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Procédé d’Adsorption

Le programme

Chapitre 1 : Introduction à l’adsorption industrielle


1.1. Définition
1.2. Utilisations industrielles de l’adsorption
1.2.1. Séparations gazeuses
1.2.2. Séparations liquides
1.3. Principaux adsorbants industriels (charbons actifs, les oxydes d’aluminium,
les silices, les tamis moléculaires…

Chapitre 2 : Equilibre de l’adsorption


2.1. Adsorption de gaz purs
2.1.1. Isotherme de Freundlich
2.1.2. Isotherme de Langmuir
2.1.3. Autres isothermes
2.2. Adsorption de liquides

Chapitre 3 : Dynamique de l’adsorption


3.1. Interprétation des phénomènes
3.2. Diffusion externe
3.3. Transferts à l’intérieur de la particule d’adsorbant
3.4. Processus global

Chapitre 4 : Calcul des adsorbeurs


1ere partie : Adsorption discontinue
4.1. Adsorption mono-étagée
4.2. Adsorption multi-étagée à courants croisés
4.3. Adsorption multi-étagée à contre-courant

2eme partie : Adsorption semi-continue en lit fixe

3eme partie : Adsorption continue à contre-courant

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Chapitre 1 : Introduction à l’adsorption industrielle

1.1. Définition
L’adsorption peut être définie comme l’opération fondamentale de Génie
Chimique qui exploite l’aptitude de certains solides à concentrer spécifiquement
à leur surface les constituants d’une solution permettant ainsi leur séparation. Le
solide est appelé adsorbant et la substance qui s’adsorbe est l’adsorbat. IL
existe deux types d’adsorption qui se diffèrent complètement par les énergies
mises en jeu et par leur nature
- l’adsorption physique ou adsorption de Van der Waals, elle se fait par des
forces d’interaction physiques, et se produit sans modification de la structure
moléculaire et est parfaitement réversible. De point de vue thermodynamique,
l’adsorption physique est spontané et entraine le passage du système
(adsorbat+adsorbant)à un état plus stable (G0). La physisorption est favorisée
par une baisse de la température, et l’énergie de liaison 40kJ/mol.
- l’adsorption chimique ou chimisorption ou encore adsorption activée est
caractérisée par une réaction chimique entre l’adsorbant et l’adsorbat, il y a
formation d’un composé chimique à la surface du solide. L’énergie mise en jeu est
alors une énergie de liaison (jusqu’à 400kJ/mol), et le processus est alors
beaucoup moins réversible, voire irréversible et engendre une couche
monomoléculaire.

1.2. Utilisations industrielles de l’adsorption


1.2.1. Phase gazeuse
Les principales opérations en phase gazeuse sont la séparation et la purification
des gaz. Pour la première opération, on peut citer :
• Elimination de la matière organique d’un flux gazeux
• Elimination des composés soufrés
• Déshumidification de l’air et d’autres gaz
• Elimination des solvants et d’odeurs de l’air
• Elimination de CO2 du gaz naturel
Pour la deuxième opération on cite :
• Séparation des gaz N2/O2
• H2O/éthanol
• Acétone/air

1.2.2. Séparations liquides


Dans ce type d’opération entrent l’élimination d’odeurs et des goûts, l’élimination
des traces d’humidités dans les essences, la décoloration des produits pétroliers
et des solutions aqueuses de sucre, le fractionnement des mélanges

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d’hydrocarbures, traitement des eaux usées. Toutes les techniques de mise en


contact d’un fluide et d’un solide divisé peuvent être utilisées en adsorption.

1.3. Principaux adsorbants industriels


Les adsorbants industriels doivent avoir les qualités suivantes :
- une haute capacité d’adsorption
- une grande efficacité pour adsorber des substances de faibles concentrations
- une sélectivité élevée
- une aptitude à être facilement régénérés et utilisés de nouveau
- une grande inertie chimique
- un prix peu élevé
Les adsorbants les plus utilisés sont :
- les charbons actifs, à base de carbone, préparés à haute température sont
utilisés pour la régénération des solvants, la purification de CO2 et des gaz
industriels, le fractionnement des hydrocarbures et traitement des eaux
chargées en composés organiques.

Fig.1 : Charbon actif

- les oxydes d’aluminium (Al2O3 -n H2O), fabriqués à partir de bauxite par


traitement thermique, sont des corps extrêmement poreux, amorphes et
partiellement hydratés. Ils sont couramment employés pour le séchage des gaz
et l’élimination de l’eau dans les liquides.

Fig.2 : Oxydes d’aluminium

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- les silices (silica gel : SiO2, n H2O) fabriqués à partir de solutions colloïdales
d’acide silicique et employés pour le séchage des gaz et la séparation des
hydrocarbures. Ils peuvent adsorber l’humidité ambiante pour assécher une
atmosphère.

Fig.3 : silica gel

- les tamis moléculaires, ce sont des aluminosilicates de sodium ou de calcium qui


ont subi un traitement thermique pour éliminer l’eau d’hydratation. Ils diffèrent
des autres adsorbants par leur structure cristalline et par l’ouverture fixe et
uniforme de leurs pores. Ils sont utilisés pour le traitement des gaz ou la
déshumidification des liquides organiques.

Fig.4 :Tamis moléculaire


Tous ces adsorbants sont caractérisés par un certain nombre de propriétés
physiques :
- porosité interne 𝜒 : elle est définie comme étant la proportion occupée par le
vide sur le volume total occupé par le grain.
- fraction de vide externe  correspondant à un garnissage en vrac
- masse volumique apparente de la couche en vrac (b)
𝜌
- masse volumique de la particule : 𝜌𝑝 = 1−𝑏𝜀
𝜌𝑝
- masse volumique vraie : 𝜌𝑐 = 1− 𝜒
- surface spécifique des pores* : 
- rayon moyen des pores r

(*) Un pore est une cavité fermée ou ouverte et plus profonde que large. Avec un
porosimètre à mercure, on peut déterminer des pores de 2 nm à 1 m

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Une loi empirique qui permet de relier approximativement le rayon moyen des
pores et la surface spécifique est donnée par :
3𝜒
𝜎=
𝜌𝑝 𝑟
Selon la nomenclature IUPAC, les pores sont classés comme suite :
* Macropores : dpore 50 nm
* Mésopores : 2nm  dpore 50 nm
* Micropores : dpore  2nm
- Aire spécifique : la principale propriété requise d’un adsorbant est sa capacité
de rétention. Celle-ci n’est mesurable que lorsqu’elle est suffisamment élevée. On
caractérise alors le solide en exprimant l’aire spécifique de ce solide SBET(m2/g),
c-à-d la surface totale accessible aux molécules de fluide ramenée à l’unité de
masse (m2/g) ou au volume de particules ou d’appareillage et obtenir l’aire
volumique (m2/m3)
- Capacité théorique d’adsorption correspondant à la quantité maximale de soluté
qui peut être adsorbée dans les conditions opératoires par unité de masse
d’adsorbant frais.
Quelques propriétés physiques de certains adsorbants sont regroupées dans le
tableau ci-dessous.
Tableau 1 : Adsorbants industriels (caractéristiques)
Nom Source Principales Porosité Degré de Masse Surface
applications interne vide volumique spécifique
(%) externe b (g/cm3) (m2/g)
(%)
Alumine Naturelle ou Déshydratation 30-40 40-50 0,72-0,88 200-300
activée industrielle en phase gaz ou
liquide
Tamis Naturelle ou Séparation de 45-55 35 0,65-0,70  800
moléculaire industrielle molécules par
effet stérique
Charbon industrielle Récupération 55-75 35-40 0,16-0,48 400-1500
actif des solvants
(dans l’air)
Gels de Naturelle ou Adsorption de 70 40 0,4 350-800
silice industrielle molécules
polaires
+hydrocarbures
non saturés
Argile et naturelle Dégraissage / / / 2000
terre laine,
décolorations
huiles
1-4 régénération ou “stripping”
L’adsorption physique est un phénomène réversible et l’opération de
régénération est très importante dans l’industrie. Puisque l’adsorption est

