Vous êtes sur la page 1sur 52

UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Les assemblages en constructions métalliques

Les assemblages.

La caractéristique essentielle des ossatures métalliques est d’être composée d’éléments


élaborés en des lieux et des instants différents qui sont ensuite assemblés sur le site de
construction. Les liaisons ont ainsi un double rôle : permettre la construction d’une
structure spatiale et assurer la fiabilité et la stabilité de cette structure.
Une construction métalliques est composée d’un ensemble d’éléments barres (Poteaux-
poutres) constitués de profiles laminés ou soudés souvent en forme de (I ou de H) qu’il
faut assembler entre eux pour constituer l’ossature.
Les liaisons entre ces différents éléments représentent ce qu’on appelle communément
les assemblages. Ces derniers éléments constituent des composants spécifiques à la
construction métalliques, ils jouent un rôle très important, on peut les définir comme
organes de liaison qui permettent de réunir et de solidariser plusieurs éléments entre eux,
on assurant la transmission et la répartition des diverses sollicitations entre éléments
assemblés, sans générer d’efforts parasites.
Un assemblage mal conçu, mal calculé ou mal réalisé peut conduire à l’effondrement de
la structure, de ce fait la conception et le calcul des assemblages est d’une importance
capitale.

Principes .

L’assemblage sert à réunir ensemble deux ou plusieurs pièces en assurant la bonne


transmission des efforts.
Sans entrer dans les calculs de vérification de la résistance des assemblages, le respect
de quelques règles simples et le choix de bonnes dispositions constructives donneront
des résultats satisfaisants, dont en peut cités ce qui suit.

- L’assemblage le plus simple est à la fois le plus économique et le plus efficace.


- Respecter la convergence des axes (géométrique) de barre.
- Respecter pour la réalisation de l’ensemble des hypothèses de calcul (articulation,
encastrement).
- N’utiliser les renforts qu’exceptionnellement.
- Assurer l’étanchéité de l’assemblage lorsqu’une possibilité de rétention d’eau est
probable ou prévoir des possibilités d’évacuation.
- Réduire le plus possible l’assemblage d’éléments de charpente sur le chantier (à
cause difficultés de mise en œuvre, intempéries).
- Il est recommandé d’exécuter en atelier le plus d’éléments de charpente finis, en
tenant compte toutefois des impératifs de transport et de mise en œuvre.

1
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Rappels sur les coefficients de sécurité partiels.

Les structures en acier ainsi que leurs éléments constitutifs doivent être dimensionnés
de manière que les exigences générales du calcul aux états limites spécifiées soient
assurées.
Selon les règles de conception et de calcul des structures en acier (CCM9).
Le coefficient partiel de sécurité  M pour les matériaux doit être pris égal aux valeurs
suivantes :
Cas des états limites de résistance des sections.
- Sections de classe 1,2,3 :  M 0 =1.10.
- Sections de classe 4 :  M 1 =1.10.
- Sections nettes au droit des trous :  M 2 =1.25.
Cas des états limites ultimes de résistance des éléments  M 1 =1.10.
Cas des états limites ultimes de résistance des assemblages :

- Résistance des boulons sollicités à la traction :  Mb =1.50.


- Résistance des boulons sollicités autre qu’à la traction :  Mb =1.25.
- Résistance des soudures : pour l’acier Fe360 :  Mw =1.25.
pour l’acier Fe430 :  Mw =1.30.
pour l’acier Fe510 :  Mw =1.35.
- Résistance au glissement des boulons à haute résistance :
L’état limite ultime  Ms.ult =1.25.
L’état limite service  Ms.sert =1.10

.
Les boulons.

La désignation d’un boulon se fait par le diamètre « d » en millimètres de la partie non


filetée du corps du boulon procédé de la lettre majuscule « M » (exemple si d=12mm, le
boulon est désigné M12), voir tableau.

Les caractéristiques géométriques

Plusieurs caractéristiques sont indispensables à la conception et à la vérification des


assemblages boulonnés.
Pour les diamètres les plus utilisés, les caractéristiques principales sont données dans le
tableau suivant.

2
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Principales Caractéristiques Géométriques.

Désignation M8 M10 M12 M14 * M16 M18 * M20 M22 * M24


d (mm) 8 10 12 14 16 18 20 22 24
d0 (mm) 9 11 13 15 18 20 22 24 26
A (mm2) 50.3 78.5 113 154 201 254 314 380 452
As (mm2) 36.6 58 84.3 115 157 192 245 303 353
dm (mm) 14 18.3 20.5 23.7 24.58 29.1 32.4 34.5 38.8

d : diamètre de la partie non filetée de la vis


d0 : diamètre nominal du trou.
A : section nominale du boulon
As : section résistante de la partie filetée
dm : diamètre moyen entre le cercle circonscrit et le cercle inscrit à la tête du boulon.
Nota : en italique, les boulons moins usuels (M14- M18, M22).

Les caractéristiques Mécaniques.

L’Euro code 3 n’autorise qu’une série finie de classes mécanique de boulon, Les
caractéristiques mécaniques des boulons nécessaires aux calculs sont :

- La contrainte limite d’élasticité fyb .


- La contrainte de résistance à la traction fub.
Chacune des sept classes autorisées est désignée par deux nombres
(classe 6.8, par exemple).
Pour une classe X.Y donnée, on a (toutes deux exprimées en Mpa  N mm )
2

- fyb est égale à 10 XY.


- fub à 100X,

Le tableau suivant donne les valeurs de fyb et fub pour chaque classe. Il convient
d’adopter les valeurs comme valeurs caractéristiques dans les calculs de
dimensionnement.

Remarque : Seuls les boulons de classes 8.8 et 10.9 peuvent être utilisés comme boulons
précontraints à haute résistance pour la construction.

3
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Valeurs nominales de limite d’élasticité fyb et de résistance ultime à la


traction fub pour les boulons.

Classe de boulon Boulons ordinaires Boulons H.R


Clase X.Y 4.6 4.8 5.6 5.8 6.8 8.8 10.9
f yb ( N mm ) 2 240 320 300 400 480 640 900

f ub ( N mm2 ) 400 400 500 500 600 800 1000

La figure suivante montre les différentes parties composant un boulon ordinaire et un


boulon à haute résistance. ces derniers se distinguent des boulons de charpente
métallique par l'inscription de la classe de qualité de l'acier du boulon sur leur tête et
leurs rondelles.

Il faut toujours prévoir une rondelle sous partie qui sera tournée lors de mise en place du
boulon (en général l’écrou, parfois la tête, souvent les deux). pour placer des boulons
dans les ailes des profilés.

Boulon de charpente métallique et boulon a haute résistance

4
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Positionnement des trous des boulons :

L’étude des assemblages sollicités au cisaillement a mis en évidence


l’influence de la longueur de l’assemblage sur la charge de ruine, les plus
grandes déformations se situent aux extrémités de l’assemblage ; les boulons
des extrémités sont donc les plus sollicités que les boulons centraux.
Tous les boulons d’un assemblage sollicité au cisaillement ne transmettent
pas la même charge. Lors de la vérification d’un assemblage dont la distance
entre le premier et le dernier boulon ne dépasse 15 fois le diamètre « d » du
boulon, on tiendra compte de ce phénomène en multipliant la résistance
ultime théorique par un facteur de réduction.

La distance entre les axes des boulons (le pas P) ainsi que entre les axes des
boulons et les bords de la pièce (la pince e) doivent être comprise entre
certains limites pour les raisons suivantes :

- Valeurs minimales, pour permettre la mise en place des boulons et


pour éviter la rupture de la tôle lorsque la pince et trop faible.
- Valeurs maximales pour qu’il existe toujours un contact entre les
pièces de l’assemblage (pour limiter les risques de la corrosion et le
voilement local) et pour éviter de réaliser des assemblages trop longs.
- Le positionnement des trous doit également être conforme aux limites
de validité de règles en vigueur pour déterminer les résistances de
calcul des boulons.

Les valeurs des pas et les valeurs des pinces dans les deux directions
longitudinales et transversales à la direction de l’effort sont résumés dans le
tableau ci-dessous.

Remarque :les pas P1 ou P2.


L’indice 1 : est relatif aux cotes parallèles à la direction de l’effort.
L’indice 2 : est relatif aux cotes perpendiculaires à la direction de l’effort.

