissent une prévision quantifiée
et financière des résultats attendus.
√√ Les systèmes de contrôle : Ils précisent le mode de suivi et d’évaluation de
la mise en oeuvre du plan.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 125


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

4. Le lancement
Une fois les faisabilités juridique, technique, économique et marketing sont
validées, il faut élaborer un prototype avant de lancer le nouveau produit sur le
marché. Il y a des entreprises qui font un lancement provisoire avant de lancer le
produit définitivement et il y a des entreprises qui lancent le produit directement
après avoir validé ses faisabilités.
4.1. Le lancement provisoire
Le lancement provisoire renvoie à l’idée de tester le produit effectivement sur
le marché pour voir la réaction réelle du client qui n’est pas à confondre avec
sa réaction dans le test du concept. C’est son comportement à l’égard de cette
innovation qui va pousser l’entreprise à décider de lancer définitivement le produit
ou encore l’améliorer et dans cette étape, l’entreprise doit bien comprendre les
facteurs qui influencent son insatisfaction ou sa satisfaction car il fera l’objet de
son message publicitaire.
4.1.1. L’élaboration du prototype
Après la confirmation des faisabilités, le concept du produit est renvoyé au
département de recherche et développement pour élaborer un prototype après
l’aval de sa faisabilité technique. C’est une étape importante parce que le concept
va se concrétiser en un produit, qui contient les attributs du concept est qui
peut fonctionner d’une façon normale comme le souhaite le client et respecte la
contrainte de coût prévu par l’analyse financière.
La méthode «ingénierie orientée client» s’avère une méthode efficace puisqu’elle
permet de comparer les coûts et avantages des différentes caractéristiques du
produit. C’est la pratique de Netscape lorsqu’il a introduit en janvier 1996 le
Navigator 6.0 et en février 1996 la version bêta 0 par une équipe qui se composait
des gens du marketing de l’ingénierie et du service clientèle.
Mise à part les caractéristiques fonctionnelles du produit, les chercheurs
doivent se préoccuper par la dimension psychologique du produit, il doit imaginer
le client tout au long de l’élaboration de ce prototype, est ce que ce dernier traduit
parfaitement les caractéristiques du concept qu’on a testé auprès de la cible.
Une fois le prototype est élaboré, on doit faire un test fonctionnel pour savoir
si le produit fonctionne normalement et dans les bonnes conditions de sécurité. Ce
test se fait dans le laboratoire de la recherche et développement, après avoir vérifié
sa fonctionnalité. Le prototype sort pour qu’il soit testé par le client par différentes
techniques comme celles du classement : on introduit le produit prototype entre
d’autres et on demande au consommateur de les tester et les mettre par ordre

126 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

de préférence. La comparaison par paires est une autre technique qui consiste à
présenter au client une série de produits deux à deux…, par la suite on va faire
une comparaison à l’issue des hypothèses de transitivité, ce qui permet à la fin
d’avoir une classification par ordre de préférences complètes de touts les aspects
des produits testés. Les tests monadiques consistent à demander au consommateur
de donner son avis sur les produits testés sur une échelle du type :
1 aime beaucoup
2 aime
3 aime un peu
4 indifférent
5 n’aime pas beaucoup
6 n’aime pas
7 n’aime pas du tout
4.1.2. Le test du marché 
Dans le cadre du lancement provisoire, on élabore le prototype et on le subit
à des tests pour vérifier ses qualités intrinsèques ainsi que son acceptation par le
consommateur. Par la suite, il faut vérifier cette acceptation sur le tas en effectuant
des tests de marché.
Ces tests ne sont pas effectués par toutes les entreprises, et des directeurs
affirment que c’est une technique coûteuse et lourde et longue et parfois n’a pas
trop de validité. On peut remarquer l’affaire du New coke qui a réalisé une réussite
remarquable de 61% en termes d’acceptation pendant la phase expérimentale, mais
enfin de compte elle n’a pas été retenue après par le même consommateur qui a
affirmé son acceptation durant la période du test, mais ça n’empêche que d’autres
entreprises optent pour cette technique parce qu’elle permet une connaissance
expérimentale de la réaction du consommateur dans un vrai contexte d’achat.
Cette décision de test du marché dépend à la fois de son budget et du temps
nécessaire et de la nature et le montant de l’investissement.
Si l’innovation est totale, le test est fortement recommandé. S’il s’agit d’une
amélioration, le test n’est pas fortement recommandé surtout si le lancement est
effectué dans un cadre de stratégie «me too».

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 127


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

4.1.2.1. Les techniques du test du marché pour les produits de grande


consommation 
a) les magasins laboratoires :
Elle consiste à inviter une centaine de personnes (le contact avec le consommateur
est préalable) pour regarder une série de messages publicitaires télévisés dans la
campagne propre au nouveau produit, puis on donne à ces consommateurs un bon
d’achat qu’il faut dépenser dans un magasin expérimental qui contient dans ces
étalages son produit à cotés des principaux produits concurrents. Cette méthode
permet de mesurer le taux d’achat et l’efficacité publicitaire en réponse à un effort
publicitaire. Elle permet par des modèles mathématiques de calculer des prévisions
de ventes.
b) les zones tests 
Alors que les magasins laboratoires est un marché test simulé, les zones tests
est une méthode qui consiste à ce que l’entreprise signe des accords avec des
différents magasins réels, on assure la livraison de ce nouveau produit avec le
recours à une PLV, à des promotions ou à une publicité dans la presse locale. Les
résultats sont obtenus à partir des données de scanners, soit par des relevés d’achat
scannérisés remplis par un panel de consommateurs.
c) Les marchés –témoins 
Cette technique de lancement provisoire est plus élaborée, et dépasse les autres
en termes de désillusionnement. On approche plus la réalité pour avoir des données
fiables. Cette technique consiste à la mise en vente expérimentale du produit sur le
marché. Elle est particulièrement utile à l’établissement de prévisions de ventes et
à tester les différents plans d’actions marketing. Cette technique est faisable soit
par les services marketing de l’entreprise, soit en cherchant la collaboration d’une
société qui fait la sélection d’un certain nombre de villes, qui fait appel à la force
de vente et qui vérifie aussi le mode de présentation de ce nouveau produit dans
les magasins des différentes villes formant le marché témoin.
Le marché témoin permet de déceler les différents défauts échappés pendant
le développement du produit, de recueillir des indications et des renseignements à
propos du produit, de sa distribution et de la compréhension des segments cibles,
les questions à poser pendant ce test sont en général :
● Combien de villes faut-il utiliser ? (le nombre de plans marketing à tester,
différence nationale en termes de consommation de produit).
● Quelles villes choisir ? (la culture, la concurrence, la représentativité).

128 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

● Combien de temps le test doit durer ? (la période moyenne de réachat, la


réaction de la concurrence, le coût du test).
● Quelles informations recueillir ? (le mouvement du stock, les panels des
détaillants pour la part du marché, les panels des consommateurs pour
leur fidélité, les enquêtes du consommateur pour comprendre leur attitude,
efficacité de la publicité).
● Quelles décisions prendre ?
Taux d’essai

+ Client insatisfait
modifier ou abandonner le Client satisfait
lancement du produit Lancer le nouveau produit

Client insatisfait
Faire remarquer le produit pour Client satisfait
étayer la décision de modification Faire remarquer le produit pour
ou d’abandon du lancement étayer la décision du lancement

Taux de réachat
4.1.2.2. Les techniques du test du marché pour les produits industriels 
Les nouveaux produits industriels sont soumis à plusieurs tests techniques
effectués à l’intérieur de l’entreprise. Une fois réussis, ils deviennent
commercialisables. La destruction par l’innovation qui est en évolution pousse
l’entreprise à tester aussi ses nouveaux produits industriels à l’extérieur. La
technique du marché témoin n’est pas entrepreneuriale, il n’est pas rationnel
de produire une série d’Alfa Roméo pour la tester sur un marché témoin, c’est
évidemment coûteux. Pour cette catégorie de produits, il y a des techniques
appropriées :
a- Les tests d’acceptabilité 
Ils sont équivalents au test à domicile pour les produits de grande consommation.
Un petit nombre de clients choisis acceptent d’utiliser ce nouveau produit dans
une période donnée. Le fabricant essaye de détecter et de comprendre à travers
cette technique les problèmes de sécurité ou de service rencontrés par les clients
durant cette période d’essai. Il s’agit donc de tester les réactions et les intentions
d’achat du client.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 129


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

b- Le salon professionnel 
Dans ces salons qui exposent les nouveautés multisectorielles le fabricant teste
le degré d’intérêt alloué à son produit et ses caractéristiques, puisqu’il est visité par
un grand public de professionnels, il peut aussi se baser sur le taux de commande
ou d’intention de commande.
c- Le hall d’exposition des agents et distributeurs
Le nouveau produit industriel est présent parmi d’autres concurrents pendant
une certaine période, cette technique permet de tester le produit dans ces conditions
réelles d’achat.
d- Les tests de ventes
Iles consistent à fabriquer un nombre limité de produits en faisant appel parfois
à la sous-traitance puis on fait la commercialisation avec un effort promotionnel et
de force de vente pour avoir les réactions des clients sur les quelques régions pour
anticiper au niveau national.
e- la procédure Designor
C’est technique la plus récente. Elle consiste à mesurer le marché potentiel
d’un produit en recueillant auprès des intervenants clés, dans le processus d’achat,
les réactions aux différentes caractéristiques du produit et d’évaluer sa pénétration
future en faisant recours à des courbes d’acceptations pour toutes les caractéristiques
qui sont par la suite intégrées pour estimer la probabilité du succès. Sur la base
de cette probabilité, on va mesurer le rythme de pénétration. Cette technique est
utilisée pour des produits comme la voiture, la télévision, les engins de production
4.2. Le lancement définitif
Pendant la phase du lancement provisoire, l’entreprise a suffisamment
d’informations concernant la commercialisation du produit nouveau en termes de
caractéristiques qu’en termes de réactions du client. Le lancement définitif est une
affaire sérieuse qui nécessite un engagement plus poussé en termes de financement
et de gestion. Si le produit reconnaît une réussite en matière d’achat et de réachat
et après avoir fait le check up pour toutes les attributions à ajouter et à enlever pour
que le produit soit en bonne et du forme, les hommes de marketing et de décision
n’auront aucun mal à décider un lancement définitif sur le plan national ou même
international. Rien qu’une nouvelle petite bouteille de parfum haut de gamme peut
supporter en investissement jusqu’à 20 millions d’euros.
La décision de lancement de nouveau produit interpelle l’approche interrogative
suivante : Quand lancer ? Où lancer ? Auprès de qui lancer ? Comment lancer ?

130 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

Cette approche nous permet de cerner l’action marketing de lancement par toutes
ces coordonnées.
4.2.1. Quand peut-on lancer un nouveau produit ?
Il faut bien choisir le timing et ceci dépend de la nature du besoin que
satisfait le produit. Si ce produit va remplacer un autre, il vaut mieux attendre
la liquidation totale sur le marché de l’ancien produit, ou si le besoin apparaît
d’une façon saisonnière, il faut attendre, ou si on découvre par un système de
veille que notre concurrent a une nouveauté similaire, dans ce cas, si le produit
est sûrement irréprochable on doit être les premiers à le lancer. Exemple : Maroc
Telecom lorsqu’il a lancé jawal quand il a su que Méditel fera son entrée dans
le domaine de la téléphonie mobile. On peut aussi lancer le produit en parallèle,
exemple, Maroc télécom lorsqu’il a imité le service de forfait plafonné de Méditel.
Soit encore, lancer le produit en laissant le concurrent mûrir l’adoption du concept
sur le marché. Exemple : lancement du nouveau service de recharge de 20 dhs.
Maroc Telecom l’a imité au départ comme concept sur le marché, puis il a lancé à
son tour le même service, mais différemment.
4.2.2. Où lancer un nouveau produit ?
Après l’usage de la technique du test de marche ou zones tests, l’entreprise
a assez d’informations pour décider de «l’espace arrosable» par le nouveau
produit : est-ce une ville ? Est-ce une région ? Est-ce un marché national ? Est-ce
un marché  international ou régional ? Est-ce un marché international global ? Il
y a une technique d’élargissement progressif en termes de lancement de produit
nouveau selon les capacités de l’entreprise en termes d’investissement. On peut
dire que le Maroc comme segment de marché mondial sera «un espace tremplin»
pour les entreprises américaines vers les autres espaces et ce, avec l’accord de
libre échange entre le Maroc et les Etats Unis.
Le choix d’une «Région tremplin» de démarrage de lancement définitif se
fait selon certains critères à savoir : la taille du potentiel, l’image de marque, le
coût de distribution, les possibilités locales d’étude de marché, la position de la
concurrence et l’impact sur les autres marchés.
4.2.3. Auprès de qui ?5
Pour le choix d’un bon distributeur ou un réseau de «mono-distribution» ou
«multi-distribution», il faut avoir aussi une approche interrogative :
Quel est le type de contrat convenable avec la nature du nouveau produit, est-

5 - Voire l’article de Tim Ambler de LBS et Chris Styles du New southe Wales (sydney) "PME : quelle
stratégie pour devenir globale ?" Financial times et l’économiste

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 131


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

ce un contrat d’importation ? un contrat de licence ? de joint venture ? Fabrication


assemblage local ? Contrat de gestion ? Usines clés en main ? Ou acquisitions ?
Il faut décider de la formule optimale selon ses coûts et ses avantages, est ce qu’il
peut y avoir un engagement à long terme et la création d’un climat de confiance
entre le fabricant et le distributeur car l’implication et la confiance doivent être
réciproques. L’insécurité peut parfaitement avorter une commande de distribution
soit à l’échelle locale nationale ou internationale. Gunnar Beeth ? un consultant
spécialisé propose de sélectionner un distributeur une fois le marché est sélectionné,
en commençant par rencontrer les détaillants et découvrir les distributeurs qui
réussissent le plus et qui sont les plus respectés. Ensuite, éliminer ceux qui ont des
relations conflictuelles. Dans les marchés asiatiques, il faut entamer d’abord une
relation amicale avec les détaillants avant de commencer à faire les discussions
concernant l’affaire de distribution.
Puis, il faut savoir si le distributeur a un assortiment adapté et attrayant et
qui marche avec le nouveau produit, et aussi le distributeur doit avoir une masse
critique qui se concrétise avec un éventail assez large de produits pour attirer les
détaillants. Mais, il faut aussi se demander est ce qu’on a vraiment besoin d’un
distributeur ou il est possible de vendre directement. Enfin est-ce qu’il faut engager
plusieurs distributeurs ?
4.2.4. Comment ?
Le marketing comme opération parmi d’autres du niveau opérationnel et en
se chargeant du lancement du nouveau produit, après avoir décidé du temps et de
l’espace, il doit décider de la tactique utilisée pour lancer le nouveau produit en
faisant la ventilation du budget sur les éléments du mix marketing, et en planifiant
l’enchaînement des taches à faire en choisissant un chemin critique.

132 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux
Marketing 138

Processus du lancement de nouveau produit

La production du concept

Idée
Concept

Test du concept

La “faisabilité” juridique

Conformité légale
avec les lois de la
communauté

La“faisabilité” technique

Compétences
technologiques et
humaines
OUI NON

La“faisabilité” économique

Compétence
financière,
rentabilité et impact
économique sur la
communauté

La“faisabilité” marketing

Taux de fidélité
Image prévue,
4P, notoriétéé,
Développement
marque
prototype
Test interne
Test externe (test de
Marché )

Lancement provisoire

Lancement définitif

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 133


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

5. Gérer le cycle de vie du produit et prévoir un autre lancement


La stratégie marketing d’un produit évolue tout au long de sa vie. Les condi-
tions économiques et l’activité de la concurrence se modifient entraînant une re-
formation de la position du produit sur le marché. Toute entreprise qui lance un
nouveau produit sait qu’il ne durera pas éternellement mais elle doit se soucier de
réaliser un bénéfice suffisant pour couvrir les efforts et le risque encouru.
Un produit, comme un marché, suit un cycle de vie caractérisé par différents
problèmes et opportunités. Les besoins évoluent donnant naissance à un cycle de
demande comportant plusieurs étapes : émergence, croissance accélérée, crois-
sance décélérée, maturité et déclin (courbe en S). Les différentes technologies se
succèdent pour satisfaire cette demande et engendrer des classes de produits, des
produits et des marques aux cycles distincts.
La notion de cycle de vie a en même temps fait l’objet de critiques puisqu’on
ne peut prédire à l’avance la forme de la courbe, ni connaître la durée de chaque
étape.
Lorsqu’il est lancé, un nouveau produit doit vaincre pour stimuler la prise de
conscience, l’intérêt, l’essai et l’achat. Cela prend du temps et, en phase de lance-
ment, seules quelques personnes («les innovateurs») l’achètent. Si le produit est
accepté, un plus grand nombre («les adopteurs précoces») sont attirés. L’entrée des
concurrents a pour effet d’accroître la notoriété du produit et d’exercer une pres-
sion sur le prix, ce qui accélère le processus d’adoption. De nouveaux consomma-
teurs apparaissent («la majorité précoce»), une fois le produit légitimé. Ensuite, le
rythme de croissance diminue à mesure que le nombre d’acheteurs potentiels se
réduit. Les ventes se stabilisent au rythme des achats de remplacement. Enfin, elles
déclinent lorsque de nouvelles catégories, de nouveaux produits ou de nouvelles
marques apparaissent et détournent l’intérêt des acheteurs.
5.1. Les moments du cycle de vie du produit lancé
5.1.1. La phase de lancement
Elle se caractérise par un coût de production élevé, une importance des dépenses
promotionnelles et commerciales, un faible niveau de vente, des bénéfices réduits
voire négatifs. Cependant cette phase se caractérise aussi par une faible concurrence
et un prix de vente faible ou relativement élevé.
5.1.2. La phase de croissance
Les marges bénéficiaires sont à leur niveau maximum car les coûts de
production baissent plus rapidement que les prix.

134 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

5.1.3. La phase de maturité


Le ralentissement du taux de croissance a pour effet de provoquer une
surcapacité dans l’ensemble de la branche qui avive la concurrence et augmente le
budget promotionnel et les rabais / remises avec une érosion des bénéfices.
5.1.4. La phase de déclin
A mesure que les ventes d’un produit diminuent, certaines firmes se retirent
du marché. Celles qui restent ont tendance à réduire leur gamme. Elles cessent de
vendre aux segments et circuits marginaux, réduisent le budget promotionnel, et
peuvent également baisser les prix, afin que la demande augmente. Une entreprise
n’aime, généralement, pas abandonner un produit. On espère parfois que les
ventes se relancent lorsque les conditions économiques seront favorables ou
en rajeunissant le plan d’action. Continuer à vendre un produit qui décline finit
cependant par coûter très cher.
Une innovation majeure peut toutefois mettre fin aux phases de
fragmentation et reconsolidation successives. Dans ce cas, le marché disparaît
purement et simplement. Exemple : le marché du cinéma amateur est pratiquement
touché lorsque les caméras vidéo sont apparues.

Marketing mix relatif à chaque phase de cycle de vie du produit6


Phases lancement croissance maturité Déclin

Marketing mix

Produit Pas de modification Amélioration ; Pas de modifications


Elargissement de importantes
gamme ;
Préparation de
nouveaux produits ;

Prix Stratégie Pas de Baisse par rapport à Promotions par les


d’écrémage ou de changement la concurrence prix
pénétration

Force de vent et Mise en place du Elargisse Avantages consentis Abandon éventuel


distribution produit ment de la aux distributeurs de certains points de
distribution du pour contrer la vente
produit concurrence

Communication Grandes dépenses Diminution des Promotions avec


pour faire dépenses de relances ponctuelles du
connaître le publicité produit
produit Et de promotions

6 - Tableau proposé par jean Jacques croutshe dans "marketing opérationnel : liaisons et interfaces dans
l’entreprise", éditions ESKA

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 135


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

5.2. Les organes de gestion


Pour gérer ce cycle de vie, il faut des organes pour réussir, il faut aussi des
structures favorables comme :
• le comité de développement produit
• le département produit nouveau
• les groupes spécialisés
• le chef produit
5.2.1. Le comité de développement
Il est composé de toutes les personnes intéressées dans l’entreprise et favorables à
l’organisation d’une commission de travail propice au lancement. Chaque département de
l’entreprise est représenté. L’avantage de ce mode d’organisation est la bonne circulation
des informations en interne. La détermination future du responsable de développement
permet de réaliser une promotion interne.
5.2.2. Le département du produit nouveau
Il existe dans les grandes entreprises ayant une stratégie de diversification et ayant
les moyens de s’offrir un département marketing autonome réalisant les lancements de
produits.
5.2.3. Les groupes spécialisés
Aux USA, «ASK FORCES» (force de proposition), constitue un comité de
développement, mais renouvelée à chaque lancement de produit.
5.2.4. Le Chef du produit
Il est responsable du développement du produit et de sa rentabilité, coordonne
les différentes actions à mener c’est-à-dire il est en contact avec les différents services
de l’entreprise (production, comptabilité, commerciaux….), il est en contact avec les
agences de publicité, il est sous l’autorité directe du chef de groupe marketing. Son rôle
se décompose en trois parties:
- analyse du marché
- recommandation des actions (mise en place des stratégies, gestion produits),
contrôle la bonne exécution des opérations
- évaluation des rendements et des résultats
Les limites de sa compétence sont au niveau d’un budget à ne pas dépasser, et de la
création, acceptation de la publicité par le directeur marketing. Il ne dispose d’aucun droit
d’embauche, mais, il peut recruter des stagiaires.

136 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Etude de marche et lancement de produits nouveaux

 Conclusion

Le lancement d’un nouveau produit peut être un acte fondateur comme il peut
être un acte qui permet la mobilité d’une position à une autre d’un challenger à un
leader ou d’un follower à un spécialiste. Il se fait selon trois types de stratégie, hié-
rarchisées successivement selon le degré d’engagement de l’entreprise : stratégie
d’innovation, de “Me Too” ou de plagiat. Le coût de pré-lancement varie selon ces
trois niveaux hiérarchisés de stratégie.
Une décision de lancement qui est de tournure stratégique doit résulter d’une
parfaite connaissance de l’attitude probable du client vis-à-vis de cette nouveauté
ou innovation, alors que les études marketing s’avèrent d’une fonctionnalité
indispensable pour servir une telle décision, et afin d’élaborer la stratégie
marketing la plus satisfaisante et adapter le marketing-mix convenable pour
l’image de l’entreprise, en faisant un recours dosé entre des techniques différentes,
études documentaires, études quantitatives, qualitatives ou des panels.
Dans le cas où le produit est lancé, il faut gérer son cycle de vie en prévoyant
durant ce cycle toutes les améliorations possibles et l’engagement en matière de
communication et de promotion afin de consolider sa position parmi les produits
concurrents sur le marché, et prévoir un autre lancement pour que l’entreprise
assure sa pérennité et joue son rôle social et sociétal. C’est ainsi que sa gouvernance
est crédibilisée soit à l’extérieur vis-à-vis des parties prenantes, soit à l’intérieur
vis-à-vis des collaborateurs.
Le lancement de nouveau produit comme opération de marketing qui
s’inscrit dans la stratégie soit de diversification ou de spécialisation crédibilise
la gouvernance de l’entreprise dans l’espace concurrentiel global et dans son
environnement interne. Pour la première, c’est un signe de bonne gouvernance
externe de l’entreprise au milieu de la concurrence, ce qui peut faire l’objet d’une
dissuasion. Pour la deuxième, c’est un signe de bonne gouvernance interne de
l’entreprise, ce qui peut donner aux femmes et hommes de l’entreprise ainsi que
pour les «stake holders» une raison d’en avoir confiance. A travers les études
de marché et tout au long du processus de lancement, le marketing sert comme
une opération principale parmi d’autres afin que la crédibilité de la gouvernance
de l’entreprise s’accentue pour instaurer un climat de motivation et un esprit
d’accomplissement puisque la pérennité de l’entreprise est assurée.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 137


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

 EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°1
Illustration de la difficulté du lancement d’un produit nouveau
Etape 1
8Au milieu des années 80, dans un pays africain, une entreprise nationale décida
de lancer un nouvel insecticide que nous appellerons ici le produit «Z». Celui-ci se
présentait en bidons d’un litre avec deux formules, l’une pour les insectes volants,
l’autre, plus riche en principe actif, pour les insectes rampants. Un pulvérisateur
à pompe était commercialisé avec des bidons.
La décision de lancement fut prise sans aucune étude de marché préalable et
le produit fut mis en vente dans les stations-service au prix de 1200 F CFA pour
chaque formule et de 650 F CFA le pulvérisateur. Pour obtenir le kit complet pour
le traitement de tous les insectes, il fallait donc dépenser 3 050 F CFA.
Les produits concurrents étaient vendus en bombe aérosol de 33 cl à 1000 F
CFA (Ajax, Timor, Raid, Bégon…).
Les ventes furent très faibles et au bout d’un an, constatant l’échec, le directeur
commercial décida de relancer sur de nouvelles bases.
Etape 2
L’échec fut imputé à une trop faible notoriété du produit et un prix dissuasif.
D’où :
● Une action promotionnelle sur les prix : celui du bidon d’un litre fut
ramené à 500 F CFA et celui du pulvérisateur à 500 F également.
● Une campagne de publicité multi-média : T.V., radio et surtout affichage
dans les stations services. Les affiches provoquèrent une controverse avec
l’agence de publicité nationale disposant d’un monopole. Il fallut à la société
commercialisant «Z» argumenter sur le fait qu’en l’occurrence, il ne s’agissait pas
de publicité mais de matériel de PLV (Publicité sur le Lieu de Vente).
La première vague fut une publicité teasing «Z arrive chez vous le 6 février».
Le produit fut effectivement disponible à la vente le 6 févier.
Les ventes montèrent en flèche pendant un mois atteignant un volume six fois
supérieur à ce qu’elles étaient auparavant. Cependant, dès que le prix fut ramené à
son niveau normal, les ventes s’effondrèrent.

138 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Etape 3
Devant ce nouvel échec, l’entreprise décide de lancer un insecticide en
aérosol. Un test de parfum est réalisé auprès du personnel de l’entreprise : 60
ouvriers et employés et 60 cadres et agents de maîtrise. 3 parfums furent testés:
roses, citronnelle et un parfum synthétique dénommé «charmeuse». La citronnelle
emporte une large majorité des suffrages. Le produit est donc lancé avec ce parfum
et, pour accroître son efficacité, on intensifie la teneur en matière active à 2%, soit
2 à 3 fois plus que ce qui est admis par les normes européennes.
Le résultat est catastrophique : l’odeur agréable incite l’utilisateur à employer
des doses fortes et à inhaler le produit après vaporisation. Or le produit est toxique
attaquant le système nerveux.
Pour parer à ce problème, on multiplie les avertissements à l’utilisateur :
«Ventilez avant d’entrer dans la pièce où vous avez vaporisé le produit». La
ventilation provoque le retour des moustiques et le produit est alors perçu comme
inefficace.
Un autre problème apparaît au bout de quelques semaines : le parfum associé
à la matière active est neutralisé et le produit devient inodore. Cela est dû à un
manque de savoir-faire technique.
Enfin, la distribution par les stations-service s’avère inefficace : il n’y a pas
d’étalage, pas de gondole et le pompiste n’a pas le réflexe de proposer le produit.
De plus, c’est le soir avec l’arrivée massive des moustiques que les consommateurs
cherchent à acheter un insecticide. On envoie alors un enfant acheter le produit
chez le vendeur du coin, pas à la station-service.
Force est de constater un nouvel échec avec de lourdes conséquences : la
chaîne de fabrication fonctionne au tiers de sa capacité, les stocks s’amoncellent
et les bombes rouillent au bout de six mois.
Etape 4
Afin de protéger la production locale et lui permettre de s’ajuster enfin à la
demande, les autorités locales établissent des contingentements sur les produits
importés. La décision est délicate sur un plan diplomatique car certains produits
concurrents proviennent d’autres pays africains, membres de la même zone de
libre échange.
Durant ce délai de protection, que l’on sait compter, les problèmes techniques
sont résolus et l’entreprise opte pour une distribution par tous les canaux
(distribution moderne, magasins traditionnels, «tabliers», marchands ambulants).
La situation est fragile et le succès est incertain car les principaux distributeurs

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 139


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

exigent régulièrement l’exclusivité et s’adresseront sans doute de préférence à la


concurrence lorsque les contraintes réglementaires seront levées. En attendant, la
contrebande est très importante !
Cet exemple illustre un cas de figure classique de lancement de produit lorsque
le marketing est le parent pauvre de l’entreprise.
Travail à faire :
1. Quel est le problème marketing de l’entreprise?
2. Quelles sont les fautes stratégiques et marketing qui ont été commises dans
la conception et le lancement du produit «Z»?
3. Proposer un plan de marketing mix pour relancer la vente de ce nouveau
produit ;
4. Quelles seront les stratégies marketing que l’entreprise peut adopter pour
faire face à la concurrence?

CAS N°2
L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) souhaite effectuer une étude
auprès de sa clientèle sur la ligne Train Navette Rapide (TNR) Casablanca-
Kenitra. Il s’intéresse aux motivations et aux perceptions des clients qui prennent
cette grande ligne. Plus précisément, l’ONCF souhaite mieux comprendre :
- La structure du tarif : fréquentation de la ligne, choix de la classe (première
ou seconde), utilisation des réductions ;
- Les motifs du voyage ;
- La perception du service ;
- Les modes de transports concurrents pour un voyage identique au voyage
actuel.
- La catégorie socio-professionnelle (CSP) du voyageur ;
- Son sexe et son âge.
Les responsables du département marketing, service études de marché, mettent
à votre disposition les informations suivantes concernant la clientèle de l’ONCF
pour les cinq derniers mois :

140 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Tableau n°1 : Répartition de la clientèle de l’ONCF selon l’âge, le sexe et


la CSP
Sexe Age CSP
Moins de 20 ans : 20% Etudiants : 30%
De 21 à 40 ans : 30%
Hommes : 60% Patrons : 10%

De 41 à 60 ans : 40% Cadres supérieurs et professions


libérales : 50%
Femmes : 40%
60 ans et plus : 10% Cadres moyens : 10%
Travail à faire :
Les responsables marketing vous demandent de les aider à réaliser cette étude
de marché auprès d’un échantillon de 2000 voyageurs. Pour ce, vous être sollicités
à présenter un projet comprenant les points suivants :
1. La méthode de sondage utilisée ;
2. La structure de l’échantillon à interroger (le plan de sondage à respecter).
3. Un extrait du questionnaire

CAS 3
Les responsables d’une firme multinationale japonaise ont envisagé de lancer
une nouvelle marque d’automobile, «La Francis», sur le marché français.
Ils avaient à leur disposition le « mapping » suivant concernant les principaux
critères du choix d’une voiture. En effet, la décision d’achat d’une voiture par le
consommateur français se base sur les critères suivants: sécurité, prix, vitesse,
puissance, consommation, confort et robustesse. On peut noter aussi
que les responsables japonais doivent prendre en considération les
données suivantes: saturation du marché français, vivacité de la
concurrence, montée du chômage et détérioration du pouvoir d’achat, insécurité
(vol, agression…), vieillissement de la population, etc.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 141


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Axe 2 (21.6%)

BMW 730, Jaguar,


Mercedes classe S

Ford, Volkswagen Polo,


Volkswagen Golf
Twingo, Peugeot 106

Axe 1 (53%)
Renault 4, Fiat Panda
Safrane, Espace,
Audit, Mercedes
classe c

Peugeot 205,
Renault 19, Clio,
Fiat Punto

Travail à faire :

a- Déterminer les axes qui ont présidé à la constitution de cette cartographie  ;

b- A votre avis, l’entreprise va-t-elle concevoir un nouveau positionnement


pour cette marque d’automobile ou déduire un déjà existant?

c- Etant donné la concurrence actuelle, les restrictions en matière de droits


de douane, les données sur la population et les consommateurs français,
quelle image du produit «La Francis» pourrait-elle communiquer à son
public et ce, pour créer un positionnement efficace ? Quels seraient ces
moyens de communication?

142 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS 4
Dans une étude sur l’utilisation des « rasoirs à main », vous devrez interroger
un échantillon d’hommes utilisateurs actuels du produit.

Une première analyse vous a permis de conclure que la méthode des quotas est
la mieux adaptée à la situation. Vous vous êtes donc procuré les seules statistiques
(voir les tableaux ci-joint) qui caractérisent la population des hommes de 15 ans
et plus, en fonction des variables les plus déterminantes de la consommation : le
statut de consommateur, l’âge et la profession.

Tableau n°1 : Répartition de la population par statut d’utilisation

Statut d’utilisation Pourcentage (%)


Réguliers 64
Occasionnels 22
Non utilisateurs 14
Total des hommes 100

Tableau n°2 : Répartition de la population par âge (en %)


65 et
Total 15-24 25-39 40-54 55-64
plus
Réguliers 100% 5 15 30 20 30
occasionnels 100% 25 35 20 10 10
Non utilisateurs 100% 46 20 12 10 12
Total des 100% 20 24 16 20 20
hommes

Tableau n°3 : Répartition de la population par profession (en %)

CS et
Total AGR P et A E et O INAC
PL

Réguliers 100% 8 6 15 25 46
occasionnels 100% 6 5 26 38 25
Non utilisateurs 100% 2 3 10 38 47
Total des hommes 100% 6 5 18 32 39

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 143


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Légende :
- AGR : Agriculteurs
- P et A : Patrons et Artisans
- CS et PL : Cadres Supérieurs et Professions Libérales
- E et O : Employés et Ouvriers
- INAC : Inactifs

Travail à faire :
a- Justifier le choix de le méthode des quotas
b- Etablir un plan de sondage comprenant :
- la définition de la population étudiée
- la composition théorique d’un échantillon de 400 personnes devant
être interrogées
c- Rédiger un questionnaire résumé pour cette étude

CAS N°5
La compagnie CTM, a pour activité le transport national et international en
autocars.
Dans ce cas, nous allons nous intéresser au trafic routier de cette compagnie
entre quatre villes du Royaume : Rabat, Casablanca, Tanger et Fès. Les lignes
sont directes et on suppose qu’il n’y a pas d’arrêt entre deux villes, pour une ligne
donnée.
Les nombres de trajets effectués sur chaque ligne, lors des cinq derniers mois,
figurent dans le tableau ci-joint (un trajet est un aller et retour).
L’entreprise ne dispose pas de fichier client.
Le taux de remplissage moyen sur chaque ligne est égal à 60%.
Votre responsable, le directeur commercial, a décidé d’entreprendre une étude
sur la perception du service et le degré de satisfaction de la clientèle actuelle,
utilisant le bus pendant la semaine. Cette étude sera menée en utilisant un
questionnaire qu’il vous demande de lui rédiger.

144 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Pour des raisons de coût et de précision, votre directeur commercial a décidé


d’interroger 1 500 personnes, pendant le mois de janvier, sur une ou deux semaines
normales de trafic. Il vous demande, par contre, de l’aider à définir une procédure
pour la sélection de l’échantillon, de manière à représenter le plus fidèlement
possible la population étudiée. Vous devez donc lui remettre un dossier
comprenant :
- la définition de la population étudiée ;
- la méthode de sondage utilisée ;
- la description de la mise en œuvre sur le terrain ;
- la structure de l’échantillon « théorique » à interroger ;
- le questionnaire résumé qui servira comme base d’enquête.
Tableau n°4 : Nombre de trajets effectués entre deux villes, sur les cinq
derniers mois

Tanger 500
Fès 420 400
Rabat 360 420 600
Casablanca Tanger Fès

Les bus comportent 48 places numérotées de 1 à 60.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 145


Les modes de gestion de la force de vente

CHAPITRE IV
LES MODES DE GESTION DE LA FORCE DE VENTE

Introduction

Les hommes de vente constituent une ressource humaine très importante pour
le devenir de l’entreprise. Leur tâche essentielle est de représenter le producteur,
améliorer son image de marque auprès du public et vendre ses produits. D’où, la
nécessité d’un pilotage efficace des potentialités de ces vendeurs. Le management
de la force de vente procède de la manière suivante:
* L’entreprise doit d’abord fixer les objectifs assignés aux vendeurs;
* Ensuite, déterminer sa taille optimale en fonction des moyens disponibles;
* Répartir la force de vente selon différentes modalités. Cela se fait après la
phase de recrutement;
* Enfin, il s’agit d’animer, de rémunérer, d’évaluer et de contrôler les
vendeurs.
Toutes ces étapes peuvent être visualisées par le schéma suivant:
Schéma n° 1 : Les étapes du management de la force de vente
Schéma n° 1 : Les étapes du management de la force de vente

Etablir les objectifs pour la force de vente

Déterminer la taille de la force de vente

Répartir la force de vente dans le temps selon les produits, les clients
et les secteurs géographiques de l’entreprise

Diriger, organiser et contrôler l’effort de vente :


Développement,
Animation,
Rémunération,
Evaluation

Source: P.- L.DUBOIS et A.JOLIBERT, le marketing: fondements et pratique…,


Source: P.-op.cité,
L.DUBOISp.631et A.JOLIBERT, le marketing: fondements et pratique…,
op.cité, p.631

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 147


Les modes de gestion de la force de vente

On remarque que ce schéma forme une boucle fermée et un système itératif, ce


qui explique encore la logique «réflexion, action, contrôle « qu’on a déjà signalée.
Si, après la procédure de contrôle des performances de l’équipe de vente, une
anomalie ou une insatisfaction apparaît, toute la stratégie de la force de vente
de l’entreprise sera revue. Il faut donc délimiter les responsabilités, redéfinir les
objectifs et déterminer une nouvelle taille optimale de la force de vente. Ainsi, le
processus continue jusqu’à l’élimination de toute perturbation.
Les modes de gestion de la force de vente seront étudiés en cinq étapes. Nous
montrerons d’abord le rôle et les objectifs assignés aux vendeurs, ensuite, nous
traiterons des méthodes de détermination de leur taille ainsi que de leur affectation,
puis des règles de leur recrutement et du contenu de leur formation. La dernière
étape, quant à elle, concernera l’animation et le contrôle de l’effort de vente.

Section 1. Le rôle de l’équipe de vente dans la démarche


marketing de l’entreprise

La politique de la force de vente est un élément essentiel de la stratégie marketing


et donc de la politique générale de l’entreprise. Cette stratégie marketing procède
par une démarche de réflexion en sept étapes (voir schéma n° 2).
* L’entreprise commencera toujours par une analyse approfondie de sa
situation. Cela consistera surtout à définir le problème marketing à résoudre.
* Il s’agit ensuite d’étudier l’environnement interne et externe de l’entreprise.
A ce niveau, on utilise souvent un modèle dit «SOWT». En effet, l’entreprise
doit confronter ses forces (strength) et faiblesses (Weakness) (c’est-à-dire, ses bases
de compétitivité internes) aux menaces (Threat) et opportunités (Opportunities)
qu’on peut détecter dans l’environnement.
* A partir de cette première analyse, l’entreprise choisira facilement ses buts
qui sont à long et moyen terme et donc ses objectifs (actions qui consistent
à décomposer les solutions du problème marketing en sous-éléments).
* Pour atteindre ces objectifs, la formulation d’une stratégie est donc
nécessaire.
* Cette stratégie sera matérialisée par un document écrit (plan marketing).
Ce plan marketing permettra à l’entreprise de planifier ses actions et de
mettre en place son marketing-mix (politique de produits, de prix, de
communication et de distribution).

148 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


nécessaire.
• Cette stratégie sera matérialisée par un document écrit (plan marketing).
Ce plan marketing permettra à l'entreprise de planifier ses actions et de
mettre en place son marketing-mix (politique de produits, de prix, de
Les modes de gestion de la force de vente
communication et de distribution).
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de l’entreprise pour répondre aux besoins immédiats des consommateurs.
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entre prévisions et
et réalisations.
réalisations.
Schéma n° 2 : La démarche de la stratégie marketing
Schéma n° 2 : La démarche de la stratégie marketing
Analyse de la situation

Identification des menaces et opportunités de


l’environnement, des forces et faiblesses de l’entreprise

Choix des objectifs

Définition de la stratégie

Mise au point du plan d’action

Action

Contrôle et résultats

Source : L.HERMEL, la recherche marketing, Economica, Paris, 1995, p.14


Source : L.HERMEL, la recherche marketing, Economica, Paris, 1995, p.14
Pour appréhender le rôle de la force de vente dans la démarche marketing de
l’entreprise, nous allons essayer tout d’abord de définir le concept de la force de
vente après quoi nous allons examiner la composition de la force de vente ainsi
que les missions qu’elle exerce.
1. Notions de base sur la force de vente
Il s’agit ici de définir la force de vente, de délimiter ses objectifs, de montrer
son importance pour l’entreprise et de la situer par rapport au marketing-mix.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 149


Les modes de gestion de la force de vente

1.1. Définition de la force de vente


Pour Marc BENOUN, la force de vente est « l’ensemble du personnel
chargé de rendre visite ou de recevoir les clients potentiels et/ou actuels afin
d’assurer la promotion, la vente et parfois l’après-vente des produits ou services
d’une entreprise » (M. BEBOUN, 1991). On en déduit donc que la fonction des
vendeurs ne se limite pas uniquement à la vente des produits ou services, mais elle
la dépasse vers l’amélioration de l’image de marque de l’entreprise, la collecte
d’information et la fidélisation des clients. D’autres auteurs parlent souvent de
représentants et non uniquement de vendeurs, car ces derniers sont des «envoyés
spéciaux» chargés de démontrer aux clients et aux concurrents la force et les atouts
des entreprises qu’ils représentent.
1.2. Les objectifs de la force de vente
Ces objectifs constituent le premier élément de la chaîne et du système
des modes de gestion de la force de vente (voir schéma 1). Ils varient d’une
entreprise à une autre et sont fixés par les hommes du marketing. Ces objectifs
sont généralement ceux de la firme elle même.
En effet, avant de se lancer dans leurs activités de vente, les vendeurs recrutés
doivent bien comprendre la politique générale et donc la stratégie marketing
de leurs entreprises. Celles-ci peuvent leur assigner la réalisation d’un objectif
qualitatif (amélioration de la notoriété du produit ou service vendu, fidéliser les
clients ....) ou quantitatif (seuil du chiffre d’affaires à atteindre, part de marché,
prospection de nouveaux clients.....).
Ces deux types d’objectifs peuvent être répartis dans l’espace (par région de
vente, par secteur, territoire ....), dans le temps (objectif à court terme, à moyen et
long terme) et entre les personnes (l’effort exigé des vendeurs dépend d’un type à
l’autre).
1.3. Importance de la force de vente pour l’entreprise
La vente personnelle (par le moyen de contacts) est le moyen de
communication le plus efficace lors de l’entretien d’achat, surtout pour attirer
l’attention du client sur les qualités des produits vendus et donc l’amener à acheter.
Ce type de vente se caractérise par:
* Une personnalisation: la vente exige une négociation interactive entre deux
ou plusieurs personnes. Chacun connaît et détecte les besoins de l’autre;
* Une relation durable: la vente personnalisée permet de fidéliser la clientèle;
* Une réaction: le client qui se sent respecté et écouté a souvent l’intention
de répondre à l’offre du vendeur.

150 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

Actuellement, toutes les entreprises sont conscientes du fait que l’échec ou


le succès de leurs politiques commerciales dépend de la nature et de l’efficacité de
leurs équipes de vente.
En effet, une bonne stratégie de marketing peut échouer facilement si elle
n’est pas menée par des vendeurs compétents. Ainsi, pour Sylvain WICKHAM,
« la qualité des vendeurs étroitement liée à celle des produits, se confirme comme
facteur décisif dans le devenir des entreprises » (D. XARDEL, 1983).
L’importance de la force de vente apparaît aussi au niveau des moyens qui lui
sont alloués. Elle constitue, pour presque tous les budgets de commercialisation,
le poste essentiel. Ainsi, en France, on estime que le métier de vendeur est exercé
par plus de sept cent mille personnes et que le coût de la force de vente représente,
en moyenne, 15 % du chiffre d’affaires des entreprises (pourcentage supérieur à
la part du budget de communication) (J.LENDREVIE et D.LINDON). Une étude
réalisée aux Etats-Unis a montré que ce coût de la force de vente peut atteindre
17,5 % du chiffre d’affaires pour les compagnies d’assurances. Selon une enquête
réalisée en France, en 1982, les entreprises investissent en moyenne six fois plus
d’argent dans leur force de vente que dans leur publicité (Etude Fitoussi Conseil,
1982). Tout cela montre le rôle que joue la force de vente dans la stratégie
marketing de l’entreprise. Cependant, dans certains pays développés, la force de
vente commence à perdre de son importance, car on assiste au développement
du marketing direct et de la vente en grands magasins (libre service, self service)
où le client se sert seul sans aucun intermédiaire. Cela se justifie surtout pour
les produits de grande consommation, mais pour la vente de produits industriels,
l’existence de vendeurs est toujours nécessaire car la relation entre acheteur et
vendeur est complexe (vente stratégique où intervient un nombre important de
décideurs).
Dans certains pays en développement, notamment au Maroc, malgré
l’apparition des magasins de libre service, la vente personnalisée (homme de
vente) est préférable vu la nature de la culture dominante.
8Le consommateur exige un accueil chaleureux et un respect continu avant
d’acheter n’importe quel produit. Etant conscientes de ce problème, les entreprises,
Makro et Marjane par exemple, ont mis à la disposition des clients des conseillers
de vente dans tous les rayons des magasins. Ils jouent donc le rôle de la force de
vente.
1.4. La force de vente et le marketing-mix
Nous avons déjà montré que le marketing utilise un ensemble de techniques
pour répondre efficacement aux différents besoins et désirs des clients. Ces moyens
d’actions qui sont au nombre de quatre, se regroupent sous la vocation marketing-

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 151


Les modes de gestion de la force de vente

mix : politique de produit, politique de prix, politique de distribution et politique


de communication qui englobe les relations publiques et la politique de publicité.
La force de vente occupe de ce fait une place mal définie dans le marketing-
mix. Pour certains auteurs, la vente se rapproche plutôt de la distribution. En effet,
les distributeurs sont des revendeurs et la force de vente assure la liaison physique
entre l’entreprise et le marché final. Ce premier point de vue considère donc les
vendeurs comme des distributeurs (DE. MARICOURT et A. OLLIVIER, 1990).
Pour d’autres, la force de vente est liée surtout à la variable communication.
Le vendeur ne peut écouler ses produits qu’après un long processus de négociation
et de communication avec le client et le chiffre d’affaires de l’entreprise dépend
largement de la réussite de l’entretien de vente. En outre, le vendeur doit collecter
les informations sur les produits de la concurrence, sur les clients (communication
avec l’extérieur) et les mettre à la disposition de sa firme.
Nous pouvons dire que cette deuxième manière de voir est plus logique car la
distribution concerne les aspects physiques des produits et les vendeurs peuvent
exercer leur fonction sans être responsables des circuits d’écoulement. Il font donc
uniquement de la communication personnelle et sont des négociateurs.
Après avoir analysé ces notions générales sur le métier de la vente, il s’agit
maintenant d’exposer les différentes catégories des vendeurs.
2. La composition de l’équipe de vente
L’équipe de vente est un concept trop large qui regroupe aussi bien les vendeurs
directs des produits que toutes les autres personnes facilitant l’activité de vente.
Les vendeurs peuvent être classés selon différentes manières: selon leur rôle
commercial, selon leur statut juridique, selon la nature de leurs tâches, selon les
méthodes de vente qu’ils utilisent, selon leurs responsabilités (interne ou externe)
dans l’entreprise .....
Face à cette multitude de critères, nous allons retenir la composition suivante:
• Les responsables des ventes;
• L’équipe de vente sédentaire (ou intérieure à l’entreprise);
• L’équipe de vente externe (vendeurs-tourneurs).
2.1. Les responsables de ventes
Ces personnes, qui se situent en haut de l’échelle dans l’organigramme de
l’équipe de vente, ne vendent pas, mais déterminent, organisent, exécutent et
contrôlent les activités de vente. On distingue:

152 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

• Le directeur commercial : il est chargé de la politique commerciale


de l’entreprise, c’est lui qui en définit les axes principaux et qui est le
responsable suprême de sa réussite. Il se trouve de ce fait au sommet de la
direction commerciale.
• Le directeur des ventes (ou chef des ventes), qui est responsable de la mise
en œuvre de la politique commerciale au niveau de la vente. Cela passera
par la fixation d’une politique efficace de distribution (choix des canaux
et des circuits) et par l’organisation et le contrôle des hommes de vente de
l’entreprise.
• Les inspecteurs des ventes, qui se déplacent pour faire appliquer la politique
de vente arrêtée par leur supérieur (directeur des ventes). Pour cela, ils
doivent former les vendeurs et contrôler leurs efforts de vente sur tous les
points de vente (lieux de vente).
• Les responsables régionaux qui ont la liberté totale de gérer toute une région
ou un territoire géographique (contrôle et animation de la force de vente).
Par exemple, une grande société marocaine peut nommer des responsables
des ventes dans la région du Sud, du Nord, etc.
• Les technico-commerciaux: ils sont des ingénieurs de haut niveau chargés
des ventes complexes (biens industriels) ou stratégiques (R.B. MILLER).
2.2. L’équipe de vente sédentaire
Ce type de vendeurs joue un rôle très important dans l’entreprise et se déplace
rarement. On cite principalement:
• Les télé-vendeurs, qui vendent à distance généralement par le biais de
téléphone ;
• Les représentants-livreurs: leur tâche essentielle est de livrer physiquement
le produit au client ;
• Les vendeurs en magasins: ils travaillent en petits magasins traditionnels
ou dans les hypermarchés (exemple: MAKRO et MARJANE au Maroc).
Dans ce derniers cas, ils ne constituent pas une force de vente dans le vrai
sens du terme, mais de simples conseillers (car il s’agit de self-service ou
de libre service où le client se sert lui-même) ;
• Les négociateurs: ce sont des personnes qui complètent le travail des
vendeurs en magasins en ce sens qu’ils démontrent aux consommateurs les
qualités et les attributs d’un produit déterminé pour les pousser à l’acheter ;
• Les vendeurs par correspondance: ils envoient les catalogues des produits
aux clients, reçoivent et traitent leurs commandes (achats, réclamations
.....) ;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 153


Les modes de gestion de la force de vente

• Les promoteurs-merchandisers sédentaires: ils ne vendent pas, mais animent


les points de vente par la mise en place d’opérations promotionnelles. Ils
gèrent aussi les linéaires des distributeurs pour faire apparaître aux clients
les produits des entreprises qu’ils représentent, exemple: les merchandisers
de la société BATA à Marjane doivent organiser les articles d’une manière
attirante ;
• Les préposés à la vente sur le lieu de vente : ils sont chargés de prendre les
commandes surtout dans les magasins, on les appelle parfois des preneurs
d’ordre (M. BENOUN).
2.3. L’équipe de vente externe
Ce sont des vendeurs qui se déplacent pour accomplir leurs missions de vente.
Ils peuvent être de différentes catégories:
• Les prescripteurs commerciaux ou les visiteurs délégués: on les rencontre
souvent dans la profession médicale. Leur tâche consiste à conseiller et
informer les médecins de l’existence d’un produit, ceux-ci vont par la suite
prescrire ce médicament aux patients ;
• Les prospecteurs commerciaux qui sont chargés de découvrir de nouveaux
clients pour le produit de l’entreprise, et ce par le biais de visites de la zone
de vente ;
• Les promoteurs-merchandisers extérieurs : ils visitent tous les points de
vente et vérifient si les vendeurs de l’entreprise maîtrisent bien les méthodes
et les techniques de vente.
• Les représentants indépendants de l’entreprise. Ce sont:
◊ Les agents commerciaux qui sont des mandataires et agissent de ce fait
au nom de la société mandante: ils effectuent des opérations d’achat ou
de vente au nom et au compte du producteur.
◊ Les commissionnaires qui sont des commerçants et agissent en leur
nom propre. Ils vendent des produits de l’entreprise moyennant une
commission.
◊ Les courtiers qui sont des intermédiaires chargés de mettre en rapport un
offreur (l’entreprise dans notre cas) et un demandeur (le client) en vue
de conclure un contrat (vente de produits....). Ces «vendeurs indirects»
sont rémunérés par une commission payée par les personnes qu’ils ont
mises en contact.
• Les VRP (voyageurs-représentants-placiers) qui sont des salariés d’une
ou de plusieurs entreprises. Dans le premier cas, ils s’appellent des VRP
unicartes, alors que dans le second, ils s’appellent des VRP multicartes.

