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SUPPORT DE COURS

DE GESTION FINANCIERE
Classe : Licence 3 COMPTABILITE et LOGISTIQUE

Par :

TOURE OUSMANE ABOUBAKAR


Enseignant en finance
Doctorant en Science de Gestion
Master de Recherche en Science de Gestion
DESS en Finance
Professeur certifié

Cel : +225 0762 95 42


boubeck2008@yahoo.fr

TOURE ABOUBAKAR , IUA 2019-2020 1


Les objectifs
Former des responsables de la finance d’entreprise. Capables de rechercher des capitaux et de
choisir les investissements les plus rentables.

Les objectifs spécifiques


1. Acquérir une parfaite connaissance de la finance d’entreprise.
2. Maitriser les critères de choix des investissements en avenir certain, incertain et aléatoire.
3. Connaitre différents modes de financements possibles pour les entreprises
4. Effectuer le choix du meilleur mode de financement
5. Etablir parfaitement un plan de financement ainsi que le bilan prévisionnel

Les pré-requis

• Avoir des notions de base en (mathématiques financières) ;


• Avoir participé au cours d’analyse financière.
• Avoir participé au cours d’introduction a la finance en licence II

Le contenu
Chapitre 1 : Introduction et généralités sur la gestion financière
Chapitre 2 : La gestion du BFR normatif
Chapitre 3 : Les critères de choix des investissements en avenir certain
Chapitre 4 : Les critères de choix des investissements en avenir incertain
Chapitre 5 : Le choix des modes de financement
Chapitre 6: Le plan de financement

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Bibliographie

1. AAOUID Brahim, « Analyse et Gestion financière », Tome 2, Gestion financière,


2007
2. Cardamine Guy, Jean Monter, Gestion financière », édition economica, paris 2004
( 719 P)
3. COILLE Jean –Claude, « Application et cas de gestion financière », édition
maxima Paris 1997 (514P)
4. NOUAMA Albert, « Finance d’entreprise adapte au SYSCOHADA », 2e édition,
(982 P)
5. RAIMBOURG Philippe, « Gestion financière », 4ème édition, Bréal, 241 Pages

Et

TOURE ABOUBAKAR: SUPPORT DE COURS (2019-2020)

TOURE ABOUBAKAR , IUA 2019-2020 3


CHAP 1: LES GENERALITES SUR LE FINANCEMENT DES ENTREPRISES

Lors de sa création, puis au cours de son développement, l’entreprise au moment opportun,


doit détenir les ressources financières nécessaires pour faire face à ses échéances, et utiliser au mieux
les moyens dont elle dispose. Pour exercer son activité, l’entreprise doit d’abord engager des
dépenses avant de percevoir des recettes : réalisation des investissements matériels (terrains,
installations, constructions) ; achats des matières et fournitures, prévoir la rémunération de la main
d’œuvre). Ce n’est qu’ultérieurement, à l’issue de la production et de la commercialisation, que
des recettes seront encaissées après la réalisation des ventes. Il y a donc un décalage dans le
temps entre les paiements et les encaissements concernant aussi bien les investissements que
l’exploitation. Ce décalage crée des besoins de financements que l’entreprise devra couvrir en se
procurant des fonds selon différentes modalités.

En partant du fait que l’entreprise est une entité économique combinant les facteurs de
production (capital, travail, matières premières) dans le but de produire des biens et services destinés
à être vendus sur un marché solvable, le financement peut être défini comme lui permettant de
disposer des ressources qui lui sont nécessaires sur le plan pécuniaire. Ce financement conditionne
la survie de l’entreprise.
Le financement de l’entreprise dépend à la base de sa forme, car il existe plus de 500
milles d’entreprises en Côte d’ivoire, de sa taille car l’entreprise regroupe un individu
(entreprise artisanale) jusqu’à plusieurs milliers d’individus (entreprise multinationale).

Nous avons fait le choix d’étudier en quoi le financement de l’entreprise permet-il d’assurer
la pérennité de l’entreprise ?

Pour traiter ce thème, nous nous limiterons aux entreprises ivoiriennes en ne nous arrêtant
pas sur une forme d’entreprise en particulier mais en balayant toutes les possibilités offertes aux
entreprises quant à leurs modes de financement.

Ainsi dans une première partie nous aborderons les différents financements possibles
pour une entreprise puis, dans un deuxième temps , nous évoquerons les limites de ces
financements.

Les notions importantes à savoir

1. La notion du cycle d’exploitation


2. Les différents types d’investissements d’une entreprise
3. Les possibilités de financements offertes aux entreprises
4. Les contraintes de chaque type de financement

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I/ Les différents financements

A/ Le financement du cycle d’investissement

Le cycle d’investissement concerne l’acquisition et l’utilisation des immobilisations nécessaires


à l’activité de l’entreprise (machines, moyens de transports, matériel informatique) qui constituent
ses outils de travail. Ce cycle est long (plusieurs années). Il démarre dès la constitution de
l’entreprise.

Voyons les besoins puis les moyens de financements de l’investissement.

1/ Besoins de financement du cycle d’investissement

A sa création, l’entreprise doit se procurer un ensemble de biens destinés à rester dans la


firme pour plusieurs années. Il en va de même chaque année, l’entreprise devant réaliser des
investissements de nature variée correspondant à des objectifs multiples en vue d’assurer sa
survie (par le renouvellement et l’adaptation de ses matériels) et son développement (par
l’accroissement de ses installations).

-Investissements corporels (terrains, locaux, équipements, installations)

Ils répondent à des objectifs variés :


- création d’une capacité de production compte tenu de la demande prévue lors
de la constitution de l’entreprise,
- maintien de la capacité par le renouvellement des immobilisations au terme de
la durée de vie : investissement de remplacement,
- accroissement de la capacité pour assurer le développement :
investissement de capacité,
- orientation vers de nouvelles activités : investissement de modernisation,
- réalisation de gain de productivité afin de réduire les coûts, accroître les marges,
la compétitivité : investissement de productivité.

-Investissements incorporels

Les investissements incorporels sont complémentaires des investissements matériels qu'ils


précèdent, accompagnent ou suivent.
Ainsi les investissements de recherche précèdent les investissements matériels
lorsqu'ils aboutissent à améliorer, adapter ou imaginer des procédés et matériels nouveaux.
Les investissements en formation accompagnent les investissements matériels dont ils
permettent l'usage efficace par l'adaptation des qualifications des utilisateurs.
Les investissements en logiciels se poursuivent au-delà de l'acquisition des matériels
informatiques et, de même, les investissements dans l'action commerciale se poursuivent après
la mise en fabrication du produit.

-Investissements financiers

Les investissements financiers sont les acquisitions de titres de participation, de titres


immobilisés qui donnent le droit de propriété ou de créances.

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Ils tendent à se développer dans les grandes entreprises (ex. holding mixte) qui a
simultanément des activités d'exploitation industrielles et commerciales, et des activités de gestion
et de contrôle de ses filiales et participations ou la société mère qui abandonne à des filiales
toutes ses activités d'exploitation et devient une société de portefeuille ou holding pure. Les
immobilisations financières constituent alors l'essentiel de son bilan.
Ses revenus sont constitués de produits financiers et ne proviennent plus de ses ventes.

En résumé les investissements corporels, incorporels et financiers sont complémentaires.


Ils représentent les moyens de mise en œuvre de la stratégie de l'entreprise dont ils constituent
les éléments du développement futur.

2/ Moyens de financement du cycle d’investissement

L’entreprise peut financer ses investissements par ses propres ressources (fonds propres)
ou par des ressources extérieures (ressources étrangères).

-Le financement des investissements par fonds propres

Il existe trois moyens de financement de fonds propres.

L’autofinancement

C’est la forme préférée de financement des entreprises, en effet, c’est la plus facile à
mettre en œuvre car il n’y a pas à obtenir l’accord des personnes extérieures à l’entreprise et
qu’elle n’entraîne pas de frais. Toutes les entreprises l’utilisent y compris les plus grandes.
L’autofinancement est le financement des investissements par les moyens propres de
l’entreprise, c’est la ressource qui provient de l’activité de l’entreprise et conservée par elle.
L’autofinancement a pour avantage d’assurer à l’entreprise son indépendance.
Autofinancement= CAF - dividendes.
Ressource interne disponible après rémunération des associés.

L’augmentation de capital

Ce mode de financement est plus rare car il est plus difficile de trouver de nouveaux
apporteurs de fonds que de puiser dans ses propres ressources.(capital risque : pour des PME
en forte croissance grâce à des innovations technologiques).
Elle permet de financer le développement de l’entreprise (investissements nouveaux) ou
en cas de perte, rétablir une situation financière saine (émission de titres, introduction en bourse),
capital risque (organisme financier).

Les cessions d’éléments d’actifs

Elles peuvent résulter d’un renouvellement normal des immobilisations, de la nécessite


d’utiliser ce procédé pour obtenir des capitaux, ou de la mise en œuvre d’une stratégie de
recentrage (cessions des participations ou filiales marginales par rapport aux métiers dominant
qu’elle exerce).

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-Le financement des investissements par ressources étrangères

Les fonds propres sont le plus souvent, insuffisants pour financer la totalité des
investissements. L’entreprise doit donc recourir à des sources de financement externe.

Les emprunts à long ou moyen terme

Le recours à ce mode de financement augmente son endettement et réduit sa capacité


d’emprunt. Les 2 types sont les emprunts obligataires et les emprunts indivis.

Le crédit bail

Contrat de location où la société de crédit-bail reste propriétaire du matériel jusqu’à la


fin du contrat pour une valeur résiduelle.
Contrairement à l’emprunt, le crédit ne demande pas d’apport personnel. C’est un procédé
rapide et simple.

A l’aspect du financement de l’investissement vient s’ajouter l’aspect du


Financement de l’exploitation.

B/ Le financement du cycle d’exploitation

Indépendamment des investissements que nous venons d’étudier, l’exploitation


engendre des besoins financiers.

1/ Les besoins de financement du cycle d’exploitation

L’importance des besoins issus de l’exploitation dépend essentiellement de la durée du cycle


de fabrication, de la gestion des stocks, de la politique de crédit consenti aux clients et des
délais de paiement obtenus des fournisseurs.

-Le Besoin en Fonds de Roulement

Le Besoin en Fonds de Roulement finance les besoins liés au cycle d’exploitation. Il est
issu des décalages provenant des opérations d’exploitation (achats de marchandises/ventes de
marchandises stock, vente/ paiement reçus créances

-La trésorerie

L’exploitation engendre des besoins temporaires de trésorerie. Faire face aux échéances
des règlements exige des liquidités qui ne sont pas toujours disponibles. En cas d’insuffisance,
l’entreprise doit s’en procurer à l’extérieur et des ajustements de court terme sont nécessaires.

