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par
Joseph DANDO
Laurent DAVID
Johanna GIRODOLLE
Etienne VILLENEUVE DE JANTI
Présenté le 07/01/2016
Devant le jury :
Jean-François RAULET, Jean-Christophe PAYAN, Françoise JARRIGE,
Aurélie METAY, Pauline LÉCOLE, Guy MARJOLLET
Avertissement
Le présent document rend compte d’un travail d’investigation et d’analyse réalisé dans le cadre d’une
activité pédagogique.
Le Projet d’élèves ingénieurs fait partie du tronc commun de la formation ingénieur, il débute en fin de
première année d’école (bac+3) et se termine au cours de la deuxième année ; les étudiants concernés ne
sont pas alors spécialisés et c’est pour beaucoup d’entre eux le premier travail d’ordre professionnel.
Le temps imparti à la rédaction apparaît souvent limité eu égard à la complexité du sujet. Au lecteur
ainsi averti d’en tenir compte dans la prise en compte de cette production intellectuelle.
2
Résumé
Notre Projet d’Elève Ingénieur (PEI) a pour but de répondre à la commande de la Communauté de
Communes de Cèze-Cévennes, située sur les départements du Gard et de l’Ardèche. A l’instar d’autres
territoires de cette région géographique, les communes de cette CC ont subi une importante reconversion
économique et sociale au cours des 30 dernières années, notamment avec l’arrêt quasi-total des activités
industrielles et minières. C’est dans ce contexte que les élus de la CC ont lancé en avril 2014 un projet de
territoire dont les objectifs sont de favoriser le respect de l’environnement, la solidarité envers les personnes
handicapées mais aussi de développer l’activité économique.
Le secteur agricole étant prépondérant sur le territoire, c’est tout à fait logiquement que les élus de la
CC ont décidé de consacrer un important volet agricole à leur projet de territoire. Ils souhaitaient tout d’abord
bénéficier d’une vision globale de la situation agricole dans leurs communes afin de pouvoir, dans un
deuxième temps, prendre les mesures nécessaires pour redynamiser ce secteur. C’est pourquoi il nous a été
demandé, dans le cadre de notre PEI, de réaliser un diagnostic agricole de la CC puis de proposer, en fonction
des constats réalisés dans ce diagnostic, d’éventuels axes de développement pour dynamiser l’agriculture.
Une fois le diagnostic achevé, nous avons pu dégager trois axes de développement principaux parmi
tous ceux qui nous étaient apparus. En effet, afin de pouvoir approfondir davantage chacun des axes, il nous a
paru judicieux de nous limiter à ceux que nous avons considérés les plus pertinents. C’est ainsi que nous
avons étudié les possibles développements de la culture des plantes aromatiques et médicinales et de
l’agritourisme et la résolution des problèmes d’accès au foncier. Pour chacun de ces axes, nous sommes
parvenus à formuler des propositions qui, nous l’espérons, aideront à dynamiser l’agriculture sur la CC.
3
Remerciements
A l’occasion de ce rapport, nous souhaiterions remercier toutes les personnes qui nous ont accordé
du temps et aidé pour ce travail.
Nous remercions tout d’abord nos encadrants qui nous ont suivi et conseillé pendant ce projet :
notre tutrice Françoise JARRIGE et notre représentante scientifique Aurélie METAY.
Nous remercions aussi toutes les autres personnes qui ont accepté de nous rencontrer et de
répondre à nos questions : les personnalités politiques, les agriculteurs, les personnes contactées
du Civam, de la chambre d’agriculture, les équipes des offices de tourisme, les associations,...
4
Table des matières
.............................................................................................................................................................. 1
Introduction : contexte et objectifs du PEI .......................................................................................... 7
I - Présentation de la commande et méthodologie de travail ............................................................... 8
1 - La commande et son évolution au cours du projet ............................................................... 8
2 - Méthodologie de travail ........................................................................................................ 9
II - Présentation de la CC ................................................................................................................... 10
1 - Situation géographique ....................................................................................................... 10
2 - Climat et sols ...................................................................................................................... 10
3 - Démographie ....................................................................................................................... 10
III - Diagnostic agricole de la CC ...................................................................................................... 11
1- Caractéristiques de l’agriculture sur la CC .......................................................................... 11
A - Contexte agricole....................................................................................................... 11
A1 - Occupation du sol .......................................................................................... 11
A2 - Évolution de la SAU ...................................................................................... 11
A3 - Irrigation ........................................................................................................ 12
A4 - Aides et formations pour les agriculteurs ...................................................... 13
B - Identification des structures agricoles ....................................................................... 13
B1 - Les entreprises agricoles ................................................................................ 13
B2 - Les agriculteurs .............................................................................................. 14
C - Identification des productions ................................................................................... 15
C1 - Productions .................................................................................................... 15
C2 - Commercialisation des productions ............................................................... 19
C3 - Revenus et emplois générés par l’agriculture ................................................ 19
2- Forces et faiblesses du territoire pour l’agriculture ............................................................. 20
IV - Pistes de développement ............................................................................................................ 24
1- Diversification agricole : les PPAM et l’agritourisme ......................................................... 24
A - PPAM ........................................................................................................................ 24
A1 - Justification de l’axe et méthodologie ........................................................... 24
A2 – Informations générales sur les PPAM .......................................................... 24
A3 - Les atouts de la culture pour le territoire ....................................................... 25
A4 - Les débouchés ............................................................................................... 26
A5 - Les freins à l'installation ................................................................................ 27
A6 - Moyens mobilisables par les agriculteurs ...................................................... 29
A7 - Les leviers d'action pour la CC ...................................................................... 30
Conclusion sur les PPAM ....................................................................................................... 31
B – Agritourisme ............................................................................................................. 33
B1 – Définition et méthodologie ........................................................................... 33
B2 - Caractéristiques de l’agritourisme ................................................................. 33
B3 - Situation sur la CC ......................................................................................... 35
B4 - Propositions d’actions à mener ...................................................................... 38
Conclusion sur l’agritourisme .................................................................................................. 40
2 - Problématique du foncier .................................................................................................... 41
A - Les structures d’aide à l’installation.......................................................................... 42
A1 - L’ADDEARG ................................................................................................ 42
A2 - Le pôle installation de la CA. ........................................................................ 42
B - Les structures d’aide à l’accès au foncier. ................................................................. 43
B1 - L’association « Terre de Liens » ................................................................... 43
5
B2 - Le Répertoire Départemental à l’Installation (RDI) ...................................... 44
B3 - Terra Rural ..................................................................................................... 44
C - Solutions proposées pour la CC ................................................................................ 44
C1 - Le développement du fermage ....................................................................... 45
C2 - Les couveuses agricoles ................................................................................. 45
C3 - Lancement d’une Opération Concertée d’Aménagement et de Gestion de l’Espace
Rural (OCAGER). ................................................................................................. 46
C4 - Acquisition directe de foncier par la CC. ...................................................... 46
Conclusion sur le foncier ......................................................................................................... 47
Conclusion générale ........................................................................................................................... 48
Table des annexes .............................................................................................................................. 49
Bibliographie...................................................................................................................................... 90
6
Introduction : contexte et objectifs du PEI
La communauté de communes de Cèze-Cévennes (CC) est constituée de 23 communes dont 22 dans le Gard, et
une en Ardèche, et regroupe 20 000 habitants 1. Elle est issue d’une fusion en 2013 entre diverses communes isolées et
anciennes communautés de communes. Cette fusion a été imposée par la loi de 2012 2 obligeant les regroupements des
communes de moins de 10 000 habitants, ces communes n’ont donc pas toujours de passé commun ou de lien particulier.
Aussi, le nouveau conseil communautaire (voir sa composition en annexe A1), installé en avril 2014, a décidé de
mettre en place un projet de territoire (voir acteurs du projet en annexe A2) pour favoriser la cohésion des communes et
dynamiser le territoire. Il porte sur quatre axes majeurs :
● Culture, tourisme et patrimoine
● Agriculture et filières agro-alimentaires
● Eco-industries
● Handicap-dépendance
Pour répondre à cette demande, nous avons organisé notre rapport en quatre parties. La première partie présente
la commande et la méthodologie utilisée pour y répondre. Ensuite, après avoir donné quelques informations générales sur
la CC, nous établirons le diagnostic agricole. Enfin, nous exposerons notre travail sur les trois pistes de développement
choisies : les Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales (PPAM), l’agritourisme et l’accès au foncier.
7
I - Présentation de la commande et méthodologie de
travail
1 - La commande et son évolution au cours du projet
La commande qui nous a été passée était initialement intitulée “Diagnostic agricole du territoire de la
communauté de communes de Cèze-Cévennes et propositions d’axes de développement”. L’approfondissement de ces
axes n’était demandé que dans un deuxième temps, si notre avancée sur le diagnostic était suffisante. Afin de bénéficier
pleinement de notre regard extérieur sur la CC, les commanditaires nous ont laissés très libres quant à la façon de mener
notre travail. Parallèlement, ils se sont renseignés de leur côté sur le sujet, notamment par le cabinet d’étude Nicaya et au
travers de réunions où les élus ont pu partager leurs idées et leur vision de la CC, ce qui a précisé au fur et à mesure leurs
attentes vis-à-vis de notre travail.
L’objectif du diagnostic est de caractériser l’activité agricole sur le territoire de la CC pour pouvoir prendre des
mesures adaptées aux structures agricoles présentes (un élevage caprin bio en Cévennes ne sera pas confrontés aux
mêmes problèmes qu’un céréalier ayant plus de 100 hectares, par exemple), et d’identifier les leviers d’actions dont
dispose la CC.
Ce travail étant nouveau pour nous, nous avons d’abord pris du temps pour nous familiariser avec les différents
acteurs et leur implication dans la CC, la multiplicité des informations disponibles, la démarche propre à ce travail…
Nous avons essayé d’être aussi exhaustifs que possible dans notre recherche d’informations. Il a cependant été difficile
de trouver l’angle d’attaque le plus approprié (par zone, par filière, …) pour dégager les grandes tendances de
l’agriculture sur la CC.
Peu à peu, au fil de nos rencontres avec les commanditaires et les acteurs de l’agriculture, nous nous sommes
rendu compte de l’importance des pistes de développement pour la CC. Notre regard sur le projet a changé, et nous avons
accordé beaucoup plus d’importance à cet aspect de notre travail : de secondaire, il est devenu essentiel. Ainsi, à la fin de
notre projet, nous considérions davantage le diagnostic comme une simple présentation préalable mais nécessaire de la
situation et des enjeux de l’agriculture sur la CC, plutôt qu’une fin en soi. En résumé, la priorité était de proposer des
axes de développement, en s’appuyant sur les grandes tendances et les forces et faiblesses identifiées dans le diagnostic.
Pour cela, nous avons d’abord listé toutes les idées de pistes de développement que nous avions identifiées, puis
avons sélectionné les plus pertinentes pour notre projet, c’est-à-dire celles qui paraissaient les plus utiles à la CC et que
nous avions les capacités d'approfondir. Notre choix des axes a ainsi été fait en accord avec les idées des différents
acteurs rencontrés et l’intérêt porté par les commanditaires.
Finalement, l’axe des PPAM a été retenu car nous avons beaucoup entendu parler lors de nos divers entretiens
de leur potentiel pour la CC, et nos commanditaires étaient également intéressés par la question. Nous avons donc
cherché à savoir s'il pouvait être pertinent d'encourager le développement d’une telle filière sur le territoire de la CC.
L’axe de l’agritourisme a été choisi car c’est une activité de diversification valorisante pour le territoire et
assez présente sur la CC. Il s’intègre dans un objectif de développement global du tourisme dans la CC (l’axe de
développement “culture et patrimoine” du projet de territoire), et rejoint aussi le développement de la vente directe dans
les exploitations.
Enfin l’axe relatif au foncier s’inscrit dans le cadre plus large de la problématique de l’installation agricole. Les
problèmes de dynamisme auxquels fait face la CC sont en effet en partie dus aux difficultés d’installation des porteurs de
projets. Cet axe a été choisi car il nous est apparu que l’accès au foncier était le problème majeur rebutant les candidats à
l’installation sur le territoire de la CC, et plus globalement à l’échelle du département.
8
2 - Méthodologie de travail
Notre méthode de travail a consisté en un croisement des données bibliographiques, tirées notamment des
recensements agricoles généraux, et des informations que nous avons recueillies lors d’enquêtes auprès d’une gamme
aussi large que possible d’acteurs de l’agriculture sur le territoire : agriculteurs, coopératives, chambres d’agriculture,
organismes d’aide à l’installation paysanne, élus...
D’abord, nous avons fait des recherches de bibliographie portant sur la CC en général (organismes impliqués,
géographie, études et rapports préalables), et sur des exemples de diagnostics agricoles. Nous avons ensuite cherché des
contacts de personnes ou d’organismes qui pourraient nous fournir des informations ou des outils permettant d’obtenir
des informations sur la CC. Nous avons alors contacté ces différentes personnes (cf annexe A3), dont la DRAAF où on
nous a expliqué le fonctionnement de la base de données DISAR. Grâce à cela nous avons pu ensuite débuter la sélection
et l’extraction de données statistiques par commune, puis leur mise en forme, grâce à des logiciels comme Excel
(tableaux, graphes) ou Qgis (cartes).
Les données numériques utilisées proviennent en grande partie des RGA, et sont parfois peu précises à l’échelle
des communes à cause du secret statistique. Elles aident cependant à cerner les réalités de l’agriculture sur la CC a. Le
secret statistique a été interprété de différentes manières, selon les situations. Ainsi, les cartes signalent généralement par
un code couleur les communes sur lesquelles l’information est manquante ; les valeurs numériques communales cachées
sont globalement négligées dans les valeurs numériques utilisées. Des méthodologies d’interprétation différentes sont
mentionnées le cas échéant.
Nous avons ensuite sélectionné plusieurs contacts pour une première sortie sur le terrain en juin. Nous avons
alors rencontré des personnes de professions variées, de façon à compléter les informations que nous avions déjà et
récolter des points de vue différents sur l’agriculture de la CC. Les objectifs étaient de se renseigner sur la CC puis de
plus en plus chercher des idées de développement et répertorier les forces ou faiblesses du territoire. A la fin de notre
projet, les personnes rencontrées étaient surtout en relation avec les trois axes choisis. Tout au long de notre projet, des
entretiens téléphoniques ou échanges par messages électroniques ont complété nos sorties sur le terrain. Du fait de notre
éloignement géographique par rapport à la CC, nous avons dû choisir avec attention les personnes rencontrées, car il était
impossible de toutes les voir.
Nos grilles d’entretien étaient composées de questions plus ou moins précises, regroupées par thèmes. Selon les
personnes interrogées, les entretiens ont pu se dérouler de façon très différente. Notre objectif était de mener des
entretiens semi-directifs, c’est-à-dire avec des thèmes définis à l’avance mais laissant une grande liberté de réponse à
l’interviewé. Nous nous adaptions à son discours pour conduire la suite de l’entretien, afin de l’inciter à parler librement
et à aborder les sujets qui lui tenaient à cœur. Cependant, il nous est arrivé d’être plus “directifs” dans nos entretiens si
nos interlocuteurs étaient moins enclins à répondre longuement à nos questions.
La méthodologie employée pour chaque axe sera détaillée dans le développement de la partie IV.
a
Il est possible d’obtenir des données plus précises, avec les données de la PAC notamment, mais celles-ci sont payantes
: 300 à 500 € (d’après M. Pianetti).
9
II - Présentation de la CC
1 - Situation géographique
Située au nord-ouest du Gard, la communauté de communes de Cèze-Cévennes s’étend sur 320 km2 et regroupe
23 communes situées le long de la vallée de la Cèze. Elle est répartie sur deux zones géographiques : la montagne
cévenole, autour de Bessèges, et le piémont cévenol, depuis Saint-Ambroix jusqu’à Barjac. Ces deux territoires se
caractérisent aussi par une histoire complémentaire, davantage industrielle à l'ouest et agricole à l'est. La carte ci-dessous
présente la situation géographique de la CC et de ses communes.
2 - Climat et sols
Le climat est de type méditerranéen. Les hivers y sont doux et les étés plutôt chauds, avec plus de 2700 heures
d’ensoleillement par an. Pour ce qui est des précipitations, elles sont très faibles la plus grande partie de l'année.
Cependant, elles atteignent des records au printemps et à l'automne lors des épisodes cévenols pendant lesquels il peut
tomber plus de 400 mm, pour un total de 800 mm/an. C'est un climat plutôt sec, qui provoque des déficits hydriques en
été et en hiver, mais qui peut amener, lors d'épisodes pluvieux très ponctuels, un excès d'eau au printemps et à
l'automne3.
Les sols de la CC sont principalement calcaires4, ce qui convient bien aux cultures comme les vignes, et les
plantes aromatiques. La communauté de communes a la chance que plusieurs de ses communes soient situées sur une
zone fertile dans l’axe nord-est/sud-ouest (notamment Navacelles, Barjac, Saint-Jean, St Victor, Rochegude, St Denis,
Allègre et Potelières) (voir annexe C).
3 – Démographie
Entre 2000 et 2010, la CC a vu sa population augmenter de 11 % pour arriver aujourd’hui à 20 000 habitants. Le
secteur cévenol regroupe les deux tiers de la population, grâce à la présence de Saint-Ambroix et de Bessèges, qui ont
chacun plus de 3 000 habitants (voir annexe B, tableau B-1). Pour autant, la croissance démographique est actuellement
trois fois plus élevée dans la plaine que dans le secteur montagne. On peut noter que 1 % de la population active était
constituée d'agriculteurs en 20095. Selon M. Nouguier du Comité Départemental du Tourisme, sur trois personnes qui
viennent dans le Gard, il y a un RSA, un retraité et un actif.
10
III - Diagnostic agricole de la CC
1- Caractéristiques de l’agriculture sur la CC
A - Contexte agricole
A1 - Occupation du sol
Les tendances d’occupation des sols restent les mêmes aujourd’hui qu’en 2006. On remarque sur le territoire une
division entre deux secteurs. Tout d’abord le secteur plaine, comprenant les communes de Barjac, Saint-Sauveur, Saint-
Jean-de-Maruéjols, Rochegude, Rivières, Navacelles, Saint-Denis, Potelières, Allègre, Méjannes, Saint-Privat et Saint-
Victor, est considéré comme le cœur agricole de la CC. Le secteur montagne, à l’ouest, regroupe les onze autres
communes.