5
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

6
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Catégories d’assemblage boulonnés

Assemblages de catégorie A :
Boulons travaillant en cisaillement :

Fv , Ed

Fv , Rd Fv , Rd 0.5Fv , Ed

Fv , Ed 0.5Fv , Ed

Fv , Ed =Effort perpendiculaire à l’axe du boulon


qu’exerce celui-ci sur un ensemble de pièces.
Fv , Ed : valeur de calcul de l’effort tranchant
Fv , Rd : valeur de calcul de la résistance à l’effort tranchant
 Lf  m   v  f ub  As
Fv , Ed  Fv , Rd avec Fv , Rd 
 Mb
Avec :
f ub : Résistance ultime de traction du boulon.
 Mb : Coefficient partiel de sécurité, égal à 1,25.
 Lf : terme dépendant de la longueur de l’assemblage.
 Lf  1 , Pour les assemblages courant.
m : nombre de plans de cisaillement par boulons.
v : terme minorateur (voir tableau).
As  A , s’il est certain que le boulon est cisaillé sur la tige lisse (exceptionnel).

7
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

 v  fub  A
Pour un plan de cisaillement on a : Fv , Rd  ; qui passe par la tige
 Mb

La valeur de  v est :
-  v =0.6 pour les classes 4.6, 5.6 et 8.8
-  v =0.5 pour les classes 4.8, 5.8 , 6.8 et 10.9
- Lorsque le plan de cisaillement passe par la partie lisse (non filetée) du boulon,
 v =0.6

Remarque :
- Lorsque l’assemblage est long, il apparait que tous les boulons ont des
difficultés à travailler correctement ensemble à cause notamment de la
ductilité, ce phénomène est pris en compte par l’introduction du terme  Lf .
- Ce terme est fonction du rapport L j d ou L j est la distance pour un même
assemblage entre le premier et le dernier boulon, ceci mesuré parallèlement à
l’effort transmis.

ableau de Valeurs de  Lf variant entre 0.75   Lf  1


Rapport de L j d 0 15 65 ∞
Valeurs de  Lf 1 L j  15d 0.75
1
200d

8
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Schéma de la répartition effective des efforts repris par chaque boulon

Assemblages de catégorie D : Boulons travaillant en traction :

Ft , Ed =Efforts parallèle à l’axe du boulon


qu’exerce celui-ci sur un ensemble de pièces.

Ft , Ed : valeur de calcul de l’effort de traction

Ft , Rd : valeur de calcul de la résistance de l’effort


traction

La vérification de l’équation suivante :


k2  fub  As
Ft , Ed  Ft , Rd , avec Ft , Rd 
 Mb

9
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Avec : k 2 qui à pour valeurs


- Boulons à têtes fraisés : k 2  2
- Autres boulons : k 2  0.9 .
-  Mb  1.50

Vérifications des boulons travaillant en traction et en cisaillement


(Boulons cisaillés et tendus)

Pour la vérification du boulon par efforts combinés c.a.d lors de l’interaction cisaillement
et traction :
Il faut versifier que l’action combinée des deux efforts suivant les deux plans principaux
l’inégalité suivante :

Fv , Ed Ft , Ed
  1 et également il est impératif de vérifier que :
Fv; Rd 1.4.Ft , Rd
Ft , Ed  Ft , Rd et Fv , Ed  B p , Rd

10
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Vérification de la tôle (la pièce assemblée) à la pression diamétrale

La ruine de la tôle par pression diamétrale

Lors de la transmission de l’effort du cisaillement du boulon vers la pièce assemblée, il


devient un effort normal de traction sur la surface de contact, qui est représentée par le
demi-périmètre du boulon par l’épaisseur de la pièce assemblée.

11
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Bb , Rd = Résistance de calcul à la pression diamétrale.


FS , Rd = effort de traction dans la pièce.
FSd  Fb, Rd avec Fb, Rd  2,5. . f u .d .t  M 2 , avec  M 2  1,25
Avec :
 p 1 f 
-  est égal à valeur minimale de : e1 ; 1  ; ub : 1
3.do 3.d
 o 4 fu 
 e p 
- K1 est égal à valeur minimale de : 2,8 2  1,7;1,4. 2  1,7;2,5 , Souvent K1=2,5.
 do do 
- d : diamètre du boulon.
- d 0 : diamètre du trou.
- t : épaisseur de la pièce.
- e1 e1 : pince longitudinale
- p1 p1 : distance entre axe des boulons.
- f ub : fub résistance à la traction des boulons.
- f u : fu résistance à la traction de la pièce.

Résistance à la traction des pièces.

Acier S235 S275 S355


fu en Mpa 360 430 510

Vérifications Boulons au poinçonnement

12
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Les boulons sont réalisés avec des aciers plus résistants et donc plus durs
que celui des tôles assemblées, la tête de vis comme l’écrou peut
poinçonner les pièces.

La surface résistante correspond au cylindre de tôle cisaillé par la tête de vis.

Pour qu’il n’y ait pas découpe de la plaque, il suffit que la contrainte de résistance au
cisaillement  u  0,6. f u ; à la périphérie du cylindre puisse s’opposer à l’action du
boulon sur la plaque, l’aire de la plaque est  .D.t .

Fb , Rd : effort résistant pour le cylindre cisaillé sur la tôle.


FSd : effort de traction transmis par le boulon.
0.6. .d m .t p  fu
FSd  Fb, Rd avec Fb, Rd 
M2

Avec :

13
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

- d m : le diamètre moyen de la tête du boulon ou de l’écrou.


- t p : épaisseur de la pièce poinçonnée sous la tête du boulon.

Dimensionnement des boulons précontraints

Principe :

Bien que présentant le même aspect qu’un boulon ordinaire ; un boulon HR (haute
résistance) et constitué d’acier à haute limite élastique et comporte une rondelle
incorporé à la tête. Lors du boulonnage, il est serré fortement, ce qui a pour effet de lui
communiquer un effort de précontrainte, qui agit parallèlement à l’axe du boulon,
donc perpendiculairement aux plans de contact des pièces (c’est pourquoi les boulons
HR sont aussi appelés boulons précontraints). Cette précontrainte développe, par
frottement mutuel des pièces, une forte résistance à leur glissement relatif.
Contrairement aux boulons ordinaires, les boulons HR ne travaillent pas au
cisaillement, mais transmettent les efforts par frottement.

Le coefficient de frottement  des pièces en contact joue donc un rôle prépondérant.

Si F p est l’effort de précontrainte axial dans un boulon et Fs l’effort de cisaillement


transmis par l’assemblage et sollicitant ledit boulon, il faut vérifier que l’interface des
pièces en contact puisse transmettre l’effort tangent, sans glissement soit : Fs   .F p .

14
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Le boulon précontraint engendre une contrainte normale à l’interface des pièces de


l’assemblage.
Chaque boulon possède une zone d’action limitée que l’on peut modéliser par un cône.

Plusieurs paramètres interviennent dans la résistance de l’assemblage:

- La force de précontrainte.
- L’état de surface des pièces en contact.
- La forme et les dimensions du trou.
- Le nombre de plan de contact.

La force précontrainte.

La force de précontrainte est la force normale au plan de cisaillement crée par le serrage du
boulon, c’est aussi par principe d’action et de réaction de l’effort de traction qui règne dans
la vis du boulon.
Valeur réglementaire de la force de précontrainte (Pour les boulons précontraints de classes
8.8 et 10.9)

Fp ,c  0,7. f ub. As
Il y’a intérêt d’avoir une résistance à la traction f ub. la plus élevée possible. C’est
pourquoi seuls les boulons de classe 8.8 et 10.9 sont autorisés pour les assemblages par
boulons précontraints.

15
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

La résistance au glissement d’un boulon précontraint.

Le calcul de la résistance au glissement d’un boulon précontraint HR (Haute Résistance)


sera égale à :

Fs , Rd  K S .m..F pC  Ms
Fs , Rd Calcul de la résistance au glissement.
K s :coefficients de forme des trous est donné dans le Tableau.
m : nombre de surfaces de frottement ;
 : Coefficient de frottement, obtenu par des essais spécifiques à la surface de
frottement.
Fp , C : L’effort de précontrainte autorisé dans les boulons

Valeurs de ks

Description KS
Boulons utilisés dans des trous à tolérances normales 1.0
Boulons utilisés soit dans des trous surdimensionnés soit dans des trous oblongs 0.85
courts dont l’axe longitudinal est perpendiculaire à la direction des efforts.
Boulons utilisés dans des trous oblongs longs dont l’axe longitudinal 0.7
est perpendiculaire à la direction des efforts.
Boulons utilisés dans des trous oblongs courts dont l’axe longitudinal est 0.76
parallèle à la direction des efforts
Boulons utilisés dans des trous oblongs longs dont l’axe longitudinal est 0.63
parallèle à la direction des efforts.

