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Cours Audit SMQSE, 2013/2014- 2014/2015- 2015/2016- 2016/2017- 2017/2018- 2018/2019- 2019/20. Mme S.

DAAS

Université de Batna 2
Institut d’Hygiène et Sécurité

Support de cours destiné aux licences QSE

Réalisé par

Mme DAAS SAMIA


Maitre Assistante A

Audit SMQSE
Selon la Norme ISO 19011
Outil d’Optimisation de la Performance du Système Management
Intégré (QSE)

Année universitaire 2019-2020

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Chapitre I
Les Principes Généraux de l’Audit QSE

Le Système de Management Intégré QSE désigne l’intégration des systèmes QSE. Il


regroupe le management de la qualité, de l’environnement et de la santé et sécurité au travail, en
s’appuyant respectivement sur les normes ISO 9001 : 2015, ISO 14001 : 2015 et ISO 45001 :
2018.

La mise en place d’un Système de Management Intégré QSE dans une organisation implique
la réalisation périodique d’audits permettant de vérifier le bon fonctionnement du système. Ces
audits jouent un rôle important dans l’amélioration continue. Réalisés efficacement, ils peuvent
générer un réel progrès dans l’entreprise.

I. Généralité sur le concept de l’audit selon la norme ISO 19011


L’audit est un outil d’évaluation de la performance d’un organisme (entreprise). Nous l’avons
dit, ce n’est pas un jugement. Or, la performance absolue n’existe pas, elle n’est qu’une
comparaison entre ce que nous sommes et ce que nous souhaitons être. Pour les entreprises, la
performance est obtenue en comparant une situation de terrain observée par l’auditeur et un
modèle idéal d’organisation.
La notion d’audit intégré1 (ou bien audit QSE), jusqu’à présent, n’a pas de définition
normalisée ; elle se rapproche de celle d’audit combiné mentionnée dans la norme
internationale ISO 190112 (Paragraphe 3.1), laquelle précise que « lorsqu’un système de
management de la qualité et un système de management environnemental sont audités
ensemble, on parle d’audit combiné ».

Dans un audit combiné, les deux systèmes de management coexistent, sans pour autant être
nécessairement intégrés.

1 La spécificité principale de l’audit intégré est la suivante : une même équipe d’audit examine les activités et processus d’un
organisme sous plusieurs aspects différents (par exemple, qualité, santé/sécurité, et environnement), en respectant leur degré
d’intégration dans le système de management.

2 La norme ISO 19011 publié en 2012 est une norme pour mener d’une manière cohérente les audits internes et externes du
système de management de la qualité et de l’environnement (SMQE). Que ces systèmes de management soient intégrés ou non,
cette norme permet de combiner leurs audits respectifs.

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Dans le cadre de ce cours, nous limiterons volontairement les développements à l’audit selon
la norme ISO 19011 des systèmes de management intégré QSE (qualité, santé et sécurité,
environnement), utilisant les référentiels suivants :
• ISO 9001:2008, Systèmes de management de la qualité – Exigences.
• ISO 14001:2004, Systèmes de management environnemental : exigences et lignes
directrices pour son utilisation.
• ISO 45001 Version 2018, Systèmes de management de la santé et de la sécurité au
travail – Exigences.

Selon la norme ISO 19011, l’audit est un processus méthodique, cette


activité est indépendante et documentée (à la fin de l’audit, il faut préparée
toute un document qui s’appelle, le rapport de l’audit) permettant d’obtenir
des preuves d’audit et de les évaluer de manière objective pour déterminer
dans quelle mesure les critères d’audit sont satisfaits.

L’audit est un processus essentiel dans l’ensemble des processus de surveillance du


SMQSE : il débute par le processus d’amélioration continue, en fournissant les données d’entrée,
et permet aussi de vérifier en sortie l’efficacité des actions entreprises et de relancer le processus
d’amélioration continue si nécessaire selon le principe PDCA.

Pour rappel, l’audit QSE a pour but d’obtenir une certification ISO. Cela favorise la satisfaction
des clients de l’entreprise en matière de la qualité, sécurité des travailleurs et la préservation de
l’environnement.

On peut schématiser cette définition comme suit :

Fig.I.1- Schéma de la définition de l’audit du Système de Management Intégré QSE.

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Selon cette définition on a deux nouveaux concepts liés à l’audit SMI qui sont : les preuves
d’audit et les critères d’audit. Pour qu’on puisse de lancer et déclencher un audit SMI, il faut
comprendre ces concepts selon toujours la norme ISO 19011.