154 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

Ces vendeurs se déplacent toujours pour représenter et vendre les produits de


leurs entreprises et s’installent dans une place ou ville déterminée.
Les relations régissant les VRP et leurs entreprises doivent être bien
réglementées pour protéger les uns des abus des autres. En effet, ces gens ne
peuvent être renvoyés que pour un juste motif. En contrepartie, les entreprises leur
interdisent de vendre les produits des concurrents.
• Dans certains cas, le recours aux services des VRP s’avère indispensable:
quand l’entreprise vient de commencer son activité, elle n’a aucune
connaissance du marché et veut donc y accéder le plus vite possible.
Cependant, l’entreprise trouve souvent des difficultés à contrôler ce genre
de vendeurs qui conservent une grande indépendance (J.LENDREVIE et
D. LINDON).
• La seule solution à ces problèmes, aux yeux des hommes de marketing,
c’est de remplacer les VRP multicartes par des agents salariés exclusifs.
• Les agents salariés exclusifs: on les appelle aussi des vendeurs exclusifs,
des vendeurs ordinaires ou des VRP unicartes. Ce sont des employés à part
entière d’une seule entreprise qui doivent vendre uniquement ses produits.
3. Les différentes tâches des hommes de vente
Différentes fonctions peuvent être assignées aux vendeurs. Celles-ci dépendent
du type et de la dimension de l’entreprise. Certaines d’entre elles sont dites des
fonctions de base, d’autres sont annexes et s’inscrivent dans le domaine d’aide à
la prise de décision.
3.1. Les fonctions de base
Les vendeurs doivent accomplir les tâches suivantes :
3.1.1. La vente de biens et services
C’est la tâche la plus ancienne. Les vendeurs doivent fournir un grand effort
pour obtenir des commandes et livrer les produits aux clients. A ce niveau, ils
doivent être capables de développer leur argumentaire, convaincre et persuader le
client actuel et potentiel pour acheter les produits de la firme.
3.1.2. La prospection
Avant de décider de vendre, les vendeurs sont aussi tenus de prospecter de
nouveaux clients et de détecter de nouveaux besoins. Cela s’obtiendra par le biais
de visites permanentes et organisées auprès des consommateurs qui composent
toute la zone de vente de l’entreprise. Les hommes de marketing considèrent que
l’activité de prospection est très importante car elle les aide à lancer de nouveaux
produits et donc à survivre. En effet, ce sont les consommateurs qui devront

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 155


Les modes de gestion de la force de vente

dicter à l’entreprise la bonne manière pour produire et ce selon leurs propres


goûts (R. MCKENNA, 1991).
3.1.3. Les services apportés aux clients et leur suivi
Le vendeur doit rendre à ses clients un ensemble de services avant, pendant
et après la vente pour les fidéliser à très long terme. Avant la conclusion de l’acte
de vente, il peut mettre à leur disposition des catalogues et des fichiers pour les
informer des produits existants, de leur qualité et du mode de règlement. Pendant
le processus de vente, l’entreprise peut faire bénéficier les clients d’actions
promotionnelles pour augmenter son chiffre d’affaires. Cependant, le travail du
vendeur ne se limite pas à ce stade, mais il doit aussi suivre le client et lui fournir
un bon service après-vente: garanties pour les biens ou équipements sujets à des
pannes, conseil de gestion, assistance d’utilisation et maintenance des produits.
Finalement, les hommes de vente peuvent aider les distributeurs ou les revendeurs
de leur entreprise dans l’écoulement de certains produits: leur donner des conseils
pour l’agencement des rayons des magasins, leur assurer le merchandising du
distributeur, les approvisionner en stocks pour éviter des ruptures brutales, leur
permettre de mettre en place une publicité sur le lieu de vente (P.BAUX).
3.2. Les fonctions d’aide à la prise de décision marketing
Ce sont des fonctions complémentaires exercées par les vendeurs et qui leur
permettent de jouer un rôle primordial dans la stratégie marketing de leur entreprise
(J-J. LAMBIN, 1991). On peut citer les actions suivantes:
3.2.1. La collecte d’informations
Le rôle du vendeur n’est pas limité au seul effort de vente des produits ou
à la satisfaction d’un besoin de communication ressenti par un acheteur. Mais,
pour l’entreprise, son efficacité est surtout liée à sa capacité de collecte et de
transmission de l’information et ce afin de s’adapter aux changements du marché.
L’information peut être mobilisée par le vendeur du client vers l’entreprise (ses
goûts, insatisfactions....) ou l’inverse (information sur l’existence des produits ....).
Cette nouvelle conception du rôle du vendeur augmente sa participation directe
dans le domaine du marketing stratégique: en effet, par le biais de l’information
qu’il apporte à l’entreprise, le vendeur participe à l’élaboration de la politique de
produit.
3.2.2. La stratégie de négociation
On sait bien le rôle que joue la communication personnelle dans l’acte de vente.
Ainsi, le vendeur doit avoir des qualités physiques et intellectuelles pour persuader
et convaincre le client à acheter : prendre contact avec lui, lui démontrer les
avantages des produits offerts, répondre à ses objections et le mettre en confiance.

156 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

Pour l’entreprise, le client n’est pas un ennemi à battre, mais une personne
qui peut l’aider à résoudre ses problèmes. Sa négligence portera atteinte en
conséquence à son image de marque (bouche à oreille défavorable ...) (D.GREEN,
1990).
3.2.3. La démarche de planification
Les rapports de visite effectués par la force de vente constituent «un réservoir
de données» très important pour les responsables du marketing: ils les informent
sur les tactiques de la concurrence, sur les motivations, les réactions et les
insatisfactions des clients, sur le positionnement de la firme et de ses produits. Ces
données seront complétées par des études de marché précises avant de lancer un
nouveau produit qui prendra en compte les conseils et les directives des clients.
L’entreprise pourra enfin prévoir un portefeuille d’activités (ensemble d’activités)
et des produits de remplacement pour l’avenir (I.ANSOFF).
3.2.4. Le management
Le vendeur fait de «la micro-gestion» : il utilise toutes les techniques du
management qu’il maîtrise pour diriger son espace ou son territoire de vente
considéré comme une sorte d’entreprise.
Après la délimitation des rôles de la force de vente dans sa stratégie marketing,
l’entreprise doit commencer à estimer le nombre optimal de ses représentants, puis
les affecter à leurs postes adéquats.

Section 2. La taille de l’équipe de vente et les méthodes de son


affectation

On étudiera ici, les moyens dont disposent les entreprises pour fixer l’effectif
de leur force de vente, puis les méthodes de son affectation.
1. Les différentes techniques de la détermination de la taille optimale de
la force de vente
La dimension de la force de vente est un élément très important dans le système
de direction des représentants. En effet, avec un nombre trop faible de vendeurs,
l’entreprise perd des opportunités pour maximiser son chiffre d’affaires et avec un
nombre trop élevé, elle risque d’accélérer l’augmentation des coûts de la vente.
La solution est donc de déterminer un nombre optimal et satisfaisant de l’équipe
de vente. Les méthodes mises en œuvre à cet égard peuvent être scindées en trois
types : techniques marginales, historiques et mathématiques.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 157


Les modes de gestion de la force de vente

1.1. Les méthodes de l’analyse marginale


Une entreprise recrute un vendeur supplémentaire tant que le revenu marginal
prévisionnel excède le coût marginal prévu pour son utilisation.
D’après le principe même du raisonnement marginal, l’entreprise recrute des
vendeurs jusqu’au moment où le dernier représentant recruté coûte plus cher qu’il
ne rapporte (voir le tableau suivant). Cette méthode nécessite de connaître avec
précision l’évolution du coût et celle des bénéfices de la force de vente.
Tableau 1 : exemple de la détermination de la taille de la force de vente
(FDV)
Nombre de Coût de la FDV Bénéfice brut Bénéfice
vendeurs Total Marginal Total Marginal net
1 200000 400000
2 290000 90000 550000 150000 60000
3 390000 100000 670000 120000 20000
4 470000 80000 750000 80000 0
5 570000 100000 850000 100000 0
6 670000 100000 930000 80000 -20000
Source : notre propre calcul.
On constate qu’à partir du quatrième vendeur, le profit net est nul. L’entreprise
doit donc embaucher trois vendeurs. En ajoutant un quatrième ou un cinquième
vendeur, le bénéfice net n’augmente pas, mais la «surface commerciale» et la
part du marché seront accrues. L’entreprise doit donc accepter de recruter des
vendeurs qui apparaissent, au départ, non rentables, mais qui peuvent obtenir de
bons résultats avec le temps (selon leur formation, leur expérience accumulée, les
supports dont ils vont disposer ....).
Une autre méthode, qui garde le même principe et traite de la rentabilité
supplémentaire du vendeur peut être envisagée. Il s’agit de calculer le ratio
«chiffre d’affaires réalisé/coûts engendrés par le représentant» pour chaque
nouveau vendeur et de le comparer à la rentabilité moyenne des anciens vendeurs
de l’entreprise. L’entreprise recrutera et acceptera un nouveau vendeur uniquement
si sa rentabilité marginale est supérieure à la rentabilité moyenne.
Ces deux méthodes, bien qu’elles soient commodes et séduisantes, ne donnent
pas une vraie image de la dimension de la force de vente. D’où la nécessité de se
référer à l’histoire.

158 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

1.2. Les méthodes historiques


Le passé et l’histoire du vendeur peuvent être un «réservoir» d’informations
pour l’entreprise. Elle en tire le nombre moyen de clients qu’un vendeur peut
visiter par jour, par mois et donc par an. Cela devient un indicateur d’activité
pour chaque vendeur. A partir de son histoire, une entreprise peut se comparer,
elle même, à d’autres entreprises et avoir ainsi une idée sur la taille de sa force de
vente.
1.2.1. Les méthodes basées sur l’activité passée des vendeurs
Connaissant le nombre des clients à visiter pendant l’année ainsi que les
fréquences de leurs visites, il sera facile de déterminer le nombre de vendeurs
nécessaires : il suffit de diviser le nombre de visites totales (pour tous les clients) à
effectuer, sur le nombre moyen de visites que peut effectuer un vendeur.
Le passé du vendeur permet aussi à l’entreprise de connaître le chiffre d’affaires
moyen que cette personne peut réaliser pendant une période donnée. En divisant le
chiffre d’affaires total de l’entreprise sur le chiffre d’affaires moyen des vendeurs,
on peut déduire le nombre à retenir pour l’équipe de vente. En règle générale, on
retient le ratio suivant:
Nombre total d’heures de visites
Taille de la force de vente :
Nombre d’heures de visites d’un
représentant

1.2.2. Les méthodes basées sur l’activité passée du groupe d’entreprises


Cette méthode basée toujours sur le passé utilise l’expérience, non d’une seule
entreprise, mais d’un groupe d’entreprises d’une activité donnée. Le programme
PIMS (profit impact of Market strategy) joue à cet égard un rôle important. C’est
un organisme d’études statistiques portant sur quelque dix mille établissements
appartenant à mille grandes entreprises. Il visualise aux yeux de chaque entreprise
le budget des dépenses qu’elle a effectuées à l’occasion de la force de vente, ainsi
que celui des firmes concurrentes du même secteur. De cette manière, l’entreprise
pourra se comparer à ses concurrents et pourra aussi comparer les dépenses de
la force de vente à sa rentabilité et aux cash-flows réalisés. C’est donc une autre
manière de fixer le nombre des représentants.
Mais cette méthode nécessite un grand effort de réflexion et de précision de la
part des hommes de marketing pour déceler les points de convergence entre leur
entreprise et ses concurrents, c’est pourquoi on a tendance à employer, de plus en
plus, des procédés dits mathématiques.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 159


Les modes de gestion de la force de vente

1.3. Les techniques mathématiques


Deux principales méthodes peuvent être citées : la méthode basée sur la charge
de travail du vendeur et les méthodes de recherche opérationnelle.
1.3.1. La méthode basée sur la charge de travail du vendeur
Ce procédé s’appuie sur la capacité du vendeur à obtenir et à noter le maximum
de commandes. Il a été découvert par W.TALLEY (1961). Pour l’auteur, il faut
utiliser des méthodes de prévisions pour estimer ce qui suit:
• Le nombre de visites nécessaires par période pour chaque catégorie de clients;
• Le nombre de visites que peut faire un représentant par période.
Pour avoir la taille optimale de la force de vente, l’auteur prévoit la formule
suivante:……
N : taille de la force de vente ;
V : nombre de visites nécessaires pour une classe de clients donnée
par période ;
C : nombre de clients potentiels d’une classe ou catégorie donnée ; Marketing
R : nombre de visites que peut faire un vendeur dans une classe de
clients donnée ;
I : catégories des clients.
I : catégories des clients.
………………
………………
n
Vi Ci
Donc : Donc : N= Σ
I=1 Ri

1.3.2. Les méthodes de recherche opérationnelle


1.3.2. Les méthodesElles
de recherche opérationnelle
sont nécessaires pour faire face aux insuffisances des méthodes déjà
citées. Certains auteurs, comme
Elles sont nécessaires pour faire face aux insuffisances H.LUCAS, ont proposé
des méthodes déjà de formuler le
problème de la détermination de la taille de la force
citées. Certains auteurs, comme H.LUCAS, ont proposé de formuler le problème de vente sous une forme de
de la déterminationrecherche opérationnelle,
de la taille de la force detout en sous
vente essayant de maximiser
une forme le profit obtenu par
de recherche
l’entreprise. Pour l’auteur, le profit (Z) est une fonction
opérationnelle, tout en essayant de maximiser le profit obtenu par l’entreprise. de la marge par unité
vendue
Pour l’auteur, le profit (Z)(m), du nombre
est une fonctiondes vendeurs
de la marge par (x),unité
du nombre
venduede clients
(m), du potentiels (p),
nombre des vendeurs (x), du nombre de clients potentiels (p), du potentiel actuel du vendeur (c)
du potentiel actuel de la force de vente (w), et du coût
(commissions
de la force de vente (w), et du coûtnonduconsidérées
vendeur (c)car prises en compte
(commissions dans m).
non considérées
car prises en compte dans m). La fonction sera:

160 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Maximiser Z = mx (p/x . w/x) - cx

Il faut donc estimer x, le nombre de vendeurs.


Les modes de gestion de la force de vente

La fonction sera:

Maximiser Z = mx (p/x . w/x) - cx

Il faut donc estimer x, le nombre de vendeurs.


Les techniques de la détermination de la taille optimale de l’équipe de vente
étant exposées, il faut, à présent, citer les différentes stratégies de l’affectation
des vendeurs à leurs postes de vente. Le but recherché par l’entreprise, à ce
niveau, est de constituer un réseau ou un territoire de vente (Y.FOURNIS, 1987)
pour écouler facilement ses produits auprès des clients actuels et potentiels. La
procédure de l’organisation et de la répartition de la force de vente vient avant
son recrutement effectif parce que chaque «région de vente» nécessite des qualités
et des potentialités qu’il faut d’abord recenser. Le prochain candidat au poste de
vente doit donc répondre à toutes ces exigences.
2. Les stratégies de déploiement de la force de vente et sa répartition
La répartition de la force de vente de l’entreprise dépend de la structure
de la clientèle, des moyens dont dispose l’entreprise et de ses prévisions de
vente (élargissement du champ de vente, sélection d’une catégorie de clients,
segmentation du marché ...). On peut donc retenir les structures suivantes pour
organiser la force de vente autour du territoire de vente de l’entreprise : affectation
par secteurs géographiques, par produit ou par marché et type de clientèle.
2.1. L’affectation par zones ou secteurs géographiques
Ici, l’entreprise découpe son territoire de vente en un ensemble de petites
zones ou de secteurs géographiques. Chaque unité sera sous la responsabilité d’un
vendeur. Ce dernier est le représentant commercial exclusif de tous les produits
de l’entreprise vis-à-vis de tous les clients actuels ou potentiels (J.-J.LAMBIN).
L’entreprise peut même parfois envisager un responsable régional dirigeant de
nombreux secteurs et un directeur des ventes auprès duquel on centralise les
résultats de vente et qui consulte et surveille les responsables régionaux. Cette
première méthode présente les avantages suivants:
• Facilité de contrôle et d’évaluation de l’effort de chaque vendeur en
l’isolant des autres, cela est dû au fait que chacun d’entre eux guide et
dirige librement une seule zone géographique;
• Faiblesse des coûts de gestion car le nombre de déplacements du vendeur est
limité. En effet, pour suivre quotidiennement les désirs de ses clients, il doit
habiter son secteur géographique. Toutefois, cette méthode de répartition
des vendeurs n’est préférable qu’en cas du nombre réduit des produits de
l’entreprise et surtout quand les clients ont le même type de besoins.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 161


Les modes de gestion de la force de vente

2.2. L’affectation par produit


Chaque vendeur s’occupe de la vente d’un produit, d’une panoplie ou d’une
gamme de produits. Cette manière d’organisation est l’affaire des grandes firmes
qui disposent d’une variété de produits et de clients et qui allouent un grand budget
à la force de vente. Cette méthode a aussi le mérite de faire adapter la force de
vente aux actions de la concurrence par le biais de la spécialisation, mais elle est
très coûteuse (autant de commerciaux que de produits ....). Un autre inconvénient,
c’est que tous les vendeurs peuvent visiter le même client en même temps.
2.3. L’affectation par marché, type de clientèle
Il y a des entreprises qui appliquent la technique de la segmentation et
répartissent leur force de vente selon le type de clients ou de marché. A chaque
«segment» d’acheteurs bien déterminé est affecté un vendeur ou un groupe de
vendeurs. Cette méthode est bien adaptée à la philosophie générale du marketing
qui préfère l’orientation vers le client. L’entreprise classe les clients par secteurs
d’industries, par taille ou selon le processus d’achat adopté. C’est une bonne
segmentation qui permet de s’approcher de leurs besoins. Mais la multiplicité de
ceux-ci peut rendre l’opération très coûteuse.
2.4. L’organisation par structures complexes
C’est une méthode d’organisation qui opère par structures mixtes ou matricielles.
Autrement dit, l’entreprise essaie de combiner les trois méthodes précédentes
pour éviter toute répétition et pour clarifier les missions de chaque représentant
commercial. Ainsi, les vendeurs peuvent être affectés suivant des couples «clients-
secteurs», c’est-à-dire, ils doivent vendre tous les produits de l’entreprise à tous
les clients actuels ou potentiels d’une zone géographique, ou selon des couples
«clients-produits». Dans ce cas, un vendeur s’intéresse uniquement à une clientèle
bien déterminée, mais qui achète un produit ou une gamme de produits bien précis.
L’entreprise peut, finalement, envisager la matrice «secteurs - clients - produits»,
c’est-à-dire chaque vendeur sera responsable d’une certaine zone dans laquelle
est localisée une clientèle qui achète un type de produits donné. Cette dernière
méthode d’organisation des vendeurs, plus performante, est l’affaire des grandes
entreprises qui maîtrisent les styles de management (formalisation accrue, structure
organisationnelle souple et flexible, management participatif ...).
Après tout ce travail de réflexion sur les méthodes de répartition des vendeurs,
l’entreprise doit fournir un effort pour les affecter à leurs postes de travail et pour
savoir les qualités exigées d’un vendeur afin d’accomplir sa tâche.
2.5. Les normes d’affectation des vendeurs
Ce travail vient juste avant la procédure du recrutement des commerciaux.

162 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

L’entreprise doit savoir si c’est le vendeur x, y ou z qui doit occuper la région du


nord ou celle du sud, pourquoi et sur quelles bases ?
Tous les vendeurs doivent être satisfaits et traités de la même manière. S’ils
sont affectés à des postes ou à des zones qui ne les intéressent pas, leur rendement
diminue et leurs résultats seront toujours décevants. Les directeurs commerciaux
doivent veiller à ce que les zones soient équilibrées et soigneusement choisies
avant de les affecter aux vendeurs. Des unités inégales créent un mauvais climat
social au sein de l’équipe de vente et découragent tout le monde. La firme a donc
intérêt à respecter les normes suivantes :
• faciliter aux vendeurs la gestion des secteurs de vente, ainsi que l’estimation
de leur potentiel;
• répartir la charge de travail d’une manière équitable entre les vendeurs;
• délimiter avec précision leurs territoires de vente.
Après la fixation d’une taille optimale pour son équipe de vente, l’entreprise
doit mettre en place un système de recrutement efficace pour recruter les meilleurs
vendeurs.

Section 3. Le recrutement et la sélection des commerciaux

C’est une étape très importante dans la démarche marketing de l’entreprise car
la sélection des meilleurs vendeurs (niveau de formation initiale élevé, aptitudes à
exercer le métier de vente) est essentielle pour son avenir. Toute la compétitivité
et la survie de la firme dépendent de ses représentants. Les hommes de marketing
commenceront d’abord par l’information des candidats sur leur prochain poste de
vente, avant de sélectionner un nombre définitif de vendeurs.
1. L’information des futurs candidats
Toutes les personnes voulant passer le concours de vendeurs doivent connaître
les qualités demandées par l’entreprise concernée et la tâche qu’ils vont assumer
en cas de réussite.
1.1. Les qualités d’un bon représentant commercial
Les vendeurs doivent avoir un certain niveau d’instruction et de formation
avant d’accéder au concours. Des entreprises exigent des diplômes des écoles de
gestion ou d’ingénieurs, niveau bac plus 4 ou même une expérience professionnelle
ancienne. En général, les qualités d’un bon représentant commercial peuvent être
physiques, morales, intellectuelles ou professionnelles.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 163


Les modes de gestion de la force de vente

1.1.1. Qualités physiques


Certaines d’entre elles sont nécessaires pour exercer le métier de vente.
• La jeunesse : le représentant doit être jeune pour que l’entreprise puisse
profiter au maximum de son expérience. Les commerçants qui sont trop
âgés posent souvent des problèmes pour l’entreprise. Ils peuvent partir en
retraite et perturber de ce fait toute son activité de vente. Le recrutement d’un
nouveau vendeur n’est pas toujours chose aisée. En outre, la localisation et
l’organisation de la force de vente seront remises en cause.
• L’aspect vestimentaire : le vendeur doit justifier d’une propreté totale, d’une
cohérence dans son habillement. Cela est très important si l’on comprend
que le vendeur est un communicateur et homme de publicité qui fait aussi
passer des messages aux clients sur les produits de l’entreprise, sa place sur
le marché ....
• Un grand dynamisme : surtout pour les hommes de vente qui font des
déplacements longs et fatigants.
1.1.2. Qualités morales et intellectuelles
Les recruteurs mettent souvent le point sur les qualités suivantes :
• Sociabilité et goût du contact: le vendeur doit comprendre que sa tâche
consiste à rencontrer des hommes extérieurs à l’entreprise, mener une
conversation avec eux, enregistrer leurs propositions, les écouter avec
respect et intérêt .... bref un certain degré d’extraversion est indispensable.
• Une grande confiance en soi: ceci peut aider le vendeur à formuler des
propositions aux acheteurs à tout moment, à obtenir des commandes.
• Une faculté d’initiative et d’autonomie: le vendeur, sur le terrain de vente,
est loin de son supérieur. Il doit donc décider seul, faire son auto-contrôle......
• Intelligence: le vendeur doit être curieux, avoir un sens d’observation pour
comprendre rapidement ses interlocuteurs (acheteurs, supérieurs, collègues
....).
• Patience: le vendeur doit être capable de mener de longues discussions,
avoir un goût du risque et du sacrifice : renoncer à sa famille et à ses affaires
personnelles pour voyager, faire des tournées et visiter des clients actuels
et potentiels.
• Intégration et solidarité : le vendeur doit comprendre que l’entreprise qu’il
représente est la sienne et qu’il est donc représentant de son image et de sa
notoriété.

164 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

• Empathie : c’est la capacité de s’identifier à d’autres personnes, d’être


à leur place, sentir ce qu’elles sentent pour comprendre leurs besoins et
attentes ainsi que leurs préoccupations (D.MAYER et H.M.GREENBERG,
1960). Le type de vendeurs qui ont cette qualité sont dits « vendeurs
psychologues «.
• Sens d’organisation: les vendeurs doivent aussi être gestionnaires :
• planifier leurs tournées, ne faire que des visites rentables et efficaces, établir
des rapports de visites et les soumettre à la direction commerciale, rendre
compte à leurs supérieurs.
• Agressivité : c’est la politique du «hard selling». Le vendeur, pour faire
preuve de son activité, fait tout son nécessaire pour obtenir des commandes.
Cette qualité n’est pas toujours souhaitable car des vendeurs agressifs
perdent souvent leur clientèle (vente forcée, négociation courte et dominée
par une seule partie ...).
1.1.3. L’expérience
Pour certaines entreprises, les vendeurs, avant d’être recrutés, doivent justifier de
grandes qualités professionnelles. Cela suppose qu’ils ont déjà reçu une formation
initiale dans le domaine de vente. Pour d’autres entreprises, une expérience dans
l’exercice du métier de vente dans d’autres entreprises est indispensable. C’est le
cas des petites firmes qui n’ont pas les moyens pour assurer une formation poussée
à leurs vendeurs. Mais dans la majorité des cas, chaque entreprise dispose d’un
centre et de méthodes propres pour former ses vendeurs. En effet, les produits à
vendre, l’environnement et les clients varient d’un secteur d’activité à un autre.
Les qualités demandées pour exercer avec réussite le métier de vente étant
citées, il convient à présent de mettre les vendeurs au courant de leurs missions.
1.2. L’audit du poste à pourvoir
Dans ses annonces de recrutement, l’entreprise analyse bien le poste du
vendeur et le fait connaître aux candidats. La description du poste à pourvoir
(F.MANTIONE et R.MOULINIER, 1992) permet de déterminer les critères de
sélection, les qualités requises et d’informer les candidats sur les fonctions qu’ils
vont remplir.
• Il faut, pour l’entreprise, définir en quoi consiste le poste de travail
proposé, et surtout quelles sont les activités demandées et quelles sont les
responsabilités qui y sont attachées. Des questions précises peuvent donc
se poser :
• De quel type de vente s’agit-il ? : biens de consommation, produits

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 165


Les modes de gestion de la force de vente

industriels, services, .... Ces produits sont-ils connus auprès des clients ?
• Quelles sont les tâches que le vendeur doit assumer ?, quel est le nombre et
la durée moyenne des entretiens hebdomadaires avec les clients actuels et
potentiels ?, comment les circuits de visites vont-ils être organisés ?
• Quels sont les moyens mis à la disposition des hommes de vente ? : moyens
matériels (voiture pour les déplacements, supports pédagogiques, catalogues
etc. ...), moyens humains (merchandisers, promoteurs des ventes ...).
• Comment se font l’évaluation et le contrôle de l’effort des vendeurs?
• Portent-ils sur le nombre de visites, sur le chiffre d’affaires, le nombre de
clients prospectés, le nombre de commandes notées et obtenues ? Qui fait
le contrôle de la force de vente ... ?
• Quel est le degré de responsabilité attribuée aux vendeurs ? responsabilité
limitée, totale ? etc. ....
• Quelles sont les firmes qui concurrencent l’entreprise ? Quelles sont les
caractéristiques de son environnement ?
• Quels sont les segments de l’entreprise ? (catégories des clients classés
selon différents critères).
Ce sont là autant de questions que le candidat se pose avant de participer au
concours de recrutement et auxquelles l’entreprise doit répondre. Le candidat doit
également être informé sur :
◊ L’histoire de l’entreprise : son organigramme (général et de la force
de vente), sa politique commerciale, ses fonctions commerciales, ses
activités passées, son chiffre d’affaires annuel et moyen, son secteur
d’activité, ses styles de management;
◊ Les valeurs de l’entreprise (culture dominante ou système de valeurs);
◊ Les relations intra et inter-services au sein de l’entreprise.
Après cette phase d’information qui consiste à définir pour le prochain candidat
au métier de vente ses tâches, ses missions et les qualités dont il doit disposer,
l’entreprise passe à l’opération de recrutement proprement dite.
2. Le déroulement de l’opération de recrutement
Il s’agit ici pour l’entreprise de rechercher des candidatures, de sélectionner
les meilleurs vendeurs et d’utiliser une technique de soutien pour cette sélection
(Y.CHIROUZE, 1991).

166 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

2.1. La recherche des candidatures


Le métier de vendeur attire rarement l’attention des jeunes. Cela est dû
principalement à sa mauvaise image. En effet, pour eux, ce sont uniquement les
gens qui ont échoué dans leurs études supérieures et qui n’ont pas d’autres choix
qui s’orientent vers ce domaine. Cependant, les entreprises fournissent un grand
effort pour recruter des jeunes diplômés qui sont par nature dynamiques et essayent
au maximum de réduire le nombre de vendeurs plus âgés. Mais il ne faut pas
oublier qu’une équipe de vente idéale est celle qui se compose en même temps de
personnes expérimentées et de personnes qui viennent de commencer une carrière
de vendeurs. Les candidatures peuvent être obtenues de différentes manières.
2.1.1. Les candidatures spontanées
Toute personne diplômée peut prendre l’initiative d’adresser des demandes à
certaines entreprises pour exercer le métier de vente. Ce sont surtout les grandes
entreprises, très connues et ayant une notoriété et une grande image de marque qui
obtiennent ce genre de candidatures.
Les candidatures spontanées sont en même temps insuffisantes et dangereuses.
Elles sont insuffisantes car l’entreprise peut ne pas obtenir le nombre exact de
personnes dont elle a besoin. Elles sont dangereuses car l’entreprise peut avoir
affaire uniquement à des mauvaises personnes ou au contraire à des candidats qui
ont des qualités excellentes et qui menacent même le personnel exerçant au sein
de l’entreprise. C’est pour cela qu’on utilise d’autres procédés pour augmenter le
nombre de candidats.
2.1.2. L’information du personnel de la société
Les responsables du recrutement affichent des avis pour informer le personnel
déjà existant au sein de l’entreprise du concours de recrutement. Ce procède est
très économique pour l’entreprise car il lui permet d’utiliser ses propres ressources
humaines, mais il pose le problème de la révision de la gestion des autres postes
de travail.
2.1.3. Les demandes d’emploi dans la presse
C’est la méthode la plus préférée par les entreprises. Il s’agit d’annoncer des
offres d’emploi dans les médias et principalement dans la presse. Les coûts élevés
de l’opération peuvent être contrebalancés par l’arrivée de meilleurs candidats.
2.1.4. La technique directe
Il s’agit pour l’entreprise de s’adresser directement aux agences nationales pour
l’emploi, aux organismes de formation professionnelle, aux salons professionnels,

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 167


Les modes de gestion de la force de vente

aux syndicats professionnels, aux bureaux de conseil en ressources humaines, aux


associations d’anciens diplômés cherchant un travail.
Cela permet à l’entreprise de faire appel à des candidats de différentes
compétences et expériences.
2.1.5. Le recours aux «chasseurs de têtes»
C’est la méthode qui consiste, pour l’entreprise, à détourner les vendeurs des
entreprises concurrentes, et ce par le biais de système motivant de rémunération
et de promesse d’avantages en nature. Certes, recruter un commercial en se basant
sur ce procédé semble être une solution pour occuper immédiatement le terrain
de vente, mais la différence de climat et de culture entre l’entreprise actuelle
et l’entreprise précédente peut rendre l’opération très difficile pour le vendeur.
Cependant, mettre en place un collaborateur déjà opérationnel («le vendeur
volé») facilite son intégration dans la nouvelle entreprise.
Quant l’entreprise rassemble un nombre important de candidatures, elle
procède à leur sélection.
2.2. La sélection
Avant de retenir les meilleurs vendeurs, un interrogatoire ou un questionnaire
doit être rempli par tous les candidats.
2.2.1. Le questionnaire d’embauche
C’est un document envoyé par les responsables commerciaux aux candidats qui
doivent préciser : leur âge, leur domicile, leur niveau d’instruction, les diplômes
obtenus, la situation familiale, les raisons de la candidature, leur expérience
professionnelle, ce qu’ils connaissent sur l’entreprise en question etc. ..... Ce
document doit être retourné le plutôt possible aux services de l’entreprise. Sur la
base de ce questionnaire et des demandes d’emploi et selon ses propres besoins,
l’entreprise effectue un premier tri à l’issue duquel les demandes peuvent être
classées en trois catégories :
◊ Les candidatures retenues, car conformes aux espérances;
◊ Les candidatures qui doivent rester en liste d’attente en cas d’absence
parmi les premières ;
◊ Les candidatures rejetées.
◊ Les vendeurs présélectionnés sont alors convoqués à un entretien, puis
à un test.

168 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

2.2.2. L’entretien
L’entretien avec le candidat est la partie centrale du processus de recrutement.
C’est une interview menée par le chargé de recrutement et qui a un double intérêt :
• Définir au candidat l’entreprise ainsi que le poste qu’il va occuper;
• Permettre au candidat d’informer l’intervieweur de son expérience
professionnelle et de ses souhaits pour le futur.
Pour mener à bien son entretien, l’intervieweur doit élaborer un guide
d’entretien et des tableaux d’évaluation accompagnés d’un système de notation.
Cela lui permettra de noter progressivement les caractéristiques personnelles et
professionnelles de l’interviewé.
Après cette phase d’entretien, les capacités des vendeurs doivent être testées.
2.2.3. Les tests
Un test a pour but de situer un individu donné dans le groupe social et
professionnel auquel il appartient (F.MANTIONE et R.MOULINIER). Le chargé
du recrutement peut utiliser deux types de tests :
• Les tests d’aptitudes qui ont pour but de mesurer les capacités intellectuelles
(mémoire, raisonnement, curiosité, intelligence) et physiologiques
(dynamisme, motricité) du vendeur. Ces tests sont aussi appelés tests
psychométriques ou psychotechniques ;
• Les tests d’attitudes qui permettent de décrire les traits dominants de la
personnalité du vendeur (extraversion, intraversion, manière de réagir
devant un groupe ou une situation donnée).
Après ces tests, les responsables du recrutement procèdent à la sélection
définitive d’un certain nombre de vendeurs qui ont répondu à tous les critères du
choix et qui ont donc obtenu les notes les plus élevées. Ces personnes vont être
retenues puis formées au métier de vendeur. Certaines entreprises utilisent parfois
une autre technique avant de prendre la décision finale d’embauche. C’est une
méthode complémentaire qui s’appelle la graphologie.
2.3. La graphologie
C’est une mesure de soutien et d’accompagnement.
2.3.1. Définition
La graphologie est l’art ou la manière de détecter les qualificatifs du candidat
à partir de son écriture: demande, CV, etc. ....

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 169


Les modes de gestion de la force de vente

Pour les graphologues, l’écriture ne dépend pas seulement de la main, mais


aussi et surtout de pulsions nerveuses, affectives ou intellectuelles. Elle mobilise
avec elle les qualités de l’individu: capacités intellectuelles, comportement,
aptitudes sociales et professionnelles, nature de la personne etc.
La graphologie est la seconde technique de recrutement la plus utilisée
en France, surtout en raison de son faible coût, de sa rapidité et de sa facilité
d’emploi, le candidat n’ayant pas besoin d’être consulté pour le tester, on peut
bien le faire à partir de son écriture. Pour d’autres pays, cependant, (CANADA,
U.S.A.), l’utilisation de cette technique est une atteinte à la liberté individuelle.
2.3.2. Technique
Les graphologues essayent d’interpréter l’écriture qui leur est soumise.
• La pression, la façon d’appuyer sur l’instrument d’écriture et sur le papier :
un trait plus étroit est signe de finesse, un trait appuyé est signe de vitalité.
• La vitesse dans l’écriture exprime la mobilité de la pensée : la lenteur
exprime l’analyse, la rapidité le dynamisme.
• Une écriture attachée traduit la souplesse intellectuelle et la logique, mais
une écriture disjointe exprime la réflexion.
• La dimension des lettres traduit l’importance que le sujet occupe dans
l’esprit du candidat.
• Finalement, à partir de son écriture, on peut conclure que le candidat est
gaucher ou droitier.
L’utilisation de cette méthode comme moyen indépendant et isolé pour recruter
la force de vente est chose pernicieuse et dangereuse. Elle peut rejeter les bons
candidats et retenir les mauvais. Si la graphologie permet aux recruteurs de détecter
certaines caractéristiques du candidat, elle ne dit rien sur son âge, sa situation
familiale, son sexe, sa formation, son expérience passée. Il en découle que cette
technique ne peut être utilisée que comme complément aux autres techniques de
sélections des vendeurs.
Nous avons donc vu comment l’entreprise peut sélectionner et choisir ses
vendeurs. Ce choix est une opération importante dans sa démarche marketing car
il conditionne pour une bonne partie son succès. Les vendeurs retenus vont être
formés pour les intégrer aux autres ressources humaines de l’entreprise.

170 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

Section 4. L’intégration et la formation des hommes de vente

Le recrutement des vendeurs ne résout pas tous les problèmes émanant de


la vente, même si l’on retient des représentants expérimentés. L’entreprise doit
toujours continuer ses efforts en engageant d’autres dépenses pour former et
intégrer les nouveaux venus.
Les frais de la formation qui sont maintenant considérés comme une taxe à
payer aux vendeurs, doivent être intégrés dans le budget marketing général.
La formation des vendeurs est nécessaire, non seulement au départ et au début
de leur carrière (formation initiale), mais à tout moment (formation continue).
Quels sont donc les principaux objectifs de cette formation des vendeurs ? Et
quelles sont les méthodes souvent utilisées ?
1. Contenu et objectifs de la formation de l’équipe de vente
Le processus de formation des vendeurs commence par leur information et leur
sensibilisation.
1.1. La sensibilisation des vendeurs
Les vendeurs doivent comprendre la stratégie tracée par leur entreprise avant
d’attaquer leur travail. Cela passera par :
1.1.1. L’information
• Les animateurs-formateurs doivent faire connaître aux vendeurs l’entreprise
qu’ils vont représenter (son historique, objectifs, activités, organisation,
taille, culture dominante, style de management, politique générale, politique
commerciale).
• On doit aussi les informer sur les produits à vendre, les délais de vente, les
acheteurs actuels et potentiels.
• Les vendeurs ont aussi intérêt à comprendre l’état actuel et l’avenir de
l’entreprise: marché, concurrence, environnement.
1.1.2. L’objectif d’organisation
Les formateurs apprennent aux vendeurs comment s’organiser, comment
maîtriser leur temps, comment rédiger les rapports d’activité, comment remplir
les bons de commande, etc.
1.1.3. L’apprentissage des techniques de vente
Les formateurs enseignent aux vendeurs les techniques de vente et les types de

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 171


Les modes de gestion de la force de vente

comportements à avoir devant l’acheteur, tout au long du processus de la vente qui


peut se résumer en quarte stades: contacter le client, le connaître, le convaincre,
l’amener à conclure et à acheter (technique des quatre C). Pour réussir les stades
de vente, les vendeurs utilisent souvent le modèle «AIDA» (Attention, Intérêt,
Désir, Achat).
1.1.4. Les éléments constitutifs du budget de la formation des vendeurs
Le coût de la formation de la force de vente dépend de la taille de l’entreprise,
de la nature de ses produits, du lieu du déroulement de cette formation, de sa durée
et de la qualité du corps qui en est responsable (la formation peut se faire par
l’entreprise elle même ou par un organe indépendant).
Le coût moyen de la formation par vendeur est un investissement humain qui
est très lié au secteur d’activité de l’entreprise. Ainsi, pour les produits industriels,
le coût de la formation est de 50000 F (d’après une étude réalisée en France) par
vendeur, il atteint 25000 F pour les produits de grande consommation et 25000
F pour les services (P.COFFRE). La durée de la formation varie, elle aussi, d’un
secteur à l’autre. En milieu industriel (vente de produits de haute technicité), elle est
longue : 50 % de ces formations durent de trois à douze mois. Mais dans la grande
distribution et pour les services, cette durée est courte puisqu’elle ne dépasse pas
six semaines en moyenne. Pour les produits industriels qui sont complexes, la
formation se déroule au siège. C’est le cas également de la commercialisation des
services (car à ce niveau le produit à vendre est immatériel, il exige la présence
sur le lieu de vente).
Par contre, le terrain est le lieu privilégié pour les produits de la grande
consommation. Grosso modo, le budget de la formation des vendeurs peut inclure
les éléments suivants : les frais de séjour, le corps ou le personnel de formation,
les documents et les supports audiovisuels de formation, les frais de déplacement,
les cours techniques ....
La formation des vendeurs doit être générale et doit toucher tous les domaines
de gestion qui peuvent faciliter l’apprentissage du métier de vente.
1.2. L’apprentissage des autres méthodes de gestion
1.2.1. Comportement du consommateur
Les formateurs incluent aussi dans le programme de formation, la psychologie
de l’acheteur. En effet, il est nécessaire que le vendeur comprenne certaines variables
avant de conclure l’acte de vente. Ces variables sont : les personnes qui influencent
la décision de l’acheteur, les facteurs qui déterminent son comportement à l’égard
d’un produit donné (facteurs personnels, facteurs politiques, facteurs culturels,

172 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

son style de vie, la famille, son niveau de vie ....), ses besoins, ses perceptions,
les motivations qui le poussent à réagir et les freins qui l’empêchent à décider....
Ainsi, par exemple, le responsable marketing dans une entreprise ou dans une
organisation touristique doit chercher à comprendre comment le consommateur
(le touriste) décide de choisir une destination de vacances (choix du pays, choix
du moment et de la durée du séjour, fixation du montant de la dépense et du mode
du voyage, choix des compagnons etc....) (G.TOCQUER et M.ZINS, 1987). En
définitive, on peut définir le comportement du consommateur comme l’ensemble
des actes des individus directement reliés à l’achat et à l’utilisation de biens et de
services. Il englobe les processus de décision qui précèdent et déterminent ces
actes (G.SERRAF, 1985).
1.2.2. Les normes de visites
Le vendeur apprend aussi à gérer son temps d’une manière efficace pour
atteindre les objectifs qui lui sont assignés. C’est à lui de dresser un plan de visites,
de fixer leur fréquence, d’éviter les tournées inutiles, mais aussi le risque de rater
d’importantes commandes. Le vendeur doit aussi répartir son temps d’une manière
optimale entre la visite des clients anciens (actuels) et des clients potentiels. Le
contrôle de tout ce travail consistera en fin de compte à vérifier la sensibilité des
ventes (chiffre d’affaires) au nombre de visites. Si à un moment donné, le chiffre
d’affaires stagne, le vendeur doit diminuer la fréquence des visites.
1.2.3. Le management participatif
L’un des objectifs essentiels de la formation des vendeurs est de leur montrer
comment travailler en groupe ou en équipe homogène, solidaire et dynamique.
Les anciens vendeurs expérimentés aident les nouveaux venus dans l’exercice de
leurs tâches, l’information circule avec toute transparence entre eux. Ce type de
management consiste donc à apprendre aux vendeurs un ensemble de règles leur
permettant de résoudre leurs problèmes, de gérer leur réseau de vente et finalement
de les faire participer à la prise de décision stratégique et surtout à celle concernant
le marketing de l’entreprise.
Après cette présentation des objectifs d’une formation de la force de vente,
nous allons maintenant analyser les procédés de cette opération.
2. Les méthodes de formation des vendeurs
La formation des vendeurs a pour but de les familiariser avec les techniques
de vente ou de communication avec les clients. Pour cela, les formateurs mettent
en œuvre plusieurs procédés pédagogiques. Mais voyant d’abord les types de
formation existants.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 173


Les modes de gestion de la force de vente

2.1. Les types de formation dispensée aux vendeurs


Les vendeurs peuvent recevoir deux grands types de formation :
2.1.1. Formation initiale
Elle est destinée aux vendeurs qui viennent de débuter leur travail dans la
nouvelle entreprise. Ces vendeurs doivent comprendre que celle-ci a son propre
style de management, sa culture, ses propres modes d’organisation, sa stratégie.
Ainsi, le changement d’entreprise (pour les vendeurs qui ont déjà une certaine
expérience) implique nécessairement le changement de mode de vente. La formation
initiale se déroule souvent sous forme de stage, de deux ou trois jours au moins,
visant à donner aux vendeurs des connaissances sur l’entreprise, ses gammes de
produits, ses clients, ses concurrents, ses différents services organisationnels et
leur fonctionnement. La formation initiale peut être décentralisée ou centralisée
(P.-L.DUBOIS et A.JOLIBERT). La première se fait sur le terrain de vente ou
«sur le tas» en présence d’anciens vendeurs expérimentés, la seconde s’exerce au
siège de l’entreprise sous forme de programmes animés par des formateurs et des
professionnels.
2.1.2. Formation continue
Ce type de formation est destiné à toute l’équipe de vente y compris les
vendeurs anciens.
Il vise à les informer sur tout changement éventuel : lancement de nouveaux
produits et donc nécessité de nouvelles méthodes de vente, apparition de
nouveaux créneaux ou segments pour l’entreprise, formule du service après vente,
changement d’orientations stratégiques.
La formation continue au profit des vendeurs peut se faire par les moyens
suivants : stages dans d’autres entreprises, réunions de groupes, lecture…
2.2. Les procédés pédagogiques utilisés pour la formation des vendeurs
On peut citer les procédés suivants :
2.2.1. La formation en salle
Les vendeurs assistent à des cours de techniques de vente, à des projections de
films, à des études de cas réelles ou chiffrées. Ils apprennent à discuter, à démontrer
et à vendre tout en étant filmés. Les films sont ensuite visualisés pour permettre
aux vendeurs de corriger leurs comportements et leurs défauts.

174 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

2.2.2. La formation sur le terrain


Elle se base sur la technique des «jeux de rôle» : le futur vendeur est mis
en situation de vente face à un collègue ou à un formateur qui jouent le rôle du
client. Le vendeur peut aussi accompagner un inspecteur des ventes et contrôler sa
manière d’agir pour profiter de son expérience. Ensuite, il passe au rôle actif tout
en essayant d’appliquer ce qu’il a appris grâce à son entraîneur. Enfin, il est laissé
seul face à ses clients pour atteindre ses objectifs de vente.
2.2.3. Les manifestations culturelles
L’entreprise peut prévoir des conférences générales, des journées d’études
ou des séminaires périodiques sur les méthodes de vente et les techniques de
communication. Certains vendeurs peuvent aussi exposer à leurs collègues leur
expérience de vente.
2.2.4. La lecture
Certaines grandes entreprises disposent de bibliothèques contenant d’importants
ouvrages généraux et spécialisés dans le domaine de vente. Cela permettra aux
vendeurs d’accumuler le bagage théorique nécessaire au perfectionnement de leur
mission.
2.2.5. Le Briefing
C’est une réunion de groupe de courte durée (de 15 à 30 minutes) (G.CAZAUX
987) qui permet aux vendeurs de faire leur auto-contrôle : vérifier chaque jour les
actions en cours, ce qui reste à faire en matière de vente pour atteindre les buts
fixés. A ce moment là, les vendeurs remettent des fiches à leurs supérieurs sur leurs
réalisations ainsi que des rapports de visites, puis ils reçoivent des conseils pour
accomplir leurs prochaines tâches.
2.2.6. Les discussions individuelles ou de groupe
C’est une autre méthode de formation où le directeur de ventes:
• Discute avec chaque vendeur à part ses problèmes et sa mission;
• Reçoit toute l’équipe de vente pour répondre à ses questions et l’informer
chaque fois de la stratégie générale et surtout marketing de son entreprise.
Les vendeurs étant donc formés, il faut à présent les animer et les stimuler pour
réaliser les objectifs escomptés, puis contrôler leur performance. Cette opération
est d’ailleurs la dernière phase du processus du management de la force de vente.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 175


Les modes de gestion de la force de vente

Section 5. L’animation de l’équipe de vente

L’animation de la force de vente se fait d’abord par sa rémunération, puis par


sa stimulation.
1. Choix d’une politique de rémunération
La rémunération est la contrepartie du travail des vendeurs, c’est aussi la
récompense de leurs efforts. Pour eux, l’évolution de leur revenu est un indicateur
de performance : dynamisme, réalisation d’objectifs, etc. (M. MAQUET et
A.PERRAULT, 1992). Pour l’entreprise, le système de rémunération doit être
souple pour ne pas perdre ses vendeurs au profit de la concurrence.
1.1. Les différents critères intervenant dans le choix d’une politique de
rémunération
L’élaboration d’un plan de rémunération (R.GUAY et Y.LACHANCE, 1993
dépend de la nature de l’entreprise, de sa dimension, de ses objectifs et de toute
sa stratégie commerciale. Pour certains hommes de marketing, ce sont les critères
financiers qui déterminent le mode de rémunération définitif (accroissement du
bénéfice et du chiffre d’affaires, afflux de commandes....). Pour d’autres, les
revenus des vendeurs sont liés à d’autres éléments: ils doivent améliorer l’image
de marque de leur entreprise, maintenir sa position concurrentielle et son avantage
comparatif.
1.2. Les divers systèmes de rémunération des vendeurs
La rémunération des vendeurs peut se composer d’éléments financiers et
d’éléments non financiers.
1.2.1. Les composantes financières
Il s’agit des éléments suivants :
* Traitement fixe: le vendeur reçoit une somme fixe mensuelle qui ne doit pas
être inférieure au minimum légal imposé par les textes législatifs en vigueur. Ce
revenu ne dépend pas des efforts mensuels réalisés par le commercial, mais il est
déterminé sur la base de son ancienneté au sein de l’entreprise, de ses diplômes,
qualifications et titres, mais aussi sur la base de la nature de la région où il exerce
son activité de vente. Ce traitement fixe a l’avantage de la simplicité, de
la sécurité et de la régularité de la rémunération, surtout pour les vendeurs qui
travaillent dans un secteur où l’activité économique est très flexible et fluctuante. Il
permet aussi à l’entreprise de contrôler facilement ses commerciaux et d’accroître
le degré de leur mobilité. Cependant, ce système invariable décourage et pénalise
les vendeurs dynamiques et ambitieux car il les traite comme les autres qui sont
improductifs.