Tableau : Coefficient de frottement, µ, pour les boulons précontraints

Classe de surface Coefficient de frottement


A 0.5
B 0.4
C 0.3
D 0.2

16
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Les différentes classes sont :

Classe A :
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage, avec enlèvement de toutes les
plaques de rouille non adhérentes et sans piqures de corrosion ;
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection
d’aluminium.
Surfaces décapées par grenaillage ou sablage et métallisées par projection d’un
revêtement à base de zinc, garanti d’assurer un coefficient de glissement qui ne
soit pas inférieur à 0.5.

Classe B :
Pas de recommandations.

Classe C :
Surfaces nettoyées par brossage métallique ou à la flamme avec enlèvement de
toutes les plaques de rouille non adhérentes.

Classe D :
Surfaces non traitées.

Remarque : Le serrage doit être effectué progressivement, dans un ordre préétabli, afin de
ne pas déformer les platines d’appui et préserver leur planéité ; C’est pourquoi les boulons
HR ont une troisième appellation de boulons à serrage contrôlé

Traction et cisaillement combinés

Si une attache résistant au glissement est soumise à un effort de traction Ft , Ed ou Ft , Edser


en sus de l’effort tranchant FV , Ed ou Ft , Edser tendant à entraîner le glissement, il convient
de prendre la résistance au glissement par boulon égale à la valeur suivante :

pour une attache de catégorie B ou C:

K S .n. F p ,C 0,8.Ft , Ed 
FV , Ed  FS , Rd 
 Ms

17
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

FV

F
FT

Action simultanée d’un effort de traction et de cisaillement

Assemblages poutre-poutre

18
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Sollicitations de l’assemblage et des efforts intérieurs

Assemblages fléchi à plusieurs rangées de boulons tendus

19
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Répartition des efforts pour un Assemblage à platine épaisse

Vérification en section nette

20
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Les assemblages soudés

Les joints soudés :

Les soudures constituent la deuxième famille d’assemblages utilisés en construction


métallique. Leur mise en œuvre est obtenue par fusion localisée de métal, ce qui constitue
une opération très délicate ; notamment sur chantier.
La qualification des opérateurs, la nature du matériel utilisé et les conditions
atmosphériques de mise en œuvre revêtent donc un caractère prépondérant, d’autant que la
totalité de l’effort à transmettre d’une pièce à l’autre passe par la soudure.
Un défaut de mise en œuvre est évidemment préjudiciable au fonctionnement de la
structure ; ajoutons que, contrairement aux boulons, les défauts de soudure ne peuvent
quasiment pas être rattrapés.
Il est impératif ; pour tous les acteurs de la construction, d’avoir à l’esprit que la phase de
réalisation est déterminante pour la réalisation est déterminante pour la résistance de la
structure. Elle doit donc faire non seulement l’objet d’un soin particulier, mais aussi d’un
contrôle de qualité strict. La mise en œuvre délicate des soudures ne doit cependant pas
être un frein à l’emploi du soudage car les avantages de cet assembleur sont significatifs :
assemblages étanches, plus compacts, plus esthétiques.

Principe de soudage

Le principe de soudage consiste à créer une continuité de la matière entre deux pièces
différentes. Dans le domaine de la construction métallique, la continuité est obtenue par la
création d’un cordon de soudure provenant de la fusion d’une partie des pièces à assembler,
dénommés métal de base, et d’un métal d’apport sous forme d’électrode. La fusion est
provoquée par le passage d’un courant électrique de forte intensité entre l’électrode et le
métal de base au travers d’un arc électrique ainsi crée.
La figure si dessous définit la terminologie relative aux cordons de soudure.

21
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Liaison de deux pièces par soudage

On peut remarquer que le soudage n’est pas un collage des pièces mais une réelle
continuité de matière dans la mesure ou il y a mélange des différentes métaux en fusion.

La limite géométrique du cordon ne correspond pas d’ailleurs pas à la limite des pièces
constituant le métal de base.

Types de cordons d’angle selon la direction de l’effort

C’est la direction de l’effort à transmettre qui permet de distinguer le type de cordon à


retenir pour le calcul (Figure 2.24). Les cordons frontaux sont perpendiculaires à la
direction de l’effort, les cordons latéraux sont parallèles et les cordons obliques sont
orientés d’un angle

Le cordon frontal : L’effort fait un angle de 45° avec le plan de


résistance et perpendiculaire à l’axe du cordon

22
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Le cordon latéral : l’effort est parallèle Le cordon oblique : L’effort est


à la surface de résistance dans une direction quelconque

Résistance d’un cordon de soudure d’angle.

La résistance d’un cordon de soudure d’angle dépend de sa direction par rapport à l’effort qu’il doit
équilibrer. Deux méthodes de détermination de la résistance d’un cordon existent. Elles sont basées
sur une approche théorique de mécanique des milieux déformables complété par des résultats
expérimentaux.

Plan critique

Au sein du cordon de soudure, pour un effort extérieur donné, la contrainte maximale en


valeur absolue se développe sur le plan d’aire minimale. Si l’on considère le cordon
comme un triangle, alors le plan d’aire le plus faible est celui défini par la hauteur du
triangle ’’ a’’ » et par la longueur du cordon ‘‘l’’ ; appelé aussi plan de gorge.

Les paramètres géométriques qui interviennent dans la résistance du cordon sont alors :





23
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

La gorge utile, a, d’une soudure d’angle, est prise égale à la hauteur du plus grand triangle
(à côtés égaux ou inégaux) pouvant s’inscrire à l’intérieur des faces à souder et de la
surface de la soudure mesurée perpendiculairement au côté extérieur de ce triangle. La
dimension de gorge, a, représente la distance minimale de la racine à la face de la soudure,
sans prise en compte de la zone convexe. La Figure suivante définit la dimension de gorge
pour une soudure d'angle.

24
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

a = La gorge (ou la gorge utile) la hauteur du plus grand triangle inscrit entre les faces à
assembler et la surface de la soudure.
L= la longueur du cordon.
Le plan de gorge est le plan parallèle à l’axe longitudinal du cordon et qui coupe celui-ci le
long de la gorge

La section résistante du cordon

Les efforts transitent d’une pièce à l’autre au travers des sections du ou des cordons, c’est
la section la plus faible qui conditionne la résistance AW.

Définition de la gorge ‘’ a’’

Remarque :

- Les longueurs du cordon comportant des défauts, la longueur efficace est prise égale
à la longueur réelle du cordon diminuée de deux gorges :
- Limitations : a  3mm et Leff  max 30mm : 6.a  .

25
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Expression des contraintes dans la section résistante

Seules les contraintes sur le plan critique (Plan résistant) sont à considérer pour le calcul de
la résistance du cordon.

Comme tout vecteur contrainte ; l’effort résultant possède à priori une orientation
quelconque ; il est appliqué au barycentre de la section efficace. Pour faire apparaitre les
contraintes normales et tangentielles, l’effort est décomposé de la façon suivante :

26
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Méthode de résistance par la méthode directionnelle.

Connaissant l’effort extérieur qui s’applique à la soudure, on le décompose par rapport au


plan de la gorge.
Les trois composantes du vecteur contrainte doivent vérifier deux critères :

 2  3 2   2 /   f y 
fu
Critère de Von Mises :
 w M 2

0.9 f u
Critère de la traction isostatique :  
 M2

Ou les termes de gauche expriment la sollicitation.


Les termes de droite expriment la résistance du matériau, avec :
-  M 2  1.25 : Coefficient partiel pour les attaches soudées.
- f u : Résistance à traction des pièces attachées.
-  w : Facteur de corrélation, repris ici dans le tableau si dessous pour quelques
matériaux.

Si les pièces sont de nuances d’acier différentes, la vérification doit être basée sur
la nuance la moins résistante.