A2 - Évolution de la SAU
La SAU (Surface Agricole Utile) correspond à l’ensemble des surfaces agricoles, dont les jachères. Elle est de
6383 ha en 20106, soit 20 % de la surface du territoire. Comparativement, la SAU du Gard en fait 33 % 7. La répartition
de cette SAU met en évidence la différence entre les secteurs plaine et montagne. Il y a effectivement quatre communes
de la plaine qui concentrent à elles seules deux tiers de la SAU du territoire : Barjac (1329 ha), Saint-Sauveur-de-
Cruzières (1047 ha), Rochegude (847 ha), et Saint-Jean-de-Maruéjols (780 ha).
11
Figure 3 : SAU sur la CC en 2010 - Source : RGA 2010
(Une version agrandie de cette carte est visible en annexe D2, figure D-2)
Cette surface agricole est en baisse dans la plupart des communes (voir tableau D-1 en annexe) : elle passe de
6720 ha en 2000 à 6383 ha en 2010. Cette diminution de 5 % reste bien moins marquée que celle du Languedoc-
Roussillon, à 10 %, et encore moins que celle du Gard, à 17 %8 !
Cette diminution s’explique en partie par la mutation de la viticulture régionale, qui a entraîné un arrachage de
vigne important pendant cette décennie. Le vignoble du Gard est plutôt situé dans la diagonale sud-ouest/nord-est, ce qui
explique que la communauté de communes a moins été touchée.
La diminution de la SAU dans la CC n’est sans doute pas due à l’urbanisation : la population de la CC ne s'accroît que
modérément. Elle peut être due à plusieurs choses :
- La spéculation sur les terres agricoles qui pourraient devenir des terrains constructibles.
- L’abandon de certaines parcelles quand les agriculteurs ne cultivent pas toute leur surface : ils se concentrent sur
les meilleurs terrains. C’est un phénomène qui date depuis suffisamment longtemps pour que les parcelles
laissées en friche soient devenues des forêts. La forêt dans le département est effectivement importante (taux de
boisement de 42 %9) et est en croissance10.
A3 - Irrigation
Dans une région comportant des risques de sécheresse, la maîtrise de la gestion de l’eau est capitale, d’un point
de vue économique mais aussi social : la répartition de l’eau peut entraîner des inégalités fortes. Un rapport détaillé sur
l’irrigation du bassin versant de la Cèze ayant déjà été réalisé par la Chambre d’agriculture du Gard11, nous ne nous
attarderons pas sur ce point dans ce rapport. Nous nous limiterons simplement à rappeler les principales caractéristiques
de la communauté de communes à ce sujet.
Dans la zone de plaine, 80 % des entreprises agricoles professionnelles irriguent, notamment les céréaliers et les
semenciers. Sur la CC, trois ASA s’occupent de l’irrigation. Elles sont basées à Saint-Jean-de-Maruéjols, Navacelles et
Potelières. L'eau est généralement directement prélevée dans les cours d'eau, mais on trouve aussi quelques retenues
collinaires et des bassins de stockage.
Deux tiers des agriculteurs irriguent par aspersion, et le dernier tiers par goutte à goutte ou micro-asperseurs, ce
qui est plus que la moyenne départementale. Il faut aussi souligner que la moyenne vallée de la Cèze est passée en Zone
de Répartition des Eaux, ce qui est synonyme de besoins en eau très supérieurs aux ressources présentes. Les seuils de
prélèvements sont donc abaissés.
12
A4 - Aides et formations pour les agriculteurs
La CC est une zone à handicap sécheresse 12, les agriculteurs bénéficient donc de l’ICHN (Indemnité
Compensatoire de Handicap Naturel, une aide du second pilier de la PAC). Une autre aide intéressante à connaître dans
la CC, est l’aide aux jeunes agriculteurs, la DJA (voir plus de détails dans le IV partie foncier et installation paysanne).
La viticulture bénéficie aussi de primes à la plantation et d’aide à l’achat de matériel : 35% des investissements de la
coopérative ont été remboursés par la régionb.
Il y a quelques formations agricoles proposées sur la CC. On en trouve à la coopérative de blé de Barjac
notamment, sur la transmission d’exploitation (en lien avec la Chambre d’agriculture du Vaucluse), et sur les grandes
cultures. Ces dernières sont en partie financées par VIVEA. On peut aussi trouver des formations par des organismes et
associations extérieures à la CC. Citons notamment l’Addearg, la Chambre d’Agriculture, le Civam, qui proposent des
formations qui vont de l’agronomie à l’accueil de personnes, en passant par la comptabilité.
La répartition des exploitations est proche de celle de la SAU : le nombre d’entreprises agricoles est plus
important sur les communes à fortes SAU.
Barjac et Saint-Sauveur se démarquent par une concentration importante des exploitations, tandis qu’aucune
n’est recensée à Tharaux et Bordezac. On remarque tout de même que l’agriculture est globalement présente sur toute la
CC (voir annexe E1).
On rappelle qu’une exploitation agricole est associée à une commune si son siège y est situé.
Tableau 1 : Evolution de l’agriculture dans le Gard et la CC entre 2000 et 2010 - Source : RGA 2000 et 2010
(Une version plus détaillée de ce tableau est disponible en annexe D3)
On assiste à une chute du nombre d’entreprises agricoles (voir annexe E1, figure E-2), due principalement à la
disparition des petites exploitations au profit des grandes, comme en témoigne l’évolution de la surface moyenne. Ces
tendances sont généralisées en France. Entre 1988 et 2010, les communes qui ont connu la plus forte baisse de leur
nombre d’entreprises agricoles sont : Allègre-les-Fumades (-84%), Molières-sur-Cèze (-88%), Meyrannes (-83%) et
Rivières (-80%).
b
Entretien avec M. Pilot, gérant de la cave coopérative de Barjac.
13
Les secteurs plaine et montagne étant très différents, il nous a paru important de caractériser chacun des deux
pour pouvoir ensuite appréhender l’agriculture de ces territoires de manière adaptée (cf annexe D3).
On observe une nette différence en termes de surface utilisée : les entreprises agricoles du secteur plaine (à
l’exception de Tharaux et Méjannes) sont en moyenne plus de quatre fois plus grandes que celles du secteur montagne.
On note d’ailleurs des cas extrêmes à Rochegude (en moyenne 77 ha/exploitation) et Navacelles (89,5 ha/exploitation)
(voir tableau D-2 en annexe D2).
B2 - Les agriculteurs
Figure 4 : Nombre d’agriculteurs par tranche d’âge et évolution entre 2000 et 2010 - Source : Données d’Agreste,
issues des RGA 2000 et 2010
Les chiffres (voir tableau E-2 en annexe E3) sont à prendre avec précaution, puisque quasiment un tiers des
agriculteurs ne sont pas renseignés à cause du secret statistique (nous ne les avons donc pas pris en compte). Ils montrent
cependant clairement un manque de jeunes agriculteurs en 2010, comme on peut le voir sur la figure 4, ce qui est
toujours d’actualité.
On peut aussi observer une diminution des agriculteurs d’âge supérieur à 60 ans ou inférieur à 40. Ceci est sans
doute corrélé à la chute du nombre d’entreprises agricoles : les agriculteurs les plus âgés partent, et il n’y a pas de jeunes
pour reprendre. Les recensements généraux confirment cette hypothèse : seul un peu plus d’un tiers des agriculteurs ont
des repreneurs connus. Les exploitations irriguées ont néanmoins des repreneurs dans 90% des cas c.
Il est également intéressant de souligner la répartition inégale des agriculteurs dans chaque secteur par tranche d’âge (voir
annexe E3, figure E-4). En effet la partie cévenole de la CC a une population agricole particulièrement vieillissante et où
le maintien ne suffira pas : le renouveau est nécessaire pour inverser les tendances de diminution de l’agriculture sur ce
territoire.
c
Entretien avec M. Pianetti, conseiller grandes cultures à la CA d'Alès.
14
C - Identification des productions
C1 - Productions
Sur le territoire de la CC, les productions agricoles sont relativement diversifiées comme on peut le constater sur
la carte ci-après. On peut en effet y voir qu’au centre et au nord-est de la CC prédominent les grandes cultures (semences
et céréales principalement). Elles sont accompagnées d’une production viticole, certes clairsemée, mais qui semble pour
autant non négligeable.
Dans le secteur montagne, au nord-ouest de la CC, on observe cette fois-ci une production agricole nettement
moins concentrée. Elle y est presque exclusivement limitée aux estives, landes et prairies permanentes.
Figure 5 : Répartition des production agricole dans le Nord-Est d’Alès - Source : RPG 2012
(Une version agrandie de cette carte est visible en annexe D4, figure D-3.)
Il y a donc une différence frappante entre les secteurs plaine et montagne. Elle est évidemment due en grande
partie à la topographie des deux territoires et se retrouve aussi dans la nature des exploitations (voir figures ci-après).
Dans le secteur montagne, la production de fourrage et la Surface Toujours en Herbe (STH) représentent plus de 75% de
la SAU totale, contre seulement 20% dans le secteur plaine 7. On peut également à nouveau constater que la
diversification de l’utilisation du sol est nettement supérieure dans la plaine (voir figure 6 ci-dessous).
15
Figure 6 : Répartition de la SAU dans les secteurs montagne (haut) et plaine (bas) - Source : RGA 2010
La filière semences
La filière semences est une filière importante sur la Communauté de Communes, qui existe depuis les années
1980. Il y avait eu alors un important arrachage de vignes et les agriculteurs se sont tournés vers les semences pour
occuper ces surfaces. Il y avait un intérêt fort des industriels semenciers car l’isolement de la CC assurait une certaine
pureté des semences, et la filière s’est développée, avec la création de la CUMA du Bas-Vivarais en 1992 et l’acquisition
d’un véritable savoir-faire par les paysans. Elle est aujourd’hui une production motrice de l’économie agricole du
territoire.
Figure 7 : Répartition de la surface utilisée (en ha) pour la culture des différentes semences - Source : M. Pianetti,
CA d’Alès
La CUMA centralise les productions de semences. Elle s’occupe du nettoyage, du séchage (le matériel actuel
permet un débit de 4 t/h) et de la vente de ces semences. Le seul client de la CUMA est Syngenta.
Adaptation au climat
Le climat méditerranéen est propice à la multiplication de semences pour diverses raisons 16 :
● Un temps sec aux périodes de récolte.
● Climat peu propice au développement des maladies.
● Précocité de récolte : pour le colza, cela permet un approvisionnement plus tôt des usines de conditionnement
des lots pour la vente et les semis d’août.
Enfin, les contraintes de la production de semences (notamment celles fixées par les acheteurs) rendent obligatoire
l’irrigation. Les imprévus climatiques entraînent donc parfois quelques problèmes. Par exemple lorsqu’un orage est
prévu, la réserve de la retenue est vidée, et si l’orage ne vient finalement pas, les agriculteurs n’ont plus d’eau à
disposition.
16
Sur la CC, les semenciers cultivent en moyenne 10 ha de semence mais ont généralement d’autres cultures 14. Le
chiffre d’affaires dégagé par la culture de semences est d’environ 3000 €/ha, pour une marge brute de l’ordre de 500 à
1000 €/ha13. Pour 370 hectares de semences, cette filière produit un chiffre d’affaires total de un million d’euros, répartis
entre une trentaine d’exploitants14.
La surface consacrée aux grandes cultures est de presque 3 000 ha, soit plus de 40 % de la SAU de la CC. La
principale culture est celle de blé dur, il existe également une production d’orge, de blé tendre et de tournesol mais moins
importante, de l’ordre de quelques centaines d’hectares7.
Les cultures de céréales étant rarement conduites en monocultures, elles sont ici généralement associées à
d’autres activités comme la viticulture, l’élevage, ou encore les plantes aromatiques. La taille moyenne des exploitations
cultivant des céréales sur la CC est de 30 hectares. Cette surface est en diminution, notamment à cause de la non-culture
des terres et de la baisse des aides PAC pour les grandes cultures (fin des aides directes couplées). Il est parfois plus
intéressant de ne pas cultiver le terrain que de le travailler et de produire : c’est le “gel PAC”. Le problème vient donc à
la fois du système d’aide et de la mondialisation qui fait subir aux prix d’importantes fluctuations sur les prix. Les
difficultés de ce secteur entraînent un découragement des céréaliers très net, et le président de la coopérative Terroirs du
Sud (dont fait partie la coopérative de blé de Barjac) y voit une des raisons à la baisse de la qualité et des rendements des
productions.
L’équipement du territoire est par contre tout à fait satisfaisant, mais le système des CUMA pourrait être
développé pour mieux répartir les coûts (par exemple pour les moissonneuses batteuses).
L’irrigation est aussi plutôt bonne dans le secteur des grandes cultures, il y a eu une nette amélioration des techniques
d’irrigation, notamment grâce aux systèmes de goutte à goutte qui se répandent et qui favorisent une meilleure utilisation
de l’eau.
On peut noter que la filière des céréales biologiques, malgré des débouchés présents, est peu développée sur la
CC. Pour plus d’informations, voir annexe H.
La filière viticulture
En 2010, 845 ha sont recensés pour la viticulture pour une quarantaine d’exploitations. Il y a cependant eu une
crise viticole et sur la période 2000-2010, les surfaces en vignes ont régressé de 20%7. Le secteur concerné est
majoritairement la diagonale Barjac-Navacelles, et la viticulture est absente du secteur montagne (voir annexe D6). Il
s’agit d’une culture souvent irriguée : on estime aujourd’hui 223 ha de vignes irriguées sur la CC, dont 178 ha de vignes
de cuve (c’est-à-dire destiné à la production de vin) et 45 ha de vignes servant à la production de pieds mères (porte-
greffes)7. Cette filière est actuellement considérée comme un des atouts agricoles de la CC. En effet les ventes sont plutôt
bonnes (90 € l’hectoL14), la filière est ancienne et structurée, avec la présence notamment de différentes caves
coopératives et un équipement correct des vignerons.
Les sols de la CC, plutôt argilo-calcaires, sont adaptés à sa culture. Le problème de la maladie locale Black Rot
demeure cependant, et rend difficile la culture biologique des vignes sur la CC.
Les principaux cépages sont le Grenache, le Merlot-Cabernet et la Syrah. Deux appellations sont présentes sur la
CC : l’IGP Cévennes et l’AOC Côtes du Vivarais (autour de Barjac). Les viticulteurs produisent surtout des vins de
cépages, plus en vogue actuellement que les millésimes car ils facilitent la reconnaissance des vins par les
consommateurs.
La filière élevage
De façon générale, on observe une baisse importante de l’activité d’élevage entre 2000 et 2010 sur la CC :
17
Année 2000 2010
Tableau 2 : Évolution du cheptel de la CC entre 2000 et 2010 - Source : RGA 2000 et 2010
Globalement, on trouve peu d’élevage bovin : seulement cinq communes. Il en est de même pour l’élevage porcin,
présent sur quatre communes. L’élevage de chèvres quant à lui est présent sur presque toute la CC, mais avec une ou
deux exploitations dans chaque commune. C’est aussi le cas pour l’élevage de brebis, cependant Barjac se démarque
avec 7 exploitations et 585 têtes en 2010. Enfin, l’élevage de poulets est aussi présent sur toute la CC, mais
majoritairement à Barjac (136000 têtes sur 8 exploitations) et St Sauveur (35000 têtes sur 4 exploitations) 7.
La filière maraîchage
Le maraîchage est d’une importance moyenne pour la CC, mais est présent sur tout le territoire. Dans le secteur
montagne, il s’agit d’une production très diversifiée (melon, ail, oignons, pommes de terre,..). Ces cultures se trouvent
surtout le long de la Cèze mais les surfaces cultivées y sont plutôt faibles : environ 10 hectares. Dans le secteur plaine, on
trouve des légumes de plein champs dans la zone irrigable (notamment sur les communes de St-Jean-de-Maruéjols et
Rivières). Cela représente environ dix producteurs sur 80 ha, majoritairement de culture de melon 14.
Le maraîchage a l’avantage d’avoir une haute valeur ajoutée. Néanmoins c’est une culture qui nécessite un apport d’eau
conséquent et c’est ce qui constitue sa limite. Il existe également certaines productions de légumes secs (lentilles, pois-
chiches,..) cultivées en agriculture biologique, mais les rendements restent faibles.
Autres productions
Il existe d’autres productions plus marginales sur la CC, comme des vergers (oliviers notamment), du miel ou la culture
de PPAM.
Néanmoins, cette diversité des activités constitue une des caractéristiques de l’activité agricole de l’ensemble du
territoire (voir la carte de la répartition des principales cultures par commune, figure D-4 en annexe D4). Il y a également
actuellement une émergence de nouvelles productions comme les PPAM. On a ainsi 37 % des entreprises agricoles de la
CC qui pratiquent des activités de diversification, contre 16 % dans le Gard 7.
18
C2 - Commercialisation des productions
Les circuits courts sont assez développés sur la CC, et sont particulièrement importants notamment en zone
montagne, où plusieurs agriculteurs en dépendent pour plus de 75% de leur CA 7. En affectant aux données non
accessibles (secret statistique) une valeur de 1, on obtient un total de 60 exploitations commercialisant en circuit courts,
soit environ 27% des exploitations. Avec la même hypothèse de travail, 51 exploitations pratiquent la vente directe (hors
vin)7.
Plusieurs boutiques vendent des produits du terroir, comme La Treille à Bessèges ou le caveau de la tour à Saint-
Ambroix. Sinon, les produits sont vendus à la ferme ou au bord de la route, chez d’autres producteurs, aux supérettes
locales, ... D’autres entreprises agricoles se chargent elles-mêmes de la commercialisation d’une partie de leur
production, par exemple via un site de commande en ligne.
19
Figure 8 : Evolution de la charge de travail fournie dans les entreprises agricoles entre 1998 et 2010 - Source
: RGA 1988, 2000 et 2010
Revenus générés
La Production Brute Standard (PBS) ne représente pas un résultat économique observé mais est l’indicateur choisi
par Agreste pour déterminer un potentiel de production des entreprises agricoles. Elle aussi est inégale sur la CC, qu’on
la considère par commune (voir annexe F) ou par exploitation. Globalement les communes de Barjac, Saint-Sauveur,
Saint-Jean et Navacelles sont les plus génératrices de PBS (plus de 1000 k€/commune), tandis que les communes de
Bessèges, Courry, Gagnières, Méjannes, Saint-Brès ont les PBS les plus faibles (moins de 100 k€/commune) 7.
