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ESTPO/MASTER 2
Année Académique : 2020-2021
Professeur : M.SAWADOGO NOMBA WENDKOUNI IBRAHIM
Ingénieur en génie civil
Professeur certifié des lycées et collèges
Programme :
I. La planification
II. Organisation matérielle du chantier
III. Etude du prix gros œuvre
IV. Gestion du chantier gros œuvre
V. Couvertures métalliques
VI. Etanchéité des toitures terrasses
VII. Protection incendie
VIII. Sécurité des installations et des usagers
IX. Plomberie
Chapitre 1: La planification
PLAN DIRECTEUR
DECOUPAGE ET EVALUATION
PLAN DE PROJET
Pour avoir des estimations aussi précises que possibles sur une période prolongée,
il est souhaitable de scinder un projet en phases ou étapes. Chacune des phases
devrait être marquée par des résultats concrets, précis et mesurables. Une telle
approche permet :
De maîtriser et de limiter les engagements dans le temps ;
De garder un contrôle satisfaisant sur les résultats prévus et sur l’exécution
des activités du projet ;
De permettre la motivation de l’équipe ;
De réduire la marge d’erreur au fur et à mesure de l’avancement du projet.
Un projet ne peut être improvisé et doit être soigneusement planifié. Mais qui
planifie ? Qui s’implique dans le processus ? Qui élabore les options de
solutions et qui décide finalement ?
La planification demande la revue des objectifs et des stratégies et exige des
évaluations précises quant aux efforts à consentir.
La planification doit s’appuyer sur une solide compréhension du problème à
régler, des options possibles et des éléments stratégiques à respecter.
Connaissant ces éléments, on peut par la suite définir plus aisément les
activités à réaliser, le type de ressources requises, le temps et la séquence
nécessaires.
La planification représente donc un processus où les intervenants au projet
doivent trouver leur place, chacun selon sa compétence et sa contribution au
projet. Le processus doit s’effectuer sous le leadership du gestionnaire de
projet.
Lors de l’élaboration d’un plan de phase, il est souhaitable que les responsables
directement impliqués dans l’exécution des activités soient les principaux artisans des
plans. Ce sont donc les chefs d’équipe et leurs collaborateurs immédiats qui mettent
à contribution leurs expériences, leurs qualités analytiques de même que leur flair
pour planifier le plus adéquatement possible le déroulement de la phase selon la
perspective qui les concerne. Les plans sont évidemment revus par le maître d’œuvre.
L’élaboration des plans demande beaucoup d’énergie, autant pour la stratégie
d’ensemble que pour l’identification des activités, leur séquence et l’estimation
des efforts. A cet effet, il apparaît hautement valable d’adjoindre aux équipes
aux équipes de réalisation un groupe « planification et contrôle », qui supervise
dans un premier temps l’élaboration des plans , et par la suite, veille au contrôle
d’avancement des travaux.
Il faut se méfier de ce genre d’insouciance ou de tiédeur dans les projets, cela entraîne
souvent des glissements ayant pour conséquence des retards sur les délais des
travaux. Un suivi rigoureux et systématique de l’avancement du travail des équipes
doit se faire par le gestionnaire du projet qui, peut prendre rapidement les mesures
pour éviter tout ralentissement du rythme de celles-ci ;
VI) La nécessité et les objectifs du planning
Planifier signifie préparer un projet. Cette préparation consiste à tenir compte des
données fixes et variables et à trouver une succession logique d’activités qui doivent
rendre la réalisation du projet la plus efficace possible. Au cours de la réalisation, le
planning sert de fil conducteur. Il est établi avant tout début des travaux.
Lors de la préparation, on devra tenir compte d’un certain nombre de
données qui peuvent être des données évidentes, fixes ou calculables et des données
incertains, relatives ou variables.
Données fixes :
1. Implantation du bâtiment
2. Les exigences techniques de construction du projet
3. Le délai estimatif d’exécution des travaux fixé par l’architecte
Données variables :
1. Les moyens utilisés (grue, monte-charge,…)
2. L’importance des équipes
3. La méthode d’exécution des travaux.
Les données variables ont le plus souvent un rapport avec le temps, les
moyens, les personnes ou même avec une combinaison de ces éléments.
Les différentes activités auront une suite logique. Cette succession sera
faite en suivant un scénario qui résume comment les opérations du projet devront se
dérouler. L’ordre de succession des activités peut être déterminé par des raisons de
technique ou d’efficience.
Activité :
Chaque opération ininterrompue qui demande du temps et qui, pendant
l’exécution des travaux, a une certaine relation avec d’autres opérations. Une activité
doit répondre aux conditions suivantes :
1. Elle doit pouvoir être exécutée de façon ininterrompue
2. Elle doit utiliser les mêmes moyens pendant l’exécution
3. Elle n’a qu’un seul responsable pendant toute la durée d’exécution
Exemple d’activité : « Coffrage premier étage »
Le coffrage est exécuté sans interruption ; pendant la durée complète de l’exécution,
on prévoit une équipe de coffreurs ; le chef d’équipe des coffreurs est responsable.
Supposons que le coffrage soit exécuté en deux phases. La première
condition n’est plus remplie. L’opération est alors scindée en deux activités :
Coffrage 1er étage (partie A)
Coffrage 2ème étage (partie B)
Durée :
Le temps qui est nécessaire pour exécuter une activité. On peut choisir
librement l’unité de temps. La plus utilisée est cependant le jour de travail
Exemple d’activité : coffrage 1er étage = durée 5 jours
Quantité :
Pendant une activité, on exécutera une quantité de travail. Celle-ci est le
plus souvent exprimée en quantité de matériaux placés ou consommés.
Exemple d’activité : Coffrage 1er étage : * durée = 5 jours ; * Quantité = 200 m2 de
coffrage
Moyen :
Pendant une activité, on utilise un certain nombre de moyens qui sont
déterminants pour la durée de l’activité. Les moyens concernant la main – d’œuvre
(ou les ouvriers) comme les machines.
Exemple d’activité : creusement de fouille (durée = 4 jours ; Quantité = 3500 m3 ;
Moyen = excavatrice)
Homme – Heure :
C’est la prestation réalisée par un homme en une heure.
Exemple : 2 hommes – heure = un homme qui travaille pendant deux heures = deux
hommes qui travaillent pendant une heure = quatre hommes qui travaillent pendant
une demie - heure.
Equipe :
C’est un moyen d’exécution
Une équipe est le plus souvent appelée selon sa spécialité, mais elle est
composée de quelques ouvriers spécialisés, comme par exemple des coffreurs ou
des ferrailleurs, et de quelques manœuvres.
4 coffreurs et 1 manœuvre (4 cf + 1 m)
1 maçons et 1 manœuvre (aide – maçon) ( 3 ma + 1 m )
Activité : coffrage 1er étage
Durée : 5 jours
Quantité : 300 m2
Equipe : 4 coffreurs et 1 manœuvre
Rendement d’équipe :
Le nombre d’hommes – heure nécessaire pour exécuter une unité de la
quantité à réaliser. Exemple : 1 homme – heure / m2 de coffrage signifie que pour
réaliser un m2 de coffrage, un homme devra travailler pendant une heure. Et ce, à
condition que toute l’équipe travaille. Dans le cas d’une équipe de coffreurs, à la suite
d’une non – activité du manœuvre, il n’y aura plus d’aide et par conséquent, le
rendement baissera.
Avant de pouvoir établir un planning utilisable, le responsable des travaux
devra choisir un mode d’exécution possible, éventuellement après consultation de
différents techniciens. Il le fera après avoir étudié le dossier de manière approfondie
et après s’être forgé, sur place, une idée de toutes les difficultés possibles.
2. Etude du dossier :
4. Journal de chantier
La préparation du travail à court terme est une des tâches les plus difficiles du
planning. C’est pourquoi, l’usage d’un journal du chantier est nécessaire ; afin d’y
enregistrer l’historique du chantier au jour le jour. Ce journal devient un outil d’aide à
la décision pour le chef de chantier, et permet de régler le déroulement des activités
ainsi qu’une répartition des différentes tâches au sein des ouvriers.
Le journal de chantier est le document le plus important de la vie du chantier :
absolument tout ce qui s’y passera devra y être consigné.
Ce registre est tenu par le surveillant et peut être consulté à tout moment par
l’entrepreneur.
Le surveillant veillera à ce que les événements importants, inscrits sur le
journal de chantier, soient visés par l’entrepreneur.
On mentionnera journellement:
1. l’effectif du personnel, ou leur variation journalière;
2. le mouvement et l’état du matériel, ou leur variation journalière;
3. le stock des matériaux et carburants;
4. les pannes importantes du matériel;
5. les arrêts de chantier;
6. les accidents;
7. les visites importantes;
8. l’état d’avancement des travaux réalisés dans la journée.
Le surveillant ne doit pas perdre de vue que ce cahier sert de document de
base à tous réclamations ou litiges pouvant opposer l’entrepreneur au maître d’œuvre
. En particulier, si l’entrepreneur est en retard, le journal de chantier permet de voir
quelles sont les causes du retard : mauvaise organisation du chantier ou aléas dont
l’entrepreneur n’est pas responsable. Le journal sert alors d’argument pour accorder
ou non des délais supplémentaires à l’entre -preneur.
Une fois les moyens (main d’œuvre et matériel) choisis pour exécuter le
projet, on peut passer à la planification de l’aménagement du chantier. Pour ce faire,
il existe différentes méthodes approfondies. Ainsi, on peut faire une étude du
transport sur le chantier et en déduire l’implantation et l’aménagement idéals. Une
autre méthode consiste à indiquer l’importance des relations entre les différents
éléments et à établir ainsi un diagramme des relations. On en déduit alors la
nécessité de rapprocher ou d’éloigner ces différents éléments. Cependant, ces
techniques exigent beaucoup de temps ; c’est pourquoi elles ne sont appliquées que
sur de grands chantiers. La méthode la plus courante est celle de la vue en plan
(échelle 1/100 ou 1/50) sur laquelle les différents éléments du chantier sont
représentés. Si on utilise une grue à tour, il est d’usage de dessiner l’aire d’évitement
et de dépassement de manière à obtenir un aperçu du champ de travail de la grue
à tour.
L’exemple ci – dessous concerne deux fois six bâtiments de quatre étages.
La grue est placée sur un chemin de roulement. Indépendamment de l’implantation
de la grue, on a également dessiné l’implantation des espaces de stockage :
* Des briques
* Des éléments préfabriqués en béton
* Des coffrages
b) planning de soumission
b) Le schéma du matériel :
On établit le schéma du matériel tant par chantier que pour l’ensemble de l’entreprise.
Sur le plan du matériel, on trace pour chaque travail la mise en œuvre du matériel
dans le temps. Sur le schéma du matériel, on inscrit l’une en dessous de l’autre les
machines disponibles dans l’entreprise. Horizontalement, on prend une échelle de
temps, exprimée par exemple en semaines. Par machine, on indique à l’aide d’une
bande, la durée pendant laquelle cette machine sera utilisée pour un travail.
Une fois les prévisions établies, il y a lieu de réaliser une adaptation pour l’exécution
pratique sur le chantier. Cette adaptation se fera au moyen d’un planning à court
terme ou (planning de travail).
Programme Bimensuel : Pour l’établissement du programme, il existe différentes
possibilités
Se limiter à 2 semaines, c’est – à – dire aux jours ouvrables que comportent deux
semaines avec un maximum de 10 jours.
Faire coïncider la période avec celle de paie (quinze jours), le nombre de jours
ouvrables étant variables et pouvant aller jusqu’à 13 jours ;
On peut envisager de tels programmes à court terme pour des périodes plus
longues (3 à 4 semaines).
Nous noterons :
Nom ou description de l’activité
Quantité déjà exécutée en supposant qu’on ait déjà travaillé précédemment à
cette activité
Heures prestées en supposant qu’on ait déjà travaillé à cette activité,
Quantité restant à faire exécuter ou nombre de jours restant à prester
Equipe prévue par activité.
a) Faire une liste détaillée des activités après une identification convenable
de toutes nécessaires à l’exécution correcte des travaux ;
b) Déterminer la séquence logique des activités, leurs liaisons, leurs
interdépendances, leur simultanéité et leur entre-chevêtrement. Ceci
permet de cerner avec précision les dates de démarrage et
d’achèvement de chaque activité de travaux.
c) Préparer le graphique préliminaire sur la base d’un tableau matriciel
comprenant :
en abscisse, l’échelle de temps (durée des travaux du chantier en mois,
semaines, jours) ;
en ordonnée, la liste des activités du chantier avec la durée de chacune
d’elles marquée en face de l’activité correspondante.
La position de la barre horizontale représentant le graphique est déterminé
par sa date de démarrage et sa date d’achèvement.
a) Ajuster le graphique en fonction des ressources limitées de l’entreprise.
Compte tenu des ressources disponibles (humaines, matérielles,
financières), il est possible de redimensionner le graphique en faisant
des économies sur le volume main-d’œuvre par exemple et en
augmentant les délais. Ceci permet également une redistribution des
ressources dans un ordre modifié en prenant en compte les activités
critiques et celles non critiques (c’est-à-dire autorisant certains
flottement).
Établir des jalons de contrôle qui permettent d’identifier les dates choisies comme
jalons de surveillance de façon à rendre possible la prise de mesures correctes
tendant à éviter les retards et à poursuivre les objectifs fixés en matière de délais
notamment.
Choix du Matériel :
Le choix du matériel influence dans une large mesure le déroulement des travaux.
C’est pourquoi il est nécessaire d’y accorder la plus grande attention. Nous devons
savoir :
De quel matériel nous disposons :
Si tous les matériaux doivent pouvoir être transportés à l’aide de ce matériel ;
Ce qui doit être exécuté avec ce matériel (exemple : quel est l’objet le plus lourd à
déplacer horizontalement ou verticalement ? Quel est le plus encombrant ? )
Si le matériel peut être placé sur le chantier ;
Si une comparaison des coûts du matériel est éventuellement nécessaire.
Ces techniques sont principalement des méthodes graphiques qui représentent des
combinaisons d’activités dans le temps.
Il existe deux groupes de modes de représentation
Le mode de représentation avec une échelle de temps
Le mode de représentation où les combinaisons d’activités apparaissent sous forme
de graphes
Sur l’axe (X) horizontal, on indique le temps (en heures, jours, semaines, mois ou
années)
Sur l’axe (Y) vertical, on indique (soit le nom de l’activité, soit le poste de travail,..)
Le planning Gantt est notoirement connu dans le secteur du BTP. Il s’agit d’un
graphique matérialisé par une série de barres horizontales. Cette méthode tire son
origine de la gestion de la production industrielle et a été mise au point par son
inventeur du nom de Henry Gantt.
Le planning Gantt avait été très critiqué pour son inefficacité à gérer un projet. On
faisait à son encontre les reproches suivants :
il ne reflète pas l’imbrication complexe des intervenants ;
il n’est pas possible lorsqu’une tâche est en retard ou en avance de
prévoir sa répercussion sur les autres tâches ;
le chemin critique est très difficilement repérable.
Les nouvelles méthodes de gestion de projets informatisés sont en train de le
réhabiliter.
La charte de GANTT ou graphique à barres – bandes est particulier par les
aspects suivants :
Les activités sont représentées par une bande ou une barre
La longueur de la bande représente la durée de l’activité
Les activités sont indiquées de haut en bas
Les barres sont reliées entre elles par des flèches qui permettent de voir sur le
dessin l’enchaînement des activités.
La charte de GANTT présente des avantages et des inconvénients
suivants :
Avantage :
1. Facile à établir
2. Facile à lire
3. Compréhensible par chacun, sans formation spéciale
Inconvénients :
Difficulté de représentation de tous les rapports entre activités multiples
Nom de Durée Jour 1 Jour 2 Jour 3 Jour 4 Jour 5 Jour 6 Jour 7 Jour 8 Jour 9
L’activité
Creusement 2j
Fondation en béton 1j
Maçonnerie en 3j
béton
Pose canalisation 2j
Des égouts
Remblayage des 1j
Tranchées
Semelle de béton 1j
15cm
Entre les blocs qui représentent les différentes phases, on n’a pas tracé de lignes de
relation. On n’a pas indiqué non plus si ces phases disposent d’une marge.
La durée des phases est le plus souvent évaluée et exprimée en semaines. Le
diagramme à barres en tant que planning à grosses mailles convient donc mal à la
préparation des travaux. Un planning à grosses mailles s’utilise généralement pour
contrôler l’avancement des travaux.
Le temps total d’exécution est donc égal à T = A + B ; ( A ) étant le temps qui s’écoule
entre le début de la première activité et le début de la dernière activité.
Application :
Activ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 28
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 0 1 2 3 4 5 6 7
1
2
3
4
5
6
7
tâche critique: tâche ou aucun retard n’est possible sous peine de retarder la
date finale des travaux;
tâche non critique: tâche ou un certain retard reste possible sans compromettre
la date finale des travaux.
chemin critique = chemin qui passe par l’ensemble des tâches critiques
C’est le chemin le plus long de l’origine du réseau à sa fin; c’est lui qui définit la
durée totale du projet. Sur le chemin critique, les dates au plus tôt et les dates au
plus tard des réalisations des étapes sont identiques. Tout retard sur le chemin
critique affectera donc la date d’achèvement des travaux.
Les modes de représentation par réseau ont des particularités :
La relation entre les activités est clairement rendue. Les données temporelles sont
définies à travers des points déterminés du réseau (appelés nœuds). Les réseaux
sont surtout utilisés :
1. Pour des projets complexes
2. Pour des travaux de longue durée (6 mois, 1 an, 2 ans)
Pose canalis.d'égouts
2j
Chemin Critique
4
= 8 jours 5 6
Chemin Critique
Une tâche peut être réelle et consommer du temps et du travail ou être fictive
et ne consommer ni temps, ni moyen matériel ( date d’arrivée d’une fourniture
), il existe aussi des tâches d’attente qui ne consomment que du temps (
durcissement d’un béton avant décoffrage ). Une tâche ne peut démarrer
avant que toutes les tâches qui la précèdent ne soient terminées.
Nous avons des étapes qui sont reliées par des tâches. Une étape sera
numérotée et possédera 2 dates une au plus tôt, l’autre au plus tard de
réalisation de l’étape.
Une tâche numérotée T12 reliera : l’étape 1 à l’étape 2 . Une étape marque le
début et / ou la fin d’une ou de plusieurs tâches.
T2-3=3
E3
6 8
E 4
7 13
Date au plus tôt de
Réalisation de
l’étape
Début Fin
Chaque nœud est simultanément la fin d’une ou de plusieurs activités et le début d’une
ou de plusieurs activités
A l’exception de la première et de la dernière activité du réseau.
Le début de l’activité dépend toujours du début ou de la fin d’une autre activité ;
La fin de l’activité donne lieu au début et / ou à la fin d’une autre activité.
Placement corniche
Préfabriquée
Défrichage placement
pan.
Arbres déviation
Nom de l’activité
Aménagement du chantier
1-2
Placement de la grue 2-
3
Creusement des fouilles de fondation
3-4
Il est recommandé que le nœud initial d’une activité ait un numéro inférieur à celui du nœud final
.
Aménagement chantier
Défrichage arbres
1
Implantation chantier 2
Aménagement chantier Placem.
Pan. déviati 4 5
Exemple :
Il y a 4 activités :
* Maçonnerie pignon
* Placement charpente du toit
* Pose de tuiles
* Placement descente d’eau
Nous retrouvons des points communs avec les méthodes GANTT et PERT :
Les activités sont représentés par un bloc (rectangulaire ou carré),
également appelé nœud.
La relation entre les activités est représentée par des flèches ;
La grandeur des blocs (ou nœuds) ainsi que la longueur des flèches ne
donnent aucune indication quant à la durée des activités ;
Le bloc ou nœud mentionne :
Le nom de l’activité ;
La durée de l’activité et l’équipe qui exécutera le travail ;
Le numéro du nœud
Des données temporelles qui concernent toute l’activité même ;
Sur le réseau, on peut indiquer un chemin critique.
Nous avons aussi des points propres à chacune des deux méthodes de
planning :
Dans la Méthode M.P.M. on ne peut établir qu’une seule sorte de liaison entre les
activités ;
2 Fondations
Dans la méthode P.D.M. on peut établir quatre sortes de relations entre les activités
1 2 man.
A=1 B=Fouilles 2 3
C=2 D=2 man. 2 3
Dto=0 Fto=2 ml
Dta=0 Fta=2 mt
P.D.M.
3 Remblai
3 2 man.
3 6
3 6
Semelle de béton
la méthode des potentiels offre une image plus représentative du temps. elle
s’adapte mieux à des opérations concernant l’exécution des travaux ou le
nombre des tâches est plus restreint.
Avantages / Coûts
Dégradations
Exogènes
Des
Infrastructures
Evaluation
Des
Besoins
Dimensionnement
Des
infrastructures
Données Résultats
Evolution du trafic
Hypothèses de trafic Sous-programme Routier
TRAFIC
Evolution de l’état
Caractéristiques des De surface
Projets Consistance et coût de
Sous-Programme L’entretien
PROJETS
Normes et coûts
D’entretien routier
Sous-programme
DEGRADATIONS
TYPE D’ENTRETIEN
Géométrie du réseau
Caractéristiques des
Véhicules
Coûts unitaires
Avantages-coûts
Exogènes
Sous-programme
COÛTS de
CIRCULATION
Sous-programme
EVALUATION ECONOMIQUE
I. Généralités
Une grue est un engin de levage travaillant à l’aide d’une membrure appelée flèche
comportant un ou plusieurs crochets de levages.
En général une grue est caractérisée par un passeport qui donne :
- la capacité de levage ou la force portante,
- les caractéristiques géométriques (la flèche ou portée ; la hauteur de levage).
On distingue pour chaque grue la charge maximale à portée minimale et la
charge maximale à portée maximale.
II. Types de grues
Les grues spéciales sont des engins ayant subis une modification afin de permettre
le levage dans des conditions spéciales.
III. Le choix de la grue
L’installation d’une grue doit être soigneusement étudiée. Après avoir défini ces
caractéristiques, l’utilisation doit tenir compte de :
- la résistance du sol au lieu de l’installation, c'est-à-dire tenir compte des
charges de la grue : poids propre, poids des charges et du vent afin de dimensionner
l’assise de la grue ;
- la voie de la grue : une butée de sécurité doit être prévue à chaque extrémité
de la voie. En cas de vent violent la grue doit être ancrée (amarrée) ;
- du survol du voisinage : si la grue survole un ouvrage ou un bâtiment, la
hauteur d’entre le bâtiment et le crochet (moufle) doit être supérieure ou
égale à 2m.
Dans le cas des grues mobiles, la distance X horizontale entre l’ouvrage et la grue
doit être supérieure à 6m.
Si dans le voisinage de la grue, des lignes de transport électrique, la distance avec la
grue ne doit jamais être :
a. inférieure à 3 m si la tension est inférieure à 57 kva,
b. inférieure à 5m si la ligne (tension) est supérieure à 57 kva.
Si la grue survole une autre grue, elle ne doit jamais survoler la contre flèche.
3) Détermination des zones d’influences de la grue
zone de montage : c’est l’espace qui définit la zone des chutes possibles des
charges ;
zone de travail de la grue : c’est l’espace dans les limites définies par la flèche
de la grue.
zone de mouvements possibles des charges ou zone rouge : elle se définit par
une bande supplémentaire de largeur S=7m, si la hauteur de l’ouvrage est
≤20m ; S= 10m si la hauteur de l’ouvrage >20m ;
Toute grue construite et montée par assemblage d’élément en treillis juxtaposés doit
être contrôlée par un organisme agrée. Les examens sont des opérations visuelles
destinées à contrôler les conformités aux normes et règlements et à déceler les
défauts. Les câbles doivent faire l’objet d’examens réguliers et être remplacés à la
moindre détermination.
NB : on ne laisse jamais une grue en position bloquée.
Les qualités du béton ne dépendent pas seulement du choix des matériaux dans sa
composition et de leur dosage, mais aussi du soin apporté à leur mélange.
En effet la masse d’un ouvrage que l’on veut solide et durable doit être parfaitement
homogène c à d que dans toutes parties les différents matériaux doivent être
également distribués.
Ces conditions ne seront réalisées que par mélange soigné.
Le dosage en eau est l’opération la plus délicate car tout excès d’eau est néfaste à la
qualité du béton. Or on peut passer de l’état normal à un état trop mou par un simple
excès de 2 à 3 litres d’eau.
En cas d’utilisation d’adjuvants, ils doivent être prélèvement mélangé à l’eau de
gâchage.
Durée du mélange
La cuve étant remplie, il faut la bloquer dans sa position de malaxage. La durée du
mélange est d’environ deux 2 minutes. Elle se mesure à partir de la fin de chargement.
a) Transport
Le transport se fait à la brouette (60 litres) pèsent environ 120kg ou dans des seaux
(10 litres) pèsent environ 20kg. Pour limiter la ségrégation, il est important de diminuer
le temps de transport.
On prépare donc un chemin court et facile entre le lieu de préparation du béton et le
chantier où il est mis en place :
-le chemin doit être le plus droit possible, aplani et propre
-en hauteur il est préférable d’utiliser des rampes d’accès, des poulies, des cordes,
des treillis… pour éviter le montage à la pelle de palier à palier.
b) Mise en œuvre
Le béton est coulé lorsqu’il a été mis en œuvre dans les coffrages ou dans les moules
destinés à les recevoir.
Le remplissage des coffrages en béton nécessite certaines précautions :
a) huiler le coffrage s’il est métallique afin d’éviter l’adhérence du ciment qui au
décoffrage détériorerait la paroi de l’ouvrage.
b) Mouiller abondamment le coffrage s’il est en bois afin que celui-ci n’absorbe
pas l’eau nécessaire à la prise du béton.
c) Introduire le béton par couche successives et le damer, pilonner, ou vibrer au
fur et à mesure afin la déformation du coffrage et obtenir un meilleur tassement.
d) Ne pas vibrer irrégulièrement car l’excès de vibration fait séparer les graviers
du mortier
e) Le coulage doit se faire jusqu’à l’achèvement de l’ouvrage
c) Les Reprises
Les reprises se font à hauteur des planchers pour les poteaux et dans l’axe d’une
poutre pour un plancher.
Toute fois avant de couler un nouveau béton à la reprise il est nécessaire de repiquer
l’ancien béton et le badigeonner de barbotine (laitance de ciment) qui assurera une
meilleure liaison.
3) La cure du béton
a. Définition
La cure est l’ensemble des soins apportés au béton après sa mise en œuvre. Elle est
destinée à combattre le retrait du béton.
b. Le retrait
En séchant, le béton rétrécit, il se rétracte parce qu’il perd de l’eau par évaporation :
c’est le retrait.
-Avant la prise du béton, si l’évaporation est abondante et rapide, le retrait est
important et entraîne le Faïençage (apparition de petites fentes en surface)
-Après la prise, si l’évaporation est trop rapide, le durcissement du béton ne sera pas
suffisant pour résister : le béton caque et des fissures de retrait profondes
apparaissent, nuisible à la solidarité de l’ouvrage.
On peut lutter contre le retrait :
*en protégeant les granulats du soleil : plus ils sont chauds, plus ils favorisent
l’évaporation
*En humidifiant les supports (coffrage, béton de propreté)
*En maintenant les surfaces des bétons mise en œuvre dans l’humidité en l’arrosant
régulièrement
a) Ouvrabilité
Un béton est dit ouvrable lorsqu’il peut être transporté, mise en œuvre et parfaitement
façonné (ouvré) sans beaucoup de difficultés et aussi sans ségrégation des
constituants.
L’ouvrabilité est aussi définie comme étant le travail interne nécessaire à un béton
frais pour acquérir une parfaite compacité (Capacité de couler sous son propre poids
ou par vibration).
L’ouvrabilité facilite le coulage dans les coffrages et l’enrobage des aciers disposés
dans les coffrages.
b) Mesure de la plasticité
L’ouvrabilité dépend :
-Du dosage des éléments fins
-Du dosage en ciment
-De la teneur en eau
-De la forme arrondie des granulats et de leur taille.
5) Résistance
a. Définition
Fc28
16 MPa
20 MPa
25 MPa
30 MPa
6) COMPACITE
C’est une opération qui consiste à tasser mécaniquement un béton par vibration, afin
d’éliminer les vides présents dans le mélange, donc d’en augmenter la compacité.
I. TERMINOLOGIE
1. le déboursé sec
Il se définit comme étant l’ensemble des dépenses qui sont directement connues
et affectables à l’ouvrage élémentaire. Il s’agit des dépenses se rapportant au
matériau, au matériel affectable, à la main d’œuvre productive et en fin aux
matières consommables affectables.
•Le coût des matériaux entrant dans la confection de l’ouvrage, rendus sur chantier ;
•Le coût de tous les équipements de matériels utilisés pour la réalisation de l’ouvrage
1. Le déboursé sec
Le déboursé sec est le montant qu’on débourse pour réaliser les travaux sans
tenir
•Le coût des matériaux entrant dans la confection de l’ouvrage Mtx, rendus sur
chantier ;
•Le coût des produits, des équipements, outils et matériels utilisés pour la réalisation
de l’ouvrage Mel..
Ainsi, on a :
Ou encore
2 Maçons, Manœuvres
Maçonnerie de meollons
T ab l e a u
•Le coût des produits (qui n’entrent pas dans la confection de l’ouvrage) utilisés
pour la réalisation de l’ouvrage ;
•Par exemple : les produits pour le traitement des surfaces des coffrages et les
pointes pour l’exécution des ouvrages en béton armé ;
•Par exemple : les échafaudages, les coffrages, les échelles utilisés pour
l’exécution de certains ouvrages,
•Par exemple : les brouettes, les pelles, les pics, les pioches, les serre joints
pour l’exécution de certains ouvrages ;
•Par exemple : les grues, les bétonnières, les bulldozers, les compacteurs pour
l’exécution de certains ouvrages.
Dans le tableau 3 sont donnés quelques exemples de produits,
équipements, outils et matériels utilisés pour l’exécution de certains ouvrages.
5. Les frais
DT= DS+ FM
Les frais généraux (FG) sont les dépenses, non directement liées à l’exécution
de l’ouvrage et couvrant les frais administratifs de l’entreprise : location
des bureaux, entretien véhicules, salaire personnel administratif
(comptables, secrétaires, chauffeurs), les frais de service des bureaux
(électricité, téléphone, eau), les impôts et les taxes (patentes et autres)
de l’entreprise, etc.…
Les frais généraux sont répartis sur différents marchés de l’entreprise ;
une partie seulement de ces frais est affectée à un marché donné, c'est-
à-dire prise en charge par le marché. Si l’on ajoute le montant des frais
généraux affectés au marché (FGM) (partie des frais généraux prise en
charge par le marché considéré) au déboursé total (DT), on obtient le prix
de revient hors taxes (PR HT) de l’ouvrage ; on a ainsi :
6. Les marges
Prix de vente hors taxes= Prix de revient hors taxes +Marge globale forfaitaire.
PV
HT=
PRHT
+
MGF
7.
Les
taxe
s sur
le
marc
hé
Prix de vente toutes taxes comprises : Prix de vente hors taxes +Taxes
sur le marché
PV TTC= PV HT+TM
PRIX TTC=PVHT+TM
PRIX TTC=PRHT+MGF+TM
PRIX TTC=DT+FGM+MGF+TM
PRIX TTC=DS+FM+FGM+MGF+TM
PRIX TTC=Mtx+Mo+Mel+FM+FGM+MGF+TM
Prix Toutes taxes comprises : Déboursé sec+ Frais liées au marché+ Frais
généraux pris en charge par le marché+ Marge globale forfaitaire+ Taxes sur le
marché.
Matériel 12 350
I) Organisation de l’entreprise
4 idées-clés
b) ses responsabilités :
- la responsabilité décennale relative à tout vice de construction
mettant l’ouvrage en péril ;
- la responsabilité de 2 ans pour vices cachés dans les menus
ouvrages.
P hase I : C onception
E la b o r a t io n d u p r o j e t
I n t e nt i o n de c o n s t r ui r e A v i s d ’ a ppe l pu bl i c à l a c onc ur r e nc e
M a î t r e d’ O e uv r e
C o n s u l t a t i o n d e s en t r ep r i s e s
E l ab or at i on de s of f r e s
R e m i s e d e s o ffre s - S i g n a t u r e d u m a rc h é - M o i s d e ré f é re n c e d e s p r i x
P hase II : réalisation
P r é p ar at i o n d e l ’ e xé c u t i on
S i gna t u r e d u m a r c hé O r ga ni s a t i on du c hant i e r O r dr e de s e r v i c e
E x é c u t i on - P r od u c t i on
C ont r ô l e s T e c hni qu e s
R é c e pt i o n de s t r a v a ux - l i v r a i s o n B i la n d e l ’ o p é r a t i o n
B u re a u M a ître L e p ilo te
d e d ’O e u v re O P C
c o n trô le
E n tre p re n e u rg é n é ra l
EE nn tt rr ee pp rr ee nn ee uu rr ss gg rr oo uu pp éé ss
M a îtr e d e l’O u v r a g e
(M O )
B u re a u d e M a ître L e p ilo te O P C
c o n tr ô le d ’O e u v re ( m a n d a ta ir e d e s
e n tre p ris e s )
E n tr e p r is e 1 E n tr e p r is e 2 E n tr e p r is e n
ntrepreneursgroupés:aveccelluledesynthèse
Entreprise1
Entreprise2 Entreprisen
Personnel : I.A.C.
Personnel E.T.A.M.
b) Le chef de chantier :
¤ Lieu où l’on
construit Définition d’un Chantier : ¤
L’ouvrage à réaliser
¤ Le temps
1. La Pyramide de l’entreprise :
FLUX
I.A.C
ETAM
REFLUX
DIRECTION
PERSONNEL
TECHNICIENS ADMINISTRATIF
Réseaux de communication ( Formel et informel ) Gestion des
Interfaces
Ces rapports sont les plus difficiles à établir et à maintenir pour les raisons suivantes
:
Effet de centralisation :
L’annonce de buts trop précis
peut :
centraliser la firme,
fixer trop rapidement les
positions,
éliminer la créativité,
réduire les choix
d’options
Opposition :
Les chefs d’entreprise craignent de fournir trop facilement à leurs
opposants des moyens de défense,
Ils hésitent à rendre explicits des buts et politiques susceptibles de
porter à controverse.
Marge de manœuvre :
Les chefs d’entreprise souhaitent généralement retarder le plus
possible le moment de la prise de décision, afin de pouvoir
profiter jusqu’au dernier moment des opportunités
imprévues.
Concurrence :
Les chefs d’entreprise hésitent souvent à fournir à leurs
concurrents des informations stratégiques trop précises sur
les décisions prochaines : certains d’entre eux annoncent les
stratégies de l’entreprise une fois leur mise en place
effectuée.
b) Ambiguïté d’attitudes
Plan Directeur
Politiques Générales
Objectifs
PERSONNEL
TECHNICIENS ADMINISTRATIF
A) Le comité directeur :
Ce comité est investi des pouvoirs que lui donne la haute direction. Un
comité directeur doit être :
Responsabl
e,
Dynamique,
Exigeant.
Cependant, ce comité doit éviter d’être :
Un comité d’acceptation,
Un comité conservateur et distant.
B) Le plan directeur
Le plan directeur constitue l’un des principaux outils dont dispose l’entreprise
pour orienter les systèmes selon une planification d’ensemble. Le plan directeur
doit être :
Clairement établi,
Compris et largement diffusé,
Dynamique et avec une capacité de s’ajuster aux nouvelles situations et priorités de
l’entreprise,
La haute direction et le comité directeur doivent s’engager unanimement sur
les principes de mise en œuvre du plan directeur et sur les orientations établies.
Il faut qu’au plan directeur soient associés des mécanismes de revue, de suivi et de
contrôle.
C’est à ce titre que le plan directeur peut réellement représenter un moyen
valable de gestion des flux de communication et de planification.
Tout chantier doit donner des résultats rapides et efficaces. Ainsi donc, un
des facteurs de succès d’un projet réside en sa capacité de produire les
résultats attendus. Les résultats doivent donc être tangibles. Ces résultats
varient d’une phase à l’autre. Ces résultats peuvent se regrouper en deux
grandes catégories :
L’évaluation
.
3-1-a : Le recrutement :
Le recrutement
sous-entend :
La description de
postes,
Définition de la
fiche de poste : -
Les
données du poste,
- Le résumé des fonctions,
- L’organigramme,
- L’énoncé des compétences requises,
- L’énoncé des aptitudes requises,
- La description des conditions particulières.
Les opérations de recrutement proprement dites,
L’accueil.
Ces trois activités ont pour but de fournir à l’entreprise un personnel qualifié.
La description de postes :
C’est un résumé précis, succinct et factuel du poste. Un exposé des exigences et des
conditions de travail imposées à son titulaire.
L’accueil :
Le processus de l’embauche prend fin avec l’embauche. Il s’agit de familiariser le
nouveau venu avec l’entreprise.
C’est l’outil technique de gestion à long terme des ressources humaines. Elle
consiste en la projection à long terme de l’état du personnel. Pour donner
une plus grande probabilité de succès à la prévision, on considère
généralement deux éléments :
Une certaine fixité des hommes de l’organisation,
Une certaine adaptation de ces mêmes hommes se traduisant par une
adaptation des savoirs, des talents et des capacités techniques pour faire
face à des tâches nouvelles. La prise en compte de ces deux facteurs permet
l'établissement d'un cadre de réflexion prévisionnelle dont les principaux
éléments sont :
Les besoins en personnel à l’horizon choisi en fonction des projections
de production et de l’état du système productif dans l’entreprise,
Les projections des ressources en tenant compte des ( retraites, démissions, etc…
),
L’ajustement des ressources dans le temps (augmentation ou réduction
des effectifs ) suivant l’évolution des activités dans le temps.
Cette gestion prévisionnelle se trouve dynamisée par la variante temps.
La rémunération est une des conditions de travail que l’organisation peut offrir
dans la perspective de maintenir la participation des travailleurs aux objectifs
fixés par le chef d’entreprise. Il s’agit d’un enjeu majeur ; la rémunération
devient le facteur qui retient et incite le travailleur à la performance dans
l’entreprise ou au contraire la source d’une insatisfaction de celui-ci
entraînant diminution d’effort, absence ou démission.
Au titre des facteurs qui balisent la fixation des salaires, nous citons :
L’existence d’un salaire minimum,
L’existence des salaires catégoriels minima ou salaire de base,
L’égalité des salaires masculins et féminins à niveau égal,
La capacité de trésorerie de l’entreprise à supporter la masse salariale,
Le temps écoulé ou l’efficacité,
La prise en compte des heures supplémentaires, primes et indemnités diverses.
3-1-d : La formation :
3-1-e : L’évaluation :
En dehors de ces documents d’usage courant, l’idéal serait que l’ensemble des
mesures soit consigné dans un règlement intérieur régissant la vie sur le chantier.
Art. 1 : objet
2 : horaires de travail
3 :discipline
4 : utilisation du matériel et engins
5 : interdictions
6 :modalité de paie
7 : fautes et sanctions
8 : hygiène et sécurité
Ceci étant, il sera le plus souvent fait appel au sens de jugement et à la sagesse
du chef de chantier dans le règlement des litiges :
A) Le contrat de travail :
B) La réglementation du travail :
L ’ e x p lo ita tio n d e s f ic h e s d e p o in ta g e p e rm e t d ’é v a lu e r
le rendement du Personnel.
C e rendement est évaluer en fonction de :
FICHE DE POINTAGE
3-4 : Le Règlement intérieur
Il a pour objet :
• De favoriser les conditions de travail appropriées et efficaces,
• D’assurer l’harmonie entre le personnel de la direction et le reste du
personnel.
3-4-c : L’embauche
- L’embauche du travailleur est effectuée après
présentation d’un certificat de son précédent employeur
attestant que l’ouvrier a quitté ce dernier libre de tout
engagement.
- Toute embauche de personnel est au préalable soumise
à la signature par l’employeur d’une fiche pré embauche,
suivie d’un contrat de travail.
• Période d’essai :
- Tout engagement définitif sera précédé d’une période d’essai.
C’est la période pendant laquelle l’employeur appréciera les
aptitudes physiques, morales et professionnelles du travailleur.
- Cette période varie selon le type de contrat et pendant celle-ci, les
parties ont la faculté réciproque de rompre le contrat, sans
indemnité ni préavis.
Durée du travail :
- La durée légale de travail est de 40h00 par semaine,
- De la 41ème à la 48ème heure, majoration de 15% pour heure
supplémentaire,
- De la 48ème heure, majoration de 35% pour heure supplémentaire,
- 50% de majoration pour les heures effectuées de nuit,
- 60% de majoration pour les heures effectuées de jour les
dimanches et les jours fériés,
- 120% de majoration pour les heures effectuées de nuit les
dimanches et les jours fériés
- En cas de nécessité ou d’urgence, le travailleur peut être appelé
à travailler le dimanche ou un jour férié et sera rémunéré en
conséquence.
3-4-f : Discipline et
sanctions
Il est interdit de :
- Quitter son poste de travail de façon prolongé sans en avoir
informé le responsable
( chef d’équipe, chef de chantier, chef d’entreprise ),
- Diffuser des tracts ou de procéder à des affichages non autorisés,
- Introduire des personnes étrangères dans le chantier,
- Se livrer à des travaux personnels sur les lieux de travail
Fautes lourdes du travailleur :
- Manque de conscience professionnelle surtout accompagnée de
négligence grave (préjudice important ),
- Refus d’obéissance et manque de respect ( refus d’exécuter le
travail entrant dans ses attributions et injures, coups et blessures,
insolence à l’égard de l’employeur ),
- Manquement à la discipline ( état d’ébriété répété, scandale sur
les lieux du travail, transport clandestin de passager à bord de
véhicule de service ),
- Violation des règles de sécurité ( refus d’éteindre une cigarette
dans un lieu inflammable, non-respect de l’équipement ou du
matériel de sécurité mis à la disposition de l’employé ),
- Malhonnêteté flagrante ( vol commis au préjudice de l’employeur,
détournement de fond ).
Fautes lourdes de l’employeur :
- Non-paiement de salaire dans le délai légal,
- Non-respect des clauses contractuelles,
- Violation des règles de sécurité et d’hygiène,
- Injures, coups et blessures à l’adresse du travailleur.
L’employeur peut être poursuivi par la juridiction compétente ( inspection du travail ).
Procédures et sanctions disciplinaires
En cas d’infraction au règlement intérieur, la direction peut, en considération de la
gravité des fautes et de leur répétition, appliquer les sanctions suivantes :
- Avertissement écrit ou réprimande,
- Mise à pied d’un à trois jours,
- Mise à pied de quatre à huit jours,
- La sanction est signifiée par écrit au travailleur. Une demande
d’explication écrite peut être demandée à l’employé.
la fonction du matériel :
Le chef de chantier veillera à ce que tout engin fasse le travail pour lequel il
est destiné. Une utilisation non adaptée est souvent inefficace, onéreuse et
nuisible au matériel.
la maintenance :
Les constructeurs donnent à l’achat les indications nécessaires à
l’exécution de la tâche tout au long de l’utilisation de l’engin.