Si dessous le tableau donnant la résistance fu et facteur de corrélation  w en fonction de la


nuance de l’acier de construction d’épaisseur t  40mm

Nuance selon EC3 f u pour t  40mm Facteur de corrélation  w M2


S235 360 Mpa 0.8 1.25
S275 430 Mpa 0.85 1.3
S355 510 Mpa 0.9 1.35

Phénomène thermique

La fusion de l’acier se produisant à plus de 1300 °C, c’est la formation du cordon de


soudure à lieu à cette température

27
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Les planchers mixtes

1- Introduction
Un élément structural en construction est défini comme mixte s’il associe deux matériaux
de nature et de propriétés différentes, avec l’objectif de tirer, sur le plan mécanique, le
meilleur parti possible de cette association. Dans cette partie est considéré le cas le plus
fréquent des constructions mixtes acier-béton, avec l’idée d’utiliser :
- Le béton pour résister aux efforts de compression.
- L’acier pour résister aux efforts de traction et aux efforts tranchants.
La même idée est exploité en béton armé mais il existe un autre aspect tout à fait
spécifique des constructions mixtes : c’est le rôle essentiel joué par la connexion. Un
exemple très simple, permet de comprendre rapidement l’intérêt : soit pour une poutre
appuyée, constituée deux sections rectangulaires identiques superposées, sans liaison, dans
le cas (a) et dans l’autre cas (b) parfaitement solidarisées.
Si l’on suppose un comportement élastique, il est facile de vérifier immédiatement que,
pour le même chargement, la présence d’une liaison parfaite va réduire les contraintes
maximales de moitié et diviser les flèches par quatre.

Figure1-Effet de solidarisation entre deux poutres en flexion

En général, dans les constructions mixtes acier-béton, l’adhérence entre l’élément en acier
et celui en béton n’existe pas naturellement, en dehors du cas des poteaux mixtes et de
certaines dalles mixtes avec des formes particulières de profil de tôle ( par exemple, profil
en queue d’aronde) ; la solidarisation des deux matériaux est obtenue au moyen d’organes
de liaison , dits « connecteurs », fixés sur l’élément métallique (goujons soudés, cornières
soudées ou cloués, butées, etc…) dont le rôle est d’empêcher, ou du moins de limiter, le
glissement pouvant se produire le long de l’interface acier-béton.

28
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

En fait, la densité variable de ces connecteurs conduit à distinguer, pour des applications
aux bâtiment, le cas dit de « connexion complète » de celui dit de « connexion partielle » :
plus précisément une connexion de poutre est complète lorsqu’une augmentation du
nombre des connecteurs n’entraine plus d’augmentation da la résistance à la flexion de la
poutre ; dans la cas contraire, la connexion est partielle.
La pratique actuelle dans le monde montre clairement que la construction mixte peut être
tout à fait compétitive, en termes de cout global, vis-à-vis des constructions en acier
comme des constructions en béton. Ceci est vrai pour les bâtiments à plusieurs étages
notamment lorsque sont exigées des portées entre poteaux de 12 ; 15 ou 20 mètres ( par
exemple : exigences de circulation pour les parking, facilités d’agencement des bureaux en
l’absence de poteaux intermédiaires), mais également pour les ouvrages d’art de moyenne
portée (Par exemple, bi-poutres continues avec travée centrale de 60 à 80 mètres et des
travées de 30 à 40 mètres), voire des ouvrages de grande portée s’ils doivent avoir une
dalle en béton pour d’autres raisons et s’il est impératif de construire rapidement et
simplement.

D’un point de vue structural, le principe de fonctionnement est identique pour un plancher
de bâtiment à ossature métallique et pour un tablier de pont métallique lorsque ceux-ci sont
constitués d’une poutraison métallique connectée à une dalle en béton armé ( ou
éventuellement à une dalle mixte pour le bâtiment):

- La dalle, soumise directement aux charges , les transmet aux poutres par flexion
locale.
- Les poutres, soumises aux réactions d’appui de la dalle, reportent ces forces à leurs
propres appuis par flexion générale. Le béton étant lié à l’acier, il participe à cette
flexion générale, notamment dans les zones sous moment positifs ou il est
comprimé, jouant en quelque sorte le rôle de membrure supérieure de la poutre
mixte. Il convient également de noter que, le plus souvent, l’épaisseur de la dalle
est imposée par la flexion locale et qu’elle est surabondante vis àn vis de la flexion
générale (c’est d’ailleurs une des raisons qui fait que l’utilisation de bétons à
hautes performance est assez rare en constructions mixte, même pour les ouvrages
d’art de caractère innovant).

Les planchers mixtes de bâtiment, la collaboration de la dalle (en béton de masse


volumique courante ou éventuellement en béton léger) avec les poutres et solives
métalliques offre plusieurs avantages, entre autres les suivants :

- La réduction du poids de la structure métallique à chargement égal (cette réduction


est encore accentuée si l’on peut tirer parti d’une continuité en flexion générale,
par suite des possibilités de redistribution des moments fléchissant.
- L’augmentation de la rigidité en flexion du plancher (dans ses deux directions
principales), d’où une réduction des flèches en service.
- L’amélioration sensible de la résistance à l’incendie des poutres et solives
métalliques, pouvant devenir importante si l’âme de ces poutres et solives est elle-
même enrobée de béton.
- La réduction de la hauteur des planchers, d’où la réduction de al hauteur totale du
bâtiment à nombre d’étages fixé.

29
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

La figure3, montre des sections différentes de poutres mixtes en présence d’une dalle
pleine. La présence d’un renformis, toutefois assez rare en bâtiment, va se traduire par une
plus grande excentricité de la dalle par rapport à l’axe du profilé métallique, d’où une plus
grande inertie en flexion et un plus grand moment résistant de la section mixte.

Figure2-Différentes sections de poutres mixtes

L’enrobage partiel de la poutre en acier, relativement pratiqué dans certains pays


européens (en Allemagne, entre autres), peut améliorer notablement sa résistance à
l’incendie, mais joue également favorablement sur sa résistance vis-à-vis du voilement
local.

L’utilisation d’éléments de dalle préfabriqué peut permettre un montage très rapide en


évitant la mise en place d’échafaudages ; un soin particulier doit être apporté à la
réalisation de la connexion parce qu’elle nécessite la présence d’encoches en bord de dalle
( ou des trous pour les dalles montées en continuité) et de prévoir des armatures en attente
entourant les connecteurs logés dans les encoches, la rigole entre deux dalles devant être
remplie de béton coulé en place.

30
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Figure3-Utilisation de dalles préfabriquées (en bâtiment)

Mais actuellement, le système de construction mixte le plus développé en Europe en tant


que dalle consiste à utiliser un bac en tôle mince profilé à froid qui sert de coffrage pendant
le montage ( et éventuellement de contreventement en agissant comme un diaphragme) ;
ensuite, après durcissement du béton, le bac joue le rôle d’une armature inférieure pour la
dalle, justifiant la dénomination de » dalle mixte ».

Bac d’acier

Figure4-Poutre en acier connecté à une dalle mixte

31
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

L’adhérence du béton avec le bac est renforcée par des dispositions appropriés telles que la
présence de bossages ou d’embossages sur les âmes des ondes de la tôle. L’utilisation
d’ondes à formes rentrantes, éventuellement la réalisation de trou poinçonnés dans les
parois des ondes, etc. les équipement modernes de soudage permettent de souder des
goujons en sécurité à travers la tôle jusqu'à des épaisseurs de tôle galvanisés de 1.5 mm
(soudage par fusion-forgeage au pistolet à arc électrique ; dans les conditions de sites
difficiles (notamment en présence d’un taux d’humidité élevé), une solution consiste à
poinçonner des trous dans la tôle, puis à souder les goujons directement sur le profilé : ce
type de solution semble avoir été bien optimisé en Allemagne, le poinçonnement des trous
et le soudage des goujons étant effectués souvent en atelier avant le transport des éléments
sur le site. On peut également utiliser sur le site la solution de connecteurs en cornières
cloués, notamment dans le cas de connexion partielle : ces cornières sont alors fixées dans
les ondes à l’aide d’un pistolet à cartouche, procédé qui évite le recours à la puissance
électrique.

Enfin, sous réserve d’une protection, à l’incendie convenable, le mode de fonctionnement


d’une dalle mixte permet, en général, d’éviter la pose d’armatures en travée.

Sur le plan de la technique constructive, aussi bien pour une dalle mixte (en flexion local)
que pour une poutre mixte de plancher (en flexion général), il souhaiterait que l’action
mixte puisse être efficace pour reprendre tous les types de chargement s’appliquent à la
structure, y compris son poids propre. Pour cela, il est nécessaire, en phase de construction,
de supporter la poutre métallique ( de même que la bac en tôle profilée, lorsque sa portée
est grande, par exemple de 5 à 6 mètres) jusqu’a ce que le béton ait durci, on dit dans ce
cas que la poutre est étayée. Le nombre des étais ne doit pas être trop élève : en général les
étais sont placés à mi-portée ou aux quarts de la portée, et ils sont laissées en place jusqu’a
ce que le béton de la dalle soit en mesure de développer les trois quarts de sa résistance de
calcul. Au stade définitif de la construction, les réactions des étais, changées de signe, sont
alors à prendre en compte comme des actions supplémentaires qui s’appliquent à la poutre,
du moins lorsque celle-ci est analysée par une méthode de calcul élastique.