176 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

* La commission: la rémunération du vendeur est proportionnelle à son effort


de vente. Elle dépend donc de son chiffre d’affaires. C’est un système stimulant et
motivant car les bons vendeurs sont mieux récompensés que les «mauvais» mais
il ne manque pas d’insuffisances: instabilité du revenu, pénalisation des vendeurs
qui défendent la notoriété de leur entreprise sans pouvoir autant augmenter leur
ventes, préférence du court terme au détriment du long terme.
* Système mixte: fixe + Commission. C’est le mode de rémunération hybride
qui récompense aussi bien les vendeurs qui n’essayent pas d’améliorer leur chiffre
d’affaires (en leur donnant une somme fixe) que les vendeurs dynamiques (fixe
plus commission).
* Système combiné: revenu fixe avec ou sans commission plus des primes. Les
primes sont octroyées aux vendeurs sur des objectifs, c’est-à-dire s’ils réalisent
des performances au-dessus de la norme: découverte de nouvelles méthodes de
vente, prospection de nouveaux segments de clients, quotas de vente atteints en un
temps record, suggestions pour la réorganisation du travail de l’équipe de vente
dans son réseau.
1.2.2. Les composantes non financières
Ce sont généralement des avantages annexes que l’entreprise offre à ses
représentants commerciaux. Il s’agit de:
• L’utilisation pour des fins personnelles de la voiture de l’entreprise;
• La participation au capital, aux bénéfices et aux fruits d’expansion;
• Abonnements gratuits à des publications ;
• Libéralités et cadeaux ;
• Subventions de fêtes: Moutons, vêtements…;
• Stimulations psychologiques: affichage périodique des résultats des
meilleurs vendeurs, félicitations verbales ou écrites…
2. La stimulation de l’équipe de vente
« Animer une équipe, c’est lui donner du souffle, de l’âme, de l’ardeur, c’est
vaincre son inertie, l’empêcher de tomber peu à peu dans la routine, en faire
quelque chose de vivant, (...) qui renouvelle sans cesse son enthousiasme et ses
forces ».
Pour qu’un climat social et d’affaires règne au sein de l’équipe de vente,
l’entreprise dispose de divers moyens de stimulation.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 177


Les modes de gestion de la force de vente

2.1. Les aides techniques


Les vendeurs passent presque tout leur temps seuls et en dehors de l’entreprise
et sont donc exposés au découragement et aux baisses de moral. Cela s’intensifie
surtout pour les nouveaux venus surtout si la rémunération n’est pas motivante.
L’entreprise leur donne donc des aides techniques pour faire connaître et écouler
facilement ses produits.
2.1.1. Aides pour améliorer la rentabilité du vendeur
L’entreprise met à la disposition de ses vendeurs des aides mémoire ou des
manuels de vente (renseignements sur l’entreprise et son environnement), des
ordinateurs portables connectés aux terminaux de l’entreprise pour transmettre à
tout moment des informations sur les ventes et les réclamations des clients, des
fichiers-clients sous forme de bases de données pour savoir leur localisation.
2.1.2. Aides pour la prospection de nouveaux clients
Les vendeurs peuvent faire des tournées auprès de clients potentiels menés
de documentaires, de catalogues, d’échantillons de nouveaux ou des anciens
produits, de fiches techniques expliquant la manière d’utilisation des produits,
de plans d’argumentation et de démonstration de leurs qualités et leurs atouts
comparativement aux produits de la concurrence.
2.2. Les autres moyens de stimulation
Ils visent à entretenir un esprit d’équipe entre les vendeurs. On peut citer :
2.2.1. Les concours de vente
L’entreprise peut concevoir un ou plusieurs concours pour ses commerciaux et
récompenser les meilleurs (cadeaux, voyages, diplômes, congés supplémentaires,
primes en argent) dans le but de dynamiser et de stimuler toute l’équipe de vente
(y compris les moins bons).
2.2.2. La transmission d’informations
Le vendeur doit comprendre toute la politique et les objectifs de l’entreprise
avant de concourir à leur réalisation. Pour cela, la firme met en place un système
d’information stratégique et envoie des notes, des circulaires et des lettres
personnelles à tous les vendeurs.
2.2.3. Les félicitations
Elles peuvent être verbales - un supérieur (directeur des ventes, directeur
régional, directeur commercial ou directeur général) félicite un vendeur, devant
un large auditoire, de ses bonnes performances - ou écrites : elles ont une grande

178 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

importance car le supérieur envoie personnellement une lettre au vendeur pour


lui dire qu’il a été excellent. Les félicitations peuvent être parfois sous forme de
titre (changer le grade d’un vendeur) ou de décoration (donner des insignes ou
des médailles aux meilleurs vendeurs). Notons, enfin, que pour choisir un moyen
d’animation, l’entreprise adopte la technique des quotas qui consiste à diviser
l’objectif général de l’entreprise (chiffre d’affaires à atteindre, nombre de clients
à visiter ....) en sous-objectifs à réaliser par chaque membre de l’équipe de vente.
Tous ces moyens de stimulation peuvent servir à la promotion et à
l’augmentation des ventes. Ainsi, l’entreprise exerce des actions promotionnelles
pour ses vendeurs. Ceux-ci doivent, en contrepartie fidéliser les consommateurs.
La politique de la promotion des ventes peut avoir comme cible: les distributeurs,
les prescripteurs (les personnes qui conseillent ou recommandent l’achat d’un
produit), les consommateurs ou les vendeurs. Dans ce dernier cas, on parle de
«promotion-réseau».
Ainsi, LOÏC TROADEC définit la promotion des ventes comme « un ensemble
de techniques utilisées exceptionnellement dans la vie d’un produit pour un public
déterminé - consommateurs, distributeurs et force de vente - afin de développer à
court terme les ventes tout en conciliant l’intérêt du consommateur et le profit de
l’entreprise » (L.TROADEC, 1995).
Il s’agit donc d’un ensemble d’atouts associés à un produit pour faciliter son
utilisation, son achat ou sa distribution (Y.CASTAGNOL, 1992).
En effet, si l’entreprise intéresse les vendeurs par les moyens de promotions
déjà cités, ces derniers vont faire leur possible pour pousser les produits vers
le consommateur et donc améliorer leurs quotas de vente. Quand la promotion
s’adresse aux vendeurs, elle se fixe les objectifs suivants:
• Soutenir les vendeurs contre les opérations et les manœuvres des firmes
concurrentes ;
• Les inciter à faire de la prospection, à noter et à obtenir plus de commandes,
à fidéliser la clientèle et à transformer les prospects en d’autres clients ;
• Les aider à découvrir de nouveaux segments de consommateurs et à
conquérir d’autres points de vente.
Après ce système d’animation de la force de vente, nous pouvons avancer
que tous les moyens de réussite sont mis à sa disposition et qu’il ne lui reste que
la réalisation de bons résultats. L’entreprise, elle aussi, et suivant le principe de
la rationalisation de ses choix et de ses ressources, ne peut dépenser toutes ces
sommes pour gérer l’équipe de vente sans contrepartie. Il faut donc qu’elle en
contrôle les performances.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 179


Les modes de gestion de la force de vente

Section 6. Le contrôle de l’équipe de vente et la pratique de


l’audit marketing- vente

Le contrôle de l’effort de vente est la dernière étape de la démarche de


management de la force de vente. Les hommes de marketing sont conscients qu’il
n’y a pas de gestion sans contrôle et qu’il faut élaborer périodiquement un tableau
de bord pour mettre en œuvre les écarts entre les réalisations et les prévisions
d’objectifs.
Cette méthode consiste à vérifier si les objectifs assignés à la force de vente
ont été réalisés, sinon à expliquer les motifs des gaps et des écarts observés.
L’évaluation consiste aussi à délimiter les responsabilités et à remédier le plutôt
possible aux faiblesses mais sans sanctionner les mauvais vendeurs qui peuvent se
corriger par la suite. Le contrôle prévoit aussi une comparaison des performances
des vendeurs entre elles, et à celles des entreprises concurrentes: chiffre d’affaires
réalisé par rapport aux quotas fixés, nombre de nouveaux clients par rapport au
seuil fixé, montant des frais de déplacement par rapport à une norme arrêtée à
l’avance.
Nous pouvons avancer que le contrôle de la force de vente est un élément
particulier de l’audit marketing ou de l’audit marketing-vente en général.
1. Principe de l’audit marketing-vente et ses domaines d’intervention
1.1. Définition
L’audit marketing-vente ou tout simplement l’audit marketing est l’examen
professionnel précis et exact d’une situation (B.CAMUS, 1998). C’est aussi une
opération de contrôle ponctuelle, systématique et approfondie de toute la stratégie
marketing de l’entreprise. Il complète d’ailleurs le tableau de bord (R.-DE.
MARICOURT et A.OLLIVIER). Cet examen est difficile car il intègre aussi et
surtout la variable ressources humaines (notamment la force de vente) qui est la
force motrice de toute entreprise (J.-M.PERETTI et J.-L.VACHETTE, 1985).
Pour Philippe COFFRE (1988), l’audit marketing-vente est «une méthode
d’analyse systématique et globale de l’ensemble des fonctions du marketing au
sens large (publicité, promotion, relations publiques, recherche marketing, vente
et prévisions des ventes, recherche et développement) ».
On peut citer deux principaux types d’audit marketing:
• L’audit gestion qui traite des aspects liés directement à l’activité de
l’entreprise: son organisation interne et ses relations avec les partenaires
externes (institutions, organismes) ;
• L’audit marché qui intègre l’environnement global et mercatique

180 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

de l’entreprise (influence de la culture organisationnelle, tactique


concurrentielle émanant d’autres firmes). On constate donc que l’audit
marketing touche à tous les domaines de gestion de l’entreprise et procède
par tableaux de bord particuliers (tableau de bord de la force de vente, de
la publicité …).
1.2. Domaines d’intervention
L’audit marketing-vente s’intéresse aux éléments suivants:
• Le marché: la part de marché est-elle suffisante ? Les segments de clients
visés sont-ils rentables? Le responsable commercial souhaite aussi
améliorer son implantation.
• Les produits: on cherche les causes de la non acceptabilité d’un nouveau
produit par les clients et les raisons de la stagnation des ventes, par
exemple.
• La force de vente: évaluer ses réalisations et prévoir un nouveau système
de management des ressources humaines en cas de rentabilité faible
(P.KOTLER, P.-L.DUBOIS).
• La distribution: le but ici est de moderniser les modes de distribution
des produits pour battre la concurrence. On mesure aussi le degré de
satisfaction ou d’insatisfaction des clients à l’égard des canaux et des
circuits adoptés.
• Les prévisions des ventes: vérifier si les systèmes de prévision de
l’entreprise sont fiables (en matière du chiffre d’affaires futur, de part de
marché ...).
• Les prix : l’auditeur analyse les prix de l’entreprise, les compare avec ceux
des concurrents et vérifie s’ils correspondent bien aux prix psychologiques
fixés par les clients.
• Les dépenses en recherche et développement: l’entreprise fait-elle des
efforts pour innover, lancer de nouveaux produits et répondre aux attentes
de ses clients ?
• La publicité: les auditeurs analysent le budget de la publicité de
l’entreprise, définissent les cibles principales des messages publicitaires,
vérifient l’efficacité du choix de l’agence publicitaire, voient si les clients
répondent.
• Le service après-vente et la politique du suivi: l’objectif est d’évaluer
l’importance des garanties offertes aux clients qui achètent les produits
de l’entreprise. Sont-elles suffisantes pour les fidéliser ?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 181


Les modes de gestion de la force de vente

• La promotion des ventes: l’auditeur examine tous les moyens que


l’entreprise a mis en œuvre pour stimuler et promouvoir ses ventes
(réductions de prix, cadeaux, concours de vente, rabais et remises
accordés...) et voit s’ils sont à même d’attirer l’attention des clients.
• L’exportation: on vérifie si l’entreprise adopte une stratégie de globalisation
pour répondre aux attentes et goûts des consommateurs du monde entier
(les goûts sont devenus universels, uniformes) ou uniquement une stratégie
de segmentation tournée vers le marché local ou vers un petit groupe de
clients.
• La production: à ce niveau, les analyses porteront sur la maîtrise des coûts
de production, l’amélioration de la qualité des produits et leur adaptation
aux choix des consommateurs.
2. Les étapes de l’audit marketing-vente
8L’audit marketing (quel soit de gestion ou de marché) peut être :
• Horizontal: c’est un contrôle a posteriori au niveau du système qui porte
sur l’évaluation globale de l’effort de marketing de l’entreprise.
• Ou vertical: c’est un contrôle a posteriori qui porte sur une activité bien
déterminée du marketing (activité de vente, force d’achat, service après-
vente, activité de production, d’exportation, communication).
Pour avoir des résultats objectifs, l’entreprise fait souvent appel à un corps
d’auditeurs extérieurs expérimentés qui maîtrisent bien la démarche du marketing
audit. Celle-ci se fait généralement en quatre phases:
2.1. La phase de la préparation
Ainsi l’entreprise doit mettre à la disposition des auditeurs tous les
documents nécessaires pour l’accomplissement de leur mission: données sur son
environnement et ses activités, notes de services et règlements internes, documents
commerciaux, financiers et comptables, fiches techniques et publicitaires, données
sur la concurrence. Si on veut contrôler l’effort des vendeurs, les auditeurs doivent
disposer aussi de renseignements sur les clients : bases de données clients, comptes
clients, rapports remis par les vendeurs (nombre de visites et de prospects, chiffre
d’affaires).
Le personnel de l’entreprise doit, lui aussi, aider les contrôleurs en leur
facilitant la recherche d’informations. Enfin, les auditeurs doivent être, eux mêmes,
sensibilisés et préparés à cette opération: l’entreprise leur explique les objectifs
escomptés de l’audit, leur montre les moyens humains disponibles et l’enveloppe
budgétaire prévue.

182 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

2.2. La phase de recherche d’informations complémentaires


Pour contrôler la force de vente, ainsi que toutes les autres actions du
marketing), la recherche documentaire est insuffisante. L’information peut être
collectée par d’autres moyens:
• Observer des produits sur des lieux et des points de vente, des vendeurs en
visite pour prospecter la clientèle, des réunions de vente;
• Interroger des clients, des fournisseurs, des distributeurs, des
administrateurs et même des vendeurs;
• Faire une enquête avec des questionnaires détaillés.
2.3. La phase d’analyse et de diagnostic
L’information collectée est ainsi analysée, commentée et interprétée. L’auditeur
dégage les forces et les faiblesses, les opportunités, risques et menaces de l’activité
commerciale et de toute la fonction marketing de l’entreprise. Dans le cas du
contrôle des vendeurs, il énumère les raisons de leurs mauvais résultats. Enfin, le
contrôleur formule des solutions, conseils et recommandations pour surmonter la
crise.
2.4. La rédaction du rapport de travail
Cette phase finale est la plus importante dans une démarche d’audit. En effet,
l’auditeur rédige un rapport récapitulatif qu’il doit soumettre à la direction générale
de l’entreprise. On y trouve:
• Un rappel sur les objectifs de l’audit;
• Un résumé concis et précis des commentaires et interprétations formulés;
• Une énumération des recommandations et solutions proposées et leur
justification;
• Toutes les annexes sur la base desquels les solutions ont été trouvées.
L’objectif de cet audit marketing est de chercher les défaillances de la stratégie
marketing de l’entreprise pour y remédier le plus vite possible.
3. L’audit marketing appliqué à la force de vente
Le contrôle de l’équipe de vente a pour but de vérifier si elle a pu réaliser les
objectifs (chiffre d’affaires, image de marque de l’entreprise, relations avec les
clients) qu’on lui a fixés. Il s’agit ensuite d’établir un tableau de bord de la force
de vente qui mettra en relief les écarts.
La méthode moderne de contrôle se base sur la technique des ratios qui facilite
la comparaison des performances. Ces ratios peuvent porter sur des indicateurs
qualitatifs ou quantitatifs.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 183


Les modes de gestion de la force de vente

3.1. Contrôle qualitatif de la force de vente


8On vérifie ici :
• Les relations du vendeur avec son entreprise: sa volonté d’apprendre
le métier, son degré de compréhension des objectifs et stratégie de
l’entreprise, ses relations avec l’administration et les autres vendeurs, sa
ponctualité, sa volonté de s’intégrer dans son équipe.
• Ses relations avec les clients: proposition de produits répondant à leurs
besoins, sa capacité de leur rendre service après-vente et de les suivre,
modes de livraison stimulants et modalités de paiement encourageantes,
enregistrement de leurs insatisfactions.
• Sa maîtrise du métier: on voit si le vendeur maîtrise bien les techniques de
vente, s’il connaît bien son environnement (produits, marché, concurrence),
s’il peut comprendre et répondre facilement aux protestations et objections
des clients.
• Ses qualités individuelles: habilité à argumenter, à obtenir des rendez-vous,
à conduire un acte de vente, à écouter attentivement son interlocuteur.
3.2. Contrôle quantitatif des vendeurs
Les normes qualitatives sont complétées par une évaluation quantitative. Les
responsables commerciaux (directeur des ventes, inspecteur des ventes, directeur
commercial) fixent des standards de rendement que les vendeurs sont tenus
d’atteindre: quotas de vente, chiffre d’affaires global et par produit, marges par
types de clients et par produit à atteindre, nombre de visites à faire et leur fréquence
auprès des clients actuels et /ou potentiels, taux de transformation des prospects
en clients, taux faible d’absentéisme et nombre important de jours de travail sur le
terrain de vente, nombre de commandes obtenues. Tels sont donc les principaux
éléments sur lesquels porte l’évaluation des hommes de vente.
Pour faciliter la comparaison de rendement entre les vendeurs et pour détecter
les différences, certains ratios sont calculés:

Chiffre d’affaires réalisées Chiffre d'affaires réalisées


Nombre de clients . Nombre de visites effectuées

Nombre de commandes obtenues


Nombre de clients

184 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les modes de gestion de la force de vente

Quantités vendues Total d'heures d'absence (ce taux doit être minimisé)
Nombre de clients Potentiel d'heures

Nombre de visites Nombre de Kilomètres parcourus


Nombre de commandes . Nombre de visites

Ces deux derniers ratios mesurent la productivité des visites effectuées par le
vendeur, tandis que les quatre premiers ratios mesurent son effort commercial.
Il faut noter que ces ratios doivent être interprétés avec prudence. En effet, un
vendeur sérieux, ponctuel et dynamique peut avoir des ratios d’effort commercial
faibles car tout dépend de la nature des produits et des clients, du territoire de
vente dans lequel il travaille, des objectifs de l’entreprise et de son cycle de vie.
Une fois le contrôle de la force de vente et réalisé par les inspecteurs, les chefs
de vente ou les auditeurs, il doit avoir un but de formation et de perfectionnement
et non de sanction. Plutôt que de renvoyer un représentant (pour qui le rendement
est faible), il vaut mieux examiner avec lui ses ratios, rechercher les raisons de ses
«échecs puis l’aider à corriger et à redresser sa situation.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 185


Les modes de gestion de la force de vente

Conclusion

La vente est l’activité de marketing la plus ancienne et la plus importante. Elle


est essentielle pour la survie et la compétitivité de toute entreprise qui doit mettre
en place un système performant pour gérer ses ressources. C’est dans ce cadre que
s’inscrit la politique de la force de vente. Si les opérationnels (ou administrateurs)
gèrent le quotidien et restent au sein de l’organisation, les vendeurs représentent
son image et écoulent ses produits. Ils peuvent même participer à l’élaboration de
la stratégie de la firme par le biais de leurs propositions, de leurs rapports d’activité
et des données qu’ils collectent auprès des clients. Tout cela explique le niveau du
budget qu’on octroie souvent à la force de vente. Ses modes de gestion constituent
un système à divers «piliers» qui vont ensemble. En effet, l’entreprise calcule un
taux de «turn-over»1(1) pour tester et mesurer le degré de mobilité des vendeurs. Un
taux élevé signifie que la politique commerciale et surtout la politique de la force de
vente (animation, rémunération ....) n’est pas stimulante. Il faut donc en chercher les
causes. En outre, si après le contrôle de l’effort de vente de grands gaps apparaissent
entre les prévisions d’objectifs et leur réalisation, l’entreprise adoptera des actions
correctives immédiates, sinon elle doit revoir toute sa stratégie de la force de vente
: revenir sur la fixation d’objectifs, sur le recrutement, vérifier si la méthode de
formation est efficace, remodeler le plan de rémunération et d’animation. Tous ces
points sont liés et forment une boucle et un système itératif : si un pilier chute, les
autres s’écroulent automatiquement.

1- Le taux de "turn-over" est égal au ratio suivant:


Départs volontaires + départs involontaires des vendeurs de l'entreprise
Effectif total de l'équipe de vente

186 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Exercices et cas pratiques

CAS N°1
Dans le but de constituer une équipe de ventes homogène, une entreprise a
établi, pour sélectionner de la façon la plus objective possible des candidats à un
poste de représentant, une grille d’appréciation : cinq critères ont été retenus. Les
candidats sont notés de 1 à 5 et cette notation est pondérée.
Deux candidats ont été notés grâce à cette grille (tableau ci-dessous).
Quel candidat sera retenu?
Poids du Candidat
Critères Candidat 1
critère 2
Personnalité (empathie, dynamisme, 2 3 4
combativité)

Formation (niveau : lycée, bac, 2 3 3


licence)
Expérience professionnelle (aucune,
expérience de la vente, connaissance 1 3 2
du secteur)

Age 1 5 5

Présentation (physique, voix, allure 1 2 4


générale)

CAS N°2
Une entreprise agro-alimentaire régionale vend des produits semi-frais sur
l’ensemble du territoire français.
a- chant que le nombre moyen de visites effectuées dans l’année est de 800
par représentant, mais qu’une visite aux centrales d’achat prend deux fois plus de
temps, calculer la taille optimale de sa force de vente :
• Nombre de supérettes : 50;
• NomSabre de grossistes : 35;
• Nombre de centrales d’achat : 25;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 187


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

En centrales d’achat, il faut 10 visites annuelles, chez les grossistes, 13, dans
les supérettes, au moins 20.
b- Connaissant les données annuelles suivantes, calculer le CA moyen
d’une visite, son coût, et sa marge brute :
• CA annuel d’un représentant : 2.5 millions de francs;
• Marge brute du secteur : 1 million de francs;
• Salaire + charges sociales : 150 000 F;
• Frais (transport, divers) : 50 000 F.

CAS N°3
Proposer les systèmes de rémunération des représentants exclusifs qui vous
semblent les plus adéquats pour les cas suivants :
- Une entreprise de service qui vient de naître;
- La même entreprise trois ans après;
- Une entreprise de produits courants, en pleine expansion;
- Une entreprise de produits de haute technologie, en forte croissance.
-

CAS N°4
La force de vente d’une laiterie au Maroc
A- Analyse des lieux d’activité de la force de vente
1- Une importante laiterie marocaine distribue ses produits dans le Sud
marocain selon le schéma suivant :

188 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Marketing 196
EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Usine

(1) (1)
Agence
Agence de la (1)
Agence de la de la
laiterie à Safi
laiterie à laiterie
Marrakech (2) à Agadir
(2) (2)

Dépositaires des (3) Détaillants


2- L'organisation
produits d'une tournée peut donc être schématisée
de la comme suit
indépendants
au départ de l'agence
laiterie de Marrakech.

Ex : Ouarzazate Ex : Zagora
Agence de la Dépositaires Détaillants
(1) (2) : Transport assuré par la laiterie
laiterie à des produits de indépendant
(3) transport assurée par le dépositaire
Marrakech la laiterie à s à Zagora
Transport par Ouarzazate Transport
les camions de par les
la laiterie camions du
dépositaire Arrivée 6
Départ 1 Arrivée 6 heures du
heure du heures du matin
matin mardi matin mardi mercredi

3- La force de vente d'une agence comme celle de la laiterie à


2- L’organisation d’une
Marrakech est tournée
constituée depeut
deux donc êtrevendeurs
types de schématisée
: comme suit au
départ de- l’agence de Marrakech. dont le nombre se situe en moyenne
Des chauffeurs-livreurs
à 9 par
3- La force de vente d’uneagence ; comme celle de la laiterie à Marrakech est
agence
constituée- de1deux typescommercial
inspecteur de vendeurs
par: agence.
- B-Des
Analyse de l'activité des dont
chauffeurs-livreurs chauffeurs-livreurs
le nombre se situe en moyenne à 9 par
1- agence ;
Ces derniers jouent à la fois le rôle de livreurs et celui de
représentants de la laiterie :
- L’inspecteur commercial par agence.
- Livraison de la marchandise (rôle de livreurs) ;
B- Analyse de l’activité des chauffeurs-livreurs
- Prise de commandes futures (rôle de représentants) ;
1- Ces derniers jouent à la fois le rôle de livreurs et celui de représentants
de la laiterie :
- Livraison de la marchandise (rôle de livreurs) ;
- Prise de commandes futures (rôle de représentants) ;
- Contact direct avec les dépositaires (rôle de représentants).

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 189


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

2- Les chauffeurs-livreurs sont, en conséquence, rémunérés comme des


représentants : fixe + commission sur le chiffre d’affaires réalisé.
3- Les chauffeurs-livreurs sont recrutés à partir d’entretiens d’embauche où
sont examinées leurs qualités ou niveau :
- De leurs aptitudes à la conduite de véhicules poids lourds (rôle de
livreurs) ;
- De leurs aptitudes à la discussion commerciale et à la facturation (rôle
de représentants)
4- Les chauffeurs-livreurs débutants sont généralement mis en équipes
avec des chauffeurs-livreurs d’expérience dont l’avis sur le recrutement
définitif des premiers est déterminant.
C- Analyse de l’activité de l’inspecteur commercial
L’activité de celui-ci comporte de nombreux rôles :
1- Il contrôle les livraisons effectuées en accompagnant les chauffeurs-
livreurs sur le terrain :
- Contrôle de l’heure de chargement ;
- Contrôle de la qualité du chargement ;
- Contrôle de l’heure de livraison.
2- Il informe la direction générale de l’évolution du marché sur le terrain
en effectuant des études de l’étalage des dépositaires visant à déterminer
les parts de marché des produits de la laiterie et celles des produits de la
concurrence.
3- Il traite les réclamations de la clientèle.
4- Il émet des suggestions pour résoudre les problèmes particuliers.
5- Il garde un contact permanent avec les chauffeurs-livreurs dont il est le
supérieur direct; l’inspecteur commercial est d’ailleurs fréquemment un
ancien chauffeur-livreur ayant l’expérience du terrain.
Travail à faire :
- Que pensez-vous de la force de vente de cette laiterie ?
- Pouvez- vous proposer d’autres types de vendeurs à l’entreprise ?
justifiez votre réponse.

190 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°5
Une société de confection a établi le système de rémunération de sa force de
vente comme suit :
• Salaire fixe : 3000 dh mensuel ;
• Commission sur vente calculée en fonction du CA mensuel :
- 1% sur la partie du CA comprise entre 10 000 et 20 000 dh;
- 3% sur la partie du CA comprise entre 20 000 et 40 000 dh;
- 5% sur la partie du CA comprise entre 40 000 et 60 000 dh;
- 8% sur la partie du CA supérieure à 60 000 dh;
• Prime d’ancienneté :
- 5% du fixe pour une ancienneté de 2 ans à 5 ans;
- 10% du fixe pour une ancienneté de 5 ans à 10 ans;
- 15% du fixe pour une ancienneté de 10 ans à 15 ans;
- 20% du fixe pour une ancienneté supérieure à 15 ans;
• Prime de prospection :
- 350 dh par nouveau client amené à l’entreprise
• Indemnités :
- 300 dh par jour de déplacement;
- 2.5 dh au kilomètre parcouru.
Monsieur Mohammad, représentant de la société depuis 10 ans a fourni au
cours du mois de février 2009 les éléments suivants :
- CA réalisé : 100 000 dh ;
- Nouveaux clients : 10;
- Jours de déplacement : 45;
- Kilomètres parcourus : 4500.
Travail demandé :
Calculer la rémunération brute de Monsieur Mohammad pour le mois de
février.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 191


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°6
Une entreprise de cuir vend ses chaussures, ses cartables et ses sacs sur
l’ensemble du territoire marocain.
Le nombre moyen de visites effectuées dans l’année est de 900 par représentant,
une visite aux hypermarchés prend quatre fois plus de temps.
• Nombre de supérettes : 400;
• Nombre de supermarchés : 1000;
• Nombre de grossistes : 700;
• Nombre d’hypermarchés : 40;
En hypermarchés, il faut 20 visites annuelles, chez les grossistes, 13, dans les
supermarchés, 35 et dans les supérettes, au moins 22.
Travail à faire :
• Calculer la taille optimale de la force de vente de cette entreprise;
• Commenter les résultats;
• Citer, sans les expliquer, les différentes méthodes de détermination de la
taille optimale de la force de vente.

CAS N°7
Les frères ALAMI, grossistes en droguerie dans le Nord du Maroc, ont choisi
de pratiquer une politique de distribution totale, c’est-à-dire qu’ils cherchent à
distribuer leurs produits dans le maximum de points de vente.
La société ALAMI a environ 4 000 références à son catalogue, et distribue ses
produits a environ 1 500 clients répartis sur 8 départements : surtout des droguistes,
mais aussi des supérettes et supermarchés indépendants. Les gros clients sont,
bien sûr, plus rentables que les petits : AHMED ALAMI, directeur commercial,
estime que ses 200 clients les plus importants représentent la moitié de son CA, et
peut-être les deux tiers de ses bénéfices.
Il a choisi de prendre un exemple parmi ses petits clients, et d’étudier sa
rentabilité. Il s’agit des Etablissements YAHYA. Voici les renseignements dont
il dispose :
1- Les Etablissements YAHYA commandent pour 6000 dh environ de
marchandises chaque semaine ;
2- Le représentant qui s’occupe de ce client va lui rendre visite une fois par
semaine ;

192 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

3- Le client règle sa facture 40 jours après réception de la livraison.


AHMED ALAMI a pu, par ailleurs, estimer les coûts suivants :
1- Le prix de revient de la marchandise représente environ 80% du prix de
vente ;
2- Le coût d’une visite à un client est d’environ 600 dh ;
3- Les frais d’emballage, de facturation et de livraison s’établissent en
moyenne à 300 dh par commande ;
4- L’entreprise estime le coût de sa publicité et de sa promotion à 3% des
ventes ;
5- Le stock tourne dix-huit fois par an ; la marchandise reste donc en stock
pendant 20 jours ; le coût de stockage est d’environ 18% des ventes, soit
0,05% des ventes par jour ;
6- L’entreprise estime que son coût d’opportunité pour les effets à recevoir est
de 18% du chiffre d’affaires annuel, soit environ 0.05% par jour.
Travail à faire :
• Le client est-il rentable ?
• Que pourrait-on faire pour améliorer sa rentabilité ?

CAS N°8

- Quelles sont les principales qualités dont un vendeur doit disposer?


- Quelles sont les principales techniques de contrôle de la force de vente.
- Quels sont les avantages et les inconvénients de la rémunération des
vendeurs à la commission par rapport à la rémunération au fixe ?
- Une entreprise peut-elle se passer du travail de la force de vente ? Si oui,
quelles sont les techniques qui peuvent la remplacer ?
- Quel est le rôle de la force de vente pour l’entreprise marocaine?
- Faut-il évaluer un vendeur de façon quantitative ou qualitative ?
- Comment estime-on la taille optimale d’une force de vente ?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 193


Les techniques de vente

CHAPITRE V 
LES TECHNIQUES DE VENTE

Introduction

Dans le chapitre précédant, nous avons mis l’accent sur la façon dont l’entreprise
gère et dirige sa force de vente. Dans le présent chapitre, nous allons voir quels sont
les méthodes et les styles que les vendeurs utilisent pour convaincre les clients de
la qualité des produits proposés. En effet, l’entreprise doit mettre à la disposition
de cette équipe de vente toutes les techniques qui peuvent lui permettre de mener
à bien sa mission.
Les techniques de vente sont donc un ensemble de moyens matériels et surtout
intellectuels qui aident les commerciaux à réaliser des entretiens de vente et à
négocier avec les clients. La maîtrise de ces outils nécessite la mise en place,
par l’entreprise, d’un système performant de formation en techniques de gestion.
Ainsi, la victoire commerciale ne se mesure pas uniquement en termes de niveau
du chiffre d’affaires réalisé ou de nombre d’acheteurs atteint à un moment donné,
mais en termes de taux de leur fidélité.
Nous allons donc traiter, tout au long de ce chapitre, le processus de la
négociation commerciale, les différentes techniques et méthodes de vente. Ces
éléments montrent bien la nature de la tâche et de la responsabilité pour toutes les
parties concourant à l’acte de vente. En effet, si l’entreprise est tenue de «piloter»
et d’animer la force de vente, cette dernière est appelée à résoudre les problèmes
des consommateurs tout en améliorant l’image de marque des produits en question.

Section 1. Le processus de la négociation commerciale

En général, la négociation est le fait de se trouver face à face avec une ou


un groupe de personnes (clients, administration, étudiants, entreprises....). Pour
Christophe Dupont, « la négociation est un système de décision par lequel les
acteurs s’entendent de commun accord au lieu d’agir par voie unilatérale ». Il y a
donc négociation car:
• Deux ou plusieurs parties peuvent se trouver en situation de désaccord et de
divergence d’intérêts;
• Il n’existe pas de règles et de normes précises pour résoudre un problème
donné.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 195


Les techniques de vente

La négociation consiste alors à combiner des points de vue conflictuels dans


une position commune à tous. Les parties (négociateurs) parviennent à ce stade
après de longues discussions. Elles vont finalement décider à l’unanimité, sinon à
la majorité des voix. Si le problème s’avère difficile à résoudre, elles peuvent faire
appel au système d’arbitrage.
Cet art de la négociation qui remplacera des volontés divergentes doit générer
une valeur ajoutée ou un plus (gain de temps, intérêt général, compétitivité et
survie .....).
La négociation peut être de plusieurs types : négociation commerciale,
négociation en milieu industriel (c’est-à-dire inter-entreprises), négociation
sociale, négociation politique, négociation internationale, négociation des affaires
ou des projets, négociation au sein des organisations…
Toute négociation, quelle qu’en soit la nature, a un objet, des enjeux, c’est-à-
dire tout ce que les négociateurs vont gagner ou perdre durant leur discussion, c’est
aussi tout ce qui peut avoir une influence sur leurs propres intérêts. La négociation
a aussi un contexte (l’environnement global dans lequel elle se déroule) et met en
relation des parties à pouvoirs asymétriques (la négociation fait appel généralement
à des rapports de force inégaux : une partie se sent en situation de «vulnérabilité»,
l’autre en situation de force).
Nous allons, dans cette section, traiter uniquement la négociation commerciale
(caractéristiques, déroulement et étapes).
1. Caractéristiques et modes de la négociation commerciale
La négociation commerciale couvre actuellement un domaine très large : elle
s’applique à l’ensemble des démarches ayant pour but de conclure, pour le présent
ou pour le futur, un marché liant deux ou plusieurs parties. Le marché qui est une
transaction, contrat ou acte de vente se compose d’une livraison de biens ou de
services et d’une contrepartie (prix de l’action, service après-vente...).
1.1. Définition et objectifs de la négociation commerciale
La négociation commerciale ou la négociation d’affaires est « toute opportunité
pour une partie de réaliser un objectif grâce à la rencontre fortuite ou provoquée
de son intérêt propre et de l’intérêt d’un tiers (individu, entreprise, organisation)».
La négociation commerciale a donc pour but :
• De connaître avec précision les besoins et désirs du client;
• De lui montrer les qualités et les performances des produits de l’entreprise;
• De répondre à ses contestations et à ses objections;
• De l’amener à conclure l’acte de vente;
• Et finalement de fixer les modalités de suivi pour le fidéliser.

196 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

Dans cette discussion, les deux parties (négociateurs) doivent se montrer


actives : le client n’acceptera d’acheter que les produits qui lui sont vraiment
utiles. L’entreprise, quant à elle, doit le convaincre que cet achat va répondre à
ses attentes et résoudre ses problèmes. Cela ne veut pas dire que la négociation
commerciale est une guerre ou un combat qui désignera un gagnant et un perdant,
mais c’est uniquement une sorte de conversation durant laquelle chaque partie
exprime sa volonté de «faire», de «donner» ou «de ne pas faire». Le vendeur n’a
pas intérêt à considérer l’acheteur comme un ennemi qu’il faut vaincre et induire
en erreur, mais comme un opérateur qui aidera l’entreprise à survivre par le biais
de ses propositions. Un bon vendeur n’est pas celui qui réalise la maximum de
chiffre d’affaires ou qui note le plus grand nombre de commandes, mais c’est
celui qui parvient à conserver ses clients pour une longue durée. La notoriété
d’une entreprise s’améliorera si elle profite des recommandations des clients pour
revoir sa stratégie commerciale. L’exemple qu’on peut citer pour bien illustrer
cela est celui des entreprises japonaises qui considèrent le client comme un «roi».
Tout problème ou toute critique soulevée par celui-ci est signe de richesse. Son
insatisfaction leur génère de l’argent car elle leur permet de se corriger pour battre
la concurrence.
1.2. Caractéristiques de la négociation commerciale
Toute négociation commerciale se caractérise par un objet et des parties
prenantes.
• La négociation commerciale a comme objet le produit ou le service.
Les parties se mettent d’accord sur les quantités à acheter ou à vendre, sur les
modalités de règlement et les modes de livraison. Par contre, la négociation
politique peut porter sur la discussion du programme d’un parti politique,
et la négociation internationale, peut porter sur la signature de protocoles
d’accord, de traités ou de conventions entre nations.
• La négociation commerciale fait appel à des compétences très diverses.
Elle n’intéresse pas uniquement l’acheteur et le vendeur, mais aussi d’autres
experts : l’ingénieur financier, le technico-commercial, le spécialiste des
contrats, l’ingénieur d’affaires. L’intervention de ces personnes dans la
discussion s’avère nécessaire chaque fois que les transactions commerciales
deviennent complexes.
• Dans ce type de négociation, on vise souvent l’avenir : le vendeur
souhaite que la discussion avec son client ait un caractère répétitif pour
l’informer du lancement de ses produits nouveaux, par exemple, et donc
tester leurs qualités et détecter leurs faiblesses.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 197


Les techniques de vente

• Les parties de la négociation commerciale sont interdépendantes.


Elles appartiennent à un système où elles peuvent être ou bien fournisseurs,
ou bien clients. Ceci leur facilite la discussion car elles parlent et maîtrisent
le même langage.
2. Typologie de la négociation commerciale
On va s’intéresser à ce niveau à la grande négociation, à la petite négociation
et à la négociation d’achat et de vente.
2.1. La grande négociation
Elle concerne la discussion d’achat et de vente de biens industriels en milieu
industriel. Elle se matérialise par la signature de contrats entre de grands groupes
industriels. Dans ce cas, les conditions commerciales (prix de vente, modalités de
règlement ...) sont fixées à l’amiable par les négociateurs car les rapports de force
sont égaux.
2.2. La petite négociation
Elle concerne les transactions entre un détaillant et son client, un banquier
(guichetier) et son client. Grosso modo, ce type de négociation s’applique aux
biens de grande consommation (vendus en détails ou en gros) et aux services. A ce
niveau, les conditions commerciales sont fixées par le vendeur (rapports de force
asymétriques).
Dans la petite négociation commerciale on peut inclure donc :
• La négociation relative aux services : exemple, la négociation bancaire
liée au développement du marketing bancaire (le client discute avec le
banquier les modalités de son dépôt et les avantages dont il peut bénéficier) et
la négociation touristique (le touriste négocie avec une agence de voyage le
mode de transport, son séjour à l’étranger, la direction souhaitée, la manière
de faire la réservation d’hôtels ...).
• La négociation relative à la distribution moderne : c’est la discussion
avec les vendeurs dans la grande distribution. Dans ce cas, les pouvoirs
sont très asymétriques et le client ne dispose que d’une faible marge de
manœuvre pour négocier les modalités commerciales.
On note, enfin, que le processus de la petite négociation diffère largement du
processus de la grande négociation commerciale (vente complexe ou stratégique).
2.3. La négociation d’achat et la négociation de vente
Les acteurs qui entrent en jeu ici sont : le négociateur-acheteur et le négociateur-
vendeur. Ils ont des objectifs et des intérêts divergents. Le premier maîtrise ses
actes et sait dès le départ s’il va acheter ou non. Il est donc guidé par son propre

198 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

budget. Le second est guidé par un souci de rentabilité (augmenter le nombre


des clients et le chiffre d’affaires) et n’est jamais sûr de vendre. On constate
donc que les deux parties s’assimilent à des adversaires. Ce mode traditionnel de
négociation commerciale qu’on appelle mode du «vente sauvage ou à l’arraché»
(le négociateur veut réaliser uniquement ses propres objectifs et pratique la vente
forcée) doit céder la place à un autre type de négociation beaucoup plus moderne (le
négociateur prend en compte sa relation avec l’autre partie car il croit à l’existence
de deux volontés).
Après cette brève présentation des concepts de base de la négociation
commerciale, nous allons maintenant traiter les facteurs qui influencent son
déroulement ainsi que ses principales étapes.
3. Les facteurs influençant le déroulement de la négociation commerciale
La négociation commerciale peut être influencée par le consommateur lui
même, par la nature de l’organisation, par les caractéristiques des négociateurs et
par la nature du pouvoir qui lie ces derniers.
3.1. Le comportement du consommateur
Le consommateur final (dans le cas de la petite négociation) ou les entreprises
(dans le cas de la grande distribution) forment une partie très importante dans la
négociation commerciale. Il convient donc d’étudier leur comportement. Toute la
victoire commerciale d’une entreprise dépend de la compréhension de la manière
dont le consommateur prend sa décision d’achat et de la maîtrise de ses traits
psychologiques.
Nous avons déjà souligné que le comportement du consommateur est l’étude
de l’ensemble des actes des individus qui influencent et déterminent sa décision
d’achat de biens et de services.
Parmi les facteurs qui exercent une grande influence sur le comportement de
l’acheteur, on peut citer :
3.1.1. Les facteurs culturels
La culture est à l’origine des désirs et des actes humains. C’est l’ensemble
des valeurs, des idées, des coutumes et des attitudes qui sont transmises par les
générations. L’homme apprend donc le «système de valeur» de la société où il vit.
Les décideurs marketing de l’entreprise doivent comprendre cette culture pour
savoir diriger la négociation commerciale et pour conclure facilement des actes
de vente. En effet, on ne peut pas discuter avec un partenaire dont on ignore les
caractéristiques.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 199


Les techniques de vente

3.1.2. Les facteurs personnels


Ce sont des facteurs qui prennent naissance à l’intérieur même de la personne
et qui influencent la décision d’un acheteur. Ils comprennent :
• L’âge et la position dans le cycle de vie : en effet, la nature des
produits demandés par le consommateur dépend de son âge et se modifie
avec le temps. Un adulte ne peut pas acheter des jouets pour ses propres
besoins. La situation familiale est un autre élément à ne pas négliger.
Ainsi, la présence de la femme et des enfants influence la décision d’achat
du mari. Une seule solution reste à l’entreprise qui veut survivre, c’est de
pratiquer une segmentation stratégique. Cette technique consiste à diviser
la population (ou les clients de l’entreprise) en plusieurs segments ou cibles
et donc à répondre à leurs différents besoins : des produits pour adultes,
d’autres pour les enfants, d’autres pour une certaine catégorie de femmes
etc. La segmentation du marché se fait selon plusieurs critères (âge, sexe,
catégorie socio-professionnelle, région géographique, pouvoir d’achat,
niveau d’instruction etc. ......).
• La situation financière : le pouvoir d’achat du consommateur est une
variable importante qui oriente sa décision d’achat. Le décideur marketing
élaborera sa stratégie marketing sur cette base. C’est-à-dire, il pratiquera,
pour ses produits, un prix qui sera accepté par la couche sociale dominante
de la population.
• La personnalité et le concept de soi : ils influencent, eux aussi, le
comportement d’achat de l’individu. La personnalité est beaucoup liée à
la confiance en soi, la sociabilité, l’appartenance et l’épanouissement. En
effet, l’individu cherchera toujours des produits qui peuvent répondre à ses
différents besoins (besoins physiologiques, sociaux, d’accomplissement, de
sécurité). L’homme de marketing doit avoir des informations concernant
tous ces niveaux.
• Le style de vie : il influence largement le choix des produits consommés.
C’est l’ensemble des manières par lesquelles un individu organise ses
activités, exprime ses opinions et manifeste ses intérêts. Si l’entreprise
comprend cela, elle peut conclure facilement des actes de vente.
3.1.3. Les facteurs psychologiques
Le comportement du consommateur peut être influencé aussi par ses traits
psychologiques. On citera :
• Les motivations et les freins : l’homme de marketing doit savoir les
impulsions internes qui poussent le consommateur à acheter pour combler un

200 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

besoin pressant. Il s’agit aussi de comprendre les obstacles qui l’empêchent


de demander un produit déterminé.
• La perception : c’est le processus par lequel un individu sélectionne et
interprète l’information pour créer une image donnée à l’égard d’un produit
donné.
• L’entreprise a donc intérêt à se positionner favorablement dans l’esprit
de ses clients (actuels et potentiels) pour garder sa notoriété et son image de
marque. Cette tactique va lui permettre de surmonter la concurrence.
• L’apprentissage : c’est l’ensemble des changements qui peuvent
survenir dans le comportement d’un individu et qui sont acquis par
l’accumulation de l’expérience. Cette dernière peut provenir de l’entourage,
des prescripteurs, on d’un «bouche-à-oreille» favorable ou défavorable.
Ainsi, pour l’homme de marketing, la vente à un client expérimenté diffère
de la vente à un client «débutant».
• Les attitudes : ce sont des critères mentaux d’évaluation qui permettent
à un individu de réagir positivement ou négativement face à une idée ou
un produit.
Nous avons donc énuméré un ensemble d’éléments qui explique le
comportement sans cesse changeant du consommateur, qui ont une grande
incidence sur sa décision d’achat et que l’entreprise doit maîtriser. De ce fait, la
négociation commerciale va certainement aboutir à ses fins pour les deux parties.
3.2. Les caractéristiques de l’organisation et des négociateurs
C’est un autre élément très important qui influence le résultat de la négociation
commerciale.
3.2.1. Les caractéristiques de l’organisation
Dans le cas où les entreprises désignent leurs propres négociateurs qui doivent
discuter à table (surtout dans le cas de la grande négociation), ceux-ci doivent faire
preuve d’une bonne représentation commerciale. Ils sont tenus donc de :
• Comprendre les objectifs de leurs firmes (objectifs de la stratégie
marketing) pour les mobiliser et les discuter avec les autres partenaires;
• Comprendre la culture qui règne au sein de ces organisations.
La culture organisationnelle dépend du type de l’activité exercée ainsi que de
l’histoire. Il est préférable de la confronter avec celle du consommateur avant de
conclure un acte de vente.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 201


Les techniques de vente

Les négociateurs doivent, à leur tour, disposer de nombreuses qualités pour


réussir la négociation commerciale.
3.2.2. Les qualités d’un bon négociateur commercial
Pour mener à bien la négociation, le négociateur commercial doit justifier de
certaines qualités.
• Une grande confiance en soi: le négociateur ne doit, en aucun moment
de la discussion, se sentir faible ou inférieur par rapport à son adversaire
(l’autre partie), mais être convaincu qu’il représente une entreprise forte qui
met à la disposition des clients des produits de bonne qualité ;
• Un sens d’écoute et d’empathie. Cela signifie que le négociateur est
amené à respecter son interlocuteur quand il parle pour comprendre ce qu’il
dit, puis à se mettre à sa place pour savoir avec précision ses besoins, notons
par ailleurs que la négociation se déroule dans la grande partie des cas entre
l’entreprise et ses clients qui viennent exprimer leurs désirs;
• Une capacité de résoudre les problèmes et de répondre immédiatement
aux objections formulées par l’autre partie;
• Habileté à diriger, organiser et à contrôler les membres de son équipe,
surtout dans le cas où l’entreprise nomme un groupe de négociateurs
pour la représenter et pour vendre ses produits. Cette qualité s’acquiert par
l’expérience professionnelle.
4. Les conditions de la négociation commerciale
L’environnement général dans lequel se déroule la négociation est très
important. Deux principales conditions doivent être satisfaites.
4.1. L’objet de la négociation
Le résultat dépend de la nature du produit qu’on discute (biens industriels,
produits de grande consommation, service bancaire, service touristique). Dans
le cas de la grande négociation commerciale (interentreprises), l’objet doit être
précisé clairement dans le contrat.
4.2. Le pouvoir
La négociation se déroule généralement entre des parties à pouvoirs inégaux.
De ce fait, l’une exerce un «effet de dépendance» sur l’autre. Il y a de fortes
chances à réussir une négociation à partir du moment où le partenaire est faible.
En effet, un consommateur ou une entreprise peuvent constater que leur
relation avec l’adversaire est primordiale (essentialité grande), ses produits sont
difficilement remplaçables (substituabilité faible) et que leurs achats proviennent

202 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

principalement de lui (concentration grande). Ils n’ont donc qu’à accepter ses
propositions et ses concessions.
La négociation peut être influencée aussi par le lieu de discussion, le moment
choisi et le nombre de parties prenantes.
Il s’agit à présent d’analyser les principales étapes de la négociation
commerciale, c’est-à-dire le processus proprement dit qui amène vers la conclusion
d’actes de vente. En effet, la vente n’est pas uniquement un rapport de force entre
deux personnes (celui qui propose un bien ou un service et celui qui en a besoin),
mais un acte social, d’échange et de communication. La discussion est donc
primordiale.
5. Les étapes de la négociation commerciale
La négociation se fait par le biais de tactiques et de techniques ayant pour but
la prospection de la clientèle, la notation des commandes et donc l’écoulement des
produits. Ces techniques ne sont pas universelles, mais elles varient d’entreprises
à entreprises et de nations à nations. Elles peuvent même changer au cours de
l’histoire. La culture individuelle, collective et organisationnelle en est le principal
déterminant. Nous aborderons donc ici les styles de la petite négociation, puis les
styles de la grande négociation commerciale. Mais avant cela, il faut d’abord saisir
le modèle ou le processus de décision d’achat d’un consommateur.
5.1. Le processus de décision d’achat d’un consommateur
Il s’agit pour l’entreprise ou ses décideurs marketing de comprendre, avant
l’acte de vente, quels sont les critères de décision d’achat du consommateur : les
facteurs entrant en jeu, les personnes qui l’influencent, le modèle ou les étapes
qu’il suit,…
Le but est donc de le fidéliser en évitant toute sorte d’insatisfaction et de
déception.
Ainsi, plusieurs chercheurs en marketing ont formalisé le comportement du
consommateur sous forme d’un modèle ou d’une chaîne à différentes étapes. Le
but est de faciliter aux entreprises la formulation de leur décision stratégique et
surtout marketing.
Un modèle est un schéma simplificateur de la réalité. Il a pour rôle de spécifier
les éléments d’un phénomène, d’identifier les variables ainsi que les relations qui
existent entre elles, d’élaborer des théories par le moyen d’hypothèses. Cependant,
cette manière de voir les choses comporte certaines limites. En effet, les modèles
ne peuvent être considérés comme universels car les individus ne se comportent
pas de la même manière.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 203


Les techniques de vente

En outre, nombreux sont les actes qui peuvent s’avérer difficile à formaliser.
Finalement, ces individus ne sont pas obligés de suivre des étapes précises pour
acheter, contrairement à ce qu’avancent les modèles.
Le modèle le plus connu en matière de comportement du consommateur est
celui d’ENGEL, KOLLAT et BLACKWELL. Pour ces auteurs, le processus
de décision d’achat du consommateur forme «un système» en cinq étapes :
reconnaissance du problème ou du besoin, recherche de l’information, évaluation
achat 212
Marketing
des alternatives, acte d’achat, comportement postérieur à l’achat ou l’après
(voir le schéma suivant).
Schéma 1 : Le processus de décision d’achat d’un consommateur
Schéma 1 : Le processus de décision d’achat d’un consommateur

Reconnaissance du problème

Recherche de l’information

Evaluation des alternatives

Décision d’achat

Comportement ou évaluation postérieure à l’achat

Dissonance Satisfaction

Source
Source: :Schéma
Schémaadapté, voir,KOTLER,
adapté,voir, KOTLER,DI DIMAULO,
MAULO,ARMSTROMG,
ARMSTROMG,Le
Le
marketing de la théorie à la pratique, op.cité, p.81.
marketing de la théorie à la pratique, op.cité, p.81.
Ces étapes forment une «boucle bouclée». En effet, le consommateur évalue
Ces étapes forment une "boucle bouclée". En effet, le consommateur
ses actes après l’achat, s’il se sente satisfait, il retient sa décision et son avis
évalue ses actes après l'achat, s'il se sente satisfait, il retient sa décision et son
favorable envers envers
avis favorable le produit de l’entreprise.
le produit Il peutIl même
de l'entreprise. le recommander
peut même à sesà
le recommander
amis.
ses Par contre,
amis. Par en cas d’insatisfaction,
contre, il cherchera
en cas d'insatisfaction, il un autre produit
cherchera susceptible
un autre produit
desusceptible
répondre à ses
de répondre à ses besoins. Il influencera son entourage et
besoins. Il influencera son entourage en expliquant à ses amis en
expliquant à ses amis et à sa famille que son expérience avec la première
entreprise à été mauvaise et qu'il vaut mieux ne pas commettre la même erreur.
204 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché
5.1.1. La reconnaissance du problème
Le processus ou la décision d'achat commence quand le consommateur
identifie un problème ou un besoin. C'est-à-dire lorsqu'il sent qu'il existe un
Les techniques de vente

à sa famille que son expérience avec la première entreprise à été mauvaise et qu’il
vaut mieux ne pas commettre la même erreur.
5.1.1. La reconnaissance du problème
Le processus ou la décision d’achat commence quand le consommateur
identifie un problème ou un besoin. C’est-à-dire lorsqu’il sent qu’il existe un
écart entre sa situation réelle et la situation qu’il souhaite. La solution pour lui
est de trouver des biens ou des services qui peuvent réduire ses souffrances ou
son «gap social» par rapport aux autres catégories de personnes de sa société.
L’entreprise dynamique et performante est celle qui cherchera à comprendre les
causes de ces problèmes, insatisfactions ou besoins, leur type et la manière dont les
consommateurs escomptent acheter un produit donné. La théorie des besoins nous
enseigne que ces consommateurs achètent souvent sous l’effet d’imitation, ce qui
montre que les besoins sont latents (cachés) dans leur esprit, et que l’entreprise ne
les crée pas. En effet, avec le progrès technologique, la progression dans l’histoire,
l’homme détecte de nouveaux procédés pour répondre aux désirs illimités.
5.1.2. La recherche d’informations
Dans cette phase, le consommateur commence à se renseigner sur les produits
de bonne qualité qui répondent à ses besoins. Il décidera donc de ce qu’il va faire.
A ce niveau, il ne s’agit pas de trancher définitivement sur un produit ou une
marque, mais de dénombrer tous les cas possibles.
Le consommateur obtiendra de l’information sur l’ensemble de ces produits
par plusieurs sources : personnelles (famille, amis, voisins, connaissances,
prescripteurs), commerciales (hommes de vente, publicité, marchands, emballage),
publiques (organismes d’informations, associations de défense de consommateurs,
banques de données, chambres de commerce…) et liées à l’expérience (utilisation
passée de produits).
5.1.3. L’évaluation des alternatives
Le consommateur énumère plusieurs marques ou produits qui présentent
différents avantages. Il s’agit dans cette phase de choisir une solution optimale
parmi les alternatives qui lui sont offertes. Dans la réalité, les consommateurs
n’évaluent pas de la même manière un bien ou un service, mais chacun selon ses
critères de pondération. C’est-à-dire que pour chaque cas de figure, ils doivent
énumérer les attributs qu’il procure ainsi que la satisfaction souhaitable. Pour
H.SIMON, une bonne décision est celle qui est rationnelle (rationalité limitée).
C’est-à-dire celle qui est satisfaisante pour le décideur en question. Pour nous
expliquer cela, l’auteur se base sur le modèle I.M.C (intelligence, modélisation,
choix). En effet, toute situation doit commencer par l’intelligence du problème

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 205


Les techniques de vente

qu’elle pose (recenser les anomalies qui nécessitent une intervention ou décision).
La constitution d’un modèle comportant toutes les solutions possibles vient en
second rang. Enfin, c’est au décideur de sélectionner une action qui lui paraît la
meilleure. Pour ce faire, il peut utiliser des modèles compensatoires (les attributs
négatifs d’un produit ou marque sont compensés et contrebalancés par d’autres
avantages) ou non compensatoires (la détection d’un seul critère négatif suffit pour
rejeter l’alternative).
5.1.4. Le processus d’achat
Lorsque le client tranche favorablement à l’égard d’un bien ou service, il
décide de l’acheter. Il commence donc à discuter avec le producteur ou le vendeur
la manière dont il peut le procurer, son mode de paiement ainsi que les garanties
attendues.
5.1.5. Le comportement postérieur à l’achat
La décision d’achat ne s’arrête pas à l’acte effectif d’achat, mais elle se poursuit
par un contrôle et une évaluation «post-achat». En effet, le consommateur dresse
un «tableau de bord personnel» pour comparer sa situation initiale et celle qui
survient après la consommation du bien. Le but est de savoir si sa décision lui
a permis de remédier à ses souffrances (satisfaction) ou non (insatisfaction ou
dissonance). Dans le premier cas, il sera client fidèle de son entreprise, dans le
second, il va revoir son processus d’achat et opter pour de nouvelles marques.
Les responsables et les décideurs marketing doivent donner de l’importance à
cette phase du comportement du consommateur (qui a été souvent négligée) car
elle détermine le devenir et la survie de l’entreprise. Un client mécontent est une
grande perte pour l’entreprise, il peut même influencer son entourage (bouche à
oreille défavorable).
Une entreprise performante est celle qui sait comment réserver ses clients pour
augmenter ses rentrées futures.
Pour mesurer la fidélité de ses clients, l’entreprise peut leur envoyer des fiches
(sorte de questionnaires) sous forme de systèmes de notation et d’échelles de mesure.
Elle leur demande de mentionner leur degré de satisfaction ou d’insatisfaction
pour le produit ou la marque achetée (exemple d’échelle de mesure : très satisfait,
satisfait, insatisfait, très insatisfait). L’entreprise peut aussi leur demander de dire
s’ils vont acheter une deuxième fois ou non. Les échelles les plus connues et
qu’on utilise souvent sont celles de Likert et d’Osgood. Les réponses à toutes ces
questions vont permettre à l’entreprise d’analyser la fidélité à ses marques.
Nous allons à présent traiter certaines techniques classiques de la négociation
commerciale. C’est un processus qui doit être maîtrisé par le vendeur pour répondre
à la décision d’achat de ses clients.