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2/ Les moyens du financement du cycle d’exploitation

-Le financement des besoins liés aux délais de règlements des clients

-Le fonds de roulement, financement stable

Excédent des ressources stables sur les immobilisations, il résulte de la politique financière
de l’entreprise et est destiné à couvrir le besoin de financement permanent qu’exige l’exploitation.

-Le crédit consenti par les fournisseurs

Il s’agit de l’octroi de délais de paiement. Les délais de règlement accordés par les fournisseurs
constituent une forme de crédit inter-entreprises qui permet le financement des stocks immobilisés
et d’une partie des délais de paiement accordés aux clients.

-Mobilisation de créances

Pour se procurer des liquidités l’entreprise qui a accordé des délais de paiements peut
mobiliser ses créances sans attendre leur échéance. Deux possibilités :
• Escompte d’effets de commerce
• L’affacturage

-Crédits de trésorerie
C’est une avance d’argent consentie par la banque pour financer des déficits de trésorerie.
Ils sont destinés à faire face aux difficultés temporaires de trésorerie :
• découvert bancaire,
• facilité de caisse
• crédits relais
• crédit de campagne

Nous savons que l’entreprise pour faire face à ses besoins de financement dispose de
multiples sources de financement néanmoins l’entreprise voit son champ de possibilités
limité par des contraintes qu’elle doit respecter pour pouvoir enfin choisir le mode de
financement le plus adéquat.
Nous verrons donc les contraintes à respecter puis les critères de choix du mode de
financement.

II / Les limites du financement de l’entreprise

L’entreprise gère ses activités avec pour objectif d’assurer son équilibre financier, contrainte
permanente et impérative.

Le financement de l’entreprise est limité selon la situation financière de l’entreprise et selon


d’autres contraintes.

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QUIZ 1
1. Qu’appelle-t-on cycle d’exploitation d’une entreprise ?
2. Quelle(s) différence(s) existe-t-il entre affacturage et escompte ?

Recherche à faire : les caractéristiques d’un emprunt indivis ???


(délai : à rendre au cours prochain).

A/ Les contraintes liées à la situation financière de l’entreprise

1/ La rentabilité, la solvabilité

Parmi les diverses conceptions du financement de l’entreprise, la conception classique est


celle qui comporte le plus de contraintes. Elles ne sont pas sans conséquence sur le choix des
sources de financement.

La liquidité

L’entreprise est liquide quand les ressources dégagées par ses opérations courantes lui
fournissent les disponibilités suffisantes pour faire face à ses échéances à court terme. Avec le capital,
la trésorerie est le 2e aspect de la dimension financière de l’entreprise. C’est une contrainte dans
le sens où si l’entreprise se retrouve en situation d’incapacité de payer à l’échéance (en état de
cessation de paiement), elle risque le dépôt du bilan.

La rentabilité et la solvabilité

La rentabilité (résultat/moyens) est la capacité de l’entreprise à rémunérer des fonds durables


mis à sa disposition. La principale contrainte étant la confiance des partenaires (prêteurs,
actionnaires, clients, fournisseur). En effet, si la confiance baisse le niveau d’engagement s’en
ressent et l’entreprise peut alors être conduite à déposer le bilan.

La solvabilité est la capacité de l’entreprise à faire face à ses engagements à leur échéance.
L’entreprise est contrainte à rester solvable à contrario son image se dégradera et de plus certains
partenaires (banque fournisseurs) risquent de refuser de poursuivre leurs relations. Cela peut
conduire à réduire son activité ou pire à déposer le bilan.

2/ Les contraintes classiques

La règle de l’équilibre financier

Les emplois stables doivent être financés par des ressources durables (il est apprécié à partir
du bilan fonctionnel) le fonds de roulement net global est la marge de sécurité qui permet de
financer les besoins en liquidité nécessaires à la vie de l’entreprise
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La règle de l’autonomie financière

Pour faire appel aux emprunts bancaires, l’entreprise ne doit pas avoir ces dettes financières
déjà trop importantes (càd si capitaux propres / dettes financières < 1). De plus la dette financière ne
doit pas représenter plus de 3 ou 4 fois la caf (dettes fi / caf < 4).

La règle du minimum d’autofinancement

L’entreprise doit autofinancer une partie (en général 30%) des investissements pour lesquels
elle sollicite des crédits.

B/ Les autres contraintes non financières

1/ Les contraintes juridiques

Le statut juridique : par exemple seules les entreprises publiques ont accès aux titres
participatifs, seules les sociétés de capitaux peuvent émettre des obligations, des actions…

Les règles juridiques de recours aux moyens de financements externes.

2/ Les contraintes économiques

La taille : les grandes entreprises ont, évidemment, un éventail de choix beaucoup plus grand
que les petites, lesquelles par exemple ne peuvent faire appel public à l’épargne.

L’état du marché financier : D’une manière générale, si le marché financier est déprimé,
il ne favorise pas les émissions de titres et les entreprises doivent trouver des financements de
substitution.
Rappelons que l’entreprise est d’autant plus vulnérable qu’elle est soumise à une forte
dépendance ou à une forte concurrence notamment quand les marchés financiers connaissent eux-
mêmes des difficultés ce qui va produire des répercutions sur l’entreprise, qui se traduira pour elle
en difficultés pouvant être par ex, la faillite. Autre cause de difficultés, quand l’entreprise se trouve
dans la situation où elle accède difficilement aux systèmes de financement.

Au terme de ce chapitre, nous rappelons que pour se financer, quel que soit sa forme, son
importance, une entreprise a à sa disposition plusieurs moyens de financement. Reste pour elle,
de savoir, quel investissement réaliser (choisir le plus rentable selon plusieurs critères : actualisation,
délai de récupération et le TRI) et comment le financer (en comparant les coûts respectifs,
recherchant l’efficacité économique et la sécurité). C’est ce que nous avons vu en deuxième
partie, en exposant un ensemble de contraintes. Il s’agira de faire appel à l’analyse financière (le
tableau de financement, bilan fonctionnel, liquidité, solvabilité, la trésorerie nette, budget de
trésorerie). Le but étant de limiter les risques. Bien sûr que la décision d’investissement est une
décision risquée mais elle est indispensable «ne pas investir, c’est la mort lente, mal investir, c’est
la mort rapide» selon O Gelinier. De même pour limiter les effets pervers du financement, il est
nécessaire que l’entreprise ait recours à l’analyse stratégique qui permet principalement d’anticiper
et de prévoir la défaillance de l’entreprise.

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QUIZ 2.
Quelles sont les caractéristiques d’une entreprise :
- Liquide ?
- Solvable ?
- Rentable ?

Les réponses à ces questions ont données pendant le cours

En résumé :

- Une entreprise rentable peut être liquide, mais l’inverse n’est pas souvent
assuré ;
- une entreprise solvable est aussi rentable, mais l’inverse n’est pas assuré.

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CHAPITRE 2 : BESOIN EN FONDS DE ROULEMENT NORMATIF
La détermination du Fonds de Roulement Normatif permet au gestionnaire de l’entreprise
d’évaluer les besoins d’exploitation à financer à partir des prévisions faites de l’évolution des
éléments du cycle d’exploitation.

Les notions importantes à savoir

1. Les notions de FR, BFR, BFRN et leur détermination


2. Les bases de calcul des Temps d’Ecoulement (TE)
3. Les bases de calcul des Ratios de Structure (RS)

Section 1. LA PRESENTATION DU BFRE

1- Definition

Le BFRE correspond à la part des emplois rendus nécessaires par le cycle d’exploitation
(Approvisionnement, Fabrication, distribution) qui, n’étant pas financée par des ressources
apportées par des tiers intervenant dans ce cycle, doit être couverte par des ressources extérieures
à dégager par les dirigeants.
ACTIF PASSIF
Actif circulant d’exploitation
(ACE) BFRE = ACE - PCE

Stock d’exploitation Passif circulant d’exploitation


Marchandises (PCE)
Matières
Produits finis Dettes d’exploitation
Encours Fournisseurs d’exploitation
Emballages Personnel (salaires)
Créances d’exploitation Organismes sociaux (charges sociales)
Client d’exploitation Etat, impôts/salaires (charges fiscales)
Etat, TVA déductible Etat, TVA facturée
(TVA récupérable) Autres dettes circulantes
Autres créances circulantes

Le BFRE est la différence entre l’actif circulant et le passif circulant c'est-à-dire les crédits induits
par le cycle d’exploitation.
BFRE = Actif circulant AO - Passif circulant AO

2- La variation du BFRE

Le BFRE dépend du niveau d’activité. Les postes d’actif et du passif circulant varient en fonction
du niveau d’activité c'est-à-dire du chiffre d’affaires hors taxes (CAHT).
En effet, pour accroître son activité l’entreprise va être amenée à produire plus :
- à acheter plus (incidence sur le poste fournisseur) ;
- à constituer plus de stocks (augmentation du poste stock) ;
- à vendre plus (augmentation du poste client)
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NB : Les autres éléments relatifs à l’exploitation comme la TVA, les salaires, les charges
sociales… vont être aussi influencées par l’évolution de l’activité.

Section 2. L’EVALUATION DU BFRE

1- Le champ d’application

La prévision s’applique aux entreprises dont les activités se déroulent régulièrement tout au long
de l’année : on raisonne sur 12 mois de 30 jours chacun (soit sur 360 jours).
Seuls les postes liés à l’exploitation sont pris en considération.
On admet que le montant moyen de chaque poste du BFRE est directement proportionnel au
CAHT.

Il est indispensable de fixer le niveau des besoins en fonds de roulement d’exploitation (BFRE)
pour l’entreprise car il sera nécessaire de prévoir des financements pour le couvrir. Le BFRE
correspond au solde entre les actifs et les passifs circulants. Or, ce solde se modifie chaque jour.
La solution consiste à fixer un niveau structurel qui sera financé de manière stable : ce niveau sera
obtenu de manière normative.
Deux méthodes permettent d’obtenir le résultat :
- la méthode des bilans prévisionnels pour les entreprises dont l’activité est saisonnière ou
- la méthode des experts-comptables pour les entreprises dont l’activité est régulière.

2- La méthode des experts comptables

Elle consiste à exprimer les postes de l’actif et du passif circulant (Activité Ordinaire) en nombre
de jours de vente hors taxe c'est-à-dire en jours de CAHT. Dès lors, les BFRE peuvent, eux même,
être évalués en jours de vente HT. C’est donc une manière de relier les BFRE au CAHT, ce qui
permet de prévoir les premiers en fonction du second.
B F R E = f(CAHT)
Pour exprimer un poste quelconque P en nombre de jours de CAHT, il suffit de diviser le montant
(W) de ce poste par le CAHT journalier.