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exothermique, le stripping est endothermique. Il peut être accompli de l’une des


manières suivantes :
- en élevant la température du solide afin que la tension de vapeur du soluté
adsorbe devienne supérieure a sa pression partielle dans la phase gazeuse
- en réalisant un vide au dessus du solide de sorte que la pression totale soit
inferieure à la tension de vapeur de l’adsorbat. Il faudra cependant fournir
suffisamment de chaleur pour éviter une baisse de température due à
l’endothermicité
- en faisant circuler une vapeur inerte a travers l’adsorbant afin de maintenir la
pression partielle de l’adsorbat inferieure a la pression d’équilibre de l’adsorbat
sur le solide. On peut utiliser à cet effet une vapeur surchauffée dont la
condensation partielle fournira les calories nécessaires a condition que les
phases liquides présentes soient immiscibles
- en traitant le solide avec une autre vapeur qui en s’adsorbant
préférentiellement déplacé le soluté préalablement adsorbé (c’est le phénomène
d’élution)
Pour une adsorption en phase liquide, existe trois voies de régénération :
• Régénération thermique en lit fixe
• Régénération biologique en lit fixe
• Régénération par lavage
1-5 lois générales de l’adsorption physique
On peut déjà dégager quelques lois simples concernant l’adsorption physique :
Pour la phase gazeuse :
- les gaz facilement condensables s’adsorbent en grande quantité (l’adsorption
augmente avec le point d’ébullition de l’adsorbat)
- l’adsorption augmente avec la surface spécifique de l’adsorbant
- l’adsorption croit avec la pression opératoire et décroit avec la température
- l’adsorption croit avec la température critique de l’adsorbat
- un gaz ou une vapeur adsorbé(e) préférentiellement déplacé les autres gaz qui
ont été adsorbés auparavant (élution)
- les molécules polaires s’adsorbent préférentiellement sur les adsorbants
polaires.
- Plus l’humidité est faible, meilleure est la capacité d’adsorption
Pour la phase liquide
- les composés avec un poids moléculaires élevé et une faible solubilité sont
mieux adsorbés
- le pH du milieu : les composés acides sont mieux adsorbés à pH faible
- la capacité d’adsorption diminue avec l’augmentation de la température
- l’adsorption augmente avec les molécules présentant des volumes moléculaires
plus petits.

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Chapitre 2 : Equilibre de l’adsorption


2.1. Introduction
L’adsorption est un phénomène qui consiste à fixer à la surface d’un
matériau une substance en suivant un processus physique ou chimique.
Initialement étudié sur les systèmes solide-gaz, le phénomène a été étendu aux
systèmes solide-liquide. La performance d’une adsorption dépend en grande
partie de l’équilibre entre les deux phases. Cet équilibre fixe en effet, la
capacité maximale qui peut être atteinte dans les conditions opératoires. Il est
étudié sous des conditions statiques.

2.2. Représentation des équilibres


L’équilibre est généralement représenté sous forme graphique. Il rend
compte de la relation entre concentration en soluté adsorbé et la concentration
en soluté dans la phase fluide.
La représentation graphique la plus utilisée est l’isotherme d’adsorption,
où l’on porte la masse de soluté (m) ou bien le volume de soluté (v), ramené aux
conditions standard, adsorbé par unité de masse de l’adsorbant en fonction de la
pression partielle du gaz dans la phase vapeur à température constante.
Pour la phase liquide, on porte la capacité d’adsorption qe(mg d’adsorbat/g
d’adsorbant) en fonction de la concentration résiduelle Ce (mg/L) dans la phase
liquide à température constante.
L’étude des isothermes d’adsorption est importante car elle permet de
déduire un certain nombre de caractéristiques du système : propriétés de
l’adsorbant, distribution de taille des pores, interaction adsorbant-adsorbat…ect

2.2.1. Adsorption de gaz purs


BRUNAUER a classé les isothermes d’adsorption en cinq types généraux :
- type 1 : c’est le type de LANGMUIR, la forme est hyperbolique et la courbe m =
f (P/Po) approche asymptotiquement une valeur limite constante. Ce type
d’isotherme se rencontre lorsque le solide adsorbe une seule couche d’adsorbat
et en adsorption chimique

Fig.1 : Isotherme d’adsorption en monocouche

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- type 2 : c’est le type appelé sigmoïde. La courbe m = f (P/Po) admet une asymptote
pour P/Po = 1. C’est le type le plus fréquent et selon BRUNAUER, EMMET et TELLER
(B.E.T.), la première partie de la courbe correspond à une adsorption mono-
moléculaire, ensuite il se forme une couche multimoléculaire d’épaisseur indéfinie.
- type 3 : La concavité des courbes de ce type est tournée vers l’axe des ordonnées.
La quantité de gaz adsorbée croit sans limite jusqu’à ce que P/Po tende vers 1. Une
couche multimoléculaire infinie peut se former à la surface de l’adsorbant. Ce type
d’isotherme est rare (ex : adsorption Br2 ou I2 sur silicagel à 19°C)
- type 4 : les isothermes de ce type sont semblables à celles de type 2 mais la
quantité adsorbée de gaz atteint une valeur finie pour P/Po = 1. Dans ce cas, il y a un
phénomène de condensation capillaire, le maximum obtenu pour la quantité adsorbée
correspond au remplissage complet de toutes les capillarites, et le phénomène n’est
pas réversible (ex : adsorption de la vapeur d’eau sur charbon actif à 29°C et du
benzène sur gel d’oxyde à 50°C)
- type 5 (rare): les isothermes de ce type ressemblent à celles du type 3 pour les
valeurs les plus faibles de P/Po. Pour des valeurs plus élevées de la saturation
relative, il y a une ressemblance avec les isothermes du type 4. Il y a condensation
capillaire et adsorption en couche d’épaisseur finie (ex : adsorption de N2 sur gel de
silice-alumine).

Fig.2 : Différents types d’adsorption en phase gazeuse

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2.2.2. Adsorption en phase liquide


Les isothermes sont déterminées par un bilan matière, en appliquant la relation
suivante :

q e = (Co − Ce )
v
(1)
m

Dans laquelle Co et Ce désignent les concentrations initiale et à l’équilibre (mg/L),


v le volume de la solution (L) et m la masse de l’adsorbant (g). Suivant la
classification de Giles, on observe quatre grands types d’isothermes : C ; L ; H et
S
1- Isotherme de type S se rencontre lorsque l'adsorption devient plus aisée au
fur et à mesure que la concentration en solution augmente. Cette isotherme
traduit une forte compétition entre les molécules d'eau et la molécule étudiée
pour les sites d'adsorption. A faible concentration, le soluté est difficilement
adsorbé.
2- Isotherme H : la capacité d’adsorption du soluté est très forte, celle du
solvant est faible, le soluté est entièrement adsorbé en solution diluée. Cette
isotherme est observée quand la surface adsorbante possède une grande affinité
pour la molécule adsorbée.
3- Isotherme de type L : corresponde à une diminution de la disponibilité des
sites d'adsorption lorsque la concentration en solution augmente. Ce type L
indique une plus grande affinité pour les surfaces adsorbantes, la capacité
d’adsorption est forte, le soluté est facilement adsorbé.
4- Isotherme C : le solvant pénètre l’adsorbant et le fait gonfler. Elles sont
généralement observées dans le cas de composés organiques hydrophobes sur
des matières organiques. Généralement ce sont les types L et S les plus
fréquemment rencontrés.
qe

S H L C Ce

Fig.3:Isothermes d’adsorption en phase liquide

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2.3. Modélisation des isothermes d’équilibre


La modélisation se traduit par une équation générale de la forme :
f (q ou m, T, P,V) = 0 (2)
dans laquelle q ou m, P et T représentent respectivement la capacité de fixation,
la pression et la température. Dans la plupart des cas, l’un des paramètres est
maintenu constant ce qui permet de suivre l’évolution des deux autres.
Plusieurs équations mathématiques empiriques ou théoriques ont été
proposées pour modéliser ces courbes.

