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Définition de Subsidiaire

L'adjectif "subsidiaire" signifie "secondaire". Dans une assignation en justice, ou dans


des conclusions, il s'agit d'une prétention dont l' examen par le juge, n'aura lieu que
dans le cas où il aura rejeté la demande présentée comme étant la demande
principale.

Il arrive qu'une partie présente plusieurs demandes subsidiaires, dites, "subsidiaires",


la seconde " très subsidiaire", la troisième "encore plussubsidiaire ". Si
le juge fait droit à a demande principale, il n'aborde pas les demandes subsidiaires.
Si après avoir rejeté la demande principale, il faitdroit à l'une des
demandes subsidiaires, il n'aborde pas les autres demandessubsidiaires.
La procédure d'appel en garantie est une procédure subsidiairepar rapport à
la demande principale. Le juge n'examinera la demande fondée sur la garantie que
s'il fait droit à la demande principale. Dans une affaire dans laquelle se trouvait
contesté le certificat de vérification des dépens établi par le premier
président d'une cour d'appel, la partie demanderesse aupourvoi avait fait valoir, à
titre principal, que la demande en paiement était prescrite et, à, que la demande était
injustifiée au regard de l’intérêt du litige, La Cour a jugé que ne pouvait constituer
un aveu, des conclusions par lesquelles, après avoir invoqué la prescription,
une partie contestait, à, l'existence ou le montant de la créance qu'avait fait valoir
son adversaire (Assemblée plénière, 29 mai 2009, rapport écrit de M.
Gérard, conseiller, etavis écrit de M. Mellottée, premier avocat général, pourvoi : 07-
20913, BICC n°707 du 15 septembre 2009 et Legifrance). La Cour a ainsi tranché
par la négative la question de savoir, selon l’expression du conseiller rapporteur, si
le défendeur à l’action qui conteste le montant des sommes réclamées ne reconnaît
pas, par là même, le non-paiement de ces sommes et se trouve, ce faisant, privé de
la faculté d’opposer la prescription de l’article 2273 du code civil. Le demandeur à
la cassation avait fait valoir « qu’un fait allégué par unepartie, même au soutien d’un
simple moyen subsidiaire, devient immédiatement un élément du débat, sur se
fonder même s’il n’est pas spécialement invoqué ou s’il n’est invoqué
qu’à titre subsidiaire".

La subsidiarité est le caractère de ce qui est subsidiaire. Ainsi l'action "de in rem
verso" comme l'action fondée sur la gestion d'affaires n'est recevable que si
le demandeur ne dispose pas d'une autre action lui permettant d'obtenir le même
résultat. (C. A. Versailles, -1ère Ch., sect. 1-, 21 avril 2005, BICC n°643 du 1er juillet
2006, 1ère Chambre civile 5 novembre 2009, pourvoi n°08-16497, BICC n°720 du 15
avril 2010 et Legifrance ; Soc., 19 janvier 1999,pourvoi n° 96-45. 583, Bull. 1999, V,
n° 36.).

Dans le droit de la Communauté européenne, le principe de subsidiarité ne


s'applique qu'aux questions relevant d'une compétence partagée entre
laCommunauté et les États membres, qui posent fréquemment des problèmes
d'attribution. Il ne concerne pas les domaines relevant de la compétence
exclusive de la Communauté (ex : PAC), ni ceux qui demeurent de la
seulecompétence des États (ex : droit de la nationalité). Voir sur ce sujet le rapportde
M. de la Malène sur le site du Sénat .

Définition de De in rem verso

"De in rem verso" est une expression latine qui désigne un type
d'actionssubsidiaires connues du droit romain, dont l'appellation sous cette forme est
encore, mais rarement, utilisée de nos jours, pour regrouper l'"Enrichissement sans
cause", la "Gestion d'affaires", et l' action en "Répétition de l'indu". Cesactions sont
dénommés par le Code civil des "quasi-contrats", dénomination critiquée par
la doctrine puisque le contrat suppose un accord des consentements alors que
précédemment l'appauvrissement du patrimoine de celui qui agit en justice ne trouve
pas sa cause dans une expression de sa volonté.

Le caractère subsidiaire reconnu à l'action fondée sur l'enrichissement sans


cause ne constitue pas une fin de non-recevoir au sens de l'article 122 du Code
de procédure civile, mais une condition inhérente à l'action. (1ère CIV. - 4 avril 2006.
BICC n°645 du 1er août 2006). Si en vertu d'un accord verbal une personne
s'est obligé à financer des travaux d'aménagement en contrepartiede l'engagement
pris par le propriétaire d'une maison de lui consentir un droit d'usage et d'habitation
des lieux ainsi aménagés, il a pris le risque d'assumer ce financement sur le
fondement de ce seul accord. Dès lors qu'il s'inscrit dans le cadre contractuel ainsi
défini par les parties, un tel financement ne peut ouvrir droit à remboursement sur le
fondement des règles qui gouvernent l'enrichissement sans
cause (1ère Chambre civile 5 novembre 2009, pourvoin°08-16497, BICC n°720 du
15 avril 2010 et Legifrance) et dans le même sens : Soc., 19 janvier 1999, pourvoi n°
96-45. 583, Bull. 1999, V, n° 36. Consulter le commentaire de MM. Charbonneau et
Pansier référencié dans le Bibliographie ci-après.