W. 360
L’expression du poste P = jours de CAHT
CAHT

= TE . RS

Dans la méthode dite des experts comptables, l’expression d’un poste en nombre de jours de
CAHT fait intervenir deux éléments :
- Le temps d’écoulement (TE)
- Le ratio de structure (RS) ou coefficient de proportionnalité

2-1- Le temps d’écoulement (TE)


a- Definition
C’est la durée moyenne de détention (emploi) ou de disposition (ressource) de l’élément
considéré.
Le TE d’un poste est le nombre de jours au bout duquel le montant moyen du poste serait nul.
On divise le montant moyen du poste par le montant total annuel, le tout multiplié par 360.

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Montant moyen
TE = 360
Montant total annuel

2-2 Calcul du temps d’écoulement des différents postes


De l’actif et du passif circulant (Activité Ordinaire)

a- Les stocks

Le TE est la durée pendant laquelle un article, une matière, un produit reste en magasin en moyenne
avant d’être utilisé ou vendu.
NB : la valeur d’un poste variant constamment, on raisonne (comme pour les autres postes en
principe) sur la base de sa valeur moyenne : (stock initial + stock final)/2

➢ Stock de marchandises

Stock moyen de marchandises


TE =
Valeur d’achat de marchandises vendues par jour

Stock moyen de marchandises


TE = x 360
Valeur d’achat de marchandises vendues

Coût d’achat de marchandises vendues = Achat de marchandises + frais accessoires d’achat


± Variation de stock de marchandises.
Un TE de stock de marchandises égal à 50 signifie :
- Qu’il faut 50 jours au stock de marchandises pour être vendu c'est-à-dire pour se
transformer en créances ou en liquidités ;
- Que le stock permet d’assurer sans réapprovisionnement 50 jours de vente de
marchandises.

➢ Stock de matières premières

Stock moyen de matières premières


TE =
Valeur d’achat de matières premières utilisées par jour

Stock moyen de matières premières


TE = x 360
Valeur d’achat de matières premières

Coût d’achat de matières premières utilisées = Achat de matières premières + frais


accessoires d’achat ± variation de stock de matières premières

Un TE de stock de matières premières égal à 45 signifie :


- Qu’il faut 45 jours au stock de matières premières pour être utilisé;
- Que le stock permet d’assurer sans réapprovisionnement 45 jours de consommation de
matières premières.

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Exercice d’application 1:

Calculer les temps d’écoulement relatif aux postes suivants :


a- Stock de marchandises

Stock initial: 3 000 000


Stock final: 3 450 000
Achat de marchandises : 7 150 000

b- Stock de matières premières

Stock initial: 450 000


Stock final: 350 000
Achat de matières premières : 1 055 000

Solution:

a- SM = (3 450 000 + 3 000 000)/2 = 3 225 000


CAMV = 7 150 000 – (3 450 000 – 3 000 000) = 6 700 000

TE = (3 225 000/6 700 000) X 360 = 173

b- SM = (450 000 + 350 000)/2 = 400 000


CAMU = 1 055 000 – (350 000 – 450 000) = 1 155 000

TE = (400 000/1 155 000) X 360 = 125

➢ Stock d’en-cours

Stock moyen d’en-cours


TE = x 360
Valeur de production d’en-cours de l’année

Coût de production des en-cours = coût d’acquisition des matières premières et fournitures liées
+ charges de production (coût de fabrication) ± variation de stock des en-cours.

Un TE de stock des en-cours égal à 15 signifie qu’il faut 15 jours au stock des en-cours pour être
transformé.

➢ Stock de produits fabriqués

Stock moyen de produits fabriqués


TE = x 360
Valeur de production de produits fabriqués vendus (de l’année)

Coût de production des produits fabriqués vendus = coût d’acquisition des matières premières et
fournitures liées + charges de production ± variation de stock de produits fabriqués.

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Un TE de stock de produits fabriqués égal à 55 signifie que les produits fabriqués restent 55 jours
en moyenne en stock avant d’être vendus.

Exercice d’application 2:

Calculer les temps d’écoulement relatif aux postes de stock des matières premières et de stock de
produits fabriqués :
a- Stock de matières premières

Stock initial matières premières: 42 500


Stock initial produits fabriqués: 61 250
Stock final matières premières: 33 750
Stock final produits fabriqués: 46 250
Achat de matières premières: 159 125
Frais accessoires d’achat: 35 000
Frais de production: 577 500

Solution:

TE = matières premières
SM = (SI + SF)/2 = (42 500 + 33 750)/2 = 38 125
TE = (SM/CAMU) x 360 = (38 125/(159 125 + 35 000 – (33 750 – 42 500))) x 360 = 68

TE = produits fabriqués
SM = (SI + SF)/2 = (61 250 + 46 250)/2 = 53 750
TE = (SM/CPPFV) x 360 avec CPPFV = CAMU + FRAIS DE PROD – (SF – SI)
TE = (SM/CPPFV) x 360 = (53 750 / (202 875 + 577 500 – (46 250 – 61 250))) x 360 = 24,32

b- Les clients

Le TE représente le nombre de jours qu’il faut aux créances clients pour se transformer en
liquidités.
Le calcul du TE dépend des informations dont on dispose :
- Soit la durée du crédit est donnée et égale à n jours. Dans ce cas TE= n ;
- Soit la durée du crédit est donnée et est égale à n jours fin de mois. Il faut donc calculer
la durée moyenne du crédit accordé ;
- Soit la durée du crédit est à déterminer lorsqu’elle n’est pas donnée :

Clients (y compris EENE + EAR)


TE = x 360
CATTC

Exercice d’application 3 :
Calculer les temps d’écoulement relatif aux clients suivants :
Client A : règlement à 30 jours
Client B : règlement 20 jours fin du mois
Client C : règlement 10% au comptant, 40% à 30 jours et le reste à 45 jours
Client D : règlement 20% à 30 jours, 45% à 40 jours et le reste à 60 jours

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Solution :

Client A TE = 30 jours
Client B TE = (30 /2) + 20 = 35J ie: 15 jours pour respect de principe fiscal + 20 Jours fin du
mois. Les entreprises font les déclarations fiscales le 15 du mois au plus tard.

Client C : TE = ((0,1 x 0) + (0,4 x 30) + (0,5 x 45))/1 = 35


Client D : TE = ((0,2 x 30) + (0,45 x 40) + (0,35 x 60))/1 = 45

c- Les fournisseurs

Un TE est égale à n signifie que les dettes à court terme fournisseurs sont réglées en moyenne n
jours après leur naissance.
Le calcul du TE dépend des informations dont on dispose :
- Soit la durée du crédit est donnée et égale à n jours. Dans ce cas TE= n ;
- Soit la durée du crédit est donnée et est égale à n jours fin de mois. Il faut donc calculer
la durée moyenne du crédit accordé ;
- Soit la durée du crédit est à déterminer lorsqu’elle n’est pas donnée :

Fournisseurs (y compris EAP)


TE = x 360
Achat TTC

d- La TVA
- TVA sur vente (collectée ou facturée)

Le TE dépend de la date de paiement de la TVA.


Un TE est égale à n jours signifie que le paiement de la TVA se fait avec un décalage de n jours.
- TVA sur achats (récupérable ou déductible)

Le TE dépend de la date de récupération de la TVA.


Un TE est égale à n jours signifie que la récupération de la TVA se fait avec un décalage de n
jours.
- TVA à payer

TVA à payer = TVA sur vente - TVA sur achats

e- Les salaires

Le TE est à déterminer en fonction de l’information donnée c'est-à-dire de la date de paiement.


Un TE est égale à n signifie que la dette moyenne de l’entreprise correspond à n jours de salaires.

f- Les charges sociales

Le TE est à déterminer en fonction de l’information donnée c'est-à-dire de la date de paiement.


Un TE est égale à n signifie que l’entreprise met en moyenne n jours pour régler les charges
sociales.

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 17


2-3 Le ratio de structure (RS)
a- Definition

Le RS (Coefficient de structure d’un poste ou coefficient de proportionnalité) mesure l’importance


de ce poste par rapport au CAHT.
Il se présente toujours sous forme d’une fraction dont le numérateur est le dénominateur du TE et
dont le dénominateur est le CAHT.

Montant total du poste Montant total annuel du poste


RS = =
CAHT CAHT

Le calcul du ratio de structure des différents postes de l’actif et du passif circulant (Activité
Ordinaire) se fait :

b- Les stocks

➢ Stock de marchandises

Coût d’achat des marchandises vendues


RS =
CAHT

➢ Stock de matières premières

Coût d’achat des matières premières utilisées


RS =
CAHT

➢ Stock d’en-cours

Coût de production des en-cours


RS =
CAHT

➢ Stock de produits fabriqués

Coût de production des produits fabriqués vendus


RS =
CAHT

c- Les clients

CATTC
RS = (si TVA recuperable)
CAHT

d- Les fournisseurs

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 18


Achat TTC
RS =
CAHT

e- La TVA

➢ TVA sur achat (déductible ou récupérable)

TVA sur Achat


RS =
CAHT

➢ TVA sur vente (TVA facturée ou collectée)

TVA sur vente


RS =
CAHT

➢ TVA à payer ou TVA à décaisser

TVA sur vente – TVA sur achat


RS =
CAHT

f- Les salaires

Salaires annuels
RS =
CAHT

g- Les charges sociales

Charges sociales annuelles


RS =
CAHT

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3 – Tableau récapitulatif

POSTES TE RS
1- Stock
Stock moyen Coût d’achat de m/ses
• Marchandises x 360 vendues
Valeur d’achat de m/ses vendues
CAHT
• Matières
premières Stock moyen coût d’achat des matières 1ères
x 360 utilisées
coût d’achat des matières 1ères utilisées
• En-cours CAHT

Stock moyen coût de production des en-cours


• Produits x 360
fabriqués coût de production des en-cours CAHT

Stock moyen coût de production des produits


x 360 fabriqués
coût de production des produits fabriqués
CAHT

2- Clients Clients CATTC


(clients x 360
avance sur CATTC CAHT
acompte
reçu)

3- Fournisseurs Fournisseurs Achat TTC


(fournisseurs x 360
avance Achat TTC CAHT
versée)
4- TVA à payer TVA sur vente – TVA sur achat
Dépend de la date de paiement
CAHT

5- Salaries Salaires annuels


Dépend de la date de paiement
CAHT

6- charges Charges sociales annuelles


sociales Dépend de la date de paiement
CAHT

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 20


4 - Calcul du besoin en fonds de roulement

POSTES TE RS Montant des postes en jours de


vente HT
ACTIF PASSIF
1- Stocks n1 r1 n1r1 ///////////////
2- Clients n2 r2 n2r2 //////////////
3- Fournisseurs m1 p1 //////////////// m1p1
4- TVA à payer m2 p2 /////////////// m2p2
5- Salaires m3 p3 /////////////// m3p3
6- Charges sociales m4 p4 /////////////// m4p4
2 4
∑ niri ∑ mipi
i=1 i=1

• BFRE exprimé en jours de CAHT égal :


2 4
∑ niri - ∑ mipi
i=1 i=1

• BFRE exprimé en francs égal :


2 4 CAHT
∑ niri - ∑ mipi x
i=1 i=1 360

Section 3. LA GESTION DU BFRE

L’entreprise peut éprouver des difficultés pour financer son BFRE. Elle va donc essayer de le
réduire en agissant sur ses composantes :
- Réduction des termes de l’actif ;
- Augmentation des termes du passif.

