La subsidiarité est le caractère de ce qui est subsidiaire. Ainsi l'action "de in rem
verso" comme l'action fondée sur la gestion d'affaires n'est recevable que si
le demandeur ne dispose pas d'une autre action lui permettant d'obtenir le même
résultat. (C. A. Versailles, -1ère Ch., sect. 1-, 21 avril 2005, BICC n°643 du 1er juillet
2006, 1ère Chambre civile 5 novembre 2009, pourvoi n°08-16497, BICC n°720 du 15
avril 2010 et Legifrance ; Soc., 19 janvier 1999,pourvoi n° 96-45. 583, Bull. 1999, V,
n° 36.).
"De in rem verso" est une expression latine qui désigne un type
d'actionssubsidiaires connues du droit romain, dont l'appellation sous cette forme est
encore, mais rarement, utilisée de nos jours, pour regrouper l'"Enrichissement sans
cause", la "Gestion d'affaires", et l' action en "Répétition de l'indu". Cesactions sont
dénommés par le Code civil des "quasi-contrats", dénomination critiquée par
la doctrine puisque le contrat suppose un accord des consentements alors que
précédemment l'appauvrissement du patrimoine de celui qui agit en justice ne trouve
pas sa cause dans une expression de sa volonté.
Textes
L'"Enrichissement sans cause" qui est sanctionnée par l'action "de in rem verso",
appartient à la catégorie des quasi-contrats. L'action est admise lorsque
le patrimoine d'une personne s'est enrichie au détriment d'une autre et que l'
appauvrissement corrélatif qui en est résulté ne trouve sa justification, ni dans
une convention ou une libéralité, ni dans une disposition légale ou réglementaire.
Ansi deux personnes se trouvaient liées par une conventionverbale aux termes de
laquelle le propriétaire d'une maison autorisait la personne à laquelle il conférait
un droit d'usage et d'habitation, à y réaliser des travaux déménagement. Ce dernier
a assigné le propriétaire de la bâtisse en remboursement du coût de ces travaux sur
le fondement des règles qui gouvernent l'enrichissement sans cause. La Cour de
cassation a approuvé lejuge du fond qui a rejeté la demande, estimant que
l'occupant des lieux avait pris le risque d'assumer ce financement sur le fondement
d'un accord, fût il verbal, alors que l'applications des règles sur l'enrichissement sans
causesupposait l'absence d'une cause contractuelle (Chambre civile, 5 novembre
2009, pourvoi n°08-16497, Legifrance) Dans une autre affaire, elle a estimé en
application du même principe, que l'enrichissement de l'ex-concubine et
l'appauvrissement corrélatif de son ex-concubin étaient dépourvus de cause et qu'en
conséquence, le concubin pouvait obtenir de son ex-concubine le remboursement
des sommes exposées pour financer les travaux de rénovation d'une maison
appartenant à celle-ci. (Cass. 1re civ., 24 sept. 2008, n° 06-11. 294, ). Elle avait
déjà jugé que le garagiste qui avait réalisé sur le véhicule de son client des travaux
qui ne lui avaient pas été commandés parce qu'ils excédaient le montant du devis
accepté par ce dernier, ne pouvait, en se fondant sur l'enrichissement sans cause,
réclamer à celui-ci aucune indemnité(1ère CIV. - 24 mai 2005, BICC n°625 - 15
Septembre 2005).
Ces deux décisions confirment le caractère subsidiaire de l'action "de in rem verso",
qui n'est donc recevable que si le demandeur ne dispose pas d'un autre action pour
faire valoir ses droits. Le caractère subsidiaire reconnu à cette action ne constitue
pas une fin de non-recevoir au sens de l'article 122 du nouveau code de procédure
civile, mais une condition inhérente à l'action(1ère CIV. - 4 avril 2006. BICC n°645 du
1er août 2006) : qui ne peut être admise qu'à défaut de toute autre action ouverte
au demandeur Elle ne peut suppléer une action en nullité de vente déclarée prescrite
(C. A. Versailles 1ère Ch., sect. 1, 21 avril 2005, BICC n°643 du 1er juillet 2006.
BICC n°667 du 15 sept 2007).
La théorie de l'enrichissement sans cause est un principe général de droit, dégagé par la doctrine et la
jurisprudence, selon lequel lorsque quelqu'un s'enrichit justement au détriment d'autrui, la personne qui
s'est appauvrie peut réclamer une compensation à celui qui s'est enrichi pour rétablir l'équilibre
préexistant...
L'application de ce principe général est limitée par des conditions très restrictives, au nombre de trois :
L'enrichissement doit être la conséquence de l'appauvrissement. Il n'est cependant pas nécessaire qu'il y
ait une équivalence entre les montants respectifs de l'enrichissement et de l'appauvrissement.
le droit des contrats admet de nombreuses situations de déséquilibre entre les parties. L'enrichissement
sans cause ne vise évidemment pas toute situation injuste ou inéquitable, mais seulement celle où le
transfert de valeurs ne repose sur aucune "cause". Cette justification peut reposer sur un contrat, une
intention libérale, un effet de la loi, une faute de l'appauvri.
3. le caractère subsidiaire :
l'action basée sur la théorie de l'enrichissement sans cause est strictement subsidiaire et ne s'applique
qu'en l'absence de toute autre règle applicable. C'est sans doute cette dernière condition qui explique sa
rareté d'application, et ce bien qu'elle soit souvent invoquée devant les tribunaux.
Si l'action basée sur l'enrichissement sans cause est fondée, l'enrichi doit indemniser l'appauvri. Pour ce
faire, après avoir déterminé le montant de l'appauvrissement et le montant de l'enrichissement, l'enrichi
sera tenu de payer le montant le moins élevé