Il y a des tâches d’entretien routinières dites systématiques, et les tâches
périodiques préétablies, ainsi que les réparations éventuelles.
Le carnet de bord :
C’est un carnet individuel affecté à chaque véhicule ou engin et précisant
quotidiennement :
- la variation des compteurs ( kilométriques ou horaires ),
- la nature de la course ( voyage, travaux de chantier ),
- la quantité de carburant servi, etc.…
- Il permet entre autres buts de vérifier « l’emploi du temps » du
véhicule au jour le jour.
La fiche de réparation :
Elle représente la fiche médicale d’un matériel donné.
Ces documents dont la liste n’est pas exhaustive doivent être bien tenus et
judicieusement exploités pour permettre un bon suivi et une longue vie du
matériel au sein de l’entreprise.
* CARBURANTS/LUBRIFIANTS
relevé du compteur et coût
* PNEUMATIQUES
- relevé du compteur
- coût et main-d’œuvre
* ENTRETIEN PERIODIQUE
- (relevé du compteur)
- entretien réalisé
- coût pièces/autres - mains-d’œuvre
* REPARATIONS
- (relevé du compteur)
- panne réparée
- coût pièces/autres
- mains-d ’œuvre
Période …………………………….
Exemple : A la descente pour permettre un
bon démarrage matériel : le matériel est le Type : …………………. Immatriculation
nerf du chantier. : ……………... Chauffeur :
……………………….
VIDANGE
Date : …/…/…. à …………. Compteur
(km) : ………..
Prix lubrifiant : ……. Coût M.O. : .…….
Total : ……...
ENTRETIEN : Type
…………………………………………..
Date : …./…/... à ………… Compteur (Km)
: …………..
Prix pièces : ……….. Coût M.O. : …….
Total : ………..
PNEUMATIQUE
Date : …./…/... à ………… Compteur (Km)
: …………..
Nbe Pneu : ….. P.U. : …. Coût M.O. : ……
Total : ……
Maintenance du matériel
Ex : graissage,
nettoyage, appoint
d’eau ou d’huile
ASSUREREffectué par le chef de chantier
ou le conducteur
de l’engin. Frais
affecté au frais de
chantier
• L’entretien journalier
Ex : vidange,
filtre à huile,
pneu,
réparation
• (L’entretien préventif)
A ne pas négliger
- moteur diesel,
- transmission : mécanique ou hydrodynamique,
- commandes finales,
- direction et freinage,
- équipements de travail commandés soit par câble ou hydrauliquement.
moteur diesel
D’autre part, le moteur diesel à cycle 4 temps refroidi par eau s’adapte mieux
au climat des zones tropicales.
transmission
Le système de direction qui équipe les engins est hydraulique ou assuré par
débrayage.
Équipements
Chaque catégorie d’engin est livrée avec des équipements standards ou en option.
Les principaux équipements de travail sont :
- godets
- lames
- rippers
- scarificateurs
- grues
- bennes
- treuils
- fourches
- potences,
Description et fonctionnement
Le bulldozer est un engin très puissant. C’est aussi un engin de transport médiocre
du fait des pertes latérales de matériaux.
*Tiltdozer: la lame est inclinée dans le plan vertical par rapport à l’axe longitudinal
de l’engin; pratique pour le travail à flanc de coteau, sur les fossés en V.
* Tipdozer: la lame peut pivoter autour de son axe horizontal pour faire
varier l’angle de coupe;
Utilisation
- de transport jusqu’à 50 m
- de défrichage, déboisement, dessouchage
- de refoulement de terre, de roches désagrégées
- d’exécution d’un profil
- de construction de remblai sur plaine et creusement de fossé
- d’excavation en ligne droite, d’étalement en couches et de compactage
superficiel, de remblayage; - de mise au tas
- de remorquage de force
Performances
Un bulldozer à chenilles peut opérer efficacement sur une distance n’excédant pas
100 m.
4-4-1-b : La chargeuse
Description et fonctionnement
C’est un engin qui est sur pneus ou sur chenilles. Les chargeuses à chenilles
sont utilisées sur des terrains ou les conditions du sol sont très mauvaises.
Les chargeuses sur pneus sont employées de plus en plus à cause de leur
grande mobilité ( rapidité de manoeuvre, plus grande facilité de déplacement
).
Utilisation
Performances
- puissance: de 60 à 800 CV
- hauteur d’élévation du godet: jusqu’à 5m
- capacité du godet: 3 à 7 m3; varie suivant la densité du matériau à charger.
Remarques:
Les chargeuses-pelleteuses;
Description et fonctionnement
La niveleuse est un engin utilisé pour les terrassements légers. Elle est soit
tractée, et on l’appelle GRADER? soit automotrice, et on l’appelle
MOTORGRADER. Cette dernière est beaucoup plus utilisée. La niveleuse
comporte un châssis sur 4 à 6 roues à pneus au centre duquel est fixée une
lame mobile. Cette lame peut prendre les positions les plus diverses:
Pour les petits engins, la lame est généralement commandée à la main, par
l’intermédiaire de volants. Pour les modèles plus lourds, les opérations sont
commandées par des manettes ( vérins ). La niveleuse peut avoir des
équipements auxiliaires:
Utilisation
Performances
10-1-d : Le compacteur
Description et fonctionnement
Le compacteur est un engin lourd qui tasse la terre sous lui grâce à un ou
plusieurs rouleaux en fonte ou plusieurs lignes de pneumatiques. Ce
tassement donne au sol une plus grande compacité. Le compactage permet
de réduire au minimum tout mouvement ultérieur de la surface ( tassement
ou gonflement ), et d’obtenir une résistance plus élevée pour les fondations.
Ce sont des engins qui agissent par leur propre poids pour
compacter. Ils sont soit tractés, soit automoteurs.
Ils sont toujours très employés. Les bandages en acier sont disposés en
tricycle, avec recouvrement d’une voie sur l’autre d’environ 10 cm. Ces
rouleaux qui sont tractés ont de la peine à monter sur un remblai de quelque
hauteur. Leur effet de tassement s’exerce de haut en bas. Les cylindres
rigides présentent le désavantage de provoquer un bourrelet mouvant devant
eux, lorsque le soubassement n’est pas rigide. Ils ont tendance à accentuer
les ondulations de la surface remblayée.
Les roues avant sont décalées par rapport aux roues arrières afin que
leurs traces réciproques soient intercalées. La vitesse d’opération est de 16 à
24 km / h.
Ils conviennent pour les matériaux sableux et argileux. Avec les engins de
vibration, on ne doit pas trop insister sur l’opération, sinon on détruit le
compactage.
Utilisation
Description et fonctionnement
La pelle est un engin de terrassement qui travaille en station. Elle est aussi
appelée pelle mécanique, ou excavateur pour chargement stationnaire.
Utilisation
la pelle en butte
La pelle est dite en butte lorsque son godet est disposé l’ouverture vers le haut.
Dans ce cas, la pelle travaille en dessus ( chargement du bas vers le haut ). La
pelle en butte permet:
- l’excavation des parois verticales
- la mise au tas et le chargement sur un moyen de transport
- le nivellement et le décapage
- l’excavation de fondations
- l’excavation de tranchées peu profondes
- le travail en déblai
La pelle en rétro ( ou retrocaveuse, ou pelle en fouille )
La pelle est dite en rétro lorsque son godet est disposé l’ouverture vers le
bas. La pelle est retournée vers la cabine, et le chargement se fait en
poussant la pelle vers le bas ( vers la cabine ).C’est un équipement réservé
aux pelles de faible et moyenne capacité.
La pelle hydraulique rétro est donc très utilisée pour les travaux d’A.E.P.,
d’assainissement, de barrages ou d’aménagements hydroagricoles.
Elle est utilisée dans les zones inaccessibles. On lance le godet à l’aide d’un
câble (à près de 8 m).
L’équipement dragline permet:
- l’extraction de matériau au-dessous de l’aire d’assise de la pelle, qu’il à sec
ou sous l’eau.
- le profilage et le nettoyage de fossés et de tranchées larges.
- l’édification de talus et de digues.
- la formation de stock au sol.
- le chargement sur matériel de transport.
La pelle en dragline convient spécialement à l’extraction dans les carrières à
ballastes, gravier, sable. Mais elle ne peut extraire que les matériaux
meubles, terres, sables ou roches désagrégées.
- équipement en grue
- équipement drop-ball ou masse tombante
- équipement sonnette
Performances
- poids : 10 à 15 T
- longueur de flèche maxima : 8 m
- capacité ( c ) et largeur ( l ) maximum du godet:
. godet rétro classique: C=300 à 600 L; L=1 m
. godet curage C=300 à 800 L; L=1’70 m
4-4-1-f : Le scraper
Description et fonctionnement
Utilisation
Performances
a) description et fonctionnement
b) performances
- limite d’utilisation : 30 m
- capacité d’une brouette : 50 à 85 litres
- vitesse : 2 à 3 km / h
- rendement horaire : 0,06 à 0,12 T / km
Le dumper
a) description et fonctionnement
Le dumper est un camion à benne basculante et à faible rayon de braquage. Le poste
de conduite est pivotable.
b) Utilisation
Les dumpers sont précieux dans les tranchées étroites et les souterrains. C’est un
excellent grimpeur de côtes.
c) performances
- capacité: 1 à 20 m3
- vitesse : 0 à 25 km / h
- rayon d’action: quelques km
- rendement horaire : 1OO T / km pour 5 m3
Le camion benne
a) description et fonctionnement
b) utilisation
Les camions bennes sont utilisées pour le transport de déblais, de sable, de
pierres cassées. Le camion benne a l’avantage de la capacité et de la vitesse.
Il s’accommode de rampes atteignant 10 à 12 %.
c) performances
- capacité de la benne : 0,8 à 25 m3 ( généralement de 5 à 7 m3 )
- puissance: 25 à 400 CV ( généralement de 150 à 230 CV ) -
vitesse maximale : 70 km / h - en charge :
. 1/3 de la charge sur essieu AV
. 2/3 de la charge sur essieu AR
N.B. Des petits tombereaux peuvent être utilisés pour les travaux d’ouvrages
d’art. IL s’agit de bennes susceptibles de basculer autour d’un axe excentré,
de telle sorte que le déchargement s’effectue sans l’aide de vérins. Ils ne sont
pas adaptés aux déplacements à grande distance.
La grue
b) la grue à tour
Une grue à tour se compose d’un socle lesté, qui supporte une tour
métallique en treillis à tubes ou à cornières. A la partie supérieure de la tour,
une flèche métallique solidaire de la tour forme un chemin de roulement
horizontal sur lequel peut se déplacer un chariot. Le levage de la charge se
fait à partir de ce chariot mobile. Un contrepoids équilibre le poids de la flèche
et de la charge. Le socle lesté de dalles de béton peut être soit fixe, soit
roulant sur galets ou sur portiques.
Remarques:
1- Tous les entraînements se font avec des moteurs électriques. Il faut donc prévoir
en même temps que la grue une source d’énergie électrique à proximité ( groupe,
réseau ).
2-la grue est un engin assez délicat à cause de son moment de renversement. Il y a
alors des prescriptions strictes à respecter:
- vitesse de levée
- vitesse de translation
- variation de la portée
- vitesse de rotation
Utilisation
a) la grue sur porteur
Performances
- portées: 10 à 35 m
- hauteur de flèche: peut atteindre 64 m
- charge : dépend de la portée ; ( portée x charge = constante
)
- vitesse de levage: jusqu’à 60 m/ mn
- vitesse de rotation: jusqu’à 4 trs / mn
b) la grue à tour
Utilisation
b) bétonnières à tambour
horizontal - capacité de malaxage:
500 à 1500 L
- production horaire: 30 à 35 gâchées à l’heure
Remarque:
- les bétonnières
- les grues
- les camions-toupies
- les motopompes
- les compresseurs d’air (marteaux piqueurs, les aiguilles vibrantes ...)
- les groupes électrogènes, les groupes de soudure,
- les dames sauteuses ou pilonneuses
- les remorques diverses
A-désherbage:
- A la faux: 800 m2 / jour /
homme
- A la machette 500 m2 / jour /
homme
B- débroussaillage-dessouchage
D- excavation en tranchée
- profondeur = 0,60 ;
- largeur = 0,30 m 1,3 m3 / jour /
- soit 0,18 m3 / ml homme
E-compactage
- couche de 8 à 10 cm 35 m2 / jour /
homme
- remblais derrière bajoyers 4 m3 / // //
- remblais contigus aux buses 3 m3 / // //
F-transport-brouettage
-couffins de 20 litres:
. distance de transport de 20 m: 2 m3 / jour / homme
. 60 m 1,5 m3 // //
.120 m 1 m3 // //
-brouette: chargement de 50 litres
. distance de transport de 20 m: 9,3 m3 / jour / homme
. 50 m 4,6 m3 // //
90 m 2,8 m3 // //
A- bulldozer
1) débroussaillage: pour un D6: 25 000 m2 / jour
2) foisonnement ou gerbage en carrière ( production horaire )
D4 D6 D8
-terrain meuble 85 m3 / h 180 m3 / h 320 m3 /
h
-argile humide 70-------- 150------- 280--------
atelier type:
- 1 poclain 90 ou cat. 225 (pelle hydraulique )
- 3 camions bennes de 5 à 9 m3
- 1 cat. 815 (pieds de mouton ) 800 m3 /
jour
- 1 citerne de 7000 L
- 1 niveleuse type 120 G
atelier type:
- 2 scrapers auto-chargeurs type cat. 623
- 1 cat. 815
- 2 citernes de 10 000 L 1500 m3 / jour
- 1 niveleuse 140 G avec rippers
atelier type:
- 2 scrapers type cat. 621
- 1 D8 pousseur 1800 M3 / jour
- 1 cat. 815
Introduction :
Analyse du mode de
maintenance mis en
place : -
Maintenance
préventive ( dépannage
), - Maintenance
curative ( réparation ).
Analyse du mode de conservation du matériel et des archives (
tenir compte de tout ce qui peut occasionner des pertes de temps
ou des difficultés dans le suivi et contrôle des stocks),
Comment sont gérérs les rebuts, organes reconditionnés et amortis,
quelles sont les procédures mises en place pour la réforme du matériel
amorti ? ).
Analyse de la compatibilité entre les niveaux de qualification et les
missions confiées aux agents.
A) Politique d’approvisionnement :
Pour toute entreprise, la première nécessité est d’avoir à sa portée un stock
disponible de pièces de rechange afin d’éviter toute forme d’immobilisation
prolongée du matériel en panne ; cela aura pour conséquence une réduction
de la production.
Afin de réaliser les objectifs ci-dessus, le chef de chantier aura besoin d’un service
approvisionnement dont les missions seront les suivantes :
- Assurer les commandes,
- Gérer les stocks mis en place et procéder à la distribution des
pièces détachées et des outillages,
- Procéder à la gestion du carburant et des lubrifiants, -
Elaboration du budget prévisionnel en pièces de rechange.
Le chef de chantier utilisera un certain nombre d’outils lui permettant d’avoir
à tout moment la situation de son chantier en carburant et matériau et la
possibilité de pouvoir prendre les dispositions nécessaires. Ce sont :
a) infrastructure :
Il s’agira essentiellement de magasin de stockage et des cuves à carburant.
La capacité du magasin doit être suffisante pour stocker les matériaux
nécessaires à une exécution sans interruption des travaux et garantir les
manipulations sans difficulté.
Le magasin sera conçu de manière à bien protéger les matériaux et faciliter
leur stockage et leur enlèvement ( s’assurer du volume V=Lxlxh qui se
traduit par la capacité de stockage. V doit être compatible aux besoins
exprimés réellement sur le chantier). Le magasin sera organisé de façon à
faciliter toutes les opérations de :
Lancement et réception des commandes,
Enregistrement sur fiche des entrées et sorties des stocks du
magasin, Tenue des fiches par engin et bilan des inventaires.
b) les documents :
Afin de bien suivre l’évolution de ses stocks en carburants, lubrifiants et matériaux,
le chef de chantier utilisera les documents suivants :
Bons de commande précisant ( la nature, la quantité, les références s’il y
a lieu, la date de livraison souhaitée ).
Fiches de stock.
b) Bordereaux de livraison :
Les fournisseurs livrent toujours les pièces avec un bordereau de livraison.
Ce document doit être visé par la personne responsable des réceptions du matériel.
Le bordereau est établi en deux exemplaires :
- 1 exemplaire joint aux factures pour liquidation,
- 1 exemplaire pour le magasin ( archives magasin, double des
factures ).
c) Fiche de magasinage :
Ces fiches doivent donner tous les renseignements concernant les pièces,
Il sera établi une fiche par article,
Un système d’index coulissant permet un contrôle facile des stocks.
d) Demande de fournitures :
C’est une demande établie pour obtenir du matériel ou des
pièces de rechange ; Ce document est établi en 4 exemplaires :
- 1 exemplaire pour le magasin,
- 1 exemplaire pour le
demandeur,
- 1 exemplaire pour le
classement dossier
véhicule, - 1 exemplaire
en souche.
Un cahier de demandes de fournitures est tenu par la comptabilité ;
Au magasin, les demandes de fournitures sont conservées dans un
classeur divisé en deux rubriques ( servi ou en instance ).
e) Bon de sortie :
Il fait suite à la demande de fournitures, c’est le document comptable de
sortie des pièces ; Il est établi en 4 exemplaires :
- 1 exemplaire pour le magasin,
- 1 exemplaire pour le demandeur,
- 1 exemplaire pour classement dossier véhicule, - 1
exemplaire souche.
La numérotation des bons de sortie est annuelle ( 1er janvier au 31 décembre ).
f) Bons de réception
Des fiches de réception ou d’entrée au magasin précisant :
- la nature du produit réceptionné
- la date de livraison
- la référence de la commande
- le fournisseur
- le numéro de la fiche de stock sur laquelle sera enregistrée
l’entrée du produit. - des fiches de stock ( carburant et par types
de matériaux ) précisant :
- la nature
- les entrées ( quantités et dates )
- les sorties ( quantités et dates ) - les stocks disponibles
- les références de commande.
Le bon de réception fait suite à la livraison des pièces par le fournisseur et c’est le
document d’entrée des pièces ;
Il est établi en 4 exemplaires :
- 1 exemplaire pour le magasin ( joint à la facturation ),
- 1 exemplaire pour le magasin ( sera joint au double des factures
pour archives magasin ),
- 1 exemplaire pour le magasin ( dossier réception ), - 1
exemplaire souche.
L e s p e r te s s ’é v a lu e d if fé r a m e n t s u iv a n t le ty p e d e m a t
é r ia u
L e m a té r ia u x e s t p u lv é r u le n t P e r te s u r q u a n tité
s a p p r o v is io n n é e s o u liq u id e
(s a b le , fu e l, c im e n t, g r a v illo n , e a u ..)
L e m a té r ia u x e s t d u r P e r te s u r q u a n t ité s m is e s
e n o e u v r e (a c ie r , b o is b r iq u e , e c t… )
A n o te r :
L e s p e r te s s o n t e n g é n é r a le 1 ,5 à 2 f o is p lu s im p o r t a n
t e e n t r e u n e e n t r e p r is e u tilis a n t s o n p e r s o n n e l d e c
e lle u tilis a n t d e s t a c h e r o n s !
Description type K (% )
- Matériaux : terre non
compacte, sable, gravier
Exemple :
- Profondeur inférieure à 40 % 95
de la profondeur maximale - Vidange à Pelle mécanique
sur déblais, sur camion en fond de 100 ATLAS 1202D
fouille avec un bon opérateur et sans utilisée dans de
obstacle conditions
moyennes Rendement théorique 30 m3/heure
- Matériaux : terre compacte, sols avec Rendement
moins de 25 % de roches. pratique de la
- Profondeur inférieure à 50 % de la 83 pelle :
profondeur maximale. - Vidange sur une
une large, avec quelques obstacles 30 m3/h x
- Matériaux : terre très compacte, 0,83 = 24,9
sols avec 50 % de roches m3/h
- Profondeur inférieure à 70 % de
la profondeur maximale. - Vidage
dans des camions proches de
l'excavateur, au même niveau 75
- Matériaux : sols très compact
ou avec 75 % de roches.
- Profondeur inférieure à 90 %
de la profondeur maximale. - Vidage 65
dans une petite zone ou travail au-
dessus de canalisation, dans une
tranchée.
- Matériaux : terrains gelés.
Besoin en
- Profondeur supérieure à 90 % de la matériaux : cas
profondeur maximale. - Vidage sur une très particulier des
petitezone, chargement du godet dans une terrassements
petite "boîte", ouvriers et obstacles dans la Ve
zone de travail 55
Vf >Ve Coefficient de
foisonnement
V f −V e
Ff = (%)
Ve
Vc > Ve
Fc = V c −Ve (%)
C l a s N a tu r e d u m a té r i a F f (% F c (%
se ux ) )
A rg ile s , lim o n s , s a b
le s a rg ile u x
Ve (o u e n c o re t e rre vé g
5-5 : Gestion par stock prévisionnel A é t a le ) 1,25 0,90
B S a b le s e t g ra ve s s a 1,10 1,00
b le u s e s
S o l m e u b le c o n
s o lid é o u a rg ile s
Ex : O uvrage élem entaire e t m a rn e s e n m o
-- LE BETO N D E PRO PRETE -- t t e s (e x . : s o l
C la t é rit iq u e ) 1,35 1,10
S o ls ro c h e u x d é fo
n c é s a u rip p e u r, ro
D c h e a lt é ré e 1,30 1,15
E M a t é ria u x ro c h e u x 1,40 1,20
1- Le sous détail de fabrication du béton de d e c a rriè re s
propreté,
ELEMENTS HEURES m3
sacs kg m3b
d'acier
CODE U DESIGNATION U QUANTITE PRIX OQ man sable gravier ciment Φ1 Φ2
U.
1.001.fab M3 BETON à 150
kg
* Ciment sac
* Gravier m3
* Sable m3
* Eau l
* Manœuvre h
TOTAL
Pour fabriquer 1 m3 de béton à 150 kg (béton de propreté), il faut :
• 3 sacs de ciment à 4 900F par sac (rendu chantier),
• 800 l de gravier à 27 000F/m3 (rendu chantier par camions de
7m3),
• 450 l de sable à 6 000F/m3 (rendu chantier par charrette à âne),
• 45 l eau à 105F/m3 (eau de ville) ,
• Une bétonnière, dont le rendement est de 6 m3 par jour
(bétonnière 250 litres) avec une équipe de 4 manœuvres ; la
bétonière est louée à raison de 35 000 F/semaine.
EL EMENTS
HEURES m3 m3 s a kg b a rre CO MPO S ITIO N
c s s d 'a c ie r
CO U DES IG NA U Q UA PRIX O ma s a g c Φ1 Φ2 Φ3 M/O tâ f o ma TO
DE TIO N NTITE U. Q n b ra ime c h u rn té TA
le v n t e itu rie l L
ie r ro re s
n
1.1 M B ET O N D
L EPROPR
ET E
* B éton
150 K g,
y c om
pris
perte 10
%
* M aç on
* M anœ
uvre
TOTAL
1- Données issues de votre entreprise :
Le Prix unitaire pour la fabrication d ’un béton à 150 kg
(voir exercice précédent)
Perte estimée à la mise en oeuvre : 10 % sur le béton
Cadence prévue : 100 ml en 6 j avec une équipe de 1
maçon et 2 manoeuvres (8h/jour) ; ou encore
30 ml en 6 j avec une équipe de 1 maçon et 2 tacherons
CA NI VE A U
B é t on de p r opr e t é :
H = 0 ,05 ; L = 1 , 10
Compte tenu d'une perte estimée à 10% il faut donc fabriquer 0,061
m3. On multiplie ainsi par 0,061 les données unitaires de
fabrication
Ex : 5h33/m3 x 0,061 = 0,32h de man/ml , etc. ....
La cadence prévue est de 100 ml en 6 j avec une
équipe de 1 maçon et 2 manoeuvres ; donc pour 1
ml de caniveau :
Man : (8h/j x 6j/100ml) x 2 = 0,96 h/ml
Maçon : 8h/j x 6j/100ml = 0,48h/ml
V) : HYGIENE ET SECURITE
En général, les accidents survenant sur le chantier sont dus aux motifs
suivants :
1. désordre sur le chantier
2. mauvaise ou inexistence de signalisation des dangers
3. ignorance, mysticisme ( fatalisme ) du personnel
4. routine, paresse, inattention
5. fatigue, excès
Locaux sanitaires à installer sur les chantiers d’une durée supérieure à quatre
mois :
Vestiaires :
Le local doit être éclairé, aéré, nettoyé une fois par jour, pourvu d’armoires
vestiaires individuelles fermant à clé, pouvant contenir des vêtements de ville
et dans lesquelles il sera strictement interdit d’entreposer des produits et
matériaux dangereux. Le local aura une surface convenable ( en moyenne 1
m2 par personne ).
Lavabos :
Il faut prévoir un robinet pour dix travailleurs. Les locaux seront équipés de
savon et moyens de séchage.
Prévoir de l’eau potable fraîche à raison d’au moins trois litres par jour et par
travailleur
Réfectoire :
Si les travailleurs prennent leur repas sur le chantier, le local sera pourvu de :
1. Tables et chaises en nombre suffisant
2. Appareil ( chauffage – gamelles ) permettant de réchauffer ou cuir les
aliments.
3. Un garde-manger et un réfrigérateur
Cabinets d’aisance :
Les accidents coûtent chers à l’entreprise et tout doit être mis en œuvre pour les
éviter dans la mesure du possible.
a ) La victime :
La victime dispose de 24 heures pour informer son employeur.
b ) L’employeur :
L’employeur dispose de 48 heures pour déclarer à la caisse de sécurité
sociale par lettre recommandée avec accusé de réception.
La déclaration doit être effectuée sur un imprimé spécial intitulé «
déclaration d’accident du travail ». Trois exemplaires sont
destinés à la caisse de sécurité et un exemplaire est conservé
par l’employeur.
c) Carnet de soins
d) Trousse de pharmacie
(Avantages et inconvénients)
Les avantages de la tôle galvanisée sont : le prix est abordable, les matériaux facilement disponibles, la mise en œuvre rapide.
Par contre ses inconvénients sont souvent sous-estimés. La tôle emmagasine fortement de la chaleur. Il est alors souvent
indispensable, pour une meilleure isolation, d’adjoindre un faux-plafond.
II) Couverture en grand éléments
174
Types de fixations des plaques nervurées à la structure
Boulon à crochet
Clou de scellement
175
a) Serrage
insuffisant
b) Serrage
correcte
c) Serrage
excessif
176
Pentes minimales (en %) des couvertures en grands éléments
Longu
eur de ZONE I ZONE II ZONE III
Réf. Type de rampa
couverture nt Situation Situation Situation
(suiva Proté Norm Expo Proté Norm Expo Proté Norm Expo
nt la gée ale sée gée ale sée gée ale sée
pente)
(en m)
< 10 9 9 9 9 9 9 9 9 9
DTU Plaques ondulées 10 à 9 9 9 9 9 9 9 9 9
40.31 D’amiante-ciment 12 9 9 9 10 10 10 10 10 10
(a) 12 à 10 10 10 13 13 13 13 13 13
15 15 13 13 13 16 16 16 16 16 16
à 20 16 16 16 21 21 21 21 21 21
20 à 21 21 21 26 26 26 - - -
25
25 à
30 30
à 35
35 à 26 26 26 - - - - - -
40
Avis Plaque
Techni s
que d’amia
nte-
ciment, Pose 9 à 31 ( suivant long ueur de ram pant)
support classique
de des
tuiles plaques
(b)
Avis Plaque Coque 1 (3 si recouvrements transversaux)
Techni s autoporta
que Diverse nte
s et < 20 5 5 5 5 5 5 10 10 10
coques à 20 à 5 5 5 10 10 10 15 15 15
d’amia nervures 25 10 10 10 15 15 15 15 15 15
nte- de 25 à 15 15 15 15 15 15 26 26 26
ciment, 120 mm 30 15 15 15 26 26 26 - - -
30 à
35 35
à 40
40 à 26 26 26 - - - - - -
45
à 10 (5 si pa s de recouvrements transversaux)
nervures
177
DTU de 205
mm
< 20 25 25 25 25 25 25 25 25 25
40.32 Plaques ondu lées 20 à 25 25 25 25 25 25 30 30 30
métalliques 25 25 25 25 30 30 30 40 40 40
25 à
30
> 30 30 30 30 40 40 40 40 40 40
DTU Plaques nerv = tôle 5 5 5 5 5 5 5 5 5
40.35 urées en acier > tôle 7 7 10 7 10 10 15 15 15
galvanisé,
Prélaqué ou n on
(c) (d)
Avis Panne
Techni aux 5 à 10 (suiv ant longueur et joints) (e )
que sandwi
ch
nervur
és en
acier
Avis Plaqu
Techni es en 7 (e) (f)
que acier
et
isolan
t
Avis Coques à ossature semi- 5 (e)
Techni en circulaire
que acier à ossature en V 2 (e)
et renversé
isolan
t
Avis Tuiles
Techni métalliq 25 30 (g) 50 25 30 (g) 50 25 30 (g) 50
que ues
DTU Plaque à = tôle 5 5 5 5 5 5 5 5 5
40.36 s nervures > tôle 7 7 10 7 10 10 15 15 15
nervur > 35 mm
ées en à = tôle 10 10 10 10 10 10 15 15 15
alumini nervures > tôle 15 15 15 15 15 15 20 20 20
um < 35 mm
à = tôle 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5
nervures
de 60 mm
Avis à joints = tôle 2 ou 3 suivant pr océdé
sertis
178
Techni
que
DTU Feuilles à agrafure 20 20 25 20 25 25 20 25 25
en simple
(vigue Et à 8 10 14 10 12 16 10 14 20
ur) bandes agra 5 5 6 5 5 8 5 6 10
fure 5 5 6 5 5 8 5 6 10
- zinc
40.41 dou
- alumin
40.42 ble
ium à
ress
auts
de
10
cm
à
trav
ées
cont
inue
s
à agrafure 47 47 47 47 47 47 47 47 47
simple
40.43 - acier à 20 20 20 20 20 20 20 20 20
40.44 inox agra 5 5 5 5 5 5 5 5 5
40.45 - cuivre fure 5 5 5 5 5 5 5 5 5
- galvan doub
isé le à
ress
auts
de
10
cm à
travé
es
conti
nues
(a) Avec complément d’étanchéité pour les pentes (a) Restrictions d’emploi :
inférieures à 16.21 ou 16 % selon la zone ou - montagne ;
la situation - hygrométrie des locaux (b)
Pente 2 à 7 % , si :
(b) La plaque n’est pas celle normalisée ; les tuiles - pas de translucitdes ;
associées sont les tuiles canal normalisées. - forme simple ;
- double complément d’étanchéité
(c) Pour les hauteurs de nervure < 35 mm : transversal
. 5 est porté à 7 ; (c) La pente de 30 % peut être ramenée à 25 %
. 7 est porté à 10 ; selon le procédé.
179
. 10 est porté à 15
Tuiles plates
Nomenclature : R
Recouvrement
F Faux-pureau P Pureau
A noter :
Les valeurs de recouvrement (en cm, entre 6 et 15 cm ) sont fonctions :
180
Du type de tuile,
De la pente de la couverture,
De la région, site et exposition
De la longueur du rampant de couverture
181
Tuiles canal
182
Tuiles à emboîtement
Tuiles à glissement
183
Les bardeaux d’asphalte (Shingle) Les accessoires de couverture
184
Les chatières (ventilation de la couverture) Les tuiles faîtière
A noter :
Le ligaturage des tuiles est en
Afrique indispensable compte tenu
des vents violents/tourbillonnants
185
Pente Matériaux de couverture Poids Entre axe Configuration Surcharge
(en °) propre entre D’exploitation
(kg/m2) appuis (m) admissible
(Kg/m2 )
186
H : hauteur d’onde (38 mm mini)
L : largeur : 1 m environ 100
L’entraxe entre appuis dépend des
conditions climatiques (vent : région,
h site), des 3 chiffres du produit (e, l et h),
L des dimensions de plaques et des
recouvrements nécessaires (10 à 15 cm
selon pente) dans la pratique voir la
fiche technique du fabricant
En Afrique, compte tenu des pluies violentes il est vivement conseillé pour les matériaux nervurés une pente minimale de
7° (15%)
De façon générale, en construction métallique préférer les matériaux nervurés et consulter la fiche technique du
fabricant pour déterminer l’entraxe entre appuis. Souvenez-vous : on ne construit pas sans
le matériaux Toiture en Shed
Sens de la pluie
187
Chapitre 6 : LES TOITURES TERRASSES
PROTECTION
CLASSIFICATION Pente
des toitures- minimale
terrasses (en %) sur asphalte Sur multicouches
p≤ 3%
p≤ 5% P> 5%
188
Piétonne 1 Asphalte
gravillonné
1 (b)
mortier ou béton
Mortier ou (+ carrelage)
1 béton
(+ carrelage) dallettes, pierre,
briques, pavés
0 dallettes,
pierre, dalles sur plots
briques, sur forme en
pavés béton ou
étanchéité
dalles sur adaptée (voir
plots sur Avis techniques)
asphalte
gravillonné
de type P
(c)
Parc VL 1 Asphalte
gravillonné
de type P (b)
1 béton
béton
Jardin 0 Asphalte
gravillonné
0 Mortier ou mortier ou
béton béton ou
étanchéité
adaptée
189
p≤ 3% p ≤ 3 % sur bacs P > 3 % sur
métalliques p ≤ 5 bacs
% sur autres métalliques p
> 5 % sur
autres
190
La pose de l’isolant - dispositions usuelles
Bon
Pose collée (panneau collé au support par du bitume chaud ; uniquement réservée
pour les isolants type laine de roche ou verre cellulaire, soit ayant une faible
dilatation),
La pose semi-indépendante (panneau collé par point ; réservée aux isolants en matière
plastique, de type polyuréthane),
La pose en indépendance (réservée aux isolants type polystyrène ou polyuréthane), La
pose fixée mécaniquement (principalement pour les couvertures en pente).
A noter :
« Plus l’isolant bouge (sensible à la
dilatation thermique) plus il faut le
désolidariser de son support »
Le polystyrène est un isolant nécessitant
obligatoirement une pose en indépendance.
120 cm
Type A
Dalle préfabriquées
Type B solidarisées en oeuvre
192
Protection Schéma Constitution Fractionnement
Asphalte Asphalte
gravillonné (20
mm)
193
Dallettes Dallettes 25 à
préfabriquées 50 (4 cm) Sable Entre dallettes :
ou gravier (3 cm) Mortier (1 cm)
(+ mortier Ou
maigre si joint Joints secs
sec)
Pavés Pavés (6
cm) Sable (4 Au pourtour
cm)
A noter :
Vous avez ici en enlevant l’étanchéité, les dispositions constructives pour créer un pavage
piéton (trottoir).
194
Détails constructifs au doit des relevé s d’étanchéité sur maçonnerie ou béton
Rive latérale
Si pente inférieure à 20 %
2 - Sur bois
Si pente supérieure à 20 %
Costières métalliques
Exemples de
seuils à niveau
• 2 comportements
Réaction au feu
Def : aptitude des matériaux de construction et d’aménagement à participer à un incendie
Classement M
M0 : matériaux incombustibles
M1,M2,M3 ,M4 matériaux combustibles
Euroclasses produits classés en fonction de leur destination finale
Resistance au feu
Def : la résistance au feu est définie à l’aide d’une courbe température-normalisée
Les différents temps retenus peuventêtre de 15 à 360 minutes
200
6
201
•Des circulations horizontales encloisonnées et des halls accessibles •Des locaux
accessibles au publics
10
13
203
Les syst èmes de s écurit é incendie
14
16
204
d’extinction
17
18
205
19
206
22
23
24
207
• Les Acteurs
• Les Démarches
25
26
208
27
28
209
29
30
210
Analyse des risques réels dans un bâtiment d’habitation existant
32
33
211
V- La Sécurité Incendie dans les ERP
34
35
212
36
37
Premier groupe
Deuxième groupe
38
213
V- La sécurité incendie dans les ERP
•Principales Dispositions
39
41
43
215
SSI
44
45
216
• Chauffage, ventilation et conditionnement d’air
• Ascenseurs
• Grandes cuisines
46
47
48
217
VII- La Sécurité Incendie dans les
Parcs de Stationnement Couverts
49
50
218
•Principales Dispositions •Principales Dispositions sur les
éléments suivants
•Isolement par rapport aux tiers
•Résistance au feu des structures
•Découpe ment des niveaux
•Dégagements
•Ventilation,d ésenfumage
•Installations elect.
•Les moyens de secours
•Etc…
51
52
53
219
•Principales Dispositions
pour l’amélioration de la
sécurité
54
55
220
56
57
221
59
60
ANNEXES
61
222
Annexe 1
Les principaux textes à la base de la réglementation contre l’incendie
62
Annexe 1
63
Annexe 1
223
64
Annexe 1
65
Annexe 1
66
Annexe 1
224
67
Annexe 1
68
Annexe 1
69
Annexe 1-bis
225
Résumé des principes de désenfumage
70
Annexe 1-bis
Les principaux textes à la base de la réglementation contre l’incendie applicable aux
installations techniques
71
Annexe 1-bis
226
72
Annexe 1-bis
73
Annexe 1-bis
74
Annexe 1-bis
227
75
Annexe 1-bis
76
Annexe 2
ERP
228
77
Annexe 2
78
Annexe 2
229
79
Annexe 2
80
Annexe 2
230
81
Annexe 2
82
Annexe 2
83
Annexe 2
84
Annexe 3
Bâtiments d’Habitation
231
85
232
garantissant une certaine sécurité financière. Pour un grand nombre de gens, les emplois non qualifiés de la
branche constituent un premier pas vers des emplois salariés dans la construction ou dans d’autres secteurs.
Tableau 1 Quelques métiers du bâtiment
Chaudronnier
Maçon briqueteur, ragréeur et maçon
Charpentier, menuisier
Electricien
Monteur d’ascenseurs
Vitrier
Personnel chargé de l’élimination des matières
dangereuses (amiante, plomb, déchets toxiques, etc.)
Poseur de planchers (dont le granito) et de moquettes
Poseur de cloisons sèches et de plafonds
Calorifugeur, poseur d’isolation
Ferrailleur, monteur en charpentes métalliques
(armatures ou construction)
Manœuvre
Personnel de maintenance
Serrurier
Mécanicien (grutier, personnel de maintenance
d’engins lourds)
Peintre, plâtrier, tapissier
Plombier, poseur de canalisations
Couvreur, poseur de bardeaux
Tôlier
Tunnelier
Tableau 93.2 Risques majeurs auxquels sont exposés les travailleurs qualifiés
234
La liste des métiers énumérés ci-dessous présente, en regard, les principaux risques
auxquels les travailleurs peuvent être exposés. L’exposition peut concerner
l’encadrement aussi bien que les salariés. Les risques communs à toutes les activités de
construction — chaleur, facteurs de risques prédisposant à des troubles
musculosquelettiques, stress, etc.— ne sont pas mentionnés.
La classification professionnelle est celle utilisée aux Etats-Unis. Elle regroupe les
métiers du bâtiment et des travaux publics en fonction de la classification type des
professions (Standard Occupational Classification) mise au point par le ministère du
Commerce. Ce système classe les métiers en fonction des qualifications principales
propres à chacun d’eux.
Métiers Risques
Maçons briqueteurs Dermite du ciment, mauvaises postures, lourdes charges
235
Poseurs de canalisations Fumées et particules de plomb, fumées de soudage,
poussières d’amiante
Installateurs d’appareils à Fumées de soudage, poussières d’amiante vapeur
236
Conducteurs de camions et de Vibrations transmises au corps entier, gaz d’échappement
tracteurs des moteurs à combustion interne
Démolisseurs Amiante, plomb, poussières, bruit
Personnel chargé des déchets Chaleur, stress
toxiques
Comme dans les autres activités, il existe cinq grandes catégories de risques auxquels sont exposés les
travailleurs de la construction: risques matériels, physiques, chimiques, biologiques et sociaux.
Dans l’industrie de la construction, les risques matériels constituent le danger majeur. Les chutes de
personnes ou d’objets, l’instabilité des sols et des surfaces de travail, l’emploi d’engins lourds de terrassement,
de manutention ou de transport, la mise en œuvre d’explosifs, les travaux effectués audessus d’un plan d’eau,
la démolition d’ouvrages existants — pour ne citer que ces exemples — sont responsables de très nombreux
accidents du travail souvent graves. Les foulures et les entorses figurent parmi les blessures les plus
fréquentes chez les travailleurs de la construction. Celles-ci, et de nombreux troubles chroniques invalidants
(comme les tendinites, le syndrome du canal carpien et les lombalgies), résultent de mauvaises postures, de
faux mouvements, d’efforts excessifs ou de mouvements violents et répétitifs (voir figure 93.1). Les chutes
dues à des ouvertures non signalées et les chutes d’un échafaudage (voir figure 93.2) ou d’une échelle sont
également monnaie courante. L’imposition de délais d’exécution serrés, de même que l’improvisation qui
prend parfois le pas sur une planification ordonnée des travaux peuvent conduire, elles aussi, à créer des
conditions dangereuses.
Figure 93.1 Transport de matériaux sans vêtements de travail appropriés
237
Figure 93.2 Echafaudage dangereux (Katmandu, Népal)
Par ailleurs, le nombre des accidents de type banal est loin d’être négligeable — on peut citer à titre d’exemple
les blessures causées aux mains ou aux pieds par des clous saillants laissés dans des poutres ou des
planches; ces accidents peuvent entraîner des arrêts de travail importants (plusieurs des catégories de risques
mentionnées ci-dessus sont traitées dans d’autres articles de la présente Encyclopédie ; le lecteur est invité à
s’y référer).
Les risques physiques
Des risques physiques (au sens strict du mot «physique») existent dans tout projet de construction. Ils sont
liés au bruit, à la chaleur et au froid, aux rayonnements, aux vibrations et à la pression barométrique. Les
travaux de construction sont souvent effectués à des températures extrêmes, en plein vent, sous la pluie ou
la neige, dans le brouillard ou de nuit. Les travailleurs peuvent être exposés à des rayonnements, ionisants
ou non, ainsi qu’à des pressions extrêmes.
238
Si la construction est une activité de plus en plus mécanisée, elle est également de plus en plus bruyante. Les
sources de bruit sont les moteurs de tous genres (véhicules, installations de transports, compresseurs d’air,
concasseurs, grues, etc.), les riveteuses et cloueuses pneumatiques, les pistolets à peinture, les marteaux
pneumatiques, les scies mécaniques, les ponceuses, les défonceuses, les raboteuses, etc., sans compter le
tir des explosifs. Sur les chantiers de démolition, le bruit provient des travaux de démolition eux-mêmes. Il
convient de souligner que le bruit affecte non seulement le conducteur d’un engin bruyant, mais également
tous ceux qui se trouvent à proximité. S’il provoque des pertes d’audition, il masque aussi des sons importants
pour la communication et la sécurité. Les marteaux pneumatiques, de nombreux outils portatifs, les engins de
terrassement et bien d’autres machines mobiles de grande taille soumettent les travailleurs à des vibrations
d’une partie du corps ou du corps entier.