206 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

5.2. Les modèles classiques de la négociation commerciale


8Ces modèles sont dits classiques car c’est le vendeur qui prédomine au
moment de la négociation, il ne cherche pas à prendre en compte les remarques
et les recommandations de son interlocuteur (négociateur-acheteur). Les théories
classiques de la négociation enseignent aux vendeurs deux principales méthodes.
Elles leur montrent aussi que leur but primordial est de passer un acte de vente, ou
plutôt d’amener le client à acheter.
5.2.1. Le modèle AIDA (Attention, Intérêt, Désir et Accord)
Ce modèle procède par quatre principales étapes :
• Le vendeur doit être capable d’abord d’attirer l’attention du client qui
entre dans un petit ou un grand magasin de vente. Cela peut se faire par
l’interrogation du client (lui demander ce qu’il veut, lui expliquer le mode
d’utilisation et les aspects techniques de certains produits) ou surtout par
une bonne organisation des biens dans les rayons de vente.
• Il doit ensuite provoquer l’intérêt de son interlocuteur. A ce niveau, il
commencera à démontrer les qualités des produits proposés par le moyen
de preuves solides ;
• La troisième étape consiste pour le vendeur à gagner la confiance de son
client (Désir d’achat) ;
• En dernier lieu, il doit provoquer sa décision, c’est-à-dire le pousser à
acheter des grandes quantités du produit.
Les entreprises, préférant cette procédure, estiment que les bons vendeurs sont
ceux qui réussissent facilement à maîtriser et à appliquer ces quatre étapes lors de
leur négociation commerciale.
Nous notons à cet égard que la petite négociation se déroule sur le terrain de
vente (marchés, banques, agences de voyage, hôtels) et que la grande négociation
s’anime principalement à table. De ce fait, le vendeur est en même temps
négociateur.
Pour d’autres auteurs, la technique AIDA s’approche du modèle dit «4 c»
(Contacter, Connaître, Convaincre, Conclure). Il s’agit, d’abord, pour le vendeur de
contacter un consommateur, puis de connaître ses besoins, ensuite de le convaincre
que son choix est réfléchi et finalement de conclure avec lui l’acte de vente.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 207


Les techniques de vente

5.2.2. Le modèle DIPADA (Définition, Identification, Preuve, Attention, Désir et


Accord
Pour les trois premières étapes, le vendeur doit comprendre les besoins de
son client, lui faire connaître les produits qui existent et lui proposer une offre
avec des preuves. Les trois dernières étapes sont similaires à la technique
précédente.
Cependant, Ces deux modèles ne cherchent pas à fidéliser les clients pour
une longue durée. Ils n’essayent pas de les suivre après la vente pour comprendre
leurs problèmes. Ce sont des modèles qui se fondent sur la vente à l’arraché
(vente forcée, sauvage ou pression sur l’acheteur) et la persuasion unilatérale :
le vendeur est en position de force, mais il est déstabilisé car il ne sait pas si
le client va acheter ou non. Ce dernier se sent en situation de défense, mais il
peut remettre en cause toutes les prévisions de l’entreprise. Les deux parties ont
donc des intérêts contradictoires et non interdépendants. Avec le développement
du «marketing achat», on assiste actuellement au dépassement de ces techniques
traditionnelles de négociation et à leur remplacement par des procédures beaucoup
plus performantes qui garantissent la survie de l’entreprise. Mais elles régissent
encore le processus de vente dans les pays en développement.
5.3. Les étapes des modèles modernes de la négociation commerciale: la
vente consultative
A ce niveau, on considère la négociation comme une relation équilibrée
entre deux parties ayant pour but de réaliser un degré de satisfaction commune
et non uniquement un résultat profitable pour un seul négociateur. Ce type de
vente s’appelle «vente participative, constructive ou consultative» basée sur le
consensus et la solidarité à long terme du négociateur-acheteur et du négociateur-
vendeur (développement de liens positifs tournés vers le futur). En effet, le vendeur
devient un conseiller et un stratège spécialiste de la communication. La vente,
quant à elle, devient un acte de négociation équilibré et interactif (le vendeur
écoute son interlocuteur avec une grande importance et note ses remarques et
contestations avant de lui proposer une offre). Toute la stratégie commerciale de
l’entreprise sera tournée vers la fidélisation des anciens clients avant de prospecter
des nouveaux. La négociation ou la vente consultative comportera les six étapes
suivantes:
5.3.1. La mise en confiance et la prise de contact
A ce premier stade, les deux négociateurs (acheteurs et vendeurs) se contactent,
se connaissent pour se mettre en confiance. Le vendeur doit accueillir le client en
le saluant avec un grand sourire et en justifiant que sa visite est très importante.
Tout cela va créer une ambiance favorable pour que le processus de vente puisse

208 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

aboutir à ses fins. On peut dire que cette première étape consiste à découvrir ou
à prospecter de nouveaux clients pour les produits de l’entreprise et surtout à
préparer la négociation.
5.3.2. La recherche des besoins et des motivations
Le vendeur doit disposer d’une grande capacité d’écoute et de curiosité pour
comprendre les besoins de ses clients, chercher les motifs qui les poussent à acheter
et les freins qui les obligent à renoncer.
Il essaye donc de les faire parler en leur posant des questions précises (quels
types de produits cherchez- vous? Avez-vous déjà acheté dans notre magasin?,
sinon pourquoi?, si oui, quels ont été vos sentiments postérieurs à l’achat?...).
Quand le vendeur détecte les besoins et les désirs de ses clients, il doit leur proposer
les articles et les qualités convenables. Mais, encore faut-il le prouver.
5.3.3. La phase de la démonstration de vente
Il s’agit ici de convaincre le client du bien fondé de son choix. Il faut lui
démontrer (sur la base d’argumentaires) que le produit proposé va l’aider beaucoup
à résoudre ses problèmes et ses insatisfactions. Cela peut se faire par exemple par
le biais d’une dégustation (cas des produits alimentaires), d’un calcul (calcul des
rentrées de la retraite dans le cas de la vente d’un contrat d’assurance maladie ou
vieillesse, calcul des intérêts à percevoir en cas de vente d’un service bancaire,
calcul du gain d’un restaurant pour les produits touristiques) ou d’un test de qualité
(exemple dans le cas de produits solides et incassables, le vendeur demande au
client de les faire tomber par terre). En général, nous dirons que l’argumentation
est l’art de persuader ou d’influencer autrui. Lors de sa démonstration, le vendeur
n’a pas intérêt à induire les clients en erreur, mais ce qu’il dit doit être conforme à
la réalité. Après tout ce processus d’argumentation, des problèmes peuvent rester
non résolus pour le client. Il pose donc certaines questions en essayant de réfuter
une partie (sinon la totalité) de ce que le vendeur a déjà dit et pour obtenir plus
d’information. On dit alors qu’il formule des objections.
5.3.4. La réponse aux objections
C’est une étape qui demande une grande intelligence et attention de la part
du vendeur pour casser ou rejeter les objections formulées. Il doit les traiter
immédiatement pour les discuter de nouveau avec le client.
Les objections des clients peuvent être de trois types :
• Une objection vraie ou sincère qui porte sur un défaut de qualité du produit
ou qui peut être liée à la non maîtrise de son mode d’utilisation. Après
reformulation et réponse du vendeur à ce type de question, le client retient
toujours sa position en la précisant ;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 209


Les techniques de vente

• Une objection fausse ou non sincère: à ce niveau, on peut dire que le


client conteste et pose des questions uniquement pour se débarrasser du
vendeur et pour quitter le lieu de vente car il n’est intéressé par aucun type
de produits. Si le vendeur répond à cette objection, le client formule une
autre, ce qui veut dire qu’elle n’est pas fondée ;
• Une objection sincère, mais non fondée: même après réponse, le client s’y
attache et la reprend, mais sans chercher à la préciser. Il appartient donc
au vendeur de l’interpréter.
5.3.5. La conclusion
Lorsque le client donne un signal d’achat, le vendeur doit conclure sans perte
de temps. On parvient à cette étape quand la négociation réussit. C’est donc
l’aboutissement final de tout un processus qui a commencé dès la prospection
de nouveaux partenaires et qui a pour but l’aboutissement à un accord de vente.
La conclusion est la phase la plus «pernicieuse» du processus de la négociation
commerciale car elle détermine pour l’avenir l’image de l’entreprise aux yeux du
public. Le signal d’achat du client peut être sous forme de questions concernant:
les modes de livraison, les modalités de paiement, les garanties et les services
après vente. Avant de quitter, il remercie le vendeur pour son bon accueil.
Si l’entretien de vente aboutit à un résultat négatif, le vendeur a intérêt à ne
pas s’inquiéter (car ce n’est pas un «échec commercial»), mais à garder de bonnes
relations avec son interlocuteur qui pourra être dans l’avenir un client potentiel. Il
faut uniquement noter les objections ou les points de désaccord pour les analyser
prochainement ou pour en parler à la direction commerciale.
5.3.6. Le suivi
C’est la phase la plus importante pour l’entreprise car elle lui permet de dresser
un bilan pour contrôler tout le processus de négociation. A ce niveau, le vendeur
continue à se poser des questions :
• Le client désire-t-il vraiment le produit qu’il a acheté ?
• Fait-il confiance au produit, aux vendeurs, à l’entreprise ?
• De quel type de service après-vente doit-il bénéficier ?
• Serait-il capable de justifier sa décision ?
• Va-t-il revenir à notre magasin une deuxième fois ?
• A-t-il encore d’autres objections vraies et fondées ?
En fait, l’objectif de tout cela est d’essayer, autant que possible, d’éviter toute

210 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

dissonance et insatisfaction du client pour le fidéliser. Pour la petite négociation,


le suivi est assuré par le vendeur, mais pour la grande négociation, il est assuré par
un corps de personnes autres que celles qui ont négocié.
Finalement, on peut concilier entre le processus de décision d’un consommateur
et le processus de la négociation commerciale. En effet, quand le consommateur
reconnaît et recherche ses problèmes, il est invité et reçu dans le magasin d’un
vendeur. Pour l’informer de la qualité des articles présentés, le vendeur détecte
ses besoins et motivations. La démonstration faite et les arguments avancés
lui permettent d’évaluer les alternatives et donc de formuler des objections. Il
ne peut décider d’acheter que s’il trouve une solution à tous ses problèmes. Les
techniques de suivi du consommateur permettent au vendeur d’appréhender son
comportement après-achat.
Nous allons, à présent, traiter le processus de la négociation en milieu industriel.
5.4. Les techniques modernes de négociation en milieu industriel : la vente
stratégique
On a déjà signalé que la négociation peut porter sur les produits de la grande
consommation et sur les services (petite négociation), ou sur des produits industriels
(grande négociation commerciale).
La négociation commerciale qui porte sur la vente de produits industriels
s’appelle vente complexe ou stratégique car elle fait appel à plusieurs intervenants
pour prendre une décision. A ce niveau, la discussion doit se dérouler à table et
nécessite des tactiques plus performantes.
Avant de se rencontrer, les entreprises représentées ou concernées doivent
préparer la négociation. Cela passera par le choix des négociateurs (leurs qualités,
définir le rôle que doit jouer chacun dans son équipe) et la fixation de l’objet de
la négociation (les problèmes qu’il faut traiter, l’ordre du jour et les stratégies
d’accord qu’il faut utiliser).
Les équipes des négociateurs qui se mettent à table commencent d’abord par
la prise de contact avant d’entrer dans le vif du sujet : elles se connaissent en
présentant les éléments qui les constituent. Ensuite, la discussion proprement
dite commence, les négociateurs acheteurs doivent convaincre les négociateurs-
vendeurs (formuler leurs besoins et les conditions souhaitées) et vice versa. Pour
aller plus loin, les acheteurs peuvent donner des promesses aux vendeurs (exemple
: ils leurs disent qu’ils vont passer une autre commande en cas de livraison
immédiate). Ils peuvent aussi les menacer (passer une commande ailleurs en
cas de livraison retardée) ou même demander de reporter la négociation à une
date ultérieure (ceci dans le cas où une partie constate que l’autre n’est pas bien

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 211


Les techniques de vente

préparée et qu’elles sont en train de perdre leur temps). En cas d’accord ou de


compromis, la décision d’achat est arrêtée. La fidélisation et le suivi dans le cas
des produits industriels sont une opération difficile. En effet, les acheteurs sont
compétents et parfaitement informés. Ils exigent des produits de meilleure qualité,
de bon prix et qui respectent les meilleurs délais. Tous leurs achats sont rationnels
(ils doivent les aider à réaliser en même temps leurs propres objectifs et ceux de
leurs entreprises). Donc toute simple erreur risque de les perdre.
Après cette analyse de la négociation commerciale, il s’agit maintenant
d’aborder, en détail, les différentes techniques de vente dont dispose le vendeur et
donc l’entreprise pour mettre le produit à la disposition de ses clients.

Section 2. Les methodes et les techniques de vente

La vente, à l’heure actuelle, ne se limite pas à la seule vente traditionnelle


mettant en contact un vendeur et un acheteur dans le cadre d’un magasin, mais
d’autres méthodes peuvent être envisagées. Il s’agit donc, dans cette section :
1. de répertorier les différentes méthodes de vente pratiquées actuellement;
2. d’étudier les différentes techniques à utiliser en fonction de ces méthodes.
1. Les méthodes de vente
Celles-ci peuvent généralement s’analyser en deux parties :
- Les méthodes de vente où existe un contact, direct ou indirect, entre le
vendeur et le client;
- Les méthodes de vente où ce contact n’existe pas.
1.1. Les méthodes de vente avec contact
La principale caractéristique de ces méthodes est qu’elles privilégient la
relation humaine existant entre le vendeur et l’acheteur potentiel ou réel; ont peut
distinguer :
1.1.1. La vente traditionnelle en magasin
Cette méthode de vente continue à avoir, en dépit de l’évolution du commerce
moderne, un rôle capital. Deux raisons, au moins, justifient l’importance de la
vente traditionnelle :
a) Le rôle de conseil du vendeur («vendeur-conseil») est toujours
fortement apprécié par les clients pour certains types de produits (dans le secteur
de l’habillement en particulier); d’une façon générale, le vendeur traditionnel joue

212 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

un rôle important lorsqu’il ne s’agit pas d’un achat d’impulsion (une bouteille de
coca cola ou des cigarettes, par exemple), mais, au contraire, d’un achat raisonné
(vêtements ou chaussures);
b) Le rôle de spécialiste du vendeur est d’autre part essentiel pour certaines
catégories de biens anormaux : un vendeur de chaînes HIFI ou d’appareils
photographiques est un spécialiste difficilement remplaçable.
(N.B. : les méthodes de vente étudiées dans ce chapitre ne concernent que
les biens de consommation. Il va de soi que pour la vente des biens industriels
destinés aux entreprises, on emploie des techniciens hautement spécialisés ayant
fréquemment des qualifications d’ingénieur).
1.1.2. La vente à domicile
Cette méthode de vente présente la particularité de faire aller l’entreprise vers
le client (contrairement à la précédente où le client allait vers le magasin). Cette
méthode recouvre aussi deux réalités sensiblement différentes :
a) la vente au domicile des particuliers par des démarcheurs
professionnels formés à cette vente un peu spéciale;
b) la vente par représentant aux entreprises commerciales et industrielles
(grossistes, commerces de détail, entreprises de fabrication) est beaucoup plus
fréquente et généralisée dans le commerce moderne. La fonction du représentant
nécessite une grande formation professionnelle complète.
1.1.3. La vente par téléphone
Ce type de vente implique un contact indirect entre le vendeur et le client
(contrairement aux deux méthodes précédentes où le contact est direct); cette
méthode de vente est récente mais son développement, dans les économies
modernes, est rapide pour au mois deux raisons :
a) L’efficacité de la méthode qui permet de conclure des accords sans
avoir à se déplacer; signalons cependant que l’accord téléphonique ne peut pas
remplacer totalement le contact humain et que la vente par téléphone est plutôt une
méthode complémentaire à la vente par représentant, utilisée principalement
par les entreprises entre elles;
b) Le coût de la méthode qui est assez faible par rapport au coût de
déplacement d’un représentant.
1.1.8 Les méthodes de vente sans contact
Dans ces méthodes, la relation humaine entre le vendeur et l’acheteur est
inexistante; on distingue :

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 213


Les techniques de vente

1.1.1. La vente en libre-service


Cette méthode de vente est très largement utilisée dans les grandes surfaces.
Les caractéristiques essentielles du libre-service sont les suivantes :
- libre accès des clients aux produits;
- affichage apparent des prix des produits qui sont généralement
préemballés;
- paiement des articles achetés librement par les clients, sans intervention
des vendeurs, à des caisses enregistreuses situées à l’intérieur des points
de vente.
Cette méthode n’est pas valable pour tous les produits, notamment pour les
biens anormaux; elle n’est, en fait, utilisée que pour les produits de consommation
courante, alimentaires et non alimentaires. Elle permet cependant une réduction
importante des frais généraux et par là-même une baisse des prix de vente aux
consommateurs.
1.1.2. La vente par correspondance (V.P.C)
Cette méthode de vente suppose l’utilisation d’un catalogue dont les
caractéristiques sont les suivantes :
- l’édition est annuelle ou bi-annuelle;
- les articles du catalogue comportent obligatoirement une référence;
- les prix indiqués sont valables (sauf stipulation contraire) pendant toute la
durée d’édition du catalogue.
Lorsqu’un client est intéressé par un article du catalogue, il passe commande
par écrit et la livraison est effectuée au domicile de l’acheteur, les frais de port
étant généralement à la charge de ce dernier.
Signalons toutefois que la V.P.C ne se limite pas à la vente par catalogue;
elle inclut également la vente par publipostage quand une entreprise propose par
lettre la vente d’un article unique. Le publipostage est alors à la fois un moyen de
communication (publicité directe) et une méthode de vente.
Certaines grandes entreprises commerciales se sont spécialisées dans la V.P.C.
et éditent des catalogues diffusés au niveau d’un pays. La V.P.C. se développe
rapidement aux U.S.A. et en Europe.
1.1.3. La vente par distributeurs automatiques
Cette méthode de vente ne connaît pas les mêmes succès selon les pays dans
lesquels elle est pratiquée; elle est surtout développée aux U.S.A. où de nombreux

214 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

produits courants sont vendus par cette méthode : cigarettes, sucreries, produits de
pharmacie courants, vêtements, etc. Elle est aussi particulièrement utilisée pour la
vente de boissons fraîches ou chaudes, à l’intérieur des grandes entreprises et des
administrations, dans de nombreux pays.
2. Les techniques de vente
La fonction vente suppose de la part de la force de vente deux qualités
essentielles :
- un sens inné de la fonction et des qualités particulières propres à celle-ci;
- la connaissance des techniques de vente qui sont différentes selon les
méthodes de vente étudiées précédemment;
Globalement, ces techniques de vente peuvent se décomposer en deux parties :
- les techniques de communication qui correspondent aux méthodes de vente
avec contact;
- les techniques marchandes adaptées aux méthodes de vente sans contact.
2.1. Les techniques de communication (méthodes de vente avec contact)
Comme il a été dit précédemment, les méthodes de vente avec contact privilégient
la relation humaine existante entre le vendeur et l’acheteur, potentiel ou réel.
Les techniques de vente basées sur la communication sont donc essentiellement
tournées vers le développement de cette relation humaine, c’est-à-dire, pour le
vendeur sur la connaissance du client; cependant, celle-ci doit naturellement être
complétée par une excellente connaissance du produit qu’il faut vendre. Ces deux
types de connaissance se retrouvent dans l’analyse des techniques utilisées pour
chacune des phases de la vente.
Quelles sont, tout d’abord, les phases de la vente? On distingue usuellement
cinq étapes pour mener un entretien de vente :
Etape 1 : la prise de contact; cette étape, très courte dans le cas de la vente
traditionnelle en magasin est plus complexe dans celui de la vente par représentant
aux entreprises.
Etape 2 : la recherche des besoins et des motivations du client où la
connaissance du client est essentielle.
Etape 3 : la démonstration de vente à l’aide d’une argumentation précise et
personnalisée qui suppose à la fois une connaissance du produit et du client.
Etape 4 : la réponse aux objections du client qui, comme dans l’étape
précédente s’appuie sur la connaissance du produit et du client.
Etape 5 : la conclusion, étape essentielle, car définitive, de l’entretien de vente.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 215


Les techniques de vente

2.1.1. La prise de contact


Cette première étape ne nécessite, dans le cas de la vente au magasin, aucune
technique particulière mais un sens inné du contact humain basé sur la politesse
et l’amabilité envers le client. Par contre, dans le cas de la vente par représentant
aux entreprises, la prise de contact est plus complexe et nécessite l’emploi de
techniques particulières :
a) La prise de rendez-vous téléphonique. Le représentant qui souhaite
vendre un produit à une entreprise prend d’abord contact avec celle-ci par
téléphone; il doit alors :
- identifier la personne avec qui il souhaite obtenir rendez-vous et qu’on
appelle le MAN, c’est-à-dire la personne qui a les Moyens (financiers), l’Autorité
(le pouvoir de décision) et la Nécessité (le besoin du produit).

Exemple : dans le cas d’une vente de marchandises à une entreprise, le


MAN est le directeur des approvisionnements ou l’un de ses proches
collaborateurs; dans le cas d’un bien d’équipement tel qu’une machine-
outil, il s’agit plutôt du directeur de la production.

- Franchir les barrages existant entre lui et le MAN; ces barrages sont les
standardistes et secrétaires chargées de filtrer les appels destinés au MAN qu’il
s’agit de convaincre de l’utilité du rendez-vous.
b) La méthode d’entrée : lors du rendez-vous avec le MAN, le représentant
doit :
- se présenter en donnant son nom;
- se placer dans la pièce de façon à être vu de son interlocuteur, sans le
déranger, tout en étant installé confortablement pour mener l’entretien de vente;
- créer par quelques mots un climat de communication sans entrer directement
dans l’objet de la visite qui est la vente.

Exemple : parler à son interlocuteur de la beauté du jardin avoisinant


son bureau ou de tout autre sujet neutre.
2.1.2. La recherche des besoins et des motivations du client
Qu’il s’agisse du vendeur de magasin face à un client potentiel ou du représentant
face au MAN, la deuxième phase de l’entretien de vente consiste à déterminer les
besoins de l’interlocuteur et ses motivations. On utilise pour ce faire la technique
des questions. Par souci de simplification, nous raisonnerons ci-après à partir de
l’exemple d’un vendeur en magasin de vêtements; les questions qui peuvent être
posées revêtent plusieurs formes :

216 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

a) Des questions ouvertes obligeant l’interlocuteur à se livrer :


Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : quel type de veste vous intéresse plus
particulièrement?
Ce type de question a l’avantage d’obliger le client à découvrir ses motivations, mais
aussi l’inconvénient de le mettre à l’aise s’il est timide ou s’il éprouve une impression
d’indiscrétion.
b) Des questions fermées où on ne peut répondre que par oui ou non :
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : possédez-vous déjà une veste en cuir?
Ce type de question qui ne donne que peu de renseignements permet par contre,
d’introduire les questions suivantes plus ouvertes :
Exemple : (dans le cas de réponse positive à la question précédente) : en êtes-vous satisfait?
c) Des questions alternatives qui semblent laisser un choix au client alors que sur le fond,
l’alternative est favorable au vendeur :
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : ce modèle semble vous intéresser, le préférez-
vous en noir ou en marron?
Quelle que soit la réponse donnée par le client, noir ou marron, le vendeur retient que le
modèle intéresse le client.
d) Des questions retour qui permettent au vendeur de pouvoir orienter sa réponse :
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) :
- client : pour quand pouvez-vous me faire les retouches nécessaires?
- Vendeur : vous les voulez pour quand?
Le client donnera alors au vendeur un renseignement supplémentaire quant à sa
motivation d’achat.
e) Des questions «ricochet» qui permettent de découvrir les motivations du client en
évitant les questions ouvertes trop directes :
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements)
- client : je souhaite un modèle «infroissable» car je roule beaucoup en voiture.
- vendeur : vous roulez beaucoup?
- Client : oui, mes activités professionnelles m’y obligent.
- Vendeur : vos activités professionnelles?
- Client : oui, je suis cadre dans la société X…
Le client livre par ce procédé un certain nombre de renseignements sur ses motivations
sans que le vendeur le mette mal à l’aise avec des questions ouvertes trop directes.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 217


Les techniques de vente

2.1.3. La démonstration de vente à l’aide d’une argumentation


Celle-ci suppose :
- un ensemble d’arguments portant sur le produit à vendre;
- une adaptation de ces arguments à la personnalité du client.
Les arguments de vente ne peuvent cependant pas s’improviser au
dernier moment; le vendeur ou le représentant regroupe donc ceux-ci dans un
argumentaire établi à l’avance et servant de base à leur démonstration. Les
principaux arguments de vente sont les suivants :

a) L’image de marque et la renommée de l’entreprise qui fabrique le produit à vendre.


Exemple : vous connaissez la renommée de notre marque vendue au Maroc depuis 10 ans.
b) Les qualités techniques du produit à vendre.
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : ce modèle est équipé d’une fermeture éclair
sur le devant extrêmement pratique.
c) Les qualités d’utilisation du produit à vendre.
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : ce modèle vous fera un long usage.
d) Les qualités de commercialisation du produit à vendre.
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : vous bénéficiez en cas d’achat de la remise
que nous accordons en ce moment dans nos magasins.
e) Les qualités de prix du produit à vendre.
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : ce modèle est particulièrement bon marché.
f) Les qualités comparatives du produit à vendre face aux produits concurrents.
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : notre modèle est beaucoup plus chaud que
celui de la marque X.
g) Les références du produit à vendre.
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : cette veste ressemble à celle portée par
l’acteur X dans tel film.
h) Les services auxquels donnent droit les produits à vendre.
Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements) : nous vous ferons gratuitement les retouches
nécessaires.
Quels que soient les arguments utilisés, ils doivent l’être au bon moment et en fonction des
motivations propres à chaque client déterminées dans la phase 2 étudiée précédemment.

2.1.4. La réponse aux objections du client


Après avoir posé les questions nécessaires lui permettant de découvrir les
motivations du client (deuxième étape), puis présenté ses arguments de vente
(troisième étape), le vendeur doit faire face aux objections du client et y apporter
les réponses adéquates; cette quatrième phase de l’entretien de vente nécessite le
traitement suivant :

218 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

a) Laisser le client exprimer son objection et l’écouter poliment.


b) Reformuler systématiquement cette objection de façon à obliger le
client à préciser sa pensée et, par là - même vérifier si l’objection est vraie ou
fausse.

Exemple 1 : (cas d’un vendeur de vêtements).


- client (objection) : ce modèle de veste me semble cher.
- vendeur (reformulation) : le prix vous semble un peu élevé?
- client (objection) : oui, par rapport à la qualité, cette veste est chère.
- vendeur (reformulation) : la qualité vous semble insuffisante par rapport
au prix?
- client (objection) : oui, à ce prix, je pense pouvoir trouver une meilleure
qualité.
Il s’agit là à l’évidence d’une objection vraie portant sur le rapport qualité-prix
de la veste; le client est de bonne foi car il répète plusieurs fois son objection
en la maintenant.
Exemple 2 : (cas d’un vendeur de vêtements).
- client (objection) : je n’aime pas la couleur de cette veste.
- vendeur (reformulation) : vous n’aimez pas le bleu?
- client (objection) : j’aime beaucoup le bleu, mais ce modèle ne me convient
pas.
- vendeur (reformulation) : ce modèle ne vous plaît pas?
- client (objection) : je trouve son prix élevé.
Les deux premières objections du client sur la couleur et le modèle sont des
objections fausses masquant la véritable objection portant sur le prix; le client
est de mauvaise foi, mais le vendeur, en reformulant les objections du client,
découvre la vraie raison à partir de laquelle il va pouvoir formuler sa réponse.

c) Lorsque le vendeur est certain de la sincérité de l’objection, il y répond


en reconnaissant le bien-fondé de celle-ci et en présentant d’autres arguments
susceptibles d’intéresser le client.

Exemple : (suite des dialogues précédents) :


- vendeur : ce modèle de veste est effectivement un peu cher au regard de
sa qualité, mais il correspond parfaitement à l’usage que vous souhaitez
en avoir et, de plus, il est totalement à la mode de cette année.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 219


Les techniques de vente

L’objection sur le prix est admise, mais des arguments nouveaux sur l’usage et
sur la mode relancent la vente.
2.1.5. La conclusion
Il appartient au vendeur de savoir mettre fin à l’argumentation et aux objections
et de conclure lorsque certains signaux sont émis.

Exemple : (cas d’un vendeur de vêtements)


- client : pourriez-vous retoucher les manches de cette veste qui sont un
peu longues?
L’idée de retouche indique que le client a pris sa décision : il est donc
inutile pour le vendeur d’argumenter davantage, il faut conclure, tout de
suit :
- Vendeur : très certainement, Monsieur, elle sera prête demain. Réglez-
vous par chèques ou en espèces?
L’idée de règlement indique que la vente est définitivement acquise et que
le reste de l’entretien ne relève plus que d’une politesse élémentaire.

Signalons que, dans le cas d’une vente par représentant MAN d’une entreprise,
la conclusion se fait par une prise de commande qui fait suite, comme dans la
vente en magasin à la recherche des motivations du client, à l’argumentation, et
à la réponse aux objections; en effet, si les techniques de vente à utiliser pour le
représentant sont identiques à celles du vendeur en magasin, elles ne débouchent
dans le premier cas que sur une prise de commande en raison de l’importance de la
vente (le représentant ne dispose en général que d’échantillon et la marchandise
devra être livrée par la suite).
2.2. Les techniques marchandes (méthodes de vente sans contact)
Contrairement aux techniques de communication qui découlent du contact entre
vendeur et client et privilégient la relation humaine entre ces derniers, les techniques
marchandes s’attachent au lieu de vente; elles concernent essentiellement la
vente en libre-service dans les grandes surfaces et sont désignées sous le terme
de marchandisage (merchandising en anglais) qui peut se définir de la façon
suivante : «le bon produit (Right product) à la bonne place (Right place), au bon
moment (Right time) en bonnes quantités (Right quantities), au bon prix (Right
price)» (règle des 5 R en anglais).
2.2.1. Le bon produit
Cela signifie qu’il doit y avoir adéquation entre le point de vente et le produit.
Exemple 1 : un parfum de luxe doit être vendu en parfumerie.

220 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

Exemple 2 : un parfum bon marché doit être vendu en grande surface (ou dans
un point de vente «populaire»).
Une erreur à ce niveau peut avoir de graves conséquences commerciales quelle
que soit la qualité du produit proposé; en effet, la clientèle aisée qui achète le
parfum de luxe (exemple n°1) ne souhaite pas trouver celui-ci en grande surface
et, réciproquement, la clientèle populaire qui achète le parfum bon marché
(exemple n°2) n’achètera pas celui-ci en parfumerie. L’inadéquation à ce niveau
peut donc se traduire par un échec commercial du produit.

2.2.2. La bonne place


Il s’agit, tout à la fois, des deux problèmes suivants :
- le problème de la disposition des rayons à l’intérieur du magasin;
- le problème de la répartition des produits sur les rayons.

Exemple 1 : (disposition des rayons)


Les rayons très fréquentés (produits frais) sont généralement placés au
fond du magasin de façon à obliger la clientèle à traverser celui-ci et à
passer devant des rayons moins fréquentés (papeterie, linge, etc.); cela
constitue ainsi une incitation à l’achat dans ces rayons.
Exemple 2 : (répartition des produits sur les rayons)
Les produits que l’on souhaite vendre davantage doivent faire l’objet d’une
plus grande exposition aux yeux de la clientèle; on leur accorde un plus
grand linéaire, c’est-à-dire une plus grande longueur de présentation sur
les rayons, ce qui constitue une incitation à l’achat de ces produits.

2.2.3. Le bon moment


Certains produits doivent être davantage mis en évidence en fonction des
modes ou des saisons.

Exemple 1 : les articles scolaires sont mis en évidence au moment de la


rentrée des classes (donc en fonction des saisons).
Exemple 2 : les disques ayant un succès d’audience sont davantage mis en
évidence que les articles ayant un succès médiocre (donc mis en évidence
en fonction des modes).

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 221


Les techniques de vente

3. Les bonnes quantités


Cela concerne essentiellement le problème du conditionnement du produit.

Exemple 1 : l’eau minérale Sidi Harazem peut être présentée en bouteilles


de deux litres, un litre et demi, un demi-litre ou un quart de litre.
Exemple 2 : la margarine Magdor est présentée en quantité de 250 grammes,
le beurre des laiteries Doukkala en quantité de 1kg.
Ce problème du conditionnement peut participer au succès du produit auprès
des consommateurs en convenant aux besoins particuliers de ceux-ci.

2.2.4. Le bon prix


La politique de promotion des ventes permet de stimuler les ventes de certains
produits.

Exemple : une réduction de 5% accordée sur la vente d’un produit X


pendant sa période de lancement.

Signalons, pour conclure sur les techniques de vente marchandes que si


celles-ci concernent également la méthode de vente traditionnelle en magasin;
le marchandisage a cependant un rôle plus prépondérant en libre service où il y
a absence de vendeur et où le client se trouve livré à lui-même à l’intérieur du
magasin.
Signalons aussi que dans le cas de la vente par correspondance sur catalogue,
l’élaboration de celui-ci nécessite une étude de la mise en valeur des articles très
élaborée (quantité des photos, aération des pages, etc.).

Section 3. Le telemarketing

Le développement du télémarketing est très important en milieux industriels,


dans les relations de sociétés à sociétés. Les résultats d’une enquête conduite au
Canada sont intéressants à cet égard (voir tableau suivant). Il s’agit de différentes
mesures de satisfaction-insatisfaction vis-à-vis du télémarketing, exprimées
par des cadres marketing utilisateurs de cette technique de vente. On vérifie que
les évaluations sont dans l’ensemble très positives. Il est à noter toutefois que le
télémarketing, comme d’autres formes de marketing direct, est presque toujours
utilisé en complément de l’équipe de vente.

222 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

Le télémarketing en milieu industriel. Résultats basés sur 249 enquêtes


de dirigeants industriels utilisateurs (1988).

Pourcentage de
Niveaux de succès
répondants (n = 249)
Grande réussite 37.3%
Réussite modérée 41.0%
Faible réussite 21.7%
Changement dans l'intensité d'utilisation du télémarketing.
Utilisation accrue 39.7%
Stabilisation 38.2%
Utilisation réduite 22.1%
Modification du personnel de vente affecté au télémarketing depuis son
adoption dans l'entreprise.
En augmentation 42.3%
Inchangé 38.1%
En diminution 20.6%
1. Le téléphone
La vente par téléphone progresse d’année en année. Dés à présent, un tiers des
ventes de la Redoute sont ainsi réalisées. Au reste, même la distribution de produits
industriels s’effectue de plus en plus par ce canal. Il en résulte une amélioration de
la rentabilité, car le temps consacré au client diminue des durées de transport. On
a calculé qu’en vingt ans le temps qu’un vendeur de produit industriel consacre
en moyenne à un client a baissé de plus d’une demi-heure. En ce qui concerne
les biens de consommation courante, si une équipe de représentants visite au
maximum 500 clients par semaine, une équipe de télévendeurs pourra contacter,
dans le même temps, 3000 prospects.
L’emploi du téléphone est très différent de celui de l’annonce ou du mailing, à tel
point que l’on considère parfois d’une manière abusive le marketing téléphonique
comme un marketing à part.
2. L’utilisation du téléphone
Le téléphone est un média immédiatement interactif. L’échange que les autres
médias du marketing direct s’efforcent de créer et de susciter par une réduction, un
coupon réponse… est établi dès le premier contact. Cette caractéristique inhérente
à ce média explique sa forte adéquation au marketing direct. Moyen rapide de
création d’un contact entre la firme et ses clients ou prospects, le téléphone a en
outre d’autres avantages : il est modulables (une compagne peut être intensifiée ou

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 223


Les techniques de vente

réduite à volonté), sélectif (ce qui est très utile en milieu industriel), complémentaire
des autres médias (en relance, préparation ou teasing) et parfaitement contrôlable
dans son efficacité (c’est l’outil de test par excellence). Le télémarketing est donc
adapté à la recherche de nouveaux clients (prospection) et au suivi des clients
actuels (qu’il permet d’uniformiser et d’intensifier).
Toutefois, trois principales limites peuvent réduire l’efficacité de cette
technique : les difficultés techniques de mise en œuvre, son anonymat et surtout le
manque de maîtrise d’une conversation téléphonique dû à l’absence de formation
des vendeurs à cette technique particulière.
Aussi, il ne suffit pas d’avoir une ligne et un poste téléphonique pour faire
de cet outil un média intégré de gestion commerciale. De nombreuses conditions
doivent être remplies.
Le téléphone peut être utilisé à différents niveaux.
1-1. Enquêtes
Qu’il s’agisse, en milieu industriel, de détection de projet d’investissement,
ou, pour toute activité, de post-test de compagne publicitaire ou encore d’étude de
marché, le téléphone est un outil remarquable : sa rapidité de mise en œuvre, son
ubiquité, son interactivité, sont particulièrement adaptés à cet objet. Les enquêtes
en face à face sont beaucoup plus coûteuses, plus difficilement représentatives, et
les enquêtes par courrier ont des remontées très faibles.
1-2. Réunions, prises de rendez-vous
A ce niveau aussi, les résultats du téléphone sont très supérieurs à ceux du
courrier. Mais surtout, en entreprise, la délégation est relativement limitée (les
invitations par courrier simple provoquent beaucoup plus souvent l’envoi d’un
simple adjoint à la place du destinataire). Cependant, une confirmation courrier
est presque indispensable et une confirmation téléphonique, la veille de la réunion,
est fort utile (notons que près de la moitié des accords confirmés la veille d’une
réunion se traduisent finalement… par une absence !).
1-3. Vente
Une bonne utilisation du téléphone comme média du marketing direct demande
un certain apprentissage : il faut familiariser les clients, les partenaires… de
l’entreprise à cette nouvelle forme de relation, parfois en rupture avec les habitudes;
d’autre part, la force de vente doit être formée à son utilisation. L’introduction de
ce média est donc souvent progressive, le temps d’acquérir le savoir-faire qu’il
exige.
Au téléphone plus qu’ailleurs, le pouvoir de négociation et la force d’une
argumentation passent par une parfaite maîtrise de la voix, de l’articulation, du

224 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

langage qui sont les principaux éléments d’identification des correspondants : aux
gestes se substituent des intonations et des mots. Selon les spécialistes, «tout
s’entend au téléphone : le sourire, la bonne humeur, la crédibilité…».
Malgré que les principes de base de la négociation téléphonique s’apparentent
à ceux de la négociation classique, quelques différences importantes subsistent
: le sens de certains mots s’y trouve alourdi, la simplicité et la logique de
l’argumentation doivent être évidentes. Il n’est pas possible comme un texte
écrit de revenir en arrière. On trouve donc dans la négociation téléphonique les
principes de base du marketing direct : informer précisément et objectivement
l’interlocuteur (sans que ce soit complexe toutefois), lui donner des preuves, des
arguments (coûts, délais, références), insister sur les avantages qu’il peut retirer
de l’offre; en l’absence de preuves tangibles de la réalité des propositions faites,
il risque de ne pas pouvoir convaincre ses proches ou ses collaborateurs. Lorsque
les décisions ne peuvent être prises immédiatement, ce qui est fréquent en milieu
industriel, il faut renforcer l’offre en cherchant à rassurer l’interlocuteur. Etablir
un climat de confiance est souvent la clé du succès d’une négociation.
Le produit ou le service vendu doit être relativement simple car il ne peut
être visualisé. (Sauf si le téléphone intervient comme amorce à la vente, ou au
contraire comme accélérateur après l’envoi d’un courrier). De toutes les façons,
une confirmation courrier est indispensable.
Avant de procéder à des appels téléphoniques, on construit un argumentaire.
Autrement dit un canevas de l’entretien; il est écrit, et comporte les réponses à
toutes les objections possibles. Il est réalisé par l’agence de télémarketing, soumis
au client, testé, modifié s’il y a lieu, présenté aux téléopérateurs. Ceux-ci doivent
pouvoir, au début et en cours d’opération, poser des questions au client.
L’argumentaire doit être structuré de telle manière que les questions les plus
délicates viennent à la fin (revenus, CA). D’une manière générale, les questions
doivent répondre aux exigences signalées à propos des «études et enquêtes».
Là encore, il faut se contenter d’un seul objectif : en particulier, si l’on essaie de
vendre un produit, ne pas tenter, en même temps, d’en profiter pour mieux connaître
le marché et faire une petite enquête («juste quelques petites questions»).
La réception d’appels est un métier (ou une technique) à part entière, différent
de l’émission. Ici c’est le prospect qui est demandeur; on peut en profiter pour
poser des questions plus précises. Il faut obligatoirement avoir recours à une
société spécialisée, étant donné le nombre d’appels possible (plusieurs milliers
en 20 minutes après un bon spot télé). Le «numéro vert» est une possibilité
d’incitation : la communication est payée par le récepteur. Mais il coûte très cher,
surtout étant donné le nombre de plaisantins… Paribas l’avait, par exemple,
exclu de sa campagne lors de sa privatisation.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 225


Les techniques de vente

Exemple d’entreprise

Le cas de Pomona-Ouest. Cette firme est spécialisée dans la vente en


gros de fruits et légumes. Le territoire desservi par la filiale de Nantes s’étend
sur l’est de la Bretagne, sur le pays nantais et sur la Vendée. Les clients de
l’entreprise sont très nombreux : on ne compte pas moins de 300 points de
vente, parmi lesquels figurent de petits magasins indépendants et de puissants
hypermarchés. Chez le grossiste nantais, précédemment, une équipe de huit
représentants prenait une partie des commandes des gros clients dans la
journée, les livraisons étant effectuées la nuit suivante. Pour ce qui concerne
l’autre fraction de vente, atteignant 40% environ de l’activité totale, une
vingtaine de vendeurs-livreirs constituaient, au petit matin, un assortiment
en fonction du stock disponible dans l’entrepôt. Ils chargeaient leurs camions
et partaient visiter les petits clients. Or, une telle formule de vente n’était pas
satisfaisante.
En effet, on ne connaissait pas avec précision les besoins de la clientèle
visitée. On comprend ainsi pourquoi les approvisionnements du grossiste
n’étaient pas fondés sur des bases chiffrées, les acheteurs se fiant à leurs
expériences et à leurs impressions personnelles. En bref, l’offre s’ajustait
rarement à la demande; à un jour, où l’on constatait des ventes manquées à
cause de stocks insuffisants, succédait une journée néfaste, où il fallait détruire
des fruits et des légumes gâtés par le transport et par la manutention.
L’entreprise a supprimé toutes les ventes par tournée, celles effectuées
sans qu’il y ait une commande préalable. On a formé l’équipe commerciale,
tous les ordres étant pris l’après-midi par téléphone. Chaque vendeur dispose
maintenant d’un appareil à l’écran cathodique relié à l’ordinateur de la
succursale, qui calcule en permanence le stock. En outre, le responsable possède
la liste de l’assortiment disponible le jour même (carottes à 3 F, oranges à
2.75 F, etc.). Il appelle ses clients et il leur décrit les produits disponibles, leur
qualité ainsi que leur prix. Le client, au bout du fil, répond en indiquant les
quantités qu’il veut recevoir au magasin le lendemain. Aussitôt, le vendeur,
au moyen d’un clavier, enregistre dans la mémoire de l’ordinateur chaque
ligne de l’ordre, tandis que sur l’écran apparaît la quantité de marchandise
encore disponible. Au cas où le stock est déjà épuisé, le vendeur doit tenter de
vendre un produit de remplacement. Après l’enregistrement des commandes,
l’ordinateur prépare, dans l’heure qui suit, les bons de livraison, qui vont être
remis aux livreurs vers 18 heures. Les camions sont chargés entre 18 et 20
heures. Après 20 heures, la tournée commence et se poursuit tout au long de
la nuit.

226 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Les techniques de vente

Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons traité les méthodes et les styles que les vendeurs
utilisent pour convaincre les clients de la qualité des produits proposés. En
effet, l’entreprise doit mettre à la disposition de cette équipe de vente toutes les
techniques qui peuvent lui permettre de mener à bien sa mission.
Pour les vendeurs, la maitrise des techniques et méthodes de vente leur permet de :
· Connaître les différentes étapes de la méthodologie commerciale,
· Gérer leur temps et leur organisation afin de passer plus de temps en clientèle,
· Apprendre l’écoute d’active, afin de créer la confiance,
· Savoir prendre un rendez-vous téléphonique (pratiqué en réel à partir de son
fichier prospect ou client),
· Comprendre la typologie, les motivations et besoins de son client, développer
son empathie,
· Rédiger, présenter et argumenter une proposition commerciale en s’appuyant
sur les besoins identifiés,
· Accueillir et gérer les objections,
· Savoir rester ferme sur son prix,
· Conclure.
· Gérer son stress
· Améliorer son image personnelle
Les phases essentielles de la vente sont donc :
- L’accueil et comportement
- Le comportement du vendeur
- L’accueil du client
- L’entretien de face à face
- Présentation des produits
- L’argumentation
- Le traitement des objections
- L’annonce du prix
- La conclusion de la vente
- La vente complémentaire
- La prise de congé.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 227


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

EXERCICES ET CAS PRATIQUES


Cas n°1

Centres commerciaux : le quart du commerce de détail


Près de 600 centres commerciaux, 12 millions de mètres carrés de
surfaces commerciales, 25% du commerce de détail : en vingt ans, le bilan de
l’industrie française des centres commerciaux est largement positif. Pour 1992,
les perspectives s’annoncent bonne : 30 ouvertures totalisant 519 000 m2 sont
prévues dans l’Hexagone, auxquelles s’ajoutent plusieurs projets à l’étranger.
Capable de s’adapter à la demande des consommateurs (choix, confort,
etc.) et des enseignes (économies pour alléger les charges, animation, etc.),
la profession n’en réfléchit pas moins à son avenir. En effet, pour son congrès
qui se tiendra les 15 et 16 juin, le Conseil National des Centres Commerciaux
(CNCC) a demandé à la Cofremca de réaliser une étude sur le devenir de ces
entres à l’horizon 2015.
Depuis l’ouverture en octobre 1969 de Cap 3000, premier centre
commercial régional, situé à Saint-Laurent-du-Var, bientôt suivie (novembre
1969) de celle de Parly 2 en région parisienne, les centres commerciaux se sont
imposés comme l’un des secteurs les plus dynamiques du commerce français.
Après un démarrage foudroyant (plus de 4 millions de mètres carrés créés entre
1972 et 1976), la profession a pris son rythme de croisière : il s’ouvre entre
350 000 et 400 000 m2 de surfaces commerciales par an. Trois explications
à ce développement : la volonté des pouvoirs publics d’intégrer les centres
commerciaux comme éléments structurants dans l’urbanisation ; le renfort des
hypermarchés, compléments naturels des boutiques et désormais les locomotives
des centres ; la réaction des centres-villes, qui en se modernisant cherchent à
lutter contre l’évasion des clients vers la périphérie des agglomérations où se
sont d’abord installés les centres commerciaux.
Autres signes de l’efficacité de cette industrie : ses résultats. «La croissance
du chiffre d’affaires des centres commerciaux est toujours supérieure à celle
de l’ensemble du commerce de détail», ne manque pas de souligner Raoul
d’Heucqueveille, président du CNCC.
Source : LSA, N°1303

228 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Travail à faire :
1. Pourquoi l’hypermarché est-il la locomotive du centre commercial?
2. Comment expliquer le succès des centres commerciaux depuis ces vingt
dernières années?
3. A votre avis, quel est l’impact du développement du commerce moderne
au Maroc (supérette, supers et hypermarchés) sur le comportement socio-
économique du consommateur marocain ?
Cas n°2

Le petit commerce haut de gamme en centre-ville


Le renforcement commercial du centre-ville est un pari difficile à réaliser
quand on connaît le prix du mètre carré à Annecy : entre 12 000 et 15 000 F,
et ce malgré la rareté des parkings. Voilà pourquoi le commerce de centre-ville
semble condamné au créneau haut de gamme. A l’image de cette jolie ville
bourgeoise dont la réputation de cité chère est tout à fait justifiée.
La fréquentation d’une clientèle locale aisée -celle des Suisses qui
échappent à l’attraction d’Annemasse et celle des touristes- tire tous les
commerces vers le haut. Le renouvellement des enseignes est faible, les prix
élevés rimant avec un certain immobilisme.
Source : LSA, n°1304

Travail à faire :
Pourquoi Le centre des villes est-il souvent spécialisé dans le commerce haut
de gamme?
Cas n°3
Vous avez ouvert une épicerie à proximité d’une gare. Vous savez qu’il y a une
forte circulation de personnes qui sortent du travail et qui sont susceptibles de faire
leurs courses à ce moment. En revanche, le potentiel de clientèle «résidents» vous
paraît très limité.
Vous avez fait une liste des points sur lesquels vous pourriez jouer : Prix
– Originalité - Horaires d’ouverture – Fraîcheur – Qualité - Choix- Rapidité –
Propreté - Service (emballage des produits).
Travail à faire :
Sachant que vous êtes dans une zone d’emploi tertiaire, classez ces différents
éléments par ordre d’importance et décrivez les principales caractéristiques de
votre offre (assortiment, horaires, prix, services, etc.).

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 229


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Cas n°4
Salma vient de s’acheter une robe qu’elle trouve très jolie. Elle rencontre Majda pour
laquelle elle a peu d’estime et dont elle pense qu’elle a mauvais goût. Majda lui dit qu’elle
trouve sa robe très jolie et qu’elle vient juste d’acheter la même.
Travail à faire :
1. Dans quelle situation se trouve Salma ?
2. Que peut-elle faire pour résoudre son problème ?
Cas n°5

Un nouveau métier pour les chefs de rayons


Un nouveau métier se profile pour les chefs de rayons, la distribution entrant dans l’ère
de la communication technologique. Avec, éventuellement, la vente des données du scanning.
Seules certaines grandes chaînes s’y mettent, mais dans le cadre d’une logistique amont,
sans aller jusqu’à la gestion unitaire dans le magasin. L’intérêt est néanmoins important car
ces distributeurs peuvent alors améliorer la rotation de leurs stocks. De plus, ils peuvent enfin
savoir ce qu’ils vendent. Auchan tend déjà ses flux dans le secteur du bazar et optimise ses
approvisionnements en textile. Mais, faute de temps, les distributeurs ne poussent pas la gestion
à l’article jusqu’au magasin.
Cette notion est pourtant fondamentale. Appliquée, elle fera tomber un mythe qu’il faut
absolument détruire. Il est primordial de faire remonter les informations vers des centres de
décision, comme les entrepôts ou les services de marketing…
Quels sont les véritables rôles des chefs de rayon et des vendeurs ?
Les référencements ne se font plus dans les magasins. Et les approvisionnements se font
en entrepôts. Que reste-t-il au chef de rayon ? Il faut donner un nouveau contenu à son rôle.
Pour 18 magasins continent, le chef de rayon ne se préoccupe plus d’envoyer ses
commandes. Il se balade le long de ses linéaires en notant le code du produit et les quantités
souhaitées, puis vide son terminal portable sur un ordinateur. Ensuite, EDIservices récupère les
informations, les traduit, les trie par fournisseurs et les envoie via EDI. Les Coop de Saintes
poussent le raisonnement assez loin et disent : «Messieurs, j’ai des données à la sortie de mes
caisses. Qui les veux ?» Seul problème : qui va les traduire et les transporter ?
Au préalable, il y a une autre négociation. Que valent ces informations ? Il ne faut pas
perdre de vue que des industriels sont prêts à acheter des données du scanning pour connaître
Source : LSA n°1310

230 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Travail à faire :
1. Quel sera le rôle du chef du rayon avec le développement du service EDI
(Echange de Données Informatisées) ?
2. Expliquer, en quelques lignes, le rôle, le développement et l’avenir de
l’EDI au Maroc.
CAS N°6
Traiter le cas suivant : «Une chaîne française de téléachat sur le câble»
Le téléviseur est le meilleur catalogue de vente par correspondance. Philip
Plaisance en est convaincu au point de tenter de lancer une chaîne entièrement
consacrée au téléachat.