En pratique, l’étayage est cependant un mode de construction qui tend à être de moins en
moins employé en bâtiment afin de réduire le temps de construction.

2- Caractéristiques des matériaux.

On se contente de donner ici les caractéristiques du béton, des armatures et des aciers
de constructions en relation directe avec le calcul et la conception des éléments mixtes.

2.1- Le béton.
Le béton utiliser est de mase volumique normale (=2400Kg/m3), il rassemble les
valeurs de trois caractéristiques essentielles selon la classe de résistance du béton,
allant de C20 à C50 :
fck : est la résistance caractéristique à la compression sur cylindre, mesurée à 28 jours.
Fctm : est la résistance moyenne à la traction ; à la même période.
Ecm : est le module sécant d’élasticité à prendre en compte pour les actions ayant
des effets à court terme.

32
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Classe de résistance C20/25 C25/30 C30/37 C35/45 C40/50 C45/55 C50/60


f ck ( N mm )2 20 25 30 35 40 45 50

f ctm ( N mm 2 ) 20 2.6 2.9 3.2 3.5 3.8 4.1

E cm ( N mm 2 ) 29 30.5 32 33.5 35 36 37

La classe de résistance du béton (par exemple C20) se réfère à la résistance sur cylindre
f ck ,
le deuxième nombre correspondant à la résistance sur cube (
25 N mm2
pour C20). Vu le
comportement non linéaire « contrainte-déformation » du béton, y compris pour les faibles
niveaux de contrainte, Ecm doit être interprété comme un module sécant moyen pour des contraintes
de courte durée.
- Coefficient d’équivalence
En vue de déterminer des caractéristiques de sections des poutres mixtes homogénéisées par
rapport à l’acier (Par exemple, l’aire de section homogénéisée, le moment d’inertie géométrique
homogénéisé), il est pratique d’introduire le concept de coefficient d’équivalence acier-béton,
n  Ea Ecm
défini comme duit : .
Ou Ea est le module d’élasticité longitudinale de l’acier de construction, dans le cas des
bétons légers , l’eurocode 4 propose de corriger la valeur de E cm du tableau précédant par

le facteur
 24002 .
Par ailleurs, sous des actions de longue durée (le poids propre de la structure et des
superstructures), il est bien connu que le béton subit une déformation différée, ou fluage,
dans les poutres mixtes, le fluage provoque, au cours du temps, une distribution des efforts
internes, la dalle se déchargeant d’une partie de ses efforts sur la poutre métallique. Pour
tenir en compte les effets de fluage dus aux actions à long terme consiste à réduire
forfaitairement la valeur du module secant E cm, en général, on adopte la valeur
Ecm 3 n  3n
ou ce qui revient au même, le coefficient d’équivalence à long terme : .
A noter que la plupart des bâtiments, en dehors de ceux destinés au stockage, il est admis
de simplifier les analyses en adoptant un coefficient d’équivalence unique, de valeur
n  2n
intermédiaire .
Un autre phénomène, de nature physico-chimique, affecte la déformation du béton dans le
temps : il s’agit du retrait, dont la loi d’évolution peut présenter beaucoup de similitude
avec celle du fluage, les valeurs à adopter pour caractériser le raccourcissement final du
béton armé d’une dalle, celle-ci étant supposée libre d’effectuer son retrait peuvent être les
suivantes :
- 3.10-4 dans les environnements secs, à l’extérieur ou à l’intérieur des bâtiments (à
l’exception des éléments structuraux remplis de béton).
- 2.10-4 dans les autres environnements et pour les éléments structuraux remplis de
béton.

33
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

2.2- Les aciers d’armatures :

La norme européenne définit trois nuances d’acier d’armatures, à savoir S220 ;S400,S500,
les nombres désignant la valeur de la limite d’élasticité caractéristique spécifiée
Ea  210 N mm2
, la nuance S220 concerne les ronds lisses laminés à chaud, alors que les
nuances S400 et S500 concernent les barres et fils à verrous (y compris les treillis soudés)
conferant une haute adherence. Dans ce présent chapitre ou il est fait usage du calcyul
plastique autant que possible, on envisage essentiellement les nuances S400 et S500
satisfaisant en outre à l’exigence de haute ductilité.
L’EN1992-1-1, definit trois classes de ductilité des armatures, en fonction de :
fyk : la limite d’élasticité (ou limite d’élasticité conventionnelle à 0.2 ).
ftk : La rersistance ultime caracteristique en traction de l’acier d’armatures.
uk : l’allongement unitaire correspondant à l’atteinte de la résistance ftk.

Classe de ductilité A (ductilité ordinaire) B(bonne ductilité) C(ductilité élèvé)


f tk f yk ≥1.05 ≥1.08 ≥1.15 et 1.35
 uk () ≥2.5 ≥5.0 ≥7.5

Tableau définissant la classe de ductilité de l’acier d’armatures

2.3- Les aciers de constructions :

L’Eurocode 4 couvre le calcul des structures mixtes fabriquées à partir de matériaux en


acier relevant des nuances courantes S235, S275 et S355.
Pour obtenir la valeur de la limite d’élasticité fy et la résistance ultime en traction fu des
éléments en acier laminé à chaud en fonction de l’épaisseur.
Aucune règle d’application n’est donnée dans l’Eurocode au sujet de l(utilisation d’aciers à
haute résistance.

2.4- Les aciers dd constructions :

Seules sont considérées ici des tôles profilées conformes à la norme EN10147, avec des
valeurs nominales de la limite d’élasticité du matériau de base fyp allant de 220 à 350
N mm2 .
En général, l’épaisseur des tôles est comprise entre 0.75 et 1.5mmm, chaque face étant
protégée contre la corrosion par une couche de zinc d’épaisseur 0.02 mm environ
(galvanisation à chaud) ; un laquage peut être envisagé en complément de la galvanisation.

34
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Le modèle de comportement élastoplastique parfait, avec le module d’élasticité


longitudinale Ea  210 N mm2

Qui s’applique aux aciers de construction, peut s’appliquer également au matériau de base
des tôles profilées.

Largeur participante de la dalle

Dans un plancher mixte, le transfert de l(effort de cisaillement des connecteurs à la dalle


ne mobilise pleinement celle-ci que si l’espacement 2bi entre les poutres métalliques n’est
pas trop grand. Cela signifie en particulier que les contraintes normales dans la dalle ne
sont pas distribuées uniformément.

Aussi, afin de pouvoir étudier le plancher comme un ensemble de poutres en T


indépendantes, il est pratique d’introduire le concept de largeur participante beff de la dalle.
Cela revient à fixer la largeur de dalle, pour chaque poutre métallique, qui contribue à la
flexion générale du plancher, avec l’hypothèse d’une distribution uniforme des contraintes
normales sur cette largeur.
Des travaux ont montré que la définition de beff dépendait, de manière complexe, du
rapport de l’espacement 2bi à la portée L des poutres, du type de chargement, de la nature
des liaisons(appuis) des poutres, du type de comportement (élastique ou plastique) et
d’autres facteurs.
C’est pourquoi, dans le domaine du bâtiment, la plus des codes de dimensionnement se
contentent de proposer des formules simples qui se placent assez largement en sécurité.
Pour sa part l’eurocode 4 (Version 19994-1-1) propose l’expression suivante :

35
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

- à mi-portée ou au niveau d’un appui intermédiaire, la largeur efficace est donnée


par beff  b0  be1  be 2
L  L 
be1  min  e , b1  be 2  min  e , b2 
avec 8  et  8 
ou b0 est l’entraxe des connecteurs en saillie, la valeur bi est définie comme la
distance entre le connecteur en saillie et le point situé à mi-distance entre les ames
adjacentes, sauf pour un bord libre ou bi est la distance au bord libre.
- Au niveau d’un appui d’extrémités, la largeur efficace est donnée par
beff  b0   i bei  b0  1be1   2 be 2   0.55  0.025 Le bei   1,0
avec i

bo  0
Si une seule rangée de goujons est considérée, on a . Dans le cas d’une poutre
Le
sur deux appuis, la longueur est égale à la portée L de la poutre, pour une
Le
poutre continue, la longueur peut être prise égale à la distance entre sections de
moment nul.
L
Ainsi la longueur e et largeur participante , sont différents selon que l’on est en
zone de moments flexion négatifs (au voisinage des appuis intermédiaires) ou en
zone de moments positifs.
Par ailleurs, en zone de moments négatifs, la contribution du béton n’est pas prise
en compte et, dans ce cas la largeur participante n’est assurée que par les armatures
longitudinales.

