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Master de recherche en Sciences Économiques

Macroéconomie Avancée I
Semestre 1

LA PENSÉE ÉCONOMIQUE
MERCANTILISTE

Préparé par:
- Fatima AZDAGAZ
- Afaf BENACHOUR

Sous la direction de:


- M. Atef BOUCIF

Année universitaire: 2018/2019


Table des matieres
1 Introduction 3

2 Aperçu Général 3
2.1 Le courant mercantilisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 les principales auteurs mercantilistes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.3 la diversité du courant mercantiliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

3 les apports du mercantilisme 5


3.1 La monnaie et prix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
3.2 La puissance Étatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3.3 Le commerce extérieur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

4 Le mercantilisme d’aujourd’hui 7
4.1 La Chine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.2 Les États-Unis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

5 Les limites du Mercantilisme 8


5.1 Mauvaise conception de la valeur et de la richesse . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
5.2 Mauvaise analyse du commerce extérieur et appauvrissement des pays . . . . . . 8

6 Conclusion 8

7 Bibliographie & Webographie 9

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1 Introduction
La science économique à la particularité d’inclure sa propre histoire dans le domaine de sa
réflexion, c’est-à-dire que l’histoire économique ne tente pas seulement d’expliquer les facteurs
et faits à caractères économiques elle cherche également à examiner les forces dynamiques qui
révolutionnent et transforment les économies.
Alors que longtemps la théorie économique intégrée d’autres disciplines telle que la philoso-
phie ou l’éthique. L’économie politique a débutée par des auteurs de la période dite « mercan-
tiliste ».
Qu’est ce que donc le mercantilisme, sa diversité et ses apports ainsi que leurs limites ?

2 Aperçu Général

2.1 Le courant mercantilisme

Les 16ème et 17ème siècles sont marqués par la découverte des Amériques et le rapatriement
de grandes quantités d’or et d’argent en Europe. Dans le même temps, des guerres de reli-
gion ensanglantent ce continent, ce qui va légitimer le développement d’une pensée laïque en
philosophie et en sciences.
En économie, cela se traduit par le développement d’un courant de pensée qui s’affranchit
des considérations morales et religieuses et voit dans la quantité de monnaie le facteur décisif
d’explication de la richesse des nations. En faite ,ce courant de pensée apparait, dans quatre
pays : l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre et la France.
C’est une pratique liée au commerce coïncidant avec une époque ou l’État moderne se
constitue et se renforce contre le système féodal. Son objectif est d’enrichir l’État ou la nation,
sachant que la richesse se mesure aux stocks de l’or et l’argent (métaux précieux).

2.2 les principales auteurs mercantilistes

Jean Bodin ( 1529-1596) Il est né aux alentours de 1529 à Angers, Jean Bodin est un
économiste, philosophe et théoricien politique français de l’époque de la Renaissance, qui a
influencé la politique et l’histoire européennes grâce à ses œuvres. Il a en effet élaboré les
prémices de plusieurs concepts essentiels, tels que la souveraineté et la théorie quantitative de
la monnaie. il rédige son premier ouvrage, une "Méthode pour apprendre l’histoire". Quelques
années après le massacre de la Saint-Barthélémy (en 1572), il fait paraître les "Six Livres de la

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République".

Thomas Mun (1571 - 1641) Il est né à Londres, Royaume-Uni . il était un homme d’affaires
et économiste anglais du xviie siècle, qui s’inscrit dans le courant du mercantilisme. Mun
fut aussi parmi les premiers à distinguer l’exportation de services, ou de produits invisibles,
comme un commerce de valeur. Il fut reconnu comme le dernier représentant des premiers
mercantilistes. parmis ses œuvres on trouve : A Discourse of Trade from England into the East
Indies, 1621 . et England’s Treasure By Foreign Trade, 1664 (posthume).

Jean-Baptiste Colbert ( 1619 – 1683) Il né est à Paris, est un des principaux ministres de
Louis XIV. Contrôleur général des finances de 1665 à 1683, secrétaire d’État de la Maison du roi
et secrétaire d’État de la Marine de 1669 à 1683.en faite L’action de Colbert va s’exercer dans
trois domaines principaux : la remise en ordre des finances, le développement de l’industrie,
l’essor du commerce.

2.3 la diversité du courant mercantiliste

Les différents pays qui appliquent à cette époque la théorie mercantiliste ne disposent pas des
mêmes résultats. En effet, tous n’ont pas la même vision de l’accumulation de la richesse.
On peut considérer qu’il existe trois types de mercantilisme :

La tendance Espagnol (bullioniste) Cette doctrine repose sur le seul intérêt porté pour les
métaux précieux. C’est ce qu’Espagnols et Portugais appliquent dans leur pays en considérant
que la valorisation de l’État repose sur l’accès à ces métaux ; la véritable source de la richesse
est l’or et l’argent. Il faut donc augmenter au maximum les stocks de métaux et empêcher
toute sortie de capitaux hors du royaume. Malheureusement, cette pratique ne s’avèrera pas
concluante puisque ces deux pays se trouveront rapidement en déclin.

