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: Olivier Henry
ANTIQUE 3
I – LE THEATRE ANTIQUE 3
II – LE CONTEXTE HISTORIQUE 4
2 – La cité grecque 5
3 – La colonisation grecque 5
2 – La documentation épigraphique 6
III -CONCLUSION 7
INTRODUCTION 8
1 – Dionysos 8
2 – Apollon 9
I – L’EXEMPLE ATHENIEN 11
PREMIERE PARTIE 14
INTRODUCTION 14
SECONDE PARTIE 18
Le but premier de ce cours est de donner accès aux connaissances les plus récentes et les plus
complètes sur les théâtres de l’Antiquité. L’idée est de faire comprendre que l’accès aux connaissances et à
l’interprétation des éléments qui nous sont parvenus posent des problèmes et permettre de comprendre qu’il
y est des désaccords parmi les théoriciens et chercheurs contemporains du théâtre antique. Il est également
l’occasion pour les enseignants-chercheurs d’utiliser cet objet d’étude pour nous initier à leurs disciplines –
études théâtrales et archéologies – et ils ne vont pas nécessairement développer de la même manière. Les
théâtres antiques possèdent un statut très paradoxal : ils sont très éloignés de nous mais ont en même temps
I – LE THEATRE ANTIQUE
Le théâtre dans l’Antiquité est un art total : il s’agit d’un art très complet puisqu’on parle à la
fois des pièces jouées, mais aussi de chants, de danses, de musiques et surtout de décors architecturaux. Il
s’agit d’un art qui produit des œuvres textuelles, mais qui permet de donner le reflet d’un contexte à la fois
social, politique et culturel. Il y a une certaine familiarité naturelle entre le théâtre d’aujourd’hui et le théâtre
antique : le theatron désigne un lieu de spectacle plus que le spectacle lui-même, puisque ce spectacle se
caractérise par la présence d’un public. Il existe une séparation entre des zones étagés pour les spectateurs et
une zone réservée aux artistes ; l’espace des artistes est marqué par des espaces visibles et des espaces
invisibles. Il y a dans le théâtre une série de conventions acceptées qui lient les spectateurs appelé l’illusion
théâtrale ; la scène est un espace fictif. Cette illusion théâtrale permet également l’apparence de
l’invraisemblable puisque le théâtre peut montrer ces éléments. Aujourd’hui, on reconnaît le théâtre grec, on
dans le monde grec ont lieus en journées, joués systématiquement joués dans une démarche religieuse, dans
des jours spécifiques. Le théâtre grec s’instaure dans un contexte de concours. Chaque pièce du théâtre grec
est écrite pour une unique représentation, du moins jusqu’à l’époque hellénistique, où va se développer des
différences s’expliquent par le fait que le théâtre grec est bien différent de notre théâtre contemporain.
L’objectif de ce cours est d’aborder les sociétés grecs et romaines antiques par le biais du théâtre
puisque ce théâtre possède des liens très étroits avec les organisations religieuses, politiques et sociales de
ces sociétés. Le but est de comprendre comment ce théâtre s’organise au sein des sociétés en s’interrogeant
sur les caractéristiques du public antique, mais aussi les tenues, les costumes, les acteurs. Il s’agit de
comprendre comment ce théâtre est devenu la marque d’une culture gréco-romaine pour nous, encore
aujourd’hui.
II – LE CONTEXTE HISTORIQUE
La Grèce évolue sur quatre périodes précises : une époque archaïque, de -800 à -480 avant Jésus
Christ, une époque classique, de -480 à -323, de l’époque hellénistique, de -323 à -31, et enfin une époque
impériale, de -31 à 400 après Jésus Christ. L’époque archaïque correspond généralement à la naissance de la
diffusion de la discipline et la création d’édifices. La période archaïque est fondamentale pour la Grèce
puisqu’au huitième siècle avant notre ère, l’écriture réapparait, et on voit ensuite l’émergence des textes
homériques d’Homère, un Aède – poète compositeur – originaire de la Grèce de l’Est, la poésie orale
transmise par des Rhapsodes, et vers 550 avant J.C, le tyran Pisistrate ordonne la transcription officielle de
L’Illiade et l’Odyssée. Dans ces ouvrages, on se rend compte que ces textes sont issus d’une tradition orale,
caractérisée par la répétition successive qui permettait de mieux mémoriser le texte. Ces textes sont restés
des textes oraux jusqu’à la transcription officielle. A partir de la retranscription, ces ouvrages deviennent des
ouvrages culturels obligés pour la Grèce. Il s’agit également la source d’un répertoire iconographique vaste.