Pour beff,2
le= 0.25(l1+l2) le= 0.25(l2+l3) le= 2l4

Pour beff,1 le= 0.85 l1 le= 0.7 l2 le= 0.7 l3

l1 l2 l3 l4

l1/4 l1/2 l1/4 L2/4 L2/2 L2/4 L3/4 L3/2 L3/4 l4

beff,1 beff,1 beff,2 beff,1 beff,2


beff,o beff,2

Détermination de la Largeur participante de la dalle

36
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Classification des sections transversales.


Pour le calcul des sections et l’analyse globale des poutres mixtes, il convient de
caractériser les capacités de rotation des sections de ces poutres. Cette caractérisation
s’effectue, de manière pratique, en définissant quatre classes se section, comme en
construction métallique.
Ainsi, une section est d e :
- Classe, lorsqu’elle est capable de développer le moment de résistance plastique
 
( M pl ,Rd sous flexion positive ou M pl ,Rd sous flexion négative) avec une
capacité de rotation suffisante pour permettre la formation dans la poutre d’un
mécanisme par rotule plastiques.
- Classe2, Lorsqu’elle est également capable de développer le moment de résistance
plastique, mais avec une capacité de rotation limitée.
- Classe 3 ou 4, lorsqu’en raison du phénomène de voilement local intervenant dans
une zone comprimée de la poutre métallique ( âme ou semelle), les fibres en acier
fy M
les plus sollicitées ne peuvent dépasser la limite d’élasticité de calcul
pour la classe3 ou une valeur inférieur à cette limite pour la classe 4.
Dans notre cas, on traite exclusivement des poutres de classe 1 et 2 que l’on rencontre le
plus souvent en bâtiment.
Dans EN 1993-1-1 (Euro code 3), les limitations fixées aux élancements c t f d’une
semelle comprimée et d w t w de l’âme d’une poutre en acier définissent la classe ; la
classe adoptée pour une section est la plus défavorable des deux éléments constitués par la
semelle comprimée et l’âme.
Lorsque la section est sollicitée sous un moment positif, la présence de la dalle joue sur la
classification de la manière suivante :
- Toute semelle comprimée en acier, si elle est attachée à la dalle de béton par des
connecteurs présentant u espacement approprié dans la direction longitudinale de la
poutre (c'est-à-dire inférieur à 22t pour une dalle pleine et à 5t pour une dalle
mixte avec nervures perpendiculaire à la poutre), peut être considérée s’emblée
comme relevant de la classe1.$lorsque l’axe neutre plastique se situe dans la dalle
ou dans la semelle, supposée de classe1, attachée à cette dalle, la section mixte peut
être considérée comme étant de classe 1 puisque l’âme est totalement tendue ; dans
le cas contraire (axe neutre coupant l’âme), la section mixte doit être considérée de
classe 2 en raison du risque accru s’écrasement du béton de la dalle en compression
venant limiter la capacité de rotation de la section.

3.1- Resistance des sections en flexion (Classes 1 et 2)

- 3.1.1 : Hypothèses de calcul.

37
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Les sections considérées étant limitées aux classes 1 et 2, la résistance vis-à-vis du moment
fléchissant de ces sections peut être déterminée par le par le calcul plastique. Compte tenu
du caractère dissymétrique d’une section mixte en T, on est amené à distinguer un moment
 
positif de résistance plastique M pl ,Rd et un moment négatif M pl , Rd .
Ob adopte les hypothèses suivante pour le le calcul du moment de résistance plastique.
a. La connexion de la travée ou se situe la section étudiée est complète, de telle sorte
que le profilé métallique, ou la dalle de béton ou encore l’ensemble des armatures,
puisse atteindre sa résistance maximale, selon le cas, on dit alors que l’on est en
interaction complète.
b. Toutes les fibres de la poutre en acier (y compris celles situées au voisinage
immédiat de ‘axe neutre) sont plastifiées en traction ou en compression ; les
contraintes exercées sur ces fibres sont donc égales à  f y  M .
c. La distribution des contraintes normales dans le béton comprimé est uniforme et
égale à 0,85 f ck  c . Le facteur 0,85 n’a pas pour objet d’exprimer ici une perte de
résistance du béton qui serait due à certains facteurs comme la différence de
résistance entre celle d’une éprouvette cylindrique et celle d’un élément structural,
ou l’influence d’un gradient transversal des contraintes en section, ou encore la
perte de résistance à long terme, etc. ; C’est en fait un facteur de calibrage qui s’est
avéré, à l’usage, le plus approprié pour le calcul plastique des sections mixtes.
d. La résistance en traction du béton est négligeable.
e. L’armature de la dalle, lorsqu’elle sollicitée en traction, est plastifiée à la valeur de
la contrainte de calcul f sk  s .
f. La contribution de l’armature peut être négligée lorsque la dalle est comprimée ; En
présence d’une dalle mixte, la tôle profilée comprimée est systématiquement
négligée.

- 3.1.2 : Cas d’une section sous un moment positif.

On se place dans la situation, fréquente en bâtiment, ou la a dalle est de type mixte, avec
les ondes de la tôle profilée perpendiculaire à l’axe de la poutre en acier ; la hauteur
maximale possible de béton comprimée est alors l’épaisseur h p . les formules données ci-
après restent valables dans le cas d’une dalle pleine, en faisant h p  0 . Dans le cas
considéré ici, le profilé en acier est doublement symétrique, mais le principe des calculs
resterait le même avec d’autres situations ( profilé en acier à semelles inégales, dalle
pleine avec renformis ou dalle mixte avec onde parallèle à l’axe de la poutre) .

L’expression de M pl ,Rd (moment plastique résistant en zone de moment positif)
dépendant de la position de l’axe neutre plastique, trois cas sont envisagés ci-après.

- 3.1.2.1 : Cas1- Axe neutre situé dans la dalle.

38
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

beff 0.85 f ck  c

hcc z Fc
hc+hp
hp
ANP

ha Fa

0,5ha

fy  M 0
bf

Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans la dalle (flexion positive)

Désignons respectivement par Fa et Fc les résistances plastiques du profilé en


traction et de dalle en compression :
- Fa  Aa f y  a . ou Aa est l’aire de la section du profilé.
- Fc  hc .beff .0,85 f ck  c  .

Le cas considéré se produit lorsque : Fc  Fa c'est-à-dire une partie restante de la surface


du béton disponible est tendue.

La cote z de l’axe neutre plastique (ANP) par rapport à la face supérieure de la dalle est
 
donnée par : z  Fa beff .0,85. f ck  c   hc .

Le moment résistant au niveau de la résultante du béton comprimé, on obtient


immédiatement : M pl .Rd  Fa ha 2  hc  hp  z 2

- 3.1.2.2 : Cas2- Axe neutre situé dans la semelle en acier.

39
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Ce cas se produit se produit lorsque Fc  Fa , la cote z de l’axe neutre plastique étant


alors supérieure à l’épaisseur totale de dalle hc  h p  ; mais pour être sur que l’axe neutre
se situe bien dans la semelle (d’épaisseur t f et de largeur b f ), la condition
supplémentaire doit être satisfaisante : Fa  Fc  2.b f .t f . f y  M 0

beff 0.85 f ck  c

hcc Fc
hc+hp z
hp Fa1
fy  M 0

ANP ha
Fa 2

0,5ha

fy  M 0
bf

Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans la dalle (flexion positive)

Désignons respectivement par Fa et Fc les résistances plastiques du profilé en


traction et de dalle en compression :

- Fa  Aa f y  a . ou Aa est l’aire de la section du profilé.


- Fc  hc .beff .0,85 f ck  c  .

La cote z se calcule en utilisant l’artifice suivant : la contrainte dans l’acier comprimé


est prise égale à 2.b f .t f . f y  M 0 de manière à obtenir Fa comme résultante des
contraintes de traction dans le profilé, au centre de gravité de celui-ci on déduit alors z
de la condition d’équilibre : Fa  Fc  2.b f .z  hc  hp . f y  M 0
Calculant le moment résistant encore au niveau du point d’application de la résultante du
 
béton comprimée, on obtient : M pl.Rd  Fa ha 2  hc 2  hp  Fa  Fb  z  hp 2

 

40
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

beff 0.85 f ck  c

hcc Fc Fc
hc+hp z
hp Fa1


Fa1 Fa1
fy  M 0

ANP ha Fa
Fa 2

0,5ha

bf
fy  M 0

Distribution plastique des contraintes du diagramme équivalent

- 3.1.2.3 : Cas3- Axe neutre situé dans l’âme.

