On a développé une grande quantité de solutions théoriques de ce problème "?n tournant notab.le s'est produit, dans les méthodes de calcul, après
important en partant de différentes hypothèses. De cette multitude de mé- la deUXIeme guerre mondiale où l'on a passé des méthodes des forces ou des
thodes de calcul, quelques-unes seulement sont susceptibles d'être employées déformations à celles qui utilisent l'assimilation à une dalle orthotrope. Sur
en pratique. Plusieurs d'entre elles sont tellement compliquées à utiliser la base des relations générales que Huber [55 à 59] avait déduites dans les
que la plupart des staticiens ne peuvent en faire usage faute de temps. Les années vingt, il a été établi une série de méthodes de calcul des plaques
autres staticiens, qui dominaient un peu plus profondément le mécanisme orthotropes. Le plus difficile a été de trouver une solution appropriée et
de comportement statique des grillages, introduisaient des procédés de calcul applicable dans la pratique de l'équation (biharmonique) aux dérivées
approximatifs et plus ou moins précis [11]. partielles qui ~auverne le problème. Une telle solution a été publiée, par
C'est pour cette raison qu'on avait favorisé, à une certaine époque, exemple, par Cornelius en 1952 [23].
des méthodes simples de calcul au moyen de tableaux calculés sur la base Comme on l'a déjà dit, les procédés de calcul où l'on introduit des
d'hypothèses très simplifiées. Etant donné la grande variété des types de coefficients de répartition sont particulièrement avantageux et commodes
à appliquer.
constructions, ces rableaux ne pouvaient couvrir les systèmes de grillages que
fragmentairement et ne s'appliquaient, qrdinairement, qu'aux plus simples Guyon [43] a montré, en 1946, la possibilité de calculer des dalles
d'entre eux. ?t~o~ropes à rigi?ité torsionnelle négligeable pour une charge quelconque,
Avant la deuxième guerre mondiale, un grand progrès a été réalisé a 1 mde de la methode des coefficJents de répartition. C'est par ce même
grâce aux coefficients de répartition transversale définis de diverses manières. procédé qu'il a ensuite calculé les plaques isotropes en 1949 [42]. Massonnet.
Citons surtout les travaux fondamentaux de Faltus [32, 33, 34] ainsi que ceux généralisa les relations trouvées par Guyon en introduisant l'effet de la
de Leonhardt [73, 74] basés sur des essais sur modèles. torsion dans les calculs [91, 92]. Ainsi se sont trouvés réunis les avanrages de
Après la guerre, les avantages et la clarté de cette méthode de calcul la méthode des coefficients de répartition et l'exactitude de celle des plaques
ont été démontrés par V. Dasek dans son ouvrage synthétique [25]. orthotropes.
La plupart des méthodes proposées jusqu'ici pour l'étude des sollici- . Plusieurs auteurs ont amélioré, élargi et, ce qui est important, vérifié
tations des ponts à poutres multiples supposent simplement que les éléments expénmen1 alement, sur modèles et sur constructions réalisées cette méthode
individuels ne résistent pas à la torsion [15, 16, 17, 25, 31, 32, 33, 34, 35, 49, rigoureuse, rapide et avantageuse. '
50, 54, 62, 69, 73, 74, 75, 76, 95, 112, 126, 147, 151, 158]. Cette hypothèse L'ensemble des matières de cette méthode de calcul des grillages de
s'impose parce qu'on cherche à simplifier, dans la mesure du possible, ce ~o':'tres (par~oi~ app~.lé.e méthode Guyon-Massonnet d'après ses auteurs)
' (
problème fort complexe; si l'on néglig~ la rigidité torsionnelle, le degré etait disperse, JUsqu ICI, dans un grand nombre de mémoires. L'un des
1
d'hyperstaticité se réduit, en effet, à un tiers. En observant le comportement auteurs du présent ouvrage (R. Bares) s'est fixé comme but de les résumer et
réel du pont, on voit que l'hypothèse en question n'est que très peu justifiée. de les examiner systématiquement dans son livre publié en langue tchèque.
De plus, la plupart des ponts à poutres multiples possèdent, à présent, des Il a précisé et élargi les tableaux originaux de Massonnet contenant les
dalles de chaussée en béton armé dans lesquelles les efforts de torsion jouent coefficients pour le calcul des déplacements verticaux et des moments
un rôle important. On peut accepter de négliger l'effet de la torsion dans le calculés en supposant le coefficient de Poisson égal à zéro. Il a établi, d;
cas de ponts à poutres métalliques de section ouverte et sans dalle. Mais on même, des table~ux de coe~ficients pour le calcul de ces grandeurs en sup-
ne peut jamais le négliger dans les ponts monolithiques à poutres ou dans les posant le coeffiCient de Pmsson '1 ~ 0,15 ainsi que des tableaux de coeffi-
ponts précontraints montés qui deviennent de plus en plus fréquents.