«Et si la télévision devenait autre chose qu’une «boîte à distraction»…Philip Plaisance,


PDG de Plaisance films et producteur de 500 heures de télévision par an, dont «Mystères»
et «Les Marches de la gloire» sur TF1, travaille depuis plusieurs mois sur «un projet avant-
gardiste» : une chaîne de télévision émettant 24 heures sur 24 sur le réseau câblé dont il
négocie actuellement l’agrément avec le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). La vocation
principale de cette chaîne de services, comme la définit son prometteur, serait le téléachat,
agrémenté de quelques autres rubriques : ventes aux enchères, troc, météo…
Objectif à long terme : considérer la télévision comme un terminal d’ordinateur.
L’utilisateur ne se contente plus de subir, il agit : «L’enfant joue aux jeux vidéo, ses parents
commandent une nouveauté ou tapent leur courrier».
Le cocooning dope la VPC
En attendant, Philip Plaisance, associé à 50% avec la Générale occidentale (Alcatel
Alsthom), n’est pas à court d’arguments pour vanter les mérites du téléachat. Liberté d’acheter
sans la présence systématique d’un vendeur, argumentaire étoffé servi à domicile, délai de
réflexion indéterminé sont les principales qualités de la vente à distance sur écran. Sans
oublier les tendances lourdes, comme le «cocooning», qui dopent la vente par correspondance.
La VPC affiche en effet un chiffre d’affaires en croissance de 5% pour les sept premiers mois
de l’année 1993. Mais le lent démarrage du Câble en France (1.1 million d’abonnés) peut
constituer un obstacle au développement d’une chaîne de ce type. L’amortissement prévu par
Philip Plaisance à partir de 3 millions d’abonnés semble peu réaliste dans l’état actuel des
choses. «C’est pourtant le moment de se lancer. Si l’on ne veut pas que des chaînes étrangères
nous supplantent, il faut être présent», juge Robert Lens, directeur général de Téléshopping
(TF1), qui va réaliser cette année un chiffre d’affaires de 360 millions de francs.
Depuis cet automne, QVC (Quality, Value and Convenience), le réseau de télévision
leader de la vente directe aux Etas-Unis (1 milliard de dollars de chiffre d’affaires), associé à
BskyB, émet 24 heures sur 24 en Grande-Bretagne. Plus de temps à perdre !»
Source : Enjeux-Les Echos, Décembre, 1993.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 231


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Travail à faire :
1. Pourquoi le téléachat a-il un bel avenir?
2. Quels sont ses inconvénients pour le distributeur/producteur?
Cas n°7
Votre magasin vend quatre marques de cirage réparties sur une gondole de
façon suivante :

Marques Surface consacrée


A 40
B 60
C 50
D 50
L’analyse du chiffre d’affaires et de la marge donne les résultats suivants :
Marge brute
Marques CA en milliers en milliers
A 400 60
B 200 40
C 100 45
D 500 90
Travail à faire :
- Analyser la participation de chaque produit au chiffre d’affaires et à la
marge et comparez-la à l’occupation du linéaire ;
- Proposer une nouvelle méthode d’implantation pour ces articles.
Cas n°8
Le gérant du rayon « lessives » d’un hypermarché a trois lignes de produits
qu’il vend toute l’année.
Il dispose des informations suivantes concernant ces trois lignes :
Informations A B C
Ventes annuelles (en quantités) 20 000 10 000 6000
Prix de vente unitaire (TTC) 13 DH 18 DH 20 DH
180 000
Chiffre d’affaires 260 000 DH 120 000
DH
Prix d’achat unitaire (HT) 6 DH 10 DH 5 DH
Stock moyen 300 500 400
NB. TAUX DE TVA : 19%

232 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Travail à faire :
• Laquelle des lignes est la plus rentable ?
• Sachant qu’il consacre actuellement le même linéaire (1m) pour les trois
marques, que lui conseilleriez-vous de faire ?
Cas n°9
Une société qui développe encore sa part de marché dans le domaine des
fromages voit apparaître un nouveau concurrent. Elle hésite entre deux actions à
lancer rapidement. L’une pour se défendre contre la nouvelle marque en fidélisant
ses consommateurs actuels, l’autre pour acquérir de nouveaux acteurs.
Dans les deux cas envisagés, quelles sont les techniques promotionnelles les
mieux adaptées ?
Cas n°10
Dans un supermarché, on a enregistré les ventes de deux produits concurrents :
Eléments Produit 1 Produit 2
Les ventes annuelles 60 000 50 000

Le stock moyen 190 200

Le prix d’achat (HT) 2.5 dh 2.8 dh

Le prix de vente (TTC) 6 dh 6.5 dh

Le linéaire développé 3.5 m 4m

NB. TAUX DE TVA : 7%


Travail à faire :
1. Calculer pour les deux produits :
• La rotation physique et financière sur une période d’un an
• La marge brute annuelle
• Le taux de marque
• Le rendement au linéaire
2. Comparer et interpréter les résultats

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 233


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°11
Vous lancez une maison de production de disques et cassettes, spécialisée dans
des productions grand public ne nécessitant pas le versement de droits importants.
Les disquaires manifestent de grandes réticences envers vos productions en
raison de leur bas prix et d’une qualité jugée médiocre.
Travail à faire :
• Quel réseau de distribution pouvez-vous utiliser ?
• Quelle stratégie proposez-vous ?
CAS N°12
Le gérant du rayon « détergents » d’un hypermarché a trois lignes de
produits qu’il vend toute l’année.
Il dispose des informations suivantes concernant ces trois lignes :
Informations A B C
Ventes annuelles (en quantités) 40 000 30 000 10 000
Prix de vente unitaire (TTC) 16 DH 20 DH 24 DH
Chiffre d’affaires 300 000 DH 200 000 DH 140 000
Prix d’achat unitaire (HT) 8 DH 12 DH 7 DH
Stock moyen 280 480 380
NB. TAUX DE TVA : 19%
Travail à faire :
• Laquelle des lignes est la plus rentable ?
CAS N°13
Répondez, brièvement, aux questions suivantes :
• Quelle est la différence entre une supérette, un super et un hypermarché ?
• Quelle est la différence entre les techniques de vente classiques et
modernes ?
• Les hommes de vente peuvent-ils être remplacés par les techniques du
marketing direct ?
• Quels sont les différents domaines d’utilisation du télémarketing au
Maroc ?
• Quelles sont les contraintes au développement du phoning et de la vente à
domicile classique au Maroc ?

234 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°14
On vous propose trois types de simulation de vente. On vous demande de cor-
riger les aberrations techniques et de proposer des formules de vente correctes
permettant de séduire la clientèle, de vendre plus et de la fidéliser.

Simulation de vente n°1 


Soufiane : allo oui bonjour,
Mouna : oui allo, qui est à l’appareil ??
Soufiane : permettez-moi de me présenter madame, c’est Mr. Soufiane du
service commercial de Maroc Telecom
Mouna : ravie !!
Soufiane : est que vous êtes au courant de la nouvelle promotion en-cours ??
Mouna : non, laquelle…il en a tellement !! ??
Soufiane : Maroc Telecom vous offre un bouquet qui regroupe le téléphone
fixe illimité vers tous les numéros fixe de Maroc Telecom de 20h a 8h du matin
et tous les jours feriés + la connexion internet haute débit de 2 Mbits/s + la
télévision numérique qui offre 6 chaines nationales et 12 chaines internationales
Mouna : ça semble être intéressant, mais combien coûte ce bouquet ??
Soufiane : c’est un abonnement de 12 ou de 24 mois selon votre choix, si vous
choisissez la première formule vous allez payer 500 dhs le premier mois et 350
dhs les mois qui restent, et si vous choisissez la 2ème formule qui est de 24 mois
vous allez payez 300 dhs par mois toutes taxes et frais compris.
Mouna : hmmmm….Alor si je désire acheter ce bouquet, je dois résilier mon contrat
de téléphone fixe, et si je le fais, est-ce que je vais perdre mon numéro ??
Soufiane : non, vous pouvez toutefois signer un nouveau contrat tout en gardant votre
numéro, c’est juste les formules d’abonnement qui changent.
Mouna : ok… je vais y penser, et si jamais j’accepte de signer avec vous le contrat ou
doit-je me diriger ??
Soufiane : vous pouvez soit appeler les numéros verts : 0800 0800 et nous vous
enverrons une équipe de techniciens qui va vous installer le matériel et qui se chargera
du contrat. Ou bien vous allez à l’agence de Maroc Telecom la plus proche de chez
vous.
Mouna : ok d’accord je vous remercie pour vos explications
Soufiane : je suis à votre service madame
Mouna : merci
Soufiane : je vous en prie, passez une agréable journée

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 235


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Simulation de vente n°2 


La vente des voitures de type utilitaire
Entreprise vendeuse: HAKAM frère
Entreprise acheteuse : Traiteur maymana
Mise en situation : le traiteur maymana veut acheter 10 voitures de type
utilitaires, il a lancé un appel d’offre, et parmi les entreprises qui ont répondu,
il y a l’entreprise HAKAM FRERES importateur exclusif de Renault Nissan
et dacia.
Réunion des responsables des 2 entreprises :
Objet : vente de voitures utilitaires
L’entreprise 1 : HAKAM FRERES
L’entreprise 2 : Traiteur MAYMANA
S :L’Ese 1 : bonjour permettez moi de me présenter : M.OULD CHAOUIA
Soufiane, directeur de l’entreprise HAKAM FRERES.
Mn :L’Ese 1 : et moi je suis DADOUCHE Mouna, responsable commerciale
de la société HAKAM FRERES
Y :L’Ese 2 : ravie, je me présente à mon tour M.ELBERKAOUI Younes,
directeur général de Maymana, et voici mon assistant M.CHAKROUNE MED.
S :L’Ese 1 : nous avons regardé votre appel d’offre et nous pensons que nous
pouvons vous satisfaire.
M :L’Ese 2 : oui exactement, et je l’espère bien, qu’est ce que vous nous
offrez ?
Mn:L’Ese 1 : nous avons un produit qui s’adapte parfaitement à vos besoins, il
s’agit de la Renault Trafic.
M :L’Ese 2 : ça semble être intéressant, mais qu’est ce que vous nous offrez de
plus par rapport à vos concurrents ?
Mn :L’Ese 1 : nous vous offrons une voiture fiable, avec une garantie de 2 ans
et un kilométrage illimité, en plus d’un prix compétitif qui est de 440000 dh
pour chaque voiture.

Y :L’Ese 2 : ok , mais il faut que vous nous accordiez une remise vu le nombre
de voiture qu’on va acheter

236 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

S :L’Ese 1 : je pense que le prix est déjà très intéressant, puisque nous sommes
en période de promotion, mais on peut vous accordez une remise de 2% sur
chaque voiture rien que pour vous fidéliser. Ce qui nous donne le prix de
431200dh.
Y :L’Ese 2 : hmmm, c’est intéressant, alors on est d’accord.

Simulation de vente n°3 


Monsieur et madame zakraoui, couple de 65 et 60 ans, souhaitent acheter
un magnétoscope. Leur fille qui habite aux USA propose de leur envoyer
régulièrement des cassettes vidéo de leurs petits enfants, tournées avec un
caméscope.
Situation n°1
Vendeur : Bonjour madame, bonjour monsieur
Acheteurs : Bonjour, nous souhaitons nous renseigner sur magnétoscope.
Vendeur : Suivez-moi. Voilà un très beau modèle HI-FI par SECAM, avec tête
d’insertion, prise Cinch pour la musique et télécommande à infrarouge. En
plus, c’est une grande marque, garantie 3 ans. Je vous laisse regarder. Excusez-
moi un instant.
Le vendeur d’éloigne pour s’occuper d’autres clients. Il revient
Vendeur : Alors, qu’en pensez-vous ?
Acheteurs : N’est-il pas un modèle un peu compliqué pour nous ? Nous
souhaitons uniquement visionner des cassettes vidéo que notre fille nos envoie.
Vendeur : c’est un modèle très performant.
Acheteurs : Quel est sont prix ?
Vendeur : Il est actuellement en promotion à 10 000Dh au lieu de 13 000Dh.
En plus, si vous le prenez tout de suite et vous le branchez vous-même, je vous
accorde une remise de 5%.
Acheteurs : C’est un peu cher pour l’usage qui nous intéresse. Vous n’avez pas
d’autres modèles moins chers.
Vendeur : Si bien sûr. Vous avez ce modèle évidement moins perfectionné
mais qui ne coûte que 1 700Dh.
Acheteurs : Peut-on lire les cassettes vidéo émanant d’un caméscope ?
Vendeur : Oui bien sûr, à condition qu’elles aient été tournées à l’aide d’un
camescope SECAM
Acheteurs : Bien, nous allons encore réfléchir, merci.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 237


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Situation n°2
Vendeur : bonjour madame, bonjour monsieur ! Soyez les bienvenus, que puis-
je faire pour vous ?
Acheteurs : Bonjour, nous souhaitons nous renseigner à propos d’un
magnétoscope.
Vendeur : Suivez-moi, installez vous ? Quel genre de magnétoscope recherchez-
vous ? Très professionnel ou pas ?
Acheteurs : nous cherchons généralement un caméscope capable de visionner
des cassettes vidéo issues d’un caméscope et pas cher.
Vendeur : OK ! Je vous apporte les différents modèles. Il revient au bout de
deux minutes avec 3 modèles : ( Sony. LG. SAMSUNG ).
Vendeur : Voici les différents modèles. se sont les meilleurs que nous avons,
très pratiques.
Acheteurs : Celui-ci nous intéresse.
Vendeur : Ce modèle est de marque Sony, une très bonne marque, très solide,
garantie 5 ans, facile à manipuler, assez léger, vous pouvez visionner vos
cassettes vidéo émanant de tout caméscope.
Acheteurs : Intéressant. Mais comment le manipuler ?
Vendeur : Ne vous inquiétez pas, le montage est pris en charge par la maison,
et je peux vous expliquer la manipulation à l’aide du manuel d’utilisation.
Acheteurs : Bien, quel est son prix ?
Vendeur : Ce modèle ne coût que 1 500DH, télécommande incluse est une
cassette vidéo offerte, plus d’une carte mémoire.
Acheteurs : Ok, nous le prenons.

CAS N°15
Le gérant du rayon « papeterie » d’un supermarché a deux lignes de stylos
« plume » en divers coloris, qu’il vend toute l’année.
Voici les données dont il dispose sur ces deux lignes « A » et « B ».
Ligne A B
Ventes annuelles (en quantité) 12000 5000
Prix de vente unitaire (dh) 18 35
Chiffre d’affaires (dh) 216000 175000
Prix d’achat unitaire (dh) 12 20
Stock moyen 500 400
Surface d’exposition 0.5 m 0.8 m

238 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

8Travail à faire :
a- Laquelle des deux lignes est la plus rentable ? pour ce, calculez :
- la marge brute
- la rentabilité au linéaire
- la rotation physique et financière
b- Que lui conseilleriez-vous de faire pour repenser la stratégie du linéaire?
CAS N°16
On suppose que 80 000 magasins vendaient des lessives en 2006 et qu’ils font
20 milliards de chiffre d’affaires avec ce produit.
Notre produit Clean est référencé dans 60 000 magasins qui réalisent un chiffre
d’affaires lessives de 5 milliards.
Travail à faire :
1. Calculer la DN et la DV du produit Clean
2. Interpréter le résultat
CAS N°17
Un jeune designer spécialisé dans la conception de meubles pour enfant vient
de mettre au point une gamme composée d’un bureau, d’un cheval à bascule,
d’une maisonnette en bois et de sièges d’enfant.
Il signe ses produits et souhaite assurer une fabrication de grande qualité.
Il expose sa gamme au salon « Moving » et rencontre un grand succès auprès
des marchands de meubles et de jouets, il est également en contact avec la chaîne
« Habitat ».
Quels conseils lui donneriez-vous pour distribuer ses produits ?
CAS N°18
La société Viteuf a mis au point une gamme de produits à base d’œufs qui
comprend :
- Des tubes de concentrés d’œufs permettant de confectionner des omelettes
simplement en ajoutant du lait à la pâte qui sort du tube. Le concentré
d’œufs se conserve jusqu’à six mois à température ambiante ;
- Des « briques » contenant des blancs d’œufs, ou des jaunes destinés à la
confection de pâtisserie (crème anglaise, meringues, etc.) ; la conservation
est d’un mois à 5°C maximum ;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 239


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

- Des œufs durs cuits suivant un procédé exclusif et recouverts d’un vernis
de protection, ce qui permet une conservation d’un mois à température
ambiante.
Des tests effectués auprès des ménagères montrent que ces produits sont bien
acceptés, mais que les délais de conservation annoncés paraissent peu crédibles et
n’inspirent pas confiance.
Le service marketing décide donc d’opérer le lancement en donnant une durée
de conservation de 10 jours, pour le concentré d’œufs, les briques et les œufs durs
et en les mettant en vente dans le circuit GMS.
La question qui se pose aujourd’hui est le choix de l’emplacement dans lequel
chacun de ces produits doit être vendu. Que proposez-vous ?
CAS N°19
La poste cherche à développer son activité de conseil financier auprès de
sa clientèle. La compétence et la disponibilité du réseau traditionnel paraissent
insuffisantes, elle décide de créer un réseau de points conseil.
A votre avis, est-il préférable de créer des centres relativement importants et
peu nombreux situés au centre ville ou bien un grand nombre de points moins
importants et moins bien équipés mais plus proches de la clientèle ? Justifiez votre
réponse.
CAS N°20
Un magasin vend six marques de parfums qui sont réparties de la façon
suivante :
La marque A occupe 0,80 m
La marque B occupe 1,0 m
La marque C occupe 1,20 m
La marque D occupe 1,0 m
La marque E occupe 1,30 m
La marque F occupe 0,70 m

240 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

L’analyse du chiffre d’affaires et la marge brute de chaque marque donne


les résultats suivants :

Marques C.A Marge brute


A 650 90
B 450 70
C 300 50
D 450 60
E 200 50
F 900 140

Travail à faire :
1- Analysez la participation de chaque produit au chiffre d’affaires et à la
marge brute.
2- Comparez l’occupation du linéaire par chaque marque et proposez une
nouvelle implantation de ces marques.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 241


La Stratégie du Produit

CHAPITRE VI
LA STRATÉGIE DU PRODUIT

Introduction

En marketing, le produit est l’expression physique de la réponse de l’entreprise


à la demande. Pour réaliser son produit, l’entreprise doit prendre en considération,
à la fois, les désirs et les attentes des consommateurs, ses capacités technologiques,
son savoir-faire et son potentiel commercial, financier, humain, technique, etc.
La stratégie du produit ne comprend pas uniquement la détermination des
caractéristiques techniques attendues par la demande, mais elle intègre aussi les
attentes psychologiques qui seront présentes dans le choix des formes, du design…
Elle suppose aussi que l’on prenne en considération des aspects directement liés
au produit comme le conditionnement, le nom, la marque ou certains services.
Enfin, dans le cadre du marketing mix, les autres variables du marketing (prix,
communication, promotion, distribution…) doivent être définies en accord avec la
stratégie du produit, car les choix effectués à ces niveaux se reportent directement
sur l’image du produit (par exemple, le dentifrice distribué en pharmacie n’est pas
perçu de la même manière que le même dentifrice distribué en hypermarché).
La stratégie du produit d’une entreprise s’insère donc dans le cadre plus large
de la stratégie marketing de la firme. Elle détermine, de ce fait, la réponse concrète
que l’entreprise apporte aux attentes identifiées sur un marché. Son importance
est évidente dans le cadre de la démarche marketing tant il est vrai que l’on ne
peut pas faire du bon marketing sur un mauvais produit. La stratégie du produit
dépasse d’ailleurs largement la fonction commerciale puisqu’elle détermine en
fait l’activité de l’entreprise.
Tout au long de ce chapitre, nous allons traiter la définition et la classification
des produits, les éléments constitutifs de la stratégie du produit et les principales
décisions en matière de stratégie de produit : innover, adapter, imiter, positionner,
abandonner le produit.

Section 1 : Définition et concept du produit en marketing

Une raquette de tennis Wilson, une coupe de cheveux Interbeauté, des vacances
balnéaires à Agadir, un camion de deux tonnes, une paire de skis Rossignol ou un
service de messages téléphoniques sont autant d’exemples de produits.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 243


La Stratégie du Produit

Selon Ph. KOTLER, Di MAULO et All, «un produit consiste en quelques


chose qui peut être offerte sur un marché et qui est apte à satisfaire un besoin ou
un désir. Cela comprend des objets, des services, des organisations, des personnes,
des endroits et des idées».
KOTLER et TURNER donnent une autre définition beaucoup plus large : «un
produit est tout ce qui peut être offert à l’attention, l’acquisition, l’utilisation ou la
consommation d’un marché : cela comprend les objets physiques, les sciences, les
personnalités, les lieux, les organisations et les idées».
Définir un produit n’est donc pas chose aisée. En effet, plusieurs responsables
internes et appartenant à l’entreprise (technicien, administratif, commercial, etc.)
et externes (macro-économiste, sociologue, psychologue, etc.) interviennent dans
ce domaine.
Pour HELFER et J. PARENT, et dans une optique commerciale et marketing,
le produit ne se définit pas par une seule dimension. Ainsi, «le produit se présente
sous deux visages. Aucun des deux n’est à écarter car ils forment chacun une face
de cette réalité ambiguë qui est le produit, qui peut être décrit sous son aspect
matériel ou sous son aspect fonctionnel. Le premier fait référence au support
physique du produit, s’il y en a un, à certains caractères comme son poids, son
volume dans l’espace, sa durée de vie, mais surtout à la composition du produit,
les facteurs incorporés, leurs proportions, c’est-à-dire ce que l’on peut appeler, en
gros, la technique qui a présidé à son élaboration. L’aspect fonctionnel définit ce
à quoi le produit sert, quelle est sa fonction pour la clientèle qui l’utilise, ou est
susceptible de l’utiliser».
Cet aspect multiple doit donc toujours être présent dans l’esprit du responsable
marketing, sous peine d’éprouver, par la suite, d’amères désillusions.
Dans la conception de son produit, le chef d’entreprise doit distinguer trois
niveaux (voir la figure n°1):
- Au premier niveau, on trouve le produit central ou essentiel, c’est-à-dire le
noyau fondamental de bénéfices offerts à l’acheteur. Ce niveau d’analyse
permet de répondre à la question suivante : à quel(s) besoin(s) le produit
répond-il ? ou encore : qu’est-ce que l’acheteur désire véritablement obtenir ?
- Au second niveau, on trouve le produit tangible, ou encore le produit formel.
C’est le produit lui-même tel qu’il est offert au consommateur et tel qu’il
apparaît au moment de l’achat ou du choix. Les parfums, les ordinateurs et
les candidats politiques sont des produits tangibles;
- Au troisième niveau, on trouve le produit augmenté ou encore le produit
élargi qui comprend l’ensemble des éléments qui touchent le consommateur,
c’est-à-dire les services complémentaires et les avantages qui accompagnent

244 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


- Au second niveau, on trouve le produit tangible, ou encore le produit
formel. C'est le produit lui-même tel qu'il est offert au consommateur
et tel qu'il apparaît au moment de l'achat ou du choix. Les parfums,
les ordinateurs et les candidats politiques sont des produits tangibles;
- Au troisième niveau, on trouve le produit augmenté ou encore le
La Stratégie du Produit
produit élargi qui comprend l'ensemble des éléments qui touchent le
consommateur, c'est-à-dire les services complémentaires et les
le produitavantages
tangible.quiIBM, par exemple
accompagnent le produitesttangible.
une entreprise dont le succès à
IBM, par exemple
l’origine est
peutune être associé
entreprise dont leà succès
une utilisation
à l'origine peuttrès
êtrejudicieuse
associé à unedu produit
augmenté.utilisation
Alors très
quejudicieuse
les autresdu produit augmenté.
fabricants Alors occupés
étaient que les autres
à vanter les
fabricants étaient occupés à vanter les caractéristiques de leur
caractéristiques
ordinateur,deIBM
leurréalisait
ordinateur, IBMétait
que le client réalisait que le client
en fait intéressé à acheterétait en fait
intéressé des
à acheter des solutions à des problèmes et non de
solutions à des problèmes et non de la quincaillerie. Les clients la quincaillerie.
Les clients désiraient
désiraient surtout
surtout de la formation,
de la formation, desfacilitant
des logiciels logiciels facilitant
la tâche de la tâche
l'usager, des contrats de services, des réparations rapides
de l’usager, des contrats de services, des réparations rapides et des garanties. et des
garanties. IBM vend donc un système et non pas uniquement un
IBM vendordinateur.
donc un système et non pas uniquement un ordinateur.
Figure n°1 : les trois niveaux de produits

Installation
Produit
augmenté

Conditionnement Produit
tangible

Noyau
Livraison
Marque
central Produit
de central
Caractérist
bénéfice
iques Service
s
après
Qualité vente
Style

Garantie

Section 2 : Classification, caractéristiques et typologie de produits

Les classifications de produits sont extrêmement nombreuses, mais leur utilité


propre est très diverse. On peut donc classer les produits selon leurs destination
(matières premières, biens industriels, de grande consommation), selon leur durée
(durable, non durable), selon le type d’achat (achat courant, réfléchi, produits de
spécialité, etc.), selon leur niveau d’implication ou de risque, selon leur complexité,
selon leurs caractéristiques pour le distributeur, etc.
En tout cas, chaque produit peut être décrit selon ses caractéristiques :
- Caractéristiques techniques, fonctionnelles et physico-chimiques :
• Formule;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 245


La Stratégie du Produit

• Composants ou matières;
• Odeur;
• Forme, design;
• Couleurs;
• Encombrement;
• Matériaux;
• etc.
- Caractéristiques d’usage :
• Etendue;
• Spécificité;
• Durée;
• etc.
- Caractéristiques psychologiques :
• Beauté;
• Jeunesse;
• Liberté;
• Force;
• etc.
- Caractéristiques associées ou d’identification du produit :
• Prix;
• Marque;
• Conditionnement;
• Nom;
• Une image graphique;
• Un logotype;
• Services…
En tout état de cause, la théorie du marketing nous propose plusieurs méthodes
de classification des produits. Parmi les plus courantes, notons celle qui comporte
les deux grandes catégories suivantes : d’une part, les biens durables, les biens
non durables et les services et, d’autre part, les biens de consommation et les biens
industriels.
1. Les biens durables, les biens non durables et les services
Les biens durables, les biens non durables et les services : classification
selon la durée d’utilisation
Les biens durables : biens tangibles survivant à de nombreuses utilisations,
par exemple : les automobiles, les réfrigérateurs, les vêtements, etc.

Les biens non durables : biens tangibles consommés en une ou quelques


fois, par exemple : le lait, le savon.

Les services : activités ou bénéfices de nature essentiellement intangibles,


par exemple : une coupe de cheveux, un billet d’avion.

246 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

2. Les biens de consommation et les biens industriels


A ce niveau, les produits sont classés en deux grands sous-groupes selon les types
d’utilisateurs. Les produits de consommation sont acquis à des fins d’utilisation
personnelle, alors que les produits industriels sont acquis par une organisation à
des fins de transformation ou pour la revente à d’autres organisations ou à des
consommateurs.
• Les biens de consommation
Le mode de classification le plus utilisé pour les biens de consommation
demeure encore le comportement d’achat des consommateurs.
Classification des biens de consommation : classification selon le mode
d'achat
Les produits de commodité : produits que l'on achète souvent de manière
impulsive. Le prix unitaire est généralement bas, il ne justifie pas l'effort
nécessaire pour se procurer le produit, exemple : le tabac, le lait, le journal, etc.
Les produits de comparaison : ce sont des produits achetés par un client
engagé dans un processus d'achat réfléchi, relativement long, après qu'il a tenu
compte du prix, de la qualité, du style et du moment de l'achat, par exemple.
Les produits de spécialité : produits dont les caractéristiques sont si uniques
que la plupart des acheteurs insistent pour obtenir une marque en particulier. Il
peut s'agir de produits de luxe tels certaines automobiles, des chaînes stéréo, des
appareil photographiques, etc.
Une Mercedes, par exemple, est un produit de spécialité car les acheteurs sont
prêts à se rendre chez l'unique concessionnaire Mercedes, même s'il se situe à
plusieurs kilomètres de leurs maisons.
Les produits non recherchés : des produits connus ou inconnus que le
consommateur n'est pas intéressé à acheter, de prime abord, exemple :
assurance sur la vie, les encyclopédies, les lecteurs de disques, les logiciels de
télécommunication, les ordinateurs, etc.
• Les biens industriels
Les biens industriels sont achetés principalement par des organisations ou des
personnes qui les intègrent dans un processus de fabrication ou les utilisent pour la
revente. La distinction entre un produit de consommation et un produit industriel
est basée sur l’utilisation et non sur la nature du produit.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 247


La Stratégie du Produit

Classification des biens industriels


Les composantes de fabrication : on trouve ici des produits qui s'intègrent
entièrement dans un processus de transformation pour un produit final. Cette
catégorie peut se subdiviser en deux sous-groupes : les matières premières d'un
côté, les produits manufacturés et les pièces de l'autres.
• les matières premières : produits agricoles (le blé, le bétail, les fruits
et les légumes) et produits naturels (le poisson, le bois, le pétrole
brut et le minerai de fer, etc.).
• les produits manufacturés et les pièces : ils comprennent les matériaux
(le fer, le ciment, les fibres…) et les pièces composantes (les petits
moteurs, les pneus, etc.).
Les biens d'équipement : des produits qui se caractérisent par grand coût
d'acquisition. L'achat, à ce niveau est une dépense en capital. On peut distinguer
à ce niveau, les installations (les bâtiments, les usines, les bureaux,…) et
l'équipement accessoire qui facilite le processus de production et ne fait pas
partie du produit final.
Les fournitures et les services : des produits qui n'entrent pas dans le produit
final, mais qui facilitent la gestion des opérations. On peut citer le charbon , la
peinture, les clous, l'entretien, la réparation, le nettoyage, etc.

Section 3 : Les éléments constitutifs de la stratégie de produit

1. La gamme
1.1. Définition
Les notions de gammes, lignes de produits, articles, sont différents et doivent
donc être définies préalablement :
• La gamme est l’ensemble de toutes les variétés de produits fabriqués
et vendus par une entreprise. La gamme peut être aussi définie comme
l’ensemble des lignes commercialisées par un manufacturier.
• La gamme des produits offerte par une entreprise possède deux
dimensions : la largeur, la profondeur et l’étendue.
- La largeur est mesurée par le nombre de lignes de produits proposés,
c’est-à-dire par le nombre de groupes de produits qui tentent de satisfaire
les consommateurs, en fonction de leur goûts, besoins propres et pouvoir
d’achat.

248 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

- La profondeur correspond au nombre moyen d’articles par lignes de


produits.
- L’étendue de la gamme : le nombre total d’articles ou de modèles
composant cette gamme.
Exemple 1 : gamme d’un fabricant d’articles de sport :
- Largeur : vêtements, sacs, ballons, chaussures;
- Profondeur de la ligne vêtements : survêtements, shorts, maillots,
pulls, etc.
Exemple 2 : les deux grands constructeurs automobiles français
implantés au Maroc proposent les gammes suivantes:
- Peugeot : gamme automobile, gamme cycle, gamme outillage;
- Renault : gamme automobile, gamme poids lourd.
• A l’intérieur de chaque gamme existent des lignes de produits, avec le
même exemple, on dira donc :

- Chez Peugeot, dans la gamme automobile : la ligne de produits 205,


la ligne de produits 505, la ligne de produits 309, etc.
- Chez Renault, dans la gamme automobile : la ligne de produits R5, la
ligne de produits R9, la ligne de produits R11, etc.
• A chaque ligne de produits, correspond un certain nombre d’articles ou
modèles :

- chez Peugeot, dans la gamme automobile, ligne de produits 205 :


modèle 205 SR, modèle 205 GL, modèle 205 GR, etc.
- chez Renault, dans la gamme automobile, ligne de produits R9 :
modèle R9 TL, modèle R9 GTL, modèle R9 TD, etc.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 249


La Stratégie du Produit

1.2. La stratégie de gamme


La stratégie de gamme se situe à trois niveaux :
Niveau 1 : l’entreprise doit tout d’abord définir les gammes de produits
pour lesquelles elle désire être présente sur le marché.

Exemple 1 : les constructeurs Renault et Peugeot sont tous les deux présents
sur le marché de l’automobile, mais :
- la firme Renault possède aussi une gamme poids lourds et est présente
sur ce marché particulier;
- la firme Peugeot possède aussi une gamme cycle qui concurrence les
fabricants de bicyclettes au niveau international.
Exemple 2 : la firme allemande BMW est présente sur le marché de
l’automobile, mais elle possède aussi une gamme motocycle qui assure une
grande partie de sa renommée.
Niveau 2 : l’entreprise doit ensuite définir pour chaque gamme de produits
l’étendue de celle-ci en précisant :
- le nombre de lignes de produits de la gamme
- le nombre d’articles (ou modèles) par lignes de produits.
Les choix à faire en ce qui concerne l’étendue de la gamme relèvent de la
stratégie de l’entreprise; ils ont aussi un rapport direct avec la segmentation du
marché. En effet :
• une gamme longue permet de couvrir plusieurs segments du marché, donc
de couvrir au maximum l’étendue de celui-ci;
• une gamme courte, au contraire, ne permet de couvrir qu’un segment
particulier du marché.

250 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

Exemple 1 : la gamme automobile Renault peut être considérée comme


une gamme longue. En effet, l’étendue de la gamme couvre l’étendue du
marché :
- Les modèles petites cylindrées (R4, R5) couvrent les segments de
consommateurs motivés par les véhicules bas de gamme;
- Les modèles moyennes cylindrées (R9, R11) couvrent les segments de
consommateurs motivés par les véhicules gamme moyenne;
- Les modèles grosses cylindrées (R21, R25) couvrent les segments de
consommateurs motivés par les véhicules haut de gamme;
- Les modèles utilitaires (Trafic, R4), les modèles familiaux (R18),
couvrent les segments particuliers des consommateurs utilitaires et
familles nombreuses.
Exemple 2 : La gamme Land Rover obéit, par contre, à une stratégie
nettement différenciée, et il s’agit d’une gamme courte; en effet, l’étendue
de la gamme ne couvre que les segments de consommateurs motivés par les
véhicules tout terrain à l’exclusion de tout autre type de modèle.
Niveau 3 : l’entreprise doit enfin définir la composition de sa gamme,
chaque produit, ou ligne de produits ayant une fonction particulière à remplir
sur le marché. On peut alors distinguer en reprenant l’exemple des constructeurs
automobiles implantés au Maroc :
- Le produit ou la ligne de produit leader

Exemple : les produits R5 chez Renault et 205 chez Peugeot peuvent


être considérés comme les produits leaders des gammes automobiles de ces
firmes dans les années 80.
- Le produit ou la ligne de produits préparant l’avenir et destinés à
remplacer les produits leaders à un moment donné.

Exemple : les lignes de produits moyennes cylindrées peuvent être


considérées comme préparant l’avenir de la firme Renault lorsque la ligne de
produits R5 rentrera dans sa phase de déclin.
- Le produit ou la ligne de produits régulateurs qui sont des produits
rentrés dans la phase de déclin mais qui conservent une clientèle de fidèles.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 251


La Stratégie du Produit

Exemple : la ligne de produits R4 chez Renault est dans sa phase de


déclin; mais elle est toujours fabriquée car elle conserve une clientèle fidèle
qui permettra peut être de compenser les fluctuations du marché des autres
lignes de produits.
- Le produit ou la ligne de produits tactiques destinés à contrer l’action
des concurrents sur les marchés où ils sont prépondérants.

Exemple : la ligne de produits tout terrain Mitsubishi a pour but d’assurer


la présence de la firme Mitsubishi sur un segment de marché où existent des
concurrents plus importants (Land Rover par exemple).
2. La stratégie de marque
Le choix de la marque est aussi un élément clé dans la définition de la stratégie
du produit. Son rôle est d’identifier, mais aussi de différencier le bien ou le service
proposé par un producteur ou un distributeur.
2.1. L’image de marque
La marque peut comporter une signification commerciale qui dépasse largement
le simple rôle d’identification lorsque les consommateurs y attachent également
un ensemble de croyances aboutissant à l’image de marque.
Il faut un certain temps à une firme pour imposer une image de marque
qui diffère de la simple identification, les croyances attachées à la marque ne
s’établissent que longtemps dans l’esprit des consommateurs.

Exemple : l’image de marque d’une firme automobile ancienne comme


Mercedes (à laquelle les consommateurs attachent généralement les qualités
de sérieux et de robustesse) est beaucoup plus précise que l’image de marque
des firmes automobiles japonaises arrivées plus récemment sur le marché et
quelles que soient les qualités des modèles proposés par ces firmes.
En outre, une image de marque s’entretient grâce à une stratégie de
communication dynamique nécessitant parfois des grands investissements.

Exemple : la participation des grandes firmes automobiles Peugeot et


Mercedes au rallye Paris-Dakar, outre qu’elle permet des progrès techniques
importants pour ces firmes, entretient très favorablement leur image de marque
auprès des consommateurs.
2.2. Définition et rôles de la marque
Selon l’American Marketing Association, la marque est « un nom, terme,
symbole, signe, dessin ou toute combinaison des ces éléments servant à

252 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

identifier les biens ou services d’un vendeur ou d’un groupe de vendeurs et à


les différencier des concurrents».
La marque peut donc prendre plusieurs formes et on parlera de :
- la marque nominative : c’est la partie de la marque qui peut être
prononcée, c’est-à-dire un nom, par exemple, Chevrolet, BMW 750. Elle
peut comprendre des lettres ou des chiffres qui forment des mots ou des
sigles;
- la marque figurative : c’est l’identification visuelle du produit, c’est-à-
dire un symbole, un dessin, un jeu de couleurs, un logo ou un pictogramme;
- la signature : c’est la combinaison de la marque nominative et de la
marque figurative;
- la marque déposée : c’est la marque ou la partie de la marque qui est dotée
d’appropriation exclusive. Elle est donc protégée légalement. Les marques
marocaines sont déposées à la chambre industrielle et intellectuelle de
Casablanca;
- le copyright : c’est le droit légal et exclusif de reproduire, de publier et de
vendre le contenu et la forme d’un travail littéraire, musical ou artistique
pendant une durée déterminée.
Pour avoir des chances de réussir, une marque doit être :

Lisible, audible, Et ceci dans toutes les langues des pays où les produits seront
facilement prononçable et lancés.
mémorisable
Evocatrice Lorsque la marque peut, par elle même, évoquer une caractéristique
essentielle du produit, la mémorisation et l'acceptation sont
favorables. Exemple : Vedette, Aïcha, etc.
Distinctive Ne pas employer les termes : nouveau, national, mondial car ils
ne comportent pas, eux-mêmes, l'originalité de la marque.
Etre aisément déclinable Attacher une particule de la marque à plusieurs produits. Exemple
: Danonne, Danette, Dany, Danup, Danerolles, Danessa, etc.
Disponible Le dépôt et l'utilisation des marques répondent à une législation
parfois très sévère.

2.3. Les fonctions de la marque


KAPFERER et LAURENT distinguent six fonctions des marques : fonctions
de praticité, de garantie, de personnalisation, ludiques, de spécificité, distinctives :

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 253


La Stratégie du Produit

• Une fonction de praticité : les marques permettent de mémoriser les


résultats des expériences antérieures. C’est donc très pratique : inutile
de reprendre et de réfléchir à nouveau, on peut reprendre la marque
qu’on avait jugée adéquate;
• Une fonction de garantie : une marque peut apparaître, pour le
consommateur, comme une assurance de bonne qualité;
• Une fonction de personnalisation : le choix de certaines marques
permet au consommateur d’affirmer son originalité ou sa personnalité;
• Une fonction ludique : la variété des marques (l’assortiment), exemples
de profusion, procure une satisfaction hédonique;
• Une fonction de spécificité lorsque la marque renvoie à une
configuration unique d’attributs-produit. La marque est indissociable
du produit (on pourrait parler de branduit). C’est par exemple, le cas de
la Suze, le frigidaire,…
• Une fonction distinctive : la marque est souvent le point d’ancrage pour
différencier le produit, pour se repérer dans des univers concurrentiels
complexes.
2.4. Les consommateurs face aux marques
Les deux auteurs cités plus haut, se sont penchés sur le rôle joué par la marque
au cours des processus d’achat. Selon eux, trois facteurs expliquent principalement
les relations liant les consommateurs aux produits et à leurs marques.
2.4.1. La sensibilité aux marques : un client est sensible aux marques s’il
cherche des informations sur la marque et si cette dernière joue un rôle important
dans la formation de ses choix. On connaît des produit à forte sensibilité (café, eau,
savon, shampooing, soutien-gorge) et des produits à faible sensibilité (collants
féminins par exemple).
2.4.2. La fidélité aux marques : c’est l’attachement plus ou moins exclusif
à une ou plusieurs marques au cours d’achats qui se succèdent. Cette fidélité est
forte pour des produits comme le savon, le café, l’eau de toilette, l’eau minérale,
le soutien-gorge, le shampooing, etc. Elle est, par contre, faible pour les robes,
les collants, les aspirateurs,… La fidélité aux marques peut être fondée, selon les
cas, sur une conviction, une satisfaction paresseuse, une crainte du risque ou une
inertie.

254 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

La fidélité à une marque par catégorie de produit


En principe,
Je me tiens à un
j'achète
Je change souvent petit nombre de
Les produits toujours la
de marque (%) marques pour faire
même marque
un choix (%)
(%)
Liquide Vaisselle 7 39 54
Café 7 41 52
Savon de toilette 13 39 48
Soutien-gorge 17 35 48
Collant 23 29 48
Lessive 15 40 45
Eau minérale 19 37 44
Shampooing 15 43 42
Eau de toilette 10 50 40
Pâtes alimentaires 16 47 37
Confiture 17 51 32
Chocolat en
14 56 30
tablette
Aspirateur 31 40 29
Champagne 8 68 24
Piles électriques 33 43 24
Yaourt 28 49 23
Matelas 25 52 23
Machine à laver 19 61 20
Téléviseurs 16 66 18
Robes 63 33 4
2.4.3. Le caractère de l’achat qui, selon le cas, risque d’être soit exigeant et
méthodique, soit réfléchi et impulsif.
La fidélité à une marque proviendrait ainsi :
- Soit d’une très forte sensibilité et d’une implication maximale;
- Soit d’une sensibilité au contraire très médiocre résultant d’une attitude de
désintérêt et de faible perception des différences entre les produits.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 255


La Stratégie du Produit

Il convient donc, pour tout gestionnaire de produit, de connaître les raisons de


la fidélité aux marques.
Fidélité Fidélité par Fidélité par Fidélité
Base :
Produits par satisfaction crainte du par
nombre
conviction paresseuse risque inertie
Collant 95 109 98 106 23
Liquide 111 103 84 103 29
vaisselle
Café 111 102 101 105 100
Savon de 92 106 105 100 25
toilette
Soutien-gorge 113 99 96 95 94
Lessive 85 109 117 91 24
Shampooing 112 105 114 98 79
Piles 111 126 109 135 13
électriques
Moyenne sur
20 produits** 100 100 100 100 573

* pour la commodité de lecture, les réponses aux quatre questions ont été
transformées en indices (base 100 : moyenne des réponses sur 20 produits).

** Dont 12 ont obtenu des scores trop faibles pour être cités ici.
Source : Points de vente, 15 octobre, 1984, n°270

2.5. La gestion des marques (les décisions stratégiques relatives aux


marques)
La première décision porte sur l’existence de la marque, la seconde concerne
le nom à donner à la marque.
2.5.1. L’existence de marques
Les aspects de la stratégie de produits relatifs à la marque n’appellent pas de
réponses simples. Chaque entreprise doit mesurer l’opportunité pour elle :
- De ne pas avoir de marque (production primaire ou sous-traitance);
- D’avoir une marque pour chacun de ses produits : on parle alors de marque-
produit, marque liée à un seul produit (Ariel, Tide, etc.);

256 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

- D’avoir une seule marque pour tous ses produits : il peut alors s’agir :
• D’une marque-gamme, qui couvre un ensemble homogène de produits
(une société, par exemple, peut commercialiser sous sa marque
un ensemble homogène de produits surgelés salés : plats cuisinés,
poissons, hamburgers, pizzas…);
• D’une marque-ombrelle, qui se rencontre lorsque une même marque
couvre un ensemble hétérogène de produits (exemple : TEFAL);
• D’une marque-caution, qui désigne la marque liée à plusieurs gammes
complexes de produits (Nestlé, Danone, Gervais, avec par exemple
chez Gervais, les petits Suisses, le Jockey, etc.); ces marques-caution
se déclinent fréquemment (Nescafé, Nesquick, Nescoré ou Dan’up de
Danone…).
- D’avoir, position intermédiaire entre les choix précédents, déjà suggérés
par la déclination rencontrée par la marque-caution, une marque par
ligne de produits, exemple, Antaeus, ligne de produits pour homme de
Chanel.
En général, l’entreprise peut décider d’avoir une ou plusieurs marques :
une même marque pour tous les produits, une même marque pour une ligne de
produits, une marque générique avec un complément par produit (ici tous les
produits donnent l’impression d’appartenir à une même famille. C’est le cas
de Johnson ou de Gillette avec Gillette mince, Gillette GH, Gillette Super,
etc.) ou une marque par produit.
2.5.2. Les noms des marques
Puisque les marques servent à différencier et mémoriser les produits, les noms
doivent être choisis en fonction de critères :
- de disponibilité (à vérifier, en raison du droit de la propriété industrielle);
- de simplicité de mémorisation;
- de connotations positives (évocation de la fraicheur, de la propreté…) et de
l’absence de connotations négatives.
La bonne notoriété d’une marque constitue un argument de son référencement,
c’est-à-dire de sa présence sur les linéaires des entreprises de distribution. En
effet, mieux les consommateurs mémorisent les marques, plus ils les apprécient,
et plus ils ressentent le désagrément de ne pas les trouver sur un lieu de vente,
d’où l’argument que les producteurs tirent de la notoriété de leurs marques dans
les négociations avec les distributeurs, surtout lorsque, pour certaines catégories
de produits, ces consommateurs sont sensibles aux marques et fidèles dans leurs
achats.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 257


La Stratégie du Produit

3. La stratégie de conditionnement
Les entreprises reconnaissent qu’un conditionnement bien conçu favorise la
reconnaissance instantanée de la marque. Tout le monde reconnaît immédiatement
l’emballage jaune familier des pellicules Kodak. Un conditionnement novateur
peut créer un avantage supplémentaire par rapport aux concurrents.
Le choix de l’emballage et/ou du conditionnement est une des décisions
majeures de la stratégie de produit.
3.1. Définition
Dans la pratique, emballage et conditionnement sont souvent confondus. On
peut toutefois les distinguer de façon simple :
- Le conditionnement est la mise en condition du produit. On parlera ainsi de
conditionnement en boîte, en bouteille, en sac, en l’état, …;
- L’emballage est l’enveloppe qui permet la manutention, la présentation,
la conservation ou le stockage du produit, une fois celui-ci conditionnée ;
En gros, on peut définir le conditionnement comme «l’ensemble des activités
associées à la conception et à la production du contenant ou de l’emballage
qui sert à contenir, à protéger, à transporter, à promouvoir et à identifier un
produit».
3.2. Les fonctions du conditionnement
Quelle que soit la définition retenue, le problème important en marketing est de
remplir les fonctions assignées à l’emballage et /ou conditionnement :
- Protéger le produit : humidité, froid, fragilité,…;
- Faciliter son transport : poids, manutention, sécurité … ;
- Faciliter sa vente par :
• Son adaptation au mode de vente (merchandising) par exemple, la
présentation en libre-service exige certaines formes, certaines qualités
de visualisation (les packs de yaourt situés en haut des rayons auront
une publicité latérale permettant au consommateur de voir le produit
immédiatement) ;
• Son adaptation aux besoins du consommateur : l’emballage doit à la
fois satisfaire certaines fonctions psychologiques (par sa forme, sa
valeur de communication telle que le rappel d’éléments présents dans
la publicité) et certaines fonctions pratiques (reconnaissance de la
marque), adaptation aux conditions d’achat (manutention, transport par
le client). La forme du produit joue un rôle essentiel dans les perceptions

258 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

des consommateurs, pour exprimer, manifester, renforcer la présence


de certains attributs. A ce niveau, le choix d’une forme, le design du
produit, souvent lié à son conditionnement ou son emballage (cas des
produits liquides, en aérosols, …) devient une décision majeure de la
stratégie de produits.
- Faciliter la consommation en permettant une bonne utilisation du produit,
notamment grâce à un découpage adéquat, un dosage aisé, un encombrement
réduit…;
- Faciliter sa conservation.
L’emballage d’un produit fait donc l’objet de nombreux tests :
• Tests de manipulation (par le consommateur, par le distributeur sur le
lieu de stockage, en linéaire…) ;
• Tests de résistance ;
• Tests d’impact visuel ;
• Tests de compréhension des informations marquées ;
• Tests de perception du message général émis ; Marketing 271

• Etc.
Les principales fonctionsfonctions
Les principales de l’emballage peuvent être
de l'emballage résumées
peuvent être dans le schéma
résumées dans le
suivantschéma
: suivant :

Conservation

Usage
Valeur de Consommation
communication Emballage
(design,
visualisation) Sécurité

Produit
Conditionné Facilité de
transport

Identification (nom,
logo, marque) Adaptation au lieu
de vente
Protection (merchandising)

C/ La gestion du conditionnement
Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 259
Elle est devenue très importante car, pour tous les produits vendus en
libre-service, c'est d'elle que dépend le premier contact entre le produit et le
consommateur. Il reste que le consommateur constitue un élément essentiel
La Stratégie du Produit

C/ La gestion du conditionnement
Elle est devenue très importante car, pour tous les produits vendus en
libre-service, c’est d’elle que dépend le premier contact entre le produit et le
consommateur. Il reste que le consommateur constitue un élément essentiel
d’unification des articles d’une même marque et, par là, le premier support de la
publicité. Les décisions à prendre touchent trois aspects :
- La nature du conditionnement. L’utilisation de nouvelles matières a modifié
la technique de la vente de certains produits : matières plastiques au lieu
du verre ou de l’aluminium; films plastiques rétractables pour grouper les
unités, etc. ;
- La forme du conditionnement. Certaines formes plus pratiques ou plus
esthétiques jouent un grand rôle dans la réussite d’un produit : le «blister»
ou étui permettant de voir le produit, tout en atténuant les risques de vol
dans les magasins en libre-service, est un bon exemple;
- La quantité vendue. Elle joue un grand rôle dans les incitations à la
consommation : baril familial de lessive, groupement par pack de trois, six,
puis douze bouteilles de boisson quelconque.

260 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La Stratégie du Produit

Conclusion
Pour conclure ce chapitre, on peut dire que le produit doit être conforme aux
attentes du consommateur et les moyens de fabrication mis en œuvre doivent
autoriser des conditions de satisfaction optimales.
• Le produit technique est le produit tel qu’il est, constitué d’une somme
de caractéristiques techniques qui donnent au produit sa valeur intrinsèque.
• Le produit marchand est le produit technique auquel on a ajouté les aspects
commercialisation (marque, conditionnement, normes de certification,
couleurs). Ceux-ci peuvent parfois être plus générateurs d’achat que le
produit en lui-même.
• Le tout constitue le produit total auxquels viennent s’ajouter les structures
et les services mis en place par le producteur pour s’assurer de la complicité
de la distribution.
L’histoire commerciale de tout produit se divise en 4 phases :
* Le lancement du produit sur le marché se caractérise par une évolution
relativement lente des ventes. Généralement, au cours de cette phase, la
rentabilité est négative.
* Le développement correspond à la croissance globale de la
consommation du produit. Il faut adopter une stratégie de soutien du
produit face à l’apparition d’une concurrence de plus en plus dense.
* La maturité. Dans cette zone d’encombrement maximale du marché
et du recul progressif de la consommation, l’entreprise recherchera des
avantages concurrentiels distinctifs.
* Le déclin. Lors de la décroissance structurelle de la demande, il est
essentiel de choisir le bon moment pour remplacer le produit ou le
supprimer si la demande n’existe plus.
Ce concept peut servir concrètement:
* à prévoir l’évolution des ventes à court et à moyen terme;
* à mettre au point le programme de remplacement des produits au fur et
à mesure de leurs phases;
* à élaborer des stratégies adaptées à chaque phase de la vie des produits.
Pour définir sa stratégie de gamme, l’entreprise doit effectuer un audit des
gammes et des produits. Son choix sera essentiellement lié à l’attractivité
commerciale des produits la composant et aux critères de coût de revient de
fabrication.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 261


La Stratégie du Produit

• Le produit unique. Toute la stratégie est orientée sur un seul produit.