Selon la norme ISO 19011, les preuves d’audit sont des enregistrements,
énoncés de faits ou d’autres informations pertinents pour les critères d’audit
et sont vérifiables. Les preuves d’audit peuvent être qualitatives ou
quantitatives.

Le principe de l'audit est de recueillir des preuves du fonctionnement (les conformités) ou du


dysfonctionnement (les non conformités) du système de management intégré QSE. Ces preuves
peuvent être :
• des documents consultés.
• des résultats d'entretiens avec les personnes.
• des observations des pratiques et des situations.
La comparaison des preuves recueillies aux critères d'audit permet d'établir des constats d'audit3.

Exemple

• Les enregistrements sonores du bruit.


• Programme de formation HSE.
• La conformité réglementaire.

Selon la norme ISO 19011, les critères d’audit est un ensemble de politiques,
procédures ou exigences utilisées comme référence vis-à-vis de laquelle les
preuves d’audit sont comparées.

Exemple

• Le seuil réglementaire de niveau sonore du bruit est de 85dB.


• Objectif relative à la formation de l’ensemble des travailleurs sur les thématiques HSE.
• Objectif de respecter l’aspect réglementaire.

II. Objectifs de l'audit


L’un des buts de l’audit est d’évaluer les besoins des actions d’amélioration ou de correction
pour satisfaire aux différents objectifs de l’audit.

3Les constats de l’audit c’est les résultats de l’évaluation des preuves d’audit par rapport aux critères d’audit. Par la suite ces
constats sont classés en conformités (points forts) et les non conformités (points faibles).

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• Il ne faut pas confondre l’audit avec des activités de « surveillance » ou de « contrôle »,


conduites dans le but de maitriser un processus ou d’accepter un produit par rapport à
des spécifications techniques ou réglementaires.
• Vérifier la conformité aux exigences des référentiels de l’entreprise (normes, textes
réglementaires, cahiers des charges, spécifications des clients,..).
• Vérifier que les dispositions organisationnelles (processus) et opérationnelles
(procédures, instructions, etc).
• Vérifier l’efficacité du domaine audité, c’est-à-dire son aptitude à atteindre les objectifs.
• Identifier des pistes d’amélioration et des recommandations pour conduire l’entreprise
vers le progrès.
• Conforter les bonnes pratiques observées pour encourager les équipes et capitaliser ces
bonnes pratiques dans l’entreprise.

En effet, au-delà de ces cinq objectifs généraux, il est possible de définir des objectifs de
vérification de l’efficacité, de rentabilité, des bonnes pratiques sociales et sociétales, du respect
de l’environnement, etc.

Pour atteindre ces objectifs, quelques règles de base doivent être observées durant l’audit :
• Adopter une attitude objective, sans extrapolation personnelle. Éviter d’être influencé par
ses propres origines techniques.
• Rester naturel et attentif (l’audit selon le PDCA y contribue grandement).
• Questionner exhaustivement (utiliser par exemple la méthode QQOQCCP 4 peut se
révéler utile). Discerner les faits exceptionnels et habituels.
• Observer le fonctionnement de l’entité auditée. Réfléchir en termes de résultats et non de
moyens.
• Écouter l’interlocuteur, ne pas le devancer. Bien observer l’interlocuteur (ton, émotion,
gestes). Distinguer les faits des opinions.

Pour finir l’audit se veut être une pratique basée sur l’approche risque. Il convient de toujours
identifier le risque potentiel ou avéré qu’une situation observée pourrait induire sur les résultats
de l’entité ou sa performance. Ceci permettre de prioriser l’amélioration du Système de
Management Intégré QSE.

III. Différents formes d'audits


L’audit de système management intégré QSE est classé on plusieurs formes à savoir :

III.1. Audit interne

Les audits internes, parfois appelés audit de première partie, sont réalisés par, ou pour
l’entreprise lui-même. Il peut se faire pour l’amélioration continue, la revue de direction ou
d’autres besoins internes. Ils peuvent servir de base à la déclaration de conformité de
l’entreprise.

4 La méthode QQOQCCP (Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Combien, Pourquoi ?)

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III.2. Audit Fournisseur

Les audits de seconde partie sont réalisés par des tierces parties ayant un intérêt à l’égard de
l’entreprise, comme les clients ou d’autres personnes agissant en leur nom comme les cabinets
d’audit, etc.