2.3.1. Isotherme de Freundlich (1906)


Dans de nombreux cas, l’isotherme d’adsorption peut être représentée
d’une manière satisfaisante par l’équation la plus ancienne et qui a été proposée
par FREUNDLICH :
m = k P1/n (3)
Où m est la masse de soluté adsorbée par unité de masse d’adsorbant P la
pression partielle du soluté dans la phase gazeuse. K et 1/n sont des constantes
d’équilibre de Freundlich
De même en phase liquide :
(4)
1/𝑛
𝑞𝑒 = 𝑘𝐶𝑒

2.3.2. Isotherme de Langmuir (1916)


Ce modèle est basé sur un équilibre thermodynamique entre deux
phénomènes : l’adsorption et la désorption (adsorption réversible), caractérisé
respectivement par une constante de vitesse k1 et une constante de vitesse k2.
La relation suivante traduit cet double cinétique :

En phase gazeuse :
𝑑𝑚
= 𝑘1 𝐶(𝑚∞ − 𝑚) − 𝑘2 𝑚 (5)
𝑑𝑡
dm
A l’équilibre, =0, et nous obtenons la relation dite de Langmuir
dt
𝐾𝐿 𝐶
𝑚 = 𝑚∞ (6)
1+𝐾𝐿 𝐶
m est capacité maximale d’adsorption (mg ou cm3/g), et KL constante d’équilibre
de Langmuir. C ou P concentration ou pression partielle de l’adsorbat dans la
phase fluide. Cette équation peut être exploitée par régression linéaire et
régression non linéaire.
1 1 1 1
Forme linéaire I = + (7),
𝑚 𝑚∞ 𝐾𝐿 𝑚∞ 𝑃
𝑃 1 𝑃
Forme linéaire II = + (8)
𝑚 𝐾𝐿 𝑚∞ 𝑚∞

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En phase liquide
𝑞∞ 𝐾𝐿 𝐶𝑒
𝑞𝑒 = (9)
1+𝐾𝐿 𝐶𝑒
1 1 1 1
Forme I = + (10)
𝑞𝑒 𝑞∞ 𝐾𝐿 𝑞∞ 𝐶𝑒
𝐶𝑒 𝐶𝑒 1
Forme II = + (11)
𝑞𝑒 𝑞∞ 𝐾𝐿 𝑞∞
Avec q la capacité maximale de l’adsorbant (mg d’adsorbat/g d’adsorbant), qe
(mg/g) et Ce (mg/L) sont respectivement la capacité d’adsorption et la
concentration résiduelle à l’équilibre

2.3.3. Théorie de B.E.T.


BRUNAUER, EMMETT et TELLER ont proposé une généralisation de la théorie
de LANGMUIR à l’adsorption en couche multimoléculaires à la surface du solide.
Les auteurs ont adopté des hypothèses semblables à celles émises par
LANGMUIR. La principale différence résulte du fait que les molécules de soluté
peuvent s’adsorber sur les sites déjà occupés. La chaleur libérée au cours de
l’adsorption sur de tels sites est alors égale à la chaleur normale de liquéfaction.
L’équation d’équilibre obtenue à partir de cette théorie et pour un nombre infini
de couche est :
𝒎 𝑪𝑩 (𝑷⁄𝑷 )
𝒐
= (𝟏𝟐)
𝒎∞ (𝟏 − 𝑷⁄ ) [𝟏 + (𝑪 − 𝟏) 𝑷⁄ ]
𝑷𝒐 𝑩 𝑷𝒐

Sous forme linéaire :


𝑷⁄
𝑷𝒐 𝟏 (𝑪𝑩 − 𝟏) 𝑷
= + ⁄𝑷 (13)
𝒎 (𝟏 − 𝑷⁄𝑷 ) 𝒎∞ 𝑪𝑩 𝒎∞ 𝑪𝑩 𝒐
𝒐
CB et m sont les paramètres empiriques du modèle

2.3.3. Autres isothermes


Le modèle de Sips (1948)

En introduisant une distribution d’énergie de type Gaussien, nous tombons


sur l’isotherme de Sips appelé aussi l’isotherme de Langmuir-Freundlich dont
l’expression est la suivante:
𝑞∞ 𝐾𝐿 𝐶𝑒𝑛
𝑞𝑒 = (14)
1+𝐾𝐿 𝐶𝑒𝑛

Cette équation est réduite au modèle de Freundlich pour les faibles


concentrations et à la saturation pour les concentrations élevées. La valeur de n

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représente l’élargissement de la gaussienne, et prend la valeur de 1 pour un pic


de Dirac, l’isotherme se réduit à Langmuir.

Le modèle de Toth (1971)

Toth a proposé son modèle pour l’adsorption des gaz, mais l’idée pour être
étendue à l’adsorption des solutés dilués dans une solution aqueuse.
𝑞∞ 𝐶𝑒
𝑞𝑒 = (𝐾 𝑚 1/𝑚 (15)
𝐿 +𝐶𝑒 )

L’équation de Toth est réduite à la loi d’Henry aux faibles concentrations, et à la


saturation aux fortes concentrations.

2.4. Concentrations réduites - Facteur de séparation


Les isothermes d’adsorption sont très souvent exprimées en termes de
concentrations adimensionnelles ou réduites définies par rapport à des
concentrations de référence Co dans la phase fluide et mo* sur le solide.
Pour l’adsorption d’un soluté unique, Co est habituellement la concentration en
soluté la plus élevée qui peut être rencontrée dans la phase fluide et m o* la
concentration correspondante en soluté adsorbé dans les conditions d’équilibre.
Ainsi, la concentration en soluté dans la phase fluide est définie par :
C
X= (16)
Co
Avec 0 ≤ 𝑋 ≤ 1
et la concentration en soluté adsorbé par :
m
Y= ∗ (17)
mo
Avec 0 ≤ 𝑌 ≤ 1

Facteur de séparation
A partir de ces concentrations adimensionnelles, on définit le facteur de
séparation par :

(18)
X et Y étant des concentrations à l’équilibre.
Dans des conditions données, les concentrations réduites X et Y à l’équilibre sont
donc liées par la relation :

(19)

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Procédé d’Adsorption

R est aussi appelé paramètre d’équilibre.


Si l’on porte Y en fonction de X, on obtient différents types de courbes, suivant
les valeurs de R. On constante alors que :

Si R < 1 : l’équilibre est favorable


R > 1 : l’équilibre est défavorable
R = 1 : on retrouve la loi d’HENRY

Si l’isotherme suit la loi de LANGMUIR, alors :

(20)

(21)

(22)
Ou encore

(23)
Par identification

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Procédé d’Adsorption

(24)
Taux de distribution T
Le taux de distribution est la valeur limite du rapport de la quantité maximale de
soluté que peut adsorber le solide à la quantité maximale qui peut être présente
dans la phase fluide à l’intérieur du contacteur. Il est donné par :

(25)
où W est la masse de solide sec dans le contacteur
v le volume du contacteur
 le degré de vide externe de la couche

(26)
alors

(27)

Avec (28)

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Procédé d’Adsorption

Chapitre 3 : Dynamique de l’adsorption

3.1. Interprétation des phénomènes


Le processus d’adsorption d’un soluté à la surface d’un adsorbant peut être
décomposé en étapes élémentaires successives, chacune de ces étapes pouvant
contrôler le phénomène global dans des conditions données.