La tendance anglaise (britannique) Puisque l’Angleterre est une île, elle a mis en avant ses
principaux atouts en misant sur le commerce maritime. En créant un monopole dans ce secteur,
le pays peut contrôler facilement le commerce extérieur et devenir le principal intermédiaire des
transactions commerciales. Mais ce courant de pensée se rapproche davantage du libéralisme
car il convenait de laisser une grande liberté au commerce et de mettre en place un système de
libre-échange pour le favoriser. Les chefs de fils principaux de ce courants sont David Hume ou
encore John Locke.

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La tendance français (colbertisme) Les atouts de la France sont : sa population et son
territoire. La richesse du pays ne peut qu’être issue de ces deux atouts. La France mise donc sur
l’agriculture, et sur le développement industriel et artisanal. Pour cela, l’Etat doit intervenir
dans l’économie : des réglementations douanières doivent être instaurées et des aides doivent
être octroyées aux entreprises privées pour accroître leur stock d’or car le but est de bénéficier
d’excédents commerciaux. Les chefs de fils de ce mouvement sont Colbert, Bodin ou encore
Montchrestien.

3 les apports du mercantilisme

3.1 La monnaie et prix

Une des caractéristique fondamentale de ce courant de pensée réside dans l’intérêt partic-
ulier que les écrivains mercantilistes accordent aux problèmes d’ordre monétaire. Après les
mercantilistes, la monnaie deviendra la grande absente de la littérature économique , elle ne
réapparaitra q’avec l’événement du keynésianisme.
Pour la grande majorité des auteurs mercantilistes, il est impératif que l’État recherche à
accroitre la masse monétaire. Cette nécessité s’explique pour maintes raisons.
- L’accroissement de la masse monétaire est la condition sine qua non d’un bas taux
d’intérêt. Un taux d’intérêt peu élevé encourage l’investissement et favorise la croissance
économique.D.Hume écrit à ce propos « rien n’est considéré comme une signe plus certain
de la condition florissante d’une nation que le taux réduit de l’intérêt« alors q’une politique de
taux élevé d’intérêt « ruine le commerce , les négociants plus riches se retirent et transforment
leur actifs en créances, les plus pauvres font faillite« «écrit locke . bien des années plus tard,
Keynes préconisera la même politique en vue de la réalisation des mêmes objectifs.
- La deuxième raison est liée au problème de l’emploi . tout en étant populationnistes, les
mercantilistes recherchent la réalisation du plein emploi de la force de travail. Il est nécessaire
d’encourager la natalité car une population nombreuse est un signe tangible de la puissance de
l’État. William pretty préconisera même la vente de L’Irlande pour transférer de force tous les
habitants de ce pays en Angleterre afin d’y augmenter le nombre de la main d’œuvre . Mais
pour mettre en travail toute la main d’œuvre disponible, il est nécessaire que l’offre de monnaie
ne soit pas rigide, il faudrait qu’elle augmente rapidement et aussi longtemps qu’il existera
une force de travail inemployée. La rigidité de l’offre des métaux précieux sera à l’origine du
développement de la lettre de crédit et du billet d’ordre. John law, le génial économiste écossais

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, a même essayé de fabriquer de la monnaie fiduciaire ; son expérience tournera , cependant,
très court, mais elle a eu la mérite de montrer que la monnaie n’est pas seulement de la monnaie
marchandise mais qu’elle peut être aussi de la monnaie crédit.
- La troisième raison a trait à la nécessité d’éviter une baisse des prix intérieurs, signe patent,
d’après les mercantilistes, de la dégénérescence de l’État . Car la vente à bas prix , à l’étranger
, des biens produits à l’intérieur des frontières nationales, occasionnerait une détérioration des
termes de l’échange qui serait préjudiciable pour l’économie dans son ensemble.

3.2 La puissance Étatique

Selon Jean Baptiste Colbert (1610-1683)État marchand est un État qui a pour objectif de
favoriser les conditions du commerce extérieur, et donc de permettre à l’économie du pays de
trouver des débouchés ailleurs.
Selon la doctrine mercantiliste, les individus ne sont pas que des êtres économiques, mais
des hommes ayant diverses activités professionnelles que le mercantilisme cherche à regrouper.
Les anciens économistes considéraient que chacun dispose dans chaque profession d’un intérêt
particulier, différent des intérêts de la société. En revanche, la conception mercantiliste veut
que les intérêts particuliers et les intérêts généraux soient intégrés au sein d’une même entité,
pour fonder une grande nation qui n’aurait que des intérêts généraux.
Le but premier du mercantilisme est de renforcer la puissance étatique. On considère que
l’État doit conserver ses richesses à l’intérieur du pays. Ainsi, dans un contexte où les richesses
sont échangées aux quatre coins du monde sous l’effet du développement commercial, les pays
doivent conserver leurs richesses en exportant davantage et en limitant les importations.
Le protectionnisme doit en donc être renforcé : les droits de douanes sont revus à la hausse,
et les importations sont strictement règlementées. A l’inverse, les exportations bénéficient
de subventions qui les favorisent. Il faut également d’un autre côté favoriser la production
interne du pays, par le biais du développement de manufactures, mais aussi par celui des routes
destinées à favoriser les flux intérieurs de marchandises. On construit également des monopoles
de commerce international comme la compagnie des Indes, pour vendre plus cher.