Les risques liés à la chaleur et au froid proviennent principalement du fait que les chantiers de construction
sont, la plupart du temps, exposés aux intempéries, source principale de chaleur ou de froid excessif. Ainsi,
les couvreurs travaillent en plein soleil, souvent sans protection, et doivent parfois chauffer des fûts de
goudron; ils sont exposés de la sorte à une forte chaleur, émise par rayonnement et par convection, qui vient
s’ajouter à l’élévation de leur température corporelle du fait de leur activité physique. Les conducteurs de gros
engins sont parfois assis près d’un moteur qui chauffe et travaillent dans une cabine fermée non ventilée. S’ils
travaillent dans une cabine non couverte, ils ne sont pas protégés du soleil. La température corporelle des
travailleurs qui portent des vêtements de protection, comme ceux qui sont imposés pour manipuler des
déchets toxiques, augmente du fait de leur activité physique et aucune aération n’est possible puisque ces
combinaisons doivent être étanches. Le manque d’eau potable ou d’ombre contribue également à la charge
thermique. En hiver, les ouvriers du bâtiment travaillent souvent dans un froid rigoureux, ce qui comporte des
risques de gelures, d’hypothermie et de glissades.
Les principales sources de rayonnement ultraviolet sont le soleil et le soudage à l’arc. L’exposition à des
rayonnements ionisants est moins fréquente, mais peut exister en cas de contrôle des soudures par
radiographie X ou gamma, ou si l’on utilise des instruments comme les débitmètres à isotopes radioactifs. Les
lasers sont de plus en plus utilisés et peuvent occasionner des lésions, notamment aux yeux, si le faisceau
est intercepté.
Ceux qui travaillent sous l’eau ou dans des galeries sous air comprimé, dans des caissons ou comme
plongeurs sont exposés à des pressions barométriques élevées. Ils risquent de développer de nombreux
troubles associés aux surpressions: problèmes de décompression, narcose des gaz inertes, nécrose osseuse
(tête fémorale) aseptique, entre autres.
Les risques chimiques
L’air contient des polluants en suspension qui peuvent se présenter sous forme de poussières, de fumées, de
brouillards, de vapeurs ou de gaz. L’exposition se produit généralement par inhalation, encore que certains
polluants en suspension dans l’air puissent se déposer sur la peau intacte et être absorbés par celle-ci (les
pesticides et certains solvants organiques, par exemple). La pollution chimique peut également se présenter
sous forme liquide ou semi-liquide (colles ou adhésifs, goudron, etc.), ou encore sous forme pulvérulente
(comme le ciment sec). Le contact de la peau avec des produits chimiques se présentant sous ces formes
peut s’ajouter à l’inhalation éventuelle de vapeurs et entraîner une intoxication générale ou une dermite de
contact. Des produits chimiques peuvent également être ingérés avec des aliments ou de l’eau, ou être inhalés
en fumant. Plusieurs maladies ont été associées aux métiers de la construction; citons notamment:
la silicose des sableurs, des tunneliers et des foreurs au rocher;
l’asbestose (et les autres maladies provoquées par l’amiante) parmi les personnes mettant en œuvre
des isolants contenant de l’amiante, ou employées à la démolition de bâtiments ayant été floqués à
l’amiante; la bronchite des soudeurs;
les allergies de contact des maçons et de ceux qui manipulent le ciment;
les troubles neurologiques des peintres et des autres personnes exposées aux solvants organiques et
au plomb.
On a observé chez les travailleurs chargés de travaux d’isolation à l’amiante, les couvreurs, les soudeurs et
certains travailleurs du bois un taux de mortalité élevé par cancer du poumon ou de l’appareil respiratoire. Des
239
intoxications par le plomb ont été enregistrées chez les travailleurs et les peintres chargés de la réfection des
ponts métalliques, tandis qu’un stress thermique (résultant du port d’une combinaison de protection étanche)
peut survenir chez les personnes chargées de l’entretien des dépôts de déchets toxiques. Par ailleurs, le
syndrome de Raynaud n’est pas rare parmi les opérateurs de marteaux pneumatiques et les travailleurs qui
utilisent d’autres équipements produisant des vibrations (comme les marteaux perforateurs sur affût employés
dans le percement des galeries).
Enfin, l’alcoolisme et d’autres maladies liées à la consommation d’alcool sont plus fréquents qu’on ne le pense
parmi les travailleurs de la construction. Bien qu’aucun facteur professionnel spécifique n’ait pu être mis en
cause, il est possible que l’alcoolisme soit consécutif au stress résultant d’un manque total de maîtrise des
perspectives d’emploi, à la charge de travail ou à l’isolement social résultant de relations professionnelles
inexistantes ou changeantes.
Les risques biologiques
Les risques biologiques sont liés à l’exposition à des micro-organismes ou à des substances toxiques d’origine
biologique, ou encore à des piqûres d’animaux. Les terrassiers, par exemple, peuvent développer une
histoplasmose, affection pulmonaire provoquée par un champignon commun. En raison de la fluctuation
constante de la main-d’œuvre sur les chantiers, chaque travailleur est en contact avec de nombreuses
personnes et est, de ce fait, exposé à des maladies contagieuses (grippe ou tuberculose, par exemple). On
peut aussi contracter le paludisme, la fièvre jaune ou la maladie de Lyme dans les zones infestées par les
micro-organismes responsables de ces maladies et par les insectes qui en sont les vecteurs.
Quant aux substances toxiques d’origine végétale, elles proviennent d’un lierre appelé sumac vénéneux, du
lierre urticant et des orties, qui peuvent tous provoquer des éruptions cutanées. Certaines poussières de bois
sont cancérogènes et d’autres (comme le cèdre rouge) provoquent des allergies.
Les morsures d’animaux sont rares, mais peuvent se produire lorsqu’un chantier de construction vient les
déranger ou empiéter sur leur territoire. Il s’agit entre autres des guêpes, des frelons, des fourmis Solenopsis
geminata et des serpents. Sous l’eau ou dans l’eau, les travailleurs peuvent être attaqués par des requins ou
d’autres poissons.
Les risques sociaux
Les risques sociaux sont liés à l’organisation sociale de la branche. Les emplois y sont intermittents et sans
cesse fluctuants, et les travailleurs maîtrisent mal de nombreux facteurs sur lesquels ils n’ont aucune prise,
comme la situation économique ou les conditions météorologiques. Ces mêmes facteurs les incitent parfois à
forcer leur cadence. En raison du renouvellement incessant de la main-d’œuvre et des changements d’horaire
et de lieu de travail, et du fait aussi qu’ils sont souvent obligés de vivre dans des camps de travail, loin de leur
foyer et de leur famille, les travailleurs manquent d’une structure sociale stable et fiable. Certaines
caractéristiques des métiers de la construction, comme la pénibilité des tâches, la faible maîtrise des
conditions de travail et un soutien social limité, sont des facteurs aggravants de stress. Ces risques
caractéristiques, qui ne sont pas l’apanage de l’industrie de la construction, affectent en permanence, d’une
manière ou d’une autre, tous les travailleurs de cette branche.
L’évaluation de l’exposition au risque
Pour évaluer les risques d’une exposition directe ou indirecte (par le simple fait de se trouver à proximité), il
importe de connaître les tâches exécutées et la composition des matériaux et des produits mis en œuvre dans
chaque cas, de même que les caractéristiques de l’équipement utilisé. Ces données existent généralement
(fiches de données de sécurité du matériel ou de toxicologie, par exemple), mais ne sont pas toujours
disponibles sur place. Grâce à l’évolution de l’informatique et des techniques de communication, il est
maintenant relativement facile de les obtenir et de les mettre à la disposition des intéressés.
La maîtrise des risques professionnels
Pour mesurer et évaluer le niveau d’exposition aux risques professionnels de l’industrie de la construction, il
faut tenir compte des formes particulières d’exposition à ces risques. Dans la plupart des industries, les
240
mesures d’hygiène et les limites d’exposition conventionnelles reposent sur des moyennes pondérées sur huit
heures. Dans la construction, toutefois, les expositions sont
généralement de courte durée, intermittentes, variées, mais susceptibles de se reproduire; de ce fait, les
mesures d’hygiène et les limites d’exposition n’ont pas la même validité que dans d’autres secteurs. Le
mesurage de l’exposition peut porter sur des tâches spécifiques comme le soudage, le brasage, le sablage,
la peinture, etc., plutôt que sur des postes de travail. De cette manière, il est possible de définir diverses tâches
bien précises et de déterminer les risques propres à chacune d’elles. Après avoir précisé les expositions pour
les différentes tâches, on pourra probablement établir le profil d’exposition d’un travailleur si l’on connaît les
tâches qu’il doit accomplir ou celles qui sont exécutées suffisamment près de lui pour qu’il se trouve
indirectement exposé. Au fur et à mesure que la connaissance des expositions particulières progressera, des
mesures de prévention spécifiques pourront être mises en place pour chaque tâche.
L’exposition à un risque varie avec l’intensité de celui-ci et avec la fréquence et la durée d’exécution de la
tâche. Pour maîtriser le risque, il convient donc généralement de réduire en premier lieu l’exposition en
agissant sur l’intensité, la durée ou la fréquence de la tâche. L’exposition au risque étant le plus souvent
intermittente, les mesures administratives qui s’appuient sur la réduction de la fréquence ou de la durée
d’exposition sont moins faciles à assurer dans la construction que dans d’autres secteurs d’activité. De ce fait,
le moyen le plus efficace pour diminuer l’exposition est de réduire l’intensité du risque. Les autres dispositions
importantes en matière de maîtrise de l’exposition visent les cantines, les installations sanitaires, l’instruction
et la formation.
La réduction de l’intensité de l’exposition
Pour réduire l’intensité de l’exposition au risque, il convient d’identifier et d’analyser la source du risque,
l’environnement dans lequel il se présente et les travailleurs qui y sont exposés. En règle générale, les
mesures prises seront d’autant plus efficaces qu’elles sont proches de la source. On peut mettre en œuvre
trois types généraux de mesures pour réduire l’intensité des risques professionnels. Ce sont, par ordre
d’efficacité décroissante:
les moyens de prévention technique mis en œuvre à la source du risque;
les mesures de contrôle de l’environnement visant à éliminer le risque de cet environnement; la
fourniture d’une protection individuelle aux travailleurs exposés.
Les moyens de prévention technique
Tout risque a toujours une source. La façon la plus efficace de protéger les travailleurs consiste à agir sur la
source première en prenant des mesures de prévention appropriées. Ainsi, on peut employer à la place d’une
substance dangereuse une autre moins dangereuse. On peut, par exemple, remplacer l’amiante par des fibres
de verre synthétique de taille non respirable, et substituer de l’eau aux solvants organiques dans les peintures.
De même, de la grenaille ou des abrasifs non siliceux peuvent remplacer le sable dans les travaux de
décapage. On peut également modifier radicalement une opération, en remplaçant par exemple des marteaux
pneumatiques par des marteaux à percussion qui produisent moins de bruit et de vibrations. Si le sciage ou
le perçage produisent des poussières, des particules ou des bruits nocifs, on s’efforcera de remplacer ces
opérations par le cisaillage ou le poinçonnage. Grâce aux progrès technologiques réalisés, il est souvent
possible de prévenir certains troubles musculosquelettiques et de pallier d’autres problèmes de santé. Bien
des modifications paraissent évidentes — ainsi, un tournevis à manche plus long pouvant être tenu à deux
mains augmentera le moment de torsion exercé et diminuera l’effort sur le poignet.
Les mesures de contrôle de l’environnement
Ces mesures visent à éliminer de l’environnement une substance dangereuse si celle-ci se trouve en
suspension dans l’air, ou à isoler la source s’il s’agit d’un risque physique. On peut utiliser pour certaines
tâches particulières un système mécanique d’aspiration localisée avec hotte d’extraction pour capter les
fumées, les vapeurs ou les poussières produites au cours des opérations. Etant donné que l’emplacement
des sources qui libèrent des substances toxiques change sans cesse, l’installation devra, elle aussi, être
mobile et suffisamment souple. On a également eu recours, sur de nombreux chantiers, à des dépoussiéreurs
241
mobiles montés sur camion, équipés d’une soufflerie, de filtres, d’une alimentation électrique autonome, de
tuyaux souples et d’une alimentation en eau afin de pouvoir faire appel à une ventilation par extraction là où
les travaux effectués l’exigeaient.
Une méthode simple et efficace de contrôler l’exposition au bruit et aux rayonnements (ultraviolet) (UV) ou
infrarouge (IR) est de placer les sources sous écran, en utilisant un matériau approprié. Le contreplaqué
protège des rayonnements IR et UV. Les sources de bruit seront isolées par un matériau qui absorbe et
réfléchit le bruit, en partie tout au moins.
Les principales sources de charge thermique sont une température ambiante élevée et un travail physique
intense. On peut éviter les effets néfastes du stress thermique en réduisant la charge de travail, en fournissant
de l’eau potable, en ménageant des pauses à l’ombre et, si possible, en travaillant de nuit.
La protection individuelle
Si les mesures de prévention technique se révèlent insuffisantes, les travailleurs devront utiliser un équipement
de protection individuelle (voir figure 93.3). Si l’on veut qu’il soit efficace, il faut que le personnel sache s’en
servir, qu’il s’adapte parfaitement et qu’il fasse l’objet de contrôles et d’un entretien réguliers. Les personnes
qui se trouvent à proximité d’une source de risque devront, elles aussi, être protégées ou se verront interdire
l’accès à la zone dangereuse.
Figure 93.3 Travailleurs du bâtiment sans chaussures de sécurité ni casque
(Nairobi, Kenya)
L’utilisation de certains équipements de protection individuelle peut poser problème. Ainsi, les opérations
rassemblent souvent des équipes dont les membres doivent pouvoir communiquer les uns avec les autres, ce
qui est difficile lorsqu’on porte un masque respiratoire, tandis que les combinaisons étanches favorisent
l’hyperthermie du fait de leur poids et de leur imperméabilité.
Le port d’un équipement de protection individuelle dont on ignore les limites peut aussi donner, aux travailleurs
et à leur employeur, l’illusion d’une protection adéquate, alors que, dans certaines conditions d’exposition, cela
ne sera pas le cas. Par exemple, il n’existe pas actuellement de gants qui protègent pendant plus de deux
heures du contact avec du chlorure de méthylène, un composant courant dans les décapants pour peintures.
Et l’on n’est même pas certain que les gants assurent une protection suffisante contre des mélanges de
solvants comme ceux qui contiennent à la fois de l’acétone et du toluène, ou du méthanol et du xylène. Le
niveau de protection assuré dépend également de la façon dont le gant est utilisé. En outre, les gants sont
généralement testés pour un seul produit chimique à la fois, et rarement pendant plus de huit heures.
Les installations sanitaires et les locaux affectés aux repas
242
Le manque de sanitaires et de locaux réservés aux repas est également de nature à augmenter l’exposition
aux risques. Souvent, les travailleurs ne peuvent pas se laver avant de déjeuner et doivent manger sur le lieu
même de leur travail; ils risquent alors d’ingérer par inadvertance des substances toxiques qui passent de
leurs mains sur leurs aliments ou leurs cigarettes. S’il n’y a pas sur le chantier de vestiaire où ils puissent se
changer, ils risquent de ramener chez eux des traces de produits toxiques.
Les accidents et les maladies dans l’industrie de la construction
Les accidents mortels
La construction occupe une main-d’œuvre importante et elle occasionne dans la plupart des pays une
proportion inusitée d’accidents mortels. Ainsi, aux Etats-Unis où elle n’emploie que 5 à 6% de la maind’œuvre,
elle occasionne 15% des accidents mortels — un pourcentage plus élevé que toute autre branche d’activité.
Au Japon, la construction occupe 10% de la main-d’œuvre, mais totalise 42% des décès dus à des accidents
du travail; en Suède, ces pourcentages sont de 6% et 13%, respectivement.
Aux Etats-Unis, les causes de décès les plus courantes chez les travailleurs de la construction sont les chutes
(30%), les accidents liés au transport (26%), les collisions ou les chocs avec des objets ou les accidents dus
aux engins et aux machines (19%), ainsi que l’exposition à des substances dangereuses ou les électrocutions
résultant d’un contact avec des fils électriques, des câbles aériens ou de l’outillage sous tension (18% au
total). Dans ce pays, ces quatre catégories d’accidents représentent la quasi-totalité (93%) des accidents
mortels survenus dans la construction (Pollack et coll., 1996).
Toujours aux Etats-Unis, parmi tous les corps de métiers engagés dans la construction, c’est chez les
monteurs de charpentes métalliques que le pourcentage d’accidents mortels est le plus élevé: on a compté
parmi eux, en 1992-93, 118 accidents mortels pour 100 000 travailleurs à plein temps, contre 17 pour 100 000
pour l’ensemble des autres catégories professionnelles; 70% des accidents mortels enregistrés chez les
monteurs de charpentes métalliques étaient dus à une chute. C’est parmi les manœuvres et les travailleurs
non spécialisés que l’on a dénombré le plus grand nombre d’accidents mortels. Globalement, le pourcentage
d’accidents mortels était le plus élevé chez les travailleurs de 55 ans et plus. Le pourcentage d’accidents
mortels par type d’accident variait également suivant les professions. Chez les agents de maîtrise, les chutes
et les accidents liés au transport représentaient environ 60% des accidents mortels. Chez les charpentiers,
les peintres, les couvreurs et les monteurs de charpentes métalliques, les chutes de personnes étaient la
cause la plus courante et représentaient 50, 55, 70 et 69%, respectivement, de l’ensemble des accidents
mortels pour ces divers corps de métier. Chez les mécaniciens et les conducteurs de pelles mécaniques, les
accidents liés au mouvement des engins étaient la cause de décès la plus courante, représentant 48 et 65%,
respectivement, des accidents mortels; la plupart d’entre eux impliquaient des bennes basculantes. Un
mauvais étaiement des tranchées et des fouilles continue d’être à l’origine d’éboulements qui occasionnent
un grand nombre d’accidents mortels (McVittie, 1995). Les principaux risques concernant les emplois qualifiés
figurent au tableau 93.2.
Une étude portant sur les travailleurs de la construction en Suède n’a pas mis en évidence un taux global
élevé de mortalité par accident du travail, mais a permis de constater des taux de mortalité élevés pour
certaines pathologies spécifiques (voir tableau 93.3).
Tableau 93.3 Métiers du bâtiment et des travaux publics présentant des taux
de mortalité brute et des taux d'incidence brute supérieurs à la moyenne
pour les causes sélectionnées
243
Maçons Toutes causes*, toutes les affections Cancer de la lèvre, de l’estomac et
coffreurs cancéreuses*, cancer de l’estomac, mort a
du larynx* , cancer du
violente*, chutes accidentelles b
poumon
Grutiers Mort violente* —
Conducteurs Toutes causes*, risques Cancer de la lèvre
cardiovasculaires*
Poseurs Toutes causes*, cancer du poumon, Tumeur péritonéale, cancer du
d’isolation pneumoconiose, mort violente* poumon
Opérateurs de Risques cardio-vasculaires*, autres —
machines accidents
Plombiers Toutes les affections cancéreuses*, Toutes les affections
Tôliers Toutes les affections cancéreuses*, cancer Toutes les affections cancéreuses,
du poumon, chutes accidentelles cancer du poumon
* Les cancers ou les causes de mortalité sont nettement plus nombreux que pour l’ensemble des autres
catégories professionnelles prises ensemble. La catégorie «Autres accidents» regroupe les lésions et les
accidents fréquents sur les lieux de travail.
a
Pour les coffreurs, le risque relatif de cancer du larynx est trois fois plus élevé que pour les
charpentiers.
b
Pour les coffreurs, le risque relatif de cancer du poumon est presque deux fois plus élevé que pour
les charpentiers.
Aux Etats-Unis et au Canada, les causes les plus courantes d’accidents avec arrêt dans l’industrie de la
construction sont le surmenage, le heurt par un objet, les chutes de hauteur, les glissades, les trébuchements
et les chutes de plain-pied. Les traumatismes les plus courants sont les foulures et les entorses, dont certaines
peuvent se traduire par des douleurs et une gêne chroniques. Les activités qui sont le plus souvent à l’origine
des accidents avec arrêt sont la manutention manuelle et les travaux d’installation (comme la construction de
murs en pierres sèches et la pose de canalisations ou de gaines de ventilation). Les lésions subies au cours
d’un déplacement (marche, montée ou descente) sont également très fréquentes. A l’origine de beaucoup
d’accidents avec arrêt, on trouve le manque d’ordre; un grand nombre de glissades, de trébuchements et de
chutes sont en effet provoqués par des débris épars.
Le coût des accidents et des maladies liés au travail
Dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, le coût de ces accidents et de ces maladies est très élevé.
Aux Etats-Unis, par exemple, les estimations s’échelonnent entre 10 et 40 milliards de dollars par an (Meridian
Research, 1994); sur la base de 20 milliards, le coût moyen par travailleur serait de 3 500 dollars par an. Les
primes versées au titre de la réparation des accidents dans trois corps de métiers — les charpentiers, les
maçons et les monteurs de charpentes métalliques — représentaient en moyenne 28,6% de la masse salariale
nationale en mai 1994 (Powers, 1994). Le montant de ces primes varie très fortement suivant la profession
exercée et la juridiction. Aux Etats-Unis, il est en moyenne plusieurs fois supérieur à ce qu’il est dans la plupart
des pays industriels, où il ne représente que 3 à 6% de la masse salariale. Il faut encore y ajouter les primes
d’assurance de responsabilité civile et les coûts indirects (tels que la chute de rendement de l’équipe à laquelle
appartenait la victime, la remise en état du site — en cas d’affaissement ou d’éboulement, par exemple — et
les heures supplémentaires occasionnées par l’accident). Ces coûts indirects peuvent représenter plusieurs
fois les indemnités versées aux victimes.
Le management de la sécurité sur les chantiers de construction
Les programmes de sécurité efficaces présentent un certain nombre de points communs. Ils sont diffusés à
tous les niveaux de l’entreprise, depuis les bureaux du chef d’entreprise jusqu’aux chefs de chantier, aux
ingénieurs, aux agents de maîtrise, aux représentants syndicaux et aux travailleurs euxmêmes. Les normes
et les directives font l’objet d’une application et d’une évaluation scrupuleuses. Les coûts des accidents et des
maladies liés au travail sont calculés et les performances mesurées; on récompense les travailleurs méritants
et on sanctionne ceux dont le travail ne donne pas satisfaction. La sécurité fait partie intégrante des contrats
(y compris ceux de sous-traitance). Chacun — qu’il soit cadre supérieur, agent de maîtrise ou simple travailleur
— fait l’objet d’une formation générale, d’une formation spécifique au chantier et d’un recyclage, si nécessaire.
Les personnes sans expérience sont formées sur le chantier par les travailleurs expérimentés. Les chantiers
où ces mesures sont mises en œuvre connaissent un nombre d’accidents nettement inférieur à celui d’autres
chantiers similaires. La prévention des accidents
Les entreprises de construction ayant obtenu les meilleurs résultats dans le domaine de la sécurité ont ceci
en commun qu’elles ont défini et consigné par écrit une politique de prévention qui s’applique à l’entreprise
tout entière, de la direction générale à l’ensemble du personnel travaillant sur ses chantiers. Ce document fait
référence à des directives pratiques précises qui définissent les risques encourus et la façon de les maîtriser.
Les responsabilités sont clairement définies et des normes de performance sont établies. Le respect de ces
normes est contrôlé et les infractions sont sanctionnées, tandis que le respect ou le dépassement des normes
sont parfois récompensés. Un système comptable chiffre le coût de chaque accident ainsi que les économies
réalisées grâce à la prévention. Le personnel ou ses représentants participent à l’établissement et à la mise
en œuvre des programmes de prévention. Cette participation se traduit souvent par la formation d’un comité
de sécurité mixte. Des visites médicales permettent de déterminer si les travailleurs sont aptes physiquement
à effectuer les tâches qui leur sont confiées. Ces visites interviennent au moment de l’embauche ainsi qu’après
un arrêt de travail ou une mise à pied temporaire.
245
Les risques sont identifiés et analysés et les précautions qu’ils appellent prises en connaissance de cause.
Les chantiers sont inspectés périodiquement dans leur ensemble et les résultats des inspections sont
consignés. Les matériels sont contrôlés pour s’assurer de leur bon fonctionnement (par exemple, les freins
des véhicules, les systèmes d’alarme, etc.). Outre les risques d’accident, il convient de ne pas oublier les
risques d’atteinte à la santé liés aux particules en suspension dans l’air (silice, amiante, fibres de verre,
microparticules de fioul), aux gaz et vapeurs (monoxyde de carbone, autres gaz d’échappement des moteurs,
vapeurs de solvants, etc.), aux risques physiques (bruit, chaleur, pressions élevées, etc.) et à d’autres facteurs
tels que le stress.
Il est nécessaire de préparer le personnel aux situations d’urgence en organisant des exercices pratiques.
Cette préparation porte notamment sur la définition des responsabilités, les interventions de premiers secours
et de sauvetage, la prise en charge médicale sur le chantier (le cas échéant), les communications avec
l’extérieur (ambulances, familles, syndicats professionnels), le choix éventuel d’un hôpital, le rétablissement
ou le maintien de la sécurité sur les lieux de l’accident, la recherche de témoins et la documentation des
circonstances de l’accident. Au besoin, la préparation peut également couvrir la procédure à suivre pour faire
face à un risque non maîtrisé comme un incendie ou une crue soudaine.
Les accidents devraient faire l’objet d’une enquête et d’un rapport. Il importe en effet d’établir leurs causes (il
y en a parfois plusieurs) afin d’éviter que des accidents similaires se reproduisent. Les rapports devraient être
classés selon un système d’archivage méthodique afin de faciliter leur analyse. Pour pouvoir procéder à des
comparaisons utiles à des fins de prévention, il est indiqué de préciser l’activité de la victime au moment de
l’accident. La connaissance du nombre d’heures de travail effectuées permettra de calculer un taux d’accident
(par exemple, le nombre d’accidents par million d’heures de travail).
Les travailleurs et les agents de maîtrise devraient recevoir une instruction et une formation appropriées en
matière de sécurité et de santé. Cet enseignement devrait faire partie intégrante de la formation
professionnelle.
Aux Etats-Unis, la législation fédérale impose également une formation relative à certaines substances
dangereuses. En Allemagne, le même souci a entraîné le développement du programme GISBAU
(Gefahrstoff-Informationssystem der Berufsgenossenschaften der Bauwirtschaft), qui est un système
d’information sur les substances dangereuses de l’industrie du bâtiment. Le GISBAU collabore avec les
fabricants pour déterminer la composition de toutes les substances utilisées sur les chantiers. Il fournit des
informations sous une forme adaptée dans chaque cas aux besoins différents des services de santé, des
entreprises et du personnel; il indique également comment remplacer certaines substances dangereuses par
d’autres moins nocives ou inoffensives et explique comment les manipuler en sécurité
o
(Voir à ce propos le chapitre n 61, «L’utilisation, la manipulation et le stockage des produits chimiques»).
Les informations relatives aux risques chimiques et autres devraient être disponibles sur les chantiers dans la
ou les langues utilisées par les travailleurs.
Enfin, les contrats conclus entre le maître de l’ouvrage et l’entreprise principale et entre celle-ci et ses sous-
traitants devraient englober les questions de sécurité. Ils devraient prévoir, en particulier, la planification et la
coordination des mesures de sécurité et de santé sur les chantiers regroupant plusieurs entreprises.
LES RISQUES SANITAIRES PROPRES AUX CHANTIERS SOUTERRAINS
247
Des produits chimiques sont mis en œuvre de nombreuses manières dans les travaux souterrains. Ainsi, des
couches rocheuses manquant de cohésion peuvent être stabilisées par injections de résine urée-
formaldéhyde, de mousse de polyuréthane ou de mélanges de silicate de sodium et de formamide ou
d’acétates d’éthyle ou de butyle. De ce fait, des vapeurs de formaldéhyde, de gaz ammoniac, d’alcools
éthylique ou butylique ou de diisocyanates peuvent être libérées dans l’atmosphère des galeries au moment
de l’application de ces produits. Par la suite, ces mêmes produits toxiques peuvent se détacher des parois et
passer dans l’atmosphère; il est alors difficile d’en limiter les concentrations, même en mettant en place une
puissante ventilation mécanique.
Le radon (un gaz rare radioactif) se rencontre à l’état naturel dans certaines roches et peut contaminer
l’environnement des chantiers souterrains, où il se désintégrera en produits de filiation également radioactifs.
Certains d’entre eux émettent des rayonnements X qui peuvent être ingérés ou inhalés, augmentant ainsi les
risques de cancer du poumon.
Les galeries creusées dans des zones habitées peuvent aussi être contaminées par des substances
transportées dans les canalisations environnantes. L’eau, le gaz de ville, le fioul, les carburants, etc.
peuvent s’infiltrer dans une galerie, et des canalisations acheminant ces produits peuvent être perforées lors
des travaux et se répandre dans l’environnement du chantier.
La construction de puits verticaux par des techniques relevant de l’exploitation minière pose le même genre
de problèmes de santé que le percement de galeries. Dans les terrains contenant des substances organiques,
on rencontrera probablement des produits de décomposition microbiologique.
Les travaux d’entretien effectués dans les tunnels routiers ou ferroviaires diffèrent de ce type de travaux
réalisés en surface; ainsi, il pourra être difficile d’y utiliser une ventilation lors d’opérations de soudage à l’arc
sans compromettre la qualité des mesures de sécurité. Les travaux dans les tunnels où se trouvent des
canalisations d’eau chaude ou de vapeur peuvent exposer les travailleurs à une chaleur excessive et
demander un régime spécial ménageant de nombreuses pauses.
L’oxygène peut aussi manquer dans les galeries et les puits s’il est déplacé par la présence d’autres gaz ou
consommé par des microbes ou par l’oxydation de pyrites. Les microbes peuvent également libérer du
méthane ou de l’éthane qui, non seulement, déplacent l’oxygène, mais peuvent aussi créer un risque
d’explosion si les concentrations de ces gaz sont suffisantes. Du dioxyde de carbone (mofette) est également
produit par contamination microbienne. Dans les endroits qui sont restés longtemps confinés, l’atmosphère
peut être constituée principalement d’azote, de 5 à 15% de dioxyde de carbone et de traces d’oxygène.
La mofette pénètre dans les puits à partir des terrains environnants, en raison des variations de la pression
atmosphérique. La composition de l’air dans un puits peut se modifier très rapidement — elle peut être
normale le matin, mais accuser l’après-midi un grave déficit en oxygène. Les mesures de
prévention
La lutte contre les poussières devrait privilégier la mise en œuvre de moyens techniques comme le forage à
l’eau et la ventilation mécanique localisée par extraction, l’humidification préalable de la roche, l’arrosage des
déblais lors de leur chargement et de leur transport, ainsi qu’une ventilation générale mécanique des galeries.
Les mesures de prévention technique ne suffisant pas toujours à ramener les concentrations de poussières
respirables à un niveau acceptable, il peut être nécessaire d’avoir recours au port d’appareils de protection
respiratoire. L’efficacité des mesures techniques devrait être contrôlée par le mesurage des concentrations de
poussières en suspension dans l’air. Dans le cas de poussières à pouvoir fibrosant, il convient de veiller à ce
que le programme de surveillance permette un enregistrement de l’exposition de chacun des travailleurs
exposés. Les données individuelles d’exposition, associées aux données sanitaires personnelles, sont
indispensables pour évaluer le risque particulier de pneumoconiose et pour apprécier l’efficacité à long terme
des mesures prises. Ces données individuelles d’exposition sont indispensables pour évaluer l’aptitude au
travail de chaque travailleur.
En raison de la nature des travaux souterrains, la protection contre le bruit repose essentiellement sur le port
d’un équipement de protection individuelle approprié. En ce qui concerne les vibrations, une protection efficace
ne peut être assurée qu’en éliminant ou en atténuant leur intensité par une mécanisation des opérations à
risque et l’adoption de dispositifs antivibratoires; les équipements de protection individuelle sont inopérants.
248
De même, seule une mécanisation du travail peut limiter les risques d’atteinte à la santé résultant d’une
surcharge physique des membres supérieurs.
L’exposition à des substances chimiques dangereuses peut être maîtrisée par le choix d’une technique
appropriée (ainsi, on renoncera à l’utilisation de résines urée-formaldéhyde et formamide), par une
maintenance régulière et par une ventilation efficace. Les mesures prises au niveau de l’organisation et du
régime de travail jouent parfois un rôle important, notamment pour la prévention des dermatoses.
Lorsqu’on travaille dans des chantiers souterrains où la composition de l’air est inconnue ou mal connue, il
importe de respecter strictement les règles de sécurité. Ainsi, on ne devrait pas y pénétrer sans être équipé
d’un masque respiratoire isolant. Le travail devrait être confié à des groupes de trois personnes au moins —
l’une d’elles se trouvant au fond, équipée d’un masque respiratoire et d’un harnais de sécurité, les deux autres
au jour, munies d’une corde pour ramener la première si nécessaire. En cas d’accident, il convient d’agir sans
délai. De nombreuses personnes ont perdu la vie en s’efforçant de porter secours à la victime d’un accident,
parce que la sécurité des secouristes avait été négligée.
Des visites médicales — au moment de l’embauche, à intervalles réguliers par la suite et à la fin du chantier
— font partie intégrante des mesures de sécurité et de santé concernant le personnel qui travaille en galerie.
La fréquence de ces visites, le type et l’étendue de certains examens (radiographie pulmonaire, fonction
respiratoire, audiométrie, etc.) seront déterminés pour chaque chantier et chaque tâche en fonction des
conditions locales de travail.
Avant d’attaquer le sol au moment de l’ouverture d’un chantier souterrain, il convient d’inspecter le site et de
prélever des échantillons du terrain afin de planifier les travaux d’excavation en connaissance de cause. Une
fois les travaux en cours, le chantier sera inspecté tous les jours pour prévenir les risques d’affaissement et
d’éboulement. Les postes de travail isolé seront inspectés au moins deux fois par jour. Le matériel de lutte
contre l’incendie sera réparti de façon stratégique sur toute l’étendue du chantier souterrain.
LES SERVICES DE SANTÉ AU TRAVAIL DANS LA CONSTRUCTION
Pekka Roto
Le secteur du bâtiment et des travaux publics représente de 5 à 15% du produit national brut de la plupart des
pays. C’est, généralement, l’un des trois secteurs qui enregistrent les taux les plus élevés d’accidents du
travail. Plusieurs maladies professionnelles chroniques ont tendance à s’y développer (Commission
économique européenne (CEE), 1993):
troubles musculo-squelettiques, pertes d’audition, dermites et affections respiratoires sont
les maladies professionnelles les plus courantes dans la construction;
une augmentation du risque de cancer et de mésothéliome de l’appareil respiratoire résultant
d’une exposition à l’amiante a été observée dans tous les pays disposant de statistiques sur
la morbidité et la mortalité professionnelles;
des problèmes résultant d’une mauvaise alimentation, du tabagisme ou de la consommation
d’alcool ou de drogues se rencontrent plus particulièrement chez les travailleurs immigrés
qui constituent, dans de nombreux pays, une proportion non négligeable des travailleurs du
bâtiment.
Les services de santé au travail devraient considérer les risques ci-dessus comme étant prioritaires.
Les différents types de services de santé au travail
Il existe trois types principaux de services de santé au travail dans la construction:
1. les services spécialisés pour le secteur d’activité considéré;
2. les services dispensés par des services généraux de santé au travail;
3. les services fournis gratuitement par l’employeur.
Les services spécialisés sont les plus efficaces, mais aussi les plus chers en termes de coûts directs. D’après
des études menées en Suède, les taux les plus faibles d’accidents enregistrés sur les chantiers de construction
dans le monde entier, et les risques très faibles au niveau des maladies professionnelles, sont en rapport
249
direct avec l’importance du travail de prévention réalisé par les services spécialisés. Dans le modèle suédois
Bygghälsan (organisme suédois de l’industrie du bâtiment pour l’environnement, la sécurité et la santé au
travail), l’aspect technique et l’aspect médical de la prévention sont étroitement associés. Cet organisme
fonctionne par l’intermédiaire de centres régionaux et d’unité mobiles. Au cours de la grave récession
économique des années quatre-vingt, il a considérablement réduit les services de santé qu’il offrait.
Dans les pays qui disposent d’une législation en matière de santé au travail, les entreprises du bâtiment et
des travaux publics font généralement appel à des sociétés qui couvrent tous les secteurs d’activité; dans ce
cas, la formation du personnel de santé revêt une importance particulière. Sans une bonne connaissance des
aspects spécifiques au secteur de la construction, le personnel médical et paramédical ne sera pas à même
d’offrir aux entreprises de construction des programmes de prévention vraiment efficaces.
Certaines grandes entreprises multinationales disposent de programmes complets de sécurité et de santé au
travail qui font partie de la culture de l’entreprise. Le calcul du rapport coût/avantages a montré que ces
programmes sont économiquement rentables. Aujourd’hui, des programmes de sécurité au travail font partie
intégrante de la gestion de la qualité dans la plupart des grandes entreprises internationales.
Les unités de santé mobiles
Les chantiers de construction se trouvant souvent très éloignés des centres qui dispensent des services de
santé, il est parfois nécessaire de faire appel à des unités mobiles. Une unité mobile permet de réaliser des
économies en fournissant ces services sur le chantier même. Elle comprend un véhicule spécialement équipé
pour effectuer notamment tous les tests de dépistage requis, dans le cadre, par exemple, des examens
médicaux périodiques. Il importe que les unités mobiles collaborent étroitement avec les services de santé
régionaux ou locaux pour assurer le suivi et le traitement des travailleurs chez lesquels les résultats d’examen
font entrevoir une atteinte à la santé.
L’équipement standard d’une unité mobile comprend le matériel de base d’un laboratoire avec un spiromètre
et un audiomètre, un local d’entretien et un matériel de radiographie, le cas échéant. L’idéal est de disposer
d’unités modulaires, à usages multiples, susceptibles d’être utilisées pour les différents types de chantiers. En
Finlande, des études ont montré que les unités mobiles convenaient également aux études épidémiologiques,
qui peuvent être intégrées aux programmes de santé au travail si elles sont planifiées à l’avance.
Les tâches des services de santé au travail
L’activité de ces services devrait être guidée par la nature et l’importance des risques encourus sur les
chantiers de construction, encore qu’une prévention efficace suppose que les travaux aient fait préalablement
l’objet d’études suffisamment approfondies par les responsables des ouvrages. L’identification des risques
demande une approche pluridisciplinaire ainsi qu’une collaboration étroite entre le personnel de santé et
l’entreprise. Une démarche utile consiste à procéder à une étude systématique des risques potentiels au
moyen d’une liste de vérification appropriée.
Les examens médicaux préalables à l’embauche et les examens périodiques sont généralement menés
conformément aux prescriptions de la législation ou aux directives de l’autorité compétente; leur teneur dépend
des données individuelles d’exposition de chaque travailleur. Les contrats de courte durée et le renouvellement
fréquent de la main-d’œuvre sont souvent responsables d’examens «manqués» ou «inappropriés», d’une
absence de suivi ou, parfois aussi, d’examens inutiles. Aussi, des examens périodiques standards sont
préconisés pour l’ensemble de la main-d’œuvre. Tout examen médical de ce type devrait comporter une
indication des expositions antérieures (symptômes, maladies — troubles musculo-squelettiques et allergies,
en particulier), un examen général, des tests audiométriques, visuels et spirométriques, ainsi que la
détermination de la tension artérielle. Ces examens fournissent aussi l’occasion d’informer les travailleurs sur
la façon de se prémunir contre les risques professionnels les plus graves et les plus courants.
La surveillance et la prévention des principaux problèmes de santé
rencontrés dans la construction
Les troubles musculo-squelettiques et leur prévention
250
Les troubles musculo-squelettiques ont des causes multiples. Le mode de vie, l’hérédité et le vieillissement,
associés à des efforts physiques excessifs et à des accidents considérés comme étant sans gravité, sont
généralement reconnus comme des facteurs de risque dans les affections de l’appareil locomoteur. Les
problèmes rencontrés dans ce domaine correspondent à différents schémas d’exposition, suivant les métiers
exercés.
Il n’existe pas de test fiable permettant de prévoir le risque encouru, par un individu donné, de souffrir de
douleurs ou de lésions musculaires ou osseuses. Leur prévention doit donc s’appuyer sur des directives
éprouvées en matière d’ergonomie et de mode de vie. Les examens médicaux peuvent jouer un rôle important
à cet égard, même si les épreuves d’effort non spécifiques et les radiographies de routine ne sont d’aucune
utilité dans ce contexte. Par contre, un dépistage précoce des symptômes et une anamnèse détaillée des
douleurs musculaires et osseuses permettront d’orienter le médecin et lui donneront la possibilité de donner
d’utiles conseils. On a pu démontrer l’efficacité de programmes comprenant un dépistage périodique des
principaux symptômes et permettant de déterminer les facteurs qui, dans le travail, pourraient être modifiés
dans un sens positif. Souvent, des travailleurs qui portent de lourdes charges ou effectuent des tâches
particulièrement pénibles considèrent que le travail leur permet de rester en forme; de nombreuses études ont
montré qu’il n’en est rien. Il importe donc que, lors des visites médicales, les travailleurs soient informés des
meilleures façons de conserver leur forme physique. Le tabagisme a également été associé à la dégénération
des disques lombaires et aux lombalgies. Des informations relatives aux effets du tabac et aux thérapies
existantes pourraient être fournies lors des examens médicaux périodiques (Workplace Hazard and Tobacco
Education Project, 1993).
Les pertes d’audition engendrées par le bruit
On observe des déficits auditifs induits par le bruit qui varient selon le métier exercé et qui dépendent
également des niveaux de bruit et de la durée d’exposition. En Suède, en 1974, moins de 20% des travailleurs
du bâtiment âgés de 41 ans présentaient une audition normale bilatérale. La mise en œuvre d’un vaste
programme de protection de l’ouïe a, dès la fin des années quatre-vingt, porté ce pourcentage à 40%. Des
statistiques provenant de la Colombie-Britannique (Canada) ont montré que l’on observe généralement une
perte importante d’audition chez les travailleurs de la construction ayant travaillé plus de quinze ans dans cette
branche (Schneider et coll., 1995). Plusieurs facteurs semblent augmenter ce risque (certaines névropathies
dues au diabète, l’hypercholestérolémie et l’exposition à des solvants toxiques particuliers, par exemple). Les
vibrations qui affectent l’ensemble du corps et le tabagisme peuvent également augmenter ce risque.
Un programme à grande échelle visant la protection de l’ouïe devrait être mis en place dans le secteur de la
construction. Pour cela, il faut instaurer une collaboration au niveau du chantier lui-même, mais également
une législation appropriée. Les pertes d’audition liées au bruit sur le lieu de travail étant réversibles au cours
des trois ou quatre premières années qui suivent le début de l’exposition, le dépistage précoce d’un éventuel
déficit auditif apparaît capital. Il est recommandé de procéder à des tests audiométriques périodiques afin de
déceler le plus tôt possible toute altération significative et d’inciter les travailleurs à se protéger en attirant leur
attention sur les principes de la protection individuelle ainsi que sur l’utilisation et l’entretien corrects des
dispositifs de protection mis à leur disposition.