1 - Transfert de l’adsorbat du sein de la solution vers le film entourant le grain


de l’adsorbant, cette étape peut être négligée sous l ‘effet d’une bonne agitation.
2 - Transfert diffusionnel de l’adsorbat à travers le film liquide vers la surface
externe de l’adsorbant. Cette étape est caractérisée par le coefficient de
transfert externe kf.
3 - la diffusion de l’adsorbat dans l’adsorbant sous l’effet du gradient de
concentration, cette diffusion peut se faire :
3a)- soit à l’état libre, dans le liquide intraparticulaire. Cette migration est
caractérisée par un coefficient de diffusion poreuse Dp.
3b)- soit à l’état lié, d’un site d’adsorption à un site adjacent. Le
coefficient de diffusion superficielle Ds caractérise cette étape. La différence
entre les coefficients Dp et Ds n’est pas toujours faite par les auteurs, qui les
regroupent parfois sous un seul coefficient de diffusion effectif Deff.
4 – le passage du soluté à travers l’interface séparant le grain de la solution est
généralement suffisamment rapide pour ne pas intervenir dans la vitesse globale
de l’adsorption.

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Procédé d’Adsorption

5 – L’adsorption proprement dite. Cette étape est caractérisée par une


constante de vitesse k.
L’adsorption s’effectue en plusieurs étapes en série, la vitesse du
processus est déterminée par l’étape la plus lente. En général, La cinétique
d’adsorption sur un grain solide est régie par les phénomènes diffusionnels
(étapes 3 et 2).

3.2. Diffusion extraparticulaire


Considérons une particule d’adsorbant de volume Vp, de surface externe sp et de
masse volumique apparente p, située dans le courant fluide.
Soit m (ou q) la concentration moyenne en soluté adsorbé sur les particules, C et
Cs les concentrations en soluté dans le fluide respectivement au sein de fluide et
à la surface de la particule. Le transfert de soluté du sein du fluide jusqu’à la
surface obéit à la loi :

𝑑𝑚
𝑉𝑝 𝜌𝑝 = 𝑘𝑓 𝑠𝑝 (𝐶 − 𝐶𝑠 )
𝑑𝑡

où kf est le coefficient de transfert de matière.


C est exprimée en kg de soluté/volume de la solution et m (ou q) en kg de soluté
adsorbé/kg d’adsorbant frais
En remarquant que la surface spécifique de la couche ap est telle que :

𝑠𝑝
𝑎𝑝 = (1 − 𝜀)
𝑉𝑝

𝑑𝑚 𝑘𝑓 𝑎𝑝
= (𝐶 − 𝐶𝑠 )
𝑑𝑡 𝜌𝑝 (1 − 𝜀)

En passant aux concentrations réduites, il vient :

𝑑𝑌 𝑘𝑓 𝑎𝑝 𝐶𝑜
𝑚𝑜∗ = (𝑋 − 𝑋𝑠 )
𝑑𝑡 𝜌𝑝 (1 − 𝜀)

𝑑𝑌 𝑘𝑓 𝑎𝑝
= (𝑋 − 𝑋𝑠 )
𝑑𝑡 𝑇𝜀

𝜌𝑝 (1 − 𝜀)𝑚𝑜∗
𝑇=
𝐶𝑜 𝜀

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Procédé d’Adsorption

Détermination du produit kfap


Dans le cas d’une opération en lit fixe, on peut évaluer le produit kf ap à partir de
la relation de WILKE et HOUGEN :
0,51
𝑈(1 − 𝜀) 𝐷 𝐷 𝜌 0,16
𝑘𝑓 𝑎𝑝 = 10,9 ( ) ( )
𝑑𝑝 𝑑𝑝 𝑈 𝜇

Où U est la vitesse superficielle du fluide


dp le diamètre équivalent de la particule d’adsorbant
D la diffusivité moléculaire du soluté dans la phase fluide
 la masse volumique du fluide
µ la viscosité du fluide
 le degré de vide externe de la couche ( = 0,4)
Dans le cas de l’adsorption d’un soluté gazeux en couche fluidisée, la résistance
au transfert de matière dans la phase gazeuse est toujours très faible en raison
de la très grande surface spécifique des particules. On peut donc considérer que
Xs = X.
On pourra déterminer le produit kfap à partir de la relation dérivée de la
corrélation proposée par TOURNIE et coll. :

0,323
𝐷 𝑑𝑝3 𝜌2 𝑔 𝜌𝑝 − 𝜌 0,3 𝐷 𝜌 −0,4
𝑘𝑓 𝑎𝑝 = 1,47(1 − 𝜀) 2 ( 2 ) ( ) ( )
𝑑𝑝 𝜇 𝜌 𝜇

Dans le cas de C(t) fourni (discontinu), on pourra déterminer kfap via le modèle
simple de Schlünder (1975).
En raisonnant par rapport à la solution l’accumulation du soluté est :

dC
− = k f ap (C − Cs )
dt

v
Sachant que pour un batch : m = (Co − C) w

dC
Aux premiers instants Cs= 0 : − = k f ap C
dt

Après intégration entre t= 0 et t = t :


C
−Ln = k f ap t
Co
Ou bien
−LnX = k f ap t

Kfap est la pente de la courbe -LnX=f(t)

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Procédé d’Adsorption

3.3. Diffusion intraparticulaire


La diffusion à l’intérieur de la particule résulte de deux phénomènes :
- la diffusion interne en phase fluide dans les pores : diffusion poreuse définie
par le coefficient de diffusion Dp
- la diffusion interne sur le solide (migration du soluté à l’état lié à la surface du
solide) : diffusion superficielle définie par le coefficient de diffusion Ds
Ces deux processus s’effectuent en parallèle. Il est très difficile de les
dissocier.
En supposant que la particule d’adsorbant se comporte comme un milieu sphérique
quasi-homogène, on peut établir que :

∂Y Dpore Co ∂2 X 2 ∂X ∂2 Y 2 ∂Y
= [ + ] + Ds [ + ]
∂t ρp m∗o ∂r 2 r ∂r ∂r 2 r ∂r
Soit encore :
∂Y Dpore (1 − ε) ∂2 X 2 ∂X ∂2 Y 2 ∂Y
= [ 2 + ] + Ds [ 2 + ]
∂t Tε ∂r r ∂r ∂r r ∂r

𝜕𝑌 𝜕𝑌 𝜕𝑌
= ( ) + ( )
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝑝𝑜𝑟𝑒 𝜕𝑡 𝑠

Dpore : la diffusivité du soluté dans la phase fluide à l’intérieur des pores
Ds : la diffusivité des molécules adsorbées à la surface du solide
X: la concentration réduite en soluté dans la phase fluide à l’intérieur des
pores à une distance r du centre de la particule
Y: la concentration réduite du soluté adsorbé à la surface de l’adsorbant à la
distance r du centre de la particule
t: le temps

Avec des conditions limites appropriées, l’intégration peut s’envisager par des
méthodes numériques.
On peut décomposer le mécanisme global en traitant séparément la diffusion
poreuse et la diffusion superficielle.

