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Chapitre IV : Composantes Symétriques

4.1. INTRODUCTION
L'apparition d'une terre, qui est en général la première conséquence d'un défaut
quelconque, détermine dans un réseau, à neutre isolé la circulation d'un courant de
capacité et dans un réseau à neutre mis à la terre (directement ou par une impédance) la
circulation d'un courant de court-circuit. Nous nous proposons de calculer ce courant dont
la valeur est nécessaire :
1. pour l'étude des effets nuisibles du défaut et de leur limitation par une impédance de
neutre appropriée. Il y a différentes manières d'établir le schéma d'un réseau, au
point de vue du neutre, sans que ces variantes influencent le fonctionnement normal
du réseau.
2. pour l'étude d'une protection de terre, qui nécessite de connaître la valeur du courant
homopolaire au droit de tous les disjoncteurs, afin de vérifier qu'il est possible de
réaliser un réglage des relais assurant la protection quelles que soient les liaisons du
réseau et les puissances des centrales.

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Le calcul des courants de court-circuit peut se faire de différentes manières, néanmoins, dans
ce présent chapitre on exposera que la méthode dite " des composantes symétriques".

4.2. Présentation de la méthode des composantes symétriques


La définition des composantes symétrique repose sur l’équivalence entre un système triphasé
déséquilibré et la somme de trois systèmes équilibrés, direct, inverse et homopolaire voir la
figure (IV.1). Il ya 3 systèmes triphasés équilibrés distincts (pour une fréquence angulaire ‘ω’
de donnée, de l'amplitude ‘A’ et la phase ‘φ’). Ces systèmes appelés : «directe», «inverse» et
«homopolaire». En adoptant la représentation de Fresnel (vecteur), ces systèmes sont
représentés par les formules ci-dessous:

Fig. IV.1 Construction géométrique des courants Ia, Ib et Ic.

Le calcul des courants de court-circuit peut se faire de différentes manières, néanmoins, dans
ce présent chapitre on exposera la méthode dite "des composantes symétriques".
Le théorème de superposition est alors exploitable pour le calcul des courants de défaut.
Les composantes réelles des phases a, b, c des courants Iabc et des tensions Vabc s’écrivent
comme suit :
 
 I a  I 2 sin(t   ) V a  V 2 sin(t   )
 
 b 2  b 2
 I  I 2 sin(t    ) ; V  V 2 sin(t    ) (4.1)
 3  3
 c 2  c 2
 I  I 2 sin(t    3 ) V  V 2 sin(t    3 )

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Ce système est équivalent au 3 systèmes : direct, inverse et homopolaire est formulé par les
équations suivantes :

Directe Inverse Homopolaire


  
 I 1a  I 1 2 sin(t   )  I 2a  I 2 2 sin(t   )  I 0a  I 0 2 sin(t   )
  
 1 2  2 2  0 2
 I b  I 2 sin(t    ) ;  I b  I 2 sin(t    ) ;  I b  I 2 sin(t    )
1 2 0

 3  3  3
 1 1 2  2 2  0 0 2
 I c  I 2 sin(t    3 )  I c  I 2 sin(t    3 )  I c  I 2 sin(t    3 )
2

(4.2)

  
V 1a  V 1 2 sin(t   ) V 2a  V 2 2 sin(t   ) V 0a  V 0 2 sin(t   )
  
 1 2  2 2  0 2
V b  V 2 sin(t    ) ; V b  V 2 sin(t    ) ; V b  V 2 sin(t    )
1 2 0

 3  3  3
 1 2  2 2  0 2
V c  V 2 sin(t    3 ) V c  V 2 sin(t    3 ) V c  V 2 sin(t    3 )
1 2 0

(4.3)
a
Le système est défini en prenant I i comme référence de rotation, pour un accès quelconque
d’indice i les composantes de courant s’écrivent:
1
I i : Comme sa composante directe.
2
I i : Comme sa composante inverse.
0
I i : Comme sa composante homopolaire.
2
Et en utilisant l’operateur a  e j
a b c
3 entre I i ; I i ; I i l’addition graphique des vecteurs donnent
bien les résultats suivants :