Textes

Code civil art. 1371 et s.


Définition de Enrichissement sans cause

L'"Enrichissement sans cause" qui est sanctionnée par l'action "de in rem verso",
appartient à la catégorie des quasi-contrats. L'action est admise lorsque
le patrimoine d'une personne s'est enrichie au détriment d'une autre et que l'
appauvrissement corrélatif qui en est résulté ne trouve sa justification, ni dans
une convention ou une libéralité, ni dans une disposition légale ou réglementaire.
Ansi deux personnes se trouvaient liées par une conventionverbale aux termes de
laquelle le propriétaire d'une maison autorisait la personne à laquelle il conférait
un droit d'usage et d'habitation, à y réaliser des travaux déménagement. Ce dernier
a assigné le propriétaire de la bâtisse en remboursement du coût de ces travaux sur
le fondement des règles qui gouvernent l'enrichissement sans cause. La Cour de
cassation a approuvé lejuge du fond qui a rejeté la demande, estimant que
l'occupant des lieux avait pris le risque d'assumer ce financement sur le fondement
d'un accord, fût il verbal, alors que l'applications des règles sur l'enrichissement sans
causesupposait l'absence d'une cause contractuelle (Chambre civile, 5 novembre
2009, pourvoi n°08-16497, Legifrance) Dans une autre affaire, elle a estimé en
application du même principe, que l'enrichissement de l'ex-concubine et
l'appauvrissement corrélatif de son ex-concubin étaient dépourvus de cause et qu'en
conséquence, le concubin pouvait obtenir de son ex-concubine le remboursement
des sommes exposées pour financer les travaux de rénovation d'une maison
appartenant à celle-ci. (Cass. 1re civ., 24 sept. 2008, n° 06-11. 294, ). Elle avait
déjà jugé que le garagiste qui avait réalisé sur le véhicule de son client des travaux
qui ne lui avaient pas été commandés parce qu'ils excédaient le montant du devis
accepté par ce dernier, ne pouvait, en se fondant sur l'enrichissement sans cause,
réclamer à celui-ci aucune indemnité(1ère CIV. - 24 mai 2005, BICC n°625 - 15
Septembre 2005).

Ces deux décisions confirment le caractère subsidiaire de l'action "de in rem verso",
qui n'est donc recevable que si le demandeur ne dispose pas d'un autre action pour
faire valoir ses droits. Le caractère subsidiaire reconnu à cette action ne constitue
pas une fin de non-recevoir au sens de l'article 122 du nouveau code de procédure
civile, mais une condition inhérente à l'action(1ère CIV. - 4 avril 2006. BICC n°645 du
1er août 2006) : qui ne peut être admise qu'à défaut de toute autre action ouverte
au demandeur Elle ne peut suppléer une action en nullité de vente déclarée prescrite
(C. A. Versailles 1ère Ch., sect. 1, 21 avril 2005, BICC n°643 du 1er juillet 2006.
BICC n°667 du 15 sept 2007).

Voir les mots : Contrat, cause, "Répétition de l'indu", et "Gestion d'affaires".


Textes

 Code civil art. 1371 et s.

La théorie de l'enrichissement sans cause est un principe général de droit, dégagé par la doctrine et la
jurisprudence, selon lequel lorsque quelqu'un s'enrichit justement au détriment d'autrui, la personne qui
s'est appauvrie peut réclamer une compensation à celui qui s'est enrichi pour rétablir l'équilibre
préexistant...

L'application de ce principe général est limitée par des conditions très restrictives, au nombre de trois :

1. un appauvrissement et un enrichissement corrélatifs.

L'enrichissement doit être la conséquence de l'appauvrissement. Il n'est cependant pas nécessaire qu'il y
ait une équivalence entre les montants respectifs de l'enrichissement et de l'appauvrissement.

D'autre part, ce lien de corrélation peut se faire par personne interposée.

2. une absence de cause :

le droit des contrats admet de nombreuses situations de déséquilibre entre les parties. L'enrichissement
sans cause ne vise évidemment pas toute situation injuste ou inéquitable, mais seulement celle où le
transfert de valeurs ne repose sur aucune "cause". Cette justification peut reposer sur un contrat, une
intention libérale, un effet de la loi, une faute de l'appauvri.

3. le caractère subsidiaire :

l'action basée sur la théorie de l'enrichissement sans cause est strictement subsidiaire et ne s'applique
qu'en l'absence de toute autre règle applicable. C'est sans doute cette dernière condition qui explique sa
rareté d'application, et ce bien qu'elle soit souvent invoquée devant les tribunaux.

Si l'action basée sur l'enrichissement sans cause est fondée, l'enrichi doit indemniser l'appauvri. Pour ce
faire, après avoir déterminé le montant de l'appauvrissement et le montant de l'enrichissement, l'enrichi
sera tenu de payer le montant le moins élevé

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