3.3.1. Diffusion interne ou poreuse


Pour cette diffusion on peut écrire :

∂Y Dp (1 − ε) ∂2 X 2 ∂X
( ) = [ 2 + ]
∂t pore Tε ∂r r ∂r

Pour un gaz à pression élevée ou pour un liquide :

Page 18
Procédé d’Adsorption

𝜒
𝐷𝑝𝑜𝑟𝑒 = 𝐷𝑀
𝜏
Il est avantageux de représenter le transfert dans les pores à partir de
potentiel d’échange définie à partir de concentrations qui peuvent être atteindre
soit par le calcul soit par l’expérience. Wermeulen et Quilici ont établi la relation
approchée suivante :
dY ψpore k pore ap
( ) = (Ys − Y)
dt pore Tε

0,775
Avec : ψpore = 1−0,225R0,4 si R < 1
ψpore 1 si R  1

60Dpore
Et k pore ap = (1 − ε)
d2p

Où Ys et Y sont respectivement la concentration en soluté sur la surface externe


de la particule et la concentration moyenne en soluté adsorbé sur toute la
particule. La concentration de Ys est la concentration d’équilibre de Xs :
Xs
Ys =
R + (1 − R)Xs
𝜕𝑌
( 𝜕𝑡 ) correspond au flux de matière qui diffuse en phase fluide à l’intérieur
𝑝𝑜𝑟𝑒
des pores.
Ψpore est un facteur correctif qui permet d’assimiler le processus diffusionnel à
un processus convectif en régime permanent
Kpore ap la conductance dans les pores.

3.3.2. Diffusion superficielle ou Migration en surface


La migration en surface résulte d’un gradient de concentration en soluté à
la surface de l’adsorbant. On peut établir que :

∂Y ∂2 Y 2 ∂Y
( ) = Ds [ 2 + ]
∂t s ∂r r ∂r

Glueckauf et Coates ont proposé d’exprimer le transfert par la relation


approchée suivante :
∂Y
( ) = ψs k s ap (Ys − Y)
∂t s
60Ds
Avec : k s ap = d2
P

Les valeurs de Ds se mesurent où il n’y a pas de corrélation permettant de les


prévoir. Elles sont de l’ordre de 10-14 m2/s pour les tamis moléculaires.
Ψs est un facteur correctif qui est défini par :

Page 19
Procédé d’Adsorption

0,894
Avec : ψs = 1−0,106R0,25 si R <1
ψs 1 si R  1

Plusieurs auteurs ne font pas de distinction entre migration en surface et


diffusion poreuse, et proposent pour la diffusion intraparticulaire :

∂Y ∂2 Y 2 ∂Y
( ) = Deff [ 2 + ]
∂t ∂r r ∂r
Deff : coefficient de diffusion effectif du soluté dans le grain
Avec les conditions limites :
𝜕𝑌
∀ r et t = 0 Yi = 0 et ( ) = 0, Crank (1956) proposa, pour un contacteur
𝜕𝑟 𝑟=0
batch (adsorbeur discontinu), une solution analytique exacte pour une particule
sphérique :

2R p (−1)n nπr Deff n2 π2
Yr = 1 + ∑ sin Exp (− t)
πr n Rp R2p
n=1

3 𝑅
Sachant que la valeur moyenne de 𝑌 = 𝑅3 ∫0 𝑝 𝑌(𝑟) 𝑟 2 𝑑𝑟, Crank aboutit à :
𝑝

6 1 Deff n2 π2
Y = 1 − 2 ∑ 2 Exp (− t)
π n R2p
n=1

Y : concentration moyenne du soluté dans le solide au temps t. Rp rayon de la


particule.
En bonne approximation et pour une fraction d’adsorption Y> 0,7 :

6 Deff π2
1−Y= Exp (− t)
π2 R2p
1/2
6 Deff
Et pour Y< 0,3 : Y= ( t)
√π R2p

1/2
Deff t 1 nRp Deff t
Entre les deux domaines : Y = 1 − 6 ( ) [ + 2 ∑∞
n=1 erfc ( )]− 3
R2p √ π √Deff t R2p

Page 20
Procédé d’Adsorption

Chapitre 4 : Calcul des adsorbeurs

1ere partie : Adsorption discontinue


4.1. Adsorption mono-étagée
L’opération est analogue à une extraction liquide-liquide discontinue, l’adsorbant
correspond au solvant utilisé dans cette opération. Puisque la quantité de soluté
est faible par rapport à la quantité de solution à traiter, et puisque le soluté à
récupérer s’adsorbe plus fortement que les autres constituants de la solution, on
négligera l’adsorption de ces derniers et on admettra que le volume de solution
ne varie pas.

4.1.1. Bilan de matière-Approche de l’équilibre


Soient W la masse d’adsorbant frais, V le volume de liquide à traiter de
concentration en adsorbat de Co (ou Xo).
On peut écrire :
V=v (1)
W = v p (1 - ) (2)
où v représente le volume de l’adsorbeur
L’opération étant en régime transitoire : à t = 0 mise en contact des phases
solide et liquide, t≠0 adsorption (la concentration en adsorbat diminue dans la
phase fluide et augmente dans la phase solide).

W,mo
V,Ce
W,m(t)
V, Co V,C(t) W,qe

t=0 t≠0 teq

Le bilan de matière entre to et t donne :


𝑊𝑚𝑜 + 𝑣𝜀𝐶𝑜 = 𝑊𝑚 + 𝑣𝜀𝐶 (3)
mo et Co sont les concentrations initiales en soluté respectivement sur
l’adsorbant et dans la solution, m et C ces mêmes concentrations au temps t

Soit en grandeurs adimensionnelles


𝑊𝑚𝑜∗ 𝑌𝑜 + 𝑣𝜀𝐶𝑜 = 𝑊𝑚𝑜∗ 𝑌 + 𝑣𝜀𝐶𝑜 𝑋 (4)

𝑊 𝑚𝑜
Et en tenant compte de l’expression du taux de distribution T : 𝑇= (5)
𝑉 𝐶𝑜
On obtient :
𝑇𝑌𝑜 + 1 = 𝑇𝑌 + 𝑋 (6)
Sous forme différentielle : 𝑇𝑑𝑌 = −𝑑𝑋 (7)

Page 21
Procédé d’Adsorption

En intégrant entre « 0 » et un temps t, on obtient la droite opératoire


correspondant au transfert de masse entre le fluide et le solide.
1
Droite opératoire : 𝑌 = 𝑌𝑜 + 𝑇 (1 − 𝑋) (8)

Le transfert de masse s’arrête une fois l’équilibre atteint au bout d’un temps
infini, et la D.O coupe la courbe d’équilibre (C.E) au point (Y*, X*)

Graphiquement, on obtient :

Y
C.E

Y*

D.O pente = -1/T

Yo
X* 1 X
Adsorption mono-étagée
Remarque : les compositions des phases à l’équilibre peuvent être calculées à
partir des modèles d’isotherme d’adsorption couplés à l’équation de conservation
de masse.

4.1.2. Calcul du temps de contact entre les deux phases


Le bilan de matière sur l’adsorbeur au temps t conduit à :
dY
= K[X(1 − Y) − RY(1 − X)] (9)
dt
Posons : 𝜏 = 𝐾𝑡
dY
= [X(1 − Y) − RY(1 − X)] (10)

Pour faire passer la concentration sur l’adsorbant de Yo(ou mo) à Y(ou m), il faut
un temps de contact  égal à :
𝑌
𝑑𝑌
𝜏= ∫ (11)
𝑋(1 − 𝑌) − 𝑅 𝑌(1 − 𝑋)
𝑌𝑜
En choisissant la variable et la fonction de la variable, connaissant les relations
suivantes :
𝑋 = 1 + 𝑇(𝑌𝑜 − 𝑌) (12) et 𝑑𝑋 = −𝑇𝑑𝑌 (13)

Page 22
Procédé d’Adsorption

On obtient après intégration en fonction de la variable choisie :

1 (2 𝑞 𝑋 + 𝑝 − 𝑎)(2𝑞 + 𝑝 + 𝑎)
𝜏= 𝐿𝑛 (14)
𝑎 (2 𝑞 𝑋 + 𝑝 + 𝑎)(2𝑞 + 𝑝 − 𝑎)

