PANCREAS
Dr CHILLA D
Anatomie pathologie CHU DOUERA
GASTRO 2020 2021
I- INTRODUCTION
La pathologie tumorale maligne constitue la grande majorité du recrutement anatomopathologique
concernant le pancréas. L’adénocarcinome canalaire représente, à lui seul, plus de 90% de la totalité
des tumeurs pancréatiques. Les pièces opératoires sont souvent considérées comme complexes. Leur
examen macroscopique est relativement standardisé, de même que les comptes rendus et les éléments
devant figurer dans la conclusion. Le pancréas est un organe profond dont l’exploration repose sur
l’imagerie. Il s’agit du scanner, de la pancréato-IRM et de l’echoendoscopie. Leur évolution a modifié
les conditions du diagnostic précoce des lésions pancréatiques et notamment celui des tumeurs
intracanalaires papillaires et mucineuse, dont le fréquence est élevée dans la population générale.
La prise en charge thérapeutique de l’adénocarcinome a connu des évolutions ces dernières années,
notamment concernant la survie chez les patients métastatiques.
• Cystadénocarcinome mucineux :
- Adénocarcinome type tubulaire identique à l’adénocarcinome canalaire standard, mais N des
formes peu différenciées avec cellules géantes de type « osteoclastic like ».
Dr CHILLA D
Anatomie pathologie CHU DOUERA
GASTRO 2020 2021
3. Tumeurs intracanalaires :
a – Tumeurs intra canalaires papillaires et mucineuse (TIPMP)
Lésions rares, à potentiel de malignité incertain, elles sont caractérisées par le remplacement de
l’épithélium canalaire normal par un épithélium néoplasique mucosécrétant qui comporte habituellement
une différenciation gastro-intestinale et plus rarement pancréato-biliaire. Elles sont de découverte fortuite
dans 60 % des cas posant le pb de leur prise en charge chirurgicale. L’indication opératoire est posée en cas
d’atteinte du canal principal, de la présence d’un bourgeon de plus de 5mm et d’une évolution de taille sur
des imageries successives. Le risque de récidive est élevé.
Les formes multifocales fréquentes.
• Aspects microscopiques :
- Architecture papillaire ++ (plus rarement plane).
- Canaux dilatés par l’accumulation de mucus intraluminal.
- Aspect de pancréatite chronique autour des canaux atteints.
-
b – Tumeur intra canalaire tubulaire (synonyme : tubulopapillaire, adénome tubulaire
intracanalaire {type métaplasie pylorique}) : absence de papille, canaux dilatés soulignés par des
glandes en métaplasie pylorique,
• Compte-rendu: items minimaux devant figurer dans le CR d’un adénocarcinome incluant les
facteurs histopronostiques.
-
5. Tumeurs à cellules acineuses
a- Cystadénome à cellules acineuses : kyste bordé de cellules éosinophiles CK7+, BCL10++ (∆
cellules acineuses normales CK7-).
b- Carcinome à cellules acineuses
Tumeur rare : 1 à 2 % des tumeurs exocrines du pancréas.
• Aspect microscopiques :
- Architecture variée lobulée, acinaire ou trabéculaire, microglandulaire très orthoplastique,
ou endocrinoïde.
- Cytoplasme granulaire éosinophile.
- Noyau irrégulier, polarisé / ˃1 mitose / HPF.
- Absence de production de mucine.
- Fréquence de l’envahissement des structures adjacentes : pancréas, tissu adipeux, rate,
duodénum.
• Profil immunohistochimique :
- BCL10++
- Cytokératines : 8, 18, AE1/ AE3+
- ACE + / AFP +/ p53+
• Profil immunohistochimique :
Le diagnostic repose sur le profil particulier :
- Vimentine +++/ β- caténine nucléaire, CD56+
- AE1/ AE3 +/-, récepteurs à la progésterone +/-
- Chromogranin
7. Pancréatoblastome
• Enfant mais également adulte, plus fréquent chez les filles.
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• Tumeur maligne composée d’une profilération épithéliale avec une différenciation acinaire,
des ilots de cellules squameuses et parfois des cellules endocrines. La tumeur est parfois
composée principalement de cellules mésenchymateuses.
- Absence de nécrose.
- Variantes histologiques et architecturales :
• Tumeur endocrine kystique ++ : diagnostic différentiel avec le cystadénome séreux ++ et avec
la tumeur pseudopapillaire. Souvent associée à une synthèse de glucagon sans syndrome
fonctionnel. facteur de bon pronstic.
• Tumeur endocrines à cellules claires : variante rare surtout décrite en association à la maladie
de Von Hippel Lindau. Diagnostic différentiel avec adénocarcinomes à cellules claires sur
cytoponction et avec les lésions secondaires des caracinomes à cellules claires (rein).
• Tumeur mixte endocrine ass à un autre contigent (exocrine, acineux).
- Les carcinomes par définition de haut grade sont les formes peu différenciées et sont
rares. La nécrose est fréquentes, les images d’apoptose et le caractère dense de la
prolifération tumorale avec des noyaux tassés et parfois des aspects fusocellulaires sont des
critéres aidant au dg .
• Profil immunohistochimique :
- 2 marqueurs recommandés en permière intention ( comme pour tout le tractus digestif ) :
chromogranine A et synaptophysine
- + ki67 ( grade histologique ) : % noyaux tumoraux marqués sur une population de 500 à
2000 cellules dans les zones de « hot spot » (nb : 10 HPF = 2mm2).
• Carcinome neuroendocrine, G3 ˃ 20 %
- Morphologie bien différenciée
- Petites cellules
- Grandes cellules
• Tumeur mixte endocrine-non endocrine (MENEN)
2. pseudokyste
• Lésion kystique la plus fréquente du pancréas (80 à 90 % des lésions kystiques).
• Contexte de pancréatite aigue ou chronique +++.
- Aspect microscopique : cavité unique sans revêtement épithélial, absence de végétations,
paroi épaisse fibreuse, inflammatoire, remaniements granulomateux, histiocytaire
palissadique.
- Diagnostic différentiel : cystadénome mucineux en cas d’épithélium abrasé.
. La présence d’un taux élevé de CA19.9 dans le liquide intrakystique est fréquente.
D- LESIONS SECONDAIRES
• Très rares
• Adénocarcinomes de l’estomac, de l’intestin grêle ou des voies biliaires (par
contigüité).
• Fréquence des carcinomes du sein (lobulaires), du poumon et du rein (carcinome rénal
à cellules claires) ainsi que les mélanomes cutanés.
F- PANCREATITE CHRONIQUE
• Définition : Altération irréversible de la fonction exocrine du pancréas avec perte progressive
du parenchyme pancréatique et lésions des canaux pancréatiques.
• Classification :
- Pancréatite chronique calcifiante dont l’alcool est la principale cause.
- Pancréatite chronique obstructive, rare et sans calcul, elles sont limitées au pancréas situé
en amont de l’obstacle.
- Il a été proposé une classification des pancréatites chroniques en fonction des facteurs de
risques prédisposant, parmi lesquels l’alcool et la maladie lithiasique sont les plus
fréquents. Il s’agit du système TIGAR-O : T toxique-métaboliques, I idiopathiques,
G génétiques, A auto-immunes, R pancréatites aigues sévères récidivantes,
O obstructives.
• Cas particulier des pancréatites autoimmunes : 2 types sont décrits
fibrose rétropéritonéale
néphrite tubulo interstitielle