Il est aussi appelé audit fournisseur lorsqu’il s’agit de vérifier la conformité des achats chez le
fournisseur lui-même. Ce type de l’audit est assez courant dans le secteur des voitures pour
s’assurer de la conformité des pièces fournies par le fournisseur ou pour résoudre un défaut
détecté.

III.3. Audit tierce partie

L’audit externe comprennent les audits appelés généralement audits de tierce partie. Ils sont
réalisés par une personne qualifiés externe de l’entreprise.

IV. Les différents types de l’audit interne

Les pratiques d’entreprises ont conduit à adopter des formes variées d’audit internes. Nous
avons surtout évoqué les audits de processus parce qu’ils représentent les formes les plus
courantes d’audits internes. Cependant, il en existe quelques autres qu’il est intéressant de
connaître et au besoin de pratiquer si cela semble nécessaire.

IV.1. L’audit système

Cette terminologie est souvent utilisée dans les entreprises certifiées. Par définition, les audits
internes sont des audits de l’entreprise. Nous évaluons la capacité d’un système (d’une
organisation) à produire des résultats attendus. Tous les audits internes sont ainsi peu ou prou
des audits de système Cependant, il est possible de différencier un audit système complet, c’est-
à-dire qui audite tous les processus d’un organisme en une seule fois. C’est ainsi que sont
pratiqués les audits initiaux de tierce partie. Il est tout à fait possible de pratiquer de la même
manière en interne mais cela suppose qu’il n’y ait qu’un auditeur (ou deux s’ils travaillent en
binôme) et c’est la solution qui est adoptée par les organismes qui font intervenir des consultants.

L’avantage de cette approche est que l’équipe d’audit a une vue d’ensemble sur le
fonctionnement et la performance de l’entreprise ce qui n’est pas le cas lorsque les audits sont
effectués par des auditeurs différents (audit processus).

IV.2. L’audit procédé

Parfois appelé à tort audit processus, il permet de s’assurer de la performance d’un procédé
de production. Il est pratiqué lorsque les tâches de production sont fortement documentées et
qu’il est important de vérifier la bonne application des instructions et procédures diverses par le
personnel.

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Le terme « audit ». Il conviendrait plutôt d’employer le mot de « vérification de conformité » ou


tout autre terme. Cette activité se prépare en rassemblant toute la documentation relative à un
procédé de fabrication (depuis la réception des matières et composants jusqu’à expédition du
produit chez le client). En général, ces produits sont commandités par les clients qui tiennent à
vérifier que les commandes qu’ils passent chez leurs sous-traitants sont conformes aux
documents et aux méthodes qu’ils ont très souvent approuvés et validés.

IV.3. L’audit de produit

On est dans le même esprit que pour les audits de procédé. Dans ce cas, l’auditeur va vérifier
la conformité des produits fabriqués par rapport aux cahiers des charges et aux spécifications du
client (ou par des exigences clientèles). Ces spécifications peuvent aller au-delà du cahier des
charges du produit proprement dit et s’étendre à des exigences contractuelles hors produits
(spécifications de contrôles, de processus, de typologie d’équipements à utiliser, respect de
délais, etc.). Le produit est envisagé comme la somme des exigences des clients (contractuelles
ou non dans le cas où l’usage normal donne lieu à des exigences implicites), des exigences
réglementaires et des exigences promises par l’organisme fournisseur du produit.

V. Principes de l’audit
L’audit est caractérisé par la confiance accordée à un certain nombre de principes. Il convient
que ces principes fassent de l’audit un outil efficace et fiable sur lequel la direction peut s’appuyer
pour gérer ses politiques et contrôles en fournissant des informations à partir desquelles
l’organisme peut agir pour améliorer ses performances. Le respect de ces principes est
indispensable pour que les conclusions d’audit soient pertinentes et suffisantes, et pour que des
auditeurs travaillant indépendamment les uns des autres parviennent à des conclusions
similaires dans des circonstances similaires.

La norme ISO 19011 est fondée sur les six principes mis en évidence ci-après.

• Déontologie- le fondement du professionnalisme.


• Présentation impartiale- l’obligation de rendre compte de manière honnête et précise.
• Conscience professionnelle- l’attitude diligente et avisée au cours de l’audit.
• Confidentialité- sûreté des informations.
• Indépendance- le fondement de l’impartialité de l’audit et de l’objectivité des conclusions
d’audit.
• Approche fondée sur la preuve- la méthode rationnelle pour parvenir à des conclusions
d’audit fiables et reproductibles dans un processus d’audit systématique.