2 – La cité grecque
Dans le monde grec, l’idée moderne de nation n’existe pas et il n’y a pas d’unification politique :
le monde grec se compose d’un ensemble de cités indépendantes ; la cité grecque est une unité politique
avec une valeur physique et immatérielle – la cité est l’ensemble des citoyens – définie par un corps civique
Dans la ville on trouve les éléments principaux d’une entité urbaine, c’est-à-dire des bâtiments civils
destinés à l’ensemble des citoyens, des espaces, entourés d’une fortification ; elle est donc composée de la
ville (ASTY) et de la campagne (CHORA). Il faut que la cité puisse ne pas dépendre des cités voisines et
que sa survie ne dépend pas d’un commerce, ainsi elle comporte un territoire important. Chaque cité dispose
de son propre système politique : la représentation des citoyens est assurée par le Conseil (BOULE) et
l’Assemblée du peuple (EKKLESIA), qui votait les lois en directes. Malgré ce caractère très indépendant, il
existait une unité grecque, qui ne se faisait pas à travers un droit du sang ou du sol, mais une reconnaissance
qui se fait à travers la koinè, soit une communauté de langue et de culture. Les grecs avaient conscience
d’appartenir à cette unité culturelle grecque, qui s’est largement agrandie, notamment à travers la
colonisation grecque. La mentalité grecque dans les cités est totalement différente que la contemporaine : il
Dans ce cadre, le théâtre est un élément entièrement financé à l’origine par la cité, après la
décision de l’EKKLESIA et de la BOULE : le théâtre s’inscrit dans une démarche religieuse et donc le cadre
et le culte est financé par l’ensemble des citoyens. Lors des représentations théâtrales, tout le monde était
invité, qu’il soit citoyen ou non-citoyen. Les magistrats s’occupent des concours et ces magistrats sont tirés
au sort, en charge de l’organisation et du bon déroulement des concours. Cette culture grecque organisée
3 – La colonisation grecque
Le principe de la cité est d’être une entité autonome, c’est-à-dire que la ville vit et survit avec
son indépendance ; néanmoins les problèmes commencent lors des périodes de prospérité : lorsqu’on connaît
une période de prospérité, la cité s’enrichit et donc la vie s’enrichit et les familles s’agrandissent
naturellement. Le problème est qu’on va atteindre une limite : la population devenant croissante, les cultures
vont annoncer une période de crise à venir. Pour pallier à ces crises, la Grèce va s’en servir de la
colonisation : on va envoyer plusieurs habitants de la cité colonisé de nouveau territoire. Lorsqu’on participe
à la colonisation, on découvre de nouveaux horizons, de nouvelles terres, et parfois le statut social des
individus et des descendants vont devenir importante dans la colonie. Il va également se créer un lien très
fort entre la colonie et la cité grecque. Cela crée des cités identiques à la cité-mère, et parfois les colonies
deviennent plus importantes. Cette colonisation va s’organiser en cascade : lorsqu’une colonie devient trop
grande, la colonie elle-même va créer une autre colonie. On parle ainsi d’hellénisation, soit la diffusion de la
culture et de langue grecque. Grâce à cette colonisation les échanges deviennent importants dans le bassin
méditerranéen et on voit la diffusion de la culture. Cette hellénisation explique l’expansion du théâtre car
elle explique la nécessité de maintenir ce lien culturel entre les populations, notamment dans des cités
panhelléniques. Les dimensions de l’espace grec vont s’étendre dès le huitième siècle avant notre ère.
Les jeux panhelléniques sont des jeux organisés pour célébrer l’unité de la culture grecque et qui
Les sources du théâtre grec sont avant tout les textes théâtraux – des pièces de théâtres et traités
– qui forme un ensemble ni fiable et n’étant pas représentatif ; les textes antiques ont étés recopiés plus ou
moins fidèlement et les procédés d’écritures ne sont pas les mêmes. Les textes présentent également un
paradoxe : la période du cinquième siècle montre de nombreux textes alors que le théâtre en dur n’existe pas
encore.
2 – La documentation épigraphique
Il existe aussi la documentation épigraphique – écrite sur tout autre support que le papyrus ou le
épigraphique de manière très large : ces inscriptions possèdent une grande palette d’inscription différentes,
comme des dédicaces de bâtiments, des mentions de réparations, de mentions de noms inscrit sur les
gradins. Il y a également des inscriptions d’une clientèle avec le nom de gladiateur gravé par le fan. On
trouve également des stèles et des éléments honorifiques : les stèles représentent des textes de lois, souvent
liés à des dépenses d’argent avec des comptes. Les inscriptions agonistiques sont de quatre ordres :
premièrement, des décrets honorifiques pour des personnages remarquables pour leur action bénéfique pour
toute la cité par exemple, deuxièmement les décrets qui concernent la création de concours et donnent le
calendrier des épreuves, troisièmement des inscriptions d’organisation d’artistes et enfin les inscriptions
présentes. La plupart des constructions datent de la période hellénistique et de la période romaine ; on parle
de pétrification du théâtre. Le Théâtre d’Epidaure s’inscrit physiquement dans le cadre d’un sanctuaire
d’Asclépios, le Théâtre de Lyon lourdement restauré sont des exemples de vestiges archéologiques. L’un des
plus anciens théâtres du monde grec est le Théâtre de Dionysos, au centre du culte de Dionysos et de
Les vestiges archéologiques ne sont pas seulement architecturaux, mais peuvent également être
des sculptures, des bas-reliefs, et des images visuelles. On retrouve un certain nombre de masques, utilisés
dans les spectacles, mais aussi des vases et des stèles. Ces images sont en très grande abondance, témoignant
de l’extraordinaire succès que le théâtre va avoir dans la société grecque et romaine. Ces vestiges vont nous
renseigner.