Ii  Ii  Ii  Ii
a 1 2 0

I i  a 2 I i  aI i  I i ;
b 1 2 0
(4.4)

I i  aI i  a I i  I i
c 1
2 2 0

Les trois composantes de phases a, b, c sont données en fonction des composantes


symétriques (1, 2, 0) comme suit :

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 I ia   I 1i 
 b  2
 I i   T . I i  ; (4.5)
 c  0
I i  I i 
 1 1 1
Avec T   a 2 a 1 (4.6)
 a a 2 1

Ces composantes symétriques de courant sont liées aux composantes symétriques de tension
par les impédances correspondantes, on aura :

V i  E  Zi.Ii
1 1 1

V i   Zi .Ii
2 2 2
(4.7)

V i   Zi .Ii
0 0 0

De la même manière que les courants, les tensions sont liées par la matrice de transformation
T comme suit :
V ia  V 1i 
 b  2
V i   T .V i  ; (4.8)
 c  0
V i  V i 

Donc le calcul des courants et tensions de court-circuit revient à déterminer I i  et V 


1, 2 , 0 1, 2 , 0
i

connaissant les matrices impédances Z  .


1, 2 , 0

La relation ci-dessus exprime les composantes de phase en fonction des composantes


symétriques. D'autre part, on peut exprimer les composantes symétriques en termes de
composantes de phase par inversion de la matrice de transformation T:
 I 1i   I ia 
 2 1  b 
 I i   T  . I i  ; (4.9)
 0  c
I i  I i 
1 a a 2 
1 
Avec T   1 a 2 a  ;
1
(4.10)
3
1 1 1 

Les courants de phase I i  ainsi que les tensions de phase V au niveau chaque accès i
a ,b , c a ,b , c
i

seront calculés comme suit :

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 a 1 1
 I i

3

I i
 a I
2
i
 a
2 0
I i

 a 1 1
 3

V i  V i  aV i  a V i
2 2 0

 

3

 b 1 1 2 2 0
  b 1 1 2 2
 I i  I i  a I i  I i ; V i  V i  a V i  V i
3
 0
 (4.11)
 

 c 1 1 2 0
I i  3 I i  I i  I i  c 1 1
V i  3 V i  V i  V i
2 0
 
 
4.3. Formulation des équations générales de cout-circuit
En pratique, on rencontre plusieurs types de défauts :
- Court-circuit monophasé à la terre.
- Court-circuit biphasé.
- Court-circuit biphasé à la terre.
- Court-circuit triphasé.
Le type de défaut le plus fréquent est le court-circuit monophasé. Le défaut peut être franc ou à travers
une impédance.
Défaut triphasé symétrique : On définit i comme étant l’accès de défaut pour tous les types de
défauts. Conditions de défaut :

Ii  Ii  Ii  0
a b c

; (4.12)
V Vi Vi
a b c
i

Le schéma équivalent en composantes symétriques est donné sur la figure (IV.2)


Avec :
1 E
I i  I i  0 ; et I f  I i 
2 0
; (4.13)
Z Zf
1
ii

En remplaçant dans l’équation (IV.3) on aura : I i  I i ; I i  a 2 I i ; I i  a I i


a 1 b 1 c 1

Fig. IV.2 Schéma de court circuit triphasé. Fig. IV.3 Schéma de séquence pour un défaut triphasé.

Défaut phase-terre : Conditions de défaut :

I i  I i  0;
a b

I f  Ii ;
a
(4.14)

V i  Z f .I f
a

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Dans ce cas, les composantes symétriques en courant sont égales, d’où le schéma équivalent
en séquences (1, 2, 0) suivant :
E
Avec : I i  I i  I i 
1 2 0
; (4.15)
Z  Z  Z ii  Z f
1 2 0
ii ii

En appliquant (IV.7) on aura :

I f  I i  3I i
a 1

; (4.16)
I  Ii  0
b c
i

Fig. IV.4 Schéma de court-circuit monophasé. Fig. IV.5 Schéma de séquence pour un défaut monophasé.