3.3 Le commerce extérieur

Les penseurs mercantilistes prônent le développement économique par l’enrichissement des na-
tions au moyen du commerce extérieur qui permet de dégager un excédent de la balance com-
merciale grâce à l’investissement dans des activités économiques à rendement croissant.

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L’État a un rôle primordial dans le développement de la richesse nationale, en adoptant des
politiques protectionnistes établissant notamment des barrières tarifaires et encourageant les
exportations.
Le but que se sont assignés les auteurs mercantilistes, qui dominent alors la pensé économique,
est donc de remplir les coffres du royaume pour en accroître la puissance militaire. Pour ce
faire, l’objectif de la politique économique est d’avoir une balance commerciale excédentaire
afin de profiter des rentrées d’or et d’en limiter les sorties. En faite ,Le commerce international
est conçu comme un jeu à somme nulle dans lequel les importateurs perdent de l’or quand les
exportateurs en gagnent.

4 Le mercantilisme d’aujourd’hui

4.1 La Chine

La Chine étant la première puissance commerciale elle porte également le flambeau du mercan-
tilisme. Son régime totalitaire lui a procuré deux privilèges importants pour mettre en œuvre
et réussir sa stratégie mercantiliste : d’une part on a l’exploitation de sa main d’œuvre, et
d’une autre part la sous-évaluation prolongée de sa monnaie contre toutes devises (facteur de
compétitivité pour la chine).

Pays à stratégie mercantiliste


Pays à stratégie non mercantiliste
Chine en 1er lieu
Croissance difficile et
Croissance du PIB Forte croissance
vulnérable
Finances publiques Saines En mauvaise état
Système bancaire Solide Fragile
Réserves Réserves de changes Déficit et dette
monétaires abondantes extérieure excessive
Social Stabilité sociale Déstabilisation sociale

4.2 Les États-Unis

Actuellement la question qui se pose après élection du D. Trump comme présedent des États-
Unis, est de savoir le système économique que poursuit ce dernier.
Enfaite, Souvent décrié comme protectionniste, le président américain, Donald Trump,
est aussi identifié comme un mercantiliste par des économistes qui n’hésitent pas à remon-
ter jusqu’au 17e siècle pour y déceler les influences sur sa politique économique.

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Cette identification est déclarée pour plusieurs raisons parmi lesquelles on trouve:
- Une stratégie commerciale bel et bien mercantiliste.
- Il a pour objectif de réduire le déficit commercial américain tout en réduisant les produits
importés.
- Il impose de fortes taxes douanières sur les importations de certains pays notamment celles
de la Chine et de la Turquie ...

5 Les limites du Mercantilisme


Le mercantilisme n’est pas un courant de pensée à proprement parler, car ce n’est pas une
théorie économique unifiée. Aucun auteur mercantiliste n’a proposé un système présentant le
fonctionnement idéal d’une économie puisque leur conception de la richesse et du commerce
intérieur est faible théoriquement et incohérente.

5.1 Mauvaise conception de la valeur et de la richesse

Adam SMITH a montré que l’or est une marchandise comme les autres, et ne mérite donc
pas un traitement spécial ; l’or n’est rien d’autre qu’un métal jaune qui a une valeur élevée
uniquement du fait de sa rareté. De plus, la richesse d’une économie s’analyse désormais en
terme de flux, et non plus en terme de stock.

5.2 Mauvaise analyse du commerce extérieur et appauvrissement


des pays

Comme l’on démontré Adam SMITH et David RICARDO, le commerce n’est plus vu comme un
jeu à somme nulle, mais comme un jeu à somme positive (ou les exportateurs et importateurs
sont des gagnants). En imposant la mise en place de restrictions aux importations et de droits
de douane, les mercantilistes ont contribué à une asphyxie et à un appauvrissement des pays. De
plus, la trop grande accumulation d’Or et d’Argent a conduit à une forte inflation, notamment
dans les pays de la péninsule Ibérique (Espagne et Portugal).

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6 Conclusion
Le mercantilisme n’est certainement pas un courant de pensée Homogène, il favoriser également
l’expansion extérieure, mais tout en donnant à l’intervention étatique, au nationalisme et au
protectionnisme ses lettres de noblesse, il va par conséquent faire naitre un système ayant des
valeurs complètement inverses, et ce dernier sera donc le libéralisme. Tel qu’Adam Smith le
fera par la suite dans le cadre de l’économie classique.

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7 Bibliographie & Webographie
• Mohammed raja Amrani, (1988), "histoire de la pensée Économique et Théorie économique
contemporaine", Editions Toubkal.

• HINTI Saïd, (2000), "La science économique: Une réflexion épistémologique et méthodologique".

• Le blog de étudiant-économie. (www.etudiant-economie.over-blog.com)

• https://www.citeco.fr/histoire-pensee-economiqu

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