Cette stratégie, trop liée à la demande, est évidemment très dangereuse car
l’avenir de l’entreprise est à la merci d’un effondrement du marché de ce
produit.
• La gamme unique. L’entreprise dispose d’une seule gamme orientée vers
un ou plusieurs segments du marché. Stratégie surtout utilisée pour des
produits ou services à caractère technique.
• La gamme large. L’entreprise développe de nombreuses gammes de
produits visant de très nombreux segments de marché. L’assortiment
couvrant le plus grand nombre de besoins, l’entreprise tire ainsi profit de
sa réputation et de ses points forts sur ses marchés actuels. Il y a problème
de spécialisation.
• La gamme profonde. Chacune des gammes de produits offre un nombre
de produits très importants. C’est un assortiment très spécialisé qui attire
des clients aux goûts et aux besoins diversifiés mais, il y a problèmes de
standardisation.
L’entreprise établira sa stratégie de marque en fonction des différents segments
de marchés visés. Cette diversification permettra d’atteindre de nouveaux
consommateurs, une distribution via d’autres canaux... Toutefois, il faudra veiller
à ce que l’utilité d’une diversification soit prépondérante sur la dispersion d’efforts
inutile.
La stratégie de fabrication en sous-traitance peut permettre à la PME d’at-
teindre un niveau de production tel qu’il sera générateur d’économie de coût sur
tout le processus de fabrication de l’entreprise et donc sur ses propres produits.
Le produit nouveau implique une modification du comportement des
consommateurs. Dans ce cas, le délai nécessaire à la pénétration suffisante du
marché pour assurer la rentabilité risque d’être si long que les réserves financières
de l’entreprise seront épuisées.
Le produit vieillissant risque d’arriver sur un marché saturé ne laissant qu’une
marge bénéficiaire trop faible.

262 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Exercices et cas pratiques

CAS N°1
«En 1995, le Groupe Renault est le deuxième groupe industriel français et, sur le
plan mondial, en neuvième position (classement en fonction du chiffre d’affaires)
derrière General Motors, Ford, Toyota, Nissan, Chrysler, Daimler-Benz, VAG et
Honda. Renault réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires hors de France
et 14% à l’extérieur du continent européen. En 1994, le Groupe Renault a vendu 1
871 941 véhicules (1 807 941 véhicules particuliers et utilitaires, 64 000 véhicules
industriels) dans le monde et son chiffre d’affaires a atteint 178,537 milliards
de francs (dont 135,5 MdF en véhicules particuliers et utilitaires et 29 MdF en
véhicules industriels). Au 31 décembre 1994, le Groupe Renault employait 138
279 salariés dans plus de 20 pays.
Dossier I : Diagnostic de TWINGO sur le segment I (segment des petites
voitures)
La Renault TWINGO a été présentée au Mondial de Paris en octobre 1992
et commercialisée début 1993. Le dossier remis à la presse lors du lancement
la présente comme «petite voiture, monocorps, bien équipée, bonne routière,
dotée d’innovations coûteuses», le tout à un prix abordable et sans altérer la
rentabilité de l’entreprise. Une vraie voiture à vivre parce qu’avec un concept : un
objet humain capable de susciter, d’exprimer le désir et l’attachement. La vraie
personnalité de la TWINGO peut se résumer en un mot: elle est unique (au sens
original du terme), unique par la globalité et l’humanité de son concept.
Dossier II. TWINGO, concept et produit
Dans le dossier de presse, la TWINGO se présente elle même :» Je représente,
tout simplement, une idée nouvelle de l’automobile. Je suis une petite voiture
monocorps très sympathique dotée d’un rien de fantaisie, pourvue d’une habilité
exceptionnelle et enrichie de fonctions inédites. Et je n’existe qu’en une seule
version. Si je devais me définir en un mot, ça serait sans hésitation «simplicité».
J’ai fait la chasse au superflu pour me concentrer sur l’utile, le nécessaire et le
suffisant. Mais cette simplicité se conjugue avec l’équilibre des prestations que je
propose, qu’il s’agisse de comportement routier, de fonctionnalité ou de confort.
La forme monocorps, avec son habilité et sa modularité, l’unicité de l’offre, le
juste équilibre des équipements, la sobriété et la clarté du design, la gaieté et
l’originalité des formes et des couleurs, la fonctionnalité des éléments intérieurs et
extérieurs, la discrétion d’une technologie légère se fait oublier, tout cela contribue

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 263


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

à faire de moi une voiture universelle, facile et plaisante à vivre pour un nouvel
usage de l’automobile».
TWINGO est présentée non pas comme une offre supplémentaire, mais
comme une offre complémentaire (non seulement à la CLIO, mais aussi aux
voitures concurrentes classiques). Afin de réduire, sinon d’éliminer la perception a
priori négative qu’éprouvent la majorité du public vis-à-vis des «petites voitures»,
TWINGO joue sur sa différence en mettant en valeur ses atouts : ligne originale,
habitabilité, polyvalence.
Dossier III. Principaux résultats des tests et études après lancement de
TWINGO
TWINGO fait à la fois l’objet d’un enthousiasme fort chez certaines personnes
et d’un rejet prononcé pour d’autres.
Tableau 1 : Critères de choix et critères de satisfaction
Principaux motifs Principaux motifs
Principales raisons Principales
de satisfaction d'insatisfaction
du choix de raisons de rejet
des utilisateurs de des utilisateurs de
TWINGO de TWINGO
TWINGO TWINGO
(multi-réponses) (multi-réponses)
(multi-réponses) (multi-réponses)
8 premières 8 premières 8 premiers 7 premiers
% % % %
raisons raisons motifs motifs
Ligne esthétique 48 Prix 26 Habitabilité 34 Consommation 25
Compacité Ligne Maniabilité Insonorisation
20 20 33 8
esthétique
Prix Reprise Ligne Verrou porte
19 11 21 7
esthétique
Praticité Remise Agrément Niveau
15 8 19 7
général d'équipement
Habitabilité N i v e a u Confort F i n i t i o n
14 6 15 6
d'équipement intérieure
Adéquation au Accueil Adéquation Visibilité
13 5 14 4
besoin commercial besoin
Nouveauté 12 Habitabilité 4 Compacité 13 Eclairage 3
Maniabilité 9 Adéquation 4 Praticité 12
besoin

264 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

TWINGO occupe un nouveau territoire d’image quasi exclusif et


complémentaire de celui de CLIO. L’existence de deux territoires d’images
disjoints contribue à expliquer le bon maintien de la CLIO au cours du lancement
de TWINGO (univers CLIO, FIESTA, Peugeot 106 : véhicules classiques,
confirmés, capitalisant des valeurs sûres d’équilibre esthétique, de fiabilité, de
confort, de bonne finition). Les premiers résultats de TWINGO indiquent une
forte proportion de clients en provenance de la concurrence. Les clientèles CLIO et
TWINGO, leurs motivations d’achat et leurs attitudes vis-à-vis de l’automobile en
particulier apparaissent très différentes. Le caractère amusant, ludique, surprenant
et astucieux de TWINGO la positionne sur un terrain inédit. Certains modèles de
constructeurs concurrents rejoignent ce terrain mais dans des acceptions négatives
: si le caractère jouet de TWINGO apparaît dans une connotation sympathique
et maligne, il est assimilé pour ces modèles concurrents au bon marché et «sous-
voiture».
Dossier IV : les clients des produits TWINGO et CLIO
Tableau 2 : Profil clients TWINGO CLIO France

Critères signalétiques CLIO TWINGO


Femmes (%) 43 60
Age moyen (ans) 45.9 44.5
Moins de 30 ans (%) 22 15
Revenu annuel (milliers de francs) 182 242
Taille moyenne du foyer (nombre de
2.5 2.9
personnes)
Foyers mariés (%) 57 76
Foyers multimotorisés 46 70
Employés, ouvriers 29 24
Cadres et assimilés (%) 31 36
Dans certains pays, les acheteurs potentiels semblent avoir du mal à déterminer
les caractéristiques réelles de la voiture, ce qui les conduit à sous-estimer ses
qualités technologiques. Il semble nécessaire de renforcer la communication sur
les caractéristiques techniques du véhicule (moteur, mécanique, équipements)
ainsi que sur tous les équipements de sécurité nécessaires (coussin de sécurité
en 1995, pétensionneurs de ceintures, renforts de portes). Le risque de laisser
TWINGO être considérée comme une sous-voiture ne doit pas être accru par
une communication limitée à l’image. Cela d’autant plus que TWINGO dispose
d’équipements rarement disponibles à ce niveau de gamme.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 265


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Travail a faire :
1- Analyser les performances de la TWINGO sur le segment des petites
voitures. Quels sont les facteurs explicatifs du succès du lancement de ce modèle
de voiture? (dossiers I et II).
2- Expliquer, en les comparant, les phases du cycle de vie d’un produit. Quels
sont les types de stratégies à mettre en œuvre lors de chaque étape?
3- Expliquez les principales raisons du choix, du rejet, de satisfaction et
d’insatisfaction des utilisateurs de la TWINGO (dossier III);
4- En se basant sur le dossier IV, décrivez, en les comparant, les profils des
principaux clients des produits TWINGO et CLIO.

CAS N°2

Il y a quelques années, la société BIC a tenté d’appliquer aux parfums


la formule qui avait fait son succès dans le domaine des rasoirs et autres
produits jetables. L’entreprise a mis au point une gamme comportant un petit
nombre de variantes : il y avait un parfum conçu pour être porté le jour, et
un autre pour les sorties du soir; une partie des produits était destinée aux
femmes, l’autre partie visait les hommes. Ces parfums étaient proposés en petit
conditionnement, dans un flacon dénué de sophistication, dont la taille n’était
pas sans évoquer celle d’un briquet. Ils étaient vendus à un prix modique et
distribués dans les bureaux de tabac. Les ventes de ces parfums n’ont jamais
été à la hauteur des ambitions de la société BIC et celle-ci a fini par renoncer
à les commercialiser.

Travail à faire :

Quelles sont, selon vous, les causes de cet échec?

266 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°3

Shiseido, leader japonais des cosmétiques, affiche depuis les années 80


un taux de croissance en Europe de 15 à 20%. En France, en 1988, le magazine
Marie-Claire décerne son prix d’excellence à la nouvelle ligne de maquillage
du japonais, ce qui fait faire un bond de 45% en 1989 aux ventes en France.

Shiseido proclame le rapprochement de l’Orient et de l’Occident avec


des produits reflétant la culture japonaise : la forme des tubes de rouge à lèvres
s’inspire de la tige de bambou; celle des boîtes de maquillage, des galets; et
leur couleur, des écailles de tortue.

L’entreprise connut une croissance soudaine quand en 1980 le créatif


de Dior, Serge Lutens, rejoint le japonais, lui conférant une image totalement
différente de celle des autres fabricants de produits de beauté : celle d’une
femme très blanche, un peu irréelle, toujours habillée de noir.

En 1988, Shiseido se donne les moyens de la mondialisation : une usine


de maquillage est ouverte en 1989 dans le New-Jersey aux Etats-Unis; la
firme achète le salon de coiffure Carita à Paris et acquiert le fabricant de
produits capillaires américain Zotos.

Au début des années 1990, Shiseido présente un point faible de taille


: l’entreprise est totalement absente d’un marché important : le parfum, sa
gamme se limitant aux produits de soin et de maquillage.

Il s’avère que le Japon est un pays culturellement très loin de l’Europe.


Chaque habitant y consomme environ trois fois plus de produits de soins
cosmétiques qu’un européen. Les hommes y sont de gros consommateurs et
le prix élevé des produits au Japon n’est pas un frein à l’achat.

Le parfum reste en 1990 un produit totalement étranger à la culture


japonaise : il représente à peine 2% du marché des cosmétiques au Japon
contre 30% en France.

Travail à faire :
Face à ces contraintes culturelles, quelle stratégie marketing recommandez-
vous à Shiseido pour se lancer avec succès dans le marché du parfum?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 267


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°4
Les entreprises pétrolières possèdent des réseaux de stations-service développés
sur l’ensemble du territoire. La vente de carburant ne suffit pas à rentabiliser une
station.
Travail à faire :
1. Comment les pétroliers peuvent-ils augmenter la rentabilité de ces stations?
2. Quels sont les services ou les produits que ces entreprises pourraient
proposer dans leurs points de vente?

CAS N°5
La société Blohorn, filiale du groupe Lever en Côte-d’Ivoire, lance une
nouvelle lessive adaptée aux goûts et besoins des ménagères ivoiriennes (produit
très moussant pour lavage à la main).
Ce produit bon marché s’adresse au segment le plus large de la population
(habitants de la brousse ou des quartiers populaires des villes).
Avant de décider des caractéristiques à donner au produit et de son
positionnement, le chef de produit chargé du lancement, M. Kakou, pense qu’il
conviendrait de faire effectuer une étude de marché.
Pour des raisons de budget, il ne peut sous-traiter à l’extérieur et devra
l’effectuer lui-même.
M. Kakou est diplômé de l’Ecole Supérieure de Commerce d’Abidjan, et c’est
la première fois qu’il effectue une étude de marché.
Quelles sont les difficultés qu’il pourrait rencontrer pour une étude de
marché auprès du grand public en Côte-d’Ivoire, et comment pourrait-il les
résoudre ?

CAS N°6
1- Quelle différence y a-t-il entre un achat impulsif et un achat réfléchi?
2- Quelle différence y a-t-il entre marketing stratégique et marketing
opérationnel?
3- Quelles sont les principales caractéristiques du contexte dans lequel est
apparu le Marketing?
4- Quelle est la différence entre l’assortiment et la gamme du produit ?

268 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°7
Dans une région, deux supermarchés cohabitent tant bien que mal. Le
supermarché « MORE » et le supermarché « ASOW ».
Depuis deux années, ils se livrent une guerre de prix acharnée. Ils publient tour
à tour une liste de prix d’appel, mais la direction générale des deux supermarchés
commence à s’inquiéter car jouer sur les prix entraîne une réduction des marges
qui deviennent ridiculement basses.
De même, dans la région concernée, les petits commerçants sont devenus
mécontents.
La direction générale de MORE demande à sa direction régionale de cesser la
guerre des prix.
Quelle stratégie, la direction régionale de MORE doit-elle choisir :
répondre favorablement à la demande de sa Direction Générale ou continuer
à lutter contre ASOW ?

CAS N°8
Une société fabrique des briquets de grand luxe. Bénéficiant d’un effet de
snobisme, la demande est très élevée, malheureusement la société ne peut pas
augmenter sa production à court terme en raison du caractère artisanal de sa
fabrication.
Afin de réduire la demande et d’éviter des délais d’attente trop longs aux
acheteurs, la société décide d’augmenter ses prix de 50%.
Après cette décision, la demande augmente encore plus vite qu’auparavant.
Expliquez ce qui s’est passé.

CAS N°9
Une entreprise évalue le nombre de consommateurs potentiels de son produit
« A » à 30 000 individus, la fréquence d’utilisation à 3 fois par mois et la quantité
consommée à 1.5 kg.
Après avoir rappelé la notion du marché potentiel, estimer ce dernier.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 269


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°10
L’évolution des ventes d’une marque de lessive ainsi que de ses principales
marques concurrentes figure dans le tableau suivant :
C.A. de la marque (en C.A. du marché du
Années
milliers) beurre (en milliers)
1993 40 200
1994 45 115
1995 55 220
1996 75 230
1997 85 235
1998 91 245
1999 93 260
2000 90 270
2001 90 280
2002 85 290
2003 70 300
• Représentez graphiquement le cycle de vie de la marque et du marché.
• Comment, d’après vous, les responsables de cette marque peuvent-ils éviter
sa disparition.

270 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°11
La firme SIB, important fabricant italien de crayons à bille (60% du marché
national), s’aperçoit que le marché de ce produit commence à stagner : le feutre, produit
mode auquel les dirigeants de la firme ne croyaient guère, est parvenu à conquérir une
part appréciable du marché de l’écriture, et cette part progresse rapidement.
La réaction de la direction de SIB ne se fait pas attendre : se lancer sur le marché
du feutre.
La stratégie de SIB, sur le marché du crayon à bille, était simple : fabrication en
très grande série d’un produit de bonne qualité vendu à un prix très compétitif : 100
lires.
La même stratégie sera adoptée pour le feutre SIB.
Le principal concurrent sur le marché du feutre est un fabricant italien, Hi-pen,
qui détient environ 35% du marché.
Hi-pen vend son feutre de base à 200 lires (prix public).
Les feutres -comme les crayons à bille- sont vendus principalement chez les
papetiers, bureaux de tabac, bazars et kiosques. La marge brut des détaillants est de
30% en moyenne pour ce produit, considéré encore à cette époque comme un produit
de «fantaisie», mode. Pour les crayons à bille, produit banal à grosse rotation, la marge
normale est en moyenne de 15%.
Par la suite, la nouvelle gamme de feutres SIB est lancée, accompagnée d’une
très forte campagne de publicité (plus d’un milliard de lires) et d’une promotion d’essai
attrayante (trois feutres pour le prix de deux). Le prix public et les conditions sont
alignés sur celles du crayon à bille. Les tests consommateurs à l’aveugle montrent une
très bonne acceptation du produit (égale à celle du leader).
SIB dispose d’une force de vente considérée comme la plus dynamique de la
profession.
L’objectif de SIB est de 20% du marché au bout de la première année.
En fait, après un an, ils n’ont conquis que 4% de la part du marché.

Travail à faire :
1. Expliquer les causes de l’échec de la stratégie de promotion de SIB pour
commercialiser sa nouvelle gamme de feutres;
2. Proposer un réseau et une stratégie de distribution et de vente des feutres
permettant à la société SIB de surmonter la concurrence.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 271


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°12
Une société internationale de cigarettes commercialise des cigarettes «Extra
Mild» En Europe et aux Etas-Unis, elle est leader sur ce type de produit. Le
positionnement de cette cigarette, c’est la forme, c’est la santé, la lutte contre le
cancer.
La société décide de commercialiser ce produit Au Maroc. C’est un échec
complet.
A votre avis, comment peut-on expliquer cet échec ?

272 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

CHAPITRE VII
LA STRATEGIE DU PRIX

Introduction

Le prix est l’élément du marketing mix dont l’importance varie le plus suivant
les situations, les produits et les marchés. Il y a quelques années, il suffisait à
déclencher des guerres entre marques, qui pouvaient épuiser les plus grands
fabricants. Les grands groupes lessiviers, par exemple, se sont livrés des «guerres
de prix» qui ont souvent mis à mal leurs trésoreries respectives. C’est pour cela
qu’on manie aujourd’hui avec prudence la tactique de baisse des prix. Cependant,
le prix est utilisé pleinement dans les stratégies de positionnement.
La stratégie de prix est donc une composante très sensible de la démarche
marketing. Les options prises dans ce domaine déterminent la situation et
l’évolution de l’entreprise pour, au moins, trois raisons :
- Le prix d’un produit affecte directement les quantités vendues et le
volume d’activité de l’entreprise;
- Le prix de vente est un déterminant de la rentabilité et conditionne donc
la capacité de l’entreprise à se développer ou dans certains cas, à survivre;
- Le prix est un élément important du positionnement d’un produit, d’une
marque et globalement d’une entreprise dans l’esprit d’une clientèle et par rapport
à la concurrence. Pour l’entreprise, le prix est non seulement un déterminant
économique, mais une composante de la stratégie de communication.
On notera aussi que le prix est la seule variable du marketing-mix qui procure
des revenus. Toutes les autres variables n’engendrent que des investissements ou
des dépenses. Le prix engendre, de ce fait, des effets plus immédiats que les autres
variables du marketing-mix. La demande et les concurrents sont généralement
plus prompts à réagir à des modifications de prix qu’à des changements d’image
du produit.
La fixation du prix doit être cohérente avec le choix des autres variables du mix
marketing. En effet, elle fait partie d’une problématique plus générale qui s’insère
dans le choix d’un marché cible et d’un positionnement.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 273


La strategie du prix

En fait, il faut traiter la fixation des prix, qui est l’aboutissement du «plan-
prix», sous trois aspects importants :
- La rentabilité de l’entreprise : il faut que le prix fixé ne soit pas inférieur
au minimum nécessaire à la santé financière de l’entreprise, ni qu’il soit
défavorable aux ventes;
- La demande : le prix doit coïncider avec les attentes des consommateurs
vis-à-vis du produit;
- L’offre du marché : notre proposition de prix doit être cohérente par rapport
à nos concurrents.
On notera aussi, que si la plupart des prix sont libres, il y a un seuil et un
plancher à respecter. La vente à perte ou le dumping est interdite. Le prix de
vente doit être supérieur au prix de revient pour les producteurs, et au prix d’achat
plus les frais pour les distributeurs. Pour ces derniers, la revente au prix d’achat
est impossible.
Dans ce chapitre, nous analyserons les trois points suivants : les objectifs de la
stratégie de prix, les techniques de fixation de prix et les différentes stratégies et
tactiques commerciales liées à l’action par les prix.

Section 1 : Les objectifs de la stratégie de prix


Les objectifs de la stratégie de prix peuvent être liés au volume de vente, à
la rentabilité, à la gamme de produits, à la part de marché et à la notoriété que
l’entreprise souhaite donner d’elle ou du produit.

274 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Objectifs Contenu
Objectifs de volume et - Maximisation du volume de vente et du chiffre d'affaires;
de rentabilité - Maximisation de la rentabilité du produit et donc du profit.
Les variations imprévisibles des prix profitent aux
consommateurs et compromettent la rentabilité des
Stabiliser les prix et les
entreprises. La stabilisation des marges (prix fixes) à la suite
marges
d'accords tacites ou de respect de coutumes professionnelles
nivelle le profit réalisé.
Parfois, l'entreprise se trouve incapable d'exercer une certaine
influence sur le marché par ses prix. Il ne lui reste qu'aligner
ses prix de vente sur ceux des concurrents supposés les
Se situer au niveau des
plus dangereux. Par contre, la firme peut jouer sur d'autres
concurrents
variables commerciales pour améliorer son positionnement
: qualité du produit, promotion, design, conditionnement,
services associés, etc.
Une stratégie de prix judicieuse peut permettre à l'entreprise
La conquête d'une part d'accaparer une grande part de marché. Pour ce faire,
de marché l'entreprise peut soit développer ses ventes soit dominer ses
concurrents.
Le prix d'un produit peut avoir des effets et des conséquences
sur les ventes du produit et aussi sur d'autres produits de la
gamme. La fixation du prix peut avoir pour principal objectif
d'optimiser les ventes des produits d'une gamme. Deux
phénomènes à prendre en compte à ce niveau :
- effet de cannibalisation : vendre le produit d'une gamme à
un prix élevé pour éviter qu'il ne détourne trop fortement la
Objectifs de gamme demande d'un autre produit de la gamme;
- effet d'entraînement : un produit est vendu bon marché
pour créer une demande importante et entraîner une demande
induite pour d'autres produits de la gamme. Exemple : une
firme spécialisée en matériel informatique commercialise le
matériel (ordinateurs) à des prix abordables en vue de générer,
par la suite, une demande très importante de logiciels, de
progiciels, d'assistante et d'extensions.
Le consommateur associe souvent une image de qualité au
prix d'une entreprise. La fixation d'un prix élevé peut avoir
Objectifs d'image comme but le maintien ou la création d'une image de produit
de qualité. Exemple : parfum, automobile, produits de luxe
en général.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 275


La strategie du prix

Section 2 : Les méthodes et les approches de la détermination des


prix

L’entreprise dispose de quatre approches pour la détermination de ses prix de


vente. Elles sont parfois utilisées isolément et de manière exclusive, alors qu’il
fallait les prendre en compte simultanément. Ces techniques sont :
- La détermination du prix de vente sur la base du prix de revient du produit.
C’est la méthode par l’analyse des coûts;
- La détermination du prix de vente à partir des réactions observées ou
prévues des clients. C’est la technique de l’analyse de la demande;
- La détermination du prix de vente par confrontation de la demande et des
coûts;
- La détermination du prix de vente à partir des prix du marché et des
concurrents. C’est l’approche par l’analyse de la concurrence.
1. La fixation des prix de vente à partir des coûts
• Catégories de coûts :
Coûts fixes et coûts variables.
- Coûts fixes : restent insensibles aux variations de la production. On les
appelle aussi coûts de structure. Exemple : les loyers, électricité, coût du
service comptabilité, etc.
- Coûts variables : sont sensibles et élastiques aux fluctuations de la
production. On les dénomme parfois, charges opérationnelles. On
distingue, les coûts semi-variables (une partie fixe et une partie variable.
Exemple des frais de personnel) et les coûts proportionnels qui augmentent
ou diminuent en relation directe avec les variations de production.
Exemple : les achats de marchandises et l’impôt sur les sociétés...
Coûts directs et coûts indirects
- Les coûts ou les charges directs sont attribués à la production d’un bien
et de lui seul (exemple : les charges de matières premières comme le bois
pour le fabricant de meubles).
- Les coûts ou charges indirects (ou communs) sont exposés pour produire
plusieurs biens (exemple, le coût du service recherche et développement).

276 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Coût moyen et coût marginal


- Le coût moyen est calculé en divisant le coût total par le nombre d’unités
produites.
- Le coût marginal peut être défini comme le coût d’une unité supplémentaire
de produit.
2. Les méthodes de calcul des prix basées sur les coûts
La méthode du coût complet ou du «full cost»
Cette méthode consiste à calculer un coût de revient complet. On additionne
la totalité des coûts directs et indirects exposés pour produire et pour vendre bien.
Cette technique est utilisée lorsque l’on fabrique un seul type d’articles ou lorsque
la production est peu diversifiée.
Exemple. Une entreprise fabrique 100 000 produits identiques; le coût total
(charges opérationnelles + charges de structure) atteint 21 000 000 dh. Le coût
unitaire moyen total (CM) est donc :
CM = 21 000 000/100 000 = 210 dh
Le coût complet présente l’inconvénient de ne pas tenir compte des variations
possibles et des aléas de la production. Ainsi, dans cet exemple, si l’entreprise ne
produit que 70 000 unités, le coût unitaire moyen ne sera plus 210 dh , mais :
CM’ = 21000000/70 000 = 300 dh
La méthode du «direct costing»
Pour éviter les inconvénients de la première méthode, on sépare les coûts en
deux groupes : les charges fixes et les charges variables. On estime que les coûts
fixes doivent être supportés quel que soit le niveau d’activité. Il ne s’agit donc
pas de répartir ces frais sur le volume de la production, mais on les traite comme
des pertes a priori. Pour obtenir le prix de vente, on ajoute une marge au coût
variable unitaire, de manière à couvrir les charges de structure (coûts fixes) qui
sont considérées comme irréversibles.
3. L’analyse de la rentabilité par le calcul du point mort
Ce calcul permet de trouver le niveau de vente et de production pour lequel
l’entreprise ne réalise ni perte ni bénéfice. C’est donc le seuil de rentabilité.
Le seuil de rentabilité (SR) marque la quantité de produits qui doit être vendue,
à un prix fixé, pour que les frais soient couvets.
Au moment où l’entreprise n’a ni bénéfice ni perte, on a la situation suivante :
CA = CV + CF

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 277


La strategie du prix

A partir de cette seule et unique formule, on peut trouver le seuil de rentabilité.


Parfois, il faudra passer par la notion de marge sur coût variable (MCV). Celle-ci
correspond à tout ce qui n’est pas coût variable dans le chiffre d’affaires :
MCV = CA - CV
Donc, dans le cas du seuil de rentabilité :
MCV = CF
Les charges variables (CV) sont exprimées en pourcentage du chiffre d’affaires
(CA), puisqu’elles dépendent de lui. Donc la MCV le sera aussi.
Exemple : une entreprise a estimé ses coûts fixes pour l’année 1990 à 50 000
dh. Depuis cinq ans, et sans que cela ait de raison de changer, ses coûts variables
représentent 65% de ses charges. Sachant que le marché devrait absorber en 1990,
1200 produits de l’entreprise, à quel prix moyen doit-elle les vendre pour atteindre
le seuil de rentabilité?
Si nous reprenons les formules, on a : au seuil de rentabilité, MCV = CF. Or
ici, MCV = 35% des coûts. Donc,
50 000 = 0.35*CA
Et CA = 50 000/0.35 = 142 857.142 dh
Chaque produit doit donc être vendu à :
142 857.142/1200 = 119.04 dh
On peut représenter graphiquement ce seuil de rentabilité :

278 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

CA
Coûts

Coûts
totaux

Coûts variables
150

100

Coûts fixes
50

600 1200 1800

- On remarque que la droite des coûts totaux est parallèle à celle des
- OnCV,
remarque queauladépart
augmentée CF.coûts totaux est parallèle à celle des CV,
droitedesdes
augmentée au départ des CF.
-La droite du CA coupe celle des CF légèrement au-delà de 420
produits
- La droite du: en
CAeffet, 420 celle
coupe * 119.04 = 49légèrement
des CF 996.8 dh soit le montant
au-delà de 420desproduits :
CF.
en effet, 420 * 119.04 = 49 996.8 dh soit le montant des CF.
- Le seuil de rentabilité est atteint lorsque la droite du CA coupe celle
- Ledes
seuil
CT,desoit
rentabilité est atteint
à 1200 produits, et 142lorsque droite du CA coupe celle des
857.142ladh.
CT, soit à 1200 produits, et 142 857.142 dh.
- La partie hachurée représente le bénéfice réalisé si la vente est plus
- Laimportante.
partie hachurée représente le bénéfice réalisé si la vente est plus
importante.
4. La fixation des prix de vente à partir de l’étude de la demande
La variation de la demande en fonction du prix est un concept de base de
la théorie économique classique. Associée à la variation de l’offre en fonction
du prix, elle permettrait de déterminer un prix de marché dans un contexte de
concurrence pure et parfaite.
L’analyse de la demande
La demande ne se confond pas avec l’achat ni avec la consommation. Au sens
strict du terme, il s’agit d’une relation entre la quantité qu’un sujet économique

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 279


la théorie économique classique. Associée à la variation de l'offre en fonction
du prix, elle permettrait de déterminer un prix de marché dans un contexte de
concurrence pure et parfaite.
L'analyse de la demande
La strategie du prix
La demande ne se confond pas avec l'achat ni avec la consommation. Au
sens strict du terme, il s'agit d'une relation entre la quantité qu'un sujet
est disposé à acheter (son désir d’achat) et qu’il est capable de payer (son pouvoir
économique est disposé à acheter (son désir d'achat) et qu'il est capable de
d’achat) et le
payer (son prix possible
pouvoir d'achat) etduleproduit considéré.
prix possible En d’autres
du produit termes,
considéré. la demande
En d'autres
est le résultat d’une confrontation entre des prix et des quantités hypothétiques.
termes, la demande est le résultat d'une confrontation entre des prix et des
quantités
a- La hypothétiques.
courbe de demande ou la relation prix-quantité
a- La courbe de demande ou la relation prix-quantité
Plusieurs prix possibles, à un moment donné, peuvent être rapprochés des
Plusieurs
quantités prix possibles,
susceptibles à un moment
d’être achetées aux donné, peuvent
différents être rapprochés
niveaux de prix. des
quantités susceptibles d'être achetées aux différents niveaux de prix.
De ce fait, au prix p1, les clients sont prêts à acheter q1
De ce fait, au prix p1, les clients sont prêts à acheter q1
AuAu
prix p , les clients sont disposés à acheter q
prix2 p , les clients sont disposés à acheter q 2
2 2
AuAu
prix pmp, mils
prix sont
, ils sontprêts
prêtsààacheter
acheter la quantité qqnn..
la quantité
D’une manière
D'une manièregraphique,
graphique,on
on obtient
obtient ::

Prix

P1

P2

P3

q1 q2 q3 Quantité

On observe que la demande est, en général, une fonction décroissante du prix :


plus le prix diminue, plus la demande augmente. C’est le concept de l’élasticité de
la demande.
b- L’élasticité de la demande
Une demande peut être plus ou moins sensible, plus ou moins élastique aux
variations du prix. On appelle élasticité (e) de la demande, en un point de la courbe,
le rapport des variations relatives des quantités aux variations relatives des prix,
soit :

280 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

% de var iation des quantités Q


Q Q p
   
P P q
% de var iation des prix P
Par exemple, pour une baisse du prix de 10% et une augmentation corrélative
de la demande de 20%, on a :
Ce résultat est supérieur à l’unité en valeur absolue, la demande est donc
élastique en ce point.
Les études des prix vendables
Pratiquement, le responsable commercial va rechercher les prix vendables, les
prix marketing, quitte à comparer ensuite le prix vendable retenu et le prix de
revient, et ce pour fixer le prix de vente définitif.

   20%  2
10%
On utilise souvent des techniques inspirées des travaux de D.Adam pour fixer
et déterminer un prix ou plutôt des zones de prix acceptables par le plus grand
nombre de consommateurs. Il s’agit de ce que l’on dénomme le prix psychologique.
• La démarche de cette technique
On commence par constituer un échantillon représentatif du marché du nouveau
produit : un caméscope, par exemple.
Chaque individu consulté est sollicité à indiquer la fourchette de prix à
l’intérieur de laquelle elle situe le prix du produit étudié. Deux sortes de question
sont généralement posées.
1. Au dessus de quel prix n’achèteriez-vous pas ce caméscope, car vous le
jugeriez trop chère?
2. Au dessous de quel prix n’achèteriez-vous pas ce caméscope, car vous
penseriez qu’il n’est pas de bonne qualité?
Toutes les réponses à ces deux questions sont regroupées dans le tableau
suivant :

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 281


La strategie du prix

Prix donné en Prix donné en Nombre


Groupes socio-professionnels réponse à la réponse à la de
question 2 question 1 réponses
1- Agriculteur, salarié agricole 11 500 12 500 252
2- Petit patron, commerçant,
12 500 14 000 379
industriel
3- Profession libérale, cadre
13 000 14 000 210
supérieur, gros commerçant
4- Cadre moyen, employé 12 500 14 000 631
5- Ouvrier, personnel de service 11 500 13 000 1 052
6- Inactif 12 000 12 500 1 682
Total 4 Marketing
206 294
Ces données peuvent être visualisées d’une autre manière.
Tableau des zones d’acceptation
Tableau des prix des prix
des zones d'acceptation

Prix
Prix 11000 11500 12000 12500 13000 13500 14000 14500
Groupes
socio- Groupes socio-

professionnels
professionnels

1- Agriculteur,
salarié
1- Agriculteur,
agricole
salarié agricole

2- Petit2-patron,
Petit patron,
commerçant,
commerçant,
industriel
industriel

3-
3- Profession Profession
libérale,
libérale, cadre cadre
supérieur, gros gros
supérieur,
commerçant
commerçant

4- Cadre moyen,
4- Cadre moyen,
employé
employé

5-
5- Ouvrier, Ouvrier,
personnel de
personnel de
service
service

6- Inactif
6- Inactif

La lecture de ce tableau fait apparaître déjà que les zones 12000-12500,


282 12500-13000, 13000-13500, 13500-14000 touchent
Marketing, Techniques chacune
de Vente trois
et Étude groupes de
de Marché
clientèles, alors que la zone 11500-1200 ne concerne que deux catégories
seulement. Nous allons, à présent, pousser l'étude à profondeur pour connaître
le nombre de personnes intéressées dans chaque zone. Le tableau suivant
montre le nombre de ménages correspondant à chaque prix.
La strategie du prix

La lecture de ce tableau fait apparaître déjà que les zones 12000-12500, 12500-
13000, 13000-13500, 13500-14000 touchent chacune trois groupes de clientèles,
alors que la zone 11500-1200 ne concerne que deux catégories seulement. Nous
allons, à présent, pousser l’étude à profondeur pour connaître le nombre de
personnes intéressées dans chaque zone. Le tableau suivant montre le nombre de
Marketing 295
ménages correspondant à chaque prix.
Tableau du nombre des ménages susceptibles d’acheter un caméscope en
Tableau du nombrefonction
des ménages susceptibles d'acheter un
du prix
caméscope en fonction du prix

Prix 11500 12000 12500 13000 13500 14000

Groupes socio-
professionnels

2- Agriculteur, salarié agricole 252 252 252

2- Petit patron, commerçant,


379 379 379 379
industriel

3- Profession libérale, cadre


210 210 210
supérieur, gros commerçant

4- Cadre moyen, employé 631 631 631 631

5- Ouvrier, personnel de service 1 052 1 052 1 052 1 052

6- Inactif 1 682 1 682

Total 1 304 2 986 3 996 2 272 1 220 1 220

La lecture de ce tableau fait indiquer que les trois meilleurs prix sont dans
l’ordre La lecture
12500, de ceettableau
12000 13000 fait indiquer
dh car que cités
ils sont les trois
par meilleurs prix sont
le plus grand nombre
dans l'ordre
d’interrogés. 12500, 12000 et 13000 dh car ils sont cités par le plus grand
nombre d'interrogés.
Sur la base de ces informations, le responsable marketing et le responsable
Sur la base de ces informations, le responsable marketing et le
commercial déterminent leur stratégie de prix. Ils peuvent choisir, après
responsable commercial déterminent leur stratégie de prix. Ils peuvent choisir,
comparaison, les zones
après comparaison, de prix
les zones où ils
de prix où n’ont concurrent immédiat.
paspasdedeconcurrent
ils n'ont immédiat. Ils
peuvent aussiaussi
Ils peuvent choisir le prix
choisir psychologique
le prix psychologique optimal (12500
optimal (12500 dhdhdans
danscececas)
cas)celui
oùcelui
les consommateurs sont les plus nombreux.
où les consommateurs sont les plus nombreux.
5. La fixation des prix de vente par confrontation de la demande et
des coûts
Cette technique part déjà des limites des deux précédentes méthodes de
détermination du prix.
Marketing, Techniques En effet
de Vente : de Marché
et Étude 283
La strategie du prix

1. La fixation des prix de vente par confrontation de la demande et des


coûts
Cette technique part déjà des limites des deux précédentes méthodes de
détermination du prix. En effet :
- Les techniques fondées sur la seule étude des coûts peuvent conduire à
l’imposition et à l’instauration de prix que les consommateurs refusent;
- Les techniques fondées sur l’estimation et l’analyse de la demande
risquent de faire choisir un niveau de prix insuffisant pour couvrir les coûts
supportés et engagés.
De ce fait, la prise en considération du coût et de la demande à la fois pourrait
constituer la meilleure démarche, la moins risquée et la mieux adaptée car elle
oblige à considérer les deux éléments inséparables du problème. Dans ce cas, c’est
la technique de l’analyse marginale qui paraît procurer le modèle idéal de calcul.
* Procédure et démarche de l’analyse marginale
Le principe est le suivant : un responsable de marketing, qui désire maximiser
les profits réalisés, doit baisser le prix de vente du produit, tant que les recettes
additionnelles, obtenues grâce aux réductions de prix, sont supérieures aux coûts
supplémentaires qui résultent de l’augmentation des ventes. Autrement dit, on
peut envisager de réduire le prix aussi longtemps que la recette marginale excède
le coût marginal.
De ce fait, le prix le plus rentable, pour l’entreprise, est celui que l’on obtient
quand la recette marginale est égale - ou tout juste supérieure - au coût marginal.
Soit, pour illustrer, l’exemple suivant :
1. Faisons apparaître les relations qui se tissent entre divers niveaux de prix
de vente, les quantités demandées, le revenu total et la recette marginale par unité.
La recette marginale
Recette marginale par unité =
Nombre
Revenu DR
Prix unitaire d'unités
total
demandées
DQ
12 0 0 --
10 100 1 000 10 = 1000/100
9 200 1 800 8 = 800/100
8 300 2 400 6 = 600/100

284 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

2. Puis calculons les coûts totaux et les coûts marginaux qui correspondent
aux quatre hypothèses retenues.
Le coût marginal

Coûts Coût marginal


Nombre d'unités Coûts fixes Coûts variables totaux par unité
produites pendant
la période CF CV CT = DC/DQ
0 200 0 200 -
100 200 700 900 7
200 200 1 400 1 600 7
300 200 2 100 2 300 7
3. Il s’agit, à présent, de rapprocher la recette marginale du coût marginal.
prix Recette marginale Coût marginal
10 10 7
9 8 7
8 6 7
4. On constate que le meilleur prix est 9 dh. En effet, chaque unité
supplémentaire vendue 9 dh ajoute 8 dh de recettes supplémentaires, contre 7
dh seulement de coût additionnel. De la différence entre ces deux valeurs résulte
donc un bénéfice d’un dirham. Puisque avec un prix de 9 dh, on vend cent unités
de plus qu’au prix de 10 dh, le gain total supplémentaire atteint 1 * 100 = 100 dh.
Quelles sont donc les incidences des diverses hypothèses sur le profit net?
prix Unités Ventes totales Coûts totaux Profit net
demandées
10 100 1 000 900 100
9 200 1 800 1 600 200
8 300 2 400 2 300 100
Quand le prix diminue de 9 dh à 8 dh, le profit, après avoir jusque-là augmenté,
diminue.
2. La fixation des prix de vente à partir des prix du marché
Lorsque l’on se base sur les techniques de calcul des prix de vente fondés
sur les coûts, on ignore la répartition des forces en présence sur le marché. Or,
dans certains cas, les responsables commerciaux peuvent être contraints de tenir
compte de la concurrence, voire d’aligner les prix de leurs produits sur ceux des
rivaux. Deux méthodes sont alors préconisées.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 285


La strategie du prix

La fixation du prix au niveau du prix moyen du marché


C’est la situation où s’établit un prix moyen du marché, au terme d’un consensus
implicite ou au contraire explicite. Tous les intervenants ont alors tendance à fixer
leurs prix à des niveaux très voisins de celui-ci.
• Ce procédé présente des avantages dans les circonstances suivantes :
- lorsque les coûts sont difficiles à mesurer, lorsque, par exemple, on n’a pas
mis en place dans notre entreprise un système de comptabilité analytique
suffisamment perfectionné;
- lorsque le prix moyen pratiqué dans la branche procure une rentabilité
jugée comme suffisante pour l’entreprise;
- lorsque l’on craint les concurrents et leurs réactions face à une variation de
prix
• Cette méthode de calcul du prix de vente se rencontre souvent sur deux
types de marché :
- la concurrence pure et parfaite. Dans ce cas, les produits sont très
facilement comparables; en outre, les producteurs et leurs clients sont très
bien informés des prix. Aucune entreprise n’a donc intérêt à bouleverser
l’équilibre réalisé. C’est l’exemple de la fixation des prix agricoles, quand
les pouvoirs publics n’interviennent pas;
- sur un marché d’oligopole, c’est-à-dire sur un marché dominé par un
petit nombre de firmes importantes, une entreprise de taille moyenne qui
entre dans la branche n’a pas non plus intérêt à déclencher une guerre des
prix avec les concurrents. Il est préférable de s’en tenir prudemment au
prix pratiqué par les leaders. Ce sont surtout les entreprises de l’industrie
informatique qui adoptent cette démarché.
La fixation du prix au-dessous ou au-dessus du prix du marché
• Le prix peut être fixé au-dessous du prix du marché (concurrents).
C’est le cas de certains détaillants qui bradent les prix : les centres Leclerc, par
exemple, en France. Les services qu’ils offrent aux clients sont moins nombreux
que ceux procurés par les commerçants spécialisés, mais leurs prix sont inférieurs
de 10% à 30% à ceux des concurrents.
• Le prix de vente est fixé au-dessus (cas rare) du prix du marché
C’est le cas de certains producteurs ou détaillants qui vendent des produits de
luxe et qui possèdent une image de marque prestigieuse. Cartier, Guerlain ou
Hermès, par exemple, en France.

286 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Conclusion

Comment procéder à la fixation des prix de vente d’un bien ou service?


Le prix est ainsi un élément stratégique, au même titre que les autres
composantes du mix. Mais il faut dans son maniement se souvenir qu’il n’est pas
modifiable à l’envi et n’importe comment.
1. Le produit est déjà sur le marché
Dans ce cas, le plan-prix consistera :
- à s’aligner à la baisse si la concurrence déclenche une offensive, et si cela
est possible;
- à baisser le prix de notre propre initiative si le consommateur est prêt à
l’accepter (en terme d’image), et si cela ne risque pas de déclencher une
riposte dangereuse de la part des concurrents;
- à procéder à une augmentation si besoin est (nécessité de rentabilité
ou redressement d’image), à condition que l’élasticité soit faible, et en
apportant, dans la mesure du possible, une modification au produit qui
justifie cette hausse.
2. Le produit est nouveau
Dans ce cas, le plan-prix consistera selon la situation :
- à adopter une stratégie de pénétration, c’est-à-dire à fixer un prix bas pour
toucher rapidement le plus grand nombre de consommateurs;
- à s’aligner sur les prix existants, si nous avons par ailleurs des qualités
susceptibles de faire la différence, ou si le marché est particulièrement
demandeur;
- à adopter une stratégie d’écrémage, c’est-à-dire à fixer des prix élevés pour
toucher une clientèle «d’élite», dont la rentabilité de pionnier est tournée
vers les produits nouveaux, et qui, à moyen terme, servira de référence au
grand public.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 287


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Exercices et cas pratiques

CAS N° 1
Une entreprise dont le chiffre d’affaire est de 600 000 dh a les charges suivantes :
350 000 dh de charges fixes, 200 000 dh de charges variables.
T.A.F : Calculer dans ces conditions, le seuil de rentabilité de l’entreprise, et
donner une solution graphique.

CAS N° 2
Une PME dont les frais s’élèvent à 350 000 dh, cherche à optimiser ses ventes
en fonction de l’élasticité de la demande par rapport au prix.
Cette élasticité est de -1.2.
Les prix envisageables pour le produit en question sont 18 dh, 22 dh, ou 24 dh.
Les frais variables sont de 11 à l’unité.
T.A.F : Sachant que pour un prix de 18 dh les ventes ont été de 200 000
unités, quel prix l’entreprise doit-elle fixer pour optimiser ses profits?

CAS N° 3
Une enquête sur le prix que seraient disposés à payer les consommateurs d’une
revue professionnelle a donné les résultats suivants :
prix Trop élevé Trop faible
55 12 30
60 28 60
65 40 80
70 52 20
75 24 10
80 24 --
85 20 --
T.A.F : Déterminer le prix psychologique, par le calcul, et par une solution
graphique;
Sachant que le prix de revient de la revue est de 40 dh, quel est le prix qui
dégagerait la marge la plus importante?
Expliquer pour quelles raisons, il pourrait y avoir deux options possibles.

288 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N° 4
Un industriel envisage la fabrication d’un nouveau produit.
Les charges fixes sont estimées à 5 000 000 dhs et les charges variables à 600
dhs par unité.
QUESTION
Si on suppose que les quantités vendues sont : 10 000, 12 000 et 15 000,
calculer les prix de ventes permettant d’atteindre le seuil de rentabilité.

CAS N° 5 
La marque Z de MOULIN À CAFE est leader sur le marché avec 70% des
ventes.
Votre société un important groupe multinational d’appareils d’électroménager,
souhaite rentrer sur le marché. Mais comment faire face à un leader très puissant
dont la marque est devenue un nom générique et deux petites marques X et Y qui
font respectivement 20% et 10% des ventes ?
Z réalise une marge substantielle qui lui permet de beaucoup investir en
publicité.
QUESTION
Comment lancer une quatrième (4ème) marque dans ces conditions et conquérir
une part importante du marché ?

CAS N° 6 
Un fabricant décide de lancer un modèle de bottes en cuir dans une fourchette
de prix de vente public comprise entre 300 DHS et 650 DHS.
Une enquête est réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 200 personnes
auxquelles on présente le modèle en donnant 8 prix possibles, pour lesquels chaque
personne doit indiquer, le prix à partir duquel il estime l’article trop cher (prix
excessif) et le prix à partir duquel elle craint une qualité insuffisante (un prix trop
bas signifiant une qualité mauvaise).
Les résultats de l’enquête sont les suivants :

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 289


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Réponses « qualité Réponses « prix


Fourchettes des prix possibles
insuffisante » excessifs »
300 36 0
350 90 0
400 38 14
450 20 20
500 16 30
550 0 56
600 0 70
650 0 10
Travail à faire :
1- Déterminer le prix d’acceptabilité.
2- Le prix d’acceptabilité donne-il le chiffre d’affaires potentiel le plus élevé
pour l’entreprise ? Justifier votre réponse.
3- Représenter graphiquement la zone d’acceptabilité.

CAS N° 7
Une PME dont les frais s’élèvent à 200 000 dh, cherche à optimiser ses ventes
en fonction de l’élasticité de la demande par rapport au prix. Cette élasticité est
de – 1.5.
Les prix envisageables pour le produit en question sont 16 dh, 20 dh ou 24 dh.
Les frais variables sont de 10 dh à l’unité.
Sachant que pour un prix de 16 dh, les ventes ont été de 150 000 dh, quel prix
l’entreprise doit-elle fixer pour optimiser ses ventes ?

CAS N° 8
De 1979-80, « PHILLIPS et THOMSON » lançait un standard européen de
magnétoscope, le V2000.
La qualité de l’image était supérieure au standard VHS. Malgré cela et malgré
le prix de lancement aligné sur la concurrence, le V2000 fut un échec commercial
total et dû être retiré du marché quelques années plus tard.

290 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Expliquez cet échec.


Informations : La location des cassettes était d’usage générale. Il est à noter
que le magnétoscope V2000 ne reçoit que des cassettes V2000 alors que le
magnétoscope VHS est un magnétoscope standard qui a la capacité de recevoir
toutes les cassettes.

CAS N°9
La société RAMON a mis au point un complément de la ligne « eau de
Cologne », un nouveau parfum dont le nom est « trimaran ».
Les coûts variables sont de 2.70 dh par bouteille de 500 ml. Des fortes dépenses
publicitaires la première année se traduisent par un coût fixe de 5 400 000 dh. Le
prix de trimaran a été fixé à 45 dh la bouteille de 500ml.
Combien de bouteilles doivent être vendues pour atteindre le point mort ?
Supposons maintenant que le directeur marketing réduise le prix à 39F la
bouteille de 500ml et que les coûts fixes atteignent 6 600 000 dh.
Si on suppose inchangé le coût variable unitaire (2.70 dh la bouteille de 500ml).
1. Quel serait le nombre de bouteilles qu’il faudrait vendre pour atteindre le
point mort ?
2. Quel serait le profit obtenu si l’on peut vendre 200 000 bouteilles de
trimaran ?

CAS N°10
La société EMAIL fabrique des baignoires. Son bureau d’étude vient de mettre
au point un nouveau modèle. Il vous est demandé de calculer le prix psychologique
de la baignoire à partir des résultats d’une enquête effectuée auprès d’un
échantillon de 400 personnes représentatif de la cible visée.
1. Quel prix maximum accepteriez-vous de payer pour cette baignoire.
2. Au dessous de quel prix cette baignoire ne vous semble-t-elle pas de qualité
suffisante.
1. Quel sera le prix psychologique qui produira le plus gros chiffre d’affaires ?
2. Sachant que le but de la société est une pénétration rapide du marché, quel
prix choisirez-vous ?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 291


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Prix TTC Qualité insuffisante Prix excessif


600< 100 0
1200 150 10
1800 110 20
2400 20 40
3000 20 60
3600 0 100
4200 0 150
4800 0 20
>4800 0 0

CAS N° 11 :
Une société fabrique des briquets de grand luxe. Bénéficiant d’un effet de
snobisme, la demande est très élevée, malheureusement la société ne peut pas
augmenter sa production à court terme en raison du caractère artisanal de sa
fabrication.
Afin de réduire la demande et d’éviter des délais d’attente trop longs aux
acheteurs, la société décide d’augmenter ses prix de 50%.
Après cette décision, la demande augmente encore plus vite qu’auparavant.
Expliquez ce qui s’est passé.

CAS N° 12 :
Une entreprise évalue le nombre de consommateurs potentiels de son produit
« A » à 30 000 individus, la fréquence d’utilisation à 3 fois par mois et la quantité
consommée à 1.5 kg.
Après avoir rappelé la notion du marché potentiel, estimer ce dernier.

292 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N° 13
Un fabricant décide de lancer un nouveau type de produit. Les résultats de
l’enquête au dépouillement sont les suivants :
Prix TTC Qualité insuffisante Prix excessif
2 50 0
4 125 0
6 35 20
8 25 25
10 15 40
12 0 60
14 0 90
16 0 15

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 293


La strategie du prix

CHAPITRE VIII
LA STRATEGIE DE COMMUNICATION

Introduction

Les décisions relatives aux activités de communication dans l’entreprise sont


d’une extrême importance si on juge par les investissements qu’elles représentent.
Ces investissements sont rendus nécessaires par l’étude géographique des marchés
et par la concurrence internationale.
Pour rejoindre le marché et afin d’assurer un lien avec ce dernier, l’organisation
dispose de différents moyens. Tout d’abord, elle doit faire une sélection des moyens
qui lui permettront d’atteindre les objectifs de communication fixés initialement.
Après cette sélection, l’étape suivante portera sur la définition du contenu des
moyens de communication retenus. L’ensemble des moyens de communication
utilisés représente ce qu’on dénomme le mix de communication.

