Vous êtes sur la page 1sur 2

État de situation-7505 SESSION HIVER 2021

De : MISSOUR YOUNESS


À : Rémy Trudel, professeur ENAP
ENJEUX – sujet : La pénurie d’infirmières au Québec

Problématique :
Alors que le Québec affronte la deuxième vague de COVID-19, la pénurie d’infirmières se
fait sentir dans les 4 coins de la province. Seulement dans la capitale nationale, on
dénombre un manque de 300 infirmières au CIUSSSCN. Environ tous les CISS et CIUSSS à
l’échelle de la province enregistre un manque criant de personnel infirmier. Le constat est
claire il manque des infirmières dans le réseau de santé et ceci fragilise indéniablement la
réponse à la COVID-19. Selon l’OIIQ, il y avait 78 204 personnes inscrites au tableau de
l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec en date du 31 mars 2020 et son président Mr
Luc Mathieu a déclaré à plusieurs reprises que le Québec n'a jamais compté autant
d'infirmières et d'infirmiers. Alors y a-t-il vraiment une pénurie d’infirmière au Québec?

Analyse des parties prenantes :


Comme l’affirme le président de l’OIIQ, l’ordre compte actuellement 78204 infirmières et
infirmiers au Québec avec un taux de 9.31 infirmiers pour 1000 habitants en 2019/2020
contre un taux de 8.52 en 2018 (selon le rapport statistique de l’OIIQ sur l’effectif infirmier
2018-2019), un taux comparable avec les pays de l’OCDE comme le Royaume-Uni avec 7.9,
l’Italie avec 6.9, la France avec 10.8, l’Allemagne avec 12.9 et les USA avec 11.8 selon
(statista.OCDE,2019). Certes le Québec n’est pas très haut classé parmi les pays de l’OCDE
en matière d'effectif infirmier mais il ne fait pas non plus mauvaise figure. En analysant les
chiffres de l’OIIQ on constate que seulement 58,5 % de l’effectif infirmier travaille à temps
complet (selon le rapport statistique sur l’effectif infirmier 2018-2019) et que Environ 60 %
du personnel infirmier (infirmière axillaire + infirmière autorisés) dans le réseau de la santé
travaille à temps partiel selon les déclarations du gouvernement. Un des problèmes vient en
effet de la faible proportion d’infirmières qui travaillent à temps complet. Selon le ministre de
la santé et services sociaux Mr Dubé, la solution passe par l’augmentation des postes à
temps plein puisque environ la moitié des infirmières travaillent à temps partiel mais encore il
faut les attirer à ces postes là et essayer de les retenir. Alors pourquoi la rétention
d’infirmières au secteur public est si difficile? Ceci est dû à de multiples raisons que je vais
énumérer ci-dessous :

 Les conditions de travail difficiles et mauvaises qui leur sont imposées par la direction.
 le temps supplémentaire obligatoire, qui est devenu un mode de gestion.
 L’arrêté ministériel Depuis le 21 mars qui permet aux gestionnaires d’annuler des
vacances et d’imposer des heures supplémentaires au besoin.
 Le refus de la plupart des directions du ministère de santé de permettre la conciliation
travail-famille et travail-études supérieures selon la FIQ.
 Le phénomène des agences de placement d’infirmier qui a pris de l’ampleur avec la
pandémie à COVID-19 qui a en effet drainé un nombre important d’infirmières.

Ces raisons et autres poussent de nombreuses infirmières à quitter le métier, à démissionner


ou à prendre leurs retraites anticipées. C’est ce que déplore Nancy Bédard, présidente de la
FIQ qui dit, je cite : « C’est une pénurie artificielle qui a été par coups de mauvaise gestion et de
mauvaises décisions administratives. […] Le tiers des professionnels en soins ne sont pas
actuellement au travail, parce qu’ils ont démissionné [ou sont en invalidité] et ça, c’est
impardonnable»

Recommandations :

La rétention des infirmières au secteur public est la clef pour être mieux outiller face à tout
imprévu qui peut défier le système de santé québécois. C’est pour cela que nous
recommandant que :

 Le gouvernement doit impérativement prendre la situation en main en augmentant


considérablement les postes à temps complet pour atteindre les 90%.
 Le ministère de santé doit abolir le temps supplémentaire obligatoire.
 Le gouvernement doit annuler l’arrêté ministériel permettant aux établissements de
santé de modifier les horaires de travail du personnel, ainsi que de suspendre ou
d’annuler les congés déjà autorisés.
 Assurer la relève en rendant la formation plus attrayante pour les futures étudiantes.
 Mieux protéger les infirmières qui travaillent au système de santé en leur fournissant les
équipements nécessaires et abolir la mobilité du personnel d’un centre à l’autre. 
 Offrir le soutien psychologique aux infirmières en état de fatigue.
 Mettre en place des incitatifs monétaires adéquats.
 Conclure avec le gouvernement une meilleure convention collective.

Enfin, je pense que le mot pénurie est inexacte pour qualifier le manque d’infirmières au
Québec et cache le vrai problème qui n’est autre que la rétention du personnel infirmier.
C’est pour cela qu’il faut entreprendre les recommandations citer ci-dessus et reconnaître la
contribution et le sacrifice du personnel infirmier, surtout en ce temps de pandémie.

les abréviations :
CISSS : Centres intégrés de santé et de services sociaux
CIUSSSCN : Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux de la Capitale-
Nationale

OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques

OIIQ : Ordre des infirmières et infirmiers du Québec

FIQ : Fédération Interprofessionnelle de la santé du Québec

Vous aimerez peut-être aussi