Ce cas se produit se produit lorsque l’on a :


- Fc  Fa ,
- Fa  Fc  2.b f .t f . f y  M 0

Pour simplifier la présentation, on suppose que l’axe neutre se situe en dehors du


congé âme-semelle si l’on est en présence d’un profilé laminé.
On trouve facilement la hauteur d’âme en traction z w situé au dessus du centre de
gravité du profilé en portant la contrainte de traction à 2. f y  M 0 sur cette hauteur,
de sorte à obtenir une distribution uniforme de contraintes de compression f y  M 0
sur toute la demi-hauteur supérieure h a 2 du profilé.

Soit z w  Fc 2.t w . f y a

Le moment se calcule alors au centre de gravité du profilé :


M pl .Rd  M apl.Rd  Fa ha 2  hc 2  h p   Fc z w 2
Ou encore :
M pl .Rd  M apl.Rd  Fa ha 2  hc 2  h p   FC2 4.t w . f y  a 
Avec M pl ,Rd : moment de résistance plastique du profilé.

41
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

L’intérêt de cette expression est d’introduire le moment de résistance plastique


M apl. Rd dont la valeur peut être tirée de tableaux de produits sidérurgiques
lorsqu’un profil é laminé est utilisé.

beff 0.85 f ck  c

hcc Fc
hc+hp z
hp
Fa1

ha Zw
fy  M 0
Fa 2
ANP 0,5ha

bf
fy  M 0

Distribution plastiquedes
Distributionplastique descontraintes
contraintesavec
avecaxe
axeneutre
neutredans
danslal’âme
dalle(flexion
(flexionpositive)
positive)

- 3.1.3 : Cas d’une section sous un moment négatif :

Une section mixte sous un moment de flexion négatif résiste au niveau du profilé en acier

et des barres d’armatures comprises à l’intérieur de la largeur participante beff de dalle
(sur appui intermédiaire), sous réserve que ces barres soient convenablement ancrées.
Rappelons qu’elles doivent être également à ductilité élevé afin de ne pas remettre en cause
le calcul d’un moment de résistance plastique.
En effet, dans une configuration normale de section mixte, la dalle est fissurée sur toute
son épaisseur et l’axe neutre plastique se trouve dans le profilé : deux cas sont envisagés
selon que l’axe neutre se trouve dans la semelle ou dans l’âme.
On désigne par As l’aire totale des armatures participantes et par hs la cote de la
nappe d’armatures par rapport à la face supérieure de la semelle du profilé (dans le cas
d’une double nappe d’armatures, on peut adopter pour hs la cote du centre de gravité des
nappes. ) .

- 3.1.3.1 : Cas1- Axe neutre situé dans la semelle en acier..

42
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Désignons par F s la résistance plastique des barres d’armatures :


Fs  As . f y  Ms

beff f sk  s
Fs
hcc
hc+hp z hs
hpp Fa1

tf zf
hs
ANP ha
Fa 2
0,5ha

bbf
f
fy  M 0

Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans la semelle (flexion négative)

En raisonnant à la manière du cas du paragraphe 3.1.2.2, l’épaisseur z f  z  hc  h p  de


la semelle en traction est donnée par la condition d’équilibre : Fa  Fs  2.b f .z f . f y  a

Et le moment résistant, pris au niveau de la nappe d’armatures, par :


M pl .Rd  Fa ha 2  hs   Fa  Fs z f 2  hs 

- 3.1.3.2 : Cas1- Axe neutre situé dans l’âme.

43
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Ce cas se produit lorsque : Fa  Fs et Fa  Fs  2.b f .z f . f y  a

beff f sk  s
Fs
hcc
hc+hp hS fy  M 0
hpp
z Fa1
tf ANP

ha zf
ANP Fa 2
tw 0,5ha

bbf
f

Distribution plastique des contraintes avec axe neutre dans l’âme (flexion négative)

En raisonnant à la même manière du cas du paragraphe 3.1.2.2, la hauteur d’âme en


compression z f située au- dessus du centre de gravité du profilé est donnée par :
z f  Fs 2.t w . f y  a 
Et le moment résistant, pris au centre de gravité du profilé, par :

M pl .Rd  M apl, Rd  Fs ha 2  hs   Fs2 4.t w . f y  a 

Résistance des sections à l’effort tranchant

44
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

Certaines sections transversales peuvent être sollicitées à l’effort tranchant pur, en


particulier les sections des extrémités de poutres simplement appuyées -L’expérience
montre qu’une partie du cisaillement vertical est reprise par la dalle, mais il n’existe pas de
modèle mécanique simple pour exprimer cette contribution.
Notons également qu’elle peut être sensible à certaines dispositions des connecteurs et à la
fissuration de la dalle au passage d’un appui intermédiaire dans une poutre continue.
C’est pourquoi, en pratique, on suppose que l’effort tranchant n’est repris que par l’ame en
acier seule, exactement comme si la section n’était pas mixte.
La condition à satisfaire par l’effort tranchant de calcul VEd , dans une section sollicitée
essentiellement par ce type d’effort, est donc : VEd  V pl , Rd
La résistance plastique V pl , Rd étant donnée par :

V pl , Rd  Av f y 
3 a
Ou Av est l’aire du profilé métallique seul sollicité en cisaillement (L’EC3).
En fait, cette vérification n’est valable que si l’âme reste stable vis-à-vis du voilement par
cisaillement du panneau d’âme adjacent à la section vérifiée, Dans le cas d’une âme ne
comportant pas de raidisseurs transversaux, le risque de voilement est exclu si :
d w t w  60 t
hw étant la hauteur totale de l’âme et t w son épaisseur.
Dans le cas d’un profilé partiellement enrobé de béton au niveau de l’âme, L’E.C 3
autorisait à substituer à la formule ci-dessus la condition plus favorable suivante :
d w t w  124 t
Ou d w est la hauteur de la partie droite de l’âme.
Dans le cas d’une ame non enrobé comportant plusieurs raidisseurs transversaux d’ame,
séparés d’une distance a, la condition précédente se généralise sous la forme :

Le calcul du coefficient de voilement k r dépend du facteur de forme a hw des panneaux


d’âme (L’E.C 3).
Lorsque les conditions précédentes ne sont pas satisfaites, on est tenu de calculer la
résistance ultime Vb , Rd au voilement par cisaillement à la place de V pl , Rd ; (l’expression
de Vb , Rd peut être trouvé dans EN 1993-1-5). Ce cas ne concerne que rarement que
rarement les bâtiments.
Dans le cas des poutres mixtes continues, au voisinage des appuis intermédiaires, les
sections transversales peuvent être sollicitées à la fois par l’effort tranchant VEd et le
moment fléchissant M Ed . L’expression a montré qu’il n’y avait pas de réduction
sensible du moment résistant M pl , Rd tranchant que l’effort ne dépassait pas une certaine
valeur, plus précisément VEd  0,5.V pl , Rd .
Lorsque la condition ci-dessus n’est pas satisfaite, EN 1994-1-1 précise qu’il convient
de tenir de l’interaction entre le moment résistant et l’effort tranchant. pour les sections

45
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

des classes 1 et 2 , l’influence de l’effort tranchant sur le moment de flexion résistant peut
être exprimé au moyen d’une limite d’élasticité réduite dans l’âme (EN 1994-1-1) , de

2
 2V 
valeur : fy red 
 Mo  1    f y  Mo avec    Ed  1
 V pl , Rd 

En pratique, cela revient à adopter le critère d’interaction entre le moment résistant et


l’effort tranchant représenté par la courbe ABC de la figure ci dessous ou le moment de
droite BC correspond à la résistance VEd  V pl , Rd et ou la courbe AB est une parabole ;

  2V  
2

M Rd  M f , Rd  M pl , Rd  M f , Rd 1    1 
Ed

  V pl , Rd  
 

Dans cette équation, M f , Rd est le moment de résistance plastique de la section mixte ne
comportant que les membrures, à savoir les semelles en acier et la dalle ( cette derniere se
limitant à l’armatures si la flexion est négative).

Résistance de calcul des connecteurs

On se contente de donner ci-après des formules de résistance en cisaillement pur des


goujons à tète soudés, qui sont les connecteurs les plus utilisés aujourd’hui.

a- Résistance d’un goujons en dalle pleine.