III -CONCLUSION
On peut approcher au mieux les caractéristiques physiques du théâtre grec en confrontant les
sources ; ce théâtre a profondément influencé le théâtre européen contemporain puisque l’art théâtral donne
de nombreuses informations, notamment sur les liens unissant les hommes et les dieux. On va analyser dans
un premier temps le lien entre le théâtre et le divin et dans un second temps la naissance et le développement
INTRODUCTION
Les représentations aux théâtres sont intimement liées aux cultes rendus aux divinités, et ils
n’existent pas de représentations en dehors des concours (AGON) ; la société grecque est basée sur
l’émulation liés aux théâtres et aux concours. Les théâtres sont très souvent associés à un sanctuaire, centrés
sur le temple, comme avec le temple d’Apollon à Delphes, et le théâtre est intégré à l’intérieur de l’espace
sacré. Le théâtre de Dionysos à Athènes est construit au pied du versant sud de l’Acropole et est directement
Cette importance de l’émulation explique aussi la multiplication des concours offerts à un grand
nombre des divinités, principalement Dionysos et Apollon ; on distingue trois grands types de concours : les
concours hippiques – courses d’attelages et de chevaux montés à l’hippodrome – les concours gymniques –
courses, lancers et sports de combat au stade – et les concours musicaux – épreuves de poésie, de musique
instrumentale, de chants, de danses et de drames au théâtre. La diversité des épreuves des concours
musicaux s’explique par le patronage des neufs muses – Clio pour l’histoire, Euterpe pour la musique,
Thalie pour la comédie, Melpomène pour la tragédie, Terpsichore pour la danse, Erato pour le chœur
lyrique, Polymnie pour la poésie, Uranie pour l’astronomie et Calliope pour l’épopée – les filles de Zeus et
Mnémosyne (la Mémoire) ; ces muses sont les représentations allégoriques des arts représentés aux théâtres
et elles sont célébrés au Mouseion, un lieu où l’on expose les arts. Ces concours anciens sont relativement
anciens puisqu’on trouve des traces de ces concours dans l’odyssée homérique.
1 – Dionysos
Dionysos, fils de Zeus et de la mortelle Sémélé, est une divinité d’abord orientale consacré au
vin, à l’ivresse et par conséquent il représente la transgression ; on le représente très souvent d’une thiase
composée de satyre, des hybrides mi-homme mi-bouc, et des ménades. Dans le culte de Dionysos, on trouve
un certain nombre d’éléments et représentations inscrites dans le déroulement du culte qui formera ce qu’est
le théâtre, comme le chœur d’hommes, les improvisations et autres. Appelées Grandes Dionysies, ces fêtes
sont instituées à Athènes par le tyran Pisistrate vers 532 avant notre ère ; les épreuves au sens des dionysies
sont le dithyrambe – un hymne chanté par un chœur composé de cinquante hommes et cinquante garçons
accompagné de danses et de l’aulos – la comédie à partir de 486 avant notre ère, le drame satyrique – sujet
mythologique grave mais avec un chœur composé de satyres – et enfin la tragédie – de « tragos », le bouc
que l’on sacrifie à Dionysos – qui apparaît entre 536 et 533 avant notre ère. Toutes les festivités sont
accompagnées d’un kômos, un cortège festif accompagné de musiciens et de danseurs qui s’inscrit dans les
fêtes en l’honneur de Dionysos avant de devenir une manifestation privée liée notamment à la pratique du
banquet, un élément fondateur dans la société athénienne et grecque en général. Le banquet est l’un des
ciments de la société grecque, devant répondre à une norme très précise dont l’égalité car tous les
participants sont égaux. Dans le banquet, on célèbre le vin et l’ivresse car on estime qu’on ne parle jamais
2 – Apollon
Apollon, contrairement à Dionysos qui est le dieu de la fête, est le dieu des arts ; il représente la
part la plus sérieuse et la plus grave des activités théâtrales. Dans son sens il est complémentaire de
Dionysos et cette complémentarité est intéressante et c’est la raison pour laquelle Apollon est souvent
représenté comme citharède ou conducteur des Muses. Les arts de la scène et de la musique sont uniquement
représentés lors des fêtes religieuses puisque les concours sont considérés comme des offrandes aux Dieux.
Les théâtres sont construits dans un lieu sacré et est un lieu de cohésion sociale, permettant de rassembler la
On a regroupé six grands types d’épreuves dans les concours musicaux : les épreuves de hérauts
instrumentale, des auditions de musique accompagnée de chants, des représentations de cœurs de chanteurs
Dans les épreuves de hérauts et de trompettistes, le héraut, qui est un messager, se distingue par
sa trompette antique ; la trompette est très largement utilisée car on considéré que le son de la trompette
donnait de l’ardeur aux combats. Les épreuves de hérauts étaient les premières et l’un des deux vainqueurs
étaient chargés de proclamer et d’appeler les participants et de proclamer le nom des vainqueurs. Le
deuxième vainqueur de ce concours était chargé d’annoncer le début de chacune des épreuves par le son de
sa trompette.
Parmi les artistes de ces concours, dans la récitation de poèmes ou d’éloges, on compte les
rhapsôdes qui déclament notamment des écrits homériques ; les rhapsôdes sont des intermédiaires dans
l’expression d’une œuvre écrite et ne sont pas le créateur du texte. Les rhapsôdes choisissent un passage
d’une centaine de vers appris par cœur et le but était de faire naître une émotion chez le public. Si le
rhapsode fait pleurer l’auditeur, alors il a réussi son but. On trouve également des prosodies, des odes
Lorsqu’on passe à l’audition de musique instrumentale, on peut parler avant tout de citharistes et
citharôdes, des joueurs de cithare, accompagnés ou non d’un chœur, et ensuite des aulètes et aulôdes, des
joueurs d’aulos ou double flute, accompagnés ou non d’un chœur. A la différence de la lyre, la cithare est un
instrument professionnel se distinguant par son nombre de cordes. Le musicien doit pouvoir bien jouer et se
mouvoir mélodiquement. Les concours de cithares peuvent s’organiser autour d’une seule personne ou d’un
chœur qui s’accompagne. La différence entre le cithariste et le citharôdes est que ce dernier chante en même
temps qu’ils jouent. L’aulos dispose d’une embouchure à hanche double, et pour éviter de déformer le
visage, les joueurs d’aulos porté la phorbeia, leur permettant de gagner en puissance de souffle.