Il est cependant plus pertinent de regarder la PBS par exploitation sur toutes les communes, étant donné que leurs
SAU respectives sont très différentes. Ainsi on voit que sur les communes de Barjac, Saint-Sauveur, Rivières, Saint-
Ambroix, Saint-Jean et Saint-Victor, 50% des exploitations sont considérées comme moyennes ou grandes (c’est-à-dire
que leur production brute standard est supérieure à 25 000€). Sur ces mêmes communes, la majorité des UTA (près de
80%) travaillent dans des entreprises agricoles considérées comme grandes ou moyennes 7.
Culture de semences
La présence de la CUMA et le savoir-faire des paysans font de la culture de semence un vrai atoût pour la CC.
Opportunités
Les opportunités présentées ci-dessous regroupent des pistes que nous n’avons pas eu le temps d’analyser en profondeur
mais qui selon nous mériteraient d’être approfondies dans la suite du volet agriculture du projet de territoire.
L’irrigation
Il existe une couverture hydraulique importante qui rend possible l'irrigation de toute la plaine, notamment grâce
aux trois ASA de St-Jean-de-Maruéjols, Potelières et Navacelles. L’agriculture est très liée à l’irrigation sur la CC : les
secteurs non irrigués ne sont pas très productifs, et souvent associés avec des terres en gel PAC. L’irrigation permet la
stabilité des rendements et la diversité des productions, et mériterait donc d’être améliorée surtout depuis que la moyenne
vallée de la Cèze est passée en Zone de Répartition des Eaux. On pourrait par exemple envisager de stocker l'eau grâce à
des retenues collinaires (prix du stockage de l’eau15 : ~10€/m3).
La CC possède en tous cas des avantages par la présence des ASA et les travaux déjà réalisés par la CA sur les
besoins en eau du territoire. Elle peut donc déjà s’appuyer sur plusieurs acteurs pour cette problématique.
La mise en place d’une irrigation performante sur la CC est un enjeu majeur, car elle permettrait de soutenir les
productions majoritaires, “poumons économiques” de la CC, en particulier le secteur des semences.
20
L’exemple de Barjac
La ville de Barjac, pionnière du développement durable et de l'agriculture biologique en France peut servir
d'exemple à d'autres communes ou groupes de communes de la CC, par exemple en termes de circuits courts pour la
restauration collective, d'agriculture biologique, de travail éventuel avec Terre de Liens… Si toutes les communes de la
CC n'ont pas autant de potentiel que Barjac pour ce genre d'initiatives, Rochegude, Saint-Jean, St Victor et St Denis
semblent avoir une bonne situation agricole.
La valorisation de l’élevage
Les organismes comme l’ONF ou la zone Natura 2000 “Garrigues de Lussan”, à l’est de la CC, (voir annexe G)
soutiennent généralement l’éco-pastoralisme. Sur la CC, il y a l’exemple de la ferme des Cabriolles de Sophie Fornareso,
à Rivières : les terres où elle fait pâturer ses chèvres sont prêtées gratuitement par l’ONF. Cela permettrait à la fois de
soutenir la filière élevage et d’entretenir les forêts.
Faiblesses
Disparité territoriale
Le regroupement des communes lors de la création de la CC a rassemblé des territoires qui n’ont à priori pas
grand-chose en commun. De plus, comme ce regroupement est récent, le territoire n’a pas d’identité propre (même s’il
existe bien sûr des identités plus locales), et les gens n’ont pas encore de sentiment d’appartenance à ce territoire. Ce
point a bien été identifié par les élus de la CC, et le projet de territoire vise en partie à fédérer les communes.
Accessibilité limitée
Dans la CC, le réseau de routes départementales est important mais il n’y a pas de nationales. L’éloignement des
grands axes routiers est limitant pour le tourisme et pour le transport de marchandises agricoles notamment.
Saisonnalité marquée
Les précipitations sont rares en été et très importantes en automne, et la gestion de l’eau peut être problématique :
● Risque de sécheresse : il n’y a pas toujours assez d’eau.
● Risque d’inondations : Les fossés sont parfois insuffisant pour assurer l’évacuation des eaux, ce qui entraîne
notamment une dégradation des chemins d’accès aux parcelles cultivées.
La diminution des pluies au printemps et l’augmentation des températures inquiètent aussi les céréaliers. La saisonnalité
des productions limite aussi la valorisation des produits fermiers sur les marchés.
21
Manque en outils de transformation collectifs
Ce manque, que ce soit pour la transformation des viandes (charcuterie, valorisation des chevreaux qui sont
généralement élevés à perte ou tués) ou de légumes (plats cuisinés), a surtout été mentionné par des paysans ayant des
petites entreprises agricoles, qui n’ont pas les moyens de mettre en place un atelier de transformation pour eux tous seuls
mais qui apprécieraient beaucoup de pouvoir augmenter la valeur ajoutée de leurs produits.
De la même manière, l’idée d’une boutique paysanne, où les producteurs se relaient pour vendre les produits du
terroir, a été formulée par ces mêmes personnes. L’assurance d’avoir une valorisation et une distribution des produits
serait un atout pour un agriculteur souhaitant s’installer dans la CC (voir partie agritourisme dans le IV).
Menaces
Proratisation des aides PAC
La réforme PAC 2014 prévoit la proratisation des DPB (droit à paiement de base) en fonction de la ressource
fourragère des surfaces de parcours17. Comme les terres de la partie cévenole sont principalement forestières, les aides
vont être diminuées jusqu’à n’avoir que 35% des aides15. Or certaines entreprises agricoles, comme les élevages ovins, ne
persistent que grâce aux primes. Cette mesure tendrait donc à faire disparaître une des rares valorisations de la partie
Cévennes de la CC en agriculture.
Réglementation contraignante
Quelle que soit la filière, les agriculteurs jugent les réglementations difficiles à respecter et chronophages, notamment les
normes PAC.
22
Forces : Faiblesses :
Opportunités : Menaces :
23
IV - Pistes de développement
1- Diversification agricole : les PPAM et l’agritourisme
A - PPAM
Cette partie a pour vocation de souligner les difficultés et opportunités que pourraient rencontrer de potentiels
cultivateurs de PPAM sur la CC, afin de mieux comprendre par la suite les leviers d'action de la CC qui en découlent.
Malgré quelques parties techniques, il ne s'agit pas d'un guide d'installation en PPAM à visée des agriculteurs, mais bien
d'une base pour la CC pour un potentiel travail d'exploration de cette piste plus en profondeur. Le but est de ne pas
oublier les éléments importants liés à cette culture et de fournir des contacts et des ressources à nos commanditaires, dans
le but par exemple de faire par la suite une étude de faisabilité de création d'un atelier de PPAM par un agriculteur.
Pour explorer cette piste, nous avons d'abord contacté des agriculteurs cultivant des PPAM, biologiques ou
conventionnelles, et le propriétaire de la distillerie de Barjac. Ces personnes nous ont apporté des informations sur la
mise en place concrète d'une telle culture, ses difficultés et ses atouts. Nous avons ensuite rencontré Marion Pilier,
chargée de mission PPAM au Civam bio du Gard, ainsi que Romain Biau, chargé de projet dans le domaine agricole au
Myriapole d’Alès, pour avoir un point de vue à l'échelle du département sur les PPAM biologiques et pour obtenir des
informations sur les aides et formations existantes. Enfin, nous avons interviewé Dominique Kimmel, dirigeante de la
société acheteuse de PPAM Arcadie, pour obtenir plus d'informations sur l'importance des débouchés des PPAM
biologiques. M. Picot de la Chambre d'Agriculture du Gard, nous a également donné son point de vue de façon générale
sur les potentialités de la culture de PPAM sur la CC.
Nos objectifs étaient donc de savoir si certaines cultures de PPAM sont économiquement plus intéressantes que
d'autres (biologiques, conventionnelles, en diversification ou non, associées à quelles cultures, espèces particulières…) et
de quelle(s) façon(s) la CC pourrait éventuellement encourager le développement de cette culture.
Les PPAM se divisent en différents types. Elles peuvent premièrement être des plantes de garrigue,
généralement pérennes comme le romarin ou la lavande, qui poussent sur des terres pauvres et demandent peu d'eau. Il
est nécessaire de les renouveler tous les 7 ans environ. La deuxième catégorie est qualifiée de plantes maraîchères,
comme le basilic ou la verveine, qui demandent davantage d'eau. Il existe enfin des PPAM de type grandes cultures,
comme le fenouil ou la coriandre, qui se récoltent avec le même matériel que les céréales. Nous nous concentrerons ici
surtout sur les plantes de garrigue.
Les PPAM sont cultivées sur l'ensemble du territoire français. Si l'agriculture de façon globale a vu sa SAU et
son nombre d'exploitations diminuer à l'échelle nationale entre 2000 et 2010, il est intéressant de noter que les PPAM ont
elles connu un essor important sur la même période. (Pour plus de précisions à ce sujet, voir l'annexe I1)
Si on se concentre sur les environs de la Communauté de Communes, on peut noter qu'en 2010, entre 100 et 500
ha de PPAM sont cultivées dans le Gard et entre 500 et 1500 ha en Ardèche. Ces plantes sont surtout du lavandin, de la
lavande, du thym, du romarin, de l'origan d… Depuis 2010, de nouveaux agriculteurs cultivateurs de PPAM biologiques
se sont installés dans le Gard et ont fait leurs premières plantations en 2011-2012. Certains d'entre eux se sont regroupés
sous le nom de Bio Garrigue Méditerranée.
d
Toutes les informations données jusque-là ont été tirée du Guide Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales, édition
2014, fait par la CA de la Drôme.
24
La situation des PPAM sur la Communauté de Communes
La culture des PPAM est historiquement attachée au territoire de la CC, notamment vers Barjac et Saint-Privat-
de-Champclos. Durant la première moitié du 20e siècle, 600 ha de PPAM y étaient cultivés, mais 80% de ces cultures ont
disparu il y a une trentaine d'années par manque de structure de transformation adaptée e.
Actuellement, il existe différents types de productions de PPAM. Elles sont majoritairement cultivées en
complément de la viticulture ou de la production céréalière. Cela peut s'expliquer par la crise qu’a vécu le secteur viticole
en 2010, à la suite de laquelle la Chambre d'Agriculture du Gard a encouragé les agriculteurs à se diversifier pour sauver
le territoire de la déprise agricole. Les vignes arrachées ont libéré des terres de coteaux qui correspondaient assez bien
aux besoins des PPAM, alors été plantées comme culture de remplacement ou de diversification par les viticulteurs.
Cependant le secteur de la viticulture se porte mieux à présent. Les viticulteurs sont donc moins enclins à démarrer une
culture de PPAM qui nécessite des changements d’habitudes et une surcharge de travail importante f.
À l'heure actuelle sur la Communauté de Communes, nous avons identifié deux filières principales de PPAM.
La première est productrice d'huile essentielle conventionnelle dans les environs de Barjac, cultivant une majorité de
lavandin, lavande, immortelle, thym et sarriette. La seconde, spécialisée dans l'herboristerie biologique, comprend des
agriculteurs sur le territoire ou proches de la Communauté de Communes. Elle alimente entre autres la société acheteuse
de PPAM Arcadie.
Toutefois, même si les PPAM ne sont pas vraiment exigeantes en termes de richesse du sol, leur culture
nécessite un sol adapté car certains sols seront plus propices au développement des bonnes molécules aromatiques. Pour
la production d’huiles essentielles notamment, il peut y avoir beaucoup de contrôles de la part des acheteurs : par
exemple si l’huile essentielle de thym ne contient pas assez de linalol, les acheteurs peuvent refuser la production h.
En ce qui concerne les apports en eau, plusieurs agriculteurs comme M. Ekel et M. Viougeas considèrent qu'il
n'est pas nécessaire d'irriguer. Pour M. Ekel, si l’irrigation peut augmenter les rendements, elle diminue en revanche la
durée de vie des plantes.
Il est cependant possible d'irriguer pour régulariser les rendements. M. Taulelle par exemple apporte environ
500m³/ha/an. Cela reste faible par rapport à certaines cultures qui peuvent demander jusqu'à 6000 m³/ha. Les PPAM sont
donc avantageuses dans le contexte d'irrigation limitée de la Communauté de Communes et plus généralement quand on
considère le problème du réchauffement climatique. Elles sont de plus peu sensibles aux fortes températures et au vent.
e
Entretien avec Jimmy Viougeas, producteur de PPAM conventionnelles
f
Entretien avec Christophe Taulelle, producteur de PPAM biologiques
g
Entretien avec Romain Biau
h
Entretien avec Dominique Ekel, producteur de PPAM biologiques
25
la distillerie la plus proche était à Montségur, le transport des plantes était donc long, contraignant et coûteux.
La capacité de la distillerie correspond à 1500 ha de PPAM. Or, elle en transforme actuellement seulement 150
ha, qui comprennent les 50 ha cultivés par la famille Viougeas, et les cultures de 7 ou 8 autres agriculteurs situés entre
Tissac, Sirac et Pierrelatte. Sur ces 150 ha, il y a environ 90 ha de lavandin, 30 ha de lavande, 10-15 ha d’immortelle, 10
ha de thym, et 5 ha de sarriette. Ces agriculteurs cultivent tous des PPAM en complément des vignes ou des céréales.
Ils n’ont pas le certificat nécessaire à la distillation de plantes biologiques car aucun des agriculteurs utilisant la
distillerie n'est en agriculture biologique, et ce ne serait donc pas rentable. Cependant si un jour des cultivateurs de
PPAM biologiques souhaitent y distiller leurs plantes, les installations seraient adaptées. Les plantes à distiller sont
d'abord broyées en vert. Il est ensuite possible de distiller 10 tonnes de plantes par heure.
Le seul produit commercialisé issu de la distillerie est l'huile essentielle, car l'hydrolat de plantes conventionnelles
n'est généralement pas valorisé. Du compost stérile (les déchets verts), un sous-produit de la distillation, est également
produit mais non valorisé.
Les frères Viougeas proposent également des services comme le transport des récoltes des producteurs jusqu'à la
distillerie ou le prêt de matériel. D'après M. Jimmy Viougeas, depuis que la distillerie est fonctionnelle, les cultures de
PPAM sont plus nombreuses dans les environs.
A4 - Les débouchés
Certaines plantes cultivées en conventionnel, comme la lavande, sont victimes d'une concurrence féroce,
notamment celle de pays comme la Bulgarie ou la Chine, qui la produisent à moindre coût i. En revanche le lavandin
demeure une production très majoritairement française et peu concurrencée.
Actuellement, le grossiste qui achète les huiles essentielles de M. Viougeas (voir annexe I2) pour les revendre en Chine
et aux USA est demandeur de plus grandes quantités. Compte-tenu de la concurrence mondiale il est difficile de savoir si
cette demande va durer, notamment pour la lavande.
En herboristerie biologique, le problème de la concurrence est moindre car les acheteurs de PPAM recherchent
des produits locaux et de qualité. L'entreprise Arcadie, implantée à Méjannes-les-Alès, en fait partie.
Arcadie
Arcadie est une société qui achète des PPAM séchées, battues et triées, d’origine locale dans la mesure du
possible. Le thym représente une part importante de leur marché, et en général, les plantes de garrigue également car il
existe beaucoup de débouchés. Les besoins sont néanmoins trop importants pour s'approvisionner exclusivement
localement ou même en France. Les plantes mineures en revanche (l'achillée millefeuille par exemple) sont plus faciles à
trouver localement, du fait de la demande plus faible.
Les contrats
Il est avantageux pour Arcadie d'avoir des contrats avec les producteurs pour assurer son approvisionnement. Ils
sont généralement annuels pour les plantes annuelles et sur 3 ou 5 ans pour les plantes pérennes comme les PPAM. Ces
i
Entretien avec Xavier Picot
26
contrats sont également intéressants pour les producteurs qui sécurisent ainsi leurs ventes sur plusieurs années.
Les contrats actuellement ne se font pas avec le groupement d'agriculteurs mais avec chaque agriculteur
individuellement, qui est donc libre de vendre à Arcadie ou non, et d'avoir d'autres acheteurs. Les prix sont discutés
chaque année et de nombreux fournisseurs d'Arcadie bénéficient du contrat Bio et Solidaire, qui contraint Arcadie à
rémunérer les agriculteurs à des tarifs plus justes (voir le prix d'achat des plantes de BGM par Arcadie en annexe I3).
Enfin, Arcadie soutient ses producteurs, les guide, et leur fournit des renseignements obtenus grâce à des
expérimentations qu'ils mènent eux-mêmes. Les agriculteurs considèrent que l'entreprise offre des délais de paiement
corrects et achète leur production à bon prix.
Exigence de qualité
Les exigences en qualité peuvent beaucoup différer selon les plantes. Arcadie fournit aux agriculteurs un cahier
des charges précis pour chaque culture.
Si la qualité visible (comme un séchage effectué correctement) est vérifiée, la qualité non visible est également
systématiquement contrôlée sur chaque lot de plantes. Pour cela des analyses portant sur 300 à 400 molécules sont faites
sur tous les lots afin de vérifier l'éventuelle présence de résidus de pesticides dans les plantes. Ces analyses sont très
contraignantes pour les agriculteurs et un refus de lot dessert également Arcadie, mais les industries agro-alimentaires qui
achètent les plantes à Arcadie exigent une telle qualité.
Le refus d'un lot est assez rare mais peut avoir des conséquences très graves pour un agriculteur : un producteur de
cassisj dont la parcelle jouxtait une vigne conventionnelle sur quelques rangs a par exemple une année perdu 10 000€ car
sa production était contaminée.
L'entreprise ne contrôle pas la façon de produire des agriculteurs mais n'achète qu'à des producteurs certifiés
Agriculture Biologique. Elle a également des exigences en matière de localisation des parcelles par rapport à des cultures
conventionnelles situées proches de l'exploitation (voir la demande d'informations de la part d'Arcadie aux agriculteurs
en annexe I4).
Durabilité du marché
Les producteurs de PPAM locaux représentent pour Arcadie une vitrine pour leurs consommateurs demandeurs de
produits de qualité, biologiques et locaux. La demande semble donc assez durable et importante (voir le détail des
besoins en PPAM d'Arcadie annexe I5).
Arcadie ne considère pas qu'il y ait des menaces de concurrence pour leur entreprise sur le marché des PPAM
biologiques en herboristerie, car elle a la chance d'avoir une gamme large contrairement à des agriculteurs seuls
susceptibles de vendre directement à une Biocoop par exemplek.
j
Le cassis, cultivé pour ses feuilles ou ses bourgeons, est considéré comme une PPAM.
k
Entretien avec Dominique Kimmel
27
agriculteurs déjà installés qui souhaiteraient se diversifier en commençant un atelier de PPAM.