La résistance de calcul d’un goujon à tête soudé et présentant en pied un bourrelet de


soudure normal est donnée par la plus petite valeur des deux formules suivantes
(correspondant à des ruines situés respectivement au niveau du goujon et du béton
enrobant le goujon).
En dalle pleine, la résistance de calcul d’un goujon peut être déterminée par les formules
suivantes : PRd  min PRd , PRd  1 2

Avec :
1 d 2 

P   0.8 f u
1
 qui traduit la ruine du goujon en cisaillement (et flexion).
4 
-
v 
Rd

-
1
 
PRd1  0.29d 2 f ck Ecm qui traduit la ruine du béton enrobant le goujon.
v

46
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

d hsc

Schémas d’un Goujon soudé

Dans ces formules, on désigne par :


- f u la résistance ultime en traction spécifié de l’acier du goujon (sans dépasser

5000 N mm ).
- f ck la résistance caractéristique sur cylindre du béton à l’âge considère.
- E cm la valeur moyenne du module sécant du béton.
- d le diamètre du goujon, qui peut varier de 16 à 25 mm.
- hsc la hauteur nominale hors- tout du goujon.

- un facteur correct

  hsc  hsc
  0.2 d  1, lorsque  3  d  4
 
- if, égal à : 
  1, lorsque  hsc  1
 d

-  v le facteur partiel dont la valeur est de 1.25, en conformité avec l’indice de


fiabilité adopté dans l’Eurocode structuraux.

b- Goujons à tête soudés en présence d’une dalle mixte.

47
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Dans le cas de goujons utilisés en présence d’une tôlé profilée (bac) collaborant
avec la dalle, les formules précédentes les formules de la capacité de résistance au
cisaillement appliqués pour un goujon soudé, restent valable à condition de
multiplier PRd par un coefficient empirique de réduction éventuelle ( en raison de
moins bonnes conditions d’enrobage du goujon) dont l’expression dépend de
l’orientation des ondes du bac par rapport à la poutre, de la géométrie de ces ondes
et du mode de mise en place des goujons (selon qu’ils sont soudés à travers la tôle
ou directement sur la semelle en acier en utilisant une tôle pré-perforée).

dalle

hsc bo

hhp p la tôlé nervurée (bac)

profilé

Schémas d’un Goujon soudé avec dalle mixte


s le cas d’ondes parallèles à l’axe de la poutre métalliques, le coefficient de réduction
éventuelle est donnée par :

bo  hsc 
k1  0,6.   1  1,0
hp  h p 

Ou h p est la hauteur des ondes et bo caractérise la largeur d’une onde (en valeur
moyenne pour une onde ouverte, mais en valeur minimale pour une onde rentrante). Cette
formule de k1 n’est valable que pour hsc  h p  75mm .
Dans le cas d’ondes disposées perpendiculairement à l’axe de la poutre métallique, le
coefficient de réduction éventuelle est donné par :

48
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

0,7 bo  hsc 
k1  .   1  1,0
nr hp  h p 

Ou est le nombre de goujons dans une nervure, sans être pris supérieur à 2 pour appliquer
la formule.

c- Cornières soudées.

La résistance pour ce type de connecteur est donnée par la formule suivante (mise au
point en France 1992 vers 1992 et adoptée par L’EC4) :
3 f 23
PRd  10.l.h 4 . ck
v

 3
h
t

Schéma d’une Cornière soudée avec filant

Avec :  v  1.25

Dans cette formule empirique (et non homogène dimensionnellement), on désigne par :
- l : la largeur de la cornière (mm) avec l  300mm .
- h : la hauteur d’aile de la cornière (mm) avec h  min 10.t ,150mmm .
2
- h : la résistance caractéristique du béton ( en N mm ) .

49
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

Pour s’opposer au soulèvement, un filant doit traverser l’aile de la cornière, le diamètre


minimal  du filant étant donné par la, condition :
 4. f
2
ck  s  0,1PRd dans laquelle  v  1.15
Dans l’optique de L’EC4, une cornière régie par les formules ci-dessus est classée parmi
les connecteurs non ductiles (ce classement est sans doute sévère lorsque le rapport h t
est relativement élevé).
On peut trouver dans L’EC4 des formules pour d’autres types de connecteurs tels butées,
crochets, arceaux, butées équipés de crochets ou arceaux, etc.

Dimensionnement de la connexion d’une poutre simplement appuyée

On considère le cas d’une poutre simplement appuyée et soumise, pour l’instant, soit à une
charge répartie q , soit à une critique ponctuelle Q .
On désigne par « longueur critique Lcr » de la poutre, la longueur comprise entre deux
sections critiques successives, soient les longueurs AB et BC sur les figures.

Pd
A B qd C A C
B

l 2 l 2 L

Longueurs critiques de poutres simplement appuyées


Le moment de résistance plastique M pl, Rd pouvant être atteint dans la section critique
intermédiaire , puisque, en pratique celle-ci est toujours de classe 1 et 2 ; il est très
facile de déterminer l’effort total de cisaillement longitudinal Vlf (qui résulte de la
différence d’effort axial entre l’extrémité de la poutre et la section critique, la plus
défavorable entre la dalle en compression et le profilé en traction), Vlf est donnée par :

50
UMMTO Module: Structures Métalliques M1 Structures / 2020-2021 L’enseignant Saïd Illouli

 f f 
Vlf  min  Aa . ;0,85.beff .hc . ck 
 M c 

Le nombre N f de connecteurs nécessaires sur chacune des longueurs critiques est alors :

N f  Vlf PRd

Ces connecteurs, reprennent pratiquement le même effort de cisaillement PRd et pouvant


être espacés uniformément puisque ils sont ductiles.
Dans ce cas, on dit que la connexion est complète puisqu’elle est dimensionnée sur la base
du moment plastique maximal.

Dimensionnement de la connexion d’une Poutre Continue.

Le dimensionnement de la connexion est plus complexe que pour une poutre appuyée en
raison de la présence de sections critiques supplémentaires au droit des appuis
intermédiaires.

Deux remarques préalables vont être utiles à ce dimensionnement :


- Si les sections sont de classe 1 ou 2 ( voire de classe 2 équivalente lorsque l’âme est de
classe 3) ; et même si la poutre continue est calculée à l’aide d’une analyse élastique, le
calcul plastique parfait de la connexion reste admissible (puisque ces sections critiques
sont aptes à développer leur moment de résistance plastique indépendamment du risque de
voilement local en classe 2.
- En zone de moments négatifs, et en présence de section de classe 1 ou 2, le nombre de
connecteurs doit être suffisant pour garantir la totale plastification des armatures, et en

conséquence la possibilité d’atteindre le moment de pleine résistance plastique M pl, Rd . Si
cette condition n’était pas remplie, on ne pourrait plus considérer un état limite plastique
de la section sur appui (ne connaissant pas d’ailleurs la force de compression dans le béton,
en partie basse de la dalle, susceptible de se développer et ne pas être négligeable).

Ainsi dans la travée de rive d’une poutre continue telle que représentée, la valeur
 BC 
maximale ( en connexion complète) de l’effort de cisaillement longitudinal V1 que
doivent reprendre les connecteurs entre la section d’appui intermédiaire C et la section de
moment négatif maximal B, est donnée par :

V1 BC   V1 BC   As .
f sk
s
Ou As est la connexion des armatures et ou l’effort de cisaillement longitudinal de la
zone sous moments positifs de la longueur critique BC est nécessairement le même que

51
UMMTO Module: Structures Métalliques Master 1 Structures 2019-2020 L’enseignant Saïd Illouli

 AB   AB 
celui de la longueur critique V1 de AB. La détermination de V1 s’apparente à
celui d’une poutre simplement appuyée, dont le calcul à été décrit précédemment.
Les connecteurs étant supposés ductiles avec un espacement uniforme, la connexion
complète de la travée AC exige donc un nombre N f AC  de connecteurs donné par :

 AC   AB  BC   AB  Vl  AB   BC  Vl  BC 
Nf  Nf  Nf avec Nf  et Nf 
Pr d Pr d

Remarque :
A noter que la méthode de dimensionnement de la connexion exposée pour une travée de
rive se généralise sans difficulté à une travée intérieure, revenant à considérer deux
situations de type BC.

l 2 l 2


M pl ; Rd


M pl ; Rd

l1 l2
L

A B
Fc

V1 AB  Fa

B C
Fc Fs

V1 BC 
Fa Fs

Cisaillement longitudinal dans une travée de rive de poutre continue

52

Vous aimerez peut-être aussi