1 cients pour le calcul des efforts tranchants et réactions. Par une série d'autres
·~
Pour le calcul des grillages en tenant compte de la torsion des poutres c?~pléments pratiques, l'applicabilité de la méthode en question a été con-
(mais pas d'une dalle assemblée aux poutres) on a développé plusieurs métho- ..
.
~·;
siderablement étendue, surtout à des constructions continues, à portiques, de
des [11, 38, 51, 62, 63, 113, 140]. Ces dernières étant extrêmement compli- plancher, précontraintes etc.
quées et pénibles, il est probable que peu d'ingénieurs auraient la patience . .Le présent livre constitue l'adaptation française du livre de Bares;
de les appliquer pratiquement au calcul réel d'une construction pour la série 11 contient, en plus de l'édition tchèque originale, le résumé de nos con-
des différentes charges qu'il faut toujours prendre en considération. naissances actuelles concernant le calcul organique des éléments (poutres ou
14 LE CALCUL DES GRILLAGES DE POUTRES ET DALLES ORTHOTROPES
~·
.1
oc paramètre de torsion oc = Y V+
2 QPeE
yE
de Poisson ( '7 = ~)
coefficients de Poisson; le premier indice désigne le sens dans
lequel se produit l'allongement, le second représente le
sens dans lequel a lieu le raccourcissement
4
\
LE CALCUL DES GRILLAGES DE POUTRES ET DALLBS ORTHOTROPES 2. NOTATIONS 17
16
7df
bV2 =
n
zV2
v
4
QP
eE
moments de torsion par unité de longueur
moment fléchissant provoqué par un effort de précontrainte
ou par une charge extérieure, par unité de longueur
coefficient de calcul des moments fléchissants transversaux effort normal dans le sens X ou y par unité de longueur
coefficient réducteur utilisé dans les calculs des constructions effort
y tranchant
. , dans les plans perpendicula.rres aux sens X
= ( ~*) = ( : .. )
4 2
ou par umte de longueur
continues et autres systèmes : v réactio~, dans les plans perpendiculaires aux sens X ou y
coordonnée d'une charge concentrée par untte de longueur
rigidité de flexion par unité de longueur ~~o.rt ~e cisaillement appliqué au plan perpendiculaire à l'axe
f]x, (!y, (!p, (!E
t;,nsions normales appliquées aux sens X, Y, Z esigne par je premier indice et au sens de l'axe
ax, ay, Œz le second mdice portant
{}n
(J
tensions tangentielles appliquées au plan perpendiculaire s effort de précontrainte
, . par unite' d e 1ongueur
à l'axe désigné par le premier indice et au sens de l'axe w module de resistance de la section
désigné par le second indice b demi-largeur de la constrUction
coefficient de calcul des moments de torsion ho espacement des poutres
coefficient de calcul des efforts tranchants dans le plan per- bn largeur des poutres
pendiculaire au sens Y d épaisseur de la dalle
ny h hauteur des poutres
excentr~c~t~ de la charge dans le sens transversal
'P b
n-\<r -v)\ excentriCite des câbles transversaux
x distance
fi du centre d e gravite
· , d es poutres ou entretoises de la
nl
w
r, <P, P, Q
b
n
T
ve;;-
ep - {} n
1J
coefficients de calcul des constructions à poutres de rive de
l
lo
p(x,y)
sur ~ce de centre de gravité de la. dalle isotrope
portee de la constrUction
espacement des entretoises
charge en tant que fonction x y
rigidité variée et des constrUctions précontraintes u déformée dans Je sens X '
e angle que forment les poutres et entretoises avec les axes X, Y v déformée dans le sens y
3 angle de torsion de la section considérée w d~form~e dans le sens z (déplacement vertical)
JI coefficient de calcul de tigidité à la torsion wo deformee provoquée par une charge uniformément répartie
E,., Ex, Ey, E, module général d'élasticité, modules d'élasticité dans les sur la largeur
sens des axes X, Y, Z
Ep, EE module d'élasticité des poutres (de renforcement longitudi-
nal) et entretoises (d'entretoisement)
F aire de section
Gxy, G"" G"' modules de cisaillement caractérisant les variations angulaires
entre les sens X- Y, Y- Z, Z- X
Ix, !y, ]p, lE moment d'inertie
moment d'inertie de torsion
J,, Jy, Jp, Je
coefficient de répartition transversale
Ka,Ko, Kt moment fléchissant dans le sens X ou Y par unité de longueur
M,,M"