1- La réduction des termes de l’actif

1-1 Les stocks

La réduction des termes de l’actif va nécessiter :


- Une amélioration de la gestion des stocks : l’entreprise doit produire et livrer des produits
fabriqués « juste à temps » pour être vendus, fabriquer les en-cours « juste à temps » pour
être transformés en produits finis, acheter les matières premières « juste à temps » pour la
fabrication, acheter des marchandises « juste à temps » pour les revendre ;
- Le recours accru à la sous-traitance avec pour conséquence une diminution des stocks de
matières premières et d’en-cours ;
- Une baisse des coûts d’approvisionnements.

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 21


1-2 Les clients

La réduction des termes de l’actif va nécessiter :


- Une orientation vers un type de clientèle réglant plus rapidement (entreprise réglant au
comptant sous bénéfice d’escompte) ;
- Une adoption de mesures d’organisation destinées à améliorer les délais d’encaissement
des créances.

2- L’augmentation des termes du passif

L’augmentation des termes du passif va passer par :


- Une orientation vers un type de fournisseurs accordant des délais de règlement plus
importants ;
- Un recours plus important à la sous-traitance.

Prof : BLEU Franck TRAVAUX DIRIGES Etablissement: IUA


Gestion financière N°1

La SA NAKURMAN prévoit pour l’an 2018 une activité normale qui peut être résumée comme suit :
1- Durée
- Stock de marchandises : 30 jours
- Crédit accordé aux clients : 40 jours
- Crédit obtenu des fournisseurs de marchandises : 60 jours
- Crédit obtenu des fournisseurs de services : 35 jours
2- Echéance de certains règlements
- TVA : le 10 du mois
- Le salaire est réglé à la fin du mois
- Cotisation sociale : 15 du mois
3- Autres données prévisionnelles
- Achats de marchandises HT : 75 000 000
- Cotisations sociales : 10 800 000
- Autres frais (services) HT : 4 500 000
- CA HT (dont 20% réalisé à l’exportation): 150 000 000
- Salaire : 17 000 000

Travail à faire :

1- Calculer le BFR de l’exercice 2018 en jours de CAHT et en franc.


2- Déterminer de FR net de l’exercice 2018 dans l’hypothèse où l’entreprise désire une trésorerie
de 5 jours de vente HT.
3- Calculer le BFR de l’exercice 2019 à partir des changements suivants :
- la durée de stockage des entreprises est de 45 jours
- la durée du crédit client est de 60 jours
- les achats de marchandises HT sont de 80 000 000 (les conditions de règlements restent
inchangées)
- les autres frais c'est-à-dire les services sont de 5 000 000. Les frais sont réglés au comptant.

➢ CORRECTION TD 1: VOIR PAGES ANNEXES


TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 22
CHAPITRE 3. CHOIX DES INVESTISSEMENT EN AVENIR CERTAIN

Introduction

Les différents types d’investissement de l’entreprise ont été présentés au chapitre premier. Nous
voulons évaluer lesdits investissements aux regards des possibilités financières de l’entreprise et
surtout de la capacité de l’investissement à produire du profit à terme.

Les notions importantes à savoir

1. La notion « d’avenir certain »


2. La création de valeur par l’entreprise à travers la CAF et les méthodes de
calcul de cette valeur.
3. La détermination de la trésorerie nette (TN) de chaque projet
4. Les caractéristiques des valeurs économiques de chaque projet (VAN, TRI,
DRCI et l’IP), les méthodes de détermination de ces valeurs et leur
signification

Section 1. Définitions de l'investissement.

La décision d’investissement peut s’analyser comme le choix de l’affectation de ressources à


un projet industriel, commercial ou financier en vue d’en retirer un supplément de profit.
C’est un pari sur l’avenir, traduisant à la fois un risque mais aussi une certaine confiance qui
entraîne des dépenses actuelles certaines et des gains futurs incertains ou aléatoires.
Toute décision d’investissement doit être précédée de plusieurs étapes :
- le choix technique de l’investissement projeté avec étude préalable et étude d’opportunité
selon les besoins détectés,
- le choix de l’investissement selon la rentabilité économique prévisible (accroissement de
production, nouvelles activités, résultat supplémentaire, …)
- le choix du moyen de financement et l’étude du coût du financement
- évaluation de la rentabilité globale ou financière du projet.
La gestion des investissements consiste donc à comparer la rentabilité économique de cet
investissement avec le coût du financement de l’opération afin de faciliter la prise de décision
par les dirigeants.
Après décision d’investissement, un plan de financement équilibré devra être élaboré par les
services financiers de l’entité.

1. Catégories d'investissements.

Selon leur impact dans la stratégie d’une entreprise, il est possible de distinguer plusieurs
catégories d’investissements :
- de remplacement, de renouvellement, de maintien du niveau d’équipement ou d’infrastructure,
- de capacité (augmenter la production), de modernisation, de productivité (réduire les coûts),
- de croissance interne (acquisitions d’immobilisations) ou externe (prises de participation),

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 23


- d’expansion (nouveaux marchés), de développement, de diversification (nouveaux produits).

2. Classification des investissements.

De la même façon, selon leur nature spécifique, les investissements peuvent être :
- immatériels (recherche appliquée, recherche développement, études, formation, qualité, ...),
- matériels (équipements en machines, infrastructure, terrains, constructions, …),
- financiers (acquisitions de titres immobilisés, placements, prises de participation, …).

3. Conséquences de l'exploitation d'un investissement.

Tout investissement induit :


- des flux positifs c’est à dire
• des produits d’exploitation nouveaux, des recettes supplémentaires,
• le prix de cession éventuel de l’équipement.
- des flux négatifs soit :
• des charges nouvelles,
• décaissées (frais de fonctionnement, entretien, maintenance, dépenses nouvelles en
charges de personnel),
• calculées (dotations aux amortissements de l’investissement acquis ou produit),
• un impôt nouveau sur l’accroissement de bénéfice réalisé.
La mesure de la rentabilité économique d’un investissement porte sur l’évaluation des flux nets
de trésorerie qu’il génère.

Section 2. Flux nets de trésorerie.

La mesure de la rentabilité économique de l’investissement consiste à comparer les recettes


d’exploitation qu’il génère par rapport aux dépenses d’exploitation qu’il entraîne pour faire
apparaître des flux nets de trésorerie.
Le choix devrait se porter sur l’investissement qui procure le meilleur résultat, la meilleure
rentabilité économique.

1. Les revenus générés par l'investissement ou encaissements.

1.1. La Capacité d'autofinancement.

La capacité d’autofinancement d’exploitation est égale aux recettes nettes d’exploitation après
impôt. Elle est évaluée chaque année à partir de l’année 1 et pendant la durée de vie de
l’investissement, selon deux méthodes possibles :

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 24


A°) Méthode additive de calcul de la CAF induite par l’investissement :

B°) Méthode soustractive de calcul de la CAF induite par l’investissement :

1.2. La valeur résiduelle nette de l'investissement.

Il s’agit de la valeur de revente probable de l’investissement, à la fin de la période d’utilisation,


après déduction de l’impôt éventuel sur la plus-value de cession.
La valeur résiduelle correspond le plus souvent à la Valeur Comptable Nette. Elle constitue une
recette pour la dernière année.

1.3. La récupération du besoin en fonds de roulement.

La récupération du besoin en fonds de roulement peut constituer également un encaissement au


titre de la dernière année.

1.4. Les emplois ou investissements.

L’investissement initial réalisé au cours de l’année 0 (ou au début de l’année 1) inclut :


- le coût d’acquisition ou de production d’immobilisation (terrain, construction, matériel,
équipement, …) ;
- le montant de la constitution ou de l’accroissement du besoin en fonds de roulement
d’exploitation (variation du B.F.R.E.) ;
- éventuellement les dépenses de formation des personnels et autres coûts induits.

1.5. Les flux nets de trésorerie générés par le projet.

Dans le tableau des flux nets de trésorerie, on distingue trois parties :

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 25


1°) les encaissements (CAF, valeur résiduelle, récupération du B.F.R.,.)
2°) les décaissements (acquisitions, constitution du B.F.R., …) ;
3°) les flux nets de trésorerie (F.N.T.).
NB : On considère que le financement de l’investissement est réalisé à l’aide de fonds propres.

La présentation schématique d'un tableau de flux de trésorerie.

Exercice d’application.

Une entreprise projette de réaliser un investissement commercial.


Caractéristiques du propjet prévu au cours de l’année 0 :
• Valeur d’un bien n°1 (terrain) : 200 K€ ;
• Valeur d’un bien n°2 (bâtiment) : 1 000 K€ amortissable en mode linéaire sur 10 ans ;
• Accroissement du Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation : 120 K€.

Conséquences du projet sur l’activité des 5 années (en K€) :

Valeurs résiduelles à la fin de la 5ème année :


• terrain : 280 K€ (valeur probable du marché) ;
• bâtiment : valeur comptable nette ;
• récupération du Besoin en Fonds de Roulement d’Exploitation pour un montant
identique.

TRAVAIL A FAIRE : En utilisant les annexes suivantes :


Annexe 1 : Calcul de la capacité d'autofinancement - Méthode additive

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Annexe 2 : Calcul de la capacité d'autofinancement - Méthode soustractive
Annexe 3 : Calcul des Flux Nets de Trésorerie

1°) Evaluer les capacités d'autofinancement successives selon les 2 méthodes.


2°) Déterminer les Flux Nets de Trésorerie successifs.
Annexes du cas d’appliacation.
Annexe 1
CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE ADDITIVE

Annexe 2
CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE
SOUSTRACTIVE

Annexe 3
TABLEAU DES FLUX NETS DE TRESORERIE

➢ CORRECTION DU TD 2. VOIR PAGES ANNEXES

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Section 3. Etude de la rentabilité économique en avenir certain.

1. Les méthodes comptables de mesure de la rentabilité.

1.1. Le Délai de Récupération du Capital Investi (D.R.C.I.).

a°) Principe :
le D.R.C.I. est la durée au bout de laquelle le cumul des recettes nettes d’exploitation ou flux
nets de trésorerie est égal au montant des capitaux investis. L’objectif de ce calcul est de
préserver l’équilibre financier de l’entreprise.
b°) Méthode de calcul :
• 1 ère étape : cumuler les flux de trésorerie
• 2 ème étape : rapprocher le montant de l’investissement avec le cumul des flux
• 3 ème étape : déduire la durée nécessaire pour effectuer « le retour sur
investissement »

Exemple d’application:
Soit un investissement d'un montant de 15 000 €, d'une durée de 5 ans, générant une recette nette
annuelle de 4 000 €.
Combien de temps faut-il pour réaliser le « retour sur investissement » ?