Avec : 𝑝 = (1 − 𝑅)(𝑇 𝑌𝑜 + 1) − 𝑇 − 𝑅 (15)


𝑞 =𝑅−1 (16)
2
𝑎 = √𝑝 − 4 𝑏 𝑞 (17)
𝑏 = 𝑅(𝑇𝑌𝑜 + 1) (18)
Ou bien :
1 (2 𝑞′ 𝑌 + 𝑝′ − 𝑎′)(2𝑞′ + 𝑝′ + 𝑎′)
𝜏= 𝐿𝑛 (19)
𝑎′ (2 𝑞′ 𝑌 + 𝑝′ + 𝑎′)(2𝑞′ + 𝑝′ − 𝑎′)

Avec : 𝑝′ = (𝑅 − 1)(𝑇 𝑌𝑜 + 1) − 𝑇 − 𝑅 (20)



𝑞 = (1 − 𝑅)𝑇 (21)
𝑎′ = √𝑝′ 2 − 4 𝑏 ′ 𝑞 ′ (22)

𝑏 ′ = (𝑇𝑌𝑜 + 1) (23)

4.2. Adsorption multi-étagée à courants croisés

W1,mo W2,mo W3,mo

V, Co V, C1* V, C2* V, C3*


Xo=1 X 1* X2* X3*

W1, m1* W2, m2* W3, m3*

4.2.1. Bilan massique


Pour le premier étage :
𝑊1 𝑚𝑜 + 𝑉𝐶𝑜 = 𝑊1 𝑚1∗ + 𝑉𝐶1∗ (24)
Pour le deuxième étage :
𝑊2 𝑚𝑜 + 𝑉𝐶1∗ = 𝑊2 𝑚2∗ + 𝑉𝐶2∗ (25)
Pour le ieme étage :

𝑊𝑖 𝑚𝑜 + 𝑉𝐶𝑖−1 = 𝑊𝑖 𝑚𝑖∗ + 𝑉𝐶𝑖∗ (26)

Page 23
Procédé d’Adsorption

En concentrations réduites, on aura :


𝑇1 𝑌𝑜 + 1 = 𝑇1 𝑌1∗ + 𝑋1∗ (27)
𝑇2 𝑌𝑜 + 𝑋1∗ = 𝑇2 𝑌2∗ + 𝑋2∗ (28)
:
:
:

𝑇𝑖 𝑌𝑜 + 𝑋𝑖−1 = 𝑇𝑖 𝑌𝑖∗ + 𝑋𝑖∗ (29)
Ces équations bilan permettent de tracer les droites opératoires à partir de
deux points de cordonnées (Xi*, Yo) et (Xi*, Yi*) et de pente -1/Ti. Si les quantités
d’adsorbant utilisées dans chaque étage sont les mêmes, alors T1 = T2 = T3=…= Ti,
et les droites opératoires sont parallèles.

Y
C.E

Y1*

Pente= -1/T1
Y 2*

Pente =-1/T2
*
Y3

Pente =-1/T3

Yo
X3* X2* X1* Xo X
Remarque : un trop grand nombre d’étages nécessite un investissement trop
coûteux et on utilise généralement deux étages.

4.2.2. Solution semi-analytique


Une solution semi-analytique est proposée dans le cas où l’isotherme est décrite
par le modèle de Freundlich :
𝑚∗ = 𝑘(𝐶 ∗ )1/𝑛 (30) et pour C*=Co m*= mo* d’où 𝑌 ∗ = (𝑋 ∗ )1/𝑛 (31)
On peut calculer la quantité minimale d’adsorbant frais à utiliser en deux étages.
Si l’adsorbant est parfaitement régénéré ou frais : Yo=0, et pour l’étage 1, on a :
1 = 𝑇1 (𝑋1∗ )1/𝑛 + 𝑋1∗ (32)
Soit

Page 24
Procédé d’Adsorption

1 − 𝑋1∗ 𝑊1 𝑚𝑜∗
𝑇1 = = (33)
(𝑋1∗ )1/𝑛 𝑉𝐶𝑜
De même, pour l’étage 2 :
𝑋1∗ − 𝑋2∗ 𝑊2 𝑚𝑜∗
𝑇2 = 1 = (34)
𝑉𝐶𝑜
(𝑋2∗ )𝑛
La quantité totale d’adsorbant frais à introduire est :
𝑉𝐶𝑜 1 − 𝑋1∗ 𝑋1∗ − 𝑋2∗
𝑊1 + 𝑊2 = ∗ [ ∗ 1/𝑛 + ] (35)
𝑚𝑜 (𝑋1 ) (𝑋2∗ )1/𝑛
X2* est imposée, W1+W2 n’est fonction que de X1* et elle est minimale lorsque :
𝑑(𝑊1 + 𝑊2 )
=0 (36)
𝑑𝑋1∗
Après dérivation, on obtient :
1/𝑛
𝑋1∗ 1 1 1
( ∗) − = 1 − (37)
𝑋2 𝑛 𝑋1∗ 𝑛
La solution de cette équation est donnée sous forme d’abaque (ci-joint) et la
connaissance de X1* permet de calculer W1 et W2, connaissant V, Co et mo*.

4.3. Adsorption multi-étagée à contre-courant


Dans le but de réaliser une économie d’adsorbant, on peut réaliser une
adsorption en discontinue dans une cascade d’adsorbeurs fonctionnant à contre-
courant. Le liquide sortant de l’étage « i » pénètre dans l’étage «i+1 », et
l’adsorbant sortant de l’étage « i » est utilisé par l’étage « i-1 ».

Xo=1 X1 X2 X3 Xi Xn
V Co C1 C2 C3 Ci-1 Ci Cn-1 Cn

W m1 1 m2 2 m3 3 m4 mi i mi+1 mn n mo
Y1 Y2 Y3 Yi Yo
Sachant qu’à chaque étage Yi(ou mi) est en équilibre avec Xi(ou Ci) et (Yi+1, Xi) est
un point opératoire

4.3.1. Bilan de matière


Dans chaque étage, la quantité de liquide à traiter reste la même et sa
composition chute de Co à Cn. La quantité d’adsorbant reste également constante,
masse sa concentration en adsorbat augmente de Yo à Y1.
Bilan sur le 1er étage :
𝑊𝑚2 + 𝑉𝐶𝑜 = 𝑊𝑚1 + 𝑉𝐶1 (38)

Page 25
Procédé d’Adsorption

Bilan sur le 2eme étage :


𝑊𝑚3 + 𝑉𝐶1 = 𝑊𝑚2 + 𝑉𝐶2 (39)
Bilan sur l’étage i :
𝑊𝑚𝑖+1 + 𝑉𝐶𝑖−1 = 𝑊𝑚𝑖 + 𝑉𝐶𝑖 (40)
En sommant toutes les équations :
𝑊𝑚𝑜 + 𝑉𝐶𝑜 = 𝑊𝑚1 + 𝑉𝐶𝑛 (41)
On retrouve l’équation du bilan global sur l’appareil. Si on réalise le bilan entre
l’étage 1 et une section quelconque, on aura :
𝑊𝑚 + 𝑉𝐶𝑜 = 𝑊𝑚1 + 𝑉𝐶 (42)
Ou encore :
𝑇𝑌 + 1 = 𝑇𝑌1 + 𝑋 (43)
On obtient l’expression de la droite opératoire de pente 1/T et d’ordonnée à
l’origine (Y1 -1/T) :
1 1
𝑌 = 𝑋 + 𝑌1 − (44)
𝑇 𝑇
𝑊𝑚𝑜∗ 𝑚 𝑚1
𝑇= , 𝑌 = ∗ 𝑒𝑡 𝑌1 = ∗
𝑉𝐶𝑜 𝑚𝑜 𝑚𝑜
Si W, V, Yo et Xn sont fixés, on obtient le nombre d’étages ou de contact par
construction graphique de Mc CABE et THIELE
Y
C.E
Y1

Y i*

Pente = 1/T
Yi+1
Droite opératoire

Yo
Xn Xi X1* Xo=1 X
4.2.2.Taux minimum d’adsorption
L’adsorption multiétagée à contre-courant n’est possible que si le taux
d’adsorbant (masse d’adsorbant par unité de volume de solution) est supérieur à
une valeur minimale. Cette valeur minimale s’obtient à partir de la pente de la
droite opératoire coupant ou touchant la courbe d’équilibre.