Les chœurs de dithyrambes chantés sous la direction d’un choreute ; faire partis d’un chœur était
très important à l’époque grecque car faire partir d’un chœur était valorisé. Le choreute est à la fois chanteur
et danseur. Il est excessivement rare de trouver des traces écrites de ces chœurs, mais dans le trésor des
Athéniens à Delphes on a retrouvé une partition d’une musique vocale de l’hymne des Technites
dionysiaques. Ce texte possède une notation vocale et une notation musicale. La musique grecque ancienne
est modale et chaque mode a une tonalité émotionnelle particulière ; elle est aussi homophone : on chante à
l’unisson ou à l’octave. La musique est indispensable dans la formation du citoyen grecque : tout homme
épreuves thyméliques – autel de Dionysos parfois placé au centre du théâtre – et deuxièmement les épreuves
scéniques – bâtiments de scène sur lequel se produisent les acteurs. Les épreuves thyméliques se déroulent
au cœur du théâtre, dans l’orchestra alors que les épreuves scéniques se déroulent à proximité du bâtiment de
scène, concernant surtout les représentations de pièces de théâtres. Dans les pièces de théâtres, on voit la
présence de dialogue.
satyrique et la comédie. Ces trois éléments doivent correspondre à une organisation très stricte et composé
pour une représentation unique. Les points communs aux trois genres sont les suivants : la présence du
chœur, composé de choreutes dirigés par un coryphée ; le chœur représente la communauté et est
exclusivement constitué d’hommes costumés et masqués. Le deuxième élément est la présence des acteurs,
le plus souvent aux nombres de trois avec un protagoniste, un deutéragoniste et un tritagoniste. Le chœur
représente le contexte de la pièce de théâtre et résume les enjeux de la pièce. On commence avec trois
tragédies représentant un cycle avec une unité thématique, suivi d’un drame satyrique pour casser la tension
provoquée par les trois drames et enfin les comédies, des créations originales moins soumise à l’influence du
mythe et de l’épopée.
I – L’EXEMPLE ATHENIEN
Cette activité théâtrale s’inscrit dans le cadre de fêtes religieuses, notamment à Athènes ; il est
important de garder à l’esprit que sur l’ensemble des périodes qui nous concernent, on assiste à un
accroissement continue de ces concours, notamment à la période hellénistique avec une explosion et une
l’hellénisme, avec la fondation de grandes cités comme la cité d’Alexandrie et au moins près de soixante-dix
villes. Nous allons nous intéresser aux concours et à l’exemple athénien puisqu’il s’agit d’une des cités dont
nous avons le plus de sources, d’autant plus intéressant qu’Athènes organisait de très nombreuses fêtes.
1 – Organisation des grandes fêtes et des concours musicaux.
Sur une année complète, il existait sept grandes fêtes, notamment les Grandes dionysies et les
Grandes panathénées. Dans le courant de l’époque hellénistique, ces épreuves musicales deviennent une
spécialité d’Athènes et les concours relèvent plus de la société grecque que de la religion. Ces organisations
l’archonte-éponyme et l’archonte-roi - désignent les chorèges, les poètes et les acteurs. Beaucoup de cités
ont recours à la liturgie, soit un service public assuré par les citoyens les plus riches : la chorégie est la
liturgie qui finance la préparation d’un chœur ; le riche citoyen qui finance ce service se nomme le chorège.
Cette institution est abolie vers 310 avant notre ère et remplacée par les agonothètes financés par la cité. A
l’époque classique, les chorèges sont choisis au sein de la classe sociale la plus aisé et ces chorèges devaient
financés les membres du chœur, la nourriture, les figurants, et autres ; en revanche, il n’assumait pas tout
puisque les musiciens, les acteurs et les poètes sont pris en charge par la cité. Ces chorèges ne sont pas
choisis en fonction de leurs gouts musicaux ou leurs capacités à apprécier un art et sont avant tout des
financiers et gestionnaires.
Instituées par le tyran Pisistrate vers 535 avant notre ère, elle se distingue des Dionysies rurales
organisés par certains dèmes (quartiers) de la cité d’Athènes qui avait sa propre institution qui organisés une
fête religieuse précise ; cela permettait aux acteurs et amateurs de participer à plusieurs de ces concours
pendant un même mois et était des concours régionaux avant le concours national.
Les Grandes Dionysies sont des fêtes qui célèbrent le Dionysos Eleuthéros, le dieu libérateur, qui serait
instauré dans la société athénienne très tôt ; ces Grandes Dionysies sont organisés au printemps puisqu’il
s’agit d’une époque de l’année où la Mer Egée revient calme et le temps est clément – ni trop chaud, ni trop
froid – permettant le succès de ses fêtes. Ces fêtes permettaient à Athènes de montrer sa puissance puisqu’on
sait qu’au cours de ces Dionysies, Athènes montrait sa capacité à défendre le monde grec et montrait du
respect aux bienfaiteurs et aux cités alliés. Avant le début du concours, on procédait à un sacrifice dans un
sanctuaire de Dionysos, situé sur la route d’Eleuthère ; ensuite on prenait la statue du Dieu et on l’apportait
dans une grande procession jusqu’au théâtre de Dionysos le soir. Le concours musical durait cinq jours avec
trois tragédies présentait par trois poètes tragiques, suivi d’un drame satyrique et enfin un concours de
comédie dans lequel concourait cinq poètes et enfin on ajouta à l’époque hellénistique un concours de
comédies anciennes. Le jury était dressé par le conseil selon une liste de candidats des différentes tribus,
inscrites sur des tablettes et scellés dans dix urnes et au moment du concours on amène les dix urnes et on
tire au sort un citoyen dans chaque urne pour être jury ; on terminait ainsi avec un jury de dix citoyens de
chaque tribu.
