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Bombardement d'Alger par mer le 3 juillet 1830. La Provence (à droite) montée par l'amiral
Duperré participe à la manœuvre.
Le 5 juillet, les Français occupent Alger45 et, le jour même, le dey Hussein signe l'acte de
capitulation46. Les caisses de l'État seront pillées. Les janissaires d'Alger sont expulsés pour
l'Asie Mineure. La France accapare toutes les terres du Beyliks (propriétés publiques)L 150.
Après la prise d’Alger par les Français, l’effondrement du pouvoir ottoman dans le beylik de
l'ouest ouvre une période d’anarchie. Les habitants de Tlemcen sollicitent la protection du sultan
marocain Abd ar-Rahman, qui envoie son beau-père Moulay Ali ibn Sulayman ainsi qu’Idris al-
Jirari, le gouverneur d’Oujda. Cependant, ils n'arrivent pas à unir les deux factions rivales de la
ville, l'élite citadine pro-marocaine et les Kouloughlis47.
Le 1er décembre 1830, Louis-Philippe nomme le duc de Rovigo chef du haut-commandement en
Algérie. Celui-ci réussit à s'emparer de Bône et met en œuvre activement la colonisation. La
violence de ses actions choque tant qu'il est rappelé en 1833. Le 15 décembre 1830, un arrêté
du général en chef Clauzel prononce la déchéance de Ahmed, bey de Constantine48 ; celui-ci
contrôle la majeure partie du beylicat de Constantine jusqu’à la prise de la ville en 1837.
Au retour d'une expédition contre les Smalas, le 4 février 1834, après avoir battu Abd El-Kader,
le général Desmichels signe avec ce dernier un traité aux termes duquel la France reconnait
l'autorité de l'émir sur l'Oranie, en contrepartie de la reconnaissance de la présence française
dans les villes du littoral.
Mostafa ben Smaïl refuse de reconnaître l'autorité d'Abd El-Kader. Ce dernier, avec l'aide de ses
alliés français, est victorieux de Mostafa ben Smaïl le 13 juillet 1834. Le 22 juillet, l'ex-Régence
d'Alger devient « Possession française d'Afrique du Nord ». La « convention du figuier » est
signée, en juin 1835, entre la France et les tribus des Douaïr et des Zmela qui deviennent alors
« des sujets français ».
Abd El Kader attaque des tribus alliées de la France et bat le général Trézel dans les marais de
la Makta près de son fief de Mascara, dans l'Ouest algérien. Il encercle la ville voisine d'Oran
pendant 40 jours. Arrivé en renfort de métropole, le général Bugeaud inflige une défaite à Abd El
Kader.
Le 13 janvier 1836, le général Clauzel décide la reprise des hostilités. Il s’empare
de Mascara (décembre 1835) puis de Tlemcen où il installe une garnison. Puis il soumet les
tribus du Cheliff en mars 1836 et chasse le représentant de l’émir à Médéa, déserté par sa
population le 4 avril 1836. Considérant que la menace est conjurée à l’ouest, il destitue le bey de
Constantine et nomme à sa place le chef d’escadron Youssouf, qui s’établit provisoirement
à Bône49.
En 1836, différents combats ont lieu entre Abd el-Kader et les troupes françaises50.
Le traité de Tafna est signé, le 30 mai 1837, entre le général Bugeaud et l'émir Abd el-Kader.
L'émir obtient les deux tiers du territoire de l'ex-régence (province de Titteri et province d'Oran, à
l’exception des villes d'Oran, d'Arzew et de Mostaganem). Il établit sa capitale à Mascara. Les
Français se chargent d'exiler ses propres opposants. Damrémont entre en contact avec le bey de
Constantine pour obtenir une Convention du même type, mais Ahmed rejette son ultimatum le 19
août51.
Abd el-Kader entreprend la réorganisation administrative de son territoire, qui est divisé en trois
califats, en respectant l’organisation politique tribale52. Il ne partage son pouvoir de décision avec
l'assemblée tribale qu’en ce qui concerne la conduite de la guerre sainte.
Le 13 octobre 1837, le Gouverneur général reçoit l'ordre de marcher sur Constantine avec
10 000 hommes. La ville est prise après sept jours de siège. Damrémont a été tué la veille d’un
coup de canon. Son successeur le général Valée s’attache à organiser la province de
Constantine, puis doit affronter Abd el-Kader51.
L'expédition des Portes de Fer menée par les troupes françaises en 1839 relance la guerre contre Abd el-
Kader.