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Chapitre II
Les Pratiques d’Audit Interne du SMQSE

I. Description des phases de l’audit par la méthode QQC (Qui fait


Quoi et Comment)

Les audits se pratiquent en cinq temps telle que définie dans la norme ISO 19011, est
présentée ci-après.
• La programmation des audits.
• La préparation des audits.
• L’audit proprement dit (l’analyse du terrain).
• La conclusion de l’audit (réunion de clôture et rapport).
• Les suites de l’audit (actions de progrès et suivi).

I.1. La programmation de l’audit interne

Il convient de procéder à une programmation des audits internes (programme d’audit). Un


audit n’est pas une opération que l’on effectue lorsqu’on a le temps. À la base, c’est une pratique
récurrente. D’abord parce que cela est demandé par les référentiels de management et en
particulier par la norme ISO 19011 qui concerne les audits de management de la qualité et de
management environnemental.

Fig. II.1. Logigramme de l’élaboration du programme d’audit.

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Pour établir un programme d’audit, comme la première étape, inventorier les domaines qui
doivent faire l’objet d’un audit. On parle aujourd’hui beaucoup de processus et les composantes à
auditer sont en conséquence le plus souvent ?… des processus, etc.
La deuxième étape du programme de l’audit est de déterminer des fréquences d’audit. Nous
devons auditer toutes les composantes de notre organisation de manière non pas régulière, mais
récurrente. Mais la question qui se pose, comment déterminer ces fréquences ?

En préalable, convenons que le responsable de la programmation (en général le responsable


QSE) est celui (ou celle) qui définit ces fréquences. Elles peuvent au départ être annuelles (c’est
le plus simple lorsque l’on pratique des audits pour la première fois) mais elles doivent s’adapter
ensuite selon les particularités des domaines à auditer. N’oublions pas notre logique et notre bon
sens (les outils favoris des auditeurs internes). Si les audits sont effectués à des intervalles très
serrés, les résultats montreront (je l’espère) peu de pistes de progrès. S’ils sont effectués dans
des espaces de temps très larges, il se peut que les dégradations soient importantes (entropie) et
que le processus audité ait fonctionné longtemps en mode dégradé. Il convient donc d’ajuster
cette fréquence sur le cycle idéal.

Dans la programmation des audits, il faut prendre en considération les dates proposées soient
approximatives. La meilleure façon est de positionner les audits dans des semaines. Il n’est pas
impératif que la date soit absolument respectée. Il convient aussi, lorsque l’on prévoit d’effectuer
un audit, de préciser les limites du domaine audité (identifier processus et finalités).

Pour résumer, la programmation doit être effectuée sur la base de la connaissance des
risques montrés par les domaines à auditer et modifiée selon des événements qui sont de nature
à changer cette perception des risques.

I.2. La préparation des audits

La préparation des audits internes permet d’arriver sur le terrain avec un minimum de
connaissance. La préparation concerne donc la connaissance des éléments à caractère
généraux comme la cartographie des processus, la politique qualité et l’organisation en général
etc (les documents pertinents). La préparation lui permettra simplement d’évaluer par la suite la
pertinence des réponses de l’audité.

La préparation consiste à savoir s’il existe des réglementations qui concernent l’organisme ou
le processus à auditer et à identifier les domaines réglementaires. Plus tard, nous vérifierons que
l’organisme a mis en place des méthodes qui lui permettent d’identifier toutes les
réglementations. L’audit n’est pas une science exacte et nous ne sommes pas là pour expliquer à
l’audité ce qu’il convient de faire et quelles sont les pratiques à mettre en œuvre. Cependant,
nous devons aborder tous les thèmes importants et c’est en cela que la préparation va nous
aider, à ne pas oublier un sujet ou une rubrique. Lorsque j’interroge un responsable de processus
sur sa veille réglementaire, il faut déjà au préalable que j’aie la quasi-certitude que cela concerne
l’organisme.

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Fig. II. .2. Logigramme de préparation de l’audit.

Enfin, il convient de garder en mémoire les thèmes importants sur lesquels nous souhaitons
poser quelques questions (examiner les documents pertinents). Il ne s’agit pas bien entendu
d’élaborer un questionnaire mais de garder quelques notes dans notre poche pour les consulter
de temps à autre. Inutile bien entendu de préciser que les questionnaires d’audit que l’on débite
devant les audités sont tout à fait prohibés. C’était une manière d’agir au millénaire précédent
mais aujourd’hui nous avons évolué et nous sommes capables de pratiquer l’audit à travers des
entretiens libres, sans support.