Défaut biphasé :
Conditions de défauts :

Ii  0
a

(4.17)
I f  Ii   Ii
b c

Le schéma équivalent en composantes symétriques est donné sur la figure (IV.7) :

Ii  0
0

E ; (4.18)
Ii   Ii 
1 2

Z Z Zf
1 2
ii ii

En utilisant l’équation (IV.5) on obtiendra les courants circulants dans les trois phases en valeurs
réelles :

Ii  0
a

I f  I i   I i  a  a . I i  j 3. I i
b c 2 1 1
(4.19)
E
If  j 3 1
Z ii  Z ii  Z f
2

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Fig. IV.6 Schéma de court-circuit biphasé. Fig. IV.7 schéma de séquence pour un défaut biphasé.
Défaut biphasé-terre :
Conditions de défaut :

I f  Ii  Ii ;
b c

I i  0;
a
(4.20)

V i V i  Z f .I f
b c

Les différents courants de séquences sont :

Z ii  Z ii  3 Z f 
2 0

I 
1
.E
i

Z ii  3 Z f
0
 
2
Ii .E ; (4.21)

0
0
  Z ii .E
Ii

Avec :   Z 1ii . Z ii2  Z 1ii .Z ii0  3Z f   Z ii2 .Z ii0  3Z f  ; (4.22)

Fig. IV.8 Schéma de court-circuit biphasé-terre. Fig. IV.9 Schéma de séquence pour un défaut biphasé-terre.

4.4. Calcul des tensions aux accès au moment du défaut


Les différentes tensions de séquences à l’accès j sont

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V j  E  Z ij . I i
1 1 1

V j   Z ij . I i ; j  1,2,...n
2 2 2
(4.23)

V j   Z ij . I i
0 0 0

V 1, 2 , 0
j

V   T .V 
a ,b , c
j
1, 2 , 0
j

4.5. Calcul des courants dans les branches du réseau


La clef pour retrouver toutes les grandeurs du système est de connaitre la tension en chaque accès sous
condition de défaut. Nous sommes aussi intéressés de connaitre les courants circulants dans les
branches du réseau qui sont le but de l’étude des courts-circuits, cela permettra de prévoir un
dimensionnement et une protection adéquate.

Fig. IV.10.
Connaissant les tensions aux différents accès du réseau, les courants qui circulent dans la branche k
ayant comme accès i et j sont donnés comme suit :

V i V j
m m
m
  y b .V i
m m
Ik m
zk
(4.24)
V V i
m m
m
I k   y b .V i
m j m
m
zk
m m
V i ;V j : Tensions de séquence m respectivement aux accès i et j.
m
V z : Impédance primitive de la branche k de séquence m.
m m
I k ; I  k : Courants de séquence m circulant respectivement de i vers j et de j vers i.
m
y : Admittance transversale de séquence m
b

m
Dans le cas où l’élément ne présente pas d’admittance transversale, le courant I k est l’opposé

de  I k c'est-à-dire que I m k   I mk mais cette relation n’est pas toujours vraie, car dans le cas
m

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de la présence d’un transformateur ∆Y un réajustement du déphasage des tensions est


nécessaire ce qui est l’objet de ce qui suit.

4.6. Calcul de la puissance de court-circuit


Pour tout système, la puissance totale en n’importe quel accès, est la somme des puissances calculées
individuellement pour chaque phase.


S cc  V a . I a  V b . I b  V c . I c
* * *
 (4.25)

Pour un défaut à l’accès i, la valeur moyenne de cette puissance triphasée est donné par :

S icc  V i . I i  V i . I i  V i . I i
a a* b b* c c*
 (4.26)

Remarque: pour un réseau d’alimentation, la puissance de court-circuit triphasé en un accès


du réseau permet de calculer l’impédance du réseau amont ramenée au secondaire du
transformateur Zs
2
U
zs  0 ; (4.27)
Pcc
Avec :
U 0 : Tension entre phase à vide du secondaire du transformateur.
Zs : Impédance amont du transformateur ramenée au secondaire.

4.7. Calcul des tensions aux accès au moment du défaut


Les différentes tensions de séquences à l’accès j sont :

V j  E  z ij I i
1 1 1

V j   z ij I i j  1,2,...n
2 2 2
(4.28)
Vj  z ij I i0
0 0

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59

Références
[1].
[2].

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