Le vainqueur des concours était choisi de cette manière : parmi les cinq tablettes tirées au sort par l’archonte
dans l’urne des dix votes, le nom qui revient le plus souvent est gagnant du concours. Cela démontre d’un
Instituées par le tyran Pisistrate en 566 avant notre ère, Les Grandes Panathénées étaient des
concours qui rassemblaient tous les athéniens en l’honneur d’Athéna Polias, la déesse protectrice de la cité.
Les panathénées étaient célébrées tous les ans, mais il existait tous les quatre ans les Grandes Panathénées,
en juillet. Elles comportaient des concours thématiques et l’organisation était géré par l’archonte-éponyme et
par les athlothètes. Le moment le plus important est la grande procession de la Porte du Dipylon à
l’Acropole en passant par l’Agora. Le but de cette procession était d’amener le Péplos – un morceau de tissu
- à la statue d’Athéna Polias ; le cortège était gravé sur la frise du Parthénon d’Athènes. Cette procession
représentait véritablement la cité qui fonctionne, la cité en marche. Au sein des épreuves, on compte un
certain nombre de compétitions : les vainqueurs des compétitions gagnaient une amphore panathénaïque,
rempli d’huile d’olive sacré. Les concours gymniques se déroulaient dans le stade panathénaïque, les
Le théâtre et le culte sont indissociables, les représentations sont des offrandes aux dieux et elles
dispensent d’un mode de financement particulier ; ces concours sont caractéristiques de la culture grecque
antique et des valeurs diffusés grâce à l’hellénisme des populations dans les courants des quatrièmes siècles
avant notre ère. Ces concours sont autant des facteurs de cohésion sociale autour des codes et de références
culturelles.
En dehors des concours, les théâtres peuvent être utilisés : les théâtres peuvent aussi être utilisés
pour des destinations différentes comme pour des spectacles scéniques, des mimes, des pantomimes, des
spectacles de l’arène, des gladiateurs, des chasses, des spectacles aquatiques, mais également des assemblées
politiques et assemblées judiciaires. Les spectacles scéniques étaient des récitals d’artistes sans concurrents
qui intervenaient à la demande croissante du public, et les thèmes et acteurs sont divers et variés. Parmi tous
les artistes scéniques, deux catégories se produisent dans les théâtres : les mimes et les pantomimes, ici du
peuple, et qui vont finalement intégrer un cadre plus officiel ; on trouve chez les mimes les spectacles
dramatiques et les spectacles choraux. Les pantomimes correspondent aux mimes contemporains puisque les
pantomimes restent muets, et sont à la fois danseur et mimes, au sens moderne du mot, et portent des
masques. A partir de la conquête romaine, la Grèce voit l’apparition des spectacles d’arènes avec des
spectacles de chasses et de gladiateurs ; ces spectacles ont nécessité la construction d’un amphithéâtre où les
protection plus importante pour les spectateurs. Les gladiateurs se distinguaient entre les gladiateurs légers –
provocator : le but n’était pas de tuer son adversaire puisque le gladiateur coute cher. Les chasses quant à
elles regroupent différents types de spectacles comme des luttes par pairs – animal contre animal – et des
combats entre humain et animaux, mais le but était plus de fuir les animaux que de les tuer. La chasse de
taureau existait à l’époque, équivalent des corridas contemporaines. Outre ces spectacles de chasses et de
INTRODUCTION
Il s’agit avant tout de cerner les caractéristiques techniques architecturales du théâtre antique,
mais également son développement avec les différences et les équivalences entre le théâtre antique grec et le
théâtre antique romain. Le but du cours est de nous apprendre à utiliser un vocabulaire limité mais
architectures des théâtres ont eus un impact sur la mise en scène théâtrale de cette époque. Les théâtres ont
un certain nombre de points communs avec les édifices sportifs : les édifices sont identifiés à une fonction
qui voit une évolution, un développement des cultes et des concours qui vont participer à la création de la
Au sixième siècle avant notre ère, on se trouve à la fin de l’époque archaïque et on a retrouvé un
certain nombre de représentations de spectacles ; au départ, le mot theatron semble décrire l’ensemble du
public et non l’édifice particulier de la représentation. On pense que l’origine du théâtre se trouve à Athènes
et qu’il s’agit d’une construction qui accueille des spectateurs, des constructions à base d’échafaudages, et le
premier aurait été construit sur l’Agora. La manière dont on reconstruit la naissance du théâtre qui est très
marqué au culte, un culte organisé autour du Thymèle, soit l’autel de Dionysos, où tout se passe autour de
cet autel. Selon l’évolution du théâtre, l’acteur va se démarquer des autres personnages participant à la
représentation en se distinguant de l’espace thymélique dans l’espace scénique, de la scène. Cette évolution
du déplacement de l’espace aurait donné naissance assez tardivement à un véritable bâtiment comportant
coulisse, scène, et autres. On pense que le tout premier théâtre d’Athènes date du début du cinquième siècle,
qui se serait effondré et aurait abouti à la construction d’un nouvel édifice de gradins en utilisant les pentes
de l’Acropole pour les gradins. Le théâtre d’Athènes est passé de l’Agora au théâtre de Dionysos sur le flan
de l’Acropole ; ce début du cinquième siècle marque également l’époque des tragédies et comédies.