Les dermites professionnelles
Une bonne hygiène individuelle est fondamentale dans la prévention des dermites professionnelles, de même
qu’une protection efficace de la peau. Lors des visites médicales, on soulignera l’importance d’éviter tout
contact avec du mortier ou du béton frais.
Les affections respiratoires d’origine professionnelle
L’asbestose, la silicose, l’asthme professionnel et la bronchite chronique se rencontrent chez les travailleurs
du bâtiment en fonction de leurs expositions antérieures (Finnish Institute of Occupational Health, 1987).
Il n’existe aucun traitement médical permettant d’empêcher le développement de carcinomes lorsqu’une
personne a été exposée à l’amiante ou à des produits contenant de l’amiante suffisamment longtemps. Un
suivi radiographique tous les trois ans est la seule surveillance médicale recommandée; des études ont montré
251
que les contrôles radiographiques améliorent le pronostic dans le cancer du poumon (Strauss, Gleason et
Sugarbaker, 1995). Une épreuve spirométrique et des informations relatives à l’effet du tabagisme sont
généralement incluses dans les examens médicaux périodiques. Il n’existe malheureusement aucun test
permettant un dépistage précoce des tumeurs malignes provoquées par l’amiante.
Les tumeurs malignes et autres affections pulmonaires liées à l’exposition à l’amiante échappent encore bien
souvent au diagnostic. De ce fait, de nombreux travailleurs de la construction qui auraient droit à des
prestations n’en perçoivent aucune. A la fin des années quatre-vingt et au début des années quatre-vingt-dix,
une vaste campagne de dépistage a été menée en Finlande chez les travailleurs exposés à l’amiante. Elle a
révélé qu’un tiers seulement des travailleurs atteints d’affections liées à l’amiante qui avaient consulté des
services de santé au travail avaient fait l’objet d’un diagnostic de leur maladie (Finnish Institute of Occupational
Health, 1994).
Les besoins spécifiques des travailleurs migrants
Les travailleurs migrants éprouvent des difficultés particulières sur le plan psychologique et de l’insertion
sociale, ce qui se traduit souvent par des risques d’accidents du travail plus élevés. Il faut également tenir
compte des risques de maladies infectieuses comme la tuberculose, les maladies parasitaires et les affections
liées au virus du sida. En outre, les maladies tropicales telles que le paludisme constituent une menace dans
les régions où elles sont endémiques.
Les grands projets de construction font fréquemment appel à une main-d’œuvre étrangère. Un examen
médical préalable à l’embauche devrait être effectué dans le pays d’origine. De même, la propagation des
maladies contagieuses devrait être évitée par des programmes de vaccination appropriés. Les pays d’accueil
devraient offrir une formation professionnelle, comprenant un enseignement en matière de sécurité et de
santé, ainsi qu’un hébergement convenable. Tout comme les autres travailleurs, les travailleurs migrants
devraient avoir accès aux soins et à la sécurité sociale (El Batawi, 1992).
En plus de la prévention des maladies propres à l’industrie du bâtiment et des travaux publics, le personnel
de santé devrait s’efforcer de promouvoir des changements positifs du mode de vie aptes à contribuer à
l’amélioration de la santé. La lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme joue un rôle capital à cet égard. Il a été
estimé qu’un travailleur qui fume coûte à son employeur 20 à 30% de plus qu’un travailleur qui ne fume pas.
Les investissements consacrés aux campagnes antitabac sont très rentables non seulement à court terme
(par la diminution des risques d’accidents et la réduction de la durée des arrêts de travail par suite de maladie),
mais également à long terme (par une diminution des risques d’affections pulmonaires et cardio-vasculaires
et de cancer). De plus, la fumée du tabac potentialise les effets néfastes des poussières, notamment des
poussières d’amiante.
Les économies réalisées
Il est difficile de chiffrer les économies directes réalisées par une entreprise grâce aux services de santé au
travail, surtout s’il s’agit d’une petite entreprise. Toutefois, les calculs des gains indirects montrent que la
prévention des accidents et la promotion de la santé sont profitables. Des exemples de calcul du rapport
coût/avantages des investissements consentis en faveur de programmes de prévention sont disponibles à
l’usage des entreprises (pour un modèle généralisé en Scandinavie, voir
La législation et la réglementation nationales sont axées sur les mesures à prendre avant et pendant les
travaux. Cette démarche s’est révélée la plus efficace à long terme.
La loi relative à la sécurité et à la santé stipule que, dans l’évaluation des risques, il faut tenir compte non
seulement de ceux qui sont liés aux matériaux, aux produits, aux outils, aux matériels, etc., mais également
de ceux qui sont propres à des groupes spécifiques de travailleurs (femmes enceintes, travailleurs jeunes ou
âgés, travailleurs présentant des handicaps, etc.).
Les employeurs sont tenus de disposer d’inventaires et d’évaluations des risques solidement documentés,
établis par des experts qualifiés qui peuvent être à leur service ou choisis à l’extérieur. Ces documents doivent
comporter des recommandations visant à éliminer ou à limiter les risques et doivent également spécifier les
phases des travaux pour lesquelles il conviendra de faire appel à des spécialistes qualifiés. Certaines
252
entreprises de construction ont développé leur propre démarche d’évaluation, comme l’ABRIE, qui est
devenue un modèle dans ce secteur d’activité.
La loi mentionnée précédemment oblige les employeurs à organiser des examens médicaux périodiques dont
le but est d’identifier les problèmes de santé qui pourraient rendre quelques emplois particulièrement
dangereux pour certains travailleurs en l’absence de précautions spécifiques. Cette disposition fait écho aux
diverses conventions collectives du secteur du bâtiment et des travaux publics qui, depuis des années, font
obligation aux employeurs de fournir à leur personnel l’accès à des services de santé au travail. La Fondation
Arbouw a conclu un contrat à cet effet avec la Fédération des centres de sécurité et de soins de santé qui
assure désormais ces services. Au fil des ans, des données abondantes et précieuses ont été recueillies, qui
ont contribué, en particulier, à améliorer la qualité des inventaires et des évaluations de risques dont il a été
question ci-dessus. La politique face à l’absentéisme
La loi relative à la sécurité et à la santé oblige également les employeurs à définir une politique en matière
d’absentéisme. Elle demande que des experts soient choisis pour suivre et conseiller les employés en arrêt
de travail.
La responsabilité commune
De nombreux risques professionnels mettent en cause des choix erronés en matière d’organisation et de
planification du travail dans la phase de lancement d’un projet. Pour prévenir ces erreurs, les employeurs, les
travailleurs et le gouvernement ont conclu, en 1989, une convention relative aux conditions de travail, qui
prévoit, entre autres, une coopération entre clients et entrepreneurs et entre entrepreneurs et sous-traitants.
Cela s’est traduit par un code de conduite qui sert de modèle dans l’application de la directive européenne
92/57 (CCE, 1992).
Dans cette convention, la Fondation Arbouw fixait des limites d’exposition pour les substances dangereuses
ainsi que des directives d’application dans différentes opérations de construction.
A l’initiative de la Fondation Arbouw, l’Union des travailleurs du bâtiment et du bois, l’Union des industries et
l’Association minérale des laines, au Benelux, ont conclu un accord qui prévoit la mise au point de matériaux
en laine de verre et en laine minérale produisant moins de poussières, la mise au point de méthodes de
production de laine de verre et de laine minérale aussi sûres que possible, l’élaboration et la promotion de
méthodes de travail permettant la mise en œuvre la plus sûre possible de ces produits et les recherches
nécessaires pour déterminer les limites d’exposition
3
correspondantes. Ainsi, la limite d’exposition aux fibres respirables a été fixée à 2/cm , bien qu’une limite de
3
1/cm ait été considérée comme réalisable. Les organisations mentionnées plus haut ont aussi convenu de
proscrire l’utilisation des matières présentant des risques pour la santé en utilisant comme critères les limites
d’exposition définies par la Fondation Arbouw.
LES FACTEURS ORGANISATIONNELS ET LEURS INCIDENCES SUR LA SÉCURITÉ ET
LA SANTÉ
Douglas J. McVittie
La diversité des projets et des activités
Bien des gens ignorent la diversité et le niveau de spécialisation des tâches exécutées dans le secteur du
bâtiment et des travaux publics, bien qu’ils aient tous les jours l’occasion d’en voir un certain nombre. En plus
des embouteillages provoqués par les travaux effectués sur les voies de circulation, on aperçoit souvent un
bâtiment en construction et, de temps à autre, un édifice en cours de démolition. Ce que le public ne voit pas,
la plupart du temps, c’est le grand nombre de tâches spécialisées exécutées dans le cadre d’un nouveau
chantier de construction ou dans celui des réparations et des transformations apportées aux ouvrages
construits dans le passé.
La liste de ces tâches est longue et variée, allant des travaux d’électricité, de plomberie, de chauffage, de
ventilation, de peinture, de couverture, de revêtement de sols, etc. à des travaux hautement spécialisés
253
comme le battage de pieux, les reprises en sous-œuvre, la mise en place de fers à béton, le montage de grues
de grandes dimensions, l’application de revêtements ignifuges, etc.
L’importance des travaux de construction peut être mesurée, en partie tout au moins, par le coût total
correspondant aux permis de construire délivrés au Canada en 1993 (voir tableau 93.4).
Tableau 93.4 Coût global des projets de construction au Canada en 1993 (basé
sur la totalité des permis de construire délivrés en 1993)
254
Autres ouvrages (ponts, tunnels, etc.) 3 565 534 000 3,8
255
Terrassement Vitrerie
Coffrage Maçonnerie
Ferraillage Menuiserie/charpente
Construction et montage de Pose de revêtements de sol
charpentes métalliques Chauffage, ventilation et
climatisation
Installation électrique Couverture
Plomberie, installations sanitaires Aménagement des espaces
extérieurs
Installation de cloisons sèches
Il en résulte que l’entreprise principale ou générale a souvent moins de personnel sur le chantier que n’importe
lequel des nombreux sous-traitants. Dans certains cas, il peut même arriver que l’entreprise générale n’ait
aucun employé directement engagé dans des activités de construction, mais se limite à gérer et à contrôler le
travail des sous-traitants. Sur la plupart des grands chantiers des secteurs industriel, commercial et public, il
existe plusieurs niveaux de sous-traitance. Le premier niveau passe un contrat avec l’entrepreneur général,
mais chacun de ces sous-traitants peut à son tour confier à d’autres sous-traitants, généralement plus petits
et plus spécialisés, le soin d’exécuter une partie de leur propre travail.
En matière de sécurité et de santé, les conséquences d’un tel réseau d’entreprises sont évidentes lorsqu’on
établit une comparaison avec un lieu de travail fixe comme un atelier ou une fabrique. Dans un lieu de travail
fixe, il n’existe le plus souvent qu’un seul directeur, l’exploitant. C’est à lui qu’incombe la responsabilité des
lieux et du travail qui s’y effectue; les circuits de commandement et de communication sont simples et directs,
et la même philosophie s’applique partout. Sur un chantier de construction, on compte parfois dix employeurs
ou même davantage (l’entreprise générale et les soustraitants habituels); les circuits de communication et de
commandement ont tendance à être moins directs, plus complexes et souvent confus.
L’attention portée à la sécurité par la personne ou la société responsable peut évidemment influer sur les
performances des autres dans ce domaine. Si l’entreprise générale attache une grande importance à la
prévention, cela peut avoir un effet positif sur les attitudes et les résultats des sous-traitants. Mais l’inverse est
également vrai.
L’application des mesures de sécurité est généralement plus difficile à assurer sur les chantiers où travaillent
plusieurs employeurs. Il est parfois malaisé de déterminer lequel d’entre eux est responsable de tel secteur
ou de telle mesure. Par ailleurs, lorsqu’il y a plusieurs sous-traitants, l’un d’eux peut introduire sur place du
matériel ou des produits dangereux à l’insu de l’entrepreneur principal et des autres sous-traitants, exposant
ainsi les travailleurs employés par ceux-ci à des risques qu’ils ignorent.
Une autre difficulté en ce qui concerne les relations d’entreprise à entreprise a trait à la procédure d’appel
d’offres. Un sous-traitant qui fait une offre trop basse risque de compromettre la sécurité. Il est donc essentiel
que l’entrepreneur principal exige des sous-traitants qu’ils respectent les prescriptions de sécurité et de santé
et s’en assure, et qu’il ne se contente pas de leur déléguer des responsabilités qu’ils pourraient être tentés
d’esquiver pour des raisons économiques. Il n’est pas rare que l’autorité compétente doive intervenir dans de
telles situations pour remédier à des carences patentes.
Un autre problème a trait à la planification des travaux et à ses répercussions sur la sécurité. Quand plusieurs
sous-traitants sont présents en même temps sur un chantier, leurs préoccupations sont souvent divergentes,
chacun d’eux souhaitant que les tâches qui lui ont été confiées soient accomplies dans les meilleurs délais.
Ces conflits d’intérêts doivent être résolus par l’entrepreneur principal ou le maître de l’ouvrage si l’on veut
éviter des situations dangereuses. De tels conflits sont plus courants dans la construction que dans les autres
branches d’activité, dans lesquelles les seuls intérêts divergents sont généralement ceux des services de
production ou d’exploitation et ceux du service de maintenance.
Les rapports employeur-travailleurs
256
Sur les chantiers de construction, les employeurs peuvent entretenir avec leurs employés des relations
quelque peu différentes de celles qui sont de règle sur les lieux de travail fixes. Ainsi, les travailleurs syndiqués
d’une usine appartiennent généralement à un seul syndicat; lorsque l’employeur a besoin de main-d’œuvre
supplémentaire, il reçoit et embauche de nouveaux travailleurs qui deviennent membres du même syndicat.
Lorsque des travailleurs syndiqués sont temporairement licenciés puis réembauchés, il est tenu compte de
leur ancienneté.
La situation est bien différente pour les travailleurs de la construction, même s’ils font partie d’un syndicat. Les
entrepreneurs appartiennent à des associations professionnelles collectives avec les syndicats intéressés. La
majeure partie des employés non salariés embauchés directement trouvent du travail par l’intermédiaire de
leur syndicat. Ainsi, lorsqu’un entrepreneur doit recruter cinq charpentiers pour un chantier, il contacte le
syndicat local de ce corps de métier et lui fait part de ses besoins. Le syndicat demande aux cinq membres
figurant en tête de sa liste d’attente de se mettre en rapport avec l’entreprise. Aux termes de la convention
collective, l’entrepreneur peut embaucher certains de ces travailleurs ou, s’il ne s’en trouve aucun disponible,
il peut engager temporairement des travailleurs qui rejoindront le syndicat; celui-ci peut aussi faire venir de
l’extérieur des travailleurs qualifiés pour répondre à la demande.
Il n’est pas rare que des travailleurs soient employés par plusieurs employeurs différents au cours d’une même
année. La durée de leurs engagements successifs dépend de la nature du projet et du volume de travail à
effectuer. Pour les diverses raisons exposées plus haut, les employeurs de la construction doivent faire face
à un travail administratif sensiblement plus lourd que celui qui incombe à leurs homologues de la plupart des
autres branches d’activité (permis de travail, assurance chômage, cotisations syndicales, caisses de pension,
réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, etc.).
Dans la construction, l’employeur attend de ses salariés, lorsqu’ils arrivent sur ses chantiers, qu’ils soient déjà
en possession de certaines qualifications et d’un minimum d’expérience professionnelle. Presque partout
ailleurs, cette formation s’obtient en suivant un apprentissage. Si un entrepreneur a besoin de cinq
charpentiers sur un chantier, il compte qu’ils seront qualifiés et qu’ils se présenteront le jour qu’il aura fixé. Si
la réglementation de sécurité exige une formation spéciale pour l’exercice d’une activité donnée, l’employeur
doit pouvoir faire appel à des personnes ayant déjà acquis cette formation. Au Canada, dans la province de
l’Ontario, le programme d’accréditation des travailleurs (Certified Worker Programme) imposé aux grands
chantiers de construction exige la mise sur pied de comités mixtes dont les membres travailleurs ont dû suivre
un programme de formation ad hoc.
En raison de l’importance croissante de la spécialisation ou, du moins, du niveau de qualification, les
programmes de formation organisés avec la collaboration des associations professionnelles du bâtiment
et des travaux publics seront probablement de plus en plus nombreux et variés. Les relations
intersyndicales
La structure de la main-d’œuvre organisée reflète la façon dont les entreprises elles-mêmes se sont
spécialisées. Tout chantier de construction d’une certaine importance rassemble à chaque instant plusieurs
corps de métier et pose de ce fait simultanément des problèmes de même nature à plusieurs entrepreneurs.
Leurs intérêts pourront être divergents; par ailleurs, les systèmes hiérarchiques sont dissemblables et les
circuits de communication plus flous que ceux mis en place dans une usine, par exemple, où l’on a affaire à
un seul employeur et à un seul syndicat. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la sécurité et la santé.
En effet, qui parmi les travailleurs sera habilité à agir en tant que délégué à la sécurité et à la santé pour un
projet donné si le règlement le prévoit? A quel syndicat devra-t-il appartenir? Qui sera formé, à quoi et par
qui?
En matière de réinsertion professionnelle de travailleurs ayant été victimes d’un accident, les possibilités
offertes aux travailleurs de la construction sont beaucoup plus limitées que celles de leurs homologues des
autres secteurs d’activité. Dans un établissement industriel, ces travailleurs peuvent occuper, à leur guérison,
un autre emploi sur place sans avoir à franchir les obstacles juridiques dressés entre un syndicat et un autre,
puisqu’il n’existe le plus souvent qu’un seul syndicat. Dans la construction, chaque corps de métier possède
une réglementation relativement bien définie en ce qui concerne les types de travaux pouvant être exécutés
257
par ses membres. Cette rigidité empêche très souvent un travailleur incapable de reprendre le métier qu’il
exerçait à la suite d’un accident ou d’une maladie de trouver un autre poste de travail compatible.
De temps à autre, des litiges surviennent à propos de la désignation du syndicat professionnel qui devra se
charger de certains types de travaux comportant des aspects liés à la sécurité et à la santé. A titre d’exemple,
on peut citer la construction d’échafaudages, la conduite de camions-grues, le déflocage de l’amiante et
certaines opérations de montage et de levage. Les pratiques en la matière doivent tenir compte des
dispositions légales concernant la formation et la reconnaissance des qualifications.
La nature dynamique de l’industrie de la construction
Les chantiers de construction sont, à de nombreux égards, très différents des lieux de travail stationnaires. Ils
sont en constante évolution. A la différence d’une usine, qui fonctionne à demeure jour après jour, avec les
mêmes installations et le même matériel, le même personnel, les mêmes procédés de fabrication et
généralement les mêmes conditions de travail, les chantiers de construction subissent d’incessantes
transformations: des échafaudages sont montés puis démontés, des murs sont édifiés, différents corps de
métier se succèdent, les matériaux et les matériels changent, la marche des chantiers est affectée par les
intempéries, etc.
La fermeture d’un chantier signifie le transfert des cadres et de la main-d’œuvre vers d’autres chantiers, ce
qui illustre bien la nature dynamique de cette industrie. Certaines entreprises sont actives simultanément dans
plusieurs villes, plusieurs régions, plusieurs pays, voire plusieurs continents en même temps. Une partie de
leur personnel est donc amenée à se déplacer fréquemment, ce qui n’est pas sans exercer une influence sur
les conditions de sécurité et de santé, de même que sur la réparation des accidents du travail et des maladies
professionnelles, l’évaluation des performances et la formation.
L’INTÉGRATION DE LA PRÉVENTION AU MANAGEMENT DE LA
QUALITÉ
Rudolf Scholbeck
La promotion de la sécurité et de la santé au travail
Les entreprises de la construction adoptent de plus en plus les systèmes de management de la qualité
préconisés par l’Organisation internationale de normalisation ( ISO), comme la série des normes ISO 9000
(ISO, 1993-1997) et les lignes directrices élaborées sur la base de ces normes. Bien que celles-ci ne
contiennent pas de recommandation en matière de sécurité et de santé au travail, il existe de bonnes raisons
d’inclure des mesures préventives dans la mise en œuvre d’un système de management tel que celui défini
par les normes ISO 9000.
Les règlements de sécurité et de santé au travail sont élaborés, appliqués et adaptés en permanence en
fonction des progrès accomplis dans le domaine technologique et des avancées réalisées en sécurité, en
santé et en médecine du travail. Trop souvent, pourtant, ils ne sont pas respectés, de manière délibérée ou
simplement par ignorance. Dans ce cas, des modèles de management de la sécurité inspirés de la série des
normes ISO 9000 permettent d’intégrer au management la structure et le contenu des mesures de prévention.
Les avantages d’une approche globale sont évidents.
Dans un management intégré, un règlement de sécurité et de santé au travail n’est plus envisagé de façon
isolée, mais s’inscrit dans les sections correspondantes d’un manuel de management de la qualité et dans les
instructions relatives aux méthodes de travail; on dispose ainsi d’un programme parfaitement intégré. Cette
approche globale est de nature à intensifier au quotidien l’attention portée à la prévention et à réduire le
nombre des accidents et des maladies imputables au travail. L’intégration des mesures de sécurité et de santé
au processus opérationnel est d’une importance capitale.
Les nouvelles méthodes de management visent à impliquer le personnel de manière plus active et plus directe.
Elles ont pour objet de promouvoir l’information, la communication et la collaboration au-delà des barrières
hiérarchiques. La réduction de l’absentéisme pour cause de maladie ou d’accident du travail a pour effet
d’améliorer l’application des principes de gestion de la qualité dans le secteur.
Avec le développement de nouvelles méthodes et de nouveaux matériels et matériaux de construction, les
exigences en matière de sécurité ne cessent d’augmenter. Les préoccupations croissantes liées à la protection
258
de l’environnement viennent encore compliquer la situation. Il est difficile de répondre aux impératifs d’une
prévention moderne en l’absence de règlements appropriés et d’une articulation plus étroite des justes besoins
de l’industrie et des exigences légitimes de la protection des travailleurs. Une attribution claire des
responsabilités et une coordination efficace des programmes de prévention devraient faire partie intégrante
du système de management de la qualité. L’amélioration de la compétitivité
L’existence d’un système de management de la sécurité du travail est une condition de plus en plus souvent
requise lorsqu’une entreprise soumet une offre; l’efficacité de ce système — c’est-à-dire la qualité des résultats
obtenus par l’entreprise dans le domaine de la prévention — peut même devenir l’un des critères d’attribution
d’un marché.
La pression liée à la concurrence internationale se fera sans doute plus vive encore dans les années à venir.
Il semble donc prudent d’intégrer dès maintenant la sécurité dans le système de management de la qualité,
plutôt que d’y être contraint au dernier moment et de devoir consacrer à la prévention un budget sensiblement
plus élevé. Un système de management intégré de la prévention et de la qualité devrait permettre de limiter
non seulement les coûts directs et indirects des accidents du travail et des maladies professionnelles, mais
également ceux liés à la responsabilité des entrepreneurs à l’égard des ouvrages qu’ils construisent.
Le management de l’entreprise
La direction de l’entreprise devrait intégrer les mesures de sécurité et de santé au travail dans son système
de management. La portée et le calendrier de ces mesures devraient être définis et inclus dans la déclaration
de politique générale de l’entreprise, et les ressources nécessaires en personnel et en moyens devraient être
mises à disposition pour réaliser les objectifs fixés. Les entreprises de construction d’une certaine importance
possèdent généralement un personnel spécialement chargé de la prévention. Dans les autres, c’est
l’employeur qui doit assumer cette responsabilité. L’évaluation des résultats
L’évaluation des résultats obtenus dans le domaine de la sécurité et de la santé au travail constitue la seconde
phase de l’intégration des mesures préventives et du management de la qualité.
Il convient de recueillir toutes les données utiles (date, type, fréquence, causes et coût des accidents et des
maladies liés au travail) et de les communiquer à toutes les personnes qui, dans l’entreprise, ont des
responsabilités dans ce domaine. L’analyse de ces données permettra à l’entreprise de fixer les priorités
indispensables et de modifier les méthodes de travail et les consignes de sécurité en cas de besoin.
Lors du choix des matériaux, des matériels et des méthodes de travail, il faudra se demander s’il en existe de
plus sûrs. Avant le début des travaux, il conviendra de déterminer les responsabilités de chacun aux différentes
étapes de la réalisation du projet. Les dispositions relatives aux qualifications du personnel et aux éventuels
besoins en matière de formation devraient être prises suffisamment à l’avance.
Les responsabilités et les pouvoirs du personnel chargé de la sécurité donneront lieu à une déclaration écrite
qui fera partie des descriptions de tâches sur le site. Le personnel chargé de la sécurité dans l’entreprise
devrait figurer dans l’organigramme de celle-ci.
Un exemple en provenance d’Allemagne
Quatre méthodes permettant d’intégrer la sécurité et la santé au travail dans le système de management de
la qualité et des combinaisons de ces méthodes ont été mises en œuvre en Allemagne:
1. Elaboration d’un manuel de management de la qualité et d’un manuel séparé de management de la
sécurité; chacun de ces manuels définit ses propres procédures. Dans des cas extrêmes, cela peut
aboutir, sur le plan organisationnel, à des solutions inefficaces qui demandent deux fois plus d’efforts
et ne permettent pas, en pratique, d’obtenir les résultats souhaités.
2. Un chapitre est ajouté au manuel de management de la qualité, sous le titre «Sécurité et santé au
travail». Il regroupe tout ce qui concerne ces questions. Cette méthode a été retenue par certaines
entreprises de construction. Le fait que la sécurité et la santé fassent l’objet d’un chapitre distinct peut
souligner l’importance de la prévention, mais celle-ci risquera d’être prise pour une quantité négligeable.
259
On pourra considérer qu’il s’agit là davantage d’une déclaration d’intention que d’un véritable
engagement de la part de la direction.
3. Tous les aspects de la sécurité et de la santé au travail sont directement intégrés au système de
management de la qualité. Cette méthode est celle qui traduit le plus fidèlement le concept d’intégration
de la prévention et du management de la qualité. La structure souple des modèles proposés de la
norme allemande DIN EN ISO 9001-9003 (ISO 1994a, 1994 b, 1994c) permet cette intégration.
4. L’Association mutuelle professionnelle d’assurance contre les accidents dans les travaux souterrains
(Tiefbau-Berufsgenossenschaft) s’est prononcée en faveur d’une intégration modulaire, concept qui
sera développé ci-après.
260
chacune a des compétences, un personnel, des installations et des matériels qui lui sont propres. Pourtant,
malgré l’extrême variété d’échelle et de complexité des opérations, les principaux secteurs de la construction
ont beaucoup de choses en commun. Il y a toujours un client (parfois appelé le propriétaire ou le maître
d’œuvre) et une entreprise. A l’exception des travaux de peu d’importance, on trouve un ou plusieurs
concepteurs, architectes ou ingénieurs et, si le projet nécessite de recourir à des entreprises spécialisées, des
entrepreneurs travaillant en sous-traitance pour l’entreprise générale ou principale (voir aussi l’article «Les
facteurs organisationnels et leurs incidences sur la sécurité et la santé» dans le présent chapitre). Si des
logements ou des bâtiments agricoles de petite taille sont parfois construits sur la simple base d’une
convention informelle passée entre le client et l’entreprise, la majeure partie des travaux de construction sont
effectués sur la base d’un contrat formel entre les deux parties qui mentionnera de manière détaillée la nature
et la portée des travaux que l’entreprise est censée effectuer, la date de leur achèvement et leur coût. D’autres
éléments pourront également être inclus.
Les deux grandes catégories de travaux de construction intéressent soit le bâtiment, soit les travaux publics.
Le terme «bâtiment» s’applique à la construction des maisons individuelles, des immeubles d’habitation ou à
usage de bureaux, des magasins, des usines, des entrepôts, des écoles, des hôpitaux, des autres lieux
publics, etc., bref, de toutes ces structures que l’on appelle dans le langage de tous les jours des «bâtiments».
L’expression «travaux publics» s’applique à tous les ouvrages de génie civil: routes, tunnels, galeries, ponts,
voies ferrées, aéroports, barrages, canaux, installations portuaires, etc. Certains ouvrages pourraient être
rangés dans l’une ou l’autre catégorie. Ainsi, un aéroport associe des bâtiments (les terminaux), des pistes et
tarmacs; une gare maritime peut comprendre des bâtiments, des entrepôts et des ouvrages portuaires (jetées,
appontements, écluses, etc.).
Quel que soit le type d’ouvrage, le bâtiment et les travaux publics ont en commun bien des opérations, même
si de notables différences peuvent exister au niveau de l’échelle des ouvrages, des moyens mis en œuvre, de
la durée des travaux, du coût, etc.
Les petites entreprises et les travailleurs indépendants
Les choses diffèrent d’un pays à l’autre, mais le bâtiment regroupe le plus souvent de petites entreprises.
Dans maints pays, 70 à 80% des entrepreneurs emploient moins de 20 travailleurs. Cela tient au fait que de
nombreux entrepreneurs se lancent tout d’abord dans la profession comme artisans, travaillant parfois seuls
sur de petits chantiers. Lorsque leurs affaires prospèrent, ils font appel à quelques travailleurs. Dans le
bâtiment, la charge de travail est rarement régulière ou prévisible; certains chantiers se terminent, d’autres
démarrent, pas nécessairement au même moment. Il faut être en mesure de déplacer des travailleurs ou des
équipes de travailleurs de diverses qualifications d’un chantier à l’autre suivant les besoins; les petits
entrepreneurs en ont la possibilité.
A côté de cette catégorie, il existe dans le bâtiment une forte population de travailleurs indépendants travaillant
à leur compte, comme dans l’agriculture. Ce sont des artisans tels que les maçons, les charpentiers, les
peintres, les électriciens, les plombiers, les carreleurs, etc. Ils peuvent travailler seuls sur de petits chantiers
ou s’insérer dans une équipe sur des chantiers plus importants. A la fin des années quatre-vingt, période qui
a vu une très forte expansion de la construction, le nombre des travailleurs se déclarant indépendants a
augmenté, en partie en raison des incitations fiscales accordées à cette catégorie de personnes et de
l’utilisation par les entrepreneurs de ces prétendus travailleurs indépendants moins bien payés que leurs
salariés. Les charges sociales étaient moins élevées pour les indépendants, l’entrepreneur n’avait pas à
assurer leur formation et il lui était plus facile de s’en défaire à la fin du chantier.
La présence dans le secteur du bâtiment d’un aussi grand nombre de petits entrepreneurs et de travailleurs
indépendants a plutôt nui à un management efficace de la sécurité. Avec une main-d’œuvre aussi fluctuante,
il est évidemment difficile de dispenser une formation de qualité. Une analyse des accidents mortels survenus
au Royaume-Uni pendant une période de trois ans dans le bâtiment a montré que, dans près de la moitié
des cas, les victimes se trouvaient sur le chantier depuis moins d’une semaine. Les premiers jours passés
sur un chantier sont particulièrement dangereux pour les travailleurs; quelle que soit leur expérience
professionnelle, chaque chantier est unique. Les secteurs public et privé
261
Les entreprises peuvent faire partie soit du secteur public (c’est le cas, par exemple, des départements de
travaux publics d’une municipalité ou d’une région), soit du secteur privé. Traditionnellement, une partie
importante des travaux d’entretien était effectuée par des services (notamment pour les écoles, les hôpitaux
et les routes). Plus récemment, la tendance a été d’encourager la concurrence afin de réduire le coût des
travaux. Cela a entraîné une diminution de la taille des services publics, parfois même leur disparition
complète, et l’obligation de procéder par appels d’offres. Des marchés qui étaient autrefois l’apanage des
services publics reviennent maintenant à des entrepreneurs du secteur privé, assortis de strictes conditions
d’attribution des contrats. Placés devant la nécessité de baisser les prix, les entrepreneurs tendent à réduire
leurs frais généraux, notamment ceux liés à la sécurité et à la formation.
Cette distinction entre secteur public et secteur privé s’applique parfois également aux clients. L’administration
centrale et les collectivités locales (ainsi que les entreprises de transport public et les services publics s’ils
sont placés sous l’autorité de l’administration centrale ou régionale) sont clientes de l’industrie du bâtiment.
En tant que telles, elles pourraient être considérées comme faisant partie du secteur public. Les transports
publics et les services publics gérés par des compagnies semi-publiques ou privées peuvent être considérés
comme faisant partie du secteur privé. Le fait qu’une entreprise cliente appartienne au secteur public favorise
parfois l’intégration de certains aspects de sécurité ou de formation dans le coût des travaux. A l’heure actuelle,
les entreprises du secteur public et celles du secteur privé ont toutes les mêmes obligations en matière de
soumissions. Le travail hors des frontières nationales
Un facteur de plus en plus important dans les marchés du secteur public est que les appels d’offres se font
maintenant à l’échelle internationale. Dans l’Union européenne, par exemple, les grands projets (ceux dont le
coût dépasse un montant stipulé dans les directives) doivent faire l’objet d’une publicité dans toute l’Union,
afin que les entrepreneurs des différents pays puissent soumissionner. Cette disposition a pour effet
d’encourager les entrepreneurs à travailler hors des frontières nationales. Ils sont, dans ce cas, tenus de
respecter la législation locale en matière de sécurité et de santé. L’un des objectifs de l’Union européenne est
d’harmoniser les normes de sécurité et de santé au travail et leur application dans tous les Etats membres.
Les grandes entreprises qui travaillent dans différentes parties du monde doivent donc être familiarisées avec
les normes des pays dans lesquels elles opèrent.
Les concepteurs (projeteurs)
Dans le bâtiment, le concepteur est généralement un architecte, même si pour les logements de peu
d’importance les entreprises se chargent elles-mêmes de la conception si besoin est. Si un bâtiment est grand
et complexe, des architectes pourront s’occuper du plan d’ensemble, des ingénieurs civils du calcul des
éléments structurels et des ingénieurs spécialisés de la conception des équipements (installations électriques,
ascenseurs, ventilation, chauffage, etc.). Les spécialistes s’assurent que les installations et les équipements
qui sont de leur ressort sont bien conçus pour fonctionner dans le respect des normes, une fois intégrés à la
structure générale prévue par l’architecte.
Dans les travaux publics, la conception dépend en général d’un ou de plusieurs ingénieurs civils. Dans les
grands chantiers, où l’aspect esthétique joue un rôle important, un architecte pourra être adjoint à l’équipe de
conception. Dans les autres projets de génie civil, les études seront confiées à des ingénieurs civils pouvant
appartenir à plusieurs spécialités (charpente métallique, béton armé, hydraulique, etc.).
Le rôle des promoteurs est de chercher à exploiter un terrain ou un bâtiment existant et d’en tirer profit.
Certains promoteurs se bornent à revendre le terrain ou le bâtiment après y avoir apporté des améliorations;
d’autres les conservent pour en tirer des loyers plus élevés qu’avant leur mise en valeur.
Le talent du promoteur est de découvrir des sites, des terrains vagues ou des bâtiments sous-utilisés ou
vétustes auxquels des travaux bien conçus et bien conduits pourront apporter une plus-value intéressante.
Le promoteur finance parfois lui-même ces travaux mais, le plus souvent, il devra s’appliquer à trouver
d’autres sources de financement. Les promoteurs ne constituent pas un phénomène nouveau; le
développement des villes au cours des 200 dernières années leur doit beaucoup. Ils peuvent être parfois
eux-mêmes clients de l’industrie du bâtiment, mais jouent le plus souvent le rôle d’agents pour les parties
qui assurent le financement. Les types de contrats
262
Dans un contrat de type classique, le client demande à un con-cepteur d’établir des plans et des spécifications.
Il invite ensuite des entrepreneurs à faire une offre pour l’exécution des travaux. Leur rôle se limite pour
l’essentiel à la construction de l’édifice ou de l’ouvrage envisagé, même s’il leur arrive souvent de suggérer
des modifications susceptibles de faciliter les travaux, en un mot d’améliorer la «constructibilité».
Un autre type de contrat courant englobe conception et réalisation. Le client veut un bâtiment, mais n’a pas
d’idées précises sur les détails de sa conception (hormis la taille, le nombre de personnes qui l’utiliseront ou
l’échelle des activités qui y seront menées). Le client lance dans ce cas un appel d’offres auprès de
concepteurs ou d’entrepreneurs qui lui soumettront des projets et des devis. De nombreuses entreprises
disposent de leurs propres bureaux d’études ou collaborent avec des concepteurs extérieurs. Les études
comportent souvent deux phases: une phase initiale, dans laquelle un concepteur établit un projet d’ensemble
qui fera ensuite l’objet d’un appel d’offres, et une seconde phase, dans laquelle l’entreprise choisie préparera
des plans d’exécution plus détaillés.
Les contrats d’entretien ou d’intervention passés entre les clients et les entreprises représentent une partie
non négligeable des travaux effectués dans l’industrie de la construction. Ils ont généralement une durée fixe
et obligent les entreprises à effectuer périodiquement des travaux convenus d’avance ou à travailler «au coup
par coup», c’est-à-dire à intervenir à la demande du client. Les contrats de ce type sont souvent établis à
l’initiative des pouvoirs publics qui ont la responsabilité du bon fonctionnement de services qui doivent
fonctionner en continu. Les exploitants d’établissements industriels, notamment ceux qui travaillent sans
interruption, ont recours eux aussi à ce type de contrats. L’entreprise extérieure doit intervenir très rapidement
en mettant à disposition le personnel et le matériel requis. L’avantage pour le client est qu’il n’a pas besoin
d’avoir à demeure un personnel d’intervention qualifié et d’acquérir l’équipement spécialisé qui est souvent
nécessaire dans les interventions de ce genre.
Les tarifs stipulés dans ces contrats peuvent être soit forfaitaires (sur une base annuelle), soit calculés en
fonction du temps passé (travaux en régie), soit encore basés sur une formule mixte.
Les exemples les plus courants sont sans doute les contrats d’entretien des routes et ceux de réparation en
urgence des réseaux de distribution d’eau, de gaz ou d’électricité qui sont tombés en panne ou ont été
endommagés pour des causes diverses.
Quel que soit le type de contrat, le client et le concepteur ont la possibilité d’influer sur la politique de sécurité
et de santé des entreprises par des dispositions arrêtées avant la conclusion des contrats d’exécution des
travaux.
Le prix
Le prix ou les prix figurent toujours dans un contrat. Il peut s’agir soit du coût global des travaux, soit de séries
de prix afférents à des travaux spécifiques. Même dans ce cas, le client peut avoir à payer une partie du prix
avant le début des travaux, pour per-mettre à l’entreprise d’acheter des matériaux. Le prix peut aussi être
assorti de primes d’avance et de pénalités de retard, par exemple l’entrepreneur étant payé davantage si le
travail est achevé avant la date convenue. Quelles que soient les modalités retenues pour les paiements,
ceux-ci sont généralement échelonnés au fur et à mesure de l’avancement des travaux, en fonction de critères
agréés d’avance. Une fois l’ouvrage achevé, il est d’usage que le client retienne un pourcentage convenu du
montant total jusqu’à ce que l’entreprise ait remédié aux éventuelles difficultés rencontrées ou que l’ouvrage
ait été mis en service sans problème.
Au cours des travaux, l’entreprise peut se trouver confrontée à des obstacles qui n’avaient pas été prévus au
moment de la signature du contrat. Dans ce cas, elle peut être appelée à modifier les méthodes de travail
choisies. Généralement, ces modifications entraîneront des surcoûts par rapport aux devis; l’entreprise
cherchera alors à les répercuter sur le client, du fait que ces tâches n’avaient pas été prévues dans le contrat.
Les prix stipulés dans les contrats peuvent affecter la sécurité et la santé si l’offre faite par l’entrepreneur ne
tient pas suffisamment compte des dépenses exigées par les mesures de prévention à mettre en place sur le
chantier. La situation se complique encore lorsque, pour tenter d’obtenir des entrepreneurs un bon rapport
qualité-prix, les clients jouent la carte de la concurrence. Lorsqu’on cherche à rogner les coûts, les clients
ignorent souvent qu’en retenant l’offre la plus basse, ils sanctionnent le choix de matériaux ou de méthodes
de travail qui risquent fort d’exposer les travailleurs à des risques non négligeables. En cas d’appel d’offres
263
pour des ouvrages importants, les entreprises soumissionnaires sont généralement invitées à déclarer que
leur offre prend en compte le coût des mesures de sécurité et de santé indispensables.
Tout comme les clients, les promoteurs ont, eux aussi, leur rôle à jouer dans la lutte contre les risques
professionnels dans la construction. Ils devraient faire appel à des entrepreneurs compétents et à des
architectes qui tiennent compte des impératifs de la sécurité dans leurs projets et ne pas choisir
systématiquement l’offre la plus basse. Les promoteurs tiennent à être associés à des opérations couronnées
de succès, et l’un des critères de ce succès sera l’absence de problèmes majeurs de sécurité et de santé tout
au long des travaux.
Les normes de construction et la réglementation en matière d’aménagement
du territoire
Dans le cas de bâtiments — qu’il s’agisse de logements, de locaux commerciaux ou industriels —, les
chantiers sont soumis à une réglementation en matière d’aménagement du territoire précisant à quels endroits
certains types d’ouvrages peuvent être implantés; une usine, par exemple, ne peut être construite en zone
résidentielle. Cette réglementation est souvent très précise en ce qui concerne l’apparence extérieure, la taille
des bâtiments, les matériaux, etc.
Il existe parfois aussi des règlements ou des normes qui spécifient, par exemple, l’épaisseur des murs, la
profondeur des fondations, les caractéristiques d’isolation, les dimensions des fenêtres, les schémas des
circuits électriques, de mise à la terre et des réseaux de canalisations. Ces dispositions doivent être
respectées par les clients, les concepteurs et les entrepreneurs. Elles limitent évidemment leurs choix, mais
garantissent que les bâtiments et les ouvrages seront construits selon des normes jugées acceptables. La
réglementation en matière de construction et d’aménagement du territoire influe par conséquent sur la
conception et le coût des ouvrages. Les bâtiments construits en préfabriqué
Les usines qui fabriquent des éléments préfabriqués pour les besoins de l’industrie de la construction utilisent
des techniques de production en série semblables à celles des industries de fabrication pour produire des
parties de bâtiment. Généralement, le terme «préfabriqué» s’applique à des éléments modulaires en béton
que l’on assemble sur place, mais il peut s’agir aussi de matériaux composites. La construction en préfabriqué
a connu un grand essor après la seconde guerre mondiale, alors qu’il fallait répondre rapidement à une très
forte demande de logements bon marché; elle est surtout utilisée pour des logements sociaux. Il est possible
de fabriquer en série en usine des éléments moulés normalisés de grandes dimensions, ce qui serait
pratiquement impossible sur un chantier ordinaire.
La structure des éléments préfabriqués doit être suffisamment résistante pour qu’ils puissent être transportés
et déplacés par des moyens mécaniques. Ils comportent des dispositifs d’accrochage (crochets, anneaux)
permettant de les soulever et de les déplacer ainsi que, le cas échéant, des moyens permettant de les
assembler facilement et solidement. Leur manutention exige un matériel approprié. Une fois livrés sur le
chantier, ils devraient être entreposés de manière à éviter qu’ils ne soient endommagés.