Après plusieurs entretiens avec des cultivateurs de PPAM biologiques, on a pu entendre différents points de vue
sur ce mode de culture. M. Taulelle par exemple ne conseille pas à un agriculteur de se lancer dans les PPAM
biologiques directement, car c'est trop difficile. Il vaut mieux selon lui commencer à cultiver des PPAM conventionnelles
et ensuite se reconvertir en agriculture biologique. Néanmoins, M. Ekel considère que le fait de s'être converti de la
culture de céréales conventionnelles aux PPAM biologiques est bien plus intéressant et satisfaisant : cela ne lui a pas
permis d’augmenter ses revenus, mais il ne vit plus des aides mais de sa production, et il vend une récolte de qualité.
La culture de PPAM nécessite beaucoup de matériel et donc un capital important. Quel que soit le débouché des
plantes, il faut les planter, les désherber, et les récolter. Si l'agriculteur achète ses plants, il aura besoin d'une planteuse.
S'il fait lui-même ses semis, un distributeur pourra être utilisé. Le détail du matériel nécessaire à la culture des PPAM est
disponible en annexe I7. On retiendra que le désherbage est primordial pour cette culture, surtout pour les PPAM
biologiques destinées à l'herboristerie, mais que l'investissement le plus important reste la récolteuse.
Selon les débouchés (herboristerie ou distillation), du matériel plus spécifique sera ensuite nécessaire à la
transformation (voir annexe I8 pour plus de précisions).
Concernant la main d’œuvre, elle dépendra des outils utilisés. Par exemple pour le désherbage, il faudra compter
entre 30 et 100h/ha selon l’équipement de l’agriculteur. Il faut aussi noter que pour une première année de plantation de
PPAM, le temps de désherbage est plus important.
Pour la récolte, il faut environ une demi-journée/ha si on utilise une faucheuse auto-chargeuse. Le besoin en main
d’œuvre supplémentaire nécessaire à l'atelier dépendra bien sûr également de la surface cultivée et des autres cultures de
l'exploitation : si la période de récolte des PPAM chevauche une activité importante liée à une autre culture, il faudra
envisager d'embaucher de nouveaux employés.
l
Entretien avec Dominique Ekel
m
Document “Gestion des risques de pollution des cultures PPAM par le voisinage”, édité par Sud&Bio, disponible au
Civam Bio
28
Récolter au bon moment
Pour l'herboristerie, il est parfois difficile de récolter au bon moment, c’est-à-dire juste avant la floraison, à
cause des conditions climatiques comme la pluie par exemple. De plus, la fenêtre de temps pendant laquelle les plantes
sont bonnes à récolter est assez réduite. Il est cependant possible de récolter les plantes plus tard et de les distiller, car
pour cela la récolte ne se fait qu'une fois la floraison finie n.
Il est néanmoins possible de limiter ces contraintes par différents moyens et aides.
Aides financières
Des aides financières, plus ou moins spécifiques, existent pour soutenir les agriculteurs. Dans le cas des
cultivateurs de PPAM, le Plan Végétal Environnement, les aides régionales ou de FranceAgriMer ou encore certaines
aides de la PAC pourraient par exemple être mobilisées. Pour plus de détails sur ces aides, voir l'annexe I9.
La diversification
De façon générale, il est déconseillé de cultiver uniquement des PPAM, la diversification est donc à privilégier
pour plusieurs raisons.
En effet il est difficile de s’occuper seul d’une trop grande surface de PPAM, et débuter une culture de PPAM
sans autre source de revenu est impossible. Dans la région, les PPAM sont cultivées en diversification des céréales ou
de la vigne. Elles sont adaptées à des sols pauvres, et donc mauvais pour les céréales, ce qui fait que ces deux
productions sont complémentaires. De plus si l'agriculteur cultive déjà des céréales, il est probable qu'il possédera déjà
une bineuse.
De façon générale, le matériel utilisé pour la culture des semences est bien adapté aux PPAM : plantation, binage
mécanique… Il est donc avantageux d'amortir l'investissement du matériel sur plusieurs ateliers. En ce qui concerne les
viticulteurs, la culture de PPAM comme la lavande et le lavandin ressemble à celle de la vigne et constitue donc une
bonne culture de diversification.
Il est aussi possible de diversifier les cultures de PPAM au sein de l'atelier. Par exemple, la lavande se récolte en
juillet, l’origan début juin, et le thym fin mars : ce sont donc des cultures qui se combinent bien dans le temps p.
Il peut cependant être compliqué d'articuler l'atelier PPAM avec le reste de l'exploitation, notamment à cause
d'une superposition des périodes de travail important. Par exemple en mai, il faut gérer à la fois les traitements des vignes
et la récolte de certaines PPAM comme le thym. On peut néanmoins s'adapter en cultivant du thym bleu qui se récolte à
l'automneq.
n
Entretien avec Dominique Ekel
o
Entretien avec Jimmy Viougeas
p
Entretien avec Dominique Ekel
q
Entretien avec Christophe Taulelle
29
Sur la Communauté de Communes, les 8 agriculteurs qui utilisent la distillerie de Barjac cultivent les PPAM
comme diversification soit des vignes pour les plus proches de Barjac, soit des céréales pour les autres. Sur les 11
agriculteurs du groupement Bio Garrigue Méditerranée, 9 sont en diversification.
Sur le territoire français, 3/4 des exploitations cultivant des PPAM le font en diversification. Dans la moitié des
cas, les PPAM représentent moins de 10 % de la SAU, et dans 33 % des cas elles représentent plus de la moitié de la
SAUr.
Il existe néanmoins des limites à la culture de plantes aromatiques, qu'il faut garder à l'esprit : elle ne peut pas
toucher l'ensemble des agriculteurs de la Communauté de Communes, et il est peu probable qu'elle redynamisera le
secteur agricole à elle-seule. Actuellement, peu d'agriculteurs sont intéressés et aboutissent réellement à une installation
ou une diversification en PPAM sur le territoire de la Communauté de Communes. De plus, les rendements ne sont pas
toujours très élevés ni stabless.
Les avis des différentes personnes rencontrées restent partagés sur l'intérêt du développement de cette filière.
Les questions de la rentabilité, notamment de l'équilibre entre le prix de production et le prix d'achat des plantes, et de la
durabilité du marché demeurent. Si la décision était prise d'essayer de développer cette filière cependant, différentes
actions pourraient être menées.
Sur la Communauté de Communes du Grand Lussan, une personne avait été embauchée pendant plusieurs mois
pour contacter tous les acteurs potentiels de la filière (le Civam Bio, Arcadie, le laboratoire Gravier, les agriculteurs...) et
plusieurs réunions avaient été organisées. À l'issue de cela, six agriculteurs se sont lancés dans la diversification de leur
production avec des PPAM. Une démarche similaire pourrait être suivie sur la Communauté de Communes de Cèze
Cévennes, afin d'identifier les potentiels porteurs de projet s'ils existent et les éléments qui les freinent dans une
r
Guide Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales, édition 2014
s
Entretien avec Xavier Picot, Chambre d’Agriculture du Gard
30
diversification en PPAM. Des agriculteurs qui cultivent déjà des plantes aromatiques sur le territoire comme M. Taulelle
et M. Viougeas pourraient être invités également. Il serait particulièrement pertinent d'encourager la formation d'un
groupement d'agriculteurs plutôt que des initiatives individuelles isolées.
Si des porteurs de projet sont identifiés, une aide de la communauté de communes à l'achat de matériel en
commun pourrait être envisagée. Il faut cependant garder à l'esprit qu'il s'agirait d'un investissement conséquent pour
aider probablement seulement un petit nombre d'agriculteurs.
Les agriculteurs déjà installés sur la Communauté de Communes sont également en demande d'informations sur
la culture de PPAM spécifiquement sur le territoire de la CC. En effet, ils ne savent pas précisément quelles plantes et
variétés y sont adaptées et de quelle façon les cultiver. M. Taulelle a évoqué l'idée de faire des essais de culture de
variétés de PPAM de basse altitude, par exemple avec l'aide d'un technicien de la Chambre d'Agriculture. En effet les
exemples qu'il suit actuellement sont ceux de cultivateurs situés à une altitude plus élevée. Cela éviterait aux agriculteurs
qui débutent la culture de PPAM de tâtonner et de perdre du temps et de l'argent pour savoir quelles plantations faire et
comment les cultiver.
Il a également souligné le fait qu'il existait peu de fournisseurs de plants de PPAM sur le Gard et qu'il pourrait être
intéressant de faire de la recherche variétale afin de vendre des plants adaptés au territoire chez un pépiniériste local.
On structurerait ainsi toute la filière sur le territoire, de la production de plants à la vente à des transformateurs locaux
comme Arcadie.
La filière des PPAM conventionnelles quant à elle présente des coûts de production moindres, a l'avantage de
disposer d'une distillerie pour les producteurs proches de Barjac, et pour l'instant la demande est présente. On peut
cependant se demander pour combien de temps, notamment pour la lavande, menacée de plus par le dépérissement. Le
plus intéressant serait peut-être alors de se concentrer sur des productions encore peu concurrencées comme le lavandin.
Il semble donc difficile de conseiller un type de culture plus qu'un autre (biologique ou conventionnel,
herboristerie ou distillation), et ce choix dépendra de la situation de l'agriculteur et de son exploitation. Étant donné la
situation de la CC, il est probable que peu d'agriculteurs soient intéressés par la culture de PPAM biologiques à l'heure
actuelle, même si la Communauté de Communes mettait en place des aides spécifiques à cette culture. Néanmoins sur le
long terme, une telle initiative pourrait attirer de nouveaux agriculteurs avec une optique de se diversifier en PPAM dans
le futur.
Par manque de temps, certaines personnes n'ont pas pu être contactées dans le cadre de notre projet. Il pourrait
notamment être intéressant de se renseigner auprès de :
● La Chambre d'Agriculture de la Drôme, afin de savoir comment ils soutiennent leurs cultivateurs de PPAM. Il
faudrait déterminer si la situation sur la Drôme est différente de celle de la CC (débouchés, types d'acheteurs,
diversification, investissement initial…). S'ils ont des problématiques communes avec la CC, comment y font-ils
face ?
● Philippe Caillol, technicien de la Chambre d'Agriculture d'Alès, responsable de la piste diversification entre
autres en PPAM, qui pourrait donner un regard différent du Civam Bio sur les PPAM en général sur la CC.
31
● les autres entreprises susceptibles d'acheter des PPAM (biologiques ou non), pour connaître leurs prix d'achat et
leurs exigences.
Il pourrait aussi être utile de mener une étude de faisabilité de mise en place d'un atelier de PPAM dans une entreprise
agricole, afin de cibler précisément les besoins des agriculteurs. Différents scénarios peuvent être imaginés : par
exemple, la CC participe ou non à la mise à disposition d'outils communs.
PPAM biologiques destinées à Cas A : Agriculteur déjà installé en AB, Cas B : Agriculteur pas encore installé qui souhaite
l'herboristerie diversification en PPAM bio par cultiver uniquement des PPAM biologiques
exemple vendues à Arcadie
Points à prendre en compte : Possibilité de contacter Vincent Champenois (à
- Groupement ou non (différents prix) Possibilité de recontacter M. Taulelle, Ledenon) du groupement BGM, qui cultive
- Quels acheteurs (différents prix et M. Ekel… uniquement des PPAM
différentes qualités)
PPAM conventionnelles destinées à Cas C : Agriculteur déjà installé en Cas D : Agriculteur pas encore installé qui souhaite
la distillation conventionnel, diversification en PPAM cultiver uniquement des PPAM
pour une production d'huile essentielle conventionnelles
Points à prendre en compte :
- Quelles PPAM (différents prix) Possibilité de recontacter M. Viougeas
Tableau 4 : Les différents types d’agriculteurs susceptibles de commencer une culture de PPAM
Le but serait alors de de déterminer quelles aides de la CC seraient les plus utiles, quelle surface de PPAM serait
optimale, et dans quels cas l'exploitation serait viable. Pour chaque cas, plusieurs scénarios pourront donc être imaginés
(aide de la CC ou non, surface variable...).
32
B – Agritourisme
B1 – Définition et méthodologie
Définition
On appelle agrotourisme “[…] l’ensemble des activités touristiques pratiquées sur une exploitation agricole en
activité. Ces activités touristiques peuvent être variées et sont généralement classées en trois catégories : l’hébergement,
la restauration et la vente d’activités de loisirs, sportives ou culturelles. […] L’agritourisme s’inscrit dans le champ du
Tourisme Vert (tourisme lié à la nature et au vivant) qui s’inscrit lui-même dans le champ du Tourisme Rural (tourisme à
la campagne).” 20
La vente directe ne fait donc pas partie de l’agritourisme ; nous aborderons néanmoins cette thématique, du fait
des très forts liens existant avec l’agritourisme.
Méthodologie utilisée
Pour avoir une vision globale de cette activité sur la CC, nous avons interrogé à ce sujet une dizaine de personnes
impliquées dans cette activité. Elles interviennent à des niveaux divers et complémentaires : le département (Gard), les
structures intercommunales (ex: Pays Cévennes), des communes (offices de tourisme, mairies) ou des exploitations.
(Voir la liste des personnes rencontrées en annexe J2). Du fait de la forte diversité de cette activité, nous n’avons pas
rencontré d’acteurs ayant une vision d’ensemble à l’échelle de la CC. Néanmoins nous avons pu en déterminer les
tendances et les besoins. A ces entretiens s’ajoutent des recherches bibliographiques et statistiques sur l’agritourisme.
Limites de l’étude
En raison des caractéristiques de cette activité, cette étude préliminaire et exploratoire sur l’agritourisme ne vise
pas à présenter de façon exhaustive la situation sur la CC, et ne constitue pas véritablement une étude de faisabilité de
cette activité. Elle cherche plutôt à en donner une image globale et à indiquer des leviers d’actions utilisables par la CC,
pour améliorer la visibilité et la performance de ce secteur.
B2 - Caractéristiques de l’agritourisme
Gard et agritourisme
Cette diversification de l’activité agricole est très présente dans le Gard. D’après la chambre d’agriculture, le
département était au 3ème rang national en 2012, en termes d’agriculteurs impliqués (près de 200 en 2012) 21. La plupart
sont adhérents au réseau Bienvenue à la ferme, bien organisé et exigeant du point de vue de la qualité. Le comité
départemental du tourisme du Gard fait d’ailleurs du développement de l’agritourisme dans le département une de ses
priorités à l’horizon 2017. Plusieurs objectifs de la stratégie départementale du tourisme concernent l’agritourisme
(actions 2.1, 2.2, 2.3,…)22.
Il existe des aides proposées par le comité départemental et ses partenaires destinées aux porteurs de projet
d’hébergement avec le label Gites de France et Cléavacances, ainsi que pour s’engager dans une démarche qualité. 23 Les
trophées régionaux de l’agritourisme récompensent des exploitations innovantes et dynamiques en ce domaine.
Tendances actuelles
L’hébergement et l’accueil à la ferme étaient très en vogue il y a quelques années 24; il continue à se développer
aujourd’hui mais plus lentement, et sous des formes différentes. Compte-tenu des informations recueillies, il semble que
les hébergements originaux et diversifiés rencontrent actuellement un vif succès. Typiquement, d’après les professionnels
du tourisme rencontrést, une exploitation proposant des habitats originaux (Z-home, cabanes perchées,…) et associée à
des activités ou des dégustations (goûters à la ferme, repas de terroir...) serait davantage assurée d’attirer des touristes
qu’un simple gîte sans particularités spécifiques. En clair, il faut innover !
t
Comité de tourisme du Gard
33
Aujourd’hui, la tendance est au développement des circuits courts, en plein essor. La Chambre d’agriculture et
Bienvenue à la ferme se concentrent plus sur ces thématiques, ainsi que sur “l'événementiel”. Des innovations sont
réalisées dans ce domaine, notamment avec l’ouverture du drive fermier dans l’agglomération d’Alès 25. Les boutiques
de producteurs se développent aussi régulièrement26. L’œnotourisme se développe également dans la région (club
œnotourisme, routes œnotouristiques, ...)27. Entre 2002 et 2010, le nombre de caveaux d’accueil a doublé en France 28 :
c’est une activité “à la mode”u.
En termes économiques, cette diversification est un bon moyen de maintenir une population rurale et limite
l’impact des fluctuations spéculatives des prix sur les marchés. On explique généralement ce choix de diversification des
agriculteurs par 3 raisons : valorisation du patrimoine, complément d’activité ou choix professionnel 29. Une volonté
d’ouverture vers l'extérieur peut aussi intervenir 30. Il est néanmoins reconnu que ce type de tourisme emploie peu de
salariés, la main d’œuvre restant souvent familiale 31.
La rentabilité de cette activité est très variable, elle est fortement liée aux innovationsw et à la diversité des
prestations. La réussite dépend de nombreux facteurs complexes : mentalité, histoire, région, succès actuel des
productions... En cas de succès, l’agrotourisme devient souvent une source de revenus majeure pour l’exploitation. Le
principal frein est souvent l’exploitant lui-même : ces activités, en particulier l’accueil de personnes à la ferme, sont
extrêmement contraignantes et nécessitent beaucoup de temps, de motivation, une organisation adéquate…
Comme on nous l’a très justement signalé x, il s’agit d’un autre métier que celui d’agriculteur, qui exige en
particulier des compétences relationnelles, un vrai sens de la communication et de la mise en valeur de son exploitation,
des infrastructures adaptées32,…Il faut véritablement avoir une logique d’accueil à la ferme, ce qui n’est pas toujours le
cas ; les facteurs sociologiques sont déterminants. Il ne faut pas non plus perdre de vue l’objectif de rentabilité de
l’exploitation : le temps consacré à l’accueil de touristes ne le sera pas pour la production agricole. Et la saison
touristique se situe souvent pendant la récolte y.
Tout cela explique que l’on peut trouver tous les niveaux d’implications, et le secteur est globalement très
hétérogène. On pourrait néanmoins schématiquement opposer des exploitations assez « professionnelles », mettant en
place des activités variées et d’autres cherchant juste à vendre davantage en vente directe. L’état d’esprit est bien
différent entre ces types d’exploitations, et conditionne le degré d’implication et d’innovation 33.
Les freins sont souvent aussi financiers (investissements) et liés à la réglementation, parfois contraignante. Il
existe néanmoins des aides pour encourager la diversification, en particulier liée au programme européen FEADER.