L'armée française passe, en septembre 1839, les « Portes de fer » dans la chaîne des Bibans,
territoire que l'émir comptait annexer. Abd El-Kader, considérant qu'il s'agit d'une rupture du traité
de Tafna, reprend, le 15 octobre 1839, la guerre contre la France. Ses partisans pénètrent dans
la Mitidja, massacrent des colons européens et détruisent la plupart des fermes53. Valée reçoit
des renforts et se trouve à la tête d’une armée de 60 000 hommes, mais ses succès restent
limités en raison de la politique d'occupation restreinte, qualifiée de chimère par Bugeaud à la
Chambre des députés en janvier 1840. Abd el-Kader a constitué une armée régulière de
10 000 hommes instruits par les Turcs et des déserteurs européens. L'émir dispose d’une
fabrique d’arme à Miliana, d'une fonderie de canon à Tlemcen, et reçoit des armes européennes
par le Maroc.
Reddition d'Abd El-Kader (1847)[modifier | modifier le code]
Article détaillé : Bataille de la Smala.
Le territoire de l'ex-Régence d'Alger est donc officiellement annexé par la France, mais la région
de la Kabylie qui ne reconnaît pas l'autorité de l'émir Abd el-Kader, et donc sa soumission à la
France en 1847, résiste encore. L'armée française d'Afrique contrôle alors tout le nord-ouest de
l'Algérie. Les succès remportés par l'armée française sur la résistance d'Abd el-Kader, renforcent
la confiance française, et permettent de décréter, après débats, la conquête de la Kabylie qui doit
intervenir à l'issue de la guerre de Crimée (1853-1856) qui mobilise une partie des troupes
françaises. Napoléon III souhaite disposer d'une force suffisante pour permettre une conquête
durable de la Kabylie.
Le 26 novembre 1849, l'oasis de Zaatcha, dans le Sud algérien entre Biskra et Ouargla, dernier
îlot de résistance d'insurgés conduits par Bou Zian, ancien compagnon d’arme d’Abd el-Kader,
tombe aux mains des troupes françaises au bout de 53 jours de siège. Sur 7 000 soldats français
engagés, 1 500, dont 30 officiers, sont tués ou blessés, et 600 meurent du choléra58.
Entre 1849 et 1852, la domination française s'étend à la Petite Kabylie. Le 11 juillet 1857, le
dernier réduit de la résistance kabyle en Djurdjura est pris d’assaut par les troupes françaises. La
maraboute Lalla Fatma N'Soumer est capturée59. Avec la soumission de la Grande Kabylie, la
France met fin à la résistance algérienne.
Bilan de la conquête[modifier | modifier le code]
La population algérienne est estimée entre un et trois millions d'habitants par les observateurs
européens à la veille de la conquête française de 183060. Pour le démographe Kamel Kateb, la
population en 1830, peut être proche de quatre millions en partant de l’hypothèse qu’il existe un
équilibre entre ressources disponibles et population60.
La guerre, presque ininterrompue entre 1830 et 1872 a été extrêmement violente. Elle explique,
pour partie, le déclin démographique d'environ 875 000 personnes. Selon les travaux d'Olivier Le
Cour Grandmaison, cette diminution de l'« élément arabe » était considérée comme bénéfique
sur le plan social et politique, car il réduisait avantageusement le déséquilibre numérique entre
les « indigènes » et les colons61. La conquête entraîne la destruction d'un nombre important de
bâtiments dont l'objectif aurait eu pour but d'effacer l'identité culturelle et religieuse. Dans un
rapport adressé à Napoléon III, un des généraux français a résumé la détermination de
l'administration française à combattre les institutions culturelles algériennes en disant : « Nous
sommes tenus de créer des entraves aux écoles musulmanes… chaque fois que nous le
pouvons… En d'autres termes, notre objectif doit être de détruire le peuple algérien
matériellement et moralement »[réf. nécessaire]. On peut citer les 349 zaouias détruites[réf. nécessaire].
Selon Daniel Lefeuvre, cette différence de population entre 1830 et 1872 est également due aux
crises sanitaires (invasions de sauterelles en 1866 et 1868, hiver très rigoureux en 1867-1868),
occasionnant une grave famine suivie d'épidémies (de choléra qui ont eu lieu entre 1861 et
187262.
La population algérienne connaît ensuite une rapide augmentation grâce à la médecine
occidentale amenée par les Français63.
Politique coloniale
V