Page 26
Procédé d’Adsorption

Y
C.E

Droite opératoire

Pente = (1/T)min

Yo Adsorption défavorable
Xn X
Y
C.E
Ylim

Pente = (1/T)min

Droite opératoire

Yo Adsorption favorable
Xn Xo=1 X

Lorsque le taux d’adsorbant augmente, le nombre d’étages diminue d’abord


rapidement puis tend asymptotiquement vers une limite. C’est pourquoi,
généralement, il n’est guère économique d’utiliser plus de 2 adsorbeurs.

4.2.3. Solution semi-analytique


Dans le cas où l’isotherme est décrite par le modèle de Freundlich, on peut
facilement déterminer la quantité d’adsorbant à utiliser dans la cascade à deux
étages pour réaliser une adsorption efficace. Le bilan massique s’écrit :

Page 27
Procédé d’Adsorption

X1* X2*
Xo
Y1* Y 2* Yo

𝑇𝑌𝑜 + 1 = 𝑇𝑌1∗ + 𝑋2∗ (45)


Dans le cas d’un adsorbant frais, Yo=0 :
1 − 𝑋2∗ 1 − 𝑋2∗
𝑇= = (46)
𝑌1∗ (𝑋1∗ )1/𝑛
De même pour le 2eme étage :
𝑋1∗ − 𝑋2∗
𝑇= 1
(47)
(𝑋2∗ )𝑛
D’où :
1 − 𝑋2∗ 𝑋1∗ − 𝑋2∗
𝑇= 1 = 1
(48)
(𝑋1∗ )𝑛 (𝑋2∗ )𝑛

1/𝑛
1 𝑋1∗ 𝑋1∗
− 1 = ( ∗) ( ∗ − 1) (49)
𝑋2∗ 𝑋2 𝑋2

La solution de cette équation est donnée sous forme d’abaque. Connaissant X2* on
peut déterminer X1* donc T et la masse d’adsorbant à introduire.

Page 28
Procédé d’Adsorption

2eme partie : Adsorption semi-continue

4.4. Adsorption en lit fixe


4.4.1. Généralités
Le lit fixe est le procédé de contact solide-liquide le plus utilisé en adsorption.
L’adsorbant est disposé en vrac dans des colonnes. Les particules ont une
granulométrie étroite mais leur taille moyenne peut varier suivant les opérations.
La chute de pression à travers le lit est souvent un facteur déterminant dans le
choix de la granulométrie, mais la performance de l’adsorbant est souvent
améliorée lorsqu’on diminue la taille des particules.

4.4.2. Description du phénomène


Au début de l’opération avec un adsorbant frais, tout le soluté s’adsorbe
uniquement à l’entrée du lit. La hauteur de la couche nécessaire est appelée zone
d’adsorption ou zone de transfert de matière. Elle dépend de la cinétique de
l’adsorption et de la vitesse du fluide. Au fur et à mesure que l’adsorbant se
sature, la zone d’adsorption se déplace comme un front à une vitesse beaucoup
plus lente que la vitesse linéaire du fluide à travers le lit. Cette vitesse dépend
des conditions opératoires. La concentration en soluté à la sortie du lit augmente
légèrement tout en restant très faible tant que la zone d’adsorption n’a pas
atteint la sortie du lit, la concentration en soluté augmente rapidement. Ce
changement dans l’opération est appelé point de rupture (break point ou point de
perçage) (Figure I a). A ce moment la colonne doit être placée en régénération.

L’examen d’une courbe de perçage (ou de percée) met en évidence deux


caractéristiques particulièrement importantes (Figure Ib) :
• le temps de perçage tp, qui correspond au temps à partir duquel le lit
commence à être saturé, et la concentration de sortie atteint la limite
fixée ;
• la pente de la courbe de percée qui doit être quasiment verticale.
La meilleure efficacité du procédé correspond au plus grand temps de
perçage qui s’obtient quand le front du perçage est quasiment vertical.

La forme des courbes de perçage dépend de la diffusion interne et


éventuellement du transfert externe, de la dispersion axiale et de l’isotherme
d’adsorption. Une augmentation de la résistance au transfert par diffusion et
une augmentation de la dispersion axiale auront pour effet une diminution de la
pente. Il est possible d’accélérer le transfert par diffusion en diminuant la taille
des particules, et de diminuer la dispersion axiale en améliorant le compactage
du lit. La forme de l’isotherme a aussi une grande influence : plus la pente initiale
de l’isotherme est élevée, plus le front de perçage est vertical.

Page 29
Procédé d’Adsorption

(a)

(b)

Figure I : Courbe de perçage pour un lit fixe (breakthrough curve)

Csortie - concentration en sortie de lit fixe ; Co - concentration d’alimentation ; Cp - concentration


de sortie maximale tolérée (perçage).

4.4.3. Définition de quelques grandeurs physiques caractérisant l’adsorption


Une fois la courbe de percée établie, plusieurs paramètres clés du design
peuvent être déterminés:

Page 30
Procédé d’Adsorption

• Le volume de percée (VP)


Correspond au volume d’effluent traité dont la concentration est inférieure à 5%
de la concentration initiale. Il est déterminé comme suit:

𝑉𝑝 = 𝑄 𝑡𝑝 (1)

Où tp: Le temps de percée (min)

Q: Débit d’alimentation (L/min)

• Le volume de saturation (VS)


Correspond au volume d’effluent traité dont la concentration est égale ou
supérieure à 95% de la concentration initiale. Il est déterminé comme suit :

𝑉𝑆 = 𝑄 𝑡𝑆 (2)

Où tS: Le temps de saturation (min).

• La capacité fractionnaire (F)


Elle détermine l’efficacité d’élimination de l’adsorbant, notée F. Elle est
définie comme étant la quantité qui participe réellement au phénomène de
sorption par rapport à la quantité totale de l’adsorbant. Elle peut être également
définie comme étant la quantité du soluté réellement éliminée par rapport à la
capacité potentielle d’élimination de l’adsorbant à l’intérieur de la zone de
transfert de matière.

Elle est calculée d’après la relation suivante :


𝑉
𝑠
𝐴𝑍 ∫𝑉𝑝 (𝐶𝑜 − 𝐶)𝑑𝑉
𝐹= =
𝐴𝑚𝑎𝑥 𝐶𝑜 (𝑉𝑠 − 𝑉𝑝 )

Où Amax : représente la quantité maximale d'adsorbat qui peut être éliminée par
le lit à l'intérieur de la zone de transfert de masse.
Az : est la quantité réellement éliminée à l’intérieur de la zone de transfert
de matière.
• La hauteur de la zone de transfert de matière (Hz)
C’est dans cette portion du lit que pratiquement se déroule la majeure partie
du phénomène. Elle détermine la vitesse d’élimination de l’adsorbat par
l’adsorbant. C’est un paramètre effectif de quantification des vitesses globales
d’échange, elle se calcule comme suit :

𝐻𝑍 = 𝑈𝑍 𝑡𝑍 (4)

Uz est la vitesse de déplacement de la ZTM

𝑡𝑍 = 𝑡𝑠 − 𝑡𝑝 (5)

Page 31
Procédé d’Adsorption

Le temps requis par la ZTM, pour s’établir au sommet de la colonne, tz peut


être déterminé expérimentalement, la seule inconnue est Uz.