L'investissement s'élevant à 15 000 €, le retour sur investissement se réalisera dans le courant


de la quatrième année (CAF à la fin de la période 4 = 16 000 €).
Durée précise = 3 ans + 12 mois x [(15 000 € - 12 000 €) / (16 000 € - 12 000 €)] = 3 ans et 9
mois : soit le 1er octobre de la quatrième année.

1.2. Le Taux de Rentabilité (ou de Rendement) Comptable (T.R.C.).

a°) Principe :
Il exprime sous la forme d’un % la part de bénéfice annuel moyen par rapport au montant de
l’investissement initial
b°) Méthode de calcul :
T.R.C. = Bénéfice annuel moyen / Montant de l’investissement
Exemple d’application :
Soit un investissement de 40 000 € sur 6 ans.
Bénéfices comptables annuels en Euros : 4 800, 4 500, 4 000, 6 500, 5 000, 4 200.
Quels sont :
• le bénéfice annuel moyen ?
TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 28
Bénéfice moyen = (4 800 + 4 500 + 4 000 + 6 500 + 5 000 + 4 200) / 6 = 4 833,33 €
• le taux de rendement comptable ?
T.R.C. = Bénéfice moyen / Montant de l'investissement = 4 833,33 / 40 000,00 =
12 % Remarque : Cette méthode simple est utilisée par les P.M.E.

2. Les méthodes basées sur l'actualisation.

2.1.Rappel des principes de l'actualisation.

La technique de l’actualisation permet d’évaluer aujourd’hui l’équivalent d’un flux monétaire


futur à l’aide d’un taux qui tient compte de l’inflation et du risque encouru par l’investisseur.

2.2.Méthode et formule d'actualisation.

2.3.Les flux à actualiser (positifs et négatifs).

- Dépenses liées à l’investissement (moins le prix de cession de l’ancien équipement) :


• prix d’acquisition de l’immobilisation,
• frais initiaux éventuels,
• accroissement du B.F.R.
- Recettes nettes d’exploitation (encaissements - décaissements) ;
- Valeur résiduelle de l’investissement à la fin de la période d’utilisation ;
- Récupération de la variation du B.F.R.E. en fin de période.

2.4. Le taux d'actualisation utilisé.

Il s’agit du taux de rentabilité minimal défini par l’investisseur.


Il est déterminé par rapport au risque encouru, par rapport à d’autres projets et selon le taux du
marché financier.

2.4.1. La Valeur Actuelle Nette (V.A.N.).

1°) Principe :
Un investissement est rentable si la valeur actuelle nette des flux nets ou recettes nettes
d’exploitation est positive
a°) Méthode de calcul :

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 29


b°) Critères d'appréciation de la rentabilité du projet :
=> V.A.N. > 0 : investissement rentable ;
=> V.A.N. = 0 : taux d'actualisation = taux de rentabilité ;
=> V.A.N. Inferieur 0 : investissement non rentable ;

Exemple d’application:
Les flux nets de trésorerie générés par un investissement sont les suivants :

Quelle est la valeur actuelle nette de ces flux nets de trésorerie au taux d'actualisation
de 10 % ?

2.4.2. L'Indice de Profitabilité (I.P.).

a°) Principe :
Il exprime le rapport entre les flux nets de trésorerie actualisés et le montant de l’investissement.
b°) Méthode de calcul :
I.P. = Flux Nets de Trésorerie actualisés / Investissement

c°) Critères d'appréciation :


=> I.P. > 1 : investissement rentable ;
=> I.P. = 1 : équilibre : taux de rentabilité = taux d'actualisation ;
=> I.P. < 1 : investissement non rentable.

Exemple d’application :
Soit un investissement de 1 200 K€ qui permet de dégager des flux nets de trésorerie d'un
montant de 1 648,19 K€.
Quel est l'indice de profitabilité de cet investissement ?
=> Solution : I.P. = 1 648,19 / 1 200,00 = 1,37
=> Conclusion : I.P. > 1 donc l'investissement est rentable.

2.4.3. Le Taux Interne de Rentabilité (T.I.R.).

1°) Principe :
Le TIR est le taux d’actualisation pour lequel :
• la somme des flux nets de trésorerie est égale au montant de l’investissement
• la valeur actuelle nette est égale à zéro (VAN

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 30


= 0). 2°) Méthode de calcul du TIR :

3°) Critère d'appréciation :


Le taux de rentabilité doit être le plus élevé possible.
4°) Exemple :
Les flux nets de trésorerie générés par un investissement sont les suivants :

Quel est le taux interne de rentabilité de cet investissement ?

2.4.4. Le Délai de Récupération actualisé (D.R.C.I. actualisé).

1°) Principe :
Il est analogue à celui de la méthode comptable avec en plus l’actualisation des flux nets de
trésorerie d’où plus de précision.
2°) Méthode de calcul :
• 1
ère étape : cumuler les flux de trésorerie actualisés ;
• 2
ème étape : rapprocher le montant de l’investissement avec le cumul des flux ;
• 3
ème étape : déduire la durée nécessaire pour effectuer le « retour sur investissement».

Section 4. CHOIX ENTRE PLUSIEURS INVESTISSEMENTS.

Il est parfois délicat de comparer la rentabilité économique de plusieurs projets possibles lorsque
les montants des investissements ou les durées sont différents.

Exemple 01 : Investissements de montants différents.

Enoncé et travail à faire.

Soient deux projets d'investissement :


- Projet I 1 (A) : 30 000 € générant une CAF d'exploitation annuelle de 10 000 € pendant 5 ans.
- Projet I2 (B) : 40 000 € générant une CAF d'exploitation annuelle de 13 000 € pendant

TOURE ABOUBAKAR « Cours de Gestion Financière », IUA 2019-2020 Page 31


5 ans. Le taux d'actualisation est de 15 %.

TRAVAIL A FAIRE :
1°) Etudier la rentabilité respective de chaque investissement (VAN et TIR).
2°) Examiner la rentabilité d'un 3ème projet théorique I3 dont le montant C est égal au montant
de B moins l’investissement A.
3°) Conclusion.

Correction.

1°) Rentabilité respective de chaque investissement (VAN et TIR).

2°) Rentabilité d'un 3ème projet théorique I3 dont le montant C est égal au montant de B moins
l’investissement A.

3°) Conclusion :
Les trois projets d'investissement ont une VAN supérieure à 0 et un TIR supérieur au taux
d'actualisation.
On retiendra donc le projet B dont la VAN est la plus importante.

Exemple 02 : Investissements de durées différents.

Enoncé et travail à faire.

Soient deux projets d'investissements du même montant soit 150 000 €.


- le projet I1 procure une CAF d'exploitation annuelle de 50 000 € pendant 5 ans.
- le projet I2 procure une CAF d'exploitation annuelle de 80 000 € pendant
3 ans. Taux d'actualisation : 15 %.

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TRAVAIL A FAIRE :
1°) Etudier la rentabilité de chaque investissement par le calcul de la VAN.
2°) Supposer que pour le projet I2, l'investissement sera renouvelé au cours de la 3ème année.

Correction.

1°) Rentabilité de chaque investissement par le calcul de la VAN :

Projet I1 (A)
VAN = -150 000 + Somme des CFa = 17 607,75 EUR
TIR =
2°) Renouvellement au cours de la 3ème année du projet I2 :

3°) Conclusion :
On retient le projet I2 sur 3 ans renouvelable car c'est celui qui procure la VAN la plus élevée.

CAS PRATIQUE.

Ces contrôles portent sur les différents budgets mis en œuvre pour les investissements en mettant
en évidence des écarts sur les délais de réalisation et sur les montants.
Tout écart sur les montants dû à des imprévus entraîne une répercussion sur le financement qui
doit être ajusté par un complément de ressource.
La rentabilité de l’investissement devra aussi être examinée après la mise en service de
l’investissement et pendant toute la période de réalisation.
La rentabilité effective sera mesurée à posteriori à l’aide des mêmes instruments que ceux utilisés
à priori lors de l’élaboration des projets d’investissement.

CAS PRATIQUES DE SYNTHESE

Une société envisage de réaliser en année 0, un investissement de 100 000 € dont 20 000 € pour
un bien n°1 non amortissable et 80 000 € pour un bien n°2.
- Durée du projet : 4 ans ;
- Amortissement linéaire sur 4 ans du bien n°2 ;
- Augmentation du B.F.R. de 9 000 € et récupération du même montant à la fin de l’année 4 ;

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- Taux d'I S : 25% ;
- Valeurs vénales à la fin de l’année 4 nettes d'impôt :
bien n°1 : 20 000 € .
bien n°2 : 10 000 €.
- Les prévisions d’activité sont les suivantes :
Ventes annuelles : 100 000 €, 130 000 €, 180 000 €, 140 000 € ;
Charges annuelles décaissées : 70 000 €, 90 000 €, 128 000 €, 107 000 €.
- Taux d'actualisation : 15 %.

TRAVAIL A FAIRE : En utilisant les annexes suivantes :


• Calcul de la capacité d'autofinancement - Méthode additive
• Calcul de la capacité d'autofinancement - Méthode soustractive
• Calcul des Flux Nets de Trésorerie
• Evaluation de la rentabilité économique de l'investissement
1°) Calculer les C.A.F. successives selon les deux méthodes (annexes 1
et 2). 2°) Evaluer les flux nets de trésorerie générés par l’investissement
(annexe 3).
3°) Déterminer la rentabilité économique de l'investissement selon les différentes méthodes :
DRCI, T.R.C., V.A.N., I.P., T.I.R., D.R.C.I. actualisé (annexe 4).

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Annexes.

Annexe 1.

CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE ADDITIVE

Annexe 2.

CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT - METHODE

SOUSTRACTIVE

Annexe 3.

TABLEAU DES FLUX NETS DE TRESORERIE

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Annexe 4.