I.3. L’audit proprement dit (l’analyse du terrain)

La réunion d'ouverture permet aux participants (équipe d'audit et audités prévus sur le plan
d'audit) de se présenter et de définir leur rôle dans le cadre de l'audit. L'objectif de l'audit est
rappelé, le plan d'audit est confirmé ou modifié en fonction des éventuels aléas. La réunion
d’ouverture est aussi l’occasion de rappeler qu’un audit n’a pas pour objectif de trouver des
écarts ou des fautes, ne se fait pas dans une logique de sanctions, mais a comme objectif de
faire progresser l’organisme et d’aider les audités à travailler dans de meilleures conditions.

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L'audit est ensuite mené d'une part en salle puis sur le terrain. La proportion entre ces deux
parties sera fonction de la maturité du SM. L'audit en salle permet l'examen des documents,
l'audit terrain permet d'évaluer les pratiques des personnes ou les dispositions techniques mises
en œuvre. Concernant l'audit terrain, il est nécessaire d'organiser des entretiens avec des
personnes de niveaux et fonctions différents.

Fig. II.3. Logigramme des activités de l’audit sur site

Les personnes rencontrées sont celles initialement prévues dans le plan d'audit, mais aussi
des individus choisis par l'auditeur en fonction de critères déterminés encours d'audit (derniers
arrivés, intérimaires, sous-traitants, fonctions importantes non identifiées lors de l'élaboration du
plan d'audit…).

I.4. La conclusion de l’audit (réunion de clôture et rapport)

Il convient de tenir une réunion de clôture, présidée par le responsable de l'équipe d'audit,
pour présenter les constats et les conclusions d’audit, de sorte que l’audité les comprenne et les

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accepte et convenir, si nécessaire, de la date de présentation d'un plan d'actions correctives et


préventives par l'audité. Il convient que l’audité participe à la réunion de clôture. Si nécessaire, il
convient que le responsable de l’équipe d’audit informe l’audité de toutes situations rencontrées
pendant l’audit, susceptibles d'altérer la confiance qui peut être accordée aux conclusions d’audit.

Fig. II.4. Logigramme de la réunion de clôture

Puis, l’évaluation de l’efficacité du SMQSE est une obligation. En général, elle se fait dans
l’énoncé de la conclusion de l’audit. Tout d’abord, l’évaluation se fait sur quatre niveaux :

Fig. II.3. L’appréciation de l’efficacité d’un processus : quatre niveaux sur chacun des sept
critères de la performance

Nous sommes en fin d’audit, je le rappelle, et vous avez une idée précise de la performance
après avoir écouté toutes les réponses aux questions que vous avez posées. Pour chacun des
sept critères, vous tentez d’abord de positionner votre évaluation sur un des deux niveaux

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extrêmes. Autrement dit, vous décidez si ce que vous avez vu, entendu et constaté est plutôt nul
ou plutôt exemplaire. Si c’est nul, vous consignez un niveau 1 et si c’est exemplaire, vous
consignez un niveau 4. Ces deux extrêmes sont faciles à positionner. Ensuite, si votre évaluation
ne retient ni l’un ni l’autre, vous tentez de positionner la performance dans une case qui sera «
Plutôt bonne » c’est-à-dire au-dessus de la moyenne ou dans une case « Plutôt mauvaise »
c’est-à-dire en dessous de la moyenne. Là encore, cette évaluation intuitive est assez facile. Le
positionnement dans un des quatre niveaux de performance est assez fiable. Utiliser un nombre
supérieur de niveau rendrait, à mon humble avis, un positionnement plus délicat et surtout plus
difficile à argumenter. Le tableau II.1 présente un exemple d’évaluation.

Tableau II.1. Exemple d’évaluation en fin d’audit SMQSE

Points forts : Les objectifs de pannes (arrêts de chaînes) imputables au laboratoire très en
dessous du seuil (0.04 pour 0.3 % prévus).
Points de progrès : Il est prévu de réfléchir à la mise en place d’une méthode qualitative
d’évaluation des fournisseurs. Cahier d’enregistrement des points forts et faibles des
fournisseurs.
Évaluation de l’efficacité du processus 1e priorité 2e priorité 3e priorité 4e priorité
Pilotage et stratégie X
Satisfaction clients X
Adaptation au milieu X
Implication du personnel X

A ce stade, il faut rédiger un rapport de l’audit. Le rapport d’audit est le reflet de ce qui a été dit au
cours de la réunion mais en condensé. Les éléments intéressants dans ce rapport est de formaliser les
points forts, les pistes de progrès et l’évaluation de la performance du domaine audité.