Certains profils peuvent être bonifiés : c’est ainsi le cas pour les jeunes agriculteurs ou ceux développant un label en
écotourisme34.
En résumé, se lancer dans l’agritourisme est une démarche très contraignante. A moins d’être vraiment motivé
et d’avoir une stratégie de qualité et/ou appartenir à un réseau performant, on ne conseillerait pas aveuglement l’accueil
de personnes à la ferme. Ce n’est pas pour rien que la proportion d’agriculteurs louant des gîtes diminue régulièrement z.
u
Entretien avec Cyril Aubanel, délégué Pays Cévennes au CDT
v
Office de tourisme d’Allègre-les-Fumades
w
Entretien avec Mathieu Manifacier, domaine de Berguerolles
x
Cyril Aubanel notamment
y
Entretien avec Mathieu Manifacier
z
Entretien avec Christian Nouguier, directeur adjoint du comité de tourisme du Gard
34
Il faut donc absolument avoir une posture professionnelle, pour satisfaire aux attentes (généralement exigeantes) des
clients. Cela devient bien sûr intéressant pour tous lorsque le contexte est favorable, lorsqu’il y a une opportunité; le
risque est alors beaucoup plus faible.
Concernant la vente directe, qui n’est pas véritablement un produit touristique à part entière, sa mise en place est
relativement plus facile. Cela reste néanmoins un très bon moyen de valoriser ses productions mais nécessite tout de
même une certaine charge de travail.
Attentes de la clientèle
On décrit parfois les attentes des touristes comme les « 3R » : Rupture (avec le quotidien, le monde stressant du
travail urbain,..), Ressourcement (prendre du temps pour soi, dans un milieu équilibrant et paisible), Retrouvailles
(partager ces moments en famille,…).35 Il est certain que ces touristes sont actuellement à la recherche de l’authenticité,
ont soif d’un contact direct et personnel avec les habitants vivant sur place.
Dans le cas de la vente directe, les touristes cherchent plutôt des moments gourmands ou des aliments locaux et
sains, dont ils sont rassurés sur la provenance et la production. Certains affirment même qu’ils privilégient les moyens de
production aux résultats effectifs 36 ; d’où le succès des exploitations bio ou éco-responsables dans ce domaine. Ils
exigent aussi des produits de qualité.
B3 - Situation sur la CC
Il est vrai qu’il y a une hétérogénéité au sein-même de ceux qui pratiquent l’agritourisme ou la vente directe.
Ainsi, certains agriculteurs apparaissent très fréquemment dans les promotions touristiques existantes à ce sujet, en
particulier les guides des producteurs des réseaux (Bienvenue à la ferme, Militant du goût,…). A l’inverse, d’autres ne
sont répertoriés pour ainsi dire nulle part, et probablement seulement connus par le bouche à oreille (ou des panneaux sur
la route, des marchés locaux,….).
A ces différentes situations sont sans doute associées des stratégies et des logiques différentes :
schématiquement, on pourrait dire que la première catégorie considère vraiment l’agrotourisme comme une activité à part
entière, et cherche notamment à attirer des touristes, tandis que la seconde ne cherche probablement qu’à augmenter son
revenu via la vente directe, et privilégie nettement une clientèle locale. Il y a donc une implication très différente des
exploitants.
35
Par ailleurs, 11 agriculteurs ont un label Militant du goût, et il y a aussi un adhérent du CIVAM bio. D’autres
agriculteurs sont enregistrés auprès des structures touristiques (offices de tourisme, comité de tourisme du Gard). Il y a
six offices de tourisme sur la CC. Généralement, tous ces agriculteurs adhèrent aussi au label Sud de France (moins
exigeant). Il y a des produits labellisés AOP et IGP sur la CC : AOC côtes du Vivarais, IGP Cévennes, Pélardon AOP.
D’autres produits sont “typiques” : châtaignes dans les communes cévenoles, PPAM, miel,...
Globalement, un nombre non négligeable d’exploitations semble impliqué dans une démarche qualité, ce qui est
un vrai atout pour le tourisme. Le RGA de 2010 indique ainsi que certaines communes ont une majorité d’agriculteurs
impliqués, pour des productions importantes. C’est ainsi le cas de Saint-Sauveur, Barjac, Saint-Denis, Saint-Privat. Sur
l’ensemble de la CC, il y aurait ainsi environ 35% des agriculteurs” ayant un produit sous signe qualité”. En annexe sont
listées quelques exploitations que nous avons pu rencontrer pendant nos recherches à ce sujet (voir annexe J2).
En ce qui concerne l’œnotourisme, des caves coopératives regroupent certains agriculteurs, mais il n’y a pas de
structure commune à tous. D’autres sont indépendants. Un projet de création d’un 3 ème label vignoble et découverte
(œnotourisme) sur le Gard autour de l’IGP Pays des Cévennes a été proposé. Plusieurs viticulteurs sur la CC sont
intéressés par l’obtention de ce label, qui organise le tourisme et les différents acteurs autour de l’œnotourisme.
Malheureusement, la candidature est actuellement bloquée, semble-t-il en raison d’une offre touristique déséquilibrée
(certaines catégories socio-professionnelles sont sous-représentées par rapport à d’autres, en particulier les producteurs).
D’après ce que nous avons pu recueillir, le vin proposé aurait globalement un bon rapport qualité/prixaa.
Domaines d’activités
En termes d’activités menées, on peut s’appuyer sur le RGA 2010, qui en dépit de beaucoup de secret statistique,
révèle quelques informations intéressantes. Ainsi, pour l’hébergement, Saint-Sauveur-de-Cruzières et Robiac-
Rochessadoule se démarquent avec respectivement une production de 355000€ (et 142 ha) et 57000€. Néanmoins, ces
chiffres importants à Saint-Sauveur sont très probablement dus en grande partie à la ferme équestre.
Il existe sur la CC des zones d’hébergement à la ferme localisées autour de pôles touristiques : campings le long
de la Cèze à Saint-Privat, et de façon plus anecdotique autour de la station thermale à Allègre-les-Fumades. Le choix de
diversification des agriculteurs s’expliquerait ici par une prise de conscience du potentiel de clientèle. Il s’agit donc d’une
réponse à une demande, et non de la création d’un pôle touristique.
Il y a au moins deux fermes pédagogiques sur la CC (accueillant des groupes d’enfants) (voir annexe J2). A cela
s’ajoutent plusieurs autres exploitations proposant des visites ou accueillant des groupes, souvent pour des dégustations
(notamment les exploitations viticoles).
La vente directe est assez bien répartie sur tout le territoire, sur au moins 17 des 23 communes (voir la partie C2
pour plus de données quantitatives). Selon les exploitations, le lieu de commercialisation est différent : dans les marchés
locaux (notamment bio à Saint-Ambroix), dans l’exploitation, au bord de la route, dans des boutiques de terroirs (comme
le Caveau de la Tour à Saint-Ambroix). Il y a aussi d’autres façons de vendre ces produits : chez un autre agriculteur (par
exemple au domaine de Berguerolles), en ligne,… D’après des agriculteurs de l’Addearg, les produits et leurs
producteurs ne sont pas toujours bien mis en valeur sur les marchés classiques, car les productions sont assez
saisonnières.
aa
Mairie de Saint-Privat et Barjac
bb
Notamment d’après Christophe Taulelle
36
Quant aux points de vente, les avis divergent sur la nécessité de mettre en place des points de vente communs à
plusieurs agriculteurs. En ce qui concerne les boutiques de terroir, il faut bien veiller à la diversité des produits proposés,
et surtout garantir que les produits sont locaux. Il est difficile d’affirmer qu’il y ait un besoin, mais cela a généralement
du succès.
La mise en place d’un marché de producteurs (mise en commun des produits et gestion par les agriculteurs)
serait une initiative très intéressante à mettre en place.cc Cela permettrait d’offrir une « visibilité continue des produits »
pour tous les types de consommateurs, et de limiter l’impact négatif de la saisonnalité des productions (en attribuant une
place physique constante pour les produits de chaque agriculteur). Généralement cette formule est intéressante pour les
producteurs en raison d’un bon rapport entre le temps passé et la production vendue. Elle serait un atout important pour
un agriculteur souhaitant s’installer. Ces points de vente collectifs permettent aussi de conserver les avantages de la
vente directe : contact avec les clients, découverte des producteurs, marges brutes intéressantes.
Il existe de telles initiatives, notamment sur des territoires similaires (à la jonction entre une partie
Cévennes/plaine), desquelles on pourrait s’inspirer : marché de la Grand-Combe, de Massilargues Atuech, …
En ce qui concerne les atouts généraux de la CC, on peut noter la diversité des productions, (élevage, viticulture,
grandes cultures, PPAM,..) qui créent un paysage varié et offrent un panorama assez complet de l’agriculture. A cela
s’ajoute bien sûr la beauté des paysages (notamment la vallée de la Cèze ou les Cévennes) et les sites touristiques
remarquables (villages de caractère, grotte, station thermale,..). Le Parc national des Cévennes serait aussi intéressé par
une coopération.dd
Il faut cependant reconnaître qu’il n’y a pas de produit phare « emblématique » de la CC, composée de
communes appartenant à des zones d’influence différentes. Mais certaines exploitations proposent des produits réputés :
châtaignes, pélardons AOP, porc Baron des Cévennes, PPAM, miel des Cévennes…Tout cela crée un environnement a
priori très favorable pour le développement de la vente directe, et même de l’agritourisme.
La clientèle potentielle est difficile à évaluer, seule une étude spécifique permettrait d’éclaircir ce point. La CC est
plutôt bien placée géographiquement, à proximité des Cévennes (connues pour l’agritourisme) et de plusieurs grandes
villes : Lyon, Marseille et Montpellier notamment. Cela pourrait attirer des touristes urbains, notamment des familles
jeunes en quête d’authenticité ou d’un séjour à la campagne. ee Mais le territoire semble souffrir d’un manque de voies de
communications. Les avis sur ce sujet sont très partagés.
Certaines zones sur la CC sont relativement connues des touristes (Saint-Ambroix, Barjac, Saint-Privat,..) mais
l’afflux de touristes global sur la CC reste assez modeste ff. Il y a un potentiel d’attraction touristique qui est très
probablement sous-estimé. Mais attention, le secteur de l’agritourisme est très concurrentiel, il existe de nombreuses
structures de ce type dans la région.
Il y a aussi sûrement des progrès importants à faire pour impliquer la population locale, qui constitue la base de
la clientèle des exploitations, notamment pour le tourisme de découverte associé à la vente directe. Cela est
particulièrement important si l’afflux de touristes reste faible. gg
Il est fort possible, comme souligné précédemment, que l’intérêt des agriculteurs impliqués dans cette activité soit
très variable. Pour certains il ne s’agit que de vendre et dégager plus de marges, pour d’autres l’aspect
pédagogique/d’accueil à la ferme compte aussi. Il est donc évident qu’on ne peut les aborder de la même façon. Mais il
est difficile de les distinguer sans les interroger. En revanche, la volonté de développer la vente directe est très
probablement un dénominateur commun à nombre d’entre eux.
Quant à conseiller de développer une activité agrotouristique ou même développer la vente directe, il faut être
prudent : selon les profils, cela peut être une vraie opportunité ou une forte contrainte… Encore une fois, il ne faut pas se
tromper de public.
cc
Entretien avec Guillaume Massein (Addearg), Cyril Aubanel (CDT)
dd
Entretien avec Guillaume Massein (Addearg)
ee
Entretien avec Christian Nouguier
ff
Entretien avec Guillaume Massein (Addearg)
gg
Entretien avec Cyril Aubanel
37
B4 - Propositions d’actions à mener
D’une manière générale, il est ressorti de nos entretiens ainsi que de nos recherches bibliographiques quelques
points essentiels, sur lesquels la CC pourrait agir :
- Une bonne communication et promotion semblent absolument déterminantes pour le succès de ces activités, afin
d’acquérir une meilleure visibilité
- qui s’appuient sur une bonne formation des agriculteurs et une démarche professionnelle et de qualité
- et sur des réseaux de professionnels, notamment de domaines d’activités complémentaires.
Un des offices de tourisme de la CCjj nous parlait du cas (assez fréquent) de touristes « frustrés » par cette absence
d’une base de données, qui intégrerait tous les agriculteurs concernés de la zone alentour. Actuellement, ils n’ont
globalement que les adresses des guides cités précédemment, mais ne connaissent pas les « producteurs au bord de la
route »
Il serait donc très bénéfique de réaliser un dépliant regroupant les adresses des différents producteurs, proposant
de la vente ou du tourisme à la ferme, présents sur la CC. Un tel document devra expliquer clairement comment et où
trouver ces produits de terroirs ou visiter la ferme (tout cela étant fonction de l’agriculteur). Ainsi, préciser si la vente est
dans l’exploitation, sur le marché tel jour à tel endroit, si possible quelle est l’offre selon la saison (pour le maraîchage
notamment), …
Le regroupement prévu des offices de tourisme peut être une vraie opportunité à cet égard, pour rassembler et
réorganiser la communication à ce sujet. Ils doivent être une vraie vitrine pour l’agritourisme et la vente directe sur la
CC. D’autres mesures peuvent être prises pour valoriser et faire connaître ce tourisme, par exemple en l’intégrant dans
les réductions de la carte Pass’Tourisme pour fidéliser la clientèle. De même, le développement de l’e-tourisme, via une
page internet claire, précise et mise à jour, ne peut être que bénéfique.
Il est important de sensibiliser la population locale, et lui faire découvrir toute l’offre disponible. De plus, certains
agriculteurs de la CC pensent ne pas avoir une bonne image auprès de la population… kk
Par ailleurs, les communes sont très inégales en ce qui concerne le développement et la promotion de ce type de
tourisme. Selon les politiques qui y ont été menées ou l’état d’esprit, ces pratiques sont valorisées très différemment. Un
tel projet contribuerait efficacement à leur unification, et favoriserait des liens intercommunaux. Il ferait aussi mieux
connaître le rôle de la CC aux agriculteurs, pour lesquels il n’est pas toujours clair.
L’idéal serait de communiquer régulièrement avec les agriculteurs (notamment les offices de tourisme) pour
suivre les évolutions de l’activité, détecter des besoins des agriculteurs, lancer des projets, et bien s’adapter aux clients en
facilitant et utilisant leurs retours d’expérience.
Cette identification des structures parait véritablement essentielle, préalable à toute action de structuration ou de
coordination.
hh
D’après Christian Nouguier notamment
ii
Notamment Sophie Fornareso ( la ferme des Cabrioles). Cette démarche a été plutôt efficace.
jj
Allègre-les-Fumades
kk
Entretien avec Guillaume Massein (Addearg)
38
Pour réaliser cette base de données, il faudra probablement s’adresser à toutes les communes pour obtenir les
adresses, et ensuite contacter les agriculteurs pour les informer, mieux connaître leurs activités,…Ce projet ne devrait pas
nécessiter beaucoup d’investissements a priori. A savoir qu’il existe des organismes compétents en ce domaine, en
particulier Terra Rural.
Il s’agit d’un dispositif de soutien à l’agriculture, destiné aux collectivités, et notamment les communautés de communes,
soutenu par la région Languedoc Roussillon. Ils ont ainsi récemment mené un projet pour « redynamiser l’activité
agricole » dans la CC du Pays Viganais, ou encore dans la cc Florac-Sud Lozère. Leurs actions sont variées et peuvent
inclure la réalisation d’un guide de producteurs…
En bref, l’idée serait de créer des circuits gastronomiques, mettant en valeur toutes les productions de la CC. On
peut penser à des visites de vignobles avec dégustation, mais aussi à des visites de fermes cultivant des PPAM, oliviers,
…ou élevant des caprins, s’occupant de ruches,… Des sorties à thèmes pourraient associer des dégustations et des
activités culturelles (spectacles, projection de films,…) ou pédagogiques, de présentation d’un sujet quelconque par
exemple. Ou encore un circuit cycliste avec dégustation autour de l’étoile de Bessèges. Ce genre de circuit est répandu. 42
Bien sûr, selon les formules, les agriculteurs seraient plus ou moins impliqués, en fonction de leur motivation.
Mais de telles visites, ponctuelles, peuvent aussi être appréciées car elles permettraient de faire découvrir l’exploitation et
ses produits de terroir, tout en simplifiant la tâche des agriculteurs. En effet, l’organisation de telles sorties serait réalisée
avec d’autres acteurs, et non par l’agriculteur seul. Dans le cas de concrétisation de tels projets, il est bien évident qu’il
faudra bien se mettre d’accord avec les exploitants.
Il ne faut probablement pas être trop ambitieux, à moins de s’associer avec d’autres régions…Des partenariats
pourraient être développés avec des réseaux déjà existants. 43 Un tel projet serait aussi une opportunité de faire intervenir
des professions différentes, en particulier, associer des producteurs et des restaurateurs, autour de projets comme les «
assiettes de pays », et donc un moyen de créer des liens entre les producteurs des secteurs montagne et plaine. Là aussi
Terra rural pourrait aider, puisque cet organisme a créé des circuits œnotouristiques, à Lirac par exemple.
La mise en place d’une boutique de producteurs sur la CC (voir le IV D ) en est un exemple pour développer la
vente directe. Ce serait d’ailleurs un bon moyen de créer du lien entre les différentes zones de la CC, et tirer parti de la
diversité existante. Des journées d’animations peuvent aussi être réalisées pour faire découvrir les producteurs. 44 Des
subventions de la CC pour créer cette boutique seraient sûrement appréciées. Et une bonne coordination entre les acteurs
permettrait de mettre beaucoup mieux en valeur le territoire, notamment en proposant des activités plus variées, mieux
organisées et présentées, bref mieux répondre aux attentes des touristes. Les acteurs sont les exploitants, mais on peut
faire intervenir les responsables du tourisme, des restaurateurs, voire des artisans, …
ll
Entretien avec Cyril Aubanel
39
Favoriser la professionnalisation des agriculteurs
Un autre point assez important est la formation des agriculteurs. L’accueil de personnes à la ferme constituant un
2ème métier, il est tout à fait logique que ce soit parfois difficile pour les agriculteurs. Il semblerait qu’il y ait des progrès à
faire en termes de « professionnalisation », certaines attitudes ou modes d’organisation ne répondant pas à la demande.