RENTABILITE ECONOMIQUE DE L'INVESTISSEMENT

➢ CORRECTION: VOIR PAGES ANNEXES

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CHAPITRE 4 : DES CHOIX D’INVESTISSEMENT EN AVENIR
INCERTAIN

La spécificité de l’univers incertain est l’indétermination. L’avenir compote des risques. La


conjoncture est une contrainte extérieure « naturelle » sur laquelle le décideur ne peut agir. Le
décideur est capable d’énoncer les différents états possibles de la conjoncture mais n’est pas en
mesure d’estimer les probabilités des recettes futures. Des critères de choix dits objectifs ont été
formalisés pour aider à la prise de décision en situation absolue.
I. critère de Laplace-bayes
1) principe
Le critère de Laplace -Bayes consiste à calculer pour chaque projet la moyenne arithmétique des
VAN possible et à choisir le projet pour lequel la moyenne est la plus grande. Ceci revient à
calculer pour chaque projet l’espérance mathématique de la VAN en attribuant implicitement une
même probabilité à chaque état de la nature.
On raisonne dans un espace d’équiprobalité. S’il y a trois états de la nature, l’équiprobalité est 1/3
ce critère est donc une simplification du critère de l’espérance-variance.
2) Application
L’entreprise DICK prévoit de réaliser de nouvelles attraction dans son Park de loisir de zone 4
Trois projets A B C sont envisagés et seront cofinancés par Ivoi loisir et la commune de Marcory.
Selon l’état du marché les VAN prévus pour les différents projets sont les suivantes :

PROJETS A B C
60 000 -3 755 050 -50 473 150 -97 061 250
120 000 92 262 300 45 286 600 -1 043 900
160 000 156 273 650 109 539 950 62 967 450

Marché pi
60 000 0,5
120 000 0,4
160 000 0,1
Total 1

Travail
Déterminer le projet le plus intéressant en utilisant le critère de Laplace bayes
Solution
✓ Critère Laplace
Il y a trois états possibles, l’équiprobabilite est 1/3 pour tous les évènements les moyenne
donnent :
Selon le critère de Laplace-bayes le projet A est le plus intéressant
✓ Critère de rentabilité espérée
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A B C pi
60000 -3 755 050 -50 473 150 -97 061 250 0,5
120000 92 262 300 45 286 600 -1 043 900 0,4
160000 156 273 650 109 539 950 62 967 450 0,1
E(VAN) 50 654 760 3 928 860 -42 651 440

Selon le critère de la rentabilité espérée, le projet A est le plus intéressant


II. Critère de WALD ou Maximin
1) principes
Le critère du Maximin (maximum des minimas) CONSISTE A DETERMINER LA VAN la plus
faibles pour chacun des projets puis à retenir le projet ayant la van la plus élevée
2) applications
Appliquer ce critère a l’application précédente
Solution
MINIMUM VAN (A) =
MINIMUM VAN (B) =
MINIMUM VAN (C) =
C’est le projet A qui est retenu
Remarque
Le critère Maximin limite le risque de faible recette. Il est adapté à la psychologie d’un décideur
prudent qui craint surtout les mauvais résultats quitte à renoncer à l’éventualité des résultats
lucratifs .

III. critères du maxima (maximum des maximas)


1) principes
Il s’agit de choisir la VAN la plus élevé pour chacun des projets puis on retiendra le projet ayant
la van la plus élevé
32 applications
Applique ce critère à l’exercice précèdent

Solution
MAXIMUM VAN (A) =
MAXIMUM VAN (B) =
MAXIIMUM VAN (C) =
C’est le projet A qui est retenu

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VI le critère de Hurwicz

Ce critère consiste à calculer pour chaque projet une moyenne arithmétique pondérée (H) du
résultat le meilleur (M) et du résultat le moins bon (m). Les coefficients de pondération sont en α
et 1-α pour m ils sont compris entre zéro et un. On donne au coefficient α une valeur proche de
un quand le décideur est audacieux et une valeur proche de zéro quand il est prudent. Le projet
retenu est celui pour lequel H est maximal.
FORMILE ; H = aM + (1-A) m

Application
Appliquer ce critère au cas précédent
Solution
H(A) =
H(B) = H(C) =
C’est encore le projet A qui est retenu
IV. critères de Minimax regret

Le critère de minimax regret (critère de Savage)


1) principes
Ce critère consiste :
- A identifier pour chaque état de la nature le projet qui donnerait le meilleur résultat si cet
état de nature se réalisait ;
- A calculer pour chaque état de la nature supposé réalisé les manques a gagné (ou regret)
qui résulterait de l’adoption des autres projets
- Que celui identifié à l’étape précédente. On obtient ainsi une matrice des regrets
- A déterminer, pour chaque projet le regret maximal (max)
- A choisir le projet pour lequel le regret maximal est minimal (minimax)

Application
Appliquer ce critère à l’application
Solution
Construisons la matrice des regrets
Marché 60 000
Marché 120 000
Marché 160 000

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Matrice des regrets
A B C
60000
120000
160000
Regret maximum

Pour ce critère c’est encore le projet A dont le regret est minimum (0) qui est retenu

Conclusion : tous les critères de décision en avenir incertain considère qu’il est souhaitable de
retenir le projet ….

En matière d’investissement l’avenir n’est pas connu mais probabilisable. L’avenir probabilisable est une
situation dans laquelle il est possible de déterminer toutes les valeurs que peut prendre le cash-flow
relatif à un exercice donné et d’affecter une probabilité déterminée à chacune de ces valeurs.
En d’autres termes, en avenir probabilisable chaque cash-flow d’un projet d’investissement est une
variable aléatoire dont on connait la loi de probabilité.

V. Le critère Esp-Variance

En avenir probabilisable il est possible de calculer l’espérance mathématique de la VAN E(VAN), ainsi
que sa variance V(VAN) ou son écart-type (VAN). Chaque cash-flow (CFi) d’un projet d’investissement
est une variable aléatoire dont on connait la loi de probabilité. Cette méthode est principalement utilisée
lorsqu’il s’agit de comparer deux projets concurrents.
1-1 – L’espérance mathématique de la VAN

Dans la réalité on simplifie le problème en ramenant tous les évènements possibles à trois hypothèses :
- Une hypothèse optimiste (demande forte)
- Une hypothèse moyenne (demande moyenne ou stable)
- Une hypothèse pessimiste (demande faible)

De façon général on a
𝑉𝐴𝑁 = ∑𝑛𝑖=1 𝐶𝐹𝑖 (1 + 𝑡)−𝑖 − 𝐼0
𝐸(𝑉𝐴𝑁) = ∑𝑛𝑖=1 𝐸(𝐶𝐹𝑖 )(1 + 𝑡)−𝑖
E (VAN) = E(CF1)(1+t)-1 + E(CF2)(1+t)-2 + E(CF3)(1+t)-3 +… + E(CFn)(1+t)-n
On démontre que :
E(CF) = ∑ 𝐶𝐹𝑖𝑗 ∗ 𝑃𝑖𝑗
i: représente le rang de l’année
j : représente le nombre d’hypothèses

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TABLEAU DES ESPERANCES MATHEMATIQUES DES CASH FLOW ANNUELS
Soit le calcul de E(CF1) = esp.math du 1er cash-flow

HYPOTHESES ANNEE 1
RANG CFi.j Pi.j CFi.j x Pi.j
Pessimiste H1 CF1.1 P1.1 CF1.1 x P1.1
Moyenne H2 CF1.2 P1.2 CF1.2 x P1.2
Optimiste H3 CF1.3 P1.3 CF1.3 x P1.3
E (CF1)

• CF1.1 cash-flow de la 1ere année de l’hypothèse 1


• CF1.2 cash-flow de la 2e année de l’hypothèse 2
• CF1.3 cash-flow de la 3e année de l’hypothèse 3

NB : L’Esperance mathématique permet d’évaluer la rentabilité


Une autre méthode consiste à estimer la VAN de chaque scenario puis de les pondérés en
fonction de la probabilité de réalisation des n scenario.
E(VAN) = ∑𝑛𝑖=1 𝑃𝑖 + 𝑉𝐴𝑁𝑖
REMARQUE : La détermination des probabilités résulte soit de l’expérience de celui qui
réalise le projet, soit de statistiques issues de données passées.

1-2- L’écart type de la VAN


L’étude la variance ou de l’écart type permet de mesurer le risque associé au projet afin de le comparer à
sa rentabilité espérée.
• Méthode 1
𝑛

𝑉(𝑉𝐴𝑁) = ∑ 𝐶𝐹𝑖 (1 + 𝑡)−2𝑖


𝑖=1
𝑉(𝐶𝐹𝑖 ) = ∑𝑛𝑗=1 𝑃𝑖𝑗 × [𝐶𝐹𝑖𝑗 − 𝐸(𝐶𝐹𝑖 )2 ] OU 𝑉(𝐶𝐹𝑖 ) = ∑ 𝐶𝐹𝑖𝑗 2 × 𝑃𝑖𝑗 − [𝐸(𝐶𝐹𝑖 )]2
2
𝑉(𝐶𝐹𝑖 ) = 𝐸[𝐶𝐹𝑖𝑗 − 𝐸(𝐶𝐹𝑖 )]

HYPOTHESES ANNEE 1
RANG CFij2 Pij CFij2 x Pij
Pessimiste H1 CF1.12 P1.1 CF1.12x P1.1
Moyenne H2 CF1.22 P1.2 CF1.22 x P1.2
Optimiste H3 CF1.32 P1.3 CF1.32 x P1.3
V (CFi)

Propriétés
Si X et Y sont des variables aléatoires (R=0) alors V(X+Y)= V(X) + V(Y)
Si X et Y sont des variables corrélées (R=1) alors V(X+Y)= V(X) + V(Y) + 2 cov(X;Y) avec
cov(X ; Y)= E[(X-E(X)] x (Y-E(Y)]
• Methode 2

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Lorsque la VAN de chaque scénario est exprimé avec des probabilités affectées par la variance de la
VAN V(VAN) dont la formule est la suivante :
𝑛

𝑉(𝑉𝐴𝑁) = ∑ 𝑃𝑖 [𝑉𝐴𝑁 − 𝐸(𝑉𝐴𝑁)]2


𝑖=1
𝜎(𝑉𝐴𝑁) = √𝑉(𝑉𝐴𝑁)
L’écart type permet de mesurer le risque lié à la réalisation du projet.
S’il est grand alors le projet est risqué
APPLICATION
✓ Projet A

Cash-flow 1 Cash-flow 2 Cash-flow 3


CF1j Probabilité CF2j Probabilité CF3j Probabilité
PESSIMISTE 55 0,3 45 0,5 50 0,4
MOYENNE 70 0,4 60 0,3 75 0,3
OPTIMISTE 85 0,3 75 0,2 70 0,3

✓ Projet B (en millions de francs)

Cash-flow 1 Cash-flow 2 Cash-flow 3


CF1j Probabilité CF2j Probabilité CF3j Probabilité
PESSIMISTE 27,5 0,3 25 0,2 28 0,3
MOYENNE 65 0,5 80 0,6 90 0,4
OPTIMISTE 92 0,2 98 0,2 115 0,3

NB : On suppose que les cash-flow sont indépendants les uns des autres et que le coût du capital de 12%.
TAF : Pour chacun des projets, calculer E(VAN) et 𝜎(𝑉𝐴𝑁) . Conclure.