Des techniques identiques sont utilisées pour produire des éléments en béton (armé ou non) pour les
ouvrages de génie civil (dalles des autoroutes surélevées, parois de revêtement des tunnels, etc.). Les
projets clés en main
Lorsqu’il s’agit d’établissements industriels ou commerciaux comprenant des installations importantes et
complexes, le client souhaite parfois prendre possession de bâtiments prêts à fonctionner dès le premier jour.
Les laboratoires sont quelquefois construits et équipés de cette manière. C’est ce que l’on appelle un projet
«clés en main»; dans ce cas, l’entrepreneur doit s’assurer que l’ouvrage et les installations qu’il contient sont
entièrement opérationnels avant la livraison. Le génie civil et les grands travaux publics
Les routes
Les chantiers routiers sont les plus connus du grand public. Ils sont ouverts pour la construction de nouvelles
routes mais, le plus souvent, pour la réparation ou l’élargissement d’artères existantes. Ces travaux sont
264
généralement effectués pour le compte d’administrations publiques, parfois aussi de sociétés privées (dans le
cas des autoroutes, par exemple). S’il s’agit d’ouvrages de génie civil financés par l’Etat, leur étude et leur
construction sont étroitement supervisées par des fonctionnaires.
La construction des routes, comme d’ailleurs celle des voies ferrées, peut exiger d’importants travaux de
terrassement; on s’efforce d’équilibrer le volume des déblais et celui des remblais afin de limiter les coûts. Ces
travaux nécessitent l’emploi d’engins lourds et puissants: pelles mécaniques, niveleuses, bouteurs,
décapeuses, chargeuses, machines d’épandage, compacteurs, etc.
Pendant les travaux d’entretien ou de transformation d’un tronçon routier, celui-ci reste généralement ouvert
au trafic, ce qui crée des risques aussi bien pour le personnel de l’entreprise chargée des travaux que pour
les véhicules qui empruntent le tronçon en chantier. La planification et la surveillance jouent ici un rôle
important. Le contrôle du trafic routier à l’approche du chantier et sur celui-ci est généralement confié à la
police locale, mais il demande une collaboration étroite avec l’entreprise. Les travaux d’entretien créent une
gêne évidente, occasionnent des risques et provoquent des embouteillages. Il est donc impératif qu’ils soient
achevés le plus rapidement possible, raison pour laquelle des primes sont parfois accordées aux entreprises
qui travaillent plus vite que prévu, et des pénalités de retard infligées à celles excédant les délais contractuels.
Les incitations financières ne devraient pas compromettre la sécurité des travailleurs ni celle des usagers.
Le revêtement des routes peut être en pierre, en bitume ou en béton. Une bonne logistique devrait assurer
que les quantités nécessaires de matériaux de revêtement se trouvent sur place au moment voulu pour éviter
les interruptions dans les travaux.
Pour creuser des tranchées et des tunnels, on a parfois recours aux explosifs, ce qui appelle des mesures de
protection particulières.
Les autoroutes surélevées sont souvent construites au moyen de modules en béton armé, moulés sur une
aire de fabrication voisine puis amenés à l’endroit voulu. Cela exige des engins de levage puissants pour
soulever les éléments moulés, les coffrages et les armatures.
Les structures provisoires de soutènement des sections d’autoroutes surélevées ou de ponts doivent être
conçues en fonction des charges qui leur seront appliquées lors de la coulée du béton. Leur conception et leur
calcul sont aussi importants que ceux de l’ouvrage lui-même.
Les ponts
Dans les régions isolées, les ponts sont souvent construits en bois, même si les ponts modernes le sont
généralement en béton armé ou en acier. Si le pont a une grande portée, sa conception sera confiée à un
bureau spécialisé. S’il enjambe un cours d’eau, les culées qui soutiennent ses extrémités et les fondations de
ses piles sont souvent construites dans l’eau, ce qui peut impliquer le battage de pieux et la construction de
batardeaux, voire de caissons. En terrain accidenté, le transport des matériaux se fait parfois par blondin,
transporteur aérien se déplaçant le long de câbles tendus entre deux pylônes, fixes ou mobiles sur rails.
L’entretien des ponts demande que l’on prévoie des moyens d’accès et de travail sûrs pour les équipes
chargées de ce travail; c’est notamment le cas pour les ponts suspendus.
Les galeries et les tunnels
Les tunnels sont des ouvrages d’art particuliers. Le tunnel sous la Manche a exigé la construction de galeries
de quelque 100 km de longueur et de 6 à 8 m de diamètre, mais il existe aussi des minitunnels, trop étroits
pour permettre le passage d’une personne et creusés par des machines introduites par des galeries d’accès
et commandées à partir de la surface. Dans les zones urbaines, un tunnel ou une galerie sont souvent le seul
moyen d’améliorer la circulation routière ou d’installer des réseaux de distribution d’eau ou d’évacuation des
eaux usées. Leur tracé appelle une étude aussi détaillée que possible afin de déterminer notamment la nature
des terrains traversés, la présence de nappes d’eau souterraines, etc.
Si le terrain est relativement homogène, comme c’est le cas de la marne sous la Manche, il est possible
d’utiliser des machines. Si les études préalables ne mettent pas en évidence une forte pression hydrostatique,
il est généralement inutile de travailler en air comprimé, ce qui entraînerait des coûts sensiblement plus élevés
et des risques particuliers. Un grand tunnel traversant un terrain homogène non constitué de roches dures
peut être percé au moyen d’un tunnelier de pleine section. Il s’agit en réalité d’un train de plusieurs machines
265
reliées entre elles et avançant sur des rails. La couronne d’attaque circulaire tourne et renvoie les débris à
l’arrière de la machine. Le tunnelier est suivi de différentes sections qui positionnent les éléments de
revêtement sur toute la surface des parois (ces éléments peuvent peser plusieurs tonnes) et injectent du
mortier liquide derrière les voussoirs. La machine abrite tous les équipements nécessaires à la manutention
et au positionnement des anneaux de revêtement, ainsi que les moteurs électriques et les pompes qui
actionnent la tête de forage du tunnelier et les autres mécanismes de la machine.
Pour creuser une galerie dans un sol constitué de roches tendres qui n’est pas assez consistant pour utiliser
un tunnelier, il faut employer des machines d’abattage qui attaquent le front de taille. Les débris
sont ramassés à la pelle mécanique et évacués par berlines et camions. Cette technique sert spécialement à
percer des tunnels de section variable ou non circulaire. Les terrains traversés n’ont généralement pas la
résistance nécessaire pour que l’on puisse renoncer à prévoir un revêtement de la galerie si l’on veut éviter
les éboulements de la voûte ou des parois. Ce revêtement pourra être en anneaux de béton préfabriqués ou
en béton liquide projeté sur un treillis d’acier maintenu en place par des boulons (c’est la méthode dite
autrichienne).
Si la galerie traverse une roche dure, l’abattage se fera à l’explosif après avoir foré des trous de mine. Il faut
utiliser le minimum d’explosifs nécessaire pour obtenir des débris de la taille voulue aux endroits voulus, afin
de faciliter l’évacuation des déblais. Sur les grands chantiers, on fait aussi appel à des «jumbos», ensembles
mécanisés qui comprennent plusieurs marteaux perforateurs montés sur un châssis à chenilles ou sur rails,
ainsi qu’à des pelles mécaniques ou à des chargeuses à courroie pour évacuer les déblais. Les parois des
galeries percées dans de la roche dure sont souvent simplement lissées, sans recevoir de revêtement
particulier.
Les barrages
Les barrages peuvent être soit des digues de retenue construites en terre ou en enrochements et rendues
étanches par des revêtements ou des noyaux d’argile et parfois garnies de plaques de béton, soit des
ouvrages en béton du type barrage poids ou barrage voûte. Ils exigent en général de gros travaux de
terrassement. Souvent implantés dans des endroits isolés, les chantiers de barrages demandent
l’aménagement de voies d’accès provisoires pour l’acheminement des équipements, des matériaux et du
personnel sur le site. Les personnes qui travaillent à la construction de barrages sont parfois si loin de chez
elles que des logements provisoires doivent être prévus à leur intention. Il est souvent nécessaire de dévier le
cours d’eau pour procéder aux travaux de fondation.
Tout chantier de barrage de quelque importance exige l’utilisation d’engins puissants et nombreux
d’excavation, de terrassement et de manutention, ainsi que la construction d’une centrale à béton.
Les canaux et les installations portuaires
Les travaux de construction et de réparation des canaux et des installations portuaires ont nombre de points
communs avec ceux qui ont été décrits ci-dessus, mais présentent cependant des aspects particuliers. Les
voies d’eau intérieures ont joué un rôle très important pour le transport des marchandises en vrac (matériaux
pondéreux, hydrocarbures) et continuent d’assurer une part notable de ce transport, selon les caractéristiques
du relief et du réseau hydrographique. Les canaux de navigation ou d’irrigation et les installations portuaires
exigent des investissements importants et la mise en œuvre de moyens considérables au stade de leur
construction (mise en place de caissons, de batardeaux, etc.).
Les docks sont parfois construits dans des zones industriellement exploitées de longue date. Des effluents
industriels ont pu s’échapper dans le sous-sol pendant des années, et les déblais évacués peuvent être très
pollués. Ces risques viennent s’ajouter à tous ceux que l’on rencontre dans les travaux exécutés sous l’eau
ou au-dessus d’un plan d’eau.
Les voies ferrées
Chronologiquement, la construction des voies ferrées a suivi celle des canaux et précédé celle des grandes
routes. Les chemins de fer, en dehors des régions montagneuses qui exigent des voies et des locomotives
spéciales, ne peuvent gravir de fortes pentes. Cette exigence conduit à des travaux de génie civil souvent très
266
lourds (ponts, tunnels, tranchées, etc.) pour permettre le franchissement ou le contournement des obstacles
naturels.
Les entreprises qui construisent et réparent les lignes de chemin de fer ont besoin des équipements habituels
et de la logistique garantissant que le ballast et les autres matériaux de construction soient toujours
disponibles. Elles doivent également faire en sorte que leurs travaux n’apportent qu’un minimum de
perturbations dans l’exploitation des lignes existantes et ne mettent en danger ni les travailleurs ni le public.
Les aéroports
e
Depuis le milieu du XX siècle, l’essor rapide du transport aérien a entraîné l’ouverture de multiples et
importants chantiers pour la construction et l’extension d’aéroports.
Dans ce domaine, les clients sont généralement des administrations centrales ou régionales ou des
organismes publics ou semi-publics, rarement des sociétés privées.
La planification du travail est parfois compliquée du fait des contraintes liées à l’environnement pesant sur le
projet. Les aéroports couvrent une surface étendue. La construction des pistes, des terminaux, des entrepôts
et des aires de stationnement peut exiger la réhabilitation de terrains vagues ou difficiles et le nivellement de
très vastes zones, ce qui peut entraîner des travaux de défrichement, de terrassement et d’assèchement
importants.
LES TYPES DE PROJETS ET LES RISQUES ASSOCIÉS
Jeffrey Hinksman
Avant d’être utilisés, tous les bâtiments neufs et les ouvrages de génie civil passent par les mêmes phases de
conception, de terrassement, de construction ou d’édification, de finition, de raccordement aux différents
services et de mise en service finale. Au fil des ans, les bâtiments autrefois neufs doivent être entretenus,
ravalés et nettoyés avant d’être souvent rénovés. Ils seront enfin démolis pour faire place à des bâtiments plus
modernes ou parce qu’ils n’ont plus de raison d’être. Ce qui est vrai pour les immeubles s’applique également
aux ouvrages complexes et de grande taille comme les usines et les ponts ou les centrales de production
d’énergie. Chaque étape dans la vie d’un bâtiment ou d’un ouvrage d’art présente ses propres risques, dont
certains sont communs à tous les chantiers de construction et d’autres particuliers au type d’ouvrage
considéré.
Pour chaque type de projet (et même pour chaque phase du projet), il est possible de prévoir les principaux
risques encourus par les travailleurs. Le risque de chute est omniprésent; les statistiques montrent que jusqu’à
la moitié des accidents mortels enregistrés dans la construction est due à des chutes.
Les travaux neufs
La conception
Les risques matériels encourus au stade de la conception de nouveaux bâtiments ou ouvrages sont
généralement liés aux visites effectuées par le personnel des bureaux d’études, qui peut être exposé aux
risques occasionnés par un accès dangereux, par des ouvertures ou des excavations non protégées, par des
fils électriques ou des câbles, ou encore par du matériel en mauvais état. Si les études obligent à pénétrer
dans des locaux ou des excavations qui sont restés fermés pendant un certain temps, il peut y avoir un risque
d’intoxication par le dioxyde de carbone ou d’asphyxie par manque d’oxygène. Les risques sont aggravés si
les visites se font sur un chantier non éclairé après la tombée de la nuit ou si le visiteur, isolé, ne peut pas
communiquer avec l’extérieur et appeler à l’aide en cas de besoin.
La phase de conception revêt une importance particulière non seulement pour la stabilité des bâtiments et des
ouvrages qui sont édifiés, mais aussi pour la sécurité des personnes qui seront affectées à leur construction.
Les concepteurs, qu’ils soient architectes ou ingénieurs, ne se contentent pas d’élaborer et de fournir des
plans. Leur formation et leur expérience doivent leur permettre de prévoir les risques liés à telle ou telle
méthode de construction et d’appeler sur eux l’attention des entrepreneurs. Ils peuvent également jouer un
rôle actif dans le choix des matériaux de construction et préconiser, le cas échéant, l’utilisation de produits
moins dangereux. Il convient, dès le stade de la conception, de se préoccuper d’éliminer ou de réduire tous
les risques raisonnablement prévisibles aux étapes de la réalisation et de l’entretien. En dépit de tous les
267
efforts, il subsistera toujours des risques imprévus dont les entrepreneurs devront tenir compte dans la mise
en place de leurs propres mesures de sécurité et même dans les offres qu’ils soumettent.
Les travaux de terrassement et d’excavation
Généralement, les premiers travaux à entreprendre après les études et l’attribution du marché sont des travaux
de terrassement et des fouilles pour les fondations. S’il s’agit de bâtiments légers, les fondations ne posent
généralement pas de problème. Dans le cas d’immeubles ou de bâtiments plus importants, et pour certains
ouvrages d’art, les fondations pourront exiger des excavations de plusieurs mètres de profondeur. Les
tranchées de plus de 1 m de profondeur sont généralement creusées à l’aide de machines du type pelle
mécanique.
Ce travail demande une organisation et une surveillance particulières. Les risques d’éboulement des parois
et de glissement de terrain sont toujours présents et deviennent de plus en plus considérables à mesure que
la profondeur augmente. Ces risques sont aggravés par les intempéries et par les vibrations susceptibles
d’être engendrées par les travaux exécutés à proximité. Une argile qui semble résistante se craquelle sous
l’effet de la sécheresse et peut se ramollir et glisser après la pluie. Un mètre cube de terre compacte pèse
plus d’une tonne; un travailleur pris sous un éboulis risque des fractures, un écrasement d’organes internes
ou l’étouffement. C’est dire l’importance capitale que revêt une analyse préa-lable et sérieuse du terrain en
vue de déterminer la méthode de soutènement la plus appropriée.
Le blindage des fouilles
Blindage double face . Il est préférable de ne pas compter sur le simple «talutage» des parois d’une fouille
pour garantir leur stabilité et la sécurité des personnes qui y travaillent. Si le terrain est constitué de sable ou
de vase humide, l’angle de repos ne devrait pas excéder 5 à 10° par rapport à l’horizontale. Le plus souvent,
la place manque pour réaliser une fouille aussi large. La méthode la plus couramment utilisée pour assurer la
sécurité d’une fouille en tranchée est l’étaiement des deux parois par des madriers et des étrésillons, ce qui
permet d’équilibrer les poussées qui s’exercent des deux côtés de la tranchée. Dans les terrains sans
cohésion, on commence par enfiler des planches verticales placées bord à bord, des deux côtés de la
tranchée. Au fur et à mesure que l’excavation progresse, les planches sont enfoncées plus profondément.
Lorsque la tranchée atteint 1 m de profondeur environ, une rangée de poutres horizontales est placée contre
les planches de blindage et maintenue en place par des étrésillons de bois ou de métal calés entre les poutres
opposées à intervalles réguliers. Il s’agit là d’une méthode classique dont l’application relève des règles de
l’art.
Les méthodes standards de blindage avec des bois d’œuvre ne conviennent pas si l’excavation a plus de 6 m
de profondeur ou si le terrain est gorgé d’eau. Dans ce cas, on pourra utiliser des cadres ou des caissons
métalliques maintenus par des vérins, des rideaux de palplanches ou d’autres procédés. On rencontre
aujourd’hui de nouveaux systèmes de blindages dits souples faits d’une peau de blindage en géotextile
polyester tissé et de barres de raidissement en polyester renforcé par des fibres de verre. Il existe même des
machines à blinder. Le choix et le dimensionnement corrects des blindages revêtent une importance
particulière pour la stabilité des fouilles en tranchée et, partant, pour la sécurité des personnes qui y travaillent.
Les systèmes de blindage des excavations de plus de 6 m de profondeur seront le plus souvent conçus sur
mesure, les solutions standards n’étant jamais parfaitement appropriées.
Blindage unilatéral . Lorsque l’excavation est trop large pour que l’on puisse utiliser les méthodes d’étaiement
décrites ci-dessus, ses parois seront étayées par des planches et des contrefiches ou par un rideau de
palplanches. On recourt parfois aussi à des ancrages si la nature du terrain le permet.
Autres systèmes . On peut utiliser également des caissons d’acier de largeur réglable ou des cadres
métalliques à glissières à l’abri desquels le travail peut s’effectuer en toute sécurité. On peut aussi faire appel
à des systèmes brevetés dans lesquels un cadre horizontal réglable est descendu dans la fouille et plaqué
contre le blindage par des vérins hydrauliques qui peuvent être actionnés à partir d’un lieu sûr situé à l’extérieur
de la fouille.
Formation et surveillance . Quelle que soit la méthode adoptée, le travail devrait être effectué par des
travailleurs qualifiés sous la surveillance d’une personne expérimentée. La fouille et son blindage seront
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inspectés tous les jours et chaque fois qu’ils auront été endommagés ou déplacés (après de fortes pluies, par
exemple). Il ne faut pas oublier en effet qu’un éboulement est toujours possible et que les travailleurs ne
devraient jamais travailler dans une fouille non étayée de plus de 1 m de profondeur. Des informations
complémentaires sont données dans l’article intitulé «Les fouilles en tranchée» du présent chapitre.
La superstructure
La construction du gros œuvre d’un bâtiment ou d’un ouvrage de génie civil (la superstructure) intervient une
fois les fondations achevées. Elle comporte la nécessité de travailler en hauteur, ce qui implique des risques
évidents de chute.
Les échelles
Au-delà de 10 m à partir du sol, le travail ne peut généralement plus être exécuté sans danger avec une
échelle. A cette hauteur, les échelles télescopiques elles-mêmes sont dangereuses. La quantité de matériel
et de matériaux que les travailleurs peuvent transporter en toute sécurité est limitée, et la fatigue physique
engendrée par la posture qu’il faut adopter sur une échelle réduit sensiblement la durée utile du travail. Les
échelles sont surtout utiles pour effectuer un travail de courte durée qui n’exige pas le port de charges trop
lourdes et qui peut être exécuté à une hauteur raisonnable. Elles servent également de moyen commode
d’accès aux échafaudages, aux excavations et aux ouvrages dont les accès définitifs n’ont pas encore été
aménagés.
Pour tout travail d’une certaine durée, il conviendra d’utiliser des plates-formes provisoires ou des
échafaudages dont les caractéristiques et la complexité seront fonction de la nature et de l’importance du
chantier.
Les échafaudages
Les échafaudages sont constitués d’une ossature en perches et madriers de bois ou en tubes d’acier,
d’assemblage facile, à laquelle on fixe des plates-formes de travail. Ils peuvent être fixes ou roulants. Les
échafaudages fixes — c’est-à-dire ceux qui s’appuient sur la façade d’un bâtiment ou la paroi d’un ouvrage —
peuvent être indépendants ou à boulins. Un échafaudage indépendant comporte des montants des deux côtés
de ses plates-formes et sa stabilité est assurée de manière indépendante, tout au moins en théorie.
L’échafaudage à boulins ne possède de montants qu’à l’extérieur de ses plates-formes; l’extrémité des
traverses qui supportent la plate-forme est logée dans des trous (les boulins) ménagés dans la façade du
bâtiment. En effet, il est indiqué d’assujettir solidement tout l’échafaudage indépendant à l’ouvrage qu’il
dessert, et cela à intervalles réguliers si la plate-forme se trouve à plus de 6 m de hauteur ou si l’échafaudage
est recouvert d’un habillage de protection contre les intempéries qui aura pour effet d’augmenter la pression
exercée par le vent.
Le platelage de l’échafaudage est constitué de madriers de bonne qualité disposés bord à bord et dont les
deux extrémités seront convenablement soutenues; des supports intermédiaires seront nécessaires si les
madriers risquent de fléchir sous le poids des travailleurs ou des matériaux mis en œuvre. La largeur des
plates-formes ne devrait pas être inférieure à 60 cm si ce sont des plates-formes de circulation et de travail,
ou à 80 cm si elles sont utilisées également pour le dépôt de matériaux. Lorsqu’il y a un risque de chute d’une
hauteur de plus de 2 m, le bord extérieur et les extrémités de la plate-forme devraient être protégés par un
garde-corps rigide fixé aux montants et dont la hauteur devrait être d’au moins 90 cm. Pour éviter que des
outils ou des matériaux de construction ne tombent de la plate-forme, une plinthe de 15 cm de hauteur devrait
être placée le long du bord extérieur, solidement fixée aux montants. Si l’on est amené à retirer provisoirement
garde-corps et plinthes pour permettre le passage de matériel ou de matériaux, il conviendra de les remettre
en place le plus vite possible.
Les montants des échafaudages devraient être verticaux et reposer sur des plaques d’assise solides et bien
ajustées. Sur les échafaudages fixes, on utilise généralement des échelles pour passer d’une plateforme à
l’autre. Celles-ci devraient être fixées à leurs deux extrémités et dépasser d’au moins 1 m le niveau de la plate-
forme.
269
Les risques majeurs engendrés par l’utilisation des échafaudages — les chutes de personnes ou de matériaux
— résultent généralement d’une négligence dans la manière dont l’échafaudage a été initialement dressé, ou
de la mauvaise utilisation qui en est faite (sa surcharge, par exemple). La liste de tout ce qui peut arriver si les
échafaudages ne sont pas montés et contrôlés par des personnes expérimentées est pratiquement illimitée.
Les travail-leurs qui construisent un échafaudage sont euxmêmes exposés aux risques de chutes pendant le
montage et le démontage; ils sont en effet appelés à travailler en hauteur, dans des postures incommodes et
avant que des plates-formes n’aient été installées (voir figure 93.4).
Figure 93.4 Travailleurs montant un échafaudage sans protection (Genève, Suisse)
Les échafaudages-tours. Ces échafaudages peuvent être fixes ou roulants, avec une plate-forme de travail
au sommet et une échelle d’accès intérieure. Ce type d’échafaudage est assez instable et sa hauteur sera
limitée: trois fois et demie le côté le plus petit de la base pour les tours fixes, et trois fois pour les tours
roulantes. Les travailleurs ne doivent pas demeurer sur la plate-forme des échafaudages roulants pendant
leur déplacement ou si les roues ne sont pas bloquées. Le risque majeur de ce type d’échafaudage est le
renversement.
Echafaudages volants. Les échafaudages volants comportent une plate-forme suspendue par des câbles et
pourvue d’un mécanisme (moufle) qui permet de la déplacer verticalement. Ils sont souvent utilisés pour des
travaux d’entretien et de peinture et font parfois partie de l’équipement du bâtiment. Le système de suspension
devrait être suffisamment résistant et la plate-forme assez solide pour supporter le poids des personnes, de
l’outillage et des matériaux, avec un garde-corps pour éviter les chutes. Lorsque rien n’a été prévu pour
empêcher la chute d’une plate-forme suspendue en cas de rupture d’un cordage, les travailleurs devraient
porter un harnais de sécurité muni d’une corde amarrée attachée à un point d’ancrage solide. La chute
d’échafaudages volants a coûté la vie à de nombreuses personnes.
Les nacelles et les élévateurs
Pour certaines tâches, lors de travaux de construction et surtout d’entretien, il est plus pratique de faire appel
à une nacelle ou à une plate-forme élévatrice que de dresser un échafaudage. Il existe de nombreux types
d’élévateurs; ils comportent une nacelle ou une plate-forme fixée à l’extrémité d’un bras mobile articulé ou
d’une colonne télescopique actionnée par des vérins hydrauliques. Moulés sur roues ou sur chenilles, ces
engins peuvent être mis en place rapidement à l’endroit voulu. Il importe de respecter les spécifications des
constructeurs et d’éviter en particulier toute surcharge.
On évitera les sols peu compacts et inclinés et l’on utilisera si nécessaire des stabilisateurs ou des béquilles
pour éviter que l’engin ne bascule. La personne se trouvant dans la nacelle devrait avoir accès aux organes
de commande et avoir été convenablement formée.
270
Le montage de charpentes métalliques et d’ouvrages en éléments préfabriqués
L’ossature des bâtiments et des ouvrages d’art comporte souvent une charpente métallique ou des éléments
préfabriqués, parfois d’une grande hauteur. La stabilité de leurs éléments constitutifs au cours du montage
revêt une importance capitale. Les travailleurs chargés de ce travail devraient être équipés de harnais de
sécurité et de filins d’assurance, à moins que l’entreprise n’ait installé des filets ou des plates-formes de
retenue.
Si la construction de l’ossature et des murs d’un bâtiment est une phase non dépourvue de dangers, la mise
en place de la toiture d’un bâtiment engendre des risques particuliers. Les toits peuvent être en terrasse ou
en pente. Sur les toits en terrasse, le risque majeur est que des personnes ou des objets tombent par-dessus
bord ou par les ouvertures de la toiture. Les matériaux nécessaires à la construction de la toiture doivent être
montés à ce niveau, ce qui demande des grues si le bâtiment est élevé ou s’il faut utiliser une grande quantité
de matériaux de couverture ou d’étanchéité. Le bitume doit parfois être chauffé pour faciliter sa mise en place
et assurer une bonne étanchéité, ce qui exige l’emploi d’une bouteille de gaz et d’une cuve. Les couvreurs et
les personnes qui se trouvent audessous peuvent être brûlés par le bitume chaud et des incendies peuvent
se déclarer dans la charpente du toit si celle-ci est en bois.
Sur les toits en terrasse, les chutes peuvent être évitées en installant une protection provisoire de type garde-
corps.
Les toits en pente se rencontrent surtout dans les maisons d’habitation et les bâtiments de faible hauteur. La
pente du toit peut dépasser 45° par rapport à l’horizontale, mais une pente plus faible peut être dangereuse
lorsque le toit est humide. Pour assurer la sécurité des couvreurs, on utilisera des échelles de toit plates. Si
celles-ci ne peuvent être fixées ou supportées à leur extrémité inférieure, elles seront munies d’un crochet
approprié pour permettre de les fixer aux tuiles faîtières; si l’on a des doutes quant à la solidité de ces tuiles,
on nouera une corde au barreau supérieur et on l’amarrera à un point d’ancrage solide (une cheminée, par
exemple).
Des matériaux de couverture fragiles sont souvent utilisés pour les toits pentus et les toitures à voûtes en
berceau. Leur mise en place demande des échelles plates. Ces matériaux de couverture présentent un risque
accru pour le personnel d’entretien, qui n’est pas toujours conscient de leur fragilité.
Les travaux de couverture, même sur un toit en terrasse, peuvent être dangereux par grand vent ou par forte
pluie. Les travaux de couverture dans lesquels la sécurité est négligée mettent également en danger les
simples passants.
Les travaux de rénovation et de maintenance
La rénovation et la maintenance des bâtiments sont des opérations qui exposent à des risques non
négligeables dans certaines circonstances (risques de chutes de hauteur ou de plain-pied, risques liés à
l’utilisation de matériels et de matériaux divers, etc.). Les risques sont même parfois plus élevés du fait que,
pour des travaux qui sont généralement de plus courte durée, on peut être tenté de réduire les coûts en
essayant, par exemple, de faire au moyen d’une échelle ce qui exigerait la construction d’un échafaudage. Le
remplacement d’une tuile ne prend que quelques minutes, mais celles-ci suffisent parfois pour qu’un travailleur
tombe et se tue.
Les concepteurs, et notamment les architectes, peuvent améliorer la sécurité des travailleurs chargés des
travaux de rénovation et de maintenance en prenant en compte, dans leurs études, la nécessité de fournir un
accès sûr au toit, aux locaux techniques, aux fenêtres et aux autres points exposés du bâtiment. Le mieux est
de prévoir des moyens d’accès sûrs faisant partie intégrante du bâtiment ou de l’ouvrage.
Si les travaux de rénovation comprennent le ravalement ou le nettoyage complet de la façade d’un bâtiment
au moyen d’un jet d’eau à haute pression ou de produits chimiques, un échafaudage solide sera sans doute
la seule solution permettant de protéger aussi bien les travailleurs que les passants. Les travailleurs affectés
à ces travaux seront pourvus d’un équipement de protection individuelle approprié. Si des abrasifs sont utilisés
271
pour le nettoyage d’une façade, on utilisera une substance ne contenant pas de silice et on équipera les
travailleurs d’un appareil de protection respiratoire agréé.
La maintenance et le nettoyage des ouvrages d’art (ponts, cheminées d’usine, pylônes, etc.) obligent à
travailler à des hauteurs ou à des emplacements (au-dessus d’un plan d’eau, par exemple) qui interdisent
l’utilisation d’un échafaudage ordinaire. A défaut d’un échafaudage en porte-à-faux, on utilisera une nacelle.
Les ouvrages de génie civil étant exposés aux intempéries, le travail devrait être interdit par grand vent ou
sous forte pluie.
Le lavage des vitres
Le lavage des vitres peut présenter des risques, notamment si l’on utilise une échelle ou une installation
improvisée pour accéder aux niveaux élevés. Si les architectes négligent ces risques ou ne choisissent pas
des fenêtres conçues pour être nettoyées de l’intérieur, le travail des laveurs de vitres sera beaucoup plus
dangereux.
La dépose de l’amiante
La rénovation des locaux d’habitation et des locaux commer-ciaux implique parfois le déflocage de matériaux
contenant de l’amiante. Cette opération présente des risques considérables pour la santé des travailleurs et
des occupants lorsque ceux-ci réintègrent les lieux. Le déflocage de l’amiante ne sera effectué que par un
personnel spécialement formé et convenablement équipé. La zone de déflocage sera isolée de toutes les
autres parties du bâtiment. Avant que les occupants ne réintègrent les lieux, un contrôle de l’atmosphère sera
effectué et l’on s’assurera que les concentrations de fibres dans l’atmosphère n’excèdent pas les limites
autorisées.
Les finitions intérieures
Si la structure est en brique ou en béton, il faudra peut-être lisser et plâtrer la surface pour permettre sa mise
en peinture; il s’agit là d’activités artisanales traditionnelles. Les risques majeurs sont les efforts dorsaux et la
sollicitation des bras résultant de la manutention de sacs et de panneaux de plâtre. Le travail les bras en l’air
est particulièrement pénible. Une fois lissées, les surfaces sont prêtes à être peintes. Ici, le risque tient aux
vapeurs libérées par les solvants et parfois par la peinture elle-même. On utilisera, dans toute la mesure
possible, des peintures à l’eau; si l’on doit, malgré tout, utiliser des peintures contenant des solvants, les pièces
seront bien ventilées, par des ventilateurs si nécessaire. Si les produits utilisés sont toxiques et que l’on ne
peut obtenir une aération satisfaisante, les peintres porteront des masques et un équipement de protection
individuelle approprié.
Parfois, la finition intérieure implique la fixation d’un revêtement mural; si l’on utilise un pistolet de scellement,
le risque tiendra surtout à la façon dont le pistolet est utilisé. Les clous et les rivets peuvent traverser les
cloisons et ricocher en rencontrant un obstacle. Le travail demande à être organisé avec soin, et l’accès devrait
être interdit à toute personne étrangère aux travaux.
La finition intérieure comprend parfois l’installation de carreaux ou de plaques de matériaux divers sur les murs
ou les sols. La coupe de grandes quantités de carreaux céramiques au moyen d’outils mécaniques produit
une grande quantité de poussière et devrait se faire sur matériaux mouillés. Les adhésifs utilisés pour le
collage de carreaux ou de moquettes contiennent des solvants et libèrent des vapeurs toxiques; dans un
espace confiné, celles-ci peuvent en outre s’enflammer. Les carreleurs travaillent souvent à genoux et
respirent les vapeurs de colle. Les locaux devraient être ventilés mécaniquement, et la quantité d’adhésif
présente sera réduite au minimum.
Si la finition intérieure comprend l’installation de matériaux d’isolation sonore ou thermique — comme c’est
souvent le cas dans les immeubles d’habitation et à usage de bureaux — ceux-ci se présentent sous forme
de feuilles ou de plaques découpées ou de blocs fixés par un ciment ou un mortier de ciment pulvérisé. Les
poussières produites peuvent être nocives et irritantes. Les matériaux contenant de l’amiante seront prohibés.
Si l’on emploie des fibres minérales artificielles, il conviendra de porter un masque et des vêtements
protecteurs.
272
Les finitions extérieures
Certains des matériaux employés dans les travaux de finition intérieure sont également utilisés à l’extérieur,
mais la finition extérieure concerne généralement le revêtement, l’étanchéité et la peinture. Le risque majeur
est sans conteste celui de chute, souvent aggravé par la difficulté des manutentions. L’utilisation de peintures,
d’agents d’étanchéité, de colles et d’adhésifs contenant des solvants ne présente pas de risques aussi graves
qu’à l’intérieur, la ventilation naturelle empêchant une accumulation dangereuse des vapeurs toxiques ou
inflammables.
Ici encore, les concepteurs peuvent influer sur la sécurité en recommandant l’emploi de panneaux de
revêtement de dimensions et de poids raisonnables dont la manutention ne présente pas de risque exagéré
et en prenant des dispositions pour que les travaux puissent être effectués à partir d’emplacements sûrs. On
prévoira des pattes de fixation permettant de recevoir les panneaux de revêtement positionnés par des engins
de levage. Le choix de matériaux comme les plastiques ou le métal anodisé pour les châssis de fenêtres limite
l’entretien ultérieur et améliore considérablement la sécurité des travailleurs du bâtiment et des occupants.
Les aménagements paysagers
L’aménagement d’un site important peut comporter des travaux de terrassement non négligeables:
creusement de tranchées profondes pour la pose de canalisations d’assainissement, dallage en bétonnage
de zones étendues, déplacement de rochers, etc.
Il faudra parfois aménager le site pour des raisons de sécurité. Ainsi, il faudra peut-être aplanir le terrain dans
le périmètre d’une usine de pétrochimie, donner une direction particulière à la pente, ou couvrir la terre de
cailloux pour empêcher la végétation de pousser. Les travaux de démolition
Les travaux de démolition sont peut-être les plus dangereux. Non seulement ils comportent tous les risques
liés au travail en hauteur et aux chutes d’objets, mais ils sont souvent effectués sur des structures déjà
fragilisées. L’une des difficultés rencontrées pour garantir la sécurité des opérations de démolition est que tout
peut aller très vite; avec le matériel dont on dispose à l’heure actuelle, on peut démolir en deux jours des
structures importantes.
Il existe trois méthodes principales pour démolir un bâtiment ou un ouvrage: les démanteler morceau par
morceau; les abattre, ou utiliser des explosifs. Le choix de la méthode est dicté par la nature et l’état de la
structure, son voisinage, les raisons de sa démolition et le coût de l’opération. On ne pourra généralement pas
se servir d’explosifs si d’autres bâtiments se trouvent à proximité. Une démolition doit être planifiée aussi
soigneusement que toute autre opération de construction. La structure à démolir devrait faire l’objet d’une
étude préalable approfondie sur la base des plans disponibles.
Lors de la planification des opérations de démolition, il faut s’assurer que la structure n’est pas surchargée ou
inégalement chargée par des débris et qu’il existe des ouvertures par lesquelles on pourra évacuer les gravats
sans danger. Si l’on risque de fragiliser la structure en en découpant certaines parties (notamment le béton
armé) ou en éliminant des dalles ou des murs porteurs, il importe de prendre toutes précautions utiles pour
éviter qu’elle ne s’effondre inopinément. Les gravats devraient tomber à un endroit d’où ils pourront être
évacués ou récupérés facilement; parfois, le coût des travaux de démolition dépend de la récupération de
composants ou de débris intéressants.
Si la structure doit être démolie morceau par morceau sans faire appel à des machines spéciales (brise-
roches, cisailles télécommandées, etc.), les travailleurs devront obligatoirement intervenir en hauteur, sur des
façades exposées ou au-dessus d’ouvertures ménagées pour l’évacuation des gravats.
La dépose des pointes, flèches et autres éléments décoratifs de grandes dimensions placés au sommet des
bâtiments devrait s’effectuer à l’aide de nacelles de conception appropriées accrochées au câble d’une grue.
Avec ce mode de démolition morceau par morceau, la méthode la plus sûre consiste à démanteler le bâtiment
dans l’ordre inverse de celui où il a été édifié. Les gravats devraient être évacués régulièrement pour éviter
l’encombrement des zones de travail et d’accès.
Si la structure doit être abattue par effondrement provoqué et contrôlé, en la poussant, en la tirant ou en la
heurtant, elle est en général préalablement fragilisée, avec tous les risques que cela comporte. Pour la
273
renverser en exerçant une traction sur elle, on élimine tout d’abord les planchers et les cloisons internes, on
fixe des câbles à des points résistants dans les parties supérieures du bâtiment et on utilise une pelle
mécanique ou tout autre engin lourd pour tirer sur les câbles. Les câbles peuvent constituer un réel danger
s’ils viennent à se rompre en raison d’une surcharge ou d’une défaillance de leur ancrage. Cette technique ne
convient pas pour les bâtiments très hauts. Si l’on veut démolir une structure en la poussant, là encore après
l’avoir fragilisée, on fait appel à des engins lourds comme des pelles mécaniques ou des bouteurs dont les
cabines de conduite seront protégées.
La démolition au boulet
La méthode de démolition la plus courante (et, si elle est effectuée correctement, la plus sûre à bien des
égards) est l’utilisation d’un boulet ou poire d’acier ou de béton suspendu au crochet d’une grue, au bout d’une
flèche suffisamment résistante pour supporter les contraintes dynamiques imposées par cette technique. La
flèche est déplacée latéralement et le boulet projeté contre le mur à démolir. Le risque majeur est que le boulet
se coince dans la structure ou les débris; les efforts faits pour le dégager risquent de provoquer une surcharge
considérable pour la grue, entraînant même la rupture du câble ou de la flèche. Cette technique exige
beaucoup de doigté de la part du grutier, qui doit provoquer des impacts suffisamment puissants mais
néanmoins mesurés.
La démolition aux explosifs
La démolition aux explosifs peut être réalisée en toute sécurité si elle a été soigneusement préparée et si elle
est exécutée par des travailleurs expérimentés sous la surveillance d’une personne qualifiée. Le but
recherché, lorsqu’on fait sauter un bâtiment, n’est pas de le réduire complètement à l’état de gravats, mais de
n’utiliser que la quantité minimale d’explosifs qui permettra à la structure de s’effondrer sans danger. Il importe
que l’entrepreneur chargé de l’opération obtienne les plans du bâtiment ou de l’ouvrage et les étudie avec soin
(méthodes de construction, matériaux utilisés, etc.). Seules ces informations permettront de déterminer s’il
convient de recourir à des explosifs, à quels endroits placer les charges, la nature et les quantités d’explosifs
à utiliser, les mesures à prendre pour éviter la projection de débris et les zones de sécurité à aménager autour
du chantier pour protéger les travailleurs et le public. S’il y a un grand nombre de charges, on choisira en
général un exploseur à mise à feu électrique. Mais les systèmes électriques peuvent connaître des
défaillances et, sur les chantiers les plus simples, un cordon détonateur sera souvent plus pratique et plus sûr.
Il convient de planifier soigneusement les mesures à prendre en cas de défaillance du système d’allumage ou
si la structure ne s’effondre pas comme prévu, mais demeure debout et peu stable. Les techniques de
démolition par explosifs ont fait des progrès considérables, et des bâtiments et des ouvrages imposants sont
aujourd’hui démolis en une seule fois.
Les travailleurs affectés à des travaux de démolition sont exposés à des niveaux de bruit élevés (engins et
outils bruyants, chute de gravats, détonations, etc.); ils seront équipés de protecteurs d’oreille efficaces. Les
opérations de démolition produisent également de grandes quantités de poussières souvent irritantes, voire
nocives. Le port d’un masque anti poussières agréé s’impose en l’absence de mesures de dépoussiérage.
Les travaux de démolition sont également sales et pénibles; il conviendra dès lors de prévoir des installations
sanitaires (toilettes, douches, vestiaires) en nombre suffisant ainsi que des abris et un réfectoire.
Le démontage de structures
274
Le travail au-dessus d’un plan d’eau ou au bord de l’eau (pour la construction et l’entretien d’un pont, la
construction d’un dock ou d’un ouvrage de protection en mer ou en rivière, par exemple) présente ses risques
propres. Le risque est parfois accru s’il s’agit d’eau courante ou soumise à l’action des marées, et non d’eau
stagnante. Le mouvement souvent rapide de l’eau complique le sauvetage de ceux qui sont tombés à l’eau.
Le risque de noyade se double d’un risque d’hypothermie, si l’eau est froide, et d’un risque d’infection, si elle
est polluée.
S’il n’est pas possible d’installer des échafaudages ou des plates-formes de travail, les travailleurs seront
équipés de harnais et de cordes fixes à des points d’ancrage solides. Cet équipement pourra être complété
par des filets de sécurité tendus sous la zone de travail. Des échelles, des bouées et des filins seront installés
pour permettre aux personnes tombées à l’eau d’en ressortir. A défaut de ces mesures, les travailleurs
porteront un gilet de sauvetage.
Les travaux effectués en rivière ou dans les ports font souvent appel à des pontons pour transporter le
personnel et les engins utilisés. Ces pontons sont de véritables plates-formes de travail; ils seront équipés de
garde-corps, de bouées et de filins. Les moyens d’accès à partir du rivage tiendront compte, le cas échéant,
de la montée des eaux en fonction des marées. Des bateaux de sauvetage pourront également être utiles.
