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En mathématiques, la projection orthogonale est une transformation de l'espace, une application linéaire :
en géométrie plane, c'est une projection telle que les deux droites — la droite sur laquelle on
projette et la direction de projection — sont perpendiculaires ;
en géométrie dans l'espace, c'est une projection telle que la droite et le plan — quels que
soient leurs rôles respectifs — sont perpendiculaires.
La projection orthogonale est un type de perspective très utilisée en dessin (géométrie descriptive), et en
infographie : la génération des figures est simple, par contre, on ne peut pas représenter l'éloignement (la taille
des objets ne varie pas avec la distance).
De manière plus générale, en algèbre linéaire, une projection orthogonale est un projecteur
dont le noyau et l’image sont orthogonaux.
La projection orthogonale permet de résoudre le problème de la plus courte distance d'un
point à une droite, d'un point à un plan, ou plus généralement d'un point à un sous-espace
affine d'un espace euclidien d'autre part. On peut alors utiliser ce concept pour résoudre des
problèmes de type « moindres carrés ».
L'idée générale, basée sur le théorème de Pythagore, est que le problème de plus courte
distance se ramène à une propriété d'orthogonalité.
Le fil à plomb est un outil qui permet de visualiser la projection orthogonale d'un point sur un
plan (en première analyse du moins).
Sommaire
Dessin par projection orthogonale
Projection orthogonale en géométrie affine « élémentaire »
Géométrie plane
Projeté orthogonal sur une droite, distance
Projection orthogonale d'une droite sur une autre droite
Géométrie dans l'espace
Projeté orthogonal sur une droite, distance
Projeté orthogonal sur un plan, distance
Projection orthogonale dans un espace vectoriel préhilbertien
Projection orthogonale sur une droite vectorielle
Transitivité
Existence d'une projection orthogonale
Un cas d'existence important
Minimisation de la distance
Caractérisations parmi les projecteurs
Par la norme subordonnée
Par le fait d'être autoadjoint
Voir aussi
L'avantage de ces représentations est qu'elles sont simples à réaliser, et Exemple de projection orthogonale
que les éléments parallèles au plan de projection — arêtes, surfaces, sur un plan
angles — sont « en vraie grandeur » (VG) : la longueur et l'aire des
éléments projetés sont proportionnels à leur grandeur réelle, l'angle est
égal à l'angle réel. Le rapport entre la longueur représentée et la longueur réelle constitue l'échelle du dessin.
p(D)(A) = H.
si est unitaire :
si est quelconque (pas nécessairement unitaire) :
Démonstration
Propriétés associées à la projection.
Le cas général se déduit immédiatement du cas où est
unitaire. Démontrons ce dernier.
Puisque ,
Et puisque ,
avec .
La distance AH est alors inférieure aux distances AM pour les autres points M de (D), strictement sauf si M =
H.
Cette distance est appelée distance du point A à la droite (D), et est souvent notée d(A, (D)) :
.
Le calcul explicite peut se faire par l'application des formules de trigonométrie pour les triangles rectangles.
Le point A est sur la droite (D) si et seulement s'il est égal à son projeté
A = H,
d(A, (D)) = 0.
on a :
H = p(D')(M).
p(D')(I) = I.
Projection orthogonale d'une droite
Une propriété remarquable de la projection est la façon dont elle
(D) sur une droite (D').
transforme les distances. Si M et N sont des points de (D) et M' = p(D')
(M), N' = p(D')(N), leur projeté orthogonal respectif, on obtient
M'N' = MN·cos θ.
Notamment on remarquera, par parité de la fonction cosinus, que projeter orthogonalement les éléments de (D)
sur (D') multiplie toutes les distances par un facteur cos θ, mais projeter orthogonalement les éléments de (D')
sur (D) multiplie toutes les distances par le même facteur.
Soit (D) une droite de l'espace E. La définition et la formule vectorielle de la projection orthogonale sur (D)
sont en tous points similaires au cas de la géométrie plane. La seule différence est que la réciproque de la
projection pour un point H de (D) — l'ensemble des points de l'espace se projetant en H,
— est un plan perpendiculaire à (D).
Si F est une droite vectorielle engendrée par le vecteur a, l'ensemble des vecteurs orthogonaux à F est un
hyperplan appelé hyperplan normal à F et défini par
Et on constate que est dans F, tandis que est dans l'hyperplan normal à F.