SOLUTION
Calcul de E(VAN) et de ꝺ(VAN)
✓ Projet A

Tableau de calcul des espérances mathématiques E(CFi) :

HYPOTHESES ANNEE 1

RANG CF1j P1j CF1j x P1j


55
Pessimiste 0,3 16,5

70
Moyenne 0,4 28

85
Optimiste 0,3 25,5

E(CF1) - - 70

HYPOTHESES ANNEE 1

CF1j P1j CF21j CF1j2 x P1j

Pessimiste 55 0,3 3 025 907,5

Moyenne 70 0,4 4 900 1 960

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Optimiste 85 0,3 7 225 2 167,5

TOTAL 5 035

HYPOTHESES ANNEE 2

CF2j P2j CF22j CF2j2 x P2j

Pessimiste 45 0,5 2 025 1 012,5

Moyenne 60 0,3 3 600 1 080

Optimiste 75 0,2 5 625 1 125

TOTAL 3 217,5

HYPOTHESES ANNEE 3

CF3j P3j CF23j CF3j2 x P3j

Pessimiste 50 0,4 2 500 1 000

Moyenne 75 0,3 5 625 1 687,5

Optimiste 70 0,3 4 900 1 470

TOTAL 4 157,5

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CHAPITRE 5 : CHOIX DE MODES DE FINANCEMENT

Lorsque la rentabilité d’un projet d’investissement est vérifiée, il faut définir la source de
financement la mieux appropriée.
Cette étude va permettre à l’entreprise de sélectionner le mode de financement le moins coûteux
ou le plus rentable.

I- LES DIFFERENTS MOYENS DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

A- LE FINANCEMENT OU L’AUTO FINANCEMENT

L’auto financement représente le surplus monétaire dégagé par l’entreprise pendant l’exercice
donné.

AF = CAFG – Dividende

L’AF est la principale source de financement à terme de l’entreprise.


Il sert :
➢ A financer les investissements.
➢ A financer l’exploitation (notamment la croissance de BFR).
➢ A rembourser les emprunts.
➢ A améliorer la trésorerie.

B- LE FINANCEMENT EXTERNE

1- Augmentation du capital

Pour accroitre ses fonds propres, l’entreprise peut faire appel à ses actionnaires ou à des
actionnaires nouveaux en réalisant une augmentation de capital.

On distingue plusieurs sortes d’augmentation de capital : l’augmentation en nature, en numéraire,


capitalisation des réserves des dettes. De toutes ces augmentations, celle appropriée au
financement est le numéraire, car elle génère de la liquidité.

2- Le crédit – bail

C’est la technique de financement d’une immobilisation par laquelle une banque ou une société
financière acquiert un bien meuble ou immeuble pour le louer à une entreprise. Cette dernière
ayant la possibilité de racheter le bien (levée d’option) pour une valeur résiduelle généralement
faible en fin de contrat.
Le traitement comptable du bien acquis en crédit-bail dépend de sa valeur.
- Lorsque le bien a une valeur importante c’est-à-dire supérieure à 5% du montant
brut total des immobilisations du preneur, il est traité comme une propriété de
l’entreprise preneur et fait l’objet d’amortissement (traitement préconisé par le
SYSCOHA).

On considère ainsi que l’acquisition est faite à partir d’un emprunt et on calcule le taux de
l’emprunt équivalent au crédit-bail à partir de l’équation suivante

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Valeur d’entrée du bien = valeur actuelle au taux des annuités

Avec taux de l’emprunt équivalent


A partir du taux calculé on établira le tableau d’amortissement de l’emprunt.

- Le bien a une valeur faible c'est à dire n’excédant pas 5 % du montant


Brut totale des immobilisations du preneur ou s’il n’est pas évident que ce dernier
conserve le bien à la fin du contrat.
L’opération sera traitée comme une simple location.

Le bien ne sera pas amorti au cours du contrat chez le preneur. Seul le prix de rachat sera amorti
si l’option est levée en fin de contrat.

NB :
Une caution (dépôt de garantie) peut être exigée par le bailleur au début du contrat et remboursée
à la fin avec ou sans intérêts.

Selon les clauses du contrat, les loyers peuvent être versés en début ou en fin de période.

3- Les emprunts à moyen et long terme


a- Les emprunts obligataires

C’est un emprunt à long terme (5 à 20 ans) contracté par une société par action, un organisme
financier, une collectivité publique (état) et le montant est divisé par fraction égale représentée
par des titres appelés obligations souscrit par des prêteurs différents.

b- Les emprunts indivis

Ce sont des ressources financières contractées auprès des banques afin de couvrir les besoins de
financement durables de l’entreprise. Il peut être remboursé par amortissements constants, par
annuités constantes ou in fine
C’est-à-dire, en bloc à la fin du contrat.
Le remboursement peut se faire aussi avec différé. Dans ce cas seuls les intérêts sont payés avant
le début du remboursement. Il est possible aussi que les intérêts et le remboursement soient
différés.

c- les concours bancaires

C’est un capital mis à la disposition de l’entreprise par la banque pour financer un investissement.
Il se caractérise par :
- son montant (de l’ordre de 70% du projet)
- sa durée (correspond à la durée de vie de l’investissement).
- Son taux (variable ou fixe).
- Les garanties exigées.

II- LE CHOIX DES MODES DE FINANCEMENT

Le financement des besoins d’investissement de l’entreprise peut se faire par l’utilisation ou la


combinaison de l’une des formules suivantes :

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- Fond propre
- Quasi - fonds propres
- Emprunts
- Crédit – bail

A- LE CHOIX PAR LES COUTS OU DECAISSEMENTS REELS (METHODE


MARGINALE).

Le choix des modes se fera en tenant compte des coûts et des économies d’impôt lié à chaque
source de financement. Les différents flux seront actualisés au taux de rentabilité des capitaux
propres. Ensuite l’entreprise va sélectionner le mode de financement qui entraîne les
décaissements réels les plus faibles.

 Application
La SA LE BONHEUR veut financer un investissement de 4.000.000 amortissable
Sur 5 ans en linéaire. Dans les conditions suivantes :
1°/ 4.000.000 sur fonds propres
2°/ 1.000.000 sur fonds propres et 3.000.000 par emprunt à 14% l’an
remboursable en 5 annuités constantes.
3°/ crédit-bail : versement de 5 loyers de 1.400.000 chacun à terme échu

Travail à faire :
Sélectionner le meilleur mode de financement proposé sachant que le taux de rentabilité des
capitaux est de 15%.

Résolution

Résolution 1 : fond propres = 4 000 000 ( 4 000 000 / 5 = 800 000); impôt = 25% des
encaissements; soit le montant 800 000 x 25% = 200 000

ELEMENT 0 1 2 3 4 5
Encaissements (800 000) (800 000) (800 000) (800 000) (800 000)
Eco d’impôt sur amort. = 200 000 = 200 000 = 200 000 = 200 000 = 200 000

Décaissements
Fond propres 4 000 000

CFN -4 000 000 200 000 200 000 200 000 200 000 200 000

Décaissement reel = -4 000 000 – (5x200 000) = -3 000 000. Nous avons décaissé 3 000 000

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Financement mixte = 1 000 000 par fonds propres et 3 000 000 par emprunt

𝑡
Annuités (a) = 𝑎 = 𝑣0 × 1−(1+𝑡)−𝑛 avec n = 5 (5 annuités constantes)
Amortissement = annuités - intérêts
CAPITAL CAPITAL
ANNEE INTERET AMORTISSEMENTS ANNUITES
DEBUT FIN
1 3 000 000 420 000 453 850,64 873 850, 64
2 873 850, 64
3 873 850, 64
4 873 850, 64
5 873 850, 64

25%
Année Capital début Intérêts Eco d'impôt Amortissements Annuités Capital Fin
1 3 000 000 420 000 105 000 453 851 873850,64 2 546 149,36
2 2 546 149,36 356 461 89 115 517 390 873850,64 2 028 759,63
3 2 028 759,63 284 026 71 007 589 824 873850,64 1 438 935,34
4 1 438 935,34 201 451 50 363 672 400 873850,64 766 535,65
5 766 535,65 107 315 26 829 766 536 873850,64 0,00

Financement par fonds propres = 1 000 000 (1 000 000 / 5 = 200 000)
impôt 25% sur 200 000 = 50 000
Emprunts = 3 000 000

ELEMENT 0 1 2 3 4 5
Encaissements
• Eco impôt / DAA 50 000 50 000 50 000 50 000 50 000
• Eco impôt / CF 105 000 89 115 71 007 50 363 26 829
• Emprunt 3 000 000

TOTAL 3 000 000 155 000 139 115 121 007 100 363 76 829
Décaissements
• Coût d’acquisition du bien 4 000 000
• Annuité 873850,64 873850,64 873850,64 873850,64 873850,64

TOTAL 4 000 000 873850,64 873850,64 873850,64 873850,64 873850,64


CFN -1 000 000 -718850,64 -734735,64 -752843,64 -773587,64 -797021,64

Total encaissement = 592 314 (155 000 + 139 115 + 121 007 + 100 363 + 76 829)
Total décaissement = 4 369 253,2 (= Somme de 873850,64x5)

Décaissement Réel = 4 369 253,2 - 592 314 = 3 776 939,2

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Solution : 3 Crédit-bail

Loyer = 1 400 000


Économie sur loyer = 25% montant du loyer = 1 400 000x25% = 350 000

ELEMENT 0 1 2 3 4 5
Encaissements
Eco / loyers 350 000 350 000 350 000 350 000 350 000

Décaissements
Loyers 1 400 000 1 400 000 1 400 000 1 400 000 1 400 000
CFN -1 050 000 -1 050 000 -1 050 000 -1 050 000 -1 050 000

Décaissement Réel = somme des 1 050 000 sur 5 ans = 5 250 000

ELEMENT 1 2 3
Mode Fonds propres Emprunt + fonds Crédit-bail
DR 3 000 000 3 776 939,2 5 250 000
Rang 1 2 3

Le meilleur mode est le mode FONDS PROPRES

B- LE CHOIX PAR LES EXCEDENTS PREVISIONNELS DES FLUX DE


LIQUIDITE PAR LE PROJET

Dans un premier temps, l’entreprise va actualiser les flux de liquidité supplémentaires généré par
le projet. Dans un deuxième temps, elle choisira le mode de financement le plus rentable c'est-à-
dire celui qui génère les ressources les plus grandes.

 Application : CAS LE BONHEUR

L’exploitation est supposée constante dans 5 années à venir.


Recettes annuelles 3 200 000.
Charges décaissables hors dotation 1 200 000.

Travail à faire :
Sélectionner le meilleur mode de financement par le raisonnement global.