Section 1. Notions générales sur la théorie de communication


Communiquer c’est transmettre les informations dans le but d’obtenir de la
part du destinataire une modification de comportement ou d’attitude. Le modèle
le plus général et le plus simple, de la communication a été proposé, il y a trente
ans, par deux chercheurs américains : Shannon et Weaver. Ceux-ci ont élaboréMarketing
une 308
maquette qui n’était pas destinée à la publicité, mais qui semble lui convenir. Il
s’agit du schéma suivant :

Schéma 1 : modèle général de communication Rétroaction

Emetteur Codage Canal Décodage Récepteur

Bruits

1. Les objectifs du système de communication


En définissant ses objectifs de communication, l'entreprise précise les
Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 295
buts qu'elle désire atteindre auprès de publics cibles sélectionnés. Souvent, il
existe une confusion entre les objectifs marketing (exprimés en chiffres
La strategie du prix

1. Les objectifs du système de communication


En définissant ses objectifs de communication, l’entreprise précise les buts
qu’elle désire atteindre auprès de publics cibles sélectionnés. Souvent, il existe
une confusion entre les objectifs marketing (exprimés en chiffres d’affaires, en
nombre de nuitées, en nombre de visiteurs) et les objectifs de communication. Il
est important de remarquer que la stratégie de communication ne représente qu’une
partie des efforts marketing de l’entreprise. Ainsi donc, mesurer l’efficacité d’une
campagne de communication à partir des objectifs marketing serait une erreur.
En gros, les objectifs de la stratégie de communication sont eux-mêmes des
outils stratégiques au service d’objectifs marketing plus larges. Par exemple, si
l’objectif marketing est d’augmenter les parts de marché, il faudra, outre des
actions sur la distribution et le prix, définir des objectifs de communication
qui pourront être de valoriser l’image du produit, ou encore d’augmenter sa
notoriété.
Tous comme les objectifs marketing, les objectifs de communication répondent
aux mêmes contraintes d’échéance, de priorité et de quantité.
Types d’objectifs de communication

- Faire connaître. Améliorer la notoriété d’un produit. Soit en donnant des


informations à son propos, soit en «matraquant» son nom;
- Faire apprécier. Améliorer son image. On peut encore informer sur ses
qualités, mais aussi dans ce cas faire rêver, suggérer, séduire, en toute
subjectivité;
- Faire agir. Modifier le comportement du consommateur. Soit pour qu’il
achète, soit pour qu’il consomme autrement.

296 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

2. Les éléments du processus de communication


En définitif, les différentes étapes qui mènent à la définition de la stratégie de
communication sont résumées dans les deux schémas ci-après.

Schéma 2 : Etapes inhérentes à la stratégie de communication (cas du


tourisme)

Segment 1
Les
Segment 2
consommateur Segment 3 Les
s qui n'utilisent Les clients de la consommateur
pas l'avion Compagnie "Z" s qui utilisent
des compagnies
concurrentes

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 297


La strategie du prix
Marketing 310

Schéma 3 : Processus d'élaboration de la


stratégie de communication

Situation marketing

Analyse du marché
Concurrence, environnement

Objectifs marketing

Sélection de marchés-cibles et d'un positionnement

Définition du programme marketing

Objectifs de communication

Budget

Publicité media

Objectifs

Décision media Décisions des textes


Publicitaires

Contrôle de la communication

298 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Dans le schéma n°3, on voit que les objectifs de communication ne peuvent être
précisés que quand la stratégie marketing a été définie. Ainsi, si une compagnie
aérienne a pour objectif d’augmenter son nombre de passagers, elle a recours à
quatre stratégies marketing différentes (voir schéma n°2) :
1. Attirer des nouveaux consommateurs qui, pour certaines raisons, ne prennent
pas l’avion;
2. Attirer des consommateurs qui utilisent les compagnies concurrentes;
3. Renforcer la fidélité des consommateurs qui utilisent déjà la compagnie “Z”;
4. Accroître l’occasion d’utiliser la compagnie “Z” en créant de nouvelles
liaisons aériennes.
A ces différentes stratégies marketing correspondent des stratégies particulières
de communication et la cohérence des actions de communication ne sera respectée
que si celles-ci sont définies à partir de la stratégie marketing.
Comment définir les objectifs de communication?
Pour les objectifs de communication, ils doivent préciser quantitativement la
tâche de communication que l’on veut atteindre et le délai fixé. Pour cela, les
modèles de persuasion (voir tableau suivant) montrent que le consommateur passe Marketing 31
successivement par trois stades avant de répondre favorablement ou non à un
produit ou service. Il s’agit du stade cognitif (connaissance), du stade affectif et du
stade conatif (comportemental).
Tableau n°1 : Processus de persuasion selon le modèle
Tableau n°1 : Processus de persuasiond'apprentissage
selon le modèle d’apprentissage

Modèle LADVIDGE-
Niveaux Modèle A.I.D.A
STEINER
Attention Prise de conscience
Stade cognitif
Connaissance
Intérêt Goût
Stade affectif
Désir Préférence

Conviction
Stade
Action
comportemental

Achat
La communication efficace est celle qui fait passer le consommateur du
stade cognitif ou du stade affectif au stade conatif (comportemental),
Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 299 c'est-à-
dire à l'achat final. Ainsi, les objectifs publicitaires seront définis différemment
selon que le public cible se situera au premier, au deuxième ou au troisième
La strategie du prix

La communication efficace est celle qui fait passer le consommateur du stade


cognitif ou du stade affectif au stade conatif (comportemental), c’est-à-dire à
l’achat final. Ainsi, les objectifs publicitaires seront définis différemment selon
que le public cible se situera au premier, au deuxième ou au troisième niveau. Les
objectifs seront formulés de la manière suivante :
Niveau 1 Notoriété et connaissance
1) Accroître, au cours de l’année 2008, la notoriété de notre chaîne d’hôtels,
par exemple, de 20 à 30% auprès des voyageurs internationaux;
2) Faire connaître, auprès de 70% de notre clientèle actuelle, l’existence de
notre nouveau produit «tourisme d’affaires»;
3) Faire en sorte qu’au cours du 1er trimestre d’une année donnée, 80% des
agents de comptoir connaissent notre nouveau mode de réservation.
Niveau 2 Aspect affectif
1) Au cours de l’année 2008, par exemple, faire progresser de 40 à 45%
le nombre de consommateurs ayant une attitude favorable à l’égard de
l’entreprise;
2) Faire en sorte que le pourcentage de consommateurs potentiels qui préfèrent
notre station aux stations concurrentes passe de 20 à 30% en 2008;
3) S’attacher à Faire augmenter le pourcentage de consommateurs potentiels
en citant notre destination touristique comme une destination acceptable
pour de futures vacances soit de 40% en 2004 à 60% en 2008.
Niveau 3 Aspect comportemental (conatif)
1) Faire passer le pourcentage de l’intention à l’achat (de séjour, par exemple)
de 20% en 2004 à 30% en 2008;
2) Faire en sorte que 80% des réservations soient réalisées en juin 2010 (coupe
du monde pour l’Afrique du Sud,…);
3) Accroître de 15% le nombre de forfaits vendus sur une destination par
rapport à l’année précédente;

300 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

4) Augmenter, par exemple, le nombre de nuitées passées par les touristes


allemands à Agadir de 6 à 20%.
Le graphisme de marque
Le graphisme de marque correspond à différents éléments qui permettent
l’identification visuelle d’une entreprise ou d’un produit. Il représente la signature
de l’entreprise et évoque sa culture, sa personnalité. Cette signature peut se
composer au moins de l’un des éléments suivants :
- Le logotype : ensemble typographique personnalisé. C’est aussi la façon
d’écrire le nom de l’entreprise;
- L’emblème : moyen rapide et distinctif visant la reconnaissance de
l’entreprise. Quand la raison sociale est trop longue, ce moyen peut être
constitué d’un sigle, d’une enseigne, d’un symbole ou d’une cartouche;
- La couleur : choix d’une couleur pour le logotype et pour l’emblème;
- La phrase évocation : quelques mots qui, ajoutés au graphisme de marque,
évoquent un trait de la personnalité de la marque.
2. Les éléments du processus de communication
Les entreprises doivent comprendre le processus fondamental de toute forme
de communication. Ce processus se déroule généralement en neuf étapes (voir
schéma 4). Deux de ces éléments représentent les principales parties de la
communication : l’émetteur et le récepteur. Deux autres éléments représentent les
principaux outils : le message et les médias. Les quatre autres représentent les
principales fonctions : le codage, le décodage, la réponse et la rétroaction. Le
dernier élément est le bruit ou la distorsion toujours présent dans le système.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 301


du prix315
Marketing
La strategie

Schéma n°4 : les éléments du processus de


communication

Champ d'expérience Champ


Champ d'expérience
de l'émetteur Partagé
du récepteur

Message Décodage Réponse


Récepteur
Emetteur Encodage
Média

Rétroaction

Tous ces éléments du processus de communication peuvent être définis


Tous ces éléments du processus de communication peuvent être définis comme
comme suit :
suit :
1. L'émetteur : c'est la source de l'information transmise ou la partie
A. L’émetteur : c’est la source de l’information transmise ou la partie qui
envoie lequi envoie lePar
message. exemple,
message. dans unedans
Par exemple, entreprise, ce peut
une entreprise, ce être
peut le
directeur du personnel qui indique que le 30 du mois prochain il sera
être le directeur du personnel qui indique que le 30 du mois
chômé et payé.
prochain
Plus la source il sera chômé
est crédible, mieuxetl’information
payé. sera acceptée. En effet, le
récepteur n’accordera
Plus lapas la même
source confiance
est crédible, à deux
mieux sources d’information
l'information sera acceptée. car
En il
juge l’une bonne et l’autre mauvaise. En tout état de cause, l’important n’est pas
effet,
que la source soit le récepteur n'accordera
objectivement pas laqu’elle
crédible, mais même soitconfiance
jugéeàsubjectivement
deux sources
comme telle par le récepteur.
d'information car ilExemple le directeur
juge l'une:bonne d’un laboratoire
et l'autre mauvaise. En tout étatde
recherches (acteur professionnel), qui vient témoigner de la qualité d’une
lessive dans un de spot
cause,del'important n'estn’est
télévision, pas que
pas laune source soit objectivement
source objectivement
crédible, mais l’ambiance
crédible, mais qu'elle soit jugée subjectivement comme film
que le réalisateur sait donner à son telle la
parrend
le
subjectivement crédible.
récepteur. Exemple : le directeur d'un laboratoire de recherches

302 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

B. L’encodage : c’est aussi le codage qui consiste à transformer une idée,


visuellement ou textuellement, en symboles compréhensibles pour le
récepteur. Exemple, Gervais Danone ne peut pas dire «Achetez mes
yaourts», mais elle doit coder le massage : «Quand on achète un yaourt,
on le compare souvent à un Danone».
C. Le message : c’est l’ensemble des symboles transmis par l’émetteur.
D. Les médias : les canaux ou les véhicules par lesquels le message est
véhiculé de l’émetteur au récepteur. C’est aussi le trajet que l’information
utilise. La communication de l’entreprise ne s’effectue pas uniquement par
la presse, la télévision et la radio, mais par d’autres canaux non moins
importants :
- Personnels :
• Contrôlables : VRP, merchandiseurs, démonstrateurs;
• Non contrôlables : leaders d’opinion, bouche à oreille.
- Impersonnels :
• Contrôlables : publicité médias, promotion des ventes;
• Non contrôlables : contenu rédactionnel des supports de publicité,
le produit lui-même (une voiture qui circule, par exemple).
E. Le décodage : c’est l’interprétation que donne le récepteur aux symboles
transmis par l’émetteur. Il consiste aussi à retranscrire le message dans le
registre du récepteur. Cependant, des erreurs peuvent se produire. Celles-ci
sont dues aux bruits, aux parasites qui gênent la transmission et surtout au
fait que le décodage est subjectif. Quand le l’émetteur a codé le message,
il a formulé certaines hypothèses sur le sens dans lequel celui-ci serait
ultérieurement décodé.
Exemple : Gervais Danone espère que le message «Quand on achète
un yaourt, on le compare souvent à un Danone» sera décodé ainsi : «Si on
compare plusieurs yaourts, on s’aperçoit que Danone est le meilleur».
F. Le récepteur ou le destinataire : c’est celui qui reçoit le message et
l’annonceur espère bien que le récepteur réel sera le récepteur que l’on
désire. Mais ce n’est pas toujours le cas. En matière publicitaire, le récepteur
c’est l’audience. L’audience réelle peut s’écarter de l’audience voulue. Un
bon ou un mauvais film à 2M, le dimanche soir, fait augmenter ou
diminuer l’audience de l’écran publicitaire de 21 heures de plusieurs
centaines de milliers, voire de millions de personnes.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 303


La strategie du prix

G. La réponse : c’est l’ensemble des réactions du récepteur après que celui-ci


a été exposé au message, compte tenu de son champ d’expérience.
H. La rétroaction : c’est l’ensemble des réactions que le récepteur montre à
l’émetteur. C’est donc, l’effet attendu. Si la rétroaction ne se produit pas,
la communication a échoué. Cet élément dépend de la qualité des étapes
précédentes et de ce que l’on cherche au départ.
I. Le bruit ou la distorsion : c’est la déformation involontaire produite
pendant le processus de communication, et dont peut résulter un message
perçu différent de celui émis par la source. Ce sont donc les perturbations
qui nuisent à une bonne qualité de la transmission. Ces parasites peuvent
aller du bruit total qui interrompt la transmission (un événement
sportif exceptionnel pousse les téléspectateurs à quitter une chaîne
pour une autre) aux bruits plus anodins : une couleur mal respectée
dans la presse, un arrachage d’affiches dans le train, des graffiti sur un
abribus, etc.
3. Le mix de communication (moyens ou plan de communication)
De même que l’entreprise doit choisir un mix de produits, de même elle doit
adopter un dosage de communication. Parmi tous les moyens de communication
dont elle dispose, elle doit définir la meilleure combinaison, celle qui a le plus de
chances pour lui permettre de réaliser les objectifs qu’elle a tracés.
Le choix entre la publicité média, la promotion des ventes, le marketing direct,
la force de vente, les relations publiques, le parrainage (sponsoring), le mécénat,
le graphisme de marque, etc. dépendra de deux principaux facteurs :
- La nature du produit. Il faut distinguer entre les biens de consommation et
les biens industriels. Les premiers se basent beaucoup plus sur la publicité
qui utilise les grands médias que les seconds. En outre, la vente de biens
industriels est complexe et très sensible aux relations publiques et à l’action
de la force de vente;
- La nature du marché. Le mix adopté sera différent selon que les clients
sont dispersés ou regroupés géographiquement ou socialement et selon
qu’ils sont des particuliers ou des organisations. Ainsi, le mix comportera
plus de vente personnelle et moins de publicité, si les clients sont des
organisations.
En gros, les moyens de communication ou le mix marketing utilisés pour
élaborer un plan de communication peuvent être résumés dans le tableau suivant :

304 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Moyens de
Composantes
communication

Grand public, professionnelle, institutionnelle. Publicité


La publicité média utilisant les mass-médias : TV, radio, cinéma, presse magazine,
presse quotidienne, affichage, etc.
La distribution, les consommateurs et la force de vente : primes
La promotion des ventes et cadeaux, réductions de prix, jeux et concours, échantillons et
dégustations, PLV (publicité sur le lieux de vente).
Externes et internes. Attirer la sympathie du public et du monde
extérieur : communication institutionnelle courante, relations
Les relations publiques
avec la presse, le "lobbying" : forces et groupes de pressions
dans les domaines politiques, législatifs et administratifs.
Représentants commerciaux, VRP, vendeurs unicartes,
La force de vente
multicartes, exclusifs, etc.
Internet (commerce électronique), téléphone, ordinateurs,
Le marketing direct logiciels, vente à domicile, porte à porte, mailing et publipostage,
vente par télématique, merchandising et libre service.
Le graphisme de marque Logotype, emblème, enseigne, etc.
Le parrainage Activité culturelles, sportives, aides aux œuvres sociales, aux
(sponsoring), mécénat associations diverses, etc.
Les salons professionnels Foires internationales, etc.

Section 2. Les principales activités de la stratégie de


communication
Pour survivre et augmenter leur part de marché, les entreprises doivent, non
seulement, fabriquer de bons produits, mais elles doivent aussi informer les
consommateurs des avantages du produit et bien les positionner dans leur esprit.
Pour accomplir cela, elles doivent utiliser des outils de la communication de masse.
Ce chapitre sera consacré à l’étude de ces outils. Il s’agit de la communication
qui se base sur des médias ou des supports (publicité notamment) et de la
communication hors médias (promotion des ventes, marketing direct, relations
publiques, merchandising, parrainage, mécénat, participation à des foires, relation
avec la presse, visites d’entreprise, etc.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 305


La strategie du prix

1. La communication medias : la strategie de publicite


Définition de la publicité
La publicité est l’élément privilégié de la stratégie de la communication. Elle
est, sans doute, la notion la plus fréquemment associée à l’idée de marketing. Les
définitions les plus répandues de la publicité sont les suivantes :
- «La publicité est une forme impersonnelle de communication pour le
compte de plusieurs annonceurs qui paient différents médias pour diffuser
un message à un ensemble de consommateurs dont les caractéristiques sont
clairement définies»;
- «La publicité consiste en toute forme impersonnelle de présentation ou de
communication d’idées, de produits ou de services, faite par le biais de
médias de masse et payée par un annonceur clairement identifié»;
- Pour PH.KOTLER, la publicité «est l’ensemble des moyens destinés à
informer le public et à le convaincre d’acheter un produit ou un service».
C’est aussi «toute forme de communication non personnelle utilisant un
support payant, mise en place pour le compte d’un émetteur identifié en
tant que tel».
Exemple : une annonce d’une page sur les produits et services de Marjane
dans le journal «l’économiste» est une publicité payante. Par contre, un
article rédigé par un chercheur, dans le même journal, sur l’historique et
caractéristiques de marjane est une publicité non payante.

306 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Types de publicité Objectifs de la publicité

La publicité de la firme : publicité Objectifs commerciaux : influencer la part de


institutionnelle. Elle a pour but de modifier marché pour provoquer des ventes supplémentaires
l'image d'une organisation ou d'en créer une et donc augmenter le chiffre d'affaires et le
(positionnement des nouvelles entreprises). profit. Lors du lancement du nouveau produit,
Ce type de publicité s'adresse aux acheteurs les objectifs de publicité sont fixés en termes
potentiels, aux revendeurs, à l'opinion de pénétration sur les différents segments.
publique, etc. Puis, par la suite, quand il s'agit de fidéliser les
consommateurs, on met l'accent sur le nombre
d'achats, le nombre de réachats. Bref, tout objectif
de la compagne publicitaire devrait se traduire en
termes de ventes.
La publicité des produits : c'est la publicité Objectifs de communication. Ils tournent autour
par excellence. C'est l'exemple d'un de trois idées :
annonceur qui veut soutenir les ventes d'un - l'exposition à un message : le but d'une
produit, lui procurer une meilleure image, compagne est d'obtenir une audience déterminée,
le repositionner, le faire mieux connaître, c'est-à-dire faire connaître un produit lancé au plus
etc. A ce niveau, la publicité diffère selon grand nombre de consommateurs;
l'émetteur (elle peut émaner d'un producteur - la mémorisation d'un message : les
ou d'un distributeur) ou selon le récepteur consommateurs doivent se souvenir du message.
(elle pourra s'adresser au consommateur ou La compagne de publicité doit imprimer les
l'inciter à acheter, au revendeur ou à la force arguments de vente dans l'esprit du consommateur.
de vente. - l'attitude : le prospect doit manifester une
attitude favorable à l'égard du produit. Dans le
cas où les consommateurs font preuve d'une
attitude négative envers un produit, l'objectif de la
compagne serait de renverser cette tendance.

Types et objectifs de la stratégie de la publicité


La publicité fait partie intégrante du plan marketing et sa mise en œuvre doit être
parfaitement coordonnée avec, d’une part, les autres moyens de communication
(promotion des ventes, relations publiques, marketing direct, etc.) et, d’autre
part, les autres activités marketing liées à la politique de produit, de prix et
de distribution.
De plus, la publicité se caractérise par un achat d’espace à l’intérieur des
supports. De ce fait, elle doit être considérée comme un investissement auquel
peuvent s’appliquer certaines notions de rendement économique. Par exemple, en
1983, aux Etas-Unis, l’ensemble des annonceurs du secteur tourisme a investit

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 307


supports. De ce fait, elle doit être considérée comme un investissement auquel
peuvent s'appliquer certaines notions de rendement économique. Par exemple,
en 1983, aux Etas-Unis, l'ensemble des annonceurs du secteur tourisme a du prix
La strategie

investit 260 millions de dollars par le moyen du media télévision.


260 millions de dollars par le moyen du media télévision.
De tout cela découle un certain nombre d'étapes qu'il faut suivre lorsqu'il
De tout cela découle un certain nombre d’étapes qu’il faut suivre lorsqu’il
s'agit d'élaborer un plan de publicité.
s’agit d’élaborer un plan de publicité.
Les principales décisions relatives à la publicité : les étapes d'un plan
Les principales décisions relatives à la publicité : les étapes d’un plan de
de publicité
publicité
Les décisions
Les décisions à prendre
à prendre lorsquel’on
lorsque l'onélabore
élabore une
une compagne
compagnededepublicité
publicité se
se regroupent
regroupent en cinq
en cinq principales
principales catégories
catégories quiquisont
sontschématisées
schématisées comme
comme suit
suit: :

Les principales décisions en matière de publicité

Message

Budget
Evaluation
Objectifs

Médias

308 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


Marketing 323

La strategie du prix

D’une façon détaillée, l’élaboration d’un plan de publicité passe par les
phasesD'une façon détaillée, l'élaboration d'un plan de publicité passe par
suivantes.
les phases suivantes.

Processus de décision dans l'élaboration d'une compagne de


publicité média

Déterminer le rôle de la publicité à l'intérieur de


la stratégie marketing

Déterminer les contraintes budgétaires

Sélectionner les marchés cibles

Déterminer les objectifs publicitaires à l'intéreieur


de chaque marché cible

Elaborer la stratégie créative et les Déterminer le choix


différentes tactiques des médias et
élaborer le plan média

Conduire un pré-test de la stratégie créative

Déterminer le budget publicitaire

Conduire des post-tests et mesurer l'efficacité


publicitaire

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 309


La strategie du prix

C.1. Le rôle de la publicité à l’intérieur de la stratégie marketing


Dans le cas du marketing touristique, par exemple, Le rôle de la publicité à
l’intérieur de la stratégie marketing peut varier d’une période à l’autre. Elle peut
être utilisée pour :
- promouvoir la notoriété d’un nouveau complexe touristique;
- susciter plus d’intérêt à l’égard d’une destination quelconque;
- annoncer une réduction de prix sur une destination au cours d’une période
creuse;
- inciter les destructeurs (les agences de voyage) à vendre la destination
(campagne de presse professionnelle);
- promouvoir un événement;
- développer une image de marque de la société;
- assurer la fidélité des clients.
De manière générale, nous pouvons dire que les objectifs de communication
liés à la stratégie de publicité peuvent être résumés au nombre de trois :
Objectifs de la
Contenu
publicité
-annoncer un nouveau produit sur le marché
-suggérer de nouvelles utilisations pour un produit
-informer le marché d'un changement de prix
Informer -expliquer la manière d'utiliser le produit
-corriger les fausses impressions
-construire l'image de l'entreprise
-réduire les craintes des consommateurs
-développer la préférence pour la marque
-encourager le changement en faveur d'une marque
Persuader -changer la perception des attributs du produit
persuader les consommateurs d'acheter immédiatement
-convaincre les clients d'accepter la visite du représentant
-rappeler que l'utilisation du produit sera bientôt nécessaire
Rappeler -rappeler aux consommateurs l'endroit où le produit est disponible
-faire garder le produit en mémoire durant la saison morte

310 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

1.2. Les décisions relatives au budget : la détermination du budget


publicitaire
Après avoir déterminé ses objectifs de communication en matière de publicité,
l’entreprise doit déterminer les ressources financières qu’elle voudra consacrer à la
publicité. C’est l’une des décisions les plus difficiles à prendre. La détermination
du budget publicitaire est la première étape dans l’élaboration du plan du compagne
car elle influence toute les autres décisions.
Pour déterminer et fixer le niveau de son budget, la firme dispose de
plusieurs méthodes. Les principales sont les suivantes :
Techniques de calcul
procédure
du budget de publicité
Méthode basée sur les La firme établit son budget en fonction de ce qu'elle peut se permettre
ressources disponibles de dépenser
L'entreprise calcule son budget à partir d'un pourcentage déterminé
La méthode du de son chiffre d'affaires réel ou anticipé. C'est la méthode la plus
pourcentage des ventes traditionnelle puisque, le budget publicitaire d'une année est égal à un
pourcentage fixe du chiffre d'affaires de l'année précédente
L'entreprise se fixe comme but de vouloir dépenser en termes de
La méthode de
publicité le même budget que celui des concurrents les plus immédiats.
l'alignement sur la
Cela peut se faire soit en observant la publicité des concurrents soit en
concurrence
se basant sur le budget publicitaire moyen de l'industrie en question
C'est la méthode analytique (objectifs/moyens). Avant d'établir son
budget de publicité, l'entreprise est tenue de préciser, le plus possible,
La méthode des
ses objectifs de communication, de déterminer les tâches qui doivent
objectifs et des tâches
être accomplies pour atteindre ces objectifs et de calculer les coûts
publicitaires
d'accomplissement de ces tâches. La somme de ces coûts constitue,
donc le budget publicitaire total à proposer
Cette méthode indique que les dépenses de publicité -comme les
Les méthodes autres coûts - doivent être engagées jusqu'au moment où le dernier
marginalistes dirham investi en publicité ne rapporte plus qu'un dirham de profits
supplémentaires

D’une manière générale, toutes ces méthodes correspondent aux questions


suivantes :
- Quelles sont les ressources que mon organisme peut consacrer à la publicité?
- Quelles sont les dépenses publicitaires de mes concurrents?
- Qu’avons-nous à retenir des campagnes publicitaires des trois dernières
années?
- Quels sont les objectifs de la compagne de publicité?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 311


La strategie du prix

1.3. Les décisions relatives au message : LA CREATION PUBLICITAIRE


Le processus de la création publicitaire ou la stratégie créative sera étudié à
travers la copy-stratégie.
Lorsque le budget publicitaire et les objectifs publicitaires sont établis,
l’annonceur et l’agence de publicité élaborent une stratégie créative (création
publicitaire) qui se décompose en trois principales étapes : la conception du
message, la sélection et l’évaluation du message et la production du message
publicitaire.
1.3.1. La création du message publicitaire et la copy-stratégie
La conception d’un message publicitaire consiste à déterminer son contenu,
c’est-à-dire ce qu’il faut communiquer au public cible. Cette phase nécessite une
grande dose de créativité. Les personnes créatives s’y prennent de toutes sortes
de façons pour trouver des idées originales pour leurs messages publicitaires.
Pour créer un message publicitaire, on peut interroger les consommateurs, les
distributeurs, les experts et même parfois les concurrents. On peut aussi procéder
en essayant de s’imaginer les consommateurs en train d’utiliser le produit et en
déterminant ainsi les bénéfices que les consommateurs recherchent dans le produit
ainsi que l’utilisation qu’ils en feront. Bref, plusieurs messages sont crées, mais
peu d’entre eux seront sélectionnés.
La conception du message se fait souvent sur la base de la copy-stratégie.
Celle-ci est un document élaboré par l’agence de publicité à partir de la stratégie
marketing globale de l’annonceur et qui sert de guide ou de cadre au développement
des idées en matière de communication publicitaire. La copy-stratégie désigne
donc une méthode de construction du message publicitaire, fondée sur plusieurs
principes issus de l’expérience des grandes entreprises américaines de biens de
grande consommation, de Procter and Gamble en particulier (d’où le surnom :
copie stratégie des «lessiviers»). Ces entreprises ont fondé des règles d’élaboration
du message publicitaire. On peut les résumer ainsi :

312 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Principes d’élaboration du message publicitaire

Principes Exemple d'une marque de lessive

1. Une promesse ou un axe Des couleurs éclatantes Un linge plus doux


publicitaire
2. Une preuve (reason, why) Test de coloration (comparaison avec Présence d'un agent
accréditant la promesse une lessive anonyme) adoucissant
3. Un bénéfice consommateur La chemise du mari associée à une Plaisir personnel,
valorisation sociale sensualité, séduction
4. Un ton, une atmosphère Situations sociales où les acteurs se Domaine du "pour
générale, un style… retrouvent (mari, femme, amis, etc.) soi", intimité,
relations intimes
"mari-femme"

1.3.2. L’évaluation et la sélection du message publicitaire


La sélection du meilleur message exige l’établissement de critères d’évaluation
précis. Ainsi, tout message doit posséder trois principales caractéristiques : il doit
rendre le produit intéressant pour le consommateur, il doit être quelque chose
d’unique qui permettrait de distinguer le produit de ses concurrents, c’est-à-dire
sa proposition exclusive de vente. Enfin, le message doit être crédible (éviter la
publicité mensongère).
D’une manière générale, il s’agit, pour l’annonceur guidé par l’agence
compétente, de sélectionner le message publicitaire adéquat parmi un grand
nombre de possibilités. Pour ce faire, il faut procéder à l’évaluation en se basant
sur les critères précités. Ceux-ci sont repris par TWEDT1 de la façon suivante :
• L’attrait du message : sa capacité d’attirer l’attention.
• L’exclusivité : le message doit être unique, c’est-à-dire distinct du message
des concurrents;
• La crédibilité : le message doit apporter la preuve de ce qui est annoncé.
Pour l’auteur, c’est la combinaison de ces trois critères qui accroît le pouvoir
de communication du message.

1 - TWED, D.W. "How to plan New Products, Improve Old Ones, and Create Better advertising", Journal of Marketing,
janvier, 1969.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 313


La strategie du prix

1.3.3. La production du message publicitaire


L’impact du message ne dépend pas uniquement de ce qui y est dit, mais aussi
de la manière de le dire. L’annonceur doit donc concevoir un message qui retient
l’attention et suscite l’intérêt de l’auditoire cible, et qui, à la limite, pourrait le
séduire. Pour orienter la production du message, l’agence de publicité prépare
généralement un énoncé de stratégie ou un plan de publicité comprenant les
éléments suivants : l’auditoire cible, l’objectif de communication, le thème de
la compagne, les critères d’évaluation qui permettent de mesurer l’efficacité du
message et le budget. Ensuite, le service de la création publicitaire traduit tous ces
éléments dans un contenu, dans un style, dans un ton, avec des mots et dans un
format qui vont convenir au client.
Quand le client (dans ce cas l’annonceur : l’entreprise) a donné son accord
pour une proposition créative, on peut alors passer à l’étape suivante, soit la
production du message. Cette phase de production est une étape importante, car
c’est au cours de laquelle que le message va être finalisé et que l’agence devra faire
appel à des prestataires de services extérieurs (maison de production).

Grosso modo, le style de production publicitaire peut s’exprimer de


différentes façons :

314 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Style publicitaire Contenu


Tranche de vie On montre une ou plusieurs personnes en train d'utiliser le produit dans
un contexte normal de la vie quotidienne. Présenter un homme ou une
femme en situation de lavage de vaisselle tout en vantant les mérites du
savon Sunlight, par exemple.
Style de vie On met l'accent sur la manière dont le produit correspond à un certain
style de vie.
Ambiance ou image Il s'agit de créer, autour du produit, une ambiance ou une image évocatrice,
d'amour ou de sérénité, par exemple. C'est le cas des messages de café
Thème musical On montre une ou plusieurs personnes, ou des personnages de dessins
animés, en train de chanter une ritournelle, ce qui a pour effet de faciliter
la mémorisation du produit. C'est le cas des messages publicitaires de
boissons gazeuses, par exemple.
Personnage On crée un personnage qui représente le produit. Le personnage peut être
symbolique animé (Mr propre, par exemple) ou réel (produit de contraception ou
Always par exemple).
Expertise technique Dans ce cas, on montre le soin et l'attention que l'entreprise consacre au
choix des ingrédients ou à la fabrication du produit. Exemple : procédés
technique du produit Tide.
Preuve scientifique On présente les résultats d'une enquête montrant la préférence pour la
marque choisie ou une preuve scientifique que la marque dépasse les
normes d'excellence de l'industrie.
Témoignage On montre sur un média donné une personne très crédible ou très populaire
qui apporte sa caution au produit. Exemple, Hicham EL GUERROUG
qui consomme un Danone ou une sorte de boisson. On peut utiliser
aussi des artistes, des cinéastes, des chanteurs, des intellectuels, etc.
Fantaisie On crée un univers imaginaire autour du produit ou de son utilisation.

• Les éléments du message publicitaire


La composition d’un message publicitaire demande un travail sur les mots et
les images. Chaque élément peut se révéler déterminant pour donner ou retirer au
message son efficacité. Citons :
- Les composantes visuelles : couleurs, luminosité, netteté, mouvement,
format, cadrage vitesse…;
- Les composantes écrites : accroche, slogan, typographie, taille des
caractères, texte…;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 315


La strategie du prix

- Les composantes sonores : son, voix, ton, type de musique…


Après le calcul du budget et la création publicitaire, il s’agit, à présent, de
choisir les médias adéquats et de répartir le budget selon l’importance de ces outils.
1.4. L’élaboration du plan média
Les décisions prises lors de l’étape relative à l’élaboration du plan média
concernent :
- La sélection des différents médias et la répartition du budget;
- La sélection des supports à l’intérieur des médias retenus;
- La programmation de la compagne publicitaire dans le temps.
Le choix des médias (cinéma, affichages, radios, télévision, presse…) et
des supports (pour la TV, RTM, 2M, Canal +, TF1, TV5,…) est une décision
stratégique de marketing. En réalité, les médias et les supports ont pour rôle de
transmettre le message dans les meilleures conditions f’efficacité à la cible ou
aux cibles visées. L’élaboration du plan média pose de manière simultanée des
problèmes de qualité et de quantité de communication :
- Il s’agit d’abord de respecter le message sans le déformer : lieu et moment
de lecture ou de visualisation, souplesse, disponibilité, rapidité de
communication, etc.;
- Il s’agit, ensuite, de couvrir, dans des conditions optimales, la cible visée.
Cela pose des problèmes plus quantitatifs d’audience, de nombre de
contacts, d’utilité et de répartition des contacts, de coût,…

316 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


- Il s'agit, ensuite, de couvrir, dans des conditions optimales, la cible
visée. Cela pose des problèmes plus quantitatifs d'audience, de
nombre de contacts, d'utilité et de répartition des contacts, de
La strategie du prix
coût,…
En gros, la séquence
En gros, d’élaboration
la séquence d’und'un
d'élaboration planplan
média est la
média estsuivante : :
la suivante

Les séquences de l'élaboration du plan média

Définition du marché cible

Objectifs média

Contraintes
Choix des médias • Budgétaires
• Légales
• Réservation
Sélection des supports
d'espace
publicitaire
Détermination des cadences
d'insertion

Elaboration globale du plan

Evaluation du plan

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 317


La strategie du prix

1.4.1. La définition du marché cible


Cette phase se situe en amont du plan de communication. De plus, une définition
précise de la cible est essentielle pour sélectionner les supports en fonction des
caractéristiques de leur audience. Cette première étape de la stratégie média consiste
donc à revoir quelles sont les caractéristiques de la cible de communication.
1.4.2. Les objectifs du plan média
Les objectifs du plan média doivent être quantifiés et peuvent être définis, pour
une période donnée, en termes :
• D’audience cumulée. C’est la somme des audiences des supports inclus
dans le plan média. Elle peut être exprimée en nombre d’individus ou en
pourcentage par rapport à la population. L’audience d’un support représente
l’ensemble des individus exposés à un support.
En général, l’audience d’un support représente le nombre de personnes ayant été
en contact avec ce média au cours d’une période de référence. Il s’agit de mesurer, en
probabilité, le nombre d’occasions de voir ou d’entendre (ODV ou ODE) le support.
• De répétition moyenne. C’est le nombre de fois, en moyenne, qu’un individu
appartenant à la cible devra être exposé aux supports inclus dans le plan média;
• De couverture géographique. C’est la localisation géographique de la cible de
communication. Le plan média devra donc couvrir, prioritairement, cette zone.
1.4.3. Le choix des médias : le média et le message
La relation entre le média et le message a entraîné beaucoup de polémique. Pour
certains chercheurs en publicité, le rôle des médias est tel que «le média, c’est le
message». Cette thèse pose le problème de la neutralité des médias et des supports. Ceux-
ci doivent, normalement, être des véhicules de communication neutres entre l’émetteur et
la cible, respectant l’intégralité des éléments communiqués dans le message avec l’impact
et l’influence la plus faible possible.

318 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Média Avantages Inconvénients


-couverture élevée -peu sélectif
-souplesse d'emploi -ponctuel
Presse quotidienne -lien affectif (lecteur-journal) -peu prestigieux
-coût élevé si utilisation
nationale
-grande souplesse d'utilisation -couverture nationale
-répétition importante faible
Radio
-pas de visualisation du
produit
-couverture élevée -pas sélectif
Télévision -excellente communication -coût élevé
-puissance de pénétration -délais important
-bonne visualisation -Coûts élevé pour une
-couverture élevée compagne nationale
Affichage extérieur -répétition importante -non sélectif
-souplesse d'emploi -peu de place pour
-coût au contact faible argumenter
-excellent véhicule de communication -Coûts élevé pour une
-pénétration bonne pour les moins de 25 compagne nationale
Cinéma (en Europe)
ans -puissance de pénétration
faible
-permanence du message -pénétration peu rapide
Magazine -ambiance valorisant le produit -délais importants
-forte sélectivité

Les principaux médias et leurs caractéristiques sont les suivants :


Les moyens de publicité ou les médias ont des aptitudes à influencer ou à
changer, soit le niveau de connaissance, soit l’attitude ou le comportement du
consommateur envers le produit de l’entreprise.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 319


La strategie du prix

Média et schéma d’apprentissage


Média TV Radio Presse Magazine affichage Cinéma
quotidienne (Europe)
Niveau
d'apprentissage
Connaissance +++ + + +++ +
Attitude
*Quantité (-) (-) ++ ++ (-) (-)
d'informations
transmises ++ + (-) + + +++
*Aspect affectif
Comportement à
+ +++ +++ + ++ (-)
l'achat
Légende : (+) signifie une action positive du média sur le niveau d’apprentissage;
(-) signifie une action nulle ou très limitée.
1.4.4. Le choix des supports Marketing 336

Lorsque la répartition du budget entre les différents médias sélectionnés est


faite, l’étape suivante consiste à choisir les supports spécifiques dans chaque type
- La courbe d'accumulation d'audience : c'est-à-dire les
de média. Dans la sélection des supports, six critères peuvent être utilisés, soit :
caractéristiques de l'audience cumulée après plusieurs parutions;
- La courbe d’accumulation d’audience : c’est-à-dire les caractéristiques
- La duplication d'audience : c'est-à-dire l'audience commune à deux
de l’audience cumulée après plusieurs parutions;
supports;
- La duplication d’audience : c’est-à-dire l’audience commune à deux
supports;

Audience du
support B
Audience
du support
A

Audience commune (individus exposés à A


et à B)

- La puissance de pénétration. C'est le rapport entre l'audience utile


320 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché
du support et la population cible. L'audience utile est l'audience du
support dont les caractéristiques correspondent à notre cible;
- La spécificité du support. C'est le rapport entre l'audience utile du
La strategie du prix

- La puissance de pénétration. C’est le rapport entre l’audience utile du


support et la population cible. L’audience utile est l’audience du support
dont les caractéristiques correspondent à notre cible;
- La spécificité du support. C’est le rapport entre l’audience utile du support
et l’audience totale du support. C’est une mesure d’affinité du support par
rapport à la cible;
- Le coût aux mille lecteurs. C’est le coût d’une insertion dans le support
pour une audience utile de mille personnes;
- Le critère qualitatif. Il est lié au contenu rédactionnel du support.
1.4.5. La détermination des cadences d’insertions
C’est la programmation de la compagne publicitaire dans le temps.
L’industrie touristique, par exemple, se caractérise par une très grande
saisonnalité de la demande. Chaque année, la pression publicitaire des annonceurs
se fait au cours d’une période précise. A l’opposé, les chaînes hôtelières, qui
s’adressent aux hommes d’affaires, ont une pression publicitaire plus continue
durant l’année. De ce fait, on doit prendre en considération la saisonnalité de la
demande pour la répartition des insertions publicitaires dans le temps.
1.4.6. L’évaluation du plan média
Un plan média représente une combinaison de supports. Plusieurs
combinaisons peuvent être formulées et il s’agit de retenir l’une d’entre elles selon
certains critères :
• La couverture utile. C’est la somme des audiences des supports retenus
dans le plan média;
• La répétition moyenne. C’est le nombre de fois, en moyenne, qu’un
prospect est exposé aux supports inclus dans le plan média;
• Le G.R.P (Gross Rating Point). C’est un indicateur de la pression publicitaire
sur une période mensuelle. Il correspond au nombre d’expositions à un
plan de supports pour 100 individus de la cible. Ainsi, un G.R.P. de 300
représente, en moyenne, 3 expositions par individu appartenant à la cible.
Ce qui veut dire que si je touchais 100% de ma cible, le nombre moyen de
contact serait de 3. En français, ce terme désigne le point de pourcentage
cumulé. Le G.R.P. est donc le nombre de contacts à un plan média sur 100
personnes de la cible soit le pourcentage de contacts-utiles sur la cible. En
formule, le G.R.P est égal : nombre de contacts-utiles/effectifs de la cible
*100;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 321


La strategie du prix

1.5. Les mesures d’efficacité des compagnes et le contrôle de l’action


publicitaire
La compagne publicitaire devrait être évaluée avant, durant et après son
lancement. La majorité des études consacrées à la mesure de l’efficacité publicitaire
prennent la forme de prétests avant la compagne et de post-tests entrepris au
cours ou à l’issue de la compagne. La mesure et l’évaluation peuvent porter tant
sur la communication que sur les ventes.
● La mesure de l’efficacité de la communication
La recherche, à ce niveau, consiste à évaluer si la publicité est parvenue à
atteindre les objectifs de communication. C’est ce que l’on dénomme les tests de
messages publicitaires ou tests de copy-stratégie. On peut procéder à ces tests avant
ou après la diffusion de la publicité dans les médias. Trois techniques peuvent être
citées :
- La première consiste à demander à un jury de consommateurs de remplir
un questionnaire et de noter les annonces préférées;
- La seconde méthode se base sur les tests de rétention. Il s’agit d’interroger
des utilisateurs et de leur demander tout ce qu’ils peuvent se souvenir
d’avoir vu ou entendu (en termes de messages publicitaires) la journée
précédente;
- La troisième technique est celle dite de reconnaissance de lecture :
demander à un panel de 100 lecteurs et lectrices d’indiquer ce qu’ils se
souviennent d’avoir vu ou lu.
● La mesure de l’impact de la publicité sur les ventes
L’impact de la publicité sur les ventes est, parfois, difficile à mesurer car
les ventes sont influencées par de nombreux facteurs, outre la publicité, tels que
les caractéristiques du produit, son prix et sa disponibilité. Deux principales
méthodes peuvent être retenues pour mesurer cet effet. La première est celle dite
de l’approche historique : rechercher une relation entre les ventes passées de
la firme et les budgets publicitaires correspondants (l’augmentation des dépenses
publicitaires influence-t-elle le chiffre d’affaires réalisé?). La deuxième est celle
des tests de demande de renseignements. Il s’agit d’insérer un coupon de retour
identifié au nom de la personne qui demande les renseignements, puis à calculer le
pourcentage des demandes qui se traduisent par des ventes.
1.6. La sélection d’une agence de publicité
La sélection d’une agence de publicité est une décision importante pour
l’annonceur, car par la mise en place d’une procédure de sélection, il réduit les

322 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

risques d’une incompréhension future dans ses relations avec l’agence.


Cette méthode doit d’abord commencer par une identification précises des
besoins de l’annonceur :
• L’annonceur recherche-t-il une agence capable de traiter tous les aspects
de la communication (publicité média, relations publiques, promotion des
ventes, etc.)?
• Souhaite-t-il confier ses activités de communication à une agence qui
possède des filiales ou des correspondants à l’étranger?
• Désire-t-il que l’agence de publicité lui fournisse une aide en amont de la
création publicitaire (études de marché)?
Ensuite, lorsque les besoins sont clairement identifiés, l’annonceur peut
procéder à une première sélection à partir des services offerts par l’agence selon
les critères suivants :
• Le rapport entre le budget de l’annonceur et la taille de l’agence (une
agence importante risque de ne pas donner beaucoup d’importance à un
petit budget);
• Les clients actuels de l’agence.
- l’agence est-elle recommandée par un client?
- L’agence a-t-elle de nombreux clients dans l’industrie considérée?
- Quelle est la fidélité des clients envers l’agence?
L’analyse des clients de l’agence permet de se constituer une idée sur sa
disponibilité future.
• Le style de création de l’agence. L’analyse des dernières créations de
l’agence permet à l’annonceur de se constituer une idée sur la qualité
créative et la philosophie de l’agence;
• Les services de l’agence. Dans l’examen des types de services offerts par
l’agence, la qualité des services est plus importante que la quantité. Trois
sortes de services doivent être examinées :
- Le service Etudes et Recherche qui donne aux créatifs les informations
pertinentes du marché;
- Le service Média qui gère de la façon la plus économique et la plus efficace
les moyens pour atteindre les marchés cibles;
- Le service Gestion qui coordonne tous les efforts à l’intérieur de l’agence,
rend maximale la communication entre les différents services et ce, dans
l’intérêt de l’annonceur qui est l’entreprise.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 323


La strategie du prix

2. LA COMMUNICATION HORS MEDIAS : LES AUTRES MOYENS


DE COMMUNICATION
2.1. La promotion des ventes
2.1.1. Objectifs et cibles
La promotion des ventes est une action mercatique limitée dans le temps et
offrant un avantage supplémentaire à une cible pour un comportement défini.
La promotion sur les lieux de vente (PLV) a pour objectif de pousser le produit
vers le client (action PUSH).
Il y a nécessairement une modification de l’offre habituelle (qu’il s’agisse de
l’offre au client, au distributeur ou à la force de vente) et ce de façon limitée. Il ne
s’agit plus vraiment de vanter les mérites d’un produit (c’est le rôle de la publicité),
mais d’attirer le consommateur en lui offrant un gain ou un avantage privilégié.
Cette promotion des ventes peut se traduire par des animations ou des jeux.
Ce marketing ludique est de plus en plus développé par des agences spécialisées
qui rivalisent d’ingéniosité pour concevoir et gérer des animations originales.

324 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Les objectifs de la promotion


On sait que tout marché peut se diviser en différents groupes : consommateurs, non-
consommateurs relatifs et non-consommateurs absolus.
Dans une perspective historique, chaque individu est initialement un non-consommateur
relatif; il est par conséquent indéniable que les deux premiers buts que l’on peut fixer à une
promotion sont :
- faire essayer;
- faire acheter.
Une fois la consommation réalisée, et accepté le principe de versement d’une contrepartie
financière pour l’obtention du produit (premier achat), il devient alors question de développer
la consommation. Ce peut être :
- soit par la création d’une habitude d’achat;
- soit par le renforcement de cette habitude;
- soit par le rappel d’une habitude (habitude qui est tombée en désuétude).
Ces deux groupes se résument en fait à deux grands thèmes :
- provoquer un comportement nouveau;
- développer ou renforcer un comportement acquis.
Au niveau de la force de vente et de la distribution, les mêmes buts sont applicables.
En résumé, les objectifs que peut fixer le décideur à une opération de promotion peuvent se
structurer comme suit :
- faire essayer;
• faire acheter (vendre) : une première fois; plus en une fois; plus régulièrement; plus
souvent ou plus tôt.
Yves Castagnol (auteur de la Promotion des ventes, Dunod) ajoute à ses objectifs :
développer une nouvelle utilisation, mettre en valeur un point d’image de marque, créer un
événement (pour développer le bouche à oreille, par exemple).
Mais, en fait, les objectifs que l’on peut fixer à une promotion sont fonction du stade
de vie du produit, du type d’activités de la firme et de multiples autres paramètres. Il serait
dangereux de se limiter à une liste exhaustive, car cela limiterait d’autant les potentialités de
création.
Source : Action commerciale, n°47.
Question :
Pourquoi peut-on dire que chaque individu est initialement un non-consommateur relatif?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 325


La strategie du prix

2.1.3. Les outils


Les techniques les plus courantes sont :
- Remises exceptionnelles :
• remise déduite du prix, avec indication de la remise;
• ristournes sur tous les achats pendant une période donnée;
• bon de réduction sur achat futur.
- Primes et cadeaux :
• distribution d’échantillons gratuits;
• démonstrations;
• dégustations
• lots promotionnels
• cadeaux.
- Jeux et concours :
• tirage au sort;
• concours.
2.2. Les relations publiques
Il n’y a pas d’objectif commercial immédiat. Les relations publiques visent à obtenir,
à plus ou moins long terme, une image positive de l’entreprise auprès du public.

Visite des sites industriels : une nouvelle forme de communication


«Visitez «Trifouillis-les-oies», son église romane, sa mairie néo-classique et son…
usine de production automatisée de composants électroniques.» Verra-t-on bientôt les
directeurs des offices de tourisme de France et de Navarre multiplier ce genre de slogans
promotionnels? Si on en juge par l’engouement du grand public pour ce qu’il est convenu
d’appeler le tourisme industriel ou technique, la réponse ne fait pas l’ombre d’un doute.
Source : Enjeux - Les échos, n°70.
1. En quoi les visites guidées peuvent-elles contribuer à renforcer l’image d’une
entreprise?
2. Faut-il laisser ces visites aux mains des professionnels du tourisme, comme le suggère
l’article? Pourquoi?

326 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Le rôle des stands organisés par les entreprises dans les expositions, les foires
et les salons, est plus souvent un travail de relations publiques qu’une opération
commerciale rentable. Ces manifestations donnent l’occasion à plusieurs services
de l’entreprise d’œuvrer en faveur de l’image de marque sans objectif de rentabilité
immédiate.
Les relations publiques doivent promouvoir l’image de l’entreprise auprès
d’interlocuteurs variés, qui ne sont pas obligatoirement des clients potentiels, mais
qui peuvent être porteurs de rumeurs positives en faveur de l’entreprise.
Ces actions jouent le rôle de «vitrine» de l’entreprise.
2.3. Le parrainage (ou sponsoring)
Le mot parrainage signifie normalement soutien désintéressé ou action gratuite,
ce n’est pas le cas du sponsoring. C’est pourquoi la traduction française du mot
anglais ne satisfait pas vraiment les professionnels du marketing.
2.3.1. Définition
Le sponsoring est un contrat qui lie une entreprise commandite (le sponsor)
et l’auteur d’une œuvre ou d’un exploit (sportif ou autre). Le sponsor finance tout
ou partie de l’équipement ou des frais du sponsorisé en échange de quoi celui-ci
peut accrocher sa marque ou son label sur du matériel ou des documents qui sont
utilisés lors de la réalisation du projet et potentiellement lus par un public dont
l’importance peut être évaluée par avance
2.3.2. Pourquoi sponsoriser?
Le sponsoring ne repose pas nécessairement, du moins à court terme, sur
la volonté de maximiser les ventes. C’est ce qui le distingue de la publicité. Il
s’inscrit plus dans une stratégie d’image interne et externe dont l’effet n’apparaît
qu’à long terme.
Plusieurs objectifs peuvent être poursuivis à travers une opération de parrainage :
- Le sponsoring d’image (pour modifier ou renforcer l’image de
l’entreprise);
- Le sponsoring de notoriété (pour être mieux connu du public);
- La dynamique de la vente (à travers l’association de l’entreprise à un
exploit ou à un événement important, l’entreprise peut aussi dynamiser
sa force de vente. Il suffit que l’action choisie soit valorisante pour la
société);
- La communication interne (pour valoriser un projet d’entreprise et
dynamiser tout le personnel).

