SI/ISIL - S6 Rédaction scientifique Chapitre 3

Chapitre 3
Rédaction en Informatique

Dans le chapitre 1, la rédaction scientifique vous a été introduite. Au chapitre 2, la

structure et la composition du rapport ont été présenté. Dans ce chapitre, nous
allons aborder la rédaction de parties spécifiques à l’informatique.

1- Algorithmes

Il existe une démarche unique pour la rédaction d’un algorithme. Nous n’allons pas
la rappeler ici, vous êtes normalement déjà expert en algorithmique !!

Rédiger pour que le lecteur comprenne facilement votre algorithme, aussi

complexe soit-il. Le pseudo-code ne suffira pas à comprendre votre travail. Il faut
donc avoir une méthode de rédaction :
 En premier, présenter les grandes idées,
 Puis détailler progressivement chaque partie.

Voici comment présenter un algorithme [1] :

 Ecrire un paragraphe d’introduction où vous présenterez l’objectif de

l’algorithme. Donner les grandes idées de son fonctionnement, et détailler les
entrées/sorties ;

 D’autres paragraphes devront suivre. Chaque paragraphe va détailler une idée

importante. Il faut être précis et concis sur ses fonctionnalités ;

 Le pseudo-code peut être introduit maintenant. S’il est long, présentez

seulement les parties importantes. La facilité avec laquelle on pourra lire votre
pseudo-code permettra au lecteur une bonne compréhension de votre
algorithme ;

 Donner un exemple d’application de votre algorithme. Votre travail a pour

objectif de résoudre une problématique. Présentez ici un exemple de ce que
votre approche permet de réaliser ;

 Evaluer la complexité de votre algorithme, en temps et en mémoire. Vous devez

faire attention, si votre problématique et simple et votre algorithme complexe,
vous avez un souci ! ;
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 Si vous voulez présenter votre implémentation, faites-le dans le chapitre

implémentation si le code n’est pas trop longtemps.
Si votre code est volumineux, mettez-le en annexe, sinon votre chapitre sera
difficile à lire.

2- Expérimentations

La rédaction du chapitre implémentation, où vous allez présenter vos

expérimentations, doit suivre une approche scientifique :
 quelles sont vos hypothèses de travail ;
 quels types de mesures avez-vous intégrés à vos tests ;
 quelles approches de validation avez-vous retenu.

Discutez toujours les choix technologiques et les alternatives possibles :

 pourquoi utiliser un outil comparé à d’autres ;
 que vous apporte le langage utilisé par rapport à ceux de la littérature ;
 justifiez le choix du modèle de développement logiciel.

N’utilisez pas d’adjectifs (meilleur, plus simple, …).

Utilisez des critères objectifs pour motiver vos choix (calcul de complexité, résultats
comparatifs de tests, mesure de temps CPU, …).

Exemple 1 :
Ne dites pas : Nous avons choisi d’utiliser ce langage car nous l’avons utilisé
pendant le cours de ………………….
Dites plutôt : Une des caractéristiques du langage « X » choisi est de pouvoir
utiliser l’héritage multiple, ce qui n’est pas le cas des langages « Y » et « Z ».
L’héritage multiple est important dans notre cas car ………………..……

Exemple 2 :
Ne dites pas : Entre les deux algorithmes « A » et « B », j’ai choisi «A ». Il permet
une manipulation plus simple de la structure de données.
Dites plutôt : Les complexités en temps des deux algorithmes « A » et « B » sont
identiques (O(n2)). Cependant, les temps d’exécution sont différents. Ils sont de
Q(n log n) pour l’algorithme « A » et Q(n2) pour l’algorithme « B ». Les tests ont
montré que l’on obtient de meilleurs temps d’exécution en choisissant l’algorithme
« A ».

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3- Résultats

Dans le chapitre implémentation, vous aller présentez vos résultats.

Voici ce qu’il ne faut PAS écrire :
Le temps d’exécution de notre programme est de 50 ms sur les données
sans traitement et de 13 ms après traitement.
(Cela n’apporte rien au lecteur)
Pour avoir une rédaction compréhensible, il faut introduire avant cela les informations
concernant :
o l’outil de traitement (ordinateur) : puissance CPU, fréquence d’horloge, RAM, …
o l’environnement choisi : système d’exploitation, langage(s) de programmation, ...
o les logiciels utilisés pour vos tests et expérimentations : éditeur, site Web de
téléchargement, version, …. Donner tous les éléments qui permettront au lecteur
de reproduire l’expérience.

Exemple :
Nous avons menés nos tests sur un ordinateur ayant les caractéristiques suivantes :
Intel Celeron CPU 2840, 2.16 GHz, 2 Gb RAM, système d’exploitation Windows 10.0.
Nous avons comparé les résultats obtenus avec notre méthode à ceux de la littérature.

Tableau 5.3 – Comparaison des temps d’exécution

Temps d’exécution Data set 1 Temps d’exécution Data set 2

Mon approche
Approche littérature 1
Approche littérature 2

Les données chiffrées que vous donnez doivent être justifié.

 si elles sont personnelles, dites comment vous les avez obtenues.
 si elles sont issues de la littérature, cité le document d’où vous les avez prises.
Le lecteur doit pouvoir faire la distinction entre ce qui est un apport personnel et ce
qui ne l’est pas.

4- Figures et tableaux
Une figure peut aider la compréhension. Mais il faut justifier les choix ou les
résultats dans le texte.
Un tableau permet de résumer des éléments : comparer différentes approches,
donner les résultats de tests, …
Une figure ou un tableau doivent toujours être numérotés et accompagnés d’une
légende. La légende d’une figure est placée en dessous de celle-ci. Pour un
tableau, la légende peut se trouver au-dessus.
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5- Règles de style

La rédaction d’un rapport en informatique demande à respecter quelques règles de

style de la rédaction scientifique [2].