Solution1 : auto financement à 100%

Eléments 0 1 2 3 4 5
Recettes
Charges décaissables
Amortissement
RAI
IBIC
Résultat net
Amortissement
Cash flow
Investissement
CF net.

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VAN =

Solution 2 : fonds propres + emprunt

Eléments 0 1 2 3 4 5
Recettes
Charges décaissable
Amortissement
Intérêt
RAI
IBIC
Résultat net
Amortissement
CAFG
Emprunt
Décaissable
Amortissement
Investissement
CFN
t actualisé
CF actualize
Σ CF actualisé

VAN =

Solution 3 : Crédit-bail

ELEMENTS 0 1 2 3 4 5
Recettes
Charges
Loyer
RAI
IBIC
Résultat Net
Décaissement
CFN

VAN =

ELEMENTS 1 2 4
Mode Auto financement Fonds propres+emprunt Crédit bail
VAN
Rang

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CHAPITRE 7: PLAN DE FINANCEMENT

I- DEFINITION
Une fois l’investissement jugé rentable, le mode de financement jugé approprié, le plan de
financement est conçu pour apprécier si les ressources de financement (fond propres, emprunt
crédit-bail etc…) sont suffisantes pour réaliser le profit.

Un plan de financement est un document prévisionnel, pluriannuel établis sur 3 à 5 ans et qui
permet de faire ressortir :
Les ressources durables dont dispose l’entreprise et les emplois stables auxquels elle doit faire
face.

II- RÔLES DU PLAN DE FINANCEMENT

II permet de chercher l’égalité entre les emplois et les ressources. En cas d’inégalité, il est souvent
nécessaire :
- D’abandonner un projet peu important et trop coûteux,
- De rechercher des sources de financement supplémentaires,
- De rechercher des emplois aux ressources excédentaires.
Le plan de financement est aussi un document nécessaire pour l’obtention d’un crédit.

III- LES OBJECTIFS DU PLAN DE FINANCEMENT

Pour les entreprises concernées, le plan de financement prévisionnel est établi annuellement, au
plus tard quatre mois après le début de l'exercice, en même temps que le compte de résultat
prévisionnel. A ce document doit être joint un rapport écrit
Selon l’O.E.C., le plan de financement permet une réflexion sur la rentabilité optimale et
l'équilibre financier d'une entreprise, en particulier en ce qui concerne :
• la définition des moyens d'exploitation à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs de
production et qui sont retenus au moindre coût, c'est à dire nécessitant le moins de capitaux
possibles ;
• les moyens de financement nécessaires qui soient à la fois les plus adaptés et les moins coûteux
pour dégager le meilleur taux de rentabilité.

Ainsi, le plan de financement permet de synthétiser le résultat des analyses conduites en ce


domaine. Il concrétise les objectifs de l'entreprise et précise les moyens d'exploitation et les
ressources financières qu'il convient de mettre en œuvre pour les atteindre ainsi que les résultats
que l'on doit en attendre.
D'autres auteurs voient dans l'élaboration du plan de financement prévisionnel le moyen de
réaliser trois objectifs :
1. Réfléchir sur la stratégie propre de l'entreprise. Une stratégie n'est en effet viable que si elle
débouche sur un plan de financement réalisable, ce qui permet d'en apprécier la cohérence
financière.

2. Fournir des bases de négociation avec les partenaires financiers. C'est un élément de
justification de l'utilisation des fonds demandés. Mais surtout, l'élaboration d'un plan de
financement est une condition préalable imposée par les établissements de crédit.
3. Prévenir les difficultés financières. Ce rôle a notamment été officialisé par la loi relative à la
prévention et au redressement des entreprises en difficulté.
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IV- La construction du plan de financement

Le plan de financement se présente sous la forme d'un tableau en 2 parties généralement


superposées. Dans l'une des parties est listée, année par année, l'ensemble des dépenses liées aux
investissements prévus, et dans l'autre, les moyens de financement ou ressources qui seront mises
en oeuvre pour couvrir les dépenses. L'horizon de prévision est de 3 à 5 ans.
Il s'apparente à un tableau de financement comptable. Mais, alors que celui-ci est un constat qui
se nourrit des informations relatives au passé, le tableau de financement est un document
prévisionnel reflétant les anticipations et les choix de la politique financière. Par ailleurs, le plan
de financement n'est pas normalisé, ce qui explique la pluralité des modèles disponibles.
Il est toutefois intéressant de choisir une même structure formelle entre plan de financement et
tableau de financement car, dans le contexte du contrôle financier, il s'agit de documents
complémentaires. En effet, leur rapprochement et l'analyse des écarts constatés permettent le suivi
et le contrôle de la politique financière de l'entreprise.

III- STRICTURE
Le plan de financement se présente de façon suivante :
ELEMENTS 1 2 …12
Ressources
Capacité auto financement global
(C.A.F.G)
Cession d’Elément d’actif
(prix de cession)
Augmentation de capital et subvention
Nouvelles dettes financières
Diminution du BFE.
Σ Ressource (A)
Emplois
Distribution de dividendes
Acquisition d’immobilisation
- Incorporelles
- Corporelles
- Financières
Réduction de capital
Remboursement de dettes financières
Augmentation du BFE
Charges à répartir sur plusieurs exercices
Σ Emplois (B)
1° Ecart (trésorerie de la période) A-B
2) Trésorerie initial
Ecart cumulé
1) = 1 + 2
Ce tableau conçu est une ébauche de plan de financement car provisoire.

Un plan de financement définitif sera ensuite établit et dans lequel tous les problèmes de déficit
de trésorerie seront résolus. Toutefois rappelons qu’il n’existe pas de présentation officielle du
plan de financement.

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 CAS PRATIQUE:

Stagiaire à la SA DAF, votre directeur financier vous soumet un dossier, en vue de l’établissement
d’un plan de financement.

Acquisition d’un matériel à haute technologie pour un montant de 42.000.000 payable par 50%
au comptant, le reste en deux fois à partir de N+1.
Le matériel permettra d’augmenter le besoin en fond de roulement de 5 200.000 en N
2.000.000 en N+1 et 2 500.000 en N+2 et ne serait pas récupéré à la fin du plan.

Le matériel serait financé par un emprunt de 15.000.000 au taux de 5,5% remboursable sur 4ans
par annuité constantes. La première annuité étant remboursée après un an.
La capacité d’auto financement serait de 11.000.000 en N et augmenterait de 10% chaque année.
Le relevé reçu de la banque affiche un solde créditeur de 5.000.000.
Une augmentation de capital pourrait être envisagée après élaboration du plan de financement.

Travail à faire :
1- Présenter le plan de financement de N à N+3.
2- Déterminer le montant de l’augmentation du capital à envisager (montant à arrondir aux
millions de F le plus proche).
3- Déterminer l’incidence de cette mesure sur la trésorerie de l’entreprise sachant que capital
sera libéré de moitié à la première année et d’un quart les années suivantes.

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CORRECTION TD 1 (sur le BFRN)

CALCUL DU BFRE DE L’EXERCICE 2018 EN JOURS DE CAHT ET EN FRANC


Les différents postes concernés par le chiffre d’affaires sont les suivants :
- stock de marchandises
- client
- fournisseurs de marchandises
- fournisseurs de services
- TVA à payer
- Salaires
- Cotisations sociales

1- Calcul des TE

- stock de marchandises TE = 30
- client TE = 40
- fournisseurs de marchandises TE = 60
- fournisseurs de services TE = 35
- TVA à payer TE = (30 + 10 + 10)/2 = 25
- Salaires TE = (30 + 0 + 0)/2 = 15
- Cotisations sociales TE = (30 + 15 + 15)/2 = 30

2- Ratios de structure

- stock de marchandises Rs = CAMV/CAHT = 75 000 000/150 000 000 = 0,5

- client Rs = ((150 000 000 x 0,8 x 1,18) + (150 000 000 x 0,2)/150 000 000) = 1,144

- fournisseurs de marchandises Rs = (75 000 000 x 1,18)/150 000 000 = 0,59

- fournisseurs de services Rs = (4 500 000 x 1,18)/150 000 000 = 0,035

- TVA à payer
TVA/vente = 150 00 000 x 0,8 x 0,18 = 21 600 000
TVA/achat = (75 000 000 + 4 500 000) x0,18 = 14 310 000
TVA à payer = TVA/vente - TVA/achat = 7 290 000
Rs = 7 290 000/150 000 000 = 0,0486

- Salaires
Rs = 17 000 000/150 000 000 = 0,113

- Cotisations sociales
Rs = 10 800 000/150 000 000 = 0,072

NB:
Frais de personnel = Salaire net + charges sociales salariales + charges sociales patronales

Salaire brut

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ELEMENTS TE RS ACTIF PASSIF
1- EMPLOI
-MARCHANDISES 30 0,5 15
-CLIENTS 40 1,144 45,76
2- RESSOURCES
-FOURNISSEURS M/SES 60 0,59 35,4
-FOURNISSEURS SCES 35 0,035 1,225
-TVA 25 0,0486 1,215
-SALAIRES 15 0,113 1,695
-CHARGES SOCIALES 30 0,072 2,16
60,76 41,695
BFRE jours = 60,76 – 41,695 = 19,065 jours de CAHT
BFRE franc = 19,065 x 150 000 000/360 = 7 943 750

DETERMINATION DU FR NET DE L’EXERCICE 2018 DANS L’HYPOTHESE OU


L’ENTREPRISE DESIRE UNE TRESORERIE DE 5 JOURS DE VENTE HT
SNT = solde net de trésorerie
FR = BFR + SNT SNT = FR – BFR TN = SNT
FR = 19,065 + 5 = 24,065 jours
CALCUL DU BFRE DE L’EXERCICE 2019 A PARTIR DES CHANGEMENTS:
• Marchandises

TE = changé = 45 Rs = 80 000 000/ 150 000 000 = 0,53


TE x Rs = 45 x 0,53 = 23,85 BFRE de 23,85 – 15 = 8,85
• Clients

TE = change = 60 Rs = 1,144
TE x Rs = 60 x 1,144 =68,64 BFRE de 68,64 – 45,76 = 22,88

• Fournisseurs de marchandises

TE = inchangé Rs = (80 000 000 x 1,18)/150 000 000 = 0,629


TE x Rs = 60 x 0,629 = 37,74 BFRE de 37,74 – 35,4 = 2,34
• Fournisseurs de services

TE = 0 Rs = 0 BFRE de 1,225
• TVA à payer

Rs = ((150 000 000 x 0,8 x 0,18) – ((80 000 000 + 5 000 000) x 0,18)/150 000 000 = 0,042
TE x Rs = 25 x 0,042 = 1,05 BFRE de 1,215 – 1,05 = 0,165
BFRE 2014 = BFRE 2013 + Δ = 19,065 + (8,85 + 22,88 - 2,34 + 1,225 + 0,165) = 49,845

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