Il est donc toujours possible d'effectuer une projection orthogonale sur une droite vectorielle.
Transitivité
Si G⊂F⊂E, si b est le projeté orthogonal de a sur F et c le projeté orthogonal de b sur G, alors c est le projeté
orthogonal de a sur G. Ceci généralise le « théorème des trois perpendiculaires », qui correspond au cas où E
est l'espace euclidien de dimension 3, F est un plan de E, et G une droite de ce plan.
On peut donner un exemple d'espace F pour lequel la notion de projection orthogonale sur F n'a pas de sens.
Ainsi si on considère l'espace des polynômes réels muni de son produit scalaire usuel, et F l'hyperplan
2 n
Vect(1 + X, 1 + X , …, 1 + X , …), l'ensemble des vecteurs orthogonaux à F est réduit à {0}. On ne peut
donc décomposer les éléments de E, autres que ceux de F, en un élément de F et un élément orthogonal.
Cet exemple est frappant : alors qu'une droite a toujours un supplémentaire orthogonal (unique d'ailleurs), un
hyperplan peut très bien n'avoir aucun supplémentaire orthogonal. Il est difficile de faire un dessin convaincant
pour une telle situation !
Ceci montre au passage que le supplémentaire orthogonal, s'il existe, est unique.
Lorsque F admet un supplémentaire orthogonal, (F⊥)⊥ = F donc F est nécessairement fermé, puisque
l'orthogonal d'un sous-espace vectoriel l'est.
On peut généraliser la formule de projection sur une droite si F est de dimension finie. En
effet, en considérant une base orthonormale (e1, …, en) de F, on exhibe la décomposition
avec
Le point commun entre les deux conditions suffisantes ci-dessus est qu'elles entraînent la complétude de F (tout
sous-espace de dimension finie d'un préhilbert est complet, et tout sous-espace fermé d'un Hilbert également).
Cette hypothèse plus faible est en fait suffisante :
Si F est un sous-espace complet d'un espace préhilbertien E alors l'orthogonal de F est un
supplémentaire de F dans E.
Deux preuves sont présentées dans Théorème du supplémentaire orthogonal d'un fermé dans un espace de
Hilbert.
Minimisation de la distance
La distance d'un vecteur x au sous-espace F est par définition la borne inférieure des distances de x à tous les
vecteurs de F :
Si le sous-espace F admet un supplémentaire orthogonal, le projeté orthogonal p(x) de x sur F est le point de F
le plus proche de x (donc l'inf ci-dessus est en fait un min), ce qui fournit une définition alternative de p(x) :
En effet, non seulement ║x – p(x)║ majore la distance d(x, F) (puisqu'il fait partie des ║x – y║ dont d(x, F) est
la borne inférieure), mais il la minore également : pour tout y de F distinct de p(x) on a même ║x – y║ > ║x –
p(x)║, d'après l'identité de Pythagore.
Cette propriété est généralisée dans l'article « Théorème de projection sur un convexe fermé ».
Une application linéaire p sur l'espace préhilbertien E est k-lipschitzienne sur E si et seulement si
et la norme subordonnée de p est alors la plus petite des constantes k telles que p soit k-lipschitzienne.
Soit p un projecteur de l'espace préhilbertien E, les trois conditions suivantes sont équivalentes :
Démonstration
1 implique 2 car si p est une projection orthogonale, les vecteurs x - p(x) et p(x)
sont orthogonaux, donc le théorème de Pythagore assure que
2 implique 1 car si p est une projection 1-lipschitzienne alors pour tous vecteurs
et , x et y sont orthogonaux. En effet, le projeté
orthogonal z de y sur la droite vectorielle engendrée par x est nul, car z et y - z
sont orthogonaux donc
Démonstration
La condition est nécessaire car si p est une projection orthogonale alors
l'égalité est immédiate pour des vecteurs x, y
appartenant chacun à l'image ou au noyau de p, puis s'étend aux autres
vecteurs, puisque ces deux espaces sont supplémentaires.
La condition est suffisante car le noyau et l'image d'un endomorphisme
autoadjoint sont orthogonaux.
Voir aussi
Pseudo-solution d'un système linéaire
Base de Hilbert
Série de Fourier
Polynômes orthogonaux
Déterminant de Gram
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