La clientèle est particulièrement sensible à la qualité de l’accueil.45
Par exemple, il est important de faire correspondre les périodes d’accueil et d’afflux de touristes ; il semblerait
que les « ailes de saison », c’est à dire les débuts et fins de saisons touristiques, soient souvent peu exploitées. Une bonne
communication, organisation et signalisation (notamment pour accéder à la ferme) va dans ce sens. Ou encore, pour
accueillir des touristes étrangers (notamment dans l’œnotourisme), il est conseillé d’apprendre l’anglais !
D’après l’étude du Myriapôle dans les Cévennes (2011), certaines compétences manqueraient souvent aux
agriculteurs, en particulier dans l’informatique, la gestion, le marketing (donc la communication), même si le niveau
moyen de formation est plus important que pour les autres agriculteurs. Le même rapport mettait en lumière le réel
besoin en formation, tout en signalant un manque général de motivation des agriculteurs pour se former. Mais il est vrai
que s’il existe un réseau ou une organisation même sur a CC qui s’occupe de la promotion, anime un réseau
internet,…cela rend cet aspect moins prioritaire. Un encadrement et/ou un conseil aux agriculteurs, notamment pour
l’obtention des bourses, peut être utile aussi 46.
Ainsi, il pourrait être judicieux d’organiser des réunions entre les producteurs motivés et éventuellement d’autres
professions (ne serait-ce que pour créer des liens et organiser le réseau), et en profiter pour organiser quelques formations
de base si nécessaire. Mais encore une fois, l’importance de ce « professionnalisme » dépend de la clientèle visée et donc
des agriculteurs….Une bonne relation et intégration de ces acteurs rejaillirait de façon positive sur tout le territoire.
40
2 - Problématique du foncier
Nous avons vu dans les parties précédentes comment il serait possible de diversifier l’activité agricole sur la CC
en développant de « nouvelles » filières telles que l’agritourisme ou les PPAM. Se reconvertir dans de telles filières n’est
pas nécessairement évident pour les agriculteurs. En effet, cela requiert une restructuration en profondeur de leur
exploitation agricole. C’est pourquoi l’installation de jeunes agriculteurs porteurs d’un projet (en PPAM, agritourisme ou
autre) est un point clé de la dynamisation de la CC.
Qui plus est, comme on peut le constater sur l’annexe K1, la tendance du nombre de transactions foncières est
nettement à la baisse sur la dernière décennie. Le faible nombre d’installations annuelles sur la CC pourrait donc
s’expliquer par cette dynamique en berne. C’est pourquoi la problématique de l’accès au foncier nous a paru être un axe
de développement primordial.
Toutefois, ce constat est à relativiser car, dans le même temps, les surfaces agricoles échangées sur le marché
foncier rural de la CC ont fortement augmenté en 2013. On peut voir sur l’annexe K2 qu’entre 2003 et 2013, les valeurs
sont extrêmement variables. En effet, la moyenne des surfaces échangées sur cette décennie est de 115 ha/an, pour un
écart-type de 58 ha, ce qui est considérable. Malgré cela, la forte augmentation observée dans le courant de l’année 2013
est encourageante.
De nos jours, un porteur de projet désirant démarrer une activité agricole doit faire face à diverses complications 47.
La principale limite à un projet d’installation est en général la difficulté de trouver le terrain agricole adéquat
accompagné d’un logement. Si le porteur de projet ne vient pas d’un milieu agricole, il lui sera très difficile de trouver
une exploitation en passant par un réseau local ou par le bouche à oreille. En outre, il devient de plus en plus rare de
trouver des exploitations à reprendre à un tarif raisonnable. De nombreux cédants préfèrent effectivement vendre à un
promoteur immobilier ou à leur voisin. Ceci a un effet pervers car par conséquent, beaucoup d’exploitations sont
nettement trop grandes pour être abordables financièrement pour les porteurs de projet.
Toutefois, dans de telles situations d’installation « hors reprise familiale », il existe des institutions locales ou
départementales pouvant aider les candidats à l’installation ; nous y reviendrons dans notre première partie.
Par ailleurs, les difficultés liées à l’installation ne se limitent pas à l’accès au foncier. L’activité agricole présente
une réelle incertitude quant aux revenus qu’elle génère et quant à sa pérennité. Le cours des produits agricoles est soumis
aux fluctuations financières et n’est pas nécessairement stable et avantageux sur le moyen ou long terme, ce qui peut
rebuter certains candidats. Nous avons pris le parti de ne pas approfondir cet aspect car la CC est dépourvue de leviers
d’action pour agir à ce niveau-là.
Méthodologie :
Afin de cerner la problématique du foncier et, plus globalement, de l’installation, nous avons pris contact avec
deux acteurs primordiaux : l’ADDEARG et le pôle installation de la chambre d’agriculture. Nous avons ainsi pu être en
mesure de détailler les aides pour lesquelles sont éligibles les jeunes agriculteurs lors de leur installation, ainsi que les
démarches pour obtenir ces aides; c’est ce que nous verrons dans une première partie. Il nous était également nécessaire
de prendre contact avec des acteurs plus directement impliqués sur la CC, afin d’avoir une vision plus proche de la réalité
du terrain. C’est pourquoi nous nous sommes entretenus avec un élu, Edouard Chaulet, maire de Barjac et avec un couple
d’agriculteurs récemment implanté à Rivières.
A ces entretiens se sont ajoutées des recherches bibliographiques. Ces recherches nous ont révélé qu’il existe de
nombreuses institutions ou associations facilitant l’accès au foncier. Nous décrirons leurs différents modes d’action dans
une deuxième partie. C’est ainsi que nous avons pu proposer des actions ou projets pouvant être menés sur le territoire de
la CC.
41
A - Les structures d’aide à l’installation
A1 - L’ADDEARG
Un agriculteur désirant s’installer dans le Gard peut utiliser des dispositifs d’aide à sa disposition pour
l’accompagner lors de cette installation. C’est une structure accompagnement, basée à Saint-Geniès-de-Malgoirès, au
nord de Nîmes. Nous avons décidé de prendre contact avec un responsable de cette structure afin d’en apprendre
davantage sur les procédures d’aide à l’installation sur le département. Nous nous sommes donc entretenus avec
Guillaume Massein, responsable de l’animation générale et des projets collectifs à l’Addearg. Il nous a exposé lors de
cet entretien que l’ADDEARG accompagne ce que l’on appelle une « installation progressive ». Il s’agit d’une
installation se déroulant sur plusieurs années et qui, à terme, doit permettre à une exploitation de passer d’une petite
échelle (pas nécessairement viable économiquement) à une plus grande échelle.
En général, les installations aidées par l’ADDEARG concernent des projets en biologique ou en agriculture
raisonnée et non des gros entrepreneurs agricoles (davantage pris en charge par la CA (Chambre d’Agriculture)). En
effet, la CA s’intéresse principalement aux projets éligibles pour la Dotation Jeune Agriculteur (DJA), que nous
détaillerons plus loin. Un des critères d’éligibilité est la surface de l’exploitation : en dessous d’une certaine surface, pour
une activité agricole donnée, l’exploitant n’a plus le statut d’agriculteur. Cette surface est appelée Surface Minimale à
l’Installation (SMI)48, et dépend à la fois de la zone et du type de production (cf annexe K3).
L’accompagnement de l’ADDEARG consiste tout d’abord en une mise en place du projet d’installation afin de
déterminer sa faisabilité et, le cas échéant, d’y apporter les modifications nécessaires pour assurer sa pérennité. Une fois
le projet clairement établi, l’ADDEARG se charge de trouver les financements nécessaires à l’installation. Les besoins
financiers peuvent être très variables en fonction des projets. L’aide accordée s’échelonne généralement autour de 20 000
à 50 000 €, voire davantage lorsqu’une construction est nécessaire (par exemple une fromagerie).
D’autre part, les conseillers de l’ADDEARG réalisent régulièrement des bilans d’étape avec les agriculteurs
accompagnés pour mettre à plat la situation de l’exploitation et afin d’éventuellement réajuster le projet si besoin est. Sur
la base du volontariat, les exploitants peuvent choisir de suivre des formations 49 en partenariat avec l’ADDEARG pour
perfectionner leurs connaissances en agronomie, comptabilité, etc… Par exemple, il en existe pour apprendre à produire
et à commercialiser des PPAM.
Au cours de nos différents entretiens et rencontres, il nous est apparu qu’il existe une structure particulière au
sein de la CA, chargée exclusivement d’accompagner les porteurs de projets désirant s’installer pour pratiquer une
activité agricole : il s’agit du pôle installation. C’est pourquoi nous avons pris contact avec son responsable Hubert
Reynaud. Il nous a expliqué comment le pôle installation accompagne administrativement et économiquement les
agriculteurs depuis le « primo-accueil » jusqu’à l’obtention du financement (voir annexe K4).
La mise en place du Plan de Professionnalisation Personnalisé (PPP) peut être plus ou moins longue selon les
profils. Si le JA demandeur est diplômé ou formé (par exemple BTS viticulture-oenologie) l’installation peut se faire en
quatre à cinq mois, contre jusqu’à 18 mois dans le cas contraire.
Chaque année, environ 400 candidats sont accueillis par le pôle installation mais seuls 25 à 30 dossiers aboutissent
à une installation aidée sur le département. Parmi les 400 demandes, environ la moitié présentent un projet
économiquement viable. Toutefois, les candidats se heurtent le plus souvent à des problèmes de financement liés à
l’acquisition de foncier. Que ce soit à l’échelle du département ou de la CC, ce n’est donc pas nécessairement les
candidats à l’installation qui manquent.
42
Selon Hubert Reynaud, l’accès au foncier représente le problème majeur qui freine aujourd’hui l’installation des
JA. Pour exemple, un simple projet de maraîchage sur quelques hectares peut nécessiter jusqu’à 70 000 €
d’investissement initial s’il y a besoin d’acquérir du foncier. Ainsi, comme nous le détaillerons plus loin, « le fermage
peut être une solution intéressante » d’après le responsable du pôle installation.
Au terme de la démarche accompagnée par le pôle installation, les porteurs de projet visent à toucher la DJA. Il
s’agit de la principale aide d’état pour s’installer, elle n’est accordée que sous certaines conditions et impose au
bénéficiaire de prendre des engagements sous peine de rétrocession partielle de la dotation. En plus de devoir suivre la
démarche présentée sur la figure 2, le candidat doit avoir entre 18 et 40 ans, posséder un diplôme agricole et exploiter au
minimum une ½ SMI (voir annexe K3).
Une fois la DJA accordée, le bénéficiaire doit respecter les engagements suivants :
- S’installer dans les 12 mois suivant l’octroi des aides.
- Pratiquer son activité agricole durant au moins 5 ans.
- Tenir une comptabilité de gestion, certifiée par un comptable agréé.
- Atteindre les objectifs fixés dans le PDE (Plan de Développement de l’exploitation).
Le montant de la DJA accordée aux porteurs de projet est variable et dépend de différents critères. La localisation
de l’exploitation est un critère important car l’aide est plus ou moins importante selon la région, la topographie (plaine,
causses, montagne), etc… Le montant de la DJA dépend aussi de l’existence ou non d’un atelier de transformation sur
l’exploitation (par exemple une fromagerie) et de l’éventuel engagement de l’exploitant dans une démarche qualité.
Ainsi, la DJA octroyée aux porteurs de projet peut s’élever jusqu’à 40 000 € dans les meilleurs des cas.
En complément des structures d’aide à l’installation que nous venons d’évoquer, il existe d’autres structures
censées accompagner les candidats à l’installation en recherche de foncier. Ces structures peuvent agir en partenariat
avec l’ADDEARG ou la CA.
L’action de cette association est basée sur la construction d’un groupement d’acquisition foncière. Le principe est
le suivant : quelques particuliers (ou professionnels) s’associent dans le but d’acquérir un ensemble de terrains en
mutualisant leurs ressources. Ce groupe d’associés pourra par la suite louer ces terres à un agriculteur, ce qui facilitera
son implantation.
L’objectif de Terre de Liens est d’éviter la disparition de terres arables, qui deviennent rares sur certains
territoires. En effet, grâce à ces acquisitions, l’association protège le foncier de la spéculation immobilière en lui
conférant un usage agricole. La mise à disposition des terrains appartenant aux groupes d’acquisition n’est pas
hasardeuse : les exploitants pratiquant une agriculture biologique ou paysanne sont privilégiés.
En marge du système de mise à disposition de foncier, Terre de Liens propose une plateforme en ligne où les
porteurs de projets à la recherche de terres aussi bien que les cédants peuvent y déposer des annonces 50. Ainsi, le lien
entre offre et demande se trouve-t-il renforcé. Cet outil peut être précieux à la fois pour concrétiser une installation et
pour céder une exploitation en fin d’activité.
43
B2 - Le Répertoire Départemental à l’Installation (RDI)
Le RDI remplit un rôle semblable à celui de la plateforme d’annonce en ligne de Terre de Liens. Il s’agit d’un
répertoire recensant à la fois les agriculteurs recherchant une exploitation à reprendre, et ceux désirant céder la leur. Ce
répertoire est en partie réalisé par la MSA qui envoie un document dans les 18 mois précédant la retraite des agriculteurs.
Ce document, rempli sur la base du volontariat, est censé établir si l’exploitant a un repreneur ou non, et s’il désire en
trouver un. Une fois ces informations renseignées, elles peuvent être mises en ligne sur la plateforme RDI 51.
Pour l’heure, le RDI a une réussite limitée sur le département du Gard, puisqu’il ne permet que deux à trois
installations par an. Cependant, l’une d’entre elle a eu lieu sur le territoire de la CC, à Rivières. En effet, nous y avons
rencontré un jeune couple d’agriculteurs installé depuis 2011. Ils possédaient auparavant une exploitation dans l’Hérault
et ont pu trouver leur nouvel emplacement grâce au RDI. En outre, ils ont été aidés par l’ADDEARG et la CA et ont pu
bénéficier d’une DJA de 19 000 €.
B3 - Terra Rural
Terra Rural est une structure publique (dépendant de la région Languedoc-Roussillon) ayant pour but d’aider les
collectivités territoriales (telles qu’une CC par exemple) en les accompagnant dans des projets de développement
agricole. Elle peut agir au niveau de différentes problématiques : le foncier, la production, la commercialisation,
l’attractivité touristique, etc… Afin d’illustrer la capacité d’action de Terra Rural, nous nous appuierons sur deux projets
ayant été accompagnés dans deux communautés de communes de la région Languedoc-Roussillon52.
Le premier exemple nous amène dans la CC de la Montagne du Haut-Languedoc, située au nord de Béziers, dans
l’Hérault. Les responsables de cette CC désiraient développer l’activité agricole sur leur territoire, ils avaient donc un
objectif semblable à celui de notre projet à la CC Cèze-Cévennes.
Dans un premier temps, Terra Rural a aidé à la réalisation d’un diagnostic de territoire pour cibler les éventuels
points forts et points faibles de la CC. Puis, à l’aide de financements régionaux et à partir de ce diagnostic, la CC a pu
lancer une opération de promotion des produits du territoire. Elle s’est notamment caractérisée par l’édition d’un guide
regroupant les producteurs locaux adeptes des circuits courts et de la vente directe. Ce guide a participé à la dynamisation
de l’activité agricole du territoire en augmentant la visibilité des producteurs auprès notamment de la clientèle
touristique.
Après avoir présenté cette liste non exhaustive des structures aidant à l’installation ou à l’acquisition foncière sur
le département, nous allons tenter d’établir des actions pouvant être menées par la CC Cèze-Cévennes. La problématique
de l’acquisition foncière semble être, à nos yeux et selon la majorité des interlocuteurs rencontrés, le frein majeur à
l’installation sur le territoire. C’est pourquoi nous focaliserons les leviers d’actions possibles sur cette problématique en
particulier.
44
C1 - Le développement du fermage
Le principe du fermage est le suivant : un propriétaire de foncier agricole propose ses terres (au minimum 1 ha) à
la location pour une durée minimale de 9 ans. C’est une pratique courante en France car elle présente à la fois des
avantages pour le propriétaire et pour le fermier. En effet, cela permet au propriétaire de faire fructifier son patrimoine
foncier s’il n’en a plus l’usage agricole. Dans le même temps, selon les dires d’Hubert Reynaud de la CA, le fermage
constitue la solution « parfaite » pour bon nombres de jeunes porteurs de projets sans apport personnel. En effet, le
caractère « locatif » du fermage permet d’obtenir une terre à travailler tout en limitant les investissements financiers.
Compte-tenu des problématiques d’installation sur la CC, le développement du fermage pourrait donc être bénéfique
pour le territoire.
Sur la CC, les prix du fermage sont fixés par la Commission Consultative des Baux Ruraux, sous contrôle de la
préfecture du Gard53. Comme on peut le voir sur l’annexe K5, le prix des baux n’est pas nécessairement très attractif
selon la catégorie de terre et cet aspect-là rebute bon nombre de propriétaires. Cependant, bien que ces tarifs soient
relativement faibles, ils peuvent constituer un complément de revenu intéressant, surtout lorsque les propriétaires
possèdent des exploitations à l’abandon. Les tarifs étant fixés par arrêté départemental, la CC n’aura aucun moyen d’agir
sur eux.
Enfin, la lourdeur des démarches administratives peuvent freiner les propriétaires agricoles. Nous pouvons donc
envisager que la CC réalise un accompagnement de ceux proposant leur exploitation en fermage afin qu’ils soient
soutenus au niveau administratif.
Le principe d’une couveuse est de permettre à des agriculteurs désirant s’installer de tester préalablement leur
activité pendant un ou deux ans au sein d’une structure spécialisée. Ainsi, les « couvés » ont à leur disposition le foncier
et le matériel dont ils ont besoin, en plus de bénéficier d’un accompagnement tout au long de leur expérience. Durant la
ou les années de cette expérience, les agriculteurs peuvent tester la faisabilité de leur projet, et bénéficier d’une
rémunération s’il est mené à bien.
Une telle couveuse a déjà été mise en place sur la CC à Barjac en 201154. Il s’agissait d’un projet de couveuse bio
en partenariat avec Terres de Lien et une autre association : Coup d’Pousses. Le projet a été établi sur 10 ha du domaine
de la Grange des prés à Barjac, connu pour son engagement dans le bio et pour son partenariat avec la restauration
collective de la ville. Ce projet a été une relative réussite puisque sur cinq « couvés », deux ont réussi à finaliser leur
projet et à finir par s’installer sur la CC.
Ce projet de couveuse a Barjac avait bénéficié de l’appui de nombreuses structures départementales telles que
l’ADDEARG, la SAFER ou encore la CA du Gard. A nos yeux, il nous semble que le développement de ces couveuses
agricoles pourrait redynamiser l’agriculture sur la CC. Dès lors qu’elle serait en place, il y a fort à parier que de
nombreux porteurs de projets agricoles se manifesteraient. Nous préconisons donc la création de nouvelles couveuses sur
la CC qui pourraient s’inspirer du projet réalisé à Barjac en 2011.