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 327


La strategie du prix

2.3.3. Parrainer qui et quoi?


L’important est de bien choisir le sujet ou l’événement sponsorisé afin d’être
toujours en cohérence avec les volontés mercatiques et la notoriété de l’entreprise.
Un sportif de haut niveau peut avoir plusieurs sponsors en échange de
«l’affichage» des marques qui le parrainent. Cet affichage est précisé par contrat
et défini avec rigueur : lieu, emplacement, grosseur des lettres, …
Le sponsoring conquiert actuellement de nouveaux domaines tels que
l’audiovisuel et l’art. Néanmoins, le sport reste l’espace de prédilection des
parrainages.
2.3.4. Combien le sponsoring rapporte-t-il?
Il est difficile de mesurer l’impact d’une telle forme de publicité. Toutefois, les
attachés de presse tentent de comptabiliser le nombre de fois où la marque a été
citée, où elle est apparue à la télévision lors d’un reportage, etc.
On ne connaît jamais parfaitement l’incidence du sponsoring sur les ventes,
mais on a la certitude qu’il peut avoir un effet considérable sur la notoriété des
marques, à condition d’être en accord préalable avec les aspects positifs de l’image
de marque déjà acquis.
2.4. Le marketing direct ou la publicité à retour direct
L’augmentation des coûts des commerciaux entraîne un nouveau comportement
des services commerciaux. Il est devenu difficile de conserver une force de vente
importance. Beaucoup d’entreprises se tournent donc vers des prospections en
amont, afin de limiter la prospection non ciblée et de concentrer les efforts des
vendeurs sur des prospects intéressés par le produit.
2.4.1. Notion de marketing direct
Le marketing direct est une forme de publicité interactive qui doit inciter
le prospect à réagir de suite. Son effet est immédiat et mesurable. On peut aussi
l’appeler publicité à retour direct.
L’objectif est d’obtenir rapidement une intention d’achat en introduisant l’offre,
hors magasin, auprès des plus probables acheteurs du produit.
Cette publicité est fondée sur l’utilisation de fichiers de prospects sélectionnés
selon un ou plusieurs critères connus qui sont régulièrement remis à jour.
2.4.2. Les applications du marketing direct
Les applications les plus courantes du marketing direct sont :
- Le publipostage (ou mailing);

328 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

- les catalogues;
- la télévente (ou vente par téléphone);
- les offres conditionnelles;
- le téléachat (vente par télévision).

Outils Avantages Inconvénients

- Possibilité de personnaliser - Coût au contact utile élevé


le message, de faire des tests, - Rendement faible
Mailing de sélectionner une cible et de - Nécessité d'une offre
constituer un fichier commerciale
- Nombre d'envoi élevé
- Bonne présentation des produits - Coût élevé
- Hypermarché à domicile - La marge/produit doit être
Catalogue - Plusieurs possibilités pour élevée
commander - Le nombre d'exemplaires
diffusés doit être important
- Bonne sélectivité - Se limite souvent à la demande
- Coût unitaire très faible d'information
Bus mailing1
- Possibilité de faire des tests, de - Annonces concurrentes dans
constituer un fichier le même envoi
- Rendement élevé - Coût élevé
Téléphone - Contact interactif - Nécessité d'une formation
- Rapidité spécifique des télé-opératrices
- Rapidité d'exécution - Surface d'argumentation
Télex - Possibilité de faire des tests restreinte
Télécopie - Nécessité d'avoir un fichier
bien renseigné
- Bon impact - Coût élevé
- Bonne mémorisation du message - Demande du temps (pour
Vidéo
- Spectaculaire visualiser la cassette)
- Réticence aux innovations.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 329


Marketing 348

Tout comme la publicité traditionnelle, le marketing direct est


La strategie du prix
généralement mis en œuvre par des producteurs spécialisés dans l'utilisation de
Tout cette
comme la publicité traditionnelle, le marketing direct est généralement
technique.
mis en œuvre par des producteurs spécialisés dans l’utilisation de cette technique.

Message

Utilisateur Producteur de Offre par le Contact direct


du la publicité média choisi vers le public
marketing directe ciblé
direct

Retour direct
(Achat ou
attirance
déclarée)

Les dix commandements du phoning


1. Souriez
Les dix commandements du phoning
2. Parlez au présent, pas au futur ni surtout au conditionnel;
1. Souriez
3. au
2. Parlez Personnalisez
présent, pas votre contact
au futur : présentez-vous
ni surtout et sachez à qui vous parlez;
au conditionnel;
4. Diffusez
3. Personnalisez votre
votre message
contact au décideur etetnon
: présentez-vous à une
sachez autre
à qui personne
vous parlez;du foyer;
4. Diffusez votre message
5. Suivez fidèlement auladécideur
trame66 etdenon à une
votre autre personne du foyer;
message;
5. Suivez
6. fidèlement la trame de votre
Evitez les expressions message;
négatives (ne voulez-vous pas…);
6. Evitez les expressions négatives (ne voulez-vous pas…);
7. Evitez les expressions autoritaires (ne quittez pas! Attendez! Ecoutez!);
7. Evitez les expressions autoritaires (ne quittez pas! Attendez! Ecoutez!);
8. Eviter de contrer votre interlocuteur (pas du tout, pas d'accord, vous faites erreur);
8. Eviter de contrer votre interlocuteur (pas du tout, pas d’accord, vous faites erreur);
9. 9. Proposez
Proposez toujourstoujours une alternative
une alternative (quand joindre
(quand puis-je puis-je M.joindre
X, ceM.soir
X, ou
ce soir ou
demain…);demain…);
10. Lorsque
10. Lorsque votre rendez-vous
votre rendez-vous est fixé,est fixé, reformulez-le!
reformulez-le!
Question :
Question :
Quels conseils faut-il ajouter
Quels conseils faut-il àajouter
cette liste lorsque
à cette liste lelorsque
télé-acteur rencontre rencontre
le télé-acteur des des
objections?
objections?

2.4.3. La mise en œuvre de la publicité à retour direct


2.4.3.1.
66 -Cibler
C'est un
le marché
fond du message.
Comme tout responsable commercial, les utilisateurs de la publicité à retour
direct doivent faire une approximation intelligente et raisonnée des motivations et
du profil des acheteurs (âge, revenu, zone, activité, style de vie, etc.).

330 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie du prix

Pour y parvenir, ils chercheront les critères qui permettront l’adéquation entre
le(s) public(s) ciblé(s) et le(s) produit(s) vendu(s) lors d’une étude de marché
rigoureuse et d’une analyse précise de la segmentation.
Puis, il est important de choisir un fichier dans lequel se retrouveront ces
critères.
2.4.3.2. Choisir ou constituer un fichier
Beaucoup de fichiers sont faciles à obtenir : les membres d’un club, les abonnés
de l’annuaire téléphonique, les inscriptions sur les listes électorales, etc.
Les fichiers externes Les fichiers internes
Certaines informations sont faciles à obtenir : Informations commerciales :
- l'annuaire téléphonique; - clients anciens, nouveaux;
- les listes électorales; - types d'achats;
- l'inscription à divers clubs. - modes de paiement, etc.
D'autres sont louées ou achetées : Informations diverses :
- acheteurs par VPC; - étude du marché;
- acheteurs par cartes de crédit; - etc.
- etc.

L’envoi d’un courrier, suivi d’un coup de téléphone, est une des méthodes qui se
développent le plus à l’heure actuelle dans les entreprises.
Qu’il s’agisse d’un catalogue, d’une brochure, d’un prospectus, d’une invitation,
d’une loterie ou d’une simple lettre, l’envoi de publicité directe doit comprendre une
formule de réponse.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 331


La strategie du prix

Conclusion

Comment procéder au plan de communication?


Le plan de communication que nous avons à concevoir passe par les étapes
suivantes :
- Fixer les objectifs : il faut vérifier qu’ils soient cohérents avec le reste du
marketing mix, et mettre en évidence cette cohérence.
- Déterminer la cible : il ne suffit pas de la nommer, mais il faut la définir
en termes objectifs (catégorie sociale, dénomination du style de vie, âge,
type d’habitat, structure familiale, sexe), qualitatifs (habitudes de vie, type
de comportement, etc.) et topologiques (où peut-on la toucher : dans quel
quartier, dans quel lieu, dans quelle région?).
- Equilibrer le mix de communication : choisir les moyens pour communiquer.
Fera-t-on de la publicité, de la promotion, des relations publiques ou un
dosage de toutes ces composantes?. Il faut que l’entreprise se détermine en
fonction des qualités de chacun de ces moyens, du budget dont elle dispose
et des contraintes fournies par le contexte.
- Puis, si besoin est : établir une stratégie de création. Il s’agit, à ce niveau,
de reprendre le schéma de la copy stratégie (rappel de la cible de la
communication, la promesse faite au consommateur, la justification :
ce qui fera penser que la promesse sera tenue, le ton : manières de dire
toutes ces choses et de faire passer le message aux consommateurs-
cibles : ton humoristique, sensuel, scientifique, chaleureux, etc.).
- Concevoir le plan média : choisir les média et indiquer le planning des
annonces.
- Contrôler : indiquer les mesures possibles de l’efficacité de la compagne
de communication.

332 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Exercices et cas pratiques

CAS N°1
Un plan média est programmé sur trois chaînes de télévision. Sur la première,
on effectue 8 passages; sur la deuxième 10 et sur la troisième 7. Le taux de
pénétration de la cible (couverture utile) aux heures choisies est respectivement
de 17%, 22% et 15%.
Sachant que le passage coûte 120 000 dh sur la première de ces chaînes, 90 000
sur la seconde et 110 000 sur la troisième, calculer le GRP de cette campagne, puis
le coût du GRP de chaque chaîne.

CAS N°2
Un groupe multinational veut lancer un dentifrice qui ne soit pas positionné
«hygiène», mais «beauté». Le produit est conçu pour attaquer les marchés
internationaux, et sera vendu indifféremment pour les hommes et les femmes,
selon un système de distribution intensif.
Déterminer les objectifs de la compagne de communication, établir une copy
stratégie et élaborer un plan média sur six mois. (Le budget ne devant pas être ici
une contrainte majeure).

CAS N°3
Un fabricant de chocolat veut relancer un de ses produits en tablette, qui a une
clientèle relativement fidèle, mais dont l’image souffre d’un certain vieillissement.
Le budget dont il dispose et les habitudes du marché l’orientent vers une compagne
de promotion des ventes. Quelles actions lui conseille-t-on et quelles actions sont
à éviter?

CAS N°4
Une société spécialisée dans le travail intérimaire décide de sponsoriser un
voilier pour une course autour du monde. Comment utiliser cette action de manière
à rentabiliser au mieux ses retombées?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 333


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°5
Dans le cadre d’un plan media, un annonceur a fait la réservation suivante :
Journal Date d'insertion Espace Prix unitaire
La journal 1ère 500 mm 25 dh le mm
2ème 500 mm 25 dh le mm
3ème 500 mm 25 dh le mm
Al bayane 1ère 500 mm 5 dh le mm
2ème 500 mm 5 dh le mm
3ème 500 mm 5 dh le mm
L'opinion 1ère 500 mm 4 dh le mm
2ème 500 mm 4 dh le mm
3ème 500 mm 4 dh le mm
Calculer le coût de cette campagne en sachant que le client bénéficie d’une
commission de 15%.

CAS N°6
Une société veut toucher des femmes de 25 à 49 ans dont les critères socio-
professionnels sont : affaires, cadres supérieurs, cadres moyens, petits patrons.
L’effectif de sa cible est de 3 332 000 femmes françaises soit 16.7% des femmes
de plus de 15 ans. Les supports choisis sont des magazines sélectionnés pour leur
affinité avec la cible. Le budget est de 650 000 francs bruts. Trois plans media sont
testés :
Plan testé
Plan 1 Plan 2 Plan 3
magazines
M1 3 (1 + 2)* 4 (1 + 3) --
M2 2 (2) -- 3 (1 + 2)
M3 3 (1 + 2) 4 (1 + 3) 4 (1 + 3)
M4 3 (1 + 2) 4 (1 + 3) 4 (1 + 3)
M5 3 (1 + 2) 3 (1 + 2) --
M6 3 (1 + 2) 3 (1 + 2) 4 (1 + 3)

Budget 660 500 652 120 650 310


Couverture 67% 66.3% 65.4%
répétition 3.7 4.1 3.7

* 3 (1 + 2)* = 1 double page quadrichromie + 2 pages quadrichromie.

334 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Calculer le G.R.P. (Rross Rating Point) et en fonction de ce dernier, indiquer


le plan à retenir.

CAS N°7
Calculer le G.R.P. du plan de campagne utilisant les écrans 1-2-3 et 4 à partir
du tableau suivant :
Ecran Nombre de passages Taux de pénétration de la cible
1 5 20
2 3 17
3 4 12
4 2 15
Calculer aussi le coût du point G.R.P. sachant que le plan étudié correspond à
un budget de 580 000 F.

CAS N°8
Un centre d’études a établi pour les agglomérations de 20 000 à 1 100 000
habitants le nombre de panneaux requis pour réaliser une compagne force 1,
ainsi que le nombre total de passages durant la compagne pour l’ensemble de la
population de plus de 15 ans (N) et pour les ménagères (Nm).
Prenons quelques exemples : campagne de 2 semaines 1 passage/jour/habitant.
Population totale Passage N en Passage Nm en Nombre de
en milliers milliers (14 jours) milliers (14 jours) panneaux
260 3 640 961.0 20
280 3 920 1 034.9 21
300 4 200 1 108.8 22
320 4 480 1 182.7 22
340 4 760 1 256.6 23
360 5 040 1 330.6 23
380 5 320 1 404.5 24
Dans l’agglomération de Toulon 340 000 habitants, on décide de faire une
compagne de 46 panneaux. Quels seront la force de la compagne et le nombre de
passages?

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 335


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°9
Un festival de musique classique et sacrée a lieu depuis plusieurs années à Fès
(ville spirituelle). Les organisateurs vous contactent pour concevoir une compagne
de publipostage. Ils voudront grâce à celle-ci attirer davantage de public, valoriser
l’image de qualité du festival et sensibiliser les entreprises régionales aux
possibilités de mécénat que le festival leur procure.
1. Classez ces différents objectifs, comparez-les, dites quelles stratégies ils
nécessitent et en quoi sont-ils compatibles?
2. Comment constituer les fichiers nécessaires au publipostage? Quelles
méthodes peut-on envisager? Classez-les en fonction de leurs coûts.
3. Concevez le contenu du publipostage. Quels documents y faites-vous
figurer et pourquoi? Rédigez la lettre principale. Si vous avez pensé faire
plusieurs publipostages, traitez-les séparément.

CAS N°10
Un groupe financier décide de lancer une nouvelle revue de cinéma. Ce sera
bien sûr une revue grand public, mais constituée de journalistes sans grand renom.
Le prix de vente au numéro n’excédera pas celui d’un ticket d’entrée, car on
prévoit une pagination publicitaire importante. Pour ce faire, il faudra que les
ventes se stabilisent autour de 200 000 exemplaires.
1. On vous demande dans un premier temps de déterminer les objectifs
d’une compagne de communication, sa cible et de concevoir, en fonction
de ceux-ci, une action complémentaire des différents éléments du mix de
communication.
2. Dans un second temps, vous concevrez une annonce, dans le média que vous
voulez, et expliquerez quelle est la stratégie qui a présidé à son élaboration.
3. Enfin, vous construisez sur six mois un schéma de contrôle de la compagne
et de son efficacité.

CAS N°11
Une agence fait un achat d’espace à un support de 100 000 dh H.T. Ce dernier
lui consent une ristourne de 10%. Calculer le net facturé par l’agence à l’annonceur,
sa commission exacte (15% du brut négocié) et le net payé par l’agence.

336 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°12
En supposant que :
- notre cible soit constituée de la population féminine (20 millions de
femmes) sans autre critère discriminant,
- qu’une annonce doit être publiée dans chacun des 2 magazines féminins
Marie-France et Femme Pratique dont l’audience est respectivement de 4 041
000 lecteurs (dont 81.9% de femmes) et de 2 197 000 lecteurs (dont 82.9% de
femmes);
- Calculer le nombre de contacts de la cible avec le message publicitaire.
- Calculer en nombre et en %, la couverture de Marie-France et Femme
Pratique sur notre cible féminine sachant qu’il existe une duplication
des journaux sur cette cible de 1 092 000 lectrices.
- Calculer la distribution de contacts sur la cible sur la base d’une
insertion dans chaque magazine.
- Calculer la répétition moyenne sur la cible.
- Calculer le nombre de GRP.

CAS N°13
Trois magazines 1, 2 et 3 ont respectivement :
Nbre de Nbre de Nbre
Magazines Prix insertion
lecteurs totaux femmes d'hommes
1 1 000 000 250 000 750 000 8 000
2 2 000 000 1 000 000 1 000 000 20 000
3 500 000 400 000 100 000 7 500
Coût aux 1 000 lecteurs :
1=8
2 = 10
3 = 15
T.A.F :
- Calculer l’échelle de puissance et l’échelle d’économie.
- Sachant que la cible est constituée par les femmes, calculer de nouveau
l’échelle de puissance et l’échelle d’économie.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 337


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

- la duplication de ces trois magazines se décompose ainsi :


* Entre 1-2, 100 000 femmes dupliquées
* Entre 2-3, 150 000 femmes dupliquées
* Entre 1-3, 50 000 femmes dupliquées
T.A.F :
- Calculer le prix d’une insertion 1-2, 2-3 et 1-3.
- Calculer le coût aux 1 000 occasions de voir (ODV)
- Calculer le coût aux 1 000 lectrices.

CAS N°14
Le festival mawazine a lieu depuis quelques années à Rabat (ville administrative).
Les organisateurs désirent concevoir une compagne de communication media et
hors media. Ils voudront grâce à celle-ci attirer davantage de public, valoriser
l’image de qualité du festival et sensibiliser les entreprises régionales aux
possibilités de mécénat que le festival leur procure.
Travail à faire :
Quels sont les moyens de communication les plus efficace auxquels les
organisateurs peuvent faire appel?

338 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

CHAPITRE IX 
LA STRATEGIE DE DISTRIBUTION

Introduction

La distribution est un des outils d’action du marketing-mix d’une entreprise


qui permet de rapprocher le produit du consommateur, et ce pour le rendre plus
accessible (disponible, proche, etc.).
Les distributeurs sont de ce fait des intermédiaires entre l’entreprise et le
consommateur. Ils possèdent un statut double à l’égard de la firme : ce sont des
clients, mais aussi des collaborateurs tournés vers le même objectif de vente que
la firme.
On peut donc définir la distribution comme l’ensemble des activités exercées
entre le moment où le produit est mis en vente par le producteur et celui où
le consommateur en prend possession1. Notons qu’en Afrique, la distribution
est la plus importante activité de service en termes de main-d’œuvre utilisée et de
chiffre d’affaires.

Section 1. Fonctions et tâches de la distribution


Pour l’entreprise, les distributeurs assurent de multiples fonctions :
- La vente et la distribution physique des produits;
- La promotion des produits et le contact avec la clientèle;
- Le transport des produits entre le centre et le lieu de production et le lieu
de consommation;
- Le fractionnement : diviser les marchandises vendues par le producteur en
portions très réduites qui vont avec les besoins de chaque client, grossistes
ou détaillants. Il s’agit, parfois, de conditionner ces petites quantités;
- La manutention de la marchandise;
- Le stockage physique de celle-ci;
- Le financement des stocks;
- Le crédit au consommateur, souvent;
- L’information des consommateurs, la promotion, la publicité, le conseil au
client, etc.
1 - HELFER. (J.-P) et ORSONI. (J.), Marketing (1990), Edition Vuibert Gestion.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 339


La strategie de distribution

- Le service après-vente surtout pour les biens d’équipement, les automobiles,


etc.
- L’information des producteurs sur les différents besoins, objections et
recommandations des consommateurs;
- Le partage, avec le producteur, du risque commercial au cas où le produit se
vendait mal (car il est mal adapté ou de quantité insuffisante, par exemple)
ou du risque de détérioration de la marchandise au moment du transport, de
manutention ou de stockage;
- La mise à la disposition des clients d’un assortiment varié permettant le
choix. Il s’agit de réunir, dans un même point de vente, plusieurs types ou
modèles d’un produit spécifique, de façon à présenter un choix satisfaisant
et adapté aux besoins des consommateurs.
1. Les circuits de distribution
Un produit franchit plusieurs stades intermédiaires entre le moment où il quitte
le centre de la production et celui où il arrive au consommateur final. Il s’agit, tout
d’abord, de distinguer un canal de distribution du circuit de distribution.
• Un canal de distribution est une succession d’intermédiaires.
• Le circuit de distribution d’une catégorie de produits, par contre, est
constitué par l’ensemble des canaux utilisés pour distribuer ces biens.
De ce fait, un circuit comporte plusieurs canaux, mais la coutume et l’usage
conduisent à employer les termes : circuit long, circuit court,… alors que
le terme qui convient le mieux est canal.
Les principaux intermédiaires qui peuvent s’interposer entre le producteur et
le consommateur sont :
• Les grossistes de marché qui vendent sur les marchés où ils sont en
concurrence avec d’autres grossistes;
• Les grossistes-livreurs ou demi-grossistes qui achètent et livrent les
marchandises aux détaillants;
• Les détaillants, en fin de chaîne qui servent les consommateurs.
Les différents circuits sont donc :
- Le circuit extra-court qui supprime tous les intermédiaires;
- Le circuit court qui comprend un seul intermédiaire qui est le détaillant;
- Le circuit le plus long qui comprend le grossiste de marché, le demi-
grossiste et le détaillant.

340 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

2. Le choix et la sélection, par le fabricant, d’un canal de distribution


Le choix définitif d’un canal de distribution par l’entreprise dépend de plusieurs
critères. Il est aussi motivé par les circonstances suivantes :
- volonté de diminuer les coûts;
- saturation des ventes dans un canal traditionnel;
- lancement d’un nouveau produit;
- nouvelle étape du cycle de vie d’un produit;
- apparition de nouvelles formes de commerce, etc.
En tout cas, le fabricant est obligé, avant de choisir n’importe quel type de canal
de distribution, de faire l’état des lieux de ses forces et faiblesses, opportunités et
menaces : diagnostic interne et externe.

Nature de l'étude Contenu


Etude des consommateurs - leur nombre;
- leurs attentes et comportement d'achat;
- leur répartition géographique
Etude des concurrents - leurs circuits et canaux;
- leurs points forts et faibles
Etude de la distribution Juger les canaux du circuit en termes de :
- évolution de la part des ventes;
- marges pratiqués;
- avantages et inconvénients de chacun;
- méthodes de vente, etc.
Etude de l'environnement - conjoncture;
social, juridique et - réglementation;
économique - évolution technologique (transport, moyens de
communication, modes de paiement, etc.);
- consumérismes : réactions des associations des
consommateurs.
Etude du potentiel de la Ressources financières, matérielles et humaines
firme dont on dispose.
Une fois le diagnostic réalisé et les moyens définis, l’entreprise fabricante définit
une séquence de canaux possibles, en choisit un système, jugé meilleur, pour le

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 341


La strategie de distribution

mettre en place et en contrôle les performances. L’évaluation et le remodelage


d’un canal de distribution peut se faire de différentes façons :
- supprimer ou ajouter certains intermédiaires dans le circuit;
- adapter sa gamme de produits à de nouvelles exigences;
- refonder et redéfinir tout le système.

Section 2. Les stratégies de distribution du fabricant


A ce niveau, on distingue trois types majeurs de stratégies de distribution :
- La stratégie de distribution intensive : c’est la recherche du plus grand
nombre de points de vente possible. Cette recherche de référencement
maximal est fréquente dans le cas des produits de grande consommation
courante, alimentaires en particulier. Les biscuits, par exemple, se trouvent
dans les épiceries de quartier, dans les supérettes, dans les hypermarchés,
dans les magasins populaires, dans les stations de services, les boulangeries,
etc. Dans ce cas, l’entreprise peut vendre à tous les types de distributeurs
qui existent.
- La stratégie de distribution sélective : l’entreprise sélectionne, à ce niveau,
les points de vente. Certaines marques, par exemple, ne peuvent figurer
que sur des supers et hypermarchés, car elles perdront de prestige à figurer
sur les rayons des points de vente sans conseils, et à clientèle populaire.
Donc l’entreprise ne conclut pas un accord de vente avec n’importe quel
type de distributeurs, mais elle sélectionne celui qui répond le mieux à ses
conditions et son «cahier de charge».

Grosso modo, les critères de choix d’un distributeur en milieu industriel sont
les suivant :

342 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

Evaluation
Notation
Critères
A B C D E
Compétence du distributeur pour ce
produit
Sa compétence sur des produits
complémentaires
Motivation du distributeur pour ce nouveau
produit
Notoriété et image de la clientèle-cible
Degré de couverture géographique utile
Dynamisme du distributeur
Santé financière du distributeur
Etat de ses installations
Capacité de stockage
Qualité du service fourni à la clientèle
Capacité d'assurer l'après-vente du produit
Capacité d'assurer le produit aux clients

- La stratégie de distribution exclusive : à ce niveau, la sélection est


encore plus rigoureuse, et l’exclusivité de distribution est garantie à
quelques emplacements et à quelques distributeurs. Les producteurs
automobiles pratiquent souvent ce système, mais aussi certaines marques
de cosmétiques, par exemple. Cette méthode de distribution permet une
maîtrise complète du système, du point de vue de la notoriété, des tarifs
pratiqués et des services annexes.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 343


La strategie de distribution

Toutes ces stratégies de distribution et d’autres peuvent être comparées


dans le tableau suivant :
Définition AVANTAGES INCONVENIENTS
Distribution ● Passe par un très grand
intensive nombre de points
ouverte, ou de vente afin que le ● Force de vente
de masse consommateur puisse réduite ● Coûts de
s'approvisionner ● Meilleure diffusion distribution élevés
facilement des produits ● Perte de contact
● utilise alors ● Peu de frais de avec la clientèle
généralement les circuits transport et stockage finale
longs et les circuits
● Indispensable ● Parfois difficile
courts intégrés ou
pour les produits pour bâtir une
associés
de grande image cohérente
● ex biens de consommation
consommation courante
et/ou d'achat impulsif
Distribution ● Le fabricant choisit un ● Assez bon contact ● Organiser une force
sélective nombre restreint de avec la clientèle de vente
distributeurs en raison
● Pas de grossiste à ● Charges
de leur image. de leur
rémunérer donc coût administratives et
compétence...
réduit logistiques fortes
● Les intermédiaires
● Compétence des ● Faible couverture
retenus doivent être
distributeurs du marché
capables d'assurer une
bonne information et ● Permet de créer et ● Stratégie attaquée
un service après-vente renforcer une image par la grande
efficace, de garantir de marque distribution
un niveau de qualité
● Meilleure contrôle ● Difficulté de
constant, de promouvoir
de la distribution recrutement des
le prestige de la marque
distributeurs
Distribution ● N'accorde qu'à un
exclusive très faible nombre de ● Contraintes légales
distributeurs la revente importantes
du produit
Franchisage ● Le franchiseur offre son
know-how
Distribution ● Nécessité d'une
directe ● connaissance de la connaissance de la
● Magasins d'usine, clientèle du marché distribution
produits industriels, bonne
● Investissements
services ● Intermédiaire à importants
rémunérer inexistant (magasins.
logistique)

344 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

Le choix du circuit de distribution dépendra aussi du cycle de vie du pro-


duit
produit existant qui Selon le positionnement (haut/bas gamme). selon le
arrive sur un marché caractère anomal ou banal. l'entreprise peut choisir.
concurrentiel dans le premier cas, une distribution sélective, dans
le deuxième cas une distribution ouverte
produit plus ou moins Dans la perspective d'un positionnement haut
phase de nouveau sur un marché l'entreprise peut chercher à écrémer le marché en
lancement qui est encore évolution distribuant à prix élevé de manière sélective, voire
même exclusive
Produit de grande Une distribution ouverte est indispensable, appuyée
consommation par un prix relativement bas pour intimider les
concurrents ou au moins les dissuader un certain
temps de venir se battre sur le terrain
Bien banal La distribution devra être plus vaste. si elle ne
l'est déjà, et diversifiée en raison des phénomènes
d'infidélité à la marque
Phase de
croissance Bien anomal La pratique de distribution d'écrémage puis de
pénétration est intéressante: on élargit la distribution
tout en réduisant le prix chaque fois qu'un segment
de client potentiel a été exploité

Phase de La distribution sera généralement étendue. Il est peut être alors utile de recentrer
maturité ses à forte concentration de chiffre d'affaires

3. Méthodes de sélection des circuits de distribution


Quand le fabricant a le choix entre divers circuits de distribution et qu’aucun ne
l’emporte sur tous les autres, l’entreprise peut faire recours à certaines techniques
de comparaison.
La comparaison des coûts et des niveaux de vente
L’entreprise doit d’abord, distinguer les coûts fixes de distribution des coûts
variables dans chacun des cas des circuits de distribution. On peut donc, par la
suite, rapprocher les prévisions des coûts totaux (coûts fixes + coûts variables) de
la prévision des ventes. (Voir le graphique ci-après).

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 345


La strategie de distribution

Prévision des coûts


de distribution Circuit I

Circuit II

0 VA Prévision de ventes

Le circuit I entraîne relativement plus de coûts variables et


moins de coûts fixes que le circuit II.
dans chacun des cas des circuits de distribution
dansOn chacun desàcas
constate des circuits
ce niveau, de distribution
que pour des ventes On VA,constate
les coûtsà des
ce niveau,
deux que
pour des ventes VA, les coûts des deux
Circuits sont égaux; à gauche du point VA, le circuit I reste moins
Circuits
onéreux que sont
II; égaux;
à droiteàdegauche
VA, le du pointII V
circuit , le circuit
devient,
A
I restepréférable
à l'inverse, moins onéreux
à I. il
que II; à droite de
reste bien évidemment VA
, le circuit II devient, à l’inverse, préférable
à établir correctement la prévision du chiffre à I. il reste bien
d'affaires.
évidemment à établir correctement la prévision du chiffre d’affaires.
La comparaison des taux de rendement
La comparaison des taux de rendement
Dans le cas où l'entreprise ne peut pas utiliser cette première méthode
Dans le cas
(l'évolution des où l’entreprise
coûts variables ne peut pas utiliser
de distribution cette première
en fonction méthode
de l'évolution des
(l’évolution
ventes), elle despeut
coûts variables
tenter de distribution
d'évaluer le coût total en de
fonction
chaquedecircuit
l’évolution
pour des
un
ventes), elle peut tenter d’évaluer le coût total de chaque circuit
montant de vente espéré. Puis, circuit par circuit, on calcule le taux de pour un montant
derendement R : Puis, circuit par circuit, on calcule le taux de rendement R :
vente espéré.
Le circuit sélectionné sera celui qui procurera le taux de rendement R le plus
élevé.
4. La gestion des circuits de distribution
Elle passe en général, par deux éléments :
- le contrôle de l’ensemble des points de vente;
- la rentabilité de chacun.

346 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

• Le premier élément se fait surtout grâce aux résultats du panel


distributeurs. Celui-ci indique la part de marché de nos produits par
région, par type de distribution, par conditionnement. Il permet de constater
les carences, les ruptures de stock trop fréquentes, et les écarts entre les
commandes de distributeur et les ventes effectives (ce qui est primordial
pour évaluer les tendances à court terme).
Le panel distributeur fournit deux indicateurs intéressants : la disponibilité
valeur (DV) qui est la part de marché total de la classe de produits réalisée par les
magasins détenteurs de notre produit. Et la disponibilité numérique (DN) qui est
la proportion de magasins dans lesquels notre produit est référencé par rapport à
tous les magasins vendant la classe de produits.

Nombre de maga sin s ayant notre produit


soit DN 
Nombre de maga sin s ayant des produits de même classe

Chiffre d ' affaires, dans la classe, des maga sin s où nous sommes
et DV 
Chiffre d ' affaires général dans la classe

Exemple : s’il y a 70 000 magasins vendant du shampooing, et qu’ils font


10 milliards de chiffre d’affaires avec ce produit; si notre produit Clean est
référencé dans 60 000 magasins, et que ces 60 000 magasins ont un chiffre
d’affaires Shampooing de 4 milliards, la DN de Clean est : 60 000/70 000 =
85% et la DV est : 4/10 = 40%.

chiffre d ' affaires  coût de distribution


R
coût de distribution

Plus la DN est élevée, mieux nous sommes implantés, en termes de lieux de


vente. Plus la DV est élevée, plus les points de vente dans lesquels nous sommes
référencés (implantés) ont du poids sur le marché. Une DN élevée et une DV qui
l’est moins indiquent, par exemple, que nous sommes en majorité dans des petits
points de vente. Par contre, si la DV augmente, la DN non, cela veut dire que nous
sommes dans le cas de la grande distribution.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 347


La strategie de distribution

• Le deuxième élément concerne le contrôle et l’agencement à l’intérieur


de chaque magasin. C’est le champ du merchandising (le marchandisage)
qui est indispensable au producteur et au distributeur. Les merchandisers
sont, de ce fait, employés par l’un ou par l’autre. Le merchandising consiste
à savoir comment disposer les produits à l’intérieur du magasin pour qu’ils
se vendent le mieux possible. Il y a pour cela quelques règles commodes
et empiriques.
On se sert surtout, d’un indicateur qui utilise la place prise par le produit, par
rapport à la marge brute que celui-ci dégage. Il s’agit de la rentabilité au linéaire
qui est égale :

M arg e d ' un produit * Nombre de produits vendus

Longueur sur laquelle sont exp osés les produits

De même, le distributeur de l’entreprise va chercher à optimiser les stocks,


c’est-à-dire à faire en sorte qu’il n’y ait pas beaucoup de produits en réservé (car
cela immobilise des investissements pour le distributeur), mais qu’il y en ait
suffisamment pour éviter les ruptures
de stock. A ce niveau, il faut calculer la rotation des stocks :

Ventes
Rotation physique 
Stock moyen

chiffre d ' affaires


Rotation financière 
Valeur du stock moyen

Les rotations doivent s’effectuer le plus vite possible, pour le distributeur et


pour le producteur. Pour une meilleure représentation, les rotations sont parfois
exprimées en jours.
Exemple : si le stock moyen est de 750 dh, et le chiffre d’affaires annuel est
de 13 000 dh, on peut calculer la rotation : 13 000/750 = 17.33. Ce qui veut dire
que le stock tourne à peu près 17 fois dans l’année. Soit une durée moyenne
de stockage de : 365/17.33 = 21 jours. Le magasin vend et épuise son stock de
ce type de produit en 21 jours. Il est fondamental que le magasin le sache pour
comparer ce laps de temps, aux délais de livraison (pour ne pas être en rupture de
stock), ou aux délais de paiement au fournisseur.

348 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

Section 3. Le merchandising
Le merchandising est l’ensemble des techniques visant à optimiser la rentabi-
lité d’un point de vente et des produits qu’il contient. Il est l’application du mar-
keting au point de vente. Le merchandising consiste à
● Définir l’assortiment qui sera proposé aux clients
● Localiser les rayons dans le point de vente
● Implanter les produits dans le linéaire
● Mettre en place les procédures de contrôle de gestion du linéaire
1. Définition de l’assortiment
1.1. Caractéristiques
o Sa largueur : d’autant plus large que le nombre de produits répondant à la
satisfaction de différents besoins sera grand
o Sa profondeur : d’autant plus profond que le nombre de produits répondant
à la satisfaction de mêmes besoins sera grand
1.2. L’assortiment du point de vente est constitué en fonction
o De sa vocation (multispécialisé ou spécialisé)
o De la demande de la zone de chalandise
o Des parts de marché des différentes marques
o De l’offre de la concurrence
1.3. Le choix de l’assortiment d’un point de vente
o On définit un plan de collection en fonction des besoins des consommateurs
de la zone de chalandise
o Les choix définitif des produits et des fournisseurs est fait en fonction des
prix pratiqués, des conditions de livraison et de règlement

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 349


La strategie de distribution

Image du Niveau de
Stratégie Assortiment Produits Attraction exemple
magasin prix
Occupation
Large et peu Proximité La plus forte
du territoire, Banalisés Moyen Supermarché
profond Dépannage du quartier
défensive
Elevé ou
Petit
Etroit mais Spécialité Compétences bas selon
Offensive Forte Indépendant
peu profond Shopping Spécialistes la forme de
Grande surface
commerce
Service de
Epicerie
proximité
Etroit et peu d'alimentation
Dépannage Banalisés Service Faible Elevé
profond Station essence
d'heures
Drugstore
d'ouverture
Faible ou
Shopping Hypermarché
Large et élevé selon
Attraction Biens de Choix et prix Très forte Grands
profond la forme de
spécialité magasins
commerce

2. La localisation des rayons


OBJECTIFS CONTRAINTES SOLUTIONS
- Faire passer le maximum de - La forme du magasin - Placer les rayons
clients devant le maximum de des produits que le
rayons donc de produits - L'emplacement des réserves consommateur est venu
acheter (achats prémédités)
- Maximiser le CA par le - L'emplacement des dans la «zone froide» (celle
développement des achats non laboratoires de préparation où le consommateur n'est
prévus à l'avance (boulangerie, pâtisserie, pas attiré naturellement)
boucherie, traiteur)
- Obtenir une rentabilité par produit - Placer les rayons
maximale - La nécessité de limiter les contenant les autres
vols la forme, le volume et le produits (achats réfléchis,
- Faciliter la circulation dans le poids des produits impulsifs ou spontanés)
point de vente en créant des flux dans la zone chaude (celle
où le consommateur est
- Limiter les manutentions naturellement attiré)

3. L’implantation des produits dans le linéaire


Chaque produit est associé à un linéaire:
● En mètres : linéaire au sol (longueur au sol de présentation des produits)
ou développé (linéaire au sol X nombre de niveaux de présentation des
produits)

350 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

● En nombre d’unités : de produits (ou en centimètres) présentés sur la 1ère


rangée, en façade (facing en anglais)
Implantation des produits dans le linéaire
OBJECTIFS CONTRAINTES SOLUTIONS
- Maximiser le CA et la marge - Présenter les produits - Mettre côte à côte des produits
- Développer les achats non de façon cohérente vendus à faible marge et des
prémédités - Limiter la fatigue du produits à plus forte marge (pâtes
- Inciter le client à acheter les client et lui permettre et sauces préparées, apéritifs et
produits à plus forte marge de circuler dans les biscuits d'apéritif)
- Augmenter la rotation des meilleures conditions - Placer les produits de 1ère
stocks et faciliter l'écoulement possibles nécessité en bout d'allée
des produits - Ne pas lui donner - Utiliser une présentation verticale
- Fidéliser la clientèle l'impression d'un circuit (tous les produits d'une même
imposé famille sont disposés sur toute
- Tenir compte des Pdm la hauteur de la gondole) et non
des différentes marques horizontale
- Mettre en valeur les - Présenter au niveau des yeux les
produits d'appel et les produits à forte marge
produits que l'enseigne - Allouer à chaque produit un
souhaite promouvoir linéaire en rapport avec son
écoulement (frontale minimum de
50cm en hyper)
- Utiliser les têtes de gondole pour
les promotions et les mises en
avant de produits.

Section 4. La publicité sur le lieu de vente (PLV)


1. Définition
La publicité sur le lieu de vente est l’ensemble des efforts consentis et faits
par l’annonceur pour collaborer à la publicité de ses détaillants dans le cadre de sa
propre campagne.
La PLV est très différente de la publicité ou de la vente, ce n’est pas une action
commerciale sur le lieu de vente en tant que telle. Elle correspond plutôt à un
véhicule pour l’information produit/marque que l’on veut transmettre au public
sur le lieu de vente.
2. Les rôles de la PLV
o Attire le regard, arrête le consommateur et le fait entrer dans le magasin,
o Montre l’existence d’un produit qui apporte un bénéfice,

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 351


La strategie de distribution

o Rappelle le message publicitaire d’un autre support,


o Sert d’aide mémoire,
o Incite le consommateur à acheter,
o Livre un message publicitaire nouveau en développant un argumentaire,
o Rassure l’acheteur sur la validité de son choix,
o Incite un changement d’avis de dernière minute (en moyenne, 2 achats sur
3 sont décidés dans le point de vente),
o Sert de cadre à la présentation du produit et le met en valeur,
o Peut doubler ou remplacer un vendeur convaincu, mais aussi un vendeur
mal informé,...
3. Les moyens
Les moyens sont très nombreux et ne se limitent que par l’imagination
des créateurs. Ces moyens sont, la plupart du temps, en carton, matériau
facile d’utilisation et peu onéreux. On trouve essentiellement: les emballages
d’expédition, les displays ou matériel de présentation (mobiles, panneaux/vitrines,
surmontoirs de caisses, décalcomanies, vitrophanies, publicartes, portes enseignes
des caddies, panonceaux, affichettes, banderoles et bandes de vitrines, tableaux
réclames, cartonnages animés, meubles de ventes,...)
4. Les principes d’élaboration d’une campagne de PLV
DEFINITION DES OBJECTIFS
o améliorer la coopération de distributeurs, promotion de la marque.
o attirer le consommateur....
ANALYSE DE LA DISTRIBUTION
o caractère du produit (packaging...),
o caractère de la distribution (par grossiste, par chaîne,...),
o les magasins de détail où est vendu le produit (% des ventes, type....).
o intéressement du détaillant.
o habitude d'achat du consommateur,
o concurrence (quelle PLV, comment vend-elle....),
o conditions climatiques,
o exigences légales (conservation produit, publicité, PLV,...)
PLANNING ET BUDGET
o déterminer grandes lignes de la campagne
o timing
o harmoniser avec autres médias
o budget

352 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


La strategie de distribution

CHOIX DU MATERIEL
o adaptation au produit
o étudier emballage et expédition du matériel
o appréciation de la concurrence
o analyser les anciennes expériences
o lien avec la publicité générale et les actions locales

PROMOTION DE L'ACTION PLV


o utilisation du matériel
o promotion sur les commerciaux et les détaillants

CONSIDERATIONS TECHNIQUES
o matériel disponible
o couleur du matériel

CONCEPTION ET REALISATION MATERIELLES


o création et recherche de la maquette
o Taille du matériel
o test
o Quantité à commander
o fabrication
o présentation de la maquette et devis de l'annonceur

INTEGRATION ET COORDINATION AVEC LES AUTRES MEDIAS


suivant le type de campagne, l'utilisation conjointe des médias, le budget, le produit,...

5. Contrôle du rendement
Inspection du point de vente
Faire un pointage des points de vente, y changer régulièrement le matériel
défectueux, et établir un rapport en fin de campagne pour chacun de ces points de
vente.
Contrôle général sur la campagne
Etudier la durée, le personnel, la pose, l’accueil, les incidents,...
Etudier le rendement: coefficient de mise en place (en tête de gondole le
coefficient est multiplié de 3 à 200 fois) coefficient de conservation coefficient de
récupération

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 353


La strategie de distribution

Conclusion

PROCEDURE DE DISTRIBUTION

Pour établir un plan de distribution, il faut tout d’abord :


- Rappeler le positionnement;
- Rappeler les objectifs (augmentation de la part de marché, modification de
L’image de marque, etc.);
- Rappeler les contraintes (budget, contrats, habitudes de consommations
dans la branche, service après-vente).
En fonction de ces éléments, le fabricant choisit :
• Un circuit court (peu d’intermédiaires), ou plus long (avec grossistes,
revendeurs, etc.);
• Une distribution intensive, sélective ou exclusive;
• Des modalités particulières d’engagement avec les distributeurs.

354 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Exercices et Cas pratiques

CAS N°1
Une entreprise de produits laitiers frais, UBS, qui avait innové sur le marché en
lançant un concept tout à fait nouveau de yaourt, voit depuis six mois ses ventes
stagner sur l’ensemble du territoire national. Or les études montrent une grande
notoriété de la marque, et une image n’ayant subi aucune dépréciation.
Les produits sont vendus sous trois formes : pot familial, 750 g (noté F), pack
de 4 (noté ST comme standard), et pack de 8 (noté DOU comme double).
Le réseau de distribution, en revanche, paraît comporter quelques faiblesses.
Travail à faire :
A. on vous demande de les déterminer plus précisément.
B. Dans un deuxième temps, vous analyserez les résultats du linéaire d’un
hypermarché et proposerez pour les améliorer un plan de merchandising adapté.
Document 1
F ST DOU
PM DN DV PM DN DV PM DN DV
Hypers 9 93 82 4 67 75 7 86 90
Supers 5 81 78 5 80 76 6 98 94
Tradit. 3 59 50 3 69 56 4 78 59
Document 2
Dans un hypermarché test, on a mesuré la place de chacun des produits, et son
chiffre d’affaires. Les enquêtes ont montré que ces résultats étaient extrapolables
à l’ensemble des hypermarchés.

Linéaire Ventes Prix


F 0.3 m 115 8F
ST 0.3 m 73 5F
DOU 0.4 m 70 9.5 F

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 355


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Document 3
On sait qu’il y a aujourd’hui 800 hypermarchés en France, 7000 supers, et
entre 60 et 80 000 traditionnels.
45% des ventes (en valeur) d’UBS se font en hypers, 38% en supers et 17%
en magasins traditionnels.

CAS N°2
Le responsable commercial d’une société cherche à déterminer, à partir des
données du tableau ci-dessous, la DN, la DV, la PMA et la PMR, de sa marque
« A », ainsi que des autres marques directement concurrentes : la marque « B », la
marque « C » et la marque « D ».
Après avoir calculé l’ensemble de ces indicateurs, diagnostiquez les principales
faiblesses de sa marque et proposez une nouvelle stratégie de sa distribution.
Chiffre d’affaires réalisées dans les magasins (en 104 Dhs)
Magasin Magasin Magasin 3 Magasin Magasin 5
1 2 4
Marque A 5 - - 15 15
Marque B 8 Rupture 35 14 10
Marque C 10 14 25 7 15
Marque D 4 8 15 5 5

CAS N°3
Le chef de rayon « produit frais », d’un supermarché, veut comparer les
performances de trois marques de fromage car il envisage de réduire son assortiment
à deux marques seulement.
Voici les données dont il dispose pour les mois de la dernière année:

356 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

Marque A Marque B Marque C


Mois
Stoks Ventes Stoks Ventes Stoks Ventes
Janvier 650 1100 400 1200 620 1200
Février 550 1110 500 1240 530 1240
Mars 430 1120 600 1250 450 1260
Avril 800 1900 400 1260 640 1300
Mai 600 1000 450 1200 700 1320
Juin 100 1060 650 1240 620 1340
Juillet 900 1220 560 1260 810 1350
Août 720 1440 420 1230 740 1320
Septembre 820 1630 420 1200 630 1310
Octobre 620 850 840 1180 550 1280
Novembre 650 1000 550 1200 620 1260
Décembre 810 1200 630 1210 840 1200
* Le prix d’achat et de vente moyens
8Marques Prix d’achat(HT) Prix de vente (HT)
8A 7.00 7,30
8B 6.50 6,90
8C 7,00 7,50
* Le linéaire développé moyen :
8A : 2.50 m
8B : 2.90 m
8C : 2.20 m
Calculez :
1- La rotation physique du stock des trois marques.
2- La rotation financière du stock des trois marques.
3- Leur marge brute unitaire.
4- Leur marge brute totale.
5- Leurs rendements au mètre linéaire.
Si le chef de ce rayon veut réduire son assortiment, laquelle de ces trois
marques va être éliminée. Justifiez votre réponse.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 357


EXERCICES ET CAS PRATIQUES

CAS N°4
Un assortiment de « pulls » a les prix suivants: (en dhs)
100, 120, 150, 180, 200 et 220.
8Il a été vendu 16 articles pour 2580 dhs.
8Calculez le PMO et le PMD. En déduire si l’offre est adaptée en matière
de prix.

CAS N°5
Un magasin vend six marques de parfums qui sont réparties sur une gondole
de la façon suivante :
La marque A occupe 0,80 m
La marque B occupe 1,0 m
La marque C occupe 1,20 m
La marque D occupe 1,0 m
La marque E occupe 1,30 m
La marque F occupe 0,70 m
L’analyse du chiffre d’affaires et se la marge brute de chaque marque donne
les résultats suivants :
Marques C.A Marge brute
A 650 90
B 450 70
C 300 50
D 450 60
E 200 50
F 900 140
1- Analysez la participation de chaque produit au chiffre d’affaires et à la
marge brute.
2- Comparez l’occupation du linéaire par chaque marque et proposez une
nouvelle implantation de ces marques.

358 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


CONCLUSION

CONCLUSION GENERALE

Le marketing a engendré un corps conceptuel et des outils opérationnels de


telle sorte qu’on parle actuellement de la fonction marketing dont les entreprises
doivent disposer, au même titre que la fonction de production ou de finance. Il
s’agit, en gros, des missions et des tâches qui permettent la mise en œuvre de la
démarche marketing.
En première analyse du marketing, il est possible de désigner d’une part les
activités liées à la vente elle-même, d’autres part l’ensemble des missions menées
en amont et en aval de celle-ci pour optimiser les termes de l’échange. Dans ce
cadre et dans une perspective d’audit marketing, on peut suggérer aux entreprises
marocaines d’examiner les six éléments suivants :
• L’environnement ;
• La stratégie ;
• L’organisation (structure, fonctions et interfaces) ;
• Les systèmes (information, planification, contrôle) ;
• La productivité ;
• Le fonctionnel (les éléments du mix)
Si les entreprises marocaines surviennent à comprendre et à adopter ce cadre
d’audit, c’est qu’elles considèrent le système marketing comme un système de
gestion à part entière, et auquel il faut appliquer une grille d’analyse.
Les entreprises marocaines peuvent adopter une méthode d’analyse
systématique et globale de l’ensemble des fonctions du marketing au sens large.
On recense donc les fonctions suivantes :
• La publicité ;
• La promotion ;
• Les relations publiques ;
• La recherche marketing ;
• La vente et les prévisions de vente ;
• La recherche et le développement.
Cette approche met en évidence les missions constitutives de la fonction et ce,
quelle que soit la structure organisationnelle responsable de leur gestion.
L’acception de la fonction marketing retenue dans cette approche dépasse
largement l’échange en lui-même pour englober l’étude du marché et le
développement des produits.

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 359


CONCLUSION

Pour atteindre l’objectif de base de maximisation du profit à long terme, et


pour préserver leur compétitivité, les entreprises marocaines doivent intégrer
et coordonner toutes les fonctions marketing qui sont supposées être liées à
toutes les autres. Il s’agit, en fait, d’une sorte de marketing intégrateur, capable
de mobiliser toutes les ressources de l’entreprise. En effet, le marketing adopté
par les entreprises marocaines doit quitter son statut de fonction cloisonnée pour
devenir une manière de faire les affaires. Ainsi, un processus marketing efficace
passe nécessairement par une coopération étroite avec d’autres fonctions, surtout
la production et la recherche-développement. On s’éloigne alors d’une conception
étroitement fonctionnaliste de l’organisation, où la structure marketing assumerait
l’ensemble de la fonction en parfaite autonomie.
Cependant, la fonction marketing ne devrait pas glisser vers un terrain purement
opérationnel, au détriment d’un rôle stratégique pourtant indispensable. En effet,
le marketing est une technique de management qui a pour objectif d’améliorer la
compétitivité des entreprises.
Les entreprises marocaines sont incitées à disposer d’une philosophie et
démarche marketing pour être à l’écoute de leurs clients devenus très exigeants.
Pour cela, il faut réunir un certain nombre de conditions :
• Disposer d’une structure et d’un département marketing : la priorité du
management stratégique est la recherche d’un effort organisationnel intégré
pour assurer et maintenir un avantage concurrentiel durable. Dans ce
cadre, il faut distinguer entre la fonction marketing et la structure chargée
du marketing. La seconde agit en liaison avec d’autres départements et
n’assume pas nécessairement, en outre, l’ensemble de la fonction. L’absence
d’une structure dédiée au marketing n’entraîne évidemment pas l’absence
de démarche marketing.
En général, on peut dire que le marketing est situé au même plan que les autres
fonctions, ou encore est présenté comme une fonction intégratrice des autres. Il a,
de ce fait, rejoint la production, la finance, le personnel… au rang des fonctions
indispensables.
L’inverse est aussi juste : l’adoption d’une démarche marketing ne signifie pas,
automatiquement, que l’entreprise en question dispose d’une structure ou d’un
département marketing. L’exemple type, à ce niveau, sont les petites et moyennes
entreprises qui ne disposent pas, dans la quasi-totalité des cas, de services dédiés
au marketing. Donc le facteur «taille» n’est pas un élément déterminant dans la
disposition de service marketing.
En général, et quelle que soit la taille de l’organisation, nous pouvons avancer
que la disposition d’un service spécifique, pour mettre en œuvre une démarche
marketing, n’est pas toujours nécessaire.

360 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


CONCLUSION

Ce service marketing s’il existe, devrait disposer d’atouts modernes de gestion


et devrait permettre à l’entreprise d’innover pour répondre aux attentes de ses
interlocuteurs.
• Une stratégie marketing basée sur le marketing opérationnel : le marketing
ne peut être réduit à un niveau intermédiaire entre une philosophie, un état
d’esprit et un ensemble de méthodes opérationnelles. Il faut prendre en
compte aussi l’aspect stratégique de la fonction marketing qui préconise
l’orientation vers la stratégie des marchés et des produits, bien en amont de
la commercialisation ;
• Une culture organisationnelle tournée vers la participation, la concertation
et la délégation : le système de planification stratégique de marketing est
un processus long qui nécessite l’implication de tous les opérationnels qui
travaillent dans l’organisation. En effet, la centralisation des pouvoirs entre
les mains du sommet stratégique céderait la place à la délégation et au
management participatif, la marginalisation, l’aliénation et la subordination
cèderont la place à l’implication, la responsabilisation et la souplesse. Bref,
la décision collégiale et collective remplace la décision individuelle ;

Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché 361


BIBLIOGRAPHIE

BIBLIOGRAPHIE

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362 Marketing, Techniques de Vente et Étude de Marché


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