Les travaux sous l’eau
La plongée
Les risques auxquels sont exposés les plongeurs sont la noyade, les troubles de décompression («maladie
des caissons»), l’hypothermie provoquée par le froid et le fait de rester bloqué sous l’eau. La plongée a souvent
lieu en eaux troubles, avec une faible visibilité, ou dans des endroits où le plongeur ou son matériel peuvent
se trouver bloqués. Elle peut se faire à partir de la terre ferme ou d’un bateau. Même si un seul plongeur suffit
à l’exécution du travail, une équipe de trois personnes sera nécessaire pour garantir sa sécurité. Le plongeur
travaillera dans l’eau, un autre plongeur entièrement équipé sera prêt à intervenir en cas d’urgence, la
troisième personne étant le chef du chantier de plongée. La plongée à moins de 50 m de profondeur est
généralement effectuée par des plongeurs équipés de combinaisons de plongée (qui laissent pénétrer l’eau)
et d’un appareil respiratoire avec masque (équipement de plongée). Au-delà de 50 m ou dans des eaux très
froides, les plongeurs porteront des combinaisons chauffées par de l’eau tiède pompée et des masques
étanches; ils n’utiliseront plus de l’air comprimé, mais de l’air avec un mélange de gaz (gaz mixte). Ils doivent
pouvoir communiquer avec la surface et notamment avec le chef du chantier. L’entrepreneur informera les
services d’urgence locaux qu’une plongée doit avoir lieu.
Les plongeurs (et leur matériel) feront l’objet d’un examen et de tests. Ils auront reçu une formation conforme
à la réglementation ou à des pratiques éprouvées, sanctionnée par un certificat. Ils subiront chaque année
une visite médicale pratiquée par un médecin connaissant bien la médecine hyperbare. Chaque plongeur
tiendra un journal dans lequel seront consignés les résultats des visites médicales et chacune des plongées
effectuées. Un plongeur suspendu pour raisons de santé ne pourra être autorisé à plonger ou à servir de
plongeur de secours. Le matériel de plongée (combinaisons, ceintures, cordages, masques, bouteilles,
robinets, etc.) sera contrôlé avant chaque utilisation.
En cas d’accident ou de remontée brutale d’un plongeur à la surface, celui-ci pourra être victime de la maladie
des caissons. Il est donc souhaitable de bien indiquer, avant le début de la plongée, où se trouve la chambre
de décompression ou le local médical à l’usage des plongeurs. Des dispositions seront prises en vue d’assurer
le transport rapide des plongeurs qui doivent subir une décompression.
En raison du coût élevé de leur formation et de leur équipement, le recours à des plongeurs peut être onéreux,
même si leur intervention est parfois de très courte durée. Cela peut inciter des entrepreneurs peu scrupuleux
à faire appel à des plongeurs sans formation ou à des amateurs, ou à une équipe de plongée incomplète au
niveau de l’effectif ou de l’équipement. On sera particulièrement vigilant si on loue les services de plongeurs
formés dans des pays dans lesquels les normes sont moins contraignantes.
Le travail dans les caissons
275
Les caissons ressemblent à de grosses cloches dont le bord repose sur le fond de l’eau. On utilise parfois des
caissons ouverts sur le dessus. On s’en sert à terre pour le fonçage de puits en terrain meuble. Le bord
inférieur du caisson est tranchant; les travailleurs creusent à l’intérieur du caisson qui s’enfonce dans le sol au
fur et à mesure que les déblais sont évacués. Des caissons ouverts du même genre sont utilisés en eaux peu
profondes, mais leur profondeur peut être augmentée en ajoutant petit à petit des sections quand le caisson
s’enfonce. Les venues d’eau et les déblais accumulés dans le fond sont évacués par pompage. Pour des
profondeurs supérieures, on a recours à des caissons fermés. De l’air comprimé est introduit à l’intérieur pour
chasser l’eau, et les travailleurs peuvent alors pénétrer dans la chambre de travail par un sas. Le travail peut
s’effectuer sans les équipements de plongée et avec une visibilité bien meilleure. Les risques engendrés par
le travail en caisson sont la maladie des caissons et, comme dans tous les types de caisson, même les
caissons ouverts les plus simples, la noyade, si l’eau pénètre inopinément dans le caisson par suite d’un défaut
de structure ou d’une dépressurisation. Il importe par conséquent de prévoir des moyens d’évacuation rapide
(des échelles menant vers la sortie, par exemple).
Les caissons en service seront inspectés quotidiennement. La construction des caissons se fera sous la
surveillance d’une personne compétente.
La construction de tunnels sous l’eau
Les travaux de construction de tunnels, lorsqu’ils sont effectués sous l’eau et dans un terrain poreux, obligent
parfois à utiliser de l’air comprimé. Les tunnels empruntés par les transports publics et qui passent sous l’eau
sont courants dans les grandes agglomérations, en raison du manque d’espace en surface et de
considérations liées à l’environnement. Le recours à l’air comprimé sera aussi limité que possible, car il est
dangereux et peu efficace.
LES FOUILLES EN TRANCHÉE
Les tranchées sont des excavations longitudinales creusées pour y enterrer des canalisations ou y établir des
fondations. Elles sont en principe plus profondes que larges et mesurent rarement plus de 6 m de profondeur.
Une tranchée est en général suffisamment large pour qu’une personne puisse y travailler; ses moyens d’accès
sont souvent rudimentaires (le plus souvent une simple échelle).
Normalement, les tranchées ne sont ouvertes que pour un temps limité. Leurs parois finiraient inévitablement
par s’effondrer si elles n’étaient pas convenablement soutenues. Au départ, leur stabilité apparente pourrait
inciter un entrepreneur mal avisé à faire travailler des personnes dans des tranchées dangereuses en espérant
que le travail avancera rapidement et qu’il pourra faire l’économie d’un blindage. Les cas d’accidents mortels
et de blessures graves imputables à une telle négligence sont nombreux.
En plus du risque éventuel d’effondrement des parois, les personnes qui y travaillent peuvent être emportées
par des venues d’eau soudaines ou exposées à des gaz dangereux ou à un manque d’oxygène; elles peuvent
aussi être victimes de chutes de matériaux, de commotions causées par des fils électriques endommagés,
etc.
Aux Etats-Unis, les éboulements survenant dans des tranchées occasionnent chaque année 2,5% environ
des accidents mortels du travail, et l’âge moyen des victimes est de 33 ans. Lorsqu’un homme est enseveli
sous un éboulement, ses camarades tentent naturellement de lui porter secours. Dans les tentatives de
sauvetage manquées, la plupart des victimes sont des secouristes improvisés.
Des contrôles de routine des parois de la tranchée et des protections mises en place seront effectués tous
les jours, avant la reprise du travail, et après tout événement — fortes pluies, vibrations intenses, rupture
de canalisations — susceptible d’accroître les risques. Les principaux risques rencontrés et la façon de les
prévenir sont exposés ci-après. L’éboulement des parois
La principale cause des accidents mortels survenus dans les tranchées est l’écrasement ou l’étouffement des
travailleurs par suite de l’éboulement des parois, souvent fragilisées par les intempéries ou par des travaux
effectués à proximité. Il faut éviter de placer de lourdes charges sur les bords d’une fouille, de creuser des
tranchées dans le voisinage immédiat de bâtiments, d’ouvrages ou de voies ferrées. En présence de terrains
difficiles et dans le cas d’excavations très profondes, il conviendra de consulter des ingénieurs compétents.
276
Les véhicules et les engins de chantier ne seront pas autorisés à trop s’approcher des bords d’une tranchée;
on pourra prévoir à cet effet des cales d’arrêt ou des butées.
Le choix judicieux d’un système de soutènement dépend des caractéristiques du sol et de l’environnement.
Un sol peu compact, la présence d’une nappe d’eau, les vibrations produites par des machines se trouvant à
proximité constituent un danger. Un sol déjà excavé ne retrouvera jamais complètement sa cohésion. De l’eau
qui s’accumule dans une tranchée, à n’importe quelle profondeur, est toujours le signal d’une situation très
dangereuse.
On peut, en gros, distinguer deux groupes principaux de sols: les sols cohésifs et les sols granulaires. Les
sols cohésifs contiennent au moins 35% d’argile; si on en fait un boudin de 50 mm de long et de 3 mm de
diamètre et qu’on le tient par une extrémité, il ne se brisera pas. Dans ce type de sols, les parois des tranchées
resteront verticales pendant un court laps de temps. Ces sols sont à l’origine d’autant d’accidents mortels par
éboulement que tout autre sol, car ils paraissent stables et les précautions d’usage sont parfois ignorées.
Les sols granulaires sont constitués de boue, de sable, de gravier ou de matériaux de plus fort calibre. Ils
paraissent cohésifs s’ils sont mouillés (c’est l’effet «pâté de sable»); plus les particules sont fines, plus
l’ensemble paraît cohésif. Mais s’ils sont submergés ou secs, ces sols granulaires s’effondrent immédiatement
jusqu’à former des talus dont la pente est comprise entre 30 et 45°, suivant le calibre et la forme des grains.
La protection des travailleurs
Le talutage empêche l’éboulement d’une tranchée en éliminant la poussée des terres. Le talutage, et
spécialement le talutage en gradins, exige une importante emprise au sol. Pour cette raison, il est rarement
praticable. La pente à respecter dépend de la nature du terrain et de l’environnement; elle peut aller de 1:1,5
à 1:0,75.
Le blindage peut être utilisé en toute circonstance (voir figure 93.5). Il est constitué en général par deux parois
continues ou discontinues maintenues bloquées au terrain par des étrésillons horizontaux. Les parois peuvent
être réalisées au moyen de planches de bois ou d’éléments métalliques, verticaux ou horizontaux. S’ils sont
verticaux, ils seront soutenus par des longrines horizontales (voir figure 93.6) et, s’ils sont horizontaux, par
des montants verticaux; dans les deux cas, la poussée exercée par le terrain est reportée sur les étrésillons.
Figure 93.5 Les étonçons sont constitués de montants placés de chaque côté
d'une tranchée et rénis par des étrésillons
277
Figure 93.6 Les longrines maintiennent les étançons en place et permettent
d'espacer davantage les étrésiollons
Les fouilles peuvent être exécutées manuellement ou à l’aide d’engins, mécaniques ou non. On a recours,
dans le cas de tranchées importantes, à des moyens tels que les panneaux préfabriqués en bois, les
mannequins de pose (châssis métalliques dont la largeur est réglable par des vérins à vis et qui sont
descendus dans la fouille pour permettre la mise en place des étrésillons définitifs) ou les caissons (constitués
de deux panneaux latéraux reliés entre eux par des vérins à vis qui jouent le rôle d’étrésillons).
Il existe également des machines à blinder qui permettent de réaliser des blindages en bois au moyen de
planches verticales. Ces machines sont montées sur des roues qui se déplacent sur les bords de la tranchée;
elles comportent un châssis métallique suspendu qui descend dans la tranchée et qui sert de bouclier de
protection pour les travailleurs qui posent les étrésillons. Leur avance est assurée par des vérins hydrauliques
qui prennent appui sur le blindage en place.
On peut aussi avoir recours au blindage par palplanches en utilisant une machine spéciale sur laquelle sont
montées deux sonnettes de battage qui servent à la mise en place du double rideau de palplanches. Les
palplanches étant fichées dans le terrain à leur pied, on se contente d’une seule rangée d’étrésillons à leur
sommet.
Enfin, dans le cas où la tranchée ne doit rester ouverte que pendant un temps très court, on renonce souvent
à établir un blindage complet et on utilise, si le terrain le permet, des protections mobiles qui permettent aux
ouvriers de travailler en sécurité. Ces protections sont généralement constituées de cages solides adaptées
aux dimensions de la tranchée et montées sur des semelles formant berceau grâce auxquelles on peut les
déplacer par traction (voir figure 93.7).
Figure 93.7 Des cages de protection protègent les travailleurs
278
Les blindages non jointifs sont utilisés dans les argiles et les terrains ayant une bonne cohésion. Leurs
montants ne devraient pas être placés à plus de 2 m l’un de l’autre. Quant aux blindages jointifs, ils sont
réservés aux terrains granulaires ou peu cohésifs. Dans ce cas, les parois de la tranchée sont blindées sur
toute leur surface (voir figure 93.8). Un blindage étanche est utilisé lorsqu’on rencontre de l’eau de
ruissellement ou des infiltrations. Il empêche l’érosion par l’eau, avec dépôt de particules de sol. Un système
d’étançonnage doit toujours être maintenu étroitement serré contre le terrain pour éviter les effondrements.
Figure 93.8 Le blindage jointif est utilisé pour les sols granulaires
280
explosions si le travail est effectué à proximité de liquides ou de vapeurs inflammables ou explosibles. On
utilisera dans ces cas des outils antiétincelants (en aluminium ou en laiton, par exemple).
Les outils à moteur sont généralement plus dangereux que les outils à main, du fait de leur puissance. Les
principaux dangers présentés par les outils à moteur sont une mise en marche intempestive, un dérapage
accidentel de l’outil sur la pièce en travail, ou encore une perte d’équilibre de l’opérateur. La source d’énergie
elle-même peut entraîner des accidents parfois mortels, par électrocution (outils électriques) ou par explosion
(outils à essence). Les outils à moteur sont souvent munis d’un dispositif de protection des pièces mobiles
lorsque l’outil est arrêté. Ce dispositif devrait être en bon état et ne pas être désactivé. Ainsi, une scie circulaire
portable à moteur devrait être munie d’un capot recouvrant la partie supérieure de la lame et d’un protecteur
rétractable ne découvrant que la partie travaillante de la lame. Les outils mécaniques ont souvent des crans
de sûreté qui doivent être enclenchés pour que l’outil puisse fonctionner. Sur certains outils de scellement, par
exemple, une pression doit être exercée contre la surface pour que l’outil puisse fonctionner.
L’un des risques majeurs des outils électriques est l’électrocution. Un fil usé ou un outil sans mise à la terre
peuvent avoir des conséquences fatales. On pare à ce danger en utilisant des outils à double isolation, des
outils avec mise à la terre ou des disjoncteurs différentiels qui décèleront un court-circuit et couperont
automatiquement l’alimentation en énergie. Il faut renoncer à utiliser des outils électriques dans des endroits
humides et porter, le cas échéant, des gants isolants et des chaussures de sécurité. On veillera à ne pas
endommager les câbles électriques.
Les meules à moteur risquent de projeter des fragments. La meule devrait pivoter librement sur son axe.
L’utilisateur ne devrait jamais se tenir juste dans le plan de la meule au moment de la mise en route. Une
protection oculaire est indispensable dans les travaux de meulage.
Les outils pneumatiques comprennent les burins, les perceuses, les marteaux, les marteaux-piqueurs, les
ponceuses, les raboteuses et les agrafeuses. Les outils de fixation font intervenir des pressions élevées; si
l’objet à fixer est de faible épaisseur, le risque existe que la fixation le traverse et puisse atteindre une personne
se trouvant à proximité. Les outils pneumatiques sont très bruyants et peuvent provoquer des pertes auditives.
Les flexibles d’air comprimé devrait être protégés des dommages. Un pistolet à air comprimé ne devrait jamais
être dirigé vers une personne. Il conviendra d’assurer la protection des yeux, du visage et de l’ouïe. Dans le
cas d’outils particulièrement lourds, les opérateurs devraient porter des chaussures de sécurité.
Les outils à essence présentent des risques d’explosion, notamment pendant le remplissage de leur réservoir.
Il faut préalablement les arrêter et leur laisser le temps de se refroidir. Si le remplissage se fait dans un endroit
confiné, il faut assurer une ventilation suffisante. En lieu clos, l’utilisation de ces outils peut entraîner des
risques d’intoxication par le monoxyde de carbone.
Les outils à charge propulsive sont assimilables à des armes à feu et ne devraient être utilisés que par un
personnel spécialement formé. Ils ne devraient être chargés qu’au moment de leur utilisation et ne devraient
jamais être laissés chargés et sans surveillance. Il faut positionner l’outil avec soin avant d’appuyer sur la
gâchette. Le déclenchement de la charge devrait être impossible si la pression de l’outil sur la surface est
inférieure à 2,3 kg environ. Ces outils ne seront pas utilisés dans une atmosphère explosive. Ils ne devraient
pas être pointés en direction d’une personne. Ils seront contrôlés avant chaque utilisation et devraient
comporter un bouclier de sécurité fixé à l’extrémité de la bouche pour éviter la projection de fragments lors du
tir. Les outils défectueux seront immédiatement retirés de la circulation.
Les outils hydrauliques utiliseront un fluide ininflammable. Les vérins hydrauliques seront équipés d’un
interrupteur de fin de course et porteront l’indication de leur charge limite. Pour être utilisés en toute sécurité,
ils seront posés sur une surface plane et correctement centrés. La pression sera appliquée sans à-coups.
D’une manière générale, tous les outils à moteur seront contrôlés avant leur utilisation, entretenus avec soin
et utilisés conformément aux instructions du fabricant.
Des outils mal conçus peuvent occasionner une fatigue exagérée s’ils obligent l’opérateur à adopter une
mauvaise posture ou une préhension contraignante ou maladroite.
LE MATÉRIEL, LES ENGINS ET LES MATÉRIAUX
Hans Göran Linder
281
Les travaux de construction ont beaucoup évolué. Alors qu’ils étaient autrefois entièrement basés sur la
compétence professionnelle des travailleurs et sur l’emploi d’un outillage relativement simple et léger, ils font
aujourd’hui largement appel à de puissants engins mécanisés.
e
Les grues de chantier sont apparues, vers le milieu du XX siècle, en même temps que de nouveaux matériaux
comme le béton léger. De nouvelles techniques de construction ont fait leur apparition, et les concepteurs font
un usage croissant des ordinateurs. La pénibilité du travail a été réduite grâce à la mécanisation, mais les
opérations sont devenues plus complexes et plus délicates.
On utilise aujourd’hui couramment des éléments préfabriqués à la place des briques, des tuiles, des panneaux
et des plots de béton léger. Les outils à main ont souvent fait place à des machines qui créent des risques
nouveaux. Les méthodes de travail ont elles aussi changé; on est passé de la brouette à la mise en place du
béton par pompage et du soulèvement manuel des charges au levage et au transport de matériaux au moyen
de grues, de convoyeurs et de blondins.
Les directives des Communautés européennes concernant la sécurité et la
santé des travailleurs
En 1985, la Communauté économique européenne (CEE) a décidé d’une «nouvelle approche en matière
d’harmonisation technique et de normalisation» afin de faciliter la libre circulation des marchandises (CEE,
1985). Elle a adopté une législation communautaire qui fixe les principales exigences à respecter en matière
de sécurité et de santé pour que des marchandises puissent être échangées entre les pays membres ou
importées dans la Communauté. La directive 89/392 concernant le rapprochement des législations des Etats
membres relatives aux machines contient des prescriptions précises à cet effet (CEE, 1989a). Les articles
répondant aux prescriptions de cette directive portent une marque et sont agréés dans tous les Etats membres
de la Communauté. Des mesures identiques existent pour les produits visés par la directive concernant les
produits de construction (CEE, 1988).
D’autres directives fixent des critères minimaux pour les conditions de travail. Les Etats membres de la
Communauté doivent satisfaire à ces critères ou appliquer des normes nationales plus strictes. Deux directives
revêtent une importance particulière pour l’industrie de la construction: la directive 89/655 concernant les
prescriptions minimales de sécurité et de santé pour l’utilisation par les travailleurs au travail d’équipements
de travail (CEE, 1989b), et la directive 92/57 concernant les prescriptions minimales de sécurité et de santé à
mettre en œuvre sur les chantiers temporaires ou mobiles (CEE, 1992).
Les échafaudages
Couramment utilisés pour les travaux en hauteur d’une certaine durée, les échafaudages sont courants dans
l’édification, la rénovation, la réparation, la restauration et l’entretien de bâtiments et d’autres ouvrages. Leur
construction, leur utilisation et leur démontage donnent encore lieu à de nombreux accidents du travail.
Les types d’échafaudages
Les échafaudages peuvent être construits sur place en bois ou en éléments tubulaires métalliques.
Leurs éléments constitutifs doivent répondre à des normes de sécurité éprouvées, qu’il s’agisse
d’échafaudages modulaires traditionnels de façade, d’échafaudages roulants, d’échafaudages suspendus ou
volants ou encore d’échafaudages propres à certaines activités particulières.
Le réglage vertical de l’échafaudage
Les plates-formes de travail des échafaudages sont généralement fixes. Elles peuvent aussi être suspendues
à des câbles ou des cordages permettant de les élever ou de les abaisser; leur manœuvre peut être
commandée du pied ou du sommet, ou encore de la plate-forme elle-même.
Le dressage des échafaudages de façade préfabriqués
282
des instructions de montage détaillées devraient être fournies par le fabricant et conservées sur le
chantier; le travail devrait être supervisé par un personnel qualifié. Des précautions seront prises pour
protéger les passants, en interdisant l’accès à cette zone ou en dressant un auvent sous lequel les
piétons pourront passer sans danger;
le pied de l’échafaudage devrait reposer sur une surface solide et horizontale. Une plaque de base
ajustable en acier devrait être placée sur des planches ou des cales de bois de façon à répartir le poids
sur une surface suffisante;
un échafaudage s’élevant à plus de 2 m du sol devrait comporter un garde-corps d’une hauteur d’au moins
1 m au-dessus de la plate-forme, d’une lisse intermédiaire et d’une plinthe. L’ouverture pratiquée dans
le garde-corps pour le passage du matériel et des matériaux devrait être la plus petite possible;
l’accès à l’échafaudage devrait se faire normalement par des escaliers et non par des échelles;
l’échafaudage sera fermement fixé au mur du bâtiment ou de l’ouvrage suivant les instructions du
fabricant;
la stabilité de l’échafaudage devrait être assurée par un contreventement approprié;
l’échafaudage devrait être placé le plus près possible de la façade du bâtiment; s’il est placé à une
certaine distance (35 cm ou davantage), un second garde-corps intérieur pourra être nécessaire; si la
plate-forme est constituée par des planches, celles-ci devraient être solidement fixées à la structure de
l’échafaudage (il est prévu qu’une norme européenne stipule que la déformation maximale (flèche) ne
dépasse pas 25 mm).
Les engins de terrassement
Les engins de terrassement sont principalement conçus pour désagréger, ameublir, enlever, déplacer,
transporter et niveler la terre ou les sols pierreux. Ils jouent un rôle très important dans l’industrie de la
construction (voir figure 93.9). Convenablement utilisés, ces engins sont souvent polyvalents et permettent
d’éliminer une bonne partie des risques liés à la manutention des matériaux. Ils comportent toutefois des
risques qui leur sont propres.
Figure 93.9 Excavation à la pelle mécanique sur un chantier de construction
en France
Parmi les engins de terrassement utilisés dans l’industrie de la construction, on peut ranger les bouteurs, les
chargeuses, les chargeuses-pelleteuses (voir figure 93.10), les rétrocaveuses, les pelles mécaniques, les
tombereaux, les décapeuses, les niveleuses, les tracteurs poseurs de canalisations, les trancheuses, les
rouleaux compresseurs et les excavateurs à câbles.
283
Figure 93.10 Exemple de chargeuse-pelleteuse articulée
Les engins de terrassement peuvent présenter un danger pour leur opérateur et pour les personnes qui
travaillent à proximité. Le résumé ci-après rappelle les risques associés aux engins de terrassement; il est
basé sur la norme EN 474-1 du Comité européen de normalisation (CEN, 1994) et souligne les aspects de
sécurité dont il faut tenir compte lors de l’acquisition et de l’utilisation des engins en question.
L’accès
La machine devrait permettre un accès sûr au poste de conduite de l’opérateur et aux points de maintenance.
Le poste de conduite
L’espace minimal dont dispose l’opérateur devrait permettre d’effectuer en toute sécurité et sans fatigue
excessive les manœuvres nécessaires au bon fonctionnement de l’engin. L’opérateur ne devrait pas pouvoir
entrer accidentellement en contact avec les roues, les chenilles ou les parties travaillantes. La sortie du tuyau
d’échappement devrait être éloignée du poste de conduite.
Tout engin d’une puissance supérieure à 30 kW devrait être équipé d’une cabine pour l’opérateur, à moins
qu’il ne soit utilisé sous un climat permettant de travailler confortablement sans cabine toute l’année. Les
engins d’une puissance inférieure à 30 kW devraient être équipés d’une cabine lorsqu’ils sont utilisés dans
des zones où l’air est de mauvaise qualité. Le niveau sonore des pelles mécaniques, des bouteurs, des
chargeuses, des chargeuses-pelleteuses et des rétrocaveuses devrait être mesuré conformément à la norme
internationale de mesurage du bruit émis à l’extérieur par les engins de terrassement (Organisation
internationale de normalisation (ISO), 1998a).
La cabine devrait protéger l’opérateur des intempéries; l’intérieur ne devrait pas présenter d’arêtes coupantes
susceptibles de le blesser. Les tuyaux et flexibles se trouvant à l’intérieur de la cabine et contenant des fluides
dangereux en raison de leur pression ou de leur température devraient être protégés. La cabine devrait
disposer d’une issue de secours indépendante de l’entrée normale. La hauteur minimale de plafond au-dessus
du siège dépendra de la puissance du moteur de l’engin; elle sera de 1 m pour les moteurs de 30 à 150 kW.
Toutes les vitres seront en verre de sécurité. Le niveau de bruit au poste de conduite ne devrait pas excéder
85 dBA (ISO, 1998b).
L’aménagement du poste de conduite devrait permettre à l’opérateur de voir les parties mobiles et actives de
l’engin, si possible sans qu’il ait besoin de se pencher. Des miroirs ou des caméras de contrôle à distance
284
avec écran d’affichage devraient permettre à l’opérateur de voir l’ensemble de la zone de travail sans angle
mort.
Le pare-brise et, le cas échéant, la lunette arrière, devraient être munis d’un essuie-glace. Un dispositif de
dissipation de la buée et de dégivrage devrait être prévu, au moins pour le pare-brise de la cabine.
La protection contre le retournement des engins et les chutes d’objets
Les chargeuses, les bouteurs, les décapeuses, les niveleuses, les chargeuses-pelleteuses, les rétrocaveuses
et les tombereaux à quatre roues directrices d’une puissance de plus de 15 kW seront équipés d’une structure
de protection contre le retournement. Les engins utilisés là où il existe un risque de chutes d’objets devraient
également être pourvus d’une structure capable d’assurer la protection de l’opérateur.
Les sièges
Les engins dont le conducteur travaille en position assise devraient comporter un siège réglable assurant une
posture stable et permettant à l’opérateur de garder le contrôle de son véhicule en toutes circonstances. Les
réglages permettant d’adapter le siège à la taille et au poids du conducteur devraient être faciles à effectuer
sans qu’il soit nécessaire de recourir à des outils.
En ce qui concerne les vibrations transmises par le siège, on se conformera à la norme internationale relative
à l’évaluation en laboratoire des vibrations du siège de l’opérateur pour les engins de terrassement (ISO, 2000)
Les dispositifs de commande et les indicateurs
Les commandes, volants, leviers, pédales, indicateurs, commutateurs, etc., devraient être choisis, conçus et
disposés de façon à ne pas présenter d’ambiguïté, porter des indications claires et se trouver à bonne portée
de l’opérateur. Les dispositifs de commande seront conçus et disposés de telle sorte qu’ils ne puissent être
déclenchés ou actionnés de manière intempestive, même s’ils sont exposés à des interférences avec des
équipements de radio ou de télécommunication.
Les pédales devraient avoir des dimensions et une forme appropriées, être recouvertes d’un revêtement
antidérapant et convenablement espacées. Pour éviter toute confusion, les commandes au pied seront
disposées comme sur un véhicule automobile ordinaire (c’est-à-dire l’embrayage à gauche, le frein au milieu
et l’accélérateur à droite).
Les engins de terrassement télécommandés devraient être conçus de façon à s’arrêter
automatiquement et à rester immobilisés dès lors que leurs commandes sont désactivées ou que leur
alimentation en énergie est coupée.
Tout engin de terrassement devrait être équipé:
de feux stop et de clignotants si leur vitesse peut excéder 30 km/h;
d’un klaxon commandé à partir du poste de conduite et dont le niveau sonore devrait être égal à
93 dBA au moins à une distance de 7 m de l’avant de la machine; et d’un
dispositif permettant l’installation d’un gyrophare.
Les systèmes de direction et de freinage
Le système de direction devrait être conçu de telle manière que le sens de déplacement de la commande de
direction corresponde au mouvement recherché. Le système de direction des engins équipés de
pneumatiques pouvant se déplacer à plus de 20 km/h sera conforme à la norme internationale correspondante
(ISO, 1992).
Les engins devraient être équipés d’un frein de service, d’un frein de sécurité et d’un frein de stationnement
efficaces dans toutes les conditions prévisibles d’utilisation, de charge, de vitesse, de terrain et de déclivité.
L’opérateur devrait pouvoir ralentir et arrêter l’engin à l’aide du seul frein de service. Un frein mécanique devrait
immobiliser l’engin en stationnement. Le système de freinage sera conforme à la norme internationale relative
aux dispositifs de freinage des engins de terrassement (ISO, 1996).
L’éclairage
285
Pour permettre de travailler la nuit ou dans la poussière, les engins devraient être équipés de feux
suffisamment puissants pour éclairer convenablement la zone de déplacement et la zone de travail.
La stabilité
Les engins de terrassement, y compris leurs éléments et leurs accessoires, devraient être conçus et fabriqués
de façon à demeurer stables dans toutes les conditions normales de fonctionnement.
Les dispositifs visant à améliorer la stabilité des engins de terrassement en fonctionnement — les
stabilisateurs et le mécanisme de blocage de l’essieu oscillant, par exemple — devraient être équipés de
dispositifs de verrouillage assurant leur immobilisation même en cas de défaillance du système hydraulique.
Les carters de protection
Les carters de protection devraient être conçus de manière à rester solidement en place. S’ils ne doivent être
ouverts que rarement, ils devraient être fixes et ne pouvoir être démontés qu’avec des outils ou des clés. En
position ouverte, ils devraient si possible rester assujettis au bâti par une fixation à charnière. Les carters de
protection devraient être équipés d’un système de retenue (ressorts ou vérins à gaz comprimé) leur permettant
de supporter un vent de 8 m/s en position d’ouverture.
Les composants électriques
Les composants et les conducteurs électriques devraient être placés de façon à éviter une usure anormale
ainsi que les détériorations dues à la poussière ou aux conditions ambiantes.
Les accumulateurs devraient être solidement assujettis, mais munis de poignées permettant de les extraire
facilement. Un interrupteur aisément accessible, placé entre l’accumulateur et la terre, pourrait permettre
d’isoler l’accumulateur du reste de l’installation électrique.
Les réservoirs de carburant et de fluide hydraulique
Il devrait être possible de faire tomber la pression en cas d’ouverture ou de réparation des réservoirs. Ceux-ci
devraient être équipés de bouchons verrouillables.
La protection contre l’incendie
Le plancher et l’intérieur du poste de conduite devraient être en matériaux résistant au feu. Les engins d’une
puissance supérieure à 30 kW devraient être équipés d’un système intégré d’extinction du feu ou d’un
extincteur à portée de l’opérateur.
La maintenance
Les engins devraient être conçus et construits de telle sorte que les opérations de graissage et de maintenance
puissent être effectuées en toute sécurité, si possible avec le moteur à l’arrêt. Lorsque la maintenance ne peut
être effectuée qu’avec l’équipement en position haute, il conviendra de prévoir un blocage mécanique dans
ladite position. Si elle doit être effectuée avec le moteur en marche, des précautions particulières devraient
être prises (installation d’un écran de protection, mise en place de panneaux de mise en garde, etc.).
Le marquage
Tout engin devrait porter, de façon lisible et indélébile, les indications ci-après: nom et adresse du constructeur,
marques réglementaires, nom de la série et du type, numéro de série (le cas échéant), puissance du moteur
(en kW), poids de l’engin dans sa configuration la plus courante (en kg) et, le cas échéant, effort de traction
maximal et charge verticale maximale.
D’autres indications pourront également figurer: conditions d’utilisation, marque de conformité (CE), référence
aux instructions de montage, de service et de maintenance. Le marquage CE indique que l’engin satisfait aux
directives de la CEE relatives à ce type de machine.
Les panneaux de mise en garde
286
Lorsque les mouvements d’un engin de terrassement engendrent des risques qui peuvent échapper aux
personnes non averties, des panneaux de mise en garde devraient être fixés pour les dissuader d’approcher
pendant toute la durée de l’opération.
Le contrôle du respect des normes de sécurité
Il convient de s’assurer que les normes de sécurité ont été respectées lors de la conception et de la fabrication
des engins de terrassement et procéder, pour ce faire, aux mesures, contrôles visuels et tests prescrits ou
préconisés. Il faut également étudier la documentation fournie par les constructeurs.
Le manuel d’utilisation
Un manuel contenant des instructions d’utilisation et de maintenance devrait être livré avec tout engin de
terrassement. Il devrait être rédigé dans l’une au moins des langues officielles du pays dans lequel l’engin est
utilisé et décrire, en termes simples et aisément compréhensibles, les risques pour la sécurité et la santé (bruit,
vibrations, etc.) ainsi que les opérations qui exigent un équipement de protection individuelle. Le manuel
devrait être conservé dans le poste de conduite de l’engin.
Les conditions de fonctionnement
En plus des indications mentionnées ci-dessus, le manuel d’utilisation devrait préciser les
circonstances qui limitent l’utilisation de l’engin (ainsi, l’engin ne devrait pas être utilisé sur des terrains dont
la pente est supérieure à celle fixée par le constructeur). Si l’opérateur observe un défaut, un dommage ou
une usure exces-sive susceptibles de présenter un danger, il devrait immédiatement en informer son
employeur et renoncer à utiliser l’engin jusqu’à ce qu’il ait été remis en état.
L’opérateur devrait contrôler la fixation correcte des élingues à la charge et au crochet de levage; s’il constate
que la charge n’est pas solidement arrimée ou s’il a le moindre doute en ce qui concerne la sécurité de
l’opération, il ne devrait pas procéder au levage.
Lorsqu’un engin emporte une charge suspendue, celle-ci devrait être aussi proche que possible du sol et la
vitesse de l’engin devrait être adaptée à l’état du terrain. On évitera les accélérations brusques et les
balancements de la charge.
Nul ne devrait être autorisé à pénétrer dans la zone de travail sans en avertir l’opérateur. Lorsque le travail
oblige des travailleurs à pénétrer et à demeurer dans le rayon d’action de l’engin, ils devraient être très
prudents et éviter de se déplacer inutilement ou de se tenir sous une charge suspendue. Aussi longtemps
qu’ils se trouvent dans le rayon d’action de l’engin, l’opérateur devrait s’assurer qu’ils demeurent dans son
champ visuel ou que leur position lui est signalée. Dans le cas d’engins pivotants, comme les grues et les
chargeuses-pelleteuses, l’enveloppe de creusement sera dégagée.
Au début de la journée de travail, l’opérateur devrait contrôler les freins, les dispositifs de verrouillage, les
embrayages, le système de direction et le système hydraulique et procéder à un essai en fonctionnement hors
charge. Lors du contrôle des freins, l’opérateur devrait s’assurer que l’engin peut être rapidement freiné puis
arrêté et immobilisé.
Avant de quitter l’engin à la fin de la journée de travail, l’opérateur devrait mettre toutes les commandes au
point mort, couper le contact et prendre les précautions nécessaires pour éviter que l’engin ne puisse être
utilisé par une personne non autorisée. Il devrait tenir compte des conditions climatiques susceptibles
d’affecter le terrain sous-jacent ou de provoquer le gel de certaines parties de l’engin et prendre toutes
mesures utiles pour éviter ce genre de problèmes.
Pour pouvoir effectuer une réparation sur un circuit hydraulique ou pneumatique, on devra préalablement
procéder à une purge.
Lors du positionnement ou du stationnement d’un engin, il conviendra d’envisager les risques de renversement
et de glissement de l’engin ainsi que les risques d’affaissement du terrain sur lequel il repose. Le cas échéant,
des mesures appropriées devraient être prises pour assurer la stabilité.
287
Les lignes électriques aériennes
Lorsqu’un engin est utilisé à proximité de lignes électriques aériennes, des précautions devraient être prises
pour éviter tout contact avec des éléments sous tension. Il importe de travailler en collaboration étroite avec
la compagnie de distribution d’électricité.
Avant de démarrer un chantier, l’employeur devrait vérifier si des lignes ou des câbles électriques ou des
conduites de gaz, d’eau ou d’évacuation des eaux usées sont enterrées dans le périmètre du chantier et, si
tel est le cas, déterminer et signaler leur emplacement exact. Des instructions appropriées permettant de les
éviter devraient être fournies à l’opérateur de l’engin.
L’utilisation d’engins de terrassement sur les routes ouvertes au trafic
Lorsqu’un engin de terrassement est utilisé sur une route ou un autre emplacement ouvert au trafic, des
panneaux de signalisation, des barrières et des dispositifs de sécurité adaptés à la densité du trafic, à la
vitesse des véhicules et aux règles locales de circulation devraient être mis en place.
Sur la voie publique, il est recommandé de transporter les engins par camion ou remorque. Le risque de
renversement devrait être envisagé lors du chargement ou du déchargement des engins; ceux-ci devraient
être immobilisés pendant le transport par des cales ou d’autres dispositifs appropriés.
Les matériaux
De très nombreux matériaux sont utilisés dans la construction. Ils comprennent l’amiante, l’asphalte (bitume),
la brique, la pierre, le ciment, le béton, les revêtements de sol, les agents d’étanchéité en feuilles, le verre, les
adhésifs, la laine minérale et les fibres synthétiques minérales d’isolation, les peintures et enduits, les matières
plastiques, le caoutchouc, l’acier, le fer, l’aluminium, le cuivre et d’autres métaux, les panneaux de revêtement
mural, le plâtre et le bois. La plupart de ces matériaux font l’objet d’un article dans le présent chapitre ou dans
d’autres parties de l’Encyclopédie.
L’amiante
Dans nombre de pays, l’utilisation de l’amiante est interdite dans les travaux neufs, mais on en rencontre
encore inévitablement dans les travaux de rénovation ou de démolition des bâtiments anciens. Des mesures
très strictes s’imposent pour éviter que les travailleurs et le public ne soient exposés à de l’amiante, notamment
lors des opérations de déflocage.
Les briques, le béton et la pierre
Les briques sont faites d’argile cuite et classées en briques de parement et en briques de construction. Elles
peuvent être compactes ou présenter des cavités. Leurs propriétés physiques dépendent de l’argile utilisée,
des adjuvants, du mode de fabrication et de la température de cuisson. Plus la température de cuisson est
élevée, moins la brique sera absorbante.
Les briques, le béton et la pierre contenant du quartz peuvent produire de la poussière de silice si on les débite
ou si on utilise des explosifs pour les fragmenter. Une exposition sans protection à la silice cristalline peut
provoquer une silicose, affection pulmonaire chronique invalidante et potentiellement mortelle.
Le revêtement de sols
Les matériaux couramment utilisés pour le revêtement intérieur des sols sont la pierre, la brique, les produits
céramiques, le bois, les textiles, le linoléum et les matières plastiques. La pose de granito, de carreaux
céramiques ou de parquets de bois expose les travailleurs à des poussières pouvant provoquer des allergies
de la peau ou des affections de l’appareil respiratoire. Les adhésifs utilisés pour la pose de carreaux ou de
moquette contiennent souvent des solvants potentiellement toxiques.
288
Les poseurs de tapis et de moquettes travaillent beaucoup à genoux, dans une posture contraignante et qui
peut occasionner, outre des crampes, l’apparition de callosités, de bursites et d’enflures aux genoux par suite
de pressions locales prolongées.
Les adhésifs
On a recours à des adhésifs pour coller un matériau ou une surface sur un autre ou une autre. Les colles à
l’eau contiennent un agent de liaison dans de l’eau et durcissent lorsque l’eau s’évapore. Les adhésifs
renfermant des solvants durcissent lorsque le solvant s’évapore; les vapeurs qui se dégagent peuvent être
dangereuses pour la santé, et ces produits ne devraient pas être utilisés dans des espaces confinés ou mal
ventilés. Les adhésifs dont les composants doivent être mélangés pour durcir peuvent provoquer des allergies.
La laine minérale et les autres fibres d’isolation
L’isolation d’un bâtiment assure un confort thermique et permet de faire des économies d’énergie. Pour obtenir
une isolation satisfaisante, on utilise des matériaux poreux du type laine minérale et fibres minérales
synthétiques. L’inhalation de ces fibres peut provoquer une irritation et même des lésions des voies
respiratoires. Par ailleurs, les fibres pointues peuvent pénétrer dans la peau et provoquer des dermites.
Les peintures sont utilisées pour la décoration extérieure et intérieure des bâtiments, la protection des
matériaux comme l’acier et le bois contre la corrosion ou la putréfaction, et le marquage des voies de
circulation.
On évite maintenant les peintures à base de plomb, mais on peut en rencontrer lors des travaux de rénovation
ou de démolition d’ouvrages anciens, notamment les structures métalliques comme les ponts et les viaducs.
Les vapeurs et les poussières inhalées ou avalées peuvent provoquer une intoxication saturnine avec des
troubles rénaux ou neurologiques chroniques; elles sont particulièrement dangereuses pour les enfants qui
peuvent être exposés aux poussières de plomb ramenées à la maison sur les vêtements et les chaussures de
travail.
L’utilisation de peintures contenant du cadmium et du mercure est proscrite dans la plupart des pays. Le
cadmium peut induire des problèmes rénaux et certains types de cancer, tandis que le mercure peut provoquer
des troubles du système nerveux.
Les peintures et les enduits à l’huile contiennent parfois des solvants dangereux; il est donc préférable d’utiliser
des peintures à l’eau.
Les matières plastiques et le caoutchouc
Les matières plastiques et le caoutchouc, c’est-à-dire les polymères, sont classés en deux groupes: les
thermoplastiques et les thermodurcissables. Ils sont utilisés dans la construction pour assurer l’étanchéité ou
l’isolation et pour le revêtement de surfaces; ils entrent aussi dans la fabrication de produits comme les tuyaux
et les garnitures. Les feuilles de plastique ou de caoutchouc sont employées pour confectionner des
revêtements hydrofuges et peuvent provoquer des réactions chez les personnes sensibilisées à ces
matériaux.
L’acier et le fer servent dans la construction pour édifier des structures portantes (ossatures et charpentes
métalliques), pour constituer les armatures du béton armé ou pour des canalisations. Les aciers peuvent être
au carbone ou alliés; l’acier inoxydable est un alliage. Les propriétés principales de l’acier sont sa solidité et
sa ténacité. La ténacité à la fracture est importante pour éviter les ruptures par fragilité.
Les propriétés de l’acier dépendent de sa composition chimique et de sa structure cristalline. On lui fait subir
un traitement thermique pour éliminer les tensions internes et améliorer la soudabilité, la résistance et la
ténacité à la rupture.
289
Le béton peut supporter des contraintes de compression élevées, mais des armatures d’acier sont
indispensables pour conférer au béton armé une résistance acceptable à la traction. Généralement, les fers
d’armature ont une teneur en carbone de l’ordre de 0,4%.
L’acier au carbone ou acier «doux» contient du manganèse dont les fumées, au cours du soudage, sont
susceptibles de provoquer un syndrome semblable à la maladie de Parkinson, avec des troubles
neurologiques paralysants. L’aluminium et le cuivre peuvent également être toxiques dans certaines
conditions.