Ce théâtre grec classique est composé de cette manière : les gradin (Koilon) repose toujours sur
la pente naturelle où il est construit - contrairement aux Romains qui vont construire des théâtres sur des
superficies plates, comme avec le Colisée romain – puis l’Orchestra, au centre du théâtre est le lieu de
production du chœur, qui devient circulaire tardivement ; le troisième élément est celui de la Skéné, le
bâtiment de scène, construit avec des matériaux périssables, réservé aux acteurs. Enfin, le dernier élément
est le Parodos, l’espace d’accès latéral qui permet de pénétrer dans le théâtre. A Athènes, le premier théâtre
de Dionysos est probablement construit pour contrôler les rassemblements de personnes ; ce modèle de
théâtre semble se développer avec des variantes dans toute l’Attique, la région entourant la ville d’Athènes,
soit la cité d’Athènes. Un certain nombre de théâtres ne sont connus que par des mentions littéraires. Dans
les variations des théâtres, on voit une forme de tâtonnement, comme avec le théâtre de Thorikos, où la
partie centrale du théâtre offre une forme très rectiligne, inhabituel pour le théâtre (en plus de sa construction
asymétrique et son association à d’autres bâtiments). Lorsque les archéologues ont fouillé ce théâtre, ils ont
trouvé un certain nombre de blocs errants et de mortaises, qui pourrait être la trace en négatif d’une
construction en bois : le bâtiment de scène était donc un bâtiment fait en matériaux périssables.
Dans la plupart des théâtres, on va retrouver un premier gradin différent des autres, réservés à
des proèdres – des individus auxquels on loue des louanges – comme dans le sanctuaire d’Ikarion en Attique
où l’on en retrouve. Le théâtre d’Euonymon est un théâtre atypique puisqu’il se trouve qu’il s’agit d’un
théâtre totalement rectangulaire, avec un Koilon en pi. Si on regarde à l’extérieur de l’Attique, on trouve très
Traditionnellement, le décor se retrouve dans une adéquation : on cherche à meubler les espaces
vides adaptés aux scènes représentés ; la notion de décor n’est pas totalement essentielle. Les éléments les
plus fréquemment présents dans les textes sont les autels et les tombeaux. La plupart du temps, l’acteur
décrit le paysage et le spectateur recrée ce lieu mentalement ; cela permet d’éviter de construire des édifices
lourds de constructions. L’autre avantage est le changement de décor qui devait se faire très rapidement et
sous les yeux des spectateurs. Il est probable qu’il y est eu des toiles peintes pour le fond de scène, afin de
machines vont être utilisés dans le théâtre grec, et on retrouve deux types de machines : la grue, littéralement
le deus ex machina – une grue pour soulever un acteur qui joue un dieu qui vient résoudre la situation – et
l’ékkykléma – pour faire apparaître une scène intérieure à l’extérieur à l’aide d’une plateforme à roulette ou
pivotant. L’utilisation de cette seconde machine est bien plus fréquente que celui de la grue.
L’illusion était aussi garantie par l’utilisation d’autres éléments comme le costume et le masque,
permettant avant tout de faire la différence entre l’action théâtrale et la vie quotidienne, mais aussi pour
différencier les différents rôles joués par le même acteur. Dans l’utilisation des costumes et des masques, on
a des différences très marqués entre tragédies et comédies. Ces éléments nous sont connus grâce à la
céramique qui nous est parvenus. Plus le théâtre va se développer, et plus les talons des chaussures vont
s’agrandir. A côté des costumes, on a également la présence de masques, qui jouent un rôle très important,
prenant tout le visage et au moins le haut de la tête avec le dessous du crâne pour représenter des calvities et
des postiches. On pense que les masques ont étés inventés par Tesphis, inventeur de la tragédie et des
masques et premier comédien itinérant. Thespis est un personnage entre le mythe et l’histoire, qui s’accorde
à dire qu’il s’agit d’un acteur d’abord effaçant son identité sous un enduit blanc, puis par un masque. Les
masques ont pour but de renforcer la gestuelle et l’expression, et cherche à montrer des sentiments eux-
mêmes exagérés, et permettant de représenter beaucoup de choses. Pour les comédies, on trouve plus de
masques, s’expliquant par le fait qu’il s’agit de créations originales dans lesquels on va voir un certain
Concernant la mise en scène, les pièces étaient écrites pour être représentés et il y avait une
véritable adéquation entre le texte et l’édifice de spectacle ; il faut rappeler que les pièces étaient
représentées une seule fois et très souvent on a pas besoin de metteur en scène, du fait de l’unicité de la
représentation où l’auteur lui-même est metteur en scène. Il existe deux lieux scéniques : l’orchestra,
l’espace le plus vaste accessible par le parados et le bâtiment de scène. Plus tard, les premiers gradins vont
être séparés des premiers gradins afin de protéger les spectateurs lors des représentations de chasses à
l’époque romaine. L’orchestra peut également être séparé en différents espaces scéniques. Le deuxième lieu
scénique est le toit de la Skéné, ouvert, alors que le bâtiment de scène est un lieu d’intérieur, représentant un
lieu intérieur comme un palais. Lorsque les acteurs pénètrent sur la scène, par convention ils arrivent de
l’extérieur alors que les acteurs qui vont pénétrer sur l’orchestra arrivent d’un intérieur.
pétrification architecturale des théâtres ; à partir du quatrième siècle, on transforme les bâtiments en bois par
des bâtiments en pierre. Cette pétrification se voit dans toute la grande Grèce, et va provoquer une
construire les théâtres à peu près sur le même modèle : un Koilon qui comporte deux volets de gradins
séparés par un couloir horizontale, séparés par un diazoma. L’orchestra est circulaire, avec un système de
caniveau pour contrôler l’eau ; les parodos sont pourvus de portes monumentales pour contrôler les réunions
de citoyens. On a un développement systématique des sièges de proédrie. Le bâtiment de scène va se
développer et va disposer d’un proskénion, une estrade aménagée en avant de ce bâtiment de scène.