Fig. II.5. Logigramme préparation du rapport de l’audit.

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Les rapports rappellent les processus pris en compte et donnent les pistes d’amélioration en regards
des différentes phases du PDCA. Ils rappellent les pistes de progrès qui peuvent être rédigées de deux
manières. Soit vous rappelez l’événement caractéristique observé [l’écart, quoi ! (Ne m’obligez pas
constamment à prononcer ce mot que je m’évertue à éliminer de mon vocabulaire d’auditeur et du vôtre)]
et la piste de progrès sur laquelle s’est engagé l’audité, soit vous formalisez uniquement la piste de
progrès.

I.5. Les suites de l’audit (actions de progrès et suivi)

Le suivi des actions de progrès est en principe de la seule responsabilité des audités mais
dans la pratique, les responsables qualité et les auditeurs participent aussi à ce suivi. L’avantage
de cette option est qu’il est possible de constituer une base unique de données et de procéder à
des analyses de l’ensemble des conclusions d’audits. Il est important que ce type d’analyse soit
effectué car cela permet de détecter des problèmes de fond (par exemple que la maintenance de
premier niveau n’est pas très efficace ou que les documents ne sont pas pertinents, etc.). Cela
permet également de vérifier globalement l’efficacité des audits et en même temps celle des
auditeurs.

Fig. II.6. Logigramme amélioration du processus audit de la qualité

Cette efficacité est donnée par le nombre de propositions d’actions de progrès remontées des
audits. Elle peut être fournie aussi par la mise en place de questionnaires très succincts sur la
satisfaction des audités qui sont les clients des auditeurs (avec la direction de l’entreprise). Il est
important enfin que des retours d’information soient faits auprès des auditeurs sur les suites
données à leurs conclusions et sur les actions de progrès mises en œuvre.

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II. Les bases de l’auditeur


II.1. Le PDCA (principe)

Lorsque vous aurez acquis une connaissance suffisante des activités auditées, vous pourrez
passer à la première étape du PDCA, celle du « Plan ». Vous évaluerez la perception des
processus par les audités ainsi que les relations entre processus (lorsqu’ils existent) et modèles
internes (procédures, pratiques, modes opératoires, protocoles, etc.). Cette phase permet
d’évaluer la cohérence et la pertinence des activités auditées. Elles doivent être en étroite
adéquation avec les processus qui sont les références absolues de travail.

Les personnels interrogés doivent avoir une connaissance pointue de la relation entre leur
travail (les tâches effectuées) et les contraintes des processus. Ils doivent avoir la conscience de
leur contribution aux performances de l’organisme. Si les processus ne sont pas perçus par les
pilotes ou les managers, l’audit s’arrête là. Il est inutile de continuer puisque les autres étapes ne
sont pas applicables en l’absence de modèle. Votre travail d’auditeur est alors de convaincre les
pilotes et managers en question que l’absence de processus rend impossible la recherche de
l’efficacité « Do ».

Fig. II.7. Principe PDCA pour audit SMQSE.

Ce n’est pas une tâche facile. Bien entendu, si les audités sont convaincus de cette nécessité,
vous noterez alors une piste de progrès. Cette phase terminée, vous passerez à la troisième,
celle du « Check ». Vous chercherez à identifier si des dispositions existent pour comparer en
permanence les pratiques du terrain avec les modèles et les processus. Cette comparaison est

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obtenue en général par les indicateurs et les tableaux de bord. Cependant, elle peut être obtenue
également par le biais d’autres moyens tels que les analyses de problèmes ou de non-
conformités, les analyses de réclamations, etc. Votre travail lors de cette phase consiste à
identifier l’existence de comparatifs mais aussi à évaluer l’étendue des comparatifs. Est-ce que
les indicateurs ou les analyses couvrent bien tous les processus et modèles à tous les niveaux et
dans toutes les activités ou processus audités ? Bien entendu la non existence, la non-pertinence
et l’insuffisance de comparatifs sont des pistes de progrès qui demandent une prise de
conscience des audités. Enfin, la dernière phase, celle du « Act » concerne l’existence d’actions
engagées suite aux écarts enregistrés à l’aide des outils comparatifs.

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