5-1 - Précision :
Définissez toutes les notions que vous introduisez dans votre travail en les
expliquant avec détails. Utilisez le glossaire si la définition précise est trop
longue. Quand vous utilisez pour la première fois un concept, écrivez-le en
italique.

Exemple :
Ne pas écrire : Le nombre de nœuds d’un graphe est noté n. Un graphe est un
ensemble de sommets S et d’arêtes entre nœuds. (. . . ). Un graphe pour lequel Sj
= 0 est un graphe vide (trop vague !!).

Ecrire plutôt : Un graphe non dirigé G est une paire ordonnée (S, A), où S est un
ensemble fini d’éléments appelés sommets et A est un ensemble de paires non
ordonnées de sommets distincts de S. Chaque élément {s ; t} de l’ensemble A est
une arête reliant les sommets s et t. On note n le nombre de sommets du graphe
G. Si n = 0, alors le graphe est vide.

Remarque : si votre description est longue et risque de perturber la lecture, il est

recommandé de la placer dans le glossaire.

5-2 – Concision :
Il faut faire des phrases courtes. Evitez d’utiliser des mots inutiles. Donner une
seule idée par phrase. Une phrase complexe peut être découpée en phrases
plus courtes.
Ne pas écrire : Pour sauvegarder des données, on peut le faire sous forme de
fichiers textes, qui représentent les données dans une forme lisible, par une
séquence de caractères ; ou par des fichiers binaires dans lesquels les données
sont représentées par des octets.
(La phrase est tellement longue que l’on ne comprend rien).

Ecrire plutôt : Il y a deux manières différentes de stocker des données : en format

texte ou en format binaire. Dans un format texte, les données sont représentées
par une séquence de caractères. Ces données sont lisibles pour un être humain.
Dans un format binaire, les données sont représentées par une séquence d’octets.
(Plusieurs phrases qui expliquent chacune une idée. On comprend le texte).

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5-3 – Neutralité :
Utilisez un style neutre. N’utilisez pas le « je », sauf dans les remerciements.
Ne pas écrire : Je commençais à regretter d’avoir voulu programmer les quatres
opérations, mais je m’étais fixé un but et je voulais l’atteindre. De toute façon, cela
rend le projet encore plus passionnant.
(Quel est l’intérêt de savoir cela ? Evitez ce genre de réflexion personnelle).

5-4 – Conjugaison :
- Les phrases doivent contenir un verbe.
- La voix active est plus directe que la voix passive.
- Utilisez le présent pour un style plus dynamique, sauf pour la conclusion où on
doit utiliser le passé.

Ne pas écrire Ecrire plutôt

L’algorithme sera exécuté en temps La complexité en temps de l’algorithme

O(n). est O(n).

Nous avions d’abord essayé la

La méthode X ne convient pas car ...
méthode X mais …

La valeur 0 signifiant le noir et la valeur La valeur 0 représente le noir et la

1 représentant le blanc. valeur 1 représente le blanc.

5-5 – Orthographe :
Vérifiez l’orthographe et les fautes grammaticales.

5-6 – Typographie :
Respectez les règles typographiques de la langue utilisée (voir le chapitre 1).

5-7 – Exemples :
Illustrez les concepts importants ou complexes par des exemples simples.

5-8 – Acronymes :
N’abusez pas des abréviations et acronymes.
Une abréviation ou un acronyme doit être introduit avant son utilisation.
Ne pas écrire : L’objet de ce travail est de développer un CMS.

Ecrire plutôt : L’objet de ce travail est de développer un « Content Management

System » (CMS). Un CMS est un système de gestion de contenu, c’est-à-dire …

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6- Mise en page

Les polices de caractères et leurs tailles doivent être choisies au début de la

rédaction. N’en changez plus.
Utilisez un texte justifié pour les paragraphes.
La hiérarchie des titres doit être visible par le changement de la taille des caractères.

6-1- Environnements :
Utilisez des environnements pour faire ressortir les éléments importants du
texte comme les définitions, les propositions, les théorèmes, les exemples, ...
Un environnement : c’est un format spécifique du texte qui permet d’identifier
directement l’environnement et son rôle.
Certains environnements sont numérotés pour que l’on puisse y faire référence
ailleurs dans le texte.

Exemple 1 :
Proposition 1 : La complexité de l’Algorithme A est en O(n2) où n représente
le nombre d’éléments dans le tableau donné en entrée.

Exemple 2 :
Démonstration. (longs arguments …)

Théorème 1 (Exactitude de l’Algorithme A) : Quand l’Algorithme A se

termine, le tableau résultat contient les nombres triés par ordre croissant.

6-2- Références croisées :

Tout élément du texte (section, équation, définition, référence bibliographique,

figure, théorème, tableau, etc.) qui possède une étiquette (numéro ou légende)
peut être cité dans le texte en utilisant cette étiquette.
On appelle cette citation une référence croisée.
On utilise une majuscule pour faire une référence croisée vers un
environnement numéroté, une figure, ou un tableau (Voir Proposition x, comme
illustré dans le Tableau y).

Exemple :
Nous utilisons l’Equation (1) dans la formulation du Théorème de Green
(cf. Théorème 2, p. 23).

Références bibliographiques
[1] M.C. Mouchot, « Guide de rédaction de rapport de projet », 2008, Télécom Bretagne.
[2] W. Jr, Strunk. & E. B. White, «The elements of style», 4th ed. Macmillan, New York, 1979.