L’orchestra sera réservé au chœur, le toit du proskénion qui va servir aux acteurs, la Skéné qui va servir de
vestiaires et parfois des passages charoniens, un tunnel qui va déboucher au chœur de l’orchestra.
Les transformations du théâtre à l’époque hellénistique vont avoir une incidence sur la mise en
scène dans le théâtre grecque antique, comme avec l’utilisation des panneaux amovibles qui ont parfois un
apport dramaturgique, notamment lorsqu’ils sont peints ou autres. On trouve encore des traces des panneaux
de bois qui servaient à masquer les préparatifs : dans le théâtre de Priène, il y avait trois portes et des
panneaux de bois sur les entrecolonnements. Pour les aménagements des machineries comme les deus ex
machine et l’ékkykléma, ils sont encore utilisés à l’époque hellénistique, même si on voit d’autres types
d’aménagements et on voit la disparation du deus ex machina de plus en plus. Les fouilles ont démontré que
les masques de la période hellénistique se sont standardisés au profit d’une exagération des traits et des
rictus. Le costume des acteurs devient plus proche du quotidien et du pittoresque, et seul l’esclave conserve
les postiches pour accentuer les caractéristiques physiques. La création de théâtre gigantesque a
sensiblement accentué la distance avec le public, ce qui explique la standardisation des masques, mais
également à un remplacement progressif des créations originales par des créations standardisés et répétitives.
Ce développement architectural est sans précédent et touche toutes les zones du mondes grecs, intégrant le
paysage urbain grec, devenant un moyen de diffusion repris plus tard par la Rome Antique.
Le théâtre romain suit le même type d’évolution que le théâtre grec avec une pétrification
progressive des bâtiments : on passe d’un théâtre en bois à l’époque républicaine, à des constructions en
pierres à partir du début de l’époque impériale. Ces deux évolutions se font avec un décalage chronologique
de trois siècles. Le théâtre romain s’accompagne d’un type de spectacle propre au romain, et ont va voir
quelques variations dans l’élaboration des modèles de théâtre proprement romain. Le tout premier théâtre en
dur de Rome est le Théâtre de Pompée, installé sur le Champ de Mars, hérité d’une tradition ancienne et
offrant un prototype d’un nouveau bâtiment qui deviendra le modèle d’inspiration pour de nombreux
édifices extérieures. Ce bâtiment contient également au sommet des gradins le temple de Venus Génitrix –
afin de contourner la loi qui interdisait la construction d’un théâtre en dur - et un portique monumental,
Ces théâtres romains ne sont pas totalement différents des théâtres grecs et s’inspire très
largement de leurs homologues grecs : on retrouve les trois éléments principaux avec la Cavea (Koilon), le
Proscenium (Proskénion) et l’orchestra et le thymèle. Tout comme le théâtre grec, il s’agit d’un bâtiment qui
permet de recevoir des spectacles à l’air libre même si le théâtre romain offrira une variation du théâtre sous
la forme d’un bâtiment réduit qu’on appelle l’Odéon. La grosse différence qui existe réside dans
l’organisation des trois composantes – Cavea, Orchestra et bâtiment de scène – puisqu’elles sont réunis dans
un édifice unitaire et fermé sur lui-même. La forme des gradins est aussi légèrement différente puisque les
gradins sont en demi-cercle et liés avec le bâtiment de scène, couvrant les accès latéraux. Les gradins sont
d’ailleurs portés par une structure construite contrairement au théâtre grec, une substructure dans laquelle on
mortier associé à la technique de la voute. Ces prouesses technologiques ont permis de construire des
bâtiments qui disposait d’une élévation sans utilisé une topographie avantageuse. L’orchestra du théâtre
romain est réduit à sa plus simple expression puisqu’il s’agit d’une surface semi circulaire, dallé ; cette
orchestra ne sert plus aux représentations, mais réservés au spectateur de marques. Les représentations à
l’époque romaine se passent sur le Pulpitum, une estrade large limité à l’arrière par le mur de face du
bâtiment de scène. Ce front de scène est également marqué par des portes pour les passages dans la Scaenae
Les gradins de la Cavea étaient divisés en plusieurs sections : ima cavea, media cavea et suma
cavea ; ces gradins étaient percés d’accès qui débouchait depuis l’intérieur en vomitorium permettant d’un
part d’augmenter les circulations et de différencier des accès entre personnages de marques et communs
d’autre part. Dans le théâtre romain, on assiste également à l’ajout d’un porticus in summa cavea, un
portique de circulation qui vient s’ajouter au bâtiment et qui pouvait accueillir des chapelles. Le cavea
pouvait également être doté d’un velum, une espèce de rideau de protection.