L’acier inoxydable contient du chrome ou d’autres métaux (comme le nickel et le molybdène) qui augmentent
la résistance à la corrosion. Le soudage de l’acier inoxydable peut exposer les travailleurs aux fumées de
chrome et de nickel. Certains types de nickel sont susceptibles de provoquer de l’asthme ou des cancers;
tandis que certains types de chrome (chrome hexavalent) sont de nature à provoquer des cancers, des
affections des sinus et des perforations de la cloison nasale.
Après l’acier et le fer, l’aluminium (seul ou allié) est le métal le plus couramment utilisé dans la construction,
en raison de sa légèreté, de sa solidité et de sa résistance à la corrosion.
Le cuivre est relativement cher, mais sa résistance élevée à la corrosion et ses excellentes propriétés de
conduction électrique et thermique font qu’il est recherché pour les conducteurs électriques, pour le
revêtement des toitures et pour la confection des tuyauteries. Les sels de cuivre entraînés par l’eau de pluie
peuvent constituer un danger pour l’environnement immédiat.
Les panneaux de revêtement et le plâtre
Les panneaux de revêtement, souvent recouverts de bitume ou de plastique, sont utilisés comme protection
contre l’eau et le vent et pour éviter que l’humidité ne s’infiltre dans les éléments de construction. Les panneaux
de plâtre (sulfate hydraté de calcium naturel) sont constitués d’une plaque de plâtre insérée entre deux
couches de carton; ils sont couramment employés pour les revêtements muraux et résistent bien au feu.
La poussière produite lorsqu’on découpe des panneaux peut provoquer des allergies de contact ou des
affections pulmonaires.
Le bois
Le bois trouve de nombreuses applications dans la construction; il importe qu’il soit bien sec. Pour les poutres
et les fermes de grande portée, on utilise des lames de bois collées. Les poussières de certaines essences
peuvent constituer un risque pour la santé et même favoriser le développement de cancers. Dans certaines
conditions, la poussière de bois peut se révéler explosive.
LES GRUES
Francis Hardy
Il existe de très nombreux types de grues. Une grue comporte le plus souvent une flèche (horizontale ou
inclinable) conçue pour soulever, déplacer et déposer de lourdes charges. Les deux types principaux de grues
sont les grues mobiles et les grues fixes. Les grues mobiles sont montées sur roues, sur un ponton ou sur un
wagon. Les grues fixes peuvent être des grues à tour ou des ponts roulants.
Aujourd’hui, les grues sont presque toujours actionnées par des moteurs (électriques ou à combustion interne).
Leur capacité de levage (charge maximale d’utilisation), suivant le type et la taille, va de quelques kilogrammes
à des centaines de tonnes. Les grues servent également au battage de pieux ou de palplanches, au dragage,
aux excavations et à la démolition. Généralement, la capacité de levage est maximale lorsque la charge est
au plus près du mât (axe de rotation); elle diminue au fur et à mesure que la charge s’éloigne du mât.
Les risques présentés par les grues
Les accidents mettant en cause une grue sont généralement spectaculaires et lourds de conséquence.
Les victimes se comptent non seulement parmi les travailleurs, mais parfois aussi parmi la population. Chaque
phase des opérations, y compris le montage, le démontage, le transport et la maintenance, présente des
risques spécifiques parmi lesquels on peut citer:
Risques d’électrocution. Il peut y avoir contact avec une ligne aérienne et formation d’un arc électrique si
un élément de la grue s’approche trop d’une ligne électrique. En cas de contact, le risque ne vise pas
290
seulement l’opérateur mais peut s’étendre à l’ensemble des personnes se trouvant à proximité
immédiate. Aux Etats-Unis, en 1988-89, 23% des accidents mortels mettant en cause des grues étaient
dus à un contact avec une ligne électrique. Outre ces accidents, le courant peut en outre endommager
la grue.
Défaillances structurelles et surcharge. En cas de surcharge, une grue peut se montrer défaillante lorsque
sa charpente ou ses éléments de haubanage sont soumis à des contraintes excessives. Les dommages
causés peuvent être irréversibles. Une surcharge peut résulter non seulement d’un dépassement de la
capacité de levage, mais aussi du mouvement brusque de la charge, de l’utilisation d’éléments
défectueux, du traînage d’une charge sur le sol ou d’une sollicitation latérale de la flèche.
Instabilité. Les problèmes d’instabilité sont plus courants avec les grues mobiles qu’avec les grues fixes.
Lorsqu’une grue à flèche déplace une charge et fait pivoter sa flèche au-delà de la zone de stabilité,
l’engin risque de chavirer. L’état du terrain peut également compromettre la stabilité. Lorsqu’une grue
ne repose pas sur un sol parfaitement horizontal, sa stabilité se trouve réduite lorsque la flèche est
orientée dans certaines directions. Lorsqu’elle est placée sur un sol qui ne peut en supporter le poids,
elle risque de s’affaisser. Une grue peut aussi basculer lorsqu’elle se déplace sur les rampes mal
compactées des chantiers de construction. Chutes de charges transportées. Une charge peut tomber
ou glisser si elle n’est pas
convenablement élinguée ou assujettie, constituant une menace pour les travailleurs se trouvant à
proximité ou pouvant endommager les équipements environnants.
Méthodes incorrectes de montage, de démontage ou de maintenance courante. Des moyens d’accès
inadéquats, l’absence de dispositifs antichute et des méthodes de travail incorrectes ont provoqué des
accidents parfois mortels parmi le personnel chargé du montage, du démontage ou de la maintenance
courante des grues. Les problèmes sont particulièrement délicats dans le cas des grues mobiles dont
le service doit s’effectuer sur place en l’absence de moyens d’accès convenables. Beaucoup de grues
— notamment des modèles plus anciens — ne sont pas équipées de mains courantes ou de marches
pour faciliter l’accès aux différentes parties de l’engin. Les interventions sur la flèche et au-dessus de
la cabine de conduite restent périlleuses en l’absence d’un équipement antichute. Des sections de grues
à flèche en treillis peuvent tomber sur les travailleurs au cours du montage et du démontage de la flèche,
ou lors de son chargement et de son déchargement si des précautions suffisantes ne sont pas prises.
Risques mécaniques. Le personnel de maintenance devrait éviter de se trouver coincé entre une partie
mobile et une partie fixe de la grue. Lors d’une opération de graissage exigeant la mise en mouvement
de l’engin, par exemple, les travailleurs se trouvant à proximité de la grue devraient s’en éloigner.
Risques physiques, chimiques et de stress pour les grutiers. Lorsque la cabine de conduite n’est pas
isolée, le grutier pourra être soumis à un niveau de bruit excessif, avec le risque de subir une perte
auditive. Les sièges mal conçus peuvent entraîner des douleurs dorsales; l’impossibilité de régler la
hauteur et l’inclinaison du siège peut entraîner un manque de visibilité. Les gaz d’échappement des
moteurs à combustion interne contiennent des fumées qui peuvent être dangereuses dans les espaces
confinés. On peut aussi s’interroger sur l’effet des vibrations transmises au corps entier par le moteur,
notamment sur les modèles de grues plus anciens. La pression exercée sur le grutier et la fatigue qui
en résulte peuvent aussi jouer un rôle dans les accidents mettant en cause des grues.
Les mesures de prévention et de protection
La sécurité d’utilisation d’une grue est l’affaire de toutes les parties intéressées. Les constructeurs ont la
responsabilité de concevoir et de fabriquer des grues donnant les meilleures garanties sur le plan de la
sécurité. Les grues devraient être conçues de façon à prévenir autant que possible les accidents provoqués
par la surcharge et l’instabilité. Des dispositifs tels que les limiteurs de charge et les indicateurs d’inclinaison
de la flèche et de portée pourront contribuer à la sécurité des opérations. Il convient de relever que les
dispositifs de détection des lignes électriques se sont avérés peu fiables. Chaque grue devrait être équipée
d’un indicateur de charge fiable, efficace et automatique. Les constructeurs de grues devraient prévoir des
commandes d’une conception claire, un tableau de configuration des charges à portée du grutier, des mains
courantes, des vitres antireflet allant jusqu’au plancher de la cabine, un siège confortable, ainsi qu’une bonne
291
isolation sur les plans acoustique et thermique. Sous certaines latitudes, des cabines chauffées ou climatisées
améliorent le confort du grutier et diminuent la fatigue, contribuant ainsi à accroître la sécurité des opérations.
Les exploitants devraient veiller au bon état des grues en faisant procéder à des contrôles périodiques et à
une maintenance de qualité. Ils devraient faire appel à des grutiers compétents et expérimentés. Une bonne
connaissance des matériels existant sur le marché contribue à choisir l’engin le mieux approprié à une tâche
donnée. Toute grue en service sur un chantier de construction devrait avoir une capacité suffisante pour
manipuler la charge la plus lourde susceptible de se présenter. Il convient que chaque grue fasse l’objet d’une
inspection complète par une personne compétente avant d’être assignée à un chantier; par la suite, on
effectuera des contrôles périodiques, quotidiens si nécessaire (suivant les recommandations du constructeur)
et on tiendra à jour un livret d’entretien. Une ventilation devrait être assurée pour évacuer ou diluer les gaz
d’échappement des grues utilisées dans des espaces confinés. Une planification convenable devrait permettre
d’éviter de travailler à proximité immédiate de lignes électriques aériennes. Lorsque des travaux doivent être
effectués au voisinage de lignes à haute tension, les prescriptions relatives aux distances de sécurité devraient
être respectées
(voir tableau 93.6). Si on ne peut éviter d’intervenir à proximité d’une ligne à haute tension, il conviendrait que
celle-ci soit mise hors tension ou isolée.
On devrait, en cas de besoin, prévoir des signaleurs pour assister le grutier. Les grutiers et les signaleurs
devraient être convenablement formés et connaître parfaitement le code de signalisation manuelle. Il convient,
si possible, de délimiter la zone de translation de la grue par une corde pour éviter les collisions. Les charges
de lestage et les béquilles d’empattement devraient être installées conformément aux instructions du
constructeur de l’engin. Les surcharges seront évitées si le grutier connaît le poids de la charge à soulever et
s’il utilise les indicateurs de charge. Une fois la charge en place, le mouvement de la grue devrait toujours être
lent; il conviendrait de ne jamais abaisser la flèche ou augmenter la portée d’une façon qui risque de
compromettre la stabilité de l’engin. Lorsque la visibilité est insuffisante ou que le vent peut empêcher le grutier
de garder le contrôle de la charge transportée, il faudrait renoncer à se servir d’une grue.
Les normes et les textes réglementaires
Il existe de nombreux textes réglementaires et des normes régissant la construction des grues et leur
utilisation. Ils visent notamment la classification des appareils de levage à charge suspendue, les moyens
d’accès, la détermination de la stabilité, les voies de roulement, les cabines, les organes de service, les
dispositifs d’ancrage, les limiteurs et indicateurs de charge, le calcul des charges et des combinaisons de
charge, les tableaux de charge, le calcul des charges dues au vent, les dispositifs de protection et de retenue,
les performances, les signaux de sécurité et de danger, les codes et méthodes d’essai, les vérifications, la
formation et l’information des grutiers ainsi que la maintenance.
LES ASCENSEURS, LES ESCALIERS MÉCANIQUES ET LES MONTECHARGES
J. Staal*, John Quackenbush et Philippe Lamalle**
e
* Adapté de J. Staal, 3 édition de l'Encyclopaedia of Occupational Health and Safety. ** Adaptation pour
l'édition française.
Les ascenseurs
Un ascenseur est une installation de levage permanente desservant deux ou plusieurs niveaux, comprenant
un espace clos, ou cabine, dont les dimensions et le mode de construction permettent l’accès aux personnes
et qui se déplace entre des guides rigides verticaux.
Un ascenseur est donc un véhicule fait pour monter ou descendre des personnes (ascenseurs de personnes)
ou des marchandises accompagnées de personnes (ascenseurs de charges), d’un niveau à un autre d’un
bâtiment soit directement (manœuvre à blocage), soit avec des arrêts intermédiaires (manœuvre collective).
Une seconde catégorie d’appareils est constituée par le monte-charge, installation de levage permanente
desservant des niveaux définis, exclusivement réservée au transport de charges. Il y a deux catégories de
monte-charges: 1) les monte-charges inaccessibles, qui disposent d’une cabine dont les dimensions
2
interdisent son accès par des personnes; en général, la surface de telles cabines ne dépasse pas 1 m , leur
292
profondeur 1 m et leur hauteur 1,20 m. Ils servent à transporter de la nourriture et des fournitures dans les
hôtels et les hôpitaux, des livres dans les bibliothèques, du courrier dans les immeubles de bureaux, etc.; et
2) les monte-charges dont les dimensions de cabine sont supérieures aux valeurs ci-dessus sont considérés
comme accessibles aux personnes pour le chargement, mais strictement interdits au transport de passagers,
la cabine ne disposant pas de boîtier de commande. Ils sont utilisés généralement dans les usines et sur les
sites industriels.
Les ascenseurs sont entraînés directement par un moteur électrique (ascenseurs électriques, voir figure
93.11) ou, indirectement, par le mouvement d’un liquide sous une pression produite par une pompe actionnée
par un moteur électrique (ascenseurs hydrauliques).
Figure 93.11 Coupe d'une installation d'ascenseur, montrant les principaux
organes et éléments
293
Les ascenseurs électriques sont presque exclusivement entraînés par des machines à traction, avec ou sans
réduction. Le terme «traction» signifie que la puissance d’un moteur électrique est transmise aux éléments de
suspension à câbles multiples d’une cabine et d’un contrepoids par frottement des câbles dans les gorges de
forme spéciale d’une poulie d’entraînement ou de traction d’une machine.
294
Depuis les années soixante-dix, les ascenseurs hydrauliques sont très employés pour le transport des
marchandises et des passagers, habituellement pour une hauteur n’excédant pas six niveaux. L’huile
hydraulique est utilisée comme fluide de pression. Le système hydraulique direct, avec un vérin supportant et
déplaçant la cabine, est le plus simple. Vers la fin des années quatre-vingt-dix, la mise en application de la
directive européenne 95/16 (CEE, 1995a) a permis d’introduire plusieurs innovations dans la conception des
ascenseurs. L’une des plus marquantes est celle qui a conduit à la suppression de la salle des machines;
dans cette configuration, les organes initialement placés dans ce lieu sont localisés dans la gaine. Cette
innovation a été rendue possible par l’introduction de composants d’encombrements plus faibles et demandant
moins de maintenance, comme la machine sans réduction à aimants permanents dont les poulies peuvent
être de diamètre réduit grâce à l’utilisation de courroies plates en lieu et place des traditionnels câbles
métalliques.
La normalisation
Le Comité technique 178 de l’Organisation internationale de normalisation (ISO) — dont le secrétariat est
assuré par l’Association française de normalisation (AFNOR) — a défini des normes pour les charges et les
vitesses jusqu’à 6 m/s; les dimensions des cabines et des gaines pour contenir passagers et marchandises;
les monte-malades et les ascenseurs de service pour les bâtiments d’habitation, les bureaux, les hôtels, les
hôpitaux et les maisons de repos; les dispositifs de manœuvre, la signalisation et les accessoires
complémentaires; et l’étude de programmation d’ascenseurs pour les immeubles d’habitation. Dans la plupart
des pays, chaque bâtiment doit être équipé d’un ascenseur accessible aux handicapés en fauteuil roulant.
Les règles générales de sécurité
Chaque pays industriel a un code de sécurité écrit, tenu à jour par un comité national de normalisation; ce
travail a commencé dans les années vingt. Les diverses normes ont progressivement été harmonisées et les
différences ne portent aujourd’hui que sur des points de détail. Les grandes entreprises de fabrication
produisent des unités qui sont conformes aux normes en vigueur.
Dans les années soixante-dix, le BIT, en étroite collaboration avec la Commission internationale pour la
réglementation des ascenseurs et monte-charge (CIRA), a publié des directives de sécurité pour la
construction et l’installation des ascenseurs et monte-charges électriques et, quelques années plus tard, pour
les escaliers mécaniques. Ces directives étaient destinées à servir de guide aux pays qui commençaient à
établir ou à modifier leurs règles de sécurité. Un ensemble normalisé de règles de sécurité pour ascenseurs
électriques et hydrauliques (EN 81-1/2), monte-charges (EN 81-3/4), escaliers mécaniques et trottoirs roulants
(EN 115) visant à éliminer les barrières techniques aux échanges entre les pays membres de l’Union
européenne est aussi du ressort du Comité européen de normalisation (CEN). L’Institut américain de
normalisation (American National Standards Institute (ANSI)) a établi, lui aussi, une norme de sécurité pour
les ascenseurs et les escaliers mécaniques.
Les règles de sécurité concernent plusieurs types de risques engendrés par les ascenseurs: cisaillement,
écrasement, chute, choc, blocage en cabine, feu, choc électrique et dommages au matériel dus à l’usure ou
à la corrosion. Les personnes à protéger comprennent les usagers, le personnel de maintenance et
d’inspection ainsi que les personnes se trouvant à l’extérieur de la gaine et de la machinerie. Les objets à
préserver sont les charges en cabine, les composants de l’installation et le bâtiment.
Les comités qui établissent les règles de sécurité doivent supposer que les composants sont correctement
conçus, de bonne construction mécanique et électrique, qu’ils sont faits de matériaux de résistance adéquate
et de bonne qualité et qu’ils sont exempts de défauts. Les actes imprudents des usagers doivent être pris en
compte.
Le risque de cisaillement est prévenu en assurant des jeux adéquats entre les composants en mouvement
entre eux et entre les pièces fixes et mobiles. L’écrasement est prévenu en ménageant une réserve en haut
de la gaine entre le toit de la cabine dans sa position la plus haute et le plafond de gaine ainsi qu’une réserve
en cuvette où quelqu’un peut se réfugier lorsque la cabine est dans sa position la plus basse. Ces volumes
sont préservés par des amortisseurs et des interrupteurs d’arrêt. Ils peuvent être réduits dans le cas
d’installation d’ascenseurs neufs dans les bâtiments existants.
295
La protection contre les chutes en gaine est assurée par des portes palières pleines et une coupure
automatique qui empêche tout mouvement de la cabine jusqu’à ce que les portes soient complètement
fermées et verrouillées. Les portes palières coulissantes du type automatique sont recommandées pour les
ascenseurs de personnes.
Le choc des portes est réduit en limitant l’énergie cinétique de fermeture des portes automatiques.
L’enfermement de passagers dans une cabine en panne est pris en compte en équipant, d’une part, la cabine
d’un système de communication vocal vers un centre de dépannage et, d’autre part, en munissant les portes
d’un système de déverrouillage d’urgence permettant à un personnel spécialement formé de les ouvrir et
d’extraire les passagers.
L’application d’un ratio strict entre la charge nominale et la surface nette au sol de la cabine évite la surcharge
en cabine. Les portes sont obligatoires sur toutes les cabines d’ascenseurs de personnes pour empêcher
celles-ci d’être coincées entre le seuil de cabine et la gaine ou les portes palières. Les seuils de cabine doivent
être équipés de chasse-pieds sur une hauteur d’au moins 0,75 m pour éviter les accidents, comme indiqué
sur la figure 93.12. Les cabines doivent être équipées d’un parachute capable d’arrêter une cabine à pleine
charge et de l’immobiliser, en cas de survitesse ou de rupture d’un élément de suspension. Le parachute est
actionné par un limiteur de vitesse entraîné par la cabine au moyen d’un câble (voir figure 93.11). Un dispositif
prévenant la vitesse excessive de la cabine dans le sens de la montée a été introduit par la directive
européenne, notamment pour protéger les personnes se trouvant à l’intérieur de la cabine. Comme les
passagers se tiennent debout et se déplacent verticalement, la décélération pendant le fonctionnement du
système de sécurité doit être comprise entre 0,2 et 1,0 g pour éviter les blessures (g étant l’accélération
2
normale de la pesanteur, soit 9,81 m/s ). Les normes européennes ont rendu obligatoire, dans les années
quatre-vingt, l’installation de portes de cabine pour tous les ascenseurs et tous les types de monte-charges
accessibles aux personnes. Les portes palières et cabine des ascenseurs peuvent être à ouverture manuelle
ou, plus couramment, à ouverture automatique horizontale. C’est ce dernier type de porte qui est recommandé
pour permettre l’accessibilité des personnes à mobilité réduite. Seuls les ascenseurs de charges peuvent être
équipés de portes coulissant verticalement.
Figure 93.12 Plan du chasse-pieds du seuil de cabine évitant les coincements
Le passage libre des portes palières et cabine doit être le même pour éviter les dommages aux panneaux de
la cabine par des chariots à fourches ou autres véhicules entrant et sortant de l’ascenseur. La conception
globale d’un tel ascenseur doit tenir compte de la charge, du poids du matériel de chargement et des
contraintes importantes intervenant à l’entrée, à l’arrêt et à la sortie des appareils. Les guides de la cabine
296
d’ascenseur nécessitent un renforcement spécial. Lorsque le transport des personnes est autorisé, leur
nombre doit être fonction de la surface maximale disponible du plancher de cabine. Ainsi, la surface du
plancher de cabine d’un ascenseur de charge nominale de 2
2
500 kg doit être de 5 m , correspondant à 33 personnes. Le chargement et l’accompagnement de la charge
doivent être effectués avec grand soin. La figure 93.13 illustre une situation inacceptable.
Figure 93.13 Exemple de chargement dangereux dans un monte-charge
Tous les ascenseurs actuels sont à boutons à action mécanique en cabine et à contrôleurs à
microprocesseurs, le système comportant un interrupteur en cabine actionné par un liftier ayant été
abandonné. Tous les équipements électriques doivent être conformes aux exigences de compatibilité
électromagnétique définies par la directive européenne 89/336 (CEE, 1989c).
Les ascenseurs isolés et ceux en groupes de deux à huit cabines sont habituellement équipés de manœuvres
collectives interconnectées en cas de cabines groupées. La caractéristique principale des manœuvres
collectives est que les appels peuvent intervenir à n’importe quel moment, que la cabine soit en mouvement
ou à l’arrêt et que les portes palières soient ouvertes ou fermées. Les appels cabine et paliers sont enregistrés
et stockés jusqu’à ce qu’ils soient traités dans l’ordre le plus efficace pour le fonctionnement du système, quel
que soit l’ordre dans lequel ils ont été reçus.
Les inspections et les essais
En ce qui concerne la mise en service des ascenseurs neufs, la nouvelle directive européenne laisse le choix
à l’installateur de recourir à un organisme notifié pour exécuter ces essais, ou de les effectuer luimême pour
autant qu’il ait mis en œuvre un système d’assurance qualité certifié par un organisme agréé. C’est à l’issue
de ces essais que l’installateur apposera dans la cabine le marquage CE sans lequel le propriétaire de
l’immeuble ne pourra procéder à la mise en service de l’ascenseur. Des essais spécifiques par un organisme
agréé ou par le constructeur, s’il est certifié ISO 9001 (ISO, 1994a) sont nécessaires pour les dispositifs de
verrouillage, les portes palières (y compris d’éventuels essais au feu), les parachutes, les limiteurs de vitesse,
les amortisseurs à huile et les soupapes de rupture. Un marquage CE doit être apposé sur les composants.
Les certificats des composants correspondants utilisés dans l’installation doivent être versés au dossier. Après
la mise en service d’un ascenseur, des inspections de sécurité périodiques doivent avoir lieu à des intervalles
dépendant de la nature et de la destination de l’immeuble (établissements recevant du public ou immeuble de
grande hauteur). Ces essais sont destinés à assurer la concordance entre les normes de sécurité et le
fonctionnement propre des dispositifs de sécurité. Les composants qui ne sont pas sollicités en service normal,
297
comme le parachute et les amortisseurs, doivent subir un essai à cabine vide et à vitesse réduite pour éviter
une usure excessive et des efforts qui pourraient altérer la sécurité de l’ascenseur.
L’inspection et la maintenance
Un ascenseur et ses composants doivent être inspectés et maintenus en bon état de marche et de sécurité, à
intervalles réguliers, par des techniciens compétents et qualifiés ayant acquis une connaissance détaillée des
équipements mécaniques et électriques d’un ascenseur et des règles de sécurité, sous la conduite d’un
formateur qualifié. Le technicien est, de préférence, employé par le fournisseur ou l’installateur de l’ascenseur.
Normalement, un technicien est responsable d’un nombre donné d’ascenseurs. La maintenance comporte
des travaux de routine comme le réglage et le nettoyage, le graissage des pièces mobiles, l’entretien préventif
pour anticiper d’éventuels problèmes, les visites d’urgence en cas de panne et les réparations importantes qui
sont généralement effectuées après consultation d’un contremaître. Le danger majeur, cependant, est le feu
en cuvette. Une cigarette allumée ou un objet qui se consume peut tomber dans l’espace entre le seuil de la
cabine et la gaine et mettre le feu à la graisse se trouvant dans la gaine ou à des déchets se trouvant sur le
fond; la gaine doit donc être nettoyée régulièrement. Aucun système ne doit être sous tension lors des
opérations de maintenance. Dans les ascenseurs isolés, avant que les travaux d’entretien ne commencent,
une affiche indiquant que l’ascenseur est hors service doit être apposée à chaque palier.
En ce qui concerne la maintenance préventive, une inspection visuelle attentive et des vérifications de la liberté
de déplacement, de l’état des contacts et du fonctionnement correct de l’équipement sont généralement
suffisantes. L’équipement de la gaine est inspecté à partir du toit de la cabine. Une manœuvre d’inspection
sur le toit de la cabine est assurée par un interrupteur bistable qui met l’appareil en mouvement et en neutralise
le fonctionnement normal, ainsi que celui des portes automatiques. Des boutons à pression constante de
montée et de descente permettent de déplacer la cabine à vitesse réduite (n’excédant pas 0,63 m/s).
L’opération d’inspection doit rester dépendante des dispositifs de sécurité (fermeture et verrouillage des
portes, etc.); il ne doit pas être possible de dépasser les limites d’une course normale.
Un interrupteur d’arrêt placé sur la boîte de manœuvre d’inspection permet d’éviter un déplacement intempestif
de la cabine. Le sens de déplacement le plus sûr est vers le bas. Le technicien doit être dans une position
sûre pour observer l’environnement en déplaçant la cabine et disposer des dispositifs d’inspection appropriés.
Avant de quitter l’installation, le technicien doit faire un rapport à la personne responsable de l’ascenseur.
Un éclairage approprié de la gaine facilite les inspections et réduit le risque de cisaillement et de chute pour
le personnel utilisant le toit de la cabine pour se déplacer dans cette gaine. D’autres équipements, tels que
des balustrades et un boîtier d’inspection, équipent le toit de la cabine pour le rendre le plus sûr possible pour
le personnel intervenant sur l’ascenseur. La sécurité du parc existant
Le parc existant est composé d’ascenseurs qui ont été installés à des époques très différentes; les plus
e
anciens remontent à la fin du XIX siècle, et on peut affirmer qu’à ce jour plus de 50% des ascenseurs existants
ont plus de vingt ans d’âge. La particularité de ces équipements est qu’ils sont rarement modernisés ou remis
à niveau pour ce qui concerne notamment la sécurité; en effet, moins de 2% du parc est modernisé chaque
année. Pendant ce temps, les nouveaux ascenseurs voient leur niveau de sécurité s’accroître
considérablement à chaque évolution normative ou réglementaire. Cet écart entre les anciens et les nouveaux
ascenseurs représente un risque sans cesse croissant qui est déjà à l’origine d’accidents d’usagers ou de
techniciens. Le vieillissement de la population, l’intégration des personnes handicapées sont des raisons
supplémentaires qui incitent les gouvernements et la Commission européenne à prendre des mesures pour
rajeunir les ascenseurs anciens. Certains pays, comme la France, ont voté des lois pour rendre obligatoire la
porte cabine sur les anciens ascenseurs. La Commission européenne a publié la recommandation 95/216
(CEE, 1995b) pour inciter les Etats membres à aller plus loin dans ce domaine. Le CEN, de son côté, est en
train d’élaborer une norme d’amélioration de la sécurité des ascenseurs existants. L’ascenseur, tout comme
les autres moyens de transport tels que l’avion ou le train, devra passer par le rajeunissement de son parc.
Les escaliers mécaniques
298
Un escalier mécanique est un escalier incliné, continuellement en mouvement, qui conduit ses passagers vers
le haut ou vers le bas. Les escaliers mécaniques sont utilisés dans les centres commerciaux, les grands
magasins, les gares, les aéroports et les stations de métro pour amener un flot de personnes par un chemin
défini d’un niveau à un autre.
Les règles générales de sécurité
Les escaliers mécaniques sont constitués d’une chaîne continue de marches entraînée par une machine au
moyen de deux chaînes à mailles, une de chaque côté. Les marches sont guidées par des galets sur des rails
qui permettent à la surface de foulée de rester horizontale sur la partie utilisable. A l’entrée et à la sortie, des
rails assurent, suivant la vitesse et la course de l’escalier mécanique, que les marches forment un plan
horizontal sur une distance de 0,80 à 1 m. Les dimensions des marches et leur construction sont illustrées par
la figure 93.14. Le dessus de chaque balustrade doit être équipé d’une main courante placée à une hauteur
de 0,85 à 1,10 m au-dessus du nez des marches, se déplaçant parallèlement aux marches, sensiblement à la
même vitesse. La main courante, à chaque extrémité de l’escalier mécanique, là où les marches avancent
horizontalement sur le même plan, doit dépasser horizontalement d’au moins 0,30 m la ligne de peignes et
l’extrémité crosse, y compris la balustrade, de 0,60 m (voir figure 93.15). La main courante doit pénétrer la
crosse au point le plus bas au-dessus du sol et un dispositif de protection doit être installé, dispositif muni d’un
contact de sécurité pour arrêter l’escalier mécanique en cas de coincement d’un doigt ou d’une main à cet
endroit. D’autres risques de blessure pour les passagers peuvent être engendrés au niveau des jeux
nécessaires entre le côté des marches et la plinthe, entre les marches et les peignes, entre les surfaces de
foulée et les contremarches. Dans le cas des contremarches, il existe un risque particulier dans la direction
montée, à la courbure où se produit un mouvement relatif entre les marches consécutives. Les contremarches
sont rainurées pour éviter ce risque.
Figure 93.14 Marche d'escalier mécanique
299
Figure 93.15 Escalier mécanique – Vue d'ensemble
300
Les personnes qui prennent un escalier mécanique peuvent glisser et leurs chaussures heurter la balustrade,
ce qui peut provoquer une blessure par coincement aux endroits où les marches se dressent. Une signalisation
claire et lisible, par pictogrammes, doit prévenir et informer les usagers. Elle doit, notamment, informer les
adultes qu’ils doivent tenir par la main leurs enfants qui ne pourraient atteindre la main courante et que ces
derniers doivent rester debout tout le temps du parcours. Les deux extrémités d’un escalier mécanique doivent
être rendues inaccessibles lorsqu’il est hors service.
L’inclinaison d’un escalier mécanique ne devrait pas dépasser 30°, bien qu’elle puisse être portée jusqu’à 35°
si la course verticale est égale ou inférieure à 6 m et la vitesse limitée à 0,50 m/s. Les machineries et stations
d’entraînement et de retournement ne doivent être accessibles qu’au personnel de maintenance et
d’inspection spécialement formé. Ces locaux peuvent être dans la charpente ou séparés. La hauteur libre
devrait être de 1,80 m plaque fermée, sinon, plaque ouverte, et l’espace disponible devrait être suffisant pour
que le travail puisse se faire en toute sécurité. La hauteur libre audessus des marches sera en tous points
d’au moins 2,30 m.
Le démarrage, l’arrêt ou le changement de direction d’un escalier mécanique ne devraient être effectués que
par des personnes autorisées. Si la norme du pays le permet, la mise en route d’un escalier mécanique peut
être déclenchée automatiquement par le passage d’un usager devant un détecteur électrique, l’escalier
mécanique devant fonctionner avant que la personne atteigne le peigne. Les escaliers mécaniques devraient
être équipés de commandes d’inspection pour le fonctionnement en maintenance et l’inspection.
L’inspection et la maintenance
Une inspection et une maintenance suivant la description faite ci-dessus pour les ascenseurs sont
généralement prescrites par les autorités pour les escaliers mécaniques. Un dossier devrait être établi; il
devrait comprendre les notes de calcul de la structure porteuse, des marches, des composants d’entraînement
des marches ainsi que des données générales, les plans d’installation, les schémas électriques et les
instructions. Avant qu’un escalier mécanique ne soit mis en service, il devrait être examiné par une personne
ou un organisme agréés. Des inspections périodiques ultérieures sont nécessaires à intervalles réguliers.
301
Les trottoirs roulants
Un tapis roulant, ou un trottoir roulant entraîné de façon continue, peut être utilisé pour transporter des
passagers entre deux points d’un même niveau ou de niveaux différents. Des tapis roulants sont utilisés pour
transporter un grand nombre de personnes dans les aéroports, du terminal principal aux portes
d’embarquement et vice versa, ainsi que dans les grands magasins et les supermarchés. Quand les tapis sont
horizontaux, les landaus, chariots, fauteuils roulants et caddies à bagages ou à marchandises peuvent être
transportés sans risque; par contre, sur des tapis inclinés, ces petits véhicules, s’ils sont plutôt lourds, ne
devraient être utilisés que s’ils se bloquent sur place automatiquement. La rampe est formée de palettes de
métal, semblables aux surfaces de foulée des marches d’escaliers mécaniques, mais plus longues, ou de
tapis de caoutchouc. Les palettes devraient être rainurées dans la direction du déplacement et des peignes
être placés à chaque extrémité. La pente ne devrait pas dépasser 12° ou 6° aux paliers. Les palettes et tapis
devraient se déplacer horizontalement sur une distance d’au moins 0,40 m avant d’arriver au palier. Le trottoir
se déplace entre des balustrades équipées d’une main courante qui avance sensiblement à la même vitesse.
La vitesse ne doit pas dépasser 0,75 m/s, sauf si le déplacement est horizontal, auquel cas une vitesse de
0,90 m/s est autorisée, dans la mesure où la largeur ne dépasse pas 1,10 m.
Les règles de sécurité pour les trottoirs roulants sont généralement semblables à celles applicables aux
escaliers mécaniques et sont incluses dans la même norme. Les ascenseurs de chantier
Les ascenseurs de chantier sont des installations temporaires utilisées sur les chantiers de construction pour
le transport des personnes et des matériaux. Chaque engin de levage est une cabine guidée et devrait être
manœuvré par un liftier en cabine. Ces dernières années, un modèle d’engin à crémaillère et pignon a permis
l’utilisation d’ascenseurs de chantier pour se déplacer efficacement le long des tours de radio et des
cheminées d’usine très hautes pendant l’entretien. Personne ne devrait pénétrer sur un engin de levage de
matériel, sauf pour en effectuer l’entretien et la maintenance.
Les règles de sécurité varient considérablement. Dans de rares cas, ces engins sont installés avec les mêmes
règles de sécurité que les installations permanentes d’ascenseurs et de monte-charges dans des bâtiments,
excepté que la gaine est fermée par des parois grillagées au lieu de parois pleines, pour réduire la prise au
vent. Des règles strictes sont appliquées, bien qu’elles ne soient pas aussi contraignantes que pour les
ascenseurs; de nombreux pays ont édicté des règles spéciales pour ces engins de chantier. Cependant, dans
de nombreux cas, le niveau de sécurité est bas et la construction laisse à désirer. Ces engins sont entraînés
par des treuils et la cabine est suspendue à un seul câble d’acier. Un ascenseur de chantier devrait être
entraîné par un moteur électrique pour s’assurer que la vitesse est comprise dans les limites de sécurité. La
cabine devrait être fermée et pourvue d’un dispositif de protection d’entrée. Les accès à la gaine, à chaque
niveau, devraient être équipés de portes pleines sur une hauteur de 1 m au-dessus du sol, la partie supérieure
étant en grillage de mailles ne dépassant pas 10 × 10 mm. Les seuils des portes palières et cabine devraient
être équipés de chasse-pieds adéquats. Les cabines devraient être pourvues de parachute. Un type d’accident
courant survient lorsque des travailleurs empruntent une plate-forme de levage conçue pour le seul transport
des charges, plate-forme qui n’a ni paroi, ni porte pour les empêcher de heurter une pièce
d’échafaudage ou de tomber de la plate-forme pendant le déplacement. Un paternoster consiste en des
plateaux fixés sur une courroie ou une chaîne se déplaçant verticalement. Le passager court plusieurs risques:
être emmené au-delà du niveau le plus haut, être incapable de faire un arrêt d’urgence, se heurter la tête ou
les épaules sur l’arête d’un niveau, sauter à l’intérieur ou à l’extérieur après que le niveau est passé, ou être
incapable d’atteindre le niveau en raison d’une panne de courant ou de l’arrêt de l’appareil. En conséquence,
un tel appareil ne devrait être utilisé que par un personnel averti. Les risques d’incendie
Généralement, la gaine d’un ascenseur s’étend sur toute la hauteur d’un bâtiment et relie les différents
niveaux. L’incendie ou la fumée d’un feu qui se déclare dans la partie basse d’un immeuble peut se propager
par la gaine jusqu’aux autres niveaux et, dans certaines circonstances, le puits, ou gaine, peut activer
l’incendie par un effet de cheminée. En conséquence, une gaine ne doit pas participer au système d’aération
d’un bâtiment. Elle devrait être entièrement fermée par des murs pleins, faits de matériaux incombustibles qui
302
ne doivent pas dégager de fumées nocives en cas d’incendie. Une ouverture devrait être prévue dans le haut
de la gaine de l’ascenseur ou de la machinerie pour permettre l’évacuation des fumées à l’air libre.
A l’instar de la gaine, les portes palières devraient être résistantes au feu. Des règles sont généralement
incluses dans les normes nationales de construction; elles varient suivant les pays et les conditions. Pour
fonctionner convenablement, les portes palières ne peuvent pas être imperméables aux fumées.
Quelle que soit la hauteur de l’immeuble, les personnes ne devraient pas utiliser les ascenseurs en cas
d’incendie; en effet, l’ascenseur peut s’arrêter à un niveau où l’incendie fait rage, et les passagers peuvent
être bloqués en cabine en cas de panne d’électricité. En général, un ascenseur qui dessert tous les niveaux
est réservé à l’usage des sapeurs-pompiers; il peut être mis à leur disposition au moyen d’un interrupteur ou
d’une clé spéciale au niveau principal. La capacité, la vitesse et les dimensions de
la cabine d’un ascenseur réservé aux sapeurs-pompiers devraient correspondre à certaines spécifications.
Quand les sapeurs-pompiers utilisent des ascenseurs, les manœuvres de fonctionnement normal sont
suspendues.
La construction, la maintenance et l’habillage des cabines d’ascenseur, la pose de moquette et le nettoyage
de l’ascenseur (intérieur et extérieur) peuvent nécessiter l’utilisation de solvants organiques volatils, de mastics
ou de colles qui peuvent être nocifs pour le système nerveux central et aussi présenter un risque d’incendie.
Bien que ces substances puissent être utilisées sur d’autres surfaces métalliques, y compris les escaliers et
les portes, le risque est grave sur les ascenseurs en raison de leur confinement, car les concentrations de
vapeur peuvent devenir excessives. L’utilisation de solvants à l’extérieur d’un ascenseur peut aussi être
dangereuse en raison de la faible circulation d’air, notamment dans les gaines aveugles où l’aération peut être
entravée (une gaine aveugle est une gaine sans porte de sortie, s’étendant sur plusieurs niveaux entre deux
destinations; ainsi, là où un groupe d’ascenseurs dessert le niveau 20 et au-dessus, la gaine aveugle
s’étendrait du niveau 0 au niveau 20). Les ascenseurs et les risques sanitaires
Si les ascenseurs et les monte-charges présentent des risques, leur utilisation peut aussi contribuer à éviter
la fatigue et les lésions musculaires graves dues aux manutentions; ils peuvent aussi réduire les coûts de
main-d’œuvre, notamment dans les pays en développement.
LE CIMENT ET LE BÉTON
L. Prodan et G. Bachofen*
e
* Adapté de L. Prodan et G. Bachofen, 3 édition de l'Encyclopaedia of Occupational health and Safety.
Le ciment
Le ciment est utilisé dans le bâtiment et les travaux publics pour lier des matériaux durs. Il se présente sous
l’aspect d’une poudre fine provenant du broyage du clinker, matière obtenue par la calcination à haute
température d’un mélange de matériaux argileux et calcaires. Lorsqu’on y incorpore de l’eau, le ciment se
transforme en une boue qui durcit progressivement jusqu’à pétrification complète. On peut le mélanger avec
du sable pour obtenir du mortier, ou avec du sable et du gravier pour obtenir du béton.
Les ciments se répartissent en deux catégories: ciments naturels et ciments artificiels. Les premiers sont tirés
de matériaux naturels dont la structure s’apparente à celle du ciment et qu’il suffit de calciner et de broyer pour
les transformer en poudre de ciment hydraulique. Quant aux ciments artificiels, il en existe des variétés
multiples dont le nombre va croissant; chacune d’elles diffère des autres par sa composition et sa structure
mécanique, ses qualités propres et ses applications. On peut distinguer deux grandes classes de ciments
artificiels: les ciments Portland (du nom de la ville de Portland en Grande-Bretagne) et les alumineux.
La production
Le ciment Portland, qui occupe de loin la première place dans la production mondiale, est obtenu par un
procédé illustré à la figure 93.16, et qui comporte deux phases: la préparation du clinker et son broyage. Les
matières premières qui entrent dans la composition du clinker sont calcaires, comme la pierre à chaux, et
argileuses, comme la marne. Elles sont mélangées et broyées par voie sèche ou humide. Le mélange
pulvérulent est ensuite calciné dans des fours (qui peuvent être verticaux ou inclinés et rotatifs, à une
température de l’ordre de 1 400 à 1 450 °C). A la sortie du four, le clinker passe dans un refroidisseur qui en
303
abaisse rapidement la température pour éviter la transformation du silicate tricalcique, principal composant du
ciment Portland, en silicate bicalcique et en oxyde de calcium.
Les masses de clinker refroidi sont souvent additionnées de gypse et de divers adjuvants qui déterminent le
temps de prise et d’autres propriétés du ciment fini. On peut de la sorte varier la gamme des ciments en
Portland normal, ciment prompt, ciment hydraulique, ciment au laitier, ciment à la pouzzolane, ciment
hydrophobe, ciment de marine, ciment pour forages au pétrole ou au gaz, pour routes et barrages, ciment
d’expansion, ciment au magnésium, etc. Le clinker est finalement broyé, tamisé et emmagasiné en silo avant
l’ensachage et l’expédition. Voici la composition chimique du Portland normal:
oxyde de calcium: 60-70%; silice totale (y compris 5%
au maximum de silice libre):
19-24%; oxyde d’aluminium: 4-7%; oxyde ferrique: 2-
6%; oxyde de magnésium: moins de 5%.