45
C3 - Lancement d’une Opération Concertée d’Aménagement et de
Gestion de l’Espace Rural (OCAGER).
Les OCAGER sont des démarches ayant été mises en place par la région Languedoc-Roussillon et font partie
intégrante de sa politique économique et territoriale. Elles répondent aux problématiques agricoles telles que l’accès à
l’eau et sa gestion, l’aménagement de l’espace ou encore l’accès au foncier. Compte tenu de l’ampleur d’une telle
opération, la réalisation d’une OCAGER en concertation avec tous les acteurs possibles, agriculteurs, collectivités
territoriales, associations locales, etc…
Une OCAGER est actuellement en cours dans un territoire à cheval entre le Gard et la Lozère, il s’agit de
l’OCAGER « Galeizon, Vallée Longue - Calbertois et Pays Grand’Combien »55. Lors de son lancement en 2011,
l’objectif était de dynamiser un « renouveau agricole » sur le territoire, notamment au niveau de certaines communes où
l’activité agricole était en fort déclin.
L’OCAGER se déroule en deux phases. La première, initiée fin 2011, consistait en un diagnostic du territoire
censé en dégager les principaux enjeux et besoins. Elle fut suivie d’une phase opérationnelle à travers des actions telles
que la réalisation d’animations foncières auprès des communes et des propriétaires, dans le but de booster le marché
foncier. Ces animations ont conféré une meilleure visibilité de l’état du foncier sur le territoire, et ont permis de cibler
des parcelles non entretenues mais potentiellement intéressantes pour un usage agricole.
Une OCAGER est donc une démarche d’envergure impliquant un très large panel d’acteurs 56. C’est une opération
lourde à entreprendre mais qui pourrait avoir des impacts très positifs sur la CC. En marge de permettre une acquisition
foncière importante, l’OCAGER peut être bénéfique pour le territoire en favorisant les reprises et les installations
agricoles, en valorisant les productions locales ou encore en initiant des projets d’intérêts collectifs, comme par exemple
la construction d’ateliers de transformation.
Notre entretien avec Edouard Chaulet, maire de la commune de Barjac, en octobre dernier nous a permis de
discuter de sa politique foncière agricole. Premièrement, lors du lancement du projet de la Grange des prés en 2010
(censé sauver cette exploitation agricole à l’abandon), Mr. Chaulet est intervenu personnellement auprès de la SAFER et
de Terre de lien afin que les terres soient utilisées à des fins agricoles bio. En effet, les promoteurs immobiliers aussi bien
que les grands producteurs locaux désiraient s’approprier l’exploitation, mais il n’en fut rien.
Par ailleurs, Mr. Chaulet nous a fait part d’un projet qu’il compte entreprendre dans les mois à venir, celui de
mettre en place un système de crédit-bail pour les terres agricole. Il s’agit d’une location particulière, au terme de laquelle
le « locataire » aura le choix entre restituer le bien ou l’acquérir, selon les termes définis dans le bail. Le principe est le
suivant : dans un premier temps, la municipalité investi dans des parcelles agricoles qu’elle mettra ensuite à la location
sous forme de crédit-bail. Ainsi, si le projet de l’agriculteur installé est mené à bien, on est en droit de penser qu’il sera
financièrement en mesure d’acquérir son exploitation en fin de contrat.
Cette démarche d’acquisition foncière pourrait être mise en place sur la CC. Elle permettrait d’améliorer
l’attractivité du territoire particulièrement vis-à-vis des candidats à l’installation dépourvus de foncier agricole. Il s’agit
d’un investissement sur le long terme étant donné qu’avec un tel système de crédit-bail, les parcelles acquises sont
vouées à être cédées aux agriculteurs locataires. Il reste néanmoins un certain inconvénient : la CC doit être dans la
capacité financière d’investir dans le foncier sans attendre de retour sur investissement avant 10 ou 15 ans.
46
Conclusion sur le foncier
Il nous est apparu que les difficultés d’installation des porteurs de projets constituaient un frein important au
dynamisme agricole de la CC. Faciliter l’installation agricole est donc un enjeu majeur pour la collectivité territoriale et
nous avons pris le parti de nous concentrer sur la problématique de l’accès au foncier pour les jeunes agriculteurs. Nos
entretiens et recherches personnelles nous ont révélé les structures publiques et associations auxquelles peuvent
s’adresser les porteurs de projets. Elles sont indépendantes de la CC car couvrent l’ensemble du département du Gard ou
de la région Languedoc-Roussillon. Néanmoins la CC peut jouer le rôle d’intermédiaire entre ces structures et les
candidats à l’installation.
Par ailleurs, nous avons établi certains leviers d’action dont la CC dispose pour booster les transactions foncières
sur le territoire. La proposition la plus ambitieuse est le lancement d’une OCAGER car c’est une action sur le moyen
terme pouvant potentiellement modifier en profondeur l’agriculture dans la CC. Par manque de temps nous n’avons
malheureusement pas pu rencontrer les coordinateurs de l’opération qui a actuellement lieu dans la vallée du Galeizon,
mais nous conseillons de prendre contact avec Florence Choquet, chargée de mission dans le cadre de cette OCAGER.
Une autre proposition, pourtant intéressante, que ne n’avons malheureusement pas eu le temps d’approfondir est la
constitution de Groupements Fonciers Agricoles (GFA) non plus par Terre de Liens, mais par les communes ou la CC
directement. Nous avons en effet appris au cours de nos entretiens qu’une telle démarche a déjà eu lieu dans le
département du Jura, dans le cadre d’un dispositif d’aide mis en place par le conseil départemental : le Contrat de
Solidarité avec les Communes Jurassiennes (ADCJ). Les acquisitions foncières publiques sont en général destinées aux
constructions immobilières. Cependant, dans le cas présent, l’utilisation à des fins agricoles du foncier acquis constitue
une démarche innovante et, à nos yeux, très intéressante pour la CC.
Pour conclure, bien que le marché foncier agricole sur la CC soit tombé dans un certain marasme ces dernières
années, nous pensons qu’il existe de nombreux moyens pour le lancer à nouveau. La liste de mesures que nous avons
proposée n’est pas exhaustive mais ce sont celles qui, à nos yeux, seront les plus bénéfiques pour l’agriculture sur la CC.
47
Conclusion générale
En conclusion, on retiendra que l'agriculture dans le secteur plaine de la CC, particulièrement dans la diagonale
Barjac-Navacelles, est encore plutôt dynamique comparativement au reste du département, notamment les filières vignes,
céréales, et semences, qui sont performantes et structurées. Le secteur montagne en revanche est plus difficilement
valorisable par l'agriculture, même si l'élevage et les cultures extensives y restent possibles.
Pour s’affranchir de cette séparation plaine/montagne, il faudrait créer des liens entre ces deux zones sur
lesquelles les activités agricoles sont complémentaires, notamment par la mise en place de circuits agrotouristiques. Il est
en effet primordial de ne pas délaisser le secteur montagne malgré son agriculture moins développée.
Le territoire souffre aussi de certaines faiblesses structurales. Ainsi, on observe un net manque de jeunes
agriculteurs pour reprendre les exploitations, le métier d’agriculteur étant probablement peu attractif du fait d’un travail
parfois dur et des revenus instables. Par ailleurs, les filières dominantes traditionnelles sur la CC connaissent une
situation parfois difficile à cause de l’irrigation limitée et de la fluctuation des prix.
Pour répondre à ces problématiques, nous nous sommes intéressés à plusieurs pistes : une meilleure valorisation
des productions et du territoire grâce à l’agritourisme, une diversification en PPAM pour offrir de nouveaux débouchés et
sécuriser les productions, et une meilleure maîtrise du foncier pour faciliter l’installation des agriculteurs et donc
pérenniser l’agriculture.
Nous avons alors identifié plusieurs actions concrètes pour développer les PPAM ou l’agritourisme,
accompagnées de préconisations concernant le foncier. Ainsi, de façon générale, il nous semble important de structurer
les réseaux d’agriculteurs et la mise en commun de matériel et de compétences. Cela favoriserait les rapprochements
entre acteurs de l’agriculture sur la CC, et renforcerait son identité et sa cohésion. Il serait également souhaitable
d’accompagner un développement des filières le plus local possible, par exemple en approvisionnant localement les
cantines ou les maisons de retraite, ainsi que boutiques de producteurs. Enfin, nous conseillons à la CC de mener des
actions aidant à la mise en contact entre les agriculteurs souhaitant céder leurs terres et les repreneurs.
48
ANNEXES
49
Annexe A : Les acteurs impliqués dans notre projet
Président :
Olivier Martin
Vice-Présidents :
Jean Pierre DE FARIA : Développement économique et 'Enfance Jeunesse
Georges BLACHE : Environnement et gestion des déchets
Thierry DAUBLON : Activité économique et emploi
Danièle TAYOLLE : Culture
Jean Christophe PAYAN : Agriculture, forêt, DFCI et éclairage public
Jérôme BASSIER : Développement touristique et patrimoine
Cyril AUBANEL : Communication et finances
Mireille DESIRA NADAL : Développement durable
50
A3 : Personnes ou organismes contactés dans le cadre du projet
53
Tableau B-1 : Nombre d'habitants par commune de la CC - Source : INSEE, 2012
54
Annexe C : Qualité agronomique des sols
La carte suivante montre la qualité agronomique des sols sur le territoire de la CC et aux alentours.
Le bassin d’Alès, correspondant à l’axe fertile nord-est/sud-ouest, bénéficie de dépôts alluviaux propices au
développement des cultures. Ce bassin résulte de la subsidence du terrain et de l’accumulation de sédiments lacustres
pendant l’Oligocène (- 30 millions d’années).
55
Annexe D : L’occupation des sols de la CC
56
D2 : La SAU et son évolution
La carte suivante montre la répartition de la SAU sur la CC. Les données chiffrées utilisées pour la réalisation de cette
carte sont données dans le tableau D-1, ainsi que leur évolution entre 2000 et 2010.
57
Tableau D-1 : Évolution de la SAU par commune sur la CC - Source : Données d'Agreste, issues du RGA 2000 et 2010
58
Tableau D-2 : SAU moyenne par exploitation sur chaque commune de la CC - Source : Données d'Agreste, issues du
RGA 2010
Évolution
(2000-
1988 2000 2010 2010)
59
Nombre de moyennes et grandes
exploitations 7 4 6 +50%
Tableau D-3 - Source : Données d'Agreste, issues des RGA 1988, 2000 et 2010
60
D4 : Répartition des activités agricoles
Les cartes suivantes montrent la répartition des activités agricoles sur le territoire de la CC.
Figure D-3 : Répartition des production agricole dans le Nord-Est d’Alès - Source : RPG 2012
61
Figure D-4 : Importance relative (en ha) des principales cultures par commune
La carte D-4 a été réalisée à partir de la surface des principales cultures pour les différentes communes. Elle ne
répertorie donc pas les activités d’élevage. Pour avoir une bonne vision des activités sur la CC, il faut lire cette carte avec
les autres, en particulier celles présentant la SAU le nombre d’exploitations, et consulter aussi les données sur l'élevage.
On rappelle par ailleurs que ces valeurs datent de 2010 (RGA).
La catégorie “Autres” désigne les cultures peu fréquentes sur la commune (relativement à la surface totale), les
surfaces fourragères ou toujours en herbe, les jachères, et certaines surfaces dont l’utilisation n’est pas renseignée
clairement sur Agreste. Les données protégées (secret statistique) sont, selon les cas, négligées (si la surface agricole
utilisée communale est importante) ou prises en compte (si elle est inférieure à 20 ha environ, en posant “s”=1).
Les activités d’élevage sont difficilement représentables sur une carte, en raison du secret statistique : une telle carte ne
représenterait pas la réalité. La taille des cercles reflète approximativement la surface de SAU relative entre les
communes.
Afin de compléter la vision des productions communales, on peut citer des communes sur lesquelles l’élevage est
une activité majeure7 (relativement) :
-Barjac : Volailles (environ ⅓ des agriculteurs en ayant, 136 000 têtes) ; Ovins (⅕ des agriculteurs en ayant)
-Peyremale : élevage ovin (3/6 agriculteurs en ayant); présence d’élevage de caprins et de volailles
-Saint-Sauveur-de-Cruzières : volailles (presque 1/4 des agriculteurs en ayant)
- Saint-Victor-de-Malcap : volailles (½ agriculteurs en ayant)
Sur les communes suivantes, il existe des activités d’élevage importantes par rapport au total des productions
communales, mais cachées par le secret statistique :
Bessèges : caprin, ovin et volailles
Gagnières : caprin, ovin et volailles
Méjannes-le-Clap : caprins et ovins
Meyrannes : ovins
Molières : ovin et caprins
Robiac-Rochessadoule : ovins, caprins et volailles
62
D5 : Détail des grandes cultures présentes sur la CC
Le blé dur
La majeure partie de la production est vendue à l’usine Panzani de Marseille. Cette relative proximité de l’usine est un
réel avantage qui permet de réduire les coûts. Ceux-ci sont assez élevés du fait de la petite taille et la diversité des
structures, de la rudesse du climat, et des infrastructures. Le reste de la production est exporté vers le Maghreb ou l’Italie.
Le climat de la région est plutôt propice à la culture de blé dur, par un bon ensoleillement, et avec le mistral qui chasse
les nuages et limite ainsi la fusariose. En revanche, la carie du blé fait quelques dégâts depuis 3-4 ans.
Le blé n'est plus la première céréale produite dans le monde, et les prix ont chutés : 280 €/t aujourd'hui contre 400
auparavant.
Les surfaces de blés durs, qui étaient situées sur des zones de coteaux à faible potentiel agronomique (comme St Victor,
St Denis, Rochegude, St Privat…) sont donc en nette diminution : les 40 quintaux requis pour être rentable ne sont pas
atteints sur de telles terres. De plus les prix sont très instables et les débouchés parfois difficiles à trouver.
L’orge
Il existe un petit débouché « niche » pour cette production, la fabrication de céréales pour les petits déjeuners. La plus
grande partie de la production est exportée et est destinée à l’alimentation animale.
63
Les données chiffrées utilisées pour la réalisation de cette carte sont données dans le tableau ci-dessous, ainsi que leur
évolution entre 2000 et 2010.
Tableau D-4 : Exploitations et surfaces dédiées à la culture de céréales sur la CC - Source : Données de Disar, issues du
RGA 2000 et 2010
64
D6 : Répartition des vignes sur le territoire de la CC
La carte suivante montre la répartition des vignes sur la CC. Les données chiffrées utilisées pour la réalisation de cette
carte sont données dans le tableau D-5, ainsi que leur évolution entre 2000 et 2010.
65
Tableau D-5 : Exploitations et surfaces dédiées à la culture de vignes sur la CC - Source : Données d'Agreste, issues du
RGA 2000 et 2010
La carte suivante montre la répartition des jachères sur la CC. Les données chiffrées utilisées pour la réalisation de cette
carte sont données dans le tableau D-6, ainsi que leur évolution entre 2000 et 2010.
66
Figure D-7 : Répartition des jachères sur la CC
Tableau D-6 : Surfaces en jachères sur la CC et leur évolution - Source : Données d'Agreste, issues du RGA 2000 et 2010
67
Annexe E : Exploitations et agriculteurs
La carte suivante montre le nombre d’exploitations dans chaque commune de la CC. Les données chiffrées utilisées pour
la réalisation de cette carte sont données dans le tableau E-1.
68
Tableau E-1 : Nombre d'exploitations par commune - Source : Données d'Agreste, issues du RGA 2010
Le graphe suivant donne une idée de l’évolution du nombre d’entreprises agricoles sur l’ensemble de la CC et les
secteurs de plaine et montagne.
Figure E-2 - Evolution de nombre des exploitations entre 1988, 2000 et 2010
69
E2 : Les emplois générés par l’agriculture sur la CC
La carte suivante montre le nombre d’UTA mobilisés dans chaque commune de la CC. Les données chiffrées utilisées
pour la réalisation de cette carte sont données dans le tableau E-2, ainsi que leur évolution entre 1988 et 2010.
70
Tableau E-2 : Évolution du nombre d'UTA sur chaque commune de la CC depuis 1988 - Source : Données d'Agreste,
issues du RGA 1988, 2000 et 2010
La carte suivante montre la Production Brute Standard globale dans chaque commune de la CC. Les données chiffrées
utilisées pour la réalisation de cette carte sont données dans le tableau F-1, ainsi que la PBS moyenne par exploitation sur
chaque commune.
Figure F-1
72
Tableau F-1 : PBS par commune et PBS moyenne par exploitation - Source : Données d'Agreste, issues du RGA 2010
73
Annexe G : Les mesures agro-environnementales sur la CC
La carte suivante montre les secteurs concernés par la zone Natura 2000 “Garrigues de Lussan”. Sur la CC les communes
Allègre-les-Fumades, Méjannes-le-Clap, Navacelles, Rivières, Rochegude, Saint-Jean-de-Maruéjols-et-Avéjan, Saint-
Privat-de-Champclos, Tharaux sont concernées.
Pour la zone DFCI (Défense de la Forêt Contre les Incendies), les communes de Bordezac, Peyremale et Robiac sont
concernées.
Figure G-1 : Zones concernées par Natura 2000 et la DFCI - Source : DRAAF Languedoc-
Roussillon
Il y a actuellement peu de céréales bio sur la CC, et sans que cela fasse partie de nos axes de développement, nous avons
pu entendre au cours de nos entretiens certains éléments sur cette culture.
L’entreprise Senfas collecte aussi des céréales bio (cf annexe suivante). Elle est située près d’Alès, et fabrique et
distribue des produits issus de l’agriculture biologique.
74
H2 : L’exemple de Dominique Ekel, producteur de céréales bio à Vallérargues
M. Ekel est une des personnes à l’origine de “Raspaillou”, la baguette bio gardoise.
Ils sont organisés en circuits courts 57 : une vingtaine de producteurs > un meunier (M. Passaga, Moulin de Sauret) > des
boulangers (une cinquantaine).
NB : Ce projet “Raspaillou” a aussi été porté par le Civam bio du Gard (Grégoire Bouchez), et a permis de stabiliser des
emplois (en boulangerie notamment).
Le Conseil Général du Gard alloue chaque année 10 000 € aux collèges du département pour l’introduction du bio dans
les cantines, c’est une des raisons du succès de ce projet.