Les sièges de proédrie sont également situés dans l’orchestra, mais chez les romains ils sont situés au cœur
de cette espace, et on va également ajouter des loges, appelés tribunalia pour pouvoir mieux assister au
spectacle et être mieux vus par l’ensemble des spectateurs. Ces loges étaient accordées aux prêtres et
La caractéristique principale et propre au monde romain est la façade d’un mur de scène très
haute, d’une hauteur équivalente aux gradins, percé par trois portes – valva regia, réservé à l’acteur principal
et porta hospitalis, réservés au second rôle. Le front de scène est la partie la plus impressionnante du théâtre
financement de ses bâtiments sont financés par des riches donateurs, voir l’empereur lui-même : le théâtre à
Les théâtres du monde romain sont nombreux : il faut d’abord prendre en compte les techniques
de constructions, relativement novatrices, permettant l’élévation de ces bâtiments, quel que soit les
conditions topographiques, contrairement aux théâtres grecs. Le deuxième paramètre est l’existence du
modèle grec, largement diffusé dans les colonies grecques : le théâtre devient un monument public
quasiment obligé du paysage urbain romain, définit par le premier empereur romain Auguste. Un citoyen qui
souhaitera se faire remarquer par l’empereur procédera au financement d’un théâtre ou à l’organisation d’un
jeu scénique dédié à l’empereur. Le succès du théâtre romain est lié aux succès de certains jeux scéniques,
notamment le mime – provincial puis romain – dérivé de la comédie beaucoup moins grandiloquents ;
l’exercice du mime est de représenter la vie réelle, fidèle à la réalité et portant une importance à l’intrigue.
Le jeu de scène est totalement capital. Ces mimes s’apparentent davantage à une farce.
D’autres spectacles vont amener les architectes à transformer un certain nombre de théâtres
grecs à l’époque impériale : quand on possède déjà un théâtre grec, il ne servirait à pas grand-chose de
reconstruire un théâtre romain sur le théâtre romain et c’est pourquoi on va procéder à la transformation
progressive des théâtres grecs pour correspondre aux caractéristiques des jeux romains. A la fin de la
période hellénistique, la Grèce perd son rôle de moteur de création et de modèle de théâtre et la Grèce va
finir par adopter le modèle romain ; ces modifications touchent particulièrement le bâtiment de scène et de
l’orchestra pour accueillir des spectacles spécifiquement romains, comme la chasse animalière et les ballets
aquatiques. On va d’abord procéder aux changements de gradins, c’est-à-dire que parfois on va installer une
tribune d’honneur au sein du Koilon, mais on va également installer des tribunes d’honneurs sur les parodos.
Puisque ces gradins sont installés contre une pente naturelle, il est très compliqué d’installer les velums et
donc on va parfois procéder à l’installation de velums plantés sur les gradins, même s’il s’agit d’un procédé
fréquent en milieu romain. Par contre on procède très souvent au démontage et remontage du bâtiment de
scène pour y agrandir le proscenium. On assiste parfois à l’isolement pour l’installation d’un parapet ou
d’un podium : ce podium sert à séparer les spectateurs des spectacles pour la simple raison que lors des
spectacles de chasse, on évite que les animaux rencontrent le spectateur. On va parfois chercher à reproduire
d’autres types de bâtiments en plus petit, comme des amphithéâtres. Des installations hydrauliques sont
On constate à la fin de l’époque hellénistique une diversification des spectacles hors concours, et
pas forcément aux théâtres mais aussi sur les places publiques et les liens entre théâtre et cultes se
distinguent à la période romaine. On va trouver des marionnettistes, des prestidigitateurs, des mimes, des
bouffons et autres. On trouve également des vestiges d’instruments comme l’Hydraulos, un orgue à eau. Les
mimes représentent une grande variété de spectacles et les pantomimes sont également très importants où les
acteurs sont muets et accompagnés d’un chœur ; il s’agit du mime dans le sens moderne qu’on lui connaît.
Les spectacles d’influences romaines sont principalement des spectacles d’arènes : la domination
politique de Rome s’accompagne d’installations d’un certain nombre de colons, important des valeurs
sociales latines nombreuses. On voit apparaître des spectacles très différents de ceux traditionnels du monde
grecque : des spectacles de chasses, de gladiateurs, et autres, même s’ils ne seront jamais intégrés au
concours. Ces concours voient la nécessite de construire l’amphithéâtre, le nouveau type d’édifice. Il s’agit
d’un édifice adapté à ces spectacles, augmentant le nombre de spectateurs, offrant un vaste espace de jeu et
une meilleure perception de ce jeu par les spectateurs. Il s’agit également d’un bâtiment offrant une sécurité
avec la très forte dénivellation entre l’arène et les spectateurs. Ce type de bâtiment connaît une diffusion
importante en Italie et en Occident, mais qui sont beaucoup plus rares en Grèce et en Orient. Les combats de
gladiateurs et les chasses sont les deux spectacles novateurs : les gladiateurs sont répartis en catégories et
associés à un type d’armement – léger ou lourd – soit donc d’attaque ou de défense. Ces combats se font par
couples et avec des règles strictes. La musique accompagne les combats et l’observation des règles sont
jugés par un collège d’arbitres. Le combat de gladiateurs est une affaire de défense plutôt que de force avec
des parades : on assiste soit à un match nul, soit à la victoire d’un autre ; l’organisateur peut gracier les
vaincus ou les faire égorger et le rôle de la foule est primordiale dans ce combat.
Les gladiateurs coutent excessivement chers et il est relativement rare que l’organisateur tue le vaincu ;
perdre un gladiateur est une perte d’investissement. Les combats de chasses sont, comme les combats de
gladiateurs, organisés par les grands prêtres du culte impérial et sont des spectacles qui ont lieus le matin : il
s’agit de chasse d’animaux sauvages, très souvent importés des colonies lointaines, lorsqu’ils ne sont pas
capturés sur place. Il faut savoir que dans ces combats il s’agissait autant d’esquiver la bête que de la tuer,
imiter la réalité d’une chasse avec notamment la présence de poteaux de bois qui permettait d’imiter les
arbres de la forêt et offrait aux chasseurs la possibilité d’esquiver l’attaque. La chasse du chasseur contre le
taureau prend de l’importance. Ces spécificités romaines s’accompagnent de nombreuses traditions dans
l’empire.