Les ciments alumineux donnent des mortiers et des bétons de très grande résistance initiale. Ils sont
formés par le mélange de pierre à chaux et d’argile à haute teneur en oxyde d’aluminium (sans
adjuvants d’expansion) dont la température de cuisson avoisine 1 400 °C. Leur composition chimique est à
peu près la suivante:
oxyde d’aluminium:
50%; oxyde de
calcium: 40%;
oxyde ferrique: 6%;
dioxyde de silicium:
4%.
Les économies d’énergie ont entraîné une augmentation de la production de ciments naturels, notamment de
ceux qui contiennent du tuf d’origine volcanique. Si besoin est, les ciments naturels sont calcinés à 1 200 °C,
et non pas à 1 400-1 450 °C comme c’est le cas pour le ciment Portland. Le tuf peut contenir de 70 à 80% de
silice libre amorphe et de 5 à 10% de quartz. La calcination transforme partiellement la silice amorphe en
tridymite et en cristobalite.
Les applications
304
En modifiant le procédé de production ou en introduisant divers additifs, on peut obtenir, avec une même
variété de ciment, des qualités différentes de béton (normal, argileux, bitumineux, asphaltegoudron, à prise
rapide, porophore, hydrophobe, microporeux, armé, précontraint, centrifugé, etc.).
Les risques
Dans les carrières d’extraction de l’argile, de la pierre à chaux et du gypse, le personnel est exposé aux
intempéries, aux poussières de forage et de concassage, aux explosions et aux éboulements de roche ou de
terre. Des accidents de circulation sont également à déplorer lors du transport des produits vers les
cimenteries.
Le risque majeur de la préparation du ciment est la poussière. On a mesuré, dans les carrières et les
3
cimenteries, des concentrations allant de 26 à 114 mg/m . Aux différentes étapes du pro-cédé de fabrication,
3
les teneurs ci-après ont été rapportées: extraction de l’argile, 41,4 mg/m ; concassage et broyage des
3 3 3
matières premières, 80 mg/m ; criblage, 384 mg/m ; broyage du clinker, 140 mg/m ; ensachage du ciment,
3 3
257 mg/m ; chargement, etc., 179 mg/m . Dans les cimenteries modernes utilisant la voie humide, les pics
3
de concentration sont de 15 à 20 mg de poussière/m d’air. Le niveau de pollution aux alentours des
cimenteries ne représente plus que 5 à 10% de ce qu’il était autrefois, grâce à l’utilisation généralisée de filtres
électrostatiques. La teneur des poussières en silice libre diffère selon qu’il s’agit de la matière première (l’argile
peut contenir du quartz finement divisé et l’on peut y adjoindre du sable), du clinker ou du ciment, dont la silice
libre aura normalement été éliminée en totalité.
Parmi les autres risques propres aux cimenteries, il faut citer les hautes températures ambiantes, notamment
au voisinage des portes et des plates-formes des fours, la chaleur rayonnante et les niveaux élevés de bruit
(120 dBA) près des broyeurs à boulets. Des concentrations d’oxyde de carbone allant de simples traces à 50
ppm ont été mesurées à proximité des fours à chaux.
Les états pathologiques propres aux travailleurs cimentiers sont les affections de l’appareil respiratoire, les
troubles digestifs, les maladies de peau, les atteintes rhumatismales ou nerveuses, les troubles de l’audition
et ceux de la vision.
Les affections de l’appareil respiratoire
C’est la catégorie la plus importante des maladies professionnelles rencontrées dans l’industrie du ciment que
l’on peut imputer à l’inhalation des poussières en suspension dans l’air et aux conditions macroclimatiques et
microclimatiques du milieu de travail. L’affection la plus fréquente est la bronchite chronique, souvent associée
à l’emphysème.
Le ciment Portland ordinaire ne provoque pas de silicose, car il ne contient pas de silice libre. Pourtant, les
travailleurs des cimenteries peuvent être exposés à des matières premières dont la teneur en silice libre varie
considérablement. Les ciments acido-résistants utilisés pour les plaques réfractaires, les briques et les
parpaings contiennent une proportion élevée de silice libre, et l’exposition à ces composants peut engendrer
des risques de silicose.
La pneumoconiose du ciment a été décrite comme une fibrose réticulaire de caractère bénin, qui apparaît
après une exposition prolongée et évolue très lentement. Pourtant, on a également observé quelques cas de
pneumoconioses malignes, probablement imputables à une exposition à des matériaux autres que le ciment
Portland.
Certains ciments contiennent également de la diatomite et du tuf à diatomées en quantités variables. Si on
chauffe la diatomite, sa toxicité augmente du fait de la transformation de la silice amorphe en cristobalite,
substance cristalline encore plus pathogène que le quartz. La pneumoconiose du ciment peut aussi être
compliquée de tuberculose.
Les troubles digestifs
Un nombre apparemment élevé d’ulcères gastro-duodénaux ont été observés dans l’industrie du ciment. Une
étude menée sur 269 travailleurs a révélé 13 cas d’ulcère gastro-duodénal (4,8%). On a pu induire des ulcères
305
gastriques chez le cobaye et le chien en plaçant leur nourriture sur de la poussière de ciment. Une autre étude
menée dans une cimenterie a pourtant montré que le taux d’absentéisme lié à des ulcères gastro-duodénaux
est relativement faible (1,48 à 2,69%). Les ulcères passant par une phase aiguë plusieurs fois par an, ces
chiffres ne sont pas excessifs si on les compare à ceux relevés dans d’autres branches d’activité.
Les maladies de la peau sont largement documentées; on considère qu’elles représentent environ 25% au
moins de l’ensemble des maladies professionnelles. Diverses formes ont été observées, dont des inclusions
cutanées, des érosions péri-unguéales, des eczémas diffus et des infections cutanées (furoncles, abcès et
panaris). Celles-ci sont toutefois plus fréquentes chez les travailleurs qui utilisent le ciment (chez les maçons,
par exemple) que chez ceux qui sont employés dans les cimenteries.
Dès 1947, il a été suggéré que l’eczéma du ciment était peut-être dû à la présence dans le ciment de chrome
hexavalent (décelé par le test de solution de chrome). Les sels de chrome pénètrent probablement dans les
ulcérations cutanées, se combinent avec des protéines et induisent une sensibilisation de nature allergique.
Les matières premières entrant dans la composition du ciment ne contiennent généralement pas de chrome;
la présence de chrome dans le ciment peut provenir d’une roche volcanique, de l’abrasion du revêtement
réfractaire du four, des boulets d’acier utilisés dans le broyage et des divers outils servant au concassage et
au broyage des matières premières et du clinker. La sensibilisation au chrome est parfois la cause majeure
de la sensibilité au nickel et au cobalt. La forte alcalinité du ciment est considérée comme un facteur important
des dermites du ciment.
Les atteintes rhumatismales et nerveuses
Les changements fréquents des conditions macroclimatiques et microclimatiques rencontrées dans l’industrie
du ciment sont souvent associés à l’apparition de divers troubles de l’appareil locomoteur (arthrite,
rhumatismes, spondylites et diverses douleurs musculaires) et du système nerveux périphérique (douleurs
dorsales, névralgies et radiculites des nerfs sciatiques).
Les troubles de l’audition et de la vision
On a rapporté quelques cas d’hypoacousie par lésion cochléaire chez les travailleurs des cimenteries. La
principale maladie des yeux observée est la conjonctivite, qu’un traitement médical ambulatoire suffit
généralement à soigner.
Les accidents
Les accidents survenant dans les carrières sont dus la plupart du temps à des chutes de terre ou de roche ou
se produisent pendant le transport. Dans les cimenteries, les principaux accidents sont des contusions, des
coupures ou des écorchures occasionnées lors des opérations de manutention.
Les mesures préventives
La prévention des risques engendrés par les poussières dans l’industrie du ciment passe par une bonne
connaissance de la composition (et notamment de la teneur en silice libre) de tous les matériaux utilisés. Il
importe de connaître la composition exacte des nouvelles variétés de ciment mises en œuvre.
Dans les carrières, les excavatrices devraient être équipées de cabines fermées et d’un système de ventilation
assurant une arrivée d’air pur; des mesures de lutte contre les poussières devraient être mises en œuvre
pendant les opérations de forage et de concassage. Pour éliminer le risque d’intoxication par l’oxyde de
carbone et les oxydes d’azote libérés lors des tirs de mines, on s’assurera que les travailleurs s’éloignent
avant la mise à feu et ne reviennent sur les lieux qu’après que les fumées se sont dissipées.
Dans les cimenteries, toutes les opérations produisant de la poussière (broyage, criblage, transport par
convoyeurs à bande) devraient être placées sous carter ou sous aspiration localisée. Des précautions
spéciales devraient être prises aux points de transbordement des produits. Une ventilation énergique est
306
également indispensable aux plates-formes de refroidissement du clinker, aux postes de broyage et aux
installations d’ensachage du ciment.
Dans la lutte contre les poussières, le problème le plus délicat est celui des conduits du four à clinker, qui sont
généralement équipés de filtres électrostatiques précédés d’un sac à manche ou d’autres filtres. Les filtres
électrostatiques peuvent également être utilisés pour le criblage et l’ensachage; ils devraient dans ce cas être
associés à d’autres méthodes de dépoussiérage.
Les zones de travail dont la température est élevée devraient être équipées d’arrivées d’air frais et le personnel
protégé par des écrans thermiques. Les réparations des fours ne devraient être entreprises que lorsque ceux-
ci sont suffisamment refroidis; elles devraient être effectuées par des travailleurs jeunes et en bonne santé
soumis à un suivi médical pour contrôler leur rythme cardiaque, leur fonction respiratoire et leur sudation et
éviter le risque de choc thermique. Le cas échéant, des boissons salées devraient être mises à disposition.
Parmi les mesures préventives des maladies de peau, on peut citer la possibilité de prendre un bain ou une
douche et l’application de crèmes barrière. Des traitements de désensibilisation existent en cas d’eczéma:
après l’arrêt complet de l’exposition au ciment pendant trois à six mois pour permettre la cicatrisation, on peut
appliquer deux à trois fois par semaine, pendant cinq minutes, deux gouttes d’une solution aqueuse à 1 pour
10 000 de dichromate de potassium. En l’absence de réaction localisée ou diffuse, le temps de contact pourra
généralement aller jusqu’à quinze minutes, après quoi le dosage de la solution pourra être augmenté. On peut
appliquer la même méthode en cas de sensibilité au cobalt, au nickel ou au manganèse. On a observé que la
dermite au chrome — et même l’intoxication chronique — peuvent être prévenues et traitées par l’acide
ascorbique. Le mécanisme d’inactivation du chrome hexavalent par l’acide ascorbique consiste à le réduire
en chrome trivalent, de faible toxicité, avec formation complexe des espèces trivalentes.
Les ouvrages en béton ou en béton armé
Le béton s’obtient en mélangeant des agrégats comme le gravier et le sable à du ciment et de l’eau dans des
bétonnières de diverses capacités installées sur le chantier. Il sera cependant parfois plus économique de
faire livrer du béton prêt à l’emploi par des camions-malaxeurs spéciaux.
Des grues à tour, des élévateurs ou des blondins transportent le béton prêt à l’emploi dans des bennes, de la
bétonnière ou du silo jusqu’aux emplacements fixés. En raison de la taille et de la hauteur de certains
ouvrages, on utilise parfois des pompes à béton capables d’amener le béton jusqu’à 100 m de hauteur; leur
débit est bien supérieur à celui des grues ou autres engins. Les camions-malaxeurs utilisés pour le transport
du béton prêt à l’emploi sont fréquemment équipés d’un dispositif permettant d’amener directement le béton
vers la pompe sans passer par un silo.
Les coffrages
Les méthodes et matériaux de coffrage ont suivi l’évolution technique autorisée par l’introduction d’engins de
levage de grande portée; il n’est plus nécessaire aujourd’hui de monter les éléments de coffrage in situ.
Des parois de moulage de grandes dimensions (appelées banches) sont à présent utilisées pour réaliser les
éléments porteurs et les cloisons des grands bâtiments résidentiels et industriels. Elles sont mises en place
et retirées par des grues une fois que le béton a pris.
Pour réaliser des structures horizontales en béton armé (des dalles, par exemple), on utilise des tables de
coffrage formées d’éléments en acier portés par des vérins. Une fois que le béton a pris, la table est abaissée
au moyen de vérins mécaniques ou hydrauliques.
On utilise des coffrages glissants ou grimpants lorsqu’il s’agit de construire des ouvrages d’une certaine
importance et, notamment, des structures élevées (piles de ponts, barrages, silos, etc.). La hauteur de ces
coffrages peut varier de 2 à 4 m en général. Les coffrages glissants sont relevés au fur et à mesure de la mise
en place et de la prise du béton qui se poursuit sans interruption.
Les coffrages grimpants diffèrent des coffrages glissants en ce qu’ils sont ancrés dans le béton par des
manchons filetés. Dès que le béton coulé a atteint la résistance voulue, les vis d’ancrage sont desserrées et
le coffrage est relevé à la hauteur de la section suivante à bétonner.
307
D’autres types de coffrage mobiles spéciaux sont utilisés pour la réalisation de structures porteuses telles que
les tabliers de ponts.
Les éléments préfabriqués
Les techniques de construction des grands immeubles d’habitation, des ponts et des tunnels ont été encore
rationalisées par la production d’éléments préfabriqués comme les dalles de sol, les murs, les poutres de pont,
etc., dans une usine spécialisée ou près du chantier de construction. Les éléments préfabriqués, assemblés
sur le site, suppriment la construction, le déplacement et le démontage de coffrages et d’échafaudages
complexes, ce qui permet d’éliminer dans une large mesure le danger du travail en hauteur.
Les armatures
Les armatures sont généralement livrées sur le chantier découpées et pliées suivant les plans de ferraillage.
C’est seulement lorsque les éléments de béton sont préfabriqués sur le chantier ou à l’usine que les tiges
d’armature sont attachées ou soudées ensemble pour former des cages ou des lits d’armature que l’on
introduit dans les coffrages avant de couler le béton.
La prévention des accidents
Si la mécanisation et la rationalisation ont éliminé de nombreux risques traditionnels sur les chantiers de
construction, elles en ont également introduit de nouveaux. Ainsi, le nombre d’accidents mortels consécutifs
à des chutes de hauteur a considérablement diminué grâce à la généralisation des mesures de prévention, à
l’adoption de méthodes nouvelles et à une surveillance plus rigoureuse des travaux. A titre d’exemple, les
plates-formes de travail et leurs garde-corps ne sont montés qu’une seule fois et déplacés en même temps
que le coffrage roulant auquel ils sont fixés, alors qu’avec les coffrages traditionnels les garde-corps étaient
souvent inexistants. D’un autre côté, les risques mécaniques et les risques électriques sont plus fréquents,
tandis que de nombreux produits d’étanchéité, de conservation, d’assemblage (adhésifs) et d’entretien ne sont
pas sans danger pour la santé.
Quelques mesures importantes de prévention des accidents à observer lors des différentes opérations sont
exposées ci-après.
Le malaxage du béton
Le béton étant très souvent fabriqué dans une machine, il importe de porter une attention particulière à la
conception et à l’implantation des organes de manœuvre et du skip d’alimentation de la cuve de malaxage. Il
peut arriver, lors du nettoyage d’une bétonnière, qu’un levier soit inopinément déplacé, provoquant la mise en
mouvement intempestive de la cuve ou de la benne et un accident. Les commandes devraient être protégées
et disposées de façon à éviter toute confusion; le cas échéant, elles seront munies d’un dispositif de
verrouillage. On veillera à ce que les travailleurs employés au nettoyage des fosses situées à la base des
voies d’alimentation ne puissent être blessés par la descente accidentelle de la benne.
Les silos d’agrégats et, notamment, de sable, présentent des risques sérieux pour les travailleurs appelés à y
pénétrer pour désagréger les matières ensilées qui ont formé des blocs compacts ou des ponts qui bloquent
l’écoulement de la gravité. Ils devraient être équipés de harnais de sécurité fixés à des filins de retenue et ne
jamais travailler sans surveillance. Les trémies des silos devraient être équipées de vibreurs pour éviter autant
que possible ce type d’intervention.
La mise en place du béton
Le déplacement des bennes de béton accrochées à une grue ou à un blondin devrait être facilité et guidé par
un signaleur.
Les pompes à béton à réglage hydraulique doivent être équipées d’un clapet de sécurité afin de ne pas
s’affaisser brutalement en cas de rupture d’une canalisation.
Des plates-formes de travail équipées devraient être prévues pour la coulée du béton dans les coffrages au
moyen d’une benne suspendue ou d’une pompe à béton. Les grutiers devraient être formés à ce type
308
d’opération et avoir une bonne vue. En cas de longs parcours, on aura recours au téléphone ou à des talkies-
walkies.
Si on utilise des pompes à béton avec une goulotte et un bras de distribution, on veillera tout particulièrement
à assurer la stabilité de l’installation. Les camions-malaxeurs ayant une pompe à béton intégrée devraient être
équipés de dispositifs de verrouillage empêchant le démarrage simultané des deux opérations. Les parties
mobiles des malaxeurs devraient être protégées. Le panier servant à recueillir la balle de caoutchouc chassée
dans la goulotte pour la nettoyer devrait être remplacé par deux coudes disposés en sens contraire; ces
coudes peuvent absorber la quasi-totalité de la pression nécessaire pour chasser la balle dans la goulotte et
éliminent le fouettement à l’extrémité de la goulotte.
Le coffrage
Les chutes sont fréquentes lors du montage de coffrages traditionnels faits de poutres et de planches de bois,
car l’installation de garde-corps et de plinthes est souvent négligée dans le cas de travaux de courte durée.
Les coffrages modernes sont souvent faits d’acier, mais ici encore, garde-corps et plinthes sont fréquemment
absents.
Les panneaux en contreplaqué, de plus en plus utilisés, sont faciles et rapides à monter. Pourtant, après avoir
été employés plusieurs fois, ils ne présentent plus une résistance suffisante. Les accidents provoqués par la
rupture de panneaux de coffrage servant à tort de plate-forme, de passerelle ou d’échafaudage sont encore
fréquents.
Les éléments de coffrage préfabriqués devraient être entreposés de telle sorte qu’ils ne puissent se renverser.
S’il n’est pas possible de les entreposer à plat, ils devraient être convenablement arrimés. Les éléments de
coffrage portant des plates-formes, des garde-corps et des plinthes fixés à demeure devraient être attachés
par des élingues au crochet de la grue et être montés et démontés sur la structure en construction. Ils offrent
un poste de travail sûr et permettent de supprimer les platesformes de mise en place du béton. On utilisera
notamment ces plates-formes, équipées de garde-corps et de plinthes fixés à demeure au coffrage, avec les
coffrages glissants ou grimpants.
Lorsque des éléments de coffrage sont déplacés à la grue depuis leur emplacement de stockage pour être
amenés à leur point d’utilisation, on fera le choix de dispositifs d’élingage appropriés. Si l’angle formé par les
élingues est trop grand, on devrait utiliser un palonnier.
Les travailleurs qui nettoient la surface des coffrages sont exposés à un risque généralement sousestimé, à
savoir l’utilisation de meuleuses portatives pour éliminer les résidus de béton qui adhèrent à la surface. Les
mesurages effectués ont montré par ailleurs que les poussières produites à cette occasion ont des teneurs
élevées de particules de taille respirable et de silice. Il importe par conséquent de prendre des dispositions
appropriées pour se prémunir contre ce risque (installation d’une aspiration localisée avec filtre, par exemple).
Le montage d’éléments préfabriqués
Les ateliers de fabrication disposent d’installations spéciales permettant de déplacer et de manipuler ces
éléments en toute sécurité. Il n’en va pas de même sur les chantiers de construction. Des boulons d’ancrage
noyés dans le béton permettront de faciliter les manutentions et de garantir la sécurité. Pour éviter que ces
boulons ne plient ou ne soient arrachés en cas de sollicitation oblique, les éléments de grandes dimensions
seront soulevés à l’aide d’un palonnier et d’élingues courtes. L’utilisation d’apparaux de levage inadéquats a
été à l’origine de nombreux accidents graves.
Des véhicules appropriés seront utilisés pour le transport des éléments préfabriqués. Ceux-ci seront
convenablement assujettis pour éviter qu’ils ne se renversent ou ne glissent, par exemple en cas de freinage
brutal. L’indication visible du poids de chaque élément facilitera le travail des grutiers au cours du chargement,
du déchargement et du montage sur site.
309
Lors du montage des éléments, des plates-formes de travail seront fournies pour prévenir les chutes de
hauteur. Les moyens de protection collective seront préférés aux équipements de protection individuelle, ceux-
ci n’étant utilisés par certains travail-leurs que lorsqu’ils sont soumis à une surveillance étroite. Les filins
d’amarrage constituent en effet une gêne et il est des personnes qui se flattent de pouvoir travailler à de
grandes hauteurs sans protection.
Au stade de la conception d’un ouvrage en éléments préfabriqués, l’architecte ou l’ingénieur, le fabricant des
éléments préfabriqués et l’entrepreneur devraient examiner ensemble le déroulement et la sécurité des
opérations. Si on connaît d’avance les types de matériel de manutention et de levage qui seront à disposition
sur le chantier, on pourra prévoir en atelier les dispositifs de fixation les plus appropriés pour les garde-corps
et les plinthes. Les bords des éléments de plancher, par exemple, pourront être munis de garde-corps et de
plinthes préfabriqués avant que ces éléments ne soient mis en place. Les parois devant être fixées au plancher
pourront ainsi être assemblées en toute sécurité, les travailleurs étant protégés par les garde-corps.
Lors de la construction de certaines structures élevées, des plates-formes de travail mobiles sont parfois mises
en place par des grues et accrochées à des boulons noyés dans la structure elle-même. Dans ce cas, il est
plus sûr d’amener les travailleurs sur la plate-forme au moyen d’une grue ou d’un élévateur plutôt que d’utiliser
des échafaudages ou des échelles improvisés.
Au moment de la mise en précontrainte d’éléments en béton armé par post-tension (c’est-à-dire après
durcissement du béton sur lequel le béton est ancré), il faut prêter attention à la conception des niches de
postcontrainte, qui devront permettre au personnel d’appliquer, d’actionner et de retirer les vérins de mise en
tension sans prendre de risque. Des crochets de suspension devraient être prévus pour ces vérins sous les
tabliers des ponts ou dans les éléments en forme de caisson. Ce type d’opération demande lui aussi des
plates-formes équipées de garde-corps et de plinthes. Le plancher de la plateforme de service devrait être
assez bas pour offrir une hauteur de travail suffisante et garantir une manœuvre sûre des vérins. Personne
ne devrait se trouver à l’arrière des vérins de précontrainte, car la rupture d’un élément d’ancrage ou d’un
élément de précontrainte libère une énergie considérable et peut occasionner des accidents très graves. Les
travailleurs devraient également éviter de se trouver en face des plaques d’ancrage jusqu’à la prise du mortier
chassé dans les manchons de précontrainte. La pompe à mortier étant reliée au vérin par un circuit
hydraulique, nul ne devrait être autorisé à stationner dans la zone comprise entre la pompe et le vérin pendant
la mise en tension. Il est essentiel d’assurer une bonne communication entre les travailleurs et les
responsables de l’opération.
La formation
Une formation solide de l’ensemble du personnel de chantier en général et des conducteurs des installations
et des engins en particulier revêt une importance croissante en raison de la mécanisation de plus en plus
poussée des opérations et de la mise en œuvre d’équipements et de matériaux très divers. Si l’on veut parvenir
à réduire sensiblement le nombre des accidents du travail sur les chantiers de construction, il faut éviter de
faire appel à des manœuvres et à des travailleurs non qualifiés.
Etudes de cas: prévention des dermatoses professionnelles chez des travailleurs
exposés à la poussière de ciment
La forme la plus courante de dermatose professionnelle des travailleurs du bâtiment est celle
consécutive à l’exposition au ciment. Suivant les pays, de 5 à 15% des travailleurs du
bâtiment — notamment des maçons — contractent des dermatoses dans l’exercice de leur
profession. L’exposition au ciment peut provoquer deux types de dermatoses: 1) la dermite
toxique de contact, irritation locale de la peau exposée au ciment humide, principalement due
à l’alcalinité du ciment; et 2) la dermite allergique de contact, réaction allergique généralisée
de la peau à l’exposition au chrome soluble dans l’eau que l’on trouve dans la plupart des
ciments. Un kilogramme de poussière de ciment ordinaire contient de 5 à 10 mg de chrome
soluble dans l’eau. Ce chrome provient à la fois de la matière première et du procédé de
fabrication (notamment des parties d’installation en acier).
310
La dermite allergique de contact est chronique et invalidante. Si elle n’est pas
convenablement traitée, elle peut diminuer la productivité du travailleur et, dans certains cas,
le contraindre à partir à la retraite plus tôt que prévu. Dans les pays nordiques, durant les
années soixante et soixante-dix, la dermite du ciment était la cause la plus fréquente de
retraite anticipée des travailleurs du bâtiment. Aussi des mesures ont-elles été prises pour
éviter ce type d’affection. En 1979, des chercheurs danois ont avancé que la réduction du
chrome hexavalent soluble dans l’eau en chrome trivalent non soluble, par adjonction de
sulfate ferreux lors de la production, permettrait d’éviter les allergies au chrome (Fregert,
Gruvberger et Sandahl, 1979).
En 1983, la législation danoise a imposé l’utilisation de ciments contenant moins de chrome
hexavalent. La Finlande a suivi au début de 1987; la Suède et l’Allemagne se sont dotées de
règlements allant dans le même sens en 1989 et 1993, respectivement. Dans ces quatre pays,
le niveau admissible, dans le ciment, de chrome soluble dans l’eau a été fixé à moins de 2
mg/kg.
Avant que la Finlande ne prenne des mesures en 1987, l’Administration nationale de
protection du travail avait souhaité évaluer la fréquence des dermites au chrome dans le
pays. Elle avait demandé à l’Institut national de santé au travail d’étudier les dermatoses
professionnelles observées chez les travailleurs du bâtiment afin d’évaluer l’utilité de l’apport
de sulfate ferreux au ciment pour éviter les dermites au chrome. De 1978 à 1992, cet institut
a contrôlé toutes les dermatoses professionnelles consignées dans le registre finlandais des
maladies professionnelles. Les résultats ont montré que les dermites au chrome au niveau
des mains avaient pratiquement disparu chez les travailleurs du bâtiment, alors que les
dermites toxiques de contact étaient demeurées à un niveau inchangé pendant la même
période (Roto et coll., 1996).
Au Danemark, un seul cas de sensibilisation au chromate du ciment a été observé, sur 4 511
tests épidermiques effectués de 1989 à 1994 auprès des patients d’une grande clinique de
dermatologie dont 34 étaient des travailleurs du bâtiment. Parmi ces 34 sujets, 10 montraient
une sensibilité au chromate (Zachariae, Agner et Menne, 1996).
Il est de plus en plus évident que l’addition de sulfate ferreux au ciment évite la sensibilisation au
chromate des travailleurs du bâtiment. De plus, rien n’a permis de montrer que, ajouté au ciment,
le sulfate ferreux ait des effets néfastes sur la santé des travailleurs exposés à ce risque. Le
procédé est économiquement valable, et les propriétés du ciment n’en sont pas modifiées. On a
calculé que l’addition de sulfate ferreux au ciment augmente les coûts de production de un dollar
E.-U. par tonne. L’effet de réduction du sulfate ferreux dure six mois; le produit doit être conservé
au sec avant le mélange, car l’humidité neutralise cet effet.
L’addition de sulfate ferreux au ciment n’en modifie pas l’alcalinité. Les travailleurs devraient
donc se protéger convenablement. Dans tous les cas, ils devraient éviter de toucher le ciment
humide avec les mains nues. Cette précaution est particulièrement importante dans les
premières phases de production du ciment, au cours desquelles des ajustements mineurs
sont apportés manuellement aux éléments moulés. Pekka Roto
LE BITUME
John F. Finklea
Les bitumes sont des mélanges complexes de composés chimiques de masse moléculaire élevée — surtout
des asphaltènes, des hydrocarbures cycliques (aromatiques ou naphténiques) et, en quantité moindre, des
composants saturés de faible réactivité chimique. La composition chimique des bitumes dépend à la fois de
la qualité du pétrole brut utilisé et du procédé de raffinage. Les bitumes sont généralement dérivés des pétroles
bruts, notamment de bruts à résidus lourds. On trouve également du bitume à l’état naturel, en tant que résidu
de l’évaporation et de l’oxydation du pétrole liquide (en
Californie, en Chine, en Russie, en Suisse, à Trinité-et-Tobago et au Venezuela). Les bitumes ne sont pas
volatils à température ambiante et se fluidifient progressivement quand ils sont chauffés. Il ne faut pas
311
confondre le bitume avec le goudron, lequel a des propriétés physiques et chimiques ainsi qu’une origine
différentes.
Parmi les nombreuses applications des bitumes, on peut noter le revêtement des chaussées, des pistes et
des tarmacs; les travaux de couverture, les matériaux d’étanchéité et d’isolation et le parement des canaux,
des réservoirs, des barrages et des digues. Le bitume entre également dans la fabrication de certaines
peintures ainsi que de vernis. La production mondiale annuelle de bitumes est estimée au moins à 60 millions
de tonnes, dont plus de 80% sont utilisés dans les travaux de construction et d’entretien et plus de 15% dans
les matériaux de couverture.
Les matériaux bitumineux employés pour la construction des routes sont obtenus en chauffant puis en séchant
des pierres broyées calibrées (granit, calcaire, etc.), du sable et un filler (fines), puis en les mélangeant à des
bitumes de distillation directe. Le mélange est chauffé à la flamme lors de son application sur les chaussées.
Les risques d’exposition
Les expositions aux hydrocarbures polynucléaires aromatiques (HPA) des fumées de bitume ont été mesurées
dans différentes situations. La plupart des HPA mis en évidence étaient des dérivés de naphtalènes, et non
pas des composés cycliques susceptibles d’être fortement cancérogènes. Dans les installations de distillation
3
du bitume, les concentrations de HPA pouvant être inhalés vont de non décelable à 40 mg/m . Au cours des
opérations de remplissage des fûts, les échantillons prélevés pendant quatre heures dans la région respiratoire
3 3
variaient de 1,0 mg/m au vent à 5,3 mg/m sous le vent. Dans les installations de mélange du bitume, les
3
expositions à des composés organiques solubles dans le benzène allaient de 0,2 à 5,4 mg/m . Au cours des
opérations de revêtement des chaussées, les expositions aux HPA pouvant être inhalés allaient de moins de
3 3
0,1 mg/m à 2,7 mg/m . Des concentrations potentiellement dangereuses se rencontrent également dans la
fabrication et l’application des matériaux de couverture bitumineux. On ne possède que peu de données
relatives aux niveaux d’exposition aux fumées de bitume pour d’autres activités et lors de l’application ou de
l’utilisation des produits contenant du bitume.
La manutention du bitume chaud peut provoquer des brûlures très graves, car le bitume est collant et difficile
à enlever de la peau. Du point de vue toxicologique, le problème majeur est l’irritation de la peau et des yeux
par les fumées produites par le bitume chaud; celles-ci peuvent provoquer des dermites et des lésions
comparables à de l’acné, ainsi que des kératoses légères en cas d’exposition prolongée ou répétée. Les
fumées verdâtres produites par le bitume en fusion peuvent également engendrer une photosensibilisation et
une mélanose.
Bien que tous les produits bitumineux puissent s’enflammer s’ils sont suffisamment chauffés, les ciments
asphaltiques et les bitumes oxydés ne s’enflamment généralement pas, à moins d’être chauffés à 260 °C.
L’inflammabilité des bitumes fluides dépend de la quantité et de la volatilité du solvant ajouté au produit de
base. Ainsi, les bitumes fluides à prise rapide sont ceux qui présentent les plus grands risques d’incendie, ce
risque étant moindre avec les bitumes à prise moyenne et encore plus faible avec les bitumes à prise lente.
Le bitume est d’une toxicité limitée du fait de son insolubilité dans l’eau et de la masse moléculaire élevée de
ses composants.
Parmi les effets observés sur l’arbre trachéobronchique et les poumons d’un groupe de souris ayant inhalé un
aérosol de bitume de pétrole et d’un autre groupe ayant inhalé de la fumée provenant de bitume de pétrole
chauffé, on a observé une congestion, une bronchite aiguë, une pneumonie, une dilatation des bronches, une
infiltration des cellules rondes péribronchiolaires, la formation d’abcès, la perte de cils vibratiles, une atrophie
épithéliale et une nécrose. Les modifications pathologiques étaient inégalement réparties et, chez certains
spécimens, relativement réfractaires au traitement. On en a conclu que ces modifications ne constituaient pas
une réaction spécifique à l’inhalation d’air pollué par la présence d’hydrocarbures aromatiques, et que leur
importance dépendait de la dose inhalée. Des cochons d’Inde et des rats ayant inhalé des fumées de bitume
chauffé ont accusé des symptômes de pneumonite avec adénomatose pulmonaire; les rats ont également
développé une métaplasie des cellules squameuses, mais aucun animal n’a accusé de tumeur maligne.
312
Des bitumes de pétrole distillés en présence de vapeur d’eau ont été appliqués sur la peau de souris. Des
tumeurs sont apparues après application de bitume non dilué, de bitume dilué dans le benzène et d’une
fraction du bitume distillé en présence de vapeur d’eau. L’application de bitume oxydé sur la peau des souris
n’a pas entraîné de tumeur avec un produit non dilué, mais dans un cas, l’application d’un bitume oxydé dilué
dans un solvant (toluène) a provoqué des tumeurs topiques de la peau. L’application sur la peau de souris de
deux bitumes de craquage a produit des tumeurs. Mélangés à du benzène, des bitumes de pétrole obtenus
par distillation en présence de vapeur d’eau ou soufflés ont provoqué des tumeurs au point d’application sur
la peau des souris. Un échantillon de bitume chauffé oxydé, administré en injection sous-cutanée, a provoqué
chez la souris quelques sarcomes aux points d’injection. Un mélange de bitumes de pétrole traités à la vapeur
d’eau et de bitumes soufflés a provoqué des sarcomes au point d’injection sous-cutanée chez la souris. Une
expérience sur des rats a montré que l’injection par voie intramusculaire de bitumes distillés en présence de
vapeur d’eau provoquait des sarcomes locaux. Un extrait de bitume routier s’est avéré mutagène pour
Salmonella typhimurium; il en a été de même des émissions produites par le même bitume.
Aucun effet cancérogène n’a été établi chez l’être humain de façon concluante. On a bien observé, chez un
grand nombre de couvreurs exposés simultanément à des brais de bitume et de goudron de houille, un risque
augmenté de cancer des voies respiratoires. Deux études réalisées au Danemark sur des asphalteurs ont
montré un risque accru de cancer du poumon, mais certains de ces travailleurs étaient probablement exposés
également à du goudron de houille et fumaient vraisemblablement davantage que le groupe témoin. Chez des
travailleurs employés à l’asphaltage de routes aux Etats-Unis, on a observé au Minnesota (mais pas en
Californie) des taux élevés de leucémie et de cancers des voies urinaires. Même si les données
épidémiologiques à ce jour ne suffisent pas à établir scientifiquement l’effet cancérogène du bitume chez l’être
humain, tout porte à croire, en se fondant sur des études expérimentales, que ce genre de risque peut exister.
Les mesures de sécurité et de santé
Le bitume chauffé présente des risques de brûlures graves; les personnes exposées devraient porter des
vêtements en bon état, dont le col sera fermé et les manches descendues. Les mains et les bras devraient
être spécialement protégés. La tige des chaussures de sécurité devrait mesurer environ 15 cm de hauteur, et
les chaussures devraient être lacées de façon à ne laisser aucune ouverture permettant au bitume chaud de
pénétrer. Le visage et les yeux devraient être protégés lors de la manipulation de bitume chauffé. Il est indiqué
d’installer des vestiaires et des points d’eau. Une ventilation satisfaisante devrait être assurée dans les
installations de broyage et auprès des cuves dont s’échappent des fumées.
Les chaudrons à bitume devraient être posés sur un sol horizontal pour éviter qu’ils ne se renversent. Les
travailleurs ne devraient pas se tenir sous le vent des chaudrons. On contrôlera fréquemment la température
du bitume chauffé pour éviter une surchauffe et l’inflammation du bitume. Si l’on s’approche du point d’éclair,
la flamme devrait être immédiatement éteinte et tout feu nu éloigné. Un extincteur devrait se trouver à portée
de la main lorsque du bitume est chauffé. Si celui-ci prend feu, on utilise de préférence des extincteurs secs
ou au dioxyde de carbone. Les travailleurs affectés à l’épandage du bitume et les conducteurs des machines
d’enrobage devraient être équipés de masques respiratoires à cartouche filtrante. De plus, pour éviter
l’ingestion accidentelle de matières toxiques, les travailleurs ne devraient pas boire, manger ou fumer à
proximité d’un chaudron.
Si du bitume chaud est projeté sur la peau nue, celle-ci sera immédiatement refroidie à l’eau froide ou traitée
selon une méthode médicalement conseillée. Toute brûlure étendue sera recouverte d’une gaze stérile et la
victime conduite à l’hôpital; les brûlures sans gravité seront montrées à un médecin. Il ne faut en aucun cas
utiliser un solvant pour enlever le bitume de la peau brûlée, ou tenter d’enlever des particules de bitume
projetées dans les yeux.
Le classement des bitumes
Classe 1: les bitumes de pénétration sont classés en fonction de leur pénétrabilité. Ils sont
généralement obtenus à partir des résidus de la distillation atmosphérique du pétrole brut,
après distillation complémentaire sous vide, oxydation partielle (soufflage d’air), précipitation
par solvant sélectif, ou encore par une combinaison de ces procédés. En Australie et aux
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Etats-Unis, les bitumes qui équivalent à peu près à ceux que nous décrivons ici sont appelés
ciments asphaltiques ou sont classés en fonction de leur viscosité à 60 °C.
Classe 2: les bitumes oxydés sont classés en fonction de leur point de ramollissement et de
leur pénétrabilité. Ils sont obtenus en faisant passer de l’air à travers la masse de bitume
chauffé à des températures contrôlées. Ce traitement modifie les propriétés du bitume et
permet de diminuer la susceptibilité à la température et d’améliorer la résistance aux diverses
contraintes. Aux Etats-Unis, les bitumes obtenus par insufflation d’air sont appelés bitumes
soufflés ou bitumes pour revêtement de toiture et sont semblables aux bitumes oxydés.
Classe 3: les bitumes fluidifiés (cut-backs) sont obtenus en mélangeant des bitumes de
pénétration et des bitumes oxydés à des diluants volatils sélectifs obtenus à partir des bruts,
comme le white spirit, le kérosène ou l’essence, afin d’en diminuer la viscosité et de les
rendre plus fluides et plus faciles à utiliser. Lorsque le diluant s’évapore, le bitume retrouve
ses propriétés initiales. Aux Etats-Unis, les bitumes fluidifiés sont parfois appelés bitumes
routiers (enrobés bitumineux).
Classe 4: les bitumes durs sont généralement classés en fonction de leur point de
ramollissement. Ils sont fabriqués de la même manière que les bitumes de pénétration, mais ont
des valeurs de pénétrabilité plus faibles et des points de ramollissement plus élevés (c’est-à-dire
qu’ils sont plus fragiles).
Classe 5: les émulsions bitumineuses sont constituées de gouttelettes de bitume (classes 1,
3 ou 6) en suspension dans de l’eau. Elles sont obtenues au moyen d’appareils à haute
vitesse de cisaillement, comme les moulins colloïdaux. La teneur pondérable en bitume peut
aller de 30 à 70%. Ces émulsions peuvent être anioniques, cationiques ou non ioniques. Aux
Etats-Unis, elles sont appelées bitumes émulsionnés.
Classe 6: les bitumes fluxés peuvent être obtenus en mélangeant des bitumes (notamment
des bitumes de pénétration) à des solvants (coproduits aromatiques provenant du raffinage
des huiles de base), des résidus de craquage thermique ou certains distillats du pétrole dont
le point d’ébullition dépasse 350 °C.
Classe 7: les bitumes modifiés contiennent des quantités importantes (généralement de 3 à
15% en poids) d’additifs spéciaux tels que les polymères, les élastomères, le soufre et
d’autres produits utilisés pour en modifier les propriétés; ils sont réservés à des applications
spéciales.
Classe 8: les bitumes thermiques étaient auparavant obtenus par distillation poussée, à haute
température, d’un résidu de pétrole. Aujourd’hui, ils ne sont plus fabriqués ni en Europe, ni aux
Etats-Unis.
Source: Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) , 1985.
LE GRAVIER
Le gravier est un agrégat sans consistance de pierres provenant d’un gisement de surface, draguées sur le
fond d’une rivière ou extraites d’une carrière et concassées au calibre requis.
Les risques majeurs présentés par le gravier sont les poussières de silice mises en suspension dans l’air, les
troubles musculo-squelettiques et le bruit. La silice libre cristallisée se trouve à l’état naturel dans bon nombre
de sols dont on extrait du gravier. La teneur en silice est variable et ne constitue pas un indicateur fiable de la
teneur de poussières de silice en suspension dans l’air. Le granit contient environ 30% de son poids en silice,
alors que le calcaire et le marbre en contiennent beaucoup moins.
De la silice peut être libérée lors des opérations d’extraction dans les carrières, de découpage à la scie, de
concassage, de criblage et, dans une moindre mesure, d’épandage. On peut, en général, empêcher la mise
en suspension de la silice par pulvérisation ou jets d’eau, ou par un système d’aspiration localisée. Les
travailleurs du bâtiment peuvent être exposés à la silice, tout comme ceux des carrières ou ceux employés à
la construction ou à l’entretien des voies de chemin de fer. La silicose est plus répandue chez les carriers et
les opérateurs des installations de concassage que chez les travailleurs de chantier qui utilisent le gravier
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comme produit fini. Aux Etats-Unis, on a observé une mortalité élevée due à la pneumoconiose et à d’autres
maladies respiratoires bénignes dans un groupe de travailleurs affectés au broyage de roches.
Le chargement et le déchargement manuel du gravier, de même que son épandage à la pelle, peuvent
entraîner des troubles musculo-squelettiques. La manutention manuelle est d’autant plus pénible que les
cailloux sont plus gros et que les pelles et autres outils utilisés sont de plus grande taille. On peut réduire le
risque de foulures ou d’entorses en employant plusieurs travailleurs pour les tâches particulièrement lourdes
et, mieux encore, en faisant appel à des animaux de trait ou à des machines. Une réduction de la taille des
outils permet de diminuer la charge transportée ou poussée et de prévenir les troubles musculo-squelettiques.
Le traitement et la manutention mécaniques du gravier sont générateurs de bruit. Le concassage des pierres
à l’aide de broyeurs à boules produit beaucoup de bruit et engendre des vibrations haute fréquence d’un
niveau très élevé. Le passage du gravier dans des goulottes métalliques, de même que son malaxage ou
triage dans des tambours sont des opérations particulièrement bruyantes. Le niveau sonore peut être réduit
en ayant recours à des matériaux isolants pour l’enveloppe des broyeurs à boulets, à des goulottes revêtues
de bois et à des matériaux absorbants et résistants pour le garnissage des tambours de criblage.
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