Inconvénients
● il n’y a pas tellement de valeur ajoutée, donc il faut de la surface pour rentabiliser.
● Les rotations de cultures sont nécessaires en bio. Si on regarde les chiffres en bio : c’est dans la filière céréales
qu’il y a le moins d’installations.
● Par ici il n’y a pas de coopérative d’achat très dynamique, comme dans l’Aude (Agribio) (ici, c’est Sud Céréale
qui stocke surtout le riz et le blé dur).
● Inconstance des productions, qui amène à une inconstance dans l’offre. Cela peut rendre plus difficile de
s’assurer une clientèle.
75
Tableau H-1 : Besoins en céréales, oléagineuses et protéagineuses biologiques et locales de Senfas - Source : Senfas
Sur le territoire français, presque tous les départements (91 au total) cultivent des PPAM. Il existe des régions
plus productrices que d’autres : le Sud-Est, plutôt spécialisé dans les plantes à parfum et aromatiques, et un territoire plus
au Nord (Marne, Aube, Loiret…), plutôt spécialisé dans les plantes médicinales.
Si on s'intéresse à l'évolution globale de l'agriculture, on remarque qu'il y a eu une diminution de 26 % du nombre
d'exploitations et de 2 % de la SAU entre 2000 et 2010. Cependant en ce qui concerne les PPAM, sur la même période,
on peut observer une augmentation du nombre d'exploitations de 23,5 % et une augmentation de la SAU de 15,2 %. La
filière PPAM semble donc être en essor à l'échelle nationale. Néanmoins, si l'origan a vu sa SAU augmenter de 51 %, le
romarin de 32 %, et le thym de 16 %, la lavande en revanche en a perdu 9%, et le lavandin 2%.
Enfin on peut souligner que le lavandin, le pavot, la lavande et la sauge sclarée représentent à eux quatre environ
86 % de la SAU totale des PPAM en France.mm
La famille Viougeas :
3 UTA pour l'exploitation : viticulture et diversification en PPAM
50 ha de lavandin, de lavande et d'immortelle.
Production de 120-130 kg d'HE de lavandin/ha vendu à 20€ le kg d'HE.
mm
Guide Plantes à Parfum Aromatiques et Médicinales, édition 2014
76
M. Ekel à Vallérargues :
Il a commencé les céréales bio il y a 13 ans et les PPAM il y a 4 ans.
60 ha de tournesol, pois chiche, lentille, blé et fourrage
2 ha de lavande, 2 ha de thym, 1 ha d’origan.
Il vend ses PPAM en herboristerie uniquement à Arcadie, et parfois des huiles essentielles à divers acheteurs.
Pour sa première année de production d’origan, il a récolté 300kg/ha, vendu à 8€/kg.
Pour la lavande : 24kg d'HE/ha, à 200€/L
Pour le thym à linalol : 500kg MS/ha, à 12€/kg
Selon lui, Arcadie est une chance pour se lancer dans les PPAM, et il est toujours possible de trouver d’autres acheteurs
plus tard.
M. Taulelle à Allègre-les-Fumades :
En plus des PPAM, il cultive 15 ha de vigne, et 20 ha de luzerne pour laisser reposer ses terres.
Les PPAM représentent environ 10 % de son CA, le tourisme 25 %, les vignes 50 %.
Il produit du thym (à linalol, à thymol, et à α-terpinéol pour les HE, varico 3 pour l'herboristerie), du thym citron
(herboristerie), de la lavande (distillation), de l'origan (herboristerie), de la menthe poivrée et de la menthe citronnée
(herboristerie, pour l'Herbier de Die).
Menthe citronnée : il produit 95kg sur 1000m², 10mL HE = 13€
Thym : en bio on peut produire 500-600kg/ha, payés 12-14€/kg
en conventionnel 1000-1200kg/ha, payés 6-8€/kg
Il vend sa production à Arcadie (variétés clonales), à l'herbier de Die, à SCA3P pour les HE et il distille aussi une partie
de sa production avec Baume des Anges, qui produit des huiles essentielles très haut de gamme, pour la parfumerie
(lavande vraie en mélange de populations), distillées par des processus nouveaux et complexes.
L’entreprise Arcadie nous a communiqué les prix d’achat revus pour 2015 pour chaque plante achetée aux producteurs
appartenant au groupement BGM. Le document ci-dessous les présente.
77
Tableau I-1 : Prix d’achat des PPAM aux producteurs de BGM - Source : Arcadie, 2015
78
I5 : Besoins d'Arcadie
Arcadie nous a communiqué ce tableau résumant leurs besoins en plantes aromatiques pour 2016 :
D'autres entreprises pourraient acheter des plantes ou des huiles essentielles biologiques.
L'Herbier du Diois par exemple, situé dans la Drôme, achète des PPAM à des prix inférieurs à ceux d'Arcadie mais avec
des exigences moindresnn, ce qui peut constituer un débouché plus accessible à la production de PPAM biologiques pour
un agriculteur qui débuterait dans cette filière.
SCA3P, la Société Coopérative Agricole Plantes à Parfum de Provence implantée dans les Alpes de Haute
Provence, achète elle des huiles essentielles biologiques d'estragon, d'hysope, de lavande, de lavandin, de menthe
poivrée, de romarin, de sauge officinale et de sauge sclarée.
Le laboratoire Gravier, situé à Lussan est acheteur d'huiles essentielles et hydrolats notamment de lavande,
d'immortelle et de sauge, pour la fabrication de cosmétiques.
Enfin, Golgemma, dans l'Aude, est acheteur d'une large gamme d'huiles essentielles et hydrolats biologiques.
Le désherbage, très important dans la culture de plantes aromatiques, peut être effectué de façon préventive grâce
à une herse étrille ou une bineuse à doigts, et de façon curative avec une bineuse guidée ou des ailes de type Bathelier.
Pour les cultures cultivées de façon conventionnelle, il est aussi possible de désherber chimiquement mais il faut savoir
que de moins en moins de matières actives herbicides utilisables sur PPAM seront autorisées dans le futur, notamment
suite au plan Ecophyto 201858.
Pour la récolte, une récolteuse est généralement utilisée. Certains des équipements doivent être fixés sur un
tracteur, qu'il faudra également acheter si l'agriculteur n'en possède pas.
nn
Entretien avec Christophe Taulelle
79
Tableau I-3 : Dépenses générales en matériel - Source : fiche technique de Sud & Bio 59, 2012)
Si les plantes sont destinées à l'herboristerie, il faudra les sécher, les battre et les trier. Pour cela il faudra donc
acheter un ou plusieurs séchoirs et une batteuse.
Si elles sont destinées à la distillation il faudra soit aller dans une distillerie, soit avoir sur l'exploitation une petite
installation permettant de distiller. Parfois les plantes à distiller sont également séchées, il faudrait alors également
prévoir un séchoir.
Tableau I-4 : Dépenses en matériel selon le débouché - Source : fiche technique de Sud & Bio59, 2012
Comme toute autre culture, celle des PPAM permet de toucher les aides de la PAC, et notamment celles de la
conversion et du maintien de l'agriculture biologique. L'aide à l'installation pour les jeunes agriculteurs ou Dotation aux
Jeunes Agriculteurs peut aussi être touchée si l'agriculteur qui souhaite s'installer a moins de 40 ans. Elle est en moyenne
de 15 000€ mais varie selon le département et la zone (plaine ou zone défavorisée).
À l'heure actuelle il est encore difficile de connaître les montants des DPB (droit à paiement de base) pour les
cultures de PPAM pour la réforme de la PAC 2015.
Dans le cadre du Plan Végétal Environnement, il serait en outre possible de demander une aide financière pour
l'acquisition par des agriculteurs ou une CUMA de matériel. Les aides sont de 30 000€ maximum pour les exploitants et
de 100 000€ maximum pour les CUMA60. Elles sont accordées si le matériel acheté a une vocation de préservation de
l'environnement, comme par exemple des outils de désherbage mécanique qui diminuerait l'utilisation d'herbicides.
Enfin, il serait peut être possible d'obtenir une aide régionale ou de FranceAgriMer pour l'achat d'outils de
plantation, de récolte, de transformation, de plants...
Tout d'abord le Civam Bio Gard, créé en 2011, est une structure associative rassemblant à la fois des agriculteurs
bio et des entreprises de transformation, des restaurateurs… Son but est de développer les filières agricoles biologiques
80
du Gard, en structurant des partenariats entre les filières de la production et d'autres plus en aval : la création de
collectivités permet aux agriculteurs de mieux vendre et de mieux approvisionner les entreprises.
Le Civam a pour rôle d'accueillir et d'accompagner les porteurs de projet dans l'installation et la diversification. Il
travaille en collaboration avec la Chambre d'Agriculture, qui peut rediriger des agriculteurs vers eux s'ils souhaitent
s'installer en agriculture biologique. Le Civam Bio apporte un soutien technique aux agriculteurs et organise des
formations qui peuvent les initier à la culture de PPAM. Enfin, le Civam Bio est l'intermédiaire entre le groupement
BGM et Arcadie, et permet d'obtenir des relations équitables afin de développer cette filière de façon durable.
L'équivalent du Civam Bio à l'échelle du Languedoc Roussillon est Sud & Bio. Ils ont édité plusieurs fiches
informatives61 pour aider entre autres les agriculteurs producteurs de PPAM.
La Chambre d'Agriculture de la Drôme, un département géographiquement proche du Gard avec une bonne
expérience des PPAM, organise des formations plus poussées :
- Produire des PPAM, approche concrète de la production
- Réglementation et circuits de vente en PPAM bio
- Les facteurs de réussite d'une installation en PPAM
L'équipe PPAM de la CA de la Drôme édite également tous les deux ans un livre, le Guide Plantes à Parfum
Aromatiques et Médicinales, contenant de nombreuses informations sur les PPAM en France, les nouvelles variétés, les
fournisseurs de plants, l'évolution des productions, les résultats d'expérimentations menées par la CA…
Certains agriculteurs cependant considèrent que la culture de PPAM ne nécessite pas de formation particulière, surtout si
l'exploitant était déjà agriculteur avant de planter des plantes aromatiques. L'entraide entre cultivateurs de PPAM est
aussi présente et utile, notamment entre les membres du groupement BGM.
Au niveau national il existe aussi différents réseaux spécialisés dans les PPAM. Certains, comme la délégation de
Volx de FranceAgriMer ou le CPPARM (Comité des PPAM) peuvent apporter une aide technique directement aux
agriculteurs. D'autres, comme l'iteipmai ou le CNPMAI (Conservatoire National des PPAM) se concentrent plus sur la
recherche agronomique de nouvelles variétés résistantes, ou le développement de matériel (de désherbage, de récolte, de
distillation…) plus performant. La tendance globale semble donc être la recherche d'une meilleure structuration de la
filière permettant une sécurisation du revenu des cultivateurs de PPAM dans le temps.
81
J2 : Quelques producteurs impliqués dans la vente directe et/ou l’agritourisme
Vente directe-Produits de
Commune Identification l'exploitation Activité agritouristique
Lo pastre de las
abelhas Miel, achat en ligne possible
Ferme la
Bessèges Marchande fruits, légumes MG, BF
ferme pédagogique et de
Méjannes ferme Capriclap fromage de chèvre découverte
Les vergers de
Potelières Montalet olives, huiles (sur rdv); AB hébergement
Rivières Ferme des viande, fromage de chèvre, MG, AB, accueil occasionnel de
cabrioles CIVAM Racine groupes
Thibon Brignier
Françoise légumes BF
Domaine de
Berguerolles Vins dégustation, repas terroir
82
Maison de l'olivier Olives, huiles, tapenades dégustation, visites
Saint-Jean-de- Mas de
Maruéjols Fontcouverte fromages, produits fermiers
Domaine
d'Auteyrac Vins BF
83
Figure K-1 - Source : Vigifoncier
84
K3 : Valeurs des SMI dans le Gard pour différentes productions agricoles végétales
85
K4 : étapes à suivre pour l’obtention des aides pour un jeune agriculteur (JA)
86
K5 : Prix des baux ruraux dans le Gard en €/ha pour différentes catégories de terre
Pour approfondir le problème de l’élevage ovin en Cévennes concernant la proratisation des aides PAC :
● Florent Joyez (Peyremale)
élevage ovin, laine.
06 81 00 43 18
● Parc Naturel National des Cévennes
Le parc a sans doute déjà eu à faire à des problèmes de revalorisation agricole de son territoire, et peut donc
fournir des exemples ou des idées.
PPAM
● Coralie Berberian nous a été mentionnée par M. Biau du Myriapôle. Elle travaille à la CA du Gard, fait un
diagnostic des ressources en eau et des analyses de sol sur la CC, et a un projet de parc de PPAM à Allègre les
Fumades.
0466558482 ou 04 66 25 46 92 (CA) ou 06 10 90 59 06 (CA)
E-mail : coralie.berberian@gard.chambagri.fr
87
● Nous avons pendant notre projet contacté une distillerie, car elle était située sur le territoire de la CC, mais
d’autres sont également présentes dans des communes environnantes, comme par exemple :
Contrairement à la distillerie de Barjac, celles-ci distillent des plantes bio, et leurs gérants pourraient donc certainement
donner plus d’informations sur la filière des PPAM bio destinées à la distillation.
● Offices de tourisme de la CC
● Chambre d’agriculture :
○ Michelle Berne, équipe diversification, animatrice BAF
○ Bernard Assenat, équipe diversification, responsable d’équipe : 04 66 22 58 36
● Agriculteurs impliqués
● SAFER :
○ Simon Tisset, Conseiller Foncier du Secteur rattaché à la Direction Départementale : stisset@saferlr.fr /
04.66.30.62.03. (Alès)
○ Stéphanie DESTOM qui est son homologue pour les communes de Barjac, Saint-Privat-de-Campcols et
Méjannes-le-Clap
88
89
Bibliographie
1
Site de la CC www.ceze-cevennes.fr
2
Service public de diffusion du droit.www.legifrance.gouv.fr
3
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4
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5
Projet de territoire de la CC
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6
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Site internet Agreste du Ministère de l’agriculture - Fiche Languedoc-Roussillon
http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_R9111A14.pdf
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http://www.gard.gouv.fr/content/download/5626/34203/file/PLN_2013_PDPFCI_signe.pdf
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DRAAF Languedoc-Roussillon, Panorama agriculture et forêts 2014, p 12.
11
Inventaire des superficies irriguées et estimation des besoins agricoles en eau sur le bassin versant de la Cèze classé
en ZRE - CA du Gard.
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DRAAF Languedoc-Roussillon, Panorama agriculture et forêts 2014, p 10.
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qualite-et-de-lorigine-les-seuls-garantis-par-letat
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Site internet Agreste du Ministère de l’agriculture - Fiche Languedoc-Roussillon
http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf_R9111A14.pdf
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http://www.alpes-maritimes.gouv.fr/Politiques-publiques/Agriculture-foret-et-developpement-rural/Aides-de-la-
PAC/Calcul-des-surfaces-agricoles-et-prorata
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Schéma départemental de l’économie touristique et des loisirs 2015-2017, Comité de tourisme du Gard
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Le Gard Département http://www.gard.fr/au-quotidien/developper-une-entreprise/activite-touristique/aide-aux-
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Sud de France http://www.destinationsuddefrance.com/Decouvrir2/Incontournables/CLUB-OENOTOURISME-
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Magazine spécialisé sur le vin http://winesup.fr/oenotourisme-france-decouverte-vignoble-2037/
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Agritourisme. Logiques d'acteurs ou logiques de territoires ?. In: Économie rurale. N°250, 1999. pp. 40-46.
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Agritourisme et développement du territoire Valdac valdac-fichiers.com/Agritourisme/Agritourisme.pdf
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Rapport du Myriapôle : http://www.mde-alescevennes.fr/wp-content/uploads/2012/04/etude-tourisme-2011-MdE.pdf
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Agritourisme. Logiques d'acteurs ou logiques de territoires ?. In: Économie rurale. N°250, 1999. pp. 40-46.
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Agritourisme. Logiques d'acteurs ou logiques de territoires ?. In: Économie rurale. N°250, 1999. pp. 40-46.
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Civam du Gard : http://www.civamgard.fr/theme-agritourisme-territoire.php
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Agritourisme et développement du territoire Valdac : valdac-fichiers.com/Agritou
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Etude sur l’agritourisme en Dordogne
http://www.dordogne.chambagri.fr/fileadmin/documents_ca24/Internet/Tourisme/ProspectiveTourisme.pdf
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Marchés de producteurs dans le Jura : http://www.comte.com/decouvrir/economie-les-marches-du-comte/les-
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Etude sur l’agritourisme par la CA : www.chambres-agriculture.fr/fileadmin/.../Revue_Agritourisme.pdf
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Agritourisme et développement du territoire Valdac : valdac-fichiers.com/Agritourisme/Agritourisme.pdf
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Plateforme en ligne RDI. http://www.repertoireinstallation.com/relai.php?onglet=recherche
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La région Languedoc-Roussillon, Terra Rural
http://www.laregion.fr/cms_viewFile.php?idtf=2689&path=8a%2F2689_286_Plaquette-TERRA-RURAL.pdf
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Chambre d’Agriculture du Gard
http://www.gard.chambagri.fr/fileadmin/Pub/CA30/Internet_CA30/Documents_Internet_CA30/Juridique/BAUX_RUR
AUX_2014_2015.pdf
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Réseau de Transport d’Electricité http://clients.rte-
france.com/FondationRTE/files/pdf/890/FR/Fiche_web_Coups_dPousses_30.pdf
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Agenda 21 Galeizon Vallée Longue - Calbertois et Pays Grand’ Combien www.agenda21-
valleesencevennes.fr/images/flyer_2_publisher_comp2.pdf
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Syndicat mixte de la vallée du Galeizon www.valleedugaleizon.fr/images/pdf/bilan_2014_vdef_internet.pdf
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Le pain raspaillou : http://pain-raspaillou.blogspot.fr/
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Site PPAM de France : www.ppamdefrance.com
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Mettre en place un atelier de PPAM par Sud&Bio : http://www.sud-et-
bio.com/sites/default/files/Brochure_plantes_aromatiques_et_medicinales.pdf
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DRAAF : http://draaf.languedoc-roussillon.agriculture.gouv.fr/Le-Plan-Vegetal-pour-l
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Fiches informatives Sud&Bio : http://www.sud-et-bio.com/plantes-a-parfum-aromatiques-et-
medicinales/amont/conduite-culturale
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