A part sa période de formation, la ZTM, se déplace le long de la colonne avec une


vitesse constante Uz.

D’autre part, le temps nécessaire à la ZTM pour se déplacer le long du lit de


l’adsorbant est calculé comme suit :
𝑍
𝑡𝑠 − 𝑡𝑓 =
𝑈
Où Z : Hauteur du lit (cm).

L’adsorption n'étant pas un phénomène instantané, tf est le temps requis pour la


formation de la zone d’adsorption. Comme la vitesse du mouvement de la zone du
transfert de masse est constante, par conséquent:
𝐻𝑧 𝑍
𝑈𝑧 = =𝑈= (7)
𝑡𝑧 𝑡𝑠 −𝑡𝑓

La seule inconnue dans l’équation (7) est le temps de formation de la ZTM,


cependant il peut être estimé de la manière suivante:

• Si F=0, cela veut dire que l’adsorbant est entièrement saturé, le temps de
formation (tf) de la ZTM au dessus du lit devrait être sensiblement égal
au temps (tz), le temps que met cette dernière à parcourir une distance
égale à sa propre profondeur.
• D’autre part, si F=1, alors l’adsorbant est exempt d’adsorbat, le temps de
formation de ZTM devrait être très court, à la limite égale à zéro. Ces
deux conditions limites sont décrites par une relation :
t f = (1 − F )t Z = (1 − F )(t S − t p ) (8)

Z .t Z Z (t S − t P )
Et HZ = = (9)
t S − t f t P + F (t S − t P )

Finalement en sachant que t = v/Q :

Z (VS − VP )
HZ = (10)
VP + F (VS − VP )

• La vitesse de déplacement de la ZTM


C’est une mesure de la nature d’équilibre du processus de sorption dans des
conditions continues d’écoulement. Elle mesure la vitesse de saturation du lit.
Elle est directement liée à la hauteur de la ZTM. Elle est calculée par la relation
suivante :

Page 32
Procédé d’Adsorption

Z ZQ
UZ = = (11)
t z V P + F (VS − V P )

Le dimensionnement d’une colonne de sorption, peut se faire en calculant ces


trois paramètres caractérisant la zone de transfert de matière.

• Le volume total traité (Veff)


Correspond au volume total d’effluent traité. Il est déterminé comme suit:

𝑉𝑒𝑓𝑓 = 𝑄𝑡𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 (12)

Où ttotal: Le temps total de l'adsorption

• quantité totale retenue


C’est la quantité totale retenue (qtotal) dans la colonne pour une concentration,
un débit et une hauteur donnée. Peut être obtenue en intégrant la concentration
adsorbée Cad en fonction du temps :
𝑡
𝑞𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 = 𝑄 ∫𝑡=0 𝐶𝑎𝑑 𝑑𝑡 (13)

• La masse totale envoyée


C’est la masse totale en adsorbat (mtotal) envoyée dans la colonne, et
calculée par l’équation suivante :

𝑚𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 = 𝐶𝑜 𝑄 𝑡𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 (14)

• Le pourcentage total d’élimination


C’est le pourcentage total d’élimination (exécution de colonne) en ce qui
concerne le volume d'écoulement, et peut être calculé par l’équation suivante :

qtotal
%=  100 (15)
mtotal

3eme Partie : Adsorption continue à contre courant


Page 33
Procédé d’Adsorption

1. Introduction
Dans les systèmes continus, le solide et le fluide circulent à contre courant.
L’adsorbant doit être régénéré avec un courant gazeux annexe avant d’être
recyclé. Ainsi, une unité complète comprend deux sections : une d’adsorption et
une de désorption avec recyclage de solide. Le contact gaz-solide se réalise soit
dans des lits mobiles soit encore dans des lits fluidisés multi-étagés avec
recirculation de solide entre les étages.

Q p , me Cs, Xs, Q

Section d’adsorption

ms fluide à traiter Co,(Xo=1), Q


Ys

Section de désorption

Ye, me
Eluteur

2. Bilan de matière sur la section d’adsorption


Le calcul d’une colonne d’adsorption revient à déterminer la hauteur de la colonne
pour faire passer la concentration du fluide de Co à Cs .
Rappelons la notion de surface spécifique d’un milieu poreux
𝑠𝑢𝑟𝑓𝑎𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑔𝑎𝑟𝑛𝑖𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒
𝑎𝑝 =
𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑐ℎ𝑒

La surface du garnissage est la surface vue par l’écoulement donc la surface


active sur laquelle le soluté s’adsorbe.

Page 34
Procédé d’Adsorption

Soit dz un élément de la colonne garnie :

Qp, m QC-d(QC)

dz

QC
Qpm +d(Qm)

Le bilan sur l’élément dz


Q.C + Qp.m = Q.C –d(Q.C) + Qp.m + d(Qp.m)

Ou encore : d(Q.C) = d(Qpm)


d(QC) représente le flux de matière transféré vers le solide, donc :
𝑑(𝑄. 𝐶) = 𝐾𝑓 (𝐶 − 𝐶 ∗ )𝑑𝜔

dω est la surface d’échange : dω = ap Ω dz

𝑄 𝑑𝐶 = 𝐾𝑓 𝑎𝑝 Ω(𝐶 − 𝐶 ∗ )𝑑𝑧

En séparant les variables, on aura :


𝑑𝐶 𝐾𝑓 𝑎𝑝 Ω
= 𝑑𝑧
(𝐶 − 𝐶 ∗ ) 𝑄
Ou bien :
𝑑𝐶 𝑄
𝑑𝑧 = ∗
.
(𝐶 − 𝐶 ) 𝐾𝑓 𝑎𝑝 Ω

𝐻
𝐻 = ∫ 𝑑𝑧 = 𝑁𝑈𝑇. 𝐻𝑈𝑇
𝑜

Avec NUT nombre d’unités de transfert et HUT Hauteur d’une unité de


transfert.
𝐶𝑠
𝑑𝐶 𝑄
𝑁𝑈𝑇 = ∫ ∗
𝑒𝑡 𝐻𝑈𝑇 =
𝐶𝑜 (𝐶 − 𝐶 ) 𝐾𝑓 𝑎𝑝 Ω

H est la hauteur de la colonne qu’il faut pour faire passer la concentration de Co


à Cs
NUT est obtenu graphiquement à partir de la courbe d’équilibre et la droite
opératoire :
Y ou m

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Procédé d’Adsorption

m*=f(C*)
ms ou Ys
m=f(C)

C.E pour chaque point opératoire C


(C1-C*1) il lui correspond un point d’équilibre C*

D.O

Cs C*1 C1 Co C ou X

La droite opératoire est obtenue par un bilan partiel entre l’entrée de la colonne
et un niveau quelconque de la colonne, il s’écrit :

Qp.me + Q.C = Qp.m + QCs


Ce qui donne :
𝑄 (𝑄𝑝 . 𝑚𝑒 − 𝑄𝐶𝑠 )
𝑚= 𝐶+
𝑄𝑝 𝑄𝑝

Soit encore en passant aux concentrations réduites :

𝑄. 𝑋. 𝐶𝑜 + 𝑄𝑝 𝑌𝑒 𝑚𝑜∗ = 𝑄𝑝 . 𝑌. 𝑚𝑜∗ + 𝑄. 𝑋𝑠 . 𝐶𝑜

E.Ye + Xs = E.Y - X

C’est l’équation d’une droite opératoire


𝑄𝑝 𝑚𝑜∗
Avec 𝐸 = par analogie E est le taux de distribution en régime
𝑄𝐶𝑜
dynamique.

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